Speaker #0Mwaramutse, vous écoutez Bâ Mbula, le podcast identitaire. Et dans cet épisode, ça sera l'occasion pour vous d'en savoir un peu plus sur moi. Allez, jingle ! Alors, moi, c'est Joie. Bon, plus précisément, c'est Joie Claire. Et là, t'es en train de te dire, bon, elle doit être soit congolaise, soit camerounaise. Et en réalité, ça reste la famille, hein. Donc, du coup... Je suis rwandaise et j'arrive en France à l'âge de 10 ans, accompagnée d'un tonton et d'un autre jeune garçon qui a pareil 10-11 ans aussi. Mais bon, cette histoire fera l'objet d'un autre épisode bien spécifique où je parlerai de mon parcours d'exil depuis le Rwanda jusqu'en France. Donc revenons à notre sujet initial. Donc cet épisode aura pour vocation de vous raconter... les raisons pour lesquelles ce podcast existe et surtout pourquoi créer un tel espace est important pour moi et pourquoi il le sera aussi potentiellement pour vous aussi, en tout cas pour nous tous finalement. Déjà, pour être sincère avec vous, le podcast n'a pas commencé comme une idée très structurée. Il est né de plein de moments divers dans ma vie. Il faut savoir que durant ma scolarité, je voulais faire des études de journalisme, pour ceux qui ne savent pas. Maintenant, vous le savez. Mais arrivé en fin du lycée, je fais face à une prof qui n'a de cesse de me rabaisser, mais subtilement. Et en fait, j'avais du mal à savoir si c'était de la méchanceté gratuite ou si elle voulait le faire pour mon bien. Elle me décourageait, elle me notait mal. J'avais beau faire tout ce que je pouvais pour bien travailler et avoir des bonnes notes. C'était un... C'était une prof d'SES, mais j'avais toujours des mauvaises notes. Bref, un jour, je décide, je ne sais pas comment ça se passe, mais fièrement, je dis que je veux rentrer dans une école de journalisme. Et là, de suite, elle répond, ça va être compliqué, c'est un milieu difficile et tu n'auras pas ta place. Et là, je me dis, mais c'est comment ? En fait, là, mon visage déjà, il change. Et il faut savoir qu'à ce moment-là, je dois avoir 17 ans et je la crois en fait. Je me dis qu'elle a un certain âge, elle a une certaine maturité, une expérience. Je dirais qu'à ce moment-là, je suis naïve et je me dis que si elle le dit, c'est bien qu'il y a une raison. Et donc, je vais simplement me contenter de participer au journal du lycée. Et du coup, c'est là que j'écris des articles, c'est super sympa. On est un petit groupe où on a le journal du lycée et on partage un peu des petites actus qu'on trouve, un travail de journalisme du lycée classique. Mais au fond de moi, je sais qu'après le bac, je vais aller simplement à la fac et puis poursuivre un cursus classique pour avoir un métier. Et c'est là que je me rappelle d'une autre anecdote, en fait, quand je vous raconte. J'étais en cinquième et j'avais 12 ans à peu près. Et la prof de français nous donne un devoir et il fallait s'improviser écrivain et faire comme une autobiographie et tout ça écrit à la main. Et je crois que c'était sur un mois environ. Et donc, pour ça, on avait confectionné un petit livret avec du papier. Vous savez, le papier rigide qu'on utilisait en art plastique. Et l'idée, c'était vraiment que la chose soit clean et que ça ne se détériore pas avec le temps. Parce qu'avec du papier classique, ça peut être compliqué. Et donc là, je commence à raconter mon histoire depuis ma naissance, puis en passant par le moment où on quitte la maison lorsque la guerre, elle éclate au Rwanda. Et à peu près, en fait, jusqu'à mes 12 ans, c'est là que j'arrête, disons, mon petit livret. Mais il faut quand même savoir qu'au fur et à mesure où j'écris, en fait, il me manque des parties de l'histoire. Et je me dis, mais comment je fais pour combler ces parties-là ? Et du coup, c'est là que j'ai l'idée d'interroger mes parents et que je commence à leur... poser des questions sur leurs parents, le nom de leurs parents, leurs cousins, leurs oncles, leurs tantes, les frères et sœurs, du coup mes tantes à moi ou mes oncles. Mais je sens qu'en fait, ils sont mal à l'aise. Et j'ai l'impression que je gêne. Parce qu'il faut savoir aussi que poser ce type de questions, c'est pas des choses qu'on fait chez nous. C'est des choses qu'en fait t'apprends au fur et à mesure du temps où tu grandis. Mais voilà, ce n'est pas un moment formel, en tout cas comme moi, je l'ai, disons, formalisé via ce devoir, où tu as l'occasion de poser ce type de questions. Sauf que sincèrement, je ressens un malaise, je sens que... Ils ne sont pas à leur aise avec les questions que je vais poser. Je me souviens, je posais des questions du style « Attends, mais pourquoi on est allé dans cette école ? » « Pourquoi on est parti au Sénégal alors que j'avais que huit jours ? » Ça, c'est des questions que je pose notamment à mon père. Mais il ne sait pas trop quoi répondre ou comment me l'expliquer parce qu'il se dit « J'ai douze ans, est-ce que je vais comprendre vraiment ces raisons ? » C'est un peu compliqué. et après il y a aussi commencent à poser des questions sur les grands-parents, ou sur les tantes, les oncles. Et je sens que ça, c'est assez difficile, parce que du coup, on parle de personnes qui ne vont peut-être pas revoir, ou du moins, si c'est le cas, mais ça sera dans très très longtemps. Et donc, on ne sait pas, en fait, combien de temps on va rester dans cet endroit-là. Et donc, il faut savoir qu'à cette époque-là, on était dans un CADA, donc c'était un centre d'accueil de demandeurs d'asile. Donc, tant qu'on n'a pas eu l'asile, en fait, tu restes à cet endroit-là. Donc, c'était assez délicat. Enfin bref, poursuivons. Donc, ça dure sur un mois. Donc, de temps en temps, les soirs, je vais les voir. Oui, j'ai besoin de savoir un tel, comment il s'appelle, etc. Donc, il m'écrit les noms, il me donne les noms à chaque fois. Donc, je les note, etc. Et je fais le lien aussi dans la famille. Et finalement, ça devient comme un arbre généalogique que j'écris sur papier sans me rendre compte. Et c'est à la fin, en fait, que je me rends compte. Et même pas à ce moment-là, je crois. Je dirais même... Des années après, lorsque tu ranges des affaires, de temps en temps dans tes affaires, tes devoirs, etc. ou tes cahiers d'école, tu retrouves le carnet et tu te dis « ah ouais, c'est vrai, j'avais fait ça » , etc. Et bizarrement, à chaque fois, je le mets de côté, je le jette pas, je le garde, je me dis « qui sait, ça pourra servir à un moment donné » . Et sincèrement, cette période-là de ma vie est assez marquante dans mon parcours parce que du coup, c'est là que je commence à comprendre que j'aime écrire. que j'aime raconter des choses, j'aime retranscrire un récit. Et en plus de ça, j'arrive à reconnecter avec les parents, à échanger différemment avec eux. Ce n'est plus un échange de parents-enfants. J'ai comme la sensation que ce que je suis en train de faire est véritablement important. Et du coup, j'essaie de le faire bien. Et par la suite, j'ai même une bonne note. Et donc, du coup, c'est de preuve vraiment... Je ne sais pas si c'est quelque chose qu'elle faisait déjà auparavant, mais voilà, le livret, je l'ai gardé pendant très longtemps. Et à chaque fois que je retombais dessus, je me disais, ah ouais, c'est pas mal ce que j'ai fait en fait, je suis capable. Tu sais, j'arrivais à me remotiver et à effacer un peu le discours de l'autre prof qui était un peu défaitiste et juste décourageante à chaque fois. Ah oui, et avant que j'oublie, il y a un petit scoop pour vous. Il y a peut-être que ma mère ou mon père qui était au courant de ça. Mais c'est qu'à un moment donné... je décide de passer le concours de journalisme. Je crois que ça fait partie un peu de mon caractère et qui fait que, peu importe ce qu'on va me dire, je vais quand même expérimenter les choses histoire de m'en rendre compte moi-même véritablement. Donc voilà, la go passe le concours de journalisme. Mais j'avais encore dans la tête le discours de cette prof et je me disais, vas-y, je le fais pour la forme, même si je sais que je ne serai pas prise, comme elle l'a dit. Mais voilà, après, je suis allée vraiment les mains dans les poches, rien préparé et tout. Je suis allée, je dis, vas-y, je teste, on voit. Et puis voilà, au pire des cas, je ne suis pas prise et on passe à autre chose. Et bien évidemment, résultat, c'est que je suis refusée. Mais comme je m'en doutais, je continue ma route. Et donc, du coup, la leçon que j'en tire finalement de cette expérience, bon, bien plus tard après que je fais cette conclusion, c'est que déjà, une parole, elle peut nous influencer tellement qu'en fait, aujourd'hui, je me suis engagée. à ne plus que ça arrive de nouveau. Et puis l'autre chose, c'est que finalement, lorsqu'on entreprend des choses, qu'on a des projets et qu'on y met du négatif, en fait, forcément, il y aura du négatif. Et comme j'y suis allée, les mains dans les poches, en mode « Oui, j'y vais, juste pour la forme. Et vas-y, ils ne vont pas m'accepter. » Et puis, je n'y mets pas les moyens non plus. Clairement, en fait, c'est sûr que j'allais être refusée. Donc, il n'y avait pas d'autres issues, en réalité. donc c'est logique ce qui s'est passé. Mais bon. Du coup, j'ai appris et puis j'ai avancé et j'ai continué ma route. Enfin bref, donc je poursuis et du coup, j'obtiens mon bac, je poursuis mes études, etc. J'obtiens un poste dans une banque. Et un jour, il y a ma sista qui m'envoie une offre de la part du magazine Femmes d'Influence qui recherche des rédactrices. Et donc, j'ai dit mais c'est un challenge ça pour moi. Donc moi, j'adore les challenges. Du coup, je me lance, je postule et j'ai le poste. et donc je vais écrire pendant environ peut-être neuf mois pour ce magazine. Alors, il faut savoir que ce travail n'était pas rémunéré, donc c'était vraiment volontariat, et moi je l'ai fait sincèrement pour me challenger en fait, et voir véritablement si j'en étais capable, et parce qu'en fait, je voulais aussi que le discours que j'avais eu au lycée de cette prof là, en fait, sorte de ma tête et que je me dise finalement, j'en suis capable. Et donc ça a été le cas, une fois que j'ai produit une trentaine d'affaires. pour ce magazine. Et donc de là, ma vie suit son cours, ma vie professionnelle, ma vie familiale, mais j'ai comme un sentiment d'inachevé et qu'il me manque quelque chose. Je ne sais pas vous, mais moi étant plus jeune, par exemple, j'avais toujours ce sentiment d'avoir une mission à accomplir. Je ne sais pas pourquoi, mais par exemple, à 5-6 ans, je me sentais comme avoir un pouvoir. Donc je me disais, j'ai quelque chose. Et j'ai quelque chose à accomplir et il faut que je l'accomplisse. Et donc, c'était un peu la même chose. Et du coup, je me disais, il faut absolument que je crée quelque chose qui va rester et qui va se perpétuer de génération en génération et qui servira à la masse. Et c'est là, en fait, que... L'idée de créer non seulement un blog émerge, et c'est plus tard que l'idée de créer un podcast va émerger. Et donc du coup, comment le podcast, l'idée du podcast arrive ? C'est lorsque, bien évidemment, je commence à écouter pas mal de podcasts, tels que Si ma maman m'avait dit, Ubuntu Podcast, Tant que je serai noire, Bantutox, T'es noire, bref. Autant de podcasts que je recommande d'ailleurs, mais qui m'ont inspirée et m'ont donné envie. de partager ma propre réalité finalement. Et c'est là que je commence à cheminer petit à petit vers cette idée de podcasting et que je me dis que ça pourrait être un bon format et finalement un nouveau format auquel je n'ai jamais fait face parce qu'auparavant, je ne faisais que de l'écriture. Mais pourquoi pas ? Pourquoi pas lancer un format de ce type-là et partager véritablement ce qui, moi, me touche et ce qui, je pense, pourra toucher les autres. Et puis, c'est là qu'il y a une autre scène, disons un peu plus intime, où je retrouve des membres de ma famille et c'est là qu'on parle finalement banalité. Tu sais, on va revenir sur nos vécus, parler des histoires de famille, les soucis de famille. On évoque aussi les parcours d'exil, les différents chemins qu'on a empruntés chacun et chacune. Et de ce sentiment parfois, tu sais, d'être observé différemment. Et on sait qu'on vient de loin avec un parcours atypique. Puis on sait aussi qu'on navigue dans des espaces où on doit ajuster un peu notre manière d'être au quotidien. Enfin, tu vois, on a cette capacité de s'adapter dans n'importe quel milieu. Mais je pense que ça, c'est du fait de notre exil et de notre vécu. Mais voilà, dans ces moments-là, dans ces temps en famille, je dirais qu'on se livre véritablement. En tout cas, moi, c'était mon ressenti. Et ça devenait quelque part thérapeutique. En tout cas, de ma fenêtre, c'était ce que j'ai ressenti. Et à un moment, je regarde ma famille parler, chacun avec son vécu, sa force, son sensibilité, son humour. Et je réalise à quel point ces histoires sont profondes, sont riches d'enseignements, qui sont importantes. Et pourtant, je me dis, mais pourquoi c'est tellement normalisé qu'on n'en parle jamais en dehors de ces cercles-là ? Et ça reste... simplement dans ce salon. Et donc, j'ai dû lancer cette phrase comme ça. « Venez, on lance un podcast ! » Bon, ça n'a pas été pris au sérieux. Quoi qu'il en soit, cette période-là, je me suis dit « Mais attends, pourquoi personne ne raconte ça ? Pourquoi nos voix ne sont pas entendues ? Pourquoi nos expériences même sont toujours filtrées ? Sincèrement, nous devrions les raconter dans une volonté même de les archiver pour laisser une trace, non ? » devrais faire ça. Et je dirais que c'est ce jour-là que le podcast a vraiment pris sens, genre, dans mon esprit, dans mon corps, et que je me souviens être rentrée en disant à mon mari, à mon gars sûr, à l'homme, l'homme de toutes les situations, je lui ai dit, je vais lancer un podcast. On m'a dit, vas-y. Mais ouais, en tout cas, je lui ai dit, voilà, il faut un espace pour nos voix. Il faut vraiment qu'on crée quelque chose pour toutes ces différentes... Ces différents récits, ces nuances, toutes ces vérités qu'on dit rarement, tu sais, à haute voix, pour toutes ces histoires qui sont incroyables. Enfin, moi, je dis, il y a trop d'histoires incroyables qu'on ne peut plus les laisser dans des salons ou dans des restaurants. Voilà, il faut les sortir. Et au milieu de tout ça, ce que je n'ai pas dit, c'est que quelques mois après avoir obtenu mon bac, ma mère décède brutalement dans un accident de voiture. Et là, clairement, c'est le choc pour tout le monde. C'est un bouleversement, mais tellement incommensurable parce que ma mère, c'était mon pilier. C'était celle qui avait la vision pour toute la famille. Et là, je me suis dit, mais on fait comment maintenant ? Qu'est-ce qu'on fait ? Et je ne sais pas si c'est dans toutes les familles rwandaises ou africaines ou c'est culturel, j'en sais rien, mais j'ai toujours constaté qu'en tout cas aujourd'hui... que souvent la mère a la vision et le père fait en sorte que la vision prenne forme et fait en sorte qu'elle s'exécute. Voilà, vous me direz si c'est le cas pour vous. En tout cas, à ce moment-là, il y a plein d'idées qui me passent par la tête. Et je me dis que la vie, elle est injuste, clairement. Pourquoi elle ? Pourquoi à ce moment-là ? Et je me souviens de quelque chose que je n'ai jamais dit. C'est qu'il m'arrivait de l'appeler sur son portable avec l'espoir qu'elle réponde. Mais à la fin... J'étais tout de même satisfaite d'entendre sa voix sur la messagerie. Voilà, c'était quand même réconfortant. Pourtant, dans tous les cas, même si c'était temporaire. Donc ouais, surtout que je me disais, mais on avait encore plein de choses à vivre. J'avais encore plein de questions à lui poser lorsque ça sera le moment. Sauf qu'en vrai, j'ai intégré à cette période-là que ça ne sert à rien d'attendre. Souvent, il y a ces phrases-là qu'on dit du style, je t'esprit craie quand tu seras plus grande ou quand tu auras l'âge de comprendre. Mais en toute franchise, c'est à ce moment-là que je me suis engagée à accomplir chaque idée, chaque projet. Peu importe qu'il soit farfelu ou non, à partir du moment où je n'arrêtais pas d'y penser, c'est que je devais l'accomplir. Et voilà, je ne voulais pas vivre avec des regrets, je voulais vivre pleinement les choses. Et ça a été difficile, mais voilà, on avance, il faut avancer de toute façon. Mais ça a changé ma vie. Disons qu'à ce moment-là, j'ai compris cette urgence de vivre. Je ne sais pas comment vous l'expliquer, mais il y avait cette urgence de vivre et je dirais que j'ai grandi d'un coup à ce moment-là. Je ne réfléchissais plus comme une jeune femme de 18-19 ans, tu vois. Et bon, en tout cas, vous vous dites certainement, c'est quoi le lien avec le podcast ? Eh bien, le lien que je fais, moi en tout cas, c'est que ma mère, elle était infirmière au Rwanda. Et petite, moi, je la voyais aussi à la télé en train de faire des interviews de sensibilisation, notamment sur les maladies sexuellement transmissibles. À l'écouter, bien évidemment, j'y comprenais rien parce que je crois que j'avais 6-7 ans par là. Mais disons que ce qui transperçait l'écran à ce moment-là, c'était son aura. Dans cette vidéo-là, ce qui me venait à l'esprit tout de suite, et je l'admirais, je me disais « Ah, c'est ma mère et tout ! » C'est fou ce qu'elle fait ! Et je crois que c'est peut-être à ce moment-là, lors de son décès, peut-être, je ne sais plus, ou peut-être même plus tard, que je me suis rappelée que ça m'avait donné envie d'être comme elle et d'être à sa place. et de participer à quelque chose qui pourrait aider et servir au grand nombre. Donc ouais, comme quoi souvent nos modèles sont bien plus proches qu'on ne le croit. Moi, c'est ce que j'ai retenu. Donc ouais, comme je disais plus tôt, ce qui me venait à l'esprit, c'est clairement que j'avais envie de faire comme elle quand je l'ai vue à la télé parce que c'était juste incroyable. On aurait dit une petite fille qui regarde sa mère, une star à la télé. Voilà, c'était plutôt ça. Et encore une fois, à cet âge-là, je me suis comme lancée en défi. C'est un peu mon mécanisme, j'ai envie de dire. Je fonctionne véritablement au challenge. Et cette envie de toujours se surpasser, d'expérimenter, d'explorer, ou même d'échouer. Mais bon, l'échec, en réalité, pour moi, c'est simplement un signal que je dois faire différemment et que je dois juste emprunter un autre chemin. Ensuite, il y a aussi cette appréhension que j'ai eue. C'était de me dire, mais est-ce que je vais être écoutée ? Est-ce qu'on va suivre mes épisodes ? Ça, ce n'est pas facile. Mais sincèrement, J'ai envie de dire que mon objectif était bien plus grand, que du coup, la peur, ce n'est pas quelque chose qui m'anime, mais que justement, je suis quelqu'un qui aime le challenge parce que j'aime dépasser cette peur. Et du coup, une fois que j'avais appuyé sur Record, sincèrement, c'était parti. C'est comme si, en plus, que tout ce que j'avais accumulé ces dernières années, les discussions entre amis, les confidences en famille, les débats, les éclats de rire, tout ça, finalement, vont... enfin trouvé un endroit où exister. Mais disons que, en créant ce podcast, l'idée aussi, c'était de... C'est un héritage, en fait, mais pas que pour, disons, ma famille. C'est un héritage communautaire, un héritage sociétal, c'est-à-dire que chaque personne qui passera dans ce podcast fera partie d'une base de données qui servira à la future génération. En définitive, je dirais que j'ai créé ce podcast en fait parce que... J'ai trop eu la sensation que nos histoires, que nos vécus ne méritaient pas d'être entendus, en fait. C'est ça, la réalité. Et qu'en plus, il fallait éviter d'en parler ou éviter de l'évoquer, parce qu'évidemment, on parle du passé et on parle de choses qui sont déjà terminées. Or, je considère que pour comprendre justement notre présent et notre futur, on doit comprendre notre passé. Et lorsqu'on me dit souvent, mais pourquoi tu veux ressasser le passé ? Pourquoi tu veux retourner aux origines ? Mais parce que c'est primordial. Un peuple sans histoire ou même sans mémoire, c'est comme un peuple sans avenir, en fait, finalement. Et j'aime notamment la citation de Marcus Garvey qui dit qu'un peuple qui ne connaît pas son passé, ses origines, après, sans même forcément parler d'histoire ou de retour aux sources, lorsque vous faites face à une situation difficile, normalement, vous analysez la situation et vous tentez d'identifier. Où était la faille pour éviter que ça ne se reproduise ? Par exemple, une situation, c'est la porte qui se ferme derrière vous avec les clés dedans. Je suis sûre que ça vous est déjà arrivé. En tout cas, moi, ça m'est déjà arrivé au moins deux fois. Et du coup, quand ça m'arrive, je me dis, mais ça, c'est une récurrence. Je me dis, madame, là, il faut prendre les mesures. Et donc, je passe, personnellement, je passe directement à l'action. Et de la même façon, même, si j'ai réussi une présentation, par exemple, eh bien, j'en extrais toutes les choses que j'ai mises en place pour arriver à ce résultat. Et donc, en réalité, on en revient toujours forcément au passé. Mais voilà, après ça, comme je dis souvent, chacun son chacun. Chacun son timing aussi. On n'a pas tous le même timing pour comprendre ce type de fonctionnement, ce type de démarche. Et je l'accepte et je l'entends et je comprends. Tant que le processus que toi, tu décides d'entreprendre te convient et qui fonctionne avec toi et qui te permet d'accomplir les objectifs et les buts que tu t'es fixés, ainsi soit-il. Écoute, c'est parfait. Avançons comme ça. En tout cas, cet espace, finalement, mérite d'accueillir avec bienveillance, avec sincérité et bien sûr sans jugement, toute personne qui souhaite partager son parcours, son vécu, transmettre peut-être même une difficulté, qui sait. En tout cas, le micro est grand ouvert. Donc, juste contactez-moi et on fera les choses comme il faut pour que votre récit soit entendu. Ah oui, et aujourd'hui, ce que j'aime aussi dans ce podcast, c'est la vérité qu'il permet, la liberté. Parce que finalement, on a la liberté de dire ce qui nous chante, ce qu'on ressent, ce qu'on vit, notre récit, notre propre prisme. Et aussi cette manière d'être sérieux un instant, puis d'exploser de rire juste après. Cette facilité à dire les choses qu'on ne dit pas ailleurs. Enfin voilà, ça c'est super. Et surtout aussi, j'allais oublier, le lien que ça crée. parce que... Grâce à ce podcast, j'ai énormément créé des liens avec des gens que je n'aurais peut-être pas créé si je n'avais pas lancé ce podcast. Bon, allez, je vais terminer cet épisode de storytelling slash présentation en vous remerciant pour votre fidélité, vos réactions, vos commentaires et vos encouragements qui participent profondément à la continuité de ce podcast. Et par conséquent, nous pouvons continuer à produire des épisodes avec des récits. Toujours hors du commun. Je vous dis à très vite pour commencer la nouvelle saison. C'était Joie pour le podcast Bâ Mbula. Bye !