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Balance ton accouchement

Pauline - Accouchement à 27SA, un message d'espoir

Pauline - Accouchement à 27SA, un message d'espoir

41min |25/06/2025
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Description

Dans cet épisode de Balance ton accouchement, je reçois Pauline, une jeune maman qui a vécu un parcours bouleversant lors de l'accouchement de sa fille, née prématurée. Son témoignage poignant nous plonge dans les défis émotionnels et médicaux qu'elle a dû surmonter, et je suis impatiente de partager son histoire avec toi.


Pauline nous raconte comment sa grossesse a été marquée par des moments d'angoisse et d'incertitude, jusqu'à la révélation incroyable qu'elle attendait des jumeaux. Imagine le mélange d'excitation et de peur ! Elle aborde des sujets essentiels comme les complications liées à la croissance des bébés, la perte d'une des jumelles à 4 mois de grossesse, et l'importance de la néonatologie lorsque son bébé prématuré a dû être pris en charge. C'est un récit qui montre à quel point chaque expérience d'accouchement est unique et mérite d'être entendue.


Nous parlons aussi de la résilience et de l'optimisme que Pauline et son mari ont dû cultiver face à ces défis. Comment ont-ils réussi à se concentrer sur la santé de leur fille Agathe dans des moments de stress intense ? Son témoignage met en lumière le soutien familial crucial durant ces périodes difficiles. Elle partage avec nous des anecdotes touchantes sur les joies et les peines qu'elle a traversées, et je suis sûre que cela résonnera avec beaucoup d'entre vous.


Le parcours de Pauline est un véritable exemple de courage et d'espoir. Que tu sois une future maman ou que tu souhaites simplement écouter des témoignages de mamans, cet épisode est fait pour toi. Nous explorons ensemble des thèmes comme l'accouchement physiologique, les hémorragies de la délivrance et les révisions utérines, tout en mettant l'accent sur l'importance de partager ces expériences. Chaque histoire d'accouchement, qu'elle soit un accouchement de rêve ou un traumatisme d'accouchement, mérite d'être racontée.


Rejoins-nous pour découvrir ce témoignage inspirant et émouvant qui te rappellera que même dans les moments les plus difficiles, il y a toujours de la lumière au bout du tunnel. Écoute Balance ton accouchement et laisse-toi porter par ces récits qui célèbrent la maternité et la force des mamans.


Envie d'en discuter, d'en savoir plus ou de participer à ton tour ? Rendez-vous sur instagram : @balance_ton_accouchement


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi je suis Rebecca. maman de deux enfants, est complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour. Alors bonjour, merci d'être en train de me rejoindre pour ce nouvel épisode du podcast. Alors pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît en me donnant ton prénom, en me disant combien d'enfants tu as et quel âge ils ont, où ils sont, et en ajoutant tout ce que tu aurais envie.

  • Speaker #1

    Alors du coup, bonjour, je suis Pauline, je suis la maman d'Agathe qui va avoir un an dans quelques jours. et je suis mariée avec elle ici depuis 3 ans maintenant ok on est team maintenant dans quelques jours ma fille dans la semaine prochaine voilà on est dans la même période exactement ça c'est le coup dur ça fait déjà un an mon bébé il est où ?

  • Speaker #0

    exactement ça passe très très vite on le dit mais pourtant quand on est confronté on se rend compte qu'effectivement c'est pas un mythe c'est une horreur complètement c'est très rapide c'est ça bon ok Première question que je pose toujours, est-ce que tu avais pensé accouchement dès le début de ta grossesse ? C'est quelque chose qui te faisait peur, qui te donnait envie ou tu pensais pas tellement à ça et advienne que tu pourras ?

  • Speaker #1

    J'avais peur de l'accouchement avant de tomber enceinte, c'était vraiment quelque chose qui m'a toujours fait un peu flipper. Mais bizarrement, une fois que je suis tombée enceinte, j'y pensais plus vraiment. Enfin, disons que pas cette peur s'est enlevée parce que ce serait faux, mais disons que j'y vivais plus le moment et en fait, je voyais plus. pas vraiment la finalité. Et je ne me suis pas dit, panique à bord, il va falloir le faire sortir au bout d'un moment. Mais voilà, surtout avant, par contre, oui, ça me faisait beaucoup angoisser.

  • Speaker #0

    Souvent, devant le fait accompli qu'il est rentré, il va falloir qu'il sorte.

  • Speaker #1

    C'est un peu ça. Exactement.

  • Speaker #0

    Ok. Alors, du coup, si on remonte un petit peu le temps, est-ce que tu te souviens du moment où vous avez lancé Projet Bébé ?

  • Speaker #1

    Oui. En fait, nous, quand on s'est mariés, on ne voulait pas forcément lancé tout de suite, on voulait se laisser un peu de temps et pouvoir profiter un peu. On est partis tous les deux en voyage au Japon, c'était un voyage qui tenait vraiment à cœur à mon mari et du coup on est partis tous les deux profiter un peu de ce voyage et on s'était dit qu'en rentrant on lancerait le projet bébé donc c'est ce qu'on a fait.

  • Speaker #0

    Ça peut prendre du temps.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça. Au final ça n'a pas mis tant de temps que ça puisque je suis tombée enceinte en deux mois donc ça a été rapide mais oui Il y avait un peu l'échéance du voyage où on s'est dit on fait le voyage à fond et après on se lance dans une autre aventure. Et donc voilà, on a respecté l'idée qu'on avait.

  • Speaker #0

    Vous n'avez pas fait l'erreur de se dire bon allez on lance, on ne sait pas tout ce que ça va prendre et bim, je tombe enceinte pendant le voyage.

  • Speaker #1

    On n'a pas fait et heureusement parce que sinon on serait plus compliqué. Mais au moins comme ça on a pu profiter du voyage tranquillement.

  • Speaker #0

    Ok. Alors, comment se passe ton début de grossesse ? Comment tu te sens ? Qu'est-ce qui se passe ?

  • Speaker #1

    Début de grossesse, ça s'est bien passé. J'ai eu la chance de ne pas avoir de nausées, de vomissements, etc. Donc, je l'ai plutôt très bien vécu. Le début de la grossesse, en tout cas, les premières semaines se sont très bien passées. Et oui, vraiment, j'étais un peu fatiguée, mais je n'ai pas eu des gros symptômes, comme on peut entendre. Donc là dessus franchement, en fait ça m'a presque rassuré aussi de me dire ok je suis enceinte mais je ne suis pas non plus complètement au bout de ma vie quoi.

  • Speaker #0

    Ok, ouais t'avais pas des symptômes énormes ?

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    non non. Ok d'accord. Ouais du coup comment quoi, la première échographie c'est une grosse étape pour toi, c'est souvent l'échographie qui change tout.

  • Speaker #1

    Oui bah du coup on a fait l'échographie de datation et à cette échographie là on a appris qu'il y avait deux bébés.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    ce à quoi on n'avait même pas pensé il n'y en avait aucun dans nos familles et c'est vrai que je ne m'étais pas dit tiens on va avoir des jumeaux donc c'est vrai que cette annonce a été bon moi honnêtement je suis partie en fou rire quand on me l'a dit parce que vraiment je ne m'y attendais pas du tout c'est une bonne réaction oui voilà mon mari s'est décomposé mais en fait je pense qu'on s'est assez vite dit bon bah ok il y en a deux vivons l'aventure c'est pas une peur non plus ça vous a pas non plus traumatisé non un petit peu au début et puis après on s'est dit bon bah les cas sont là donc c'est parti

  • Speaker #0

    C'est évident, c'était des vraies jumelles, des poésie humaines ?

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'en fait, j'ai eu une grosse... Un peu compliqué après. En fait, j'ai eu... Il y avait une des jumelles qui avait du mal à grandir. Et donc, on nous a envoyé faire des analyses un peu plus poussées auprès du diagnostic antinatal. Et là, ils m'ont proposé de faire des biopsies pour aller faire des analyses génétiques. génétiques et en fait c'est sur ces analyses génétiques qu'on a su que c'était deux filles et que c'était des vrais jumelles.

  • Speaker #0

    Ça confirme un peu ce qu'il dit maintenant, que les jumeaux c'est héréditaire mais que les faux jumeaux et pas les vrais jumeaux, je crois que c'est ça l'idée.

  • Speaker #1

    Il y a une histoire effectivement dans le genre mais là en l'occurrence c'était des vrais jumelles mais en fait on l'aurait tous en ces analyses parce que c'était vraiment deux poches séparées donc en fait sans les analyses on n'aurait jamais su si c'était vrai ou pas.

  • Speaker #0

    Ok, et toi comment t'as vécu du coup ce petit sémant de stress ? Je suppose que c'était quand même pas très agréable, ou est-ce que finalement ça allait tenir le cap ?

  • Speaker #1

    Ça a été compliqué, parce que rien que de faire des examens, et on nous dit dès le début que potentiellement ça peut entraîner une fausse couche, donc ça on est informé dès le début, même s'ils nous disent que je crois que c'est 1%, donc ça reste faible, mais bon, le risque est quand même là. Et surtout, il faut prendre la décision très rapidement, proposé la biopsie le matin à 11h et j'ai passé sur le billard à 14h donc il y a un délai de réflexion qui est très très court et en même temps on a été très bien accompagnés par la médecin qui l'a fait elle était top de chez top donc ça m'a beaucoup rassurée aussi mais c'est vrai que par contre l'attente des résultats c'est une angoisse parce qu'on ne sait pas du tout ce que ça peut donner et on projette forcément dans le qu'est-ce qu'on fait si jamais on nous annonce qu'il y a une anomalie Merci. Même sans le savoir, c'est vrai qu'on se projette toujours pour se dire qu'est-ce qui va se passer et quelles décisions on va potentiellement pouvoir prendre. C'est plus compliqué en ces moments-là de vivre l'instant présent.

  • Speaker #0

    Puis tu passes à dire qu'on a des grossesses à risque, des problèmes.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et donc du coup, qu'est-ce qu'il en sort de cet examen ?

  • Speaker #1

    Il en sort que tout va bien, les deux sont en pleine forme, il n'y a pas d'anomalie ni chez lui ni chez l'autre. Et donc à ce stade là en fait on s'explique pas pourquoi est-ce qu'on a une qui est bien plus petite que l'autre et en fait on le saura jamais. Mais en tout cas sur toutes les analyses qu'on a faites, tout est bon. Donc nous on commence, parce que là j'étais quand même passée à 3 mois, c'était l'écho du T1 donc j'étais à 3 mois et quelques. Donc à partir de ce moment là on pense que c'est parti, on y va. Donc on commence à annoncer un peu qu'on va avoir des jumelles. Et du coup, j'étais beaucoup suivie, donc j'avais des échos tous les 15 jours, 15 jours un mois à ce moment-là, et l'écho suivante, en fait, on s'est aperçu que la plus petite s'était arrêtée.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Que son cœur s'est arrêté, la deuxième était en pleine forme, mais la première, du coup, s'est arrêtée.

  • Speaker #0

    Ok. Alors là, tu me dis un peu, comme ça, est-ce que c'était ton moment, c'était compliqué, ou est-ce que tu t'es dit, bon, c'est le destin, je ne sais pas ?

  • Speaker #1

    Ça a été compliqué quand même sur l'annonce parce qu'on s'était projeté quand même en avoir deux. On avait commencé à regarder les poussettes doubles, les lit doubles. On s'est quand même projeté assez vite. J'avais fait une méga commande de fringues. J'avais fait des fringues pour deux. Donc on s'était vraiment projeté. Donc pour moi, ça a été quand même compliqué de me dire que c'était un peu un échec aussi quelque part, de se dire qu'il y en a une qui n'a pas survécu. Et en même temps, on s'est dit que... Il y en avait quand même une qui était là et qu'en fait on pouvait pas non plus se déprimer complètement et qu'il fallait quand même poursuivre cette grossesse tant bien que mal parce qu'il y en avait une qui était là et qui était en forme, qu'elle avait rien demandé et qu'il fallait continuer à se battre pour elle. Donc c'est un peu ce combat-là qu'on a continué à mener et qui nous a fait aussi tenir et pas être complètement démoralisés. Ok,

  • Speaker #0

    d'accord. Comment se poursuit cette grossesse ? C'est logiquement un peu compliqué, mais médicalement, pour Agathe, comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Médicalement, ça se passe bien. On dit que la puce bouge bien, elle grandit comme il faut. Elle, elle est globalement en pleine forme. Ça continue bien jusqu'à 5 mois et demi à peu près. où du coup là j'ai des saignements pas grand chose mais quelques petits saignements où je me dis tiens c'est quand même un peu étrange et du coup quand on décide d'aller consulter, enfin de toute façon j'avais un rendez-vous avec la gynéco donc on va consulter, je lui en parle et en fait quand elle regarde elle me dit bah écoutez je vois la poche des os Ce qu'il n'allait pas censé voir à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Oui, cinq mois et demi, c'est un peu tôt quand même.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Et donc, de là, j'ai été hospitalisée pendant une semaine pour voir un peu ce qui se passe, pour surveiller de près. Et c'est là où ils ont détecté que j'avais une fissure de la poche des os.

  • Speaker #0

    OK, pas fou.

  • Speaker #1

    Non, pas fou, je crois, cinq mois et demi. J'étais à 26 à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Donc, quand même loin des 37 SA où tout est hors de danger.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça, voilà.

  • Speaker #0

    Ok. Et je crois que c'est quelle date, déjà, qu'on peut sauver un bébé en réanimation ? 24. 5 ? 24.

  • Speaker #1

    Oui, 24. Juste de passer sur les conditions.

  • Speaker #0

    As-tu l'air en tête ou pas, à ce moment-là, de dire que ça commence à aller pas bien, mais au moins, il y aura un alternatif de réanimation ou vraiment pas ?

  • Speaker #1

    Oui. Même avant, avant que tout ça se passe, j'avais lu que vers 23-24, selon comment allait le bébé, il pouvait commencer à réanimer. C'est vrai que dans ma tête, inconsciemment, je m'étais dit que c'est bon, on a passé les 24. Potentiellement, si elle arrive maintenant, on peut dire que tout sera rose, mais disons qu'on pourra faire quelque chose.

  • Speaker #0

    Alors ça, tu l'as bien en tête.

  • Speaker #1

    Oui, mais même avant de passer aux urgences.

  • Speaker #0

    Finalement,

  • Speaker #1

    elle est concernée par ces informations. C'est ça.

  • Speaker #0

    Ok, donc on te dit que le fils sur le cas de l'héros, ça signifie quoi pour toi ? Qu'est-ce qu'il t'annonce ? Hospitalisation ? Surveillance ?

  • Speaker #1

    Oui, hospitalisation. Il m'annonce une hospitalisation. Ils me disent qu'on va pouvoir mettre en place une hospitalisation à domicile pour surveiller jusqu'au bout. Et l'idée, c'est d'atteindre les 37 semaines pour déclencher à 37. Après, ils considèrent qu'il y a plus de risques pour le bébé de rester dans le ventre plutôt que de sortir au-delà des 37 semaines. donc Donc je me dis, ok, on y va. Et ils m'ont fait aussi rencontrer la chef de service de la réa Néonat, je vais y arriver, justement pour qu'elle puisse nous expliquer un peu qu'est-ce qui pouvait arriver si le bébé arrivait maintenant, comment il fallait que les choses soient surveillées, quels étaient les risques, etc. Et je pense que ça nous a vachement rassurés quelque part de dire que concrètement, si elle arrivait, on pouvait faire quelque chose.

  • Speaker #0

    Ok. Il fallait se passer comme ça.

  • Speaker #1

    C'est ça. On savait que ça serait compliqué, mais on s'était dit, bon, si elle arrive, OK, on pourra faire quelque chose et on n'est pas non plus... Enfin, tout n'est pas perdu. Et quand même,

  • Speaker #0

    ils sont rassurants, ils disent qu'il faut peut-être un peu tenir et que tu vas peut-être accoucher à terme ou est-ce qu'on te dit directement, bon, là, préparez-vous, dans quelques jours, quelques heures, quelques semaines, c'est fini ?

  • Speaker #1

    Non, ils sont plutôt rassurants. Ils disent que, justement, en général, on peut aller à terme. Je prends la tête de ma 2,37. Ils me disent que des fois, ça peut arriver que des femmes aillent jusqu'au bout. Donc, je me dis, why not ? Allons-y, on va tenter. Et puis, il m'avait fait les piqûres de corticoïdes aussi, justement pour développer ses poumons. Donc, je me dis que moi qui ne m'arrête jamais dans la vie, dans la vie, là, j'ai fait un pause forcé.

  • Speaker #0

    Petit rappel à l'ordre, prends ça encore.

  • Speaker #1

    Complètement. Donc, ça, c'est un petit peu compliqué à vivre d'être... coincée, de ne pas pouvoir bouger, etc. Mais bon, on garde espoir et on se dit que, ok, on peut aller jusqu'à 37 semaines, ça peut passer. Alors mal entendu, ça passe.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Alors, qu'est-ce qui se passe justement ? Tu retournes chez toi, hospitalisée à domicile, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Ouais. Du coup, je suis retourne chez moi. Ils avaient prévu les infirmières qui passaient régulièrement, les sages-femmes qui passaient tous les jours. Donc, tout était calé. Je suis rentrée le lundi soir, le mardi. tout se passe bien, monito, tout va bien. Et en fait, le mercredi matin, à 6h30, je sens Agathe qui bouge et qui me met un coup. Et là, je sens vraiment la poche me rompre dans mon lit. Et ce qui moi me fait sourire, c'est qu'en fait, mon mari était vraiment sur le pas de la porte en en train de partir. Et la poche a percé juste quand il était en train de fermer la porte. Donc, vraiment, il ne fallait pas que ça perde 5 000 plus tard. Sinon, c'était la panique. Mais du coup, voilà, la poche a complètement rompu. Sans que je bouge. J'étais dans mon lit en train de dormir. Pour le coup,

  • Speaker #0

    tu t'es reposée.

  • Speaker #1

    Complètement. Là, je pouvais respecter la règle.

  • Speaker #0

    OK. Et du coup, là, tu es à 27 semaines, du coup ?

  • Speaker #1

    Je suis à 27 tout pile.

  • Speaker #0

    27 tout pile.

  • Speaker #1

    OK. On a fait une semaine. Et donc, direction les urgences.

  • Speaker #0

    Oui, parfait. Ok, donc là, tu es accueillie pour un bas de combat. Est-ce qu'on te dit, ok, c'est pour vous, est-ce qu'on te dit, est-ce qu'on peut peut-être tenir, je ne sais pas ?

  • Speaker #1

    On ne dit rien du tout au début. On me pose un monito où il n'y a pas de contraction. Le bébé va bien. Pour l'instant, la première sage-femme que je vois ne me dit pas grand-chose. On n'est pas super inquiète non plus. Entre-temps, j'ai eu le téléphone de mes meilleures amies qui sont sage-femmes, qui me disent qu'ils me préparent quand même au fait que potentiellement ça peut aussi arriver. Heureusement qu'elle me l'a dit. C'est vrai que sur le moment, je me suis dit que si ça se trouve, ça va le faire. Après, quand la médecin est arrivée et m'a fait une écho, là, elle me dit qu'il n'y a pas de problème. Il n'y a pas beaucoup de liquide, mais je ne m'attendais pas à ce qu'on me dise qu'il y en avait plein. Et en fait, quand ils m'auscultent, elles me disent qu'il y a le cordon qui sort. Et il y a un autre médecin qui arrive, qui m'ausculte encore, et qui me dit « écoutez madame, je sens le pied » . Et là, je me suis dit « bon ok, là c'est mort » . Aujourd'hui, il n'y a plus de doute.

  • Speaker #0

    On ne va pas rester au chaud là, non ?

  • Speaker #1

    C'est fini. Et en fait, au début, elles me disent « on va vous passer en salle de naissance » . Et là, ma première... réaction, c'est de dire à mon mari je ne sais pas pousser. C'est bête, mais je n'ai pas eu de préparation à l'accouchement. Et en fait, je me dis, mais je ne sais pas faire.

  • Speaker #0

    Le stress, il est arrivé, je ne sais pas faire.

  • Speaker #1

    Exactement, panique à bord.

  • Speaker #0

    Après, je pense qu'il faut que tu te rattrapes à quelque chose. Donc là, ton sujet, c'est, ok, je ne sais pas pousser pour ne pas envisager autre chose qui pourrait être un peu plus grave ou perturbant.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Ok, donc tu passes en salle de naissance, on te dit encore que c'est possible à voix basse, qu'on essaye ?

  • Speaker #1

    Non, en fait, assez vite, très vite même. Le médecin me dit, écoutez, en général, dans ce genre de situation, ça part en césarienne. Je dis, allez-y, on ne va pas prendre de risques. Et en fait, je m'aperçois après qu'il déclenche le code rouge. Et donc là, tout va très vite. C'est-à-dire qu'il y a une infirmière qui arrive, qui me pose un... un cathéter en même temps me demande de me changer enfin en fait je sais plus comment je m'appelle et où je suis j'ai même pas le temps de dire faire un bisou à mon mari qu'on m'a déjà embarqué en brancard en courant dans les couloirs enfin vraiment j'ai cette image de la sage femme qui m'emmène en courant dans le couloir en me disant mais pour l'instant tout était quand même assez calme enfin on savait que c'était pas fou mais que bon c'était pas non plus une urgence à la minute elle doit sortir quoi c'est ça exactement et en fait du d'un mot enfin en un quart de seconde je comprends que c'est maintenant et qu'en fait, il faut y aller. Et là, ils me font une anesthésie générale parce que je n'ai aucune anesthésie pour l'instant, je n'ai rien du tout. Je revois vraiment ce moment où toutes les infirmières me demandent « est-ce que vous avez mangé ce matin ? Est-ce que vous avez des allergies ? Est-ce que vous avez une dent qui bouge ? » La concentration d'anesthésie en une minute, top chrono. Et du coup, entre le moment où ils m'ont fait partir et le moment où ils ont dit à mon mari qu'il a gâté le tennis, il s'est passé un quart d'heure.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    très, très rapide. Mais en même temps, même si c'était dans le speed, j'ai réussi quand même à rester calme parce que les infirmières qui étaient là m'ont beaucoup rassurée et elles étaient vraiment présentes. Le médecin était très cool. Mais je me souviens aussi du médecin qui me nettoyait le ventre en même temps que toutes les perfs, etc. Et qui me dit, mais détendez-vous, ça va bien se passer. Et là, je réponds, mais c'est plus facile à dire qu'à faire. Et finalement, je me souviens de lui avoir dit non, mais stop, stop, vas-y. Donc voilà, c'était un peu folklore.

  • Speaker #0

    Ok, ouais, clairement. Donc tu pars, toi, Annecy Général, donc tu t'endors.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Ok, quand tu te réveilles, comment ça se passe ? Qu'est-ce qui te passe par la tête ? Est-ce que tu te souviens des sensations ?

  • Speaker #1

    Non, quand je me réveille, au début, rien. Par contre, ils viennent tout de suite me voir pour me dire, madame, votre bébé va bien. En fait, je me dis un peu, mon bébé... de quoi vous me parlez je suis pas ouais c'est ça en fait j'étais un peu à des années-lumière de me dire qu'il y avait un bébé qui était sorti de mon ventre et donc je mets un peu de temps quand même à redescendre et à dire ah ok d'accord oui effectivement j'ai un bébé il est né très bien mais assez vite il y a quand même il faut rentrer mon mari en salle de réveil et lui entre temps avait pu voir Agathe avait pu voir la pédiatre aussi et du coup il me rassure en me disant « Voilà, elle va bien. » La première chose qu'ils me disent, c'est qu'elle était toute rouge, c'est que tout va bien. Sur ce moment-là, j'étais un peu sur un nuage. Je pense que je ne me rendais pas compte de la gravité de la situation. Ce n'est quand même pas la situation la plus idéale.

  • Speaker #0

    Après ça, une efficace soirée m'est arrivée très tôt dans la conseil, c'est sûr que là, pour le coup, c'est ça.

  • Speaker #1

    Et en même temps, je me disais, au moins, elle est là, elle est en bonne santé. Grosso modo, R.A.S., tout va bien.

  • Speaker #0

    Et je ne sais pas si c'était un peu glauque, mais du coup, la deuxième jumelle, ils l'ont sortie en même temps ou elle a été absorbée directement ?

  • Speaker #1

    Ils l'ont sortie en même temps.

  • Speaker #0

    Ok, ça ne posait pas de bruit, mais je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, ils ont pris des photos aussi et ils nous proposent de voir. Alors, pour l'instant, on n'a pas forcément la volonté de la voir. Mais en tout cas, on peut, si on veut, on peut toujours voir les photos. Parce que là, par exemple, elle faisait 2 grammes. Donc, c'est quand même... Enfin, voilà, c'est bien raisonné.

  • Speaker #0

    OK, d'accord. Donc, toi, tu te réveilles doucement. Heureusement, ton mari est là, enfin, ton conjoint est là. et que... Et que tu te rassures un petit peu. Est-ce qu'il a fait des photos ? Est-ce que tu peux la voir quand même ? Ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Oui, il m'a fait une photo. Après, du coup, elle a directement été mise en couveuse. Donc, on ne voit pas grand-chose. Je la vois vraiment de très, très loin. Mais oui, il m'a fait une photo. Et c'est bête, mais après, ce que je lui dis, c'est à qui est-ce qu'elle ressemble ? Je pense que je suis vraiment dans un autre monde.

  • Speaker #0

    Vraiment qu'elle a couché à terme, tout va bien.

  • Speaker #1

    Complètement. Et en même temps, lui, il était aussi sur des détails. c'est bon elle a bien 5 doigts à chaque main C'était très pragmatique chez nous.

  • Speaker #0

    Après, je pense qu'en plus, on ne sait pas tellement à quel point c'est développé à 27 semaines. Je pense qu'autant on sait qu'arriver à 35, c'est un vrai bébé là. C'est quand même petit. C'est vrai qu'on ne se rend pas forcément compte qu'ils sont bien formés, ils sont bien opérationnels. Exactement,

  • Speaker #1

    complètement.

  • Speaker #0

    OK. Donc toi, tu restes à un moment en salle de réveil, je suppose ?

  • Speaker #1

    C'est dû rester une heure, une heure et demie, je crois.

  • Speaker #0

    OK. Et après, tu vas directement avec elle ou tu retournes en salle de suite ?

  • Speaker #1

    Non, je retourne en chambre. Ils m'emmènent au niveau des grossesses à haut risque, ce que j'ai trouvé bien. Parce qu'en fait, j'ai retrouvé les infirmières que j'avais vues la semaine d'avant qui ne m'attendaient pas déjà si vite. Mais c'est surtout qu'en fait, je n'étais pas avec toutes les autres femmes qui venaient d'accoucher à 37 semaines ou à terme. Et des petites pleurs. Voilà. Donc, je pense que ça, franchement, psychologiquement, ça m'a bien aidée parce que c'est quand même... pas le plus simple et de ne pas être mélangé à des femmes qui vivent des grossesses normales, ce qui met l'entrée qui va au bout, c'était quand même pas mal.

  • Speaker #0

    Ok. Et à quel moment tu peux vraiment rencontrer ta fille alors ?

  • Speaker #1

    Ben moi j'ai accouché à 10h31 exactement et j'ai rencontré Agathe à 9h du soir. Ok. Où en fait c'était aussi le temps que moi je puisse me relever, enfin voilà, que je puisse un peu me remettre de mes émotions et du coup ouais on m'a emmené à 9h voir voir la puce.

  • Speaker #0

    Et toi, ça allait à ce moment-là ? Tu te remettais juste doucement ? Tu n'étais pas non plus paniquée ou tu ne voulais pas spécialement tout défoncer pour voir ton bébé ?

  • Speaker #1

    Non, j'étais assez calme parce que je savais aussi qu'on allait m'emmener la voir. Et puis, même au début, j'étais allongée, je n'arrivais pas à me lever. J'étais encore en état d'y aller. Par contre, j'ai vraiment demandé à ce que je puisse la voir dans la journée. enfin ça ils m'ont rassuré assez vite dans tous les cas que je pouvais aller la voir mais voilà j'avais vraiment aussi besoin de la voir rapidement je voulais pas attendre 3 jours pour la voir ok,

  • Speaker #0

    du coup cette rencontre comment ça se passe,

  • Speaker #1

    comment tu bah assez bizarrement dans le sens où en fait j'étais toujours dans mon image de bébé à terme etc, quand on la voit on se rend compte qu'elle faisait quand même 795 grammes donc c'est que ça c'était pas lourd et on se... effectivement c'est un bébé mais c'est un bébé qui n'est pas fini il n'y a plus de moudeau donc c'est un peu violent quand même sur le moment de se prendre compte que oui on a un bébé mais que non c'est pas le bébé qu'on attendait l'image en tout cas quand on en était faite mais par contre j'ai pu la prendre en peau à peau dès le matin dès le soir quand je suis allée j'ai pris une heure en peau à peau Donc, voilà, c'est le moment un peu émouvant, en tout cas, où on se dit, OK, là, elle est vraiment là.

  • Speaker #0

    Elle n'est plus dans mon ventre, elle est née, elle est sortie, j'ai un bébé dans les bras, je suis maman.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. Il y a un petit temps quand même de se dire, est-ce que c'est vraiment ça ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Mais voilà, en tout cas, j'ai pu la prendre. Et ça, franchement, j'étais vraiment contente de pouvoir la voir une heure avec moi.

  • Speaker #0

    OK. Et ton mari, du coup, il est avec toi tout au long ? Comment il passe avec toi ?

  • Speaker #1

    Non, là il était déjà reparti, parce que la journée était quand même un peu rude, donc il était complètement cramé. Mais lui par contre, il avait pu faire du poids à peau avec Agathe dans la journée. Il était allé, en fait dès le matin, je crois qu'au bout d'une heure de vie d'Agathe, il a pris un non-non. Il l'a repris en poids à peau plusieurs fois, donc voilà, il avait déjà pu voir la petite et il y a un moment je lui ai dit de rentrer parce qu'il était complètement... Il avait quand même une bonne dose de stress le matin en voyant partir. Donc non, elle l'a jeté toute seule à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Et du coup, comment se passent ces premiers jours de vie ?

  • Speaker #1

    Les premiers jours se passent... Plutôt bien. Agathe gérait bien. Elle avait un masque à oxygène, elle était sondée pour l'alimentation. Après, c'est qu'on découvre un nouveau monde. C'est-à-dire que c'est un monde qu'on ne connaît pas du tout, qui est très peu visible aussi. Donc, c'est un peu impressionnant quand même de voir tous ces capteurs, sur ce tout petit bébé. Et même quand on envoie des photos à la famille, on sent qu'ils sont un peu... Ils se posent aussi un peu des questions. C'est un peu compliqué pour eux aussi à distance de voir tout ça. Mais globalement, les premiers jours se passent bien. Après, ils nous disent qu'à partir d'une semaine, dix jours, c'est souvent qu'il y a un peu une baisse sur l'état général du bébé. Donc, ils nous préviennent quand même pour nous dire que, potentiellement, il faut qu'on s'attende à une baisse à un moment. Ok. Toi,

  • Speaker #0

    tu es quand même informée des risques. Et du coup, tu fais que ce n'est quand même pas… Un autre fleuve tranquille qui t'attend ?

  • Speaker #1

    Oui, très vite. On a des rendez-vous avec les pédiatres de l'hôpital et même les infirmières nous disent que ça va être long, on le sait, et que potentiellement, il va y avoir des hauts et des bas. Ça, ils nous préviennent très vite qu'il va y avoir des hauts et des bas. Et en même temps, on se sent quand même très accompagnés. Vraiment, on voit une psychologue qui nous l'explique aussi. Il y a vraiment une bonne relation entre les pédiatres, les infirmières et nous.

  • Speaker #0

    La prise en charge est bonne.

  • Speaker #1

    Oui, franchement, nickel. On s'est vraiment sentis soutenus par l'équipe médicale.

  • Speaker #0

    OK. Et du coup, comment elle va ? Alors, passé cette période d'essai de 10 jours, est-ce que tu as vraiment la baisse qu'on t'avait annoncé ? Est-ce que ça se passe comment ?

  • Speaker #1

    On a effectivement une baisse. Elle a... Enfin, il découvre un jour du sang dans ses selles. Et du coup, ça, il considère que c'est un problème au niveau de l'intestin.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Je vais dire des bêtises, mais il y a une problématique au niveau de son intestin. C'est classique chez les prémats, ça nous le dit tout de suite. Mais voilà, ça nécessite d'arrêter son alimentation pendant une semaine, dix jours quasiment, pour soigner son intestin qui n'était pas censé fonctionner à ce moment-là et qui n'a pas trop compris ce qui lui arrivait. D'accord,

  • Speaker #0

    c'est bien. Ok. Au niveau de l'alimentation, est-ce que c'était biberon ? Est-ce que c'était lait maternel ? Est-ce que c'était un projet pour toi ?

  • Speaker #1

    C'était lait maternel. Au début, les primaires, c'est du don de lait. Au tout début, je n'avais pas encore de lait. J'ai tiré assez vite, mais pour les premiers jours, elle a eu du don de lait. Et après, elle a eu mon lait pendant longtemps. Moi, je n'avais pas trop d'attente. Je m'étais dit, pourquoi pas ? Oui, non, peut-être. Mais je ne m'étais pas dit, je ferais forcément un allaitement. Je m'étais plutôt dit, on verra un peu ce que ça donne. Mais là, dans la mesure où on m'a dit que ça aidait quand même vachement le développement du bébé, je me suis dit, bon, là, OK, ce ne sera pas un événement, du coup, ce sera un tiré, mais on va le faire. OK,

  • Speaker #0

    tu fais tout ce qui est possible pour l'aider. Complètement. OK. Et toi, du coup, au bout de quelques jours, je suppose que toi, tu es plus hospitalisée en tant que maman, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui. Moi, je suis en train de faire une petite semaine.

  • Speaker #0

    OK. Ça, comment tu le vis, le fait que toi, tu ne sois plus hospitalisée, mais qu'elle, elle reste à l'hôpital ?

  • Speaker #1

    Les débuts ont été compliqués parce que le jour où je suis rentrée, toute la journée, j'ai pleuré parce que vraiment, je n'étais pas bien à l'idée de rentrer chez moi, de ne pas pouvoir la voir quand je veux et de me dire aussi qu'on partait sur un parcours très long. Donc, les premiers jours étaient quand même compliqués à gérer.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'on t'annonce comme parcours ? Qu'est-ce qui vous attend ? ça va se passer comme ça, ça va prendre tant de temps ?

  • Speaker #1

    Ils ne se positionnent jamais vraiment sur des dates. Ils disent qu'en général, on sort à peu près au moment du terme. Donc, en sachant qu'elle est née en juillet, le terme est en octobre. Donc, on se dit, bon, un peu de marge. Après, on nous explique aussi les grandes phases, justement, qui font qu'il y a plus ou moins de risques, ou en tout cas, qu'on enlève certains risques. Donc je me cale, je sais qu'il y avait autour du 15 août, on passait les 34 semaines, je crois, donc on sortait de l'extrême, de la grande primaire. Et du coup, là, j'avais vraiment ce 15 août en ligne de lumière et de me dire, il faut vraiment qu'on y aille. Donc on a fait vraiment étape par étape en se disant, bon, première étape, c'est ça, la deuxième, c'est ça. Et puis voilà, on a avancé doucement mais sûrement comme ça.

  • Speaker #0

    Ok. Et pas trop de frayeur, du coup, dans tout ce parcours, dans toute cette chronologie ? Si, on en a eu une grosse, du coup, 15 jours après ce fameux épisode de l'intestin, où ils nous ont appelé en pleine nuit, à 1h20 du match, je crois, en nous disant qu'Agathe était en train de faire une hémorragie des poumons et qu'il fallait qu'on vienne tout de suite maintenant. Donc là, gros, gros stress, parce que tout de suite, hémorragie, c'est des choses immenses, qu'est-ce qui se passe ? Et en fait, ça a duré pendant 2, 3, 4 jours. En fait, on ne savait pas si elle allait s'en sortir ou pas. Donc là, c'était vraiment une grosse période d'incertitude. Les médecins étaient un peu comme nous, à nous dire qu'on tente des choses, mais on ne sait pas ce que ça va donner. Ils ont été très transparents dès le début, en disant qu'on peut s'en sortir, mais ça peut aussi être très compliqué. Donc là cette période a été vraiment très très rude. Tu sais que ton bébé est là et en train de se battre, dès qu'elle avait le moindre soin, toutes ses constantes se cassaient complètement la figure. Enfin voilà, on sentait que c'était très compliqué et en même temps, par contre quand c'était nous qui le faisions, elle réagissait beaucoup mieux. Disons que tout tombait pas d'un coup quoi. Donc c'est là quand même où on se rend vraiment compte de l'impact qu'on a. à tel point qu'il y a un moment où j'ai pu la reprendre en peau à peau et c'est à ce moment là en fait où ils testaient presque des traitements parce que c'est le seul moment où toutes ces constantes, ce battement de coeur etc. ne tombaient pas donc on sent vraiment l'impact qu'on peut avoir et le rôle qu'on a à ce moment là le peau à peau c'est le meilleur médicament à ça,

  • Speaker #1

    on ne dirait jamais assez mais et pour eux,

  • Speaker #0

    c'est pour les autres

  • Speaker #1

    Et c'est quand même temps, quand elle est sur toi, au moins pour savoir mieux, déjà.

  • Speaker #0

    C'est ça, exactement. Donc c'est vrai que là, ouais, gros, gros frayeur à ce moment-là. Mais encore une fois, on a vu les médecins tous les jours qui nous expliquaient ce qui se passait. On a vu la psy tous les jours qui débriefait aussi. Enfin, je veux dire, voilà, on a été vraiment bien accompagnés, mais on a eu très, très peur, franchement. Et à tel point qu'on ne l'a pas dit. Enfin, voilà, nos parents ne sont pas tous au courant. Enfin, voilà, on a essayé de ne pas forcément alerter tout le monde. On n'avait pas envie que tout le monde nous dise « Attends, qu'est-ce qu'elle a ? Où on en est ? » Déjà qu'on était en panique. Si tout le monde se demandait toutes les deux heures comment ça allait, je pense que là, ça aurait été très compliqué.

  • Speaker #1

    Ça vient de te protéger aussi.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Donc, tu as fait une grosse tria 15 jours après. Ensuite, est-ce que ça va mieux ? Est-ce que c'est toujours des petits problèmes et ça passe ?

  • Speaker #0

    Après, globalement, c'est bien remonté. Elle est bien repartie, surtout. Elle a eu aussi un souci aux yeux, mais ça, c'est classique aussi chez les Prémas. C'est les vaisseaux qui ne se développent pas correctement. C'était un tout début qu'on a surveillé. Mais disons que là, pour le coup, ils nous ont dit qu'il y avait des traitements possibles, que ça pouvait très bien se passer, que c'était classique chez les Prémas. Et disons qu'on n'était pas sur le même niveau que... pronostique vitale où on se dit là en fait elle peut complètement s'arrêter donc c'était une épreuve de plus mais disons par rapport à ce qu'on avait vécu on disait bon on surveille et ça va bien se passer donc

  • Speaker #1

    elle commence son parcours en réa néonate est-ce que le moment où elle sort de la réa c'est déjà un gros soulagement est-ce que tu t'en souviens ?

  • Speaker #0

    oui c'était début octobre où on attendait cette date parce que vraiment la fin c'est le plus long ouais Merci.

  • Speaker #1

    Donc, vraiment, du coup, ça a bien duré un temps.

  • Speaker #0

    Oui, c'était deux semaines avant son terme. Donc, on était un tout petit peu en avance. Et oui, le gros soulagement de rentrer à la maison, de se dire que c'est bon, on rentre à la maison. Un peu de stress aussi, parce qu'on n'a plus les infirmières, on ne tient pas son rythme cardiaque tout le temps. C'est un truc, c'est à nous de gérer. Il n'y a plus l'équipe médicale à côté. Et en même temps, je trouve qu'on a été relativement sereins. j'avais peur justement de cette période d'être en panique en rentrant à la maison et en fait on s'est un peu laissé porter et on a repris notre vie mais sans être en panique surtout ok vous avez réussi à faire la part des choses et vous dire ça va,

  • Speaker #1

    juste être vigilant mais pour autant être focus sur les constantes et les respirations exactement,

  • Speaker #0

    bon après tu vas mais ça je pense que prima ou pas il y a beaucoup de mamans qui le font, on a checké le bébé respire bien enfin voilà

  • Speaker #1

    ça c'est juste cette maman ça ok et du coup depuis comment ça se passe du coup c'est quand même pas assez loin de ça au final depuis on a un bébé qui est en pleine forme qui là

  • Speaker #0

    vient de rattraper son retard en termes de taille et de poids qui est dans les courbes d'un bébé né en juillet ce qui est quand même assez rare pour un bébé qui est né à ce terme là qu'on a corrigé du coup Oui, c'est ça. Donc là, elle est vraiment en pleine forme. C'est un bébé qui se retourne, c'est un bébé qui lève la tête comme tout le monde, c'est un bébé qui commence à s'asseoir. Enfin voilà, on compte son développement en âge corrigé du coup, mais elle est dans les temps pour un bébé en âge corrigé. Donc vraiment, même avec un parcours aussi compliqué, elle est en pleine forme et c'est un bébé justement, je pense qu'il y a encore plus... plein de vie c'est un bébé qui sourit tout le temps comme si elle se rendait compte qu'elle s'était battue et que du coup là elle fallait profiter complètement mais même quand voilà quand n'importe qui la voit tout le monde dit mais elle sourit tout le temps bah oui oui elle gagne tout le temps et on en profite bon après je trouve que la maman elle est quand même assez positive aussi ce bai-dé effectivement on a toujours été assez positive mais aussi parce que mes parents l'étaient parce que voilà donc Merci. Donc c'est vrai que oui, on a toujours été positif et je pense que c'est aussi ce qui nous a aidé. Et aussi d'avoir été entouré par nos amis, par nos familles. Je pense qu'on a vraiment eu un cercle aussi autour de nous, de tous nos proches qui nous ont vraiment soutenus tout au long de cette période. Et oui, c'est ça aussi qui nous a fait tenir et qui nous a permis d'être positif. Et aujourd'hui aussi, qui nous permet de continuer notre parcours et d'avoir un bébé qui est en pleine forme.

  • Speaker #1

    C'est rare d'avoir un témoignage aussi intense dans le Béni à 27 semaines avec un si grand son, c'est très bien. Tu m'as dit que tu voulais partager un message d'espoir, mais du coup, c'est vraiment ce que tu fais, donc c'est vrai que ça va faire du bien à tous les mamans, tous les parents qui parfois vivent des épreuves, et qui se disent « ok, ça peut aller en fait » .

  • Speaker #0

    Complètement, et je me revois justement quand Agathe a fait son hémorragie, où justement j'ai cherché des témoignages qui puissent m'aider et aussi être un peu positif. et en fait j'en trouvais pas vraiment j'avais pas de témoignage qui me disait qu'on pouvait s'en sortir donc ça a été aussi très dur et c'est pour ça que je me dis que j'ai aussi envie de partager l'histoire d'Agathe et même malgré les difficultés qu'elle a eues les gros sujets qu'on a eus aujourd'hui elle va super bien et comme quoi tout peut aussi très bien se passer c'est pas parce qu'il y a une épreuve que derrière tout est fini voilà au Zoom. C'est l'idée.

  • Speaker #1

    Et du coup, je vais te dire un peu ma réponse, mais du coup, toi, comment tu te remets déjà physiquement quand même une césarienne et ensuite moralement tout cet approchement ?

  • Speaker #0

    Physiquement, bien. Aujourd'hui, tout s'est bien mis en place et je suis en forme. Moralement, ça a mis un petit peu de temps en sortie de... Enfin, pendant qu'Agatha était hospitalisée, mais en fait, maintenant, on... Je pense qu'on a trouvé notre rythme de croisière aussi. Donc, moralement, ça va bien, en tout cas, vis-à-vis d'Agathe et de nous, notre famille. En tout cas, je vais bien. Je continue à être suivie par la psychologue de l'hôpital.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Mais non, ça va bien. Parce qu'on arrive au sujet. Aujourd'hui, on a réussi à faire ce qu'on voulait faire, même si on avait un parcours un peu compliqué. On arrive à avoir la vie qu'on voulait, à continuer à voir du monde, à sortir, à emmener Agathe. Je l'emmène à peu près partout. Mais voilà, aujourd'hui, ça va. Donc, c'est chouette. On appréhende forcément si jamais il y avait un deuxième qui arrivait. Parce que je ne sais pas si ça peut se reproduire. Et comme on ne sait pas ce qui s'est passé, en tout cas, on ne sait pas d'où ça vient. Tu as toujours un peu une épée de Damoclès au-dessus de la tête. mais voilà je me dis qu'on se posera la question quand on relancera le projet on va profiter de le bébé qui est à fond c'est peut-être totalement fermé exactement voilà on ne s'est pas dit tout de suite non c'est mort potentiellement

  • Speaker #1

    ça arrivera ok pour toi le sujet psychologique est quand même très important c'est une grosse étape dans le fait que tu ailles bien aujourd'hui enfin plutôt bien mais

  • Speaker #0

    Oui, je pense que le suivi psychologique est vraiment important. En plus, on avait une psy qui faisait vraiment partie intégrante du service, qui faisait aussi tous les débriefs le matin. Donc, en fait, elle avait toutes les infos d'Agathe. Et même des fois, c'est elle qui nous réexpliquait avec des mots un peu plus simples des choses qu'on nous avait expliquées, qu'on avait compris la moitié. Donc, vraiment, on a été vraiment bien suivis. Je pense que ça m'a beaucoup aidée. Et après, c'est vraiment d'avoir un entourage qui soit présent. On a des amis qui, soit à des milliers de kilomètres ou qui soient à côté de chez nous, qui nous ont vraiment soutenus sans non plus être oppressants. On a quelqu'un qui nous disait tous les jours « comment ça va ? » et nos familles qui, pareil, ont été super présentes. En fait, je pense que vraiment, notre entourage a beaucoup fait aussi et nous a beaucoup aidé, en tout cas psychologiquement. à aller bien et encore aujourd'hui. Je pense que c'est vraiment être bien entouré et avoir un bon sub-psi, je pense que c'est vraiment important. Et rester positif, surtout.

  • Speaker #1

    Ah, ça. Mais ça, bon, malheureusement, on n'est pas forcément du tout. C'est bien de se souligner, parce que voir le verre à moitié plein, parfois, ça aide pas beaucoup.

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Même si on est passé par des phases où, bon, je vous avais dit, ouais, non, allez, c'est bon. Oui.

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a aussi le recul de ça il y a un an quand même. Peut-être qu'il y a un mois d'après, on ne se fait pas le même discours.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est clair. Par contre, d'être entourée, c'est essentiel.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup à toi d'avoir partagé ces témoignages plein de belles énergies. Les difficultés que tu racontes, en tout cas, ça fait plaisir. C'est vraiment un message rassurant. On a compris que ça ne se passe pas toujours comme ça, malheureusement, mais ça peut bien aller aussi. Et c'est bien de le dire. par contre.

  • Speaker #0

    Exactement, complètement. Donc voilà, c'est aussi possible.

  • Speaker #1

    Ouais. Écoute, merci beaucoup à toi, en tout cas.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu, ou si le podcast, de manière générale, te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note sur ton application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires aussi passionnantes qu'intéressantes, rendez-vous mercredi prochain. À très vite !

Chapters

  • Introduction et présentation de Pauline

    00:01

  • Le début de la grossesse et l'annonce des jumeaux

    00:43

  • Les complications pendant la grossesse

    04:09

  • L'accouchement et la découverte d'Agathe

    06:06

  • Premiers jours en néonatologie et défis rencontrés

    14:40

  • Rencontre avec Agathe et émotions de la maternité

    22:08

  • Le parcours après la sortie de néonatologie

    28:06

  • Conclusion et message d'espoir

    40:45

Description

Dans cet épisode de Balance ton accouchement, je reçois Pauline, une jeune maman qui a vécu un parcours bouleversant lors de l'accouchement de sa fille, née prématurée. Son témoignage poignant nous plonge dans les défis émotionnels et médicaux qu'elle a dû surmonter, et je suis impatiente de partager son histoire avec toi.


Pauline nous raconte comment sa grossesse a été marquée par des moments d'angoisse et d'incertitude, jusqu'à la révélation incroyable qu'elle attendait des jumeaux. Imagine le mélange d'excitation et de peur ! Elle aborde des sujets essentiels comme les complications liées à la croissance des bébés, la perte d'une des jumelles à 4 mois de grossesse, et l'importance de la néonatologie lorsque son bébé prématuré a dû être pris en charge. C'est un récit qui montre à quel point chaque expérience d'accouchement est unique et mérite d'être entendue.


Nous parlons aussi de la résilience et de l'optimisme que Pauline et son mari ont dû cultiver face à ces défis. Comment ont-ils réussi à se concentrer sur la santé de leur fille Agathe dans des moments de stress intense ? Son témoignage met en lumière le soutien familial crucial durant ces périodes difficiles. Elle partage avec nous des anecdotes touchantes sur les joies et les peines qu'elle a traversées, et je suis sûre que cela résonnera avec beaucoup d'entre vous.


Le parcours de Pauline est un véritable exemple de courage et d'espoir. Que tu sois une future maman ou que tu souhaites simplement écouter des témoignages de mamans, cet épisode est fait pour toi. Nous explorons ensemble des thèmes comme l'accouchement physiologique, les hémorragies de la délivrance et les révisions utérines, tout en mettant l'accent sur l'importance de partager ces expériences. Chaque histoire d'accouchement, qu'elle soit un accouchement de rêve ou un traumatisme d'accouchement, mérite d'être racontée.


Rejoins-nous pour découvrir ce témoignage inspirant et émouvant qui te rappellera que même dans les moments les plus difficiles, il y a toujours de la lumière au bout du tunnel. Écoute Balance ton accouchement et laisse-toi porter par ces récits qui célèbrent la maternité et la force des mamans.


Envie d'en discuter, d'en savoir plus ou de participer à ton tour ? Rendez-vous sur instagram : @balance_ton_accouchement


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi je suis Rebecca. maman de deux enfants, est complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour. Alors bonjour, merci d'être en train de me rejoindre pour ce nouvel épisode du podcast. Alors pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît en me donnant ton prénom, en me disant combien d'enfants tu as et quel âge ils ont, où ils sont, et en ajoutant tout ce que tu aurais envie.

  • Speaker #1

    Alors du coup, bonjour, je suis Pauline, je suis la maman d'Agathe qui va avoir un an dans quelques jours. et je suis mariée avec elle ici depuis 3 ans maintenant ok on est team maintenant dans quelques jours ma fille dans la semaine prochaine voilà on est dans la même période exactement ça c'est le coup dur ça fait déjà un an mon bébé il est où ?

  • Speaker #0

    exactement ça passe très très vite on le dit mais pourtant quand on est confronté on se rend compte qu'effectivement c'est pas un mythe c'est une horreur complètement c'est très rapide c'est ça bon ok Première question que je pose toujours, est-ce que tu avais pensé accouchement dès le début de ta grossesse ? C'est quelque chose qui te faisait peur, qui te donnait envie ou tu pensais pas tellement à ça et advienne que tu pourras ?

  • Speaker #1

    J'avais peur de l'accouchement avant de tomber enceinte, c'était vraiment quelque chose qui m'a toujours fait un peu flipper. Mais bizarrement, une fois que je suis tombée enceinte, j'y pensais plus vraiment. Enfin, disons que pas cette peur s'est enlevée parce que ce serait faux, mais disons que j'y vivais plus le moment et en fait, je voyais plus. pas vraiment la finalité. Et je ne me suis pas dit, panique à bord, il va falloir le faire sortir au bout d'un moment. Mais voilà, surtout avant, par contre, oui, ça me faisait beaucoup angoisser.

  • Speaker #0

    Souvent, devant le fait accompli qu'il est rentré, il va falloir qu'il sorte.

  • Speaker #1

    C'est un peu ça. Exactement.

  • Speaker #0

    Ok. Alors, du coup, si on remonte un petit peu le temps, est-ce que tu te souviens du moment où vous avez lancé Projet Bébé ?

  • Speaker #1

    Oui. En fait, nous, quand on s'est mariés, on ne voulait pas forcément lancé tout de suite, on voulait se laisser un peu de temps et pouvoir profiter un peu. On est partis tous les deux en voyage au Japon, c'était un voyage qui tenait vraiment à cœur à mon mari et du coup on est partis tous les deux profiter un peu de ce voyage et on s'était dit qu'en rentrant on lancerait le projet bébé donc c'est ce qu'on a fait.

  • Speaker #0

    Ça peut prendre du temps.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça. Au final ça n'a pas mis tant de temps que ça puisque je suis tombée enceinte en deux mois donc ça a été rapide mais oui Il y avait un peu l'échéance du voyage où on s'est dit on fait le voyage à fond et après on se lance dans une autre aventure. Et donc voilà, on a respecté l'idée qu'on avait.

  • Speaker #0

    Vous n'avez pas fait l'erreur de se dire bon allez on lance, on ne sait pas tout ce que ça va prendre et bim, je tombe enceinte pendant le voyage.

  • Speaker #1

    On n'a pas fait et heureusement parce que sinon on serait plus compliqué. Mais au moins comme ça on a pu profiter du voyage tranquillement.

  • Speaker #0

    Ok. Alors, comment se passe ton début de grossesse ? Comment tu te sens ? Qu'est-ce qui se passe ?

  • Speaker #1

    Début de grossesse, ça s'est bien passé. J'ai eu la chance de ne pas avoir de nausées, de vomissements, etc. Donc, je l'ai plutôt très bien vécu. Le début de la grossesse, en tout cas, les premières semaines se sont très bien passées. Et oui, vraiment, j'étais un peu fatiguée, mais je n'ai pas eu des gros symptômes, comme on peut entendre. Donc là dessus franchement, en fait ça m'a presque rassuré aussi de me dire ok je suis enceinte mais je ne suis pas non plus complètement au bout de ma vie quoi.

  • Speaker #0

    Ok, ouais t'avais pas des symptômes énormes ?

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    non non. Ok d'accord. Ouais du coup comment quoi, la première échographie c'est une grosse étape pour toi, c'est souvent l'échographie qui change tout.

  • Speaker #1

    Oui bah du coup on a fait l'échographie de datation et à cette échographie là on a appris qu'il y avait deux bébés.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    ce à quoi on n'avait même pas pensé il n'y en avait aucun dans nos familles et c'est vrai que je ne m'étais pas dit tiens on va avoir des jumeaux donc c'est vrai que cette annonce a été bon moi honnêtement je suis partie en fou rire quand on me l'a dit parce que vraiment je ne m'y attendais pas du tout c'est une bonne réaction oui voilà mon mari s'est décomposé mais en fait je pense qu'on s'est assez vite dit bon bah ok il y en a deux vivons l'aventure c'est pas une peur non plus ça vous a pas non plus traumatisé non un petit peu au début et puis après on s'est dit bon bah les cas sont là donc c'est parti

  • Speaker #0

    C'est évident, c'était des vraies jumelles, des poésie humaines ?

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'en fait, j'ai eu une grosse... Un peu compliqué après. En fait, j'ai eu... Il y avait une des jumelles qui avait du mal à grandir. Et donc, on nous a envoyé faire des analyses un peu plus poussées auprès du diagnostic antinatal. Et là, ils m'ont proposé de faire des biopsies pour aller faire des analyses génétiques. génétiques et en fait c'est sur ces analyses génétiques qu'on a su que c'était deux filles et que c'était des vrais jumelles.

  • Speaker #0

    Ça confirme un peu ce qu'il dit maintenant, que les jumeaux c'est héréditaire mais que les faux jumeaux et pas les vrais jumeaux, je crois que c'est ça l'idée.

  • Speaker #1

    Il y a une histoire effectivement dans le genre mais là en l'occurrence c'était des vrais jumelles mais en fait on l'aurait tous en ces analyses parce que c'était vraiment deux poches séparées donc en fait sans les analyses on n'aurait jamais su si c'était vrai ou pas.

  • Speaker #0

    Ok, et toi comment t'as vécu du coup ce petit sémant de stress ? Je suppose que c'était quand même pas très agréable, ou est-ce que finalement ça allait tenir le cap ?

  • Speaker #1

    Ça a été compliqué, parce que rien que de faire des examens, et on nous dit dès le début que potentiellement ça peut entraîner une fausse couche, donc ça on est informé dès le début, même s'ils nous disent que je crois que c'est 1%, donc ça reste faible, mais bon, le risque est quand même là. Et surtout, il faut prendre la décision très rapidement, proposé la biopsie le matin à 11h et j'ai passé sur le billard à 14h donc il y a un délai de réflexion qui est très très court et en même temps on a été très bien accompagnés par la médecin qui l'a fait elle était top de chez top donc ça m'a beaucoup rassurée aussi mais c'est vrai que par contre l'attente des résultats c'est une angoisse parce qu'on ne sait pas du tout ce que ça peut donner et on projette forcément dans le qu'est-ce qu'on fait si jamais on nous annonce qu'il y a une anomalie Merci. Même sans le savoir, c'est vrai qu'on se projette toujours pour se dire qu'est-ce qui va se passer et quelles décisions on va potentiellement pouvoir prendre. C'est plus compliqué en ces moments-là de vivre l'instant présent.

  • Speaker #0

    Puis tu passes à dire qu'on a des grossesses à risque, des problèmes.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et donc du coup, qu'est-ce qu'il en sort de cet examen ?

  • Speaker #1

    Il en sort que tout va bien, les deux sont en pleine forme, il n'y a pas d'anomalie ni chez lui ni chez l'autre. Et donc à ce stade là en fait on s'explique pas pourquoi est-ce qu'on a une qui est bien plus petite que l'autre et en fait on le saura jamais. Mais en tout cas sur toutes les analyses qu'on a faites, tout est bon. Donc nous on commence, parce que là j'étais quand même passée à 3 mois, c'était l'écho du T1 donc j'étais à 3 mois et quelques. Donc à partir de ce moment là on pense que c'est parti, on y va. Donc on commence à annoncer un peu qu'on va avoir des jumelles. Et du coup, j'étais beaucoup suivie, donc j'avais des échos tous les 15 jours, 15 jours un mois à ce moment-là, et l'écho suivante, en fait, on s'est aperçu que la plus petite s'était arrêtée.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Que son cœur s'est arrêté, la deuxième était en pleine forme, mais la première, du coup, s'est arrêtée.

  • Speaker #0

    Ok. Alors là, tu me dis un peu, comme ça, est-ce que c'était ton moment, c'était compliqué, ou est-ce que tu t'es dit, bon, c'est le destin, je ne sais pas ?

  • Speaker #1

    Ça a été compliqué quand même sur l'annonce parce qu'on s'était projeté quand même en avoir deux. On avait commencé à regarder les poussettes doubles, les lit doubles. On s'est quand même projeté assez vite. J'avais fait une méga commande de fringues. J'avais fait des fringues pour deux. Donc on s'était vraiment projeté. Donc pour moi, ça a été quand même compliqué de me dire que c'était un peu un échec aussi quelque part, de se dire qu'il y en a une qui n'a pas survécu. Et en même temps, on s'est dit que... Il y en avait quand même une qui était là et qu'en fait on pouvait pas non plus se déprimer complètement et qu'il fallait quand même poursuivre cette grossesse tant bien que mal parce qu'il y en avait une qui était là et qui était en forme, qu'elle avait rien demandé et qu'il fallait continuer à se battre pour elle. Donc c'est un peu ce combat-là qu'on a continué à mener et qui nous a fait aussi tenir et pas être complètement démoralisés. Ok,

  • Speaker #0

    d'accord. Comment se poursuit cette grossesse ? C'est logiquement un peu compliqué, mais médicalement, pour Agathe, comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Médicalement, ça se passe bien. On dit que la puce bouge bien, elle grandit comme il faut. Elle, elle est globalement en pleine forme. Ça continue bien jusqu'à 5 mois et demi à peu près. où du coup là j'ai des saignements pas grand chose mais quelques petits saignements où je me dis tiens c'est quand même un peu étrange et du coup quand on décide d'aller consulter, enfin de toute façon j'avais un rendez-vous avec la gynéco donc on va consulter, je lui en parle et en fait quand elle regarde elle me dit bah écoutez je vois la poche des os Ce qu'il n'allait pas censé voir à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Oui, cinq mois et demi, c'est un peu tôt quand même.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Et donc, de là, j'ai été hospitalisée pendant une semaine pour voir un peu ce qui se passe, pour surveiller de près. Et c'est là où ils ont détecté que j'avais une fissure de la poche des os.

  • Speaker #0

    OK, pas fou.

  • Speaker #1

    Non, pas fou, je crois, cinq mois et demi. J'étais à 26 à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Donc, quand même loin des 37 SA où tout est hors de danger.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça, voilà.

  • Speaker #0

    Ok. Et je crois que c'est quelle date, déjà, qu'on peut sauver un bébé en réanimation ? 24. 5 ? 24.

  • Speaker #1

    Oui, 24. Juste de passer sur les conditions.

  • Speaker #0

    As-tu l'air en tête ou pas, à ce moment-là, de dire que ça commence à aller pas bien, mais au moins, il y aura un alternatif de réanimation ou vraiment pas ?

  • Speaker #1

    Oui. Même avant, avant que tout ça se passe, j'avais lu que vers 23-24, selon comment allait le bébé, il pouvait commencer à réanimer. C'est vrai que dans ma tête, inconsciemment, je m'étais dit que c'est bon, on a passé les 24. Potentiellement, si elle arrive maintenant, on peut dire que tout sera rose, mais disons qu'on pourra faire quelque chose.

  • Speaker #0

    Alors ça, tu l'as bien en tête.

  • Speaker #1

    Oui, mais même avant de passer aux urgences.

  • Speaker #0

    Finalement,

  • Speaker #1

    elle est concernée par ces informations. C'est ça.

  • Speaker #0

    Ok, donc on te dit que le fils sur le cas de l'héros, ça signifie quoi pour toi ? Qu'est-ce qu'il t'annonce ? Hospitalisation ? Surveillance ?

  • Speaker #1

    Oui, hospitalisation. Il m'annonce une hospitalisation. Ils me disent qu'on va pouvoir mettre en place une hospitalisation à domicile pour surveiller jusqu'au bout. Et l'idée, c'est d'atteindre les 37 semaines pour déclencher à 37. Après, ils considèrent qu'il y a plus de risques pour le bébé de rester dans le ventre plutôt que de sortir au-delà des 37 semaines. donc Donc je me dis, ok, on y va. Et ils m'ont fait aussi rencontrer la chef de service de la réa Néonat, je vais y arriver, justement pour qu'elle puisse nous expliquer un peu qu'est-ce qui pouvait arriver si le bébé arrivait maintenant, comment il fallait que les choses soient surveillées, quels étaient les risques, etc. Et je pense que ça nous a vachement rassurés quelque part de dire que concrètement, si elle arrivait, on pouvait faire quelque chose.

  • Speaker #0

    Ok. Il fallait se passer comme ça.

  • Speaker #1

    C'est ça. On savait que ça serait compliqué, mais on s'était dit, bon, si elle arrive, OK, on pourra faire quelque chose et on n'est pas non plus... Enfin, tout n'est pas perdu. Et quand même,

  • Speaker #0

    ils sont rassurants, ils disent qu'il faut peut-être un peu tenir et que tu vas peut-être accoucher à terme ou est-ce qu'on te dit directement, bon, là, préparez-vous, dans quelques jours, quelques heures, quelques semaines, c'est fini ?

  • Speaker #1

    Non, ils sont plutôt rassurants. Ils disent que, justement, en général, on peut aller à terme. Je prends la tête de ma 2,37. Ils me disent que des fois, ça peut arriver que des femmes aillent jusqu'au bout. Donc, je me dis, why not ? Allons-y, on va tenter. Et puis, il m'avait fait les piqûres de corticoïdes aussi, justement pour développer ses poumons. Donc, je me dis que moi qui ne m'arrête jamais dans la vie, dans la vie, là, j'ai fait un pause forcé.

  • Speaker #0

    Petit rappel à l'ordre, prends ça encore.

  • Speaker #1

    Complètement. Donc, ça, c'est un petit peu compliqué à vivre d'être... coincée, de ne pas pouvoir bouger, etc. Mais bon, on garde espoir et on se dit que, ok, on peut aller jusqu'à 37 semaines, ça peut passer. Alors mal entendu, ça passe.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Alors, qu'est-ce qui se passe justement ? Tu retournes chez toi, hospitalisée à domicile, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Ouais. Du coup, je suis retourne chez moi. Ils avaient prévu les infirmières qui passaient régulièrement, les sages-femmes qui passaient tous les jours. Donc, tout était calé. Je suis rentrée le lundi soir, le mardi. tout se passe bien, monito, tout va bien. Et en fait, le mercredi matin, à 6h30, je sens Agathe qui bouge et qui me met un coup. Et là, je sens vraiment la poche me rompre dans mon lit. Et ce qui moi me fait sourire, c'est qu'en fait, mon mari était vraiment sur le pas de la porte en en train de partir. Et la poche a percé juste quand il était en train de fermer la porte. Donc, vraiment, il ne fallait pas que ça perde 5 000 plus tard. Sinon, c'était la panique. Mais du coup, voilà, la poche a complètement rompu. Sans que je bouge. J'étais dans mon lit en train de dormir. Pour le coup,

  • Speaker #0

    tu t'es reposée.

  • Speaker #1

    Complètement. Là, je pouvais respecter la règle.

  • Speaker #0

    OK. Et du coup, là, tu es à 27 semaines, du coup ?

  • Speaker #1

    Je suis à 27 tout pile.

  • Speaker #0

    27 tout pile.

  • Speaker #1

    OK. On a fait une semaine. Et donc, direction les urgences.

  • Speaker #0

    Oui, parfait. Ok, donc là, tu es accueillie pour un bas de combat. Est-ce qu'on te dit, ok, c'est pour vous, est-ce qu'on te dit, est-ce qu'on peut peut-être tenir, je ne sais pas ?

  • Speaker #1

    On ne dit rien du tout au début. On me pose un monito où il n'y a pas de contraction. Le bébé va bien. Pour l'instant, la première sage-femme que je vois ne me dit pas grand-chose. On n'est pas super inquiète non plus. Entre-temps, j'ai eu le téléphone de mes meilleures amies qui sont sage-femmes, qui me disent qu'ils me préparent quand même au fait que potentiellement ça peut aussi arriver. Heureusement qu'elle me l'a dit. C'est vrai que sur le moment, je me suis dit que si ça se trouve, ça va le faire. Après, quand la médecin est arrivée et m'a fait une écho, là, elle me dit qu'il n'y a pas de problème. Il n'y a pas beaucoup de liquide, mais je ne m'attendais pas à ce qu'on me dise qu'il y en avait plein. Et en fait, quand ils m'auscultent, elles me disent qu'il y a le cordon qui sort. Et il y a un autre médecin qui arrive, qui m'ausculte encore, et qui me dit « écoutez madame, je sens le pied » . Et là, je me suis dit « bon ok, là c'est mort » . Aujourd'hui, il n'y a plus de doute.

  • Speaker #0

    On ne va pas rester au chaud là, non ?

  • Speaker #1

    C'est fini. Et en fait, au début, elles me disent « on va vous passer en salle de naissance » . Et là, ma première... réaction, c'est de dire à mon mari je ne sais pas pousser. C'est bête, mais je n'ai pas eu de préparation à l'accouchement. Et en fait, je me dis, mais je ne sais pas faire.

  • Speaker #0

    Le stress, il est arrivé, je ne sais pas faire.

  • Speaker #1

    Exactement, panique à bord.

  • Speaker #0

    Après, je pense qu'il faut que tu te rattrapes à quelque chose. Donc là, ton sujet, c'est, ok, je ne sais pas pousser pour ne pas envisager autre chose qui pourrait être un peu plus grave ou perturbant.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Ok, donc tu passes en salle de naissance, on te dit encore que c'est possible à voix basse, qu'on essaye ?

  • Speaker #1

    Non, en fait, assez vite, très vite même. Le médecin me dit, écoutez, en général, dans ce genre de situation, ça part en césarienne. Je dis, allez-y, on ne va pas prendre de risques. Et en fait, je m'aperçois après qu'il déclenche le code rouge. Et donc là, tout va très vite. C'est-à-dire qu'il y a une infirmière qui arrive, qui me pose un... un cathéter en même temps me demande de me changer enfin en fait je sais plus comment je m'appelle et où je suis j'ai même pas le temps de dire faire un bisou à mon mari qu'on m'a déjà embarqué en brancard en courant dans les couloirs enfin vraiment j'ai cette image de la sage femme qui m'emmène en courant dans le couloir en me disant mais pour l'instant tout était quand même assez calme enfin on savait que c'était pas fou mais que bon c'était pas non plus une urgence à la minute elle doit sortir quoi c'est ça exactement et en fait du d'un mot enfin en un quart de seconde je comprends que c'est maintenant et qu'en fait, il faut y aller. Et là, ils me font une anesthésie générale parce que je n'ai aucune anesthésie pour l'instant, je n'ai rien du tout. Je revois vraiment ce moment où toutes les infirmières me demandent « est-ce que vous avez mangé ce matin ? Est-ce que vous avez des allergies ? Est-ce que vous avez une dent qui bouge ? » La concentration d'anesthésie en une minute, top chrono. Et du coup, entre le moment où ils m'ont fait partir et le moment où ils ont dit à mon mari qu'il a gâté le tennis, il s'est passé un quart d'heure.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    très, très rapide. Mais en même temps, même si c'était dans le speed, j'ai réussi quand même à rester calme parce que les infirmières qui étaient là m'ont beaucoup rassurée et elles étaient vraiment présentes. Le médecin était très cool. Mais je me souviens aussi du médecin qui me nettoyait le ventre en même temps que toutes les perfs, etc. Et qui me dit, mais détendez-vous, ça va bien se passer. Et là, je réponds, mais c'est plus facile à dire qu'à faire. Et finalement, je me souviens de lui avoir dit non, mais stop, stop, vas-y. Donc voilà, c'était un peu folklore.

  • Speaker #0

    Ok, ouais, clairement. Donc tu pars, toi, Annecy Général, donc tu t'endors.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Ok, quand tu te réveilles, comment ça se passe ? Qu'est-ce qui te passe par la tête ? Est-ce que tu te souviens des sensations ?

  • Speaker #1

    Non, quand je me réveille, au début, rien. Par contre, ils viennent tout de suite me voir pour me dire, madame, votre bébé va bien. En fait, je me dis un peu, mon bébé... de quoi vous me parlez je suis pas ouais c'est ça en fait j'étais un peu à des années-lumière de me dire qu'il y avait un bébé qui était sorti de mon ventre et donc je mets un peu de temps quand même à redescendre et à dire ah ok d'accord oui effectivement j'ai un bébé il est né très bien mais assez vite il y a quand même il faut rentrer mon mari en salle de réveil et lui entre temps avait pu voir Agathe avait pu voir la pédiatre aussi et du coup il me rassure en me disant « Voilà, elle va bien. » La première chose qu'ils me disent, c'est qu'elle était toute rouge, c'est que tout va bien. Sur ce moment-là, j'étais un peu sur un nuage. Je pense que je ne me rendais pas compte de la gravité de la situation. Ce n'est quand même pas la situation la plus idéale.

  • Speaker #0

    Après ça, une efficace soirée m'est arrivée très tôt dans la conseil, c'est sûr que là, pour le coup, c'est ça.

  • Speaker #1

    Et en même temps, je me disais, au moins, elle est là, elle est en bonne santé. Grosso modo, R.A.S., tout va bien.

  • Speaker #0

    Et je ne sais pas si c'était un peu glauque, mais du coup, la deuxième jumelle, ils l'ont sortie en même temps ou elle a été absorbée directement ?

  • Speaker #1

    Ils l'ont sortie en même temps.

  • Speaker #0

    Ok, ça ne posait pas de bruit, mais je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, ils ont pris des photos aussi et ils nous proposent de voir. Alors, pour l'instant, on n'a pas forcément la volonté de la voir. Mais en tout cas, on peut, si on veut, on peut toujours voir les photos. Parce que là, par exemple, elle faisait 2 grammes. Donc, c'est quand même... Enfin, voilà, c'est bien raisonné.

  • Speaker #0

    OK, d'accord. Donc, toi, tu te réveilles doucement. Heureusement, ton mari est là, enfin, ton conjoint est là. et que... Et que tu te rassures un petit peu. Est-ce qu'il a fait des photos ? Est-ce que tu peux la voir quand même ? Ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Oui, il m'a fait une photo. Après, du coup, elle a directement été mise en couveuse. Donc, on ne voit pas grand-chose. Je la vois vraiment de très, très loin. Mais oui, il m'a fait une photo. Et c'est bête, mais après, ce que je lui dis, c'est à qui est-ce qu'elle ressemble ? Je pense que je suis vraiment dans un autre monde.

  • Speaker #0

    Vraiment qu'elle a couché à terme, tout va bien.

  • Speaker #1

    Complètement. Et en même temps, lui, il était aussi sur des détails. c'est bon elle a bien 5 doigts à chaque main C'était très pragmatique chez nous.

  • Speaker #0

    Après, je pense qu'en plus, on ne sait pas tellement à quel point c'est développé à 27 semaines. Je pense qu'autant on sait qu'arriver à 35, c'est un vrai bébé là. C'est quand même petit. C'est vrai qu'on ne se rend pas forcément compte qu'ils sont bien formés, ils sont bien opérationnels. Exactement,

  • Speaker #1

    complètement.

  • Speaker #0

    OK. Donc toi, tu restes à un moment en salle de réveil, je suppose ?

  • Speaker #1

    C'est dû rester une heure, une heure et demie, je crois.

  • Speaker #0

    OK. Et après, tu vas directement avec elle ou tu retournes en salle de suite ?

  • Speaker #1

    Non, je retourne en chambre. Ils m'emmènent au niveau des grossesses à haut risque, ce que j'ai trouvé bien. Parce qu'en fait, j'ai retrouvé les infirmières que j'avais vues la semaine d'avant qui ne m'attendaient pas déjà si vite. Mais c'est surtout qu'en fait, je n'étais pas avec toutes les autres femmes qui venaient d'accoucher à 37 semaines ou à terme. Et des petites pleurs. Voilà. Donc, je pense que ça, franchement, psychologiquement, ça m'a bien aidée parce que c'est quand même... pas le plus simple et de ne pas être mélangé à des femmes qui vivent des grossesses normales, ce qui met l'entrée qui va au bout, c'était quand même pas mal.

  • Speaker #0

    Ok. Et à quel moment tu peux vraiment rencontrer ta fille alors ?

  • Speaker #1

    Ben moi j'ai accouché à 10h31 exactement et j'ai rencontré Agathe à 9h du soir. Ok. Où en fait c'était aussi le temps que moi je puisse me relever, enfin voilà, que je puisse un peu me remettre de mes émotions et du coup ouais on m'a emmené à 9h voir voir la puce.

  • Speaker #0

    Et toi, ça allait à ce moment-là ? Tu te remettais juste doucement ? Tu n'étais pas non plus paniquée ou tu ne voulais pas spécialement tout défoncer pour voir ton bébé ?

  • Speaker #1

    Non, j'étais assez calme parce que je savais aussi qu'on allait m'emmener la voir. Et puis, même au début, j'étais allongée, je n'arrivais pas à me lever. J'étais encore en état d'y aller. Par contre, j'ai vraiment demandé à ce que je puisse la voir dans la journée. enfin ça ils m'ont rassuré assez vite dans tous les cas que je pouvais aller la voir mais voilà j'avais vraiment aussi besoin de la voir rapidement je voulais pas attendre 3 jours pour la voir ok,

  • Speaker #0

    du coup cette rencontre comment ça se passe,

  • Speaker #1

    comment tu bah assez bizarrement dans le sens où en fait j'étais toujours dans mon image de bébé à terme etc, quand on la voit on se rend compte qu'elle faisait quand même 795 grammes donc c'est que ça c'était pas lourd et on se... effectivement c'est un bébé mais c'est un bébé qui n'est pas fini il n'y a plus de moudeau donc c'est un peu violent quand même sur le moment de se prendre compte que oui on a un bébé mais que non c'est pas le bébé qu'on attendait l'image en tout cas quand on en était faite mais par contre j'ai pu la prendre en peau à peau dès le matin dès le soir quand je suis allée j'ai pris une heure en peau à peau Donc, voilà, c'est le moment un peu émouvant, en tout cas, où on se dit, OK, là, elle est vraiment là.

  • Speaker #0

    Elle n'est plus dans mon ventre, elle est née, elle est sortie, j'ai un bébé dans les bras, je suis maman.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. Il y a un petit temps quand même de se dire, est-ce que c'est vraiment ça ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Mais voilà, en tout cas, j'ai pu la prendre. Et ça, franchement, j'étais vraiment contente de pouvoir la voir une heure avec moi.

  • Speaker #0

    OK. Et ton mari, du coup, il est avec toi tout au long ? Comment il passe avec toi ?

  • Speaker #1

    Non, là il était déjà reparti, parce que la journée était quand même un peu rude, donc il était complètement cramé. Mais lui par contre, il avait pu faire du poids à peau avec Agathe dans la journée. Il était allé, en fait dès le matin, je crois qu'au bout d'une heure de vie d'Agathe, il a pris un non-non. Il l'a repris en poids à peau plusieurs fois, donc voilà, il avait déjà pu voir la petite et il y a un moment je lui ai dit de rentrer parce qu'il était complètement... Il avait quand même une bonne dose de stress le matin en voyant partir. Donc non, elle l'a jeté toute seule à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Et du coup, comment se passent ces premiers jours de vie ?

  • Speaker #1

    Les premiers jours se passent... Plutôt bien. Agathe gérait bien. Elle avait un masque à oxygène, elle était sondée pour l'alimentation. Après, c'est qu'on découvre un nouveau monde. C'est-à-dire que c'est un monde qu'on ne connaît pas du tout, qui est très peu visible aussi. Donc, c'est un peu impressionnant quand même de voir tous ces capteurs, sur ce tout petit bébé. Et même quand on envoie des photos à la famille, on sent qu'ils sont un peu... Ils se posent aussi un peu des questions. C'est un peu compliqué pour eux aussi à distance de voir tout ça. Mais globalement, les premiers jours se passent bien. Après, ils nous disent qu'à partir d'une semaine, dix jours, c'est souvent qu'il y a un peu une baisse sur l'état général du bébé. Donc, ils nous préviennent quand même pour nous dire que, potentiellement, il faut qu'on s'attende à une baisse à un moment. Ok. Toi,

  • Speaker #0

    tu es quand même informée des risques. Et du coup, tu fais que ce n'est quand même pas… Un autre fleuve tranquille qui t'attend ?

  • Speaker #1

    Oui, très vite. On a des rendez-vous avec les pédiatres de l'hôpital et même les infirmières nous disent que ça va être long, on le sait, et que potentiellement, il va y avoir des hauts et des bas. Ça, ils nous préviennent très vite qu'il va y avoir des hauts et des bas. Et en même temps, on se sent quand même très accompagnés. Vraiment, on voit une psychologue qui nous l'explique aussi. Il y a vraiment une bonne relation entre les pédiatres, les infirmières et nous.

  • Speaker #0

    La prise en charge est bonne.

  • Speaker #1

    Oui, franchement, nickel. On s'est vraiment sentis soutenus par l'équipe médicale.

  • Speaker #0

    OK. Et du coup, comment elle va ? Alors, passé cette période d'essai de 10 jours, est-ce que tu as vraiment la baisse qu'on t'avait annoncé ? Est-ce que ça se passe comment ?

  • Speaker #1

    On a effectivement une baisse. Elle a... Enfin, il découvre un jour du sang dans ses selles. Et du coup, ça, il considère que c'est un problème au niveau de l'intestin.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Je vais dire des bêtises, mais il y a une problématique au niveau de son intestin. C'est classique chez les prémats, ça nous le dit tout de suite. Mais voilà, ça nécessite d'arrêter son alimentation pendant une semaine, dix jours quasiment, pour soigner son intestin qui n'était pas censé fonctionner à ce moment-là et qui n'a pas trop compris ce qui lui arrivait. D'accord,

  • Speaker #0

    c'est bien. Ok. Au niveau de l'alimentation, est-ce que c'était biberon ? Est-ce que c'était lait maternel ? Est-ce que c'était un projet pour toi ?

  • Speaker #1

    C'était lait maternel. Au début, les primaires, c'est du don de lait. Au tout début, je n'avais pas encore de lait. J'ai tiré assez vite, mais pour les premiers jours, elle a eu du don de lait. Et après, elle a eu mon lait pendant longtemps. Moi, je n'avais pas trop d'attente. Je m'étais dit, pourquoi pas ? Oui, non, peut-être. Mais je ne m'étais pas dit, je ferais forcément un allaitement. Je m'étais plutôt dit, on verra un peu ce que ça donne. Mais là, dans la mesure où on m'a dit que ça aidait quand même vachement le développement du bébé, je me suis dit, bon, là, OK, ce ne sera pas un événement, du coup, ce sera un tiré, mais on va le faire. OK,

  • Speaker #0

    tu fais tout ce qui est possible pour l'aider. Complètement. OK. Et toi, du coup, au bout de quelques jours, je suppose que toi, tu es plus hospitalisée en tant que maman, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui. Moi, je suis en train de faire une petite semaine.

  • Speaker #0

    OK. Ça, comment tu le vis, le fait que toi, tu ne sois plus hospitalisée, mais qu'elle, elle reste à l'hôpital ?

  • Speaker #1

    Les débuts ont été compliqués parce que le jour où je suis rentrée, toute la journée, j'ai pleuré parce que vraiment, je n'étais pas bien à l'idée de rentrer chez moi, de ne pas pouvoir la voir quand je veux et de me dire aussi qu'on partait sur un parcours très long. Donc, les premiers jours étaient quand même compliqués à gérer.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'on t'annonce comme parcours ? Qu'est-ce qui vous attend ? ça va se passer comme ça, ça va prendre tant de temps ?

  • Speaker #1

    Ils ne se positionnent jamais vraiment sur des dates. Ils disent qu'en général, on sort à peu près au moment du terme. Donc, en sachant qu'elle est née en juillet, le terme est en octobre. Donc, on se dit, bon, un peu de marge. Après, on nous explique aussi les grandes phases, justement, qui font qu'il y a plus ou moins de risques, ou en tout cas, qu'on enlève certains risques. Donc je me cale, je sais qu'il y avait autour du 15 août, on passait les 34 semaines, je crois, donc on sortait de l'extrême, de la grande primaire. Et du coup, là, j'avais vraiment ce 15 août en ligne de lumière et de me dire, il faut vraiment qu'on y aille. Donc on a fait vraiment étape par étape en se disant, bon, première étape, c'est ça, la deuxième, c'est ça. Et puis voilà, on a avancé doucement mais sûrement comme ça.

  • Speaker #0

    Ok. Et pas trop de frayeur, du coup, dans tout ce parcours, dans toute cette chronologie ? Si, on en a eu une grosse, du coup, 15 jours après ce fameux épisode de l'intestin, où ils nous ont appelé en pleine nuit, à 1h20 du match, je crois, en nous disant qu'Agathe était en train de faire une hémorragie des poumons et qu'il fallait qu'on vienne tout de suite maintenant. Donc là, gros, gros stress, parce que tout de suite, hémorragie, c'est des choses immenses, qu'est-ce qui se passe ? Et en fait, ça a duré pendant 2, 3, 4 jours. En fait, on ne savait pas si elle allait s'en sortir ou pas. Donc là, c'était vraiment une grosse période d'incertitude. Les médecins étaient un peu comme nous, à nous dire qu'on tente des choses, mais on ne sait pas ce que ça va donner. Ils ont été très transparents dès le début, en disant qu'on peut s'en sortir, mais ça peut aussi être très compliqué. Donc là cette période a été vraiment très très rude. Tu sais que ton bébé est là et en train de se battre, dès qu'elle avait le moindre soin, toutes ses constantes se cassaient complètement la figure. Enfin voilà, on sentait que c'était très compliqué et en même temps, par contre quand c'était nous qui le faisions, elle réagissait beaucoup mieux. Disons que tout tombait pas d'un coup quoi. Donc c'est là quand même où on se rend vraiment compte de l'impact qu'on a. à tel point qu'il y a un moment où j'ai pu la reprendre en peau à peau et c'est à ce moment là en fait où ils testaient presque des traitements parce que c'est le seul moment où toutes ces constantes, ce battement de coeur etc. ne tombaient pas donc on sent vraiment l'impact qu'on peut avoir et le rôle qu'on a à ce moment là le peau à peau c'est le meilleur médicament à ça,

  • Speaker #1

    on ne dirait jamais assez mais et pour eux,

  • Speaker #0

    c'est pour les autres

  • Speaker #1

    Et c'est quand même temps, quand elle est sur toi, au moins pour savoir mieux, déjà.

  • Speaker #0

    C'est ça, exactement. Donc c'est vrai que là, ouais, gros, gros frayeur à ce moment-là. Mais encore une fois, on a vu les médecins tous les jours qui nous expliquaient ce qui se passait. On a vu la psy tous les jours qui débriefait aussi. Enfin, je veux dire, voilà, on a été vraiment bien accompagnés, mais on a eu très, très peur, franchement. Et à tel point qu'on ne l'a pas dit. Enfin, voilà, nos parents ne sont pas tous au courant. Enfin, voilà, on a essayé de ne pas forcément alerter tout le monde. On n'avait pas envie que tout le monde nous dise « Attends, qu'est-ce qu'elle a ? Où on en est ? » Déjà qu'on était en panique. Si tout le monde se demandait toutes les deux heures comment ça allait, je pense que là, ça aurait été très compliqué.

  • Speaker #1

    Ça vient de te protéger aussi.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Donc, tu as fait une grosse tria 15 jours après. Ensuite, est-ce que ça va mieux ? Est-ce que c'est toujours des petits problèmes et ça passe ?

  • Speaker #0

    Après, globalement, c'est bien remonté. Elle est bien repartie, surtout. Elle a eu aussi un souci aux yeux, mais ça, c'est classique aussi chez les Prémas. C'est les vaisseaux qui ne se développent pas correctement. C'était un tout début qu'on a surveillé. Mais disons que là, pour le coup, ils nous ont dit qu'il y avait des traitements possibles, que ça pouvait très bien se passer, que c'était classique chez les Prémas. Et disons qu'on n'était pas sur le même niveau que... pronostique vitale où on se dit là en fait elle peut complètement s'arrêter donc c'était une épreuve de plus mais disons par rapport à ce qu'on avait vécu on disait bon on surveille et ça va bien se passer donc

  • Speaker #1

    elle commence son parcours en réa néonate est-ce que le moment où elle sort de la réa c'est déjà un gros soulagement est-ce que tu t'en souviens ?

  • Speaker #0

    oui c'était début octobre où on attendait cette date parce que vraiment la fin c'est le plus long ouais Merci.

  • Speaker #1

    Donc, vraiment, du coup, ça a bien duré un temps.

  • Speaker #0

    Oui, c'était deux semaines avant son terme. Donc, on était un tout petit peu en avance. Et oui, le gros soulagement de rentrer à la maison, de se dire que c'est bon, on rentre à la maison. Un peu de stress aussi, parce qu'on n'a plus les infirmières, on ne tient pas son rythme cardiaque tout le temps. C'est un truc, c'est à nous de gérer. Il n'y a plus l'équipe médicale à côté. Et en même temps, je trouve qu'on a été relativement sereins. j'avais peur justement de cette période d'être en panique en rentrant à la maison et en fait on s'est un peu laissé porter et on a repris notre vie mais sans être en panique surtout ok vous avez réussi à faire la part des choses et vous dire ça va,

  • Speaker #1

    juste être vigilant mais pour autant être focus sur les constantes et les respirations exactement,

  • Speaker #0

    bon après tu vas mais ça je pense que prima ou pas il y a beaucoup de mamans qui le font, on a checké le bébé respire bien enfin voilà

  • Speaker #1

    ça c'est juste cette maman ça ok et du coup depuis comment ça se passe du coup c'est quand même pas assez loin de ça au final depuis on a un bébé qui est en pleine forme qui là

  • Speaker #0

    vient de rattraper son retard en termes de taille et de poids qui est dans les courbes d'un bébé né en juillet ce qui est quand même assez rare pour un bébé qui est né à ce terme là qu'on a corrigé du coup Oui, c'est ça. Donc là, elle est vraiment en pleine forme. C'est un bébé qui se retourne, c'est un bébé qui lève la tête comme tout le monde, c'est un bébé qui commence à s'asseoir. Enfin voilà, on compte son développement en âge corrigé du coup, mais elle est dans les temps pour un bébé en âge corrigé. Donc vraiment, même avec un parcours aussi compliqué, elle est en pleine forme et c'est un bébé justement, je pense qu'il y a encore plus... plein de vie c'est un bébé qui sourit tout le temps comme si elle se rendait compte qu'elle s'était battue et que du coup là elle fallait profiter complètement mais même quand voilà quand n'importe qui la voit tout le monde dit mais elle sourit tout le temps bah oui oui elle gagne tout le temps et on en profite bon après je trouve que la maman elle est quand même assez positive aussi ce bai-dé effectivement on a toujours été assez positive mais aussi parce que mes parents l'étaient parce que voilà donc Merci. Donc c'est vrai que oui, on a toujours été positif et je pense que c'est aussi ce qui nous a aidé. Et aussi d'avoir été entouré par nos amis, par nos familles. Je pense qu'on a vraiment eu un cercle aussi autour de nous, de tous nos proches qui nous ont vraiment soutenus tout au long de cette période. Et oui, c'est ça aussi qui nous a fait tenir et qui nous a permis d'être positif. Et aujourd'hui aussi, qui nous permet de continuer notre parcours et d'avoir un bébé qui est en pleine forme.

  • Speaker #1

    C'est rare d'avoir un témoignage aussi intense dans le Béni à 27 semaines avec un si grand son, c'est très bien. Tu m'as dit que tu voulais partager un message d'espoir, mais du coup, c'est vraiment ce que tu fais, donc c'est vrai que ça va faire du bien à tous les mamans, tous les parents qui parfois vivent des épreuves, et qui se disent « ok, ça peut aller en fait » .

  • Speaker #0

    Complètement, et je me revois justement quand Agathe a fait son hémorragie, où justement j'ai cherché des témoignages qui puissent m'aider et aussi être un peu positif. et en fait j'en trouvais pas vraiment j'avais pas de témoignage qui me disait qu'on pouvait s'en sortir donc ça a été aussi très dur et c'est pour ça que je me dis que j'ai aussi envie de partager l'histoire d'Agathe et même malgré les difficultés qu'elle a eues les gros sujets qu'on a eus aujourd'hui elle va super bien et comme quoi tout peut aussi très bien se passer c'est pas parce qu'il y a une épreuve que derrière tout est fini voilà au Zoom. C'est l'idée.

  • Speaker #1

    Et du coup, je vais te dire un peu ma réponse, mais du coup, toi, comment tu te remets déjà physiquement quand même une césarienne et ensuite moralement tout cet approchement ?

  • Speaker #0

    Physiquement, bien. Aujourd'hui, tout s'est bien mis en place et je suis en forme. Moralement, ça a mis un petit peu de temps en sortie de... Enfin, pendant qu'Agatha était hospitalisée, mais en fait, maintenant, on... Je pense qu'on a trouvé notre rythme de croisière aussi. Donc, moralement, ça va bien, en tout cas, vis-à-vis d'Agathe et de nous, notre famille. En tout cas, je vais bien. Je continue à être suivie par la psychologue de l'hôpital.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Mais non, ça va bien. Parce qu'on arrive au sujet. Aujourd'hui, on a réussi à faire ce qu'on voulait faire, même si on avait un parcours un peu compliqué. On arrive à avoir la vie qu'on voulait, à continuer à voir du monde, à sortir, à emmener Agathe. Je l'emmène à peu près partout. Mais voilà, aujourd'hui, ça va. Donc, c'est chouette. On appréhende forcément si jamais il y avait un deuxième qui arrivait. Parce que je ne sais pas si ça peut se reproduire. Et comme on ne sait pas ce qui s'est passé, en tout cas, on ne sait pas d'où ça vient. Tu as toujours un peu une épée de Damoclès au-dessus de la tête. mais voilà je me dis qu'on se posera la question quand on relancera le projet on va profiter de le bébé qui est à fond c'est peut-être totalement fermé exactement voilà on ne s'est pas dit tout de suite non c'est mort potentiellement

  • Speaker #1

    ça arrivera ok pour toi le sujet psychologique est quand même très important c'est une grosse étape dans le fait que tu ailles bien aujourd'hui enfin plutôt bien mais

  • Speaker #0

    Oui, je pense que le suivi psychologique est vraiment important. En plus, on avait une psy qui faisait vraiment partie intégrante du service, qui faisait aussi tous les débriefs le matin. Donc, en fait, elle avait toutes les infos d'Agathe. Et même des fois, c'est elle qui nous réexpliquait avec des mots un peu plus simples des choses qu'on nous avait expliquées, qu'on avait compris la moitié. Donc, vraiment, on a été vraiment bien suivis. Je pense que ça m'a beaucoup aidée. Et après, c'est vraiment d'avoir un entourage qui soit présent. On a des amis qui, soit à des milliers de kilomètres ou qui soient à côté de chez nous, qui nous ont vraiment soutenus sans non plus être oppressants. On a quelqu'un qui nous disait tous les jours « comment ça va ? » et nos familles qui, pareil, ont été super présentes. En fait, je pense que vraiment, notre entourage a beaucoup fait aussi et nous a beaucoup aidé, en tout cas psychologiquement. à aller bien et encore aujourd'hui. Je pense que c'est vraiment être bien entouré et avoir un bon sub-psi, je pense que c'est vraiment important. Et rester positif, surtout.

  • Speaker #1

    Ah, ça. Mais ça, bon, malheureusement, on n'est pas forcément du tout. C'est bien de se souligner, parce que voir le verre à moitié plein, parfois, ça aide pas beaucoup.

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Même si on est passé par des phases où, bon, je vous avais dit, ouais, non, allez, c'est bon. Oui.

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a aussi le recul de ça il y a un an quand même. Peut-être qu'il y a un mois d'après, on ne se fait pas le même discours.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est clair. Par contre, d'être entourée, c'est essentiel.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup à toi d'avoir partagé ces témoignages plein de belles énergies. Les difficultés que tu racontes, en tout cas, ça fait plaisir. C'est vraiment un message rassurant. On a compris que ça ne se passe pas toujours comme ça, malheureusement, mais ça peut bien aller aussi. Et c'est bien de le dire. par contre.

  • Speaker #0

    Exactement, complètement. Donc voilà, c'est aussi possible.

  • Speaker #1

    Ouais. Écoute, merci beaucoup à toi, en tout cas.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu, ou si le podcast, de manière générale, te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note sur ton application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires aussi passionnantes qu'intéressantes, rendez-vous mercredi prochain. À très vite !

Chapters

  • Introduction et présentation de Pauline

    00:01

  • Le début de la grossesse et l'annonce des jumeaux

    00:43

  • Les complications pendant la grossesse

    04:09

  • L'accouchement et la découverte d'Agathe

    06:06

  • Premiers jours en néonatologie et défis rencontrés

    14:40

  • Rencontre avec Agathe et émotions de la maternité

    22:08

  • Le parcours après la sortie de néonatologie

    28:06

  • Conclusion et message d'espoir

    40:45

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Description

Dans cet épisode de Balance ton accouchement, je reçois Pauline, une jeune maman qui a vécu un parcours bouleversant lors de l'accouchement de sa fille, née prématurée. Son témoignage poignant nous plonge dans les défis émotionnels et médicaux qu'elle a dû surmonter, et je suis impatiente de partager son histoire avec toi.


Pauline nous raconte comment sa grossesse a été marquée par des moments d'angoisse et d'incertitude, jusqu'à la révélation incroyable qu'elle attendait des jumeaux. Imagine le mélange d'excitation et de peur ! Elle aborde des sujets essentiels comme les complications liées à la croissance des bébés, la perte d'une des jumelles à 4 mois de grossesse, et l'importance de la néonatologie lorsque son bébé prématuré a dû être pris en charge. C'est un récit qui montre à quel point chaque expérience d'accouchement est unique et mérite d'être entendue.


Nous parlons aussi de la résilience et de l'optimisme que Pauline et son mari ont dû cultiver face à ces défis. Comment ont-ils réussi à se concentrer sur la santé de leur fille Agathe dans des moments de stress intense ? Son témoignage met en lumière le soutien familial crucial durant ces périodes difficiles. Elle partage avec nous des anecdotes touchantes sur les joies et les peines qu'elle a traversées, et je suis sûre que cela résonnera avec beaucoup d'entre vous.


Le parcours de Pauline est un véritable exemple de courage et d'espoir. Que tu sois une future maman ou que tu souhaites simplement écouter des témoignages de mamans, cet épisode est fait pour toi. Nous explorons ensemble des thèmes comme l'accouchement physiologique, les hémorragies de la délivrance et les révisions utérines, tout en mettant l'accent sur l'importance de partager ces expériences. Chaque histoire d'accouchement, qu'elle soit un accouchement de rêve ou un traumatisme d'accouchement, mérite d'être racontée.


Rejoins-nous pour découvrir ce témoignage inspirant et émouvant qui te rappellera que même dans les moments les plus difficiles, il y a toujours de la lumière au bout du tunnel. Écoute Balance ton accouchement et laisse-toi porter par ces récits qui célèbrent la maternité et la force des mamans.


Envie d'en discuter, d'en savoir plus ou de participer à ton tour ? Rendez-vous sur instagram : @balance_ton_accouchement


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi je suis Rebecca. maman de deux enfants, est complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour. Alors bonjour, merci d'être en train de me rejoindre pour ce nouvel épisode du podcast. Alors pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît en me donnant ton prénom, en me disant combien d'enfants tu as et quel âge ils ont, où ils sont, et en ajoutant tout ce que tu aurais envie.

  • Speaker #1

    Alors du coup, bonjour, je suis Pauline, je suis la maman d'Agathe qui va avoir un an dans quelques jours. et je suis mariée avec elle ici depuis 3 ans maintenant ok on est team maintenant dans quelques jours ma fille dans la semaine prochaine voilà on est dans la même période exactement ça c'est le coup dur ça fait déjà un an mon bébé il est où ?

  • Speaker #0

    exactement ça passe très très vite on le dit mais pourtant quand on est confronté on se rend compte qu'effectivement c'est pas un mythe c'est une horreur complètement c'est très rapide c'est ça bon ok Première question que je pose toujours, est-ce que tu avais pensé accouchement dès le début de ta grossesse ? C'est quelque chose qui te faisait peur, qui te donnait envie ou tu pensais pas tellement à ça et advienne que tu pourras ?

  • Speaker #1

    J'avais peur de l'accouchement avant de tomber enceinte, c'était vraiment quelque chose qui m'a toujours fait un peu flipper. Mais bizarrement, une fois que je suis tombée enceinte, j'y pensais plus vraiment. Enfin, disons que pas cette peur s'est enlevée parce que ce serait faux, mais disons que j'y vivais plus le moment et en fait, je voyais plus. pas vraiment la finalité. Et je ne me suis pas dit, panique à bord, il va falloir le faire sortir au bout d'un moment. Mais voilà, surtout avant, par contre, oui, ça me faisait beaucoup angoisser.

  • Speaker #0

    Souvent, devant le fait accompli qu'il est rentré, il va falloir qu'il sorte.

  • Speaker #1

    C'est un peu ça. Exactement.

  • Speaker #0

    Ok. Alors, du coup, si on remonte un petit peu le temps, est-ce que tu te souviens du moment où vous avez lancé Projet Bébé ?

  • Speaker #1

    Oui. En fait, nous, quand on s'est mariés, on ne voulait pas forcément lancé tout de suite, on voulait se laisser un peu de temps et pouvoir profiter un peu. On est partis tous les deux en voyage au Japon, c'était un voyage qui tenait vraiment à cœur à mon mari et du coup on est partis tous les deux profiter un peu de ce voyage et on s'était dit qu'en rentrant on lancerait le projet bébé donc c'est ce qu'on a fait.

  • Speaker #0

    Ça peut prendre du temps.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça. Au final ça n'a pas mis tant de temps que ça puisque je suis tombée enceinte en deux mois donc ça a été rapide mais oui Il y avait un peu l'échéance du voyage où on s'est dit on fait le voyage à fond et après on se lance dans une autre aventure. Et donc voilà, on a respecté l'idée qu'on avait.

  • Speaker #0

    Vous n'avez pas fait l'erreur de se dire bon allez on lance, on ne sait pas tout ce que ça va prendre et bim, je tombe enceinte pendant le voyage.

  • Speaker #1

    On n'a pas fait et heureusement parce que sinon on serait plus compliqué. Mais au moins comme ça on a pu profiter du voyage tranquillement.

  • Speaker #0

    Ok. Alors, comment se passe ton début de grossesse ? Comment tu te sens ? Qu'est-ce qui se passe ?

  • Speaker #1

    Début de grossesse, ça s'est bien passé. J'ai eu la chance de ne pas avoir de nausées, de vomissements, etc. Donc, je l'ai plutôt très bien vécu. Le début de la grossesse, en tout cas, les premières semaines se sont très bien passées. Et oui, vraiment, j'étais un peu fatiguée, mais je n'ai pas eu des gros symptômes, comme on peut entendre. Donc là dessus franchement, en fait ça m'a presque rassuré aussi de me dire ok je suis enceinte mais je ne suis pas non plus complètement au bout de ma vie quoi.

  • Speaker #0

    Ok, ouais t'avais pas des symptômes énormes ?

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    non non. Ok d'accord. Ouais du coup comment quoi, la première échographie c'est une grosse étape pour toi, c'est souvent l'échographie qui change tout.

  • Speaker #1

    Oui bah du coup on a fait l'échographie de datation et à cette échographie là on a appris qu'il y avait deux bébés.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    ce à quoi on n'avait même pas pensé il n'y en avait aucun dans nos familles et c'est vrai que je ne m'étais pas dit tiens on va avoir des jumeaux donc c'est vrai que cette annonce a été bon moi honnêtement je suis partie en fou rire quand on me l'a dit parce que vraiment je ne m'y attendais pas du tout c'est une bonne réaction oui voilà mon mari s'est décomposé mais en fait je pense qu'on s'est assez vite dit bon bah ok il y en a deux vivons l'aventure c'est pas une peur non plus ça vous a pas non plus traumatisé non un petit peu au début et puis après on s'est dit bon bah les cas sont là donc c'est parti

  • Speaker #0

    C'est évident, c'était des vraies jumelles, des poésie humaines ?

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'en fait, j'ai eu une grosse... Un peu compliqué après. En fait, j'ai eu... Il y avait une des jumelles qui avait du mal à grandir. Et donc, on nous a envoyé faire des analyses un peu plus poussées auprès du diagnostic antinatal. Et là, ils m'ont proposé de faire des biopsies pour aller faire des analyses génétiques. génétiques et en fait c'est sur ces analyses génétiques qu'on a su que c'était deux filles et que c'était des vrais jumelles.

  • Speaker #0

    Ça confirme un peu ce qu'il dit maintenant, que les jumeaux c'est héréditaire mais que les faux jumeaux et pas les vrais jumeaux, je crois que c'est ça l'idée.

  • Speaker #1

    Il y a une histoire effectivement dans le genre mais là en l'occurrence c'était des vrais jumelles mais en fait on l'aurait tous en ces analyses parce que c'était vraiment deux poches séparées donc en fait sans les analyses on n'aurait jamais su si c'était vrai ou pas.

  • Speaker #0

    Ok, et toi comment t'as vécu du coup ce petit sémant de stress ? Je suppose que c'était quand même pas très agréable, ou est-ce que finalement ça allait tenir le cap ?

  • Speaker #1

    Ça a été compliqué, parce que rien que de faire des examens, et on nous dit dès le début que potentiellement ça peut entraîner une fausse couche, donc ça on est informé dès le début, même s'ils nous disent que je crois que c'est 1%, donc ça reste faible, mais bon, le risque est quand même là. Et surtout, il faut prendre la décision très rapidement, proposé la biopsie le matin à 11h et j'ai passé sur le billard à 14h donc il y a un délai de réflexion qui est très très court et en même temps on a été très bien accompagnés par la médecin qui l'a fait elle était top de chez top donc ça m'a beaucoup rassurée aussi mais c'est vrai que par contre l'attente des résultats c'est une angoisse parce qu'on ne sait pas du tout ce que ça peut donner et on projette forcément dans le qu'est-ce qu'on fait si jamais on nous annonce qu'il y a une anomalie Merci. Même sans le savoir, c'est vrai qu'on se projette toujours pour se dire qu'est-ce qui va se passer et quelles décisions on va potentiellement pouvoir prendre. C'est plus compliqué en ces moments-là de vivre l'instant présent.

  • Speaker #0

    Puis tu passes à dire qu'on a des grossesses à risque, des problèmes.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et donc du coup, qu'est-ce qu'il en sort de cet examen ?

  • Speaker #1

    Il en sort que tout va bien, les deux sont en pleine forme, il n'y a pas d'anomalie ni chez lui ni chez l'autre. Et donc à ce stade là en fait on s'explique pas pourquoi est-ce qu'on a une qui est bien plus petite que l'autre et en fait on le saura jamais. Mais en tout cas sur toutes les analyses qu'on a faites, tout est bon. Donc nous on commence, parce que là j'étais quand même passée à 3 mois, c'était l'écho du T1 donc j'étais à 3 mois et quelques. Donc à partir de ce moment là on pense que c'est parti, on y va. Donc on commence à annoncer un peu qu'on va avoir des jumelles. Et du coup, j'étais beaucoup suivie, donc j'avais des échos tous les 15 jours, 15 jours un mois à ce moment-là, et l'écho suivante, en fait, on s'est aperçu que la plus petite s'était arrêtée.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Que son cœur s'est arrêté, la deuxième était en pleine forme, mais la première, du coup, s'est arrêtée.

  • Speaker #0

    Ok. Alors là, tu me dis un peu, comme ça, est-ce que c'était ton moment, c'était compliqué, ou est-ce que tu t'es dit, bon, c'est le destin, je ne sais pas ?

  • Speaker #1

    Ça a été compliqué quand même sur l'annonce parce qu'on s'était projeté quand même en avoir deux. On avait commencé à regarder les poussettes doubles, les lit doubles. On s'est quand même projeté assez vite. J'avais fait une méga commande de fringues. J'avais fait des fringues pour deux. Donc on s'était vraiment projeté. Donc pour moi, ça a été quand même compliqué de me dire que c'était un peu un échec aussi quelque part, de se dire qu'il y en a une qui n'a pas survécu. Et en même temps, on s'est dit que... Il y en avait quand même une qui était là et qu'en fait on pouvait pas non plus se déprimer complètement et qu'il fallait quand même poursuivre cette grossesse tant bien que mal parce qu'il y en avait une qui était là et qui était en forme, qu'elle avait rien demandé et qu'il fallait continuer à se battre pour elle. Donc c'est un peu ce combat-là qu'on a continué à mener et qui nous a fait aussi tenir et pas être complètement démoralisés. Ok,

  • Speaker #0

    d'accord. Comment se poursuit cette grossesse ? C'est logiquement un peu compliqué, mais médicalement, pour Agathe, comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Médicalement, ça se passe bien. On dit que la puce bouge bien, elle grandit comme il faut. Elle, elle est globalement en pleine forme. Ça continue bien jusqu'à 5 mois et demi à peu près. où du coup là j'ai des saignements pas grand chose mais quelques petits saignements où je me dis tiens c'est quand même un peu étrange et du coup quand on décide d'aller consulter, enfin de toute façon j'avais un rendez-vous avec la gynéco donc on va consulter, je lui en parle et en fait quand elle regarde elle me dit bah écoutez je vois la poche des os Ce qu'il n'allait pas censé voir à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Oui, cinq mois et demi, c'est un peu tôt quand même.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Et donc, de là, j'ai été hospitalisée pendant une semaine pour voir un peu ce qui se passe, pour surveiller de près. Et c'est là où ils ont détecté que j'avais une fissure de la poche des os.

  • Speaker #0

    OK, pas fou.

  • Speaker #1

    Non, pas fou, je crois, cinq mois et demi. J'étais à 26 à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Donc, quand même loin des 37 SA où tout est hors de danger.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça, voilà.

  • Speaker #0

    Ok. Et je crois que c'est quelle date, déjà, qu'on peut sauver un bébé en réanimation ? 24. 5 ? 24.

  • Speaker #1

    Oui, 24. Juste de passer sur les conditions.

  • Speaker #0

    As-tu l'air en tête ou pas, à ce moment-là, de dire que ça commence à aller pas bien, mais au moins, il y aura un alternatif de réanimation ou vraiment pas ?

  • Speaker #1

    Oui. Même avant, avant que tout ça se passe, j'avais lu que vers 23-24, selon comment allait le bébé, il pouvait commencer à réanimer. C'est vrai que dans ma tête, inconsciemment, je m'étais dit que c'est bon, on a passé les 24. Potentiellement, si elle arrive maintenant, on peut dire que tout sera rose, mais disons qu'on pourra faire quelque chose.

  • Speaker #0

    Alors ça, tu l'as bien en tête.

  • Speaker #1

    Oui, mais même avant de passer aux urgences.

  • Speaker #0

    Finalement,

  • Speaker #1

    elle est concernée par ces informations. C'est ça.

  • Speaker #0

    Ok, donc on te dit que le fils sur le cas de l'héros, ça signifie quoi pour toi ? Qu'est-ce qu'il t'annonce ? Hospitalisation ? Surveillance ?

  • Speaker #1

    Oui, hospitalisation. Il m'annonce une hospitalisation. Ils me disent qu'on va pouvoir mettre en place une hospitalisation à domicile pour surveiller jusqu'au bout. Et l'idée, c'est d'atteindre les 37 semaines pour déclencher à 37. Après, ils considèrent qu'il y a plus de risques pour le bébé de rester dans le ventre plutôt que de sortir au-delà des 37 semaines. donc Donc je me dis, ok, on y va. Et ils m'ont fait aussi rencontrer la chef de service de la réa Néonat, je vais y arriver, justement pour qu'elle puisse nous expliquer un peu qu'est-ce qui pouvait arriver si le bébé arrivait maintenant, comment il fallait que les choses soient surveillées, quels étaient les risques, etc. Et je pense que ça nous a vachement rassurés quelque part de dire que concrètement, si elle arrivait, on pouvait faire quelque chose.

  • Speaker #0

    Ok. Il fallait se passer comme ça.

  • Speaker #1

    C'est ça. On savait que ça serait compliqué, mais on s'était dit, bon, si elle arrive, OK, on pourra faire quelque chose et on n'est pas non plus... Enfin, tout n'est pas perdu. Et quand même,

  • Speaker #0

    ils sont rassurants, ils disent qu'il faut peut-être un peu tenir et que tu vas peut-être accoucher à terme ou est-ce qu'on te dit directement, bon, là, préparez-vous, dans quelques jours, quelques heures, quelques semaines, c'est fini ?

  • Speaker #1

    Non, ils sont plutôt rassurants. Ils disent que, justement, en général, on peut aller à terme. Je prends la tête de ma 2,37. Ils me disent que des fois, ça peut arriver que des femmes aillent jusqu'au bout. Donc, je me dis, why not ? Allons-y, on va tenter. Et puis, il m'avait fait les piqûres de corticoïdes aussi, justement pour développer ses poumons. Donc, je me dis que moi qui ne m'arrête jamais dans la vie, dans la vie, là, j'ai fait un pause forcé.

  • Speaker #0

    Petit rappel à l'ordre, prends ça encore.

  • Speaker #1

    Complètement. Donc, ça, c'est un petit peu compliqué à vivre d'être... coincée, de ne pas pouvoir bouger, etc. Mais bon, on garde espoir et on se dit que, ok, on peut aller jusqu'à 37 semaines, ça peut passer. Alors mal entendu, ça passe.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Alors, qu'est-ce qui se passe justement ? Tu retournes chez toi, hospitalisée à domicile, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Ouais. Du coup, je suis retourne chez moi. Ils avaient prévu les infirmières qui passaient régulièrement, les sages-femmes qui passaient tous les jours. Donc, tout était calé. Je suis rentrée le lundi soir, le mardi. tout se passe bien, monito, tout va bien. Et en fait, le mercredi matin, à 6h30, je sens Agathe qui bouge et qui me met un coup. Et là, je sens vraiment la poche me rompre dans mon lit. Et ce qui moi me fait sourire, c'est qu'en fait, mon mari était vraiment sur le pas de la porte en en train de partir. Et la poche a percé juste quand il était en train de fermer la porte. Donc, vraiment, il ne fallait pas que ça perde 5 000 plus tard. Sinon, c'était la panique. Mais du coup, voilà, la poche a complètement rompu. Sans que je bouge. J'étais dans mon lit en train de dormir. Pour le coup,

  • Speaker #0

    tu t'es reposée.

  • Speaker #1

    Complètement. Là, je pouvais respecter la règle.

  • Speaker #0

    OK. Et du coup, là, tu es à 27 semaines, du coup ?

  • Speaker #1

    Je suis à 27 tout pile.

  • Speaker #0

    27 tout pile.

  • Speaker #1

    OK. On a fait une semaine. Et donc, direction les urgences.

  • Speaker #0

    Oui, parfait. Ok, donc là, tu es accueillie pour un bas de combat. Est-ce qu'on te dit, ok, c'est pour vous, est-ce qu'on te dit, est-ce qu'on peut peut-être tenir, je ne sais pas ?

  • Speaker #1

    On ne dit rien du tout au début. On me pose un monito où il n'y a pas de contraction. Le bébé va bien. Pour l'instant, la première sage-femme que je vois ne me dit pas grand-chose. On n'est pas super inquiète non plus. Entre-temps, j'ai eu le téléphone de mes meilleures amies qui sont sage-femmes, qui me disent qu'ils me préparent quand même au fait que potentiellement ça peut aussi arriver. Heureusement qu'elle me l'a dit. C'est vrai que sur le moment, je me suis dit que si ça se trouve, ça va le faire. Après, quand la médecin est arrivée et m'a fait une écho, là, elle me dit qu'il n'y a pas de problème. Il n'y a pas beaucoup de liquide, mais je ne m'attendais pas à ce qu'on me dise qu'il y en avait plein. Et en fait, quand ils m'auscultent, elles me disent qu'il y a le cordon qui sort. Et il y a un autre médecin qui arrive, qui m'ausculte encore, et qui me dit « écoutez madame, je sens le pied » . Et là, je me suis dit « bon ok, là c'est mort » . Aujourd'hui, il n'y a plus de doute.

  • Speaker #0

    On ne va pas rester au chaud là, non ?

  • Speaker #1

    C'est fini. Et en fait, au début, elles me disent « on va vous passer en salle de naissance » . Et là, ma première... réaction, c'est de dire à mon mari je ne sais pas pousser. C'est bête, mais je n'ai pas eu de préparation à l'accouchement. Et en fait, je me dis, mais je ne sais pas faire.

  • Speaker #0

    Le stress, il est arrivé, je ne sais pas faire.

  • Speaker #1

    Exactement, panique à bord.

  • Speaker #0

    Après, je pense qu'il faut que tu te rattrapes à quelque chose. Donc là, ton sujet, c'est, ok, je ne sais pas pousser pour ne pas envisager autre chose qui pourrait être un peu plus grave ou perturbant.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Ok, donc tu passes en salle de naissance, on te dit encore que c'est possible à voix basse, qu'on essaye ?

  • Speaker #1

    Non, en fait, assez vite, très vite même. Le médecin me dit, écoutez, en général, dans ce genre de situation, ça part en césarienne. Je dis, allez-y, on ne va pas prendre de risques. Et en fait, je m'aperçois après qu'il déclenche le code rouge. Et donc là, tout va très vite. C'est-à-dire qu'il y a une infirmière qui arrive, qui me pose un... un cathéter en même temps me demande de me changer enfin en fait je sais plus comment je m'appelle et où je suis j'ai même pas le temps de dire faire un bisou à mon mari qu'on m'a déjà embarqué en brancard en courant dans les couloirs enfin vraiment j'ai cette image de la sage femme qui m'emmène en courant dans le couloir en me disant mais pour l'instant tout était quand même assez calme enfin on savait que c'était pas fou mais que bon c'était pas non plus une urgence à la minute elle doit sortir quoi c'est ça exactement et en fait du d'un mot enfin en un quart de seconde je comprends que c'est maintenant et qu'en fait, il faut y aller. Et là, ils me font une anesthésie générale parce que je n'ai aucune anesthésie pour l'instant, je n'ai rien du tout. Je revois vraiment ce moment où toutes les infirmières me demandent « est-ce que vous avez mangé ce matin ? Est-ce que vous avez des allergies ? Est-ce que vous avez une dent qui bouge ? » La concentration d'anesthésie en une minute, top chrono. Et du coup, entre le moment où ils m'ont fait partir et le moment où ils ont dit à mon mari qu'il a gâté le tennis, il s'est passé un quart d'heure.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    très, très rapide. Mais en même temps, même si c'était dans le speed, j'ai réussi quand même à rester calme parce que les infirmières qui étaient là m'ont beaucoup rassurée et elles étaient vraiment présentes. Le médecin était très cool. Mais je me souviens aussi du médecin qui me nettoyait le ventre en même temps que toutes les perfs, etc. Et qui me dit, mais détendez-vous, ça va bien se passer. Et là, je réponds, mais c'est plus facile à dire qu'à faire. Et finalement, je me souviens de lui avoir dit non, mais stop, stop, vas-y. Donc voilà, c'était un peu folklore.

  • Speaker #0

    Ok, ouais, clairement. Donc tu pars, toi, Annecy Général, donc tu t'endors.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Ok, quand tu te réveilles, comment ça se passe ? Qu'est-ce qui te passe par la tête ? Est-ce que tu te souviens des sensations ?

  • Speaker #1

    Non, quand je me réveille, au début, rien. Par contre, ils viennent tout de suite me voir pour me dire, madame, votre bébé va bien. En fait, je me dis un peu, mon bébé... de quoi vous me parlez je suis pas ouais c'est ça en fait j'étais un peu à des années-lumière de me dire qu'il y avait un bébé qui était sorti de mon ventre et donc je mets un peu de temps quand même à redescendre et à dire ah ok d'accord oui effectivement j'ai un bébé il est né très bien mais assez vite il y a quand même il faut rentrer mon mari en salle de réveil et lui entre temps avait pu voir Agathe avait pu voir la pédiatre aussi et du coup il me rassure en me disant « Voilà, elle va bien. » La première chose qu'ils me disent, c'est qu'elle était toute rouge, c'est que tout va bien. Sur ce moment-là, j'étais un peu sur un nuage. Je pense que je ne me rendais pas compte de la gravité de la situation. Ce n'est quand même pas la situation la plus idéale.

  • Speaker #0

    Après ça, une efficace soirée m'est arrivée très tôt dans la conseil, c'est sûr que là, pour le coup, c'est ça.

  • Speaker #1

    Et en même temps, je me disais, au moins, elle est là, elle est en bonne santé. Grosso modo, R.A.S., tout va bien.

  • Speaker #0

    Et je ne sais pas si c'était un peu glauque, mais du coup, la deuxième jumelle, ils l'ont sortie en même temps ou elle a été absorbée directement ?

  • Speaker #1

    Ils l'ont sortie en même temps.

  • Speaker #0

    Ok, ça ne posait pas de bruit, mais je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, ils ont pris des photos aussi et ils nous proposent de voir. Alors, pour l'instant, on n'a pas forcément la volonté de la voir. Mais en tout cas, on peut, si on veut, on peut toujours voir les photos. Parce que là, par exemple, elle faisait 2 grammes. Donc, c'est quand même... Enfin, voilà, c'est bien raisonné.

  • Speaker #0

    OK, d'accord. Donc, toi, tu te réveilles doucement. Heureusement, ton mari est là, enfin, ton conjoint est là. et que... Et que tu te rassures un petit peu. Est-ce qu'il a fait des photos ? Est-ce que tu peux la voir quand même ? Ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Oui, il m'a fait une photo. Après, du coup, elle a directement été mise en couveuse. Donc, on ne voit pas grand-chose. Je la vois vraiment de très, très loin. Mais oui, il m'a fait une photo. Et c'est bête, mais après, ce que je lui dis, c'est à qui est-ce qu'elle ressemble ? Je pense que je suis vraiment dans un autre monde.

  • Speaker #0

    Vraiment qu'elle a couché à terme, tout va bien.

  • Speaker #1

    Complètement. Et en même temps, lui, il était aussi sur des détails. c'est bon elle a bien 5 doigts à chaque main C'était très pragmatique chez nous.

  • Speaker #0

    Après, je pense qu'en plus, on ne sait pas tellement à quel point c'est développé à 27 semaines. Je pense qu'autant on sait qu'arriver à 35, c'est un vrai bébé là. C'est quand même petit. C'est vrai qu'on ne se rend pas forcément compte qu'ils sont bien formés, ils sont bien opérationnels. Exactement,

  • Speaker #1

    complètement.

  • Speaker #0

    OK. Donc toi, tu restes à un moment en salle de réveil, je suppose ?

  • Speaker #1

    C'est dû rester une heure, une heure et demie, je crois.

  • Speaker #0

    OK. Et après, tu vas directement avec elle ou tu retournes en salle de suite ?

  • Speaker #1

    Non, je retourne en chambre. Ils m'emmènent au niveau des grossesses à haut risque, ce que j'ai trouvé bien. Parce qu'en fait, j'ai retrouvé les infirmières que j'avais vues la semaine d'avant qui ne m'attendaient pas déjà si vite. Mais c'est surtout qu'en fait, je n'étais pas avec toutes les autres femmes qui venaient d'accoucher à 37 semaines ou à terme. Et des petites pleurs. Voilà. Donc, je pense que ça, franchement, psychologiquement, ça m'a bien aidée parce que c'est quand même... pas le plus simple et de ne pas être mélangé à des femmes qui vivent des grossesses normales, ce qui met l'entrée qui va au bout, c'était quand même pas mal.

  • Speaker #0

    Ok. Et à quel moment tu peux vraiment rencontrer ta fille alors ?

  • Speaker #1

    Ben moi j'ai accouché à 10h31 exactement et j'ai rencontré Agathe à 9h du soir. Ok. Où en fait c'était aussi le temps que moi je puisse me relever, enfin voilà, que je puisse un peu me remettre de mes émotions et du coup ouais on m'a emmené à 9h voir voir la puce.

  • Speaker #0

    Et toi, ça allait à ce moment-là ? Tu te remettais juste doucement ? Tu n'étais pas non plus paniquée ou tu ne voulais pas spécialement tout défoncer pour voir ton bébé ?

  • Speaker #1

    Non, j'étais assez calme parce que je savais aussi qu'on allait m'emmener la voir. Et puis, même au début, j'étais allongée, je n'arrivais pas à me lever. J'étais encore en état d'y aller. Par contre, j'ai vraiment demandé à ce que je puisse la voir dans la journée. enfin ça ils m'ont rassuré assez vite dans tous les cas que je pouvais aller la voir mais voilà j'avais vraiment aussi besoin de la voir rapidement je voulais pas attendre 3 jours pour la voir ok,

  • Speaker #0

    du coup cette rencontre comment ça se passe,

  • Speaker #1

    comment tu bah assez bizarrement dans le sens où en fait j'étais toujours dans mon image de bébé à terme etc, quand on la voit on se rend compte qu'elle faisait quand même 795 grammes donc c'est que ça c'était pas lourd et on se... effectivement c'est un bébé mais c'est un bébé qui n'est pas fini il n'y a plus de moudeau donc c'est un peu violent quand même sur le moment de se prendre compte que oui on a un bébé mais que non c'est pas le bébé qu'on attendait l'image en tout cas quand on en était faite mais par contre j'ai pu la prendre en peau à peau dès le matin dès le soir quand je suis allée j'ai pris une heure en peau à peau Donc, voilà, c'est le moment un peu émouvant, en tout cas, où on se dit, OK, là, elle est vraiment là.

  • Speaker #0

    Elle n'est plus dans mon ventre, elle est née, elle est sortie, j'ai un bébé dans les bras, je suis maman.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. Il y a un petit temps quand même de se dire, est-ce que c'est vraiment ça ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Mais voilà, en tout cas, j'ai pu la prendre. Et ça, franchement, j'étais vraiment contente de pouvoir la voir une heure avec moi.

  • Speaker #0

    OK. Et ton mari, du coup, il est avec toi tout au long ? Comment il passe avec toi ?

  • Speaker #1

    Non, là il était déjà reparti, parce que la journée était quand même un peu rude, donc il était complètement cramé. Mais lui par contre, il avait pu faire du poids à peau avec Agathe dans la journée. Il était allé, en fait dès le matin, je crois qu'au bout d'une heure de vie d'Agathe, il a pris un non-non. Il l'a repris en poids à peau plusieurs fois, donc voilà, il avait déjà pu voir la petite et il y a un moment je lui ai dit de rentrer parce qu'il était complètement... Il avait quand même une bonne dose de stress le matin en voyant partir. Donc non, elle l'a jeté toute seule à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Et du coup, comment se passent ces premiers jours de vie ?

  • Speaker #1

    Les premiers jours se passent... Plutôt bien. Agathe gérait bien. Elle avait un masque à oxygène, elle était sondée pour l'alimentation. Après, c'est qu'on découvre un nouveau monde. C'est-à-dire que c'est un monde qu'on ne connaît pas du tout, qui est très peu visible aussi. Donc, c'est un peu impressionnant quand même de voir tous ces capteurs, sur ce tout petit bébé. Et même quand on envoie des photos à la famille, on sent qu'ils sont un peu... Ils se posent aussi un peu des questions. C'est un peu compliqué pour eux aussi à distance de voir tout ça. Mais globalement, les premiers jours se passent bien. Après, ils nous disent qu'à partir d'une semaine, dix jours, c'est souvent qu'il y a un peu une baisse sur l'état général du bébé. Donc, ils nous préviennent quand même pour nous dire que, potentiellement, il faut qu'on s'attende à une baisse à un moment. Ok. Toi,

  • Speaker #0

    tu es quand même informée des risques. Et du coup, tu fais que ce n'est quand même pas… Un autre fleuve tranquille qui t'attend ?

  • Speaker #1

    Oui, très vite. On a des rendez-vous avec les pédiatres de l'hôpital et même les infirmières nous disent que ça va être long, on le sait, et que potentiellement, il va y avoir des hauts et des bas. Ça, ils nous préviennent très vite qu'il va y avoir des hauts et des bas. Et en même temps, on se sent quand même très accompagnés. Vraiment, on voit une psychologue qui nous l'explique aussi. Il y a vraiment une bonne relation entre les pédiatres, les infirmières et nous.

  • Speaker #0

    La prise en charge est bonne.

  • Speaker #1

    Oui, franchement, nickel. On s'est vraiment sentis soutenus par l'équipe médicale.

  • Speaker #0

    OK. Et du coup, comment elle va ? Alors, passé cette période d'essai de 10 jours, est-ce que tu as vraiment la baisse qu'on t'avait annoncé ? Est-ce que ça se passe comment ?

  • Speaker #1

    On a effectivement une baisse. Elle a... Enfin, il découvre un jour du sang dans ses selles. Et du coup, ça, il considère que c'est un problème au niveau de l'intestin.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Je vais dire des bêtises, mais il y a une problématique au niveau de son intestin. C'est classique chez les prémats, ça nous le dit tout de suite. Mais voilà, ça nécessite d'arrêter son alimentation pendant une semaine, dix jours quasiment, pour soigner son intestin qui n'était pas censé fonctionner à ce moment-là et qui n'a pas trop compris ce qui lui arrivait. D'accord,

  • Speaker #0

    c'est bien. Ok. Au niveau de l'alimentation, est-ce que c'était biberon ? Est-ce que c'était lait maternel ? Est-ce que c'était un projet pour toi ?

  • Speaker #1

    C'était lait maternel. Au début, les primaires, c'est du don de lait. Au tout début, je n'avais pas encore de lait. J'ai tiré assez vite, mais pour les premiers jours, elle a eu du don de lait. Et après, elle a eu mon lait pendant longtemps. Moi, je n'avais pas trop d'attente. Je m'étais dit, pourquoi pas ? Oui, non, peut-être. Mais je ne m'étais pas dit, je ferais forcément un allaitement. Je m'étais plutôt dit, on verra un peu ce que ça donne. Mais là, dans la mesure où on m'a dit que ça aidait quand même vachement le développement du bébé, je me suis dit, bon, là, OK, ce ne sera pas un événement, du coup, ce sera un tiré, mais on va le faire. OK,

  • Speaker #0

    tu fais tout ce qui est possible pour l'aider. Complètement. OK. Et toi, du coup, au bout de quelques jours, je suppose que toi, tu es plus hospitalisée en tant que maman, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui. Moi, je suis en train de faire une petite semaine.

  • Speaker #0

    OK. Ça, comment tu le vis, le fait que toi, tu ne sois plus hospitalisée, mais qu'elle, elle reste à l'hôpital ?

  • Speaker #1

    Les débuts ont été compliqués parce que le jour où je suis rentrée, toute la journée, j'ai pleuré parce que vraiment, je n'étais pas bien à l'idée de rentrer chez moi, de ne pas pouvoir la voir quand je veux et de me dire aussi qu'on partait sur un parcours très long. Donc, les premiers jours étaient quand même compliqués à gérer.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'on t'annonce comme parcours ? Qu'est-ce qui vous attend ? ça va se passer comme ça, ça va prendre tant de temps ?

  • Speaker #1

    Ils ne se positionnent jamais vraiment sur des dates. Ils disent qu'en général, on sort à peu près au moment du terme. Donc, en sachant qu'elle est née en juillet, le terme est en octobre. Donc, on se dit, bon, un peu de marge. Après, on nous explique aussi les grandes phases, justement, qui font qu'il y a plus ou moins de risques, ou en tout cas, qu'on enlève certains risques. Donc je me cale, je sais qu'il y avait autour du 15 août, on passait les 34 semaines, je crois, donc on sortait de l'extrême, de la grande primaire. Et du coup, là, j'avais vraiment ce 15 août en ligne de lumière et de me dire, il faut vraiment qu'on y aille. Donc on a fait vraiment étape par étape en se disant, bon, première étape, c'est ça, la deuxième, c'est ça. Et puis voilà, on a avancé doucement mais sûrement comme ça.

  • Speaker #0

    Ok. Et pas trop de frayeur, du coup, dans tout ce parcours, dans toute cette chronologie ? Si, on en a eu une grosse, du coup, 15 jours après ce fameux épisode de l'intestin, où ils nous ont appelé en pleine nuit, à 1h20 du match, je crois, en nous disant qu'Agathe était en train de faire une hémorragie des poumons et qu'il fallait qu'on vienne tout de suite maintenant. Donc là, gros, gros stress, parce que tout de suite, hémorragie, c'est des choses immenses, qu'est-ce qui se passe ? Et en fait, ça a duré pendant 2, 3, 4 jours. En fait, on ne savait pas si elle allait s'en sortir ou pas. Donc là, c'était vraiment une grosse période d'incertitude. Les médecins étaient un peu comme nous, à nous dire qu'on tente des choses, mais on ne sait pas ce que ça va donner. Ils ont été très transparents dès le début, en disant qu'on peut s'en sortir, mais ça peut aussi être très compliqué. Donc là cette période a été vraiment très très rude. Tu sais que ton bébé est là et en train de se battre, dès qu'elle avait le moindre soin, toutes ses constantes se cassaient complètement la figure. Enfin voilà, on sentait que c'était très compliqué et en même temps, par contre quand c'était nous qui le faisions, elle réagissait beaucoup mieux. Disons que tout tombait pas d'un coup quoi. Donc c'est là quand même où on se rend vraiment compte de l'impact qu'on a. à tel point qu'il y a un moment où j'ai pu la reprendre en peau à peau et c'est à ce moment là en fait où ils testaient presque des traitements parce que c'est le seul moment où toutes ces constantes, ce battement de coeur etc. ne tombaient pas donc on sent vraiment l'impact qu'on peut avoir et le rôle qu'on a à ce moment là le peau à peau c'est le meilleur médicament à ça,

  • Speaker #1

    on ne dirait jamais assez mais et pour eux,

  • Speaker #0

    c'est pour les autres

  • Speaker #1

    Et c'est quand même temps, quand elle est sur toi, au moins pour savoir mieux, déjà.

  • Speaker #0

    C'est ça, exactement. Donc c'est vrai que là, ouais, gros, gros frayeur à ce moment-là. Mais encore une fois, on a vu les médecins tous les jours qui nous expliquaient ce qui se passait. On a vu la psy tous les jours qui débriefait aussi. Enfin, je veux dire, voilà, on a été vraiment bien accompagnés, mais on a eu très, très peur, franchement. Et à tel point qu'on ne l'a pas dit. Enfin, voilà, nos parents ne sont pas tous au courant. Enfin, voilà, on a essayé de ne pas forcément alerter tout le monde. On n'avait pas envie que tout le monde nous dise « Attends, qu'est-ce qu'elle a ? Où on en est ? » Déjà qu'on était en panique. Si tout le monde se demandait toutes les deux heures comment ça allait, je pense que là, ça aurait été très compliqué.

  • Speaker #1

    Ça vient de te protéger aussi.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Donc, tu as fait une grosse tria 15 jours après. Ensuite, est-ce que ça va mieux ? Est-ce que c'est toujours des petits problèmes et ça passe ?

  • Speaker #0

    Après, globalement, c'est bien remonté. Elle est bien repartie, surtout. Elle a eu aussi un souci aux yeux, mais ça, c'est classique aussi chez les Prémas. C'est les vaisseaux qui ne se développent pas correctement. C'était un tout début qu'on a surveillé. Mais disons que là, pour le coup, ils nous ont dit qu'il y avait des traitements possibles, que ça pouvait très bien se passer, que c'était classique chez les Prémas. Et disons qu'on n'était pas sur le même niveau que... pronostique vitale où on se dit là en fait elle peut complètement s'arrêter donc c'était une épreuve de plus mais disons par rapport à ce qu'on avait vécu on disait bon on surveille et ça va bien se passer donc

  • Speaker #1

    elle commence son parcours en réa néonate est-ce que le moment où elle sort de la réa c'est déjà un gros soulagement est-ce que tu t'en souviens ?

  • Speaker #0

    oui c'était début octobre où on attendait cette date parce que vraiment la fin c'est le plus long ouais Merci.

  • Speaker #1

    Donc, vraiment, du coup, ça a bien duré un temps.

  • Speaker #0

    Oui, c'était deux semaines avant son terme. Donc, on était un tout petit peu en avance. Et oui, le gros soulagement de rentrer à la maison, de se dire que c'est bon, on rentre à la maison. Un peu de stress aussi, parce qu'on n'a plus les infirmières, on ne tient pas son rythme cardiaque tout le temps. C'est un truc, c'est à nous de gérer. Il n'y a plus l'équipe médicale à côté. Et en même temps, je trouve qu'on a été relativement sereins. j'avais peur justement de cette période d'être en panique en rentrant à la maison et en fait on s'est un peu laissé porter et on a repris notre vie mais sans être en panique surtout ok vous avez réussi à faire la part des choses et vous dire ça va,

  • Speaker #1

    juste être vigilant mais pour autant être focus sur les constantes et les respirations exactement,

  • Speaker #0

    bon après tu vas mais ça je pense que prima ou pas il y a beaucoup de mamans qui le font, on a checké le bébé respire bien enfin voilà

  • Speaker #1

    ça c'est juste cette maman ça ok et du coup depuis comment ça se passe du coup c'est quand même pas assez loin de ça au final depuis on a un bébé qui est en pleine forme qui là

  • Speaker #0

    vient de rattraper son retard en termes de taille et de poids qui est dans les courbes d'un bébé né en juillet ce qui est quand même assez rare pour un bébé qui est né à ce terme là qu'on a corrigé du coup Oui, c'est ça. Donc là, elle est vraiment en pleine forme. C'est un bébé qui se retourne, c'est un bébé qui lève la tête comme tout le monde, c'est un bébé qui commence à s'asseoir. Enfin voilà, on compte son développement en âge corrigé du coup, mais elle est dans les temps pour un bébé en âge corrigé. Donc vraiment, même avec un parcours aussi compliqué, elle est en pleine forme et c'est un bébé justement, je pense qu'il y a encore plus... plein de vie c'est un bébé qui sourit tout le temps comme si elle se rendait compte qu'elle s'était battue et que du coup là elle fallait profiter complètement mais même quand voilà quand n'importe qui la voit tout le monde dit mais elle sourit tout le temps bah oui oui elle gagne tout le temps et on en profite bon après je trouve que la maman elle est quand même assez positive aussi ce bai-dé effectivement on a toujours été assez positive mais aussi parce que mes parents l'étaient parce que voilà donc Merci. Donc c'est vrai que oui, on a toujours été positif et je pense que c'est aussi ce qui nous a aidé. Et aussi d'avoir été entouré par nos amis, par nos familles. Je pense qu'on a vraiment eu un cercle aussi autour de nous, de tous nos proches qui nous ont vraiment soutenus tout au long de cette période. Et oui, c'est ça aussi qui nous a fait tenir et qui nous a permis d'être positif. Et aujourd'hui aussi, qui nous permet de continuer notre parcours et d'avoir un bébé qui est en pleine forme.

  • Speaker #1

    C'est rare d'avoir un témoignage aussi intense dans le Béni à 27 semaines avec un si grand son, c'est très bien. Tu m'as dit que tu voulais partager un message d'espoir, mais du coup, c'est vraiment ce que tu fais, donc c'est vrai que ça va faire du bien à tous les mamans, tous les parents qui parfois vivent des épreuves, et qui se disent « ok, ça peut aller en fait » .

  • Speaker #0

    Complètement, et je me revois justement quand Agathe a fait son hémorragie, où justement j'ai cherché des témoignages qui puissent m'aider et aussi être un peu positif. et en fait j'en trouvais pas vraiment j'avais pas de témoignage qui me disait qu'on pouvait s'en sortir donc ça a été aussi très dur et c'est pour ça que je me dis que j'ai aussi envie de partager l'histoire d'Agathe et même malgré les difficultés qu'elle a eues les gros sujets qu'on a eus aujourd'hui elle va super bien et comme quoi tout peut aussi très bien se passer c'est pas parce qu'il y a une épreuve que derrière tout est fini voilà au Zoom. C'est l'idée.

  • Speaker #1

    Et du coup, je vais te dire un peu ma réponse, mais du coup, toi, comment tu te remets déjà physiquement quand même une césarienne et ensuite moralement tout cet approchement ?

  • Speaker #0

    Physiquement, bien. Aujourd'hui, tout s'est bien mis en place et je suis en forme. Moralement, ça a mis un petit peu de temps en sortie de... Enfin, pendant qu'Agatha était hospitalisée, mais en fait, maintenant, on... Je pense qu'on a trouvé notre rythme de croisière aussi. Donc, moralement, ça va bien, en tout cas, vis-à-vis d'Agathe et de nous, notre famille. En tout cas, je vais bien. Je continue à être suivie par la psychologue de l'hôpital.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Mais non, ça va bien. Parce qu'on arrive au sujet. Aujourd'hui, on a réussi à faire ce qu'on voulait faire, même si on avait un parcours un peu compliqué. On arrive à avoir la vie qu'on voulait, à continuer à voir du monde, à sortir, à emmener Agathe. Je l'emmène à peu près partout. Mais voilà, aujourd'hui, ça va. Donc, c'est chouette. On appréhende forcément si jamais il y avait un deuxième qui arrivait. Parce que je ne sais pas si ça peut se reproduire. Et comme on ne sait pas ce qui s'est passé, en tout cas, on ne sait pas d'où ça vient. Tu as toujours un peu une épée de Damoclès au-dessus de la tête. mais voilà je me dis qu'on se posera la question quand on relancera le projet on va profiter de le bébé qui est à fond c'est peut-être totalement fermé exactement voilà on ne s'est pas dit tout de suite non c'est mort potentiellement

  • Speaker #1

    ça arrivera ok pour toi le sujet psychologique est quand même très important c'est une grosse étape dans le fait que tu ailles bien aujourd'hui enfin plutôt bien mais

  • Speaker #0

    Oui, je pense que le suivi psychologique est vraiment important. En plus, on avait une psy qui faisait vraiment partie intégrante du service, qui faisait aussi tous les débriefs le matin. Donc, en fait, elle avait toutes les infos d'Agathe. Et même des fois, c'est elle qui nous réexpliquait avec des mots un peu plus simples des choses qu'on nous avait expliquées, qu'on avait compris la moitié. Donc, vraiment, on a été vraiment bien suivis. Je pense que ça m'a beaucoup aidée. Et après, c'est vraiment d'avoir un entourage qui soit présent. On a des amis qui, soit à des milliers de kilomètres ou qui soient à côté de chez nous, qui nous ont vraiment soutenus sans non plus être oppressants. On a quelqu'un qui nous disait tous les jours « comment ça va ? » et nos familles qui, pareil, ont été super présentes. En fait, je pense que vraiment, notre entourage a beaucoup fait aussi et nous a beaucoup aidé, en tout cas psychologiquement. à aller bien et encore aujourd'hui. Je pense que c'est vraiment être bien entouré et avoir un bon sub-psi, je pense que c'est vraiment important. Et rester positif, surtout.

  • Speaker #1

    Ah, ça. Mais ça, bon, malheureusement, on n'est pas forcément du tout. C'est bien de se souligner, parce que voir le verre à moitié plein, parfois, ça aide pas beaucoup.

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Même si on est passé par des phases où, bon, je vous avais dit, ouais, non, allez, c'est bon. Oui.

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a aussi le recul de ça il y a un an quand même. Peut-être qu'il y a un mois d'après, on ne se fait pas le même discours.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est clair. Par contre, d'être entourée, c'est essentiel.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup à toi d'avoir partagé ces témoignages plein de belles énergies. Les difficultés que tu racontes, en tout cas, ça fait plaisir. C'est vraiment un message rassurant. On a compris que ça ne se passe pas toujours comme ça, malheureusement, mais ça peut bien aller aussi. Et c'est bien de le dire. par contre.

  • Speaker #0

    Exactement, complètement. Donc voilà, c'est aussi possible.

  • Speaker #1

    Ouais. Écoute, merci beaucoup à toi, en tout cas.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu, ou si le podcast, de manière générale, te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note sur ton application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires aussi passionnantes qu'intéressantes, rendez-vous mercredi prochain. À très vite !

Chapters

  • Introduction et présentation de Pauline

    00:01

  • Le début de la grossesse et l'annonce des jumeaux

    00:43

  • Les complications pendant la grossesse

    04:09

  • L'accouchement et la découverte d'Agathe

    06:06

  • Premiers jours en néonatologie et défis rencontrés

    14:40

  • Rencontre avec Agathe et émotions de la maternité

    22:08

  • Le parcours après la sortie de néonatologie

    28:06

  • Conclusion et message d'espoir

    40:45

Description

Dans cet épisode de Balance ton accouchement, je reçois Pauline, une jeune maman qui a vécu un parcours bouleversant lors de l'accouchement de sa fille, née prématurée. Son témoignage poignant nous plonge dans les défis émotionnels et médicaux qu'elle a dû surmonter, et je suis impatiente de partager son histoire avec toi.


Pauline nous raconte comment sa grossesse a été marquée par des moments d'angoisse et d'incertitude, jusqu'à la révélation incroyable qu'elle attendait des jumeaux. Imagine le mélange d'excitation et de peur ! Elle aborde des sujets essentiels comme les complications liées à la croissance des bébés, la perte d'une des jumelles à 4 mois de grossesse, et l'importance de la néonatologie lorsque son bébé prématuré a dû être pris en charge. C'est un récit qui montre à quel point chaque expérience d'accouchement est unique et mérite d'être entendue.


Nous parlons aussi de la résilience et de l'optimisme que Pauline et son mari ont dû cultiver face à ces défis. Comment ont-ils réussi à se concentrer sur la santé de leur fille Agathe dans des moments de stress intense ? Son témoignage met en lumière le soutien familial crucial durant ces périodes difficiles. Elle partage avec nous des anecdotes touchantes sur les joies et les peines qu'elle a traversées, et je suis sûre que cela résonnera avec beaucoup d'entre vous.


Le parcours de Pauline est un véritable exemple de courage et d'espoir. Que tu sois une future maman ou que tu souhaites simplement écouter des témoignages de mamans, cet épisode est fait pour toi. Nous explorons ensemble des thèmes comme l'accouchement physiologique, les hémorragies de la délivrance et les révisions utérines, tout en mettant l'accent sur l'importance de partager ces expériences. Chaque histoire d'accouchement, qu'elle soit un accouchement de rêve ou un traumatisme d'accouchement, mérite d'être racontée.


Rejoins-nous pour découvrir ce témoignage inspirant et émouvant qui te rappellera que même dans les moments les plus difficiles, il y a toujours de la lumière au bout du tunnel. Écoute Balance ton accouchement et laisse-toi porter par ces récits qui célèbrent la maternité et la force des mamans.


Envie d'en discuter, d'en savoir plus ou de participer à ton tour ? Rendez-vous sur instagram : @balance_ton_accouchement


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi je suis Rebecca. maman de deux enfants, est complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour. Alors bonjour, merci d'être en train de me rejoindre pour ce nouvel épisode du podcast. Alors pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît en me donnant ton prénom, en me disant combien d'enfants tu as et quel âge ils ont, où ils sont, et en ajoutant tout ce que tu aurais envie.

  • Speaker #1

    Alors du coup, bonjour, je suis Pauline, je suis la maman d'Agathe qui va avoir un an dans quelques jours. et je suis mariée avec elle ici depuis 3 ans maintenant ok on est team maintenant dans quelques jours ma fille dans la semaine prochaine voilà on est dans la même période exactement ça c'est le coup dur ça fait déjà un an mon bébé il est où ?

  • Speaker #0

    exactement ça passe très très vite on le dit mais pourtant quand on est confronté on se rend compte qu'effectivement c'est pas un mythe c'est une horreur complètement c'est très rapide c'est ça bon ok Première question que je pose toujours, est-ce que tu avais pensé accouchement dès le début de ta grossesse ? C'est quelque chose qui te faisait peur, qui te donnait envie ou tu pensais pas tellement à ça et advienne que tu pourras ?

  • Speaker #1

    J'avais peur de l'accouchement avant de tomber enceinte, c'était vraiment quelque chose qui m'a toujours fait un peu flipper. Mais bizarrement, une fois que je suis tombée enceinte, j'y pensais plus vraiment. Enfin, disons que pas cette peur s'est enlevée parce que ce serait faux, mais disons que j'y vivais plus le moment et en fait, je voyais plus. pas vraiment la finalité. Et je ne me suis pas dit, panique à bord, il va falloir le faire sortir au bout d'un moment. Mais voilà, surtout avant, par contre, oui, ça me faisait beaucoup angoisser.

  • Speaker #0

    Souvent, devant le fait accompli qu'il est rentré, il va falloir qu'il sorte.

  • Speaker #1

    C'est un peu ça. Exactement.

  • Speaker #0

    Ok. Alors, du coup, si on remonte un petit peu le temps, est-ce que tu te souviens du moment où vous avez lancé Projet Bébé ?

  • Speaker #1

    Oui. En fait, nous, quand on s'est mariés, on ne voulait pas forcément lancé tout de suite, on voulait se laisser un peu de temps et pouvoir profiter un peu. On est partis tous les deux en voyage au Japon, c'était un voyage qui tenait vraiment à cœur à mon mari et du coup on est partis tous les deux profiter un peu de ce voyage et on s'était dit qu'en rentrant on lancerait le projet bébé donc c'est ce qu'on a fait.

  • Speaker #0

    Ça peut prendre du temps.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça. Au final ça n'a pas mis tant de temps que ça puisque je suis tombée enceinte en deux mois donc ça a été rapide mais oui Il y avait un peu l'échéance du voyage où on s'est dit on fait le voyage à fond et après on se lance dans une autre aventure. Et donc voilà, on a respecté l'idée qu'on avait.

  • Speaker #0

    Vous n'avez pas fait l'erreur de se dire bon allez on lance, on ne sait pas tout ce que ça va prendre et bim, je tombe enceinte pendant le voyage.

  • Speaker #1

    On n'a pas fait et heureusement parce que sinon on serait plus compliqué. Mais au moins comme ça on a pu profiter du voyage tranquillement.

  • Speaker #0

    Ok. Alors, comment se passe ton début de grossesse ? Comment tu te sens ? Qu'est-ce qui se passe ?

  • Speaker #1

    Début de grossesse, ça s'est bien passé. J'ai eu la chance de ne pas avoir de nausées, de vomissements, etc. Donc, je l'ai plutôt très bien vécu. Le début de la grossesse, en tout cas, les premières semaines se sont très bien passées. Et oui, vraiment, j'étais un peu fatiguée, mais je n'ai pas eu des gros symptômes, comme on peut entendre. Donc là dessus franchement, en fait ça m'a presque rassuré aussi de me dire ok je suis enceinte mais je ne suis pas non plus complètement au bout de ma vie quoi.

  • Speaker #0

    Ok, ouais t'avais pas des symptômes énormes ?

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    non non. Ok d'accord. Ouais du coup comment quoi, la première échographie c'est une grosse étape pour toi, c'est souvent l'échographie qui change tout.

  • Speaker #1

    Oui bah du coup on a fait l'échographie de datation et à cette échographie là on a appris qu'il y avait deux bébés.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    ce à quoi on n'avait même pas pensé il n'y en avait aucun dans nos familles et c'est vrai que je ne m'étais pas dit tiens on va avoir des jumeaux donc c'est vrai que cette annonce a été bon moi honnêtement je suis partie en fou rire quand on me l'a dit parce que vraiment je ne m'y attendais pas du tout c'est une bonne réaction oui voilà mon mari s'est décomposé mais en fait je pense qu'on s'est assez vite dit bon bah ok il y en a deux vivons l'aventure c'est pas une peur non plus ça vous a pas non plus traumatisé non un petit peu au début et puis après on s'est dit bon bah les cas sont là donc c'est parti

  • Speaker #0

    C'est évident, c'était des vraies jumelles, des poésie humaines ?

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'en fait, j'ai eu une grosse... Un peu compliqué après. En fait, j'ai eu... Il y avait une des jumelles qui avait du mal à grandir. Et donc, on nous a envoyé faire des analyses un peu plus poussées auprès du diagnostic antinatal. Et là, ils m'ont proposé de faire des biopsies pour aller faire des analyses génétiques. génétiques et en fait c'est sur ces analyses génétiques qu'on a su que c'était deux filles et que c'était des vrais jumelles.

  • Speaker #0

    Ça confirme un peu ce qu'il dit maintenant, que les jumeaux c'est héréditaire mais que les faux jumeaux et pas les vrais jumeaux, je crois que c'est ça l'idée.

  • Speaker #1

    Il y a une histoire effectivement dans le genre mais là en l'occurrence c'était des vrais jumelles mais en fait on l'aurait tous en ces analyses parce que c'était vraiment deux poches séparées donc en fait sans les analyses on n'aurait jamais su si c'était vrai ou pas.

  • Speaker #0

    Ok, et toi comment t'as vécu du coup ce petit sémant de stress ? Je suppose que c'était quand même pas très agréable, ou est-ce que finalement ça allait tenir le cap ?

  • Speaker #1

    Ça a été compliqué, parce que rien que de faire des examens, et on nous dit dès le début que potentiellement ça peut entraîner une fausse couche, donc ça on est informé dès le début, même s'ils nous disent que je crois que c'est 1%, donc ça reste faible, mais bon, le risque est quand même là. Et surtout, il faut prendre la décision très rapidement, proposé la biopsie le matin à 11h et j'ai passé sur le billard à 14h donc il y a un délai de réflexion qui est très très court et en même temps on a été très bien accompagnés par la médecin qui l'a fait elle était top de chez top donc ça m'a beaucoup rassurée aussi mais c'est vrai que par contre l'attente des résultats c'est une angoisse parce qu'on ne sait pas du tout ce que ça peut donner et on projette forcément dans le qu'est-ce qu'on fait si jamais on nous annonce qu'il y a une anomalie Merci. Même sans le savoir, c'est vrai qu'on se projette toujours pour se dire qu'est-ce qui va se passer et quelles décisions on va potentiellement pouvoir prendre. C'est plus compliqué en ces moments-là de vivre l'instant présent.

  • Speaker #0

    Puis tu passes à dire qu'on a des grossesses à risque, des problèmes.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et donc du coup, qu'est-ce qu'il en sort de cet examen ?

  • Speaker #1

    Il en sort que tout va bien, les deux sont en pleine forme, il n'y a pas d'anomalie ni chez lui ni chez l'autre. Et donc à ce stade là en fait on s'explique pas pourquoi est-ce qu'on a une qui est bien plus petite que l'autre et en fait on le saura jamais. Mais en tout cas sur toutes les analyses qu'on a faites, tout est bon. Donc nous on commence, parce que là j'étais quand même passée à 3 mois, c'était l'écho du T1 donc j'étais à 3 mois et quelques. Donc à partir de ce moment là on pense que c'est parti, on y va. Donc on commence à annoncer un peu qu'on va avoir des jumelles. Et du coup, j'étais beaucoup suivie, donc j'avais des échos tous les 15 jours, 15 jours un mois à ce moment-là, et l'écho suivante, en fait, on s'est aperçu que la plus petite s'était arrêtée.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Que son cœur s'est arrêté, la deuxième était en pleine forme, mais la première, du coup, s'est arrêtée.

  • Speaker #0

    Ok. Alors là, tu me dis un peu, comme ça, est-ce que c'était ton moment, c'était compliqué, ou est-ce que tu t'es dit, bon, c'est le destin, je ne sais pas ?

  • Speaker #1

    Ça a été compliqué quand même sur l'annonce parce qu'on s'était projeté quand même en avoir deux. On avait commencé à regarder les poussettes doubles, les lit doubles. On s'est quand même projeté assez vite. J'avais fait une méga commande de fringues. J'avais fait des fringues pour deux. Donc on s'était vraiment projeté. Donc pour moi, ça a été quand même compliqué de me dire que c'était un peu un échec aussi quelque part, de se dire qu'il y en a une qui n'a pas survécu. Et en même temps, on s'est dit que... Il y en avait quand même une qui était là et qu'en fait on pouvait pas non plus se déprimer complètement et qu'il fallait quand même poursuivre cette grossesse tant bien que mal parce qu'il y en avait une qui était là et qui était en forme, qu'elle avait rien demandé et qu'il fallait continuer à se battre pour elle. Donc c'est un peu ce combat-là qu'on a continué à mener et qui nous a fait aussi tenir et pas être complètement démoralisés. Ok,

  • Speaker #0

    d'accord. Comment se poursuit cette grossesse ? C'est logiquement un peu compliqué, mais médicalement, pour Agathe, comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Médicalement, ça se passe bien. On dit que la puce bouge bien, elle grandit comme il faut. Elle, elle est globalement en pleine forme. Ça continue bien jusqu'à 5 mois et demi à peu près. où du coup là j'ai des saignements pas grand chose mais quelques petits saignements où je me dis tiens c'est quand même un peu étrange et du coup quand on décide d'aller consulter, enfin de toute façon j'avais un rendez-vous avec la gynéco donc on va consulter, je lui en parle et en fait quand elle regarde elle me dit bah écoutez je vois la poche des os Ce qu'il n'allait pas censé voir à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Oui, cinq mois et demi, c'est un peu tôt quand même.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Et donc, de là, j'ai été hospitalisée pendant une semaine pour voir un peu ce qui se passe, pour surveiller de près. Et c'est là où ils ont détecté que j'avais une fissure de la poche des os.

  • Speaker #0

    OK, pas fou.

  • Speaker #1

    Non, pas fou, je crois, cinq mois et demi. J'étais à 26 à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Donc, quand même loin des 37 SA où tout est hors de danger.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça, voilà.

  • Speaker #0

    Ok. Et je crois que c'est quelle date, déjà, qu'on peut sauver un bébé en réanimation ? 24. 5 ? 24.

  • Speaker #1

    Oui, 24. Juste de passer sur les conditions.

  • Speaker #0

    As-tu l'air en tête ou pas, à ce moment-là, de dire que ça commence à aller pas bien, mais au moins, il y aura un alternatif de réanimation ou vraiment pas ?

  • Speaker #1

    Oui. Même avant, avant que tout ça se passe, j'avais lu que vers 23-24, selon comment allait le bébé, il pouvait commencer à réanimer. C'est vrai que dans ma tête, inconsciemment, je m'étais dit que c'est bon, on a passé les 24. Potentiellement, si elle arrive maintenant, on peut dire que tout sera rose, mais disons qu'on pourra faire quelque chose.

  • Speaker #0

    Alors ça, tu l'as bien en tête.

  • Speaker #1

    Oui, mais même avant de passer aux urgences.

  • Speaker #0

    Finalement,

  • Speaker #1

    elle est concernée par ces informations. C'est ça.

  • Speaker #0

    Ok, donc on te dit que le fils sur le cas de l'héros, ça signifie quoi pour toi ? Qu'est-ce qu'il t'annonce ? Hospitalisation ? Surveillance ?

  • Speaker #1

    Oui, hospitalisation. Il m'annonce une hospitalisation. Ils me disent qu'on va pouvoir mettre en place une hospitalisation à domicile pour surveiller jusqu'au bout. Et l'idée, c'est d'atteindre les 37 semaines pour déclencher à 37. Après, ils considèrent qu'il y a plus de risques pour le bébé de rester dans le ventre plutôt que de sortir au-delà des 37 semaines. donc Donc je me dis, ok, on y va. Et ils m'ont fait aussi rencontrer la chef de service de la réa Néonat, je vais y arriver, justement pour qu'elle puisse nous expliquer un peu qu'est-ce qui pouvait arriver si le bébé arrivait maintenant, comment il fallait que les choses soient surveillées, quels étaient les risques, etc. Et je pense que ça nous a vachement rassurés quelque part de dire que concrètement, si elle arrivait, on pouvait faire quelque chose.

  • Speaker #0

    Ok. Il fallait se passer comme ça.

  • Speaker #1

    C'est ça. On savait que ça serait compliqué, mais on s'était dit, bon, si elle arrive, OK, on pourra faire quelque chose et on n'est pas non plus... Enfin, tout n'est pas perdu. Et quand même,

  • Speaker #0

    ils sont rassurants, ils disent qu'il faut peut-être un peu tenir et que tu vas peut-être accoucher à terme ou est-ce qu'on te dit directement, bon, là, préparez-vous, dans quelques jours, quelques heures, quelques semaines, c'est fini ?

  • Speaker #1

    Non, ils sont plutôt rassurants. Ils disent que, justement, en général, on peut aller à terme. Je prends la tête de ma 2,37. Ils me disent que des fois, ça peut arriver que des femmes aillent jusqu'au bout. Donc, je me dis, why not ? Allons-y, on va tenter. Et puis, il m'avait fait les piqûres de corticoïdes aussi, justement pour développer ses poumons. Donc, je me dis que moi qui ne m'arrête jamais dans la vie, dans la vie, là, j'ai fait un pause forcé.

  • Speaker #0

    Petit rappel à l'ordre, prends ça encore.

  • Speaker #1

    Complètement. Donc, ça, c'est un petit peu compliqué à vivre d'être... coincée, de ne pas pouvoir bouger, etc. Mais bon, on garde espoir et on se dit que, ok, on peut aller jusqu'à 37 semaines, ça peut passer. Alors mal entendu, ça passe.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Alors, qu'est-ce qui se passe justement ? Tu retournes chez toi, hospitalisée à domicile, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Ouais. Du coup, je suis retourne chez moi. Ils avaient prévu les infirmières qui passaient régulièrement, les sages-femmes qui passaient tous les jours. Donc, tout était calé. Je suis rentrée le lundi soir, le mardi. tout se passe bien, monito, tout va bien. Et en fait, le mercredi matin, à 6h30, je sens Agathe qui bouge et qui me met un coup. Et là, je sens vraiment la poche me rompre dans mon lit. Et ce qui moi me fait sourire, c'est qu'en fait, mon mari était vraiment sur le pas de la porte en en train de partir. Et la poche a percé juste quand il était en train de fermer la porte. Donc, vraiment, il ne fallait pas que ça perde 5 000 plus tard. Sinon, c'était la panique. Mais du coup, voilà, la poche a complètement rompu. Sans que je bouge. J'étais dans mon lit en train de dormir. Pour le coup,

  • Speaker #0

    tu t'es reposée.

  • Speaker #1

    Complètement. Là, je pouvais respecter la règle.

  • Speaker #0

    OK. Et du coup, là, tu es à 27 semaines, du coup ?

  • Speaker #1

    Je suis à 27 tout pile.

  • Speaker #0

    27 tout pile.

  • Speaker #1

    OK. On a fait une semaine. Et donc, direction les urgences.

  • Speaker #0

    Oui, parfait. Ok, donc là, tu es accueillie pour un bas de combat. Est-ce qu'on te dit, ok, c'est pour vous, est-ce qu'on te dit, est-ce qu'on peut peut-être tenir, je ne sais pas ?

  • Speaker #1

    On ne dit rien du tout au début. On me pose un monito où il n'y a pas de contraction. Le bébé va bien. Pour l'instant, la première sage-femme que je vois ne me dit pas grand-chose. On n'est pas super inquiète non plus. Entre-temps, j'ai eu le téléphone de mes meilleures amies qui sont sage-femmes, qui me disent qu'ils me préparent quand même au fait que potentiellement ça peut aussi arriver. Heureusement qu'elle me l'a dit. C'est vrai que sur le moment, je me suis dit que si ça se trouve, ça va le faire. Après, quand la médecin est arrivée et m'a fait une écho, là, elle me dit qu'il n'y a pas de problème. Il n'y a pas beaucoup de liquide, mais je ne m'attendais pas à ce qu'on me dise qu'il y en avait plein. Et en fait, quand ils m'auscultent, elles me disent qu'il y a le cordon qui sort. Et il y a un autre médecin qui arrive, qui m'ausculte encore, et qui me dit « écoutez madame, je sens le pied » . Et là, je me suis dit « bon ok, là c'est mort » . Aujourd'hui, il n'y a plus de doute.

  • Speaker #0

    On ne va pas rester au chaud là, non ?

  • Speaker #1

    C'est fini. Et en fait, au début, elles me disent « on va vous passer en salle de naissance » . Et là, ma première... réaction, c'est de dire à mon mari je ne sais pas pousser. C'est bête, mais je n'ai pas eu de préparation à l'accouchement. Et en fait, je me dis, mais je ne sais pas faire.

  • Speaker #0

    Le stress, il est arrivé, je ne sais pas faire.

  • Speaker #1

    Exactement, panique à bord.

  • Speaker #0

    Après, je pense qu'il faut que tu te rattrapes à quelque chose. Donc là, ton sujet, c'est, ok, je ne sais pas pousser pour ne pas envisager autre chose qui pourrait être un peu plus grave ou perturbant.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Ok, donc tu passes en salle de naissance, on te dit encore que c'est possible à voix basse, qu'on essaye ?

  • Speaker #1

    Non, en fait, assez vite, très vite même. Le médecin me dit, écoutez, en général, dans ce genre de situation, ça part en césarienne. Je dis, allez-y, on ne va pas prendre de risques. Et en fait, je m'aperçois après qu'il déclenche le code rouge. Et donc là, tout va très vite. C'est-à-dire qu'il y a une infirmière qui arrive, qui me pose un... un cathéter en même temps me demande de me changer enfin en fait je sais plus comment je m'appelle et où je suis j'ai même pas le temps de dire faire un bisou à mon mari qu'on m'a déjà embarqué en brancard en courant dans les couloirs enfin vraiment j'ai cette image de la sage femme qui m'emmène en courant dans le couloir en me disant mais pour l'instant tout était quand même assez calme enfin on savait que c'était pas fou mais que bon c'était pas non plus une urgence à la minute elle doit sortir quoi c'est ça exactement et en fait du d'un mot enfin en un quart de seconde je comprends que c'est maintenant et qu'en fait, il faut y aller. Et là, ils me font une anesthésie générale parce que je n'ai aucune anesthésie pour l'instant, je n'ai rien du tout. Je revois vraiment ce moment où toutes les infirmières me demandent « est-ce que vous avez mangé ce matin ? Est-ce que vous avez des allergies ? Est-ce que vous avez une dent qui bouge ? » La concentration d'anesthésie en une minute, top chrono. Et du coup, entre le moment où ils m'ont fait partir et le moment où ils ont dit à mon mari qu'il a gâté le tennis, il s'est passé un quart d'heure.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    très, très rapide. Mais en même temps, même si c'était dans le speed, j'ai réussi quand même à rester calme parce que les infirmières qui étaient là m'ont beaucoup rassurée et elles étaient vraiment présentes. Le médecin était très cool. Mais je me souviens aussi du médecin qui me nettoyait le ventre en même temps que toutes les perfs, etc. Et qui me dit, mais détendez-vous, ça va bien se passer. Et là, je réponds, mais c'est plus facile à dire qu'à faire. Et finalement, je me souviens de lui avoir dit non, mais stop, stop, vas-y. Donc voilà, c'était un peu folklore.

  • Speaker #0

    Ok, ouais, clairement. Donc tu pars, toi, Annecy Général, donc tu t'endors.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Ok, quand tu te réveilles, comment ça se passe ? Qu'est-ce qui te passe par la tête ? Est-ce que tu te souviens des sensations ?

  • Speaker #1

    Non, quand je me réveille, au début, rien. Par contre, ils viennent tout de suite me voir pour me dire, madame, votre bébé va bien. En fait, je me dis un peu, mon bébé... de quoi vous me parlez je suis pas ouais c'est ça en fait j'étais un peu à des années-lumière de me dire qu'il y avait un bébé qui était sorti de mon ventre et donc je mets un peu de temps quand même à redescendre et à dire ah ok d'accord oui effectivement j'ai un bébé il est né très bien mais assez vite il y a quand même il faut rentrer mon mari en salle de réveil et lui entre temps avait pu voir Agathe avait pu voir la pédiatre aussi et du coup il me rassure en me disant « Voilà, elle va bien. » La première chose qu'ils me disent, c'est qu'elle était toute rouge, c'est que tout va bien. Sur ce moment-là, j'étais un peu sur un nuage. Je pense que je ne me rendais pas compte de la gravité de la situation. Ce n'est quand même pas la situation la plus idéale.

  • Speaker #0

    Après ça, une efficace soirée m'est arrivée très tôt dans la conseil, c'est sûr que là, pour le coup, c'est ça.

  • Speaker #1

    Et en même temps, je me disais, au moins, elle est là, elle est en bonne santé. Grosso modo, R.A.S., tout va bien.

  • Speaker #0

    Et je ne sais pas si c'était un peu glauque, mais du coup, la deuxième jumelle, ils l'ont sortie en même temps ou elle a été absorbée directement ?

  • Speaker #1

    Ils l'ont sortie en même temps.

  • Speaker #0

    Ok, ça ne posait pas de bruit, mais je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, ils ont pris des photos aussi et ils nous proposent de voir. Alors, pour l'instant, on n'a pas forcément la volonté de la voir. Mais en tout cas, on peut, si on veut, on peut toujours voir les photos. Parce que là, par exemple, elle faisait 2 grammes. Donc, c'est quand même... Enfin, voilà, c'est bien raisonné.

  • Speaker #0

    OK, d'accord. Donc, toi, tu te réveilles doucement. Heureusement, ton mari est là, enfin, ton conjoint est là. et que... Et que tu te rassures un petit peu. Est-ce qu'il a fait des photos ? Est-ce que tu peux la voir quand même ? Ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Oui, il m'a fait une photo. Après, du coup, elle a directement été mise en couveuse. Donc, on ne voit pas grand-chose. Je la vois vraiment de très, très loin. Mais oui, il m'a fait une photo. Et c'est bête, mais après, ce que je lui dis, c'est à qui est-ce qu'elle ressemble ? Je pense que je suis vraiment dans un autre monde.

  • Speaker #0

    Vraiment qu'elle a couché à terme, tout va bien.

  • Speaker #1

    Complètement. Et en même temps, lui, il était aussi sur des détails. c'est bon elle a bien 5 doigts à chaque main C'était très pragmatique chez nous.

  • Speaker #0

    Après, je pense qu'en plus, on ne sait pas tellement à quel point c'est développé à 27 semaines. Je pense qu'autant on sait qu'arriver à 35, c'est un vrai bébé là. C'est quand même petit. C'est vrai qu'on ne se rend pas forcément compte qu'ils sont bien formés, ils sont bien opérationnels. Exactement,

  • Speaker #1

    complètement.

  • Speaker #0

    OK. Donc toi, tu restes à un moment en salle de réveil, je suppose ?

  • Speaker #1

    C'est dû rester une heure, une heure et demie, je crois.

  • Speaker #0

    OK. Et après, tu vas directement avec elle ou tu retournes en salle de suite ?

  • Speaker #1

    Non, je retourne en chambre. Ils m'emmènent au niveau des grossesses à haut risque, ce que j'ai trouvé bien. Parce qu'en fait, j'ai retrouvé les infirmières que j'avais vues la semaine d'avant qui ne m'attendaient pas déjà si vite. Mais c'est surtout qu'en fait, je n'étais pas avec toutes les autres femmes qui venaient d'accoucher à 37 semaines ou à terme. Et des petites pleurs. Voilà. Donc, je pense que ça, franchement, psychologiquement, ça m'a bien aidée parce que c'est quand même... pas le plus simple et de ne pas être mélangé à des femmes qui vivent des grossesses normales, ce qui met l'entrée qui va au bout, c'était quand même pas mal.

  • Speaker #0

    Ok. Et à quel moment tu peux vraiment rencontrer ta fille alors ?

  • Speaker #1

    Ben moi j'ai accouché à 10h31 exactement et j'ai rencontré Agathe à 9h du soir. Ok. Où en fait c'était aussi le temps que moi je puisse me relever, enfin voilà, que je puisse un peu me remettre de mes émotions et du coup ouais on m'a emmené à 9h voir voir la puce.

  • Speaker #0

    Et toi, ça allait à ce moment-là ? Tu te remettais juste doucement ? Tu n'étais pas non plus paniquée ou tu ne voulais pas spécialement tout défoncer pour voir ton bébé ?

  • Speaker #1

    Non, j'étais assez calme parce que je savais aussi qu'on allait m'emmener la voir. Et puis, même au début, j'étais allongée, je n'arrivais pas à me lever. J'étais encore en état d'y aller. Par contre, j'ai vraiment demandé à ce que je puisse la voir dans la journée. enfin ça ils m'ont rassuré assez vite dans tous les cas que je pouvais aller la voir mais voilà j'avais vraiment aussi besoin de la voir rapidement je voulais pas attendre 3 jours pour la voir ok,

  • Speaker #0

    du coup cette rencontre comment ça se passe,

  • Speaker #1

    comment tu bah assez bizarrement dans le sens où en fait j'étais toujours dans mon image de bébé à terme etc, quand on la voit on se rend compte qu'elle faisait quand même 795 grammes donc c'est que ça c'était pas lourd et on se... effectivement c'est un bébé mais c'est un bébé qui n'est pas fini il n'y a plus de moudeau donc c'est un peu violent quand même sur le moment de se prendre compte que oui on a un bébé mais que non c'est pas le bébé qu'on attendait l'image en tout cas quand on en était faite mais par contre j'ai pu la prendre en peau à peau dès le matin dès le soir quand je suis allée j'ai pris une heure en peau à peau Donc, voilà, c'est le moment un peu émouvant, en tout cas, où on se dit, OK, là, elle est vraiment là.

  • Speaker #0

    Elle n'est plus dans mon ventre, elle est née, elle est sortie, j'ai un bébé dans les bras, je suis maman.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. Il y a un petit temps quand même de se dire, est-ce que c'est vraiment ça ?

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Mais voilà, en tout cas, j'ai pu la prendre. Et ça, franchement, j'étais vraiment contente de pouvoir la voir une heure avec moi.

  • Speaker #0

    OK. Et ton mari, du coup, il est avec toi tout au long ? Comment il passe avec toi ?

  • Speaker #1

    Non, là il était déjà reparti, parce que la journée était quand même un peu rude, donc il était complètement cramé. Mais lui par contre, il avait pu faire du poids à peau avec Agathe dans la journée. Il était allé, en fait dès le matin, je crois qu'au bout d'une heure de vie d'Agathe, il a pris un non-non. Il l'a repris en poids à peau plusieurs fois, donc voilà, il avait déjà pu voir la petite et il y a un moment je lui ai dit de rentrer parce qu'il était complètement... Il avait quand même une bonne dose de stress le matin en voyant partir. Donc non, elle l'a jeté toute seule à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Et du coup, comment se passent ces premiers jours de vie ?

  • Speaker #1

    Les premiers jours se passent... Plutôt bien. Agathe gérait bien. Elle avait un masque à oxygène, elle était sondée pour l'alimentation. Après, c'est qu'on découvre un nouveau monde. C'est-à-dire que c'est un monde qu'on ne connaît pas du tout, qui est très peu visible aussi. Donc, c'est un peu impressionnant quand même de voir tous ces capteurs, sur ce tout petit bébé. Et même quand on envoie des photos à la famille, on sent qu'ils sont un peu... Ils se posent aussi un peu des questions. C'est un peu compliqué pour eux aussi à distance de voir tout ça. Mais globalement, les premiers jours se passent bien. Après, ils nous disent qu'à partir d'une semaine, dix jours, c'est souvent qu'il y a un peu une baisse sur l'état général du bébé. Donc, ils nous préviennent quand même pour nous dire que, potentiellement, il faut qu'on s'attende à une baisse à un moment. Ok. Toi,

  • Speaker #0

    tu es quand même informée des risques. Et du coup, tu fais que ce n'est quand même pas… Un autre fleuve tranquille qui t'attend ?

  • Speaker #1

    Oui, très vite. On a des rendez-vous avec les pédiatres de l'hôpital et même les infirmières nous disent que ça va être long, on le sait, et que potentiellement, il va y avoir des hauts et des bas. Ça, ils nous préviennent très vite qu'il va y avoir des hauts et des bas. Et en même temps, on se sent quand même très accompagnés. Vraiment, on voit une psychologue qui nous l'explique aussi. Il y a vraiment une bonne relation entre les pédiatres, les infirmières et nous.

  • Speaker #0

    La prise en charge est bonne.

  • Speaker #1

    Oui, franchement, nickel. On s'est vraiment sentis soutenus par l'équipe médicale.

  • Speaker #0

    OK. Et du coup, comment elle va ? Alors, passé cette période d'essai de 10 jours, est-ce que tu as vraiment la baisse qu'on t'avait annoncé ? Est-ce que ça se passe comment ?

  • Speaker #1

    On a effectivement une baisse. Elle a... Enfin, il découvre un jour du sang dans ses selles. Et du coup, ça, il considère que c'est un problème au niveau de l'intestin.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Je vais dire des bêtises, mais il y a une problématique au niveau de son intestin. C'est classique chez les prémats, ça nous le dit tout de suite. Mais voilà, ça nécessite d'arrêter son alimentation pendant une semaine, dix jours quasiment, pour soigner son intestin qui n'était pas censé fonctionner à ce moment-là et qui n'a pas trop compris ce qui lui arrivait. D'accord,

  • Speaker #0

    c'est bien. Ok. Au niveau de l'alimentation, est-ce que c'était biberon ? Est-ce que c'était lait maternel ? Est-ce que c'était un projet pour toi ?

  • Speaker #1

    C'était lait maternel. Au début, les primaires, c'est du don de lait. Au tout début, je n'avais pas encore de lait. J'ai tiré assez vite, mais pour les premiers jours, elle a eu du don de lait. Et après, elle a eu mon lait pendant longtemps. Moi, je n'avais pas trop d'attente. Je m'étais dit, pourquoi pas ? Oui, non, peut-être. Mais je ne m'étais pas dit, je ferais forcément un allaitement. Je m'étais plutôt dit, on verra un peu ce que ça donne. Mais là, dans la mesure où on m'a dit que ça aidait quand même vachement le développement du bébé, je me suis dit, bon, là, OK, ce ne sera pas un événement, du coup, ce sera un tiré, mais on va le faire. OK,

  • Speaker #0

    tu fais tout ce qui est possible pour l'aider. Complètement. OK. Et toi, du coup, au bout de quelques jours, je suppose que toi, tu es plus hospitalisée en tant que maman, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui. Moi, je suis en train de faire une petite semaine.

  • Speaker #0

    OK. Ça, comment tu le vis, le fait que toi, tu ne sois plus hospitalisée, mais qu'elle, elle reste à l'hôpital ?

  • Speaker #1

    Les débuts ont été compliqués parce que le jour où je suis rentrée, toute la journée, j'ai pleuré parce que vraiment, je n'étais pas bien à l'idée de rentrer chez moi, de ne pas pouvoir la voir quand je veux et de me dire aussi qu'on partait sur un parcours très long. Donc, les premiers jours étaient quand même compliqués à gérer.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'on t'annonce comme parcours ? Qu'est-ce qui vous attend ? ça va se passer comme ça, ça va prendre tant de temps ?

  • Speaker #1

    Ils ne se positionnent jamais vraiment sur des dates. Ils disent qu'en général, on sort à peu près au moment du terme. Donc, en sachant qu'elle est née en juillet, le terme est en octobre. Donc, on se dit, bon, un peu de marge. Après, on nous explique aussi les grandes phases, justement, qui font qu'il y a plus ou moins de risques, ou en tout cas, qu'on enlève certains risques. Donc je me cale, je sais qu'il y avait autour du 15 août, on passait les 34 semaines, je crois, donc on sortait de l'extrême, de la grande primaire. Et du coup, là, j'avais vraiment ce 15 août en ligne de lumière et de me dire, il faut vraiment qu'on y aille. Donc on a fait vraiment étape par étape en se disant, bon, première étape, c'est ça, la deuxième, c'est ça. Et puis voilà, on a avancé doucement mais sûrement comme ça.

  • Speaker #0

    Ok. Et pas trop de frayeur, du coup, dans tout ce parcours, dans toute cette chronologie ? Si, on en a eu une grosse, du coup, 15 jours après ce fameux épisode de l'intestin, où ils nous ont appelé en pleine nuit, à 1h20 du match, je crois, en nous disant qu'Agathe était en train de faire une hémorragie des poumons et qu'il fallait qu'on vienne tout de suite maintenant. Donc là, gros, gros stress, parce que tout de suite, hémorragie, c'est des choses immenses, qu'est-ce qui se passe ? Et en fait, ça a duré pendant 2, 3, 4 jours. En fait, on ne savait pas si elle allait s'en sortir ou pas. Donc là, c'était vraiment une grosse période d'incertitude. Les médecins étaient un peu comme nous, à nous dire qu'on tente des choses, mais on ne sait pas ce que ça va donner. Ils ont été très transparents dès le début, en disant qu'on peut s'en sortir, mais ça peut aussi être très compliqué. Donc là cette période a été vraiment très très rude. Tu sais que ton bébé est là et en train de se battre, dès qu'elle avait le moindre soin, toutes ses constantes se cassaient complètement la figure. Enfin voilà, on sentait que c'était très compliqué et en même temps, par contre quand c'était nous qui le faisions, elle réagissait beaucoup mieux. Disons que tout tombait pas d'un coup quoi. Donc c'est là quand même où on se rend vraiment compte de l'impact qu'on a. à tel point qu'il y a un moment où j'ai pu la reprendre en peau à peau et c'est à ce moment là en fait où ils testaient presque des traitements parce que c'est le seul moment où toutes ces constantes, ce battement de coeur etc. ne tombaient pas donc on sent vraiment l'impact qu'on peut avoir et le rôle qu'on a à ce moment là le peau à peau c'est le meilleur médicament à ça,

  • Speaker #1

    on ne dirait jamais assez mais et pour eux,

  • Speaker #0

    c'est pour les autres

  • Speaker #1

    Et c'est quand même temps, quand elle est sur toi, au moins pour savoir mieux, déjà.

  • Speaker #0

    C'est ça, exactement. Donc c'est vrai que là, ouais, gros, gros frayeur à ce moment-là. Mais encore une fois, on a vu les médecins tous les jours qui nous expliquaient ce qui se passait. On a vu la psy tous les jours qui débriefait aussi. Enfin, je veux dire, voilà, on a été vraiment bien accompagnés, mais on a eu très, très peur, franchement. Et à tel point qu'on ne l'a pas dit. Enfin, voilà, nos parents ne sont pas tous au courant. Enfin, voilà, on a essayé de ne pas forcément alerter tout le monde. On n'avait pas envie que tout le monde nous dise « Attends, qu'est-ce qu'elle a ? Où on en est ? » Déjà qu'on était en panique. Si tout le monde se demandait toutes les deux heures comment ça allait, je pense que là, ça aurait été très compliqué.

  • Speaker #1

    Ça vient de te protéger aussi.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Donc, tu as fait une grosse tria 15 jours après. Ensuite, est-ce que ça va mieux ? Est-ce que c'est toujours des petits problèmes et ça passe ?

  • Speaker #0

    Après, globalement, c'est bien remonté. Elle est bien repartie, surtout. Elle a eu aussi un souci aux yeux, mais ça, c'est classique aussi chez les Prémas. C'est les vaisseaux qui ne se développent pas correctement. C'était un tout début qu'on a surveillé. Mais disons que là, pour le coup, ils nous ont dit qu'il y avait des traitements possibles, que ça pouvait très bien se passer, que c'était classique chez les Prémas. Et disons qu'on n'était pas sur le même niveau que... pronostique vitale où on se dit là en fait elle peut complètement s'arrêter donc c'était une épreuve de plus mais disons par rapport à ce qu'on avait vécu on disait bon on surveille et ça va bien se passer donc

  • Speaker #1

    elle commence son parcours en réa néonate est-ce que le moment où elle sort de la réa c'est déjà un gros soulagement est-ce que tu t'en souviens ?

  • Speaker #0

    oui c'était début octobre où on attendait cette date parce que vraiment la fin c'est le plus long ouais Merci.

  • Speaker #1

    Donc, vraiment, du coup, ça a bien duré un temps.

  • Speaker #0

    Oui, c'était deux semaines avant son terme. Donc, on était un tout petit peu en avance. Et oui, le gros soulagement de rentrer à la maison, de se dire que c'est bon, on rentre à la maison. Un peu de stress aussi, parce qu'on n'a plus les infirmières, on ne tient pas son rythme cardiaque tout le temps. C'est un truc, c'est à nous de gérer. Il n'y a plus l'équipe médicale à côté. Et en même temps, je trouve qu'on a été relativement sereins. j'avais peur justement de cette période d'être en panique en rentrant à la maison et en fait on s'est un peu laissé porter et on a repris notre vie mais sans être en panique surtout ok vous avez réussi à faire la part des choses et vous dire ça va,

  • Speaker #1

    juste être vigilant mais pour autant être focus sur les constantes et les respirations exactement,

  • Speaker #0

    bon après tu vas mais ça je pense que prima ou pas il y a beaucoup de mamans qui le font, on a checké le bébé respire bien enfin voilà

  • Speaker #1

    ça c'est juste cette maman ça ok et du coup depuis comment ça se passe du coup c'est quand même pas assez loin de ça au final depuis on a un bébé qui est en pleine forme qui là

  • Speaker #0

    vient de rattraper son retard en termes de taille et de poids qui est dans les courbes d'un bébé né en juillet ce qui est quand même assez rare pour un bébé qui est né à ce terme là qu'on a corrigé du coup Oui, c'est ça. Donc là, elle est vraiment en pleine forme. C'est un bébé qui se retourne, c'est un bébé qui lève la tête comme tout le monde, c'est un bébé qui commence à s'asseoir. Enfin voilà, on compte son développement en âge corrigé du coup, mais elle est dans les temps pour un bébé en âge corrigé. Donc vraiment, même avec un parcours aussi compliqué, elle est en pleine forme et c'est un bébé justement, je pense qu'il y a encore plus... plein de vie c'est un bébé qui sourit tout le temps comme si elle se rendait compte qu'elle s'était battue et que du coup là elle fallait profiter complètement mais même quand voilà quand n'importe qui la voit tout le monde dit mais elle sourit tout le temps bah oui oui elle gagne tout le temps et on en profite bon après je trouve que la maman elle est quand même assez positive aussi ce bai-dé effectivement on a toujours été assez positive mais aussi parce que mes parents l'étaient parce que voilà donc Merci. Donc c'est vrai que oui, on a toujours été positif et je pense que c'est aussi ce qui nous a aidé. Et aussi d'avoir été entouré par nos amis, par nos familles. Je pense qu'on a vraiment eu un cercle aussi autour de nous, de tous nos proches qui nous ont vraiment soutenus tout au long de cette période. Et oui, c'est ça aussi qui nous a fait tenir et qui nous a permis d'être positif. Et aujourd'hui aussi, qui nous permet de continuer notre parcours et d'avoir un bébé qui est en pleine forme.

  • Speaker #1

    C'est rare d'avoir un témoignage aussi intense dans le Béni à 27 semaines avec un si grand son, c'est très bien. Tu m'as dit que tu voulais partager un message d'espoir, mais du coup, c'est vraiment ce que tu fais, donc c'est vrai que ça va faire du bien à tous les mamans, tous les parents qui parfois vivent des épreuves, et qui se disent « ok, ça peut aller en fait » .

  • Speaker #0

    Complètement, et je me revois justement quand Agathe a fait son hémorragie, où justement j'ai cherché des témoignages qui puissent m'aider et aussi être un peu positif. et en fait j'en trouvais pas vraiment j'avais pas de témoignage qui me disait qu'on pouvait s'en sortir donc ça a été aussi très dur et c'est pour ça que je me dis que j'ai aussi envie de partager l'histoire d'Agathe et même malgré les difficultés qu'elle a eues les gros sujets qu'on a eus aujourd'hui elle va super bien et comme quoi tout peut aussi très bien se passer c'est pas parce qu'il y a une épreuve que derrière tout est fini voilà au Zoom. C'est l'idée.

  • Speaker #1

    Et du coup, je vais te dire un peu ma réponse, mais du coup, toi, comment tu te remets déjà physiquement quand même une césarienne et ensuite moralement tout cet approchement ?

  • Speaker #0

    Physiquement, bien. Aujourd'hui, tout s'est bien mis en place et je suis en forme. Moralement, ça a mis un petit peu de temps en sortie de... Enfin, pendant qu'Agatha était hospitalisée, mais en fait, maintenant, on... Je pense qu'on a trouvé notre rythme de croisière aussi. Donc, moralement, ça va bien, en tout cas, vis-à-vis d'Agathe et de nous, notre famille. En tout cas, je vais bien. Je continue à être suivie par la psychologue de l'hôpital.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Mais non, ça va bien. Parce qu'on arrive au sujet. Aujourd'hui, on a réussi à faire ce qu'on voulait faire, même si on avait un parcours un peu compliqué. On arrive à avoir la vie qu'on voulait, à continuer à voir du monde, à sortir, à emmener Agathe. Je l'emmène à peu près partout. Mais voilà, aujourd'hui, ça va. Donc, c'est chouette. On appréhende forcément si jamais il y avait un deuxième qui arrivait. Parce que je ne sais pas si ça peut se reproduire. Et comme on ne sait pas ce qui s'est passé, en tout cas, on ne sait pas d'où ça vient. Tu as toujours un peu une épée de Damoclès au-dessus de la tête. mais voilà je me dis qu'on se posera la question quand on relancera le projet on va profiter de le bébé qui est à fond c'est peut-être totalement fermé exactement voilà on ne s'est pas dit tout de suite non c'est mort potentiellement

  • Speaker #1

    ça arrivera ok pour toi le sujet psychologique est quand même très important c'est une grosse étape dans le fait que tu ailles bien aujourd'hui enfin plutôt bien mais

  • Speaker #0

    Oui, je pense que le suivi psychologique est vraiment important. En plus, on avait une psy qui faisait vraiment partie intégrante du service, qui faisait aussi tous les débriefs le matin. Donc, en fait, elle avait toutes les infos d'Agathe. Et même des fois, c'est elle qui nous réexpliquait avec des mots un peu plus simples des choses qu'on nous avait expliquées, qu'on avait compris la moitié. Donc, vraiment, on a été vraiment bien suivis. Je pense que ça m'a beaucoup aidée. Et après, c'est vraiment d'avoir un entourage qui soit présent. On a des amis qui, soit à des milliers de kilomètres ou qui soient à côté de chez nous, qui nous ont vraiment soutenus sans non plus être oppressants. On a quelqu'un qui nous disait tous les jours « comment ça va ? » et nos familles qui, pareil, ont été super présentes. En fait, je pense que vraiment, notre entourage a beaucoup fait aussi et nous a beaucoup aidé, en tout cas psychologiquement. à aller bien et encore aujourd'hui. Je pense que c'est vraiment être bien entouré et avoir un bon sub-psi, je pense que c'est vraiment important. Et rester positif, surtout.

  • Speaker #1

    Ah, ça. Mais ça, bon, malheureusement, on n'est pas forcément du tout. C'est bien de se souligner, parce que voir le verre à moitié plein, parfois, ça aide pas beaucoup.

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Même si on est passé par des phases où, bon, je vous avais dit, ouais, non, allez, c'est bon. Oui.

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a aussi le recul de ça il y a un an quand même. Peut-être qu'il y a un mois d'après, on ne se fait pas le même discours.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est clair. Par contre, d'être entourée, c'est essentiel.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup à toi d'avoir partagé ces témoignages plein de belles énergies. Les difficultés que tu racontes, en tout cas, ça fait plaisir. C'est vraiment un message rassurant. On a compris que ça ne se passe pas toujours comme ça, malheureusement, mais ça peut bien aller aussi. Et c'est bien de le dire. par contre.

  • Speaker #0

    Exactement, complètement. Donc voilà, c'est aussi possible.

  • Speaker #1

    Ouais. Écoute, merci beaucoup à toi, en tout cas.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu, ou si le podcast, de manière générale, te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note sur ton application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires aussi passionnantes qu'intéressantes, rendez-vous mercredi prochain. À très vite !

Chapters

  • Introduction et présentation de Pauline

    00:01

  • Le début de la grossesse et l'annonce des jumeaux

    00:43

  • Les complications pendant la grossesse

    04:09

  • L'accouchement et la découverte d'Agathe

    06:06

  • Premiers jours en néonatologie et défis rencontrés

    14:40

  • Rencontre avec Agathe et émotions de la maternité

    22:08

  • Le parcours après la sortie de néonatologie

    28:06

  • Conclusion et message d'espoir

    40:45

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