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#56 Les communautés de pratique de l'autodétermination, avec Martin Caouette cover
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Agir pour l'autodétermination

#56 Les communautés de pratique de l'autodétermination, avec Martin Caouette

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13min |09/12/2024
Play
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#56 Les communautés de pratique de l'autodétermination, avec Martin Caouette

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13min |09/12/2024
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Description

Êtes-vous prêt à transformer la manière dont nous soutenons l'autodétermination des personnes en situation de handicap ? Dans cet épisode captivant du podcast "Agir pour l'autodétermination", François Bernard, directeur général du GAPAS, et Martin Caouette plongent au cœur des communautés de pratiques, un outil essentiel pour favoriser l'autodétermination. Ces communautés, véritables carrefours d'échanges et de collaboration, offrent aux professionnels et aux parents une plateforme pour partager des stratégies innovantes et concrètes.

Martin met en lumière l'importance de passer de la théorie à la pratique, en présentant des exemples inspirants de communautés d'enseignants qui unissent leurs forces pour intégrer l'autodétermination dans leurs méthodes pédagogiques. Cette approche collaborative est essentielle pour créer un environnement propice à l'épanouissement des personnes en situation de handicap, et elle démontre que l'autodétermination n'est pas seulement un concept théorique, mais une réalité que nous pouvons construire ensemble.

Au fil de la discussion, François et Martin explorent également le rôle crucial d'un animateur au sein de ces communautés de pratiques. Ils soulignent la complémentarité de ces espaces avec d'autres formes de supervision, ainsi que l'importance d'établir un cadre collectif pour définir des objectifs clairs et partagés. Cette structuration permet non seulement d'optimiser les échanges, mais également de garantir que chaque voix est entendue et valorisée.

En fin d'épisode, nos intervenants insistent sur la nécessité de se former avant de s'engager dans ces communautés. Comprendre et appliquer le concept d'autodétermination requiert une préparation adéquate, afin d'assurer que chaque participant puisse contribuer de manière significative à l'évolution des pratiques. La formation devient ainsi un levier indispensable pour maximiser l'impact des communautés de pratiques sur l'autodétermination.

Ne manquez pas cet épisode riche en enseignements et en inspirations ! Que vous soyez un professionnel, un parent ou simplement intéressé par le sujet, vous découvrirez des outils précieux pour agir en faveur de l'autodétermination. Ensemble, faisons la différence et construisons un avenir où chacun a la possibilité de s'affirmer et de s'épanouir pleinement.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    S'autodéterminer, c'est être l'auteur de sa vie. Je suis François Bernard, directeur général du GAPAS et de l'organisme de formation Campus. Ensemble, agissons pour l'autodétermination des personnes en situation de handicap, mais pas que. Pour ce quatrième épisode, je suis toujours avec Martin Caouette. Bonjour Martin.

  • Speaker #1

    Bonjour François.

  • Speaker #0

    Alors, pour ce quatrième épisode, on va évoquer les... communautés de pratiques sur l'autodétermination. Alors, c'est un sujet, je ne sais pas si on l'a déjà abordé, mais qu'est-ce que tu peux nous en dire et surtout, à quoi ça sert ?

  • Speaker #1

    Oui, les communautés de pratiques, en fait, c'est une expression. Certains parlent de communautés d'apprentissage, de communautés d'innovation. Il y a plusieurs types de communautés, mais on va parler de communautés de pratiques au sens large parce que s'approprier le concept d'autodétermination, ce n'est pas toujours simple. Évidemment, on pourrait parler de se former à l'autodétermination, se sensibiliser à l'autodétermination, mais il y a toujours ce défi-là du passage de la théorie à la pratique. C'est-à-dire que connaître ce qu'est l'autodétermination, c'est une chose. Agir dans son contexte en mettant de l'avant la notion d'autodétermination, on peut se demander comment y arriver. Les communautés de pratique, en fait, c'est une façon de... travailler ensemble, d'accompagner aussi, par exemple, des professionnels, mais ça peut être aussi une façon d'accompagner des parents, parce qu'on peut parler de communauté de pratiques professionnelles, mais on pourrait parler aussi de communauté de pratiques parentales. Une façon d'accompagner pour travailler ensemble, à développer des stratégies, des moyens, des ressources, à développer, en fait, notre façon ensemble de mettre en œuvre ce qu'est l'autodétermination.

  • Speaker #0

    Alors, ça veut dire concrètement comment on met en place une communauté de pratiques ?

  • Speaker #1

    Bien, concrètement, en fait, et j'y vais d'exemples très concrets dans des projets de recherche notamment qu'on a menés, bien souvent, on a mis de l'avant, c'est d'abord une première étape qui était une étape de formation un peu plus classique à l'autodétermination. Souvent, à l'intérieur des formations à l'autodétermination, il y a des gens qui se sentent interpellés de façon plus importante par le concept d'autodétermination, qui ont envie de travailler sur le sujet et qui ont envie surtout… de se questionner sur comment mettre en œuvre tout ça. Donc ici, je donne l'exemple d'une communauté de pratiques d'enseignants qui souhaitaient mettre à profit l'autodétermination à l'intérieur de leurs pratiques pédagogiques. Donc concrètement, comment ça s'est passé ? À l'intérieur d'une période donnée, souvent les communautés de pratiques, on va se projeter sur une période de deux à trois ans, par exemple, à raison de rencontres régulières qu'on peut imaginer, par exemple, une fois par mois, une fois par deux mois où on se rencontre ensemble et où on va travailler à identifier, d'une part, quels sont les défis, les difficultés qu'on peut rencontrer pour mettre en œuvre des pratiques qui favorisent l'autodétermination, mais aussi quels sont les leviers. qu'est-ce qu'on fait déjà qui est intéressant, qui est positif et qu'on vient inscrire dans une perspective d'autodétermination. Cette première étape-là, elle nous permet déjà de partager nos défis et nos bonnes pratiques. Et quand je parle d'une communauté de pratiques, évidemment, il peut y en avoir de tailles variées. Ce qu'on a beaucoup étudié et ce sur quoi on a travaillé, c'est des communautés de pratiques où on va être à l'intérieur environ d'une douzaine de professionnels qui travaillent ensemble, qui identifient leurs défis qui identifient leurs bonnes pratiques et qui ensuite vont identifier finalement ce sur quoi ils veulent travailler pour aller encore plus loin. Et ici, ça peut être de développer par exemple des outils, ça peut être de développer des stratégies particulières, des recueils de connaissances. Dans une des pratiques, dans une des communautés de pratiques. avec différents enseignants, ce que les enseignants ont choisi de développer, c'est un ensemble d'outils qu'ils ont mis en commun qui leur permet, en fait, d'avoir des repères concrets sur comment développer l'autodétermination. Donc, ces outils-là, en fait, c'est des outils construits par les enseignants eux-mêmes, qu'ils mettent en œuvre, mais qu'ils peuvent ensuite aussi partager à leurs collègues à l'extérieur de la communauté de pratique.

  • Speaker #0

    Et est-ce que ça veut dire qu'il y a besoin d'un animateur extérieur à cette communauté de pratique ?

  • Speaker #1

    C'est toujours intéressant d'avoir un animateur parce qu'une communauté de pratique, effectivement, il faut l'animer parce qu'on est toujours happé par le quotidien. Donc, par exemple, dans ce cas-ci, pour les enseignants, le fait d'avoir eu quelqu'un qui venait animer la communauté de pratique, c'était quelqu'un qui pouvait assurer d'une certaine façon les suivis, relancer, faciliter, je dirais. Le partage, la mise en commun, l'organisation des rencontres des communautés de pratiques. Et ça, c'est important. Il y a une espèce de trajectoire à l'intérieur des communautés de pratiques. C'est-à-dire qu'il y a un premier temps où on va se rassembler, où on va apprendre à se connaître, où on va partager. Et c'est là que va émerger ce qui est commun à chacun, ce qui nous distingue également. Et là, il y a souvent une étape qu'on va appeler de momentum, où là, on travaille de façon… active finalement à développer ce qu'on a besoin pour mettre en oeuvre l'autodétermination dans notre contexte et puis la communauté de pratiques va ensuite se terminer. Elle peut se poursuivre autour d'un autre projet commun qu'on va choisir de vivre ensemble, mais il y a toujours ce cycle-là. Donc, ce n'est pas une autre forme de comité, ce n'est pas une autre forme de réunion qui vient s'ajuster à notre agenda, c'est un lieu de travail.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça vient remplacer des groupes d'analyse de pratique ou de la supervision ? Parce que ça, c'est des temps aussi de travail qui existent pour les professionnels. Est-ce que ça vient en remplacement de ça ?

  • Speaker #1

    Moi, je dirais que ça vient en complémentarité parce que la supervision, les groupes d'analyse de pratique, c'est souvent des espaces de réflexivité. On s'arrête, on s'interroge. Donc, parfois, un espace de supervision, de groupe d'analyse de pratique… peut nous amener à prendre la décision d'aller plus vers un modèle de communauté de pratique. L'ajout, je dirais, de la communauté de pratique, c'est vraiment l'aspect très productif, c'est-à-dire que dans la communauté de pratique, on va avoir une production derrière, c'est-à-dire que cette production-là, ça peut être de se dire qu'ensemble, on développe des outils, on développe des stratégies, on développe un programme d'activité, on met en œuvre des moyens. Donc, il y a cet aspect-là, je dirais, qui nous amènent peut-être un peu plus loin que le groupe d'analyse de pratiques ou que la supervision professionnelle. Mais évidemment, c'est tout à fait complémentaire. Ce n'est pas quelque chose qui est en contradiction l'un avec l'autre.

  • Speaker #0

    Et ça peut aussi être pour des parents. Il me semble que vous avez aussi fait des communautés de pratiques pour des grands-parents.

  • Speaker #1

    En fait, avec les parents, ma collègue Camille Gauthier-Boudreau a travaillé justement cette perspective-là, communauté de pratiques parentales. Parce que comme... parents, en fait, l'idée c'était de se dire notamment, Camille a travaillé sur la question des parents d'adolescents polyhandicapés, comment est-ce qu'on soutient l'autodétermination d'un adolescent qui est polyhandicapé ? C'est par le travail notamment avec des parents que Camille a mis en oeuvre ce modèle-là. Effectivement, au niveau des grands-parents, parce que les grands-parents sont concernés de façon importante aussi par leur petit-fils, leur petite-fille qui est en situation de handicap.

  • Speaker #0

    Je me souviens que tu m'avais dit les grands-parents... grands-parents sont la première source de relais ou de répit pour les parents. Et ça, on oublie souvent de le dire, mais c'est une vraie réalité.

  • Speaker #1

    Absolument. On oublie de le dire et puis c'est souvent le cas. Quand on devient parent pour la première fois, on se tourne souvent vers nos propres parents pour avoir du soutien pendant les vacances, à différents moments. Mais quand notre enfant est en situation de handicap et qu'on se tourne vers notre parent, Le grand-parent n'est pas toujours habileté à ce moment-là. Il ne connaît pas nécessairement le handicap. Et le grand-parent a parfois aussi des questions, parfois aussi des, comment je dirais, besoin de dire des choses. C'est des propres inquiétudes aussi. Donc, on l'a travaillé avec les grands-parents dans un contexte plus de formation, mais encore une fois dans une logique de créer du lien entre des grands-parents qui peuvent échanger sur la façon dont ils vivent le fait d'être grands-parents. d'un petit-fils ou d'une petite-fille qui est en situation de handicap.

  • Speaker #0

    Je me souviens même, il y avait des remarques de grands-parents qui, pour certains, se sentaient un peu responsables du fait que leur enfant ait eu un enfant en situation de handicap. En tout cas, il y avait ce sentiment de culpabilité qui pouvait exister.

  • Speaker #1

    Oui, il y avait ça entre autres. Il y avait aussi, je dirais, le besoin de poser des questions qu'on ne peut pas poser nécessairement à son enfant, mais qui peuvent être des questions légitimes. Si je suis grand-parent, peut-être que dans ma vie, je n'ai pas côtoyé ou j'ai peu côtoyé en fait des personnes en situation de handicap. Donc, comment expliquer que j'ai un petit-fils ou une petite-fille ? qui a une déficience intellectuelle, qui est autiste, qui a une déficience physique. Il y a des questions, en fait, qui peuvent, des fois, d'apparence paraître maladroites, mais qui sont nécessaires et créer un espace, en fait, notamment pour les grands-parents, pouvait permettre justement ce niveau-là d'échange, ce type d'échange-là, dans le respect, dans la bienveillance aussi, puis dans l'accueil de là où chacun se trouve à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Pour revenir sur la communauté de pratique, au niveau de la formation de ces groupes-là, est-ce qu'il faut que ce soit des groupes où il y a différents métiers, je veux dire par exemple des éducateurs, des psychologues, des rééducateurs, ou est-ce qu'il faut les regrouper par typologie de métier ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question en fait. Je répondrais juste assez d'homogénéité pour qu'on partage des réalités assez similaires, juste assez différents pour qu'on ait des choses à s'apporter. Donc, dans ce que moi j'ai vécu, on était souvent vers… Et effectivement, des gens qui partageaient la même profession, mais ce n'est pas indispensable. Il faut surtout être dans un contexte de pratique qui peut être similaire. Mais si on prend le cas, par exemple, des enseignants, on a réuni des enseignants qui étaient dans un contexte de classe spécialisée, donc qui enseignaient à des élèves en situation de handicap, mais certains enseignaient aux élèves un peu plus vieux, d'autres aux élèves un petit peu plus jeunes. Donc, il y avait là aussi la possibilité d'avoir un partage. qui permettait aussi d'aborder le parcours des élèves dans l'ensemble du milieu scolaire. Donc, c'est pour ça qu'il y avait juste assez de différences, parce que parfois, il y avait des enseignants dont les élèves étaient plus jeunes, plus vieux, mais juste assez de similitudes, parce qu'on parlait du même type d'élèves, mais à des temps différents dans leur parcours scolaire. Donc, ça, c'est toujours intéressant, parce qu'on va le sentir. Quand il y a trop de différences, en fait, la communauté va avoir de la difficulté à tisser des liens. Ça va être un petit peu plus difficile de... Trouver une forme de cohésion, puis de sélectionner en fait ce sur quoi on va travailler. Je me permettrais d'ajouter aussi que dans la communauté de pratique, l'objectif, le but que la communauté va se donner est décidé par elle-même. Donc, il y a parfois des cadres qui vont... soutenir l'émergence d'une communauté de pratiques, définir une thématique générale, la thématique de l'autodétermination, par exemple, dans notre cas, mais ce qui est travaillé au regard de l'autodétermination va être défini par la communauté elle-même. Et ça, c'est une façon assez intéressante parce que c'est un moyen, je dirais, autodéterminant de travailler la question de l'autodétermination.

  • Speaker #0

    Et donc, on peut avoir aussi des communautés avec... que des équipes de direction, que des cadres ou des directeurs. Parce que ça peut être aussi, finalement, dans la communauté de pratique, comment moi je porte ça en termes de management.

  • Speaker #1

    Absolument, ça pourrait être une communauté de pratiques managériales, par exemple, où on s'intéresse, où on choisit en tant que cadre, par exemple, de directeur, on s'intéresse finalement justement à la façon de porter l'autodétermination à travers les pratiques managériales et on va échanger sur les défis que ça pose, on va échanger également sur les leviers qu'on a et on va surtout se questionner sur qu'est-ce qu'on aurait besoin d'engager pour aller plus loin là-dessus. Et ensuite, concrètement, on va travailler. à cette mise en œuvre-là collectivement.

  • Speaker #0

    Donc, pour résumer, il faut d'abord se former.

  • Speaker #1

    Oui, il faut d'abord se former, se stabiliser, découvrir l'autodétermination et ensuite s'engager, notamment à travers une stratégie comme celle des communautés de pratique.

  • Speaker #0

    Merci, Martin.

  • Speaker #1

    Merci, François.

  • Speaker #0

    Si vous voulez en savoir plus sur les programmes de formation Agir pour l'autodétermination, vous pouvez contacter l'organisme de formation Campus à l'adresse mail contact arrobase campusformation.org Toute équipe se fera un plaisir de vous proposer un programme, un conseil, un accompagnement ou une formation adaptée à votre besoin.

Description

Êtes-vous prêt à transformer la manière dont nous soutenons l'autodétermination des personnes en situation de handicap ? Dans cet épisode captivant du podcast "Agir pour l'autodétermination", François Bernard, directeur général du GAPAS, et Martin Caouette plongent au cœur des communautés de pratiques, un outil essentiel pour favoriser l'autodétermination. Ces communautés, véritables carrefours d'échanges et de collaboration, offrent aux professionnels et aux parents une plateforme pour partager des stratégies innovantes et concrètes.

Martin met en lumière l'importance de passer de la théorie à la pratique, en présentant des exemples inspirants de communautés d'enseignants qui unissent leurs forces pour intégrer l'autodétermination dans leurs méthodes pédagogiques. Cette approche collaborative est essentielle pour créer un environnement propice à l'épanouissement des personnes en situation de handicap, et elle démontre que l'autodétermination n'est pas seulement un concept théorique, mais une réalité que nous pouvons construire ensemble.

Au fil de la discussion, François et Martin explorent également le rôle crucial d'un animateur au sein de ces communautés de pratiques. Ils soulignent la complémentarité de ces espaces avec d'autres formes de supervision, ainsi que l'importance d'établir un cadre collectif pour définir des objectifs clairs et partagés. Cette structuration permet non seulement d'optimiser les échanges, mais également de garantir que chaque voix est entendue et valorisée.

En fin d'épisode, nos intervenants insistent sur la nécessité de se former avant de s'engager dans ces communautés. Comprendre et appliquer le concept d'autodétermination requiert une préparation adéquate, afin d'assurer que chaque participant puisse contribuer de manière significative à l'évolution des pratiques. La formation devient ainsi un levier indispensable pour maximiser l'impact des communautés de pratiques sur l'autodétermination.

Ne manquez pas cet épisode riche en enseignements et en inspirations ! Que vous soyez un professionnel, un parent ou simplement intéressé par le sujet, vous découvrirez des outils précieux pour agir en faveur de l'autodétermination. Ensemble, faisons la différence et construisons un avenir où chacun a la possibilité de s'affirmer et de s'épanouir pleinement.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    S'autodéterminer, c'est être l'auteur de sa vie. Je suis François Bernard, directeur général du GAPAS et de l'organisme de formation Campus. Ensemble, agissons pour l'autodétermination des personnes en situation de handicap, mais pas que. Pour ce quatrième épisode, je suis toujours avec Martin Caouette. Bonjour Martin.

  • Speaker #1

    Bonjour François.

  • Speaker #0

    Alors, pour ce quatrième épisode, on va évoquer les... communautés de pratiques sur l'autodétermination. Alors, c'est un sujet, je ne sais pas si on l'a déjà abordé, mais qu'est-ce que tu peux nous en dire et surtout, à quoi ça sert ?

  • Speaker #1

    Oui, les communautés de pratiques, en fait, c'est une expression. Certains parlent de communautés d'apprentissage, de communautés d'innovation. Il y a plusieurs types de communautés, mais on va parler de communautés de pratiques au sens large parce que s'approprier le concept d'autodétermination, ce n'est pas toujours simple. Évidemment, on pourrait parler de se former à l'autodétermination, se sensibiliser à l'autodétermination, mais il y a toujours ce défi-là du passage de la théorie à la pratique. C'est-à-dire que connaître ce qu'est l'autodétermination, c'est une chose. Agir dans son contexte en mettant de l'avant la notion d'autodétermination, on peut se demander comment y arriver. Les communautés de pratique, en fait, c'est une façon de... travailler ensemble, d'accompagner aussi, par exemple, des professionnels, mais ça peut être aussi une façon d'accompagner des parents, parce qu'on peut parler de communauté de pratiques professionnelles, mais on pourrait parler aussi de communauté de pratiques parentales. Une façon d'accompagner pour travailler ensemble, à développer des stratégies, des moyens, des ressources, à développer, en fait, notre façon ensemble de mettre en œuvre ce qu'est l'autodétermination.

  • Speaker #0

    Alors, ça veut dire concrètement comment on met en place une communauté de pratiques ?

  • Speaker #1

    Bien, concrètement, en fait, et j'y vais d'exemples très concrets dans des projets de recherche notamment qu'on a menés, bien souvent, on a mis de l'avant, c'est d'abord une première étape qui était une étape de formation un peu plus classique à l'autodétermination. Souvent, à l'intérieur des formations à l'autodétermination, il y a des gens qui se sentent interpellés de façon plus importante par le concept d'autodétermination, qui ont envie de travailler sur le sujet et qui ont envie surtout… de se questionner sur comment mettre en œuvre tout ça. Donc ici, je donne l'exemple d'une communauté de pratiques d'enseignants qui souhaitaient mettre à profit l'autodétermination à l'intérieur de leurs pratiques pédagogiques. Donc concrètement, comment ça s'est passé ? À l'intérieur d'une période donnée, souvent les communautés de pratiques, on va se projeter sur une période de deux à trois ans, par exemple, à raison de rencontres régulières qu'on peut imaginer, par exemple, une fois par mois, une fois par deux mois où on se rencontre ensemble et où on va travailler à identifier, d'une part, quels sont les défis, les difficultés qu'on peut rencontrer pour mettre en œuvre des pratiques qui favorisent l'autodétermination, mais aussi quels sont les leviers. qu'est-ce qu'on fait déjà qui est intéressant, qui est positif et qu'on vient inscrire dans une perspective d'autodétermination. Cette première étape-là, elle nous permet déjà de partager nos défis et nos bonnes pratiques. Et quand je parle d'une communauté de pratiques, évidemment, il peut y en avoir de tailles variées. Ce qu'on a beaucoup étudié et ce sur quoi on a travaillé, c'est des communautés de pratiques où on va être à l'intérieur environ d'une douzaine de professionnels qui travaillent ensemble, qui identifient leurs défis qui identifient leurs bonnes pratiques et qui ensuite vont identifier finalement ce sur quoi ils veulent travailler pour aller encore plus loin. Et ici, ça peut être de développer par exemple des outils, ça peut être de développer des stratégies particulières, des recueils de connaissances. Dans une des pratiques, dans une des communautés de pratiques. avec différents enseignants, ce que les enseignants ont choisi de développer, c'est un ensemble d'outils qu'ils ont mis en commun qui leur permet, en fait, d'avoir des repères concrets sur comment développer l'autodétermination. Donc, ces outils-là, en fait, c'est des outils construits par les enseignants eux-mêmes, qu'ils mettent en œuvre, mais qu'ils peuvent ensuite aussi partager à leurs collègues à l'extérieur de la communauté de pratique.

  • Speaker #0

    Et est-ce que ça veut dire qu'il y a besoin d'un animateur extérieur à cette communauté de pratique ?

  • Speaker #1

    C'est toujours intéressant d'avoir un animateur parce qu'une communauté de pratique, effectivement, il faut l'animer parce qu'on est toujours happé par le quotidien. Donc, par exemple, dans ce cas-ci, pour les enseignants, le fait d'avoir eu quelqu'un qui venait animer la communauté de pratique, c'était quelqu'un qui pouvait assurer d'une certaine façon les suivis, relancer, faciliter, je dirais. Le partage, la mise en commun, l'organisation des rencontres des communautés de pratiques. Et ça, c'est important. Il y a une espèce de trajectoire à l'intérieur des communautés de pratiques. C'est-à-dire qu'il y a un premier temps où on va se rassembler, où on va apprendre à se connaître, où on va partager. Et c'est là que va émerger ce qui est commun à chacun, ce qui nous distingue également. Et là, il y a souvent une étape qu'on va appeler de momentum, où là, on travaille de façon… active finalement à développer ce qu'on a besoin pour mettre en oeuvre l'autodétermination dans notre contexte et puis la communauté de pratiques va ensuite se terminer. Elle peut se poursuivre autour d'un autre projet commun qu'on va choisir de vivre ensemble, mais il y a toujours ce cycle-là. Donc, ce n'est pas une autre forme de comité, ce n'est pas une autre forme de réunion qui vient s'ajuster à notre agenda, c'est un lieu de travail.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça vient remplacer des groupes d'analyse de pratique ou de la supervision ? Parce que ça, c'est des temps aussi de travail qui existent pour les professionnels. Est-ce que ça vient en remplacement de ça ?

  • Speaker #1

    Moi, je dirais que ça vient en complémentarité parce que la supervision, les groupes d'analyse de pratique, c'est souvent des espaces de réflexivité. On s'arrête, on s'interroge. Donc, parfois, un espace de supervision, de groupe d'analyse de pratique… peut nous amener à prendre la décision d'aller plus vers un modèle de communauté de pratique. L'ajout, je dirais, de la communauté de pratique, c'est vraiment l'aspect très productif, c'est-à-dire que dans la communauté de pratique, on va avoir une production derrière, c'est-à-dire que cette production-là, ça peut être de se dire qu'ensemble, on développe des outils, on développe des stratégies, on développe un programme d'activité, on met en œuvre des moyens. Donc, il y a cet aspect-là, je dirais, qui nous amènent peut-être un peu plus loin que le groupe d'analyse de pratiques ou que la supervision professionnelle. Mais évidemment, c'est tout à fait complémentaire. Ce n'est pas quelque chose qui est en contradiction l'un avec l'autre.

  • Speaker #0

    Et ça peut aussi être pour des parents. Il me semble que vous avez aussi fait des communautés de pratiques pour des grands-parents.

  • Speaker #1

    En fait, avec les parents, ma collègue Camille Gauthier-Boudreau a travaillé justement cette perspective-là, communauté de pratiques parentales. Parce que comme... parents, en fait, l'idée c'était de se dire notamment, Camille a travaillé sur la question des parents d'adolescents polyhandicapés, comment est-ce qu'on soutient l'autodétermination d'un adolescent qui est polyhandicapé ? C'est par le travail notamment avec des parents que Camille a mis en oeuvre ce modèle-là. Effectivement, au niveau des grands-parents, parce que les grands-parents sont concernés de façon importante aussi par leur petit-fils, leur petite-fille qui est en situation de handicap.

  • Speaker #0

    Je me souviens que tu m'avais dit les grands-parents... grands-parents sont la première source de relais ou de répit pour les parents. Et ça, on oublie souvent de le dire, mais c'est une vraie réalité.

  • Speaker #1

    Absolument. On oublie de le dire et puis c'est souvent le cas. Quand on devient parent pour la première fois, on se tourne souvent vers nos propres parents pour avoir du soutien pendant les vacances, à différents moments. Mais quand notre enfant est en situation de handicap et qu'on se tourne vers notre parent, Le grand-parent n'est pas toujours habileté à ce moment-là. Il ne connaît pas nécessairement le handicap. Et le grand-parent a parfois aussi des questions, parfois aussi des, comment je dirais, besoin de dire des choses. C'est des propres inquiétudes aussi. Donc, on l'a travaillé avec les grands-parents dans un contexte plus de formation, mais encore une fois dans une logique de créer du lien entre des grands-parents qui peuvent échanger sur la façon dont ils vivent le fait d'être grands-parents. d'un petit-fils ou d'une petite-fille qui est en situation de handicap.

  • Speaker #0

    Je me souviens même, il y avait des remarques de grands-parents qui, pour certains, se sentaient un peu responsables du fait que leur enfant ait eu un enfant en situation de handicap. En tout cas, il y avait ce sentiment de culpabilité qui pouvait exister.

  • Speaker #1

    Oui, il y avait ça entre autres. Il y avait aussi, je dirais, le besoin de poser des questions qu'on ne peut pas poser nécessairement à son enfant, mais qui peuvent être des questions légitimes. Si je suis grand-parent, peut-être que dans ma vie, je n'ai pas côtoyé ou j'ai peu côtoyé en fait des personnes en situation de handicap. Donc, comment expliquer que j'ai un petit-fils ou une petite-fille ? qui a une déficience intellectuelle, qui est autiste, qui a une déficience physique. Il y a des questions, en fait, qui peuvent, des fois, d'apparence paraître maladroites, mais qui sont nécessaires et créer un espace, en fait, notamment pour les grands-parents, pouvait permettre justement ce niveau-là d'échange, ce type d'échange-là, dans le respect, dans la bienveillance aussi, puis dans l'accueil de là où chacun se trouve à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Pour revenir sur la communauté de pratique, au niveau de la formation de ces groupes-là, est-ce qu'il faut que ce soit des groupes où il y a différents métiers, je veux dire par exemple des éducateurs, des psychologues, des rééducateurs, ou est-ce qu'il faut les regrouper par typologie de métier ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question en fait. Je répondrais juste assez d'homogénéité pour qu'on partage des réalités assez similaires, juste assez différents pour qu'on ait des choses à s'apporter. Donc, dans ce que moi j'ai vécu, on était souvent vers… Et effectivement, des gens qui partageaient la même profession, mais ce n'est pas indispensable. Il faut surtout être dans un contexte de pratique qui peut être similaire. Mais si on prend le cas, par exemple, des enseignants, on a réuni des enseignants qui étaient dans un contexte de classe spécialisée, donc qui enseignaient à des élèves en situation de handicap, mais certains enseignaient aux élèves un peu plus vieux, d'autres aux élèves un petit peu plus jeunes. Donc, il y avait là aussi la possibilité d'avoir un partage. qui permettait aussi d'aborder le parcours des élèves dans l'ensemble du milieu scolaire. Donc, c'est pour ça qu'il y avait juste assez de différences, parce que parfois, il y avait des enseignants dont les élèves étaient plus jeunes, plus vieux, mais juste assez de similitudes, parce qu'on parlait du même type d'élèves, mais à des temps différents dans leur parcours scolaire. Donc, ça, c'est toujours intéressant, parce qu'on va le sentir. Quand il y a trop de différences, en fait, la communauté va avoir de la difficulté à tisser des liens. Ça va être un petit peu plus difficile de... Trouver une forme de cohésion, puis de sélectionner en fait ce sur quoi on va travailler. Je me permettrais d'ajouter aussi que dans la communauté de pratique, l'objectif, le but que la communauté va se donner est décidé par elle-même. Donc, il y a parfois des cadres qui vont... soutenir l'émergence d'une communauté de pratiques, définir une thématique générale, la thématique de l'autodétermination, par exemple, dans notre cas, mais ce qui est travaillé au regard de l'autodétermination va être défini par la communauté elle-même. Et ça, c'est une façon assez intéressante parce que c'est un moyen, je dirais, autodéterminant de travailler la question de l'autodétermination.

  • Speaker #0

    Et donc, on peut avoir aussi des communautés avec... que des équipes de direction, que des cadres ou des directeurs. Parce que ça peut être aussi, finalement, dans la communauté de pratique, comment moi je porte ça en termes de management.

  • Speaker #1

    Absolument, ça pourrait être une communauté de pratiques managériales, par exemple, où on s'intéresse, où on choisit en tant que cadre, par exemple, de directeur, on s'intéresse finalement justement à la façon de porter l'autodétermination à travers les pratiques managériales et on va échanger sur les défis que ça pose, on va échanger également sur les leviers qu'on a et on va surtout se questionner sur qu'est-ce qu'on aurait besoin d'engager pour aller plus loin là-dessus. Et ensuite, concrètement, on va travailler. à cette mise en œuvre-là collectivement.

  • Speaker #0

    Donc, pour résumer, il faut d'abord se former.

  • Speaker #1

    Oui, il faut d'abord se former, se stabiliser, découvrir l'autodétermination et ensuite s'engager, notamment à travers une stratégie comme celle des communautés de pratique.

  • Speaker #0

    Merci, Martin.

  • Speaker #1

    Merci, François.

  • Speaker #0

    Si vous voulez en savoir plus sur les programmes de formation Agir pour l'autodétermination, vous pouvez contacter l'organisme de formation Campus à l'adresse mail contact arrobase campusformation.org Toute équipe se fera un plaisir de vous proposer un programme, un conseil, un accompagnement ou une formation adaptée à votre besoin.

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Description

Êtes-vous prêt à transformer la manière dont nous soutenons l'autodétermination des personnes en situation de handicap ? Dans cet épisode captivant du podcast "Agir pour l'autodétermination", François Bernard, directeur général du GAPAS, et Martin Caouette plongent au cœur des communautés de pratiques, un outil essentiel pour favoriser l'autodétermination. Ces communautés, véritables carrefours d'échanges et de collaboration, offrent aux professionnels et aux parents une plateforme pour partager des stratégies innovantes et concrètes.

Martin met en lumière l'importance de passer de la théorie à la pratique, en présentant des exemples inspirants de communautés d'enseignants qui unissent leurs forces pour intégrer l'autodétermination dans leurs méthodes pédagogiques. Cette approche collaborative est essentielle pour créer un environnement propice à l'épanouissement des personnes en situation de handicap, et elle démontre que l'autodétermination n'est pas seulement un concept théorique, mais une réalité que nous pouvons construire ensemble.

Au fil de la discussion, François et Martin explorent également le rôle crucial d'un animateur au sein de ces communautés de pratiques. Ils soulignent la complémentarité de ces espaces avec d'autres formes de supervision, ainsi que l'importance d'établir un cadre collectif pour définir des objectifs clairs et partagés. Cette structuration permet non seulement d'optimiser les échanges, mais également de garantir que chaque voix est entendue et valorisée.

En fin d'épisode, nos intervenants insistent sur la nécessité de se former avant de s'engager dans ces communautés. Comprendre et appliquer le concept d'autodétermination requiert une préparation adéquate, afin d'assurer que chaque participant puisse contribuer de manière significative à l'évolution des pratiques. La formation devient ainsi un levier indispensable pour maximiser l'impact des communautés de pratiques sur l'autodétermination.

Ne manquez pas cet épisode riche en enseignements et en inspirations ! Que vous soyez un professionnel, un parent ou simplement intéressé par le sujet, vous découvrirez des outils précieux pour agir en faveur de l'autodétermination. Ensemble, faisons la différence et construisons un avenir où chacun a la possibilité de s'affirmer et de s'épanouir pleinement.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    S'autodéterminer, c'est être l'auteur de sa vie. Je suis François Bernard, directeur général du GAPAS et de l'organisme de formation Campus. Ensemble, agissons pour l'autodétermination des personnes en situation de handicap, mais pas que. Pour ce quatrième épisode, je suis toujours avec Martin Caouette. Bonjour Martin.

  • Speaker #1

    Bonjour François.

  • Speaker #0

    Alors, pour ce quatrième épisode, on va évoquer les... communautés de pratiques sur l'autodétermination. Alors, c'est un sujet, je ne sais pas si on l'a déjà abordé, mais qu'est-ce que tu peux nous en dire et surtout, à quoi ça sert ?

  • Speaker #1

    Oui, les communautés de pratiques, en fait, c'est une expression. Certains parlent de communautés d'apprentissage, de communautés d'innovation. Il y a plusieurs types de communautés, mais on va parler de communautés de pratiques au sens large parce que s'approprier le concept d'autodétermination, ce n'est pas toujours simple. Évidemment, on pourrait parler de se former à l'autodétermination, se sensibiliser à l'autodétermination, mais il y a toujours ce défi-là du passage de la théorie à la pratique. C'est-à-dire que connaître ce qu'est l'autodétermination, c'est une chose. Agir dans son contexte en mettant de l'avant la notion d'autodétermination, on peut se demander comment y arriver. Les communautés de pratique, en fait, c'est une façon de... travailler ensemble, d'accompagner aussi, par exemple, des professionnels, mais ça peut être aussi une façon d'accompagner des parents, parce qu'on peut parler de communauté de pratiques professionnelles, mais on pourrait parler aussi de communauté de pratiques parentales. Une façon d'accompagner pour travailler ensemble, à développer des stratégies, des moyens, des ressources, à développer, en fait, notre façon ensemble de mettre en œuvre ce qu'est l'autodétermination.

  • Speaker #0

    Alors, ça veut dire concrètement comment on met en place une communauté de pratiques ?

  • Speaker #1

    Bien, concrètement, en fait, et j'y vais d'exemples très concrets dans des projets de recherche notamment qu'on a menés, bien souvent, on a mis de l'avant, c'est d'abord une première étape qui était une étape de formation un peu plus classique à l'autodétermination. Souvent, à l'intérieur des formations à l'autodétermination, il y a des gens qui se sentent interpellés de façon plus importante par le concept d'autodétermination, qui ont envie de travailler sur le sujet et qui ont envie surtout… de se questionner sur comment mettre en œuvre tout ça. Donc ici, je donne l'exemple d'une communauté de pratiques d'enseignants qui souhaitaient mettre à profit l'autodétermination à l'intérieur de leurs pratiques pédagogiques. Donc concrètement, comment ça s'est passé ? À l'intérieur d'une période donnée, souvent les communautés de pratiques, on va se projeter sur une période de deux à trois ans, par exemple, à raison de rencontres régulières qu'on peut imaginer, par exemple, une fois par mois, une fois par deux mois où on se rencontre ensemble et où on va travailler à identifier, d'une part, quels sont les défis, les difficultés qu'on peut rencontrer pour mettre en œuvre des pratiques qui favorisent l'autodétermination, mais aussi quels sont les leviers. qu'est-ce qu'on fait déjà qui est intéressant, qui est positif et qu'on vient inscrire dans une perspective d'autodétermination. Cette première étape-là, elle nous permet déjà de partager nos défis et nos bonnes pratiques. Et quand je parle d'une communauté de pratiques, évidemment, il peut y en avoir de tailles variées. Ce qu'on a beaucoup étudié et ce sur quoi on a travaillé, c'est des communautés de pratiques où on va être à l'intérieur environ d'une douzaine de professionnels qui travaillent ensemble, qui identifient leurs défis qui identifient leurs bonnes pratiques et qui ensuite vont identifier finalement ce sur quoi ils veulent travailler pour aller encore plus loin. Et ici, ça peut être de développer par exemple des outils, ça peut être de développer des stratégies particulières, des recueils de connaissances. Dans une des pratiques, dans une des communautés de pratiques. avec différents enseignants, ce que les enseignants ont choisi de développer, c'est un ensemble d'outils qu'ils ont mis en commun qui leur permet, en fait, d'avoir des repères concrets sur comment développer l'autodétermination. Donc, ces outils-là, en fait, c'est des outils construits par les enseignants eux-mêmes, qu'ils mettent en œuvre, mais qu'ils peuvent ensuite aussi partager à leurs collègues à l'extérieur de la communauté de pratique.

  • Speaker #0

    Et est-ce que ça veut dire qu'il y a besoin d'un animateur extérieur à cette communauté de pratique ?

  • Speaker #1

    C'est toujours intéressant d'avoir un animateur parce qu'une communauté de pratique, effectivement, il faut l'animer parce qu'on est toujours happé par le quotidien. Donc, par exemple, dans ce cas-ci, pour les enseignants, le fait d'avoir eu quelqu'un qui venait animer la communauté de pratique, c'était quelqu'un qui pouvait assurer d'une certaine façon les suivis, relancer, faciliter, je dirais. Le partage, la mise en commun, l'organisation des rencontres des communautés de pratiques. Et ça, c'est important. Il y a une espèce de trajectoire à l'intérieur des communautés de pratiques. C'est-à-dire qu'il y a un premier temps où on va se rassembler, où on va apprendre à se connaître, où on va partager. Et c'est là que va émerger ce qui est commun à chacun, ce qui nous distingue également. Et là, il y a souvent une étape qu'on va appeler de momentum, où là, on travaille de façon… active finalement à développer ce qu'on a besoin pour mettre en oeuvre l'autodétermination dans notre contexte et puis la communauté de pratiques va ensuite se terminer. Elle peut se poursuivre autour d'un autre projet commun qu'on va choisir de vivre ensemble, mais il y a toujours ce cycle-là. Donc, ce n'est pas une autre forme de comité, ce n'est pas une autre forme de réunion qui vient s'ajuster à notre agenda, c'est un lieu de travail.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça vient remplacer des groupes d'analyse de pratique ou de la supervision ? Parce que ça, c'est des temps aussi de travail qui existent pour les professionnels. Est-ce que ça vient en remplacement de ça ?

  • Speaker #1

    Moi, je dirais que ça vient en complémentarité parce que la supervision, les groupes d'analyse de pratique, c'est souvent des espaces de réflexivité. On s'arrête, on s'interroge. Donc, parfois, un espace de supervision, de groupe d'analyse de pratique… peut nous amener à prendre la décision d'aller plus vers un modèle de communauté de pratique. L'ajout, je dirais, de la communauté de pratique, c'est vraiment l'aspect très productif, c'est-à-dire que dans la communauté de pratique, on va avoir une production derrière, c'est-à-dire que cette production-là, ça peut être de se dire qu'ensemble, on développe des outils, on développe des stratégies, on développe un programme d'activité, on met en œuvre des moyens. Donc, il y a cet aspect-là, je dirais, qui nous amènent peut-être un peu plus loin que le groupe d'analyse de pratiques ou que la supervision professionnelle. Mais évidemment, c'est tout à fait complémentaire. Ce n'est pas quelque chose qui est en contradiction l'un avec l'autre.

  • Speaker #0

    Et ça peut aussi être pour des parents. Il me semble que vous avez aussi fait des communautés de pratiques pour des grands-parents.

  • Speaker #1

    En fait, avec les parents, ma collègue Camille Gauthier-Boudreau a travaillé justement cette perspective-là, communauté de pratiques parentales. Parce que comme... parents, en fait, l'idée c'était de se dire notamment, Camille a travaillé sur la question des parents d'adolescents polyhandicapés, comment est-ce qu'on soutient l'autodétermination d'un adolescent qui est polyhandicapé ? C'est par le travail notamment avec des parents que Camille a mis en oeuvre ce modèle-là. Effectivement, au niveau des grands-parents, parce que les grands-parents sont concernés de façon importante aussi par leur petit-fils, leur petite-fille qui est en situation de handicap.

  • Speaker #0

    Je me souviens que tu m'avais dit les grands-parents... grands-parents sont la première source de relais ou de répit pour les parents. Et ça, on oublie souvent de le dire, mais c'est une vraie réalité.

  • Speaker #1

    Absolument. On oublie de le dire et puis c'est souvent le cas. Quand on devient parent pour la première fois, on se tourne souvent vers nos propres parents pour avoir du soutien pendant les vacances, à différents moments. Mais quand notre enfant est en situation de handicap et qu'on se tourne vers notre parent, Le grand-parent n'est pas toujours habileté à ce moment-là. Il ne connaît pas nécessairement le handicap. Et le grand-parent a parfois aussi des questions, parfois aussi des, comment je dirais, besoin de dire des choses. C'est des propres inquiétudes aussi. Donc, on l'a travaillé avec les grands-parents dans un contexte plus de formation, mais encore une fois dans une logique de créer du lien entre des grands-parents qui peuvent échanger sur la façon dont ils vivent le fait d'être grands-parents. d'un petit-fils ou d'une petite-fille qui est en situation de handicap.

  • Speaker #0

    Je me souviens même, il y avait des remarques de grands-parents qui, pour certains, se sentaient un peu responsables du fait que leur enfant ait eu un enfant en situation de handicap. En tout cas, il y avait ce sentiment de culpabilité qui pouvait exister.

  • Speaker #1

    Oui, il y avait ça entre autres. Il y avait aussi, je dirais, le besoin de poser des questions qu'on ne peut pas poser nécessairement à son enfant, mais qui peuvent être des questions légitimes. Si je suis grand-parent, peut-être que dans ma vie, je n'ai pas côtoyé ou j'ai peu côtoyé en fait des personnes en situation de handicap. Donc, comment expliquer que j'ai un petit-fils ou une petite-fille ? qui a une déficience intellectuelle, qui est autiste, qui a une déficience physique. Il y a des questions, en fait, qui peuvent, des fois, d'apparence paraître maladroites, mais qui sont nécessaires et créer un espace, en fait, notamment pour les grands-parents, pouvait permettre justement ce niveau-là d'échange, ce type d'échange-là, dans le respect, dans la bienveillance aussi, puis dans l'accueil de là où chacun se trouve à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Pour revenir sur la communauté de pratique, au niveau de la formation de ces groupes-là, est-ce qu'il faut que ce soit des groupes où il y a différents métiers, je veux dire par exemple des éducateurs, des psychologues, des rééducateurs, ou est-ce qu'il faut les regrouper par typologie de métier ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question en fait. Je répondrais juste assez d'homogénéité pour qu'on partage des réalités assez similaires, juste assez différents pour qu'on ait des choses à s'apporter. Donc, dans ce que moi j'ai vécu, on était souvent vers… Et effectivement, des gens qui partageaient la même profession, mais ce n'est pas indispensable. Il faut surtout être dans un contexte de pratique qui peut être similaire. Mais si on prend le cas, par exemple, des enseignants, on a réuni des enseignants qui étaient dans un contexte de classe spécialisée, donc qui enseignaient à des élèves en situation de handicap, mais certains enseignaient aux élèves un peu plus vieux, d'autres aux élèves un petit peu plus jeunes. Donc, il y avait là aussi la possibilité d'avoir un partage. qui permettait aussi d'aborder le parcours des élèves dans l'ensemble du milieu scolaire. Donc, c'est pour ça qu'il y avait juste assez de différences, parce que parfois, il y avait des enseignants dont les élèves étaient plus jeunes, plus vieux, mais juste assez de similitudes, parce qu'on parlait du même type d'élèves, mais à des temps différents dans leur parcours scolaire. Donc, ça, c'est toujours intéressant, parce qu'on va le sentir. Quand il y a trop de différences, en fait, la communauté va avoir de la difficulté à tisser des liens. Ça va être un petit peu plus difficile de... Trouver une forme de cohésion, puis de sélectionner en fait ce sur quoi on va travailler. Je me permettrais d'ajouter aussi que dans la communauté de pratique, l'objectif, le but que la communauté va se donner est décidé par elle-même. Donc, il y a parfois des cadres qui vont... soutenir l'émergence d'une communauté de pratiques, définir une thématique générale, la thématique de l'autodétermination, par exemple, dans notre cas, mais ce qui est travaillé au regard de l'autodétermination va être défini par la communauté elle-même. Et ça, c'est une façon assez intéressante parce que c'est un moyen, je dirais, autodéterminant de travailler la question de l'autodétermination.

  • Speaker #0

    Et donc, on peut avoir aussi des communautés avec... que des équipes de direction, que des cadres ou des directeurs. Parce que ça peut être aussi, finalement, dans la communauté de pratique, comment moi je porte ça en termes de management.

  • Speaker #1

    Absolument, ça pourrait être une communauté de pratiques managériales, par exemple, où on s'intéresse, où on choisit en tant que cadre, par exemple, de directeur, on s'intéresse finalement justement à la façon de porter l'autodétermination à travers les pratiques managériales et on va échanger sur les défis que ça pose, on va échanger également sur les leviers qu'on a et on va surtout se questionner sur qu'est-ce qu'on aurait besoin d'engager pour aller plus loin là-dessus. Et ensuite, concrètement, on va travailler. à cette mise en œuvre-là collectivement.

  • Speaker #0

    Donc, pour résumer, il faut d'abord se former.

  • Speaker #1

    Oui, il faut d'abord se former, se stabiliser, découvrir l'autodétermination et ensuite s'engager, notamment à travers une stratégie comme celle des communautés de pratique.

  • Speaker #0

    Merci, Martin.

  • Speaker #1

    Merci, François.

  • Speaker #0

    Si vous voulez en savoir plus sur les programmes de formation Agir pour l'autodétermination, vous pouvez contacter l'organisme de formation Campus à l'adresse mail contact arrobase campusformation.org Toute équipe se fera un plaisir de vous proposer un programme, un conseil, un accompagnement ou une formation adaptée à votre besoin.

Description

Êtes-vous prêt à transformer la manière dont nous soutenons l'autodétermination des personnes en situation de handicap ? Dans cet épisode captivant du podcast "Agir pour l'autodétermination", François Bernard, directeur général du GAPAS, et Martin Caouette plongent au cœur des communautés de pratiques, un outil essentiel pour favoriser l'autodétermination. Ces communautés, véritables carrefours d'échanges et de collaboration, offrent aux professionnels et aux parents une plateforme pour partager des stratégies innovantes et concrètes.

Martin met en lumière l'importance de passer de la théorie à la pratique, en présentant des exemples inspirants de communautés d'enseignants qui unissent leurs forces pour intégrer l'autodétermination dans leurs méthodes pédagogiques. Cette approche collaborative est essentielle pour créer un environnement propice à l'épanouissement des personnes en situation de handicap, et elle démontre que l'autodétermination n'est pas seulement un concept théorique, mais une réalité que nous pouvons construire ensemble.

Au fil de la discussion, François et Martin explorent également le rôle crucial d'un animateur au sein de ces communautés de pratiques. Ils soulignent la complémentarité de ces espaces avec d'autres formes de supervision, ainsi que l'importance d'établir un cadre collectif pour définir des objectifs clairs et partagés. Cette structuration permet non seulement d'optimiser les échanges, mais également de garantir que chaque voix est entendue et valorisée.

En fin d'épisode, nos intervenants insistent sur la nécessité de se former avant de s'engager dans ces communautés. Comprendre et appliquer le concept d'autodétermination requiert une préparation adéquate, afin d'assurer que chaque participant puisse contribuer de manière significative à l'évolution des pratiques. La formation devient ainsi un levier indispensable pour maximiser l'impact des communautés de pratiques sur l'autodétermination.

Ne manquez pas cet épisode riche en enseignements et en inspirations ! Que vous soyez un professionnel, un parent ou simplement intéressé par le sujet, vous découvrirez des outils précieux pour agir en faveur de l'autodétermination. Ensemble, faisons la différence et construisons un avenir où chacun a la possibilité de s'affirmer et de s'épanouir pleinement.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    S'autodéterminer, c'est être l'auteur de sa vie. Je suis François Bernard, directeur général du GAPAS et de l'organisme de formation Campus. Ensemble, agissons pour l'autodétermination des personnes en situation de handicap, mais pas que. Pour ce quatrième épisode, je suis toujours avec Martin Caouette. Bonjour Martin.

  • Speaker #1

    Bonjour François.

  • Speaker #0

    Alors, pour ce quatrième épisode, on va évoquer les... communautés de pratiques sur l'autodétermination. Alors, c'est un sujet, je ne sais pas si on l'a déjà abordé, mais qu'est-ce que tu peux nous en dire et surtout, à quoi ça sert ?

  • Speaker #1

    Oui, les communautés de pratiques, en fait, c'est une expression. Certains parlent de communautés d'apprentissage, de communautés d'innovation. Il y a plusieurs types de communautés, mais on va parler de communautés de pratiques au sens large parce que s'approprier le concept d'autodétermination, ce n'est pas toujours simple. Évidemment, on pourrait parler de se former à l'autodétermination, se sensibiliser à l'autodétermination, mais il y a toujours ce défi-là du passage de la théorie à la pratique. C'est-à-dire que connaître ce qu'est l'autodétermination, c'est une chose. Agir dans son contexte en mettant de l'avant la notion d'autodétermination, on peut se demander comment y arriver. Les communautés de pratique, en fait, c'est une façon de... travailler ensemble, d'accompagner aussi, par exemple, des professionnels, mais ça peut être aussi une façon d'accompagner des parents, parce qu'on peut parler de communauté de pratiques professionnelles, mais on pourrait parler aussi de communauté de pratiques parentales. Une façon d'accompagner pour travailler ensemble, à développer des stratégies, des moyens, des ressources, à développer, en fait, notre façon ensemble de mettre en œuvre ce qu'est l'autodétermination.

  • Speaker #0

    Alors, ça veut dire concrètement comment on met en place une communauté de pratiques ?

  • Speaker #1

    Bien, concrètement, en fait, et j'y vais d'exemples très concrets dans des projets de recherche notamment qu'on a menés, bien souvent, on a mis de l'avant, c'est d'abord une première étape qui était une étape de formation un peu plus classique à l'autodétermination. Souvent, à l'intérieur des formations à l'autodétermination, il y a des gens qui se sentent interpellés de façon plus importante par le concept d'autodétermination, qui ont envie de travailler sur le sujet et qui ont envie surtout… de se questionner sur comment mettre en œuvre tout ça. Donc ici, je donne l'exemple d'une communauté de pratiques d'enseignants qui souhaitaient mettre à profit l'autodétermination à l'intérieur de leurs pratiques pédagogiques. Donc concrètement, comment ça s'est passé ? À l'intérieur d'une période donnée, souvent les communautés de pratiques, on va se projeter sur une période de deux à trois ans, par exemple, à raison de rencontres régulières qu'on peut imaginer, par exemple, une fois par mois, une fois par deux mois où on se rencontre ensemble et où on va travailler à identifier, d'une part, quels sont les défis, les difficultés qu'on peut rencontrer pour mettre en œuvre des pratiques qui favorisent l'autodétermination, mais aussi quels sont les leviers. qu'est-ce qu'on fait déjà qui est intéressant, qui est positif et qu'on vient inscrire dans une perspective d'autodétermination. Cette première étape-là, elle nous permet déjà de partager nos défis et nos bonnes pratiques. Et quand je parle d'une communauté de pratiques, évidemment, il peut y en avoir de tailles variées. Ce qu'on a beaucoup étudié et ce sur quoi on a travaillé, c'est des communautés de pratiques où on va être à l'intérieur environ d'une douzaine de professionnels qui travaillent ensemble, qui identifient leurs défis qui identifient leurs bonnes pratiques et qui ensuite vont identifier finalement ce sur quoi ils veulent travailler pour aller encore plus loin. Et ici, ça peut être de développer par exemple des outils, ça peut être de développer des stratégies particulières, des recueils de connaissances. Dans une des pratiques, dans une des communautés de pratiques. avec différents enseignants, ce que les enseignants ont choisi de développer, c'est un ensemble d'outils qu'ils ont mis en commun qui leur permet, en fait, d'avoir des repères concrets sur comment développer l'autodétermination. Donc, ces outils-là, en fait, c'est des outils construits par les enseignants eux-mêmes, qu'ils mettent en œuvre, mais qu'ils peuvent ensuite aussi partager à leurs collègues à l'extérieur de la communauté de pratique.

  • Speaker #0

    Et est-ce que ça veut dire qu'il y a besoin d'un animateur extérieur à cette communauté de pratique ?

  • Speaker #1

    C'est toujours intéressant d'avoir un animateur parce qu'une communauté de pratique, effectivement, il faut l'animer parce qu'on est toujours happé par le quotidien. Donc, par exemple, dans ce cas-ci, pour les enseignants, le fait d'avoir eu quelqu'un qui venait animer la communauté de pratique, c'était quelqu'un qui pouvait assurer d'une certaine façon les suivis, relancer, faciliter, je dirais. Le partage, la mise en commun, l'organisation des rencontres des communautés de pratiques. Et ça, c'est important. Il y a une espèce de trajectoire à l'intérieur des communautés de pratiques. C'est-à-dire qu'il y a un premier temps où on va se rassembler, où on va apprendre à se connaître, où on va partager. Et c'est là que va émerger ce qui est commun à chacun, ce qui nous distingue également. Et là, il y a souvent une étape qu'on va appeler de momentum, où là, on travaille de façon… active finalement à développer ce qu'on a besoin pour mettre en oeuvre l'autodétermination dans notre contexte et puis la communauté de pratiques va ensuite se terminer. Elle peut se poursuivre autour d'un autre projet commun qu'on va choisir de vivre ensemble, mais il y a toujours ce cycle-là. Donc, ce n'est pas une autre forme de comité, ce n'est pas une autre forme de réunion qui vient s'ajuster à notre agenda, c'est un lieu de travail.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça vient remplacer des groupes d'analyse de pratique ou de la supervision ? Parce que ça, c'est des temps aussi de travail qui existent pour les professionnels. Est-ce que ça vient en remplacement de ça ?

  • Speaker #1

    Moi, je dirais que ça vient en complémentarité parce que la supervision, les groupes d'analyse de pratique, c'est souvent des espaces de réflexivité. On s'arrête, on s'interroge. Donc, parfois, un espace de supervision, de groupe d'analyse de pratique… peut nous amener à prendre la décision d'aller plus vers un modèle de communauté de pratique. L'ajout, je dirais, de la communauté de pratique, c'est vraiment l'aspect très productif, c'est-à-dire que dans la communauté de pratique, on va avoir une production derrière, c'est-à-dire que cette production-là, ça peut être de se dire qu'ensemble, on développe des outils, on développe des stratégies, on développe un programme d'activité, on met en œuvre des moyens. Donc, il y a cet aspect-là, je dirais, qui nous amènent peut-être un peu plus loin que le groupe d'analyse de pratiques ou que la supervision professionnelle. Mais évidemment, c'est tout à fait complémentaire. Ce n'est pas quelque chose qui est en contradiction l'un avec l'autre.

  • Speaker #0

    Et ça peut aussi être pour des parents. Il me semble que vous avez aussi fait des communautés de pratiques pour des grands-parents.

  • Speaker #1

    En fait, avec les parents, ma collègue Camille Gauthier-Boudreau a travaillé justement cette perspective-là, communauté de pratiques parentales. Parce que comme... parents, en fait, l'idée c'était de se dire notamment, Camille a travaillé sur la question des parents d'adolescents polyhandicapés, comment est-ce qu'on soutient l'autodétermination d'un adolescent qui est polyhandicapé ? C'est par le travail notamment avec des parents que Camille a mis en oeuvre ce modèle-là. Effectivement, au niveau des grands-parents, parce que les grands-parents sont concernés de façon importante aussi par leur petit-fils, leur petite-fille qui est en situation de handicap.

  • Speaker #0

    Je me souviens que tu m'avais dit les grands-parents... grands-parents sont la première source de relais ou de répit pour les parents. Et ça, on oublie souvent de le dire, mais c'est une vraie réalité.

  • Speaker #1

    Absolument. On oublie de le dire et puis c'est souvent le cas. Quand on devient parent pour la première fois, on se tourne souvent vers nos propres parents pour avoir du soutien pendant les vacances, à différents moments. Mais quand notre enfant est en situation de handicap et qu'on se tourne vers notre parent, Le grand-parent n'est pas toujours habileté à ce moment-là. Il ne connaît pas nécessairement le handicap. Et le grand-parent a parfois aussi des questions, parfois aussi des, comment je dirais, besoin de dire des choses. C'est des propres inquiétudes aussi. Donc, on l'a travaillé avec les grands-parents dans un contexte plus de formation, mais encore une fois dans une logique de créer du lien entre des grands-parents qui peuvent échanger sur la façon dont ils vivent le fait d'être grands-parents. d'un petit-fils ou d'une petite-fille qui est en situation de handicap.

  • Speaker #0

    Je me souviens même, il y avait des remarques de grands-parents qui, pour certains, se sentaient un peu responsables du fait que leur enfant ait eu un enfant en situation de handicap. En tout cas, il y avait ce sentiment de culpabilité qui pouvait exister.

  • Speaker #1

    Oui, il y avait ça entre autres. Il y avait aussi, je dirais, le besoin de poser des questions qu'on ne peut pas poser nécessairement à son enfant, mais qui peuvent être des questions légitimes. Si je suis grand-parent, peut-être que dans ma vie, je n'ai pas côtoyé ou j'ai peu côtoyé en fait des personnes en situation de handicap. Donc, comment expliquer que j'ai un petit-fils ou une petite-fille ? qui a une déficience intellectuelle, qui est autiste, qui a une déficience physique. Il y a des questions, en fait, qui peuvent, des fois, d'apparence paraître maladroites, mais qui sont nécessaires et créer un espace, en fait, notamment pour les grands-parents, pouvait permettre justement ce niveau-là d'échange, ce type d'échange-là, dans le respect, dans la bienveillance aussi, puis dans l'accueil de là où chacun se trouve à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Pour revenir sur la communauté de pratique, au niveau de la formation de ces groupes-là, est-ce qu'il faut que ce soit des groupes où il y a différents métiers, je veux dire par exemple des éducateurs, des psychologues, des rééducateurs, ou est-ce qu'il faut les regrouper par typologie de métier ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question en fait. Je répondrais juste assez d'homogénéité pour qu'on partage des réalités assez similaires, juste assez différents pour qu'on ait des choses à s'apporter. Donc, dans ce que moi j'ai vécu, on était souvent vers… Et effectivement, des gens qui partageaient la même profession, mais ce n'est pas indispensable. Il faut surtout être dans un contexte de pratique qui peut être similaire. Mais si on prend le cas, par exemple, des enseignants, on a réuni des enseignants qui étaient dans un contexte de classe spécialisée, donc qui enseignaient à des élèves en situation de handicap, mais certains enseignaient aux élèves un peu plus vieux, d'autres aux élèves un petit peu plus jeunes. Donc, il y avait là aussi la possibilité d'avoir un partage. qui permettait aussi d'aborder le parcours des élèves dans l'ensemble du milieu scolaire. Donc, c'est pour ça qu'il y avait juste assez de différences, parce que parfois, il y avait des enseignants dont les élèves étaient plus jeunes, plus vieux, mais juste assez de similitudes, parce qu'on parlait du même type d'élèves, mais à des temps différents dans leur parcours scolaire. Donc, ça, c'est toujours intéressant, parce qu'on va le sentir. Quand il y a trop de différences, en fait, la communauté va avoir de la difficulté à tisser des liens. Ça va être un petit peu plus difficile de... Trouver une forme de cohésion, puis de sélectionner en fait ce sur quoi on va travailler. Je me permettrais d'ajouter aussi que dans la communauté de pratique, l'objectif, le but que la communauté va se donner est décidé par elle-même. Donc, il y a parfois des cadres qui vont... soutenir l'émergence d'une communauté de pratiques, définir une thématique générale, la thématique de l'autodétermination, par exemple, dans notre cas, mais ce qui est travaillé au regard de l'autodétermination va être défini par la communauté elle-même. Et ça, c'est une façon assez intéressante parce que c'est un moyen, je dirais, autodéterminant de travailler la question de l'autodétermination.

  • Speaker #0

    Et donc, on peut avoir aussi des communautés avec... que des équipes de direction, que des cadres ou des directeurs. Parce que ça peut être aussi, finalement, dans la communauté de pratique, comment moi je porte ça en termes de management.

  • Speaker #1

    Absolument, ça pourrait être une communauté de pratiques managériales, par exemple, où on s'intéresse, où on choisit en tant que cadre, par exemple, de directeur, on s'intéresse finalement justement à la façon de porter l'autodétermination à travers les pratiques managériales et on va échanger sur les défis que ça pose, on va échanger également sur les leviers qu'on a et on va surtout se questionner sur qu'est-ce qu'on aurait besoin d'engager pour aller plus loin là-dessus. Et ensuite, concrètement, on va travailler. à cette mise en œuvre-là collectivement.

  • Speaker #0

    Donc, pour résumer, il faut d'abord se former.

  • Speaker #1

    Oui, il faut d'abord se former, se stabiliser, découvrir l'autodétermination et ensuite s'engager, notamment à travers une stratégie comme celle des communautés de pratique.

  • Speaker #0

    Merci, Martin.

  • Speaker #1

    Merci, François.

  • Speaker #0

    Si vous voulez en savoir plus sur les programmes de formation Agir pour l'autodétermination, vous pouvez contacter l'organisme de formation Campus à l'adresse mail contact arrobase campusformation.org Toute équipe se fera un plaisir de vous proposer un programme, un conseil, un accompagnement ou une formation adaptée à votre besoin.

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