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Aventures & Associés

Episode 2: De la livraison de Petit-Déjeuners à vélo à acteur majeur du traiteur parisien, le Parcours de François et Wissem

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44min |11/12/2024
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Description

Êtes-vous prêt à découvrir les secrets de l'entrepreneuriat à travers les yeux de deux fondateurs associés et passionnés depuis plus de 10 ans ? Dans cet épisode d'Aventures & Associés, Anne-Sophie Riaud reçoit Wissem Belyasmine et François Goursaud, les esprits créatifs derrière Monsieur Matin et Philemon Traiteur.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Anne-Sophie Riaud

    Bonjour, bienvenue sur le nouveau podcast Aventures et Associés, le podcast d'aider aux aventures entrepreneuriales entre associés. Je m'appelle Anne-Sophie Rioux, avocat en droit des sociétés et fondatrice de Lenox Avocats. Depuis six-huit ans, j'accompagne des dirigeants et leurs entreprises. J'ai réalisé que ce qui me passionnait dans mon métier, ce sont avant tout les interactions humaines, notamment entre associés. C'est pourquoi j'ai décidé de centrer mon activité sur l'association en élaborant un accompagnement spécifique pour les associés à la fois humains et jeudi. De là est née l'idée de ce podcast. Pour cet épisode, j'ai le plaisir d'accueillir François Gourceau et Wissam Bel Yassmin, les fondateurs de Monsieur Matin et Philemon Traiteur. Leur entreprise créée il y a 10 ans est un véritable hymne au réveil réussi en proposant des produits et solutions innovants pour transformer la routine matinale en un moment de bien-être et d'énergie. Ce projet qui mêle vision entrepreneuriale et collaboration harmonieuse illustre parfaitement ce que nous aimons explorer ici. Je suis ravie de les recevoir aujourd'hui, qu'ils partagent avec nous leurs visions, leurs aventures communes et les leçons qu'ils ont tirées de leur parcours. Bonjour Wissem, bonjour François. Merci d'avoir accepté mon invitation pour ce second épisode. Alors, qui êtes-vous et quel est votre parcours ?

  • Wissem Belyasmine

    Alors, depuis dix ans maintenant, donc effectivement, ça va très vite. Wissem, donc 33 ans, je suis quelqu'un qui aime bien créer. On peut dire ça quand même. J'ai créé ma première entreprise, j'avais 17 ans, au lycée, parmi les premiers autres entrepreneurs de France, pour la petite anecdote. Et donc, à l'époque, ma passion, c'était Internet. Je vendais des sites Internet et je créais des sites Internet. Et c'était un peu ma petite passion. Et donc, pour l'histoire, c'est très drôle parce que j'avais des sites Internet spécialisés sur MSN Messenger. Donc, c'était le business de l'époque. Bon, évidemment, j'étais quand même lycéen et puis étudiant. Donc, ça a été une activité quand même, on va dire, plutôt loisir et un peu... Voilà, ce n'était pas une grande activité en soi. Mais voilà, j'avais cette volonté toujours de créer. Et puis après, j'ai fait pas mal d'études, une licence de sciences économiques. J'aimais bien les sciences éco également, encore une fois. C'est marrant, mais voilà, les sciences éco. Après, j'avais besoin de revenir au réel. Donc, toujours cette idée de gestion d'entreprise qui me plaisait beaucoup. Donc, je suis reparti sur du marketing. Mais en alternance, à l'époque ça se faisait moins qu'aujourd'hui, mais j'avais cette volonté de partir en alternance, donc deux ans d'alternance avec une petite coupure en Asie, à Hong Kong pendant un an, donc ça c'est aussi intéressant parce que c'est quand même inspirant, Hong Kong ça m'a beaucoup inspiré sur la partie entrepreneuriale, je pense notamment au rapport au temps, les choses vont très vite, donc ça m'a construit je pense.

  • Anne-Sophie Riaud

    Ok, François ?

  • François Goursaud

    Yes, bonjour. Du coup moi François, j'ai grandi en province, à Caen, petite ville très sympa, pas loin de la mer. Alors moi j'étais plutôt turbulent, plutôt mauvais élève, j'étais plutôt à faire des choses. cabanes alors dans la création aussi mais plus bricolage cabane j'en ai tout le monde le week-end faire des cabanes une petite rivière en partant en bateau et puis on coupait des arts enfin c'était assez voilà je vais faire métier artistique ce que j'ai fait de la musique mais parmi au conservatoire donc j'ai fait du violon, et puis j'ai fait du piano après par la suite, et puis j'ai eu un peu peur, parce que les gens dans mon travail qui faisaient de la musique étaient plutôt dans la précarité, donc j'ai eu un peu peur, et je voulais quand même avoir des moyens, donc je me suis un peu obstiné, mais j'étais nul à l'école, donc les profs m'ont quand même conseillé d'aller dans la voie scientifique, j'ai eu le bac au rattrapage, le bac S avec 8,5, j'ai eu une deuxième chance, et ils m'ont dit en prépa, tu vas te mettre à bosser, donc j'ai fait une mathup, première année, j'ai redoublé, une deuxième année. Bon, je n'arrivais pas à bosser en fait. Donc après, je suis parti en droit. Pareil, je n'ai pas réussi à bosser.

  • Pourquoi tu fais possible ça ?

  • François Goursaud

    J'ai fait plein de trucs, j'ai fait DUT TC, DUT GEA, à chaque fois un an. Je n'avais pas terminé, je n'arrivais pas à bosser. Après, je suis reparti en fac de maths. Au bout de six ans, je me suis dit, on arrête les conneries, il faut gagner un peu de trucs. Donc, je suis parti à Paris faire de l'immobilier. Un des moyens de se faire de l'argent quand on a un peu la fibre commerciale. J'ai fait de la transaction pendant deux ou trois ans, je m'amusais bien. Jusqu'au jour où j'ai rencontré... Est-ce que vous n'étiez pas du tout ? Non. On ne se connaissait pas du tout. Et puis un copain de copain de copain nous a mis en relation par une soirée ou quoi. Et j'ai rencontré Wissam. Et là, je lui ai dit, on arrête les conneries. Et on a quitté nos taffes tous les deux et on s'est lancé dans cette aventure Monsieur Matin.

  • Et avant qu'on rentre dans le cœur du sujet, est-ce que vous pourriez nous parler justement de Monsieur Matin et Philemon Trateur ?

  • François Goursaud

    Ouais.

  • Wissem Belyasmine

    Ouais ouais, Monsieur Matin, film-mon-traiteur, donc on a démarré avec Monsieur Matin, ça c'est important. C'est un peu original parce qu'on a démarré quand même sur un métier qui n'est pas le nôtre aujourd'hui. Donc on a démarré sur la boulangerie, l'idée originelle c'était de livrer des box petits déjeuners à domicile. Bon alors évidemment ça n'a pas marché puisque la fréquence d'achat est faible, le panier moyen est faible, les coûts sont élevés. Voilà donc il n'y a rien qui marche là-dedans. Mais voilà c'était le début de l'aventure, voilà, toute innocente.

  • François Goursaud

    On a quand même persisté. On vivait en Vélib le samedi et le dimanche. Des particuliers pour 8-10 balles. C'est vrai que le panier moyen est pourri. Et là,

  • vous aviez quel âge ?

  • Wissem Belyasmine

    On avait 22-23.

  • François Goursaud

    Et moi, 25. On a deux ans d'écart, mais on est nés le même jour. On s'en est rendu compte après s'être rencontrés ? Oui,

  • Wissem Belyasmine

    on ne savait pas, évidemment.

  • François Goursaud

    C'était marrant. Et puis, il y avait beaucoup de retours clients. La marge était très difficile à trouver. C'était instable. Et puis, Et dans le même temps, on avait des commandes d'entreprise. Et donc là, on a été contacté par des boîtes de conseil, des assurances, des boîtes du CAC 40. On a vu votre site, ça a l'air sympa. sympa, est-ce que vous pourriez nous faire un petit déj pour 30, 40, 50 personnes ? On a un petit budget de 800 euros, alors on a dit c'est quoi ce bordel ? On a directement changé la carte, donc on a compris qu'il fallait s'adresser aux entreprises, donc on a fait des plateaux, à l'époque on était dans ma chambre en 14ème, et on a fait des photos dans le salon directement avec des plateaux de chouquettes, des plateaux de financiers de 30 vinoiseries, 30 pains au chocolat, on a mis ça en ligne, et puis c'est parti comme ça, on a été aspiré par le marché de l'entreprise, Et puis comme on s'est dit qu'il fallait de la fiabilité, qu'il fallait de la rigueur, de la régularité, on s'est mis à livrer nous-mêmes et à produire nous-mêmes. Donc voilà.

  • Wissem Belyasmine

    Long cheminement pour devenir traiteur du coup, c'est ça ?

  • François Goursaud

    Voilà, on est rentré par la petite porte parce que le marché du traiteur est assez fermé, surtout le traiteur pour entreprise. C'est un marché assez fermé, les barrières d'entrée sont élevées parce qu'il faut un appareil de production, il faut des investissements au départ, il faut quand même une connaissance du marché et puis des process de fabrication et tout ça. On est rentré par la petite porte, petit déjeuner... On a vite été sur le salé.

  • Wissem Belyasmine

    Déjeuner.

  • François Goursaud

    Voilà.

  • Wissem Belyasmine

    L'enseignement, ça vient vite.

  • François Goursaud

    Voilà. Les entreprises nous disaient, c'est bien ce que vous faites, mais nous, on a un déjeuner le midi, on a un cocktail le dînatoire le soir. Et là, on allait sur Marmiton. Et puis, on leur disait, oui, bien sûr, on peut tout faire. Et puis, on passait la nuit à cuisiner.

  • C'est vous qui cuisinez ?

  • Wissem Belyasmine

    Oui, pendant longtemps. Alors, je n'ai pas mentionné dans la création la cuisine parce que c'est aussi une de mes passions. Ah oui, quand même. Mais oui, moi, j'aime beaucoup cuisiner. J'ai énormément appris, évidemment, via cette aventure, parce que je n'avais pas du tout le même niveau avant de démarrer cette aventure. Et c'est toujours un plaisir de cuisiner. J'utilise encore la cuisine de temps en temps. C'est un plaisir d'avoir une cuisine professionnelle, mais voilà. J'aime cuisiner, vraiment, c'est un truc qui me définit.

  • Et sans avoir pris de cours ?

  • Wissem Belyasmine

    Non. C'est comme les sites internet, je n'ai pas pris de cours.

  • François Goursaud

    Moi,

  • Wissem Belyasmine

    j'ai pris des cours,

  • François Goursaud

    par contre, avec Poussame.

  • Wissem Belyasmine

    Non mais après on apprend, on fait beaucoup de bêtises forcément, on apprend par itération.

  • François Goursaud

    Mais il faut dire que pendant tout ce temps-là, on n'était pas deux, on était trois. Il y avait Ibrahim qui nous a accompagnés depuis le début. Et on a tout fait avec lui. Il est toujours là. Bien sûr, il est toujours là. C'est lui qui a la plus grosse équipe, il gère 20-25 personnes aujourd'hui.

  • Vous avez combien de salariés aujourd'hui ?

  • François Goursaud

    Là, on est 50. Enfin, un peu moins de 50. Mais oui, pour finir sur le cheminement, on a vite été sur le salé, du coup, au début très simple, avec le sandwich, les bagels, les burgers, tout ça. Et puis après, on s'est tourné vers le cocktail dînatoire, donc les pièces cocktail, les verrines, les cuillères. Et donc, du coup, on a été obligé de... créer une nouvelle marque pour vraiment avoir un positionnement approprié. Et donc, c'est tombé au moment du Covid, il y a 5 ans. Et du coup, la marque Philemon, Philemon c'est le dieu de l'hospitalité dans la mythologie grecque et Bossis c'est Philemon. Et voilà, donc on a déposé la marque et puis on a du coup maintenant deux marques et Philemon Traiteur représente 70% de l'activité. Et c'est du traiteur généraliste, on va jusqu'à des événements de 500, 1000, 2000 personnes. Voilà, on a fait la cérémonie d'ouverture des JO et la cérémonie de fermeture. Ah oui ? On a des...

  • Wissem Belyasmine

    Il y a eu 110 000 du coup.

  • François Goursaud

    Ouais, là on était plus sur des 10 000, mais... On a des très beaux clients, des institutions publiques, des marchés publics. Voilà, donc aujourd'hui, finalement, c'est l'activité principale du...

  • Wissem Belyasmine

    D'accord.

  • Et alors, comment est-ce que vous vous êtes rencontrés ?

  • Wissem Belyasmine

    Et bah c'est marrant mais on s'est rencontrés un peu naturellement, c'est-à-dire qu'on s'est croisés en soirée et François avait toujours... François était très curieux, moi aussi au final, et c'était assez naturel, on n'a pas trop réfléchi, on ne sait pas trop ce qui s'est passé mais... Voilà, c'est vrai que... On s'est dit go, on ne s'est pas trop posé de questions.

  • François Goursaud

    En fait on voulait quitter le salariat.

  • Wissem Belyasmine

    De toute façon voilà, c'était un fun battleur quand même.

  • François Goursaud

    On était bien partis dans la vie quand même, et puis on s'est dit non, fiché quoi. Là, il faut faire un truc un peu qui...

  • Wissem Belyasmine

    Après, il faut savoir qu'on était tous les deux apprentis, on n'était pas encore vraiment salariés. Il n'y avait pas cette volonté d'aller sur un CDI, mais on était directement partis sur l'idée de on y va Et en fait, ça s'est fait par le travail. Tel lendemain, il fallait être sur le pont, et on s'est fait être sur le pont, tout simplement. C'était aussi simple que ça. Il fallait bosser, il était là.

  • Et qu'est-ce qui vous a donné envie de travailler ensemble ?

  • Wissem Belyasmine

    C'est l'épreuve du terrain, j'ai envie de dire. C'est compliqué de savoir exactement ce qui s'est passé, mais c'était assez naturel. Il n'y avait pas trop de choix, en fait.

  • François Goursaud

    Déjà, pourquoi ? Parce qu'il y a un match au niveau des valeurs. C'est-à-dire que tu regardes le mec dans les yeux, tu te dis, je pense qu'on peut se faire confiance, on partage les mêmes valeurs. Je pense que c'est un socle...

  • Et à 25 ans, vous vous êtes posé ces questions-là ?

  • Wissem Belyasmine

    Pas du tout, non. C'est posé peu de questions, mais c'était spontané. C'est une forme d'intuition.

  • François Goursaud

    Mais c'est un mélange de...

  • Vous n'êtes pas posé en vous disant mes valeurs, c'est ci, c'est ça ? Non,

  • François Goursaud

    mais on a grandi en province tous les deux, avec des parents fonctionnaires. On a eu une éducation un peu simple, mais en même temps très riche. Et voilà, cet équilibre, en fait, nous a... permis de nous comprendre en fait et on s'est dit qu'on voulait s'amuser en fait. On avait une ambition mais pas non plus les dents qui règlent le parquet, c'était plus pour s'amuser en fait et faire un truc qui l'étonne quoi. C'est hyper important,

  • Wissem Belyasmine

    le côté traiteur c'est quand même un métier particulier. Donc ça aussi, je pense, ça a joué dans le projet. C'est qu'il y avait quand même ce projet un peu original et en même temps passionnant de devenir traiteur. On était là pour devenir traiteur.

  • Ah oui, c'était quand même l'origine.

  • François Goursaud

    Non, non, non, on s'en est rendu compte après.

  • Wissem Belyasmine

    Oui, mais ce que je veux dire,

  • François Goursaud

    c'est que on est en train de devenir traiteur.

  • Wissem Belyasmine

    Ce que je veux dire, c'est qu'on produisait de la nourriture et on était dans cette idée d'augmenter la gamme. On sait quand même très rapidement, alors effectivement, peut-être pas le jour de la rencontre, je peux corriger, c'est vrai. Mais... Très rapidement, il s'est posé la question, est-ce qu'on est un traiteur ? Je me suis rentré là et on s'est dit, il n'y a pas de choix en fait.

  • François Goursaud

    Pourquoi ? Parce qu'en fait, à l'origine, on ne produisait pas. C'est-à-dire qu'on sous-traitait la production, à part des boulangeries, sur le petit-déj. C'est Wissem qui avait fait un site internet, et puis les gens passaient une commande, et puis la boulangerie la plus proche produisait et faisait la livraison. Et en fait, on a très vite arrêté, parce que ce n'était jamais à l'heure, ce n'était pas régulier, trop cuit, pas assez cuit. Le conditionnement n'était pas le bon, le contact client n'est pas le bon non plus. On a très vite mis la main à la pâte, internalisé, et puis on a pris un petit local. Et puis c'est à partir du moment où on a pris un local qu'on a acheté des fours, des chambres de froid, des chambres de fermentation, des batteurs.

  • Et là vous étiez un peu trois ?

  • François Goursaud

    Et là on était trois, ouais.

  • Wissem Belyasmine

    Il y a eu un série qui nous a rejoint rapidement, on est devenus quatre.

  • François Goursaud

    Et là on s'est dit ça rigole plus, maintenant on est traiteurs. Donc là, c'est toutes les normes d'hygiène, toute une rigueur sur les achats, sur la conservation, la livraison. Là, on s'est dit, on est traiteur. C'était peut-être au bout d'un an ou deux.

  • C'était quoi pour vous l'importance d'avoir un associé avec vous ? Parce que Wissam, tu aurais pu le lancer tout seul, finalement. Et pourquoi ?

  • François Goursaud

    C'est-à-dire que là, effectivement, dans la mesure où il n'y a pas d'investissement de départ, si ce n'est humain, on est vraiment parti...

  • Wissem Belyasmine

    C'était la dèche, il n'y avait pas d'argent. C'est-à-dire que on payait avec l'argent qui rentrait.

  • François Goursaud

    On attendait de se faire payer pour louer des autolibs et acheter... des matières premières à métro le soir. Et puis des fois, on était vraiment en galère. On ne se payait pas aussi pendant deux ans. On a pris le chômage.

  • Wissem Belyasmine

    Sortie d'apprentissage, effectivement. Pôle emploi, en fait, nous a financés, clairement. France Travail. Voilà, France Travail.

  • François Goursaud

    Bien sûr, non, non. L'intérêt des entrepreneurs. C'est formidable d'avoir pu bénéficier de ce confort de vie. Je fais une petite digression, mais du coup, un confort pour les entrepreneurs, c'est formidable de faire ça en France parce qu'on est en sécurité. On est... On est suivi par toutes ces aides, le chômage.

  • Et tes salariés avant ?

  • Wissem Belyasmine

    Oui,

  • François Goursaud

    effectivement.

  • Wissem Belyasmine

    En tout cas, on a pu en bénéficier. C'était vraiment un truc important pour nous parce que ça nous a permis de démarrer avec...

  • Sereinement, en fait, c'est ça.

  • Wissem Belyasmine

    Alors, sereinement, je n'irai pas jusque là, mais... Non, mais en tout cas. Ça nous a permis d'avoir un revenu de subsistance, on va dire, pour pas... pas passer trop loin de...

  • François Goursaud

    A la fin c'était quand même un peu tendu, je crois que moi j'avais eu... De l'année j'avais 800€ et puis sur la fin je crois que j'avais 500€. Et les codes ! Bon là, il faut commencer.

  • Wissem Belyasmine

    Ce qui est marrant, c'est que c'est intéressant ce rapport à Pôle emploi, etc. Comment on a démarré avec rien, etc. Parce que, en fait, je trouve que c'est structurant dans le sens où on avait, je n'irai pas le couteau sur la gorge, mais ça crée une pression permanente que la boîte soit un minimum rentable, mais en tout cas, qu'elle tienne un peu elle-même. Un peu, parce qu'au bout de deux ans, ça ne se tient pas encore très bien, mais il fallait quand même que ça se tienne. Et du coup, on avait quand même cette échéance de Pôle emploi qui tombait assez vite, deux ans, effectivement. Et effectivement, quand on est sorti de ce truc, on n'était pas encore prêt à se payer condamnablement. Ça, c'est sûr.

  • François Goursaud

    Le premier salaire, c'est un grand jour.

  • Wissem Belyasmine

    Oui, le premier salaire, c'est un grand jour, c'est vrai.

  • François Goursaud

    C'était combien de temps ?

  • Wissem Belyasmine

    Je ne me souviens plus, honnêtement, mais au moins deux ans. 800 euros,

  • François Goursaud

    on a versé 800 euros. Net, pas brut. Mais non, c'était génial. Je me souviens, j'avais appelé mes parents, parce que mes parents m'avaient déconseillé de faire ça. Au début, mes parents sont fonctionnaires, donc l'entrepreneuriat, ce n'est pas trop la fibre de la famille. Et voilà, quand je leur ai dit, c'est stable, il y a une super croissance, on avait une croissance de 100% pendant un temps.

  • Wissem Belyasmine

    En fonction de zéro, oui.

  • François Goursaud

    Non, mais pendant 5 ans, peut-être, 3, 4, 5 ans, on a doublé l'ECA chaque année. Tous les ans. Là on commence à s'y mettre.

  • Wissem Belyasmine

    Parce qu'on n'a plus de temps.

  • François Goursaud

    On est structuré, donc là on a un peu d'oxygène pour penser à ça. Mais depuis le début, on est aspiré par la demande. Et notre seule préoccupation a été de livrer les commandes, que les produits soient frais et que les prestations soient livrées à l'heure. et conforme à ce qui était demandé. C'est ça en fait la difficulté. Il y a tout le temps, tout le temps, tout le temps des problèmes logistiques et humains. Et on a cessé de gérer ça jusqu'à il y a un an, deux ans.

  • Et comment est-ce que vous répartissez les rôles, justement, au sein de l'entreprise ? Avant que... parce que j'imagine que maintenant, vous êtes bien...

  • Wissem Belyasmine

    Oui, il y a eu différentes phases, mais au début, c'était pas forcément clair. Quand on a démarré, on faisait tout. Et d'ailleurs, peut-être qu'on perdait de l'énergie à faire des choses identiques. Et rapidement, en fait, on ne s'est même pas trop posé de questions. C'est que François a pris plus la partie clientèle, moi j'ai pris plus la partie production. Mais on n'a même pas fait de réunion pour décider. C'est-à-dire que... Oui,

  • François Goursaud

    ça a le côté administratif. Gestionnaire, c'est un très bon gestionnaire, très polyvalent. Et puis moi, j'avais le côté logistique, régler les problèmes opérationnels. Et puis avec le temps, ça s'est un peu noyé. Aujourd'hui, on gère des problèmes humains tous les deux.

  • Wissem Belyasmine

    Beaucoup plus, oui.

  • François Goursaud

    Mais oui, il y a toujours cette prédominante gestion et moins opérationnelle.

  • Et il y a des moments de désaccord ou de tension entre vous, parfois ?

  • Wissem Belyasmine

    Non, jamais. C'est marrant, il y a des phases où il y a eu... C'est vrai qu'à la création, on n'était pas forcément mature, donc il y avait plus de désaccords je pense au début, et puis au début il y a plus de tempêtes forcément, on est moins sûr de nous.

  • François Goursaud

    Et puis la fatigue,

  • Wissem Belyasmine

    c'est vrai que le rôle de la fatigue c'est hyper intéressant parce qu'on était vraiment très fatigué. C'était beaucoup plus facile à s'engueuler quand on est fatigué.

  • François Goursaud

    Non mais on faisait des 24h on dormait sur la chaise du bureau, le premier local dans le 17ème, la rue Le Gendre. C'est simple. on faisait les livraisons le matin à partir de 6h, 7h, ensuite on revenait vers 10h, 11h, on gérait les devis, les appels entrants, ensuite on gérait les petits problèmes opérationnels pour le lendemain, ensuite on allait à métro faire les courses, 18h, 19h, jusqu'à

  • Wissem Belyasmine

    22h. Et puis un second serait...

  • François Goursaud

    Ensuite on rentrait au labo pour faire la production, donc faire les pâtes, commencer les cuissons, les garnissages, tout ça. Et puis on arrivait à 3h, 4h du matin, et puis là on s'effondrait dans la chaise de bureau l'un en face de l'autre. l'autre, et on se réveillait trois heures plus tard, et c'était reparti. D'ailleurs, je me souviens du congélateur qui était la meilleure place, tu te rappelles, pendant un an, parce que c'était un des seuls endroits qui devait être plus d'un mètre quatre-vingt, horizontal, et donc on se battait le congélateur, il y en avait qui prenaient une chaise, et l'autre le congélateur en bas.

  • Et donc, les moments de tension, ça se matérialise comment entre vous ? Vous ne parlez plus ? Vraiment, vous vous disputez ?

  • Wissem Belyasmine

    Non, on parle, au contraire, il faut parler. Il n'y a jamais eu de crise incroyable, mais disons que oui, on peut s'engueuler, ça peut durer... Au début ça durait quelques heures, maintenant ça dure quelques minutes, mais oui,

  • François Goursaud

    c'est constructif en fait, moi j'aime bien personnellement, c'est excitant. C'est le petit blanc, tu vois, genre, tu... Ah, tu attends ! Et puis on avance, tu vois. Et puis au final, quelques heures après, on se dit, putain, yes, quoi. Alors, soit yes parce que j'ai raison, soit yes parce qu'il m'a fait changer d'avis. Mais dans les deux cas, en fait, c'est agréable. Tu vois, c'est qu'il y a vraiment une...

  • Wissem Belyasmine

    Une émulsion.

  • François Goursaud

    Voilà, une émulsion qui va vers un truc... C'est ça qui est formidable, quoi. Et en fait, j'en profite pour dire un truc. Faire une entreprise à deux, enfin, faire du business à deux, avec deux cerveaux, ça n'a rien à voir. avec faire ça tout seul. Mais pas en termes forcément de quantité et de puissance de calcul cérébral, mais c'est exponentiel. C'est-à-dire que deux cerveaux, c'est beaucoup plus puissant que deux fois un. Parce qu'en fait, il y a un ping-pong des idées, il y a un miroir de ce que tu dis, et en fait, il y a une construction, tu t'augmentes toi-même grâce à l'autre.

  • Wissem Belyasmine

    Une co-construction.

  • François Goursaud

    grâce à l'autre. Et voilà, ça fait un plus un égal trois.

  • Wissem Belyasmine

    Et on gagne un temps, mais on gagne un temps monstrueux. On fait beaucoup moins de bêtises et on gagne un temps incroyable, moi je trouve. Et on rebondit, soyez de Pôle emploi, deux ans, etc. Mais voilà, quand on est seul, je pense que les deux ans, ils sont encore plus longs. Et voilà, il y a cette idée qu'à deux, on va quand même vraiment plus vite.

  • François Goursaud

    Ouais, c'est génial.

  • Et vous avez des rituels entre vous, justement, pour garder cette bonne communication ?

  • François Goursaud

    On fait la prière, le soir,

  • Wissem Belyasmine

    on se fait des pompes tous les matins.

  • François Goursaud

    Non,

  • Wissem Belyasmine

    c'est pas très rituel, c'est vrai. On n'est pas très rituels,

  • François Goursaud

    on se marre.

  • Vous êtes, concrètement, par exemple, vous êtes dans le même bureau ? Vous avez chacun votre bureau ? Comment ça se passe ?

  • Wissem Belyasmine

    Ouais, on est dans le même bureau.

  • Vous êtes dans le même bureau ?

  • Wissem Belyasmine

    Depuis peu, parce que pendant longtemps, on était par quelques places. Oui, bien sûr. Donc là, on a un petit bureau fermé, c'est pratique pour la confidentialité, c'est sûr. Mais pendant très longtemps, on aimait être sur le plateau aussi. Et d'ailleurs, de temps en temps, je retourne sur le plateau. Mais voilà, on a un petit bureau séparé, effectivement.

  • Et donc en fait, vous ne prenez jamais de moment, juste vous dites là on va brainstormer un peu, non c'est vraiment au fil de l'eau, ça vient comme ça ?

  • François Goursaud

    Ouais, en fait on brainstorm tout au long de la journée. C'est-à-dire qu'on a des débats enviablés.

  • Wissem Belyasmine

    C'est plus au fil de l'eau. Mais on n'est pas très réunion, on n'est pas très formalisme.

  • François Goursaud

    Mais on parle tout le temps en fait. On parle quasiment tout le temps. Et puis dès que quelqu'un rentre dans le bureau, on est obligé de s'arrêter. Et puis on attend que la porte soit fermée. Alors putain, je t'avais dit que... Et puis ça repart sur le débat. Et puis des fois on n'a pas de soucis quand même. C'est vrai que tu bosses un peu tout quand même.

  • Et j'ai entendu que vous travaillez énormément depuis le début. Et comment vous arrivez à équilibrer vie perso, vie pro ?

  • Wissem Belyasmine

    C'est quoi la vie perso ?

  • François Goursaud

    C'est vrai que pendant 5-6 ans, la vie perso, on était célibataire.

  • Wissem Belyasmine

    On était jeunes, heureusement aussi.

  • François Goursaud

    Et puis, ça se limitait aux copains. Quand on rentrait à 1h du mat', on participait un peu aux soirées et puis on allait se coucher avant les autres.

  • Wissem Belyasmine

    On a eu la chance d'avoir le week-end comme coupure dans notre activité de traiteur pour entreprise. On a ce week-end qui était le moment de respiration, sinon c'était impossible.

  • François Goursaud

    Le marché d'entreprise a ça au moins de confortable.

  • Wissem Belyasmine

    Donc on avait nos week-ends pour se reposer.

  • François Goursaud

    Bien d'autres atouts en B2B, évidemment. La fiabilité des clients, la régularité des commandes, l'assurance d'être payé, tout ça. Mais en plus, effectivement, le week-end, ça s'arrête. C'est-à-dire que le samedi et le dimanche, merci à tous les salariés parisiens d'ailleurs de rentrer chez vous. Mais oui, c'est vrai que le samedi et le dimanche, on a de l'oxygène.

  • Je demande quand même, en général, s'il y a eu un moment vraiment difficile entre vous à surmonter ? Ou il y en a de ce que vous m'avez dit non, mais est-ce qu'il y en a quand même eu ?

  • François Goursaud

    Entre nous ?

  • Entre vous, dans l'entreprise ou pas ?

  • Wissem Belyasmine

    Oui, il y en a eu plein, mais il y a eu le Covid, on peut citer, parce qu'évidemment...

  • Oui, dans votre activité.

  • Wissem Belyasmine

    Voilà. on a été très secoués, mais on s'en est bien sortis, et ça a été des moments constructifs, avec la question de filetement aussi au final, donc c'était des moments de pause, puis même physiquement, on a pu se reposer, je pense que le Covid c'était un tournant pour nous aussi, si je rebondis sur la vie perso, les dernières années, on a une vraie amélioration de la vie personnelle, enfin on a une vraie amélioration de l'équilibre, et c'est lié à ce moment de pause de Covid, où on a pu reposer les choses, et puis... puis grandir la boîte, structurer. Et aujourd'hui, effectivement, on peut avoir une vie perso presque normale.

  • François Goursaud

    Le Covid, c'était formidable. Ça a permis de rebattre les cartes du marché, de nous poser les bonnes questions sur le superflu, l'essentiel, le nécessaire. Et vraiment, c'est un peu comme si tu secouais un pommier et puis tu as tous les fruits morts qui tombent.

  • Et donc à ce moment-là, vous avez continué à vous voir, justement pour vous dire qu'est-ce qu'on fait, comment on pose les choses.

  • Wissem Belyasmine

    Non,

  • François Goursaud

    non, tout au final. Perso, en étant confinant, mais pas en même temps. Pas au même endroit.

  • Oui, parce qu'en même temps...

  • François Goursaud

    C'était génial, le Covid, moi j'ai adoré. C'était un bol d'oxygène extraordinaire.

  • Wissem Belyasmine

    Au final, c'est tombé à pic, avec du recul. Les sacs, sur le coup, ne rigolaient pas.

  • François Goursaud

    Non, c'est un mal pour un lien. Et puis on s'attendait, on attendait au tournant la courbe de la croissance. Donc il y a vraiment une dent creuse dans la croissance. Et après, quand tu regardes la courbe, ça continue vraiment comme si on avait poursuivi le trait. C'est-à-dire que, chut ! Et quand le Covid s'est arrêté, vraiment, il y a une continuité. Et là, on s'est dit, putain, yes, quoi ! On avait un peu peur de ça. On s'est dit, comment ça va repartir ? Et tous les traiteurs, on était tous là, sur le marché, sur la place de Paris. On était là, putain, comment on va faire ? Les plates-repas, le cocktail dînatoire, on ne savait pas quel... Quel format allait en papier ?

  • Wissem Belyasmine

    La peur du télétravail, la peur d'attraper l'invention des habitudes. Avec le fait que le mal n'est pas trop advenu. En fait,

  • François Goursaud

    le coût du télétravail est un mal pour un mieux aussi. C'est-à-dire que les gens ont essayé. Et puis en fait, ils se sont rendus compte que c'était cool l'entreprise. Parce que c'est là que tu fais la rencontre. Et l'entreprise, d'ailleurs, s'est transformée en un lieu plus où on va privilégier les membres partage et l'événementiel. Et on va plus bosser sur le fond en télétravail. Faire les tâches un peu laborieuses. Et puis quand tu reviens à l'entreprise, c'est là qu'on fait des réunions, c'est là qu'on se voit.

  • Wissem Belyasmine

    Donc là,

  • François Goursaud

    ça a presque boosté le marché du traiteur événementiel entreprise. Et puis juste sur la structuration et le temps... C'est grâce aux gens aussi en qui on a pu faire confiance dans l'entreprise, aux chefs d'équipe notamment, je parlais d'Ibrahim tout à l'heure, mais Lapo qui est venu quelques années après, ça fait 6-7 ans, et puis Carole, pareil, 5-6 ans. Nos trois chefs d'équipe en fait nous ont vraiment permis, en qui on a une confiance aveugle, nous ont vraiment permis de voir les choses différemment.

  • Et votre relation aux équipes, c'est la même ?

  • François Goursaud

    J'ai l'impression que vous avez des personnalités assez complémentaires.

  • Wissem Belyasmine

    Oui, on n'a pas la même personnalité, c'est sûr. On a une personnalité complémentaire, je pense qu'on peut le dire. Après, le rapport aux équipes, je veux dire qu'il est variable en fonction des personnes aussi. On n'a pas les mêmes personnalités aussi côté équipe.

  • François Goursaud

    Mais Wissam est plus discret. Tu vois, tu vas avoir parfois un rapport plus intime avec certaines personnes, ou même avec tout le monde, mais il est plus discret. Moi, je vais plus dire bonjour à tout le monde le matin, je vais passer 20 minutes, parfois avant d'arriver au bureau, parce que je me marre avec tout le monde. Mais tu perds dans ça, en fait. Moi, c'est pas du tout une mission que je vais fixer. Non, mais ça peut me faire barrer.

  • C'est spontané.

  • François Goursaud

    Ben oui. C'est les souris, en fait, qui font vivre. C'est l'énergie, en fait, qui est... Donc, voilà.

  • Wissem Belyasmine

    Je suis d'accord.

  • Et est-ce que vous avez mis en place un pacte d'associés dès le début ?

  • Wissem Belyasmine

    C'est quand même rituel.

  • C'est pas trop notre truc.

  • Wissem Belyasmine

    Déjà, on a démarré dans des conditions qui font que, déjà, il n'y avait pas de budget juridique et puis il n'y avait pas trop de... On était trop sur le terrain pour se poser ce genre de questions. Donc on a démarré ce 100 pactes d'associés, et puis maintenant que c'est pris, on n'est pas revenu dessus. Donc vous n'avez toujours pas de pacte ? Non, toujours pas de pacte. On considère qu'il n'y a plus besoin maintenant. On peut se tromper, il y a tout un tas d'écoles sur ce sujet.

  • Je ne sais pas si vous voulez le dire, mais vous êtes à 50-50 ?

  • Wissem Belyasmine

    Oui, c'est hyper important aussi.

  • François Goursaud

    On voulait parler de la manière de faire du business aussi.

  • Wissem Belyasmine

    Oui, notre manière de faire du business, c'est l'écurie-partition totale, du travail, des capitaux, de toute l'énergie. C'est important que ce soit équitable. Je me vois mal. Je pense que l'aventure n'aurait pas pu avoir lieu si François avait plus que moi, et inversement. Ça se comprend rapidement, mais par rapport à tout ce qu'on a donné, ce n'était pas envisageable que quelqu'un s'accapare plus qu'un autre. pour nous vraiment dans la mentalité.

  • François Goursaud

    D'où la notion d'être très vigilant sur les associés, enfin nous on appelle ça des associés dormants, quand il y a quelqu'un qui a des parts et qui ne travaille pas, c'est très compliqué comme business. Alors les investisseurs, quand tu prends des parts dans un business à la Silicon Valley, qui a un potentiel de scalabilité énorme, et que tu vas faire des millions de milliards, ok. Mais dans un business humain où il faut être sur le pont tous les jours, où il y a un problème, tu y vas. Le mec est absent, tu vas faire la plonge. Ça, c'est un business humain. Et là, quand il y a un mec qui ne vient pas sur le pont et qui, à départ, c'est très pas judiciable pour les esprits des autres associés, ça peut foutre en l'air le business. On est très content d'être écouté à la partie. On conseille à tout le monde.

  • Wissem Belyasmine

    C'est notre manière de faire du business, c'est sûr. Je pense qu'on ne changera pas parce qu'on en est très convaincus.

  • François Goursaud

    Comment tu veux quantifier si tu en as un qui a 40, 60 ou 35 ?

  • Pour rebondir là-dessus, vous, effectivement, l'histoire est très belle. Mais d'expérience, le 50-50, s'il est possible, il faut quand même le cadrer. Ça dépend du business, c'est comme tout. Oui,

  • Wissem Belyasmine

    et puis des personnalités surtout. Et donc, vous, en plus, vous avez vraiment... Les choses ont coulé, j'ai l'impression, depuis le début, mais ce n'est pas toujours le cas.

  • François Goursaud

    Croyez-moi. On a choisi aussi la complexité, la manière de faire le business, c'est ce que je voulais dire. C'est quand le fait d'avoir intégré, on va parler un peu plus business, mais d'avoir intégré toute la chaîne de valeur, c'est le choix de la complexité. On fait la livraison, on a nos coursiers. On a de la commande au téléphone jusqu'à la livraison. On fait toute la transformation, les achats et la livraison. On a nos véhicules, nos coursiers. Et c'est vrai que c'est un choix de la complexité.

  • Que ne font pas tous les traiteurs d'ailleurs.

  • François Goursaud

    Que ne font pas tous les traiteurs, mais c'est le lien avec ce qu'on disait précédemment. C'est que ça nous oblige à être un peu sur toutes les batailles. Et c'est très complexe. Et c'est là que c'est vraiment un truc humain. C'est qu'il faut être polyvalent, il faut vraiment se faire confiance, et il faut être là. Donc ce n'est pas un truc d'investisseur, c'est un truc d'humain où on est là.

  • Et nous, on est vraiment persuadés que c'est là-dedans qu'on crée de la valeur, plus que dans la sous-traitance, etc. Nous, on est vraiment dans l'idée de se dire que l'intégration à la chaîne de valeur, oui, c'est complexe, oui, ce n'est pas forcément toujours optimal, mais à long terme, on est persuadés que ça crée de la valeur pour le client, parce que derrière, on a un service qui est différent. Et ça crée de la valeur pour nous parce que derrière, on a des savoir-faire supplémentaires, on a une vision globale de toutes les fonctions, tous les métiers qui vont intervenir. Et on ne conçoit pas le faire sans. Mais voilà, je sais que ce n'est pas toutes les écoles, mais... On n'aime pas trop les intermédiaires.

  • François Goursaud

    Voilà. Il y en a sur le marché, malheureusement, ou heureusement, parce qu'il booste un peu, il stimule un petit peu le marché, en faisant de l'acquisition, et puis en redistribuant les commandes à des prestataires qui produisent. Donc probablement qu'il stimule le marché, c'est comme les agents immobiliers. Tous les appartements se vendraient sans eux, mais c'est vrai que le fait d'appeler les clients, de dire allez, allez, venez visiter, et puis d'appeler les vendeurs, allez, allez, venez vendre, ça booste un petit peu l'économie forcément. Donc ils ont leur place. Mais nous, on aime bien...

  • On aime bien faire nous-mêmes. Voilà.

  • Wissem Belyasmine

    C'est fructueux.

  • François Goursaud

    Ouais,

  • ouais.

  • François Goursaud

    Et puis, il y a tellement d'avantages à tout ça. C'est-à-dire que les clients nous demandent des trucs très compliqués, des fois personnalisés ou des commandes... puis il demande de la réactivité aussi. On descend les terres en dessous, on a quatre niveaux. On a en bas le stockage, l'assemblage, l'expédition, le rez-de-chaussée, la production au premier, puis le bureau au deuxième. Dès qu'on a quelque chose à ajuster, à faire, une référence à contrôler, on descend, on a 30 mètres à faire, et puis on est dans la chambre froide, on remonte, on rappelle le client. Et le fait d'avoir tout ça... dans le même bâtiment, c'est hyper confortable. Et ça permet de faire du business vraiment différemment.

  • C'est vraiment fondateur. Mais c'est comme nous, on a démarré aussi à tout faire. Je pense que c'est fondateur et on réfléchit que comme ça maintenant. Et c'est vrai qu'on a tout au même bras. Et du coup, c'est...

  • Wissem Belyasmine

    Vous avez tout expérimenté en fait.

  • Tout, je ne sais pas,

  • Wissem Belyasmine

    mais en tout cas...

  • Je veux dire les postes qui sont là aujourd'hui, vous les connaissez, vous les connaissez, on les maîtrise au mieux qu'on peut. Et ça,

  • Wissem Belyasmine

    c'est une force ?

  • François Goursaud

    savoir faire on les maîtrise beaucoup moins bien aujourd'hui que les équipes qui sont spécialisées depuis plusieurs années dans leur domaine respectif mais oui on est passé par Vans et Marais et par tous les postes de travail évidemment et puis on serait capable de remplacer n'importe qui dans la boîte ça c'est essentiel aussi de savoir ce qui se passe Mais bon, aujourd'hui, c'est très complexe. On a 800 m² et ça grouille un peu dans tous les sens. Oui,

  • on ne peut pas mettre les étapes dans les processus.

  • François Goursaud

    C'est compliqué.

  • Wissem Belyasmine

    Vous êtes structuré.

  • Oui.

  • François Goursaud

    C'est d'ailleurs un truc... intéressant à un stade de l'entreprise où tu vois pas que ça t'échappe, mais tu as un peu un sentiment d'avoir de contrôle où tu te dis putain, là, le truc est lancé. Qu'est-ce qu'il se passe ? Oui,

  • Wissem Belyasmine

    j'ai plus les mains à confier.

  • Au final, ça marche. On contrôle certaines choses, mais évidemment, on ne peut pas tout contrôler et il ne faut pas tout contrôler non plus. Ce serait une mauvaise idée. Mais il y a ce stade de structuration, de dire maintenant, c'est un chef d'équipe qui va gérer ma place. Je lui fais confiance. Je lui incule des valeurs, je lui incule ce que je sais, mais je ne sais pas tout non plus, donc je lui fais aussi confiance, il faut qu'il mette sa patte. Mais je veux que ça marche et je veux qu'humainement tout le monde soit content et que même le chef d'équipe y trouve un intérêt, mais aussi les gens qui arrivent.

  • Wissem Belyasmine

    Ça a été dur pour vous, ce stade justement ?

  • Grâce à notre chef d'équipe, oui, parce qu'on a...

  • Wissem Belyasmine

    Parce qu'il était avec vous dès le début.

  • Le premier, oui, et même rapidement, c'est vrai que c'est des gens qui ont de l'ancienneté. Et on a cette chance d'avoir six bonnes personnes.

  • François Goursaud

    C'est eux qui font...

  • C'est bon,

  • François Goursaud

    on prend une bâtonne et tout, mais c'est eux qui tiennent la boîte. Lapo, en production, il gère toute la cuisine. Il est italien, il est adoré de tout le monde, il est marrant, il a un charisme naturel et tout le monde le respecte. Alors qu'il gueule pas, c'est ça qui est incroyable. C'est vraiment fluide, les gens lui font confiance qu'il est bon, qu'il est doué. Ibrahim, qui est directeur logistique, qui gère la plus grosse équipe, 25 personnes, tout le monde lui fait confiance et tout le monde est admiratif. Et puis Carole, qui gère toute la partie commerciale, c'est extrêmement compliqué. Sur le plan humain, c'est beaucoup de stress à gérer. Et puis il y a un flux parfois avec des pics d'activités énormes. Et voilà, c'est... Et

  • Ibrahim, la zone de l'équipe,

  • François Goursaud

    c'est les trois chefs d'équipe clairement qui tiennent la maison.

  • C'est l'idée de monter la pyramide pour structurer. Et là, pour le coup, on a réussi. Maintenant, on a même des seconds de chefs d'équipe. Et donc là, on ramène l'adjoint. Et ça, c'est intéressant aussi. Donc trouver l'adjoint, c'est tout aussi dur que trouver le chef. Et ils ont besoin d'adjoints maintenant parce que...

  • Wissem Belyasmine

    Oui,

  • François Goursaud

    parce que vous vous restez. Le mal d'Occident qu'on a eu quand eux ont commencé à prendre leur rôle, eux doivent l'avoir aussi maintenant. Parce que il faut quand même avoir le cerveau reposé, tu vois, prendre des bonnes décisions. Donc il faut éliminer le plus possible le stress et puis il faut venir avec le sourire. Et pour ça, il faut vraiment être structuré. Donc il faut avoir des gens sur qui se reposer. Sinon, ça ne sert à jamais, on devient fou.

  • Sinon, c'est impossible. Sur le long terme, ça va être difficile.

  • Wissem Belyasmine

    c'est pas possible et c'est quoi selon vous les qualités d'un bon associé ?

  • pas évident je pense que c'est déjà c'est inhérent à chaque personne c'est-à-dire que tout est relatif pour ma part je dirais quand même si on prend du recul sur notre histoire c'est quand même la confiance c'est la confiance la transparence et la sincérité mais tout ça c'est lié c'est-à-dire que on ne remet pas en cause de manière permanente tel ou tel action de quelqu'un, il l'a fait avec le bon cœur, il l'a fait en toute sincérité, et ça c'est hyper important, parce que sinon on devient, ça crée la paranoïa, etc., et là c'est impossible de faire que ça. Donc je dirais quand même l'idée de sincérité, de transparence, ou même ce qu'on peut dire avec François, l'idée de spontanéité, ça c'est important. Après, bon, est-ce qu'on peut pas de la complémentarité ? Je sais pas, parce qu'on peut ne pas être complémentaire non plus forcément, c'est pas non plus le premier point, mais nous dans notre cas, ça nous a beaucoup servi évidemment d'être complémentaires en termes de personnalité, en termes de compétences, entre guillemets. Ça a été quand même important pour nous qu'on soit complémentaires. Et que dire de plus ?

  • François Goursaud

    Moi je dirais l'intelligence. Il faut la lumière dans les yeux. C'est-à-dire que tu vois le mec, tu dis bon voilà, ça tourne. Bah oui, c'est ce que j'ai vu avec Michelin tout de suite. Et comme moi j'ai pas ça, je suis un peu con, je me suis dit putain voilà, on va être complémentaires là-dessus. Deuxième truc, c'est la curiosité. Il faut vraiment avoir envie de toucher à tout, de partir, ça dépend de ce que tu fais. Pour une application web ou smartphone, il faudrait peut-être un petit génie en programmation, un peu étroit mais très intelligent dans son domaine. Je pense qu'il faut une certaine, dans nous, dans notre cas... Il faut de la curiosité, parce qu'on a tout le temps des nouvelles problématiques. On va avoir un batteur qui tombe en panne, et puis en fait c'est le moment de renouveler un peu le parc de batteurs, et du coup là on rentre dans un benchmark, on rentre sur le marché du batteur. Bertrand Pumal, Edith Osama, tu as du 20 litres, 40 litres, 80 litres, trifasé, monopasé, machin, et puis là on remarque, le chariot pour aller de la salle de cuisson à la cuisine, et puis on rentre dans un truc, et on va en parler pendant 2 jours, 3 jours, et en fait, quand tu sens que le mec est curieux, que ça lui fait plaisir... qu'on se marre, c'est génial.

  • Sur des trucs, il y a un intérêt commun. C'est marrant.

  • François Goursaud

    Mais tout, les véhicules, les gens, les recrutements, est-ce qu'on a besoin d'un DAF ? Est-ce qu'on prend un RAF ou un DAF ? Est-ce qu'on prend un assistant comptable ? Et on rentre dans un nouveau sujet pendant 2-3 jours qu'on n'avait jamais abordé. C'est stimulant. Il faut de la curiosité.

  • Sinon, si on s'ennuie, on ne peut pas aller loin. la motivation elle sera plus.

  • François Goursaud

    Et puis en troisième qualité je dirais qu'il faut un certain détachement aux choses il faut être un peu il faut s'en foutre un peu en fait.

  • Wissem Belyasmine

    La légèreté ? C'est ce qu'elles ont dit dans le dernier podcast.

  • François Goursaud

    Il faut s'en foutre un peu en fait parce que rien n'est grave.

  • Wissem Belyasmine

    Alors elles ont pas dit ça comme ça. Mais elles ont parlé de légèreté.

  • C'est important, c'est le rapport au stress en fait. Hyper important le rapport au stress. Surtout, non en fait tous les métiers mais On est soumis au stress parce que il faut l'ouvrir, il y a le temps qui tourne. Mais en fait, ça concerne tous les métiers, tout le monde a du stress. Donc, rapport au stress, très important. Ce que disait François, légèreté, recul, ne pas péter les plombes dès qu'il y a un truc bizarre qui se passe. S'asseoir, réfléchir, c'est une forme de maturité aussi.

  • François Goursaud

    Il faut relativiser, en fait. Moi, une de mes plus grandes lignes, c'est rien à foutre. Je le dis souvent, je ne devrais pas le dire assis au micro, mais voilà quoi, à 2h, 3h d'avion ici, c'est la catastrophe, tu peux te taper une maladie incurable à demain et puis tu restes 3 mois, on s'en fout, on est bien, on est en bonne santé. Tu te lèves le matin, tu marches sur tes deux jambes, tu as les yeux ouverts, c'est parti, c'est comme un espèce de jeu vidéo grandeur nature où on fait ce qu'on veut, on est libre, tu te lèves le matin, ça part et tu te dis qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui. Si tu as la santé, c'est génial.

  • Wissem Belyasmine

    Et donc les trois conseils que vous donneriez à des entrepreneurs qui souhaitent s'associer ? Et ce sera ma dernière question.

  • Alors on va prendre le parti pris, on va dire éco-répartition, pourquoi pas ? On va mettre notre... Éco-répartition de l'ensemble des... Je trouve ça important, l'idée d'égalité. Alors, ce n'est pas l'égalité pure et dure, mais c'est l'égalité dans le partage de l'effort. Je trouve ça important pour se sentir à l'aise. Après, je dirais qu'il ne faut pas trop se prendre au sérieux. Je reviens sur l'idée de ce qu'on serait. Si on se prend trop au sérieux, on va se perdre. Donc voilà, il faut vivre un peu, peut-être pas au jour le jour, mais pas loin. À la semaine, quoi. Ouais, peut-être. Voilà. Bon, tu ne peux pas vivre jour le jour 100% des choses parce qu'il faut quand même se projeter un peu. Mais il ne faut pas être dans la planification intense. Donc...

  • François Goursaud

    Il ne faut pas être le nez dans le guidon.

  • Ouais, il ne faut pas être le nez dans le guidon.

  • Wissem Belyasmine

    Et le fait que vous ayez eu à peu près le même âge, les mêmes modes de vie, vous pensez que c'était... Oui, c'est vrai.

  • C'est à jouer, évidemment. C'est vrai que...

  • Wissem Belyasmine

    Qu'il y en a un qui avait eu trois enfants et...

  • Bah, du coup, effectivement,

  • Wissem Belyasmine

    peut-être... Et des salaires à sortir. Ouais.

  • peut-être que les choses auraient été pas plus associées effectivement. Donc ça veut dire qu'effectivement, il y a une forme de partage du mode de vie.

  • François Goursaud

    On va dire,

  • voilà, il faut être au même, peut-être synchronisé sur ces aspects-là. Je pense qu'effectivement, ça ressort quand même. Et du coup,

  • François Goursaud

    trois conseils, c'est ça ? Moi je dirais déjà, c'est marrant, c'est pas l'idée qui compte, c'est la mise en œuvre. Parce qu'en fait, tu peux être dans l'innovation, tu peux être un excellent entrepreneur, et en fait tu trouves une idée innovante, mais malheureusement, le contexte économique, le marché, le machin, fait que c'est pas le bon moment. et du coup tu plantes quoi, alors que t'es bien meilleur que les autres et puis tu peux trouver une idée de merde tu peux prendre un business qui existe déjà tu peux ouvrir des boulangeries, tu peux ouvrir un restaurant tu peux ouvrir un salon de thé ça existe depuis la nuit des temps mais tu le fais mieux que les autres on te reprend dix ans plus tard, ça cartonne. Et en fait, tu as plus de chances de réussir avec une idée banale qu'avec une idée de no-vent. Si tu es vraiment un bon entrepreneur, tu as beaucoup plus de chances de réussir avec une idée de merde qu'avec une idée farfelue.

  • L'idée du siècle, il faut s'en méfier.

  • François Goursaud

    Il faut se méfier de l'idée du siècle. En deuxième, je dirais pas d'associés normands. Ça, c'est propre à notre philosophie. Et puis après, pour revenir sur ce que je disais avant, puisque lui, ça me saoule. souligner aussi, c'est qu'il faut se marrer. Et puis, voilà, on sait... Et puis, rien à foutre. Il ne faut pas être trop sûr de soi, le nez dans le guidon, être dans le calcul tout le temps. On ne sait pas ce qui se passe vraiment.

  • Wissem Belyasmine

    Et puis,

  • François Goursaud

    même sur le plan philosophique, tu vois, c'est... Moi, j'aime beaucoup Spinoza. On ne sait pas ce qu'on fait là. On ne sait pas ce qu'il y a avant la vie. Personne ne sait. On ne sait pas ce qu'on fait là, le sens de notre vie. On ne sait pas ce qu'il y a après la mort. Et en fait, personne ne comprend rien à ce qui se passe. On est là, et puis... Et puis on est spectateur, tout ça. Donc voilà, il faut toujours avoir ça en tête. Il ne faut pas se prendre au sérieux. Voilà.

  • C'est pas ce qu'on fait là, mais c'est vraiment vrai et ça se trouve, les décisions, on ne les prend même pas.

  • Wissem Belyasmine

    En tout cas, moi, j'étais contente que vous soyez là.

  • C'est peut-être pas volontaire. C'est déterminé.

  • Wissem Belyasmine

    Merci beaucoup à vous deux.

  • C'était un plaisir,

  • François Goursaud

    merci.

  • Wissem Belyasmine

    Moi, je l'ai retenu que vous aviez parlé de polyvalence, d'humanité, de confiance, de joie, de transparence, de sincérité, de partage, de complémentarité, de curiosité et de légèreté. Et que c'est très important pour réussir l'association. Merci beaucoup pour votre perspective sur l'association. Votre énergie et votre approche collaborative sont vraiment inspirantes. On peut retrouver vos produits sur, j'imagine, www.mr.fr et finalement,

  • François Goursaud

    monsieur Matin, tombez dessus, je pense, j'espère.

  • On verra,

  • François Goursaud

    on va faire le test en revanche.

  • Wissem Belyasmine

    Merci à vous deux d'avoir été mes invités aujourd'hui. Merci à vous chers auditeurs pour votre fidélité. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager, à laisser un avis et à vous abonner pour découvrir d'autres belles histoires d'associés. A très bientôt pour un prochain épisode d'Aventures et Associés.

Description

Êtes-vous prêt à découvrir les secrets de l'entrepreneuriat à travers les yeux de deux fondateurs associés et passionnés depuis plus de 10 ans ? Dans cet épisode d'Aventures & Associés, Anne-Sophie Riaud reçoit Wissem Belyasmine et François Goursaud, les esprits créatifs derrière Monsieur Matin et Philemon Traiteur.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Anne-Sophie Riaud

    Bonjour, bienvenue sur le nouveau podcast Aventures et Associés, le podcast d'aider aux aventures entrepreneuriales entre associés. Je m'appelle Anne-Sophie Rioux, avocat en droit des sociétés et fondatrice de Lenox Avocats. Depuis six-huit ans, j'accompagne des dirigeants et leurs entreprises. J'ai réalisé que ce qui me passionnait dans mon métier, ce sont avant tout les interactions humaines, notamment entre associés. C'est pourquoi j'ai décidé de centrer mon activité sur l'association en élaborant un accompagnement spécifique pour les associés à la fois humains et jeudi. De là est née l'idée de ce podcast. Pour cet épisode, j'ai le plaisir d'accueillir François Gourceau et Wissam Bel Yassmin, les fondateurs de Monsieur Matin et Philemon Traiteur. Leur entreprise créée il y a 10 ans est un véritable hymne au réveil réussi en proposant des produits et solutions innovants pour transformer la routine matinale en un moment de bien-être et d'énergie. Ce projet qui mêle vision entrepreneuriale et collaboration harmonieuse illustre parfaitement ce que nous aimons explorer ici. Je suis ravie de les recevoir aujourd'hui, qu'ils partagent avec nous leurs visions, leurs aventures communes et les leçons qu'ils ont tirées de leur parcours. Bonjour Wissem, bonjour François. Merci d'avoir accepté mon invitation pour ce second épisode. Alors, qui êtes-vous et quel est votre parcours ?

  • Wissem Belyasmine

    Alors, depuis dix ans maintenant, donc effectivement, ça va très vite. Wissem, donc 33 ans, je suis quelqu'un qui aime bien créer. On peut dire ça quand même. J'ai créé ma première entreprise, j'avais 17 ans, au lycée, parmi les premiers autres entrepreneurs de France, pour la petite anecdote. Et donc, à l'époque, ma passion, c'était Internet. Je vendais des sites Internet et je créais des sites Internet. Et c'était un peu ma petite passion. Et donc, pour l'histoire, c'est très drôle parce que j'avais des sites Internet spécialisés sur MSN Messenger. Donc, c'était le business de l'époque. Bon, évidemment, j'étais quand même lycéen et puis étudiant. Donc, ça a été une activité quand même, on va dire, plutôt loisir et un peu... Voilà, ce n'était pas une grande activité en soi. Mais voilà, j'avais cette volonté toujours de créer. Et puis après, j'ai fait pas mal d'études, une licence de sciences économiques. J'aimais bien les sciences éco également, encore une fois. C'est marrant, mais voilà, les sciences éco. Après, j'avais besoin de revenir au réel. Donc, toujours cette idée de gestion d'entreprise qui me plaisait beaucoup. Donc, je suis reparti sur du marketing. Mais en alternance, à l'époque ça se faisait moins qu'aujourd'hui, mais j'avais cette volonté de partir en alternance, donc deux ans d'alternance avec une petite coupure en Asie, à Hong Kong pendant un an, donc ça c'est aussi intéressant parce que c'est quand même inspirant, Hong Kong ça m'a beaucoup inspiré sur la partie entrepreneuriale, je pense notamment au rapport au temps, les choses vont très vite, donc ça m'a construit je pense.

  • Anne-Sophie Riaud

    Ok, François ?

  • François Goursaud

    Yes, bonjour. Du coup moi François, j'ai grandi en province, à Caen, petite ville très sympa, pas loin de la mer. Alors moi j'étais plutôt turbulent, plutôt mauvais élève, j'étais plutôt à faire des choses. cabanes alors dans la création aussi mais plus bricolage cabane j'en ai tout le monde le week-end faire des cabanes une petite rivière en partant en bateau et puis on coupait des arts enfin c'était assez voilà je vais faire métier artistique ce que j'ai fait de la musique mais parmi au conservatoire donc j'ai fait du violon, et puis j'ai fait du piano après par la suite, et puis j'ai eu un peu peur, parce que les gens dans mon travail qui faisaient de la musique étaient plutôt dans la précarité, donc j'ai eu un peu peur, et je voulais quand même avoir des moyens, donc je me suis un peu obstiné, mais j'étais nul à l'école, donc les profs m'ont quand même conseillé d'aller dans la voie scientifique, j'ai eu le bac au rattrapage, le bac S avec 8,5, j'ai eu une deuxième chance, et ils m'ont dit en prépa, tu vas te mettre à bosser, donc j'ai fait une mathup, première année, j'ai redoublé, une deuxième année. Bon, je n'arrivais pas à bosser en fait. Donc après, je suis parti en droit. Pareil, je n'ai pas réussi à bosser.

  • Pourquoi tu fais possible ça ?

  • François Goursaud

    J'ai fait plein de trucs, j'ai fait DUT TC, DUT GEA, à chaque fois un an. Je n'avais pas terminé, je n'arrivais pas à bosser. Après, je suis reparti en fac de maths. Au bout de six ans, je me suis dit, on arrête les conneries, il faut gagner un peu de trucs. Donc, je suis parti à Paris faire de l'immobilier. Un des moyens de se faire de l'argent quand on a un peu la fibre commerciale. J'ai fait de la transaction pendant deux ou trois ans, je m'amusais bien. Jusqu'au jour où j'ai rencontré... Est-ce que vous n'étiez pas du tout ? Non. On ne se connaissait pas du tout. Et puis un copain de copain de copain nous a mis en relation par une soirée ou quoi. Et j'ai rencontré Wissam. Et là, je lui ai dit, on arrête les conneries. Et on a quitté nos taffes tous les deux et on s'est lancé dans cette aventure Monsieur Matin.

  • Et avant qu'on rentre dans le cœur du sujet, est-ce que vous pourriez nous parler justement de Monsieur Matin et Philemon Trateur ?

  • François Goursaud

    Ouais.

  • Wissem Belyasmine

    Ouais ouais, Monsieur Matin, film-mon-traiteur, donc on a démarré avec Monsieur Matin, ça c'est important. C'est un peu original parce qu'on a démarré quand même sur un métier qui n'est pas le nôtre aujourd'hui. Donc on a démarré sur la boulangerie, l'idée originelle c'était de livrer des box petits déjeuners à domicile. Bon alors évidemment ça n'a pas marché puisque la fréquence d'achat est faible, le panier moyen est faible, les coûts sont élevés. Voilà donc il n'y a rien qui marche là-dedans. Mais voilà c'était le début de l'aventure, voilà, toute innocente.

  • François Goursaud

    On a quand même persisté. On vivait en Vélib le samedi et le dimanche. Des particuliers pour 8-10 balles. C'est vrai que le panier moyen est pourri. Et là,

  • vous aviez quel âge ?

  • Wissem Belyasmine

    On avait 22-23.

  • François Goursaud

    Et moi, 25. On a deux ans d'écart, mais on est nés le même jour. On s'en est rendu compte après s'être rencontrés ? Oui,

  • Wissem Belyasmine

    on ne savait pas, évidemment.

  • François Goursaud

    C'était marrant. Et puis, il y avait beaucoup de retours clients. La marge était très difficile à trouver. C'était instable. Et puis, Et dans le même temps, on avait des commandes d'entreprise. Et donc là, on a été contacté par des boîtes de conseil, des assurances, des boîtes du CAC 40. On a vu votre site, ça a l'air sympa. sympa, est-ce que vous pourriez nous faire un petit déj pour 30, 40, 50 personnes ? On a un petit budget de 800 euros, alors on a dit c'est quoi ce bordel ? On a directement changé la carte, donc on a compris qu'il fallait s'adresser aux entreprises, donc on a fait des plateaux, à l'époque on était dans ma chambre en 14ème, et on a fait des photos dans le salon directement avec des plateaux de chouquettes, des plateaux de financiers de 30 vinoiseries, 30 pains au chocolat, on a mis ça en ligne, et puis c'est parti comme ça, on a été aspiré par le marché de l'entreprise, Et puis comme on s'est dit qu'il fallait de la fiabilité, qu'il fallait de la rigueur, de la régularité, on s'est mis à livrer nous-mêmes et à produire nous-mêmes. Donc voilà.

  • Wissem Belyasmine

    Long cheminement pour devenir traiteur du coup, c'est ça ?

  • François Goursaud

    Voilà, on est rentré par la petite porte parce que le marché du traiteur est assez fermé, surtout le traiteur pour entreprise. C'est un marché assez fermé, les barrières d'entrée sont élevées parce qu'il faut un appareil de production, il faut des investissements au départ, il faut quand même une connaissance du marché et puis des process de fabrication et tout ça. On est rentré par la petite porte, petit déjeuner... On a vite été sur le salé.

  • Wissem Belyasmine

    Déjeuner.

  • François Goursaud

    Voilà.

  • Wissem Belyasmine

    L'enseignement, ça vient vite.

  • François Goursaud

    Voilà. Les entreprises nous disaient, c'est bien ce que vous faites, mais nous, on a un déjeuner le midi, on a un cocktail le dînatoire le soir. Et là, on allait sur Marmiton. Et puis, on leur disait, oui, bien sûr, on peut tout faire. Et puis, on passait la nuit à cuisiner.

  • C'est vous qui cuisinez ?

  • Wissem Belyasmine

    Oui, pendant longtemps. Alors, je n'ai pas mentionné dans la création la cuisine parce que c'est aussi une de mes passions. Ah oui, quand même. Mais oui, moi, j'aime beaucoup cuisiner. J'ai énormément appris, évidemment, via cette aventure, parce que je n'avais pas du tout le même niveau avant de démarrer cette aventure. Et c'est toujours un plaisir de cuisiner. J'utilise encore la cuisine de temps en temps. C'est un plaisir d'avoir une cuisine professionnelle, mais voilà. J'aime cuisiner, vraiment, c'est un truc qui me définit.

  • Et sans avoir pris de cours ?

  • Wissem Belyasmine

    Non. C'est comme les sites internet, je n'ai pas pris de cours.

  • François Goursaud

    Moi,

  • Wissem Belyasmine

    j'ai pris des cours,

  • François Goursaud

    par contre, avec Poussame.

  • Wissem Belyasmine

    Non mais après on apprend, on fait beaucoup de bêtises forcément, on apprend par itération.

  • François Goursaud

    Mais il faut dire que pendant tout ce temps-là, on n'était pas deux, on était trois. Il y avait Ibrahim qui nous a accompagnés depuis le début. Et on a tout fait avec lui. Il est toujours là. Bien sûr, il est toujours là. C'est lui qui a la plus grosse équipe, il gère 20-25 personnes aujourd'hui.

  • Vous avez combien de salariés aujourd'hui ?

  • François Goursaud

    Là, on est 50. Enfin, un peu moins de 50. Mais oui, pour finir sur le cheminement, on a vite été sur le salé, du coup, au début très simple, avec le sandwich, les bagels, les burgers, tout ça. Et puis après, on s'est tourné vers le cocktail dînatoire, donc les pièces cocktail, les verrines, les cuillères. Et donc, du coup, on a été obligé de... créer une nouvelle marque pour vraiment avoir un positionnement approprié. Et donc, c'est tombé au moment du Covid, il y a 5 ans. Et du coup, la marque Philemon, Philemon c'est le dieu de l'hospitalité dans la mythologie grecque et Bossis c'est Philemon. Et voilà, donc on a déposé la marque et puis on a du coup maintenant deux marques et Philemon Traiteur représente 70% de l'activité. Et c'est du traiteur généraliste, on va jusqu'à des événements de 500, 1000, 2000 personnes. Voilà, on a fait la cérémonie d'ouverture des JO et la cérémonie de fermeture. Ah oui ? On a des...

  • Wissem Belyasmine

    Il y a eu 110 000 du coup.

  • François Goursaud

    Ouais, là on était plus sur des 10 000, mais... On a des très beaux clients, des institutions publiques, des marchés publics. Voilà, donc aujourd'hui, finalement, c'est l'activité principale du...

  • Wissem Belyasmine

    D'accord.

  • Et alors, comment est-ce que vous vous êtes rencontrés ?

  • Wissem Belyasmine

    Et bah c'est marrant mais on s'est rencontrés un peu naturellement, c'est-à-dire qu'on s'est croisés en soirée et François avait toujours... François était très curieux, moi aussi au final, et c'était assez naturel, on n'a pas trop réfléchi, on ne sait pas trop ce qui s'est passé mais... Voilà, c'est vrai que... On s'est dit go, on ne s'est pas trop posé de questions.

  • François Goursaud

    En fait on voulait quitter le salariat.

  • Wissem Belyasmine

    De toute façon voilà, c'était un fun battleur quand même.

  • François Goursaud

    On était bien partis dans la vie quand même, et puis on s'est dit non, fiché quoi. Là, il faut faire un truc un peu qui...

  • Wissem Belyasmine

    Après, il faut savoir qu'on était tous les deux apprentis, on n'était pas encore vraiment salariés. Il n'y avait pas cette volonté d'aller sur un CDI, mais on était directement partis sur l'idée de on y va Et en fait, ça s'est fait par le travail. Tel lendemain, il fallait être sur le pont, et on s'est fait être sur le pont, tout simplement. C'était aussi simple que ça. Il fallait bosser, il était là.

  • Et qu'est-ce qui vous a donné envie de travailler ensemble ?

  • Wissem Belyasmine

    C'est l'épreuve du terrain, j'ai envie de dire. C'est compliqué de savoir exactement ce qui s'est passé, mais c'était assez naturel. Il n'y avait pas trop de choix, en fait.

  • François Goursaud

    Déjà, pourquoi ? Parce qu'il y a un match au niveau des valeurs. C'est-à-dire que tu regardes le mec dans les yeux, tu te dis, je pense qu'on peut se faire confiance, on partage les mêmes valeurs. Je pense que c'est un socle...

  • Et à 25 ans, vous vous êtes posé ces questions-là ?

  • Wissem Belyasmine

    Pas du tout, non. C'est posé peu de questions, mais c'était spontané. C'est une forme d'intuition.

  • François Goursaud

    Mais c'est un mélange de...

  • Vous n'êtes pas posé en vous disant mes valeurs, c'est ci, c'est ça ? Non,

  • François Goursaud

    mais on a grandi en province tous les deux, avec des parents fonctionnaires. On a eu une éducation un peu simple, mais en même temps très riche. Et voilà, cet équilibre, en fait, nous a... permis de nous comprendre en fait et on s'est dit qu'on voulait s'amuser en fait. On avait une ambition mais pas non plus les dents qui règlent le parquet, c'était plus pour s'amuser en fait et faire un truc qui l'étonne quoi. C'est hyper important,

  • Wissem Belyasmine

    le côté traiteur c'est quand même un métier particulier. Donc ça aussi, je pense, ça a joué dans le projet. C'est qu'il y avait quand même ce projet un peu original et en même temps passionnant de devenir traiteur. On était là pour devenir traiteur.

  • Ah oui, c'était quand même l'origine.

  • François Goursaud

    Non, non, non, on s'en est rendu compte après.

  • Wissem Belyasmine

    Oui, mais ce que je veux dire,

  • François Goursaud

    c'est que on est en train de devenir traiteur.

  • Wissem Belyasmine

    Ce que je veux dire, c'est qu'on produisait de la nourriture et on était dans cette idée d'augmenter la gamme. On sait quand même très rapidement, alors effectivement, peut-être pas le jour de la rencontre, je peux corriger, c'est vrai. Mais... Très rapidement, il s'est posé la question, est-ce qu'on est un traiteur ? Je me suis rentré là et on s'est dit, il n'y a pas de choix en fait.

  • François Goursaud

    Pourquoi ? Parce qu'en fait, à l'origine, on ne produisait pas. C'est-à-dire qu'on sous-traitait la production, à part des boulangeries, sur le petit-déj. C'est Wissem qui avait fait un site internet, et puis les gens passaient une commande, et puis la boulangerie la plus proche produisait et faisait la livraison. Et en fait, on a très vite arrêté, parce que ce n'était jamais à l'heure, ce n'était pas régulier, trop cuit, pas assez cuit. Le conditionnement n'était pas le bon, le contact client n'est pas le bon non plus. On a très vite mis la main à la pâte, internalisé, et puis on a pris un petit local. Et puis c'est à partir du moment où on a pris un local qu'on a acheté des fours, des chambres de froid, des chambres de fermentation, des batteurs.

  • Et là vous étiez un peu trois ?

  • François Goursaud

    Et là on était trois, ouais.

  • Wissem Belyasmine

    Il y a eu un série qui nous a rejoint rapidement, on est devenus quatre.

  • François Goursaud

    Et là on s'est dit ça rigole plus, maintenant on est traiteurs. Donc là, c'est toutes les normes d'hygiène, toute une rigueur sur les achats, sur la conservation, la livraison. Là, on s'est dit, on est traiteur. C'était peut-être au bout d'un an ou deux.

  • C'était quoi pour vous l'importance d'avoir un associé avec vous ? Parce que Wissam, tu aurais pu le lancer tout seul, finalement. Et pourquoi ?

  • François Goursaud

    C'est-à-dire que là, effectivement, dans la mesure où il n'y a pas d'investissement de départ, si ce n'est humain, on est vraiment parti...

  • Wissem Belyasmine

    C'était la dèche, il n'y avait pas d'argent. C'est-à-dire que on payait avec l'argent qui rentrait.

  • François Goursaud

    On attendait de se faire payer pour louer des autolibs et acheter... des matières premières à métro le soir. Et puis des fois, on était vraiment en galère. On ne se payait pas aussi pendant deux ans. On a pris le chômage.

  • Wissem Belyasmine

    Sortie d'apprentissage, effectivement. Pôle emploi, en fait, nous a financés, clairement. France Travail. Voilà, France Travail.

  • François Goursaud

    Bien sûr, non, non. L'intérêt des entrepreneurs. C'est formidable d'avoir pu bénéficier de ce confort de vie. Je fais une petite digression, mais du coup, un confort pour les entrepreneurs, c'est formidable de faire ça en France parce qu'on est en sécurité. On est... On est suivi par toutes ces aides, le chômage.

  • Et tes salariés avant ?

  • Wissem Belyasmine

    Oui,

  • François Goursaud

    effectivement.

  • Wissem Belyasmine

    En tout cas, on a pu en bénéficier. C'était vraiment un truc important pour nous parce que ça nous a permis de démarrer avec...

  • Sereinement, en fait, c'est ça.

  • Wissem Belyasmine

    Alors, sereinement, je n'irai pas jusque là, mais... Non, mais en tout cas. Ça nous a permis d'avoir un revenu de subsistance, on va dire, pour pas... pas passer trop loin de...

  • François Goursaud

    A la fin c'était quand même un peu tendu, je crois que moi j'avais eu... De l'année j'avais 800€ et puis sur la fin je crois que j'avais 500€. Et les codes ! Bon là, il faut commencer.

  • Wissem Belyasmine

    Ce qui est marrant, c'est que c'est intéressant ce rapport à Pôle emploi, etc. Comment on a démarré avec rien, etc. Parce que, en fait, je trouve que c'est structurant dans le sens où on avait, je n'irai pas le couteau sur la gorge, mais ça crée une pression permanente que la boîte soit un minimum rentable, mais en tout cas, qu'elle tienne un peu elle-même. Un peu, parce qu'au bout de deux ans, ça ne se tient pas encore très bien, mais il fallait quand même que ça se tienne. Et du coup, on avait quand même cette échéance de Pôle emploi qui tombait assez vite, deux ans, effectivement. Et effectivement, quand on est sorti de ce truc, on n'était pas encore prêt à se payer condamnablement. Ça, c'est sûr.

  • François Goursaud

    Le premier salaire, c'est un grand jour.

  • Wissem Belyasmine

    Oui, le premier salaire, c'est un grand jour, c'est vrai.

  • François Goursaud

    C'était combien de temps ?

  • Wissem Belyasmine

    Je ne me souviens plus, honnêtement, mais au moins deux ans. 800 euros,

  • François Goursaud

    on a versé 800 euros. Net, pas brut. Mais non, c'était génial. Je me souviens, j'avais appelé mes parents, parce que mes parents m'avaient déconseillé de faire ça. Au début, mes parents sont fonctionnaires, donc l'entrepreneuriat, ce n'est pas trop la fibre de la famille. Et voilà, quand je leur ai dit, c'est stable, il y a une super croissance, on avait une croissance de 100% pendant un temps.

  • Wissem Belyasmine

    En fonction de zéro, oui.

  • François Goursaud

    Non, mais pendant 5 ans, peut-être, 3, 4, 5 ans, on a doublé l'ECA chaque année. Tous les ans. Là on commence à s'y mettre.

  • Wissem Belyasmine

    Parce qu'on n'a plus de temps.

  • François Goursaud

    On est structuré, donc là on a un peu d'oxygène pour penser à ça. Mais depuis le début, on est aspiré par la demande. Et notre seule préoccupation a été de livrer les commandes, que les produits soient frais et que les prestations soient livrées à l'heure. et conforme à ce qui était demandé. C'est ça en fait la difficulté. Il y a tout le temps, tout le temps, tout le temps des problèmes logistiques et humains. Et on a cessé de gérer ça jusqu'à il y a un an, deux ans.

  • Et comment est-ce que vous répartissez les rôles, justement, au sein de l'entreprise ? Avant que... parce que j'imagine que maintenant, vous êtes bien...

  • Wissem Belyasmine

    Oui, il y a eu différentes phases, mais au début, c'était pas forcément clair. Quand on a démarré, on faisait tout. Et d'ailleurs, peut-être qu'on perdait de l'énergie à faire des choses identiques. Et rapidement, en fait, on ne s'est même pas trop posé de questions. C'est que François a pris plus la partie clientèle, moi j'ai pris plus la partie production. Mais on n'a même pas fait de réunion pour décider. C'est-à-dire que... Oui,

  • François Goursaud

    ça a le côté administratif. Gestionnaire, c'est un très bon gestionnaire, très polyvalent. Et puis moi, j'avais le côté logistique, régler les problèmes opérationnels. Et puis avec le temps, ça s'est un peu noyé. Aujourd'hui, on gère des problèmes humains tous les deux.

  • Wissem Belyasmine

    Beaucoup plus, oui.

  • François Goursaud

    Mais oui, il y a toujours cette prédominante gestion et moins opérationnelle.

  • Et il y a des moments de désaccord ou de tension entre vous, parfois ?

  • Wissem Belyasmine

    Non, jamais. C'est marrant, il y a des phases où il y a eu... C'est vrai qu'à la création, on n'était pas forcément mature, donc il y avait plus de désaccords je pense au début, et puis au début il y a plus de tempêtes forcément, on est moins sûr de nous.

  • François Goursaud

    Et puis la fatigue,

  • Wissem Belyasmine

    c'est vrai que le rôle de la fatigue c'est hyper intéressant parce qu'on était vraiment très fatigué. C'était beaucoup plus facile à s'engueuler quand on est fatigué.

  • François Goursaud

    Non mais on faisait des 24h on dormait sur la chaise du bureau, le premier local dans le 17ème, la rue Le Gendre. C'est simple. on faisait les livraisons le matin à partir de 6h, 7h, ensuite on revenait vers 10h, 11h, on gérait les devis, les appels entrants, ensuite on gérait les petits problèmes opérationnels pour le lendemain, ensuite on allait à métro faire les courses, 18h, 19h, jusqu'à

  • Wissem Belyasmine

    22h. Et puis un second serait...

  • François Goursaud

    Ensuite on rentrait au labo pour faire la production, donc faire les pâtes, commencer les cuissons, les garnissages, tout ça. Et puis on arrivait à 3h, 4h du matin, et puis là on s'effondrait dans la chaise de bureau l'un en face de l'autre. l'autre, et on se réveillait trois heures plus tard, et c'était reparti. D'ailleurs, je me souviens du congélateur qui était la meilleure place, tu te rappelles, pendant un an, parce que c'était un des seuls endroits qui devait être plus d'un mètre quatre-vingt, horizontal, et donc on se battait le congélateur, il y en avait qui prenaient une chaise, et l'autre le congélateur en bas.

  • Et donc, les moments de tension, ça se matérialise comment entre vous ? Vous ne parlez plus ? Vraiment, vous vous disputez ?

  • Wissem Belyasmine

    Non, on parle, au contraire, il faut parler. Il n'y a jamais eu de crise incroyable, mais disons que oui, on peut s'engueuler, ça peut durer... Au début ça durait quelques heures, maintenant ça dure quelques minutes, mais oui,

  • François Goursaud

    c'est constructif en fait, moi j'aime bien personnellement, c'est excitant. C'est le petit blanc, tu vois, genre, tu... Ah, tu attends ! Et puis on avance, tu vois. Et puis au final, quelques heures après, on se dit, putain, yes, quoi. Alors, soit yes parce que j'ai raison, soit yes parce qu'il m'a fait changer d'avis. Mais dans les deux cas, en fait, c'est agréable. Tu vois, c'est qu'il y a vraiment une...

  • Wissem Belyasmine

    Une émulsion.

  • François Goursaud

    Voilà, une émulsion qui va vers un truc... C'est ça qui est formidable, quoi. Et en fait, j'en profite pour dire un truc. Faire une entreprise à deux, enfin, faire du business à deux, avec deux cerveaux, ça n'a rien à voir. avec faire ça tout seul. Mais pas en termes forcément de quantité et de puissance de calcul cérébral, mais c'est exponentiel. C'est-à-dire que deux cerveaux, c'est beaucoup plus puissant que deux fois un. Parce qu'en fait, il y a un ping-pong des idées, il y a un miroir de ce que tu dis, et en fait, il y a une construction, tu t'augmentes toi-même grâce à l'autre.

  • Wissem Belyasmine

    Une co-construction.

  • François Goursaud

    grâce à l'autre. Et voilà, ça fait un plus un égal trois.

  • Wissem Belyasmine

    Et on gagne un temps, mais on gagne un temps monstrueux. On fait beaucoup moins de bêtises et on gagne un temps incroyable, moi je trouve. Et on rebondit, soyez de Pôle emploi, deux ans, etc. Mais voilà, quand on est seul, je pense que les deux ans, ils sont encore plus longs. Et voilà, il y a cette idée qu'à deux, on va quand même vraiment plus vite.

  • François Goursaud

    Ouais, c'est génial.

  • Et vous avez des rituels entre vous, justement, pour garder cette bonne communication ?

  • François Goursaud

    On fait la prière, le soir,

  • Wissem Belyasmine

    on se fait des pompes tous les matins.

  • François Goursaud

    Non,

  • Wissem Belyasmine

    c'est pas très rituel, c'est vrai. On n'est pas très rituels,

  • François Goursaud

    on se marre.

  • Vous êtes, concrètement, par exemple, vous êtes dans le même bureau ? Vous avez chacun votre bureau ? Comment ça se passe ?

  • Wissem Belyasmine

    Ouais, on est dans le même bureau.

  • Vous êtes dans le même bureau ?

  • Wissem Belyasmine

    Depuis peu, parce que pendant longtemps, on était par quelques places. Oui, bien sûr. Donc là, on a un petit bureau fermé, c'est pratique pour la confidentialité, c'est sûr. Mais pendant très longtemps, on aimait être sur le plateau aussi. Et d'ailleurs, de temps en temps, je retourne sur le plateau. Mais voilà, on a un petit bureau séparé, effectivement.

  • Et donc en fait, vous ne prenez jamais de moment, juste vous dites là on va brainstormer un peu, non c'est vraiment au fil de l'eau, ça vient comme ça ?

  • François Goursaud

    Ouais, en fait on brainstorm tout au long de la journée. C'est-à-dire qu'on a des débats enviablés.

  • Wissem Belyasmine

    C'est plus au fil de l'eau. Mais on n'est pas très réunion, on n'est pas très formalisme.

  • François Goursaud

    Mais on parle tout le temps en fait. On parle quasiment tout le temps. Et puis dès que quelqu'un rentre dans le bureau, on est obligé de s'arrêter. Et puis on attend que la porte soit fermée. Alors putain, je t'avais dit que... Et puis ça repart sur le débat. Et puis des fois on n'a pas de soucis quand même. C'est vrai que tu bosses un peu tout quand même.

  • Et j'ai entendu que vous travaillez énormément depuis le début. Et comment vous arrivez à équilibrer vie perso, vie pro ?

  • Wissem Belyasmine

    C'est quoi la vie perso ?

  • François Goursaud

    C'est vrai que pendant 5-6 ans, la vie perso, on était célibataire.

  • Wissem Belyasmine

    On était jeunes, heureusement aussi.

  • François Goursaud

    Et puis, ça se limitait aux copains. Quand on rentrait à 1h du mat', on participait un peu aux soirées et puis on allait se coucher avant les autres.

  • Wissem Belyasmine

    On a eu la chance d'avoir le week-end comme coupure dans notre activité de traiteur pour entreprise. On a ce week-end qui était le moment de respiration, sinon c'était impossible.

  • François Goursaud

    Le marché d'entreprise a ça au moins de confortable.

  • Wissem Belyasmine

    Donc on avait nos week-ends pour se reposer.

  • François Goursaud

    Bien d'autres atouts en B2B, évidemment. La fiabilité des clients, la régularité des commandes, l'assurance d'être payé, tout ça. Mais en plus, effectivement, le week-end, ça s'arrête. C'est-à-dire que le samedi et le dimanche, merci à tous les salariés parisiens d'ailleurs de rentrer chez vous. Mais oui, c'est vrai que le samedi et le dimanche, on a de l'oxygène.

  • Je demande quand même, en général, s'il y a eu un moment vraiment difficile entre vous à surmonter ? Ou il y en a de ce que vous m'avez dit non, mais est-ce qu'il y en a quand même eu ?

  • François Goursaud

    Entre nous ?

  • Entre vous, dans l'entreprise ou pas ?

  • Wissem Belyasmine

    Oui, il y en a eu plein, mais il y a eu le Covid, on peut citer, parce qu'évidemment...

  • Oui, dans votre activité.

  • Wissem Belyasmine

    Voilà. on a été très secoués, mais on s'en est bien sortis, et ça a été des moments constructifs, avec la question de filetement aussi au final, donc c'était des moments de pause, puis même physiquement, on a pu se reposer, je pense que le Covid c'était un tournant pour nous aussi, si je rebondis sur la vie perso, les dernières années, on a une vraie amélioration de la vie personnelle, enfin on a une vraie amélioration de l'équilibre, et c'est lié à ce moment de pause de Covid, où on a pu reposer les choses, et puis... puis grandir la boîte, structurer. Et aujourd'hui, effectivement, on peut avoir une vie perso presque normale.

  • François Goursaud

    Le Covid, c'était formidable. Ça a permis de rebattre les cartes du marché, de nous poser les bonnes questions sur le superflu, l'essentiel, le nécessaire. Et vraiment, c'est un peu comme si tu secouais un pommier et puis tu as tous les fruits morts qui tombent.

  • Et donc à ce moment-là, vous avez continué à vous voir, justement pour vous dire qu'est-ce qu'on fait, comment on pose les choses.

  • Wissem Belyasmine

    Non,

  • François Goursaud

    non, tout au final. Perso, en étant confinant, mais pas en même temps. Pas au même endroit.

  • Oui, parce qu'en même temps...

  • François Goursaud

    C'était génial, le Covid, moi j'ai adoré. C'était un bol d'oxygène extraordinaire.

  • Wissem Belyasmine

    Au final, c'est tombé à pic, avec du recul. Les sacs, sur le coup, ne rigolaient pas.

  • François Goursaud

    Non, c'est un mal pour un lien. Et puis on s'attendait, on attendait au tournant la courbe de la croissance. Donc il y a vraiment une dent creuse dans la croissance. Et après, quand tu regardes la courbe, ça continue vraiment comme si on avait poursuivi le trait. C'est-à-dire que, chut ! Et quand le Covid s'est arrêté, vraiment, il y a une continuité. Et là, on s'est dit, putain, yes, quoi ! On avait un peu peur de ça. On s'est dit, comment ça va repartir ? Et tous les traiteurs, on était tous là, sur le marché, sur la place de Paris. On était là, putain, comment on va faire ? Les plates-repas, le cocktail dînatoire, on ne savait pas quel... Quel format allait en papier ?

  • Wissem Belyasmine

    La peur du télétravail, la peur d'attraper l'invention des habitudes. Avec le fait que le mal n'est pas trop advenu. En fait,

  • François Goursaud

    le coût du télétravail est un mal pour un mieux aussi. C'est-à-dire que les gens ont essayé. Et puis en fait, ils se sont rendus compte que c'était cool l'entreprise. Parce que c'est là que tu fais la rencontre. Et l'entreprise, d'ailleurs, s'est transformée en un lieu plus où on va privilégier les membres partage et l'événementiel. Et on va plus bosser sur le fond en télétravail. Faire les tâches un peu laborieuses. Et puis quand tu reviens à l'entreprise, c'est là qu'on fait des réunions, c'est là qu'on se voit.

  • Wissem Belyasmine

    Donc là,

  • François Goursaud

    ça a presque boosté le marché du traiteur événementiel entreprise. Et puis juste sur la structuration et le temps... C'est grâce aux gens aussi en qui on a pu faire confiance dans l'entreprise, aux chefs d'équipe notamment, je parlais d'Ibrahim tout à l'heure, mais Lapo qui est venu quelques années après, ça fait 6-7 ans, et puis Carole, pareil, 5-6 ans. Nos trois chefs d'équipe en fait nous ont vraiment permis, en qui on a une confiance aveugle, nous ont vraiment permis de voir les choses différemment.

  • Et votre relation aux équipes, c'est la même ?

  • François Goursaud

    J'ai l'impression que vous avez des personnalités assez complémentaires.

  • Wissem Belyasmine

    Oui, on n'a pas la même personnalité, c'est sûr. On a une personnalité complémentaire, je pense qu'on peut le dire. Après, le rapport aux équipes, je veux dire qu'il est variable en fonction des personnes aussi. On n'a pas les mêmes personnalités aussi côté équipe.

  • François Goursaud

    Mais Wissam est plus discret. Tu vois, tu vas avoir parfois un rapport plus intime avec certaines personnes, ou même avec tout le monde, mais il est plus discret. Moi, je vais plus dire bonjour à tout le monde le matin, je vais passer 20 minutes, parfois avant d'arriver au bureau, parce que je me marre avec tout le monde. Mais tu perds dans ça, en fait. Moi, c'est pas du tout une mission que je vais fixer. Non, mais ça peut me faire barrer.

  • C'est spontané.

  • François Goursaud

    Ben oui. C'est les souris, en fait, qui font vivre. C'est l'énergie, en fait, qui est... Donc, voilà.

  • Wissem Belyasmine

    Je suis d'accord.

  • Et est-ce que vous avez mis en place un pacte d'associés dès le début ?

  • Wissem Belyasmine

    C'est quand même rituel.

  • C'est pas trop notre truc.

  • Wissem Belyasmine

    Déjà, on a démarré dans des conditions qui font que, déjà, il n'y avait pas de budget juridique et puis il n'y avait pas trop de... On était trop sur le terrain pour se poser ce genre de questions. Donc on a démarré ce 100 pactes d'associés, et puis maintenant que c'est pris, on n'est pas revenu dessus. Donc vous n'avez toujours pas de pacte ? Non, toujours pas de pacte. On considère qu'il n'y a plus besoin maintenant. On peut se tromper, il y a tout un tas d'écoles sur ce sujet.

  • Je ne sais pas si vous voulez le dire, mais vous êtes à 50-50 ?

  • Wissem Belyasmine

    Oui, c'est hyper important aussi.

  • François Goursaud

    On voulait parler de la manière de faire du business aussi.

  • Wissem Belyasmine

    Oui, notre manière de faire du business, c'est l'écurie-partition totale, du travail, des capitaux, de toute l'énergie. C'est important que ce soit équitable. Je me vois mal. Je pense que l'aventure n'aurait pas pu avoir lieu si François avait plus que moi, et inversement. Ça se comprend rapidement, mais par rapport à tout ce qu'on a donné, ce n'était pas envisageable que quelqu'un s'accapare plus qu'un autre. pour nous vraiment dans la mentalité.

  • François Goursaud

    D'où la notion d'être très vigilant sur les associés, enfin nous on appelle ça des associés dormants, quand il y a quelqu'un qui a des parts et qui ne travaille pas, c'est très compliqué comme business. Alors les investisseurs, quand tu prends des parts dans un business à la Silicon Valley, qui a un potentiel de scalabilité énorme, et que tu vas faire des millions de milliards, ok. Mais dans un business humain où il faut être sur le pont tous les jours, où il y a un problème, tu y vas. Le mec est absent, tu vas faire la plonge. Ça, c'est un business humain. Et là, quand il y a un mec qui ne vient pas sur le pont et qui, à départ, c'est très pas judiciable pour les esprits des autres associés, ça peut foutre en l'air le business. On est très content d'être écouté à la partie. On conseille à tout le monde.

  • Wissem Belyasmine

    C'est notre manière de faire du business, c'est sûr. Je pense qu'on ne changera pas parce qu'on en est très convaincus.

  • François Goursaud

    Comment tu veux quantifier si tu en as un qui a 40, 60 ou 35 ?

  • Pour rebondir là-dessus, vous, effectivement, l'histoire est très belle. Mais d'expérience, le 50-50, s'il est possible, il faut quand même le cadrer. Ça dépend du business, c'est comme tout. Oui,

  • Wissem Belyasmine

    et puis des personnalités surtout. Et donc, vous, en plus, vous avez vraiment... Les choses ont coulé, j'ai l'impression, depuis le début, mais ce n'est pas toujours le cas.

  • François Goursaud

    Croyez-moi. On a choisi aussi la complexité, la manière de faire le business, c'est ce que je voulais dire. C'est quand le fait d'avoir intégré, on va parler un peu plus business, mais d'avoir intégré toute la chaîne de valeur, c'est le choix de la complexité. On fait la livraison, on a nos coursiers. On a de la commande au téléphone jusqu'à la livraison. On fait toute la transformation, les achats et la livraison. On a nos véhicules, nos coursiers. Et c'est vrai que c'est un choix de la complexité.

  • Que ne font pas tous les traiteurs d'ailleurs.

  • François Goursaud

    Que ne font pas tous les traiteurs, mais c'est le lien avec ce qu'on disait précédemment. C'est que ça nous oblige à être un peu sur toutes les batailles. Et c'est très complexe. Et c'est là que c'est vraiment un truc humain. C'est qu'il faut être polyvalent, il faut vraiment se faire confiance, et il faut être là. Donc ce n'est pas un truc d'investisseur, c'est un truc d'humain où on est là.

  • Et nous, on est vraiment persuadés que c'est là-dedans qu'on crée de la valeur, plus que dans la sous-traitance, etc. Nous, on est vraiment dans l'idée de se dire que l'intégration à la chaîne de valeur, oui, c'est complexe, oui, ce n'est pas forcément toujours optimal, mais à long terme, on est persuadés que ça crée de la valeur pour le client, parce que derrière, on a un service qui est différent. Et ça crée de la valeur pour nous parce que derrière, on a des savoir-faire supplémentaires, on a une vision globale de toutes les fonctions, tous les métiers qui vont intervenir. Et on ne conçoit pas le faire sans. Mais voilà, je sais que ce n'est pas toutes les écoles, mais... On n'aime pas trop les intermédiaires.

  • François Goursaud

    Voilà. Il y en a sur le marché, malheureusement, ou heureusement, parce qu'il booste un peu, il stimule un petit peu le marché, en faisant de l'acquisition, et puis en redistribuant les commandes à des prestataires qui produisent. Donc probablement qu'il stimule le marché, c'est comme les agents immobiliers. Tous les appartements se vendraient sans eux, mais c'est vrai que le fait d'appeler les clients, de dire allez, allez, venez visiter, et puis d'appeler les vendeurs, allez, allez, venez vendre, ça booste un petit peu l'économie forcément. Donc ils ont leur place. Mais nous, on aime bien...

  • On aime bien faire nous-mêmes. Voilà.

  • Wissem Belyasmine

    C'est fructueux.

  • François Goursaud

    Ouais,

  • ouais.

  • François Goursaud

    Et puis, il y a tellement d'avantages à tout ça. C'est-à-dire que les clients nous demandent des trucs très compliqués, des fois personnalisés ou des commandes... puis il demande de la réactivité aussi. On descend les terres en dessous, on a quatre niveaux. On a en bas le stockage, l'assemblage, l'expédition, le rez-de-chaussée, la production au premier, puis le bureau au deuxième. Dès qu'on a quelque chose à ajuster, à faire, une référence à contrôler, on descend, on a 30 mètres à faire, et puis on est dans la chambre froide, on remonte, on rappelle le client. Et le fait d'avoir tout ça... dans le même bâtiment, c'est hyper confortable. Et ça permet de faire du business vraiment différemment.

  • C'est vraiment fondateur. Mais c'est comme nous, on a démarré aussi à tout faire. Je pense que c'est fondateur et on réfléchit que comme ça maintenant. Et c'est vrai qu'on a tout au même bras. Et du coup, c'est...

  • Wissem Belyasmine

    Vous avez tout expérimenté en fait.

  • Tout, je ne sais pas,

  • Wissem Belyasmine

    mais en tout cas...

  • Je veux dire les postes qui sont là aujourd'hui, vous les connaissez, vous les connaissez, on les maîtrise au mieux qu'on peut. Et ça,

  • Wissem Belyasmine

    c'est une force ?

  • François Goursaud

    savoir faire on les maîtrise beaucoup moins bien aujourd'hui que les équipes qui sont spécialisées depuis plusieurs années dans leur domaine respectif mais oui on est passé par Vans et Marais et par tous les postes de travail évidemment et puis on serait capable de remplacer n'importe qui dans la boîte ça c'est essentiel aussi de savoir ce qui se passe Mais bon, aujourd'hui, c'est très complexe. On a 800 m² et ça grouille un peu dans tous les sens. Oui,

  • on ne peut pas mettre les étapes dans les processus.

  • François Goursaud

    C'est compliqué.

  • Wissem Belyasmine

    Vous êtes structuré.

  • Oui.

  • François Goursaud

    C'est d'ailleurs un truc... intéressant à un stade de l'entreprise où tu vois pas que ça t'échappe, mais tu as un peu un sentiment d'avoir de contrôle où tu te dis putain, là, le truc est lancé. Qu'est-ce qu'il se passe ? Oui,

  • Wissem Belyasmine

    j'ai plus les mains à confier.

  • Au final, ça marche. On contrôle certaines choses, mais évidemment, on ne peut pas tout contrôler et il ne faut pas tout contrôler non plus. Ce serait une mauvaise idée. Mais il y a ce stade de structuration, de dire maintenant, c'est un chef d'équipe qui va gérer ma place. Je lui fais confiance. Je lui incule des valeurs, je lui incule ce que je sais, mais je ne sais pas tout non plus, donc je lui fais aussi confiance, il faut qu'il mette sa patte. Mais je veux que ça marche et je veux qu'humainement tout le monde soit content et que même le chef d'équipe y trouve un intérêt, mais aussi les gens qui arrivent.

  • Wissem Belyasmine

    Ça a été dur pour vous, ce stade justement ?

  • Grâce à notre chef d'équipe, oui, parce qu'on a...

  • Wissem Belyasmine

    Parce qu'il était avec vous dès le début.

  • Le premier, oui, et même rapidement, c'est vrai que c'est des gens qui ont de l'ancienneté. Et on a cette chance d'avoir six bonnes personnes.

  • François Goursaud

    C'est eux qui font...

  • C'est bon,

  • François Goursaud

    on prend une bâtonne et tout, mais c'est eux qui tiennent la boîte. Lapo, en production, il gère toute la cuisine. Il est italien, il est adoré de tout le monde, il est marrant, il a un charisme naturel et tout le monde le respecte. Alors qu'il gueule pas, c'est ça qui est incroyable. C'est vraiment fluide, les gens lui font confiance qu'il est bon, qu'il est doué. Ibrahim, qui est directeur logistique, qui gère la plus grosse équipe, 25 personnes, tout le monde lui fait confiance et tout le monde est admiratif. Et puis Carole, qui gère toute la partie commerciale, c'est extrêmement compliqué. Sur le plan humain, c'est beaucoup de stress à gérer. Et puis il y a un flux parfois avec des pics d'activités énormes. Et voilà, c'est... Et

  • Ibrahim, la zone de l'équipe,

  • François Goursaud

    c'est les trois chefs d'équipe clairement qui tiennent la maison.

  • C'est l'idée de monter la pyramide pour structurer. Et là, pour le coup, on a réussi. Maintenant, on a même des seconds de chefs d'équipe. Et donc là, on ramène l'adjoint. Et ça, c'est intéressant aussi. Donc trouver l'adjoint, c'est tout aussi dur que trouver le chef. Et ils ont besoin d'adjoints maintenant parce que...

  • Wissem Belyasmine

    Oui,

  • François Goursaud

    parce que vous vous restez. Le mal d'Occident qu'on a eu quand eux ont commencé à prendre leur rôle, eux doivent l'avoir aussi maintenant. Parce que il faut quand même avoir le cerveau reposé, tu vois, prendre des bonnes décisions. Donc il faut éliminer le plus possible le stress et puis il faut venir avec le sourire. Et pour ça, il faut vraiment être structuré. Donc il faut avoir des gens sur qui se reposer. Sinon, ça ne sert à jamais, on devient fou.

  • Sinon, c'est impossible. Sur le long terme, ça va être difficile.

  • Wissem Belyasmine

    c'est pas possible et c'est quoi selon vous les qualités d'un bon associé ?

  • pas évident je pense que c'est déjà c'est inhérent à chaque personne c'est-à-dire que tout est relatif pour ma part je dirais quand même si on prend du recul sur notre histoire c'est quand même la confiance c'est la confiance la transparence et la sincérité mais tout ça c'est lié c'est-à-dire que on ne remet pas en cause de manière permanente tel ou tel action de quelqu'un, il l'a fait avec le bon cœur, il l'a fait en toute sincérité, et ça c'est hyper important, parce que sinon on devient, ça crée la paranoïa, etc., et là c'est impossible de faire que ça. Donc je dirais quand même l'idée de sincérité, de transparence, ou même ce qu'on peut dire avec François, l'idée de spontanéité, ça c'est important. Après, bon, est-ce qu'on peut pas de la complémentarité ? Je sais pas, parce qu'on peut ne pas être complémentaire non plus forcément, c'est pas non plus le premier point, mais nous dans notre cas, ça nous a beaucoup servi évidemment d'être complémentaires en termes de personnalité, en termes de compétences, entre guillemets. Ça a été quand même important pour nous qu'on soit complémentaires. Et que dire de plus ?

  • François Goursaud

    Moi je dirais l'intelligence. Il faut la lumière dans les yeux. C'est-à-dire que tu vois le mec, tu dis bon voilà, ça tourne. Bah oui, c'est ce que j'ai vu avec Michelin tout de suite. Et comme moi j'ai pas ça, je suis un peu con, je me suis dit putain voilà, on va être complémentaires là-dessus. Deuxième truc, c'est la curiosité. Il faut vraiment avoir envie de toucher à tout, de partir, ça dépend de ce que tu fais. Pour une application web ou smartphone, il faudrait peut-être un petit génie en programmation, un peu étroit mais très intelligent dans son domaine. Je pense qu'il faut une certaine, dans nous, dans notre cas... Il faut de la curiosité, parce qu'on a tout le temps des nouvelles problématiques. On va avoir un batteur qui tombe en panne, et puis en fait c'est le moment de renouveler un peu le parc de batteurs, et du coup là on rentre dans un benchmark, on rentre sur le marché du batteur. Bertrand Pumal, Edith Osama, tu as du 20 litres, 40 litres, 80 litres, trifasé, monopasé, machin, et puis là on remarque, le chariot pour aller de la salle de cuisson à la cuisine, et puis on rentre dans un truc, et on va en parler pendant 2 jours, 3 jours, et en fait, quand tu sens que le mec est curieux, que ça lui fait plaisir... qu'on se marre, c'est génial.

  • Sur des trucs, il y a un intérêt commun. C'est marrant.

  • François Goursaud

    Mais tout, les véhicules, les gens, les recrutements, est-ce qu'on a besoin d'un DAF ? Est-ce qu'on prend un RAF ou un DAF ? Est-ce qu'on prend un assistant comptable ? Et on rentre dans un nouveau sujet pendant 2-3 jours qu'on n'avait jamais abordé. C'est stimulant. Il faut de la curiosité.

  • Sinon, si on s'ennuie, on ne peut pas aller loin. la motivation elle sera plus.

  • François Goursaud

    Et puis en troisième qualité je dirais qu'il faut un certain détachement aux choses il faut être un peu il faut s'en foutre un peu en fait.

  • Wissem Belyasmine

    La légèreté ? C'est ce qu'elles ont dit dans le dernier podcast.

  • François Goursaud

    Il faut s'en foutre un peu en fait parce que rien n'est grave.

  • Wissem Belyasmine

    Alors elles ont pas dit ça comme ça. Mais elles ont parlé de légèreté.

  • C'est important, c'est le rapport au stress en fait. Hyper important le rapport au stress. Surtout, non en fait tous les métiers mais On est soumis au stress parce que il faut l'ouvrir, il y a le temps qui tourne. Mais en fait, ça concerne tous les métiers, tout le monde a du stress. Donc, rapport au stress, très important. Ce que disait François, légèreté, recul, ne pas péter les plombes dès qu'il y a un truc bizarre qui se passe. S'asseoir, réfléchir, c'est une forme de maturité aussi.

  • François Goursaud

    Il faut relativiser, en fait. Moi, une de mes plus grandes lignes, c'est rien à foutre. Je le dis souvent, je ne devrais pas le dire assis au micro, mais voilà quoi, à 2h, 3h d'avion ici, c'est la catastrophe, tu peux te taper une maladie incurable à demain et puis tu restes 3 mois, on s'en fout, on est bien, on est en bonne santé. Tu te lèves le matin, tu marches sur tes deux jambes, tu as les yeux ouverts, c'est parti, c'est comme un espèce de jeu vidéo grandeur nature où on fait ce qu'on veut, on est libre, tu te lèves le matin, ça part et tu te dis qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui. Si tu as la santé, c'est génial.

  • Wissem Belyasmine

    Et donc les trois conseils que vous donneriez à des entrepreneurs qui souhaitent s'associer ? Et ce sera ma dernière question.

  • Alors on va prendre le parti pris, on va dire éco-répartition, pourquoi pas ? On va mettre notre... Éco-répartition de l'ensemble des... Je trouve ça important, l'idée d'égalité. Alors, ce n'est pas l'égalité pure et dure, mais c'est l'égalité dans le partage de l'effort. Je trouve ça important pour se sentir à l'aise. Après, je dirais qu'il ne faut pas trop se prendre au sérieux. Je reviens sur l'idée de ce qu'on serait. Si on se prend trop au sérieux, on va se perdre. Donc voilà, il faut vivre un peu, peut-être pas au jour le jour, mais pas loin. À la semaine, quoi. Ouais, peut-être. Voilà. Bon, tu ne peux pas vivre jour le jour 100% des choses parce qu'il faut quand même se projeter un peu. Mais il ne faut pas être dans la planification intense. Donc...

  • François Goursaud

    Il ne faut pas être le nez dans le guidon.

  • Ouais, il ne faut pas être le nez dans le guidon.

  • Wissem Belyasmine

    Et le fait que vous ayez eu à peu près le même âge, les mêmes modes de vie, vous pensez que c'était... Oui, c'est vrai.

  • C'est à jouer, évidemment. C'est vrai que...

  • Wissem Belyasmine

    Qu'il y en a un qui avait eu trois enfants et...

  • Bah, du coup, effectivement,

  • Wissem Belyasmine

    peut-être... Et des salaires à sortir. Ouais.

  • peut-être que les choses auraient été pas plus associées effectivement. Donc ça veut dire qu'effectivement, il y a une forme de partage du mode de vie.

  • François Goursaud

    On va dire,

  • voilà, il faut être au même, peut-être synchronisé sur ces aspects-là. Je pense qu'effectivement, ça ressort quand même. Et du coup,

  • François Goursaud

    trois conseils, c'est ça ? Moi je dirais déjà, c'est marrant, c'est pas l'idée qui compte, c'est la mise en œuvre. Parce qu'en fait, tu peux être dans l'innovation, tu peux être un excellent entrepreneur, et en fait tu trouves une idée innovante, mais malheureusement, le contexte économique, le marché, le machin, fait que c'est pas le bon moment. et du coup tu plantes quoi, alors que t'es bien meilleur que les autres et puis tu peux trouver une idée de merde tu peux prendre un business qui existe déjà tu peux ouvrir des boulangeries, tu peux ouvrir un restaurant tu peux ouvrir un salon de thé ça existe depuis la nuit des temps mais tu le fais mieux que les autres on te reprend dix ans plus tard, ça cartonne. Et en fait, tu as plus de chances de réussir avec une idée banale qu'avec une idée de no-vent. Si tu es vraiment un bon entrepreneur, tu as beaucoup plus de chances de réussir avec une idée de merde qu'avec une idée farfelue.

  • L'idée du siècle, il faut s'en méfier.

  • François Goursaud

    Il faut se méfier de l'idée du siècle. En deuxième, je dirais pas d'associés normands. Ça, c'est propre à notre philosophie. Et puis après, pour revenir sur ce que je disais avant, puisque lui, ça me saoule. souligner aussi, c'est qu'il faut se marrer. Et puis, voilà, on sait... Et puis, rien à foutre. Il ne faut pas être trop sûr de soi, le nez dans le guidon, être dans le calcul tout le temps. On ne sait pas ce qui se passe vraiment.

  • Wissem Belyasmine

    Et puis,

  • François Goursaud

    même sur le plan philosophique, tu vois, c'est... Moi, j'aime beaucoup Spinoza. On ne sait pas ce qu'on fait là. On ne sait pas ce qu'il y a avant la vie. Personne ne sait. On ne sait pas ce qu'on fait là, le sens de notre vie. On ne sait pas ce qu'il y a après la mort. Et en fait, personne ne comprend rien à ce qui se passe. On est là, et puis... Et puis on est spectateur, tout ça. Donc voilà, il faut toujours avoir ça en tête. Il ne faut pas se prendre au sérieux. Voilà.

  • C'est pas ce qu'on fait là, mais c'est vraiment vrai et ça se trouve, les décisions, on ne les prend même pas.

  • Wissem Belyasmine

    En tout cas, moi, j'étais contente que vous soyez là.

  • C'est peut-être pas volontaire. C'est déterminé.

  • Wissem Belyasmine

    Merci beaucoup à vous deux.

  • C'était un plaisir,

  • François Goursaud

    merci.

  • Wissem Belyasmine

    Moi, je l'ai retenu que vous aviez parlé de polyvalence, d'humanité, de confiance, de joie, de transparence, de sincérité, de partage, de complémentarité, de curiosité et de légèreté. Et que c'est très important pour réussir l'association. Merci beaucoup pour votre perspective sur l'association. Votre énergie et votre approche collaborative sont vraiment inspirantes. On peut retrouver vos produits sur, j'imagine, www.mr.fr et finalement,

  • François Goursaud

    monsieur Matin, tombez dessus, je pense, j'espère.

  • On verra,

  • François Goursaud

    on va faire le test en revanche.

  • Wissem Belyasmine

    Merci à vous deux d'avoir été mes invités aujourd'hui. Merci à vous chers auditeurs pour votre fidélité. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager, à laisser un avis et à vous abonner pour découvrir d'autres belles histoires d'associés. A très bientôt pour un prochain épisode d'Aventures et Associés.

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Description

Êtes-vous prêt à découvrir les secrets de l'entrepreneuriat à travers les yeux de deux fondateurs associés et passionnés depuis plus de 10 ans ? Dans cet épisode d'Aventures & Associés, Anne-Sophie Riaud reçoit Wissem Belyasmine et François Goursaud, les esprits créatifs derrière Monsieur Matin et Philemon Traiteur.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Anne-Sophie Riaud

    Bonjour, bienvenue sur le nouveau podcast Aventures et Associés, le podcast d'aider aux aventures entrepreneuriales entre associés. Je m'appelle Anne-Sophie Rioux, avocat en droit des sociétés et fondatrice de Lenox Avocats. Depuis six-huit ans, j'accompagne des dirigeants et leurs entreprises. J'ai réalisé que ce qui me passionnait dans mon métier, ce sont avant tout les interactions humaines, notamment entre associés. C'est pourquoi j'ai décidé de centrer mon activité sur l'association en élaborant un accompagnement spécifique pour les associés à la fois humains et jeudi. De là est née l'idée de ce podcast. Pour cet épisode, j'ai le plaisir d'accueillir François Gourceau et Wissam Bel Yassmin, les fondateurs de Monsieur Matin et Philemon Traiteur. Leur entreprise créée il y a 10 ans est un véritable hymne au réveil réussi en proposant des produits et solutions innovants pour transformer la routine matinale en un moment de bien-être et d'énergie. Ce projet qui mêle vision entrepreneuriale et collaboration harmonieuse illustre parfaitement ce que nous aimons explorer ici. Je suis ravie de les recevoir aujourd'hui, qu'ils partagent avec nous leurs visions, leurs aventures communes et les leçons qu'ils ont tirées de leur parcours. Bonjour Wissem, bonjour François. Merci d'avoir accepté mon invitation pour ce second épisode. Alors, qui êtes-vous et quel est votre parcours ?

  • Wissem Belyasmine

    Alors, depuis dix ans maintenant, donc effectivement, ça va très vite. Wissem, donc 33 ans, je suis quelqu'un qui aime bien créer. On peut dire ça quand même. J'ai créé ma première entreprise, j'avais 17 ans, au lycée, parmi les premiers autres entrepreneurs de France, pour la petite anecdote. Et donc, à l'époque, ma passion, c'était Internet. Je vendais des sites Internet et je créais des sites Internet. Et c'était un peu ma petite passion. Et donc, pour l'histoire, c'est très drôle parce que j'avais des sites Internet spécialisés sur MSN Messenger. Donc, c'était le business de l'époque. Bon, évidemment, j'étais quand même lycéen et puis étudiant. Donc, ça a été une activité quand même, on va dire, plutôt loisir et un peu... Voilà, ce n'était pas une grande activité en soi. Mais voilà, j'avais cette volonté toujours de créer. Et puis après, j'ai fait pas mal d'études, une licence de sciences économiques. J'aimais bien les sciences éco également, encore une fois. C'est marrant, mais voilà, les sciences éco. Après, j'avais besoin de revenir au réel. Donc, toujours cette idée de gestion d'entreprise qui me plaisait beaucoup. Donc, je suis reparti sur du marketing. Mais en alternance, à l'époque ça se faisait moins qu'aujourd'hui, mais j'avais cette volonté de partir en alternance, donc deux ans d'alternance avec une petite coupure en Asie, à Hong Kong pendant un an, donc ça c'est aussi intéressant parce que c'est quand même inspirant, Hong Kong ça m'a beaucoup inspiré sur la partie entrepreneuriale, je pense notamment au rapport au temps, les choses vont très vite, donc ça m'a construit je pense.

  • Anne-Sophie Riaud

    Ok, François ?

  • François Goursaud

    Yes, bonjour. Du coup moi François, j'ai grandi en province, à Caen, petite ville très sympa, pas loin de la mer. Alors moi j'étais plutôt turbulent, plutôt mauvais élève, j'étais plutôt à faire des choses. cabanes alors dans la création aussi mais plus bricolage cabane j'en ai tout le monde le week-end faire des cabanes une petite rivière en partant en bateau et puis on coupait des arts enfin c'était assez voilà je vais faire métier artistique ce que j'ai fait de la musique mais parmi au conservatoire donc j'ai fait du violon, et puis j'ai fait du piano après par la suite, et puis j'ai eu un peu peur, parce que les gens dans mon travail qui faisaient de la musique étaient plutôt dans la précarité, donc j'ai eu un peu peur, et je voulais quand même avoir des moyens, donc je me suis un peu obstiné, mais j'étais nul à l'école, donc les profs m'ont quand même conseillé d'aller dans la voie scientifique, j'ai eu le bac au rattrapage, le bac S avec 8,5, j'ai eu une deuxième chance, et ils m'ont dit en prépa, tu vas te mettre à bosser, donc j'ai fait une mathup, première année, j'ai redoublé, une deuxième année. Bon, je n'arrivais pas à bosser en fait. Donc après, je suis parti en droit. Pareil, je n'ai pas réussi à bosser.

  • Pourquoi tu fais possible ça ?

  • François Goursaud

    J'ai fait plein de trucs, j'ai fait DUT TC, DUT GEA, à chaque fois un an. Je n'avais pas terminé, je n'arrivais pas à bosser. Après, je suis reparti en fac de maths. Au bout de six ans, je me suis dit, on arrête les conneries, il faut gagner un peu de trucs. Donc, je suis parti à Paris faire de l'immobilier. Un des moyens de se faire de l'argent quand on a un peu la fibre commerciale. J'ai fait de la transaction pendant deux ou trois ans, je m'amusais bien. Jusqu'au jour où j'ai rencontré... Est-ce que vous n'étiez pas du tout ? Non. On ne se connaissait pas du tout. Et puis un copain de copain de copain nous a mis en relation par une soirée ou quoi. Et j'ai rencontré Wissam. Et là, je lui ai dit, on arrête les conneries. Et on a quitté nos taffes tous les deux et on s'est lancé dans cette aventure Monsieur Matin.

  • Et avant qu'on rentre dans le cœur du sujet, est-ce que vous pourriez nous parler justement de Monsieur Matin et Philemon Trateur ?

  • François Goursaud

    Ouais.

  • Wissem Belyasmine

    Ouais ouais, Monsieur Matin, film-mon-traiteur, donc on a démarré avec Monsieur Matin, ça c'est important. C'est un peu original parce qu'on a démarré quand même sur un métier qui n'est pas le nôtre aujourd'hui. Donc on a démarré sur la boulangerie, l'idée originelle c'était de livrer des box petits déjeuners à domicile. Bon alors évidemment ça n'a pas marché puisque la fréquence d'achat est faible, le panier moyen est faible, les coûts sont élevés. Voilà donc il n'y a rien qui marche là-dedans. Mais voilà c'était le début de l'aventure, voilà, toute innocente.

  • François Goursaud

    On a quand même persisté. On vivait en Vélib le samedi et le dimanche. Des particuliers pour 8-10 balles. C'est vrai que le panier moyen est pourri. Et là,

  • vous aviez quel âge ?

  • Wissem Belyasmine

    On avait 22-23.

  • François Goursaud

    Et moi, 25. On a deux ans d'écart, mais on est nés le même jour. On s'en est rendu compte après s'être rencontrés ? Oui,

  • Wissem Belyasmine

    on ne savait pas, évidemment.

  • François Goursaud

    C'était marrant. Et puis, il y avait beaucoup de retours clients. La marge était très difficile à trouver. C'était instable. Et puis, Et dans le même temps, on avait des commandes d'entreprise. Et donc là, on a été contacté par des boîtes de conseil, des assurances, des boîtes du CAC 40. On a vu votre site, ça a l'air sympa. sympa, est-ce que vous pourriez nous faire un petit déj pour 30, 40, 50 personnes ? On a un petit budget de 800 euros, alors on a dit c'est quoi ce bordel ? On a directement changé la carte, donc on a compris qu'il fallait s'adresser aux entreprises, donc on a fait des plateaux, à l'époque on était dans ma chambre en 14ème, et on a fait des photos dans le salon directement avec des plateaux de chouquettes, des plateaux de financiers de 30 vinoiseries, 30 pains au chocolat, on a mis ça en ligne, et puis c'est parti comme ça, on a été aspiré par le marché de l'entreprise, Et puis comme on s'est dit qu'il fallait de la fiabilité, qu'il fallait de la rigueur, de la régularité, on s'est mis à livrer nous-mêmes et à produire nous-mêmes. Donc voilà.

  • Wissem Belyasmine

    Long cheminement pour devenir traiteur du coup, c'est ça ?

  • François Goursaud

    Voilà, on est rentré par la petite porte parce que le marché du traiteur est assez fermé, surtout le traiteur pour entreprise. C'est un marché assez fermé, les barrières d'entrée sont élevées parce qu'il faut un appareil de production, il faut des investissements au départ, il faut quand même une connaissance du marché et puis des process de fabrication et tout ça. On est rentré par la petite porte, petit déjeuner... On a vite été sur le salé.

  • Wissem Belyasmine

    Déjeuner.

  • François Goursaud

    Voilà.

  • Wissem Belyasmine

    L'enseignement, ça vient vite.

  • François Goursaud

    Voilà. Les entreprises nous disaient, c'est bien ce que vous faites, mais nous, on a un déjeuner le midi, on a un cocktail le dînatoire le soir. Et là, on allait sur Marmiton. Et puis, on leur disait, oui, bien sûr, on peut tout faire. Et puis, on passait la nuit à cuisiner.

  • C'est vous qui cuisinez ?

  • Wissem Belyasmine

    Oui, pendant longtemps. Alors, je n'ai pas mentionné dans la création la cuisine parce que c'est aussi une de mes passions. Ah oui, quand même. Mais oui, moi, j'aime beaucoup cuisiner. J'ai énormément appris, évidemment, via cette aventure, parce que je n'avais pas du tout le même niveau avant de démarrer cette aventure. Et c'est toujours un plaisir de cuisiner. J'utilise encore la cuisine de temps en temps. C'est un plaisir d'avoir une cuisine professionnelle, mais voilà. J'aime cuisiner, vraiment, c'est un truc qui me définit.

  • Et sans avoir pris de cours ?

  • Wissem Belyasmine

    Non. C'est comme les sites internet, je n'ai pas pris de cours.

  • François Goursaud

    Moi,

  • Wissem Belyasmine

    j'ai pris des cours,

  • François Goursaud

    par contre, avec Poussame.

  • Wissem Belyasmine

    Non mais après on apprend, on fait beaucoup de bêtises forcément, on apprend par itération.

  • François Goursaud

    Mais il faut dire que pendant tout ce temps-là, on n'était pas deux, on était trois. Il y avait Ibrahim qui nous a accompagnés depuis le début. Et on a tout fait avec lui. Il est toujours là. Bien sûr, il est toujours là. C'est lui qui a la plus grosse équipe, il gère 20-25 personnes aujourd'hui.

  • Vous avez combien de salariés aujourd'hui ?

  • François Goursaud

    Là, on est 50. Enfin, un peu moins de 50. Mais oui, pour finir sur le cheminement, on a vite été sur le salé, du coup, au début très simple, avec le sandwich, les bagels, les burgers, tout ça. Et puis après, on s'est tourné vers le cocktail dînatoire, donc les pièces cocktail, les verrines, les cuillères. Et donc, du coup, on a été obligé de... créer une nouvelle marque pour vraiment avoir un positionnement approprié. Et donc, c'est tombé au moment du Covid, il y a 5 ans. Et du coup, la marque Philemon, Philemon c'est le dieu de l'hospitalité dans la mythologie grecque et Bossis c'est Philemon. Et voilà, donc on a déposé la marque et puis on a du coup maintenant deux marques et Philemon Traiteur représente 70% de l'activité. Et c'est du traiteur généraliste, on va jusqu'à des événements de 500, 1000, 2000 personnes. Voilà, on a fait la cérémonie d'ouverture des JO et la cérémonie de fermeture. Ah oui ? On a des...

  • Wissem Belyasmine

    Il y a eu 110 000 du coup.

  • François Goursaud

    Ouais, là on était plus sur des 10 000, mais... On a des très beaux clients, des institutions publiques, des marchés publics. Voilà, donc aujourd'hui, finalement, c'est l'activité principale du...

  • Wissem Belyasmine

    D'accord.

  • Et alors, comment est-ce que vous vous êtes rencontrés ?

  • Wissem Belyasmine

    Et bah c'est marrant mais on s'est rencontrés un peu naturellement, c'est-à-dire qu'on s'est croisés en soirée et François avait toujours... François était très curieux, moi aussi au final, et c'était assez naturel, on n'a pas trop réfléchi, on ne sait pas trop ce qui s'est passé mais... Voilà, c'est vrai que... On s'est dit go, on ne s'est pas trop posé de questions.

  • François Goursaud

    En fait on voulait quitter le salariat.

  • Wissem Belyasmine

    De toute façon voilà, c'était un fun battleur quand même.

  • François Goursaud

    On était bien partis dans la vie quand même, et puis on s'est dit non, fiché quoi. Là, il faut faire un truc un peu qui...

  • Wissem Belyasmine

    Après, il faut savoir qu'on était tous les deux apprentis, on n'était pas encore vraiment salariés. Il n'y avait pas cette volonté d'aller sur un CDI, mais on était directement partis sur l'idée de on y va Et en fait, ça s'est fait par le travail. Tel lendemain, il fallait être sur le pont, et on s'est fait être sur le pont, tout simplement. C'était aussi simple que ça. Il fallait bosser, il était là.

  • Et qu'est-ce qui vous a donné envie de travailler ensemble ?

  • Wissem Belyasmine

    C'est l'épreuve du terrain, j'ai envie de dire. C'est compliqué de savoir exactement ce qui s'est passé, mais c'était assez naturel. Il n'y avait pas trop de choix, en fait.

  • François Goursaud

    Déjà, pourquoi ? Parce qu'il y a un match au niveau des valeurs. C'est-à-dire que tu regardes le mec dans les yeux, tu te dis, je pense qu'on peut se faire confiance, on partage les mêmes valeurs. Je pense que c'est un socle...

  • Et à 25 ans, vous vous êtes posé ces questions-là ?

  • Wissem Belyasmine

    Pas du tout, non. C'est posé peu de questions, mais c'était spontané. C'est une forme d'intuition.

  • François Goursaud

    Mais c'est un mélange de...

  • Vous n'êtes pas posé en vous disant mes valeurs, c'est ci, c'est ça ? Non,

  • François Goursaud

    mais on a grandi en province tous les deux, avec des parents fonctionnaires. On a eu une éducation un peu simple, mais en même temps très riche. Et voilà, cet équilibre, en fait, nous a... permis de nous comprendre en fait et on s'est dit qu'on voulait s'amuser en fait. On avait une ambition mais pas non plus les dents qui règlent le parquet, c'était plus pour s'amuser en fait et faire un truc qui l'étonne quoi. C'est hyper important,

  • Wissem Belyasmine

    le côté traiteur c'est quand même un métier particulier. Donc ça aussi, je pense, ça a joué dans le projet. C'est qu'il y avait quand même ce projet un peu original et en même temps passionnant de devenir traiteur. On était là pour devenir traiteur.

  • Ah oui, c'était quand même l'origine.

  • François Goursaud

    Non, non, non, on s'en est rendu compte après.

  • Wissem Belyasmine

    Oui, mais ce que je veux dire,

  • François Goursaud

    c'est que on est en train de devenir traiteur.

  • Wissem Belyasmine

    Ce que je veux dire, c'est qu'on produisait de la nourriture et on était dans cette idée d'augmenter la gamme. On sait quand même très rapidement, alors effectivement, peut-être pas le jour de la rencontre, je peux corriger, c'est vrai. Mais... Très rapidement, il s'est posé la question, est-ce qu'on est un traiteur ? Je me suis rentré là et on s'est dit, il n'y a pas de choix en fait.

  • François Goursaud

    Pourquoi ? Parce qu'en fait, à l'origine, on ne produisait pas. C'est-à-dire qu'on sous-traitait la production, à part des boulangeries, sur le petit-déj. C'est Wissem qui avait fait un site internet, et puis les gens passaient une commande, et puis la boulangerie la plus proche produisait et faisait la livraison. Et en fait, on a très vite arrêté, parce que ce n'était jamais à l'heure, ce n'était pas régulier, trop cuit, pas assez cuit. Le conditionnement n'était pas le bon, le contact client n'est pas le bon non plus. On a très vite mis la main à la pâte, internalisé, et puis on a pris un petit local. Et puis c'est à partir du moment où on a pris un local qu'on a acheté des fours, des chambres de froid, des chambres de fermentation, des batteurs.

  • Et là vous étiez un peu trois ?

  • François Goursaud

    Et là on était trois, ouais.

  • Wissem Belyasmine

    Il y a eu un série qui nous a rejoint rapidement, on est devenus quatre.

  • François Goursaud

    Et là on s'est dit ça rigole plus, maintenant on est traiteurs. Donc là, c'est toutes les normes d'hygiène, toute une rigueur sur les achats, sur la conservation, la livraison. Là, on s'est dit, on est traiteur. C'était peut-être au bout d'un an ou deux.

  • C'était quoi pour vous l'importance d'avoir un associé avec vous ? Parce que Wissam, tu aurais pu le lancer tout seul, finalement. Et pourquoi ?

  • François Goursaud

    C'est-à-dire que là, effectivement, dans la mesure où il n'y a pas d'investissement de départ, si ce n'est humain, on est vraiment parti...

  • Wissem Belyasmine

    C'était la dèche, il n'y avait pas d'argent. C'est-à-dire que on payait avec l'argent qui rentrait.

  • François Goursaud

    On attendait de se faire payer pour louer des autolibs et acheter... des matières premières à métro le soir. Et puis des fois, on était vraiment en galère. On ne se payait pas aussi pendant deux ans. On a pris le chômage.

  • Wissem Belyasmine

    Sortie d'apprentissage, effectivement. Pôle emploi, en fait, nous a financés, clairement. France Travail. Voilà, France Travail.

  • François Goursaud

    Bien sûr, non, non. L'intérêt des entrepreneurs. C'est formidable d'avoir pu bénéficier de ce confort de vie. Je fais une petite digression, mais du coup, un confort pour les entrepreneurs, c'est formidable de faire ça en France parce qu'on est en sécurité. On est... On est suivi par toutes ces aides, le chômage.

  • Et tes salariés avant ?

  • Wissem Belyasmine

    Oui,

  • François Goursaud

    effectivement.

  • Wissem Belyasmine

    En tout cas, on a pu en bénéficier. C'était vraiment un truc important pour nous parce que ça nous a permis de démarrer avec...

  • Sereinement, en fait, c'est ça.

  • Wissem Belyasmine

    Alors, sereinement, je n'irai pas jusque là, mais... Non, mais en tout cas. Ça nous a permis d'avoir un revenu de subsistance, on va dire, pour pas... pas passer trop loin de...

  • François Goursaud

    A la fin c'était quand même un peu tendu, je crois que moi j'avais eu... De l'année j'avais 800€ et puis sur la fin je crois que j'avais 500€. Et les codes ! Bon là, il faut commencer.

  • Wissem Belyasmine

    Ce qui est marrant, c'est que c'est intéressant ce rapport à Pôle emploi, etc. Comment on a démarré avec rien, etc. Parce que, en fait, je trouve que c'est structurant dans le sens où on avait, je n'irai pas le couteau sur la gorge, mais ça crée une pression permanente que la boîte soit un minimum rentable, mais en tout cas, qu'elle tienne un peu elle-même. Un peu, parce qu'au bout de deux ans, ça ne se tient pas encore très bien, mais il fallait quand même que ça se tienne. Et du coup, on avait quand même cette échéance de Pôle emploi qui tombait assez vite, deux ans, effectivement. Et effectivement, quand on est sorti de ce truc, on n'était pas encore prêt à se payer condamnablement. Ça, c'est sûr.

  • François Goursaud

    Le premier salaire, c'est un grand jour.

  • Wissem Belyasmine

    Oui, le premier salaire, c'est un grand jour, c'est vrai.

  • François Goursaud

    C'était combien de temps ?

  • Wissem Belyasmine

    Je ne me souviens plus, honnêtement, mais au moins deux ans. 800 euros,

  • François Goursaud

    on a versé 800 euros. Net, pas brut. Mais non, c'était génial. Je me souviens, j'avais appelé mes parents, parce que mes parents m'avaient déconseillé de faire ça. Au début, mes parents sont fonctionnaires, donc l'entrepreneuriat, ce n'est pas trop la fibre de la famille. Et voilà, quand je leur ai dit, c'est stable, il y a une super croissance, on avait une croissance de 100% pendant un temps.

  • Wissem Belyasmine

    En fonction de zéro, oui.

  • François Goursaud

    Non, mais pendant 5 ans, peut-être, 3, 4, 5 ans, on a doublé l'ECA chaque année. Tous les ans. Là on commence à s'y mettre.

  • Wissem Belyasmine

    Parce qu'on n'a plus de temps.

  • François Goursaud

    On est structuré, donc là on a un peu d'oxygène pour penser à ça. Mais depuis le début, on est aspiré par la demande. Et notre seule préoccupation a été de livrer les commandes, que les produits soient frais et que les prestations soient livrées à l'heure. et conforme à ce qui était demandé. C'est ça en fait la difficulté. Il y a tout le temps, tout le temps, tout le temps des problèmes logistiques et humains. Et on a cessé de gérer ça jusqu'à il y a un an, deux ans.

  • Et comment est-ce que vous répartissez les rôles, justement, au sein de l'entreprise ? Avant que... parce que j'imagine que maintenant, vous êtes bien...

  • Wissem Belyasmine

    Oui, il y a eu différentes phases, mais au début, c'était pas forcément clair. Quand on a démarré, on faisait tout. Et d'ailleurs, peut-être qu'on perdait de l'énergie à faire des choses identiques. Et rapidement, en fait, on ne s'est même pas trop posé de questions. C'est que François a pris plus la partie clientèle, moi j'ai pris plus la partie production. Mais on n'a même pas fait de réunion pour décider. C'est-à-dire que... Oui,

  • François Goursaud

    ça a le côté administratif. Gestionnaire, c'est un très bon gestionnaire, très polyvalent. Et puis moi, j'avais le côté logistique, régler les problèmes opérationnels. Et puis avec le temps, ça s'est un peu noyé. Aujourd'hui, on gère des problèmes humains tous les deux.

  • Wissem Belyasmine

    Beaucoup plus, oui.

  • François Goursaud

    Mais oui, il y a toujours cette prédominante gestion et moins opérationnelle.

  • Et il y a des moments de désaccord ou de tension entre vous, parfois ?

  • Wissem Belyasmine

    Non, jamais. C'est marrant, il y a des phases où il y a eu... C'est vrai qu'à la création, on n'était pas forcément mature, donc il y avait plus de désaccords je pense au début, et puis au début il y a plus de tempêtes forcément, on est moins sûr de nous.

  • François Goursaud

    Et puis la fatigue,

  • Wissem Belyasmine

    c'est vrai que le rôle de la fatigue c'est hyper intéressant parce qu'on était vraiment très fatigué. C'était beaucoup plus facile à s'engueuler quand on est fatigué.

  • François Goursaud

    Non mais on faisait des 24h on dormait sur la chaise du bureau, le premier local dans le 17ème, la rue Le Gendre. C'est simple. on faisait les livraisons le matin à partir de 6h, 7h, ensuite on revenait vers 10h, 11h, on gérait les devis, les appels entrants, ensuite on gérait les petits problèmes opérationnels pour le lendemain, ensuite on allait à métro faire les courses, 18h, 19h, jusqu'à

  • Wissem Belyasmine

    22h. Et puis un second serait...

  • François Goursaud

    Ensuite on rentrait au labo pour faire la production, donc faire les pâtes, commencer les cuissons, les garnissages, tout ça. Et puis on arrivait à 3h, 4h du matin, et puis là on s'effondrait dans la chaise de bureau l'un en face de l'autre. l'autre, et on se réveillait trois heures plus tard, et c'était reparti. D'ailleurs, je me souviens du congélateur qui était la meilleure place, tu te rappelles, pendant un an, parce que c'était un des seuls endroits qui devait être plus d'un mètre quatre-vingt, horizontal, et donc on se battait le congélateur, il y en avait qui prenaient une chaise, et l'autre le congélateur en bas.

  • Et donc, les moments de tension, ça se matérialise comment entre vous ? Vous ne parlez plus ? Vraiment, vous vous disputez ?

  • Wissem Belyasmine

    Non, on parle, au contraire, il faut parler. Il n'y a jamais eu de crise incroyable, mais disons que oui, on peut s'engueuler, ça peut durer... Au début ça durait quelques heures, maintenant ça dure quelques minutes, mais oui,

  • François Goursaud

    c'est constructif en fait, moi j'aime bien personnellement, c'est excitant. C'est le petit blanc, tu vois, genre, tu... Ah, tu attends ! Et puis on avance, tu vois. Et puis au final, quelques heures après, on se dit, putain, yes, quoi. Alors, soit yes parce que j'ai raison, soit yes parce qu'il m'a fait changer d'avis. Mais dans les deux cas, en fait, c'est agréable. Tu vois, c'est qu'il y a vraiment une...

  • Wissem Belyasmine

    Une émulsion.

  • François Goursaud

    Voilà, une émulsion qui va vers un truc... C'est ça qui est formidable, quoi. Et en fait, j'en profite pour dire un truc. Faire une entreprise à deux, enfin, faire du business à deux, avec deux cerveaux, ça n'a rien à voir. avec faire ça tout seul. Mais pas en termes forcément de quantité et de puissance de calcul cérébral, mais c'est exponentiel. C'est-à-dire que deux cerveaux, c'est beaucoup plus puissant que deux fois un. Parce qu'en fait, il y a un ping-pong des idées, il y a un miroir de ce que tu dis, et en fait, il y a une construction, tu t'augmentes toi-même grâce à l'autre.

  • Wissem Belyasmine

    Une co-construction.

  • François Goursaud

    grâce à l'autre. Et voilà, ça fait un plus un égal trois.

  • Wissem Belyasmine

    Et on gagne un temps, mais on gagne un temps monstrueux. On fait beaucoup moins de bêtises et on gagne un temps incroyable, moi je trouve. Et on rebondit, soyez de Pôle emploi, deux ans, etc. Mais voilà, quand on est seul, je pense que les deux ans, ils sont encore plus longs. Et voilà, il y a cette idée qu'à deux, on va quand même vraiment plus vite.

  • François Goursaud

    Ouais, c'est génial.

  • Et vous avez des rituels entre vous, justement, pour garder cette bonne communication ?

  • François Goursaud

    On fait la prière, le soir,

  • Wissem Belyasmine

    on se fait des pompes tous les matins.

  • François Goursaud

    Non,

  • Wissem Belyasmine

    c'est pas très rituel, c'est vrai. On n'est pas très rituels,

  • François Goursaud

    on se marre.

  • Vous êtes, concrètement, par exemple, vous êtes dans le même bureau ? Vous avez chacun votre bureau ? Comment ça se passe ?

  • Wissem Belyasmine

    Ouais, on est dans le même bureau.

  • Vous êtes dans le même bureau ?

  • Wissem Belyasmine

    Depuis peu, parce que pendant longtemps, on était par quelques places. Oui, bien sûr. Donc là, on a un petit bureau fermé, c'est pratique pour la confidentialité, c'est sûr. Mais pendant très longtemps, on aimait être sur le plateau aussi. Et d'ailleurs, de temps en temps, je retourne sur le plateau. Mais voilà, on a un petit bureau séparé, effectivement.

  • Et donc en fait, vous ne prenez jamais de moment, juste vous dites là on va brainstormer un peu, non c'est vraiment au fil de l'eau, ça vient comme ça ?

  • François Goursaud

    Ouais, en fait on brainstorm tout au long de la journée. C'est-à-dire qu'on a des débats enviablés.

  • Wissem Belyasmine

    C'est plus au fil de l'eau. Mais on n'est pas très réunion, on n'est pas très formalisme.

  • François Goursaud

    Mais on parle tout le temps en fait. On parle quasiment tout le temps. Et puis dès que quelqu'un rentre dans le bureau, on est obligé de s'arrêter. Et puis on attend que la porte soit fermée. Alors putain, je t'avais dit que... Et puis ça repart sur le débat. Et puis des fois on n'a pas de soucis quand même. C'est vrai que tu bosses un peu tout quand même.

  • Et j'ai entendu que vous travaillez énormément depuis le début. Et comment vous arrivez à équilibrer vie perso, vie pro ?

  • Wissem Belyasmine

    C'est quoi la vie perso ?

  • François Goursaud

    C'est vrai que pendant 5-6 ans, la vie perso, on était célibataire.

  • Wissem Belyasmine

    On était jeunes, heureusement aussi.

  • François Goursaud

    Et puis, ça se limitait aux copains. Quand on rentrait à 1h du mat', on participait un peu aux soirées et puis on allait se coucher avant les autres.

  • Wissem Belyasmine

    On a eu la chance d'avoir le week-end comme coupure dans notre activité de traiteur pour entreprise. On a ce week-end qui était le moment de respiration, sinon c'était impossible.

  • François Goursaud

    Le marché d'entreprise a ça au moins de confortable.

  • Wissem Belyasmine

    Donc on avait nos week-ends pour se reposer.

  • François Goursaud

    Bien d'autres atouts en B2B, évidemment. La fiabilité des clients, la régularité des commandes, l'assurance d'être payé, tout ça. Mais en plus, effectivement, le week-end, ça s'arrête. C'est-à-dire que le samedi et le dimanche, merci à tous les salariés parisiens d'ailleurs de rentrer chez vous. Mais oui, c'est vrai que le samedi et le dimanche, on a de l'oxygène.

  • Je demande quand même, en général, s'il y a eu un moment vraiment difficile entre vous à surmonter ? Ou il y en a de ce que vous m'avez dit non, mais est-ce qu'il y en a quand même eu ?

  • François Goursaud

    Entre nous ?

  • Entre vous, dans l'entreprise ou pas ?

  • Wissem Belyasmine

    Oui, il y en a eu plein, mais il y a eu le Covid, on peut citer, parce qu'évidemment...

  • Oui, dans votre activité.

  • Wissem Belyasmine

    Voilà. on a été très secoués, mais on s'en est bien sortis, et ça a été des moments constructifs, avec la question de filetement aussi au final, donc c'était des moments de pause, puis même physiquement, on a pu se reposer, je pense que le Covid c'était un tournant pour nous aussi, si je rebondis sur la vie perso, les dernières années, on a une vraie amélioration de la vie personnelle, enfin on a une vraie amélioration de l'équilibre, et c'est lié à ce moment de pause de Covid, où on a pu reposer les choses, et puis... puis grandir la boîte, structurer. Et aujourd'hui, effectivement, on peut avoir une vie perso presque normale.

  • François Goursaud

    Le Covid, c'était formidable. Ça a permis de rebattre les cartes du marché, de nous poser les bonnes questions sur le superflu, l'essentiel, le nécessaire. Et vraiment, c'est un peu comme si tu secouais un pommier et puis tu as tous les fruits morts qui tombent.

  • Et donc à ce moment-là, vous avez continué à vous voir, justement pour vous dire qu'est-ce qu'on fait, comment on pose les choses.

  • Wissem Belyasmine

    Non,

  • François Goursaud

    non, tout au final. Perso, en étant confinant, mais pas en même temps. Pas au même endroit.

  • Oui, parce qu'en même temps...

  • François Goursaud

    C'était génial, le Covid, moi j'ai adoré. C'était un bol d'oxygène extraordinaire.

  • Wissem Belyasmine

    Au final, c'est tombé à pic, avec du recul. Les sacs, sur le coup, ne rigolaient pas.

  • François Goursaud

    Non, c'est un mal pour un lien. Et puis on s'attendait, on attendait au tournant la courbe de la croissance. Donc il y a vraiment une dent creuse dans la croissance. Et après, quand tu regardes la courbe, ça continue vraiment comme si on avait poursuivi le trait. C'est-à-dire que, chut ! Et quand le Covid s'est arrêté, vraiment, il y a une continuité. Et là, on s'est dit, putain, yes, quoi ! On avait un peu peur de ça. On s'est dit, comment ça va repartir ? Et tous les traiteurs, on était tous là, sur le marché, sur la place de Paris. On était là, putain, comment on va faire ? Les plates-repas, le cocktail dînatoire, on ne savait pas quel... Quel format allait en papier ?

  • Wissem Belyasmine

    La peur du télétravail, la peur d'attraper l'invention des habitudes. Avec le fait que le mal n'est pas trop advenu. En fait,

  • François Goursaud

    le coût du télétravail est un mal pour un mieux aussi. C'est-à-dire que les gens ont essayé. Et puis en fait, ils se sont rendus compte que c'était cool l'entreprise. Parce que c'est là que tu fais la rencontre. Et l'entreprise, d'ailleurs, s'est transformée en un lieu plus où on va privilégier les membres partage et l'événementiel. Et on va plus bosser sur le fond en télétravail. Faire les tâches un peu laborieuses. Et puis quand tu reviens à l'entreprise, c'est là qu'on fait des réunions, c'est là qu'on se voit.

  • Wissem Belyasmine

    Donc là,

  • François Goursaud

    ça a presque boosté le marché du traiteur événementiel entreprise. Et puis juste sur la structuration et le temps... C'est grâce aux gens aussi en qui on a pu faire confiance dans l'entreprise, aux chefs d'équipe notamment, je parlais d'Ibrahim tout à l'heure, mais Lapo qui est venu quelques années après, ça fait 6-7 ans, et puis Carole, pareil, 5-6 ans. Nos trois chefs d'équipe en fait nous ont vraiment permis, en qui on a une confiance aveugle, nous ont vraiment permis de voir les choses différemment.

  • Et votre relation aux équipes, c'est la même ?

  • François Goursaud

    J'ai l'impression que vous avez des personnalités assez complémentaires.

  • Wissem Belyasmine

    Oui, on n'a pas la même personnalité, c'est sûr. On a une personnalité complémentaire, je pense qu'on peut le dire. Après, le rapport aux équipes, je veux dire qu'il est variable en fonction des personnes aussi. On n'a pas les mêmes personnalités aussi côté équipe.

  • François Goursaud

    Mais Wissam est plus discret. Tu vois, tu vas avoir parfois un rapport plus intime avec certaines personnes, ou même avec tout le monde, mais il est plus discret. Moi, je vais plus dire bonjour à tout le monde le matin, je vais passer 20 minutes, parfois avant d'arriver au bureau, parce que je me marre avec tout le monde. Mais tu perds dans ça, en fait. Moi, c'est pas du tout une mission que je vais fixer. Non, mais ça peut me faire barrer.

  • C'est spontané.

  • François Goursaud

    Ben oui. C'est les souris, en fait, qui font vivre. C'est l'énergie, en fait, qui est... Donc, voilà.

  • Wissem Belyasmine

    Je suis d'accord.

  • Et est-ce que vous avez mis en place un pacte d'associés dès le début ?

  • Wissem Belyasmine

    C'est quand même rituel.

  • C'est pas trop notre truc.

  • Wissem Belyasmine

    Déjà, on a démarré dans des conditions qui font que, déjà, il n'y avait pas de budget juridique et puis il n'y avait pas trop de... On était trop sur le terrain pour se poser ce genre de questions. Donc on a démarré ce 100 pactes d'associés, et puis maintenant que c'est pris, on n'est pas revenu dessus. Donc vous n'avez toujours pas de pacte ? Non, toujours pas de pacte. On considère qu'il n'y a plus besoin maintenant. On peut se tromper, il y a tout un tas d'écoles sur ce sujet.

  • Je ne sais pas si vous voulez le dire, mais vous êtes à 50-50 ?

  • Wissem Belyasmine

    Oui, c'est hyper important aussi.

  • François Goursaud

    On voulait parler de la manière de faire du business aussi.

  • Wissem Belyasmine

    Oui, notre manière de faire du business, c'est l'écurie-partition totale, du travail, des capitaux, de toute l'énergie. C'est important que ce soit équitable. Je me vois mal. Je pense que l'aventure n'aurait pas pu avoir lieu si François avait plus que moi, et inversement. Ça se comprend rapidement, mais par rapport à tout ce qu'on a donné, ce n'était pas envisageable que quelqu'un s'accapare plus qu'un autre. pour nous vraiment dans la mentalité.

  • François Goursaud

    D'où la notion d'être très vigilant sur les associés, enfin nous on appelle ça des associés dormants, quand il y a quelqu'un qui a des parts et qui ne travaille pas, c'est très compliqué comme business. Alors les investisseurs, quand tu prends des parts dans un business à la Silicon Valley, qui a un potentiel de scalabilité énorme, et que tu vas faire des millions de milliards, ok. Mais dans un business humain où il faut être sur le pont tous les jours, où il y a un problème, tu y vas. Le mec est absent, tu vas faire la plonge. Ça, c'est un business humain. Et là, quand il y a un mec qui ne vient pas sur le pont et qui, à départ, c'est très pas judiciable pour les esprits des autres associés, ça peut foutre en l'air le business. On est très content d'être écouté à la partie. On conseille à tout le monde.

  • Wissem Belyasmine

    C'est notre manière de faire du business, c'est sûr. Je pense qu'on ne changera pas parce qu'on en est très convaincus.

  • François Goursaud

    Comment tu veux quantifier si tu en as un qui a 40, 60 ou 35 ?

  • Pour rebondir là-dessus, vous, effectivement, l'histoire est très belle. Mais d'expérience, le 50-50, s'il est possible, il faut quand même le cadrer. Ça dépend du business, c'est comme tout. Oui,

  • Wissem Belyasmine

    et puis des personnalités surtout. Et donc, vous, en plus, vous avez vraiment... Les choses ont coulé, j'ai l'impression, depuis le début, mais ce n'est pas toujours le cas.

  • François Goursaud

    Croyez-moi. On a choisi aussi la complexité, la manière de faire le business, c'est ce que je voulais dire. C'est quand le fait d'avoir intégré, on va parler un peu plus business, mais d'avoir intégré toute la chaîne de valeur, c'est le choix de la complexité. On fait la livraison, on a nos coursiers. On a de la commande au téléphone jusqu'à la livraison. On fait toute la transformation, les achats et la livraison. On a nos véhicules, nos coursiers. Et c'est vrai que c'est un choix de la complexité.

  • Que ne font pas tous les traiteurs d'ailleurs.

  • François Goursaud

    Que ne font pas tous les traiteurs, mais c'est le lien avec ce qu'on disait précédemment. C'est que ça nous oblige à être un peu sur toutes les batailles. Et c'est très complexe. Et c'est là que c'est vraiment un truc humain. C'est qu'il faut être polyvalent, il faut vraiment se faire confiance, et il faut être là. Donc ce n'est pas un truc d'investisseur, c'est un truc d'humain où on est là.

  • Et nous, on est vraiment persuadés que c'est là-dedans qu'on crée de la valeur, plus que dans la sous-traitance, etc. Nous, on est vraiment dans l'idée de se dire que l'intégration à la chaîne de valeur, oui, c'est complexe, oui, ce n'est pas forcément toujours optimal, mais à long terme, on est persuadés que ça crée de la valeur pour le client, parce que derrière, on a un service qui est différent. Et ça crée de la valeur pour nous parce que derrière, on a des savoir-faire supplémentaires, on a une vision globale de toutes les fonctions, tous les métiers qui vont intervenir. Et on ne conçoit pas le faire sans. Mais voilà, je sais que ce n'est pas toutes les écoles, mais... On n'aime pas trop les intermédiaires.

  • François Goursaud

    Voilà. Il y en a sur le marché, malheureusement, ou heureusement, parce qu'il booste un peu, il stimule un petit peu le marché, en faisant de l'acquisition, et puis en redistribuant les commandes à des prestataires qui produisent. Donc probablement qu'il stimule le marché, c'est comme les agents immobiliers. Tous les appartements se vendraient sans eux, mais c'est vrai que le fait d'appeler les clients, de dire allez, allez, venez visiter, et puis d'appeler les vendeurs, allez, allez, venez vendre, ça booste un petit peu l'économie forcément. Donc ils ont leur place. Mais nous, on aime bien...

  • On aime bien faire nous-mêmes. Voilà.

  • Wissem Belyasmine

    C'est fructueux.

  • François Goursaud

    Ouais,

  • ouais.

  • François Goursaud

    Et puis, il y a tellement d'avantages à tout ça. C'est-à-dire que les clients nous demandent des trucs très compliqués, des fois personnalisés ou des commandes... puis il demande de la réactivité aussi. On descend les terres en dessous, on a quatre niveaux. On a en bas le stockage, l'assemblage, l'expédition, le rez-de-chaussée, la production au premier, puis le bureau au deuxième. Dès qu'on a quelque chose à ajuster, à faire, une référence à contrôler, on descend, on a 30 mètres à faire, et puis on est dans la chambre froide, on remonte, on rappelle le client. Et le fait d'avoir tout ça... dans le même bâtiment, c'est hyper confortable. Et ça permet de faire du business vraiment différemment.

  • C'est vraiment fondateur. Mais c'est comme nous, on a démarré aussi à tout faire. Je pense que c'est fondateur et on réfléchit que comme ça maintenant. Et c'est vrai qu'on a tout au même bras. Et du coup, c'est...

  • Wissem Belyasmine

    Vous avez tout expérimenté en fait.

  • Tout, je ne sais pas,

  • Wissem Belyasmine

    mais en tout cas...

  • Je veux dire les postes qui sont là aujourd'hui, vous les connaissez, vous les connaissez, on les maîtrise au mieux qu'on peut. Et ça,

  • Wissem Belyasmine

    c'est une force ?

  • François Goursaud

    savoir faire on les maîtrise beaucoup moins bien aujourd'hui que les équipes qui sont spécialisées depuis plusieurs années dans leur domaine respectif mais oui on est passé par Vans et Marais et par tous les postes de travail évidemment et puis on serait capable de remplacer n'importe qui dans la boîte ça c'est essentiel aussi de savoir ce qui se passe Mais bon, aujourd'hui, c'est très complexe. On a 800 m² et ça grouille un peu dans tous les sens. Oui,

  • on ne peut pas mettre les étapes dans les processus.

  • François Goursaud

    C'est compliqué.

  • Wissem Belyasmine

    Vous êtes structuré.

  • Oui.

  • François Goursaud

    C'est d'ailleurs un truc... intéressant à un stade de l'entreprise où tu vois pas que ça t'échappe, mais tu as un peu un sentiment d'avoir de contrôle où tu te dis putain, là, le truc est lancé. Qu'est-ce qu'il se passe ? Oui,

  • Wissem Belyasmine

    j'ai plus les mains à confier.

  • Au final, ça marche. On contrôle certaines choses, mais évidemment, on ne peut pas tout contrôler et il ne faut pas tout contrôler non plus. Ce serait une mauvaise idée. Mais il y a ce stade de structuration, de dire maintenant, c'est un chef d'équipe qui va gérer ma place. Je lui fais confiance. Je lui incule des valeurs, je lui incule ce que je sais, mais je ne sais pas tout non plus, donc je lui fais aussi confiance, il faut qu'il mette sa patte. Mais je veux que ça marche et je veux qu'humainement tout le monde soit content et que même le chef d'équipe y trouve un intérêt, mais aussi les gens qui arrivent.

  • Wissem Belyasmine

    Ça a été dur pour vous, ce stade justement ?

  • Grâce à notre chef d'équipe, oui, parce qu'on a...

  • Wissem Belyasmine

    Parce qu'il était avec vous dès le début.

  • Le premier, oui, et même rapidement, c'est vrai que c'est des gens qui ont de l'ancienneté. Et on a cette chance d'avoir six bonnes personnes.

  • François Goursaud

    C'est eux qui font...

  • C'est bon,

  • François Goursaud

    on prend une bâtonne et tout, mais c'est eux qui tiennent la boîte. Lapo, en production, il gère toute la cuisine. Il est italien, il est adoré de tout le monde, il est marrant, il a un charisme naturel et tout le monde le respecte. Alors qu'il gueule pas, c'est ça qui est incroyable. C'est vraiment fluide, les gens lui font confiance qu'il est bon, qu'il est doué. Ibrahim, qui est directeur logistique, qui gère la plus grosse équipe, 25 personnes, tout le monde lui fait confiance et tout le monde est admiratif. Et puis Carole, qui gère toute la partie commerciale, c'est extrêmement compliqué. Sur le plan humain, c'est beaucoup de stress à gérer. Et puis il y a un flux parfois avec des pics d'activités énormes. Et voilà, c'est... Et

  • Ibrahim, la zone de l'équipe,

  • François Goursaud

    c'est les trois chefs d'équipe clairement qui tiennent la maison.

  • C'est l'idée de monter la pyramide pour structurer. Et là, pour le coup, on a réussi. Maintenant, on a même des seconds de chefs d'équipe. Et donc là, on ramène l'adjoint. Et ça, c'est intéressant aussi. Donc trouver l'adjoint, c'est tout aussi dur que trouver le chef. Et ils ont besoin d'adjoints maintenant parce que...

  • Wissem Belyasmine

    Oui,

  • François Goursaud

    parce que vous vous restez. Le mal d'Occident qu'on a eu quand eux ont commencé à prendre leur rôle, eux doivent l'avoir aussi maintenant. Parce que il faut quand même avoir le cerveau reposé, tu vois, prendre des bonnes décisions. Donc il faut éliminer le plus possible le stress et puis il faut venir avec le sourire. Et pour ça, il faut vraiment être structuré. Donc il faut avoir des gens sur qui se reposer. Sinon, ça ne sert à jamais, on devient fou.

  • Sinon, c'est impossible. Sur le long terme, ça va être difficile.

  • Wissem Belyasmine

    c'est pas possible et c'est quoi selon vous les qualités d'un bon associé ?

  • pas évident je pense que c'est déjà c'est inhérent à chaque personne c'est-à-dire que tout est relatif pour ma part je dirais quand même si on prend du recul sur notre histoire c'est quand même la confiance c'est la confiance la transparence et la sincérité mais tout ça c'est lié c'est-à-dire que on ne remet pas en cause de manière permanente tel ou tel action de quelqu'un, il l'a fait avec le bon cœur, il l'a fait en toute sincérité, et ça c'est hyper important, parce que sinon on devient, ça crée la paranoïa, etc., et là c'est impossible de faire que ça. Donc je dirais quand même l'idée de sincérité, de transparence, ou même ce qu'on peut dire avec François, l'idée de spontanéité, ça c'est important. Après, bon, est-ce qu'on peut pas de la complémentarité ? Je sais pas, parce qu'on peut ne pas être complémentaire non plus forcément, c'est pas non plus le premier point, mais nous dans notre cas, ça nous a beaucoup servi évidemment d'être complémentaires en termes de personnalité, en termes de compétences, entre guillemets. Ça a été quand même important pour nous qu'on soit complémentaires. Et que dire de plus ?

  • François Goursaud

    Moi je dirais l'intelligence. Il faut la lumière dans les yeux. C'est-à-dire que tu vois le mec, tu dis bon voilà, ça tourne. Bah oui, c'est ce que j'ai vu avec Michelin tout de suite. Et comme moi j'ai pas ça, je suis un peu con, je me suis dit putain voilà, on va être complémentaires là-dessus. Deuxième truc, c'est la curiosité. Il faut vraiment avoir envie de toucher à tout, de partir, ça dépend de ce que tu fais. Pour une application web ou smartphone, il faudrait peut-être un petit génie en programmation, un peu étroit mais très intelligent dans son domaine. Je pense qu'il faut une certaine, dans nous, dans notre cas... Il faut de la curiosité, parce qu'on a tout le temps des nouvelles problématiques. On va avoir un batteur qui tombe en panne, et puis en fait c'est le moment de renouveler un peu le parc de batteurs, et du coup là on rentre dans un benchmark, on rentre sur le marché du batteur. Bertrand Pumal, Edith Osama, tu as du 20 litres, 40 litres, 80 litres, trifasé, monopasé, machin, et puis là on remarque, le chariot pour aller de la salle de cuisson à la cuisine, et puis on rentre dans un truc, et on va en parler pendant 2 jours, 3 jours, et en fait, quand tu sens que le mec est curieux, que ça lui fait plaisir... qu'on se marre, c'est génial.

  • Sur des trucs, il y a un intérêt commun. C'est marrant.

  • François Goursaud

    Mais tout, les véhicules, les gens, les recrutements, est-ce qu'on a besoin d'un DAF ? Est-ce qu'on prend un RAF ou un DAF ? Est-ce qu'on prend un assistant comptable ? Et on rentre dans un nouveau sujet pendant 2-3 jours qu'on n'avait jamais abordé. C'est stimulant. Il faut de la curiosité.

  • Sinon, si on s'ennuie, on ne peut pas aller loin. la motivation elle sera plus.

  • François Goursaud

    Et puis en troisième qualité je dirais qu'il faut un certain détachement aux choses il faut être un peu il faut s'en foutre un peu en fait.

  • Wissem Belyasmine

    La légèreté ? C'est ce qu'elles ont dit dans le dernier podcast.

  • François Goursaud

    Il faut s'en foutre un peu en fait parce que rien n'est grave.

  • Wissem Belyasmine

    Alors elles ont pas dit ça comme ça. Mais elles ont parlé de légèreté.

  • C'est important, c'est le rapport au stress en fait. Hyper important le rapport au stress. Surtout, non en fait tous les métiers mais On est soumis au stress parce que il faut l'ouvrir, il y a le temps qui tourne. Mais en fait, ça concerne tous les métiers, tout le monde a du stress. Donc, rapport au stress, très important. Ce que disait François, légèreté, recul, ne pas péter les plombes dès qu'il y a un truc bizarre qui se passe. S'asseoir, réfléchir, c'est une forme de maturité aussi.

  • François Goursaud

    Il faut relativiser, en fait. Moi, une de mes plus grandes lignes, c'est rien à foutre. Je le dis souvent, je ne devrais pas le dire assis au micro, mais voilà quoi, à 2h, 3h d'avion ici, c'est la catastrophe, tu peux te taper une maladie incurable à demain et puis tu restes 3 mois, on s'en fout, on est bien, on est en bonne santé. Tu te lèves le matin, tu marches sur tes deux jambes, tu as les yeux ouverts, c'est parti, c'est comme un espèce de jeu vidéo grandeur nature où on fait ce qu'on veut, on est libre, tu te lèves le matin, ça part et tu te dis qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui. Si tu as la santé, c'est génial.

  • Wissem Belyasmine

    Et donc les trois conseils que vous donneriez à des entrepreneurs qui souhaitent s'associer ? Et ce sera ma dernière question.

  • Alors on va prendre le parti pris, on va dire éco-répartition, pourquoi pas ? On va mettre notre... Éco-répartition de l'ensemble des... Je trouve ça important, l'idée d'égalité. Alors, ce n'est pas l'égalité pure et dure, mais c'est l'égalité dans le partage de l'effort. Je trouve ça important pour se sentir à l'aise. Après, je dirais qu'il ne faut pas trop se prendre au sérieux. Je reviens sur l'idée de ce qu'on serait. Si on se prend trop au sérieux, on va se perdre. Donc voilà, il faut vivre un peu, peut-être pas au jour le jour, mais pas loin. À la semaine, quoi. Ouais, peut-être. Voilà. Bon, tu ne peux pas vivre jour le jour 100% des choses parce qu'il faut quand même se projeter un peu. Mais il ne faut pas être dans la planification intense. Donc...

  • François Goursaud

    Il ne faut pas être le nez dans le guidon.

  • Ouais, il ne faut pas être le nez dans le guidon.

  • Wissem Belyasmine

    Et le fait que vous ayez eu à peu près le même âge, les mêmes modes de vie, vous pensez que c'était... Oui, c'est vrai.

  • C'est à jouer, évidemment. C'est vrai que...

  • Wissem Belyasmine

    Qu'il y en a un qui avait eu trois enfants et...

  • Bah, du coup, effectivement,

  • Wissem Belyasmine

    peut-être... Et des salaires à sortir. Ouais.

  • peut-être que les choses auraient été pas plus associées effectivement. Donc ça veut dire qu'effectivement, il y a une forme de partage du mode de vie.

  • François Goursaud

    On va dire,

  • voilà, il faut être au même, peut-être synchronisé sur ces aspects-là. Je pense qu'effectivement, ça ressort quand même. Et du coup,

  • François Goursaud

    trois conseils, c'est ça ? Moi je dirais déjà, c'est marrant, c'est pas l'idée qui compte, c'est la mise en œuvre. Parce qu'en fait, tu peux être dans l'innovation, tu peux être un excellent entrepreneur, et en fait tu trouves une idée innovante, mais malheureusement, le contexte économique, le marché, le machin, fait que c'est pas le bon moment. et du coup tu plantes quoi, alors que t'es bien meilleur que les autres et puis tu peux trouver une idée de merde tu peux prendre un business qui existe déjà tu peux ouvrir des boulangeries, tu peux ouvrir un restaurant tu peux ouvrir un salon de thé ça existe depuis la nuit des temps mais tu le fais mieux que les autres on te reprend dix ans plus tard, ça cartonne. Et en fait, tu as plus de chances de réussir avec une idée banale qu'avec une idée de no-vent. Si tu es vraiment un bon entrepreneur, tu as beaucoup plus de chances de réussir avec une idée de merde qu'avec une idée farfelue.

  • L'idée du siècle, il faut s'en méfier.

  • François Goursaud

    Il faut se méfier de l'idée du siècle. En deuxième, je dirais pas d'associés normands. Ça, c'est propre à notre philosophie. Et puis après, pour revenir sur ce que je disais avant, puisque lui, ça me saoule. souligner aussi, c'est qu'il faut se marrer. Et puis, voilà, on sait... Et puis, rien à foutre. Il ne faut pas être trop sûr de soi, le nez dans le guidon, être dans le calcul tout le temps. On ne sait pas ce qui se passe vraiment.

  • Wissem Belyasmine

    Et puis,

  • François Goursaud

    même sur le plan philosophique, tu vois, c'est... Moi, j'aime beaucoup Spinoza. On ne sait pas ce qu'on fait là. On ne sait pas ce qu'il y a avant la vie. Personne ne sait. On ne sait pas ce qu'on fait là, le sens de notre vie. On ne sait pas ce qu'il y a après la mort. Et en fait, personne ne comprend rien à ce qui se passe. On est là, et puis... Et puis on est spectateur, tout ça. Donc voilà, il faut toujours avoir ça en tête. Il ne faut pas se prendre au sérieux. Voilà.

  • C'est pas ce qu'on fait là, mais c'est vraiment vrai et ça se trouve, les décisions, on ne les prend même pas.

  • Wissem Belyasmine

    En tout cas, moi, j'étais contente que vous soyez là.

  • C'est peut-être pas volontaire. C'est déterminé.

  • Wissem Belyasmine

    Merci beaucoup à vous deux.

  • C'était un plaisir,

  • François Goursaud

    merci.

  • Wissem Belyasmine

    Moi, je l'ai retenu que vous aviez parlé de polyvalence, d'humanité, de confiance, de joie, de transparence, de sincérité, de partage, de complémentarité, de curiosité et de légèreté. Et que c'est très important pour réussir l'association. Merci beaucoup pour votre perspective sur l'association. Votre énergie et votre approche collaborative sont vraiment inspirantes. On peut retrouver vos produits sur, j'imagine, www.mr.fr et finalement,

  • François Goursaud

    monsieur Matin, tombez dessus, je pense, j'espère.

  • On verra,

  • François Goursaud

    on va faire le test en revanche.

  • Wissem Belyasmine

    Merci à vous deux d'avoir été mes invités aujourd'hui. Merci à vous chers auditeurs pour votre fidélité. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager, à laisser un avis et à vous abonner pour découvrir d'autres belles histoires d'associés. A très bientôt pour un prochain épisode d'Aventures et Associés.

Description

Êtes-vous prêt à découvrir les secrets de l'entrepreneuriat à travers les yeux de deux fondateurs associés et passionnés depuis plus de 10 ans ? Dans cet épisode d'Aventures & Associés, Anne-Sophie Riaud reçoit Wissem Belyasmine et François Goursaud, les esprits créatifs derrière Monsieur Matin et Philemon Traiteur.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Anne-Sophie Riaud

    Bonjour, bienvenue sur le nouveau podcast Aventures et Associés, le podcast d'aider aux aventures entrepreneuriales entre associés. Je m'appelle Anne-Sophie Rioux, avocat en droit des sociétés et fondatrice de Lenox Avocats. Depuis six-huit ans, j'accompagne des dirigeants et leurs entreprises. J'ai réalisé que ce qui me passionnait dans mon métier, ce sont avant tout les interactions humaines, notamment entre associés. C'est pourquoi j'ai décidé de centrer mon activité sur l'association en élaborant un accompagnement spécifique pour les associés à la fois humains et jeudi. De là est née l'idée de ce podcast. Pour cet épisode, j'ai le plaisir d'accueillir François Gourceau et Wissam Bel Yassmin, les fondateurs de Monsieur Matin et Philemon Traiteur. Leur entreprise créée il y a 10 ans est un véritable hymne au réveil réussi en proposant des produits et solutions innovants pour transformer la routine matinale en un moment de bien-être et d'énergie. Ce projet qui mêle vision entrepreneuriale et collaboration harmonieuse illustre parfaitement ce que nous aimons explorer ici. Je suis ravie de les recevoir aujourd'hui, qu'ils partagent avec nous leurs visions, leurs aventures communes et les leçons qu'ils ont tirées de leur parcours. Bonjour Wissem, bonjour François. Merci d'avoir accepté mon invitation pour ce second épisode. Alors, qui êtes-vous et quel est votre parcours ?

  • Wissem Belyasmine

    Alors, depuis dix ans maintenant, donc effectivement, ça va très vite. Wissem, donc 33 ans, je suis quelqu'un qui aime bien créer. On peut dire ça quand même. J'ai créé ma première entreprise, j'avais 17 ans, au lycée, parmi les premiers autres entrepreneurs de France, pour la petite anecdote. Et donc, à l'époque, ma passion, c'était Internet. Je vendais des sites Internet et je créais des sites Internet. Et c'était un peu ma petite passion. Et donc, pour l'histoire, c'est très drôle parce que j'avais des sites Internet spécialisés sur MSN Messenger. Donc, c'était le business de l'époque. Bon, évidemment, j'étais quand même lycéen et puis étudiant. Donc, ça a été une activité quand même, on va dire, plutôt loisir et un peu... Voilà, ce n'était pas une grande activité en soi. Mais voilà, j'avais cette volonté toujours de créer. Et puis après, j'ai fait pas mal d'études, une licence de sciences économiques. J'aimais bien les sciences éco également, encore une fois. C'est marrant, mais voilà, les sciences éco. Après, j'avais besoin de revenir au réel. Donc, toujours cette idée de gestion d'entreprise qui me plaisait beaucoup. Donc, je suis reparti sur du marketing. Mais en alternance, à l'époque ça se faisait moins qu'aujourd'hui, mais j'avais cette volonté de partir en alternance, donc deux ans d'alternance avec une petite coupure en Asie, à Hong Kong pendant un an, donc ça c'est aussi intéressant parce que c'est quand même inspirant, Hong Kong ça m'a beaucoup inspiré sur la partie entrepreneuriale, je pense notamment au rapport au temps, les choses vont très vite, donc ça m'a construit je pense.

  • Anne-Sophie Riaud

    Ok, François ?

  • François Goursaud

    Yes, bonjour. Du coup moi François, j'ai grandi en province, à Caen, petite ville très sympa, pas loin de la mer. Alors moi j'étais plutôt turbulent, plutôt mauvais élève, j'étais plutôt à faire des choses. cabanes alors dans la création aussi mais plus bricolage cabane j'en ai tout le monde le week-end faire des cabanes une petite rivière en partant en bateau et puis on coupait des arts enfin c'était assez voilà je vais faire métier artistique ce que j'ai fait de la musique mais parmi au conservatoire donc j'ai fait du violon, et puis j'ai fait du piano après par la suite, et puis j'ai eu un peu peur, parce que les gens dans mon travail qui faisaient de la musique étaient plutôt dans la précarité, donc j'ai eu un peu peur, et je voulais quand même avoir des moyens, donc je me suis un peu obstiné, mais j'étais nul à l'école, donc les profs m'ont quand même conseillé d'aller dans la voie scientifique, j'ai eu le bac au rattrapage, le bac S avec 8,5, j'ai eu une deuxième chance, et ils m'ont dit en prépa, tu vas te mettre à bosser, donc j'ai fait une mathup, première année, j'ai redoublé, une deuxième année. Bon, je n'arrivais pas à bosser en fait. Donc après, je suis parti en droit. Pareil, je n'ai pas réussi à bosser.

  • Pourquoi tu fais possible ça ?

  • François Goursaud

    J'ai fait plein de trucs, j'ai fait DUT TC, DUT GEA, à chaque fois un an. Je n'avais pas terminé, je n'arrivais pas à bosser. Après, je suis reparti en fac de maths. Au bout de six ans, je me suis dit, on arrête les conneries, il faut gagner un peu de trucs. Donc, je suis parti à Paris faire de l'immobilier. Un des moyens de se faire de l'argent quand on a un peu la fibre commerciale. J'ai fait de la transaction pendant deux ou trois ans, je m'amusais bien. Jusqu'au jour où j'ai rencontré... Est-ce que vous n'étiez pas du tout ? Non. On ne se connaissait pas du tout. Et puis un copain de copain de copain nous a mis en relation par une soirée ou quoi. Et j'ai rencontré Wissam. Et là, je lui ai dit, on arrête les conneries. Et on a quitté nos taffes tous les deux et on s'est lancé dans cette aventure Monsieur Matin.

  • Et avant qu'on rentre dans le cœur du sujet, est-ce que vous pourriez nous parler justement de Monsieur Matin et Philemon Trateur ?

  • François Goursaud

    Ouais.

  • Wissem Belyasmine

    Ouais ouais, Monsieur Matin, film-mon-traiteur, donc on a démarré avec Monsieur Matin, ça c'est important. C'est un peu original parce qu'on a démarré quand même sur un métier qui n'est pas le nôtre aujourd'hui. Donc on a démarré sur la boulangerie, l'idée originelle c'était de livrer des box petits déjeuners à domicile. Bon alors évidemment ça n'a pas marché puisque la fréquence d'achat est faible, le panier moyen est faible, les coûts sont élevés. Voilà donc il n'y a rien qui marche là-dedans. Mais voilà c'était le début de l'aventure, voilà, toute innocente.

  • François Goursaud

    On a quand même persisté. On vivait en Vélib le samedi et le dimanche. Des particuliers pour 8-10 balles. C'est vrai que le panier moyen est pourri. Et là,

  • vous aviez quel âge ?

  • Wissem Belyasmine

    On avait 22-23.

  • François Goursaud

    Et moi, 25. On a deux ans d'écart, mais on est nés le même jour. On s'en est rendu compte après s'être rencontrés ? Oui,

  • Wissem Belyasmine

    on ne savait pas, évidemment.

  • François Goursaud

    C'était marrant. Et puis, il y avait beaucoup de retours clients. La marge était très difficile à trouver. C'était instable. Et puis, Et dans le même temps, on avait des commandes d'entreprise. Et donc là, on a été contacté par des boîtes de conseil, des assurances, des boîtes du CAC 40. On a vu votre site, ça a l'air sympa. sympa, est-ce que vous pourriez nous faire un petit déj pour 30, 40, 50 personnes ? On a un petit budget de 800 euros, alors on a dit c'est quoi ce bordel ? On a directement changé la carte, donc on a compris qu'il fallait s'adresser aux entreprises, donc on a fait des plateaux, à l'époque on était dans ma chambre en 14ème, et on a fait des photos dans le salon directement avec des plateaux de chouquettes, des plateaux de financiers de 30 vinoiseries, 30 pains au chocolat, on a mis ça en ligne, et puis c'est parti comme ça, on a été aspiré par le marché de l'entreprise, Et puis comme on s'est dit qu'il fallait de la fiabilité, qu'il fallait de la rigueur, de la régularité, on s'est mis à livrer nous-mêmes et à produire nous-mêmes. Donc voilà.

  • Wissem Belyasmine

    Long cheminement pour devenir traiteur du coup, c'est ça ?

  • François Goursaud

    Voilà, on est rentré par la petite porte parce que le marché du traiteur est assez fermé, surtout le traiteur pour entreprise. C'est un marché assez fermé, les barrières d'entrée sont élevées parce qu'il faut un appareil de production, il faut des investissements au départ, il faut quand même une connaissance du marché et puis des process de fabrication et tout ça. On est rentré par la petite porte, petit déjeuner... On a vite été sur le salé.

  • Wissem Belyasmine

    Déjeuner.

  • François Goursaud

    Voilà.

  • Wissem Belyasmine

    L'enseignement, ça vient vite.

  • François Goursaud

    Voilà. Les entreprises nous disaient, c'est bien ce que vous faites, mais nous, on a un déjeuner le midi, on a un cocktail le dînatoire le soir. Et là, on allait sur Marmiton. Et puis, on leur disait, oui, bien sûr, on peut tout faire. Et puis, on passait la nuit à cuisiner.

  • C'est vous qui cuisinez ?

  • Wissem Belyasmine

    Oui, pendant longtemps. Alors, je n'ai pas mentionné dans la création la cuisine parce que c'est aussi une de mes passions. Ah oui, quand même. Mais oui, moi, j'aime beaucoup cuisiner. J'ai énormément appris, évidemment, via cette aventure, parce que je n'avais pas du tout le même niveau avant de démarrer cette aventure. Et c'est toujours un plaisir de cuisiner. J'utilise encore la cuisine de temps en temps. C'est un plaisir d'avoir une cuisine professionnelle, mais voilà. J'aime cuisiner, vraiment, c'est un truc qui me définit.

  • Et sans avoir pris de cours ?

  • Wissem Belyasmine

    Non. C'est comme les sites internet, je n'ai pas pris de cours.

  • François Goursaud

    Moi,

  • Wissem Belyasmine

    j'ai pris des cours,

  • François Goursaud

    par contre, avec Poussame.

  • Wissem Belyasmine

    Non mais après on apprend, on fait beaucoup de bêtises forcément, on apprend par itération.

  • François Goursaud

    Mais il faut dire que pendant tout ce temps-là, on n'était pas deux, on était trois. Il y avait Ibrahim qui nous a accompagnés depuis le début. Et on a tout fait avec lui. Il est toujours là. Bien sûr, il est toujours là. C'est lui qui a la plus grosse équipe, il gère 20-25 personnes aujourd'hui.

  • Vous avez combien de salariés aujourd'hui ?

  • François Goursaud

    Là, on est 50. Enfin, un peu moins de 50. Mais oui, pour finir sur le cheminement, on a vite été sur le salé, du coup, au début très simple, avec le sandwich, les bagels, les burgers, tout ça. Et puis après, on s'est tourné vers le cocktail dînatoire, donc les pièces cocktail, les verrines, les cuillères. Et donc, du coup, on a été obligé de... créer une nouvelle marque pour vraiment avoir un positionnement approprié. Et donc, c'est tombé au moment du Covid, il y a 5 ans. Et du coup, la marque Philemon, Philemon c'est le dieu de l'hospitalité dans la mythologie grecque et Bossis c'est Philemon. Et voilà, donc on a déposé la marque et puis on a du coup maintenant deux marques et Philemon Traiteur représente 70% de l'activité. Et c'est du traiteur généraliste, on va jusqu'à des événements de 500, 1000, 2000 personnes. Voilà, on a fait la cérémonie d'ouverture des JO et la cérémonie de fermeture. Ah oui ? On a des...

  • Wissem Belyasmine

    Il y a eu 110 000 du coup.

  • François Goursaud

    Ouais, là on était plus sur des 10 000, mais... On a des très beaux clients, des institutions publiques, des marchés publics. Voilà, donc aujourd'hui, finalement, c'est l'activité principale du...

  • Wissem Belyasmine

    D'accord.

  • Et alors, comment est-ce que vous vous êtes rencontrés ?

  • Wissem Belyasmine

    Et bah c'est marrant mais on s'est rencontrés un peu naturellement, c'est-à-dire qu'on s'est croisés en soirée et François avait toujours... François était très curieux, moi aussi au final, et c'était assez naturel, on n'a pas trop réfléchi, on ne sait pas trop ce qui s'est passé mais... Voilà, c'est vrai que... On s'est dit go, on ne s'est pas trop posé de questions.

  • François Goursaud

    En fait on voulait quitter le salariat.

  • Wissem Belyasmine

    De toute façon voilà, c'était un fun battleur quand même.

  • François Goursaud

    On était bien partis dans la vie quand même, et puis on s'est dit non, fiché quoi. Là, il faut faire un truc un peu qui...

  • Wissem Belyasmine

    Après, il faut savoir qu'on était tous les deux apprentis, on n'était pas encore vraiment salariés. Il n'y avait pas cette volonté d'aller sur un CDI, mais on était directement partis sur l'idée de on y va Et en fait, ça s'est fait par le travail. Tel lendemain, il fallait être sur le pont, et on s'est fait être sur le pont, tout simplement. C'était aussi simple que ça. Il fallait bosser, il était là.

  • Et qu'est-ce qui vous a donné envie de travailler ensemble ?

  • Wissem Belyasmine

    C'est l'épreuve du terrain, j'ai envie de dire. C'est compliqué de savoir exactement ce qui s'est passé, mais c'était assez naturel. Il n'y avait pas trop de choix, en fait.

  • François Goursaud

    Déjà, pourquoi ? Parce qu'il y a un match au niveau des valeurs. C'est-à-dire que tu regardes le mec dans les yeux, tu te dis, je pense qu'on peut se faire confiance, on partage les mêmes valeurs. Je pense que c'est un socle...

  • Et à 25 ans, vous vous êtes posé ces questions-là ?

  • Wissem Belyasmine

    Pas du tout, non. C'est posé peu de questions, mais c'était spontané. C'est une forme d'intuition.

  • François Goursaud

    Mais c'est un mélange de...

  • Vous n'êtes pas posé en vous disant mes valeurs, c'est ci, c'est ça ? Non,

  • François Goursaud

    mais on a grandi en province tous les deux, avec des parents fonctionnaires. On a eu une éducation un peu simple, mais en même temps très riche. Et voilà, cet équilibre, en fait, nous a... permis de nous comprendre en fait et on s'est dit qu'on voulait s'amuser en fait. On avait une ambition mais pas non plus les dents qui règlent le parquet, c'était plus pour s'amuser en fait et faire un truc qui l'étonne quoi. C'est hyper important,

  • Wissem Belyasmine

    le côté traiteur c'est quand même un métier particulier. Donc ça aussi, je pense, ça a joué dans le projet. C'est qu'il y avait quand même ce projet un peu original et en même temps passionnant de devenir traiteur. On était là pour devenir traiteur.

  • Ah oui, c'était quand même l'origine.

  • François Goursaud

    Non, non, non, on s'en est rendu compte après.

  • Wissem Belyasmine

    Oui, mais ce que je veux dire,

  • François Goursaud

    c'est que on est en train de devenir traiteur.

  • Wissem Belyasmine

    Ce que je veux dire, c'est qu'on produisait de la nourriture et on était dans cette idée d'augmenter la gamme. On sait quand même très rapidement, alors effectivement, peut-être pas le jour de la rencontre, je peux corriger, c'est vrai. Mais... Très rapidement, il s'est posé la question, est-ce qu'on est un traiteur ? Je me suis rentré là et on s'est dit, il n'y a pas de choix en fait.

  • François Goursaud

    Pourquoi ? Parce qu'en fait, à l'origine, on ne produisait pas. C'est-à-dire qu'on sous-traitait la production, à part des boulangeries, sur le petit-déj. C'est Wissem qui avait fait un site internet, et puis les gens passaient une commande, et puis la boulangerie la plus proche produisait et faisait la livraison. Et en fait, on a très vite arrêté, parce que ce n'était jamais à l'heure, ce n'était pas régulier, trop cuit, pas assez cuit. Le conditionnement n'était pas le bon, le contact client n'est pas le bon non plus. On a très vite mis la main à la pâte, internalisé, et puis on a pris un petit local. Et puis c'est à partir du moment où on a pris un local qu'on a acheté des fours, des chambres de froid, des chambres de fermentation, des batteurs.

  • Et là vous étiez un peu trois ?

  • François Goursaud

    Et là on était trois, ouais.

  • Wissem Belyasmine

    Il y a eu un série qui nous a rejoint rapidement, on est devenus quatre.

  • François Goursaud

    Et là on s'est dit ça rigole plus, maintenant on est traiteurs. Donc là, c'est toutes les normes d'hygiène, toute une rigueur sur les achats, sur la conservation, la livraison. Là, on s'est dit, on est traiteur. C'était peut-être au bout d'un an ou deux.

  • C'était quoi pour vous l'importance d'avoir un associé avec vous ? Parce que Wissam, tu aurais pu le lancer tout seul, finalement. Et pourquoi ?

  • François Goursaud

    C'est-à-dire que là, effectivement, dans la mesure où il n'y a pas d'investissement de départ, si ce n'est humain, on est vraiment parti...

  • Wissem Belyasmine

    C'était la dèche, il n'y avait pas d'argent. C'est-à-dire que on payait avec l'argent qui rentrait.

  • François Goursaud

    On attendait de se faire payer pour louer des autolibs et acheter... des matières premières à métro le soir. Et puis des fois, on était vraiment en galère. On ne se payait pas aussi pendant deux ans. On a pris le chômage.

  • Wissem Belyasmine

    Sortie d'apprentissage, effectivement. Pôle emploi, en fait, nous a financés, clairement. France Travail. Voilà, France Travail.

  • François Goursaud

    Bien sûr, non, non. L'intérêt des entrepreneurs. C'est formidable d'avoir pu bénéficier de ce confort de vie. Je fais une petite digression, mais du coup, un confort pour les entrepreneurs, c'est formidable de faire ça en France parce qu'on est en sécurité. On est... On est suivi par toutes ces aides, le chômage.

  • Et tes salariés avant ?

  • Wissem Belyasmine

    Oui,

  • François Goursaud

    effectivement.

  • Wissem Belyasmine

    En tout cas, on a pu en bénéficier. C'était vraiment un truc important pour nous parce que ça nous a permis de démarrer avec...

  • Sereinement, en fait, c'est ça.

  • Wissem Belyasmine

    Alors, sereinement, je n'irai pas jusque là, mais... Non, mais en tout cas. Ça nous a permis d'avoir un revenu de subsistance, on va dire, pour pas... pas passer trop loin de...

  • François Goursaud

    A la fin c'était quand même un peu tendu, je crois que moi j'avais eu... De l'année j'avais 800€ et puis sur la fin je crois que j'avais 500€. Et les codes ! Bon là, il faut commencer.

  • Wissem Belyasmine

    Ce qui est marrant, c'est que c'est intéressant ce rapport à Pôle emploi, etc. Comment on a démarré avec rien, etc. Parce que, en fait, je trouve que c'est structurant dans le sens où on avait, je n'irai pas le couteau sur la gorge, mais ça crée une pression permanente que la boîte soit un minimum rentable, mais en tout cas, qu'elle tienne un peu elle-même. Un peu, parce qu'au bout de deux ans, ça ne se tient pas encore très bien, mais il fallait quand même que ça se tienne. Et du coup, on avait quand même cette échéance de Pôle emploi qui tombait assez vite, deux ans, effectivement. Et effectivement, quand on est sorti de ce truc, on n'était pas encore prêt à se payer condamnablement. Ça, c'est sûr.

  • François Goursaud

    Le premier salaire, c'est un grand jour.

  • Wissem Belyasmine

    Oui, le premier salaire, c'est un grand jour, c'est vrai.

  • François Goursaud

    C'était combien de temps ?

  • Wissem Belyasmine

    Je ne me souviens plus, honnêtement, mais au moins deux ans. 800 euros,

  • François Goursaud

    on a versé 800 euros. Net, pas brut. Mais non, c'était génial. Je me souviens, j'avais appelé mes parents, parce que mes parents m'avaient déconseillé de faire ça. Au début, mes parents sont fonctionnaires, donc l'entrepreneuriat, ce n'est pas trop la fibre de la famille. Et voilà, quand je leur ai dit, c'est stable, il y a une super croissance, on avait une croissance de 100% pendant un temps.

  • Wissem Belyasmine

    En fonction de zéro, oui.

  • François Goursaud

    Non, mais pendant 5 ans, peut-être, 3, 4, 5 ans, on a doublé l'ECA chaque année. Tous les ans. Là on commence à s'y mettre.

  • Wissem Belyasmine

    Parce qu'on n'a plus de temps.

  • François Goursaud

    On est structuré, donc là on a un peu d'oxygène pour penser à ça. Mais depuis le début, on est aspiré par la demande. Et notre seule préoccupation a été de livrer les commandes, que les produits soient frais et que les prestations soient livrées à l'heure. et conforme à ce qui était demandé. C'est ça en fait la difficulté. Il y a tout le temps, tout le temps, tout le temps des problèmes logistiques et humains. Et on a cessé de gérer ça jusqu'à il y a un an, deux ans.

  • Et comment est-ce que vous répartissez les rôles, justement, au sein de l'entreprise ? Avant que... parce que j'imagine que maintenant, vous êtes bien...

  • Wissem Belyasmine

    Oui, il y a eu différentes phases, mais au début, c'était pas forcément clair. Quand on a démarré, on faisait tout. Et d'ailleurs, peut-être qu'on perdait de l'énergie à faire des choses identiques. Et rapidement, en fait, on ne s'est même pas trop posé de questions. C'est que François a pris plus la partie clientèle, moi j'ai pris plus la partie production. Mais on n'a même pas fait de réunion pour décider. C'est-à-dire que... Oui,

  • François Goursaud

    ça a le côté administratif. Gestionnaire, c'est un très bon gestionnaire, très polyvalent. Et puis moi, j'avais le côté logistique, régler les problèmes opérationnels. Et puis avec le temps, ça s'est un peu noyé. Aujourd'hui, on gère des problèmes humains tous les deux.

  • Wissem Belyasmine

    Beaucoup plus, oui.

  • François Goursaud

    Mais oui, il y a toujours cette prédominante gestion et moins opérationnelle.

  • Et il y a des moments de désaccord ou de tension entre vous, parfois ?

  • Wissem Belyasmine

    Non, jamais. C'est marrant, il y a des phases où il y a eu... C'est vrai qu'à la création, on n'était pas forcément mature, donc il y avait plus de désaccords je pense au début, et puis au début il y a plus de tempêtes forcément, on est moins sûr de nous.

  • François Goursaud

    Et puis la fatigue,

  • Wissem Belyasmine

    c'est vrai que le rôle de la fatigue c'est hyper intéressant parce qu'on était vraiment très fatigué. C'était beaucoup plus facile à s'engueuler quand on est fatigué.

  • François Goursaud

    Non mais on faisait des 24h on dormait sur la chaise du bureau, le premier local dans le 17ème, la rue Le Gendre. C'est simple. on faisait les livraisons le matin à partir de 6h, 7h, ensuite on revenait vers 10h, 11h, on gérait les devis, les appels entrants, ensuite on gérait les petits problèmes opérationnels pour le lendemain, ensuite on allait à métro faire les courses, 18h, 19h, jusqu'à

  • Wissem Belyasmine

    22h. Et puis un second serait...

  • François Goursaud

    Ensuite on rentrait au labo pour faire la production, donc faire les pâtes, commencer les cuissons, les garnissages, tout ça. Et puis on arrivait à 3h, 4h du matin, et puis là on s'effondrait dans la chaise de bureau l'un en face de l'autre. l'autre, et on se réveillait trois heures plus tard, et c'était reparti. D'ailleurs, je me souviens du congélateur qui était la meilleure place, tu te rappelles, pendant un an, parce que c'était un des seuls endroits qui devait être plus d'un mètre quatre-vingt, horizontal, et donc on se battait le congélateur, il y en avait qui prenaient une chaise, et l'autre le congélateur en bas.

  • Et donc, les moments de tension, ça se matérialise comment entre vous ? Vous ne parlez plus ? Vraiment, vous vous disputez ?

  • Wissem Belyasmine

    Non, on parle, au contraire, il faut parler. Il n'y a jamais eu de crise incroyable, mais disons que oui, on peut s'engueuler, ça peut durer... Au début ça durait quelques heures, maintenant ça dure quelques minutes, mais oui,

  • François Goursaud

    c'est constructif en fait, moi j'aime bien personnellement, c'est excitant. C'est le petit blanc, tu vois, genre, tu... Ah, tu attends ! Et puis on avance, tu vois. Et puis au final, quelques heures après, on se dit, putain, yes, quoi. Alors, soit yes parce que j'ai raison, soit yes parce qu'il m'a fait changer d'avis. Mais dans les deux cas, en fait, c'est agréable. Tu vois, c'est qu'il y a vraiment une...

  • Wissem Belyasmine

    Une émulsion.

  • François Goursaud

    Voilà, une émulsion qui va vers un truc... C'est ça qui est formidable, quoi. Et en fait, j'en profite pour dire un truc. Faire une entreprise à deux, enfin, faire du business à deux, avec deux cerveaux, ça n'a rien à voir. avec faire ça tout seul. Mais pas en termes forcément de quantité et de puissance de calcul cérébral, mais c'est exponentiel. C'est-à-dire que deux cerveaux, c'est beaucoup plus puissant que deux fois un. Parce qu'en fait, il y a un ping-pong des idées, il y a un miroir de ce que tu dis, et en fait, il y a une construction, tu t'augmentes toi-même grâce à l'autre.

  • Wissem Belyasmine

    Une co-construction.

  • François Goursaud

    grâce à l'autre. Et voilà, ça fait un plus un égal trois.

  • Wissem Belyasmine

    Et on gagne un temps, mais on gagne un temps monstrueux. On fait beaucoup moins de bêtises et on gagne un temps incroyable, moi je trouve. Et on rebondit, soyez de Pôle emploi, deux ans, etc. Mais voilà, quand on est seul, je pense que les deux ans, ils sont encore plus longs. Et voilà, il y a cette idée qu'à deux, on va quand même vraiment plus vite.

  • François Goursaud

    Ouais, c'est génial.

  • Et vous avez des rituels entre vous, justement, pour garder cette bonne communication ?

  • François Goursaud

    On fait la prière, le soir,

  • Wissem Belyasmine

    on se fait des pompes tous les matins.

  • François Goursaud

    Non,

  • Wissem Belyasmine

    c'est pas très rituel, c'est vrai. On n'est pas très rituels,

  • François Goursaud

    on se marre.

  • Vous êtes, concrètement, par exemple, vous êtes dans le même bureau ? Vous avez chacun votre bureau ? Comment ça se passe ?

  • Wissem Belyasmine

    Ouais, on est dans le même bureau.

  • Vous êtes dans le même bureau ?

  • Wissem Belyasmine

    Depuis peu, parce que pendant longtemps, on était par quelques places. Oui, bien sûr. Donc là, on a un petit bureau fermé, c'est pratique pour la confidentialité, c'est sûr. Mais pendant très longtemps, on aimait être sur le plateau aussi. Et d'ailleurs, de temps en temps, je retourne sur le plateau. Mais voilà, on a un petit bureau séparé, effectivement.

  • Et donc en fait, vous ne prenez jamais de moment, juste vous dites là on va brainstormer un peu, non c'est vraiment au fil de l'eau, ça vient comme ça ?

  • François Goursaud

    Ouais, en fait on brainstorm tout au long de la journée. C'est-à-dire qu'on a des débats enviablés.

  • Wissem Belyasmine

    C'est plus au fil de l'eau. Mais on n'est pas très réunion, on n'est pas très formalisme.

  • François Goursaud

    Mais on parle tout le temps en fait. On parle quasiment tout le temps. Et puis dès que quelqu'un rentre dans le bureau, on est obligé de s'arrêter. Et puis on attend que la porte soit fermée. Alors putain, je t'avais dit que... Et puis ça repart sur le débat. Et puis des fois on n'a pas de soucis quand même. C'est vrai que tu bosses un peu tout quand même.

  • Et j'ai entendu que vous travaillez énormément depuis le début. Et comment vous arrivez à équilibrer vie perso, vie pro ?

  • Wissem Belyasmine

    C'est quoi la vie perso ?

  • François Goursaud

    C'est vrai que pendant 5-6 ans, la vie perso, on était célibataire.

  • Wissem Belyasmine

    On était jeunes, heureusement aussi.

  • François Goursaud

    Et puis, ça se limitait aux copains. Quand on rentrait à 1h du mat', on participait un peu aux soirées et puis on allait se coucher avant les autres.

  • Wissem Belyasmine

    On a eu la chance d'avoir le week-end comme coupure dans notre activité de traiteur pour entreprise. On a ce week-end qui était le moment de respiration, sinon c'était impossible.

  • François Goursaud

    Le marché d'entreprise a ça au moins de confortable.

  • Wissem Belyasmine

    Donc on avait nos week-ends pour se reposer.

  • François Goursaud

    Bien d'autres atouts en B2B, évidemment. La fiabilité des clients, la régularité des commandes, l'assurance d'être payé, tout ça. Mais en plus, effectivement, le week-end, ça s'arrête. C'est-à-dire que le samedi et le dimanche, merci à tous les salariés parisiens d'ailleurs de rentrer chez vous. Mais oui, c'est vrai que le samedi et le dimanche, on a de l'oxygène.

  • Je demande quand même, en général, s'il y a eu un moment vraiment difficile entre vous à surmonter ? Ou il y en a de ce que vous m'avez dit non, mais est-ce qu'il y en a quand même eu ?

  • François Goursaud

    Entre nous ?

  • Entre vous, dans l'entreprise ou pas ?

  • Wissem Belyasmine

    Oui, il y en a eu plein, mais il y a eu le Covid, on peut citer, parce qu'évidemment...

  • Oui, dans votre activité.

  • Wissem Belyasmine

    Voilà. on a été très secoués, mais on s'en est bien sortis, et ça a été des moments constructifs, avec la question de filetement aussi au final, donc c'était des moments de pause, puis même physiquement, on a pu se reposer, je pense que le Covid c'était un tournant pour nous aussi, si je rebondis sur la vie perso, les dernières années, on a une vraie amélioration de la vie personnelle, enfin on a une vraie amélioration de l'équilibre, et c'est lié à ce moment de pause de Covid, où on a pu reposer les choses, et puis... puis grandir la boîte, structurer. Et aujourd'hui, effectivement, on peut avoir une vie perso presque normale.

  • François Goursaud

    Le Covid, c'était formidable. Ça a permis de rebattre les cartes du marché, de nous poser les bonnes questions sur le superflu, l'essentiel, le nécessaire. Et vraiment, c'est un peu comme si tu secouais un pommier et puis tu as tous les fruits morts qui tombent.

  • Et donc à ce moment-là, vous avez continué à vous voir, justement pour vous dire qu'est-ce qu'on fait, comment on pose les choses.

  • Wissem Belyasmine

    Non,

  • François Goursaud

    non, tout au final. Perso, en étant confinant, mais pas en même temps. Pas au même endroit.

  • Oui, parce qu'en même temps...

  • François Goursaud

    C'était génial, le Covid, moi j'ai adoré. C'était un bol d'oxygène extraordinaire.

  • Wissem Belyasmine

    Au final, c'est tombé à pic, avec du recul. Les sacs, sur le coup, ne rigolaient pas.

  • François Goursaud

    Non, c'est un mal pour un lien. Et puis on s'attendait, on attendait au tournant la courbe de la croissance. Donc il y a vraiment une dent creuse dans la croissance. Et après, quand tu regardes la courbe, ça continue vraiment comme si on avait poursuivi le trait. C'est-à-dire que, chut ! Et quand le Covid s'est arrêté, vraiment, il y a une continuité. Et là, on s'est dit, putain, yes, quoi ! On avait un peu peur de ça. On s'est dit, comment ça va repartir ? Et tous les traiteurs, on était tous là, sur le marché, sur la place de Paris. On était là, putain, comment on va faire ? Les plates-repas, le cocktail dînatoire, on ne savait pas quel... Quel format allait en papier ?

  • Wissem Belyasmine

    La peur du télétravail, la peur d'attraper l'invention des habitudes. Avec le fait que le mal n'est pas trop advenu. En fait,

  • François Goursaud

    le coût du télétravail est un mal pour un mieux aussi. C'est-à-dire que les gens ont essayé. Et puis en fait, ils se sont rendus compte que c'était cool l'entreprise. Parce que c'est là que tu fais la rencontre. Et l'entreprise, d'ailleurs, s'est transformée en un lieu plus où on va privilégier les membres partage et l'événementiel. Et on va plus bosser sur le fond en télétravail. Faire les tâches un peu laborieuses. Et puis quand tu reviens à l'entreprise, c'est là qu'on fait des réunions, c'est là qu'on se voit.

  • Wissem Belyasmine

    Donc là,

  • François Goursaud

    ça a presque boosté le marché du traiteur événementiel entreprise. Et puis juste sur la structuration et le temps... C'est grâce aux gens aussi en qui on a pu faire confiance dans l'entreprise, aux chefs d'équipe notamment, je parlais d'Ibrahim tout à l'heure, mais Lapo qui est venu quelques années après, ça fait 6-7 ans, et puis Carole, pareil, 5-6 ans. Nos trois chefs d'équipe en fait nous ont vraiment permis, en qui on a une confiance aveugle, nous ont vraiment permis de voir les choses différemment.

  • Et votre relation aux équipes, c'est la même ?

  • François Goursaud

    J'ai l'impression que vous avez des personnalités assez complémentaires.

  • Wissem Belyasmine

    Oui, on n'a pas la même personnalité, c'est sûr. On a une personnalité complémentaire, je pense qu'on peut le dire. Après, le rapport aux équipes, je veux dire qu'il est variable en fonction des personnes aussi. On n'a pas les mêmes personnalités aussi côté équipe.

  • François Goursaud

    Mais Wissam est plus discret. Tu vois, tu vas avoir parfois un rapport plus intime avec certaines personnes, ou même avec tout le monde, mais il est plus discret. Moi, je vais plus dire bonjour à tout le monde le matin, je vais passer 20 minutes, parfois avant d'arriver au bureau, parce que je me marre avec tout le monde. Mais tu perds dans ça, en fait. Moi, c'est pas du tout une mission que je vais fixer. Non, mais ça peut me faire barrer.

  • C'est spontané.

  • François Goursaud

    Ben oui. C'est les souris, en fait, qui font vivre. C'est l'énergie, en fait, qui est... Donc, voilà.

  • Wissem Belyasmine

    Je suis d'accord.

  • Et est-ce que vous avez mis en place un pacte d'associés dès le début ?

  • Wissem Belyasmine

    C'est quand même rituel.

  • C'est pas trop notre truc.

  • Wissem Belyasmine

    Déjà, on a démarré dans des conditions qui font que, déjà, il n'y avait pas de budget juridique et puis il n'y avait pas trop de... On était trop sur le terrain pour se poser ce genre de questions. Donc on a démarré ce 100 pactes d'associés, et puis maintenant que c'est pris, on n'est pas revenu dessus. Donc vous n'avez toujours pas de pacte ? Non, toujours pas de pacte. On considère qu'il n'y a plus besoin maintenant. On peut se tromper, il y a tout un tas d'écoles sur ce sujet.

  • Je ne sais pas si vous voulez le dire, mais vous êtes à 50-50 ?

  • Wissem Belyasmine

    Oui, c'est hyper important aussi.

  • François Goursaud

    On voulait parler de la manière de faire du business aussi.

  • Wissem Belyasmine

    Oui, notre manière de faire du business, c'est l'écurie-partition totale, du travail, des capitaux, de toute l'énergie. C'est important que ce soit équitable. Je me vois mal. Je pense que l'aventure n'aurait pas pu avoir lieu si François avait plus que moi, et inversement. Ça se comprend rapidement, mais par rapport à tout ce qu'on a donné, ce n'était pas envisageable que quelqu'un s'accapare plus qu'un autre. pour nous vraiment dans la mentalité.

  • François Goursaud

    D'où la notion d'être très vigilant sur les associés, enfin nous on appelle ça des associés dormants, quand il y a quelqu'un qui a des parts et qui ne travaille pas, c'est très compliqué comme business. Alors les investisseurs, quand tu prends des parts dans un business à la Silicon Valley, qui a un potentiel de scalabilité énorme, et que tu vas faire des millions de milliards, ok. Mais dans un business humain où il faut être sur le pont tous les jours, où il y a un problème, tu y vas. Le mec est absent, tu vas faire la plonge. Ça, c'est un business humain. Et là, quand il y a un mec qui ne vient pas sur le pont et qui, à départ, c'est très pas judiciable pour les esprits des autres associés, ça peut foutre en l'air le business. On est très content d'être écouté à la partie. On conseille à tout le monde.

  • Wissem Belyasmine

    C'est notre manière de faire du business, c'est sûr. Je pense qu'on ne changera pas parce qu'on en est très convaincus.

  • François Goursaud

    Comment tu veux quantifier si tu en as un qui a 40, 60 ou 35 ?

  • Pour rebondir là-dessus, vous, effectivement, l'histoire est très belle. Mais d'expérience, le 50-50, s'il est possible, il faut quand même le cadrer. Ça dépend du business, c'est comme tout. Oui,

  • Wissem Belyasmine

    et puis des personnalités surtout. Et donc, vous, en plus, vous avez vraiment... Les choses ont coulé, j'ai l'impression, depuis le début, mais ce n'est pas toujours le cas.

  • François Goursaud

    Croyez-moi. On a choisi aussi la complexité, la manière de faire le business, c'est ce que je voulais dire. C'est quand le fait d'avoir intégré, on va parler un peu plus business, mais d'avoir intégré toute la chaîne de valeur, c'est le choix de la complexité. On fait la livraison, on a nos coursiers. On a de la commande au téléphone jusqu'à la livraison. On fait toute la transformation, les achats et la livraison. On a nos véhicules, nos coursiers. Et c'est vrai que c'est un choix de la complexité.

  • Que ne font pas tous les traiteurs d'ailleurs.

  • François Goursaud

    Que ne font pas tous les traiteurs, mais c'est le lien avec ce qu'on disait précédemment. C'est que ça nous oblige à être un peu sur toutes les batailles. Et c'est très complexe. Et c'est là que c'est vraiment un truc humain. C'est qu'il faut être polyvalent, il faut vraiment se faire confiance, et il faut être là. Donc ce n'est pas un truc d'investisseur, c'est un truc d'humain où on est là.

  • Et nous, on est vraiment persuadés que c'est là-dedans qu'on crée de la valeur, plus que dans la sous-traitance, etc. Nous, on est vraiment dans l'idée de se dire que l'intégration à la chaîne de valeur, oui, c'est complexe, oui, ce n'est pas forcément toujours optimal, mais à long terme, on est persuadés que ça crée de la valeur pour le client, parce que derrière, on a un service qui est différent. Et ça crée de la valeur pour nous parce que derrière, on a des savoir-faire supplémentaires, on a une vision globale de toutes les fonctions, tous les métiers qui vont intervenir. Et on ne conçoit pas le faire sans. Mais voilà, je sais que ce n'est pas toutes les écoles, mais... On n'aime pas trop les intermédiaires.

  • François Goursaud

    Voilà. Il y en a sur le marché, malheureusement, ou heureusement, parce qu'il booste un peu, il stimule un petit peu le marché, en faisant de l'acquisition, et puis en redistribuant les commandes à des prestataires qui produisent. Donc probablement qu'il stimule le marché, c'est comme les agents immobiliers. Tous les appartements se vendraient sans eux, mais c'est vrai que le fait d'appeler les clients, de dire allez, allez, venez visiter, et puis d'appeler les vendeurs, allez, allez, venez vendre, ça booste un petit peu l'économie forcément. Donc ils ont leur place. Mais nous, on aime bien...

  • On aime bien faire nous-mêmes. Voilà.

  • Wissem Belyasmine

    C'est fructueux.

  • François Goursaud

    Ouais,

  • ouais.

  • François Goursaud

    Et puis, il y a tellement d'avantages à tout ça. C'est-à-dire que les clients nous demandent des trucs très compliqués, des fois personnalisés ou des commandes... puis il demande de la réactivité aussi. On descend les terres en dessous, on a quatre niveaux. On a en bas le stockage, l'assemblage, l'expédition, le rez-de-chaussée, la production au premier, puis le bureau au deuxième. Dès qu'on a quelque chose à ajuster, à faire, une référence à contrôler, on descend, on a 30 mètres à faire, et puis on est dans la chambre froide, on remonte, on rappelle le client. Et le fait d'avoir tout ça... dans le même bâtiment, c'est hyper confortable. Et ça permet de faire du business vraiment différemment.

  • C'est vraiment fondateur. Mais c'est comme nous, on a démarré aussi à tout faire. Je pense que c'est fondateur et on réfléchit que comme ça maintenant. Et c'est vrai qu'on a tout au même bras. Et du coup, c'est...

  • Wissem Belyasmine

    Vous avez tout expérimenté en fait.

  • Tout, je ne sais pas,

  • Wissem Belyasmine

    mais en tout cas...

  • Je veux dire les postes qui sont là aujourd'hui, vous les connaissez, vous les connaissez, on les maîtrise au mieux qu'on peut. Et ça,

  • Wissem Belyasmine

    c'est une force ?

  • François Goursaud

    savoir faire on les maîtrise beaucoup moins bien aujourd'hui que les équipes qui sont spécialisées depuis plusieurs années dans leur domaine respectif mais oui on est passé par Vans et Marais et par tous les postes de travail évidemment et puis on serait capable de remplacer n'importe qui dans la boîte ça c'est essentiel aussi de savoir ce qui se passe Mais bon, aujourd'hui, c'est très complexe. On a 800 m² et ça grouille un peu dans tous les sens. Oui,

  • on ne peut pas mettre les étapes dans les processus.

  • François Goursaud

    C'est compliqué.

  • Wissem Belyasmine

    Vous êtes structuré.

  • Oui.

  • François Goursaud

    C'est d'ailleurs un truc... intéressant à un stade de l'entreprise où tu vois pas que ça t'échappe, mais tu as un peu un sentiment d'avoir de contrôle où tu te dis putain, là, le truc est lancé. Qu'est-ce qu'il se passe ? Oui,

  • Wissem Belyasmine

    j'ai plus les mains à confier.

  • Au final, ça marche. On contrôle certaines choses, mais évidemment, on ne peut pas tout contrôler et il ne faut pas tout contrôler non plus. Ce serait une mauvaise idée. Mais il y a ce stade de structuration, de dire maintenant, c'est un chef d'équipe qui va gérer ma place. Je lui fais confiance. Je lui incule des valeurs, je lui incule ce que je sais, mais je ne sais pas tout non plus, donc je lui fais aussi confiance, il faut qu'il mette sa patte. Mais je veux que ça marche et je veux qu'humainement tout le monde soit content et que même le chef d'équipe y trouve un intérêt, mais aussi les gens qui arrivent.

  • Wissem Belyasmine

    Ça a été dur pour vous, ce stade justement ?

  • Grâce à notre chef d'équipe, oui, parce qu'on a...

  • Wissem Belyasmine

    Parce qu'il était avec vous dès le début.

  • Le premier, oui, et même rapidement, c'est vrai que c'est des gens qui ont de l'ancienneté. Et on a cette chance d'avoir six bonnes personnes.

  • François Goursaud

    C'est eux qui font...

  • C'est bon,

  • François Goursaud

    on prend une bâtonne et tout, mais c'est eux qui tiennent la boîte. Lapo, en production, il gère toute la cuisine. Il est italien, il est adoré de tout le monde, il est marrant, il a un charisme naturel et tout le monde le respecte. Alors qu'il gueule pas, c'est ça qui est incroyable. C'est vraiment fluide, les gens lui font confiance qu'il est bon, qu'il est doué. Ibrahim, qui est directeur logistique, qui gère la plus grosse équipe, 25 personnes, tout le monde lui fait confiance et tout le monde est admiratif. Et puis Carole, qui gère toute la partie commerciale, c'est extrêmement compliqué. Sur le plan humain, c'est beaucoup de stress à gérer. Et puis il y a un flux parfois avec des pics d'activités énormes. Et voilà, c'est... Et

  • Ibrahim, la zone de l'équipe,

  • François Goursaud

    c'est les trois chefs d'équipe clairement qui tiennent la maison.

  • C'est l'idée de monter la pyramide pour structurer. Et là, pour le coup, on a réussi. Maintenant, on a même des seconds de chefs d'équipe. Et donc là, on ramène l'adjoint. Et ça, c'est intéressant aussi. Donc trouver l'adjoint, c'est tout aussi dur que trouver le chef. Et ils ont besoin d'adjoints maintenant parce que...

  • Wissem Belyasmine

    Oui,

  • François Goursaud

    parce que vous vous restez. Le mal d'Occident qu'on a eu quand eux ont commencé à prendre leur rôle, eux doivent l'avoir aussi maintenant. Parce que il faut quand même avoir le cerveau reposé, tu vois, prendre des bonnes décisions. Donc il faut éliminer le plus possible le stress et puis il faut venir avec le sourire. Et pour ça, il faut vraiment être structuré. Donc il faut avoir des gens sur qui se reposer. Sinon, ça ne sert à jamais, on devient fou.

  • Sinon, c'est impossible. Sur le long terme, ça va être difficile.

  • Wissem Belyasmine

    c'est pas possible et c'est quoi selon vous les qualités d'un bon associé ?

  • pas évident je pense que c'est déjà c'est inhérent à chaque personne c'est-à-dire que tout est relatif pour ma part je dirais quand même si on prend du recul sur notre histoire c'est quand même la confiance c'est la confiance la transparence et la sincérité mais tout ça c'est lié c'est-à-dire que on ne remet pas en cause de manière permanente tel ou tel action de quelqu'un, il l'a fait avec le bon cœur, il l'a fait en toute sincérité, et ça c'est hyper important, parce que sinon on devient, ça crée la paranoïa, etc., et là c'est impossible de faire que ça. Donc je dirais quand même l'idée de sincérité, de transparence, ou même ce qu'on peut dire avec François, l'idée de spontanéité, ça c'est important. Après, bon, est-ce qu'on peut pas de la complémentarité ? Je sais pas, parce qu'on peut ne pas être complémentaire non plus forcément, c'est pas non plus le premier point, mais nous dans notre cas, ça nous a beaucoup servi évidemment d'être complémentaires en termes de personnalité, en termes de compétences, entre guillemets. Ça a été quand même important pour nous qu'on soit complémentaires. Et que dire de plus ?

  • François Goursaud

    Moi je dirais l'intelligence. Il faut la lumière dans les yeux. C'est-à-dire que tu vois le mec, tu dis bon voilà, ça tourne. Bah oui, c'est ce que j'ai vu avec Michelin tout de suite. Et comme moi j'ai pas ça, je suis un peu con, je me suis dit putain voilà, on va être complémentaires là-dessus. Deuxième truc, c'est la curiosité. Il faut vraiment avoir envie de toucher à tout, de partir, ça dépend de ce que tu fais. Pour une application web ou smartphone, il faudrait peut-être un petit génie en programmation, un peu étroit mais très intelligent dans son domaine. Je pense qu'il faut une certaine, dans nous, dans notre cas... Il faut de la curiosité, parce qu'on a tout le temps des nouvelles problématiques. On va avoir un batteur qui tombe en panne, et puis en fait c'est le moment de renouveler un peu le parc de batteurs, et du coup là on rentre dans un benchmark, on rentre sur le marché du batteur. Bertrand Pumal, Edith Osama, tu as du 20 litres, 40 litres, 80 litres, trifasé, monopasé, machin, et puis là on remarque, le chariot pour aller de la salle de cuisson à la cuisine, et puis on rentre dans un truc, et on va en parler pendant 2 jours, 3 jours, et en fait, quand tu sens que le mec est curieux, que ça lui fait plaisir... qu'on se marre, c'est génial.

  • Sur des trucs, il y a un intérêt commun. C'est marrant.

  • François Goursaud

    Mais tout, les véhicules, les gens, les recrutements, est-ce qu'on a besoin d'un DAF ? Est-ce qu'on prend un RAF ou un DAF ? Est-ce qu'on prend un assistant comptable ? Et on rentre dans un nouveau sujet pendant 2-3 jours qu'on n'avait jamais abordé. C'est stimulant. Il faut de la curiosité.

  • Sinon, si on s'ennuie, on ne peut pas aller loin. la motivation elle sera plus.

  • François Goursaud

    Et puis en troisième qualité je dirais qu'il faut un certain détachement aux choses il faut être un peu il faut s'en foutre un peu en fait.

  • Wissem Belyasmine

    La légèreté ? C'est ce qu'elles ont dit dans le dernier podcast.

  • François Goursaud

    Il faut s'en foutre un peu en fait parce que rien n'est grave.

  • Wissem Belyasmine

    Alors elles ont pas dit ça comme ça. Mais elles ont parlé de légèreté.

  • C'est important, c'est le rapport au stress en fait. Hyper important le rapport au stress. Surtout, non en fait tous les métiers mais On est soumis au stress parce que il faut l'ouvrir, il y a le temps qui tourne. Mais en fait, ça concerne tous les métiers, tout le monde a du stress. Donc, rapport au stress, très important. Ce que disait François, légèreté, recul, ne pas péter les plombes dès qu'il y a un truc bizarre qui se passe. S'asseoir, réfléchir, c'est une forme de maturité aussi.

  • François Goursaud

    Il faut relativiser, en fait. Moi, une de mes plus grandes lignes, c'est rien à foutre. Je le dis souvent, je ne devrais pas le dire assis au micro, mais voilà quoi, à 2h, 3h d'avion ici, c'est la catastrophe, tu peux te taper une maladie incurable à demain et puis tu restes 3 mois, on s'en fout, on est bien, on est en bonne santé. Tu te lèves le matin, tu marches sur tes deux jambes, tu as les yeux ouverts, c'est parti, c'est comme un espèce de jeu vidéo grandeur nature où on fait ce qu'on veut, on est libre, tu te lèves le matin, ça part et tu te dis qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui. Si tu as la santé, c'est génial.

  • Wissem Belyasmine

    Et donc les trois conseils que vous donneriez à des entrepreneurs qui souhaitent s'associer ? Et ce sera ma dernière question.

  • Alors on va prendre le parti pris, on va dire éco-répartition, pourquoi pas ? On va mettre notre... Éco-répartition de l'ensemble des... Je trouve ça important, l'idée d'égalité. Alors, ce n'est pas l'égalité pure et dure, mais c'est l'égalité dans le partage de l'effort. Je trouve ça important pour se sentir à l'aise. Après, je dirais qu'il ne faut pas trop se prendre au sérieux. Je reviens sur l'idée de ce qu'on serait. Si on se prend trop au sérieux, on va se perdre. Donc voilà, il faut vivre un peu, peut-être pas au jour le jour, mais pas loin. À la semaine, quoi. Ouais, peut-être. Voilà. Bon, tu ne peux pas vivre jour le jour 100% des choses parce qu'il faut quand même se projeter un peu. Mais il ne faut pas être dans la planification intense. Donc...

  • François Goursaud

    Il ne faut pas être le nez dans le guidon.

  • Ouais, il ne faut pas être le nez dans le guidon.

  • Wissem Belyasmine

    Et le fait que vous ayez eu à peu près le même âge, les mêmes modes de vie, vous pensez que c'était... Oui, c'est vrai.

  • C'est à jouer, évidemment. C'est vrai que...

  • Wissem Belyasmine

    Qu'il y en a un qui avait eu trois enfants et...

  • Bah, du coup, effectivement,

  • Wissem Belyasmine

    peut-être... Et des salaires à sortir. Ouais.

  • peut-être que les choses auraient été pas plus associées effectivement. Donc ça veut dire qu'effectivement, il y a une forme de partage du mode de vie.

  • François Goursaud

    On va dire,

  • voilà, il faut être au même, peut-être synchronisé sur ces aspects-là. Je pense qu'effectivement, ça ressort quand même. Et du coup,

  • François Goursaud

    trois conseils, c'est ça ? Moi je dirais déjà, c'est marrant, c'est pas l'idée qui compte, c'est la mise en œuvre. Parce qu'en fait, tu peux être dans l'innovation, tu peux être un excellent entrepreneur, et en fait tu trouves une idée innovante, mais malheureusement, le contexte économique, le marché, le machin, fait que c'est pas le bon moment. et du coup tu plantes quoi, alors que t'es bien meilleur que les autres et puis tu peux trouver une idée de merde tu peux prendre un business qui existe déjà tu peux ouvrir des boulangeries, tu peux ouvrir un restaurant tu peux ouvrir un salon de thé ça existe depuis la nuit des temps mais tu le fais mieux que les autres on te reprend dix ans plus tard, ça cartonne. Et en fait, tu as plus de chances de réussir avec une idée banale qu'avec une idée de no-vent. Si tu es vraiment un bon entrepreneur, tu as beaucoup plus de chances de réussir avec une idée de merde qu'avec une idée farfelue.

  • L'idée du siècle, il faut s'en méfier.

  • François Goursaud

    Il faut se méfier de l'idée du siècle. En deuxième, je dirais pas d'associés normands. Ça, c'est propre à notre philosophie. Et puis après, pour revenir sur ce que je disais avant, puisque lui, ça me saoule. souligner aussi, c'est qu'il faut se marrer. Et puis, voilà, on sait... Et puis, rien à foutre. Il ne faut pas être trop sûr de soi, le nez dans le guidon, être dans le calcul tout le temps. On ne sait pas ce qui se passe vraiment.

  • Wissem Belyasmine

    Et puis,

  • François Goursaud

    même sur le plan philosophique, tu vois, c'est... Moi, j'aime beaucoup Spinoza. On ne sait pas ce qu'on fait là. On ne sait pas ce qu'il y a avant la vie. Personne ne sait. On ne sait pas ce qu'on fait là, le sens de notre vie. On ne sait pas ce qu'il y a après la mort. Et en fait, personne ne comprend rien à ce qui se passe. On est là, et puis... Et puis on est spectateur, tout ça. Donc voilà, il faut toujours avoir ça en tête. Il ne faut pas se prendre au sérieux. Voilà.

  • C'est pas ce qu'on fait là, mais c'est vraiment vrai et ça se trouve, les décisions, on ne les prend même pas.

  • Wissem Belyasmine

    En tout cas, moi, j'étais contente que vous soyez là.

  • C'est peut-être pas volontaire. C'est déterminé.

  • Wissem Belyasmine

    Merci beaucoup à vous deux.

  • C'était un plaisir,

  • François Goursaud

    merci.

  • Wissem Belyasmine

    Moi, je l'ai retenu que vous aviez parlé de polyvalence, d'humanité, de confiance, de joie, de transparence, de sincérité, de partage, de complémentarité, de curiosité et de légèreté. Et que c'est très important pour réussir l'association. Merci beaucoup pour votre perspective sur l'association. Votre énergie et votre approche collaborative sont vraiment inspirantes. On peut retrouver vos produits sur, j'imagine, www.mr.fr et finalement,

  • François Goursaud

    monsieur Matin, tombez dessus, je pense, j'espère.

  • On verra,

  • François Goursaud

    on va faire le test en revanche.

  • Wissem Belyasmine

    Merci à vous deux d'avoir été mes invités aujourd'hui. Merci à vous chers auditeurs pour votre fidélité. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager, à laisser un avis et à vous abonner pour découvrir d'autres belles histoires d'associés. A très bientôt pour un prochain épisode d'Aventures et Associés.

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