- Speaker #0
Bienvenue dans le podcast Aux Arrêts, le rendez-vous des professionnels de santé qui veulent sortir des sentiers battus et donner vie à leurs ambitions entrepreneuriales. Je suis Capucine, et après avoir passé plus de 7 ans dans la direction de l'établissement de santé, j'ai décidé de lancer ma société. Aujourd'hui, j'accompagne les professionnels de santé dans la création et le développement de leur activité pour être plus épanouis, impactants, et surtout, être plus alignés avec leurs aspirations profondes. Alors, si tu souhaites développer tes compétences, mode les tendances faites. ou encore t'inspirer, tu es au bon endroit. Ce podcast est là pour te donner de la confiance, des idées et de l'énergie pour construire un projet qui te ressemble. Alors prends une pause, ouvre ton esprit et rejoins-moi pour un nouvel épisode d'Ozaré. Belle écoute ! Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode d'Ozaré. Aujourd'hui, j'ai eu le grand plaisir de recevoir Emmanuelle Pierre-Ga. Emmanuelle, bonjour à toi et merci d'avoir accepté mon invitation. Alors Emmanuel, est-ce que tu pourrais commencer tout simplement par te présenter ? Qui es-tu ?
- Speaker #1
Bonjour Capucine, d'abord merci pour l'invitation. Alors me présenter, je vais le dire en trois mots. Nouvelle technologie, santé et start-up. C'est ce qui me résume là en ce moment. Ceci étant, j'ai une longue vie professionnelle derrière moi avec... Plus de 30 ans dans les nouvelles technologies, dans le groupe Orange. Ensuite, je suis partie m'occuper de télé-radiologie en Occitanie pendant deux ans. Je me suis occupée aussi de différents think tanks, donc un en prévention et santé numérique. Et après toutes ces expériences, j'ai aussi un engagement profond avec Femmes de Santé. Je suis conseillère spéciale de Femmes de Santé et membre du jury. J'ai aussi un engagement depuis de nombreuses années sur le comité d'organisation du Festival de la communication santé. Et puis aussi ces différentes affiliations qui se nourrissent l'une l'autre. Ça, ça fait partie aussi de ma personnalité de pouvoir faire plusieurs choses qui communiquent entre elles. Je suis aussi membre du conseil d'administration. de la Fondation Française pour la Recherche contre l'épilepsie. Voilà, ce sont mes principaux engagements. J'en ai un dernier, je pense qu'elle m'en voudra s'il m'est tout récent, qui est que je viens de rejoindre le conseil d'administration d'une association pour la santé des professionnels de santé qui s'appelle SPS. Voilà un peu ce qui m'a... ces affiliations. Et donc, après avoir été salariée, Et ça, c'est important, je pense, de le dire ici à ce micro. J'ai décidé, plutôt à la fin qu'au début de ma carrière, de monter ma propre entreprise qui est un service d'accompagnement aux startups en santé numérique.
- Speaker #0
Waouh, bravo ! Multicasquette ! Et effectivement, on voit bien le lien qu'il y a entre toutes tes activités. C'est absolument passionnant. Et pourquoi justement la Medtech ? Parce que oui, effectivement, j'entends ton parcours. Qu'est-ce qu'il y a de différent dans la Medtech par rapport aux autres innovations dans les autres milieux ? Qu'est-ce qui est différent ?
- Speaker #1
Dans les autres milieux et dans les autres secteurs de l'économie. Alors, la santé est un secteur... J'ai travaillé chez Orange. Donc chez Orange, on s'occupait notamment sur la partie B2B. Et on voyait tous les secteurs de l'économie se digitaliser. Il se trouve que la santé a été le dernier à se digitaliser, pour différentes raisons. Pour peut-être un esprit plus conservateur, une peur de la fuite des données de santé, un État très présent qui avait peut-être à un moment du mal à prendre en charge cette digitalisation par rapport à une économie plus privée dans les autres secteurs. donc ce qu'il y a de particulier sur cette méthode tech, c'est que son innovation et sa digitalisation est en train d'exploser maintenant. C'est-à-dire qu'il y a encore, par rapport à d'autres secteurs, que ce soit les transports, que ce soit tout ce qui est cinéma, voilà. Là, sur la santé, le champ des possibles est ouvert et surtout il y a une volonté. d'y aller, une volonté à la fois de l'État, qui a depuis 2022 développé, enfin 2018-2022, une vraie politique de digitalisation du secteur santé, et puis de la part des investisseurs, qu'ils le voient comme une nouvelle frontière, pour reprendre une image géopolitique, une nouvelle frontière. du développement de ce secteur. C'est à la fois très stimulant, la Medtech. Et puis, à la fois, c'est quelque chose qui est encore en construction avec toutes les difficultés que cela entraîne.
- Speaker #0
Oui, c'est vrai qu'on voit un vrai boom. Ces dernières années, aussi bien dans les startups que dans les hôpitaux, les cliniques, même les EHPAD, on voit cette innovation arriver doucement. Il y a des personnes très ouvertes, d'autres un petit peu moins. Est-ce que tu as des profils type d'entrepreneurs dans les startups ? Est-ce que ce sont plutôt des soignants qui... lancent leur startup à côté de leur métier ou qui se reconvertissent dedans justement pour impacter ce secteur, leur secteur, ou bien c'est tout profil d'entrepreneurs qui viennent dans la Medtech pour essayer de faire bouger les lignes.
- Speaker #1
Alors c'est beaucoup ça, c'est beaucoup des professionnels de santé qui sont frustrés que les choses, parce que là on a l'impression que ça s'accélère, mais il y en a énormément qui trouvent que ça ne va pas assez vite, notamment dans leur pratique médicale, donc qui ont envie de changer les choses et qu'ils le font. et il y a des ingénieurs biomédicals. C'est souvent, puisque je travaille beaucoup en santé numérique, mais pas que, je travaille aussi en santé, un combo, si je puis dire, ingénieurs biomédicals et professionnels de santé. D'accord. Donc, pour répondre à ta question, effectivement, des profils... plutôt professionnels de santé, qui ont envie de couvrir rapidement les trous dans la raquette en termes de fluidité du parcours de soins, de prévention, de nouvelles pratiques aussi médicales, en tout cas qui accompagnent les nouvelles pratiques médicales, parce que la médecine reste la médecine, il ne faut jamais l'oublier, le professionnel de santé fera toujours son travail. avec son expertise, et puis des profils plus techniques, plus des ingénieurs ou des entrepreneurs, qui, comme il y a un potentiel de marché beaucoup plus important dans tout ce qui est digitalisation, puisque, comme je l'ai dit, il s'est développé beaucoup plus tard, il y a des entrepreneurs qui trouvent qu'il y a une place à prendre. dans certains secteurs de la santé.
- Speaker #0
Oui, bien sûr. Et alors, j'ai beaucoup de questions. La première qui me vient, c'est que les professionnels de santé ont beaucoup d'idées, veulent révolutionner leur propre secteur. Je trouve ça absolument génial. Pour autant, l'entrepreneuriat, c'est quand même un monde particulier, nouveau. Ils ne sont pas forcément accompagnés. Toi, justement, qu'est-ce que tu as ? perçue comme difficulté qui est rencontrée justement en allant dans ce métier, dans la Medtech ?
- Speaker #1
Alors, pour les entrepreneurs en santé, la difficulté, l'obstacle peut être de temps en temps eux-mêmes. Ça, c'est un premier constat que je voudrais poser. Alors, je vais être un peu punchline, mais ce n'est pas parce qu'on sauve des vies, ce n'est pas parce qu'on est... médecins ou professionnels de santé, qu'on a forcément tous les tenants et les aboutissants de la gestion d'entreprise. Donc, il faut avoir cette humilité-là de prendre un spécialiste de la gestion d'entreprise, quelqu'un qui a fait une école de commerce, quelqu'un qui a déjà eu une expérience dans la gestion d'une société, d'une entreprise. Parce que très souvent, les médecins, il y a une majorité de médecins quand même, qui se lancent dedans, et c'est tout à leur honneur, dans cet entrepreneuriat de start-up, mais ils partent seuls. Sans personne à leur côté pour leur donner les tenants et les aboutissants, effectivement, de ce qu'est une gestion d'entreprise. Et malheureusement, alors je vais vous dire un truc, ça c'est la chose la moins agréable, C'est que 60% des startups en santé, en tout cas, s'arrêtent au bout de trois ans. Et une des raisons, c'est parce qu'on n'a pas pris la bonne équipe au début, ou en tout cas, au moins, le bon binôme. Et là-dessus, lorsqu'on est professionnel de santé, il faut avoir cette humilité-là de se dire qu'on ne peut pas tout faire et que la gestion d'entreprise est un métier.
- Speaker #0
C'est assez paradoxal, finalement. parce que dans le milieu médical, paramédical, on est très souvent en équipe pluridisciplinaire. Justement, on avance toujours à plusieurs pour que justement les compétences des uns et des autres nous aident à prendre en charge de manière globale le patient. Et c'est vrai que se retrouver seule quand on monte son entreprise, ça paraît paradoxal.
- Speaker #1
Voilà,
- Speaker #0
je trouve.
- Speaker #1
Oui, tu as raison, effectivement. En ceci étant, si on prend le cas d'un médecin, il a la responsabilité, la décision médicale. Il a souvent de lourdes responsabilités, le médecin, et il fait un peu un copier-coller sur l'entreprise, ce qui est très souvent sa décision à lui de développer une entreprise, de se lancer dans une aventure entrepreneuriale. Donc, il garde quand même dans un coin de son cerveau. Cette lourdeur de la responsabilité lorsqu'il est face au patient, il est aussi... Moi j'ai connu, j'ai beaucoup de médecins dans ma famille, on est quand même très seul lorsqu'il faut prendre une décision médicale face à un patient. Et il fait un peu cette même... il a un peu ce même réflexe dans l'entrepreneuriat. Or, alors je vais nuancer mon propos. lorsqu'on monte une entreprise, bien sûr, on est le seul responsable. Mais il faut vraiment bien s'entourer. Bien s'entourer. Alors, s'entourer d'un DG, ça c'est sûr, c'est minimum minimum. Mais il faut aussi, au début, avoir des experts qui vont aider à développer développer cette entreprise et ensuite, petit à petit, au fur et à mesure de la levée, quand ils réussissent à lever, ils intègrent ces expertises à travers ce qu'on appelle une masse salariale ou du salariat des collaborateurs. Mais il ne faut pas partir tout seul, même si on est très intelligent et qu'on sait faire plein de choses, il y a des métiers, il y a des expertises à consulter.
- Speaker #0
Tout à fait, je partage. Et justement, toi, comment avec Tandem comme santé, tu accompagnes ces professionnels.
- Speaker #1
Alors, Tandem comme santé, moi, je l'ai... Donc, elle a deux ans. Je fête ma deuxième année ce mois-ci. Bravo. Je me suis rendue compte, en fait, donc, quand j'étais chez Orange, on voyait beaucoup de startups défiler, soit pour demander des capitaux, soit pour être partenaire. Et je me rendais compte qu'en fait, trip peu de sociétés s'occuper des startups. Véritablement, il y a les incubateurs, mais les incubateurs, c'est plutôt des programmes collectifs. Les agences de communication, très souvent, les startups ne les intéressent pas parce qu'elles ne sont pas assez rémunératrices, en tout cas au début. Et qu'une startup, c'est quelque chose de très particulier où on a besoin vraiment de faire ce que j'appelle du cousu humain. C'est-à-dire chaque startup a son histoire. Et donc il leur faut, pas une agence de com, même si j'ai énormément de respect pour ce métier, mais plutôt un service hybride entre l'équipe internalisée, externalisée, qui va lui permettre d'être à la fois dans la connaissance de son histoire. et lui donner des conseils qui sont propres à sa start-up et qui gardent une expertise à la limite, je dirais, soit de grands groupes, en tout cas seniors, qui lui permettent d'avoir un temps d'avance par rapport aux autres. Et donc, la manière dont je les accompagne, c'est que dès qu'on signe, pour moi, dans ma tête, je fais partie de l'équipe. Donc, je ne suis pas toute seule, c'est très important. Je travaille avec une professionnelle de santé qui est pharmacienne et qui est aussi déplômée en marketing et communication, qui s'appelle Yasmine Achour. C'est très important de travailler avec une professionnelle de santé pour avoir cette expertise, cette maîtrise des concepts scientifiques. Et donc, toutes les deux, on apporte de manière complémentaire une expertise où on fait vraiment toutes les deux partie de l'équipe. de ces startups. C'est-à-dire qu'ils peuvent nous appeler quand ils veulent, où ils veulent. C'est vraiment... On fait partie de ce qu'ils veulent construire. Et puis, je les accompagne vraiment comme ils le veulent. C'est-à-dire qu'on définit ensemble un projet là où ils ont besoin de nous, avec nos expertises complémentaires. et on... On les accompagne le temps dont ils ont besoin. Alors pour démystifier ou déballonner les histoires de tarifs, ils achètent des tickets qui ont une certaine valeur. Et quand le ticket est terminé, soit on continue, ils rachètent un ticket, soit on arrête, le temps qu'ils fassent leur lever, le temps qu'ils vendent, et on repart ensemble.
- Speaker #0
Oui, c'est génial, je trouve comme concept.
- Speaker #1
Donc voilà, on a complètement à la fois... On fait partie de leur équipe, on a crevé l'abcès du tarif parce qu'on s'adapte vraiment et on arrive comme ça à construire quelque chose ensemble qu'on définit ensemble aussi. C'est vraiment le projet, c'est le leur et on est à leur service aussi.
- Speaker #0
C'est ça, je pense, la clé. Mais comme dans tout, c'est cette souplesse, cette personnalisation qu'il faut avoir pour chaque personne, pour chaque projet aussi parce que euh... D'un projet à un autre, ça peut être très différent, les attentes peuvent être différentes. Et donc, je trouve que le concept est vraiment hyper intéressant. Et justement, Emmanuelle, à quel moment une startup doit commencer à réfléchir à sa communication ?
- Speaker #1
Alors, il faut garder à l'esprit que la communication fait partie de la stratégie de l'entreprise. Donc, elle doit être conçue en même temps que la stratégie, c'est-à-dire au tout début. Ce qu'une startup doit construire... C'est ce qu'on appelle globalement en communication une présence à l'esprit. De quoi est constituée une présence à l'esprit ? D'abord d'une marque qu'il faut déposer absolument, pour qu'elle appartienne justement à la start-up, d'une identité graphique, de raison d'être et de message clé. Alors si on revient sur la marque, c'est quelque chose qui doit correspondre. et un nom qui doit correspondre justement à l'objectif global de l'entreprise, la raison d'être et la définition de l'utilité dans la société et de l'entreprise, ça c'est très important, on est de plus en plus partout dans la santé sur ce qu'on appelle des sociétés à impact, et donc il faut définir cet impact sociétal généralement par la raison d'être, et puis les messages clés, ils sont au nombre de 3-4, pas plus, qui doivent être récurrents pour résumer en permanence les objectifs du développement, les objectifs des services développés par cette entreprise. Donc ça c'est très important et ça construit ce qu'on appelle la présence à l'esprit pour l'ensemble de la cible de la startup. Donc ça ce sont les fondamentaux. qui font partie de la stratégie. Ensuite, il faut déployer ce qu'on appelle un plan de communication et être assez rapidement présent sur les réseaux sociaux. Mais le démarrage doit se faire vraiment dès le début, ce n'est pas quelque chose qui se fait après, comme je vois souvent, quand on aura le temps, plus tard, ce n'est pas le plus important. La communication est aussi importante que la stratégie parce qu'elle en fait partie.
- Speaker #0
D'accord, ok, je comprends bien. Et quand tu parles de présence à l'esprit, est-ce que tu parles aussi de personal branding ? C'est la même chose ?
- Speaker #1
Alors, ça dépend. On peut très bien avoir un dirigeant qui ne souhaite pas être... incarner son entreprise, mais qui souhaite beaucoup plus incarner les actions de son entreprise, les services de son entreprise. Le personal branding des dirigeants n'est pas systématique. Ceci étant, on voit de plus en plus, et ça, je pense que c'est... Merci. une tendance de la société, des personnes incarner leur entreprise. La seule chose, c'est que le jour où elles partent, il faut retravailler l'image de l'entreprise. Donc, ne pas être trop dépendant des dirigeants, c'est un conseil que je donne aussi.
- Speaker #0
D'accord, ok, très intéressant. Et justement, quel rôle joue cette communication dans la réussite du projet et comment éviter les pièges ?
- Speaker #1
Alors, il y a deux questions en une, mais je vais répondre dans la réussite de l'entreprise. Alors, il faut avoir à l'esprit que la communication est un élément nécessaire, mais non suffisant pour réussir une entreprise. C'est-à-dire que si vous ne communiquez pas, ce sera difficile de réussir. Mais si vous communiquez et communiquez beaucoup, ce n'est pas forcément… c'est pas le chemin assuré au succès il y a d'autres choses j'en ai parlé au début de ce podcast ce qui est très important c'est d'avoir un business model qui tient la route avant tout après les pièges les pièges à éviter c'est qu'il ne faut pas se diluer ou faire énormément de com et ensuite plus du tout c'est d'être constant dans la communication ça c'est important je vois souvent des startups qui, au moment de la levée de fonds, vont communiquer à fond la caisse, un peu n'importe comment. Je dois dire qu'il y a une chose qui... Parce qu'il faut communiquer. La construction du sens dans la communication est très importante. Il faut toujours communiquer avec le sens et en cohérence avec ce que j'ai dit précédemment, sa marque, sa raison d'être, ses messages clés. Toujours les avoir à esprit, quant au commun. Et être constant dans sa communication, c'est-à-dire communiquer de manière régulière pour pouvoir avoir cette présence à l'esprit. qui se construit, alors je le dis aussi souvent, sur la sédimentation. C'est-à-dire que la construction d'une marque et d'une société et la réputation d'une société se fait toujours sur le long terme. On ne fait pas des coups en communication. Généralement, ce sont des coups qui font « pchit » comme on dit. Après, il ne faut surtout pas penser que ça va fonctionner. Pour éviter les pièges, effectivement, être cohérent, avoir de la confiance et puis s'associer aux bonnes personnes. C'est-à-dire s'associer aux bonnes personnes, c'est associer sa marque aux bonnes personnes. Vérifier avec qui on s'associe. Est-ce que ce sont des gens qui ont une bonne réputation dans l'écosystème ? Est-ce que ce sont des gens qui sont reconnus ? Ne pas forcément aller vers les gens qui font plus de bruit. Aller vers les gens qui ont le plus de reconnaissance.
- Speaker #0
Et toi, justement, tu refais un focus. Tu vas fêter tes deux ans chez Tandem comme santé. Qu'est-ce que tu as appris ?
- Speaker #1
D'abord, je voudrais dire que je n'ai jamais regretté d'avoir fait ce que j'ai fait. Ça, c'est important. On est sur un podcast pour donner des conseils aux entrepreneurs. Très important que vous vous sentiez en phase dans votre souhait. dans le développement de votre projet, que vous vous sentiez à l'aise tout au long. Et donc, à chaque fois, c'est des aventures différentes. Ça, c'est extrêmement stimulant, parce que comme on fait partie de l'équipe, on vibre avec eux. Et ce que j'ai appris, c'est qu'il faut être tenace quand on a une start-up, et que ça se fait beaucoup. à l'énergie dans un premier temps et aussi qu'il faut avoir un projet précis et qui tienne la route d'un point de vue financier. Moi, je dis souvent, en tout cas, à celles qui ont un développement commercial, parce que je n'accompagne pas que les développements commerciaux, c'est aussi les associations, c'est aussi les personnes individuelles. personal branding dans l'écosystème santé, mais celles qui ont un développement commercial, testez d'abord votre modèle économique.
- Speaker #0
Complètement d'accord. C'est souvent une phase qui est oubliée, ça, de tester, alors que c'est vraiment le point de départ pour valider son marché, sa cible, tout, son idée.
- Speaker #1
Il a tout à fait raison. Et c'est d'autant plus difficile. Alors, il y a quelque chose de propre à la santé, c'est qu'on est dans la santé Et contrairement à d'autres secteurs où le commercial est évident, on est sur de l'humain, on est sur de l'émotion. Et très souvent, les start-upers que j'accompagne sont des gens qui ont eu soit un drame dans leur vie et l'écosystème n'a pas répondu à ce drame et partent pour un projet entrepreneurial sur une bulle d'émotion. Alors, je vais dire quelque chose de très dur, mais il ne faut pas faire ça. L'émotion, c'est bien, ça peut donner de l'énergie, mais ça ne doit pas être le critère principal du désir d'entrepreneuriat. Ce qui doit motiver l'entrepreneur, c'est d'abord d'avoir un business model et d'en être sûr et de l'avoir testé, un business model pérenne. Sinon, il va être déçu, il va faire partie des 60% des startups qui s'arrêtent au bout de trois ans. Et ça ne va pas fonctionner. Donc, business model pérenne. Bien sûr que l'émotion soit au cœur. Et ça fait partie, en fait, du fait que je me suis engagée dans le secteur de la santé. C'est qu'on est, pas systématiquement, mais quasiment plus de la majorité, des entreprises à impact. C'est-à-dire qu'on fait bouger la société. Et on fait bouger la société pour qu'elle aille mieux, et pour que l'être humain aille mieux. Et rien que ça, c'est quelque chose, je sais que tu as... Un podcast sur donner du sens.
- Speaker #0
Tout à fait.
- Speaker #1
Ça, ça donne du sens à une vie professionnelle et à une vie tout court. Et c'est très important et c'est pour ça que j'adore faire ce que je fais parce que je rencontre très souvent des très belles personnes qui ont un projet humain qui est au cœur de leur projet. Mais c'est en numéro deux. En numéro un, il faut que ça génère du chiffre d'affaires. de la marge et que à terme, peut-être, soit ils se font racheter, soit ça devient ce qu'on appelle une licorne en start-up, mais surtout, ne pas perdre de vue que eh bien, il faut être rentable. Je suis désolée, je dis des gros mots, mais c'est comme ça que...
- Speaker #0
C'est vrai que ce n'est pas un mot qu'on aime beaucoup dans la santé. Pour autant, c'est absolument primordial. Si on veut continuer à exister, si on veut impacter acté aussi, il faut faire de l'argent, c'est sûr, pour se développer, pour perfectionner son produit, son service, ça doit passer par là, ça s'apprend, c'est comme tout. C'est vrai que dans la santé, on n'est pas habitué, du moins pour une majorité de profils métiers, à traiter ce sujet d'argent, pour autant, c'est vraiment le nerf de la guerre, comme je peux dire. Donc toi, tu conseilles vraiment, dès le départ, ... De se faire accompagner aussi pour ça, parce que ce n'est pas inné. C'est mieux. Oui, c'est mieux.
- Speaker #1
Mais il y a beaucoup de personnes qui peuvent le faire quand on n'a pas d'argent, quand on cherche de l'argent, qu'on est au début et qu'on veut être sûr d'en gagner. Il y a ce qu'on appelle les business angels, qui sont des gens qui fonctionnent eux aussi, qui ont de l'argent et qui fonctionnent à l'émotion, mais qui ont la tête sur les épaules et généralement sont capables de dire si un business model est pérenne ou pas. Bien sûr, il y a des gens qui commencent avec ce qu'on appelle le love money, c'est-à-dire plutôt la famille, les amis. Mais il faut toujours essayer de trouver dans cette famille et ses amis un financier qui soit capable de dire s'il y a un avenir à la start-up. Il m'arrive de jouer ce rôle-là, mais vraiment à grosse maille, au tout début. parce que J'ai connu tous les types de business. J'étais dans des comités de direction. On a racheté des sociétés lorsque j'étais chez Orange. Donc, j'ai une notion de rentabilité. Et je sais à peu près dire. Après, c'est bien d'avoir différents avis.
- Speaker #0
Oui, il faut en parler.
- Speaker #1
Et il faut en parler tout de suite.
- Speaker #0
Oui, tout à fait. Tout de suite. Il y en a beaucoup qui veulent garder l'idée pour eux. Mais finalement, le fait d'en parler autour de soi, je trouve que ça nourrit aussi les réflexions. Ça nous permet d'ajuster aussi, peut-être d'ouvrir de nouveaux champs aussi. C'est hyper important.
- Speaker #1
Si vous avez peur de vous faire piquer l'idée, faites signer un accord de confidentialité. Mais partager avec des gens qui ont eu des expériences similaires, qui ont différentes expertises, c'est important.
- Speaker #0
Et alors, pour terminer ce podcast, quelles ressources tu conseillerais à des professionnels de santé qui souhaitent se lancer ? Peut-être quels livres ? Un, deux, un, deux. Quels livres ? Quels podcasts ? Quelles personnes aller voir peut-être ?
- Speaker #1
Alors oui, j'ai réfléchi à cette... Je vais dire au sarré, évidemment. Ce podcast a le mérite. Et là, je le dis vraiment très sincèrement. de faire un peu ce que je fais moi avec les startups, c'est-à-dire du coup humain. C'est vraiment, vous êtes du secteur de la santé, vous voulez vous lancer dans l'entrepreneuriat, que faut-il faire ? C'est vraiment des conseils personnalisés. Un économiste dirait que c'est un micro-marché ou une micro-cible, pas tant que ça, parce qu'il y en a de plus en plus, des professionnels de santé qui veulent se lancer dans l'entrepreneuriat. mais au sarre et je trouve est un bon podcast après il y en a un autre plus particulièrement dans la santé numérique s'appelle bion est ce tech est fait par donc l'agence t2 et qui qui sont deux Eux-mêmes entrepreneurs, Mario et Maryadek, qui développent, qui est focalisé justement sur la start-up en santé numérique et qui vont interviewer un peu des entrepreneurs. Et on apprend beaucoup par l'exemple. Et puis, j'aimerais conseiller un livre que j'ai lu, qui n'est pas uniquement sur les start-up, mais moi que j'ai lu quand je me suis lancée. qui s'appelle Adieu le salariat, bonjour la liberté par Frédéric Génicaud. Et il y a un chapitre sur les start-up. Et je la trouve très bien cette dame parce qu'elle est passée par là. Ça se lit vraiment quasiment comme un journal avec un tas de témoignages. Et elle nous parle à l'oreille comme si on était son amie. Et ça j'apprécie beaucoup. Donc j'ai commencé comme ça moi en lisant ce livre. Et ça m'a fait beaucoup de bien. Ça m'avait fait beaucoup de bien aussi, j'ai envie de dire, au cœur. Parce qu'on se dit, c'est là où on se dit, mais pourquoi pas moi ?
- Speaker #0
Complètement. Merci beaucoup, Emmanuelle, en tout cas, pour cette richesse. Est-ce que tu veux dire un petit mot de la fin, avant qu'on se quitte ?
- Speaker #1
Alors, écoutez, moi, ce que j'aimerais vous dire, c'est que, allez-y, lancez-vous. Vous pouvez avoir un projet de start-up, il faut juste avoir les bonnes personnes avec lesquelles partir et avoir, et ça vous l'avez compris, un bon business model. Voilà.
- Speaker #0
Merci beaucoup à toi pour cet épisode. Je mettrai aussi en lien la description de comment on peut faire appel à tes services, peut-être sur les réseaux, LinkedIn, tu es présente.
- Speaker #1
Alors, j'ai Tandem comme Santé à une page LinkedIn. On a aussi un Insta. J'ai ma page LinkedIn et vous pouvez aller sur le lien, prendre un rendez-vous avec moi et je serai ravie de parler avec vous. Et puis, je n'ai pas encore de site web. Je me pose la question d'ailleurs, ça c'est une problématique de communicante. Faut-il ou pas faire un site web ? Mais InstaLinkedIn, vous nous trouvez avec Yasmine et puis aussi ma page LinkedIn, vous prenez directement rendez-vous avec moi et on boit un café
- Speaker #0
Merci beaucoup Emmanuelle, à très vite
- Speaker #1
Au revoir Capucine et merci