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Aventures & Associés

Episode 1 : D'Amies d'enfance à associés : Anna et Caroline fondatrices de Miyé

Episode 1 : D'Amies d'enfance à associés : Anna et Caroline fondatrices de Miyé

48min |21/11/2024
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Episode 1 : D'Amies d'enfance à associés : Anna et Caroline fondatrices de Miyé

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Description


Êtes-vous prêts à découvrir comment une amitié d'enfance peut se transformer en une aventure entrepreneuriale inspirante ? Dans cet épisode d'Aventures & Associés, Anne-Sophie Riaud reçoit les talentueuses Anna Oualid et Caroline Lanson, cofondatrices de Miyé, une marque innovante dédiée à l'équilibre hormonal féminin. Ensemble, elles nous plongent dans leur parcours exceptionnel, illustrant comment leur relation a évolué pour donner naissance à une entreprise qui place le bien-être des femmes au cœur de ses préoccupations.

Anna et Caroline partagent avec nous les défis qu'elles ont rencontrés lors de la création de Miyé, mais aussi les succès qui les ont propulsées vers l'avant. Au fil de cette conversation enrichissante, elles mettent en lumière l'importance cruciale de la communication et de la complémentarité entre associés. Leur expérience démontre que la confiance et le respect mutuel sont les piliers d'une collaboration fructueuse, permettant de surmonter les obstacles ensemble.

Au-delà des défis, cet épisode aborde également la nécessité de célébrer les réussites, même les plus petites, et de gérer le stress inhérent à l'entrepreneuriat. Anna et Caroline nous rappellent que maintenir un équilibre entre vie professionnelle et personnelle est essentiel pour préserver sa santé mentale et son épanouissement. Leur vision du succès va au-delà des chiffres : elle inclut le bien-être, la passion et la joie de travailler ensemble.

Dans un monde entrepreneurial en constante évolution, elles soulignent l'importance de la flexibilité et de l'adaptation. Être capable de pivoter et de s'ajuster aux nouvelles réalités est une compétence indispensable pour tout entrepreneur. De plus, s'entourer des bonnes personnes est un autre facteur clé pour réussir. Les relations humaines, qu'elles soient personnelles ou professionnelles, jouent un rôle fondamental dans le parcours entrepreneurial.

Cet échange inspirant et authentique met en lumière non seulement les défis de l'entrepreneuriat, mais aussi la beauté des liens qui se tissent au fil du temps. Rejoignez-nous pour cette conversation captivante qui vous donnera des clés pour naviguer dans vos propres aventures professionnelles. Que vous soyez entrepreneur, aspirant créateur ou simplement curieux d'en savoir plus sur le monde des affaires, cet épisode d'Aventures & Associés ne manquera pas de résonner en vous.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Anne-Sophie Riaud

    Bonjour, Bienvenue sur le nouveau podcast Aventures et Associés, le podcast dédié aux aventures entrepreneuriales entre associés. Je m'appelle Anne-Sophie Riaud, avocat en droit des sociétés et fondatrice de Lennox Avocats. Depuis 18 ans, j'accompagne des dirigeants et leurs entreprises. J'ai réalisé que ce qui me passionnait dans mon métier, ce sont avant tout les interactions humaines, notamment entre associés. C'est pourquoi j'ai décidé de centrer mon activité sur l'association en élaborant un accompagnement spécifique pour les associés, à la fois humain et juridique. De là est née l'idée de ce podcast. Pour ce premier épisode, j'ai la chance d'accueillir Anna Oualid et Caroline Lanson, fondatrices de Miyé, la marque dédiée à l'équilibre hormonal féminin. Elles étaient amies d'enfance et sont devenues associées. Elles incarnent un magnifique exemple de réussite humaine et entrepreneuriale. Bonjour Anna, Bonjour Caroline et merci d'être mes premières invitées à partager votre aventure ! Est-ce que vous pouvez vous présenter en quelques mots et nous présenter Miyé ?

  • Speaker #2

    Alors je vais commencer, je suis Anna Walid, déjà merci infiniment de nous avoir invitées parce que le sujet de l'association est effectivement un sujet qui m'intéresse beaucoup, moi aussi, dans le cadre de Millet. Avant de présenter Millet, je vais laisser Caroline se présenter.

  • Speaker #0

    Donc Caroline, elle est cofondatrice de Millet et moi j'avais travaillé un peu plus de 15 ans dans le domaine des compléments alimentaires et cosmétiques. avec des grosses névroses sur les perturbateurs endocriniens. Donc voilà, l'envie de monter une marque, bonne amie, comme veut dire Millet, dédiée aux femmes, sans tabou, des produits essentiels, nécessaires, sans perturbateurs endocriniens.

  • Speaker #2

    Et moi, de mon côté, on se connaît depuis qu'on a 15 ans, tu l'as dit, de mon côté, j'étais la bonne copine, pom-pom girl, qui lui disait, allez, vas-y, il faut la monter cette boîte, sans jamais penser. que j'allais rentrer dans l'histoire, parce que moi j'étais très éloignée de ça, je faisais vraiment de la communication institutionnelle, des études, etc. Et donc j'étais très loin du milieu des cosmétiques et des compléments alimentaires. Sauf que, déjà, j'y croyais à fond. Et la deuxième chose, c'est que je pense que j'ai toujours eu une appétence particulière pour ces sujets, et notamment pour la question du postpartum, qui a été un vrai sujet sur la question des fragilités psychiques des femmes en postpartum.

  • Speaker #0

    En fait, Anna m'a présenté des associés. C'était assez drôle. Elle a fait des intermédiaires. J'ai dit non, mais ça ne va pas passer pour diverses raisons. Il y a des gens qui étaient très bien, mais bon, ça ne passait pas. Puis en fait, elle était toujours dans les WhatsApp listes sur l'évolution de Millet depuis plus d'un an, à me pousser, etc. Et donc à suivre. Limite, on se faisait des points le soir. Au lieu de parler de nos conneries habituelles, on parlait de Millet. Et donc à un moment j'ai dit t'es sûre que tu veux pas venir toi ? Parce que là c'est bon j'en ai déjà eu trois où ça a capoté je me sens pas de me lancer avec ces gens là, viens quoi c'est tout et voilà même sans complémentarité avec une base de confiance on s'est dit allez on se lance quoi

  • Speaker #2

    En fait effectivement j'avais pas très envie d'y aller pour plusieurs raisons la première étant évidemment la légitimité par rapport à ce secteur d'activité que je ne connaissais pas du tout et ensuite moi monter une boîte c'est pas quelque chose qui m'a motivée, en tout cas Le projet m'a motivée, c'est pour ça que je l'ai rejoint. Mais l'idée de monter une entreprise, ce n'était pas un aboutissement. Oui, ce n'était pas du tout en soi.

  • Speaker #0

    Non, surtout le risque. Je me souviens que tu étais très sensible au risque. Et en fait, monter une boîte, juste pour le redire, c'est d'abord un gros risque financier et humain. Donc, il y a beaucoup de gens, quand il y en a un peu des peurs, c'est surtout là-dessus que se fait le freinage. Et donc, on en avait beaucoup parlé. On a passé beaucoup de temps avec Anna à décortiquer un petit peu cette peur. Et ce que j'ai bien aimé aussi, c'est les approches différentes. Parce que moi, j'ai tendance à avoir tout en tête. Évidemment, j'avais la vision marché-produit. Il y a une injustice, il faut y aller, il faut aller sur le marché. Moi, je suis très passionnée des molécules, de comment on va faire, pourquoi il n'y a pas ça et ça. On a commencé à s'entourer d'un comité scientifique. Et Anna, c'était l'approche militante, très sociale en fait, ce qu'il apprenait. Donc, je trouvais qu'il y avait une belle complémentarité, parce qu'à travers les questions qu'elle me posait, par effet miroir, ça m'aidait aussi à... posé un petit peu ma stratégie globale. Donc, c'était bien aussi qu'on n'ait pas exactement les mêmes choses en tête à la base.

  • Speaker #1

    Et le même parcours.

  • Speaker #2

    Et il y a eu une phrase, et je pense que c'est toi qui l'as prononcée, Caroline, elle a dit, si tu n'y vas pas parce que tu as peur, ce sont de mauvaises raisons. Et en fait, j'ai commencé à réfléchir, ça m'a pris du temps. En fait, j'ai réalisé, alors effectivement, je faisais tout pour éviter, je lui ai présenté des copines pour... pour qu'elle s'associe avec elle, etc. Je suis allée loin dans la démarche de non, ça ne sera pas moi l'associer Ça,

  • Speaker #0

    c'est mon credo.

  • Speaker #2

    Et l'autre chose, c'était aussi que j'étais convaincue au début que ce projet, elle pouvait le porter seule. Elle n'avait besoin de personne, en fait. Et donc, là-dessus, je me disais mais pourquoi ? C'est quoi cette histoire d'association ? Vas-y, arrête de nous emmerder, vas-y toute seule ! Et en fait, c'était ça l'idée. Et un jour, je me suis rendue compte de quelque chose, c'est qu'effectivement, c'était la peur qui m'empêchait d'y aller. Et ce jour-là, je me suis dit, bon, bah, vas-y.

  • Speaker #0

    Et c'est là que vous...

  • Speaker #1

    Vous vous êtes lancés ensemble, parce que de ce que j'ai compris, le projet, il a été créé à l'origine.

  • Speaker #0

    Alors, Anna a suivi dès le départ. Moi, j'ai commencé en 2019, en fait, à faire des groupes, à rencontrer. C'était en... Je ne sais plus exactement. Je crois que c'était en mars ou mai 2019. Je ne sais plus exactement comment ça a commencé, parce que c'était... Avec une autre personne, on avait commencé à une ancienne boss avec qui j'ai travaillé, que j'aimais beaucoup. On a commencé à parler de l'injustice de la ménopause. On a commencé à faire des réunions avec différents communicants, mais j'étais en poste à l'époque. Et puis, on en a parlé lors d'un de nos multiples déjeuners de boulot. On bossait pas très loin, on se faisait souvent des déjeuners ensemble. Et puis après, Anna,

  • Speaker #2

    comment ? Moi, je me souviens, c'était chez toi, c'était un soir et tu m'as dit, t'as vu, la ménopause, personne n'en parle. Et cette phrase... Elle a vraiment raisonné.

  • Speaker #0

    Et bref, on en a parlé, puis on en a parlé de plus en plus autour de nos bêtises et tout. Et puis après, Anna a commencé à demander. J'avais monté une WhatsApp liste et puis elle avait commencé à me présenter des associés parce que moi, j'avais la conviction, je pense que la vie, ce n'est pas un sujet de compétences. Elle a tendance à tout rationaliser dans le mental et à penser que c'est des compétences. Déjà, personne n'a toutes les compétences. Voilà, Anna aussi avait cette croyance limitante de croire que moi, je savais tout faire puisque j'avais déjà travaillé dans les cosmétiques. Mais en fait, non, quand on lance une boîte de cosmétiques, moi, je n'ai jamais fait de ligueuse. J'avais des équipes. En fait, 50% des choses, je n'y avais pas touché. Et après, il y avait aussi le côté de dire, en fait, moi, dès le départ, je savais. Alors, je suis quelqu'un qui... J'aime bien avancer sur des choses en mode concentration, mais il y a aussi vraiment ce besoin d'interaction humaine. Je doute tout le temps, je suis quelqu'un qui doute de tout. Très souvent, alors après, je mets du temps, je me forge des convictions et j'avance. Mais sans ça, ça n'allait pas. Ça veut dire que même toute la partie business plan où je le montais toute seule, j'avais l'impression de commencer à devenir folle. En disant, mais attends, t'es en train de t'inventer une histoire, t'es en train de te raconter un truc. Tu as parlé d'hormones, en plus ça ne résonnait pas toujours avec les gens autour de moi, je la mets au secours, il me faut quelqu'un d'autre dans ma folie, surtout que je n'ai aucun proche. Et c'est vraiment ce côté-là, même avant de parler des compétences, même avant de parler du côté chronophage, c'est avoir quelqu'un où dans le même bateau, on y va pour les bonnes raisons et puis on rentre dans un mode partage, on va en reparler presque couple, mais un mode vraiment intime. Allez, on est dans le même bateau, on va traverser l'Atlantique, on y va, c'est maintenant, on jette à l'eau. Et c'est beaucoup plus important pour moi que les notions rationnelles de complémentarité des compétences, parce que tout ça va changer tout le temps au cours du temps, on va en reparler, on a réparti beaucoup de choses. Mais vraiment, j'avais la conviction dès le départ que je partirais pas seule.

  • Speaker #2

    Et quand on dit qu'on est dans le même bateau, ça veut dire qu'on est seul dans un bateau et qu'on rame ? et qu'on voit la Terre, peut-être à l'horizon, mais très, très loin.

  • Speaker #1

    Vous ramez ensemble.

  • Speaker #2

    Et on rame ensemble.

  • Speaker #0

    Et développer l'équipe, ça a été magique. Je reviens là-dessus, mais même la première stagiaire qu'on a eue, ça nous a changé la vie. C'est-à-dire qu'il y a aussi le côté, parfois, on est un peu schizophrène entrepreneur. On dit, il y avait une expression que j'aimais beaucoup, qu'on emprunte à Gonzague de Blinière et Clara Guémard, qui disait un peu, il faut avoir la tête dans les nuages et les pieds sur Terre. Mais en fait, vraiment... Le fait de pouvoir développer une équipe, de voir la marque vivre à travers d'autres personnes, de ne pas être l'unique capitaine du bateau, en fait, ça change tout. Parce que moi, j'ai toujours très peur des gens qui sont un peu seuls face à eux-mêmes ou, à mon avis, au bout d'un moment, on finit par se raconter une histoire. Et je pense que c'est un gros danger dans l'entrepreneuriat de se la raconter seule.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    C'est une grande leçon d'humilité.

  • Speaker #1

    Vous avez précédé ma question qui était effectivement quelle était l'importance d'avoir un associé à vos côtés. Et c'était donc en fait rompre l'isolement, co-créer en fait.

  • Speaker #0

    Mais même au-delà de ça, il y a rompre l'isolement, il y a aussi le challenge, le fait de se confronter aux questions de l'autre, d'échanger, de partager le stress, bien sûr, parce qu'on plaisante souvent, on a des amis entrepreneurs aussi, il y a des moments, dans certains moments de stress, genre une levée de fonds, des choses quand on embauche. C'est pas la même chose de parler à un salarié et dire je suis pas sûre d'avoir mes vacances ou toi t'es pas sûre de pouvoir payer tes salariés le mois prochain. On n'est pas au même niveau de stress. Donc je pense que ce côté même bateau, il est très structurant en fait. Ça veut dire qu'on est au même niveau de partage d'expérience, de stress, d'implication. Et puis après, un côté tout bête, mais effectivement, avancer, se répartir des tâches et utiliser les complémentarités, les forces, les talents de chacun pour avancer de la meilleure manière. Indépendamment du point de vue opérationnel et qu'on va plus loin à deux, etc. Il y a d'abord et avant tout, moi, cette sensation que quand je suis contente, je suis encore plus contente de savoir que je vais appeler Caroline pour lui dire que j'ai une bonne nouvelle.

  • Speaker #1

    De partager.

  • Speaker #0

    Et idem pour les déceptions, en fait. Quand j'ai une grosse déception, je parle du business, je ne parle que de business. Quand j'ai une grosse déception et que je l'appelle, je sais avant même d'appeler. que ça va me soulager de lui dire et que ça va être bien. En fait, il y a ce truc-là de une victoire, elle est d'autant plus belle qu'elle est à deux. Ouais,

  • Speaker #2

    ça c'est énorme. Parce qu'être tout seul à faire youpi, c'est vrai que ça s'appelle. Dès qu'on a une bonne nouvelle, on se voit des good vibes. C'est hyper important.

  • Speaker #1

    Et dans ce bateau, comment est-ce que vous répartissez les rôles au quotidien ?

  • Speaker #0

    Alors... La question de la répartition, elle a été longue. Pour le coup, c'est une vraie maïotique, en fait. C'est un vrai parcours de savoir qui va faire quoi. Au tout début, effectivement, on faisait un peu tout. Il faut dire qu'on était toutes les deux. Au début, on faisait à peu près tout. Surtout qu'encore une fois, on en parlait tout à l'heure, mais j'en reparle, c'est que Caroline venait des cosmétiques, ce qui n'était pas mon cas. Et moi, je n'imaginais même pas quel type de tâche et quel type de boulot. on aurait quand on crée une boîte de cosmétiques et compléments alimentaires. Et donc il était évident que sur toutes les questions de formulation de produits, c'était évidemment Caroline, parce que c'est vraiment son expertise, elle sait le faire et pour le coup ça ne s'invente pas. On ne peut pas être autodidacte comme ça. Et ensuite, moi je venais des agences de communication, donc pourquoi pas la communication, pourquoi pas les réseaux sociaux. Je me suis très vite rendue compte que parler aux clientes, C'était pas du tout la même chose que parler au ministère, parce qu'en fait, moi, je fais un dac communication institutionnelle.

  • Speaker #2

    Donc j'avais une communication de crise. Ça nous servira peut-être un peu.

  • Speaker #0

    J'avais un truc hyper gardé. C'était genre... C'était genre... C'était la reine d'Angleterre.

  • Speaker #2

    Sur les réseaux sociaux, c'était drôle.

  • Speaker #0

    C'était la reine d'Angleterre qui parlait, en fait. Et donc, ça fonctionnait pas du tout. Et puis après, il y a eu plusieurs choses. D'abord, le fait que Caroline soit rentrée, moi, à Paris, ça a fait que naturellement, je me suis pris la partie distribution parce que les sièges sociaux, enfin parce que les sièges des boîtes avec lesquelles on bosse sont à Paris, donc pour des raisons géographiques simples. Après, Caroline, elle a une vraie expertise dans le digital et dans le e-commerce, à proprement parler. Et donc, c'est elle qui a développé le site. Et puis, il y a des sujets qui sont un peu partagés entre les deux. À un moment, il y a eu une période où j'avais l'habitude de dire je fais tout ce qui ne se voit pas Aujourd'hui, ce n'est pas vrai. Ce n'est pas ça. Non, j'ai vu.

  • Speaker #2

    Complexe d'infériorité.

  • Speaker #0

    C'est genre la logistique, l'admin, les trucs.

  • Speaker #2

    Mais ce n'est pas... Non, mais attends, ça, c'est vraiment ton talent, ta force. Ça, tu ne t'en rends pas compte. Parce que, justement, l'humilité de savoir s'adapter à des postes, de faire un peu l'alchimiste, de se confronter à tout, c'est un vrai talent. Tu ne t'en rends pas compte. Il y a un petit complexe, parfois, d'infériorité.

  • Speaker #0

    Enfin, l'invalidité, peut-être pas, mais en revanche, l'idée de se dire que, en fait, quand on crée une boîte, il y a effectivement ce qui se voit, et derrière, il y a tout le bâté-fils qui est hallucinant de complexité et de complications. Maintenant, aujourd'hui, c'est plus comme ça. C'est-à-dire qu'il y a plein de choses qui ont été externalisées. On a des équipes avec nous, tout est beaucoup plus structuré. Je pense qu'on a passé quelques années, je ne saurais pas dire combien, je pense que c'est autour de deux, deux et demi, à travailler matin, midi et soir, tout le temps. Personnellement, je crois que je ne serais plus capable de le faire et que cette structuration permet de travailler toujours énormément, mais moins.

  • Speaker #2

    Toujours dans le côté schizophrène, c'est un marathon de monter une boîte. C'est-à-dire que même sinon, on a la chance de fonctionner et de commencer à... À sortir un peu les ligues d'onde, il faut se réinventer, il faut être à l'écoute, il faut nourrir des nouveaux projets, nourrir l'énergie. Donc il n'y a pas les mêmes énergies au même moment et puis il faut le tolérer. Et puis il ne faut pas le tolérer, il faut l'accepter et il faut aller au-delà, le transformer. Mais la répartition des tâches, c'était important aussi parce que pour l'autonomie, déjà on n'était pas au même endroit. Donc ça s'est fait naturellement. Et la manière dont on le fait, moi j'aime bien, c'est qu'en fait... Tous les projets stratégiques, on en parle ensemble, on se voit quand il y a un gros distrib, un projet à l'intérieur et tout. Évidemment, on va faire le premier call et débrief pour pouvoir se débriefer ensemble. Et puis après, tout le quotidien, les choses un peu plus spécialisées qui nous concernent directement. Voilà, personne n'a de rendre compte à personne. Mais c'est quand même important de se retrouver sur tous les sujets stratégiques, même les RP, l'influence, des événements de marque. C'est vraiment des choses, on le vit toutes les deux pour incarner. Mais qu'il n'y en ait pas une qui incarne Millet, l'autre qui ne l'incarne pas. Et ça, pour moi, ça me tenait vraiment à cœur, en fait, qu'on soit ensemble sur les points stratégiques, justement.

  • Speaker #1

    Et est-ce que dans tous ces moments que vous avez déjà vécu ensemble, il y a eu des moments de désaccord ?

  • Speaker #2

    Jamais, jamais.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous seriez OK de t'en parler ?

  • Speaker #0

    On snoggle très très fort.

  • Speaker #2

    Tu veux raconter la dernière ?

  • Speaker #0

    Oui, alors la dernière, j'ai écrit sur un groupe WhatsApp que bon bref, un détail d'organisation, enfin c'est pas un détail, c'est d'organisation, c'est structurant, et donc je disais voilà, on va faire comme ça. Et donc Caroline me répond, m'appelle en me disant tu me dis on va faire comme ça alors que t'as demandé l'avis à personne et qu'en fait ça implique toute l'équipe et en fait ce en quoi elle n'a pas complètement tort, on va pas se mentir cela dit elle l'a fait à 9h du matin et ça c'est inenvisageable, je suis à hurler, j'étais dans le métro à

  • Speaker #2

    7h

  • Speaker #0

    Je vais m'envoyer le web, ça va s'éteindre.

  • Speaker #2

    C'est drôle parce qu'en plus, quand on s'est engueulé il y a deux mois sur à peu près la même connerie, la conclusion c'était Anna, j'ai dit arrête de m'envoyer des messages tôt le matin parce que ça me stresse aussi, je ne suis pas du matin, toutes les deux on n'est pas du matin. Elle a dit ok, elle ne me prend pas la tête le matin non plus. Et en fait, on a fait l'inverse de ce qu'on s'est dit il y a deux mois. Mais c'était drôle, je veux dire c'était un peu ridicule.

  • Speaker #0

    La conclusion c'était on a le droit de s'engueuler mais à partir de 14h.

  • Speaker #1

    C'était une nouvelle règle qui peut fonctionner peut-être. Est-ce que vous avez des rituels pour maintenir une bonne communication entre vous ?

  • Speaker #2

    Un truc de couple. C'est plus célébrer. C'est un truc qu'on s'est dit récemment et que j'essaie de faire plus exiger. Parce que moi, je suis nulle là-dedans. J'ai toujours tendance, je suis toujours dans le coup d'après, mais alors de dire, ok, c'est bien, on célèbre. Et à un moment, Anna me l'a fait remarquer aussi, et plusieurs personnes. Je ne suis pas très douée là-dedans. De plus célébrer, d'un peu plus marquer les événements. On s'est fait une coupe de champagne à l'arrache après la levée, on s'est fait quelques petites choses comme ça, on marque un peu et on essaye de le faire de plus en plus. Ou de temps en temps, on se retrouve quand on est à Paris ou dans le Sud, Anna est venue se faire un week-end, moi j'ai un Paris, on se fait une petite soirée toutes les deux, on décompresse, on rigole. Ça, c'est vachement important. Et puis surtout, le point numéro un pour crever les abcès, parce que ça, c'est conserver un peu la partie amicale. Parce qu'à un moment, on ne parlait plus que de milliers. Avant, on ne se racontait que des conneries, on disait tout et n'importe quoi. Et là, on ne parlait plus que de milliers tout d'un coup, parce qu'on s'était regardé devant le visage, on avait dit Attention, comment ça a parlé ? Comment on parlait avant ? On va être les pires entrepreneuses de la Terre, on ne va rien faire ! Et donc, on s'était disciplinés là-dessus. Après, on a récupéré un peu de souplesse. Et après, je pense que vraiment, ce qui nous sauve à chaque fois, on va dire le même trip que tous les thérapeutes de couple, mais la communication. C'est-à-dire qu'avec Anna, on sait qu'on peut tous dire Et que même quand on s'engueule, il n'y a jamais un truc définitif. Je veux dire, on sait qu'il y a un tel socle de bienveillance, de connaissance l'une de l'autre, que c'est ni la première fois, ni la dernière fois qu'on s'engueule, qu'il n'y a jamais eu de truc dans nos têtes en se disant Allez, c'est fini. Jamais.

  • Speaker #1

    Et ça, le fait que vous ayez été amie avant, est-ce que vous pensez que c'est une force ? Ça rend la relation plus fluide, plus solide ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il faut s'aimer très très fort pour vivre des... Non mais je parle comme si on était un couple. On n'est pas un couple, mais... ce que je veux dire c'est qu'il y a énormément d'affection l'une pour l'autre pour supporter la pression que crée le fait de d'avoir monté millier en fait.

  • Speaker #2

    Et de respect.

  • Speaker #0

    Et de respect. Et surtout ne pas douter de l'autre c'est-à-dire que quoi qu'il se passe je ne doute jamais ni de sa loyauté ni de son affection et ça c'est important.

  • Speaker #2

    De la bienveillance et de la bienveillance. Il y en a pas une qui va se barrer avec la caisse non je rigole mais...

  • Speaker #0

    Et après, sur la question de célébrer, parce que ça, c'est un vrai truc d'entrepreneur. Je ne pensais pas que nous. À un moment, j'ai réalisé que c'était dommage parce qu'effectivement, on ne célébrait pas. Mais parce qu'en fait, il t'arrive une bonne nouvelle, tu as douze tuiles qui te tombent dessus en même temps. Donc, en fait, célébrer, c'est compliqué. Et c'est marrant parce que tout à l'heure, Caroline citait Gonzague de Blinière. Je vais le citer à nouveau pour dire qu'un jour, il a dit, être entrepreneur, c'est gérer les emmerdes. Et en fait, il y a vraiment un truc de se discipliner pour être content, en fait. parce que c'est un effort d'appuyer sur pause et de dire alors on sait on a des mails improbables qui sont tombés entre les deux néanmoins on va quand même s'arrêter deux secondes et être content pour ce qui vient de se produire savourer le moment présent oui puis rajouter un peu de légèreté parce que finalement tout ça il faut le prendre du recul quand on est entrepreneur on a tendance à avoir des phrases un peu absolutistes

  • Speaker #2

    presque enfantine ouais je joue ma vie puis en fait je me dis ok à un moment je fais de mon mieux Et je fais de mon mieux, à un moment ça passe, ça casse. Et je pense qu'il faut en plus garder cette flexibilité. C'est-à-dire que pour s'adapter à ce qui se passe, pour saisir les opportunités, les trucs qui sont vraiment graves, les trucs qui sont vraiment moins graves, c'est hyper important d'être un peu dans la légèreté. Et ça c'est un truc qu'on arrive à faire aussi, parce qu'on se connaît depuis des années, parce que ce ne sont pas les premières en merde ni les dernières qu'on va vivre ensemble. Et en fait, je pense que c'est vachement important. Et que s'il y a des gens parfois trop scolaires ou trop rigides, Un peu comme en couple, on peut rentrer dans un truc, un schéma où on se tend et on n'arrive plus à trouver cette respiration. De dire bon ok, là on a merdé, on passe à autre chose. Et ça c'est hyper important.

  • Speaker #0

    Et je pense qu'on est deux intuitives. Et ça, ça joue beaucoup, je trouve. On sait... Je ne sais pas quand... En fait, je pars dans un truc, mais je ne sais pas du tout où je vais aller. Mais ce que je veux dire, c'est qu'il y a une connaissance et une relation qui se créent sur cette intuition, en fait.

  • Speaker #2

    Et sur la confiance. Et sur la confiance. C'est un truc qu'on n'a jamais remis en cause. Ça, c'est très important.

  • Speaker #1

    Et comment est-ce que vous arrivez à équilibrer vie professionnelle et vie personnelle ?

  • Speaker #2

    Eh bien, on n'y arrive pas. Ah non, parce qu'il faut être franc. Non, alors ça va mieux, comme disait Anna. J'avoue que les premières années, ça tire beaucoup sur le côté masculin parce qu'il faut y aller à fond et on était toutes les deux dans des situations aussi pas faciles. Maintenant, je pense qu'on a pris quand même beaucoup plus de recul. Il y a aussi une forme de liberté. que j'apprécie. Donc il y a beaucoup de stress, de charge mentale, de charge de travail, mais il y a aussi une certaine forme de liberté dans l'entrepreneuriat. Moi, par exemple, il y a quelque chose qui résonne beaucoup chez moi, tu me diras ta conception, mais c'est le fait de gérer un peu son énergie. Je sais que j'avais des périodes au bureau où j'avais moins envie de faire ce que je faisais et je pouvais être dans une énergie un peu noire. Et en fait, le fait de pouvoir ajuster et de dire, bon, ok, ce sujet-là, je le remets à plus tard et là, je concentre mon énergie sur un truc qui va me ressourcer. où je fais avancer tel sujet au lieu d'un autre, où je peux m'accorder la liberté d'avoir une pause là et tout. Chez moi, ça change tout, en tout cas, en termes de gestion, parce que j'aime bien faire moins pour faire plus, utiliser moins de temps. Et donc, la liberté était un point très, très crucial chez moi et ça joue son rôle, en tout cas.

  • Speaker #1

    Et toi, Anna ?

  • Speaker #0

    Sur l'équilibre vie pro-vie perso, j'ai presque envie de te dire que ce n'est pas le problème, ce n'est pas la question. Ce n'est jamais quelque chose qui m'a perturbée. C'est-à-dire que oui, on travaille beaucoup. Après, effectivement, avec le temps, on peut aujourd'hui, premièrement, prendre plus de recul, c'est-à-dire ne pas se taper une insomnie parce qu'on a eu un problème dans la journée. Des problèmes, on a capté, c'est tout le temps. Enfin, c'est tout le temps.

  • Speaker #2

    Une habituation.

  • Speaker #0

    Mais maintenant, on sait que ça ne va pas nous empêcher de dormir. Et la deuxième chose, c'est... Je pense, je ne sais pas, récemment, je devais aller à une conférence de presse sur un point de vente. Parce que la question, c'est aussi les enfants, on ne va pas se mentir. Et en fait, c'était à 19h. Et j'ai dit à ma fille, tu vas venir avec moi. Parce que je ne savais pas quoi faire. Je ne pouvais pas la laisser toute seule, etc. Et elle est venue. Et en fait, j'aime bien cette idée que les enfants, ils nous voient. Et même si c'est pas... c'est pas du non-stop encore une fois et on arrive à dégager des moments mais j'aime bien aussi l'image que ça renvoie,

  • Speaker #2

    on a monté une boîte ils sont fiers aussi nous on a monté parce que pour recaler parce que c'est vrai qu'il y a des gens qui bossent vraiment comme des dingues en entrepreneuriat, juste pour recaler les choses, Anna et moi on a monté un peu avant nos 40 ans ces boîtes moi j'avais déjà 3 enfants, toi 2 il a jamais été question d'empiéter sur la vie familiale c'est à dire que parfois on s'est fait 2-3 masterclass effectivement avec les enfants et tout... Mais moi, j'ai toujours, même si je retravaillais le soir, à 18h, je posais le stylo, je m'occupais des enfants de 18h à 21h. Ça n'a jamais empiété sur les enfants. Et même, ça me laisse plus de liberté. Ça veut dire que maintenant, dès que je peux, j'hallucine de la réactivité des mamans. Je suis trop fière, il y avait accompagnateurs, je ne sais pas quoi. Je me suis précipitée sur la WhatsApp, j'allais prendre une demi-heure après, les places étaient prises, j'ai halluciné. Je me suis dit, non mais on n'a vraiment rien à foutre. Un peu énervée, vexée, quoi. mais ceci dit, moi je fais très attention à ça et par exemple de compenser j'ai vraiment la notion des sphères, on dirait sphère de travail par exemple quand j'ai des déplacements à Paris forcément ça empiète plus sur mes soirées ou mes matis parce que je pars tôt ou j'arrive tard et donc quand j'ai eu des semaines à Paris après je vais faire en sorte je sais pas, le vendredi, d'arrêter plus tôt de faire à 16h et de m'occuper des enfants qu'on aille faire une activité ensemble et je pense qu'il faut aussi forcer à se créer un peu des quotas parce que finalement on a quand même plus de temps avec nos enfants que si on était en entreprise et qu'on n'avait pas de baby-sitter et on n'a jamais travaillé de 8h à 22h tout le temps ça ça n'existe pas les emplois du temps sont réalisés par rapport aux horaires des enfants ça c'est important parce qu'il y a vraiment différents niveaux c'est avec le fait de travailler, nous on dit monsieur on travaille parce qu'on a beaucoup de stress et puis on n'a jamais fini, on n'arrive plus à lire tous nos mails mais en revanche moi ça n'a jamais été dans ma tête, jamais je me suis dit que ça pouvait impacter le temps avec mes enfants. C'est inenvisageable.

  • Speaker #1

    J'ai beaucoup d'associés qui me disent que c'est un garde-fou.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Parce que ça les oblige à rentrer, à s'occuper, à faire autre chose.

  • Speaker #2

    Complètement d'accord.

  • Speaker #1

    S'occuper de leur troisième enfant, s'ils n'en ont que deux, à savoir leur projet entrepreneurial.

  • Speaker #2

    Complètement d'accord. C'est un garde-fou, ça remet les pieds sur terre. On a besoin d'avoir ça. Mais même, j'ai envie de dire, au-delà même des enfants, parce que Le temps familial aussi pour les femmes, ce n'est pas qu'un temps pour nous. Il faut aussi du temps pour du sport, il faut aussi du temps seul, il faut du temps avec les copines. Et en fait, je pense que ces temps de qualité, ça recharge en énergie. Parfois, il vaut mieux faire plusieurs projets qui vont nous recharger en énergie, surtout dans des moments un peu difficiles, plutôt que de dire je ne fais plus que ça parce que je n'ai plus l'énergie. Et ça, je pense que c'est un gros piège d'être mono-sujet.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est quelque chose sur lequel vous échangez régulièrement ?

  • Speaker #2

    Se remettre au sport, la natation pour toi, cheval pour moi.

  • Speaker #0

    Pour accepter de ne plus faire que travailler et de s'occuper des enfants, personnellement, ça m'a pris du temps. Au début, je n'y arrivais pas, clairement. Aujourd'hui, ça ne pose plus aucun problème. Et en fait, c'est quand tu te rends compte de ce que ça t'apporte que tu... te bouges un peu plus pour diversifier un peu tes activités.

  • Speaker #2

    C'est vrai qu'on faisait des sessions de yoga ensemble à distance. Ah oui, c'est vrai. Moi, par contre, j'ai toujours été très comme ça. Pour moi, c'est indispensable. J'ai besoin de faire du sport, j'ai besoin de voir... Et donc, je pense qu'on ne s'est quand même pas laissé trop manger là-dessus, même si, évidemment, il y a des périodes où on en bave, comme tout le monde. Il y a des périodes où on bosse trop. Là, on s'enchaînait pas mal de week-ends et tout. C'est lourd, mais d'autant plus, on se dit, bon, là, il se faut une pause de respiration. Là, on s'est pris des vraies vacances cet été. Et donc, on parlait de la schizophrénie tout à l'heure. Entre embaucher, développer les équipes, entre la satisfaction de voir d'autres personnes reprendre le bébé, de l'avoir vivre dans d'autres jeux, donc finalement aussi de donner des garde-fous sur la direction de prendre la boîte, il y a aussi ce côté hyper gratifiant de, waouh, on a une équipe, on peut se reposer, on peut... Et ça, c'est absolument génial.

  • Speaker #0

    Complètement.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, vous avez... Deux équipes, chacune la vôtre ? C'est comme ça que ça fonctionne ? Tout à fait. C'est ça ? Donc une équipe à Antibes et une équipe à Paris.

  • Speaker #2

    Oui. Après, on communique beaucoup. Il y a beaucoup d'intersections entre les équipes. Mais oui, vraiment, l'équipe digitale est produite dans le Sud. Et puis l'équipe distribution,

  • Speaker #0

    animation, tout ce qui est distribution, point de vente à Paris.

  • Speaker #1

    Et justement, cette distance, c'est... C'est facile, c'est moins facile parfois. Comment vous la gérez ? Parce que ça peut rajouter aussi un élément en plus dans votre relation que de ne pas être ensemble au quotidien.

  • Speaker #2

    Oui. En fait, je pense... Est-ce qu'il y a eu une journée où on ne s'est pas eu au téléphone ? Je ne suis pas sûre. Déjà, peut-être que le fait qu'on se connaissait très bien, ça a moindri la distance. Parce qu'effectivement, de toute façon, on communique très facilement tout le temps ensemble. Après, moi, j'aime bien l'idée qu'on ait des équipes aussi séparées, qu'on se retrouve. C'est assez sympa aussi de pouvoir faire de temps en temps des séminaires à Paris, dans le Sud. Et puis, moi, j'avoue que les allers-retours, ça commence à me peser un peu de venir beaucoup à Paris et tout. Mais en même temps, j'aime bien aussi. Mais là, on en a fait beaucoup, beaucoup dernièrement. Mais sinon, je trouve ça plutôt chouette. Parce qu'on se voit quand même beaucoup. Je vais un minimum une fois par mois à Paris, voire plus. Et finalement, quand on se connaît très bien, le fait de communiquer à distance, ça ne m'a pas trop...

  • Speaker #0

    Moi, j'aime bien la distance. Ce n'est pas quelque chose qui m'a gênée depuis la création de Millier. Il y a une chose, les rares fois où ça a posé problème, c'est que comme tu n'es pas là physiquement, tu ne te rends pas compte de l'état de stress des équipes ou de l'état de pas stress. Et donc, tu te dis, mais ça, il faudrait faire ça. Ben oui, mais en fait, tu es gentille. On a des listes longues comme le bras, ça viendra. Et en fait, quand tu n'es pas sur place, tu ne réalises pas. Et donc, je pense que des fois, on se demande des choses qui sont inadaptées par rapport à la situation qu'on vit.

  • Speaker #2

    Oui, et puis c'est vrai que parfois, par exemple, on a structuré un peu parce qu'il y a de plus en plus de travail des deux côtés. Au début, on faisait des demandes un peu informelles. Oui, tu as raison, je pense que c'est important. En disant, voilà, on envoyait un WhatsApp tout d'un coup pour dire fais ça et tout. Et en fait, on avait une masse de boulot tellement énorme que des deux côtés, on a dit, bah attends, en fait, on va anticiper un peu plus. Et se rationaliser les demandes par mail, parce qu'effectivement, t'as raison, on ne voit pas toujours la charge de travail des deux côtés, on ne se rend pas compte. Et donc, c'est peut-être sur la disponibilité que ça peut jouer un rôle.

  • Speaker #0

    C'est exactement, c'est une autre échelle, mais c'est exactement, au début, on faisait tout, et au fur et à mesure, on s'est splitté les tâches. Et c'est pareil avec les équipes, en fait. Au début, ils communiquaient entre eux sans passer par nous, en disant, voilà, tu peux faire ci, tu peux faire ça, etc. Et tout se passait bien, sauf que très vite, ça a atteint ses limites. C'est-à-dire qu'en fait, on est... tous débordés et quand on te rajoute trois heures de taf dans la vue alors que t'as rien demandé et que c'est compliqué à gérer donc tout ça, ça a été restructuré derrière.

  • Speaker #2

    Un mot-clé par année qui sonne comme ça. La première année c'était la pédagogie et tout, le mot-clé de cette année c'est la structuration justement d'embaucher tout le monde et de dire bah en fait les équipes grossissantes et c'est génial, on est très chanceux de pouvoir se le permettre et d'avoir des super équipes. Mais voilà, ça te demande aussi à se dire, ok, Whatsapp, par exemple, c'est informel, c'est génial. Anna, elle voulait plus d'émojis sur ses Whatsapps. Quand tu as un Whatsapp, on va essayer d'avoir plus d'émojis. En revanche, les demandes officielles, je rigole, mais c'est vrai, les demandes officielles, ça passe par mail et avec un truc, avec tout le monde en copie pour redire, parce qu'en fait, c'est plus possible. Le temps qu'on a envoyé le Whatsapp, tu ne l'as pas vu ? Tu dis, ah ben non, il y a eu 50 Whatsapps par-dessus. Moi, j'étais en rendez-vous. Et voilà, effectivement, le côté un peu libertaire, ça demandait à avoir les bons outils. Donc maintenant, on a des planning notions partagées, on met des animes B2C, B2B. Enfin, vraiment, on structure les choses, ce qui permet aussi aux équipes d'être plus autonomes. Par exemple, de pouvoir partager des choses sur LinkedIn, ce qu'on ne faisait pas. Mais il y a un moment, s'il n'y a pas du tout de colonne vertébrale de méthode, on n'arrive à rien et ça donne moins d'autonomie aux équipes. Et ça, c'est vachement important.

  • Speaker #1

    Et vous diriez que votre relation, elle a évolué au fil du temps ?

  • Speaker #0

    Ah oui.

  • Speaker #2

    Alors, d'amitié ou de...

  • Speaker #1

    Les deux, la relation en tant que telle ?

  • Speaker #0

    Alors moi, il y a eu une séquence que j'ai bien aimée. Ça devait faire deux ans qu'on avait monté Millet. Ça faisait deux ans qu'on ne parlait que de ça. C'est-à-dire qu'alors qu'on avait l'habitude de parler, nos enfants, nos histoires, nos machins, nos copines, etc. On ne parlait que de Millet. Et ça commençait à nous gêner. C'est-à-dire qu'on se demandait vraiment qu'est-ce qui restait de la relation d'amitié qu'on avait. On ne savait pas, en fait. Parce qu'en fait, même si... On n'allait pas se forcer à se parler de nos enfants.

  • Speaker #2

    On n'allait pas tellement se discipliner à ne pas parler trop d'autres choses.

  • Speaker #1

    Ça avait été presque déformé.

  • Speaker #0

    Et donc, il y avait presque une sensation, j'allais dire, de deuil. Il ne faut pas exagérer, mais peut-être presque un peu de tristesse en se disant, ça se trouve, il ne reste vraiment plus que millier entre nous. Et un jour, on était à un event où on a parlé à une coach que moi j'ai bien aimée, qui s'appelle Maya, et en fait, on lui a raconté, on était toutes les deux, on lui a raconté ça, et elle a dit Bah oui, mais enfin, qu'est-ce qui vous tient à cœur en ce moment ? Pourquoi ? Qu'est-ce qui fait que vous vous réveillez le matin et que vous allez taffer ? Bah, milliers. Donc en fait... En fait, vous ne parlez pas que de Millet, vous ne parlez que de ce qui est important pour vous en ce moment, à l'instant T. Et bientôt, vous allez voir, quand l'entreprise aura repris sa place dans le paysage et ne sera plus totalement... aura arrêté de phagocytiser... et tout le reste, ce qui va arriver, parce que sinon on ne peut pas tenir des années et des années comme ça, ça va se normaliser. Et c'est ce qui t'est passé.

  • Speaker #2

    Et ça, je pense que c'est quand même très important comme message parce qu'au début, les deux premières années de vie d'une boîte, ou deux, trois, en tout cas jusqu'à la première levée, ou commencer à atteindre un presque niveau de rentabilité, c'est très différent. Les deux premières années, elles sont quand même très, très, c'est les plus dures, les plus consommatrices en énergie. Moi, je sais que c'est un peu plus Les trois premières, parce que moi j'en avais une plus qu'Anna, d'avant de préparation, elles m'ont tuée. Alors qu'après, maintenant, ça va quand même mieux. Il y a vraiment, même dans la vie d'une boîte, il y a des phases. En tout cas en start-up, peut-être ça dépend des métiers, mais nous en start-up, le temps de caler les choses, de faire la preuve de marché, d'atteindre un certain niveau de rentabilité, ça peut être très compliqué avec toutes les incertitudes qui s'accumulent les premières années et les preuves à faire. Après, ça va quand même mieux. Il y a d'autres défis, d'autres challenges et tout, mais on peut se réinventer et on respire plus quand même. C'est important à dire parce que finalement, c'est un peu à l'image de ce qu'on a vécu.

  • Speaker #0

    Mais c'est marrant parce que ça me donne la sensation de quand mon fils a fait ses nuits. Donc, j'ai deux enfants et mon fils, la nuit où il a fait sa nuit, c'est-à-dire que je n'ai pas été réveillée par les pleurs du bébé. C'était assez cool. Je me suis dit... Oh la la, mais... D'abord, tu es un peu estonné parce que tu dis j'espère que tout va bien. En fait, tout va très bien. Juste, il dort. Et ensuite, tu te dis heureusement parce que je ne sais pas, ça avait duré plus longtemps. Je ne sais pas. Et là, c'est un peu pareil. C'est-à-dire le jour où ça s'assouplit, où ça se détend, etc. Tu te dis mais heureusement que c'est arrivé parce qu'évidemment, tu peux continuer comme ça longtemps. en fait, la vérité, c'est qu'on peut s'adapter à beaucoup de choses. Mais c'est quand même cool quand ça change.

  • Speaker #2

    Et puis, je pense que notre relation, elle a gagné en profondeur, même en amitié, en fait. Je pense que le fait de vivre tous ces moments-là, finalement, même on dit, c'est conflit, qu'on va résoudre tout, ça fait gagner en profondeur. Ouais, il y a toutes les teintes, c'est très intime comme relation. On rigolait en disant proche du couple, mais c'est vrai.

  • Speaker #0

    Et moi, je trouve personnellement que j'écoute plus Caroline que ce que je ne l'écoutais avant Millet, parce qu'en fait, j'ai réalisé, mais ça date de Millet, qu'elle n'emploie pas les mêmes qualificatifs que moi pour parler des mêmes choses. Et son point de vue, en fait, c'est de l'ordre de la sémantique. C'est-à-dire qu'avant, je me disais, bon, je n'ai rien compris, ce n'est pas grave. Et en fait, là, maintenant, je cherche... Quand elle me parle, je cherche à me dire, sur des sujets intéressants, sur tu fais quoi demain soir ? la question c'est, je cherche à comprendre comment moi je l'aurais traduit par mes mots. Parce qu'en fait, c'est drôle de se rendre compte que, parce qu'on n'a jamais toutes et tous les mêmes mots pour désigner les mêmes choses, et qu'en fait, c'est hyper intéressant de voir comment on passe par le langage, et c'est quelque chose qui nous distingue beaucoup, c'est-à-dire que les mêmes phénomènes, on va les expliquer avec des mots complètement différents. Et ça, c'est assez rigolo et je pense que je m'en suis rendue compte avec Millet, pas avant.

  • Speaker #2

    Oui, c'est une évolution, mais comme on parle souvent des deux réalités d'un couple, c'est un moment où tu as l'impression qu'il y en a un qui est dans sa réalité, l'autre dans l'autre. De rapprocher les réalités, on est exactement là-dessus. On parle des effets miroirs et donc je pense que ça donne vraiment aussi une profondeur parce que finalement, on se connaît mieux quand on arrive à traverser ça et ça donne encore plus de compréhension de l'autre, ça c'est certain.

  • Speaker #1

    Et est-ce que vous avez mis en place un pack d'associés ?

  • Speaker #2

    Bien sûr ! Avec Anna, on est pas au départ. Pas au départ, hein ?

  • Speaker #0

    Bah oui, parce qu'il y a eu... Dès le début ? Dès directement. Enfin,

  • Speaker #2

    moi, j'en avais fait un, pardon, à la base, seul, parce qu'à la base, c'était une... Donc, comment ça s'appelle ? Une SASU, quand il n'y a pas deux personnes, c'est ça ? Et donc, j'avais fait un truc sur Legal Start, en deux clics, à l'économie, en mode... Donc,

  • Speaker #1

    peut-être juste les statuts, là.

  • Speaker #2

    c'était même pas le pacte statue il n'y avait pas de pacte puisqu'il n'y avait pas d'associé exactement et après on a fait un vrai pacte quand on s'est retrouvés après à deux on a revu tout avec un avocat on a été très bien conseillé par un ami parce que alors nous ça ne nous parle pas trop pour le coup on n'est pas trop dans ces trucs-là il y a des gestionnaires et tout et en fait c'est très important on apprend beaucoup de choses avec vous d'ailleurs à ce sujet-là Mais je pense que c'est très important parce qu'il nous disait ce qui est désagréable dans un pacte d'associés, je ne sais pas si tu te souviens de ces mots, il disait qu'il faut envisager le divorce avant de se marier. C'est ça. C'est un peu ça. Et on s'est retrouvés dans des trucs qui nous hérissaient un peu le poil. Genre, wow, wow, il faut qu'on décide là-dessus. Mais on s'est fait accompagner de manière plutôt...

  • Speaker #1

    Et c'est ce que je dis souvent à mes clients, c'est pas parce qu'on prévoit effectivement le contrat de mariage et le divorce qu'on va divorcer pour autrefait. juste que si ça ne se passe pas bien on sait comment ça va se passer et donc du coup ce sera d'autant plus fluide à la sortie si une sortie doit y avoir exactement et selon vous quelles sont les qualités indispensables d'un bon associé ?

  • Speaker #0

    A toi, Léa. Alors,

  • Speaker #1

    parce qu'en fait, moi je crois que ça ne relève pas des compétences. C'est-à-dire, il y a des gens qui vont chercher des compétences complémentaires à eux. Ce qui est assez intuitivement logique, en fait. C'est-à-dire, moi je sais faire ça et ça, je cherche quelqu'un qui sait faire de la finance alors que je ne sais pas, etc. Et bien, je crois qu'un bon associé, ce n'est pas la question de la complémentarité des compétences, c'est d'abord la compétence. on est sur les soft skills en fait, on est sur autre chose que les compétences, c'est-à-dire on est sur les valeurs, exactement et la capacité d'adaptation et d'écoute et la place qu'on laisse à l'autre, et en fait ça c'est un j'imagine j'ai pas d'exemple précis en tête, mais j'imagine qu'il y a des gens qui pourront pas forcément laisser la place à l'autre pour qui leur bébé c'est leur bébé il n'est pas question de partager et qui peuvent de fait pas s'associer, c'est compliqué. Donc en fait la question c'est vraiment au-delà de la rhétorique on veut s'associer, est-ce qu'on est capable de laisser la place nécessaire à l'autre pour créer une vraie association ? Et ça, ça ne relève pas de tu sais faire de la finance, tu sais faire du marketing, etc. Et quand, pardon après je te laisse ta parole, quand on a crémié, quand on s'est associé, plusieurs fois on... on m'a dit deux choses. La première, c'est s'associer avec sa meilleure copine, c'est de la folie.

  • Speaker #2

    C'est ce que j'aurais pu vous dire.

  • Speaker #1

    Et la deuxième chose, c'est personne n'est financier. C'est quand même très problématique de monter une boîte sans avoir cette compétence.

  • Speaker #0

    Et on ne nous a même pas parlé des deux femmes qui n'arrivaient pas à lever des fonds.

  • Speaker #1

    Je suis sûre de s'associer avec un homme.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, c'est trop, ça n'a pas voulu, je ne comprends pas. Mais tout ça pour dire que je suis tout à fait d'accord, là je te rejoins parfaitement, c'est la flexibilité. parce que je pense que même que ce soit de l'idée de départ à l'exécution, en fait, à chaque fois, le fait de pouvoir se remettre en question, se rebalayer en disant alors attends, qu'est-ce qui marche ? Qu'est-ce qui ne marche pas ? On en revient un peu sur la transparence de la communication, ce côté où il ne faut pas qu'il y ait un égo surdimensionné et l'autre pas, un qui se dise moi, je décide de tout et l'autre qui ne fait rien. C'est toujours cette flexibilité mentale et je pense que c'est hyper important. de se redire très régulièrement. On refait des points. Est-ce que ça, c'est une bonne décision ? Est-ce qu'on refait comme ça ? Est-ce qu'on va plutôt de ce côté-là, de ce côté-là ? On doute beaucoup ensemble. Et en fait, je pense que s'il n'y a pas cette capacité de douter ensemble, de changer de côté, de changer d'avis, de se laisser le droit de changer d'axe au milieu d'année, c'est vraiment important. Parce que les plans, c'est fait pour rester des plans. Et en fait, quand on voit surtout les boîtes qui marchent, souvent les plans changent 3 fois, 4 fois, 5 fois. Et moi, si j'avais eu quelqu'un de rigide en face de moi, je n'aurais jamais pu.

  • Speaker #2

    C'est une capacité à évoluer ensemble.

  • Speaker #0

    Ah ouais,

  • Speaker #2

    c'est hyper important.

  • Speaker #0

    Donc, c'est laisser la place, mais aussi être suffisamment dans la flexibilité mentale, le dialogue. Et moi, je sais qu'Anna, tu as quand même cette capacité à te réinventer, à douter, à poser, à accepter, à dire non un jour et puis finalement oui. Eh bien, tant mieux. Et en fait, moi, je suis pareil. On change d'avis. On réajuste. Mais moi, les gens qui sont trop rigides, ça aurait été très, très compliqué.

  • Speaker #2

    Et quel conseil vous donneriez à des entrepreneurs qui souhaitent s'associer ?

  • Speaker #1

    L'idée, c'est qu'on a chacune sa place, mais ce n'est pas la même place. Enfin, ça a l'air bizarre ce que je dis, mais ce que je veux dire, c'est qu'il ne faut pas vouloir la même chose. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire.

  • Speaker #2

    Si, si, tout à fait.

  • Speaker #1

    Parce qu'il est là, le risque, en fait. Enfin, moi, je trouve que c'est ce que je constate quand je parle avec eux. Avec d'autres gens qui associent, le risque c'est de vouloir la même place. Et en fait il faut surtout ne jamais... C'est justement ça, le principe de l'association c'est ça. Et sauf que pour des mauvaises raisons, pour des égaux, et ça m'arrive tout le temps, la question c'est pas d'être moralisatrice, pas du tout. Mais il y a un vrai truc de se dire, on est chacune à sa place mais ce n'est pas la même place. Et ça c'est important de l'avoir en tête.

  • Speaker #0

    En fait, moi, je le traduirais même en positif, en disant c'est apporté, chacune sa valeur ajoutée, sa pierre à l'édifice. Parce que je pense qu'il y a beaucoup, beaucoup d'idées reçues sur l'entrepreneuriat, qu'on disait que ce soit des heures de travail, les complémentarités. Et qu'en fait, on en revient à la flexibilité, mais de se dire qu'il peut y avoir beaucoup de modèles différents. Il y en a qui travaillent sur les mêmes sujets. Alors peut-être que ça marche moins bien, moi j'en ai vu, qui se partagent un peu les mêmes sujets et qui arrivent à le faire. Tant mieux, on dit beaucoup de choses, il y a beaucoup d'idées reçues. principale, je pense, c'est de savoir s'entourer. Ça veut dire être assez lucide. On en revient à cette flexibilité. Anna et moi, on a très vite fait le constat que vraiment, on n'était pas des gestionnaires. Puis, comme on n'avait pas envie de le devenir, on a très vite... qu'il y a ce qu'on se tient autour de nous, on s'est entouré des bonnes personnes et heureusement on a eu des personnes merveilleuses pour nous entourer et très vite, on a été chercher cette compétence parce qu'on a été lucides là-dessus. Et donc le fait de ne pas s'inventer d'histoire et en fait de se dire ok, bon ok, là t'es meilleur là-dessus, tu sauras mieux gérer ce côté-là ou toi tu sauras mieux gérer ça. Et comme ça en fait, au lieu de rentrer dans je sais pas, ça peut être de... de la combativité ou de la comparaison, comme tu disais, si tu vas te battre sur les mêmes choses, c'est d'avoir cette lucidité, de dire Attends, là, je sais que je suis bonne là, là, je suis mauvaise là, là, je suis truc, là, on peut le faire à deux, on est aussi bonne. Mais d'avoir cet endroit-là où on peut aller piocher dans des compétences et ça va regarder en face, là, on est dans le mode, on peut recruter un peu de quel sujet on a envie de se débarrasser, parce que celui-là, il nous emmerde. Et donc, finalement... Pas forcément être dans les idées reçues, mais on m'a beaucoup vendu il te faut un mec et il te faut un financier Bon ben voilà, j'ai pris une fille qui n'est pas du tout financière. Et tant mieux, je n'ai pas pris n'importe qui, mais j'ai pris quelqu'un dans qui j'ai confiance et on en revient à cette flexibilité. Et donc, je pense qu'il y a beaucoup d'archétypes et de caricatures qui ne sont pas réalistes, en fait.

  • Speaker #1

    Et sur la question gestionnaire et financière, on voudrait remercier du fond du cœur Léa, Isa et maintenant Jurcel. Parce que vraiment, ils nous sauvent la vie.

  • Speaker #0

    Non, puis on a été très accompagnés. Et ça, c'est important. Encore une fois, c'est un archétype de dire tu n'as jamais fait de gestion. Il y a plusieurs types d'entrepreneurs. Moi, j'en ai identifié. Je rentre dans des archétypes, encore une fois, mais j'en ai identifié deux grands et je pense qu'ils peuvent autant marcher. Il y a des gens qui ont, par exemple, le réseau commercial, la gestion financière, qui identifient un modèle et qui vont faire une sorte de me-too en général. Qui vont dire, là, il y a un créneau, il y a un marché, super, l'architecture, elle est là, on déroule.

  • Speaker #2

    Tous les suiveurs.

  • Speaker #0

    Voilà. Mais c'est des gens qui, souvent, fonctionnent très bien. C'est ceux qui ont les meilleures chances de réussite. Et puis, il y a des gens un peu plus comme nous, qui sont passionnés par un sujet qui nous empêche de dormir. On ne sait pas trop exactement comment il va s'y prendre. C'est un truc qui n'existe pas. Il n'y a pas de jeu. Ouh là là, ça ne va pas rentrer dans un rayon. Mais ça ne veut pas dire que c'est voué à l'échec. Ça veut dire qu'on essaye tellement, et surtout les proches aussi. Quand on se lance dans une entreprise, c'est important de dire que les personnes qui nous ont le plus articulées autour de nos peurs, qui nous ont le plus freinées un peu dans ses vérités, ce sont les proches qui sont presque les plus bienveillants. Parce que pour quelqu'un d'un peu loin, dire vas-y, lance-toi évidemment, il ne prend aucun risque. Et donc, il n'y a pas cette empathie de se dire, oh là là, mais attends, peut-être qu'elle se met vraiment à risque, etc. Et c'est souvent les proches. Et donc, il y a un moment, on disait, le mot de départ que tu disais, mais raisonner avec les espoirs plutôt que les peurs, parce qu'à tout moment, il faut y croire. Et moi, je pense vraiment que les pensées, elles créent les pensées, les convictions. Rassurons-nous dans nos convictions, passons du temps à les étayer, à se renseigner sur les sujets où on veut être bon, à se poser les questions de là où on est bon et pas bon, plutôt que de raisonner tout le temps sur nos peurs. Et oui, je gagne moins d'argent au début. Oui, évidemment. Mais de quoi on a envie et comment on le structure ? Aussi bien en vie pro que perso.

  • Speaker #1

    Sur la question de l'associer, parce que je pensais aux gens que j'ai cités, il y a un truc qui est très vrai entre nous et que je constate à chaque fois sur la question des valeurs. C'est-à-dire, quand Caroline trouve quelqu'un de bien et a envie que cette personne travaille avec nous, soit prestataire, etc., ou qu'on l'embauche, en général, je sais que moi aussi, je vais l'aimer. et inversement. C'est-à-dire que c'est drôle ça, on a la même perception des gens qui... On a envie de s'entourer des mêmes gens, en fait. Et je ne sais pas comment dire, on ne se trompe pas. Je trouve ça très révélateur, en fait.

  • Speaker #2

    On en revient peut-être à votre intuition partagée.

  • Speaker #0

    Oui, puis il y a un socle, je pense, un socle de perception, de valeur proche. Ça, c'est important. C'est pour ça que le fait de très bien se connaître... Est-ce que c'est une chance, encore une fois ? Je ne sais pas, il y a des filles qui se sont lancées sans très bien se connaître où ça a très bien marché. Mais je pense que le principal, c'est par contre avoir la même manière de fonctionner. S'il y en a un qui est convaincu que tout ce qu'il dit, c'est la vérité, et l'autre qui doute beaucoup, là, ça va être compliqué, je pense.

  • Speaker #2

    En tout cas, bravo, parce que vous avez réussi une belle aventure qui va continuer.

  • Speaker #1

    et merci aussi d'avoir été les premières on est hyper honorées merci beaucoup l'histoire n'est pas finie on se donne rendez-vous dans le grand plaisir c'était très inspirant de vous écouter de

  • Speaker #2

    partager vraiment en toute transparence c'est ça que j'ai vraiment apprécié chez vous et pour résumer on a parlé de légèreté il faut de la légèreté dans l'association, de la communication, de l'adaptation, de la liberté et de bien placer son énergie et de bien se connaître, si je dois résumer.

  • Speaker #0

    En tout cas, nous, ça nous réussit ce côté-là et la flexibilité. Oui, tout à fait l'adaptation que tu as dit.

  • Speaker #2

    Si vous souhaitez en savoir plus sur Millier, et découvrir leurs produits. N'hésitez pas à consulter leurs sites et leurs réseaux sociaux www.miye.ca C'est ça ? C'est une belle aventure que Caroline et Anna continuent d'écrire et on leur souhaite tout le succès qu'elles méritent. Merci. Merci à vous, chers auditeurs, de nous avoir rejoints pour cet épisode. Si cet échange vous a inspiré, partagez-le avec vos proches et pensez à vous abonner pour ne pas manquer les prochains épisodes. On se retrouve bientôt pour explorer de nouvelles histoires d'aventures et associées. A très vite !

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation des invités

    00:00

  • Présentation de Miyé et de ses fondatrices

    00:33

  • Début du parcours entrepreneurial et motivations

    01:01

  • Les défis et le risque de l'entrepreneuriat

    02:56

  • L'importance de la communication entre associés

    04:14

  • Répartition des rôles et gestion des désaccords

    08:43

  • Équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle

    16:08

  • Qualités indispensables d'un bon associé

    41:01

Description


Êtes-vous prêts à découvrir comment une amitié d'enfance peut se transformer en une aventure entrepreneuriale inspirante ? Dans cet épisode d'Aventures & Associés, Anne-Sophie Riaud reçoit les talentueuses Anna Oualid et Caroline Lanson, cofondatrices de Miyé, une marque innovante dédiée à l'équilibre hormonal féminin. Ensemble, elles nous plongent dans leur parcours exceptionnel, illustrant comment leur relation a évolué pour donner naissance à une entreprise qui place le bien-être des femmes au cœur de ses préoccupations.

Anna et Caroline partagent avec nous les défis qu'elles ont rencontrés lors de la création de Miyé, mais aussi les succès qui les ont propulsées vers l'avant. Au fil de cette conversation enrichissante, elles mettent en lumière l'importance cruciale de la communication et de la complémentarité entre associés. Leur expérience démontre que la confiance et le respect mutuel sont les piliers d'une collaboration fructueuse, permettant de surmonter les obstacles ensemble.

Au-delà des défis, cet épisode aborde également la nécessité de célébrer les réussites, même les plus petites, et de gérer le stress inhérent à l'entrepreneuriat. Anna et Caroline nous rappellent que maintenir un équilibre entre vie professionnelle et personnelle est essentiel pour préserver sa santé mentale et son épanouissement. Leur vision du succès va au-delà des chiffres : elle inclut le bien-être, la passion et la joie de travailler ensemble.

Dans un monde entrepreneurial en constante évolution, elles soulignent l'importance de la flexibilité et de l'adaptation. Être capable de pivoter et de s'ajuster aux nouvelles réalités est une compétence indispensable pour tout entrepreneur. De plus, s'entourer des bonnes personnes est un autre facteur clé pour réussir. Les relations humaines, qu'elles soient personnelles ou professionnelles, jouent un rôle fondamental dans le parcours entrepreneurial.

Cet échange inspirant et authentique met en lumière non seulement les défis de l'entrepreneuriat, mais aussi la beauté des liens qui se tissent au fil du temps. Rejoignez-nous pour cette conversation captivante qui vous donnera des clés pour naviguer dans vos propres aventures professionnelles. Que vous soyez entrepreneur, aspirant créateur ou simplement curieux d'en savoir plus sur le monde des affaires, cet épisode d'Aventures & Associés ne manquera pas de résonner en vous.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Anne-Sophie Riaud

    Bonjour, Bienvenue sur le nouveau podcast Aventures et Associés, le podcast dédié aux aventures entrepreneuriales entre associés. Je m'appelle Anne-Sophie Riaud, avocat en droit des sociétés et fondatrice de Lennox Avocats. Depuis 18 ans, j'accompagne des dirigeants et leurs entreprises. J'ai réalisé que ce qui me passionnait dans mon métier, ce sont avant tout les interactions humaines, notamment entre associés. C'est pourquoi j'ai décidé de centrer mon activité sur l'association en élaborant un accompagnement spécifique pour les associés, à la fois humain et juridique. De là est née l'idée de ce podcast. Pour ce premier épisode, j'ai la chance d'accueillir Anna Oualid et Caroline Lanson, fondatrices de Miyé, la marque dédiée à l'équilibre hormonal féminin. Elles étaient amies d'enfance et sont devenues associées. Elles incarnent un magnifique exemple de réussite humaine et entrepreneuriale. Bonjour Anna, Bonjour Caroline et merci d'être mes premières invitées à partager votre aventure ! Est-ce que vous pouvez vous présenter en quelques mots et nous présenter Miyé ?

  • Speaker #2

    Alors je vais commencer, je suis Anna Walid, déjà merci infiniment de nous avoir invitées parce que le sujet de l'association est effectivement un sujet qui m'intéresse beaucoup, moi aussi, dans le cadre de Millet. Avant de présenter Millet, je vais laisser Caroline se présenter.

  • Speaker #0

    Donc Caroline, elle est cofondatrice de Millet et moi j'avais travaillé un peu plus de 15 ans dans le domaine des compléments alimentaires et cosmétiques. avec des grosses névroses sur les perturbateurs endocriniens. Donc voilà, l'envie de monter une marque, bonne amie, comme veut dire Millet, dédiée aux femmes, sans tabou, des produits essentiels, nécessaires, sans perturbateurs endocriniens.

  • Speaker #2

    Et moi, de mon côté, on se connaît depuis qu'on a 15 ans, tu l'as dit, de mon côté, j'étais la bonne copine, pom-pom girl, qui lui disait, allez, vas-y, il faut la monter cette boîte, sans jamais penser. que j'allais rentrer dans l'histoire, parce que moi j'étais très éloignée de ça, je faisais vraiment de la communication institutionnelle, des études, etc. Et donc j'étais très loin du milieu des cosmétiques et des compléments alimentaires. Sauf que, déjà, j'y croyais à fond. Et la deuxième chose, c'est que je pense que j'ai toujours eu une appétence particulière pour ces sujets, et notamment pour la question du postpartum, qui a été un vrai sujet sur la question des fragilités psychiques des femmes en postpartum.

  • Speaker #0

    En fait, Anna m'a présenté des associés. C'était assez drôle. Elle a fait des intermédiaires. J'ai dit non, mais ça ne va pas passer pour diverses raisons. Il y a des gens qui étaient très bien, mais bon, ça ne passait pas. Puis en fait, elle était toujours dans les WhatsApp listes sur l'évolution de Millet depuis plus d'un an, à me pousser, etc. Et donc à suivre. Limite, on se faisait des points le soir. Au lieu de parler de nos conneries habituelles, on parlait de Millet. Et donc à un moment j'ai dit t'es sûre que tu veux pas venir toi ? Parce que là c'est bon j'en ai déjà eu trois où ça a capoté je me sens pas de me lancer avec ces gens là, viens quoi c'est tout et voilà même sans complémentarité avec une base de confiance on s'est dit allez on se lance quoi

  • Speaker #2

    En fait effectivement j'avais pas très envie d'y aller pour plusieurs raisons la première étant évidemment la légitimité par rapport à ce secteur d'activité que je ne connaissais pas du tout et ensuite moi monter une boîte c'est pas quelque chose qui m'a motivée, en tout cas Le projet m'a motivée, c'est pour ça que je l'ai rejoint. Mais l'idée de monter une entreprise, ce n'était pas un aboutissement. Oui, ce n'était pas du tout en soi.

  • Speaker #0

    Non, surtout le risque. Je me souviens que tu étais très sensible au risque. Et en fait, monter une boîte, juste pour le redire, c'est d'abord un gros risque financier et humain. Donc, il y a beaucoup de gens, quand il y en a un peu des peurs, c'est surtout là-dessus que se fait le freinage. Et donc, on en avait beaucoup parlé. On a passé beaucoup de temps avec Anna à décortiquer un petit peu cette peur. Et ce que j'ai bien aimé aussi, c'est les approches différentes. Parce que moi, j'ai tendance à avoir tout en tête. Évidemment, j'avais la vision marché-produit. Il y a une injustice, il faut y aller, il faut aller sur le marché. Moi, je suis très passionnée des molécules, de comment on va faire, pourquoi il n'y a pas ça et ça. On a commencé à s'entourer d'un comité scientifique. Et Anna, c'était l'approche militante, très sociale en fait, ce qu'il apprenait. Donc, je trouvais qu'il y avait une belle complémentarité, parce qu'à travers les questions qu'elle me posait, par effet miroir, ça m'aidait aussi à... posé un petit peu ma stratégie globale. Donc, c'était bien aussi qu'on n'ait pas exactement les mêmes choses en tête à la base.

  • Speaker #1

    Et le même parcours.

  • Speaker #2

    Et il y a eu une phrase, et je pense que c'est toi qui l'as prononcée, Caroline, elle a dit, si tu n'y vas pas parce que tu as peur, ce sont de mauvaises raisons. Et en fait, j'ai commencé à réfléchir, ça m'a pris du temps. En fait, j'ai réalisé, alors effectivement, je faisais tout pour éviter, je lui ai présenté des copines pour... pour qu'elle s'associe avec elle, etc. Je suis allée loin dans la démarche de non, ça ne sera pas moi l'associer Ça,

  • Speaker #0

    c'est mon credo.

  • Speaker #2

    Et l'autre chose, c'était aussi que j'étais convaincue au début que ce projet, elle pouvait le porter seule. Elle n'avait besoin de personne, en fait. Et donc, là-dessus, je me disais mais pourquoi ? C'est quoi cette histoire d'association ? Vas-y, arrête de nous emmerder, vas-y toute seule ! Et en fait, c'était ça l'idée. Et un jour, je me suis rendue compte de quelque chose, c'est qu'effectivement, c'était la peur qui m'empêchait d'y aller. Et ce jour-là, je me suis dit, bon, bah, vas-y.

  • Speaker #0

    Et c'est là que vous...

  • Speaker #1

    Vous vous êtes lancés ensemble, parce que de ce que j'ai compris, le projet, il a été créé à l'origine.

  • Speaker #0

    Alors, Anna a suivi dès le départ. Moi, j'ai commencé en 2019, en fait, à faire des groupes, à rencontrer. C'était en... Je ne sais plus exactement. Je crois que c'était en mars ou mai 2019. Je ne sais plus exactement comment ça a commencé, parce que c'était... Avec une autre personne, on avait commencé à une ancienne boss avec qui j'ai travaillé, que j'aimais beaucoup. On a commencé à parler de l'injustice de la ménopause. On a commencé à faire des réunions avec différents communicants, mais j'étais en poste à l'époque. Et puis, on en a parlé lors d'un de nos multiples déjeuners de boulot. On bossait pas très loin, on se faisait souvent des déjeuners ensemble. Et puis après, Anna,

  • Speaker #2

    comment ? Moi, je me souviens, c'était chez toi, c'était un soir et tu m'as dit, t'as vu, la ménopause, personne n'en parle. Et cette phrase... Elle a vraiment raisonné.

  • Speaker #0

    Et bref, on en a parlé, puis on en a parlé de plus en plus autour de nos bêtises et tout. Et puis après, Anna a commencé à demander. J'avais monté une WhatsApp liste et puis elle avait commencé à me présenter des associés parce que moi, j'avais la conviction, je pense que la vie, ce n'est pas un sujet de compétences. Elle a tendance à tout rationaliser dans le mental et à penser que c'est des compétences. Déjà, personne n'a toutes les compétences. Voilà, Anna aussi avait cette croyance limitante de croire que moi, je savais tout faire puisque j'avais déjà travaillé dans les cosmétiques. Mais en fait, non, quand on lance une boîte de cosmétiques, moi, je n'ai jamais fait de ligueuse. J'avais des équipes. En fait, 50% des choses, je n'y avais pas touché. Et après, il y avait aussi le côté de dire, en fait, moi, dès le départ, je savais. Alors, je suis quelqu'un qui... J'aime bien avancer sur des choses en mode concentration, mais il y a aussi vraiment ce besoin d'interaction humaine. Je doute tout le temps, je suis quelqu'un qui doute de tout. Très souvent, alors après, je mets du temps, je me forge des convictions et j'avance. Mais sans ça, ça n'allait pas. Ça veut dire que même toute la partie business plan où je le montais toute seule, j'avais l'impression de commencer à devenir folle. En disant, mais attends, t'es en train de t'inventer une histoire, t'es en train de te raconter un truc. Tu as parlé d'hormones, en plus ça ne résonnait pas toujours avec les gens autour de moi, je la mets au secours, il me faut quelqu'un d'autre dans ma folie, surtout que je n'ai aucun proche. Et c'est vraiment ce côté-là, même avant de parler des compétences, même avant de parler du côté chronophage, c'est avoir quelqu'un où dans le même bateau, on y va pour les bonnes raisons et puis on rentre dans un mode partage, on va en reparler presque couple, mais un mode vraiment intime. Allez, on est dans le même bateau, on va traverser l'Atlantique, on y va, c'est maintenant, on jette à l'eau. Et c'est beaucoup plus important pour moi que les notions rationnelles de complémentarité des compétences, parce que tout ça va changer tout le temps au cours du temps, on va en reparler, on a réparti beaucoup de choses. Mais vraiment, j'avais la conviction dès le départ que je partirais pas seule.

  • Speaker #2

    Et quand on dit qu'on est dans le même bateau, ça veut dire qu'on est seul dans un bateau et qu'on rame ? et qu'on voit la Terre, peut-être à l'horizon, mais très, très loin.

  • Speaker #1

    Vous ramez ensemble.

  • Speaker #2

    Et on rame ensemble.

  • Speaker #0

    Et développer l'équipe, ça a été magique. Je reviens là-dessus, mais même la première stagiaire qu'on a eue, ça nous a changé la vie. C'est-à-dire qu'il y a aussi le côté, parfois, on est un peu schizophrène entrepreneur. On dit, il y avait une expression que j'aimais beaucoup, qu'on emprunte à Gonzague de Blinière et Clara Guémard, qui disait un peu, il faut avoir la tête dans les nuages et les pieds sur Terre. Mais en fait, vraiment... Le fait de pouvoir développer une équipe, de voir la marque vivre à travers d'autres personnes, de ne pas être l'unique capitaine du bateau, en fait, ça change tout. Parce que moi, j'ai toujours très peur des gens qui sont un peu seuls face à eux-mêmes ou, à mon avis, au bout d'un moment, on finit par se raconter une histoire. Et je pense que c'est un gros danger dans l'entrepreneuriat de se la raconter seule.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    C'est une grande leçon d'humilité.

  • Speaker #1

    Vous avez précédé ma question qui était effectivement quelle était l'importance d'avoir un associé à vos côtés. Et c'était donc en fait rompre l'isolement, co-créer en fait.

  • Speaker #0

    Mais même au-delà de ça, il y a rompre l'isolement, il y a aussi le challenge, le fait de se confronter aux questions de l'autre, d'échanger, de partager le stress, bien sûr, parce qu'on plaisante souvent, on a des amis entrepreneurs aussi, il y a des moments, dans certains moments de stress, genre une levée de fonds, des choses quand on embauche. C'est pas la même chose de parler à un salarié et dire je suis pas sûre d'avoir mes vacances ou toi t'es pas sûre de pouvoir payer tes salariés le mois prochain. On n'est pas au même niveau de stress. Donc je pense que ce côté même bateau, il est très structurant en fait. Ça veut dire qu'on est au même niveau de partage d'expérience, de stress, d'implication. Et puis après, un côté tout bête, mais effectivement, avancer, se répartir des tâches et utiliser les complémentarités, les forces, les talents de chacun pour avancer de la meilleure manière. Indépendamment du point de vue opérationnel et qu'on va plus loin à deux, etc. Il y a d'abord et avant tout, moi, cette sensation que quand je suis contente, je suis encore plus contente de savoir que je vais appeler Caroline pour lui dire que j'ai une bonne nouvelle.

  • Speaker #1

    De partager.

  • Speaker #0

    Et idem pour les déceptions, en fait. Quand j'ai une grosse déception, je parle du business, je ne parle que de business. Quand j'ai une grosse déception et que je l'appelle, je sais avant même d'appeler. que ça va me soulager de lui dire et que ça va être bien. En fait, il y a ce truc-là de une victoire, elle est d'autant plus belle qu'elle est à deux. Ouais,

  • Speaker #2

    ça c'est énorme. Parce qu'être tout seul à faire youpi, c'est vrai que ça s'appelle. Dès qu'on a une bonne nouvelle, on se voit des good vibes. C'est hyper important.

  • Speaker #1

    Et dans ce bateau, comment est-ce que vous répartissez les rôles au quotidien ?

  • Speaker #0

    Alors... La question de la répartition, elle a été longue. Pour le coup, c'est une vraie maïotique, en fait. C'est un vrai parcours de savoir qui va faire quoi. Au tout début, effectivement, on faisait un peu tout. Il faut dire qu'on était toutes les deux. Au début, on faisait à peu près tout. Surtout qu'encore une fois, on en parlait tout à l'heure, mais j'en reparle, c'est que Caroline venait des cosmétiques, ce qui n'était pas mon cas. Et moi, je n'imaginais même pas quel type de tâche et quel type de boulot. on aurait quand on crée une boîte de cosmétiques et compléments alimentaires. Et donc il était évident que sur toutes les questions de formulation de produits, c'était évidemment Caroline, parce que c'est vraiment son expertise, elle sait le faire et pour le coup ça ne s'invente pas. On ne peut pas être autodidacte comme ça. Et ensuite, moi je venais des agences de communication, donc pourquoi pas la communication, pourquoi pas les réseaux sociaux. Je me suis très vite rendue compte que parler aux clientes, C'était pas du tout la même chose que parler au ministère, parce qu'en fait, moi, je fais un dac communication institutionnelle.

  • Speaker #2

    Donc j'avais une communication de crise. Ça nous servira peut-être un peu.

  • Speaker #0

    J'avais un truc hyper gardé. C'était genre... C'était genre... C'était la reine d'Angleterre.

  • Speaker #2

    Sur les réseaux sociaux, c'était drôle.

  • Speaker #0

    C'était la reine d'Angleterre qui parlait, en fait. Et donc, ça fonctionnait pas du tout. Et puis après, il y a eu plusieurs choses. D'abord, le fait que Caroline soit rentrée, moi, à Paris, ça a fait que naturellement, je me suis pris la partie distribution parce que les sièges sociaux, enfin parce que les sièges des boîtes avec lesquelles on bosse sont à Paris, donc pour des raisons géographiques simples. Après, Caroline, elle a une vraie expertise dans le digital et dans le e-commerce, à proprement parler. Et donc, c'est elle qui a développé le site. Et puis, il y a des sujets qui sont un peu partagés entre les deux. À un moment, il y a eu une période où j'avais l'habitude de dire je fais tout ce qui ne se voit pas Aujourd'hui, ce n'est pas vrai. Ce n'est pas ça. Non, j'ai vu.

  • Speaker #2

    Complexe d'infériorité.

  • Speaker #0

    C'est genre la logistique, l'admin, les trucs.

  • Speaker #2

    Mais ce n'est pas... Non, mais attends, ça, c'est vraiment ton talent, ta force. Ça, tu ne t'en rends pas compte. Parce que, justement, l'humilité de savoir s'adapter à des postes, de faire un peu l'alchimiste, de se confronter à tout, c'est un vrai talent. Tu ne t'en rends pas compte. Il y a un petit complexe, parfois, d'infériorité.

  • Speaker #0

    Enfin, l'invalidité, peut-être pas, mais en revanche, l'idée de se dire que, en fait, quand on crée une boîte, il y a effectivement ce qui se voit, et derrière, il y a tout le bâté-fils qui est hallucinant de complexité et de complications. Maintenant, aujourd'hui, c'est plus comme ça. C'est-à-dire qu'il y a plein de choses qui ont été externalisées. On a des équipes avec nous, tout est beaucoup plus structuré. Je pense qu'on a passé quelques années, je ne saurais pas dire combien, je pense que c'est autour de deux, deux et demi, à travailler matin, midi et soir, tout le temps. Personnellement, je crois que je ne serais plus capable de le faire et que cette structuration permet de travailler toujours énormément, mais moins.

  • Speaker #2

    Toujours dans le côté schizophrène, c'est un marathon de monter une boîte. C'est-à-dire que même sinon, on a la chance de fonctionner et de commencer à... À sortir un peu les ligues d'onde, il faut se réinventer, il faut être à l'écoute, il faut nourrir des nouveaux projets, nourrir l'énergie. Donc il n'y a pas les mêmes énergies au même moment et puis il faut le tolérer. Et puis il ne faut pas le tolérer, il faut l'accepter et il faut aller au-delà, le transformer. Mais la répartition des tâches, c'était important aussi parce que pour l'autonomie, déjà on n'était pas au même endroit. Donc ça s'est fait naturellement. Et la manière dont on le fait, moi j'aime bien, c'est qu'en fait... Tous les projets stratégiques, on en parle ensemble, on se voit quand il y a un gros distrib, un projet à l'intérieur et tout. Évidemment, on va faire le premier call et débrief pour pouvoir se débriefer ensemble. Et puis après, tout le quotidien, les choses un peu plus spécialisées qui nous concernent directement. Voilà, personne n'a de rendre compte à personne. Mais c'est quand même important de se retrouver sur tous les sujets stratégiques, même les RP, l'influence, des événements de marque. C'est vraiment des choses, on le vit toutes les deux pour incarner. Mais qu'il n'y en ait pas une qui incarne Millet, l'autre qui ne l'incarne pas. Et ça, pour moi, ça me tenait vraiment à cœur, en fait, qu'on soit ensemble sur les points stratégiques, justement.

  • Speaker #1

    Et est-ce que dans tous ces moments que vous avez déjà vécu ensemble, il y a eu des moments de désaccord ?

  • Speaker #2

    Jamais, jamais.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous seriez OK de t'en parler ?

  • Speaker #0

    On snoggle très très fort.

  • Speaker #2

    Tu veux raconter la dernière ?

  • Speaker #0

    Oui, alors la dernière, j'ai écrit sur un groupe WhatsApp que bon bref, un détail d'organisation, enfin c'est pas un détail, c'est d'organisation, c'est structurant, et donc je disais voilà, on va faire comme ça. Et donc Caroline me répond, m'appelle en me disant tu me dis on va faire comme ça alors que t'as demandé l'avis à personne et qu'en fait ça implique toute l'équipe et en fait ce en quoi elle n'a pas complètement tort, on va pas se mentir cela dit elle l'a fait à 9h du matin et ça c'est inenvisageable, je suis à hurler, j'étais dans le métro à

  • Speaker #2

    7h

  • Speaker #0

    Je vais m'envoyer le web, ça va s'éteindre.

  • Speaker #2

    C'est drôle parce qu'en plus, quand on s'est engueulé il y a deux mois sur à peu près la même connerie, la conclusion c'était Anna, j'ai dit arrête de m'envoyer des messages tôt le matin parce que ça me stresse aussi, je ne suis pas du matin, toutes les deux on n'est pas du matin. Elle a dit ok, elle ne me prend pas la tête le matin non plus. Et en fait, on a fait l'inverse de ce qu'on s'est dit il y a deux mois. Mais c'était drôle, je veux dire c'était un peu ridicule.

  • Speaker #0

    La conclusion c'était on a le droit de s'engueuler mais à partir de 14h.

  • Speaker #1

    C'était une nouvelle règle qui peut fonctionner peut-être. Est-ce que vous avez des rituels pour maintenir une bonne communication entre vous ?

  • Speaker #2

    Un truc de couple. C'est plus célébrer. C'est un truc qu'on s'est dit récemment et que j'essaie de faire plus exiger. Parce que moi, je suis nulle là-dedans. J'ai toujours tendance, je suis toujours dans le coup d'après, mais alors de dire, ok, c'est bien, on célèbre. Et à un moment, Anna me l'a fait remarquer aussi, et plusieurs personnes. Je ne suis pas très douée là-dedans. De plus célébrer, d'un peu plus marquer les événements. On s'est fait une coupe de champagne à l'arrache après la levée, on s'est fait quelques petites choses comme ça, on marque un peu et on essaye de le faire de plus en plus. Ou de temps en temps, on se retrouve quand on est à Paris ou dans le Sud, Anna est venue se faire un week-end, moi j'ai un Paris, on se fait une petite soirée toutes les deux, on décompresse, on rigole. Ça, c'est vachement important. Et puis surtout, le point numéro un pour crever les abcès, parce que ça, c'est conserver un peu la partie amicale. Parce qu'à un moment, on ne parlait plus que de milliers. Avant, on ne se racontait que des conneries, on disait tout et n'importe quoi. Et là, on ne parlait plus que de milliers tout d'un coup, parce qu'on s'était regardé devant le visage, on avait dit Attention, comment ça a parlé ? Comment on parlait avant ? On va être les pires entrepreneuses de la Terre, on ne va rien faire ! Et donc, on s'était disciplinés là-dessus. Après, on a récupéré un peu de souplesse. Et après, je pense que vraiment, ce qui nous sauve à chaque fois, on va dire le même trip que tous les thérapeutes de couple, mais la communication. C'est-à-dire qu'avec Anna, on sait qu'on peut tous dire Et que même quand on s'engueule, il n'y a jamais un truc définitif. Je veux dire, on sait qu'il y a un tel socle de bienveillance, de connaissance l'une de l'autre, que c'est ni la première fois, ni la dernière fois qu'on s'engueule, qu'il n'y a jamais eu de truc dans nos têtes en se disant Allez, c'est fini. Jamais.

  • Speaker #1

    Et ça, le fait que vous ayez été amie avant, est-ce que vous pensez que c'est une force ? Ça rend la relation plus fluide, plus solide ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il faut s'aimer très très fort pour vivre des... Non mais je parle comme si on était un couple. On n'est pas un couple, mais... ce que je veux dire c'est qu'il y a énormément d'affection l'une pour l'autre pour supporter la pression que crée le fait de d'avoir monté millier en fait.

  • Speaker #2

    Et de respect.

  • Speaker #0

    Et de respect. Et surtout ne pas douter de l'autre c'est-à-dire que quoi qu'il se passe je ne doute jamais ni de sa loyauté ni de son affection et ça c'est important.

  • Speaker #2

    De la bienveillance et de la bienveillance. Il y en a pas une qui va se barrer avec la caisse non je rigole mais...

  • Speaker #0

    Et après, sur la question de célébrer, parce que ça, c'est un vrai truc d'entrepreneur. Je ne pensais pas que nous. À un moment, j'ai réalisé que c'était dommage parce qu'effectivement, on ne célébrait pas. Mais parce qu'en fait, il t'arrive une bonne nouvelle, tu as douze tuiles qui te tombent dessus en même temps. Donc, en fait, célébrer, c'est compliqué. Et c'est marrant parce que tout à l'heure, Caroline citait Gonzague de Blinière. Je vais le citer à nouveau pour dire qu'un jour, il a dit, être entrepreneur, c'est gérer les emmerdes. Et en fait, il y a vraiment un truc de se discipliner pour être content, en fait. parce que c'est un effort d'appuyer sur pause et de dire alors on sait on a des mails improbables qui sont tombés entre les deux néanmoins on va quand même s'arrêter deux secondes et être content pour ce qui vient de se produire savourer le moment présent oui puis rajouter un peu de légèreté parce que finalement tout ça il faut le prendre du recul quand on est entrepreneur on a tendance à avoir des phrases un peu absolutistes

  • Speaker #2

    presque enfantine ouais je joue ma vie puis en fait je me dis ok à un moment je fais de mon mieux Et je fais de mon mieux, à un moment ça passe, ça casse. Et je pense qu'il faut en plus garder cette flexibilité. C'est-à-dire que pour s'adapter à ce qui se passe, pour saisir les opportunités, les trucs qui sont vraiment graves, les trucs qui sont vraiment moins graves, c'est hyper important d'être un peu dans la légèreté. Et ça c'est un truc qu'on arrive à faire aussi, parce qu'on se connaît depuis des années, parce que ce ne sont pas les premières en merde ni les dernières qu'on va vivre ensemble. Et en fait, je pense que c'est vachement important. Et que s'il y a des gens parfois trop scolaires ou trop rigides, Un peu comme en couple, on peut rentrer dans un truc, un schéma où on se tend et on n'arrive plus à trouver cette respiration. De dire bon ok, là on a merdé, on passe à autre chose. Et ça c'est hyper important.

  • Speaker #0

    Et je pense qu'on est deux intuitives. Et ça, ça joue beaucoup, je trouve. On sait... Je ne sais pas quand... En fait, je pars dans un truc, mais je ne sais pas du tout où je vais aller. Mais ce que je veux dire, c'est qu'il y a une connaissance et une relation qui se créent sur cette intuition, en fait.

  • Speaker #2

    Et sur la confiance. Et sur la confiance. C'est un truc qu'on n'a jamais remis en cause. Ça, c'est très important.

  • Speaker #1

    Et comment est-ce que vous arrivez à équilibrer vie professionnelle et vie personnelle ?

  • Speaker #2

    Eh bien, on n'y arrive pas. Ah non, parce qu'il faut être franc. Non, alors ça va mieux, comme disait Anna. J'avoue que les premières années, ça tire beaucoup sur le côté masculin parce qu'il faut y aller à fond et on était toutes les deux dans des situations aussi pas faciles. Maintenant, je pense qu'on a pris quand même beaucoup plus de recul. Il y a aussi une forme de liberté. que j'apprécie. Donc il y a beaucoup de stress, de charge mentale, de charge de travail, mais il y a aussi une certaine forme de liberté dans l'entrepreneuriat. Moi, par exemple, il y a quelque chose qui résonne beaucoup chez moi, tu me diras ta conception, mais c'est le fait de gérer un peu son énergie. Je sais que j'avais des périodes au bureau où j'avais moins envie de faire ce que je faisais et je pouvais être dans une énergie un peu noire. Et en fait, le fait de pouvoir ajuster et de dire, bon, ok, ce sujet-là, je le remets à plus tard et là, je concentre mon énergie sur un truc qui va me ressourcer. où je fais avancer tel sujet au lieu d'un autre, où je peux m'accorder la liberté d'avoir une pause là et tout. Chez moi, ça change tout, en tout cas, en termes de gestion, parce que j'aime bien faire moins pour faire plus, utiliser moins de temps. Et donc, la liberté était un point très, très crucial chez moi et ça joue son rôle, en tout cas.

  • Speaker #1

    Et toi, Anna ?

  • Speaker #0

    Sur l'équilibre vie pro-vie perso, j'ai presque envie de te dire que ce n'est pas le problème, ce n'est pas la question. Ce n'est jamais quelque chose qui m'a perturbée. C'est-à-dire que oui, on travaille beaucoup. Après, effectivement, avec le temps, on peut aujourd'hui, premièrement, prendre plus de recul, c'est-à-dire ne pas se taper une insomnie parce qu'on a eu un problème dans la journée. Des problèmes, on a capté, c'est tout le temps. Enfin, c'est tout le temps.

  • Speaker #2

    Une habituation.

  • Speaker #0

    Mais maintenant, on sait que ça ne va pas nous empêcher de dormir. Et la deuxième chose, c'est... Je pense, je ne sais pas, récemment, je devais aller à une conférence de presse sur un point de vente. Parce que la question, c'est aussi les enfants, on ne va pas se mentir. Et en fait, c'était à 19h. Et j'ai dit à ma fille, tu vas venir avec moi. Parce que je ne savais pas quoi faire. Je ne pouvais pas la laisser toute seule, etc. Et elle est venue. Et en fait, j'aime bien cette idée que les enfants, ils nous voient. Et même si c'est pas... c'est pas du non-stop encore une fois et on arrive à dégager des moments mais j'aime bien aussi l'image que ça renvoie,

  • Speaker #2

    on a monté une boîte ils sont fiers aussi nous on a monté parce que pour recaler parce que c'est vrai qu'il y a des gens qui bossent vraiment comme des dingues en entrepreneuriat, juste pour recaler les choses, Anna et moi on a monté un peu avant nos 40 ans ces boîtes moi j'avais déjà 3 enfants, toi 2 il a jamais été question d'empiéter sur la vie familiale c'est à dire que parfois on s'est fait 2-3 masterclass effectivement avec les enfants et tout... Mais moi, j'ai toujours, même si je retravaillais le soir, à 18h, je posais le stylo, je m'occupais des enfants de 18h à 21h. Ça n'a jamais empiété sur les enfants. Et même, ça me laisse plus de liberté. Ça veut dire que maintenant, dès que je peux, j'hallucine de la réactivité des mamans. Je suis trop fière, il y avait accompagnateurs, je ne sais pas quoi. Je me suis précipitée sur la WhatsApp, j'allais prendre une demi-heure après, les places étaient prises, j'ai halluciné. Je me suis dit, non mais on n'a vraiment rien à foutre. Un peu énervée, vexée, quoi. mais ceci dit, moi je fais très attention à ça et par exemple de compenser j'ai vraiment la notion des sphères, on dirait sphère de travail par exemple quand j'ai des déplacements à Paris forcément ça empiète plus sur mes soirées ou mes matis parce que je pars tôt ou j'arrive tard et donc quand j'ai eu des semaines à Paris après je vais faire en sorte je sais pas, le vendredi, d'arrêter plus tôt de faire à 16h et de m'occuper des enfants qu'on aille faire une activité ensemble et je pense qu'il faut aussi forcer à se créer un peu des quotas parce que finalement on a quand même plus de temps avec nos enfants que si on était en entreprise et qu'on n'avait pas de baby-sitter et on n'a jamais travaillé de 8h à 22h tout le temps ça ça n'existe pas les emplois du temps sont réalisés par rapport aux horaires des enfants ça c'est important parce qu'il y a vraiment différents niveaux c'est avec le fait de travailler, nous on dit monsieur on travaille parce qu'on a beaucoup de stress et puis on n'a jamais fini, on n'arrive plus à lire tous nos mails mais en revanche moi ça n'a jamais été dans ma tête, jamais je me suis dit que ça pouvait impacter le temps avec mes enfants. C'est inenvisageable.

  • Speaker #1

    J'ai beaucoup d'associés qui me disent que c'est un garde-fou.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Parce que ça les oblige à rentrer, à s'occuper, à faire autre chose.

  • Speaker #2

    Complètement d'accord.

  • Speaker #1

    S'occuper de leur troisième enfant, s'ils n'en ont que deux, à savoir leur projet entrepreneurial.

  • Speaker #2

    Complètement d'accord. C'est un garde-fou, ça remet les pieds sur terre. On a besoin d'avoir ça. Mais même, j'ai envie de dire, au-delà même des enfants, parce que Le temps familial aussi pour les femmes, ce n'est pas qu'un temps pour nous. Il faut aussi du temps pour du sport, il faut aussi du temps seul, il faut du temps avec les copines. Et en fait, je pense que ces temps de qualité, ça recharge en énergie. Parfois, il vaut mieux faire plusieurs projets qui vont nous recharger en énergie, surtout dans des moments un peu difficiles, plutôt que de dire je ne fais plus que ça parce que je n'ai plus l'énergie. Et ça, je pense que c'est un gros piège d'être mono-sujet.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est quelque chose sur lequel vous échangez régulièrement ?

  • Speaker #2

    Se remettre au sport, la natation pour toi, cheval pour moi.

  • Speaker #0

    Pour accepter de ne plus faire que travailler et de s'occuper des enfants, personnellement, ça m'a pris du temps. Au début, je n'y arrivais pas, clairement. Aujourd'hui, ça ne pose plus aucun problème. Et en fait, c'est quand tu te rends compte de ce que ça t'apporte que tu... te bouges un peu plus pour diversifier un peu tes activités.

  • Speaker #2

    C'est vrai qu'on faisait des sessions de yoga ensemble à distance. Ah oui, c'est vrai. Moi, par contre, j'ai toujours été très comme ça. Pour moi, c'est indispensable. J'ai besoin de faire du sport, j'ai besoin de voir... Et donc, je pense qu'on ne s'est quand même pas laissé trop manger là-dessus, même si, évidemment, il y a des périodes où on en bave, comme tout le monde. Il y a des périodes où on bosse trop. Là, on s'enchaînait pas mal de week-ends et tout. C'est lourd, mais d'autant plus, on se dit, bon, là, il se faut une pause de respiration. Là, on s'est pris des vraies vacances cet été. Et donc, on parlait de la schizophrénie tout à l'heure. Entre embaucher, développer les équipes, entre la satisfaction de voir d'autres personnes reprendre le bébé, de l'avoir vivre dans d'autres jeux, donc finalement aussi de donner des garde-fous sur la direction de prendre la boîte, il y a aussi ce côté hyper gratifiant de, waouh, on a une équipe, on peut se reposer, on peut... Et ça, c'est absolument génial.

  • Speaker #0

    Complètement.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, vous avez... Deux équipes, chacune la vôtre ? C'est comme ça que ça fonctionne ? Tout à fait. C'est ça ? Donc une équipe à Antibes et une équipe à Paris.

  • Speaker #2

    Oui. Après, on communique beaucoup. Il y a beaucoup d'intersections entre les équipes. Mais oui, vraiment, l'équipe digitale est produite dans le Sud. Et puis l'équipe distribution,

  • Speaker #0

    animation, tout ce qui est distribution, point de vente à Paris.

  • Speaker #1

    Et justement, cette distance, c'est... C'est facile, c'est moins facile parfois. Comment vous la gérez ? Parce que ça peut rajouter aussi un élément en plus dans votre relation que de ne pas être ensemble au quotidien.

  • Speaker #2

    Oui. En fait, je pense... Est-ce qu'il y a eu une journée où on ne s'est pas eu au téléphone ? Je ne suis pas sûre. Déjà, peut-être que le fait qu'on se connaissait très bien, ça a moindri la distance. Parce qu'effectivement, de toute façon, on communique très facilement tout le temps ensemble. Après, moi, j'aime bien l'idée qu'on ait des équipes aussi séparées, qu'on se retrouve. C'est assez sympa aussi de pouvoir faire de temps en temps des séminaires à Paris, dans le Sud. Et puis, moi, j'avoue que les allers-retours, ça commence à me peser un peu de venir beaucoup à Paris et tout. Mais en même temps, j'aime bien aussi. Mais là, on en a fait beaucoup, beaucoup dernièrement. Mais sinon, je trouve ça plutôt chouette. Parce qu'on se voit quand même beaucoup. Je vais un minimum une fois par mois à Paris, voire plus. Et finalement, quand on se connaît très bien, le fait de communiquer à distance, ça ne m'a pas trop...

  • Speaker #0

    Moi, j'aime bien la distance. Ce n'est pas quelque chose qui m'a gênée depuis la création de Millier. Il y a une chose, les rares fois où ça a posé problème, c'est que comme tu n'es pas là physiquement, tu ne te rends pas compte de l'état de stress des équipes ou de l'état de pas stress. Et donc, tu te dis, mais ça, il faudrait faire ça. Ben oui, mais en fait, tu es gentille. On a des listes longues comme le bras, ça viendra. Et en fait, quand tu n'es pas sur place, tu ne réalises pas. Et donc, je pense que des fois, on se demande des choses qui sont inadaptées par rapport à la situation qu'on vit.

  • Speaker #2

    Oui, et puis c'est vrai que parfois, par exemple, on a structuré un peu parce qu'il y a de plus en plus de travail des deux côtés. Au début, on faisait des demandes un peu informelles. Oui, tu as raison, je pense que c'est important. En disant, voilà, on envoyait un WhatsApp tout d'un coup pour dire fais ça et tout. Et en fait, on avait une masse de boulot tellement énorme que des deux côtés, on a dit, bah attends, en fait, on va anticiper un peu plus. Et se rationaliser les demandes par mail, parce qu'effectivement, t'as raison, on ne voit pas toujours la charge de travail des deux côtés, on ne se rend pas compte. Et donc, c'est peut-être sur la disponibilité que ça peut jouer un rôle.

  • Speaker #0

    C'est exactement, c'est une autre échelle, mais c'est exactement, au début, on faisait tout, et au fur et à mesure, on s'est splitté les tâches. Et c'est pareil avec les équipes, en fait. Au début, ils communiquaient entre eux sans passer par nous, en disant, voilà, tu peux faire ci, tu peux faire ça, etc. Et tout se passait bien, sauf que très vite, ça a atteint ses limites. C'est-à-dire qu'en fait, on est... tous débordés et quand on te rajoute trois heures de taf dans la vue alors que t'as rien demandé et que c'est compliqué à gérer donc tout ça, ça a été restructuré derrière.

  • Speaker #2

    Un mot-clé par année qui sonne comme ça. La première année c'était la pédagogie et tout, le mot-clé de cette année c'est la structuration justement d'embaucher tout le monde et de dire bah en fait les équipes grossissantes et c'est génial, on est très chanceux de pouvoir se le permettre et d'avoir des super équipes. Mais voilà, ça te demande aussi à se dire, ok, Whatsapp, par exemple, c'est informel, c'est génial. Anna, elle voulait plus d'émojis sur ses Whatsapps. Quand tu as un Whatsapp, on va essayer d'avoir plus d'émojis. En revanche, les demandes officielles, je rigole, mais c'est vrai, les demandes officielles, ça passe par mail et avec un truc, avec tout le monde en copie pour redire, parce qu'en fait, c'est plus possible. Le temps qu'on a envoyé le Whatsapp, tu ne l'as pas vu ? Tu dis, ah ben non, il y a eu 50 Whatsapps par-dessus. Moi, j'étais en rendez-vous. Et voilà, effectivement, le côté un peu libertaire, ça demandait à avoir les bons outils. Donc maintenant, on a des planning notions partagées, on met des animes B2C, B2B. Enfin, vraiment, on structure les choses, ce qui permet aussi aux équipes d'être plus autonomes. Par exemple, de pouvoir partager des choses sur LinkedIn, ce qu'on ne faisait pas. Mais il y a un moment, s'il n'y a pas du tout de colonne vertébrale de méthode, on n'arrive à rien et ça donne moins d'autonomie aux équipes. Et ça, c'est vachement important.

  • Speaker #1

    Et vous diriez que votre relation, elle a évolué au fil du temps ?

  • Speaker #0

    Ah oui.

  • Speaker #2

    Alors, d'amitié ou de...

  • Speaker #1

    Les deux, la relation en tant que telle ?

  • Speaker #0

    Alors moi, il y a eu une séquence que j'ai bien aimée. Ça devait faire deux ans qu'on avait monté Millet. Ça faisait deux ans qu'on ne parlait que de ça. C'est-à-dire qu'alors qu'on avait l'habitude de parler, nos enfants, nos histoires, nos machins, nos copines, etc. On ne parlait que de Millet. Et ça commençait à nous gêner. C'est-à-dire qu'on se demandait vraiment qu'est-ce qui restait de la relation d'amitié qu'on avait. On ne savait pas, en fait. Parce qu'en fait, même si... On n'allait pas se forcer à se parler de nos enfants.

  • Speaker #2

    On n'allait pas tellement se discipliner à ne pas parler trop d'autres choses.

  • Speaker #1

    Ça avait été presque déformé.

  • Speaker #0

    Et donc, il y avait presque une sensation, j'allais dire, de deuil. Il ne faut pas exagérer, mais peut-être presque un peu de tristesse en se disant, ça se trouve, il ne reste vraiment plus que millier entre nous. Et un jour, on était à un event où on a parlé à une coach que moi j'ai bien aimée, qui s'appelle Maya, et en fait, on lui a raconté, on était toutes les deux, on lui a raconté ça, et elle a dit Bah oui, mais enfin, qu'est-ce qui vous tient à cœur en ce moment ? Pourquoi ? Qu'est-ce qui fait que vous vous réveillez le matin et que vous allez taffer ? Bah, milliers. Donc en fait... En fait, vous ne parlez pas que de Millet, vous ne parlez que de ce qui est important pour vous en ce moment, à l'instant T. Et bientôt, vous allez voir, quand l'entreprise aura repris sa place dans le paysage et ne sera plus totalement... aura arrêté de phagocytiser... et tout le reste, ce qui va arriver, parce que sinon on ne peut pas tenir des années et des années comme ça, ça va se normaliser. Et c'est ce qui t'est passé.

  • Speaker #2

    Et ça, je pense que c'est quand même très important comme message parce qu'au début, les deux premières années de vie d'une boîte, ou deux, trois, en tout cas jusqu'à la première levée, ou commencer à atteindre un presque niveau de rentabilité, c'est très différent. Les deux premières années, elles sont quand même très, très, c'est les plus dures, les plus consommatrices en énergie. Moi, je sais que c'est un peu plus Les trois premières, parce que moi j'en avais une plus qu'Anna, d'avant de préparation, elles m'ont tuée. Alors qu'après, maintenant, ça va quand même mieux. Il y a vraiment, même dans la vie d'une boîte, il y a des phases. En tout cas en start-up, peut-être ça dépend des métiers, mais nous en start-up, le temps de caler les choses, de faire la preuve de marché, d'atteindre un certain niveau de rentabilité, ça peut être très compliqué avec toutes les incertitudes qui s'accumulent les premières années et les preuves à faire. Après, ça va quand même mieux. Il y a d'autres défis, d'autres challenges et tout, mais on peut se réinventer et on respire plus quand même. C'est important à dire parce que finalement, c'est un peu à l'image de ce qu'on a vécu.

  • Speaker #0

    Mais c'est marrant parce que ça me donne la sensation de quand mon fils a fait ses nuits. Donc, j'ai deux enfants et mon fils, la nuit où il a fait sa nuit, c'est-à-dire que je n'ai pas été réveillée par les pleurs du bébé. C'était assez cool. Je me suis dit... Oh la la, mais... D'abord, tu es un peu estonné parce que tu dis j'espère que tout va bien. En fait, tout va très bien. Juste, il dort. Et ensuite, tu te dis heureusement parce que je ne sais pas, ça avait duré plus longtemps. Je ne sais pas. Et là, c'est un peu pareil. C'est-à-dire le jour où ça s'assouplit, où ça se détend, etc. Tu te dis mais heureusement que c'est arrivé parce qu'évidemment, tu peux continuer comme ça longtemps. en fait, la vérité, c'est qu'on peut s'adapter à beaucoup de choses. Mais c'est quand même cool quand ça change.

  • Speaker #2

    Et puis, je pense que notre relation, elle a gagné en profondeur, même en amitié, en fait. Je pense que le fait de vivre tous ces moments-là, finalement, même on dit, c'est conflit, qu'on va résoudre tout, ça fait gagner en profondeur. Ouais, il y a toutes les teintes, c'est très intime comme relation. On rigolait en disant proche du couple, mais c'est vrai.

  • Speaker #0

    Et moi, je trouve personnellement que j'écoute plus Caroline que ce que je ne l'écoutais avant Millet, parce qu'en fait, j'ai réalisé, mais ça date de Millet, qu'elle n'emploie pas les mêmes qualificatifs que moi pour parler des mêmes choses. Et son point de vue, en fait, c'est de l'ordre de la sémantique. C'est-à-dire qu'avant, je me disais, bon, je n'ai rien compris, ce n'est pas grave. Et en fait, là, maintenant, je cherche... Quand elle me parle, je cherche à me dire, sur des sujets intéressants, sur tu fais quoi demain soir ? la question c'est, je cherche à comprendre comment moi je l'aurais traduit par mes mots. Parce qu'en fait, c'est drôle de se rendre compte que, parce qu'on n'a jamais toutes et tous les mêmes mots pour désigner les mêmes choses, et qu'en fait, c'est hyper intéressant de voir comment on passe par le langage, et c'est quelque chose qui nous distingue beaucoup, c'est-à-dire que les mêmes phénomènes, on va les expliquer avec des mots complètement différents. Et ça, c'est assez rigolo et je pense que je m'en suis rendue compte avec Millet, pas avant.

  • Speaker #2

    Oui, c'est une évolution, mais comme on parle souvent des deux réalités d'un couple, c'est un moment où tu as l'impression qu'il y en a un qui est dans sa réalité, l'autre dans l'autre. De rapprocher les réalités, on est exactement là-dessus. On parle des effets miroirs et donc je pense que ça donne vraiment aussi une profondeur parce que finalement, on se connaît mieux quand on arrive à traverser ça et ça donne encore plus de compréhension de l'autre, ça c'est certain.

  • Speaker #1

    Et est-ce que vous avez mis en place un pack d'associés ?

  • Speaker #2

    Bien sûr ! Avec Anna, on est pas au départ. Pas au départ, hein ?

  • Speaker #0

    Bah oui, parce qu'il y a eu... Dès le début ? Dès directement. Enfin,

  • Speaker #2

    moi, j'en avais fait un, pardon, à la base, seul, parce qu'à la base, c'était une... Donc, comment ça s'appelle ? Une SASU, quand il n'y a pas deux personnes, c'est ça ? Et donc, j'avais fait un truc sur Legal Start, en deux clics, à l'économie, en mode... Donc,

  • Speaker #1

    peut-être juste les statuts, là.

  • Speaker #2

    c'était même pas le pacte statue il n'y avait pas de pacte puisqu'il n'y avait pas d'associé exactement et après on a fait un vrai pacte quand on s'est retrouvés après à deux on a revu tout avec un avocat on a été très bien conseillé par un ami parce que alors nous ça ne nous parle pas trop pour le coup on n'est pas trop dans ces trucs-là il y a des gestionnaires et tout et en fait c'est très important on apprend beaucoup de choses avec vous d'ailleurs à ce sujet-là Mais je pense que c'est très important parce qu'il nous disait ce qui est désagréable dans un pacte d'associés, je ne sais pas si tu te souviens de ces mots, il disait qu'il faut envisager le divorce avant de se marier. C'est ça. C'est un peu ça. Et on s'est retrouvés dans des trucs qui nous hérissaient un peu le poil. Genre, wow, wow, il faut qu'on décide là-dessus. Mais on s'est fait accompagner de manière plutôt...

  • Speaker #1

    Et c'est ce que je dis souvent à mes clients, c'est pas parce qu'on prévoit effectivement le contrat de mariage et le divorce qu'on va divorcer pour autrefait. juste que si ça ne se passe pas bien on sait comment ça va se passer et donc du coup ce sera d'autant plus fluide à la sortie si une sortie doit y avoir exactement et selon vous quelles sont les qualités indispensables d'un bon associé ?

  • Speaker #0

    A toi, Léa. Alors,

  • Speaker #1

    parce qu'en fait, moi je crois que ça ne relève pas des compétences. C'est-à-dire, il y a des gens qui vont chercher des compétences complémentaires à eux. Ce qui est assez intuitivement logique, en fait. C'est-à-dire, moi je sais faire ça et ça, je cherche quelqu'un qui sait faire de la finance alors que je ne sais pas, etc. Et bien, je crois qu'un bon associé, ce n'est pas la question de la complémentarité des compétences, c'est d'abord la compétence. on est sur les soft skills en fait, on est sur autre chose que les compétences, c'est-à-dire on est sur les valeurs, exactement et la capacité d'adaptation et d'écoute et la place qu'on laisse à l'autre, et en fait ça c'est un j'imagine j'ai pas d'exemple précis en tête, mais j'imagine qu'il y a des gens qui pourront pas forcément laisser la place à l'autre pour qui leur bébé c'est leur bébé il n'est pas question de partager et qui peuvent de fait pas s'associer, c'est compliqué. Donc en fait la question c'est vraiment au-delà de la rhétorique on veut s'associer, est-ce qu'on est capable de laisser la place nécessaire à l'autre pour créer une vraie association ? Et ça, ça ne relève pas de tu sais faire de la finance, tu sais faire du marketing, etc. Et quand, pardon après je te laisse ta parole, quand on a crémié, quand on s'est associé, plusieurs fois on... on m'a dit deux choses. La première, c'est s'associer avec sa meilleure copine, c'est de la folie.

  • Speaker #2

    C'est ce que j'aurais pu vous dire.

  • Speaker #1

    Et la deuxième chose, c'est personne n'est financier. C'est quand même très problématique de monter une boîte sans avoir cette compétence.

  • Speaker #0

    Et on ne nous a même pas parlé des deux femmes qui n'arrivaient pas à lever des fonds.

  • Speaker #1

    Je suis sûre de s'associer avec un homme.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, c'est trop, ça n'a pas voulu, je ne comprends pas. Mais tout ça pour dire que je suis tout à fait d'accord, là je te rejoins parfaitement, c'est la flexibilité. parce que je pense que même que ce soit de l'idée de départ à l'exécution, en fait, à chaque fois, le fait de pouvoir se remettre en question, se rebalayer en disant alors attends, qu'est-ce qui marche ? Qu'est-ce qui ne marche pas ? On en revient un peu sur la transparence de la communication, ce côté où il ne faut pas qu'il y ait un égo surdimensionné et l'autre pas, un qui se dise moi, je décide de tout et l'autre qui ne fait rien. C'est toujours cette flexibilité mentale et je pense que c'est hyper important. de se redire très régulièrement. On refait des points. Est-ce que ça, c'est une bonne décision ? Est-ce qu'on refait comme ça ? Est-ce qu'on va plutôt de ce côté-là, de ce côté-là ? On doute beaucoup ensemble. Et en fait, je pense que s'il n'y a pas cette capacité de douter ensemble, de changer de côté, de changer d'avis, de se laisser le droit de changer d'axe au milieu d'année, c'est vraiment important. Parce que les plans, c'est fait pour rester des plans. Et en fait, quand on voit surtout les boîtes qui marchent, souvent les plans changent 3 fois, 4 fois, 5 fois. Et moi, si j'avais eu quelqu'un de rigide en face de moi, je n'aurais jamais pu.

  • Speaker #2

    C'est une capacité à évoluer ensemble.

  • Speaker #0

    Ah ouais,

  • Speaker #2

    c'est hyper important.

  • Speaker #0

    Donc, c'est laisser la place, mais aussi être suffisamment dans la flexibilité mentale, le dialogue. Et moi, je sais qu'Anna, tu as quand même cette capacité à te réinventer, à douter, à poser, à accepter, à dire non un jour et puis finalement oui. Eh bien, tant mieux. Et en fait, moi, je suis pareil. On change d'avis. On réajuste. Mais moi, les gens qui sont trop rigides, ça aurait été très, très compliqué.

  • Speaker #2

    Et quel conseil vous donneriez à des entrepreneurs qui souhaitent s'associer ?

  • Speaker #1

    L'idée, c'est qu'on a chacune sa place, mais ce n'est pas la même place. Enfin, ça a l'air bizarre ce que je dis, mais ce que je veux dire, c'est qu'il ne faut pas vouloir la même chose. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire.

  • Speaker #2

    Si, si, tout à fait.

  • Speaker #1

    Parce qu'il est là, le risque, en fait. Enfin, moi, je trouve que c'est ce que je constate quand je parle avec eux. Avec d'autres gens qui associent, le risque c'est de vouloir la même place. Et en fait il faut surtout ne jamais... C'est justement ça, le principe de l'association c'est ça. Et sauf que pour des mauvaises raisons, pour des égaux, et ça m'arrive tout le temps, la question c'est pas d'être moralisatrice, pas du tout. Mais il y a un vrai truc de se dire, on est chacune à sa place mais ce n'est pas la même place. Et ça c'est important de l'avoir en tête.

  • Speaker #0

    En fait, moi, je le traduirais même en positif, en disant c'est apporté, chacune sa valeur ajoutée, sa pierre à l'édifice. Parce que je pense qu'il y a beaucoup, beaucoup d'idées reçues sur l'entrepreneuriat, qu'on disait que ce soit des heures de travail, les complémentarités. Et qu'en fait, on en revient à la flexibilité, mais de se dire qu'il peut y avoir beaucoup de modèles différents. Il y en a qui travaillent sur les mêmes sujets. Alors peut-être que ça marche moins bien, moi j'en ai vu, qui se partagent un peu les mêmes sujets et qui arrivent à le faire. Tant mieux, on dit beaucoup de choses, il y a beaucoup d'idées reçues. principale, je pense, c'est de savoir s'entourer. Ça veut dire être assez lucide. On en revient à cette flexibilité. Anna et moi, on a très vite fait le constat que vraiment, on n'était pas des gestionnaires. Puis, comme on n'avait pas envie de le devenir, on a très vite... qu'il y a ce qu'on se tient autour de nous, on s'est entouré des bonnes personnes et heureusement on a eu des personnes merveilleuses pour nous entourer et très vite, on a été chercher cette compétence parce qu'on a été lucides là-dessus. Et donc le fait de ne pas s'inventer d'histoire et en fait de se dire ok, bon ok, là t'es meilleur là-dessus, tu sauras mieux gérer ce côté-là ou toi tu sauras mieux gérer ça. Et comme ça en fait, au lieu de rentrer dans je sais pas, ça peut être de... de la combativité ou de la comparaison, comme tu disais, si tu vas te battre sur les mêmes choses, c'est d'avoir cette lucidité, de dire Attends, là, je sais que je suis bonne là, là, je suis mauvaise là, là, je suis truc, là, on peut le faire à deux, on est aussi bonne. Mais d'avoir cet endroit-là où on peut aller piocher dans des compétences et ça va regarder en face, là, on est dans le mode, on peut recruter un peu de quel sujet on a envie de se débarrasser, parce que celui-là, il nous emmerde. Et donc, finalement... Pas forcément être dans les idées reçues, mais on m'a beaucoup vendu il te faut un mec et il te faut un financier Bon ben voilà, j'ai pris une fille qui n'est pas du tout financière. Et tant mieux, je n'ai pas pris n'importe qui, mais j'ai pris quelqu'un dans qui j'ai confiance et on en revient à cette flexibilité. Et donc, je pense qu'il y a beaucoup d'archétypes et de caricatures qui ne sont pas réalistes, en fait.

  • Speaker #1

    Et sur la question gestionnaire et financière, on voudrait remercier du fond du cœur Léa, Isa et maintenant Jurcel. Parce que vraiment, ils nous sauvent la vie.

  • Speaker #0

    Non, puis on a été très accompagnés. Et ça, c'est important. Encore une fois, c'est un archétype de dire tu n'as jamais fait de gestion. Il y a plusieurs types d'entrepreneurs. Moi, j'en ai identifié. Je rentre dans des archétypes, encore une fois, mais j'en ai identifié deux grands et je pense qu'ils peuvent autant marcher. Il y a des gens qui ont, par exemple, le réseau commercial, la gestion financière, qui identifient un modèle et qui vont faire une sorte de me-too en général. Qui vont dire, là, il y a un créneau, il y a un marché, super, l'architecture, elle est là, on déroule.

  • Speaker #2

    Tous les suiveurs.

  • Speaker #0

    Voilà. Mais c'est des gens qui, souvent, fonctionnent très bien. C'est ceux qui ont les meilleures chances de réussite. Et puis, il y a des gens un peu plus comme nous, qui sont passionnés par un sujet qui nous empêche de dormir. On ne sait pas trop exactement comment il va s'y prendre. C'est un truc qui n'existe pas. Il n'y a pas de jeu. Ouh là là, ça ne va pas rentrer dans un rayon. Mais ça ne veut pas dire que c'est voué à l'échec. Ça veut dire qu'on essaye tellement, et surtout les proches aussi. Quand on se lance dans une entreprise, c'est important de dire que les personnes qui nous ont le plus articulées autour de nos peurs, qui nous ont le plus freinées un peu dans ses vérités, ce sont les proches qui sont presque les plus bienveillants. Parce que pour quelqu'un d'un peu loin, dire vas-y, lance-toi évidemment, il ne prend aucun risque. Et donc, il n'y a pas cette empathie de se dire, oh là là, mais attends, peut-être qu'elle se met vraiment à risque, etc. Et c'est souvent les proches. Et donc, il y a un moment, on disait, le mot de départ que tu disais, mais raisonner avec les espoirs plutôt que les peurs, parce qu'à tout moment, il faut y croire. Et moi, je pense vraiment que les pensées, elles créent les pensées, les convictions. Rassurons-nous dans nos convictions, passons du temps à les étayer, à se renseigner sur les sujets où on veut être bon, à se poser les questions de là où on est bon et pas bon, plutôt que de raisonner tout le temps sur nos peurs. Et oui, je gagne moins d'argent au début. Oui, évidemment. Mais de quoi on a envie et comment on le structure ? Aussi bien en vie pro que perso.

  • Speaker #1

    Sur la question de l'associer, parce que je pensais aux gens que j'ai cités, il y a un truc qui est très vrai entre nous et que je constate à chaque fois sur la question des valeurs. C'est-à-dire, quand Caroline trouve quelqu'un de bien et a envie que cette personne travaille avec nous, soit prestataire, etc., ou qu'on l'embauche, en général, je sais que moi aussi, je vais l'aimer. et inversement. C'est-à-dire que c'est drôle ça, on a la même perception des gens qui... On a envie de s'entourer des mêmes gens, en fait. Et je ne sais pas comment dire, on ne se trompe pas. Je trouve ça très révélateur, en fait.

  • Speaker #2

    On en revient peut-être à votre intuition partagée.

  • Speaker #0

    Oui, puis il y a un socle, je pense, un socle de perception, de valeur proche. Ça, c'est important. C'est pour ça que le fait de très bien se connaître... Est-ce que c'est une chance, encore une fois ? Je ne sais pas, il y a des filles qui se sont lancées sans très bien se connaître où ça a très bien marché. Mais je pense que le principal, c'est par contre avoir la même manière de fonctionner. S'il y en a un qui est convaincu que tout ce qu'il dit, c'est la vérité, et l'autre qui doute beaucoup, là, ça va être compliqué, je pense.

  • Speaker #2

    En tout cas, bravo, parce que vous avez réussi une belle aventure qui va continuer.

  • Speaker #1

    et merci aussi d'avoir été les premières on est hyper honorées merci beaucoup l'histoire n'est pas finie on se donne rendez-vous dans le grand plaisir c'était très inspirant de vous écouter de

  • Speaker #2

    partager vraiment en toute transparence c'est ça que j'ai vraiment apprécié chez vous et pour résumer on a parlé de légèreté il faut de la légèreté dans l'association, de la communication, de l'adaptation, de la liberté et de bien placer son énergie et de bien se connaître, si je dois résumer.

  • Speaker #0

    En tout cas, nous, ça nous réussit ce côté-là et la flexibilité. Oui, tout à fait l'adaptation que tu as dit.

  • Speaker #2

    Si vous souhaitez en savoir plus sur Millier, et découvrir leurs produits. N'hésitez pas à consulter leurs sites et leurs réseaux sociaux www.miye.ca C'est ça ? C'est une belle aventure que Caroline et Anna continuent d'écrire et on leur souhaite tout le succès qu'elles méritent. Merci. Merci à vous, chers auditeurs, de nous avoir rejoints pour cet épisode. Si cet échange vous a inspiré, partagez-le avec vos proches et pensez à vous abonner pour ne pas manquer les prochains épisodes. On se retrouve bientôt pour explorer de nouvelles histoires d'aventures et associées. A très vite !

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation des invités

    00:00

  • Présentation de Miyé et de ses fondatrices

    00:33

  • Début du parcours entrepreneurial et motivations

    01:01

  • Les défis et le risque de l'entrepreneuriat

    02:56

  • L'importance de la communication entre associés

    04:14

  • Répartition des rôles et gestion des désaccords

    08:43

  • Équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle

    16:08

  • Qualités indispensables d'un bon associé

    41:01

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Description


Êtes-vous prêts à découvrir comment une amitié d'enfance peut se transformer en une aventure entrepreneuriale inspirante ? Dans cet épisode d'Aventures & Associés, Anne-Sophie Riaud reçoit les talentueuses Anna Oualid et Caroline Lanson, cofondatrices de Miyé, une marque innovante dédiée à l'équilibre hormonal féminin. Ensemble, elles nous plongent dans leur parcours exceptionnel, illustrant comment leur relation a évolué pour donner naissance à une entreprise qui place le bien-être des femmes au cœur de ses préoccupations.

Anna et Caroline partagent avec nous les défis qu'elles ont rencontrés lors de la création de Miyé, mais aussi les succès qui les ont propulsées vers l'avant. Au fil de cette conversation enrichissante, elles mettent en lumière l'importance cruciale de la communication et de la complémentarité entre associés. Leur expérience démontre que la confiance et le respect mutuel sont les piliers d'une collaboration fructueuse, permettant de surmonter les obstacles ensemble.

Au-delà des défis, cet épisode aborde également la nécessité de célébrer les réussites, même les plus petites, et de gérer le stress inhérent à l'entrepreneuriat. Anna et Caroline nous rappellent que maintenir un équilibre entre vie professionnelle et personnelle est essentiel pour préserver sa santé mentale et son épanouissement. Leur vision du succès va au-delà des chiffres : elle inclut le bien-être, la passion et la joie de travailler ensemble.

Dans un monde entrepreneurial en constante évolution, elles soulignent l'importance de la flexibilité et de l'adaptation. Être capable de pivoter et de s'ajuster aux nouvelles réalités est une compétence indispensable pour tout entrepreneur. De plus, s'entourer des bonnes personnes est un autre facteur clé pour réussir. Les relations humaines, qu'elles soient personnelles ou professionnelles, jouent un rôle fondamental dans le parcours entrepreneurial.

Cet échange inspirant et authentique met en lumière non seulement les défis de l'entrepreneuriat, mais aussi la beauté des liens qui se tissent au fil du temps. Rejoignez-nous pour cette conversation captivante qui vous donnera des clés pour naviguer dans vos propres aventures professionnelles. Que vous soyez entrepreneur, aspirant créateur ou simplement curieux d'en savoir plus sur le monde des affaires, cet épisode d'Aventures & Associés ne manquera pas de résonner en vous.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Anne-Sophie Riaud

    Bonjour, Bienvenue sur le nouveau podcast Aventures et Associés, le podcast dédié aux aventures entrepreneuriales entre associés. Je m'appelle Anne-Sophie Riaud, avocat en droit des sociétés et fondatrice de Lennox Avocats. Depuis 18 ans, j'accompagne des dirigeants et leurs entreprises. J'ai réalisé que ce qui me passionnait dans mon métier, ce sont avant tout les interactions humaines, notamment entre associés. C'est pourquoi j'ai décidé de centrer mon activité sur l'association en élaborant un accompagnement spécifique pour les associés, à la fois humain et juridique. De là est née l'idée de ce podcast. Pour ce premier épisode, j'ai la chance d'accueillir Anna Oualid et Caroline Lanson, fondatrices de Miyé, la marque dédiée à l'équilibre hormonal féminin. Elles étaient amies d'enfance et sont devenues associées. Elles incarnent un magnifique exemple de réussite humaine et entrepreneuriale. Bonjour Anna, Bonjour Caroline et merci d'être mes premières invitées à partager votre aventure ! Est-ce que vous pouvez vous présenter en quelques mots et nous présenter Miyé ?

  • Speaker #2

    Alors je vais commencer, je suis Anna Walid, déjà merci infiniment de nous avoir invitées parce que le sujet de l'association est effectivement un sujet qui m'intéresse beaucoup, moi aussi, dans le cadre de Millet. Avant de présenter Millet, je vais laisser Caroline se présenter.

  • Speaker #0

    Donc Caroline, elle est cofondatrice de Millet et moi j'avais travaillé un peu plus de 15 ans dans le domaine des compléments alimentaires et cosmétiques. avec des grosses névroses sur les perturbateurs endocriniens. Donc voilà, l'envie de monter une marque, bonne amie, comme veut dire Millet, dédiée aux femmes, sans tabou, des produits essentiels, nécessaires, sans perturbateurs endocriniens.

  • Speaker #2

    Et moi, de mon côté, on se connaît depuis qu'on a 15 ans, tu l'as dit, de mon côté, j'étais la bonne copine, pom-pom girl, qui lui disait, allez, vas-y, il faut la monter cette boîte, sans jamais penser. que j'allais rentrer dans l'histoire, parce que moi j'étais très éloignée de ça, je faisais vraiment de la communication institutionnelle, des études, etc. Et donc j'étais très loin du milieu des cosmétiques et des compléments alimentaires. Sauf que, déjà, j'y croyais à fond. Et la deuxième chose, c'est que je pense que j'ai toujours eu une appétence particulière pour ces sujets, et notamment pour la question du postpartum, qui a été un vrai sujet sur la question des fragilités psychiques des femmes en postpartum.

  • Speaker #0

    En fait, Anna m'a présenté des associés. C'était assez drôle. Elle a fait des intermédiaires. J'ai dit non, mais ça ne va pas passer pour diverses raisons. Il y a des gens qui étaient très bien, mais bon, ça ne passait pas. Puis en fait, elle était toujours dans les WhatsApp listes sur l'évolution de Millet depuis plus d'un an, à me pousser, etc. Et donc à suivre. Limite, on se faisait des points le soir. Au lieu de parler de nos conneries habituelles, on parlait de Millet. Et donc à un moment j'ai dit t'es sûre que tu veux pas venir toi ? Parce que là c'est bon j'en ai déjà eu trois où ça a capoté je me sens pas de me lancer avec ces gens là, viens quoi c'est tout et voilà même sans complémentarité avec une base de confiance on s'est dit allez on se lance quoi

  • Speaker #2

    En fait effectivement j'avais pas très envie d'y aller pour plusieurs raisons la première étant évidemment la légitimité par rapport à ce secteur d'activité que je ne connaissais pas du tout et ensuite moi monter une boîte c'est pas quelque chose qui m'a motivée, en tout cas Le projet m'a motivée, c'est pour ça que je l'ai rejoint. Mais l'idée de monter une entreprise, ce n'était pas un aboutissement. Oui, ce n'était pas du tout en soi.

  • Speaker #0

    Non, surtout le risque. Je me souviens que tu étais très sensible au risque. Et en fait, monter une boîte, juste pour le redire, c'est d'abord un gros risque financier et humain. Donc, il y a beaucoup de gens, quand il y en a un peu des peurs, c'est surtout là-dessus que se fait le freinage. Et donc, on en avait beaucoup parlé. On a passé beaucoup de temps avec Anna à décortiquer un petit peu cette peur. Et ce que j'ai bien aimé aussi, c'est les approches différentes. Parce que moi, j'ai tendance à avoir tout en tête. Évidemment, j'avais la vision marché-produit. Il y a une injustice, il faut y aller, il faut aller sur le marché. Moi, je suis très passionnée des molécules, de comment on va faire, pourquoi il n'y a pas ça et ça. On a commencé à s'entourer d'un comité scientifique. Et Anna, c'était l'approche militante, très sociale en fait, ce qu'il apprenait. Donc, je trouvais qu'il y avait une belle complémentarité, parce qu'à travers les questions qu'elle me posait, par effet miroir, ça m'aidait aussi à... posé un petit peu ma stratégie globale. Donc, c'était bien aussi qu'on n'ait pas exactement les mêmes choses en tête à la base.

  • Speaker #1

    Et le même parcours.

  • Speaker #2

    Et il y a eu une phrase, et je pense que c'est toi qui l'as prononcée, Caroline, elle a dit, si tu n'y vas pas parce que tu as peur, ce sont de mauvaises raisons. Et en fait, j'ai commencé à réfléchir, ça m'a pris du temps. En fait, j'ai réalisé, alors effectivement, je faisais tout pour éviter, je lui ai présenté des copines pour... pour qu'elle s'associe avec elle, etc. Je suis allée loin dans la démarche de non, ça ne sera pas moi l'associer Ça,

  • Speaker #0

    c'est mon credo.

  • Speaker #2

    Et l'autre chose, c'était aussi que j'étais convaincue au début que ce projet, elle pouvait le porter seule. Elle n'avait besoin de personne, en fait. Et donc, là-dessus, je me disais mais pourquoi ? C'est quoi cette histoire d'association ? Vas-y, arrête de nous emmerder, vas-y toute seule ! Et en fait, c'était ça l'idée. Et un jour, je me suis rendue compte de quelque chose, c'est qu'effectivement, c'était la peur qui m'empêchait d'y aller. Et ce jour-là, je me suis dit, bon, bah, vas-y.

  • Speaker #0

    Et c'est là que vous...

  • Speaker #1

    Vous vous êtes lancés ensemble, parce que de ce que j'ai compris, le projet, il a été créé à l'origine.

  • Speaker #0

    Alors, Anna a suivi dès le départ. Moi, j'ai commencé en 2019, en fait, à faire des groupes, à rencontrer. C'était en... Je ne sais plus exactement. Je crois que c'était en mars ou mai 2019. Je ne sais plus exactement comment ça a commencé, parce que c'était... Avec une autre personne, on avait commencé à une ancienne boss avec qui j'ai travaillé, que j'aimais beaucoup. On a commencé à parler de l'injustice de la ménopause. On a commencé à faire des réunions avec différents communicants, mais j'étais en poste à l'époque. Et puis, on en a parlé lors d'un de nos multiples déjeuners de boulot. On bossait pas très loin, on se faisait souvent des déjeuners ensemble. Et puis après, Anna,

  • Speaker #2

    comment ? Moi, je me souviens, c'était chez toi, c'était un soir et tu m'as dit, t'as vu, la ménopause, personne n'en parle. Et cette phrase... Elle a vraiment raisonné.

  • Speaker #0

    Et bref, on en a parlé, puis on en a parlé de plus en plus autour de nos bêtises et tout. Et puis après, Anna a commencé à demander. J'avais monté une WhatsApp liste et puis elle avait commencé à me présenter des associés parce que moi, j'avais la conviction, je pense que la vie, ce n'est pas un sujet de compétences. Elle a tendance à tout rationaliser dans le mental et à penser que c'est des compétences. Déjà, personne n'a toutes les compétences. Voilà, Anna aussi avait cette croyance limitante de croire que moi, je savais tout faire puisque j'avais déjà travaillé dans les cosmétiques. Mais en fait, non, quand on lance une boîte de cosmétiques, moi, je n'ai jamais fait de ligueuse. J'avais des équipes. En fait, 50% des choses, je n'y avais pas touché. Et après, il y avait aussi le côté de dire, en fait, moi, dès le départ, je savais. Alors, je suis quelqu'un qui... J'aime bien avancer sur des choses en mode concentration, mais il y a aussi vraiment ce besoin d'interaction humaine. Je doute tout le temps, je suis quelqu'un qui doute de tout. Très souvent, alors après, je mets du temps, je me forge des convictions et j'avance. Mais sans ça, ça n'allait pas. Ça veut dire que même toute la partie business plan où je le montais toute seule, j'avais l'impression de commencer à devenir folle. En disant, mais attends, t'es en train de t'inventer une histoire, t'es en train de te raconter un truc. Tu as parlé d'hormones, en plus ça ne résonnait pas toujours avec les gens autour de moi, je la mets au secours, il me faut quelqu'un d'autre dans ma folie, surtout que je n'ai aucun proche. Et c'est vraiment ce côté-là, même avant de parler des compétences, même avant de parler du côté chronophage, c'est avoir quelqu'un où dans le même bateau, on y va pour les bonnes raisons et puis on rentre dans un mode partage, on va en reparler presque couple, mais un mode vraiment intime. Allez, on est dans le même bateau, on va traverser l'Atlantique, on y va, c'est maintenant, on jette à l'eau. Et c'est beaucoup plus important pour moi que les notions rationnelles de complémentarité des compétences, parce que tout ça va changer tout le temps au cours du temps, on va en reparler, on a réparti beaucoup de choses. Mais vraiment, j'avais la conviction dès le départ que je partirais pas seule.

  • Speaker #2

    Et quand on dit qu'on est dans le même bateau, ça veut dire qu'on est seul dans un bateau et qu'on rame ? et qu'on voit la Terre, peut-être à l'horizon, mais très, très loin.

  • Speaker #1

    Vous ramez ensemble.

  • Speaker #2

    Et on rame ensemble.

  • Speaker #0

    Et développer l'équipe, ça a été magique. Je reviens là-dessus, mais même la première stagiaire qu'on a eue, ça nous a changé la vie. C'est-à-dire qu'il y a aussi le côté, parfois, on est un peu schizophrène entrepreneur. On dit, il y avait une expression que j'aimais beaucoup, qu'on emprunte à Gonzague de Blinière et Clara Guémard, qui disait un peu, il faut avoir la tête dans les nuages et les pieds sur Terre. Mais en fait, vraiment... Le fait de pouvoir développer une équipe, de voir la marque vivre à travers d'autres personnes, de ne pas être l'unique capitaine du bateau, en fait, ça change tout. Parce que moi, j'ai toujours très peur des gens qui sont un peu seuls face à eux-mêmes ou, à mon avis, au bout d'un moment, on finit par se raconter une histoire. Et je pense que c'est un gros danger dans l'entrepreneuriat de se la raconter seule.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    C'est une grande leçon d'humilité.

  • Speaker #1

    Vous avez précédé ma question qui était effectivement quelle était l'importance d'avoir un associé à vos côtés. Et c'était donc en fait rompre l'isolement, co-créer en fait.

  • Speaker #0

    Mais même au-delà de ça, il y a rompre l'isolement, il y a aussi le challenge, le fait de se confronter aux questions de l'autre, d'échanger, de partager le stress, bien sûr, parce qu'on plaisante souvent, on a des amis entrepreneurs aussi, il y a des moments, dans certains moments de stress, genre une levée de fonds, des choses quand on embauche. C'est pas la même chose de parler à un salarié et dire je suis pas sûre d'avoir mes vacances ou toi t'es pas sûre de pouvoir payer tes salariés le mois prochain. On n'est pas au même niveau de stress. Donc je pense que ce côté même bateau, il est très structurant en fait. Ça veut dire qu'on est au même niveau de partage d'expérience, de stress, d'implication. Et puis après, un côté tout bête, mais effectivement, avancer, se répartir des tâches et utiliser les complémentarités, les forces, les talents de chacun pour avancer de la meilleure manière. Indépendamment du point de vue opérationnel et qu'on va plus loin à deux, etc. Il y a d'abord et avant tout, moi, cette sensation que quand je suis contente, je suis encore plus contente de savoir que je vais appeler Caroline pour lui dire que j'ai une bonne nouvelle.

  • Speaker #1

    De partager.

  • Speaker #0

    Et idem pour les déceptions, en fait. Quand j'ai une grosse déception, je parle du business, je ne parle que de business. Quand j'ai une grosse déception et que je l'appelle, je sais avant même d'appeler. que ça va me soulager de lui dire et que ça va être bien. En fait, il y a ce truc-là de une victoire, elle est d'autant plus belle qu'elle est à deux. Ouais,

  • Speaker #2

    ça c'est énorme. Parce qu'être tout seul à faire youpi, c'est vrai que ça s'appelle. Dès qu'on a une bonne nouvelle, on se voit des good vibes. C'est hyper important.

  • Speaker #1

    Et dans ce bateau, comment est-ce que vous répartissez les rôles au quotidien ?

  • Speaker #0

    Alors... La question de la répartition, elle a été longue. Pour le coup, c'est une vraie maïotique, en fait. C'est un vrai parcours de savoir qui va faire quoi. Au tout début, effectivement, on faisait un peu tout. Il faut dire qu'on était toutes les deux. Au début, on faisait à peu près tout. Surtout qu'encore une fois, on en parlait tout à l'heure, mais j'en reparle, c'est que Caroline venait des cosmétiques, ce qui n'était pas mon cas. Et moi, je n'imaginais même pas quel type de tâche et quel type de boulot. on aurait quand on crée une boîte de cosmétiques et compléments alimentaires. Et donc il était évident que sur toutes les questions de formulation de produits, c'était évidemment Caroline, parce que c'est vraiment son expertise, elle sait le faire et pour le coup ça ne s'invente pas. On ne peut pas être autodidacte comme ça. Et ensuite, moi je venais des agences de communication, donc pourquoi pas la communication, pourquoi pas les réseaux sociaux. Je me suis très vite rendue compte que parler aux clientes, C'était pas du tout la même chose que parler au ministère, parce qu'en fait, moi, je fais un dac communication institutionnelle.

  • Speaker #2

    Donc j'avais une communication de crise. Ça nous servira peut-être un peu.

  • Speaker #0

    J'avais un truc hyper gardé. C'était genre... C'était genre... C'était la reine d'Angleterre.

  • Speaker #2

    Sur les réseaux sociaux, c'était drôle.

  • Speaker #0

    C'était la reine d'Angleterre qui parlait, en fait. Et donc, ça fonctionnait pas du tout. Et puis après, il y a eu plusieurs choses. D'abord, le fait que Caroline soit rentrée, moi, à Paris, ça a fait que naturellement, je me suis pris la partie distribution parce que les sièges sociaux, enfin parce que les sièges des boîtes avec lesquelles on bosse sont à Paris, donc pour des raisons géographiques simples. Après, Caroline, elle a une vraie expertise dans le digital et dans le e-commerce, à proprement parler. Et donc, c'est elle qui a développé le site. Et puis, il y a des sujets qui sont un peu partagés entre les deux. À un moment, il y a eu une période où j'avais l'habitude de dire je fais tout ce qui ne se voit pas Aujourd'hui, ce n'est pas vrai. Ce n'est pas ça. Non, j'ai vu.

  • Speaker #2

    Complexe d'infériorité.

  • Speaker #0

    C'est genre la logistique, l'admin, les trucs.

  • Speaker #2

    Mais ce n'est pas... Non, mais attends, ça, c'est vraiment ton talent, ta force. Ça, tu ne t'en rends pas compte. Parce que, justement, l'humilité de savoir s'adapter à des postes, de faire un peu l'alchimiste, de se confronter à tout, c'est un vrai talent. Tu ne t'en rends pas compte. Il y a un petit complexe, parfois, d'infériorité.

  • Speaker #0

    Enfin, l'invalidité, peut-être pas, mais en revanche, l'idée de se dire que, en fait, quand on crée une boîte, il y a effectivement ce qui se voit, et derrière, il y a tout le bâté-fils qui est hallucinant de complexité et de complications. Maintenant, aujourd'hui, c'est plus comme ça. C'est-à-dire qu'il y a plein de choses qui ont été externalisées. On a des équipes avec nous, tout est beaucoup plus structuré. Je pense qu'on a passé quelques années, je ne saurais pas dire combien, je pense que c'est autour de deux, deux et demi, à travailler matin, midi et soir, tout le temps. Personnellement, je crois que je ne serais plus capable de le faire et que cette structuration permet de travailler toujours énormément, mais moins.

  • Speaker #2

    Toujours dans le côté schizophrène, c'est un marathon de monter une boîte. C'est-à-dire que même sinon, on a la chance de fonctionner et de commencer à... À sortir un peu les ligues d'onde, il faut se réinventer, il faut être à l'écoute, il faut nourrir des nouveaux projets, nourrir l'énergie. Donc il n'y a pas les mêmes énergies au même moment et puis il faut le tolérer. Et puis il ne faut pas le tolérer, il faut l'accepter et il faut aller au-delà, le transformer. Mais la répartition des tâches, c'était important aussi parce que pour l'autonomie, déjà on n'était pas au même endroit. Donc ça s'est fait naturellement. Et la manière dont on le fait, moi j'aime bien, c'est qu'en fait... Tous les projets stratégiques, on en parle ensemble, on se voit quand il y a un gros distrib, un projet à l'intérieur et tout. Évidemment, on va faire le premier call et débrief pour pouvoir se débriefer ensemble. Et puis après, tout le quotidien, les choses un peu plus spécialisées qui nous concernent directement. Voilà, personne n'a de rendre compte à personne. Mais c'est quand même important de se retrouver sur tous les sujets stratégiques, même les RP, l'influence, des événements de marque. C'est vraiment des choses, on le vit toutes les deux pour incarner. Mais qu'il n'y en ait pas une qui incarne Millet, l'autre qui ne l'incarne pas. Et ça, pour moi, ça me tenait vraiment à cœur, en fait, qu'on soit ensemble sur les points stratégiques, justement.

  • Speaker #1

    Et est-ce que dans tous ces moments que vous avez déjà vécu ensemble, il y a eu des moments de désaccord ?

  • Speaker #2

    Jamais, jamais.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous seriez OK de t'en parler ?

  • Speaker #0

    On snoggle très très fort.

  • Speaker #2

    Tu veux raconter la dernière ?

  • Speaker #0

    Oui, alors la dernière, j'ai écrit sur un groupe WhatsApp que bon bref, un détail d'organisation, enfin c'est pas un détail, c'est d'organisation, c'est structurant, et donc je disais voilà, on va faire comme ça. Et donc Caroline me répond, m'appelle en me disant tu me dis on va faire comme ça alors que t'as demandé l'avis à personne et qu'en fait ça implique toute l'équipe et en fait ce en quoi elle n'a pas complètement tort, on va pas se mentir cela dit elle l'a fait à 9h du matin et ça c'est inenvisageable, je suis à hurler, j'étais dans le métro à

  • Speaker #2

    7h

  • Speaker #0

    Je vais m'envoyer le web, ça va s'éteindre.

  • Speaker #2

    C'est drôle parce qu'en plus, quand on s'est engueulé il y a deux mois sur à peu près la même connerie, la conclusion c'était Anna, j'ai dit arrête de m'envoyer des messages tôt le matin parce que ça me stresse aussi, je ne suis pas du matin, toutes les deux on n'est pas du matin. Elle a dit ok, elle ne me prend pas la tête le matin non plus. Et en fait, on a fait l'inverse de ce qu'on s'est dit il y a deux mois. Mais c'était drôle, je veux dire c'était un peu ridicule.

  • Speaker #0

    La conclusion c'était on a le droit de s'engueuler mais à partir de 14h.

  • Speaker #1

    C'était une nouvelle règle qui peut fonctionner peut-être. Est-ce que vous avez des rituels pour maintenir une bonne communication entre vous ?

  • Speaker #2

    Un truc de couple. C'est plus célébrer. C'est un truc qu'on s'est dit récemment et que j'essaie de faire plus exiger. Parce que moi, je suis nulle là-dedans. J'ai toujours tendance, je suis toujours dans le coup d'après, mais alors de dire, ok, c'est bien, on célèbre. Et à un moment, Anna me l'a fait remarquer aussi, et plusieurs personnes. Je ne suis pas très douée là-dedans. De plus célébrer, d'un peu plus marquer les événements. On s'est fait une coupe de champagne à l'arrache après la levée, on s'est fait quelques petites choses comme ça, on marque un peu et on essaye de le faire de plus en plus. Ou de temps en temps, on se retrouve quand on est à Paris ou dans le Sud, Anna est venue se faire un week-end, moi j'ai un Paris, on se fait une petite soirée toutes les deux, on décompresse, on rigole. Ça, c'est vachement important. Et puis surtout, le point numéro un pour crever les abcès, parce que ça, c'est conserver un peu la partie amicale. Parce qu'à un moment, on ne parlait plus que de milliers. Avant, on ne se racontait que des conneries, on disait tout et n'importe quoi. Et là, on ne parlait plus que de milliers tout d'un coup, parce qu'on s'était regardé devant le visage, on avait dit Attention, comment ça a parlé ? Comment on parlait avant ? On va être les pires entrepreneuses de la Terre, on ne va rien faire ! Et donc, on s'était disciplinés là-dessus. Après, on a récupéré un peu de souplesse. Et après, je pense que vraiment, ce qui nous sauve à chaque fois, on va dire le même trip que tous les thérapeutes de couple, mais la communication. C'est-à-dire qu'avec Anna, on sait qu'on peut tous dire Et que même quand on s'engueule, il n'y a jamais un truc définitif. Je veux dire, on sait qu'il y a un tel socle de bienveillance, de connaissance l'une de l'autre, que c'est ni la première fois, ni la dernière fois qu'on s'engueule, qu'il n'y a jamais eu de truc dans nos têtes en se disant Allez, c'est fini. Jamais.

  • Speaker #1

    Et ça, le fait que vous ayez été amie avant, est-ce que vous pensez que c'est une force ? Ça rend la relation plus fluide, plus solide ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il faut s'aimer très très fort pour vivre des... Non mais je parle comme si on était un couple. On n'est pas un couple, mais... ce que je veux dire c'est qu'il y a énormément d'affection l'une pour l'autre pour supporter la pression que crée le fait de d'avoir monté millier en fait.

  • Speaker #2

    Et de respect.

  • Speaker #0

    Et de respect. Et surtout ne pas douter de l'autre c'est-à-dire que quoi qu'il se passe je ne doute jamais ni de sa loyauté ni de son affection et ça c'est important.

  • Speaker #2

    De la bienveillance et de la bienveillance. Il y en a pas une qui va se barrer avec la caisse non je rigole mais...

  • Speaker #0

    Et après, sur la question de célébrer, parce que ça, c'est un vrai truc d'entrepreneur. Je ne pensais pas que nous. À un moment, j'ai réalisé que c'était dommage parce qu'effectivement, on ne célébrait pas. Mais parce qu'en fait, il t'arrive une bonne nouvelle, tu as douze tuiles qui te tombent dessus en même temps. Donc, en fait, célébrer, c'est compliqué. Et c'est marrant parce que tout à l'heure, Caroline citait Gonzague de Blinière. Je vais le citer à nouveau pour dire qu'un jour, il a dit, être entrepreneur, c'est gérer les emmerdes. Et en fait, il y a vraiment un truc de se discipliner pour être content, en fait. parce que c'est un effort d'appuyer sur pause et de dire alors on sait on a des mails improbables qui sont tombés entre les deux néanmoins on va quand même s'arrêter deux secondes et être content pour ce qui vient de se produire savourer le moment présent oui puis rajouter un peu de légèreté parce que finalement tout ça il faut le prendre du recul quand on est entrepreneur on a tendance à avoir des phrases un peu absolutistes

  • Speaker #2

    presque enfantine ouais je joue ma vie puis en fait je me dis ok à un moment je fais de mon mieux Et je fais de mon mieux, à un moment ça passe, ça casse. Et je pense qu'il faut en plus garder cette flexibilité. C'est-à-dire que pour s'adapter à ce qui se passe, pour saisir les opportunités, les trucs qui sont vraiment graves, les trucs qui sont vraiment moins graves, c'est hyper important d'être un peu dans la légèreté. Et ça c'est un truc qu'on arrive à faire aussi, parce qu'on se connaît depuis des années, parce que ce ne sont pas les premières en merde ni les dernières qu'on va vivre ensemble. Et en fait, je pense que c'est vachement important. Et que s'il y a des gens parfois trop scolaires ou trop rigides, Un peu comme en couple, on peut rentrer dans un truc, un schéma où on se tend et on n'arrive plus à trouver cette respiration. De dire bon ok, là on a merdé, on passe à autre chose. Et ça c'est hyper important.

  • Speaker #0

    Et je pense qu'on est deux intuitives. Et ça, ça joue beaucoup, je trouve. On sait... Je ne sais pas quand... En fait, je pars dans un truc, mais je ne sais pas du tout où je vais aller. Mais ce que je veux dire, c'est qu'il y a une connaissance et une relation qui se créent sur cette intuition, en fait.

  • Speaker #2

    Et sur la confiance. Et sur la confiance. C'est un truc qu'on n'a jamais remis en cause. Ça, c'est très important.

  • Speaker #1

    Et comment est-ce que vous arrivez à équilibrer vie professionnelle et vie personnelle ?

  • Speaker #2

    Eh bien, on n'y arrive pas. Ah non, parce qu'il faut être franc. Non, alors ça va mieux, comme disait Anna. J'avoue que les premières années, ça tire beaucoup sur le côté masculin parce qu'il faut y aller à fond et on était toutes les deux dans des situations aussi pas faciles. Maintenant, je pense qu'on a pris quand même beaucoup plus de recul. Il y a aussi une forme de liberté. que j'apprécie. Donc il y a beaucoup de stress, de charge mentale, de charge de travail, mais il y a aussi une certaine forme de liberté dans l'entrepreneuriat. Moi, par exemple, il y a quelque chose qui résonne beaucoup chez moi, tu me diras ta conception, mais c'est le fait de gérer un peu son énergie. Je sais que j'avais des périodes au bureau où j'avais moins envie de faire ce que je faisais et je pouvais être dans une énergie un peu noire. Et en fait, le fait de pouvoir ajuster et de dire, bon, ok, ce sujet-là, je le remets à plus tard et là, je concentre mon énergie sur un truc qui va me ressourcer. où je fais avancer tel sujet au lieu d'un autre, où je peux m'accorder la liberté d'avoir une pause là et tout. Chez moi, ça change tout, en tout cas, en termes de gestion, parce que j'aime bien faire moins pour faire plus, utiliser moins de temps. Et donc, la liberté était un point très, très crucial chez moi et ça joue son rôle, en tout cas.

  • Speaker #1

    Et toi, Anna ?

  • Speaker #0

    Sur l'équilibre vie pro-vie perso, j'ai presque envie de te dire que ce n'est pas le problème, ce n'est pas la question. Ce n'est jamais quelque chose qui m'a perturbée. C'est-à-dire que oui, on travaille beaucoup. Après, effectivement, avec le temps, on peut aujourd'hui, premièrement, prendre plus de recul, c'est-à-dire ne pas se taper une insomnie parce qu'on a eu un problème dans la journée. Des problèmes, on a capté, c'est tout le temps. Enfin, c'est tout le temps.

  • Speaker #2

    Une habituation.

  • Speaker #0

    Mais maintenant, on sait que ça ne va pas nous empêcher de dormir. Et la deuxième chose, c'est... Je pense, je ne sais pas, récemment, je devais aller à une conférence de presse sur un point de vente. Parce que la question, c'est aussi les enfants, on ne va pas se mentir. Et en fait, c'était à 19h. Et j'ai dit à ma fille, tu vas venir avec moi. Parce que je ne savais pas quoi faire. Je ne pouvais pas la laisser toute seule, etc. Et elle est venue. Et en fait, j'aime bien cette idée que les enfants, ils nous voient. Et même si c'est pas... c'est pas du non-stop encore une fois et on arrive à dégager des moments mais j'aime bien aussi l'image que ça renvoie,

  • Speaker #2

    on a monté une boîte ils sont fiers aussi nous on a monté parce que pour recaler parce que c'est vrai qu'il y a des gens qui bossent vraiment comme des dingues en entrepreneuriat, juste pour recaler les choses, Anna et moi on a monté un peu avant nos 40 ans ces boîtes moi j'avais déjà 3 enfants, toi 2 il a jamais été question d'empiéter sur la vie familiale c'est à dire que parfois on s'est fait 2-3 masterclass effectivement avec les enfants et tout... Mais moi, j'ai toujours, même si je retravaillais le soir, à 18h, je posais le stylo, je m'occupais des enfants de 18h à 21h. Ça n'a jamais empiété sur les enfants. Et même, ça me laisse plus de liberté. Ça veut dire que maintenant, dès que je peux, j'hallucine de la réactivité des mamans. Je suis trop fière, il y avait accompagnateurs, je ne sais pas quoi. Je me suis précipitée sur la WhatsApp, j'allais prendre une demi-heure après, les places étaient prises, j'ai halluciné. Je me suis dit, non mais on n'a vraiment rien à foutre. Un peu énervée, vexée, quoi. mais ceci dit, moi je fais très attention à ça et par exemple de compenser j'ai vraiment la notion des sphères, on dirait sphère de travail par exemple quand j'ai des déplacements à Paris forcément ça empiète plus sur mes soirées ou mes matis parce que je pars tôt ou j'arrive tard et donc quand j'ai eu des semaines à Paris après je vais faire en sorte je sais pas, le vendredi, d'arrêter plus tôt de faire à 16h et de m'occuper des enfants qu'on aille faire une activité ensemble et je pense qu'il faut aussi forcer à se créer un peu des quotas parce que finalement on a quand même plus de temps avec nos enfants que si on était en entreprise et qu'on n'avait pas de baby-sitter et on n'a jamais travaillé de 8h à 22h tout le temps ça ça n'existe pas les emplois du temps sont réalisés par rapport aux horaires des enfants ça c'est important parce qu'il y a vraiment différents niveaux c'est avec le fait de travailler, nous on dit monsieur on travaille parce qu'on a beaucoup de stress et puis on n'a jamais fini, on n'arrive plus à lire tous nos mails mais en revanche moi ça n'a jamais été dans ma tête, jamais je me suis dit que ça pouvait impacter le temps avec mes enfants. C'est inenvisageable.

  • Speaker #1

    J'ai beaucoup d'associés qui me disent que c'est un garde-fou.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Parce que ça les oblige à rentrer, à s'occuper, à faire autre chose.

  • Speaker #2

    Complètement d'accord.

  • Speaker #1

    S'occuper de leur troisième enfant, s'ils n'en ont que deux, à savoir leur projet entrepreneurial.

  • Speaker #2

    Complètement d'accord. C'est un garde-fou, ça remet les pieds sur terre. On a besoin d'avoir ça. Mais même, j'ai envie de dire, au-delà même des enfants, parce que Le temps familial aussi pour les femmes, ce n'est pas qu'un temps pour nous. Il faut aussi du temps pour du sport, il faut aussi du temps seul, il faut du temps avec les copines. Et en fait, je pense que ces temps de qualité, ça recharge en énergie. Parfois, il vaut mieux faire plusieurs projets qui vont nous recharger en énergie, surtout dans des moments un peu difficiles, plutôt que de dire je ne fais plus que ça parce que je n'ai plus l'énergie. Et ça, je pense que c'est un gros piège d'être mono-sujet.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est quelque chose sur lequel vous échangez régulièrement ?

  • Speaker #2

    Se remettre au sport, la natation pour toi, cheval pour moi.

  • Speaker #0

    Pour accepter de ne plus faire que travailler et de s'occuper des enfants, personnellement, ça m'a pris du temps. Au début, je n'y arrivais pas, clairement. Aujourd'hui, ça ne pose plus aucun problème. Et en fait, c'est quand tu te rends compte de ce que ça t'apporte que tu... te bouges un peu plus pour diversifier un peu tes activités.

  • Speaker #2

    C'est vrai qu'on faisait des sessions de yoga ensemble à distance. Ah oui, c'est vrai. Moi, par contre, j'ai toujours été très comme ça. Pour moi, c'est indispensable. J'ai besoin de faire du sport, j'ai besoin de voir... Et donc, je pense qu'on ne s'est quand même pas laissé trop manger là-dessus, même si, évidemment, il y a des périodes où on en bave, comme tout le monde. Il y a des périodes où on bosse trop. Là, on s'enchaînait pas mal de week-ends et tout. C'est lourd, mais d'autant plus, on se dit, bon, là, il se faut une pause de respiration. Là, on s'est pris des vraies vacances cet été. Et donc, on parlait de la schizophrénie tout à l'heure. Entre embaucher, développer les équipes, entre la satisfaction de voir d'autres personnes reprendre le bébé, de l'avoir vivre dans d'autres jeux, donc finalement aussi de donner des garde-fous sur la direction de prendre la boîte, il y a aussi ce côté hyper gratifiant de, waouh, on a une équipe, on peut se reposer, on peut... Et ça, c'est absolument génial.

  • Speaker #0

    Complètement.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, vous avez... Deux équipes, chacune la vôtre ? C'est comme ça que ça fonctionne ? Tout à fait. C'est ça ? Donc une équipe à Antibes et une équipe à Paris.

  • Speaker #2

    Oui. Après, on communique beaucoup. Il y a beaucoup d'intersections entre les équipes. Mais oui, vraiment, l'équipe digitale est produite dans le Sud. Et puis l'équipe distribution,

  • Speaker #0

    animation, tout ce qui est distribution, point de vente à Paris.

  • Speaker #1

    Et justement, cette distance, c'est... C'est facile, c'est moins facile parfois. Comment vous la gérez ? Parce que ça peut rajouter aussi un élément en plus dans votre relation que de ne pas être ensemble au quotidien.

  • Speaker #2

    Oui. En fait, je pense... Est-ce qu'il y a eu une journée où on ne s'est pas eu au téléphone ? Je ne suis pas sûre. Déjà, peut-être que le fait qu'on se connaissait très bien, ça a moindri la distance. Parce qu'effectivement, de toute façon, on communique très facilement tout le temps ensemble. Après, moi, j'aime bien l'idée qu'on ait des équipes aussi séparées, qu'on se retrouve. C'est assez sympa aussi de pouvoir faire de temps en temps des séminaires à Paris, dans le Sud. Et puis, moi, j'avoue que les allers-retours, ça commence à me peser un peu de venir beaucoup à Paris et tout. Mais en même temps, j'aime bien aussi. Mais là, on en a fait beaucoup, beaucoup dernièrement. Mais sinon, je trouve ça plutôt chouette. Parce qu'on se voit quand même beaucoup. Je vais un minimum une fois par mois à Paris, voire plus. Et finalement, quand on se connaît très bien, le fait de communiquer à distance, ça ne m'a pas trop...

  • Speaker #0

    Moi, j'aime bien la distance. Ce n'est pas quelque chose qui m'a gênée depuis la création de Millier. Il y a une chose, les rares fois où ça a posé problème, c'est que comme tu n'es pas là physiquement, tu ne te rends pas compte de l'état de stress des équipes ou de l'état de pas stress. Et donc, tu te dis, mais ça, il faudrait faire ça. Ben oui, mais en fait, tu es gentille. On a des listes longues comme le bras, ça viendra. Et en fait, quand tu n'es pas sur place, tu ne réalises pas. Et donc, je pense que des fois, on se demande des choses qui sont inadaptées par rapport à la situation qu'on vit.

  • Speaker #2

    Oui, et puis c'est vrai que parfois, par exemple, on a structuré un peu parce qu'il y a de plus en plus de travail des deux côtés. Au début, on faisait des demandes un peu informelles. Oui, tu as raison, je pense que c'est important. En disant, voilà, on envoyait un WhatsApp tout d'un coup pour dire fais ça et tout. Et en fait, on avait une masse de boulot tellement énorme que des deux côtés, on a dit, bah attends, en fait, on va anticiper un peu plus. Et se rationaliser les demandes par mail, parce qu'effectivement, t'as raison, on ne voit pas toujours la charge de travail des deux côtés, on ne se rend pas compte. Et donc, c'est peut-être sur la disponibilité que ça peut jouer un rôle.

  • Speaker #0

    C'est exactement, c'est une autre échelle, mais c'est exactement, au début, on faisait tout, et au fur et à mesure, on s'est splitté les tâches. Et c'est pareil avec les équipes, en fait. Au début, ils communiquaient entre eux sans passer par nous, en disant, voilà, tu peux faire ci, tu peux faire ça, etc. Et tout se passait bien, sauf que très vite, ça a atteint ses limites. C'est-à-dire qu'en fait, on est... tous débordés et quand on te rajoute trois heures de taf dans la vue alors que t'as rien demandé et que c'est compliqué à gérer donc tout ça, ça a été restructuré derrière.

  • Speaker #2

    Un mot-clé par année qui sonne comme ça. La première année c'était la pédagogie et tout, le mot-clé de cette année c'est la structuration justement d'embaucher tout le monde et de dire bah en fait les équipes grossissantes et c'est génial, on est très chanceux de pouvoir se le permettre et d'avoir des super équipes. Mais voilà, ça te demande aussi à se dire, ok, Whatsapp, par exemple, c'est informel, c'est génial. Anna, elle voulait plus d'émojis sur ses Whatsapps. Quand tu as un Whatsapp, on va essayer d'avoir plus d'émojis. En revanche, les demandes officielles, je rigole, mais c'est vrai, les demandes officielles, ça passe par mail et avec un truc, avec tout le monde en copie pour redire, parce qu'en fait, c'est plus possible. Le temps qu'on a envoyé le Whatsapp, tu ne l'as pas vu ? Tu dis, ah ben non, il y a eu 50 Whatsapps par-dessus. Moi, j'étais en rendez-vous. Et voilà, effectivement, le côté un peu libertaire, ça demandait à avoir les bons outils. Donc maintenant, on a des planning notions partagées, on met des animes B2C, B2B. Enfin, vraiment, on structure les choses, ce qui permet aussi aux équipes d'être plus autonomes. Par exemple, de pouvoir partager des choses sur LinkedIn, ce qu'on ne faisait pas. Mais il y a un moment, s'il n'y a pas du tout de colonne vertébrale de méthode, on n'arrive à rien et ça donne moins d'autonomie aux équipes. Et ça, c'est vachement important.

  • Speaker #1

    Et vous diriez que votre relation, elle a évolué au fil du temps ?

  • Speaker #0

    Ah oui.

  • Speaker #2

    Alors, d'amitié ou de...

  • Speaker #1

    Les deux, la relation en tant que telle ?

  • Speaker #0

    Alors moi, il y a eu une séquence que j'ai bien aimée. Ça devait faire deux ans qu'on avait monté Millet. Ça faisait deux ans qu'on ne parlait que de ça. C'est-à-dire qu'alors qu'on avait l'habitude de parler, nos enfants, nos histoires, nos machins, nos copines, etc. On ne parlait que de Millet. Et ça commençait à nous gêner. C'est-à-dire qu'on se demandait vraiment qu'est-ce qui restait de la relation d'amitié qu'on avait. On ne savait pas, en fait. Parce qu'en fait, même si... On n'allait pas se forcer à se parler de nos enfants.

  • Speaker #2

    On n'allait pas tellement se discipliner à ne pas parler trop d'autres choses.

  • Speaker #1

    Ça avait été presque déformé.

  • Speaker #0

    Et donc, il y avait presque une sensation, j'allais dire, de deuil. Il ne faut pas exagérer, mais peut-être presque un peu de tristesse en se disant, ça se trouve, il ne reste vraiment plus que millier entre nous. Et un jour, on était à un event où on a parlé à une coach que moi j'ai bien aimée, qui s'appelle Maya, et en fait, on lui a raconté, on était toutes les deux, on lui a raconté ça, et elle a dit Bah oui, mais enfin, qu'est-ce qui vous tient à cœur en ce moment ? Pourquoi ? Qu'est-ce qui fait que vous vous réveillez le matin et que vous allez taffer ? Bah, milliers. Donc en fait... En fait, vous ne parlez pas que de Millet, vous ne parlez que de ce qui est important pour vous en ce moment, à l'instant T. Et bientôt, vous allez voir, quand l'entreprise aura repris sa place dans le paysage et ne sera plus totalement... aura arrêté de phagocytiser... et tout le reste, ce qui va arriver, parce que sinon on ne peut pas tenir des années et des années comme ça, ça va se normaliser. Et c'est ce qui t'est passé.

  • Speaker #2

    Et ça, je pense que c'est quand même très important comme message parce qu'au début, les deux premières années de vie d'une boîte, ou deux, trois, en tout cas jusqu'à la première levée, ou commencer à atteindre un presque niveau de rentabilité, c'est très différent. Les deux premières années, elles sont quand même très, très, c'est les plus dures, les plus consommatrices en énergie. Moi, je sais que c'est un peu plus Les trois premières, parce que moi j'en avais une plus qu'Anna, d'avant de préparation, elles m'ont tuée. Alors qu'après, maintenant, ça va quand même mieux. Il y a vraiment, même dans la vie d'une boîte, il y a des phases. En tout cas en start-up, peut-être ça dépend des métiers, mais nous en start-up, le temps de caler les choses, de faire la preuve de marché, d'atteindre un certain niveau de rentabilité, ça peut être très compliqué avec toutes les incertitudes qui s'accumulent les premières années et les preuves à faire. Après, ça va quand même mieux. Il y a d'autres défis, d'autres challenges et tout, mais on peut se réinventer et on respire plus quand même. C'est important à dire parce que finalement, c'est un peu à l'image de ce qu'on a vécu.

  • Speaker #0

    Mais c'est marrant parce que ça me donne la sensation de quand mon fils a fait ses nuits. Donc, j'ai deux enfants et mon fils, la nuit où il a fait sa nuit, c'est-à-dire que je n'ai pas été réveillée par les pleurs du bébé. C'était assez cool. Je me suis dit... Oh la la, mais... D'abord, tu es un peu estonné parce que tu dis j'espère que tout va bien. En fait, tout va très bien. Juste, il dort. Et ensuite, tu te dis heureusement parce que je ne sais pas, ça avait duré plus longtemps. Je ne sais pas. Et là, c'est un peu pareil. C'est-à-dire le jour où ça s'assouplit, où ça se détend, etc. Tu te dis mais heureusement que c'est arrivé parce qu'évidemment, tu peux continuer comme ça longtemps. en fait, la vérité, c'est qu'on peut s'adapter à beaucoup de choses. Mais c'est quand même cool quand ça change.

  • Speaker #2

    Et puis, je pense que notre relation, elle a gagné en profondeur, même en amitié, en fait. Je pense que le fait de vivre tous ces moments-là, finalement, même on dit, c'est conflit, qu'on va résoudre tout, ça fait gagner en profondeur. Ouais, il y a toutes les teintes, c'est très intime comme relation. On rigolait en disant proche du couple, mais c'est vrai.

  • Speaker #0

    Et moi, je trouve personnellement que j'écoute plus Caroline que ce que je ne l'écoutais avant Millet, parce qu'en fait, j'ai réalisé, mais ça date de Millet, qu'elle n'emploie pas les mêmes qualificatifs que moi pour parler des mêmes choses. Et son point de vue, en fait, c'est de l'ordre de la sémantique. C'est-à-dire qu'avant, je me disais, bon, je n'ai rien compris, ce n'est pas grave. Et en fait, là, maintenant, je cherche... Quand elle me parle, je cherche à me dire, sur des sujets intéressants, sur tu fais quoi demain soir ? la question c'est, je cherche à comprendre comment moi je l'aurais traduit par mes mots. Parce qu'en fait, c'est drôle de se rendre compte que, parce qu'on n'a jamais toutes et tous les mêmes mots pour désigner les mêmes choses, et qu'en fait, c'est hyper intéressant de voir comment on passe par le langage, et c'est quelque chose qui nous distingue beaucoup, c'est-à-dire que les mêmes phénomènes, on va les expliquer avec des mots complètement différents. Et ça, c'est assez rigolo et je pense que je m'en suis rendue compte avec Millet, pas avant.

  • Speaker #2

    Oui, c'est une évolution, mais comme on parle souvent des deux réalités d'un couple, c'est un moment où tu as l'impression qu'il y en a un qui est dans sa réalité, l'autre dans l'autre. De rapprocher les réalités, on est exactement là-dessus. On parle des effets miroirs et donc je pense que ça donne vraiment aussi une profondeur parce que finalement, on se connaît mieux quand on arrive à traverser ça et ça donne encore plus de compréhension de l'autre, ça c'est certain.

  • Speaker #1

    Et est-ce que vous avez mis en place un pack d'associés ?

  • Speaker #2

    Bien sûr ! Avec Anna, on est pas au départ. Pas au départ, hein ?

  • Speaker #0

    Bah oui, parce qu'il y a eu... Dès le début ? Dès directement. Enfin,

  • Speaker #2

    moi, j'en avais fait un, pardon, à la base, seul, parce qu'à la base, c'était une... Donc, comment ça s'appelle ? Une SASU, quand il n'y a pas deux personnes, c'est ça ? Et donc, j'avais fait un truc sur Legal Start, en deux clics, à l'économie, en mode... Donc,

  • Speaker #1

    peut-être juste les statuts, là.

  • Speaker #2

    c'était même pas le pacte statue il n'y avait pas de pacte puisqu'il n'y avait pas d'associé exactement et après on a fait un vrai pacte quand on s'est retrouvés après à deux on a revu tout avec un avocat on a été très bien conseillé par un ami parce que alors nous ça ne nous parle pas trop pour le coup on n'est pas trop dans ces trucs-là il y a des gestionnaires et tout et en fait c'est très important on apprend beaucoup de choses avec vous d'ailleurs à ce sujet-là Mais je pense que c'est très important parce qu'il nous disait ce qui est désagréable dans un pacte d'associés, je ne sais pas si tu te souviens de ces mots, il disait qu'il faut envisager le divorce avant de se marier. C'est ça. C'est un peu ça. Et on s'est retrouvés dans des trucs qui nous hérissaient un peu le poil. Genre, wow, wow, il faut qu'on décide là-dessus. Mais on s'est fait accompagner de manière plutôt...

  • Speaker #1

    Et c'est ce que je dis souvent à mes clients, c'est pas parce qu'on prévoit effectivement le contrat de mariage et le divorce qu'on va divorcer pour autrefait. juste que si ça ne se passe pas bien on sait comment ça va se passer et donc du coup ce sera d'autant plus fluide à la sortie si une sortie doit y avoir exactement et selon vous quelles sont les qualités indispensables d'un bon associé ?

  • Speaker #0

    A toi, Léa. Alors,

  • Speaker #1

    parce qu'en fait, moi je crois que ça ne relève pas des compétences. C'est-à-dire, il y a des gens qui vont chercher des compétences complémentaires à eux. Ce qui est assez intuitivement logique, en fait. C'est-à-dire, moi je sais faire ça et ça, je cherche quelqu'un qui sait faire de la finance alors que je ne sais pas, etc. Et bien, je crois qu'un bon associé, ce n'est pas la question de la complémentarité des compétences, c'est d'abord la compétence. on est sur les soft skills en fait, on est sur autre chose que les compétences, c'est-à-dire on est sur les valeurs, exactement et la capacité d'adaptation et d'écoute et la place qu'on laisse à l'autre, et en fait ça c'est un j'imagine j'ai pas d'exemple précis en tête, mais j'imagine qu'il y a des gens qui pourront pas forcément laisser la place à l'autre pour qui leur bébé c'est leur bébé il n'est pas question de partager et qui peuvent de fait pas s'associer, c'est compliqué. Donc en fait la question c'est vraiment au-delà de la rhétorique on veut s'associer, est-ce qu'on est capable de laisser la place nécessaire à l'autre pour créer une vraie association ? Et ça, ça ne relève pas de tu sais faire de la finance, tu sais faire du marketing, etc. Et quand, pardon après je te laisse ta parole, quand on a crémié, quand on s'est associé, plusieurs fois on... on m'a dit deux choses. La première, c'est s'associer avec sa meilleure copine, c'est de la folie.

  • Speaker #2

    C'est ce que j'aurais pu vous dire.

  • Speaker #1

    Et la deuxième chose, c'est personne n'est financier. C'est quand même très problématique de monter une boîte sans avoir cette compétence.

  • Speaker #0

    Et on ne nous a même pas parlé des deux femmes qui n'arrivaient pas à lever des fonds.

  • Speaker #1

    Je suis sûre de s'associer avec un homme.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, c'est trop, ça n'a pas voulu, je ne comprends pas. Mais tout ça pour dire que je suis tout à fait d'accord, là je te rejoins parfaitement, c'est la flexibilité. parce que je pense que même que ce soit de l'idée de départ à l'exécution, en fait, à chaque fois, le fait de pouvoir se remettre en question, se rebalayer en disant alors attends, qu'est-ce qui marche ? Qu'est-ce qui ne marche pas ? On en revient un peu sur la transparence de la communication, ce côté où il ne faut pas qu'il y ait un égo surdimensionné et l'autre pas, un qui se dise moi, je décide de tout et l'autre qui ne fait rien. C'est toujours cette flexibilité mentale et je pense que c'est hyper important. de se redire très régulièrement. On refait des points. Est-ce que ça, c'est une bonne décision ? Est-ce qu'on refait comme ça ? Est-ce qu'on va plutôt de ce côté-là, de ce côté-là ? On doute beaucoup ensemble. Et en fait, je pense que s'il n'y a pas cette capacité de douter ensemble, de changer de côté, de changer d'avis, de se laisser le droit de changer d'axe au milieu d'année, c'est vraiment important. Parce que les plans, c'est fait pour rester des plans. Et en fait, quand on voit surtout les boîtes qui marchent, souvent les plans changent 3 fois, 4 fois, 5 fois. Et moi, si j'avais eu quelqu'un de rigide en face de moi, je n'aurais jamais pu.

  • Speaker #2

    C'est une capacité à évoluer ensemble.

  • Speaker #0

    Ah ouais,

  • Speaker #2

    c'est hyper important.

  • Speaker #0

    Donc, c'est laisser la place, mais aussi être suffisamment dans la flexibilité mentale, le dialogue. Et moi, je sais qu'Anna, tu as quand même cette capacité à te réinventer, à douter, à poser, à accepter, à dire non un jour et puis finalement oui. Eh bien, tant mieux. Et en fait, moi, je suis pareil. On change d'avis. On réajuste. Mais moi, les gens qui sont trop rigides, ça aurait été très, très compliqué.

  • Speaker #2

    Et quel conseil vous donneriez à des entrepreneurs qui souhaitent s'associer ?

  • Speaker #1

    L'idée, c'est qu'on a chacune sa place, mais ce n'est pas la même place. Enfin, ça a l'air bizarre ce que je dis, mais ce que je veux dire, c'est qu'il ne faut pas vouloir la même chose. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire.

  • Speaker #2

    Si, si, tout à fait.

  • Speaker #1

    Parce qu'il est là, le risque, en fait. Enfin, moi, je trouve que c'est ce que je constate quand je parle avec eux. Avec d'autres gens qui associent, le risque c'est de vouloir la même place. Et en fait il faut surtout ne jamais... C'est justement ça, le principe de l'association c'est ça. Et sauf que pour des mauvaises raisons, pour des égaux, et ça m'arrive tout le temps, la question c'est pas d'être moralisatrice, pas du tout. Mais il y a un vrai truc de se dire, on est chacune à sa place mais ce n'est pas la même place. Et ça c'est important de l'avoir en tête.

  • Speaker #0

    En fait, moi, je le traduirais même en positif, en disant c'est apporté, chacune sa valeur ajoutée, sa pierre à l'édifice. Parce que je pense qu'il y a beaucoup, beaucoup d'idées reçues sur l'entrepreneuriat, qu'on disait que ce soit des heures de travail, les complémentarités. Et qu'en fait, on en revient à la flexibilité, mais de se dire qu'il peut y avoir beaucoup de modèles différents. Il y en a qui travaillent sur les mêmes sujets. Alors peut-être que ça marche moins bien, moi j'en ai vu, qui se partagent un peu les mêmes sujets et qui arrivent à le faire. Tant mieux, on dit beaucoup de choses, il y a beaucoup d'idées reçues. principale, je pense, c'est de savoir s'entourer. Ça veut dire être assez lucide. On en revient à cette flexibilité. Anna et moi, on a très vite fait le constat que vraiment, on n'était pas des gestionnaires. Puis, comme on n'avait pas envie de le devenir, on a très vite... qu'il y a ce qu'on se tient autour de nous, on s'est entouré des bonnes personnes et heureusement on a eu des personnes merveilleuses pour nous entourer et très vite, on a été chercher cette compétence parce qu'on a été lucides là-dessus. Et donc le fait de ne pas s'inventer d'histoire et en fait de se dire ok, bon ok, là t'es meilleur là-dessus, tu sauras mieux gérer ce côté-là ou toi tu sauras mieux gérer ça. Et comme ça en fait, au lieu de rentrer dans je sais pas, ça peut être de... de la combativité ou de la comparaison, comme tu disais, si tu vas te battre sur les mêmes choses, c'est d'avoir cette lucidité, de dire Attends, là, je sais que je suis bonne là, là, je suis mauvaise là, là, je suis truc, là, on peut le faire à deux, on est aussi bonne. Mais d'avoir cet endroit-là où on peut aller piocher dans des compétences et ça va regarder en face, là, on est dans le mode, on peut recruter un peu de quel sujet on a envie de se débarrasser, parce que celui-là, il nous emmerde. Et donc, finalement... Pas forcément être dans les idées reçues, mais on m'a beaucoup vendu il te faut un mec et il te faut un financier Bon ben voilà, j'ai pris une fille qui n'est pas du tout financière. Et tant mieux, je n'ai pas pris n'importe qui, mais j'ai pris quelqu'un dans qui j'ai confiance et on en revient à cette flexibilité. Et donc, je pense qu'il y a beaucoup d'archétypes et de caricatures qui ne sont pas réalistes, en fait.

  • Speaker #1

    Et sur la question gestionnaire et financière, on voudrait remercier du fond du cœur Léa, Isa et maintenant Jurcel. Parce que vraiment, ils nous sauvent la vie.

  • Speaker #0

    Non, puis on a été très accompagnés. Et ça, c'est important. Encore une fois, c'est un archétype de dire tu n'as jamais fait de gestion. Il y a plusieurs types d'entrepreneurs. Moi, j'en ai identifié. Je rentre dans des archétypes, encore une fois, mais j'en ai identifié deux grands et je pense qu'ils peuvent autant marcher. Il y a des gens qui ont, par exemple, le réseau commercial, la gestion financière, qui identifient un modèle et qui vont faire une sorte de me-too en général. Qui vont dire, là, il y a un créneau, il y a un marché, super, l'architecture, elle est là, on déroule.

  • Speaker #2

    Tous les suiveurs.

  • Speaker #0

    Voilà. Mais c'est des gens qui, souvent, fonctionnent très bien. C'est ceux qui ont les meilleures chances de réussite. Et puis, il y a des gens un peu plus comme nous, qui sont passionnés par un sujet qui nous empêche de dormir. On ne sait pas trop exactement comment il va s'y prendre. C'est un truc qui n'existe pas. Il n'y a pas de jeu. Ouh là là, ça ne va pas rentrer dans un rayon. Mais ça ne veut pas dire que c'est voué à l'échec. Ça veut dire qu'on essaye tellement, et surtout les proches aussi. Quand on se lance dans une entreprise, c'est important de dire que les personnes qui nous ont le plus articulées autour de nos peurs, qui nous ont le plus freinées un peu dans ses vérités, ce sont les proches qui sont presque les plus bienveillants. Parce que pour quelqu'un d'un peu loin, dire vas-y, lance-toi évidemment, il ne prend aucun risque. Et donc, il n'y a pas cette empathie de se dire, oh là là, mais attends, peut-être qu'elle se met vraiment à risque, etc. Et c'est souvent les proches. Et donc, il y a un moment, on disait, le mot de départ que tu disais, mais raisonner avec les espoirs plutôt que les peurs, parce qu'à tout moment, il faut y croire. Et moi, je pense vraiment que les pensées, elles créent les pensées, les convictions. Rassurons-nous dans nos convictions, passons du temps à les étayer, à se renseigner sur les sujets où on veut être bon, à se poser les questions de là où on est bon et pas bon, plutôt que de raisonner tout le temps sur nos peurs. Et oui, je gagne moins d'argent au début. Oui, évidemment. Mais de quoi on a envie et comment on le structure ? Aussi bien en vie pro que perso.

  • Speaker #1

    Sur la question de l'associer, parce que je pensais aux gens que j'ai cités, il y a un truc qui est très vrai entre nous et que je constate à chaque fois sur la question des valeurs. C'est-à-dire, quand Caroline trouve quelqu'un de bien et a envie que cette personne travaille avec nous, soit prestataire, etc., ou qu'on l'embauche, en général, je sais que moi aussi, je vais l'aimer. et inversement. C'est-à-dire que c'est drôle ça, on a la même perception des gens qui... On a envie de s'entourer des mêmes gens, en fait. Et je ne sais pas comment dire, on ne se trompe pas. Je trouve ça très révélateur, en fait.

  • Speaker #2

    On en revient peut-être à votre intuition partagée.

  • Speaker #0

    Oui, puis il y a un socle, je pense, un socle de perception, de valeur proche. Ça, c'est important. C'est pour ça que le fait de très bien se connaître... Est-ce que c'est une chance, encore une fois ? Je ne sais pas, il y a des filles qui se sont lancées sans très bien se connaître où ça a très bien marché. Mais je pense que le principal, c'est par contre avoir la même manière de fonctionner. S'il y en a un qui est convaincu que tout ce qu'il dit, c'est la vérité, et l'autre qui doute beaucoup, là, ça va être compliqué, je pense.

  • Speaker #2

    En tout cas, bravo, parce que vous avez réussi une belle aventure qui va continuer.

  • Speaker #1

    et merci aussi d'avoir été les premières on est hyper honorées merci beaucoup l'histoire n'est pas finie on se donne rendez-vous dans le grand plaisir c'était très inspirant de vous écouter de

  • Speaker #2

    partager vraiment en toute transparence c'est ça que j'ai vraiment apprécié chez vous et pour résumer on a parlé de légèreté il faut de la légèreté dans l'association, de la communication, de l'adaptation, de la liberté et de bien placer son énergie et de bien se connaître, si je dois résumer.

  • Speaker #0

    En tout cas, nous, ça nous réussit ce côté-là et la flexibilité. Oui, tout à fait l'adaptation que tu as dit.

  • Speaker #2

    Si vous souhaitez en savoir plus sur Millier, et découvrir leurs produits. N'hésitez pas à consulter leurs sites et leurs réseaux sociaux www.miye.ca C'est ça ? C'est une belle aventure que Caroline et Anna continuent d'écrire et on leur souhaite tout le succès qu'elles méritent. Merci. Merci à vous, chers auditeurs, de nous avoir rejoints pour cet épisode. Si cet échange vous a inspiré, partagez-le avec vos proches et pensez à vous abonner pour ne pas manquer les prochains épisodes. On se retrouve bientôt pour explorer de nouvelles histoires d'aventures et associées. A très vite !

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation des invités

    00:00

  • Présentation de Miyé et de ses fondatrices

    00:33

  • Début du parcours entrepreneurial et motivations

    01:01

  • Les défis et le risque de l'entrepreneuriat

    02:56

  • L'importance de la communication entre associés

    04:14

  • Répartition des rôles et gestion des désaccords

    08:43

  • Équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle

    16:08

  • Qualités indispensables d'un bon associé

    41:01

Description


Êtes-vous prêts à découvrir comment une amitié d'enfance peut se transformer en une aventure entrepreneuriale inspirante ? Dans cet épisode d'Aventures & Associés, Anne-Sophie Riaud reçoit les talentueuses Anna Oualid et Caroline Lanson, cofondatrices de Miyé, une marque innovante dédiée à l'équilibre hormonal féminin. Ensemble, elles nous plongent dans leur parcours exceptionnel, illustrant comment leur relation a évolué pour donner naissance à une entreprise qui place le bien-être des femmes au cœur de ses préoccupations.

Anna et Caroline partagent avec nous les défis qu'elles ont rencontrés lors de la création de Miyé, mais aussi les succès qui les ont propulsées vers l'avant. Au fil de cette conversation enrichissante, elles mettent en lumière l'importance cruciale de la communication et de la complémentarité entre associés. Leur expérience démontre que la confiance et le respect mutuel sont les piliers d'une collaboration fructueuse, permettant de surmonter les obstacles ensemble.

Au-delà des défis, cet épisode aborde également la nécessité de célébrer les réussites, même les plus petites, et de gérer le stress inhérent à l'entrepreneuriat. Anna et Caroline nous rappellent que maintenir un équilibre entre vie professionnelle et personnelle est essentiel pour préserver sa santé mentale et son épanouissement. Leur vision du succès va au-delà des chiffres : elle inclut le bien-être, la passion et la joie de travailler ensemble.

Dans un monde entrepreneurial en constante évolution, elles soulignent l'importance de la flexibilité et de l'adaptation. Être capable de pivoter et de s'ajuster aux nouvelles réalités est une compétence indispensable pour tout entrepreneur. De plus, s'entourer des bonnes personnes est un autre facteur clé pour réussir. Les relations humaines, qu'elles soient personnelles ou professionnelles, jouent un rôle fondamental dans le parcours entrepreneurial.

Cet échange inspirant et authentique met en lumière non seulement les défis de l'entrepreneuriat, mais aussi la beauté des liens qui se tissent au fil du temps. Rejoignez-nous pour cette conversation captivante qui vous donnera des clés pour naviguer dans vos propres aventures professionnelles. Que vous soyez entrepreneur, aspirant créateur ou simplement curieux d'en savoir plus sur le monde des affaires, cet épisode d'Aventures & Associés ne manquera pas de résonner en vous.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Anne-Sophie Riaud

    Bonjour, Bienvenue sur le nouveau podcast Aventures et Associés, le podcast dédié aux aventures entrepreneuriales entre associés. Je m'appelle Anne-Sophie Riaud, avocat en droit des sociétés et fondatrice de Lennox Avocats. Depuis 18 ans, j'accompagne des dirigeants et leurs entreprises. J'ai réalisé que ce qui me passionnait dans mon métier, ce sont avant tout les interactions humaines, notamment entre associés. C'est pourquoi j'ai décidé de centrer mon activité sur l'association en élaborant un accompagnement spécifique pour les associés, à la fois humain et juridique. De là est née l'idée de ce podcast. Pour ce premier épisode, j'ai la chance d'accueillir Anna Oualid et Caroline Lanson, fondatrices de Miyé, la marque dédiée à l'équilibre hormonal féminin. Elles étaient amies d'enfance et sont devenues associées. Elles incarnent un magnifique exemple de réussite humaine et entrepreneuriale. Bonjour Anna, Bonjour Caroline et merci d'être mes premières invitées à partager votre aventure ! Est-ce que vous pouvez vous présenter en quelques mots et nous présenter Miyé ?

  • Speaker #2

    Alors je vais commencer, je suis Anna Walid, déjà merci infiniment de nous avoir invitées parce que le sujet de l'association est effectivement un sujet qui m'intéresse beaucoup, moi aussi, dans le cadre de Millet. Avant de présenter Millet, je vais laisser Caroline se présenter.

  • Speaker #0

    Donc Caroline, elle est cofondatrice de Millet et moi j'avais travaillé un peu plus de 15 ans dans le domaine des compléments alimentaires et cosmétiques. avec des grosses névroses sur les perturbateurs endocriniens. Donc voilà, l'envie de monter une marque, bonne amie, comme veut dire Millet, dédiée aux femmes, sans tabou, des produits essentiels, nécessaires, sans perturbateurs endocriniens.

  • Speaker #2

    Et moi, de mon côté, on se connaît depuis qu'on a 15 ans, tu l'as dit, de mon côté, j'étais la bonne copine, pom-pom girl, qui lui disait, allez, vas-y, il faut la monter cette boîte, sans jamais penser. que j'allais rentrer dans l'histoire, parce que moi j'étais très éloignée de ça, je faisais vraiment de la communication institutionnelle, des études, etc. Et donc j'étais très loin du milieu des cosmétiques et des compléments alimentaires. Sauf que, déjà, j'y croyais à fond. Et la deuxième chose, c'est que je pense que j'ai toujours eu une appétence particulière pour ces sujets, et notamment pour la question du postpartum, qui a été un vrai sujet sur la question des fragilités psychiques des femmes en postpartum.

  • Speaker #0

    En fait, Anna m'a présenté des associés. C'était assez drôle. Elle a fait des intermédiaires. J'ai dit non, mais ça ne va pas passer pour diverses raisons. Il y a des gens qui étaient très bien, mais bon, ça ne passait pas. Puis en fait, elle était toujours dans les WhatsApp listes sur l'évolution de Millet depuis plus d'un an, à me pousser, etc. Et donc à suivre. Limite, on se faisait des points le soir. Au lieu de parler de nos conneries habituelles, on parlait de Millet. Et donc à un moment j'ai dit t'es sûre que tu veux pas venir toi ? Parce que là c'est bon j'en ai déjà eu trois où ça a capoté je me sens pas de me lancer avec ces gens là, viens quoi c'est tout et voilà même sans complémentarité avec une base de confiance on s'est dit allez on se lance quoi

  • Speaker #2

    En fait effectivement j'avais pas très envie d'y aller pour plusieurs raisons la première étant évidemment la légitimité par rapport à ce secteur d'activité que je ne connaissais pas du tout et ensuite moi monter une boîte c'est pas quelque chose qui m'a motivée, en tout cas Le projet m'a motivée, c'est pour ça que je l'ai rejoint. Mais l'idée de monter une entreprise, ce n'était pas un aboutissement. Oui, ce n'était pas du tout en soi.

  • Speaker #0

    Non, surtout le risque. Je me souviens que tu étais très sensible au risque. Et en fait, monter une boîte, juste pour le redire, c'est d'abord un gros risque financier et humain. Donc, il y a beaucoup de gens, quand il y en a un peu des peurs, c'est surtout là-dessus que se fait le freinage. Et donc, on en avait beaucoup parlé. On a passé beaucoup de temps avec Anna à décortiquer un petit peu cette peur. Et ce que j'ai bien aimé aussi, c'est les approches différentes. Parce que moi, j'ai tendance à avoir tout en tête. Évidemment, j'avais la vision marché-produit. Il y a une injustice, il faut y aller, il faut aller sur le marché. Moi, je suis très passionnée des molécules, de comment on va faire, pourquoi il n'y a pas ça et ça. On a commencé à s'entourer d'un comité scientifique. Et Anna, c'était l'approche militante, très sociale en fait, ce qu'il apprenait. Donc, je trouvais qu'il y avait une belle complémentarité, parce qu'à travers les questions qu'elle me posait, par effet miroir, ça m'aidait aussi à... posé un petit peu ma stratégie globale. Donc, c'était bien aussi qu'on n'ait pas exactement les mêmes choses en tête à la base.

  • Speaker #1

    Et le même parcours.

  • Speaker #2

    Et il y a eu une phrase, et je pense que c'est toi qui l'as prononcée, Caroline, elle a dit, si tu n'y vas pas parce que tu as peur, ce sont de mauvaises raisons. Et en fait, j'ai commencé à réfléchir, ça m'a pris du temps. En fait, j'ai réalisé, alors effectivement, je faisais tout pour éviter, je lui ai présenté des copines pour... pour qu'elle s'associe avec elle, etc. Je suis allée loin dans la démarche de non, ça ne sera pas moi l'associer Ça,

  • Speaker #0

    c'est mon credo.

  • Speaker #2

    Et l'autre chose, c'était aussi que j'étais convaincue au début que ce projet, elle pouvait le porter seule. Elle n'avait besoin de personne, en fait. Et donc, là-dessus, je me disais mais pourquoi ? C'est quoi cette histoire d'association ? Vas-y, arrête de nous emmerder, vas-y toute seule ! Et en fait, c'était ça l'idée. Et un jour, je me suis rendue compte de quelque chose, c'est qu'effectivement, c'était la peur qui m'empêchait d'y aller. Et ce jour-là, je me suis dit, bon, bah, vas-y.

  • Speaker #0

    Et c'est là que vous...

  • Speaker #1

    Vous vous êtes lancés ensemble, parce que de ce que j'ai compris, le projet, il a été créé à l'origine.

  • Speaker #0

    Alors, Anna a suivi dès le départ. Moi, j'ai commencé en 2019, en fait, à faire des groupes, à rencontrer. C'était en... Je ne sais plus exactement. Je crois que c'était en mars ou mai 2019. Je ne sais plus exactement comment ça a commencé, parce que c'était... Avec une autre personne, on avait commencé à une ancienne boss avec qui j'ai travaillé, que j'aimais beaucoup. On a commencé à parler de l'injustice de la ménopause. On a commencé à faire des réunions avec différents communicants, mais j'étais en poste à l'époque. Et puis, on en a parlé lors d'un de nos multiples déjeuners de boulot. On bossait pas très loin, on se faisait souvent des déjeuners ensemble. Et puis après, Anna,

  • Speaker #2

    comment ? Moi, je me souviens, c'était chez toi, c'était un soir et tu m'as dit, t'as vu, la ménopause, personne n'en parle. Et cette phrase... Elle a vraiment raisonné.

  • Speaker #0

    Et bref, on en a parlé, puis on en a parlé de plus en plus autour de nos bêtises et tout. Et puis après, Anna a commencé à demander. J'avais monté une WhatsApp liste et puis elle avait commencé à me présenter des associés parce que moi, j'avais la conviction, je pense que la vie, ce n'est pas un sujet de compétences. Elle a tendance à tout rationaliser dans le mental et à penser que c'est des compétences. Déjà, personne n'a toutes les compétences. Voilà, Anna aussi avait cette croyance limitante de croire que moi, je savais tout faire puisque j'avais déjà travaillé dans les cosmétiques. Mais en fait, non, quand on lance une boîte de cosmétiques, moi, je n'ai jamais fait de ligueuse. J'avais des équipes. En fait, 50% des choses, je n'y avais pas touché. Et après, il y avait aussi le côté de dire, en fait, moi, dès le départ, je savais. Alors, je suis quelqu'un qui... J'aime bien avancer sur des choses en mode concentration, mais il y a aussi vraiment ce besoin d'interaction humaine. Je doute tout le temps, je suis quelqu'un qui doute de tout. Très souvent, alors après, je mets du temps, je me forge des convictions et j'avance. Mais sans ça, ça n'allait pas. Ça veut dire que même toute la partie business plan où je le montais toute seule, j'avais l'impression de commencer à devenir folle. En disant, mais attends, t'es en train de t'inventer une histoire, t'es en train de te raconter un truc. Tu as parlé d'hormones, en plus ça ne résonnait pas toujours avec les gens autour de moi, je la mets au secours, il me faut quelqu'un d'autre dans ma folie, surtout que je n'ai aucun proche. Et c'est vraiment ce côté-là, même avant de parler des compétences, même avant de parler du côté chronophage, c'est avoir quelqu'un où dans le même bateau, on y va pour les bonnes raisons et puis on rentre dans un mode partage, on va en reparler presque couple, mais un mode vraiment intime. Allez, on est dans le même bateau, on va traverser l'Atlantique, on y va, c'est maintenant, on jette à l'eau. Et c'est beaucoup plus important pour moi que les notions rationnelles de complémentarité des compétences, parce que tout ça va changer tout le temps au cours du temps, on va en reparler, on a réparti beaucoup de choses. Mais vraiment, j'avais la conviction dès le départ que je partirais pas seule.

  • Speaker #2

    Et quand on dit qu'on est dans le même bateau, ça veut dire qu'on est seul dans un bateau et qu'on rame ? et qu'on voit la Terre, peut-être à l'horizon, mais très, très loin.

  • Speaker #1

    Vous ramez ensemble.

  • Speaker #2

    Et on rame ensemble.

  • Speaker #0

    Et développer l'équipe, ça a été magique. Je reviens là-dessus, mais même la première stagiaire qu'on a eue, ça nous a changé la vie. C'est-à-dire qu'il y a aussi le côté, parfois, on est un peu schizophrène entrepreneur. On dit, il y avait une expression que j'aimais beaucoup, qu'on emprunte à Gonzague de Blinière et Clara Guémard, qui disait un peu, il faut avoir la tête dans les nuages et les pieds sur Terre. Mais en fait, vraiment... Le fait de pouvoir développer une équipe, de voir la marque vivre à travers d'autres personnes, de ne pas être l'unique capitaine du bateau, en fait, ça change tout. Parce que moi, j'ai toujours très peur des gens qui sont un peu seuls face à eux-mêmes ou, à mon avis, au bout d'un moment, on finit par se raconter une histoire. Et je pense que c'est un gros danger dans l'entrepreneuriat de se la raconter seule.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    C'est une grande leçon d'humilité.

  • Speaker #1

    Vous avez précédé ma question qui était effectivement quelle était l'importance d'avoir un associé à vos côtés. Et c'était donc en fait rompre l'isolement, co-créer en fait.

  • Speaker #0

    Mais même au-delà de ça, il y a rompre l'isolement, il y a aussi le challenge, le fait de se confronter aux questions de l'autre, d'échanger, de partager le stress, bien sûr, parce qu'on plaisante souvent, on a des amis entrepreneurs aussi, il y a des moments, dans certains moments de stress, genre une levée de fonds, des choses quand on embauche. C'est pas la même chose de parler à un salarié et dire je suis pas sûre d'avoir mes vacances ou toi t'es pas sûre de pouvoir payer tes salariés le mois prochain. On n'est pas au même niveau de stress. Donc je pense que ce côté même bateau, il est très structurant en fait. Ça veut dire qu'on est au même niveau de partage d'expérience, de stress, d'implication. Et puis après, un côté tout bête, mais effectivement, avancer, se répartir des tâches et utiliser les complémentarités, les forces, les talents de chacun pour avancer de la meilleure manière. Indépendamment du point de vue opérationnel et qu'on va plus loin à deux, etc. Il y a d'abord et avant tout, moi, cette sensation que quand je suis contente, je suis encore plus contente de savoir que je vais appeler Caroline pour lui dire que j'ai une bonne nouvelle.

  • Speaker #1

    De partager.

  • Speaker #0

    Et idem pour les déceptions, en fait. Quand j'ai une grosse déception, je parle du business, je ne parle que de business. Quand j'ai une grosse déception et que je l'appelle, je sais avant même d'appeler. que ça va me soulager de lui dire et que ça va être bien. En fait, il y a ce truc-là de une victoire, elle est d'autant plus belle qu'elle est à deux. Ouais,

  • Speaker #2

    ça c'est énorme. Parce qu'être tout seul à faire youpi, c'est vrai que ça s'appelle. Dès qu'on a une bonne nouvelle, on se voit des good vibes. C'est hyper important.

  • Speaker #1

    Et dans ce bateau, comment est-ce que vous répartissez les rôles au quotidien ?

  • Speaker #0

    Alors... La question de la répartition, elle a été longue. Pour le coup, c'est une vraie maïotique, en fait. C'est un vrai parcours de savoir qui va faire quoi. Au tout début, effectivement, on faisait un peu tout. Il faut dire qu'on était toutes les deux. Au début, on faisait à peu près tout. Surtout qu'encore une fois, on en parlait tout à l'heure, mais j'en reparle, c'est que Caroline venait des cosmétiques, ce qui n'était pas mon cas. Et moi, je n'imaginais même pas quel type de tâche et quel type de boulot. on aurait quand on crée une boîte de cosmétiques et compléments alimentaires. Et donc il était évident que sur toutes les questions de formulation de produits, c'était évidemment Caroline, parce que c'est vraiment son expertise, elle sait le faire et pour le coup ça ne s'invente pas. On ne peut pas être autodidacte comme ça. Et ensuite, moi je venais des agences de communication, donc pourquoi pas la communication, pourquoi pas les réseaux sociaux. Je me suis très vite rendue compte que parler aux clientes, C'était pas du tout la même chose que parler au ministère, parce qu'en fait, moi, je fais un dac communication institutionnelle.

  • Speaker #2

    Donc j'avais une communication de crise. Ça nous servira peut-être un peu.

  • Speaker #0

    J'avais un truc hyper gardé. C'était genre... C'était genre... C'était la reine d'Angleterre.

  • Speaker #2

    Sur les réseaux sociaux, c'était drôle.

  • Speaker #0

    C'était la reine d'Angleterre qui parlait, en fait. Et donc, ça fonctionnait pas du tout. Et puis après, il y a eu plusieurs choses. D'abord, le fait que Caroline soit rentrée, moi, à Paris, ça a fait que naturellement, je me suis pris la partie distribution parce que les sièges sociaux, enfin parce que les sièges des boîtes avec lesquelles on bosse sont à Paris, donc pour des raisons géographiques simples. Après, Caroline, elle a une vraie expertise dans le digital et dans le e-commerce, à proprement parler. Et donc, c'est elle qui a développé le site. Et puis, il y a des sujets qui sont un peu partagés entre les deux. À un moment, il y a eu une période où j'avais l'habitude de dire je fais tout ce qui ne se voit pas Aujourd'hui, ce n'est pas vrai. Ce n'est pas ça. Non, j'ai vu.

  • Speaker #2

    Complexe d'infériorité.

  • Speaker #0

    C'est genre la logistique, l'admin, les trucs.

  • Speaker #2

    Mais ce n'est pas... Non, mais attends, ça, c'est vraiment ton talent, ta force. Ça, tu ne t'en rends pas compte. Parce que, justement, l'humilité de savoir s'adapter à des postes, de faire un peu l'alchimiste, de se confronter à tout, c'est un vrai talent. Tu ne t'en rends pas compte. Il y a un petit complexe, parfois, d'infériorité.

  • Speaker #0

    Enfin, l'invalidité, peut-être pas, mais en revanche, l'idée de se dire que, en fait, quand on crée une boîte, il y a effectivement ce qui se voit, et derrière, il y a tout le bâté-fils qui est hallucinant de complexité et de complications. Maintenant, aujourd'hui, c'est plus comme ça. C'est-à-dire qu'il y a plein de choses qui ont été externalisées. On a des équipes avec nous, tout est beaucoup plus structuré. Je pense qu'on a passé quelques années, je ne saurais pas dire combien, je pense que c'est autour de deux, deux et demi, à travailler matin, midi et soir, tout le temps. Personnellement, je crois que je ne serais plus capable de le faire et que cette structuration permet de travailler toujours énormément, mais moins.

  • Speaker #2

    Toujours dans le côté schizophrène, c'est un marathon de monter une boîte. C'est-à-dire que même sinon, on a la chance de fonctionner et de commencer à... À sortir un peu les ligues d'onde, il faut se réinventer, il faut être à l'écoute, il faut nourrir des nouveaux projets, nourrir l'énergie. Donc il n'y a pas les mêmes énergies au même moment et puis il faut le tolérer. Et puis il ne faut pas le tolérer, il faut l'accepter et il faut aller au-delà, le transformer. Mais la répartition des tâches, c'était important aussi parce que pour l'autonomie, déjà on n'était pas au même endroit. Donc ça s'est fait naturellement. Et la manière dont on le fait, moi j'aime bien, c'est qu'en fait... Tous les projets stratégiques, on en parle ensemble, on se voit quand il y a un gros distrib, un projet à l'intérieur et tout. Évidemment, on va faire le premier call et débrief pour pouvoir se débriefer ensemble. Et puis après, tout le quotidien, les choses un peu plus spécialisées qui nous concernent directement. Voilà, personne n'a de rendre compte à personne. Mais c'est quand même important de se retrouver sur tous les sujets stratégiques, même les RP, l'influence, des événements de marque. C'est vraiment des choses, on le vit toutes les deux pour incarner. Mais qu'il n'y en ait pas une qui incarne Millet, l'autre qui ne l'incarne pas. Et ça, pour moi, ça me tenait vraiment à cœur, en fait, qu'on soit ensemble sur les points stratégiques, justement.

  • Speaker #1

    Et est-ce que dans tous ces moments que vous avez déjà vécu ensemble, il y a eu des moments de désaccord ?

  • Speaker #2

    Jamais, jamais.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous seriez OK de t'en parler ?

  • Speaker #0

    On snoggle très très fort.

  • Speaker #2

    Tu veux raconter la dernière ?

  • Speaker #0

    Oui, alors la dernière, j'ai écrit sur un groupe WhatsApp que bon bref, un détail d'organisation, enfin c'est pas un détail, c'est d'organisation, c'est structurant, et donc je disais voilà, on va faire comme ça. Et donc Caroline me répond, m'appelle en me disant tu me dis on va faire comme ça alors que t'as demandé l'avis à personne et qu'en fait ça implique toute l'équipe et en fait ce en quoi elle n'a pas complètement tort, on va pas se mentir cela dit elle l'a fait à 9h du matin et ça c'est inenvisageable, je suis à hurler, j'étais dans le métro à

  • Speaker #2

    7h

  • Speaker #0

    Je vais m'envoyer le web, ça va s'éteindre.

  • Speaker #2

    C'est drôle parce qu'en plus, quand on s'est engueulé il y a deux mois sur à peu près la même connerie, la conclusion c'était Anna, j'ai dit arrête de m'envoyer des messages tôt le matin parce que ça me stresse aussi, je ne suis pas du matin, toutes les deux on n'est pas du matin. Elle a dit ok, elle ne me prend pas la tête le matin non plus. Et en fait, on a fait l'inverse de ce qu'on s'est dit il y a deux mois. Mais c'était drôle, je veux dire c'était un peu ridicule.

  • Speaker #0

    La conclusion c'était on a le droit de s'engueuler mais à partir de 14h.

  • Speaker #1

    C'était une nouvelle règle qui peut fonctionner peut-être. Est-ce que vous avez des rituels pour maintenir une bonne communication entre vous ?

  • Speaker #2

    Un truc de couple. C'est plus célébrer. C'est un truc qu'on s'est dit récemment et que j'essaie de faire plus exiger. Parce que moi, je suis nulle là-dedans. J'ai toujours tendance, je suis toujours dans le coup d'après, mais alors de dire, ok, c'est bien, on célèbre. Et à un moment, Anna me l'a fait remarquer aussi, et plusieurs personnes. Je ne suis pas très douée là-dedans. De plus célébrer, d'un peu plus marquer les événements. On s'est fait une coupe de champagne à l'arrache après la levée, on s'est fait quelques petites choses comme ça, on marque un peu et on essaye de le faire de plus en plus. Ou de temps en temps, on se retrouve quand on est à Paris ou dans le Sud, Anna est venue se faire un week-end, moi j'ai un Paris, on se fait une petite soirée toutes les deux, on décompresse, on rigole. Ça, c'est vachement important. Et puis surtout, le point numéro un pour crever les abcès, parce que ça, c'est conserver un peu la partie amicale. Parce qu'à un moment, on ne parlait plus que de milliers. Avant, on ne se racontait que des conneries, on disait tout et n'importe quoi. Et là, on ne parlait plus que de milliers tout d'un coup, parce qu'on s'était regardé devant le visage, on avait dit Attention, comment ça a parlé ? Comment on parlait avant ? On va être les pires entrepreneuses de la Terre, on ne va rien faire ! Et donc, on s'était disciplinés là-dessus. Après, on a récupéré un peu de souplesse. Et après, je pense que vraiment, ce qui nous sauve à chaque fois, on va dire le même trip que tous les thérapeutes de couple, mais la communication. C'est-à-dire qu'avec Anna, on sait qu'on peut tous dire Et que même quand on s'engueule, il n'y a jamais un truc définitif. Je veux dire, on sait qu'il y a un tel socle de bienveillance, de connaissance l'une de l'autre, que c'est ni la première fois, ni la dernière fois qu'on s'engueule, qu'il n'y a jamais eu de truc dans nos têtes en se disant Allez, c'est fini. Jamais.

  • Speaker #1

    Et ça, le fait que vous ayez été amie avant, est-ce que vous pensez que c'est une force ? Ça rend la relation plus fluide, plus solide ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il faut s'aimer très très fort pour vivre des... Non mais je parle comme si on était un couple. On n'est pas un couple, mais... ce que je veux dire c'est qu'il y a énormément d'affection l'une pour l'autre pour supporter la pression que crée le fait de d'avoir monté millier en fait.

  • Speaker #2

    Et de respect.

  • Speaker #0

    Et de respect. Et surtout ne pas douter de l'autre c'est-à-dire que quoi qu'il se passe je ne doute jamais ni de sa loyauté ni de son affection et ça c'est important.

  • Speaker #2

    De la bienveillance et de la bienveillance. Il y en a pas une qui va se barrer avec la caisse non je rigole mais...

  • Speaker #0

    Et après, sur la question de célébrer, parce que ça, c'est un vrai truc d'entrepreneur. Je ne pensais pas que nous. À un moment, j'ai réalisé que c'était dommage parce qu'effectivement, on ne célébrait pas. Mais parce qu'en fait, il t'arrive une bonne nouvelle, tu as douze tuiles qui te tombent dessus en même temps. Donc, en fait, célébrer, c'est compliqué. Et c'est marrant parce que tout à l'heure, Caroline citait Gonzague de Blinière. Je vais le citer à nouveau pour dire qu'un jour, il a dit, être entrepreneur, c'est gérer les emmerdes. Et en fait, il y a vraiment un truc de se discipliner pour être content, en fait. parce que c'est un effort d'appuyer sur pause et de dire alors on sait on a des mails improbables qui sont tombés entre les deux néanmoins on va quand même s'arrêter deux secondes et être content pour ce qui vient de se produire savourer le moment présent oui puis rajouter un peu de légèreté parce que finalement tout ça il faut le prendre du recul quand on est entrepreneur on a tendance à avoir des phrases un peu absolutistes

  • Speaker #2

    presque enfantine ouais je joue ma vie puis en fait je me dis ok à un moment je fais de mon mieux Et je fais de mon mieux, à un moment ça passe, ça casse. Et je pense qu'il faut en plus garder cette flexibilité. C'est-à-dire que pour s'adapter à ce qui se passe, pour saisir les opportunités, les trucs qui sont vraiment graves, les trucs qui sont vraiment moins graves, c'est hyper important d'être un peu dans la légèreté. Et ça c'est un truc qu'on arrive à faire aussi, parce qu'on se connaît depuis des années, parce que ce ne sont pas les premières en merde ni les dernières qu'on va vivre ensemble. Et en fait, je pense que c'est vachement important. Et que s'il y a des gens parfois trop scolaires ou trop rigides, Un peu comme en couple, on peut rentrer dans un truc, un schéma où on se tend et on n'arrive plus à trouver cette respiration. De dire bon ok, là on a merdé, on passe à autre chose. Et ça c'est hyper important.

  • Speaker #0

    Et je pense qu'on est deux intuitives. Et ça, ça joue beaucoup, je trouve. On sait... Je ne sais pas quand... En fait, je pars dans un truc, mais je ne sais pas du tout où je vais aller. Mais ce que je veux dire, c'est qu'il y a une connaissance et une relation qui se créent sur cette intuition, en fait.

  • Speaker #2

    Et sur la confiance. Et sur la confiance. C'est un truc qu'on n'a jamais remis en cause. Ça, c'est très important.

  • Speaker #1

    Et comment est-ce que vous arrivez à équilibrer vie professionnelle et vie personnelle ?

  • Speaker #2

    Eh bien, on n'y arrive pas. Ah non, parce qu'il faut être franc. Non, alors ça va mieux, comme disait Anna. J'avoue que les premières années, ça tire beaucoup sur le côté masculin parce qu'il faut y aller à fond et on était toutes les deux dans des situations aussi pas faciles. Maintenant, je pense qu'on a pris quand même beaucoup plus de recul. Il y a aussi une forme de liberté. que j'apprécie. Donc il y a beaucoup de stress, de charge mentale, de charge de travail, mais il y a aussi une certaine forme de liberté dans l'entrepreneuriat. Moi, par exemple, il y a quelque chose qui résonne beaucoup chez moi, tu me diras ta conception, mais c'est le fait de gérer un peu son énergie. Je sais que j'avais des périodes au bureau où j'avais moins envie de faire ce que je faisais et je pouvais être dans une énergie un peu noire. Et en fait, le fait de pouvoir ajuster et de dire, bon, ok, ce sujet-là, je le remets à plus tard et là, je concentre mon énergie sur un truc qui va me ressourcer. où je fais avancer tel sujet au lieu d'un autre, où je peux m'accorder la liberté d'avoir une pause là et tout. Chez moi, ça change tout, en tout cas, en termes de gestion, parce que j'aime bien faire moins pour faire plus, utiliser moins de temps. Et donc, la liberté était un point très, très crucial chez moi et ça joue son rôle, en tout cas.

  • Speaker #1

    Et toi, Anna ?

  • Speaker #0

    Sur l'équilibre vie pro-vie perso, j'ai presque envie de te dire que ce n'est pas le problème, ce n'est pas la question. Ce n'est jamais quelque chose qui m'a perturbée. C'est-à-dire que oui, on travaille beaucoup. Après, effectivement, avec le temps, on peut aujourd'hui, premièrement, prendre plus de recul, c'est-à-dire ne pas se taper une insomnie parce qu'on a eu un problème dans la journée. Des problèmes, on a capté, c'est tout le temps. Enfin, c'est tout le temps.

  • Speaker #2

    Une habituation.

  • Speaker #0

    Mais maintenant, on sait que ça ne va pas nous empêcher de dormir. Et la deuxième chose, c'est... Je pense, je ne sais pas, récemment, je devais aller à une conférence de presse sur un point de vente. Parce que la question, c'est aussi les enfants, on ne va pas se mentir. Et en fait, c'était à 19h. Et j'ai dit à ma fille, tu vas venir avec moi. Parce que je ne savais pas quoi faire. Je ne pouvais pas la laisser toute seule, etc. Et elle est venue. Et en fait, j'aime bien cette idée que les enfants, ils nous voient. Et même si c'est pas... c'est pas du non-stop encore une fois et on arrive à dégager des moments mais j'aime bien aussi l'image que ça renvoie,

  • Speaker #2

    on a monté une boîte ils sont fiers aussi nous on a monté parce que pour recaler parce que c'est vrai qu'il y a des gens qui bossent vraiment comme des dingues en entrepreneuriat, juste pour recaler les choses, Anna et moi on a monté un peu avant nos 40 ans ces boîtes moi j'avais déjà 3 enfants, toi 2 il a jamais été question d'empiéter sur la vie familiale c'est à dire que parfois on s'est fait 2-3 masterclass effectivement avec les enfants et tout... Mais moi, j'ai toujours, même si je retravaillais le soir, à 18h, je posais le stylo, je m'occupais des enfants de 18h à 21h. Ça n'a jamais empiété sur les enfants. Et même, ça me laisse plus de liberté. Ça veut dire que maintenant, dès que je peux, j'hallucine de la réactivité des mamans. Je suis trop fière, il y avait accompagnateurs, je ne sais pas quoi. Je me suis précipitée sur la WhatsApp, j'allais prendre une demi-heure après, les places étaient prises, j'ai halluciné. Je me suis dit, non mais on n'a vraiment rien à foutre. Un peu énervée, vexée, quoi. mais ceci dit, moi je fais très attention à ça et par exemple de compenser j'ai vraiment la notion des sphères, on dirait sphère de travail par exemple quand j'ai des déplacements à Paris forcément ça empiète plus sur mes soirées ou mes matis parce que je pars tôt ou j'arrive tard et donc quand j'ai eu des semaines à Paris après je vais faire en sorte je sais pas, le vendredi, d'arrêter plus tôt de faire à 16h et de m'occuper des enfants qu'on aille faire une activité ensemble et je pense qu'il faut aussi forcer à se créer un peu des quotas parce que finalement on a quand même plus de temps avec nos enfants que si on était en entreprise et qu'on n'avait pas de baby-sitter et on n'a jamais travaillé de 8h à 22h tout le temps ça ça n'existe pas les emplois du temps sont réalisés par rapport aux horaires des enfants ça c'est important parce qu'il y a vraiment différents niveaux c'est avec le fait de travailler, nous on dit monsieur on travaille parce qu'on a beaucoup de stress et puis on n'a jamais fini, on n'arrive plus à lire tous nos mails mais en revanche moi ça n'a jamais été dans ma tête, jamais je me suis dit que ça pouvait impacter le temps avec mes enfants. C'est inenvisageable.

  • Speaker #1

    J'ai beaucoup d'associés qui me disent que c'est un garde-fou.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Parce que ça les oblige à rentrer, à s'occuper, à faire autre chose.

  • Speaker #2

    Complètement d'accord.

  • Speaker #1

    S'occuper de leur troisième enfant, s'ils n'en ont que deux, à savoir leur projet entrepreneurial.

  • Speaker #2

    Complètement d'accord. C'est un garde-fou, ça remet les pieds sur terre. On a besoin d'avoir ça. Mais même, j'ai envie de dire, au-delà même des enfants, parce que Le temps familial aussi pour les femmes, ce n'est pas qu'un temps pour nous. Il faut aussi du temps pour du sport, il faut aussi du temps seul, il faut du temps avec les copines. Et en fait, je pense que ces temps de qualité, ça recharge en énergie. Parfois, il vaut mieux faire plusieurs projets qui vont nous recharger en énergie, surtout dans des moments un peu difficiles, plutôt que de dire je ne fais plus que ça parce que je n'ai plus l'énergie. Et ça, je pense que c'est un gros piège d'être mono-sujet.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est quelque chose sur lequel vous échangez régulièrement ?

  • Speaker #2

    Se remettre au sport, la natation pour toi, cheval pour moi.

  • Speaker #0

    Pour accepter de ne plus faire que travailler et de s'occuper des enfants, personnellement, ça m'a pris du temps. Au début, je n'y arrivais pas, clairement. Aujourd'hui, ça ne pose plus aucun problème. Et en fait, c'est quand tu te rends compte de ce que ça t'apporte que tu... te bouges un peu plus pour diversifier un peu tes activités.

  • Speaker #2

    C'est vrai qu'on faisait des sessions de yoga ensemble à distance. Ah oui, c'est vrai. Moi, par contre, j'ai toujours été très comme ça. Pour moi, c'est indispensable. J'ai besoin de faire du sport, j'ai besoin de voir... Et donc, je pense qu'on ne s'est quand même pas laissé trop manger là-dessus, même si, évidemment, il y a des périodes où on en bave, comme tout le monde. Il y a des périodes où on bosse trop. Là, on s'enchaînait pas mal de week-ends et tout. C'est lourd, mais d'autant plus, on se dit, bon, là, il se faut une pause de respiration. Là, on s'est pris des vraies vacances cet été. Et donc, on parlait de la schizophrénie tout à l'heure. Entre embaucher, développer les équipes, entre la satisfaction de voir d'autres personnes reprendre le bébé, de l'avoir vivre dans d'autres jeux, donc finalement aussi de donner des garde-fous sur la direction de prendre la boîte, il y a aussi ce côté hyper gratifiant de, waouh, on a une équipe, on peut se reposer, on peut... Et ça, c'est absolument génial.

  • Speaker #0

    Complètement.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, vous avez... Deux équipes, chacune la vôtre ? C'est comme ça que ça fonctionne ? Tout à fait. C'est ça ? Donc une équipe à Antibes et une équipe à Paris.

  • Speaker #2

    Oui. Après, on communique beaucoup. Il y a beaucoup d'intersections entre les équipes. Mais oui, vraiment, l'équipe digitale est produite dans le Sud. Et puis l'équipe distribution,

  • Speaker #0

    animation, tout ce qui est distribution, point de vente à Paris.

  • Speaker #1

    Et justement, cette distance, c'est... C'est facile, c'est moins facile parfois. Comment vous la gérez ? Parce que ça peut rajouter aussi un élément en plus dans votre relation que de ne pas être ensemble au quotidien.

  • Speaker #2

    Oui. En fait, je pense... Est-ce qu'il y a eu une journée où on ne s'est pas eu au téléphone ? Je ne suis pas sûre. Déjà, peut-être que le fait qu'on se connaissait très bien, ça a moindri la distance. Parce qu'effectivement, de toute façon, on communique très facilement tout le temps ensemble. Après, moi, j'aime bien l'idée qu'on ait des équipes aussi séparées, qu'on se retrouve. C'est assez sympa aussi de pouvoir faire de temps en temps des séminaires à Paris, dans le Sud. Et puis, moi, j'avoue que les allers-retours, ça commence à me peser un peu de venir beaucoup à Paris et tout. Mais en même temps, j'aime bien aussi. Mais là, on en a fait beaucoup, beaucoup dernièrement. Mais sinon, je trouve ça plutôt chouette. Parce qu'on se voit quand même beaucoup. Je vais un minimum une fois par mois à Paris, voire plus. Et finalement, quand on se connaît très bien, le fait de communiquer à distance, ça ne m'a pas trop...

  • Speaker #0

    Moi, j'aime bien la distance. Ce n'est pas quelque chose qui m'a gênée depuis la création de Millier. Il y a une chose, les rares fois où ça a posé problème, c'est que comme tu n'es pas là physiquement, tu ne te rends pas compte de l'état de stress des équipes ou de l'état de pas stress. Et donc, tu te dis, mais ça, il faudrait faire ça. Ben oui, mais en fait, tu es gentille. On a des listes longues comme le bras, ça viendra. Et en fait, quand tu n'es pas sur place, tu ne réalises pas. Et donc, je pense que des fois, on se demande des choses qui sont inadaptées par rapport à la situation qu'on vit.

  • Speaker #2

    Oui, et puis c'est vrai que parfois, par exemple, on a structuré un peu parce qu'il y a de plus en plus de travail des deux côtés. Au début, on faisait des demandes un peu informelles. Oui, tu as raison, je pense que c'est important. En disant, voilà, on envoyait un WhatsApp tout d'un coup pour dire fais ça et tout. Et en fait, on avait une masse de boulot tellement énorme que des deux côtés, on a dit, bah attends, en fait, on va anticiper un peu plus. Et se rationaliser les demandes par mail, parce qu'effectivement, t'as raison, on ne voit pas toujours la charge de travail des deux côtés, on ne se rend pas compte. Et donc, c'est peut-être sur la disponibilité que ça peut jouer un rôle.

  • Speaker #0

    C'est exactement, c'est une autre échelle, mais c'est exactement, au début, on faisait tout, et au fur et à mesure, on s'est splitté les tâches. Et c'est pareil avec les équipes, en fait. Au début, ils communiquaient entre eux sans passer par nous, en disant, voilà, tu peux faire ci, tu peux faire ça, etc. Et tout se passait bien, sauf que très vite, ça a atteint ses limites. C'est-à-dire qu'en fait, on est... tous débordés et quand on te rajoute trois heures de taf dans la vue alors que t'as rien demandé et que c'est compliqué à gérer donc tout ça, ça a été restructuré derrière.

  • Speaker #2

    Un mot-clé par année qui sonne comme ça. La première année c'était la pédagogie et tout, le mot-clé de cette année c'est la structuration justement d'embaucher tout le monde et de dire bah en fait les équipes grossissantes et c'est génial, on est très chanceux de pouvoir se le permettre et d'avoir des super équipes. Mais voilà, ça te demande aussi à se dire, ok, Whatsapp, par exemple, c'est informel, c'est génial. Anna, elle voulait plus d'émojis sur ses Whatsapps. Quand tu as un Whatsapp, on va essayer d'avoir plus d'émojis. En revanche, les demandes officielles, je rigole, mais c'est vrai, les demandes officielles, ça passe par mail et avec un truc, avec tout le monde en copie pour redire, parce qu'en fait, c'est plus possible. Le temps qu'on a envoyé le Whatsapp, tu ne l'as pas vu ? Tu dis, ah ben non, il y a eu 50 Whatsapps par-dessus. Moi, j'étais en rendez-vous. Et voilà, effectivement, le côté un peu libertaire, ça demandait à avoir les bons outils. Donc maintenant, on a des planning notions partagées, on met des animes B2C, B2B. Enfin, vraiment, on structure les choses, ce qui permet aussi aux équipes d'être plus autonomes. Par exemple, de pouvoir partager des choses sur LinkedIn, ce qu'on ne faisait pas. Mais il y a un moment, s'il n'y a pas du tout de colonne vertébrale de méthode, on n'arrive à rien et ça donne moins d'autonomie aux équipes. Et ça, c'est vachement important.

  • Speaker #1

    Et vous diriez que votre relation, elle a évolué au fil du temps ?

  • Speaker #0

    Ah oui.

  • Speaker #2

    Alors, d'amitié ou de...

  • Speaker #1

    Les deux, la relation en tant que telle ?

  • Speaker #0

    Alors moi, il y a eu une séquence que j'ai bien aimée. Ça devait faire deux ans qu'on avait monté Millet. Ça faisait deux ans qu'on ne parlait que de ça. C'est-à-dire qu'alors qu'on avait l'habitude de parler, nos enfants, nos histoires, nos machins, nos copines, etc. On ne parlait que de Millet. Et ça commençait à nous gêner. C'est-à-dire qu'on se demandait vraiment qu'est-ce qui restait de la relation d'amitié qu'on avait. On ne savait pas, en fait. Parce qu'en fait, même si... On n'allait pas se forcer à se parler de nos enfants.

  • Speaker #2

    On n'allait pas tellement se discipliner à ne pas parler trop d'autres choses.

  • Speaker #1

    Ça avait été presque déformé.

  • Speaker #0

    Et donc, il y avait presque une sensation, j'allais dire, de deuil. Il ne faut pas exagérer, mais peut-être presque un peu de tristesse en se disant, ça se trouve, il ne reste vraiment plus que millier entre nous. Et un jour, on était à un event où on a parlé à une coach que moi j'ai bien aimée, qui s'appelle Maya, et en fait, on lui a raconté, on était toutes les deux, on lui a raconté ça, et elle a dit Bah oui, mais enfin, qu'est-ce qui vous tient à cœur en ce moment ? Pourquoi ? Qu'est-ce qui fait que vous vous réveillez le matin et que vous allez taffer ? Bah, milliers. Donc en fait... En fait, vous ne parlez pas que de Millet, vous ne parlez que de ce qui est important pour vous en ce moment, à l'instant T. Et bientôt, vous allez voir, quand l'entreprise aura repris sa place dans le paysage et ne sera plus totalement... aura arrêté de phagocytiser... et tout le reste, ce qui va arriver, parce que sinon on ne peut pas tenir des années et des années comme ça, ça va se normaliser. Et c'est ce qui t'est passé.

  • Speaker #2

    Et ça, je pense que c'est quand même très important comme message parce qu'au début, les deux premières années de vie d'une boîte, ou deux, trois, en tout cas jusqu'à la première levée, ou commencer à atteindre un presque niveau de rentabilité, c'est très différent. Les deux premières années, elles sont quand même très, très, c'est les plus dures, les plus consommatrices en énergie. Moi, je sais que c'est un peu plus Les trois premières, parce que moi j'en avais une plus qu'Anna, d'avant de préparation, elles m'ont tuée. Alors qu'après, maintenant, ça va quand même mieux. Il y a vraiment, même dans la vie d'une boîte, il y a des phases. En tout cas en start-up, peut-être ça dépend des métiers, mais nous en start-up, le temps de caler les choses, de faire la preuve de marché, d'atteindre un certain niveau de rentabilité, ça peut être très compliqué avec toutes les incertitudes qui s'accumulent les premières années et les preuves à faire. Après, ça va quand même mieux. Il y a d'autres défis, d'autres challenges et tout, mais on peut se réinventer et on respire plus quand même. C'est important à dire parce que finalement, c'est un peu à l'image de ce qu'on a vécu.

  • Speaker #0

    Mais c'est marrant parce que ça me donne la sensation de quand mon fils a fait ses nuits. Donc, j'ai deux enfants et mon fils, la nuit où il a fait sa nuit, c'est-à-dire que je n'ai pas été réveillée par les pleurs du bébé. C'était assez cool. Je me suis dit... Oh la la, mais... D'abord, tu es un peu estonné parce que tu dis j'espère que tout va bien. En fait, tout va très bien. Juste, il dort. Et ensuite, tu te dis heureusement parce que je ne sais pas, ça avait duré plus longtemps. Je ne sais pas. Et là, c'est un peu pareil. C'est-à-dire le jour où ça s'assouplit, où ça se détend, etc. Tu te dis mais heureusement que c'est arrivé parce qu'évidemment, tu peux continuer comme ça longtemps. en fait, la vérité, c'est qu'on peut s'adapter à beaucoup de choses. Mais c'est quand même cool quand ça change.

  • Speaker #2

    Et puis, je pense que notre relation, elle a gagné en profondeur, même en amitié, en fait. Je pense que le fait de vivre tous ces moments-là, finalement, même on dit, c'est conflit, qu'on va résoudre tout, ça fait gagner en profondeur. Ouais, il y a toutes les teintes, c'est très intime comme relation. On rigolait en disant proche du couple, mais c'est vrai.

  • Speaker #0

    Et moi, je trouve personnellement que j'écoute plus Caroline que ce que je ne l'écoutais avant Millet, parce qu'en fait, j'ai réalisé, mais ça date de Millet, qu'elle n'emploie pas les mêmes qualificatifs que moi pour parler des mêmes choses. Et son point de vue, en fait, c'est de l'ordre de la sémantique. C'est-à-dire qu'avant, je me disais, bon, je n'ai rien compris, ce n'est pas grave. Et en fait, là, maintenant, je cherche... Quand elle me parle, je cherche à me dire, sur des sujets intéressants, sur tu fais quoi demain soir ? la question c'est, je cherche à comprendre comment moi je l'aurais traduit par mes mots. Parce qu'en fait, c'est drôle de se rendre compte que, parce qu'on n'a jamais toutes et tous les mêmes mots pour désigner les mêmes choses, et qu'en fait, c'est hyper intéressant de voir comment on passe par le langage, et c'est quelque chose qui nous distingue beaucoup, c'est-à-dire que les mêmes phénomènes, on va les expliquer avec des mots complètement différents. Et ça, c'est assez rigolo et je pense que je m'en suis rendue compte avec Millet, pas avant.

  • Speaker #2

    Oui, c'est une évolution, mais comme on parle souvent des deux réalités d'un couple, c'est un moment où tu as l'impression qu'il y en a un qui est dans sa réalité, l'autre dans l'autre. De rapprocher les réalités, on est exactement là-dessus. On parle des effets miroirs et donc je pense que ça donne vraiment aussi une profondeur parce que finalement, on se connaît mieux quand on arrive à traverser ça et ça donne encore plus de compréhension de l'autre, ça c'est certain.

  • Speaker #1

    Et est-ce que vous avez mis en place un pack d'associés ?

  • Speaker #2

    Bien sûr ! Avec Anna, on est pas au départ. Pas au départ, hein ?

  • Speaker #0

    Bah oui, parce qu'il y a eu... Dès le début ? Dès directement. Enfin,

  • Speaker #2

    moi, j'en avais fait un, pardon, à la base, seul, parce qu'à la base, c'était une... Donc, comment ça s'appelle ? Une SASU, quand il n'y a pas deux personnes, c'est ça ? Et donc, j'avais fait un truc sur Legal Start, en deux clics, à l'économie, en mode... Donc,

  • Speaker #1

    peut-être juste les statuts, là.

  • Speaker #2

    c'était même pas le pacte statue il n'y avait pas de pacte puisqu'il n'y avait pas d'associé exactement et après on a fait un vrai pacte quand on s'est retrouvés après à deux on a revu tout avec un avocat on a été très bien conseillé par un ami parce que alors nous ça ne nous parle pas trop pour le coup on n'est pas trop dans ces trucs-là il y a des gestionnaires et tout et en fait c'est très important on apprend beaucoup de choses avec vous d'ailleurs à ce sujet-là Mais je pense que c'est très important parce qu'il nous disait ce qui est désagréable dans un pacte d'associés, je ne sais pas si tu te souviens de ces mots, il disait qu'il faut envisager le divorce avant de se marier. C'est ça. C'est un peu ça. Et on s'est retrouvés dans des trucs qui nous hérissaient un peu le poil. Genre, wow, wow, il faut qu'on décide là-dessus. Mais on s'est fait accompagner de manière plutôt...

  • Speaker #1

    Et c'est ce que je dis souvent à mes clients, c'est pas parce qu'on prévoit effectivement le contrat de mariage et le divorce qu'on va divorcer pour autrefait. juste que si ça ne se passe pas bien on sait comment ça va se passer et donc du coup ce sera d'autant plus fluide à la sortie si une sortie doit y avoir exactement et selon vous quelles sont les qualités indispensables d'un bon associé ?

  • Speaker #0

    A toi, Léa. Alors,

  • Speaker #1

    parce qu'en fait, moi je crois que ça ne relève pas des compétences. C'est-à-dire, il y a des gens qui vont chercher des compétences complémentaires à eux. Ce qui est assez intuitivement logique, en fait. C'est-à-dire, moi je sais faire ça et ça, je cherche quelqu'un qui sait faire de la finance alors que je ne sais pas, etc. Et bien, je crois qu'un bon associé, ce n'est pas la question de la complémentarité des compétences, c'est d'abord la compétence. on est sur les soft skills en fait, on est sur autre chose que les compétences, c'est-à-dire on est sur les valeurs, exactement et la capacité d'adaptation et d'écoute et la place qu'on laisse à l'autre, et en fait ça c'est un j'imagine j'ai pas d'exemple précis en tête, mais j'imagine qu'il y a des gens qui pourront pas forcément laisser la place à l'autre pour qui leur bébé c'est leur bébé il n'est pas question de partager et qui peuvent de fait pas s'associer, c'est compliqué. Donc en fait la question c'est vraiment au-delà de la rhétorique on veut s'associer, est-ce qu'on est capable de laisser la place nécessaire à l'autre pour créer une vraie association ? Et ça, ça ne relève pas de tu sais faire de la finance, tu sais faire du marketing, etc. Et quand, pardon après je te laisse ta parole, quand on a crémié, quand on s'est associé, plusieurs fois on... on m'a dit deux choses. La première, c'est s'associer avec sa meilleure copine, c'est de la folie.

  • Speaker #2

    C'est ce que j'aurais pu vous dire.

  • Speaker #1

    Et la deuxième chose, c'est personne n'est financier. C'est quand même très problématique de monter une boîte sans avoir cette compétence.

  • Speaker #0

    Et on ne nous a même pas parlé des deux femmes qui n'arrivaient pas à lever des fonds.

  • Speaker #1

    Je suis sûre de s'associer avec un homme.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, c'est trop, ça n'a pas voulu, je ne comprends pas. Mais tout ça pour dire que je suis tout à fait d'accord, là je te rejoins parfaitement, c'est la flexibilité. parce que je pense que même que ce soit de l'idée de départ à l'exécution, en fait, à chaque fois, le fait de pouvoir se remettre en question, se rebalayer en disant alors attends, qu'est-ce qui marche ? Qu'est-ce qui ne marche pas ? On en revient un peu sur la transparence de la communication, ce côté où il ne faut pas qu'il y ait un égo surdimensionné et l'autre pas, un qui se dise moi, je décide de tout et l'autre qui ne fait rien. C'est toujours cette flexibilité mentale et je pense que c'est hyper important. de se redire très régulièrement. On refait des points. Est-ce que ça, c'est une bonne décision ? Est-ce qu'on refait comme ça ? Est-ce qu'on va plutôt de ce côté-là, de ce côté-là ? On doute beaucoup ensemble. Et en fait, je pense que s'il n'y a pas cette capacité de douter ensemble, de changer de côté, de changer d'avis, de se laisser le droit de changer d'axe au milieu d'année, c'est vraiment important. Parce que les plans, c'est fait pour rester des plans. Et en fait, quand on voit surtout les boîtes qui marchent, souvent les plans changent 3 fois, 4 fois, 5 fois. Et moi, si j'avais eu quelqu'un de rigide en face de moi, je n'aurais jamais pu.

  • Speaker #2

    C'est une capacité à évoluer ensemble.

  • Speaker #0

    Ah ouais,

  • Speaker #2

    c'est hyper important.

  • Speaker #0

    Donc, c'est laisser la place, mais aussi être suffisamment dans la flexibilité mentale, le dialogue. Et moi, je sais qu'Anna, tu as quand même cette capacité à te réinventer, à douter, à poser, à accepter, à dire non un jour et puis finalement oui. Eh bien, tant mieux. Et en fait, moi, je suis pareil. On change d'avis. On réajuste. Mais moi, les gens qui sont trop rigides, ça aurait été très, très compliqué.

  • Speaker #2

    Et quel conseil vous donneriez à des entrepreneurs qui souhaitent s'associer ?

  • Speaker #1

    L'idée, c'est qu'on a chacune sa place, mais ce n'est pas la même place. Enfin, ça a l'air bizarre ce que je dis, mais ce que je veux dire, c'est qu'il ne faut pas vouloir la même chose. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire.

  • Speaker #2

    Si, si, tout à fait.

  • Speaker #1

    Parce qu'il est là, le risque, en fait. Enfin, moi, je trouve que c'est ce que je constate quand je parle avec eux. Avec d'autres gens qui associent, le risque c'est de vouloir la même place. Et en fait il faut surtout ne jamais... C'est justement ça, le principe de l'association c'est ça. Et sauf que pour des mauvaises raisons, pour des égaux, et ça m'arrive tout le temps, la question c'est pas d'être moralisatrice, pas du tout. Mais il y a un vrai truc de se dire, on est chacune à sa place mais ce n'est pas la même place. Et ça c'est important de l'avoir en tête.

  • Speaker #0

    En fait, moi, je le traduirais même en positif, en disant c'est apporté, chacune sa valeur ajoutée, sa pierre à l'édifice. Parce que je pense qu'il y a beaucoup, beaucoup d'idées reçues sur l'entrepreneuriat, qu'on disait que ce soit des heures de travail, les complémentarités. Et qu'en fait, on en revient à la flexibilité, mais de se dire qu'il peut y avoir beaucoup de modèles différents. Il y en a qui travaillent sur les mêmes sujets. Alors peut-être que ça marche moins bien, moi j'en ai vu, qui se partagent un peu les mêmes sujets et qui arrivent à le faire. Tant mieux, on dit beaucoup de choses, il y a beaucoup d'idées reçues. principale, je pense, c'est de savoir s'entourer. Ça veut dire être assez lucide. On en revient à cette flexibilité. Anna et moi, on a très vite fait le constat que vraiment, on n'était pas des gestionnaires. Puis, comme on n'avait pas envie de le devenir, on a très vite... qu'il y a ce qu'on se tient autour de nous, on s'est entouré des bonnes personnes et heureusement on a eu des personnes merveilleuses pour nous entourer et très vite, on a été chercher cette compétence parce qu'on a été lucides là-dessus. Et donc le fait de ne pas s'inventer d'histoire et en fait de se dire ok, bon ok, là t'es meilleur là-dessus, tu sauras mieux gérer ce côté-là ou toi tu sauras mieux gérer ça. Et comme ça en fait, au lieu de rentrer dans je sais pas, ça peut être de... de la combativité ou de la comparaison, comme tu disais, si tu vas te battre sur les mêmes choses, c'est d'avoir cette lucidité, de dire Attends, là, je sais que je suis bonne là, là, je suis mauvaise là, là, je suis truc, là, on peut le faire à deux, on est aussi bonne. Mais d'avoir cet endroit-là où on peut aller piocher dans des compétences et ça va regarder en face, là, on est dans le mode, on peut recruter un peu de quel sujet on a envie de se débarrasser, parce que celui-là, il nous emmerde. Et donc, finalement... Pas forcément être dans les idées reçues, mais on m'a beaucoup vendu il te faut un mec et il te faut un financier Bon ben voilà, j'ai pris une fille qui n'est pas du tout financière. Et tant mieux, je n'ai pas pris n'importe qui, mais j'ai pris quelqu'un dans qui j'ai confiance et on en revient à cette flexibilité. Et donc, je pense qu'il y a beaucoup d'archétypes et de caricatures qui ne sont pas réalistes, en fait.

  • Speaker #1

    Et sur la question gestionnaire et financière, on voudrait remercier du fond du cœur Léa, Isa et maintenant Jurcel. Parce que vraiment, ils nous sauvent la vie.

  • Speaker #0

    Non, puis on a été très accompagnés. Et ça, c'est important. Encore une fois, c'est un archétype de dire tu n'as jamais fait de gestion. Il y a plusieurs types d'entrepreneurs. Moi, j'en ai identifié. Je rentre dans des archétypes, encore une fois, mais j'en ai identifié deux grands et je pense qu'ils peuvent autant marcher. Il y a des gens qui ont, par exemple, le réseau commercial, la gestion financière, qui identifient un modèle et qui vont faire une sorte de me-too en général. Qui vont dire, là, il y a un créneau, il y a un marché, super, l'architecture, elle est là, on déroule.

  • Speaker #2

    Tous les suiveurs.

  • Speaker #0

    Voilà. Mais c'est des gens qui, souvent, fonctionnent très bien. C'est ceux qui ont les meilleures chances de réussite. Et puis, il y a des gens un peu plus comme nous, qui sont passionnés par un sujet qui nous empêche de dormir. On ne sait pas trop exactement comment il va s'y prendre. C'est un truc qui n'existe pas. Il n'y a pas de jeu. Ouh là là, ça ne va pas rentrer dans un rayon. Mais ça ne veut pas dire que c'est voué à l'échec. Ça veut dire qu'on essaye tellement, et surtout les proches aussi. Quand on se lance dans une entreprise, c'est important de dire que les personnes qui nous ont le plus articulées autour de nos peurs, qui nous ont le plus freinées un peu dans ses vérités, ce sont les proches qui sont presque les plus bienveillants. Parce que pour quelqu'un d'un peu loin, dire vas-y, lance-toi évidemment, il ne prend aucun risque. Et donc, il n'y a pas cette empathie de se dire, oh là là, mais attends, peut-être qu'elle se met vraiment à risque, etc. Et c'est souvent les proches. Et donc, il y a un moment, on disait, le mot de départ que tu disais, mais raisonner avec les espoirs plutôt que les peurs, parce qu'à tout moment, il faut y croire. Et moi, je pense vraiment que les pensées, elles créent les pensées, les convictions. Rassurons-nous dans nos convictions, passons du temps à les étayer, à se renseigner sur les sujets où on veut être bon, à se poser les questions de là où on est bon et pas bon, plutôt que de raisonner tout le temps sur nos peurs. Et oui, je gagne moins d'argent au début. Oui, évidemment. Mais de quoi on a envie et comment on le structure ? Aussi bien en vie pro que perso.

  • Speaker #1

    Sur la question de l'associer, parce que je pensais aux gens que j'ai cités, il y a un truc qui est très vrai entre nous et que je constate à chaque fois sur la question des valeurs. C'est-à-dire, quand Caroline trouve quelqu'un de bien et a envie que cette personne travaille avec nous, soit prestataire, etc., ou qu'on l'embauche, en général, je sais que moi aussi, je vais l'aimer. et inversement. C'est-à-dire que c'est drôle ça, on a la même perception des gens qui... On a envie de s'entourer des mêmes gens, en fait. Et je ne sais pas comment dire, on ne se trompe pas. Je trouve ça très révélateur, en fait.

  • Speaker #2

    On en revient peut-être à votre intuition partagée.

  • Speaker #0

    Oui, puis il y a un socle, je pense, un socle de perception, de valeur proche. Ça, c'est important. C'est pour ça que le fait de très bien se connaître... Est-ce que c'est une chance, encore une fois ? Je ne sais pas, il y a des filles qui se sont lancées sans très bien se connaître où ça a très bien marché. Mais je pense que le principal, c'est par contre avoir la même manière de fonctionner. S'il y en a un qui est convaincu que tout ce qu'il dit, c'est la vérité, et l'autre qui doute beaucoup, là, ça va être compliqué, je pense.

  • Speaker #2

    En tout cas, bravo, parce que vous avez réussi une belle aventure qui va continuer.

  • Speaker #1

    et merci aussi d'avoir été les premières on est hyper honorées merci beaucoup l'histoire n'est pas finie on se donne rendez-vous dans le grand plaisir c'était très inspirant de vous écouter de

  • Speaker #2

    partager vraiment en toute transparence c'est ça que j'ai vraiment apprécié chez vous et pour résumer on a parlé de légèreté il faut de la légèreté dans l'association, de la communication, de l'adaptation, de la liberté et de bien placer son énergie et de bien se connaître, si je dois résumer.

  • Speaker #0

    En tout cas, nous, ça nous réussit ce côté-là et la flexibilité. Oui, tout à fait l'adaptation que tu as dit.

  • Speaker #2

    Si vous souhaitez en savoir plus sur Millier, et découvrir leurs produits. N'hésitez pas à consulter leurs sites et leurs réseaux sociaux www.miye.ca C'est ça ? C'est une belle aventure que Caroline et Anna continuent d'écrire et on leur souhaite tout le succès qu'elles méritent. Merci. Merci à vous, chers auditeurs, de nous avoir rejoints pour cet épisode. Si cet échange vous a inspiré, partagez-le avec vos proches et pensez à vous abonner pour ne pas manquer les prochains épisodes. On se retrouve bientôt pour explorer de nouvelles histoires d'aventures et associées. A très vite !

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation des invités

    00:00

  • Présentation de Miyé et de ses fondatrices

    00:33

  • Début du parcours entrepreneurial et motivations

    01:01

  • Les défis et le risque de l'entrepreneuriat

    02:56

  • L'importance de la communication entre associés

    04:14

  • Répartition des rôles et gestion des désaccords

    08:43

  • Équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle

    16:08

  • Qualités indispensables d'un bon associé

    41:01

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