- Speaker #0
Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode. Aujourd'hui, nous allons parler d'un sujet qui touche tout le monde et qui fait débat. Le retour au bureau. Que vous soyez un fan du télétravail ou un adepte des discussions autour de la machine à café, cette conversation promet d'être à la fois éclairante et pleine de nouvelles perspectives. Des rires partagés, des idées qui fusent, des moments de complicité qui naissent spontanément. Le bureau, ce n'est pas juste un lieu de travail, c'est un lieu de vie. Alors pourquoi tant de gens rechignent-ils à y retourner ? Quels sont les besoins fondamentaux en matière de relations sociales, mais aussi de contact physique que le bureau peut combler ? Avec mon invité, nous allons plonger dans les raisons psychologiques et sociales derrière cette réticence à quitter le confort de son chez-soi pour retrouver l'ambiance du bureau. Et surtout, nous allons comprendre pourquoi ces interactions en présentiel sont essentielles pour la richesse humaine au sein de l'entreprise. Comment le retour au bureau peut-il transformer nos relations professionnelles et nous apporter bien plus que les échanges virtuels ? Les entreprises ont-elles trouvé la recette magique pour rendre le bureau attrayant et motivant ? Quelle stratégie fonctionne vraiment pour inciter les employés à revenir ? Comment créer une culture d'entreprise où les interactions en personne sont non seulement valorisées mais aussi encouragées ? Et enfin, quel rôle jouent les conversations informelles, ces rencontres fortuites, fondamentales dans la culture d'entreprise et le sentiment d'appartenance des employés ? Installez-vous confortablement et préparez-vous à une discussion joyeuse. Bienvenue dans Au fil des rencontres. un podcast Château Forme. Bonjour, je suis Céline, talent Château Forme, et je suis très heureuse de vous retrouver pour ce nouvel épisode. Autour de ce micro, je prends beaucoup de plaisir à recevoir des invités qui, tour à tour, décryptent notre monde à travers leurs expertises et inspirations. Aujourd'hui, je suis ravie d'accueillir Anne Griffon, responsable de l'expérience Château Forme Inside. Ensemble, nous allons explorer l'intérêt pour les entreprises comme pour les collaborateurs du retour au bureau. Bonjour Anne, je suis ravie de t'accueillir.
- Speaker #1
Bonjour Céline.
- Speaker #0
Alors Anne, pour rentrer tout de suite dans le vif du sujet, est-ce que tu pourrais nous dire quels sont les besoins fondamentaux de l'être humain en matière de relations sociales et de contact physique et comment le bureau répond-il à ces besoins ?
- Speaker #1
Ok, donc tu commences, tu veux me mettre une colle tout de suite. Je ne suis pas anthropologue, je ne suis pas neuroscientifique, donc c'est difficile ce que tu me demandes. On va dire qu'on est parti du bon sens paysan, qu'on peut l'appeler comme ça, ou du bon sens châteauforme. Cette idée, elle est née avant Covid, mais elle a vraiment explosé après Covid. Je pense qu'on s'est tous rendu compte pendant Covid qu'on était des animaux sociaux, qu'on avait besoin de cette interaction. Alors, il y en a qui ont pu se nourrir de l'interaction en famille, qui ont pu se nourrir d'interactions différentes, de vivre des choses qu'ils n'ont pas. pas vécu quand ils étaient dans un rythme plus classique. Mais de manière générale, on s'est quand même tous rendu compte qu'on avait besoin de voir les gens, on avait besoin d'échanger, d'élargir nos cercles, de voir des gens différents. Et c'est un peu certainement ce qu'on arrive à trouver au bureau. Pour ceux qui s'y plaisent, c'est peut-être ce que l'on peut fuir aussi par moment, parce qu'on a besoin justement de retrouver cette bulle. Mais quoi qu'il en soit, oui, je pense qu'il a été clairement démontré, sans justement avoir un parcours scientifique absolument énorme, que nous sommes tous des animaux sociaux et que nous avons besoin de ces moments d'échanges différents, qu'ils soient professionnels ou privés, pour nous nourrir, grandir, réfléchir, interagir, se disputer, discuter, etc. Enfin, vivre tout un tas d'émotions.
- Speaker #0
Une vie, une vie au bureau. À partir de là, est-ce que tu peux nous aider à comprendre pourquoi il y a un tel refus quant justement à l'idée de revenir sur son lieu de travail ? Et selon toi, effectivement, sans être une grande scientifique, quels sont les facteurs psychologiques et sociaux qui contribuent à cette réticence ?
- Speaker #1
Alors déjà, je pense qu'il n'y a pas un refus de venir au bureau. Ce n'est pas vrai. On voit bien maintenant, après 3-4 ans, les choses commencent à se stabiliser. Alors c'est très... Déjà la vision que je vais vous partager, elle est certes très parisienne et très tertiaire, parce qu'il y a des métiers où je n'ai pas d'autre choix que de venir sur mon lieu de travail. Il y a des métiers et des environnements qui font que mon employeur ne me laisse pas le choix et donc on est quand même, en tout cas c'est très citadin comme réflexion et comme approche. Donc on va plutôt parler des bureaux tertiaires et ce qu'on voit c'est qu'il n'y a pas de refus de revenir au bureau, il y a... Trouver un équilibre. On a peut-être été, quand on a créé les métiers tertiaires, justement trop dans l'abus, trop dans des choses extrêmement hiérarchisées, dans des choses qui vous mettaient dans une forme de rouleau compresseur où il n'y avait finalement plus de... Sans ces réflexions à ce qu'on faisait, il fallait être là, il fallait être là de telle heure à telle heure, on était dans un système très contrôlant et finalement tout ça a un peu explosé en vol. Et aujourd'hui les gens viennent justement au bureau, quand ils le font avec plaisir en tout cas, pour trouver ces interactions sociales, pour venir chercher de l'intelligence collective, pour venir vivre autre chose. Et puis, il y en a plein qui viennent au bureau parce que tout le monde n'a pas les moyens de se créer un bureau à la maison. Tout le monde n'a pas forcément un environnement ultra propice au travail chez lui. Je ne parle pas que des mètres carrés, mais on peut aussi avoir besoin de s'extraire d'un endroit pour produire différemment. Donc, je pense que le sujet n'est pas pourquoi les gens ne viennent plus au bureau, en tout cas de manière générale, parce qu'on commence à avoir des... catégories qui se dessinent, c'est comment les gens viennent au bureau et qu'est-ce qui pourrait les faire venir un peu davantage ou qu'est-ce qu'ils viennent y chercher. Et c'est là-dessus, en fait, qu'on essaye de travailler et de tirer le fil. Grosso modo, aujourd'hui, ce qu'on observe, c'est des moments d'occupation qui sont quand même assez identiques, quel que soit le métier tertiaire qui est fait. On a des lundis qui sont plutôt à 60%, les mardis-jeudis on va les monter à 80-90%, le mercredi jour des enfants ça rebaisse un peu, et le vendredi alors là c'est le vide, la vacuité absolue, parce qu'il y a aussi les RTT qui sont arrivés, il y a tous ces aménagements du temps de travail qui font que c'est aussi plus simple. On a aussi observé quand même que le Covid a... permis à beaucoup de cadres d'aller vivre ailleurs. Donc, il y a aussi ce choix de concentrer mes jours de travail, en tout cas au bureau, sur quatre jours et puis de pouvoir aller vivre avec ma famille, justement, les trois jours restants en dehors d'une grande ville. Donc, c'est tous ces éléments qu'il faut réussir à comprendre, à analyser pour pouvoir les... les animer et pas se tromper parce que voilà en tout cas sur Insight qui est cette offre d'hospitalité et de restauration qu'on a à cœur de proposer dans les bureaux, on vient avec notre patch atoform et on peut se dire et je vais vous en parler après mais que Une bonne ambiance, une bonne table, etc., ça va faire le job et les gens vont venir tous les jours. Mais il ne faut pas se tromper, il y a un moment, il y a d'autres réalités qui viennent aussi nous rattraper. Donc on peut être une forme de facilitateur, d'accélérateur, mais on ne va pas résoudre tous les problèmes non plus.
- Speaker #0
Alors justement, si on approfondit un peu ce sujet, pourquoi le retour au bureau est-il essentiel pour la richesse humaine, autant au sein de l'entreprise ? Tu parlais de table qui est un... le lieu de prédilection pour créer des interactions, et justement comment ces interactions en présentiel enrichissent réellement la relation entre collègues par rapport aux échanges virtuels. Parce qu'on pourrait se dire, dans tous les cas, on se voit, je n'ai pas besoin d'être autour de la table, je n'ai pas besoin de ces temps particuliers peut-être pour participer à cette richesse.
- Speaker #1
Effectivement, il y a plusieurs choses. Et là, c'est le client aussi qui va nous guider quand il fait appel à nos services. De manière générale, la problématique, c'est... Comment faire revenir les collaborateurs au bureau ? Comment retenir les talents ? Et comment en attirer de nouveaux ? Donc en fait c'est une problématique très RH qui est quand même souvent extrêmement à l'initiative du comité de direction parce que ce sont des choix d'entreprise. Le choix d'entreprise c'est de dire on déménage ou on ne déménage pas, on réduit les mètres carrés ou on ne les réduit pas, on investit davantage dans les services parce qu'on veut. Proposer une expérience qui soit en ligne avec la culture de l'entreprise parce que justement elle est en train de se diléter du fait des collaborateurs qui sont moins présents, de comment on fait sentir la culture au maximum pour pouvoir on-boarder les nouveaux parce que ça, ça va être un vrai sujet que de dire j'ai des nouveaux talents qui arrivent. Bon, on ne nous voit pas mais on peut le dire, on n'est quand même pas de la nouvelle génération, toi et moi.
- Speaker #0
De fait, de la même génération en tout cas.
- Speaker #1
Nous sommes de la même génération, mais pas à la nouvelle. Et c'est sûr que nous, on a appris à travailler au bureau. On avait des gens qui nous prenaient en main. On a observé, on a appris, on a... Voilà, et on n'était pas planté derrière un ordi tout seul à la maison à se dire je fais bien ou je ne fais pas, mais je ne sais pas ce que je fais. Donc tout ça, c'est hyper important que de pouvoir le faire vivre au bureau. On a aussi, et on le voit bien dans des entreprises... qui sont plutôt sur des aspects créatifs. Alors, c'est un grand classique, mais on voit bien les Netflix, les Google, les Apple, qui étaient hyper contents de voir le Covid arriver, qui se sont frottés les mains en disant « super, on va tout fermer, tout le monde reste chez soi, on va avoir des économies absolument énormes » . Et pendant le Covid, au bout de quelques mois, tous ont dit « en fait, vous allez faire du télétravail, ce sera le samedi et le dimanche, et le reste du temps, vous devez absolument être là » . Pourquoi ? Parce que... L'intelligence collective ne se fait pas par Teams. Ça, je pense que toutes les études, pour le coup, et pour nous tous l'avoir testé, on voit bien que ça ne marche pas. C'est extrêmement efficace avec un objectif précis de production, de partage descendant. Mais les interactions, c'est juste un enfer. On sait très bien que dans un processus créatif, il y a tout un... Un principe de sérendipité, il y a quand même tout ce qui se passe en off, tout ce qui va se passer en tâche de fond dans les esprits, toutes les interactions à droite, à gauche, et pas que, autour de la table, au moment où on réfléchit, qui vont permettre ça, et ça, ça se fait in situ. Et puis, on a aussi le... Tu parlais de la machine à café, mais en fait c'est aussi absolument indispensable de justement croiser des gens par hasard, d'apprendre à se connaître, de désamorcer des problèmes. Alors dans notre métier historique chez Châteauforme, on vend du séminaire et le principe, enfin on propose des séminaires, mais surtout ce qu'on propose c'est le off, et c'est bien là que les gens apprennent à se connaître, et c'est cette continuité en fait qu'on veut proposer. C'est permettre aux gens de vraiment pouvoir... parler d'autre chose, faire tomber les masques, en fait c'est le sujet, c'est de pouvoir se retrouver différemment pour mieux travailler ensemble et mieux collaborer.
- Speaker #0
Et c'est marrant parce que quand je t'entends il y a une évidence au présentiel, j'allais dire, même si le mot n'est pas très joli, et comment on explique quand même que le confort du télétravail, alors peut-être le pseudo confort parce qu'on a l'impression qu'en étant chez soi on révolutionne en fait, c'est comme si on... On était en opposition vraiment à ce qu'on trouve au bureau et même avant Covid. Alors est-ce que c'est aussi peut-être une question de leadership dans le sens où, indépendamment de la structure, de la table, de ce qu'on peut nous proposer sur le lieu de travail, est-ce que finalement, ce n'est pas aussi une question de se réinterroger en tant que leader, en se disant mais est-ce que j'offrais finalement un attrait suffisant pour que mes équipes aient envie de venir ?
- Speaker #1
Oui, alors c'est très juste ce que tu dis, c'est que nous, on est un élément, une proposition, mais on n'est pas la solution. On n'est pas la solution parce que quand, je l'évoquais tout à l'heure, quand tu es dans des entreprises ultra hiérarchisées, quand tu es dans un management qui n'a pas su se remettre en cause justement, qui est dans quelque chose de très vertical, qui est très contrôlant, c'est sûr qu'une manière de fuir ça quand tu l'as vécu pendant des années, c'est le télétravail. Donc c'est évidemment... un vrai sujet. Maintenant, je pense que le télétravail répond aussi aux problématiques d'entreprises qui n'ont pas su ou ne sont pas encore, comment dirais-je, conscientes de la nécessité de repenser les espaces. Voilà, c'est à dire que avant tu avais, je ne vais pas citer le client, mais là on travaille avec beaucoup de clients. Avec lesquels avant tu avais 70% de bureaux, 30% de salles de réunion, aujourd'hui c'est complètement l'inverse. C'est-à-dire que tu as 70% d'espaces de réunion, justement d'espaces d'interactivité, alors qu'ils peuvent être formels, informels, et 30% de bureaux. Donc on voit bien qu'on doit créer des lieux sociaux, d'échanges, de sociabilisation. Et pour avoir visité pas mal d'autres lieux, Parce que les espèces ont été livrées juste pendant Covid. et que ça redemande des investissements absolument colossaux, parce que la politique de l'entreprise fait que la machine est très grosse à faire bouger et qu'ils ne peuvent pas tout remettre en question comme ça, tu te retrouves avec un format de bureau extrêmement classique, limite années 80 où chacun est bien dans son bureau tout seul. Et tant qu'à vivre ça, tu es mieux chez toi. Pour le coup, il n'y a aucune chaleur, aucune interaction. Et donc, c'est vrai, nous, on le voit dans les choses qu'on arrive à mettre en place très simples. Alors, j'ai volé ça à mon ami Jean-Pierre Dureil, mais la stratégie du ventre, elle fonctionne. C'est-à-dire que si tu ne peux pas tout bouger, essayons moins de bouger des petits éléments et de proposer au moins des moments de convivialité dans la journée, dans la semaine, où les individus vont pouvoir se retrouver, quitte du coup, après, à remonter dans leur bureau et se retrouver un peu isolés. Mais au moins, essayer de créer ces moments de partage où ils se disent « Ok, je viens au bureau parce que là, je sais que je vais vivre un truc un peu différent de ce que je vais vivre si je suis tout seul chez moi. »
- Speaker #0
Mais justement, est-ce qu'il y a une vraie prise de conscience, parce que le Covid est maintenant depuis quelques années derrière nous, d'un point de vue entreprise et d'un point de vue collaborateur ? J'imagine que les prismes ne sont pas les mêmes. Est-ce qu'il commence quand même à y avoir cette prise de conscience ?
- Speaker #1
La prise de conscience, elle est faite, mais quand tu es sur des parcs de plusieurs milliers, dizaines de milliers de mètres carrés, tu vois, réaménager les espaces sont des investissements tellement importants que tu as quand même une forme d'inertie, comme je te le dis. Tu as des collaborateurs, mais on l'a vu, post-Covid, il y a quand même eu un gros mouvement déjà de quitter son job. Bon, les gens reviennent parce qu'à un moment... De manière très prosaïque, il faut quand même manger. Mais on voit bien qu'ils viennent avec un moteur et une vision différente. Alors ça, j'ai envie de dire, c'est intergénérationnel. C'est-à-dire que tu as des générations qui le subissaient et qui maintenant se disent « Non, finalement, je n'ai plus envie de subir ça » . Et puis tu as les nouvelles générations qui, elles, sont hyper à l'aise avec ça et imposent vraiment leurs envies et leurs besoins. Après, tu as un autre sujet, c'est que oui, il y a une prise de conscience, mais malheureusement, ou en tout cas, c'est encore ce qui guide le monde, tu as ces sujets d'équilibre financier. Et tout le monde s'accorde à dire, propriétaire comme promoteur, comme occupant, comme, bon, et puis évidemment, l'utilisateur final. Tout le monde veut des services, tout le monde veut des animations, tout le monde veut une super table, mais qui paye ? Qui paye ? Parce qu'en fait, les budgets n'ont pas changé. Le prix au mètre carré doit rester le même. Bon, il monte un peu Paris, si on parle de Paris en tout cas, mais c'est pareil dans toutes les grandes villes, il monte un peu en hypercentre. Tu as des stocks à n'en plus finir, toujours si on parle de Paris, Paris périphérique, on parle de 6 à 7 ans de stocks de bureaux. Donc, tant dire que le prix au mètre carré est quand même plus que bas. Dès que tu veux greffer le moins de services, un service c'est des hommes. Et les hommes, il faut les payer. Et donc ça, c'est aussi une culture très française. On veut beaucoup de services, mais il ne faut pas que ça coûte. Donc c'est difficile de trouver cet équilibre. Mais bon, on voit bien que petit à petit, on commence à construire des choses.
- Speaker #0
Et est-ce qu'il y a des actions mises en place pour justement sensibiliser les collaborateurs aux avantages du retour au bureau ? Parce que c'est vrai que... De manière générale, on entend toujours lors de dîners entre amis, il y en a un qui dit « moi j'ai le droit à beaucoup de télétravail » , l'autre qui dit « moi pas du tout, il y a eu ci, il y a eu ça » . Est-ce que tu penses qu'un jour il y aura quand même, j'allais dire, un mouvement global, encore une fois, vers cette prise de conscience ? Et dans tout ça, encore une fois, quel est le rôle des leaders ? Est-ce qu'il y a vraiment à un moment donné aussi une position de dirigeant un peu plus franche qu'une autre ? Au-delà des moyens, j'entends, parce que ça ne va pas se faire en un jour de ce que tu nous dis, mais... Mais est-ce qu'il y a aussi une position à avoir particulièrement ?
- Speaker #1
Tu l'as dit, ça part du dirigeant. Donc tu as des dirigeants qui sont intimement persuadés que sans culture forte, et donc sans, ce n'est pas le retour au bureau, mais c'est vivre ensemble au bureau et construire quelque chose ensemble, l'entreprise est morte. Et on peut le dire, Châteauforme en fait partie. Et puis tu as d'autres entreprises qui se disent, ma valeur, elle n'est pas là. C'est plutôt une culture de start-up ou une culture digitale, c'est vrai, ou une culture de conseil. Mais encore, ce n'est pas vrai. Notre client Deloitte, pour qui on a ouvert une magnifique université, Les universités qui accueillent des collaborateurs du monde entier, leur objectif c'est bien de créer du lien, créer un berceau de culture et une vision commune. Donc je ne sais pas s'il faut être vent debout en disant le télétravail c'est nul et il faut que tout le monde soit de retour au bureau et c'est absolument indispensable. C'est inhérent à la culture que tu as envie de faire vivre. et à la conviction du dirigeant de la boîte. Bon, sans trop se cacher, on sait que nous, on est plutôt de la première obédience qui est de se dire qu'une culture, parce que la nôtre est extrêmement forte et qu'on a envie de la faire vivre, et on voit bien que la faire vivre via un Teams, c'est quand même... Pas folichon, donc on est persuadé que pour faire vivre ça, il faut que les gens échangent, créent du lien et aient cette chaleur ajoutée. C'est vrai que moi j'ai tendance à penser que ceux qui font, tu vois tu as des boîtes qui sont full remote, d'ailleurs il n'y a pas de siège, ils sont à travers le monde et n'échangent que comme ça, j'attends de voir le bout du modèle. J'ai du mal à projeter comment tu peux t'investir intimement dans ce genre de projet quand tu n'as pas un lien au-delà du paycheck. Voilà. Ou alors, il faut vraiment que tu aies des caractères très proches, que tu aies besoin de ce recul permanent. Mais bon, je pense que quand même, fondamentalement, le fameux animal social qu'on citait au début te rattrape toujours.
- Speaker #0
Justement, si on peut éclairer un peu nos auditeurs sur ce qu'est l'offre Inside, dans le sens où tu nous parlais tout à l'heure de la stratégie du ventre, tu nous as parlé de table, de restauration. Mais voilà, est-ce que c'est une restauration qu'on appelle collective et qui est commune à l'ensemble des entreprises de manière générale ? Très concrètement ? Tu nous as parlé aussi de chaleur ajoutée, mais ça veut dire quoi pour quelqu'un qui a la chance de revenir dans un bureau qui a été repensé, retravaillé, avec justement cette nouvelle approche et cette nouvelle perspective ? Est-ce qu'il y a un parcours, j'allais dire, collaborateur spécifique ? C'est quoi une journée type quand on a la chance d'avoir un bureau revisité ?
- Speaker #1
C'est juste de se sentir accueilli, se sentir attendu, se sentir entendu. et se sentir reconnu. Et donc ça, tu vas pouvoir le faire pour un client unique, comme L'Oréal par exemple, pour qui on a la chance de gérer un très beau lieu qui est justement le lieu berceau de leur histoire. Donc c'est tout le sujet de réussir à faire transpirer leur culture en s'appuyant sur nous, notre ADN de service. qui est cette hypersensibilité au faire plaisir qu'on a traduit par chaleur ajoutée. Et ensuite, effectivement, ça va se dessiner dans des parcours. Donc, il est évident que tu ne vas pas avoir le même parcours. Ça ne veut pas dire la même attention, mais le même parcours quand tu viens tous les jours dans un bâtiment que quand tu es un visiteur VIP ponctuel, que quand tu viens... quand tu es le président. Donc on va adapter ces parcours là et notre intention c'était de se dire à l'instar de ce que tu as dans le retail ou dans l'hôtellerie où aujourd'hui ça semble hyper naturel d'avoir des parcours de bout en bout, tu n'aurais pas idée de mettre des acteurs différents qui jalonnent chacun des interactions que tu vas avoir ou des services. Mais c'est ça en fait qu'on a voulu proposer, parce que la réalité des bâtiments aujourd'hui n'est pas celle-là. Tu as une société à l'accueil, tu as une société qui s'occupe du ménage, une société qui s'occupe de la maintenance, une autre qui s'occupe des animations, une autre qui s'occupe de la table, une autre qui s'occupe de la conciergerie, de la manucure, etc. Que sais-je si tu as la chance d'avoir plein de services ? Mais au bout du bout, si tu as un problème, tu as 99% de chance de ne jamais avoir le bon interlocuteur et donc de ne jamais avoir de réponse. On l'a tous vécu dans n'importe quelle circonstance. Quand tu as un problème, tu veux, quand t'appelles la première personne, qu'elle te prenne en charge et qu'elle te dise « Oui, on va gérer le problème. » Et sans même parler de problème, c'est juste pour qu'une expérience se passe du mieux possible, il faut que tout le monde soit aligné et parle la même langue. Donc prosélytement, c'est juste ça qu'on propose. Et finalement, à part des grandes maisons extrêmement connues et qui ont... fait leurs preuves comme des Sodexo, qui sont capables d'être sur la totalité du parcours, il n'y en a pas beaucoup. Voir nos clients nous disent qu'on est à peu près les seuls à proposer et l'accueil, la conciergerie, la gestion des espaces de réunion, les animations et la table. et la table et l'événementiel et la table de président et un café etc etc donc tu gagnes cette homogénéité on va dire cet hyper alignement des services et de l'ambiance que tu peux proposer tu vas d'un point de vue financier aussi ou en tout cas avoir des équipes qui sont beaucoup plus agile et qui aussi vont se nourrir parce que bon ça aussi on l'a tous vécu tu arrives dans un bâtiment L'accueil, c'est quand même la première impression que tu as. Normalement, c'est censé être la bonne. C'est souvent quand même extrêmement morose, pour ne pas dire porte de prison. Pas plus tard que ce matin, j'étais encore dans un bâtiment. Je suis toujours effarée de la pauvreté de l'accueil. Ça me stupéfait. Alors que juste un beau sourire, un peu d'énergie, et puis accessoirement connaître le nom quand c'est le président du bâtiment que tu viens voir. Et qu'on ne dise pas qui ça, comment, ah non, je ne connais pas. Tu te dis, mais ce n'est pas possible qu'enfin, on ne vit pas dans la... Donc voilà, c'est juste s'intéresser au sujet, avoir envie, faire plaisir et avoir des équipes engagées. Comme on a la chance d'avoir dans nos maisons, on veut vraiment pouvoir porter ça dans les bureaux. Et du coup, petit à petit, effectivement, comme tu dis, que ça fasse boule de neige et que les gens aient envie de venir et de revenir. Et pour le coup, il y a quelques... Les clients pour lesquels on travaille maintenant depuis plusieurs mois, voire années, et on voit que ça fonctionne. C'est-à-dire qu'on a même un directeur général qui nous a dit si ma stratégie a fonctionné, c'est aussi grâce à Châteauforme.
- Speaker #0
C'est justement ce que je voulais te demander. Est-ce que tu as des exemples concrets, justement, de retour sur investissement, mais des clients qui se sont dit, voilà, génial, grâce au retour au bureau des collaborateurs, on a pu faire aboutir tel projet, telle idée ?
- Speaker #1
Bah ça, puisqu'on est sur les podcasts, a priori, on est sur des gens qui aiment écouter de l'audio. Si vous voulez aller fouiller dans YouTube, vous aurez le témoignage du directeur général de Célio. C'est lui qui nous dit... Alors je vous avoue que c'était moi qui l'ai interviewé. J'étais à ta place à l'époque. Et il m'a presque fait rougir. Je m'attendais pas à cette réponse-là que de dire si Célio était à la barre du tribunal quand même quelques mois avant. Et il est bien conscient que pour que la nouvelle stratégie qu'il avait mis en place réussisse, évidemment, il fallait déjà qu'elle ait sens, qu'elle fasse sens. Mais il fallait des collaborateurs qui soient présents et engagés. Et il avait un vrai sujet avec ça. C'est-à-dire qu'il y avait quand même une fuite des talents. Et ce qu'on a mis en place avec lui, c'est déjà une table de qualité. Célio a mis la main à la poche en disant, on offre le petit déjeuner et le goûter à... tous nos collaborateurs tous les jours et pas juste le vendredi pour faire revenir les collaborateurs le vendredi et il y a une très grosse prise en charge de leur part sur la partie restauration du midi je ne veux pas dire de bêtises mais je crois qu'aujourd'hui ils payent 4 ou 5 euros ce qui n'est pas énorme je me permets de préciser donc
- Speaker #0
4 ou 5 euros comme tu nous le dis pour un petit déjeuner non pour le déjeuner donc déjeuner goûter gratuit
- Speaker #1
4 ou 5 euros pour le déjeuner qui qui S'il était pris en charge par le collaborateur, ce serait autour de 11-12 euros. Donc ça veut dire qu'une prise en charge de 6 euros de l'entreprise, plus après tous les frais fixes, parce qu'il faut payer les bâtiments, il faut payer le personnel, etc. Ça, c'est que la part food, comme on dit, donc nourriture. Évidemment que Célio a été moteur dans le sujet, mais ça fonctionne. C'est-à-dire qu'on a démarré... On a pris la suite d'un restaurateur de collectivité traditionnelle. Il devait être sur 20-30% de taux de captation. Aujourd'hui, je pense qu'on est à plus de 80-90%. On a un autre problème, c'est qu'il faut pousser les murs. On n'a plus assez de place dans le restaurant. Problème de riche. Mais ça fonctionne, c'est-à-dire que les collaborateurs viennent. Et pour avoir discuté avec certains d'entre eux, il y en a qui ont besoin de ce temps chez eux pour produire. parce que c'est aussi ça l'avantage du télétravail c'est que on a voulu créer des open space et c'est super bien les open space pour sociabiliser se parler etc mais quand t'as besoin de produire c'est juste un enfer on va pas se mentir donc si tu as la chance d'avoir un espace chez toi où tu peux travailler au calme tu vas le faire et ce que font les collaborateurs c'est qu'ils vont avoir ce moment de production mais ils vont revenir à midi pour retrouver leurs leurs collègues et travailler l'après midi ou des jeux enfin, travailler le matin, déjeuner et partir après. Et ce que nous disait le DG et qu'il a observé aussi, c'est qu'avant, les gens déjeunaient à 1, 2, 3 par service. Aujourd'hui, c'est des grandes tablées, les gens se retrouvent avec plaisir. Et donc, voilà, c'est... Le revers de la MEDES, il dit, moi je trouve qu'il passe beaucoup de temps à table. Je lui dis, ouais, mais regarde aussi, il y a sûrement plein de problèmes qui se résolvent, que tu ne vois pas et qui te simplifient derrière et te fluidifient un nombre de sujets inimaginables. Et d'ailleurs, au début, c'était très centré sur le déjeuner. Et on voit que maintenant, c'est un autre sujet souvent chez nos clients, c'est comment occuper les espaces. Parce que la bonne vieille cantoche qu'on a connue, c'était quand même des 1200, 1400 couverts. Donc des espaces immenses, hyper occupés pendant deux heures et complètement morts le reste du temps. Et aujourd'hui, c'est comment aussi je valorise la globalité de mes mètres carrés. Et ça, en mettant petit-déj et goûter, on voit que les gens viennent, travaillent et mangent en même temps. Ça, nous, on sait super bien faire, je les jette aux formes. Eh bien, ils ont appris, c'est bio. Alors après, on a d'autres sujets. Tu as des clients qui vont dire, oui, oui, mais on est hyper... attentif à la santé, on a des labels sur le bâtiment qui nous obligent à etc. Mais ça on sait aussi parfaitement bien l'accompagner, c'est le cadre de l'Ouattes qui est ultra labellisé et qui engage les prestataires particulièrement de table, de propreté etc. à être hyper light en sucre, de ne pas avoir de produits chimiques etc. Enfin j'en passe et des meilleurs. et tout ça on l'accompagne donc on fait vraiment du sur mesure avec notre client mais notre ADN ne change pas c'est créer du lien faire en sorte que les gens se rencontrent et plaisir à se rencontrer et on parle bien de rencontre c'est à dire pas rester juste avec tes collègues habituels et aller déjeuner c'est oser aller voir d'autres services d'autres gens avec qui tu vas pas forcément collaborer naturellement sur tes projets ou des sujets Donc on aime bien aussi faire des petites animations, des petits jeux. Je me souviens, toujours chez Célio, on a Biba qui est l'hôte de la maison, qui pour la Saint-Valentin avait...
- Speaker #0
L'hôte, pardon,
- Speaker #1
donc qui est responsable de... L'hôte, c'est le responsable de Ciel, toi, tu fais bien de me faire préciser, qui pour la Saint-Valentin avait créé des rencontres entre le responsable par exemple financier de Célio et le responsable financier de Châteauforme. pour qu'ils se rencontrent ou interservissent aussi. Notre sujet, c'est de pouvoir un peu pousser les limites et amener les gens à sortir de leur zone de confort aussi. Ça peut être rigolo parfois.
- Speaker #0
C'est ça. Et puis quand je t'entends, je pense aussi, je rebondis un petit peu plus tard, mais sur le PDG de Célio qui constate que les gens passent de plus en plus de temps à table et se questionnent sur la richesse que ça apporte. Mais tout simplement, ce qu'on appelle aussi le sentiment d'appartenance, c'est ça aussi qui, sur le long terme, ne se vérifie pas tout de suite, sonnant, trébuchant en termes de chiffre d'affaires, mais c'est ce qui, j'imagine, crée aussi la pérennité de l'entreprise. Oui,
- Speaker #1
mais je pense que c'est aussi ce qui donne tellement de fil à retordre sur ce sujet-là, et pour l'ARH, et pour tous ceux qui se frottent au sujet, ou le directeur de l'environnement de travail, c'est que ça reste intangible. Moi, je rêverais justement de parler de chercheurs ou de neuroscientifiques ou d'anthropologues, ou je ne sais pas quelle spécialité il nous faudrait, mais parce qu'on reste quand même dans le monde de l'entreprise, donc on adore les capillailles. Parce que là, on parle d'émotion, de mettre un peu d'humain dans ce monde de l'entreprise. Et ça, je pense que tout le monde s'accorde à dire que c'est nécessaire, mais tout le monde aimerait bien avoir des... bon KPI pour pouvoir se rassurer et dire « Ok, je mets le bon financement pour aller au bon endroit. » Franchement, aujourd'hui, c'est hyper difficile. Donc nous, on travaille toujours avec des KPI qu'on a depuis 30 ans, qu'on existe. C'est le taux de satisfaction des collaborateurs, le taux de satisfaction de notre interlocuteur, notre commanditaire. On essaye d'avoir ces éléments-là, mais au bout du bout, te dire que ça... vraiment un impact sur la stratégie et l'efficacité de l'entreprise, j'ai envie de te dire qu'il faudrait presque échantillonner, avoir deux mondes parallèles et dire, il y a ceux qui, sur un même job, ne font que travailler en remote, et puis il y a ceux qui vont être full présentiel. Et puis on va mettre au milieu un troisième échantillon, qui est ce que je te disais, lundi, mardi, t'échantillonne un peu. C'est impossible. Aujourd'hui, on n'a pas trouvé la martingale, comme on dit, pour vraiment pouvoir mettre des chiffres là-dessus.
- Speaker #0
Bien sûr. Et dans tous les cas, même cette richesse, j'allais dire, qu'on ne peut pas effectivement calculer, ça dépend encore une fois du dirigeant, à savoir est-ce que cette richesse l'intéresse. Ou pas, c'est ce qu'on disait en amont, en disant si on est en mode start-up et qu'on est persuadé que la richesse se fait autrement, quel est l'intérêt ?
- Speaker #1
Mais tu vois, c'était le point de départ de Daniel aussi, notre président. C'est toujours comme ça qu'il a mené ses entreprises, que de dire mon seul vrai capital sont mes collaborateurs, qu'il appelle donc ses talents, et son investissement depuis toujours est sur ses talents. On a tous cette phrase, nous, des talents heureux font des clients heureux parce qu'on est dans le monde du service. Mais de manière générale, des talents heureux font des talents investis et des talents investis vont donner à leur entreprise ou en tout cas vont avoir envie d'avancer pour le projet, pour le sujet. Alors après, tu peux parler de génération en disant que tu en as qui passaient une vie dans l'entreprise et qu'aujourd'hui, on est sur des générations qui... fonctionnent en mode projet, et alors si tu leur donnes un projet d'un an, trois ans, et que pendant trois ans ils font ce projet-là, et que tu leur proposes encore un projet après, qui les intéresse, et bien ils resteront aussi. Donc c'est vraiment cette conviction de dire déjà est-ce que mon capital c'est l'humain, et si mon capital c'est l'humain, alors quel niveau d'investissement j'ai envie d'y mettre ? Est-ce que je donne tout ? Est-ce que je donne moyennement ? Tu vois, ça c'est... C'est le point de départ. On parlait tout à l'heure aussi du style de management. C'est complètement lié à ça. Tu peux te dire, je mets tout sur l'humain, donc je vais mettre un baby-foot, mais je ne change absolument pas mon style de management, je ne change rien. Bon, écoute, tu aurais perdu un baby-foot, ce n'est pas grave. Moi, j'aime bien les bonzini, si quelqu'un veut m'en vendre un qui ne sert à rien. C'est aussi une somme d'alignement dans l'entreprise. Donc, nous ne sommes qu'une partie de la réponse pour ceux qui ont envie de prendre soin de leurs collaborateurs. Et puis après, on accompagnera le reste.
- Speaker #0
Et justement, d'un point de vue collaborateur, est-ce que tu as suffisamment de recul aujourd'hui pour que cette offre soit justement interpellante pour les collaborateurs en disant « Tiens, j'ai identifié que dans telle ou telle entreprise... » Il y avait un accueil soigné, il y avait une table digne de ce nom, ça me donne envie d'y aller. Est-ce qu'on peut déjà transformer ça en termes d'attractivité pour l'entreprise de proposer ce genre de service ?
- Speaker #1
Alors j'ai envie de dire que c'est plutôt aux entreprises qu'il faudrait le demander, en tout cas certaines font ce pari-là. Il y a celles qui nous interrogent et qui nous demandent si on sait travailler en marque blanche. Donc on leur dit oui, évidemment, nous on n'est pas là pour imposer Châteauforme. Une nouvelle fois, on vient juste avec ce savoir-faire, mais on ne veut pas ripolliner Châteauforme partout. Généralement, au bout du process, ils nous disent non, non, mais on va quand même mettre Châteauforme et ça va répondre à ta question. C'est qu'ils se rendent compte, comme pour les collaborateurs qui viennent en séminaire chez nous, que c'est une forme de reconnaissance et que c'est un faire-venir. Parce que voilà, on a la chance d'avoir une marque. qui est forte, qui est forte non pas parce qu'elle a fait des millions d'euros d'investissement publicitaire, mais parce qu'elle a un bouche-à-oreille hyper qualitatif et que ce bouche-à-oreille, c'était vrai il y a 30 ans, s'est décuplé aujourd'hui, il a une valeur absolument inestimable. Donc c'est sûr que les entreprises qui nous choisissent, comme les promoteurs, les constructeurs, Le fond parce qu'ils se disent que ça va être un faire-venir et que ça va apporter quelque chose soit au bâtiment, quand tu es juste au stade de la promotion et chercher un preneur, soit pour les collaborateurs parce que ça va être une forme de reconnaissance. Et aussi, je pense que ça les rassure. Ça les rassure de se dire je mets quelqu'un qui a ce savoir-faire. A contrario, parfois on ne nous choisit pas parce qu'on a envie de choses plus jeunes, plus pétillantes, et donc on va aller chercher des boîtes qui sont un peu plus en mode start-up. Donc à nous de trouver aussi ce bon équilibre pour dire que ce n'est pas parce qu'on a 30 ans d'expérience qu'on est forcément en mode palace, lourd, processé, pas fun. Je pense qu'en plus on est exactement l'inverse. Donc... Voilà. Mais donc, pour répondre à ta question, oui, je pense que ça peut faire venir. Maintenant, on va le valider au fur et à mesure des projets.
- Speaker #0
Bien sûr. Et d'un point de vue, là, j'allais dire vraiment presque purement personnel, pour toi, quels sont les aspects de la collaboration qui souffrent le plus en télétravail et qui, pour le coup, sont revitalisés quand on revient au bureau ? Est-ce que c'est vraiment la performance, la productivité ? On a vu que ce n'était pas forcément certain. La créativité ? D'après toi, c'est quoi qui manque le plus en télétravail ? Sans dire encore une fois que le présentiel est la réponse à tout, mais qu'est-ce qui...
- Speaker #1
Moi, ce qui souffre, je pense, le plus, et c'est pour ça que les dirigeants s'interrogent, c'est la culture. C'est la déliquescence de la culture au fur et à mesure. Donc c'est comment... Je pense à des entreprises assez importantes, mais même les plus petites. Quand tu te crées, comment tu te crées une culture si tu es explosé aux quatre coins de France, d'Europe, du continent, enfin même différents continents. Donc je pense que vraiment ce qui souffle le plus, c'est la culture. Ensuite, c'est l'innovation et la création. Et après, c'est le mode projet. C'est-à-dire que tu peux être extrêmement efficace en mode projet en Teams, mais il y a quand même des moments d'échange et d'interaction qui sont hyper importants et qui sont plus efficaces de visu. Et puis après, c'est l'équilibre du groupe, je trouve. Mais ça, moi, je l'ai vécu pendant le Covid. Une nouvelle fois, on a la chance d'avoir une culture qui est un boulevard pour un leader. Franchement, c'est formidable de travailler avec ces outils-là. C'est hyper facilitant. Mais c'est facilitant quand tu es dans un échange et une communication naturelle. Et Teams ne te permet pas ça. Et donc, je me suis rendue compte que des micro-irritations, des mots, des choses qui sont dites par Teams ou... pouf, tu éteins et tu ne peux pas rebondir en disant, attends, au fait, je voulais juste te dire je pense, tu as dit cette phrase, qu'est-ce que tu voulais dire exactement ? Finalement, tu restes avec ça et tu en as eu une, deux, trois, cinq, dix qui s'accumulent. Et finalement, ces micro-irritations, ça devient des macro-irritations et ça peut te créer des déséquilibres hyper importants en groupe. Donc ça, je trouve que c'est... Vraiment une chose sur laquelle les managers ou les leaders aujourd'hui doivent être hyper attentifs, c'est qu'on n'est plus justement où les gens sont H24, enfin pas H24, mais en tout cas 5 jours sur 5 ensemble et peuvent régler assez naturellement des choses en disant « ah ok bon c'est bon en fait il n'y avait rien » . Tu peux partir en vélo, tu peux partir pendant des heures et donc il faut être, c'est vraiment le lait sur le feu. Dès que tu vois que ça commence à monter, il faut l'éteindre tout de suite, sinon ça peut vite déborder. Et finalement, mettre le bazar dans un groupe et donc t'emmener les projets dans le mur. Et ça, je pense que c'est l'héritage du télétravail aussi.
- Speaker #0
Bien sûr. Justement, ça amène ma prochaine question à savoir comment la présence au bureau peut-elle améliorer le bien-être des employés ? Parce qu'on sait que certaines entreprises, encore une fois, mettent vraiment en place des solutions. Pour que les collaborateurs soient bien, tout simplement, indépendamment du travail. Encore une fois, on a l'impression que ce confort qu'on trouve à la maison comble ce bien-être. Est-ce que tu peux nous éclairer sur ce sujet ? Et puis peut-être même aller sur la santé mentale. Tu parlais à l'instant d'irritation, mais c'est ça, c'est... Où est-ce qu'on met le curseur en fait dans tout ça ?
- Speaker #1
Alors, il faut... que le bien-être que tu trouves au bureau soit complémentaire au bien-être que tu vas trouver à la maison. Il ne faut pas que ce soit exactement la même chose, sinon tu n'as aucun intérêt à venir. Tu parles de santé mentale qui est un sujet très juste. C'est justement, je trouve là que l'entreprise doit t'aider aussi à trouver ce fameux équilibre. Parce que du coup, Le télétravail amène une chose, c'est la porosité entre la vie privée et la vie professionnelle. qui peut être vécu différemment d'un individu à l'autre et d'une génération à l'autre. Et ça, je pense que l'entreprise doit être hyper vigilante à ça. Parce qu'on a bien vu qu'avec le télétravail est venue la perte d'horaire aussi. C'est-à-dire que finalement j'ai mon ordi au bureau, donc je lance une lessive, je couche les enfants et puis je vais continuer à répondre à mes mails. Ce que pouvaient faire des cadres ou des cadres dirigeants dans les entreprises, ça, ce n'était pas un sujet. Mais tu as d'autres populations qui étaient protégées de ça et qui ont un peu perdu ça de vue. Et je pense que les entreprises ont pris conscience de ça et commencent à remettre une forme de cadre. Donc, c'est tout ça. C'est ce que je disais, c'est réinventer les règles et les cadres pour qu'il n'y ait pas de débordement.
- Speaker #0
Et justement, par rapport à ça, est-ce que tu penses que, encore une fois, ce retour au bureau ou pas peut permettre plus d'inclusion, plus d'équitabilité ? C'est pareil, il est où le curseur dans ces deux prismes-là ?
- Speaker #1
Alors, qu'est-ce que tu mets dans inclusion ou équitabilité ?
- Speaker #0
De se dire, voilà, on pourrait se dire que si jamais on a un handicap ou un sujet qu'on n'a pas envie d'exposer au bureau, c'est sûr que c'est plus confortable, entre guillemets, de rester chez soi parce que moindre effort. dans les transports ou autres. Mais inversement, on vient de le voir, moins de sociabilité. Donc en fait, c'est un peu complexe de savoir ce qui va être le mieux entre ce que, instinctivement, j'allais dire, ressent le collaborateur en disant, moi, ça me fatigue de trop d'y aller, donc je reste chez moi. Et en même temps, on sait que pour son bien-être et pour sa santé mentale, c'est bien d'y aller et pour tout ce qu'on vient de voir en termes de richesse, de rencontre.
- Speaker #1
C'est intéressant que tu parles de ça, parce que juste avant, j'étais avec une personne concernée par le sujet, handicapée. qui a besoin de moments à la maison, mais qui est une personne tout à fait normale par ailleurs et qui a besoin de sociabilisation, enfin de voir du monde, d'avoir une vie normale aussi. Donc ça, ça lui permet d'avoir un équilibre plus naturel sans avoir à, comment dirais-je, à déborder d'explications, ce que tu n'avais peut-être pas avant. C'est-à-dire qu'avant, c'était 5 jours sur 5 pour tout le monde et il n'y avait pas vraiment de discussion possible, sauf justement aménagement, etc. Je ne sais pas si ça amènera davantage. Après, de toute façon, assez naturellement, tu as aussi toutes les politiques RSE, inclusion, engagement, etc. qui forcent les entreprises aussi. à être mieux aménagées pour pouvoir accueillir ces populations-là. Je ne sais pas si c'est le fait du télétravail ou pas télétravail. De toute façon, ça, c'est un mouvement auquel les entreprises ne peuvent pas échapper, quoi qu'il en soit.
- Speaker #0
Écoute, je te remercie parce que notre entretien touche à sa fin. Avec tous les éléments que tu viens d'évoquer, je me dis, est-ce que finalement, ce retour au bureau, ce ne serait pas un retour vers le futur de l'entreprise ? De se dire, voilà, il y a eu cette espèce de mauvaise période due au Covid où tout a été chamboulé. Et si on veut vraiment reconstruire le futur de l'entreprise, est-ce que ça ne passe pas par le retour au bureau, en tout cas en partie ?
- Speaker #1
Moi, j'aimerais bien qu'on arrête de parler de futur et qu'on parle de présent. Parce qu'en fait, c'est maintenant que ça se passe qu'on a des générations entre guillemets un peu sacrifiées. Parce que pour des raisons financières, c'est bien pratique de pouvoir se délester de mètre et mètre carré. Parce que c'est bien et de se dire que plein de monde en télétravail, c'est super pratique. Mais je ne suis pas sûre qu'on rende service à l'entreprise à moyen terme. Parce qu'une nouvelle fois, la culture va se diléter, parce qu'on va avoir des gens qui ne seront pas formés, qui n'auront pas le sens, qui ne vont pas être accompagnés pour grandir. Donc je ne suis pas sûre que celle-là, elle se rende service et que c'est maintenant que ça se joue. Donc ça après, c'est des personnalités. Mais moi, je pense qu'il vaut mieux faire maintenant et moyennement que ne rien faire du tout pour faire très bien demain. Et donc, il faut commencer à tester des choses. et apprendre. Donc, bien sûr qu'on a une courbe d'apprentissage qui est déjà beaucoup plus importante depuis 3-4 ans, post-Covid, mais il y a encore un million de choses à tester, mais surtout, il faut se lancer. Et donc, le futur du travail, il est maintenant. Il se dessine maintenant, et donc, il faut y aller.
- Speaker #0
Et deux pieds dans le présent.
- Speaker #1
Voilà.
- Speaker #0
Alors, si tu le permets, pour Clore, j'aimerais te poser une question que je pose à tous mes invités. On le sait, la raison d'être de Châteauforme, c'est de réenchanter le monde de l'entreprise et de faire naître des rencontres. C'est ce qu'on a vu ensemble. Dans ce contexte, que ce soit de manière professionnelle ou personnelle, quelles rencontres pourrait-on te souhaiter de faire dans les semaines ou dans les mois qui viennent ?
- Speaker #1
Ah, quelles rencontres ? Bon, moi, j'ai une passion pour Alexandre Astier. Donc, si quelqu'un le connaît, s'il vous plaît, laissez-moi passer une soirée avec lui. Enfin, une soirée, un déjeuner. cet homme me passionne je le trouve d'une pertinence terrible sur quelques sujets que ce soit et après moi toutes les rencontres m'enchantent,
- Speaker #0
je suis tellement curieuse que j'arrive toujours à les trouver quelque chose je suis passionnée de rencontres c'est sûrement pour ça que j'adore cette entreprise donc souhaite-moi beaucoup de rencontres nous te souhaitons beaucoup de rencontres en tout cas merci infiniment d'avoir accepté d'être mon artiste et donc je vous invite C'est tout ça. Retrouvez d'autres podcasts sur notre plateforme. C'était Au fil des rencontres, un podcast Châteauformes.