- Speaker #0
Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi je suis Rebecca. maman de deux enfants, est complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour. Alors bonjour, merci à toi de m'en joindre pour ce nouvel épisode du podcast. Alors pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît, en me donnant ton prénom, en me disant combien d'enfants tu as et quel âge ils ont, où ils sont, et puis en ajoutant tout ce que tu aurais envie.
- Speaker #1
Yes, bonjour à toutes et à tous, moi c'est Aurélie, mon bébé a 9 mois. donc mon accouchement était il n'y a pas si longtemps je suis formée en tant que doula naturopathe et doula et du coup c'était dans le cadre de cette formation de doula que j'ai commencé à construire mon projet AAD ok parce que je n'étais pas du tout du tout du tout partie sur ça quand je pensais à faire des enfants quand j'avais 20 ans pour moi je devais aller à la maternité prendre une péridurale donc il aura vraiment fallu que je chemine pour voir mon projet d'accouchement très différemment
- Speaker #0
Ok, c'est assez marrant entre guillemets parce que du coup tu as commencé par te former au milieu de doula et ensuite tu es tombée enceinte et tu as fait ce projet d'accouchement à domicile du coup.
- Speaker #1
Oui, tout à fait.
- Speaker #0
C'est bien, c'est souvent l'inverse, on commence par être enceinte, on a eu un accouchement qui s'est plus ou moins bien passé et on devient doula.
- Speaker #1
Ben voilà, je le fais toujours à l'envers. C'est très bien.
- Speaker #0
Et du coup, question qui sort un tout petit peu du contexte mais quand même, qu'est-ce qui t'a poussé à vouloir être doula du coup, vu que ce n'était pas ton expérience perso ?
- Speaker #1
Yes, en fait j'ai fait une reconversion professionnelle moi je viens du secteur médical je travaille en transfusion sanguine et j'ai fait une reconversion professionnelle pour être naturopathe et rapidement j'ai accompagné beaucoup de projets bébés donc je me suis spécialisée énormément dans l'accompagnement de la fertilité, de la périnatalité et l'accompagnement doula m'a été soufflé par plusieurs personnes en me disant mais en fait ce que tu fais ça se rapproche à être doula et moi je ne connaissais pas du tout le mot doula et en fait il se trouve que j'ai un couple d'amis qui a fait appel à une doula et cette doula c'est Julie Toutain elle habitait dans ma région à l'époque et donc elle a été la doula de mes amis très proches et donc c'est eux qui m'ont parlé de Julie j'ai commencé à la suivre sur les réseaux sociaux et puis j'ai commencé à commander son livre parce que ce qu'elle faisait ce qu'elle disait m'intéressait Merci. Et puis, on m'a donné ce nom Doula plusieurs fois. Et puis, en fait, ça s'est fait assez naturellement. La vie m'a pas mal guidée là-dedans. Et j'ai découvert, du coup, l'univers de Cantique Mama. Et j'ai fait l'école Cantique Doula. Voilà.
- Speaker #0
Donc,
- Speaker #1
tout s'est mis en place pour que je puisse intégrer cette voie.
- Speaker #0
Ok, génial. Écoute,
- Speaker #1
super.
- Speaker #0
Bon, alors, surviens dans nos moutons. Est-ce que tu te souviens, est-ce que du coup, l'accouchement, tu y pensais forcément ? Est-ce que ça a été directement pour toi une évidence quand tu es tombée enceinte, au moment où c'était vraiment le moment d'y penser, que ça serait à domicile ou est-ce que c'est venu petit à petit du coup ?
- Speaker #1
Non, en fait, quand j'ai fait ma formation d'Oula, j'apprenais tellement de choses et ça venait balayer tellement de croyances et de conditionnements que j'avais. que j'en parlais énormément avec mon compagnon qui, lui, est déjà papa. Donc, lui, il a une première expérience de la maternité, de la parentalité en maternité, en fait, l'accouchement en maternité. Et donc, au fur et à mesure de mes apprentissages, je lui expliquais tout ce que j'apprenais en lui disant « Mais tu te rends compte ? Mais c'est incroyable ! » Et tout ce qu'on peut faire et tout. Et vraiment, c'est venu, cette formation est venue réveiller vraiment cet empowerment féminin, ce... Ce rapport que j'avais déjà au corps avec la naturopathie, ça a réveillé beaucoup de choses. Et en fait, c'est au fur et à mesure de cette formation que j'ai beaucoup discuté de ce projet d'accouchement à la maison, alors qu'on n'était pas du tout en projet bébé. Mais simplement, je lui disais, si un jour on a un enfant, j'aimerais bien qu'on aille là-dedans. Donc lui, ayant une expérience différente, il y avait pas mal d'appréhension, il y avait pas mal de peur, il y avait des questionnements. Et en fait, c'est vraiment fou parce qu'on était vraiment dans une démarche de préconception consciente, qui était quand même le thème de mon mémoire en naturopathie, le fait de vraiment être extrêmement conscient dans le fait de... préparer l'arrivée d'un enfant, que ce soit dans l'accueil de l'âme de cet enfant, dans la préparation au niveau du corps, dans le projet de grossesse, de naissance, etc. Donc tout s'est fait en amont. Ce qui fait que quand on a fait notre projet bébé, qu'on a ouvert ce projet bébé, on savait déjà qu'on partait sur un A à D. C'était clair en fait. Donc quand la grossesse est arrivée, c'était évident qu'on partait. J'avais déjà les sages-femmes et tout avant la grossesse parce que je les avais rencontrées dans le cadre de mon accompagnement. de ma formation, et je leur avais dit, je me suis liée avec une d'entre elles, et je lui avais dit, bon bah, si je suis enceinte, je viens de te voir en fait. Et c'est ce qui s'est passé. Rapidement, du coup, je suis allée la voir en lui disant, coucou, je suis enceinte. Ouais,
- Speaker #0
pour le coup, c'était l'évidence que ça sera domicile,
- Speaker #1
quoi. Ouais, c'était évident que ce sera domicile.
- Speaker #0
Ok. Bon, et comment se passe ton début de grossesse ? Alors, toi qui as vu beaucoup la théorie, la pratique, comment ça se passe ?
- Speaker #1
La pratique était très, très compliquée. En fait, mon premier trimestre de grossesse, j'ai enchaîné deux deuils et une maladie, une maladie qui touchait un bébé de ma famille in utero. Donc, en fait, c'était le bordel. Émotionnellement, ça a été la catastrophe parce qu'un premier trimestre de grossesse, on le sait, c'est plein de bouleversements. c'est plein d'émotions c'est tout un cheminement hormonal et s'ajoute à ça les deux deuils qui ont eu lieu un mois sur l'autre mais est brutale à chaque fois c'était des accidents ou des malins quelque chose voilà la personne est partie du jour au lendemain et ça a touché des personnes très très proches donc en fait j'ai fait comme une espèce de dépression au bout de trois mois parce que j'étais tellement submergé que je m'en sortais plus oui j'étais très impacté je faisais plein de crises d'angoisse, j'étais très fatiguée, mon deuxième mois de grossesse j'avais été nausée tout le temps, je pouvais plus manger j'avais de l'hypoglycémie à tout va bon bref, en fait que ce soit physiquement ou émotionnellement, j'ai été très très perturbée et il se trouve que j'avais un accompagnement de doula pour faire de l'abtonomie et c'est cette doula qui a mis le doigt sur le fait que maintenant j'avais un bébé dans mon corps, même si je ne le conscientisais pas trop trop parce que c'était le début de ma grossesse ... et que c'était important de ne pas aller trop loin avant de m'arrêter. C'est-à-dire que moi, j'ai tendance à attendre que ça aille dans le corps et que je sois en incapacité physique de m'arrêter. Et en réalité, non. L'accompagnement émotionnel était tout aussi important, la santé émotionnelle était tout aussi importante. Donc ce premier trimestre de grossesse a été extrêmement challengeant sur toutes ces sphères-là. Et j'avais beau avoir la théorie, très sincèrement, dans la pratique, c'est très différent.
- Speaker #0
Ouais, forcément, ça change tout, là.
- Speaker #1
Ouais, carrément.
- Speaker #0
Ok. Donc, ouais, début compliqué. Est-ce que médicalement, au moins, tout va bien et tout va dans le sens d'un accouchement à domicile qui doit quand même cocher un certain nombre de cases ?
- Speaker #1
Yes, absolument. Tout allait bien. Tout allait bien sur le plan médical. C'était vraiment juste l'aspect psycho-émotionnel qui était extrêmement challengeant. Mais tous les feux étaient ouverts. le bébé se portait bien et ça a été le cas tout au long de la grossesse donc c'était très bien.
- Speaker #0
Ok et du coup est-ce qu'il y a un moment quand même dans la grossesse, peut-être passé premier trimestre où tu te dis plus ok bon maintenant je passe en mode future maman et il faut que je pense à lui, à moi ?
- Speaker #1
Ouais. Oui, le deuxième trimestre a été plus cool parce que j'ai mis en place pas mal d'accompagnements justement pour réguler le premier trimestre qui avait été intense. Et comme j'ai été arrêtée relativement tôt dans ma grossesse, j'ai pu m'autoriser en fait à connecter vraiment en mode slow life. Et ça, c'était vraiment le bonheur justement pour récupérer de toute cette intensité et puis être vraiment à l'instant présent. Mais c'est vrai que j'ai eu beaucoup de mal à me projeter. il a fallu attendre un moment avant que j'arrive à me projeté avec ce bébé, j'avais des peurs qui revenaient, c'était assez fou pourtant j'avais quand même plutôt fait pas mal de travail sur moi avant mais la grossesse elle vient réveiller d'autres choses auxquelles on ne s'attend pas et c'est vraiment au milieu du deuxième trimestre, c'était quand même plus visible le bébé bougeait c'était plus concret ça aide beaucoup et là c'était vraiment la projection mais j'avais quand même des appréhensions et ça c'est assez fou parce qu'on a beau avoir beaucoup de théories En fait, ça vient nous chercher sur des choses auxquelles on ne s'attend pas forcément. Mais après, pour rebondir sur la question que tu m'as posée tout à l'heure sur le plan médical, j'avais quand même une pathologie qui, potentiellement, pouvait me faire transférer en maternité. avec une césarienne en fait. Donc du coup, c'était un stress aussi de savoir que ça, ça ne se développe pas, ça ne se réactive pas pour l'accouchement. Parce que sinon, mon AD, il était foutu en fait. Et ça,
- Speaker #0
tu l'aurais su avant ou c'est vraiment le dernier moment que tu aurais pu le savoir ? Donc tu as cette petite lueur qui planait quand même à te dire, bon peut-être que je fais tout ça pour pas grand chose.
- Speaker #1
Ouais, mais bon, en fait, Ce qui m'a vraiment marquée tout au long de cet accouchement et même après, c'est que j'avais tellement pas d'autres options dans ma tête. C'était tellement impensable pour moi d'aller en maternité. Ce n'était pas une option. C'est-à-dire que si la vie de mon enfant était en jeu ou la mienne, évidemment, j'y serais allée. Mais dans le cas où tout allait bien, c'était évident que j'allais faire cet accompagnement chez moi. Et je n'allais pas aller en maternité, en fait. et j'avais pas Je ne m'étais pas laissée de choix parce que pour moi, j'étais plus sécure chez moi qu'à l'extérieur. Et ça, c'est vraiment quelque chose qui m'aura beaucoup drivé tout au long.
- Speaker #0
Ok, d'accord. Du coup, tu as la formation d'où là ? Ça change un petit peu de ta mission d'habitude, mais est-ce que tu avais fait des préparations en plus pour toi, de ton côté, avec des personnes ? Ou est-ce que ta formation te suffisait ?
- Speaker #1
Non, j'ai pris aussi les préparations quantiques de Karine. qui était ma formatrice en tant que doula, j'avais pris ces préparations-là que j'ai faites avec mon compagnon, parce que moi, j'avais beau avoir l'information, je voulais que mon compagnon les ait aussi. Donc, en fait, c'était assez chouette, d'ailleurs, parce qu'il était relativement disponible pour la grossesse et l'accouchement et même le postpartum. Et donc, en fait, tous les midis, on mangeait ensemble et on se faisait des vidéos de préparation. Donc, ça, c'était cool. Et après, on a fait tout un suivi en autonomie, tous les deux aussi. dans lequel il a eu aussi, on a eu d'ailleurs tous les deux, cette préparation plus nos sages-femmes. En fait, c'est vrai que les sages-femmes à AD, elles sont vraiment comme des doulas. Donc, on a eu aussi des piqûres de rappel, de préparation avec les sages-femmes qui concidaient avec ce qu'on avait vu dans les préparations quantiques.
- Speaker #0
Ok. Donc, tout te confortait dans cette idée que le domicile, ça serait la meilleure des options et c'est même l'unique option,
- Speaker #1
quoi. Ouais, carrément, à fond.
- Speaker #0
Ok. Et matériellement, tu avais prévu des choses particulières pour cet accouchement ? Tu avais prévu, je ne sais pas, une baignoire, une piscine ?
- Speaker #1
Ouais, en fait, on a aménagé tout le rez-de-chaussée de ma maison. On a descendu un matelas, deux places pour que je puisse passer mon postpartum, l'accouchement et le postpartum en bas. Je n'ai pas besoin de monter les escaliers. On a loué la piscine auprès des sages-femmes qui proposaient ça. Et après, j'avais fait toute une préparation avec des huiles essentielles. Comme je suis formée aussi à ça, j'adore les odeurs. Donc du coup, ça, ça m'a beaucoup accompagnée.
- Speaker #0
Ok, d'accord. Donc on avance petit à petit, on se rapproche de ce grand jour. Comment se passe ta toute fin de grossesse ? Toujours, pour le coup, tout va bien à ce moment-là ?
- Speaker #1
Ouais, en dehors de la lourdeur qui était la mienne. médicalement parlant on va très bien le bébé moi on s'attend à ce que ce soit un beau bébé mais on va très bien et vraiment sur les dernières dernières semaines même derniers jours c'est assez flou enfin c'est pas que ce soit flou mais mon état émotionnel était assez flou c'est à dire que je pouvais passer du rire aux larmes en un instant je me sentais extrêmement angoissée à l'idée d'accoucher à la maison. C'est fou parce que j'étais convaincue que c'était la bonne chose à faire. Pour autant, il y avait une partie de moi qui était complètement en PLS à l'idée de ne pas être capable de gérer l'intensité sans avoir de moyens médicaux pour atténuer l'intensité. Et ça, c'était vraiment ma peur, c'était de ne pas arriver à gérer ça, de ne pas être capable de gérer cette intensité. Après, à n'importe quel moment, j'aurais pu demander un transfert. Je le savais, ça avait été redit par les sages-femmes, il n'y avait pas de problème. Et il y a vraiment ces deux parties de moi, de je suis convaincue que c'est super et que c'est ça qu'il faut faire. Et en même temps, mon Dieu, qu'est-ce que je fais ? Est-ce que je vais être capable de le faire ? Donc ça, ça m'a... Et c'était fou parce que mon compagnon était tellement plus confiant que moi. Il était tellement préparé que du coup, lui, il était super sûr que tout allait très bien se passer. Il savait quoi faire, comment gérer. Il était hyper serein. Bon, tant mieux.
- Speaker #0
Oui, il en faut un.
- Speaker #1
Il en faut un, c'est ça. Et du coup, cette fin de grossesse, j'ai senti arriver ce fameux moment où d'un coup, je me suis mise à activer dans ma maison. Je me suis mise à nettoyer toute ma maison au palo santo et à la soja parce que j'accouchais chez moi et que je voulais que les énergies soient belles, que j'ai commencé à tout ranger, tout nettoyer. Je me suis dit, bon, on s'approche vraiment du truc.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
On y est, quoi.
- Speaker #0
Ok. Bon, et alors, si tu me racontes cette mise en place du travail, comment ça s'est passé ? T'étais à quel terme ?
- Speaker #1
Alors, moi, j'étais vraiment... Je suis arrivée au terme. Ok. Je suis arrivée au terme. J'ai accouché deux jours avant. Ok. Du coup, comment ça se passe ? Bah, écoute, en fait, j'ai accouché fin juin, le 28 juin. Début juin, je voulais partir à la mer. C'était une obsession pour moi. Je voulais à tout prix voir la mer avant d'accoucher. C'était nécessaire. Je sentais que j'avais besoin d'aller me purifier dans la mer avant de donner naissance à mon bébé. Donc, on est partis quelques jours à la mer tous les deux. J'ai fait ce que j'avais envie de faire. Et puis, je m'étais fixée des deadlines, c'est-à-dire que je m'étais dit à mi-juin, je ne sors plus de chez moi. Je ne fais plus de gros trucs, de grosses sorties, etc. Je fais en sorte de tout faire avant. J'avais dit avant mi-juin, il faut que le matelas soit installé. Il faut que si parce que potentiellement, ça peut arriver plus tôt. Et donc, je voulais que tout mon espace soit prêt. Et en fait, j'ai eu beaucoup, beaucoup de contractions tout le mois de juin. J'avais vraiment énormément de travail, de pré-travail. Et je me souviens, peut-être une semaine avant de m'accoucher ou 15 jours, j'ai vraiment eu des grosses périodes de contractions et j'étais comme... non je veux pas coucher maintenant je suis pas prête pas maintenant pas maintenant en fait je pleurais dans mon lit en disant je veux pas coucher je veux pas coucher et du coup bon je me rappelle de mon compagnon qui me disait à un moment donné il faudrait quand même accoucher tu le sais non je veux pas coucher je veux pas coucher et en fait j'avais vraiment peur et c'était assez marrant parce que ce moment là je me suis dit ok je suis pas prête il faut que je calme mon système nerveux je suis en panique ça va pas du tout et j'avais j'avais pris un pack d'hypnose d'hypno-naissance de Manon Naissance Magique sur Instagram. Et en fait, j'avais refait des audios d'hypnose à la suite de ça pour me calmer, justement pour m'apaiser, pour me mettre plus en confiance et ça m'avait beaucoup aidée d'ailleurs. Donc, je ne sais pas si tu veux que j'embraye sur vraiment le déroulé de l'accouchement, mais le début de mon accouchement, c'est ça, c'est vraiment beaucoup de... Voilà, il fallait que ce soit prêt. J'ai des amis qui m'avaient organisé un Mother's Blessing quelques semaines avant. Donc, j'avais tout installé, les petites cartes mantra, les petits bracelets, les machins et tout. J'avais la petite bougie, j'avais tout plein. Tout était prêt. Et après, effectivement, le jour J, on a fini d'installer, on a mis la piscine. Voilà.
- Speaker #0
Ok. Du coup, je suis en embraye alors sur ce début de travail.
- Speaker #1
Alors du coup, c'était un mercredi. Ça s'est passé en deux états, mais un mercredi, donc le 26 juin, j'ai eu beaucoup, beaucoup de contractions. J'étais dans cet état d'entre-deux tout le temps, où j'étais à moitié là, à moitié pas là, consciente et pas consciente, en joie et en pleurs, enfin bref. Et je me sentais vraiment bizarre. Et je n'arrêtais pas de dire, ça arrive, ça arrive. Je sens que ça arrive, je vais accoucher, je sens que ça arrive. Et donc, je contracte vraiment toute la journée. Et donc, on s'organise. au niveau de notre famille pour gérer l'enfant de mon compagnon parce qu'il n'était pas envisageable pour moi qu'elle soit là. Et donc, du coup, on gère cette partie-là. Et puis, en fait, on se dit que ça va se lancer. Donc, ce jour-là, on commence à monter la piscine d'accouchement. Mon compagnon, le soir, il prépare tout ça. On avait tout installé. Et on se dit, bon, ça commence à être un peu concret, quand même, cette histoire. Et en fait... La nuit se passe et plus de contractions. Ça s'arrête et en fait, on dort, on fait notre nuit complète. Et ça se passe très bien comme ça. Et le jeudi matin, à 7h, les contractions reprennent. Et là, je sens que les contractions sont différentes. Dans l'assassination, ce n'était pas tout à fait pareil. Puis ça va, je gère, je sens que c'est là, que ça travaille, mais ça se passe bien. Et à 11h du matin, je perce la poche des os. Enfin, je ne la perce pas complètement, mais je la fissure. Et là, c'est vraiment bizarre parce que là, du coup, ça me fait une drôle de sensation. Et effectivement, ça rend les choses très concrètes. Je me dis bon, là, il y a moyen de faire demi-tour. On y est, il faut y aller. Et en fait, je me souviens être au téléphone avec ma mère. Et puis, elle me dit bon, si tes contractions, elles ont repris à 7 heures, à 11 heures, tu as déjà fissuré. Ça va être rapide. Vraiment, elle est persuadée que ça va être rapide. Et moi, je lui dis, je ne sais pas, on verra bien. Et en fait, c'est marrant parce qu'à ce moment-là, je suis vraiment détendue. Autant j'ai passé des semaines à stresser, autant là, je suis vraiment dans l'instant présent. Et donc, je vais continuer ma journée avec mes super culottes de postpartum absorbantes parce qu'en fait, je perds de l'eau tout le temps. Et puis, je fais un peu la maligne. On danse, on se dédie. J'avais dit à mon compagnon, j'adore danser. Donc, j'avais dit, j'ai envie de danser, mettre du mouvement, tout ça. Tout ça, essayer d'appliquer un peu la théorie. Et puis, la journée se passe. J'ai des envies alimentaires hyper cheloues. Mais bon, je les honore. Je regarde des séries, je dors, etc. Et puis, bon, le travail se fait, mais ça prend vraiment son temps. Et ça commence à s'intensifier, je dirais, plus vers 22, 23 heures. ou là je parle plus
- Speaker #0
Oui, ça commence à être compliqué.
- Speaker #1
Ça commence à... Là, il n'y a plus de discussion, il n'y a plus de rigolade, il n'y a plus de danse, il n'y a plus rien. Je commence à partir. Et donc, je gère mes contractions. Et en fait, quelque chose que personne n'avait anticipé, c'est que j'ai eu beaucoup d'écarts d'estomac pendant ma grossesse et surtout à la fin. Et en fait, à chaque contraction, je vomis. J'ai envie de vomir. Donc, j'ai envie de vomir et je vais vomir trois ou quatre fois. Et en fait, je ne me plains pas des contractions, je me plains des aigreurs d'estomac. Et ça, en fait, au bout de plusieurs heures, mon compagnon, ça commence à le titiller parce qu'en fait, c'est ça qui me pose le plus de problèmes. C'est vraiment les aigreurs d'estomac, c'est à quel point ça me dérange d'avoir envie de vomir tout le temps. Et il finit par appeler la sage-femme, je ne sais pas, vers deux heures et demie, trois heures moins le quart du matin. Je le voyais timer les contractions sur le timer. Et en soi, elles étaient plus ou moins rapprochées, mais c'est vraiment cette plainte que j'avais qui s'est dit, je vais quand même appeler la sage-femme pour voir ce qu'elle dit. Et puis, moi, je suis dans ma bulle, je ne vois pas trop ce qui se passe. Vraiment, j'ossie entre mes contractions et mes écrages d'estomac. Et la sage-femme arrive, la première sage-femme arrive. Elle est toute... C'est vraiment trop chouette. En plus, elle arrive en pleine nuit, donc elle arrive en catimini. Elle me fait un câlin sur la tête, elle me dit qu'elle est là, puis elle se met de son côté avec mon compagnon, ils discutent. Moi, je fais mon truc de mon côté, je m'en fous de tout ce qu'il y a autour de moi. Et en fait, ce travail-là, il va se poursuivre tout au long de la nuit, du matin. Il y a une autre sage-femme qui arrive, mais quelques heures plus tard. Je suis toujours en travail. Entre-temps, j'ai rejoint la piscine. Incroyable la sensation qu'on ressent quand on arrive dans une piscine d'accouchement, c'est merveilleux. Et du coup, voilà, la deuxième sage-femme va arriver. Et en fait, ce travail va se faire, mais ça prend son temps. Vraiment, ça prend grave son temps. Moi, je n'ai aucune notion du temps. C'est juste qu'à un moment donné, je commence à me dire, c'est vraiment long. C'est vraiment long, j'en ai marre. Et c'est quelque chose que je vais verbaliser souvent. Je vais même aller beaucoup plus loin en disant, c'est de la torture. C'est de la torture, j'en peux plus, j'en ai marre. Pourquoi c'est long ? Pourquoi il sort ? pas, qu'est-ce qui se passe, mon bébé va très bien, les sages-femmes vérifient toutes les heures, mon bébé va très bien etc et il y a un moment donné où je leur dis mais sortez-le, prenez des forceps et sortez-le, allez le chercher faites le truc, j'en peux plus j'en ai marre et en fait je commence à basculer, je suis plus du tout dans mon alignement je commence à basculer dans la plainte dans le j'en peux plus ... Et vraiment, ce mot de torture qui revient beaucoup, c'est de la torture. J'en peux plus, j'en peux plus, j'en peux plus. Et du coup, elle me propose un toucher vaginal. Elle me demande, est-ce que tu veux qu'on voit ? Est-ce que tu veux qu'on aille voir si c'est le col, si c'est bébé, est-ce que tout va bien, etc. Donc, je leur dis, oui, oui, oui, vas-y, fais ce que tu veux. À ce moment-là, je suis prête à tout accorder.
- Speaker #0
Sortez-le !
- Speaker #1
Peut-être quelque chose. et donc... Je me souviens que sortir de la piscine à chaque fois, c'est un enfer pour moi parce que je suis tellement bien dans la piscine. Et du coup, en fait, souvent, elles m'ont demandé de sortir de la piscine pour relancer parce que c'est vrai que je me détendais tellement dans l'eau. Il y a vraiment cette notion de devoir changer de position dans laquelle je suis très inconfortable avec ça. Je n'ai aucune envie de changer de position. je suis bien dans l'eau, je ne sens pas l'apesanteur, je sens quand même les contractions mais ça me... voilà je les gère quoi. Bref je sors de l'eau, elle me fait le toucher vaginal ce qui me déclenche évidemment des contractions et d'ailleurs contractions que je prends sur le dos parce que forcément j'ai un toucher vaginal et en fait je leur dis mais c'est quoi cette position de merde alors qu'elles m'ont quand même accompagné physiologiquement avec le ballon pour que ce soit le plus doux possible etc et j'ai dit mais pourquoi on fait accoucher les femmes sur le dos ? Mais quelle idée ! Mais c'est vraiment trop con, mais jamais de la vie je recommence ça. Et le toucher montre que tout va bien en fait, le col est très ouvert, il est complet, la tête du bébé, on la sent, tout est en train de se mettre, c'est juste que ça prend son temps. Et dans cet accouchement, je vais vivre énormément de ce que j'appelle de libération somatique. C'est-à-dire que je vais avoir plusieurs phases de tremblements intenses, de la tête aux pieds, incontrôlables. La première va me faire peur parce que je me demande ce qui se passe. Je tremble de la tête aux pieds, je ne fais que ça. Et en fait, je suis quand même formée sur ça. Et du coup, j'ai une petite voix dans ma tête qui me dit « je fais une libération somatique » . Je suis en train de libérer des traumas, des trucs, des mémoires, des choses qui se libèrent en fait. Let's fuck. Donc, je libère ça. Et effectivement, les suivantes me feront moins peur. Je les accueillerai plus facilement. Donc ça, il s'est passé beaucoup de choses là-dessus. Il s'est passé beaucoup de choses sur... J'avais des informations. Je canalisais énormément d'informations sur mes lignées, en fait. Sur les lignées qui avaient eu des difficultés avec leurs enfantements. Sur le fait que je suis la première femme de mes lignées à avoir un garçon. Mon premier. Une chose que ça a toujours été... voulu pour les autres femmes de ma famille c'est pas ce qui s'est produit et du coup je sens qu'il y a des blocages et des libérations à faire autour de ça et donc bizarrement je vis mes trucs tout en faisant de l'espèce de libération transgénérationnelle en même temps et je pense que c'est aussi pour ça que ça a été quand même bien long oui il y avait des choses à travailler avant qu'il arrive quoi il y avait pas mal de trucs qui se passaient effectivement et le débrief avec ma sage-femme elle a eu exactement le même ressenti Le lendemain, en me disant, il y avait beaucoup de libération transgénérationnelle dans ton accouchement. J'ai d'accord. Et en fait, du coup, tout le monde va bien, bébé va bien, moi je vais bien, sauf que j'en ai marre. J'en ai marre, donc je vais prendre une douche, je vais marcher, je vais aux toilettes, machin, machin. Mais j'en ai vraiment marre, ça me gave. Je pense une fraction de seconde à la maternité. Ok. Et puis, en fait, au moment où j'y pense, je suis dans ma piscine et je me vois être en train de sortir, de devoir m'habiller, me sécher, m'habiller, prendre la voiture, aller voir des inconnus. Et je me dis non, ce n'est pas une option. Ce n'est pas possible. Tiens, pentez, mais c'est parti. J'ai mon chèque, je ne sais pas quoi. Et du coup, j'ai vraiment ce truc-là où je me dis bon, non, la maternité, ce n'est pas une option. Et en fait, ça ne va pas jamais revenir. Je me souviens ressentir beaucoup de colère parce que je m'étais énormément renseignée sur les accouchements à domicile et j'avais vu beaucoup de vidéos de femmes qui accouchent dans leur toute puissance, dans leur baignoire, dans leur piscine, dans leur maison et qui font ça avec calme et sérénité. Et moi, je hurlais en fait. Je me disais mais c'est quoi ce délire ?
- Speaker #0
Comment c'est possible ?
- Speaker #1
Comment c'est possible ? Comment est-ce qu'on fait pour s'ouvrir comme ça, s'accueillir pleinement dans l'intensité ? Et en fait, j'ai ressenti un vent de révolte, vraiment, parce que moi, je n'y arrivais pas, en fait. Je n'arrivais pas à être aussi calme et détendue que ces vidéos qui se passent sur Instagram. Et du coup, ça me gavait parce que je disais, mais ce n'est pas représentatif du tout de la réalité. Ce n'est pas du tout représentatif de ce qu'est un accouchement à la maison. Il y a des femmes qui vivent peut-être ça de cette façon-là. Mais je ne suis pas certaine que toutes les femmes vivent l'accouchement à la maison quand c'est capturé sur 1 minute 30 de réel sur Instagram. Et en fait, ça m'a profondément mise en colère. Vraiment, j'ai vraiment senti ce truc-là. Et au final, je passe vraiment le... Parce qu'au moment où les sages-femmes me font se toucher vaginal, en fait, j'ai une église à côté de chez moi. Et j'entends sonner quatre fois. Et là, je calcule et je fais 4 heures. Attends, mais on est le lendemain. 4 heures de l'après-midi. Et là, je prends une claque. Attends, mais attends. Mon travail, il a commencé hier à 7 heures du matin. On est vendredi, 4 heures de l'après-midi. Et je suis en boucle. Et je dis à tout le monde, je dis à mon compagnon, mais c'est 4 heures de l'après-midi. Il me dit, ben oui. Comment ça ? Ben oui, mais comment ça ? Je n'ai pas accouché. Et en fait, du coup, mon mental s'active à 3000 %. Et ça rend la suite du travail interminable. Et vraiment, je vis ça très, très mal. Mais vraiment.
- Speaker #0
Tu n'es plus dans ta bulle, là. Tu sais quelle heure il est. Tu sais que ça fait trop longtemps que ça dure.
- Speaker #1
Tellement. Tellement. C'est affreux. Et je ne suis vraiment pas quelqu'un de patient dans la vie, en plus. Donc, du coup, là, je considère que c'est vraiment trop long. Physiquement, je commence à fatiguer. Puis, les sages-femmes commencent aussi à se poser des questions. On ne parle pas sur notre santé à tous les deux, parce qu'on va toujours très bien. Mais sur le fait que, mentalement, je suis en train de lâcher. Ouais. Donc, le truc, c'est que je ne demande jamais à aller en materne.
- Speaker #0
Je ne demande jamais un transfert. Donc, en fait, du coup, ça, je le saurais appris. Il y en a une des deux, il y en a une des sages-femmes qui était là, qui m'a dit plus tard, c'est vrai que t'entendre dire, répéter comme ça, c'est de la torture. À un moment donné, je me suis demandé à quel point est-ce qu'on te laisse dans cette situation.
- Speaker #1
Oui, c'est ça.
- Speaker #0
Et sauf que comme moi, j'étais en conscience sur le fait que je pouvais demander aussi un transfert et que je ne le faisais pas et que j'allais bien, etc. Elles m'ont souvent demandé comment je vais, est-ce qu'on reste là-dedans, etc. Oui. Moi, j'étais toujours en mode, bah oui, il n'est pas sorti, tu veux qu'on passe quoi ?
- Speaker #1
Il n'y avait pas de détresse non plus, juste un petit ras-le-bol quoi.
- Speaker #0
Ouais, physiquement, j'étais quand même bien KO. Et c'est vrai qu'à partir du moment où je comprends que c'est 16h de l'après-midi, que je n'ai toujours pas accouché, du coup, je suis complètement démoralisée, découragée. Pourtant, je sais que le col est ouvert, que le bébé s'engage. Mais ça prend longtemps, ça me gave. Je touche et je sens, au début, je ne suis pas sûre, mais en fait, je sens la tête de mon bébé qui progresse, mais à une lenteur que je considère infinie. Et en fait, ce qui va se passer, c'est que du coup, physiquement, je commence à vraiment fatiguer. Mes contractions, on dépose de plus en plus longues. Et tout le monde commence à fatiguer, en vrai, parce que du coup, ça fait longtemps. Et donc... Tadam ! La sage-femme qui est avec moi, on arrive à vendredi soir, vraiment ce soir, il faisait nuit, début de nuit, et elle me dit, viens, on va marcher. On va marcher, parce que là, tu as des postes très longues. On va marcher un petit peu dans ton jardin, ça va te faire du bien de te remettre en mouvement, etc. Et effectivement, au début, je la regarde avec des yeux, en mode, sérieusement ? Non, mais je ne vais pas aller marcher. Et en fait, si, ça me fait vachement de bien. En fait, je tenais la même conversation que j'ai avec toi en ce moment. J'étais vraiment plus du tout dans ma bulle d'accouchement. Plus du tout. J'enfile une robe, je marchais pieds nus dans mon jardin. Et là, ça me fait vachement de bien, effectivement, de reconnecter à un extérieur et tout. Et en fait, elle m'observe beaucoup quand je marche. Et puis, elle finit par me dire, ton ventre est tellement trop en avant. En fait, mécaniquement, là... c'est pour ça que ça prend trop de temps, ton ventre est trop en avant. Elle me dit, on va faire du ribozo. Enfin, elle me propose de faire du ribozo pour mettre mon bassin en rétroversion et que je puisse basculer, vraiment qu'elle puisse basculer le ventre en arrière pour engager vraiment bébé dans son axe et qu'il y aille. Et en fait, ça, dans mon accouchement, des heures auparavant, on me l'avait déjà proposé, je l'avais fait et j'avais senti que ça fonctionnait. J'ai pris peur. Donc, du coup, je n'ai pas voulu le refaire. Donc, bon, c'est comme ça. C'est mon chemin. Donc là, cette fois-là, elle me laisse moyen le choix en me disant là, quand même, il va falloir y aller parce que ça commence à être vraiment...
- Speaker #1
Ça serait pas mal, là.
- Speaker #0
Et donc, du coup, tant pis. Là, je suis obligée en quelques minutes de faire le deuil de mon accouchement dans l'eau. Je m'installe sur mon tapis de pilates. Et puis, du coup, voilà. contraction qui arrive, elle m'avait installé le riboseau, elle s'assoit par terre, les deux pieds sur le bassin et elle tire le riboseau donc elle tire le ventre en arrière et mon bébé en fait arrive dans une intensité que je considère être traumatisante pour moi parce que je vous rappelle je ne suis plus du tout dans ma bulle en fait. Là j'étais sortie de ma bulle, j'étais je pense que mon travail hormonal était quand même en cours mais J'étais plus dans cet espace où je suis connectée à fond dans mes sensations et tout. Là, j'avais eu le temps de discuter avec tout le monde, de faire mon truc. Donc, je suis déconnectée un peu de cet espace-là.
- Speaker #1
Tu devais penser que ça marcherait peut-être pas instantanément. Du coup, le Donnerbozo...
- Speaker #0
Oh là là ! Alors, je pense que je devais le savoir parce que je n'avais pas voulu réitérer l'expérience plus tôt. Mais j'avais senti... En fait, les sensations m'avaient fait peur parce qu'elles étaient vraiment, vraiment fortes. Et c'était nouveau et je pense que j'ai dû avoir peur et puis c'est tout. Et je me suis dit non, mais je tenais à mon accouchement dans l'eau. Et au final, ce n'est pas ce qui s'est passé. Mon bébé est arrivé extrêmement rapidement. Et c'est vraiment là où j'ai vraiment flippé. Et il faut savoir qu'avant ce moment-là, ça a été à fond à force de contraction parce que mon accouchement a duré 40 heures. Donc avant ce moment-là, j'étais quasi à faune. Et d'ailleurs, ça me perturbait. Je disais, mais ça fait tellement longtemps que ça dure, je commence à ne plus avoir de voix en fait. Et à un moment donné, ce n'est pas normal.
- Speaker #1
Il faut faire quelque chose.
- Speaker #0
Et du coup, quand cette intensité se met en place pour laisser passer mon bébé, que je dois m'ouvrir et que j'ai l'impression que je me fais écarteler de tous bords et de tous côtés. Là, je hurle comme je n'ai jamais hurlé de toute ma vie. Je ne sais pas comment mon compagnon n'est pas sourd, vraiment, littéralement. et effectivement en très peu de temps au final mon bébé arrive son placenta 10 minutes après je me rappelle même plus que j'ai un placenta à sortir et je me fais surprendre par le placenta mais je serais traumatisée de cette expérience là traumatisée je l'aurais mis 2 ou 3 mois avant de pacifier ça ok
- Speaker #1
Au final, cet accouchement qui s'annonçait idyllique à ton rythme et tout ça, s'est transformé un petit peu en traumatisme, il n'y a pas d'autre mot du coup.
- Speaker #0
C'était pour moi trop intense. Mais en même temps, j'en avais tellement peur que c'est presque obligé de l'avoir vécu comme ça. J'ai la conviction profonde que tout ce qui nous fait peur, on a tendance à l'attirer à nous. Et c'est vrai que le fait que ça ait duré aussi longtemps, j'étais quand même très fatiguée. On ne va pas se mentir, mais 40 heures d'effort, même si tu fais des pauses entre les contractions, je m'endormais très facilement. Mais voilà, c'est quand même un sacré marathon qui a duré. Et c'est vrai que la sortie de mon bébé, pour moi, reste... Je me rappelle avoir dit aux sages-femmes, on appelle ça un cercle de feu, c'est pas le bon mot, c'est pas ça. Il faut trouver un autre mot pour le décrire, mais c'est pas ça que j'ai ressenti moi. Oui, ça brûle, mais cercle de feu, c'est pas assez fort. Oui, j'étais vraiment marquée par ça en fait, par la sortie, par la longueur. Et la sortie, c'est pas tant les contractions, tu vois, je me rappelle même pas des contractions tellement. C'est vraiment la sortie de la tête qui... Parce que c'est allé tout... En fait, il ne se passait plus rien et d'un coup, tout arrive. Oui,
- Speaker #1
c'est tout accéléré d'un coup.
- Speaker #0
Et c'est ça pour moi qui était vraiment... Et ça m'a laissé un sentiment de... Waouh, mon accouchement était incroyable parce qu'être chez moi, prendre ma douche, manger, me déplacer, dormir dans mon lit, être dans une piscine, avoir mes sages-femmes qui me faisaient des papouilles, qui me passaient des gants froids, qui me faisaient des massages avec les huiles essentielles que j'avais préparées. C'était incroyable. Et en même temps, ça m'a laissé une sensation de « waouh, c'est quoi ce bordel ? » C'est beaucoup trop fort, en fait, pour un corps. Ok, non, je n'avais pas anticipé ça. J'ai écouté énormément de récits d'accouchement. J'avais entendu parler de l'intensité et tout ça, du cercle de feu et tout, mais en fait... les mots ne m'avaient pas suffisamment impacté pour que je me dise que ça va être puissant quand même. Et comme je dis, toutes ces vidéos de femmes qui accouchent presque le sourire aux lèvres dans leur baignoire, c'est super, mais du coup, moi, ça m'a donné une image qui n'est pas du tout celle que j'ai vécue.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. C'est que ça te donne, comme tous les réseaux sociaux, une image complètement faussée de la réalité. Et du coup, quand tu passes par la même chose, ce n'est pas pareil, donc ça fait bizarre.
- Speaker #0
j'ai une de mes sages-femmes à qui j'avais exprimé ça et elle m'avait dit mais j'en parle avec beaucoup beaucoup de mamans qui, effectivement, comme toi, ont pu voir ces vidéos-là ou qui ont elles-mêmes été filmées par des personnes proches ou quoi. Ils ont filmé que des fractions de moments où elles étaient hyper en sérénité et tout ça. Et alors que du coup... Du coup, quand elles revoient ça, elles disent « Non mais attends, ça c'est une minute, ce n'est pas du tout représentatif de ce que j'ai vécu. »
- Speaker #1
C'est cool, je n'étais pas comme ça.
- Speaker #0
C'est clair, moi je me voyais être en train de hurler tout le temps, je ne faisais que gueuler en fait. À chaque contraction, je criais, puis ça m'a demandé un sacré lâcher prise. D'ailleurs, les sages-femmes sont incroyables parce qu'elles prennent des notes, donc c'était super de pouvoir suivre mon accouchement aussi de par leur vue. Et en fait, elles ont marqué, au bout de vraiment de nombreuses heures, Aurélie lâchant enfin prise.
- Speaker #1
OK.
- Speaker #0
En mode, c'est bon, elle a lâché le contrôle, elle accueille vraiment les vagues. Parce que je me rappelle de mes sages-femmes me dire « Visualise que tu t'ouvres et tout ça. » Et moi, intérieurement, j'avais beau avoir le discours en théorie, quand elles me l'ont dit, avec l'intensité de mon corps, j'étais comme ça « Vas-y, ouvre-toi comme une fleur. » Évidemment, « Ouvre-toi comme une fleur. » « Je vais te bien marrer entre toi. » Et en fait, tout me révoltait à ce moment-là.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
C'est tellement... intense que du coup ça a tout me révolté et j'étais en lutte j'étais en lutte mais à refaire je referai la même chose mais maintenant je ne sais pas en fait c'est ça qui est assez fou c'est qu'il m'aura fallu du temps pour accepter vraiment ce que j'ai vécu et comment et ce que c'est venu me faire chercher etc mais déjà je suis à peu près certaine que j'aurai jamais pu vivre un accouchement comme je l'ai vécu en maternité, ils ne m'auraient jamais laissé pousser ça 40 heures. Ils auraient sorti mon bébé avant, j'aurais certainement fini en césarienne ou un truc du genre. Alors qu'en fait, mon corps sait faire. Et que mon bébé et moi, on allait bien. Enfin, médicalement parlant, il n'y avait pas de raison de déclencher autre chose que... ce qui s'est passé. Et du coup, à refaire, je le referai parce que maintenant, je sais et puis mon corps, finalement, je sais ce dont il a besoin pour que ce soit plus rapide. Alors, je suis très campée. Bon, effectivement, j'ai besoin d'une rétroversion et maintenant que tu sais par quoi ça passe et ce que ça vient de chercher et l'accueil que tu es censé avoir et l'ouverture que tu dois accepter, bon, probablement que s'il devait y avoir un deuxième, ce serait, j'espère, un peu plus doux et plus rapide.
- Speaker #1
Oui. Tu ne diras pas non à l'accouchement à domicile,
- Speaker #0
du coup ? Ah non ! Ah bah non ! Avoir fait ça, si ça doit se reproduire, je refais la même chose.
- Speaker #1
Ouais. Ok. Et comment tu t'es remis, du coup, physiquement, de cet accouchement ? Est-ce qu'il n'y a pas eu de dégâts sur le passage, sachant que ça a été quand même très rapide ? Enfin, au niveau de la sortie, bien sûr.
- Speaker #0
Ouais, ouais. J'ai eu une déchirure et deux éraillures. Ok. Mais en fait, franchement, en une semaine, ça s'est tout remis. Parce que les sages-femmes m'avaient demandé de préparer une teinture mère de Calandula. Et ça, c'est incroyable. C'était merveilleux. C'était incroyable parce que du coup, c'est une très grande bouteille avec la teinture et tout ça. Et du coup, je faisais comme des cataplasmes. Ce n'est pas des cataplasmes, mais j'imbibais des compresses pour mettre sur ça. Je l'ai changé, je ne sais pas combien de fois par jour. Je ne sais pas où j'allais aux toilettes, je l'ai changé. Et en fait, c'est trop bien parce que c'est frais. C'est vraiment la zone de ton corps à ce moment-là qui a besoin de froid le plus possible. Et du coup, c'était... Non, franchement, c'était super. J'ai vraiment adoré mon... J'ai adoré, c'était relatif, mais mon postpartum à la maison était vraiment doux parce que déjà, on avait échelonné les visites. On avait gardé les quatre premiers jours sans visite. Ensuite, on a échelonné une visite de deux heures maximum par jour. Et on sélectionnait les temps où les gens venaient. Donc, on a fait passer mes parents en priorité parce que c'était la première fois qu'ils étaient grands-parents. Mais du coup, on a pu vraiment échelonner ça sur 15 jours. C'était doux, c'était tranquille. On avait beaucoup cuisiné en postpartum. Donc, tout était déjà plus ou moins prêt avec ça. Et physiquement, comme moi, j'avais... tout mis à disposition pour ne pas avoir à me déplacer. En fait, on a vraiment respecté au maximum le fameux mois d'or. C'est la raison pour laquelle on avait beaucoup cuisiné pour que mon compagnon n'ait pas à être submergé de trucs à faire. On avait congelé un peu chez mes beaux-parents. Du coup, ils nous ont ramenés, quand ils sont venus nous voir, ils nous ont ramenés des plats, etc. Donc, c'était chouette. Et en fait, la première semaine, je n'ai rien fait. Je suis restée allongée tout du long. Franchement, je me levais juste pour aller aux toilettes et pour prendre une douche. Et la deuxième semaine, je commençais juste à me lever un tout petit peu. Mais c'est pareil, je suis restée énormément allongée. Ce qui fait que j'ai récupéré assez rapidement. Malgré tout, j'ai quand même vachement de douleurs au dos. Je l'ai quand même senti passer, le fait de devoir faire la bascule, que ça aille vite. Je pense que j'ai mis un peu de temps à me remettre de ça. Après, ce qui est venu me challenger, c'est juste que mon bébé a eu des difficultés d'un point de vue santé. Et donc, je n'ai pas trop eu le temps de récupérer à fond de cet accouchement. Mais d'un point de vue purement en lien avec l'accouchement, j'ai récupéré très vite. Je n'ai pas eu de points ou quoi. Tout s'est remis très bien naturellement en place. Le corps est très bien fait.
- Speaker #1
Oui. Ok, vous vous êtes remis du couteau et de rapidement, même mieux que ces petits soucis. Du coup, ça a été ?
- Speaker #0
Oui, lui aussi. En fait, à l'accouchement, il a nécessité d'avoir un petit peu d'oxygène. Les sages-femmes avaient un kit. Elles ont toujours un truc spécial. Donc ça, c'est top. Et en fait, il était plein de mucosités. Et le fait qu'il soit plein de mucosités, du coup, c'était un peu gênant pour lui, ses respirations. Mais en fait, au final, ça s'est très bien remis. Les tétés ont permis qu'il finisse d'éliminer tout ce qu'il avait éliminé. Et voilà, aujourd'hui, c'est un bébé qui va très, très bien. Mais il avait un frein de langue court, ce qui a mis un peu à mal l'allaitement et tout ça.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Mais après, pour l'accouchement en soi, c'est un beau bébé de 2, non, 3,8 kg. Ah oui. Donc, il était quand même un gros bébé à sortir. Il allait très bien.
- Speaker #1
Merci beaucoup de ton partage et de nous prouver que parfois un projet, ce n'est pas tout à fait comme on l'imagine en vrai, quand il se réalise, mais que pour autant, tu n'es pas complètement contre et tu n'as pas changé de voix pour autant. C'est très bien.
- Speaker #0
Pas du tout. À refaire, je referai pareil et avec les mêmes sages-femmes. et avec une doula et avec une doula je ne l'avais pas pour l'accouchement mais pour la grossesse ça m'a vraiment bien aidé pour les moments de vie un peu compliqués mais je pense qu'à refaire je prendrais peut-être une doula postpartum ok qui t'accompagne même si tu avais tout prévu du coup bah ouais parce que du coup si j'avais un autre enfant là ça voudrait dire que j'ai déjà le mien donc tu vois pour la logistique plutôt familiale ... Et je pense pour discuter, en fait, tu vois, cette notion d'accouchement qui m'a quand même beaucoup tournée un petit peu en rond. J'en ai beaucoup parlé avec mes sages-femmes, mais je sais que j'avais hésité à recontacter ma doula aptonomie de la grossesse pour déposer cet accouchement et à quel point je ne m'attendais pas à ça et à quel point c'est venu me bouleverser, cette intensité et ce que ça m'a fait ressentir et tout ça. Et donc, je pense que je prendrais une doula postpartum et quelqu'un qui ferait des photos pour l'accouchement. Je n'avais pas osé pour la première fois. J'avais peur un peu par rapport à l'exposition, l'intimité et tout. En fait, clairement, on s'en fout. On n'y pense pas. On se montre telle qu'on est et c'est très bien. Et pour avoir des souvenirs de ce moment quand même, j'ai une ou deux photos, mais pour vraiment se capturer ces moments-là, je pense que c'est précieux aussi. Oui, c'est sûr. Les optimisations pour un prochain projet.
- Speaker #1
En tout cas, merci beaucoup à toi de ce partage. Plein de petits conseils disséminés un peu partout. C'est super intéressant. Merci beaucoup.
- Speaker #0
Avec grand plaisir.
- Speaker #1
Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu ou si le podcast de manière générale te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note sur ton application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires aussi passionnantes qu'intéressantes, rendez-vous mercredi prochain. À très vite.