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Au bord des praticables

🎙Episode 5 Alice Dufour : de la Gymnastique Rythmique à la scène, le même feu intérieur

🎙Episode 5 Alice Dufour : de la Gymnastique Rythmique à la scène, le même feu intérieur

1h10 |03/10/2025|

229

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1h10 |03/10/2025|

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Description

Dans cet épisode d’Au bord des praticables, je reçois une invitée exceptionnelle : Alice Dufour. Ancienne gymnaste de haut niveau en gymnastique rythmique, multiple championne de France, elle a ensuite tracé un chemin artistique bluffant : danseuse au Crazy Horse, artiste au Cirque du Soleil, comédienne au théâtre, au cinéma, et aujourd’hui dans la série Montmartre.

On parle de passion, de performance, de doute, de plaisir, de ce que la GR laisse en nous pour la vie. Alice partage avec sincérité ses souvenirs d’entrainement, ses compétitions, ses rituels, ses échecs, ses joies, et ce lien très fort avec l’expression artistique.

Un épisode plein de souvenirs puissants, de leçons de vie et de douceur, pour toutes celles et ceux qui vibrent au bord d’un praticable : gymnastes, parents, entraîneurs, artistes… et amoureux du sport.

💌 À la fin, elle dépose une lettre symbolique à glisser dans chaque sac de sport


Je m'appelle Leïla DRIDI, ancienne entraîneure de gymnastique rythmique, aujourd’hui préparatrice mentale spécialisée dans les performances artistiques et sportives.
Depuis 2023, j’accompagne les sportifs, les adolescents, les entraîneurs et les parents à créer un projet sportif aligné, à développer un mental solide, et à vivre leur passion avec plus de justesse, de clarté… et de joie.


📩 Pour aller plus loin, profite d’un rendez-vous offert avec moi pour travailler ton mental, dépasser tes blocages et allier performance et sérénité dans ton parcours sportif.


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📲 Rejoins-moi sur Instagram pour plus de conseils, partages et coulisses https://www.instagram.com/leiladridicoachmental?igsh=MnNudDIzYmxjZzA5&utm_source=qr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Au bord des praticables, le podcast qui donne la parole à celles et ceux qu'on n'entend pas toujours, mais qui vivent tout en silence ou en tension autour du tapis. Chaque mois, je te propose deux épisodes en solo ou en compagnie, avec des histoires inspirantes, des témoignages touchants et des clés puissantes pour mieux traverser les émotions dans ton sport. Que tu sois parent, coach ou athlète, tu es au bon endroit. Bonne écoute ! Alors aujourd'hui, je reçois une invitée qui a marqué la gymnastique rythmique française, mais aussi bien au-delà. J'ai l'honneur de recevoir Alice Dufour. Alice a commencé la gère à Saint-Lô, elle a été repérée pour rejoindre le pôle d'Orléans aux côtés d'Eva Serrano, avant de revenir à son club d'origine. Elle a décroché pas mal de médailles, une médaille de bronze en 2007, sans senior, puis elle était trois fois championne de France 2008, 2009, 2010. Elle est même devenue... ambassadrice de la Fédération Française de Gymnastique pour les Championnats du Monde de Montpellier en 2011. Puis après ces années de compétition, elle a pris un chemin artistique incroyable, danseuse au Crazy Horse, artiste au Cirque du Soleil, comédienne au théâtre, comédienne au cinéma, et aujourd'hui dans la nouvelle série Montmartre qui sort lundi 29 septembre, où elle joue le rôle de Céleste. Bref, Alice est une artiste accomplie, mais avant tout une ancienne gymnaste de GR, et c'est sous cet angle qu'on va discuter ensemble aujourd'hui. Bonjour Alice !

  • Speaker #1

    Bonjour, bonjour Leïla !

  • Speaker #0

    Trop contente de te recevoir sur cet épisode au bord des praticables. Alors Alice, raconte-nous comment tu es tombée dans la gymnastique rythmique ?

  • Speaker #1

    Alors ma maman avait hésité entre m'inscrire au théâtre et m'inscrire à la danse et finalement le théâtre m'a rattrapée un peu plus tard. J'avais 6 ans et j'étais un peu hyperactive à la maison. J'avais tout le temps la tête à l'envers, faire des acrobaties sur le canapé, etc. Et donc, elle m'avait inscrite à la danse classique.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et en tout cas, je disais que je m'y ennuyais. Je pense que c'est parce qu'il n'y avait qu'un seul cours par semaine. Et donc, on a terminé l'année. Et ma maman m'a emmenée dans un club de gym, dans l'idée de m'inscrire en gym artistique. parce qu'elle ne savait pas qu'il y avait un club de GR à Saint-Lô. Donc voilà, elle est arrivée au club pour l'inscription. Je me souviens d'ailleurs, j'avais 7 ans, et je me souviens avoir croisé Rodica, Rodica Giorgio, qui était entraîneur de GR, elle-même ancienne grande GR de Roumanie. Et elle m'avait repérée parce que j'avais un peu le...

  • Speaker #0

    Le profil ?

  • Speaker #1

    J'avais le profil, voilà, de... d'une petite GR, donc elle m'avait prise en couloir, elle avait dit à ma mère « mais est-ce que je peux regarder un peu si elle a des capacités pour la GR ? » et donc elle avait pris ma jambe, elle l'avait levée comme ça, elle avait regardé ma souplesse du dos, elle m'avait demandé de me mettre sur pointe et tout ça et elle a dit « non, non, non, il faut l'inscrire en GR » . Et donc, maman le connaissait parce qu'à l'époque, on avait la chance d'avoir France Télévisions qui était le sponsor de la GR et enfin voilà, en gros. Et donc, il y avait pas mal de GR qui étaient transmises à la télévision.

  • Speaker #0

    Exact.

  • Speaker #1

    On connaissait ce sport. Aujourd'hui, c'est un peu moins le cas. Et donc, voilà comment j'ai commencé la GR, à la Saint-Louise.

  • Speaker #0

    Trop bien. Et alors ensuite, tu as commencé directement là-bas en loisirs, j'imagine, une fois par semaine ? Ou tu as directement…

  • Speaker #1

    Alors, j'ai commencé… Disons que Rodica, comme j'avais des capacités physiologiques… pour ce sport. Et que, voilà, Rodica a senti qu'il y avait, mon entraîneur, avait senti qu'il y avait un potentiel pour ce sport. Et donc, elle m'a tout de suite mise dans une catégorie. Je crois que la première année, oui, j'étais, je ne sais plus, critérium, en tout cas, en ensemble. Et puis, après, j'ai tout de suite été en individuel. Et je me souviens, dans mes souvenirs d'enfants, de m'entraîner avec les grandes.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Avec les grandes. Et donc, voilà. Et je me souviens d'avoir fait un championnat de France quand j'avais 8 ans. Enfin, tout ça a été un peu… C'était très impressionnant.

  • Speaker #0

    Trop bien. En équipe ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai fait d'abord… J'étais en ensemble. Parce que quand on est petit, c'est beaucoup de…

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #1

    Dans mes souvenirs. Donc, d'ailleurs, c'est super, je trouve, pour la cohésion, pour apprendre l'esprit d'équipe, etc. Et après, j'étais en individuel, en fédéral.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, je sais que ça a un peu changé les noms. Mais en tout cas, à l'époque, c'était fédéral.

  • Speaker #0

    Ok, trop bien. Et après, t'es restée combien de temps dans le club et t'as bifurqué ? Alors,

  • Speaker #1

    j'étais repérée assez jeune, parce qu'on sait que ce sport, on est senior à 16 ans, donc il faut vite repérer les jeunes. Donc, j'avais été repérée par le pôle de Calais, parce que moi, j'étais dans la zone nord, comme j'étais normale. Les demi-finales, je ne sais pas, France, etc., se passaient souvent à Calais. Et donc, j'étais repérée par le pôle. et moi, j'avais... Je n'avais pas envie, je ne sais pas si j'étais trop jeune ou voilà. Dans mon caractère comme ça, on me disait, est-ce que tu veux venir au pôle ? Moi, je disais non, non, non, je ne veux pas, etc. Et puis, j'ai fait un duo avec Camille Colombier. On a fait un duo quand on était à Saint-Lô. Et on est arrivés championne de France en duo. Et là, au championnat de France, j'étais un petit peu plus âgée. Et là, il y a le pôle d'Orléans. Parce qu'à l'époque, il y avait le pôle de Calais,

  • Speaker #0

    le pôle d'Orléans.

  • Speaker #1

    qui étaient les deux pôles principaux pour les individuels, surtout. Et le pôle d'Orléans avait proposé, est-ce que si on engage aussi Camille et toi dans le pôle, est-ce que ça t'intéresse ? Et là, quand même, d'y aller avec ma copine, ça s'est passé un peu la donne. Ma maman m'avait dit à l'époque, attention Alice, si tu vas dans le pôle, c'est un an de scolarité entière, ce n'est pas une demi-année, deux mois, trois mois. Il fallait que je réfléchisse bien. J'ai été au Pôle d'Orléans.

  • Speaker #0

    Avec ta copine. Avec elle aussi. Trop bien.

  • Speaker #1

    Et après, j'ai fait un an et je suis revenue ensuite à Saint-Loup.

  • Speaker #0

    D'accord, trop bien.

  • Speaker #1

    J'ai fait mon bac à mes 18 ans et ensuite, je suis partie à Paris. J'ai parti d'abord faire mes études à l'université à Rennes. Je me suis entraînée un peu au club de Rennes.

  • Speaker #0

    Ensuite,

  • Speaker #1

    je suis partie au club de Gère-Paris.

  • Speaker #0

    De Gère-Paris-Centre.

  • Speaker #1

    entraînée par Anne-Valérie Parrel.

  • Speaker #0

    Du coup, tu as eu Anne-Valérie, dès que tu es arrivée à Paris, Anne-Valérie était déjà là.

  • Speaker #1

    Anne-Valérie était déjà là. Et d'ailleurs, pour la petite anecdote, elle m'avait dit, dès que je suis arrivée au club de GR Paris Saint, donc j'avais 20 ans.

  • Speaker #0

    Oui, tu étais senior.

  • Speaker #1

    Je suis le petit bébé de Paul. Et elle m'avait dit, Alice, viens ici. Je dis, oui, donc j'arrive. Et puis, elle me dit, bon, je te connais, je sais qui tu es. Voilà. Et elle m'avait dit, je vais te poser une question, tu vas répondre par oui ou par non. J'ai dit, d'accord. Elle dit, mais si tu dis non, ce n'est pas grave, je ne t'en voudrais pas, mais oui ou non. J'ai dit, d'accord, très bien. Et elle me dit, est-ce que tu veux être championne de France cette année ? Je me dis, bah, Valérie, je ne sais pas, je me tortillais comme ça, c'est quand même bizarre comme question. Elle me dit, non, je t'ai précisé, oui ou non, la réponse. Et j'ai dit, oui. Et elle m'a dit, très bien, alors tu prends ta corde. Tu vas t'échauffer comme ci, comme ça, comme ça. Et à partir de là, je suis arrivée trois fois championne de France avec elle. Donc, c'était une rencontre magique avec cet entraîneur. Voilà, une entente, quelque chose de très naturel, de très, je ne sais pas, on s'est entendus. Voilà, on n'est pas amis. On n'est pas amis dans notre vie. On n'a jamais été amis. Mais il y avait une entente dans ce sport qui était fabuleuse. Et moi, je l'admirais. Moi, elle avait confiance en moi. Et voilà, on a bien travaillé ensemble.

  • Speaker #0

    Et comment, du coup, tu disais, vous n'étiez pas amie, il y avait vraiment ce travail entraîneur-entraîné, cette confiance aussi. Comment c'était justement, tu n'étais pas petite Alice, tu étais une Alice de 20 ans qui avait déjà pas mal vécu d'années en GR, tu avais fait une expérience au pôle. Et du coup, comment c'était cette relation avec Anne-Valérie ? Comment elle a réussi à te dire, enfin voilà, à faire de toi trois fois championne de France ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est vrai que moi, quand je suis arrivée, je travaillais. J'étais une jeune femme, comme on dit, de 20 ans, qui avait un travail coté. Et donc, évidemment, j'avais tous ces acquis aussi de mes années de GR avec Rodi Cardiorgio, qui était aussi une très bonne entraîneur, assez stricte, mais en même temps, que j'ai aimé, et qui m'a quand même donné cette passion pour la GR, qui ne m'a pas quittée encore aujourd'hui. J'ai aussi eu les entraîneurs de Opol, donc tout ce travail énorme pendant un an avec notamment Snejana qui était l'entraîneur d'Eva Serrano. Voilà, donc Jeanne, Isabelle Belenou, évidemment tous ces grands entraîneurs. Donc voilà, je ne peux pas du tout mettre de côté tous ces acquis grâce à ces entraîneurs-là. Avec Anne-Valérie, il s'est passé quelque chose. C'est-à-dire que moi, j'avais comme une sorte de métaphore dans ma tête. J'avais l'impression qu'un entraîneur et une gymnaste, c'était un peu comme un cuisinier qui avait les bons ingrédients et qui allait faire la bonne recette. Et voilà, donc le cuisinier, c'est l'entraîneur et les ingrédients, c'est la gymnaste. Et voilà, on arrive à faire une bonne recette et donc un peu à l'image des médailles. Ou en tout cas, des bons résultats et des enchaînements réussis aux compétitions, plus que les médailles, parce que les notes, quelque chose, mais c'est encore un autre sujet. Et donc, voilà, je ne sais pas. Moi, j'étais assez admirative d'Anne-Valérie. Je savais qu'elle avait été entraîneur international. Elle avait cette espèce d'autorité naturelle, comme ça. Elle arrive à se faire respecter sans avoir élevé la voix. Et puis, elle avait aussi des notes techniques, des notes techniques qui étaient très justes. et qui me faisait avancer très vite sans avoir à beaucoup parler. Elle avait un regard qui était très juste à l'engin, corporellement. Et puis, l'entraîneur de danse classique aussi, parce qu'on sait que le danse sport est très important, était très bon. C'était une très bonne entraîneur de danse classique. Donc voilà, tout était là, tous les ingrédients étaient là. Et pourtant, c'est des années où je faisais moins d'heures d'entraînement. Donc je venais quand je pouvais. Voilà, je ne sais pas, c'est un peu disparaître ce que je rappelle.

  • Speaker #0

    non non c'est super et toi en compétition t'étais plutôt une gymnaste comment ? excitée ? stressée ? parce que tu disais que quand t'étais petite t'étais plus hyperactive une pile et en tant que gymnaste est-ce que t'étais aussi une pile complètement excitée ? stressée ? perfectionniste ? détendue ?

  • Speaker #1

    non je pense que j'avais un bon entre guillemets comme on dit un bon mental c'est-à-dire que ce que j'ai encore aujourd'hui c'est à à concentrer à essayer de Merci. de canaliser une concentration. C'est-à-dire, moi, j'avais souvent des grandes périodes de stress et de larmes deux jours avant les compétitions. C'est-à-dire, par exemple, souvent les compétitions, c'est le samedi. Les entraînements du jeudi et du vendredi, c'était catastrophique. Vraiment. Et comme une énorme pression qui était là et qui s'évacuait à ces moments-là. Puis, comme si j'avais tout lâché.

  • Speaker #0

    T'as tiré une chasse d'eau. Ouais.

  • Speaker #1

    Non, je suis Madame Métaphore. J'avais tiré une chasse d'eau. Et que j'arrivais en compétition plus détendue. Comme si le pire était passé, que je ne pouvais pas faire pire que la veille. Et puis, Vodika était assez bonne pour ça aussi. Elle avait des petits rituels. Par exemple, on mordait dans un citron avant de passer, ou du chocolat noir. Et puis aussi, on s'allongeait, peut-être avant de commencer l'échauffement, s'allonger et Au sol, les jambes en l'air pour la circulation. C'est des sortes de petits rituels comme ça que j'appliquais, qui me permettaient de canaliser ma concentration pour que toute ma concentration soit au maximum pour l'une minute trente d'enchaînement. Mais aussi, ça m'est arrivé, je me souviens, parce que quand j'étais petite, j'allais au catéchisme, etc. Et donc, je me souviens que la minute, vous savez, juste avant le passage…

  • Speaker #0

    Oui, se prépare Alice.

  • Speaker #1

    Se prépare, on est sur demi-point. Ça m'est arrivé, je me souviens, quand je devais avoir entre 10 et 14 ans, peut-être, ça m'est arrivé de faire le jeu. Non, mais ce n'est pas du tout à reproduire. Je vais expliquer après. Mais de faire le jeu « Vous, salut Marie » , à la place de faire mon enchaînement dans ma tête. Parce qu'en fait, je pense que c'était une manière de m'approprier ce moment dans ma tête avant le passage. Et c'est une forme, ça passait par la religion, mais en fait, ça pouvait passer parce que j'aurais eu un autre... texte de concentration, ça aurait été la même chose, ça n'a rien à voir avec la religion, mais c'est juste une forme de méditation pour me retrouver moi avec moi-même. Et j'aimais bien l'idée de voir ma propre concentration à moi et qu'on ne me dise pas quoi penser avant le passage. Il y avait comme quelque chose d'un peu... Voilà, c'est mon moment et j'en fais ce que je veux pour me concentrer parce que de toute façon, je serai toute seule sur le pratiquant. Voilà.

  • Speaker #0

    Trop bien. Et du coup, je rebondis sur les petits rituels que ton entraîneur t'a... en que... tous les entraîneurs ont pu t'apporter. Donc, on a le citron, on a le chocolat, on lève les jambes, on a toi, ta prière qui pourrait être... Voilà, je me répète un discours... En gros, c'est un discours interne, en fait, finalement, pour te concentrer. Qu'est-ce que tu avais d'autre ? Si tu te souviens.

  • Speaker #1

    Oui, j'essaie de me souvenir, mais c'était quand même très précis. Mais même la veille de partir en compétition, la préparation du sac, où on pose toutes nos affaires comme ça sur le lit avant de le mettre dans le sac de sport. Le dernier petit achat d'une barrette ou de paillettes pour mettre sur les yeux. Le petit achat qui fait que tout va bien se passer. Ce n'est pas du tout un appel à la consommation, mais ça peut être un petit détail ou quoi, ou quelque chose qu'on nous donne. Ça, et puis le fait de porter le jogging, le fait de... Il n'y a rien qui est un peu au hasard, quoi. C'est-à-dire dans ce qui se passe avant. et puis en même temps c'est joyeux enfin il n'y a rien voilà moi j'avais beaucoup de joie à préparer mon sac beaucoup de joie à partir en car avec tout le monde Merci. Beaucoup de joie à rentrer dans cette chambre d'hôtel, le cerceau dans la housse, sur l'épaule. Beaucoup de joie de savoir quand on allait passer. Beaucoup de joie de savoir si on allait pouvoir encourager les filles le lendemain. Quand est-ce qu'on allait pouvoir encourager les filles ? Donc, tout était un peu calculé comme ça. Et du coup,

  • Speaker #0

    ça te rassurait justement cette routine, la préparation du sac, l'achat, tout ça, c'était hyper rassurant finalement.

  • Speaker #1

    Oui, c'est rassurant. et puis je pense que pour un enfant, ou une adolescente, ça permet aussi d'avoir ces rituels-là. Ça permet aussi de...

  • Speaker #0

    De se sentir en sécurité ?

  • Speaker #1

    De se sentir à sa place. Moi, je sais que quand j'entrais au gymnase tous les jours, quand j'étais adolescente, j'en faisais vraiment beaucoup de la gère. C'était intense. J'allais vraiment tous les jours à la salle, deux, trois heures par jour. C'était énorme. Même le dimanche, parfois, parce qu'on était passionnés. Personne ne m'a jamais forcée. Mais je me souviens que je me sentais à ma place. Alors ça, c'est vraiment quelque chose que j'essaie de retrouver encore aujourd'hui. Est-ce que je me sens à ma place ? Je sais que l'odeur du gymnase, je sais que accrocher mon manteau de la journée dans le vestiaire, prendre mes engins, l'odeur du déo, enfin, voilà, tout ça.

  • Speaker #0

    La laque.

  • Speaker #1

    La laque, la sensation du praticable sous les pieds, tout ça, ça faisait que je me sentais bien. Je ne sais pas, c'est un lieu où je me sentais bien, je me sentais... forte, je me sentais forte parce que je m'entraînais pour réussir quelque chose, forte parce que je retrouvais mes copines qui étaient d'autres copines ou copains que j'avais à l'école et les compétitions étaient un peu la consécration de tout ça le moment M le moment qu'on attend tous qui nous fait vibrer etc et puis évidemment moi j'ai pas eu que des compétitions réussies et ça m'a appris aussi ça c'est à dire que Merci. On a beau beaucoup travaillé, c'est très ingrat la GR, on travaille des heures et des heures dans l'ombre, à part le dernier petit quart d'heure où le parent vient nous voir parce qu'il vient nous chercher, mais on travaille quand même assez seul. Et puis tout d'un coup, il y a cette minute trente où on est jugé avec ce grand public rempli de clubs et de... de clubs concurrents et de parents de concurrentes et qui ne sait pas que des regards très bienveillants toujours parce que parfois, on oublie un peu de prendre un peu de distance même si c'est qu'un sport. Et donc, parfois, je ne réussissais pas mes compétitions, mais je me souviens que c'était un peu en dent de scie, mes résultats. Il y avait des années où j'avais une médaille au Choufé à France et puis, comme j'ai 14 ans et que je pense que... que tout d'un coup, je suis hyper forte et c'est chouette, je me relâche un peu. Je pense que c'est ça. Avec le recul, je pense que c'était ça. Je me relâchais un peu et j'étais un peu moins assidue aux entraînements. Je pense que c'était ça. Et l'année d'après, c'est la cata. Je n'arrive pas à une énorme cata. Je ne rate pas mes trois enchaînements, mais j'arrive dans les neufs, dixièmes. Et puis, je suis un peu…

  • Speaker #0

    Dégoutée ?

  • Speaker #1

    Non, je ne suis pas dégoûtée. C'est marrant parce que… J'accepte complètement ce qui m'arrive. Je suis un peu déçue forcément, mais pour moi, c'est très clair. C'est du sport, donc il y a des notes. Mais je ne me dis pas que c'est injuste, etc. Non, pas du tout. Mais donc, je me remets, je retourne au charbon, et là, je bosse comme une folle. Et l'année d'après, j'arrive à avoir une médaille. Mais l'année... Etc. Donc, ça a duré à peu près cinq ans où j'ai une médaille, puis pas, puis une médaille, puis pas. Donc, oui, parce que quand on a 16 ans, on est en construction, notre cerveau est... Et pas terminée, je sais. Je ne sais pas comment sera ma fille, mais j'ai été belle-mère de deux beaux enfants. Donc, je sais qu'être ado, ce n'est pas facile. Et voilà. Et donc, je me suis construite comme ça. Je pense que ça m'a servi aujourd'hui. Ces espèces d'échecs et de réussites.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu te souviens ? Enfin, moi, je me souviens. Quand on te voyait, tu étais un peu... Alors, je ne sais pas si le mot est approprié comme la star ou la gymnaste attendue. Parce que c'est la gymnase qui a fait championne de France l'année d'avant. Du coup, l'année d'après, tout le monde te regarde. Oui. Avec peu importe l'œil, mais en tout cas, on voit ce public un peu qui regarde. Tout le monde s'arrête à un moment donné pour regarder Alice Dufour, voir qu'est-ce qu'elle va nous faire cette année. Est-ce que tu sentais ça ? Est-ce que tu réussissais à te mettre dans ta bulle ? Même si on ne regarde pas, on sent quand même que les regards sont sur nous. Comment tu es arrivé ? Est-ce que tu t'en souviens de ça ?

  • Speaker #1

    Je me souviens... Pas de ça exactement. Je me souviens des côtés négatifs, ça c'est sûr. Parce que, alors, quand je rentrais dans une... Moi, quand même, ce serait mentir que de dire que je n'aime pas qu'on me regarde. Parce que je fais un métier, le métier le plus narcissique qu'il soit, qui est comédienne, comédien. Donc, moi, j'ai décidé de faire un métier où on me regarde. Donc, voilà. Et avec tout ce que ça comporte, les regards positifs et les regards négatifs. Et je pense que ces années-là de gym, où en effet, il n'y a pas que des regards bienveillants, Et je pense que ça me sert aujourd'hui à essayer de relativiser ce regard qu'on pose sur moi. Mais oui, j'étais… Je ne sais pas. Moi, j'avais un blog aussi à l'époque. Donc, quand tu me poses cette question, je n'arrive pas à dissocier ma réponse de ce blog. J'avais un blog. Et je me souviens que j'aimais bien parce que c'était le début un peu d'Internet. En tout cas, pour moi, c'était le début d'Internet. et comme j'étais passionnée par l'AGR, je montrais un peu tout. Mais les gymnases que j'adorais, puis je parlais des compétitions, etc. Et je me souviens que d'année en année...

  • Speaker #0

    Ça avait grossi.

  • Speaker #1

    Oui, ça avait pris un peu d'ampleur. Et je me souviens qu'au début, j'étais très libre dans ce que je disais. C'est-à-dire que je pouvais dire ce que je voulais. J'étais comme une ado qui parlait de l'AGR, qui montrait ses copines, etc. Et au fur et à mesure... Je me souviens qu'on pouvait laisser des messages anonymes. Les gens pouvaient laisser des commentaires anonymes. Et c'est un peu le problème qu'il y a aujourd'hui sur les réseaux sociaux. Je me souviens qu'il y avait des commentaires extrêmement violents. Et moi, je les recevais de manière assez violente sur, je ne sais pas, les résultats. Alors que bon, en GR, on sait quand même que pour le coup, c'est assez compliqué de... au niveau national, de gonfler les notes. Je ne vois pas pourquoi, moi... En tout cas, ça me dépassait un peu toute cette haine qu'il pouvait y avoir parfois. J'avais beaucoup de commentaires positifs et d'encouragement, mais il y avait aussi, et on repère souvent cela, des commentaires négatifs. Donc, forcément, je savais qu'en entrant dans une salle de compétition, ces personnes étaient certainement dans la salle. Mais je crois que je me disais, c'est leur problème. Moi, je fais mon sport et puis... Je fais ce que j'aime. Moi, il y avait quand même quelque chose. Moi, ce sport, c'est que de la joie. C'est de la passion. C'est des gymnastes internationaux. C'est du collage de Strasz-Warowski sur les justos. C'est des choix de musique que j'adore. C'est des copines. C'est tout ça. Puis moi, j'aimais bien montrer. Et puis, cette adrénaline de la compétition. Est-ce que je vais y arriver ? Je vais y arriver, etc. Donc, j'essaie un petit peu de relativiser,

  • Speaker #0

    je me souviens. Trop bien. Et du coup, je rebondis parce qu'après la gym, une fois que tu as arrêté ta carrière de gymnaste, tu as ouvert un autre chemin sur la danse. Donc, c'est ça, Crazy Horse, il me semble, tout de suite, ou tu avais fait quelque chose avant ?

  • Speaker #1

    Alors, pour la petite histoire, quand même, quand tu avais 17 ans, il y avait sur le site de la FEDE de gym, alors c'est marrant, c'est vraiment une anecdote que je ne raconte que ici parce que... Ça intéresserait les journalistes. Il y avait une annonce sur le site de la Fédération Française de Gym qui cherchait une actrice pour un premier rôle pour un film cinéma qui s'appelait Socol. Ils cherchaient une gymnaste. Et je me souviens qu'on m'avait dit, « Ah, mais pourquoi pas toi, Alice ? » J'ai dit, « Ben oui, pourquoi pas ? » Et je me souviens que j'avais passé une audition et que je m'étais retrouvée de Saint-Lô à Paris. Donc, j'avais été engagée. Et je me retrouvais dans des locaux de production de cinéma où je faisais passer des auditions à des acteurs, mais qui avaient fait le conservatoire, des écoles, des vrais acteurs, pas des gymnastes. Et voilà, je leur donnais la réplique.

  • Speaker #0

    pour leur casting.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et je m'étais retrouvée comme ça, à cette place d'actrice, donc à 17 ans, un peu par hasard. Et finalement, le film... Donc, j'avais fait quand même le teaser, comme on dit, etc. Ça avait duré... C'est une aventure qui avait duré quelques mois, comme ça. Le film ne s'est pas fait. Le réalisateur, c'était Pierre Mathiot. Le film ne s'est pas fait parce que la même production, c'était le producteur du film d'animation du Quilluc qui s'était planté, etc. Blablabla. En tout cas, donc voilà, j'étais un peu... plongé dans le milieu puis ressorti d'un coup. Bon, après, moi, j'ai fait... J'ai continué mes études à l'université. Je voulais être prof d'art plastique et prof de GR.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Parce que je savais que prof d'art plastique, il n'y avait pas beaucoup d'heures d'enseignement. Donc, je ne voulais pas m'ennuyer. Je voulais faire... Enseigner à la GR en même temps.

  • Speaker #1

    Génial. Je ne savais pas ça.

  • Speaker #0

    Trop bien. Je voulais faire ça. Donc, j'ai fait deux années d'université d'art plastique.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu as entraîné quand même un peu en GR ?

  • Speaker #0

    Non. à l'université, à Rennes, un petit peu pour, un peu en contrepartie, j'avais le droit de m'entraîner au club de Rennes. D'accord. Donc j'entraînais un petit peu, mais vraiment rien quoi. Enfin, j'étais entre les retours à Saint-Arnaud, les… Et puis en fait, quand j'ai commencé les castings en tant que GR, en tant que… Voilà, j'ai été engagée pour un défilé. Ils cherchaient une mannequin slash gymnase rythmique et j'ai été engagée comme ça à Paris. Puis, petit à petit, j'ai été de plus en plus souvent à Paris. Donc, j'ai pris un travail à Paris. Je vendais des chaussures au Galerie Lafayette pour enfants. Et pendant ce temps-là, pendant ce moment-là, en fait, lors de ma pause déjeuner, je passais des castings en tant que mannequin. Puis, je me rendais compte qu'en tant que mannequin, je gagnais autant en une journée qu'un mois à vendre des chaussures pour enfants. Donc, petit à petit... j'ai fait de plus en plus de castings, de plus en plus de contrats publicitaires et je n'ai pas renouvelé mon contrat en tant que vendeuse. Et j'ai commencé comme ça en tant que mannequin slash gymnase slash danseuse. Et ensuite, le crazy est arrivé.

  • Speaker #1

    D'accord. Et du coup, tu sais, tu avais fait aussi le teaser pour les championnats du monde à Montpellier en 2011. C'était la même période. Oui, oui. Donc, c'est eux qui sont venus te chercher ?

  • Speaker #0

    C'est la FEDE. Oui ? Oui, la FEDE, parce qu'à l'époque, j'étais au Crazy Horse, et en même temps, je m'entraînais en tant que gymnaste. Et il y avait une émission présentée par Mireille Dumas. Désolée, les plus jeunes ne comprendront pas. Mais les plus âgés connaissent Mireille Dumas. Et il y avait une émission où il m'avait un peu suivie, parce que j'avais un profil un peu atypique de danseuse et gymnaste, une sorte de double vie comme ça. Et donc, j'avais eu une petite mise en lumière. Et la FED s'était tombée au même moment que les championnats du monde de gymnastique rythmique à Montpellier. On m'a demandé si je voulais être le visage un peu de l'événement. Alors moi, j'étais à Las Vegas à l'époque, à Paris et à Las Vegas. Donc moi, j'étais ravie et je me suis dit, bon, je vais encore me prendre des critiques. Ça, c'est évident parce que c'est vrai que c'est Delphine Ledoux, la championne de GR à cette époque-là. Ça aurait pu être en toute logique le visage de ce championnat du monde. Mais bon, moi, c'était difficile de refuser. On me l'a proposé. Ce n'est pas n'importe qui. C'est la Fédération française de gym. Et donc, j'ai accepté. Et j'étais tellement contente, tellement fière. Et voilà.

  • Speaker #1

    C'était magnifique comme clip en plus. Avec le ballon rose, le ruban rose. Tu avais dû tourner certainement en plein Paris le matin, j'imagine, je pense, non ?

  • Speaker #0

    Oui, le tournage a été très intense avec une super équipe. Franchement, les chargés de communication à la FEDE avaient bien fait leur travail. Je trouve que c'était abouti. Oui, je trouve.

  • Speaker #1

    Trop bien.

  • Speaker #0

    Bonne équipe.

  • Speaker #1

    Et du coup, Crazy Horse après Cirque du Soleil ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai fait trois ans au Crazy Horse, deux ans et demi au Crazy Horse, trois ans. Et après, j'ai été engagée au Cirque du Soleil, donc à Los Angeles. D'abord, une création à Montréal et ensuite, deux ans à Los Angeles.

  • Speaker #1

    Et c'était quoi comme numéro que tu faisais, toi ? Plus GR, enfin, danse GR ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, c'était un spectacle qui s'appelait Iris. C'était sur le cinéma, donc ça me suffit. Ça te suit ? J'interprétais Scarlett, qui était le personnage principal féminin. Donc, c'était l'histoire d'amour entre Buster et Scarlett, c'était le fil rouge du spectacle. Et moi, j'ai interprété Scarlett, qui était une danseuse au ruban, dans les années 90, une danseuse au ruban, qui devenait star de cinéma.

  • Speaker #1

    Tiens, c'est rigolo ça. Comme quoi, tu vois, c'était écrit. C'est drôle,

  • Speaker #0

    c'est drôle. Donc voilà, on m'a engagée parce qu'il y avait... Forcément, j'utilisais mon corps. Il y avait un ruban à un moment, quelques accros et de la danse. Et aussi, j'ai été filmée un peu en tant que comédienne. Il y avait des films. C'était filmé en direct sur la scène et projeté en direct. D'accord. Drôle. C'est drôle parce que ça mélange vraiment. C'est un peu la transition entre le moment et l'après.

  • Speaker #1

    Et après, du coup, le théâtre direct ?

  • Speaker #0

    Après, j'ai été sollicité pendant que j'étais au Ciel du Soleil par Ariel Zetoun, qui est un réalisateur français qui cherchait sa nouvelle Angélique Marquise des Anges. C'était un film cinéma. Il m'a demandé de travailler ce rôle. Moi, j'étais là, mais je suis à Los Angeles. Je ne peux pas, j'ai un contrat. Les contrats du Ciel du Soleil sont costauds. le Cirque du Soleil, on s'engage quand même pour l'éternité et pour l'univers. Dans le contrat, c'est écrit.

  • Speaker #1

    C'est vrai ? C'est ces mots-là ?

  • Speaker #0

    C'est à moitié une blague, mais c'est assez vrai. Ils disent, notre image, on la donne pour l'éternité et pour l'univers. Donc, si jamais il y a un Cirque du Soleil qui ouvre sur Mars, ils auront le droit de mettre ma tête. D'accord. Je ne pouvais pas, je dis, Ariel, je ne peux pas quitter mon contrat du Cirque du Soleil pour partir à Paris. et donc commencer dans ce métier, c'est assez bizarre. J'ai compris assez vite que... Enfin, j'ai compris, après ça, ça ne se maîtrise pas, mais moins on est accessible, plus on est désiré. Il y a quelque chose comme ça d'assez absurde, mais c'est assez vrai. Et donc, dès que j'avais des vacances à Paris, j'avais des sessions de travail pour Angélique Marquise des Anges, qui était quand même un gros film de cinéma, qui finalement, au bout d'un moment, j'ai dit « Non, mais en fait, je ne peux pas... » Enfin, voilà. Bref, finalement, ça a été une super comédienne, Nora Arzeneguer, qui a fait le film. Et donc, voilà, c'est encore un autre petit appel un peu du métier comme ça. Et après, encore un autre appel, mais bon, ça durerait des heures le podcast. Donc, finalement, comme j'ai eu des petits signes du destin un peu par rapport à ce métier, comme je savais qu'il y avait l'Actor Studio près de chez moi, comme je l'ai vu. près du théâtre, j'ai décidé de voir si j'aimais ça. Parce que Socol, à 17 ans, j'étais un peu plongée radicalement dans les textes. Ensuite, Angélique Marquise-Desanges, pareil, c'est quelque chose que je n'ai pas vraiment décidé. Je ne savais pas si j'aimais ça. Et comme c'est quelqu'un d'assez... J'aime bien décider, j'aime bien que ça vienne de moi. J'ai voulu prendre des cours. Et donc, à l'Auteur Studio, j'ai pris des cours. Et j'ai été encouragée par David Strasberg, qui est le fils de Lee Strasberg, le fondateur de l'Actor Studio, et d'autres professeurs. Et j'ai dit, bon, alors là, je vais essayer. Je n'ai qu'une vie. Je vais vraiment, quand je vais retourner en France, je vais essayer d'être comédienne. Voilà, donc c'est comme ça que ça s'est passé.

  • Speaker #1

    C'est trop bien. Et moi, j'avais une question. Tu vois, au cinéma aujourd'hui, donc là, tu as tourné le... La série Montmartre, c'est du cinéma, donc j'ai envie de dire, si on se trompe, on recommence. On refait des prises, on refait des prises, on refait des prises. Tandis qu'au théâtre, c'est un peu comme à la GR. C'est en live, c'est en direct, c'est tout de suite, même si tu joues la pièce plusieurs fois de suite et tu peux t'améliorer le lendemain parce que tu as fait une erreur sur une réplique la veille. Mais ça revient un peu à la même chose qu'un enchaînement de GR, où là, tu as une minute 30 versus une heure ou une heure et demie, où tu dis, bon, c'est maintenant.

  • Speaker #0

    Oui, mais ce qui est intéressant dans ce que tu dis, c'est que, oui, certes, le théâtre, c'est comme la GR, c'est un moment M, c'est maintenant, c'est des heures de répétition de théâtre ou d'entraînement pour ce moment précis, mais tandis que sur un plateau de tournage, on peut refaire. Sauf qu'on ne maîtrise pas ce qui va être monté lorsqu'on est comédienne sur un plateau de tournage pour de la fiction ou du cinéma, enfin pour la télé ou le cinéma. On ne maîtrise pas ce qui va être gardé. On ne maîtrise pas ce moment. Et surtout dans une économie de tournage, de télévision, où ça va relativement vite, plus qu'au cinéma. C'est-à-dire qu'on tourne, mais c'est filmé. Et ça, ça leur appartient. Et évidemment, comme quand je travaillais avec Louis Choquet, par exemple, sur le dernier tournage, si j'ai détesté la prise que je viens de faire,

  • Speaker #1

    je vais lui dire,

  • Speaker #0

    s'il te plaît, qu'on passe à là. Mais moi, ça ne m'arrive jamais, parce que j'estime que lui va décider mieux que moi de savoir ce qui est bon ou pas. C'est très difficile d'être... son propre juge. Tandis que en GR ou au théâtre, c'est nous qui maîtrisons ce qu'on propose. Ils disent en anglais « what you see is what you get » . C'est moi qui décide de ce que je vous montre et si je me trompe, c'est ma faute. Tandis que au cinéma... au cinéma ou à la télévision, eh bien, ils montrent ce qu'ils veulent. Par exemple, Marion Cotillard, sa mort dans le film au cinéma, Dark Night, je crois, ce n'est pas elle qui l'a montée. Elle a certainement fait cinq ou six prises de mort et ils ont choisi celle-là. Ce n'est pas elle qui l'a choisie et c'est elle qu'on accuse d'avoir mal joué. Alors qu'il y a eu de la préparation, il y a eu de la direction d'acteur, il y a eu du choix de montage. Elle l'aurait fait au théâtre. pas trop certainement qu'elle aurait été merveilleuse. Donc, voilà. C'est pour ça que j'aime beaucoup la scène parce qu'il y a mon côté je décide qui...

  • Speaker #1

    Qui tu es, qui tu veux être.

  • Speaker #0

    Oui, voilà. Si je me trompe, c'est ma faute. Ce ne sera pas la faute des autres.

  • Speaker #1

    Et est-ce que avant de monter sur scène, plus théâtre finalement, remarque théâtre ou derrière ou sur le plateau, est-ce que tu as des petits rituels comme tu faisais avant de rentrer sur le tapis ? Par exemple, est-ce que tu pries toujours ? Est-ce que tu lèves tes jambes ? Est-ce que tu mets toujours ton citron ?

  • Speaker #0

    Non, non. Alors, si, il y a quand même quelque chose, c'est que je ne suis jamais en avance. Je ne peux pas attendre. On va parler du théâtre, par exemple. Je ne peux pas attendre derrière un rideau. C'est insupportable pour moi. Donc, je suis toujours un peu dans une urgence.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Dans une urgence, mais en arrivant deux heures à l'avance au théâtre. Ce n'est pas une urgence. J'arrive de chez moi, j'ai couru derrière le bus. Pas du tout. Je suis en avance au théâtre. Mais par exemple, si c'est une pièce de théâtre qui demande... Ça dépend de la préparation. Si par exemple, il y a beaucoup de maquillage, par exemple dans ces temps de réflexion que je faisais, une pièce de théâtre que je faisais à Guillaume, pas dans les années 50, il y a une grosse préparation de maquillage par exemple, eh bien, je vais me maquiller jusqu'au dernier moment. Mais c'est une façon de passer mon stress dans ça. Et je me dis, mieux je serai maquillée par exemple, parce que ce rôle demande ça, mieux ça va se passer sur scène. Et surtout, je le fais... Au théâtre, on a des appels pour la scène, ou pareil, quand on est danseur, 30 minutes sur scène, dans 20 minutes sur scène, dans 15 minutes sur scène, dans 10 minutes, 5 minutes, 2 minutes, etc. Et on lève le rideau. Donc, comme ça, il y a un timing. Et donc, moi, je sais exactement, et je m'en rituelle, que je comprends assez vite, dès la première représentation, je comprends combien de temps j'ai avant de monter sur scène. Et donc, voilà, ça va être rester dans ma loge au dernier moment et, à pas presser, je vais sur scène. Mais jamais attendre, surtout pas de vide intersidéral, où j'ai le temps de me refaire le monde et de me déconcentrer. Voilà, donc être dans une urgence. Et un peu pareil pour les tournages, passer de l'habillage, maquillage, coiffure au plateau, quelque chose qui soit fluide, qui n'ait pas d'attente.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, tu occupes au maximum ton temps. temps, ton espace, ton cerveau pour éviter d'avoir de pensées négatives ou de refaire le monde ou de te dire et si j'oublie, et si ceci, et si cela en fait, il n'y a pas de place à ça non,

  • Speaker #0

    il n'y a pas de place Léila, il n'y a pas de place il n'y a pas de place pour le vide, il y a vraiment tout, et puis dans les détails des détails de costumes ou des détails de maquillage, mais il a pu m'arriver aussi avec Jean-Pierre Mocky, c'est pas une question de coquetterie. J'ai fait des rôles où j'étais pas du tout maquillée parce que le rôle demandait ça et c'est très bien, mais de toute façon, Jean-Pierre Mocky, on n'attendait pas parce que de toute façon, on tourne tellement vite que même si j'avais voulu avoir des petits sas de décompression, ça aurait été impossible, mais voilà, des détails, de tout, et je me dis ah, puisque mon costume est en place, puisque ma bottine est serrée, puisque la maquilleuse est excellente, puisque celle qui s'occupe de la coiffure est perfectionniste, puisque aux accessoires, ils sont au taquet, puisque toute l'équipe est à fond et que moi, je vais être forcément au mieux. Il y a comme quelque chose comme ça, harmonieux, qui se crée entre nous.

  • Speaker #1

    Et comment tu as réussi à voir, oui, c'est une routine de concentration qui t'appartient, comment tu as réussi à te dire, moi, je suis plus comme ça, j'ai besoin de m'occuper. jusqu'au dernier moment. Parce que finalement, en tant que gymnaste, on nous oblige un peu à se préparer les deux minutes avant notre passage. Et du coup, on est là, au bord du tapis, pendant deux minutes à attendre.

  • Speaker #0

    Ah non, on n'attend pas. Moi, je ne trouve pas. Je trouve que ça vient de la gym. Moi, je ne trouve pas. On passe quand même dans les grandes compétitions. C'est le petit bout de salle pour l'échauffement corporel. On passe à la salle A ou la salle C pour l'échauffement un peu plus...

  • Speaker #1

    Oui, à l'engin, après le pré-compét.

  • Speaker #0

    Ensuite, on rentre dans la grande salle où il y a souvent, on sépare par un rideau le praticable de dernier ajustement avant de rentrer sur le praticable. Donc, je me souviens, on prend nos affaires avec les claquettes et tout ça. On pose le cerceau, je sais combien de temps. Ou alors, est-ce que c'est parce qu'ils savaient que j'avais besoin de ça ? Est-ce que mes entraîneurs savaient que... J'ai aimé savoir exactement quand je passais, peut-être, mais je pense que c'est pour toutes les gymnases pareil. Dans combien de temps ? Là, tu as le temps de travailler telle chose, telle chose. Ne te fatigue pas trop, fais mime, fais que les engins. Maintenant, hop, il y a encore deux passages. Là, dans un passage, c'est à toi. Donc, c'est le moment de la préparation. Concentrer juste sur demi-pointe et se faire le passage. Et c'est parti. Mais tout ça dans la joie. Là, j'ai l'impression de raconter ça et que c'est vraiment… calvaire, mais en fait pas du tout, tout ça est très joyeux, tout ça est positif et voilà, c'est rigoureux mais c'est positif.

  • Speaker #1

    Parce qu'aujourd'hui donc moi j'accompagne justement les gymnastes sur la préparation mentale où aujourd'hui je vois beaucoup de gymnastes où justement les 2-3 minutes avant de passer c'est là où elles paniquent, elles stressent, elles se font tu vois comme toi où tu dis en fait j'ai pas de place je laisse pas la place à ça Et elle, vraiment, c'est deux, trois minutes. Donc moi, c'est mon travail. En fait, je leur apprends à occuper. Alors, selon les personnalités, parce que tout le monde n'est pas comme ça. Il y a des personnes qui ont besoin de pleurer, d'autres qui ont besoin de faire autre chose. Donc chacun, on trouve un petit peu sa façon de faire. Mais voilà, c'est ces trois minutes où presque tout bascule, où on se dit, j'étais prête. Et une fois que je monte sur le tapis, j'ai mis play et il n'y a plus personne.

  • Speaker #0

    Déjà, c'est génial de pleurer plutôt deux jours avant que deux minutes avant. C'est vrai que si on peut se permettre de se rendre compte deux jours avant que ça va être une énorme pression, deux jours après, c'est génial. Si on arrive à faire ce travail-là, déjà, je pense qu'on a gagné beaucoup de choses. Si on arrive à avoir cette pression-là avant la semaine d'avant la compétition, franchement, c'est tout gagné pour les minutes avant le passage. Et aussi, il ne faut pas oublier une chose et qui est très, très, très vraie au théâtre et aussi, je fais un parallèle vraiment avec mon métier aujourd'hui, c'est le plaisir. Mais faisons ça par... plaisir. Le sport, on n'y gagne rien, ça coûte de l'argent à nos parents. En plus, c'est une parenthèse que je fais, mais je veux dire, on ne le fait que pour le plaisir. Et moi, en fait, c'est ça qui m'animait vers le praticable. J'avais hâte de montrer mon travail, j'avais hâte d'y aller, j'avais hâte de... En fait, c'est mon enthousiasme à montrer ma musique, mon choix de musique, mon choix de... De juste tôt, comment je me suis préparée, comment j'ai fait mes petits bigou... Je parle de quand j'avais 15 ans, mes petits bigou dans ma couette. Ah ben cette fois-ci, j'ai une couette bouclée, pas un chignon. Des petits détails comme ça, très légers finalement. Et avoir du plaisir à les montrer. Et que rien n'est grave finalement. Arriver à combiner un investissement, un gros investissement, parce que quand même, on a beaucoup travaillé pour ça, donc c'est chouette d'être investie. Et en même temps, une légèreté. Parce que franchement, si notre ballon... tombe sur l'avant de notre pied et qui roule parce que franchement là c'est quand même notre notre anticep le ballon qui tombe sur la plante de notre pied et qui traverse le pratiquable, ça m'est arrivé aussi à moi, bah ouais c'est pas grave en fait parce qu'on en aura d'autres et puis ce qui est bien c'est que ce sport on peut le faire des années et donc c'est chouette parce que la fois d'après on aura encore on va encore plus s'entraîner et puis on va pouvoir Oh ! On va pouvoir prouver qu'on y arrive cette fois-ci, mais se le prouver à nous-mêmes. Essayez d'y aller avec de la joie. Parce que sinon, il ne faut pas le faire. Sinon, il faut faire du piano.

  • Speaker #1

    Et tu n'as jamais eu peur ?

  • Speaker #0

    Peur, peur, peur. Peur, peur,

  • Speaker #1

    peur. C'est quoi, peur ?

  • Speaker #0

    Non, en fait, j'ai un fonctionnement un peu bizarre. Moi, ça, c'est des questions que j'ai posées à ma mère. Parce que moi, je n'ai jamais vu de p'tit rien du tout. Donc, je ne sais pas. C'est un peu bizarre de faire des introspections comme ça, de comprendre comment on fonctionne. mais D'après ce qu'elle m'a dit, je n'ai pas peur. Moi, je sais que je n'ai pas peur au théâtre, par exemple, avant les premières. J'ai hâte, j'ai une forme de concentration énorme, mais je n'ai pas de peur. Mais je n'ai pas envie au début. C'est bizarre, mais la saison, je la commence avec une humeur un peu… Mais je ne conseille à personne, c'est moi qui continue. D'ailleurs, ça a créé des tensions avec mon entraîneur, surtout Rodica, parce qu'évidemment, j'étais ado, donc la pauvre, elle a un peu essuyé les plâtres. Mais quand elle me disait, tu vas faire un lancer trois roulades ou tu vas essayer cette difficulté-là, et je disais non, je n'y arriverai pas. Et le fait que c'était quelque chose d'un peu de l'ordre de l'orgueil et de l'ordre de l'ego, qui n'est pas bien, je ne sais pas, mais en tout cas, je disais, je n'y arriverai pas. Parce que je pense que je me mettais dans cette position et puis Après, un peu dans mon coin, je le travaillais. Et après, un mois après, j'y arrivais. Et la joie que j'avais à y arriver alors que j'avais dit que je n'y arriverais pas, je ne sais pas, je fonctionnais comme ça. Ma mère me disait toujours, tu disais toujours non, je n'y arriverais pas. Un peu contre moi, pas contre les autres, mais un peu contre moi, non, je n'y arriverais pas. Et finalement, je m'entraînais et j'y arrivais. Parce que peur de ne pas y arriver, peur de décevoir peut-être les autres, peur de décevoir mon entraîneur aussi. de décevoir ma mère, que j'adore, de décevoir les autres. Et donc, voilà, j'avançais comme ça.

  • Speaker #1

    Donc finalement, tu disais non, mais tu le faisais quand même en catimini, tu travaillais quand même.

  • Speaker #0

    Ah ouais, ouais, ouais. Je le disais non, mais je crois que mon égo passait par-dessus et me disait « Ah, elle m'a mis ce challenge-là, je vais quand même essayer. » Mais sans oublier que quand on s'entraînait, par exemple, pendant les vacances scolaires, on s'entraînait toute la journée et avec nos copines. C'était des jeux sur la GR. Enfin voilà, c'était que de la rigolade et tout ça. Parce que sinon, si on m'écoute, on va croire que c'était vraiment que de la concentration et quelque chose de négatif, mais pas du tout. Non, pas du tout.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, je rebondis comme tu parles de jeux. Moi, en ce moment, je lance un jeu avec les élèves que je coach en préparation mentale. où je leur demande un peu, je compare plusieurs sports comme la natation, le foot et la GR. Et du coup, quand je leur pose la question, quelle qualité il faut pour un footballeur ou qu'est-ce qu'il vaut comme matériel pour un nageur, etc., un chronomètre, nagez vite. Et que nous, à la GR, quand tu vois le nombre de flèches qu'il y a comme matériel, comme outil, comme nombre de personnes qui nous jugent comparativement à un nageur où c'est juste le chrono. Un footballeur, si ça rentre dans la cage, t'as gagné. On s'en fiche si c'est joli ta course. C'est juste, on te demande de marquer. Sans dénigrer le foot, il y a des très jolis buts qui sont plus de l'exploit. Nous, en GR, on a énormément de flèches. Et du coup, en ce moment, je leur demande vraiment, c'est quoi le but du jeu ? Si la GR était un jeu de société, genre, allez Alice, viens, on ouvre un jeu de société. Au lieu de jouer au Scrabble, on va jouer à la GR. Et quand je lis la notice, allez Alice, c'est quoi le but du jeu ? Qu'est-ce que ça serait pour toi ?

  • Speaker #0

    Si la GR était un jeu de société, moi je vois quand même, premièrement, je verrais un jeu de mime. Parce qu'en GR, il y a ça, il y a se lever et montrer des choses. Donc je ne sais pas, par exemple, ce serait mimer un enchaînement. C'est-à-dire mimer... mimer, il faut faire deviner l'engin, faire deviner peut-être le thème de la musique et pourquoi pas mimer la note. Est-ce qu'il est réussi ou pas réussi, l'enchaînement ? Voilà. Donc faire comme ça une espèce de jeu un peu ludique, un peu drôle. Donc j'imagine que si on veut faire comprendre que la note est moyenne, on n'est ni malheureux ni contents, un peu entre les deux. Une espèce de jeu de théâtre un peu.

  • Speaker #1

    Trop bien.

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup de théâtre dans la GER.

  • Speaker #1

    et moi je voyais un plateau où du coup on a des cases comme un peu le Monopoly tu vois et au lieu d'acheter la rue de la paix et bien du coup on gagne ah manipulation j'ai réussi à manipuler cet engin du coup j'ai des points en plus ah ça y est j'ai réussi à écouter interpréter exprimer une émotion sur ma musique du coup j'ai des points en plus tu vois c'est marrant ouais ça c'est bien aussi ou alors un jeu des 7 familles ah ouais Merci.

  • Speaker #0

    pour trouver les familles de chaque engin avec le groupe corporel obligatoire, avec un thème musical. Dans la famille corde, je demande la musique Bollywood. Enfin, je ne sais pas. Ça serait drôle.

  • Speaker #1

    Et du coup, plus on avance et plus on débloque des super pouvoirs, en fait. Et ce que j'aime bien dans cette histoire de jeu, c'est que je montre à ces élèves-là. que l'AGR, ça leur apporte des super pouvoirs en tant qu'adolescents et enfants que l'on garde à vie finalement. Parce que quand on apprend à manipuler un engin, plus tard, je ne sais pas quel métier on fera, mais on va forcément développer cette motricité, cette dextérité. Donc oui, tu ne t'as pas gagné, tu n'es pas championne de France, mais par contre, tu sais manipuler et toute ta vie, ça va te servir. Exprimer quelque chose, tu as osé te montrer seule devant... plein de personnes devant des juges, peut-être que plus tard, tu feras des conférences ou du théâtre ou savoir te tenir, même avec élégance. Du coup, j'aime bien faire un peu. Et dans 15 ans, voilà, grâce à l'Ager, ce que tu auras appris. Qu'est-ce que tu en penses de ce jeu-là ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est génial. Je suis d'accord avec ça. L'Ager, c'est vraiment une école merveilleuse. Parce que J'ai même l'exemple à côté de moi, j'ai une très bonne amie qui s'appelle Clara, Clara Huet, qui était une GR internationale, elle a fait Chaudière du Monde en ensemble, et aussi Nathalie Focquet, par exemple, il y a plein d'exemples comme ça d'anciennes GR qui exploitent encore ce que leur a apporté la GR, et il y a surtout premièrement, c'est quand même, on ne va pas se mentir, un peu le goût de l'effort, qui, je crois, se perd un tout petit peu aujourd'hui, globalement, mais C'est vrai que le goût de l'effort, ça, on ne se rend pas compte à quel point ça nous sert en tant qu'adultes. Et puis, travailler en équipe, le côté très fédérateur, il y a plein de choses. Oui, c'est vrai que manipuler les engins, moi, je sais que ce qui est incroyable, et ça, je m'en rends compte, c'est que c'est comme le vélo.

  • Speaker #1

    Ça ne s'oublie pas.

  • Speaker #0

    La dextérité à l'engin ne se perd pas. mais alors bon alors on va pas dire de la même chose de l'endurance, de la souplesse. Une souplesse, encore, elle peut, avec le travail, se...

  • Speaker #1

    Oui, mais ton corps a de la mémoire. Donc, imagine, demain, tu reprends une course, ça va être dur au début, mais tu pourrais...

  • Speaker #0

    Voilà. Un truc qu'on ne perd pas trop aussi, c'est l'équilibre, je trouve, sur les jambes. C'est assez détonnant. Un peu l'équilibre sur demi-pointe et la manipulation des engins. J'invite toutes les anciennes GR. qui nous écoutent, qui n'ont pas touché un cerceau parce qu'on le sait toutes, dès qu'on arrête les compétitions, on ne touche plus un engin. C'est incroyable. Il y a quand même des gens qui me demandent aujourd'hui, vous continuez la GR ? Non. C'est même pas une question... Autant j'adore la GR et tout ça, qu'une fois qu'on arrête la compétition, on arrête la GR.

  • Speaker #1

    Tu ne fais pas des toupies le matin au réveil ?

  • Speaker #0

    Franchement, il me reste des engins, des cerceaux, il me reste un ballon mais ils sont tous dégonflés. mais j'adore remanipuler les cerceaux ou le ruban ou le ballon enfin tous les engins les massues aussi parce qu'on ne perd pas ça c'est à vie bon alors à quoi ça va nous servir je ne sais pas vraiment mais peut-être qu'un jour j'aurai un rôle d'une espionne qui va devoir faire des choses avec ses mains ou peut-être mettre

  • Speaker #1

    des menottes très rapidement ou j'en sais rien et ça me servira et du coup si on avait joué à ce jeu quelle case toi t'as développé comme super pouvoir étant petite que aujourd'hui tu gardes par exemple ?

  • Speaker #0

    le goût du spectacle.

  • Speaker #1

    De se montrer. Oui,

  • Speaker #0

    de danser, de véhiculer des émotions, en tout cas d'essayer. Je sais que moi, ce qui me plaisait beaucoup, et je l'ai compris en grandissant, je dis grandissant parce qu'on se parle de la vie, c'est quand on est enfant quand même, c'est qu'on pouvait créer des émotions chez le spectateur. Parce que je l'avais entendu, ça, de parents, de copines de GR, même à la fin d'un entraînement, et qui disaient « Oh, qu'est-ce que c'est beau, l'enchaînement au ballon ! » Ou alors qui trouvent ça émouvant, ou même qui rient, enfin pas qui rient, mais qui trouvent que c'est… Voilà, créer des émotions. Et ça, je l'ai compris assez rapidement, et alors j'ai foncé. Je trouvais ça magique, comme super. pouvoir, comme on dit, comme tu parles de super pouvoir.

  • Speaker #1

    Et si on a des petites gymnastes qui nous écoutent, qui n'ont pas de médaille tous les ans, parce qu'on ne peut pas en avoir tout le temps et tous les ans, qu'est-ce que toi, tu aurais envie de leur dire ? Ok, tu n'as pas eu de médaille, mais en même temps, est-ce que toi, tu as accroché tes médailles derrière toi ? Je pense que les médailles, elles restent dans un carton chez nos parents, on ne les embarque pas. Mais par contre, avec quoi on part qui est beaucoup plus fort, beaucoup plus grand que juste une médaille ?

  • Speaker #0

    Déjà, des belles amitiés. Parce que moi, je sais que ce n'est pas facile d'être enfant à l'école. L'école, ce n'est pas évident. Je sais que j'avais de très bons amis à l'école, mais que j'en avais aussi à l'AGR. Et ça permet de relativiser aussi, en tant qu'enfant, je pense, nos rapports à l'amitié. Parce que parfois, c'est dur. Et d'avoir comme ça deux groupes d'amis un peu différents. ça permet d'être très content. Et si ça va un peu moins bien d'un côté, on sait qu'on a nos amis de l'autre. Et donc ça, c'est quand même important, je trouve. Et puis, se retrouver autour d'une passion, et puis travailler avec de la musique, choisir des belles musiques. Et puis, même si on n'a pas une médaille, essayer pour l'année d'après, choisir une musique qui nous plaît, qui nous parle, qu'on a envie d'écouter. tous les jours, et puis trouver des petites choses à l'engin, proposer des choses à son entraîneur, essayer de s'affirmer dans sa personnalité, qui ne veut pas dire se rebeller, pas du tout, ça veut dire travailler en collaboration avec son entraîneur, proposer des couleurs pour son justo, essayer de donner un peu son avis artistiquement. C'est important, parce que dans la vie, l'art c'est important, et je pense que ce goût pour l'art va perdurer toute leur vie.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu parlais de toutes ces anciennes gymnastes et notamment Ami. Et encore aujourd'hui, il y a encore des gymnastes qui sont danseuses ou qui font des... Voilà, comme toi, qui deviennent actrices ou plein de choses comme ça. Est-ce que finalement, qu'est-ce que tu aurais aussi envie de dire à ces gymnastes aujourd'hui en disant, bon, encore une fois, on n'a pas de médaille, mais on peut continuer quand même à utiliser ce qu'on a appris comme l'art. Tu vois, c'est un art. Qui doutent, qui se comparent et leur dire finalement, voilà, toi Alice, en tout cas, grâce à ça, tu as fait ça, mais aussi tous tes amis ou anciennes concurrentes ou coéquipières. Qu'est-ce que je pourrais leur dire ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, je ne sais pas. On a des parcours tellement différents, des choix de vie tellement différents. Une fois qu'on est adulte, c'est vrai qu'une fois qu'on arrête la GR, on est adulte a priori. Enfin, quoi que, il y a des GR qui continuent très longtemps.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Il y a une gère à Gère Paris Centre qui, je crois, a dépassé la quarantaine et qui continue la gère. Et je trouve ça absolument génial. Je ne sais pas quoi leur dire. Moi, je n'ai pas de conseils à donner à personne, à des adultes. Enfin, je veux dire, en tout cas... Voilà, moi, c'est plus... Moi, je sais que j'adore parler avec des gymnastes des Gères enfants parce que ça me parle, parce qu'elles sont... Parce que je sais qu'en fait, la FED m'avait demandé, il y a quelques années, d'intervenir, de faire une semaine de préparation pour la jeune génération de gymnastes à l'INSEP.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'était pour la préparation des JO.

  • Speaker #1

    De 2024.

  • Speaker #0

    2024. On m'avait demandé de venir et de donner des cours aux toutes jeunes, des cours en rapport avec l'artistique.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    l'expression sur le praticable, comment on exprime une musique. Donc voilà, on m'avait demandé d'intervenir et j'avais trouvé ça absolument génial. Tu l'avais fait ? Oui, je l'ai fait. C'est Eva Serrano qui avait initié ça. Et donc je l'ai fait. J'étais déjà de faire le chemin jusqu'à l'INSEP pendant une semaine, c'était chouette parce que l'INSEP, c'est quand même... C'est un lieu mythique. Et de retrouver toutes ces jeunes pousses. Alors, il y avait Lily, il y avait tout. Voilà, j'ai travaillé avec beaucoup de gymnastes qu'on a retrouvés dans l'ensemble de France au JO 2024. Et ça m'a fait un plaisir tel de les voir aussi fortes sur le pratiquant. Et je trouve que, et c'est pas du tout, ça n'a rien à voir avec notre semaine, notre petite semaine de travail à l'INSEP. mais euh J'étais contente de voir que les Françaises avaient apporté tant d'importance à l'expression sur le praticable et de manière très fine. Je trouve que l'ensemble, par exemple au Cerso, au JO 2024, franchement, je conseille à toutes les jeunes gymnastes qui font ce sport de le regarder et de s'en inspirer parce qu'on sent des GR qui sont dans un moment tellement important pour elles.

  • Speaker #1

    J'en ai des frissons tellement que je revis le truc.

  • Speaker #0

    C'est un moment... tellement important pour elles. On est quand même à une finale des Jeux Olympiques et elles donnent tout. Elles ont une choisie de musique sur Johnny Hallyday qui les transporte, qui les porte, qui les transporte. Je suis sûre qu'elles ont donné leur avis et qu'elles ont dit oui, on va être sur cette musique. Et on sent qu'elles sont galvanisées par le public et qu'elles ne sont pas comme on parlait tout à l'heure, elles ont de la joie sur Pratica. Franchement, si ce n'est pas de la joie, il faut m'expliquer ce que c'est.

  • Speaker #1

    Qui était ?

  • Speaker #0

    Moi, j'ai été voir les finales individuelles. Je n'ai malheureusement pas vu les finales en ensemble, mais j'aurais adoré. Mais quand on voit tant de joie sur le praticable, tant de détente, ce que je ne retrouve pas toujours à l'international, je trouve qu'il y a beaucoup d'angoisse, beaucoup de souffrance, sur les dix meilleurs gymnastes internationaux en individuel, je trouve qu'il y en a peut-être deux, dont Sofia Raffaelli. Les deux italiennes, Tara et Sofia Raffaelli, sont quand même des gymnastes qui nous montrent qu'elles éprouvent du plaisir sur le praticable et elles se lâchent artistiquement. Je trouve que les autres nous montrent que c'est beaucoup trop de pression pour des enfants. C'est quand même des enfants. Quand on voit Daria Varfolomef, qui est championne olympique, championne du monde, oui, c'est très bien, elle est sublime. Mais à quel prix ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    À quel prix ? On sent que quand même, quand on la voit, c'est cacher ses yeux pour ne pas voir la note des autres. Ou la Styliana Nikolova, qui est une sublime gymnaste. Qui est évidemment une petite bijou de gymnaste. Petit parce que petit en taille, mais immense ce gymnaste. Mais quelle pression et le cauchemar qu'elle a vécu aux Jeux Olympiques. Mais là, j'ai mon cœur qui bat pour elle. Je me dis, mais non, pas tant de souffrance. Ce sport ne mérite pas qu'on soit des martyrs non plus. Après, c'est autre chose parce qu'il y a des enjeux dans ces pays qui sont très... Pour ces gymnases qui sont autres qu'en France.

  • Speaker #1

    Mais en France, on a les mêmes. Alors, pas au niveau de nos grandes françaises, tu vois. On a cette même souffrance, on a cette même souffrance que l'on voit au niveau international, et bien on la voit même en club, et même pour des petites catégories, et même des petits enjeux, tu vois. Enfin, quand je dis petits, ce n'est pas péjoratif, tu vois. Un championnat de France, c'est déjà un grand enjeu, une région, c'est un grand enjeu. Mais en fait, ce que l'on voit au niveau mondial, ça se répercute énormément et on voit exactement la même chose.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est à l'image du monde aujourd'hui. et... Cette espèce de recherche de performance, de peur du jugement, un manque de détente sur tout. Vraiment, il faut complètement se détendre et mettre la bienveillance au premier plan parce que là, sinon, nos petites, je ne sais pas, autant leur faire faire plutôt de la musique ou quelque chose avec moins de pression parce que je ne sais pas d'où ça vient. Parce que moi, je suis un peu éloignée des pratiquables. D'ailleurs, c'est quelque chose qui me plairait de tourner un peu. Non.

  • Speaker #1

    Allez,

  • Speaker #0

    remets juste toi. Mais d'aller un peu voir les filles, les plus petites et les encourager. Parce que j'adore, j'adore voir les plus petites s'entraîner. Je les trouve tellement mignonnes. Et moi, quand j'étais à l'INSEP et qu'il y avait toutes ces gymnastes qui avaient ce talent fou et qui m'écoutaient, qui avaient envie de comprendre comment exprimer de musique, etc. Et qui étaient tellement investies et tellement contentes d'être là. Moi, je fonds. je trouve que c'est des pépites d'or pour notre notre jeunesse. Non, mais le sport en général, c'est vrai, c'est le sport qui... Le sport est hyper important pour nos jeunes. Moi, je ne remercierai jamais assez la ville de Saint-Lô, qui est une ville qui quand même, je fais une petite parenthèse un peu chauvine, voilà. Saint-Lô est une ville qui est la capitale des ruines à cause de la Seconde Guerre mondiale, qui est une ville qui a été détruite à 97% à la guerre. Donc, il y a une ville architecturellement... pas terrible et tout ça, mais qui a une attractivité et une effervescence sportive et associative énorme. En tout cas, à mon époque, oui. Et c'est grâce à ça que j'ai pu avoir accès au sport et à un sport avec des super entraîneurs et des super conditions. Et c'est tellement important pour nos jeunes. Et je suis tellement Reconnaissante de ça, parce qu'aujourd'hui, je ne pense pas que je ferais ce métier sans avoir eu accès à cette salle de sport.

  • Speaker #1

    Oui, mais malheureusement, en France, le sport prend une autre tournure, parce qu'il y a moins d'argent, que l'État français a énormément mis d'enjeux et d'argent pour les Jeux Olympiques 2024. Et puis là, on n'a plus beaucoup. Enfin, ça y est, l'associatif, le monde sportif, pas que la GER, le monde sportif français, ça commence à dégringoler. Fort, fort, fort. Il y a de moins en moins de subventions. Il y a moins de... Alors, il y avait aussi le coupon sport. Bon, c'était une petite enveloppe de 50 euros, mais pour des familles, c'est hyper important. Même ça, ça n'existe plus.

  • Speaker #0

    On sait qu'un ballon Sazaki coûte 50 euros.

  • Speaker #1

    Tu peux monter maintenant, Alissa. On est au-dessus. Oui, oui. Ah d'accord, ok. On suit l'inflation, nous.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Tant qu'on peut, il faut inscrire nos jeunes au sport. Je suis tellement contente de ne pas avoir passé mon enfance devant la télé parce que je me suis occupée, parce que je me suis passionnée, qu'aujourd'hui, je suis encore passionnée par ce sport. Trop bien.

  • Speaker #1

    On arrive vers la fin de notre interview. J'aimerais que tu répondes à une question toute simple et qui me tient à cœur. J'aimerais que tu imagines une lettre que tu pourrais déposer dans le sac de sport de toutes ces petites jeunes filles. Alors, soit à toi-même. ou soit à toutes ces jeunes filles qui ont peur de décevoir, qui ont peur de rater, qui ont peur de ne pas se qualifier à cet instant T. Qu'est-ce que tu aimerais alors ? Une petite lettre d'Alice Dufour à glisser dans le sac de toutes les gymnastes françaises. Improvisation.

  • Speaker #0

    Oui, improvisation. J'aurais mis « Rien n'est grave, tu es belle,

  • Speaker #1

    souris » . Trop bien. Merci Alice. Du coup, on va la mettre en vrai, on va le glisser à toutes les gymnastes françaises. Non, tu voulais rajouter ? Viens, rajoute.

  • Speaker #0

    Non, c'est ça. On pourrait dire tellement de choses. Moi, j'aurais envie de mettre une lettre de trois pages. Mais tu es belle parce que tu es belle aux yeux de tant de monde. Tu es belle, ça ne veut pas dire que tu es belle physiquement. Tu es une belle personne. Voilà, c'est ça. Et souris, souris. Parce que de toute façon, quand on sourit, c'est très bizarre. J'invite les gens à essayer. Quand on sourit, on va mieux.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Rien n'est grave, surtout. Vraiment, rien n'est grave.

  • Speaker #1

    C'est un sport. Moi, je rajouterais ce que tu as dit tout à l'heure. Je suis à ma place.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est vrai. Alors, je pourrais dire ça. Alors, ce que je dirais...

  • Speaker #1

    On la refait. Je dirais,

  • Speaker #0

    rien n'est grave. Tu es belle. Tu es à ta place. Souris.

  • Speaker #1

    Oui, parce que j'ai vraiment bien aimé quand tu as dit... Ou tu te sentais, en fait, à ta place. L'odeur, la sensation, tout. Tu te sentais bien, en fait. Tu te sentais bien à ta place, aimée.

  • Speaker #0

    Je me sentais à ma place. Ce qui veut dire aussi que ça ne veut pas dire que si une petite GR sent que ce n'est pas son truc, elle peut se sentir à sa place. À ce moment-là, moi, je n'ai fait qu'un an de pôle. Je me suis sentie à ma place pendant cette année de pôle, mais assez à ma place que pour avoir la liberté de le quitter. Voilà.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #0

    ça ne veut pas dire être à sa place. et se forcer à rester à cette place-là. Ça veut dire profiter du moment présent, en prendre tout le positif et se sentir tellement à sa place de pouvoir peut-être quitter cette place. Ce n'est pas grave de ne pas aimer ce sport. Ce n'est pas grave. On peut se diriger vers un autre sport, vers une autre passion.

  • Speaker #1

    Ou un autre club aussi.

  • Speaker #0

    Ou un autre club. Et surtout, apporter ça. Toujours donner son avis artistique. C'est important.

  • Speaker #1

    Trop bien. Merci, Alice. C'était vraiment un plaisir de partager ce moment avec toi. Je suis trop contente. On aurait pu encore papoter pendant des heures et des heures. C'est vrai, c'est vrai. Merci à toi. On a parlé de ton parcours de gymnase, d'actrice. Est-ce que tu veux nous dire un petit mot sur la série de Montmartre qui sort au moment où le podcast sera diffusé ? Il sera déjà sorti, donc lundi 29 septembre. Qu'est-ce que tu pourrais nous dire ?

  • Speaker #0

    Alors, je vous invite à regarder Montmartre. Montmartre, c'est une grande saga romanesque qui se passe dans le Paris de la Belle Époque et qui parle d'une fratrie qui a été séparée brutalement lorsqu'ils étaient enfants après le meurtre de leur papa et qui se retrouve 23 ans après. Et donc, c'est une série très riche avec de nombreux univers, de nombreux décors. Il y a du drame, il y a de l'action, il y a de l'amour. c'est je pense addictif on a envie de suivre les histoires comme ça et ça fait rêver en même temps trop bien,

  • Speaker #1

    on a hâte de découvrir, c'est trop bien merci aussi pour ton héritage que tu as laissé au sein de l'AGR parce que tu as laissé un bel héritage et tu vois même Eva Serrano qui te rappelle pour travailler au sein de L'INSEP, donc à toutes les personnes qui nous écoutent, qui ont envie, vous avez bien entendu toutes, que Alice aimerait bien revenir au bord des praticables. Bon, pas sur le Prat en justo, mais au bord des praticables. L'invitation est lancée, Alice. Tu vas recevoir plein de messages.

  • Speaker #0

    Avec plaisir, franchement, avec plaisir. Pour ceux qui me connaissent, parce que moi, ça m'émeut beaucoup ce que tu me dis, parce que j'ai l'impression que je suis vraiment une vieille et que de toute façon…

  • Speaker #1

    On t'a oubliée ? Non.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai l'impression qu'une fois que j'ai arrêté, c'est fini.

  • Speaker #1

    Ah ben non ! Ah ben non, tu es là !

  • Speaker #0

    Non, mais ça me fait vachement plaisir parce que moi, je suis encore beaucoup la GR. Je suis toutes les compétitions internationales. En plus, aujourd'hui, ce n'était pas le cas à mon époque. On peut suivre les GR partout, les compétitions. On peut suivre les compétitions en direct et c'est génial.

  • Speaker #1

    Oui, trop bien. Bon, on a hâte de te retrouver. En plus, c'est dommage parce qu'au mois de mai… Bon, c'est passé, mais au mois de mai 2025, les championnats de France étaient à Paris. Bon, tu n'étais pas là.

  • Speaker #0

    Voilà, moi, j'aimerais bien peut-être venir voir une compétition bientôt.

  • Speaker #1

    On te donnera les dates et les lieux et on t'invitera. Je t'inviterai, Alice.

  • Speaker #0

    N'hésitez pas, grand monde de la GR.

  • Speaker #1

    À lancer les invites, Alice. Merci infiniment, Alice. Et puis, du coup, pour finir, on dit à toutes nos gymnastes qu'une médaille ne définit pas sa valeur.

  • Speaker #0

    Pas du tout.

  • Speaker #1

    Ni le classement, que ce qu'on apprend dans la GR, on le porte en nous pour la vie. C'est vraiment une école de confiance, d'expression, d'audace, de discipline, tu disais, de dépassement de soi, en fait, du force de travail, voilà. Et c'est sûrement le plus beau cadeau qu'on peut recevoir de notre sport, de tous les sports, mais de notre sport quand même, on fait un peu... Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter de beau pour l'avenir, Alice ?

  • Speaker #0

    Pour toi ? Je vais souhaiter de faire ce que j'aime encore, de continuer à faire ce que j'aime et de continuer à peut-être pouvoir interpréter des rôles différents, forts, peut-être qui donnent des émotions, comme j'essayais de le faire quand j'étais gymnaste.

  • Speaker #1

    Et que tu as su faire, trop bien. Est-ce que tu veux bien me lancer un défi Alice ?

  • Speaker #0

    Te lancer un défi ?

  • Speaker #1

    Oui, tu me lances un défi. Qui est-ce que je pourrais inviter dans notre univers, alors gère ou pas, qui pourrait venir au micro, au bord des praticables, que toi, tu aurais envie d'écouter ?

  • Speaker #0

    Alors, tu as déjà interviewé Anne-Valérie Barrel.

  • Speaker #1

    Ouais, check, c'est fait. Alors,

  • Speaker #0

    check. Moi, j'ai quand même... Ah, il y en a plein qui viennent.

  • Speaker #1

    Allez, vas-y.

  • Speaker #0

    Non, mais il y a Sneja Namladé-Nova, qui est l'entraîneur d'Evacirano. Ah, bah, Evacirano.

  • Speaker #1

    Eh oui. Eva, je lui ai lancé l'invitation, elle ne m'a pas encore répondu.

  • Speaker #0

    Je suis sûre qu'elle va venir Eva, elle a tellement de choses à dire. Et d'ailleurs, ça fait partie, je rajoute quelque chose, ça fait partie des grandes figures féminines fortes que j'admirais et auxquelles j'essayais de ressembler. Je n'essayais pas de leur ressembler, mais en tout cas,

  • Speaker #1

    qui m'inspiraient.

  • Speaker #0

    Je m'entraînais au Pôle d'Orléans, elle s'entraînait avec nous, elle s'entraînait pour les JO de Sydney. Et c'était un bonheur, une chance inouïe. de l'avoir s'entraîner à côté de nous. Et donc, voilà, Eva Serrano. Je pense aussi à Cécile Noni, qui a écrit un livre sur Alina Kabaeva et sa relation avec Poutine. Et j'ai adoré son livre. Et je pense qu'elle a eu la chance de filmer Kabaeva dès ses plus jeunes années. Et je pense qu'elle a plein d'anecdotes intéressantes à raconter sur Kabaeva, mais sur la gère en général.

  • Speaker #1

    Ouais, trop bien. Allez, je note. J'en ai trois là. Ok, je lance le défi. Trop bien. Merci Alice. Plein de belles choses. Des bisous.

  • Speaker #0

    Merci. Merci à toi. Je t'embrasse. Salut les gars.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir été là avec moi au bord des Praticables. Si cet épisode t'a touché ou fait réfléchir, pense à t'abonner et à laisser un 5 étoiles sur ta plateforme préférée. C'est tout simple, mais ça m'aide énormément à faire grandir ce podcast. Et si tu connais un parent, un coach ou un athlète à qui ça pourrait faire du bien d'écouter cet épisode, alors partage-lui. On ne sait jamais quelles graines ça peut planter. Allez, à très vite, au bord des praticables !

Description

Dans cet épisode d’Au bord des praticables, je reçois une invitée exceptionnelle : Alice Dufour. Ancienne gymnaste de haut niveau en gymnastique rythmique, multiple championne de France, elle a ensuite tracé un chemin artistique bluffant : danseuse au Crazy Horse, artiste au Cirque du Soleil, comédienne au théâtre, au cinéma, et aujourd’hui dans la série Montmartre.

On parle de passion, de performance, de doute, de plaisir, de ce que la GR laisse en nous pour la vie. Alice partage avec sincérité ses souvenirs d’entrainement, ses compétitions, ses rituels, ses échecs, ses joies, et ce lien très fort avec l’expression artistique.

Un épisode plein de souvenirs puissants, de leçons de vie et de douceur, pour toutes celles et ceux qui vibrent au bord d’un praticable : gymnastes, parents, entraîneurs, artistes… et amoureux du sport.

💌 À la fin, elle dépose une lettre symbolique à glisser dans chaque sac de sport


Je m'appelle Leïla DRIDI, ancienne entraîneure de gymnastique rythmique, aujourd’hui préparatrice mentale spécialisée dans les performances artistiques et sportives.
Depuis 2023, j’accompagne les sportifs, les adolescents, les entraîneurs et les parents à créer un projet sportif aligné, à développer un mental solide, et à vivre leur passion avec plus de justesse, de clarté… et de joie.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Au bord des praticables, le podcast qui donne la parole à celles et ceux qu'on n'entend pas toujours, mais qui vivent tout en silence ou en tension autour du tapis. Chaque mois, je te propose deux épisodes en solo ou en compagnie, avec des histoires inspirantes, des témoignages touchants et des clés puissantes pour mieux traverser les émotions dans ton sport. Que tu sois parent, coach ou athlète, tu es au bon endroit. Bonne écoute ! Alors aujourd'hui, je reçois une invitée qui a marqué la gymnastique rythmique française, mais aussi bien au-delà. J'ai l'honneur de recevoir Alice Dufour. Alice a commencé la gère à Saint-Lô, elle a été repérée pour rejoindre le pôle d'Orléans aux côtés d'Eva Serrano, avant de revenir à son club d'origine. Elle a décroché pas mal de médailles, une médaille de bronze en 2007, sans senior, puis elle était trois fois championne de France 2008, 2009, 2010. Elle est même devenue... ambassadrice de la Fédération Française de Gymnastique pour les Championnats du Monde de Montpellier en 2011. Puis après ces années de compétition, elle a pris un chemin artistique incroyable, danseuse au Crazy Horse, artiste au Cirque du Soleil, comédienne au théâtre, comédienne au cinéma, et aujourd'hui dans la nouvelle série Montmartre qui sort lundi 29 septembre, où elle joue le rôle de Céleste. Bref, Alice est une artiste accomplie, mais avant tout une ancienne gymnaste de GR, et c'est sous cet angle qu'on va discuter ensemble aujourd'hui. Bonjour Alice !

  • Speaker #1

    Bonjour, bonjour Leïla !

  • Speaker #0

    Trop contente de te recevoir sur cet épisode au bord des praticables. Alors Alice, raconte-nous comment tu es tombée dans la gymnastique rythmique ?

  • Speaker #1

    Alors ma maman avait hésité entre m'inscrire au théâtre et m'inscrire à la danse et finalement le théâtre m'a rattrapée un peu plus tard. J'avais 6 ans et j'étais un peu hyperactive à la maison. J'avais tout le temps la tête à l'envers, faire des acrobaties sur le canapé, etc. Et donc, elle m'avait inscrite à la danse classique.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et en tout cas, je disais que je m'y ennuyais. Je pense que c'est parce qu'il n'y avait qu'un seul cours par semaine. Et donc, on a terminé l'année. Et ma maman m'a emmenée dans un club de gym, dans l'idée de m'inscrire en gym artistique. parce qu'elle ne savait pas qu'il y avait un club de GR à Saint-Lô. Donc voilà, elle est arrivée au club pour l'inscription. Je me souviens d'ailleurs, j'avais 7 ans, et je me souviens avoir croisé Rodica, Rodica Giorgio, qui était entraîneur de GR, elle-même ancienne grande GR de Roumanie. Et elle m'avait repérée parce que j'avais un peu le...

  • Speaker #0

    Le profil ?

  • Speaker #1

    J'avais le profil, voilà, de... d'une petite GR, donc elle m'avait prise en couloir, elle avait dit à ma mère « mais est-ce que je peux regarder un peu si elle a des capacités pour la GR ? » et donc elle avait pris ma jambe, elle l'avait levée comme ça, elle avait regardé ma souplesse du dos, elle m'avait demandé de me mettre sur pointe et tout ça et elle a dit « non, non, non, il faut l'inscrire en GR » . Et donc, maman le connaissait parce qu'à l'époque, on avait la chance d'avoir France Télévisions qui était le sponsor de la GR et enfin voilà, en gros. Et donc, il y avait pas mal de GR qui étaient transmises à la télévision.

  • Speaker #0

    Exact.

  • Speaker #1

    On connaissait ce sport. Aujourd'hui, c'est un peu moins le cas. Et donc, voilà comment j'ai commencé la GR, à la Saint-Louise.

  • Speaker #0

    Trop bien. Et alors ensuite, tu as commencé directement là-bas en loisirs, j'imagine, une fois par semaine ? Ou tu as directement…

  • Speaker #1

    Alors, j'ai commencé… Disons que Rodica, comme j'avais des capacités physiologiques… pour ce sport. Et que, voilà, Rodica a senti qu'il y avait, mon entraîneur, avait senti qu'il y avait un potentiel pour ce sport. Et donc, elle m'a tout de suite mise dans une catégorie. Je crois que la première année, oui, j'étais, je ne sais plus, critérium, en tout cas, en ensemble. Et puis, après, j'ai tout de suite été en individuel. Et je me souviens, dans mes souvenirs d'enfants, de m'entraîner avec les grandes.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Avec les grandes. Et donc, voilà. Et je me souviens d'avoir fait un championnat de France quand j'avais 8 ans. Enfin, tout ça a été un peu… C'était très impressionnant.

  • Speaker #0

    Trop bien. En équipe ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai fait d'abord… J'étais en ensemble. Parce que quand on est petit, c'est beaucoup de…

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #1

    Dans mes souvenirs. Donc, d'ailleurs, c'est super, je trouve, pour la cohésion, pour apprendre l'esprit d'équipe, etc. Et après, j'étais en individuel, en fédéral.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, je sais que ça a un peu changé les noms. Mais en tout cas, à l'époque, c'était fédéral.

  • Speaker #0

    Ok, trop bien. Et après, t'es restée combien de temps dans le club et t'as bifurqué ? Alors,

  • Speaker #1

    j'étais repérée assez jeune, parce qu'on sait que ce sport, on est senior à 16 ans, donc il faut vite repérer les jeunes. Donc, j'avais été repérée par le pôle de Calais, parce que moi, j'étais dans la zone nord, comme j'étais normale. Les demi-finales, je ne sais pas, France, etc., se passaient souvent à Calais. Et donc, j'étais repérée par le pôle. et moi, j'avais... Je n'avais pas envie, je ne sais pas si j'étais trop jeune ou voilà. Dans mon caractère comme ça, on me disait, est-ce que tu veux venir au pôle ? Moi, je disais non, non, non, je ne veux pas, etc. Et puis, j'ai fait un duo avec Camille Colombier. On a fait un duo quand on était à Saint-Lô. Et on est arrivés championne de France en duo. Et là, au championnat de France, j'étais un petit peu plus âgée. Et là, il y a le pôle d'Orléans. Parce qu'à l'époque, il y avait le pôle de Calais,

  • Speaker #0

    le pôle d'Orléans.

  • Speaker #1

    qui étaient les deux pôles principaux pour les individuels, surtout. Et le pôle d'Orléans avait proposé, est-ce que si on engage aussi Camille et toi dans le pôle, est-ce que ça t'intéresse ? Et là, quand même, d'y aller avec ma copine, ça s'est passé un peu la donne. Ma maman m'avait dit à l'époque, attention Alice, si tu vas dans le pôle, c'est un an de scolarité entière, ce n'est pas une demi-année, deux mois, trois mois. Il fallait que je réfléchisse bien. J'ai été au Pôle d'Orléans.

  • Speaker #0

    Avec ta copine. Avec elle aussi. Trop bien.

  • Speaker #1

    Et après, j'ai fait un an et je suis revenue ensuite à Saint-Loup.

  • Speaker #0

    D'accord, trop bien.

  • Speaker #1

    J'ai fait mon bac à mes 18 ans et ensuite, je suis partie à Paris. J'ai parti d'abord faire mes études à l'université à Rennes. Je me suis entraînée un peu au club de Rennes.

  • Speaker #0

    Ensuite,

  • Speaker #1

    je suis partie au club de Gère-Paris.

  • Speaker #0

    De Gère-Paris-Centre.

  • Speaker #1

    entraînée par Anne-Valérie Parrel.

  • Speaker #0

    Du coup, tu as eu Anne-Valérie, dès que tu es arrivée à Paris, Anne-Valérie était déjà là.

  • Speaker #1

    Anne-Valérie était déjà là. Et d'ailleurs, pour la petite anecdote, elle m'avait dit, dès que je suis arrivée au club de GR Paris Saint, donc j'avais 20 ans.

  • Speaker #0

    Oui, tu étais senior.

  • Speaker #1

    Je suis le petit bébé de Paul. Et elle m'avait dit, Alice, viens ici. Je dis, oui, donc j'arrive. Et puis, elle me dit, bon, je te connais, je sais qui tu es. Voilà. Et elle m'avait dit, je vais te poser une question, tu vas répondre par oui ou par non. J'ai dit, d'accord. Elle dit, mais si tu dis non, ce n'est pas grave, je ne t'en voudrais pas, mais oui ou non. J'ai dit, d'accord, très bien. Et elle me dit, est-ce que tu veux être championne de France cette année ? Je me dis, bah, Valérie, je ne sais pas, je me tortillais comme ça, c'est quand même bizarre comme question. Elle me dit, non, je t'ai précisé, oui ou non, la réponse. Et j'ai dit, oui. Et elle m'a dit, très bien, alors tu prends ta corde. Tu vas t'échauffer comme ci, comme ça, comme ça. Et à partir de là, je suis arrivée trois fois championne de France avec elle. Donc, c'était une rencontre magique avec cet entraîneur. Voilà, une entente, quelque chose de très naturel, de très, je ne sais pas, on s'est entendus. Voilà, on n'est pas amis. On n'est pas amis dans notre vie. On n'a jamais été amis. Mais il y avait une entente dans ce sport qui était fabuleuse. Et moi, je l'admirais. Moi, elle avait confiance en moi. Et voilà, on a bien travaillé ensemble.

  • Speaker #0

    Et comment, du coup, tu disais, vous n'étiez pas amie, il y avait vraiment ce travail entraîneur-entraîné, cette confiance aussi. Comment c'était justement, tu n'étais pas petite Alice, tu étais une Alice de 20 ans qui avait déjà pas mal vécu d'années en GR, tu avais fait une expérience au pôle. Et du coup, comment c'était cette relation avec Anne-Valérie ? Comment elle a réussi à te dire, enfin voilà, à faire de toi trois fois championne de France ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est vrai que moi, quand je suis arrivée, je travaillais. J'étais une jeune femme, comme on dit, de 20 ans, qui avait un travail coté. Et donc, évidemment, j'avais tous ces acquis aussi de mes années de GR avec Rodi Cardiorgio, qui était aussi une très bonne entraîneur, assez stricte, mais en même temps, que j'ai aimé, et qui m'a quand même donné cette passion pour la GR, qui ne m'a pas quittée encore aujourd'hui. J'ai aussi eu les entraîneurs de Opol, donc tout ce travail énorme pendant un an avec notamment Snejana qui était l'entraîneur d'Eva Serrano. Voilà, donc Jeanne, Isabelle Belenou, évidemment tous ces grands entraîneurs. Donc voilà, je ne peux pas du tout mettre de côté tous ces acquis grâce à ces entraîneurs-là. Avec Anne-Valérie, il s'est passé quelque chose. C'est-à-dire que moi, j'avais comme une sorte de métaphore dans ma tête. J'avais l'impression qu'un entraîneur et une gymnaste, c'était un peu comme un cuisinier qui avait les bons ingrédients et qui allait faire la bonne recette. Et voilà, donc le cuisinier, c'est l'entraîneur et les ingrédients, c'est la gymnaste. Et voilà, on arrive à faire une bonne recette et donc un peu à l'image des médailles. Ou en tout cas, des bons résultats et des enchaînements réussis aux compétitions, plus que les médailles, parce que les notes, quelque chose, mais c'est encore un autre sujet. Et donc, voilà, je ne sais pas. Moi, j'étais assez admirative d'Anne-Valérie. Je savais qu'elle avait été entraîneur international. Elle avait cette espèce d'autorité naturelle, comme ça. Elle arrive à se faire respecter sans avoir élevé la voix. Et puis, elle avait aussi des notes techniques, des notes techniques qui étaient très justes. et qui me faisait avancer très vite sans avoir à beaucoup parler. Elle avait un regard qui était très juste à l'engin, corporellement. Et puis, l'entraîneur de danse classique aussi, parce qu'on sait que le danse sport est très important, était très bon. C'était une très bonne entraîneur de danse classique. Donc voilà, tout était là, tous les ingrédients étaient là. Et pourtant, c'est des années où je faisais moins d'heures d'entraînement. Donc je venais quand je pouvais. Voilà, je ne sais pas, c'est un peu disparaître ce que je rappelle.

  • Speaker #0

    non non c'est super et toi en compétition t'étais plutôt une gymnaste comment ? excitée ? stressée ? parce que tu disais que quand t'étais petite t'étais plus hyperactive une pile et en tant que gymnaste est-ce que t'étais aussi une pile complètement excitée ? stressée ? perfectionniste ? détendue ?

  • Speaker #1

    non je pense que j'avais un bon entre guillemets comme on dit un bon mental c'est-à-dire que ce que j'ai encore aujourd'hui c'est à à concentrer à essayer de Merci. de canaliser une concentration. C'est-à-dire, moi, j'avais souvent des grandes périodes de stress et de larmes deux jours avant les compétitions. C'est-à-dire, par exemple, souvent les compétitions, c'est le samedi. Les entraînements du jeudi et du vendredi, c'était catastrophique. Vraiment. Et comme une énorme pression qui était là et qui s'évacuait à ces moments-là. Puis, comme si j'avais tout lâché.

  • Speaker #0

    T'as tiré une chasse d'eau. Ouais.

  • Speaker #1

    Non, je suis Madame Métaphore. J'avais tiré une chasse d'eau. Et que j'arrivais en compétition plus détendue. Comme si le pire était passé, que je ne pouvais pas faire pire que la veille. Et puis, Vodika était assez bonne pour ça aussi. Elle avait des petits rituels. Par exemple, on mordait dans un citron avant de passer, ou du chocolat noir. Et puis aussi, on s'allongeait, peut-être avant de commencer l'échauffement, s'allonger et Au sol, les jambes en l'air pour la circulation. C'est des sortes de petits rituels comme ça que j'appliquais, qui me permettaient de canaliser ma concentration pour que toute ma concentration soit au maximum pour l'une minute trente d'enchaînement. Mais aussi, ça m'est arrivé, je me souviens, parce que quand j'étais petite, j'allais au catéchisme, etc. Et donc, je me souviens que la minute, vous savez, juste avant le passage…

  • Speaker #0

    Oui, se prépare Alice.

  • Speaker #1

    Se prépare, on est sur demi-point. Ça m'est arrivé, je me souviens, quand je devais avoir entre 10 et 14 ans, peut-être, ça m'est arrivé de faire le jeu. Non, mais ce n'est pas du tout à reproduire. Je vais expliquer après. Mais de faire le jeu « Vous, salut Marie » , à la place de faire mon enchaînement dans ma tête. Parce qu'en fait, je pense que c'était une manière de m'approprier ce moment dans ma tête avant le passage. Et c'est une forme, ça passait par la religion, mais en fait, ça pouvait passer parce que j'aurais eu un autre... texte de concentration, ça aurait été la même chose, ça n'a rien à voir avec la religion, mais c'est juste une forme de méditation pour me retrouver moi avec moi-même. Et j'aimais bien l'idée de voir ma propre concentration à moi et qu'on ne me dise pas quoi penser avant le passage. Il y avait comme quelque chose d'un peu... Voilà, c'est mon moment et j'en fais ce que je veux pour me concentrer parce que de toute façon, je serai toute seule sur le pratiquant. Voilà.

  • Speaker #0

    Trop bien. Et du coup, je rebondis sur les petits rituels que ton entraîneur t'a... en que... tous les entraîneurs ont pu t'apporter. Donc, on a le citron, on a le chocolat, on lève les jambes, on a toi, ta prière qui pourrait être... Voilà, je me répète un discours... En gros, c'est un discours interne, en fait, finalement, pour te concentrer. Qu'est-ce que tu avais d'autre ? Si tu te souviens.

  • Speaker #1

    Oui, j'essaie de me souvenir, mais c'était quand même très précis. Mais même la veille de partir en compétition, la préparation du sac, où on pose toutes nos affaires comme ça sur le lit avant de le mettre dans le sac de sport. Le dernier petit achat d'une barrette ou de paillettes pour mettre sur les yeux. Le petit achat qui fait que tout va bien se passer. Ce n'est pas du tout un appel à la consommation, mais ça peut être un petit détail ou quoi, ou quelque chose qu'on nous donne. Ça, et puis le fait de porter le jogging, le fait de... Il n'y a rien qui est un peu au hasard, quoi. C'est-à-dire dans ce qui se passe avant. et puis en même temps c'est joyeux enfin il n'y a rien voilà moi j'avais beaucoup de joie à préparer mon sac beaucoup de joie à partir en car avec tout le monde Merci. Beaucoup de joie à rentrer dans cette chambre d'hôtel, le cerceau dans la housse, sur l'épaule. Beaucoup de joie de savoir quand on allait passer. Beaucoup de joie de savoir si on allait pouvoir encourager les filles le lendemain. Quand est-ce qu'on allait pouvoir encourager les filles ? Donc, tout était un peu calculé comme ça. Et du coup,

  • Speaker #0

    ça te rassurait justement cette routine, la préparation du sac, l'achat, tout ça, c'était hyper rassurant finalement.

  • Speaker #1

    Oui, c'est rassurant. et puis je pense que pour un enfant, ou une adolescente, ça permet aussi d'avoir ces rituels-là. Ça permet aussi de...

  • Speaker #0

    De se sentir en sécurité ?

  • Speaker #1

    De se sentir à sa place. Moi, je sais que quand j'entrais au gymnase tous les jours, quand j'étais adolescente, j'en faisais vraiment beaucoup de la gère. C'était intense. J'allais vraiment tous les jours à la salle, deux, trois heures par jour. C'était énorme. Même le dimanche, parfois, parce qu'on était passionnés. Personne ne m'a jamais forcée. Mais je me souviens que je me sentais à ma place. Alors ça, c'est vraiment quelque chose que j'essaie de retrouver encore aujourd'hui. Est-ce que je me sens à ma place ? Je sais que l'odeur du gymnase, je sais que accrocher mon manteau de la journée dans le vestiaire, prendre mes engins, l'odeur du déo, enfin, voilà, tout ça.

  • Speaker #0

    La laque.

  • Speaker #1

    La laque, la sensation du praticable sous les pieds, tout ça, ça faisait que je me sentais bien. Je ne sais pas, c'est un lieu où je me sentais bien, je me sentais... forte, je me sentais forte parce que je m'entraînais pour réussir quelque chose, forte parce que je retrouvais mes copines qui étaient d'autres copines ou copains que j'avais à l'école et les compétitions étaient un peu la consécration de tout ça le moment M le moment qu'on attend tous qui nous fait vibrer etc et puis évidemment moi j'ai pas eu que des compétitions réussies et ça m'a appris aussi ça c'est à dire que Merci. On a beau beaucoup travaillé, c'est très ingrat la GR, on travaille des heures et des heures dans l'ombre, à part le dernier petit quart d'heure où le parent vient nous voir parce qu'il vient nous chercher, mais on travaille quand même assez seul. Et puis tout d'un coup, il y a cette minute trente où on est jugé avec ce grand public rempli de clubs et de... de clubs concurrents et de parents de concurrentes et qui ne sait pas que des regards très bienveillants toujours parce que parfois, on oublie un peu de prendre un peu de distance même si c'est qu'un sport. Et donc, parfois, je ne réussissais pas mes compétitions, mais je me souviens que c'était un peu en dent de scie, mes résultats. Il y avait des années où j'avais une médaille au Choufé à France et puis, comme j'ai 14 ans et que je pense que... que tout d'un coup, je suis hyper forte et c'est chouette, je me relâche un peu. Je pense que c'est ça. Avec le recul, je pense que c'était ça. Je me relâchais un peu et j'étais un peu moins assidue aux entraînements. Je pense que c'était ça. Et l'année d'après, c'est la cata. Je n'arrive pas à une énorme cata. Je ne rate pas mes trois enchaînements, mais j'arrive dans les neufs, dixièmes. Et puis, je suis un peu…

  • Speaker #0

    Dégoutée ?

  • Speaker #1

    Non, je ne suis pas dégoûtée. C'est marrant parce que… J'accepte complètement ce qui m'arrive. Je suis un peu déçue forcément, mais pour moi, c'est très clair. C'est du sport, donc il y a des notes. Mais je ne me dis pas que c'est injuste, etc. Non, pas du tout. Mais donc, je me remets, je retourne au charbon, et là, je bosse comme une folle. Et l'année d'après, j'arrive à avoir une médaille. Mais l'année... Etc. Donc, ça a duré à peu près cinq ans où j'ai une médaille, puis pas, puis une médaille, puis pas. Donc, oui, parce que quand on a 16 ans, on est en construction, notre cerveau est... Et pas terminée, je sais. Je ne sais pas comment sera ma fille, mais j'ai été belle-mère de deux beaux enfants. Donc, je sais qu'être ado, ce n'est pas facile. Et voilà. Et donc, je me suis construite comme ça. Je pense que ça m'a servi aujourd'hui. Ces espèces d'échecs et de réussites.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu te souviens ? Enfin, moi, je me souviens. Quand on te voyait, tu étais un peu... Alors, je ne sais pas si le mot est approprié comme la star ou la gymnaste attendue. Parce que c'est la gymnase qui a fait championne de France l'année d'avant. Du coup, l'année d'après, tout le monde te regarde. Oui. Avec peu importe l'œil, mais en tout cas, on voit ce public un peu qui regarde. Tout le monde s'arrête à un moment donné pour regarder Alice Dufour, voir qu'est-ce qu'elle va nous faire cette année. Est-ce que tu sentais ça ? Est-ce que tu réussissais à te mettre dans ta bulle ? Même si on ne regarde pas, on sent quand même que les regards sont sur nous. Comment tu es arrivé ? Est-ce que tu t'en souviens de ça ?

  • Speaker #1

    Je me souviens... Pas de ça exactement. Je me souviens des côtés négatifs, ça c'est sûr. Parce que, alors, quand je rentrais dans une... Moi, quand même, ce serait mentir que de dire que je n'aime pas qu'on me regarde. Parce que je fais un métier, le métier le plus narcissique qu'il soit, qui est comédienne, comédien. Donc, moi, j'ai décidé de faire un métier où on me regarde. Donc, voilà. Et avec tout ce que ça comporte, les regards positifs et les regards négatifs. Et je pense que ces années-là de gym, où en effet, il n'y a pas que des regards bienveillants, Et je pense que ça me sert aujourd'hui à essayer de relativiser ce regard qu'on pose sur moi. Mais oui, j'étais… Je ne sais pas. Moi, j'avais un blog aussi à l'époque. Donc, quand tu me poses cette question, je n'arrive pas à dissocier ma réponse de ce blog. J'avais un blog. Et je me souviens que j'aimais bien parce que c'était le début un peu d'Internet. En tout cas, pour moi, c'était le début d'Internet. et comme j'étais passionnée par l'AGR, je montrais un peu tout. Mais les gymnases que j'adorais, puis je parlais des compétitions, etc. Et je me souviens que d'année en année...

  • Speaker #0

    Ça avait grossi.

  • Speaker #1

    Oui, ça avait pris un peu d'ampleur. Et je me souviens qu'au début, j'étais très libre dans ce que je disais. C'est-à-dire que je pouvais dire ce que je voulais. J'étais comme une ado qui parlait de l'AGR, qui montrait ses copines, etc. Et au fur et à mesure... Je me souviens qu'on pouvait laisser des messages anonymes. Les gens pouvaient laisser des commentaires anonymes. Et c'est un peu le problème qu'il y a aujourd'hui sur les réseaux sociaux. Je me souviens qu'il y avait des commentaires extrêmement violents. Et moi, je les recevais de manière assez violente sur, je ne sais pas, les résultats. Alors que bon, en GR, on sait quand même que pour le coup, c'est assez compliqué de... au niveau national, de gonfler les notes. Je ne vois pas pourquoi, moi... En tout cas, ça me dépassait un peu toute cette haine qu'il pouvait y avoir parfois. J'avais beaucoup de commentaires positifs et d'encouragement, mais il y avait aussi, et on repère souvent cela, des commentaires négatifs. Donc, forcément, je savais qu'en entrant dans une salle de compétition, ces personnes étaient certainement dans la salle. Mais je crois que je me disais, c'est leur problème. Moi, je fais mon sport et puis... Je fais ce que j'aime. Moi, il y avait quand même quelque chose. Moi, ce sport, c'est que de la joie. C'est de la passion. C'est des gymnastes internationaux. C'est du collage de Strasz-Warowski sur les justos. C'est des choix de musique que j'adore. C'est des copines. C'est tout ça. Puis moi, j'aimais bien montrer. Et puis, cette adrénaline de la compétition. Est-ce que je vais y arriver ? Je vais y arriver, etc. Donc, j'essaie un petit peu de relativiser,

  • Speaker #0

    je me souviens. Trop bien. Et du coup, je rebondis parce qu'après la gym, une fois que tu as arrêté ta carrière de gymnaste, tu as ouvert un autre chemin sur la danse. Donc, c'est ça, Crazy Horse, il me semble, tout de suite, ou tu avais fait quelque chose avant ?

  • Speaker #1

    Alors, pour la petite histoire, quand même, quand tu avais 17 ans, il y avait sur le site de la FEDE de gym, alors c'est marrant, c'est vraiment une anecdote que je ne raconte que ici parce que... Ça intéresserait les journalistes. Il y avait une annonce sur le site de la Fédération Française de Gym qui cherchait une actrice pour un premier rôle pour un film cinéma qui s'appelait Socol. Ils cherchaient une gymnaste. Et je me souviens qu'on m'avait dit, « Ah, mais pourquoi pas toi, Alice ? » J'ai dit, « Ben oui, pourquoi pas ? » Et je me souviens que j'avais passé une audition et que je m'étais retrouvée de Saint-Lô à Paris. Donc, j'avais été engagée. Et je me retrouvais dans des locaux de production de cinéma où je faisais passer des auditions à des acteurs, mais qui avaient fait le conservatoire, des écoles, des vrais acteurs, pas des gymnastes. Et voilà, je leur donnais la réplique.

  • Speaker #0

    pour leur casting.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et je m'étais retrouvée comme ça, à cette place d'actrice, donc à 17 ans, un peu par hasard. Et finalement, le film... Donc, j'avais fait quand même le teaser, comme on dit, etc. Ça avait duré... C'est une aventure qui avait duré quelques mois, comme ça. Le film ne s'est pas fait. Le réalisateur, c'était Pierre Mathiot. Le film ne s'est pas fait parce que la même production, c'était le producteur du film d'animation du Quilluc qui s'était planté, etc. Blablabla. En tout cas, donc voilà, j'étais un peu... plongé dans le milieu puis ressorti d'un coup. Bon, après, moi, j'ai fait... J'ai continué mes études à l'université. Je voulais être prof d'art plastique et prof de GR.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Parce que je savais que prof d'art plastique, il n'y avait pas beaucoup d'heures d'enseignement. Donc, je ne voulais pas m'ennuyer. Je voulais faire... Enseigner à la GR en même temps.

  • Speaker #1

    Génial. Je ne savais pas ça.

  • Speaker #0

    Trop bien. Je voulais faire ça. Donc, j'ai fait deux années d'université d'art plastique.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu as entraîné quand même un peu en GR ?

  • Speaker #0

    Non. à l'université, à Rennes, un petit peu pour, un peu en contrepartie, j'avais le droit de m'entraîner au club de Rennes. D'accord. Donc j'entraînais un petit peu, mais vraiment rien quoi. Enfin, j'étais entre les retours à Saint-Arnaud, les… Et puis en fait, quand j'ai commencé les castings en tant que GR, en tant que… Voilà, j'ai été engagée pour un défilé. Ils cherchaient une mannequin slash gymnase rythmique et j'ai été engagée comme ça à Paris. Puis, petit à petit, j'ai été de plus en plus souvent à Paris. Donc, j'ai pris un travail à Paris. Je vendais des chaussures au Galerie Lafayette pour enfants. Et pendant ce temps-là, pendant ce moment-là, en fait, lors de ma pause déjeuner, je passais des castings en tant que mannequin. Puis, je me rendais compte qu'en tant que mannequin, je gagnais autant en une journée qu'un mois à vendre des chaussures pour enfants. Donc, petit à petit... j'ai fait de plus en plus de castings, de plus en plus de contrats publicitaires et je n'ai pas renouvelé mon contrat en tant que vendeuse. Et j'ai commencé comme ça en tant que mannequin slash gymnase slash danseuse. Et ensuite, le crazy est arrivé.

  • Speaker #1

    D'accord. Et du coup, tu sais, tu avais fait aussi le teaser pour les championnats du monde à Montpellier en 2011. C'était la même période. Oui, oui. Donc, c'est eux qui sont venus te chercher ?

  • Speaker #0

    C'est la FEDE. Oui ? Oui, la FEDE, parce qu'à l'époque, j'étais au Crazy Horse, et en même temps, je m'entraînais en tant que gymnaste. Et il y avait une émission présentée par Mireille Dumas. Désolée, les plus jeunes ne comprendront pas. Mais les plus âgés connaissent Mireille Dumas. Et il y avait une émission où il m'avait un peu suivie, parce que j'avais un profil un peu atypique de danseuse et gymnaste, une sorte de double vie comme ça. Et donc, j'avais eu une petite mise en lumière. Et la FED s'était tombée au même moment que les championnats du monde de gymnastique rythmique à Montpellier. On m'a demandé si je voulais être le visage un peu de l'événement. Alors moi, j'étais à Las Vegas à l'époque, à Paris et à Las Vegas. Donc moi, j'étais ravie et je me suis dit, bon, je vais encore me prendre des critiques. Ça, c'est évident parce que c'est vrai que c'est Delphine Ledoux, la championne de GR à cette époque-là. Ça aurait pu être en toute logique le visage de ce championnat du monde. Mais bon, moi, c'était difficile de refuser. On me l'a proposé. Ce n'est pas n'importe qui. C'est la Fédération française de gym. Et donc, j'ai accepté. Et j'étais tellement contente, tellement fière. Et voilà.

  • Speaker #1

    C'était magnifique comme clip en plus. Avec le ballon rose, le ruban rose. Tu avais dû tourner certainement en plein Paris le matin, j'imagine, je pense, non ?

  • Speaker #0

    Oui, le tournage a été très intense avec une super équipe. Franchement, les chargés de communication à la FEDE avaient bien fait leur travail. Je trouve que c'était abouti. Oui, je trouve.

  • Speaker #1

    Trop bien.

  • Speaker #0

    Bonne équipe.

  • Speaker #1

    Et du coup, Crazy Horse après Cirque du Soleil ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai fait trois ans au Crazy Horse, deux ans et demi au Crazy Horse, trois ans. Et après, j'ai été engagée au Cirque du Soleil, donc à Los Angeles. D'abord, une création à Montréal et ensuite, deux ans à Los Angeles.

  • Speaker #1

    Et c'était quoi comme numéro que tu faisais, toi ? Plus GR, enfin, danse GR ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, c'était un spectacle qui s'appelait Iris. C'était sur le cinéma, donc ça me suffit. Ça te suit ? J'interprétais Scarlett, qui était le personnage principal féminin. Donc, c'était l'histoire d'amour entre Buster et Scarlett, c'était le fil rouge du spectacle. Et moi, j'ai interprété Scarlett, qui était une danseuse au ruban, dans les années 90, une danseuse au ruban, qui devenait star de cinéma.

  • Speaker #1

    Tiens, c'est rigolo ça. Comme quoi, tu vois, c'était écrit. C'est drôle,

  • Speaker #0

    c'est drôle. Donc voilà, on m'a engagée parce qu'il y avait... Forcément, j'utilisais mon corps. Il y avait un ruban à un moment, quelques accros et de la danse. Et aussi, j'ai été filmée un peu en tant que comédienne. Il y avait des films. C'était filmé en direct sur la scène et projeté en direct. D'accord. Drôle. C'est drôle parce que ça mélange vraiment. C'est un peu la transition entre le moment et l'après.

  • Speaker #1

    Et après, du coup, le théâtre direct ?

  • Speaker #0

    Après, j'ai été sollicité pendant que j'étais au Ciel du Soleil par Ariel Zetoun, qui est un réalisateur français qui cherchait sa nouvelle Angélique Marquise des Anges. C'était un film cinéma. Il m'a demandé de travailler ce rôle. Moi, j'étais là, mais je suis à Los Angeles. Je ne peux pas, j'ai un contrat. Les contrats du Ciel du Soleil sont costauds. le Cirque du Soleil, on s'engage quand même pour l'éternité et pour l'univers. Dans le contrat, c'est écrit.

  • Speaker #1

    C'est vrai ? C'est ces mots-là ?

  • Speaker #0

    C'est à moitié une blague, mais c'est assez vrai. Ils disent, notre image, on la donne pour l'éternité et pour l'univers. Donc, si jamais il y a un Cirque du Soleil qui ouvre sur Mars, ils auront le droit de mettre ma tête. D'accord. Je ne pouvais pas, je dis, Ariel, je ne peux pas quitter mon contrat du Cirque du Soleil pour partir à Paris. et donc commencer dans ce métier, c'est assez bizarre. J'ai compris assez vite que... Enfin, j'ai compris, après ça, ça ne se maîtrise pas, mais moins on est accessible, plus on est désiré. Il y a quelque chose comme ça d'assez absurde, mais c'est assez vrai. Et donc, dès que j'avais des vacances à Paris, j'avais des sessions de travail pour Angélique Marquise des Anges, qui était quand même un gros film de cinéma, qui finalement, au bout d'un moment, j'ai dit « Non, mais en fait, je ne peux pas... » Enfin, voilà. Bref, finalement, ça a été une super comédienne, Nora Arzeneguer, qui a fait le film. Et donc, voilà, c'est encore un autre petit appel un peu du métier comme ça. Et après, encore un autre appel, mais bon, ça durerait des heures le podcast. Donc, finalement, comme j'ai eu des petits signes du destin un peu par rapport à ce métier, comme je savais qu'il y avait l'Actor Studio près de chez moi, comme je l'ai vu. près du théâtre, j'ai décidé de voir si j'aimais ça. Parce que Socol, à 17 ans, j'étais un peu plongée radicalement dans les textes. Ensuite, Angélique Marquise-Desanges, pareil, c'est quelque chose que je n'ai pas vraiment décidé. Je ne savais pas si j'aimais ça. Et comme c'est quelqu'un d'assez... J'aime bien décider, j'aime bien que ça vienne de moi. J'ai voulu prendre des cours. Et donc, à l'Auteur Studio, j'ai pris des cours. Et j'ai été encouragée par David Strasberg, qui est le fils de Lee Strasberg, le fondateur de l'Actor Studio, et d'autres professeurs. Et j'ai dit, bon, alors là, je vais essayer. Je n'ai qu'une vie. Je vais vraiment, quand je vais retourner en France, je vais essayer d'être comédienne. Voilà, donc c'est comme ça que ça s'est passé.

  • Speaker #1

    C'est trop bien. Et moi, j'avais une question. Tu vois, au cinéma aujourd'hui, donc là, tu as tourné le... La série Montmartre, c'est du cinéma, donc j'ai envie de dire, si on se trompe, on recommence. On refait des prises, on refait des prises, on refait des prises. Tandis qu'au théâtre, c'est un peu comme à la GR. C'est en live, c'est en direct, c'est tout de suite, même si tu joues la pièce plusieurs fois de suite et tu peux t'améliorer le lendemain parce que tu as fait une erreur sur une réplique la veille. Mais ça revient un peu à la même chose qu'un enchaînement de GR, où là, tu as une minute 30 versus une heure ou une heure et demie, où tu dis, bon, c'est maintenant.

  • Speaker #0

    Oui, mais ce qui est intéressant dans ce que tu dis, c'est que, oui, certes, le théâtre, c'est comme la GR, c'est un moment M, c'est maintenant, c'est des heures de répétition de théâtre ou d'entraînement pour ce moment précis, mais tandis que sur un plateau de tournage, on peut refaire. Sauf qu'on ne maîtrise pas ce qui va être monté lorsqu'on est comédienne sur un plateau de tournage pour de la fiction ou du cinéma, enfin pour la télé ou le cinéma. On ne maîtrise pas ce qui va être gardé. On ne maîtrise pas ce moment. Et surtout dans une économie de tournage, de télévision, où ça va relativement vite, plus qu'au cinéma. C'est-à-dire qu'on tourne, mais c'est filmé. Et ça, ça leur appartient. Et évidemment, comme quand je travaillais avec Louis Choquet, par exemple, sur le dernier tournage, si j'ai détesté la prise que je viens de faire,

  • Speaker #1

    je vais lui dire,

  • Speaker #0

    s'il te plaît, qu'on passe à là. Mais moi, ça ne m'arrive jamais, parce que j'estime que lui va décider mieux que moi de savoir ce qui est bon ou pas. C'est très difficile d'être... son propre juge. Tandis que en GR ou au théâtre, c'est nous qui maîtrisons ce qu'on propose. Ils disent en anglais « what you see is what you get » . C'est moi qui décide de ce que je vous montre et si je me trompe, c'est ma faute. Tandis que au cinéma... au cinéma ou à la télévision, eh bien, ils montrent ce qu'ils veulent. Par exemple, Marion Cotillard, sa mort dans le film au cinéma, Dark Night, je crois, ce n'est pas elle qui l'a montée. Elle a certainement fait cinq ou six prises de mort et ils ont choisi celle-là. Ce n'est pas elle qui l'a choisie et c'est elle qu'on accuse d'avoir mal joué. Alors qu'il y a eu de la préparation, il y a eu de la direction d'acteur, il y a eu du choix de montage. Elle l'aurait fait au théâtre. pas trop certainement qu'elle aurait été merveilleuse. Donc, voilà. C'est pour ça que j'aime beaucoup la scène parce qu'il y a mon côté je décide qui...

  • Speaker #1

    Qui tu es, qui tu veux être.

  • Speaker #0

    Oui, voilà. Si je me trompe, c'est ma faute. Ce ne sera pas la faute des autres.

  • Speaker #1

    Et est-ce que avant de monter sur scène, plus théâtre finalement, remarque théâtre ou derrière ou sur le plateau, est-ce que tu as des petits rituels comme tu faisais avant de rentrer sur le tapis ? Par exemple, est-ce que tu pries toujours ? Est-ce que tu lèves tes jambes ? Est-ce que tu mets toujours ton citron ?

  • Speaker #0

    Non, non. Alors, si, il y a quand même quelque chose, c'est que je ne suis jamais en avance. Je ne peux pas attendre. On va parler du théâtre, par exemple. Je ne peux pas attendre derrière un rideau. C'est insupportable pour moi. Donc, je suis toujours un peu dans une urgence.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Dans une urgence, mais en arrivant deux heures à l'avance au théâtre. Ce n'est pas une urgence. J'arrive de chez moi, j'ai couru derrière le bus. Pas du tout. Je suis en avance au théâtre. Mais par exemple, si c'est une pièce de théâtre qui demande... Ça dépend de la préparation. Si par exemple, il y a beaucoup de maquillage, par exemple dans ces temps de réflexion que je faisais, une pièce de théâtre que je faisais à Guillaume, pas dans les années 50, il y a une grosse préparation de maquillage par exemple, eh bien, je vais me maquiller jusqu'au dernier moment. Mais c'est une façon de passer mon stress dans ça. Et je me dis, mieux je serai maquillée par exemple, parce que ce rôle demande ça, mieux ça va se passer sur scène. Et surtout, je le fais... Au théâtre, on a des appels pour la scène, ou pareil, quand on est danseur, 30 minutes sur scène, dans 20 minutes sur scène, dans 15 minutes sur scène, dans 10 minutes, 5 minutes, 2 minutes, etc. Et on lève le rideau. Donc, comme ça, il y a un timing. Et donc, moi, je sais exactement, et je m'en rituelle, que je comprends assez vite, dès la première représentation, je comprends combien de temps j'ai avant de monter sur scène. Et donc, voilà, ça va être rester dans ma loge au dernier moment et, à pas presser, je vais sur scène. Mais jamais attendre, surtout pas de vide intersidéral, où j'ai le temps de me refaire le monde et de me déconcentrer. Voilà, donc être dans une urgence. Et un peu pareil pour les tournages, passer de l'habillage, maquillage, coiffure au plateau, quelque chose qui soit fluide, qui n'ait pas d'attente.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, tu occupes au maximum ton temps. temps, ton espace, ton cerveau pour éviter d'avoir de pensées négatives ou de refaire le monde ou de te dire et si j'oublie, et si ceci, et si cela en fait, il n'y a pas de place à ça non,

  • Speaker #0

    il n'y a pas de place Léila, il n'y a pas de place il n'y a pas de place pour le vide, il y a vraiment tout, et puis dans les détails des détails de costumes ou des détails de maquillage, mais il a pu m'arriver aussi avec Jean-Pierre Mocky, c'est pas une question de coquetterie. J'ai fait des rôles où j'étais pas du tout maquillée parce que le rôle demandait ça et c'est très bien, mais de toute façon, Jean-Pierre Mocky, on n'attendait pas parce que de toute façon, on tourne tellement vite que même si j'avais voulu avoir des petits sas de décompression, ça aurait été impossible, mais voilà, des détails, de tout, et je me dis ah, puisque mon costume est en place, puisque ma bottine est serrée, puisque la maquilleuse est excellente, puisque celle qui s'occupe de la coiffure est perfectionniste, puisque aux accessoires, ils sont au taquet, puisque toute l'équipe est à fond et que moi, je vais être forcément au mieux. Il y a comme quelque chose comme ça, harmonieux, qui se crée entre nous.

  • Speaker #1

    Et comment tu as réussi à voir, oui, c'est une routine de concentration qui t'appartient, comment tu as réussi à te dire, moi, je suis plus comme ça, j'ai besoin de m'occuper. jusqu'au dernier moment. Parce que finalement, en tant que gymnaste, on nous oblige un peu à se préparer les deux minutes avant notre passage. Et du coup, on est là, au bord du tapis, pendant deux minutes à attendre.

  • Speaker #0

    Ah non, on n'attend pas. Moi, je ne trouve pas. Je trouve que ça vient de la gym. Moi, je ne trouve pas. On passe quand même dans les grandes compétitions. C'est le petit bout de salle pour l'échauffement corporel. On passe à la salle A ou la salle C pour l'échauffement un peu plus...

  • Speaker #1

    Oui, à l'engin, après le pré-compét.

  • Speaker #0

    Ensuite, on rentre dans la grande salle où il y a souvent, on sépare par un rideau le praticable de dernier ajustement avant de rentrer sur le praticable. Donc, je me souviens, on prend nos affaires avec les claquettes et tout ça. On pose le cerceau, je sais combien de temps. Ou alors, est-ce que c'est parce qu'ils savaient que j'avais besoin de ça ? Est-ce que mes entraîneurs savaient que... J'ai aimé savoir exactement quand je passais, peut-être, mais je pense que c'est pour toutes les gymnases pareil. Dans combien de temps ? Là, tu as le temps de travailler telle chose, telle chose. Ne te fatigue pas trop, fais mime, fais que les engins. Maintenant, hop, il y a encore deux passages. Là, dans un passage, c'est à toi. Donc, c'est le moment de la préparation. Concentrer juste sur demi-pointe et se faire le passage. Et c'est parti. Mais tout ça dans la joie. Là, j'ai l'impression de raconter ça et que c'est vraiment… calvaire, mais en fait pas du tout, tout ça est très joyeux, tout ça est positif et voilà, c'est rigoureux mais c'est positif.

  • Speaker #1

    Parce qu'aujourd'hui donc moi j'accompagne justement les gymnastes sur la préparation mentale où aujourd'hui je vois beaucoup de gymnastes où justement les 2-3 minutes avant de passer c'est là où elles paniquent, elles stressent, elles se font tu vois comme toi où tu dis en fait j'ai pas de place je laisse pas la place à ça Et elle, vraiment, c'est deux, trois minutes. Donc moi, c'est mon travail. En fait, je leur apprends à occuper. Alors, selon les personnalités, parce que tout le monde n'est pas comme ça. Il y a des personnes qui ont besoin de pleurer, d'autres qui ont besoin de faire autre chose. Donc chacun, on trouve un petit peu sa façon de faire. Mais voilà, c'est ces trois minutes où presque tout bascule, où on se dit, j'étais prête. Et une fois que je monte sur le tapis, j'ai mis play et il n'y a plus personne.

  • Speaker #0

    Déjà, c'est génial de pleurer plutôt deux jours avant que deux minutes avant. C'est vrai que si on peut se permettre de se rendre compte deux jours avant que ça va être une énorme pression, deux jours après, c'est génial. Si on arrive à faire ce travail-là, déjà, je pense qu'on a gagné beaucoup de choses. Si on arrive à avoir cette pression-là avant la semaine d'avant la compétition, franchement, c'est tout gagné pour les minutes avant le passage. Et aussi, il ne faut pas oublier une chose et qui est très, très, très vraie au théâtre et aussi, je fais un parallèle vraiment avec mon métier aujourd'hui, c'est le plaisir. Mais faisons ça par... plaisir. Le sport, on n'y gagne rien, ça coûte de l'argent à nos parents. En plus, c'est une parenthèse que je fais, mais je veux dire, on ne le fait que pour le plaisir. Et moi, en fait, c'est ça qui m'animait vers le praticable. J'avais hâte de montrer mon travail, j'avais hâte d'y aller, j'avais hâte de... En fait, c'est mon enthousiasme à montrer ma musique, mon choix de musique, mon choix de... De juste tôt, comment je me suis préparée, comment j'ai fait mes petits bigou... Je parle de quand j'avais 15 ans, mes petits bigou dans ma couette. Ah ben cette fois-ci, j'ai une couette bouclée, pas un chignon. Des petits détails comme ça, très légers finalement. Et avoir du plaisir à les montrer. Et que rien n'est grave finalement. Arriver à combiner un investissement, un gros investissement, parce que quand même, on a beaucoup travaillé pour ça, donc c'est chouette d'être investie. Et en même temps, une légèreté. Parce que franchement, si notre ballon... tombe sur l'avant de notre pied et qui roule parce que franchement là c'est quand même notre notre anticep le ballon qui tombe sur la plante de notre pied et qui traverse le pratiquable, ça m'est arrivé aussi à moi, bah ouais c'est pas grave en fait parce qu'on en aura d'autres et puis ce qui est bien c'est que ce sport on peut le faire des années et donc c'est chouette parce que la fois d'après on aura encore on va encore plus s'entraîner et puis on va pouvoir Oh ! On va pouvoir prouver qu'on y arrive cette fois-ci, mais se le prouver à nous-mêmes. Essayez d'y aller avec de la joie. Parce que sinon, il ne faut pas le faire. Sinon, il faut faire du piano.

  • Speaker #1

    Et tu n'as jamais eu peur ?

  • Speaker #0

    Peur, peur, peur. Peur, peur,

  • Speaker #1

    peur. C'est quoi, peur ?

  • Speaker #0

    Non, en fait, j'ai un fonctionnement un peu bizarre. Moi, ça, c'est des questions que j'ai posées à ma mère. Parce que moi, je n'ai jamais vu de p'tit rien du tout. Donc, je ne sais pas. C'est un peu bizarre de faire des introspections comme ça, de comprendre comment on fonctionne. mais D'après ce qu'elle m'a dit, je n'ai pas peur. Moi, je sais que je n'ai pas peur au théâtre, par exemple, avant les premières. J'ai hâte, j'ai une forme de concentration énorme, mais je n'ai pas de peur. Mais je n'ai pas envie au début. C'est bizarre, mais la saison, je la commence avec une humeur un peu… Mais je ne conseille à personne, c'est moi qui continue. D'ailleurs, ça a créé des tensions avec mon entraîneur, surtout Rodica, parce qu'évidemment, j'étais ado, donc la pauvre, elle a un peu essuyé les plâtres. Mais quand elle me disait, tu vas faire un lancer trois roulades ou tu vas essayer cette difficulté-là, et je disais non, je n'y arriverai pas. Et le fait que c'était quelque chose d'un peu de l'ordre de l'orgueil et de l'ordre de l'ego, qui n'est pas bien, je ne sais pas, mais en tout cas, je disais, je n'y arriverai pas. Parce que je pense que je me mettais dans cette position et puis Après, un peu dans mon coin, je le travaillais. Et après, un mois après, j'y arrivais. Et la joie que j'avais à y arriver alors que j'avais dit que je n'y arriverais pas, je ne sais pas, je fonctionnais comme ça. Ma mère me disait toujours, tu disais toujours non, je n'y arriverais pas. Un peu contre moi, pas contre les autres, mais un peu contre moi, non, je n'y arriverais pas. Et finalement, je m'entraînais et j'y arrivais. Parce que peur de ne pas y arriver, peur de décevoir peut-être les autres, peur de décevoir mon entraîneur aussi. de décevoir ma mère, que j'adore, de décevoir les autres. Et donc, voilà, j'avançais comme ça.

  • Speaker #1

    Donc finalement, tu disais non, mais tu le faisais quand même en catimini, tu travaillais quand même.

  • Speaker #0

    Ah ouais, ouais, ouais. Je le disais non, mais je crois que mon égo passait par-dessus et me disait « Ah, elle m'a mis ce challenge-là, je vais quand même essayer. » Mais sans oublier que quand on s'entraînait, par exemple, pendant les vacances scolaires, on s'entraînait toute la journée et avec nos copines. C'était des jeux sur la GR. Enfin voilà, c'était que de la rigolade et tout ça. Parce que sinon, si on m'écoute, on va croire que c'était vraiment que de la concentration et quelque chose de négatif, mais pas du tout. Non, pas du tout.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, je rebondis comme tu parles de jeux. Moi, en ce moment, je lance un jeu avec les élèves que je coach en préparation mentale. où je leur demande un peu, je compare plusieurs sports comme la natation, le foot et la GR. Et du coup, quand je leur pose la question, quelle qualité il faut pour un footballeur ou qu'est-ce qu'il vaut comme matériel pour un nageur, etc., un chronomètre, nagez vite. Et que nous, à la GR, quand tu vois le nombre de flèches qu'il y a comme matériel, comme outil, comme nombre de personnes qui nous jugent comparativement à un nageur où c'est juste le chrono. Un footballeur, si ça rentre dans la cage, t'as gagné. On s'en fiche si c'est joli ta course. C'est juste, on te demande de marquer. Sans dénigrer le foot, il y a des très jolis buts qui sont plus de l'exploit. Nous, en GR, on a énormément de flèches. Et du coup, en ce moment, je leur demande vraiment, c'est quoi le but du jeu ? Si la GR était un jeu de société, genre, allez Alice, viens, on ouvre un jeu de société. Au lieu de jouer au Scrabble, on va jouer à la GR. Et quand je lis la notice, allez Alice, c'est quoi le but du jeu ? Qu'est-ce que ça serait pour toi ?

  • Speaker #0

    Si la GR était un jeu de société, moi je vois quand même, premièrement, je verrais un jeu de mime. Parce qu'en GR, il y a ça, il y a se lever et montrer des choses. Donc je ne sais pas, par exemple, ce serait mimer un enchaînement. C'est-à-dire mimer... mimer, il faut faire deviner l'engin, faire deviner peut-être le thème de la musique et pourquoi pas mimer la note. Est-ce qu'il est réussi ou pas réussi, l'enchaînement ? Voilà. Donc faire comme ça une espèce de jeu un peu ludique, un peu drôle. Donc j'imagine que si on veut faire comprendre que la note est moyenne, on n'est ni malheureux ni contents, un peu entre les deux. Une espèce de jeu de théâtre un peu.

  • Speaker #1

    Trop bien.

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup de théâtre dans la GER.

  • Speaker #1

    et moi je voyais un plateau où du coup on a des cases comme un peu le Monopoly tu vois et au lieu d'acheter la rue de la paix et bien du coup on gagne ah manipulation j'ai réussi à manipuler cet engin du coup j'ai des points en plus ah ça y est j'ai réussi à écouter interpréter exprimer une émotion sur ma musique du coup j'ai des points en plus tu vois c'est marrant ouais ça c'est bien aussi ou alors un jeu des 7 familles ah ouais Merci.

  • Speaker #0

    pour trouver les familles de chaque engin avec le groupe corporel obligatoire, avec un thème musical. Dans la famille corde, je demande la musique Bollywood. Enfin, je ne sais pas. Ça serait drôle.

  • Speaker #1

    Et du coup, plus on avance et plus on débloque des super pouvoirs, en fait. Et ce que j'aime bien dans cette histoire de jeu, c'est que je montre à ces élèves-là. que l'AGR, ça leur apporte des super pouvoirs en tant qu'adolescents et enfants que l'on garde à vie finalement. Parce que quand on apprend à manipuler un engin, plus tard, je ne sais pas quel métier on fera, mais on va forcément développer cette motricité, cette dextérité. Donc oui, tu ne t'as pas gagné, tu n'es pas championne de France, mais par contre, tu sais manipuler et toute ta vie, ça va te servir. Exprimer quelque chose, tu as osé te montrer seule devant... plein de personnes devant des juges, peut-être que plus tard, tu feras des conférences ou du théâtre ou savoir te tenir, même avec élégance. Du coup, j'aime bien faire un peu. Et dans 15 ans, voilà, grâce à l'Ager, ce que tu auras appris. Qu'est-ce que tu en penses de ce jeu-là ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est génial. Je suis d'accord avec ça. L'Ager, c'est vraiment une école merveilleuse. Parce que J'ai même l'exemple à côté de moi, j'ai une très bonne amie qui s'appelle Clara, Clara Huet, qui était une GR internationale, elle a fait Chaudière du Monde en ensemble, et aussi Nathalie Focquet, par exemple, il y a plein d'exemples comme ça d'anciennes GR qui exploitent encore ce que leur a apporté la GR, et il y a surtout premièrement, c'est quand même, on ne va pas se mentir, un peu le goût de l'effort, qui, je crois, se perd un tout petit peu aujourd'hui, globalement, mais C'est vrai que le goût de l'effort, ça, on ne se rend pas compte à quel point ça nous sert en tant qu'adultes. Et puis, travailler en équipe, le côté très fédérateur, il y a plein de choses. Oui, c'est vrai que manipuler les engins, moi, je sais que ce qui est incroyable, et ça, je m'en rends compte, c'est que c'est comme le vélo.

  • Speaker #1

    Ça ne s'oublie pas.

  • Speaker #0

    La dextérité à l'engin ne se perd pas. mais alors bon alors on va pas dire de la même chose de l'endurance, de la souplesse. Une souplesse, encore, elle peut, avec le travail, se...

  • Speaker #1

    Oui, mais ton corps a de la mémoire. Donc, imagine, demain, tu reprends une course, ça va être dur au début, mais tu pourrais...

  • Speaker #0

    Voilà. Un truc qu'on ne perd pas trop aussi, c'est l'équilibre, je trouve, sur les jambes. C'est assez détonnant. Un peu l'équilibre sur demi-pointe et la manipulation des engins. J'invite toutes les anciennes GR. qui nous écoutent, qui n'ont pas touché un cerceau parce qu'on le sait toutes, dès qu'on arrête les compétitions, on ne touche plus un engin. C'est incroyable. Il y a quand même des gens qui me demandent aujourd'hui, vous continuez la GR ? Non. C'est même pas une question... Autant j'adore la GR et tout ça, qu'une fois qu'on arrête la compétition, on arrête la GR.

  • Speaker #1

    Tu ne fais pas des toupies le matin au réveil ?

  • Speaker #0

    Franchement, il me reste des engins, des cerceaux, il me reste un ballon mais ils sont tous dégonflés. mais j'adore remanipuler les cerceaux ou le ruban ou le ballon enfin tous les engins les massues aussi parce qu'on ne perd pas ça c'est à vie bon alors à quoi ça va nous servir je ne sais pas vraiment mais peut-être qu'un jour j'aurai un rôle d'une espionne qui va devoir faire des choses avec ses mains ou peut-être mettre

  • Speaker #1

    des menottes très rapidement ou j'en sais rien et ça me servira et du coup si on avait joué à ce jeu quelle case toi t'as développé comme super pouvoir étant petite que aujourd'hui tu gardes par exemple ?

  • Speaker #0

    le goût du spectacle.

  • Speaker #1

    De se montrer. Oui,

  • Speaker #0

    de danser, de véhiculer des émotions, en tout cas d'essayer. Je sais que moi, ce qui me plaisait beaucoup, et je l'ai compris en grandissant, je dis grandissant parce qu'on se parle de la vie, c'est quand on est enfant quand même, c'est qu'on pouvait créer des émotions chez le spectateur. Parce que je l'avais entendu, ça, de parents, de copines de GR, même à la fin d'un entraînement, et qui disaient « Oh, qu'est-ce que c'est beau, l'enchaînement au ballon ! » Ou alors qui trouvent ça émouvant, ou même qui rient, enfin pas qui rient, mais qui trouvent que c'est… Voilà, créer des émotions. Et ça, je l'ai compris assez rapidement, et alors j'ai foncé. Je trouvais ça magique, comme super. pouvoir, comme on dit, comme tu parles de super pouvoir.

  • Speaker #1

    Et si on a des petites gymnastes qui nous écoutent, qui n'ont pas de médaille tous les ans, parce qu'on ne peut pas en avoir tout le temps et tous les ans, qu'est-ce que toi, tu aurais envie de leur dire ? Ok, tu n'as pas eu de médaille, mais en même temps, est-ce que toi, tu as accroché tes médailles derrière toi ? Je pense que les médailles, elles restent dans un carton chez nos parents, on ne les embarque pas. Mais par contre, avec quoi on part qui est beaucoup plus fort, beaucoup plus grand que juste une médaille ?

  • Speaker #0

    Déjà, des belles amitiés. Parce que moi, je sais que ce n'est pas facile d'être enfant à l'école. L'école, ce n'est pas évident. Je sais que j'avais de très bons amis à l'école, mais que j'en avais aussi à l'AGR. Et ça permet de relativiser aussi, en tant qu'enfant, je pense, nos rapports à l'amitié. Parce que parfois, c'est dur. Et d'avoir comme ça deux groupes d'amis un peu différents. ça permet d'être très content. Et si ça va un peu moins bien d'un côté, on sait qu'on a nos amis de l'autre. Et donc ça, c'est quand même important, je trouve. Et puis, se retrouver autour d'une passion, et puis travailler avec de la musique, choisir des belles musiques. Et puis, même si on n'a pas une médaille, essayer pour l'année d'après, choisir une musique qui nous plaît, qui nous parle, qu'on a envie d'écouter. tous les jours, et puis trouver des petites choses à l'engin, proposer des choses à son entraîneur, essayer de s'affirmer dans sa personnalité, qui ne veut pas dire se rebeller, pas du tout, ça veut dire travailler en collaboration avec son entraîneur, proposer des couleurs pour son justo, essayer de donner un peu son avis artistiquement. C'est important, parce que dans la vie, l'art c'est important, et je pense que ce goût pour l'art va perdurer toute leur vie.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu parlais de toutes ces anciennes gymnastes et notamment Ami. Et encore aujourd'hui, il y a encore des gymnastes qui sont danseuses ou qui font des... Voilà, comme toi, qui deviennent actrices ou plein de choses comme ça. Est-ce que finalement, qu'est-ce que tu aurais aussi envie de dire à ces gymnastes aujourd'hui en disant, bon, encore une fois, on n'a pas de médaille, mais on peut continuer quand même à utiliser ce qu'on a appris comme l'art. Tu vois, c'est un art. Qui doutent, qui se comparent et leur dire finalement, voilà, toi Alice, en tout cas, grâce à ça, tu as fait ça, mais aussi tous tes amis ou anciennes concurrentes ou coéquipières. Qu'est-ce que je pourrais leur dire ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, je ne sais pas. On a des parcours tellement différents, des choix de vie tellement différents. Une fois qu'on est adulte, c'est vrai qu'une fois qu'on arrête la GR, on est adulte a priori. Enfin, quoi que, il y a des GR qui continuent très longtemps.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Il y a une gère à Gère Paris Centre qui, je crois, a dépassé la quarantaine et qui continue la gère. Et je trouve ça absolument génial. Je ne sais pas quoi leur dire. Moi, je n'ai pas de conseils à donner à personne, à des adultes. Enfin, je veux dire, en tout cas... Voilà, moi, c'est plus... Moi, je sais que j'adore parler avec des gymnastes des Gères enfants parce que ça me parle, parce qu'elles sont... Parce que je sais qu'en fait, la FED m'avait demandé, il y a quelques années, d'intervenir, de faire une semaine de préparation pour la jeune génération de gymnastes à l'INSEP.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'était pour la préparation des JO.

  • Speaker #1

    De 2024.

  • Speaker #0

    2024. On m'avait demandé de venir et de donner des cours aux toutes jeunes, des cours en rapport avec l'artistique.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    l'expression sur le praticable, comment on exprime une musique. Donc voilà, on m'avait demandé d'intervenir et j'avais trouvé ça absolument génial. Tu l'avais fait ? Oui, je l'ai fait. C'est Eva Serrano qui avait initié ça. Et donc je l'ai fait. J'étais déjà de faire le chemin jusqu'à l'INSEP pendant une semaine, c'était chouette parce que l'INSEP, c'est quand même... C'est un lieu mythique. Et de retrouver toutes ces jeunes pousses. Alors, il y avait Lily, il y avait tout. Voilà, j'ai travaillé avec beaucoup de gymnastes qu'on a retrouvés dans l'ensemble de France au JO 2024. Et ça m'a fait un plaisir tel de les voir aussi fortes sur le pratiquant. Et je trouve que, et c'est pas du tout, ça n'a rien à voir avec notre semaine, notre petite semaine de travail à l'INSEP. mais euh J'étais contente de voir que les Françaises avaient apporté tant d'importance à l'expression sur le praticable et de manière très fine. Je trouve que l'ensemble, par exemple au Cerso, au JO 2024, franchement, je conseille à toutes les jeunes gymnastes qui font ce sport de le regarder et de s'en inspirer parce qu'on sent des GR qui sont dans un moment tellement important pour elles.

  • Speaker #1

    J'en ai des frissons tellement que je revis le truc.

  • Speaker #0

    C'est un moment... tellement important pour elles. On est quand même à une finale des Jeux Olympiques et elles donnent tout. Elles ont une choisie de musique sur Johnny Hallyday qui les transporte, qui les porte, qui les transporte. Je suis sûre qu'elles ont donné leur avis et qu'elles ont dit oui, on va être sur cette musique. Et on sent qu'elles sont galvanisées par le public et qu'elles ne sont pas comme on parlait tout à l'heure, elles ont de la joie sur Pratica. Franchement, si ce n'est pas de la joie, il faut m'expliquer ce que c'est.

  • Speaker #1

    Qui était ?

  • Speaker #0

    Moi, j'ai été voir les finales individuelles. Je n'ai malheureusement pas vu les finales en ensemble, mais j'aurais adoré. Mais quand on voit tant de joie sur le praticable, tant de détente, ce que je ne retrouve pas toujours à l'international, je trouve qu'il y a beaucoup d'angoisse, beaucoup de souffrance, sur les dix meilleurs gymnastes internationaux en individuel, je trouve qu'il y en a peut-être deux, dont Sofia Raffaelli. Les deux italiennes, Tara et Sofia Raffaelli, sont quand même des gymnastes qui nous montrent qu'elles éprouvent du plaisir sur le praticable et elles se lâchent artistiquement. Je trouve que les autres nous montrent que c'est beaucoup trop de pression pour des enfants. C'est quand même des enfants. Quand on voit Daria Varfolomef, qui est championne olympique, championne du monde, oui, c'est très bien, elle est sublime. Mais à quel prix ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    À quel prix ? On sent que quand même, quand on la voit, c'est cacher ses yeux pour ne pas voir la note des autres. Ou la Styliana Nikolova, qui est une sublime gymnaste. Qui est évidemment une petite bijou de gymnaste. Petit parce que petit en taille, mais immense ce gymnaste. Mais quelle pression et le cauchemar qu'elle a vécu aux Jeux Olympiques. Mais là, j'ai mon cœur qui bat pour elle. Je me dis, mais non, pas tant de souffrance. Ce sport ne mérite pas qu'on soit des martyrs non plus. Après, c'est autre chose parce qu'il y a des enjeux dans ces pays qui sont très... Pour ces gymnases qui sont autres qu'en France.

  • Speaker #1

    Mais en France, on a les mêmes. Alors, pas au niveau de nos grandes françaises, tu vois. On a cette même souffrance, on a cette même souffrance que l'on voit au niveau international, et bien on la voit même en club, et même pour des petites catégories, et même des petits enjeux, tu vois. Enfin, quand je dis petits, ce n'est pas péjoratif, tu vois. Un championnat de France, c'est déjà un grand enjeu, une région, c'est un grand enjeu. Mais en fait, ce que l'on voit au niveau mondial, ça se répercute énormément et on voit exactement la même chose.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est à l'image du monde aujourd'hui. et... Cette espèce de recherche de performance, de peur du jugement, un manque de détente sur tout. Vraiment, il faut complètement se détendre et mettre la bienveillance au premier plan parce que là, sinon, nos petites, je ne sais pas, autant leur faire faire plutôt de la musique ou quelque chose avec moins de pression parce que je ne sais pas d'où ça vient. Parce que moi, je suis un peu éloignée des pratiquables. D'ailleurs, c'est quelque chose qui me plairait de tourner un peu. Non.

  • Speaker #1

    Allez,

  • Speaker #0

    remets juste toi. Mais d'aller un peu voir les filles, les plus petites et les encourager. Parce que j'adore, j'adore voir les plus petites s'entraîner. Je les trouve tellement mignonnes. Et moi, quand j'étais à l'INSEP et qu'il y avait toutes ces gymnastes qui avaient ce talent fou et qui m'écoutaient, qui avaient envie de comprendre comment exprimer de musique, etc. Et qui étaient tellement investies et tellement contentes d'être là. Moi, je fonds. je trouve que c'est des pépites d'or pour notre notre jeunesse. Non, mais le sport en général, c'est vrai, c'est le sport qui... Le sport est hyper important pour nos jeunes. Moi, je ne remercierai jamais assez la ville de Saint-Lô, qui est une ville qui quand même, je fais une petite parenthèse un peu chauvine, voilà. Saint-Lô est une ville qui est la capitale des ruines à cause de la Seconde Guerre mondiale, qui est une ville qui a été détruite à 97% à la guerre. Donc, il y a une ville architecturellement... pas terrible et tout ça, mais qui a une attractivité et une effervescence sportive et associative énorme. En tout cas, à mon époque, oui. Et c'est grâce à ça que j'ai pu avoir accès au sport et à un sport avec des super entraîneurs et des super conditions. Et c'est tellement important pour nos jeunes. Et je suis tellement Reconnaissante de ça, parce qu'aujourd'hui, je ne pense pas que je ferais ce métier sans avoir eu accès à cette salle de sport.

  • Speaker #1

    Oui, mais malheureusement, en France, le sport prend une autre tournure, parce qu'il y a moins d'argent, que l'État français a énormément mis d'enjeux et d'argent pour les Jeux Olympiques 2024. Et puis là, on n'a plus beaucoup. Enfin, ça y est, l'associatif, le monde sportif, pas que la GER, le monde sportif français, ça commence à dégringoler. Fort, fort, fort. Il y a de moins en moins de subventions. Il y a moins de... Alors, il y avait aussi le coupon sport. Bon, c'était une petite enveloppe de 50 euros, mais pour des familles, c'est hyper important. Même ça, ça n'existe plus.

  • Speaker #0

    On sait qu'un ballon Sazaki coûte 50 euros.

  • Speaker #1

    Tu peux monter maintenant, Alissa. On est au-dessus. Oui, oui. Ah d'accord, ok. On suit l'inflation, nous.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Tant qu'on peut, il faut inscrire nos jeunes au sport. Je suis tellement contente de ne pas avoir passé mon enfance devant la télé parce que je me suis occupée, parce que je me suis passionnée, qu'aujourd'hui, je suis encore passionnée par ce sport. Trop bien.

  • Speaker #1

    On arrive vers la fin de notre interview. J'aimerais que tu répondes à une question toute simple et qui me tient à cœur. J'aimerais que tu imagines une lettre que tu pourrais déposer dans le sac de sport de toutes ces petites jeunes filles. Alors, soit à toi-même. ou soit à toutes ces jeunes filles qui ont peur de décevoir, qui ont peur de rater, qui ont peur de ne pas se qualifier à cet instant T. Qu'est-ce que tu aimerais alors ? Une petite lettre d'Alice Dufour à glisser dans le sac de toutes les gymnastes françaises. Improvisation.

  • Speaker #0

    Oui, improvisation. J'aurais mis « Rien n'est grave, tu es belle,

  • Speaker #1

    souris » . Trop bien. Merci Alice. Du coup, on va la mettre en vrai, on va le glisser à toutes les gymnastes françaises. Non, tu voulais rajouter ? Viens, rajoute.

  • Speaker #0

    Non, c'est ça. On pourrait dire tellement de choses. Moi, j'aurais envie de mettre une lettre de trois pages. Mais tu es belle parce que tu es belle aux yeux de tant de monde. Tu es belle, ça ne veut pas dire que tu es belle physiquement. Tu es une belle personne. Voilà, c'est ça. Et souris, souris. Parce que de toute façon, quand on sourit, c'est très bizarre. J'invite les gens à essayer. Quand on sourit, on va mieux.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Rien n'est grave, surtout. Vraiment, rien n'est grave.

  • Speaker #1

    C'est un sport. Moi, je rajouterais ce que tu as dit tout à l'heure. Je suis à ma place.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est vrai. Alors, je pourrais dire ça. Alors, ce que je dirais...

  • Speaker #1

    On la refait. Je dirais,

  • Speaker #0

    rien n'est grave. Tu es belle. Tu es à ta place. Souris.

  • Speaker #1

    Oui, parce que j'ai vraiment bien aimé quand tu as dit... Ou tu te sentais, en fait, à ta place. L'odeur, la sensation, tout. Tu te sentais bien, en fait. Tu te sentais bien à ta place, aimée.

  • Speaker #0

    Je me sentais à ma place. Ce qui veut dire aussi que ça ne veut pas dire que si une petite GR sent que ce n'est pas son truc, elle peut se sentir à sa place. À ce moment-là, moi, je n'ai fait qu'un an de pôle. Je me suis sentie à ma place pendant cette année de pôle, mais assez à ma place que pour avoir la liberté de le quitter. Voilà.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #0

    ça ne veut pas dire être à sa place. et se forcer à rester à cette place-là. Ça veut dire profiter du moment présent, en prendre tout le positif et se sentir tellement à sa place de pouvoir peut-être quitter cette place. Ce n'est pas grave de ne pas aimer ce sport. Ce n'est pas grave. On peut se diriger vers un autre sport, vers une autre passion.

  • Speaker #1

    Ou un autre club aussi.

  • Speaker #0

    Ou un autre club. Et surtout, apporter ça. Toujours donner son avis artistique. C'est important.

  • Speaker #1

    Trop bien. Merci, Alice. C'était vraiment un plaisir de partager ce moment avec toi. Je suis trop contente. On aurait pu encore papoter pendant des heures et des heures. C'est vrai, c'est vrai. Merci à toi. On a parlé de ton parcours de gymnase, d'actrice. Est-ce que tu veux nous dire un petit mot sur la série de Montmartre qui sort au moment où le podcast sera diffusé ? Il sera déjà sorti, donc lundi 29 septembre. Qu'est-ce que tu pourrais nous dire ?

  • Speaker #0

    Alors, je vous invite à regarder Montmartre. Montmartre, c'est une grande saga romanesque qui se passe dans le Paris de la Belle Époque et qui parle d'une fratrie qui a été séparée brutalement lorsqu'ils étaient enfants après le meurtre de leur papa et qui se retrouve 23 ans après. Et donc, c'est une série très riche avec de nombreux univers, de nombreux décors. Il y a du drame, il y a de l'action, il y a de l'amour. c'est je pense addictif on a envie de suivre les histoires comme ça et ça fait rêver en même temps trop bien,

  • Speaker #1

    on a hâte de découvrir, c'est trop bien merci aussi pour ton héritage que tu as laissé au sein de l'AGR parce que tu as laissé un bel héritage et tu vois même Eva Serrano qui te rappelle pour travailler au sein de L'INSEP, donc à toutes les personnes qui nous écoutent, qui ont envie, vous avez bien entendu toutes, que Alice aimerait bien revenir au bord des praticables. Bon, pas sur le Prat en justo, mais au bord des praticables. L'invitation est lancée, Alice. Tu vas recevoir plein de messages.

  • Speaker #0

    Avec plaisir, franchement, avec plaisir. Pour ceux qui me connaissent, parce que moi, ça m'émeut beaucoup ce que tu me dis, parce que j'ai l'impression que je suis vraiment une vieille et que de toute façon…

  • Speaker #1

    On t'a oubliée ? Non.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai l'impression qu'une fois que j'ai arrêté, c'est fini.

  • Speaker #1

    Ah ben non ! Ah ben non, tu es là !

  • Speaker #0

    Non, mais ça me fait vachement plaisir parce que moi, je suis encore beaucoup la GR. Je suis toutes les compétitions internationales. En plus, aujourd'hui, ce n'était pas le cas à mon époque. On peut suivre les GR partout, les compétitions. On peut suivre les compétitions en direct et c'est génial.

  • Speaker #1

    Oui, trop bien. Bon, on a hâte de te retrouver. En plus, c'est dommage parce qu'au mois de mai… Bon, c'est passé, mais au mois de mai 2025, les championnats de France étaient à Paris. Bon, tu n'étais pas là.

  • Speaker #0

    Voilà, moi, j'aimerais bien peut-être venir voir une compétition bientôt.

  • Speaker #1

    On te donnera les dates et les lieux et on t'invitera. Je t'inviterai, Alice.

  • Speaker #0

    N'hésitez pas, grand monde de la GR.

  • Speaker #1

    À lancer les invites, Alice. Merci infiniment, Alice. Et puis, du coup, pour finir, on dit à toutes nos gymnastes qu'une médaille ne définit pas sa valeur.

  • Speaker #0

    Pas du tout.

  • Speaker #1

    Ni le classement, que ce qu'on apprend dans la GR, on le porte en nous pour la vie. C'est vraiment une école de confiance, d'expression, d'audace, de discipline, tu disais, de dépassement de soi, en fait, du force de travail, voilà. Et c'est sûrement le plus beau cadeau qu'on peut recevoir de notre sport, de tous les sports, mais de notre sport quand même, on fait un peu... Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter de beau pour l'avenir, Alice ?

  • Speaker #0

    Pour toi ? Je vais souhaiter de faire ce que j'aime encore, de continuer à faire ce que j'aime et de continuer à peut-être pouvoir interpréter des rôles différents, forts, peut-être qui donnent des émotions, comme j'essayais de le faire quand j'étais gymnaste.

  • Speaker #1

    Et que tu as su faire, trop bien. Est-ce que tu veux bien me lancer un défi Alice ?

  • Speaker #0

    Te lancer un défi ?

  • Speaker #1

    Oui, tu me lances un défi. Qui est-ce que je pourrais inviter dans notre univers, alors gère ou pas, qui pourrait venir au micro, au bord des praticables, que toi, tu aurais envie d'écouter ?

  • Speaker #0

    Alors, tu as déjà interviewé Anne-Valérie Barrel.

  • Speaker #1

    Ouais, check, c'est fait. Alors,

  • Speaker #0

    check. Moi, j'ai quand même... Ah, il y en a plein qui viennent.

  • Speaker #1

    Allez, vas-y.

  • Speaker #0

    Non, mais il y a Sneja Namladé-Nova, qui est l'entraîneur d'Evacirano. Ah, bah, Evacirano.

  • Speaker #1

    Eh oui. Eva, je lui ai lancé l'invitation, elle ne m'a pas encore répondu.

  • Speaker #0

    Je suis sûre qu'elle va venir Eva, elle a tellement de choses à dire. Et d'ailleurs, ça fait partie, je rajoute quelque chose, ça fait partie des grandes figures féminines fortes que j'admirais et auxquelles j'essayais de ressembler. Je n'essayais pas de leur ressembler, mais en tout cas,

  • Speaker #1

    qui m'inspiraient.

  • Speaker #0

    Je m'entraînais au Pôle d'Orléans, elle s'entraînait avec nous, elle s'entraînait pour les JO de Sydney. Et c'était un bonheur, une chance inouïe. de l'avoir s'entraîner à côté de nous. Et donc, voilà, Eva Serrano. Je pense aussi à Cécile Noni, qui a écrit un livre sur Alina Kabaeva et sa relation avec Poutine. Et j'ai adoré son livre. Et je pense qu'elle a eu la chance de filmer Kabaeva dès ses plus jeunes années. Et je pense qu'elle a plein d'anecdotes intéressantes à raconter sur Kabaeva, mais sur la gère en général.

  • Speaker #1

    Ouais, trop bien. Allez, je note. J'en ai trois là. Ok, je lance le défi. Trop bien. Merci Alice. Plein de belles choses. Des bisous.

  • Speaker #0

    Merci. Merci à toi. Je t'embrasse. Salut les gars.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir été là avec moi au bord des Praticables. Si cet épisode t'a touché ou fait réfléchir, pense à t'abonner et à laisser un 5 étoiles sur ta plateforme préférée. C'est tout simple, mais ça m'aide énormément à faire grandir ce podcast. Et si tu connais un parent, un coach ou un athlète à qui ça pourrait faire du bien d'écouter cet épisode, alors partage-lui. On ne sait jamais quelles graines ça peut planter. Allez, à très vite, au bord des praticables !

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Description

Dans cet épisode d’Au bord des praticables, je reçois une invitée exceptionnelle : Alice Dufour. Ancienne gymnaste de haut niveau en gymnastique rythmique, multiple championne de France, elle a ensuite tracé un chemin artistique bluffant : danseuse au Crazy Horse, artiste au Cirque du Soleil, comédienne au théâtre, au cinéma, et aujourd’hui dans la série Montmartre.

On parle de passion, de performance, de doute, de plaisir, de ce que la GR laisse en nous pour la vie. Alice partage avec sincérité ses souvenirs d’entrainement, ses compétitions, ses rituels, ses échecs, ses joies, et ce lien très fort avec l’expression artistique.

Un épisode plein de souvenirs puissants, de leçons de vie et de douceur, pour toutes celles et ceux qui vibrent au bord d’un praticable : gymnastes, parents, entraîneurs, artistes… et amoureux du sport.

💌 À la fin, elle dépose une lettre symbolique à glisser dans chaque sac de sport


Je m'appelle Leïla DRIDI, ancienne entraîneure de gymnastique rythmique, aujourd’hui préparatrice mentale spécialisée dans les performances artistiques et sportives.
Depuis 2023, j’accompagne les sportifs, les adolescents, les entraîneurs et les parents à créer un projet sportif aligné, à développer un mental solide, et à vivre leur passion avec plus de justesse, de clarté… et de joie.


📩 Pour aller plus loin, profite d’un rendez-vous offert avec moi pour travailler ton mental, dépasser tes blocages et allier performance et sérénité dans ton parcours sportif.


👉 Pour réserver ton appel ou en savoir plus : https://calendly.com/coachdridileila/30min


📲 Rejoins-moi sur Instagram pour plus de conseils, partages et coulisses https://www.instagram.com/leiladridicoachmental?igsh=MnNudDIzYmxjZzA5&utm_source=qr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Au bord des praticables, le podcast qui donne la parole à celles et ceux qu'on n'entend pas toujours, mais qui vivent tout en silence ou en tension autour du tapis. Chaque mois, je te propose deux épisodes en solo ou en compagnie, avec des histoires inspirantes, des témoignages touchants et des clés puissantes pour mieux traverser les émotions dans ton sport. Que tu sois parent, coach ou athlète, tu es au bon endroit. Bonne écoute ! Alors aujourd'hui, je reçois une invitée qui a marqué la gymnastique rythmique française, mais aussi bien au-delà. J'ai l'honneur de recevoir Alice Dufour. Alice a commencé la gère à Saint-Lô, elle a été repérée pour rejoindre le pôle d'Orléans aux côtés d'Eva Serrano, avant de revenir à son club d'origine. Elle a décroché pas mal de médailles, une médaille de bronze en 2007, sans senior, puis elle était trois fois championne de France 2008, 2009, 2010. Elle est même devenue... ambassadrice de la Fédération Française de Gymnastique pour les Championnats du Monde de Montpellier en 2011. Puis après ces années de compétition, elle a pris un chemin artistique incroyable, danseuse au Crazy Horse, artiste au Cirque du Soleil, comédienne au théâtre, comédienne au cinéma, et aujourd'hui dans la nouvelle série Montmartre qui sort lundi 29 septembre, où elle joue le rôle de Céleste. Bref, Alice est une artiste accomplie, mais avant tout une ancienne gymnaste de GR, et c'est sous cet angle qu'on va discuter ensemble aujourd'hui. Bonjour Alice !

  • Speaker #1

    Bonjour, bonjour Leïla !

  • Speaker #0

    Trop contente de te recevoir sur cet épisode au bord des praticables. Alors Alice, raconte-nous comment tu es tombée dans la gymnastique rythmique ?

  • Speaker #1

    Alors ma maman avait hésité entre m'inscrire au théâtre et m'inscrire à la danse et finalement le théâtre m'a rattrapée un peu plus tard. J'avais 6 ans et j'étais un peu hyperactive à la maison. J'avais tout le temps la tête à l'envers, faire des acrobaties sur le canapé, etc. Et donc, elle m'avait inscrite à la danse classique.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et en tout cas, je disais que je m'y ennuyais. Je pense que c'est parce qu'il n'y avait qu'un seul cours par semaine. Et donc, on a terminé l'année. Et ma maman m'a emmenée dans un club de gym, dans l'idée de m'inscrire en gym artistique. parce qu'elle ne savait pas qu'il y avait un club de GR à Saint-Lô. Donc voilà, elle est arrivée au club pour l'inscription. Je me souviens d'ailleurs, j'avais 7 ans, et je me souviens avoir croisé Rodica, Rodica Giorgio, qui était entraîneur de GR, elle-même ancienne grande GR de Roumanie. Et elle m'avait repérée parce que j'avais un peu le...

  • Speaker #0

    Le profil ?

  • Speaker #1

    J'avais le profil, voilà, de... d'une petite GR, donc elle m'avait prise en couloir, elle avait dit à ma mère « mais est-ce que je peux regarder un peu si elle a des capacités pour la GR ? » et donc elle avait pris ma jambe, elle l'avait levée comme ça, elle avait regardé ma souplesse du dos, elle m'avait demandé de me mettre sur pointe et tout ça et elle a dit « non, non, non, il faut l'inscrire en GR » . Et donc, maman le connaissait parce qu'à l'époque, on avait la chance d'avoir France Télévisions qui était le sponsor de la GR et enfin voilà, en gros. Et donc, il y avait pas mal de GR qui étaient transmises à la télévision.

  • Speaker #0

    Exact.

  • Speaker #1

    On connaissait ce sport. Aujourd'hui, c'est un peu moins le cas. Et donc, voilà comment j'ai commencé la GR, à la Saint-Louise.

  • Speaker #0

    Trop bien. Et alors ensuite, tu as commencé directement là-bas en loisirs, j'imagine, une fois par semaine ? Ou tu as directement…

  • Speaker #1

    Alors, j'ai commencé… Disons que Rodica, comme j'avais des capacités physiologiques… pour ce sport. Et que, voilà, Rodica a senti qu'il y avait, mon entraîneur, avait senti qu'il y avait un potentiel pour ce sport. Et donc, elle m'a tout de suite mise dans une catégorie. Je crois que la première année, oui, j'étais, je ne sais plus, critérium, en tout cas, en ensemble. Et puis, après, j'ai tout de suite été en individuel. Et je me souviens, dans mes souvenirs d'enfants, de m'entraîner avec les grandes.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Avec les grandes. Et donc, voilà. Et je me souviens d'avoir fait un championnat de France quand j'avais 8 ans. Enfin, tout ça a été un peu… C'était très impressionnant.

  • Speaker #0

    Trop bien. En équipe ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai fait d'abord… J'étais en ensemble. Parce que quand on est petit, c'est beaucoup de…

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #1

    Dans mes souvenirs. Donc, d'ailleurs, c'est super, je trouve, pour la cohésion, pour apprendre l'esprit d'équipe, etc. Et après, j'étais en individuel, en fédéral.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, je sais que ça a un peu changé les noms. Mais en tout cas, à l'époque, c'était fédéral.

  • Speaker #0

    Ok, trop bien. Et après, t'es restée combien de temps dans le club et t'as bifurqué ? Alors,

  • Speaker #1

    j'étais repérée assez jeune, parce qu'on sait que ce sport, on est senior à 16 ans, donc il faut vite repérer les jeunes. Donc, j'avais été repérée par le pôle de Calais, parce que moi, j'étais dans la zone nord, comme j'étais normale. Les demi-finales, je ne sais pas, France, etc., se passaient souvent à Calais. Et donc, j'étais repérée par le pôle. et moi, j'avais... Je n'avais pas envie, je ne sais pas si j'étais trop jeune ou voilà. Dans mon caractère comme ça, on me disait, est-ce que tu veux venir au pôle ? Moi, je disais non, non, non, je ne veux pas, etc. Et puis, j'ai fait un duo avec Camille Colombier. On a fait un duo quand on était à Saint-Lô. Et on est arrivés championne de France en duo. Et là, au championnat de France, j'étais un petit peu plus âgée. Et là, il y a le pôle d'Orléans. Parce qu'à l'époque, il y avait le pôle de Calais,

  • Speaker #0

    le pôle d'Orléans.

  • Speaker #1

    qui étaient les deux pôles principaux pour les individuels, surtout. Et le pôle d'Orléans avait proposé, est-ce que si on engage aussi Camille et toi dans le pôle, est-ce que ça t'intéresse ? Et là, quand même, d'y aller avec ma copine, ça s'est passé un peu la donne. Ma maman m'avait dit à l'époque, attention Alice, si tu vas dans le pôle, c'est un an de scolarité entière, ce n'est pas une demi-année, deux mois, trois mois. Il fallait que je réfléchisse bien. J'ai été au Pôle d'Orléans.

  • Speaker #0

    Avec ta copine. Avec elle aussi. Trop bien.

  • Speaker #1

    Et après, j'ai fait un an et je suis revenue ensuite à Saint-Loup.

  • Speaker #0

    D'accord, trop bien.

  • Speaker #1

    J'ai fait mon bac à mes 18 ans et ensuite, je suis partie à Paris. J'ai parti d'abord faire mes études à l'université à Rennes. Je me suis entraînée un peu au club de Rennes.

  • Speaker #0

    Ensuite,

  • Speaker #1

    je suis partie au club de Gère-Paris.

  • Speaker #0

    De Gère-Paris-Centre.

  • Speaker #1

    entraînée par Anne-Valérie Parrel.

  • Speaker #0

    Du coup, tu as eu Anne-Valérie, dès que tu es arrivée à Paris, Anne-Valérie était déjà là.

  • Speaker #1

    Anne-Valérie était déjà là. Et d'ailleurs, pour la petite anecdote, elle m'avait dit, dès que je suis arrivée au club de GR Paris Saint, donc j'avais 20 ans.

  • Speaker #0

    Oui, tu étais senior.

  • Speaker #1

    Je suis le petit bébé de Paul. Et elle m'avait dit, Alice, viens ici. Je dis, oui, donc j'arrive. Et puis, elle me dit, bon, je te connais, je sais qui tu es. Voilà. Et elle m'avait dit, je vais te poser une question, tu vas répondre par oui ou par non. J'ai dit, d'accord. Elle dit, mais si tu dis non, ce n'est pas grave, je ne t'en voudrais pas, mais oui ou non. J'ai dit, d'accord, très bien. Et elle me dit, est-ce que tu veux être championne de France cette année ? Je me dis, bah, Valérie, je ne sais pas, je me tortillais comme ça, c'est quand même bizarre comme question. Elle me dit, non, je t'ai précisé, oui ou non, la réponse. Et j'ai dit, oui. Et elle m'a dit, très bien, alors tu prends ta corde. Tu vas t'échauffer comme ci, comme ça, comme ça. Et à partir de là, je suis arrivée trois fois championne de France avec elle. Donc, c'était une rencontre magique avec cet entraîneur. Voilà, une entente, quelque chose de très naturel, de très, je ne sais pas, on s'est entendus. Voilà, on n'est pas amis. On n'est pas amis dans notre vie. On n'a jamais été amis. Mais il y avait une entente dans ce sport qui était fabuleuse. Et moi, je l'admirais. Moi, elle avait confiance en moi. Et voilà, on a bien travaillé ensemble.

  • Speaker #0

    Et comment, du coup, tu disais, vous n'étiez pas amie, il y avait vraiment ce travail entraîneur-entraîné, cette confiance aussi. Comment c'était justement, tu n'étais pas petite Alice, tu étais une Alice de 20 ans qui avait déjà pas mal vécu d'années en GR, tu avais fait une expérience au pôle. Et du coup, comment c'était cette relation avec Anne-Valérie ? Comment elle a réussi à te dire, enfin voilà, à faire de toi trois fois championne de France ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est vrai que moi, quand je suis arrivée, je travaillais. J'étais une jeune femme, comme on dit, de 20 ans, qui avait un travail coté. Et donc, évidemment, j'avais tous ces acquis aussi de mes années de GR avec Rodi Cardiorgio, qui était aussi une très bonne entraîneur, assez stricte, mais en même temps, que j'ai aimé, et qui m'a quand même donné cette passion pour la GR, qui ne m'a pas quittée encore aujourd'hui. J'ai aussi eu les entraîneurs de Opol, donc tout ce travail énorme pendant un an avec notamment Snejana qui était l'entraîneur d'Eva Serrano. Voilà, donc Jeanne, Isabelle Belenou, évidemment tous ces grands entraîneurs. Donc voilà, je ne peux pas du tout mettre de côté tous ces acquis grâce à ces entraîneurs-là. Avec Anne-Valérie, il s'est passé quelque chose. C'est-à-dire que moi, j'avais comme une sorte de métaphore dans ma tête. J'avais l'impression qu'un entraîneur et une gymnaste, c'était un peu comme un cuisinier qui avait les bons ingrédients et qui allait faire la bonne recette. Et voilà, donc le cuisinier, c'est l'entraîneur et les ingrédients, c'est la gymnaste. Et voilà, on arrive à faire une bonne recette et donc un peu à l'image des médailles. Ou en tout cas, des bons résultats et des enchaînements réussis aux compétitions, plus que les médailles, parce que les notes, quelque chose, mais c'est encore un autre sujet. Et donc, voilà, je ne sais pas. Moi, j'étais assez admirative d'Anne-Valérie. Je savais qu'elle avait été entraîneur international. Elle avait cette espèce d'autorité naturelle, comme ça. Elle arrive à se faire respecter sans avoir élevé la voix. Et puis, elle avait aussi des notes techniques, des notes techniques qui étaient très justes. et qui me faisait avancer très vite sans avoir à beaucoup parler. Elle avait un regard qui était très juste à l'engin, corporellement. Et puis, l'entraîneur de danse classique aussi, parce qu'on sait que le danse sport est très important, était très bon. C'était une très bonne entraîneur de danse classique. Donc voilà, tout était là, tous les ingrédients étaient là. Et pourtant, c'est des années où je faisais moins d'heures d'entraînement. Donc je venais quand je pouvais. Voilà, je ne sais pas, c'est un peu disparaître ce que je rappelle.

  • Speaker #0

    non non c'est super et toi en compétition t'étais plutôt une gymnaste comment ? excitée ? stressée ? parce que tu disais que quand t'étais petite t'étais plus hyperactive une pile et en tant que gymnaste est-ce que t'étais aussi une pile complètement excitée ? stressée ? perfectionniste ? détendue ?

  • Speaker #1

    non je pense que j'avais un bon entre guillemets comme on dit un bon mental c'est-à-dire que ce que j'ai encore aujourd'hui c'est à à concentrer à essayer de Merci. de canaliser une concentration. C'est-à-dire, moi, j'avais souvent des grandes périodes de stress et de larmes deux jours avant les compétitions. C'est-à-dire, par exemple, souvent les compétitions, c'est le samedi. Les entraînements du jeudi et du vendredi, c'était catastrophique. Vraiment. Et comme une énorme pression qui était là et qui s'évacuait à ces moments-là. Puis, comme si j'avais tout lâché.

  • Speaker #0

    T'as tiré une chasse d'eau. Ouais.

  • Speaker #1

    Non, je suis Madame Métaphore. J'avais tiré une chasse d'eau. Et que j'arrivais en compétition plus détendue. Comme si le pire était passé, que je ne pouvais pas faire pire que la veille. Et puis, Vodika était assez bonne pour ça aussi. Elle avait des petits rituels. Par exemple, on mordait dans un citron avant de passer, ou du chocolat noir. Et puis aussi, on s'allongeait, peut-être avant de commencer l'échauffement, s'allonger et Au sol, les jambes en l'air pour la circulation. C'est des sortes de petits rituels comme ça que j'appliquais, qui me permettaient de canaliser ma concentration pour que toute ma concentration soit au maximum pour l'une minute trente d'enchaînement. Mais aussi, ça m'est arrivé, je me souviens, parce que quand j'étais petite, j'allais au catéchisme, etc. Et donc, je me souviens que la minute, vous savez, juste avant le passage…

  • Speaker #0

    Oui, se prépare Alice.

  • Speaker #1

    Se prépare, on est sur demi-point. Ça m'est arrivé, je me souviens, quand je devais avoir entre 10 et 14 ans, peut-être, ça m'est arrivé de faire le jeu. Non, mais ce n'est pas du tout à reproduire. Je vais expliquer après. Mais de faire le jeu « Vous, salut Marie » , à la place de faire mon enchaînement dans ma tête. Parce qu'en fait, je pense que c'était une manière de m'approprier ce moment dans ma tête avant le passage. Et c'est une forme, ça passait par la religion, mais en fait, ça pouvait passer parce que j'aurais eu un autre... texte de concentration, ça aurait été la même chose, ça n'a rien à voir avec la religion, mais c'est juste une forme de méditation pour me retrouver moi avec moi-même. Et j'aimais bien l'idée de voir ma propre concentration à moi et qu'on ne me dise pas quoi penser avant le passage. Il y avait comme quelque chose d'un peu... Voilà, c'est mon moment et j'en fais ce que je veux pour me concentrer parce que de toute façon, je serai toute seule sur le pratiquant. Voilà.

  • Speaker #0

    Trop bien. Et du coup, je rebondis sur les petits rituels que ton entraîneur t'a... en que... tous les entraîneurs ont pu t'apporter. Donc, on a le citron, on a le chocolat, on lève les jambes, on a toi, ta prière qui pourrait être... Voilà, je me répète un discours... En gros, c'est un discours interne, en fait, finalement, pour te concentrer. Qu'est-ce que tu avais d'autre ? Si tu te souviens.

  • Speaker #1

    Oui, j'essaie de me souvenir, mais c'était quand même très précis. Mais même la veille de partir en compétition, la préparation du sac, où on pose toutes nos affaires comme ça sur le lit avant de le mettre dans le sac de sport. Le dernier petit achat d'une barrette ou de paillettes pour mettre sur les yeux. Le petit achat qui fait que tout va bien se passer. Ce n'est pas du tout un appel à la consommation, mais ça peut être un petit détail ou quoi, ou quelque chose qu'on nous donne. Ça, et puis le fait de porter le jogging, le fait de... Il n'y a rien qui est un peu au hasard, quoi. C'est-à-dire dans ce qui se passe avant. et puis en même temps c'est joyeux enfin il n'y a rien voilà moi j'avais beaucoup de joie à préparer mon sac beaucoup de joie à partir en car avec tout le monde Merci. Beaucoup de joie à rentrer dans cette chambre d'hôtel, le cerceau dans la housse, sur l'épaule. Beaucoup de joie de savoir quand on allait passer. Beaucoup de joie de savoir si on allait pouvoir encourager les filles le lendemain. Quand est-ce qu'on allait pouvoir encourager les filles ? Donc, tout était un peu calculé comme ça. Et du coup,

  • Speaker #0

    ça te rassurait justement cette routine, la préparation du sac, l'achat, tout ça, c'était hyper rassurant finalement.

  • Speaker #1

    Oui, c'est rassurant. et puis je pense que pour un enfant, ou une adolescente, ça permet aussi d'avoir ces rituels-là. Ça permet aussi de...

  • Speaker #0

    De se sentir en sécurité ?

  • Speaker #1

    De se sentir à sa place. Moi, je sais que quand j'entrais au gymnase tous les jours, quand j'étais adolescente, j'en faisais vraiment beaucoup de la gère. C'était intense. J'allais vraiment tous les jours à la salle, deux, trois heures par jour. C'était énorme. Même le dimanche, parfois, parce qu'on était passionnés. Personne ne m'a jamais forcée. Mais je me souviens que je me sentais à ma place. Alors ça, c'est vraiment quelque chose que j'essaie de retrouver encore aujourd'hui. Est-ce que je me sens à ma place ? Je sais que l'odeur du gymnase, je sais que accrocher mon manteau de la journée dans le vestiaire, prendre mes engins, l'odeur du déo, enfin, voilà, tout ça.

  • Speaker #0

    La laque.

  • Speaker #1

    La laque, la sensation du praticable sous les pieds, tout ça, ça faisait que je me sentais bien. Je ne sais pas, c'est un lieu où je me sentais bien, je me sentais... forte, je me sentais forte parce que je m'entraînais pour réussir quelque chose, forte parce que je retrouvais mes copines qui étaient d'autres copines ou copains que j'avais à l'école et les compétitions étaient un peu la consécration de tout ça le moment M le moment qu'on attend tous qui nous fait vibrer etc et puis évidemment moi j'ai pas eu que des compétitions réussies et ça m'a appris aussi ça c'est à dire que Merci. On a beau beaucoup travaillé, c'est très ingrat la GR, on travaille des heures et des heures dans l'ombre, à part le dernier petit quart d'heure où le parent vient nous voir parce qu'il vient nous chercher, mais on travaille quand même assez seul. Et puis tout d'un coup, il y a cette minute trente où on est jugé avec ce grand public rempli de clubs et de... de clubs concurrents et de parents de concurrentes et qui ne sait pas que des regards très bienveillants toujours parce que parfois, on oublie un peu de prendre un peu de distance même si c'est qu'un sport. Et donc, parfois, je ne réussissais pas mes compétitions, mais je me souviens que c'était un peu en dent de scie, mes résultats. Il y avait des années où j'avais une médaille au Choufé à France et puis, comme j'ai 14 ans et que je pense que... que tout d'un coup, je suis hyper forte et c'est chouette, je me relâche un peu. Je pense que c'est ça. Avec le recul, je pense que c'était ça. Je me relâchais un peu et j'étais un peu moins assidue aux entraînements. Je pense que c'était ça. Et l'année d'après, c'est la cata. Je n'arrive pas à une énorme cata. Je ne rate pas mes trois enchaînements, mais j'arrive dans les neufs, dixièmes. Et puis, je suis un peu…

  • Speaker #0

    Dégoutée ?

  • Speaker #1

    Non, je ne suis pas dégoûtée. C'est marrant parce que… J'accepte complètement ce qui m'arrive. Je suis un peu déçue forcément, mais pour moi, c'est très clair. C'est du sport, donc il y a des notes. Mais je ne me dis pas que c'est injuste, etc. Non, pas du tout. Mais donc, je me remets, je retourne au charbon, et là, je bosse comme une folle. Et l'année d'après, j'arrive à avoir une médaille. Mais l'année... Etc. Donc, ça a duré à peu près cinq ans où j'ai une médaille, puis pas, puis une médaille, puis pas. Donc, oui, parce que quand on a 16 ans, on est en construction, notre cerveau est... Et pas terminée, je sais. Je ne sais pas comment sera ma fille, mais j'ai été belle-mère de deux beaux enfants. Donc, je sais qu'être ado, ce n'est pas facile. Et voilà. Et donc, je me suis construite comme ça. Je pense que ça m'a servi aujourd'hui. Ces espèces d'échecs et de réussites.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu te souviens ? Enfin, moi, je me souviens. Quand on te voyait, tu étais un peu... Alors, je ne sais pas si le mot est approprié comme la star ou la gymnaste attendue. Parce que c'est la gymnase qui a fait championne de France l'année d'avant. Du coup, l'année d'après, tout le monde te regarde. Oui. Avec peu importe l'œil, mais en tout cas, on voit ce public un peu qui regarde. Tout le monde s'arrête à un moment donné pour regarder Alice Dufour, voir qu'est-ce qu'elle va nous faire cette année. Est-ce que tu sentais ça ? Est-ce que tu réussissais à te mettre dans ta bulle ? Même si on ne regarde pas, on sent quand même que les regards sont sur nous. Comment tu es arrivé ? Est-ce que tu t'en souviens de ça ?

  • Speaker #1

    Je me souviens... Pas de ça exactement. Je me souviens des côtés négatifs, ça c'est sûr. Parce que, alors, quand je rentrais dans une... Moi, quand même, ce serait mentir que de dire que je n'aime pas qu'on me regarde. Parce que je fais un métier, le métier le plus narcissique qu'il soit, qui est comédienne, comédien. Donc, moi, j'ai décidé de faire un métier où on me regarde. Donc, voilà. Et avec tout ce que ça comporte, les regards positifs et les regards négatifs. Et je pense que ces années-là de gym, où en effet, il n'y a pas que des regards bienveillants, Et je pense que ça me sert aujourd'hui à essayer de relativiser ce regard qu'on pose sur moi. Mais oui, j'étais… Je ne sais pas. Moi, j'avais un blog aussi à l'époque. Donc, quand tu me poses cette question, je n'arrive pas à dissocier ma réponse de ce blog. J'avais un blog. Et je me souviens que j'aimais bien parce que c'était le début un peu d'Internet. En tout cas, pour moi, c'était le début d'Internet. et comme j'étais passionnée par l'AGR, je montrais un peu tout. Mais les gymnases que j'adorais, puis je parlais des compétitions, etc. Et je me souviens que d'année en année...

  • Speaker #0

    Ça avait grossi.

  • Speaker #1

    Oui, ça avait pris un peu d'ampleur. Et je me souviens qu'au début, j'étais très libre dans ce que je disais. C'est-à-dire que je pouvais dire ce que je voulais. J'étais comme une ado qui parlait de l'AGR, qui montrait ses copines, etc. Et au fur et à mesure... Je me souviens qu'on pouvait laisser des messages anonymes. Les gens pouvaient laisser des commentaires anonymes. Et c'est un peu le problème qu'il y a aujourd'hui sur les réseaux sociaux. Je me souviens qu'il y avait des commentaires extrêmement violents. Et moi, je les recevais de manière assez violente sur, je ne sais pas, les résultats. Alors que bon, en GR, on sait quand même que pour le coup, c'est assez compliqué de... au niveau national, de gonfler les notes. Je ne vois pas pourquoi, moi... En tout cas, ça me dépassait un peu toute cette haine qu'il pouvait y avoir parfois. J'avais beaucoup de commentaires positifs et d'encouragement, mais il y avait aussi, et on repère souvent cela, des commentaires négatifs. Donc, forcément, je savais qu'en entrant dans une salle de compétition, ces personnes étaient certainement dans la salle. Mais je crois que je me disais, c'est leur problème. Moi, je fais mon sport et puis... Je fais ce que j'aime. Moi, il y avait quand même quelque chose. Moi, ce sport, c'est que de la joie. C'est de la passion. C'est des gymnastes internationaux. C'est du collage de Strasz-Warowski sur les justos. C'est des choix de musique que j'adore. C'est des copines. C'est tout ça. Puis moi, j'aimais bien montrer. Et puis, cette adrénaline de la compétition. Est-ce que je vais y arriver ? Je vais y arriver, etc. Donc, j'essaie un petit peu de relativiser,

  • Speaker #0

    je me souviens. Trop bien. Et du coup, je rebondis parce qu'après la gym, une fois que tu as arrêté ta carrière de gymnaste, tu as ouvert un autre chemin sur la danse. Donc, c'est ça, Crazy Horse, il me semble, tout de suite, ou tu avais fait quelque chose avant ?

  • Speaker #1

    Alors, pour la petite histoire, quand même, quand tu avais 17 ans, il y avait sur le site de la FEDE de gym, alors c'est marrant, c'est vraiment une anecdote que je ne raconte que ici parce que... Ça intéresserait les journalistes. Il y avait une annonce sur le site de la Fédération Française de Gym qui cherchait une actrice pour un premier rôle pour un film cinéma qui s'appelait Socol. Ils cherchaient une gymnaste. Et je me souviens qu'on m'avait dit, « Ah, mais pourquoi pas toi, Alice ? » J'ai dit, « Ben oui, pourquoi pas ? » Et je me souviens que j'avais passé une audition et que je m'étais retrouvée de Saint-Lô à Paris. Donc, j'avais été engagée. Et je me retrouvais dans des locaux de production de cinéma où je faisais passer des auditions à des acteurs, mais qui avaient fait le conservatoire, des écoles, des vrais acteurs, pas des gymnastes. Et voilà, je leur donnais la réplique.

  • Speaker #0

    pour leur casting.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et je m'étais retrouvée comme ça, à cette place d'actrice, donc à 17 ans, un peu par hasard. Et finalement, le film... Donc, j'avais fait quand même le teaser, comme on dit, etc. Ça avait duré... C'est une aventure qui avait duré quelques mois, comme ça. Le film ne s'est pas fait. Le réalisateur, c'était Pierre Mathiot. Le film ne s'est pas fait parce que la même production, c'était le producteur du film d'animation du Quilluc qui s'était planté, etc. Blablabla. En tout cas, donc voilà, j'étais un peu... plongé dans le milieu puis ressorti d'un coup. Bon, après, moi, j'ai fait... J'ai continué mes études à l'université. Je voulais être prof d'art plastique et prof de GR.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Parce que je savais que prof d'art plastique, il n'y avait pas beaucoup d'heures d'enseignement. Donc, je ne voulais pas m'ennuyer. Je voulais faire... Enseigner à la GR en même temps.

  • Speaker #1

    Génial. Je ne savais pas ça.

  • Speaker #0

    Trop bien. Je voulais faire ça. Donc, j'ai fait deux années d'université d'art plastique.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu as entraîné quand même un peu en GR ?

  • Speaker #0

    Non. à l'université, à Rennes, un petit peu pour, un peu en contrepartie, j'avais le droit de m'entraîner au club de Rennes. D'accord. Donc j'entraînais un petit peu, mais vraiment rien quoi. Enfin, j'étais entre les retours à Saint-Arnaud, les… Et puis en fait, quand j'ai commencé les castings en tant que GR, en tant que… Voilà, j'ai été engagée pour un défilé. Ils cherchaient une mannequin slash gymnase rythmique et j'ai été engagée comme ça à Paris. Puis, petit à petit, j'ai été de plus en plus souvent à Paris. Donc, j'ai pris un travail à Paris. Je vendais des chaussures au Galerie Lafayette pour enfants. Et pendant ce temps-là, pendant ce moment-là, en fait, lors de ma pause déjeuner, je passais des castings en tant que mannequin. Puis, je me rendais compte qu'en tant que mannequin, je gagnais autant en une journée qu'un mois à vendre des chaussures pour enfants. Donc, petit à petit... j'ai fait de plus en plus de castings, de plus en plus de contrats publicitaires et je n'ai pas renouvelé mon contrat en tant que vendeuse. Et j'ai commencé comme ça en tant que mannequin slash gymnase slash danseuse. Et ensuite, le crazy est arrivé.

  • Speaker #1

    D'accord. Et du coup, tu sais, tu avais fait aussi le teaser pour les championnats du monde à Montpellier en 2011. C'était la même période. Oui, oui. Donc, c'est eux qui sont venus te chercher ?

  • Speaker #0

    C'est la FEDE. Oui ? Oui, la FEDE, parce qu'à l'époque, j'étais au Crazy Horse, et en même temps, je m'entraînais en tant que gymnaste. Et il y avait une émission présentée par Mireille Dumas. Désolée, les plus jeunes ne comprendront pas. Mais les plus âgés connaissent Mireille Dumas. Et il y avait une émission où il m'avait un peu suivie, parce que j'avais un profil un peu atypique de danseuse et gymnaste, une sorte de double vie comme ça. Et donc, j'avais eu une petite mise en lumière. Et la FED s'était tombée au même moment que les championnats du monde de gymnastique rythmique à Montpellier. On m'a demandé si je voulais être le visage un peu de l'événement. Alors moi, j'étais à Las Vegas à l'époque, à Paris et à Las Vegas. Donc moi, j'étais ravie et je me suis dit, bon, je vais encore me prendre des critiques. Ça, c'est évident parce que c'est vrai que c'est Delphine Ledoux, la championne de GR à cette époque-là. Ça aurait pu être en toute logique le visage de ce championnat du monde. Mais bon, moi, c'était difficile de refuser. On me l'a proposé. Ce n'est pas n'importe qui. C'est la Fédération française de gym. Et donc, j'ai accepté. Et j'étais tellement contente, tellement fière. Et voilà.

  • Speaker #1

    C'était magnifique comme clip en plus. Avec le ballon rose, le ruban rose. Tu avais dû tourner certainement en plein Paris le matin, j'imagine, je pense, non ?

  • Speaker #0

    Oui, le tournage a été très intense avec une super équipe. Franchement, les chargés de communication à la FEDE avaient bien fait leur travail. Je trouve que c'était abouti. Oui, je trouve.

  • Speaker #1

    Trop bien.

  • Speaker #0

    Bonne équipe.

  • Speaker #1

    Et du coup, Crazy Horse après Cirque du Soleil ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai fait trois ans au Crazy Horse, deux ans et demi au Crazy Horse, trois ans. Et après, j'ai été engagée au Cirque du Soleil, donc à Los Angeles. D'abord, une création à Montréal et ensuite, deux ans à Los Angeles.

  • Speaker #1

    Et c'était quoi comme numéro que tu faisais, toi ? Plus GR, enfin, danse GR ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, c'était un spectacle qui s'appelait Iris. C'était sur le cinéma, donc ça me suffit. Ça te suit ? J'interprétais Scarlett, qui était le personnage principal féminin. Donc, c'était l'histoire d'amour entre Buster et Scarlett, c'était le fil rouge du spectacle. Et moi, j'ai interprété Scarlett, qui était une danseuse au ruban, dans les années 90, une danseuse au ruban, qui devenait star de cinéma.

  • Speaker #1

    Tiens, c'est rigolo ça. Comme quoi, tu vois, c'était écrit. C'est drôle,

  • Speaker #0

    c'est drôle. Donc voilà, on m'a engagée parce qu'il y avait... Forcément, j'utilisais mon corps. Il y avait un ruban à un moment, quelques accros et de la danse. Et aussi, j'ai été filmée un peu en tant que comédienne. Il y avait des films. C'était filmé en direct sur la scène et projeté en direct. D'accord. Drôle. C'est drôle parce que ça mélange vraiment. C'est un peu la transition entre le moment et l'après.

  • Speaker #1

    Et après, du coup, le théâtre direct ?

  • Speaker #0

    Après, j'ai été sollicité pendant que j'étais au Ciel du Soleil par Ariel Zetoun, qui est un réalisateur français qui cherchait sa nouvelle Angélique Marquise des Anges. C'était un film cinéma. Il m'a demandé de travailler ce rôle. Moi, j'étais là, mais je suis à Los Angeles. Je ne peux pas, j'ai un contrat. Les contrats du Ciel du Soleil sont costauds. le Cirque du Soleil, on s'engage quand même pour l'éternité et pour l'univers. Dans le contrat, c'est écrit.

  • Speaker #1

    C'est vrai ? C'est ces mots-là ?

  • Speaker #0

    C'est à moitié une blague, mais c'est assez vrai. Ils disent, notre image, on la donne pour l'éternité et pour l'univers. Donc, si jamais il y a un Cirque du Soleil qui ouvre sur Mars, ils auront le droit de mettre ma tête. D'accord. Je ne pouvais pas, je dis, Ariel, je ne peux pas quitter mon contrat du Cirque du Soleil pour partir à Paris. et donc commencer dans ce métier, c'est assez bizarre. J'ai compris assez vite que... Enfin, j'ai compris, après ça, ça ne se maîtrise pas, mais moins on est accessible, plus on est désiré. Il y a quelque chose comme ça d'assez absurde, mais c'est assez vrai. Et donc, dès que j'avais des vacances à Paris, j'avais des sessions de travail pour Angélique Marquise des Anges, qui était quand même un gros film de cinéma, qui finalement, au bout d'un moment, j'ai dit « Non, mais en fait, je ne peux pas... » Enfin, voilà. Bref, finalement, ça a été une super comédienne, Nora Arzeneguer, qui a fait le film. Et donc, voilà, c'est encore un autre petit appel un peu du métier comme ça. Et après, encore un autre appel, mais bon, ça durerait des heures le podcast. Donc, finalement, comme j'ai eu des petits signes du destin un peu par rapport à ce métier, comme je savais qu'il y avait l'Actor Studio près de chez moi, comme je l'ai vu. près du théâtre, j'ai décidé de voir si j'aimais ça. Parce que Socol, à 17 ans, j'étais un peu plongée radicalement dans les textes. Ensuite, Angélique Marquise-Desanges, pareil, c'est quelque chose que je n'ai pas vraiment décidé. Je ne savais pas si j'aimais ça. Et comme c'est quelqu'un d'assez... J'aime bien décider, j'aime bien que ça vienne de moi. J'ai voulu prendre des cours. Et donc, à l'Auteur Studio, j'ai pris des cours. Et j'ai été encouragée par David Strasberg, qui est le fils de Lee Strasberg, le fondateur de l'Actor Studio, et d'autres professeurs. Et j'ai dit, bon, alors là, je vais essayer. Je n'ai qu'une vie. Je vais vraiment, quand je vais retourner en France, je vais essayer d'être comédienne. Voilà, donc c'est comme ça que ça s'est passé.

  • Speaker #1

    C'est trop bien. Et moi, j'avais une question. Tu vois, au cinéma aujourd'hui, donc là, tu as tourné le... La série Montmartre, c'est du cinéma, donc j'ai envie de dire, si on se trompe, on recommence. On refait des prises, on refait des prises, on refait des prises. Tandis qu'au théâtre, c'est un peu comme à la GR. C'est en live, c'est en direct, c'est tout de suite, même si tu joues la pièce plusieurs fois de suite et tu peux t'améliorer le lendemain parce que tu as fait une erreur sur une réplique la veille. Mais ça revient un peu à la même chose qu'un enchaînement de GR, où là, tu as une minute 30 versus une heure ou une heure et demie, où tu dis, bon, c'est maintenant.

  • Speaker #0

    Oui, mais ce qui est intéressant dans ce que tu dis, c'est que, oui, certes, le théâtre, c'est comme la GR, c'est un moment M, c'est maintenant, c'est des heures de répétition de théâtre ou d'entraînement pour ce moment précis, mais tandis que sur un plateau de tournage, on peut refaire. Sauf qu'on ne maîtrise pas ce qui va être monté lorsqu'on est comédienne sur un plateau de tournage pour de la fiction ou du cinéma, enfin pour la télé ou le cinéma. On ne maîtrise pas ce qui va être gardé. On ne maîtrise pas ce moment. Et surtout dans une économie de tournage, de télévision, où ça va relativement vite, plus qu'au cinéma. C'est-à-dire qu'on tourne, mais c'est filmé. Et ça, ça leur appartient. Et évidemment, comme quand je travaillais avec Louis Choquet, par exemple, sur le dernier tournage, si j'ai détesté la prise que je viens de faire,

  • Speaker #1

    je vais lui dire,

  • Speaker #0

    s'il te plaît, qu'on passe à là. Mais moi, ça ne m'arrive jamais, parce que j'estime que lui va décider mieux que moi de savoir ce qui est bon ou pas. C'est très difficile d'être... son propre juge. Tandis que en GR ou au théâtre, c'est nous qui maîtrisons ce qu'on propose. Ils disent en anglais « what you see is what you get » . C'est moi qui décide de ce que je vous montre et si je me trompe, c'est ma faute. Tandis que au cinéma... au cinéma ou à la télévision, eh bien, ils montrent ce qu'ils veulent. Par exemple, Marion Cotillard, sa mort dans le film au cinéma, Dark Night, je crois, ce n'est pas elle qui l'a montée. Elle a certainement fait cinq ou six prises de mort et ils ont choisi celle-là. Ce n'est pas elle qui l'a choisie et c'est elle qu'on accuse d'avoir mal joué. Alors qu'il y a eu de la préparation, il y a eu de la direction d'acteur, il y a eu du choix de montage. Elle l'aurait fait au théâtre. pas trop certainement qu'elle aurait été merveilleuse. Donc, voilà. C'est pour ça que j'aime beaucoup la scène parce qu'il y a mon côté je décide qui...

  • Speaker #1

    Qui tu es, qui tu veux être.

  • Speaker #0

    Oui, voilà. Si je me trompe, c'est ma faute. Ce ne sera pas la faute des autres.

  • Speaker #1

    Et est-ce que avant de monter sur scène, plus théâtre finalement, remarque théâtre ou derrière ou sur le plateau, est-ce que tu as des petits rituels comme tu faisais avant de rentrer sur le tapis ? Par exemple, est-ce que tu pries toujours ? Est-ce que tu lèves tes jambes ? Est-ce que tu mets toujours ton citron ?

  • Speaker #0

    Non, non. Alors, si, il y a quand même quelque chose, c'est que je ne suis jamais en avance. Je ne peux pas attendre. On va parler du théâtre, par exemple. Je ne peux pas attendre derrière un rideau. C'est insupportable pour moi. Donc, je suis toujours un peu dans une urgence.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Dans une urgence, mais en arrivant deux heures à l'avance au théâtre. Ce n'est pas une urgence. J'arrive de chez moi, j'ai couru derrière le bus. Pas du tout. Je suis en avance au théâtre. Mais par exemple, si c'est une pièce de théâtre qui demande... Ça dépend de la préparation. Si par exemple, il y a beaucoup de maquillage, par exemple dans ces temps de réflexion que je faisais, une pièce de théâtre que je faisais à Guillaume, pas dans les années 50, il y a une grosse préparation de maquillage par exemple, eh bien, je vais me maquiller jusqu'au dernier moment. Mais c'est une façon de passer mon stress dans ça. Et je me dis, mieux je serai maquillée par exemple, parce que ce rôle demande ça, mieux ça va se passer sur scène. Et surtout, je le fais... Au théâtre, on a des appels pour la scène, ou pareil, quand on est danseur, 30 minutes sur scène, dans 20 minutes sur scène, dans 15 minutes sur scène, dans 10 minutes, 5 minutes, 2 minutes, etc. Et on lève le rideau. Donc, comme ça, il y a un timing. Et donc, moi, je sais exactement, et je m'en rituelle, que je comprends assez vite, dès la première représentation, je comprends combien de temps j'ai avant de monter sur scène. Et donc, voilà, ça va être rester dans ma loge au dernier moment et, à pas presser, je vais sur scène. Mais jamais attendre, surtout pas de vide intersidéral, où j'ai le temps de me refaire le monde et de me déconcentrer. Voilà, donc être dans une urgence. Et un peu pareil pour les tournages, passer de l'habillage, maquillage, coiffure au plateau, quelque chose qui soit fluide, qui n'ait pas d'attente.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, tu occupes au maximum ton temps. temps, ton espace, ton cerveau pour éviter d'avoir de pensées négatives ou de refaire le monde ou de te dire et si j'oublie, et si ceci, et si cela en fait, il n'y a pas de place à ça non,

  • Speaker #0

    il n'y a pas de place Léila, il n'y a pas de place il n'y a pas de place pour le vide, il y a vraiment tout, et puis dans les détails des détails de costumes ou des détails de maquillage, mais il a pu m'arriver aussi avec Jean-Pierre Mocky, c'est pas une question de coquetterie. J'ai fait des rôles où j'étais pas du tout maquillée parce que le rôle demandait ça et c'est très bien, mais de toute façon, Jean-Pierre Mocky, on n'attendait pas parce que de toute façon, on tourne tellement vite que même si j'avais voulu avoir des petits sas de décompression, ça aurait été impossible, mais voilà, des détails, de tout, et je me dis ah, puisque mon costume est en place, puisque ma bottine est serrée, puisque la maquilleuse est excellente, puisque celle qui s'occupe de la coiffure est perfectionniste, puisque aux accessoires, ils sont au taquet, puisque toute l'équipe est à fond et que moi, je vais être forcément au mieux. Il y a comme quelque chose comme ça, harmonieux, qui se crée entre nous.

  • Speaker #1

    Et comment tu as réussi à voir, oui, c'est une routine de concentration qui t'appartient, comment tu as réussi à te dire, moi, je suis plus comme ça, j'ai besoin de m'occuper. jusqu'au dernier moment. Parce que finalement, en tant que gymnaste, on nous oblige un peu à se préparer les deux minutes avant notre passage. Et du coup, on est là, au bord du tapis, pendant deux minutes à attendre.

  • Speaker #0

    Ah non, on n'attend pas. Moi, je ne trouve pas. Je trouve que ça vient de la gym. Moi, je ne trouve pas. On passe quand même dans les grandes compétitions. C'est le petit bout de salle pour l'échauffement corporel. On passe à la salle A ou la salle C pour l'échauffement un peu plus...

  • Speaker #1

    Oui, à l'engin, après le pré-compét.

  • Speaker #0

    Ensuite, on rentre dans la grande salle où il y a souvent, on sépare par un rideau le praticable de dernier ajustement avant de rentrer sur le praticable. Donc, je me souviens, on prend nos affaires avec les claquettes et tout ça. On pose le cerceau, je sais combien de temps. Ou alors, est-ce que c'est parce qu'ils savaient que j'avais besoin de ça ? Est-ce que mes entraîneurs savaient que... J'ai aimé savoir exactement quand je passais, peut-être, mais je pense que c'est pour toutes les gymnases pareil. Dans combien de temps ? Là, tu as le temps de travailler telle chose, telle chose. Ne te fatigue pas trop, fais mime, fais que les engins. Maintenant, hop, il y a encore deux passages. Là, dans un passage, c'est à toi. Donc, c'est le moment de la préparation. Concentrer juste sur demi-pointe et se faire le passage. Et c'est parti. Mais tout ça dans la joie. Là, j'ai l'impression de raconter ça et que c'est vraiment… calvaire, mais en fait pas du tout, tout ça est très joyeux, tout ça est positif et voilà, c'est rigoureux mais c'est positif.

  • Speaker #1

    Parce qu'aujourd'hui donc moi j'accompagne justement les gymnastes sur la préparation mentale où aujourd'hui je vois beaucoup de gymnastes où justement les 2-3 minutes avant de passer c'est là où elles paniquent, elles stressent, elles se font tu vois comme toi où tu dis en fait j'ai pas de place je laisse pas la place à ça Et elle, vraiment, c'est deux, trois minutes. Donc moi, c'est mon travail. En fait, je leur apprends à occuper. Alors, selon les personnalités, parce que tout le monde n'est pas comme ça. Il y a des personnes qui ont besoin de pleurer, d'autres qui ont besoin de faire autre chose. Donc chacun, on trouve un petit peu sa façon de faire. Mais voilà, c'est ces trois minutes où presque tout bascule, où on se dit, j'étais prête. Et une fois que je monte sur le tapis, j'ai mis play et il n'y a plus personne.

  • Speaker #0

    Déjà, c'est génial de pleurer plutôt deux jours avant que deux minutes avant. C'est vrai que si on peut se permettre de se rendre compte deux jours avant que ça va être une énorme pression, deux jours après, c'est génial. Si on arrive à faire ce travail-là, déjà, je pense qu'on a gagné beaucoup de choses. Si on arrive à avoir cette pression-là avant la semaine d'avant la compétition, franchement, c'est tout gagné pour les minutes avant le passage. Et aussi, il ne faut pas oublier une chose et qui est très, très, très vraie au théâtre et aussi, je fais un parallèle vraiment avec mon métier aujourd'hui, c'est le plaisir. Mais faisons ça par... plaisir. Le sport, on n'y gagne rien, ça coûte de l'argent à nos parents. En plus, c'est une parenthèse que je fais, mais je veux dire, on ne le fait que pour le plaisir. Et moi, en fait, c'est ça qui m'animait vers le praticable. J'avais hâte de montrer mon travail, j'avais hâte d'y aller, j'avais hâte de... En fait, c'est mon enthousiasme à montrer ma musique, mon choix de musique, mon choix de... De juste tôt, comment je me suis préparée, comment j'ai fait mes petits bigou... Je parle de quand j'avais 15 ans, mes petits bigou dans ma couette. Ah ben cette fois-ci, j'ai une couette bouclée, pas un chignon. Des petits détails comme ça, très légers finalement. Et avoir du plaisir à les montrer. Et que rien n'est grave finalement. Arriver à combiner un investissement, un gros investissement, parce que quand même, on a beaucoup travaillé pour ça, donc c'est chouette d'être investie. Et en même temps, une légèreté. Parce que franchement, si notre ballon... tombe sur l'avant de notre pied et qui roule parce que franchement là c'est quand même notre notre anticep le ballon qui tombe sur la plante de notre pied et qui traverse le pratiquable, ça m'est arrivé aussi à moi, bah ouais c'est pas grave en fait parce qu'on en aura d'autres et puis ce qui est bien c'est que ce sport on peut le faire des années et donc c'est chouette parce que la fois d'après on aura encore on va encore plus s'entraîner et puis on va pouvoir Oh ! On va pouvoir prouver qu'on y arrive cette fois-ci, mais se le prouver à nous-mêmes. Essayez d'y aller avec de la joie. Parce que sinon, il ne faut pas le faire. Sinon, il faut faire du piano.

  • Speaker #1

    Et tu n'as jamais eu peur ?

  • Speaker #0

    Peur, peur, peur. Peur, peur,

  • Speaker #1

    peur. C'est quoi, peur ?

  • Speaker #0

    Non, en fait, j'ai un fonctionnement un peu bizarre. Moi, ça, c'est des questions que j'ai posées à ma mère. Parce que moi, je n'ai jamais vu de p'tit rien du tout. Donc, je ne sais pas. C'est un peu bizarre de faire des introspections comme ça, de comprendre comment on fonctionne. mais D'après ce qu'elle m'a dit, je n'ai pas peur. Moi, je sais que je n'ai pas peur au théâtre, par exemple, avant les premières. J'ai hâte, j'ai une forme de concentration énorme, mais je n'ai pas de peur. Mais je n'ai pas envie au début. C'est bizarre, mais la saison, je la commence avec une humeur un peu… Mais je ne conseille à personne, c'est moi qui continue. D'ailleurs, ça a créé des tensions avec mon entraîneur, surtout Rodica, parce qu'évidemment, j'étais ado, donc la pauvre, elle a un peu essuyé les plâtres. Mais quand elle me disait, tu vas faire un lancer trois roulades ou tu vas essayer cette difficulté-là, et je disais non, je n'y arriverai pas. Et le fait que c'était quelque chose d'un peu de l'ordre de l'orgueil et de l'ordre de l'ego, qui n'est pas bien, je ne sais pas, mais en tout cas, je disais, je n'y arriverai pas. Parce que je pense que je me mettais dans cette position et puis Après, un peu dans mon coin, je le travaillais. Et après, un mois après, j'y arrivais. Et la joie que j'avais à y arriver alors que j'avais dit que je n'y arriverais pas, je ne sais pas, je fonctionnais comme ça. Ma mère me disait toujours, tu disais toujours non, je n'y arriverais pas. Un peu contre moi, pas contre les autres, mais un peu contre moi, non, je n'y arriverais pas. Et finalement, je m'entraînais et j'y arrivais. Parce que peur de ne pas y arriver, peur de décevoir peut-être les autres, peur de décevoir mon entraîneur aussi. de décevoir ma mère, que j'adore, de décevoir les autres. Et donc, voilà, j'avançais comme ça.

  • Speaker #1

    Donc finalement, tu disais non, mais tu le faisais quand même en catimini, tu travaillais quand même.

  • Speaker #0

    Ah ouais, ouais, ouais. Je le disais non, mais je crois que mon égo passait par-dessus et me disait « Ah, elle m'a mis ce challenge-là, je vais quand même essayer. » Mais sans oublier que quand on s'entraînait, par exemple, pendant les vacances scolaires, on s'entraînait toute la journée et avec nos copines. C'était des jeux sur la GR. Enfin voilà, c'était que de la rigolade et tout ça. Parce que sinon, si on m'écoute, on va croire que c'était vraiment que de la concentration et quelque chose de négatif, mais pas du tout. Non, pas du tout.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, je rebondis comme tu parles de jeux. Moi, en ce moment, je lance un jeu avec les élèves que je coach en préparation mentale. où je leur demande un peu, je compare plusieurs sports comme la natation, le foot et la GR. Et du coup, quand je leur pose la question, quelle qualité il faut pour un footballeur ou qu'est-ce qu'il vaut comme matériel pour un nageur, etc., un chronomètre, nagez vite. Et que nous, à la GR, quand tu vois le nombre de flèches qu'il y a comme matériel, comme outil, comme nombre de personnes qui nous jugent comparativement à un nageur où c'est juste le chrono. Un footballeur, si ça rentre dans la cage, t'as gagné. On s'en fiche si c'est joli ta course. C'est juste, on te demande de marquer. Sans dénigrer le foot, il y a des très jolis buts qui sont plus de l'exploit. Nous, en GR, on a énormément de flèches. Et du coup, en ce moment, je leur demande vraiment, c'est quoi le but du jeu ? Si la GR était un jeu de société, genre, allez Alice, viens, on ouvre un jeu de société. Au lieu de jouer au Scrabble, on va jouer à la GR. Et quand je lis la notice, allez Alice, c'est quoi le but du jeu ? Qu'est-ce que ça serait pour toi ?

  • Speaker #0

    Si la GR était un jeu de société, moi je vois quand même, premièrement, je verrais un jeu de mime. Parce qu'en GR, il y a ça, il y a se lever et montrer des choses. Donc je ne sais pas, par exemple, ce serait mimer un enchaînement. C'est-à-dire mimer... mimer, il faut faire deviner l'engin, faire deviner peut-être le thème de la musique et pourquoi pas mimer la note. Est-ce qu'il est réussi ou pas réussi, l'enchaînement ? Voilà. Donc faire comme ça une espèce de jeu un peu ludique, un peu drôle. Donc j'imagine que si on veut faire comprendre que la note est moyenne, on n'est ni malheureux ni contents, un peu entre les deux. Une espèce de jeu de théâtre un peu.

  • Speaker #1

    Trop bien.

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup de théâtre dans la GER.

  • Speaker #1

    et moi je voyais un plateau où du coup on a des cases comme un peu le Monopoly tu vois et au lieu d'acheter la rue de la paix et bien du coup on gagne ah manipulation j'ai réussi à manipuler cet engin du coup j'ai des points en plus ah ça y est j'ai réussi à écouter interpréter exprimer une émotion sur ma musique du coup j'ai des points en plus tu vois c'est marrant ouais ça c'est bien aussi ou alors un jeu des 7 familles ah ouais Merci.

  • Speaker #0

    pour trouver les familles de chaque engin avec le groupe corporel obligatoire, avec un thème musical. Dans la famille corde, je demande la musique Bollywood. Enfin, je ne sais pas. Ça serait drôle.

  • Speaker #1

    Et du coup, plus on avance et plus on débloque des super pouvoirs, en fait. Et ce que j'aime bien dans cette histoire de jeu, c'est que je montre à ces élèves-là. que l'AGR, ça leur apporte des super pouvoirs en tant qu'adolescents et enfants que l'on garde à vie finalement. Parce que quand on apprend à manipuler un engin, plus tard, je ne sais pas quel métier on fera, mais on va forcément développer cette motricité, cette dextérité. Donc oui, tu ne t'as pas gagné, tu n'es pas championne de France, mais par contre, tu sais manipuler et toute ta vie, ça va te servir. Exprimer quelque chose, tu as osé te montrer seule devant... plein de personnes devant des juges, peut-être que plus tard, tu feras des conférences ou du théâtre ou savoir te tenir, même avec élégance. Du coup, j'aime bien faire un peu. Et dans 15 ans, voilà, grâce à l'Ager, ce que tu auras appris. Qu'est-ce que tu en penses de ce jeu-là ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est génial. Je suis d'accord avec ça. L'Ager, c'est vraiment une école merveilleuse. Parce que J'ai même l'exemple à côté de moi, j'ai une très bonne amie qui s'appelle Clara, Clara Huet, qui était une GR internationale, elle a fait Chaudière du Monde en ensemble, et aussi Nathalie Focquet, par exemple, il y a plein d'exemples comme ça d'anciennes GR qui exploitent encore ce que leur a apporté la GR, et il y a surtout premièrement, c'est quand même, on ne va pas se mentir, un peu le goût de l'effort, qui, je crois, se perd un tout petit peu aujourd'hui, globalement, mais C'est vrai que le goût de l'effort, ça, on ne se rend pas compte à quel point ça nous sert en tant qu'adultes. Et puis, travailler en équipe, le côté très fédérateur, il y a plein de choses. Oui, c'est vrai que manipuler les engins, moi, je sais que ce qui est incroyable, et ça, je m'en rends compte, c'est que c'est comme le vélo.

  • Speaker #1

    Ça ne s'oublie pas.

  • Speaker #0

    La dextérité à l'engin ne se perd pas. mais alors bon alors on va pas dire de la même chose de l'endurance, de la souplesse. Une souplesse, encore, elle peut, avec le travail, se...

  • Speaker #1

    Oui, mais ton corps a de la mémoire. Donc, imagine, demain, tu reprends une course, ça va être dur au début, mais tu pourrais...

  • Speaker #0

    Voilà. Un truc qu'on ne perd pas trop aussi, c'est l'équilibre, je trouve, sur les jambes. C'est assez détonnant. Un peu l'équilibre sur demi-pointe et la manipulation des engins. J'invite toutes les anciennes GR. qui nous écoutent, qui n'ont pas touché un cerceau parce qu'on le sait toutes, dès qu'on arrête les compétitions, on ne touche plus un engin. C'est incroyable. Il y a quand même des gens qui me demandent aujourd'hui, vous continuez la GR ? Non. C'est même pas une question... Autant j'adore la GR et tout ça, qu'une fois qu'on arrête la compétition, on arrête la GR.

  • Speaker #1

    Tu ne fais pas des toupies le matin au réveil ?

  • Speaker #0

    Franchement, il me reste des engins, des cerceaux, il me reste un ballon mais ils sont tous dégonflés. mais j'adore remanipuler les cerceaux ou le ruban ou le ballon enfin tous les engins les massues aussi parce qu'on ne perd pas ça c'est à vie bon alors à quoi ça va nous servir je ne sais pas vraiment mais peut-être qu'un jour j'aurai un rôle d'une espionne qui va devoir faire des choses avec ses mains ou peut-être mettre

  • Speaker #1

    des menottes très rapidement ou j'en sais rien et ça me servira et du coup si on avait joué à ce jeu quelle case toi t'as développé comme super pouvoir étant petite que aujourd'hui tu gardes par exemple ?

  • Speaker #0

    le goût du spectacle.

  • Speaker #1

    De se montrer. Oui,

  • Speaker #0

    de danser, de véhiculer des émotions, en tout cas d'essayer. Je sais que moi, ce qui me plaisait beaucoup, et je l'ai compris en grandissant, je dis grandissant parce qu'on se parle de la vie, c'est quand on est enfant quand même, c'est qu'on pouvait créer des émotions chez le spectateur. Parce que je l'avais entendu, ça, de parents, de copines de GR, même à la fin d'un entraînement, et qui disaient « Oh, qu'est-ce que c'est beau, l'enchaînement au ballon ! » Ou alors qui trouvent ça émouvant, ou même qui rient, enfin pas qui rient, mais qui trouvent que c'est… Voilà, créer des émotions. Et ça, je l'ai compris assez rapidement, et alors j'ai foncé. Je trouvais ça magique, comme super. pouvoir, comme on dit, comme tu parles de super pouvoir.

  • Speaker #1

    Et si on a des petites gymnastes qui nous écoutent, qui n'ont pas de médaille tous les ans, parce qu'on ne peut pas en avoir tout le temps et tous les ans, qu'est-ce que toi, tu aurais envie de leur dire ? Ok, tu n'as pas eu de médaille, mais en même temps, est-ce que toi, tu as accroché tes médailles derrière toi ? Je pense que les médailles, elles restent dans un carton chez nos parents, on ne les embarque pas. Mais par contre, avec quoi on part qui est beaucoup plus fort, beaucoup plus grand que juste une médaille ?

  • Speaker #0

    Déjà, des belles amitiés. Parce que moi, je sais que ce n'est pas facile d'être enfant à l'école. L'école, ce n'est pas évident. Je sais que j'avais de très bons amis à l'école, mais que j'en avais aussi à l'AGR. Et ça permet de relativiser aussi, en tant qu'enfant, je pense, nos rapports à l'amitié. Parce que parfois, c'est dur. Et d'avoir comme ça deux groupes d'amis un peu différents. ça permet d'être très content. Et si ça va un peu moins bien d'un côté, on sait qu'on a nos amis de l'autre. Et donc ça, c'est quand même important, je trouve. Et puis, se retrouver autour d'une passion, et puis travailler avec de la musique, choisir des belles musiques. Et puis, même si on n'a pas une médaille, essayer pour l'année d'après, choisir une musique qui nous plaît, qui nous parle, qu'on a envie d'écouter. tous les jours, et puis trouver des petites choses à l'engin, proposer des choses à son entraîneur, essayer de s'affirmer dans sa personnalité, qui ne veut pas dire se rebeller, pas du tout, ça veut dire travailler en collaboration avec son entraîneur, proposer des couleurs pour son justo, essayer de donner un peu son avis artistiquement. C'est important, parce que dans la vie, l'art c'est important, et je pense que ce goût pour l'art va perdurer toute leur vie.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu parlais de toutes ces anciennes gymnastes et notamment Ami. Et encore aujourd'hui, il y a encore des gymnastes qui sont danseuses ou qui font des... Voilà, comme toi, qui deviennent actrices ou plein de choses comme ça. Est-ce que finalement, qu'est-ce que tu aurais aussi envie de dire à ces gymnastes aujourd'hui en disant, bon, encore une fois, on n'a pas de médaille, mais on peut continuer quand même à utiliser ce qu'on a appris comme l'art. Tu vois, c'est un art. Qui doutent, qui se comparent et leur dire finalement, voilà, toi Alice, en tout cas, grâce à ça, tu as fait ça, mais aussi tous tes amis ou anciennes concurrentes ou coéquipières. Qu'est-ce que je pourrais leur dire ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, je ne sais pas. On a des parcours tellement différents, des choix de vie tellement différents. Une fois qu'on est adulte, c'est vrai qu'une fois qu'on arrête la GR, on est adulte a priori. Enfin, quoi que, il y a des GR qui continuent très longtemps.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Il y a une gère à Gère Paris Centre qui, je crois, a dépassé la quarantaine et qui continue la gère. Et je trouve ça absolument génial. Je ne sais pas quoi leur dire. Moi, je n'ai pas de conseils à donner à personne, à des adultes. Enfin, je veux dire, en tout cas... Voilà, moi, c'est plus... Moi, je sais que j'adore parler avec des gymnastes des Gères enfants parce que ça me parle, parce qu'elles sont... Parce que je sais qu'en fait, la FED m'avait demandé, il y a quelques années, d'intervenir, de faire une semaine de préparation pour la jeune génération de gymnastes à l'INSEP.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'était pour la préparation des JO.

  • Speaker #1

    De 2024.

  • Speaker #0

    2024. On m'avait demandé de venir et de donner des cours aux toutes jeunes, des cours en rapport avec l'artistique.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    l'expression sur le praticable, comment on exprime une musique. Donc voilà, on m'avait demandé d'intervenir et j'avais trouvé ça absolument génial. Tu l'avais fait ? Oui, je l'ai fait. C'est Eva Serrano qui avait initié ça. Et donc je l'ai fait. J'étais déjà de faire le chemin jusqu'à l'INSEP pendant une semaine, c'était chouette parce que l'INSEP, c'est quand même... C'est un lieu mythique. Et de retrouver toutes ces jeunes pousses. Alors, il y avait Lily, il y avait tout. Voilà, j'ai travaillé avec beaucoup de gymnastes qu'on a retrouvés dans l'ensemble de France au JO 2024. Et ça m'a fait un plaisir tel de les voir aussi fortes sur le pratiquant. Et je trouve que, et c'est pas du tout, ça n'a rien à voir avec notre semaine, notre petite semaine de travail à l'INSEP. mais euh J'étais contente de voir que les Françaises avaient apporté tant d'importance à l'expression sur le praticable et de manière très fine. Je trouve que l'ensemble, par exemple au Cerso, au JO 2024, franchement, je conseille à toutes les jeunes gymnastes qui font ce sport de le regarder et de s'en inspirer parce qu'on sent des GR qui sont dans un moment tellement important pour elles.

  • Speaker #1

    J'en ai des frissons tellement que je revis le truc.

  • Speaker #0

    C'est un moment... tellement important pour elles. On est quand même à une finale des Jeux Olympiques et elles donnent tout. Elles ont une choisie de musique sur Johnny Hallyday qui les transporte, qui les porte, qui les transporte. Je suis sûre qu'elles ont donné leur avis et qu'elles ont dit oui, on va être sur cette musique. Et on sent qu'elles sont galvanisées par le public et qu'elles ne sont pas comme on parlait tout à l'heure, elles ont de la joie sur Pratica. Franchement, si ce n'est pas de la joie, il faut m'expliquer ce que c'est.

  • Speaker #1

    Qui était ?

  • Speaker #0

    Moi, j'ai été voir les finales individuelles. Je n'ai malheureusement pas vu les finales en ensemble, mais j'aurais adoré. Mais quand on voit tant de joie sur le praticable, tant de détente, ce que je ne retrouve pas toujours à l'international, je trouve qu'il y a beaucoup d'angoisse, beaucoup de souffrance, sur les dix meilleurs gymnastes internationaux en individuel, je trouve qu'il y en a peut-être deux, dont Sofia Raffaelli. Les deux italiennes, Tara et Sofia Raffaelli, sont quand même des gymnastes qui nous montrent qu'elles éprouvent du plaisir sur le praticable et elles se lâchent artistiquement. Je trouve que les autres nous montrent que c'est beaucoup trop de pression pour des enfants. C'est quand même des enfants. Quand on voit Daria Varfolomef, qui est championne olympique, championne du monde, oui, c'est très bien, elle est sublime. Mais à quel prix ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    À quel prix ? On sent que quand même, quand on la voit, c'est cacher ses yeux pour ne pas voir la note des autres. Ou la Styliana Nikolova, qui est une sublime gymnaste. Qui est évidemment une petite bijou de gymnaste. Petit parce que petit en taille, mais immense ce gymnaste. Mais quelle pression et le cauchemar qu'elle a vécu aux Jeux Olympiques. Mais là, j'ai mon cœur qui bat pour elle. Je me dis, mais non, pas tant de souffrance. Ce sport ne mérite pas qu'on soit des martyrs non plus. Après, c'est autre chose parce qu'il y a des enjeux dans ces pays qui sont très... Pour ces gymnases qui sont autres qu'en France.

  • Speaker #1

    Mais en France, on a les mêmes. Alors, pas au niveau de nos grandes françaises, tu vois. On a cette même souffrance, on a cette même souffrance que l'on voit au niveau international, et bien on la voit même en club, et même pour des petites catégories, et même des petits enjeux, tu vois. Enfin, quand je dis petits, ce n'est pas péjoratif, tu vois. Un championnat de France, c'est déjà un grand enjeu, une région, c'est un grand enjeu. Mais en fait, ce que l'on voit au niveau mondial, ça se répercute énormément et on voit exactement la même chose.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est à l'image du monde aujourd'hui. et... Cette espèce de recherche de performance, de peur du jugement, un manque de détente sur tout. Vraiment, il faut complètement se détendre et mettre la bienveillance au premier plan parce que là, sinon, nos petites, je ne sais pas, autant leur faire faire plutôt de la musique ou quelque chose avec moins de pression parce que je ne sais pas d'où ça vient. Parce que moi, je suis un peu éloignée des pratiquables. D'ailleurs, c'est quelque chose qui me plairait de tourner un peu. Non.

  • Speaker #1

    Allez,

  • Speaker #0

    remets juste toi. Mais d'aller un peu voir les filles, les plus petites et les encourager. Parce que j'adore, j'adore voir les plus petites s'entraîner. Je les trouve tellement mignonnes. Et moi, quand j'étais à l'INSEP et qu'il y avait toutes ces gymnastes qui avaient ce talent fou et qui m'écoutaient, qui avaient envie de comprendre comment exprimer de musique, etc. Et qui étaient tellement investies et tellement contentes d'être là. Moi, je fonds. je trouve que c'est des pépites d'or pour notre notre jeunesse. Non, mais le sport en général, c'est vrai, c'est le sport qui... Le sport est hyper important pour nos jeunes. Moi, je ne remercierai jamais assez la ville de Saint-Lô, qui est une ville qui quand même, je fais une petite parenthèse un peu chauvine, voilà. Saint-Lô est une ville qui est la capitale des ruines à cause de la Seconde Guerre mondiale, qui est une ville qui a été détruite à 97% à la guerre. Donc, il y a une ville architecturellement... pas terrible et tout ça, mais qui a une attractivité et une effervescence sportive et associative énorme. En tout cas, à mon époque, oui. Et c'est grâce à ça que j'ai pu avoir accès au sport et à un sport avec des super entraîneurs et des super conditions. Et c'est tellement important pour nos jeunes. Et je suis tellement Reconnaissante de ça, parce qu'aujourd'hui, je ne pense pas que je ferais ce métier sans avoir eu accès à cette salle de sport.

  • Speaker #1

    Oui, mais malheureusement, en France, le sport prend une autre tournure, parce qu'il y a moins d'argent, que l'État français a énormément mis d'enjeux et d'argent pour les Jeux Olympiques 2024. Et puis là, on n'a plus beaucoup. Enfin, ça y est, l'associatif, le monde sportif, pas que la GER, le monde sportif français, ça commence à dégringoler. Fort, fort, fort. Il y a de moins en moins de subventions. Il y a moins de... Alors, il y avait aussi le coupon sport. Bon, c'était une petite enveloppe de 50 euros, mais pour des familles, c'est hyper important. Même ça, ça n'existe plus.

  • Speaker #0

    On sait qu'un ballon Sazaki coûte 50 euros.

  • Speaker #1

    Tu peux monter maintenant, Alissa. On est au-dessus. Oui, oui. Ah d'accord, ok. On suit l'inflation, nous.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Tant qu'on peut, il faut inscrire nos jeunes au sport. Je suis tellement contente de ne pas avoir passé mon enfance devant la télé parce que je me suis occupée, parce que je me suis passionnée, qu'aujourd'hui, je suis encore passionnée par ce sport. Trop bien.

  • Speaker #1

    On arrive vers la fin de notre interview. J'aimerais que tu répondes à une question toute simple et qui me tient à cœur. J'aimerais que tu imagines une lettre que tu pourrais déposer dans le sac de sport de toutes ces petites jeunes filles. Alors, soit à toi-même. ou soit à toutes ces jeunes filles qui ont peur de décevoir, qui ont peur de rater, qui ont peur de ne pas se qualifier à cet instant T. Qu'est-ce que tu aimerais alors ? Une petite lettre d'Alice Dufour à glisser dans le sac de toutes les gymnastes françaises. Improvisation.

  • Speaker #0

    Oui, improvisation. J'aurais mis « Rien n'est grave, tu es belle,

  • Speaker #1

    souris » . Trop bien. Merci Alice. Du coup, on va la mettre en vrai, on va le glisser à toutes les gymnastes françaises. Non, tu voulais rajouter ? Viens, rajoute.

  • Speaker #0

    Non, c'est ça. On pourrait dire tellement de choses. Moi, j'aurais envie de mettre une lettre de trois pages. Mais tu es belle parce que tu es belle aux yeux de tant de monde. Tu es belle, ça ne veut pas dire que tu es belle physiquement. Tu es une belle personne. Voilà, c'est ça. Et souris, souris. Parce que de toute façon, quand on sourit, c'est très bizarre. J'invite les gens à essayer. Quand on sourit, on va mieux.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Rien n'est grave, surtout. Vraiment, rien n'est grave.

  • Speaker #1

    C'est un sport. Moi, je rajouterais ce que tu as dit tout à l'heure. Je suis à ma place.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est vrai. Alors, je pourrais dire ça. Alors, ce que je dirais...

  • Speaker #1

    On la refait. Je dirais,

  • Speaker #0

    rien n'est grave. Tu es belle. Tu es à ta place. Souris.

  • Speaker #1

    Oui, parce que j'ai vraiment bien aimé quand tu as dit... Ou tu te sentais, en fait, à ta place. L'odeur, la sensation, tout. Tu te sentais bien, en fait. Tu te sentais bien à ta place, aimée.

  • Speaker #0

    Je me sentais à ma place. Ce qui veut dire aussi que ça ne veut pas dire que si une petite GR sent que ce n'est pas son truc, elle peut se sentir à sa place. À ce moment-là, moi, je n'ai fait qu'un an de pôle. Je me suis sentie à ma place pendant cette année de pôle, mais assez à ma place que pour avoir la liberté de le quitter. Voilà.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #0

    ça ne veut pas dire être à sa place. et se forcer à rester à cette place-là. Ça veut dire profiter du moment présent, en prendre tout le positif et se sentir tellement à sa place de pouvoir peut-être quitter cette place. Ce n'est pas grave de ne pas aimer ce sport. Ce n'est pas grave. On peut se diriger vers un autre sport, vers une autre passion.

  • Speaker #1

    Ou un autre club aussi.

  • Speaker #0

    Ou un autre club. Et surtout, apporter ça. Toujours donner son avis artistique. C'est important.

  • Speaker #1

    Trop bien. Merci, Alice. C'était vraiment un plaisir de partager ce moment avec toi. Je suis trop contente. On aurait pu encore papoter pendant des heures et des heures. C'est vrai, c'est vrai. Merci à toi. On a parlé de ton parcours de gymnase, d'actrice. Est-ce que tu veux nous dire un petit mot sur la série de Montmartre qui sort au moment où le podcast sera diffusé ? Il sera déjà sorti, donc lundi 29 septembre. Qu'est-ce que tu pourrais nous dire ?

  • Speaker #0

    Alors, je vous invite à regarder Montmartre. Montmartre, c'est une grande saga romanesque qui se passe dans le Paris de la Belle Époque et qui parle d'une fratrie qui a été séparée brutalement lorsqu'ils étaient enfants après le meurtre de leur papa et qui se retrouve 23 ans après. Et donc, c'est une série très riche avec de nombreux univers, de nombreux décors. Il y a du drame, il y a de l'action, il y a de l'amour. c'est je pense addictif on a envie de suivre les histoires comme ça et ça fait rêver en même temps trop bien,

  • Speaker #1

    on a hâte de découvrir, c'est trop bien merci aussi pour ton héritage que tu as laissé au sein de l'AGR parce que tu as laissé un bel héritage et tu vois même Eva Serrano qui te rappelle pour travailler au sein de L'INSEP, donc à toutes les personnes qui nous écoutent, qui ont envie, vous avez bien entendu toutes, que Alice aimerait bien revenir au bord des praticables. Bon, pas sur le Prat en justo, mais au bord des praticables. L'invitation est lancée, Alice. Tu vas recevoir plein de messages.

  • Speaker #0

    Avec plaisir, franchement, avec plaisir. Pour ceux qui me connaissent, parce que moi, ça m'émeut beaucoup ce que tu me dis, parce que j'ai l'impression que je suis vraiment une vieille et que de toute façon…

  • Speaker #1

    On t'a oubliée ? Non.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai l'impression qu'une fois que j'ai arrêté, c'est fini.

  • Speaker #1

    Ah ben non ! Ah ben non, tu es là !

  • Speaker #0

    Non, mais ça me fait vachement plaisir parce que moi, je suis encore beaucoup la GR. Je suis toutes les compétitions internationales. En plus, aujourd'hui, ce n'était pas le cas à mon époque. On peut suivre les GR partout, les compétitions. On peut suivre les compétitions en direct et c'est génial.

  • Speaker #1

    Oui, trop bien. Bon, on a hâte de te retrouver. En plus, c'est dommage parce qu'au mois de mai… Bon, c'est passé, mais au mois de mai 2025, les championnats de France étaient à Paris. Bon, tu n'étais pas là.

  • Speaker #0

    Voilà, moi, j'aimerais bien peut-être venir voir une compétition bientôt.

  • Speaker #1

    On te donnera les dates et les lieux et on t'invitera. Je t'inviterai, Alice.

  • Speaker #0

    N'hésitez pas, grand monde de la GR.

  • Speaker #1

    À lancer les invites, Alice. Merci infiniment, Alice. Et puis, du coup, pour finir, on dit à toutes nos gymnastes qu'une médaille ne définit pas sa valeur.

  • Speaker #0

    Pas du tout.

  • Speaker #1

    Ni le classement, que ce qu'on apprend dans la GR, on le porte en nous pour la vie. C'est vraiment une école de confiance, d'expression, d'audace, de discipline, tu disais, de dépassement de soi, en fait, du force de travail, voilà. Et c'est sûrement le plus beau cadeau qu'on peut recevoir de notre sport, de tous les sports, mais de notre sport quand même, on fait un peu... Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter de beau pour l'avenir, Alice ?

  • Speaker #0

    Pour toi ? Je vais souhaiter de faire ce que j'aime encore, de continuer à faire ce que j'aime et de continuer à peut-être pouvoir interpréter des rôles différents, forts, peut-être qui donnent des émotions, comme j'essayais de le faire quand j'étais gymnaste.

  • Speaker #1

    Et que tu as su faire, trop bien. Est-ce que tu veux bien me lancer un défi Alice ?

  • Speaker #0

    Te lancer un défi ?

  • Speaker #1

    Oui, tu me lances un défi. Qui est-ce que je pourrais inviter dans notre univers, alors gère ou pas, qui pourrait venir au micro, au bord des praticables, que toi, tu aurais envie d'écouter ?

  • Speaker #0

    Alors, tu as déjà interviewé Anne-Valérie Barrel.

  • Speaker #1

    Ouais, check, c'est fait. Alors,

  • Speaker #0

    check. Moi, j'ai quand même... Ah, il y en a plein qui viennent.

  • Speaker #1

    Allez, vas-y.

  • Speaker #0

    Non, mais il y a Sneja Namladé-Nova, qui est l'entraîneur d'Evacirano. Ah, bah, Evacirano.

  • Speaker #1

    Eh oui. Eva, je lui ai lancé l'invitation, elle ne m'a pas encore répondu.

  • Speaker #0

    Je suis sûre qu'elle va venir Eva, elle a tellement de choses à dire. Et d'ailleurs, ça fait partie, je rajoute quelque chose, ça fait partie des grandes figures féminines fortes que j'admirais et auxquelles j'essayais de ressembler. Je n'essayais pas de leur ressembler, mais en tout cas,

  • Speaker #1

    qui m'inspiraient.

  • Speaker #0

    Je m'entraînais au Pôle d'Orléans, elle s'entraînait avec nous, elle s'entraînait pour les JO de Sydney. Et c'était un bonheur, une chance inouïe. de l'avoir s'entraîner à côté de nous. Et donc, voilà, Eva Serrano. Je pense aussi à Cécile Noni, qui a écrit un livre sur Alina Kabaeva et sa relation avec Poutine. Et j'ai adoré son livre. Et je pense qu'elle a eu la chance de filmer Kabaeva dès ses plus jeunes années. Et je pense qu'elle a plein d'anecdotes intéressantes à raconter sur Kabaeva, mais sur la gère en général.

  • Speaker #1

    Ouais, trop bien. Allez, je note. J'en ai trois là. Ok, je lance le défi. Trop bien. Merci Alice. Plein de belles choses. Des bisous.

  • Speaker #0

    Merci. Merci à toi. Je t'embrasse. Salut les gars.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir été là avec moi au bord des Praticables. Si cet épisode t'a touché ou fait réfléchir, pense à t'abonner et à laisser un 5 étoiles sur ta plateforme préférée. C'est tout simple, mais ça m'aide énormément à faire grandir ce podcast. Et si tu connais un parent, un coach ou un athlète à qui ça pourrait faire du bien d'écouter cet épisode, alors partage-lui. On ne sait jamais quelles graines ça peut planter. Allez, à très vite, au bord des praticables !

Description

Dans cet épisode d’Au bord des praticables, je reçois une invitée exceptionnelle : Alice Dufour. Ancienne gymnaste de haut niveau en gymnastique rythmique, multiple championne de France, elle a ensuite tracé un chemin artistique bluffant : danseuse au Crazy Horse, artiste au Cirque du Soleil, comédienne au théâtre, au cinéma, et aujourd’hui dans la série Montmartre.

On parle de passion, de performance, de doute, de plaisir, de ce que la GR laisse en nous pour la vie. Alice partage avec sincérité ses souvenirs d’entrainement, ses compétitions, ses rituels, ses échecs, ses joies, et ce lien très fort avec l’expression artistique.

Un épisode plein de souvenirs puissants, de leçons de vie et de douceur, pour toutes celles et ceux qui vibrent au bord d’un praticable : gymnastes, parents, entraîneurs, artistes… et amoureux du sport.

💌 À la fin, elle dépose une lettre symbolique à glisser dans chaque sac de sport


Je m'appelle Leïla DRIDI, ancienne entraîneure de gymnastique rythmique, aujourd’hui préparatrice mentale spécialisée dans les performances artistiques et sportives.
Depuis 2023, j’accompagne les sportifs, les adolescents, les entraîneurs et les parents à créer un projet sportif aligné, à développer un mental solide, et à vivre leur passion avec plus de justesse, de clarté… et de joie.


📩 Pour aller plus loin, profite d’un rendez-vous offert avec moi pour travailler ton mental, dépasser tes blocages et allier performance et sérénité dans ton parcours sportif.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Au bord des praticables, le podcast qui donne la parole à celles et ceux qu'on n'entend pas toujours, mais qui vivent tout en silence ou en tension autour du tapis. Chaque mois, je te propose deux épisodes en solo ou en compagnie, avec des histoires inspirantes, des témoignages touchants et des clés puissantes pour mieux traverser les émotions dans ton sport. Que tu sois parent, coach ou athlète, tu es au bon endroit. Bonne écoute ! Alors aujourd'hui, je reçois une invitée qui a marqué la gymnastique rythmique française, mais aussi bien au-delà. J'ai l'honneur de recevoir Alice Dufour. Alice a commencé la gère à Saint-Lô, elle a été repérée pour rejoindre le pôle d'Orléans aux côtés d'Eva Serrano, avant de revenir à son club d'origine. Elle a décroché pas mal de médailles, une médaille de bronze en 2007, sans senior, puis elle était trois fois championne de France 2008, 2009, 2010. Elle est même devenue... ambassadrice de la Fédération Française de Gymnastique pour les Championnats du Monde de Montpellier en 2011. Puis après ces années de compétition, elle a pris un chemin artistique incroyable, danseuse au Crazy Horse, artiste au Cirque du Soleil, comédienne au théâtre, comédienne au cinéma, et aujourd'hui dans la nouvelle série Montmartre qui sort lundi 29 septembre, où elle joue le rôle de Céleste. Bref, Alice est une artiste accomplie, mais avant tout une ancienne gymnaste de GR, et c'est sous cet angle qu'on va discuter ensemble aujourd'hui. Bonjour Alice !

  • Speaker #1

    Bonjour, bonjour Leïla !

  • Speaker #0

    Trop contente de te recevoir sur cet épisode au bord des praticables. Alors Alice, raconte-nous comment tu es tombée dans la gymnastique rythmique ?

  • Speaker #1

    Alors ma maman avait hésité entre m'inscrire au théâtre et m'inscrire à la danse et finalement le théâtre m'a rattrapée un peu plus tard. J'avais 6 ans et j'étais un peu hyperactive à la maison. J'avais tout le temps la tête à l'envers, faire des acrobaties sur le canapé, etc. Et donc, elle m'avait inscrite à la danse classique.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et en tout cas, je disais que je m'y ennuyais. Je pense que c'est parce qu'il n'y avait qu'un seul cours par semaine. Et donc, on a terminé l'année. Et ma maman m'a emmenée dans un club de gym, dans l'idée de m'inscrire en gym artistique. parce qu'elle ne savait pas qu'il y avait un club de GR à Saint-Lô. Donc voilà, elle est arrivée au club pour l'inscription. Je me souviens d'ailleurs, j'avais 7 ans, et je me souviens avoir croisé Rodica, Rodica Giorgio, qui était entraîneur de GR, elle-même ancienne grande GR de Roumanie. Et elle m'avait repérée parce que j'avais un peu le...

  • Speaker #0

    Le profil ?

  • Speaker #1

    J'avais le profil, voilà, de... d'une petite GR, donc elle m'avait prise en couloir, elle avait dit à ma mère « mais est-ce que je peux regarder un peu si elle a des capacités pour la GR ? » et donc elle avait pris ma jambe, elle l'avait levée comme ça, elle avait regardé ma souplesse du dos, elle m'avait demandé de me mettre sur pointe et tout ça et elle a dit « non, non, non, il faut l'inscrire en GR » . Et donc, maman le connaissait parce qu'à l'époque, on avait la chance d'avoir France Télévisions qui était le sponsor de la GR et enfin voilà, en gros. Et donc, il y avait pas mal de GR qui étaient transmises à la télévision.

  • Speaker #0

    Exact.

  • Speaker #1

    On connaissait ce sport. Aujourd'hui, c'est un peu moins le cas. Et donc, voilà comment j'ai commencé la GR, à la Saint-Louise.

  • Speaker #0

    Trop bien. Et alors ensuite, tu as commencé directement là-bas en loisirs, j'imagine, une fois par semaine ? Ou tu as directement…

  • Speaker #1

    Alors, j'ai commencé… Disons que Rodica, comme j'avais des capacités physiologiques… pour ce sport. Et que, voilà, Rodica a senti qu'il y avait, mon entraîneur, avait senti qu'il y avait un potentiel pour ce sport. Et donc, elle m'a tout de suite mise dans une catégorie. Je crois que la première année, oui, j'étais, je ne sais plus, critérium, en tout cas, en ensemble. Et puis, après, j'ai tout de suite été en individuel. Et je me souviens, dans mes souvenirs d'enfants, de m'entraîner avec les grandes.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Avec les grandes. Et donc, voilà. Et je me souviens d'avoir fait un championnat de France quand j'avais 8 ans. Enfin, tout ça a été un peu… C'était très impressionnant.

  • Speaker #0

    Trop bien. En équipe ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai fait d'abord… J'étais en ensemble. Parce que quand on est petit, c'est beaucoup de…

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #1

    Dans mes souvenirs. Donc, d'ailleurs, c'est super, je trouve, pour la cohésion, pour apprendre l'esprit d'équipe, etc. Et après, j'étais en individuel, en fédéral.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, je sais que ça a un peu changé les noms. Mais en tout cas, à l'époque, c'était fédéral.

  • Speaker #0

    Ok, trop bien. Et après, t'es restée combien de temps dans le club et t'as bifurqué ? Alors,

  • Speaker #1

    j'étais repérée assez jeune, parce qu'on sait que ce sport, on est senior à 16 ans, donc il faut vite repérer les jeunes. Donc, j'avais été repérée par le pôle de Calais, parce que moi, j'étais dans la zone nord, comme j'étais normale. Les demi-finales, je ne sais pas, France, etc., se passaient souvent à Calais. Et donc, j'étais repérée par le pôle. et moi, j'avais... Je n'avais pas envie, je ne sais pas si j'étais trop jeune ou voilà. Dans mon caractère comme ça, on me disait, est-ce que tu veux venir au pôle ? Moi, je disais non, non, non, je ne veux pas, etc. Et puis, j'ai fait un duo avec Camille Colombier. On a fait un duo quand on était à Saint-Lô. Et on est arrivés championne de France en duo. Et là, au championnat de France, j'étais un petit peu plus âgée. Et là, il y a le pôle d'Orléans. Parce qu'à l'époque, il y avait le pôle de Calais,

  • Speaker #0

    le pôle d'Orléans.

  • Speaker #1

    qui étaient les deux pôles principaux pour les individuels, surtout. Et le pôle d'Orléans avait proposé, est-ce que si on engage aussi Camille et toi dans le pôle, est-ce que ça t'intéresse ? Et là, quand même, d'y aller avec ma copine, ça s'est passé un peu la donne. Ma maman m'avait dit à l'époque, attention Alice, si tu vas dans le pôle, c'est un an de scolarité entière, ce n'est pas une demi-année, deux mois, trois mois. Il fallait que je réfléchisse bien. J'ai été au Pôle d'Orléans.

  • Speaker #0

    Avec ta copine. Avec elle aussi. Trop bien.

  • Speaker #1

    Et après, j'ai fait un an et je suis revenue ensuite à Saint-Loup.

  • Speaker #0

    D'accord, trop bien.

  • Speaker #1

    J'ai fait mon bac à mes 18 ans et ensuite, je suis partie à Paris. J'ai parti d'abord faire mes études à l'université à Rennes. Je me suis entraînée un peu au club de Rennes.

  • Speaker #0

    Ensuite,

  • Speaker #1

    je suis partie au club de Gère-Paris.

  • Speaker #0

    De Gère-Paris-Centre.

  • Speaker #1

    entraînée par Anne-Valérie Parrel.

  • Speaker #0

    Du coup, tu as eu Anne-Valérie, dès que tu es arrivée à Paris, Anne-Valérie était déjà là.

  • Speaker #1

    Anne-Valérie était déjà là. Et d'ailleurs, pour la petite anecdote, elle m'avait dit, dès que je suis arrivée au club de GR Paris Saint, donc j'avais 20 ans.

  • Speaker #0

    Oui, tu étais senior.

  • Speaker #1

    Je suis le petit bébé de Paul. Et elle m'avait dit, Alice, viens ici. Je dis, oui, donc j'arrive. Et puis, elle me dit, bon, je te connais, je sais qui tu es. Voilà. Et elle m'avait dit, je vais te poser une question, tu vas répondre par oui ou par non. J'ai dit, d'accord. Elle dit, mais si tu dis non, ce n'est pas grave, je ne t'en voudrais pas, mais oui ou non. J'ai dit, d'accord, très bien. Et elle me dit, est-ce que tu veux être championne de France cette année ? Je me dis, bah, Valérie, je ne sais pas, je me tortillais comme ça, c'est quand même bizarre comme question. Elle me dit, non, je t'ai précisé, oui ou non, la réponse. Et j'ai dit, oui. Et elle m'a dit, très bien, alors tu prends ta corde. Tu vas t'échauffer comme ci, comme ça, comme ça. Et à partir de là, je suis arrivée trois fois championne de France avec elle. Donc, c'était une rencontre magique avec cet entraîneur. Voilà, une entente, quelque chose de très naturel, de très, je ne sais pas, on s'est entendus. Voilà, on n'est pas amis. On n'est pas amis dans notre vie. On n'a jamais été amis. Mais il y avait une entente dans ce sport qui était fabuleuse. Et moi, je l'admirais. Moi, elle avait confiance en moi. Et voilà, on a bien travaillé ensemble.

  • Speaker #0

    Et comment, du coup, tu disais, vous n'étiez pas amie, il y avait vraiment ce travail entraîneur-entraîné, cette confiance aussi. Comment c'était justement, tu n'étais pas petite Alice, tu étais une Alice de 20 ans qui avait déjà pas mal vécu d'années en GR, tu avais fait une expérience au pôle. Et du coup, comment c'était cette relation avec Anne-Valérie ? Comment elle a réussi à te dire, enfin voilà, à faire de toi trois fois championne de France ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est vrai que moi, quand je suis arrivée, je travaillais. J'étais une jeune femme, comme on dit, de 20 ans, qui avait un travail coté. Et donc, évidemment, j'avais tous ces acquis aussi de mes années de GR avec Rodi Cardiorgio, qui était aussi une très bonne entraîneur, assez stricte, mais en même temps, que j'ai aimé, et qui m'a quand même donné cette passion pour la GR, qui ne m'a pas quittée encore aujourd'hui. J'ai aussi eu les entraîneurs de Opol, donc tout ce travail énorme pendant un an avec notamment Snejana qui était l'entraîneur d'Eva Serrano. Voilà, donc Jeanne, Isabelle Belenou, évidemment tous ces grands entraîneurs. Donc voilà, je ne peux pas du tout mettre de côté tous ces acquis grâce à ces entraîneurs-là. Avec Anne-Valérie, il s'est passé quelque chose. C'est-à-dire que moi, j'avais comme une sorte de métaphore dans ma tête. J'avais l'impression qu'un entraîneur et une gymnaste, c'était un peu comme un cuisinier qui avait les bons ingrédients et qui allait faire la bonne recette. Et voilà, donc le cuisinier, c'est l'entraîneur et les ingrédients, c'est la gymnaste. Et voilà, on arrive à faire une bonne recette et donc un peu à l'image des médailles. Ou en tout cas, des bons résultats et des enchaînements réussis aux compétitions, plus que les médailles, parce que les notes, quelque chose, mais c'est encore un autre sujet. Et donc, voilà, je ne sais pas. Moi, j'étais assez admirative d'Anne-Valérie. Je savais qu'elle avait été entraîneur international. Elle avait cette espèce d'autorité naturelle, comme ça. Elle arrive à se faire respecter sans avoir élevé la voix. Et puis, elle avait aussi des notes techniques, des notes techniques qui étaient très justes. et qui me faisait avancer très vite sans avoir à beaucoup parler. Elle avait un regard qui était très juste à l'engin, corporellement. Et puis, l'entraîneur de danse classique aussi, parce qu'on sait que le danse sport est très important, était très bon. C'était une très bonne entraîneur de danse classique. Donc voilà, tout était là, tous les ingrédients étaient là. Et pourtant, c'est des années où je faisais moins d'heures d'entraînement. Donc je venais quand je pouvais. Voilà, je ne sais pas, c'est un peu disparaître ce que je rappelle.

  • Speaker #0

    non non c'est super et toi en compétition t'étais plutôt une gymnaste comment ? excitée ? stressée ? parce que tu disais que quand t'étais petite t'étais plus hyperactive une pile et en tant que gymnaste est-ce que t'étais aussi une pile complètement excitée ? stressée ? perfectionniste ? détendue ?

  • Speaker #1

    non je pense que j'avais un bon entre guillemets comme on dit un bon mental c'est-à-dire que ce que j'ai encore aujourd'hui c'est à à concentrer à essayer de Merci. de canaliser une concentration. C'est-à-dire, moi, j'avais souvent des grandes périodes de stress et de larmes deux jours avant les compétitions. C'est-à-dire, par exemple, souvent les compétitions, c'est le samedi. Les entraînements du jeudi et du vendredi, c'était catastrophique. Vraiment. Et comme une énorme pression qui était là et qui s'évacuait à ces moments-là. Puis, comme si j'avais tout lâché.

  • Speaker #0

    T'as tiré une chasse d'eau. Ouais.

  • Speaker #1

    Non, je suis Madame Métaphore. J'avais tiré une chasse d'eau. Et que j'arrivais en compétition plus détendue. Comme si le pire était passé, que je ne pouvais pas faire pire que la veille. Et puis, Vodika était assez bonne pour ça aussi. Elle avait des petits rituels. Par exemple, on mordait dans un citron avant de passer, ou du chocolat noir. Et puis aussi, on s'allongeait, peut-être avant de commencer l'échauffement, s'allonger et Au sol, les jambes en l'air pour la circulation. C'est des sortes de petits rituels comme ça que j'appliquais, qui me permettaient de canaliser ma concentration pour que toute ma concentration soit au maximum pour l'une minute trente d'enchaînement. Mais aussi, ça m'est arrivé, je me souviens, parce que quand j'étais petite, j'allais au catéchisme, etc. Et donc, je me souviens que la minute, vous savez, juste avant le passage…

  • Speaker #0

    Oui, se prépare Alice.

  • Speaker #1

    Se prépare, on est sur demi-point. Ça m'est arrivé, je me souviens, quand je devais avoir entre 10 et 14 ans, peut-être, ça m'est arrivé de faire le jeu. Non, mais ce n'est pas du tout à reproduire. Je vais expliquer après. Mais de faire le jeu « Vous, salut Marie » , à la place de faire mon enchaînement dans ma tête. Parce qu'en fait, je pense que c'était une manière de m'approprier ce moment dans ma tête avant le passage. Et c'est une forme, ça passait par la religion, mais en fait, ça pouvait passer parce que j'aurais eu un autre... texte de concentration, ça aurait été la même chose, ça n'a rien à voir avec la religion, mais c'est juste une forme de méditation pour me retrouver moi avec moi-même. Et j'aimais bien l'idée de voir ma propre concentration à moi et qu'on ne me dise pas quoi penser avant le passage. Il y avait comme quelque chose d'un peu... Voilà, c'est mon moment et j'en fais ce que je veux pour me concentrer parce que de toute façon, je serai toute seule sur le pratiquant. Voilà.

  • Speaker #0

    Trop bien. Et du coup, je rebondis sur les petits rituels que ton entraîneur t'a... en que... tous les entraîneurs ont pu t'apporter. Donc, on a le citron, on a le chocolat, on lève les jambes, on a toi, ta prière qui pourrait être... Voilà, je me répète un discours... En gros, c'est un discours interne, en fait, finalement, pour te concentrer. Qu'est-ce que tu avais d'autre ? Si tu te souviens.

  • Speaker #1

    Oui, j'essaie de me souvenir, mais c'était quand même très précis. Mais même la veille de partir en compétition, la préparation du sac, où on pose toutes nos affaires comme ça sur le lit avant de le mettre dans le sac de sport. Le dernier petit achat d'une barrette ou de paillettes pour mettre sur les yeux. Le petit achat qui fait que tout va bien se passer. Ce n'est pas du tout un appel à la consommation, mais ça peut être un petit détail ou quoi, ou quelque chose qu'on nous donne. Ça, et puis le fait de porter le jogging, le fait de... Il n'y a rien qui est un peu au hasard, quoi. C'est-à-dire dans ce qui se passe avant. et puis en même temps c'est joyeux enfin il n'y a rien voilà moi j'avais beaucoup de joie à préparer mon sac beaucoup de joie à partir en car avec tout le monde Merci. Beaucoup de joie à rentrer dans cette chambre d'hôtel, le cerceau dans la housse, sur l'épaule. Beaucoup de joie de savoir quand on allait passer. Beaucoup de joie de savoir si on allait pouvoir encourager les filles le lendemain. Quand est-ce qu'on allait pouvoir encourager les filles ? Donc, tout était un peu calculé comme ça. Et du coup,

  • Speaker #0

    ça te rassurait justement cette routine, la préparation du sac, l'achat, tout ça, c'était hyper rassurant finalement.

  • Speaker #1

    Oui, c'est rassurant. et puis je pense que pour un enfant, ou une adolescente, ça permet aussi d'avoir ces rituels-là. Ça permet aussi de...

  • Speaker #0

    De se sentir en sécurité ?

  • Speaker #1

    De se sentir à sa place. Moi, je sais que quand j'entrais au gymnase tous les jours, quand j'étais adolescente, j'en faisais vraiment beaucoup de la gère. C'était intense. J'allais vraiment tous les jours à la salle, deux, trois heures par jour. C'était énorme. Même le dimanche, parfois, parce qu'on était passionnés. Personne ne m'a jamais forcée. Mais je me souviens que je me sentais à ma place. Alors ça, c'est vraiment quelque chose que j'essaie de retrouver encore aujourd'hui. Est-ce que je me sens à ma place ? Je sais que l'odeur du gymnase, je sais que accrocher mon manteau de la journée dans le vestiaire, prendre mes engins, l'odeur du déo, enfin, voilà, tout ça.

  • Speaker #0

    La laque.

  • Speaker #1

    La laque, la sensation du praticable sous les pieds, tout ça, ça faisait que je me sentais bien. Je ne sais pas, c'est un lieu où je me sentais bien, je me sentais... forte, je me sentais forte parce que je m'entraînais pour réussir quelque chose, forte parce que je retrouvais mes copines qui étaient d'autres copines ou copains que j'avais à l'école et les compétitions étaient un peu la consécration de tout ça le moment M le moment qu'on attend tous qui nous fait vibrer etc et puis évidemment moi j'ai pas eu que des compétitions réussies et ça m'a appris aussi ça c'est à dire que Merci. On a beau beaucoup travaillé, c'est très ingrat la GR, on travaille des heures et des heures dans l'ombre, à part le dernier petit quart d'heure où le parent vient nous voir parce qu'il vient nous chercher, mais on travaille quand même assez seul. Et puis tout d'un coup, il y a cette minute trente où on est jugé avec ce grand public rempli de clubs et de... de clubs concurrents et de parents de concurrentes et qui ne sait pas que des regards très bienveillants toujours parce que parfois, on oublie un peu de prendre un peu de distance même si c'est qu'un sport. Et donc, parfois, je ne réussissais pas mes compétitions, mais je me souviens que c'était un peu en dent de scie, mes résultats. Il y avait des années où j'avais une médaille au Choufé à France et puis, comme j'ai 14 ans et que je pense que... que tout d'un coup, je suis hyper forte et c'est chouette, je me relâche un peu. Je pense que c'est ça. Avec le recul, je pense que c'était ça. Je me relâchais un peu et j'étais un peu moins assidue aux entraînements. Je pense que c'était ça. Et l'année d'après, c'est la cata. Je n'arrive pas à une énorme cata. Je ne rate pas mes trois enchaînements, mais j'arrive dans les neufs, dixièmes. Et puis, je suis un peu…

  • Speaker #0

    Dégoutée ?

  • Speaker #1

    Non, je ne suis pas dégoûtée. C'est marrant parce que… J'accepte complètement ce qui m'arrive. Je suis un peu déçue forcément, mais pour moi, c'est très clair. C'est du sport, donc il y a des notes. Mais je ne me dis pas que c'est injuste, etc. Non, pas du tout. Mais donc, je me remets, je retourne au charbon, et là, je bosse comme une folle. Et l'année d'après, j'arrive à avoir une médaille. Mais l'année... Etc. Donc, ça a duré à peu près cinq ans où j'ai une médaille, puis pas, puis une médaille, puis pas. Donc, oui, parce que quand on a 16 ans, on est en construction, notre cerveau est... Et pas terminée, je sais. Je ne sais pas comment sera ma fille, mais j'ai été belle-mère de deux beaux enfants. Donc, je sais qu'être ado, ce n'est pas facile. Et voilà. Et donc, je me suis construite comme ça. Je pense que ça m'a servi aujourd'hui. Ces espèces d'échecs et de réussites.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu te souviens ? Enfin, moi, je me souviens. Quand on te voyait, tu étais un peu... Alors, je ne sais pas si le mot est approprié comme la star ou la gymnaste attendue. Parce que c'est la gymnase qui a fait championne de France l'année d'avant. Du coup, l'année d'après, tout le monde te regarde. Oui. Avec peu importe l'œil, mais en tout cas, on voit ce public un peu qui regarde. Tout le monde s'arrête à un moment donné pour regarder Alice Dufour, voir qu'est-ce qu'elle va nous faire cette année. Est-ce que tu sentais ça ? Est-ce que tu réussissais à te mettre dans ta bulle ? Même si on ne regarde pas, on sent quand même que les regards sont sur nous. Comment tu es arrivé ? Est-ce que tu t'en souviens de ça ?

  • Speaker #1

    Je me souviens... Pas de ça exactement. Je me souviens des côtés négatifs, ça c'est sûr. Parce que, alors, quand je rentrais dans une... Moi, quand même, ce serait mentir que de dire que je n'aime pas qu'on me regarde. Parce que je fais un métier, le métier le plus narcissique qu'il soit, qui est comédienne, comédien. Donc, moi, j'ai décidé de faire un métier où on me regarde. Donc, voilà. Et avec tout ce que ça comporte, les regards positifs et les regards négatifs. Et je pense que ces années-là de gym, où en effet, il n'y a pas que des regards bienveillants, Et je pense que ça me sert aujourd'hui à essayer de relativiser ce regard qu'on pose sur moi. Mais oui, j'étais… Je ne sais pas. Moi, j'avais un blog aussi à l'époque. Donc, quand tu me poses cette question, je n'arrive pas à dissocier ma réponse de ce blog. J'avais un blog. Et je me souviens que j'aimais bien parce que c'était le début un peu d'Internet. En tout cas, pour moi, c'était le début d'Internet. et comme j'étais passionnée par l'AGR, je montrais un peu tout. Mais les gymnases que j'adorais, puis je parlais des compétitions, etc. Et je me souviens que d'année en année...

  • Speaker #0

    Ça avait grossi.

  • Speaker #1

    Oui, ça avait pris un peu d'ampleur. Et je me souviens qu'au début, j'étais très libre dans ce que je disais. C'est-à-dire que je pouvais dire ce que je voulais. J'étais comme une ado qui parlait de l'AGR, qui montrait ses copines, etc. Et au fur et à mesure... Je me souviens qu'on pouvait laisser des messages anonymes. Les gens pouvaient laisser des commentaires anonymes. Et c'est un peu le problème qu'il y a aujourd'hui sur les réseaux sociaux. Je me souviens qu'il y avait des commentaires extrêmement violents. Et moi, je les recevais de manière assez violente sur, je ne sais pas, les résultats. Alors que bon, en GR, on sait quand même que pour le coup, c'est assez compliqué de... au niveau national, de gonfler les notes. Je ne vois pas pourquoi, moi... En tout cas, ça me dépassait un peu toute cette haine qu'il pouvait y avoir parfois. J'avais beaucoup de commentaires positifs et d'encouragement, mais il y avait aussi, et on repère souvent cela, des commentaires négatifs. Donc, forcément, je savais qu'en entrant dans une salle de compétition, ces personnes étaient certainement dans la salle. Mais je crois que je me disais, c'est leur problème. Moi, je fais mon sport et puis... Je fais ce que j'aime. Moi, il y avait quand même quelque chose. Moi, ce sport, c'est que de la joie. C'est de la passion. C'est des gymnastes internationaux. C'est du collage de Strasz-Warowski sur les justos. C'est des choix de musique que j'adore. C'est des copines. C'est tout ça. Puis moi, j'aimais bien montrer. Et puis, cette adrénaline de la compétition. Est-ce que je vais y arriver ? Je vais y arriver, etc. Donc, j'essaie un petit peu de relativiser,

  • Speaker #0

    je me souviens. Trop bien. Et du coup, je rebondis parce qu'après la gym, une fois que tu as arrêté ta carrière de gymnaste, tu as ouvert un autre chemin sur la danse. Donc, c'est ça, Crazy Horse, il me semble, tout de suite, ou tu avais fait quelque chose avant ?

  • Speaker #1

    Alors, pour la petite histoire, quand même, quand tu avais 17 ans, il y avait sur le site de la FEDE de gym, alors c'est marrant, c'est vraiment une anecdote que je ne raconte que ici parce que... Ça intéresserait les journalistes. Il y avait une annonce sur le site de la Fédération Française de Gym qui cherchait une actrice pour un premier rôle pour un film cinéma qui s'appelait Socol. Ils cherchaient une gymnaste. Et je me souviens qu'on m'avait dit, « Ah, mais pourquoi pas toi, Alice ? » J'ai dit, « Ben oui, pourquoi pas ? » Et je me souviens que j'avais passé une audition et que je m'étais retrouvée de Saint-Lô à Paris. Donc, j'avais été engagée. Et je me retrouvais dans des locaux de production de cinéma où je faisais passer des auditions à des acteurs, mais qui avaient fait le conservatoire, des écoles, des vrais acteurs, pas des gymnastes. Et voilà, je leur donnais la réplique.

  • Speaker #0

    pour leur casting.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et je m'étais retrouvée comme ça, à cette place d'actrice, donc à 17 ans, un peu par hasard. Et finalement, le film... Donc, j'avais fait quand même le teaser, comme on dit, etc. Ça avait duré... C'est une aventure qui avait duré quelques mois, comme ça. Le film ne s'est pas fait. Le réalisateur, c'était Pierre Mathiot. Le film ne s'est pas fait parce que la même production, c'était le producteur du film d'animation du Quilluc qui s'était planté, etc. Blablabla. En tout cas, donc voilà, j'étais un peu... plongé dans le milieu puis ressorti d'un coup. Bon, après, moi, j'ai fait... J'ai continué mes études à l'université. Je voulais être prof d'art plastique et prof de GR.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Parce que je savais que prof d'art plastique, il n'y avait pas beaucoup d'heures d'enseignement. Donc, je ne voulais pas m'ennuyer. Je voulais faire... Enseigner à la GR en même temps.

  • Speaker #1

    Génial. Je ne savais pas ça.

  • Speaker #0

    Trop bien. Je voulais faire ça. Donc, j'ai fait deux années d'université d'art plastique.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu as entraîné quand même un peu en GR ?

  • Speaker #0

    Non. à l'université, à Rennes, un petit peu pour, un peu en contrepartie, j'avais le droit de m'entraîner au club de Rennes. D'accord. Donc j'entraînais un petit peu, mais vraiment rien quoi. Enfin, j'étais entre les retours à Saint-Arnaud, les… Et puis en fait, quand j'ai commencé les castings en tant que GR, en tant que… Voilà, j'ai été engagée pour un défilé. Ils cherchaient une mannequin slash gymnase rythmique et j'ai été engagée comme ça à Paris. Puis, petit à petit, j'ai été de plus en plus souvent à Paris. Donc, j'ai pris un travail à Paris. Je vendais des chaussures au Galerie Lafayette pour enfants. Et pendant ce temps-là, pendant ce moment-là, en fait, lors de ma pause déjeuner, je passais des castings en tant que mannequin. Puis, je me rendais compte qu'en tant que mannequin, je gagnais autant en une journée qu'un mois à vendre des chaussures pour enfants. Donc, petit à petit... j'ai fait de plus en plus de castings, de plus en plus de contrats publicitaires et je n'ai pas renouvelé mon contrat en tant que vendeuse. Et j'ai commencé comme ça en tant que mannequin slash gymnase slash danseuse. Et ensuite, le crazy est arrivé.

  • Speaker #1

    D'accord. Et du coup, tu sais, tu avais fait aussi le teaser pour les championnats du monde à Montpellier en 2011. C'était la même période. Oui, oui. Donc, c'est eux qui sont venus te chercher ?

  • Speaker #0

    C'est la FEDE. Oui ? Oui, la FEDE, parce qu'à l'époque, j'étais au Crazy Horse, et en même temps, je m'entraînais en tant que gymnaste. Et il y avait une émission présentée par Mireille Dumas. Désolée, les plus jeunes ne comprendront pas. Mais les plus âgés connaissent Mireille Dumas. Et il y avait une émission où il m'avait un peu suivie, parce que j'avais un profil un peu atypique de danseuse et gymnaste, une sorte de double vie comme ça. Et donc, j'avais eu une petite mise en lumière. Et la FED s'était tombée au même moment que les championnats du monde de gymnastique rythmique à Montpellier. On m'a demandé si je voulais être le visage un peu de l'événement. Alors moi, j'étais à Las Vegas à l'époque, à Paris et à Las Vegas. Donc moi, j'étais ravie et je me suis dit, bon, je vais encore me prendre des critiques. Ça, c'est évident parce que c'est vrai que c'est Delphine Ledoux, la championne de GR à cette époque-là. Ça aurait pu être en toute logique le visage de ce championnat du monde. Mais bon, moi, c'était difficile de refuser. On me l'a proposé. Ce n'est pas n'importe qui. C'est la Fédération française de gym. Et donc, j'ai accepté. Et j'étais tellement contente, tellement fière. Et voilà.

  • Speaker #1

    C'était magnifique comme clip en plus. Avec le ballon rose, le ruban rose. Tu avais dû tourner certainement en plein Paris le matin, j'imagine, je pense, non ?

  • Speaker #0

    Oui, le tournage a été très intense avec une super équipe. Franchement, les chargés de communication à la FEDE avaient bien fait leur travail. Je trouve que c'était abouti. Oui, je trouve.

  • Speaker #1

    Trop bien.

  • Speaker #0

    Bonne équipe.

  • Speaker #1

    Et du coup, Crazy Horse après Cirque du Soleil ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai fait trois ans au Crazy Horse, deux ans et demi au Crazy Horse, trois ans. Et après, j'ai été engagée au Cirque du Soleil, donc à Los Angeles. D'abord, une création à Montréal et ensuite, deux ans à Los Angeles.

  • Speaker #1

    Et c'était quoi comme numéro que tu faisais, toi ? Plus GR, enfin, danse GR ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, c'était un spectacle qui s'appelait Iris. C'était sur le cinéma, donc ça me suffit. Ça te suit ? J'interprétais Scarlett, qui était le personnage principal féminin. Donc, c'était l'histoire d'amour entre Buster et Scarlett, c'était le fil rouge du spectacle. Et moi, j'ai interprété Scarlett, qui était une danseuse au ruban, dans les années 90, une danseuse au ruban, qui devenait star de cinéma.

  • Speaker #1

    Tiens, c'est rigolo ça. Comme quoi, tu vois, c'était écrit. C'est drôle,

  • Speaker #0

    c'est drôle. Donc voilà, on m'a engagée parce qu'il y avait... Forcément, j'utilisais mon corps. Il y avait un ruban à un moment, quelques accros et de la danse. Et aussi, j'ai été filmée un peu en tant que comédienne. Il y avait des films. C'était filmé en direct sur la scène et projeté en direct. D'accord. Drôle. C'est drôle parce que ça mélange vraiment. C'est un peu la transition entre le moment et l'après.

  • Speaker #1

    Et après, du coup, le théâtre direct ?

  • Speaker #0

    Après, j'ai été sollicité pendant que j'étais au Ciel du Soleil par Ariel Zetoun, qui est un réalisateur français qui cherchait sa nouvelle Angélique Marquise des Anges. C'était un film cinéma. Il m'a demandé de travailler ce rôle. Moi, j'étais là, mais je suis à Los Angeles. Je ne peux pas, j'ai un contrat. Les contrats du Ciel du Soleil sont costauds. le Cirque du Soleil, on s'engage quand même pour l'éternité et pour l'univers. Dans le contrat, c'est écrit.

  • Speaker #1

    C'est vrai ? C'est ces mots-là ?

  • Speaker #0

    C'est à moitié une blague, mais c'est assez vrai. Ils disent, notre image, on la donne pour l'éternité et pour l'univers. Donc, si jamais il y a un Cirque du Soleil qui ouvre sur Mars, ils auront le droit de mettre ma tête. D'accord. Je ne pouvais pas, je dis, Ariel, je ne peux pas quitter mon contrat du Cirque du Soleil pour partir à Paris. et donc commencer dans ce métier, c'est assez bizarre. J'ai compris assez vite que... Enfin, j'ai compris, après ça, ça ne se maîtrise pas, mais moins on est accessible, plus on est désiré. Il y a quelque chose comme ça d'assez absurde, mais c'est assez vrai. Et donc, dès que j'avais des vacances à Paris, j'avais des sessions de travail pour Angélique Marquise des Anges, qui était quand même un gros film de cinéma, qui finalement, au bout d'un moment, j'ai dit « Non, mais en fait, je ne peux pas... » Enfin, voilà. Bref, finalement, ça a été une super comédienne, Nora Arzeneguer, qui a fait le film. Et donc, voilà, c'est encore un autre petit appel un peu du métier comme ça. Et après, encore un autre appel, mais bon, ça durerait des heures le podcast. Donc, finalement, comme j'ai eu des petits signes du destin un peu par rapport à ce métier, comme je savais qu'il y avait l'Actor Studio près de chez moi, comme je l'ai vu. près du théâtre, j'ai décidé de voir si j'aimais ça. Parce que Socol, à 17 ans, j'étais un peu plongée radicalement dans les textes. Ensuite, Angélique Marquise-Desanges, pareil, c'est quelque chose que je n'ai pas vraiment décidé. Je ne savais pas si j'aimais ça. Et comme c'est quelqu'un d'assez... J'aime bien décider, j'aime bien que ça vienne de moi. J'ai voulu prendre des cours. Et donc, à l'Auteur Studio, j'ai pris des cours. Et j'ai été encouragée par David Strasberg, qui est le fils de Lee Strasberg, le fondateur de l'Actor Studio, et d'autres professeurs. Et j'ai dit, bon, alors là, je vais essayer. Je n'ai qu'une vie. Je vais vraiment, quand je vais retourner en France, je vais essayer d'être comédienne. Voilà, donc c'est comme ça que ça s'est passé.

  • Speaker #1

    C'est trop bien. Et moi, j'avais une question. Tu vois, au cinéma aujourd'hui, donc là, tu as tourné le... La série Montmartre, c'est du cinéma, donc j'ai envie de dire, si on se trompe, on recommence. On refait des prises, on refait des prises, on refait des prises. Tandis qu'au théâtre, c'est un peu comme à la GR. C'est en live, c'est en direct, c'est tout de suite, même si tu joues la pièce plusieurs fois de suite et tu peux t'améliorer le lendemain parce que tu as fait une erreur sur une réplique la veille. Mais ça revient un peu à la même chose qu'un enchaînement de GR, où là, tu as une minute 30 versus une heure ou une heure et demie, où tu dis, bon, c'est maintenant.

  • Speaker #0

    Oui, mais ce qui est intéressant dans ce que tu dis, c'est que, oui, certes, le théâtre, c'est comme la GR, c'est un moment M, c'est maintenant, c'est des heures de répétition de théâtre ou d'entraînement pour ce moment précis, mais tandis que sur un plateau de tournage, on peut refaire. Sauf qu'on ne maîtrise pas ce qui va être monté lorsqu'on est comédienne sur un plateau de tournage pour de la fiction ou du cinéma, enfin pour la télé ou le cinéma. On ne maîtrise pas ce qui va être gardé. On ne maîtrise pas ce moment. Et surtout dans une économie de tournage, de télévision, où ça va relativement vite, plus qu'au cinéma. C'est-à-dire qu'on tourne, mais c'est filmé. Et ça, ça leur appartient. Et évidemment, comme quand je travaillais avec Louis Choquet, par exemple, sur le dernier tournage, si j'ai détesté la prise que je viens de faire,

  • Speaker #1

    je vais lui dire,

  • Speaker #0

    s'il te plaît, qu'on passe à là. Mais moi, ça ne m'arrive jamais, parce que j'estime que lui va décider mieux que moi de savoir ce qui est bon ou pas. C'est très difficile d'être... son propre juge. Tandis que en GR ou au théâtre, c'est nous qui maîtrisons ce qu'on propose. Ils disent en anglais « what you see is what you get » . C'est moi qui décide de ce que je vous montre et si je me trompe, c'est ma faute. Tandis que au cinéma... au cinéma ou à la télévision, eh bien, ils montrent ce qu'ils veulent. Par exemple, Marion Cotillard, sa mort dans le film au cinéma, Dark Night, je crois, ce n'est pas elle qui l'a montée. Elle a certainement fait cinq ou six prises de mort et ils ont choisi celle-là. Ce n'est pas elle qui l'a choisie et c'est elle qu'on accuse d'avoir mal joué. Alors qu'il y a eu de la préparation, il y a eu de la direction d'acteur, il y a eu du choix de montage. Elle l'aurait fait au théâtre. pas trop certainement qu'elle aurait été merveilleuse. Donc, voilà. C'est pour ça que j'aime beaucoup la scène parce qu'il y a mon côté je décide qui...

  • Speaker #1

    Qui tu es, qui tu veux être.

  • Speaker #0

    Oui, voilà. Si je me trompe, c'est ma faute. Ce ne sera pas la faute des autres.

  • Speaker #1

    Et est-ce que avant de monter sur scène, plus théâtre finalement, remarque théâtre ou derrière ou sur le plateau, est-ce que tu as des petits rituels comme tu faisais avant de rentrer sur le tapis ? Par exemple, est-ce que tu pries toujours ? Est-ce que tu lèves tes jambes ? Est-ce que tu mets toujours ton citron ?

  • Speaker #0

    Non, non. Alors, si, il y a quand même quelque chose, c'est que je ne suis jamais en avance. Je ne peux pas attendre. On va parler du théâtre, par exemple. Je ne peux pas attendre derrière un rideau. C'est insupportable pour moi. Donc, je suis toujours un peu dans une urgence.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Dans une urgence, mais en arrivant deux heures à l'avance au théâtre. Ce n'est pas une urgence. J'arrive de chez moi, j'ai couru derrière le bus. Pas du tout. Je suis en avance au théâtre. Mais par exemple, si c'est une pièce de théâtre qui demande... Ça dépend de la préparation. Si par exemple, il y a beaucoup de maquillage, par exemple dans ces temps de réflexion que je faisais, une pièce de théâtre que je faisais à Guillaume, pas dans les années 50, il y a une grosse préparation de maquillage par exemple, eh bien, je vais me maquiller jusqu'au dernier moment. Mais c'est une façon de passer mon stress dans ça. Et je me dis, mieux je serai maquillée par exemple, parce que ce rôle demande ça, mieux ça va se passer sur scène. Et surtout, je le fais... Au théâtre, on a des appels pour la scène, ou pareil, quand on est danseur, 30 minutes sur scène, dans 20 minutes sur scène, dans 15 minutes sur scène, dans 10 minutes, 5 minutes, 2 minutes, etc. Et on lève le rideau. Donc, comme ça, il y a un timing. Et donc, moi, je sais exactement, et je m'en rituelle, que je comprends assez vite, dès la première représentation, je comprends combien de temps j'ai avant de monter sur scène. Et donc, voilà, ça va être rester dans ma loge au dernier moment et, à pas presser, je vais sur scène. Mais jamais attendre, surtout pas de vide intersidéral, où j'ai le temps de me refaire le monde et de me déconcentrer. Voilà, donc être dans une urgence. Et un peu pareil pour les tournages, passer de l'habillage, maquillage, coiffure au plateau, quelque chose qui soit fluide, qui n'ait pas d'attente.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, tu occupes au maximum ton temps. temps, ton espace, ton cerveau pour éviter d'avoir de pensées négatives ou de refaire le monde ou de te dire et si j'oublie, et si ceci, et si cela en fait, il n'y a pas de place à ça non,

  • Speaker #0

    il n'y a pas de place Léila, il n'y a pas de place il n'y a pas de place pour le vide, il y a vraiment tout, et puis dans les détails des détails de costumes ou des détails de maquillage, mais il a pu m'arriver aussi avec Jean-Pierre Mocky, c'est pas une question de coquetterie. J'ai fait des rôles où j'étais pas du tout maquillée parce que le rôle demandait ça et c'est très bien, mais de toute façon, Jean-Pierre Mocky, on n'attendait pas parce que de toute façon, on tourne tellement vite que même si j'avais voulu avoir des petits sas de décompression, ça aurait été impossible, mais voilà, des détails, de tout, et je me dis ah, puisque mon costume est en place, puisque ma bottine est serrée, puisque la maquilleuse est excellente, puisque celle qui s'occupe de la coiffure est perfectionniste, puisque aux accessoires, ils sont au taquet, puisque toute l'équipe est à fond et que moi, je vais être forcément au mieux. Il y a comme quelque chose comme ça, harmonieux, qui se crée entre nous.

  • Speaker #1

    Et comment tu as réussi à voir, oui, c'est une routine de concentration qui t'appartient, comment tu as réussi à te dire, moi, je suis plus comme ça, j'ai besoin de m'occuper. jusqu'au dernier moment. Parce que finalement, en tant que gymnaste, on nous oblige un peu à se préparer les deux minutes avant notre passage. Et du coup, on est là, au bord du tapis, pendant deux minutes à attendre.

  • Speaker #0

    Ah non, on n'attend pas. Moi, je ne trouve pas. Je trouve que ça vient de la gym. Moi, je ne trouve pas. On passe quand même dans les grandes compétitions. C'est le petit bout de salle pour l'échauffement corporel. On passe à la salle A ou la salle C pour l'échauffement un peu plus...

  • Speaker #1

    Oui, à l'engin, après le pré-compét.

  • Speaker #0

    Ensuite, on rentre dans la grande salle où il y a souvent, on sépare par un rideau le praticable de dernier ajustement avant de rentrer sur le praticable. Donc, je me souviens, on prend nos affaires avec les claquettes et tout ça. On pose le cerceau, je sais combien de temps. Ou alors, est-ce que c'est parce qu'ils savaient que j'avais besoin de ça ? Est-ce que mes entraîneurs savaient que... J'ai aimé savoir exactement quand je passais, peut-être, mais je pense que c'est pour toutes les gymnases pareil. Dans combien de temps ? Là, tu as le temps de travailler telle chose, telle chose. Ne te fatigue pas trop, fais mime, fais que les engins. Maintenant, hop, il y a encore deux passages. Là, dans un passage, c'est à toi. Donc, c'est le moment de la préparation. Concentrer juste sur demi-pointe et se faire le passage. Et c'est parti. Mais tout ça dans la joie. Là, j'ai l'impression de raconter ça et que c'est vraiment… calvaire, mais en fait pas du tout, tout ça est très joyeux, tout ça est positif et voilà, c'est rigoureux mais c'est positif.

  • Speaker #1

    Parce qu'aujourd'hui donc moi j'accompagne justement les gymnastes sur la préparation mentale où aujourd'hui je vois beaucoup de gymnastes où justement les 2-3 minutes avant de passer c'est là où elles paniquent, elles stressent, elles se font tu vois comme toi où tu dis en fait j'ai pas de place je laisse pas la place à ça Et elle, vraiment, c'est deux, trois minutes. Donc moi, c'est mon travail. En fait, je leur apprends à occuper. Alors, selon les personnalités, parce que tout le monde n'est pas comme ça. Il y a des personnes qui ont besoin de pleurer, d'autres qui ont besoin de faire autre chose. Donc chacun, on trouve un petit peu sa façon de faire. Mais voilà, c'est ces trois minutes où presque tout bascule, où on se dit, j'étais prête. Et une fois que je monte sur le tapis, j'ai mis play et il n'y a plus personne.

  • Speaker #0

    Déjà, c'est génial de pleurer plutôt deux jours avant que deux minutes avant. C'est vrai que si on peut se permettre de se rendre compte deux jours avant que ça va être une énorme pression, deux jours après, c'est génial. Si on arrive à faire ce travail-là, déjà, je pense qu'on a gagné beaucoup de choses. Si on arrive à avoir cette pression-là avant la semaine d'avant la compétition, franchement, c'est tout gagné pour les minutes avant le passage. Et aussi, il ne faut pas oublier une chose et qui est très, très, très vraie au théâtre et aussi, je fais un parallèle vraiment avec mon métier aujourd'hui, c'est le plaisir. Mais faisons ça par... plaisir. Le sport, on n'y gagne rien, ça coûte de l'argent à nos parents. En plus, c'est une parenthèse que je fais, mais je veux dire, on ne le fait que pour le plaisir. Et moi, en fait, c'est ça qui m'animait vers le praticable. J'avais hâte de montrer mon travail, j'avais hâte d'y aller, j'avais hâte de... En fait, c'est mon enthousiasme à montrer ma musique, mon choix de musique, mon choix de... De juste tôt, comment je me suis préparée, comment j'ai fait mes petits bigou... Je parle de quand j'avais 15 ans, mes petits bigou dans ma couette. Ah ben cette fois-ci, j'ai une couette bouclée, pas un chignon. Des petits détails comme ça, très légers finalement. Et avoir du plaisir à les montrer. Et que rien n'est grave finalement. Arriver à combiner un investissement, un gros investissement, parce que quand même, on a beaucoup travaillé pour ça, donc c'est chouette d'être investie. Et en même temps, une légèreté. Parce que franchement, si notre ballon... tombe sur l'avant de notre pied et qui roule parce que franchement là c'est quand même notre notre anticep le ballon qui tombe sur la plante de notre pied et qui traverse le pratiquable, ça m'est arrivé aussi à moi, bah ouais c'est pas grave en fait parce qu'on en aura d'autres et puis ce qui est bien c'est que ce sport on peut le faire des années et donc c'est chouette parce que la fois d'après on aura encore on va encore plus s'entraîner et puis on va pouvoir Oh ! On va pouvoir prouver qu'on y arrive cette fois-ci, mais se le prouver à nous-mêmes. Essayez d'y aller avec de la joie. Parce que sinon, il ne faut pas le faire. Sinon, il faut faire du piano.

  • Speaker #1

    Et tu n'as jamais eu peur ?

  • Speaker #0

    Peur, peur, peur. Peur, peur,

  • Speaker #1

    peur. C'est quoi, peur ?

  • Speaker #0

    Non, en fait, j'ai un fonctionnement un peu bizarre. Moi, ça, c'est des questions que j'ai posées à ma mère. Parce que moi, je n'ai jamais vu de p'tit rien du tout. Donc, je ne sais pas. C'est un peu bizarre de faire des introspections comme ça, de comprendre comment on fonctionne. mais D'après ce qu'elle m'a dit, je n'ai pas peur. Moi, je sais que je n'ai pas peur au théâtre, par exemple, avant les premières. J'ai hâte, j'ai une forme de concentration énorme, mais je n'ai pas de peur. Mais je n'ai pas envie au début. C'est bizarre, mais la saison, je la commence avec une humeur un peu… Mais je ne conseille à personne, c'est moi qui continue. D'ailleurs, ça a créé des tensions avec mon entraîneur, surtout Rodica, parce qu'évidemment, j'étais ado, donc la pauvre, elle a un peu essuyé les plâtres. Mais quand elle me disait, tu vas faire un lancer trois roulades ou tu vas essayer cette difficulté-là, et je disais non, je n'y arriverai pas. Et le fait que c'était quelque chose d'un peu de l'ordre de l'orgueil et de l'ordre de l'ego, qui n'est pas bien, je ne sais pas, mais en tout cas, je disais, je n'y arriverai pas. Parce que je pense que je me mettais dans cette position et puis Après, un peu dans mon coin, je le travaillais. Et après, un mois après, j'y arrivais. Et la joie que j'avais à y arriver alors que j'avais dit que je n'y arriverais pas, je ne sais pas, je fonctionnais comme ça. Ma mère me disait toujours, tu disais toujours non, je n'y arriverais pas. Un peu contre moi, pas contre les autres, mais un peu contre moi, non, je n'y arriverais pas. Et finalement, je m'entraînais et j'y arrivais. Parce que peur de ne pas y arriver, peur de décevoir peut-être les autres, peur de décevoir mon entraîneur aussi. de décevoir ma mère, que j'adore, de décevoir les autres. Et donc, voilà, j'avançais comme ça.

  • Speaker #1

    Donc finalement, tu disais non, mais tu le faisais quand même en catimini, tu travaillais quand même.

  • Speaker #0

    Ah ouais, ouais, ouais. Je le disais non, mais je crois que mon égo passait par-dessus et me disait « Ah, elle m'a mis ce challenge-là, je vais quand même essayer. » Mais sans oublier que quand on s'entraînait, par exemple, pendant les vacances scolaires, on s'entraînait toute la journée et avec nos copines. C'était des jeux sur la GR. Enfin voilà, c'était que de la rigolade et tout ça. Parce que sinon, si on m'écoute, on va croire que c'était vraiment que de la concentration et quelque chose de négatif, mais pas du tout. Non, pas du tout.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, je rebondis comme tu parles de jeux. Moi, en ce moment, je lance un jeu avec les élèves que je coach en préparation mentale. où je leur demande un peu, je compare plusieurs sports comme la natation, le foot et la GR. Et du coup, quand je leur pose la question, quelle qualité il faut pour un footballeur ou qu'est-ce qu'il vaut comme matériel pour un nageur, etc., un chronomètre, nagez vite. Et que nous, à la GR, quand tu vois le nombre de flèches qu'il y a comme matériel, comme outil, comme nombre de personnes qui nous jugent comparativement à un nageur où c'est juste le chrono. Un footballeur, si ça rentre dans la cage, t'as gagné. On s'en fiche si c'est joli ta course. C'est juste, on te demande de marquer. Sans dénigrer le foot, il y a des très jolis buts qui sont plus de l'exploit. Nous, en GR, on a énormément de flèches. Et du coup, en ce moment, je leur demande vraiment, c'est quoi le but du jeu ? Si la GR était un jeu de société, genre, allez Alice, viens, on ouvre un jeu de société. Au lieu de jouer au Scrabble, on va jouer à la GR. Et quand je lis la notice, allez Alice, c'est quoi le but du jeu ? Qu'est-ce que ça serait pour toi ?

  • Speaker #0

    Si la GR était un jeu de société, moi je vois quand même, premièrement, je verrais un jeu de mime. Parce qu'en GR, il y a ça, il y a se lever et montrer des choses. Donc je ne sais pas, par exemple, ce serait mimer un enchaînement. C'est-à-dire mimer... mimer, il faut faire deviner l'engin, faire deviner peut-être le thème de la musique et pourquoi pas mimer la note. Est-ce qu'il est réussi ou pas réussi, l'enchaînement ? Voilà. Donc faire comme ça une espèce de jeu un peu ludique, un peu drôle. Donc j'imagine que si on veut faire comprendre que la note est moyenne, on n'est ni malheureux ni contents, un peu entre les deux. Une espèce de jeu de théâtre un peu.

  • Speaker #1

    Trop bien.

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup de théâtre dans la GER.

  • Speaker #1

    et moi je voyais un plateau où du coup on a des cases comme un peu le Monopoly tu vois et au lieu d'acheter la rue de la paix et bien du coup on gagne ah manipulation j'ai réussi à manipuler cet engin du coup j'ai des points en plus ah ça y est j'ai réussi à écouter interpréter exprimer une émotion sur ma musique du coup j'ai des points en plus tu vois c'est marrant ouais ça c'est bien aussi ou alors un jeu des 7 familles ah ouais Merci.

  • Speaker #0

    pour trouver les familles de chaque engin avec le groupe corporel obligatoire, avec un thème musical. Dans la famille corde, je demande la musique Bollywood. Enfin, je ne sais pas. Ça serait drôle.

  • Speaker #1

    Et du coup, plus on avance et plus on débloque des super pouvoirs, en fait. Et ce que j'aime bien dans cette histoire de jeu, c'est que je montre à ces élèves-là. que l'AGR, ça leur apporte des super pouvoirs en tant qu'adolescents et enfants que l'on garde à vie finalement. Parce que quand on apprend à manipuler un engin, plus tard, je ne sais pas quel métier on fera, mais on va forcément développer cette motricité, cette dextérité. Donc oui, tu ne t'as pas gagné, tu n'es pas championne de France, mais par contre, tu sais manipuler et toute ta vie, ça va te servir. Exprimer quelque chose, tu as osé te montrer seule devant... plein de personnes devant des juges, peut-être que plus tard, tu feras des conférences ou du théâtre ou savoir te tenir, même avec élégance. Du coup, j'aime bien faire un peu. Et dans 15 ans, voilà, grâce à l'Ager, ce que tu auras appris. Qu'est-ce que tu en penses de ce jeu-là ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est génial. Je suis d'accord avec ça. L'Ager, c'est vraiment une école merveilleuse. Parce que J'ai même l'exemple à côté de moi, j'ai une très bonne amie qui s'appelle Clara, Clara Huet, qui était une GR internationale, elle a fait Chaudière du Monde en ensemble, et aussi Nathalie Focquet, par exemple, il y a plein d'exemples comme ça d'anciennes GR qui exploitent encore ce que leur a apporté la GR, et il y a surtout premièrement, c'est quand même, on ne va pas se mentir, un peu le goût de l'effort, qui, je crois, se perd un tout petit peu aujourd'hui, globalement, mais C'est vrai que le goût de l'effort, ça, on ne se rend pas compte à quel point ça nous sert en tant qu'adultes. Et puis, travailler en équipe, le côté très fédérateur, il y a plein de choses. Oui, c'est vrai que manipuler les engins, moi, je sais que ce qui est incroyable, et ça, je m'en rends compte, c'est que c'est comme le vélo.

  • Speaker #1

    Ça ne s'oublie pas.

  • Speaker #0

    La dextérité à l'engin ne se perd pas. mais alors bon alors on va pas dire de la même chose de l'endurance, de la souplesse. Une souplesse, encore, elle peut, avec le travail, se...

  • Speaker #1

    Oui, mais ton corps a de la mémoire. Donc, imagine, demain, tu reprends une course, ça va être dur au début, mais tu pourrais...

  • Speaker #0

    Voilà. Un truc qu'on ne perd pas trop aussi, c'est l'équilibre, je trouve, sur les jambes. C'est assez détonnant. Un peu l'équilibre sur demi-pointe et la manipulation des engins. J'invite toutes les anciennes GR. qui nous écoutent, qui n'ont pas touché un cerceau parce qu'on le sait toutes, dès qu'on arrête les compétitions, on ne touche plus un engin. C'est incroyable. Il y a quand même des gens qui me demandent aujourd'hui, vous continuez la GR ? Non. C'est même pas une question... Autant j'adore la GR et tout ça, qu'une fois qu'on arrête la compétition, on arrête la GR.

  • Speaker #1

    Tu ne fais pas des toupies le matin au réveil ?

  • Speaker #0

    Franchement, il me reste des engins, des cerceaux, il me reste un ballon mais ils sont tous dégonflés. mais j'adore remanipuler les cerceaux ou le ruban ou le ballon enfin tous les engins les massues aussi parce qu'on ne perd pas ça c'est à vie bon alors à quoi ça va nous servir je ne sais pas vraiment mais peut-être qu'un jour j'aurai un rôle d'une espionne qui va devoir faire des choses avec ses mains ou peut-être mettre

  • Speaker #1

    des menottes très rapidement ou j'en sais rien et ça me servira et du coup si on avait joué à ce jeu quelle case toi t'as développé comme super pouvoir étant petite que aujourd'hui tu gardes par exemple ?

  • Speaker #0

    le goût du spectacle.

  • Speaker #1

    De se montrer. Oui,

  • Speaker #0

    de danser, de véhiculer des émotions, en tout cas d'essayer. Je sais que moi, ce qui me plaisait beaucoup, et je l'ai compris en grandissant, je dis grandissant parce qu'on se parle de la vie, c'est quand on est enfant quand même, c'est qu'on pouvait créer des émotions chez le spectateur. Parce que je l'avais entendu, ça, de parents, de copines de GR, même à la fin d'un entraînement, et qui disaient « Oh, qu'est-ce que c'est beau, l'enchaînement au ballon ! » Ou alors qui trouvent ça émouvant, ou même qui rient, enfin pas qui rient, mais qui trouvent que c'est… Voilà, créer des émotions. Et ça, je l'ai compris assez rapidement, et alors j'ai foncé. Je trouvais ça magique, comme super. pouvoir, comme on dit, comme tu parles de super pouvoir.

  • Speaker #1

    Et si on a des petites gymnastes qui nous écoutent, qui n'ont pas de médaille tous les ans, parce qu'on ne peut pas en avoir tout le temps et tous les ans, qu'est-ce que toi, tu aurais envie de leur dire ? Ok, tu n'as pas eu de médaille, mais en même temps, est-ce que toi, tu as accroché tes médailles derrière toi ? Je pense que les médailles, elles restent dans un carton chez nos parents, on ne les embarque pas. Mais par contre, avec quoi on part qui est beaucoup plus fort, beaucoup plus grand que juste une médaille ?

  • Speaker #0

    Déjà, des belles amitiés. Parce que moi, je sais que ce n'est pas facile d'être enfant à l'école. L'école, ce n'est pas évident. Je sais que j'avais de très bons amis à l'école, mais que j'en avais aussi à l'AGR. Et ça permet de relativiser aussi, en tant qu'enfant, je pense, nos rapports à l'amitié. Parce que parfois, c'est dur. Et d'avoir comme ça deux groupes d'amis un peu différents. ça permet d'être très content. Et si ça va un peu moins bien d'un côté, on sait qu'on a nos amis de l'autre. Et donc ça, c'est quand même important, je trouve. Et puis, se retrouver autour d'une passion, et puis travailler avec de la musique, choisir des belles musiques. Et puis, même si on n'a pas une médaille, essayer pour l'année d'après, choisir une musique qui nous plaît, qui nous parle, qu'on a envie d'écouter. tous les jours, et puis trouver des petites choses à l'engin, proposer des choses à son entraîneur, essayer de s'affirmer dans sa personnalité, qui ne veut pas dire se rebeller, pas du tout, ça veut dire travailler en collaboration avec son entraîneur, proposer des couleurs pour son justo, essayer de donner un peu son avis artistiquement. C'est important, parce que dans la vie, l'art c'est important, et je pense que ce goût pour l'art va perdurer toute leur vie.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu parlais de toutes ces anciennes gymnastes et notamment Ami. Et encore aujourd'hui, il y a encore des gymnastes qui sont danseuses ou qui font des... Voilà, comme toi, qui deviennent actrices ou plein de choses comme ça. Est-ce que finalement, qu'est-ce que tu aurais aussi envie de dire à ces gymnastes aujourd'hui en disant, bon, encore une fois, on n'a pas de médaille, mais on peut continuer quand même à utiliser ce qu'on a appris comme l'art. Tu vois, c'est un art. Qui doutent, qui se comparent et leur dire finalement, voilà, toi Alice, en tout cas, grâce à ça, tu as fait ça, mais aussi tous tes amis ou anciennes concurrentes ou coéquipières. Qu'est-ce que je pourrais leur dire ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, je ne sais pas. On a des parcours tellement différents, des choix de vie tellement différents. Une fois qu'on est adulte, c'est vrai qu'une fois qu'on arrête la GR, on est adulte a priori. Enfin, quoi que, il y a des GR qui continuent très longtemps.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Il y a une gère à Gère Paris Centre qui, je crois, a dépassé la quarantaine et qui continue la gère. Et je trouve ça absolument génial. Je ne sais pas quoi leur dire. Moi, je n'ai pas de conseils à donner à personne, à des adultes. Enfin, je veux dire, en tout cas... Voilà, moi, c'est plus... Moi, je sais que j'adore parler avec des gymnastes des Gères enfants parce que ça me parle, parce qu'elles sont... Parce que je sais qu'en fait, la FED m'avait demandé, il y a quelques années, d'intervenir, de faire une semaine de préparation pour la jeune génération de gymnastes à l'INSEP.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    C'était pour la préparation des JO.

  • Speaker #1

    De 2024.

  • Speaker #0

    2024. On m'avait demandé de venir et de donner des cours aux toutes jeunes, des cours en rapport avec l'artistique.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    l'expression sur le praticable, comment on exprime une musique. Donc voilà, on m'avait demandé d'intervenir et j'avais trouvé ça absolument génial. Tu l'avais fait ? Oui, je l'ai fait. C'est Eva Serrano qui avait initié ça. Et donc je l'ai fait. J'étais déjà de faire le chemin jusqu'à l'INSEP pendant une semaine, c'était chouette parce que l'INSEP, c'est quand même... C'est un lieu mythique. Et de retrouver toutes ces jeunes pousses. Alors, il y avait Lily, il y avait tout. Voilà, j'ai travaillé avec beaucoup de gymnastes qu'on a retrouvés dans l'ensemble de France au JO 2024. Et ça m'a fait un plaisir tel de les voir aussi fortes sur le pratiquant. Et je trouve que, et c'est pas du tout, ça n'a rien à voir avec notre semaine, notre petite semaine de travail à l'INSEP. mais euh J'étais contente de voir que les Françaises avaient apporté tant d'importance à l'expression sur le praticable et de manière très fine. Je trouve que l'ensemble, par exemple au Cerso, au JO 2024, franchement, je conseille à toutes les jeunes gymnastes qui font ce sport de le regarder et de s'en inspirer parce qu'on sent des GR qui sont dans un moment tellement important pour elles.

  • Speaker #1

    J'en ai des frissons tellement que je revis le truc.

  • Speaker #0

    C'est un moment... tellement important pour elles. On est quand même à une finale des Jeux Olympiques et elles donnent tout. Elles ont une choisie de musique sur Johnny Hallyday qui les transporte, qui les porte, qui les transporte. Je suis sûre qu'elles ont donné leur avis et qu'elles ont dit oui, on va être sur cette musique. Et on sent qu'elles sont galvanisées par le public et qu'elles ne sont pas comme on parlait tout à l'heure, elles ont de la joie sur Pratica. Franchement, si ce n'est pas de la joie, il faut m'expliquer ce que c'est.

  • Speaker #1

    Qui était ?

  • Speaker #0

    Moi, j'ai été voir les finales individuelles. Je n'ai malheureusement pas vu les finales en ensemble, mais j'aurais adoré. Mais quand on voit tant de joie sur le praticable, tant de détente, ce que je ne retrouve pas toujours à l'international, je trouve qu'il y a beaucoup d'angoisse, beaucoup de souffrance, sur les dix meilleurs gymnastes internationaux en individuel, je trouve qu'il y en a peut-être deux, dont Sofia Raffaelli. Les deux italiennes, Tara et Sofia Raffaelli, sont quand même des gymnastes qui nous montrent qu'elles éprouvent du plaisir sur le praticable et elles se lâchent artistiquement. Je trouve que les autres nous montrent que c'est beaucoup trop de pression pour des enfants. C'est quand même des enfants. Quand on voit Daria Varfolomef, qui est championne olympique, championne du monde, oui, c'est très bien, elle est sublime. Mais à quel prix ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    À quel prix ? On sent que quand même, quand on la voit, c'est cacher ses yeux pour ne pas voir la note des autres. Ou la Styliana Nikolova, qui est une sublime gymnaste. Qui est évidemment une petite bijou de gymnaste. Petit parce que petit en taille, mais immense ce gymnaste. Mais quelle pression et le cauchemar qu'elle a vécu aux Jeux Olympiques. Mais là, j'ai mon cœur qui bat pour elle. Je me dis, mais non, pas tant de souffrance. Ce sport ne mérite pas qu'on soit des martyrs non plus. Après, c'est autre chose parce qu'il y a des enjeux dans ces pays qui sont très... Pour ces gymnases qui sont autres qu'en France.

  • Speaker #1

    Mais en France, on a les mêmes. Alors, pas au niveau de nos grandes françaises, tu vois. On a cette même souffrance, on a cette même souffrance que l'on voit au niveau international, et bien on la voit même en club, et même pour des petites catégories, et même des petits enjeux, tu vois. Enfin, quand je dis petits, ce n'est pas péjoratif, tu vois. Un championnat de France, c'est déjà un grand enjeu, une région, c'est un grand enjeu. Mais en fait, ce que l'on voit au niveau mondial, ça se répercute énormément et on voit exactement la même chose.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est à l'image du monde aujourd'hui. et... Cette espèce de recherche de performance, de peur du jugement, un manque de détente sur tout. Vraiment, il faut complètement se détendre et mettre la bienveillance au premier plan parce que là, sinon, nos petites, je ne sais pas, autant leur faire faire plutôt de la musique ou quelque chose avec moins de pression parce que je ne sais pas d'où ça vient. Parce que moi, je suis un peu éloignée des pratiquables. D'ailleurs, c'est quelque chose qui me plairait de tourner un peu. Non.

  • Speaker #1

    Allez,

  • Speaker #0

    remets juste toi. Mais d'aller un peu voir les filles, les plus petites et les encourager. Parce que j'adore, j'adore voir les plus petites s'entraîner. Je les trouve tellement mignonnes. Et moi, quand j'étais à l'INSEP et qu'il y avait toutes ces gymnastes qui avaient ce talent fou et qui m'écoutaient, qui avaient envie de comprendre comment exprimer de musique, etc. Et qui étaient tellement investies et tellement contentes d'être là. Moi, je fonds. je trouve que c'est des pépites d'or pour notre notre jeunesse. Non, mais le sport en général, c'est vrai, c'est le sport qui... Le sport est hyper important pour nos jeunes. Moi, je ne remercierai jamais assez la ville de Saint-Lô, qui est une ville qui quand même, je fais une petite parenthèse un peu chauvine, voilà. Saint-Lô est une ville qui est la capitale des ruines à cause de la Seconde Guerre mondiale, qui est une ville qui a été détruite à 97% à la guerre. Donc, il y a une ville architecturellement... pas terrible et tout ça, mais qui a une attractivité et une effervescence sportive et associative énorme. En tout cas, à mon époque, oui. Et c'est grâce à ça que j'ai pu avoir accès au sport et à un sport avec des super entraîneurs et des super conditions. Et c'est tellement important pour nos jeunes. Et je suis tellement Reconnaissante de ça, parce qu'aujourd'hui, je ne pense pas que je ferais ce métier sans avoir eu accès à cette salle de sport.

  • Speaker #1

    Oui, mais malheureusement, en France, le sport prend une autre tournure, parce qu'il y a moins d'argent, que l'État français a énormément mis d'enjeux et d'argent pour les Jeux Olympiques 2024. Et puis là, on n'a plus beaucoup. Enfin, ça y est, l'associatif, le monde sportif, pas que la GER, le monde sportif français, ça commence à dégringoler. Fort, fort, fort. Il y a de moins en moins de subventions. Il y a moins de... Alors, il y avait aussi le coupon sport. Bon, c'était une petite enveloppe de 50 euros, mais pour des familles, c'est hyper important. Même ça, ça n'existe plus.

  • Speaker #0

    On sait qu'un ballon Sazaki coûte 50 euros.

  • Speaker #1

    Tu peux monter maintenant, Alissa. On est au-dessus. Oui, oui. Ah d'accord, ok. On suit l'inflation, nous.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Tant qu'on peut, il faut inscrire nos jeunes au sport. Je suis tellement contente de ne pas avoir passé mon enfance devant la télé parce que je me suis occupée, parce que je me suis passionnée, qu'aujourd'hui, je suis encore passionnée par ce sport. Trop bien.

  • Speaker #1

    On arrive vers la fin de notre interview. J'aimerais que tu répondes à une question toute simple et qui me tient à cœur. J'aimerais que tu imagines une lettre que tu pourrais déposer dans le sac de sport de toutes ces petites jeunes filles. Alors, soit à toi-même. ou soit à toutes ces jeunes filles qui ont peur de décevoir, qui ont peur de rater, qui ont peur de ne pas se qualifier à cet instant T. Qu'est-ce que tu aimerais alors ? Une petite lettre d'Alice Dufour à glisser dans le sac de toutes les gymnastes françaises. Improvisation.

  • Speaker #0

    Oui, improvisation. J'aurais mis « Rien n'est grave, tu es belle,

  • Speaker #1

    souris » . Trop bien. Merci Alice. Du coup, on va la mettre en vrai, on va le glisser à toutes les gymnastes françaises. Non, tu voulais rajouter ? Viens, rajoute.

  • Speaker #0

    Non, c'est ça. On pourrait dire tellement de choses. Moi, j'aurais envie de mettre une lettre de trois pages. Mais tu es belle parce que tu es belle aux yeux de tant de monde. Tu es belle, ça ne veut pas dire que tu es belle physiquement. Tu es une belle personne. Voilà, c'est ça. Et souris, souris. Parce que de toute façon, quand on sourit, c'est très bizarre. J'invite les gens à essayer. Quand on sourit, on va mieux.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Rien n'est grave, surtout. Vraiment, rien n'est grave.

  • Speaker #1

    C'est un sport. Moi, je rajouterais ce que tu as dit tout à l'heure. Je suis à ma place.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est vrai. Alors, je pourrais dire ça. Alors, ce que je dirais...

  • Speaker #1

    On la refait. Je dirais,

  • Speaker #0

    rien n'est grave. Tu es belle. Tu es à ta place. Souris.

  • Speaker #1

    Oui, parce que j'ai vraiment bien aimé quand tu as dit... Ou tu te sentais, en fait, à ta place. L'odeur, la sensation, tout. Tu te sentais bien, en fait. Tu te sentais bien à ta place, aimée.

  • Speaker #0

    Je me sentais à ma place. Ce qui veut dire aussi que ça ne veut pas dire que si une petite GR sent que ce n'est pas son truc, elle peut se sentir à sa place. À ce moment-là, moi, je n'ai fait qu'un an de pôle. Je me suis sentie à ma place pendant cette année de pôle, mais assez à ma place que pour avoir la liberté de le quitter. Voilà.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #0

    ça ne veut pas dire être à sa place. et se forcer à rester à cette place-là. Ça veut dire profiter du moment présent, en prendre tout le positif et se sentir tellement à sa place de pouvoir peut-être quitter cette place. Ce n'est pas grave de ne pas aimer ce sport. Ce n'est pas grave. On peut se diriger vers un autre sport, vers une autre passion.

  • Speaker #1

    Ou un autre club aussi.

  • Speaker #0

    Ou un autre club. Et surtout, apporter ça. Toujours donner son avis artistique. C'est important.

  • Speaker #1

    Trop bien. Merci, Alice. C'était vraiment un plaisir de partager ce moment avec toi. Je suis trop contente. On aurait pu encore papoter pendant des heures et des heures. C'est vrai, c'est vrai. Merci à toi. On a parlé de ton parcours de gymnase, d'actrice. Est-ce que tu veux nous dire un petit mot sur la série de Montmartre qui sort au moment où le podcast sera diffusé ? Il sera déjà sorti, donc lundi 29 septembre. Qu'est-ce que tu pourrais nous dire ?

  • Speaker #0

    Alors, je vous invite à regarder Montmartre. Montmartre, c'est une grande saga romanesque qui se passe dans le Paris de la Belle Époque et qui parle d'une fratrie qui a été séparée brutalement lorsqu'ils étaient enfants après le meurtre de leur papa et qui se retrouve 23 ans après. Et donc, c'est une série très riche avec de nombreux univers, de nombreux décors. Il y a du drame, il y a de l'action, il y a de l'amour. c'est je pense addictif on a envie de suivre les histoires comme ça et ça fait rêver en même temps trop bien,

  • Speaker #1

    on a hâte de découvrir, c'est trop bien merci aussi pour ton héritage que tu as laissé au sein de l'AGR parce que tu as laissé un bel héritage et tu vois même Eva Serrano qui te rappelle pour travailler au sein de L'INSEP, donc à toutes les personnes qui nous écoutent, qui ont envie, vous avez bien entendu toutes, que Alice aimerait bien revenir au bord des praticables. Bon, pas sur le Prat en justo, mais au bord des praticables. L'invitation est lancée, Alice. Tu vas recevoir plein de messages.

  • Speaker #0

    Avec plaisir, franchement, avec plaisir. Pour ceux qui me connaissent, parce que moi, ça m'émeut beaucoup ce que tu me dis, parce que j'ai l'impression que je suis vraiment une vieille et que de toute façon…

  • Speaker #1

    On t'a oubliée ? Non.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai l'impression qu'une fois que j'ai arrêté, c'est fini.

  • Speaker #1

    Ah ben non ! Ah ben non, tu es là !

  • Speaker #0

    Non, mais ça me fait vachement plaisir parce que moi, je suis encore beaucoup la GR. Je suis toutes les compétitions internationales. En plus, aujourd'hui, ce n'était pas le cas à mon époque. On peut suivre les GR partout, les compétitions. On peut suivre les compétitions en direct et c'est génial.

  • Speaker #1

    Oui, trop bien. Bon, on a hâte de te retrouver. En plus, c'est dommage parce qu'au mois de mai… Bon, c'est passé, mais au mois de mai 2025, les championnats de France étaient à Paris. Bon, tu n'étais pas là.

  • Speaker #0

    Voilà, moi, j'aimerais bien peut-être venir voir une compétition bientôt.

  • Speaker #1

    On te donnera les dates et les lieux et on t'invitera. Je t'inviterai, Alice.

  • Speaker #0

    N'hésitez pas, grand monde de la GR.

  • Speaker #1

    À lancer les invites, Alice. Merci infiniment, Alice. Et puis, du coup, pour finir, on dit à toutes nos gymnastes qu'une médaille ne définit pas sa valeur.

  • Speaker #0

    Pas du tout.

  • Speaker #1

    Ni le classement, que ce qu'on apprend dans la GR, on le porte en nous pour la vie. C'est vraiment une école de confiance, d'expression, d'audace, de discipline, tu disais, de dépassement de soi, en fait, du force de travail, voilà. Et c'est sûrement le plus beau cadeau qu'on peut recevoir de notre sport, de tous les sports, mais de notre sport quand même, on fait un peu... Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter de beau pour l'avenir, Alice ?

  • Speaker #0

    Pour toi ? Je vais souhaiter de faire ce que j'aime encore, de continuer à faire ce que j'aime et de continuer à peut-être pouvoir interpréter des rôles différents, forts, peut-être qui donnent des émotions, comme j'essayais de le faire quand j'étais gymnaste.

  • Speaker #1

    Et que tu as su faire, trop bien. Est-ce que tu veux bien me lancer un défi Alice ?

  • Speaker #0

    Te lancer un défi ?

  • Speaker #1

    Oui, tu me lances un défi. Qui est-ce que je pourrais inviter dans notre univers, alors gère ou pas, qui pourrait venir au micro, au bord des praticables, que toi, tu aurais envie d'écouter ?

  • Speaker #0

    Alors, tu as déjà interviewé Anne-Valérie Barrel.

  • Speaker #1

    Ouais, check, c'est fait. Alors,

  • Speaker #0

    check. Moi, j'ai quand même... Ah, il y en a plein qui viennent.

  • Speaker #1

    Allez, vas-y.

  • Speaker #0

    Non, mais il y a Sneja Namladé-Nova, qui est l'entraîneur d'Evacirano. Ah, bah, Evacirano.

  • Speaker #1

    Eh oui. Eva, je lui ai lancé l'invitation, elle ne m'a pas encore répondu.

  • Speaker #0

    Je suis sûre qu'elle va venir Eva, elle a tellement de choses à dire. Et d'ailleurs, ça fait partie, je rajoute quelque chose, ça fait partie des grandes figures féminines fortes que j'admirais et auxquelles j'essayais de ressembler. Je n'essayais pas de leur ressembler, mais en tout cas,

  • Speaker #1

    qui m'inspiraient.

  • Speaker #0

    Je m'entraînais au Pôle d'Orléans, elle s'entraînait avec nous, elle s'entraînait pour les JO de Sydney. Et c'était un bonheur, une chance inouïe. de l'avoir s'entraîner à côté de nous. Et donc, voilà, Eva Serrano. Je pense aussi à Cécile Noni, qui a écrit un livre sur Alina Kabaeva et sa relation avec Poutine. Et j'ai adoré son livre. Et je pense qu'elle a eu la chance de filmer Kabaeva dès ses plus jeunes années. Et je pense qu'elle a plein d'anecdotes intéressantes à raconter sur Kabaeva, mais sur la gère en général.

  • Speaker #1

    Ouais, trop bien. Allez, je note. J'en ai trois là. Ok, je lance le défi. Trop bien. Merci Alice. Plein de belles choses. Des bisous.

  • Speaker #0

    Merci. Merci à toi. Je t'embrasse. Salut les gars.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir été là avec moi au bord des Praticables. Si cet épisode t'a touché ou fait réfléchir, pense à t'abonner et à laisser un 5 étoiles sur ta plateforme préférée. C'est tout simple, mais ça m'aide énormément à faire grandir ce podcast. Et si tu connais un parent, un coach ou un athlète à qui ça pourrait faire du bien d'écouter cet épisode, alors partage-lui. On ne sait jamais quelles graines ça peut planter. Allez, à très vite, au bord des praticables !

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