- Speaker #0
Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi je suis Rebecca. maman de deux enfants, et complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour. Alors bonjour, merci à toi de m'engendre pour ce nouvel épisode du podcast. Alors pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît en me donnant ton prénom, en me disant combien d'enfants tu as et quel âge ils ont, où ils sont, et puis ajoutant tout ce que tu aurais envie.
- Speaker #1
Ok, je m'appelle Justine, j'ai 29 ans. J'ai eu mon premier enfant le 16 février dernier. C'est une petite fille qui s'appelle Naé. J'ai appris par césarienne dans le sud, à Ferkasson. Sinon, c'est tout ce que j'ai à dire. J'ai un petit bébé très gentil.
- Speaker #0
C'est déjà assez occupant à cet âge-là. Oui,
- Speaker #1
exactement. Elle a un mois et demi.
- Speaker #0
Encore tout frais et bien chargé. Ok. Alors, première question que je pose à chaque fois. Est-ce que tu avais pensé à accouchement dès le début de ta grossesse ? Est-ce que c'est quelque chose qui te faisait peur, qui te donnait envie ou à laquelle tu ne pensais pas spécialement ?
- Speaker #1
J'y pensais forcément parce qu'on avait un projet quand même de naissance à domicile à la base. Pour moi, c'était quelque chose d'assez évident. Et je n'avais pas forcément de problème avec l'idée de l'accouchement. c'était pas quelque chose qui me faisait forcément... ou que j'appréhendais en particulier. J'étais plutôt confiante et puis j'étais bien entourée par ma sage-femme, mon conjoint aussi. J'étais soutenue dans le projet d'accouchement à domicile. Donc non, j'étais plutôt sereine par rapport au sujet.
- Speaker #0
Donc il y a peut-être presque corballé, parce que du coup, l'accouchement à domicile, ce n'est quand même pas rien. Donc je suppose que tu étais quand même assez réfléchie.
- Speaker #1
Oui, oui, complètement. C'était vraiment un projet qui me tenait à cœur. Bon après, on en discutera après, mais qui s'est pas déroulé comme prévu au final. Et voilà. Mais oui, c'était un projet qui me tenait vraiment à cœur. C'était quelque chose que j'avais maturé longtemps aussi. C'est un sujet qui m'intéresse énormément, la maternité et la parentalité en général. Et du coup, ouais, c'était vraiment quelque chose qui me tenait à cœur, ouais.
- Speaker #0
Ok. Bon, ça remonte un petit peu le temps. Est-ce que tu te souviens du moment où vous avez lancé Projet Bébé ?
- Speaker #1
Oui, complètement. Alors, en fait, je n'ai pas eu de contraception pendant deux ans. Donc, on faisait la méthode du retrait. Ce n'est pas une méthode contraceptive, mais voilà. Et en fait, quand on a décidé de commencer notre Projet Bébé, je lui ai dit, bon, on va s'y mettre parce que ça risque de prendre un peu de temps. Deux ans sans contraception, il ne nous est jamais rien arrivé. On s'est dit, bon, peut-être que ça va mettre plus de temps que prévu. Et en fait, du premier coup, je suis tombée enceinte. Donc, on met l'année dernière.
- Speaker #0
Ça ne marchait pas trop mal, finalement.
- Speaker #1
Ça ne marchait pas si mal. Rien n'était cassé, ni pour l'un, ni pour l'autre. Donc, voilà. Après, je pense qu'on était dans une disposition mentale qui allait aussi. On était prêts. On avait vraiment réfléchi au projet. Donc, voilà.
- Speaker #0
OK. D'accord. Alors du coup, comment se passe ton début de grossesse ? Est-ce que ça va ? Tout se passe bien ?
- Speaker #1
J'ai eu une très belle grossesse. Je n'ai pas été malade, je n'ai pas eu de complications. Mon début de grossesse se passe vraiment très très bien. Je n'ai pas de choses particulières qui sont venues se mettre dans la machine. Tout a roulé du début à la fin et c'était vraiment une super expérience. J'ai adoré ça.
- Speaker #0
Ouais, super. partie des femmes qui aiment être enceinte.
- Speaker #1
Ouais, je ne savais pas trop comment j'allais gérer ça, parce que moi, ma hantise, c'était vraiment de prendre du poids, de ne pas trop réussir à gérer ça, et au final, ça a été vraiment une grossesse plutôt thérapeutique sur plein d'aspects dans ma vie. Et j'ai adoré être enceinte, c'était vraiment chouette.
- Speaker #0
C'est bien d'entendre ça aussi. Ok, donc tant et si bien qu'est-ce que l'accouchement à domicile, c'était une envie... Avant que tu sois enceinte, est-ce que c'est venu petit à petit ? Comment ça s'est passé ?
- Speaker #1
Non, c'était vraiment une envie que j'avais avant. par des récits que j'ai pu lire et parce que je fais entièrement confiance au corps humain aussi et c'était important pour moi d'offrir la naissance la plus naturelle à ma fille. Et puis même après, ça a plein de bienfaits aussi, autre que l'accouchement à domicile, mais l'accouchement par voie basse, par voie naturelle et sans péridurale, tout ça, ça a plein de bénéfices et vraiment, je voulais nous procurer ça au maximum. Donc non, avant d'être enceinte, c'était vraiment quelque chose qui me tenait à cœur de pouvoir accoucher après moi, ou au mieux de pouvoir accoucher sans péridurale si jamais je me retrouvais en milieu hospitalier.
- Speaker #0
Ok, donc je suppose que tu as dû prendre quand même des dispositions assez rapidement si tu voulais mettre en place ce projet ?
- Speaker #1
Oui, alors nous c'était un peu particulier parce que notre sage-femme libérale, elle est partie en congé maternité pendant que moi j'étais enceinte et qu'elle nous suivait.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
J'ai changé de sage-femme qui, elle aussi, faisait les accouchements à domicile. Au début, elle était un peu réticente parce qu'elle ne m'avait pas suivie depuis le début de ma grossesse. Et en fait, elle m'avait dit, pourquoi pas, j'accepte, il n'y a pas de souci. Et au final, avec les échographies, on avait un bébé qui était estimé à la naissance. Bon, ça reste encore des estimations, mais à 4,6 kg, c'est 56 cm.
- Speaker #0
OK.
- Speaker #1
En fait, pour macrosomie, notre sage-femme, elle... Elle refusait dans tous les cas de faire l'accouchement à domicile. Donc c'est vrai que ça a chamboulé vraiment tous nos plans dès le début. L'avantage, c'est qu'on l'a su tôt.
- Speaker #0
Tu l'as su à quel stade à peu près ?
- Speaker #1
Je l'ai su au début du deuxième trimestre.
- Speaker #0
Ok, donc tu as eu le temps quand même de te faire un peu à l'idée.
- Speaker #1
Voilà, j'ai eu le temps de me faire à l'idée, quelque part de faire le deuil, mais presque, de cet accouchement qu'on avait imaginé, rêvé et préparé ensemble. Et donc au final, après, le but pour nous, ça a été de trouver une maternité qui vraiment avait l'aspect filio au maximum, et en tout cas qui était vraiment formée et préparée à recevoir ce genre d'accouchement. Ça a été un peu la bannière par chez nous, parce que j'habite dans le sud et ils ne sont pas trop ouverts à ça, là où j'habite. Donc ça a été un peu compliqué de trouver, mais au final, on a trouvé. On a dû tout revoir nos plans. Et voilà, se faire un projet de naissance vraiment pour l'hôpital.
- Speaker #0
Et tu avais mis quoi sur ce projet de naissance du coup ?
- Speaker #1
Sur notre projet de naissance, on avait mis vraiment l'accès à la salle nature, pouvoir être mobile le plus possible, que le papa vraiment soit impliqué dans toutes les décisions, qu'il y ait vraiment une communication au maximum avec les équipes, ne pas avoir la péridurale, qu'on ne nous parle même pas de la péridurale. pour qu'on puisse rester vraiment focus sur le projet initial. Après, qu'est-ce qu'on avait mis d'autre ? Le moins de médicalisation possible, c'est-à-dire que s'il arrive jusqu'à dilatation complète, qu'il n'y ait pas de forceps, pas de ventouse, en tout cas rien qui ferait que ça nous mettrait en danger. Si ça nous mettait en danger, j'imagine qu'on serait ouvert à une médicalisation, mais sur le projet de base, on voulait le moins possible. C'était vraiment ça.
- Speaker #0
Et est-ce que tu te laissais la porte ouverte à une pérille avec un mot-clé ou quelque chose ? Ou est-ce que c'était vraiment impensable ?
- Speaker #1
Non, non, si, c'était pensable. Alors, au début, quand j'ai décidé d'accoucher à domicile, j'étais vraiment butée. C'était vraiment ce que je voulais. Et après, j'ai vraiment appris à me dire, bon, de toute façon, un accouchement, on ne peut pas le gérer, de A à Z. C'est quelque chose qu'on ne maîtrise pas, au final. Donc, je me suis quand même laissée la porte ouverte en me disant, on ne sait jamais. Mettre mot avec mon conjoint, c'était vraiment de se dire on fait du mieux qu'on peut, le plus possible. C'était vraiment ça. On n'avait pas forcément mis de mots clés comme ça pour se dire du coup c'est bon. Mais vraiment, la porte était ouverte et il n'y avait pas de soucis là-dessus. J'étais consciente que ça pouvait arriver aussi. Ok,
- Speaker #0
c'était quand même assez bien.
- Speaker #1
Je suis restée ouverte d'esprit pour ne pas, en fait, derrière qui est... une cascade d'intervention parce que je reste bloqué, parce que je m'ouvre pas assez sur ce qui peut arriver ou quoi. Pour moi, c'était vraiment le lâcher prise aussi le plus important, de me dire que je peux pas tout contrôler.
- Speaker #0
Oui, ok. Du coup, médicalement, ta grossesse se poursuit toujours bien, t'as pas d'entrave à ce projet quand même assez physio, à part qu'elle est un gros bébé, l'estimé.
- Speaker #1
J'ai rien du tout, un tout petit peu d'anémie, mais voilà, j'ai pas de pathologie de diabète, d'hypertension, de ce genre de choses. J'ai aucun problème de liquide amniotique, j'ai rien du tout. J'ai une grossesse parfaite du début à la fin. Et voilà, juste ma crosomie qui fait stresser tout le monde dans le corps médical, alors que... Bon, c'est plutôt confiante à la base et voilà, nous, nous avons un peu mis la pression avec ça.
- Speaker #0
Oui, mais ils ne te mettaient pas la pression au point de te dire que ce ne sera pas possible de passer en voie basse, non ? C'était quand même…
- Speaker #1
Certains si.
- Speaker #0
Certains si, ok.
- Speaker #1
En fait, on s'inscrit dans deux maternités et une maternité, vraiment pour eux, la macrosomie, c'était presque dangereux. Il fallait faire ça avec une péridurale ou… En fait, notre projet de naissance ne collait pas du tout avec le fait qu'elle soit annoncée, enfin estimée grosse, entre guillemets. Donc, il nous était un peu la pression avec ça. Et après, d'autres qui nous disaient, ça peut très bien passer. Il y a des femmes qui accouchent par voie basse de bébés de 4,5 kg et ça se passe très bien, sans complications. On avait un peu tout et n'importe quoi.
- Speaker #0
Tu te faisais confiance et du coup,
- Speaker #1
c'était le principal. Oui, c'était le principal.
- Speaker #0
Ok. Oui, alors comment se passe cette toute fin de grossesse et ton début d'accouchement ?
- Speaker #1
Alors, à la fin, je n'en pouvais plus. On ne va pas se mentir d'arriver plus fort. La fatigue, le fait qu'on dort moins, qu'on arrive moins à se mobiliser aussi, l'impatience. Après, je pense que quelque part, ils ont réussi un peu à me rentrer dans le crâne quand ils me parlaient de macrosomie et que ça allait être un peu plus dur, machin. donc C'est vrai que c'est moi qui ai pris la décision du déclenchement. Enfin, ils me l'ont proposé. Après une échographie de croissance, ils m'ont dit, oui, ce serait bien quand même de prévoir un déclenchement à temps de semaine. Donc, je l'ai fait à 39 semaines.
- Speaker #0
OK.
- Speaker #1
Et bon, ils m'ont laissé le choix. Ils m'ont dit, vous n'êtes pas obligé de le faire, nous, on vous le propose. Et en fait, à partir du moment où ils m'ont proposé, j'ai eu du mal à me le sortir de la tête.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
En me disant, je suis impatiente aussi de rencontrer ma fille, qu'on vive ça à deux, tout ça. Et du coup, j'ai accepté le déclenchement. Au début, pas sûr de moi, mais après, très sûr de moi quand même. En me disant, il faut qu'elle sorte, parce que dans tous les cas, je ne suis même pas sûre que j'aurai assez d'énergie si jamais elle décide de sortir toute seule.
- Speaker #0
Et est-ce que tu avais en tête qu'un déclenchement, souvent, c'est plus difficile ? de manière physio ?
- Speaker #1
Oui, je savais. Je savais, on m'avait prévenu, préparé que vraiment un déclenchement... Les contractions, elles ne sont pas progressives, elles arrivent très fort, très vite, elles sont très longues. On m'avait quand même préparé à ça. Encore une fois, notre leitmotiv, c'était de faire du mieux qu'on peut au maximum. C'est vraiment ce qui nous a guidés tout le long du déclenchement. Après, j'avais toujours un peu d'espoir en étant à la maternité de me dire, je ne vais pas aller jusqu'à la poche d'ocytocine et les médicaments, ça fera l'affaire et puis elle sortira. Et je pourrais quand même toujours accoucher par voie basse. Bon, au final, le déclenchement était un échec du début à la fin.
- Speaker #0
Ok. Si tu nous racontes un peu, du coup, comment ça s'est passé pour ce déclenchement ?
- Speaker #1
Pour le déclenchement, je suis rentrée le jeudi à la maternité pour une pause de baloué.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Donc ils m'ont posé le ballonnet que j'ai gardé toute la nuit jusqu'au lendemain matin, qui n'a pas eu forcément beaucoup d'effet sur mon col, ça ne m'a même rien fait du tout. Donc en fait la deuxième étape du protocole c'est une prise de médicaments sur 24 heures, c'était deux cachets toutes les quatre heures, donc pareil c'était pour activer le travail et faire travailler mon col. Et au bout des 24 heures, j'ai été examinée et il s'avérait que j'étais dilatée à 1,5, donc c'est-à-dire pas grand-chose.
- Speaker #0
Oui, presque rien.
- Speaker #1
Pas de travail, même pas de contraction fructueuse. Il n'y avait vraiment rien qui se passait, c'était le calme plat. Et du coup, c'était un peu la panique pour mon conjoint et moi, parce qu'on savait que la dernière étape, c'était l'ocytocine de synthèse et c'était vraiment ce qu'on voulait éviter au maximum. Sauf que à l'hôpital, ils sont quand même rigides et on n'avait pas d'autre solution. En fait, ils nous ont dit que si vous décidez d'enclencher le protocole de déclenchement, vous êtes obligés d'aller au bout. Et le bout du déclenchement, c'est l'ocytocine de synthèse. Donc, le samedi à 13h, je suis rentrée en salle de naissance et ils ont commencé à me perfuser l'ocytocine de synthèse.
- Speaker #0
Tu n'avais pas de péridurale à ce moment-là ? Non,
- Speaker #1
je n'avais toujours pas de péridurale. Tout se passait très bien, c'était une trop belle journée. En plus, il faisait super beau. On était vraiment de bonne humeur et on était préparés. On savait que ça allait être long et dur, mais que c'était le moment. Et en fait, à 17h30, on me réexamine. Rien qui bouge, je suis à deux. Ils m'ont percé la poche des os eux-mêmes à 17h. Ils m'ont percé la poche des dos à 17h30 eux-mêmes. Et c'est là qu'après, j'ai réellement commencé à avoir des contractions. Et après, ça s'est vraiment intensifié. C'est-à-dire que de 17h30 jusqu'à 22h, j'ai eu des contractions très dures, très intenses. Je ne vais pas le mentir. Après, je n'ai pas de moyens de comparaison, de savoir si c'est... plus douloureux qu'un rapprochement sans déclenchement. Oui,
- Speaker #0
mais c'était quand même très douloureux.
- Speaker #1
Mais c'était quand même très douloureux. Après, avec mon conjoint, on s'était mis dans notre bulle au maximum, avec de la musique. La sage-femme, elle était vraiment super douce et elle avait vraiment lu notre projet de naissance, donc c'était trop bien. Elle ne venait pas toutes les cinq minutes. Je n'ai pas été auscultée toutes les heures non plus parce que c'était douloureux quand même, les troubles vaginaux sans péridural. Donc là, on a quand même réussi à gérer au maximum à deux, donc vraiment de 17h30 à 22h. Et en fait, après, j'ai la sage-femme quand même qui est revenue pour me dire, il faut quand même que je vous examine. Ça fait trois heures que je n'ai pas regardé. Je suis dans le devoir de le faire quand même. Donc, elle m'a examinée. Et en fait, ça m'a sortie de ma bulle. Et c'est là que c'était compliqué parce qu'on arrivait bien à gérer les contractions. Il me faisait des massages dans le dos. Moi, j'arrivais à... à vraiment récupérer entre chaque contraction. Donc, c'était vraiment, vraiment bien. Et puis après, j'ai eu un toucher vaginal qui a fait que je suis complètement sortie de ce bulle. Et il a été tellement douloureux. Et j'étais allongée sur la table. Et en fait, c'est là que j'ai perdu pied complet. Et que je criais littéralement que j'allais mourir. J'avais envie de pousser. Et moi, je ne savais pas ma dilatation. Il y a que mon conjoint qui le savait. Il m'a dit, ne pousse surtout pas parce que...
- Speaker #0
Tu ne peux pas maintenant.
- Speaker #1
Je ne peux pas là. Et en fait... J'avais très, très mal. Et je dis à mon conjoint, mais là, je ne peux plus endurer. Je suis allée au maximum de ce que je pouvais. Et la sage-femme, elle m'a entendue. Elle est revenue nous voir. Elle m'a dit, je sais que tu ne voulais pas qu'on parle de péridurale, mais là, il faut que je te la propose parce que je sens que ça ne va pas. Et en plus, mon conjoint était sorti de la salle pour aller la voir. Il allait pleurer dans ses bras en lui disant, je ne sais plus quoi faire. Vraiment, là, elle me dit qu'elle n'en peut plus. Enfin, c'était très, très dur aussi pour lui. Et du coup, j'ai accepté la péridurale à trois heures, quelque chose comme ça. J'ai dit, bon, j'accepte, c'est bon, je ne peux plus. Donc, mon conjoint m'a regardé droit dans les yeux, m'a dit, t'es sûre, c'est bon, on part là-dessus.
- Speaker #0
C'était vraiment ta décision, c'était éclairé.
- Speaker #1
C'était vraiment ta décision, c'est éclairé, t'es sûre de toi. J'ai dit, oui, oui, là, je ne peux plus. J'ai tout essayé, je ne peux plus. et donc ils m'ont posé la péridurale à minuit et ça a été un vrai soulagement vraiment Pour moi et pour lui aussi, tellement qu'il en a pleuré, il m'a dit « je suis soulagée de ne plus devoir souffrir » . C'était un choix éclairé et je ne regrette pas du tout de l'avoir prise, alors qu'à la base, je ne la voulais pas. Ensuite, il me restait encore une poche d'ocytocine à passer. À 4h30 du matin, il me réexamine et je ne suis qu'à 4h. Et en fait, il ne restait plus rien de la poche d'ocytocine. Elle m'a dit, on ne peut pas en mettre plus parce qu'après, vous avez des risques d'hémorragie, de la délivrance, ce genre de choses. Donc en fait, on ne peut pas saturer encore plus votre utérus avec de l'ocytocine de synthèse. Donc on est désolée, mais la prochaine étape, c'est la césarienne. Donc là, ça a été quelque part un soulagement parce que j'étais tellement épuisée que je ne me voyais même pas réussir à accoucher par voix basse.
- Speaker #0
Oui, avoir la force de pousser.
- Speaker #1
J'étais tellement épuisée de ces trois jours, malgré que j'ai eu des contractions que le samedi. Émotionnellement, ça a été très long, très dur. Je pense que je n'avais pas la force. Quand elle m'a dit le mot césarienne, je n'ai même pas paniqué. Je ne me suis même pas dit que ça allait foirer tout mon projet. J'étais hyper à l'aise avec la décision. Et en fait, ce qui a été bien aussi, c'est vu que ce n'était pas une césarienne d'urgence, mon conjoint a pu venir avec moi. Et ça, vraiment, ça nous a tous rassurés. Après aussi, j'ai accouché un dimanche, il n'y avait pas d'opération programmée à l'hôpital. On s'est retrouvés toutes seules. Donc, ils ont accepté. Ils ont accepté vraiment. On n'a même pas eu besoin de négocier. On leur a demandé, ils ont dit oui. Donc, pour ça, ça a été super aussi qu'ils puissent venir. Et voilà, après, à 6h51 du matin, notre fille, elle est née et tout le monde est allé très bien. On était trop contents.
- Speaker #0
OK. Et au niveau de cette césarienne, du coup, tout s'est bien passé ? Tu as pu avoir la rachète anesthésique correctement ?
- Speaker #1
Tout s'est très bien passé. On a eu une équipe super de l'infirmier jusqu'à l'anesthésiste, enfin gynécologue, tous les gens qui étaient autour de nous à ce moment-là. Ils étaient vraiment disponibles, bienveillants. Moi, pendant qu'ils me préparaient, j'avais l'anesthésiste qui était avec moi, qui me caressait le visage pour me dire que tout allait très bien se passer, que mon conjoint il arrivait, que fallait pas stresser. Tout le monde me demandait toutes les les cinq minutes si j'allais bien. Non, franchement, et puis je n'avais pas spécialement peur de l'opération, malgré que je ne sois jamais vraiment allée à l'hôpital de ma vie. Et la césarienne, non, je l'ai très bien vécue et ça s'est très, très bien passé après.
- Speaker #0
Tu as eu cette sensation de tu sens qu'on opère sans avoir mal ou tu ne sentais rien du tout ?
- Speaker #1
Oui, parce qu'en fait, non, je ne sentais rien du tout. Le seul truc qui était un peu déroutant pour mon conjoint et pour moi, c'est vraiment qu'en fait... Quand on t'ouvre, ton corps, il bouge un peu dans tous les sens. C'est vrai que mon conjoint, il me voyait bouger sur la table et il se disait « Mais qu'est-ce qu'on est en train de lui faire de l'autre côté de ce rideau ? » Mais moi, je ne faisais absolument rien. Il n'y avait pas du tout de douleur, il n'y a même pas eu de chatouille. Vraiment, je ne sentais rien du tout de mon nombril à mes orteils. Donc non, je n'ai pas eu de... de problèmes avec ça. Et puis même après, la cicatrice, ce n'est pas quelque chose qui me dérangeait d'avoir une cicatrice. Vraiment, j'étais plutôt à l'aise avec le fait d'avoir une césarienne.
- Speaker #0
Ok, d'accord. Et du coup, physiquement, tu te remets bien de cette naissance ?
- Speaker #1
J'ai très vite récupéré. Après, il y a une césarienne, on est à l'été 24 heures, on a une sonde urinaire, tout ça. On est obligé de rester immobile le plus possible. Et en fait, après, on a des médicaments, des antidouleurs, ce genre de choses. pour aider à calmer la douleur de la cicatrice. Mais c'est vrai que moi, au bout de quatre jours, je marchais déjà. Je suis partie de l'hôpital le jeudi, donc ça faisait cinq jours que j'avais accouché. Je marchais normalement, je n'étais pas pliée en deux, je n'avais aucune douleur. Même les sages-femmes étaient plutôt agréablement surprises de me voir sur le pied rapidement. Et même après, chez moi, je n'ai rien eu. Je n'ai même pas repris d'antidouleur. Ma cicatrice a très bien cicatrisé. Les agrafes, on me les a enlevées. Ça s'est très bien passé aussi.
- Speaker #0
Pour toi, malgré ce changement de plan total, ça ne t'a pas plus marqué ni traumatisé que ça, le fait que ça ne se soit pas passé comme tu le voulais ?
- Speaker #1
Non, pas du tout. Même, je dirais que c'est notre histoire aujourd'hui. Elle est comme ça. Et le déclenchement, je ne regrette pas de l'avoir fait. Sur le moment, c'était douloureux, c'est sûr. Mais notre histoire, elle est comme ça et je la trouve belle aussi comme ça. Et après aussi, je pense qu'il y a favorisé le fait qu'on le vive bien et que j'ai un postpartum qui se passe bien. C'est que mon allaitement a réussi aussi. C'est ça qui me faisait peur avec le déclenchement et une césarienne. C'est qu'en fait, derrière... que la machine physiologique soit un peu cassée et que cet allaitement...
- Speaker #0
En général, ça peut être plus compliqué, disons. Ce n'est pas impossible, mais oui.
- Speaker #1
J'avais trop peur que la machine s'enraye et qu'au final, vraiment, mon allaitement soit compliqué ou que je n'y arrive même pas du tout. Et au final, ça a marché vraiment du premier coup, mais parce qu'on s'est fait confiance aussi, qu'on était très bien entourés à l'hôpital où on était. Et je pense que ça a un peu aussi sauvé... L'idée que j'avais de mon accouchement et que si l'allaitement, c'était peut-être pas bien passé, peut-être que j'aurais plus mal vécu. Je ne sais pas, c'est une hypothèse, mais je pense que ça m'a aidée. De bien qu'en fait, tout va bien.
- Speaker #0
Et tu as pu faire une tête d'accueil directement, du coup, pour aider cet allaitement ?
- Speaker #1
Et non, je ne l'ai pas fait directement parce que du coup, je suis partie en salle de réveil pendant deux heures. Donc, elle était avec son papa en peau à peau. Et j'ai quand même fait, ils me l'ont amenée parce que c'était mon souhait de la laiter. Donc, ils me l'ont amenée en salle de réveil. Elle a pu téter deux heures après, mais elle a très bien pris mon sein et elle était parfaite. Oui,
- Speaker #0
directement, elle a trouvé comment faire.
- Speaker #1
Exactement, du premier coup, toute seule comme une.
- Speaker #0
Ça, c'est beau. Ok, donc oui, et toi, ton postpartum pour le moment te passe plutôt bien du coup.
- Speaker #1
Ouais, ça se passe très bien. Je ne sais pas si c'est parce que mon conjoint, c'est la force tranquille entre nous deux et qu'il contrebalance un peu mon côté angoissé, mais tout se passe très bien. Notre fille, elle grandit très bien. C'est agréable de savoir que grâce à mon allaitement, elle grandit, elle est en bonne santé. Nous deux, ça va très très bien aussi. Ça nous a même tous renforcé nos liens entre moi et mon conjoint, nous trois. C'est particulier, mais je me rends compte que ça a vraiment resserré des liens et c'était très fort. C'est très fort encore aujourd'hui d'ailleurs.
- Speaker #0
Ok. Et du coup, ton conjoint, lui, comment il se remet d'avoir eu cette peur pour toi que tu racontais un petit peu tout à l'heure ?
- Speaker #1
Il a mis un peu de temps quand même. À redescendre de ce qu'on a vécu. Parce qu'autant, même s'il était préparé, dans le sens qu'il savait comment m'accompagner, parce qu'on en avait beaucoup discuté, ce qu'il fallait qu'il fasse, comment il fallait qu'il soit présent pour nous. Et il a géré du début à la fin. Mais c'est vrai qu'en fait, lui, il n'était pas préparé à me voir souffrir. Mais je crois qu'on peut difficilement se préparer à ça, j'imagine. Mais en fait, de me voir souffrir, il a vraiment cru que j'allais y rester et qu'il allait se retrouver tout seul avec notre fille. Et vraiment, ça a été très dur pour lui quand il est redescendu de tout ça. Il a beaucoup pleuré, extériorisé. Les sages-femmes aussi, elles l'ont beaucoup encensé sur le fait qu'il a été super, même pendant le séjour à la maternité après. À chaque fois qu'on lui disait un compliment, il pleurait. enfin vraiment il a Il a beaucoup encaissé. Et après, quand il a vu que tout le monde allait bien, que moi, j'allais bien, que je me remettais de ma césarienne, que la petite n'avait aucun problème, ça l'a beaucoup, beaucoup rassurée. Après, il est resté sensible sur le sujet encore quelques jours en rentrant à la maison. Parce qu'un soir, on était dans le lit avec la petite, je la faisais têter et j'avais mis de la musique et c'était la playlist qu'on avait mis à la maternité. Et moi, du coup, je me suis remise à pleurer. En repensant à tout ça. Et lui, c'est pareil. Il m'a dit, j'ai eu tellement peur de te perdre que je n'arrive pas à m'en remettre encore. Et c'est vrai qu'il était encore très ému une semaine après. Là, aujourd'hui, on en parle avec moins d'émotion, mais plus de joie, on va dire.
- Speaker #0
Oui, moins d'émotion négative.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Mais je peux en dire plus.
- Speaker #0
OK. Et d'avoir été pris en place d'Ariane, c'est quelque chose qu'il a apprécié, qu'il lui a fait peur également ?
- Speaker #1
C'est un bon mélange de tout. C'était hyper important pour lui d'être là pour la césarienne, que ce soit pour voir la naissance de sa fille et pour être auprès de moi aussi. Ça l'a un peu angoissé de me voir derrière ce grand rideau, de voir mon corps bouger dans tous les sens, de voir que moi j'étais presque, enfin pas inerte, mais voilà, je suis les bras en long, je ne peux pas bouger, je ne suis pas maître de mon corps et c'est très médicalisé, il y a du bruit, il fait froid, on est dans un bloc, la lumière elle est agressive, enfin il n'y a rien qui est très propice à quelque chose de chaleureux, donc c'est vrai que ça, ça l'a un peu... un peu choqué mais après il était tellement content d'avoir pu participer à la césarienne et d'avoir été là d'avoir entendu son premier cri et d'avoir fait du pot à pot après avec elle qu'en fait ça a dissipé le moment mais il était trop content d'avoir pu être là quand même ouais
- Speaker #0
ok bon du coup si tu avais un conseil à donner aux mamans qui préparent un accouchement peut-être un peu trop physio est ce que ça serait d'envisager toutes les possibilités est ce que... Qu'est-ce que tu pourrais dire ?
- Speaker #1
Je pense que mon conseil, c'est vraiment de se laisser des portes ouvertes et de ne pas rester dans un projet de naissance qui est trop rigide. Parce que cette rigidité, derrière, je pense que ça a un impact aussi sur le postpartum. Parce que si on part avec un projet de naissance trop précis, qui ne laisse pas de place aux imprévus, derrière, je pense que son accouchement, on ne le vit pas très bien et ça en découle après sur un postpartum compliqué. Et le but aussi, c'est qu'une fois qu'on a accouché, c'est de pouvoir profiter de notre enfant, profiter du nouveau rôle de notre conjoint ou du Ausha. Et je dirais ça trop dommage de se retrouver dans un postpartum compliqué parce qu'on n'a pas réussi à avoir l'accouchement de nos rêves et vraiment se laisser de l'espace et de l'espace pour les inconvénients qui arrivent parfois et les imprévus. ok et si tu avais un est ce que tu as un projet de deuxième bébé ou pas pas pour tout de suite ou pas du tout moi j'étais plutôt du genre à vouloir beaucoup d'enfants mais en fait aujourd'hui alors c'est tout frais ça fait qu'un mois et demi c'est quand même très récent mais
- Speaker #0
En fait, ma maternité s'est tellement bien passée, ma grossesse s'est très bien passée, mon accouchement, malgré que ce soit sorti de ce que j'avais prévu, tout s'est très bien passé. Aujourd'hui, je vis ma maternité pleinement. En fait, je me dis que je n'ai pas envie de prendre un risque de faire un deuxième enfant et que ce soit une expérience qui soit totalement opposée. Aujourd'hui, j'ai une expérience très très positive et je me demande si je ne veux pas plutôt garder... ce souvenir-là plus tard.
- Speaker #1
Donc,
- Speaker #0
pour l'instant, je te dirais non. Après, on verra. Mais j'ai envie de rester sur cette note hyper positive de ma grossesse et de mon postpartum et de la naissance, de tout. Pour l'instant, je reste sur un.
- Speaker #1
Oui. Tu es tellement encore chargée d'hormones et de... C'est aussi de la vie là que... Je pense qu'il y a ça qui rentre en compte aussi. Oui, mais c'est vrai que c'est beau. Tellement c'était bien et on reste là-dessus. C'est vrai que c'est un beau sentiment.
- Speaker #0
Mais oui, c'est un beau sentiment et je serais trop mal et je culpabiliserais, je pense, si j'avais une autre expérience et que ça ne se passe pas aussi bien. Enfin, je ne suis pas sûre que je le vivrais très bien.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Je préfère rester sur cette belle note positive pour l'instant.
- Speaker #1
Ok. Merci beaucoup à toi de ce témoignage si positif et si rassurant pour ces mamans qui ont eu projet très physio voir accouchement de missiles et finalement se retrouver dans une césarienne ou dans un accouchement beaucoup plus médicalisé il faut bien entendre que ça peut le faire et ça peut aller on peut bien le vivre franchement rassurez-vous ça peut très bien se passer il faut juste accueillir ce qui se passe Oui. En tout cas, merci beaucoup, Atan.
- Speaker #0
Merci beaucoup.
- Speaker #2
Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu ou si le podcast de manière générale te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note sur ton application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires aussi passionnantes qu'intéressantes, rendez-vous mercredi prochain. À très vite.