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#62. Construire un Environnement Capacitant avec Fatima Berrani, Assistante au parcour et projet de vie cover
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Agir pour l'autodétermination

#62. Construire un Environnement Capacitant avec Fatima Berrani, Assistante au parcour et projet de vie

#62. Construire un Environnement Capacitant avec Fatima Berrani, Assistante au parcour et projet de vie

10min |03/02/2025
Play
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Description


Comment garantir l'autodétermination des personnes en situation de handicap dans un monde qui souvent les marginalise ? Dans cet épisode captivant du podcast "Agir pour l'autodétermination", François Bernard Martin Caouette, directeur général du GAPAS, s'entretient avec Fatima Berani, facilitatrice de choix de vie, sur les enjeux cruciaux de l'autodétermination. Ensemble, ils plongent au cœur de la définition de l'autodétermination, un concept fondamental qui implique le contrôle sur sa propre vie et la capacité de prendre des décisions en accord avec ses valeurs et ses intérêts.


Fatima met en lumière l'importance des besoins psychologiques fondamentaux, tels que l'autonomie, l'affiliation et le sentiment de compétence, qui sont essentiels pour favoriser l'autodétermination. Ils discutent également de l'acceptation de l'interdépendance et du rôle crucial de la communication dans le processus d'autodétermination. Cette discussion enrichissante révèle comment l'autodétermination peut être un puissant levier pour l'inclusion professionnelle et sociale des personnes en situation de handicap, qu'il s'agisse de ceux vivant avec l'autisme, le polyhandicap ou d'autres troubles du neurodéveloppement.


Au fil de l'épisode, François et Fatima abordent le cadre légal qui soutient l'autodétermination et soulignent l'importance d'un environnement capacitant pour le développement personnel et l'accompagnement des individus. Ils insistent sur le fait que l'autodétermination ne doit pas être perçue comme un simple concept théorique, mais comme un outil concret pour garantir le pouvoir d'agir des personnes handicapées dans toutes les décisions qui les concernent. En effet, l'autodétermination est un catalyseur essentiel pour une prise en charge qui respecte la dignité et les aspirations de chacun.


Ce dialogue enrichissant entre un professionnel passionné et une facilitatrice engagée vous invitera à réfléchir sur les moyens d'assurer une véritable inclusion et à envisager des solutions innovantes pour promouvoir l'autodétermination dans le secteur médicosocial. Ne manquez pas cet épisode qui pourrait transformer votre vision de l'autodétermination et son impact sur la vie des personnes en situation de handicap. Écoutez maintenant et rejoignez la conversation sur l'autodétermination !


Pour en savoir plus:

- Campus Formation pour les programmes Agir pour l'autodétermination 


🎧 Très bonne écoute à tous, on compte toujours sur vous en 2024 pour nous mettre 5 ⭐️ et nous laisser un commentaire sympa 😉 !  


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    S'autodéterminer, c'est être l'auteur de sa vie. Je suis François Bernard, directeur général du GAPAS et de l'organisme de formation Campus. Ensemble, agissons pour l'autodétermination des personnes en situation de handicap, mais pas que.

  • Speaker #1

    Pour ce nouvel épisode, je suis avec Fatima Merani. Bonjour Fatima.

  • Speaker #2

    Bonjour François.

  • Speaker #1

    Alors Fatima, je vais te proposer de te représenter. On a pu te découvrir lors de la saison 4, mais là tu reviens, on va enregistrer deux épisodes ensemble. Est-ce que tu peux juste nous redire quel est ton métier aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, je suis facilitrice de choix de vie, qui est un nouveau métier qui est apparu dans le médico-social. Je fais partie donc du dispositif Hauts-de-France Facilitaires de choix de vie.

  • Speaker #1

    Voilà, donc ça, on avait pu en échanger lors de la dernière saison. Là, tu souhaitais donc qu'on puisse parler et reprendre finalement un sujet qui a été élaboré, travaillé sur le premier épisode de ce podcast avec Martin Caouette, sur la définition de l'autodétermination.

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait. L'autodétermination est définie comme la capacité d'un individu à exercer un contrôle sur sa vie, à prendre des décisions. en fonction de ses propres valeurs et intérêts sans influence indue. C'est un concept qui bénéficie d'une recherche internationale par différents chercheurs tels que Desi, Ryan, La Chapelle et bien d'autres et qui bénéficie d'une publication régulière d'expérimentation, donc de l'autodétermination dans le champ du handicap et d'éducation. Alors l'autodétermination... à des origines dans diverses disciplines et en lien avec d'autres concepts. Et notamment, sur ce qui me semble très important, la psychologie. Tous les êtres humains, peu importe leurs caractéristiques en âge, sexe, origine, avec ou sans incapacité, possèdent trois besoins psychologiques fondamentaux, qui est l'autonomie, c'est-à-dire agir à partir de ses envies, de ses préférences, de ses valeurs. Et ce besoin est satisfait lorsque l'individu va faire l'expérience du choix, de la motivation de l'action et va se percevoir comme à l'origine de l'action. Et puis on a un besoin aussi d'affiliation, d'appartenance à un groupe, être aimé, être reconnu, faire partie d'un groupe, pouvoir prendre soin de l'autre et bénéficier de ce soin. Et puis il y a aussi le sentiment de compétence qui se traduit par la perception de se sentir capable, efficace. Et ce besoin reflète le désir de maîtriser efficacement son environnement et d'y éprouver un sentiment de compétence. Donc ça renvoie à énormément de choses. Et être autodéterminé, c'est avoir la liberté de décider du degré et du niveau de contrôle dans les domaines que l'on perçoit comme importants. Ce qui nous renvoie au fait que l'autodétermination, ce n'est pas faire tout tout seul. C'est d'accepter, c'est de se dire, il y a des choses sur lesquelles je peux les confier à d'autres personnes. Par exemple, nous, parents, en France, la majorité des parents confient l'éducation de leurs enfants à des tiers. Par exemple, à des assistantes maternelles, à des crèches, à des écoles, à des centres de loisirs. Pour certains, c'est parce qu'ils estiment qu'ils ne sont pas compétents dans ce domaine. Pour d'autres, ils se sentent compétents, mais ne sont pas disponibles pour faire ça. que pour certains veulent apprendre, etc. On a toujours une raison. Donc,

  • Speaker #1

    on le confie. Et puis, il y a un cadre aussi.

  • Speaker #2

    Il y a un cadre légal.

  • Speaker #1

    Puisque là, effectivement, la loi dit que tout enfant doit être scolarisé à partir de 3 ans.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Tout à fait. 3 ans jusqu'à 16 ans pour la scolarité et 18 ans pour les formations. Mais on le confie. Par exemple, si moi, pour avoir une bonne santé, je dois veiller à mon alimentation, des fruits, des légumes, etc. Donc, je confie cette mission. à des agriculteurs pour me nourrir. J'ai un jardin, je pourrais planter mes légumes, mais je n'ai pas la compétence, je ne sais pas faire. Mais peut-être que dans quelques années, je saurai faire. Donc, c'est-à-dire qu'on va donner, on va accepter de laisser le contrôle à des degrés différents sur des domaines qui nous sont importants. C'est nous qui décidons. Et donc, ce qui nous renvoie ça à l'interdépendance, c'est-à-dire que les uns et les autres, on va céder à d'autres un domaine où on se sent un peu moins compétent ou qu'on n'a pas le temps de faire. Ce qui renvoie à que l'être humain s'autodétermine à travers les autres. On a besoin d'être en groupe pour pouvoir s'autodéterminer.

  • Speaker #1

    Oui, s'autodéterminer, ce n'est pas être seul, ce n'est pas être décidé seul.

  • Speaker #2

    Ce n'est pas être seul. Et ce qu'on doit travailler le plus, c'est la notion de communication. Comment on va communiquer ? Je pense aux personnes qui ont des difficultés à communiquer. Et donc, c'est comment on fait en sorte pour que l'émetteur transmette un message compréhensible au récepteur, que le récepteur comprenne ce message. Ce n'est pas de l'à peu près. Ce n'est pas de... C'est comme ça. C'est plutôt de voir... Comment la personne, qu'est-ce qu'elle nous transmet comme message, pourquoi elle le fait et dans quel contexte ? Et puis, il y a une notion très importante qui est le consentement. Actuellement, on parle beaucoup du consentement dans la vie affective et sexuelle, dans la transmission d'informations, mais on en oublie que le consentement, pour apprendre à consentir, c'est un apprentissage. Donc, il doit être travaillé dès la petite enfance. Cette notion doit être travaillée auprès de la petite enfant, des enfants, mais auprès aussi des parents. Bien souvent, les parents donnent leur consentement, mais on ne le sollicite pas pour chaque étape de l'évolution du projet, par exemple. Et c'est très important parce que donner son consentement, c'est une action volontaire et comprendre pourquoi on le fait et en quoi ça nous engage.

  • Speaker #1

    Oui, et puis aussi d'être entendu quand on dit non.

  • Speaker #2

    Exactement, et pourquoi on dit non ? Quelles sont les raisons ? Et puis, il y a la notion d'autodétermination qui, on la trouve à travers la politique. Il y a eu des peuples qui ont réclamé leur autodétermination. Ce qui veut dire que c'est qu'ils ont estimé qu'ils n'étaient pas autodéterminés, qu'on les a privés de quelque chose. Ça nous renvoie à observer l'environnement des personnes. Est-ce que ces personnes vivent dans des environnements capacitants ? qui va favoriser l'apprentissage, le développement de leurs compétences avec des environnements qui sont soutenants et qui vont se transformer. Ça ne suffit pas juste d'expérimenter dans un environnement, mais cet environnement doit aussi se transformer. On transforme nos pratiques professionnelles, on voit bien une évolution dans le médico-social, mais c'est nécessaire parce qu'il se pourrait bien que parfois, l'environnement est pauvre à cause d'un fonctionnement, d'organisation et... on arrive très rapidement à un plafond de verre en termes de développement des compétences.

  • Speaker #1

    Donc, ça veut dire qu'il faut travailler sur l'environnement pour soutenir l'autodétermination.

  • Speaker #2

    Tout à fait, et être vigilant. Ne pas se dire juste, c'est comme ça, le service fonctionne comme ça, on manque de ceci, on manque de cela, et ça devient normal.

  • Speaker #1

    C'est la routine, quoi, qui prend le dessus.

  • Speaker #2

    Tout à fait, tout à fait. Et donc, c'est aussi de se dire que, actuellement, il n'y a pas... pas un droit à l'autodétermination. Je ne peux pas aller porter plainte pour dire j'étais privée de mon autodétermination. Mais toutefois, l'autodétermination renvoie à une question de droit, d'avoir donné mon avis, d'avoir été informé des informations, etc. Et tous ces éléments, on les retrouve sur les lois de 2002, de 2005, de la Convention internationale des droits des personnes handicapées. Et donc, ça veut dire quand même que l'autodétermination a quand même des piliers juridique.

  • Speaker #1

    Oui, une existence. Une existence. Si le mot n'est pas expliqué comme ça...

  • Speaker #2

    Tout à fait. Et donc, quand je te disais tout à l'heure le plafond de verre, c'est de se dire, peut-être que parfois, on devrait se dire que l'autodétermination, effectivement, c'est développer des compétences, mais pourquoi tout compte fait avoir cette autodétermination ? À quoi elle va servir ? Est-ce que c'est juste un outil ou est-ce que c'est une finalité ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est quoi ton élément de réponse ? Alors...

  • Speaker #2

    Pour moi, je me suis dit que vraiment, c'est partir sur la loi de 2005 et la participation sociale des personnes. Si on se dit que notre travail est de faire en sorte que les personnes puissent participer socialement, on parle de société inclusive, on parle de ne plus exclure les personnes, mais ça ne suffit pas de mettre les personnes côte à côte. C'est de participer socialement dans toutes les décisions qui les concernent. Ça peut concerner le quotidien, ça concerne ma vie de quartier, ça concerne ma vie dans la ville, ça concerne la politique, le gouvernement, les élections. Ça concerne aussi, ça peut être le développement durable à un niveau mondial. Et donc, si on se dit que notre travail est de faire en sorte que les personnes puissent participer socialement, ça nous permet de faire des petits pas de côté et de voir autrement. L'autodétermination.

  • Speaker #1

    Et donc ça veut dire que l'autodétermination, elle se soutient aussi par la participation sociale des personnes en situation de handicap.

  • Speaker #2

    Je pense que oui, tout à fait. Il est nécessaire qu'on y travaille en se disant qu'il faut absolument mettre des modes de communication adaptés pour que les personnes puissent s'exprimer, exprimer leurs envies profondes, que parfois on devine que parfois ce n'est pas tout à fait ça. C'est de faire en sorte que cette communication adaptée elle soit non seulement auprès des professionnels, mais qu'on puisse la transmettre aussi aux personnes qui ne sont pas initiées. Dans la vie de tous les jours, avoir un mode de communication permettant à la personne de faire ses démarches administratives, c'est ça qui lui permettra de participer socialement.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Fatima.

  • Speaker #2

    Y'a pas de quoi.

  • Speaker #0

    Si vous voulez en savoir plus sur les programmes de formation Agir pour l'autodétermination, vous pouvez contacter l'organisme de formation Campus à l'adresse mail contact.campusformation.org. Toute équipe se fera un plaisir de vous proposer un programme, un conseil, un accompagnement ou une formation adaptée à votre besoin.

Description


Comment garantir l'autodétermination des personnes en situation de handicap dans un monde qui souvent les marginalise ? Dans cet épisode captivant du podcast "Agir pour l'autodétermination", François Bernard Martin Caouette, directeur général du GAPAS, s'entretient avec Fatima Berani, facilitatrice de choix de vie, sur les enjeux cruciaux de l'autodétermination. Ensemble, ils plongent au cœur de la définition de l'autodétermination, un concept fondamental qui implique le contrôle sur sa propre vie et la capacité de prendre des décisions en accord avec ses valeurs et ses intérêts.


Fatima met en lumière l'importance des besoins psychologiques fondamentaux, tels que l'autonomie, l'affiliation et le sentiment de compétence, qui sont essentiels pour favoriser l'autodétermination. Ils discutent également de l'acceptation de l'interdépendance et du rôle crucial de la communication dans le processus d'autodétermination. Cette discussion enrichissante révèle comment l'autodétermination peut être un puissant levier pour l'inclusion professionnelle et sociale des personnes en situation de handicap, qu'il s'agisse de ceux vivant avec l'autisme, le polyhandicap ou d'autres troubles du neurodéveloppement.


Au fil de l'épisode, François et Fatima abordent le cadre légal qui soutient l'autodétermination et soulignent l'importance d'un environnement capacitant pour le développement personnel et l'accompagnement des individus. Ils insistent sur le fait que l'autodétermination ne doit pas être perçue comme un simple concept théorique, mais comme un outil concret pour garantir le pouvoir d'agir des personnes handicapées dans toutes les décisions qui les concernent. En effet, l'autodétermination est un catalyseur essentiel pour une prise en charge qui respecte la dignité et les aspirations de chacun.


Ce dialogue enrichissant entre un professionnel passionné et une facilitatrice engagée vous invitera à réfléchir sur les moyens d'assurer une véritable inclusion et à envisager des solutions innovantes pour promouvoir l'autodétermination dans le secteur médicosocial. Ne manquez pas cet épisode qui pourrait transformer votre vision de l'autodétermination et son impact sur la vie des personnes en situation de handicap. Écoutez maintenant et rejoignez la conversation sur l'autodétermination !


Pour en savoir plus:

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🎧 Très bonne écoute à tous, on compte toujours sur vous en 2024 pour nous mettre 5 ⭐️ et nous laisser un commentaire sympa 😉 !  


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  • Speaker #0

    S'autodéterminer, c'est être l'auteur de sa vie. Je suis François Bernard, directeur général du GAPAS et de l'organisme de formation Campus. Ensemble, agissons pour l'autodétermination des personnes en situation de handicap, mais pas que.

  • Speaker #1

    Pour ce nouvel épisode, je suis avec Fatima Merani. Bonjour Fatima.

  • Speaker #2

    Bonjour François.

  • Speaker #1

    Alors Fatima, je vais te proposer de te représenter. On a pu te découvrir lors de la saison 4, mais là tu reviens, on va enregistrer deux épisodes ensemble. Est-ce que tu peux juste nous redire quel est ton métier aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, je suis facilitrice de choix de vie, qui est un nouveau métier qui est apparu dans le médico-social. Je fais partie donc du dispositif Hauts-de-France Facilitaires de choix de vie.

  • Speaker #1

    Voilà, donc ça, on avait pu en échanger lors de la dernière saison. Là, tu souhaitais donc qu'on puisse parler et reprendre finalement un sujet qui a été élaboré, travaillé sur le premier épisode de ce podcast avec Martin Caouette, sur la définition de l'autodétermination.

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait. L'autodétermination est définie comme la capacité d'un individu à exercer un contrôle sur sa vie, à prendre des décisions. en fonction de ses propres valeurs et intérêts sans influence indue. C'est un concept qui bénéficie d'une recherche internationale par différents chercheurs tels que Desi, Ryan, La Chapelle et bien d'autres et qui bénéficie d'une publication régulière d'expérimentation, donc de l'autodétermination dans le champ du handicap et d'éducation. Alors l'autodétermination... à des origines dans diverses disciplines et en lien avec d'autres concepts. Et notamment, sur ce qui me semble très important, la psychologie. Tous les êtres humains, peu importe leurs caractéristiques en âge, sexe, origine, avec ou sans incapacité, possèdent trois besoins psychologiques fondamentaux, qui est l'autonomie, c'est-à-dire agir à partir de ses envies, de ses préférences, de ses valeurs. Et ce besoin est satisfait lorsque l'individu va faire l'expérience du choix, de la motivation de l'action et va se percevoir comme à l'origine de l'action. Et puis on a un besoin aussi d'affiliation, d'appartenance à un groupe, être aimé, être reconnu, faire partie d'un groupe, pouvoir prendre soin de l'autre et bénéficier de ce soin. Et puis il y a aussi le sentiment de compétence qui se traduit par la perception de se sentir capable, efficace. Et ce besoin reflète le désir de maîtriser efficacement son environnement et d'y éprouver un sentiment de compétence. Donc ça renvoie à énormément de choses. Et être autodéterminé, c'est avoir la liberté de décider du degré et du niveau de contrôle dans les domaines que l'on perçoit comme importants. Ce qui nous renvoie au fait que l'autodétermination, ce n'est pas faire tout tout seul. C'est d'accepter, c'est de se dire, il y a des choses sur lesquelles je peux les confier à d'autres personnes. Par exemple, nous, parents, en France, la majorité des parents confient l'éducation de leurs enfants à des tiers. Par exemple, à des assistantes maternelles, à des crèches, à des écoles, à des centres de loisirs. Pour certains, c'est parce qu'ils estiment qu'ils ne sont pas compétents dans ce domaine. Pour d'autres, ils se sentent compétents, mais ne sont pas disponibles pour faire ça. que pour certains veulent apprendre, etc. On a toujours une raison. Donc,

  • Speaker #1

    on le confie. Et puis, il y a un cadre aussi.

  • Speaker #2

    Il y a un cadre légal.

  • Speaker #1

    Puisque là, effectivement, la loi dit que tout enfant doit être scolarisé à partir de 3 ans.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Tout à fait. 3 ans jusqu'à 16 ans pour la scolarité et 18 ans pour les formations. Mais on le confie. Par exemple, si moi, pour avoir une bonne santé, je dois veiller à mon alimentation, des fruits, des légumes, etc. Donc, je confie cette mission. à des agriculteurs pour me nourrir. J'ai un jardin, je pourrais planter mes légumes, mais je n'ai pas la compétence, je ne sais pas faire. Mais peut-être que dans quelques années, je saurai faire. Donc, c'est-à-dire qu'on va donner, on va accepter de laisser le contrôle à des degrés différents sur des domaines qui nous sont importants. C'est nous qui décidons. Et donc, ce qui nous renvoie ça à l'interdépendance, c'est-à-dire que les uns et les autres, on va céder à d'autres un domaine où on se sent un peu moins compétent ou qu'on n'a pas le temps de faire. Ce qui renvoie à que l'être humain s'autodétermine à travers les autres. On a besoin d'être en groupe pour pouvoir s'autodéterminer.

  • Speaker #1

    Oui, s'autodéterminer, ce n'est pas être seul, ce n'est pas être décidé seul.

  • Speaker #2

    Ce n'est pas être seul. Et ce qu'on doit travailler le plus, c'est la notion de communication. Comment on va communiquer ? Je pense aux personnes qui ont des difficultés à communiquer. Et donc, c'est comment on fait en sorte pour que l'émetteur transmette un message compréhensible au récepteur, que le récepteur comprenne ce message. Ce n'est pas de l'à peu près. Ce n'est pas de... C'est comme ça. C'est plutôt de voir... Comment la personne, qu'est-ce qu'elle nous transmet comme message, pourquoi elle le fait et dans quel contexte ? Et puis, il y a une notion très importante qui est le consentement. Actuellement, on parle beaucoup du consentement dans la vie affective et sexuelle, dans la transmission d'informations, mais on en oublie que le consentement, pour apprendre à consentir, c'est un apprentissage. Donc, il doit être travaillé dès la petite enfance. Cette notion doit être travaillée auprès de la petite enfant, des enfants, mais auprès aussi des parents. Bien souvent, les parents donnent leur consentement, mais on ne le sollicite pas pour chaque étape de l'évolution du projet, par exemple. Et c'est très important parce que donner son consentement, c'est une action volontaire et comprendre pourquoi on le fait et en quoi ça nous engage.

  • Speaker #1

    Oui, et puis aussi d'être entendu quand on dit non.

  • Speaker #2

    Exactement, et pourquoi on dit non ? Quelles sont les raisons ? Et puis, il y a la notion d'autodétermination qui, on la trouve à travers la politique. Il y a eu des peuples qui ont réclamé leur autodétermination. Ce qui veut dire que c'est qu'ils ont estimé qu'ils n'étaient pas autodéterminés, qu'on les a privés de quelque chose. Ça nous renvoie à observer l'environnement des personnes. Est-ce que ces personnes vivent dans des environnements capacitants ? qui va favoriser l'apprentissage, le développement de leurs compétences avec des environnements qui sont soutenants et qui vont se transformer. Ça ne suffit pas juste d'expérimenter dans un environnement, mais cet environnement doit aussi se transformer. On transforme nos pratiques professionnelles, on voit bien une évolution dans le médico-social, mais c'est nécessaire parce qu'il se pourrait bien que parfois, l'environnement est pauvre à cause d'un fonctionnement, d'organisation et... on arrive très rapidement à un plafond de verre en termes de développement des compétences.

  • Speaker #1

    Donc, ça veut dire qu'il faut travailler sur l'environnement pour soutenir l'autodétermination.

  • Speaker #2

    Tout à fait, et être vigilant. Ne pas se dire juste, c'est comme ça, le service fonctionne comme ça, on manque de ceci, on manque de cela, et ça devient normal.

  • Speaker #1

    C'est la routine, quoi, qui prend le dessus.

  • Speaker #2

    Tout à fait, tout à fait. Et donc, c'est aussi de se dire que, actuellement, il n'y a pas... pas un droit à l'autodétermination. Je ne peux pas aller porter plainte pour dire j'étais privée de mon autodétermination. Mais toutefois, l'autodétermination renvoie à une question de droit, d'avoir donné mon avis, d'avoir été informé des informations, etc. Et tous ces éléments, on les retrouve sur les lois de 2002, de 2005, de la Convention internationale des droits des personnes handicapées. Et donc, ça veut dire quand même que l'autodétermination a quand même des piliers juridique.

  • Speaker #1

    Oui, une existence. Une existence. Si le mot n'est pas expliqué comme ça...

  • Speaker #2

    Tout à fait. Et donc, quand je te disais tout à l'heure le plafond de verre, c'est de se dire, peut-être que parfois, on devrait se dire que l'autodétermination, effectivement, c'est développer des compétences, mais pourquoi tout compte fait avoir cette autodétermination ? À quoi elle va servir ? Est-ce que c'est juste un outil ou est-ce que c'est une finalité ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est quoi ton élément de réponse ? Alors...

  • Speaker #2

    Pour moi, je me suis dit que vraiment, c'est partir sur la loi de 2005 et la participation sociale des personnes. Si on se dit que notre travail est de faire en sorte que les personnes puissent participer socialement, on parle de société inclusive, on parle de ne plus exclure les personnes, mais ça ne suffit pas de mettre les personnes côte à côte. C'est de participer socialement dans toutes les décisions qui les concernent. Ça peut concerner le quotidien, ça concerne ma vie de quartier, ça concerne ma vie dans la ville, ça concerne la politique, le gouvernement, les élections. Ça concerne aussi, ça peut être le développement durable à un niveau mondial. Et donc, si on se dit que notre travail est de faire en sorte que les personnes puissent participer socialement, ça nous permet de faire des petits pas de côté et de voir autrement. L'autodétermination.

  • Speaker #1

    Et donc ça veut dire que l'autodétermination, elle se soutient aussi par la participation sociale des personnes en situation de handicap.

  • Speaker #2

    Je pense que oui, tout à fait. Il est nécessaire qu'on y travaille en se disant qu'il faut absolument mettre des modes de communication adaptés pour que les personnes puissent s'exprimer, exprimer leurs envies profondes, que parfois on devine que parfois ce n'est pas tout à fait ça. C'est de faire en sorte que cette communication adaptée elle soit non seulement auprès des professionnels, mais qu'on puisse la transmettre aussi aux personnes qui ne sont pas initiées. Dans la vie de tous les jours, avoir un mode de communication permettant à la personne de faire ses démarches administratives, c'est ça qui lui permettra de participer socialement.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Fatima.

  • Speaker #2

    Y'a pas de quoi.

  • Speaker #0

    Si vous voulez en savoir plus sur les programmes de formation Agir pour l'autodétermination, vous pouvez contacter l'organisme de formation Campus à l'adresse mail contact.campusformation.org. Toute équipe se fera un plaisir de vous proposer un programme, un conseil, un accompagnement ou une formation adaptée à votre besoin.

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Comment garantir l'autodétermination des personnes en situation de handicap dans un monde qui souvent les marginalise ? Dans cet épisode captivant du podcast "Agir pour l'autodétermination", François Bernard Martin Caouette, directeur général du GAPAS, s'entretient avec Fatima Berani, facilitatrice de choix de vie, sur les enjeux cruciaux de l'autodétermination. Ensemble, ils plongent au cœur de la définition de l'autodétermination, un concept fondamental qui implique le contrôle sur sa propre vie et la capacité de prendre des décisions en accord avec ses valeurs et ses intérêts.


Fatima met en lumière l'importance des besoins psychologiques fondamentaux, tels que l'autonomie, l'affiliation et le sentiment de compétence, qui sont essentiels pour favoriser l'autodétermination. Ils discutent également de l'acceptation de l'interdépendance et du rôle crucial de la communication dans le processus d'autodétermination. Cette discussion enrichissante révèle comment l'autodétermination peut être un puissant levier pour l'inclusion professionnelle et sociale des personnes en situation de handicap, qu'il s'agisse de ceux vivant avec l'autisme, le polyhandicap ou d'autres troubles du neurodéveloppement.


Au fil de l'épisode, François et Fatima abordent le cadre légal qui soutient l'autodétermination et soulignent l'importance d'un environnement capacitant pour le développement personnel et l'accompagnement des individus. Ils insistent sur le fait que l'autodétermination ne doit pas être perçue comme un simple concept théorique, mais comme un outil concret pour garantir le pouvoir d'agir des personnes handicapées dans toutes les décisions qui les concernent. En effet, l'autodétermination est un catalyseur essentiel pour une prise en charge qui respecte la dignité et les aspirations de chacun.


Ce dialogue enrichissant entre un professionnel passionné et une facilitatrice engagée vous invitera à réfléchir sur les moyens d'assurer une véritable inclusion et à envisager des solutions innovantes pour promouvoir l'autodétermination dans le secteur médicosocial. Ne manquez pas cet épisode qui pourrait transformer votre vision de l'autodétermination et son impact sur la vie des personnes en situation de handicap. Écoutez maintenant et rejoignez la conversation sur l'autodétermination !


Pour en savoir plus:

- Campus Formation pour les programmes Agir pour l'autodétermination 


🎧 Très bonne écoute à tous, on compte toujours sur vous en 2024 pour nous mettre 5 ⭐️ et nous laisser un commentaire sympa 😉 !  


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    S'autodéterminer, c'est être l'auteur de sa vie. Je suis François Bernard, directeur général du GAPAS et de l'organisme de formation Campus. Ensemble, agissons pour l'autodétermination des personnes en situation de handicap, mais pas que.

  • Speaker #1

    Pour ce nouvel épisode, je suis avec Fatima Merani. Bonjour Fatima.

  • Speaker #2

    Bonjour François.

  • Speaker #1

    Alors Fatima, je vais te proposer de te représenter. On a pu te découvrir lors de la saison 4, mais là tu reviens, on va enregistrer deux épisodes ensemble. Est-ce que tu peux juste nous redire quel est ton métier aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, je suis facilitrice de choix de vie, qui est un nouveau métier qui est apparu dans le médico-social. Je fais partie donc du dispositif Hauts-de-France Facilitaires de choix de vie.

  • Speaker #1

    Voilà, donc ça, on avait pu en échanger lors de la dernière saison. Là, tu souhaitais donc qu'on puisse parler et reprendre finalement un sujet qui a été élaboré, travaillé sur le premier épisode de ce podcast avec Martin Caouette, sur la définition de l'autodétermination.

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait. L'autodétermination est définie comme la capacité d'un individu à exercer un contrôle sur sa vie, à prendre des décisions. en fonction de ses propres valeurs et intérêts sans influence indue. C'est un concept qui bénéficie d'une recherche internationale par différents chercheurs tels que Desi, Ryan, La Chapelle et bien d'autres et qui bénéficie d'une publication régulière d'expérimentation, donc de l'autodétermination dans le champ du handicap et d'éducation. Alors l'autodétermination... à des origines dans diverses disciplines et en lien avec d'autres concepts. Et notamment, sur ce qui me semble très important, la psychologie. Tous les êtres humains, peu importe leurs caractéristiques en âge, sexe, origine, avec ou sans incapacité, possèdent trois besoins psychologiques fondamentaux, qui est l'autonomie, c'est-à-dire agir à partir de ses envies, de ses préférences, de ses valeurs. Et ce besoin est satisfait lorsque l'individu va faire l'expérience du choix, de la motivation de l'action et va se percevoir comme à l'origine de l'action. Et puis on a un besoin aussi d'affiliation, d'appartenance à un groupe, être aimé, être reconnu, faire partie d'un groupe, pouvoir prendre soin de l'autre et bénéficier de ce soin. Et puis il y a aussi le sentiment de compétence qui se traduit par la perception de se sentir capable, efficace. Et ce besoin reflète le désir de maîtriser efficacement son environnement et d'y éprouver un sentiment de compétence. Donc ça renvoie à énormément de choses. Et être autodéterminé, c'est avoir la liberté de décider du degré et du niveau de contrôle dans les domaines que l'on perçoit comme importants. Ce qui nous renvoie au fait que l'autodétermination, ce n'est pas faire tout tout seul. C'est d'accepter, c'est de se dire, il y a des choses sur lesquelles je peux les confier à d'autres personnes. Par exemple, nous, parents, en France, la majorité des parents confient l'éducation de leurs enfants à des tiers. Par exemple, à des assistantes maternelles, à des crèches, à des écoles, à des centres de loisirs. Pour certains, c'est parce qu'ils estiment qu'ils ne sont pas compétents dans ce domaine. Pour d'autres, ils se sentent compétents, mais ne sont pas disponibles pour faire ça. que pour certains veulent apprendre, etc. On a toujours une raison. Donc,

  • Speaker #1

    on le confie. Et puis, il y a un cadre aussi.

  • Speaker #2

    Il y a un cadre légal.

  • Speaker #1

    Puisque là, effectivement, la loi dit que tout enfant doit être scolarisé à partir de 3 ans.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Tout à fait. 3 ans jusqu'à 16 ans pour la scolarité et 18 ans pour les formations. Mais on le confie. Par exemple, si moi, pour avoir une bonne santé, je dois veiller à mon alimentation, des fruits, des légumes, etc. Donc, je confie cette mission. à des agriculteurs pour me nourrir. J'ai un jardin, je pourrais planter mes légumes, mais je n'ai pas la compétence, je ne sais pas faire. Mais peut-être que dans quelques années, je saurai faire. Donc, c'est-à-dire qu'on va donner, on va accepter de laisser le contrôle à des degrés différents sur des domaines qui nous sont importants. C'est nous qui décidons. Et donc, ce qui nous renvoie ça à l'interdépendance, c'est-à-dire que les uns et les autres, on va céder à d'autres un domaine où on se sent un peu moins compétent ou qu'on n'a pas le temps de faire. Ce qui renvoie à que l'être humain s'autodétermine à travers les autres. On a besoin d'être en groupe pour pouvoir s'autodéterminer.

  • Speaker #1

    Oui, s'autodéterminer, ce n'est pas être seul, ce n'est pas être décidé seul.

  • Speaker #2

    Ce n'est pas être seul. Et ce qu'on doit travailler le plus, c'est la notion de communication. Comment on va communiquer ? Je pense aux personnes qui ont des difficultés à communiquer. Et donc, c'est comment on fait en sorte pour que l'émetteur transmette un message compréhensible au récepteur, que le récepteur comprenne ce message. Ce n'est pas de l'à peu près. Ce n'est pas de... C'est comme ça. C'est plutôt de voir... Comment la personne, qu'est-ce qu'elle nous transmet comme message, pourquoi elle le fait et dans quel contexte ? Et puis, il y a une notion très importante qui est le consentement. Actuellement, on parle beaucoup du consentement dans la vie affective et sexuelle, dans la transmission d'informations, mais on en oublie que le consentement, pour apprendre à consentir, c'est un apprentissage. Donc, il doit être travaillé dès la petite enfance. Cette notion doit être travaillée auprès de la petite enfant, des enfants, mais auprès aussi des parents. Bien souvent, les parents donnent leur consentement, mais on ne le sollicite pas pour chaque étape de l'évolution du projet, par exemple. Et c'est très important parce que donner son consentement, c'est une action volontaire et comprendre pourquoi on le fait et en quoi ça nous engage.

  • Speaker #1

    Oui, et puis aussi d'être entendu quand on dit non.

  • Speaker #2

    Exactement, et pourquoi on dit non ? Quelles sont les raisons ? Et puis, il y a la notion d'autodétermination qui, on la trouve à travers la politique. Il y a eu des peuples qui ont réclamé leur autodétermination. Ce qui veut dire que c'est qu'ils ont estimé qu'ils n'étaient pas autodéterminés, qu'on les a privés de quelque chose. Ça nous renvoie à observer l'environnement des personnes. Est-ce que ces personnes vivent dans des environnements capacitants ? qui va favoriser l'apprentissage, le développement de leurs compétences avec des environnements qui sont soutenants et qui vont se transformer. Ça ne suffit pas juste d'expérimenter dans un environnement, mais cet environnement doit aussi se transformer. On transforme nos pratiques professionnelles, on voit bien une évolution dans le médico-social, mais c'est nécessaire parce qu'il se pourrait bien que parfois, l'environnement est pauvre à cause d'un fonctionnement, d'organisation et... on arrive très rapidement à un plafond de verre en termes de développement des compétences.

  • Speaker #1

    Donc, ça veut dire qu'il faut travailler sur l'environnement pour soutenir l'autodétermination.

  • Speaker #2

    Tout à fait, et être vigilant. Ne pas se dire juste, c'est comme ça, le service fonctionne comme ça, on manque de ceci, on manque de cela, et ça devient normal.

  • Speaker #1

    C'est la routine, quoi, qui prend le dessus.

  • Speaker #2

    Tout à fait, tout à fait. Et donc, c'est aussi de se dire que, actuellement, il n'y a pas... pas un droit à l'autodétermination. Je ne peux pas aller porter plainte pour dire j'étais privée de mon autodétermination. Mais toutefois, l'autodétermination renvoie à une question de droit, d'avoir donné mon avis, d'avoir été informé des informations, etc. Et tous ces éléments, on les retrouve sur les lois de 2002, de 2005, de la Convention internationale des droits des personnes handicapées. Et donc, ça veut dire quand même que l'autodétermination a quand même des piliers juridique.

  • Speaker #1

    Oui, une existence. Une existence. Si le mot n'est pas expliqué comme ça...

  • Speaker #2

    Tout à fait. Et donc, quand je te disais tout à l'heure le plafond de verre, c'est de se dire, peut-être que parfois, on devrait se dire que l'autodétermination, effectivement, c'est développer des compétences, mais pourquoi tout compte fait avoir cette autodétermination ? À quoi elle va servir ? Est-ce que c'est juste un outil ou est-ce que c'est une finalité ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est quoi ton élément de réponse ? Alors...

  • Speaker #2

    Pour moi, je me suis dit que vraiment, c'est partir sur la loi de 2005 et la participation sociale des personnes. Si on se dit que notre travail est de faire en sorte que les personnes puissent participer socialement, on parle de société inclusive, on parle de ne plus exclure les personnes, mais ça ne suffit pas de mettre les personnes côte à côte. C'est de participer socialement dans toutes les décisions qui les concernent. Ça peut concerner le quotidien, ça concerne ma vie de quartier, ça concerne ma vie dans la ville, ça concerne la politique, le gouvernement, les élections. Ça concerne aussi, ça peut être le développement durable à un niveau mondial. Et donc, si on se dit que notre travail est de faire en sorte que les personnes puissent participer socialement, ça nous permet de faire des petits pas de côté et de voir autrement. L'autodétermination.

  • Speaker #1

    Et donc ça veut dire que l'autodétermination, elle se soutient aussi par la participation sociale des personnes en situation de handicap.

  • Speaker #2

    Je pense que oui, tout à fait. Il est nécessaire qu'on y travaille en se disant qu'il faut absolument mettre des modes de communication adaptés pour que les personnes puissent s'exprimer, exprimer leurs envies profondes, que parfois on devine que parfois ce n'est pas tout à fait ça. C'est de faire en sorte que cette communication adaptée elle soit non seulement auprès des professionnels, mais qu'on puisse la transmettre aussi aux personnes qui ne sont pas initiées. Dans la vie de tous les jours, avoir un mode de communication permettant à la personne de faire ses démarches administratives, c'est ça qui lui permettra de participer socialement.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Fatima.

  • Speaker #2

    Y'a pas de quoi.

  • Speaker #0

    Si vous voulez en savoir plus sur les programmes de formation Agir pour l'autodétermination, vous pouvez contacter l'organisme de formation Campus à l'adresse mail contact.campusformation.org. Toute équipe se fera un plaisir de vous proposer un programme, un conseil, un accompagnement ou une formation adaptée à votre besoin.

Description


Comment garantir l'autodétermination des personnes en situation de handicap dans un monde qui souvent les marginalise ? Dans cet épisode captivant du podcast "Agir pour l'autodétermination", François Bernard Martin Caouette, directeur général du GAPAS, s'entretient avec Fatima Berani, facilitatrice de choix de vie, sur les enjeux cruciaux de l'autodétermination. Ensemble, ils plongent au cœur de la définition de l'autodétermination, un concept fondamental qui implique le contrôle sur sa propre vie et la capacité de prendre des décisions en accord avec ses valeurs et ses intérêts.


Fatima met en lumière l'importance des besoins psychologiques fondamentaux, tels que l'autonomie, l'affiliation et le sentiment de compétence, qui sont essentiels pour favoriser l'autodétermination. Ils discutent également de l'acceptation de l'interdépendance et du rôle crucial de la communication dans le processus d'autodétermination. Cette discussion enrichissante révèle comment l'autodétermination peut être un puissant levier pour l'inclusion professionnelle et sociale des personnes en situation de handicap, qu'il s'agisse de ceux vivant avec l'autisme, le polyhandicap ou d'autres troubles du neurodéveloppement.


Au fil de l'épisode, François et Fatima abordent le cadre légal qui soutient l'autodétermination et soulignent l'importance d'un environnement capacitant pour le développement personnel et l'accompagnement des individus. Ils insistent sur le fait que l'autodétermination ne doit pas être perçue comme un simple concept théorique, mais comme un outil concret pour garantir le pouvoir d'agir des personnes handicapées dans toutes les décisions qui les concernent. En effet, l'autodétermination est un catalyseur essentiel pour une prise en charge qui respecte la dignité et les aspirations de chacun.


Ce dialogue enrichissant entre un professionnel passionné et une facilitatrice engagée vous invitera à réfléchir sur les moyens d'assurer une véritable inclusion et à envisager des solutions innovantes pour promouvoir l'autodétermination dans le secteur médicosocial. Ne manquez pas cet épisode qui pourrait transformer votre vision de l'autodétermination et son impact sur la vie des personnes en situation de handicap. Écoutez maintenant et rejoignez la conversation sur l'autodétermination !


Pour en savoir plus:

- Campus Formation pour les programmes Agir pour l'autodétermination 


🎧 Très bonne écoute à tous, on compte toujours sur vous en 2024 pour nous mettre 5 ⭐️ et nous laisser un commentaire sympa 😉 !  


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    S'autodéterminer, c'est être l'auteur de sa vie. Je suis François Bernard, directeur général du GAPAS et de l'organisme de formation Campus. Ensemble, agissons pour l'autodétermination des personnes en situation de handicap, mais pas que.

  • Speaker #1

    Pour ce nouvel épisode, je suis avec Fatima Merani. Bonjour Fatima.

  • Speaker #2

    Bonjour François.

  • Speaker #1

    Alors Fatima, je vais te proposer de te représenter. On a pu te découvrir lors de la saison 4, mais là tu reviens, on va enregistrer deux épisodes ensemble. Est-ce que tu peux juste nous redire quel est ton métier aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, je suis facilitrice de choix de vie, qui est un nouveau métier qui est apparu dans le médico-social. Je fais partie donc du dispositif Hauts-de-France Facilitaires de choix de vie.

  • Speaker #1

    Voilà, donc ça, on avait pu en échanger lors de la dernière saison. Là, tu souhaitais donc qu'on puisse parler et reprendre finalement un sujet qui a été élaboré, travaillé sur le premier épisode de ce podcast avec Martin Caouette, sur la définition de l'autodétermination.

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait. L'autodétermination est définie comme la capacité d'un individu à exercer un contrôle sur sa vie, à prendre des décisions. en fonction de ses propres valeurs et intérêts sans influence indue. C'est un concept qui bénéficie d'une recherche internationale par différents chercheurs tels que Desi, Ryan, La Chapelle et bien d'autres et qui bénéficie d'une publication régulière d'expérimentation, donc de l'autodétermination dans le champ du handicap et d'éducation. Alors l'autodétermination... à des origines dans diverses disciplines et en lien avec d'autres concepts. Et notamment, sur ce qui me semble très important, la psychologie. Tous les êtres humains, peu importe leurs caractéristiques en âge, sexe, origine, avec ou sans incapacité, possèdent trois besoins psychologiques fondamentaux, qui est l'autonomie, c'est-à-dire agir à partir de ses envies, de ses préférences, de ses valeurs. Et ce besoin est satisfait lorsque l'individu va faire l'expérience du choix, de la motivation de l'action et va se percevoir comme à l'origine de l'action. Et puis on a un besoin aussi d'affiliation, d'appartenance à un groupe, être aimé, être reconnu, faire partie d'un groupe, pouvoir prendre soin de l'autre et bénéficier de ce soin. Et puis il y a aussi le sentiment de compétence qui se traduit par la perception de se sentir capable, efficace. Et ce besoin reflète le désir de maîtriser efficacement son environnement et d'y éprouver un sentiment de compétence. Donc ça renvoie à énormément de choses. Et être autodéterminé, c'est avoir la liberté de décider du degré et du niveau de contrôle dans les domaines que l'on perçoit comme importants. Ce qui nous renvoie au fait que l'autodétermination, ce n'est pas faire tout tout seul. C'est d'accepter, c'est de se dire, il y a des choses sur lesquelles je peux les confier à d'autres personnes. Par exemple, nous, parents, en France, la majorité des parents confient l'éducation de leurs enfants à des tiers. Par exemple, à des assistantes maternelles, à des crèches, à des écoles, à des centres de loisirs. Pour certains, c'est parce qu'ils estiment qu'ils ne sont pas compétents dans ce domaine. Pour d'autres, ils se sentent compétents, mais ne sont pas disponibles pour faire ça. que pour certains veulent apprendre, etc. On a toujours une raison. Donc,

  • Speaker #1

    on le confie. Et puis, il y a un cadre aussi.

  • Speaker #2

    Il y a un cadre légal.

  • Speaker #1

    Puisque là, effectivement, la loi dit que tout enfant doit être scolarisé à partir de 3 ans.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Tout à fait. 3 ans jusqu'à 16 ans pour la scolarité et 18 ans pour les formations. Mais on le confie. Par exemple, si moi, pour avoir une bonne santé, je dois veiller à mon alimentation, des fruits, des légumes, etc. Donc, je confie cette mission. à des agriculteurs pour me nourrir. J'ai un jardin, je pourrais planter mes légumes, mais je n'ai pas la compétence, je ne sais pas faire. Mais peut-être que dans quelques années, je saurai faire. Donc, c'est-à-dire qu'on va donner, on va accepter de laisser le contrôle à des degrés différents sur des domaines qui nous sont importants. C'est nous qui décidons. Et donc, ce qui nous renvoie ça à l'interdépendance, c'est-à-dire que les uns et les autres, on va céder à d'autres un domaine où on se sent un peu moins compétent ou qu'on n'a pas le temps de faire. Ce qui renvoie à que l'être humain s'autodétermine à travers les autres. On a besoin d'être en groupe pour pouvoir s'autodéterminer.

  • Speaker #1

    Oui, s'autodéterminer, ce n'est pas être seul, ce n'est pas être décidé seul.

  • Speaker #2

    Ce n'est pas être seul. Et ce qu'on doit travailler le plus, c'est la notion de communication. Comment on va communiquer ? Je pense aux personnes qui ont des difficultés à communiquer. Et donc, c'est comment on fait en sorte pour que l'émetteur transmette un message compréhensible au récepteur, que le récepteur comprenne ce message. Ce n'est pas de l'à peu près. Ce n'est pas de... C'est comme ça. C'est plutôt de voir... Comment la personne, qu'est-ce qu'elle nous transmet comme message, pourquoi elle le fait et dans quel contexte ? Et puis, il y a une notion très importante qui est le consentement. Actuellement, on parle beaucoup du consentement dans la vie affective et sexuelle, dans la transmission d'informations, mais on en oublie que le consentement, pour apprendre à consentir, c'est un apprentissage. Donc, il doit être travaillé dès la petite enfance. Cette notion doit être travaillée auprès de la petite enfant, des enfants, mais auprès aussi des parents. Bien souvent, les parents donnent leur consentement, mais on ne le sollicite pas pour chaque étape de l'évolution du projet, par exemple. Et c'est très important parce que donner son consentement, c'est une action volontaire et comprendre pourquoi on le fait et en quoi ça nous engage.

  • Speaker #1

    Oui, et puis aussi d'être entendu quand on dit non.

  • Speaker #2

    Exactement, et pourquoi on dit non ? Quelles sont les raisons ? Et puis, il y a la notion d'autodétermination qui, on la trouve à travers la politique. Il y a eu des peuples qui ont réclamé leur autodétermination. Ce qui veut dire que c'est qu'ils ont estimé qu'ils n'étaient pas autodéterminés, qu'on les a privés de quelque chose. Ça nous renvoie à observer l'environnement des personnes. Est-ce que ces personnes vivent dans des environnements capacitants ? qui va favoriser l'apprentissage, le développement de leurs compétences avec des environnements qui sont soutenants et qui vont se transformer. Ça ne suffit pas juste d'expérimenter dans un environnement, mais cet environnement doit aussi se transformer. On transforme nos pratiques professionnelles, on voit bien une évolution dans le médico-social, mais c'est nécessaire parce qu'il se pourrait bien que parfois, l'environnement est pauvre à cause d'un fonctionnement, d'organisation et... on arrive très rapidement à un plafond de verre en termes de développement des compétences.

  • Speaker #1

    Donc, ça veut dire qu'il faut travailler sur l'environnement pour soutenir l'autodétermination.

  • Speaker #2

    Tout à fait, et être vigilant. Ne pas se dire juste, c'est comme ça, le service fonctionne comme ça, on manque de ceci, on manque de cela, et ça devient normal.

  • Speaker #1

    C'est la routine, quoi, qui prend le dessus.

  • Speaker #2

    Tout à fait, tout à fait. Et donc, c'est aussi de se dire que, actuellement, il n'y a pas... pas un droit à l'autodétermination. Je ne peux pas aller porter plainte pour dire j'étais privée de mon autodétermination. Mais toutefois, l'autodétermination renvoie à une question de droit, d'avoir donné mon avis, d'avoir été informé des informations, etc. Et tous ces éléments, on les retrouve sur les lois de 2002, de 2005, de la Convention internationale des droits des personnes handicapées. Et donc, ça veut dire quand même que l'autodétermination a quand même des piliers juridique.

  • Speaker #1

    Oui, une existence. Une existence. Si le mot n'est pas expliqué comme ça...

  • Speaker #2

    Tout à fait. Et donc, quand je te disais tout à l'heure le plafond de verre, c'est de se dire, peut-être que parfois, on devrait se dire que l'autodétermination, effectivement, c'est développer des compétences, mais pourquoi tout compte fait avoir cette autodétermination ? À quoi elle va servir ? Est-ce que c'est juste un outil ou est-ce que c'est une finalité ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est quoi ton élément de réponse ? Alors...

  • Speaker #2

    Pour moi, je me suis dit que vraiment, c'est partir sur la loi de 2005 et la participation sociale des personnes. Si on se dit que notre travail est de faire en sorte que les personnes puissent participer socialement, on parle de société inclusive, on parle de ne plus exclure les personnes, mais ça ne suffit pas de mettre les personnes côte à côte. C'est de participer socialement dans toutes les décisions qui les concernent. Ça peut concerner le quotidien, ça concerne ma vie de quartier, ça concerne ma vie dans la ville, ça concerne la politique, le gouvernement, les élections. Ça concerne aussi, ça peut être le développement durable à un niveau mondial. Et donc, si on se dit que notre travail est de faire en sorte que les personnes puissent participer socialement, ça nous permet de faire des petits pas de côté et de voir autrement. L'autodétermination.

  • Speaker #1

    Et donc ça veut dire que l'autodétermination, elle se soutient aussi par la participation sociale des personnes en situation de handicap.

  • Speaker #2

    Je pense que oui, tout à fait. Il est nécessaire qu'on y travaille en se disant qu'il faut absolument mettre des modes de communication adaptés pour que les personnes puissent s'exprimer, exprimer leurs envies profondes, que parfois on devine que parfois ce n'est pas tout à fait ça. C'est de faire en sorte que cette communication adaptée elle soit non seulement auprès des professionnels, mais qu'on puisse la transmettre aussi aux personnes qui ne sont pas initiées. Dans la vie de tous les jours, avoir un mode de communication permettant à la personne de faire ses démarches administratives, c'est ça qui lui permettra de participer socialement.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Fatima.

  • Speaker #2

    Y'a pas de quoi.

  • Speaker #0

    Si vous voulez en savoir plus sur les programmes de formation Agir pour l'autodétermination, vous pouvez contacter l'organisme de formation Campus à l'adresse mail contact.campusformation.org. Toute équipe se fera un plaisir de vous proposer un programme, un conseil, un accompagnement ou une formation adaptée à votre besoin.

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