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Balance ton accouchement

Megan - Accouchement de jumeaux : protocoles vs instinct maternel

Megan - Accouchement de jumeaux : protocoles vs instinct maternel

1h01 |18/06/2025
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Description





As-tu déjà pensé à l'accouchement de jumeaux et à tout ce que cela implique ? Dans cet épisode de Balance ton accouchement, je reçois Mégane, une maman inspirante qui partage son expérience émotive et unique de l'accouchement de jumeaux. Elle nous raconte comment elle et sa partenaire ont fait le choix merveilleux de devenir parents grâce à une méthode de fécondation in vitro avec les ovocytes de sa femme. Ce témoignage de mamans nous plonge dans l'univers fascinant et parfois complexe de la maternité.


Mégane évoque sa grossesse, marquée par une confiance en son corps et un désir profond d'accoucher à domicile. Mais tout bascule lorsqu'un examen de datation révèle qu'elle attend des jumeaux. Quelle surprise ! Ce choc a complètement modifié leurs projets d'accouchement. Elle partage avec nous les défis qu'elle a dû relever, notamment le changement de maternité et les pressions médicales auxquelles elle a fait face. Cet épisode met en lumière l'importance de faire entendre sa voix et de respecter ses choix en matière d'accouchement.


Malgré une grossesse globalement positive, Mégane a dû faire face à des complications lors de l'accouchement, notamment une césarienne d'urgence après un long travail qui n'évoluait pas comme prévu. Elle aborde avec courage les douleurs physiques et émotionnelles qu'elle a ressenties, ainsi que les difficultés d'allaitement qui ont suivi. Son récit est un véritable témoignage d'accouchement qui résonne avec tant de mamans qui ont vécu des expériences similaires. Balance ton accouchement est l’endroit idéal pour découvrir des histoires authentiques sur le parcours de la maternité, que ce soit un accouchement physiologique, un accouchement à domicile, ou même un accouchement prématuré.


Dans cet épisode, nous parlons aussi de sujets importants tels que l'hémorragie de la délivrance, la révision utérine, et le soutien en néonatologie pour les bébés prématurés. Mégane nous rappelle que chaque accouchement est unique, et que le chemin vers la maternité peut être parsemé d'embûches, mais aussi de belles surprises. Rejoins-nous pour ce moment de partage et de bienveillance, et découvre l'importance de la confiance en soi dans le processus d'accouchement. Ensemble, célébrons la force des mamans et l’incroyable aventure de donner la vie !




Envie d'en discuter, d'en savoir plus ou de participer à ton tour ? Rendez-vous sur instagram : @balance_ton_accouchement


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi, je suis Rebecca. maman de deux enfants, est complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour. Alors bonjour, merci d'être venu pour ce nouvel épisode du podcast. Alors pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît en me donnant ton prénom, en me disant combien d'enfants tu as et quel âge ils ont, et en ajoutant tout ce que tu aurais envie.

  • Speaker #1

    Alors bonjour Rebecca. Moi, je m'appelle Mégane. J'ai deux enfants, des jumeaux, qui vont avoir deux ans la semaine prochaine, qui s'appellent Elio et Malo. Et pour l'instant, je n'ai rien à éviter.

  • Speaker #0

    Oui, la grosse phase des deux ans, en plus avec des jumeaux, ça peut être sympathique.

  • Speaker #1

    Oui, on commence à mettre un petit pied dedans là.

  • Speaker #0

    Ok. Alors première question que je pose toujours, est-ce que tu avais pensé accouchement dès le début de ta grossesse ? C'est quelque chose qui te stressait, qui te faisait peur, qui te donnait envie ou tu ne pensais pas spécialement ?

  • Speaker #1

    Si en fait moi je pensais accouchement déjà avant d'être enceinte. En fait déjà nous vu qu'on est un couple de fans on a dû anticiper, c'est une organisation, on a pensé tellement de choses en amont que ça faisait partie des choses auxquelles j'ai pensé aussi. Et ça ne me faisait pas peur du tout. Il était évident pour moi que je voulais accoucher à la maison. C'était certain. On a plusieurs sages-femmes qui font des accouchements à domicile dans le coin. On n'en a pas énormément parce qu'il n'y en a pas beaucoup en France, mais on en a quand même deux, trois. Donc, j'étais plutôt confiante sur le fait qu'on trouverait la personne qui nous correspondrait et à qui on correspondrait aussi. pour un accouchement à domicile. Donc oui, on y avait pensé à l'avance.

  • Speaker #0

    Ok, c'est vraiment quelque chose de réfléchi, c'est pas un problème en l'air en plus. Non,

  • Speaker #1

    non, pas du tout.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Bon, du coup, si on revient un tout petit peu en amont, du coup, vous avez dû lancer un projet sûrement un peu plus compliqué que ce qu'on pense d'une grossesse. Comment ça s'est passé ? Est-ce que c'était vraiment compliqué ? Est-ce que ça a été plutôt simple ?

  • Speaker #1

    Ça a été assez fluide, en fait. Nous, on a décidé de lancer... euh... assez à l'avance par rapport à ce qu'on voulait, par rapport à ce qu'on s'était fixé comme grossesse. Et du coup, pour ne pas être stressée au niveau du timing, on a pris l'idée devant parce qu'il y a beaucoup d'examens à passer. Moi, j'ai dû, parce que c'était moi qui allais porter, j'ai dû passer des examens aussi qui ont révélé des choses. J'ai dû subir une petite opération, rien de grave, mais il y a des choses qui ont dû être faites. à l'avance, donc on était contentes de le faire à l'avance. Et on a choisi aussi une méthode qui... Donc ça s'appelle la ROPA. Et en fait, ce sont les ovocytes de ma femme qui ont rencontré les paillettes de sperme en laboratoire. Et c'est moi qui ai porté les enfants, en fait. Donc comme ça, en fait, j'ai porté les enfants avec les gènes de ma femme, pour qu'on soit vraiment toutes les deux impliquées dans le processus.

  • Speaker #0

    50-50.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc on s'y est pris à l'avance, ça a été très fluide, ça a été très, on va dire très facile. Elle a dû avoir qu'une seule ponction au niveau des ovocytes, on a eu pas mal de bons embryons qui ont été congelés. Et quand on a fait le transfert du coup pour la grossesse, on a dû en faire qu'un, en fait, ça a pris du premier coup. Donc on a eu un parcours, oui, médical et oui, organisé et assez carré. mais quand même facile.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Et donc tout ça, ça a pris combien de temps à peu près pour que tu puisses tomber enceinte ?

  • Speaker #1

    Alors, comme on s'était pris vraiment à l'avance, on s'était pris plus d'un an à l'avance, en tout en un an et demi. Mais disons que si on avait voulu vraiment lancer tout de suite à partir du moment où on a commencé les examens et tout ça, en quatre mois, on aurait pu déjà faire le transfert en fait.

  • Speaker #0

    D'accord, donc vraiment bien.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Ok. Et alors, une fois que tu tombes enceinte, comment ça se passe alors ?

  • Speaker #1

    En fait, je sens tout de suite que je suis enceinte. Je ne sais pas l'expliquer. Je sens tout de suite que ça s'accroche, que ça se niche. J'ai une grossesse incroyable. Je n'ai pas de nausées. Je n'ai rien. J'ai un tout petit peu de fatigue, mais vraiment, c'est tout. Je suis très chanceuse parce qu'en plus de ça, je ne sais pas encore qu'il y en a deux, mais on dit dans la généralité que quand il y en a deux,

  • Speaker #0

    c'est intense.

  • Speaker #1

    Que les nausées sont décuplées. Et en fait, non. En fait, pas forcément la preuve. Le seul truc vraiment que j'ai eu de difficile, c'est que comme ils ont vite pris de la place, ils ont vite écrasé mes organes. J'ai eu des remontées acides assez douloureuses. Mais c'est vraiment la seule chose qui a été désagréable pendant cette grossesse.

  • Speaker #0

    D'accord. Oui, donc assez bien.

  • Speaker #1

    Ouais, génial.

  • Speaker #0

    Et du coup, est-ce que tu as su rapidement qu'ils étaient deux ?

  • Speaker #1

    Oui, à l'écho de datation. En fait, on est allé voir une sage-femme. On avait choisi une sage-femme qui faisait des accouchements à domicile. On est allé la voir pour lui expliquer notre projet. Elle nous conseille de faire cette écho de datation où on dit qu'en réalité, on n'en a pas besoin. On connaît exactement la date. Il n'y a pas de suspectative. Elle dit vraiment que c'est plutôt une écho que vous faites avec le cœur parce que vous allez voir votre bébé pour la première fois. vous allez vraiment... réaliser en fait à ce moment là ce qui se passe et je vous conseille quand même de la faire. Bon je vous fais quand même l'ordonnance et puis vous voyez si vous voulez la faire ou pas et donc en fait on s'est pas posé la question on s'est dit oui en fait on a envie de la faire. Et donc quand on est venu à cette école de datation on a donc on avait choisi une gynécologue qu'on avait vu une fois avant puis elle a mis la sonde et en fait on a Elle ne regardait pas l'écran, elle était en train de faire des petits réglages sur son appareil. Mais nous, on avait les grands yeux en face de nous. Et en fait, on a vu deux trucs blancs. C'était un souhait très fort de la part de ma femme d'avoir des jumeaux. On en avait parlé souvent. Et je lui disais, mais arrête, ce n'est pas toi qui vas les porter. Ne dis pas ça, ce n'est pas si facile. Et en fait, du coup, il y a eu un gros moment de bug où tu te dis, mais non. et en fait je me rends pas compte que je parle tout haut et puis du coup la gynéco regarde son écran et elle fait ah bah si il y en a deux puis moi je répète mais non puis deux trois fois comme ça et en fait le temps que je comprenne vraiment qu'il y en a deux parce que c'est pas comme un parcours de PMA où il y a une stimulation et où il y a peut-être plusieurs ovulations et du coup ça fait que il y a Merci. Il y a peut-être plusieurs enfants. Là, vraiment, il y a eu un transfert d'un seul embryon. Et du coup,

  • Speaker #0

    c'est des bruits de mots. Il n'y avait pas de risque,

  • Speaker #1

    entre guillemets. C'est ça. Il n'y avait pas de risque accru par rapport à une fécondation lambda qui en aurait deux.

  • Speaker #0

    C'est vraiment la surprise.

  • Speaker #1

    La grosse surprise. Et en fait, choc, déni complet. Et puis en fait, on n'a pas vraiment le temps d'enregistrer l'information, que la gynéco est déjà en train de nous dire, c'est plus moi qui vais pouvoir vous faire des échos, parce que du coup, il y en a deux. J'ai l'impression qu'il y a deux poches, mais ce n'est pas sûr. Et puis faites attention, parce que si ça tombe, il y en a un des deux qui ne tiendra pas. Et puis s'il y a deux poches et qu'il y a un seul placenta, attention.

  • Speaker #0

    Parce que tu passes la taille dans la grossesse à risque, là, ça y est.

  • Speaker #1

    Ah bah oui, et puis non seulement on passe dans la grossesse à risque, mais en plus elle nous parle vraiment de tous les risques, alors qu'on n'a même pas encore enregistré l'information de « en fait on va avoir des jumeaux, il y en a deux » . On n'a pas le temps de se réjouir de cette information, qu'on tombe tout de suite dans la pathologie, dans l'horreur, dans le syndrome transfuseur-transfusé, et puis si c'est ça, ils peuvent faire ça, mais parfois on doit un peu couper un des deux et ça comment dire, elle nous explique en fait les possibilités s'il y a un syndrome transfuseur transfusé parce que ça arrive dans certains cas quand c'est des jumeaux qui partagent le même placenta et en fait on est sous le choc et puis en fait je sors de cet écho et je fonds en larmes parce que je peux même pas me réjouir d'en avoir deux.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    qu'était ta passion ? Et puis je vois mon projet d'accoucher à la maison s'envoler par la fenêtre. Mais il y a une... Mais directement,

  • Speaker #0

    tu sais que c'est fini.

  • Speaker #1

    Je sais que c'est fichu. Je sais que ma femme était OK avec un accouchement à domicile accompagné d'une sage-femme. Qu'un accouchement non assisté pour des jumeaux, ce sera hors de question. Mais même pour pas des jumeaux, mais pour des jumeaux encore plus. Oui. Et à partir de ce moment-là, on sait aussi qu'on va être suivi à la culotte par la maternité. Et ça, ça nous pose un gros problème.

  • Speaker #0

    Ok. À toutes les deux, du coup.

  • Speaker #1

    Plus à moi, mais à elle aussi. Parce que ce n'est pas ce qu'on souhaitait. Ce n'est pas la tranquillité d'esprit, la tranquillité de grossesse qu'on aurait voulu.

  • Speaker #0

    Oui, toi, c'est à l'opposé de ce que tu pensais.

  • Speaker #1

    Complètement. Ok.

  • Speaker #0

    Du coup, c'est quelque chose qui est difficile à digérer. Comment ça se passe à partir de ce moment-là ? Est-ce que tu acceptes quand même la « nouvelle » ? Est-ce que c'est vraiment difficile ?

  • Speaker #1

    Je dirais que j'ai mis deux ou trois jours à intégrer, qu'il y en avait deux. Et en fait, au-delà du fait… J'ai été très heureuse très vite d'en avoir deux, mais ça a été vraiment le temps du deuil de mon accouchement à domicile qui a pris plus de temps. J'étais très informée sur la grossesse. En fait, je suis énergéticienne, je suis praticienne atma et je suis accompagnatrice périnatale. Et le sujet de l'accouchement me passionne, physiologique encore plus. J'aime beaucoup me renseigner sur les chiffres, tout ce qui se passe au niveau médical, tout ça. Donc, je savais qu'on allait devoir batailler. avec la maternité pour les choses qu'on voulait et je n'avais pas envie de ça. Parce que je n'avais pas envie d'être dans le conflit, parce que j'avais envie que ce soit quelque chose qui soit serein, qu'on puisse travailler en équipe. Et donc on nous a conseillé une maternité qui était quand même plutôt flexible, qui n'est pas la maternité... On a une maternité dans le nord de la France, Jeanne de Flandre, qui... qui est de niveau 3, qui est très connu pour avoir un néonate incroyable. Ils s'occupent des bébés de manière géniale. Les grossesses pathologiques et compliquées, ils en voient passer tout le temps. Mais justement, ils en voient passer tellement que c'est devenu une normalité pour eux. Nous, on ne voulait pas aller là-bas. Tant que la grossesse en elle-même n'avait pas de problème, tant que les enfants n'avaient pas de soucis, on ne voyait pas l'intérêt de se retrouver dans une maternité. niveau 3 plus plus avec des alertes partout et puis donc on a choisi une maternité de niveau 2B qui avait quand même les services nécessaires si jamais on en avait besoin mais qui était quand même moins moins moins connue voilà moins extrême exactement ok voilà et donc tout se passe plutôt bien à partir de ce moment là ? J'ai une super grossesse. En fait, le problème qui se pose assez vite, c'est qu'à partir de 20 semaines, il me semble à peu près, je suis censée passer des échos une fois toutes les deux semaines pour vérifier qu'il n'y ait pas de syndrome transfuseur-transfusé. Ça, ça nous dérange parce qu'en fait, je suis très en phase avec mon corps, je suis très en phase avec... les ressentis que je peux avoir et je suis persuadée que si il commence à y avoir quelque chose qui cloche, je vais le savoir. Et que je saurai mieux que le personnel médical. Je n'ai peut-être pas les machines, mais en fait, j'ai mon instinct, j'ai mes ressentis et je fais 100% confiance à mon corps. Et je sens que tout va bien, donc ça m'embête d'y aller toutes les deux semaines. Donc au tout début, on essaie de... Ma femme travaillait beaucoup. Et en fait, on essaie de décaler un peu en disant, en fait, non, là, on ne pourra pas. Et donc, on arrive au début à décaler à un mois, une fois par mois, et après, une fois toutes les trois semaines. Et puis, au bout d'un certain moment, on n'arrive plus. Et puis, c'est une fois toutes les deux semaines. Donc, ça, c'est le plus gros suivi que j'ai, c'est les échos. Donc, c'est beaucoup d'organisation, de transport. Puis, à la fin, en fait… On dit, il faut faire attention. Et puis, en fait, à la fin, on est énorme. Il faut faire attention à ne pas faire trop de voitures. Mais il faut quand même que je me déplace une fois toutes les deux semaines.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    c'est un peu... C'est un peu contradictoire. Voilà, exactement. Donc, en parallèle, j'ai des monitos aussi à la maison au bout d'un certain moment avec la sage-femme pour voir si tout est OK. Mes bébés ne sont pas forcément toujours coopératifs. Ils sont plutôt actifs. Donc, je ne les laisse pas trop faire sur les monitos. Mais tout va bien.

  • Speaker #0

    Donc malgré ce contrôle quand même assez poussé, tout va bien de ton côté, de leur côté ?

  • Speaker #1

    Tout va bien. Oui, tout va bien. Le seul truc que j'ai encore plus... J'en ai pas le droit. Mais carrément, parce qu'en fait, c'est un truc qui m'a vraiment insupportée dès le départ, c'est d'être catégorisée tout de suite dans une grossesse à risque, grossesse pathologique. Tout ça parce qu'ils sont deux, alors que tout va bien. Ça, je trouve ça vraiment difficile et je trouve que c'est vraiment quelque chose qui devrait changer parce qu'à partir du moment où il y aurait eu un début de syndrome transfuseur-transfusé, un souci quelconque qu'on puisse nous passer en grossesse à risque, c'est compréhensible. Mais en fait, juste nous passer en grossesse à risque parce qu'ils sont deux, je trouve ça vraiment injuste parce que ça nous ferme énormément de portes. Et ça, c'est dur.

  • Speaker #0

    Surtout que toi, tu n'étais vraiment pas de cette optique-là.

  • Speaker #1

    Pas du tout. pas du tout et donc le seul truc qui pour acclocher c'est ce fameux test ce test du diabète du glucose ou en fait ou en fait on nous fait boire là ce fameux truc super concentré en sucre une première fois délicieux et donc une première prise de sang avant une prise de sang au bout d'une heure puis une deuxième prise de sang ou deux heures et en fait moi c'était mon taux de base en fait qui était à 0,94 au lieu de 0,92, quelque chose comme ça avant ingestion du sucre et donc ils m'ont fait ah mais vous faites du diabète gestationnel machin et j'étais là, bah pas du tout en fait vous voyez bien que mes résultats après ingestion du sucre sont plus que bons donc Et donc on a essayé de me forcer à avoir une infirmière diététicienne qui m'expliquerait comment manger, qui m'expliquerait quoi manger. Et cette infantilisation c'est insupportable parce que je sais comment manger, je mange bien, je mange varié et donc je suis en surpoids et c'est pas parce que je suis en surpoids que je ne sais pas manger et que je mange n'importe quoi. Oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai qu'en fait tes manches étaient un peu trop lourdes la veille au soir et du coup ça a tout faussé. Merci. J'ai eu la même chose pour mon premier, du coup je connais complètement le problème.

  • Speaker #1

    Ah c'est insupportable ! Puis au début c'était « Oh mais il faut faire attention parce que les enfants, les bébés, c'est des jumeaux en plus, donc ils sont quand même un peu petits. » Et puis à la fin de la grotte, c'était « Oh là là, attention, c'est des gros bébés ! » Ben oui, en fait, jamais ! Non, jamais, je veux dire, nous on est des grands gabarits, ma femme est un grand gabarit, on a demandé à un donneur qui nous ressemble, donc en fait je ne m'attendais pas à accoucher de bébés qui se déplaçaient. C'est vrai, c'est vrai. Ça, c'était même pas dans le royaume de l'envisageable.

  • Speaker #0

    Ok. Donc, t'as ça qui met un petit caillou dans la machine, mais du coup, toi, t'as pas vraiment d'impact au final, vu que tu es confiante et tu sais que ça va au final.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et que je refuse, en fait, de voir l'infirmière diététicienne. Et je refuse... Je sais qu'il est écrit dans mon dossier, du coup, que je faisais du diabète gestationnel. Et ça, ça m'énerve particulièrement, parce que je n'en faisais pas. Donc vraiment c'est très énervant de devoir se battre alors qu'on sait. On sait mieux que vous. Non, vous ne savez pas forcément mieux que nous. Pour plein de choses, vous pouvez être vraiment utile, mais arrêtez de croire que vous savez mieux que nous. Non.

  • Speaker #0

    Tu connais ton corps et tu sais comment ça se passe. Ok. Et du coup, sur le plan médical, à part ça... Tout va toujours très bien, il n'y a pas de soucis particuliers ?

  • Speaker #1

    Tout va bien.

  • Speaker #0

    Ok. Donc on se dirige doucement, mais sûrement vers une fin de grossesse. Comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Je suis lourde. Je suis lourde. J'ai tout pris dans le ventre et en fait, je n'avais pas l'impression d'être si énorme et si lourde, mais à regarder les photos maintenant, si, vraiment. Ouais, vraiment. Et puis du coup, deux bébés... de gros bébés quand même donc ça se passe ça se passe quand même très bien on commence à avoir des soucis avec la maternité encore une fois alors qu'on a présenté notre projet de naissance au mois de février j'ai accouché en juin quand même donc il ya du temps sauf qu'on présente notre projet de naissance avec une sage femme et pas avec notre gynécologue habituel Elle panique sur certains points en disant qu'il faudra voir avec la gynéco parce que je ne suis pas sûre que ce sera possible. Notre gynéco revient vers nous alors que je suis à 34 semaines, donc vraiment très tard par rapport à notre projet de naissance, en disant qu'il y a des choses qui ne vont pas dessus, qu'il va falloir qu'on revienne sur certains points, qu'elle va parler avec l'équipe, tout ça. Et en fait, le lendemain matin, je reçois un appel à 9h du matin pour me dire « il faut que vous veniez dans la matinée à la maternité, il faut qu'on discute, j'ai parlé avec l'équipe, il faut absolument qu'on discute de votre projet de naissance, sauf qu'en fait, en si peu de temps, avec un si court délai, ma femme travaille. » Elle ne peut pas se libérer. Et en fait, je me retrouve toute seule à aller là-bas avec ma gynécologue en face de moi et une deuxième gynécologue. Je me retrouve un peu en procès parce qu'on fait la liste, on passe point par point sur notre liste, sur notre projet de naissance. Et en fait, il y a les trois quarts qui ne leur vont pas. Et du coup, ça pose problème. Moi, je ne veux pas passer de scanner de bassin. Le scanner du bassin, c'est quelque chose qui est obligatoire quand il y en a deux. C'est obligatoire, on s'entend avec des grosses guillemets, parce que normalement, ils ne sont pas censés nous obliger à quoi que ce soit, mais on sait comment ça se passe. Et je ne veux pas, parce qu'en fait, je n'ai aucun doute que mon bassin soit suffisamment large pour laisser passer mes bébés. On n'est plus à l'époque où on était mal nourris, où on était rachitiques et où les bébés parfois ne passaient pas. Et j'ai confiance en mon corps, en fait. 300% confiance en mon corps, je sais qu'il va laisser passer mes bébés. Et donc, je me retrouve vraiment face... En fait, elles sont vraiment contre moi. Et puis, la deuxième gynécologue que je ne connais pas se plaît à raconter des histoires d'horreur et à mettre la pression pour faire changer d'avis. Et vraiment, quand on parle du scanner du bassin, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le reste parce que là, elle me dit, « Non, mais moi, vous ne savez pas ce que j'ai déjà vu. J'ai déjà vu un bébé qui sort en siège. » Et en fait, le bassin de la maman... pas assez large, la tête reste coincée, le bébé meurt. Et je lui ai dit mais comment vous osez me dire une chose pareille ? Je lui ai dit, vous arrêtez tout de suite, vos histoires d'horreur ne me feront pas peur, vous ne me ferez pas peur, arrêtez d'essayer de mettre la pression, c'est pas comme ça que ça fonctionne en fait. Et en fait, du coup, ma gynécologue habituelle là, peut taper du poids sur la table en disant, en fait, je vais vous expliquer comment ça va se passer. Il y a des choses qui sont pas négociables sur votre projet de naissance. sur lesquelles on ne reviendra pas. Si vous ne voulez pas passer de scanner du bassin, il va falloir trouver une autre maternité. Vous vous rendez compte que vous me dites ça à 34 semaines, alors que je suis enceinte de l'humour, et que vous me dites que potentiellement, à partir de 36, vous me laissez deux semaines pour trouver une autre maternité. Donc clairement, vous me prenez en otage, parce que vous savez qu'on va pas réussir. Voilà. Et donc, ça a été compliqué. Je l'ai fait, et puis on m'a dit, « Oh, votre bassin, il est largement assez large pour laisser passer vos bébés. » Ah bon ? Ah bah surprise ! Ah bon ? Bah tiens ! Donc voilà, il y avait ça, il y avait que je ne voulais pas de péridurale, ça c'était inconcevable pour eux, que je refusais, mais catégoriquement, la grande extraction du deuxième, cette fameuse grande extraction. En fait, quand il y en a deux, quand il y a le premier qui sort, ils vont chercher le deuxième. Ils ne lui laissent pas le temps de venir. Et en fait, quand j'ai dit, mais ça par contre, ça c'est vraiment pas négociable, vous ne me... toucher pas, je refuse d'être touchée pendant mon accouchement, je veux être dans ma bulle, je veux être tranquille. Et ils m'ont dit, non mais vous vous rendez pas compte, le premier il sort et en fait le deuxième il se retrouve dans une grande piscine, il sait pas où est la sortie. Non mais il sait... Non mais, attendez, le bébé il sait où est la sortie. S'il a du mal à trouver la sortie, c'est peut-être parce que vous gardez les femmes sur le dos et que du coup, la gravité ne peut pas aider pour qu'il trouve un peu... pour qu'on puisse l'aider à trouver comment sortir, quoi. C'était... Et en fait, il se trouvait des problèmes qui, pour moi, n'en étaient pas. Mais si bébé est en siège, et bien bébé est en siège, et puis j'accoucherai de bébé en siège, et puis il y a plein de femmes qui le font et ça se passe très bien, et ça ne sert à rien de... Voilà, moi je connaissais, en fait, je savais que je ne voulais pas de péridurale, parce que je savais ce que c'était la cascade d'intervention, je ne voulais pas de cascade d'intervention, je ne voulais pas que ça ralentisse mes contractions, je ne voulais pas d'ocytocine de synthèse qui allait me donner des contractions hyper violentes et assez fausses. Voilà, il y a plein de choses que je voulais pas dire, j'étais pas d'accord. Vraiment ce jour-là ça a été très compliqué. Donc finalement j'ai décrit... C'est ça. Et en fait on a senti vraiment sur tout du long, ça s'est très très bien passé. Mais ça c'était peut-être notre erreur, on a été très clairs dès le départ sur ce qu'on voulait et ce qu'on ne voulait pas. Ils ont vu tout de suite qui on était. On était vraiment connus. Notre dossier, je pense, c'était le loup blanc de la maternité. À chaque fois que je disais mon nom à quelqu'un que je n'avais jamais rencontré, ils disaient « Ah, c'est vous ! »

  • Speaker #0

    « Ah, ok ! » « Oui,

  • Speaker #1

    c'est nous ! » Les folles un peu chiantes qui ne veulent pas de péridural pour un accouchement de jumeau. Du coup, on a eu vraiment cette impression. Mais à la fin, ça a augmenté vraiment crescendo et d'un coup. où en fait la pression est montée d'un coup au niveau de l'hôpital et on a senti que ça allait être difficile.

  • Speaker #0

    Donc là tu es à 34 semaines, effectivement les choses se corsent un petit peu.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. Et à partir de 36 semaines... on doit aller tous les trois jours à l'hôpital pour faire un monito.

  • Speaker #0

    Et ça c'est un protocole jumeau de ton hôpital ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc tous les trois jours et puis vérifier aussi la quantité de liquide amniotique. D'accord. Qui est une aberration aussi pour moi mais voilà. Un jour elle vérifie puis elle ne trouve pas et puis elle dit ah non mais il n'y en a pas assez. Mais attendez je vais regarder quelque chose et puis elle regarde. Ah mais c'est normal, c'est parce que lui, il a la vessie pleine. Donc on va attendre un petit peu. S'il urine, ça va nous remettre du liquide. Et puis en fait, on a attendu 100 minutes, il a uriné. Et puis hop, il y avait suffisamment de liquide amniotique. Donc vraiment, on se questionne sur l'importance de ce genre d'examen en fait.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Donc voilà.

  • Speaker #0

    Ok. Du coup, comment se passent les derniers jours ? À quel moment ton accouchement se précise ?

  • Speaker #1

    Alors, en fait, un jour, on arrive pour un monito. On trouve que c'est anormalement long. Alors, on est des pros du monito maintenant. Parce qu'on est en train de m'enfermer. Donc, je vois bien qu'il y en a un qui a des petites baisses de temps en temps. Mais ce n'est pas rare parce qu'en fait, il bouge et que parfois, le signal se perd. et que parfois, du coup, ils doivent revenir, bien replacer les moniteaux. Et puis après, on nous arrête le moniteau et on attend très longtemps parce qu'il y a une sage-femme qui nous dit « La gynécologue de garde voudrait vous parler. » On ne s'inquiète vraiment pas. Moi, je sens que tout va bien.

  • Speaker #0

    Tu es à quel stade à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Je suis à 37 semaines et 2 jours.

  • Speaker #0

    Ok. Donc, tu viens juste de passer le cadre de la prématurité.

  • Speaker #1

    Oui, et puis, ils estiment des bébés quand même assez gros. Donc, on n'est pas trop inquiets là-dessus, si les estimations sont bonnes, bien sûr. Et donc, en fait, on se retrouve dans un bureau avec la fameuse gynécologue et ses histoires d'horreur et un interne. Et en fait, elle nous dit, voilà, on voulait vous voir parce qu'il y a un souci avec le monito. Alors, nous, on tombe un peu des nues. Il y a un de vos bébés qui a un rythme cardiaque qui nous pose question parce qu'il tombe un peu parfois. On aimerait vous garder. Alors du coup, nous, on demande à refaire un monito parce qu'en fait, les monitos, parfois, ça se trompe. Et ça ne coûte rien de refaire pour voir si tout va bien. On me dit non, non, moi, je ne refais pas de monito. De toute façon, même si le deuxième monito, il est OK, moi, à partir du moment où j'ai vu ça sur le premier... Je reste là-dessus. Ok. D'accord. Donc là, on commence à sentir qu'il se prépare quelque chose. Et puis en fait, elle brode, elle brode. Et puis elle finit par nous dire qu'en fait, elle veut me déclencher. Ce qui était pareil, hors de question sur mon projet de naissance. Et puis en fait, hors de question d'être déclenchée. Pour moi, soit tout allait bien et il n'y avait pas de raison de déclencher. Soit il y avait un problème. un vrai problème. Et dans ce cas-là, s'il y a un vrai problème, en fait, on ne se pose pas de questions, on part en césarienne. On ne va pas commencer à passer des heures et des heures. On ne sait pas combien de temps l'accouchement va durer. Je ne vais pas faire subir ça à mes bébés si jamais il y a un problème. Et en fait, elle insiste, elle met la pression. Et puis, en fait, on va partir. Et je lui dis, en fait, on va partir, on ne va pas rester. On reprend à la maison. On doit vous faire signer une décharge. Il n'y a pas de problème. Faites-nous signer une décharge, aucun souci. Et en fait, là, elle nous dit, si vous rentrez chez vous, vous courez le risque que votre enfant manque d'oxygène et soit handicapé ou alors qu'il meurt. Et s'il meurt, il tue son jumeau.

  • Speaker #0

    Mais ils sont d'un... Je suis sûre du tact de cet hôpital.

  • Speaker #1

    Mais c'est vraiment... Enfin, j'allais dire c'est vraiment elle, mais je voyais bien que notre gynécologue habituelle était d'accord avec elle. Et en fait, c'est... C'est fou, en fait, je pense qu'ils perdent d'une part de leur humanité, parce que je suis persuadée qu'ils voient des choses horribles, et que ça ne doit vraiment pas être facile, et ils sont obligés de se dissocier à un moment pour encaisser ce qu'ils voient. Mais en fait, les choses horribles, ce n'est pas la norme. Et en fait, ça ne doit pas faire perdre leur humanité et leur contact avec les gens, parce qu'en fait, on n'est pas des robots, on n'est pas des numéros de dossier. C'est important de... de nous considérer et de considérer nos opinions et nos envies. Et en fait, quand elle a dit ça, ma femme... Ma femme, elle a...

  • Speaker #0

    Elle a têté un câble. Vraiment, elle lui a dit « Mais comment vous osez nous dire une chose pareille ? Vous savez très bien que si vous nous dites ça, vous essayez de nous faire rester, de nous faire du chantage. C'est honteux. » Et en fait, l'interne qui était là a vraiment essayé de rattraper le coup et calmer les choses parce qu'il voyait bien que c'était en train de partir en cacahuète. Moi, vraiment, elle a dit ça. J'étais bouche bée qu'elle ait osé sortir un truc pareil. Ouais, tu te sens un peu moins seule aussi de dire « je sais pas, c'est à qui moi la relou du coup ? » Mais oui, et puis en fait, ma femme était d'accord de toute façon avec tout ce qu'on faisait, c'est juste que généralement, c'était plutôt moi qui prenais la parole parce qu'au final, c'était mon corps. Oui, tu étais parfois là parce qu'au final, elle travaillait par l'enseignement, ce qui est normal. C'est ça. Alors, elle a été là quand même 99% du temps. Ouais, juste le rendez-vous. Voilà, c'était juste le rendez-vous projet de naissance où elle n'était pas là. Mais du coup, En fait, on demande à ce qu'ils nous laissent pour parler. Et en fait, ils sortent, puis on fond toutes les dents en larmes parce que là, on se rend compte qu'ils ont réussi et que je ne peux pas partir parce que s'ils lâchent pas et qu'il se passe quoi que ce soit, je porterai cette responsabilité tout le temps. Oui, ça sera ta faute. C'est ça. Elle me dit, si tu veux partir, on part. Mais est-ce que là, maintenant, tu te sens de partir ? Ben non. On va dire que non. Je ne peux plus partir avec ce qu'elle a dit. Et pourtant, je le sais, je le savais, j'étais renseignée. Et puis, j'adore Nina Nard, je la suis depuis des années. J'ai vu son film « Faut pas pousser » . C'est une femme que je trouve inspirante parce qu'elle veut vraiment redonner le pouvoir aux femmes sur leurs enfantements. Et vraiment, c'était ça que je voulais. Je voulais avoir un enfantement, je ne voulais pas avoir un accouchement. Et en fait, je ne peux pas partir. Et donc, le jour même, à 18h, elle me fait un décollement des membranes. J'accepte un décollement des membranes qui est ultra, mais alors ultra douloureux. Puis en fait, je suis déjà vraiment en souffrance. Qu'elle me dit, ah non, mais je n'ai pas encore commencé. Je vais la buter. Vraiment. Là, on est tellement en souffrance qu'on dit des trucs, j'ai dit « Mon Dieu, ça ne va pas aller » . Elle me fait un décollement des membranes, je pleure toutes les larmes de mon corps. Nous, on n'était pas là pour rester, donc on n'a pas du tout préparé. Nos affaires sont prêtes, mais à la maison. Du coup, ma femme va chercher les affaires et je me mets à faire des tours et des tours de maternité pour essayer de lancer les contractions parce qu'il ne se passe rien, parce que ce n'est pas le moment et ils n'étaient pas prêts. Et donc j'essaye de pousser un truc qui n'a pas lieu d'être sur l'instant. Et donc au début, je n'ai pas de contraction. Puis je commence à avoir des contractions vers 23h. Et puis j'en ai une partie de la nuit, puis ça s'arrête. Puis le lendemain à 7h, ils me refont un monito. Tout va bien. Ça, j'ai un bon. Pourtant, on voit bien les mêmes baisses qu'hier quand on nous a dit. Non, ça ne va pas. Il faut rester. Je me disais, non, non, c'est normal. C'est juste qu'il ne le captait plus. Et puis après, il s'est remis à le capter. Ah ben, voilà. Et on en reparlait justement avec ma femme. Et puis, si on devait revenir en arrière, à partir de ce moment-là, décollement des membranes ou pas décollement des membranes, on aurait dû partir. On aurait dû rentrer chez nous. Mais en fait, on était lancés dans le truc. Et on s'est dit vraiment, ce n'est pas parce que... Ce n'est pas parce qu'il y a eu des clenchements qu'on ne peut pas avoir le déroulé qu'on souhaite. On pourrait quand même avoir un accouchement par voie basse et ça pourrait quand même très bien se passer. Du coup, on s'accroche à l'idée qu'on peut quand même faire avec ce qui se passe et que ça va bien se passer. On essaie vraiment de se dire qu'on le vit bien et qu'on sort sur la vague. Donc, j'ai plus de contractions le matin. Et donc, ils nous disent, allez-y, vous pouvez aller prendre le petit déjeuner. N'hésitez pas à marcher, vous avez le temps. Nous voilà partis. Comme tout est fermé dans la maternité, on sort pour aller prendre le petit déj. Et puis, en fait, on s'installe. Puis, au bout d'une heure, mon téléphone qui sonne, un numéro que je ne connais pas. Donc, je ne décroche pas parce que je suis un peu occupée. Et puis, je vois qu'ils rappellent. une deuxième et une troisième fois et je finis par décrocher je me dis tiens c'est peut-être l'hôpital il y a peut-être quelque chose et puis je décroche et je me dis mais où est-ce que vous êtes on est en train de prendre le petit déjeuner on nous a dit de prendre notre temps ah non non non il faut venir tout de suite il faut passer en salle de naissance mais comment ça en salle de naissance j'ai même pas de contraction qu'est-ce que vous voulez qu'on aille en salle de naissance ah non mais il faut venir tout de suite ça fait autant de temps et en fait voilà protocole, décollement des membranes ça fait autant de temps il faut passer en salle de naissance Merci. il faut poser la pérille, machin. Et donc moi, comme je n'avais pas réussi à négocier sur la pérille, j'avais demandé une pérille qui était le plus faiblement dosée possible. Et elle m'avait dit, si vous avez besoin de plus, vous avez un petit bouton et vous appuyez et ça va vous envoyer ce qu'il faut. Sauf que du coup, moi, je ne voulais tellement pas la pérille que mon corps ne la voulait pas non plus. Donc première tentative, chute de tension, je pars. impossible de la poser. Et en fait ils l'ont fait une deuxième fois mais vraiment je sais pas comment ils ont fait parce que rechute de tension et puis ouais je la voulais tellement pas je pense que mon corps il a fait un rejet total de la pérille. Puis en fait après j'étais embêtée parce que je pouvais pas trop bouger et puis mais j'avais pas vraiment de contraction donc en fait j'étais bien assise Je commençais à être lourde, j'avais beaucoup marché la veille pour essayer de lancer les contractions. J'avais quand même 24 kilos, tout dans le ventre en plus. Donc vraiment, j'étais bien assise pendant un temps. Et puis après, quand j'ai demandé à bouger, ils n'ont plus voulu me laisser bouger. Et ça m'a fortement interfait du coup. Parce que j'avais besoin de bouger. Oui, parce qu'en fait, comment vous voulez que je lance les contractions si je ne peux pas bouger, si je ne peux pas marcher ? Donc, ça a été long. Ça a fini par se lancer. Et puis, au bout d'un certain nombre d'heures, ça n'avançait plus assez à leur goût. Et puis, les sages-femmes étaient adorables qu'on a eues. Ils viennent me voir en me disant « Bon, on va percer la poche des autres. » Non, vous n'allez pas faire ça. Je me dis... Il me dit « mais je suis désolée, gynéco de garde, autant d'heures entre postes de péril, ça n'avance pas assez vite à leur goût, on va percer » . Puis il me dit « non, en fait, vous n'allez pas percer, pas tout de suite, on va attendre le plus longtemps possible » . Et là, on n'a pas attendu le plus longtemps possible. Et puis je lui dis « en fait, moi, la procidence du cordon, c'était quelque chose qui me faisait peur, et je savais que ça pouvait arriver au moment de la rupture de la poche des os, et il était hors de question que je prenne ce rythme, parce qu'eux, ils avaient envie de se dépêcher » . Et donc, en fait, quand elle est revenue deux, trois fois et qu'elle nous a dit, « Là, vraiment, on n'a plus le choix » , elle m'a fait une sorte de mini écho pour voir où elle allait percer la poche des os, pour voir s'il y avait un cordon qui était tout près et que du coup, on ne le faisait pas. Donc, elle a percé la poche des os. Ça a vraiment bien lancé le travail. Et en fait, je suis arrivée à sept. Et là, j'ai eu très envie d'uriner. sauf qu'en fait ils m'ont pas laissé aller aux toilettes ça c'était ça a été vraiment le tournant dans mon accouchement ils ont pas voulu me laisser aller aux toilettes et en fait ils m'ont sondée sauf que moi j'avais pas du tout appuyé sur le truc de la pérille je sentais tout vraiment et ça m'a fait horriblement mal ça m'a brûlé ils ont pas réussi à me sonder en plus donc ils ont fait ça pour rien OK. Et en fait, ça m'a tellement fait mal que je me suis complètement crispée. Les douleurs se sont vraiment... À ce moment-là, les douleurs ont monté d'un cran parce que je n'étais plus détendue. Et donc, ils ont fini par m'apporter un haricot pour m'accroupir sur le lit parce que j'avais dit, mais en fait, je peux marcher, je sens mes pieds, je peux aller. Voilà, je peux aller. Et puis, en fait, ma femme va m'accompagner. Et si jamais il y a un problème, elle peut me rattraper. Et en fait, ils n'ont pas voulu. Donc, il y a eu ce fameux haricot où j'ai réussi à uriner toute seule. Ça a continué à bien avancer. Je continue à avoir des contractions régulièrement. Jusqu'au moment où j'ai encore eu envie d'uriner. Et là, en fait, pas moyen d'y aller toute seule. J'avais très mal dans mon canal quand ils m'avaient sondé, ça me brûlait encore vraiment très fort. Ils ont réussi à me sonder parce qu'à partir de ce moment-là, comme j'avais mal, j'avais commencé à appuyer. Ils n'ont pas réussi à me sonder, c'était une sonde parce qu'ils ont deux types de sondage différents. Et en fait, là ils ont sondé, ils mettaient la sonde, puis hop, ça se vide tout seul. Et sinon après, ils ont eu un autre type de sonde où ils mettent la sonde. Ils gonflent un ballon et ils mettent la poche à l'extérieur et on voit l'urine se mettre dans la poche. Donc cette première sonde n'a pas fonctionné et j'arrivais pas à y aller seule. Et j'ai senti que de ne pas pouvoir uriner, je pense que j'avais tellement peur de m'uriner dessus. que vraiment j'étais crispée et j'ai senti que si je n'arrivais pas à uriner, il ne se passerait plus rien. Parce qu'en fait, j'étais tellement crispée que je ne pouvais pas me détendre, le travail ne pouvait pas avancer et bébé ne pouvait pas descendre en fait. Ce n'est pas possible. Je sentais que tant que ce ne serait pas vidé, la tête de mon bébé ne pourrait pas descendre. Et donc, ils ont essayé de me sonder avec la deuxième sonde sans me dire qu'ils allaient gonfler un ballon dans ma vessie pour tenir la sonde. Et vraiment, pareil, ça a été le deuxième tournant de mon accouchement, c'est qu'ils ont gonflé la sonde, j'ai eu des douleurs, mais des douleurs inimaginables en fait. J'avais l'impression d'avoir encore un autre bébé à l'intérieur de moi. J'avais ce corps étranger en fait qui n'était pas censé être là, et en fait ça ne sondait rien, il n'y a rien qui sortait. Et donc en fait... Ça a duré dix minutes. Je ne sais même pas combien de temps je voulais garder, mais je les ai suppliés de me l'enlever parce que j'ai cru que j'allais mourir. J'ai changé de position et je sentais bien qu'encore une fois, je n'avais pas uriné, il n'allait plus rien se passer. Ils ont refait une petite écho. La tête du premier bébé appuyait sur ma vessie. Comme je le sentais, il ne pouvait pas sortir tant que ma vessie n'était pas vidée. Sauf que comme il appuyait dessus, je n'arrivais pas non plus à uriner. Vraiment, c'était la situation sans que ni tête. Et donc, à partir de ce moment-là, j'ai vraiment été en souffrance. J'ai changé plein de fois de position pour essayer de soulager, pour faire que ça puisse sortir tout seul. À ce stade-là, si je m'étais urinée dessus, ça ne m'aurait même pas dérangée. J'avais juste besoin que ça sorte. Et en fait, jusqu'au moment où ils m'ont dit, écoutez, ça fait un petit moment et là, il y en a un qui commence à avoir son rythme qui fatigue. Et en fait, à ce stade-là, j'étais heureuse de passer en césarienne parce que j'avais tellement mal et que ça n'avançait pas, que je ne voyais pas d'issue en fait, que je me disais, ok, on a fait tout ce qu'on pouvait et en fait, là, ça ne peut pas. Et on va passer en césarienne et c'est tout, ça va aller. Donc, on est passé en césarienne qui n'était pas encore une césarienne d'urgence. Mais on n'en était pas loin non plus. Et donc, ma femme était avec moi. Tout s'est très bien passé. Alors nous, on n'avait pas demandé les sexes. Donc, ça a été la surprise du coup quand ils sont sortis. Et donc, deux petits garçons. Et donc, ils sortent le premier, Elio, qui m'aide sur moi. Et tout se passe très bien. et puis sorte le deuxième, Milo qui... qui Malo a les yeux grands ouverts et est vraiment curieux. Il est là, tandis qu'Elio les a tous fermés. Puis vous m'avez dérangé, je dormais si bien. Et donc, je les garde un peu sur moi. Et après, ils partent avec ma femme. Du coup, le temps que je me fasse recoudre, elle va faire du pot à pot avec eux. Donc, super moment. Mais en fait, la césarienne, c'est quand même quelque chose qui est hyper violent. On ne s'en rend pas forcément compte. En fait, il coupe quand même dans énormément de couches. Et en fait, j'avais l'impression qu'on me secouait dans tous les sens. Je n'avais pas les douleurs, mais j'avais les sensations qu'on farfouillait, qu'on bougeait, qu'on poussait des trucs. Et en fait, ça m'a même donné la nausée alors que je n'avais pas de douleurs. C'était vraiment particulier. Et en fait, ils m'ont recousue. Et en fait, quand on a une césarienne, après, ils font des pressions sur l'utérus pour simuler les tranchées qui font que l'utérus reprend tout doucement sa taille initiale. Je ne sais pas en quoi c'est une bonne idée de faire ça après une césarienne. Mais en fait, moi, ça m'a provoqué une hémorragie. quand ils ont commencé à appuyer comme ça. À un moment, j'ai senti de la chaleur sortir de mon corps. Et là, j'ai fait « Oh oh ! » Il y a quelque chose qui ne va pas. Et puis là, j'ai senti que ça commençait à s'agiter autour de moi. Il y a une anesthésiste qui est venue à côté de moi et m'a dit « Vous faites une hémorragie, on va vous redonner de l'anesthésiant. » Et en fait, ils ont fait une anesthésie générale. Ok. Et donc, je ne me souviens plus de rien, sauf qu'en fait, ça a été un moment très traumatique pour ma femme parce que la salle de naissance, il y avait la salle de naissance avec les portes ouvertes, un long couloir et au bout, il y avait la salle d'opération. la salle de césarienne donc elle avait les petits sur elle et puis tout se passait bien et là elle a commencé à voir qu'il y a des gens qui sortaient de la pièce en hurlant rapportez vite de l'eau chaude et que ça a commencé à courir et elle a bien senti qu'il y avait un gros problème mais personne n'est venu la voir pendant un long moment et du coup elle savait pas ce qui s'était passé et là elle s'est dit bah elle va mourir en fait elle s'est dit elle est en train de mourir Et donc, elle a vu ça. Et puis, à un moment, quelqu'un s'est rendu compte qu'elle avait vu sur la porte et a fermé les portes de la salle de naissance, mais il était trop tard. À l'heure des charges, ils avaient sûrement autre chose à faire que de venir la rassurer parce qu'ils ne savaient pas ce qui se passait. Mais du coup, comme elle a vu ça, il y a eu beaucoup de questionnements et de stress pendant tout le temps où elle était avec les bébés en peau à peau. Donc, ça a été un peu compliqué. Moi, je me suis réveillée frigorifiée parce que j'avais perdu énormément de sang. J'étais transfusée, j'avais des fils partout. J'étais là, je n'étais pas là. C'était hyper compliqué. J'avais froid et j'entendais des infirmières qui étaient en train de ranger la salle. En fait, les gynécos étaient partis en urgence dès qu'ils avaient fini avec moi parce qu'il y avait une autre femme qui faisait une hémorragie. Elles étaient en train de ranger la pièce et en train de râler parce que c'était toujours elle qui devait ranger les pièces. terminé leur opération et puis moi j'étais là mais j'ai froid, j'ai froid et puis il n'y a personne qui n'a rien fait et puis je pense que c'est vraiment au bout de trois quarts d'heure qu'on a pensé à me couvrir parce que en fait avec l'anesthésie la perte de sang et tout ça je grelottais sur la table j'avais l'impression que je sautais de la table tellement je grelottais mais ils ont mis vraiment longtemps à j'aurais aimé avoir une couverture chauffante ou quoi je pense que ça m'aurait fait du bien Merci. Puis en fait, elles m'ont dit, écoutez, les petits sont nés à 23h12 et 14. Et en fait, quand je me suis réveillée, ils sont venus me voir en disant, écoutez, on ne peut pas vous garder au cas où. Si vous faites une autre hémorragie, on n'est pas équipé au niveau matériel et au niveau humain pour vous aider. Et donc, on va vous transférer. Et donc là, j'enregistre tout doucement que je vais être séparée de mes bébés. Parce qu'ils ne transfèrent pas mes enfants, en fait. Ils restent là. Par chance, entre guillemets, il y avait tellement de personnes qui avaient besoin d'aide cette nuit-là que j'ai le temps, en fait, de revoir mes bébés. On me remet avec eux et avec ma femme, qui est soulagée de me voir, en fait. Et je peux faire la tétée d'accueil, du coup. Parce que je voulais vraiment les allaiter. Et en fait... Mais en fait, personne ne réalise que... Ma température corporelle est vraiment très basse. Je les ai sur moi pendant un quart d'heure, une minute quand même. Après, ils ont passé une bonne partie de la nuit en couveuse chauffée parce que je les avais refroidies. Je ne les ai pas sues tout de suite. Je les ai sues des mois plus tard. Ma femme ne m'en a pas parlé tout de suite. Je me suis beaucoup voulue parce que je me suis dit vraiment que je voulais leur donner la tétée d'accueil. En fait, je les ai refroidies alors que les bébés, ils ont... besoin de tout sauf d'être froidi en fait. Si donc bon. Ouais. Et donc je pars. Trajet en ambulance atroce parce que la cicatrice, parce que je commence à ressentir tout, la moindre bosse, le moindre trou, je suis vraiment en souffrance. Et en fait, ils me donnent plein de trucs pour me soulager mais vraiment... C'est dur, quoi. Et donc, j'arrive à Jeanne de Fonte, je suis complètement shootée. Je ne me souviens pas de tout. Et en fait, je me souviens qu'il y a une équipe qui est adorable, que je suis en surveillance, que je suis même dans la pièce où il y a les équipes qui se réunissent, en fait. Et donc, je discute un peu avec ma femme au téléphone. Et puis, je finis par... Elle me dit, mais dors. Et puis, en fait, de toute façon, je ne peux pas faire autrement. Donc, je m'endors. Et donc, je passe la nuit le lendemain et je les retrouve. Je peux être retransférée le lendemain à 17h parce que tout va bien. Je ne refais pas d'hémorragie. Et donc, je les retrouve le lendemain. En attendant, ils ont été nourris au dalle, mais pas avec mon lait, du coup. Et voilà, on se retrouve enfin. Et comment tu te sens toi à ce moment là de retrouver enfin de rencontrer presque enfin tes bébés parce que bon là... C'est super dur parce qu'encore une fois le trajet en ambulance... J'ai eu plus mal en post-partum immédiat, quand j'étais encore à l'hôpital, que pendant mon accouchement. J'ai eu plus de souffrance. Je ne peux pas décrire la douleur que j'ai eue dans l'ambulance et les douleurs qui ont suivi après. Et c'est hyper dur parce que je les rencontre, mais je ne peux pas m'occuper d'eux. Je ne peux pas me mettre debout, je ne peux pas les changer, je ne peux pas les bercer debout. Je ne peux que les câliner en étant assise ou allongée et essayer de les allaiter parce que ça a vraiment mis à mal notre allaitement dès le départ. Très vite, je demande un tire-lait pour pouvoir tirer mon lait et relancer la montée de lait parce qu'avec tous les médicaments que j'ai eus, ça a vraiment mis un coup sur ma montée de lait. Et en fait, il y en a un des deux qui ne veut pas prendre le sein. Après, il y a l'autre qui ne veut pas prendre le sein. Et le premier qui veut bien. Enfin, voilà, ils ont échangé plusieurs fois. Et en fait, finalement, il y en a un qui a bien voulu prendre le sein, mais de temps en temps. Et l'autre qui n'a jamais voulu le reprendre. Et donc, en fait, j'ai tiré mon lait quasiment... J'ai tiré mon lait exclusivement pendant quasiment sept mois, du coup. OK. Parce que c'est quelque chose qui me tenait vraiment à cœur et j'aurais vraiment aimé pouvoir repasser sur un allaitement directement au sein, mais je n'ai pas pu. C'était dur, c'était très fatigant. Je pense que j'ai vraiment sous-estimé aussi mon état de fatigue après tout ce que j'ai vécu. Parce qu'en fait, j'ai failli mourir, j'ai perdu 2,5 litres de sang, je n'avais plus l'énergie. de rien mais j'ai quand même tiré mon lait et en fait je pense que du coup j'ai mis du temps à me remettre au niveau de mon énergie les mois d'après et j'ai commencé à sortir la tête de l'eau je pense après que j'ai arrêté de tirer à l'été aussi pour avoir vraiment retrouver ma propre énergie j'aurais voulu faire plus longtemps mais en fait là j'ai senti aussi à ce moment là que c'était c'était moi ou eux quoi à ce moment là c'était moi ou l'allaitement Et donc là, il fallait que ce soit moi parce que j'avais vraiment besoin de retrouver des forces. Et puis, tu avais besoin de toi aussi. Oui, exactement. Ok. Quelque chose qui n'était pas facile. Non, non, non. C'est vrai que du coup, ça a créé vraiment des traumatismes. Beaucoup de colère aussi envers le corps médical. On a un suivi post-natal avec la gynécologue qui était là pour la césarienne, qui a lieu deux mois après l'accouchement. On y va en se disant qu'on va lui dire vraiment tout ce qu'on a sur le cœur, mais ils n'entendent pas. On l'a fait de manière calme, posée et raisonnée, avec des faits. et en fait ils n'entendent pas c'est eux qui ont fait des études c'est eux qui ont la science infuse c'est eux qui ont la blouse et du coup c'est eux qui ont raison et donc moi on m'a dit que ce qu'avait dit la gynéco-hologue à propos du fait que notre bébé allait peut-être être handicapé ou mourir et du coup tuer son jumeau que... Soit on avait mal interprété ce qu'elle avait dit, ou alors qu'elle n'avait pas voulu le dire comme ça, mais qu'elle voulait quand même juste vous parler des risques. Donc voilà, ils n'entendent pas, ils ne veulent pas. Et c'est très frustrant parce qu'on a eu l'impression de pouvoir semer des graines tout au long de notre grossesse en montrant que c'était possible d'avoir une grossesse jumelleur qui se passe bien. Et en fait, non. Ils n'ont rien compris, ils restent dans leur truc. Et ils ne veulent pas se remettre en question. Et c'est ça le plus grave, je trouve, quand on est surtout médecin, de ne pas vouloir se remettre en question. Et puis surtout qu'au final, vu l'issue, c'est-à-dire une cédarine d'urgence, ça les conforte dans leur idée. Exactement. Et puis quand on parle de l'hémorragie, en fait, ils disent non mais en fait, une hémorragie avec un accouchement gémellaire, on s'y attend. Est-ce que vous vous rendez compte de ce que vous dites ? Ce n'est pas... normal, en fait, de s'y attendre. Ce n'est pas une norme. Vous en avez fait une norme, mais c'est pas normal. C'est pas la norme. Il y a plein d'accouchements gémellaires qui se passent sans aucune hémorragie. Là, en fait, l'hémorragie elle est là à cause de la cascade d'intervention qui a démarré par le décollement des membranes, qui s'en est suivie par la pérille, la rupture de la poche des os, la césarienne. Et puis après, vous me faites des pressions sur l'utérus alors que vous venez de m'ouvrir sur cette couche de tissu. J'ai envie de dire, est-ce que c'est une très bonne idée ? Vraiment, permettez-moi d'en douter. Et voilà, ils n'entendent pas. Et du coup, comment tu te remets physiquement de cette césarienne ? Dans les jours qui arrivent ou encore maintenant, tu veux dire ? Les deux. Du coup, j'avais posé et maintenant, mais du coup, sur le moment et maintenant. Pas facile parce qu'en fait, il faut savoir quand ils vous font une césarienne, après, le ventre est très gonflé et rempli de gaz. Et donc, on a l'impression vraiment d'avoir envie d'avoir des gaz. qui ne sortent pas et qui en fait explosent dans le ventre. Et c'est d'une douleur infinie. Moi, j'ai dû vraiment... J'ai demandé, j'ai supplié pour avoir quelque chose qui pouvait me soulager un peu parce qu'en fait, ça me faisait mal. Et puis, ça me lançait dans tout le bas du dos, sans parler de la cicatrice qui était quand même difficile. Moi, je ne l'ai pas regardée pendant... Des semaines, je ne pouvais pas en fait. L'infirmière l'avait prise en photo, elle m'avait dit comme ça, si vous voulez voir à un moment avec les agrafes et tout ça, si un jour vous voulez voir, vous l'avez. Et puis en fait, je ne supportais pas qu'on me dise, oh elle est belle. C'est horrible ça. Elle est belle. Non, elle n'est pas belle, c'est une cicatrice. Ce n'est pas beau une cicatrice. Oui, peut-être qu'elle guérit bien. Peut-être que médicalement, c'est joli, mais... Mais à l'intérieur, ça brûle. C'est horrible parce que ce n'était pas du tout ça qui était prévu. Et même si j'étais prête à l'éventualité qu'il se passe des choses qui ne soient vraiment pas prévues, je m'en suis beaucoup voulue parce que c'est moi qui porte la responsabilité de les faire arriver dans ce monde. Donc c'est moi qui, même si je prenais... Très en compte, l'avis de ma femme était clair dès le départ que c'était mon corps, que c'était moi qui allais passer par l'accouchement et qu'en fait c'est moi qui aurais le dernier mot, quoi qu'il arrive. Et donc en fait c'est moi qui les amène dans le monde, donc c'est ma responsabilité. Et donc je me sens responsable de l'arrivée vraiment traumatique que je leur ai offert. Et j'en évolue. énormément à cette gynéco en particulier. Je pense que je lui en veux encore. C'est dur physiquement. Les jours d'après, ça a été quand même assez rapide. J'ai pu vite aller. J'ai demandé à ce qu'on m'enlève les sondes. Je voulais vraiment pouvoir me lever pour aller aux toilettes. Enfin ! Je me suis vite levée. Les infirmières étaient assez impressionnées. Vous vous rendez compte de ce que vous faites ? Je ne sais pas si je me rends compte de ce que je fais, mais j'ai vraiment besoin de le faire. La première fois où j'ai repris une douche, c'était génial, mais en même temps, il ne fallait pas rester trop longtemps parce que je sentais que j'aurais pu faire un malaise assez rapidement. Et j'ai pu commencer à changer les couches au bout de sept jours. J'attendais encore un peu pour les porter et j'allais tout doucement. Ça met des semaines. C'est une opération qui est très lourde. Et vraiment, les femmes qui pensent avoir des césariennes de confort, ou qu'ils appellent de confort, il faut vraiment bien se renseigner parce qu'en fait, c'est une opération qui n'est pas sans conséquences sur le corps et sur l'esprit. Et ça met vraiment du temps à se remettre au niveau physique. Moi, on ne m'avait pas forcément dit qu'il fallait masser la cicatrice des semaines, des mois après. pour continuer à éviter les adhérences et qu'elles soient, entre guillemets, le plus jolies possibles. Mais non, c'était dur les premiers jours après, les premières semaines. Aujourd'hui, je n'ai pas retrouvé mon corps de pré-grossesse, parce qu'en fait, moi, je faisais beaucoup de sport avant d'avoir mes jumeaux. Je faisais du basket en compétition, j'ai fait du basket jusqu'à mes trois mois de grossesse. Et en fait, depuis, je n'ai pas vraiment réussi à reprendre une activité aussi intense, entre guillemets, non seulement le manque de temps et puis d'énergie. Donc, je n'ai pas retrouvé mon corps. Et puis comme on a encore des projets de bébés, je n'ai pas envie de me faire du mal pour retrouver un corps qui va encore changer. Je pense qu'il y a ça aussi.

  • Speaker #1

    Ok. Bon, écoute, merci beaucoup pour ce témoignage hyper poignant. Et on est tous un peu choqués par tout ce qui s'est passé. Moi, je le suis en tout cas. Mais c'est bien d'en parler. et puis S'il y a un message à retenir, je pense que c'est faites-vous confiance. Si vous sentez que votre corps est capable, il est capable. Donc faites-vous confiance.

  • Speaker #0

    Exactement, faites-vous confiance. La médecine et la science nous aident sur plein de choses. Et heureusement qu'ils sont là pour les accouchements où il peut y avoir des problèmes. Mais il ne faut vraiment jamais oublier que dans la grande majorité des accouchements, on n'a besoin de personne que de nous-mêmes. Vraiment. Mais merci de m'avoir invitée en tout cas.

  • Speaker #1

    Merci à toi pour ce beau témoignage.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu ou si le podcast de manière générale te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note sur ton application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires aussi passionnantes qu'intéressantes, rendez-vous mercredi prochain. A très vite !

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Mégane

    00:01

  • Les choix de Mégane concernant l'accouchement

    00:40

  • La grossesse et les préparatifs pour l'accouchement

    01:20

  • La révélation des jumeaux et ses conséquences

    04:19

  • Les défis médicaux pendant la grossesse

    10:40

  • L'accouchement et la césarienne de Mégane

    18:25

  • La récupération post-accouchement et les défis d'allaitement

    44:12

  • Conclusion et le message de confiance

    01:00:49

Description





As-tu déjà pensé à l'accouchement de jumeaux et à tout ce que cela implique ? Dans cet épisode de Balance ton accouchement, je reçois Mégane, une maman inspirante qui partage son expérience émotive et unique de l'accouchement de jumeaux. Elle nous raconte comment elle et sa partenaire ont fait le choix merveilleux de devenir parents grâce à une méthode de fécondation in vitro avec les ovocytes de sa femme. Ce témoignage de mamans nous plonge dans l'univers fascinant et parfois complexe de la maternité.


Mégane évoque sa grossesse, marquée par une confiance en son corps et un désir profond d'accoucher à domicile. Mais tout bascule lorsqu'un examen de datation révèle qu'elle attend des jumeaux. Quelle surprise ! Ce choc a complètement modifié leurs projets d'accouchement. Elle partage avec nous les défis qu'elle a dû relever, notamment le changement de maternité et les pressions médicales auxquelles elle a fait face. Cet épisode met en lumière l'importance de faire entendre sa voix et de respecter ses choix en matière d'accouchement.


Malgré une grossesse globalement positive, Mégane a dû faire face à des complications lors de l'accouchement, notamment une césarienne d'urgence après un long travail qui n'évoluait pas comme prévu. Elle aborde avec courage les douleurs physiques et émotionnelles qu'elle a ressenties, ainsi que les difficultés d'allaitement qui ont suivi. Son récit est un véritable témoignage d'accouchement qui résonne avec tant de mamans qui ont vécu des expériences similaires. Balance ton accouchement est l’endroit idéal pour découvrir des histoires authentiques sur le parcours de la maternité, que ce soit un accouchement physiologique, un accouchement à domicile, ou même un accouchement prématuré.


Dans cet épisode, nous parlons aussi de sujets importants tels que l'hémorragie de la délivrance, la révision utérine, et le soutien en néonatologie pour les bébés prématurés. Mégane nous rappelle que chaque accouchement est unique, et que le chemin vers la maternité peut être parsemé d'embûches, mais aussi de belles surprises. Rejoins-nous pour ce moment de partage et de bienveillance, et découvre l'importance de la confiance en soi dans le processus d'accouchement. Ensemble, célébrons la force des mamans et l’incroyable aventure de donner la vie !




Envie d'en discuter, d'en savoir plus ou de participer à ton tour ? Rendez-vous sur instagram : @balance_ton_accouchement


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi, je suis Rebecca. maman de deux enfants, est complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour. Alors bonjour, merci d'être venu pour ce nouvel épisode du podcast. Alors pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît en me donnant ton prénom, en me disant combien d'enfants tu as et quel âge ils ont, et en ajoutant tout ce que tu aurais envie.

  • Speaker #1

    Alors bonjour Rebecca. Moi, je m'appelle Mégane. J'ai deux enfants, des jumeaux, qui vont avoir deux ans la semaine prochaine, qui s'appellent Elio et Malo. Et pour l'instant, je n'ai rien à éviter.

  • Speaker #0

    Oui, la grosse phase des deux ans, en plus avec des jumeaux, ça peut être sympathique.

  • Speaker #1

    Oui, on commence à mettre un petit pied dedans là.

  • Speaker #0

    Ok. Alors première question que je pose toujours, est-ce que tu avais pensé accouchement dès le début de ta grossesse ? C'est quelque chose qui te stressait, qui te faisait peur, qui te donnait envie ou tu ne pensais pas spécialement ?

  • Speaker #1

    Si en fait moi je pensais accouchement déjà avant d'être enceinte. En fait déjà nous vu qu'on est un couple de fans on a dû anticiper, c'est une organisation, on a pensé tellement de choses en amont que ça faisait partie des choses auxquelles j'ai pensé aussi. Et ça ne me faisait pas peur du tout. Il était évident pour moi que je voulais accoucher à la maison. C'était certain. On a plusieurs sages-femmes qui font des accouchements à domicile dans le coin. On n'en a pas énormément parce qu'il n'y en a pas beaucoup en France, mais on en a quand même deux, trois. Donc, j'étais plutôt confiante sur le fait qu'on trouverait la personne qui nous correspondrait et à qui on correspondrait aussi. pour un accouchement à domicile. Donc oui, on y avait pensé à l'avance.

  • Speaker #0

    Ok, c'est vraiment quelque chose de réfléchi, c'est pas un problème en l'air en plus. Non,

  • Speaker #1

    non, pas du tout.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Bon, du coup, si on revient un tout petit peu en amont, du coup, vous avez dû lancer un projet sûrement un peu plus compliqué que ce qu'on pense d'une grossesse. Comment ça s'est passé ? Est-ce que c'était vraiment compliqué ? Est-ce que ça a été plutôt simple ?

  • Speaker #1

    Ça a été assez fluide, en fait. Nous, on a décidé de lancer... euh... assez à l'avance par rapport à ce qu'on voulait, par rapport à ce qu'on s'était fixé comme grossesse. Et du coup, pour ne pas être stressée au niveau du timing, on a pris l'idée devant parce qu'il y a beaucoup d'examens à passer. Moi, j'ai dû, parce que c'était moi qui allais porter, j'ai dû passer des examens aussi qui ont révélé des choses. J'ai dû subir une petite opération, rien de grave, mais il y a des choses qui ont dû être faites. à l'avance, donc on était contentes de le faire à l'avance. Et on a choisi aussi une méthode qui... Donc ça s'appelle la ROPA. Et en fait, ce sont les ovocytes de ma femme qui ont rencontré les paillettes de sperme en laboratoire. Et c'est moi qui ai porté les enfants, en fait. Donc comme ça, en fait, j'ai porté les enfants avec les gènes de ma femme, pour qu'on soit vraiment toutes les deux impliquées dans le processus.

  • Speaker #0

    50-50.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc on s'y est pris à l'avance, ça a été très fluide, ça a été très, on va dire très facile. Elle a dû avoir qu'une seule ponction au niveau des ovocytes, on a eu pas mal de bons embryons qui ont été congelés. Et quand on a fait le transfert du coup pour la grossesse, on a dû en faire qu'un, en fait, ça a pris du premier coup. Donc on a eu un parcours, oui, médical et oui, organisé et assez carré. mais quand même facile.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Et donc tout ça, ça a pris combien de temps à peu près pour que tu puisses tomber enceinte ?

  • Speaker #1

    Alors, comme on s'était pris vraiment à l'avance, on s'était pris plus d'un an à l'avance, en tout en un an et demi. Mais disons que si on avait voulu vraiment lancer tout de suite à partir du moment où on a commencé les examens et tout ça, en quatre mois, on aurait pu déjà faire le transfert en fait.

  • Speaker #0

    D'accord, donc vraiment bien.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Ok. Et alors, une fois que tu tombes enceinte, comment ça se passe alors ?

  • Speaker #1

    En fait, je sens tout de suite que je suis enceinte. Je ne sais pas l'expliquer. Je sens tout de suite que ça s'accroche, que ça se niche. J'ai une grossesse incroyable. Je n'ai pas de nausées. Je n'ai rien. J'ai un tout petit peu de fatigue, mais vraiment, c'est tout. Je suis très chanceuse parce qu'en plus de ça, je ne sais pas encore qu'il y en a deux, mais on dit dans la généralité que quand il y en a deux,

  • Speaker #0

    c'est intense.

  • Speaker #1

    Que les nausées sont décuplées. Et en fait, non. En fait, pas forcément la preuve. Le seul truc vraiment que j'ai eu de difficile, c'est que comme ils ont vite pris de la place, ils ont vite écrasé mes organes. J'ai eu des remontées acides assez douloureuses. Mais c'est vraiment la seule chose qui a été désagréable pendant cette grossesse.

  • Speaker #0

    D'accord. Oui, donc assez bien.

  • Speaker #1

    Ouais, génial.

  • Speaker #0

    Et du coup, est-ce que tu as su rapidement qu'ils étaient deux ?

  • Speaker #1

    Oui, à l'écho de datation. En fait, on est allé voir une sage-femme. On avait choisi une sage-femme qui faisait des accouchements à domicile. On est allé la voir pour lui expliquer notre projet. Elle nous conseille de faire cette écho de datation où on dit qu'en réalité, on n'en a pas besoin. On connaît exactement la date. Il n'y a pas de suspectative. Elle dit vraiment que c'est plutôt une écho que vous faites avec le cœur parce que vous allez voir votre bébé pour la première fois. vous allez vraiment... réaliser en fait à ce moment là ce qui se passe et je vous conseille quand même de la faire. Bon je vous fais quand même l'ordonnance et puis vous voyez si vous voulez la faire ou pas et donc en fait on s'est pas posé la question on s'est dit oui en fait on a envie de la faire. Et donc quand on est venu à cette école de datation on a donc on avait choisi une gynécologue qu'on avait vu une fois avant puis elle a mis la sonde et en fait on a Elle ne regardait pas l'écran, elle était en train de faire des petits réglages sur son appareil. Mais nous, on avait les grands yeux en face de nous. Et en fait, on a vu deux trucs blancs. C'était un souhait très fort de la part de ma femme d'avoir des jumeaux. On en avait parlé souvent. Et je lui disais, mais arrête, ce n'est pas toi qui vas les porter. Ne dis pas ça, ce n'est pas si facile. Et en fait, du coup, il y a eu un gros moment de bug où tu te dis, mais non. et en fait je me rends pas compte que je parle tout haut et puis du coup la gynéco regarde son écran et elle fait ah bah si il y en a deux puis moi je répète mais non puis deux trois fois comme ça et en fait le temps que je comprenne vraiment qu'il y en a deux parce que c'est pas comme un parcours de PMA où il y a une stimulation et où il y a peut-être plusieurs ovulations et du coup ça fait que il y a Merci. Il y a peut-être plusieurs enfants. Là, vraiment, il y a eu un transfert d'un seul embryon. Et du coup,

  • Speaker #0

    c'est des bruits de mots. Il n'y avait pas de risque,

  • Speaker #1

    entre guillemets. C'est ça. Il n'y avait pas de risque accru par rapport à une fécondation lambda qui en aurait deux.

  • Speaker #0

    C'est vraiment la surprise.

  • Speaker #1

    La grosse surprise. Et en fait, choc, déni complet. Et puis en fait, on n'a pas vraiment le temps d'enregistrer l'information, que la gynéco est déjà en train de nous dire, c'est plus moi qui vais pouvoir vous faire des échos, parce que du coup, il y en a deux. J'ai l'impression qu'il y a deux poches, mais ce n'est pas sûr. Et puis faites attention, parce que si ça tombe, il y en a un des deux qui ne tiendra pas. Et puis s'il y a deux poches et qu'il y a un seul placenta, attention.

  • Speaker #0

    Parce que tu passes la taille dans la grossesse à risque, là, ça y est.

  • Speaker #1

    Ah bah oui, et puis non seulement on passe dans la grossesse à risque, mais en plus elle nous parle vraiment de tous les risques, alors qu'on n'a même pas encore enregistré l'information de « en fait on va avoir des jumeaux, il y en a deux » . On n'a pas le temps de se réjouir de cette information, qu'on tombe tout de suite dans la pathologie, dans l'horreur, dans le syndrome transfuseur-transfusé, et puis si c'est ça, ils peuvent faire ça, mais parfois on doit un peu couper un des deux et ça comment dire, elle nous explique en fait les possibilités s'il y a un syndrome transfuseur transfusé parce que ça arrive dans certains cas quand c'est des jumeaux qui partagent le même placenta et en fait on est sous le choc et puis en fait je sors de cet écho et je fonds en larmes parce que je peux même pas me réjouir d'en avoir deux.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    qu'était ta passion ? Et puis je vois mon projet d'accoucher à la maison s'envoler par la fenêtre. Mais il y a une... Mais directement,

  • Speaker #0

    tu sais que c'est fini.

  • Speaker #1

    Je sais que c'est fichu. Je sais que ma femme était OK avec un accouchement à domicile accompagné d'une sage-femme. Qu'un accouchement non assisté pour des jumeaux, ce sera hors de question. Mais même pour pas des jumeaux, mais pour des jumeaux encore plus. Oui. Et à partir de ce moment-là, on sait aussi qu'on va être suivi à la culotte par la maternité. Et ça, ça nous pose un gros problème.

  • Speaker #0

    Ok. À toutes les deux, du coup.

  • Speaker #1

    Plus à moi, mais à elle aussi. Parce que ce n'est pas ce qu'on souhaitait. Ce n'est pas la tranquillité d'esprit, la tranquillité de grossesse qu'on aurait voulu.

  • Speaker #0

    Oui, toi, c'est à l'opposé de ce que tu pensais.

  • Speaker #1

    Complètement. Ok.

  • Speaker #0

    Du coup, c'est quelque chose qui est difficile à digérer. Comment ça se passe à partir de ce moment-là ? Est-ce que tu acceptes quand même la « nouvelle » ? Est-ce que c'est vraiment difficile ?

  • Speaker #1

    Je dirais que j'ai mis deux ou trois jours à intégrer, qu'il y en avait deux. Et en fait, au-delà du fait… J'ai été très heureuse très vite d'en avoir deux, mais ça a été vraiment le temps du deuil de mon accouchement à domicile qui a pris plus de temps. J'étais très informée sur la grossesse. En fait, je suis énergéticienne, je suis praticienne atma et je suis accompagnatrice périnatale. Et le sujet de l'accouchement me passionne, physiologique encore plus. J'aime beaucoup me renseigner sur les chiffres, tout ce qui se passe au niveau médical, tout ça. Donc, je savais qu'on allait devoir batailler. avec la maternité pour les choses qu'on voulait et je n'avais pas envie de ça. Parce que je n'avais pas envie d'être dans le conflit, parce que j'avais envie que ce soit quelque chose qui soit serein, qu'on puisse travailler en équipe. Et donc on nous a conseillé une maternité qui était quand même plutôt flexible, qui n'est pas la maternité... On a une maternité dans le nord de la France, Jeanne de Flandre, qui... qui est de niveau 3, qui est très connu pour avoir un néonate incroyable. Ils s'occupent des bébés de manière géniale. Les grossesses pathologiques et compliquées, ils en voient passer tout le temps. Mais justement, ils en voient passer tellement que c'est devenu une normalité pour eux. Nous, on ne voulait pas aller là-bas. Tant que la grossesse en elle-même n'avait pas de problème, tant que les enfants n'avaient pas de soucis, on ne voyait pas l'intérêt de se retrouver dans une maternité. niveau 3 plus plus avec des alertes partout et puis donc on a choisi une maternité de niveau 2B qui avait quand même les services nécessaires si jamais on en avait besoin mais qui était quand même moins moins moins connue voilà moins extrême exactement ok voilà et donc tout se passe plutôt bien à partir de ce moment là ? J'ai une super grossesse. En fait, le problème qui se pose assez vite, c'est qu'à partir de 20 semaines, il me semble à peu près, je suis censée passer des échos une fois toutes les deux semaines pour vérifier qu'il n'y ait pas de syndrome transfuseur-transfusé. Ça, ça nous dérange parce qu'en fait, je suis très en phase avec mon corps, je suis très en phase avec... les ressentis que je peux avoir et je suis persuadée que si il commence à y avoir quelque chose qui cloche, je vais le savoir. Et que je saurai mieux que le personnel médical. Je n'ai peut-être pas les machines, mais en fait, j'ai mon instinct, j'ai mes ressentis et je fais 100% confiance à mon corps. Et je sens que tout va bien, donc ça m'embête d'y aller toutes les deux semaines. Donc au tout début, on essaie de... Ma femme travaillait beaucoup. Et en fait, on essaie de décaler un peu en disant, en fait, non, là, on ne pourra pas. Et donc, on arrive au début à décaler à un mois, une fois par mois, et après, une fois toutes les trois semaines. Et puis, au bout d'un certain moment, on n'arrive plus. Et puis, c'est une fois toutes les deux semaines. Donc, ça, c'est le plus gros suivi que j'ai, c'est les échos. Donc, c'est beaucoup d'organisation, de transport. Puis, à la fin, en fait… On dit, il faut faire attention. Et puis, en fait, à la fin, on est énorme. Il faut faire attention à ne pas faire trop de voitures. Mais il faut quand même que je me déplace une fois toutes les deux semaines.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    c'est un peu... C'est un peu contradictoire. Voilà, exactement. Donc, en parallèle, j'ai des monitos aussi à la maison au bout d'un certain moment avec la sage-femme pour voir si tout est OK. Mes bébés ne sont pas forcément toujours coopératifs. Ils sont plutôt actifs. Donc, je ne les laisse pas trop faire sur les monitos. Mais tout va bien.

  • Speaker #0

    Donc malgré ce contrôle quand même assez poussé, tout va bien de ton côté, de leur côté ?

  • Speaker #1

    Tout va bien. Oui, tout va bien. Le seul truc que j'ai encore plus... J'en ai pas le droit. Mais carrément, parce qu'en fait, c'est un truc qui m'a vraiment insupportée dès le départ, c'est d'être catégorisée tout de suite dans une grossesse à risque, grossesse pathologique. Tout ça parce qu'ils sont deux, alors que tout va bien. Ça, je trouve ça vraiment difficile et je trouve que c'est vraiment quelque chose qui devrait changer parce qu'à partir du moment où il y aurait eu un début de syndrome transfuseur-transfusé, un souci quelconque qu'on puisse nous passer en grossesse à risque, c'est compréhensible. Mais en fait, juste nous passer en grossesse à risque parce qu'ils sont deux, je trouve ça vraiment injuste parce que ça nous ferme énormément de portes. Et ça, c'est dur.

  • Speaker #0

    Surtout que toi, tu n'étais vraiment pas de cette optique-là.

  • Speaker #1

    Pas du tout. pas du tout et donc le seul truc qui pour acclocher c'est ce fameux test ce test du diabète du glucose ou en fait ou en fait on nous fait boire là ce fameux truc super concentré en sucre une première fois délicieux et donc une première prise de sang avant une prise de sang au bout d'une heure puis une deuxième prise de sang ou deux heures et en fait moi c'était mon taux de base en fait qui était à 0,94 au lieu de 0,92, quelque chose comme ça avant ingestion du sucre et donc ils m'ont fait ah mais vous faites du diabète gestationnel machin et j'étais là, bah pas du tout en fait vous voyez bien que mes résultats après ingestion du sucre sont plus que bons donc Et donc on a essayé de me forcer à avoir une infirmière diététicienne qui m'expliquerait comment manger, qui m'expliquerait quoi manger. Et cette infantilisation c'est insupportable parce que je sais comment manger, je mange bien, je mange varié et donc je suis en surpoids et c'est pas parce que je suis en surpoids que je ne sais pas manger et que je mange n'importe quoi. Oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai qu'en fait tes manches étaient un peu trop lourdes la veille au soir et du coup ça a tout faussé. Merci. J'ai eu la même chose pour mon premier, du coup je connais complètement le problème.

  • Speaker #1

    Ah c'est insupportable ! Puis au début c'était « Oh mais il faut faire attention parce que les enfants, les bébés, c'est des jumeaux en plus, donc ils sont quand même un peu petits. » Et puis à la fin de la grotte, c'était « Oh là là, attention, c'est des gros bébés ! » Ben oui, en fait, jamais ! Non, jamais, je veux dire, nous on est des grands gabarits, ma femme est un grand gabarit, on a demandé à un donneur qui nous ressemble, donc en fait je ne m'attendais pas à accoucher de bébés qui se déplaçaient. C'est vrai, c'est vrai. Ça, c'était même pas dans le royaume de l'envisageable.

  • Speaker #0

    Ok. Donc, t'as ça qui met un petit caillou dans la machine, mais du coup, toi, t'as pas vraiment d'impact au final, vu que tu es confiante et tu sais que ça va au final.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et que je refuse, en fait, de voir l'infirmière diététicienne. Et je refuse... Je sais qu'il est écrit dans mon dossier, du coup, que je faisais du diabète gestationnel. Et ça, ça m'énerve particulièrement, parce que je n'en faisais pas. Donc vraiment c'est très énervant de devoir se battre alors qu'on sait. On sait mieux que vous. Non, vous ne savez pas forcément mieux que nous. Pour plein de choses, vous pouvez être vraiment utile, mais arrêtez de croire que vous savez mieux que nous. Non.

  • Speaker #0

    Tu connais ton corps et tu sais comment ça se passe. Ok. Et du coup, sur le plan médical, à part ça... Tout va toujours très bien, il n'y a pas de soucis particuliers ?

  • Speaker #1

    Tout va bien.

  • Speaker #0

    Ok. Donc on se dirige doucement, mais sûrement vers une fin de grossesse. Comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Je suis lourde. Je suis lourde. J'ai tout pris dans le ventre et en fait, je n'avais pas l'impression d'être si énorme et si lourde, mais à regarder les photos maintenant, si, vraiment. Ouais, vraiment. Et puis du coup, deux bébés... de gros bébés quand même donc ça se passe ça se passe quand même très bien on commence à avoir des soucis avec la maternité encore une fois alors qu'on a présenté notre projet de naissance au mois de février j'ai accouché en juin quand même donc il ya du temps sauf qu'on présente notre projet de naissance avec une sage femme et pas avec notre gynécologue habituel Elle panique sur certains points en disant qu'il faudra voir avec la gynéco parce que je ne suis pas sûre que ce sera possible. Notre gynéco revient vers nous alors que je suis à 34 semaines, donc vraiment très tard par rapport à notre projet de naissance, en disant qu'il y a des choses qui ne vont pas dessus, qu'il va falloir qu'on revienne sur certains points, qu'elle va parler avec l'équipe, tout ça. Et en fait, le lendemain matin, je reçois un appel à 9h du matin pour me dire « il faut que vous veniez dans la matinée à la maternité, il faut qu'on discute, j'ai parlé avec l'équipe, il faut absolument qu'on discute de votre projet de naissance, sauf qu'en fait, en si peu de temps, avec un si court délai, ma femme travaille. » Elle ne peut pas se libérer. Et en fait, je me retrouve toute seule à aller là-bas avec ma gynécologue en face de moi et une deuxième gynécologue. Je me retrouve un peu en procès parce qu'on fait la liste, on passe point par point sur notre liste, sur notre projet de naissance. Et en fait, il y a les trois quarts qui ne leur vont pas. Et du coup, ça pose problème. Moi, je ne veux pas passer de scanner de bassin. Le scanner du bassin, c'est quelque chose qui est obligatoire quand il y en a deux. C'est obligatoire, on s'entend avec des grosses guillemets, parce que normalement, ils ne sont pas censés nous obliger à quoi que ce soit, mais on sait comment ça se passe. Et je ne veux pas, parce qu'en fait, je n'ai aucun doute que mon bassin soit suffisamment large pour laisser passer mes bébés. On n'est plus à l'époque où on était mal nourris, où on était rachitiques et où les bébés parfois ne passaient pas. Et j'ai confiance en mon corps, en fait. 300% confiance en mon corps, je sais qu'il va laisser passer mes bébés. Et donc, je me retrouve vraiment face... En fait, elles sont vraiment contre moi. Et puis, la deuxième gynécologue que je ne connais pas se plaît à raconter des histoires d'horreur et à mettre la pression pour faire changer d'avis. Et vraiment, quand on parle du scanner du bassin, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le reste parce que là, elle me dit, « Non, mais moi, vous ne savez pas ce que j'ai déjà vu. J'ai déjà vu un bébé qui sort en siège. » Et en fait, le bassin de la maman... pas assez large, la tête reste coincée, le bébé meurt. Et je lui ai dit mais comment vous osez me dire une chose pareille ? Je lui ai dit, vous arrêtez tout de suite, vos histoires d'horreur ne me feront pas peur, vous ne me ferez pas peur, arrêtez d'essayer de mettre la pression, c'est pas comme ça que ça fonctionne en fait. Et en fait, du coup, ma gynécologue habituelle là, peut taper du poids sur la table en disant, en fait, je vais vous expliquer comment ça va se passer. Il y a des choses qui sont pas négociables sur votre projet de naissance. sur lesquelles on ne reviendra pas. Si vous ne voulez pas passer de scanner du bassin, il va falloir trouver une autre maternité. Vous vous rendez compte que vous me dites ça à 34 semaines, alors que je suis enceinte de l'humour, et que vous me dites que potentiellement, à partir de 36, vous me laissez deux semaines pour trouver une autre maternité. Donc clairement, vous me prenez en otage, parce que vous savez qu'on va pas réussir. Voilà. Et donc, ça a été compliqué. Je l'ai fait, et puis on m'a dit, « Oh, votre bassin, il est largement assez large pour laisser passer vos bébés. » Ah bon ? Ah bah surprise ! Ah bon ? Bah tiens ! Donc voilà, il y avait ça, il y avait que je ne voulais pas de péridurale, ça c'était inconcevable pour eux, que je refusais, mais catégoriquement, la grande extraction du deuxième, cette fameuse grande extraction. En fait, quand il y en a deux, quand il y a le premier qui sort, ils vont chercher le deuxième. Ils ne lui laissent pas le temps de venir. Et en fait, quand j'ai dit, mais ça par contre, ça c'est vraiment pas négociable, vous ne me... toucher pas, je refuse d'être touchée pendant mon accouchement, je veux être dans ma bulle, je veux être tranquille. Et ils m'ont dit, non mais vous vous rendez pas compte, le premier il sort et en fait le deuxième il se retrouve dans une grande piscine, il sait pas où est la sortie. Non mais il sait... Non mais, attendez, le bébé il sait où est la sortie. S'il a du mal à trouver la sortie, c'est peut-être parce que vous gardez les femmes sur le dos et que du coup, la gravité ne peut pas aider pour qu'il trouve un peu... pour qu'on puisse l'aider à trouver comment sortir, quoi. C'était... Et en fait, il se trouvait des problèmes qui, pour moi, n'en étaient pas. Mais si bébé est en siège, et bien bébé est en siège, et puis j'accoucherai de bébé en siège, et puis il y a plein de femmes qui le font et ça se passe très bien, et ça ne sert à rien de... Voilà, moi je connaissais, en fait, je savais que je ne voulais pas de péridurale, parce que je savais ce que c'était la cascade d'intervention, je ne voulais pas de cascade d'intervention, je ne voulais pas que ça ralentisse mes contractions, je ne voulais pas d'ocytocine de synthèse qui allait me donner des contractions hyper violentes et assez fausses. Voilà, il y a plein de choses que je voulais pas dire, j'étais pas d'accord. Vraiment ce jour-là ça a été très compliqué. Donc finalement j'ai décrit... C'est ça. Et en fait on a senti vraiment sur tout du long, ça s'est très très bien passé. Mais ça c'était peut-être notre erreur, on a été très clairs dès le départ sur ce qu'on voulait et ce qu'on ne voulait pas. Ils ont vu tout de suite qui on était. On était vraiment connus. Notre dossier, je pense, c'était le loup blanc de la maternité. À chaque fois que je disais mon nom à quelqu'un que je n'avais jamais rencontré, ils disaient « Ah, c'est vous ! »

  • Speaker #0

    « Ah, ok ! » « Oui,

  • Speaker #1

    c'est nous ! » Les folles un peu chiantes qui ne veulent pas de péridural pour un accouchement de jumeau. Du coup, on a eu vraiment cette impression. Mais à la fin, ça a augmenté vraiment crescendo et d'un coup. où en fait la pression est montée d'un coup au niveau de l'hôpital et on a senti que ça allait être difficile.

  • Speaker #0

    Donc là tu es à 34 semaines, effectivement les choses se corsent un petit peu.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. Et à partir de 36 semaines... on doit aller tous les trois jours à l'hôpital pour faire un monito.

  • Speaker #0

    Et ça c'est un protocole jumeau de ton hôpital ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc tous les trois jours et puis vérifier aussi la quantité de liquide amniotique. D'accord. Qui est une aberration aussi pour moi mais voilà. Un jour elle vérifie puis elle ne trouve pas et puis elle dit ah non mais il n'y en a pas assez. Mais attendez je vais regarder quelque chose et puis elle regarde. Ah mais c'est normal, c'est parce que lui, il a la vessie pleine. Donc on va attendre un petit peu. S'il urine, ça va nous remettre du liquide. Et puis en fait, on a attendu 100 minutes, il a uriné. Et puis hop, il y avait suffisamment de liquide amniotique. Donc vraiment, on se questionne sur l'importance de ce genre d'examen en fait.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Donc voilà.

  • Speaker #0

    Ok. Du coup, comment se passent les derniers jours ? À quel moment ton accouchement se précise ?

  • Speaker #1

    Alors, en fait, un jour, on arrive pour un monito. On trouve que c'est anormalement long. Alors, on est des pros du monito maintenant. Parce qu'on est en train de m'enfermer. Donc, je vois bien qu'il y en a un qui a des petites baisses de temps en temps. Mais ce n'est pas rare parce qu'en fait, il bouge et que parfois, le signal se perd. et que parfois, du coup, ils doivent revenir, bien replacer les moniteaux. Et puis après, on nous arrête le moniteau et on attend très longtemps parce qu'il y a une sage-femme qui nous dit « La gynécologue de garde voudrait vous parler. » On ne s'inquiète vraiment pas. Moi, je sens que tout va bien.

  • Speaker #0

    Tu es à quel stade à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Je suis à 37 semaines et 2 jours.

  • Speaker #0

    Ok. Donc, tu viens juste de passer le cadre de la prématurité.

  • Speaker #1

    Oui, et puis, ils estiment des bébés quand même assez gros. Donc, on n'est pas trop inquiets là-dessus, si les estimations sont bonnes, bien sûr. Et donc, en fait, on se retrouve dans un bureau avec la fameuse gynécologue et ses histoires d'horreur et un interne. Et en fait, elle nous dit, voilà, on voulait vous voir parce qu'il y a un souci avec le monito. Alors, nous, on tombe un peu des nues. Il y a un de vos bébés qui a un rythme cardiaque qui nous pose question parce qu'il tombe un peu parfois. On aimerait vous garder. Alors du coup, nous, on demande à refaire un monito parce qu'en fait, les monitos, parfois, ça se trompe. Et ça ne coûte rien de refaire pour voir si tout va bien. On me dit non, non, moi, je ne refais pas de monito. De toute façon, même si le deuxième monito, il est OK, moi, à partir du moment où j'ai vu ça sur le premier... Je reste là-dessus. Ok. D'accord. Donc là, on commence à sentir qu'il se prépare quelque chose. Et puis en fait, elle brode, elle brode. Et puis elle finit par nous dire qu'en fait, elle veut me déclencher. Ce qui était pareil, hors de question sur mon projet de naissance. Et puis en fait, hors de question d'être déclenchée. Pour moi, soit tout allait bien et il n'y avait pas de raison de déclencher. Soit il y avait un problème. un vrai problème. Et dans ce cas-là, s'il y a un vrai problème, en fait, on ne se pose pas de questions, on part en césarienne. On ne va pas commencer à passer des heures et des heures. On ne sait pas combien de temps l'accouchement va durer. Je ne vais pas faire subir ça à mes bébés si jamais il y a un problème. Et en fait, elle insiste, elle met la pression. Et puis, en fait, on va partir. Et je lui dis, en fait, on va partir, on ne va pas rester. On reprend à la maison. On doit vous faire signer une décharge. Il n'y a pas de problème. Faites-nous signer une décharge, aucun souci. Et en fait, là, elle nous dit, si vous rentrez chez vous, vous courez le risque que votre enfant manque d'oxygène et soit handicapé ou alors qu'il meurt. Et s'il meurt, il tue son jumeau.

  • Speaker #0

    Mais ils sont d'un... Je suis sûre du tact de cet hôpital.

  • Speaker #1

    Mais c'est vraiment... Enfin, j'allais dire c'est vraiment elle, mais je voyais bien que notre gynécologue habituelle était d'accord avec elle. Et en fait, c'est... C'est fou, en fait, je pense qu'ils perdent d'une part de leur humanité, parce que je suis persuadée qu'ils voient des choses horribles, et que ça ne doit vraiment pas être facile, et ils sont obligés de se dissocier à un moment pour encaisser ce qu'ils voient. Mais en fait, les choses horribles, ce n'est pas la norme. Et en fait, ça ne doit pas faire perdre leur humanité et leur contact avec les gens, parce qu'en fait, on n'est pas des robots, on n'est pas des numéros de dossier. C'est important de... de nous considérer et de considérer nos opinions et nos envies. Et en fait, quand elle a dit ça, ma femme... Ma femme, elle a...

  • Speaker #0

    Elle a têté un câble. Vraiment, elle lui a dit « Mais comment vous osez nous dire une chose pareille ? Vous savez très bien que si vous nous dites ça, vous essayez de nous faire rester, de nous faire du chantage. C'est honteux. » Et en fait, l'interne qui était là a vraiment essayé de rattraper le coup et calmer les choses parce qu'il voyait bien que c'était en train de partir en cacahuète. Moi, vraiment, elle a dit ça. J'étais bouche bée qu'elle ait osé sortir un truc pareil. Ouais, tu te sens un peu moins seule aussi de dire « je sais pas, c'est à qui moi la relou du coup ? » Mais oui, et puis en fait, ma femme était d'accord de toute façon avec tout ce qu'on faisait, c'est juste que généralement, c'était plutôt moi qui prenais la parole parce qu'au final, c'était mon corps. Oui, tu étais parfois là parce qu'au final, elle travaillait par l'enseignement, ce qui est normal. C'est ça. Alors, elle a été là quand même 99% du temps. Ouais, juste le rendez-vous. Voilà, c'était juste le rendez-vous projet de naissance où elle n'était pas là. Mais du coup, En fait, on demande à ce qu'ils nous laissent pour parler. Et en fait, ils sortent, puis on fond toutes les dents en larmes parce que là, on se rend compte qu'ils ont réussi et que je ne peux pas partir parce que s'ils lâchent pas et qu'il se passe quoi que ce soit, je porterai cette responsabilité tout le temps. Oui, ça sera ta faute. C'est ça. Elle me dit, si tu veux partir, on part. Mais est-ce que là, maintenant, tu te sens de partir ? Ben non. On va dire que non. Je ne peux plus partir avec ce qu'elle a dit. Et pourtant, je le sais, je le savais, j'étais renseignée. Et puis, j'adore Nina Nard, je la suis depuis des années. J'ai vu son film « Faut pas pousser » . C'est une femme que je trouve inspirante parce qu'elle veut vraiment redonner le pouvoir aux femmes sur leurs enfantements. Et vraiment, c'était ça que je voulais. Je voulais avoir un enfantement, je ne voulais pas avoir un accouchement. Et en fait, je ne peux pas partir. Et donc, le jour même, à 18h, elle me fait un décollement des membranes. J'accepte un décollement des membranes qui est ultra, mais alors ultra douloureux. Puis en fait, je suis déjà vraiment en souffrance. Qu'elle me dit, ah non, mais je n'ai pas encore commencé. Je vais la buter. Vraiment. Là, on est tellement en souffrance qu'on dit des trucs, j'ai dit « Mon Dieu, ça ne va pas aller » . Elle me fait un décollement des membranes, je pleure toutes les larmes de mon corps. Nous, on n'était pas là pour rester, donc on n'a pas du tout préparé. Nos affaires sont prêtes, mais à la maison. Du coup, ma femme va chercher les affaires et je me mets à faire des tours et des tours de maternité pour essayer de lancer les contractions parce qu'il ne se passe rien, parce que ce n'est pas le moment et ils n'étaient pas prêts. Et donc j'essaye de pousser un truc qui n'a pas lieu d'être sur l'instant. Et donc au début, je n'ai pas de contraction. Puis je commence à avoir des contractions vers 23h. Et puis j'en ai une partie de la nuit, puis ça s'arrête. Puis le lendemain à 7h, ils me refont un monito. Tout va bien. Ça, j'ai un bon. Pourtant, on voit bien les mêmes baisses qu'hier quand on nous a dit. Non, ça ne va pas. Il faut rester. Je me disais, non, non, c'est normal. C'est juste qu'il ne le captait plus. Et puis après, il s'est remis à le capter. Ah ben, voilà. Et on en reparlait justement avec ma femme. Et puis, si on devait revenir en arrière, à partir de ce moment-là, décollement des membranes ou pas décollement des membranes, on aurait dû partir. On aurait dû rentrer chez nous. Mais en fait, on était lancés dans le truc. Et on s'est dit vraiment, ce n'est pas parce que... Ce n'est pas parce qu'il y a eu des clenchements qu'on ne peut pas avoir le déroulé qu'on souhaite. On pourrait quand même avoir un accouchement par voie basse et ça pourrait quand même très bien se passer. Du coup, on s'accroche à l'idée qu'on peut quand même faire avec ce qui se passe et que ça va bien se passer. On essaie vraiment de se dire qu'on le vit bien et qu'on sort sur la vague. Donc, j'ai plus de contractions le matin. Et donc, ils nous disent, allez-y, vous pouvez aller prendre le petit déjeuner. N'hésitez pas à marcher, vous avez le temps. Nous voilà partis. Comme tout est fermé dans la maternité, on sort pour aller prendre le petit déj. Et puis, en fait, on s'installe. Puis, au bout d'une heure, mon téléphone qui sonne, un numéro que je ne connais pas. Donc, je ne décroche pas parce que je suis un peu occupée. Et puis, je vois qu'ils rappellent. une deuxième et une troisième fois et je finis par décrocher je me dis tiens c'est peut-être l'hôpital il y a peut-être quelque chose et puis je décroche et je me dis mais où est-ce que vous êtes on est en train de prendre le petit déjeuner on nous a dit de prendre notre temps ah non non non il faut venir tout de suite il faut passer en salle de naissance mais comment ça en salle de naissance j'ai même pas de contraction qu'est-ce que vous voulez qu'on aille en salle de naissance ah non mais il faut venir tout de suite ça fait autant de temps et en fait voilà protocole, décollement des membranes ça fait autant de temps il faut passer en salle de naissance Merci. il faut poser la pérille, machin. Et donc moi, comme je n'avais pas réussi à négocier sur la pérille, j'avais demandé une pérille qui était le plus faiblement dosée possible. Et elle m'avait dit, si vous avez besoin de plus, vous avez un petit bouton et vous appuyez et ça va vous envoyer ce qu'il faut. Sauf que du coup, moi, je ne voulais tellement pas la pérille que mon corps ne la voulait pas non plus. Donc première tentative, chute de tension, je pars. impossible de la poser. Et en fait ils l'ont fait une deuxième fois mais vraiment je sais pas comment ils ont fait parce que rechute de tension et puis ouais je la voulais tellement pas je pense que mon corps il a fait un rejet total de la pérille. Puis en fait après j'étais embêtée parce que je pouvais pas trop bouger et puis mais j'avais pas vraiment de contraction donc en fait j'étais bien assise Je commençais à être lourde, j'avais beaucoup marché la veille pour essayer de lancer les contractions. J'avais quand même 24 kilos, tout dans le ventre en plus. Donc vraiment, j'étais bien assise pendant un temps. Et puis après, quand j'ai demandé à bouger, ils n'ont plus voulu me laisser bouger. Et ça m'a fortement interfait du coup. Parce que j'avais besoin de bouger. Oui, parce qu'en fait, comment vous voulez que je lance les contractions si je ne peux pas bouger, si je ne peux pas marcher ? Donc, ça a été long. Ça a fini par se lancer. Et puis, au bout d'un certain nombre d'heures, ça n'avançait plus assez à leur goût. Et puis, les sages-femmes étaient adorables qu'on a eues. Ils viennent me voir en me disant « Bon, on va percer la poche des autres. » Non, vous n'allez pas faire ça. Je me dis... Il me dit « mais je suis désolée, gynéco de garde, autant d'heures entre postes de péril, ça n'avance pas assez vite à leur goût, on va percer » . Puis il me dit « non, en fait, vous n'allez pas percer, pas tout de suite, on va attendre le plus longtemps possible » . Et là, on n'a pas attendu le plus longtemps possible. Et puis je lui dis « en fait, moi, la procidence du cordon, c'était quelque chose qui me faisait peur, et je savais que ça pouvait arriver au moment de la rupture de la poche des os, et il était hors de question que je prenne ce rythme, parce qu'eux, ils avaient envie de se dépêcher » . Et donc, en fait, quand elle est revenue deux, trois fois et qu'elle nous a dit, « Là, vraiment, on n'a plus le choix » , elle m'a fait une sorte de mini écho pour voir où elle allait percer la poche des os, pour voir s'il y avait un cordon qui était tout près et que du coup, on ne le faisait pas. Donc, elle a percé la poche des os. Ça a vraiment bien lancé le travail. Et en fait, je suis arrivée à sept. Et là, j'ai eu très envie d'uriner. sauf qu'en fait ils m'ont pas laissé aller aux toilettes ça c'était ça a été vraiment le tournant dans mon accouchement ils ont pas voulu me laisser aller aux toilettes et en fait ils m'ont sondée sauf que moi j'avais pas du tout appuyé sur le truc de la pérille je sentais tout vraiment et ça m'a fait horriblement mal ça m'a brûlé ils ont pas réussi à me sonder en plus donc ils ont fait ça pour rien OK. Et en fait, ça m'a tellement fait mal que je me suis complètement crispée. Les douleurs se sont vraiment... À ce moment-là, les douleurs ont monté d'un cran parce que je n'étais plus détendue. Et donc, ils ont fini par m'apporter un haricot pour m'accroupir sur le lit parce que j'avais dit, mais en fait, je peux marcher, je sens mes pieds, je peux aller. Voilà, je peux aller. Et puis, en fait, ma femme va m'accompagner. Et si jamais il y a un problème, elle peut me rattraper. Et en fait, ils n'ont pas voulu. Donc, il y a eu ce fameux haricot où j'ai réussi à uriner toute seule. Ça a continué à bien avancer. Je continue à avoir des contractions régulièrement. Jusqu'au moment où j'ai encore eu envie d'uriner. Et là, en fait, pas moyen d'y aller toute seule. J'avais très mal dans mon canal quand ils m'avaient sondé, ça me brûlait encore vraiment très fort. Ils ont réussi à me sonder parce qu'à partir de ce moment-là, comme j'avais mal, j'avais commencé à appuyer. Ils n'ont pas réussi à me sonder, c'était une sonde parce qu'ils ont deux types de sondage différents. Et en fait, là ils ont sondé, ils mettaient la sonde, puis hop, ça se vide tout seul. Et sinon après, ils ont eu un autre type de sonde où ils mettent la sonde. Ils gonflent un ballon et ils mettent la poche à l'extérieur et on voit l'urine se mettre dans la poche. Donc cette première sonde n'a pas fonctionné et j'arrivais pas à y aller seule. Et j'ai senti que de ne pas pouvoir uriner, je pense que j'avais tellement peur de m'uriner dessus. que vraiment j'étais crispée et j'ai senti que si je n'arrivais pas à uriner, il ne se passerait plus rien. Parce qu'en fait, j'étais tellement crispée que je ne pouvais pas me détendre, le travail ne pouvait pas avancer et bébé ne pouvait pas descendre en fait. Ce n'est pas possible. Je sentais que tant que ce ne serait pas vidé, la tête de mon bébé ne pourrait pas descendre. Et donc, ils ont essayé de me sonder avec la deuxième sonde sans me dire qu'ils allaient gonfler un ballon dans ma vessie pour tenir la sonde. Et vraiment, pareil, ça a été le deuxième tournant de mon accouchement, c'est qu'ils ont gonflé la sonde, j'ai eu des douleurs, mais des douleurs inimaginables en fait. J'avais l'impression d'avoir encore un autre bébé à l'intérieur de moi. J'avais ce corps étranger en fait qui n'était pas censé être là, et en fait ça ne sondait rien, il n'y a rien qui sortait. Et donc en fait... Ça a duré dix minutes. Je ne sais même pas combien de temps je voulais garder, mais je les ai suppliés de me l'enlever parce que j'ai cru que j'allais mourir. J'ai changé de position et je sentais bien qu'encore une fois, je n'avais pas uriné, il n'allait plus rien se passer. Ils ont refait une petite écho. La tête du premier bébé appuyait sur ma vessie. Comme je le sentais, il ne pouvait pas sortir tant que ma vessie n'était pas vidée. Sauf que comme il appuyait dessus, je n'arrivais pas non plus à uriner. Vraiment, c'était la situation sans que ni tête. Et donc, à partir de ce moment-là, j'ai vraiment été en souffrance. J'ai changé plein de fois de position pour essayer de soulager, pour faire que ça puisse sortir tout seul. À ce stade-là, si je m'étais urinée dessus, ça ne m'aurait même pas dérangée. J'avais juste besoin que ça sorte. Et en fait, jusqu'au moment où ils m'ont dit, écoutez, ça fait un petit moment et là, il y en a un qui commence à avoir son rythme qui fatigue. Et en fait, à ce stade-là, j'étais heureuse de passer en césarienne parce que j'avais tellement mal et que ça n'avançait pas, que je ne voyais pas d'issue en fait, que je me disais, ok, on a fait tout ce qu'on pouvait et en fait, là, ça ne peut pas. Et on va passer en césarienne et c'est tout, ça va aller. Donc, on est passé en césarienne qui n'était pas encore une césarienne d'urgence. Mais on n'en était pas loin non plus. Et donc, ma femme était avec moi. Tout s'est très bien passé. Alors nous, on n'avait pas demandé les sexes. Donc, ça a été la surprise du coup quand ils sont sortis. Et donc, deux petits garçons. Et donc, ils sortent le premier, Elio, qui m'aide sur moi. Et tout se passe très bien. et puis sorte le deuxième, Milo qui... qui Malo a les yeux grands ouverts et est vraiment curieux. Il est là, tandis qu'Elio les a tous fermés. Puis vous m'avez dérangé, je dormais si bien. Et donc, je les garde un peu sur moi. Et après, ils partent avec ma femme. Du coup, le temps que je me fasse recoudre, elle va faire du pot à pot avec eux. Donc, super moment. Mais en fait, la césarienne, c'est quand même quelque chose qui est hyper violent. On ne s'en rend pas forcément compte. En fait, il coupe quand même dans énormément de couches. Et en fait, j'avais l'impression qu'on me secouait dans tous les sens. Je n'avais pas les douleurs, mais j'avais les sensations qu'on farfouillait, qu'on bougeait, qu'on poussait des trucs. Et en fait, ça m'a même donné la nausée alors que je n'avais pas de douleurs. C'était vraiment particulier. Et en fait, ils m'ont recousue. Et en fait, quand on a une césarienne, après, ils font des pressions sur l'utérus pour simuler les tranchées qui font que l'utérus reprend tout doucement sa taille initiale. Je ne sais pas en quoi c'est une bonne idée de faire ça après une césarienne. Mais en fait, moi, ça m'a provoqué une hémorragie. quand ils ont commencé à appuyer comme ça. À un moment, j'ai senti de la chaleur sortir de mon corps. Et là, j'ai fait « Oh oh ! » Il y a quelque chose qui ne va pas. Et puis là, j'ai senti que ça commençait à s'agiter autour de moi. Il y a une anesthésiste qui est venue à côté de moi et m'a dit « Vous faites une hémorragie, on va vous redonner de l'anesthésiant. » Et en fait, ils ont fait une anesthésie générale. Ok. Et donc, je ne me souviens plus de rien, sauf qu'en fait, ça a été un moment très traumatique pour ma femme parce que la salle de naissance, il y avait la salle de naissance avec les portes ouvertes, un long couloir et au bout, il y avait la salle d'opération. la salle de césarienne donc elle avait les petits sur elle et puis tout se passait bien et là elle a commencé à voir qu'il y a des gens qui sortaient de la pièce en hurlant rapportez vite de l'eau chaude et que ça a commencé à courir et elle a bien senti qu'il y avait un gros problème mais personne n'est venu la voir pendant un long moment et du coup elle savait pas ce qui s'était passé et là elle s'est dit bah elle va mourir en fait elle s'est dit elle est en train de mourir Et donc, elle a vu ça. Et puis, à un moment, quelqu'un s'est rendu compte qu'elle avait vu sur la porte et a fermé les portes de la salle de naissance, mais il était trop tard. À l'heure des charges, ils avaient sûrement autre chose à faire que de venir la rassurer parce qu'ils ne savaient pas ce qui se passait. Mais du coup, comme elle a vu ça, il y a eu beaucoup de questionnements et de stress pendant tout le temps où elle était avec les bébés en peau à peau. Donc, ça a été un peu compliqué. Moi, je me suis réveillée frigorifiée parce que j'avais perdu énormément de sang. J'étais transfusée, j'avais des fils partout. J'étais là, je n'étais pas là. C'était hyper compliqué. J'avais froid et j'entendais des infirmières qui étaient en train de ranger la salle. En fait, les gynécos étaient partis en urgence dès qu'ils avaient fini avec moi parce qu'il y avait une autre femme qui faisait une hémorragie. Elles étaient en train de ranger la pièce et en train de râler parce que c'était toujours elle qui devait ranger les pièces. terminé leur opération et puis moi j'étais là mais j'ai froid, j'ai froid et puis il n'y a personne qui n'a rien fait et puis je pense que c'est vraiment au bout de trois quarts d'heure qu'on a pensé à me couvrir parce que en fait avec l'anesthésie la perte de sang et tout ça je grelottais sur la table j'avais l'impression que je sautais de la table tellement je grelottais mais ils ont mis vraiment longtemps à j'aurais aimé avoir une couverture chauffante ou quoi je pense que ça m'aurait fait du bien Merci. Puis en fait, elles m'ont dit, écoutez, les petits sont nés à 23h12 et 14. Et en fait, quand je me suis réveillée, ils sont venus me voir en disant, écoutez, on ne peut pas vous garder au cas où. Si vous faites une autre hémorragie, on n'est pas équipé au niveau matériel et au niveau humain pour vous aider. Et donc, on va vous transférer. Et donc là, j'enregistre tout doucement que je vais être séparée de mes bébés. Parce qu'ils ne transfèrent pas mes enfants, en fait. Ils restent là. Par chance, entre guillemets, il y avait tellement de personnes qui avaient besoin d'aide cette nuit-là que j'ai le temps, en fait, de revoir mes bébés. On me remet avec eux et avec ma femme, qui est soulagée de me voir, en fait. Et je peux faire la tétée d'accueil, du coup. Parce que je voulais vraiment les allaiter. Et en fait... Mais en fait, personne ne réalise que... Ma température corporelle est vraiment très basse. Je les ai sur moi pendant un quart d'heure, une minute quand même. Après, ils ont passé une bonne partie de la nuit en couveuse chauffée parce que je les avais refroidies. Je ne les ai pas sues tout de suite. Je les ai sues des mois plus tard. Ma femme ne m'en a pas parlé tout de suite. Je me suis beaucoup voulue parce que je me suis dit vraiment que je voulais leur donner la tétée d'accueil. En fait, je les ai refroidies alors que les bébés, ils ont... besoin de tout sauf d'être froidi en fait. Si donc bon. Ouais. Et donc je pars. Trajet en ambulance atroce parce que la cicatrice, parce que je commence à ressentir tout, la moindre bosse, le moindre trou, je suis vraiment en souffrance. Et en fait, ils me donnent plein de trucs pour me soulager mais vraiment... C'est dur, quoi. Et donc, j'arrive à Jeanne de Fonte, je suis complètement shootée. Je ne me souviens pas de tout. Et en fait, je me souviens qu'il y a une équipe qui est adorable, que je suis en surveillance, que je suis même dans la pièce où il y a les équipes qui se réunissent, en fait. Et donc, je discute un peu avec ma femme au téléphone. Et puis, je finis par... Elle me dit, mais dors. Et puis, en fait, de toute façon, je ne peux pas faire autrement. Donc, je m'endors. Et donc, je passe la nuit le lendemain et je les retrouve. Je peux être retransférée le lendemain à 17h parce que tout va bien. Je ne refais pas d'hémorragie. Et donc, je les retrouve le lendemain. En attendant, ils ont été nourris au dalle, mais pas avec mon lait, du coup. Et voilà, on se retrouve enfin. Et comment tu te sens toi à ce moment là de retrouver enfin de rencontrer presque enfin tes bébés parce que bon là... C'est super dur parce qu'encore une fois le trajet en ambulance... J'ai eu plus mal en post-partum immédiat, quand j'étais encore à l'hôpital, que pendant mon accouchement. J'ai eu plus de souffrance. Je ne peux pas décrire la douleur que j'ai eue dans l'ambulance et les douleurs qui ont suivi après. Et c'est hyper dur parce que je les rencontre, mais je ne peux pas m'occuper d'eux. Je ne peux pas me mettre debout, je ne peux pas les changer, je ne peux pas les bercer debout. Je ne peux que les câliner en étant assise ou allongée et essayer de les allaiter parce que ça a vraiment mis à mal notre allaitement dès le départ. Très vite, je demande un tire-lait pour pouvoir tirer mon lait et relancer la montée de lait parce qu'avec tous les médicaments que j'ai eus, ça a vraiment mis un coup sur ma montée de lait. Et en fait, il y en a un des deux qui ne veut pas prendre le sein. Après, il y a l'autre qui ne veut pas prendre le sein. Et le premier qui veut bien. Enfin, voilà, ils ont échangé plusieurs fois. Et en fait, finalement, il y en a un qui a bien voulu prendre le sein, mais de temps en temps. Et l'autre qui n'a jamais voulu le reprendre. Et donc, en fait, j'ai tiré mon lait quasiment... J'ai tiré mon lait exclusivement pendant quasiment sept mois, du coup. OK. Parce que c'est quelque chose qui me tenait vraiment à cœur et j'aurais vraiment aimé pouvoir repasser sur un allaitement directement au sein, mais je n'ai pas pu. C'était dur, c'était très fatigant. Je pense que j'ai vraiment sous-estimé aussi mon état de fatigue après tout ce que j'ai vécu. Parce qu'en fait, j'ai failli mourir, j'ai perdu 2,5 litres de sang, je n'avais plus l'énergie. de rien mais j'ai quand même tiré mon lait et en fait je pense que du coup j'ai mis du temps à me remettre au niveau de mon énergie les mois d'après et j'ai commencé à sortir la tête de l'eau je pense après que j'ai arrêté de tirer à l'été aussi pour avoir vraiment retrouver ma propre énergie j'aurais voulu faire plus longtemps mais en fait là j'ai senti aussi à ce moment là que c'était c'était moi ou eux quoi à ce moment là c'était moi ou l'allaitement Et donc là, il fallait que ce soit moi parce que j'avais vraiment besoin de retrouver des forces. Et puis, tu avais besoin de toi aussi. Oui, exactement. Ok. Quelque chose qui n'était pas facile. Non, non, non. C'est vrai que du coup, ça a créé vraiment des traumatismes. Beaucoup de colère aussi envers le corps médical. On a un suivi post-natal avec la gynécologue qui était là pour la césarienne, qui a lieu deux mois après l'accouchement. On y va en se disant qu'on va lui dire vraiment tout ce qu'on a sur le cœur, mais ils n'entendent pas. On l'a fait de manière calme, posée et raisonnée, avec des faits. et en fait ils n'entendent pas c'est eux qui ont fait des études c'est eux qui ont la science infuse c'est eux qui ont la blouse et du coup c'est eux qui ont raison et donc moi on m'a dit que ce qu'avait dit la gynéco-hologue à propos du fait que notre bébé allait peut-être être handicapé ou mourir et du coup tuer son jumeau que... Soit on avait mal interprété ce qu'elle avait dit, ou alors qu'elle n'avait pas voulu le dire comme ça, mais qu'elle voulait quand même juste vous parler des risques. Donc voilà, ils n'entendent pas, ils ne veulent pas. Et c'est très frustrant parce qu'on a eu l'impression de pouvoir semer des graines tout au long de notre grossesse en montrant que c'était possible d'avoir une grossesse jumelleur qui se passe bien. Et en fait, non. Ils n'ont rien compris, ils restent dans leur truc. Et ils ne veulent pas se remettre en question. Et c'est ça le plus grave, je trouve, quand on est surtout médecin, de ne pas vouloir se remettre en question. Et puis surtout qu'au final, vu l'issue, c'est-à-dire une cédarine d'urgence, ça les conforte dans leur idée. Exactement. Et puis quand on parle de l'hémorragie, en fait, ils disent non mais en fait, une hémorragie avec un accouchement gémellaire, on s'y attend. Est-ce que vous vous rendez compte de ce que vous dites ? Ce n'est pas... normal, en fait, de s'y attendre. Ce n'est pas une norme. Vous en avez fait une norme, mais c'est pas normal. C'est pas la norme. Il y a plein d'accouchements gémellaires qui se passent sans aucune hémorragie. Là, en fait, l'hémorragie elle est là à cause de la cascade d'intervention qui a démarré par le décollement des membranes, qui s'en est suivie par la pérille, la rupture de la poche des os, la césarienne. Et puis après, vous me faites des pressions sur l'utérus alors que vous venez de m'ouvrir sur cette couche de tissu. J'ai envie de dire, est-ce que c'est une très bonne idée ? Vraiment, permettez-moi d'en douter. Et voilà, ils n'entendent pas. Et du coup, comment tu te remets physiquement de cette césarienne ? Dans les jours qui arrivent ou encore maintenant, tu veux dire ? Les deux. Du coup, j'avais posé et maintenant, mais du coup, sur le moment et maintenant. Pas facile parce qu'en fait, il faut savoir quand ils vous font une césarienne, après, le ventre est très gonflé et rempli de gaz. Et donc, on a l'impression vraiment d'avoir envie d'avoir des gaz. qui ne sortent pas et qui en fait explosent dans le ventre. Et c'est d'une douleur infinie. Moi, j'ai dû vraiment... J'ai demandé, j'ai supplié pour avoir quelque chose qui pouvait me soulager un peu parce qu'en fait, ça me faisait mal. Et puis, ça me lançait dans tout le bas du dos, sans parler de la cicatrice qui était quand même difficile. Moi, je ne l'ai pas regardée pendant... Des semaines, je ne pouvais pas en fait. L'infirmière l'avait prise en photo, elle m'avait dit comme ça, si vous voulez voir à un moment avec les agrafes et tout ça, si un jour vous voulez voir, vous l'avez. Et puis en fait, je ne supportais pas qu'on me dise, oh elle est belle. C'est horrible ça. Elle est belle. Non, elle n'est pas belle, c'est une cicatrice. Ce n'est pas beau une cicatrice. Oui, peut-être qu'elle guérit bien. Peut-être que médicalement, c'est joli, mais... Mais à l'intérieur, ça brûle. C'est horrible parce que ce n'était pas du tout ça qui était prévu. Et même si j'étais prête à l'éventualité qu'il se passe des choses qui ne soient vraiment pas prévues, je m'en suis beaucoup voulue parce que c'est moi qui porte la responsabilité de les faire arriver dans ce monde. Donc c'est moi qui, même si je prenais... Très en compte, l'avis de ma femme était clair dès le départ que c'était mon corps, que c'était moi qui allais passer par l'accouchement et qu'en fait c'est moi qui aurais le dernier mot, quoi qu'il arrive. Et donc en fait c'est moi qui les amène dans le monde, donc c'est ma responsabilité. Et donc je me sens responsable de l'arrivée vraiment traumatique que je leur ai offert. Et j'en évolue. énormément à cette gynéco en particulier. Je pense que je lui en veux encore. C'est dur physiquement. Les jours d'après, ça a été quand même assez rapide. J'ai pu vite aller. J'ai demandé à ce qu'on m'enlève les sondes. Je voulais vraiment pouvoir me lever pour aller aux toilettes. Enfin ! Je me suis vite levée. Les infirmières étaient assez impressionnées. Vous vous rendez compte de ce que vous faites ? Je ne sais pas si je me rends compte de ce que je fais, mais j'ai vraiment besoin de le faire. La première fois où j'ai repris une douche, c'était génial, mais en même temps, il ne fallait pas rester trop longtemps parce que je sentais que j'aurais pu faire un malaise assez rapidement. Et j'ai pu commencer à changer les couches au bout de sept jours. J'attendais encore un peu pour les porter et j'allais tout doucement. Ça met des semaines. C'est une opération qui est très lourde. Et vraiment, les femmes qui pensent avoir des césariennes de confort, ou qu'ils appellent de confort, il faut vraiment bien se renseigner parce qu'en fait, c'est une opération qui n'est pas sans conséquences sur le corps et sur l'esprit. Et ça met vraiment du temps à se remettre au niveau physique. Moi, on ne m'avait pas forcément dit qu'il fallait masser la cicatrice des semaines, des mois après. pour continuer à éviter les adhérences et qu'elles soient, entre guillemets, le plus jolies possibles. Mais non, c'était dur les premiers jours après, les premières semaines. Aujourd'hui, je n'ai pas retrouvé mon corps de pré-grossesse, parce qu'en fait, moi, je faisais beaucoup de sport avant d'avoir mes jumeaux. Je faisais du basket en compétition, j'ai fait du basket jusqu'à mes trois mois de grossesse. Et en fait, depuis, je n'ai pas vraiment réussi à reprendre une activité aussi intense, entre guillemets, non seulement le manque de temps et puis d'énergie. Donc, je n'ai pas retrouvé mon corps. Et puis comme on a encore des projets de bébés, je n'ai pas envie de me faire du mal pour retrouver un corps qui va encore changer. Je pense qu'il y a ça aussi.

  • Speaker #1

    Ok. Bon, écoute, merci beaucoup pour ce témoignage hyper poignant. Et on est tous un peu choqués par tout ce qui s'est passé. Moi, je le suis en tout cas. Mais c'est bien d'en parler. et puis S'il y a un message à retenir, je pense que c'est faites-vous confiance. Si vous sentez que votre corps est capable, il est capable. Donc faites-vous confiance.

  • Speaker #0

    Exactement, faites-vous confiance. La médecine et la science nous aident sur plein de choses. Et heureusement qu'ils sont là pour les accouchements où il peut y avoir des problèmes. Mais il ne faut vraiment jamais oublier que dans la grande majorité des accouchements, on n'a besoin de personne que de nous-mêmes. Vraiment. Mais merci de m'avoir invitée en tout cas.

  • Speaker #1

    Merci à toi pour ce beau témoignage.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu ou si le podcast de manière générale te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note sur ton application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires aussi passionnantes qu'intéressantes, rendez-vous mercredi prochain. A très vite !

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Mégane

    00:01

  • Les choix de Mégane concernant l'accouchement

    00:40

  • La grossesse et les préparatifs pour l'accouchement

    01:20

  • La révélation des jumeaux et ses conséquences

    04:19

  • Les défis médicaux pendant la grossesse

    10:40

  • L'accouchement et la césarienne de Mégane

    18:25

  • La récupération post-accouchement et les défis d'allaitement

    44:12

  • Conclusion et le message de confiance

    01:00:49

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Description





As-tu déjà pensé à l'accouchement de jumeaux et à tout ce que cela implique ? Dans cet épisode de Balance ton accouchement, je reçois Mégane, une maman inspirante qui partage son expérience émotive et unique de l'accouchement de jumeaux. Elle nous raconte comment elle et sa partenaire ont fait le choix merveilleux de devenir parents grâce à une méthode de fécondation in vitro avec les ovocytes de sa femme. Ce témoignage de mamans nous plonge dans l'univers fascinant et parfois complexe de la maternité.


Mégane évoque sa grossesse, marquée par une confiance en son corps et un désir profond d'accoucher à domicile. Mais tout bascule lorsqu'un examen de datation révèle qu'elle attend des jumeaux. Quelle surprise ! Ce choc a complètement modifié leurs projets d'accouchement. Elle partage avec nous les défis qu'elle a dû relever, notamment le changement de maternité et les pressions médicales auxquelles elle a fait face. Cet épisode met en lumière l'importance de faire entendre sa voix et de respecter ses choix en matière d'accouchement.


Malgré une grossesse globalement positive, Mégane a dû faire face à des complications lors de l'accouchement, notamment une césarienne d'urgence après un long travail qui n'évoluait pas comme prévu. Elle aborde avec courage les douleurs physiques et émotionnelles qu'elle a ressenties, ainsi que les difficultés d'allaitement qui ont suivi. Son récit est un véritable témoignage d'accouchement qui résonne avec tant de mamans qui ont vécu des expériences similaires. Balance ton accouchement est l’endroit idéal pour découvrir des histoires authentiques sur le parcours de la maternité, que ce soit un accouchement physiologique, un accouchement à domicile, ou même un accouchement prématuré.


Dans cet épisode, nous parlons aussi de sujets importants tels que l'hémorragie de la délivrance, la révision utérine, et le soutien en néonatologie pour les bébés prématurés. Mégane nous rappelle que chaque accouchement est unique, et que le chemin vers la maternité peut être parsemé d'embûches, mais aussi de belles surprises. Rejoins-nous pour ce moment de partage et de bienveillance, et découvre l'importance de la confiance en soi dans le processus d'accouchement. Ensemble, célébrons la force des mamans et l’incroyable aventure de donner la vie !




Envie d'en discuter, d'en savoir plus ou de participer à ton tour ? Rendez-vous sur instagram : @balance_ton_accouchement


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi, je suis Rebecca. maman de deux enfants, est complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour. Alors bonjour, merci d'être venu pour ce nouvel épisode du podcast. Alors pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît en me donnant ton prénom, en me disant combien d'enfants tu as et quel âge ils ont, et en ajoutant tout ce que tu aurais envie.

  • Speaker #1

    Alors bonjour Rebecca. Moi, je m'appelle Mégane. J'ai deux enfants, des jumeaux, qui vont avoir deux ans la semaine prochaine, qui s'appellent Elio et Malo. Et pour l'instant, je n'ai rien à éviter.

  • Speaker #0

    Oui, la grosse phase des deux ans, en plus avec des jumeaux, ça peut être sympathique.

  • Speaker #1

    Oui, on commence à mettre un petit pied dedans là.

  • Speaker #0

    Ok. Alors première question que je pose toujours, est-ce que tu avais pensé accouchement dès le début de ta grossesse ? C'est quelque chose qui te stressait, qui te faisait peur, qui te donnait envie ou tu ne pensais pas spécialement ?

  • Speaker #1

    Si en fait moi je pensais accouchement déjà avant d'être enceinte. En fait déjà nous vu qu'on est un couple de fans on a dû anticiper, c'est une organisation, on a pensé tellement de choses en amont que ça faisait partie des choses auxquelles j'ai pensé aussi. Et ça ne me faisait pas peur du tout. Il était évident pour moi que je voulais accoucher à la maison. C'était certain. On a plusieurs sages-femmes qui font des accouchements à domicile dans le coin. On n'en a pas énormément parce qu'il n'y en a pas beaucoup en France, mais on en a quand même deux, trois. Donc, j'étais plutôt confiante sur le fait qu'on trouverait la personne qui nous correspondrait et à qui on correspondrait aussi. pour un accouchement à domicile. Donc oui, on y avait pensé à l'avance.

  • Speaker #0

    Ok, c'est vraiment quelque chose de réfléchi, c'est pas un problème en l'air en plus. Non,

  • Speaker #1

    non, pas du tout.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Bon, du coup, si on revient un tout petit peu en amont, du coup, vous avez dû lancer un projet sûrement un peu plus compliqué que ce qu'on pense d'une grossesse. Comment ça s'est passé ? Est-ce que c'était vraiment compliqué ? Est-ce que ça a été plutôt simple ?

  • Speaker #1

    Ça a été assez fluide, en fait. Nous, on a décidé de lancer... euh... assez à l'avance par rapport à ce qu'on voulait, par rapport à ce qu'on s'était fixé comme grossesse. Et du coup, pour ne pas être stressée au niveau du timing, on a pris l'idée devant parce qu'il y a beaucoup d'examens à passer. Moi, j'ai dû, parce que c'était moi qui allais porter, j'ai dû passer des examens aussi qui ont révélé des choses. J'ai dû subir une petite opération, rien de grave, mais il y a des choses qui ont dû être faites. à l'avance, donc on était contentes de le faire à l'avance. Et on a choisi aussi une méthode qui... Donc ça s'appelle la ROPA. Et en fait, ce sont les ovocytes de ma femme qui ont rencontré les paillettes de sperme en laboratoire. Et c'est moi qui ai porté les enfants, en fait. Donc comme ça, en fait, j'ai porté les enfants avec les gènes de ma femme, pour qu'on soit vraiment toutes les deux impliquées dans le processus.

  • Speaker #0

    50-50.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc on s'y est pris à l'avance, ça a été très fluide, ça a été très, on va dire très facile. Elle a dû avoir qu'une seule ponction au niveau des ovocytes, on a eu pas mal de bons embryons qui ont été congelés. Et quand on a fait le transfert du coup pour la grossesse, on a dû en faire qu'un, en fait, ça a pris du premier coup. Donc on a eu un parcours, oui, médical et oui, organisé et assez carré. mais quand même facile.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Et donc tout ça, ça a pris combien de temps à peu près pour que tu puisses tomber enceinte ?

  • Speaker #1

    Alors, comme on s'était pris vraiment à l'avance, on s'était pris plus d'un an à l'avance, en tout en un an et demi. Mais disons que si on avait voulu vraiment lancer tout de suite à partir du moment où on a commencé les examens et tout ça, en quatre mois, on aurait pu déjà faire le transfert en fait.

  • Speaker #0

    D'accord, donc vraiment bien.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Ok. Et alors, une fois que tu tombes enceinte, comment ça se passe alors ?

  • Speaker #1

    En fait, je sens tout de suite que je suis enceinte. Je ne sais pas l'expliquer. Je sens tout de suite que ça s'accroche, que ça se niche. J'ai une grossesse incroyable. Je n'ai pas de nausées. Je n'ai rien. J'ai un tout petit peu de fatigue, mais vraiment, c'est tout. Je suis très chanceuse parce qu'en plus de ça, je ne sais pas encore qu'il y en a deux, mais on dit dans la généralité que quand il y en a deux,

  • Speaker #0

    c'est intense.

  • Speaker #1

    Que les nausées sont décuplées. Et en fait, non. En fait, pas forcément la preuve. Le seul truc vraiment que j'ai eu de difficile, c'est que comme ils ont vite pris de la place, ils ont vite écrasé mes organes. J'ai eu des remontées acides assez douloureuses. Mais c'est vraiment la seule chose qui a été désagréable pendant cette grossesse.

  • Speaker #0

    D'accord. Oui, donc assez bien.

  • Speaker #1

    Ouais, génial.

  • Speaker #0

    Et du coup, est-ce que tu as su rapidement qu'ils étaient deux ?

  • Speaker #1

    Oui, à l'écho de datation. En fait, on est allé voir une sage-femme. On avait choisi une sage-femme qui faisait des accouchements à domicile. On est allé la voir pour lui expliquer notre projet. Elle nous conseille de faire cette écho de datation où on dit qu'en réalité, on n'en a pas besoin. On connaît exactement la date. Il n'y a pas de suspectative. Elle dit vraiment que c'est plutôt une écho que vous faites avec le cœur parce que vous allez voir votre bébé pour la première fois. vous allez vraiment... réaliser en fait à ce moment là ce qui se passe et je vous conseille quand même de la faire. Bon je vous fais quand même l'ordonnance et puis vous voyez si vous voulez la faire ou pas et donc en fait on s'est pas posé la question on s'est dit oui en fait on a envie de la faire. Et donc quand on est venu à cette école de datation on a donc on avait choisi une gynécologue qu'on avait vu une fois avant puis elle a mis la sonde et en fait on a Elle ne regardait pas l'écran, elle était en train de faire des petits réglages sur son appareil. Mais nous, on avait les grands yeux en face de nous. Et en fait, on a vu deux trucs blancs. C'était un souhait très fort de la part de ma femme d'avoir des jumeaux. On en avait parlé souvent. Et je lui disais, mais arrête, ce n'est pas toi qui vas les porter. Ne dis pas ça, ce n'est pas si facile. Et en fait, du coup, il y a eu un gros moment de bug où tu te dis, mais non. et en fait je me rends pas compte que je parle tout haut et puis du coup la gynéco regarde son écran et elle fait ah bah si il y en a deux puis moi je répète mais non puis deux trois fois comme ça et en fait le temps que je comprenne vraiment qu'il y en a deux parce que c'est pas comme un parcours de PMA où il y a une stimulation et où il y a peut-être plusieurs ovulations et du coup ça fait que il y a Merci. Il y a peut-être plusieurs enfants. Là, vraiment, il y a eu un transfert d'un seul embryon. Et du coup,

  • Speaker #0

    c'est des bruits de mots. Il n'y avait pas de risque,

  • Speaker #1

    entre guillemets. C'est ça. Il n'y avait pas de risque accru par rapport à une fécondation lambda qui en aurait deux.

  • Speaker #0

    C'est vraiment la surprise.

  • Speaker #1

    La grosse surprise. Et en fait, choc, déni complet. Et puis en fait, on n'a pas vraiment le temps d'enregistrer l'information, que la gynéco est déjà en train de nous dire, c'est plus moi qui vais pouvoir vous faire des échos, parce que du coup, il y en a deux. J'ai l'impression qu'il y a deux poches, mais ce n'est pas sûr. Et puis faites attention, parce que si ça tombe, il y en a un des deux qui ne tiendra pas. Et puis s'il y a deux poches et qu'il y a un seul placenta, attention.

  • Speaker #0

    Parce que tu passes la taille dans la grossesse à risque, là, ça y est.

  • Speaker #1

    Ah bah oui, et puis non seulement on passe dans la grossesse à risque, mais en plus elle nous parle vraiment de tous les risques, alors qu'on n'a même pas encore enregistré l'information de « en fait on va avoir des jumeaux, il y en a deux » . On n'a pas le temps de se réjouir de cette information, qu'on tombe tout de suite dans la pathologie, dans l'horreur, dans le syndrome transfuseur-transfusé, et puis si c'est ça, ils peuvent faire ça, mais parfois on doit un peu couper un des deux et ça comment dire, elle nous explique en fait les possibilités s'il y a un syndrome transfuseur transfusé parce que ça arrive dans certains cas quand c'est des jumeaux qui partagent le même placenta et en fait on est sous le choc et puis en fait je sors de cet écho et je fonds en larmes parce que je peux même pas me réjouir d'en avoir deux.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    qu'était ta passion ? Et puis je vois mon projet d'accoucher à la maison s'envoler par la fenêtre. Mais il y a une... Mais directement,

  • Speaker #0

    tu sais que c'est fini.

  • Speaker #1

    Je sais que c'est fichu. Je sais que ma femme était OK avec un accouchement à domicile accompagné d'une sage-femme. Qu'un accouchement non assisté pour des jumeaux, ce sera hors de question. Mais même pour pas des jumeaux, mais pour des jumeaux encore plus. Oui. Et à partir de ce moment-là, on sait aussi qu'on va être suivi à la culotte par la maternité. Et ça, ça nous pose un gros problème.

  • Speaker #0

    Ok. À toutes les deux, du coup.

  • Speaker #1

    Plus à moi, mais à elle aussi. Parce que ce n'est pas ce qu'on souhaitait. Ce n'est pas la tranquillité d'esprit, la tranquillité de grossesse qu'on aurait voulu.

  • Speaker #0

    Oui, toi, c'est à l'opposé de ce que tu pensais.

  • Speaker #1

    Complètement. Ok.

  • Speaker #0

    Du coup, c'est quelque chose qui est difficile à digérer. Comment ça se passe à partir de ce moment-là ? Est-ce que tu acceptes quand même la « nouvelle » ? Est-ce que c'est vraiment difficile ?

  • Speaker #1

    Je dirais que j'ai mis deux ou trois jours à intégrer, qu'il y en avait deux. Et en fait, au-delà du fait… J'ai été très heureuse très vite d'en avoir deux, mais ça a été vraiment le temps du deuil de mon accouchement à domicile qui a pris plus de temps. J'étais très informée sur la grossesse. En fait, je suis énergéticienne, je suis praticienne atma et je suis accompagnatrice périnatale. Et le sujet de l'accouchement me passionne, physiologique encore plus. J'aime beaucoup me renseigner sur les chiffres, tout ce qui se passe au niveau médical, tout ça. Donc, je savais qu'on allait devoir batailler. avec la maternité pour les choses qu'on voulait et je n'avais pas envie de ça. Parce que je n'avais pas envie d'être dans le conflit, parce que j'avais envie que ce soit quelque chose qui soit serein, qu'on puisse travailler en équipe. Et donc on nous a conseillé une maternité qui était quand même plutôt flexible, qui n'est pas la maternité... On a une maternité dans le nord de la France, Jeanne de Flandre, qui... qui est de niveau 3, qui est très connu pour avoir un néonate incroyable. Ils s'occupent des bébés de manière géniale. Les grossesses pathologiques et compliquées, ils en voient passer tout le temps. Mais justement, ils en voient passer tellement que c'est devenu une normalité pour eux. Nous, on ne voulait pas aller là-bas. Tant que la grossesse en elle-même n'avait pas de problème, tant que les enfants n'avaient pas de soucis, on ne voyait pas l'intérêt de se retrouver dans une maternité. niveau 3 plus plus avec des alertes partout et puis donc on a choisi une maternité de niveau 2B qui avait quand même les services nécessaires si jamais on en avait besoin mais qui était quand même moins moins moins connue voilà moins extrême exactement ok voilà et donc tout se passe plutôt bien à partir de ce moment là ? J'ai une super grossesse. En fait, le problème qui se pose assez vite, c'est qu'à partir de 20 semaines, il me semble à peu près, je suis censée passer des échos une fois toutes les deux semaines pour vérifier qu'il n'y ait pas de syndrome transfuseur-transfusé. Ça, ça nous dérange parce qu'en fait, je suis très en phase avec mon corps, je suis très en phase avec... les ressentis que je peux avoir et je suis persuadée que si il commence à y avoir quelque chose qui cloche, je vais le savoir. Et que je saurai mieux que le personnel médical. Je n'ai peut-être pas les machines, mais en fait, j'ai mon instinct, j'ai mes ressentis et je fais 100% confiance à mon corps. Et je sens que tout va bien, donc ça m'embête d'y aller toutes les deux semaines. Donc au tout début, on essaie de... Ma femme travaillait beaucoup. Et en fait, on essaie de décaler un peu en disant, en fait, non, là, on ne pourra pas. Et donc, on arrive au début à décaler à un mois, une fois par mois, et après, une fois toutes les trois semaines. Et puis, au bout d'un certain moment, on n'arrive plus. Et puis, c'est une fois toutes les deux semaines. Donc, ça, c'est le plus gros suivi que j'ai, c'est les échos. Donc, c'est beaucoup d'organisation, de transport. Puis, à la fin, en fait… On dit, il faut faire attention. Et puis, en fait, à la fin, on est énorme. Il faut faire attention à ne pas faire trop de voitures. Mais il faut quand même que je me déplace une fois toutes les deux semaines.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    c'est un peu... C'est un peu contradictoire. Voilà, exactement. Donc, en parallèle, j'ai des monitos aussi à la maison au bout d'un certain moment avec la sage-femme pour voir si tout est OK. Mes bébés ne sont pas forcément toujours coopératifs. Ils sont plutôt actifs. Donc, je ne les laisse pas trop faire sur les monitos. Mais tout va bien.

  • Speaker #0

    Donc malgré ce contrôle quand même assez poussé, tout va bien de ton côté, de leur côté ?

  • Speaker #1

    Tout va bien. Oui, tout va bien. Le seul truc que j'ai encore plus... J'en ai pas le droit. Mais carrément, parce qu'en fait, c'est un truc qui m'a vraiment insupportée dès le départ, c'est d'être catégorisée tout de suite dans une grossesse à risque, grossesse pathologique. Tout ça parce qu'ils sont deux, alors que tout va bien. Ça, je trouve ça vraiment difficile et je trouve que c'est vraiment quelque chose qui devrait changer parce qu'à partir du moment où il y aurait eu un début de syndrome transfuseur-transfusé, un souci quelconque qu'on puisse nous passer en grossesse à risque, c'est compréhensible. Mais en fait, juste nous passer en grossesse à risque parce qu'ils sont deux, je trouve ça vraiment injuste parce que ça nous ferme énormément de portes. Et ça, c'est dur.

  • Speaker #0

    Surtout que toi, tu n'étais vraiment pas de cette optique-là.

  • Speaker #1

    Pas du tout. pas du tout et donc le seul truc qui pour acclocher c'est ce fameux test ce test du diabète du glucose ou en fait ou en fait on nous fait boire là ce fameux truc super concentré en sucre une première fois délicieux et donc une première prise de sang avant une prise de sang au bout d'une heure puis une deuxième prise de sang ou deux heures et en fait moi c'était mon taux de base en fait qui était à 0,94 au lieu de 0,92, quelque chose comme ça avant ingestion du sucre et donc ils m'ont fait ah mais vous faites du diabète gestationnel machin et j'étais là, bah pas du tout en fait vous voyez bien que mes résultats après ingestion du sucre sont plus que bons donc Et donc on a essayé de me forcer à avoir une infirmière diététicienne qui m'expliquerait comment manger, qui m'expliquerait quoi manger. Et cette infantilisation c'est insupportable parce que je sais comment manger, je mange bien, je mange varié et donc je suis en surpoids et c'est pas parce que je suis en surpoids que je ne sais pas manger et que je mange n'importe quoi. Oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai qu'en fait tes manches étaient un peu trop lourdes la veille au soir et du coup ça a tout faussé. Merci. J'ai eu la même chose pour mon premier, du coup je connais complètement le problème.

  • Speaker #1

    Ah c'est insupportable ! Puis au début c'était « Oh mais il faut faire attention parce que les enfants, les bébés, c'est des jumeaux en plus, donc ils sont quand même un peu petits. » Et puis à la fin de la grotte, c'était « Oh là là, attention, c'est des gros bébés ! » Ben oui, en fait, jamais ! Non, jamais, je veux dire, nous on est des grands gabarits, ma femme est un grand gabarit, on a demandé à un donneur qui nous ressemble, donc en fait je ne m'attendais pas à accoucher de bébés qui se déplaçaient. C'est vrai, c'est vrai. Ça, c'était même pas dans le royaume de l'envisageable.

  • Speaker #0

    Ok. Donc, t'as ça qui met un petit caillou dans la machine, mais du coup, toi, t'as pas vraiment d'impact au final, vu que tu es confiante et tu sais que ça va au final.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et que je refuse, en fait, de voir l'infirmière diététicienne. Et je refuse... Je sais qu'il est écrit dans mon dossier, du coup, que je faisais du diabète gestationnel. Et ça, ça m'énerve particulièrement, parce que je n'en faisais pas. Donc vraiment c'est très énervant de devoir se battre alors qu'on sait. On sait mieux que vous. Non, vous ne savez pas forcément mieux que nous. Pour plein de choses, vous pouvez être vraiment utile, mais arrêtez de croire que vous savez mieux que nous. Non.

  • Speaker #0

    Tu connais ton corps et tu sais comment ça se passe. Ok. Et du coup, sur le plan médical, à part ça... Tout va toujours très bien, il n'y a pas de soucis particuliers ?

  • Speaker #1

    Tout va bien.

  • Speaker #0

    Ok. Donc on se dirige doucement, mais sûrement vers une fin de grossesse. Comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Je suis lourde. Je suis lourde. J'ai tout pris dans le ventre et en fait, je n'avais pas l'impression d'être si énorme et si lourde, mais à regarder les photos maintenant, si, vraiment. Ouais, vraiment. Et puis du coup, deux bébés... de gros bébés quand même donc ça se passe ça se passe quand même très bien on commence à avoir des soucis avec la maternité encore une fois alors qu'on a présenté notre projet de naissance au mois de février j'ai accouché en juin quand même donc il ya du temps sauf qu'on présente notre projet de naissance avec une sage femme et pas avec notre gynécologue habituel Elle panique sur certains points en disant qu'il faudra voir avec la gynéco parce que je ne suis pas sûre que ce sera possible. Notre gynéco revient vers nous alors que je suis à 34 semaines, donc vraiment très tard par rapport à notre projet de naissance, en disant qu'il y a des choses qui ne vont pas dessus, qu'il va falloir qu'on revienne sur certains points, qu'elle va parler avec l'équipe, tout ça. Et en fait, le lendemain matin, je reçois un appel à 9h du matin pour me dire « il faut que vous veniez dans la matinée à la maternité, il faut qu'on discute, j'ai parlé avec l'équipe, il faut absolument qu'on discute de votre projet de naissance, sauf qu'en fait, en si peu de temps, avec un si court délai, ma femme travaille. » Elle ne peut pas se libérer. Et en fait, je me retrouve toute seule à aller là-bas avec ma gynécologue en face de moi et une deuxième gynécologue. Je me retrouve un peu en procès parce qu'on fait la liste, on passe point par point sur notre liste, sur notre projet de naissance. Et en fait, il y a les trois quarts qui ne leur vont pas. Et du coup, ça pose problème. Moi, je ne veux pas passer de scanner de bassin. Le scanner du bassin, c'est quelque chose qui est obligatoire quand il y en a deux. C'est obligatoire, on s'entend avec des grosses guillemets, parce que normalement, ils ne sont pas censés nous obliger à quoi que ce soit, mais on sait comment ça se passe. Et je ne veux pas, parce qu'en fait, je n'ai aucun doute que mon bassin soit suffisamment large pour laisser passer mes bébés. On n'est plus à l'époque où on était mal nourris, où on était rachitiques et où les bébés parfois ne passaient pas. Et j'ai confiance en mon corps, en fait. 300% confiance en mon corps, je sais qu'il va laisser passer mes bébés. Et donc, je me retrouve vraiment face... En fait, elles sont vraiment contre moi. Et puis, la deuxième gynécologue que je ne connais pas se plaît à raconter des histoires d'horreur et à mettre la pression pour faire changer d'avis. Et vraiment, quand on parle du scanner du bassin, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le reste parce que là, elle me dit, « Non, mais moi, vous ne savez pas ce que j'ai déjà vu. J'ai déjà vu un bébé qui sort en siège. » Et en fait, le bassin de la maman... pas assez large, la tête reste coincée, le bébé meurt. Et je lui ai dit mais comment vous osez me dire une chose pareille ? Je lui ai dit, vous arrêtez tout de suite, vos histoires d'horreur ne me feront pas peur, vous ne me ferez pas peur, arrêtez d'essayer de mettre la pression, c'est pas comme ça que ça fonctionne en fait. Et en fait, du coup, ma gynécologue habituelle là, peut taper du poids sur la table en disant, en fait, je vais vous expliquer comment ça va se passer. Il y a des choses qui sont pas négociables sur votre projet de naissance. sur lesquelles on ne reviendra pas. Si vous ne voulez pas passer de scanner du bassin, il va falloir trouver une autre maternité. Vous vous rendez compte que vous me dites ça à 34 semaines, alors que je suis enceinte de l'humour, et que vous me dites que potentiellement, à partir de 36, vous me laissez deux semaines pour trouver une autre maternité. Donc clairement, vous me prenez en otage, parce que vous savez qu'on va pas réussir. Voilà. Et donc, ça a été compliqué. Je l'ai fait, et puis on m'a dit, « Oh, votre bassin, il est largement assez large pour laisser passer vos bébés. » Ah bon ? Ah bah surprise ! Ah bon ? Bah tiens ! Donc voilà, il y avait ça, il y avait que je ne voulais pas de péridurale, ça c'était inconcevable pour eux, que je refusais, mais catégoriquement, la grande extraction du deuxième, cette fameuse grande extraction. En fait, quand il y en a deux, quand il y a le premier qui sort, ils vont chercher le deuxième. Ils ne lui laissent pas le temps de venir. Et en fait, quand j'ai dit, mais ça par contre, ça c'est vraiment pas négociable, vous ne me... toucher pas, je refuse d'être touchée pendant mon accouchement, je veux être dans ma bulle, je veux être tranquille. Et ils m'ont dit, non mais vous vous rendez pas compte, le premier il sort et en fait le deuxième il se retrouve dans une grande piscine, il sait pas où est la sortie. Non mais il sait... Non mais, attendez, le bébé il sait où est la sortie. S'il a du mal à trouver la sortie, c'est peut-être parce que vous gardez les femmes sur le dos et que du coup, la gravité ne peut pas aider pour qu'il trouve un peu... pour qu'on puisse l'aider à trouver comment sortir, quoi. C'était... Et en fait, il se trouvait des problèmes qui, pour moi, n'en étaient pas. Mais si bébé est en siège, et bien bébé est en siège, et puis j'accoucherai de bébé en siège, et puis il y a plein de femmes qui le font et ça se passe très bien, et ça ne sert à rien de... Voilà, moi je connaissais, en fait, je savais que je ne voulais pas de péridurale, parce que je savais ce que c'était la cascade d'intervention, je ne voulais pas de cascade d'intervention, je ne voulais pas que ça ralentisse mes contractions, je ne voulais pas d'ocytocine de synthèse qui allait me donner des contractions hyper violentes et assez fausses. Voilà, il y a plein de choses que je voulais pas dire, j'étais pas d'accord. Vraiment ce jour-là ça a été très compliqué. Donc finalement j'ai décrit... C'est ça. Et en fait on a senti vraiment sur tout du long, ça s'est très très bien passé. Mais ça c'était peut-être notre erreur, on a été très clairs dès le départ sur ce qu'on voulait et ce qu'on ne voulait pas. Ils ont vu tout de suite qui on était. On était vraiment connus. Notre dossier, je pense, c'était le loup blanc de la maternité. À chaque fois que je disais mon nom à quelqu'un que je n'avais jamais rencontré, ils disaient « Ah, c'est vous ! »

  • Speaker #0

    « Ah, ok ! » « Oui,

  • Speaker #1

    c'est nous ! » Les folles un peu chiantes qui ne veulent pas de péridural pour un accouchement de jumeau. Du coup, on a eu vraiment cette impression. Mais à la fin, ça a augmenté vraiment crescendo et d'un coup. où en fait la pression est montée d'un coup au niveau de l'hôpital et on a senti que ça allait être difficile.

  • Speaker #0

    Donc là tu es à 34 semaines, effectivement les choses se corsent un petit peu.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. Et à partir de 36 semaines... on doit aller tous les trois jours à l'hôpital pour faire un monito.

  • Speaker #0

    Et ça c'est un protocole jumeau de ton hôpital ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc tous les trois jours et puis vérifier aussi la quantité de liquide amniotique. D'accord. Qui est une aberration aussi pour moi mais voilà. Un jour elle vérifie puis elle ne trouve pas et puis elle dit ah non mais il n'y en a pas assez. Mais attendez je vais regarder quelque chose et puis elle regarde. Ah mais c'est normal, c'est parce que lui, il a la vessie pleine. Donc on va attendre un petit peu. S'il urine, ça va nous remettre du liquide. Et puis en fait, on a attendu 100 minutes, il a uriné. Et puis hop, il y avait suffisamment de liquide amniotique. Donc vraiment, on se questionne sur l'importance de ce genre d'examen en fait.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Donc voilà.

  • Speaker #0

    Ok. Du coup, comment se passent les derniers jours ? À quel moment ton accouchement se précise ?

  • Speaker #1

    Alors, en fait, un jour, on arrive pour un monito. On trouve que c'est anormalement long. Alors, on est des pros du monito maintenant. Parce qu'on est en train de m'enfermer. Donc, je vois bien qu'il y en a un qui a des petites baisses de temps en temps. Mais ce n'est pas rare parce qu'en fait, il bouge et que parfois, le signal se perd. et que parfois, du coup, ils doivent revenir, bien replacer les moniteaux. Et puis après, on nous arrête le moniteau et on attend très longtemps parce qu'il y a une sage-femme qui nous dit « La gynécologue de garde voudrait vous parler. » On ne s'inquiète vraiment pas. Moi, je sens que tout va bien.

  • Speaker #0

    Tu es à quel stade à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Je suis à 37 semaines et 2 jours.

  • Speaker #0

    Ok. Donc, tu viens juste de passer le cadre de la prématurité.

  • Speaker #1

    Oui, et puis, ils estiment des bébés quand même assez gros. Donc, on n'est pas trop inquiets là-dessus, si les estimations sont bonnes, bien sûr. Et donc, en fait, on se retrouve dans un bureau avec la fameuse gynécologue et ses histoires d'horreur et un interne. Et en fait, elle nous dit, voilà, on voulait vous voir parce qu'il y a un souci avec le monito. Alors, nous, on tombe un peu des nues. Il y a un de vos bébés qui a un rythme cardiaque qui nous pose question parce qu'il tombe un peu parfois. On aimerait vous garder. Alors du coup, nous, on demande à refaire un monito parce qu'en fait, les monitos, parfois, ça se trompe. Et ça ne coûte rien de refaire pour voir si tout va bien. On me dit non, non, moi, je ne refais pas de monito. De toute façon, même si le deuxième monito, il est OK, moi, à partir du moment où j'ai vu ça sur le premier... Je reste là-dessus. Ok. D'accord. Donc là, on commence à sentir qu'il se prépare quelque chose. Et puis en fait, elle brode, elle brode. Et puis elle finit par nous dire qu'en fait, elle veut me déclencher. Ce qui était pareil, hors de question sur mon projet de naissance. Et puis en fait, hors de question d'être déclenchée. Pour moi, soit tout allait bien et il n'y avait pas de raison de déclencher. Soit il y avait un problème. un vrai problème. Et dans ce cas-là, s'il y a un vrai problème, en fait, on ne se pose pas de questions, on part en césarienne. On ne va pas commencer à passer des heures et des heures. On ne sait pas combien de temps l'accouchement va durer. Je ne vais pas faire subir ça à mes bébés si jamais il y a un problème. Et en fait, elle insiste, elle met la pression. Et puis, en fait, on va partir. Et je lui dis, en fait, on va partir, on ne va pas rester. On reprend à la maison. On doit vous faire signer une décharge. Il n'y a pas de problème. Faites-nous signer une décharge, aucun souci. Et en fait, là, elle nous dit, si vous rentrez chez vous, vous courez le risque que votre enfant manque d'oxygène et soit handicapé ou alors qu'il meurt. Et s'il meurt, il tue son jumeau.

  • Speaker #0

    Mais ils sont d'un... Je suis sûre du tact de cet hôpital.

  • Speaker #1

    Mais c'est vraiment... Enfin, j'allais dire c'est vraiment elle, mais je voyais bien que notre gynécologue habituelle était d'accord avec elle. Et en fait, c'est... C'est fou, en fait, je pense qu'ils perdent d'une part de leur humanité, parce que je suis persuadée qu'ils voient des choses horribles, et que ça ne doit vraiment pas être facile, et ils sont obligés de se dissocier à un moment pour encaisser ce qu'ils voient. Mais en fait, les choses horribles, ce n'est pas la norme. Et en fait, ça ne doit pas faire perdre leur humanité et leur contact avec les gens, parce qu'en fait, on n'est pas des robots, on n'est pas des numéros de dossier. C'est important de... de nous considérer et de considérer nos opinions et nos envies. Et en fait, quand elle a dit ça, ma femme... Ma femme, elle a...

  • Speaker #0

    Elle a têté un câble. Vraiment, elle lui a dit « Mais comment vous osez nous dire une chose pareille ? Vous savez très bien que si vous nous dites ça, vous essayez de nous faire rester, de nous faire du chantage. C'est honteux. » Et en fait, l'interne qui était là a vraiment essayé de rattraper le coup et calmer les choses parce qu'il voyait bien que c'était en train de partir en cacahuète. Moi, vraiment, elle a dit ça. J'étais bouche bée qu'elle ait osé sortir un truc pareil. Ouais, tu te sens un peu moins seule aussi de dire « je sais pas, c'est à qui moi la relou du coup ? » Mais oui, et puis en fait, ma femme était d'accord de toute façon avec tout ce qu'on faisait, c'est juste que généralement, c'était plutôt moi qui prenais la parole parce qu'au final, c'était mon corps. Oui, tu étais parfois là parce qu'au final, elle travaillait par l'enseignement, ce qui est normal. C'est ça. Alors, elle a été là quand même 99% du temps. Ouais, juste le rendez-vous. Voilà, c'était juste le rendez-vous projet de naissance où elle n'était pas là. Mais du coup, En fait, on demande à ce qu'ils nous laissent pour parler. Et en fait, ils sortent, puis on fond toutes les dents en larmes parce que là, on se rend compte qu'ils ont réussi et que je ne peux pas partir parce que s'ils lâchent pas et qu'il se passe quoi que ce soit, je porterai cette responsabilité tout le temps. Oui, ça sera ta faute. C'est ça. Elle me dit, si tu veux partir, on part. Mais est-ce que là, maintenant, tu te sens de partir ? Ben non. On va dire que non. Je ne peux plus partir avec ce qu'elle a dit. Et pourtant, je le sais, je le savais, j'étais renseignée. Et puis, j'adore Nina Nard, je la suis depuis des années. J'ai vu son film « Faut pas pousser » . C'est une femme que je trouve inspirante parce qu'elle veut vraiment redonner le pouvoir aux femmes sur leurs enfantements. Et vraiment, c'était ça que je voulais. Je voulais avoir un enfantement, je ne voulais pas avoir un accouchement. Et en fait, je ne peux pas partir. Et donc, le jour même, à 18h, elle me fait un décollement des membranes. J'accepte un décollement des membranes qui est ultra, mais alors ultra douloureux. Puis en fait, je suis déjà vraiment en souffrance. Qu'elle me dit, ah non, mais je n'ai pas encore commencé. Je vais la buter. Vraiment. Là, on est tellement en souffrance qu'on dit des trucs, j'ai dit « Mon Dieu, ça ne va pas aller » . Elle me fait un décollement des membranes, je pleure toutes les larmes de mon corps. Nous, on n'était pas là pour rester, donc on n'a pas du tout préparé. Nos affaires sont prêtes, mais à la maison. Du coup, ma femme va chercher les affaires et je me mets à faire des tours et des tours de maternité pour essayer de lancer les contractions parce qu'il ne se passe rien, parce que ce n'est pas le moment et ils n'étaient pas prêts. Et donc j'essaye de pousser un truc qui n'a pas lieu d'être sur l'instant. Et donc au début, je n'ai pas de contraction. Puis je commence à avoir des contractions vers 23h. Et puis j'en ai une partie de la nuit, puis ça s'arrête. Puis le lendemain à 7h, ils me refont un monito. Tout va bien. Ça, j'ai un bon. Pourtant, on voit bien les mêmes baisses qu'hier quand on nous a dit. Non, ça ne va pas. Il faut rester. Je me disais, non, non, c'est normal. C'est juste qu'il ne le captait plus. Et puis après, il s'est remis à le capter. Ah ben, voilà. Et on en reparlait justement avec ma femme. Et puis, si on devait revenir en arrière, à partir de ce moment-là, décollement des membranes ou pas décollement des membranes, on aurait dû partir. On aurait dû rentrer chez nous. Mais en fait, on était lancés dans le truc. Et on s'est dit vraiment, ce n'est pas parce que... Ce n'est pas parce qu'il y a eu des clenchements qu'on ne peut pas avoir le déroulé qu'on souhaite. On pourrait quand même avoir un accouchement par voie basse et ça pourrait quand même très bien se passer. Du coup, on s'accroche à l'idée qu'on peut quand même faire avec ce qui se passe et que ça va bien se passer. On essaie vraiment de se dire qu'on le vit bien et qu'on sort sur la vague. Donc, j'ai plus de contractions le matin. Et donc, ils nous disent, allez-y, vous pouvez aller prendre le petit déjeuner. N'hésitez pas à marcher, vous avez le temps. Nous voilà partis. Comme tout est fermé dans la maternité, on sort pour aller prendre le petit déj. Et puis, en fait, on s'installe. Puis, au bout d'une heure, mon téléphone qui sonne, un numéro que je ne connais pas. Donc, je ne décroche pas parce que je suis un peu occupée. Et puis, je vois qu'ils rappellent. une deuxième et une troisième fois et je finis par décrocher je me dis tiens c'est peut-être l'hôpital il y a peut-être quelque chose et puis je décroche et je me dis mais où est-ce que vous êtes on est en train de prendre le petit déjeuner on nous a dit de prendre notre temps ah non non non il faut venir tout de suite il faut passer en salle de naissance mais comment ça en salle de naissance j'ai même pas de contraction qu'est-ce que vous voulez qu'on aille en salle de naissance ah non mais il faut venir tout de suite ça fait autant de temps et en fait voilà protocole, décollement des membranes ça fait autant de temps il faut passer en salle de naissance Merci. il faut poser la pérille, machin. Et donc moi, comme je n'avais pas réussi à négocier sur la pérille, j'avais demandé une pérille qui était le plus faiblement dosée possible. Et elle m'avait dit, si vous avez besoin de plus, vous avez un petit bouton et vous appuyez et ça va vous envoyer ce qu'il faut. Sauf que du coup, moi, je ne voulais tellement pas la pérille que mon corps ne la voulait pas non plus. Donc première tentative, chute de tension, je pars. impossible de la poser. Et en fait ils l'ont fait une deuxième fois mais vraiment je sais pas comment ils ont fait parce que rechute de tension et puis ouais je la voulais tellement pas je pense que mon corps il a fait un rejet total de la pérille. Puis en fait après j'étais embêtée parce que je pouvais pas trop bouger et puis mais j'avais pas vraiment de contraction donc en fait j'étais bien assise Je commençais à être lourde, j'avais beaucoup marché la veille pour essayer de lancer les contractions. J'avais quand même 24 kilos, tout dans le ventre en plus. Donc vraiment, j'étais bien assise pendant un temps. Et puis après, quand j'ai demandé à bouger, ils n'ont plus voulu me laisser bouger. Et ça m'a fortement interfait du coup. Parce que j'avais besoin de bouger. Oui, parce qu'en fait, comment vous voulez que je lance les contractions si je ne peux pas bouger, si je ne peux pas marcher ? Donc, ça a été long. Ça a fini par se lancer. Et puis, au bout d'un certain nombre d'heures, ça n'avançait plus assez à leur goût. Et puis, les sages-femmes étaient adorables qu'on a eues. Ils viennent me voir en me disant « Bon, on va percer la poche des autres. » Non, vous n'allez pas faire ça. Je me dis... Il me dit « mais je suis désolée, gynéco de garde, autant d'heures entre postes de péril, ça n'avance pas assez vite à leur goût, on va percer » . Puis il me dit « non, en fait, vous n'allez pas percer, pas tout de suite, on va attendre le plus longtemps possible » . Et là, on n'a pas attendu le plus longtemps possible. Et puis je lui dis « en fait, moi, la procidence du cordon, c'était quelque chose qui me faisait peur, et je savais que ça pouvait arriver au moment de la rupture de la poche des os, et il était hors de question que je prenne ce rythme, parce qu'eux, ils avaient envie de se dépêcher » . Et donc, en fait, quand elle est revenue deux, trois fois et qu'elle nous a dit, « Là, vraiment, on n'a plus le choix » , elle m'a fait une sorte de mini écho pour voir où elle allait percer la poche des os, pour voir s'il y avait un cordon qui était tout près et que du coup, on ne le faisait pas. Donc, elle a percé la poche des os. Ça a vraiment bien lancé le travail. Et en fait, je suis arrivée à sept. Et là, j'ai eu très envie d'uriner. sauf qu'en fait ils m'ont pas laissé aller aux toilettes ça c'était ça a été vraiment le tournant dans mon accouchement ils ont pas voulu me laisser aller aux toilettes et en fait ils m'ont sondée sauf que moi j'avais pas du tout appuyé sur le truc de la pérille je sentais tout vraiment et ça m'a fait horriblement mal ça m'a brûlé ils ont pas réussi à me sonder en plus donc ils ont fait ça pour rien OK. Et en fait, ça m'a tellement fait mal que je me suis complètement crispée. Les douleurs se sont vraiment... À ce moment-là, les douleurs ont monté d'un cran parce que je n'étais plus détendue. Et donc, ils ont fini par m'apporter un haricot pour m'accroupir sur le lit parce que j'avais dit, mais en fait, je peux marcher, je sens mes pieds, je peux aller. Voilà, je peux aller. Et puis, en fait, ma femme va m'accompagner. Et si jamais il y a un problème, elle peut me rattraper. Et en fait, ils n'ont pas voulu. Donc, il y a eu ce fameux haricot où j'ai réussi à uriner toute seule. Ça a continué à bien avancer. Je continue à avoir des contractions régulièrement. Jusqu'au moment où j'ai encore eu envie d'uriner. Et là, en fait, pas moyen d'y aller toute seule. J'avais très mal dans mon canal quand ils m'avaient sondé, ça me brûlait encore vraiment très fort. Ils ont réussi à me sonder parce qu'à partir de ce moment-là, comme j'avais mal, j'avais commencé à appuyer. Ils n'ont pas réussi à me sonder, c'était une sonde parce qu'ils ont deux types de sondage différents. Et en fait, là ils ont sondé, ils mettaient la sonde, puis hop, ça se vide tout seul. Et sinon après, ils ont eu un autre type de sonde où ils mettent la sonde. Ils gonflent un ballon et ils mettent la poche à l'extérieur et on voit l'urine se mettre dans la poche. Donc cette première sonde n'a pas fonctionné et j'arrivais pas à y aller seule. Et j'ai senti que de ne pas pouvoir uriner, je pense que j'avais tellement peur de m'uriner dessus. que vraiment j'étais crispée et j'ai senti que si je n'arrivais pas à uriner, il ne se passerait plus rien. Parce qu'en fait, j'étais tellement crispée que je ne pouvais pas me détendre, le travail ne pouvait pas avancer et bébé ne pouvait pas descendre en fait. Ce n'est pas possible. Je sentais que tant que ce ne serait pas vidé, la tête de mon bébé ne pourrait pas descendre. Et donc, ils ont essayé de me sonder avec la deuxième sonde sans me dire qu'ils allaient gonfler un ballon dans ma vessie pour tenir la sonde. Et vraiment, pareil, ça a été le deuxième tournant de mon accouchement, c'est qu'ils ont gonflé la sonde, j'ai eu des douleurs, mais des douleurs inimaginables en fait. J'avais l'impression d'avoir encore un autre bébé à l'intérieur de moi. J'avais ce corps étranger en fait qui n'était pas censé être là, et en fait ça ne sondait rien, il n'y a rien qui sortait. Et donc en fait... Ça a duré dix minutes. Je ne sais même pas combien de temps je voulais garder, mais je les ai suppliés de me l'enlever parce que j'ai cru que j'allais mourir. J'ai changé de position et je sentais bien qu'encore une fois, je n'avais pas uriné, il n'allait plus rien se passer. Ils ont refait une petite écho. La tête du premier bébé appuyait sur ma vessie. Comme je le sentais, il ne pouvait pas sortir tant que ma vessie n'était pas vidée. Sauf que comme il appuyait dessus, je n'arrivais pas non plus à uriner. Vraiment, c'était la situation sans que ni tête. Et donc, à partir de ce moment-là, j'ai vraiment été en souffrance. J'ai changé plein de fois de position pour essayer de soulager, pour faire que ça puisse sortir tout seul. À ce stade-là, si je m'étais urinée dessus, ça ne m'aurait même pas dérangée. J'avais juste besoin que ça sorte. Et en fait, jusqu'au moment où ils m'ont dit, écoutez, ça fait un petit moment et là, il y en a un qui commence à avoir son rythme qui fatigue. Et en fait, à ce stade-là, j'étais heureuse de passer en césarienne parce que j'avais tellement mal et que ça n'avançait pas, que je ne voyais pas d'issue en fait, que je me disais, ok, on a fait tout ce qu'on pouvait et en fait, là, ça ne peut pas. Et on va passer en césarienne et c'est tout, ça va aller. Donc, on est passé en césarienne qui n'était pas encore une césarienne d'urgence. Mais on n'en était pas loin non plus. Et donc, ma femme était avec moi. Tout s'est très bien passé. Alors nous, on n'avait pas demandé les sexes. Donc, ça a été la surprise du coup quand ils sont sortis. Et donc, deux petits garçons. Et donc, ils sortent le premier, Elio, qui m'aide sur moi. Et tout se passe très bien. et puis sorte le deuxième, Milo qui... qui Malo a les yeux grands ouverts et est vraiment curieux. Il est là, tandis qu'Elio les a tous fermés. Puis vous m'avez dérangé, je dormais si bien. Et donc, je les garde un peu sur moi. Et après, ils partent avec ma femme. Du coup, le temps que je me fasse recoudre, elle va faire du pot à pot avec eux. Donc, super moment. Mais en fait, la césarienne, c'est quand même quelque chose qui est hyper violent. On ne s'en rend pas forcément compte. En fait, il coupe quand même dans énormément de couches. Et en fait, j'avais l'impression qu'on me secouait dans tous les sens. Je n'avais pas les douleurs, mais j'avais les sensations qu'on farfouillait, qu'on bougeait, qu'on poussait des trucs. Et en fait, ça m'a même donné la nausée alors que je n'avais pas de douleurs. C'était vraiment particulier. Et en fait, ils m'ont recousue. Et en fait, quand on a une césarienne, après, ils font des pressions sur l'utérus pour simuler les tranchées qui font que l'utérus reprend tout doucement sa taille initiale. Je ne sais pas en quoi c'est une bonne idée de faire ça après une césarienne. Mais en fait, moi, ça m'a provoqué une hémorragie. quand ils ont commencé à appuyer comme ça. À un moment, j'ai senti de la chaleur sortir de mon corps. Et là, j'ai fait « Oh oh ! » Il y a quelque chose qui ne va pas. Et puis là, j'ai senti que ça commençait à s'agiter autour de moi. Il y a une anesthésiste qui est venue à côté de moi et m'a dit « Vous faites une hémorragie, on va vous redonner de l'anesthésiant. » Et en fait, ils ont fait une anesthésie générale. Ok. Et donc, je ne me souviens plus de rien, sauf qu'en fait, ça a été un moment très traumatique pour ma femme parce que la salle de naissance, il y avait la salle de naissance avec les portes ouvertes, un long couloir et au bout, il y avait la salle d'opération. la salle de césarienne donc elle avait les petits sur elle et puis tout se passait bien et là elle a commencé à voir qu'il y a des gens qui sortaient de la pièce en hurlant rapportez vite de l'eau chaude et que ça a commencé à courir et elle a bien senti qu'il y avait un gros problème mais personne n'est venu la voir pendant un long moment et du coup elle savait pas ce qui s'était passé et là elle s'est dit bah elle va mourir en fait elle s'est dit elle est en train de mourir Et donc, elle a vu ça. Et puis, à un moment, quelqu'un s'est rendu compte qu'elle avait vu sur la porte et a fermé les portes de la salle de naissance, mais il était trop tard. À l'heure des charges, ils avaient sûrement autre chose à faire que de venir la rassurer parce qu'ils ne savaient pas ce qui se passait. Mais du coup, comme elle a vu ça, il y a eu beaucoup de questionnements et de stress pendant tout le temps où elle était avec les bébés en peau à peau. Donc, ça a été un peu compliqué. Moi, je me suis réveillée frigorifiée parce que j'avais perdu énormément de sang. J'étais transfusée, j'avais des fils partout. J'étais là, je n'étais pas là. C'était hyper compliqué. J'avais froid et j'entendais des infirmières qui étaient en train de ranger la salle. En fait, les gynécos étaient partis en urgence dès qu'ils avaient fini avec moi parce qu'il y avait une autre femme qui faisait une hémorragie. Elles étaient en train de ranger la pièce et en train de râler parce que c'était toujours elle qui devait ranger les pièces. terminé leur opération et puis moi j'étais là mais j'ai froid, j'ai froid et puis il n'y a personne qui n'a rien fait et puis je pense que c'est vraiment au bout de trois quarts d'heure qu'on a pensé à me couvrir parce que en fait avec l'anesthésie la perte de sang et tout ça je grelottais sur la table j'avais l'impression que je sautais de la table tellement je grelottais mais ils ont mis vraiment longtemps à j'aurais aimé avoir une couverture chauffante ou quoi je pense que ça m'aurait fait du bien Merci. Puis en fait, elles m'ont dit, écoutez, les petits sont nés à 23h12 et 14. Et en fait, quand je me suis réveillée, ils sont venus me voir en disant, écoutez, on ne peut pas vous garder au cas où. Si vous faites une autre hémorragie, on n'est pas équipé au niveau matériel et au niveau humain pour vous aider. Et donc, on va vous transférer. Et donc là, j'enregistre tout doucement que je vais être séparée de mes bébés. Parce qu'ils ne transfèrent pas mes enfants, en fait. Ils restent là. Par chance, entre guillemets, il y avait tellement de personnes qui avaient besoin d'aide cette nuit-là que j'ai le temps, en fait, de revoir mes bébés. On me remet avec eux et avec ma femme, qui est soulagée de me voir, en fait. Et je peux faire la tétée d'accueil, du coup. Parce que je voulais vraiment les allaiter. Et en fait... Mais en fait, personne ne réalise que... Ma température corporelle est vraiment très basse. Je les ai sur moi pendant un quart d'heure, une minute quand même. Après, ils ont passé une bonne partie de la nuit en couveuse chauffée parce que je les avais refroidies. Je ne les ai pas sues tout de suite. Je les ai sues des mois plus tard. Ma femme ne m'en a pas parlé tout de suite. Je me suis beaucoup voulue parce que je me suis dit vraiment que je voulais leur donner la tétée d'accueil. En fait, je les ai refroidies alors que les bébés, ils ont... besoin de tout sauf d'être froidi en fait. Si donc bon. Ouais. Et donc je pars. Trajet en ambulance atroce parce que la cicatrice, parce que je commence à ressentir tout, la moindre bosse, le moindre trou, je suis vraiment en souffrance. Et en fait, ils me donnent plein de trucs pour me soulager mais vraiment... C'est dur, quoi. Et donc, j'arrive à Jeanne de Fonte, je suis complètement shootée. Je ne me souviens pas de tout. Et en fait, je me souviens qu'il y a une équipe qui est adorable, que je suis en surveillance, que je suis même dans la pièce où il y a les équipes qui se réunissent, en fait. Et donc, je discute un peu avec ma femme au téléphone. Et puis, je finis par... Elle me dit, mais dors. Et puis, en fait, de toute façon, je ne peux pas faire autrement. Donc, je m'endors. Et donc, je passe la nuit le lendemain et je les retrouve. Je peux être retransférée le lendemain à 17h parce que tout va bien. Je ne refais pas d'hémorragie. Et donc, je les retrouve le lendemain. En attendant, ils ont été nourris au dalle, mais pas avec mon lait, du coup. Et voilà, on se retrouve enfin. Et comment tu te sens toi à ce moment là de retrouver enfin de rencontrer presque enfin tes bébés parce que bon là... C'est super dur parce qu'encore une fois le trajet en ambulance... J'ai eu plus mal en post-partum immédiat, quand j'étais encore à l'hôpital, que pendant mon accouchement. J'ai eu plus de souffrance. Je ne peux pas décrire la douleur que j'ai eue dans l'ambulance et les douleurs qui ont suivi après. Et c'est hyper dur parce que je les rencontre, mais je ne peux pas m'occuper d'eux. Je ne peux pas me mettre debout, je ne peux pas les changer, je ne peux pas les bercer debout. Je ne peux que les câliner en étant assise ou allongée et essayer de les allaiter parce que ça a vraiment mis à mal notre allaitement dès le départ. Très vite, je demande un tire-lait pour pouvoir tirer mon lait et relancer la montée de lait parce qu'avec tous les médicaments que j'ai eus, ça a vraiment mis un coup sur ma montée de lait. Et en fait, il y en a un des deux qui ne veut pas prendre le sein. Après, il y a l'autre qui ne veut pas prendre le sein. Et le premier qui veut bien. Enfin, voilà, ils ont échangé plusieurs fois. Et en fait, finalement, il y en a un qui a bien voulu prendre le sein, mais de temps en temps. Et l'autre qui n'a jamais voulu le reprendre. Et donc, en fait, j'ai tiré mon lait quasiment... J'ai tiré mon lait exclusivement pendant quasiment sept mois, du coup. OK. Parce que c'est quelque chose qui me tenait vraiment à cœur et j'aurais vraiment aimé pouvoir repasser sur un allaitement directement au sein, mais je n'ai pas pu. C'était dur, c'était très fatigant. Je pense que j'ai vraiment sous-estimé aussi mon état de fatigue après tout ce que j'ai vécu. Parce qu'en fait, j'ai failli mourir, j'ai perdu 2,5 litres de sang, je n'avais plus l'énergie. de rien mais j'ai quand même tiré mon lait et en fait je pense que du coup j'ai mis du temps à me remettre au niveau de mon énergie les mois d'après et j'ai commencé à sortir la tête de l'eau je pense après que j'ai arrêté de tirer à l'été aussi pour avoir vraiment retrouver ma propre énergie j'aurais voulu faire plus longtemps mais en fait là j'ai senti aussi à ce moment là que c'était c'était moi ou eux quoi à ce moment là c'était moi ou l'allaitement Et donc là, il fallait que ce soit moi parce que j'avais vraiment besoin de retrouver des forces. Et puis, tu avais besoin de toi aussi. Oui, exactement. Ok. Quelque chose qui n'était pas facile. Non, non, non. C'est vrai que du coup, ça a créé vraiment des traumatismes. Beaucoup de colère aussi envers le corps médical. On a un suivi post-natal avec la gynécologue qui était là pour la césarienne, qui a lieu deux mois après l'accouchement. On y va en se disant qu'on va lui dire vraiment tout ce qu'on a sur le cœur, mais ils n'entendent pas. On l'a fait de manière calme, posée et raisonnée, avec des faits. et en fait ils n'entendent pas c'est eux qui ont fait des études c'est eux qui ont la science infuse c'est eux qui ont la blouse et du coup c'est eux qui ont raison et donc moi on m'a dit que ce qu'avait dit la gynéco-hologue à propos du fait que notre bébé allait peut-être être handicapé ou mourir et du coup tuer son jumeau que... Soit on avait mal interprété ce qu'elle avait dit, ou alors qu'elle n'avait pas voulu le dire comme ça, mais qu'elle voulait quand même juste vous parler des risques. Donc voilà, ils n'entendent pas, ils ne veulent pas. Et c'est très frustrant parce qu'on a eu l'impression de pouvoir semer des graines tout au long de notre grossesse en montrant que c'était possible d'avoir une grossesse jumelleur qui se passe bien. Et en fait, non. Ils n'ont rien compris, ils restent dans leur truc. Et ils ne veulent pas se remettre en question. Et c'est ça le plus grave, je trouve, quand on est surtout médecin, de ne pas vouloir se remettre en question. Et puis surtout qu'au final, vu l'issue, c'est-à-dire une cédarine d'urgence, ça les conforte dans leur idée. Exactement. Et puis quand on parle de l'hémorragie, en fait, ils disent non mais en fait, une hémorragie avec un accouchement gémellaire, on s'y attend. Est-ce que vous vous rendez compte de ce que vous dites ? Ce n'est pas... normal, en fait, de s'y attendre. Ce n'est pas une norme. Vous en avez fait une norme, mais c'est pas normal. C'est pas la norme. Il y a plein d'accouchements gémellaires qui se passent sans aucune hémorragie. Là, en fait, l'hémorragie elle est là à cause de la cascade d'intervention qui a démarré par le décollement des membranes, qui s'en est suivie par la pérille, la rupture de la poche des os, la césarienne. Et puis après, vous me faites des pressions sur l'utérus alors que vous venez de m'ouvrir sur cette couche de tissu. J'ai envie de dire, est-ce que c'est une très bonne idée ? Vraiment, permettez-moi d'en douter. Et voilà, ils n'entendent pas. Et du coup, comment tu te remets physiquement de cette césarienne ? Dans les jours qui arrivent ou encore maintenant, tu veux dire ? Les deux. Du coup, j'avais posé et maintenant, mais du coup, sur le moment et maintenant. Pas facile parce qu'en fait, il faut savoir quand ils vous font une césarienne, après, le ventre est très gonflé et rempli de gaz. Et donc, on a l'impression vraiment d'avoir envie d'avoir des gaz. qui ne sortent pas et qui en fait explosent dans le ventre. Et c'est d'une douleur infinie. Moi, j'ai dû vraiment... J'ai demandé, j'ai supplié pour avoir quelque chose qui pouvait me soulager un peu parce qu'en fait, ça me faisait mal. Et puis, ça me lançait dans tout le bas du dos, sans parler de la cicatrice qui était quand même difficile. Moi, je ne l'ai pas regardée pendant... Des semaines, je ne pouvais pas en fait. L'infirmière l'avait prise en photo, elle m'avait dit comme ça, si vous voulez voir à un moment avec les agrafes et tout ça, si un jour vous voulez voir, vous l'avez. Et puis en fait, je ne supportais pas qu'on me dise, oh elle est belle. C'est horrible ça. Elle est belle. Non, elle n'est pas belle, c'est une cicatrice. Ce n'est pas beau une cicatrice. Oui, peut-être qu'elle guérit bien. Peut-être que médicalement, c'est joli, mais... Mais à l'intérieur, ça brûle. C'est horrible parce que ce n'était pas du tout ça qui était prévu. Et même si j'étais prête à l'éventualité qu'il se passe des choses qui ne soient vraiment pas prévues, je m'en suis beaucoup voulue parce que c'est moi qui porte la responsabilité de les faire arriver dans ce monde. Donc c'est moi qui, même si je prenais... Très en compte, l'avis de ma femme était clair dès le départ que c'était mon corps, que c'était moi qui allais passer par l'accouchement et qu'en fait c'est moi qui aurais le dernier mot, quoi qu'il arrive. Et donc en fait c'est moi qui les amène dans le monde, donc c'est ma responsabilité. Et donc je me sens responsable de l'arrivée vraiment traumatique que je leur ai offert. Et j'en évolue. énormément à cette gynéco en particulier. Je pense que je lui en veux encore. C'est dur physiquement. Les jours d'après, ça a été quand même assez rapide. J'ai pu vite aller. J'ai demandé à ce qu'on m'enlève les sondes. Je voulais vraiment pouvoir me lever pour aller aux toilettes. Enfin ! Je me suis vite levée. Les infirmières étaient assez impressionnées. Vous vous rendez compte de ce que vous faites ? Je ne sais pas si je me rends compte de ce que je fais, mais j'ai vraiment besoin de le faire. La première fois où j'ai repris une douche, c'était génial, mais en même temps, il ne fallait pas rester trop longtemps parce que je sentais que j'aurais pu faire un malaise assez rapidement. Et j'ai pu commencer à changer les couches au bout de sept jours. J'attendais encore un peu pour les porter et j'allais tout doucement. Ça met des semaines. C'est une opération qui est très lourde. Et vraiment, les femmes qui pensent avoir des césariennes de confort, ou qu'ils appellent de confort, il faut vraiment bien se renseigner parce qu'en fait, c'est une opération qui n'est pas sans conséquences sur le corps et sur l'esprit. Et ça met vraiment du temps à se remettre au niveau physique. Moi, on ne m'avait pas forcément dit qu'il fallait masser la cicatrice des semaines, des mois après. pour continuer à éviter les adhérences et qu'elles soient, entre guillemets, le plus jolies possibles. Mais non, c'était dur les premiers jours après, les premières semaines. Aujourd'hui, je n'ai pas retrouvé mon corps de pré-grossesse, parce qu'en fait, moi, je faisais beaucoup de sport avant d'avoir mes jumeaux. Je faisais du basket en compétition, j'ai fait du basket jusqu'à mes trois mois de grossesse. Et en fait, depuis, je n'ai pas vraiment réussi à reprendre une activité aussi intense, entre guillemets, non seulement le manque de temps et puis d'énergie. Donc, je n'ai pas retrouvé mon corps. Et puis comme on a encore des projets de bébés, je n'ai pas envie de me faire du mal pour retrouver un corps qui va encore changer. Je pense qu'il y a ça aussi.

  • Speaker #1

    Ok. Bon, écoute, merci beaucoup pour ce témoignage hyper poignant. Et on est tous un peu choqués par tout ce qui s'est passé. Moi, je le suis en tout cas. Mais c'est bien d'en parler. et puis S'il y a un message à retenir, je pense que c'est faites-vous confiance. Si vous sentez que votre corps est capable, il est capable. Donc faites-vous confiance.

  • Speaker #0

    Exactement, faites-vous confiance. La médecine et la science nous aident sur plein de choses. Et heureusement qu'ils sont là pour les accouchements où il peut y avoir des problèmes. Mais il ne faut vraiment jamais oublier que dans la grande majorité des accouchements, on n'a besoin de personne que de nous-mêmes. Vraiment. Mais merci de m'avoir invitée en tout cas.

  • Speaker #1

    Merci à toi pour ce beau témoignage.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu ou si le podcast de manière générale te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note sur ton application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires aussi passionnantes qu'intéressantes, rendez-vous mercredi prochain. A très vite !

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Mégane

    00:01

  • Les choix de Mégane concernant l'accouchement

    00:40

  • La grossesse et les préparatifs pour l'accouchement

    01:20

  • La révélation des jumeaux et ses conséquences

    04:19

  • Les défis médicaux pendant la grossesse

    10:40

  • L'accouchement et la césarienne de Mégane

    18:25

  • La récupération post-accouchement et les défis d'allaitement

    44:12

  • Conclusion et le message de confiance

    01:00:49

Description





As-tu déjà pensé à l'accouchement de jumeaux et à tout ce que cela implique ? Dans cet épisode de Balance ton accouchement, je reçois Mégane, une maman inspirante qui partage son expérience émotive et unique de l'accouchement de jumeaux. Elle nous raconte comment elle et sa partenaire ont fait le choix merveilleux de devenir parents grâce à une méthode de fécondation in vitro avec les ovocytes de sa femme. Ce témoignage de mamans nous plonge dans l'univers fascinant et parfois complexe de la maternité.


Mégane évoque sa grossesse, marquée par une confiance en son corps et un désir profond d'accoucher à domicile. Mais tout bascule lorsqu'un examen de datation révèle qu'elle attend des jumeaux. Quelle surprise ! Ce choc a complètement modifié leurs projets d'accouchement. Elle partage avec nous les défis qu'elle a dû relever, notamment le changement de maternité et les pressions médicales auxquelles elle a fait face. Cet épisode met en lumière l'importance de faire entendre sa voix et de respecter ses choix en matière d'accouchement.


Malgré une grossesse globalement positive, Mégane a dû faire face à des complications lors de l'accouchement, notamment une césarienne d'urgence après un long travail qui n'évoluait pas comme prévu. Elle aborde avec courage les douleurs physiques et émotionnelles qu'elle a ressenties, ainsi que les difficultés d'allaitement qui ont suivi. Son récit est un véritable témoignage d'accouchement qui résonne avec tant de mamans qui ont vécu des expériences similaires. Balance ton accouchement est l’endroit idéal pour découvrir des histoires authentiques sur le parcours de la maternité, que ce soit un accouchement physiologique, un accouchement à domicile, ou même un accouchement prématuré.


Dans cet épisode, nous parlons aussi de sujets importants tels que l'hémorragie de la délivrance, la révision utérine, et le soutien en néonatologie pour les bébés prématurés. Mégane nous rappelle que chaque accouchement est unique, et que le chemin vers la maternité peut être parsemé d'embûches, mais aussi de belles surprises. Rejoins-nous pour ce moment de partage et de bienveillance, et découvre l'importance de la confiance en soi dans le processus d'accouchement. Ensemble, célébrons la force des mamans et l’incroyable aventure de donner la vie !




Envie d'en discuter, d'en savoir plus ou de participer à ton tour ? Rendez-vous sur instagram : @balance_ton_accouchement


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi, je suis Rebecca. maman de deux enfants, est complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour. Alors bonjour, merci d'être venu pour ce nouvel épisode du podcast. Alors pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît en me donnant ton prénom, en me disant combien d'enfants tu as et quel âge ils ont, et en ajoutant tout ce que tu aurais envie.

  • Speaker #1

    Alors bonjour Rebecca. Moi, je m'appelle Mégane. J'ai deux enfants, des jumeaux, qui vont avoir deux ans la semaine prochaine, qui s'appellent Elio et Malo. Et pour l'instant, je n'ai rien à éviter.

  • Speaker #0

    Oui, la grosse phase des deux ans, en plus avec des jumeaux, ça peut être sympathique.

  • Speaker #1

    Oui, on commence à mettre un petit pied dedans là.

  • Speaker #0

    Ok. Alors première question que je pose toujours, est-ce que tu avais pensé accouchement dès le début de ta grossesse ? C'est quelque chose qui te stressait, qui te faisait peur, qui te donnait envie ou tu ne pensais pas spécialement ?

  • Speaker #1

    Si en fait moi je pensais accouchement déjà avant d'être enceinte. En fait déjà nous vu qu'on est un couple de fans on a dû anticiper, c'est une organisation, on a pensé tellement de choses en amont que ça faisait partie des choses auxquelles j'ai pensé aussi. Et ça ne me faisait pas peur du tout. Il était évident pour moi que je voulais accoucher à la maison. C'était certain. On a plusieurs sages-femmes qui font des accouchements à domicile dans le coin. On n'en a pas énormément parce qu'il n'y en a pas beaucoup en France, mais on en a quand même deux, trois. Donc, j'étais plutôt confiante sur le fait qu'on trouverait la personne qui nous correspondrait et à qui on correspondrait aussi. pour un accouchement à domicile. Donc oui, on y avait pensé à l'avance.

  • Speaker #0

    Ok, c'est vraiment quelque chose de réfléchi, c'est pas un problème en l'air en plus. Non,

  • Speaker #1

    non, pas du tout.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Bon, du coup, si on revient un tout petit peu en amont, du coup, vous avez dû lancer un projet sûrement un peu plus compliqué que ce qu'on pense d'une grossesse. Comment ça s'est passé ? Est-ce que c'était vraiment compliqué ? Est-ce que ça a été plutôt simple ?

  • Speaker #1

    Ça a été assez fluide, en fait. Nous, on a décidé de lancer... euh... assez à l'avance par rapport à ce qu'on voulait, par rapport à ce qu'on s'était fixé comme grossesse. Et du coup, pour ne pas être stressée au niveau du timing, on a pris l'idée devant parce qu'il y a beaucoup d'examens à passer. Moi, j'ai dû, parce que c'était moi qui allais porter, j'ai dû passer des examens aussi qui ont révélé des choses. J'ai dû subir une petite opération, rien de grave, mais il y a des choses qui ont dû être faites. à l'avance, donc on était contentes de le faire à l'avance. Et on a choisi aussi une méthode qui... Donc ça s'appelle la ROPA. Et en fait, ce sont les ovocytes de ma femme qui ont rencontré les paillettes de sperme en laboratoire. Et c'est moi qui ai porté les enfants, en fait. Donc comme ça, en fait, j'ai porté les enfants avec les gènes de ma femme, pour qu'on soit vraiment toutes les deux impliquées dans le processus.

  • Speaker #0

    50-50.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc on s'y est pris à l'avance, ça a été très fluide, ça a été très, on va dire très facile. Elle a dû avoir qu'une seule ponction au niveau des ovocytes, on a eu pas mal de bons embryons qui ont été congelés. Et quand on a fait le transfert du coup pour la grossesse, on a dû en faire qu'un, en fait, ça a pris du premier coup. Donc on a eu un parcours, oui, médical et oui, organisé et assez carré. mais quand même facile.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Et donc tout ça, ça a pris combien de temps à peu près pour que tu puisses tomber enceinte ?

  • Speaker #1

    Alors, comme on s'était pris vraiment à l'avance, on s'était pris plus d'un an à l'avance, en tout en un an et demi. Mais disons que si on avait voulu vraiment lancer tout de suite à partir du moment où on a commencé les examens et tout ça, en quatre mois, on aurait pu déjà faire le transfert en fait.

  • Speaker #0

    D'accord, donc vraiment bien.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Ok. Et alors, une fois que tu tombes enceinte, comment ça se passe alors ?

  • Speaker #1

    En fait, je sens tout de suite que je suis enceinte. Je ne sais pas l'expliquer. Je sens tout de suite que ça s'accroche, que ça se niche. J'ai une grossesse incroyable. Je n'ai pas de nausées. Je n'ai rien. J'ai un tout petit peu de fatigue, mais vraiment, c'est tout. Je suis très chanceuse parce qu'en plus de ça, je ne sais pas encore qu'il y en a deux, mais on dit dans la généralité que quand il y en a deux,

  • Speaker #0

    c'est intense.

  • Speaker #1

    Que les nausées sont décuplées. Et en fait, non. En fait, pas forcément la preuve. Le seul truc vraiment que j'ai eu de difficile, c'est que comme ils ont vite pris de la place, ils ont vite écrasé mes organes. J'ai eu des remontées acides assez douloureuses. Mais c'est vraiment la seule chose qui a été désagréable pendant cette grossesse.

  • Speaker #0

    D'accord. Oui, donc assez bien.

  • Speaker #1

    Ouais, génial.

  • Speaker #0

    Et du coup, est-ce que tu as su rapidement qu'ils étaient deux ?

  • Speaker #1

    Oui, à l'écho de datation. En fait, on est allé voir une sage-femme. On avait choisi une sage-femme qui faisait des accouchements à domicile. On est allé la voir pour lui expliquer notre projet. Elle nous conseille de faire cette écho de datation où on dit qu'en réalité, on n'en a pas besoin. On connaît exactement la date. Il n'y a pas de suspectative. Elle dit vraiment que c'est plutôt une écho que vous faites avec le cœur parce que vous allez voir votre bébé pour la première fois. vous allez vraiment... réaliser en fait à ce moment là ce qui se passe et je vous conseille quand même de la faire. Bon je vous fais quand même l'ordonnance et puis vous voyez si vous voulez la faire ou pas et donc en fait on s'est pas posé la question on s'est dit oui en fait on a envie de la faire. Et donc quand on est venu à cette école de datation on a donc on avait choisi une gynécologue qu'on avait vu une fois avant puis elle a mis la sonde et en fait on a Elle ne regardait pas l'écran, elle était en train de faire des petits réglages sur son appareil. Mais nous, on avait les grands yeux en face de nous. Et en fait, on a vu deux trucs blancs. C'était un souhait très fort de la part de ma femme d'avoir des jumeaux. On en avait parlé souvent. Et je lui disais, mais arrête, ce n'est pas toi qui vas les porter. Ne dis pas ça, ce n'est pas si facile. Et en fait, du coup, il y a eu un gros moment de bug où tu te dis, mais non. et en fait je me rends pas compte que je parle tout haut et puis du coup la gynéco regarde son écran et elle fait ah bah si il y en a deux puis moi je répète mais non puis deux trois fois comme ça et en fait le temps que je comprenne vraiment qu'il y en a deux parce que c'est pas comme un parcours de PMA où il y a une stimulation et où il y a peut-être plusieurs ovulations et du coup ça fait que il y a Merci. Il y a peut-être plusieurs enfants. Là, vraiment, il y a eu un transfert d'un seul embryon. Et du coup,

  • Speaker #0

    c'est des bruits de mots. Il n'y avait pas de risque,

  • Speaker #1

    entre guillemets. C'est ça. Il n'y avait pas de risque accru par rapport à une fécondation lambda qui en aurait deux.

  • Speaker #0

    C'est vraiment la surprise.

  • Speaker #1

    La grosse surprise. Et en fait, choc, déni complet. Et puis en fait, on n'a pas vraiment le temps d'enregistrer l'information, que la gynéco est déjà en train de nous dire, c'est plus moi qui vais pouvoir vous faire des échos, parce que du coup, il y en a deux. J'ai l'impression qu'il y a deux poches, mais ce n'est pas sûr. Et puis faites attention, parce que si ça tombe, il y en a un des deux qui ne tiendra pas. Et puis s'il y a deux poches et qu'il y a un seul placenta, attention.

  • Speaker #0

    Parce que tu passes la taille dans la grossesse à risque, là, ça y est.

  • Speaker #1

    Ah bah oui, et puis non seulement on passe dans la grossesse à risque, mais en plus elle nous parle vraiment de tous les risques, alors qu'on n'a même pas encore enregistré l'information de « en fait on va avoir des jumeaux, il y en a deux » . On n'a pas le temps de se réjouir de cette information, qu'on tombe tout de suite dans la pathologie, dans l'horreur, dans le syndrome transfuseur-transfusé, et puis si c'est ça, ils peuvent faire ça, mais parfois on doit un peu couper un des deux et ça comment dire, elle nous explique en fait les possibilités s'il y a un syndrome transfuseur transfusé parce que ça arrive dans certains cas quand c'est des jumeaux qui partagent le même placenta et en fait on est sous le choc et puis en fait je sors de cet écho et je fonds en larmes parce que je peux même pas me réjouir d'en avoir deux.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    qu'était ta passion ? Et puis je vois mon projet d'accoucher à la maison s'envoler par la fenêtre. Mais il y a une... Mais directement,

  • Speaker #0

    tu sais que c'est fini.

  • Speaker #1

    Je sais que c'est fichu. Je sais que ma femme était OK avec un accouchement à domicile accompagné d'une sage-femme. Qu'un accouchement non assisté pour des jumeaux, ce sera hors de question. Mais même pour pas des jumeaux, mais pour des jumeaux encore plus. Oui. Et à partir de ce moment-là, on sait aussi qu'on va être suivi à la culotte par la maternité. Et ça, ça nous pose un gros problème.

  • Speaker #0

    Ok. À toutes les deux, du coup.

  • Speaker #1

    Plus à moi, mais à elle aussi. Parce que ce n'est pas ce qu'on souhaitait. Ce n'est pas la tranquillité d'esprit, la tranquillité de grossesse qu'on aurait voulu.

  • Speaker #0

    Oui, toi, c'est à l'opposé de ce que tu pensais.

  • Speaker #1

    Complètement. Ok.

  • Speaker #0

    Du coup, c'est quelque chose qui est difficile à digérer. Comment ça se passe à partir de ce moment-là ? Est-ce que tu acceptes quand même la « nouvelle » ? Est-ce que c'est vraiment difficile ?

  • Speaker #1

    Je dirais que j'ai mis deux ou trois jours à intégrer, qu'il y en avait deux. Et en fait, au-delà du fait… J'ai été très heureuse très vite d'en avoir deux, mais ça a été vraiment le temps du deuil de mon accouchement à domicile qui a pris plus de temps. J'étais très informée sur la grossesse. En fait, je suis énergéticienne, je suis praticienne atma et je suis accompagnatrice périnatale. Et le sujet de l'accouchement me passionne, physiologique encore plus. J'aime beaucoup me renseigner sur les chiffres, tout ce qui se passe au niveau médical, tout ça. Donc, je savais qu'on allait devoir batailler. avec la maternité pour les choses qu'on voulait et je n'avais pas envie de ça. Parce que je n'avais pas envie d'être dans le conflit, parce que j'avais envie que ce soit quelque chose qui soit serein, qu'on puisse travailler en équipe. Et donc on nous a conseillé une maternité qui était quand même plutôt flexible, qui n'est pas la maternité... On a une maternité dans le nord de la France, Jeanne de Flandre, qui... qui est de niveau 3, qui est très connu pour avoir un néonate incroyable. Ils s'occupent des bébés de manière géniale. Les grossesses pathologiques et compliquées, ils en voient passer tout le temps. Mais justement, ils en voient passer tellement que c'est devenu une normalité pour eux. Nous, on ne voulait pas aller là-bas. Tant que la grossesse en elle-même n'avait pas de problème, tant que les enfants n'avaient pas de soucis, on ne voyait pas l'intérêt de se retrouver dans une maternité. niveau 3 plus plus avec des alertes partout et puis donc on a choisi une maternité de niveau 2B qui avait quand même les services nécessaires si jamais on en avait besoin mais qui était quand même moins moins moins connue voilà moins extrême exactement ok voilà et donc tout se passe plutôt bien à partir de ce moment là ? J'ai une super grossesse. En fait, le problème qui se pose assez vite, c'est qu'à partir de 20 semaines, il me semble à peu près, je suis censée passer des échos une fois toutes les deux semaines pour vérifier qu'il n'y ait pas de syndrome transfuseur-transfusé. Ça, ça nous dérange parce qu'en fait, je suis très en phase avec mon corps, je suis très en phase avec... les ressentis que je peux avoir et je suis persuadée que si il commence à y avoir quelque chose qui cloche, je vais le savoir. Et que je saurai mieux que le personnel médical. Je n'ai peut-être pas les machines, mais en fait, j'ai mon instinct, j'ai mes ressentis et je fais 100% confiance à mon corps. Et je sens que tout va bien, donc ça m'embête d'y aller toutes les deux semaines. Donc au tout début, on essaie de... Ma femme travaillait beaucoup. Et en fait, on essaie de décaler un peu en disant, en fait, non, là, on ne pourra pas. Et donc, on arrive au début à décaler à un mois, une fois par mois, et après, une fois toutes les trois semaines. Et puis, au bout d'un certain moment, on n'arrive plus. Et puis, c'est une fois toutes les deux semaines. Donc, ça, c'est le plus gros suivi que j'ai, c'est les échos. Donc, c'est beaucoup d'organisation, de transport. Puis, à la fin, en fait… On dit, il faut faire attention. Et puis, en fait, à la fin, on est énorme. Il faut faire attention à ne pas faire trop de voitures. Mais il faut quand même que je me déplace une fois toutes les deux semaines.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    c'est un peu... C'est un peu contradictoire. Voilà, exactement. Donc, en parallèle, j'ai des monitos aussi à la maison au bout d'un certain moment avec la sage-femme pour voir si tout est OK. Mes bébés ne sont pas forcément toujours coopératifs. Ils sont plutôt actifs. Donc, je ne les laisse pas trop faire sur les monitos. Mais tout va bien.

  • Speaker #0

    Donc malgré ce contrôle quand même assez poussé, tout va bien de ton côté, de leur côté ?

  • Speaker #1

    Tout va bien. Oui, tout va bien. Le seul truc que j'ai encore plus... J'en ai pas le droit. Mais carrément, parce qu'en fait, c'est un truc qui m'a vraiment insupportée dès le départ, c'est d'être catégorisée tout de suite dans une grossesse à risque, grossesse pathologique. Tout ça parce qu'ils sont deux, alors que tout va bien. Ça, je trouve ça vraiment difficile et je trouve que c'est vraiment quelque chose qui devrait changer parce qu'à partir du moment où il y aurait eu un début de syndrome transfuseur-transfusé, un souci quelconque qu'on puisse nous passer en grossesse à risque, c'est compréhensible. Mais en fait, juste nous passer en grossesse à risque parce qu'ils sont deux, je trouve ça vraiment injuste parce que ça nous ferme énormément de portes. Et ça, c'est dur.

  • Speaker #0

    Surtout que toi, tu n'étais vraiment pas de cette optique-là.

  • Speaker #1

    Pas du tout. pas du tout et donc le seul truc qui pour acclocher c'est ce fameux test ce test du diabète du glucose ou en fait ou en fait on nous fait boire là ce fameux truc super concentré en sucre une première fois délicieux et donc une première prise de sang avant une prise de sang au bout d'une heure puis une deuxième prise de sang ou deux heures et en fait moi c'était mon taux de base en fait qui était à 0,94 au lieu de 0,92, quelque chose comme ça avant ingestion du sucre et donc ils m'ont fait ah mais vous faites du diabète gestationnel machin et j'étais là, bah pas du tout en fait vous voyez bien que mes résultats après ingestion du sucre sont plus que bons donc Et donc on a essayé de me forcer à avoir une infirmière diététicienne qui m'expliquerait comment manger, qui m'expliquerait quoi manger. Et cette infantilisation c'est insupportable parce que je sais comment manger, je mange bien, je mange varié et donc je suis en surpoids et c'est pas parce que je suis en surpoids que je ne sais pas manger et que je mange n'importe quoi. Oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai qu'en fait tes manches étaient un peu trop lourdes la veille au soir et du coup ça a tout faussé. Merci. J'ai eu la même chose pour mon premier, du coup je connais complètement le problème.

  • Speaker #1

    Ah c'est insupportable ! Puis au début c'était « Oh mais il faut faire attention parce que les enfants, les bébés, c'est des jumeaux en plus, donc ils sont quand même un peu petits. » Et puis à la fin de la grotte, c'était « Oh là là, attention, c'est des gros bébés ! » Ben oui, en fait, jamais ! Non, jamais, je veux dire, nous on est des grands gabarits, ma femme est un grand gabarit, on a demandé à un donneur qui nous ressemble, donc en fait je ne m'attendais pas à accoucher de bébés qui se déplaçaient. C'est vrai, c'est vrai. Ça, c'était même pas dans le royaume de l'envisageable.

  • Speaker #0

    Ok. Donc, t'as ça qui met un petit caillou dans la machine, mais du coup, toi, t'as pas vraiment d'impact au final, vu que tu es confiante et tu sais que ça va au final.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et que je refuse, en fait, de voir l'infirmière diététicienne. Et je refuse... Je sais qu'il est écrit dans mon dossier, du coup, que je faisais du diabète gestationnel. Et ça, ça m'énerve particulièrement, parce que je n'en faisais pas. Donc vraiment c'est très énervant de devoir se battre alors qu'on sait. On sait mieux que vous. Non, vous ne savez pas forcément mieux que nous. Pour plein de choses, vous pouvez être vraiment utile, mais arrêtez de croire que vous savez mieux que nous. Non.

  • Speaker #0

    Tu connais ton corps et tu sais comment ça se passe. Ok. Et du coup, sur le plan médical, à part ça... Tout va toujours très bien, il n'y a pas de soucis particuliers ?

  • Speaker #1

    Tout va bien.

  • Speaker #0

    Ok. Donc on se dirige doucement, mais sûrement vers une fin de grossesse. Comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Je suis lourde. Je suis lourde. J'ai tout pris dans le ventre et en fait, je n'avais pas l'impression d'être si énorme et si lourde, mais à regarder les photos maintenant, si, vraiment. Ouais, vraiment. Et puis du coup, deux bébés... de gros bébés quand même donc ça se passe ça se passe quand même très bien on commence à avoir des soucis avec la maternité encore une fois alors qu'on a présenté notre projet de naissance au mois de février j'ai accouché en juin quand même donc il ya du temps sauf qu'on présente notre projet de naissance avec une sage femme et pas avec notre gynécologue habituel Elle panique sur certains points en disant qu'il faudra voir avec la gynéco parce que je ne suis pas sûre que ce sera possible. Notre gynéco revient vers nous alors que je suis à 34 semaines, donc vraiment très tard par rapport à notre projet de naissance, en disant qu'il y a des choses qui ne vont pas dessus, qu'il va falloir qu'on revienne sur certains points, qu'elle va parler avec l'équipe, tout ça. Et en fait, le lendemain matin, je reçois un appel à 9h du matin pour me dire « il faut que vous veniez dans la matinée à la maternité, il faut qu'on discute, j'ai parlé avec l'équipe, il faut absolument qu'on discute de votre projet de naissance, sauf qu'en fait, en si peu de temps, avec un si court délai, ma femme travaille. » Elle ne peut pas se libérer. Et en fait, je me retrouve toute seule à aller là-bas avec ma gynécologue en face de moi et une deuxième gynécologue. Je me retrouve un peu en procès parce qu'on fait la liste, on passe point par point sur notre liste, sur notre projet de naissance. Et en fait, il y a les trois quarts qui ne leur vont pas. Et du coup, ça pose problème. Moi, je ne veux pas passer de scanner de bassin. Le scanner du bassin, c'est quelque chose qui est obligatoire quand il y en a deux. C'est obligatoire, on s'entend avec des grosses guillemets, parce que normalement, ils ne sont pas censés nous obliger à quoi que ce soit, mais on sait comment ça se passe. Et je ne veux pas, parce qu'en fait, je n'ai aucun doute que mon bassin soit suffisamment large pour laisser passer mes bébés. On n'est plus à l'époque où on était mal nourris, où on était rachitiques et où les bébés parfois ne passaient pas. Et j'ai confiance en mon corps, en fait. 300% confiance en mon corps, je sais qu'il va laisser passer mes bébés. Et donc, je me retrouve vraiment face... En fait, elles sont vraiment contre moi. Et puis, la deuxième gynécologue que je ne connais pas se plaît à raconter des histoires d'horreur et à mettre la pression pour faire changer d'avis. Et vraiment, quand on parle du scanner du bassin, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le reste parce que là, elle me dit, « Non, mais moi, vous ne savez pas ce que j'ai déjà vu. J'ai déjà vu un bébé qui sort en siège. » Et en fait, le bassin de la maman... pas assez large, la tête reste coincée, le bébé meurt. Et je lui ai dit mais comment vous osez me dire une chose pareille ? Je lui ai dit, vous arrêtez tout de suite, vos histoires d'horreur ne me feront pas peur, vous ne me ferez pas peur, arrêtez d'essayer de mettre la pression, c'est pas comme ça que ça fonctionne en fait. Et en fait, du coup, ma gynécologue habituelle là, peut taper du poids sur la table en disant, en fait, je vais vous expliquer comment ça va se passer. Il y a des choses qui sont pas négociables sur votre projet de naissance. sur lesquelles on ne reviendra pas. Si vous ne voulez pas passer de scanner du bassin, il va falloir trouver une autre maternité. Vous vous rendez compte que vous me dites ça à 34 semaines, alors que je suis enceinte de l'humour, et que vous me dites que potentiellement, à partir de 36, vous me laissez deux semaines pour trouver une autre maternité. Donc clairement, vous me prenez en otage, parce que vous savez qu'on va pas réussir. Voilà. Et donc, ça a été compliqué. Je l'ai fait, et puis on m'a dit, « Oh, votre bassin, il est largement assez large pour laisser passer vos bébés. » Ah bon ? Ah bah surprise ! Ah bon ? Bah tiens ! Donc voilà, il y avait ça, il y avait que je ne voulais pas de péridurale, ça c'était inconcevable pour eux, que je refusais, mais catégoriquement, la grande extraction du deuxième, cette fameuse grande extraction. En fait, quand il y en a deux, quand il y a le premier qui sort, ils vont chercher le deuxième. Ils ne lui laissent pas le temps de venir. Et en fait, quand j'ai dit, mais ça par contre, ça c'est vraiment pas négociable, vous ne me... toucher pas, je refuse d'être touchée pendant mon accouchement, je veux être dans ma bulle, je veux être tranquille. Et ils m'ont dit, non mais vous vous rendez pas compte, le premier il sort et en fait le deuxième il se retrouve dans une grande piscine, il sait pas où est la sortie. Non mais il sait... Non mais, attendez, le bébé il sait où est la sortie. S'il a du mal à trouver la sortie, c'est peut-être parce que vous gardez les femmes sur le dos et que du coup, la gravité ne peut pas aider pour qu'il trouve un peu... pour qu'on puisse l'aider à trouver comment sortir, quoi. C'était... Et en fait, il se trouvait des problèmes qui, pour moi, n'en étaient pas. Mais si bébé est en siège, et bien bébé est en siège, et puis j'accoucherai de bébé en siège, et puis il y a plein de femmes qui le font et ça se passe très bien, et ça ne sert à rien de... Voilà, moi je connaissais, en fait, je savais que je ne voulais pas de péridurale, parce que je savais ce que c'était la cascade d'intervention, je ne voulais pas de cascade d'intervention, je ne voulais pas que ça ralentisse mes contractions, je ne voulais pas d'ocytocine de synthèse qui allait me donner des contractions hyper violentes et assez fausses. Voilà, il y a plein de choses que je voulais pas dire, j'étais pas d'accord. Vraiment ce jour-là ça a été très compliqué. Donc finalement j'ai décrit... C'est ça. Et en fait on a senti vraiment sur tout du long, ça s'est très très bien passé. Mais ça c'était peut-être notre erreur, on a été très clairs dès le départ sur ce qu'on voulait et ce qu'on ne voulait pas. Ils ont vu tout de suite qui on était. On était vraiment connus. Notre dossier, je pense, c'était le loup blanc de la maternité. À chaque fois que je disais mon nom à quelqu'un que je n'avais jamais rencontré, ils disaient « Ah, c'est vous ! »

  • Speaker #0

    « Ah, ok ! » « Oui,

  • Speaker #1

    c'est nous ! » Les folles un peu chiantes qui ne veulent pas de péridural pour un accouchement de jumeau. Du coup, on a eu vraiment cette impression. Mais à la fin, ça a augmenté vraiment crescendo et d'un coup. où en fait la pression est montée d'un coup au niveau de l'hôpital et on a senti que ça allait être difficile.

  • Speaker #0

    Donc là tu es à 34 semaines, effectivement les choses se corsent un petit peu.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. Et à partir de 36 semaines... on doit aller tous les trois jours à l'hôpital pour faire un monito.

  • Speaker #0

    Et ça c'est un protocole jumeau de ton hôpital ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc tous les trois jours et puis vérifier aussi la quantité de liquide amniotique. D'accord. Qui est une aberration aussi pour moi mais voilà. Un jour elle vérifie puis elle ne trouve pas et puis elle dit ah non mais il n'y en a pas assez. Mais attendez je vais regarder quelque chose et puis elle regarde. Ah mais c'est normal, c'est parce que lui, il a la vessie pleine. Donc on va attendre un petit peu. S'il urine, ça va nous remettre du liquide. Et puis en fait, on a attendu 100 minutes, il a uriné. Et puis hop, il y avait suffisamment de liquide amniotique. Donc vraiment, on se questionne sur l'importance de ce genre d'examen en fait.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Donc voilà.

  • Speaker #0

    Ok. Du coup, comment se passent les derniers jours ? À quel moment ton accouchement se précise ?

  • Speaker #1

    Alors, en fait, un jour, on arrive pour un monito. On trouve que c'est anormalement long. Alors, on est des pros du monito maintenant. Parce qu'on est en train de m'enfermer. Donc, je vois bien qu'il y en a un qui a des petites baisses de temps en temps. Mais ce n'est pas rare parce qu'en fait, il bouge et que parfois, le signal se perd. et que parfois, du coup, ils doivent revenir, bien replacer les moniteaux. Et puis après, on nous arrête le moniteau et on attend très longtemps parce qu'il y a une sage-femme qui nous dit « La gynécologue de garde voudrait vous parler. » On ne s'inquiète vraiment pas. Moi, je sens que tout va bien.

  • Speaker #0

    Tu es à quel stade à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Je suis à 37 semaines et 2 jours.

  • Speaker #0

    Ok. Donc, tu viens juste de passer le cadre de la prématurité.

  • Speaker #1

    Oui, et puis, ils estiment des bébés quand même assez gros. Donc, on n'est pas trop inquiets là-dessus, si les estimations sont bonnes, bien sûr. Et donc, en fait, on se retrouve dans un bureau avec la fameuse gynécologue et ses histoires d'horreur et un interne. Et en fait, elle nous dit, voilà, on voulait vous voir parce qu'il y a un souci avec le monito. Alors, nous, on tombe un peu des nues. Il y a un de vos bébés qui a un rythme cardiaque qui nous pose question parce qu'il tombe un peu parfois. On aimerait vous garder. Alors du coup, nous, on demande à refaire un monito parce qu'en fait, les monitos, parfois, ça se trompe. Et ça ne coûte rien de refaire pour voir si tout va bien. On me dit non, non, moi, je ne refais pas de monito. De toute façon, même si le deuxième monito, il est OK, moi, à partir du moment où j'ai vu ça sur le premier... Je reste là-dessus. Ok. D'accord. Donc là, on commence à sentir qu'il se prépare quelque chose. Et puis en fait, elle brode, elle brode. Et puis elle finit par nous dire qu'en fait, elle veut me déclencher. Ce qui était pareil, hors de question sur mon projet de naissance. Et puis en fait, hors de question d'être déclenchée. Pour moi, soit tout allait bien et il n'y avait pas de raison de déclencher. Soit il y avait un problème. un vrai problème. Et dans ce cas-là, s'il y a un vrai problème, en fait, on ne se pose pas de questions, on part en césarienne. On ne va pas commencer à passer des heures et des heures. On ne sait pas combien de temps l'accouchement va durer. Je ne vais pas faire subir ça à mes bébés si jamais il y a un problème. Et en fait, elle insiste, elle met la pression. Et puis, en fait, on va partir. Et je lui dis, en fait, on va partir, on ne va pas rester. On reprend à la maison. On doit vous faire signer une décharge. Il n'y a pas de problème. Faites-nous signer une décharge, aucun souci. Et en fait, là, elle nous dit, si vous rentrez chez vous, vous courez le risque que votre enfant manque d'oxygène et soit handicapé ou alors qu'il meurt. Et s'il meurt, il tue son jumeau.

  • Speaker #0

    Mais ils sont d'un... Je suis sûre du tact de cet hôpital.

  • Speaker #1

    Mais c'est vraiment... Enfin, j'allais dire c'est vraiment elle, mais je voyais bien que notre gynécologue habituelle était d'accord avec elle. Et en fait, c'est... C'est fou, en fait, je pense qu'ils perdent d'une part de leur humanité, parce que je suis persuadée qu'ils voient des choses horribles, et que ça ne doit vraiment pas être facile, et ils sont obligés de se dissocier à un moment pour encaisser ce qu'ils voient. Mais en fait, les choses horribles, ce n'est pas la norme. Et en fait, ça ne doit pas faire perdre leur humanité et leur contact avec les gens, parce qu'en fait, on n'est pas des robots, on n'est pas des numéros de dossier. C'est important de... de nous considérer et de considérer nos opinions et nos envies. Et en fait, quand elle a dit ça, ma femme... Ma femme, elle a...

  • Speaker #0

    Elle a têté un câble. Vraiment, elle lui a dit « Mais comment vous osez nous dire une chose pareille ? Vous savez très bien que si vous nous dites ça, vous essayez de nous faire rester, de nous faire du chantage. C'est honteux. » Et en fait, l'interne qui était là a vraiment essayé de rattraper le coup et calmer les choses parce qu'il voyait bien que c'était en train de partir en cacahuète. Moi, vraiment, elle a dit ça. J'étais bouche bée qu'elle ait osé sortir un truc pareil. Ouais, tu te sens un peu moins seule aussi de dire « je sais pas, c'est à qui moi la relou du coup ? » Mais oui, et puis en fait, ma femme était d'accord de toute façon avec tout ce qu'on faisait, c'est juste que généralement, c'était plutôt moi qui prenais la parole parce qu'au final, c'était mon corps. Oui, tu étais parfois là parce qu'au final, elle travaillait par l'enseignement, ce qui est normal. C'est ça. Alors, elle a été là quand même 99% du temps. Ouais, juste le rendez-vous. Voilà, c'était juste le rendez-vous projet de naissance où elle n'était pas là. Mais du coup, En fait, on demande à ce qu'ils nous laissent pour parler. Et en fait, ils sortent, puis on fond toutes les dents en larmes parce que là, on se rend compte qu'ils ont réussi et que je ne peux pas partir parce que s'ils lâchent pas et qu'il se passe quoi que ce soit, je porterai cette responsabilité tout le temps. Oui, ça sera ta faute. C'est ça. Elle me dit, si tu veux partir, on part. Mais est-ce que là, maintenant, tu te sens de partir ? Ben non. On va dire que non. Je ne peux plus partir avec ce qu'elle a dit. Et pourtant, je le sais, je le savais, j'étais renseignée. Et puis, j'adore Nina Nard, je la suis depuis des années. J'ai vu son film « Faut pas pousser » . C'est une femme que je trouve inspirante parce qu'elle veut vraiment redonner le pouvoir aux femmes sur leurs enfantements. Et vraiment, c'était ça que je voulais. Je voulais avoir un enfantement, je ne voulais pas avoir un accouchement. Et en fait, je ne peux pas partir. Et donc, le jour même, à 18h, elle me fait un décollement des membranes. J'accepte un décollement des membranes qui est ultra, mais alors ultra douloureux. Puis en fait, je suis déjà vraiment en souffrance. Qu'elle me dit, ah non, mais je n'ai pas encore commencé. Je vais la buter. Vraiment. Là, on est tellement en souffrance qu'on dit des trucs, j'ai dit « Mon Dieu, ça ne va pas aller » . Elle me fait un décollement des membranes, je pleure toutes les larmes de mon corps. Nous, on n'était pas là pour rester, donc on n'a pas du tout préparé. Nos affaires sont prêtes, mais à la maison. Du coup, ma femme va chercher les affaires et je me mets à faire des tours et des tours de maternité pour essayer de lancer les contractions parce qu'il ne se passe rien, parce que ce n'est pas le moment et ils n'étaient pas prêts. Et donc j'essaye de pousser un truc qui n'a pas lieu d'être sur l'instant. Et donc au début, je n'ai pas de contraction. Puis je commence à avoir des contractions vers 23h. Et puis j'en ai une partie de la nuit, puis ça s'arrête. Puis le lendemain à 7h, ils me refont un monito. Tout va bien. Ça, j'ai un bon. Pourtant, on voit bien les mêmes baisses qu'hier quand on nous a dit. Non, ça ne va pas. Il faut rester. Je me disais, non, non, c'est normal. C'est juste qu'il ne le captait plus. Et puis après, il s'est remis à le capter. Ah ben, voilà. Et on en reparlait justement avec ma femme. Et puis, si on devait revenir en arrière, à partir de ce moment-là, décollement des membranes ou pas décollement des membranes, on aurait dû partir. On aurait dû rentrer chez nous. Mais en fait, on était lancés dans le truc. Et on s'est dit vraiment, ce n'est pas parce que... Ce n'est pas parce qu'il y a eu des clenchements qu'on ne peut pas avoir le déroulé qu'on souhaite. On pourrait quand même avoir un accouchement par voie basse et ça pourrait quand même très bien se passer. Du coup, on s'accroche à l'idée qu'on peut quand même faire avec ce qui se passe et que ça va bien se passer. On essaie vraiment de se dire qu'on le vit bien et qu'on sort sur la vague. Donc, j'ai plus de contractions le matin. Et donc, ils nous disent, allez-y, vous pouvez aller prendre le petit déjeuner. N'hésitez pas à marcher, vous avez le temps. Nous voilà partis. Comme tout est fermé dans la maternité, on sort pour aller prendre le petit déj. Et puis, en fait, on s'installe. Puis, au bout d'une heure, mon téléphone qui sonne, un numéro que je ne connais pas. Donc, je ne décroche pas parce que je suis un peu occupée. Et puis, je vois qu'ils rappellent. une deuxième et une troisième fois et je finis par décrocher je me dis tiens c'est peut-être l'hôpital il y a peut-être quelque chose et puis je décroche et je me dis mais où est-ce que vous êtes on est en train de prendre le petit déjeuner on nous a dit de prendre notre temps ah non non non il faut venir tout de suite il faut passer en salle de naissance mais comment ça en salle de naissance j'ai même pas de contraction qu'est-ce que vous voulez qu'on aille en salle de naissance ah non mais il faut venir tout de suite ça fait autant de temps et en fait voilà protocole, décollement des membranes ça fait autant de temps il faut passer en salle de naissance Merci. il faut poser la pérille, machin. Et donc moi, comme je n'avais pas réussi à négocier sur la pérille, j'avais demandé une pérille qui était le plus faiblement dosée possible. Et elle m'avait dit, si vous avez besoin de plus, vous avez un petit bouton et vous appuyez et ça va vous envoyer ce qu'il faut. Sauf que du coup, moi, je ne voulais tellement pas la pérille que mon corps ne la voulait pas non plus. Donc première tentative, chute de tension, je pars. impossible de la poser. Et en fait ils l'ont fait une deuxième fois mais vraiment je sais pas comment ils ont fait parce que rechute de tension et puis ouais je la voulais tellement pas je pense que mon corps il a fait un rejet total de la pérille. Puis en fait après j'étais embêtée parce que je pouvais pas trop bouger et puis mais j'avais pas vraiment de contraction donc en fait j'étais bien assise Je commençais à être lourde, j'avais beaucoup marché la veille pour essayer de lancer les contractions. J'avais quand même 24 kilos, tout dans le ventre en plus. Donc vraiment, j'étais bien assise pendant un temps. Et puis après, quand j'ai demandé à bouger, ils n'ont plus voulu me laisser bouger. Et ça m'a fortement interfait du coup. Parce que j'avais besoin de bouger. Oui, parce qu'en fait, comment vous voulez que je lance les contractions si je ne peux pas bouger, si je ne peux pas marcher ? Donc, ça a été long. Ça a fini par se lancer. Et puis, au bout d'un certain nombre d'heures, ça n'avançait plus assez à leur goût. Et puis, les sages-femmes étaient adorables qu'on a eues. Ils viennent me voir en me disant « Bon, on va percer la poche des autres. » Non, vous n'allez pas faire ça. Je me dis... Il me dit « mais je suis désolée, gynéco de garde, autant d'heures entre postes de péril, ça n'avance pas assez vite à leur goût, on va percer » . Puis il me dit « non, en fait, vous n'allez pas percer, pas tout de suite, on va attendre le plus longtemps possible » . Et là, on n'a pas attendu le plus longtemps possible. Et puis je lui dis « en fait, moi, la procidence du cordon, c'était quelque chose qui me faisait peur, et je savais que ça pouvait arriver au moment de la rupture de la poche des os, et il était hors de question que je prenne ce rythme, parce qu'eux, ils avaient envie de se dépêcher » . Et donc, en fait, quand elle est revenue deux, trois fois et qu'elle nous a dit, « Là, vraiment, on n'a plus le choix » , elle m'a fait une sorte de mini écho pour voir où elle allait percer la poche des os, pour voir s'il y avait un cordon qui était tout près et que du coup, on ne le faisait pas. Donc, elle a percé la poche des os. Ça a vraiment bien lancé le travail. Et en fait, je suis arrivée à sept. Et là, j'ai eu très envie d'uriner. sauf qu'en fait ils m'ont pas laissé aller aux toilettes ça c'était ça a été vraiment le tournant dans mon accouchement ils ont pas voulu me laisser aller aux toilettes et en fait ils m'ont sondée sauf que moi j'avais pas du tout appuyé sur le truc de la pérille je sentais tout vraiment et ça m'a fait horriblement mal ça m'a brûlé ils ont pas réussi à me sonder en plus donc ils ont fait ça pour rien OK. Et en fait, ça m'a tellement fait mal que je me suis complètement crispée. Les douleurs se sont vraiment... À ce moment-là, les douleurs ont monté d'un cran parce que je n'étais plus détendue. Et donc, ils ont fini par m'apporter un haricot pour m'accroupir sur le lit parce que j'avais dit, mais en fait, je peux marcher, je sens mes pieds, je peux aller. Voilà, je peux aller. Et puis, en fait, ma femme va m'accompagner. Et si jamais il y a un problème, elle peut me rattraper. Et en fait, ils n'ont pas voulu. Donc, il y a eu ce fameux haricot où j'ai réussi à uriner toute seule. Ça a continué à bien avancer. Je continue à avoir des contractions régulièrement. Jusqu'au moment où j'ai encore eu envie d'uriner. Et là, en fait, pas moyen d'y aller toute seule. J'avais très mal dans mon canal quand ils m'avaient sondé, ça me brûlait encore vraiment très fort. Ils ont réussi à me sonder parce qu'à partir de ce moment-là, comme j'avais mal, j'avais commencé à appuyer. Ils n'ont pas réussi à me sonder, c'était une sonde parce qu'ils ont deux types de sondage différents. Et en fait, là ils ont sondé, ils mettaient la sonde, puis hop, ça se vide tout seul. Et sinon après, ils ont eu un autre type de sonde où ils mettent la sonde. Ils gonflent un ballon et ils mettent la poche à l'extérieur et on voit l'urine se mettre dans la poche. Donc cette première sonde n'a pas fonctionné et j'arrivais pas à y aller seule. Et j'ai senti que de ne pas pouvoir uriner, je pense que j'avais tellement peur de m'uriner dessus. que vraiment j'étais crispée et j'ai senti que si je n'arrivais pas à uriner, il ne se passerait plus rien. Parce qu'en fait, j'étais tellement crispée que je ne pouvais pas me détendre, le travail ne pouvait pas avancer et bébé ne pouvait pas descendre en fait. Ce n'est pas possible. Je sentais que tant que ce ne serait pas vidé, la tête de mon bébé ne pourrait pas descendre. Et donc, ils ont essayé de me sonder avec la deuxième sonde sans me dire qu'ils allaient gonfler un ballon dans ma vessie pour tenir la sonde. Et vraiment, pareil, ça a été le deuxième tournant de mon accouchement, c'est qu'ils ont gonflé la sonde, j'ai eu des douleurs, mais des douleurs inimaginables en fait. J'avais l'impression d'avoir encore un autre bébé à l'intérieur de moi. J'avais ce corps étranger en fait qui n'était pas censé être là, et en fait ça ne sondait rien, il n'y a rien qui sortait. Et donc en fait... Ça a duré dix minutes. Je ne sais même pas combien de temps je voulais garder, mais je les ai suppliés de me l'enlever parce que j'ai cru que j'allais mourir. J'ai changé de position et je sentais bien qu'encore une fois, je n'avais pas uriné, il n'allait plus rien se passer. Ils ont refait une petite écho. La tête du premier bébé appuyait sur ma vessie. Comme je le sentais, il ne pouvait pas sortir tant que ma vessie n'était pas vidée. Sauf que comme il appuyait dessus, je n'arrivais pas non plus à uriner. Vraiment, c'était la situation sans que ni tête. Et donc, à partir de ce moment-là, j'ai vraiment été en souffrance. J'ai changé plein de fois de position pour essayer de soulager, pour faire que ça puisse sortir tout seul. À ce stade-là, si je m'étais urinée dessus, ça ne m'aurait même pas dérangée. J'avais juste besoin que ça sorte. Et en fait, jusqu'au moment où ils m'ont dit, écoutez, ça fait un petit moment et là, il y en a un qui commence à avoir son rythme qui fatigue. Et en fait, à ce stade-là, j'étais heureuse de passer en césarienne parce que j'avais tellement mal et que ça n'avançait pas, que je ne voyais pas d'issue en fait, que je me disais, ok, on a fait tout ce qu'on pouvait et en fait, là, ça ne peut pas. Et on va passer en césarienne et c'est tout, ça va aller. Donc, on est passé en césarienne qui n'était pas encore une césarienne d'urgence. Mais on n'en était pas loin non plus. Et donc, ma femme était avec moi. Tout s'est très bien passé. Alors nous, on n'avait pas demandé les sexes. Donc, ça a été la surprise du coup quand ils sont sortis. Et donc, deux petits garçons. Et donc, ils sortent le premier, Elio, qui m'aide sur moi. Et tout se passe très bien. et puis sorte le deuxième, Milo qui... qui Malo a les yeux grands ouverts et est vraiment curieux. Il est là, tandis qu'Elio les a tous fermés. Puis vous m'avez dérangé, je dormais si bien. Et donc, je les garde un peu sur moi. Et après, ils partent avec ma femme. Du coup, le temps que je me fasse recoudre, elle va faire du pot à pot avec eux. Donc, super moment. Mais en fait, la césarienne, c'est quand même quelque chose qui est hyper violent. On ne s'en rend pas forcément compte. En fait, il coupe quand même dans énormément de couches. Et en fait, j'avais l'impression qu'on me secouait dans tous les sens. Je n'avais pas les douleurs, mais j'avais les sensations qu'on farfouillait, qu'on bougeait, qu'on poussait des trucs. Et en fait, ça m'a même donné la nausée alors que je n'avais pas de douleurs. C'était vraiment particulier. Et en fait, ils m'ont recousue. Et en fait, quand on a une césarienne, après, ils font des pressions sur l'utérus pour simuler les tranchées qui font que l'utérus reprend tout doucement sa taille initiale. Je ne sais pas en quoi c'est une bonne idée de faire ça après une césarienne. Mais en fait, moi, ça m'a provoqué une hémorragie. quand ils ont commencé à appuyer comme ça. À un moment, j'ai senti de la chaleur sortir de mon corps. Et là, j'ai fait « Oh oh ! » Il y a quelque chose qui ne va pas. Et puis là, j'ai senti que ça commençait à s'agiter autour de moi. Il y a une anesthésiste qui est venue à côté de moi et m'a dit « Vous faites une hémorragie, on va vous redonner de l'anesthésiant. » Et en fait, ils ont fait une anesthésie générale. Ok. Et donc, je ne me souviens plus de rien, sauf qu'en fait, ça a été un moment très traumatique pour ma femme parce que la salle de naissance, il y avait la salle de naissance avec les portes ouvertes, un long couloir et au bout, il y avait la salle d'opération. la salle de césarienne donc elle avait les petits sur elle et puis tout se passait bien et là elle a commencé à voir qu'il y a des gens qui sortaient de la pièce en hurlant rapportez vite de l'eau chaude et que ça a commencé à courir et elle a bien senti qu'il y avait un gros problème mais personne n'est venu la voir pendant un long moment et du coup elle savait pas ce qui s'était passé et là elle s'est dit bah elle va mourir en fait elle s'est dit elle est en train de mourir Et donc, elle a vu ça. Et puis, à un moment, quelqu'un s'est rendu compte qu'elle avait vu sur la porte et a fermé les portes de la salle de naissance, mais il était trop tard. À l'heure des charges, ils avaient sûrement autre chose à faire que de venir la rassurer parce qu'ils ne savaient pas ce qui se passait. Mais du coup, comme elle a vu ça, il y a eu beaucoup de questionnements et de stress pendant tout le temps où elle était avec les bébés en peau à peau. Donc, ça a été un peu compliqué. Moi, je me suis réveillée frigorifiée parce que j'avais perdu énormément de sang. J'étais transfusée, j'avais des fils partout. J'étais là, je n'étais pas là. C'était hyper compliqué. J'avais froid et j'entendais des infirmières qui étaient en train de ranger la salle. En fait, les gynécos étaient partis en urgence dès qu'ils avaient fini avec moi parce qu'il y avait une autre femme qui faisait une hémorragie. Elles étaient en train de ranger la pièce et en train de râler parce que c'était toujours elle qui devait ranger les pièces. terminé leur opération et puis moi j'étais là mais j'ai froid, j'ai froid et puis il n'y a personne qui n'a rien fait et puis je pense que c'est vraiment au bout de trois quarts d'heure qu'on a pensé à me couvrir parce que en fait avec l'anesthésie la perte de sang et tout ça je grelottais sur la table j'avais l'impression que je sautais de la table tellement je grelottais mais ils ont mis vraiment longtemps à j'aurais aimé avoir une couverture chauffante ou quoi je pense que ça m'aurait fait du bien Merci. Puis en fait, elles m'ont dit, écoutez, les petits sont nés à 23h12 et 14. Et en fait, quand je me suis réveillée, ils sont venus me voir en disant, écoutez, on ne peut pas vous garder au cas où. Si vous faites une autre hémorragie, on n'est pas équipé au niveau matériel et au niveau humain pour vous aider. Et donc, on va vous transférer. Et donc là, j'enregistre tout doucement que je vais être séparée de mes bébés. Parce qu'ils ne transfèrent pas mes enfants, en fait. Ils restent là. Par chance, entre guillemets, il y avait tellement de personnes qui avaient besoin d'aide cette nuit-là que j'ai le temps, en fait, de revoir mes bébés. On me remet avec eux et avec ma femme, qui est soulagée de me voir, en fait. Et je peux faire la tétée d'accueil, du coup. Parce que je voulais vraiment les allaiter. Et en fait... Mais en fait, personne ne réalise que... Ma température corporelle est vraiment très basse. Je les ai sur moi pendant un quart d'heure, une minute quand même. Après, ils ont passé une bonne partie de la nuit en couveuse chauffée parce que je les avais refroidies. Je ne les ai pas sues tout de suite. Je les ai sues des mois plus tard. Ma femme ne m'en a pas parlé tout de suite. Je me suis beaucoup voulue parce que je me suis dit vraiment que je voulais leur donner la tétée d'accueil. En fait, je les ai refroidies alors que les bébés, ils ont... besoin de tout sauf d'être froidi en fait. Si donc bon. Ouais. Et donc je pars. Trajet en ambulance atroce parce que la cicatrice, parce que je commence à ressentir tout, la moindre bosse, le moindre trou, je suis vraiment en souffrance. Et en fait, ils me donnent plein de trucs pour me soulager mais vraiment... C'est dur, quoi. Et donc, j'arrive à Jeanne de Fonte, je suis complètement shootée. Je ne me souviens pas de tout. Et en fait, je me souviens qu'il y a une équipe qui est adorable, que je suis en surveillance, que je suis même dans la pièce où il y a les équipes qui se réunissent, en fait. Et donc, je discute un peu avec ma femme au téléphone. Et puis, je finis par... Elle me dit, mais dors. Et puis, en fait, de toute façon, je ne peux pas faire autrement. Donc, je m'endors. Et donc, je passe la nuit le lendemain et je les retrouve. Je peux être retransférée le lendemain à 17h parce que tout va bien. Je ne refais pas d'hémorragie. Et donc, je les retrouve le lendemain. En attendant, ils ont été nourris au dalle, mais pas avec mon lait, du coup. Et voilà, on se retrouve enfin. Et comment tu te sens toi à ce moment là de retrouver enfin de rencontrer presque enfin tes bébés parce que bon là... C'est super dur parce qu'encore une fois le trajet en ambulance... J'ai eu plus mal en post-partum immédiat, quand j'étais encore à l'hôpital, que pendant mon accouchement. J'ai eu plus de souffrance. Je ne peux pas décrire la douleur que j'ai eue dans l'ambulance et les douleurs qui ont suivi après. Et c'est hyper dur parce que je les rencontre, mais je ne peux pas m'occuper d'eux. Je ne peux pas me mettre debout, je ne peux pas les changer, je ne peux pas les bercer debout. Je ne peux que les câliner en étant assise ou allongée et essayer de les allaiter parce que ça a vraiment mis à mal notre allaitement dès le départ. Très vite, je demande un tire-lait pour pouvoir tirer mon lait et relancer la montée de lait parce qu'avec tous les médicaments que j'ai eus, ça a vraiment mis un coup sur ma montée de lait. Et en fait, il y en a un des deux qui ne veut pas prendre le sein. Après, il y a l'autre qui ne veut pas prendre le sein. Et le premier qui veut bien. Enfin, voilà, ils ont échangé plusieurs fois. Et en fait, finalement, il y en a un qui a bien voulu prendre le sein, mais de temps en temps. Et l'autre qui n'a jamais voulu le reprendre. Et donc, en fait, j'ai tiré mon lait quasiment... J'ai tiré mon lait exclusivement pendant quasiment sept mois, du coup. OK. Parce que c'est quelque chose qui me tenait vraiment à cœur et j'aurais vraiment aimé pouvoir repasser sur un allaitement directement au sein, mais je n'ai pas pu. C'était dur, c'était très fatigant. Je pense que j'ai vraiment sous-estimé aussi mon état de fatigue après tout ce que j'ai vécu. Parce qu'en fait, j'ai failli mourir, j'ai perdu 2,5 litres de sang, je n'avais plus l'énergie. de rien mais j'ai quand même tiré mon lait et en fait je pense que du coup j'ai mis du temps à me remettre au niveau de mon énergie les mois d'après et j'ai commencé à sortir la tête de l'eau je pense après que j'ai arrêté de tirer à l'été aussi pour avoir vraiment retrouver ma propre énergie j'aurais voulu faire plus longtemps mais en fait là j'ai senti aussi à ce moment là que c'était c'était moi ou eux quoi à ce moment là c'était moi ou l'allaitement Et donc là, il fallait que ce soit moi parce que j'avais vraiment besoin de retrouver des forces. Et puis, tu avais besoin de toi aussi. Oui, exactement. Ok. Quelque chose qui n'était pas facile. Non, non, non. C'est vrai que du coup, ça a créé vraiment des traumatismes. Beaucoup de colère aussi envers le corps médical. On a un suivi post-natal avec la gynécologue qui était là pour la césarienne, qui a lieu deux mois après l'accouchement. On y va en se disant qu'on va lui dire vraiment tout ce qu'on a sur le cœur, mais ils n'entendent pas. On l'a fait de manière calme, posée et raisonnée, avec des faits. et en fait ils n'entendent pas c'est eux qui ont fait des études c'est eux qui ont la science infuse c'est eux qui ont la blouse et du coup c'est eux qui ont raison et donc moi on m'a dit que ce qu'avait dit la gynéco-hologue à propos du fait que notre bébé allait peut-être être handicapé ou mourir et du coup tuer son jumeau que... Soit on avait mal interprété ce qu'elle avait dit, ou alors qu'elle n'avait pas voulu le dire comme ça, mais qu'elle voulait quand même juste vous parler des risques. Donc voilà, ils n'entendent pas, ils ne veulent pas. Et c'est très frustrant parce qu'on a eu l'impression de pouvoir semer des graines tout au long de notre grossesse en montrant que c'était possible d'avoir une grossesse jumelleur qui se passe bien. Et en fait, non. Ils n'ont rien compris, ils restent dans leur truc. Et ils ne veulent pas se remettre en question. Et c'est ça le plus grave, je trouve, quand on est surtout médecin, de ne pas vouloir se remettre en question. Et puis surtout qu'au final, vu l'issue, c'est-à-dire une cédarine d'urgence, ça les conforte dans leur idée. Exactement. Et puis quand on parle de l'hémorragie, en fait, ils disent non mais en fait, une hémorragie avec un accouchement gémellaire, on s'y attend. Est-ce que vous vous rendez compte de ce que vous dites ? Ce n'est pas... normal, en fait, de s'y attendre. Ce n'est pas une norme. Vous en avez fait une norme, mais c'est pas normal. C'est pas la norme. Il y a plein d'accouchements gémellaires qui se passent sans aucune hémorragie. Là, en fait, l'hémorragie elle est là à cause de la cascade d'intervention qui a démarré par le décollement des membranes, qui s'en est suivie par la pérille, la rupture de la poche des os, la césarienne. Et puis après, vous me faites des pressions sur l'utérus alors que vous venez de m'ouvrir sur cette couche de tissu. J'ai envie de dire, est-ce que c'est une très bonne idée ? Vraiment, permettez-moi d'en douter. Et voilà, ils n'entendent pas. Et du coup, comment tu te remets physiquement de cette césarienne ? Dans les jours qui arrivent ou encore maintenant, tu veux dire ? Les deux. Du coup, j'avais posé et maintenant, mais du coup, sur le moment et maintenant. Pas facile parce qu'en fait, il faut savoir quand ils vous font une césarienne, après, le ventre est très gonflé et rempli de gaz. Et donc, on a l'impression vraiment d'avoir envie d'avoir des gaz. qui ne sortent pas et qui en fait explosent dans le ventre. Et c'est d'une douleur infinie. Moi, j'ai dû vraiment... J'ai demandé, j'ai supplié pour avoir quelque chose qui pouvait me soulager un peu parce qu'en fait, ça me faisait mal. Et puis, ça me lançait dans tout le bas du dos, sans parler de la cicatrice qui était quand même difficile. Moi, je ne l'ai pas regardée pendant... Des semaines, je ne pouvais pas en fait. L'infirmière l'avait prise en photo, elle m'avait dit comme ça, si vous voulez voir à un moment avec les agrafes et tout ça, si un jour vous voulez voir, vous l'avez. Et puis en fait, je ne supportais pas qu'on me dise, oh elle est belle. C'est horrible ça. Elle est belle. Non, elle n'est pas belle, c'est une cicatrice. Ce n'est pas beau une cicatrice. Oui, peut-être qu'elle guérit bien. Peut-être que médicalement, c'est joli, mais... Mais à l'intérieur, ça brûle. C'est horrible parce que ce n'était pas du tout ça qui était prévu. Et même si j'étais prête à l'éventualité qu'il se passe des choses qui ne soient vraiment pas prévues, je m'en suis beaucoup voulue parce que c'est moi qui porte la responsabilité de les faire arriver dans ce monde. Donc c'est moi qui, même si je prenais... Très en compte, l'avis de ma femme était clair dès le départ que c'était mon corps, que c'était moi qui allais passer par l'accouchement et qu'en fait c'est moi qui aurais le dernier mot, quoi qu'il arrive. Et donc en fait c'est moi qui les amène dans le monde, donc c'est ma responsabilité. Et donc je me sens responsable de l'arrivée vraiment traumatique que je leur ai offert. Et j'en évolue. énormément à cette gynéco en particulier. Je pense que je lui en veux encore. C'est dur physiquement. Les jours d'après, ça a été quand même assez rapide. J'ai pu vite aller. J'ai demandé à ce qu'on m'enlève les sondes. Je voulais vraiment pouvoir me lever pour aller aux toilettes. Enfin ! Je me suis vite levée. Les infirmières étaient assez impressionnées. Vous vous rendez compte de ce que vous faites ? Je ne sais pas si je me rends compte de ce que je fais, mais j'ai vraiment besoin de le faire. La première fois où j'ai repris une douche, c'était génial, mais en même temps, il ne fallait pas rester trop longtemps parce que je sentais que j'aurais pu faire un malaise assez rapidement. Et j'ai pu commencer à changer les couches au bout de sept jours. J'attendais encore un peu pour les porter et j'allais tout doucement. Ça met des semaines. C'est une opération qui est très lourde. Et vraiment, les femmes qui pensent avoir des césariennes de confort, ou qu'ils appellent de confort, il faut vraiment bien se renseigner parce qu'en fait, c'est une opération qui n'est pas sans conséquences sur le corps et sur l'esprit. Et ça met vraiment du temps à se remettre au niveau physique. Moi, on ne m'avait pas forcément dit qu'il fallait masser la cicatrice des semaines, des mois après. pour continuer à éviter les adhérences et qu'elles soient, entre guillemets, le plus jolies possibles. Mais non, c'était dur les premiers jours après, les premières semaines. Aujourd'hui, je n'ai pas retrouvé mon corps de pré-grossesse, parce qu'en fait, moi, je faisais beaucoup de sport avant d'avoir mes jumeaux. Je faisais du basket en compétition, j'ai fait du basket jusqu'à mes trois mois de grossesse. Et en fait, depuis, je n'ai pas vraiment réussi à reprendre une activité aussi intense, entre guillemets, non seulement le manque de temps et puis d'énergie. Donc, je n'ai pas retrouvé mon corps. Et puis comme on a encore des projets de bébés, je n'ai pas envie de me faire du mal pour retrouver un corps qui va encore changer. Je pense qu'il y a ça aussi.

  • Speaker #1

    Ok. Bon, écoute, merci beaucoup pour ce témoignage hyper poignant. Et on est tous un peu choqués par tout ce qui s'est passé. Moi, je le suis en tout cas. Mais c'est bien d'en parler. et puis S'il y a un message à retenir, je pense que c'est faites-vous confiance. Si vous sentez que votre corps est capable, il est capable. Donc faites-vous confiance.

  • Speaker #0

    Exactement, faites-vous confiance. La médecine et la science nous aident sur plein de choses. Et heureusement qu'ils sont là pour les accouchements où il peut y avoir des problèmes. Mais il ne faut vraiment jamais oublier que dans la grande majorité des accouchements, on n'a besoin de personne que de nous-mêmes. Vraiment. Mais merci de m'avoir invitée en tout cas.

  • Speaker #1

    Merci à toi pour ce beau témoignage.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu ou si le podcast de manière générale te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note sur ton application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires aussi passionnantes qu'intéressantes, rendez-vous mercredi prochain. A très vite !

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Mégane

    00:01

  • Les choix de Mégane concernant l'accouchement

    00:40

  • La grossesse et les préparatifs pour l'accouchement

    01:20

  • La révélation des jumeaux et ses conséquences

    04:19

  • Les défis médicaux pendant la grossesse

    10:40

  • L'accouchement et la césarienne de Mégane

    18:25

  • La récupération post-accouchement et les défis d'allaitement

    44:12

  • Conclusion et le message de confiance

    01:00:49

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