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Au coeur des tiers-lieux : les éclaireurs de la transformation écologique

L'Institut de Tramayes (Saône-et-Loire), se former en faisant

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30min |01/07/2025|

53

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Au coeur des tiers-lieux : les éclaireurs de la transformation écologique

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Description

Implanté dans l’ancienne école élémentaire de la commune et inspiré de l’éducation populaire, l’Institut forme des jeunes à penser, œuvrer et entreprendre au service de la ruralité et du monde : travail du bois, du métal, du jardin nourricier...


Un podcast de l'Agence nationale de la cohésion des territoires.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez, au cœur des tiers-lieux, les éclaireurs de la transformation écologique.

  • Speaker #1

    Un podcast de l'Agence nationale de la cohésion des territoires. Partons en immersion dans des tiers-lieux implantés en ruralité. Manufacture de proximité, fabrique de territoire, tiers-lieux ressources, circuits courts, tiers-lieux nourriciers ou culturels. Et voyons comment ces lieux agissent pour la transformation écologique,

  • Speaker #0

    sociale et solidaire du territoire.

  • Speaker #2

    Salut,

  • Speaker #0

    je suis Richard et dans cet épisode d'Au coeur des tiers-lieux, je vous emmène en Bourgogne, à Tramail, commune située à une vingtaine de kilomètres de Mâcon. Nous allons visiter l'Institut de Tramail, un centre de formation inscrit dans un tiers-lieu en construction. Je m'appelle Benjamin Destremeau, je suis le directeur de l'Institut de Tramail, qui est donc ce tiers-lieu dans lequel nous sommes, qui est un tiers-lieu à la fois apprenant, manufacturier. En fait, on le présente plutôt comme... un centre de formation et un tiers-lieu, dont les deux activités sont intrinsèquement liées. À l'Institut de Tramail, on apprend en faisant, et donc les projets sur lesquels travaillent les étudiants sont liés aux projets du territoire, et le territoire se retrouve à l'Institut pour parler de ces projets. ce qui m'a amené à créer l'institut avec 4 collègues, c'est des histoires personnelles bien sûr, aussi bien la mienne que celle de mes collègues. Moi j'ai fait d'abord une école de commerce après avoir passé un bac scientifique, une école de commerce qui s'appelle 3A à Lyon, qui est plutôt orientée sur l'économie sociale et solidaire on va dire. J'ai travaillé dans le contrôle de gestion en Lituanie et puis je suis parti au Liban où j'ai vécu pendant trois ans et où j'ai travaillé pour une association libanaise qui s'appelle Arc-en-Ciel. et où j'ai commencé par faire du contrôle de gestion. Et puis après ça, j'ai fait un bilan d'incompétence, où je me suis rendu compte que ce qui était important pour moi, c'était de me rapprocher de deux choses essentielles. Premièrement, la matière. Quand je suis sur un tableau Excel, on est assez loin de la matière. D'un autre côté, me rapprocher de la décision. L'association Arc-en-Ciel au Liban, c'est environ 700 personnes qui travaillent. grâce à mes... patrons au Liban, j'ai pu m'approcher de la matière et de la décision puisqu'ils m'ont confié la responsabilité de deux usines de production d'aides techniques donc des fauteuils roulants, des déambulateurs des béquilles, des corsets sièges, etc. pour les personnes handicapées et ces usines il y a 95% de personnes handicapées qui y travaillent là pour le coup pas uniquement des handicaps moteurs des handicaps de toutes sortes et donc je faisais partie de Une de ces personnes qui, je ne sais pas si j'avais toute ma tête, parce que je ne sais pas si on a tous toute notre tête, mais en tout cas qui n'avait pas de handicap reconnu. Et donc j'ai passé un an et demi dans cette usine, dans ce bureau, sans fenêtre, avec que de la lumière électrique, mais avec de la poussière de métal, de la poussière de bois, des personnes en fauteuil roulant qui entrent en trombe et qui font des dérapages à l'intérieur du bureau pour me dire « Tiens, voilà la feuille de je ne sais pas quoi » . C'est une expérience qui m'a beaucoup marqué. Et donc, je suis revenu en France avec cette mission de créer Arc-en-Ciel France, qui est une structure, qui est une fille d'Arc-en-Ciel Liban, qui a pour vocation d'agir en France. Et donc, on a créé essentiellement une activité de formation, principalement dans des établissements d'enseignement supérieur. Et donc, ça, c'est un des fondements de l'Institut de Tramail, puisque ça faisait une douzaine d'années au moment où on a créé l'Institut de Tramail que l'on enseignait dans différents établissements d'enseignement supérieur. essentiellement par de la pédagogie de projet. Avec mes collègues, donc Guillaume, Axel, Marie et Valentin, qui sont tous issus d'Arc-en-Ciel et d'Arc-en-Ciel France à un moment donné, on a considéré qu'il était temps que ce que l'on fait dans des établissements d'enseignement supérieur, on le fasse de manière beaucoup plus aboutie et beaucoup plus complète dans un établissement qui nous était propre. Et c'est ça la création de l'Institut de Travail. On a décidé de sa création en novembre 2019, En juin 2021, on a décidé de s'installer à Tramaille. On va passer par là. Voilà, et du coup, ça va nous permettre de traverser le village. Et que je te montre un peu où est-ce qu'on est, quoi. Donc tu vois là ces bâtiments qui sont de ce côté là, donc ça c'est des bâtiments qui appartiennent à la commune, qui était l'ancienne école municipale et la maison des associations. Enfin, c'était l'école primaire et en fait la maternelle était dans le bas du village. Et du coup, à un moment, quand il ne restait plus beaucoup d'études d'élèves, avoir deux sites, c'était un petit peu incohérent. Et donc, ils ont tout rapatrié dans le bas du village et ces bâtiments... Tiens, on va passer par le petit chemin. Et ces bâtiments sont devenus libres en 2019. Et nous, en 2020, 2020-2021... La commune ne savait pas encore ce qu'ils allaient faire de ces bâtiments. Et donc là, pardon, tu vois sur ta droite, ça c'est l'autre grange qui est à nous. Et puis ça c'est le chemin des écoliers qui nous amène jusqu'à Tramail.

  • Speaker #3

    Je suis Michel Mayat, maire de la commune de Tramail depuis 1995. Et j'ai eu l'opportunité, au début de ce cinquième mandat, en pleine période Covid, d'être interpellé par des personnes qui souhaitaient créer une école d'enseignement supérieur en économie sociale et solidaire en milieu rural. Sujet atypique s'il en est, et qui nous demandait si nous avions, au niveau de la municipalité, du potentiel en bâtiment, mais aussi du potentiel en terrain, pour pouvoir faire de la permaculture, pour pouvoir faire un petit peu de maraîchage et autres. Ce que nous leur proposions pouvait convenir. et on est rentré cette fois plus dans une collaboration pour voir comment on allait pouvoir loger au mieux ce qui est devenu depuis l'Institut de Tramail. On a eu cette chance d'avoir fait un regroupement scolaire juste avant et qu'à la fin de ce mandat précédent, on s'est retrouvé avec une ancienne école qui n'était plus exploitée. Différentes idées apparaissaient et pourquoi pas, et pourquoi pas, un institut. Et donc on a travaillé le sujet, sachant que la commune de Tramail... est engagé dans une démarche de transition énergétique depuis de très nombreuses années et qu'en particulier au niveau des bâtiments, lorsqu'on en a l'opportunité, on essaye de faire une rénovation globale performante. Donc là, ça a été l'opportunité de reprendre cette ancienne école élémentaire pour loger de façon confortable, en particulier du point de vue énergie, cet institut. Nous avons deux corps de bâtiments qui sont concernés par des travaux. On a... Donc l'école élémentaire et puis ce qui était à un moment donné la maison de la direction. Donc ça donne tout sur la même cour, c'est tout un espace municipal. Donc nous sommes en train de faire les travaux dans ces deux corps de bâtiments. C'est quand même un petit budget de plus de 3 millions d'euros au niveau de la municipalité. En lien avec l'Institut, nous avons essayé de solliciter le maximum de subventions pour pouvoir réduire la charge. Laquelle charge est couverte par un emprunt ? Et donc, à terme, l'institut, par des loyers, doit permettre de rembourser cet emprunt.

  • Speaker #0

    Allons assister à un cours avec les étudiants. Enfin, plutôt un atelier participatif guidé par un architecte.

  • Speaker #4

    Si vous voulez isoler en paille, il vaut mieux prendre la dimension d'une mode de paille. Vous allez plutôt être autour de 45 ans. 36, ça va.

  • Speaker #0

    Bon, il faut réfléchir à ça. Ok.

  • Speaker #4

    Et une mode de paille, c'est vous. Je m'appelle Eric, Eric Liégeois, et je suis architecte. C'est la deuxième année que j'interviens à l'Institut de Tramail, à la fois pour des questionnements de plans, comment on lit un plan et comment on représente l'espace. d'une façon à la fois technique et aussi ce que ça peut signifier en allant un peu au-delà de la pure technique. J'ai également fait un cours sur l'isolation thermique, les différents isolants, les différentes notions de confort dans le bâtiment. Et là, en ce moment, on fait plutôt une sorte d'atelier pratique sur comment concevoir un espace d'atelier. Et toutes les questions que se pose finalement un architecte, même si là on est dans un temps extrêmement réduit, au moins avoir des notions justement d'espace. de nature d'occupation, en quoi la structure, l'acoustique, la thermique, les aspects d'occupation et d'usage des différents lieux vont interférer les unes avec les autres pour faire de la conception.

  • Speaker #0

    Et là, l'originalité, c'est aussi de faire participer les étudiants à réaliser leur propre lieu, on va dire, d'enseignement.

  • Speaker #4

    C'est un peu l'avantage de l'Institut, c'est qu'en général, les cours se veulent assez pratiques et très orientés sur... Quelque chose qu'ils vont pouvoir faire eux-mêmes, ou expérimenter eux-mêmes, ou aménager eux-mêmes. Donc c'est vrai qu'on essaye d'aller dans ce même mouvement, en allant là sur un atelier qui va être un espace que potentiellement eux ou les suivants vont pouvoir exploiter par la suite. Donc ils se posent des questions pratiques de comment on entre, où est-ce qu'on pose nos affaires, comment on va manipuler les matériaux, qu'est-ce qu'on va y faire.

  • Speaker #0

    Les étudiants qui viennent à l'Institut sont là pour passer du temps, je ne dirais même pas construire leur projet, mais pour définir la direction dans laquelle ils veulent aller. Nous, on a deux objectifs principaux pour nos étudiants. Le premier qui détermine un avenir professionnel en fort lien avec leur avenir personnel, en fort lien avec ce qu'ils sont et ce qu'ils veulent. d'un côté, et d'un autre côté, qui grandissent en autonomie, parce que l'Institut de Travail, c'est un tiers-lieu rural, qui a vocation à promouvoir une certaine forme de ruralité, enfin, en tout cas, qui a vocation à promouvoir la ruralité, et en ruralité, on a besoin d'être autonome. Ça ne veut pas dire être autarcique, mais ça veut dire que quand il y a une tuile qui fuit, enfin, quand il y a une tuile cassée sur le toit, il faut pouvoir aller la réparer. Ça veut dire que si on a un bout de jardin, il faut pouvoir quand même cultiver, un petit peu avoir un potager. Ça veut dire tout un tas de choses que, quand on est urbain, on fait beaucoup moins parce qu'on a des maisons qui sont moins grandes, on vit en appartement, on n'a pas de jardin, etc. Ces deux objectifs, la définition d'un avenir personnel et professionnel et le gain en autonomie, on les atteint par la même méthode et par les mêmes activités qui sont la découverte de tout un tas de métiers autour de l'artisanat et de la paysannerie. Et cette découverte se fait essentiellement autour de la conduction de projets. Nos étudiants, au quotidien, mènent des projets qui sont en lien avec le territoire ou en lien avec l'Institut de travail. Des projets de taille et d'impact très variables. Je prends deux exemples qui sont l'un très concret et pratique et petit. Il faut installer des cabinets dans nos ateliers, parce qu'en ce moment, si on a envie de faire pipi, on est obligé de remonter et de faire 150 mètres. ce qui n'est pas très pratique. Il faut poser un cabinet, visser, bref, ce n'est pas un projet qui prend très longtemps. Et d'un autre côté, un autre projet sur lequel nos étudiants travaillent, c'est une réflexion menée avec les communes de Tramail et de Matour, qui est avoisinante, sur l'alimentation dans les cantines scolaires.

  • Speaker #3

    La chaufferie qui va être sur la droite, et juste après la chaufferie, c'est la permaculture, tu vas aller voir sur le terrain, de toute façon c'est... C'est juste là.

  • Speaker #0

    Ok, ça va se faire.

  • Speaker #5

    Sur la planche qui se trouve là, on va mettre concondres et persil. Et du coup, on aura entièrement rempli la serre. Je m'appelle Guillaume Moral, je suis cofondateur de l'Institut de Tramail. et je m'occupe à l'Institut en particulier de tout ce qui touche à la question de l'alimentation. L'alimentation, c'est ce qu'on appelle à l'Institut un engagement de l'Institut de travail. Autrement dit, c'est un sujet sur lequel on va mobiliser particulièrement de l'attention, de la ressource, et travailler sur trois niveaux, l'expérimentation, la coopération avec des pros, et la participation à des politiques publiques. Au niveau de l'expérimentation, c'est là où on est maintenant, c'est-à-dire c'est jardiner. Jardiner pour apprendre, à la fois gagner en autonomie, mais aussi s'initier au métier du maraîchage, pour ceux d'entre nous qui se projetteraient dans ce métier pour plus tard. C'est expérimenter avec des habitants. Il y a des habitants ici qui viennent cultiver des oignons et de l'ail en grande quantité pour se le partager ensuite. c'est jardiné aussi avec les enfants de l'école du village qui viennent

  • Speaker #0

    un mardi sur deux à l'heure du goûter pour jardiner.

  • Speaker #5

    L'expérimentation se fait aussi par la cuisine. Tous les mardis, il y a la table ouverte où des étudiants et des gens de l'équipe cuisinent ensemble pour des invités. Le deuxième niveau d'intervention, c'est la coopération avec des professionnels, à savoir des maraîchers, des cuisiniers. C'est d'accompagner l'installation de professionnels de l'alimentation à l'Institut de travail. Et le troisième niveau d'intervention, de notre engagement sur l'alimentation, c'est la participation à des politiques publiques. Et donc, on travaille depuis le mois de septembre avec des étudiants de l'Institut et des étudiants de Sciences Po Lyon. Un travail d'enquête, de réflexion, de concertation pour la mise en place d'une alternative aux cantines ou à la restauration scolaire dans les cantines des villages de Tramail et de Matour, qui actuellement travaillent avec des repas industriels. Et donc, on a consulté toutes sortes de parties prenantes, élus, cantinières, parents d'élèves, enfants, pouvoir donc Comment on peut envisager la mise en place d'une alimentation pour les cantines scolaires avec de la cuisine sur place et des produits locaux, tantôt bio ou en tout cas produits dans des conditions vertueuses ?

  • Speaker #2

    Moi je m'appelle Quentin, je suis à l'Institut depuis octobre 2024. C'est ce que je fais actuellement, je replique des plants de concombres dans la serre. Et ce que je fais à l'Institut plus globalement, je suis là dans une démarche de reconversion professionnelle. C'est-à-dire que moi à l'origine je suis ingénieur, ingénieur développeur web, et j'ai bossé là-dedans pendant trois ans à peu près, et ça ne m'a pas plu. Et du coup j'ai envie de tester des choses. Et j'ai entendu parler de l'Institut par une amie qui l'a fait l'année dernière et qui m'a dit que c'était l'occasion de tester des métiers manuels, d'apprendre un petit peu touche à tout, de faire de la menuiserie, de la métallerie, du maraîchage et autres. Je suis arrivé pour ça, pour apprendre à faire quelque chose de mes mains et voir s'ils pouvaient me plaire. La boîte dans laquelle je bossais, déjà je m'y sentais pas bien, j'étais dans une... dans une boîte de prestat, dans une SN. Et j'avais l'impression d'aider des grosses boîtes qui font plein d'argent à faire plus d'argent en passant par des plus grosses boîtes. Donc ça ne me parlait pas des masses. Et oui, j'ai eu l'impression que ce que je faisais n'avait pas vraiment de valeur, n'était pas reconnu par grand monde comme étant vraiment pertinent et vraiment utile. Et du coup... Comme en plus, ça me trottait dans un coin de la tête depuis un moment que je voulais faire quelque chose de mes mains, c'était l'occasion aussi de me dire, ce modèle n'a pas l'air de me plaire pour l'instant, donc je vais voir s'il y a autre chose qui me plaît, sans me fermer à l'idée d'y retourner si ça ne me plaisait pas, mais je trouve que ça me plaît plutôt. Donc ouais, c'était plus envie de mettre en question ce dans quoi j'ai baigné pendant longtemps, parce qu'on ne m'a jamais vraiment présenté les métiers manuels, donc je me suis dit que ça valait quand même la peine de tester par moi-même. J'ai fait un bac S, j'étais bon à l'école, j'étais bon en matière scientifique et ça me plaisait beaucoup. J'ai fait une prépa pour continuer ça sans choisir, parce que je ne voulais pas choisir entre les maths, la physique, la chimie. Du coup, j'ai pris ce qui ratissait le plus large. L'issue de ça, c'était l'école d'ingé. L'issue de l'école d'ingé, c'était ce que je voulais en faire. On m'a montré ce que c'était. Ce que c'était le développement informatique, ça m'a plu. J'ai vu de la lumière et je suis rentré. Mais c'est mon parcours depuis le début de ma scolarité. Ça me plaît, je continue. Mais en fait, une fois arrivé à l'issue de ça, à savoir le diplôme et un CDI dans une ESN, à faire du code pour des entreprises, des grosses boîtes qui font déjà plein de sous, ça ne me faisait pas rêver. Je me pose encore la question de si je pars en formation ou pas après l'Institut. Parce que pour l'instant, ce qui me plaît bien de ce que j'ai vu ici, c'est le travail du métal. Pour l'instant, avec des métalliers serruriers, j'ai envie d'essayer de travailler avec un ferronnier ou un forgeron. Et après, à voir si ça me plaît, que je confirme que ça me plaît, soit partir en formation si c'est nécessaire, soit me faire embaucher sans diplôme et voir si je peux me former sur l'ETA. Et sur un autre registre, ceci est l'occasion de tester la campagne et ça me plaît bien, donc je pense que je vais y rester. Je viens de région parisienne à la base, j'ai bossé à Lyon et je ne connaissais pas la campagne du tout. J'ai des parents qui m'encouragent là-dedans et mes proches, j'ai des potes, ça résonne aussi un peu en eux. Le monde de l'entreprise post-études longues ne leur plaît pas non plus des masses et j'en ai quelques-uns qui comprennent bien ce que je fais là et je pense que ce ne serait pas très compliqué de les convaincre de venir aussi.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Alizé, je suis à l'Institut depuis février et là actuellement je suis en train de rehausser les filets de petits pois mange tout pour qu'ils puissent bien s'accrocher et pas tomber.

  • Speaker #0

    Quelles sont tes envies et pourquoi avoir choisi l'Institut Tramaille ?

  • Speaker #1

    Justement je savais pas trop ce que je voulais faire donc l'idée c'était d'explorer un peu plein de mes petits différents. donc le maraîchage, la soudure, la menuiserie, et de voir un peu où ça me mène. Et pour l'instant, je ne sais pas encore si je reprends une formation ou pas. Je n'ai pas encore trop d'idées sur la suite. Je me demande sinon si je ne travaillerai pas dans le coin et je continuerai à travailler à l'Institut en louant les ateliers pour faire des créations. Parce que à côté, je suis artiste et j'aime bien faire de la récup, du réemploi. C'est en plus ce que l'Institut de Travail met en avant. Je fais beaucoup de réemploi. Par exemple, j'ai fait un porte-manteau en tuyau de plomberie, en récupération de tuyau de plomberie tout en soudure. Et donc ça, c'était possible parce qu'ils avaient des stocks de tuyaux, donc on peut mettre son manteau sur un petit robinet, c'est rigolo. Il y a les ateliers où on peut travailler de la soudure, et il y a la menuiserie, on peut faire aussi un peu de plomberie, on va faire aussi un peu d'élec. Il y a un côté aussi pensé, puisqu'on a des cours de sociaux, de hauts droits, d'histoire de l'agriculture, donc c'est assez complet. C'est ça qui est intéressant, ça apprend aussi à devenir indépendant, savoir bricoler et se débrouiller aussi en jardinerie, connaître le monde qui nous entoure.

  • Speaker #6

    Je m'appelle Blanche Austin et je travaille à l'Institut depuis quelques mois. Je m'occupe du poste de maîtresse de maison, je m'occupe des partenariats locaux, du suivi des projets des étudiants et plein d'autres petites missions. lié au fait qu'on est une petite équipe. J'ai fait partie de la première promotion l'année dernière, pendant neuf mois où j'ai étudié, et puis à la fin de l'année j'ai acté que je voulais continuer à travailler dans des projets de l'économie sociale et solidaire, plutôt en milieu rural, et j'ai commencé à chercher du boulot, et puis juste avant de partir, Benjamin m'a proposé un poste ici. Eh bien, c'est à la fois la gestion organisationnelle du lieu, être garante que Le lieu soit en permanence accueillant, comme on est un tiers lieu, il y a pas mal de monde qui passe. Et puis il y a un moment privilégié dans la semaine aussi, c'est la table ouverte, où tous les mardis on reçoit les étudiants cuisine le matiné, bientôt en formation, et le midi on reçoit des invités, des partenaires, des potentiels partenaires, des habitants, des voisins, des institutions, etc. C'est un moment privilégié pour nous rencontrer et voir ce qui se passe à l'Institut. C'est sûr que pour moi, ça a été un gros changement parce que j'ai grandi en région parisienne, j'ai fait mes études à Lyon et puis j'ai débarqué à Tramail. Donc c'est encore, bon ça commence à être moins nouveau, mais c'était tout nouveau. Et je trouve que l'Institut, ça permet de faire une transition qui est acceptable, qui est vivable, qui garde du lien, etc. Et puis qui donne envie de vivre en milieu rural, qui permet de comprendre le milieu rural à travers les différents cours et puis à travers ce qu'on vit ici. donc pendant la formation et puis ça continue en tant que... enfin quand je travaille ici et alors c'est sûr que le rythme est beaucoup plus lent que je fais pas la bringue tous les soirs mais il y a quelque chose de assez chouette dans le fait de rencontrer les gens avec qui... autour de qui on vit ouais en fait il y a plein de choses qui sont parfois pas très... enfin explicites mais qui font que la vie est vraiment chouette à la campagne moi je me vois bien rester dans le coin continuer à travailler avec l'Institut. Après, ça dépendra aussi de comment l'Institut évolue, etc. Il y a des choses qui sont assez... Enfin, il y a certains paramètres qui sont incertains, donc ça se construira avec le temps. Et voilà. Et de continuer à rencontrer des gens, à tisser du lien, à...

  • Speaker #0

    Voilà ! L'Institut de Travail n'est pas seulement un centre de formation, n'est pas seulement un établissement d'enseignement supérieur, mais est un tiers-lieu. Et c'est à ce titre qu'on a eu des subventions de pas mal d'acteurs, mais principalement de l'Agence Nationale de la Cohésion des Territoires et de la région. Principalement sur des questions d'investissement et de la NCT, plus sur des questions de fonctionnement, puisqu'on a été labellisé fabrique de territoire d'abord, manufacture de proximité ensuite, et enfin On a obtenu un label Definov sur les tiers-lieux apprenants. Et pour l'instant, c'est essentiellement grâce à ces subventions que l'on arrive à tenir. À terme, le modèle économique de l'Institut a vocation à être comme on l'a imaginé, c'est-à-dire fonctionner. principalement sur des scolarités. On a des scolarités qui ne sont pas très élevées pour un établissement d'enseignement supérieur privé. C'est-à-dire que c'est de l'ordre de 5000 euros l'année, un petit peu plus, un petit peu moins, en fonction du revenu fiscal, puisqu'on a choisi d'avoir une tarification adaptée. Comment l'Institut de Tramail s'ancre dans son territoire ? Voyons cela avec le maire de Tramail.

  • Speaker #3

    Il y avait déjà l'histoire du lieu, c'est-à-dire que c'est l'ancienne école. Et donc tous les habitants connaissent où ont été à l'école pour les anciens, donc connaissent très bien les lieux. Ces quarts de bâtiment qui datent largement d'avant Jules Ferry, eh bien sont en train d'être rénovés complètement et reprennent une seconde vie en étant orientés sur l'avenir en termes de rénovation. Donc c'est vraiment quelque chose de positif. Il y a l'interaction que nous espérons. avec ces futurs étudiants qui progressivement devraient venir de plus en plus nombreux, l'interaction de ces futurs étudiants avec le tissu associatif, mais aussi le tissu artisanal de notre secteur. Il y a déjà quelques artisans qui viennent apporter des enseignements, des retraités qui viennent surveiller un petit peu comment ils utilisent les machines à bois, parce que moi j'ai été menuisier, donc je sais ce que c'est. Donc il y a ce contexte aussi de lien entre des générations différentes et puis des personnes différentes et des découvertes, je dirais, de l'un et de l'autre. Ça fait partie aussi, je dirais, d'une dynamique que l'on pourrait considérer comme très positive sur notre commune. Si on est très engagé dans la transition écologique, on souffre un peu, par exemple, au niveau de la jeunesse. on a Un nombre de classes qui diminue, malheureusement. La population augmente, mais on perd des classes. Donc, il nous faut retrouver un second souffle. Et peut-être que grâce à l'Institut, grâce à les apports médiatiques, entre autres, on pourra montrer qu'il fait bon vivre en milieu rural et en particulier à Tramail.

  • Speaker #5

    C'est un des intérêts majeurs de l'implantation de l'Institut de Tramail dans un bourg vivant. C'est à la fois pour répondre à des enjeux pratiques pour nos étudiants, de vivre dans un bourg, de pouvoir faire leur vie quotidienne sans voiture. Et pour beaucoup d'entre eux qui viennent de la ville, c'est quand même agréable. Puis d'ailleurs, quand on vient de la campagne, c'est toujours agréable d'être dans un bourg vivant, alors qu'une partie importante de notre ruralité a été désertée des commerces. L'autre raison qui nous a amenés à chercher un lieu qui était dans un village, C'est de pouvoir porter notre message et nos actions au vu et au su de tous. Pas dans le but d'être en affrontement, pas non plus dans le but d'avoir un message qui serait accueilli de manière positive par tout le monde, mais en tout cas de continuer à porter des actions qui, sur certains aspects, comportent une forme de radicalité,

  • Speaker #0

    mais de le faire au vu de tous et avec certains.

  • Speaker #5

    Et le gros avantage de la ruralité par rapport à la ville, c'est que quand on veut faire des choses avec les autres, on fait des choses avec ses voisins. Et nos voisins, ils sont tantôt progressistes, tantôt conservateurs, tantôt ils sont là depuis Versailles-Gétorix, tantôt ils sont arrivés il y a quelques années. Et donc, il faut faire ensemble. En fait, notre démarche, elle a de l'intérêt, à mon avis, si on ne la fait pas tout seul dans notre coin. si on fait les choses tout seul dans notre coin En fait, d'une certaine manière, on peut aller plus vite, on peut se conforter dans plein de choses. Le faire à l'échelle d'un village, avec un certain nombre d'acteurs, que ce soit des élus, des associations, des voisins, des commerçants, des paysans, des artisans, c'est un travail qui est plus fastidieux, qui est plus long, et en même temps, qui s'ancre plus fortement. Et donc ça nourrit beaucoup notre réflexion, ça nous engage dans une remise en question. très régulière et parfois très forte. On ne doit jamais oublier que le village de Tramail existe depuis plusieurs siècles et il vit très bien sans l'Institut de Tramail. A l'inverse, l'Institut de Tramail, comme on est construit comme un tiers-lieu, c'est-à-dire un lieu ouvert sur un grand nombre de parties prenantes, nous, on a besoin du village.

  • Speaker #0

    Si on n'arrive pas à coopérer avec le village,

  • Speaker #5

    on n'existe pas. Et donc ça nous engage à la fois sur le message de fond que l'on porte, mais ça nous engage aussi énormément dans notre méthode de mise en place de nos actions pour pouvoir réussir à coopérer avec les acteurs du village et des alentours.

  • Speaker #0

    On parle assez peu de transition parce que notre mission, c'est d'abord de faire comprendre ce qu'est le réel. À partir du moment où on comprendra ce qu'est le réel, on pourra envisager un avenir radieux. Là, je parle du réel écologique, mais aussi du réel de soi-même. La transition professionnelle, elle part de comprendre qui on est. On est aussi persuadé que c'est les mains dans le cambouis, les mains dans la terre, que l'on arrive à se connaître. C'est très introspectif, le travail manuel. Ça n'empêche pas que tout notre enseignement soit irrigué de toute cette question écologique. En fait, on en parle à longueur de journée, mais sans jamais le nommer. L'essentiel de ce que l'on veut dans le module « Penser » , c'est de comprendre le monde et donc d'écrire le monde tel qu'il est. Et on essaye de ne pas délivrer de prêtes à penser, mais de délivrer des outils qui permettent de penser le monde.

  • Speaker #1

    Et c'est déjà la fin de cet épisode à Tramail. A bientôt pour la découverte d'un autre lieu dans un autre territoire.

  • Speaker #2

    Au cœur des tiers-lieux, les éclaireurs de la transformation écologique.

Description

Implanté dans l’ancienne école élémentaire de la commune et inspiré de l’éducation populaire, l’Institut forme des jeunes à penser, œuvrer et entreprendre au service de la ruralité et du monde : travail du bois, du métal, du jardin nourricier...


Un podcast de l'Agence nationale de la cohésion des territoires.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez, au cœur des tiers-lieux, les éclaireurs de la transformation écologique.

  • Speaker #1

    Un podcast de l'Agence nationale de la cohésion des territoires. Partons en immersion dans des tiers-lieux implantés en ruralité. Manufacture de proximité, fabrique de territoire, tiers-lieux ressources, circuits courts, tiers-lieux nourriciers ou culturels. Et voyons comment ces lieux agissent pour la transformation écologique,

  • Speaker #0

    sociale et solidaire du territoire.

  • Speaker #2

    Salut,

  • Speaker #0

    je suis Richard et dans cet épisode d'Au coeur des tiers-lieux, je vous emmène en Bourgogne, à Tramail, commune située à une vingtaine de kilomètres de Mâcon. Nous allons visiter l'Institut de Tramail, un centre de formation inscrit dans un tiers-lieu en construction. Je m'appelle Benjamin Destremeau, je suis le directeur de l'Institut de Tramail, qui est donc ce tiers-lieu dans lequel nous sommes, qui est un tiers-lieu à la fois apprenant, manufacturier. En fait, on le présente plutôt comme... un centre de formation et un tiers-lieu, dont les deux activités sont intrinsèquement liées. À l'Institut de Tramail, on apprend en faisant, et donc les projets sur lesquels travaillent les étudiants sont liés aux projets du territoire, et le territoire se retrouve à l'Institut pour parler de ces projets. ce qui m'a amené à créer l'institut avec 4 collègues, c'est des histoires personnelles bien sûr, aussi bien la mienne que celle de mes collègues. Moi j'ai fait d'abord une école de commerce après avoir passé un bac scientifique, une école de commerce qui s'appelle 3A à Lyon, qui est plutôt orientée sur l'économie sociale et solidaire on va dire. J'ai travaillé dans le contrôle de gestion en Lituanie et puis je suis parti au Liban où j'ai vécu pendant trois ans et où j'ai travaillé pour une association libanaise qui s'appelle Arc-en-Ciel. et où j'ai commencé par faire du contrôle de gestion. Et puis après ça, j'ai fait un bilan d'incompétence, où je me suis rendu compte que ce qui était important pour moi, c'était de me rapprocher de deux choses essentielles. Premièrement, la matière. Quand je suis sur un tableau Excel, on est assez loin de la matière. D'un autre côté, me rapprocher de la décision. L'association Arc-en-Ciel au Liban, c'est environ 700 personnes qui travaillent. grâce à mes... patrons au Liban, j'ai pu m'approcher de la matière et de la décision puisqu'ils m'ont confié la responsabilité de deux usines de production d'aides techniques donc des fauteuils roulants, des déambulateurs des béquilles, des corsets sièges, etc. pour les personnes handicapées et ces usines il y a 95% de personnes handicapées qui y travaillent là pour le coup pas uniquement des handicaps moteurs des handicaps de toutes sortes et donc je faisais partie de Une de ces personnes qui, je ne sais pas si j'avais toute ma tête, parce que je ne sais pas si on a tous toute notre tête, mais en tout cas qui n'avait pas de handicap reconnu. Et donc j'ai passé un an et demi dans cette usine, dans ce bureau, sans fenêtre, avec que de la lumière électrique, mais avec de la poussière de métal, de la poussière de bois, des personnes en fauteuil roulant qui entrent en trombe et qui font des dérapages à l'intérieur du bureau pour me dire « Tiens, voilà la feuille de je ne sais pas quoi » . C'est une expérience qui m'a beaucoup marqué. Et donc, je suis revenu en France avec cette mission de créer Arc-en-Ciel France, qui est une structure, qui est une fille d'Arc-en-Ciel Liban, qui a pour vocation d'agir en France. Et donc, on a créé essentiellement une activité de formation, principalement dans des établissements d'enseignement supérieur. Et donc, ça, c'est un des fondements de l'Institut de Tramail, puisque ça faisait une douzaine d'années au moment où on a créé l'Institut de Tramail que l'on enseignait dans différents établissements d'enseignement supérieur. essentiellement par de la pédagogie de projet. Avec mes collègues, donc Guillaume, Axel, Marie et Valentin, qui sont tous issus d'Arc-en-Ciel et d'Arc-en-Ciel France à un moment donné, on a considéré qu'il était temps que ce que l'on fait dans des établissements d'enseignement supérieur, on le fasse de manière beaucoup plus aboutie et beaucoup plus complète dans un établissement qui nous était propre. Et c'est ça la création de l'Institut de Travail. On a décidé de sa création en novembre 2019, En juin 2021, on a décidé de s'installer à Tramaille. On va passer par là. Voilà, et du coup, ça va nous permettre de traverser le village. Et que je te montre un peu où est-ce qu'on est, quoi. Donc tu vois là ces bâtiments qui sont de ce côté là, donc ça c'est des bâtiments qui appartiennent à la commune, qui était l'ancienne école municipale et la maison des associations. Enfin, c'était l'école primaire et en fait la maternelle était dans le bas du village. Et du coup, à un moment, quand il ne restait plus beaucoup d'études d'élèves, avoir deux sites, c'était un petit peu incohérent. Et donc, ils ont tout rapatrié dans le bas du village et ces bâtiments... Tiens, on va passer par le petit chemin. Et ces bâtiments sont devenus libres en 2019. Et nous, en 2020, 2020-2021... La commune ne savait pas encore ce qu'ils allaient faire de ces bâtiments. Et donc là, pardon, tu vois sur ta droite, ça c'est l'autre grange qui est à nous. Et puis ça c'est le chemin des écoliers qui nous amène jusqu'à Tramail.

  • Speaker #3

    Je suis Michel Mayat, maire de la commune de Tramail depuis 1995. Et j'ai eu l'opportunité, au début de ce cinquième mandat, en pleine période Covid, d'être interpellé par des personnes qui souhaitaient créer une école d'enseignement supérieur en économie sociale et solidaire en milieu rural. Sujet atypique s'il en est, et qui nous demandait si nous avions, au niveau de la municipalité, du potentiel en bâtiment, mais aussi du potentiel en terrain, pour pouvoir faire de la permaculture, pour pouvoir faire un petit peu de maraîchage et autres. Ce que nous leur proposions pouvait convenir. et on est rentré cette fois plus dans une collaboration pour voir comment on allait pouvoir loger au mieux ce qui est devenu depuis l'Institut de Tramail. On a eu cette chance d'avoir fait un regroupement scolaire juste avant et qu'à la fin de ce mandat précédent, on s'est retrouvé avec une ancienne école qui n'était plus exploitée. Différentes idées apparaissaient et pourquoi pas, et pourquoi pas, un institut. Et donc on a travaillé le sujet, sachant que la commune de Tramail... est engagé dans une démarche de transition énergétique depuis de très nombreuses années et qu'en particulier au niveau des bâtiments, lorsqu'on en a l'opportunité, on essaye de faire une rénovation globale performante. Donc là, ça a été l'opportunité de reprendre cette ancienne école élémentaire pour loger de façon confortable, en particulier du point de vue énergie, cet institut. Nous avons deux corps de bâtiments qui sont concernés par des travaux. On a... Donc l'école élémentaire et puis ce qui était à un moment donné la maison de la direction. Donc ça donne tout sur la même cour, c'est tout un espace municipal. Donc nous sommes en train de faire les travaux dans ces deux corps de bâtiments. C'est quand même un petit budget de plus de 3 millions d'euros au niveau de la municipalité. En lien avec l'Institut, nous avons essayé de solliciter le maximum de subventions pour pouvoir réduire la charge. Laquelle charge est couverte par un emprunt ? Et donc, à terme, l'institut, par des loyers, doit permettre de rembourser cet emprunt.

  • Speaker #0

    Allons assister à un cours avec les étudiants. Enfin, plutôt un atelier participatif guidé par un architecte.

  • Speaker #4

    Si vous voulez isoler en paille, il vaut mieux prendre la dimension d'une mode de paille. Vous allez plutôt être autour de 45 ans. 36, ça va.

  • Speaker #0

    Bon, il faut réfléchir à ça. Ok.

  • Speaker #4

    Et une mode de paille, c'est vous. Je m'appelle Eric, Eric Liégeois, et je suis architecte. C'est la deuxième année que j'interviens à l'Institut de Tramail, à la fois pour des questionnements de plans, comment on lit un plan et comment on représente l'espace. d'une façon à la fois technique et aussi ce que ça peut signifier en allant un peu au-delà de la pure technique. J'ai également fait un cours sur l'isolation thermique, les différents isolants, les différentes notions de confort dans le bâtiment. Et là, en ce moment, on fait plutôt une sorte d'atelier pratique sur comment concevoir un espace d'atelier. Et toutes les questions que se pose finalement un architecte, même si là on est dans un temps extrêmement réduit, au moins avoir des notions justement d'espace. de nature d'occupation, en quoi la structure, l'acoustique, la thermique, les aspects d'occupation et d'usage des différents lieux vont interférer les unes avec les autres pour faire de la conception.

  • Speaker #0

    Et là, l'originalité, c'est aussi de faire participer les étudiants à réaliser leur propre lieu, on va dire, d'enseignement.

  • Speaker #4

    C'est un peu l'avantage de l'Institut, c'est qu'en général, les cours se veulent assez pratiques et très orientés sur... Quelque chose qu'ils vont pouvoir faire eux-mêmes, ou expérimenter eux-mêmes, ou aménager eux-mêmes. Donc c'est vrai qu'on essaye d'aller dans ce même mouvement, en allant là sur un atelier qui va être un espace que potentiellement eux ou les suivants vont pouvoir exploiter par la suite. Donc ils se posent des questions pratiques de comment on entre, où est-ce qu'on pose nos affaires, comment on va manipuler les matériaux, qu'est-ce qu'on va y faire.

  • Speaker #0

    Les étudiants qui viennent à l'Institut sont là pour passer du temps, je ne dirais même pas construire leur projet, mais pour définir la direction dans laquelle ils veulent aller. Nous, on a deux objectifs principaux pour nos étudiants. Le premier qui détermine un avenir professionnel en fort lien avec leur avenir personnel, en fort lien avec ce qu'ils sont et ce qu'ils veulent. d'un côté, et d'un autre côté, qui grandissent en autonomie, parce que l'Institut de Travail, c'est un tiers-lieu rural, qui a vocation à promouvoir une certaine forme de ruralité, enfin, en tout cas, qui a vocation à promouvoir la ruralité, et en ruralité, on a besoin d'être autonome. Ça ne veut pas dire être autarcique, mais ça veut dire que quand il y a une tuile qui fuit, enfin, quand il y a une tuile cassée sur le toit, il faut pouvoir aller la réparer. Ça veut dire que si on a un bout de jardin, il faut pouvoir quand même cultiver, un petit peu avoir un potager. Ça veut dire tout un tas de choses que, quand on est urbain, on fait beaucoup moins parce qu'on a des maisons qui sont moins grandes, on vit en appartement, on n'a pas de jardin, etc. Ces deux objectifs, la définition d'un avenir personnel et professionnel et le gain en autonomie, on les atteint par la même méthode et par les mêmes activités qui sont la découverte de tout un tas de métiers autour de l'artisanat et de la paysannerie. Et cette découverte se fait essentiellement autour de la conduction de projets. Nos étudiants, au quotidien, mènent des projets qui sont en lien avec le territoire ou en lien avec l'Institut de travail. Des projets de taille et d'impact très variables. Je prends deux exemples qui sont l'un très concret et pratique et petit. Il faut installer des cabinets dans nos ateliers, parce qu'en ce moment, si on a envie de faire pipi, on est obligé de remonter et de faire 150 mètres. ce qui n'est pas très pratique. Il faut poser un cabinet, visser, bref, ce n'est pas un projet qui prend très longtemps. Et d'un autre côté, un autre projet sur lequel nos étudiants travaillent, c'est une réflexion menée avec les communes de Tramail et de Matour, qui est avoisinante, sur l'alimentation dans les cantines scolaires.

  • Speaker #3

    La chaufferie qui va être sur la droite, et juste après la chaufferie, c'est la permaculture, tu vas aller voir sur le terrain, de toute façon c'est... C'est juste là.

  • Speaker #0

    Ok, ça va se faire.

  • Speaker #5

    Sur la planche qui se trouve là, on va mettre concondres et persil. Et du coup, on aura entièrement rempli la serre. Je m'appelle Guillaume Moral, je suis cofondateur de l'Institut de Tramail. et je m'occupe à l'Institut en particulier de tout ce qui touche à la question de l'alimentation. L'alimentation, c'est ce qu'on appelle à l'Institut un engagement de l'Institut de travail. Autrement dit, c'est un sujet sur lequel on va mobiliser particulièrement de l'attention, de la ressource, et travailler sur trois niveaux, l'expérimentation, la coopération avec des pros, et la participation à des politiques publiques. Au niveau de l'expérimentation, c'est là où on est maintenant, c'est-à-dire c'est jardiner. Jardiner pour apprendre, à la fois gagner en autonomie, mais aussi s'initier au métier du maraîchage, pour ceux d'entre nous qui se projetteraient dans ce métier pour plus tard. C'est expérimenter avec des habitants. Il y a des habitants ici qui viennent cultiver des oignons et de l'ail en grande quantité pour se le partager ensuite. c'est jardiné aussi avec les enfants de l'école du village qui viennent

  • Speaker #0

    un mardi sur deux à l'heure du goûter pour jardiner.

  • Speaker #5

    L'expérimentation se fait aussi par la cuisine. Tous les mardis, il y a la table ouverte où des étudiants et des gens de l'équipe cuisinent ensemble pour des invités. Le deuxième niveau d'intervention, c'est la coopération avec des professionnels, à savoir des maraîchers, des cuisiniers. C'est d'accompagner l'installation de professionnels de l'alimentation à l'Institut de travail. Et le troisième niveau d'intervention, de notre engagement sur l'alimentation, c'est la participation à des politiques publiques. Et donc, on travaille depuis le mois de septembre avec des étudiants de l'Institut et des étudiants de Sciences Po Lyon. Un travail d'enquête, de réflexion, de concertation pour la mise en place d'une alternative aux cantines ou à la restauration scolaire dans les cantines des villages de Tramail et de Matour, qui actuellement travaillent avec des repas industriels. Et donc, on a consulté toutes sortes de parties prenantes, élus, cantinières, parents d'élèves, enfants, pouvoir donc Comment on peut envisager la mise en place d'une alimentation pour les cantines scolaires avec de la cuisine sur place et des produits locaux, tantôt bio ou en tout cas produits dans des conditions vertueuses ?

  • Speaker #2

    Moi je m'appelle Quentin, je suis à l'Institut depuis octobre 2024. C'est ce que je fais actuellement, je replique des plants de concombres dans la serre. Et ce que je fais à l'Institut plus globalement, je suis là dans une démarche de reconversion professionnelle. C'est-à-dire que moi à l'origine je suis ingénieur, ingénieur développeur web, et j'ai bossé là-dedans pendant trois ans à peu près, et ça ne m'a pas plu. Et du coup j'ai envie de tester des choses. Et j'ai entendu parler de l'Institut par une amie qui l'a fait l'année dernière et qui m'a dit que c'était l'occasion de tester des métiers manuels, d'apprendre un petit peu touche à tout, de faire de la menuiserie, de la métallerie, du maraîchage et autres. Je suis arrivé pour ça, pour apprendre à faire quelque chose de mes mains et voir s'ils pouvaient me plaire. La boîte dans laquelle je bossais, déjà je m'y sentais pas bien, j'étais dans une... dans une boîte de prestat, dans une SN. Et j'avais l'impression d'aider des grosses boîtes qui font plein d'argent à faire plus d'argent en passant par des plus grosses boîtes. Donc ça ne me parlait pas des masses. Et oui, j'ai eu l'impression que ce que je faisais n'avait pas vraiment de valeur, n'était pas reconnu par grand monde comme étant vraiment pertinent et vraiment utile. Et du coup... Comme en plus, ça me trottait dans un coin de la tête depuis un moment que je voulais faire quelque chose de mes mains, c'était l'occasion aussi de me dire, ce modèle n'a pas l'air de me plaire pour l'instant, donc je vais voir s'il y a autre chose qui me plaît, sans me fermer à l'idée d'y retourner si ça ne me plaisait pas, mais je trouve que ça me plaît plutôt. Donc ouais, c'était plus envie de mettre en question ce dans quoi j'ai baigné pendant longtemps, parce qu'on ne m'a jamais vraiment présenté les métiers manuels, donc je me suis dit que ça valait quand même la peine de tester par moi-même. J'ai fait un bac S, j'étais bon à l'école, j'étais bon en matière scientifique et ça me plaisait beaucoup. J'ai fait une prépa pour continuer ça sans choisir, parce que je ne voulais pas choisir entre les maths, la physique, la chimie. Du coup, j'ai pris ce qui ratissait le plus large. L'issue de ça, c'était l'école d'ingé. L'issue de l'école d'ingé, c'était ce que je voulais en faire. On m'a montré ce que c'était. Ce que c'était le développement informatique, ça m'a plu. J'ai vu de la lumière et je suis rentré. Mais c'est mon parcours depuis le début de ma scolarité. Ça me plaît, je continue. Mais en fait, une fois arrivé à l'issue de ça, à savoir le diplôme et un CDI dans une ESN, à faire du code pour des entreprises, des grosses boîtes qui font déjà plein de sous, ça ne me faisait pas rêver. Je me pose encore la question de si je pars en formation ou pas après l'Institut. Parce que pour l'instant, ce qui me plaît bien de ce que j'ai vu ici, c'est le travail du métal. Pour l'instant, avec des métalliers serruriers, j'ai envie d'essayer de travailler avec un ferronnier ou un forgeron. Et après, à voir si ça me plaît, que je confirme que ça me plaît, soit partir en formation si c'est nécessaire, soit me faire embaucher sans diplôme et voir si je peux me former sur l'ETA. Et sur un autre registre, ceci est l'occasion de tester la campagne et ça me plaît bien, donc je pense que je vais y rester. Je viens de région parisienne à la base, j'ai bossé à Lyon et je ne connaissais pas la campagne du tout. J'ai des parents qui m'encouragent là-dedans et mes proches, j'ai des potes, ça résonne aussi un peu en eux. Le monde de l'entreprise post-études longues ne leur plaît pas non plus des masses et j'en ai quelques-uns qui comprennent bien ce que je fais là et je pense que ce ne serait pas très compliqué de les convaincre de venir aussi.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Alizé, je suis à l'Institut depuis février et là actuellement je suis en train de rehausser les filets de petits pois mange tout pour qu'ils puissent bien s'accrocher et pas tomber.

  • Speaker #0

    Quelles sont tes envies et pourquoi avoir choisi l'Institut Tramaille ?

  • Speaker #1

    Justement je savais pas trop ce que je voulais faire donc l'idée c'était d'explorer un peu plein de mes petits différents. donc le maraîchage, la soudure, la menuiserie, et de voir un peu où ça me mène. Et pour l'instant, je ne sais pas encore si je reprends une formation ou pas. Je n'ai pas encore trop d'idées sur la suite. Je me demande sinon si je ne travaillerai pas dans le coin et je continuerai à travailler à l'Institut en louant les ateliers pour faire des créations. Parce que à côté, je suis artiste et j'aime bien faire de la récup, du réemploi. C'est en plus ce que l'Institut de Travail met en avant. Je fais beaucoup de réemploi. Par exemple, j'ai fait un porte-manteau en tuyau de plomberie, en récupération de tuyau de plomberie tout en soudure. Et donc ça, c'était possible parce qu'ils avaient des stocks de tuyaux, donc on peut mettre son manteau sur un petit robinet, c'est rigolo. Il y a les ateliers où on peut travailler de la soudure, et il y a la menuiserie, on peut faire aussi un peu de plomberie, on va faire aussi un peu d'élec. Il y a un côté aussi pensé, puisqu'on a des cours de sociaux, de hauts droits, d'histoire de l'agriculture, donc c'est assez complet. C'est ça qui est intéressant, ça apprend aussi à devenir indépendant, savoir bricoler et se débrouiller aussi en jardinerie, connaître le monde qui nous entoure.

  • Speaker #6

    Je m'appelle Blanche Austin et je travaille à l'Institut depuis quelques mois. Je m'occupe du poste de maîtresse de maison, je m'occupe des partenariats locaux, du suivi des projets des étudiants et plein d'autres petites missions. lié au fait qu'on est une petite équipe. J'ai fait partie de la première promotion l'année dernière, pendant neuf mois où j'ai étudié, et puis à la fin de l'année j'ai acté que je voulais continuer à travailler dans des projets de l'économie sociale et solidaire, plutôt en milieu rural, et j'ai commencé à chercher du boulot, et puis juste avant de partir, Benjamin m'a proposé un poste ici. Eh bien, c'est à la fois la gestion organisationnelle du lieu, être garante que Le lieu soit en permanence accueillant, comme on est un tiers lieu, il y a pas mal de monde qui passe. Et puis il y a un moment privilégié dans la semaine aussi, c'est la table ouverte, où tous les mardis on reçoit les étudiants cuisine le matiné, bientôt en formation, et le midi on reçoit des invités, des partenaires, des potentiels partenaires, des habitants, des voisins, des institutions, etc. C'est un moment privilégié pour nous rencontrer et voir ce qui se passe à l'Institut. C'est sûr que pour moi, ça a été un gros changement parce que j'ai grandi en région parisienne, j'ai fait mes études à Lyon et puis j'ai débarqué à Tramail. Donc c'est encore, bon ça commence à être moins nouveau, mais c'était tout nouveau. Et je trouve que l'Institut, ça permet de faire une transition qui est acceptable, qui est vivable, qui garde du lien, etc. Et puis qui donne envie de vivre en milieu rural, qui permet de comprendre le milieu rural à travers les différents cours et puis à travers ce qu'on vit ici. donc pendant la formation et puis ça continue en tant que... enfin quand je travaille ici et alors c'est sûr que le rythme est beaucoup plus lent que je fais pas la bringue tous les soirs mais il y a quelque chose de assez chouette dans le fait de rencontrer les gens avec qui... autour de qui on vit ouais en fait il y a plein de choses qui sont parfois pas très... enfin explicites mais qui font que la vie est vraiment chouette à la campagne moi je me vois bien rester dans le coin continuer à travailler avec l'Institut. Après, ça dépendra aussi de comment l'Institut évolue, etc. Il y a des choses qui sont assez... Enfin, il y a certains paramètres qui sont incertains, donc ça se construira avec le temps. Et voilà. Et de continuer à rencontrer des gens, à tisser du lien, à...

  • Speaker #0

    Voilà ! L'Institut de Travail n'est pas seulement un centre de formation, n'est pas seulement un établissement d'enseignement supérieur, mais est un tiers-lieu. Et c'est à ce titre qu'on a eu des subventions de pas mal d'acteurs, mais principalement de l'Agence Nationale de la Cohésion des Territoires et de la région. Principalement sur des questions d'investissement et de la NCT, plus sur des questions de fonctionnement, puisqu'on a été labellisé fabrique de territoire d'abord, manufacture de proximité ensuite, et enfin On a obtenu un label Definov sur les tiers-lieux apprenants. Et pour l'instant, c'est essentiellement grâce à ces subventions que l'on arrive à tenir. À terme, le modèle économique de l'Institut a vocation à être comme on l'a imaginé, c'est-à-dire fonctionner. principalement sur des scolarités. On a des scolarités qui ne sont pas très élevées pour un établissement d'enseignement supérieur privé. C'est-à-dire que c'est de l'ordre de 5000 euros l'année, un petit peu plus, un petit peu moins, en fonction du revenu fiscal, puisqu'on a choisi d'avoir une tarification adaptée. Comment l'Institut de Tramail s'ancre dans son territoire ? Voyons cela avec le maire de Tramail.

  • Speaker #3

    Il y avait déjà l'histoire du lieu, c'est-à-dire que c'est l'ancienne école. Et donc tous les habitants connaissent où ont été à l'école pour les anciens, donc connaissent très bien les lieux. Ces quarts de bâtiment qui datent largement d'avant Jules Ferry, eh bien sont en train d'être rénovés complètement et reprennent une seconde vie en étant orientés sur l'avenir en termes de rénovation. Donc c'est vraiment quelque chose de positif. Il y a l'interaction que nous espérons. avec ces futurs étudiants qui progressivement devraient venir de plus en plus nombreux, l'interaction de ces futurs étudiants avec le tissu associatif, mais aussi le tissu artisanal de notre secteur. Il y a déjà quelques artisans qui viennent apporter des enseignements, des retraités qui viennent surveiller un petit peu comment ils utilisent les machines à bois, parce que moi j'ai été menuisier, donc je sais ce que c'est. Donc il y a ce contexte aussi de lien entre des générations différentes et puis des personnes différentes et des découvertes, je dirais, de l'un et de l'autre. Ça fait partie aussi, je dirais, d'une dynamique que l'on pourrait considérer comme très positive sur notre commune. Si on est très engagé dans la transition écologique, on souffre un peu, par exemple, au niveau de la jeunesse. on a Un nombre de classes qui diminue, malheureusement. La population augmente, mais on perd des classes. Donc, il nous faut retrouver un second souffle. Et peut-être que grâce à l'Institut, grâce à les apports médiatiques, entre autres, on pourra montrer qu'il fait bon vivre en milieu rural et en particulier à Tramail.

  • Speaker #5

    C'est un des intérêts majeurs de l'implantation de l'Institut de Tramail dans un bourg vivant. C'est à la fois pour répondre à des enjeux pratiques pour nos étudiants, de vivre dans un bourg, de pouvoir faire leur vie quotidienne sans voiture. Et pour beaucoup d'entre eux qui viennent de la ville, c'est quand même agréable. Puis d'ailleurs, quand on vient de la campagne, c'est toujours agréable d'être dans un bourg vivant, alors qu'une partie importante de notre ruralité a été désertée des commerces. L'autre raison qui nous a amenés à chercher un lieu qui était dans un village, C'est de pouvoir porter notre message et nos actions au vu et au su de tous. Pas dans le but d'être en affrontement, pas non plus dans le but d'avoir un message qui serait accueilli de manière positive par tout le monde, mais en tout cas de continuer à porter des actions qui, sur certains aspects, comportent une forme de radicalité,

  • Speaker #0

    mais de le faire au vu de tous et avec certains.

  • Speaker #5

    Et le gros avantage de la ruralité par rapport à la ville, c'est que quand on veut faire des choses avec les autres, on fait des choses avec ses voisins. Et nos voisins, ils sont tantôt progressistes, tantôt conservateurs, tantôt ils sont là depuis Versailles-Gétorix, tantôt ils sont arrivés il y a quelques années. Et donc, il faut faire ensemble. En fait, notre démarche, elle a de l'intérêt, à mon avis, si on ne la fait pas tout seul dans notre coin. si on fait les choses tout seul dans notre coin En fait, d'une certaine manière, on peut aller plus vite, on peut se conforter dans plein de choses. Le faire à l'échelle d'un village, avec un certain nombre d'acteurs, que ce soit des élus, des associations, des voisins, des commerçants, des paysans, des artisans, c'est un travail qui est plus fastidieux, qui est plus long, et en même temps, qui s'ancre plus fortement. Et donc ça nourrit beaucoup notre réflexion, ça nous engage dans une remise en question. très régulière et parfois très forte. On ne doit jamais oublier que le village de Tramail existe depuis plusieurs siècles et il vit très bien sans l'Institut de Tramail. A l'inverse, l'Institut de Tramail, comme on est construit comme un tiers-lieu, c'est-à-dire un lieu ouvert sur un grand nombre de parties prenantes, nous, on a besoin du village.

  • Speaker #0

    Si on n'arrive pas à coopérer avec le village,

  • Speaker #5

    on n'existe pas. Et donc ça nous engage à la fois sur le message de fond que l'on porte, mais ça nous engage aussi énormément dans notre méthode de mise en place de nos actions pour pouvoir réussir à coopérer avec les acteurs du village et des alentours.

  • Speaker #0

    On parle assez peu de transition parce que notre mission, c'est d'abord de faire comprendre ce qu'est le réel. À partir du moment où on comprendra ce qu'est le réel, on pourra envisager un avenir radieux. Là, je parle du réel écologique, mais aussi du réel de soi-même. La transition professionnelle, elle part de comprendre qui on est. On est aussi persuadé que c'est les mains dans le cambouis, les mains dans la terre, que l'on arrive à se connaître. C'est très introspectif, le travail manuel. Ça n'empêche pas que tout notre enseignement soit irrigué de toute cette question écologique. En fait, on en parle à longueur de journée, mais sans jamais le nommer. L'essentiel de ce que l'on veut dans le module « Penser » , c'est de comprendre le monde et donc d'écrire le monde tel qu'il est. Et on essaye de ne pas délivrer de prêtes à penser, mais de délivrer des outils qui permettent de penser le monde.

  • Speaker #1

    Et c'est déjà la fin de cet épisode à Tramail. A bientôt pour la découverte d'un autre lieu dans un autre territoire.

  • Speaker #2

    Au cœur des tiers-lieux, les éclaireurs de la transformation écologique.

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Description

Implanté dans l’ancienne école élémentaire de la commune et inspiré de l’éducation populaire, l’Institut forme des jeunes à penser, œuvrer et entreprendre au service de la ruralité et du monde : travail du bois, du métal, du jardin nourricier...


Un podcast de l'Agence nationale de la cohésion des territoires.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez, au cœur des tiers-lieux, les éclaireurs de la transformation écologique.

  • Speaker #1

    Un podcast de l'Agence nationale de la cohésion des territoires. Partons en immersion dans des tiers-lieux implantés en ruralité. Manufacture de proximité, fabrique de territoire, tiers-lieux ressources, circuits courts, tiers-lieux nourriciers ou culturels. Et voyons comment ces lieux agissent pour la transformation écologique,

  • Speaker #0

    sociale et solidaire du territoire.

  • Speaker #2

    Salut,

  • Speaker #0

    je suis Richard et dans cet épisode d'Au coeur des tiers-lieux, je vous emmène en Bourgogne, à Tramail, commune située à une vingtaine de kilomètres de Mâcon. Nous allons visiter l'Institut de Tramail, un centre de formation inscrit dans un tiers-lieu en construction. Je m'appelle Benjamin Destremeau, je suis le directeur de l'Institut de Tramail, qui est donc ce tiers-lieu dans lequel nous sommes, qui est un tiers-lieu à la fois apprenant, manufacturier. En fait, on le présente plutôt comme... un centre de formation et un tiers-lieu, dont les deux activités sont intrinsèquement liées. À l'Institut de Tramail, on apprend en faisant, et donc les projets sur lesquels travaillent les étudiants sont liés aux projets du territoire, et le territoire se retrouve à l'Institut pour parler de ces projets. ce qui m'a amené à créer l'institut avec 4 collègues, c'est des histoires personnelles bien sûr, aussi bien la mienne que celle de mes collègues. Moi j'ai fait d'abord une école de commerce après avoir passé un bac scientifique, une école de commerce qui s'appelle 3A à Lyon, qui est plutôt orientée sur l'économie sociale et solidaire on va dire. J'ai travaillé dans le contrôle de gestion en Lituanie et puis je suis parti au Liban où j'ai vécu pendant trois ans et où j'ai travaillé pour une association libanaise qui s'appelle Arc-en-Ciel. et où j'ai commencé par faire du contrôle de gestion. Et puis après ça, j'ai fait un bilan d'incompétence, où je me suis rendu compte que ce qui était important pour moi, c'était de me rapprocher de deux choses essentielles. Premièrement, la matière. Quand je suis sur un tableau Excel, on est assez loin de la matière. D'un autre côté, me rapprocher de la décision. L'association Arc-en-Ciel au Liban, c'est environ 700 personnes qui travaillent. grâce à mes... patrons au Liban, j'ai pu m'approcher de la matière et de la décision puisqu'ils m'ont confié la responsabilité de deux usines de production d'aides techniques donc des fauteuils roulants, des déambulateurs des béquilles, des corsets sièges, etc. pour les personnes handicapées et ces usines il y a 95% de personnes handicapées qui y travaillent là pour le coup pas uniquement des handicaps moteurs des handicaps de toutes sortes et donc je faisais partie de Une de ces personnes qui, je ne sais pas si j'avais toute ma tête, parce que je ne sais pas si on a tous toute notre tête, mais en tout cas qui n'avait pas de handicap reconnu. Et donc j'ai passé un an et demi dans cette usine, dans ce bureau, sans fenêtre, avec que de la lumière électrique, mais avec de la poussière de métal, de la poussière de bois, des personnes en fauteuil roulant qui entrent en trombe et qui font des dérapages à l'intérieur du bureau pour me dire « Tiens, voilà la feuille de je ne sais pas quoi » . C'est une expérience qui m'a beaucoup marqué. Et donc, je suis revenu en France avec cette mission de créer Arc-en-Ciel France, qui est une structure, qui est une fille d'Arc-en-Ciel Liban, qui a pour vocation d'agir en France. Et donc, on a créé essentiellement une activité de formation, principalement dans des établissements d'enseignement supérieur. Et donc, ça, c'est un des fondements de l'Institut de Tramail, puisque ça faisait une douzaine d'années au moment où on a créé l'Institut de Tramail que l'on enseignait dans différents établissements d'enseignement supérieur. essentiellement par de la pédagogie de projet. Avec mes collègues, donc Guillaume, Axel, Marie et Valentin, qui sont tous issus d'Arc-en-Ciel et d'Arc-en-Ciel France à un moment donné, on a considéré qu'il était temps que ce que l'on fait dans des établissements d'enseignement supérieur, on le fasse de manière beaucoup plus aboutie et beaucoup plus complète dans un établissement qui nous était propre. Et c'est ça la création de l'Institut de Travail. On a décidé de sa création en novembre 2019, En juin 2021, on a décidé de s'installer à Tramaille. On va passer par là. Voilà, et du coup, ça va nous permettre de traverser le village. Et que je te montre un peu où est-ce qu'on est, quoi. Donc tu vois là ces bâtiments qui sont de ce côté là, donc ça c'est des bâtiments qui appartiennent à la commune, qui était l'ancienne école municipale et la maison des associations. Enfin, c'était l'école primaire et en fait la maternelle était dans le bas du village. Et du coup, à un moment, quand il ne restait plus beaucoup d'études d'élèves, avoir deux sites, c'était un petit peu incohérent. Et donc, ils ont tout rapatrié dans le bas du village et ces bâtiments... Tiens, on va passer par le petit chemin. Et ces bâtiments sont devenus libres en 2019. Et nous, en 2020, 2020-2021... La commune ne savait pas encore ce qu'ils allaient faire de ces bâtiments. Et donc là, pardon, tu vois sur ta droite, ça c'est l'autre grange qui est à nous. Et puis ça c'est le chemin des écoliers qui nous amène jusqu'à Tramail.

  • Speaker #3

    Je suis Michel Mayat, maire de la commune de Tramail depuis 1995. Et j'ai eu l'opportunité, au début de ce cinquième mandat, en pleine période Covid, d'être interpellé par des personnes qui souhaitaient créer une école d'enseignement supérieur en économie sociale et solidaire en milieu rural. Sujet atypique s'il en est, et qui nous demandait si nous avions, au niveau de la municipalité, du potentiel en bâtiment, mais aussi du potentiel en terrain, pour pouvoir faire de la permaculture, pour pouvoir faire un petit peu de maraîchage et autres. Ce que nous leur proposions pouvait convenir. et on est rentré cette fois plus dans une collaboration pour voir comment on allait pouvoir loger au mieux ce qui est devenu depuis l'Institut de Tramail. On a eu cette chance d'avoir fait un regroupement scolaire juste avant et qu'à la fin de ce mandat précédent, on s'est retrouvé avec une ancienne école qui n'était plus exploitée. Différentes idées apparaissaient et pourquoi pas, et pourquoi pas, un institut. Et donc on a travaillé le sujet, sachant que la commune de Tramail... est engagé dans une démarche de transition énergétique depuis de très nombreuses années et qu'en particulier au niveau des bâtiments, lorsqu'on en a l'opportunité, on essaye de faire une rénovation globale performante. Donc là, ça a été l'opportunité de reprendre cette ancienne école élémentaire pour loger de façon confortable, en particulier du point de vue énergie, cet institut. Nous avons deux corps de bâtiments qui sont concernés par des travaux. On a... Donc l'école élémentaire et puis ce qui était à un moment donné la maison de la direction. Donc ça donne tout sur la même cour, c'est tout un espace municipal. Donc nous sommes en train de faire les travaux dans ces deux corps de bâtiments. C'est quand même un petit budget de plus de 3 millions d'euros au niveau de la municipalité. En lien avec l'Institut, nous avons essayé de solliciter le maximum de subventions pour pouvoir réduire la charge. Laquelle charge est couverte par un emprunt ? Et donc, à terme, l'institut, par des loyers, doit permettre de rembourser cet emprunt.

  • Speaker #0

    Allons assister à un cours avec les étudiants. Enfin, plutôt un atelier participatif guidé par un architecte.

  • Speaker #4

    Si vous voulez isoler en paille, il vaut mieux prendre la dimension d'une mode de paille. Vous allez plutôt être autour de 45 ans. 36, ça va.

  • Speaker #0

    Bon, il faut réfléchir à ça. Ok.

  • Speaker #4

    Et une mode de paille, c'est vous. Je m'appelle Eric, Eric Liégeois, et je suis architecte. C'est la deuxième année que j'interviens à l'Institut de Tramail, à la fois pour des questionnements de plans, comment on lit un plan et comment on représente l'espace. d'une façon à la fois technique et aussi ce que ça peut signifier en allant un peu au-delà de la pure technique. J'ai également fait un cours sur l'isolation thermique, les différents isolants, les différentes notions de confort dans le bâtiment. Et là, en ce moment, on fait plutôt une sorte d'atelier pratique sur comment concevoir un espace d'atelier. Et toutes les questions que se pose finalement un architecte, même si là on est dans un temps extrêmement réduit, au moins avoir des notions justement d'espace. de nature d'occupation, en quoi la structure, l'acoustique, la thermique, les aspects d'occupation et d'usage des différents lieux vont interférer les unes avec les autres pour faire de la conception.

  • Speaker #0

    Et là, l'originalité, c'est aussi de faire participer les étudiants à réaliser leur propre lieu, on va dire, d'enseignement.

  • Speaker #4

    C'est un peu l'avantage de l'Institut, c'est qu'en général, les cours se veulent assez pratiques et très orientés sur... Quelque chose qu'ils vont pouvoir faire eux-mêmes, ou expérimenter eux-mêmes, ou aménager eux-mêmes. Donc c'est vrai qu'on essaye d'aller dans ce même mouvement, en allant là sur un atelier qui va être un espace que potentiellement eux ou les suivants vont pouvoir exploiter par la suite. Donc ils se posent des questions pratiques de comment on entre, où est-ce qu'on pose nos affaires, comment on va manipuler les matériaux, qu'est-ce qu'on va y faire.

  • Speaker #0

    Les étudiants qui viennent à l'Institut sont là pour passer du temps, je ne dirais même pas construire leur projet, mais pour définir la direction dans laquelle ils veulent aller. Nous, on a deux objectifs principaux pour nos étudiants. Le premier qui détermine un avenir professionnel en fort lien avec leur avenir personnel, en fort lien avec ce qu'ils sont et ce qu'ils veulent. d'un côté, et d'un autre côté, qui grandissent en autonomie, parce que l'Institut de Travail, c'est un tiers-lieu rural, qui a vocation à promouvoir une certaine forme de ruralité, enfin, en tout cas, qui a vocation à promouvoir la ruralité, et en ruralité, on a besoin d'être autonome. Ça ne veut pas dire être autarcique, mais ça veut dire que quand il y a une tuile qui fuit, enfin, quand il y a une tuile cassée sur le toit, il faut pouvoir aller la réparer. Ça veut dire que si on a un bout de jardin, il faut pouvoir quand même cultiver, un petit peu avoir un potager. Ça veut dire tout un tas de choses que, quand on est urbain, on fait beaucoup moins parce qu'on a des maisons qui sont moins grandes, on vit en appartement, on n'a pas de jardin, etc. Ces deux objectifs, la définition d'un avenir personnel et professionnel et le gain en autonomie, on les atteint par la même méthode et par les mêmes activités qui sont la découverte de tout un tas de métiers autour de l'artisanat et de la paysannerie. Et cette découverte se fait essentiellement autour de la conduction de projets. Nos étudiants, au quotidien, mènent des projets qui sont en lien avec le territoire ou en lien avec l'Institut de travail. Des projets de taille et d'impact très variables. Je prends deux exemples qui sont l'un très concret et pratique et petit. Il faut installer des cabinets dans nos ateliers, parce qu'en ce moment, si on a envie de faire pipi, on est obligé de remonter et de faire 150 mètres. ce qui n'est pas très pratique. Il faut poser un cabinet, visser, bref, ce n'est pas un projet qui prend très longtemps. Et d'un autre côté, un autre projet sur lequel nos étudiants travaillent, c'est une réflexion menée avec les communes de Tramail et de Matour, qui est avoisinante, sur l'alimentation dans les cantines scolaires.

  • Speaker #3

    La chaufferie qui va être sur la droite, et juste après la chaufferie, c'est la permaculture, tu vas aller voir sur le terrain, de toute façon c'est... C'est juste là.

  • Speaker #0

    Ok, ça va se faire.

  • Speaker #5

    Sur la planche qui se trouve là, on va mettre concondres et persil. Et du coup, on aura entièrement rempli la serre. Je m'appelle Guillaume Moral, je suis cofondateur de l'Institut de Tramail. et je m'occupe à l'Institut en particulier de tout ce qui touche à la question de l'alimentation. L'alimentation, c'est ce qu'on appelle à l'Institut un engagement de l'Institut de travail. Autrement dit, c'est un sujet sur lequel on va mobiliser particulièrement de l'attention, de la ressource, et travailler sur trois niveaux, l'expérimentation, la coopération avec des pros, et la participation à des politiques publiques. Au niveau de l'expérimentation, c'est là où on est maintenant, c'est-à-dire c'est jardiner. Jardiner pour apprendre, à la fois gagner en autonomie, mais aussi s'initier au métier du maraîchage, pour ceux d'entre nous qui se projetteraient dans ce métier pour plus tard. C'est expérimenter avec des habitants. Il y a des habitants ici qui viennent cultiver des oignons et de l'ail en grande quantité pour se le partager ensuite. c'est jardiné aussi avec les enfants de l'école du village qui viennent

  • Speaker #0

    un mardi sur deux à l'heure du goûter pour jardiner.

  • Speaker #5

    L'expérimentation se fait aussi par la cuisine. Tous les mardis, il y a la table ouverte où des étudiants et des gens de l'équipe cuisinent ensemble pour des invités. Le deuxième niveau d'intervention, c'est la coopération avec des professionnels, à savoir des maraîchers, des cuisiniers. C'est d'accompagner l'installation de professionnels de l'alimentation à l'Institut de travail. Et le troisième niveau d'intervention, de notre engagement sur l'alimentation, c'est la participation à des politiques publiques. Et donc, on travaille depuis le mois de septembre avec des étudiants de l'Institut et des étudiants de Sciences Po Lyon. Un travail d'enquête, de réflexion, de concertation pour la mise en place d'une alternative aux cantines ou à la restauration scolaire dans les cantines des villages de Tramail et de Matour, qui actuellement travaillent avec des repas industriels. Et donc, on a consulté toutes sortes de parties prenantes, élus, cantinières, parents d'élèves, enfants, pouvoir donc Comment on peut envisager la mise en place d'une alimentation pour les cantines scolaires avec de la cuisine sur place et des produits locaux, tantôt bio ou en tout cas produits dans des conditions vertueuses ?

  • Speaker #2

    Moi je m'appelle Quentin, je suis à l'Institut depuis octobre 2024. C'est ce que je fais actuellement, je replique des plants de concombres dans la serre. Et ce que je fais à l'Institut plus globalement, je suis là dans une démarche de reconversion professionnelle. C'est-à-dire que moi à l'origine je suis ingénieur, ingénieur développeur web, et j'ai bossé là-dedans pendant trois ans à peu près, et ça ne m'a pas plu. Et du coup j'ai envie de tester des choses. Et j'ai entendu parler de l'Institut par une amie qui l'a fait l'année dernière et qui m'a dit que c'était l'occasion de tester des métiers manuels, d'apprendre un petit peu touche à tout, de faire de la menuiserie, de la métallerie, du maraîchage et autres. Je suis arrivé pour ça, pour apprendre à faire quelque chose de mes mains et voir s'ils pouvaient me plaire. La boîte dans laquelle je bossais, déjà je m'y sentais pas bien, j'étais dans une... dans une boîte de prestat, dans une SN. Et j'avais l'impression d'aider des grosses boîtes qui font plein d'argent à faire plus d'argent en passant par des plus grosses boîtes. Donc ça ne me parlait pas des masses. Et oui, j'ai eu l'impression que ce que je faisais n'avait pas vraiment de valeur, n'était pas reconnu par grand monde comme étant vraiment pertinent et vraiment utile. Et du coup... Comme en plus, ça me trottait dans un coin de la tête depuis un moment que je voulais faire quelque chose de mes mains, c'était l'occasion aussi de me dire, ce modèle n'a pas l'air de me plaire pour l'instant, donc je vais voir s'il y a autre chose qui me plaît, sans me fermer à l'idée d'y retourner si ça ne me plaisait pas, mais je trouve que ça me plaît plutôt. Donc ouais, c'était plus envie de mettre en question ce dans quoi j'ai baigné pendant longtemps, parce qu'on ne m'a jamais vraiment présenté les métiers manuels, donc je me suis dit que ça valait quand même la peine de tester par moi-même. J'ai fait un bac S, j'étais bon à l'école, j'étais bon en matière scientifique et ça me plaisait beaucoup. J'ai fait une prépa pour continuer ça sans choisir, parce que je ne voulais pas choisir entre les maths, la physique, la chimie. Du coup, j'ai pris ce qui ratissait le plus large. L'issue de ça, c'était l'école d'ingé. L'issue de l'école d'ingé, c'était ce que je voulais en faire. On m'a montré ce que c'était. Ce que c'était le développement informatique, ça m'a plu. J'ai vu de la lumière et je suis rentré. Mais c'est mon parcours depuis le début de ma scolarité. Ça me plaît, je continue. Mais en fait, une fois arrivé à l'issue de ça, à savoir le diplôme et un CDI dans une ESN, à faire du code pour des entreprises, des grosses boîtes qui font déjà plein de sous, ça ne me faisait pas rêver. Je me pose encore la question de si je pars en formation ou pas après l'Institut. Parce que pour l'instant, ce qui me plaît bien de ce que j'ai vu ici, c'est le travail du métal. Pour l'instant, avec des métalliers serruriers, j'ai envie d'essayer de travailler avec un ferronnier ou un forgeron. Et après, à voir si ça me plaît, que je confirme que ça me plaît, soit partir en formation si c'est nécessaire, soit me faire embaucher sans diplôme et voir si je peux me former sur l'ETA. Et sur un autre registre, ceci est l'occasion de tester la campagne et ça me plaît bien, donc je pense que je vais y rester. Je viens de région parisienne à la base, j'ai bossé à Lyon et je ne connaissais pas la campagne du tout. J'ai des parents qui m'encouragent là-dedans et mes proches, j'ai des potes, ça résonne aussi un peu en eux. Le monde de l'entreprise post-études longues ne leur plaît pas non plus des masses et j'en ai quelques-uns qui comprennent bien ce que je fais là et je pense que ce ne serait pas très compliqué de les convaincre de venir aussi.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Alizé, je suis à l'Institut depuis février et là actuellement je suis en train de rehausser les filets de petits pois mange tout pour qu'ils puissent bien s'accrocher et pas tomber.

  • Speaker #0

    Quelles sont tes envies et pourquoi avoir choisi l'Institut Tramaille ?

  • Speaker #1

    Justement je savais pas trop ce que je voulais faire donc l'idée c'était d'explorer un peu plein de mes petits différents. donc le maraîchage, la soudure, la menuiserie, et de voir un peu où ça me mène. Et pour l'instant, je ne sais pas encore si je reprends une formation ou pas. Je n'ai pas encore trop d'idées sur la suite. Je me demande sinon si je ne travaillerai pas dans le coin et je continuerai à travailler à l'Institut en louant les ateliers pour faire des créations. Parce que à côté, je suis artiste et j'aime bien faire de la récup, du réemploi. C'est en plus ce que l'Institut de Travail met en avant. Je fais beaucoup de réemploi. Par exemple, j'ai fait un porte-manteau en tuyau de plomberie, en récupération de tuyau de plomberie tout en soudure. Et donc ça, c'était possible parce qu'ils avaient des stocks de tuyaux, donc on peut mettre son manteau sur un petit robinet, c'est rigolo. Il y a les ateliers où on peut travailler de la soudure, et il y a la menuiserie, on peut faire aussi un peu de plomberie, on va faire aussi un peu d'élec. Il y a un côté aussi pensé, puisqu'on a des cours de sociaux, de hauts droits, d'histoire de l'agriculture, donc c'est assez complet. C'est ça qui est intéressant, ça apprend aussi à devenir indépendant, savoir bricoler et se débrouiller aussi en jardinerie, connaître le monde qui nous entoure.

  • Speaker #6

    Je m'appelle Blanche Austin et je travaille à l'Institut depuis quelques mois. Je m'occupe du poste de maîtresse de maison, je m'occupe des partenariats locaux, du suivi des projets des étudiants et plein d'autres petites missions. lié au fait qu'on est une petite équipe. J'ai fait partie de la première promotion l'année dernière, pendant neuf mois où j'ai étudié, et puis à la fin de l'année j'ai acté que je voulais continuer à travailler dans des projets de l'économie sociale et solidaire, plutôt en milieu rural, et j'ai commencé à chercher du boulot, et puis juste avant de partir, Benjamin m'a proposé un poste ici. Eh bien, c'est à la fois la gestion organisationnelle du lieu, être garante que Le lieu soit en permanence accueillant, comme on est un tiers lieu, il y a pas mal de monde qui passe. Et puis il y a un moment privilégié dans la semaine aussi, c'est la table ouverte, où tous les mardis on reçoit les étudiants cuisine le matiné, bientôt en formation, et le midi on reçoit des invités, des partenaires, des potentiels partenaires, des habitants, des voisins, des institutions, etc. C'est un moment privilégié pour nous rencontrer et voir ce qui se passe à l'Institut. C'est sûr que pour moi, ça a été un gros changement parce que j'ai grandi en région parisienne, j'ai fait mes études à Lyon et puis j'ai débarqué à Tramail. Donc c'est encore, bon ça commence à être moins nouveau, mais c'était tout nouveau. Et je trouve que l'Institut, ça permet de faire une transition qui est acceptable, qui est vivable, qui garde du lien, etc. Et puis qui donne envie de vivre en milieu rural, qui permet de comprendre le milieu rural à travers les différents cours et puis à travers ce qu'on vit ici. donc pendant la formation et puis ça continue en tant que... enfin quand je travaille ici et alors c'est sûr que le rythme est beaucoup plus lent que je fais pas la bringue tous les soirs mais il y a quelque chose de assez chouette dans le fait de rencontrer les gens avec qui... autour de qui on vit ouais en fait il y a plein de choses qui sont parfois pas très... enfin explicites mais qui font que la vie est vraiment chouette à la campagne moi je me vois bien rester dans le coin continuer à travailler avec l'Institut. Après, ça dépendra aussi de comment l'Institut évolue, etc. Il y a des choses qui sont assez... Enfin, il y a certains paramètres qui sont incertains, donc ça se construira avec le temps. Et voilà. Et de continuer à rencontrer des gens, à tisser du lien, à...

  • Speaker #0

    Voilà ! L'Institut de Travail n'est pas seulement un centre de formation, n'est pas seulement un établissement d'enseignement supérieur, mais est un tiers-lieu. Et c'est à ce titre qu'on a eu des subventions de pas mal d'acteurs, mais principalement de l'Agence Nationale de la Cohésion des Territoires et de la région. Principalement sur des questions d'investissement et de la NCT, plus sur des questions de fonctionnement, puisqu'on a été labellisé fabrique de territoire d'abord, manufacture de proximité ensuite, et enfin On a obtenu un label Definov sur les tiers-lieux apprenants. Et pour l'instant, c'est essentiellement grâce à ces subventions que l'on arrive à tenir. À terme, le modèle économique de l'Institut a vocation à être comme on l'a imaginé, c'est-à-dire fonctionner. principalement sur des scolarités. On a des scolarités qui ne sont pas très élevées pour un établissement d'enseignement supérieur privé. C'est-à-dire que c'est de l'ordre de 5000 euros l'année, un petit peu plus, un petit peu moins, en fonction du revenu fiscal, puisqu'on a choisi d'avoir une tarification adaptée. Comment l'Institut de Tramail s'ancre dans son territoire ? Voyons cela avec le maire de Tramail.

  • Speaker #3

    Il y avait déjà l'histoire du lieu, c'est-à-dire que c'est l'ancienne école. Et donc tous les habitants connaissent où ont été à l'école pour les anciens, donc connaissent très bien les lieux. Ces quarts de bâtiment qui datent largement d'avant Jules Ferry, eh bien sont en train d'être rénovés complètement et reprennent une seconde vie en étant orientés sur l'avenir en termes de rénovation. Donc c'est vraiment quelque chose de positif. Il y a l'interaction que nous espérons. avec ces futurs étudiants qui progressivement devraient venir de plus en plus nombreux, l'interaction de ces futurs étudiants avec le tissu associatif, mais aussi le tissu artisanal de notre secteur. Il y a déjà quelques artisans qui viennent apporter des enseignements, des retraités qui viennent surveiller un petit peu comment ils utilisent les machines à bois, parce que moi j'ai été menuisier, donc je sais ce que c'est. Donc il y a ce contexte aussi de lien entre des générations différentes et puis des personnes différentes et des découvertes, je dirais, de l'un et de l'autre. Ça fait partie aussi, je dirais, d'une dynamique que l'on pourrait considérer comme très positive sur notre commune. Si on est très engagé dans la transition écologique, on souffre un peu, par exemple, au niveau de la jeunesse. on a Un nombre de classes qui diminue, malheureusement. La population augmente, mais on perd des classes. Donc, il nous faut retrouver un second souffle. Et peut-être que grâce à l'Institut, grâce à les apports médiatiques, entre autres, on pourra montrer qu'il fait bon vivre en milieu rural et en particulier à Tramail.

  • Speaker #5

    C'est un des intérêts majeurs de l'implantation de l'Institut de Tramail dans un bourg vivant. C'est à la fois pour répondre à des enjeux pratiques pour nos étudiants, de vivre dans un bourg, de pouvoir faire leur vie quotidienne sans voiture. Et pour beaucoup d'entre eux qui viennent de la ville, c'est quand même agréable. Puis d'ailleurs, quand on vient de la campagne, c'est toujours agréable d'être dans un bourg vivant, alors qu'une partie importante de notre ruralité a été désertée des commerces. L'autre raison qui nous a amenés à chercher un lieu qui était dans un village, C'est de pouvoir porter notre message et nos actions au vu et au su de tous. Pas dans le but d'être en affrontement, pas non plus dans le but d'avoir un message qui serait accueilli de manière positive par tout le monde, mais en tout cas de continuer à porter des actions qui, sur certains aspects, comportent une forme de radicalité,

  • Speaker #0

    mais de le faire au vu de tous et avec certains.

  • Speaker #5

    Et le gros avantage de la ruralité par rapport à la ville, c'est que quand on veut faire des choses avec les autres, on fait des choses avec ses voisins. Et nos voisins, ils sont tantôt progressistes, tantôt conservateurs, tantôt ils sont là depuis Versailles-Gétorix, tantôt ils sont arrivés il y a quelques années. Et donc, il faut faire ensemble. En fait, notre démarche, elle a de l'intérêt, à mon avis, si on ne la fait pas tout seul dans notre coin. si on fait les choses tout seul dans notre coin En fait, d'une certaine manière, on peut aller plus vite, on peut se conforter dans plein de choses. Le faire à l'échelle d'un village, avec un certain nombre d'acteurs, que ce soit des élus, des associations, des voisins, des commerçants, des paysans, des artisans, c'est un travail qui est plus fastidieux, qui est plus long, et en même temps, qui s'ancre plus fortement. Et donc ça nourrit beaucoup notre réflexion, ça nous engage dans une remise en question. très régulière et parfois très forte. On ne doit jamais oublier que le village de Tramail existe depuis plusieurs siècles et il vit très bien sans l'Institut de Tramail. A l'inverse, l'Institut de Tramail, comme on est construit comme un tiers-lieu, c'est-à-dire un lieu ouvert sur un grand nombre de parties prenantes, nous, on a besoin du village.

  • Speaker #0

    Si on n'arrive pas à coopérer avec le village,

  • Speaker #5

    on n'existe pas. Et donc ça nous engage à la fois sur le message de fond que l'on porte, mais ça nous engage aussi énormément dans notre méthode de mise en place de nos actions pour pouvoir réussir à coopérer avec les acteurs du village et des alentours.

  • Speaker #0

    On parle assez peu de transition parce que notre mission, c'est d'abord de faire comprendre ce qu'est le réel. À partir du moment où on comprendra ce qu'est le réel, on pourra envisager un avenir radieux. Là, je parle du réel écologique, mais aussi du réel de soi-même. La transition professionnelle, elle part de comprendre qui on est. On est aussi persuadé que c'est les mains dans le cambouis, les mains dans la terre, que l'on arrive à se connaître. C'est très introspectif, le travail manuel. Ça n'empêche pas que tout notre enseignement soit irrigué de toute cette question écologique. En fait, on en parle à longueur de journée, mais sans jamais le nommer. L'essentiel de ce que l'on veut dans le module « Penser » , c'est de comprendre le monde et donc d'écrire le monde tel qu'il est. Et on essaye de ne pas délivrer de prêtes à penser, mais de délivrer des outils qui permettent de penser le monde.

  • Speaker #1

    Et c'est déjà la fin de cet épisode à Tramail. A bientôt pour la découverte d'un autre lieu dans un autre territoire.

  • Speaker #2

    Au cœur des tiers-lieux, les éclaireurs de la transformation écologique.

Description

Implanté dans l’ancienne école élémentaire de la commune et inspiré de l’éducation populaire, l’Institut forme des jeunes à penser, œuvrer et entreprendre au service de la ruralité et du monde : travail du bois, du métal, du jardin nourricier...


Un podcast de l'Agence nationale de la cohésion des territoires.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez, au cœur des tiers-lieux, les éclaireurs de la transformation écologique.

  • Speaker #1

    Un podcast de l'Agence nationale de la cohésion des territoires. Partons en immersion dans des tiers-lieux implantés en ruralité. Manufacture de proximité, fabrique de territoire, tiers-lieux ressources, circuits courts, tiers-lieux nourriciers ou culturels. Et voyons comment ces lieux agissent pour la transformation écologique,

  • Speaker #0

    sociale et solidaire du territoire.

  • Speaker #2

    Salut,

  • Speaker #0

    je suis Richard et dans cet épisode d'Au coeur des tiers-lieux, je vous emmène en Bourgogne, à Tramail, commune située à une vingtaine de kilomètres de Mâcon. Nous allons visiter l'Institut de Tramail, un centre de formation inscrit dans un tiers-lieu en construction. Je m'appelle Benjamin Destremeau, je suis le directeur de l'Institut de Tramail, qui est donc ce tiers-lieu dans lequel nous sommes, qui est un tiers-lieu à la fois apprenant, manufacturier. En fait, on le présente plutôt comme... un centre de formation et un tiers-lieu, dont les deux activités sont intrinsèquement liées. À l'Institut de Tramail, on apprend en faisant, et donc les projets sur lesquels travaillent les étudiants sont liés aux projets du territoire, et le territoire se retrouve à l'Institut pour parler de ces projets. ce qui m'a amené à créer l'institut avec 4 collègues, c'est des histoires personnelles bien sûr, aussi bien la mienne que celle de mes collègues. Moi j'ai fait d'abord une école de commerce après avoir passé un bac scientifique, une école de commerce qui s'appelle 3A à Lyon, qui est plutôt orientée sur l'économie sociale et solidaire on va dire. J'ai travaillé dans le contrôle de gestion en Lituanie et puis je suis parti au Liban où j'ai vécu pendant trois ans et où j'ai travaillé pour une association libanaise qui s'appelle Arc-en-Ciel. et où j'ai commencé par faire du contrôle de gestion. Et puis après ça, j'ai fait un bilan d'incompétence, où je me suis rendu compte que ce qui était important pour moi, c'était de me rapprocher de deux choses essentielles. Premièrement, la matière. Quand je suis sur un tableau Excel, on est assez loin de la matière. D'un autre côté, me rapprocher de la décision. L'association Arc-en-Ciel au Liban, c'est environ 700 personnes qui travaillent. grâce à mes... patrons au Liban, j'ai pu m'approcher de la matière et de la décision puisqu'ils m'ont confié la responsabilité de deux usines de production d'aides techniques donc des fauteuils roulants, des déambulateurs des béquilles, des corsets sièges, etc. pour les personnes handicapées et ces usines il y a 95% de personnes handicapées qui y travaillent là pour le coup pas uniquement des handicaps moteurs des handicaps de toutes sortes et donc je faisais partie de Une de ces personnes qui, je ne sais pas si j'avais toute ma tête, parce que je ne sais pas si on a tous toute notre tête, mais en tout cas qui n'avait pas de handicap reconnu. Et donc j'ai passé un an et demi dans cette usine, dans ce bureau, sans fenêtre, avec que de la lumière électrique, mais avec de la poussière de métal, de la poussière de bois, des personnes en fauteuil roulant qui entrent en trombe et qui font des dérapages à l'intérieur du bureau pour me dire « Tiens, voilà la feuille de je ne sais pas quoi » . C'est une expérience qui m'a beaucoup marqué. Et donc, je suis revenu en France avec cette mission de créer Arc-en-Ciel France, qui est une structure, qui est une fille d'Arc-en-Ciel Liban, qui a pour vocation d'agir en France. Et donc, on a créé essentiellement une activité de formation, principalement dans des établissements d'enseignement supérieur. Et donc, ça, c'est un des fondements de l'Institut de Tramail, puisque ça faisait une douzaine d'années au moment où on a créé l'Institut de Tramail que l'on enseignait dans différents établissements d'enseignement supérieur. essentiellement par de la pédagogie de projet. Avec mes collègues, donc Guillaume, Axel, Marie et Valentin, qui sont tous issus d'Arc-en-Ciel et d'Arc-en-Ciel France à un moment donné, on a considéré qu'il était temps que ce que l'on fait dans des établissements d'enseignement supérieur, on le fasse de manière beaucoup plus aboutie et beaucoup plus complète dans un établissement qui nous était propre. Et c'est ça la création de l'Institut de Travail. On a décidé de sa création en novembre 2019, En juin 2021, on a décidé de s'installer à Tramaille. On va passer par là. Voilà, et du coup, ça va nous permettre de traverser le village. Et que je te montre un peu où est-ce qu'on est, quoi. Donc tu vois là ces bâtiments qui sont de ce côté là, donc ça c'est des bâtiments qui appartiennent à la commune, qui était l'ancienne école municipale et la maison des associations. Enfin, c'était l'école primaire et en fait la maternelle était dans le bas du village. Et du coup, à un moment, quand il ne restait plus beaucoup d'études d'élèves, avoir deux sites, c'était un petit peu incohérent. Et donc, ils ont tout rapatrié dans le bas du village et ces bâtiments... Tiens, on va passer par le petit chemin. Et ces bâtiments sont devenus libres en 2019. Et nous, en 2020, 2020-2021... La commune ne savait pas encore ce qu'ils allaient faire de ces bâtiments. Et donc là, pardon, tu vois sur ta droite, ça c'est l'autre grange qui est à nous. Et puis ça c'est le chemin des écoliers qui nous amène jusqu'à Tramail.

  • Speaker #3

    Je suis Michel Mayat, maire de la commune de Tramail depuis 1995. Et j'ai eu l'opportunité, au début de ce cinquième mandat, en pleine période Covid, d'être interpellé par des personnes qui souhaitaient créer une école d'enseignement supérieur en économie sociale et solidaire en milieu rural. Sujet atypique s'il en est, et qui nous demandait si nous avions, au niveau de la municipalité, du potentiel en bâtiment, mais aussi du potentiel en terrain, pour pouvoir faire de la permaculture, pour pouvoir faire un petit peu de maraîchage et autres. Ce que nous leur proposions pouvait convenir. et on est rentré cette fois plus dans une collaboration pour voir comment on allait pouvoir loger au mieux ce qui est devenu depuis l'Institut de Tramail. On a eu cette chance d'avoir fait un regroupement scolaire juste avant et qu'à la fin de ce mandat précédent, on s'est retrouvé avec une ancienne école qui n'était plus exploitée. Différentes idées apparaissaient et pourquoi pas, et pourquoi pas, un institut. Et donc on a travaillé le sujet, sachant que la commune de Tramail... est engagé dans une démarche de transition énergétique depuis de très nombreuses années et qu'en particulier au niveau des bâtiments, lorsqu'on en a l'opportunité, on essaye de faire une rénovation globale performante. Donc là, ça a été l'opportunité de reprendre cette ancienne école élémentaire pour loger de façon confortable, en particulier du point de vue énergie, cet institut. Nous avons deux corps de bâtiments qui sont concernés par des travaux. On a... Donc l'école élémentaire et puis ce qui était à un moment donné la maison de la direction. Donc ça donne tout sur la même cour, c'est tout un espace municipal. Donc nous sommes en train de faire les travaux dans ces deux corps de bâtiments. C'est quand même un petit budget de plus de 3 millions d'euros au niveau de la municipalité. En lien avec l'Institut, nous avons essayé de solliciter le maximum de subventions pour pouvoir réduire la charge. Laquelle charge est couverte par un emprunt ? Et donc, à terme, l'institut, par des loyers, doit permettre de rembourser cet emprunt.

  • Speaker #0

    Allons assister à un cours avec les étudiants. Enfin, plutôt un atelier participatif guidé par un architecte.

  • Speaker #4

    Si vous voulez isoler en paille, il vaut mieux prendre la dimension d'une mode de paille. Vous allez plutôt être autour de 45 ans. 36, ça va.

  • Speaker #0

    Bon, il faut réfléchir à ça. Ok.

  • Speaker #4

    Et une mode de paille, c'est vous. Je m'appelle Eric, Eric Liégeois, et je suis architecte. C'est la deuxième année que j'interviens à l'Institut de Tramail, à la fois pour des questionnements de plans, comment on lit un plan et comment on représente l'espace. d'une façon à la fois technique et aussi ce que ça peut signifier en allant un peu au-delà de la pure technique. J'ai également fait un cours sur l'isolation thermique, les différents isolants, les différentes notions de confort dans le bâtiment. Et là, en ce moment, on fait plutôt une sorte d'atelier pratique sur comment concevoir un espace d'atelier. Et toutes les questions que se pose finalement un architecte, même si là on est dans un temps extrêmement réduit, au moins avoir des notions justement d'espace. de nature d'occupation, en quoi la structure, l'acoustique, la thermique, les aspects d'occupation et d'usage des différents lieux vont interférer les unes avec les autres pour faire de la conception.

  • Speaker #0

    Et là, l'originalité, c'est aussi de faire participer les étudiants à réaliser leur propre lieu, on va dire, d'enseignement.

  • Speaker #4

    C'est un peu l'avantage de l'Institut, c'est qu'en général, les cours se veulent assez pratiques et très orientés sur... Quelque chose qu'ils vont pouvoir faire eux-mêmes, ou expérimenter eux-mêmes, ou aménager eux-mêmes. Donc c'est vrai qu'on essaye d'aller dans ce même mouvement, en allant là sur un atelier qui va être un espace que potentiellement eux ou les suivants vont pouvoir exploiter par la suite. Donc ils se posent des questions pratiques de comment on entre, où est-ce qu'on pose nos affaires, comment on va manipuler les matériaux, qu'est-ce qu'on va y faire.

  • Speaker #0

    Les étudiants qui viennent à l'Institut sont là pour passer du temps, je ne dirais même pas construire leur projet, mais pour définir la direction dans laquelle ils veulent aller. Nous, on a deux objectifs principaux pour nos étudiants. Le premier qui détermine un avenir professionnel en fort lien avec leur avenir personnel, en fort lien avec ce qu'ils sont et ce qu'ils veulent. d'un côté, et d'un autre côté, qui grandissent en autonomie, parce que l'Institut de Travail, c'est un tiers-lieu rural, qui a vocation à promouvoir une certaine forme de ruralité, enfin, en tout cas, qui a vocation à promouvoir la ruralité, et en ruralité, on a besoin d'être autonome. Ça ne veut pas dire être autarcique, mais ça veut dire que quand il y a une tuile qui fuit, enfin, quand il y a une tuile cassée sur le toit, il faut pouvoir aller la réparer. Ça veut dire que si on a un bout de jardin, il faut pouvoir quand même cultiver, un petit peu avoir un potager. Ça veut dire tout un tas de choses que, quand on est urbain, on fait beaucoup moins parce qu'on a des maisons qui sont moins grandes, on vit en appartement, on n'a pas de jardin, etc. Ces deux objectifs, la définition d'un avenir personnel et professionnel et le gain en autonomie, on les atteint par la même méthode et par les mêmes activités qui sont la découverte de tout un tas de métiers autour de l'artisanat et de la paysannerie. Et cette découverte se fait essentiellement autour de la conduction de projets. Nos étudiants, au quotidien, mènent des projets qui sont en lien avec le territoire ou en lien avec l'Institut de travail. Des projets de taille et d'impact très variables. Je prends deux exemples qui sont l'un très concret et pratique et petit. Il faut installer des cabinets dans nos ateliers, parce qu'en ce moment, si on a envie de faire pipi, on est obligé de remonter et de faire 150 mètres. ce qui n'est pas très pratique. Il faut poser un cabinet, visser, bref, ce n'est pas un projet qui prend très longtemps. Et d'un autre côté, un autre projet sur lequel nos étudiants travaillent, c'est une réflexion menée avec les communes de Tramail et de Matour, qui est avoisinante, sur l'alimentation dans les cantines scolaires.

  • Speaker #3

    La chaufferie qui va être sur la droite, et juste après la chaufferie, c'est la permaculture, tu vas aller voir sur le terrain, de toute façon c'est... C'est juste là.

  • Speaker #0

    Ok, ça va se faire.

  • Speaker #5

    Sur la planche qui se trouve là, on va mettre concondres et persil. Et du coup, on aura entièrement rempli la serre. Je m'appelle Guillaume Moral, je suis cofondateur de l'Institut de Tramail. et je m'occupe à l'Institut en particulier de tout ce qui touche à la question de l'alimentation. L'alimentation, c'est ce qu'on appelle à l'Institut un engagement de l'Institut de travail. Autrement dit, c'est un sujet sur lequel on va mobiliser particulièrement de l'attention, de la ressource, et travailler sur trois niveaux, l'expérimentation, la coopération avec des pros, et la participation à des politiques publiques. Au niveau de l'expérimentation, c'est là où on est maintenant, c'est-à-dire c'est jardiner. Jardiner pour apprendre, à la fois gagner en autonomie, mais aussi s'initier au métier du maraîchage, pour ceux d'entre nous qui se projetteraient dans ce métier pour plus tard. C'est expérimenter avec des habitants. Il y a des habitants ici qui viennent cultiver des oignons et de l'ail en grande quantité pour se le partager ensuite. c'est jardiné aussi avec les enfants de l'école du village qui viennent

  • Speaker #0

    un mardi sur deux à l'heure du goûter pour jardiner.

  • Speaker #5

    L'expérimentation se fait aussi par la cuisine. Tous les mardis, il y a la table ouverte où des étudiants et des gens de l'équipe cuisinent ensemble pour des invités. Le deuxième niveau d'intervention, c'est la coopération avec des professionnels, à savoir des maraîchers, des cuisiniers. C'est d'accompagner l'installation de professionnels de l'alimentation à l'Institut de travail. Et le troisième niveau d'intervention, de notre engagement sur l'alimentation, c'est la participation à des politiques publiques. Et donc, on travaille depuis le mois de septembre avec des étudiants de l'Institut et des étudiants de Sciences Po Lyon. Un travail d'enquête, de réflexion, de concertation pour la mise en place d'une alternative aux cantines ou à la restauration scolaire dans les cantines des villages de Tramail et de Matour, qui actuellement travaillent avec des repas industriels. Et donc, on a consulté toutes sortes de parties prenantes, élus, cantinières, parents d'élèves, enfants, pouvoir donc Comment on peut envisager la mise en place d'une alimentation pour les cantines scolaires avec de la cuisine sur place et des produits locaux, tantôt bio ou en tout cas produits dans des conditions vertueuses ?

  • Speaker #2

    Moi je m'appelle Quentin, je suis à l'Institut depuis octobre 2024. C'est ce que je fais actuellement, je replique des plants de concombres dans la serre. Et ce que je fais à l'Institut plus globalement, je suis là dans une démarche de reconversion professionnelle. C'est-à-dire que moi à l'origine je suis ingénieur, ingénieur développeur web, et j'ai bossé là-dedans pendant trois ans à peu près, et ça ne m'a pas plu. Et du coup j'ai envie de tester des choses. Et j'ai entendu parler de l'Institut par une amie qui l'a fait l'année dernière et qui m'a dit que c'était l'occasion de tester des métiers manuels, d'apprendre un petit peu touche à tout, de faire de la menuiserie, de la métallerie, du maraîchage et autres. Je suis arrivé pour ça, pour apprendre à faire quelque chose de mes mains et voir s'ils pouvaient me plaire. La boîte dans laquelle je bossais, déjà je m'y sentais pas bien, j'étais dans une... dans une boîte de prestat, dans une SN. Et j'avais l'impression d'aider des grosses boîtes qui font plein d'argent à faire plus d'argent en passant par des plus grosses boîtes. Donc ça ne me parlait pas des masses. Et oui, j'ai eu l'impression que ce que je faisais n'avait pas vraiment de valeur, n'était pas reconnu par grand monde comme étant vraiment pertinent et vraiment utile. Et du coup... Comme en plus, ça me trottait dans un coin de la tête depuis un moment que je voulais faire quelque chose de mes mains, c'était l'occasion aussi de me dire, ce modèle n'a pas l'air de me plaire pour l'instant, donc je vais voir s'il y a autre chose qui me plaît, sans me fermer à l'idée d'y retourner si ça ne me plaisait pas, mais je trouve que ça me plaît plutôt. Donc ouais, c'était plus envie de mettre en question ce dans quoi j'ai baigné pendant longtemps, parce qu'on ne m'a jamais vraiment présenté les métiers manuels, donc je me suis dit que ça valait quand même la peine de tester par moi-même. J'ai fait un bac S, j'étais bon à l'école, j'étais bon en matière scientifique et ça me plaisait beaucoup. J'ai fait une prépa pour continuer ça sans choisir, parce que je ne voulais pas choisir entre les maths, la physique, la chimie. Du coup, j'ai pris ce qui ratissait le plus large. L'issue de ça, c'était l'école d'ingé. L'issue de l'école d'ingé, c'était ce que je voulais en faire. On m'a montré ce que c'était. Ce que c'était le développement informatique, ça m'a plu. J'ai vu de la lumière et je suis rentré. Mais c'est mon parcours depuis le début de ma scolarité. Ça me plaît, je continue. Mais en fait, une fois arrivé à l'issue de ça, à savoir le diplôme et un CDI dans une ESN, à faire du code pour des entreprises, des grosses boîtes qui font déjà plein de sous, ça ne me faisait pas rêver. Je me pose encore la question de si je pars en formation ou pas après l'Institut. Parce que pour l'instant, ce qui me plaît bien de ce que j'ai vu ici, c'est le travail du métal. Pour l'instant, avec des métalliers serruriers, j'ai envie d'essayer de travailler avec un ferronnier ou un forgeron. Et après, à voir si ça me plaît, que je confirme que ça me plaît, soit partir en formation si c'est nécessaire, soit me faire embaucher sans diplôme et voir si je peux me former sur l'ETA. Et sur un autre registre, ceci est l'occasion de tester la campagne et ça me plaît bien, donc je pense que je vais y rester. Je viens de région parisienne à la base, j'ai bossé à Lyon et je ne connaissais pas la campagne du tout. J'ai des parents qui m'encouragent là-dedans et mes proches, j'ai des potes, ça résonne aussi un peu en eux. Le monde de l'entreprise post-études longues ne leur plaît pas non plus des masses et j'en ai quelques-uns qui comprennent bien ce que je fais là et je pense que ce ne serait pas très compliqué de les convaincre de venir aussi.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Alizé, je suis à l'Institut depuis février et là actuellement je suis en train de rehausser les filets de petits pois mange tout pour qu'ils puissent bien s'accrocher et pas tomber.

  • Speaker #0

    Quelles sont tes envies et pourquoi avoir choisi l'Institut Tramaille ?

  • Speaker #1

    Justement je savais pas trop ce que je voulais faire donc l'idée c'était d'explorer un peu plein de mes petits différents. donc le maraîchage, la soudure, la menuiserie, et de voir un peu où ça me mène. Et pour l'instant, je ne sais pas encore si je reprends une formation ou pas. Je n'ai pas encore trop d'idées sur la suite. Je me demande sinon si je ne travaillerai pas dans le coin et je continuerai à travailler à l'Institut en louant les ateliers pour faire des créations. Parce que à côté, je suis artiste et j'aime bien faire de la récup, du réemploi. C'est en plus ce que l'Institut de Travail met en avant. Je fais beaucoup de réemploi. Par exemple, j'ai fait un porte-manteau en tuyau de plomberie, en récupération de tuyau de plomberie tout en soudure. Et donc ça, c'était possible parce qu'ils avaient des stocks de tuyaux, donc on peut mettre son manteau sur un petit robinet, c'est rigolo. Il y a les ateliers où on peut travailler de la soudure, et il y a la menuiserie, on peut faire aussi un peu de plomberie, on va faire aussi un peu d'élec. Il y a un côté aussi pensé, puisqu'on a des cours de sociaux, de hauts droits, d'histoire de l'agriculture, donc c'est assez complet. C'est ça qui est intéressant, ça apprend aussi à devenir indépendant, savoir bricoler et se débrouiller aussi en jardinerie, connaître le monde qui nous entoure.

  • Speaker #6

    Je m'appelle Blanche Austin et je travaille à l'Institut depuis quelques mois. Je m'occupe du poste de maîtresse de maison, je m'occupe des partenariats locaux, du suivi des projets des étudiants et plein d'autres petites missions. lié au fait qu'on est une petite équipe. J'ai fait partie de la première promotion l'année dernière, pendant neuf mois où j'ai étudié, et puis à la fin de l'année j'ai acté que je voulais continuer à travailler dans des projets de l'économie sociale et solidaire, plutôt en milieu rural, et j'ai commencé à chercher du boulot, et puis juste avant de partir, Benjamin m'a proposé un poste ici. Eh bien, c'est à la fois la gestion organisationnelle du lieu, être garante que Le lieu soit en permanence accueillant, comme on est un tiers lieu, il y a pas mal de monde qui passe. Et puis il y a un moment privilégié dans la semaine aussi, c'est la table ouverte, où tous les mardis on reçoit les étudiants cuisine le matiné, bientôt en formation, et le midi on reçoit des invités, des partenaires, des potentiels partenaires, des habitants, des voisins, des institutions, etc. C'est un moment privilégié pour nous rencontrer et voir ce qui se passe à l'Institut. C'est sûr que pour moi, ça a été un gros changement parce que j'ai grandi en région parisienne, j'ai fait mes études à Lyon et puis j'ai débarqué à Tramail. Donc c'est encore, bon ça commence à être moins nouveau, mais c'était tout nouveau. Et je trouve que l'Institut, ça permet de faire une transition qui est acceptable, qui est vivable, qui garde du lien, etc. Et puis qui donne envie de vivre en milieu rural, qui permet de comprendre le milieu rural à travers les différents cours et puis à travers ce qu'on vit ici. donc pendant la formation et puis ça continue en tant que... enfin quand je travaille ici et alors c'est sûr que le rythme est beaucoup plus lent que je fais pas la bringue tous les soirs mais il y a quelque chose de assez chouette dans le fait de rencontrer les gens avec qui... autour de qui on vit ouais en fait il y a plein de choses qui sont parfois pas très... enfin explicites mais qui font que la vie est vraiment chouette à la campagne moi je me vois bien rester dans le coin continuer à travailler avec l'Institut. Après, ça dépendra aussi de comment l'Institut évolue, etc. Il y a des choses qui sont assez... Enfin, il y a certains paramètres qui sont incertains, donc ça se construira avec le temps. Et voilà. Et de continuer à rencontrer des gens, à tisser du lien, à...

  • Speaker #0

    Voilà ! L'Institut de Travail n'est pas seulement un centre de formation, n'est pas seulement un établissement d'enseignement supérieur, mais est un tiers-lieu. Et c'est à ce titre qu'on a eu des subventions de pas mal d'acteurs, mais principalement de l'Agence Nationale de la Cohésion des Territoires et de la région. Principalement sur des questions d'investissement et de la NCT, plus sur des questions de fonctionnement, puisqu'on a été labellisé fabrique de territoire d'abord, manufacture de proximité ensuite, et enfin On a obtenu un label Definov sur les tiers-lieux apprenants. Et pour l'instant, c'est essentiellement grâce à ces subventions que l'on arrive à tenir. À terme, le modèle économique de l'Institut a vocation à être comme on l'a imaginé, c'est-à-dire fonctionner. principalement sur des scolarités. On a des scolarités qui ne sont pas très élevées pour un établissement d'enseignement supérieur privé. C'est-à-dire que c'est de l'ordre de 5000 euros l'année, un petit peu plus, un petit peu moins, en fonction du revenu fiscal, puisqu'on a choisi d'avoir une tarification adaptée. Comment l'Institut de Tramail s'ancre dans son territoire ? Voyons cela avec le maire de Tramail.

  • Speaker #3

    Il y avait déjà l'histoire du lieu, c'est-à-dire que c'est l'ancienne école. Et donc tous les habitants connaissent où ont été à l'école pour les anciens, donc connaissent très bien les lieux. Ces quarts de bâtiment qui datent largement d'avant Jules Ferry, eh bien sont en train d'être rénovés complètement et reprennent une seconde vie en étant orientés sur l'avenir en termes de rénovation. Donc c'est vraiment quelque chose de positif. Il y a l'interaction que nous espérons. avec ces futurs étudiants qui progressivement devraient venir de plus en plus nombreux, l'interaction de ces futurs étudiants avec le tissu associatif, mais aussi le tissu artisanal de notre secteur. Il y a déjà quelques artisans qui viennent apporter des enseignements, des retraités qui viennent surveiller un petit peu comment ils utilisent les machines à bois, parce que moi j'ai été menuisier, donc je sais ce que c'est. Donc il y a ce contexte aussi de lien entre des générations différentes et puis des personnes différentes et des découvertes, je dirais, de l'un et de l'autre. Ça fait partie aussi, je dirais, d'une dynamique que l'on pourrait considérer comme très positive sur notre commune. Si on est très engagé dans la transition écologique, on souffre un peu, par exemple, au niveau de la jeunesse. on a Un nombre de classes qui diminue, malheureusement. La population augmente, mais on perd des classes. Donc, il nous faut retrouver un second souffle. Et peut-être que grâce à l'Institut, grâce à les apports médiatiques, entre autres, on pourra montrer qu'il fait bon vivre en milieu rural et en particulier à Tramail.

  • Speaker #5

    C'est un des intérêts majeurs de l'implantation de l'Institut de Tramail dans un bourg vivant. C'est à la fois pour répondre à des enjeux pratiques pour nos étudiants, de vivre dans un bourg, de pouvoir faire leur vie quotidienne sans voiture. Et pour beaucoup d'entre eux qui viennent de la ville, c'est quand même agréable. Puis d'ailleurs, quand on vient de la campagne, c'est toujours agréable d'être dans un bourg vivant, alors qu'une partie importante de notre ruralité a été désertée des commerces. L'autre raison qui nous a amenés à chercher un lieu qui était dans un village, C'est de pouvoir porter notre message et nos actions au vu et au su de tous. Pas dans le but d'être en affrontement, pas non plus dans le but d'avoir un message qui serait accueilli de manière positive par tout le monde, mais en tout cas de continuer à porter des actions qui, sur certains aspects, comportent une forme de radicalité,

  • Speaker #0

    mais de le faire au vu de tous et avec certains.

  • Speaker #5

    Et le gros avantage de la ruralité par rapport à la ville, c'est que quand on veut faire des choses avec les autres, on fait des choses avec ses voisins. Et nos voisins, ils sont tantôt progressistes, tantôt conservateurs, tantôt ils sont là depuis Versailles-Gétorix, tantôt ils sont arrivés il y a quelques années. Et donc, il faut faire ensemble. En fait, notre démarche, elle a de l'intérêt, à mon avis, si on ne la fait pas tout seul dans notre coin. si on fait les choses tout seul dans notre coin En fait, d'une certaine manière, on peut aller plus vite, on peut se conforter dans plein de choses. Le faire à l'échelle d'un village, avec un certain nombre d'acteurs, que ce soit des élus, des associations, des voisins, des commerçants, des paysans, des artisans, c'est un travail qui est plus fastidieux, qui est plus long, et en même temps, qui s'ancre plus fortement. Et donc ça nourrit beaucoup notre réflexion, ça nous engage dans une remise en question. très régulière et parfois très forte. On ne doit jamais oublier que le village de Tramail existe depuis plusieurs siècles et il vit très bien sans l'Institut de Tramail. A l'inverse, l'Institut de Tramail, comme on est construit comme un tiers-lieu, c'est-à-dire un lieu ouvert sur un grand nombre de parties prenantes, nous, on a besoin du village.

  • Speaker #0

    Si on n'arrive pas à coopérer avec le village,

  • Speaker #5

    on n'existe pas. Et donc ça nous engage à la fois sur le message de fond que l'on porte, mais ça nous engage aussi énormément dans notre méthode de mise en place de nos actions pour pouvoir réussir à coopérer avec les acteurs du village et des alentours.

  • Speaker #0

    On parle assez peu de transition parce que notre mission, c'est d'abord de faire comprendre ce qu'est le réel. À partir du moment où on comprendra ce qu'est le réel, on pourra envisager un avenir radieux. Là, je parle du réel écologique, mais aussi du réel de soi-même. La transition professionnelle, elle part de comprendre qui on est. On est aussi persuadé que c'est les mains dans le cambouis, les mains dans la terre, que l'on arrive à se connaître. C'est très introspectif, le travail manuel. Ça n'empêche pas que tout notre enseignement soit irrigué de toute cette question écologique. En fait, on en parle à longueur de journée, mais sans jamais le nommer. L'essentiel de ce que l'on veut dans le module « Penser » , c'est de comprendre le monde et donc d'écrire le monde tel qu'il est. Et on essaye de ne pas délivrer de prêtes à penser, mais de délivrer des outils qui permettent de penser le monde.

  • Speaker #1

    Et c'est déjà la fin de cet épisode à Tramail. A bientôt pour la découverte d'un autre lieu dans un autre territoire.

  • Speaker #2

    Au cœur des tiers-lieux, les éclaireurs de la transformation écologique.

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