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Balance ton accouchement

Jean-Daniel : Les vérités derrière le métier de sage-femme et l'AAD

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48min |14/05/2025
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48min |14/05/2025
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Description


As-tu déjà pensé à l'importance de choisir comment et où tu souhaites donner la vie ? Dans cet épisode de "Balance ton accouchement", je reçois Jean-Daniel Henry, sage-femme et photographe passionné par la périnatalité. Ensemble, nous plongeons dans son parcours inspirant et son engagement envers les mamans et les couples qui souhaitent vivre un accouchement serein et éclairé.

Jean-Daniel partage avec nous les défis auxquels font face les sages-femmes en France, notamment en matière de reconnaissance et de rémunération. L'accouchement est un moment comme nul autre, et chaque femme mérite d'être entendue et respectée dans ses choix. Nous discutons également des soins périnataux et de la nécessité d'adapter ces derniers aux besoins spécifiques des femmes, qu'il s'agisse d'un accouchement à domicile, d'une césarienne d'urgence ou d'un accouchement physiologique.


Au fil de notre conversation, Jean-Daniel évoque son projet de livre-photo qui vise à sensibiliser le public sur l'accouchement à domicile et à mettre en lumière des témoignages de mamans qui ont vécu des expériences d'accouchement positives. Il insiste sur le fait que chaque accouchement doit être un choix partagé entre la mère et son partenaire, et que la sororité et le féminisme jouent un rôle clé dans cette démarche. Nous abordons aussi comment les hommes peuvent devenir des alliés précieux dans ce combat pour la reconnaissance des droits des femmes lors de l'accouchement.


Je suis convaincue que cet épisode te donnera des clés pour croire en toi et prendre possession de ton expérience d'accouchement. Que tu sois une future maman ou simplement intéressée par le sujet, tu découvriras des récits touchants et des réflexions profondes sur la maternité. N'hésite pas à écouter et à partager cet épisode avec d'autres mamans qui pourraient bénéficier de ces conseils et témoignages. Ensemble, faisons entendre nos voix pour un accouchement de rêve, sans traumatisme et respectueux des choix de chaque femme.


Rejoins-moi dans cette aventure pour explorer les multiples facettes de l'accouchement, qu'il soit naturel, médicalisé ou à domicile. Chaque histoire compte, et chaque voix mérite d'être entendue. Écoute "Balance ton accouchement" et plonge-toi dans l'univers fascinant de la périnatalité avec Jean-Daniel ! Retrouve son travail et son projet sur son compte Instagram : @jdh_photograph


Envie d'en discuter, d'en savoir plus ou de participer à ton tour ? Rendez-vous sur instagram : @balance_ton_accouchement


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi je suis Rebecca. maman de deux enfants, est complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour ! Alors bonjour, merci à toi de me rejoindre pour ce nouvel épisode du podcast. Alors pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Alors je suis Jean-Daniel Henry, je suis sage-femme depuis quasiment 20 ans et je suis aussi photographe. J'accompagne des naissances à domicile, enfin j'ai accompagné jusque-là des naissances à domicile. Là j'ai fait une petite pause pour justement pouvoir parler du projet et créer un débat pour pouvoir ouvrir la discussion sur la périnatalité plus largement qu'il y a l'accouchement à domicile évidemment, c'est un choix. Mais aussi sur la périnatalité parce qu'en tant que sage-femme, je me suis aperçu qu'aujourd'hui, la périnatalité n'était pas du tout adaptée à ce que demandent les femmes, les couples. Et du coup, l'idée, c'est de pouvoir transformer un petit peu tout ça, prendre exemple sur les pays voisins, sur ce qu'il y a de bien et créer aussi notre propre façon de voir la périnatalité.

  • Speaker #0

    Ouais, sacré projet. Là, tu te lances dans quelque chose d'assez gros.

  • Speaker #1

    c'est vrai ok alors déjà première question tu valides bien qu'on dit un sage-femme parce qu'il y a encore beaucoup de personnes qui disent oh c'est sage-homme mais non c'est bien sage-femme alors c'est ni sage-homme ni maïoticien parce que maïoticien c'est un terme qui a été proposé par l'académie française mais refusé par notre conseil de l'ordre donc effectivement on dit bien un sage-femme puisque sage-femme c'est la connaissance des femmes c'est la sagesse et donc du coup ça n'a pas pas de lien avec le sexe du soignant.

  • Speaker #0

    Ouais, donc c'est bien de préciser une bonne fois pour toutes. Voilà,

  • Speaker #1

    comme ça c'est fait.

  • Speaker #0

    Voilà. Alors du coup, déjà, est-ce que tu peux nous raconter comment tu es devenue sage-femme ? Est-ce que c'était une vocation, un chemin ? Est-ce que tu t'es retrouvé là un peu par hasard ?

  • Speaker #1

    Alors, non, je ne me suis pas retrouvé là par hasard. En fait, moi, je m'intéressais à l'humain et je voulais plutôt m'intéresser aux enfants, au départ, parce qu'il y a une relation très particulière entre l'adulte le soignant et le pédiatre et l'enfant c'est une relation dans le soin en tout cas où on doit vraiment faire attention à ce qu'on dit et à la justesse de ce qu'on dit parce qu'un enfant quand on lui dit par exemple une piqûre ça fait pas mal et que ça lui fait mal après c'est terminé la confiance et en fait c'est ça qui m'intéressait sauf que le parcours aujourd'hui pour pour devenir médecin, c'est l'externat, puis après l'internat. Et en fait, au final, on se rend compte qu'on n'est pas certain à 100% de pouvoir faire ce qu'on veut vraiment faire. Et si c'est pour se retrouver sur quelque chose qui nous intéresse moins ou qui ne nous intéresse pas, je trouve que c'est du coup une médecine qui ne va pas, parce qu'on ne va pas pouvoir prendre soin des gens comme il faudrait. Par exemple, je voulais plutôt m'orienter vers la pédiatrie si j'avais été... gériatre par exemple, je ne suis pas sûr que j'aurais été hyper épanoui. Oui forcément,

  • Speaker #0

    ce n'est plus vraiment ce que tu as dit.

  • Speaker #1

    Je veux dire, gériatre, il en faut et c'est très bien, mais ce n'est pas ma corde sensible, on va dire. Et puis, en voyant ça, je me suis dit peut-être qu'il faudrait que je repense mes plans et j'ai la chance dans les amis de ma famille d'avoir une sage-femme qui m'a parlé du métier. Du coup, elle m'a dit si tu veux, tu peux me parler de travailler avec les enfants sur ce type de relation, etc. Ça pourrait être intéressant que tu regardes ce que c'est, sache-femme, parce que c'est vrai qu'on s'occupe des nouveau-nés, mais il y a aussi cette relation avec les couples qui peut être intéressante et qui pourrait te parler. Donc, je me suis un peu renseigné, et puis je me suis dit, en fait, c'est vraiment bien, ça. Il y a l'aspect pédiatrique au départ, mais il y a surtout un aspect humain, un aspect d'accompagnement très intéressant. Donc voilà, c'est comme ça que je me suis lancé dans SageFemme. Donc moi, je n'ai pas passé la première année de médecine, c'était vraiment un choix. J'ai passé le concours de SageFemme, qui n'existe plus maintenant d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Ok. Donc c'est vraiment une vocation qui t'a saisi petit à petit.

  • Speaker #1

    Exactement. Bon, sur le mot d'ordre, j'ai su fin de seconde, début de première.

  • Speaker #0

    Ok. Ah oui, quand même. C'était quand même assez tôt.

  • Speaker #1

    Avant, c'était plutôt, voilà, je savais que je voulais être dans le soin, dans l'humain. Et arrivé au lycée, c'est là où j'ai commencé à devenir, à être un peu plus précis sur ce que je voulais faire.

  • Speaker #0

    Ok. Et vu que c'est un métier qui est quand même malheureusement encore assez genre et femme, est-ce que tu as eu des réactions de la part de ton entourage de choisir cette voie ? Ou pas vraiment de la famille en plus ?

  • Speaker #1

    Ouais, pas forcément de ma famille parce que oui, c'était... Des potes, oui, bien sûr, forcément, quand on dit qu'on veut faire sage-femme.

  • Speaker #0

    Surtout à l'adolescence, en plus, cette vocation arrivait tôt.

  • Speaker #1

    Après, j'ai plutôt parié sur la différence et sur cette surprise. Quand on dit ce qu'on veut faire, comme c'est un métier à l'époque, c'était 99% féminin puisqu'il y avait 1% des hommes. Aujourd'hui, il y a 2%. Merci. On augmente vachement. C'est quand même pas fou. Mais non, c'était plutôt... Moi, j'ai plutôt pris le contre-pied justement du truc atypique.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Plutôt que de me fixer sur... C'est très différent, etc. Voilà, moi, j'étais plutôt dans l'atypisme et dans le... Ouais, sur ce versant-là, plutôt.

  • Speaker #0

    Ok, c'est un bon choix. Et du coup, est-ce que dans ta carrière, tu sens que le fait que tu sois un homme, ça change un petit peu la manière dont les patientes te perçoivent ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Alors oui, ça change parce qu'on n'a pas forcément le même abord sur les choses que nos collègues femmes, même si ça se rejoint évidemment. Mais... Non, je dirais que peut-être aujourd'hui, avec tout ce qui se passe en termes de sororité, peut-être qu'aujourd'hui, ça tend à changer et à être un peu plus compliqué quand même. Même si, pas pour toutes les femmes évidemment, mais moi j'ai l'impression en tout cas. Ce n'est pas quelque chose de forcément établi, mais aujourd'hui, la sororité se développe énormément. Ce qui est très bien et en même temps ce qui est très limitant je trouve parce que finalement Moi je suis plutôt pour la delphité c'est à dire aimer les humains tous se soutenir et je pense que le combat féministe féministe pourra avancer d'autant plus si on est tous dans ce dans ce mouv là quoi oui Je pense que les hommes, il y a eu des patriarcats, etc., il y a eu des freins, mais je pense qu'aujourd'hui, il vaut mieux qu'on travaille tous ensemble, main dans la main, pour avancer vers une société plus ouverte et plus respectueuse de chacun, que de se combattre les uns les autres. Parce que parfois, dans les discours ultra-féministes, des fois, c'est un peu du... les femmes contre les hommes, etc.

  • Speaker #0

    C'est un combat.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Je pense qu'il faut tous se tenir par la main et regarder ce qu'on veut vraiment comme société et avancer dans ce sens-là. C'est-à-dire, effectivement, que les hommes prennent part à ce combat, mais que ça se fasse ensemble. Je trouve que c'est plus... Après, c'est ma vision des choses.

  • Speaker #0

    C'est étonnant. J'avais pensé que tu m'aurais dit que les mentalités s'ouvraient, que c'était plus simple maintenant. Mais au final, c'est plutôt l'inverse.

  • Speaker #1

    C'est plus simple. Oui, c'est plus simple que quand les hommes étaient interdits en salle de naissance en 82. Mais le courant actuel, il n'est pas simple en fait. Le courant actuel, il est... Il n'est pas aisé pour les femmes, entre les violences gynéco-obstétricales, entre les violences intrafamiliales, les féminicides, tout ça. Tout est monté aux yeux de la population et du coup, effectivement, je pense que ce n'est pas simple en ce moment. Ce n'est pas une phase simple pour le féminisme, pour les hommes non plus, dans le monde. On voit que c'est un peu compliqué.

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup de peur en ce moment. Et dans ta carrière, est-ce que tu as dû faire face à des préjugés ou des freins du fait que tu étais un homme dans un monde de femmes ? Ou ça a été aussi rapidement ?

  • Speaker #1

    En tout cas, je ne me suis pas senti victime de quoi que ce soit. Je pense que... Comme je l'ai dit il y a 5 minutes, on a tous des objectifs, tant qu'on est sur la même longueur d'onde, je pense que ça va. Non, je n'ai pas senti quoi que ce soit. de néfaste en fait pour mon projet de vie, pour ce métier, etc. Après, par contre, effectivement, dans la société globale concernant les sages-femmes, on voit une invisibilité. Et ça, c'est lié au fait que ce soit, malheureusement, c'est lié au fait que ce soit une profession à 98% féminine, je pense. Parce que, par exemple, les dentistes, les médecins, les autres professions médicales sont beaucoup plus valorisées que le métier de sage-femme.

  • Speaker #0

    Oui, clairement, parce que la seule femme, c'est un peu l'entre-deux, pas vraiment reconnue comme un médecin, alors qu'elle fait quasiment tout pareil.

  • Speaker #1

    Et pourtant, ça fait partie des trois professions médicales qui existent en France, c'est médecin, dentiste et sage-femme, il n'y en a pas d'autres. On n'est pas paramédicaux. Mais par exemple, si on regarde, en tout cas en libéral, si on regarde les salaires, on va dire, le bénéfice annuel net, hors charge, etc., Un dentiste, il est aux alentours de 78 000 euros par an. Un médecin, il doit être dans les mêmes proportions. Et une sage-femme, en moyenne, elle est à 25 000 euros. Là, on est sur une différence qui est quand même très marquée.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr.

  • Speaker #1

    Donc, c'est plutôt cette différence-là qui, moi, en tout cas, résonne. Chez mes collègues aussi, j'imagine. Mais voilà, c'est une injustice claire.

  • Speaker #0

    Oui, par rapport au métier en lui-même.

  • Speaker #1

    Oui, par rapport aux responsabilités, par rapport à tout ça. Je veux dire, on a la responsabilité d'une mère et d'un enfant, ce qui n'est pas le cas pour un dentiste qui a une responsabilité sur des dents.

  • Speaker #0

    Oui, c'est légèrement réduit. Oui,

  • Speaker #1

    quand on voit le prix d'un appareil dentaire et le prix d'un accouchement, on se pose des questions quand même.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair. Mais ça, on ne s'en rend pas compte en tant que femme qui accouche. On ne se rend pas compte que l'accouchement, ça coûte de l'argent aussi.

  • Speaker #1

    Oui. Alors, c'est drôle parce que j'en parlais à une collègue hier. Enfin, pas une collègue, mais une femme hier, une patiente. Et du coup, je vais en profiter pour le dire là puisque ça va peut-être intéresser vos auditeurs. Un accouchement, c'est... Pour une sage-femme, ça comprend le suivi du travail, l'accouchement lui-même et les deux heures après l'accouchement. Et ça, c'est facturé à la Sécurité sociale, 350 euros. On sait qu'un travail, en général, ça prend quelques heures. Un accouchement, également. Donc, si on fait un calcul rapide, 350 euros pour, mettons, le travail dure 5 heures, l'accouchement, on est une heure d'accouchement, 2 heures, ça fait... Allez, sur 10 heures, on va dire.

  • Speaker #0

    C'est rapide encore.

  • Speaker #1

    Oui, 350 euros pour 10 heures avec les responsabilités qu'on a. On est à 35 euros de l'heure. Et c'est brut, ce n'est pas net. C'est-à-dire qu'il faut enlever la moitié de charge. Donc, on n'est pas très loin du salaire minimum. Avec les responsabilités qu'on a, c'est quand même honteux qu'en France, aujourd'hui, les sages-femmes soient considérées comme ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair. Surtout quand tu remets en relation par rapport aux autres professionnels.

  • Speaker #1

    de santé là c'est parce que quoi par exemple vous accouchez en clinique la sage-femme appelle le médecin il vient il a la même cotation que nous 1 sauf que lui c'est l'accouchement donc il va prendre 350 euros pour l'accouchement c'est à dire lui on l'appelle la tête est quasiment dehors oui

  • Speaker #0

    et après il rentre chez lui donc c'est pas juste il n'y a pas les deux heures après l'accouchement plus tout ce qui s'est passé avant tout ce qui s'est passé avant parce que tout Tout ce qui s'est passé avant,

  • Speaker #1

    c'est de la disponibilité. C'est un travail. On dit que tout travail mérite salaire, mais là, sur ça, je ne vois pas. Je ne vois pas comment l'État peut justifier là-dessus, par exemple. Mais on ne lui pose pas la question.

  • Speaker #0

    Non, parce que c'est complètement inaperçu, effectivement.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc, c'est une petite info, mesdames et messieurs. Écoutez. Si ça vous choque, n'hésitez pas à suivre le projet, parce que le livre euh... The Origin, c'est un livre pour parler de l'accouchement à domicile, mais de la périnatalité plus largement, et aussi des sages-femmes. Là, aujourd'hui, actuellement, il y a cinq sages-femmes qui sont poursuivies par l'ARS dans le sud-ouest, parce qu'elles font des accouchements à domicile. Donc, on n'est ni bien rémunérés, ni défendu, on est plutôt chassé. Et ça, c'est quand même questionnant. Dans un pays où, normalement, c'est liberté, égalité, fraternité. La liberté, quand on décide d'accoucher à domicile... Ou quand on a un projet même. Déjà, il faut que les structures soient ouvertes, pas loin de chez soi. Les maisons de naissance, il n'y en a que cinq pour l'instant. D'autres qui vont ouvrir, mais il faut être à moins de 30 minutes de la maison de naissance. Tout le monde ne peut pas y accéder. Donc, l'accès aux soins, je peux se poser la question. La liberté de choix, c'est pareil. Et puis, quand on voit aujourd'hui, il y a la liberté de choix pour accoucher, mais aussi la liberté de pouvoir décider quand est sa fin de vie. On voit que c'est encore en discussion, mais que c'est compliqué. Donc les deux extrêmes de la vie, finalement, ne sont pas considérés par liberté, égalité, fraternité, parce qu'on n'est ni égaux, ni libres de faire ce qu'on ressent comme juste.

  • Speaker #0

    Oui, remis en situation comme ça, ça fait peur. Oui. OK. Bon, justement, si on répondit, qu'est-ce qui t'a poussé à accompagner les femmes dans les accouchements à domicile ?

  • Speaker #1

    Alors moi, j'ai travaillé pendant deux ans en type 3, notamment à Beclerc et à Créteil. Le dernier poste que j'ai eu, c'était à Créteil. Et le chef de service a voulu augmenter le nombre d'accouchements et le nombre de salles de naissance. Et puis un soir, j'étais de garde en salle de naissance. Et il y a un jeune couple, très jeune, qui accouche avec moi. Et je n'ai pas le temps de les féliciter et même de voir le bébé, qu'on vient me chercher pour un deuxième accouchement. Et là, je me suis vu comme Charlie Chaplin dans les temps modernes, avec sa clé à molette et ses tics. Je me suis vu faire les accouchements à la chaîne. Et je me suis dit, non, ce n'est pas possible, ce n'est pas ce que je veux pour ma vie. En tout cas, ça ne me correspond pas.

  • Speaker #0

    Pour l'aspect humain que tu voulais dans ta profession, là, tu es en train de tout perdre.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. Donc du coup, à partir de ce soir-là, je me suis dit, bon, il faut que je change, et je me suis dit, c'est le moment peut-être de me mettre en libéral et de pouvoir peut-être avancer différemment. Et voilà, c'est ce que j'ai fait, et genre, je ne sais pas, trois mois après, j'étais en libéral.

  • Speaker #0

    Ok. Et du coup, en libéral, accompagnant un accouchement à domicile, directement,

  • Speaker #1

    juste ? Non. Alors au départ, en fait, c'était ça, c'était en 2008. Ouais, 2008. L'accouchement à domicile, aujourd'hui, c'est compliqué encore, mais c'était encore plus compliqué à ce moment-là. Donc moi, j'ai fait beaucoup de travail à domicile. C'est-à-dire que les femmes qui accouchent à l'hôpital, j'allais chez elles pour suivre le travail. Et puis après, je les accompagnais à la maternité. J'ai fait ça pendant un moment. Et puis rapidement, j'ai eu un plateau technique où du coup, j'accompagnais les femmes et les couples dans une maternité. jusqu'à après l'accouchement et tout ça. Puis, il faut savoir que l'accès au plateau technique, c'est très compliqué. Le privé dans le public, pour les médecins, ça ne pose aucun problème, mais pour les sages-femmes, c'est compliqué. C'est toujours compliqué. Et à un moment donné, le contrat s'est arrêté. J'ai travaillé au groupe Naissance à Paris, qui travaille dans une clinique. Et c'est à ce moment-là où je me suis dit, en fait, ça serait pas mal de pouvoir les accompagner à domicile parce qu'il y avait une forte demande. Puis après, il y a eu le Covid et ça a explosé encore plus. Et du coup, je me suis dit, c'est peut-être une bonne chose. Et puis voilà, je me suis lancé dans les accouchements à domicile, sachant que quand j'avais un plateau technique, ça m'est déjà arrivé d'avoir des accouchements inopinés à domicile. Mais là, c'était vraiment voulu et réfléchi.

  • Speaker #0

    Ok. Et qu'est-ce qui change dans l'organisation pour accompagner les accouchements à domicile du côté sage-femme ? Je sais qu'il y a des assurances qui sont quand même assez importantes.

  • Speaker #1

    Alors, normalement, on est censé avoir une assurance. Sauf qu'en France, il existe un assureur qui assure pour quelque chose comme 28 000 euros par an.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est à peine ce qu'on gagne.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    forcément. Donc, c'est impossible. Donc toutes les sages-femmes, la plupart en tout cas, parce que en tout cas cette assurance là voilà, exercent sans assurance. Ce qui pose un problème, un problème éthique on va dire, parce qu'on peut être accusé de défauts d'assurance. Alors aujourd'hui ils ne le font pas, mais il y a quand même cinq sages-femmes qui sont poursuivies par l'ARS. Et ce défaut d'assurance, c'est aussi une facilité pour nous mettre la pression. Aujourd'hui, on parle beaucoup de l'Europe. On parle beaucoup des concurrences entre assureurs. C'est inexistant pour l'accouchement à domicile. Et on ne peut pas aller chez nos voisins européens qui assurent, par exemple, les Belges ou les Suisses, pour 1000 euros par an. Donc moi, j'aimerais qu'on me dise pourquoi en France, ça serait 28 000 euros par an et pas 1000 comme en Belgique ou en Suisse ou aux Pays-Bas. Qu'est-ce qui fait la différence ? Les Françaises ont vraiment un problème pour accoucher ? Ou est-ce que c'est les autres qui accouchent mieux que les Françaises ? Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi c'est quasiment 28 fois plus cher ? Qu'est-ce qui motive les assureurs ? Quelles sont leurs justifications ? C'est pareil, quand les maisons de naissance sont ouvertes, on a vu nos assurances flamber fois 3, fois 4, avant même qu'il y ait des accidents en maison de naissance. juste en disant, oui, mais en fait, comme il y a les maisons de naissance, forcément, il y aura plus d'accidents. Rasonnement bizarre. Voilà. Donc l'État ne fait rien pour ça, pour nous, pour nous accompagner, pour nous aider, pour organiser les choses. Aujourd'hui, ce sont les sages-femmes qui pratiquent les accouchements à domicile, qui se regroupent en association, qui s'entraident, etc. Mais on n'a aucune aide de l'État, aucun accompagnement. Toutes les lettres, toutes les choses qu'on fait restent lettres mortes. Donc qu'est-ce qu'il faut faire pour être entendu ?

  • Speaker #0

    C'est un combat qui n'est même pas entendu au final.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Tant qu'on n'arrive pas à être visible dans les médias et être visible pour les ministres, c'est compliqué. c'est le but de mon projet de livre c'est de pouvoir être visible et aider les couples et les femmes à pouvoir travailler

  • Speaker #0

    correctement et dans de bonnes conditions c'est un projet qui est multifacette tout à fait et d'un point de vue humain

  • Speaker #1

    qu'est-ce qui fait qu'un accouchement à domicile est différent d'un accouchement hospitalier outre l'aspect légal la grosse différence c'est que quand un couple va accoucher à l'hôpital ils se rendent dans une structure qui n'est pas chez eux ils se rendent à l'hôpital donc ils subissent euh... Le fonctionnement de l'hôpital. Alors quand je dis subir, c'est pas... On a besoin de maternité, on a besoin d'hôpitaux. C'est pas du tout une guerre hôpital, libéral, machin, non, ça n'a rien à voir, on a besoin de l'hôpital. Mais effectivement... il faut que l'hôpital puisse prendre en charge les patientes qui en ont besoin et qu'on puisse laisser aux patientes qui n'ont pas forcément besoin de l'hôpital le choix. Et c'est ça qui est important. Aujourd'hui, un couple va à l'hôpital, il subit un peu les protocoles, la plus ou moins ouverture, etc. Tandis que quand on va à domicile, c'est le couple qui nous invite chez eux. donc du coup on n'a pas du tout la même posture on est invité à les aider et on est disponible pour eux il y a une sage-femme pour un couple pas comme à l'hôpital où il y a une sage-femme pour en général 2-3 patients et

  • Speaker #0

    puis t'as le temps pour le coup Et puis tu as sûrement fait toute une préparation aussi en amont qui permet d'avoir créé le lien de confiance.

  • Speaker #1

    Bien sûr, il y a neuf mois en général de connaissance du couple, donc on arrive à avancer plus facilement. Mais ça n'empêche qu'il peut y avoir aussi des désagréments sur un accompagnement à domicile, ça peut arriver aussi. la perfection tout le temps. On essaye, mais bon, on est humain. Oui,

  • Speaker #0

    c'est sûr. Ok, si une femme vient te voir et te dit j'hésite entre l'accouchement à domicile et l'accouchement en structure hospitalière, qu'est-ce que tu pourrais lui dire, toi ?

  • Speaker #1

    Que ça doit être son choix. De base, que si elle décide d'accoucher à la maison, ça doit être un désir, non seulement d'elle, mais aussi de son compagnon, de son accompagnant, en tout cas. Et que c'est... Que quand on décide d'accoucher à domicile, on n'accouche pas à domicile grâce à la sage-femme. Oui. On accouche grâce à soi. La personne qui va faire en sorte d'accoucher à domicile, c'est la patiente, le couple. Nous, on est simplement là pour assurer une certaine sécurité, pour pouvoir transférer quand c'est nécessaire de transférer, pour pouvoir donner les bonnes infos au bon moment. Mais la réussite d'un accouchement, c'est avant tout le couple.

  • Speaker #0

    Oui, d'être préparé, de se soutenir.

  • Speaker #1

    De se soutenir, de vivre l'instant et de ne pas attendre. De ne pas attendre de la sage-femme un miracle, je veux dire, un accouchement à domicile. Nous, on est là pour surveiller et donner des conseils, évidemment. Mais tout ce qui est anthalgie, etc., c'est la patiente qui doit gérer. Nous, on ne peut pas faire de péridurale, on ne peut pas faire de gestes à la maison. À la maison, on ne fait strictement rien.

  • Speaker #0

    Oui, on laisse faire et on surveille si tout va bien.

  • Speaker #1

    et puis on laisse les couples aussi tranquilles, libres enfin voilà l'idée c'est de trouver c'est pas facile mais c'est de trouver un équilibre entre entre laisser les couples libres de faire au rythme qu'ils souhaitent les choses et en même temps cette surveillance sans être trop présent sans limiter les couples c'est vraiment un équilibre Merci. Très délicat.

  • Speaker #0

    Oui, c'est le côté humain que tu cherchais dès le départ. Du coup, là, tu es en plein dedans. C'est ça. OK. Et du coup, qu'est-ce qui t'a décidé à mêler ton métier de sage-femme avec le métier de photographe, du coup ?

  • Speaker #1

    En fait, au départ, je prenais des photos pour les couples. Pour vous donner une trace, un souvenir. J'ai toujours fait de la photo. J'ai participé à Paris Jeunes Talents. J'ai exposé au Lutetia, au Pavillon des Lettres. J'ai fait une expo pour le site Action. J'ai fait un documentaire en Arménie avec un ami journaliste. On a fait un événement avec projection d'un documentaire, avec des photographies à l'intérieur et un orchestre qui joue. Et beaucoup de personnes à qui j'ai montré les photos d'accouchement m'ont dit, mais il faut absolument que tu fasses quelque chose avec ça, ça ne se voit pas ailleurs, c'est quelque chose qui est à montrer. Et donc du coup, je me suis dit, au début j'avais peur d'être un peu enfermé dans le... dans les photos de naissance, etc. Parce que je ne fais pas que ça, évidemment. Et on m'a dit, non, mais il faut absolument que tu réussisses à faire un truc avec et tout. Et puis, j'ai eu la chance de rencontrer un éditeur de livres photographiques, c'est Images Plurielles. Et après discussion, ils ont accepté de me suivre dans ce projet, avec des préventes. J'ai fait les préventes à partir de août, septembre, octobre. En décembre, grosso modo, en 4-5 mois, on avait quasiment fait les préventes et on a lancé l'édition du livre.

  • Speaker #0

    Ok, donc c'était assez rapide au final.

  • Speaker #1

    Oui, ça a été assez surprenant, ça a été assez rapide. Après, c'est toujours très difficile de se rendre compte de la rapidité parce que ce n'est jamais assez rapide. Oui,

  • Speaker #0

    forcément. Quand tu as ça en tête, c'est tout de suite.

  • Speaker #1

    Et puis l'idée, c'est vraiment de pouvoir adresser ce livre au grand public, et pas que aux gens qui sont pour l'accouchement à domicile, ou pas que aux femmes qui sont enceintes, mais vraiment de pouvoir créer un mouvement, quelque chose. Et donc, plus on touche de gens, plus ça sera visible. Donc c'est vrai que c'est toujours... Il y a une partie de moi qui me disait « Ah, c'est super, on avance dans les préventes et tout » , et puis il y en a une autre qui me disait... Il faut que ça soit plus rapide. C'est tout un dilemme parfois. Mais oui, j'étais vraiment très content que ça soit bien suivi. Mais on voit aussi la réalité des choses. C'est-à-dire que quand on demande de l'aide, on n'est pas toujours entendu. C'est ce que je disais tout à l'heure avant qu'on commence l'enregistrement. Il y a plein de podcasts que j'ai sollicités. qui sont dans ce thème-là et qui pourraient faire quelque chose de très intéressant. Et il y a beaucoup de lettres mortes.

  • Speaker #0

    Oui, ça dépend. Après, il faut agir, il faut changer, et ça, c'est parfois compliqué. ok et du coup est-ce que t'as des souvenirs d'une ou plusieurs photos qui t'ont vraiment marqué et tu peux nous raconter un petit peu l'histoire qui va avec oui alors dans le livre il y a plusieurs photos qui m'ont marqué mais

  • Speaker #1

    notamment celle-là ok je la mettrai elle est sur mon insta normalement tu pourras la trouver celle-là elle m'a marqué parce que Merci beaucoup. J'ai deux photos comme ça où c'est vraiment... Là, le bébé doit avoir, je ne sais pas, je dirais 5 secondes, un truc comme ça. C'est-à-dire que c'est l'instantanéité de la découverte. Quand la femme prend son bébé dans les bras pour la première fois et qu'elle a réussi son projet qui lui tenait vraiment à cœur, dans son regard, on lit à la fois... la surprise d'avoir ce bébé dans ses bras et en même temps cette fierté et en même temps je l'ai fait son mari derrière qui est dépassé par l'émotion donc je me rappelle vraiment de cet accouchement j'en ai parlé en plus parce que je l'ai eu il n'y a pas très longtemps au téléphone et j'en ai reparlé avec elle et c'est vrai que Il y a beaucoup d'accouchements, quasiment tous les accouchements qui sont dans ce livre. Il y a un moment, quelque chose qui m'a marqué. C'est des moments très intenses. Même si on est professionnel de santé, on a un orteil dans la famille à ce moment-là.

  • Speaker #0

    tu l'as accompagné dans cet empouvoirment d'accomplir son projet jusqu'au bout et d'avoir réussi à le faire toute seule même si tu étais là pour aider j'ai pas fait grand chose j'ai pris des photos et j'ai surtout veillé

  • Speaker #1

    à ce que le bébé aille bien et qu'elle puisse le faire dans de bonnes conditions mais oui oui chaque accouchement a une petite histoire un petit truc voilà Donc on sait que, je le rappelle, mais que l'accouchement à domicile doit être un accouchement normal, physiologique, par voie céphalique, sur un utérus sain qui n'a pas de cicatrices. Et j'ai une patiente, un jour, qui m'appelle, donc pareil, je la suivais, on se connaissait bien, c'était le jour, le terme. le jour du terme. Et quand j'arrive chez elle, je la sens un peu tendue dans la piscine, c'est son deuxième. J'écoute le bébé, je l'entends, mais je l'entends de loin. Et donc, pour pouvoir mieux l'entendre, je lui propose de sortir de la piscine. Donc, on arrive à sortir de la piscine. Au moment où elle a les deux pieds en dehors de la piscine, elle m'agrippe le cou et elle commence à se mettre à pousser. Donc, rapidement, je chope son mec. pour pouvoir faire l'échange de place. Donc, je lui laisse ma place. Il s'assoit sur le ballon. Elle se suspend à son cou. Moi, je me prépare. Et puis, je me retourne vers elle. Et donc, je vois qu'effectivement, elle pousse. Et il y a quelque chose qui commence à sortir. Et je me dis, le bébé doit être gros parce qu'il y a une sacrée bosse. J'avais Ndoula avec moi, qui était derrière. Et puis, je me rapproche. Et en fait, là, je vois que c'est une vulve. Et donc du coup, c'était un siège qui n'était pas prévu du tout, puisque la dernière échographie, le bébé était la tête en bas. Et donc voilà, du coup, elle nous a fait un siège à domicile surprise. C'est une expérience que je n'oublierai jamais. Tellement c'était intense émotionnellement pour elle, pour moi, pour la doula qui était derrière. Ça s'est très très bien passé. Mais c'est vrai que d'un coup, en quelques secondes, il faut se remettre les images d'un appui sur un autre siège. Et surtout, faire en sorte qu'il y ait le moins de problèmes possible, parce qu'un siège, on sait que ça peut... C'est un accouchement physiologique, mais c'est un accouchement un peu particulier parce qu'il n'y en a pas beaucoup et parce qu'on n'a pas l'habitude forcément, puis à domicile encore moins. Ok.

  • Speaker #0

    Et si tu l'avais su que c'était un siège avant ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est un feu orange. L'accouchement par le siège, c'est un feu orange, il peut y avoir trop de choses derrière. On ne peut pas prendre cette responsabilité non seulement pour cette femme, ce couple. Mais surtout pour les autres sages-femmes et les autres femmes qui veulent accoucher à dom C'est-à-dire que chaque chose que nous, on va faire en tant que sage-femme, peut avoir une répercussion sur tous nos collègues. L'idée, c'est que l'accouchement à domicile soit autorisé et qu'on puisse travailler dans de meilleures conditions. Donc, le but, c'est de ne pas faire d'entorse à des règles qu'on se fixe notamment avec l'APAD sur les prises en charge d'accouchement.

  • Speaker #0

    Oui, c'est que tout se passe pour le mieux pour que ça puisse continuer dans ce sens.

  • Speaker #1

    Exactement, exactement.

  • Speaker #0

    Et du coup, on a parlé beaucoup du métier de sage-femme, mais selon toi, qu'est-ce qui devrait changer quand on parle d'accouchement en France, dans les médias, ou est-ce que quelque chose devrait changer aussi ?

  • Speaker #1

    Oui, énormément, énormément. En fait, comme je le disais tout à l'heure, c'est le message de ce livre, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, la natalité en France, elle chute de manière importante. On est à peu près au niveau des années 50, je crois, ou quelque chose comme ça. Donc, il y a une grosse, grosse chute de la maternité, enfin de la natalité. Pourquoi il y a une chute de la natalité ? Alors, on va nous dire, il y a la guerre, il y a le réchauffement climatique, les gens ne se sentent pas en sécurité, etc. Et de l'autre côté, il y a un sondage J-FOB qui est sorti il y a quelque temps qui dit que 34% des femmes aimeraient accoucher à domicile. les résultats de l'APAD justement montrent qu'il y a 1% des naissances qui se déroulent à domicile donc je pense sincèrement que la maternité de façon globale aujourd'hui n'est pas à l'écoute des femmes n'est pas à l'écoute des projets des couples et que les femmes je pense préfèrent ne pas accoucher qu'accoucher dans des conditions qui ne leur conviennent pas. Et je pense que si on transformait la périnatalité actuellement, en créant... En fait, je pense qu'il faut garder évidemment les types 3, les types 2, ce n'est pas la question, mais je pense qu'il faut absolument que les types 1 puissent revenir. En fait, il faudrait qu'on puisse avoir dans chaque maternité euh... Un service physiologique. gérée uniquement par des sages-femmes. C'est-à-dire mettre en avant notre profession dans la physiologie. Et le service pathologie soit géré en chef de service médecin et des sages-femmes. Et du coup, vraiment faire cette barrière entre les deux. Pour pouvoir offrir aux femmes qui décident d'accoucher en structure la possibilité d'accoucher dans une structure physiologique. avec le moins d'examens iatrogènes, avec le plus de respect possible, développer les plateaux techniques pour que les sages-femmes puissent facilement y avoir accès, voire les imposer aux structures. et pouvoir développer une prise en charge à domicile qui soit la meilleure possible, un peu comme aux Pays-Bas, où le SAMU pédiatrique ou adulte, par exemple, peut attendre devant le domicile de la patiente jusqu'à l'accouchement. Comme ça, il n'y a pas de retard de prise en charge, et s'il faut intervenir pour X raisons, on a une équipe disponible. C'est une autre façon de voir la maternité. Je pense qu'il y a des économies de santé à faire très importantes, puisqu'on sait qu'une nuit d'hospitalisation, c'est plus de 1000 euros. Quand on est à domicile, il n'y a pas d'hospitalisation. C'est nous qui venons et une visite, ça coûte 50 euros, 60 euros à la Sécurité sociale. Donc il y a quand même...

  • Speaker #0

    Tellement, oui.

  • Speaker #1

    Oui. Et du coup, il pourrait payer mieux l'accouchement.

  • Speaker #0

    Oui. Forcément. Il faudrait arrêter de mettre en confrontation le côté médical sécure et le côté physiologique naturel. Parce que c'est ça. Il faut avoir une structure de niveau 1. Du coup, au risque que si jamais potentiellement quelque chose se passe, ça ne se passe pas rien, que le bébé soit transféré et tout ça. Ou une grosse structure énorme, mais qui du coup, souvent, freine un peu le côté physiologique.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est la meilleure solution, la meilleure alternative, c'est de coller un service physiologique et des salles de naissance physiologiques dans une maternité, qu'elles soient type 2 ou type 3, et un côté pathologique, et pas de glissement entre les deux. Sauf du côté physio à la patho, si besoin, évidemment. Mais voilà, qu'on n'utilise pas les physios pour le déclenchement, etc. Un déclenchement, ce n'est pas physio.

  • Speaker #0

    Oui, non.

  • Speaker #1

    Donc, voilà. Et ce qui permet aussi... Ce qui permet aussi un accès aux soins à toutes les femmes pour avoir un accouchement physiologique. Parce que ce n'est pas juste pour certaines femmes qui n'ont pas accès ou qui n'ont pas d'argent de ne pas pouvoir accoucher physiologiquement dans une structure. Parce que ça fait quand même une sélection. Oui,

  • Speaker #0

    c'est sûr. Et je pense qu'on pourrait aussi ajouter, peut-être dans les médias, arrêter de stigmatiser quand l'accouchement du type se passe mal et peut-être plus mettre en lumière quand il se passe bien. Parce que je sais que chaque fois qu'il y a un problème, c'est qu'il y a tant de proportions folles. Alors qu'on peut simplement dire des fois, oui, mais il y en a tant qui se passent très bien.

  • Speaker #1

    C'est ça, pour 99 qui se passent bien, on va parler du seul qui ne s'est pas bien passé.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Un changement de regard.

  • Speaker #0

    On peut avoir un rêve fou dans dix ans, ça serait que cette chose se soit mise en place, que la physiologie ait repris une place plus importante.

  • Speaker #1

    Mais je pense que ça peut aller assez rapidement, à partir du moment où les décideurs politiques sont partie prenante. C'est le but, moi je suis en train d'essayer justement de sensibiliser les politiques par différentes actions, c'est en cours. Mais voilà, c'est tout aussi l'intérêt de suivre et d'aider ce projet. Plus on sera nombreux derrière ce livre, parce que c'est un livre photo, mais c'est un livre aussi pour le droit des femmes et pour ces couples, pour tous ceux qui sont... enceintes actuellement, demain, qui ont été enceintes et qui veulent que les choses changent. Et ce livre-là, c'est pour se prendre tous par la main et tous avancer dans la même direction, c'est-à-dire de quelque chose de plus adapté, de moins violent.

  • Speaker #0

    Je veux savoir si tu nous parles plus en détail de ton projet. C'est un livre photo qui parle aussi de la cause des sages-femmes et de la cause de l'accouchement physiologique.

  • Speaker #1

    En fait, c'est un livre photo où il n'y a pas beaucoup d'écrits. En fait, il y a une introduction de Florianne Stauffer, la présidente de l'APAD, une introduction de ma part. Et après, il y a quelques phrases que les patientes ou les patients m'ont données pour témoigner de leurs ressentis. Je voulais faire un livre épuré, comme l'a dit le journaliste de la Maison des Maternelles, un livre silencieux quand on tourne les pages. C'est-à-dire que ce silence, il permet l'introspection, il permet la réflexion, il permet d'analyser et de voir que finalement, tous ces gens qui ont été entendus dans leur choix ont pu accéder à quelque chose qui leur convient. L'idée, c'est que ça suscite la réflexion chez le lecteur. Que ce ne soit pas quelque chose qui soit... Je ne voulais pas faire un manifeste avec... Comment dire ? Avec l'accouchement à domicile, il faut accoucher à domicile, etc. Ce n'est pas le but, c'est un choix personnel et c'est un choix qui est respectable. Il faut le respecter, comme on respecte le choix de femmes qui veulent accoucher avec une péridurale, qui veulent accoucher en maison de naissance, etc. Il faut qu'on puisse rester ouvert à ces couples et à leurs désirs pour justement modifier cette périnatalité et cette natalité qui en chute. libre.

  • Speaker #0

    Ok. Et du coup, ton livre est déjà disponible. Ça y est, il est toujours en précommande.

  • Speaker #1

    Il est disponible en librairie sur commande, sauf s'ils ont des stocks. Mais comme il n'est pas encore hyper médiatisé, il n'y a pas forcément de stock dans les librairies. Soit sur le site d'Images Plurielles. Il est vendu en ligne. soit en n'importe quelle librairie en bas de chez vous. Vous y allez, vous donnez le titre, les éditions images plurielles, et ils vous le commandent.

  • Speaker #0

    Faites travailler les petits libraires de quartier. Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Et je crois qu'il n'est pas sur Amazon, justement.

  • Speaker #0

    Très bien. OK. Si tu avais un petit message à glisser à toutes les futures mamans qui m'écoutent, ça serait quoi ?

  • Speaker #1

    Croyez en vous, d'abord. Vous n'avez pas besoin de croire en la sage-femme qui vous accompagne. Elle est là pour vous accompagner, elle est là pour vous. Mais c'est en vous que vous devez croire et en votre conjoint. C'est votre projet. Donc si j'avais un mot à vous dire, c'est que vous pouvez le faire. Oui. Voilà. Je crois que c'est…

  • Speaker #0

    Il n'y a pas meilleur message.

  • Speaker #1

    Je crois que c'est ça, en fait. C'est vraiment… Enfin, toutes les femmes, vous pouvez toutes le faire. Il faut juste… comprendre que pendant des années et des années et des années le patriarcat mais aussi le matriarcat vous ont mis dans la tête que l'accouchement c'est horrible c'est douloureux c'est ceci c'est cela mais rappelez vous que depuis la nuit des temps les femmes accouchent et qu'on est toujours là et que si c'était si horrible que ça on serait plus là en vrai et donc je pense que dès qu'on récupère l'activité le mouvement l'envie je pense que oui c'est intense,

  • Speaker #0

    on va pas se le cacher mais c'est faisable et vous pouvez le faire c'est aussi bien physique avec le mouvement que mental de se dire je peux le faire parce que si t'y crois pas ça n'y arrivera pas ça va comme tout ce livre si j'y avais pas cru Merci.

  • Speaker #1

    et si mes patientes qui sont dans ce livre n'y avaient pas cru non plus ils ne seraient pas là aujourd'hui ça marche pour tout mais pour l'accouchement c'est encore plus intense du coup n'hésitez pas à commander ce livre près de toutes les bonnes librairies et

  • Speaker #0

    du coup si on veut suivre ton travail tes photos, est-ce qu'il y a un endroit où on peut te contacter ?

  • Speaker #1

    oui, vous pouvez aller sur Insta mon nom de compte c'est JDH comme Jean-Daniel Henry Merci. underscore photographe sans e.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Voilà. Et là, vous allez voir, notamment en ce moment, je communique sur le livre, mais j'ai aussi posté plein d'autres types de photos, toujours en or et blanc quasiment. Mais comme ça, vous voyez un peu l'univers de ma photographie.

  • Speaker #0

    écoute je souhaite une belle réussite à ce beau projet j'espère vraiment qu'il pourra porter la voix que tu souhaites porter parce que c'est vraiment une cause hyper importante surtout quand on met en lumière tout ce que t'as dit dans l'épisode c'est encore plus important super merci beaucoup il

  • Speaker #1

    ne faut pas hésiter à suivre parce que j'essaye de faire des événements un peu politiques pour justement soulever le débat et au moment si ça se fait j'aimerais beaucoup que les gens qui sont intéressés par ce sujet ou qui soutiennent ce sujet puissent venir pour faire le buzz et pour montrer que c'est pas juste une petite niche de personnes qui l'accouchaient au fond de la ferme etc mais que ça intéresse aussi des parisiens des bretons enfin voilà l'idée c'est de créer un mouvement pour pour ouvrir ce débat sur la périnatalité. et remettre les choses à plat avec des gens, des sages-femmes qui connaissent le travail et qui peuvent donner un avis plus éclairé que des bureaucrates qui ne connaissent que la comptabilité hospitalière. On n'est pas des euros, on n'est pas des chiffres, on est des humains. Et je pense qu'il faut prendre le temps de s'écouter et d'écouter ce qui est important pour les humains.

  • Speaker #0

    Surtout si on repart un peu, s'accompagner à un des plus beaux et des plus importants moments de la vie. Oui, c'est ça. Et comment essayer de faire du bruit ? Tu crées un mouvement,

  • Speaker #1

    c'est ça ? Là, j'ai fait une demande pour faire une exposition à l'Assemblée nationale. Parce que ceux qui sont les décideurs politiques, c'est eux. Les législateurs, c'est eux. et je pense que ça peut être le moyen de ouvrir le débat c'est de les solliciter directement de les interpeller avec des images et éventuellement du monde si jamais on arrive à se réunir ok en tout cas j'invite tout le monde à te suivre si vous êtes intéressé par la cause leurs

  • Speaker #0

    actualités seront en temps réel c'est ça exactement et bien merci beaucoup à toi pour tout ça et bien merci beaucoup Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu ou si le podcast de manière générale te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note, surtout en application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires aussi passionnantes qu'intéressantes, rendez-vous mercredi prochain. A très vite !

Chapters

  • Introduction à l'épisode et présentation de Jean-Daniel

    00:39

  • Le parcours de Jean-Daniel en tant que sage-femme

    00:47

  • Clarification sur le terme sage-femme et ses implications

    01:43

  • Comment Jean-Daniel a choisi ce métier

    02:20

  • Réactions face à un choix de carrière atypique

    05:14

  • L'impact du genre sur la perception des patientes

    06:23

  • Les préjugés rencontrés dans sa carrière

    09:31

  • Les accouchements à domicile : défis et avantages

    15:47

  • Différences entre accouchement à domicile et à l'hôpital

    22:07

  • Message aux futures mamans et conclusion de l'épisode

    43:48

Description


As-tu déjà pensé à l'importance de choisir comment et où tu souhaites donner la vie ? Dans cet épisode de "Balance ton accouchement", je reçois Jean-Daniel Henry, sage-femme et photographe passionné par la périnatalité. Ensemble, nous plongeons dans son parcours inspirant et son engagement envers les mamans et les couples qui souhaitent vivre un accouchement serein et éclairé.

Jean-Daniel partage avec nous les défis auxquels font face les sages-femmes en France, notamment en matière de reconnaissance et de rémunération. L'accouchement est un moment comme nul autre, et chaque femme mérite d'être entendue et respectée dans ses choix. Nous discutons également des soins périnataux et de la nécessité d'adapter ces derniers aux besoins spécifiques des femmes, qu'il s'agisse d'un accouchement à domicile, d'une césarienne d'urgence ou d'un accouchement physiologique.


Au fil de notre conversation, Jean-Daniel évoque son projet de livre-photo qui vise à sensibiliser le public sur l'accouchement à domicile et à mettre en lumière des témoignages de mamans qui ont vécu des expériences d'accouchement positives. Il insiste sur le fait que chaque accouchement doit être un choix partagé entre la mère et son partenaire, et que la sororité et le féminisme jouent un rôle clé dans cette démarche. Nous abordons aussi comment les hommes peuvent devenir des alliés précieux dans ce combat pour la reconnaissance des droits des femmes lors de l'accouchement.


Je suis convaincue que cet épisode te donnera des clés pour croire en toi et prendre possession de ton expérience d'accouchement. Que tu sois une future maman ou simplement intéressée par le sujet, tu découvriras des récits touchants et des réflexions profondes sur la maternité. N'hésite pas à écouter et à partager cet épisode avec d'autres mamans qui pourraient bénéficier de ces conseils et témoignages. Ensemble, faisons entendre nos voix pour un accouchement de rêve, sans traumatisme et respectueux des choix de chaque femme.


Rejoins-moi dans cette aventure pour explorer les multiples facettes de l'accouchement, qu'il soit naturel, médicalisé ou à domicile. Chaque histoire compte, et chaque voix mérite d'être entendue. Écoute "Balance ton accouchement" et plonge-toi dans l'univers fascinant de la périnatalité avec Jean-Daniel ! Retrouve son travail et son projet sur son compte Instagram : @jdh_photograph


Envie d'en discuter, d'en savoir plus ou de participer à ton tour ? Rendez-vous sur instagram : @balance_ton_accouchement


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi je suis Rebecca. maman de deux enfants, est complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour ! Alors bonjour, merci à toi de me rejoindre pour ce nouvel épisode du podcast. Alors pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Alors je suis Jean-Daniel Henry, je suis sage-femme depuis quasiment 20 ans et je suis aussi photographe. J'accompagne des naissances à domicile, enfin j'ai accompagné jusque-là des naissances à domicile. Là j'ai fait une petite pause pour justement pouvoir parler du projet et créer un débat pour pouvoir ouvrir la discussion sur la périnatalité plus largement qu'il y a l'accouchement à domicile évidemment, c'est un choix. Mais aussi sur la périnatalité parce qu'en tant que sage-femme, je me suis aperçu qu'aujourd'hui, la périnatalité n'était pas du tout adaptée à ce que demandent les femmes, les couples. Et du coup, l'idée, c'est de pouvoir transformer un petit peu tout ça, prendre exemple sur les pays voisins, sur ce qu'il y a de bien et créer aussi notre propre façon de voir la périnatalité.

  • Speaker #0

    Ouais, sacré projet. Là, tu te lances dans quelque chose d'assez gros.

  • Speaker #1

    c'est vrai ok alors déjà première question tu valides bien qu'on dit un sage-femme parce qu'il y a encore beaucoup de personnes qui disent oh c'est sage-homme mais non c'est bien sage-femme alors c'est ni sage-homme ni maïoticien parce que maïoticien c'est un terme qui a été proposé par l'académie française mais refusé par notre conseil de l'ordre donc effectivement on dit bien un sage-femme puisque sage-femme c'est la connaissance des femmes c'est la sagesse et donc du coup ça n'a pas pas de lien avec le sexe du soignant.

  • Speaker #0

    Ouais, donc c'est bien de préciser une bonne fois pour toutes. Voilà,

  • Speaker #1

    comme ça c'est fait.

  • Speaker #0

    Voilà. Alors du coup, déjà, est-ce que tu peux nous raconter comment tu es devenue sage-femme ? Est-ce que c'était une vocation, un chemin ? Est-ce que tu t'es retrouvé là un peu par hasard ?

  • Speaker #1

    Alors, non, je ne me suis pas retrouvé là par hasard. En fait, moi, je m'intéressais à l'humain et je voulais plutôt m'intéresser aux enfants, au départ, parce qu'il y a une relation très particulière entre l'adulte le soignant et le pédiatre et l'enfant c'est une relation dans le soin en tout cas où on doit vraiment faire attention à ce qu'on dit et à la justesse de ce qu'on dit parce qu'un enfant quand on lui dit par exemple une piqûre ça fait pas mal et que ça lui fait mal après c'est terminé la confiance et en fait c'est ça qui m'intéressait sauf que le parcours aujourd'hui pour pour devenir médecin, c'est l'externat, puis après l'internat. Et en fait, au final, on se rend compte qu'on n'est pas certain à 100% de pouvoir faire ce qu'on veut vraiment faire. Et si c'est pour se retrouver sur quelque chose qui nous intéresse moins ou qui ne nous intéresse pas, je trouve que c'est du coup une médecine qui ne va pas, parce qu'on ne va pas pouvoir prendre soin des gens comme il faudrait. Par exemple, je voulais plutôt m'orienter vers la pédiatrie si j'avais été... gériatre par exemple, je ne suis pas sûr que j'aurais été hyper épanoui. Oui forcément,

  • Speaker #0

    ce n'est plus vraiment ce que tu as dit.

  • Speaker #1

    Je veux dire, gériatre, il en faut et c'est très bien, mais ce n'est pas ma corde sensible, on va dire. Et puis, en voyant ça, je me suis dit peut-être qu'il faudrait que je repense mes plans et j'ai la chance dans les amis de ma famille d'avoir une sage-femme qui m'a parlé du métier. Du coup, elle m'a dit si tu veux, tu peux me parler de travailler avec les enfants sur ce type de relation, etc. Ça pourrait être intéressant que tu regardes ce que c'est, sache-femme, parce que c'est vrai qu'on s'occupe des nouveau-nés, mais il y a aussi cette relation avec les couples qui peut être intéressante et qui pourrait te parler. Donc, je me suis un peu renseigné, et puis je me suis dit, en fait, c'est vraiment bien, ça. Il y a l'aspect pédiatrique au départ, mais il y a surtout un aspect humain, un aspect d'accompagnement très intéressant. Donc voilà, c'est comme ça que je me suis lancé dans SageFemme. Donc moi, je n'ai pas passé la première année de médecine, c'était vraiment un choix. J'ai passé le concours de SageFemme, qui n'existe plus maintenant d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Ok. Donc c'est vraiment une vocation qui t'a saisi petit à petit.

  • Speaker #1

    Exactement. Bon, sur le mot d'ordre, j'ai su fin de seconde, début de première.

  • Speaker #0

    Ok. Ah oui, quand même. C'était quand même assez tôt.

  • Speaker #1

    Avant, c'était plutôt, voilà, je savais que je voulais être dans le soin, dans l'humain. Et arrivé au lycée, c'est là où j'ai commencé à devenir, à être un peu plus précis sur ce que je voulais faire.

  • Speaker #0

    Ok. Et vu que c'est un métier qui est quand même malheureusement encore assez genre et femme, est-ce que tu as eu des réactions de la part de ton entourage de choisir cette voie ? Ou pas vraiment de la famille en plus ?

  • Speaker #1

    Ouais, pas forcément de ma famille parce que oui, c'était... Des potes, oui, bien sûr, forcément, quand on dit qu'on veut faire sage-femme.

  • Speaker #0

    Surtout à l'adolescence, en plus, cette vocation arrivait tôt.

  • Speaker #1

    Après, j'ai plutôt parié sur la différence et sur cette surprise. Quand on dit ce qu'on veut faire, comme c'est un métier à l'époque, c'était 99% féminin puisqu'il y avait 1% des hommes. Aujourd'hui, il y a 2%. Merci. On augmente vachement. C'est quand même pas fou. Mais non, c'était plutôt... Moi, j'ai plutôt pris le contre-pied justement du truc atypique.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Plutôt que de me fixer sur... C'est très différent, etc. Voilà, moi, j'étais plutôt dans l'atypisme et dans le... Ouais, sur ce versant-là, plutôt.

  • Speaker #0

    Ok, c'est un bon choix. Et du coup, est-ce que dans ta carrière, tu sens que le fait que tu sois un homme, ça change un petit peu la manière dont les patientes te perçoivent ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Alors oui, ça change parce qu'on n'a pas forcément le même abord sur les choses que nos collègues femmes, même si ça se rejoint évidemment. Mais... Non, je dirais que peut-être aujourd'hui, avec tout ce qui se passe en termes de sororité, peut-être qu'aujourd'hui, ça tend à changer et à être un peu plus compliqué quand même. Même si, pas pour toutes les femmes évidemment, mais moi j'ai l'impression en tout cas. Ce n'est pas quelque chose de forcément établi, mais aujourd'hui, la sororité se développe énormément. Ce qui est très bien et en même temps ce qui est très limitant je trouve parce que finalement Moi je suis plutôt pour la delphité c'est à dire aimer les humains tous se soutenir et je pense que le combat féministe féministe pourra avancer d'autant plus si on est tous dans ce dans ce mouv là quoi oui Je pense que les hommes, il y a eu des patriarcats, etc., il y a eu des freins, mais je pense qu'aujourd'hui, il vaut mieux qu'on travaille tous ensemble, main dans la main, pour avancer vers une société plus ouverte et plus respectueuse de chacun, que de se combattre les uns les autres. Parce que parfois, dans les discours ultra-féministes, des fois, c'est un peu du... les femmes contre les hommes, etc.

  • Speaker #0

    C'est un combat.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Je pense qu'il faut tous se tenir par la main et regarder ce qu'on veut vraiment comme société et avancer dans ce sens-là. C'est-à-dire, effectivement, que les hommes prennent part à ce combat, mais que ça se fasse ensemble. Je trouve que c'est plus... Après, c'est ma vision des choses.

  • Speaker #0

    C'est étonnant. J'avais pensé que tu m'aurais dit que les mentalités s'ouvraient, que c'était plus simple maintenant. Mais au final, c'est plutôt l'inverse.

  • Speaker #1

    C'est plus simple. Oui, c'est plus simple que quand les hommes étaient interdits en salle de naissance en 82. Mais le courant actuel, il n'est pas simple en fait. Le courant actuel, il est... Il n'est pas aisé pour les femmes, entre les violences gynéco-obstétricales, entre les violences intrafamiliales, les féminicides, tout ça. Tout est monté aux yeux de la population et du coup, effectivement, je pense que ce n'est pas simple en ce moment. Ce n'est pas une phase simple pour le féminisme, pour les hommes non plus, dans le monde. On voit que c'est un peu compliqué.

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup de peur en ce moment. Et dans ta carrière, est-ce que tu as dû faire face à des préjugés ou des freins du fait que tu étais un homme dans un monde de femmes ? Ou ça a été aussi rapidement ?

  • Speaker #1

    En tout cas, je ne me suis pas senti victime de quoi que ce soit. Je pense que... Comme je l'ai dit il y a 5 minutes, on a tous des objectifs, tant qu'on est sur la même longueur d'onde, je pense que ça va. Non, je n'ai pas senti quoi que ce soit. de néfaste en fait pour mon projet de vie, pour ce métier, etc. Après, par contre, effectivement, dans la société globale concernant les sages-femmes, on voit une invisibilité. Et ça, c'est lié au fait que ce soit, malheureusement, c'est lié au fait que ce soit une profession à 98% féminine, je pense. Parce que, par exemple, les dentistes, les médecins, les autres professions médicales sont beaucoup plus valorisées que le métier de sage-femme.

  • Speaker #0

    Oui, clairement, parce que la seule femme, c'est un peu l'entre-deux, pas vraiment reconnue comme un médecin, alors qu'elle fait quasiment tout pareil.

  • Speaker #1

    Et pourtant, ça fait partie des trois professions médicales qui existent en France, c'est médecin, dentiste et sage-femme, il n'y en a pas d'autres. On n'est pas paramédicaux. Mais par exemple, si on regarde, en tout cas en libéral, si on regarde les salaires, on va dire, le bénéfice annuel net, hors charge, etc., Un dentiste, il est aux alentours de 78 000 euros par an. Un médecin, il doit être dans les mêmes proportions. Et une sage-femme, en moyenne, elle est à 25 000 euros. Là, on est sur une différence qui est quand même très marquée.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr.

  • Speaker #1

    Donc, c'est plutôt cette différence-là qui, moi, en tout cas, résonne. Chez mes collègues aussi, j'imagine. Mais voilà, c'est une injustice claire.

  • Speaker #0

    Oui, par rapport au métier en lui-même.

  • Speaker #1

    Oui, par rapport aux responsabilités, par rapport à tout ça. Je veux dire, on a la responsabilité d'une mère et d'un enfant, ce qui n'est pas le cas pour un dentiste qui a une responsabilité sur des dents.

  • Speaker #0

    Oui, c'est légèrement réduit. Oui,

  • Speaker #1

    quand on voit le prix d'un appareil dentaire et le prix d'un accouchement, on se pose des questions quand même.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair. Mais ça, on ne s'en rend pas compte en tant que femme qui accouche. On ne se rend pas compte que l'accouchement, ça coûte de l'argent aussi.

  • Speaker #1

    Oui. Alors, c'est drôle parce que j'en parlais à une collègue hier. Enfin, pas une collègue, mais une femme hier, une patiente. Et du coup, je vais en profiter pour le dire là puisque ça va peut-être intéresser vos auditeurs. Un accouchement, c'est... Pour une sage-femme, ça comprend le suivi du travail, l'accouchement lui-même et les deux heures après l'accouchement. Et ça, c'est facturé à la Sécurité sociale, 350 euros. On sait qu'un travail, en général, ça prend quelques heures. Un accouchement, également. Donc, si on fait un calcul rapide, 350 euros pour, mettons, le travail dure 5 heures, l'accouchement, on est une heure d'accouchement, 2 heures, ça fait... Allez, sur 10 heures, on va dire.

  • Speaker #0

    C'est rapide encore.

  • Speaker #1

    Oui, 350 euros pour 10 heures avec les responsabilités qu'on a. On est à 35 euros de l'heure. Et c'est brut, ce n'est pas net. C'est-à-dire qu'il faut enlever la moitié de charge. Donc, on n'est pas très loin du salaire minimum. Avec les responsabilités qu'on a, c'est quand même honteux qu'en France, aujourd'hui, les sages-femmes soient considérées comme ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair. Surtout quand tu remets en relation par rapport aux autres professionnels.

  • Speaker #1

    de santé là c'est parce que quoi par exemple vous accouchez en clinique la sage-femme appelle le médecin il vient il a la même cotation que nous 1 sauf que lui c'est l'accouchement donc il va prendre 350 euros pour l'accouchement c'est à dire lui on l'appelle la tête est quasiment dehors oui

  • Speaker #0

    et après il rentre chez lui donc c'est pas juste il n'y a pas les deux heures après l'accouchement plus tout ce qui s'est passé avant tout ce qui s'est passé avant parce que tout Tout ce qui s'est passé avant,

  • Speaker #1

    c'est de la disponibilité. C'est un travail. On dit que tout travail mérite salaire, mais là, sur ça, je ne vois pas. Je ne vois pas comment l'État peut justifier là-dessus, par exemple. Mais on ne lui pose pas la question.

  • Speaker #0

    Non, parce que c'est complètement inaperçu, effectivement.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc, c'est une petite info, mesdames et messieurs. Écoutez. Si ça vous choque, n'hésitez pas à suivre le projet, parce que le livre euh... The Origin, c'est un livre pour parler de l'accouchement à domicile, mais de la périnatalité plus largement, et aussi des sages-femmes. Là, aujourd'hui, actuellement, il y a cinq sages-femmes qui sont poursuivies par l'ARS dans le sud-ouest, parce qu'elles font des accouchements à domicile. Donc, on n'est ni bien rémunérés, ni défendu, on est plutôt chassé. Et ça, c'est quand même questionnant. Dans un pays où, normalement, c'est liberté, égalité, fraternité. La liberté, quand on décide d'accoucher à domicile... Ou quand on a un projet même. Déjà, il faut que les structures soient ouvertes, pas loin de chez soi. Les maisons de naissance, il n'y en a que cinq pour l'instant. D'autres qui vont ouvrir, mais il faut être à moins de 30 minutes de la maison de naissance. Tout le monde ne peut pas y accéder. Donc, l'accès aux soins, je peux se poser la question. La liberté de choix, c'est pareil. Et puis, quand on voit aujourd'hui, il y a la liberté de choix pour accoucher, mais aussi la liberté de pouvoir décider quand est sa fin de vie. On voit que c'est encore en discussion, mais que c'est compliqué. Donc les deux extrêmes de la vie, finalement, ne sont pas considérés par liberté, égalité, fraternité, parce qu'on n'est ni égaux, ni libres de faire ce qu'on ressent comme juste.

  • Speaker #0

    Oui, remis en situation comme ça, ça fait peur. Oui. OK. Bon, justement, si on répondit, qu'est-ce qui t'a poussé à accompagner les femmes dans les accouchements à domicile ?

  • Speaker #1

    Alors moi, j'ai travaillé pendant deux ans en type 3, notamment à Beclerc et à Créteil. Le dernier poste que j'ai eu, c'était à Créteil. Et le chef de service a voulu augmenter le nombre d'accouchements et le nombre de salles de naissance. Et puis un soir, j'étais de garde en salle de naissance. Et il y a un jeune couple, très jeune, qui accouche avec moi. Et je n'ai pas le temps de les féliciter et même de voir le bébé, qu'on vient me chercher pour un deuxième accouchement. Et là, je me suis vu comme Charlie Chaplin dans les temps modernes, avec sa clé à molette et ses tics. Je me suis vu faire les accouchements à la chaîne. Et je me suis dit, non, ce n'est pas possible, ce n'est pas ce que je veux pour ma vie. En tout cas, ça ne me correspond pas.

  • Speaker #0

    Pour l'aspect humain que tu voulais dans ta profession, là, tu es en train de tout perdre.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. Donc du coup, à partir de ce soir-là, je me suis dit, bon, il faut que je change, et je me suis dit, c'est le moment peut-être de me mettre en libéral et de pouvoir peut-être avancer différemment. Et voilà, c'est ce que j'ai fait, et genre, je ne sais pas, trois mois après, j'étais en libéral.

  • Speaker #0

    Ok. Et du coup, en libéral, accompagnant un accouchement à domicile, directement,

  • Speaker #1

    juste ? Non. Alors au départ, en fait, c'était ça, c'était en 2008. Ouais, 2008. L'accouchement à domicile, aujourd'hui, c'est compliqué encore, mais c'était encore plus compliqué à ce moment-là. Donc moi, j'ai fait beaucoup de travail à domicile. C'est-à-dire que les femmes qui accouchent à l'hôpital, j'allais chez elles pour suivre le travail. Et puis après, je les accompagnais à la maternité. J'ai fait ça pendant un moment. Et puis rapidement, j'ai eu un plateau technique où du coup, j'accompagnais les femmes et les couples dans une maternité. jusqu'à après l'accouchement et tout ça. Puis, il faut savoir que l'accès au plateau technique, c'est très compliqué. Le privé dans le public, pour les médecins, ça ne pose aucun problème, mais pour les sages-femmes, c'est compliqué. C'est toujours compliqué. Et à un moment donné, le contrat s'est arrêté. J'ai travaillé au groupe Naissance à Paris, qui travaille dans une clinique. Et c'est à ce moment-là où je me suis dit, en fait, ça serait pas mal de pouvoir les accompagner à domicile parce qu'il y avait une forte demande. Puis après, il y a eu le Covid et ça a explosé encore plus. Et du coup, je me suis dit, c'est peut-être une bonne chose. Et puis voilà, je me suis lancé dans les accouchements à domicile, sachant que quand j'avais un plateau technique, ça m'est déjà arrivé d'avoir des accouchements inopinés à domicile. Mais là, c'était vraiment voulu et réfléchi.

  • Speaker #0

    Ok. Et qu'est-ce qui change dans l'organisation pour accompagner les accouchements à domicile du côté sage-femme ? Je sais qu'il y a des assurances qui sont quand même assez importantes.

  • Speaker #1

    Alors, normalement, on est censé avoir une assurance. Sauf qu'en France, il existe un assureur qui assure pour quelque chose comme 28 000 euros par an.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est à peine ce qu'on gagne.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    forcément. Donc, c'est impossible. Donc toutes les sages-femmes, la plupart en tout cas, parce que en tout cas cette assurance là voilà, exercent sans assurance. Ce qui pose un problème, un problème éthique on va dire, parce qu'on peut être accusé de défauts d'assurance. Alors aujourd'hui ils ne le font pas, mais il y a quand même cinq sages-femmes qui sont poursuivies par l'ARS. Et ce défaut d'assurance, c'est aussi une facilité pour nous mettre la pression. Aujourd'hui, on parle beaucoup de l'Europe. On parle beaucoup des concurrences entre assureurs. C'est inexistant pour l'accouchement à domicile. Et on ne peut pas aller chez nos voisins européens qui assurent, par exemple, les Belges ou les Suisses, pour 1000 euros par an. Donc moi, j'aimerais qu'on me dise pourquoi en France, ça serait 28 000 euros par an et pas 1000 comme en Belgique ou en Suisse ou aux Pays-Bas. Qu'est-ce qui fait la différence ? Les Françaises ont vraiment un problème pour accoucher ? Ou est-ce que c'est les autres qui accouchent mieux que les Françaises ? Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi c'est quasiment 28 fois plus cher ? Qu'est-ce qui motive les assureurs ? Quelles sont leurs justifications ? C'est pareil, quand les maisons de naissance sont ouvertes, on a vu nos assurances flamber fois 3, fois 4, avant même qu'il y ait des accidents en maison de naissance. juste en disant, oui, mais en fait, comme il y a les maisons de naissance, forcément, il y aura plus d'accidents. Rasonnement bizarre. Voilà. Donc l'État ne fait rien pour ça, pour nous, pour nous accompagner, pour nous aider, pour organiser les choses. Aujourd'hui, ce sont les sages-femmes qui pratiquent les accouchements à domicile, qui se regroupent en association, qui s'entraident, etc. Mais on n'a aucune aide de l'État, aucun accompagnement. Toutes les lettres, toutes les choses qu'on fait restent lettres mortes. Donc qu'est-ce qu'il faut faire pour être entendu ?

  • Speaker #0

    C'est un combat qui n'est même pas entendu au final.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Tant qu'on n'arrive pas à être visible dans les médias et être visible pour les ministres, c'est compliqué. c'est le but de mon projet de livre c'est de pouvoir être visible et aider les couples et les femmes à pouvoir travailler

  • Speaker #0

    correctement et dans de bonnes conditions c'est un projet qui est multifacette tout à fait et d'un point de vue humain

  • Speaker #1

    qu'est-ce qui fait qu'un accouchement à domicile est différent d'un accouchement hospitalier outre l'aspect légal la grosse différence c'est que quand un couple va accoucher à l'hôpital ils se rendent dans une structure qui n'est pas chez eux ils se rendent à l'hôpital donc ils subissent euh... Le fonctionnement de l'hôpital. Alors quand je dis subir, c'est pas... On a besoin de maternité, on a besoin d'hôpitaux. C'est pas du tout une guerre hôpital, libéral, machin, non, ça n'a rien à voir, on a besoin de l'hôpital. Mais effectivement... il faut que l'hôpital puisse prendre en charge les patientes qui en ont besoin et qu'on puisse laisser aux patientes qui n'ont pas forcément besoin de l'hôpital le choix. Et c'est ça qui est important. Aujourd'hui, un couple va à l'hôpital, il subit un peu les protocoles, la plus ou moins ouverture, etc. Tandis que quand on va à domicile, c'est le couple qui nous invite chez eux. donc du coup on n'a pas du tout la même posture on est invité à les aider et on est disponible pour eux il y a une sage-femme pour un couple pas comme à l'hôpital où il y a une sage-femme pour en général 2-3 patients et

  • Speaker #0

    puis t'as le temps pour le coup Et puis tu as sûrement fait toute une préparation aussi en amont qui permet d'avoir créé le lien de confiance.

  • Speaker #1

    Bien sûr, il y a neuf mois en général de connaissance du couple, donc on arrive à avancer plus facilement. Mais ça n'empêche qu'il peut y avoir aussi des désagréments sur un accompagnement à domicile, ça peut arriver aussi. la perfection tout le temps. On essaye, mais bon, on est humain. Oui,

  • Speaker #0

    c'est sûr. Ok, si une femme vient te voir et te dit j'hésite entre l'accouchement à domicile et l'accouchement en structure hospitalière, qu'est-ce que tu pourrais lui dire, toi ?

  • Speaker #1

    Que ça doit être son choix. De base, que si elle décide d'accoucher à la maison, ça doit être un désir, non seulement d'elle, mais aussi de son compagnon, de son accompagnant, en tout cas. Et que c'est... Que quand on décide d'accoucher à domicile, on n'accouche pas à domicile grâce à la sage-femme. Oui. On accouche grâce à soi. La personne qui va faire en sorte d'accoucher à domicile, c'est la patiente, le couple. Nous, on est simplement là pour assurer une certaine sécurité, pour pouvoir transférer quand c'est nécessaire de transférer, pour pouvoir donner les bonnes infos au bon moment. Mais la réussite d'un accouchement, c'est avant tout le couple.

  • Speaker #0

    Oui, d'être préparé, de se soutenir.

  • Speaker #1

    De se soutenir, de vivre l'instant et de ne pas attendre. De ne pas attendre de la sage-femme un miracle, je veux dire, un accouchement à domicile. Nous, on est là pour surveiller et donner des conseils, évidemment. Mais tout ce qui est anthalgie, etc., c'est la patiente qui doit gérer. Nous, on ne peut pas faire de péridurale, on ne peut pas faire de gestes à la maison. À la maison, on ne fait strictement rien.

  • Speaker #0

    Oui, on laisse faire et on surveille si tout va bien.

  • Speaker #1

    et puis on laisse les couples aussi tranquilles, libres enfin voilà l'idée c'est de trouver c'est pas facile mais c'est de trouver un équilibre entre entre laisser les couples libres de faire au rythme qu'ils souhaitent les choses et en même temps cette surveillance sans être trop présent sans limiter les couples c'est vraiment un équilibre Merci. Très délicat.

  • Speaker #0

    Oui, c'est le côté humain que tu cherchais dès le départ. Du coup, là, tu es en plein dedans. C'est ça. OK. Et du coup, qu'est-ce qui t'a décidé à mêler ton métier de sage-femme avec le métier de photographe, du coup ?

  • Speaker #1

    En fait, au départ, je prenais des photos pour les couples. Pour vous donner une trace, un souvenir. J'ai toujours fait de la photo. J'ai participé à Paris Jeunes Talents. J'ai exposé au Lutetia, au Pavillon des Lettres. J'ai fait une expo pour le site Action. J'ai fait un documentaire en Arménie avec un ami journaliste. On a fait un événement avec projection d'un documentaire, avec des photographies à l'intérieur et un orchestre qui joue. Et beaucoup de personnes à qui j'ai montré les photos d'accouchement m'ont dit, mais il faut absolument que tu fasses quelque chose avec ça, ça ne se voit pas ailleurs, c'est quelque chose qui est à montrer. Et donc du coup, je me suis dit, au début j'avais peur d'être un peu enfermé dans le... dans les photos de naissance, etc. Parce que je ne fais pas que ça, évidemment. Et on m'a dit, non, mais il faut absolument que tu réussisses à faire un truc avec et tout. Et puis, j'ai eu la chance de rencontrer un éditeur de livres photographiques, c'est Images Plurielles. Et après discussion, ils ont accepté de me suivre dans ce projet, avec des préventes. J'ai fait les préventes à partir de août, septembre, octobre. En décembre, grosso modo, en 4-5 mois, on avait quasiment fait les préventes et on a lancé l'édition du livre.

  • Speaker #0

    Ok, donc c'était assez rapide au final.

  • Speaker #1

    Oui, ça a été assez surprenant, ça a été assez rapide. Après, c'est toujours très difficile de se rendre compte de la rapidité parce que ce n'est jamais assez rapide. Oui,

  • Speaker #0

    forcément. Quand tu as ça en tête, c'est tout de suite.

  • Speaker #1

    Et puis l'idée, c'est vraiment de pouvoir adresser ce livre au grand public, et pas que aux gens qui sont pour l'accouchement à domicile, ou pas que aux femmes qui sont enceintes, mais vraiment de pouvoir créer un mouvement, quelque chose. Et donc, plus on touche de gens, plus ça sera visible. Donc c'est vrai que c'est toujours... Il y a une partie de moi qui me disait « Ah, c'est super, on avance dans les préventes et tout » , et puis il y en a une autre qui me disait... Il faut que ça soit plus rapide. C'est tout un dilemme parfois. Mais oui, j'étais vraiment très content que ça soit bien suivi. Mais on voit aussi la réalité des choses. C'est-à-dire que quand on demande de l'aide, on n'est pas toujours entendu. C'est ce que je disais tout à l'heure avant qu'on commence l'enregistrement. Il y a plein de podcasts que j'ai sollicités. qui sont dans ce thème-là et qui pourraient faire quelque chose de très intéressant. Et il y a beaucoup de lettres mortes.

  • Speaker #0

    Oui, ça dépend. Après, il faut agir, il faut changer, et ça, c'est parfois compliqué. ok et du coup est-ce que t'as des souvenirs d'une ou plusieurs photos qui t'ont vraiment marqué et tu peux nous raconter un petit peu l'histoire qui va avec oui alors dans le livre il y a plusieurs photos qui m'ont marqué mais

  • Speaker #1

    notamment celle-là ok je la mettrai elle est sur mon insta normalement tu pourras la trouver celle-là elle m'a marqué parce que Merci beaucoup. J'ai deux photos comme ça où c'est vraiment... Là, le bébé doit avoir, je ne sais pas, je dirais 5 secondes, un truc comme ça. C'est-à-dire que c'est l'instantanéité de la découverte. Quand la femme prend son bébé dans les bras pour la première fois et qu'elle a réussi son projet qui lui tenait vraiment à cœur, dans son regard, on lit à la fois... la surprise d'avoir ce bébé dans ses bras et en même temps cette fierté et en même temps je l'ai fait son mari derrière qui est dépassé par l'émotion donc je me rappelle vraiment de cet accouchement j'en ai parlé en plus parce que je l'ai eu il n'y a pas très longtemps au téléphone et j'en ai reparlé avec elle et c'est vrai que Il y a beaucoup d'accouchements, quasiment tous les accouchements qui sont dans ce livre. Il y a un moment, quelque chose qui m'a marqué. C'est des moments très intenses. Même si on est professionnel de santé, on a un orteil dans la famille à ce moment-là.

  • Speaker #0

    tu l'as accompagné dans cet empouvoirment d'accomplir son projet jusqu'au bout et d'avoir réussi à le faire toute seule même si tu étais là pour aider j'ai pas fait grand chose j'ai pris des photos et j'ai surtout veillé

  • Speaker #1

    à ce que le bébé aille bien et qu'elle puisse le faire dans de bonnes conditions mais oui oui chaque accouchement a une petite histoire un petit truc voilà Donc on sait que, je le rappelle, mais que l'accouchement à domicile doit être un accouchement normal, physiologique, par voie céphalique, sur un utérus sain qui n'a pas de cicatrices. Et j'ai une patiente, un jour, qui m'appelle, donc pareil, je la suivais, on se connaissait bien, c'était le jour, le terme. le jour du terme. Et quand j'arrive chez elle, je la sens un peu tendue dans la piscine, c'est son deuxième. J'écoute le bébé, je l'entends, mais je l'entends de loin. Et donc, pour pouvoir mieux l'entendre, je lui propose de sortir de la piscine. Donc, on arrive à sortir de la piscine. Au moment où elle a les deux pieds en dehors de la piscine, elle m'agrippe le cou et elle commence à se mettre à pousser. Donc, rapidement, je chope son mec. pour pouvoir faire l'échange de place. Donc, je lui laisse ma place. Il s'assoit sur le ballon. Elle se suspend à son cou. Moi, je me prépare. Et puis, je me retourne vers elle. Et donc, je vois qu'effectivement, elle pousse. Et il y a quelque chose qui commence à sortir. Et je me dis, le bébé doit être gros parce qu'il y a une sacrée bosse. J'avais Ndoula avec moi, qui était derrière. Et puis, je me rapproche. Et en fait, là, je vois que c'est une vulve. Et donc du coup, c'était un siège qui n'était pas prévu du tout, puisque la dernière échographie, le bébé était la tête en bas. Et donc voilà, du coup, elle nous a fait un siège à domicile surprise. C'est une expérience que je n'oublierai jamais. Tellement c'était intense émotionnellement pour elle, pour moi, pour la doula qui était derrière. Ça s'est très très bien passé. Mais c'est vrai que d'un coup, en quelques secondes, il faut se remettre les images d'un appui sur un autre siège. Et surtout, faire en sorte qu'il y ait le moins de problèmes possible, parce qu'un siège, on sait que ça peut... C'est un accouchement physiologique, mais c'est un accouchement un peu particulier parce qu'il n'y en a pas beaucoup et parce qu'on n'a pas l'habitude forcément, puis à domicile encore moins. Ok.

  • Speaker #0

    Et si tu l'avais su que c'était un siège avant ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est un feu orange. L'accouchement par le siège, c'est un feu orange, il peut y avoir trop de choses derrière. On ne peut pas prendre cette responsabilité non seulement pour cette femme, ce couple. Mais surtout pour les autres sages-femmes et les autres femmes qui veulent accoucher à dom C'est-à-dire que chaque chose que nous, on va faire en tant que sage-femme, peut avoir une répercussion sur tous nos collègues. L'idée, c'est que l'accouchement à domicile soit autorisé et qu'on puisse travailler dans de meilleures conditions. Donc, le but, c'est de ne pas faire d'entorse à des règles qu'on se fixe notamment avec l'APAD sur les prises en charge d'accouchement.

  • Speaker #0

    Oui, c'est que tout se passe pour le mieux pour que ça puisse continuer dans ce sens.

  • Speaker #1

    Exactement, exactement.

  • Speaker #0

    Et du coup, on a parlé beaucoup du métier de sage-femme, mais selon toi, qu'est-ce qui devrait changer quand on parle d'accouchement en France, dans les médias, ou est-ce que quelque chose devrait changer aussi ?

  • Speaker #1

    Oui, énormément, énormément. En fait, comme je le disais tout à l'heure, c'est le message de ce livre, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, la natalité en France, elle chute de manière importante. On est à peu près au niveau des années 50, je crois, ou quelque chose comme ça. Donc, il y a une grosse, grosse chute de la maternité, enfin de la natalité. Pourquoi il y a une chute de la natalité ? Alors, on va nous dire, il y a la guerre, il y a le réchauffement climatique, les gens ne se sentent pas en sécurité, etc. Et de l'autre côté, il y a un sondage J-FOB qui est sorti il y a quelque temps qui dit que 34% des femmes aimeraient accoucher à domicile. les résultats de l'APAD justement montrent qu'il y a 1% des naissances qui se déroulent à domicile donc je pense sincèrement que la maternité de façon globale aujourd'hui n'est pas à l'écoute des femmes n'est pas à l'écoute des projets des couples et que les femmes je pense préfèrent ne pas accoucher qu'accoucher dans des conditions qui ne leur conviennent pas. Et je pense que si on transformait la périnatalité actuellement, en créant... En fait, je pense qu'il faut garder évidemment les types 3, les types 2, ce n'est pas la question, mais je pense qu'il faut absolument que les types 1 puissent revenir. En fait, il faudrait qu'on puisse avoir dans chaque maternité euh... Un service physiologique. gérée uniquement par des sages-femmes. C'est-à-dire mettre en avant notre profession dans la physiologie. Et le service pathologie soit géré en chef de service médecin et des sages-femmes. Et du coup, vraiment faire cette barrière entre les deux. Pour pouvoir offrir aux femmes qui décident d'accoucher en structure la possibilité d'accoucher dans une structure physiologique. avec le moins d'examens iatrogènes, avec le plus de respect possible, développer les plateaux techniques pour que les sages-femmes puissent facilement y avoir accès, voire les imposer aux structures. et pouvoir développer une prise en charge à domicile qui soit la meilleure possible, un peu comme aux Pays-Bas, où le SAMU pédiatrique ou adulte, par exemple, peut attendre devant le domicile de la patiente jusqu'à l'accouchement. Comme ça, il n'y a pas de retard de prise en charge, et s'il faut intervenir pour X raisons, on a une équipe disponible. C'est une autre façon de voir la maternité. Je pense qu'il y a des économies de santé à faire très importantes, puisqu'on sait qu'une nuit d'hospitalisation, c'est plus de 1000 euros. Quand on est à domicile, il n'y a pas d'hospitalisation. C'est nous qui venons et une visite, ça coûte 50 euros, 60 euros à la Sécurité sociale. Donc il y a quand même...

  • Speaker #0

    Tellement, oui.

  • Speaker #1

    Oui. Et du coup, il pourrait payer mieux l'accouchement.

  • Speaker #0

    Oui. Forcément. Il faudrait arrêter de mettre en confrontation le côté médical sécure et le côté physiologique naturel. Parce que c'est ça. Il faut avoir une structure de niveau 1. Du coup, au risque que si jamais potentiellement quelque chose se passe, ça ne se passe pas rien, que le bébé soit transféré et tout ça. Ou une grosse structure énorme, mais qui du coup, souvent, freine un peu le côté physiologique.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est la meilleure solution, la meilleure alternative, c'est de coller un service physiologique et des salles de naissance physiologiques dans une maternité, qu'elles soient type 2 ou type 3, et un côté pathologique, et pas de glissement entre les deux. Sauf du côté physio à la patho, si besoin, évidemment. Mais voilà, qu'on n'utilise pas les physios pour le déclenchement, etc. Un déclenchement, ce n'est pas physio.

  • Speaker #0

    Oui, non.

  • Speaker #1

    Donc, voilà. Et ce qui permet aussi... Ce qui permet aussi un accès aux soins à toutes les femmes pour avoir un accouchement physiologique. Parce que ce n'est pas juste pour certaines femmes qui n'ont pas accès ou qui n'ont pas d'argent de ne pas pouvoir accoucher physiologiquement dans une structure. Parce que ça fait quand même une sélection. Oui,

  • Speaker #0

    c'est sûr. Et je pense qu'on pourrait aussi ajouter, peut-être dans les médias, arrêter de stigmatiser quand l'accouchement du type se passe mal et peut-être plus mettre en lumière quand il se passe bien. Parce que je sais que chaque fois qu'il y a un problème, c'est qu'il y a tant de proportions folles. Alors qu'on peut simplement dire des fois, oui, mais il y en a tant qui se passent très bien.

  • Speaker #1

    C'est ça, pour 99 qui se passent bien, on va parler du seul qui ne s'est pas bien passé.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Un changement de regard.

  • Speaker #0

    On peut avoir un rêve fou dans dix ans, ça serait que cette chose se soit mise en place, que la physiologie ait repris une place plus importante.

  • Speaker #1

    Mais je pense que ça peut aller assez rapidement, à partir du moment où les décideurs politiques sont partie prenante. C'est le but, moi je suis en train d'essayer justement de sensibiliser les politiques par différentes actions, c'est en cours. Mais voilà, c'est tout aussi l'intérêt de suivre et d'aider ce projet. Plus on sera nombreux derrière ce livre, parce que c'est un livre photo, mais c'est un livre aussi pour le droit des femmes et pour ces couples, pour tous ceux qui sont... enceintes actuellement, demain, qui ont été enceintes et qui veulent que les choses changent. Et ce livre-là, c'est pour se prendre tous par la main et tous avancer dans la même direction, c'est-à-dire de quelque chose de plus adapté, de moins violent.

  • Speaker #0

    Je veux savoir si tu nous parles plus en détail de ton projet. C'est un livre photo qui parle aussi de la cause des sages-femmes et de la cause de l'accouchement physiologique.

  • Speaker #1

    En fait, c'est un livre photo où il n'y a pas beaucoup d'écrits. En fait, il y a une introduction de Florianne Stauffer, la présidente de l'APAD, une introduction de ma part. Et après, il y a quelques phrases que les patientes ou les patients m'ont données pour témoigner de leurs ressentis. Je voulais faire un livre épuré, comme l'a dit le journaliste de la Maison des Maternelles, un livre silencieux quand on tourne les pages. C'est-à-dire que ce silence, il permet l'introspection, il permet la réflexion, il permet d'analyser et de voir que finalement, tous ces gens qui ont été entendus dans leur choix ont pu accéder à quelque chose qui leur convient. L'idée, c'est que ça suscite la réflexion chez le lecteur. Que ce ne soit pas quelque chose qui soit... Je ne voulais pas faire un manifeste avec... Comment dire ? Avec l'accouchement à domicile, il faut accoucher à domicile, etc. Ce n'est pas le but, c'est un choix personnel et c'est un choix qui est respectable. Il faut le respecter, comme on respecte le choix de femmes qui veulent accoucher avec une péridurale, qui veulent accoucher en maison de naissance, etc. Il faut qu'on puisse rester ouvert à ces couples et à leurs désirs pour justement modifier cette périnatalité et cette natalité qui en chute. libre.

  • Speaker #0

    Ok. Et du coup, ton livre est déjà disponible. Ça y est, il est toujours en précommande.

  • Speaker #1

    Il est disponible en librairie sur commande, sauf s'ils ont des stocks. Mais comme il n'est pas encore hyper médiatisé, il n'y a pas forcément de stock dans les librairies. Soit sur le site d'Images Plurielles. Il est vendu en ligne. soit en n'importe quelle librairie en bas de chez vous. Vous y allez, vous donnez le titre, les éditions images plurielles, et ils vous le commandent.

  • Speaker #0

    Faites travailler les petits libraires de quartier. Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Et je crois qu'il n'est pas sur Amazon, justement.

  • Speaker #0

    Très bien. OK. Si tu avais un petit message à glisser à toutes les futures mamans qui m'écoutent, ça serait quoi ?

  • Speaker #1

    Croyez en vous, d'abord. Vous n'avez pas besoin de croire en la sage-femme qui vous accompagne. Elle est là pour vous accompagner, elle est là pour vous. Mais c'est en vous que vous devez croire et en votre conjoint. C'est votre projet. Donc si j'avais un mot à vous dire, c'est que vous pouvez le faire. Oui. Voilà. Je crois que c'est…

  • Speaker #0

    Il n'y a pas meilleur message.

  • Speaker #1

    Je crois que c'est ça, en fait. C'est vraiment… Enfin, toutes les femmes, vous pouvez toutes le faire. Il faut juste… comprendre que pendant des années et des années et des années le patriarcat mais aussi le matriarcat vous ont mis dans la tête que l'accouchement c'est horrible c'est douloureux c'est ceci c'est cela mais rappelez vous que depuis la nuit des temps les femmes accouchent et qu'on est toujours là et que si c'était si horrible que ça on serait plus là en vrai et donc je pense que dès qu'on récupère l'activité le mouvement l'envie je pense que oui c'est intense,

  • Speaker #0

    on va pas se le cacher mais c'est faisable et vous pouvez le faire c'est aussi bien physique avec le mouvement que mental de se dire je peux le faire parce que si t'y crois pas ça n'y arrivera pas ça va comme tout ce livre si j'y avais pas cru Merci.

  • Speaker #1

    et si mes patientes qui sont dans ce livre n'y avaient pas cru non plus ils ne seraient pas là aujourd'hui ça marche pour tout mais pour l'accouchement c'est encore plus intense du coup n'hésitez pas à commander ce livre près de toutes les bonnes librairies et

  • Speaker #0

    du coup si on veut suivre ton travail tes photos, est-ce qu'il y a un endroit où on peut te contacter ?

  • Speaker #1

    oui, vous pouvez aller sur Insta mon nom de compte c'est JDH comme Jean-Daniel Henry Merci. underscore photographe sans e.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Voilà. Et là, vous allez voir, notamment en ce moment, je communique sur le livre, mais j'ai aussi posté plein d'autres types de photos, toujours en or et blanc quasiment. Mais comme ça, vous voyez un peu l'univers de ma photographie.

  • Speaker #0

    écoute je souhaite une belle réussite à ce beau projet j'espère vraiment qu'il pourra porter la voix que tu souhaites porter parce que c'est vraiment une cause hyper importante surtout quand on met en lumière tout ce que t'as dit dans l'épisode c'est encore plus important super merci beaucoup il

  • Speaker #1

    ne faut pas hésiter à suivre parce que j'essaye de faire des événements un peu politiques pour justement soulever le débat et au moment si ça se fait j'aimerais beaucoup que les gens qui sont intéressés par ce sujet ou qui soutiennent ce sujet puissent venir pour faire le buzz et pour montrer que c'est pas juste une petite niche de personnes qui l'accouchaient au fond de la ferme etc mais que ça intéresse aussi des parisiens des bretons enfin voilà l'idée c'est de créer un mouvement pour pour ouvrir ce débat sur la périnatalité. et remettre les choses à plat avec des gens, des sages-femmes qui connaissent le travail et qui peuvent donner un avis plus éclairé que des bureaucrates qui ne connaissent que la comptabilité hospitalière. On n'est pas des euros, on n'est pas des chiffres, on est des humains. Et je pense qu'il faut prendre le temps de s'écouter et d'écouter ce qui est important pour les humains.

  • Speaker #0

    Surtout si on repart un peu, s'accompagner à un des plus beaux et des plus importants moments de la vie. Oui, c'est ça. Et comment essayer de faire du bruit ? Tu crées un mouvement,

  • Speaker #1

    c'est ça ? Là, j'ai fait une demande pour faire une exposition à l'Assemblée nationale. Parce que ceux qui sont les décideurs politiques, c'est eux. Les législateurs, c'est eux. et je pense que ça peut être le moyen de ouvrir le débat c'est de les solliciter directement de les interpeller avec des images et éventuellement du monde si jamais on arrive à se réunir ok en tout cas j'invite tout le monde à te suivre si vous êtes intéressé par la cause leurs

  • Speaker #0

    actualités seront en temps réel c'est ça exactement et bien merci beaucoup à toi pour tout ça et bien merci beaucoup Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu ou si le podcast de manière générale te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note, surtout en application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires aussi passionnantes qu'intéressantes, rendez-vous mercredi prochain. A très vite !

Chapters

  • Introduction à l'épisode et présentation de Jean-Daniel

    00:39

  • Le parcours de Jean-Daniel en tant que sage-femme

    00:47

  • Clarification sur le terme sage-femme et ses implications

    01:43

  • Comment Jean-Daniel a choisi ce métier

    02:20

  • Réactions face à un choix de carrière atypique

    05:14

  • L'impact du genre sur la perception des patientes

    06:23

  • Les préjugés rencontrés dans sa carrière

    09:31

  • Les accouchements à domicile : défis et avantages

    15:47

  • Différences entre accouchement à domicile et à l'hôpital

    22:07

  • Message aux futures mamans et conclusion de l'épisode

    43:48

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Description


As-tu déjà pensé à l'importance de choisir comment et où tu souhaites donner la vie ? Dans cet épisode de "Balance ton accouchement", je reçois Jean-Daniel Henry, sage-femme et photographe passionné par la périnatalité. Ensemble, nous plongeons dans son parcours inspirant et son engagement envers les mamans et les couples qui souhaitent vivre un accouchement serein et éclairé.

Jean-Daniel partage avec nous les défis auxquels font face les sages-femmes en France, notamment en matière de reconnaissance et de rémunération. L'accouchement est un moment comme nul autre, et chaque femme mérite d'être entendue et respectée dans ses choix. Nous discutons également des soins périnataux et de la nécessité d'adapter ces derniers aux besoins spécifiques des femmes, qu'il s'agisse d'un accouchement à domicile, d'une césarienne d'urgence ou d'un accouchement physiologique.


Au fil de notre conversation, Jean-Daniel évoque son projet de livre-photo qui vise à sensibiliser le public sur l'accouchement à domicile et à mettre en lumière des témoignages de mamans qui ont vécu des expériences d'accouchement positives. Il insiste sur le fait que chaque accouchement doit être un choix partagé entre la mère et son partenaire, et que la sororité et le féminisme jouent un rôle clé dans cette démarche. Nous abordons aussi comment les hommes peuvent devenir des alliés précieux dans ce combat pour la reconnaissance des droits des femmes lors de l'accouchement.


Je suis convaincue que cet épisode te donnera des clés pour croire en toi et prendre possession de ton expérience d'accouchement. Que tu sois une future maman ou simplement intéressée par le sujet, tu découvriras des récits touchants et des réflexions profondes sur la maternité. N'hésite pas à écouter et à partager cet épisode avec d'autres mamans qui pourraient bénéficier de ces conseils et témoignages. Ensemble, faisons entendre nos voix pour un accouchement de rêve, sans traumatisme et respectueux des choix de chaque femme.


Rejoins-moi dans cette aventure pour explorer les multiples facettes de l'accouchement, qu'il soit naturel, médicalisé ou à domicile. Chaque histoire compte, et chaque voix mérite d'être entendue. Écoute "Balance ton accouchement" et plonge-toi dans l'univers fascinant de la périnatalité avec Jean-Daniel ! Retrouve son travail et son projet sur son compte Instagram : @jdh_photograph


Envie d'en discuter, d'en savoir plus ou de participer à ton tour ? Rendez-vous sur instagram : @balance_ton_accouchement


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi je suis Rebecca. maman de deux enfants, est complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour ! Alors bonjour, merci à toi de me rejoindre pour ce nouvel épisode du podcast. Alors pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Alors je suis Jean-Daniel Henry, je suis sage-femme depuis quasiment 20 ans et je suis aussi photographe. J'accompagne des naissances à domicile, enfin j'ai accompagné jusque-là des naissances à domicile. Là j'ai fait une petite pause pour justement pouvoir parler du projet et créer un débat pour pouvoir ouvrir la discussion sur la périnatalité plus largement qu'il y a l'accouchement à domicile évidemment, c'est un choix. Mais aussi sur la périnatalité parce qu'en tant que sage-femme, je me suis aperçu qu'aujourd'hui, la périnatalité n'était pas du tout adaptée à ce que demandent les femmes, les couples. Et du coup, l'idée, c'est de pouvoir transformer un petit peu tout ça, prendre exemple sur les pays voisins, sur ce qu'il y a de bien et créer aussi notre propre façon de voir la périnatalité.

  • Speaker #0

    Ouais, sacré projet. Là, tu te lances dans quelque chose d'assez gros.

  • Speaker #1

    c'est vrai ok alors déjà première question tu valides bien qu'on dit un sage-femme parce qu'il y a encore beaucoup de personnes qui disent oh c'est sage-homme mais non c'est bien sage-femme alors c'est ni sage-homme ni maïoticien parce que maïoticien c'est un terme qui a été proposé par l'académie française mais refusé par notre conseil de l'ordre donc effectivement on dit bien un sage-femme puisque sage-femme c'est la connaissance des femmes c'est la sagesse et donc du coup ça n'a pas pas de lien avec le sexe du soignant.

  • Speaker #0

    Ouais, donc c'est bien de préciser une bonne fois pour toutes. Voilà,

  • Speaker #1

    comme ça c'est fait.

  • Speaker #0

    Voilà. Alors du coup, déjà, est-ce que tu peux nous raconter comment tu es devenue sage-femme ? Est-ce que c'était une vocation, un chemin ? Est-ce que tu t'es retrouvé là un peu par hasard ?

  • Speaker #1

    Alors, non, je ne me suis pas retrouvé là par hasard. En fait, moi, je m'intéressais à l'humain et je voulais plutôt m'intéresser aux enfants, au départ, parce qu'il y a une relation très particulière entre l'adulte le soignant et le pédiatre et l'enfant c'est une relation dans le soin en tout cas où on doit vraiment faire attention à ce qu'on dit et à la justesse de ce qu'on dit parce qu'un enfant quand on lui dit par exemple une piqûre ça fait pas mal et que ça lui fait mal après c'est terminé la confiance et en fait c'est ça qui m'intéressait sauf que le parcours aujourd'hui pour pour devenir médecin, c'est l'externat, puis après l'internat. Et en fait, au final, on se rend compte qu'on n'est pas certain à 100% de pouvoir faire ce qu'on veut vraiment faire. Et si c'est pour se retrouver sur quelque chose qui nous intéresse moins ou qui ne nous intéresse pas, je trouve que c'est du coup une médecine qui ne va pas, parce qu'on ne va pas pouvoir prendre soin des gens comme il faudrait. Par exemple, je voulais plutôt m'orienter vers la pédiatrie si j'avais été... gériatre par exemple, je ne suis pas sûr que j'aurais été hyper épanoui. Oui forcément,

  • Speaker #0

    ce n'est plus vraiment ce que tu as dit.

  • Speaker #1

    Je veux dire, gériatre, il en faut et c'est très bien, mais ce n'est pas ma corde sensible, on va dire. Et puis, en voyant ça, je me suis dit peut-être qu'il faudrait que je repense mes plans et j'ai la chance dans les amis de ma famille d'avoir une sage-femme qui m'a parlé du métier. Du coup, elle m'a dit si tu veux, tu peux me parler de travailler avec les enfants sur ce type de relation, etc. Ça pourrait être intéressant que tu regardes ce que c'est, sache-femme, parce que c'est vrai qu'on s'occupe des nouveau-nés, mais il y a aussi cette relation avec les couples qui peut être intéressante et qui pourrait te parler. Donc, je me suis un peu renseigné, et puis je me suis dit, en fait, c'est vraiment bien, ça. Il y a l'aspect pédiatrique au départ, mais il y a surtout un aspect humain, un aspect d'accompagnement très intéressant. Donc voilà, c'est comme ça que je me suis lancé dans SageFemme. Donc moi, je n'ai pas passé la première année de médecine, c'était vraiment un choix. J'ai passé le concours de SageFemme, qui n'existe plus maintenant d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Ok. Donc c'est vraiment une vocation qui t'a saisi petit à petit.

  • Speaker #1

    Exactement. Bon, sur le mot d'ordre, j'ai su fin de seconde, début de première.

  • Speaker #0

    Ok. Ah oui, quand même. C'était quand même assez tôt.

  • Speaker #1

    Avant, c'était plutôt, voilà, je savais que je voulais être dans le soin, dans l'humain. Et arrivé au lycée, c'est là où j'ai commencé à devenir, à être un peu plus précis sur ce que je voulais faire.

  • Speaker #0

    Ok. Et vu que c'est un métier qui est quand même malheureusement encore assez genre et femme, est-ce que tu as eu des réactions de la part de ton entourage de choisir cette voie ? Ou pas vraiment de la famille en plus ?

  • Speaker #1

    Ouais, pas forcément de ma famille parce que oui, c'était... Des potes, oui, bien sûr, forcément, quand on dit qu'on veut faire sage-femme.

  • Speaker #0

    Surtout à l'adolescence, en plus, cette vocation arrivait tôt.

  • Speaker #1

    Après, j'ai plutôt parié sur la différence et sur cette surprise. Quand on dit ce qu'on veut faire, comme c'est un métier à l'époque, c'était 99% féminin puisqu'il y avait 1% des hommes. Aujourd'hui, il y a 2%. Merci. On augmente vachement. C'est quand même pas fou. Mais non, c'était plutôt... Moi, j'ai plutôt pris le contre-pied justement du truc atypique.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Plutôt que de me fixer sur... C'est très différent, etc. Voilà, moi, j'étais plutôt dans l'atypisme et dans le... Ouais, sur ce versant-là, plutôt.

  • Speaker #0

    Ok, c'est un bon choix. Et du coup, est-ce que dans ta carrière, tu sens que le fait que tu sois un homme, ça change un petit peu la manière dont les patientes te perçoivent ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Alors oui, ça change parce qu'on n'a pas forcément le même abord sur les choses que nos collègues femmes, même si ça se rejoint évidemment. Mais... Non, je dirais que peut-être aujourd'hui, avec tout ce qui se passe en termes de sororité, peut-être qu'aujourd'hui, ça tend à changer et à être un peu plus compliqué quand même. Même si, pas pour toutes les femmes évidemment, mais moi j'ai l'impression en tout cas. Ce n'est pas quelque chose de forcément établi, mais aujourd'hui, la sororité se développe énormément. Ce qui est très bien et en même temps ce qui est très limitant je trouve parce que finalement Moi je suis plutôt pour la delphité c'est à dire aimer les humains tous se soutenir et je pense que le combat féministe féministe pourra avancer d'autant plus si on est tous dans ce dans ce mouv là quoi oui Je pense que les hommes, il y a eu des patriarcats, etc., il y a eu des freins, mais je pense qu'aujourd'hui, il vaut mieux qu'on travaille tous ensemble, main dans la main, pour avancer vers une société plus ouverte et plus respectueuse de chacun, que de se combattre les uns les autres. Parce que parfois, dans les discours ultra-féministes, des fois, c'est un peu du... les femmes contre les hommes, etc.

  • Speaker #0

    C'est un combat.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Je pense qu'il faut tous se tenir par la main et regarder ce qu'on veut vraiment comme société et avancer dans ce sens-là. C'est-à-dire, effectivement, que les hommes prennent part à ce combat, mais que ça se fasse ensemble. Je trouve que c'est plus... Après, c'est ma vision des choses.

  • Speaker #0

    C'est étonnant. J'avais pensé que tu m'aurais dit que les mentalités s'ouvraient, que c'était plus simple maintenant. Mais au final, c'est plutôt l'inverse.

  • Speaker #1

    C'est plus simple. Oui, c'est plus simple que quand les hommes étaient interdits en salle de naissance en 82. Mais le courant actuel, il n'est pas simple en fait. Le courant actuel, il est... Il n'est pas aisé pour les femmes, entre les violences gynéco-obstétricales, entre les violences intrafamiliales, les féminicides, tout ça. Tout est monté aux yeux de la population et du coup, effectivement, je pense que ce n'est pas simple en ce moment. Ce n'est pas une phase simple pour le féminisme, pour les hommes non plus, dans le monde. On voit que c'est un peu compliqué.

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup de peur en ce moment. Et dans ta carrière, est-ce que tu as dû faire face à des préjugés ou des freins du fait que tu étais un homme dans un monde de femmes ? Ou ça a été aussi rapidement ?

  • Speaker #1

    En tout cas, je ne me suis pas senti victime de quoi que ce soit. Je pense que... Comme je l'ai dit il y a 5 minutes, on a tous des objectifs, tant qu'on est sur la même longueur d'onde, je pense que ça va. Non, je n'ai pas senti quoi que ce soit. de néfaste en fait pour mon projet de vie, pour ce métier, etc. Après, par contre, effectivement, dans la société globale concernant les sages-femmes, on voit une invisibilité. Et ça, c'est lié au fait que ce soit, malheureusement, c'est lié au fait que ce soit une profession à 98% féminine, je pense. Parce que, par exemple, les dentistes, les médecins, les autres professions médicales sont beaucoup plus valorisées que le métier de sage-femme.

  • Speaker #0

    Oui, clairement, parce que la seule femme, c'est un peu l'entre-deux, pas vraiment reconnue comme un médecin, alors qu'elle fait quasiment tout pareil.

  • Speaker #1

    Et pourtant, ça fait partie des trois professions médicales qui existent en France, c'est médecin, dentiste et sage-femme, il n'y en a pas d'autres. On n'est pas paramédicaux. Mais par exemple, si on regarde, en tout cas en libéral, si on regarde les salaires, on va dire, le bénéfice annuel net, hors charge, etc., Un dentiste, il est aux alentours de 78 000 euros par an. Un médecin, il doit être dans les mêmes proportions. Et une sage-femme, en moyenne, elle est à 25 000 euros. Là, on est sur une différence qui est quand même très marquée.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr.

  • Speaker #1

    Donc, c'est plutôt cette différence-là qui, moi, en tout cas, résonne. Chez mes collègues aussi, j'imagine. Mais voilà, c'est une injustice claire.

  • Speaker #0

    Oui, par rapport au métier en lui-même.

  • Speaker #1

    Oui, par rapport aux responsabilités, par rapport à tout ça. Je veux dire, on a la responsabilité d'une mère et d'un enfant, ce qui n'est pas le cas pour un dentiste qui a une responsabilité sur des dents.

  • Speaker #0

    Oui, c'est légèrement réduit. Oui,

  • Speaker #1

    quand on voit le prix d'un appareil dentaire et le prix d'un accouchement, on se pose des questions quand même.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair. Mais ça, on ne s'en rend pas compte en tant que femme qui accouche. On ne se rend pas compte que l'accouchement, ça coûte de l'argent aussi.

  • Speaker #1

    Oui. Alors, c'est drôle parce que j'en parlais à une collègue hier. Enfin, pas une collègue, mais une femme hier, une patiente. Et du coup, je vais en profiter pour le dire là puisque ça va peut-être intéresser vos auditeurs. Un accouchement, c'est... Pour une sage-femme, ça comprend le suivi du travail, l'accouchement lui-même et les deux heures après l'accouchement. Et ça, c'est facturé à la Sécurité sociale, 350 euros. On sait qu'un travail, en général, ça prend quelques heures. Un accouchement, également. Donc, si on fait un calcul rapide, 350 euros pour, mettons, le travail dure 5 heures, l'accouchement, on est une heure d'accouchement, 2 heures, ça fait... Allez, sur 10 heures, on va dire.

  • Speaker #0

    C'est rapide encore.

  • Speaker #1

    Oui, 350 euros pour 10 heures avec les responsabilités qu'on a. On est à 35 euros de l'heure. Et c'est brut, ce n'est pas net. C'est-à-dire qu'il faut enlever la moitié de charge. Donc, on n'est pas très loin du salaire minimum. Avec les responsabilités qu'on a, c'est quand même honteux qu'en France, aujourd'hui, les sages-femmes soient considérées comme ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair. Surtout quand tu remets en relation par rapport aux autres professionnels.

  • Speaker #1

    de santé là c'est parce que quoi par exemple vous accouchez en clinique la sage-femme appelle le médecin il vient il a la même cotation que nous 1 sauf que lui c'est l'accouchement donc il va prendre 350 euros pour l'accouchement c'est à dire lui on l'appelle la tête est quasiment dehors oui

  • Speaker #0

    et après il rentre chez lui donc c'est pas juste il n'y a pas les deux heures après l'accouchement plus tout ce qui s'est passé avant tout ce qui s'est passé avant parce que tout Tout ce qui s'est passé avant,

  • Speaker #1

    c'est de la disponibilité. C'est un travail. On dit que tout travail mérite salaire, mais là, sur ça, je ne vois pas. Je ne vois pas comment l'État peut justifier là-dessus, par exemple. Mais on ne lui pose pas la question.

  • Speaker #0

    Non, parce que c'est complètement inaperçu, effectivement.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc, c'est une petite info, mesdames et messieurs. Écoutez. Si ça vous choque, n'hésitez pas à suivre le projet, parce que le livre euh... The Origin, c'est un livre pour parler de l'accouchement à domicile, mais de la périnatalité plus largement, et aussi des sages-femmes. Là, aujourd'hui, actuellement, il y a cinq sages-femmes qui sont poursuivies par l'ARS dans le sud-ouest, parce qu'elles font des accouchements à domicile. Donc, on n'est ni bien rémunérés, ni défendu, on est plutôt chassé. Et ça, c'est quand même questionnant. Dans un pays où, normalement, c'est liberté, égalité, fraternité. La liberté, quand on décide d'accoucher à domicile... Ou quand on a un projet même. Déjà, il faut que les structures soient ouvertes, pas loin de chez soi. Les maisons de naissance, il n'y en a que cinq pour l'instant. D'autres qui vont ouvrir, mais il faut être à moins de 30 minutes de la maison de naissance. Tout le monde ne peut pas y accéder. Donc, l'accès aux soins, je peux se poser la question. La liberté de choix, c'est pareil. Et puis, quand on voit aujourd'hui, il y a la liberté de choix pour accoucher, mais aussi la liberté de pouvoir décider quand est sa fin de vie. On voit que c'est encore en discussion, mais que c'est compliqué. Donc les deux extrêmes de la vie, finalement, ne sont pas considérés par liberté, égalité, fraternité, parce qu'on n'est ni égaux, ni libres de faire ce qu'on ressent comme juste.

  • Speaker #0

    Oui, remis en situation comme ça, ça fait peur. Oui. OK. Bon, justement, si on répondit, qu'est-ce qui t'a poussé à accompagner les femmes dans les accouchements à domicile ?

  • Speaker #1

    Alors moi, j'ai travaillé pendant deux ans en type 3, notamment à Beclerc et à Créteil. Le dernier poste que j'ai eu, c'était à Créteil. Et le chef de service a voulu augmenter le nombre d'accouchements et le nombre de salles de naissance. Et puis un soir, j'étais de garde en salle de naissance. Et il y a un jeune couple, très jeune, qui accouche avec moi. Et je n'ai pas le temps de les féliciter et même de voir le bébé, qu'on vient me chercher pour un deuxième accouchement. Et là, je me suis vu comme Charlie Chaplin dans les temps modernes, avec sa clé à molette et ses tics. Je me suis vu faire les accouchements à la chaîne. Et je me suis dit, non, ce n'est pas possible, ce n'est pas ce que je veux pour ma vie. En tout cas, ça ne me correspond pas.

  • Speaker #0

    Pour l'aspect humain que tu voulais dans ta profession, là, tu es en train de tout perdre.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. Donc du coup, à partir de ce soir-là, je me suis dit, bon, il faut que je change, et je me suis dit, c'est le moment peut-être de me mettre en libéral et de pouvoir peut-être avancer différemment. Et voilà, c'est ce que j'ai fait, et genre, je ne sais pas, trois mois après, j'étais en libéral.

  • Speaker #0

    Ok. Et du coup, en libéral, accompagnant un accouchement à domicile, directement,

  • Speaker #1

    juste ? Non. Alors au départ, en fait, c'était ça, c'était en 2008. Ouais, 2008. L'accouchement à domicile, aujourd'hui, c'est compliqué encore, mais c'était encore plus compliqué à ce moment-là. Donc moi, j'ai fait beaucoup de travail à domicile. C'est-à-dire que les femmes qui accouchent à l'hôpital, j'allais chez elles pour suivre le travail. Et puis après, je les accompagnais à la maternité. J'ai fait ça pendant un moment. Et puis rapidement, j'ai eu un plateau technique où du coup, j'accompagnais les femmes et les couples dans une maternité. jusqu'à après l'accouchement et tout ça. Puis, il faut savoir que l'accès au plateau technique, c'est très compliqué. Le privé dans le public, pour les médecins, ça ne pose aucun problème, mais pour les sages-femmes, c'est compliqué. C'est toujours compliqué. Et à un moment donné, le contrat s'est arrêté. J'ai travaillé au groupe Naissance à Paris, qui travaille dans une clinique. Et c'est à ce moment-là où je me suis dit, en fait, ça serait pas mal de pouvoir les accompagner à domicile parce qu'il y avait une forte demande. Puis après, il y a eu le Covid et ça a explosé encore plus. Et du coup, je me suis dit, c'est peut-être une bonne chose. Et puis voilà, je me suis lancé dans les accouchements à domicile, sachant que quand j'avais un plateau technique, ça m'est déjà arrivé d'avoir des accouchements inopinés à domicile. Mais là, c'était vraiment voulu et réfléchi.

  • Speaker #0

    Ok. Et qu'est-ce qui change dans l'organisation pour accompagner les accouchements à domicile du côté sage-femme ? Je sais qu'il y a des assurances qui sont quand même assez importantes.

  • Speaker #1

    Alors, normalement, on est censé avoir une assurance. Sauf qu'en France, il existe un assureur qui assure pour quelque chose comme 28 000 euros par an.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est à peine ce qu'on gagne.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    forcément. Donc, c'est impossible. Donc toutes les sages-femmes, la plupart en tout cas, parce que en tout cas cette assurance là voilà, exercent sans assurance. Ce qui pose un problème, un problème éthique on va dire, parce qu'on peut être accusé de défauts d'assurance. Alors aujourd'hui ils ne le font pas, mais il y a quand même cinq sages-femmes qui sont poursuivies par l'ARS. Et ce défaut d'assurance, c'est aussi une facilité pour nous mettre la pression. Aujourd'hui, on parle beaucoup de l'Europe. On parle beaucoup des concurrences entre assureurs. C'est inexistant pour l'accouchement à domicile. Et on ne peut pas aller chez nos voisins européens qui assurent, par exemple, les Belges ou les Suisses, pour 1000 euros par an. Donc moi, j'aimerais qu'on me dise pourquoi en France, ça serait 28 000 euros par an et pas 1000 comme en Belgique ou en Suisse ou aux Pays-Bas. Qu'est-ce qui fait la différence ? Les Françaises ont vraiment un problème pour accoucher ? Ou est-ce que c'est les autres qui accouchent mieux que les Françaises ? Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi c'est quasiment 28 fois plus cher ? Qu'est-ce qui motive les assureurs ? Quelles sont leurs justifications ? C'est pareil, quand les maisons de naissance sont ouvertes, on a vu nos assurances flamber fois 3, fois 4, avant même qu'il y ait des accidents en maison de naissance. juste en disant, oui, mais en fait, comme il y a les maisons de naissance, forcément, il y aura plus d'accidents. Rasonnement bizarre. Voilà. Donc l'État ne fait rien pour ça, pour nous, pour nous accompagner, pour nous aider, pour organiser les choses. Aujourd'hui, ce sont les sages-femmes qui pratiquent les accouchements à domicile, qui se regroupent en association, qui s'entraident, etc. Mais on n'a aucune aide de l'État, aucun accompagnement. Toutes les lettres, toutes les choses qu'on fait restent lettres mortes. Donc qu'est-ce qu'il faut faire pour être entendu ?

  • Speaker #0

    C'est un combat qui n'est même pas entendu au final.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Tant qu'on n'arrive pas à être visible dans les médias et être visible pour les ministres, c'est compliqué. c'est le but de mon projet de livre c'est de pouvoir être visible et aider les couples et les femmes à pouvoir travailler

  • Speaker #0

    correctement et dans de bonnes conditions c'est un projet qui est multifacette tout à fait et d'un point de vue humain

  • Speaker #1

    qu'est-ce qui fait qu'un accouchement à domicile est différent d'un accouchement hospitalier outre l'aspect légal la grosse différence c'est que quand un couple va accoucher à l'hôpital ils se rendent dans une structure qui n'est pas chez eux ils se rendent à l'hôpital donc ils subissent euh... Le fonctionnement de l'hôpital. Alors quand je dis subir, c'est pas... On a besoin de maternité, on a besoin d'hôpitaux. C'est pas du tout une guerre hôpital, libéral, machin, non, ça n'a rien à voir, on a besoin de l'hôpital. Mais effectivement... il faut que l'hôpital puisse prendre en charge les patientes qui en ont besoin et qu'on puisse laisser aux patientes qui n'ont pas forcément besoin de l'hôpital le choix. Et c'est ça qui est important. Aujourd'hui, un couple va à l'hôpital, il subit un peu les protocoles, la plus ou moins ouverture, etc. Tandis que quand on va à domicile, c'est le couple qui nous invite chez eux. donc du coup on n'a pas du tout la même posture on est invité à les aider et on est disponible pour eux il y a une sage-femme pour un couple pas comme à l'hôpital où il y a une sage-femme pour en général 2-3 patients et

  • Speaker #0

    puis t'as le temps pour le coup Et puis tu as sûrement fait toute une préparation aussi en amont qui permet d'avoir créé le lien de confiance.

  • Speaker #1

    Bien sûr, il y a neuf mois en général de connaissance du couple, donc on arrive à avancer plus facilement. Mais ça n'empêche qu'il peut y avoir aussi des désagréments sur un accompagnement à domicile, ça peut arriver aussi. la perfection tout le temps. On essaye, mais bon, on est humain. Oui,

  • Speaker #0

    c'est sûr. Ok, si une femme vient te voir et te dit j'hésite entre l'accouchement à domicile et l'accouchement en structure hospitalière, qu'est-ce que tu pourrais lui dire, toi ?

  • Speaker #1

    Que ça doit être son choix. De base, que si elle décide d'accoucher à la maison, ça doit être un désir, non seulement d'elle, mais aussi de son compagnon, de son accompagnant, en tout cas. Et que c'est... Que quand on décide d'accoucher à domicile, on n'accouche pas à domicile grâce à la sage-femme. Oui. On accouche grâce à soi. La personne qui va faire en sorte d'accoucher à domicile, c'est la patiente, le couple. Nous, on est simplement là pour assurer une certaine sécurité, pour pouvoir transférer quand c'est nécessaire de transférer, pour pouvoir donner les bonnes infos au bon moment. Mais la réussite d'un accouchement, c'est avant tout le couple.

  • Speaker #0

    Oui, d'être préparé, de se soutenir.

  • Speaker #1

    De se soutenir, de vivre l'instant et de ne pas attendre. De ne pas attendre de la sage-femme un miracle, je veux dire, un accouchement à domicile. Nous, on est là pour surveiller et donner des conseils, évidemment. Mais tout ce qui est anthalgie, etc., c'est la patiente qui doit gérer. Nous, on ne peut pas faire de péridurale, on ne peut pas faire de gestes à la maison. À la maison, on ne fait strictement rien.

  • Speaker #0

    Oui, on laisse faire et on surveille si tout va bien.

  • Speaker #1

    et puis on laisse les couples aussi tranquilles, libres enfin voilà l'idée c'est de trouver c'est pas facile mais c'est de trouver un équilibre entre entre laisser les couples libres de faire au rythme qu'ils souhaitent les choses et en même temps cette surveillance sans être trop présent sans limiter les couples c'est vraiment un équilibre Merci. Très délicat.

  • Speaker #0

    Oui, c'est le côté humain que tu cherchais dès le départ. Du coup, là, tu es en plein dedans. C'est ça. OK. Et du coup, qu'est-ce qui t'a décidé à mêler ton métier de sage-femme avec le métier de photographe, du coup ?

  • Speaker #1

    En fait, au départ, je prenais des photos pour les couples. Pour vous donner une trace, un souvenir. J'ai toujours fait de la photo. J'ai participé à Paris Jeunes Talents. J'ai exposé au Lutetia, au Pavillon des Lettres. J'ai fait une expo pour le site Action. J'ai fait un documentaire en Arménie avec un ami journaliste. On a fait un événement avec projection d'un documentaire, avec des photographies à l'intérieur et un orchestre qui joue. Et beaucoup de personnes à qui j'ai montré les photos d'accouchement m'ont dit, mais il faut absolument que tu fasses quelque chose avec ça, ça ne se voit pas ailleurs, c'est quelque chose qui est à montrer. Et donc du coup, je me suis dit, au début j'avais peur d'être un peu enfermé dans le... dans les photos de naissance, etc. Parce que je ne fais pas que ça, évidemment. Et on m'a dit, non, mais il faut absolument que tu réussisses à faire un truc avec et tout. Et puis, j'ai eu la chance de rencontrer un éditeur de livres photographiques, c'est Images Plurielles. Et après discussion, ils ont accepté de me suivre dans ce projet, avec des préventes. J'ai fait les préventes à partir de août, septembre, octobre. En décembre, grosso modo, en 4-5 mois, on avait quasiment fait les préventes et on a lancé l'édition du livre.

  • Speaker #0

    Ok, donc c'était assez rapide au final.

  • Speaker #1

    Oui, ça a été assez surprenant, ça a été assez rapide. Après, c'est toujours très difficile de se rendre compte de la rapidité parce que ce n'est jamais assez rapide. Oui,

  • Speaker #0

    forcément. Quand tu as ça en tête, c'est tout de suite.

  • Speaker #1

    Et puis l'idée, c'est vraiment de pouvoir adresser ce livre au grand public, et pas que aux gens qui sont pour l'accouchement à domicile, ou pas que aux femmes qui sont enceintes, mais vraiment de pouvoir créer un mouvement, quelque chose. Et donc, plus on touche de gens, plus ça sera visible. Donc c'est vrai que c'est toujours... Il y a une partie de moi qui me disait « Ah, c'est super, on avance dans les préventes et tout » , et puis il y en a une autre qui me disait... Il faut que ça soit plus rapide. C'est tout un dilemme parfois. Mais oui, j'étais vraiment très content que ça soit bien suivi. Mais on voit aussi la réalité des choses. C'est-à-dire que quand on demande de l'aide, on n'est pas toujours entendu. C'est ce que je disais tout à l'heure avant qu'on commence l'enregistrement. Il y a plein de podcasts que j'ai sollicités. qui sont dans ce thème-là et qui pourraient faire quelque chose de très intéressant. Et il y a beaucoup de lettres mortes.

  • Speaker #0

    Oui, ça dépend. Après, il faut agir, il faut changer, et ça, c'est parfois compliqué. ok et du coup est-ce que t'as des souvenirs d'une ou plusieurs photos qui t'ont vraiment marqué et tu peux nous raconter un petit peu l'histoire qui va avec oui alors dans le livre il y a plusieurs photos qui m'ont marqué mais

  • Speaker #1

    notamment celle-là ok je la mettrai elle est sur mon insta normalement tu pourras la trouver celle-là elle m'a marqué parce que Merci beaucoup. J'ai deux photos comme ça où c'est vraiment... Là, le bébé doit avoir, je ne sais pas, je dirais 5 secondes, un truc comme ça. C'est-à-dire que c'est l'instantanéité de la découverte. Quand la femme prend son bébé dans les bras pour la première fois et qu'elle a réussi son projet qui lui tenait vraiment à cœur, dans son regard, on lit à la fois... la surprise d'avoir ce bébé dans ses bras et en même temps cette fierté et en même temps je l'ai fait son mari derrière qui est dépassé par l'émotion donc je me rappelle vraiment de cet accouchement j'en ai parlé en plus parce que je l'ai eu il n'y a pas très longtemps au téléphone et j'en ai reparlé avec elle et c'est vrai que Il y a beaucoup d'accouchements, quasiment tous les accouchements qui sont dans ce livre. Il y a un moment, quelque chose qui m'a marqué. C'est des moments très intenses. Même si on est professionnel de santé, on a un orteil dans la famille à ce moment-là.

  • Speaker #0

    tu l'as accompagné dans cet empouvoirment d'accomplir son projet jusqu'au bout et d'avoir réussi à le faire toute seule même si tu étais là pour aider j'ai pas fait grand chose j'ai pris des photos et j'ai surtout veillé

  • Speaker #1

    à ce que le bébé aille bien et qu'elle puisse le faire dans de bonnes conditions mais oui oui chaque accouchement a une petite histoire un petit truc voilà Donc on sait que, je le rappelle, mais que l'accouchement à domicile doit être un accouchement normal, physiologique, par voie céphalique, sur un utérus sain qui n'a pas de cicatrices. Et j'ai une patiente, un jour, qui m'appelle, donc pareil, je la suivais, on se connaissait bien, c'était le jour, le terme. le jour du terme. Et quand j'arrive chez elle, je la sens un peu tendue dans la piscine, c'est son deuxième. J'écoute le bébé, je l'entends, mais je l'entends de loin. Et donc, pour pouvoir mieux l'entendre, je lui propose de sortir de la piscine. Donc, on arrive à sortir de la piscine. Au moment où elle a les deux pieds en dehors de la piscine, elle m'agrippe le cou et elle commence à se mettre à pousser. Donc, rapidement, je chope son mec. pour pouvoir faire l'échange de place. Donc, je lui laisse ma place. Il s'assoit sur le ballon. Elle se suspend à son cou. Moi, je me prépare. Et puis, je me retourne vers elle. Et donc, je vois qu'effectivement, elle pousse. Et il y a quelque chose qui commence à sortir. Et je me dis, le bébé doit être gros parce qu'il y a une sacrée bosse. J'avais Ndoula avec moi, qui était derrière. Et puis, je me rapproche. Et en fait, là, je vois que c'est une vulve. Et donc du coup, c'était un siège qui n'était pas prévu du tout, puisque la dernière échographie, le bébé était la tête en bas. Et donc voilà, du coup, elle nous a fait un siège à domicile surprise. C'est une expérience que je n'oublierai jamais. Tellement c'était intense émotionnellement pour elle, pour moi, pour la doula qui était derrière. Ça s'est très très bien passé. Mais c'est vrai que d'un coup, en quelques secondes, il faut se remettre les images d'un appui sur un autre siège. Et surtout, faire en sorte qu'il y ait le moins de problèmes possible, parce qu'un siège, on sait que ça peut... C'est un accouchement physiologique, mais c'est un accouchement un peu particulier parce qu'il n'y en a pas beaucoup et parce qu'on n'a pas l'habitude forcément, puis à domicile encore moins. Ok.

  • Speaker #0

    Et si tu l'avais su que c'était un siège avant ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est un feu orange. L'accouchement par le siège, c'est un feu orange, il peut y avoir trop de choses derrière. On ne peut pas prendre cette responsabilité non seulement pour cette femme, ce couple. Mais surtout pour les autres sages-femmes et les autres femmes qui veulent accoucher à dom C'est-à-dire que chaque chose que nous, on va faire en tant que sage-femme, peut avoir une répercussion sur tous nos collègues. L'idée, c'est que l'accouchement à domicile soit autorisé et qu'on puisse travailler dans de meilleures conditions. Donc, le but, c'est de ne pas faire d'entorse à des règles qu'on se fixe notamment avec l'APAD sur les prises en charge d'accouchement.

  • Speaker #0

    Oui, c'est que tout se passe pour le mieux pour que ça puisse continuer dans ce sens.

  • Speaker #1

    Exactement, exactement.

  • Speaker #0

    Et du coup, on a parlé beaucoup du métier de sage-femme, mais selon toi, qu'est-ce qui devrait changer quand on parle d'accouchement en France, dans les médias, ou est-ce que quelque chose devrait changer aussi ?

  • Speaker #1

    Oui, énormément, énormément. En fait, comme je le disais tout à l'heure, c'est le message de ce livre, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, la natalité en France, elle chute de manière importante. On est à peu près au niveau des années 50, je crois, ou quelque chose comme ça. Donc, il y a une grosse, grosse chute de la maternité, enfin de la natalité. Pourquoi il y a une chute de la natalité ? Alors, on va nous dire, il y a la guerre, il y a le réchauffement climatique, les gens ne se sentent pas en sécurité, etc. Et de l'autre côté, il y a un sondage J-FOB qui est sorti il y a quelque temps qui dit que 34% des femmes aimeraient accoucher à domicile. les résultats de l'APAD justement montrent qu'il y a 1% des naissances qui se déroulent à domicile donc je pense sincèrement que la maternité de façon globale aujourd'hui n'est pas à l'écoute des femmes n'est pas à l'écoute des projets des couples et que les femmes je pense préfèrent ne pas accoucher qu'accoucher dans des conditions qui ne leur conviennent pas. Et je pense que si on transformait la périnatalité actuellement, en créant... En fait, je pense qu'il faut garder évidemment les types 3, les types 2, ce n'est pas la question, mais je pense qu'il faut absolument que les types 1 puissent revenir. En fait, il faudrait qu'on puisse avoir dans chaque maternité euh... Un service physiologique. gérée uniquement par des sages-femmes. C'est-à-dire mettre en avant notre profession dans la physiologie. Et le service pathologie soit géré en chef de service médecin et des sages-femmes. Et du coup, vraiment faire cette barrière entre les deux. Pour pouvoir offrir aux femmes qui décident d'accoucher en structure la possibilité d'accoucher dans une structure physiologique. avec le moins d'examens iatrogènes, avec le plus de respect possible, développer les plateaux techniques pour que les sages-femmes puissent facilement y avoir accès, voire les imposer aux structures. et pouvoir développer une prise en charge à domicile qui soit la meilleure possible, un peu comme aux Pays-Bas, où le SAMU pédiatrique ou adulte, par exemple, peut attendre devant le domicile de la patiente jusqu'à l'accouchement. Comme ça, il n'y a pas de retard de prise en charge, et s'il faut intervenir pour X raisons, on a une équipe disponible. C'est une autre façon de voir la maternité. Je pense qu'il y a des économies de santé à faire très importantes, puisqu'on sait qu'une nuit d'hospitalisation, c'est plus de 1000 euros. Quand on est à domicile, il n'y a pas d'hospitalisation. C'est nous qui venons et une visite, ça coûte 50 euros, 60 euros à la Sécurité sociale. Donc il y a quand même...

  • Speaker #0

    Tellement, oui.

  • Speaker #1

    Oui. Et du coup, il pourrait payer mieux l'accouchement.

  • Speaker #0

    Oui. Forcément. Il faudrait arrêter de mettre en confrontation le côté médical sécure et le côté physiologique naturel. Parce que c'est ça. Il faut avoir une structure de niveau 1. Du coup, au risque que si jamais potentiellement quelque chose se passe, ça ne se passe pas rien, que le bébé soit transféré et tout ça. Ou une grosse structure énorme, mais qui du coup, souvent, freine un peu le côté physiologique.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est la meilleure solution, la meilleure alternative, c'est de coller un service physiologique et des salles de naissance physiologiques dans une maternité, qu'elles soient type 2 ou type 3, et un côté pathologique, et pas de glissement entre les deux. Sauf du côté physio à la patho, si besoin, évidemment. Mais voilà, qu'on n'utilise pas les physios pour le déclenchement, etc. Un déclenchement, ce n'est pas physio.

  • Speaker #0

    Oui, non.

  • Speaker #1

    Donc, voilà. Et ce qui permet aussi... Ce qui permet aussi un accès aux soins à toutes les femmes pour avoir un accouchement physiologique. Parce que ce n'est pas juste pour certaines femmes qui n'ont pas accès ou qui n'ont pas d'argent de ne pas pouvoir accoucher physiologiquement dans une structure. Parce que ça fait quand même une sélection. Oui,

  • Speaker #0

    c'est sûr. Et je pense qu'on pourrait aussi ajouter, peut-être dans les médias, arrêter de stigmatiser quand l'accouchement du type se passe mal et peut-être plus mettre en lumière quand il se passe bien. Parce que je sais que chaque fois qu'il y a un problème, c'est qu'il y a tant de proportions folles. Alors qu'on peut simplement dire des fois, oui, mais il y en a tant qui se passent très bien.

  • Speaker #1

    C'est ça, pour 99 qui se passent bien, on va parler du seul qui ne s'est pas bien passé.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Un changement de regard.

  • Speaker #0

    On peut avoir un rêve fou dans dix ans, ça serait que cette chose se soit mise en place, que la physiologie ait repris une place plus importante.

  • Speaker #1

    Mais je pense que ça peut aller assez rapidement, à partir du moment où les décideurs politiques sont partie prenante. C'est le but, moi je suis en train d'essayer justement de sensibiliser les politiques par différentes actions, c'est en cours. Mais voilà, c'est tout aussi l'intérêt de suivre et d'aider ce projet. Plus on sera nombreux derrière ce livre, parce que c'est un livre photo, mais c'est un livre aussi pour le droit des femmes et pour ces couples, pour tous ceux qui sont... enceintes actuellement, demain, qui ont été enceintes et qui veulent que les choses changent. Et ce livre-là, c'est pour se prendre tous par la main et tous avancer dans la même direction, c'est-à-dire de quelque chose de plus adapté, de moins violent.

  • Speaker #0

    Je veux savoir si tu nous parles plus en détail de ton projet. C'est un livre photo qui parle aussi de la cause des sages-femmes et de la cause de l'accouchement physiologique.

  • Speaker #1

    En fait, c'est un livre photo où il n'y a pas beaucoup d'écrits. En fait, il y a une introduction de Florianne Stauffer, la présidente de l'APAD, une introduction de ma part. Et après, il y a quelques phrases que les patientes ou les patients m'ont données pour témoigner de leurs ressentis. Je voulais faire un livre épuré, comme l'a dit le journaliste de la Maison des Maternelles, un livre silencieux quand on tourne les pages. C'est-à-dire que ce silence, il permet l'introspection, il permet la réflexion, il permet d'analyser et de voir que finalement, tous ces gens qui ont été entendus dans leur choix ont pu accéder à quelque chose qui leur convient. L'idée, c'est que ça suscite la réflexion chez le lecteur. Que ce ne soit pas quelque chose qui soit... Je ne voulais pas faire un manifeste avec... Comment dire ? Avec l'accouchement à domicile, il faut accoucher à domicile, etc. Ce n'est pas le but, c'est un choix personnel et c'est un choix qui est respectable. Il faut le respecter, comme on respecte le choix de femmes qui veulent accoucher avec une péridurale, qui veulent accoucher en maison de naissance, etc. Il faut qu'on puisse rester ouvert à ces couples et à leurs désirs pour justement modifier cette périnatalité et cette natalité qui en chute. libre.

  • Speaker #0

    Ok. Et du coup, ton livre est déjà disponible. Ça y est, il est toujours en précommande.

  • Speaker #1

    Il est disponible en librairie sur commande, sauf s'ils ont des stocks. Mais comme il n'est pas encore hyper médiatisé, il n'y a pas forcément de stock dans les librairies. Soit sur le site d'Images Plurielles. Il est vendu en ligne. soit en n'importe quelle librairie en bas de chez vous. Vous y allez, vous donnez le titre, les éditions images plurielles, et ils vous le commandent.

  • Speaker #0

    Faites travailler les petits libraires de quartier. Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Et je crois qu'il n'est pas sur Amazon, justement.

  • Speaker #0

    Très bien. OK. Si tu avais un petit message à glisser à toutes les futures mamans qui m'écoutent, ça serait quoi ?

  • Speaker #1

    Croyez en vous, d'abord. Vous n'avez pas besoin de croire en la sage-femme qui vous accompagne. Elle est là pour vous accompagner, elle est là pour vous. Mais c'est en vous que vous devez croire et en votre conjoint. C'est votre projet. Donc si j'avais un mot à vous dire, c'est que vous pouvez le faire. Oui. Voilà. Je crois que c'est…

  • Speaker #0

    Il n'y a pas meilleur message.

  • Speaker #1

    Je crois que c'est ça, en fait. C'est vraiment… Enfin, toutes les femmes, vous pouvez toutes le faire. Il faut juste… comprendre que pendant des années et des années et des années le patriarcat mais aussi le matriarcat vous ont mis dans la tête que l'accouchement c'est horrible c'est douloureux c'est ceci c'est cela mais rappelez vous que depuis la nuit des temps les femmes accouchent et qu'on est toujours là et que si c'était si horrible que ça on serait plus là en vrai et donc je pense que dès qu'on récupère l'activité le mouvement l'envie je pense que oui c'est intense,

  • Speaker #0

    on va pas se le cacher mais c'est faisable et vous pouvez le faire c'est aussi bien physique avec le mouvement que mental de se dire je peux le faire parce que si t'y crois pas ça n'y arrivera pas ça va comme tout ce livre si j'y avais pas cru Merci.

  • Speaker #1

    et si mes patientes qui sont dans ce livre n'y avaient pas cru non plus ils ne seraient pas là aujourd'hui ça marche pour tout mais pour l'accouchement c'est encore plus intense du coup n'hésitez pas à commander ce livre près de toutes les bonnes librairies et

  • Speaker #0

    du coup si on veut suivre ton travail tes photos, est-ce qu'il y a un endroit où on peut te contacter ?

  • Speaker #1

    oui, vous pouvez aller sur Insta mon nom de compte c'est JDH comme Jean-Daniel Henry Merci. underscore photographe sans e.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Voilà. Et là, vous allez voir, notamment en ce moment, je communique sur le livre, mais j'ai aussi posté plein d'autres types de photos, toujours en or et blanc quasiment. Mais comme ça, vous voyez un peu l'univers de ma photographie.

  • Speaker #0

    écoute je souhaite une belle réussite à ce beau projet j'espère vraiment qu'il pourra porter la voix que tu souhaites porter parce que c'est vraiment une cause hyper importante surtout quand on met en lumière tout ce que t'as dit dans l'épisode c'est encore plus important super merci beaucoup il

  • Speaker #1

    ne faut pas hésiter à suivre parce que j'essaye de faire des événements un peu politiques pour justement soulever le débat et au moment si ça se fait j'aimerais beaucoup que les gens qui sont intéressés par ce sujet ou qui soutiennent ce sujet puissent venir pour faire le buzz et pour montrer que c'est pas juste une petite niche de personnes qui l'accouchaient au fond de la ferme etc mais que ça intéresse aussi des parisiens des bretons enfin voilà l'idée c'est de créer un mouvement pour pour ouvrir ce débat sur la périnatalité. et remettre les choses à plat avec des gens, des sages-femmes qui connaissent le travail et qui peuvent donner un avis plus éclairé que des bureaucrates qui ne connaissent que la comptabilité hospitalière. On n'est pas des euros, on n'est pas des chiffres, on est des humains. Et je pense qu'il faut prendre le temps de s'écouter et d'écouter ce qui est important pour les humains.

  • Speaker #0

    Surtout si on repart un peu, s'accompagner à un des plus beaux et des plus importants moments de la vie. Oui, c'est ça. Et comment essayer de faire du bruit ? Tu crées un mouvement,

  • Speaker #1

    c'est ça ? Là, j'ai fait une demande pour faire une exposition à l'Assemblée nationale. Parce que ceux qui sont les décideurs politiques, c'est eux. Les législateurs, c'est eux. et je pense que ça peut être le moyen de ouvrir le débat c'est de les solliciter directement de les interpeller avec des images et éventuellement du monde si jamais on arrive à se réunir ok en tout cas j'invite tout le monde à te suivre si vous êtes intéressé par la cause leurs

  • Speaker #0

    actualités seront en temps réel c'est ça exactement et bien merci beaucoup à toi pour tout ça et bien merci beaucoup Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu ou si le podcast de manière générale te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note, surtout en application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires aussi passionnantes qu'intéressantes, rendez-vous mercredi prochain. A très vite !

Chapters

  • Introduction à l'épisode et présentation de Jean-Daniel

    00:39

  • Le parcours de Jean-Daniel en tant que sage-femme

    00:47

  • Clarification sur le terme sage-femme et ses implications

    01:43

  • Comment Jean-Daniel a choisi ce métier

    02:20

  • Réactions face à un choix de carrière atypique

    05:14

  • L'impact du genre sur la perception des patientes

    06:23

  • Les préjugés rencontrés dans sa carrière

    09:31

  • Les accouchements à domicile : défis et avantages

    15:47

  • Différences entre accouchement à domicile et à l'hôpital

    22:07

  • Message aux futures mamans et conclusion de l'épisode

    43:48

Description


As-tu déjà pensé à l'importance de choisir comment et où tu souhaites donner la vie ? Dans cet épisode de "Balance ton accouchement", je reçois Jean-Daniel Henry, sage-femme et photographe passionné par la périnatalité. Ensemble, nous plongeons dans son parcours inspirant et son engagement envers les mamans et les couples qui souhaitent vivre un accouchement serein et éclairé.

Jean-Daniel partage avec nous les défis auxquels font face les sages-femmes en France, notamment en matière de reconnaissance et de rémunération. L'accouchement est un moment comme nul autre, et chaque femme mérite d'être entendue et respectée dans ses choix. Nous discutons également des soins périnataux et de la nécessité d'adapter ces derniers aux besoins spécifiques des femmes, qu'il s'agisse d'un accouchement à domicile, d'une césarienne d'urgence ou d'un accouchement physiologique.


Au fil de notre conversation, Jean-Daniel évoque son projet de livre-photo qui vise à sensibiliser le public sur l'accouchement à domicile et à mettre en lumière des témoignages de mamans qui ont vécu des expériences d'accouchement positives. Il insiste sur le fait que chaque accouchement doit être un choix partagé entre la mère et son partenaire, et que la sororité et le féminisme jouent un rôle clé dans cette démarche. Nous abordons aussi comment les hommes peuvent devenir des alliés précieux dans ce combat pour la reconnaissance des droits des femmes lors de l'accouchement.


Je suis convaincue que cet épisode te donnera des clés pour croire en toi et prendre possession de ton expérience d'accouchement. Que tu sois une future maman ou simplement intéressée par le sujet, tu découvriras des récits touchants et des réflexions profondes sur la maternité. N'hésite pas à écouter et à partager cet épisode avec d'autres mamans qui pourraient bénéficier de ces conseils et témoignages. Ensemble, faisons entendre nos voix pour un accouchement de rêve, sans traumatisme et respectueux des choix de chaque femme.


Rejoins-moi dans cette aventure pour explorer les multiples facettes de l'accouchement, qu'il soit naturel, médicalisé ou à domicile. Chaque histoire compte, et chaque voix mérite d'être entendue. Écoute "Balance ton accouchement" et plonge-toi dans l'univers fascinant de la périnatalité avec Jean-Daniel ! Retrouve son travail et son projet sur son compte Instagram : @jdh_photograph


Envie d'en discuter, d'en savoir plus ou de participer à ton tour ? Rendez-vous sur instagram : @balance_ton_accouchement


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi je suis Rebecca. maman de deux enfants, est complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour ! Alors bonjour, merci à toi de me rejoindre pour ce nouvel épisode du podcast. Alors pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Alors je suis Jean-Daniel Henry, je suis sage-femme depuis quasiment 20 ans et je suis aussi photographe. J'accompagne des naissances à domicile, enfin j'ai accompagné jusque-là des naissances à domicile. Là j'ai fait une petite pause pour justement pouvoir parler du projet et créer un débat pour pouvoir ouvrir la discussion sur la périnatalité plus largement qu'il y a l'accouchement à domicile évidemment, c'est un choix. Mais aussi sur la périnatalité parce qu'en tant que sage-femme, je me suis aperçu qu'aujourd'hui, la périnatalité n'était pas du tout adaptée à ce que demandent les femmes, les couples. Et du coup, l'idée, c'est de pouvoir transformer un petit peu tout ça, prendre exemple sur les pays voisins, sur ce qu'il y a de bien et créer aussi notre propre façon de voir la périnatalité.

  • Speaker #0

    Ouais, sacré projet. Là, tu te lances dans quelque chose d'assez gros.

  • Speaker #1

    c'est vrai ok alors déjà première question tu valides bien qu'on dit un sage-femme parce qu'il y a encore beaucoup de personnes qui disent oh c'est sage-homme mais non c'est bien sage-femme alors c'est ni sage-homme ni maïoticien parce que maïoticien c'est un terme qui a été proposé par l'académie française mais refusé par notre conseil de l'ordre donc effectivement on dit bien un sage-femme puisque sage-femme c'est la connaissance des femmes c'est la sagesse et donc du coup ça n'a pas pas de lien avec le sexe du soignant.

  • Speaker #0

    Ouais, donc c'est bien de préciser une bonne fois pour toutes. Voilà,

  • Speaker #1

    comme ça c'est fait.

  • Speaker #0

    Voilà. Alors du coup, déjà, est-ce que tu peux nous raconter comment tu es devenue sage-femme ? Est-ce que c'était une vocation, un chemin ? Est-ce que tu t'es retrouvé là un peu par hasard ?

  • Speaker #1

    Alors, non, je ne me suis pas retrouvé là par hasard. En fait, moi, je m'intéressais à l'humain et je voulais plutôt m'intéresser aux enfants, au départ, parce qu'il y a une relation très particulière entre l'adulte le soignant et le pédiatre et l'enfant c'est une relation dans le soin en tout cas où on doit vraiment faire attention à ce qu'on dit et à la justesse de ce qu'on dit parce qu'un enfant quand on lui dit par exemple une piqûre ça fait pas mal et que ça lui fait mal après c'est terminé la confiance et en fait c'est ça qui m'intéressait sauf que le parcours aujourd'hui pour pour devenir médecin, c'est l'externat, puis après l'internat. Et en fait, au final, on se rend compte qu'on n'est pas certain à 100% de pouvoir faire ce qu'on veut vraiment faire. Et si c'est pour se retrouver sur quelque chose qui nous intéresse moins ou qui ne nous intéresse pas, je trouve que c'est du coup une médecine qui ne va pas, parce qu'on ne va pas pouvoir prendre soin des gens comme il faudrait. Par exemple, je voulais plutôt m'orienter vers la pédiatrie si j'avais été... gériatre par exemple, je ne suis pas sûr que j'aurais été hyper épanoui. Oui forcément,

  • Speaker #0

    ce n'est plus vraiment ce que tu as dit.

  • Speaker #1

    Je veux dire, gériatre, il en faut et c'est très bien, mais ce n'est pas ma corde sensible, on va dire. Et puis, en voyant ça, je me suis dit peut-être qu'il faudrait que je repense mes plans et j'ai la chance dans les amis de ma famille d'avoir une sage-femme qui m'a parlé du métier. Du coup, elle m'a dit si tu veux, tu peux me parler de travailler avec les enfants sur ce type de relation, etc. Ça pourrait être intéressant que tu regardes ce que c'est, sache-femme, parce que c'est vrai qu'on s'occupe des nouveau-nés, mais il y a aussi cette relation avec les couples qui peut être intéressante et qui pourrait te parler. Donc, je me suis un peu renseigné, et puis je me suis dit, en fait, c'est vraiment bien, ça. Il y a l'aspect pédiatrique au départ, mais il y a surtout un aspect humain, un aspect d'accompagnement très intéressant. Donc voilà, c'est comme ça que je me suis lancé dans SageFemme. Donc moi, je n'ai pas passé la première année de médecine, c'était vraiment un choix. J'ai passé le concours de SageFemme, qui n'existe plus maintenant d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Ok. Donc c'est vraiment une vocation qui t'a saisi petit à petit.

  • Speaker #1

    Exactement. Bon, sur le mot d'ordre, j'ai su fin de seconde, début de première.

  • Speaker #0

    Ok. Ah oui, quand même. C'était quand même assez tôt.

  • Speaker #1

    Avant, c'était plutôt, voilà, je savais que je voulais être dans le soin, dans l'humain. Et arrivé au lycée, c'est là où j'ai commencé à devenir, à être un peu plus précis sur ce que je voulais faire.

  • Speaker #0

    Ok. Et vu que c'est un métier qui est quand même malheureusement encore assez genre et femme, est-ce que tu as eu des réactions de la part de ton entourage de choisir cette voie ? Ou pas vraiment de la famille en plus ?

  • Speaker #1

    Ouais, pas forcément de ma famille parce que oui, c'était... Des potes, oui, bien sûr, forcément, quand on dit qu'on veut faire sage-femme.

  • Speaker #0

    Surtout à l'adolescence, en plus, cette vocation arrivait tôt.

  • Speaker #1

    Après, j'ai plutôt parié sur la différence et sur cette surprise. Quand on dit ce qu'on veut faire, comme c'est un métier à l'époque, c'était 99% féminin puisqu'il y avait 1% des hommes. Aujourd'hui, il y a 2%. Merci. On augmente vachement. C'est quand même pas fou. Mais non, c'était plutôt... Moi, j'ai plutôt pris le contre-pied justement du truc atypique.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Plutôt que de me fixer sur... C'est très différent, etc. Voilà, moi, j'étais plutôt dans l'atypisme et dans le... Ouais, sur ce versant-là, plutôt.

  • Speaker #0

    Ok, c'est un bon choix. Et du coup, est-ce que dans ta carrière, tu sens que le fait que tu sois un homme, ça change un petit peu la manière dont les patientes te perçoivent ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Alors oui, ça change parce qu'on n'a pas forcément le même abord sur les choses que nos collègues femmes, même si ça se rejoint évidemment. Mais... Non, je dirais que peut-être aujourd'hui, avec tout ce qui se passe en termes de sororité, peut-être qu'aujourd'hui, ça tend à changer et à être un peu plus compliqué quand même. Même si, pas pour toutes les femmes évidemment, mais moi j'ai l'impression en tout cas. Ce n'est pas quelque chose de forcément établi, mais aujourd'hui, la sororité se développe énormément. Ce qui est très bien et en même temps ce qui est très limitant je trouve parce que finalement Moi je suis plutôt pour la delphité c'est à dire aimer les humains tous se soutenir et je pense que le combat féministe féministe pourra avancer d'autant plus si on est tous dans ce dans ce mouv là quoi oui Je pense que les hommes, il y a eu des patriarcats, etc., il y a eu des freins, mais je pense qu'aujourd'hui, il vaut mieux qu'on travaille tous ensemble, main dans la main, pour avancer vers une société plus ouverte et plus respectueuse de chacun, que de se combattre les uns les autres. Parce que parfois, dans les discours ultra-féministes, des fois, c'est un peu du... les femmes contre les hommes, etc.

  • Speaker #0

    C'est un combat.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Je pense qu'il faut tous se tenir par la main et regarder ce qu'on veut vraiment comme société et avancer dans ce sens-là. C'est-à-dire, effectivement, que les hommes prennent part à ce combat, mais que ça se fasse ensemble. Je trouve que c'est plus... Après, c'est ma vision des choses.

  • Speaker #0

    C'est étonnant. J'avais pensé que tu m'aurais dit que les mentalités s'ouvraient, que c'était plus simple maintenant. Mais au final, c'est plutôt l'inverse.

  • Speaker #1

    C'est plus simple. Oui, c'est plus simple que quand les hommes étaient interdits en salle de naissance en 82. Mais le courant actuel, il n'est pas simple en fait. Le courant actuel, il est... Il n'est pas aisé pour les femmes, entre les violences gynéco-obstétricales, entre les violences intrafamiliales, les féminicides, tout ça. Tout est monté aux yeux de la population et du coup, effectivement, je pense que ce n'est pas simple en ce moment. Ce n'est pas une phase simple pour le féminisme, pour les hommes non plus, dans le monde. On voit que c'est un peu compliqué.

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup de peur en ce moment. Et dans ta carrière, est-ce que tu as dû faire face à des préjugés ou des freins du fait que tu étais un homme dans un monde de femmes ? Ou ça a été aussi rapidement ?

  • Speaker #1

    En tout cas, je ne me suis pas senti victime de quoi que ce soit. Je pense que... Comme je l'ai dit il y a 5 minutes, on a tous des objectifs, tant qu'on est sur la même longueur d'onde, je pense que ça va. Non, je n'ai pas senti quoi que ce soit. de néfaste en fait pour mon projet de vie, pour ce métier, etc. Après, par contre, effectivement, dans la société globale concernant les sages-femmes, on voit une invisibilité. Et ça, c'est lié au fait que ce soit, malheureusement, c'est lié au fait que ce soit une profession à 98% féminine, je pense. Parce que, par exemple, les dentistes, les médecins, les autres professions médicales sont beaucoup plus valorisées que le métier de sage-femme.

  • Speaker #0

    Oui, clairement, parce que la seule femme, c'est un peu l'entre-deux, pas vraiment reconnue comme un médecin, alors qu'elle fait quasiment tout pareil.

  • Speaker #1

    Et pourtant, ça fait partie des trois professions médicales qui existent en France, c'est médecin, dentiste et sage-femme, il n'y en a pas d'autres. On n'est pas paramédicaux. Mais par exemple, si on regarde, en tout cas en libéral, si on regarde les salaires, on va dire, le bénéfice annuel net, hors charge, etc., Un dentiste, il est aux alentours de 78 000 euros par an. Un médecin, il doit être dans les mêmes proportions. Et une sage-femme, en moyenne, elle est à 25 000 euros. Là, on est sur une différence qui est quand même très marquée.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr.

  • Speaker #1

    Donc, c'est plutôt cette différence-là qui, moi, en tout cas, résonne. Chez mes collègues aussi, j'imagine. Mais voilà, c'est une injustice claire.

  • Speaker #0

    Oui, par rapport au métier en lui-même.

  • Speaker #1

    Oui, par rapport aux responsabilités, par rapport à tout ça. Je veux dire, on a la responsabilité d'une mère et d'un enfant, ce qui n'est pas le cas pour un dentiste qui a une responsabilité sur des dents.

  • Speaker #0

    Oui, c'est légèrement réduit. Oui,

  • Speaker #1

    quand on voit le prix d'un appareil dentaire et le prix d'un accouchement, on se pose des questions quand même.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair. Mais ça, on ne s'en rend pas compte en tant que femme qui accouche. On ne se rend pas compte que l'accouchement, ça coûte de l'argent aussi.

  • Speaker #1

    Oui. Alors, c'est drôle parce que j'en parlais à une collègue hier. Enfin, pas une collègue, mais une femme hier, une patiente. Et du coup, je vais en profiter pour le dire là puisque ça va peut-être intéresser vos auditeurs. Un accouchement, c'est... Pour une sage-femme, ça comprend le suivi du travail, l'accouchement lui-même et les deux heures après l'accouchement. Et ça, c'est facturé à la Sécurité sociale, 350 euros. On sait qu'un travail, en général, ça prend quelques heures. Un accouchement, également. Donc, si on fait un calcul rapide, 350 euros pour, mettons, le travail dure 5 heures, l'accouchement, on est une heure d'accouchement, 2 heures, ça fait... Allez, sur 10 heures, on va dire.

  • Speaker #0

    C'est rapide encore.

  • Speaker #1

    Oui, 350 euros pour 10 heures avec les responsabilités qu'on a. On est à 35 euros de l'heure. Et c'est brut, ce n'est pas net. C'est-à-dire qu'il faut enlever la moitié de charge. Donc, on n'est pas très loin du salaire minimum. Avec les responsabilités qu'on a, c'est quand même honteux qu'en France, aujourd'hui, les sages-femmes soient considérées comme ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair. Surtout quand tu remets en relation par rapport aux autres professionnels.

  • Speaker #1

    de santé là c'est parce que quoi par exemple vous accouchez en clinique la sage-femme appelle le médecin il vient il a la même cotation que nous 1 sauf que lui c'est l'accouchement donc il va prendre 350 euros pour l'accouchement c'est à dire lui on l'appelle la tête est quasiment dehors oui

  • Speaker #0

    et après il rentre chez lui donc c'est pas juste il n'y a pas les deux heures après l'accouchement plus tout ce qui s'est passé avant tout ce qui s'est passé avant parce que tout Tout ce qui s'est passé avant,

  • Speaker #1

    c'est de la disponibilité. C'est un travail. On dit que tout travail mérite salaire, mais là, sur ça, je ne vois pas. Je ne vois pas comment l'État peut justifier là-dessus, par exemple. Mais on ne lui pose pas la question.

  • Speaker #0

    Non, parce que c'est complètement inaperçu, effectivement.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc, c'est une petite info, mesdames et messieurs. Écoutez. Si ça vous choque, n'hésitez pas à suivre le projet, parce que le livre euh... The Origin, c'est un livre pour parler de l'accouchement à domicile, mais de la périnatalité plus largement, et aussi des sages-femmes. Là, aujourd'hui, actuellement, il y a cinq sages-femmes qui sont poursuivies par l'ARS dans le sud-ouest, parce qu'elles font des accouchements à domicile. Donc, on n'est ni bien rémunérés, ni défendu, on est plutôt chassé. Et ça, c'est quand même questionnant. Dans un pays où, normalement, c'est liberté, égalité, fraternité. La liberté, quand on décide d'accoucher à domicile... Ou quand on a un projet même. Déjà, il faut que les structures soient ouvertes, pas loin de chez soi. Les maisons de naissance, il n'y en a que cinq pour l'instant. D'autres qui vont ouvrir, mais il faut être à moins de 30 minutes de la maison de naissance. Tout le monde ne peut pas y accéder. Donc, l'accès aux soins, je peux se poser la question. La liberté de choix, c'est pareil. Et puis, quand on voit aujourd'hui, il y a la liberté de choix pour accoucher, mais aussi la liberté de pouvoir décider quand est sa fin de vie. On voit que c'est encore en discussion, mais que c'est compliqué. Donc les deux extrêmes de la vie, finalement, ne sont pas considérés par liberté, égalité, fraternité, parce qu'on n'est ni égaux, ni libres de faire ce qu'on ressent comme juste.

  • Speaker #0

    Oui, remis en situation comme ça, ça fait peur. Oui. OK. Bon, justement, si on répondit, qu'est-ce qui t'a poussé à accompagner les femmes dans les accouchements à domicile ?

  • Speaker #1

    Alors moi, j'ai travaillé pendant deux ans en type 3, notamment à Beclerc et à Créteil. Le dernier poste que j'ai eu, c'était à Créteil. Et le chef de service a voulu augmenter le nombre d'accouchements et le nombre de salles de naissance. Et puis un soir, j'étais de garde en salle de naissance. Et il y a un jeune couple, très jeune, qui accouche avec moi. Et je n'ai pas le temps de les féliciter et même de voir le bébé, qu'on vient me chercher pour un deuxième accouchement. Et là, je me suis vu comme Charlie Chaplin dans les temps modernes, avec sa clé à molette et ses tics. Je me suis vu faire les accouchements à la chaîne. Et je me suis dit, non, ce n'est pas possible, ce n'est pas ce que je veux pour ma vie. En tout cas, ça ne me correspond pas.

  • Speaker #0

    Pour l'aspect humain que tu voulais dans ta profession, là, tu es en train de tout perdre.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. Donc du coup, à partir de ce soir-là, je me suis dit, bon, il faut que je change, et je me suis dit, c'est le moment peut-être de me mettre en libéral et de pouvoir peut-être avancer différemment. Et voilà, c'est ce que j'ai fait, et genre, je ne sais pas, trois mois après, j'étais en libéral.

  • Speaker #0

    Ok. Et du coup, en libéral, accompagnant un accouchement à domicile, directement,

  • Speaker #1

    juste ? Non. Alors au départ, en fait, c'était ça, c'était en 2008. Ouais, 2008. L'accouchement à domicile, aujourd'hui, c'est compliqué encore, mais c'était encore plus compliqué à ce moment-là. Donc moi, j'ai fait beaucoup de travail à domicile. C'est-à-dire que les femmes qui accouchent à l'hôpital, j'allais chez elles pour suivre le travail. Et puis après, je les accompagnais à la maternité. J'ai fait ça pendant un moment. Et puis rapidement, j'ai eu un plateau technique où du coup, j'accompagnais les femmes et les couples dans une maternité. jusqu'à après l'accouchement et tout ça. Puis, il faut savoir que l'accès au plateau technique, c'est très compliqué. Le privé dans le public, pour les médecins, ça ne pose aucun problème, mais pour les sages-femmes, c'est compliqué. C'est toujours compliqué. Et à un moment donné, le contrat s'est arrêté. J'ai travaillé au groupe Naissance à Paris, qui travaille dans une clinique. Et c'est à ce moment-là où je me suis dit, en fait, ça serait pas mal de pouvoir les accompagner à domicile parce qu'il y avait une forte demande. Puis après, il y a eu le Covid et ça a explosé encore plus. Et du coup, je me suis dit, c'est peut-être une bonne chose. Et puis voilà, je me suis lancé dans les accouchements à domicile, sachant que quand j'avais un plateau technique, ça m'est déjà arrivé d'avoir des accouchements inopinés à domicile. Mais là, c'était vraiment voulu et réfléchi.

  • Speaker #0

    Ok. Et qu'est-ce qui change dans l'organisation pour accompagner les accouchements à domicile du côté sage-femme ? Je sais qu'il y a des assurances qui sont quand même assez importantes.

  • Speaker #1

    Alors, normalement, on est censé avoir une assurance. Sauf qu'en France, il existe un assureur qui assure pour quelque chose comme 28 000 euros par an.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est à peine ce qu'on gagne.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    forcément. Donc, c'est impossible. Donc toutes les sages-femmes, la plupart en tout cas, parce que en tout cas cette assurance là voilà, exercent sans assurance. Ce qui pose un problème, un problème éthique on va dire, parce qu'on peut être accusé de défauts d'assurance. Alors aujourd'hui ils ne le font pas, mais il y a quand même cinq sages-femmes qui sont poursuivies par l'ARS. Et ce défaut d'assurance, c'est aussi une facilité pour nous mettre la pression. Aujourd'hui, on parle beaucoup de l'Europe. On parle beaucoup des concurrences entre assureurs. C'est inexistant pour l'accouchement à domicile. Et on ne peut pas aller chez nos voisins européens qui assurent, par exemple, les Belges ou les Suisses, pour 1000 euros par an. Donc moi, j'aimerais qu'on me dise pourquoi en France, ça serait 28 000 euros par an et pas 1000 comme en Belgique ou en Suisse ou aux Pays-Bas. Qu'est-ce qui fait la différence ? Les Françaises ont vraiment un problème pour accoucher ? Ou est-ce que c'est les autres qui accouchent mieux que les Françaises ? Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi c'est quasiment 28 fois plus cher ? Qu'est-ce qui motive les assureurs ? Quelles sont leurs justifications ? C'est pareil, quand les maisons de naissance sont ouvertes, on a vu nos assurances flamber fois 3, fois 4, avant même qu'il y ait des accidents en maison de naissance. juste en disant, oui, mais en fait, comme il y a les maisons de naissance, forcément, il y aura plus d'accidents. Rasonnement bizarre. Voilà. Donc l'État ne fait rien pour ça, pour nous, pour nous accompagner, pour nous aider, pour organiser les choses. Aujourd'hui, ce sont les sages-femmes qui pratiquent les accouchements à domicile, qui se regroupent en association, qui s'entraident, etc. Mais on n'a aucune aide de l'État, aucun accompagnement. Toutes les lettres, toutes les choses qu'on fait restent lettres mortes. Donc qu'est-ce qu'il faut faire pour être entendu ?

  • Speaker #0

    C'est un combat qui n'est même pas entendu au final.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Tant qu'on n'arrive pas à être visible dans les médias et être visible pour les ministres, c'est compliqué. c'est le but de mon projet de livre c'est de pouvoir être visible et aider les couples et les femmes à pouvoir travailler

  • Speaker #0

    correctement et dans de bonnes conditions c'est un projet qui est multifacette tout à fait et d'un point de vue humain

  • Speaker #1

    qu'est-ce qui fait qu'un accouchement à domicile est différent d'un accouchement hospitalier outre l'aspect légal la grosse différence c'est que quand un couple va accoucher à l'hôpital ils se rendent dans une structure qui n'est pas chez eux ils se rendent à l'hôpital donc ils subissent euh... Le fonctionnement de l'hôpital. Alors quand je dis subir, c'est pas... On a besoin de maternité, on a besoin d'hôpitaux. C'est pas du tout une guerre hôpital, libéral, machin, non, ça n'a rien à voir, on a besoin de l'hôpital. Mais effectivement... il faut que l'hôpital puisse prendre en charge les patientes qui en ont besoin et qu'on puisse laisser aux patientes qui n'ont pas forcément besoin de l'hôpital le choix. Et c'est ça qui est important. Aujourd'hui, un couple va à l'hôpital, il subit un peu les protocoles, la plus ou moins ouverture, etc. Tandis que quand on va à domicile, c'est le couple qui nous invite chez eux. donc du coup on n'a pas du tout la même posture on est invité à les aider et on est disponible pour eux il y a une sage-femme pour un couple pas comme à l'hôpital où il y a une sage-femme pour en général 2-3 patients et

  • Speaker #0

    puis t'as le temps pour le coup Et puis tu as sûrement fait toute une préparation aussi en amont qui permet d'avoir créé le lien de confiance.

  • Speaker #1

    Bien sûr, il y a neuf mois en général de connaissance du couple, donc on arrive à avancer plus facilement. Mais ça n'empêche qu'il peut y avoir aussi des désagréments sur un accompagnement à domicile, ça peut arriver aussi. la perfection tout le temps. On essaye, mais bon, on est humain. Oui,

  • Speaker #0

    c'est sûr. Ok, si une femme vient te voir et te dit j'hésite entre l'accouchement à domicile et l'accouchement en structure hospitalière, qu'est-ce que tu pourrais lui dire, toi ?

  • Speaker #1

    Que ça doit être son choix. De base, que si elle décide d'accoucher à la maison, ça doit être un désir, non seulement d'elle, mais aussi de son compagnon, de son accompagnant, en tout cas. Et que c'est... Que quand on décide d'accoucher à domicile, on n'accouche pas à domicile grâce à la sage-femme. Oui. On accouche grâce à soi. La personne qui va faire en sorte d'accoucher à domicile, c'est la patiente, le couple. Nous, on est simplement là pour assurer une certaine sécurité, pour pouvoir transférer quand c'est nécessaire de transférer, pour pouvoir donner les bonnes infos au bon moment. Mais la réussite d'un accouchement, c'est avant tout le couple.

  • Speaker #0

    Oui, d'être préparé, de se soutenir.

  • Speaker #1

    De se soutenir, de vivre l'instant et de ne pas attendre. De ne pas attendre de la sage-femme un miracle, je veux dire, un accouchement à domicile. Nous, on est là pour surveiller et donner des conseils, évidemment. Mais tout ce qui est anthalgie, etc., c'est la patiente qui doit gérer. Nous, on ne peut pas faire de péridurale, on ne peut pas faire de gestes à la maison. À la maison, on ne fait strictement rien.

  • Speaker #0

    Oui, on laisse faire et on surveille si tout va bien.

  • Speaker #1

    et puis on laisse les couples aussi tranquilles, libres enfin voilà l'idée c'est de trouver c'est pas facile mais c'est de trouver un équilibre entre entre laisser les couples libres de faire au rythme qu'ils souhaitent les choses et en même temps cette surveillance sans être trop présent sans limiter les couples c'est vraiment un équilibre Merci. Très délicat.

  • Speaker #0

    Oui, c'est le côté humain que tu cherchais dès le départ. Du coup, là, tu es en plein dedans. C'est ça. OK. Et du coup, qu'est-ce qui t'a décidé à mêler ton métier de sage-femme avec le métier de photographe, du coup ?

  • Speaker #1

    En fait, au départ, je prenais des photos pour les couples. Pour vous donner une trace, un souvenir. J'ai toujours fait de la photo. J'ai participé à Paris Jeunes Talents. J'ai exposé au Lutetia, au Pavillon des Lettres. J'ai fait une expo pour le site Action. J'ai fait un documentaire en Arménie avec un ami journaliste. On a fait un événement avec projection d'un documentaire, avec des photographies à l'intérieur et un orchestre qui joue. Et beaucoup de personnes à qui j'ai montré les photos d'accouchement m'ont dit, mais il faut absolument que tu fasses quelque chose avec ça, ça ne se voit pas ailleurs, c'est quelque chose qui est à montrer. Et donc du coup, je me suis dit, au début j'avais peur d'être un peu enfermé dans le... dans les photos de naissance, etc. Parce que je ne fais pas que ça, évidemment. Et on m'a dit, non, mais il faut absolument que tu réussisses à faire un truc avec et tout. Et puis, j'ai eu la chance de rencontrer un éditeur de livres photographiques, c'est Images Plurielles. Et après discussion, ils ont accepté de me suivre dans ce projet, avec des préventes. J'ai fait les préventes à partir de août, septembre, octobre. En décembre, grosso modo, en 4-5 mois, on avait quasiment fait les préventes et on a lancé l'édition du livre.

  • Speaker #0

    Ok, donc c'était assez rapide au final.

  • Speaker #1

    Oui, ça a été assez surprenant, ça a été assez rapide. Après, c'est toujours très difficile de se rendre compte de la rapidité parce que ce n'est jamais assez rapide. Oui,

  • Speaker #0

    forcément. Quand tu as ça en tête, c'est tout de suite.

  • Speaker #1

    Et puis l'idée, c'est vraiment de pouvoir adresser ce livre au grand public, et pas que aux gens qui sont pour l'accouchement à domicile, ou pas que aux femmes qui sont enceintes, mais vraiment de pouvoir créer un mouvement, quelque chose. Et donc, plus on touche de gens, plus ça sera visible. Donc c'est vrai que c'est toujours... Il y a une partie de moi qui me disait « Ah, c'est super, on avance dans les préventes et tout » , et puis il y en a une autre qui me disait... Il faut que ça soit plus rapide. C'est tout un dilemme parfois. Mais oui, j'étais vraiment très content que ça soit bien suivi. Mais on voit aussi la réalité des choses. C'est-à-dire que quand on demande de l'aide, on n'est pas toujours entendu. C'est ce que je disais tout à l'heure avant qu'on commence l'enregistrement. Il y a plein de podcasts que j'ai sollicités. qui sont dans ce thème-là et qui pourraient faire quelque chose de très intéressant. Et il y a beaucoup de lettres mortes.

  • Speaker #0

    Oui, ça dépend. Après, il faut agir, il faut changer, et ça, c'est parfois compliqué. ok et du coup est-ce que t'as des souvenirs d'une ou plusieurs photos qui t'ont vraiment marqué et tu peux nous raconter un petit peu l'histoire qui va avec oui alors dans le livre il y a plusieurs photos qui m'ont marqué mais

  • Speaker #1

    notamment celle-là ok je la mettrai elle est sur mon insta normalement tu pourras la trouver celle-là elle m'a marqué parce que Merci beaucoup. J'ai deux photos comme ça où c'est vraiment... Là, le bébé doit avoir, je ne sais pas, je dirais 5 secondes, un truc comme ça. C'est-à-dire que c'est l'instantanéité de la découverte. Quand la femme prend son bébé dans les bras pour la première fois et qu'elle a réussi son projet qui lui tenait vraiment à cœur, dans son regard, on lit à la fois... la surprise d'avoir ce bébé dans ses bras et en même temps cette fierté et en même temps je l'ai fait son mari derrière qui est dépassé par l'émotion donc je me rappelle vraiment de cet accouchement j'en ai parlé en plus parce que je l'ai eu il n'y a pas très longtemps au téléphone et j'en ai reparlé avec elle et c'est vrai que Il y a beaucoup d'accouchements, quasiment tous les accouchements qui sont dans ce livre. Il y a un moment, quelque chose qui m'a marqué. C'est des moments très intenses. Même si on est professionnel de santé, on a un orteil dans la famille à ce moment-là.

  • Speaker #0

    tu l'as accompagné dans cet empouvoirment d'accomplir son projet jusqu'au bout et d'avoir réussi à le faire toute seule même si tu étais là pour aider j'ai pas fait grand chose j'ai pris des photos et j'ai surtout veillé

  • Speaker #1

    à ce que le bébé aille bien et qu'elle puisse le faire dans de bonnes conditions mais oui oui chaque accouchement a une petite histoire un petit truc voilà Donc on sait que, je le rappelle, mais que l'accouchement à domicile doit être un accouchement normal, physiologique, par voie céphalique, sur un utérus sain qui n'a pas de cicatrices. Et j'ai une patiente, un jour, qui m'appelle, donc pareil, je la suivais, on se connaissait bien, c'était le jour, le terme. le jour du terme. Et quand j'arrive chez elle, je la sens un peu tendue dans la piscine, c'est son deuxième. J'écoute le bébé, je l'entends, mais je l'entends de loin. Et donc, pour pouvoir mieux l'entendre, je lui propose de sortir de la piscine. Donc, on arrive à sortir de la piscine. Au moment où elle a les deux pieds en dehors de la piscine, elle m'agrippe le cou et elle commence à se mettre à pousser. Donc, rapidement, je chope son mec. pour pouvoir faire l'échange de place. Donc, je lui laisse ma place. Il s'assoit sur le ballon. Elle se suspend à son cou. Moi, je me prépare. Et puis, je me retourne vers elle. Et donc, je vois qu'effectivement, elle pousse. Et il y a quelque chose qui commence à sortir. Et je me dis, le bébé doit être gros parce qu'il y a une sacrée bosse. J'avais Ndoula avec moi, qui était derrière. Et puis, je me rapproche. Et en fait, là, je vois que c'est une vulve. Et donc du coup, c'était un siège qui n'était pas prévu du tout, puisque la dernière échographie, le bébé était la tête en bas. Et donc voilà, du coup, elle nous a fait un siège à domicile surprise. C'est une expérience que je n'oublierai jamais. Tellement c'était intense émotionnellement pour elle, pour moi, pour la doula qui était derrière. Ça s'est très très bien passé. Mais c'est vrai que d'un coup, en quelques secondes, il faut se remettre les images d'un appui sur un autre siège. Et surtout, faire en sorte qu'il y ait le moins de problèmes possible, parce qu'un siège, on sait que ça peut... C'est un accouchement physiologique, mais c'est un accouchement un peu particulier parce qu'il n'y en a pas beaucoup et parce qu'on n'a pas l'habitude forcément, puis à domicile encore moins. Ok.

  • Speaker #0

    Et si tu l'avais su que c'était un siège avant ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est un feu orange. L'accouchement par le siège, c'est un feu orange, il peut y avoir trop de choses derrière. On ne peut pas prendre cette responsabilité non seulement pour cette femme, ce couple. Mais surtout pour les autres sages-femmes et les autres femmes qui veulent accoucher à dom C'est-à-dire que chaque chose que nous, on va faire en tant que sage-femme, peut avoir une répercussion sur tous nos collègues. L'idée, c'est que l'accouchement à domicile soit autorisé et qu'on puisse travailler dans de meilleures conditions. Donc, le but, c'est de ne pas faire d'entorse à des règles qu'on se fixe notamment avec l'APAD sur les prises en charge d'accouchement.

  • Speaker #0

    Oui, c'est que tout se passe pour le mieux pour que ça puisse continuer dans ce sens.

  • Speaker #1

    Exactement, exactement.

  • Speaker #0

    Et du coup, on a parlé beaucoup du métier de sage-femme, mais selon toi, qu'est-ce qui devrait changer quand on parle d'accouchement en France, dans les médias, ou est-ce que quelque chose devrait changer aussi ?

  • Speaker #1

    Oui, énormément, énormément. En fait, comme je le disais tout à l'heure, c'est le message de ce livre, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, la natalité en France, elle chute de manière importante. On est à peu près au niveau des années 50, je crois, ou quelque chose comme ça. Donc, il y a une grosse, grosse chute de la maternité, enfin de la natalité. Pourquoi il y a une chute de la natalité ? Alors, on va nous dire, il y a la guerre, il y a le réchauffement climatique, les gens ne se sentent pas en sécurité, etc. Et de l'autre côté, il y a un sondage J-FOB qui est sorti il y a quelque temps qui dit que 34% des femmes aimeraient accoucher à domicile. les résultats de l'APAD justement montrent qu'il y a 1% des naissances qui se déroulent à domicile donc je pense sincèrement que la maternité de façon globale aujourd'hui n'est pas à l'écoute des femmes n'est pas à l'écoute des projets des couples et que les femmes je pense préfèrent ne pas accoucher qu'accoucher dans des conditions qui ne leur conviennent pas. Et je pense que si on transformait la périnatalité actuellement, en créant... En fait, je pense qu'il faut garder évidemment les types 3, les types 2, ce n'est pas la question, mais je pense qu'il faut absolument que les types 1 puissent revenir. En fait, il faudrait qu'on puisse avoir dans chaque maternité euh... Un service physiologique. gérée uniquement par des sages-femmes. C'est-à-dire mettre en avant notre profession dans la physiologie. Et le service pathologie soit géré en chef de service médecin et des sages-femmes. Et du coup, vraiment faire cette barrière entre les deux. Pour pouvoir offrir aux femmes qui décident d'accoucher en structure la possibilité d'accoucher dans une structure physiologique. avec le moins d'examens iatrogènes, avec le plus de respect possible, développer les plateaux techniques pour que les sages-femmes puissent facilement y avoir accès, voire les imposer aux structures. et pouvoir développer une prise en charge à domicile qui soit la meilleure possible, un peu comme aux Pays-Bas, où le SAMU pédiatrique ou adulte, par exemple, peut attendre devant le domicile de la patiente jusqu'à l'accouchement. Comme ça, il n'y a pas de retard de prise en charge, et s'il faut intervenir pour X raisons, on a une équipe disponible. C'est une autre façon de voir la maternité. Je pense qu'il y a des économies de santé à faire très importantes, puisqu'on sait qu'une nuit d'hospitalisation, c'est plus de 1000 euros. Quand on est à domicile, il n'y a pas d'hospitalisation. C'est nous qui venons et une visite, ça coûte 50 euros, 60 euros à la Sécurité sociale. Donc il y a quand même...

  • Speaker #0

    Tellement, oui.

  • Speaker #1

    Oui. Et du coup, il pourrait payer mieux l'accouchement.

  • Speaker #0

    Oui. Forcément. Il faudrait arrêter de mettre en confrontation le côté médical sécure et le côté physiologique naturel. Parce que c'est ça. Il faut avoir une structure de niveau 1. Du coup, au risque que si jamais potentiellement quelque chose se passe, ça ne se passe pas rien, que le bébé soit transféré et tout ça. Ou une grosse structure énorme, mais qui du coup, souvent, freine un peu le côté physiologique.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est la meilleure solution, la meilleure alternative, c'est de coller un service physiologique et des salles de naissance physiologiques dans une maternité, qu'elles soient type 2 ou type 3, et un côté pathologique, et pas de glissement entre les deux. Sauf du côté physio à la patho, si besoin, évidemment. Mais voilà, qu'on n'utilise pas les physios pour le déclenchement, etc. Un déclenchement, ce n'est pas physio.

  • Speaker #0

    Oui, non.

  • Speaker #1

    Donc, voilà. Et ce qui permet aussi... Ce qui permet aussi un accès aux soins à toutes les femmes pour avoir un accouchement physiologique. Parce que ce n'est pas juste pour certaines femmes qui n'ont pas accès ou qui n'ont pas d'argent de ne pas pouvoir accoucher physiologiquement dans une structure. Parce que ça fait quand même une sélection. Oui,

  • Speaker #0

    c'est sûr. Et je pense qu'on pourrait aussi ajouter, peut-être dans les médias, arrêter de stigmatiser quand l'accouchement du type se passe mal et peut-être plus mettre en lumière quand il se passe bien. Parce que je sais que chaque fois qu'il y a un problème, c'est qu'il y a tant de proportions folles. Alors qu'on peut simplement dire des fois, oui, mais il y en a tant qui se passent très bien.

  • Speaker #1

    C'est ça, pour 99 qui se passent bien, on va parler du seul qui ne s'est pas bien passé.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Un changement de regard.

  • Speaker #0

    On peut avoir un rêve fou dans dix ans, ça serait que cette chose se soit mise en place, que la physiologie ait repris une place plus importante.

  • Speaker #1

    Mais je pense que ça peut aller assez rapidement, à partir du moment où les décideurs politiques sont partie prenante. C'est le but, moi je suis en train d'essayer justement de sensibiliser les politiques par différentes actions, c'est en cours. Mais voilà, c'est tout aussi l'intérêt de suivre et d'aider ce projet. Plus on sera nombreux derrière ce livre, parce que c'est un livre photo, mais c'est un livre aussi pour le droit des femmes et pour ces couples, pour tous ceux qui sont... enceintes actuellement, demain, qui ont été enceintes et qui veulent que les choses changent. Et ce livre-là, c'est pour se prendre tous par la main et tous avancer dans la même direction, c'est-à-dire de quelque chose de plus adapté, de moins violent.

  • Speaker #0

    Je veux savoir si tu nous parles plus en détail de ton projet. C'est un livre photo qui parle aussi de la cause des sages-femmes et de la cause de l'accouchement physiologique.

  • Speaker #1

    En fait, c'est un livre photo où il n'y a pas beaucoup d'écrits. En fait, il y a une introduction de Florianne Stauffer, la présidente de l'APAD, une introduction de ma part. Et après, il y a quelques phrases que les patientes ou les patients m'ont données pour témoigner de leurs ressentis. Je voulais faire un livre épuré, comme l'a dit le journaliste de la Maison des Maternelles, un livre silencieux quand on tourne les pages. C'est-à-dire que ce silence, il permet l'introspection, il permet la réflexion, il permet d'analyser et de voir que finalement, tous ces gens qui ont été entendus dans leur choix ont pu accéder à quelque chose qui leur convient. L'idée, c'est que ça suscite la réflexion chez le lecteur. Que ce ne soit pas quelque chose qui soit... Je ne voulais pas faire un manifeste avec... Comment dire ? Avec l'accouchement à domicile, il faut accoucher à domicile, etc. Ce n'est pas le but, c'est un choix personnel et c'est un choix qui est respectable. Il faut le respecter, comme on respecte le choix de femmes qui veulent accoucher avec une péridurale, qui veulent accoucher en maison de naissance, etc. Il faut qu'on puisse rester ouvert à ces couples et à leurs désirs pour justement modifier cette périnatalité et cette natalité qui en chute. libre.

  • Speaker #0

    Ok. Et du coup, ton livre est déjà disponible. Ça y est, il est toujours en précommande.

  • Speaker #1

    Il est disponible en librairie sur commande, sauf s'ils ont des stocks. Mais comme il n'est pas encore hyper médiatisé, il n'y a pas forcément de stock dans les librairies. Soit sur le site d'Images Plurielles. Il est vendu en ligne. soit en n'importe quelle librairie en bas de chez vous. Vous y allez, vous donnez le titre, les éditions images plurielles, et ils vous le commandent.

  • Speaker #0

    Faites travailler les petits libraires de quartier. Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Et je crois qu'il n'est pas sur Amazon, justement.

  • Speaker #0

    Très bien. OK. Si tu avais un petit message à glisser à toutes les futures mamans qui m'écoutent, ça serait quoi ?

  • Speaker #1

    Croyez en vous, d'abord. Vous n'avez pas besoin de croire en la sage-femme qui vous accompagne. Elle est là pour vous accompagner, elle est là pour vous. Mais c'est en vous que vous devez croire et en votre conjoint. C'est votre projet. Donc si j'avais un mot à vous dire, c'est que vous pouvez le faire. Oui. Voilà. Je crois que c'est…

  • Speaker #0

    Il n'y a pas meilleur message.

  • Speaker #1

    Je crois que c'est ça, en fait. C'est vraiment… Enfin, toutes les femmes, vous pouvez toutes le faire. Il faut juste… comprendre que pendant des années et des années et des années le patriarcat mais aussi le matriarcat vous ont mis dans la tête que l'accouchement c'est horrible c'est douloureux c'est ceci c'est cela mais rappelez vous que depuis la nuit des temps les femmes accouchent et qu'on est toujours là et que si c'était si horrible que ça on serait plus là en vrai et donc je pense que dès qu'on récupère l'activité le mouvement l'envie je pense que oui c'est intense,

  • Speaker #0

    on va pas se le cacher mais c'est faisable et vous pouvez le faire c'est aussi bien physique avec le mouvement que mental de se dire je peux le faire parce que si t'y crois pas ça n'y arrivera pas ça va comme tout ce livre si j'y avais pas cru Merci.

  • Speaker #1

    et si mes patientes qui sont dans ce livre n'y avaient pas cru non plus ils ne seraient pas là aujourd'hui ça marche pour tout mais pour l'accouchement c'est encore plus intense du coup n'hésitez pas à commander ce livre près de toutes les bonnes librairies et

  • Speaker #0

    du coup si on veut suivre ton travail tes photos, est-ce qu'il y a un endroit où on peut te contacter ?

  • Speaker #1

    oui, vous pouvez aller sur Insta mon nom de compte c'est JDH comme Jean-Daniel Henry Merci. underscore photographe sans e.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Voilà. Et là, vous allez voir, notamment en ce moment, je communique sur le livre, mais j'ai aussi posté plein d'autres types de photos, toujours en or et blanc quasiment. Mais comme ça, vous voyez un peu l'univers de ma photographie.

  • Speaker #0

    écoute je souhaite une belle réussite à ce beau projet j'espère vraiment qu'il pourra porter la voix que tu souhaites porter parce que c'est vraiment une cause hyper importante surtout quand on met en lumière tout ce que t'as dit dans l'épisode c'est encore plus important super merci beaucoup il

  • Speaker #1

    ne faut pas hésiter à suivre parce que j'essaye de faire des événements un peu politiques pour justement soulever le débat et au moment si ça se fait j'aimerais beaucoup que les gens qui sont intéressés par ce sujet ou qui soutiennent ce sujet puissent venir pour faire le buzz et pour montrer que c'est pas juste une petite niche de personnes qui l'accouchaient au fond de la ferme etc mais que ça intéresse aussi des parisiens des bretons enfin voilà l'idée c'est de créer un mouvement pour pour ouvrir ce débat sur la périnatalité. et remettre les choses à plat avec des gens, des sages-femmes qui connaissent le travail et qui peuvent donner un avis plus éclairé que des bureaucrates qui ne connaissent que la comptabilité hospitalière. On n'est pas des euros, on n'est pas des chiffres, on est des humains. Et je pense qu'il faut prendre le temps de s'écouter et d'écouter ce qui est important pour les humains.

  • Speaker #0

    Surtout si on repart un peu, s'accompagner à un des plus beaux et des plus importants moments de la vie. Oui, c'est ça. Et comment essayer de faire du bruit ? Tu crées un mouvement,

  • Speaker #1

    c'est ça ? Là, j'ai fait une demande pour faire une exposition à l'Assemblée nationale. Parce que ceux qui sont les décideurs politiques, c'est eux. Les législateurs, c'est eux. et je pense que ça peut être le moyen de ouvrir le débat c'est de les solliciter directement de les interpeller avec des images et éventuellement du monde si jamais on arrive à se réunir ok en tout cas j'invite tout le monde à te suivre si vous êtes intéressé par la cause leurs

  • Speaker #0

    actualités seront en temps réel c'est ça exactement et bien merci beaucoup à toi pour tout ça et bien merci beaucoup Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu ou si le podcast de manière générale te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note, surtout en application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires aussi passionnantes qu'intéressantes, rendez-vous mercredi prochain. A très vite !

Chapters

  • Introduction à l'épisode et présentation de Jean-Daniel

    00:39

  • Le parcours de Jean-Daniel en tant que sage-femme

    00:47

  • Clarification sur le terme sage-femme et ses implications

    01:43

  • Comment Jean-Daniel a choisi ce métier

    02:20

  • Réactions face à un choix de carrière atypique

    05:14

  • L'impact du genre sur la perception des patientes

    06:23

  • Les préjugés rencontrés dans sa carrière

    09:31

  • Les accouchements à domicile : défis et avantages

    15:47

  • Différences entre accouchement à domicile et à l'hôpital

    22:07

  • Message aux futures mamans et conclusion de l'épisode

    43:48

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