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Balance ton accouchement

Fleur - Hémorragie foeto-maternelle et césarienne

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58min |28/05/2025
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Fleur - Hémorragie foeto-maternelle et césarienne

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Description

As-tu déjà ressenti la peur de donner la vie, de vivre un accouchement qui ne se déroule pas comme prévu ? Dans cet épisode de Balance ton accouchement, je reçois Fleur, une jeune maman dont le parcours d'accouchement difficile va te toucher en plein cœur. Fleur partage avec nous son expérience unique, marquée par des peurs profondes liées à l'accouchement, des épreuves de fertilité en raison d'un parcours FIV, et l'arrivée inattendue de son petit Isaac. Son témoignage est un véritable éclairage sur les réalités des accouchements difficiles et la force des mamans face à l'adversité.


Au fil de notre discussion, Fleur évoque les défis émotionnels qu'elle a rencontrés tout au long de sa grossesse. La perte de son animal de compagnie et les complications de santé qui ont conduit à un déclenchement d'accouchement sont des moments poignants qu'elle partage avec nous. L'accouchement, qui a nécessité une césarienne d'urgence, a été un moment de stress intense, mais Fleur a réussi à se connecter avec son bébé à travers des moments précieux, même au milieu de l'incertitude et de la peur. Elle nous parle également des défis de l'allaitement et de la manière dont elle et son partenaire ont géré la situation stressante avec leur bébé en soins intensifs, un véritable témoignage d'amour et de résilience.


Dans cet épisode, nous mettons en lumière l'importance du soutien émotionnel durant ces moments délicats. Fleur nous rappelle que chaque accouchement est unique, qu'il soit physiologique, prématuré ou qu'il nécessite une césarienne. Son histoire est une source d'inspiration pour toutes les mamans qui traversent des épreuves similaires. Les témoignages de mamans comme Fleur sont essentiels pour briser le tabou autour des accouchements difficiles et pour partager des expériences qui peuvent aider d'autres parents.


Si tu es jeune parent ou futur parent, cet épisode de Balance ton accouchement est fait pour toi. Ensemble, nous allons explorer les réalités des accouchements, des histoires de deuil périnatal aux défis de la néonatologie. Rejoins-nous pour un moment d'échanges authentiques et de partage d'expériences sur l'accouchement, que ce soit à domicile ou en milieu hospitalier. Écoute le témoignage de Fleur et découvre comment elle a surmonté ses peurs pour donner la vie à son petit Isaac. Prépare-toi à être ému, inspiré et réconforté par cette belle histoire de maternité.


Envie d'en discuter, d'en savoir plus ou de participer à ton tour ? Rendez-vous sur instagram : @balance_ton_accouchement


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Rébecca

    Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi je suis Rebecca. maman de deux enfants, est complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour ! Alors bonjour, merci de me rejoindre pour ce nouvel épisode d'e-podcast. Alors pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît, en me donnant ton prénom, en me disant combien d'enfants tu as et quelle ageaison ou il a, et puis en ajoutant tout ce que tu aurais envie.

  • Fleur

    Du coup, moi je m'appelle Fleur, j'ai un petit bébé qui s'appelle Isaac. qui a bientôt 5 mois et qui est né le 1er décembre 2024 de façon très inattendue et d'une manière très difficile. Il a eu un début de vie très compliqué et nous aussi du coup. Donc, premier enfant et peut-être le dernier du coup.

  • Rébecca

    Ok, l'épreuve assez difficile, on va en parler un peu plus tard. Si, je te pose toujours une question. Est-ce que tu avais pensé à accouchement dès le début de ta grossesse ? Est-ce que tu avais un objectif ? Est-ce que ça te faisait peur ou alors pas spécialement ?

  • Fleur

    Alors moi j'ai toujours été terrifiée par l'accouchement, même quand j'étais plus jeune. J'ai toujours su que je voulais des enfants, mais quand j'étais petite je me disais même j'adopterais parce que j'ai trop peur d'accoucher.

  • Rébecca

    Ok.

  • Fleur

    Et au final, j'appréhendais beaucoup. de stresser tout au long de ma grossesse par rapport à ça et au final ça s'est plutôt bien passé là dessus j'ai pas trop paniqué j'ai été bien accompagné et j'y pensais pas trop finalement et ouais finalement c'était plus avant mais comme toi tu étais dedans bon bah il fallait que ça se fasse de toute façon je me disais qu'il était rentré et il fallait qu'il sorte pas le choix Pas le choix.

  • Rébecca

    Ok. Du coup, si on revient au tout début de... de ce parcours. Est-ce que tu te souviens du moment où vous avez lancé Projet Bébé ?

  • Fleur

    Alors oui, très bien, parce qu'en plus, on avait un parcours FIV, nous, donc un peu complexe. On a commencé, j'ai arrêté ma pilule en septembre 2021. On a essayé pendant un an, ce qui était très dur à ce moment-là parce que ça ne fonctionnait pas. Et déjà, moi, j'étais très naïve. Je ne me souvenais pas de mes cours de SVT, je pense, parce que quand on a commencé le projet bébé, je me suis dit, c'est bon, dans un mois, je suis enceinte. Vraiment, pour moi, ça allait se faire très vite. Et en fait, pas du tout. Et du coup, c'était un peu compliqué parce que chaque mois, j'attendais... J'attendais impatiemment de savoir si j'allais être enceinte. Et au tout début, je laissais un peu les choses se faire. Et puis petit à petit, ça a commencé à vraiment tourner dans ma tête tout le temps, tout le temps, tout le temps. En plus, j'ai des règles très douloureuses. Donc quand je prenais la TELU, je n'avais plus de règles. Mais là, c'était un peu la double peine. Je le vivais comme ça. Déjà, je ne suis pas enceinte et en plus, je souffre. Donc ça, ça a été très dur. Mais par contre, une fois qu'on a su ce qui se passait, C'est mon conjoint qui avait des soucis de fertilité. Une fois qu'on a su ça, de mon côté, la pression est redescendue très rapidement parce que je me suis dit qu'il y avait des solutions. On va réussir à avoir un bébé, mais ça va peut-être prendre un peu plus de temps. Je n'attendais plus. Il n'y avait plus cette attente irrépressible chaque mois de savoir si j'allais tomber enceinte. Pour moi, ça a plus été un soulagement qu'autre chose. Je sais que ce n'est pas le cas de tout le monde. Après, on a eu de la chance parce que... Déjà, parce que ça venait de lui et que c'est plus simple quand ça vient de l'homme que de la femme. Parce qu'en fait, tant qu'ils ont des spermatozoïdes, j'entends, parce qu'il y en a qui n'en ont plus du tout, et là, ça devient très compliqué. Mais tant qu'ils en ont, ils en ont des millions. Même s'ils n'en ont pas beaucoup, ça reste quand même énorme. Et donc, il y a quand même des chances que ça marche. Alors que quand ça vient de la femme, c'est souvent un peu plus compliqué. les parcours sont un peu plus difficiles. Nous, ça a marché du premier coup. J'ai été ponctionnée, j'ai eu six embryons. On en a implanté un et du coup, ça a marché tout de suite. Donc, il a cinq petits frères et sœurs qui sont au congèle, qui attendent, on ne sait jamais. Mais voilà. Et puis après, on a un couple basé beaucoup sur... On est très différents tous les deux, mais on s'accepte vraiment comme ça. Et du coup, ça marche très bien. Et on est beaucoup sur l'humour aussi. Donc, ça nous aide à vivre les situations difficiles de façon plus apaisée.

  • Rébecca

    Ok. Oui, forcément, c'est un peu plus facile du coup.

  • Fleur

    C'est ça.

  • Rébecca

    Enfin facile, si on s'entend.

  • Fleur

    Oui.

  • Rébecca

    ok bon et du coup une fois que bébé est implanté plutôt du premier coup du moins dans le cadre de la FIV comment ça se passe toi ? comment tu te sens ? est-ce que tu stresses beaucoup ? est-ce que tu es rassurée de te dire ça au moins ça a marché ?

  • Fleur

    alors les premières semaines c'est un peu dur parce que j'ai peur de la fausse couche parce que je sais que c'est des choses qui arrivent fréquemment surtout lors d'un premier bébé donc j'ai peur de m'emballer Merci. Et il y a aussi une autre chose qui a été très difficile, c'est qu'on avait un chien et qu'on a dû le faire piquer à ce moment-là. Et du coup, j'ai perdu un être très cher. Du coup, ça a été très difficile d'avoir un curseur d'émotions stable. C'est-à-dire que d'un côté, j'avais l'impression que je devais être hyper heureuse parce que j'étais enceinte et de l'autre, je vivais un drame. Et du coup, j'étais super triste. Et au final, je me sentais un peu anesthésiée. au début de ma grossesse, un peu comme si je n'avais pas trop d'émotions.

  • Rébecca

    Parce que tu as perdu ton premier enfant, comme il ne te revient. Et ça, niveau, c'est quand même...

  • Fleur

    Oui, c'est vrai que mon chien... En plus, on a tout fait. En fait, il avait des problèmes de comportement, plus, plus, mais c'était pathologique. Et en fait, on n'arrivait pas à le soigner. Il devenait de plus en plus fou. Et malgré tout le suivi comportemental, on a été obligés... de le faire piquer parce qu'il devenait dangereux pour lui-même et pour nous. Et du coup, ça a été très dur comme décision. Vraiment, on l'a très, très mal vécu tous les deux. Donc oui, c'est vrai que ça se côtoyait. La vie et la mort se sont côtoyées de près et ça a été un peu dur à vivre de façon sereine. Donc voilà. Mais sinon, après... Quand j'ai vraiment réalisé, là j'étais vraiment très heureuse et puis j'ai vite commencé à avoir des symptômes pas très agréables. Donc là je me suis dit c'est bon, on est dedans.

  • Rébecca

    En général il paraît que plus on stresse, plus les symptômes sont gros, histoire de nous rassurer. C'est ça,

  • Fleur

    c'est bon il est là, il me le fait savoir.

  • Rébecca

    C'est ça. Ok, bon et du coup d'un point de vue médical, est-ce que tout se déroule bien sur ta grossesse ?

  • Fleur

    Alors médicalement parlant, tout se passe super bien. Il grandit bien, c'est un grand bébé, gros bébé. Tout va bien, il bouge bien. Enfin vraiment, tout est nickel. Moi, la grossesse, je la vis de façon un peu compliquée parce que j'ai beaucoup de symptômes. Donc j'ai beaucoup de nausées, je suis très, très fatiguée. J'ai du mal à respirer. J'ai mal aux dents, j'ai mal partout. J'ai vraiment tous les symptômes. Et puis j'ai beaucoup de déchets, donc j'arrive pas. pas manger. Pendant ma grossesse, j'ai pris que 6 kilos parce que je mangeais rien en fait. Tout au long de ma grossesse, ça a été difficile à vivre. Puis je continuais de travailler en plus, donc j'avais beaucoup de déplacements. C'était quand même un peu sport. Ouais,

  • Rébecca

    forcément. Ok. Et du coup, est-ce qu'à un moment, t'arrives quand même à te poser et à réaliser que ok, bébé va arriver ?

  • Fleur

    Oui, je pense. quand je l'ai senti bouger. En fait, au début, c'est bizarre parce qu'on a les symptômes, on a un peu que le côté désagréable quand même de la grossesse. En tout cas, moi, ça a été ça. J'avais le côté désagréable de la grossesse sans avoir un peu le côté sympa. Déjà, je n'avais pas de ventre jusqu'à cinq mois. Donc, c'est vrai que c'était assez bizarre de me dire, il est là, il est dans mon corps, mais tout ce que je ressens, c'est des trucs un peu négatifs. Oui. mais par contre non vraiment j'étais trop heureuse depuis le temps que je l'attendais après réaliser je pense que j'ai pas trop réalisé quand même avant qu'il bouge qu'il était vraiment là ok d'accord et

  • Rébecca

    est-ce que tu te prépares pour cet accouchement du coup est-ce que toi qui avais un peu qui avais pas peur de ça avant de te lancer est-ce que t'avais des préparations des envies pour ton accouchement à venir ?

  • Fleur

    Alors, j'ai fait la préparation à l'accouchement avec une sage-femme. Après, j'avoue que moi, même si je n'y pensais pas trop, c'est quand même un sujet qui me faisait peur parce que tout ce qui est hôpital, tout ça, ça me stresse un peu. Je suis un peu hypochondriaque, donc du coup, je me disais, je ne sais pas ce qui va arriver. Bon, ce n'était pas non plus... Quand j'y pensais vraiment, je me disais quand même ça fait un peu peur. Mais non, après, je n'avais pas d'envie particulière. Moi, si je m'écoutais, le seul truc que je voulais, c'est être en vie, que mon bébé soit en vie et avoir mal le moins possible. Je m'étais déjà même posé la question de voir si je pouvais faire une césarienne programmée. Donc, j'en étais là dans mon esprit. Après, en faisant les préparations à l'accouchement, je me suis dit que c'est vrai que c'était quand même beau. de pouvoir vivre un accouchement par voix basse. Je sais que mon conjoint est très à l'écoute et que j'aurais été soutenue plus, plus, plus, quoi qu'il arrive. Je me suis dit peut-être que c'est une belle épreuve, que c'est dur, mais en même temps que c'est beau et que ça peut être à vivre. Du coup, je me suis plus préparée mentalement à un accouchement voix basse et me dire... Peut-être que j'essaierais de faire en sorte d'avoir la péridurale le plus tard possible. Parce que je crois que ce n'est pas très bon quand même pour le bébé, même si ce n'est pas grave. Mais de ce que j'ai compris, c'est que plus c'est tard, mieux c'est. Après, j'étais un peu entre deux eaux. Je me disais d'un côté, je n'ai pas du tout envie d'avoir mal. Et de l'autre, c'est aussi peut-être ça la vie. parents dès le début. C'est bon comme ça.

  • Rébecca

    J'en jure.

  • Fleur

    Voilà, c'est ça. Du coup, je me préparais un peu à ça plus tôt.

  • Rébecca

    Ok, d'accord. Bon, et du coup, ta grossesse progresse. Comment ça continue ? Est-ce que tout va toujours bien sur le point de vue médical ?

  • Fleur

    Ouais, moi en fait, tout va bien jusqu'au dernier trimestre. Tout va bien. En fait, on est parti en Grèce en août. J'ai accouché en décembre. Donc voilà, on a fait des petits voyages, des petits trucs. C'était sympa. J'ai arrêté le travail en fin octobre. Donc là, je préparais tous mes petits plats surgelés. En vrai, tout allait bien. Et le seul truc, c'est que j'étais très vigilante sur les mouvements fétaux parce que mon bébé bougeait beaucoup, beaucoup, beaucoup dans mon ventre. Ok. Et on nous avait dit, et ça, c'était dur pour moi, parce qu'on nous avait dit, il faut faire attention à ce qu'il n'y ait pas de diminution des mouvements fétaux. Et d'un autre côté, on nous disait, au dernier trimestre, c'est normal que le bébé bouge moins parce qu'il a moins de place. Du coup, j'étais un peu stressée par ça parce que je me disais, comment savoir si c'est juste qu'il n'y a plus trop de place ou qu'il bouge vraiment moins. Donc, du coup, j'étais très vigilante là-dessus. Et j'étais allée voir une première fois à l'hôpital à 36 semaines. j'étais allée voir pour voir si tout allait bien. Et tout allait bien. Et sur la fin de ma grossesse, donc à la 36-37e semaine, j'ai fait des examens où on a vu que j'avais des problèmes hépatiques liés à la grossesse. Ils avaient une suspicion de cholestase gravidique. Je ne sais pas exactement ce que c'est, mais je sais juste que ce n'est pas très bon pour le bébé.

  • Rébecca

    Oui, ça stoppe les moments du bébé, ça.

  • Fleur

    C'est ça. Et du coup, j'étais sous surveillance. Mais en fait... En fait, il n'y avait pas tous les éléments qui étaient réunis pour dire que j'avais une cholestase gravidique. Du coup, il suivait juste certains curseurs. Mais rien d'inquiétant. Et après, je faisais des monitos régulièrement, monitos plus prise de sang. Et à un moment donné, le 29 novembre, je m'en souviens parce que c'était l'anniversaire de mon conjoint, on nous a dit qu'on pouvait me donner un traitement pour... que ces curseurs-là se remettent bien, mais que comme j'étais déjà à la 38e semaine, ça ne valait peut-être pas le coup d'attendre et que valait mieux me déclencher. Du coup, c'est là que tout a commencé.

  • Rébecca

    Donc là, tu as un déclenchement. Est-ce que toi, tu en avais déjà entendu parler ? Est-ce que tu savais plus ou moins comment ça se passait ? Est-ce que c'était ?

  • Fleur

    J'en avais entendu parler parce que j'étais beaucoup sur une application. Je ne sais pas si on peut dire les noms des applications. J'étais sur Wimom et du coup, par rapport à ma fille, parce que je suis quelqu'un, quand j'ai un truc, une problématique dans ma vie, j'aime bien tout chercher, tout savoir, y avoir les expériences d'autres personnes. Et du coup, j'étais pas mal dessus. Et oui, du coup, j'avais entendu parler de déclenchement. J'avais vu à peu près comment ça pouvait se passer. Je savais que ça pouvait être long. Donc, je me préparais à quelque chose de très long. J'avais été acheter à manger, j'avais acheté plein de trucs, j'avais fait une valise avec des jeux, des trucs. Au moins, on s'en ira. Vous avez paré. Voilà, c'est ça. J'avais fait une playlist que j'écoutais tout le temps pour que le bébé l'entende et qu'il s'y habitue pour le jour de l'accouchement et tout. Donc non, j'étais à fond, ça m'angoissait beaucoup, mais c'était supplanté par le bonheur de me dire que ça y est, j'allais être maman. Et puis j'avoue que sur la fin de ma grossesse, je n'en pouvais plus. Il me faisait mal, il me donnait des coups dans les côtes et tout, ce n'était pas agréable. Et puis je ne mangeais toujours rien parce que j'avais des brûlures d'estomac plus plus. Donc non, c'était un moment où j'étais heureuse, je me suis dit ça y est, je vais rencontrer mon bébé.

  • Rébecca

    L'excitation qui prend le dessus, là.

  • Fleur

    Oui, c'est ça.

  • Rébecca

    OK. Bon, et du coup, quelle méthode est choisie pour te déclencher ?

  • Fleur

    Eh bien, du coup, on n'a pas eu le temps de ça. En fait, ce qui s'est passé, c'est que le vendredi, le médecin me dit, voilà, on va vous déclencher soit dans le week-end, soit en début de semaine. Le samedi, il m'appelle pour me dire... que finalement on va attendre début de semaine parce qu'il a vu mes résultats, que c'était pas pressé et que je crois que c'était un week-end très chargé en accouchement donc il préférait attendre de voir en début de semaine, donc il me donne rendez-vous le lundi matin à 8h30 pour qu'on en discute et en fait le dimanche on a des amis qui sont venus manger en goûter à la maison avec leur fille Et en fait, quand ils sont partis, je me suis dit que ça faisait un petit moment que je n'avais pas senti mon bébé bouger. Et donc là, je commence un peu à me dire, bon, je vais essayer de le faire bouger. Donc, je bois des trucs sucrés, je m'allonge sur le canapé, il ne bouge pas. Et je dis à Louis, c'est mon conjoint, je lui dis, écoute, je ne le sens pas trop bouger, ça m'inquiète un peu. Je vais prendre un bain et s'il ne bouge pas dans le bain, on ira à l'hôpital. Je me rassure en me disant qu'on a fait un monito vendredi, il allait très bien. On a rendez-vous demain matin à 8h30. Mais si tu as besoin d'être rassurée, on ira, il n'y a pas de souci. Donc, je vais prendre mon bain. Et là, je commence à me sentir un peu angoissée parce que je ne le sens toujours pas bouger. Parfois, j'ai l'impression de sentir bougie, mais au final, pas trop. Bref, je ne suis pas très bien et je me dis que c'est impossible que je dorme comme ça. Il faut qu'on y aille. La valise était déjà prête puisqu'on avait déjà fait plusieurs allers-retours parce que j'étais un peu angoissée. Et là, on se prépare, on part. Assis au début, il me dit « Est-ce que tu veux vraiment que je vienne avec toi ? » Parce qu'en fait, comment y aller tout le temps ? Il me dit, comment on va revenir et tout. Et je lui dis, écoute, comme il me parlait de déclenchement, ça se trouve, comme j'y vais, il va me déclencher, on ne sait pas. Donc, je préfère que tu viennes. Donc, il vient. J'ai eu le nez fin. Et donc, il vient avec moi. On part sur la route, ça va. On rigole un peu et tout. Plus on s'approche de l'hôpital, quand même, plus le stress monte. Et j'ai hâte d'entendre son cœur battre. Enfin, voilà, je commence un peu à stresser. On arrive aux urgences. On est pris direct. on est pris directement en charge et là on va dans une petite chambre, il me pose le monito et j'entends le chœur donc je me dis tout va bien.

  • Rébecca

    Ok tout va bien. C'est bon.

  • Fleur

    C'est ça, on est parti pour rentrer chez nous et je crois qu'on est arrivé il était 22 heures et puis je continue le monito puisque ça dure une trentaine de minutes et là donc avec Louis on se détend, on regarde des petites vidéos voilà Et en fait, là, tout bascule. D'un coup, il y a cinq ou six personnes qui rentrent dans la chambre. La médecin qui me dit, écoutez, le cœur de votre bébé n'est pas comme avant. Donc, il y a peut-être un souci. On va essayer de vous mettre sur le côté pour voir s'il bouge. Mais en fait, en même temps qu'elle me dit ça, il y avait déjà quelqu'un qui était en train de me faire une échographie. En même temps, il y avait quelqu'un qui était en train de me donner des antivolutifs et qui était en train de me dire, on va vous césariser, il faut sortir le bébé. Et là, je ne comprends rien. En vrai... C'est le truc,

  • Rébecca

    là. Toi qui te disais, c'est bon, je suis rassurée, tout va bien.

  • Fleur

    C'est ça. En fait, je suis totalement perdue. Je ne comprends pas ce qui se passe. Donc, au début, je me laisse faire. En fait, c'est ça. Je suis totalement spectatrice de ce qui se passe. Je n'ai aucun contrôle. Je perds pied, vraiment. À ce moment-là, je cherche du regard qui me regarde, qui a l'air complètement perdu aussi. En fait, on ne sait pas si on doit paniquer ou pas. Je pense qu'on est un peu dans un...

  • Rébecca

    C'est très facile.

  • Fleur

    Oui, c'est ça, clairement. Et il y a une sage femme qui essaye de me rassurer, je crois, mais je me souviens même pas de tout, parce que je pense qu'à partir de ce moment-là, mon cerveau s'est complètement déconnecté. Et en fait, là, je pense que du coup, mon cerveau s'est mis en pause et mon corps a pris sur lui tout ce qui se passait. Et je me suis mise à trembler de manière incontrôlée. J'arrivais plus à rester calme, en fait. Et donc, je tremblais à fond. Et puis, je disais juste, est-ce que Louis peut venir avec moi ? Il disait oui, il va pouvoir venir. Mais là, il faut qu'on parte, il faut qu'on sorte le bébé et tout. Donc, on part et je regarde Louis et je lui dis, ça y est, on va devenir parents. Je souris. Et sur le chemin pour aller au bloc, je dis, mais est-ce que ça va aller pour mon bébé ? Et il m'a dit, on va tout faire pour. Et là je me dis ok donc ça va pas.

  • Rébecca

    C'est pas un oui franc quoi.

  • Fleur

    Voilà c'est à ce moment là où je me dis ouais il y a vraiment un problème, enfin ça va pas du tout quoi. Et du coup j'arrive au bloc dans mon imaginaire, mais alors je sais pas combien ils étaient mais j'avais l'impression qu'on était 50. Ouais. Je pense pas que c'était le cas mais vraiment c'était le cas.

  • Rébecca

    Il y avait du monde en tout cas.

  • Fleur

    Voilà c'est ça. Ça s'activait un peu partout. Par contre, ils ont été incroyables. Vraiment, j'ai eu beaucoup de chance pour ça parce qu'il y a toujours une personne qui prenait le temps d'être avec moi et de m'expliquer ce qui se passait et ce qu'on allait faire. Donc ça, ça a été vraiment chouette. Et là, vient le moment où on doit me faire l'arachie anesthésie. Je tremblais tellement qu'ils n'y arrivaient pas au début. Ils m'ont dit qu'il fallait que je prenne le temps de me calmer. Donc, il y a une infirmière qui est venue et qui a été incroyable, qui a posé son front contre le mien, qui m'a tenu les mains et qui m'a fait respirer pour m'apaiser. Et elle me parlait doucement. Et je ne sais pas, ça m'a vraiment fait du bien. À ce moment-là, c'est comme si le temps s'était un peu arrêté d'un coup et que je pouvais reprendre pied un tout petit peu. Et donc là, ils ont réussi à me faire l'arrachis. Je me suis couchée. Et à partir de ce moment-là, ça devient assez flou. Il m'explique en fait ce que je vais ressentir, donc comme si on me touchait, mais sans sentir la douleur. L'anesthésiste n'arrêtait pas de faire des blagues, je pense, pour me détendre. Donc ça, c'était plutôt sympa. Mais en fait, je ne me rendais compte de rien. J'ai l'impression que vraiment, j'étais en dissociation complète. Je n'arrivais pas du tout à me connecter à moi. Et donc... Je ne sais pas. Déjà, ils se parlaient entre eux. J'avais l'impression qu'on me parlait. Parfois, je répondais à des questions. Non, mais j'étais complètement à l'ouest. Au moment où je dis qu'on peut lui baisser les jambes, je dis oui, oui, allez-y. Alors que ce n'était pas du tout à moi qu'on parlait. Mais voilà, j'étais vraiment dans le flou. Et Louis est arrivé au moment où tout était prêt pour commencer la césarienne. Et il m'a tenu la main. Je lui ai expliqué parce que l'infirmière m'avait quand même dit... ne paniquez pas si vous n'entendez pas votre bébé pleurer tout de suite, c'est des choses qui arrivent très fréquemment, c'est plus dans les films qu'on voit qu'ils m'aillent en direct mais s'ils ne pleurent pas c'est pas grave donc voilà, elle me dit s'il pleure on vous le mettra tout de suite dans les bras sinon on l'emmènera dans une petite salle pour lui vider les poumons mais il ne faut pas paniquer donc j'explique ça directement à Louis pour pas qu'il panique non plus et là il me tient la main et puis on ne voyait rien parce qu'il y avait du... le voile devant nous heureusement et voilà je sens qu'on s'affaire sur mon corps mais je sens effectivement aucune douleur rien et en fait ça va très vite un moment on me dit qu'on va pousser que je vais sentir une pression parce qu'on allait sortir le bébé donc on prévient et là ils le sortent et en fait j'entends rien donc je me doute qu'il pleure pas il part et J'avoue que là, c'est très flou. On me dit qu'il est très anémié, mais je n'ai pas l'impression que c'est grave. Parce que moi, l'anémie, j'en ai eu pendant ma grossesse. L'anémie, j'en entends parler souvent. Je ne sais pas si c'est idiot, mais moi, je me dis, bon, je lui donne un peu de fer et c'est bon. Oui,

  • Rébecca

    les parents, on va leur quinquer et c'est parti.

  • Fleur

    Moi, dans ma tête, j'étais complètement à la ramasse. Et je dis à Louis, écoute, va avec lui. Je ne veux pas qu'il soit tout seul. enfin je veux qu'il soit avec des gens de confiance quoi ses parents soit moi soit lui mais comme je ne le trouvais pas il fallait qu'il y aille donc j'ai dit vas-y et là il part et donc voilà on me demande comment je veux l'appeler donc je dis Isaac Et j'étais plutôt heureuse, mais pas là. Je ne sais pas comment dire. J'étais vraiment, je pense, encore en état de choc de toute façon et que je ne captais rien. Mais j'étais plutôt en sentiment positif de me dire, ça y est, j'ai mon bébé. Mais je ne le vois pas. Et là, je pars en salle de réveil. Et en salle de réveil, je discute avec une... Une infirmière qui était adorable aussi. Mais vraiment, c'est là où je me dis que je planais complètement.

  • Rébecca

    Tu ne réalisais pas.

  • Fleur

    Pas du tout. En fait, je pense aussi que l'urgence de la situation a fait que je n'ai pas du tout eu l'impression d'avoir accouché. Je suis arrivée à l'hôpital, il était 22h, il est né, il était 23h16. Et entre-temps, il y a quand même eu le monito qui a duré...

  • Rébecca

    Il a duré une demi-heure, plus ou moins.

  • Fleur

    Oui, c'est ça. Donc vraiment, ça a été... une rapidité alors que moi je m'attendais quand même à être déclenchée j'avais prévu d'être à l'hôpital pendant trois jours à galérer enfin ouais donc vraiment je pense que ça ça encore maintenant mais en moi maintenant mais j'ai toujours pas l'impression d'avoir accouché quoi c'est en sortant de l'hôpital avec mon bébé dans ma tête j'allais accoucher un jour quoi enfin ouais c'était trop bizarre j'ai jamais eu de contraction enfin voilà tout ça je connais pas d'accord Donc là, je suis en salle de réveil. Et puis finalement, je ne sais plus trop dans quel ordre ça s'est passé. Je sais que Louis arrive avec le bébé. Il était assis sur un fauteuil roulant avec un coussin d'allaitement avec le bébé dedans. Et ils me mettent le bébé dans les bras. Et là, le temps s'arrête. Alors moi, j'ai l'impression que ça a duré super longtemps. Mais Louis m'a dit après coup que ça avait duré quelques secondes. Parce qu'il devait aller en réanimation. Mais pour moi, le temps s'est arrêté et j'étais en connexion complète avec mon bébé.

  • Rébecca

    Oui, tu as découvert ton bébé à ce moment-là aussi.

  • Fleur

    Et après, il est reparti avec et il est revenu me voir en me disant que, il fallait que je ferais une conscience que c'était compliqué et que notre bébé, pour l'instant, n'allait pas très bien, que les médecins ne savaient pas trop ce qu'il avait. qu'en fait, il était très, très, très, très animé et que c'était pas normal, quoi. Donc, il allait aller en réanimation. Et en fait, pareil, à ce moment-là, mon cerveau, il a dit non, quoi. Donc, du coup, j'étais normale. Je lui parlais normalement, comme s'il ne m'avait pas dit ça, quoi.

  • Rébecca

    Donc, il a dit ça, toi, t'es toujours en choc,

  • Fleur

    je pense. Je pense que mon cerveau n'était pas prêt à accepter cette situation. Du coup, il s'est mis vraiment en pause. Louis m'a dit que j'ai bien vu que tu ne voulais pas comprendre, que ça ne voulait pas être. Il m'a dit que je n'ai pas voulu insister parce que je me suis dit que ça ne servait à rien que de te mettre dans un état de panique de toute façon. Du coup, il a été incroyable. Parce que lui, il a vraiment vécu des choses. atroce à ce moment là parce que quand il est parti avec le bébé que j'étais encore sur la table d'opération bah lui il a vu notre bébé à moitié mort en fait parce que il avait plus de sang dans le corps en fait quasiment donc ils l'ont transfusé directement il m'a dit en fait il était hypotonique donc en gros il avait aucun réflexe c'était vraiment bébé tout mou quoi et Et du coup, il m'a dit que lui, il avait du mal à le prendre dans ses bras, à essayer de s'approcher parce que pour lui, il était sans vie. Donc lui, il a vécu ça. Et derrière, il devait faire comme si de rien n'était parce qu'il ne voulait pas me brusquer. En fait, je trouve ça dur parce que je me dis qu'il a vécu ça un peu tout seul. Et surtout qu'après, il l'a accompagné pour se faire transfuser, parce qu'il devait être transfusé. Ils n'arrivaient pas, tellement il était blanc, ils n'arrivaient pas à trouver de veine. Donc, ils l'ont repiqué plein de fois. C'est hyper dur à avoir de toute façon. Et au final, ils ont dit, on va devoir passer par le cordon, parce que là, on n'arrive pas, en fait. Donc, ça ne sert à rien de s'acharner. Et donc, c'est là qu'il est parti en réa pour qu'ils puissent le transfuser. Ils ont dit à lui d'aller me retrouver parce que de toute façon ils avaient besoin.

  • Rébecca

    d'espace en gros pour être à fond sur le bébé. Donc voilà, moi, je ne suis pas du tout en conscience de tout ça. On m'a juste dit qu'avant de rentrer dans ma chambre, je pourrais aller voir mon bébé. Donc moi, j'étais juste trop contente de me dire je vais voir mon bébé. Mais vraiment, j'étais à 10 000 kilomètres de tout ça. Et voilà, donc au final, je retrouve les sensations dans mes jambes, mes pieds, donc ils me remontent dans ma chambre et en fait, on ne passe pas en réa. Ils me disent que ce n'est pas encore OK et que dès que ce sera bon, on préviendra pour aller le voir. Mais pour l'instant, ce n'était pas possible. En gros, elle est née à 23h16. Je l'ai vue une fois 30 secondes. Je pense que ça devait être peut-être même 30 minutes, une heure après l'accouchement. Après, je n'ai pas pu le voir avant 5h30, 6h du matin. Et en fait, quand je suis remontée dans ma chambre avec Louis, j'arrivais plus à pas dormir. Et là, je crois que j'ai commencé à stresser, à me dire...

  • Fleur

    À te dire quelque chose qui était quand même pas normal, quoi.

  • Rébecca

    Ouais. Et à me dire, mais est-ce qu'il est mort ? Et qu'on me le dit pas. Ok. Et après, j'essayais de me raisonner en me disant, ben non, mais s'il était mort, on me l'aurait dit. Enfin, c'est un peu... même. Même si c'est douloureux, ils sont obligés de me le dire. Ils ne peuvent pas me laisser comme ça. Mais c'était une angoisse qui montait, qui montait et que je n'arrivais plus à contrôler. Donc à chaque fois que l'infirmière venait, je lui disais, mais est-ce que vous avez des nouvelles ? Elle me disait non. Et à un moment donné, je l'ai appelée et je lui ai dit, maintenant, vous appelez le service et vous leur demandez où ça en est parce que moi, je ne peux pas rester sans nouvelles, sans aucune nouvelle, même si je ne peux pas le voir tout de suite, jusqu'à ce qu'on me dise ça va ou ça ne va pas, mais qu'on me dise quelque chose.

  • Fleur

    Et qu'on te dise ce qui est en vie, quoi, actuellement.

  • Rébecca

    Oui, c'est ça. Mais je n'osais même pas le verbaliser, du coup. Peut-être peur parce que je préférais la garder dans ma tête plutôt qu'elle sorte et que ça devienne quelque chose, une option, en fait. Pour moi, ça ne pouvait pas être une option. Et au final, elle appelle et elle me dit, bon, ils sont occupés de votre bébé, vous allez pouvoir le voir. Et en fait, ils n'avaient pas eu le temps de m'appeler. Je ne leur en veux pas du tout parce qu'il y a eu beaucoup de césariennes ce soir-là. Et du coup, ils avaient énormément de travail. Et donc, ils n'ont pas appelé pour prévenir que c'était bon. Alors, je l'ai mal vécu, mais en même temps, je ne leur en veux pas parce que d'un côté, je me dis que c'est des gens qui doivent sauver des vies de bébés. Et effectivement, la priorité, c'est peut-être pas de prévenir les parents. Voilà. Peu importe. Et au final, du coup, je pars. Ils me font rouler dans mon lit. jusqu'au bébé, jusqu'au service réanimation. Et là, je le découvre et il est branché partout. En fait, ils l'ont mis en hypothermie, donc le contraire des couveuses pour les prématurés. Lui, ils ont mis son corps à 33 degrés, donc ils ont baissé sa température pour protéger ses organes. Et donc, il était dans le froid, donc il avait une couverture qui maintenait son corps au froid. Je vois ça un peu comme la cryogénisation. Mais l'idée, c'était de bloquer tout son système pour le mettre en pause, le temps de comprendre ce qui s'était passé. Et en fait, moi, à ce moment-là, quand je le vois, je ne vois pas ça. Je ne vois pas les fils, je ne vois pas la couverture, je vois juste mon bébé. Et je le regarde avec amour et je lui prends sa petite main. Et c'est tout ce que je pouvais faire de toute façon. Je ne pouvais pas le prendre dans les bras. Je ne pouvais pas trop le toucher non plus parce qu'en fait, le fait qu'il soit à une température si peu élevée, ça peut entraîner des douleurs, comme quand on a très très froid. Donc l'idée, c'est de ne pas trop trop le toucher non plus. Et voilà, et en fait, à partir de ce moment-là, on nous dit qu'il va être mis en... Alors au début, il l'avait mis en hypothermie pour potentiellement 24 heures. Et après, ils nous ont dit soit au bout des 24 heures, on le sort de l'hypothermie et ça va. Soit on le prolonge pendant 72 heures, c'est une hypothermie thérapeutique. Et en gros, on le traite pour voir comment ça évolue. Et en fait, pendant les 24 heures, il a convulsé. Deux fois. Ok. La deuxième fois, ils ont réussi à trouver un traitement qui l'a stabilisé. Mais du coup, ils l'ont laissé en hypothermie 72 heures. Et je crois que là, au moment où ils m'ont dit qu'il avait convulsé, c'est le seul moment de tout le séjour où j'ai vraiment eu peur. Et j'ai pleuré. Ça a duré cinq minutes. Et après, je n'ai plus repluré du tout. Parce que je ne pouvais pas. Parce que pour moi, il allait aller bien. et que j'étais en guerre, en fait. Et du coup, en fait, j'ai pleuré parce que là, on m'a dit, il a convulsé. En gros, j'ai compris que son cerveau, du coup, avait potentiellement des lésions et qu'on ne pouvait pas me dire ce qui allait se passer. Comme en plus, le cerveau, ça reste un grand mystère pour la médecine. On m'a dit, en gros... au revoir Oui effectivement, c'était pas impossible qu'il soit lourdement handicapé. Mais en fait c'est marrant parce que c'était dit d'une certaine façon très douce et ça collait pas avec la situation et je pense que c'est ça aussi qui m'a fait me mettre dans un état d'esprit de ça va aller, c'est obligé que ça aille en fait.

  • Fleur

    Les naquines étaient tellement rassurantes qu'au final, toi, tu te laissais porter.

  • Rébecca

    Je pense qu'elles n'étaient pas rassurantes, elles étaient neutres, parce qu'elles ne pouvaient pas se prononcer. Mais elles le disaient avec une certaine douceur qui faisait que moi, en tout cas, j'avais envie de croire que ça allait bien se passer. Mais par exemple, mon conjoint ne l'a pas du tout reçu de la même façon. Lui, il était beaucoup plus inquiet. Il passait son temps à se dire, on va avoir un enfant très handicapé. D'accord. Et moi, c'était tout l'inverse. J'étais dans mon monde de paillettes et de bisounours où tout va bien se passer. Je suis de toute façon quelqu'un de très positif dans la vie. J'ai eu beaucoup, beaucoup de galères et j'ai toujours été... Voilà, on avance, quoi. Il faut que ça aille. Par contre, je me suis totalement mise dans ma bulle. Tout le séjour, j'ai quasiment parlé à personne, juste à ma mère et à ma meilleure amie. Et je les chargerais un peu de donner les nouvelles, pas droite à gauche. Je voulais que personne ne vienne. De toute façon, on habite loin et du coup, c'était parfait. En fait, j'avais besoin de rester dans ma bulle de ça va bien se passer parce que si je devais gérer le stress, stress des autres, ça allait être trop pour moi et du coup, je ne pouvais pas. Donc, je faisais ça. Après, je recevais des messages très agréables et tout. Je ne répondais pas souvent parce qu'en fait, j'étais collée à mon fils tout le temps. Dès que je pouvais, j'étais avec lui. Et voilà, en gros, après, il y a eu plein d'étapes. Donc, je devais aussi... faire mes soins pour ma césarienne. Mais j'avoue que ça, je l'ai complètement occulté. En fait, ça s'est vite mis en place avec Louis. Il s'occupait de moi et moi, je m'occupais du bébé. En gros, c'était ça l'idée. Donc, il a été... C'est-à-dire qu'il s'occupait de moi, mais vraiment. C'est lui qui me disait quand je devais prendre mes médicaments. Il m'aidait à me doucher, il m'aidait à aller aux toilettes, il m'aidait à tout faire. Vraiment, je n'étais plus dans mon corps. De toute façon, ce n'était pas mon problème. Après, on avait toujours ce côté où on essayait quand même d'être heureux. Et du coup, le soir, il m'a commandé des sushis. Donc, on se faisait quand même nos petits temps de repas, de choses comme ça. Mais après, dès que... dès que c'était ok pour qu'on soit avec le bébé, on était avec le bébé, je ne dormais pas dans ma chambre. Je ne dormais pas, d'ailleurs. J'étais dans sa chambre. Il avait un milliard de machines qui faisaient bip-bip, donc on ne dormait pas trop. De toute façon, il y avait des soins très réguliers avec les infirmières. Mais voilà, ma vie était tournée à ce moment-là sur mon enfant et sur rien d'autre. Je ne pouvais gérer rien d'autre. D'ailleurs, je n'avais aucune mémoire. Pour les petites anecdotes, par exemple, il y avait une sage-femme qui rentrait dans la chambre qui me disait « est-ce que quelqu'un est passé pour vous donner tel truc ? » Et je regardais Louis et je disais « je ne sais pas » . Et en fait, elle était là deux secondes avant, elle était dans la chambre. Elles se sont croisées sur la route presque. Et moi, c'était Louis qui gérait tout. Ma mémoire, je n'en avais plus. Enfin, j'avais rien. C'était tout sur mon bébé. Je veux dire, vraiment.

  • Fleur

    Tu n'étais pas connectée. Oui,

  • Rébecca

    pas du tout. Et d'ailleurs, je me souviens que j'étais en fauteuil roulant et tout ça. Mais je ne me souviens pas. Je me souviens que j'ai eu mal. Mais pour moi, c'était rien. Enfin, je ne sais pas. Ce n'était pas là.

  • Fleur

    oui, tu as connu une importance ouais voilà,

  • Rébecca

    c'est ça vraiment ça n'avait pas de poids dans ma vie à ce moment là donc il est resté 72h en hypothermie oui en hypothermie donc voilà, j'ai pas pu le prendre et à ce moment là,

  • Fleur

    vous savez toujours pas ce qui s'est passé avec lui ou vous avez déjà eu une hypothèse ou une idée ?

  • Rébecca

    Je ne me souviens plus de la temporalité, mais je sais qu'on m'a fait des examens à moi. Et en fait, c'est là où ils ont découvert que mon bébé avait fait une hémorragie phétomaternelle. Donc, c'est un phénomène extrêmement rare. Pour dire, ma belle-mère qui est sage-femme, elle fait 40 ans de carrière, elle n'avait jamais vu ça. Elle m'a dit que je ne savais même pas que c'était possible. Apparemment, ça se voit un peu dans les... dans les livres mais très peu en vrai et heureusement mais en fait c'est qu'il était en train de se vider de son sang dans mon corps et du coup par le placenta et la seule chose que je trouve beau là dedans c'est que son sang est toujours dans mon sang et je vais le garder pendant 30 ans et je me dis c'est un peu... de lui qui sera en moi pour encore des années. Et bon, après, j'ai la chance qu'il ait survécu. J'ai eu la chance d'être hyper alerte sur ses mouvements. Parce qu'en fait, ce qu'on nous a dit, on avait attendu lundi matin, il n'était plus là. Donc voilà, il a échappé à la mort de peu. Et il a été incroyable, il s'est battu comme un petit guerrier. Il a réussi à respirer sous morphine, sans aide respiratoire. Même les puricultrices étaient assez impressionnées. Et voilà, moi, dans ma tête, il fallait que ça aille. Et du coup, je ne lui donnais que des trucs positifs. J'étais à côté de lui, je lui parlais. Je faisais en sorte qu'il se sente le mieux possible. Je participais à tous les soins que je pouvais faire. J'ai eu de la chance aussi parce que du coup, j'ai eu ma montée de lait très rapidement parce que je voulais allaiter. Et du coup, j'étais au tire-lait. Et en fait, je ne sais pas si c'est pour compenser, mais j'étais en hyper lactation, c'est-à-dire que j'ai pris tellement de lait que j'ai laissé en partant de l'hôpital 3 litres de lait à l'hôpital. Ah oui ? Donc oui, voilà. Et sachant qu'en plus... mais Après, j'ai aussi allaité mon fils. Donc du coup, j'avais vraiment, vraiment beaucoup de lait. Donc heureusement, là-dessus, ça s'est bien passé déjà. Mais voilà, et en fait, après, au bout des trois jours d'hypothermie, ils ont fait une IRM pour voir s'il avait des lésions. Et là, ça a été dur parce que donc il est parti. On ne pouvait pas l'accompagner. Donc il est parti faire l'IRM dans un centre pas loin. Moi, j'étais persuadée qu'on allait avoir les résultats ou du moins une orientation à ce moment-là pour savoir ce qui allait advenir de notre fils le jour même, en fait. Et pas du tout. Il a fait l'IRM le jeudi et on a eu les résultats que le lundi. Et là, ça a été très long. Il fallait rester positif. Et bon, après, au-delà de ça, quand il est revenu de l'IRM, c'est le moment où on a pu le prendre dans les bras, s'occuper un peu de lui, j'ai pu l'allaiter. Donc ça, c'était des moments suspendus. Même le mettre dans les bras de Louis, pour moi, ça m'a rendue très émotive. Et ça m'a beaucoup aidée. Et voilà, après, il était là et on pouvait enfin être avec lui. et lui changer sa couche, lui faire son bain, faire des choses comme ça, un peu normales. On est restés, parce que moi au bout des cinq jours d'hospitalisation à la maternité, après je suis passée juste au service réa et du coup on dormait, bon après on a toujours dormi avec lui, mais on dormait encore avec lui dans sa chambre. mais j'étais plus hospitalisée moi.

  • Fleur

    Donc tu n'avais plus de chambre à toi là pour le coup.

  • Rébecca

    Voilà c'est ça, je n'avais plus de chambre à moi donc on était vraiment tout le temps avec. Après il avait pas mal d'examens et ça c'était pareil c'était un peu dur, il lui mettait des électrodes sur le crâne pour savoir et c'était toujours des moments de stress, on lui disait pourvu qu'il n'ait pas refait de crise, qu'il n'ait pas reconduit. Et puis aussi la sortie d'hypothermie en fait il remonte sa température très doucement et là c'est pareil c'est une angoisse parce que bah en gros le but c'est qu'il convulse pas quoi et donc du coup on est là à se dire allez ça va le faire faut tenir le coup. On avait son petit doudou c'était une petite mouette c'est une petite mouette qui s'appelle Huguette et on la gardait et je la laissais dans la chambre quand je pouvais pas être là pour les soins en gros un peu pour qu'elle soit mou. on relève un peu la présence qu'on ne peut pas lui donner. Du coup, Huguette est très importante dans notre vie. On l'a encore avec nous tous les jours. Mais voilà. Et puis, au final, on a eu les résultats le lundi. Ils nous ont dit qu'il avait des légères lésions, mais pas de dyschémie importante. Donc, en gros, qu'il allait être très suivi, mais qu'a priori, il n'aurait pas d'handicap lourd. Ça a été un soulagement, vraiment. Et je ne sais pas, j'ai l'impression que ce n'est pas un peu miraculé, parce que je pense qu'il a été, lui, acteur de sa guérison. Je pense que nous, on a essayé, en tout cas, du moins de lui donner toute la force qu'on pouvait lui donner pour justement qu'il puise dedans et qu'il aille bien. On nous a expliqué que le cerveau, quand il était nouveau-né, était très élastique. Donc, les lésions pouvaient se résorber toutes seules. Donc, ça se trouve, ça ne ferait rien, aucun effet négatif. Et qu'on avait un grand rôle à jouer là-dedans, en termes de stimulation, etc. Donc, il fallait vraiment être présent pour notre bébé, lui parler, lui faire découvrir de la musique. Après, c'était des choses qu'on avait déjà prévues de faire en soi.

  • Fleur

    vous êtes sensibilisé au fait qu'il faut vraiment le faire voilà c'est ça et du coup pour moi ça a été un immense soulagement,

  • Rébecca

    après lui il est de nature toujours à se dire je préfère imaginer le pire pour pas être pris au dépourvu je pense du coup lui il était quand même un peu à se dire bon on sait jamais il peut quand même avoir des trucs on peut pas nous dire vraiment avec assurance qu'il aura rien mais voilà après moi je lui ai dit enfin je lui ai pas dit Je le pense, on ne peut pas vivre avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. Surtout que c'est jusqu'à 7 ans qu'il va être surveillé. Donc, on ne va pas vivre 7 ans à se dire, si ça se trouve, qu'il va être handicapé. Mais voilà. Puis, on est sortis du coup de l'hôpital le mercredi. Donc, en tout, on est restés 10 jours.

  • Fleur

    Ok. C'est quand même pas... hyper long entre guillemets, attention, je pense que c'était très très long pour vous, mais c'est quand même pas long.

  • Rébecca

    C'est vraiment pas long pour ce qui s'est passé. J'ai l'impression qu'en fait, je me dis qu'on a vécu le pire au meilleur endroit. Et que dans le pire, on a su être au meilleur. C'est-à-dire que tout ce qui aurait pu mal se passer, c'est finalement bien terminé. Et là-dessus, on a eu beaucoup de chance. Après, on a eu une équipe vraiment incroyable. D'ailleurs, vraiment, je ne veux pas faire de la pub, mais le CHRU de Tours est vraiment exceptionnel. Que ce soit pour la FIV ou pour tout ce qui a été l'après, la néonatologie, même la maternité, les stages femmes, elles étaient incroyables. Elles étaient toutes au courant de la situation. elles avaient toujours les mots justes, elles étaient... Enfin, tout le monde a été vraiment incroyable et heureusement parce que c'est des moments où on a besoin de ça quoi. Donc vraiment, c'est... On a été aussi pris en charge pour faire une psychologue à l'hôpital à qui on a pu parler et ça nous a fait du bien aussi. Donc ouais, non, c'est... C'est ça, on a vécu le pire au meilleur endroit. Oui.

  • Fleur

    Et du coup, comment tu t'es remise, toi, de ton opération et de ce choc émotionnel ?

  • Rébecca

    Mon opération, je ne sais pas trop. J'ai l'impression que ça, c'est bien passé.

  • Fleur

    Tu ne l'as jamais conscientisé.

  • Rébecca

    Non, je pense que le truc qui est resté, c'est que pour moi, je n'ai pas accouché. Pour moi, je n'ai pas eu l'impression d'accoucher. Le fait de ne pas avoir eu de contraction, de rien. En fait, c'est fou parce que je me dis que s'il n'y avait pas eu... toute cette horreur et ce choc, ça aurait été pour moi l'accouchement dans ma tête idéale, puisque dans l'idée, je ne voulais pas sentir de douleur. Oui. Mais bon, évidemment que...

  • Fleur

    Mais sentir finalement.

  • Rébecca

    Moi, j'aurais préféré que ce soit un carnage dans mon corps, plutôt que de vivre ce qui s'est passé. Et surtout, pas moi de vivre ça, mais que surtout mon fils vive ça. Je pense que c'est ça le plus dur, en fait. c'est de me dire que mon fils à peine né il a vécu des souffrances qu'il aurait jamais vues et ça c'est dur de me dire qu'il a vécu ça je m'en veux en fait c'est bizarre je sais que je n'y fais pour rien mais rationnellement j'arrive à à bien prendre en compte toute la situation et de me dire que j'ai aucune raison de culpabiliser, que j'ai fait tout ce qu'il fallait au bon moment. Enfin, en tout cas, ce que je pouvais faire. Mais émotionnellement, je culpabilise. Oui, tu n'arrives pas. J'ai l'impression qu'il faut que je répare ce qui s'est passé. Et du coup, je suis très suivie parce que je n'ai pas du tout envie d'étouffer. J'ai envie d'avoir une relation saine avec lui. J'ai envie qu'il sente qu'il peut s'épanouir seul. Je ne veux pas être un poids dans sa vie. Je veux vraiment, au contraire, être l'épaule sur laquelle il peut se reposer. Donc, je m'acharne à faire en sorte qu'il ne ressente que les choses positives. Après, je lui parle beaucoup. Je lui explique aussi que ça a été dur. que... En fait, je veux juste... qu'il se sente bien, léger, et qu'il sache que ça a été dur, mais que ce n'est pas à lui de supporter ça. C'est à nous de le supporter, d'être là pour lui. Et ça, c'est très important pour moi que ça se passe comme ça. Donc, je me fais suivre psychologiquement. Après, là, en fait, je pense que mon stress post-traumatique commence tout juste. En ce moment, parce que pendant plusieurs mois, pareil, je n'avais pas le temps de penser à ça. J'étais que sur mon bébé, mon bébé, mon bébé. J'ai mon allaitement qui se passe plutôt très bien. Mais il y a eu des moments où ça a été un peu dur parce que mon hyperlactation fait que j'ai un réflexe d'éjection fort. Donc parfois, il s'est couché avec mon lait, il a eu des régurgitations douloureuses à ce moment-là. Et c'est vrai que moi, l'allaitement de base, j'étais même pas sûre de vouloir le faire. Je m'étais dit, on verra si ça se passe bien, tant mieux en gros. Et en fait, c'est devenu une nécessité à partir du moment où il s'est fait ça, parce que c'était mon lien avec lui, c'était ce que je pouvais lui donner de plus important pour lui, de le nourrir, de lui donner la vie qu'il a failli perdre au final un peu. Et du coup, pour moi, c'était impensable d'arrêter l'allaitement. Et du coup, le voir souffrir de l'allaitement, ça a été très dur. Oui,

  • Fleur

    c'est vrai.

  • Rébecca

    Encore une fois. Et donc, j'ai été à une réunion de l'allée de chez Ligue et j'ai été accompagnée par une bénévole de cette association qui m'a beaucoup aidée à trouver les bonnes positions pour qu'il soit moins souffrance et qui m'a aussi beaucoup aidée psychologiquement en me rassurant beaucoup sur le fait que... Mon lait, c'était la plus belle chose que je pouvais lui donner, sans vraiment vouloir culpabiliser les personnes qui allaitent pas, parce que moi, j'étais prête à ne pas le faire aussi. Vraiment, il n'y a aucun jugement. C'est juste par rapport à mon vécu que j'avais besoin de faire cet acte-là. Donc voilà, elle m'a beaucoup aidée à m'accrocher et à continuer en me disant que ça ne lui faisait pas du mal, que c'était parfois impressionnant à voir, mais que ça lui faisait plus de bien que de mal. Donc du coup, au final, il s'est très bien habitué à mon réflexe et il adore. C'est un têteur fou, je l'appelle. Il est tout le temps pendu au sein donc voilà au final c'est cool. Mais oui après c'est vrai que j'ai des moments où ça revient par flash. Le côté je crois qui revient le... Il y a deux choses qui reviennent beaucoup dans mon esprit c'est le fait de l'avoir vu souffrir du froid et de ne pas avoir pu le réchauffer. Parce qu'on le voyait trembler et on voyait que c'était douloureux. Et aussi, c'est tous les « et si » . Et si je n'étais pas arrivée à temps, et si ça s'était passé autrement. Et ça, c'est dur. C'est dur aussi parce que sur WeMem, j'ai rencontré une personne qui a vécu ça et qui malheureusement n'a pas eu la chance que j'ai eue. En tout cas, son bébé n'a pas survécu. Elle s'appelle Charlize d'ailleurs. Et sa maman est incroyablement forte. Je la admire beaucoup pour ça. Mais voilà, et du coup, d'avoir aussi son histoire à elle, c'est vrai que c'est un peu vertigineux. Ça donne des sensations très bizarres. Oui,

  • Fleur

    c'est encore un travail pour digérer et accepter tout ça.

  • Rébecca

    Ah oui, c'est sûr. C'est sûr. Là, de toute façon, je suis subie en troubles cognitifs aux comportements. Je crois. C'est une thérapie, pardon pas trop, thérapie cognitivo-comportementale. Et du coup, je vais voir si ça m'aide à digérer tout ce qui s'est passé. Je pense que ce sera de toute façon une blessure que j'aurais toute ma vie en moi. Mais de le voir parce que mon bébé, il va bien aujourd'hui. Il sourit beaucoup, il communique beaucoup, il bouge. Merci. Et en fait, ça rend la vie plus douce. Et du coup, ça fait du bien.

  • Fleur

    Oui, un bébé de presque six mois en plein banc de développement. C'est ça. C'est super, ça donne une petite vague d'espoir. Si les mamans vivent cette situation, écoutez-vous. Surtout, c'est le plus important et ça peut bien se passer. Ça peut aller mieux.

  • Rébecca

    Oui. Il faut y croire. Ça ne marche pas toujours, vraiment. Je ne peux pas se dire que c'est de notre faute. Mais juste essayer de donner le maximum et puis se dire qu'on sait, nous, ce qu'il y a de bon pour eux et ce qu'ils ont besoin. Et essayer de se connecter à soi là-dessus pour écouter son instinct.

  • Fleur

    Oui, se faire confiance.

  • Rébecca

    C'est ça.

  • Fleur

    Merci beaucoup pour ton témoignage, il est très précieux et merci d'avoir bien voulu partager ça alors que c'est encore tout frais.

  • Rébecca

    Merci beaucoup pour ton écoute et merci pour ce podcast parce que ça fait du bien, je pense.

  • Fleur

    Merci à toi. Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu ou si le podcast de manière générale te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note sur ton application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires. aussi passionnante qu'intéressante. Rendez-vous mercredi prochain. A très vite !

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Fleur

    00:01

  • Le parcours de Fleur vers la maternité

    00:54

  • Les défis de la grossesse et de la FIV

    02:25

  • Déclenchement de l'accouchement et arrivée à l'hôpital

    05:38

  • Césarienne d'urgence et émotions de Fleur

    14:09

  • Réveil après l'accouchement et premières interactions avec Isaac

    26:03

  • L'évolution de la santé d'Isaac et le soutien de Fleur

    44:04

  • Réflexions sur l'accouchement et l'allaitement

    56:12

  • Conclusion et remerciements

    57:34

Description

As-tu déjà ressenti la peur de donner la vie, de vivre un accouchement qui ne se déroule pas comme prévu ? Dans cet épisode de Balance ton accouchement, je reçois Fleur, une jeune maman dont le parcours d'accouchement difficile va te toucher en plein cœur. Fleur partage avec nous son expérience unique, marquée par des peurs profondes liées à l'accouchement, des épreuves de fertilité en raison d'un parcours FIV, et l'arrivée inattendue de son petit Isaac. Son témoignage est un véritable éclairage sur les réalités des accouchements difficiles et la force des mamans face à l'adversité.


Au fil de notre discussion, Fleur évoque les défis émotionnels qu'elle a rencontrés tout au long de sa grossesse. La perte de son animal de compagnie et les complications de santé qui ont conduit à un déclenchement d'accouchement sont des moments poignants qu'elle partage avec nous. L'accouchement, qui a nécessité une césarienne d'urgence, a été un moment de stress intense, mais Fleur a réussi à se connecter avec son bébé à travers des moments précieux, même au milieu de l'incertitude et de la peur. Elle nous parle également des défis de l'allaitement et de la manière dont elle et son partenaire ont géré la situation stressante avec leur bébé en soins intensifs, un véritable témoignage d'amour et de résilience.


Dans cet épisode, nous mettons en lumière l'importance du soutien émotionnel durant ces moments délicats. Fleur nous rappelle que chaque accouchement est unique, qu'il soit physiologique, prématuré ou qu'il nécessite une césarienne. Son histoire est une source d'inspiration pour toutes les mamans qui traversent des épreuves similaires. Les témoignages de mamans comme Fleur sont essentiels pour briser le tabou autour des accouchements difficiles et pour partager des expériences qui peuvent aider d'autres parents.


Si tu es jeune parent ou futur parent, cet épisode de Balance ton accouchement est fait pour toi. Ensemble, nous allons explorer les réalités des accouchements, des histoires de deuil périnatal aux défis de la néonatologie. Rejoins-nous pour un moment d'échanges authentiques et de partage d'expériences sur l'accouchement, que ce soit à domicile ou en milieu hospitalier. Écoute le témoignage de Fleur et découvre comment elle a surmonté ses peurs pour donner la vie à son petit Isaac. Prépare-toi à être ému, inspiré et réconforté par cette belle histoire de maternité.


Envie d'en discuter, d'en savoir plus ou de participer à ton tour ? Rendez-vous sur instagram : @balance_ton_accouchement


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Transcription

  • Rébecca

    Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi je suis Rebecca. maman de deux enfants, est complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour ! Alors bonjour, merci de me rejoindre pour ce nouvel épisode d'e-podcast. Alors pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît, en me donnant ton prénom, en me disant combien d'enfants tu as et quelle ageaison ou il a, et puis en ajoutant tout ce que tu aurais envie.

  • Fleur

    Du coup, moi je m'appelle Fleur, j'ai un petit bébé qui s'appelle Isaac. qui a bientôt 5 mois et qui est né le 1er décembre 2024 de façon très inattendue et d'une manière très difficile. Il a eu un début de vie très compliqué et nous aussi du coup. Donc, premier enfant et peut-être le dernier du coup.

  • Rébecca

    Ok, l'épreuve assez difficile, on va en parler un peu plus tard. Si, je te pose toujours une question. Est-ce que tu avais pensé à accouchement dès le début de ta grossesse ? Est-ce que tu avais un objectif ? Est-ce que ça te faisait peur ou alors pas spécialement ?

  • Fleur

    Alors moi j'ai toujours été terrifiée par l'accouchement, même quand j'étais plus jeune. J'ai toujours su que je voulais des enfants, mais quand j'étais petite je me disais même j'adopterais parce que j'ai trop peur d'accoucher.

  • Rébecca

    Ok.

  • Fleur

    Et au final, j'appréhendais beaucoup. de stresser tout au long de ma grossesse par rapport à ça et au final ça s'est plutôt bien passé là dessus j'ai pas trop paniqué j'ai été bien accompagné et j'y pensais pas trop finalement et ouais finalement c'était plus avant mais comme toi tu étais dedans bon bah il fallait que ça se fasse de toute façon je me disais qu'il était rentré et il fallait qu'il sorte pas le choix Pas le choix.

  • Rébecca

    Ok. Du coup, si on revient au tout début de... de ce parcours. Est-ce que tu te souviens du moment où vous avez lancé Projet Bébé ?

  • Fleur

    Alors oui, très bien, parce qu'en plus, on avait un parcours FIV, nous, donc un peu complexe. On a commencé, j'ai arrêté ma pilule en septembre 2021. On a essayé pendant un an, ce qui était très dur à ce moment-là parce que ça ne fonctionnait pas. Et déjà, moi, j'étais très naïve. Je ne me souvenais pas de mes cours de SVT, je pense, parce que quand on a commencé le projet bébé, je me suis dit, c'est bon, dans un mois, je suis enceinte. Vraiment, pour moi, ça allait se faire très vite. Et en fait, pas du tout. Et du coup, c'était un peu compliqué parce que chaque mois, j'attendais... J'attendais impatiemment de savoir si j'allais être enceinte. Et au tout début, je laissais un peu les choses se faire. Et puis petit à petit, ça a commencé à vraiment tourner dans ma tête tout le temps, tout le temps, tout le temps. En plus, j'ai des règles très douloureuses. Donc quand je prenais la TELU, je n'avais plus de règles. Mais là, c'était un peu la double peine. Je le vivais comme ça. Déjà, je ne suis pas enceinte et en plus, je souffre. Donc ça, ça a été très dur. Mais par contre, une fois qu'on a su ce qui se passait, C'est mon conjoint qui avait des soucis de fertilité. Une fois qu'on a su ça, de mon côté, la pression est redescendue très rapidement parce que je me suis dit qu'il y avait des solutions. On va réussir à avoir un bébé, mais ça va peut-être prendre un peu plus de temps. Je n'attendais plus. Il n'y avait plus cette attente irrépressible chaque mois de savoir si j'allais tomber enceinte. Pour moi, ça a plus été un soulagement qu'autre chose. Je sais que ce n'est pas le cas de tout le monde. Après, on a eu de la chance parce que... Déjà, parce que ça venait de lui et que c'est plus simple quand ça vient de l'homme que de la femme. Parce qu'en fait, tant qu'ils ont des spermatozoïdes, j'entends, parce qu'il y en a qui n'en ont plus du tout, et là, ça devient très compliqué. Mais tant qu'ils en ont, ils en ont des millions. Même s'ils n'en ont pas beaucoup, ça reste quand même énorme. Et donc, il y a quand même des chances que ça marche. Alors que quand ça vient de la femme, c'est souvent un peu plus compliqué. les parcours sont un peu plus difficiles. Nous, ça a marché du premier coup. J'ai été ponctionnée, j'ai eu six embryons. On en a implanté un et du coup, ça a marché tout de suite. Donc, il a cinq petits frères et sœurs qui sont au congèle, qui attendent, on ne sait jamais. Mais voilà. Et puis après, on a un couple basé beaucoup sur... On est très différents tous les deux, mais on s'accepte vraiment comme ça. Et du coup, ça marche très bien. Et on est beaucoup sur l'humour aussi. Donc, ça nous aide à vivre les situations difficiles de façon plus apaisée.

  • Rébecca

    Ok. Oui, forcément, c'est un peu plus facile du coup.

  • Fleur

    C'est ça.

  • Rébecca

    Enfin facile, si on s'entend.

  • Fleur

    Oui.

  • Rébecca

    ok bon et du coup une fois que bébé est implanté plutôt du premier coup du moins dans le cadre de la FIV comment ça se passe toi ? comment tu te sens ? est-ce que tu stresses beaucoup ? est-ce que tu es rassurée de te dire ça au moins ça a marché ?

  • Fleur

    alors les premières semaines c'est un peu dur parce que j'ai peur de la fausse couche parce que je sais que c'est des choses qui arrivent fréquemment surtout lors d'un premier bébé donc j'ai peur de m'emballer Merci. Et il y a aussi une autre chose qui a été très difficile, c'est qu'on avait un chien et qu'on a dû le faire piquer à ce moment-là. Et du coup, j'ai perdu un être très cher. Du coup, ça a été très difficile d'avoir un curseur d'émotions stable. C'est-à-dire que d'un côté, j'avais l'impression que je devais être hyper heureuse parce que j'étais enceinte et de l'autre, je vivais un drame. Et du coup, j'étais super triste. Et au final, je me sentais un peu anesthésiée. au début de ma grossesse, un peu comme si je n'avais pas trop d'émotions.

  • Rébecca

    Parce que tu as perdu ton premier enfant, comme il ne te revient. Et ça, niveau, c'est quand même...

  • Fleur

    Oui, c'est vrai que mon chien... En plus, on a tout fait. En fait, il avait des problèmes de comportement, plus, plus, mais c'était pathologique. Et en fait, on n'arrivait pas à le soigner. Il devenait de plus en plus fou. Et malgré tout le suivi comportemental, on a été obligés... de le faire piquer parce qu'il devenait dangereux pour lui-même et pour nous. Et du coup, ça a été très dur comme décision. Vraiment, on l'a très, très mal vécu tous les deux. Donc oui, c'est vrai que ça se côtoyait. La vie et la mort se sont côtoyées de près et ça a été un peu dur à vivre de façon sereine. Donc voilà. Mais sinon, après... Quand j'ai vraiment réalisé, là j'étais vraiment très heureuse et puis j'ai vite commencé à avoir des symptômes pas très agréables. Donc là je me suis dit c'est bon, on est dedans.

  • Rébecca

    En général il paraît que plus on stresse, plus les symptômes sont gros, histoire de nous rassurer. C'est ça,

  • Fleur

    c'est bon il est là, il me le fait savoir.

  • Rébecca

    C'est ça. Ok, bon et du coup d'un point de vue médical, est-ce que tout se déroule bien sur ta grossesse ?

  • Fleur

    Alors médicalement parlant, tout se passe super bien. Il grandit bien, c'est un grand bébé, gros bébé. Tout va bien, il bouge bien. Enfin vraiment, tout est nickel. Moi, la grossesse, je la vis de façon un peu compliquée parce que j'ai beaucoup de symptômes. Donc j'ai beaucoup de nausées, je suis très, très fatiguée. J'ai du mal à respirer. J'ai mal aux dents, j'ai mal partout. J'ai vraiment tous les symptômes. Et puis j'ai beaucoup de déchets, donc j'arrive pas. pas manger. Pendant ma grossesse, j'ai pris que 6 kilos parce que je mangeais rien en fait. Tout au long de ma grossesse, ça a été difficile à vivre. Puis je continuais de travailler en plus, donc j'avais beaucoup de déplacements. C'était quand même un peu sport. Ouais,

  • Rébecca

    forcément. Ok. Et du coup, est-ce qu'à un moment, t'arrives quand même à te poser et à réaliser que ok, bébé va arriver ?

  • Fleur

    Oui, je pense. quand je l'ai senti bouger. En fait, au début, c'est bizarre parce qu'on a les symptômes, on a un peu que le côté désagréable quand même de la grossesse. En tout cas, moi, ça a été ça. J'avais le côté désagréable de la grossesse sans avoir un peu le côté sympa. Déjà, je n'avais pas de ventre jusqu'à cinq mois. Donc, c'est vrai que c'était assez bizarre de me dire, il est là, il est dans mon corps, mais tout ce que je ressens, c'est des trucs un peu négatifs. Oui. mais par contre non vraiment j'étais trop heureuse depuis le temps que je l'attendais après réaliser je pense que j'ai pas trop réalisé quand même avant qu'il bouge qu'il était vraiment là ok d'accord et

  • Rébecca

    est-ce que tu te prépares pour cet accouchement du coup est-ce que toi qui avais un peu qui avais pas peur de ça avant de te lancer est-ce que t'avais des préparations des envies pour ton accouchement à venir ?

  • Fleur

    Alors, j'ai fait la préparation à l'accouchement avec une sage-femme. Après, j'avoue que moi, même si je n'y pensais pas trop, c'est quand même un sujet qui me faisait peur parce que tout ce qui est hôpital, tout ça, ça me stresse un peu. Je suis un peu hypochondriaque, donc du coup, je me disais, je ne sais pas ce qui va arriver. Bon, ce n'était pas non plus... Quand j'y pensais vraiment, je me disais quand même ça fait un peu peur. Mais non, après, je n'avais pas d'envie particulière. Moi, si je m'écoutais, le seul truc que je voulais, c'est être en vie, que mon bébé soit en vie et avoir mal le moins possible. Je m'étais déjà même posé la question de voir si je pouvais faire une césarienne programmée. Donc, j'en étais là dans mon esprit. Après, en faisant les préparations à l'accouchement, je me suis dit que c'est vrai que c'était quand même beau. de pouvoir vivre un accouchement par voix basse. Je sais que mon conjoint est très à l'écoute et que j'aurais été soutenue plus, plus, plus, quoi qu'il arrive. Je me suis dit peut-être que c'est une belle épreuve, que c'est dur, mais en même temps que c'est beau et que ça peut être à vivre. Du coup, je me suis plus préparée mentalement à un accouchement voix basse et me dire... Peut-être que j'essaierais de faire en sorte d'avoir la péridurale le plus tard possible. Parce que je crois que ce n'est pas très bon quand même pour le bébé, même si ce n'est pas grave. Mais de ce que j'ai compris, c'est que plus c'est tard, mieux c'est. Après, j'étais un peu entre deux eaux. Je me disais d'un côté, je n'ai pas du tout envie d'avoir mal. Et de l'autre, c'est aussi peut-être ça la vie. parents dès le début. C'est bon comme ça.

  • Rébecca

    J'en jure.

  • Fleur

    Voilà, c'est ça. Du coup, je me préparais un peu à ça plus tôt.

  • Rébecca

    Ok, d'accord. Bon, et du coup, ta grossesse progresse. Comment ça continue ? Est-ce que tout va toujours bien sur le point de vue médical ?

  • Fleur

    Ouais, moi en fait, tout va bien jusqu'au dernier trimestre. Tout va bien. En fait, on est parti en Grèce en août. J'ai accouché en décembre. Donc voilà, on a fait des petits voyages, des petits trucs. C'était sympa. J'ai arrêté le travail en fin octobre. Donc là, je préparais tous mes petits plats surgelés. En vrai, tout allait bien. Et le seul truc, c'est que j'étais très vigilante sur les mouvements fétaux parce que mon bébé bougeait beaucoup, beaucoup, beaucoup dans mon ventre. Ok. Et on nous avait dit, et ça, c'était dur pour moi, parce qu'on nous avait dit, il faut faire attention à ce qu'il n'y ait pas de diminution des mouvements fétaux. Et d'un autre côté, on nous disait, au dernier trimestre, c'est normal que le bébé bouge moins parce qu'il a moins de place. Du coup, j'étais un peu stressée par ça parce que je me disais, comment savoir si c'est juste qu'il n'y a plus trop de place ou qu'il bouge vraiment moins. Donc, du coup, j'étais très vigilante là-dessus. Et j'étais allée voir une première fois à l'hôpital à 36 semaines. j'étais allée voir pour voir si tout allait bien. Et tout allait bien. Et sur la fin de ma grossesse, donc à la 36-37e semaine, j'ai fait des examens où on a vu que j'avais des problèmes hépatiques liés à la grossesse. Ils avaient une suspicion de cholestase gravidique. Je ne sais pas exactement ce que c'est, mais je sais juste que ce n'est pas très bon pour le bébé.

  • Rébecca

    Oui, ça stoppe les moments du bébé, ça.

  • Fleur

    C'est ça. Et du coup, j'étais sous surveillance. Mais en fait... En fait, il n'y avait pas tous les éléments qui étaient réunis pour dire que j'avais une cholestase gravidique. Du coup, il suivait juste certains curseurs. Mais rien d'inquiétant. Et après, je faisais des monitos régulièrement, monitos plus prise de sang. Et à un moment donné, le 29 novembre, je m'en souviens parce que c'était l'anniversaire de mon conjoint, on nous a dit qu'on pouvait me donner un traitement pour... que ces curseurs-là se remettent bien, mais que comme j'étais déjà à la 38e semaine, ça ne valait peut-être pas le coup d'attendre et que valait mieux me déclencher. Du coup, c'est là que tout a commencé.

  • Rébecca

    Donc là, tu as un déclenchement. Est-ce que toi, tu en avais déjà entendu parler ? Est-ce que tu savais plus ou moins comment ça se passait ? Est-ce que c'était ?

  • Fleur

    J'en avais entendu parler parce que j'étais beaucoup sur une application. Je ne sais pas si on peut dire les noms des applications. J'étais sur Wimom et du coup, par rapport à ma fille, parce que je suis quelqu'un, quand j'ai un truc, une problématique dans ma vie, j'aime bien tout chercher, tout savoir, y avoir les expériences d'autres personnes. Et du coup, j'étais pas mal dessus. Et oui, du coup, j'avais entendu parler de déclenchement. J'avais vu à peu près comment ça pouvait se passer. Je savais que ça pouvait être long. Donc, je me préparais à quelque chose de très long. J'avais été acheter à manger, j'avais acheté plein de trucs, j'avais fait une valise avec des jeux, des trucs. Au moins, on s'en ira. Vous avez paré. Voilà, c'est ça. J'avais fait une playlist que j'écoutais tout le temps pour que le bébé l'entende et qu'il s'y habitue pour le jour de l'accouchement et tout. Donc non, j'étais à fond, ça m'angoissait beaucoup, mais c'était supplanté par le bonheur de me dire que ça y est, j'allais être maman. Et puis j'avoue que sur la fin de ma grossesse, je n'en pouvais plus. Il me faisait mal, il me donnait des coups dans les côtes et tout, ce n'était pas agréable. Et puis je ne mangeais toujours rien parce que j'avais des brûlures d'estomac plus plus. Donc non, c'était un moment où j'étais heureuse, je me suis dit ça y est, je vais rencontrer mon bébé.

  • Rébecca

    L'excitation qui prend le dessus, là.

  • Fleur

    Oui, c'est ça.

  • Rébecca

    OK. Bon, et du coup, quelle méthode est choisie pour te déclencher ?

  • Fleur

    Eh bien, du coup, on n'a pas eu le temps de ça. En fait, ce qui s'est passé, c'est que le vendredi, le médecin me dit, voilà, on va vous déclencher soit dans le week-end, soit en début de semaine. Le samedi, il m'appelle pour me dire... que finalement on va attendre début de semaine parce qu'il a vu mes résultats, que c'était pas pressé et que je crois que c'était un week-end très chargé en accouchement donc il préférait attendre de voir en début de semaine, donc il me donne rendez-vous le lundi matin à 8h30 pour qu'on en discute et en fait le dimanche on a des amis qui sont venus manger en goûter à la maison avec leur fille Et en fait, quand ils sont partis, je me suis dit que ça faisait un petit moment que je n'avais pas senti mon bébé bouger. Et donc là, je commence un peu à me dire, bon, je vais essayer de le faire bouger. Donc, je bois des trucs sucrés, je m'allonge sur le canapé, il ne bouge pas. Et je dis à Louis, c'est mon conjoint, je lui dis, écoute, je ne le sens pas trop bouger, ça m'inquiète un peu. Je vais prendre un bain et s'il ne bouge pas dans le bain, on ira à l'hôpital. Je me rassure en me disant qu'on a fait un monito vendredi, il allait très bien. On a rendez-vous demain matin à 8h30. Mais si tu as besoin d'être rassurée, on ira, il n'y a pas de souci. Donc, je vais prendre mon bain. Et là, je commence à me sentir un peu angoissée parce que je ne le sens toujours pas bouger. Parfois, j'ai l'impression de sentir bougie, mais au final, pas trop. Bref, je ne suis pas très bien et je me dis que c'est impossible que je dorme comme ça. Il faut qu'on y aille. La valise était déjà prête puisqu'on avait déjà fait plusieurs allers-retours parce que j'étais un peu angoissée. Et là, on se prépare, on part. Assis au début, il me dit « Est-ce que tu veux vraiment que je vienne avec toi ? » Parce qu'en fait, comment y aller tout le temps ? Il me dit, comment on va revenir et tout. Et je lui dis, écoute, comme il me parlait de déclenchement, ça se trouve, comme j'y vais, il va me déclencher, on ne sait pas. Donc, je préfère que tu viennes. Donc, il vient. J'ai eu le nez fin. Et donc, il vient avec moi. On part sur la route, ça va. On rigole un peu et tout. Plus on s'approche de l'hôpital, quand même, plus le stress monte. Et j'ai hâte d'entendre son cœur battre. Enfin, voilà, je commence un peu à stresser. On arrive aux urgences. On est pris direct. on est pris directement en charge et là on va dans une petite chambre, il me pose le monito et j'entends le chœur donc je me dis tout va bien.

  • Rébecca

    Ok tout va bien. C'est bon.

  • Fleur

    C'est ça, on est parti pour rentrer chez nous et je crois qu'on est arrivé il était 22 heures et puis je continue le monito puisque ça dure une trentaine de minutes et là donc avec Louis on se détend, on regarde des petites vidéos voilà Et en fait, là, tout bascule. D'un coup, il y a cinq ou six personnes qui rentrent dans la chambre. La médecin qui me dit, écoutez, le cœur de votre bébé n'est pas comme avant. Donc, il y a peut-être un souci. On va essayer de vous mettre sur le côté pour voir s'il bouge. Mais en fait, en même temps qu'elle me dit ça, il y avait déjà quelqu'un qui était en train de me faire une échographie. En même temps, il y avait quelqu'un qui était en train de me donner des antivolutifs et qui était en train de me dire, on va vous césariser, il faut sortir le bébé. Et là, je ne comprends rien. En vrai... C'est le truc,

  • Rébecca

    là. Toi qui te disais, c'est bon, je suis rassurée, tout va bien.

  • Fleur

    C'est ça. En fait, je suis totalement perdue. Je ne comprends pas ce qui se passe. Donc, au début, je me laisse faire. En fait, c'est ça. Je suis totalement spectatrice de ce qui se passe. Je n'ai aucun contrôle. Je perds pied, vraiment. À ce moment-là, je cherche du regard qui me regarde, qui a l'air complètement perdu aussi. En fait, on ne sait pas si on doit paniquer ou pas. Je pense qu'on est un peu dans un...

  • Rébecca

    C'est très facile.

  • Fleur

    Oui, c'est ça, clairement. Et il y a une sage femme qui essaye de me rassurer, je crois, mais je me souviens même pas de tout, parce que je pense qu'à partir de ce moment-là, mon cerveau s'est complètement déconnecté. Et en fait, là, je pense que du coup, mon cerveau s'est mis en pause et mon corps a pris sur lui tout ce qui se passait. Et je me suis mise à trembler de manière incontrôlée. J'arrivais plus à rester calme, en fait. Et donc, je tremblais à fond. Et puis, je disais juste, est-ce que Louis peut venir avec moi ? Il disait oui, il va pouvoir venir. Mais là, il faut qu'on parte, il faut qu'on sorte le bébé et tout. Donc, on part et je regarde Louis et je lui dis, ça y est, on va devenir parents. Je souris. Et sur le chemin pour aller au bloc, je dis, mais est-ce que ça va aller pour mon bébé ? Et il m'a dit, on va tout faire pour. Et là je me dis ok donc ça va pas.

  • Rébecca

    C'est pas un oui franc quoi.

  • Fleur

    Voilà c'est à ce moment là où je me dis ouais il y a vraiment un problème, enfin ça va pas du tout quoi. Et du coup j'arrive au bloc dans mon imaginaire, mais alors je sais pas combien ils étaient mais j'avais l'impression qu'on était 50. Ouais. Je pense pas que c'était le cas mais vraiment c'était le cas.

  • Rébecca

    Il y avait du monde en tout cas.

  • Fleur

    Voilà c'est ça. Ça s'activait un peu partout. Par contre, ils ont été incroyables. Vraiment, j'ai eu beaucoup de chance pour ça parce qu'il y a toujours une personne qui prenait le temps d'être avec moi et de m'expliquer ce qui se passait et ce qu'on allait faire. Donc ça, ça a été vraiment chouette. Et là, vient le moment où on doit me faire l'arachie anesthésie. Je tremblais tellement qu'ils n'y arrivaient pas au début. Ils m'ont dit qu'il fallait que je prenne le temps de me calmer. Donc, il y a une infirmière qui est venue et qui a été incroyable, qui a posé son front contre le mien, qui m'a tenu les mains et qui m'a fait respirer pour m'apaiser. Et elle me parlait doucement. Et je ne sais pas, ça m'a vraiment fait du bien. À ce moment-là, c'est comme si le temps s'était un peu arrêté d'un coup et que je pouvais reprendre pied un tout petit peu. Et donc là, ils ont réussi à me faire l'arrachis. Je me suis couchée. Et à partir de ce moment-là, ça devient assez flou. Il m'explique en fait ce que je vais ressentir, donc comme si on me touchait, mais sans sentir la douleur. L'anesthésiste n'arrêtait pas de faire des blagues, je pense, pour me détendre. Donc ça, c'était plutôt sympa. Mais en fait, je ne me rendais compte de rien. J'ai l'impression que vraiment, j'étais en dissociation complète. Je n'arrivais pas du tout à me connecter à moi. Et donc... Je ne sais pas. Déjà, ils se parlaient entre eux. J'avais l'impression qu'on me parlait. Parfois, je répondais à des questions. Non, mais j'étais complètement à l'ouest. Au moment où je dis qu'on peut lui baisser les jambes, je dis oui, oui, allez-y. Alors que ce n'était pas du tout à moi qu'on parlait. Mais voilà, j'étais vraiment dans le flou. Et Louis est arrivé au moment où tout était prêt pour commencer la césarienne. Et il m'a tenu la main. Je lui ai expliqué parce que l'infirmière m'avait quand même dit... ne paniquez pas si vous n'entendez pas votre bébé pleurer tout de suite, c'est des choses qui arrivent très fréquemment, c'est plus dans les films qu'on voit qu'ils m'aillent en direct mais s'ils ne pleurent pas c'est pas grave donc voilà, elle me dit s'il pleure on vous le mettra tout de suite dans les bras sinon on l'emmènera dans une petite salle pour lui vider les poumons mais il ne faut pas paniquer donc j'explique ça directement à Louis pour pas qu'il panique non plus et là il me tient la main et puis on ne voyait rien parce qu'il y avait du... le voile devant nous heureusement et voilà je sens qu'on s'affaire sur mon corps mais je sens effectivement aucune douleur rien et en fait ça va très vite un moment on me dit qu'on va pousser que je vais sentir une pression parce qu'on allait sortir le bébé donc on prévient et là ils le sortent et en fait j'entends rien donc je me doute qu'il pleure pas il part et J'avoue que là, c'est très flou. On me dit qu'il est très anémié, mais je n'ai pas l'impression que c'est grave. Parce que moi, l'anémie, j'en ai eu pendant ma grossesse. L'anémie, j'en entends parler souvent. Je ne sais pas si c'est idiot, mais moi, je me dis, bon, je lui donne un peu de fer et c'est bon. Oui,

  • Rébecca

    les parents, on va leur quinquer et c'est parti.

  • Fleur

    Moi, dans ma tête, j'étais complètement à la ramasse. Et je dis à Louis, écoute, va avec lui. Je ne veux pas qu'il soit tout seul. enfin je veux qu'il soit avec des gens de confiance quoi ses parents soit moi soit lui mais comme je ne le trouvais pas il fallait qu'il y aille donc j'ai dit vas-y et là il part et donc voilà on me demande comment je veux l'appeler donc je dis Isaac Et j'étais plutôt heureuse, mais pas là. Je ne sais pas comment dire. J'étais vraiment, je pense, encore en état de choc de toute façon et que je ne captais rien. Mais j'étais plutôt en sentiment positif de me dire, ça y est, j'ai mon bébé. Mais je ne le vois pas. Et là, je pars en salle de réveil. Et en salle de réveil, je discute avec une... Une infirmière qui était adorable aussi. Mais vraiment, c'est là où je me dis que je planais complètement.

  • Rébecca

    Tu ne réalisais pas.

  • Fleur

    Pas du tout. En fait, je pense aussi que l'urgence de la situation a fait que je n'ai pas du tout eu l'impression d'avoir accouché. Je suis arrivée à l'hôpital, il était 22h, il est né, il était 23h16. Et entre-temps, il y a quand même eu le monito qui a duré...

  • Rébecca

    Il a duré une demi-heure, plus ou moins.

  • Fleur

    Oui, c'est ça. Donc vraiment, ça a été... une rapidité alors que moi je m'attendais quand même à être déclenchée j'avais prévu d'être à l'hôpital pendant trois jours à galérer enfin ouais donc vraiment je pense que ça ça encore maintenant mais en moi maintenant mais j'ai toujours pas l'impression d'avoir accouché quoi c'est en sortant de l'hôpital avec mon bébé dans ma tête j'allais accoucher un jour quoi enfin ouais c'était trop bizarre j'ai jamais eu de contraction enfin voilà tout ça je connais pas d'accord Donc là, je suis en salle de réveil. Et puis finalement, je ne sais plus trop dans quel ordre ça s'est passé. Je sais que Louis arrive avec le bébé. Il était assis sur un fauteuil roulant avec un coussin d'allaitement avec le bébé dedans. Et ils me mettent le bébé dans les bras. Et là, le temps s'arrête. Alors moi, j'ai l'impression que ça a duré super longtemps. Mais Louis m'a dit après coup que ça avait duré quelques secondes. Parce qu'il devait aller en réanimation. Mais pour moi, le temps s'est arrêté et j'étais en connexion complète avec mon bébé.

  • Rébecca

    Oui, tu as découvert ton bébé à ce moment-là aussi.

  • Fleur

    Et après, il est reparti avec et il est revenu me voir en me disant que, il fallait que je ferais une conscience que c'était compliqué et que notre bébé, pour l'instant, n'allait pas très bien, que les médecins ne savaient pas trop ce qu'il avait. qu'en fait, il était très, très, très, très animé et que c'était pas normal, quoi. Donc, il allait aller en réanimation. Et en fait, pareil, à ce moment-là, mon cerveau, il a dit non, quoi. Donc, du coup, j'étais normale. Je lui parlais normalement, comme s'il ne m'avait pas dit ça, quoi.

  • Rébecca

    Donc, il a dit ça, toi, t'es toujours en choc,

  • Fleur

    je pense. Je pense que mon cerveau n'était pas prêt à accepter cette situation. Du coup, il s'est mis vraiment en pause. Louis m'a dit que j'ai bien vu que tu ne voulais pas comprendre, que ça ne voulait pas être. Il m'a dit que je n'ai pas voulu insister parce que je me suis dit que ça ne servait à rien que de te mettre dans un état de panique de toute façon. Du coup, il a été incroyable. Parce que lui, il a vraiment vécu des choses. atroce à ce moment là parce que quand il est parti avec le bébé que j'étais encore sur la table d'opération bah lui il a vu notre bébé à moitié mort en fait parce que il avait plus de sang dans le corps en fait quasiment donc ils l'ont transfusé directement il m'a dit en fait il était hypotonique donc en gros il avait aucun réflexe c'était vraiment bébé tout mou quoi et Et du coup, il m'a dit que lui, il avait du mal à le prendre dans ses bras, à essayer de s'approcher parce que pour lui, il était sans vie. Donc lui, il a vécu ça. Et derrière, il devait faire comme si de rien n'était parce qu'il ne voulait pas me brusquer. En fait, je trouve ça dur parce que je me dis qu'il a vécu ça un peu tout seul. Et surtout qu'après, il l'a accompagné pour se faire transfuser, parce qu'il devait être transfusé. Ils n'arrivaient pas, tellement il était blanc, ils n'arrivaient pas à trouver de veine. Donc, ils l'ont repiqué plein de fois. C'est hyper dur à avoir de toute façon. Et au final, ils ont dit, on va devoir passer par le cordon, parce que là, on n'arrive pas, en fait. Donc, ça ne sert à rien de s'acharner. Et donc, c'est là qu'il est parti en réa pour qu'ils puissent le transfuser. Ils ont dit à lui d'aller me retrouver parce que de toute façon ils avaient besoin.

  • Rébecca

    d'espace en gros pour être à fond sur le bébé. Donc voilà, moi, je ne suis pas du tout en conscience de tout ça. On m'a juste dit qu'avant de rentrer dans ma chambre, je pourrais aller voir mon bébé. Donc moi, j'étais juste trop contente de me dire je vais voir mon bébé. Mais vraiment, j'étais à 10 000 kilomètres de tout ça. Et voilà, donc au final, je retrouve les sensations dans mes jambes, mes pieds, donc ils me remontent dans ma chambre et en fait, on ne passe pas en réa. Ils me disent que ce n'est pas encore OK et que dès que ce sera bon, on préviendra pour aller le voir. Mais pour l'instant, ce n'était pas possible. En gros, elle est née à 23h16. Je l'ai vue une fois 30 secondes. Je pense que ça devait être peut-être même 30 minutes, une heure après l'accouchement. Après, je n'ai pas pu le voir avant 5h30, 6h du matin. Et en fait, quand je suis remontée dans ma chambre avec Louis, j'arrivais plus à pas dormir. Et là, je crois que j'ai commencé à stresser, à me dire...

  • Fleur

    À te dire quelque chose qui était quand même pas normal, quoi.

  • Rébecca

    Ouais. Et à me dire, mais est-ce qu'il est mort ? Et qu'on me le dit pas. Ok. Et après, j'essayais de me raisonner en me disant, ben non, mais s'il était mort, on me l'aurait dit. Enfin, c'est un peu... même. Même si c'est douloureux, ils sont obligés de me le dire. Ils ne peuvent pas me laisser comme ça. Mais c'était une angoisse qui montait, qui montait et que je n'arrivais plus à contrôler. Donc à chaque fois que l'infirmière venait, je lui disais, mais est-ce que vous avez des nouvelles ? Elle me disait non. Et à un moment donné, je l'ai appelée et je lui ai dit, maintenant, vous appelez le service et vous leur demandez où ça en est parce que moi, je ne peux pas rester sans nouvelles, sans aucune nouvelle, même si je ne peux pas le voir tout de suite, jusqu'à ce qu'on me dise ça va ou ça ne va pas, mais qu'on me dise quelque chose.

  • Fleur

    Et qu'on te dise ce qui est en vie, quoi, actuellement.

  • Rébecca

    Oui, c'est ça. Mais je n'osais même pas le verbaliser, du coup. Peut-être peur parce que je préférais la garder dans ma tête plutôt qu'elle sorte et que ça devienne quelque chose, une option, en fait. Pour moi, ça ne pouvait pas être une option. Et au final, elle appelle et elle me dit, bon, ils sont occupés de votre bébé, vous allez pouvoir le voir. Et en fait, ils n'avaient pas eu le temps de m'appeler. Je ne leur en veux pas du tout parce qu'il y a eu beaucoup de césariennes ce soir-là. Et du coup, ils avaient énormément de travail. Et donc, ils n'ont pas appelé pour prévenir que c'était bon. Alors, je l'ai mal vécu, mais en même temps, je ne leur en veux pas parce que d'un côté, je me dis que c'est des gens qui doivent sauver des vies de bébés. Et effectivement, la priorité, c'est peut-être pas de prévenir les parents. Voilà. Peu importe. Et au final, du coup, je pars. Ils me font rouler dans mon lit. jusqu'au bébé, jusqu'au service réanimation. Et là, je le découvre et il est branché partout. En fait, ils l'ont mis en hypothermie, donc le contraire des couveuses pour les prématurés. Lui, ils ont mis son corps à 33 degrés, donc ils ont baissé sa température pour protéger ses organes. Et donc, il était dans le froid, donc il avait une couverture qui maintenait son corps au froid. Je vois ça un peu comme la cryogénisation. Mais l'idée, c'était de bloquer tout son système pour le mettre en pause, le temps de comprendre ce qui s'était passé. Et en fait, moi, à ce moment-là, quand je le vois, je ne vois pas ça. Je ne vois pas les fils, je ne vois pas la couverture, je vois juste mon bébé. Et je le regarde avec amour et je lui prends sa petite main. Et c'est tout ce que je pouvais faire de toute façon. Je ne pouvais pas le prendre dans les bras. Je ne pouvais pas trop le toucher non plus parce qu'en fait, le fait qu'il soit à une température si peu élevée, ça peut entraîner des douleurs, comme quand on a très très froid. Donc l'idée, c'est de ne pas trop trop le toucher non plus. Et voilà, et en fait, à partir de ce moment-là, on nous dit qu'il va être mis en... Alors au début, il l'avait mis en hypothermie pour potentiellement 24 heures. Et après, ils nous ont dit soit au bout des 24 heures, on le sort de l'hypothermie et ça va. Soit on le prolonge pendant 72 heures, c'est une hypothermie thérapeutique. Et en gros, on le traite pour voir comment ça évolue. Et en fait, pendant les 24 heures, il a convulsé. Deux fois. Ok. La deuxième fois, ils ont réussi à trouver un traitement qui l'a stabilisé. Mais du coup, ils l'ont laissé en hypothermie 72 heures. Et je crois que là, au moment où ils m'ont dit qu'il avait convulsé, c'est le seul moment de tout le séjour où j'ai vraiment eu peur. Et j'ai pleuré. Ça a duré cinq minutes. Et après, je n'ai plus repluré du tout. Parce que je ne pouvais pas. Parce que pour moi, il allait aller bien. et que j'étais en guerre, en fait. Et du coup, en fait, j'ai pleuré parce que là, on m'a dit, il a convulsé. En gros, j'ai compris que son cerveau, du coup, avait potentiellement des lésions et qu'on ne pouvait pas me dire ce qui allait se passer. Comme en plus, le cerveau, ça reste un grand mystère pour la médecine. On m'a dit, en gros... au revoir Oui effectivement, c'était pas impossible qu'il soit lourdement handicapé. Mais en fait c'est marrant parce que c'était dit d'une certaine façon très douce et ça collait pas avec la situation et je pense que c'est ça aussi qui m'a fait me mettre dans un état d'esprit de ça va aller, c'est obligé que ça aille en fait.

  • Fleur

    Les naquines étaient tellement rassurantes qu'au final, toi, tu te laissais porter.

  • Rébecca

    Je pense qu'elles n'étaient pas rassurantes, elles étaient neutres, parce qu'elles ne pouvaient pas se prononcer. Mais elles le disaient avec une certaine douceur qui faisait que moi, en tout cas, j'avais envie de croire que ça allait bien se passer. Mais par exemple, mon conjoint ne l'a pas du tout reçu de la même façon. Lui, il était beaucoup plus inquiet. Il passait son temps à se dire, on va avoir un enfant très handicapé. D'accord. Et moi, c'était tout l'inverse. J'étais dans mon monde de paillettes et de bisounours où tout va bien se passer. Je suis de toute façon quelqu'un de très positif dans la vie. J'ai eu beaucoup, beaucoup de galères et j'ai toujours été... Voilà, on avance, quoi. Il faut que ça aille. Par contre, je me suis totalement mise dans ma bulle. Tout le séjour, j'ai quasiment parlé à personne, juste à ma mère et à ma meilleure amie. Et je les chargerais un peu de donner les nouvelles, pas droite à gauche. Je voulais que personne ne vienne. De toute façon, on habite loin et du coup, c'était parfait. En fait, j'avais besoin de rester dans ma bulle de ça va bien se passer parce que si je devais gérer le stress, stress des autres, ça allait être trop pour moi et du coup, je ne pouvais pas. Donc, je faisais ça. Après, je recevais des messages très agréables et tout. Je ne répondais pas souvent parce qu'en fait, j'étais collée à mon fils tout le temps. Dès que je pouvais, j'étais avec lui. Et voilà, en gros, après, il y a eu plein d'étapes. Donc, je devais aussi... faire mes soins pour ma césarienne. Mais j'avoue que ça, je l'ai complètement occulté. En fait, ça s'est vite mis en place avec Louis. Il s'occupait de moi et moi, je m'occupais du bébé. En gros, c'était ça l'idée. Donc, il a été... C'est-à-dire qu'il s'occupait de moi, mais vraiment. C'est lui qui me disait quand je devais prendre mes médicaments. Il m'aidait à me doucher, il m'aidait à aller aux toilettes, il m'aidait à tout faire. Vraiment, je n'étais plus dans mon corps. De toute façon, ce n'était pas mon problème. Après, on avait toujours ce côté où on essayait quand même d'être heureux. Et du coup, le soir, il m'a commandé des sushis. Donc, on se faisait quand même nos petits temps de repas, de choses comme ça. Mais après, dès que... dès que c'était ok pour qu'on soit avec le bébé, on était avec le bébé, je ne dormais pas dans ma chambre. Je ne dormais pas, d'ailleurs. J'étais dans sa chambre. Il avait un milliard de machines qui faisaient bip-bip, donc on ne dormait pas trop. De toute façon, il y avait des soins très réguliers avec les infirmières. Mais voilà, ma vie était tournée à ce moment-là sur mon enfant et sur rien d'autre. Je ne pouvais gérer rien d'autre. D'ailleurs, je n'avais aucune mémoire. Pour les petites anecdotes, par exemple, il y avait une sage-femme qui rentrait dans la chambre qui me disait « est-ce que quelqu'un est passé pour vous donner tel truc ? » Et je regardais Louis et je disais « je ne sais pas » . Et en fait, elle était là deux secondes avant, elle était dans la chambre. Elles se sont croisées sur la route presque. Et moi, c'était Louis qui gérait tout. Ma mémoire, je n'en avais plus. Enfin, j'avais rien. C'était tout sur mon bébé. Je veux dire, vraiment.

  • Fleur

    Tu n'étais pas connectée. Oui,

  • Rébecca

    pas du tout. Et d'ailleurs, je me souviens que j'étais en fauteuil roulant et tout ça. Mais je ne me souviens pas. Je me souviens que j'ai eu mal. Mais pour moi, c'était rien. Enfin, je ne sais pas. Ce n'était pas là.

  • Fleur

    oui, tu as connu une importance ouais voilà,

  • Rébecca

    c'est ça vraiment ça n'avait pas de poids dans ma vie à ce moment là donc il est resté 72h en hypothermie oui en hypothermie donc voilà, j'ai pas pu le prendre et à ce moment là,

  • Fleur

    vous savez toujours pas ce qui s'est passé avec lui ou vous avez déjà eu une hypothèse ou une idée ?

  • Rébecca

    Je ne me souviens plus de la temporalité, mais je sais qu'on m'a fait des examens à moi. Et en fait, c'est là où ils ont découvert que mon bébé avait fait une hémorragie phétomaternelle. Donc, c'est un phénomène extrêmement rare. Pour dire, ma belle-mère qui est sage-femme, elle fait 40 ans de carrière, elle n'avait jamais vu ça. Elle m'a dit que je ne savais même pas que c'était possible. Apparemment, ça se voit un peu dans les... dans les livres mais très peu en vrai et heureusement mais en fait c'est qu'il était en train de se vider de son sang dans mon corps et du coup par le placenta et la seule chose que je trouve beau là dedans c'est que son sang est toujours dans mon sang et je vais le garder pendant 30 ans et je me dis c'est un peu... de lui qui sera en moi pour encore des années. Et bon, après, j'ai la chance qu'il ait survécu. J'ai eu la chance d'être hyper alerte sur ses mouvements. Parce qu'en fait, ce qu'on nous a dit, on avait attendu lundi matin, il n'était plus là. Donc voilà, il a échappé à la mort de peu. Et il a été incroyable, il s'est battu comme un petit guerrier. Il a réussi à respirer sous morphine, sans aide respiratoire. Même les puricultrices étaient assez impressionnées. Et voilà, moi, dans ma tête, il fallait que ça aille. Et du coup, je ne lui donnais que des trucs positifs. J'étais à côté de lui, je lui parlais. Je faisais en sorte qu'il se sente le mieux possible. Je participais à tous les soins que je pouvais faire. J'ai eu de la chance aussi parce que du coup, j'ai eu ma montée de lait très rapidement parce que je voulais allaiter. Et du coup, j'étais au tire-lait. Et en fait, je ne sais pas si c'est pour compenser, mais j'étais en hyper lactation, c'est-à-dire que j'ai pris tellement de lait que j'ai laissé en partant de l'hôpital 3 litres de lait à l'hôpital. Ah oui ? Donc oui, voilà. Et sachant qu'en plus... mais Après, j'ai aussi allaité mon fils. Donc du coup, j'avais vraiment, vraiment beaucoup de lait. Donc heureusement, là-dessus, ça s'est bien passé déjà. Mais voilà, et en fait, après, au bout des trois jours d'hypothermie, ils ont fait une IRM pour voir s'il avait des lésions. Et là, ça a été dur parce que donc il est parti. On ne pouvait pas l'accompagner. Donc il est parti faire l'IRM dans un centre pas loin. Moi, j'étais persuadée qu'on allait avoir les résultats ou du moins une orientation à ce moment-là pour savoir ce qui allait advenir de notre fils le jour même, en fait. Et pas du tout. Il a fait l'IRM le jeudi et on a eu les résultats que le lundi. Et là, ça a été très long. Il fallait rester positif. Et bon, après, au-delà de ça, quand il est revenu de l'IRM, c'est le moment où on a pu le prendre dans les bras, s'occuper un peu de lui, j'ai pu l'allaiter. Donc ça, c'était des moments suspendus. Même le mettre dans les bras de Louis, pour moi, ça m'a rendue très émotive. Et ça m'a beaucoup aidée. Et voilà, après, il était là et on pouvait enfin être avec lui. et lui changer sa couche, lui faire son bain, faire des choses comme ça, un peu normales. On est restés, parce que moi au bout des cinq jours d'hospitalisation à la maternité, après je suis passée juste au service réa et du coup on dormait, bon après on a toujours dormi avec lui, mais on dormait encore avec lui dans sa chambre. mais j'étais plus hospitalisée moi.

  • Fleur

    Donc tu n'avais plus de chambre à toi là pour le coup.

  • Rébecca

    Voilà c'est ça, je n'avais plus de chambre à moi donc on était vraiment tout le temps avec. Après il avait pas mal d'examens et ça c'était pareil c'était un peu dur, il lui mettait des électrodes sur le crâne pour savoir et c'était toujours des moments de stress, on lui disait pourvu qu'il n'ait pas refait de crise, qu'il n'ait pas reconduit. Et puis aussi la sortie d'hypothermie en fait il remonte sa température très doucement et là c'est pareil c'est une angoisse parce que bah en gros le but c'est qu'il convulse pas quoi et donc du coup on est là à se dire allez ça va le faire faut tenir le coup. On avait son petit doudou c'était une petite mouette c'est une petite mouette qui s'appelle Huguette et on la gardait et je la laissais dans la chambre quand je pouvais pas être là pour les soins en gros un peu pour qu'elle soit mou. on relève un peu la présence qu'on ne peut pas lui donner. Du coup, Huguette est très importante dans notre vie. On l'a encore avec nous tous les jours. Mais voilà. Et puis, au final, on a eu les résultats le lundi. Ils nous ont dit qu'il avait des légères lésions, mais pas de dyschémie importante. Donc, en gros, qu'il allait être très suivi, mais qu'a priori, il n'aurait pas d'handicap lourd. Ça a été un soulagement, vraiment. Et je ne sais pas, j'ai l'impression que ce n'est pas un peu miraculé, parce que je pense qu'il a été, lui, acteur de sa guérison. Je pense que nous, on a essayé, en tout cas, du moins de lui donner toute la force qu'on pouvait lui donner pour justement qu'il puise dedans et qu'il aille bien. On nous a expliqué que le cerveau, quand il était nouveau-né, était très élastique. Donc, les lésions pouvaient se résorber toutes seules. Donc, ça se trouve, ça ne ferait rien, aucun effet négatif. Et qu'on avait un grand rôle à jouer là-dedans, en termes de stimulation, etc. Donc, il fallait vraiment être présent pour notre bébé, lui parler, lui faire découvrir de la musique. Après, c'était des choses qu'on avait déjà prévues de faire en soi.

  • Fleur

    vous êtes sensibilisé au fait qu'il faut vraiment le faire voilà c'est ça et du coup pour moi ça a été un immense soulagement,

  • Rébecca

    après lui il est de nature toujours à se dire je préfère imaginer le pire pour pas être pris au dépourvu je pense du coup lui il était quand même un peu à se dire bon on sait jamais il peut quand même avoir des trucs on peut pas nous dire vraiment avec assurance qu'il aura rien mais voilà après moi je lui ai dit enfin je lui ai pas dit Je le pense, on ne peut pas vivre avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. Surtout que c'est jusqu'à 7 ans qu'il va être surveillé. Donc, on ne va pas vivre 7 ans à se dire, si ça se trouve, qu'il va être handicapé. Mais voilà. Puis, on est sortis du coup de l'hôpital le mercredi. Donc, en tout, on est restés 10 jours.

  • Fleur

    Ok. C'est quand même pas... hyper long entre guillemets, attention, je pense que c'était très très long pour vous, mais c'est quand même pas long.

  • Rébecca

    C'est vraiment pas long pour ce qui s'est passé. J'ai l'impression qu'en fait, je me dis qu'on a vécu le pire au meilleur endroit. Et que dans le pire, on a su être au meilleur. C'est-à-dire que tout ce qui aurait pu mal se passer, c'est finalement bien terminé. Et là-dessus, on a eu beaucoup de chance. Après, on a eu une équipe vraiment incroyable. D'ailleurs, vraiment, je ne veux pas faire de la pub, mais le CHRU de Tours est vraiment exceptionnel. Que ce soit pour la FIV ou pour tout ce qui a été l'après, la néonatologie, même la maternité, les stages femmes, elles étaient incroyables. Elles étaient toutes au courant de la situation. elles avaient toujours les mots justes, elles étaient... Enfin, tout le monde a été vraiment incroyable et heureusement parce que c'est des moments où on a besoin de ça quoi. Donc vraiment, c'est... On a été aussi pris en charge pour faire une psychologue à l'hôpital à qui on a pu parler et ça nous a fait du bien aussi. Donc ouais, non, c'est... C'est ça, on a vécu le pire au meilleur endroit. Oui.

  • Fleur

    Et du coup, comment tu t'es remise, toi, de ton opération et de ce choc émotionnel ?

  • Rébecca

    Mon opération, je ne sais pas trop. J'ai l'impression que ça, c'est bien passé.

  • Fleur

    Tu ne l'as jamais conscientisé.

  • Rébecca

    Non, je pense que le truc qui est resté, c'est que pour moi, je n'ai pas accouché. Pour moi, je n'ai pas eu l'impression d'accoucher. Le fait de ne pas avoir eu de contraction, de rien. En fait, c'est fou parce que je me dis que s'il n'y avait pas eu... toute cette horreur et ce choc, ça aurait été pour moi l'accouchement dans ma tête idéale, puisque dans l'idée, je ne voulais pas sentir de douleur. Oui. Mais bon, évidemment que...

  • Fleur

    Mais sentir finalement.

  • Rébecca

    Moi, j'aurais préféré que ce soit un carnage dans mon corps, plutôt que de vivre ce qui s'est passé. Et surtout, pas moi de vivre ça, mais que surtout mon fils vive ça. Je pense que c'est ça le plus dur, en fait. c'est de me dire que mon fils à peine né il a vécu des souffrances qu'il aurait jamais vues et ça c'est dur de me dire qu'il a vécu ça je m'en veux en fait c'est bizarre je sais que je n'y fais pour rien mais rationnellement j'arrive à à bien prendre en compte toute la situation et de me dire que j'ai aucune raison de culpabiliser, que j'ai fait tout ce qu'il fallait au bon moment. Enfin, en tout cas, ce que je pouvais faire. Mais émotionnellement, je culpabilise. Oui, tu n'arrives pas. J'ai l'impression qu'il faut que je répare ce qui s'est passé. Et du coup, je suis très suivie parce que je n'ai pas du tout envie d'étouffer. J'ai envie d'avoir une relation saine avec lui. J'ai envie qu'il sente qu'il peut s'épanouir seul. Je ne veux pas être un poids dans sa vie. Je veux vraiment, au contraire, être l'épaule sur laquelle il peut se reposer. Donc, je m'acharne à faire en sorte qu'il ne ressente que les choses positives. Après, je lui parle beaucoup. Je lui explique aussi que ça a été dur. que... En fait, je veux juste... qu'il se sente bien, léger, et qu'il sache que ça a été dur, mais que ce n'est pas à lui de supporter ça. C'est à nous de le supporter, d'être là pour lui. Et ça, c'est très important pour moi que ça se passe comme ça. Donc, je me fais suivre psychologiquement. Après, là, en fait, je pense que mon stress post-traumatique commence tout juste. En ce moment, parce que pendant plusieurs mois, pareil, je n'avais pas le temps de penser à ça. J'étais que sur mon bébé, mon bébé, mon bébé. J'ai mon allaitement qui se passe plutôt très bien. Mais il y a eu des moments où ça a été un peu dur parce que mon hyperlactation fait que j'ai un réflexe d'éjection fort. Donc parfois, il s'est couché avec mon lait, il a eu des régurgitations douloureuses à ce moment-là. Et c'est vrai que moi, l'allaitement de base, j'étais même pas sûre de vouloir le faire. Je m'étais dit, on verra si ça se passe bien, tant mieux en gros. Et en fait, c'est devenu une nécessité à partir du moment où il s'est fait ça, parce que c'était mon lien avec lui, c'était ce que je pouvais lui donner de plus important pour lui, de le nourrir, de lui donner la vie qu'il a failli perdre au final un peu. Et du coup, pour moi, c'était impensable d'arrêter l'allaitement. Et du coup, le voir souffrir de l'allaitement, ça a été très dur. Oui,

  • Fleur

    c'est vrai.

  • Rébecca

    Encore une fois. Et donc, j'ai été à une réunion de l'allée de chez Ligue et j'ai été accompagnée par une bénévole de cette association qui m'a beaucoup aidée à trouver les bonnes positions pour qu'il soit moins souffrance et qui m'a aussi beaucoup aidée psychologiquement en me rassurant beaucoup sur le fait que... Mon lait, c'était la plus belle chose que je pouvais lui donner, sans vraiment vouloir culpabiliser les personnes qui allaitent pas, parce que moi, j'étais prête à ne pas le faire aussi. Vraiment, il n'y a aucun jugement. C'est juste par rapport à mon vécu que j'avais besoin de faire cet acte-là. Donc voilà, elle m'a beaucoup aidée à m'accrocher et à continuer en me disant que ça ne lui faisait pas du mal, que c'était parfois impressionnant à voir, mais que ça lui faisait plus de bien que de mal. Donc du coup, au final, il s'est très bien habitué à mon réflexe et il adore. C'est un têteur fou, je l'appelle. Il est tout le temps pendu au sein donc voilà au final c'est cool. Mais oui après c'est vrai que j'ai des moments où ça revient par flash. Le côté je crois qui revient le... Il y a deux choses qui reviennent beaucoup dans mon esprit c'est le fait de l'avoir vu souffrir du froid et de ne pas avoir pu le réchauffer. Parce qu'on le voyait trembler et on voyait que c'était douloureux. Et aussi, c'est tous les « et si » . Et si je n'étais pas arrivée à temps, et si ça s'était passé autrement. Et ça, c'est dur. C'est dur aussi parce que sur WeMem, j'ai rencontré une personne qui a vécu ça et qui malheureusement n'a pas eu la chance que j'ai eue. En tout cas, son bébé n'a pas survécu. Elle s'appelle Charlize d'ailleurs. Et sa maman est incroyablement forte. Je la admire beaucoup pour ça. Mais voilà, et du coup, d'avoir aussi son histoire à elle, c'est vrai que c'est un peu vertigineux. Ça donne des sensations très bizarres. Oui,

  • Fleur

    c'est encore un travail pour digérer et accepter tout ça.

  • Rébecca

    Ah oui, c'est sûr. C'est sûr. Là, de toute façon, je suis subie en troubles cognitifs aux comportements. Je crois. C'est une thérapie, pardon pas trop, thérapie cognitivo-comportementale. Et du coup, je vais voir si ça m'aide à digérer tout ce qui s'est passé. Je pense que ce sera de toute façon une blessure que j'aurais toute ma vie en moi. Mais de le voir parce que mon bébé, il va bien aujourd'hui. Il sourit beaucoup, il communique beaucoup, il bouge. Merci. Et en fait, ça rend la vie plus douce. Et du coup, ça fait du bien.

  • Fleur

    Oui, un bébé de presque six mois en plein banc de développement. C'est ça. C'est super, ça donne une petite vague d'espoir. Si les mamans vivent cette situation, écoutez-vous. Surtout, c'est le plus important et ça peut bien se passer. Ça peut aller mieux.

  • Rébecca

    Oui. Il faut y croire. Ça ne marche pas toujours, vraiment. Je ne peux pas se dire que c'est de notre faute. Mais juste essayer de donner le maximum et puis se dire qu'on sait, nous, ce qu'il y a de bon pour eux et ce qu'ils ont besoin. Et essayer de se connecter à soi là-dessus pour écouter son instinct.

  • Fleur

    Oui, se faire confiance.

  • Rébecca

    C'est ça.

  • Fleur

    Merci beaucoup pour ton témoignage, il est très précieux et merci d'avoir bien voulu partager ça alors que c'est encore tout frais.

  • Rébecca

    Merci beaucoup pour ton écoute et merci pour ce podcast parce que ça fait du bien, je pense.

  • Fleur

    Merci à toi. Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu ou si le podcast de manière générale te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note sur ton application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires. aussi passionnante qu'intéressante. Rendez-vous mercredi prochain. A très vite !

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Fleur

    00:01

  • Le parcours de Fleur vers la maternité

    00:54

  • Les défis de la grossesse et de la FIV

    02:25

  • Déclenchement de l'accouchement et arrivée à l'hôpital

    05:38

  • Césarienne d'urgence et émotions de Fleur

    14:09

  • Réveil après l'accouchement et premières interactions avec Isaac

    26:03

  • L'évolution de la santé d'Isaac et le soutien de Fleur

    44:04

  • Réflexions sur l'accouchement et l'allaitement

    56:12

  • Conclusion et remerciements

    57:34

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Description

As-tu déjà ressenti la peur de donner la vie, de vivre un accouchement qui ne se déroule pas comme prévu ? Dans cet épisode de Balance ton accouchement, je reçois Fleur, une jeune maman dont le parcours d'accouchement difficile va te toucher en plein cœur. Fleur partage avec nous son expérience unique, marquée par des peurs profondes liées à l'accouchement, des épreuves de fertilité en raison d'un parcours FIV, et l'arrivée inattendue de son petit Isaac. Son témoignage est un véritable éclairage sur les réalités des accouchements difficiles et la force des mamans face à l'adversité.


Au fil de notre discussion, Fleur évoque les défis émotionnels qu'elle a rencontrés tout au long de sa grossesse. La perte de son animal de compagnie et les complications de santé qui ont conduit à un déclenchement d'accouchement sont des moments poignants qu'elle partage avec nous. L'accouchement, qui a nécessité une césarienne d'urgence, a été un moment de stress intense, mais Fleur a réussi à se connecter avec son bébé à travers des moments précieux, même au milieu de l'incertitude et de la peur. Elle nous parle également des défis de l'allaitement et de la manière dont elle et son partenaire ont géré la situation stressante avec leur bébé en soins intensifs, un véritable témoignage d'amour et de résilience.


Dans cet épisode, nous mettons en lumière l'importance du soutien émotionnel durant ces moments délicats. Fleur nous rappelle que chaque accouchement est unique, qu'il soit physiologique, prématuré ou qu'il nécessite une césarienne. Son histoire est une source d'inspiration pour toutes les mamans qui traversent des épreuves similaires. Les témoignages de mamans comme Fleur sont essentiels pour briser le tabou autour des accouchements difficiles et pour partager des expériences qui peuvent aider d'autres parents.


Si tu es jeune parent ou futur parent, cet épisode de Balance ton accouchement est fait pour toi. Ensemble, nous allons explorer les réalités des accouchements, des histoires de deuil périnatal aux défis de la néonatologie. Rejoins-nous pour un moment d'échanges authentiques et de partage d'expériences sur l'accouchement, que ce soit à domicile ou en milieu hospitalier. Écoute le témoignage de Fleur et découvre comment elle a surmonté ses peurs pour donner la vie à son petit Isaac. Prépare-toi à être ému, inspiré et réconforté par cette belle histoire de maternité.


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Transcription

  • Rébecca

    Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi je suis Rebecca. maman de deux enfants, est complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour ! Alors bonjour, merci de me rejoindre pour ce nouvel épisode d'e-podcast. Alors pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît, en me donnant ton prénom, en me disant combien d'enfants tu as et quelle ageaison ou il a, et puis en ajoutant tout ce que tu aurais envie.

  • Fleur

    Du coup, moi je m'appelle Fleur, j'ai un petit bébé qui s'appelle Isaac. qui a bientôt 5 mois et qui est né le 1er décembre 2024 de façon très inattendue et d'une manière très difficile. Il a eu un début de vie très compliqué et nous aussi du coup. Donc, premier enfant et peut-être le dernier du coup.

  • Rébecca

    Ok, l'épreuve assez difficile, on va en parler un peu plus tard. Si, je te pose toujours une question. Est-ce que tu avais pensé à accouchement dès le début de ta grossesse ? Est-ce que tu avais un objectif ? Est-ce que ça te faisait peur ou alors pas spécialement ?

  • Fleur

    Alors moi j'ai toujours été terrifiée par l'accouchement, même quand j'étais plus jeune. J'ai toujours su que je voulais des enfants, mais quand j'étais petite je me disais même j'adopterais parce que j'ai trop peur d'accoucher.

  • Rébecca

    Ok.

  • Fleur

    Et au final, j'appréhendais beaucoup. de stresser tout au long de ma grossesse par rapport à ça et au final ça s'est plutôt bien passé là dessus j'ai pas trop paniqué j'ai été bien accompagné et j'y pensais pas trop finalement et ouais finalement c'était plus avant mais comme toi tu étais dedans bon bah il fallait que ça se fasse de toute façon je me disais qu'il était rentré et il fallait qu'il sorte pas le choix Pas le choix.

  • Rébecca

    Ok. Du coup, si on revient au tout début de... de ce parcours. Est-ce que tu te souviens du moment où vous avez lancé Projet Bébé ?

  • Fleur

    Alors oui, très bien, parce qu'en plus, on avait un parcours FIV, nous, donc un peu complexe. On a commencé, j'ai arrêté ma pilule en septembre 2021. On a essayé pendant un an, ce qui était très dur à ce moment-là parce que ça ne fonctionnait pas. Et déjà, moi, j'étais très naïve. Je ne me souvenais pas de mes cours de SVT, je pense, parce que quand on a commencé le projet bébé, je me suis dit, c'est bon, dans un mois, je suis enceinte. Vraiment, pour moi, ça allait se faire très vite. Et en fait, pas du tout. Et du coup, c'était un peu compliqué parce que chaque mois, j'attendais... J'attendais impatiemment de savoir si j'allais être enceinte. Et au tout début, je laissais un peu les choses se faire. Et puis petit à petit, ça a commencé à vraiment tourner dans ma tête tout le temps, tout le temps, tout le temps. En plus, j'ai des règles très douloureuses. Donc quand je prenais la TELU, je n'avais plus de règles. Mais là, c'était un peu la double peine. Je le vivais comme ça. Déjà, je ne suis pas enceinte et en plus, je souffre. Donc ça, ça a été très dur. Mais par contre, une fois qu'on a su ce qui se passait, C'est mon conjoint qui avait des soucis de fertilité. Une fois qu'on a su ça, de mon côté, la pression est redescendue très rapidement parce que je me suis dit qu'il y avait des solutions. On va réussir à avoir un bébé, mais ça va peut-être prendre un peu plus de temps. Je n'attendais plus. Il n'y avait plus cette attente irrépressible chaque mois de savoir si j'allais tomber enceinte. Pour moi, ça a plus été un soulagement qu'autre chose. Je sais que ce n'est pas le cas de tout le monde. Après, on a eu de la chance parce que... Déjà, parce que ça venait de lui et que c'est plus simple quand ça vient de l'homme que de la femme. Parce qu'en fait, tant qu'ils ont des spermatozoïdes, j'entends, parce qu'il y en a qui n'en ont plus du tout, et là, ça devient très compliqué. Mais tant qu'ils en ont, ils en ont des millions. Même s'ils n'en ont pas beaucoup, ça reste quand même énorme. Et donc, il y a quand même des chances que ça marche. Alors que quand ça vient de la femme, c'est souvent un peu plus compliqué. les parcours sont un peu plus difficiles. Nous, ça a marché du premier coup. J'ai été ponctionnée, j'ai eu six embryons. On en a implanté un et du coup, ça a marché tout de suite. Donc, il a cinq petits frères et sœurs qui sont au congèle, qui attendent, on ne sait jamais. Mais voilà. Et puis après, on a un couple basé beaucoup sur... On est très différents tous les deux, mais on s'accepte vraiment comme ça. Et du coup, ça marche très bien. Et on est beaucoup sur l'humour aussi. Donc, ça nous aide à vivre les situations difficiles de façon plus apaisée.

  • Rébecca

    Ok. Oui, forcément, c'est un peu plus facile du coup.

  • Fleur

    C'est ça.

  • Rébecca

    Enfin facile, si on s'entend.

  • Fleur

    Oui.

  • Rébecca

    ok bon et du coup une fois que bébé est implanté plutôt du premier coup du moins dans le cadre de la FIV comment ça se passe toi ? comment tu te sens ? est-ce que tu stresses beaucoup ? est-ce que tu es rassurée de te dire ça au moins ça a marché ?

  • Fleur

    alors les premières semaines c'est un peu dur parce que j'ai peur de la fausse couche parce que je sais que c'est des choses qui arrivent fréquemment surtout lors d'un premier bébé donc j'ai peur de m'emballer Merci. Et il y a aussi une autre chose qui a été très difficile, c'est qu'on avait un chien et qu'on a dû le faire piquer à ce moment-là. Et du coup, j'ai perdu un être très cher. Du coup, ça a été très difficile d'avoir un curseur d'émotions stable. C'est-à-dire que d'un côté, j'avais l'impression que je devais être hyper heureuse parce que j'étais enceinte et de l'autre, je vivais un drame. Et du coup, j'étais super triste. Et au final, je me sentais un peu anesthésiée. au début de ma grossesse, un peu comme si je n'avais pas trop d'émotions.

  • Rébecca

    Parce que tu as perdu ton premier enfant, comme il ne te revient. Et ça, niveau, c'est quand même...

  • Fleur

    Oui, c'est vrai que mon chien... En plus, on a tout fait. En fait, il avait des problèmes de comportement, plus, plus, mais c'était pathologique. Et en fait, on n'arrivait pas à le soigner. Il devenait de plus en plus fou. Et malgré tout le suivi comportemental, on a été obligés... de le faire piquer parce qu'il devenait dangereux pour lui-même et pour nous. Et du coup, ça a été très dur comme décision. Vraiment, on l'a très, très mal vécu tous les deux. Donc oui, c'est vrai que ça se côtoyait. La vie et la mort se sont côtoyées de près et ça a été un peu dur à vivre de façon sereine. Donc voilà. Mais sinon, après... Quand j'ai vraiment réalisé, là j'étais vraiment très heureuse et puis j'ai vite commencé à avoir des symptômes pas très agréables. Donc là je me suis dit c'est bon, on est dedans.

  • Rébecca

    En général il paraît que plus on stresse, plus les symptômes sont gros, histoire de nous rassurer. C'est ça,

  • Fleur

    c'est bon il est là, il me le fait savoir.

  • Rébecca

    C'est ça. Ok, bon et du coup d'un point de vue médical, est-ce que tout se déroule bien sur ta grossesse ?

  • Fleur

    Alors médicalement parlant, tout se passe super bien. Il grandit bien, c'est un grand bébé, gros bébé. Tout va bien, il bouge bien. Enfin vraiment, tout est nickel. Moi, la grossesse, je la vis de façon un peu compliquée parce que j'ai beaucoup de symptômes. Donc j'ai beaucoup de nausées, je suis très, très fatiguée. J'ai du mal à respirer. J'ai mal aux dents, j'ai mal partout. J'ai vraiment tous les symptômes. Et puis j'ai beaucoup de déchets, donc j'arrive pas. pas manger. Pendant ma grossesse, j'ai pris que 6 kilos parce que je mangeais rien en fait. Tout au long de ma grossesse, ça a été difficile à vivre. Puis je continuais de travailler en plus, donc j'avais beaucoup de déplacements. C'était quand même un peu sport. Ouais,

  • Rébecca

    forcément. Ok. Et du coup, est-ce qu'à un moment, t'arrives quand même à te poser et à réaliser que ok, bébé va arriver ?

  • Fleur

    Oui, je pense. quand je l'ai senti bouger. En fait, au début, c'est bizarre parce qu'on a les symptômes, on a un peu que le côté désagréable quand même de la grossesse. En tout cas, moi, ça a été ça. J'avais le côté désagréable de la grossesse sans avoir un peu le côté sympa. Déjà, je n'avais pas de ventre jusqu'à cinq mois. Donc, c'est vrai que c'était assez bizarre de me dire, il est là, il est dans mon corps, mais tout ce que je ressens, c'est des trucs un peu négatifs. Oui. mais par contre non vraiment j'étais trop heureuse depuis le temps que je l'attendais après réaliser je pense que j'ai pas trop réalisé quand même avant qu'il bouge qu'il était vraiment là ok d'accord et

  • Rébecca

    est-ce que tu te prépares pour cet accouchement du coup est-ce que toi qui avais un peu qui avais pas peur de ça avant de te lancer est-ce que t'avais des préparations des envies pour ton accouchement à venir ?

  • Fleur

    Alors, j'ai fait la préparation à l'accouchement avec une sage-femme. Après, j'avoue que moi, même si je n'y pensais pas trop, c'est quand même un sujet qui me faisait peur parce que tout ce qui est hôpital, tout ça, ça me stresse un peu. Je suis un peu hypochondriaque, donc du coup, je me disais, je ne sais pas ce qui va arriver. Bon, ce n'était pas non plus... Quand j'y pensais vraiment, je me disais quand même ça fait un peu peur. Mais non, après, je n'avais pas d'envie particulière. Moi, si je m'écoutais, le seul truc que je voulais, c'est être en vie, que mon bébé soit en vie et avoir mal le moins possible. Je m'étais déjà même posé la question de voir si je pouvais faire une césarienne programmée. Donc, j'en étais là dans mon esprit. Après, en faisant les préparations à l'accouchement, je me suis dit que c'est vrai que c'était quand même beau. de pouvoir vivre un accouchement par voix basse. Je sais que mon conjoint est très à l'écoute et que j'aurais été soutenue plus, plus, plus, quoi qu'il arrive. Je me suis dit peut-être que c'est une belle épreuve, que c'est dur, mais en même temps que c'est beau et que ça peut être à vivre. Du coup, je me suis plus préparée mentalement à un accouchement voix basse et me dire... Peut-être que j'essaierais de faire en sorte d'avoir la péridurale le plus tard possible. Parce que je crois que ce n'est pas très bon quand même pour le bébé, même si ce n'est pas grave. Mais de ce que j'ai compris, c'est que plus c'est tard, mieux c'est. Après, j'étais un peu entre deux eaux. Je me disais d'un côté, je n'ai pas du tout envie d'avoir mal. Et de l'autre, c'est aussi peut-être ça la vie. parents dès le début. C'est bon comme ça.

  • Rébecca

    J'en jure.

  • Fleur

    Voilà, c'est ça. Du coup, je me préparais un peu à ça plus tôt.

  • Rébecca

    Ok, d'accord. Bon, et du coup, ta grossesse progresse. Comment ça continue ? Est-ce que tout va toujours bien sur le point de vue médical ?

  • Fleur

    Ouais, moi en fait, tout va bien jusqu'au dernier trimestre. Tout va bien. En fait, on est parti en Grèce en août. J'ai accouché en décembre. Donc voilà, on a fait des petits voyages, des petits trucs. C'était sympa. J'ai arrêté le travail en fin octobre. Donc là, je préparais tous mes petits plats surgelés. En vrai, tout allait bien. Et le seul truc, c'est que j'étais très vigilante sur les mouvements fétaux parce que mon bébé bougeait beaucoup, beaucoup, beaucoup dans mon ventre. Ok. Et on nous avait dit, et ça, c'était dur pour moi, parce qu'on nous avait dit, il faut faire attention à ce qu'il n'y ait pas de diminution des mouvements fétaux. Et d'un autre côté, on nous disait, au dernier trimestre, c'est normal que le bébé bouge moins parce qu'il a moins de place. Du coup, j'étais un peu stressée par ça parce que je me disais, comment savoir si c'est juste qu'il n'y a plus trop de place ou qu'il bouge vraiment moins. Donc, du coup, j'étais très vigilante là-dessus. Et j'étais allée voir une première fois à l'hôpital à 36 semaines. j'étais allée voir pour voir si tout allait bien. Et tout allait bien. Et sur la fin de ma grossesse, donc à la 36-37e semaine, j'ai fait des examens où on a vu que j'avais des problèmes hépatiques liés à la grossesse. Ils avaient une suspicion de cholestase gravidique. Je ne sais pas exactement ce que c'est, mais je sais juste que ce n'est pas très bon pour le bébé.

  • Rébecca

    Oui, ça stoppe les moments du bébé, ça.

  • Fleur

    C'est ça. Et du coup, j'étais sous surveillance. Mais en fait... En fait, il n'y avait pas tous les éléments qui étaient réunis pour dire que j'avais une cholestase gravidique. Du coup, il suivait juste certains curseurs. Mais rien d'inquiétant. Et après, je faisais des monitos régulièrement, monitos plus prise de sang. Et à un moment donné, le 29 novembre, je m'en souviens parce que c'était l'anniversaire de mon conjoint, on nous a dit qu'on pouvait me donner un traitement pour... que ces curseurs-là se remettent bien, mais que comme j'étais déjà à la 38e semaine, ça ne valait peut-être pas le coup d'attendre et que valait mieux me déclencher. Du coup, c'est là que tout a commencé.

  • Rébecca

    Donc là, tu as un déclenchement. Est-ce que toi, tu en avais déjà entendu parler ? Est-ce que tu savais plus ou moins comment ça se passait ? Est-ce que c'était ?

  • Fleur

    J'en avais entendu parler parce que j'étais beaucoup sur une application. Je ne sais pas si on peut dire les noms des applications. J'étais sur Wimom et du coup, par rapport à ma fille, parce que je suis quelqu'un, quand j'ai un truc, une problématique dans ma vie, j'aime bien tout chercher, tout savoir, y avoir les expériences d'autres personnes. Et du coup, j'étais pas mal dessus. Et oui, du coup, j'avais entendu parler de déclenchement. J'avais vu à peu près comment ça pouvait se passer. Je savais que ça pouvait être long. Donc, je me préparais à quelque chose de très long. J'avais été acheter à manger, j'avais acheté plein de trucs, j'avais fait une valise avec des jeux, des trucs. Au moins, on s'en ira. Vous avez paré. Voilà, c'est ça. J'avais fait une playlist que j'écoutais tout le temps pour que le bébé l'entende et qu'il s'y habitue pour le jour de l'accouchement et tout. Donc non, j'étais à fond, ça m'angoissait beaucoup, mais c'était supplanté par le bonheur de me dire que ça y est, j'allais être maman. Et puis j'avoue que sur la fin de ma grossesse, je n'en pouvais plus. Il me faisait mal, il me donnait des coups dans les côtes et tout, ce n'était pas agréable. Et puis je ne mangeais toujours rien parce que j'avais des brûlures d'estomac plus plus. Donc non, c'était un moment où j'étais heureuse, je me suis dit ça y est, je vais rencontrer mon bébé.

  • Rébecca

    L'excitation qui prend le dessus, là.

  • Fleur

    Oui, c'est ça.

  • Rébecca

    OK. Bon, et du coup, quelle méthode est choisie pour te déclencher ?

  • Fleur

    Eh bien, du coup, on n'a pas eu le temps de ça. En fait, ce qui s'est passé, c'est que le vendredi, le médecin me dit, voilà, on va vous déclencher soit dans le week-end, soit en début de semaine. Le samedi, il m'appelle pour me dire... que finalement on va attendre début de semaine parce qu'il a vu mes résultats, que c'était pas pressé et que je crois que c'était un week-end très chargé en accouchement donc il préférait attendre de voir en début de semaine, donc il me donne rendez-vous le lundi matin à 8h30 pour qu'on en discute et en fait le dimanche on a des amis qui sont venus manger en goûter à la maison avec leur fille Et en fait, quand ils sont partis, je me suis dit que ça faisait un petit moment que je n'avais pas senti mon bébé bouger. Et donc là, je commence un peu à me dire, bon, je vais essayer de le faire bouger. Donc, je bois des trucs sucrés, je m'allonge sur le canapé, il ne bouge pas. Et je dis à Louis, c'est mon conjoint, je lui dis, écoute, je ne le sens pas trop bouger, ça m'inquiète un peu. Je vais prendre un bain et s'il ne bouge pas dans le bain, on ira à l'hôpital. Je me rassure en me disant qu'on a fait un monito vendredi, il allait très bien. On a rendez-vous demain matin à 8h30. Mais si tu as besoin d'être rassurée, on ira, il n'y a pas de souci. Donc, je vais prendre mon bain. Et là, je commence à me sentir un peu angoissée parce que je ne le sens toujours pas bouger. Parfois, j'ai l'impression de sentir bougie, mais au final, pas trop. Bref, je ne suis pas très bien et je me dis que c'est impossible que je dorme comme ça. Il faut qu'on y aille. La valise était déjà prête puisqu'on avait déjà fait plusieurs allers-retours parce que j'étais un peu angoissée. Et là, on se prépare, on part. Assis au début, il me dit « Est-ce que tu veux vraiment que je vienne avec toi ? » Parce qu'en fait, comment y aller tout le temps ? Il me dit, comment on va revenir et tout. Et je lui dis, écoute, comme il me parlait de déclenchement, ça se trouve, comme j'y vais, il va me déclencher, on ne sait pas. Donc, je préfère que tu viennes. Donc, il vient. J'ai eu le nez fin. Et donc, il vient avec moi. On part sur la route, ça va. On rigole un peu et tout. Plus on s'approche de l'hôpital, quand même, plus le stress monte. Et j'ai hâte d'entendre son cœur battre. Enfin, voilà, je commence un peu à stresser. On arrive aux urgences. On est pris direct. on est pris directement en charge et là on va dans une petite chambre, il me pose le monito et j'entends le chœur donc je me dis tout va bien.

  • Rébecca

    Ok tout va bien. C'est bon.

  • Fleur

    C'est ça, on est parti pour rentrer chez nous et je crois qu'on est arrivé il était 22 heures et puis je continue le monito puisque ça dure une trentaine de minutes et là donc avec Louis on se détend, on regarde des petites vidéos voilà Et en fait, là, tout bascule. D'un coup, il y a cinq ou six personnes qui rentrent dans la chambre. La médecin qui me dit, écoutez, le cœur de votre bébé n'est pas comme avant. Donc, il y a peut-être un souci. On va essayer de vous mettre sur le côté pour voir s'il bouge. Mais en fait, en même temps qu'elle me dit ça, il y avait déjà quelqu'un qui était en train de me faire une échographie. En même temps, il y avait quelqu'un qui était en train de me donner des antivolutifs et qui était en train de me dire, on va vous césariser, il faut sortir le bébé. Et là, je ne comprends rien. En vrai... C'est le truc,

  • Rébecca

    là. Toi qui te disais, c'est bon, je suis rassurée, tout va bien.

  • Fleur

    C'est ça. En fait, je suis totalement perdue. Je ne comprends pas ce qui se passe. Donc, au début, je me laisse faire. En fait, c'est ça. Je suis totalement spectatrice de ce qui se passe. Je n'ai aucun contrôle. Je perds pied, vraiment. À ce moment-là, je cherche du regard qui me regarde, qui a l'air complètement perdu aussi. En fait, on ne sait pas si on doit paniquer ou pas. Je pense qu'on est un peu dans un...

  • Rébecca

    C'est très facile.

  • Fleur

    Oui, c'est ça, clairement. Et il y a une sage femme qui essaye de me rassurer, je crois, mais je me souviens même pas de tout, parce que je pense qu'à partir de ce moment-là, mon cerveau s'est complètement déconnecté. Et en fait, là, je pense que du coup, mon cerveau s'est mis en pause et mon corps a pris sur lui tout ce qui se passait. Et je me suis mise à trembler de manière incontrôlée. J'arrivais plus à rester calme, en fait. Et donc, je tremblais à fond. Et puis, je disais juste, est-ce que Louis peut venir avec moi ? Il disait oui, il va pouvoir venir. Mais là, il faut qu'on parte, il faut qu'on sorte le bébé et tout. Donc, on part et je regarde Louis et je lui dis, ça y est, on va devenir parents. Je souris. Et sur le chemin pour aller au bloc, je dis, mais est-ce que ça va aller pour mon bébé ? Et il m'a dit, on va tout faire pour. Et là je me dis ok donc ça va pas.

  • Rébecca

    C'est pas un oui franc quoi.

  • Fleur

    Voilà c'est à ce moment là où je me dis ouais il y a vraiment un problème, enfin ça va pas du tout quoi. Et du coup j'arrive au bloc dans mon imaginaire, mais alors je sais pas combien ils étaient mais j'avais l'impression qu'on était 50. Ouais. Je pense pas que c'était le cas mais vraiment c'était le cas.

  • Rébecca

    Il y avait du monde en tout cas.

  • Fleur

    Voilà c'est ça. Ça s'activait un peu partout. Par contre, ils ont été incroyables. Vraiment, j'ai eu beaucoup de chance pour ça parce qu'il y a toujours une personne qui prenait le temps d'être avec moi et de m'expliquer ce qui se passait et ce qu'on allait faire. Donc ça, ça a été vraiment chouette. Et là, vient le moment où on doit me faire l'arachie anesthésie. Je tremblais tellement qu'ils n'y arrivaient pas au début. Ils m'ont dit qu'il fallait que je prenne le temps de me calmer. Donc, il y a une infirmière qui est venue et qui a été incroyable, qui a posé son front contre le mien, qui m'a tenu les mains et qui m'a fait respirer pour m'apaiser. Et elle me parlait doucement. Et je ne sais pas, ça m'a vraiment fait du bien. À ce moment-là, c'est comme si le temps s'était un peu arrêté d'un coup et que je pouvais reprendre pied un tout petit peu. Et donc là, ils ont réussi à me faire l'arrachis. Je me suis couchée. Et à partir de ce moment-là, ça devient assez flou. Il m'explique en fait ce que je vais ressentir, donc comme si on me touchait, mais sans sentir la douleur. L'anesthésiste n'arrêtait pas de faire des blagues, je pense, pour me détendre. Donc ça, c'était plutôt sympa. Mais en fait, je ne me rendais compte de rien. J'ai l'impression que vraiment, j'étais en dissociation complète. Je n'arrivais pas du tout à me connecter à moi. Et donc... Je ne sais pas. Déjà, ils se parlaient entre eux. J'avais l'impression qu'on me parlait. Parfois, je répondais à des questions. Non, mais j'étais complètement à l'ouest. Au moment où je dis qu'on peut lui baisser les jambes, je dis oui, oui, allez-y. Alors que ce n'était pas du tout à moi qu'on parlait. Mais voilà, j'étais vraiment dans le flou. Et Louis est arrivé au moment où tout était prêt pour commencer la césarienne. Et il m'a tenu la main. Je lui ai expliqué parce que l'infirmière m'avait quand même dit... ne paniquez pas si vous n'entendez pas votre bébé pleurer tout de suite, c'est des choses qui arrivent très fréquemment, c'est plus dans les films qu'on voit qu'ils m'aillent en direct mais s'ils ne pleurent pas c'est pas grave donc voilà, elle me dit s'il pleure on vous le mettra tout de suite dans les bras sinon on l'emmènera dans une petite salle pour lui vider les poumons mais il ne faut pas paniquer donc j'explique ça directement à Louis pour pas qu'il panique non plus et là il me tient la main et puis on ne voyait rien parce qu'il y avait du... le voile devant nous heureusement et voilà je sens qu'on s'affaire sur mon corps mais je sens effectivement aucune douleur rien et en fait ça va très vite un moment on me dit qu'on va pousser que je vais sentir une pression parce qu'on allait sortir le bébé donc on prévient et là ils le sortent et en fait j'entends rien donc je me doute qu'il pleure pas il part et J'avoue que là, c'est très flou. On me dit qu'il est très anémié, mais je n'ai pas l'impression que c'est grave. Parce que moi, l'anémie, j'en ai eu pendant ma grossesse. L'anémie, j'en entends parler souvent. Je ne sais pas si c'est idiot, mais moi, je me dis, bon, je lui donne un peu de fer et c'est bon. Oui,

  • Rébecca

    les parents, on va leur quinquer et c'est parti.

  • Fleur

    Moi, dans ma tête, j'étais complètement à la ramasse. Et je dis à Louis, écoute, va avec lui. Je ne veux pas qu'il soit tout seul. enfin je veux qu'il soit avec des gens de confiance quoi ses parents soit moi soit lui mais comme je ne le trouvais pas il fallait qu'il y aille donc j'ai dit vas-y et là il part et donc voilà on me demande comment je veux l'appeler donc je dis Isaac Et j'étais plutôt heureuse, mais pas là. Je ne sais pas comment dire. J'étais vraiment, je pense, encore en état de choc de toute façon et que je ne captais rien. Mais j'étais plutôt en sentiment positif de me dire, ça y est, j'ai mon bébé. Mais je ne le vois pas. Et là, je pars en salle de réveil. Et en salle de réveil, je discute avec une... Une infirmière qui était adorable aussi. Mais vraiment, c'est là où je me dis que je planais complètement.

  • Rébecca

    Tu ne réalisais pas.

  • Fleur

    Pas du tout. En fait, je pense aussi que l'urgence de la situation a fait que je n'ai pas du tout eu l'impression d'avoir accouché. Je suis arrivée à l'hôpital, il était 22h, il est né, il était 23h16. Et entre-temps, il y a quand même eu le monito qui a duré...

  • Rébecca

    Il a duré une demi-heure, plus ou moins.

  • Fleur

    Oui, c'est ça. Donc vraiment, ça a été... une rapidité alors que moi je m'attendais quand même à être déclenchée j'avais prévu d'être à l'hôpital pendant trois jours à galérer enfin ouais donc vraiment je pense que ça ça encore maintenant mais en moi maintenant mais j'ai toujours pas l'impression d'avoir accouché quoi c'est en sortant de l'hôpital avec mon bébé dans ma tête j'allais accoucher un jour quoi enfin ouais c'était trop bizarre j'ai jamais eu de contraction enfin voilà tout ça je connais pas d'accord Donc là, je suis en salle de réveil. Et puis finalement, je ne sais plus trop dans quel ordre ça s'est passé. Je sais que Louis arrive avec le bébé. Il était assis sur un fauteuil roulant avec un coussin d'allaitement avec le bébé dedans. Et ils me mettent le bébé dans les bras. Et là, le temps s'arrête. Alors moi, j'ai l'impression que ça a duré super longtemps. Mais Louis m'a dit après coup que ça avait duré quelques secondes. Parce qu'il devait aller en réanimation. Mais pour moi, le temps s'est arrêté et j'étais en connexion complète avec mon bébé.

  • Rébecca

    Oui, tu as découvert ton bébé à ce moment-là aussi.

  • Fleur

    Et après, il est reparti avec et il est revenu me voir en me disant que, il fallait que je ferais une conscience que c'était compliqué et que notre bébé, pour l'instant, n'allait pas très bien, que les médecins ne savaient pas trop ce qu'il avait. qu'en fait, il était très, très, très, très animé et que c'était pas normal, quoi. Donc, il allait aller en réanimation. Et en fait, pareil, à ce moment-là, mon cerveau, il a dit non, quoi. Donc, du coup, j'étais normale. Je lui parlais normalement, comme s'il ne m'avait pas dit ça, quoi.

  • Rébecca

    Donc, il a dit ça, toi, t'es toujours en choc,

  • Fleur

    je pense. Je pense que mon cerveau n'était pas prêt à accepter cette situation. Du coup, il s'est mis vraiment en pause. Louis m'a dit que j'ai bien vu que tu ne voulais pas comprendre, que ça ne voulait pas être. Il m'a dit que je n'ai pas voulu insister parce que je me suis dit que ça ne servait à rien que de te mettre dans un état de panique de toute façon. Du coup, il a été incroyable. Parce que lui, il a vraiment vécu des choses. atroce à ce moment là parce que quand il est parti avec le bébé que j'étais encore sur la table d'opération bah lui il a vu notre bébé à moitié mort en fait parce que il avait plus de sang dans le corps en fait quasiment donc ils l'ont transfusé directement il m'a dit en fait il était hypotonique donc en gros il avait aucun réflexe c'était vraiment bébé tout mou quoi et Et du coup, il m'a dit que lui, il avait du mal à le prendre dans ses bras, à essayer de s'approcher parce que pour lui, il était sans vie. Donc lui, il a vécu ça. Et derrière, il devait faire comme si de rien n'était parce qu'il ne voulait pas me brusquer. En fait, je trouve ça dur parce que je me dis qu'il a vécu ça un peu tout seul. Et surtout qu'après, il l'a accompagné pour se faire transfuser, parce qu'il devait être transfusé. Ils n'arrivaient pas, tellement il était blanc, ils n'arrivaient pas à trouver de veine. Donc, ils l'ont repiqué plein de fois. C'est hyper dur à avoir de toute façon. Et au final, ils ont dit, on va devoir passer par le cordon, parce que là, on n'arrive pas, en fait. Donc, ça ne sert à rien de s'acharner. Et donc, c'est là qu'il est parti en réa pour qu'ils puissent le transfuser. Ils ont dit à lui d'aller me retrouver parce que de toute façon ils avaient besoin.

  • Rébecca

    d'espace en gros pour être à fond sur le bébé. Donc voilà, moi, je ne suis pas du tout en conscience de tout ça. On m'a juste dit qu'avant de rentrer dans ma chambre, je pourrais aller voir mon bébé. Donc moi, j'étais juste trop contente de me dire je vais voir mon bébé. Mais vraiment, j'étais à 10 000 kilomètres de tout ça. Et voilà, donc au final, je retrouve les sensations dans mes jambes, mes pieds, donc ils me remontent dans ma chambre et en fait, on ne passe pas en réa. Ils me disent que ce n'est pas encore OK et que dès que ce sera bon, on préviendra pour aller le voir. Mais pour l'instant, ce n'était pas possible. En gros, elle est née à 23h16. Je l'ai vue une fois 30 secondes. Je pense que ça devait être peut-être même 30 minutes, une heure après l'accouchement. Après, je n'ai pas pu le voir avant 5h30, 6h du matin. Et en fait, quand je suis remontée dans ma chambre avec Louis, j'arrivais plus à pas dormir. Et là, je crois que j'ai commencé à stresser, à me dire...

  • Fleur

    À te dire quelque chose qui était quand même pas normal, quoi.

  • Rébecca

    Ouais. Et à me dire, mais est-ce qu'il est mort ? Et qu'on me le dit pas. Ok. Et après, j'essayais de me raisonner en me disant, ben non, mais s'il était mort, on me l'aurait dit. Enfin, c'est un peu... même. Même si c'est douloureux, ils sont obligés de me le dire. Ils ne peuvent pas me laisser comme ça. Mais c'était une angoisse qui montait, qui montait et que je n'arrivais plus à contrôler. Donc à chaque fois que l'infirmière venait, je lui disais, mais est-ce que vous avez des nouvelles ? Elle me disait non. Et à un moment donné, je l'ai appelée et je lui ai dit, maintenant, vous appelez le service et vous leur demandez où ça en est parce que moi, je ne peux pas rester sans nouvelles, sans aucune nouvelle, même si je ne peux pas le voir tout de suite, jusqu'à ce qu'on me dise ça va ou ça ne va pas, mais qu'on me dise quelque chose.

  • Fleur

    Et qu'on te dise ce qui est en vie, quoi, actuellement.

  • Rébecca

    Oui, c'est ça. Mais je n'osais même pas le verbaliser, du coup. Peut-être peur parce que je préférais la garder dans ma tête plutôt qu'elle sorte et que ça devienne quelque chose, une option, en fait. Pour moi, ça ne pouvait pas être une option. Et au final, elle appelle et elle me dit, bon, ils sont occupés de votre bébé, vous allez pouvoir le voir. Et en fait, ils n'avaient pas eu le temps de m'appeler. Je ne leur en veux pas du tout parce qu'il y a eu beaucoup de césariennes ce soir-là. Et du coup, ils avaient énormément de travail. Et donc, ils n'ont pas appelé pour prévenir que c'était bon. Alors, je l'ai mal vécu, mais en même temps, je ne leur en veux pas parce que d'un côté, je me dis que c'est des gens qui doivent sauver des vies de bébés. Et effectivement, la priorité, c'est peut-être pas de prévenir les parents. Voilà. Peu importe. Et au final, du coup, je pars. Ils me font rouler dans mon lit. jusqu'au bébé, jusqu'au service réanimation. Et là, je le découvre et il est branché partout. En fait, ils l'ont mis en hypothermie, donc le contraire des couveuses pour les prématurés. Lui, ils ont mis son corps à 33 degrés, donc ils ont baissé sa température pour protéger ses organes. Et donc, il était dans le froid, donc il avait une couverture qui maintenait son corps au froid. Je vois ça un peu comme la cryogénisation. Mais l'idée, c'était de bloquer tout son système pour le mettre en pause, le temps de comprendre ce qui s'était passé. Et en fait, moi, à ce moment-là, quand je le vois, je ne vois pas ça. Je ne vois pas les fils, je ne vois pas la couverture, je vois juste mon bébé. Et je le regarde avec amour et je lui prends sa petite main. Et c'est tout ce que je pouvais faire de toute façon. Je ne pouvais pas le prendre dans les bras. Je ne pouvais pas trop le toucher non plus parce qu'en fait, le fait qu'il soit à une température si peu élevée, ça peut entraîner des douleurs, comme quand on a très très froid. Donc l'idée, c'est de ne pas trop trop le toucher non plus. Et voilà, et en fait, à partir de ce moment-là, on nous dit qu'il va être mis en... Alors au début, il l'avait mis en hypothermie pour potentiellement 24 heures. Et après, ils nous ont dit soit au bout des 24 heures, on le sort de l'hypothermie et ça va. Soit on le prolonge pendant 72 heures, c'est une hypothermie thérapeutique. Et en gros, on le traite pour voir comment ça évolue. Et en fait, pendant les 24 heures, il a convulsé. Deux fois. Ok. La deuxième fois, ils ont réussi à trouver un traitement qui l'a stabilisé. Mais du coup, ils l'ont laissé en hypothermie 72 heures. Et je crois que là, au moment où ils m'ont dit qu'il avait convulsé, c'est le seul moment de tout le séjour où j'ai vraiment eu peur. Et j'ai pleuré. Ça a duré cinq minutes. Et après, je n'ai plus repluré du tout. Parce que je ne pouvais pas. Parce que pour moi, il allait aller bien. et que j'étais en guerre, en fait. Et du coup, en fait, j'ai pleuré parce que là, on m'a dit, il a convulsé. En gros, j'ai compris que son cerveau, du coup, avait potentiellement des lésions et qu'on ne pouvait pas me dire ce qui allait se passer. Comme en plus, le cerveau, ça reste un grand mystère pour la médecine. On m'a dit, en gros... au revoir Oui effectivement, c'était pas impossible qu'il soit lourdement handicapé. Mais en fait c'est marrant parce que c'était dit d'une certaine façon très douce et ça collait pas avec la situation et je pense que c'est ça aussi qui m'a fait me mettre dans un état d'esprit de ça va aller, c'est obligé que ça aille en fait.

  • Fleur

    Les naquines étaient tellement rassurantes qu'au final, toi, tu te laissais porter.

  • Rébecca

    Je pense qu'elles n'étaient pas rassurantes, elles étaient neutres, parce qu'elles ne pouvaient pas se prononcer. Mais elles le disaient avec une certaine douceur qui faisait que moi, en tout cas, j'avais envie de croire que ça allait bien se passer. Mais par exemple, mon conjoint ne l'a pas du tout reçu de la même façon. Lui, il était beaucoup plus inquiet. Il passait son temps à se dire, on va avoir un enfant très handicapé. D'accord. Et moi, c'était tout l'inverse. J'étais dans mon monde de paillettes et de bisounours où tout va bien se passer. Je suis de toute façon quelqu'un de très positif dans la vie. J'ai eu beaucoup, beaucoup de galères et j'ai toujours été... Voilà, on avance, quoi. Il faut que ça aille. Par contre, je me suis totalement mise dans ma bulle. Tout le séjour, j'ai quasiment parlé à personne, juste à ma mère et à ma meilleure amie. Et je les chargerais un peu de donner les nouvelles, pas droite à gauche. Je voulais que personne ne vienne. De toute façon, on habite loin et du coup, c'était parfait. En fait, j'avais besoin de rester dans ma bulle de ça va bien se passer parce que si je devais gérer le stress, stress des autres, ça allait être trop pour moi et du coup, je ne pouvais pas. Donc, je faisais ça. Après, je recevais des messages très agréables et tout. Je ne répondais pas souvent parce qu'en fait, j'étais collée à mon fils tout le temps. Dès que je pouvais, j'étais avec lui. Et voilà, en gros, après, il y a eu plein d'étapes. Donc, je devais aussi... faire mes soins pour ma césarienne. Mais j'avoue que ça, je l'ai complètement occulté. En fait, ça s'est vite mis en place avec Louis. Il s'occupait de moi et moi, je m'occupais du bébé. En gros, c'était ça l'idée. Donc, il a été... C'est-à-dire qu'il s'occupait de moi, mais vraiment. C'est lui qui me disait quand je devais prendre mes médicaments. Il m'aidait à me doucher, il m'aidait à aller aux toilettes, il m'aidait à tout faire. Vraiment, je n'étais plus dans mon corps. De toute façon, ce n'était pas mon problème. Après, on avait toujours ce côté où on essayait quand même d'être heureux. Et du coup, le soir, il m'a commandé des sushis. Donc, on se faisait quand même nos petits temps de repas, de choses comme ça. Mais après, dès que... dès que c'était ok pour qu'on soit avec le bébé, on était avec le bébé, je ne dormais pas dans ma chambre. Je ne dormais pas, d'ailleurs. J'étais dans sa chambre. Il avait un milliard de machines qui faisaient bip-bip, donc on ne dormait pas trop. De toute façon, il y avait des soins très réguliers avec les infirmières. Mais voilà, ma vie était tournée à ce moment-là sur mon enfant et sur rien d'autre. Je ne pouvais gérer rien d'autre. D'ailleurs, je n'avais aucune mémoire. Pour les petites anecdotes, par exemple, il y avait une sage-femme qui rentrait dans la chambre qui me disait « est-ce que quelqu'un est passé pour vous donner tel truc ? » Et je regardais Louis et je disais « je ne sais pas » . Et en fait, elle était là deux secondes avant, elle était dans la chambre. Elles se sont croisées sur la route presque. Et moi, c'était Louis qui gérait tout. Ma mémoire, je n'en avais plus. Enfin, j'avais rien. C'était tout sur mon bébé. Je veux dire, vraiment.

  • Fleur

    Tu n'étais pas connectée. Oui,

  • Rébecca

    pas du tout. Et d'ailleurs, je me souviens que j'étais en fauteuil roulant et tout ça. Mais je ne me souviens pas. Je me souviens que j'ai eu mal. Mais pour moi, c'était rien. Enfin, je ne sais pas. Ce n'était pas là.

  • Fleur

    oui, tu as connu une importance ouais voilà,

  • Rébecca

    c'est ça vraiment ça n'avait pas de poids dans ma vie à ce moment là donc il est resté 72h en hypothermie oui en hypothermie donc voilà, j'ai pas pu le prendre et à ce moment là,

  • Fleur

    vous savez toujours pas ce qui s'est passé avec lui ou vous avez déjà eu une hypothèse ou une idée ?

  • Rébecca

    Je ne me souviens plus de la temporalité, mais je sais qu'on m'a fait des examens à moi. Et en fait, c'est là où ils ont découvert que mon bébé avait fait une hémorragie phétomaternelle. Donc, c'est un phénomène extrêmement rare. Pour dire, ma belle-mère qui est sage-femme, elle fait 40 ans de carrière, elle n'avait jamais vu ça. Elle m'a dit que je ne savais même pas que c'était possible. Apparemment, ça se voit un peu dans les... dans les livres mais très peu en vrai et heureusement mais en fait c'est qu'il était en train de se vider de son sang dans mon corps et du coup par le placenta et la seule chose que je trouve beau là dedans c'est que son sang est toujours dans mon sang et je vais le garder pendant 30 ans et je me dis c'est un peu... de lui qui sera en moi pour encore des années. Et bon, après, j'ai la chance qu'il ait survécu. J'ai eu la chance d'être hyper alerte sur ses mouvements. Parce qu'en fait, ce qu'on nous a dit, on avait attendu lundi matin, il n'était plus là. Donc voilà, il a échappé à la mort de peu. Et il a été incroyable, il s'est battu comme un petit guerrier. Il a réussi à respirer sous morphine, sans aide respiratoire. Même les puricultrices étaient assez impressionnées. Et voilà, moi, dans ma tête, il fallait que ça aille. Et du coup, je ne lui donnais que des trucs positifs. J'étais à côté de lui, je lui parlais. Je faisais en sorte qu'il se sente le mieux possible. Je participais à tous les soins que je pouvais faire. J'ai eu de la chance aussi parce que du coup, j'ai eu ma montée de lait très rapidement parce que je voulais allaiter. Et du coup, j'étais au tire-lait. Et en fait, je ne sais pas si c'est pour compenser, mais j'étais en hyper lactation, c'est-à-dire que j'ai pris tellement de lait que j'ai laissé en partant de l'hôpital 3 litres de lait à l'hôpital. Ah oui ? Donc oui, voilà. Et sachant qu'en plus... mais Après, j'ai aussi allaité mon fils. Donc du coup, j'avais vraiment, vraiment beaucoup de lait. Donc heureusement, là-dessus, ça s'est bien passé déjà. Mais voilà, et en fait, après, au bout des trois jours d'hypothermie, ils ont fait une IRM pour voir s'il avait des lésions. Et là, ça a été dur parce que donc il est parti. On ne pouvait pas l'accompagner. Donc il est parti faire l'IRM dans un centre pas loin. Moi, j'étais persuadée qu'on allait avoir les résultats ou du moins une orientation à ce moment-là pour savoir ce qui allait advenir de notre fils le jour même, en fait. Et pas du tout. Il a fait l'IRM le jeudi et on a eu les résultats que le lundi. Et là, ça a été très long. Il fallait rester positif. Et bon, après, au-delà de ça, quand il est revenu de l'IRM, c'est le moment où on a pu le prendre dans les bras, s'occuper un peu de lui, j'ai pu l'allaiter. Donc ça, c'était des moments suspendus. Même le mettre dans les bras de Louis, pour moi, ça m'a rendue très émotive. Et ça m'a beaucoup aidée. Et voilà, après, il était là et on pouvait enfin être avec lui. et lui changer sa couche, lui faire son bain, faire des choses comme ça, un peu normales. On est restés, parce que moi au bout des cinq jours d'hospitalisation à la maternité, après je suis passée juste au service réa et du coup on dormait, bon après on a toujours dormi avec lui, mais on dormait encore avec lui dans sa chambre. mais j'étais plus hospitalisée moi.

  • Fleur

    Donc tu n'avais plus de chambre à toi là pour le coup.

  • Rébecca

    Voilà c'est ça, je n'avais plus de chambre à moi donc on était vraiment tout le temps avec. Après il avait pas mal d'examens et ça c'était pareil c'était un peu dur, il lui mettait des électrodes sur le crâne pour savoir et c'était toujours des moments de stress, on lui disait pourvu qu'il n'ait pas refait de crise, qu'il n'ait pas reconduit. Et puis aussi la sortie d'hypothermie en fait il remonte sa température très doucement et là c'est pareil c'est une angoisse parce que bah en gros le but c'est qu'il convulse pas quoi et donc du coup on est là à se dire allez ça va le faire faut tenir le coup. On avait son petit doudou c'était une petite mouette c'est une petite mouette qui s'appelle Huguette et on la gardait et je la laissais dans la chambre quand je pouvais pas être là pour les soins en gros un peu pour qu'elle soit mou. on relève un peu la présence qu'on ne peut pas lui donner. Du coup, Huguette est très importante dans notre vie. On l'a encore avec nous tous les jours. Mais voilà. Et puis, au final, on a eu les résultats le lundi. Ils nous ont dit qu'il avait des légères lésions, mais pas de dyschémie importante. Donc, en gros, qu'il allait être très suivi, mais qu'a priori, il n'aurait pas d'handicap lourd. Ça a été un soulagement, vraiment. Et je ne sais pas, j'ai l'impression que ce n'est pas un peu miraculé, parce que je pense qu'il a été, lui, acteur de sa guérison. Je pense que nous, on a essayé, en tout cas, du moins de lui donner toute la force qu'on pouvait lui donner pour justement qu'il puise dedans et qu'il aille bien. On nous a expliqué que le cerveau, quand il était nouveau-né, était très élastique. Donc, les lésions pouvaient se résorber toutes seules. Donc, ça se trouve, ça ne ferait rien, aucun effet négatif. Et qu'on avait un grand rôle à jouer là-dedans, en termes de stimulation, etc. Donc, il fallait vraiment être présent pour notre bébé, lui parler, lui faire découvrir de la musique. Après, c'était des choses qu'on avait déjà prévues de faire en soi.

  • Fleur

    vous êtes sensibilisé au fait qu'il faut vraiment le faire voilà c'est ça et du coup pour moi ça a été un immense soulagement,

  • Rébecca

    après lui il est de nature toujours à se dire je préfère imaginer le pire pour pas être pris au dépourvu je pense du coup lui il était quand même un peu à se dire bon on sait jamais il peut quand même avoir des trucs on peut pas nous dire vraiment avec assurance qu'il aura rien mais voilà après moi je lui ai dit enfin je lui ai pas dit Je le pense, on ne peut pas vivre avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. Surtout que c'est jusqu'à 7 ans qu'il va être surveillé. Donc, on ne va pas vivre 7 ans à se dire, si ça se trouve, qu'il va être handicapé. Mais voilà. Puis, on est sortis du coup de l'hôpital le mercredi. Donc, en tout, on est restés 10 jours.

  • Fleur

    Ok. C'est quand même pas... hyper long entre guillemets, attention, je pense que c'était très très long pour vous, mais c'est quand même pas long.

  • Rébecca

    C'est vraiment pas long pour ce qui s'est passé. J'ai l'impression qu'en fait, je me dis qu'on a vécu le pire au meilleur endroit. Et que dans le pire, on a su être au meilleur. C'est-à-dire que tout ce qui aurait pu mal se passer, c'est finalement bien terminé. Et là-dessus, on a eu beaucoup de chance. Après, on a eu une équipe vraiment incroyable. D'ailleurs, vraiment, je ne veux pas faire de la pub, mais le CHRU de Tours est vraiment exceptionnel. Que ce soit pour la FIV ou pour tout ce qui a été l'après, la néonatologie, même la maternité, les stages femmes, elles étaient incroyables. Elles étaient toutes au courant de la situation. elles avaient toujours les mots justes, elles étaient... Enfin, tout le monde a été vraiment incroyable et heureusement parce que c'est des moments où on a besoin de ça quoi. Donc vraiment, c'est... On a été aussi pris en charge pour faire une psychologue à l'hôpital à qui on a pu parler et ça nous a fait du bien aussi. Donc ouais, non, c'est... C'est ça, on a vécu le pire au meilleur endroit. Oui.

  • Fleur

    Et du coup, comment tu t'es remise, toi, de ton opération et de ce choc émotionnel ?

  • Rébecca

    Mon opération, je ne sais pas trop. J'ai l'impression que ça, c'est bien passé.

  • Fleur

    Tu ne l'as jamais conscientisé.

  • Rébecca

    Non, je pense que le truc qui est resté, c'est que pour moi, je n'ai pas accouché. Pour moi, je n'ai pas eu l'impression d'accoucher. Le fait de ne pas avoir eu de contraction, de rien. En fait, c'est fou parce que je me dis que s'il n'y avait pas eu... toute cette horreur et ce choc, ça aurait été pour moi l'accouchement dans ma tête idéale, puisque dans l'idée, je ne voulais pas sentir de douleur. Oui. Mais bon, évidemment que...

  • Fleur

    Mais sentir finalement.

  • Rébecca

    Moi, j'aurais préféré que ce soit un carnage dans mon corps, plutôt que de vivre ce qui s'est passé. Et surtout, pas moi de vivre ça, mais que surtout mon fils vive ça. Je pense que c'est ça le plus dur, en fait. c'est de me dire que mon fils à peine né il a vécu des souffrances qu'il aurait jamais vues et ça c'est dur de me dire qu'il a vécu ça je m'en veux en fait c'est bizarre je sais que je n'y fais pour rien mais rationnellement j'arrive à à bien prendre en compte toute la situation et de me dire que j'ai aucune raison de culpabiliser, que j'ai fait tout ce qu'il fallait au bon moment. Enfin, en tout cas, ce que je pouvais faire. Mais émotionnellement, je culpabilise. Oui, tu n'arrives pas. J'ai l'impression qu'il faut que je répare ce qui s'est passé. Et du coup, je suis très suivie parce que je n'ai pas du tout envie d'étouffer. J'ai envie d'avoir une relation saine avec lui. J'ai envie qu'il sente qu'il peut s'épanouir seul. Je ne veux pas être un poids dans sa vie. Je veux vraiment, au contraire, être l'épaule sur laquelle il peut se reposer. Donc, je m'acharne à faire en sorte qu'il ne ressente que les choses positives. Après, je lui parle beaucoup. Je lui explique aussi que ça a été dur. que... En fait, je veux juste... qu'il se sente bien, léger, et qu'il sache que ça a été dur, mais que ce n'est pas à lui de supporter ça. C'est à nous de le supporter, d'être là pour lui. Et ça, c'est très important pour moi que ça se passe comme ça. Donc, je me fais suivre psychologiquement. Après, là, en fait, je pense que mon stress post-traumatique commence tout juste. En ce moment, parce que pendant plusieurs mois, pareil, je n'avais pas le temps de penser à ça. J'étais que sur mon bébé, mon bébé, mon bébé. J'ai mon allaitement qui se passe plutôt très bien. Mais il y a eu des moments où ça a été un peu dur parce que mon hyperlactation fait que j'ai un réflexe d'éjection fort. Donc parfois, il s'est couché avec mon lait, il a eu des régurgitations douloureuses à ce moment-là. Et c'est vrai que moi, l'allaitement de base, j'étais même pas sûre de vouloir le faire. Je m'étais dit, on verra si ça se passe bien, tant mieux en gros. Et en fait, c'est devenu une nécessité à partir du moment où il s'est fait ça, parce que c'était mon lien avec lui, c'était ce que je pouvais lui donner de plus important pour lui, de le nourrir, de lui donner la vie qu'il a failli perdre au final un peu. Et du coup, pour moi, c'était impensable d'arrêter l'allaitement. Et du coup, le voir souffrir de l'allaitement, ça a été très dur. Oui,

  • Fleur

    c'est vrai.

  • Rébecca

    Encore une fois. Et donc, j'ai été à une réunion de l'allée de chez Ligue et j'ai été accompagnée par une bénévole de cette association qui m'a beaucoup aidée à trouver les bonnes positions pour qu'il soit moins souffrance et qui m'a aussi beaucoup aidée psychologiquement en me rassurant beaucoup sur le fait que... Mon lait, c'était la plus belle chose que je pouvais lui donner, sans vraiment vouloir culpabiliser les personnes qui allaitent pas, parce que moi, j'étais prête à ne pas le faire aussi. Vraiment, il n'y a aucun jugement. C'est juste par rapport à mon vécu que j'avais besoin de faire cet acte-là. Donc voilà, elle m'a beaucoup aidée à m'accrocher et à continuer en me disant que ça ne lui faisait pas du mal, que c'était parfois impressionnant à voir, mais que ça lui faisait plus de bien que de mal. Donc du coup, au final, il s'est très bien habitué à mon réflexe et il adore. C'est un têteur fou, je l'appelle. Il est tout le temps pendu au sein donc voilà au final c'est cool. Mais oui après c'est vrai que j'ai des moments où ça revient par flash. Le côté je crois qui revient le... Il y a deux choses qui reviennent beaucoup dans mon esprit c'est le fait de l'avoir vu souffrir du froid et de ne pas avoir pu le réchauffer. Parce qu'on le voyait trembler et on voyait que c'était douloureux. Et aussi, c'est tous les « et si » . Et si je n'étais pas arrivée à temps, et si ça s'était passé autrement. Et ça, c'est dur. C'est dur aussi parce que sur WeMem, j'ai rencontré une personne qui a vécu ça et qui malheureusement n'a pas eu la chance que j'ai eue. En tout cas, son bébé n'a pas survécu. Elle s'appelle Charlize d'ailleurs. Et sa maman est incroyablement forte. Je la admire beaucoup pour ça. Mais voilà, et du coup, d'avoir aussi son histoire à elle, c'est vrai que c'est un peu vertigineux. Ça donne des sensations très bizarres. Oui,

  • Fleur

    c'est encore un travail pour digérer et accepter tout ça.

  • Rébecca

    Ah oui, c'est sûr. C'est sûr. Là, de toute façon, je suis subie en troubles cognitifs aux comportements. Je crois. C'est une thérapie, pardon pas trop, thérapie cognitivo-comportementale. Et du coup, je vais voir si ça m'aide à digérer tout ce qui s'est passé. Je pense que ce sera de toute façon une blessure que j'aurais toute ma vie en moi. Mais de le voir parce que mon bébé, il va bien aujourd'hui. Il sourit beaucoup, il communique beaucoup, il bouge. Merci. Et en fait, ça rend la vie plus douce. Et du coup, ça fait du bien.

  • Fleur

    Oui, un bébé de presque six mois en plein banc de développement. C'est ça. C'est super, ça donne une petite vague d'espoir. Si les mamans vivent cette situation, écoutez-vous. Surtout, c'est le plus important et ça peut bien se passer. Ça peut aller mieux.

  • Rébecca

    Oui. Il faut y croire. Ça ne marche pas toujours, vraiment. Je ne peux pas se dire que c'est de notre faute. Mais juste essayer de donner le maximum et puis se dire qu'on sait, nous, ce qu'il y a de bon pour eux et ce qu'ils ont besoin. Et essayer de se connecter à soi là-dessus pour écouter son instinct.

  • Fleur

    Oui, se faire confiance.

  • Rébecca

    C'est ça.

  • Fleur

    Merci beaucoup pour ton témoignage, il est très précieux et merci d'avoir bien voulu partager ça alors que c'est encore tout frais.

  • Rébecca

    Merci beaucoup pour ton écoute et merci pour ce podcast parce que ça fait du bien, je pense.

  • Fleur

    Merci à toi. Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu ou si le podcast de manière générale te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note sur ton application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires. aussi passionnante qu'intéressante. Rendez-vous mercredi prochain. A très vite !

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Fleur

    00:01

  • Le parcours de Fleur vers la maternité

    00:54

  • Les défis de la grossesse et de la FIV

    02:25

  • Déclenchement de l'accouchement et arrivée à l'hôpital

    05:38

  • Césarienne d'urgence et émotions de Fleur

    14:09

  • Réveil après l'accouchement et premières interactions avec Isaac

    26:03

  • L'évolution de la santé d'Isaac et le soutien de Fleur

    44:04

  • Réflexions sur l'accouchement et l'allaitement

    56:12

  • Conclusion et remerciements

    57:34

Description

As-tu déjà ressenti la peur de donner la vie, de vivre un accouchement qui ne se déroule pas comme prévu ? Dans cet épisode de Balance ton accouchement, je reçois Fleur, une jeune maman dont le parcours d'accouchement difficile va te toucher en plein cœur. Fleur partage avec nous son expérience unique, marquée par des peurs profondes liées à l'accouchement, des épreuves de fertilité en raison d'un parcours FIV, et l'arrivée inattendue de son petit Isaac. Son témoignage est un véritable éclairage sur les réalités des accouchements difficiles et la force des mamans face à l'adversité.


Au fil de notre discussion, Fleur évoque les défis émotionnels qu'elle a rencontrés tout au long de sa grossesse. La perte de son animal de compagnie et les complications de santé qui ont conduit à un déclenchement d'accouchement sont des moments poignants qu'elle partage avec nous. L'accouchement, qui a nécessité une césarienne d'urgence, a été un moment de stress intense, mais Fleur a réussi à se connecter avec son bébé à travers des moments précieux, même au milieu de l'incertitude et de la peur. Elle nous parle également des défis de l'allaitement et de la manière dont elle et son partenaire ont géré la situation stressante avec leur bébé en soins intensifs, un véritable témoignage d'amour et de résilience.


Dans cet épisode, nous mettons en lumière l'importance du soutien émotionnel durant ces moments délicats. Fleur nous rappelle que chaque accouchement est unique, qu'il soit physiologique, prématuré ou qu'il nécessite une césarienne. Son histoire est une source d'inspiration pour toutes les mamans qui traversent des épreuves similaires. Les témoignages de mamans comme Fleur sont essentiels pour briser le tabou autour des accouchements difficiles et pour partager des expériences qui peuvent aider d'autres parents.


Si tu es jeune parent ou futur parent, cet épisode de Balance ton accouchement est fait pour toi. Ensemble, nous allons explorer les réalités des accouchements, des histoires de deuil périnatal aux défis de la néonatologie. Rejoins-nous pour un moment d'échanges authentiques et de partage d'expériences sur l'accouchement, que ce soit à domicile ou en milieu hospitalier. Écoute le témoignage de Fleur et découvre comment elle a surmonté ses peurs pour donner la vie à son petit Isaac. Prépare-toi à être ému, inspiré et réconforté par cette belle histoire de maternité.


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Transcription

  • Rébecca

    Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi je suis Rebecca. maman de deux enfants, est complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour ! Alors bonjour, merci de me rejoindre pour ce nouvel épisode d'e-podcast. Alors pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît, en me donnant ton prénom, en me disant combien d'enfants tu as et quelle ageaison ou il a, et puis en ajoutant tout ce que tu aurais envie.

  • Fleur

    Du coup, moi je m'appelle Fleur, j'ai un petit bébé qui s'appelle Isaac. qui a bientôt 5 mois et qui est né le 1er décembre 2024 de façon très inattendue et d'une manière très difficile. Il a eu un début de vie très compliqué et nous aussi du coup. Donc, premier enfant et peut-être le dernier du coup.

  • Rébecca

    Ok, l'épreuve assez difficile, on va en parler un peu plus tard. Si, je te pose toujours une question. Est-ce que tu avais pensé à accouchement dès le début de ta grossesse ? Est-ce que tu avais un objectif ? Est-ce que ça te faisait peur ou alors pas spécialement ?

  • Fleur

    Alors moi j'ai toujours été terrifiée par l'accouchement, même quand j'étais plus jeune. J'ai toujours su que je voulais des enfants, mais quand j'étais petite je me disais même j'adopterais parce que j'ai trop peur d'accoucher.

  • Rébecca

    Ok.

  • Fleur

    Et au final, j'appréhendais beaucoup. de stresser tout au long de ma grossesse par rapport à ça et au final ça s'est plutôt bien passé là dessus j'ai pas trop paniqué j'ai été bien accompagné et j'y pensais pas trop finalement et ouais finalement c'était plus avant mais comme toi tu étais dedans bon bah il fallait que ça se fasse de toute façon je me disais qu'il était rentré et il fallait qu'il sorte pas le choix Pas le choix.

  • Rébecca

    Ok. Du coup, si on revient au tout début de... de ce parcours. Est-ce que tu te souviens du moment où vous avez lancé Projet Bébé ?

  • Fleur

    Alors oui, très bien, parce qu'en plus, on avait un parcours FIV, nous, donc un peu complexe. On a commencé, j'ai arrêté ma pilule en septembre 2021. On a essayé pendant un an, ce qui était très dur à ce moment-là parce que ça ne fonctionnait pas. Et déjà, moi, j'étais très naïve. Je ne me souvenais pas de mes cours de SVT, je pense, parce que quand on a commencé le projet bébé, je me suis dit, c'est bon, dans un mois, je suis enceinte. Vraiment, pour moi, ça allait se faire très vite. Et en fait, pas du tout. Et du coup, c'était un peu compliqué parce que chaque mois, j'attendais... J'attendais impatiemment de savoir si j'allais être enceinte. Et au tout début, je laissais un peu les choses se faire. Et puis petit à petit, ça a commencé à vraiment tourner dans ma tête tout le temps, tout le temps, tout le temps. En plus, j'ai des règles très douloureuses. Donc quand je prenais la TELU, je n'avais plus de règles. Mais là, c'était un peu la double peine. Je le vivais comme ça. Déjà, je ne suis pas enceinte et en plus, je souffre. Donc ça, ça a été très dur. Mais par contre, une fois qu'on a su ce qui se passait, C'est mon conjoint qui avait des soucis de fertilité. Une fois qu'on a su ça, de mon côté, la pression est redescendue très rapidement parce que je me suis dit qu'il y avait des solutions. On va réussir à avoir un bébé, mais ça va peut-être prendre un peu plus de temps. Je n'attendais plus. Il n'y avait plus cette attente irrépressible chaque mois de savoir si j'allais tomber enceinte. Pour moi, ça a plus été un soulagement qu'autre chose. Je sais que ce n'est pas le cas de tout le monde. Après, on a eu de la chance parce que... Déjà, parce que ça venait de lui et que c'est plus simple quand ça vient de l'homme que de la femme. Parce qu'en fait, tant qu'ils ont des spermatozoïdes, j'entends, parce qu'il y en a qui n'en ont plus du tout, et là, ça devient très compliqué. Mais tant qu'ils en ont, ils en ont des millions. Même s'ils n'en ont pas beaucoup, ça reste quand même énorme. Et donc, il y a quand même des chances que ça marche. Alors que quand ça vient de la femme, c'est souvent un peu plus compliqué. les parcours sont un peu plus difficiles. Nous, ça a marché du premier coup. J'ai été ponctionnée, j'ai eu six embryons. On en a implanté un et du coup, ça a marché tout de suite. Donc, il a cinq petits frères et sœurs qui sont au congèle, qui attendent, on ne sait jamais. Mais voilà. Et puis après, on a un couple basé beaucoup sur... On est très différents tous les deux, mais on s'accepte vraiment comme ça. Et du coup, ça marche très bien. Et on est beaucoup sur l'humour aussi. Donc, ça nous aide à vivre les situations difficiles de façon plus apaisée.

  • Rébecca

    Ok. Oui, forcément, c'est un peu plus facile du coup.

  • Fleur

    C'est ça.

  • Rébecca

    Enfin facile, si on s'entend.

  • Fleur

    Oui.

  • Rébecca

    ok bon et du coup une fois que bébé est implanté plutôt du premier coup du moins dans le cadre de la FIV comment ça se passe toi ? comment tu te sens ? est-ce que tu stresses beaucoup ? est-ce que tu es rassurée de te dire ça au moins ça a marché ?

  • Fleur

    alors les premières semaines c'est un peu dur parce que j'ai peur de la fausse couche parce que je sais que c'est des choses qui arrivent fréquemment surtout lors d'un premier bébé donc j'ai peur de m'emballer Merci. Et il y a aussi une autre chose qui a été très difficile, c'est qu'on avait un chien et qu'on a dû le faire piquer à ce moment-là. Et du coup, j'ai perdu un être très cher. Du coup, ça a été très difficile d'avoir un curseur d'émotions stable. C'est-à-dire que d'un côté, j'avais l'impression que je devais être hyper heureuse parce que j'étais enceinte et de l'autre, je vivais un drame. Et du coup, j'étais super triste. Et au final, je me sentais un peu anesthésiée. au début de ma grossesse, un peu comme si je n'avais pas trop d'émotions.

  • Rébecca

    Parce que tu as perdu ton premier enfant, comme il ne te revient. Et ça, niveau, c'est quand même...

  • Fleur

    Oui, c'est vrai que mon chien... En plus, on a tout fait. En fait, il avait des problèmes de comportement, plus, plus, mais c'était pathologique. Et en fait, on n'arrivait pas à le soigner. Il devenait de plus en plus fou. Et malgré tout le suivi comportemental, on a été obligés... de le faire piquer parce qu'il devenait dangereux pour lui-même et pour nous. Et du coup, ça a été très dur comme décision. Vraiment, on l'a très, très mal vécu tous les deux. Donc oui, c'est vrai que ça se côtoyait. La vie et la mort se sont côtoyées de près et ça a été un peu dur à vivre de façon sereine. Donc voilà. Mais sinon, après... Quand j'ai vraiment réalisé, là j'étais vraiment très heureuse et puis j'ai vite commencé à avoir des symptômes pas très agréables. Donc là je me suis dit c'est bon, on est dedans.

  • Rébecca

    En général il paraît que plus on stresse, plus les symptômes sont gros, histoire de nous rassurer. C'est ça,

  • Fleur

    c'est bon il est là, il me le fait savoir.

  • Rébecca

    C'est ça. Ok, bon et du coup d'un point de vue médical, est-ce que tout se déroule bien sur ta grossesse ?

  • Fleur

    Alors médicalement parlant, tout se passe super bien. Il grandit bien, c'est un grand bébé, gros bébé. Tout va bien, il bouge bien. Enfin vraiment, tout est nickel. Moi, la grossesse, je la vis de façon un peu compliquée parce que j'ai beaucoup de symptômes. Donc j'ai beaucoup de nausées, je suis très, très fatiguée. J'ai du mal à respirer. J'ai mal aux dents, j'ai mal partout. J'ai vraiment tous les symptômes. Et puis j'ai beaucoup de déchets, donc j'arrive pas. pas manger. Pendant ma grossesse, j'ai pris que 6 kilos parce que je mangeais rien en fait. Tout au long de ma grossesse, ça a été difficile à vivre. Puis je continuais de travailler en plus, donc j'avais beaucoup de déplacements. C'était quand même un peu sport. Ouais,

  • Rébecca

    forcément. Ok. Et du coup, est-ce qu'à un moment, t'arrives quand même à te poser et à réaliser que ok, bébé va arriver ?

  • Fleur

    Oui, je pense. quand je l'ai senti bouger. En fait, au début, c'est bizarre parce qu'on a les symptômes, on a un peu que le côté désagréable quand même de la grossesse. En tout cas, moi, ça a été ça. J'avais le côté désagréable de la grossesse sans avoir un peu le côté sympa. Déjà, je n'avais pas de ventre jusqu'à cinq mois. Donc, c'est vrai que c'était assez bizarre de me dire, il est là, il est dans mon corps, mais tout ce que je ressens, c'est des trucs un peu négatifs. Oui. mais par contre non vraiment j'étais trop heureuse depuis le temps que je l'attendais après réaliser je pense que j'ai pas trop réalisé quand même avant qu'il bouge qu'il était vraiment là ok d'accord et

  • Rébecca

    est-ce que tu te prépares pour cet accouchement du coup est-ce que toi qui avais un peu qui avais pas peur de ça avant de te lancer est-ce que t'avais des préparations des envies pour ton accouchement à venir ?

  • Fleur

    Alors, j'ai fait la préparation à l'accouchement avec une sage-femme. Après, j'avoue que moi, même si je n'y pensais pas trop, c'est quand même un sujet qui me faisait peur parce que tout ce qui est hôpital, tout ça, ça me stresse un peu. Je suis un peu hypochondriaque, donc du coup, je me disais, je ne sais pas ce qui va arriver. Bon, ce n'était pas non plus... Quand j'y pensais vraiment, je me disais quand même ça fait un peu peur. Mais non, après, je n'avais pas d'envie particulière. Moi, si je m'écoutais, le seul truc que je voulais, c'est être en vie, que mon bébé soit en vie et avoir mal le moins possible. Je m'étais déjà même posé la question de voir si je pouvais faire une césarienne programmée. Donc, j'en étais là dans mon esprit. Après, en faisant les préparations à l'accouchement, je me suis dit que c'est vrai que c'était quand même beau. de pouvoir vivre un accouchement par voix basse. Je sais que mon conjoint est très à l'écoute et que j'aurais été soutenue plus, plus, plus, quoi qu'il arrive. Je me suis dit peut-être que c'est une belle épreuve, que c'est dur, mais en même temps que c'est beau et que ça peut être à vivre. Du coup, je me suis plus préparée mentalement à un accouchement voix basse et me dire... Peut-être que j'essaierais de faire en sorte d'avoir la péridurale le plus tard possible. Parce que je crois que ce n'est pas très bon quand même pour le bébé, même si ce n'est pas grave. Mais de ce que j'ai compris, c'est que plus c'est tard, mieux c'est. Après, j'étais un peu entre deux eaux. Je me disais d'un côté, je n'ai pas du tout envie d'avoir mal. Et de l'autre, c'est aussi peut-être ça la vie. parents dès le début. C'est bon comme ça.

  • Rébecca

    J'en jure.

  • Fleur

    Voilà, c'est ça. Du coup, je me préparais un peu à ça plus tôt.

  • Rébecca

    Ok, d'accord. Bon, et du coup, ta grossesse progresse. Comment ça continue ? Est-ce que tout va toujours bien sur le point de vue médical ?

  • Fleur

    Ouais, moi en fait, tout va bien jusqu'au dernier trimestre. Tout va bien. En fait, on est parti en Grèce en août. J'ai accouché en décembre. Donc voilà, on a fait des petits voyages, des petits trucs. C'était sympa. J'ai arrêté le travail en fin octobre. Donc là, je préparais tous mes petits plats surgelés. En vrai, tout allait bien. Et le seul truc, c'est que j'étais très vigilante sur les mouvements fétaux parce que mon bébé bougeait beaucoup, beaucoup, beaucoup dans mon ventre. Ok. Et on nous avait dit, et ça, c'était dur pour moi, parce qu'on nous avait dit, il faut faire attention à ce qu'il n'y ait pas de diminution des mouvements fétaux. Et d'un autre côté, on nous disait, au dernier trimestre, c'est normal que le bébé bouge moins parce qu'il a moins de place. Du coup, j'étais un peu stressée par ça parce que je me disais, comment savoir si c'est juste qu'il n'y a plus trop de place ou qu'il bouge vraiment moins. Donc, du coup, j'étais très vigilante là-dessus. Et j'étais allée voir une première fois à l'hôpital à 36 semaines. j'étais allée voir pour voir si tout allait bien. Et tout allait bien. Et sur la fin de ma grossesse, donc à la 36-37e semaine, j'ai fait des examens où on a vu que j'avais des problèmes hépatiques liés à la grossesse. Ils avaient une suspicion de cholestase gravidique. Je ne sais pas exactement ce que c'est, mais je sais juste que ce n'est pas très bon pour le bébé.

  • Rébecca

    Oui, ça stoppe les moments du bébé, ça.

  • Fleur

    C'est ça. Et du coup, j'étais sous surveillance. Mais en fait... En fait, il n'y avait pas tous les éléments qui étaient réunis pour dire que j'avais une cholestase gravidique. Du coup, il suivait juste certains curseurs. Mais rien d'inquiétant. Et après, je faisais des monitos régulièrement, monitos plus prise de sang. Et à un moment donné, le 29 novembre, je m'en souviens parce que c'était l'anniversaire de mon conjoint, on nous a dit qu'on pouvait me donner un traitement pour... que ces curseurs-là se remettent bien, mais que comme j'étais déjà à la 38e semaine, ça ne valait peut-être pas le coup d'attendre et que valait mieux me déclencher. Du coup, c'est là que tout a commencé.

  • Rébecca

    Donc là, tu as un déclenchement. Est-ce que toi, tu en avais déjà entendu parler ? Est-ce que tu savais plus ou moins comment ça se passait ? Est-ce que c'était ?

  • Fleur

    J'en avais entendu parler parce que j'étais beaucoup sur une application. Je ne sais pas si on peut dire les noms des applications. J'étais sur Wimom et du coup, par rapport à ma fille, parce que je suis quelqu'un, quand j'ai un truc, une problématique dans ma vie, j'aime bien tout chercher, tout savoir, y avoir les expériences d'autres personnes. Et du coup, j'étais pas mal dessus. Et oui, du coup, j'avais entendu parler de déclenchement. J'avais vu à peu près comment ça pouvait se passer. Je savais que ça pouvait être long. Donc, je me préparais à quelque chose de très long. J'avais été acheter à manger, j'avais acheté plein de trucs, j'avais fait une valise avec des jeux, des trucs. Au moins, on s'en ira. Vous avez paré. Voilà, c'est ça. J'avais fait une playlist que j'écoutais tout le temps pour que le bébé l'entende et qu'il s'y habitue pour le jour de l'accouchement et tout. Donc non, j'étais à fond, ça m'angoissait beaucoup, mais c'était supplanté par le bonheur de me dire que ça y est, j'allais être maman. Et puis j'avoue que sur la fin de ma grossesse, je n'en pouvais plus. Il me faisait mal, il me donnait des coups dans les côtes et tout, ce n'était pas agréable. Et puis je ne mangeais toujours rien parce que j'avais des brûlures d'estomac plus plus. Donc non, c'était un moment où j'étais heureuse, je me suis dit ça y est, je vais rencontrer mon bébé.

  • Rébecca

    L'excitation qui prend le dessus, là.

  • Fleur

    Oui, c'est ça.

  • Rébecca

    OK. Bon, et du coup, quelle méthode est choisie pour te déclencher ?

  • Fleur

    Eh bien, du coup, on n'a pas eu le temps de ça. En fait, ce qui s'est passé, c'est que le vendredi, le médecin me dit, voilà, on va vous déclencher soit dans le week-end, soit en début de semaine. Le samedi, il m'appelle pour me dire... que finalement on va attendre début de semaine parce qu'il a vu mes résultats, que c'était pas pressé et que je crois que c'était un week-end très chargé en accouchement donc il préférait attendre de voir en début de semaine, donc il me donne rendez-vous le lundi matin à 8h30 pour qu'on en discute et en fait le dimanche on a des amis qui sont venus manger en goûter à la maison avec leur fille Et en fait, quand ils sont partis, je me suis dit que ça faisait un petit moment que je n'avais pas senti mon bébé bouger. Et donc là, je commence un peu à me dire, bon, je vais essayer de le faire bouger. Donc, je bois des trucs sucrés, je m'allonge sur le canapé, il ne bouge pas. Et je dis à Louis, c'est mon conjoint, je lui dis, écoute, je ne le sens pas trop bouger, ça m'inquiète un peu. Je vais prendre un bain et s'il ne bouge pas dans le bain, on ira à l'hôpital. Je me rassure en me disant qu'on a fait un monito vendredi, il allait très bien. On a rendez-vous demain matin à 8h30. Mais si tu as besoin d'être rassurée, on ira, il n'y a pas de souci. Donc, je vais prendre mon bain. Et là, je commence à me sentir un peu angoissée parce que je ne le sens toujours pas bouger. Parfois, j'ai l'impression de sentir bougie, mais au final, pas trop. Bref, je ne suis pas très bien et je me dis que c'est impossible que je dorme comme ça. Il faut qu'on y aille. La valise était déjà prête puisqu'on avait déjà fait plusieurs allers-retours parce que j'étais un peu angoissée. Et là, on se prépare, on part. Assis au début, il me dit « Est-ce que tu veux vraiment que je vienne avec toi ? » Parce qu'en fait, comment y aller tout le temps ? Il me dit, comment on va revenir et tout. Et je lui dis, écoute, comme il me parlait de déclenchement, ça se trouve, comme j'y vais, il va me déclencher, on ne sait pas. Donc, je préfère que tu viennes. Donc, il vient. J'ai eu le nez fin. Et donc, il vient avec moi. On part sur la route, ça va. On rigole un peu et tout. Plus on s'approche de l'hôpital, quand même, plus le stress monte. Et j'ai hâte d'entendre son cœur battre. Enfin, voilà, je commence un peu à stresser. On arrive aux urgences. On est pris direct. on est pris directement en charge et là on va dans une petite chambre, il me pose le monito et j'entends le chœur donc je me dis tout va bien.

  • Rébecca

    Ok tout va bien. C'est bon.

  • Fleur

    C'est ça, on est parti pour rentrer chez nous et je crois qu'on est arrivé il était 22 heures et puis je continue le monito puisque ça dure une trentaine de minutes et là donc avec Louis on se détend, on regarde des petites vidéos voilà Et en fait, là, tout bascule. D'un coup, il y a cinq ou six personnes qui rentrent dans la chambre. La médecin qui me dit, écoutez, le cœur de votre bébé n'est pas comme avant. Donc, il y a peut-être un souci. On va essayer de vous mettre sur le côté pour voir s'il bouge. Mais en fait, en même temps qu'elle me dit ça, il y avait déjà quelqu'un qui était en train de me faire une échographie. En même temps, il y avait quelqu'un qui était en train de me donner des antivolutifs et qui était en train de me dire, on va vous césariser, il faut sortir le bébé. Et là, je ne comprends rien. En vrai... C'est le truc,

  • Rébecca

    là. Toi qui te disais, c'est bon, je suis rassurée, tout va bien.

  • Fleur

    C'est ça. En fait, je suis totalement perdue. Je ne comprends pas ce qui se passe. Donc, au début, je me laisse faire. En fait, c'est ça. Je suis totalement spectatrice de ce qui se passe. Je n'ai aucun contrôle. Je perds pied, vraiment. À ce moment-là, je cherche du regard qui me regarde, qui a l'air complètement perdu aussi. En fait, on ne sait pas si on doit paniquer ou pas. Je pense qu'on est un peu dans un...

  • Rébecca

    C'est très facile.

  • Fleur

    Oui, c'est ça, clairement. Et il y a une sage femme qui essaye de me rassurer, je crois, mais je me souviens même pas de tout, parce que je pense qu'à partir de ce moment-là, mon cerveau s'est complètement déconnecté. Et en fait, là, je pense que du coup, mon cerveau s'est mis en pause et mon corps a pris sur lui tout ce qui se passait. Et je me suis mise à trembler de manière incontrôlée. J'arrivais plus à rester calme, en fait. Et donc, je tremblais à fond. Et puis, je disais juste, est-ce que Louis peut venir avec moi ? Il disait oui, il va pouvoir venir. Mais là, il faut qu'on parte, il faut qu'on sorte le bébé et tout. Donc, on part et je regarde Louis et je lui dis, ça y est, on va devenir parents. Je souris. Et sur le chemin pour aller au bloc, je dis, mais est-ce que ça va aller pour mon bébé ? Et il m'a dit, on va tout faire pour. Et là je me dis ok donc ça va pas.

  • Rébecca

    C'est pas un oui franc quoi.

  • Fleur

    Voilà c'est à ce moment là où je me dis ouais il y a vraiment un problème, enfin ça va pas du tout quoi. Et du coup j'arrive au bloc dans mon imaginaire, mais alors je sais pas combien ils étaient mais j'avais l'impression qu'on était 50. Ouais. Je pense pas que c'était le cas mais vraiment c'était le cas.

  • Rébecca

    Il y avait du monde en tout cas.

  • Fleur

    Voilà c'est ça. Ça s'activait un peu partout. Par contre, ils ont été incroyables. Vraiment, j'ai eu beaucoup de chance pour ça parce qu'il y a toujours une personne qui prenait le temps d'être avec moi et de m'expliquer ce qui se passait et ce qu'on allait faire. Donc ça, ça a été vraiment chouette. Et là, vient le moment où on doit me faire l'arachie anesthésie. Je tremblais tellement qu'ils n'y arrivaient pas au début. Ils m'ont dit qu'il fallait que je prenne le temps de me calmer. Donc, il y a une infirmière qui est venue et qui a été incroyable, qui a posé son front contre le mien, qui m'a tenu les mains et qui m'a fait respirer pour m'apaiser. Et elle me parlait doucement. Et je ne sais pas, ça m'a vraiment fait du bien. À ce moment-là, c'est comme si le temps s'était un peu arrêté d'un coup et que je pouvais reprendre pied un tout petit peu. Et donc là, ils ont réussi à me faire l'arrachis. Je me suis couchée. Et à partir de ce moment-là, ça devient assez flou. Il m'explique en fait ce que je vais ressentir, donc comme si on me touchait, mais sans sentir la douleur. L'anesthésiste n'arrêtait pas de faire des blagues, je pense, pour me détendre. Donc ça, c'était plutôt sympa. Mais en fait, je ne me rendais compte de rien. J'ai l'impression que vraiment, j'étais en dissociation complète. Je n'arrivais pas du tout à me connecter à moi. Et donc... Je ne sais pas. Déjà, ils se parlaient entre eux. J'avais l'impression qu'on me parlait. Parfois, je répondais à des questions. Non, mais j'étais complètement à l'ouest. Au moment où je dis qu'on peut lui baisser les jambes, je dis oui, oui, allez-y. Alors que ce n'était pas du tout à moi qu'on parlait. Mais voilà, j'étais vraiment dans le flou. Et Louis est arrivé au moment où tout était prêt pour commencer la césarienne. Et il m'a tenu la main. Je lui ai expliqué parce que l'infirmière m'avait quand même dit... ne paniquez pas si vous n'entendez pas votre bébé pleurer tout de suite, c'est des choses qui arrivent très fréquemment, c'est plus dans les films qu'on voit qu'ils m'aillent en direct mais s'ils ne pleurent pas c'est pas grave donc voilà, elle me dit s'il pleure on vous le mettra tout de suite dans les bras sinon on l'emmènera dans une petite salle pour lui vider les poumons mais il ne faut pas paniquer donc j'explique ça directement à Louis pour pas qu'il panique non plus et là il me tient la main et puis on ne voyait rien parce qu'il y avait du... le voile devant nous heureusement et voilà je sens qu'on s'affaire sur mon corps mais je sens effectivement aucune douleur rien et en fait ça va très vite un moment on me dit qu'on va pousser que je vais sentir une pression parce qu'on allait sortir le bébé donc on prévient et là ils le sortent et en fait j'entends rien donc je me doute qu'il pleure pas il part et J'avoue que là, c'est très flou. On me dit qu'il est très anémié, mais je n'ai pas l'impression que c'est grave. Parce que moi, l'anémie, j'en ai eu pendant ma grossesse. L'anémie, j'en entends parler souvent. Je ne sais pas si c'est idiot, mais moi, je me dis, bon, je lui donne un peu de fer et c'est bon. Oui,

  • Rébecca

    les parents, on va leur quinquer et c'est parti.

  • Fleur

    Moi, dans ma tête, j'étais complètement à la ramasse. Et je dis à Louis, écoute, va avec lui. Je ne veux pas qu'il soit tout seul. enfin je veux qu'il soit avec des gens de confiance quoi ses parents soit moi soit lui mais comme je ne le trouvais pas il fallait qu'il y aille donc j'ai dit vas-y et là il part et donc voilà on me demande comment je veux l'appeler donc je dis Isaac Et j'étais plutôt heureuse, mais pas là. Je ne sais pas comment dire. J'étais vraiment, je pense, encore en état de choc de toute façon et que je ne captais rien. Mais j'étais plutôt en sentiment positif de me dire, ça y est, j'ai mon bébé. Mais je ne le vois pas. Et là, je pars en salle de réveil. Et en salle de réveil, je discute avec une... Une infirmière qui était adorable aussi. Mais vraiment, c'est là où je me dis que je planais complètement.

  • Rébecca

    Tu ne réalisais pas.

  • Fleur

    Pas du tout. En fait, je pense aussi que l'urgence de la situation a fait que je n'ai pas du tout eu l'impression d'avoir accouché. Je suis arrivée à l'hôpital, il était 22h, il est né, il était 23h16. Et entre-temps, il y a quand même eu le monito qui a duré...

  • Rébecca

    Il a duré une demi-heure, plus ou moins.

  • Fleur

    Oui, c'est ça. Donc vraiment, ça a été... une rapidité alors que moi je m'attendais quand même à être déclenchée j'avais prévu d'être à l'hôpital pendant trois jours à galérer enfin ouais donc vraiment je pense que ça ça encore maintenant mais en moi maintenant mais j'ai toujours pas l'impression d'avoir accouché quoi c'est en sortant de l'hôpital avec mon bébé dans ma tête j'allais accoucher un jour quoi enfin ouais c'était trop bizarre j'ai jamais eu de contraction enfin voilà tout ça je connais pas d'accord Donc là, je suis en salle de réveil. Et puis finalement, je ne sais plus trop dans quel ordre ça s'est passé. Je sais que Louis arrive avec le bébé. Il était assis sur un fauteuil roulant avec un coussin d'allaitement avec le bébé dedans. Et ils me mettent le bébé dans les bras. Et là, le temps s'arrête. Alors moi, j'ai l'impression que ça a duré super longtemps. Mais Louis m'a dit après coup que ça avait duré quelques secondes. Parce qu'il devait aller en réanimation. Mais pour moi, le temps s'est arrêté et j'étais en connexion complète avec mon bébé.

  • Rébecca

    Oui, tu as découvert ton bébé à ce moment-là aussi.

  • Fleur

    Et après, il est reparti avec et il est revenu me voir en me disant que, il fallait que je ferais une conscience que c'était compliqué et que notre bébé, pour l'instant, n'allait pas très bien, que les médecins ne savaient pas trop ce qu'il avait. qu'en fait, il était très, très, très, très animé et que c'était pas normal, quoi. Donc, il allait aller en réanimation. Et en fait, pareil, à ce moment-là, mon cerveau, il a dit non, quoi. Donc, du coup, j'étais normale. Je lui parlais normalement, comme s'il ne m'avait pas dit ça, quoi.

  • Rébecca

    Donc, il a dit ça, toi, t'es toujours en choc,

  • Fleur

    je pense. Je pense que mon cerveau n'était pas prêt à accepter cette situation. Du coup, il s'est mis vraiment en pause. Louis m'a dit que j'ai bien vu que tu ne voulais pas comprendre, que ça ne voulait pas être. Il m'a dit que je n'ai pas voulu insister parce que je me suis dit que ça ne servait à rien que de te mettre dans un état de panique de toute façon. Du coup, il a été incroyable. Parce que lui, il a vraiment vécu des choses. atroce à ce moment là parce que quand il est parti avec le bébé que j'étais encore sur la table d'opération bah lui il a vu notre bébé à moitié mort en fait parce que il avait plus de sang dans le corps en fait quasiment donc ils l'ont transfusé directement il m'a dit en fait il était hypotonique donc en gros il avait aucun réflexe c'était vraiment bébé tout mou quoi et Et du coup, il m'a dit que lui, il avait du mal à le prendre dans ses bras, à essayer de s'approcher parce que pour lui, il était sans vie. Donc lui, il a vécu ça. Et derrière, il devait faire comme si de rien n'était parce qu'il ne voulait pas me brusquer. En fait, je trouve ça dur parce que je me dis qu'il a vécu ça un peu tout seul. Et surtout qu'après, il l'a accompagné pour se faire transfuser, parce qu'il devait être transfusé. Ils n'arrivaient pas, tellement il était blanc, ils n'arrivaient pas à trouver de veine. Donc, ils l'ont repiqué plein de fois. C'est hyper dur à avoir de toute façon. Et au final, ils ont dit, on va devoir passer par le cordon, parce que là, on n'arrive pas, en fait. Donc, ça ne sert à rien de s'acharner. Et donc, c'est là qu'il est parti en réa pour qu'ils puissent le transfuser. Ils ont dit à lui d'aller me retrouver parce que de toute façon ils avaient besoin.

  • Rébecca

    d'espace en gros pour être à fond sur le bébé. Donc voilà, moi, je ne suis pas du tout en conscience de tout ça. On m'a juste dit qu'avant de rentrer dans ma chambre, je pourrais aller voir mon bébé. Donc moi, j'étais juste trop contente de me dire je vais voir mon bébé. Mais vraiment, j'étais à 10 000 kilomètres de tout ça. Et voilà, donc au final, je retrouve les sensations dans mes jambes, mes pieds, donc ils me remontent dans ma chambre et en fait, on ne passe pas en réa. Ils me disent que ce n'est pas encore OK et que dès que ce sera bon, on préviendra pour aller le voir. Mais pour l'instant, ce n'était pas possible. En gros, elle est née à 23h16. Je l'ai vue une fois 30 secondes. Je pense que ça devait être peut-être même 30 minutes, une heure après l'accouchement. Après, je n'ai pas pu le voir avant 5h30, 6h du matin. Et en fait, quand je suis remontée dans ma chambre avec Louis, j'arrivais plus à pas dormir. Et là, je crois que j'ai commencé à stresser, à me dire...

  • Fleur

    À te dire quelque chose qui était quand même pas normal, quoi.

  • Rébecca

    Ouais. Et à me dire, mais est-ce qu'il est mort ? Et qu'on me le dit pas. Ok. Et après, j'essayais de me raisonner en me disant, ben non, mais s'il était mort, on me l'aurait dit. Enfin, c'est un peu... même. Même si c'est douloureux, ils sont obligés de me le dire. Ils ne peuvent pas me laisser comme ça. Mais c'était une angoisse qui montait, qui montait et que je n'arrivais plus à contrôler. Donc à chaque fois que l'infirmière venait, je lui disais, mais est-ce que vous avez des nouvelles ? Elle me disait non. Et à un moment donné, je l'ai appelée et je lui ai dit, maintenant, vous appelez le service et vous leur demandez où ça en est parce que moi, je ne peux pas rester sans nouvelles, sans aucune nouvelle, même si je ne peux pas le voir tout de suite, jusqu'à ce qu'on me dise ça va ou ça ne va pas, mais qu'on me dise quelque chose.

  • Fleur

    Et qu'on te dise ce qui est en vie, quoi, actuellement.

  • Rébecca

    Oui, c'est ça. Mais je n'osais même pas le verbaliser, du coup. Peut-être peur parce que je préférais la garder dans ma tête plutôt qu'elle sorte et que ça devienne quelque chose, une option, en fait. Pour moi, ça ne pouvait pas être une option. Et au final, elle appelle et elle me dit, bon, ils sont occupés de votre bébé, vous allez pouvoir le voir. Et en fait, ils n'avaient pas eu le temps de m'appeler. Je ne leur en veux pas du tout parce qu'il y a eu beaucoup de césariennes ce soir-là. Et du coup, ils avaient énormément de travail. Et donc, ils n'ont pas appelé pour prévenir que c'était bon. Alors, je l'ai mal vécu, mais en même temps, je ne leur en veux pas parce que d'un côté, je me dis que c'est des gens qui doivent sauver des vies de bébés. Et effectivement, la priorité, c'est peut-être pas de prévenir les parents. Voilà. Peu importe. Et au final, du coup, je pars. Ils me font rouler dans mon lit. jusqu'au bébé, jusqu'au service réanimation. Et là, je le découvre et il est branché partout. En fait, ils l'ont mis en hypothermie, donc le contraire des couveuses pour les prématurés. Lui, ils ont mis son corps à 33 degrés, donc ils ont baissé sa température pour protéger ses organes. Et donc, il était dans le froid, donc il avait une couverture qui maintenait son corps au froid. Je vois ça un peu comme la cryogénisation. Mais l'idée, c'était de bloquer tout son système pour le mettre en pause, le temps de comprendre ce qui s'était passé. Et en fait, moi, à ce moment-là, quand je le vois, je ne vois pas ça. Je ne vois pas les fils, je ne vois pas la couverture, je vois juste mon bébé. Et je le regarde avec amour et je lui prends sa petite main. Et c'est tout ce que je pouvais faire de toute façon. Je ne pouvais pas le prendre dans les bras. Je ne pouvais pas trop le toucher non plus parce qu'en fait, le fait qu'il soit à une température si peu élevée, ça peut entraîner des douleurs, comme quand on a très très froid. Donc l'idée, c'est de ne pas trop trop le toucher non plus. Et voilà, et en fait, à partir de ce moment-là, on nous dit qu'il va être mis en... Alors au début, il l'avait mis en hypothermie pour potentiellement 24 heures. Et après, ils nous ont dit soit au bout des 24 heures, on le sort de l'hypothermie et ça va. Soit on le prolonge pendant 72 heures, c'est une hypothermie thérapeutique. Et en gros, on le traite pour voir comment ça évolue. Et en fait, pendant les 24 heures, il a convulsé. Deux fois. Ok. La deuxième fois, ils ont réussi à trouver un traitement qui l'a stabilisé. Mais du coup, ils l'ont laissé en hypothermie 72 heures. Et je crois que là, au moment où ils m'ont dit qu'il avait convulsé, c'est le seul moment de tout le séjour où j'ai vraiment eu peur. Et j'ai pleuré. Ça a duré cinq minutes. Et après, je n'ai plus repluré du tout. Parce que je ne pouvais pas. Parce que pour moi, il allait aller bien. et que j'étais en guerre, en fait. Et du coup, en fait, j'ai pleuré parce que là, on m'a dit, il a convulsé. En gros, j'ai compris que son cerveau, du coup, avait potentiellement des lésions et qu'on ne pouvait pas me dire ce qui allait se passer. Comme en plus, le cerveau, ça reste un grand mystère pour la médecine. On m'a dit, en gros... au revoir Oui effectivement, c'était pas impossible qu'il soit lourdement handicapé. Mais en fait c'est marrant parce que c'était dit d'une certaine façon très douce et ça collait pas avec la situation et je pense que c'est ça aussi qui m'a fait me mettre dans un état d'esprit de ça va aller, c'est obligé que ça aille en fait.

  • Fleur

    Les naquines étaient tellement rassurantes qu'au final, toi, tu te laissais porter.

  • Rébecca

    Je pense qu'elles n'étaient pas rassurantes, elles étaient neutres, parce qu'elles ne pouvaient pas se prononcer. Mais elles le disaient avec une certaine douceur qui faisait que moi, en tout cas, j'avais envie de croire que ça allait bien se passer. Mais par exemple, mon conjoint ne l'a pas du tout reçu de la même façon. Lui, il était beaucoup plus inquiet. Il passait son temps à se dire, on va avoir un enfant très handicapé. D'accord. Et moi, c'était tout l'inverse. J'étais dans mon monde de paillettes et de bisounours où tout va bien se passer. Je suis de toute façon quelqu'un de très positif dans la vie. J'ai eu beaucoup, beaucoup de galères et j'ai toujours été... Voilà, on avance, quoi. Il faut que ça aille. Par contre, je me suis totalement mise dans ma bulle. Tout le séjour, j'ai quasiment parlé à personne, juste à ma mère et à ma meilleure amie. Et je les chargerais un peu de donner les nouvelles, pas droite à gauche. Je voulais que personne ne vienne. De toute façon, on habite loin et du coup, c'était parfait. En fait, j'avais besoin de rester dans ma bulle de ça va bien se passer parce que si je devais gérer le stress, stress des autres, ça allait être trop pour moi et du coup, je ne pouvais pas. Donc, je faisais ça. Après, je recevais des messages très agréables et tout. Je ne répondais pas souvent parce qu'en fait, j'étais collée à mon fils tout le temps. Dès que je pouvais, j'étais avec lui. Et voilà, en gros, après, il y a eu plein d'étapes. Donc, je devais aussi... faire mes soins pour ma césarienne. Mais j'avoue que ça, je l'ai complètement occulté. En fait, ça s'est vite mis en place avec Louis. Il s'occupait de moi et moi, je m'occupais du bébé. En gros, c'était ça l'idée. Donc, il a été... C'est-à-dire qu'il s'occupait de moi, mais vraiment. C'est lui qui me disait quand je devais prendre mes médicaments. Il m'aidait à me doucher, il m'aidait à aller aux toilettes, il m'aidait à tout faire. Vraiment, je n'étais plus dans mon corps. De toute façon, ce n'était pas mon problème. Après, on avait toujours ce côté où on essayait quand même d'être heureux. Et du coup, le soir, il m'a commandé des sushis. Donc, on se faisait quand même nos petits temps de repas, de choses comme ça. Mais après, dès que... dès que c'était ok pour qu'on soit avec le bébé, on était avec le bébé, je ne dormais pas dans ma chambre. Je ne dormais pas, d'ailleurs. J'étais dans sa chambre. Il avait un milliard de machines qui faisaient bip-bip, donc on ne dormait pas trop. De toute façon, il y avait des soins très réguliers avec les infirmières. Mais voilà, ma vie était tournée à ce moment-là sur mon enfant et sur rien d'autre. Je ne pouvais gérer rien d'autre. D'ailleurs, je n'avais aucune mémoire. Pour les petites anecdotes, par exemple, il y avait une sage-femme qui rentrait dans la chambre qui me disait « est-ce que quelqu'un est passé pour vous donner tel truc ? » Et je regardais Louis et je disais « je ne sais pas » . Et en fait, elle était là deux secondes avant, elle était dans la chambre. Elles se sont croisées sur la route presque. Et moi, c'était Louis qui gérait tout. Ma mémoire, je n'en avais plus. Enfin, j'avais rien. C'était tout sur mon bébé. Je veux dire, vraiment.

  • Fleur

    Tu n'étais pas connectée. Oui,

  • Rébecca

    pas du tout. Et d'ailleurs, je me souviens que j'étais en fauteuil roulant et tout ça. Mais je ne me souviens pas. Je me souviens que j'ai eu mal. Mais pour moi, c'était rien. Enfin, je ne sais pas. Ce n'était pas là.

  • Fleur

    oui, tu as connu une importance ouais voilà,

  • Rébecca

    c'est ça vraiment ça n'avait pas de poids dans ma vie à ce moment là donc il est resté 72h en hypothermie oui en hypothermie donc voilà, j'ai pas pu le prendre et à ce moment là,

  • Fleur

    vous savez toujours pas ce qui s'est passé avec lui ou vous avez déjà eu une hypothèse ou une idée ?

  • Rébecca

    Je ne me souviens plus de la temporalité, mais je sais qu'on m'a fait des examens à moi. Et en fait, c'est là où ils ont découvert que mon bébé avait fait une hémorragie phétomaternelle. Donc, c'est un phénomène extrêmement rare. Pour dire, ma belle-mère qui est sage-femme, elle fait 40 ans de carrière, elle n'avait jamais vu ça. Elle m'a dit que je ne savais même pas que c'était possible. Apparemment, ça se voit un peu dans les... dans les livres mais très peu en vrai et heureusement mais en fait c'est qu'il était en train de se vider de son sang dans mon corps et du coup par le placenta et la seule chose que je trouve beau là dedans c'est que son sang est toujours dans mon sang et je vais le garder pendant 30 ans et je me dis c'est un peu... de lui qui sera en moi pour encore des années. Et bon, après, j'ai la chance qu'il ait survécu. J'ai eu la chance d'être hyper alerte sur ses mouvements. Parce qu'en fait, ce qu'on nous a dit, on avait attendu lundi matin, il n'était plus là. Donc voilà, il a échappé à la mort de peu. Et il a été incroyable, il s'est battu comme un petit guerrier. Il a réussi à respirer sous morphine, sans aide respiratoire. Même les puricultrices étaient assez impressionnées. Et voilà, moi, dans ma tête, il fallait que ça aille. Et du coup, je ne lui donnais que des trucs positifs. J'étais à côté de lui, je lui parlais. Je faisais en sorte qu'il se sente le mieux possible. Je participais à tous les soins que je pouvais faire. J'ai eu de la chance aussi parce que du coup, j'ai eu ma montée de lait très rapidement parce que je voulais allaiter. Et du coup, j'étais au tire-lait. Et en fait, je ne sais pas si c'est pour compenser, mais j'étais en hyper lactation, c'est-à-dire que j'ai pris tellement de lait que j'ai laissé en partant de l'hôpital 3 litres de lait à l'hôpital. Ah oui ? Donc oui, voilà. Et sachant qu'en plus... mais Après, j'ai aussi allaité mon fils. Donc du coup, j'avais vraiment, vraiment beaucoup de lait. Donc heureusement, là-dessus, ça s'est bien passé déjà. Mais voilà, et en fait, après, au bout des trois jours d'hypothermie, ils ont fait une IRM pour voir s'il avait des lésions. Et là, ça a été dur parce que donc il est parti. On ne pouvait pas l'accompagner. Donc il est parti faire l'IRM dans un centre pas loin. Moi, j'étais persuadée qu'on allait avoir les résultats ou du moins une orientation à ce moment-là pour savoir ce qui allait advenir de notre fils le jour même, en fait. Et pas du tout. Il a fait l'IRM le jeudi et on a eu les résultats que le lundi. Et là, ça a été très long. Il fallait rester positif. Et bon, après, au-delà de ça, quand il est revenu de l'IRM, c'est le moment où on a pu le prendre dans les bras, s'occuper un peu de lui, j'ai pu l'allaiter. Donc ça, c'était des moments suspendus. Même le mettre dans les bras de Louis, pour moi, ça m'a rendue très émotive. Et ça m'a beaucoup aidée. Et voilà, après, il était là et on pouvait enfin être avec lui. et lui changer sa couche, lui faire son bain, faire des choses comme ça, un peu normales. On est restés, parce que moi au bout des cinq jours d'hospitalisation à la maternité, après je suis passée juste au service réa et du coup on dormait, bon après on a toujours dormi avec lui, mais on dormait encore avec lui dans sa chambre. mais j'étais plus hospitalisée moi.

  • Fleur

    Donc tu n'avais plus de chambre à toi là pour le coup.

  • Rébecca

    Voilà c'est ça, je n'avais plus de chambre à moi donc on était vraiment tout le temps avec. Après il avait pas mal d'examens et ça c'était pareil c'était un peu dur, il lui mettait des électrodes sur le crâne pour savoir et c'était toujours des moments de stress, on lui disait pourvu qu'il n'ait pas refait de crise, qu'il n'ait pas reconduit. Et puis aussi la sortie d'hypothermie en fait il remonte sa température très doucement et là c'est pareil c'est une angoisse parce que bah en gros le but c'est qu'il convulse pas quoi et donc du coup on est là à se dire allez ça va le faire faut tenir le coup. On avait son petit doudou c'était une petite mouette c'est une petite mouette qui s'appelle Huguette et on la gardait et je la laissais dans la chambre quand je pouvais pas être là pour les soins en gros un peu pour qu'elle soit mou. on relève un peu la présence qu'on ne peut pas lui donner. Du coup, Huguette est très importante dans notre vie. On l'a encore avec nous tous les jours. Mais voilà. Et puis, au final, on a eu les résultats le lundi. Ils nous ont dit qu'il avait des légères lésions, mais pas de dyschémie importante. Donc, en gros, qu'il allait être très suivi, mais qu'a priori, il n'aurait pas d'handicap lourd. Ça a été un soulagement, vraiment. Et je ne sais pas, j'ai l'impression que ce n'est pas un peu miraculé, parce que je pense qu'il a été, lui, acteur de sa guérison. Je pense que nous, on a essayé, en tout cas, du moins de lui donner toute la force qu'on pouvait lui donner pour justement qu'il puise dedans et qu'il aille bien. On nous a expliqué que le cerveau, quand il était nouveau-né, était très élastique. Donc, les lésions pouvaient se résorber toutes seules. Donc, ça se trouve, ça ne ferait rien, aucun effet négatif. Et qu'on avait un grand rôle à jouer là-dedans, en termes de stimulation, etc. Donc, il fallait vraiment être présent pour notre bébé, lui parler, lui faire découvrir de la musique. Après, c'était des choses qu'on avait déjà prévues de faire en soi.

  • Fleur

    vous êtes sensibilisé au fait qu'il faut vraiment le faire voilà c'est ça et du coup pour moi ça a été un immense soulagement,

  • Rébecca

    après lui il est de nature toujours à se dire je préfère imaginer le pire pour pas être pris au dépourvu je pense du coup lui il était quand même un peu à se dire bon on sait jamais il peut quand même avoir des trucs on peut pas nous dire vraiment avec assurance qu'il aura rien mais voilà après moi je lui ai dit enfin je lui ai pas dit Je le pense, on ne peut pas vivre avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. Surtout que c'est jusqu'à 7 ans qu'il va être surveillé. Donc, on ne va pas vivre 7 ans à se dire, si ça se trouve, qu'il va être handicapé. Mais voilà. Puis, on est sortis du coup de l'hôpital le mercredi. Donc, en tout, on est restés 10 jours.

  • Fleur

    Ok. C'est quand même pas... hyper long entre guillemets, attention, je pense que c'était très très long pour vous, mais c'est quand même pas long.

  • Rébecca

    C'est vraiment pas long pour ce qui s'est passé. J'ai l'impression qu'en fait, je me dis qu'on a vécu le pire au meilleur endroit. Et que dans le pire, on a su être au meilleur. C'est-à-dire que tout ce qui aurait pu mal se passer, c'est finalement bien terminé. Et là-dessus, on a eu beaucoup de chance. Après, on a eu une équipe vraiment incroyable. D'ailleurs, vraiment, je ne veux pas faire de la pub, mais le CHRU de Tours est vraiment exceptionnel. Que ce soit pour la FIV ou pour tout ce qui a été l'après, la néonatologie, même la maternité, les stages femmes, elles étaient incroyables. Elles étaient toutes au courant de la situation. elles avaient toujours les mots justes, elles étaient... Enfin, tout le monde a été vraiment incroyable et heureusement parce que c'est des moments où on a besoin de ça quoi. Donc vraiment, c'est... On a été aussi pris en charge pour faire une psychologue à l'hôpital à qui on a pu parler et ça nous a fait du bien aussi. Donc ouais, non, c'est... C'est ça, on a vécu le pire au meilleur endroit. Oui.

  • Fleur

    Et du coup, comment tu t'es remise, toi, de ton opération et de ce choc émotionnel ?

  • Rébecca

    Mon opération, je ne sais pas trop. J'ai l'impression que ça, c'est bien passé.

  • Fleur

    Tu ne l'as jamais conscientisé.

  • Rébecca

    Non, je pense que le truc qui est resté, c'est que pour moi, je n'ai pas accouché. Pour moi, je n'ai pas eu l'impression d'accoucher. Le fait de ne pas avoir eu de contraction, de rien. En fait, c'est fou parce que je me dis que s'il n'y avait pas eu... toute cette horreur et ce choc, ça aurait été pour moi l'accouchement dans ma tête idéale, puisque dans l'idée, je ne voulais pas sentir de douleur. Oui. Mais bon, évidemment que...

  • Fleur

    Mais sentir finalement.

  • Rébecca

    Moi, j'aurais préféré que ce soit un carnage dans mon corps, plutôt que de vivre ce qui s'est passé. Et surtout, pas moi de vivre ça, mais que surtout mon fils vive ça. Je pense que c'est ça le plus dur, en fait. c'est de me dire que mon fils à peine né il a vécu des souffrances qu'il aurait jamais vues et ça c'est dur de me dire qu'il a vécu ça je m'en veux en fait c'est bizarre je sais que je n'y fais pour rien mais rationnellement j'arrive à à bien prendre en compte toute la situation et de me dire que j'ai aucune raison de culpabiliser, que j'ai fait tout ce qu'il fallait au bon moment. Enfin, en tout cas, ce que je pouvais faire. Mais émotionnellement, je culpabilise. Oui, tu n'arrives pas. J'ai l'impression qu'il faut que je répare ce qui s'est passé. Et du coup, je suis très suivie parce que je n'ai pas du tout envie d'étouffer. J'ai envie d'avoir une relation saine avec lui. J'ai envie qu'il sente qu'il peut s'épanouir seul. Je ne veux pas être un poids dans sa vie. Je veux vraiment, au contraire, être l'épaule sur laquelle il peut se reposer. Donc, je m'acharne à faire en sorte qu'il ne ressente que les choses positives. Après, je lui parle beaucoup. Je lui explique aussi que ça a été dur. que... En fait, je veux juste... qu'il se sente bien, léger, et qu'il sache que ça a été dur, mais que ce n'est pas à lui de supporter ça. C'est à nous de le supporter, d'être là pour lui. Et ça, c'est très important pour moi que ça se passe comme ça. Donc, je me fais suivre psychologiquement. Après, là, en fait, je pense que mon stress post-traumatique commence tout juste. En ce moment, parce que pendant plusieurs mois, pareil, je n'avais pas le temps de penser à ça. J'étais que sur mon bébé, mon bébé, mon bébé. J'ai mon allaitement qui se passe plutôt très bien. Mais il y a eu des moments où ça a été un peu dur parce que mon hyperlactation fait que j'ai un réflexe d'éjection fort. Donc parfois, il s'est couché avec mon lait, il a eu des régurgitations douloureuses à ce moment-là. Et c'est vrai que moi, l'allaitement de base, j'étais même pas sûre de vouloir le faire. Je m'étais dit, on verra si ça se passe bien, tant mieux en gros. Et en fait, c'est devenu une nécessité à partir du moment où il s'est fait ça, parce que c'était mon lien avec lui, c'était ce que je pouvais lui donner de plus important pour lui, de le nourrir, de lui donner la vie qu'il a failli perdre au final un peu. Et du coup, pour moi, c'était impensable d'arrêter l'allaitement. Et du coup, le voir souffrir de l'allaitement, ça a été très dur. Oui,

  • Fleur

    c'est vrai.

  • Rébecca

    Encore une fois. Et donc, j'ai été à une réunion de l'allée de chez Ligue et j'ai été accompagnée par une bénévole de cette association qui m'a beaucoup aidée à trouver les bonnes positions pour qu'il soit moins souffrance et qui m'a aussi beaucoup aidée psychologiquement en me rassurant beaucoup sur le fait que... Mon lait, c'était la plus belle chose que je pouvais lui donner, sans vraiment vouloir culpabiliser les personnes qui allaitent pas, parce que moi, j'étais prête à ne pas le faire aussi. Vraiment, il n'y a aucun jugement. C'est juste par rapport à mon vécu que j'avais besoin de faire cet acte-là. Donc voilà, elle m'a beaucoup aidée à m'accrocher et à continuer en me disant que ça ne lui faisait pas du mal, que c'était parfois impressionnant à voir, mais que ça lui faisait plus de bien que de mal. Donc du coup, au final, il s'est très bien habitué à mon réflexe et il adore. C'est un têteur fou, je l'appelle. Il est tout le temps pendu au sein donc voilà au final c'est cool. Mais oui après c'est vrai que j'ai des moments où ça revient par flash. Le côté je crois qui revient le... Il y a deux choses qui reviennent beaucoup dans mon esprit c'est le fait de l'avoir vu souffrir du froid et de ne pas avoir pu le réchauffer. Parce qu'on le voyait trembler et on voyait que c'était douloureux. Et aussi, c'est tous les « et si » . Et si je n'étais pas arrivée à temps, et si ça s'était passé autrement. Et ça, c'est dur. C'est dur aussi parce que sur WeMem, j'ai rencontré une personne qui a vécu ça et qui malheureusement n'a pas eu la chance que j'ai eue. En tout cas, son bébé n'a pas survécu. Elle s'appelle Charlize d'ailleurs. Et sa maman est incroyablement forte. Je la admire beaucoup pour ça. Mais voilà, et du coup, d'avoir aussi son histoire à elle, c'est vrai que c'est un peu vertigineux. Ça donne des sensations très bizarres. Oui,

  • Fleur

    c'est encore un travail pour digérer et accepter tout ça.

  • Rébecca

    Ah oui, c'est sûr. C'est sûr. Là, de toute façon, je suis subie en troubles cognitifs aux comportements. Je crois. C'est une thérapie, pardon pas trop, thérapie cognitivo-comportementale. Et du coup, je vais voir si ça m'aide à digérer tout ce qui s'est passé. Je pense que ce sera de toute façon une blessure que j'aurais toute ma vie en moi. Mais de le voir parce que mon bébé, il va bien aujourd'hui. Il sourit beaucoup, il communique beaucoup, il bouge. Merci. Et en fait, ça rend la vie plus douce. Et du coup, ça fait du bien.

  • Fleur

    Oui, un bébé de presque six mois en plein banc de développement. C'est ça. C'est super, ça donne une petite vague d'espoir. Si les mamans vivent cette situation, écoutez-vous. Surtout, c'est le plus important et ça peut bien se passer. Ça peut aller mieux.

  • Rébecca

    Oui. Il faut y croire. Ça ne marche pas toujours, vraiment. Je ne peux pas se dire que c'est de notre faute. Mais juste essayer de donner le maximum et puis se dire qu'on sait, nous, ce qu'il y a de bon pour eux et ce qu'ils ont besoin. Et essayer de se connecter à soi là-dessus pour écouter son instinct.

  • Fleur

    Oui, se faire confiance.

  • Rébecca

    C'est ça.

  • Fleur

    Merci beaucoup pour ton témoignage, il est très précieux et merci d'avoir bien voulu partager ça alors que c'est encore tout frais.

  • Rébecca

    Merci beaucoup pour ton écoute et merci pour ce podcast parce que ça fait du bien, je pense.

  • Fleur

    Merci à toi. Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu ou si le podcast de manière générale te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note sur ton application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires. aussi passionnante qu'intéressante. Rendez-vous mercredi prochain. A très vite !

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Fleur

    00:01

  • Le parcours de Fleur vers la maternité

    00:54

  • Les défis de la grossesse et de la FIV

    02:25

  • Déclenchement de l'accouchement et arrivée à l'hôpital

    05:38

  • Césarienne d'urgence et émotions de Fleur

    14:09

  • Réveil après l'accouchement et premières interactions avec Isaac

    26:03

  • L'évolution de la santé d'Isaac et le soutien de Fleur

    44:04

  • Réflexions sur l'accouchement et l'allaitement

    56:12

  • Conclusion et remerciements

    57:34

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