- Speaker #0
Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi je suis Rebecca. maman de deux enfants, est complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour.
- Speaker #1
Alors bonjour, merci à toi de me rejoindre pour ce nouvel épisode du podcast. Alors, pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter, s'il te plaît, en me donnant ton prénom et en me disant combien d'enfants tu as et quel âge ils ont ou il a
- Speaker #2
Super, merci Rébecca. Bonjour, oui, je suis Laurie, j'ai 38 ans et je suis la maman d'un petit garçon, un fils unique. qui s'appelle Gauvin et qui a 6 ans et demi.
- Speaker #1
Ok. Un très... un grand garçon déjà.
- Speaker #2
Oui.
- Speaker #1
Moi, je dis à mon fils de 3 ans que c'est un grand garçon, donc 6 ans et demi...
- Speaker #2
C'est un ado. C'est ça.
- Speaker #1
Ok. Alors, première question que je pose à chaque fois. Est-ce que tu avais pensé accouchement dès le début de ta grossesse C'est quelque chose à qui t'intéressait, dont tu ne voulais pas parler Ou alors, voilà, dis-moi.
- Speaker #2
Oui, j'y ai pensé assez tôt et en grande idéaliste que je suis, je me voyais accoucher à la maison. J'avais envie d'un accouchement vraiment le plus doux possible, le plus naturel possible, même si je n'avais aucune connaissance puisque je ne suis pas du tout du monde médical et je n'ai pas de grande sœur, ni de tante, ni de cousine qui ont accouché autour de moi. Je suis l'aînée de la famille. mais voilà dans mes fantasme à moi dans mon idéal, c'était ça, à la maison avec mon chéri dans mon cocon.
- Speaker #1
Ok, c'est vraiment le but, l'idée de ta grossesse, c'était une idée comme ça et pourquoi pas C'était quelque chose qui me faisait vibrer,
- Speaker #2
donc je l'ai exprimé du coup à mon conjoint et lui pour le coup m'a dit qu'il ne se sentait pas capable, ça lui faisait vraiment peur. Et qu'il se sentait quand même plus sécurisé si j'accouchais à la maternité. Donc, j'ai pris en considération son avis, bien évidemment, parce que c'est important, surtout pour cette étape-là, qu'on soit une équipe.
- Speaker #1
Oui, surtout pendant l'accouchement à domicile, il faut vraiment être raccord, quoi.
- Speaker #2
C'est ça. Et du coup, je me suis renseignée. Donc après, moi aussi, j'ai validé le fait que j'irais en maternité. Ce n'était pas quelque chose d'impensable pour moi non plus. Mais du coup, comment Voilà, en étant à la maternité, je pouvais accoucher le plus naturellement possible, dans les meilleures conditions. Je me suis renseignée pour chercher une sage-femme qui, alors je ne sais plus les termes techniques, mais qui avait un plateau technique, c'est ça Ok,
- Speaker #1
oui, c'est ça.
- Speaker #2
Et qu'elle, pour le coup, favorisait l'accouchement physiologique. Je ne sais pas, tu me dis si je n'emploie pas les bons termes. Oui,
- Speaker #1
c'est ça, c'est très bien. Tu t'en sors bien.
- Speaker #2
Bon, ça va. Et malheureusement, oui et non, en fait, tout est parfait et on le verra au fur et à mesure de l'émission. Elle était en vacances, la période où moi, je devais accoucher.
- Speaker #1
Ok. Donc, ça tombait mal.
- Speaker #2
Voilà. Donc, rebondissement encore. Et au final, je me suis fait à l'idée que j'accoucherais en maternité. Et qu'après, pour le coup, c'est vrai que c'était un peu qui vivra verra. Je m'étais dit que je laisserais, entre guillemets, le flot. Je suivrais le flot. Voilà.
- Speaker #1
Ok. Un peu dans cette vision idéaliste, comme tu disais, ça va bien se passer.
- Speaker #2
Oui, tout à fait. Je n'ai même pas voulu visiter le bloc opératoire quand on a visité la maternité. J'ai suivi le groupe, mais je ne suis même pas rentrée dedans me disant, non, mon bébé est bien placé, tout est bien, il n'y a pas de complications, quoi que ce soit, même dans les antécédents, j'ai vraiment fait le truche. Et pour moi, pour le coup, c'était no way, dans le sens, non, non, ce n'est pas moi, je ne suis pas concernée, je ne serai pas concernée. par la césarienne. Donc, tu vois, c'était vraiment... Voilà, pour moi, il n'y avait pas de raison puisque tout allait bien pour l'instant. Oui.
- Speaker #1
OK, donc justement, si on revient un petit peu en arrière, ta grossesse, du coup, se passait très bien. Tu n'as pas eu de soucis
- Speaker #2
Non, ça s'est bien passé. À l'époque, j'avais un commerce. Et donc, j'étais la patronne et j'étais la seule employée aussi. Donc, pendant neuf mois, j'ai travaillé. Je suis allée à la boutique tous les jours. Et en fait, je me suis juste arrêtée une semaine un peu plus tôt parce que j'ai accouché au mois de septembre et au mois d'août, vraiment fin août, il faisait chaud, moi j'habite dans le Var et je commençais un peu à fatiguer. Donc en fait, je me suis dit, oh, là, il serait peut-être temps de m'arrêter. Donc je me suis arrêtée une semaine avant la semaine que j'avais prévue. Et ça tombait bien parce qu'en fait, Gauvain est né une semaine plus de poil, jour pour jour, avant la date annoncée.
- Speaker #1
OK, donc une semaine de congé maternité avant l'accouchement.
- Speaker #2
C'est ça.
- Speaker #1
OK, après, si tu te sens bien, autant aller jusqu'au bout, là-dedans.
- Speaker #2
Exact. Oui, oui.
- Speaker #1
OK, d'accord. Et donc du coup, est-ce que tu avais préparé un projet de naissance Est-ce qu'il y a six ans et demi, c'était possible Ou est-ce que tu en as entendu parler
- Speaker #2
Oui, oui, on me l'avait proposé. Alors, je n'étais pas tellement exigeante, mis à part le fait que je ne voulais pas de péridurale. Pareil, si possible. Sauf si après, je n'arrive plus à gérer la douleur. Je m'autorisais à la demander s'il était temps encore de la poser. Parce qu'on m'avait expliqué que parfois, le délai n'est plus suffisant. Et puis que je souhaitais allaiter mon bébé. Voilà, c'était les seules deux grandes lignes que j'avais en tête.
- Speaker #1
Oui, tu n'avais pas non plus exclu la péridurale, juste tu voulais au possible aller le plus loin sans.
- Speaker #2
Vraiment par curiosité, tu vois, en fait, de me dire, tiens, qu'est-ce que ça fait d'avoir mal Un peu maso peut-être, mais en fait, j'avais envie de vivre ça et de me dire, bon, si ça fait trop mal, je prends la facilité aussi après. Et pour le coup. Pour moi, ce n'était pas un échec et ce n'était pas non plus un objectif à tout prix. Ce n'était pas une compétition envers moi-même. Non, non, c'était... En fait, je suis très curieuse, tu vois. Donc, c'était plus... Voilà, je m'offrais la possibilité de le vivre sans péridurale et puis après avec péridurale.
- Speaker #1
Ok. Et est-ce que tu t'étais préparée particulièrement pour cet accouchement Tu avais suivi des cours classiques, tu avais fait une préparation un peu différente
- Speaker #2
Eh bien, avec la première sage-femme qui ne pouvait pas être là le jour de mon accouchement. accouchement, on avait commencé un petit peu, je crois que c'était la sophrologie, enfin je m'en souviens plus exactement, c'était assez nébuleux, même elle dans ses explications c'était pas très clair, mais il me semblait que c'était pas quelque chose de conventionnel, donc ça m'attirait bien, et puis après moi j'ai basculé sur la préparation à l'accouchement, donc directement à la maternité, avec donc les sages-femmes qui proposaient ça à la maternité, j'étais avec mon chéri, donc ça c'était chouette, et c'était assez basique là pour le coup, tu vois, c'était... Oui, c'était sympa, c'était rigolo, mais oui, je l'ai fait, quoi, tu vois, mais ça restait assez lointain quand même. Je pense que de toute façon, quand c'est le premier, après quand c'est le deuxième, peut-être que tu captes plus de choses parce que tu te souviens de ton expérience. Mais là, c'était très théorique pour moi dans ma tête, même s'il y avait des exercices, je me souviens avec la paille, il fallait souffler fort, fort, fort pour concentrer le souffle. Et parce que c'est là où ça poussait. J'aimais bien les moments de détente aussi, elle nous faisait un petit peu de relaxation à la fin, j'aimais beaucoup, ça me permettait de me reconnecter aussi à mon bébé, moi qui étais pas mal en mouvement à la boutique, tu vois avec les clientes, m'occuper des clientes, tout ça, je ne m'occupais pas forcément beaucoup de moi. Mais voilà, donc pareil, tu vois, j'ai connu les deux, un côté un peu non conventionnel, intriguant, mais je n'ai pas tout compris, puis bon, j'ai arrêté en cours de route et je me suis redirigée sur la maternité, puis les choses un peu plus théoriques. concrètes, mais qui ne m'ont pas servi. Oui,
- Speaker #1
presque un peu trop, du coup. Oui. Ok. Donc, du coup, tu arrives quand même plutôt sereinement pour le jour de ton accouchement, quoi.
- Speaker #2
Mais totalement. Et c'était vraiment une joie, tu vois. Alors, c'est vrai que tu as parlé d'une semaine de congé maternité, mais oui et non, parce qu'en fait, effectivement, deux jours avant, j'ai eu une grande envie de faire le ménage.
- Speaker #1
Ah, la fameuse.
- Speaker #2
Oui, mais je n'y croyais pas. On m'avait dit ça, je me suis dit, elle est n'importe quoi. Mais vraiment, j'étais... Puis en fait, si, si, j'ai eu envie. Vraiment, j'ai eu ce truc, je me suis laissée porter, je n'ai pas douté. Et puis c'est là où j'ai commencé à perdre le bouchon un peu. Le bouchon de muqueux. Et puis le lendemain, je crois que j'ai fini de le perdre. Enfin, c'est venu vraiment naturellement. Et j'étais vraiment dans une grande curiosité, une grande joie. Je me suis dit, ah, ça y est, il semblerait que ça se déclenche, etc. Et même le jour J, le soir même, où ça y est, je commençais à avoir des contractions. Gauvin donnait des... Alors, je pensais que c'était ses mains, tu vois. Je pensais que c'était les coups de poing qu'il me donnait parce que c'est vraiment au niveau de la vessie, du bas-ventre. Et dès qu'après, j'ai commencé à perdre les os, je dis Ah, ça y est Et vraiment, j'étais, oui, sereine. Enfin, c'était... Tu vois, c'est presque Ah, ça y est, enfin C'est le grand jour. Oui,
- Speaker #1
c'est vrai qu'il voulait découvrir et vivre ça. C'était enfin le moment de pouvoir vivre l'expérience-là.
- Speaker #2
Voilà, j'étais à la maison. j'étais avec mon chéri qui était là, il venait juste d'aller se coucher je crois ou un quart d'heure avant c'était vraiment le moment où on allait à se coucher. Donc, tout était... Tu vois, on n'était pas ailleurs ou dans un magasin. Tu vois, c'était vraiment pas de stress non plus. Ou alors sur la route. Non, c'est vraiment arrivé de manière tout à fait chouette et tranquille, quoi. Sereine.
- Speaker #1
OK. Et est-ce que tu avais l'idée de rester le plus longtemps possible chez toi pour gérer les contractions ou pas spécialement
- Speaker #2
Alors, j'avais un peu ça en tête, mais quand j'ai perdu les os et ça tapait quand même vraiment fort, j'ai quand même appelé la maternité pour leur dire, Bon, ben voilà, j'ai perdu les os, je sens des contractions. Enfin, je chantais vraiment des coups, pour le coup. Enfin, je chantais vraiment, c'est les bébés qui donnaient des coups. Je ne chantais pas encore vraiment les contractions, mais je leur ai dit. Et ils m'ont dit, Ben écoutez, ce serait quand même bien que vous mettiez en route, voilà, tranquillement. Et c'est vrai que je n'ai pas voulu non plus. Même si je sais que le premier, c'est long. Mais bon, en fait, je crois que j'étais tellement impatiente. que je me suis dit pourquoi ne pas y aller justement comme je souffrais pas je me tenais mais dans la voiture par contre ça commençait à arriver je me souviens qu'une fois arrivé déjà sur le parking de la maternité et pourtant on habite à 5 minutes tu vois il y a ça aussi le fait d'habiter vraiment à 5 minutes de la maternité moi aussi ça m'a beaucoup sécurisé donc tu vois il n'y avait pas tout ce stress de dire il faut qu'on part tant de temps à l'avance et puis si c'est en journée, s'il y a des bouchons rien du tout, c'était vraiment chouette Et donc voilà, on est allés. Et par contre, oui, je me souviens, on a pris l'ascenseur pour rejoindre la maternité. Ah, là, ça a commencé à serrer fort dans le ventre. Vraiment, les premières grosses contractions. Donc, je pense que c'était le bon temps. Oui,
- Speaker #1
ça y est. Le timing était parfait. OK, donc quand tu arrives sur place, est-ce que tu te souviens de comment tu es pris en charge Comment ça se passe
- Speaker #2
Oui, il y avait des sages-femmes de garde. parce que... Nous, on est arrivés à 22h30 ou 23h à la maternité, donc en pleine nuit. Et du coup, on m'a fait une écho de contrôle. Et c'est là où on se... Déjà, quand elle a touché mon ventre, elle a dit, j'ai l'impression qu'il est en siège. Je dis, ah bon En tout cas, aux dernières échographies, j'avais tout mon petit dossier. Effectivement, la dernière échographie, il était bien la tête en bas. Et là, elle m'a dit, écoutez, on va faire une échographie de contrôle. Elle le fait, effectivement. Et bien, elle s'était retournée. Et c'est là où...
- Speaker #1
Elle n'est pas sortie ce moment. Non, OK.
- Speaker #2
Mais des fois, quand j'y repense, je me demande si ce n'était pas dans la piscine. Parce que comme c'était au mois d'août, là on était le 12 septembre. Mais peut-être dans la piscine, parce que des fois, j'aime bien me mettre sur le dos. Et quand je me suis mise sur le dos, j'ai essayé de comprendre. Mais non, en tout cas, je n'ai pas senti un vroom d'un coup.
- Speaker #1
Des grosses contractions d'un coup qui t'ont fait te dire, attends, il se passe quelque chose de bizarre là.
- Speaker #2
Ouais, pas du tout. Pas du tout. Donc, c'est vraiment la grosse surprise quand on arrive.
- Speaker #1
Bah oui, forcément, oui. Surtout dans le dernier cadre de la grossesse, normalement, il ne bouge plus, il est calé, là. Ok, donc un siège, est-ce que ça te fait peur ou est-ce qu'on te fait comprendre que ça fait peur ou pas plus que ça
- Speaker #2
Alors, elles sont embêtées par rapport à mon projet de naissance sans péridural, je pouvais oublier. Et puis là, elles m'ont dit, écoutez, on va appeler l'obstétricien de garde parce que ce sera lui qui décidera si oui ou non vous vous accoucherez par voie basse parce que je voulais accoucher par... Wabas, même s'il était en siège. Je restais pour le coup là, sur mon envie de Wabas. Et là, il m'a dit, il est venu, et puis lui m'a dit, écoutez, oui, je vois pas, il n'y a pas de problème. Je valide, voilà, cet accouchement par Wabas. Par contre, il me faut la péridurale. Donc j'ai dit, ok. Est-ce que je peux quand même essayer de tenir sans Et puis, vous demandez de la poser quand je sens que c'est nécessaire. Ils ont accepté. Donc tu vois, c'était cool. Donc ils m'ont mise en chambre. J'ai pas été en salle de travail tout de suite, ils m'ont d'abord mise en chambre, et là j'ai senti les contractions qui venaient, donc j'ai bien bien senti ce que c'était d'avoir des contractions, j'ai bien eu mal, et je crois que je sais pas, peut-être 20 minutes ou une demi-heure après, j'en sais rien, le temps est compliqué, j'ai appelé pour avoir la péridurale, et il était temps, donc ensuite on m'a basculé en salle de travail, et on m'a installé la péridurale.
- Speaker #1
Ok, d'accord. Bon, toi, tu le vivais quand même plutôt bien. À ce moment-là, tu n'avais pas non plus de grosses déceptions jusqu'à présent. C'était que tu avais eu plus ou moins ce que tu voulais. Tu avais pu persévérer dans ton coin, voir ta petite bulle quand même.
- Speaker #2
J'ai eu peur, par exemple, parce qu'on m'a dit que ça risque d'être une césarienne vu qu'il est en siège. Donc, tu vois, il y a ce moment-là en attendant le verdict de l'obsession de garde. Et quand il m'a dit, je ne vois pas, oui, OK, c'est bon pour moi. Là, la pression est retombée. Et après, donc, la période jurale. Ça m'a fait un peu peur quand même. Moi, tout ce qui est piqûres, tout ça, je craignais beaucoup, surtout dans le dos. À la limite, dans le bras, pas de problème. Mais dans le dos, ça s'est bien passé aussi. Elle a agi instantanément, la péridurale. Et c'est vrai que je suis passée dans un autre monde. Et alors là, j'ai eu l'impression de planer. Je ne sentais plus rien. Alors, moi, ce n'était pas... Un regret de ne plus rien sentir. Jusqu'à l'accouchement, je ne sais pas. Mais en tout cas, c'est vrai que c'était assez plaisant. Et j'avais vraiment l'impression d'être un peu pompette. Ça m'a donné cette impression-là de planer, d'être pompette. Et peut-être que les tensions que je pouvais avoir, ça a disparu. Et donc, je ne sais pas, il était peut-être 1h du matin. Et de 1h du matin jusqu'à 9h du matin, pendant 8h. sous péridurale, j'étais bien. J'ai attendu, je m'endormais, après je me réveillais un petit peu, mon chéri était avec moi. Le bébé allait bien, le cœur, pas de problème. On était dans l'attente, c'était une attente. Et une attente un peu festive, parce que j'étais sûre que dans mon cerveau, moi qui ne bois pas d'alcool, dans mon cerveau, qui n'en bois plus du coup, quand j'étais jeune, ce n'est pas du tout un réflexe que j'ai, j'avais l'impression d'être vraiment... Cette gaieté un peu qui n'est pas naturelle. Voilà, c'est ça, mais en même temps, ça fait du bien de ne plus ressentir des contractions. Donc voilà, une fois de plus, j'étais sécurisée à nouveau.
- Speaker #1
Ok. Et l'évolution de ton col, est-ce que tu te souviens à peu près s'il vérifiait et comment il avançait du coup
- Speaker #2
Il avançait doucement, mais sûrement. Il n'y a pas eu de problème. C'était évolutif.
- Speaker #1
Ça n'a pas tout stoppé non plus, le fait d'avoir la péridurale
- Speaker #2
Non. Ok.
- Speaker #1
D'accord, donc là, on est en train de mettre vers 9h du matin. Qu'est-ce qui se passe à partir de ce moment-là Est-ce que les choses s'accélèrent
- Speaker #2
Eh bien oui, parce que là, c'est là où je me souviens, la sage-femme me dit, donc elle vient vérifier mon col, ça y est, vous êtes à 9, presque 10, ça va bientôt être à vous. Donc tu vois, c'était ouais, l'entrée en scène, c'est à moi de jouer, et bébé, allez, tous les deux, on y va. elle me dit je termine avec la maman à côté puisqu'il y avait une maman qui était en train d'accoucher et puis c'est votre tour C'est trop bien, c'est ce truc que tu dis, ça y est, c'est enfin un mois, quand tu attends dans la queue du manège, tu vois que ça y est, c'est enfin ton tour et que tu as envie de faire le manège. Donc j'étais vraiment très contente. Et puis, en fait, au même moment, il y a l'obstetricien de jour qui vient prendre son service.
- Speaker #1
Oui, je ne sais pas si l'équipe avait changé, s'il avait changé les plans, du coup.
- Speaker #2
Et bien voilà, c'est là où tout le suspense est à son comble. Il arrive et lui, pour le coup, il ne se présente pas. Il me dit juste, je me souviens, il était donc à mes pieds là-bas, il regarde et puis il me dit, ah non, mais là, pour moi, l'accouchement par Ausha, ce n'est pas possible. Je ne suis pas d'accord. Je termine mon tour de service et puis je viens vous expliquer pourquoi. Alors là, patatras. Donc effectivement, il part, mais il ne revient pas. Et pour le coup, par contre, c'est l'équipe du bloc opératoire qui arrive. Et dans l'urgence, mais en urgence dans le sens parce que je suis dilatée. Ça y est, elle a dit, c'est que je vais commencer à pousser.
- Speaker #1
Oui, c'était en fin de course, là.
- Speaker #2
Exact. Donc, ils me sondent parce que je n'avais pas de sonde urinaire. Ils me sondent à l'arrache et ils m'emmènent. Mon chéri, interdiction de venir. En fait, on est vraiment passé de la quiétude vraiment au chaos. La panique générale. Alors, pas la panique générale, tu vois, dans le sens où, mon Dieu, il y a... bébé, le cœur, on ne l'entend plus. Mais la panique, qu'est-ce qu'ils vont me faire Tu ne comprends pas ce qui se passe,
- Speaker #1
toi,
- Speaker #2
à ce moment-là En plus, oui, je ne comprends pas. Je vois bien qu'il n'y a pas de danger, parce que sinon, j'aurais entendu le... Comment on appelle ça Le monitoring. Exactement. Là, j'ai compris que c'était... Tu as quand même l'équipe de sa femme qui me dit, écoutez, là, on vous emmène... mais voilà tout va bien rassurez-vous tout va bien mais on fait vite parce que le projet est bientôt enfin ils m'ont dit que c'était par rapport au col tout de suite mais par contre j'ai pas compris vraiment pourquoi on m'emmenait donc là c'était dur il fallait venir t'expliquer pourquoi,
- Speaker #1
comment, pourquoi il voulait pas de siège tout ça alors que finalement t'as juste vu l'équipe qui est débarquée ok et du coup comment ça se passe à ce moment là du coup t'arrives en salle d'opération
- Speaker #2
C'est ça, j'arrive au bloc opératoire, donc il fait froid, donc moi je passe vraiment de la salle de travail où j'avais pu mettre ma musique, je me souviens j'ai mis mon CD, on avait vu le soleil se lever, on avait vu sur la colline, c'était trop chouette, c'était douce, c'était calme. Alors là c'est deux salles, deux ambiances, il fait froid, on me parle à peine, il y a quand même l'équipe de Sage Femme qui me caresse un peu le fond, je me souviens moi j'étais en larmes, j'étais en crise de tétanie. mais vraiment on me disait non non parce que vous avez froid et j'ai dit non non c'est que j'ai peur je me suis terrorisée de ce qui m'arrive non non vous avez froid ok ils me mettent le champ, ils m'attachent les bras et puis alors moi là je suis en train de me dire attends, donc là c'est la règle je savais ce que c'était et je me suis dit ils vont m'ouvrir le ventre alors que je ne dors pas encore mais il n'était pas question de m'endormir de manière générale parce que tout allait bien mais tu vois dans mon esprit là c'est là où j'ai commencé à me dissocier Et d'ailleurs, tu vois, le lapsus que je ferais pendant des mois et des mois après mon accouchement, c'est, c'était dingue pour moi, ils allaient m'ouvrir le ventre alors que j'étais encore vivante. Au lieu de dire, j'étais encore réveillée, je n'arrivais pas à dire réveillée, j'étais vivante. Donc, c'était un acte tellement barbare pour moi que voilà, et là, ouais, c'est là où ça a été très dur. Donc, pour le coup, moi, je n'ai absolument rien senti parce que la chance peut-être, c'était d'avoir la péridurale depuis un moment. de plus d'histoires, donc dans le sang, eux, ils ont rajouté la dose pour mes jambes. Par contre, j'avais peur de sentir, donc je sentais encore que je pouvais bouger légèrement mon gros orteil. Je disais non, mais je bougeais encore mon gros orteil. J'étais là, pour le coup, j'avais peur de la douleur. Donc, ils m'ont remis une dose parce que, je ne sais pas, il faut savoir que je suis très grande. Peut-être que c'était le temps que ça descend, que ça passe tout le tour, je ne sais pas. Mais en tout cas, ils m'ont écoutée, ils m'ont rebalancé une dose et là, je ne sentais plus rien. Donc, effectivement, je n'ai rien senti. Contrairement à certaines mamans qui sentent les incisions, qui sentent qu'on leur enlève le bébé du ventre. Moi, non. Le trauma n'est pas du tout lié à ça. C'est vraiment le manque d'explication, la brutalité, le fait que je me sois sentie impuissante, que j'ai eu peur pour mon corps, en fait, parce que pour moi, c'était un acte de barbarie. On était en train de m'ouvrir le ventre, on ne m'avait pas demandé mon avis, on ne m'expliquait pas pourquoi. Oui,
- Speaker #1
mais c'est un réel besoin. Tu sentais bien qu'il n'y avait pas non plus de problème. qui justifie cette rapidité d'action.
- Speaker #2
Voilà, moi je me sentais prête à accoucher par brebade, je savais que ça pouvait engendrer peut-être des déchirements beaucoup plus que par... Je le savais, mais je ne sais pas, j'étais peut-être inconsciente, je n'en sais rien, mais j'avais confiance, j'avais confiance. Donc tu vois, il y a eu ça qui a été brisé, le fait que mon bébé, je n'ai pas pu l'accueillir comme je le souhaitais, de manière sereine, parce qu'au final, tu vois, comme je te le relate depuis le début, contraction, arrivée à la paternité, mais il y a pas eu de stress de ma part, ni d'angoisse, ni Oh mon Dieu, je ne vais pas y arriver Non, je n'avais aucun doute. C'est bizarre, mais je n'avais aucun doute. J'étais vraiment en pleine conscience et confiance. Et là, ça a été très, très dramatique pour moi. Donc, ils m'enlèvent le bébé, ils me le présentent. Oui, OK, mais alors moi, je n'étais plus là. Vraiment, il y avait le corps d'un côté, là, et puis la tête comme ailleurs. Donc, je vois ce bébé qu'on me montre, voilà, tout violet, tout fripé. D'accord, mais alors, je n'ai aucun... Pour moi, c'est un étranger, mais vraiment, puisqu'en plus, il y a le chant. J'ai bien conscience qu'il sort de mon ventre, mais pour moi, je ne fais pas trop les liens, donc je le vois, d'accord. Elles ont été super, parce qu'on m'a dit, on ne peut pas vous le laisser trop là longtemps, parce qu'il fait froid, mais on va l'envelopper, on vous le ramène un peu. Donc, elles m'ont quand même demandé si je voulais l'embrasser, je crois. Je n'ai même pas répondu, mais elles m'ont présenté, je l'ai embrassé. Mais ça m'a dégoûté, tu sais, parce que c'était tout bizarre. Puis moi, je me suis dit, mais qu'est-ce qu'ils sont en train de faire avec mon ventre Je m'imaginais ouverte. terrible, donc j'étais pas du tout dans les énergies et les good vibes auxquels je pensais. Moi, j'avais imaginé que je pense comme beaucoup de mamans, j'accouche toute seule, enfin toute seule, c'est moi qui accouche. par voix basse et puis le papa et moi on l'accueille ensemble le bébé ça pour le coup je m'en souviens c'était mon rêve,
- Speaker #1
mon idéal mon fantasme dès que tu t'en fais de toute façon on a un accouchement c'est une table d'opération à ce qu'on te montre un bébé qui sort de on ne sait pas trop où j'avais froid,
- Speaker #2
j'avais peur j'étais en larmes, je pleurais j'étais vraiment impuissante et après donc elles me l'ont ramené donc j'étais contente mais oui ok j'ai réalisé un tout petit peu plus Merci. quand elles sont revenues avec mais j'étais toujours en train de me dire qu'est-ce qui va se passer maintenant pour moi et puis c'est un choc de te retirer pendant longtemps aussi j'ai eu beaucoup de colère ils m'ont pris, ils m'ont levé, ils sont venus se servir dans mon ventre et je n'ai pas eu la capacité de dire non, de refuser et tu sais, tu te dis mais en fait je ne fais qu'un bout de chair qu'on peut ouvrir et se servir ça, ça a été dur Et puis alors là après je trouve que le deuxième effet qui se coule et qui est pas très sympa non plus c'est qu'après on t'envoie donc dans la salle de réveil, bon ça t'as dû le connaître aussi je sais pas mais en tout cas on m'a envoyé dans la salle de réveil mais pas du tout avec d'autres femmes tu vois qui se réveillent à la césarienne, non vraiment avec le tout venant.
- Speaker #1
Oui l'opération de la main, du pied, de la hanche.
- Speaker #2
Du nez, de la hanche. Exactement. Et c'est d'une violence. Après, encore, parce que toi, t'arrives, t'as le ventre. C'est... Ton utérus, ton ventre, c'est la partie la plus intime qui a été là, abîmée, ouverte, violée, violentée. Je n'ai pas les mots, mais tu vois, c'est cette dimension-là. Et puis, tu n'as qu'une envie, c'est de te recroqueviller sur toi. En plus, tu es vide. Ça y est, tu as une coquille vide. Et ton bébé, tu ne sais même pas où il est. Il n'est même pas avec toi. On ne t'en parle pas. Le papa, on ne sait pas où il est. Donc, heureusement. Je ne sais pas comment j'ai appris. Je ne sais pas si je l'ai appris. Je ne suis pas sûre de le savoir quand j'étais en salle de réveil. Mais je n'étais pas en panique. Est-ce qu'on m'avait dit, peut-être qu'elle m'avait dit qu'il allait faire du poids à poids avec papa. Peut-être. Parce que j'étais quand même rassurée. Et sinon, je me serais demandé...
- Speaker #1
Oui, tu savais au moins qu'est-ce qu'il en était.
- Speaker #2
C'est ça. Donc, à la limite, ça, j'étais contente pour eux deux. Et puis, je préférais le savoir avec son papa que dans une couveuse ou avec quelqu'un d'autre. Donc, j'étais apaisée. Mais moi, ça a été une punition après. Tu vois, c'était on me prend, on ne me demande pas mon avis, on m'ouvre, on me prend mon bébé. Et après, on me fout au troisième étage ou je ne sais pas où. Et je suis punie pendant deux heures. Et puis, je ne vois pas la joie du papa. Ça, c'est quelque chose qui m'a beaucoup émue et qui m'avait rendu très triste. Je n'ai pas pu voir mon chéri, son émotion. en accueillant son fils dans ses bras. Ça, c'est un truc, ça m'a manqué. Aujourd'hui, ça va, ça va. Je vais tourner la page, mais ça m'a beaucoup manqué sur le coup. Parce qu'en plus, je ne sais pas, mais en tout cas, moi, j'ai un homme qui... Il est aiseux, quoi. Il ne parle pas. Les émotions, ce n'est pas évident de les exprimer. Donc, tu vois, je m'attendais un peu à le surprendre, tu vois.
- Speaker #1
C'est le...
- Speaker #2
Oui, voilà, ou la petite larme, ou la... Ou, je ne sais pas, peut-être la maladresse. Enfin, tu vois, ce truc que tu ne maîtrises pas, que tu ne contrôles pas. J'aurais vraiment aimé voir mon homme, quoi, dans cette situation-là. Et ça aussi, je n'ai pas pu. Donc, dur. Ouais, là, j'en avais vraiment un Ausha à patates.
- Speaker #1
Ok. Et dès le début, tu sens qu'il y a quelque chose, enfin, que vraiment, c'est dur à intégrer, c'est dur à comprendre.
- Speaker #2
il y a ce premier choc là Mais par contre, c'est très bizarre, je pense que dans le cerveau, il se passe tellement de choses. Après, quand ils m'ont enfin libérée, parce que vraiment, j'avais l'impression d'être une prisonnière, ils m'ont enfin rendu ma liberté, ils m'ont redescendue avec le lit. Alors là, de nouveau, il y a eu cette joie qui est revenue, qui a vraiment pris le dessus en disant, ça y est, enfin. Tu te rends compte qu'on est là dans ton fils,
- Speaker #1
parce que ce n'est pas les trois secondes où on te le montre derrière un champ opératoire qui fait vraiment une vraie rencontre.
- Speaker #2
Exactement, là, il était changé, il était apaisé, il était avec son papa. Les choses étaient beaucoup plus posées. Il y a eu le retour en chambre. Là, c'était un grand bonheur de retrouver mon bébé. Je ne me souviens pas de tout, mais je sais que moi, comme je voulais l'allaiter, je l'ai mis au sein. Après, ce n'était pas évident parce qu'il avait un frein de langue. Donc, on m'a un peu aidée. On m'a donné des petits tétines en plastique, tout ça, sur le téton en plastique pour mettre. On a quand même réussi, mais elles m'ont proposé aussi de le complémenter en lait. comment on appelle ça maternelle non c'est pas maternelle maternisée merci pareil tu vois j'avais envie de l'allaiter mais pour moi c'était pas exclusif c'était pas grave j'avais pas non plus de grandes ambitions pour l'allaitement mais j'avais quand même envie donc c'était pas mal non plus aussi parce que je me disais bon ok il y a le sein et puis en fait il prenait les deux tu vois il a pas refusé par exemple mon sein parce qu'il préférait l'un ou l'autre c'était génial et puis il s'est accroché parce qu'il avait du mal à la tête, il s'énervait je me souviens je... Ça m'étonnait qu'un tout petit bout comme ça de quelques jours, il s'est énervé sur un 100 parce que ça ne venait pas. Mais c'était très rigolo. Et après, ça allait mieux. Puis je me disais, au moins, le papa pourra aussi contribuer à lui donner son biberon pour le coup. Et je pensais déjà peut-être la nuit ou même pour continuer de créer ce lien. Tu vois, j'avais déjà ça en tête entre le papa et lui. Et ça a bien marché finalement. Enfin, ça a bien marché. En tout cas, ce système des deux. Et moi, je l'ai allaité seulement un mois parce que quand j'étais à la maison les 11 premiers jours avec mon chéri alors là oui, du lait j'en avais ça c'était pas de problème, mais quand il a repris le travail, je me suis retrouvée seule le 12ème jour il y a eu une descente du stock et malgré le tire-lait, malgré les tisanes et tout ça, ça revenait pas donc j'ai arrêté de me torturer, de me dire mince mince parce que ça commençait à m'angoisser un peu déjà je me sentais impuissante suite à l'accouchement Je commence à mentir impuissante et naze parce que je n'arrivais pas à produire du lait. Et finalement, le lait maternisé, comme le bébé prenait bien, finalement, ce qui comptait, c'était le lien plutôt, tu vois, le confort. Et donc, finalement, après, il y a eu le biberon. Mais en tout cas, j'ai l'impression que le lien avec mon bébé, à partir du moment où ils m'ont ramenée en chambre et que oui, j'ai pu avoir mon bébé dans mes bras, ça allait. Tu vois, il n'y a pas eu de grosses complications par rapport à ça, en tout cas.
- Speaker #1
OK, d'accord. Et comment tu te remets déjà physiquement de cet accouchement dans les premiers jours Parce qu'une césarienne, c'est quand même pas rien, on ne le répétera jamais assez.
- Speaker #2
Eh bien, déjà, c'est vrai que ce n'est pas rien. Alors par contre, moi, j'ai toujours eu l'impression d'avoir accouché. Tu sais, parfois, il y a des mamans qui pensent qu'elles n'ont pas accouché. Moi, pour le coup, c'était un accouchement. Donc, par rapport à ça, c'était intégré que j'avais accouché, que mon bébé était né. Même s'il y a eu le choc dans le sens où, voilà, ils vont m'ouvrir. Moi, c'est vraiment la peur qu'on me fasse mal. Et puis cette... ce truc d'impuissance et qu'on prenne possession de mon corps quand on décide. Mais pour moi, j'avais accouché, donc ça, c'était bon. Par contre, j'avais super mal. Puis, cette cicatrice, moi, je l'ai très mal vécue. Je n'ai pas pu me lever avant deux jours, je crois.
- Speaker #0
Juste, je crois, le jour du bain. C'est le deuxième ou troisième jour qu'on donne le premier bain à bébé, je crois, de mémoire. Je ne sais plus trop. Oui, c'est vrai.
- Speaker #1
Ce n'est pas le premier jour, c'est le deuxième, voire le troisième, ça dépend.
- Speaker #0
Oui. C'est là où j'ai réussi un peu à me lever et à tenir un peu debout, mais un peu à 45 degrés parce que j'avais mal. J'avais mal et puis, oui. Après, malgré ça, j'arrivais quand même à l'allaiter. Et puis, la nuit, je le prenais avec moi. Parce que quand il pleurait, c'est tellement dur d'attraper le triangle. Il se glissait de descendre là-bas. Je ne pouvais pas. Et mon chéri ne dormait pas à la maternité. Déjà parce qu'on habitait à cinq minutes. Mais il aurait pu. Mais c'est plus qu'on avait un chien à l'époque déjà. Et donc, il ne pouvait pas rester. Donc, j'étais un peu seule. Après, je sonnais de temps en temps pour qu'on vienne m'aider. Mais après, finalement, j'ai décidé de le mettre. être dans mon lit avec moi, lui faire un petit coin et même si on m'avait dit non, il ne faut pas dormir avec bébé, c'est dangereux, ça s'est très bien passé et moi ça m'a fait du bien, j'avais proche de moi et il dormait bien comme un nouveau-né mais je veux dire, il n'y a pas eu pareil, il n'y a pas eu d'angoisse et j'adorais l'entendre pleurer et me réveiller, en tout cas le fait qu'il me réveille lui par ses pleurs, les deux premiers jours je crois, vraiment ça réactivait cette joie de me dire, j'ai eu mon cadeau de Noël ah mais oui, ça y est, il est vraiment là tu vois, donc Ça, pour le coup, l'accouchement, c'est pour ça que je disais, moi j'ai eu l'impression d'accoucher et puis de me dire, ah ça y est, oui, il est là, donc le processus était fait dans ma tête. Mais la césarienne, non. Et puis quand on me disait, ah bah, vous avez une jolie cicatrice, ah mais j'avais plus l'envie, moi, c'était de leur mettre un coup de tête en disant, mais moi je vais t'en faire une belle, de cicatrice. Moi, non, j'étais en refus total. Je comprenais ce qu'ils disaient.
- Speaker #1
Médicalement, elle était jolie,
- Speaker #0
mais... Voilà. Et j'étais très contente. J'étais très contente de savoir. que ma cicatrice était propre, qu'ils n'avaient rien oublié à l'intérieur. Moi, je croisais dans, j'espère qu'ils n'ont pas oublié un gant parce que j'avais entendu des choses comme ça. Un gant, un truc, une compresse ou qu'il y ait des complications parce que ça aurait pu. Donc, j'étais contente de savoir que ça ne s'était pas déchiré ou rien. Mais le mot beau, non. La beauté du truc, non, j'étais pas du tout. Surtout que pour moi, mon accouchement n'avait pas été beau.
- Speaker #1
Oui, c'est clair. Oui, mais je sais. C'est la même, c'est comme tu en disais aussi, c'est une belle cicatrice, elle est jolie. Non, elle n'est pas jolie, les gars. On ne peut pas dire ça.
- Speaker #0
On n'a pas la même définition de la beauté.
- Speaker #1
C'est ça. Ok, donc bon, médicalement, en tout cas, ça se remet bien.
- Speaker #0
Physiquement,
- Speaker #1
ça se remet bien, même si c'est dur au niveau des douleurs. Mais en tout cas, ça suit son bon cours. Et alors, mentalement, comment ça se passe Comment tu digères ce choc de l'accouchement par césarienne
- Speaker #0
Déjà, pour faire un lien avec la césarienne, même si elle se déroule bien, elle cicatrise bien, moi je la refuse tellement, je suis tellement en colère contre elle qu'en fait je vais avoir des adhérences pendant deux ans. Donc, je vais dans un premier temps aller voir une kiné qui fait une sorte de LPG avec un tout petit appareil spécialement sur les cicatrices pour masser et tirer, parce que moi je ne peux pas la toucher, on m'avait dit il faut mettre de la crème, il faut que je la touche. Mais j'allais dire,
- Speaker #1
est-ce que tu as réussi à faire les massages
- Speaker #0
Non. donc c'est pour ça qu'elle ok elle a pas trop eu besoin de moi cette cicatrice pour être belle et bien cicatrisée mais elle avait besoin de moi pour oui tu vois faire bouger les chairs ou tout ça je ne pouvais pas vraiment donc mentalement non je refusais et puis moi c'était tellement douloureux non c'était un trop gros bobo pour moi tu vois et je me sentais pas capable de moi même prendre soin de moi donc j'ai dû faire ce travail là contre les adhérences et puis après ça allait un peu mieux Les abdominaux, tout ça, je sentais que ça tirait. Donc, j'ai dû y retourner l'été d'après, encore pour des séances. Donc, ça a été assez long, en tout cas, par rapport à cette dernière phase de cicatrisation. Et après, momentanément, moi, je ne mangeais plus. Franchement, je n'avais plus faim. Je perdais la mémoire. J'avais des pertes de mémoire. J'avais des amnésies. J'étais en voiture. Donc, moi, j'ai repris le travail au bout d'un mois. Donc, je ne me suis pas tellement reposée parce que je n'avais pas le choix non plus. Si je n'étais pas à la boutique, elle ne tournait pas. Donc j'y suis retournée, mais j'y suis retournée avec bébé. Moi, il est allé en crèche seulement assez un an. Et là, pendant un an, je l'avais avec moi à la boutique. Mais voilà, je ne mangeais plus. Amnésie. Dès que je fermais les yeux, je me revoyais au bloc. J'avais des images. La nuit, je rêvais en hurlant. J'étais en hypervigilance. Je transpirais. Moi qui transpire pas tellement. Mais là, la moindre pensée. Je transpirais, mais vraiment, truc de fou. J'avais tous ces symptômes-là, mais je ne me posais pas trop de questions. Je me disais, bon, c'est peut-être normal. Et en fait, c'est ma sage-femme qui, au bout de 3-4 mois... parce que j'allais la voir pour la rééducation du périnée mais c'est seulement au bout de 3-4 mois c'est grâce à elle et merci à elle c'est la seule qui a quand même vu quelque chose qui m'a dit écoutez moi j'ai bien l'impression que vous avez développé vous êtes en plein syndrome de stress post-traumatique par rapport à ce que vous me dites les cauchemars, la perte d'appétit la perte de mémoire les pleurs, dès que j'entendais le mot césarienne ou tu vois à la télé il parlait d'accouchement par césarienne Réglement césarienne, me faisait pleurer. Donc tout ça, tout ça. Elle me dit, vous devriez peut-être faire de l'EMDR. Moi, je ne connaissais pas du tout à l'époque, il y a six ans en arrière. Maintenant, on en entend beaucoup plus parler. Elle me dit, ça pourrait vous faire du bien. Je lui ai dit, écoutez, oui, moi, je prends. Je prends tout. Bien sûr. Après, elle me demandait, est-ce que par rapport au lien avec Gauvin, est-ce que ça va ou pas Oui, moi, je ressentais vraiment de l'amour pour mon fils, du soin. Mais oui, j'avais aussi... Dernièrement, c'était des phobies d'impulsion, mais à l'époque, je ne savais pas. J'avais des flashs, des trucs bizarres. C'était compliqué dans ma tête. Et j'avais très peur de faire du mal à mon bébé. Oui,
- Speaker #1
tu avais des flashs où tu te voyais lui faire du mal, même si tu ne l'aurais pas fait.
- Speaker #0
C'est ça. Et puis, j'entendais moi-même, parce que j'ai eu une enfance traumatique aussi. J'ai eu de la maltraitance verbale, émotionnelle. Et je me demandais, est-ce que c'est moi Est-ce que c'est ma mère Est-ce que ce bébé, c'est moi Est-ce que ce bébé, c'est ma sœur C'était compliqué parce qu'il y avait aussi des bribes de mon enfance qui remontaient en même temps. Alors,
- Speaker #1
c'était un sacré chaos.
- Speaker #0
Ah ouais Et je me souviens, j'ai dit à mon chéri, écoute, ça a été vraiment le gardien de notre lien. Je l'ai un peu sommé de l'être, mais je lui ai dit, écoute, surveille-moi. Surveille-moi parce que j'ai vraiment des pensées bizarres. Et je ne voudrais surtout pas faire de mal à un bébé. Si tu m'entends dire quoi que ce soit de bizarre ou que tu me vois agir, dis-le-moi, arrête-moi. Parce que ça ne s'est jamais produit.
- Speaker #1
Est-ce que tu te faisais peur, toi-même Tu avais peur de faire des choses Ou c'était plus pour le mettre en garde et lui montrer que ça n'allait pas
- Speaker #0
C'est plus que moi, j'étais dans une souffrance de réaliser que j'avais toute cette noirceur en moi. Tu vois, tous ces flashs et tout ça. Et puis d'être en perdition. J'avais très peur. peur et j'étais très en souffrance de ça. En plus, je suis quelqu'un qui... Je me soigne dans le contrôle, comme beaucoup de femmes, je crois, mais tu vois, donc là, sentir que tout m'échappait, puis la sécurité de mon bébé, c'était très important pour moi et que je ne sois pas moi un danger pour lui. Tout de suite, j'avais quand même cette prise de conscience. Oui, puis pour lui dire... C'était vraiment pour lui dire, mais dis-moi, si moi, je fais quelque chose, je ne me rends pas compte. Donc, vraiment, je lui faisais une entière confiance et puis je lui fais tout. je suis toujours confiance, mais tu vois, il y a eu ce lien-là qui m'a fait du bien quand même de pouvoir lui dire, lui il ne m'a pas jugé du tout, il sait d'où je viens aussi, et ça m'a fait du bien de me dire bon, au moins si jamais je vais trop loin, si moi je n'arrive pas à préserver la sécurité de mon bébé, je sais qu'il y a une deuxième personne qui est là, et qui saura le faire à ma place, donc, mais oui, il voyait aussi que ça n'allait pas, mais complètement impuissant face à mon impuissance et ma détresse, ce qui est normal.
- Speaker #1
C'est quand même une réflexion hyper saine que tu as eue, je trouve, de ça devrait fonctionner comme ça mais c'est quand même courageux et sain de t'être remis à ton conjoint et lui dire écoute là j'ai besoin de toi même si je pense pas passer à l'acte et tout ça mais vraiment au moins ça te décharge de dire au moins si vraiment il se passe quelque chose enfin au final il sera là pour surveiller et il se passera rien donc ouais bravo à toi d'avoir réussi à faire ça parce que ça doit pas être facile non c'est très dur parce qu'on se sent mal et puis
- Speaker #0
Puis après, j'ai continué, tu vois, des moments où quand je craquais, je sentais que je n'en pouvais plus, que ma colère montait, où j'étais excédée ou des choses comme ça. Je me souviens que je l'appelais. Il était au boulot, mais moi, je l'appelais à chaque fois. Je me disais, écoute, ça ne va pas. Je viens de crier ou j'en peux plus et je m'en veux. Et puis, il me dit, pose-le, pose bébé, mets-le dans son lit. Et puis, tant pis, laisse-le pleurer. Des fois, je lui disais, je n'arrivais pas à le consoler. Je sens que j'ai peur de faire une connerie. Là, pour le coup, je lui disais... Parce que je savais aussi que le syndrome du bébé secoué existait, qu'on pouvait perdre patience, on pouvait le jeter un truc qui met par la fenêtre, ou en tout cas en avoir envie. Je savais aussi que, peu importe le passé de l'une ou de l'autre, il y avait ça. On était tellement fatigué, éprouvé, qu'on pouvait... Donc ça, j'en avais conscience aussi. Et lui me disait, je comprends, pose-le, laisse-le dans son lit. prendre du temps, laisse pleurer, ça lui fera pas de mal, c'est pas grave, parce que je voulais pas, moi, laisser pleurer mon bébé, je suis pas dans cette dynamique-là, bon. Donc, y a eu aussi ce lien-là, et ça m'a fait du bien d'avoir au moins cette tierce personne. Mais sinon... C'est tout. J'ai fait le MDR, oui. Cette sage-femme m'a vraiment sauvé la mise. Mais à part ça, j'ai fait le MDR. On a évalué le plus gros. Mais après, la psy en périnatalité m'a simplement dit que je faisais une crise d'adolescence. Quand j'ai commencé à vouloir creuser un peu plus le lien maternel. C'est pourtant elle qui a mis des mots sur ce que j'ai pu vivre quand j'étais enfant. Et en fait, elle a... Elle n'a pas voulu entendre, en fait. Elle s'est complètement fermée à mon histoire, à ma souffrance. Et là, ça a été très dur de me prendre ça dans la tête. J'étais en crise d'ado. À 32 ans, ce n'était pas normal. En fait, j'ai appris après coup que c'est la matrescence. Et puis, il y a la transparence psychique. Et puis, quand même, mon terreau, moi, familial, traumatique, mon histoire. Elle n'a rien voulu entendre. Donc, ça a été une fois de plus une épreuve. Et je me suis dit, non, mais je ne peux pas rester comme ça. Et donc, j'ai cherché une autre psy. Et j'ai trouvé, et elle, c'est quelqu'un de super, qui m'a suivie. On a fait de l'hypnose, etc. Elle m'a suivie pendant longtemps, plusieurs années. Et j'ai pu remonter comme ça, petit à petit, la pente. Moi-même, après, à côté, j'ai cherché d'autres thérapeutes. Tu vois, j'entendais parler des thérapeutes aux médecines, au niveau des émotions, lâcher le corps. Je suis revenue petit à petit au corps. Enfin, j'ai fait plein de choses. J'ai essayé vraiment. Pas tout et n'importe quoi, mais j'ai fait pas mal de choses, la kinésiologie aussi, la chiropraxie, toutes ces choses-là. Mais personne, personne, personne dans mon parcours de résilience m'a parlé de difficultés maternelles ou de dépression du postpartum. Parce qu'en fait, ce syndrome de stress post-traumatique, j'ai senti quand il s'est apaisé, effectivement. Par contre, mon système nerveux est resté dérégulé. J'ai réussi à le réguler il y a un an et demi. Ouais, peut-être deux ans. Non, un an et demi. Toute seule, par des formations, par des lectures, ou parce que je n'ai plus envie d'entendre parler. Mais personne n'a mis de mots là-dessus. Et en fait, j'étais après en dépression du postpartum pendant cinq ans.
- Speaker #1
Ah oui, quand même. Sans le savoir, du coup.
- Speaker #0
Sans le savoir. J'ai mis des mots dessus il y a un an et demi. Quand je suis rentrée en tant que bénévole chez Maman Blues, dans l'association Maman Blues, qui est une association de soutien. auprès des mamans qui vivent justement cette difficulté psychique à être mère et que j'en ai entendu parler, je ne sais plus comment. Mais tu vois, ça m'a beaucoup parlé. Et puis, j'ai voulu suivre une formation un peu plus spécifique sur les difficultés maternelles, puisque je me disais, si je dois être bénévole et soutenir des mamans qui traversent la difficulté maternelle, autant que je sois un peu au courant. Moi, j'étais plus basée sur la césarienne, tu vois, parce que je savais et j'accompagnais du coup des mamans qui avaient vécu un accouchement traumatique. parce que césarienne, donc moi je suis rentrée dans l'accompagnement des mamans de cette manière-là par le trauma dû à la césarienne. Donc, par curiosité, une fois de plus, tu vois, je me suis formée. Et quand j'ai suivi la formation et que j'entendais donc difficultés maternelles, burn-out, dépression du postpartum, tous les symptômes et tout ça, je me suis reconnue. Je me suis dit mais c'est moi, mais c'est moi. Sauf que là, j'étais en faim donc je sortais de cette dépression du postpartum mais c'était moi. Donc je me suis, en fait, auto-diagnostiquée, entre guillemets. Je ne suis pas médecin, mais il était évident que c'était ça. Parconné, oui. Bien sûr.
- Speaker #1
OK. Et du coup, comment tu t'en es sortie C'est en aidant d'autres mamans Est-ce que c'est venu avant
- Speaker #0
Non, c'est venu avant. C'est venu avant parce que moi, je suis quelqu'un qui passe vraiment par l'expérience. Et si ce n'est pas terminé, absorbé, compris, analysé, je ne transmets pas, tu vois. Donc après, comme je te dis, j'étais sur la fin. Donc oui, j'étais encore un petit peu quand même sous le coup, mais ça allait quand même beaucoup, beaucoup mieux. Je tenais debout et j'avais du coup pu me dire, OK, j'ai traversé le plus gros de la dépression du postpartum. Je sens que je suis en fin de chapitre. Je sentais où était un peu ma faiblesse. C'était encore le système nerveux, en fait. Et c'est lui qui me foutait dedans. Mais tout le reste, ça allait beaucoup mieux. Donc non, non, j'ai attendu vraiment, en tout cas sur cette partie-là de... de la difficulté maternelle pour accompagner sur la difficulté maternelle et plus précisément la dépression du postpartum, j'ai attendu d'en être sortie. Mais effectivement, je te disais au début du podcast, c'est que j'étais à mon compte dans un commerce quand j'étais enceinte et après avoir accouché. Mais ce qu'il faut savoir, c'est que quand mon fils avait deux ans, donc en 2021, moins d'un an après le Covid et les confinements, ma boutique a fait faillite. Donc là, ça a été une grosse épreuve. une grosse grosse épreuve et je pense que c'est aussi pour ça que ma dépression du postpartum tu vois, elle a été un peu pas masquée mais en tout cas elle a englobé ça, cette perte là financière de mon entreprise Ça a été extrêmement difficile parce que je n'étais pas non plus dans un haut niveau, dans une grande forme. Il a fallu que je passe là. Puis j'ai eu des deuils aussi dans ma famille. Peut-être que ça a été aussi long parce que je n'ai pas été accompagnée de manière spécifique sur cette dépression du postpartum et que j'ai eu des épreuves de vie assez douloureuses. Pour le coup, la faillite était assez traumatique puisque je ne l'ai pas vu arriver. C'est vraiment post-Covid qui m'a foutu dedans. donc voilà ça a été un grand parcours du combattant il y a eu ça,
- Speaker #1
la résilience maternelle mais il y a eu la vie aussi qui continue et je pense que pour beaucoup de mamans c'est le cas malheureusement il faut avancer de toute façon ok et du coup tu as dit que ça a duré 5 ans est-ce que tu dirais que maintenant tu es complètement sortie de ça là
- Speaker #0
vraiment on va dire depuis peut-être l'été dernier j'ai vraiment Je me sens vraiment pleinement partout, partout, dans mon corps et mes cellules. Ok, j'en suis sortie. Alors qu'avant, je sentais bien qu'il y avait une partie qui était sortie, puis une partie encore un peu immergée, etc. Donc je me retrouvais, mais pas totalement. Puis j'avais des hauts, des bas, parce que c'est important aussi, je pense à dire ça, c'est que c'est cyclique. La guérison émotionnelle, la résilience, c'est cyclique. C'est pas, je vais mieux, donc c'est bon, je suis sortie, puis après je replonge, mince, mais qu'est-ce qui m'arrive Je ne suis pas normale ou je suis nulle Non, non, non, non, pas du tout. Et au contraire, c'est ces élans-là, On parle de dépression souriante, mais clairement, sur certaines photos, oui. Enfin, moi, il n'y a aucune photo où je fais la gueule. Pas du tout, parce que je suis avec mon bébé. Et pour moi, c'était ce but-là aussi. C'était mon envie, c'était un bébé désiré. Puis comme je te l'ai expliqué, pour le coup, il n'y a pas eu de difficulté majeure avant. Tu vois, c'était vraiment que cet accouchement-là. Et puis des fois, après, je tombe, bref, c'est très complexe. Mais aujourd'hui, oui, depuis cet été, vraiment, il y a un truc. on le sent de toute façon, des trucs qui se déverrouillent à l'intérieur de soi et que ça pousse vers le mieux-être.
- Speaker #1
Quand tu regardes, c'est quand même très long. Du coup, l'été dernier, ton fils a 6 ans et demi. Donc c'est quand même une période qui est très longue. Je pense aussi pour les mamans qui peuvent attendre ça et se sentir encore pas top alors que ça fait, ça fait pas 6 mois, mais ça fait peut-être 3 ans, 4 ans. Au final, vous n'êtes pas toute seule et ça arrive. Et est-ce que tu aurais un conseil ou des petites astuces pour t'aider à t'en sortir ou est-ce que vraiment c'est propre à chacune et qu'on s'est des spécialistes c'est voilà alors je dirais que oui c'est propre à chacune et qu'on la vit vraiment je pense tout différemment parce
- Speaker #0
que pour moi ça fait vraiment écho à notre histoire à notre passé, même à notre inconscient quand je vois tout ce qui s'est ouvert moi dans mon inconscient et tout ce qui a été refoulé c'est vraiment venu teinter finalement ma dépression du postpartum donc elles se manifestent avec plus ou moins d'intensité aussi tu vois et puis il y a aussi les conditions de vie aussi qui continuent est-ce qu'on est entouré pas entouré, il y a aussi tout un tas de choses moi il y a l'enfant intérieur clairement qui est ressorti tout de suite donc moi ça m'a plongé dans cette partie là donc voilà ça dépend vraiment de ce qui vient de s'activer mais si je pourrais donner des conseils génériques il est évident que d'en parler de le dire même si on n'est pas entendu. Moi, je pense que ce qui m'a sortie, ce qui m'a sauvée de là, c'est que je n'ai pas lâché, en fait. Je sentais que ça n'allait pas en moi. Je ne savais pas ce qui se passait, mais je savais que c'était compliqué parce que j'arrivais aussi d'endroits compliqués. Donc, j'étais claire avec ça, avec moi-même et honnête, mais je n'ai pas lâché. Et en fait, je pense que c'est cette curiosité-là et de se dire, OK, là, qu'est-ce que cette pratique-là, la kinésiologie, par exemple, moi, je n'ai jamais attendu, par contre, d'une seule pratique qu'elle réserve le tout. Et je pense que c'est important de dire que la parole, c'est important d'en parler, de taper à plein de portes. Et pas forcément en attendant qu'on nous sauve, parce qu'il n'y a personne qui viendra nous sauver. C'est à l'intérieur de nous que ça se passe, la dépression du postpartum. Donc à l'extérieur, des fois on est souriante, puis à l'intérieur ça ne va pas du tout. Donc c'est vraiment une météo intérieure. Donc pas d'attendre que ça vienne de l'extérieur, mais en tout cas, moi j'ai ce mot-là, curiosité. Moi, si cette curiosité-là, je ne l'avais pas eue, je pense que je serais encore au fond du trou. Et de me dire, tiens, qu'est-ce que la kinésiologie, par contre Ah, ça venait éclairer un peu, tu vois, ça m'apportait une petite carte supplémentaire. Après l'éthiométhine, ah, tiens, une autre petite carte. Et en fait, c'est comme si j'avais reconstitué une sorte de puzzle, en disant, ça, ça me parle, ça ne me parle pas, ça me fait du bien, ça, ça m'ouvre l'esprit là-dessus, etc. Et j'ai avancé comme ça, en fait, petit à petit, petit à petit. La réflexologie plantaire, tu vois, je ne connaissais pas du tout, je me suis rendue compte que ça fait du bien. Repasser par le corps, il y a plein, plein de petites choses. Mais vraiment, d'en parler, de partager ça. Les groupes de paroles, moi j'en organise... de manière bénévole pour Maman Blues. Et les mamans, je les vois à chaque fois, ça leur fait du bien. Tu vois, dire, mais je m'entends, je me reconnais. Et je pense que peut-être que ça m'aurait fait du bien d'entendre ça aussi à l'époque. Mais vraiment d'accepter que ça prend du temps aussi. Et en fait, c'est très nourrissant finalement parce que ça vient libérer tout ce qui a besoin d'être libéré et ça vient faire beaucoup de place finalement. La dépression du postpartum, c'est un grand ménage si on peut résumer comme ça. extrêmement douloureux, mais c'est un grand ménage. Moi, je suis en gratitude aujourd'hui. C'est sûr que quand j'étais dedans, je me disais que si je recommençais, je ne recommencerais pas. J'étais très incroyable. Et c'est normal, normal, normal de ressentir ça. Mais en continuant, en acceptant de prendre le temps, que ce ne soit pas toujours rose, que ce soit cyclique, accepter de passer par là, parce que ce n'est pas le mental qui tient tout. Non, il y a plein, plein de choses. C'est vraiment une opportunité de renaissance, de transformation profonde, vraiment. J'y croyais sans trop y croire quand j'étais dans le dur, tu vois. Mais aujourd'hui, vraiment, j'ai très envie de dire à toutes les mamans que c'est vraiment un cadeau, mais très, très mal emballé. On est bien d'accord. Il est bien pourri, ce cadeau, dans la forme. Mais dans le fond, en fait, aujourd'hui, si je n'avais pas traversé ma dépression du postpartum, je ne serais pas du tout la maman et la femme que je suis aujourd'hui, mais vraiment pas. je pense qu'il y aura encore des côtés un peu bancals. L'avantage de la dépression du postpartum, c'est qu'il y a tout qui tombe. Il y a tout qui tombe. Et tant que tu résistes, de toute façon, tu n'en sors pas. Moi, je crois que c'est à partir du moment où j'ai accepté d'être cette maman-là, qui a eu du mal à devenir maman, qui se pose plein de questions, qui a un système nerveux complètement dérégulé, qui est complètement anxieuse. Moi, qui me pensais plutôt tranquille et calme. Pas du tout. Tu vois, c'est t'accepter de se voir autrement. Mais je sais que c'est dur. C'est extrêmement dur. Mais pour le coup, si on devient curieuse de ça, qu'on voit ça comme une exploration, on la traverse. Mais ne pas hésiter à... Et puis surtout aussi, le dernier conseil, c'est que quand on trouve une psy, par exemple, ou un professionnel de santé qui ne résonne pas avec nous, ce n'est pas parce qu'on est en dépression du postpartum qu'on a perdu tout contact avec notre intuition, notre intelligence émotionnelle, notre corps, nos réactions, et vraiment s'écouter ce qui se passe. Moi, j'ai changé plusieurs fois de professionnel de santé parce que c'était bizarre. Moi, en tout cas, mes yeux, ça ne collait pas. Voilà, ça ne résonnait pas avec moi. Mais ce n'est pas évident parce qu'on se dit, attends, je suis déjà super mal, qui suis-je pour Tu vois, dire, ben non, telle personne. Ben, on est nous-mêmes, en fait. Et je crois que ça m'a aidée aussi d'oser être un peu rebelle.
- Speaker #1
Oui, vraiment, ce conseil de, mais ça vaut pour tout, les sages-femmes, les professionnels, les psychologues, tout n'importe qui, si vous ne sentez pas le feeling. c'est qu'il faut partir. C'est pas dire qu'il est mauvais, ça veut juste dire que ça ne matche pas avec vous en fait.
- Speaker #0
Exactement, tout à fait.
- Speaker #1
Ok, ben écoute, merci beaucoup à toi pour ces moignages vraiment très riches et très intéressants et voilà, qui pourra faire donner sûrement une petite parole chez les mamans et se dire vous n'êtes pas seule et vous allez vous en sortir. Ça va aller.
- Speaker #0
C'est tout ce que je leur souhaite et merci beaucoup à toi Rebecca de m'avoir donné la parole pour ce récit d'accouchement.
- Speaker #1
Merci. Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu ou si le podcast de manière générale te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note sur ton application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires aussi passionnantes qu'intéressantes, rendez-vous mercredi prochain. A très vite