- Anne-Sophie Riaud
Bonjour, bienvenue sur le podcast Aventures et Associés, le podcast dédié aux aventures d'entrepreneurial entre associés. Je m'appelle Anne-Sophie Riaud, avocat en droit des sociétés et fondatrice de l'Enox Avocat. Depuis 18 ans, j'accompagne des dirigeants et leurs entreprises. J'ai réalisé que ce qui me passionne dans mon métier, ce sont avant tout les interactions humaines, notamment entre associés. C'est pourquoi j'ai décidé de centrer mon activité sur l'association, en élaborant un accompagnement spécifique pour les associés, à la fois humain et juridique. De là est née l'idée de ce podcast. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Marie Pidancé, Claire Moulin, associée à la tête de la marque de vêtements inspirante et poétique Louise Michat. Marie et Claire ont su imposer leur marque dans l'univers de la mode en développant une entreprise pleine de sens, de douceur et d'éthique. Comment réussir à conjuguer vision artistique et stratégie d'entreprise ? Comment préserver l'ADN d'une marque tout en grandissant ? ensemble. Nous allons le découvrir dans ce nouvel épisode. Bonjour à toutes les deux.
- Marie Pidancet
Merci beaucoup.
- Anne-Sophie Riaud
Je suis ravie de vous retrouver. Et en plus, j'ai la chance d'être dans vos bureaux qui sont absolument magnifiques. Je vous propose de vous présenter l'une après l'autre et puis après, vous nous parliez de Louise Michat.
- Marie Pidancet
Vas-y.
- Claire Moulin
Bonjour. Merci beaucoup à toi d'être venue aussi. d'être venue nous voir. Moi, je m'appelle Claire. Je suis directrice générale de Louise Michat. J'ai une formation... J'ai fait une étude, un BTS de modélisme. Je me suis vite rendue compte que le manuel créatif avec mes dix doigts, ce n'était pas pour moi. Je suis partie plus sur du marketing, communication et ensuite sociologie. J'ai étudié à l'étranger. J'ai passé 11 ans. Entre Londres, Chicago et Santiago au Chili, à faire du consulting, du marketing, des études de marché, à trouver plein d'informations sur plein de sujets complètement différents, dans des pays complètement différents que je ne connaissais pas. Devenir experte, enfin pas très experte, mais sur beaucoup de sujets différents, on va dire, à devoir trouver des solutions par rapport à des problématiques que je ne connaissais pas. Je trouvais ça super intéressant. Ensuite, après cette expérience, je me suis rapprochée de Marie que je connaissais depuis de longues dates. Au début, pour un peu l'aider sur sa société, j'avais une envie entrepreneuriale. C'est là qu'on a repris contact et on a commencé à travailler ensemble.
- Anne-Sophie Riaud
D'accord. Et là, ça fait combien de temps que vous travaillez ensemble ?
- Marie Pidancet
J'ai pas la mémoire des dates, mais je pense que Louise Misha, j'ai fondé Louise Misha en 2012 et je pense que tu as commencé à travailler avec nous en 2014,
- Claire Moulin
non ? En 2014, on a repris contact, c'est ce fameux message. Oui,
- Marie Pidancet
c'est cette année charnière.
- Claire Moulin
On a repris le contact et plus officiellement, on va dire plus formellement, j'ai commencé en 2015.
- Anne-Sophie Riaud
Alors Marie,
- Marie Pidancet
quel est ton parcours ? Je m'appelle Marie et donc j'ai... J'ai 41 ans, je suis maman de deux enfants, un petit garçon de 3 ans et un de 12 ans. J'ai du mal à le réaliser, j'ai du mal à le dire. Moi j'ai toujours su que j'allais monter une marque de vêtements depuis enfant, donc c'était assez tracé on va dire mon parcours. Donc j'ai fait un bac littéraire plastique avec Claire, donc on s'est rencontré quand on avait... en sixième, à Devenoy. Très jeune !
- Claire Moulin
Voilà,
- Marie Pidancet
on a fait ce fameux BTS de modélisme ensemble, que je n'ai pas apprécié vraiment non plus, parce que c'est vrai que c'était assez dur, on venait d'un bac littéraire, où il y avait de l'art plastique, donc il y avait ce côté manuel, mais c'est vrai que le modélisme, c'est très technique, et du coup, ça a été deux années assez challengeantes, on va dire. mais pour moi en tout cas qui ont été hyper utiles parce que c'est très important de savoir comment se construit un vêtement avant de pouvoir le créer. Donc j'ai fait ce BTS et ensuite j'ai fait l'atelier Charles-Savard qui est une école de stylisme. Et ensuite j'ai travaillé pendant 7 ans pour diverses marques dans la mode femme, avec beaucoup de voyages en Inde, aussi beaucoup au Maroc et en Tunisie. Voilà, et au bout de 7 ans, à peu près à mes 30 ans, je n'avais plus du tout l'envie de créer pour une marque. J'avais vraiment un univers qui était très défini et j'avais aussi un gros besoin de liberté et de ne plus travailler pour quelqu'un. Et donc du coup je me suis associée avec une amie qui s'appelle Aurélie. Et on a créé une marque pour petites filles à la base, parce que l'usine de chasse n'était que de la petite fille. Parce qu'en fait on est très proche de nos familles. Et donc moi j'ai deux soeurs qui avaient à l'époque deux petites filles qui avaient quatre ans. Et donc on a créé la marque pour elles. Ah oui, pour vos nièces. Voilà. Et du coup, on était deux profils vraiment, on va dire presque interchangeables. Vraiment très, très proches. Mon associé et moi, je veux dire. C'était une très bonne chance. On avait travaillé ensemble. On s'était rencontrés lors d'une expérience de stylisme. Et donc, on était toutes les deux des profils créa. et avec un univers euh... En fait, on se comprenait vraiment très très bien en termes d'esthétique, mais on avait des univers assez complémentaires quand même. Mais voilà, on avait exactement les mêmes profils. Et c'est vrai que Claire, quand Claire m'a contactée, on s'était un peu perdu de vue pendant dix ans, puisqu'elle a vécu à l'autre bout du monde pendant longtemps. Et quand elle m'a contactée, moi tout de suite, je me rappelais que Claire était absolument brillante en chiffres. Et du coup, je lui ai dit, fais-nous un business plan. Parce qu'en fait, on a lancé la marque sans business plan, sans rien. On a fait vraiment les choses avec très grande naïveté. Comme des créatives. Voilà. Et on a eu cette chance que, dès le tout début, il y a eu un très fort engouement autour de la marque. Je pense aussi au fait que je ne connaissais pas du tout le milieu de la main d'enfantine. fait que ça a fait la différence de la marque. Quand on a présenté la marque Luzincha, le premier salon professionnel qu'on a fait, par exemple, qui s'appelle le Playtime, ça n'existait pas en fait. Ce style n'existait pas du tout dans la mode offantine. Il y avait des marques très classiques comme Bonpoint, des marques très graphiques comme vos beaux choses, mais il n'y avait pas ce style bohème, ces vêtements très travaillés, avec des broderies artisanales, des détails, des formes assez loose, assez amples, qui apportent beaucoup de confort. Ça n'existait pas du tout, en fait. Et du coup, c'est vrai qu'il y a eu tout de suite un très fort engouement autour de la marque. Même si on n'avait pas un business plan qui était construit, cet engouement et cette désirabilité autour du produit fait que ça a grandi de manière organique. Quand Claire m'a proposé, il y avait ce besoin de structurer. Et c'est vrai que quand on se met dans un business plan, on rentre dans l'histoire, dans les process de la marque et qu'elle s'est rendue compte qu'il y avait plein de choses à mettre en place.
- Claire Moulin
et c'était d'autant plus intéressant que la marque marchait presque un peu tout de suite on a eu beaucoup de chance plein de directions pour qu'elle marche encore mieux oui oui et donc moi je suis arrivée dedans au début elle m'a dit tiens un business plan elle m'a quand même posé la question est-ce que tu te rappelles aussi en modélisme pour aider sur des fiches mesures je lui ai rapidement dit là ce serait pas du tout je deviens prête à demander ça Mais donc, oui, regardez le business plan qui n'était pas non plus mon expertise. Moi, je venais plus du consulting, d'études de marché. Mais voilà, voir un problème, trouver des solutions, c'est vraiment mon truc.
- Anne-Sophie Riaud
Vous étiez restée dans la mode ?
- Claire Moulin
Pas du tout. J'étais dans... Alors, je pouvais faire des études sur les boissons alcoolisées informelles au Chili ou alors la distribution au Nigeria ou bien... Enfin voilà... Plein de sujets complètement différents, pas du tout liés à la mode.
- Marie Pidancet
Je me souviens qu'un des premiers sujets qu'elle a mis en place, c'est à l'époque, la marque Lise Michel est distribuée à 70% en wholesale, c'est-à-dire que c'est des multimarques qui nous achètent les pièces. Et du coup, lors des prises de commandes de ces boutiques, Avec mon associé, on rentrait manuellement sur des docs Excel toutes les commandes pour les calculer. Et donc, c'est vrai que c'est un des premiers...
- Claire Moulin
C'est un petit dieu.
- Marie Pidancet
C'était long et une perte de temps. Et en plus, on n'avait pas du tout cette expertise avec ma première associée. Et du coup, Claire a mis en place des tableaux,
- Claire Moulin
une automatisation en fait. Une automatisation entre les prises de commandes, entre les quantités pour la production, des documents, des meilleurs documents pour la prise de commandes, que ce soit plus facile aussi pour les clients de passer leurs commandes. Il faut savoir aussi, au moment où on a commencé à travailler ensemble, moi j'étais encore au Chili, Marie était à Paris, Aurélie était déjà en Australie, donc on travaillait toutes un petit peu à distance. C'est quelque chose d'un peu de 24 heures sur 24.
- Marie Pidancet
Alors peut-être que vous pouvez expliquer. Donc en fait, ma première associée s'appelle Aurélie, et donc on était toutes les deux parisiennes. Mais on est parties en vacances en Croatie, et lors de ce voyage, elle a rencontré un Australien, elle est tombée amoureuse, elle s'est mariée, et donc ce qui fait qu'on a monté la boîte à distance comme ça pendant quelques années. Et ça a marché pendant un temps, mais c'est vrai que quand ça a grossi, et quand on a commencé à avoir nos enfants, ça a commencé à être vraiment compliqué. Décalage horaire, je pense que c'est le pire. Elle vivait en Australie, à Sydney, et donc on se retrouvait parfois en Asie, parce que c'est entre les deux. Je finissais ma journée, elle commençait la sienne. Donc en fait, parfois, ça m'arrivait de me lever la nuit pour qu'on... Pour échanger, ce n'était pas tenable avec la boîte qui prenait vraiment beaucoup d'ampleur. Elle est partie il y a à peu près six ans. Claire était déjà revenue du Chili, avait pris déjà une position de plus en plus importante. Et c'est à ce moment-là qu'on s'est associées toutes les deux.
- Claire Moulin
C'est vraiment quelque chose qui s'est fait graduellement. Je me rappelle, quand j'étais au Chili, au début, j'avais des dons sur ce business plan, ensuite sur un système de... d'automatisation des prises de commandes, que ce soit de la part des clients ou pour les envoyer aux ateliers de fabrication. Après, il y avait aussi sur l'eShop, de regarder qu'est-ce qu'on peut faire plus sur l'eShop, de répondre au SAV. À un moment, je me suis retrouvée face à des livraisons, des livraisons de clients. Je n'en avais jamais fait depuis la Chine vers l'Europe, vers les États-Unis, avec toutes les problématiques que ça impose. Bon, c'est parti. Donc voilà, chaque étape, c'était vraiment construire petit à petit. Moi, je suis restée encore au Chili un peu moins d'un an. Je suis revenue à Paris après. C'est vrai que c'était quand même plus facile. J'avais pas d'enfant à l'époque. J'étais célibataire. J'avais pas cette problématique. Mais oui, ça s'est vraiment construit petit à petit jusqu'à devenir un peu une évidence par rapport à tout ce que je fais au niveau de la structuration, au niveau de trouver des systèmes d'opération, au niveau de construire un peu l'équipe. Ce rôle de directrice générale devenait un petit peu évident. mais ce n'est pas quelque chose où ça a été décidé. C'est vraiment quelque chose qui, organiquement, a pris un petit peu sa place.
- Marie Pidancet
C'est vrai qu'on est très différentes. On n'a pas du tout la même expertise. Et c'est à partir de ce moment-là, en fait, que la boîte a vraiment commencé à... À partir du moment où on s'est associés, qu'elle a vraiment commencé. C'est nos premiers recrutements. C'est à ce moment-là que ça a vraiment... permis de discuter de la stratégie, de comporter nos idées ensemble. Claire, elle est vraiment plus sur la partie financière, business, etc. Et moi, sur la partie création, images. En fait, c'est cette confrontation, cette complémentarité qui a vraiment permis de développer la marque et de la construire ensemble. Et alors,
- Anne-Sophie Riaud
de ce que je comprends, vous avez vraiment des tâches bien établies, bien réparties chacune, même en termes de gestion d'équipe.
- Marie Pidancet
Comment ça se passe ? Oui.
- Claire Moulin
Marie, elle expliquait, elle s'occupe vraiment de tout ce qui est création, images, communication, dans le sens du contenu de la communication. Tout l'ADN de Louise Michat. J'espère pas que j'en sers. Ça c'est Marie.
- Marie Pidancet
L'Instagram Louise Michat, je ne le gère pas en direct. J'ai une équipe, c'est d'ailleurs ma soeur qui est dans l'équipe qui gère, ma soeur Sophie. qui gèrent cette partie-là. Par contre, je suis très, très à cheval sur les visuels qui sont utilisés, dans quel ordre, etc. Je suis très, très maniaque sur l'aspect visuel, en tout cas, de la marque.
- Claire Moulin
Maniaque où elle a une forte visibilité. Et donc, elle insuffle la vision dessus. Et donc, moi, je m'occupe en effet plus du côté opérationnel, côté commercial, côté financier aussi. Donc, les chiffres, comme Marie aime bien. J'aime bien le dire, mais aussi réfléchir plus en termes un peu de structuration, en termes RH. Voilà, un petit peu comment on va monter chaque brique et pouvoir construire tout ça.
- Marie Pidancet
Mais après, on en discute ensemble parce que même si moi, j'ai ce côté créat, etc., je ne suis pas non plus quelqu'un de perché ou complètement lunaire. J'ai quand même les pieds sur terre et j'ai quand même envie de construire une histoire qui a du sens, qui est rentable. euh... Voilà, et je suis très ambitieuse aussi pour la marque, donc on n'est pas non plus des profils, enfin on échange en fait sur les sujets stratégiques aussi ensemble.
- Claire Moulin
Chacune avance sur ses sujets, mais en même temps, en effet, Marie, elle va avoir une vision aussi très commerciale. Moi, je vais aussi, alors je ne vais pas forcément dire, ah ben tiens, cette robe, cette fleur, ça ne me plaît pas ou quoi que ce soit, mais je vais aussi partager par rapport à ça, de ma connaissance de la société, de ma connaissance de l'ADN. ... de ma connaissance de la clientèle qu'on a aussi. Oui,
- Marie Pidancet
parfois, même en effet, sur un modèle où je lui demandais « qu'est-ce que tu en penses ? Est-ce que tu aimes bien ? Est-ce que tu aimes bien cette imprimée ? » Parce que c'est vrai que d'avoir tout le temps la tête dedans aussi, c'est bien. Ça, c'est une vraie richesse de pouvoir échanger. Et ces échanges,
- Anne-Sophie Riaud
ils sont formalisés ?
- Marie Pidancet
Par exemple, vous vous dites « on se fait une imprimée ce matin » . Claire a eu son premier enfant et moi mon deuxième enfant en même temps.
- Claire Moulin
en même temps. Voilà. On s'est dit, c'est parti.
- Marie Pidancet
Et avant, on avait un point tous les vendredis. Je sais plus si on a un point tous les vendredis. Je me rappelle, on avait une heure de points une fois par semaine. Tu te souviens, on faisait des petites to-do de quoi discuter. Et à l'arrivée de nos fils, on a perdu ce...
- Claire Moulin
Formalisme.
- Marie Pidancet
Ce rituel.
- Claire Moulin
Mais c'est vrai qu'on a souvent un peu essayé de mettre en place un peu des rituels et on les remet de temps en temps.
- Marie Pidancet
On a plus une communication.
- Claire Moulin
On a une communication vraiment en continu. Vous pouvez demander à nos conjoints, que ce soit le matin, le soir, le week-end, ou quoi que ce soit. C'est très fluide et c'est un peu en continu sur pas mal de sujets.
- Marie Pidancet
Comme on travaille dans le même bureau. En fait, ce n'est pas le cas de tous les associés. Forcément, on a le même bureau, on travaille toutes les deux ensemble.
- Anne-Sophie Riaud
Vous avez besoin d'interagir. Oui,
- Marie Pidancet
elle est en face de moi.
- Claire Moulin
Et on est plus aussi, je pense que c'est aussi quelque chose de personnalité, on est plus dans l'action, dans l'immédiat. avoir envie de faire, pourquoi repousser dans une semaine une problématique, on va en parler maintenant et avoir l'avis. Après, avec la structuration de l'entreprise et le fait que maintenant on est une quarantaine de personnes, il y a des opérations plus importantes, ça nous oblige un petit peu à formaliser certaines choses. On a mis en place un codire par exemple pour nous aider aussi à échanger et à échanger avec. des personnes importantes dans l'équipe par rapport à ça.
- Marie Pidancet
Et là, c'est régulier. C'est trois par semaine.
- Claire Moulin
Et là, on voit l'importance vraiment d'avoir un rituel qu'on maintient, qu'on garde comme ça. Mais c'est vrai que par rapport à nos échanges, il y a toujours un peu cette envie de flexibilité, de naturel et d'organique qui prévaut. Mais on se dit souvent, tiens, pour tel sujet, il faudrait qu'on se pose. Oui.
- Marie Pidancet
On fait des voyages ensemble. Par exemple, là, on est partis fin août en Inde, une semaine, voir nos ateliers. Juste toutes les deux. Parce que c'est vrai que c'est difficile maintenant, avec la taille de l'équipe, de s'absenter ensemble. En août, c'était plus faisable, puisqu'on a une bonne partie de l'équipe qui était en vacances. C'est des moments où on est tout le temps ensemble, on peut discuter de plein de choses. Ça nous a permis de rencontrer nos ateliers ensemble, d'échanger avec eux. c'est important de... d'avoir ce lien. Donc voilà, il y a les voyages, mais sinon, oui, il faudrait qu'on se fasse des séminaires toutes les deux. Oui. Oui.
- Anne-Sophie Riaud
Et comment est-ce que vous gérez les équipes ? Vous avez chacune... On a parlé de la répercussion des rôles, mais c'est vraiment chaque équipe est gérée par...
- Claire Moulin
Oui. Il y a certaines équipes où on va intervenir un peu toutes les deux. Par exemple, les produits, Marie va intervenir plus du côté du développement, moi plus du côté de la production. Ou alors la communication. Pour chaque équipe, je vais quand même avoir ce rôle en termes de budget, par exemple. Marie va avoir le rôle en termes plus de contenu, au niveau de l'image, de la communication, etc. Mais oui, sinon, c'est une équipe pour chacune.
- Marie Pidancet
L'équipe est structurée en cinq équipes, si je ne me trompe pas. Style, Dev et Prod, Image, Communication, eShop, Nancy's et
- Claire Moulin
B2B, L&D,
- Marie Pidancet
Admin.
- Claire Moulin
On a sept équipes aujourd'hui, sept pôles.
- Marie Pidancet
Ok.
- Anne-Sophie Riaud
Et comment est-ce que vous allez gérer le développement grandissant de la marque ? Parce qu'aujourd'hui, c'est une très belle site. Vous avez dit que vous avez plus de 40 collaborateurs, collaboratrices.
- Marie Pidancet
On a un homme.
- Anne-Sophie Riaud
qui est très heureux et très apprécié comment va se passer ce développement grandissant assez rapide même si la marque a été créée en
- Marie Pidancet
2012 malgré tout on l'a toujours vécu de manière très rapide mais au final je pense qu'on a fait des choses quand même j'ai l'impression qu'on n'a pas grillé les étapes Oui.
- Claire Moulin
Ça s'est construit brique par brique. De façon à...
- Marie Pidancet
Par exemple, on a commencé à recruter assez tard au final. Au bout de...
- Claire Moulin
En 2020, on était une petite dizaine de personnes.
- Marie Pidancet
Et quand ça s'est construit, comment on a géré cette croissance ? Ça a été... On a toujours couru après, en fait. Et c'est un peu le sujet, c'est-à-dire qu'on a toujours essayé de suivre le rythme de cette croissance et on s'est rendu compte, on va dire peut-être sur les deux dernières années, qu'il fallait qu'on mette les choses en place avant qu'elles n'arrivent. Mais c'est vrai que c'est difficile d'anticiper quand on n'a pas déjà appris les bonnes... Les bonnes méthodes en fait, parce qu'il y a beaucoup de choses qu'on a appris en le faisant et en se trompant. On aurait aimé qu'un petit ange nous dise quoi faire, mais ça ne s'est pas passé comme ça. Donc on s'est pas mal trompé. Je pense que depuis les deux dernières années, on s'est beaucoup plus entouré et on se fait beaucoup plus conseiller. Et ça nous aide justement à anticiper cette croissance, parce que la croissance, ça peut tuer. Donc, il faut savoir la maîtriser.
- Claire Moulin
Oui, c'est vraiment... Depuis 2021-2022, on a vraiment proactivement voulu sortir de notre bulle, que ce soit en faisant des accompagnements avec la Fédération, par exemple, ou avec la BPI, que ce soit en rencontrant d'autres entrepreneurs du secteur, ou pas forcément du secteur, d'ailleurs. Enfin, voilà, que ce soit en se nourrissant vraiment de l'extérieur, alors que... jusqu'à cette date-là, on avait eu tendance à être tellement dans le guidon, tellement dans notre monde, qu'on n'allait pas forcément se confronter à l'extérieur. Pas parce qu'on n'avait pas envie, mais parce qu'il n'y avait pas le temps.
- Marie Pidancet
Et puis on n'avait pas ce mindset, on était vraiment dans notre bulle. C'est vraiment la sortie du Covid que ça nous a ouvert.
- Claire Moulin
Mais je pense que pour beaucoup d'entreprises, le Covid, ça a été forcément un petit peu un électrochoc. Il y a besoin un peu de se réinventer, il y a besoin de voir d'autres choses. Et en fait, une fois qu'on a mis le pied un peu dans la porte du monde extérieur, tout simplement, de rencontrer d'autres personnes, on se rend compte, ah, mais c'est super intéressant. C'est ça aussi qui nous nourrit et c'est ça aussi qu'on a envie de pousser. Donc, une fois qu'on est dedans, ça fait un petit peu boule de neige, en fait. d'avoir cette envie dessus, de mettre en place des rituels, de connaître, maintenir dans une société, comment est-ce qu'on peut s'organiser, etc. C'est toujours super intéressant et enrichissant et c'est comme ça qu'on a un peu plus structuré. Et forcément, vu qu'on est passé de 10 personnes à une quarantaine de personnes, ça vient avec un peu de douleur aussi, avec les défis. Oui, c'est ce que j'allais demander, c'était votre plus grand défi,
- Anne-Sophie Riaud
l'intégration de cette équipe rapide.
- Marie Pidancet
Oui, oui,
- Claire Moulin
oui, oui. C'est un défi quotidien, je pense, les ressources humaines de savoir quelle bonne personne, quelle mission. On fait beaucoup de créations de postes, donc il y a aussi des créations de postes où on s'est trompé, en fait, où on s'est rendu compte que ce n'était pas ça le profil qu'on recherchait. Ce n'était pas forcément la personne, mais c'était aussi nous par rapport à l'entreprise où ça ne correspond pas.
- Marie Pidancet
Et c'est vrai qu'on n'avait pas cette expérience aussi, puisque Claire n'avait pas travaillé dans des entreprises mode. Moi, je n'ai pas travaillé, je travaillais comme... sur des parties créa, comme Sivis, mais je n'ai jamais travaillé dans une maison de mode. Donc, au final, on n'avait pas de schéma vraiment à reproduire. Et du coup, on s'est pas mal trompés sur comment, quel poste prendre, comment structurer la boîte, etc. Ça nous a pris un... Enfin, voilà, il y a eu des échecs sur la route, des erreurs de recrutement, ça arrive, c'est normal. Et puis, voilà, au fur et à mesure...
- Claire Moulin
C'est normal, à point que ces erreurs de recrutement font partie ... font partie du développement de la société. Oui,
- Marie Pidancet
parce qu'au final, en y pensant, à chaque fois, ça nous a permis de comprendre mieux. Si on ne les avait pas faits, c'est un peu douloureux de les faire, parce que forcément, quand il y a de l'humain qui rentre en jeu, c'est difficile. Mais ça nous a permis de comprendre ce dont on avait besoin et ce dont on avait besoin à la période de maturité de notre boîte aussi, qui évolue tout le temps. Ce n'est pas les mêmes besoins.
- Claire Moulin
C'est pour ça que c'est vraiment un défi au quotidien, parce que nos besoins aujourd'hui ne sont pas les mêmes qu'il y a six mois, un an, deux ans, trois ans, et ne seront pas les mêmes qu'il y aura dans quelques années également. Donc c'est là aussi où on voit l'importance aussi d'insuffler aux personnes qui ont autour de nous cette même réactivité, cette même agilité, qui est possible pour certains profils, qui est moins possible pour d'autres. Donc comment est-ce qu'on les accompagne ? Il y a certaines choses sur lesquelles... Il y a certaines choses sur lesquelles on a besoin de plus d'agilité que d'autres. Donc, c'est aussi une adaptation un peu par rapport à tout ça. On a recruté quelqu'un pour s'occuper des ressources humaines cette année, l'année dernière, pardon, en 2024. Et c'est vrai que c'était très, très...
- Marie Pidancet
C'est un énorme soulagement d'avoir quelqu'un de surmise.
- Claire Moulin
parce que même si nous on faisait à chaque fois dans ce qui nous paraissait le bon esprit, avec bienveillance, en essayant de prendre les gens en compte, etc. C'est facile à faire quand on est 5 ou quand on est 10 et que tout le monde a un rapport direct avec nous. C'est moins facile à faire quand on est 40 et que forcément il y a des informations qui se perdent au milieu. Donc c'est là où c'est vraiment important de parfois se faire un petit peu violent, c'est dire là il y a besoin de formaliser, là il y a besoin de mettre noir sur blanc. C'est le droit du travail. Oui, et puis même...
- Marie Pidancet
Il y a besoin de poser les règles. Mais même l'équipe est en attente de ça. Oui, oui.
- Claire Moulin
Même d'avoir un cadre pour elle, au-delà du droit du travail, de savoir quelles sont les attentes, les valeurs de la société. Il y a encore quelques années, on ne les avait pas posées. Que chacune, parce que pour nous, ça paraissait évident, bien entendu. Mais voilà, ce n'est pas évident pour tout le monde. Et on voit que même si on les a posées il y a quelques années, on a besoin de les faire évoluer, on a besoin de les rendre un peu plus concrètes aussi, parce que peut-être qu'elles étaient un peu génériques. C'est aussi quelque chose qui est toujours en évolution.
- Marie Pidancet
J'ai aussi la difficulté, ça a été les premières recrues, de les garder. Parce que finalement, on a beaucoup de personnes qui ne se sont pas retrouvées dans le développement de la boîte, puisqu'elles étaient un peu partout. Et au final, quand on structure, forcément, on enlève des tâches, les postes se recentrent. Et voilà, ça n'a pas été forcément évident.
- Claire Moulin
Parce qu'en fait, d'avoir une personne qui intervient sur plein de sujets, et ensuite on veut qu'elle se spécialise sur un sujet mais elle n'a pas eu forcément le temps ou aussi avoir l'expertise dessus. Donc voilà, ça peut créer un peu des petits mouvements. Certaines personnes vont se retrouver, d'autres personnes ne vont pas s'y retrouver aussi. Ou alors ce qui a pu se passer aussi, c'est qu'on a recruté des personnes justement plus seniors pour... chapeauter un pôle parce qu'on avait besoin de cette expertise et de cette séniorité. Les personnes à l'intérieur du pôle, pareil, qui étaient en direct pour travailler avec Marie ou avec moi, forcément c'est un changement. Certaines fois, ça s'est très bien passé, d'autres fois ça ne s'est pas très bien passé. On a appris de ces fois aussi où ça ne s'est pas très bien passé, où peut-être on aurait dû mieux communiquer, ou alors le faire différemment, ou alors ce n'était pas le bon profil, de voir dessus, mais c'est toujours intéressant, même si c'est très... C'est très challengeant.
- Anne-Sophie Riaud
Et comment est-ce que vous arrivez à prévisermer votre relation ? Parce que vous étiez donc des amis, avant d'être des associés.
- Marie Pidancet
Parce que vous parvenez... Je ne sais pas s'il y a un type. Je pense que c'est juste qu'on se connaît depuis qu'on est enfant, en fait. Donc, Claire, elle connaît mes défauts. Et voilà. Donc, je pense que... Je pense qu'en fait, on a les mêmes valeurs au fond. Et tant qu'il y a ça, je pense qu'il ne peut pas y avoir de...
- Anne-Sophie Riaud
Je ne sais pas comment expliquer. Mais j'ai l'impression qu'on trouvera toujours un point d'accord. On n'est pas tout le temps d'accord et c'est ça aussi qui fait qu'on discute. Mais au fond, on a les mêmes valeurs, on a les mêmes envies, on a la même ambition. Donc, c'est pour ça que ça marche. Je ne sais pas, je n'ai pas de...
- Marie Pidancet
Je pense que c'est vraiment la grande confiance. Enfin, le fait que Ok, peut-être là, on n'a pas pu communiquer sur un sujet ou alors... Enfin, x ou y raisons. De savoir, en fait, je fais complètement confiance à l'autre. Si elle l'a fait, c'est parce qu'il fallait le faire, etc. Donc, tout de suite, ça facilite beaucoup la discussion. Et aussi, il n'y a pas du tout d'égo. Je sais que quand on va faire quelque chose, ça ne va pas être pour se mettre en avant. Parce que j'avais envie que... Ça ne va pas être lié à nous, ça va être lié à... Ok, c'est pour Louise Michel, en fait. C'est pour Louise Michel, et donc on a cet objectif commun qui est vraiment là pour fluidifier la base, en fait. Donc à partir de là, quand on est en désaccord sur quelque chose ou quoi que ce soit, on sait que ce n'est pas moi contre elle ou elle contre moi ou un sujet personnel, on va dire. On sait que c'est... Ok, comment est-ce qu'on fait pour que ça marche bien pour Louise Michel ?
- Anne-Sophie Riaud
Et aussi, on se voit en dehors du travail. On se voit pendant les vacances, nos fils sont proches. Oui, oui, oui. Il y a ça aussi. Oui,
- Marie Pidancet
oui,
- Anne-Sophie Riaud
les deux familles s'entendent bien. Donc oui, je pense qu'on arrive à garder ça aussi à côté. ça paraît tellement évident que c'est vrai qu'on fonctionne pas forcément et puis c'est vrai que là mon grand et son petit ils sont très proches ils sont très très proches pourtant ils se voient pas si souvent mais il y a un lien qui s'est créé très fort et ça je sais que je vous avais pas posé la question tout
- Claire Moulin
à l'heure mais vous avez un pack d'associés ?
- Anne-Sophie Riaud
bien sûr oui Oui. Moi, j'ai une première association, donc je savais aussi ce qu'il fallait faire et ce qu'il ne fallait pas faire. Et je pense que c'est très sain de faire un pacte et d'avoir discuté de tous les éléments ensemble au moment de l'association, aussi pour préserver notre amitié aussi.
- Marie Pidancet
Quand on a formalisé l'association, en effet... Donc maintenant,
- Claire Moulin
vous avez discuté toutes les deux ?
- Marie Pidancet
Tout à fait, oui. Et c'est vrai, quand on l'a formalisé, moi, j'ai vécu à distance, en fait, le départ d'Aurélie.
- Claire Moulin
Ça s'est fait à peu près concomitamment ?
- Marie Pidancet
Non,
- Anne-Sophie Riaud
ça me prend un peu de temps quand même entre les deux,
- Marie Pidancet
mais il y a d'abord eu le départ d'Aurélie et ensuite mon arrivée formellement. Mais c'est vrai, de le voir, bien sûr, on apprend de ça. Moi, mon conjoint a aussi créé une société. Donc... à créer un pacte d'associés. Alors lui, c'était pas du tout... C'était avec des investisseurs, etc. C'était beaucoup plus dans le légal, attention, etc. C'était pas les mêmes problématiques, on va dire, mais ça a aussi aidé à comprendre l'importance de mettre ça un peu noir sur blanc et de mettre les choses vraiment importantes. Parce qu'au-delà de la confiance qui nous lie, c'est quand même important d'avoir un peu ça où on n'aime plus à s'en soucier. On sait que... On sait que si jamais quelque chose se passe, il y aura un cadre et on est toutes les deux très à l'aise avec ça.
- Claire Moulin
Et vous le faites évoluer ou pas ?
- Anne-Sophie Riaud
Ah non,
- Marie Pidancet
mais... Non.
- Anne-Sophie Riaud
Non. Mais après,
- Marie Pidancet
il n'y a pas encore eu le besoin, en tout cas, de faire ça.
- Claire Moulin
Et l'équilibre du perso-vie professionnelle, parce que j'entends que vous êtes des mamans, vous êtes des enfants, donc je vois bien ce que c'est au quotidien et gérer tout ça. Est-ce que le fait aussi que vous soyez deux, c'est une force ? Parce que justement, Corinna,
- Anne-Sophie Riaud
on n'a pas les mêmes sujets. Moi, je n'ai aucun équilibre.
- Marie Pidancet
Je vais être transparente. Je n'ai pas inventé des...
- Anne-Sophie Riaud
Non, je n'en ai pas. C'est complètement... C'est complètement intégré.
- Marie Pidancet
Je pense, oui, oui, oui. Il n'y a pas de baguette magique, mais moi, je pense que j'adore ça aussi. Donc, je n'ai pas spécialement envie de... j'ai pas spécialement envie de le séparer. C'est plus, oui, j'ai besoin d'avoir des moments où je déconnecte, où je décroche, ou quoi que ce soit. Mais en vrai, j'ai aussi besoin d'avoir ces moments où je déconnecte de ma vie perso et de mes deux jeunes enfants en bas âge que j'aime beaucoup, mais qui sont très, très prenants aussi. Donc, c'est un équilibre dans le sens où il y a un peu tout ensemble. Et je pense que c'est aussi beaucoup de se reposer sur nos conjoints.
- Anne-Sophie Riaud
Oui, c'est vrai qu'on a de la chance. On a de la chance d'avoir...
- Marie Pidancet
Ils ont de la chance aussi, bien sûr. Voilà.
- Anne-Sophie Riaud
Ils ont de la chance aussi, bien sûr, mais c'est des papas très, très investis. En tout cas, je pourrais jamais... J'aurais jamais pu faire tout ça sans lui. Il participe. Enfin, c'est pas qu'il participe. Il a un rôle beaucoup plus important dans l'éducation de nos fils que moi. Il gère beaucoup plus ce quotidien, on va dire.
- Marie Pidancet
C'est vrai que c'est super important pour le coup d'avoir un partenaire, oui, là avec Marie au niveau du travail, mais aussi un partenaire à la maison dans lequel on échange, on peut piquer, on se soutient. Moi, il est entrepreneur aussi. Et donc, parfois, il va avoir besoin de plus de soutien de ma part. Et d'autres fois, c'est moi qui... Voilà, dans un sens comme dans l'autre. Et oui, il y a des gens qui comprennent et qui ne vont pas être... Tiens, là, il est à l'heure, tu es en train de regarder tes messages, etc. Non, mais c'est normal, en fait. Ça fait partie du package. Pour moi, je ne vois pas comment je pourrais faire autrement, en fait. C'est vraiment... Voilà, ça me fait plaisir en fait. C'est ça. Même s'il y a besoin de déconnecter à certains moments. Ça, c'est sûr.
- Claire Moulin
Et le fait que vous soyez justement deux femmes, à peu près du même âge, avec des enfants plutôt petits, est-ce que vous diriez que c'est quand même une force aussi pour se comprendre au quotidien ? Si vous étiez associée par exemple avec un homme, peut-être du même âge, mais géré par exemple le congé maternité ?
- Anne-Sophie Riaud
C'est vrai qu'on ne s'en rend peut-être pas compte, mais je pense que ça l'est. Parce qu'on vit quand même des choses proches. C'est pas simple de se parler,
- Claire Moulin
de se dire tout ça.
- Anne-Sophie Riaud
Oui, oui,
- Marie Pidancet
oui. Et on sait que sans avoir à lire, l'autre va comprendre. C'est-à-dire que l'une, quand ils étaient vraiment tout bébés, qu'on venait avec au bureau et que moi j'allaitais pendant des réunions ou que je devais tirer mon lait, etc. C'est ça. C'était assez évident et naturel.
- Anne-Sophie Riaud
On a quand même passé des rendez-vous lunaires en Inde,
- Marie Pidancet
où Claire devait se cacher pour tirer son lait.
- Anne-Sophie Riaud
C'est sûr qu'il y a une compréhension.
- Marie Pidancet
Oui, c'est sûr.
- Anne-Sophie Riaud
C'est une chance.
- Claire Moulin
Et quels seraient donc les conseils que vous pourriez donner aux personnes qui veulent s'associer et créer une entreprise ?
- Anne-Sophie Riaud
C'est difficile parce que moi je pense que je n'aurais pas pu m'associer à quelqu'un d'autre que Claire. Donc je pense que c'est très difficile de trouver un bon associé. Mais je pense que vraiment, comme je disais tout à l'heure, il faut avoir des valeurs qui sont communes. C'est super important dans la vie de tous les jours et dans les ambitions qu'on construit ensemble. Vous l'aviez posé avant ? Non, c'est qu'on se connaît, on n'est pas amis pour rien non plus.
- Marie Pidancet
Moi je dirais la confiance, mais forcément la confiance, elle se construit.
- Anne-Sophie Riaud
Peut-être le fait d'avoir des sujets différents aussi, parce que je vois par rapport à ma première expérience, le fait d'avoir cette complémentarité, c'est très important. De ne pas se marcher sur les pieds, d'avoir chacun ses sujets et de s'associer avec quelqu'un qui enrichit l'autre, qui tire l'autre vers le haut. L'une l'autre, on se nourrit l'une l'autre, on se fait grandir, c'est super important. Oui,
- Marie Pidancet
et puis ça permet aussi d'avancer parce qu'au lieu que chaque sujet, ce soit une discussion, ça permet d'avancer beaucoup plus. Et moi, un conseil aussi, ce serait au niveau de l'ego. On ne le sent pas forcément tout de suite, mais je pense qu'il y a quand même un peu des indications de voir est-ce que la personne, elle est là parce qu'elle a envie. Moi, j'ai envie d'être entrepreneur. La position de directeur général, la position de X, Y, Z. ou alors... Est-ce qu'elle a une envie d'être dans un projet ? Exactement. Et de se poser aussi cette question par rapport à soi-même. C'est aussi la réponse que j'amène ou la réaction que j'ai par rapport à une problématique. Est-ce que c'est lié à moi et à mon problème entre moi et moi-même ? Ou est-ce que c'est lié à l'évolution de la société ? Donc, je pense que c'est très important. Et c'est vrai que le pacte d'associés, pour le coup, peut permettre de clarifier certaines choses, de rassurer, de créer une confiance, en fait, d'avoir un peu un socle où on sait que quoi qu'il se passe, On va pouvoir... Voilà, quoi qu'il se passe, on a ça un petit peu pour remettre à plat, pour désescalader quelque chose si jamais il y a... si jamais il y a quelque chose.
- Claire Moulin
Parce que j'imagine que votre pacte d'associés, il est très juridique,
- Anne-Sophie Riaud
comme la première,
- Claire Moulin
le pacte d'associés. Et ça, ce n'était pas trop frustrant, parce que moi, par exemple, dans ce que je propose, il y a toute une partie où justement on travaille sur l'égo, la personnalité, l'appui sur les ambitions, pour ensuite rédiger un vrai pacte d'associés.
- Marie Pidancet
Je pense que c'est une très bonne façon de... Oui, c'est ça.
- Claire Moulin
C'est vous, la français que vous connaissiez. Alors que parfois, il y a des associés qui disent, après, je me dis, ils ont une différence, mais à 50-50. Et en fait, ils n'ont pas la même vision de l'argent, pas les mêmes besoins. Il y a un homme, il y a une femme, il y en a une qui veut des enfants vides. Donc, qu'est-ce qui va se passer pendant un projet de maternité ? Donc, c'est vrai que c'est des questions.
- Anne-Sophie Riaud
Oui, c'est très important.
- Marie Pidancet
C'est super important de poser tout ça à plat, juste d'ouvrir chaque boîte.
- Claire Moulin
C'est ça. Et parfois, il y en a qui se disent, on ne va pas s'associer, finalement. Je trouve que c'est une vraie force parce que économisé beaucoup d'argent, d'avocats.
- Anne-Sophie Riaud
Énergie,
- Marie Pidancet
d'énergie, d'émotion.
- Claire Moulin
De se séparer avant même de commencer.
- Marie Pidancet
Non, complètement, de se poser. Je pense qu'en effet, c'est super utile de se challenger un petit peu, de se poser les bonnes questions en amont, si on peut se permettre ça. C'est royal, ça pave le chemin de bonne façon.
- Claire Moulin
Quels sont les futurs projets Merci. Pour Louise Pichard.
- Anne-Sophie Riaud
Une boutique. Ah oui, on aimerait une boutique. Ce n'est pas un projet immédiat. C'est un projet qui va demander un petit peu de temps. Mais à Paris, oui.
- Marie Pidancet
C'est un des projets pour lesquels on se dit qu'il y a besoin de le préparer en amont. On ne va pas ouvrir une boutique et réfléchir après. On veut vraiment prendre le temps de la réflexion par rapport à ça exactement, de poser les choses autour de la boutique. Qu'est-ce qu'on veut comme boutique ? Où on la veut exactement ? enfin voilà qu'est ce qu'on veut qu'est ce qu'on veut derrière donc c'est un long chemin peut-être pas si long non plus mais enfin on veut prendre le temps aussi de construire de construire ce projet qu'est ce qui fait que vous voulez vous d'outils parce qu'aujourd'hui on peut vous retrouver donc sur le site www.louismichia.com
- Anne-Sophie Riaud
dans des concept stores multimarques oui oui on est beaucoup vendu à l'étranger aussi on vend beaucoup en corée du sud aux états unis voilà Je pense qu'il y a un vrai besoin de nos clientes d'essayer les pièces, parce que la ligne femme prend de plus en plus d'importance. Et l'archive, c'est-à-dire que vous avez de l'enfant, de la femme et de la maison. Et c'est vrai que les gens ne connaissent pas forcément toutes les lignes. Ils ne connaissent à travers peut-être qu'une seule des trois. et du coup la boutique permettrait aussi que la cliente découvre l'univers global de la boutique de la marque et voilà et en effet le fait que la femme prend de plus en plus d'ampleur fait qu'on a de plus en plus de demandes pour essayer pour essayer les pièces ce qui est le moins moins le cas en enfant c'est vrai que les
- Marie Pidancet
les pièces s'achètent plus facilement en ligne voilà mais c'est vrai que vu qu'on fait deux tiers encore de notre chiffre d'affaires en wholesale à travers des revendeurs. Chaque revendeur prend sa sélection qui correspond à sa boutique. Il n'y a pas l'histoire Louise Michat. On ne peut pas montrer l'univers Louise Michat. C'est vrai que d'avoir une boutique, ça paraît une évidence et ça me semble très important pour avoir un lieu vraiment Louise Michat qui fait vraiment vivre la marque et montrer l'ensemble des produits.
- Claire Moulin
Vous sortez des collections deux fois par an ?
- Anne-Sophie Riaud
un peu plus alors il y a deux collections principales par an printemps, été, automne, hiver mais qui sont réparties en plusieurs lancements durant la saison par exemple la semaine dernière on a sorti le bain donc avec les maillots femmes et enfants et on en a une autre sortie qui arrive le dernier drop été de la femme voilà
- Claire Moulin
Merci beaucoup à vous deux.
- Anne-Sophie Riaud
Merci à toi.
- Claire Moulin
C'était très inspirant de vous. L'association, on sent beaucoup de complicité entre vous,
- Marie Pidancet
beaucoup de respect,
- Claire Moulin
de partage. Merci pour ce bel échange.
- Anne-Sophie Riaud
Merci à toi.
- Marie Pidancet
Merci beaucoup à toi.
- Claire Moulin
Merci beaucoup, Marie-Éclair, pour ce témoignage inspirant, authentique et plein de sens. J'ai été très heureuse de vous retrouver. J'ai appris que des amis d'enfance pouvaient devenir de véritables alliés et de véritables associés au sein d'une entreprise qui performe, que vous aviez allié vos compétences humaines et stratégiques pour faire grandir la marque Louise Michat, que vous aviez toujours laissé de côté vos égaux pour vous concentrer sur le cœur de l'entreprise. Et pour tout ça, je vous remercie. Si vous voulez retrouver les produits de la marque Louise Michat, vous pouvez les retrouver sur www.louismichat.com Et moi, je vous dis à très bientôt pour un nouvel épisode d'Aventuré Associé. Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à laisser un commentaire et à parler du podcast Aventuré Associé autour de vous. À très bientôt pour un nouvel épisode.