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Mélusine - La naissance d'un bébé arc en ciel cover
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Balance ton accouchement

Mélusine - La naissance d'un bébé arc en ciel

Mélusine - La naissance d'un bébé arc en ciel

42min |26/03/2025
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Description


As-tu déjà ressenti la peur de perdre un enfant avant même de le tenir dans tes bras ? Dans cet épisode de "Balance ton accouchement", je te propose un témoignage poignant qui va profondément résonner avec toutes les mamans et futurs parents. Je reçois Mélusine, qui partage avec nous son parcours émotionnel complexe autour de ses deux grossesses, un récit qui met en lumière la résilience et l'amour des parents face à l'adversité.

Mélusine commence par évoquer la perte de son premier fils, Louis, décédé in utero. Ce deuil périnatal a profondément marqué son expérience de maternité et a laissé des cicatrices invisibles. Après cette épreuve, elle et son conjoint ont ressenti le besoin d'accueillir un nouvel enfant, Arthur, un "bébé arc-en-ciel". Mais comme tu peux l'imaginer, la route vers cette nouvelle maternité n'a pas été sans défis. Mélusine nous parle de l'anxiété et du stress qui ont accompagné sa seconde grossesse, des craintes liées à son histoire précédente, et du suivi médical rapproché qu'elle a dû mettre en place.

Au fil de son récit, elle aborde les décisions qu'elle a dû prendre concernant son accouchement, notamment le choix d'un déclenchement. Dans ce podcast parental, nous discutons également des différentes expériences d'accouchement, des accouchements à domicile aux césariennes d'urgence, en passant par l'accouchement physiologique. Mélusine partage ses réflexions sur l'importance du soutien psychologique durant ces moments difficiles, ainsi que les défis post-accouchement, tels que l'allaitement et la nécessité de prendre soin de soi pour pouvoir prendre soin de son bébé.

Ce témoignage de Mélusine est une véritable ode à la maternité, un appel à la solidarité entre mamans et un éclairage sur les réalités souvent méconnues du parcours de la maternité. Que tu sois en pleine grossesse, que tu prépares ton accouchement de rêve ou que tu sois déjà maman, cet épisode te touchera à coup sûr. Ensemble, nous allons explorer les émotions, les luttes et les joies qui accompagnent la vie de parents, et comment chaque expérience d'accouchement, même les plus traumatisantes, peut nous façonner. Rejoins-moi pour une conversation sincère et émotive qui pourrait bien changer ta perception de la maternité.


Envie d'en discuter, d'en savoir plus ou de participer à ton tour ? Rendez-vous sur instagram : @balance_ton_accouchement


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Rébecca

    Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi je suis Rebecca. maman de deux enfants, est complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour. Alors bonjour et merci à toi de me rejoindre de nouveau pour un nouvel épisode de ce podcast. Pour rappel, je reçois Mélisine qui avait déjà enregistré l'épisode 57 avec moi. Donc Mélisine, est-ce que tu pourrais te présenter, me dire combien d'enfants tu as et quel âge ils ont ou il a, et puis ajouter tout ce que tu aurais envie.

  • Mélusine

    Ok, donc moi c'est Mélusine, j'ai 30 ans, je suis maman de deux garçons. Donc il y a Louis qui est né et malheureusement décédé le 26 décembre 2023 après une mort fétale in utero, découverte le 25 décembre 2023 et maman depuis un mois et demi de Arthur qui nous a rejoint le 30 janvier 2025.

  • Rébecca

    Super. Donc, je suis très ravie d'enregistrer ça, on donne des frissons quand tu en parles, parce que vraiment, l'épisode 57 est à écouter, par contre ça parle d'un sujet quand même assez sensible, donc il faut être très mentalement à l'entendre, mais vraiment c'est une mine d'informations. Est-ce que ça t'embêterait de revenir rapidement sur ce qu'il s'est passé pour ton premier enfant ?

  • Mélusine

    Non, pas du tout, au contraire, c'est important pour moi d'en parler. Donc effectivement, je suis maman de Louis qui est décédé in utero le 26 décembre 2023. Donc c'est arrivé le jour de Noël. Malheureusement, on s'est levé le matin avec mon conjoint. Louis ne bougeait pas alors que c'était très inhabituel. Donc on est allé... Après avoir un petit peu attendu, essayé de le faire bouger, entremêlé avec les repas de fête. Donc forcément, c'était un peu compliqué d'être très attentive à ce qui se passait. Mais en même temps, j'étais quand même un peu perplexe. Donc voilà, vient un moment où je dis à mon conjoint, c'est pas normal. Malgré les stimulations, elle ne bouge pas. Donc on est parti aux urgences. Et malheureusement, le monito est revenu à plat. L'échographie montrait qu'il n'y avait plus de mouvements, plus de battements de cœur. Donc voilà, j'ai été gardée à l'hôpital avec une mise en travail spontanée, malgré tout qui s'est faite dans la nuit du 25 au 26, probablement le choc de l'annonce. Et voilà, donc j'ai accouché de Louis à ce moment-là.

  • Rébecca

    Ok, bon, une grosse épreuve, un grand moment. Voilà, je le rappelle encore une fois, toute cette histoire fait lieu d'un épisode consacré. Donc si jamais vous avez envie de l'entendre, pas de souci. Maintenant, on va aborder une nouvelle grossesse. Est-ce que tu peux nous raconter à quel moment tu t'es sentie prête d'avoir ce petit bébé arc-en-ciel ?

  • Mélusine

    C'est arrivé assez rapidement. Quand on a été hospitalisé pour l'accouchement d'Arthur, on nous a posé les questions classiques d'un après-accouchement, à savoir le moyen de contraception qu'on souhaiterait avoir après. après cet accouchement, etc. Et on leur avait demandé un petit temps de réflexion quand même. Et rapidement, avec mon conjoint, on s'est dit, de toute façon, on voulait plusieurs enfants. Donc voilà, ça ne sera plus rapproché que ce qui était prévu initialement. Mais il y avait un désir de grossesse qui avait rapidement émergé. Évidemment, non pas pour remplacer Louis, qui était et sera toujours notre premier petit garçon. mais une volonté quand même de remettre un petit peu de vie aussi dans ce tsunami qu'on venait de traverser. Donc j'avais dit à la gynécologue que je ne souhaitais pas avoir de moyens de contraception parce que j'envisageais rapidement, dès que j'aurais le feu vert, c'est-à-dire qu'on attendait les résultats de l'autopsie, etc., pour savoir ce qui s'était passé, pour anticiper du coup sur la prochaine grossesse. Et du coup, on a décidé de ne pas reprendre de contraception. Et puis, on a laissé un peu le temps faire les choses. Et je suis retombée enceinte d'Arthur au bout de cinq mois, c'est-à-dire en mai 2024.

  • Rébecca

    Ok, d'accord. Comment se passe ce début de grossesse ? Alors, je suppose que tu étais peut-être un peu stressée.

  • Mélusine

    Un peu ? Ça a été une grossesse très éprouvante, mais pas que sur le versant psychologique, parce que ça, on s'y attendait. On en avait beaucoup parlé avec mon conjoint, on se doutait que ça ne serait pas une grossesse facile, on se doutait que ça viendrait réveiller pas mal de traumatismes. Mais j'avais aussi très largement sous-estimé la difficulté physique de la grossesse, parce que j'ai quand même vécu une première grossesse à terme. J'ai même pas eu 5 mois pour m'en remettre que je retombe déjà enceinte. Et si au début ça se passait très très bien, au fur et à mesure des semaines, je me suis quand même rendue compte que si on disait qu'il fallait du temps pour s'en remettre, c'était pas pour rien. Parce que physiquement c'était aussi très difficile.

  • Rébecca

    Ok. D'accord, tu sentais que ton corps était quand même fatigué d'avoir porté ces deux enfants d'une manière rapprochée.

  • Mélusine

    Ouais, vraiment. Et avec beaucoup de douleurs ligamentaires qui se sont manifestées très tôt. des douleurs musculaires. Je pense que les muscles au niveau du ventre n'avaient pas eu le temps de se remettre correctement. Ils étaient sursollicités. J'ai eu du ventre très rapidement pour cette deuxième grossesse. À dix semaines, on voyait déjà que j'étais enceinte. Donc, je pense qu'il y a la mémoire qui joue. Mais je pense vraiment que deux grossesses rapprochées, c'était costaud pour mon pauvre petit corps.

  • Rébecca

    Ok. Et est-ce que tu avais du coup un suivi très rapproché pour cette seconde grossesse ?

  • Mélusine

    Alors ça, c'est quelque chose qui avait été discuté avec la gynécologue à l'hospitalisation après l'accouchement de Louis. Je lui ai dit que j'avais bien compris que les résultats d'autopsie allaient probablement revenir avec pas ou peu de réponses, mais que du coup, il était difficile d'envisager une nouvelle grossesse de manière sereine. Et j'avais demandé à la gynécologue qui nous avait accueillis aux urgences, qui nous avait fait l'annonce, si elle pouvait me suivre pour la grossesse suivante, en lui expliquant que je n'avais aucune rancœur envers qui que ce soit de mon premier suivi qui avait été exemplaire pour le coup, mais que j'avais besoin de repartir sur une nouvelle base avec peut-être cette médecin qui connaissait un peu le dossier, etc., qui avait été là, qui nous avait très bien accompagnés pendant l'hospitalisation. Vraiment, ça m'a rassurée que ce soit elle. Donc elle m'avait un petit peu expliqué que j'aurais pas un suivi classique. Je n'étais pas considérée comme une grossesse à risque parce qu'il n'y avait rien dans ce début de grossesse qui me faisait rentrer dans ces critères-là, mais que j'allais quand même pouvoir avoir un suivi qui était beaucoup plus rapproché, presque un suivi à la demande. C'est-à-dire qu'elle m'avait expliqué jusqu'à 22 semaines, donc jusqu'au seuil de viabilité, elle me disait qu'il n'y avait pas d'intérêt de faire un suivi rapproché. Elle m'a dit que jusqu'à 22 semaines, on est sur un suivi classique. On laisse la nature faire les choses. Si la grossesse se poursuit, c'est très bien. On augmentera le suivi dans un second temps.

  • Rébecca

    Et toi, tu étais d'accord avec ça ? C'était une solution qui te convenait ?

  • Mélusine

    Oui. Elle a quand même été très gentille. Elle m'a fait une écho précoce à six semaines d'aménorée pour vérifier que la grossesse était bien installée, qu'il n'y avait pas de gestation extra-utérine, etc. puis une échographie de datation à sept semaines et ensuite j'ai eu l'écho du premier trimestre à 11 ou 12 semaines je ne sais plus trop exactement maintenant.

  • Rébecca

    D'accord et toi est-ce que cette début de grossesse t'était entre guillemets gros guillemets sereine et c'était vraiment la fin de grossesse qui te stressait ou vraiment toute ?

  • Mélusine

    Alors le premier trimestre c'est vrai que j'étais pas, je vais pas dire détendue mais j'avais vraiment remis un peu le la chose entre les mains de la nature. Je m'étais dit de toute façon pour le coup je ne maîtrise rien pour le premier trimestre. Si la grossesse se poursuit c'est très bien, si elle s'arrête, on aurait été très triste. Mais voilà entre guillemets là il y a quelque chose, je pense que quand on a vécu une grossesse qui s'arrête à 39 semaines, j'envisageais moi la fausse couche comme quelque chose de difficile. Je dis ça maintenant, je pense que si ça m'était arrivé, je ne sais pas du tout comment on serait réagi. Mais en tout cas, c'était ma manière de me protéger, de me dire que si ça arrive au premier trimestre, c'est entre guillemets plus naturel, plus normal. On va dire ça comme ça. Les mots sont peut-être un peu maladroits pour le coup.

  • Rébecca

    Oui, mais on comprend l'idée.

  • Mélusine

    Voilà, on comprend l'idée.

  • Rébecca

    Tu sais que le risque zéro n'existe pas passé les trois mois.

  • Mélusine

    Voilà, c'est ça.

  • Rébecca

    Ok et est-ce que tu te protégeais en l'annonçant pas tellement ou est-ce que tu en parlais pour justement être accompagné en cas de problème ?

  • Mélusine

    Alors on l'a dit très tôt à nos familles parce qu'on avait besoin de soutien clairement c'était... Nous, on était déjà très attachés à ce bébé. Pour le coup, en plus, vu que le ventre est sorti très rapidement, on commençait déjà à le voir, à le faire exister, à en parler. Donc, nos familles ont été au courant très rapidement. Les amis, on a vraiment attendu la fin du premier trimestre.

  • Rébecca

    Ok. C'était des lettres classiques. Tu n'as pas non plus caché la grossesse. Je ne le trouvais pas.

  • Mélusine

    Je ne le trouvais pas. Pour moi, c'était déjà un beau ventre.

  • Rébecca

    Ok, d'accord. Et du coup, si on revient un tout petit peu sur l'autopsie, effectivement, elle n'a rien donné de concluant, ou est-ce que tu as quand même eu des semblants de réponses et des éléments à prendre en compte ?

  • Mélusine

    Alors, on sait que du coup, le placenta a arrêté de fonctionner, mais on ne sait pas pourquoi. On a le comment, mais on n'a pas le pourquoi, et il n'y a pas d'explication, c'est-à-dire que, voilà, on m'a dit, ça arrive, il n'y a pas forcément d'explication, on ne peut pas dire si ça va de nouveau arriver ou pas.

  • Rébecca

    C'est comme ça.

  • Mélusine

    C'est comme ça. Donc, c'est un peu amer comme réponse, mais bon.

  • Rébecca

    Oui, compliqué à gérer, surtout quand tu as un deuxième petit bébé qui prévoit d'arriver. Le stress, je pense, est assez présent.

  • Mélusine

    C'est ça. Alors, du coup, j'ai de nouveau été sous-aspégique, donc sous-aspirine, petite dose pour cette grossesse, pour aider le sang à fluidifier. Mais ça ne me rassurait pas parce que j'étais déjà sous-aspégique à la première grossesse. J'attendais un petit peu, c'était au jour le jour pour le coup.

  • Rébecca

    Ok. Et au niveau de tes symptômes classiques de grossesse, ça allait ?

  • Mélusine

    Oui, j'ai eu les symptômes classiques des nausées de 9 à 12 semaines, mais assez costauds pour le coup. Et puis beaucoup de fatigue, vraiment beaucoup de fatigue. Mais il y avait aussi la fatigue un peu psychologique, je pense.

  • Rébecca

    Oui, de ruminer tout le temps.

  • Mélusine

    C'est ça.

  • Rébecca

    Ok. Quand on arrive à ce cap des 22 semaines, qui est assez vite là, sachant qu'une grossesse dure en moyenne à partir de 37 semaines, ce n'est plus la première actualité, en général c'est 40-41 semaines, donc 22 semaines c'est quand même assez tôt, parce que je suppose que quand tu es dans cette situation,

  • Mélusine

    ça te paraît très très loin.

  • Rébecca

    Passé ce cap de 22 semaines, qu'est-ce qui se passe au niveau du suivi ?

  • Mélusine

    Alors déjà il faut savoir qu'avec mon conjoint on avait gardé le suivi psychologique donc on avait entamé une psychothérapie en couple, non pas parce que ça avait créé quelque chose de... notre couple n'allait pas mal mais on ressentait le besoin quand même d'avoir un espace de parole pour parler de ce traumatisme commun. Et quand je suis retombée enceinte on a gardé le suivi. Donc ça je trouve que c'était quand même important de le préciser parce que je pense que ça nous a beaucoup aidé pendant ces huit mois. Vraiment, ça nous a beaucoup aidé d'avoir cet espace pour décharger vraiment parce que mon conjoint a été stressé et devait absorber mon stress en plus à côté, le pauvre. Et quand on est arrivé à 22 semaines, on a continué le suivi psychologique. Et en termes médical, on est passé à une échographie par mois, une échographie de croissance par mois. Et en fait, à chaque rendez-vous de suivi gynécologique. J'avais le droit à un petit doppler plaisir pour écouter le cœur du bébé et s'assurer que tout allait bien. Donc ça, la gynécologue m'a dit de 22 semaines à 30 semaines à peu près, on restait sur cette rythmicité, donc une écho par mois. Je ne sais plus exactement maintenant, je n'ai plus trop en tête. Je pense qu'il y a une partie de moi qui a un peu oublié certains détails, en sachant quand même que... À partir du deuxième trimestre, le stress devenait tellement important parce qu'on avait passé le cap du premier trimestre. Donc là, je m'étais dit, le risque zéro n'existe pas. Donc, j'étais en tension et en hyper-vigilance vraiment tout le temps, en sachant que j'ai commencé à vraiment le sentir bouger vers 16 semaines, quelque chose comme ça. Mais c'était encore très, très timide. Donc forcément, il y avait des fois où j'avais l'impression de sentir, des fois, je n'avais pas du tout l'impression de sentir. Et le deuxième trimestre a quand même été aussi mouvementé par beaucoup de passages aux urgences, parce qu'il y avait beaucoup de stress, beaucoup d'angoisse. Donc en fait, quand c'était comme ça, en général, mon conjoint ne cherchait pas à comprendre. Il m'emmenait tout de suite aux urgences maternité, urgences qui nous connaissaient. Les professionnels, quand ils nous ont vus arriver, certains nous avaient même reconnus. Et donc ça, c'était quand même bien parce qu'en fait, à chaque fois qu'on y allait, qu'on expliquait, ils cherchaient pas à comprendre, ils nous disaient « on va faire une écho » pour vous rassurer, pour que ça se passe bien, pour que vous soyez sereine. À chaque fois, vraiment, il n'y a jamais eu de… On n'a jamais minimisé en fait ce qu'on ressentait par rapport à cette grossesse.

  • Rébecca

    Et puis, tu n'as pas senti du jugement ? Elle en fait trop ?

  • Mélusine

    Pas du tout, du tout. On est vraiment toujours tombés sur des professionnels extrêmement bienveillants. Je pense très sensibilisés quand même à cette thématique du deuil périnatal. On est sur un hôpital où il y a quand même un département grossesse difficile, où ils ont quand même une maternité de niveau 2. ils ont l'habitude des grossesses difficiles. Donc, je pense que ça a aidé.

  • Rébecca

    Oui, forcément. Tu avais peut-être aussi à chaque fois les « bons » professionnels qui venaient te voir en chambre, mais pas forcément.

  • Mélusine

    Mais tu y es allée un paquet de fois quand même.

  • Rébecca

    Oui.

  • Mélusine

    Soit j'ai vraiment eu de la chance, soit on est vraiment sur une super équipe dans cet hôpital-là.

  • Rébecca

    C'est bien de dire des fois qu'il y a des… Il y a des bonnes équipes aussi qui les écoutent bien et qui répondent à…

  • Mélusine

    Complètement.

  • Rébecca

    Ok, super. Donc, deuxième trimestre assez chargé au niveau du stress et des petites frayeurs. En dehors de ça, est-ce qu'il se développe bien ? Il n'y a pas de… Alors,

  • Mélusine

    il se développait très, très bien. On a rapidement su du coup que c'était un garçon. On l'a su à 15 ou 16 semaines. Donc là, il y a quand même eu une partie de moi qui me disait… Encore un garçon, est-ce que le schéma va se répéter ? Oui. C'était un peu compliqué, mais déjà débordante d'amour pour ce petit garçon qui était en train de grandir, qui était en excellente santé. L'écho du premier trimestre s'était très bien passé. On était sur des très belles courbes, il grandissait, il grossissait. En sachant que moi, je faisais forcément une fixation sur le poids, étant donné qu'on a eu un retard de croissance au bout d'un moment sur la fin de grossesse. Mais non, il se développait très, très bien. J'avais le ventre qui grossissait à vue d'œil. C'était assez impressionnant pour le coup. Et un bébé qui se manifestait quand même au fur et à mesure des semaines de plus en plus. Je disais toujours comme s'il avait ressenti mon besoin, en fait, qui me rassure, qui me dit qu'il était là. Donc non, le deuxième trimestre a été stressant. Et puis en même temps, c'était beau parce que je voyais mon ventre qui grossissait. J'avais quand même... ces symptômes de grossesse qui essayaient de m'apaiser, de me rassurer. Donc, c'était très ambivalent comme sentiment.

  • Rébecca

    Oui, forcément. OK. Et du coup, arrive le troisième trimestre. Donc, tu passes les 30 semaines, c'est ça, de cours ? Oui,

  • Mélusine

    30-33 semaines. Donc là, on va encore au rendez-vous chez la gynécologue. Et là, elle me dit, on va passer à une écho tous les 15 jours, une écho de croissance tous les 15 jours. Et à partir de 33 semaines, j'avais aussi un monito par une sage-femme libérale au domicile. Donc pareil, sage-femme libérale qui m'avait suivie. Elle nous avait fait les cours de préparation à la naissance pour Louis. C'est elle qui m'avait fait la rééducation du périnée pour Louis. Donc forcément, je lui ai demandé si elle pouvait faire les monitos au domicile. Elle a bien sûr accepté avec grand plaisir. C'est vraiment des choses pour lesquelles je suis très reconnaissante envers ma gynécologue parce que, encore une fois, sur le papier, je n'étais pas considérée comme une grossesse pathologique. Donc, rien ne justifiait, sur le plan médical en tout cas, rien ne justifiait cette prise en charge très adaptée.

  • Rébecca

    Oui, c'est plus pour te rassurer, toi, que tout allait bien.

  • Mélusine

    Oui.

  • Rébecca

    Ok, et ça te rassurait, du coup.

  • Mélusine

    J'attendais les examens avec une impatience incroyable. C'était presque frustrant parce que c'était tellement rapproché que je m'y habituais à le voir à l'écran, etc. C'était top d'avoir ce suivi-là. Presque que je me disais, mais en fait, il faudrait ça pour toutes les grossesses. Oui,

  • Rébecca

    des fois, ça rassurerait.

  • Mélusine

    C'est vrai.

  • Rébecca

    OK. Et du coup, au niveau de l'accouchement qui t'attendait, est-ce que tu avais des envies, des attentes ou est-ce que directement, tu as dit, ça se passera de telle manière ?

  • Mélusine

    Alors, on en avait parlé avec la gynécologue. Elle me demandait, est-ce que vous envisagez la péridurale, des choses comme ça ? Elle me disait, elle est revenue sur, qu'est-ce qui peut se passer à un accouchement, risque de césarienne en fonction d'eux, etc. Et en fait, je lui avais dit que j'étais... fermé à rien. Je lui ai dit moi je... en fait je lui ai dit je veux juste qu'il sorte de mon ventre vivant qu'importe le moyen en fait par lequel qui sera utilisé pour qu'il sorte. J'ai dit si il faut partir en césarienne on partira en césarienne si je peux accoucher par voie basse j'accoucherai par voie basse. J'avais... je ne planifiais rien en sachant que malgré le fait que la grossesse se passait bien malgré le fait que tout allait bien que le... Arthur grandissait et qu'on était heureux comme tout, ce projet, ça a été... pas possible en fait toute la grossesse c'était vraiment on attendait chaque examen et en fait on attendait le prochain examen mais on n'allait jamais au-delà en termes de projection c'était très très compliqué oui donc les préparations de son arrivée la chambre les vêtements etc ouais

  • Rébecca

    on a mis du temps à s'y mettre oui forcément limite vous attendiez qu'il soit vraiment là pour préparer et pour mettre en place c'est ça ok Est-ce qu'on t'a parlé d'un déclenchement ou d'une césarienne programmée ? Oui,

  • Mélusine

    dès le début de la grossesse. Ma gynécologue m'a dit que je pouvais avoir dix grossesses, mais je n'irais plus jamais à terme. Elle m'a dit qu'au vu des antécédents, on ne prendra plus jamais de risques. En tout cas, sur le plan médical, elle m'a dit que si vraiment vous souhaitez aller à terme, on respectera. Je l'ai regardé en rigolant, sous-entendu. Pas du tout, ce n'était pas envisageable, en tout cas pas à ce moment-là. Je lui avais dit, on verra à la fin de la grossesse si vraiment on se sent, mais je spoil avant la fin, on n'a pas pris de risque, on a accepté. Donc elle m'avait dit que quoi qu'il arrive, je serais déclencherée à 39. Elle ne me disait pas avant parce qu'il y a toujours un petit risque au niveau respiratoire à la naissance. Mais en fait, finalement, il s'est avéré que j'ai été déclenchée à 38 plus 3. parce qu'Arthur était un bébé dont les courbes étaient généreuses pour dire ça il était au niveau du poids, au niveau de la taille on était toujours au 95ème et plus percentile un beau bébé un beau bébé j'ai trouvé ça vraiment beau dans le sens où son frère c'était une toute petite crevette qui a eu un retard de croissance, qui n'était pas alimentée comme il fallait par le placenta ... Et du coup, Arthur a compensé et a rattrapé les kilos de son frère en prenant les kilos qu'il n'a jamais voulu prendre. Donc, c'était un bébé qui était estimé à 3,6 kg à 36 semaines. Donc, presque un poids de naissance pour le coup. Donc, on en avait rediscuté avec la gynécologue. Et comme il était estimé à plus de 4 kg à la naissance, elle m'a dit que je rentrais dans les protocoles des bébés macrosomes. Et que du coup, je pouvais demander un déclenchement un tout petit peu plus tôt, mais pas... trop tôt non plus. J'ai été déclenchée à 38 semaines et 3 jours.

  • Rébecca

    Et toi, c'était ton choix de toute façon ?

  • Mélusine

    Moi, je voulais être déclenchée, oui. C'était vraiment... Je ne me voyais pas. J'étais en tel état de stress et à bout de nerfs à partir de 37 semaines, en fait, je crois que j'ai fait tout ce qui était possible et inimaginable pour préparer le col pour qu'il sorte le plus rapidement possible.

  • Rébecca

    Oui. Tu n'étais pas non plus atteinte psychologiquement de ce cas des 39 semaines. Peut-être que tu voulais que ça se passe avant ?

  • Mélusine

    Clairement, le 39 dans ma tête, c'était très compliqué. J'avais même dit à la gynéco, je lui avais même dit, pas 39 plus 3.

  • Rébecca

    Oui, OK. Donc, 38 plus 3, c'était pas les... Allez-y, on y va, banco !

  • Mélusine

    Nous, avec le papa, on était ravis. Pour le coup, on était très contents de se dire qu'on allait le rencontrer plutôt que prévu.

  • Rébecca

    OK. Comment ça se passe, ces déclenchements ?

  • Mélusine

    Elle m'avait expliqué que le type de déclenchement dépendrait de mon col. Elle m'a dit que si votre col est favorable, ça sera... Je n'ai plus tout exactement en tête, mais elle m'a dit que si le col n'est pas favorable, on commence avec tampon. Visiblement, boire des litres de thé, de feuilles de framboisier, faire du ballon, tout ça, ça n'avait servi à rien, puisque mon col était long et fermé quand je suis arrivée à la maternité. Donc, je suis arrivée le 29 janvier au matin à 7h30. J'étais attendue à l'hôpital et on m'a posé du coup le tampon à 9h du matin.

  • Rébecca

    Ok.

  • Mélusine

    En me disant, maintenant, on attend. On attend que le col commence à travailler. Donc, elle m'avait expliqué que j'aurais un monito toutes les 3 heures pour surveiller le rythme d'Arthur, pour vérifier que tout allait bien. Au fur et à mesure de la journée, on voyait qu'il y avait des contractions, mais moi, je n'avais aucune douleur pour le coup, alors qu'elles étaient quand même assez importantes sur le monito. Donc là, ça se passait régulièrement. Elle me disait, mais vous n'avez pas de douleur. Donc moi, je disais, non, toujours rien, toujours rien, toujours rien. À 19h le soir, je commençais à avoir des petites douleurs de règles, mais c'était vraiment... C'est même pas supportable, c'était vraiment, j'avais pas mal quoi, je sentais qu'il se passait un truc mais voilà. Donc je dis à mon conjoint, écoute, je pense que cette nuit c'est mort, tu avais dit rentre te reposer, je lui ai dit je préfère que tu sois à la maison et que tu sois dans le lit, reposé pour demain, je dis parce que... à l'hôpital, il ne serait pas à l'aise. Il allait passer la nuit éveillé, ce n'était pas la peine. Donc, il me dit, bon, OK, un peu à contre-cœur, parce qu'il m'avait resté. Il m'avait dit, je laisse mon téléphone dans son gris. Il me dit, tu n'hésites pas à m'appeler si ça ne va pas. OK, donc voilà, 19h, 20h, je mange, je m'endors. Et à 23h, ça commence. Je me fais réveiller par des contractions plus ou moins douloureuses. Donc là, je sens que ça commence à travailler. Donc j'appelle la sage-femme, elle vérifie, elle me dit effectivement que le col commence vraiment à dilater. On était à 2 ou 3 centimètres, quelque chose comme ça. Donc elle me dit, vous voulez appeler votre conjoint ? Je dis non, je vais attendre un petit peu. Donc je commence à faire du ballon, je prends une douche. Donc j'envoie quand même un message à mon conjoint, je lui dis, ça commence, mais pas de stress. À 23h, il ne dormait pas encore. Oui. À 1h du matin. Je l'appelle et je lui dis, là, il faut que tu viennes. J'ai dit, là, j'ai très, très mal. Pour le coup, ça commençait vraiment à prendre en intensité. Et on m'avait prévenu qu'en déclenchement, ça montait très vite en intensité au niveau des douleurs. Donc, il me dit, mais tu crois que ça va être pour cette nuit ? Je lui dis, je pense que finalement, ça va être pour cette nuit. Donc, il arrive en une demi-heure, puisqu'on a l'avantage de ne pas habiter trop loin de l'hôpital. Donc, il arrive à une heure et demie. Donc la sage-femme vient me voir en me disant qu'est-ce qu'on fait ? Je crois que j'étais à 4 ou 5 centimètres.

  • Rébecca

    Mais quand même, tu avais bien travaillé.

  • Mélusine

    Oui, ça s'est allé très vite pour le coup. Donc elle me dit, est-ce que vous voulez la péridurale ? Donc je dis oui, on peut y aller. En sachant que moi, entre-temps, je continuais mon ballon, je continuais à respirer aussi bien que possible. Donc on descend en salle de travail et la sage-femme, celle qui était dans le service, elle me dit, « Oh, mais vous gérez tellement bien ! » Elle m'a dit « Est-ce que vous ne voulez pas attendre encore un petit peu ? » « Essayez de prendre un bain, etc. » Je dis « Bon, ok, on y va, on va pour le bain. » Donc, on va prendre... Elles me font couler un bain. Moi, je commençais à avoir un degré de douleur qui devenait vraiment difficilement supportable. Et en fait, mon conjoint touche l'eau du bain et il me dit « C'est vachement chaud quand même ! » t'es sûre que j'ai mal donc je suis allée dans le bain j'ai pas cherché à comprendre et mon conjoint il était autour de moi et je voyais qu'il tournait autour de la baignoire il me disait mais le moelle est vachement chaude je sais pas si c'est normal moi je devenais rouge comme une écrevisse dans l'eau mais ça te gênait pas toi la chaleur pour le coup il avait tellement mal que je crois que je sentais même pas l'eau donc ils appellent la sage-femme et la sage-femme elle touche elle me dit mais c'est trop chaud Moi, j'avais envie de leur dire, mais qu'est-ce que j'en sais, moi ? C'est quoi la bonne température du bord ? Donc, elles me font quand même sortir en me disant, c'est un peu trop chaud, là, pour le coup. Et du coup, il était, entre-temps, le temps passé, il était 3h30, je crois, du matin. Donc, il y avait une heure et demie qui était passée. Donc, je pars en salle de naissance et ils appellent l'anesthésiste qui me pose la péridurale.

  • Rébecca

    Tu étais à combien, là, tu te souviens ?

  • Mélusine

    Oui, j'étais à 7.

  • Rébecca

    Ah oui ? Ah oui, donc un beau travail !

  • Mélusine

    Oui, donc là j'étais à 7. Sauf que je voyais mon conjoint, alors la sage-femme m'avait expliqué qu'elle ne me mettait pas le monito devant les yeux, parce qu'elle disait, les mamans en général, elles font une fixette sur le monito, et elles ne se concentrent pas sur le travail, etc. Je dis ok, pas de soucis. Sauf que je vois mon conjoint qui regarde le monito, et je vois qu'il fait une tête bizarre.

  • Rébecca

    Ça c'est le mauvais plan !

  • Mélusine

    Et je lui dis, qu'est-ce qui se passe ? Il me dit, son rythme cardiaque, il me dit, je trouve qu'il est vachement haut. Je dis, ah bon ? Donc, on appelle la sage-femme. La sage-femme, elle regarde, elle me dit, ouais, le rythme est un peu haut, mais elle me dit, je pense que c'est le bain qui fait ça. Je pense que c'était la chaleur du bain. OK. Elle me dit, on va voir si ça se stabilise. Donc, il était 4h du matin, 4h30 à peu près. Le monito, Arthur commençait à faire des pics à 200 et il redescendait à 80. Donc, pas bon.

  • Rébecca

    Oui, pas ouf.

  • Mélusine

    Pas ouf. Donc, la sage-femme, elle me dit, le monito n'est pas bon. Elle me dit, je vais appeler l'interne, le médecin interne. Et là, je regarde mon conjoint et je lui dis, moi, je me souviens qu'on m'a toujours dit que quand le médecin me débarquait, c'est que ce n'était pas bon.

  • Rébecca

    Oui.

  • Mélusine

    Donc la sage-femme, je lui dis, il y a un problème, je dis, qu'est-ce qui se passe ? Donc elle m'explique, elle me dit, le monito n'est pas bon, elle me dit, pour l'instant, il n'y a pas d'urgence. Elle me dit, on va voir avec le médecin ce qu'on fait. Donc l'interne arrive et il m'explique qu'ils vont me faire un test. Alors exactement, je n'ai plus...

  • Rébecca

    tout en tête, mais en gros, c'était prélever sur le crâne d'Arthur, faire un prélèvement, l'envoyer dans une machine qui allait mesurer le pH de stress. Et il m'avait dit, il y a trois possibilités. Si le test ne revient pas bon, on part en césarienne. Si le test revient moyen, on attend un petit peu, on recommence. Si le test revient bon, on continue dans la lancée là. OK. Donc, ils font le test une première fois. moyen donc il me dit bon moyen il me dit on peut en sachant que le test va très vite on a les résultats en trois minutes oui et on attend cinq dix minutes je refais un test ok deuxième test moyen il me dit bon il me dit si le troisième test est moyen il me dit on part en césarienne on prend pas de risque ok donc moi forcément à côté j'étais en pleurs je me voyais déjà je vais dire comment comment tu te sentais toi parce que je sens que tu as ton 18 voix comme il y a un tracal très saccadé

  • Mélusine

    Comment tu te sentais à ce moment-là ?

  • Rébecca

    Là, je disais à mon conjoint, je suis en pleurs. Lui, il ne pleurait pas, mais je voyais que ce n'était pas loin non plus. Je crois qu'il était gardé un peu la tête froide pour nous deux. Je disais, c'est bon, on va de nouveau rentrer sans bébé. Je lui ai dit, c'est horrible. Je lui ai dit, mais qu'est-ce qui se passe ? J'ai dit, pourquoi on n'a pas de chance ?

  • Mélusine

    C'est peut-être l'optique-là.

  • Rébecca

    Donc, la sage-femme à côté, très précautionneuse, qui me tenait la main, me disait, ne vous inquiétez pas, on a l'habitude, ça va bien se passer, on ne vous laissera pas comme ça. Donc voilà, j'étais à 8 ou 9 centimètres. Et le troisième test revient bon. Donc Arthur se stabilise. Et là, je me suis dit, les planètes s'alignent, c'est bon. Il a compris qu'il fallait qu'il tienne bon jusqu'au bout. Donc voilà, la sage-femme, elle me dit, rassurez-vous, votre bébé va bien, il n'y a pas de souffrance fœtale, etc. Je lui dis, OK. Je dis, donc maintenant, on fait quoi ? Elle me dit, on va attendre que vous soyez à 10. Elle me dit, mais ce qu'on va faire, on va vous envoyer une dose. Alors, je pense que c'était un décontractant. Elle m'a dit, ça va aider pour le dernier centimètre que ça aille un peu plus vite. Elle me dit, par contre, vous risquez d'être un peu dans les étoiles. Moi, je lui dis que tant que j'ai la tête sur les épaules pour pousser, je dis, moi, ça me va. Donc, elle m'envoie la dernière dose. Et là, arrive le moment fatidique où il faut pousser. Donc il a quand même fallu un certain nombre de poussées pour que Arthur sorte. La tête a eu du mal un petit peu à sortir. Mais voilà, il est né par voix basse, tranquillement. Il a tout de suite crié. Il a tout de suite poussé son premier cri. Donc forcément avec le papa, on a commencé à pleurer. Donc ils prennent Arthur pour l'emmener sur le côté, pour lui faire les petits soins, pour faire les premiers tests etc. Donc les premiers tests qu'il réussit haut la main, donc il a eu un bon score aux tests etc. Donc voilà, on était vraiment, enfin moi je me sentais à moitié dissociée, bon je pense que le décontractant il n'aidait pas non plus, mais j'étais vraiment... Autant mon conjoint était très expressif à ce moment-là. Il pleurait, il était tout content. Moi, j'étais vraiment un peu en entre-deux. Je pense que je ne réalisais pas trop ce qui était en train de se passer. Jusqu'à ce qu'il me le mette en peau à peau.

  • Mélusine

    Et là, tu te sentis bien.

  • Rébecca

    Là, tout s'allait bien.

  • Mélusine

    Il était là, il allait bien.

  • Rébecca

    Il allait bien. Il mesurait 53 cm, il pesait 3,8 kg.

  • Mélusine

    Ok, pour 38 semaines, on est pas mal.

  • Rébecca

    Et c'était le plus beau bébé que j'avais jamais vu de ma vie.

  • Mélusine

    Bah oui, forcément. Ok, du coup, ce moment de peau à peau, vraiment, là, tu redescends un peu et tu te dis ça y est, c'est bon. On déstresse un peu ou tu as toujours un peu cette panique ?

  • Rébecca

    Non, sur l'instant, j'étais vraiment dans l'instant présent où je me disais, ouf, il est là, tout va bien. Ça n'aura pas été neuf mois de stress pour rien.

  • Mélusine

    Oui. OK. Et tu avais pour projet d'aller-été, du coup ? Est-ce que tu as pu faire la tétée d'accueil ?

  • Rébecca

    Alors oui, j'avais pour projet d'aller-été. Alors, il n'a pas réussi la tétée d'accueil. Je pense qu'il était un peu fatigué parce que je pense que justement, le monito qui était un peu affolé, je pense que la naissance, il était un peu fatigué. Donc, on a fait la tétée de bienvenue un peu plus tard.

  • Mélusine

    OK. Et toi, physiquement, tu allais bien ? Tu n'as pas eu besoin de points ou de choses comme ça ?

  • Rébecca

    Alors, il n'a pas fait beaucoup de dégâts en passant. Donc, j'ai eu quelques points, mais pas énormes. Non, pas énormes. Et la délivrance s'est faite très facilement.

  • Mélusine

    D'accord. Ok, donc tout allait bien.

  • Rébecca

    Tout allait bien, vraiment. Avec du recul, je me dis finalement, à part l'épisode où le monito est un peu parti en cacahuète, ça a quand même été un bel accouchement. J'ai été bien accompagnée, la sage-femme était extraordinaire, l'anesthésiste était très gentille. Enfin voilà, c'était... Avec du recul, je me dis, heureusement qu'ils étaient là quand même. Ouais.

  • Mélusine

    Ok. Et du coup, ton post-accouchement, ton début de postpartum, comment ça se passe ?

  • Rébecca

    Alors, il a été plutôt compliqué parce qu'effectivement, quand je regarde Arthur, je ne peux pas m'empêcher de voir son frère parce qu'ils se ressemblent énormément.

  • Mélusine

    D'accord.

  • Rébecca

    Donc, avec mon conjoint, au début, vraiment, les premiers jours, on était vraiment en hypervigilance. On était vraiment stressés par la mort subite du nourrisson, on se posait plein de questions. On se demandait si on faisait bien les choses, etc. En sachant qu'Arthur a quand même dû être hospitalisé à J5 de vie, mais c'était pour un problème d'allaitement, encore une fois. La mise au sein se faisait difficilement, il était très fatigué, il avait besoin d'être surstimulé. Donc forcément, il y avait eu une perte de poids qui était… On était descendu à 12% de perte. Alors moi, j'avais demandé à ce qu'il soit… garder que je puisse rencontrer une conseillère en lactation parce que l'allaitement me tenait quand même à coeur. Je voulais pas l'arrêter vraiment s'il n'y avait pas de problèmes au niveau du lait maternel. Donc on a été garder 48 heures à l'hôpital où il a repris du poids, j'ai eu les conseils de la conseillère en lactation et depuis voilà tout va bien et on essaye de se détendre un maximum.

  • Mélusine

    Et là, à ce jour, quelques semaines ont passé, est-ce que tu sens que tu arrives à te détendre pour reprendre tes mots ou c'est toujours compliqué ?

  • Rébecca

    Alors aujourd'hui, Arthur a six semaines et je trouve qu'on a trouvé un bon rythme. C'est un bébé qui n'est quand même pas difficile dans le sens où la nuit nous fait des belles nuits. Il ne fait pas des nuits complètes forcément, mais il fait deux fois quatre heures par exemple. Et je trouve que pour un nouveau-né, c'est quand même... relativement confortable pour les parents. Il dort bien la journée, il est très bien éveillé, on voit qu'il se développe bien, qu'il va bien. Donc, en fait, j'essaye d'être rationnelle et de me dire qu'il n'y a pas de quoi s'inquiéter.

  • Mélusine

    Ok. Mais naturellement, oui.

  • Rébecca

    Naturellement, forcément. Et voilà, c'est quand même... C'est un bébé... Moi, je dis toujours, c'est un bébé miracle qui est arrivé après un événement douloureux. Et je n'ai pas envie qu'il absorbe tout ça. Donc, il faut vraiment que le papa et moi en prennent sur nous et qu'ils ne deviennent pas notre éponge. Oui,

  • Mélusine

    pas trop, pas trop peu.

  • Rébecca

    C'est ça.

  • Mélusine

    Du coup, je pose la question, mais vu ton discours depuis le début de l'épisode, j'ai ma réponse. Tu vas lui raconter son histoire et l'histoire de son frère au fur et à mesure ?

  • Rébecca

    Évidemment. On a fait un shooting de naissance. On cherchait comment faire apparaître Louis sans en faire non plus une présence fantomatique, parce qu'il faut aussi accepter qu'il est là dans nos pensées, mais il ne sera jamais là avec nous physiquement. Donc on cherchait à comment l'intégrer à la photo sans que ça fasse trop, parce que ça restait le shooting d'Arthur, donc on ne voulait pas que ce soit Louis qui prenne toute la place. Donc ce qu'on a fait, c'est qu'on a juste pris le doudou. On a pris son doudou, on le fait apparaître sur quelques photos, pas toutes non plus. On est déjà allé au cimetière avec Arthur, on lui parle de son frère. De toute façon, il y a des photos qui sont accrochées sur le mur. Donc, on lui racontera son histoire, on lui racontera l'histoire de son frère. Mais en dehors d'Arthur, lui n'est pas un tabou pour nous. On en parle assez facilement.

  • Mélusine

    Oui, justement, essayer de trouver l'équilibre entre eux. Le faire vivre dans vos pensées sans pour autant prendre la place. C'est ça. En tout cas, un équilibre à trouver, mais quand même une très belle histoire. Vraiment, je suis ravie pour tous les trois, tous les quatre. Merci. Très belle histoire. Comment tu te sens physiquement, psychologiquement après cet accouchement du coup ?

  • Rébecca

    Alors physiquement, je m'en suis très, très bien remise. Les points ont très bien cicatrisé. J'ai perdu quasiment tout mon poids de grossesse. Pareil, ce qui est rigolo, c'est que pour Louis j'avais pris 17 kilos alors que c'était une petite crevette de 2,2 kilos. Et Arthur, j'avais pris 12 kilos.

  • Mélusine

    Ok, alors qu'il en faisait

  • Rébecca

    3,8 kg. Donc, j'ai très rapidement perdu. Après, je crois que l'allaitement, ça aide à perdre le poids de naissance, le poids de grossesse, pardon. Mais physiquement, tout va bien. Psychologiquement, le postpartum a été compliqué à certains moments. Mais comme toute maman, il y a eu des moments de doute, il y a eu des moments de stress, il y a eu des moments où on ne sait pas trop quoi faire. Oui. Aujourd'hui tout va bien en sachant que on continue le suivi psychologique avec le papa parce que pour nous c'est important de ne pas l'arrêter brutalement. C'est pas parce qu'il va bien que ça veut dire qu'on est guéri de tout ce qui s'est passé auparavant. Donc on prend soin de nous quand même. Le papa est quand même un très bon relais. Je n'ai pas du tout à me plaindre là dessus et ça aide aussi dans le post-partum forcément. Je m'autorise à prendre du temps pour moi, donc d'aller me faire un peu pomponner, prendre du temps pour moi sans Arthur, même si c'est dur. La dernière fois, je suis allée une heure chez l'esthéticienne, j'ai cru que je l'abandonnais. Mais non, aujourd'hui, on trouve un bon rythme, mais on sait que rien n'est acquis. On sait que ce n'est pas parce que pour l'instant, il dort bien qu'il dormira bien encore dans deux mois. Mais on est un peu au jour le jour. On ne veut pas faire de plan, on se laisse vivre, on savoure chaque journée, chaque minute. On le voit s'éveiller, on le voit se développer et ça, ça n'a pas de prix. Oui,

  • Mélusine

    forcément. En tout cas, merci beaucoup de m'avoir raconté tout ça, de m'avoir fait rentrer dans cet accouchement qui était médicalisé, mais juste ce qu'il faut pour te rassurer et que tu as très bien vécu au final. Malgré ce petit moment de stress. Ah oui. Au final, ça s'est très bien passé, donc c'est parfait. Merci beaucoup à toi.

  • Rébecca

    Merci à toi aussi pour l'écoute.

  • Mélusine

    Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu ou si le podcast de manière générale te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note sur ton application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires. aussi passionnante qu'intéressante. Rendez-vous mercredi prochain. A très vite !

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Mélusine

    00:01

  • Le parcours de Mélusine : La perte de Louis

    00:45

  • La grossesse d'Arthur : Un bébé arc-en-ciel

    03:07

  • Début de grossesse : Stress et suivi médical

    04:41

  • Suivi rapproché et anxiété pendant la grossesse

    06:11

  • Préparatifs pour l'accouchement d'Arthur

    17:14

  • Déclenchement et accouchement d'Arthur

    23:17

  • Post-accouchement : Réflexions et émotions

    39:26

  • Conclusion et remerciements

    42:00

Description


As-tu déjà ressenti la peur de perdre un enfant avant même de le tenir dans tes bras ? Dans cet épisode de "Balance ton accouchement", je te propose un témoignage poignant qui va profondément résonner avec toutes les mamans et futurs parents. Je reçois Mélusine, qui partage avec nous son parcours émotionnel complexe autour de ses deux grossesses, un récit qui met en lumière la résilience et l'amour des parents face à l'adversité.

Mélusine commence par évoquer la perte de son premier fils, Louis, décédé in utero. Ce deuil périnatal a profondément marqué son expérience de maternité et a laissé des cicatrices invisibles. Après cette épreuve, elle et son conjoint ont ressenti le besoin d'accueillir un nouvel enfant, Arthur, un "bébé arc-en-ciel". Mais comme tu peux l'imaginer, la route vers cette nouvelle maternité n'a pas été sans défis. Mélusine nous parle de l'anxiété et du stress qui ont accompagné sa seconde grossesse, des craintes liées à son histoire précédente, et du suivi médical rapproché qu'elle a dû mettre en place.

Au fil de son récit, elle aborde les décisions qu'elle a dû prendre concernant son accouchement, notamment le choix d'un déclenchement. Dans ce podcast parental, nous discutons également des différentes expériences d'accouchement, des accouchements à domicile aux césariennes d'urgence, en passant par l'accouchement physiologique. Mélusine partage ses réflexions sur l'importance du soutien psychologique durant ces moments difficiles, ainsi que les défis post-accouchement, tels que l'allaitement et la nécessité de prendre soin de soi pour pouvoir prendre soin de son bébé.

Ce témoignage de Mélusine est une véritable ode à la maternité, un appel à la solidarité entre mamans et un éclairage sur les réalités souvent méconnues du parcours de la maternité. Que tu sois en pleine grossesse, que tu prépares ton accouchement de rêve ou que tu sois déjà maman, cet épisode te touchera à coup sûr. Ensemble, nous allons explorer les émotions, les luttes et les joies qui accompagnent la vie de parents, et comment chaque expérience d'accouchement, même les plus traumatisantes, peut nous façonner. Rejoins-moi pour une conversation sincère et émotive qui pourrait bien changer ta perception de la maternité.


Envie d'en discuter, d'en savoir plus ou de participer à ton tour ? Rendez-vous sur instagram : @balance_ton_accouchement


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Rébecca

    Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi je suis Rebecca. maman de deux enfants, est complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour. Alors bonjour et merci à toi de me rejoindre de nouveau pour un nouvel épisode de ce podcast. Pour rappel, je reçois Mélisine qui avait déjà enregistré l'épisode 57 avec moi. Donc Mélisine, est-ce que tu pourrais te présenter, me dire combien d'enfants tu as et quel âge ils ont ou il a, et puis ajouter tout ce que tu aurais envie.

  • Mélusine

    Ok, donc moi c'est Mélusine, j'ai 30 ans, je suis maman de deux garçons. Donc il y a Louis qui est né et malheureusement décédé le 26 décembre 2023 après une mort fétale in utero, découverte le 25 décembre 2023 et maman depuis un mois et demi de Arthur qui nous a rejoint le 30 janvier 2025.

  • Rébecca

    Super. Donc, je suis très ravie d'enregistrer ça, on donne des frissons quand tu en parles, parce que vraiment, l'épisode 57 est à écouter, par contre ça parle d'un sujet quand même assez sensible, donc il faut être très mentalement à l'entendre, mais vraiment c'est une mine d'informations. Est-ce que ça t'embêterait de revenir rapidement sur ce qu'il s'est passé pour ton premier enfant ?

  • Mélusine

    Non, pas du tout, au contraire, c'est important pour moi d'en parler. Donc effectivement, je suis maman de Louis qui est décédé in utero le 26 décembre 2023. Donc c'est arrivé le jour de Noël. Malheureusement, on s'est levé le matin avec mon conjoint. Louis ne bougeait pas alors que c'était très inhabituel. Donc on est allé... Après avoir un petit peu attendu, essayé de le faire bouger, entremêlé avec les repas de fête. Donc forcément, c'était un peu compliqué d'être très attentive à ce qui se passait. Mais en même temps, j'étais quand même un peu perplexe. Donc voilà, vient un moment où je dis à mon conjoint, c'est pas normal. Malgré les stimulations, elle ne bouge pas. Donc on est parti aux urgences. Et malheureusement, le monito est revenu à plat. L'échographie montrait qu'il n'y avait plus de mouvements, plus de battements de cœur. Donc voilà, j'ai été gardée à l'hôpital avec une mise en travail spontanée, malgré tout qui s'est faite dans la nuit du 25 au 26, probablement le choc de l'annonce. Et voilà, donc j'ai accouché de Louis à ce moment-là.

  • Rébecca

    Ok, bon, une grosse épreuve, un grand moment. Voilà, je le rappelle encore une fois, toute cette histoire fait lieu d'un épisode consacré. Donc si jamais vous avez envie de l'entendre, pas de souci. Maintenant, on va aborder une nouvelle grossesse. Est-ce que tu peux nous raconter à quel moment tu t'es sentie prête d'avoir ce petit bébé arc-en-ciel ?

  • Mélusine

    C'est arrivé assez rapidement. Quand on a été hospitalisé pour l'accouchement d'Arthur, on nous a posé les questions classiques d'un après-accouchement, à savoir le moyen de contraception qu'on souhaiterait avoir après. après cet accouchement, etc. Et on leur avait demandé un petit temps de réflexion quand même. Et rapidement, avec mon conjoint, on s'est dit, de toute façon, on voulait plusieurs enfants. Donc voilà, ça ne sera plus rapproché que ce qui était prévu initialement. Mais il y avait un désir de grossesse qui avait rapidement émergé. Évidemment, non pas pour remplacer Louis, qui était et sera toujours notre premier petit garçon. mais une volonté quand même de remettre un petit peu de vie aussi dans ce tsunami qu'on venait de traverser. Donc j'avais dit à la gynécologue que je ne souhaitais pas avoir de moyens de contraception parce que j'envisageais rapidement, dès que j'aurais le feu vert, c'est-à-dire qu'on attendait les résultats de l'autopsie, etc., pour savoir ce qui s'était passé, pour anticiper du coup sur la prochaine grossesse. Et du coup, on a décidé de ne pas reprendre de contraception. Et puis, on a laissé un peu le temps faire les choses. Et je suis retombée enceinte d'Arthur au bout de cinq mois, c'est-à-dire en mai 2024.

  • Rébecca

    Ok, d'accord. Comment se passe ce début de grossesse ? Alors, je suppose que tu étais peut-être un peu stressée.

  • Mélusine

    Un peu ? Ça a été une grossesse très éprouvante, mais pas que sur le versant psychologique, parce que ça, on s'y attendait. On en avait beaucoup parlé avec mon conjoint, on se doutait que ça ne serait pas une grossesse facile, on se doutait que ça viendrait réveiller pas mal de traumatismes. Mais j'avais aussi très largement sous-estimé la difficulté physique de la grossesse, parce que j'ai quand même vécu une première grossesse à terme. J'ai même pas eu 5 mois pour m'en remettre que je retombe déjà enceinte. Et si au début ça se passait très très bien, au fur et à mesure des semaines, je me suis quand même rendue compte que si on disait qu'il fallait du temps pour s'en remettre, c'était pas pour rien. Parce que physiquement c'était aussi très difficile.

  • Rébecca

    Ok. D'accord, tu sentais que ton corps était quand même fatigué d'avoir porté ces deux enfants d'une manière rapprochée.

  • Mélusine

    Ouais, vraiment. Et avec beaucoup de douleurs ligamentaires qui se sont manifestées très tôt. des douleurs musculaires. Je pense que les muscles au niveau du ventre n'avaient pas eu le temps de se remettre correctement. Ils étaient sursollicités. J'ai eu du ventre très rapidement pour cette deuxième grossesse. À dix semaines, on voyait déjà que j'étais enceinte. Donc, je pense qu'il y a la mémoire qui joue. Mais je pense vraiment que deux grossesses rapprochées, c'était costaud pour mon pauvre petit corps.

  • Rébecca

    Ok. Et est-ce que tu avais du coup un suivi très rapproché pour cette seconde grossesse ?

  • Mélusine

    Alors ça, c'est quelque chose qui avait été discuté avec la gynécologue à l'hospitalisation après l'accouchement de Louis. Je lui ai dit que j'avais bien compris que les résultats d'autopsie allaient probablement revenir avec pas ou peu de réponses, mais que du coup, il était difficile d'envisager une nouvelle grossesse de manière sereine. Et j'avais demandé à la gynécologue qui nous avait accueillis aux urgences, qui nous avait fait l'annonce, si elle pouvait me suivre pour la grossesse suivante, en lui expliquant que je n'avais aucune rancœur envers qui que ce soit de mon premier suivi qui avait été exemplaire pour le coup, mais que j'avais besoin de repartir sur une nouvelle base avec peut-être cette médecin qui connaissait un peu le dossier, etc., qui avait été là, qui nous avait très bien accompagnés pendant l'hospitalisation. Vraiment, ça m'a rassurée que ce soit elle. Donc elle m'avait un petit peu expliqué que j'aurais pas un suivi classique. Je n'étais pas considérée comme une grossesse à risque parce qu'il n'y avait rien dans ce début de grossesse qui me faisait rentrer dans ces critères-là, mais que j'allais quand même pouvoir avoir un suivi qui était beaucoup plus rapproché, presque un suivi à la demande. C'est-à-dire qu'elle m'avait expliqué jusqu'à 22 semaines, donc jusqu'au seuil de viabilité, elle me disait qu'il n'y avait pas d'intérêt de faire un suivi rapproché. Elle m'a dit que jusqu'à 22 semaines, on est sur un suivi classique. On laisse la nature faire les choses. Si la grossesse se poursuit, c'est très bien. On augmentera le suivi dans un second temps.

  • Rébecca

    Et toi, tu étais d'accord avec ça ? C'était une solution qui te convenait ?

  • Mélusine

    Oui. Elle a quand même été très gentille. Elle m'a fait une écho précoce à six semaines d'aménorée pour vérifier que la grossesse était bien installée, qu'il n'y avait pas de gestation extra-utérine, etc. puis une échographie de datation à sept semaines et ensuite j'ai eu l'écho du premier trimestre à 11 ou 12 semaines je ne sais plus trop exactement maintenant.

  • Rébecca

    D'accord et toi est-ce que cette début de grossesse t'était entre guillemets gros guillemets sereine et c'était vraiment la fin de grossesse qui te stressait ou vraiment toute ?

  • Mélusine

    Alors le premier trimestre c'est vrai que j'étais pas, je vais pas dire détendue mais j'avais vraiment remis un peu le la chose entre les mains de la nature. Je m'étais dit de toute façon pour le coup je ne maîtrise rien pour le premier trimestre. Si la grossesse se poursuit c'est très bien, si elle s'arrête, on aurait été très triste. Mais voilà entre guillemets là il y a quelque chose, je pense que quand on a vécu une grossesse qui s'arrête à 39 semaines, j'envisageais moi la fausse couche comme quelque chose de difficile. Je dis ça maintenant, je pense que si ça m'était arrivé, je ne sais pas du tout comment on serait réagi. Mais en tout cas, c'était ma manière de me protéger, de me dire que si ça arrive au premier trimestre, c'est entre guillemets plus naturel, plus normal. On va dire ça comme ça. Les mots sont peut-être un peu maladroits pour le coup.

  • Rébecca

    Oui, mais on comprend l'idée.

  • Mélusine

    Voilà, on comprend l'idée.

  • Rébecca

    Tu sais que le risque zéro n'existe pas passé les trois mois.

  • Mélusine

    Voilà, c'est ça.

  • Rébecca

    Ok et est-ce que tu te protégeais en l'annonçant pas tellement ou est-ce que tu en parlais pour justement être accompagné en cas de problème ?

  • Mélusine

    Alors on l'a dit très tôt à nos familles parce qu'on avait besoin de soutien clairement c'était... Nous, on était déjà très attachés à ce bébé. Pour le coup, en plus, vu que le ventre est sorti très rapidement, on commençait déjà à le voir, à le faire exister, à en parler. Donc, nos familles ont été au courant très rapidement. Les amis, on a vraiment attendu la fin du premier trimestre.

  • Rébecca

    Ok. C'était des lettres classiques. Tu n'as pas non plus caché la grossesse. Je ne le trouvais pas.

  • Mélusine

    Je ne le trouvais pas. Pour moi, c'était déjà un beau ventre.

  • Rébecca

    Ok, d'accord. Et du coup, si on revient un tout petit peu sur l'autopsie, effectivement, elle n'a rien donné de concluant, ou est-ce que tu as quand même eu des semblants de réponses et des éléments à prendre en compte ?

  • Mélusine

    Alors, on sait que du coup, le placenta a arrêté de fonctionner, mais on ne sait pas pourquoi. On a le comment, mais on n'a pas le pourquoi, et il n'y a pas d'explication, c'est-à-dire que, voilà, on m'a dit, ça arrive, il n'y a pas forcément d'explication, on ne peut pas dire si ça va de nouveau arriver ou pas.

  • Rébecca

    C'est comme ça.

  • Mélusine

    C'est comme ça. Donc, c'est un peu amer comme réponse, mais bon.

  • Rébecca

    Oui, compliqué à gérer, surtout quand tu as un deuxième petit bébé qui prévoit d'arriver. Le stress, je pense, est assez présent.

  • Mélusine

    C'est ça. Alors, du coup, j'ai de nouveau été sous-aspégique, donc sous-aspirine, petite dose pour cette grossesse, pour aider le sang à fluidifier. Mais ça ne me rassurait pas parce que j'étais déjà sous-aspégique à la première grossesse. J'attendais un petit peu, c'était au jour le jour pour le coup.

  • Rébecca

    Ok. Et au niveau de tes symptômes classiques de grossesse, ça allait ?

  • Mélusine

    Oui, j'ai eu les symptômes classiques des nausées de 9 à 12 semaines, mais assez costauds pour le coup. Et puis beaucoup de fatigue, vraiment beaucoup de fatigue. Mais il y avait aussi la fatigue un peu psychologique, je pense.

  • Rébecca

    Oui, de ruminer tout le temps.

  • Mélusine

    C'est ça.

  • Rébecca

    Ok. Quand on arrive à ce cap des 22 semaines, qui est assez vite là, sachant qu'une grossesse dure en moyenne à partir de 37 semaines, ce n'est plus la première actualité, en général c'est 40-41 semaines, donc 22 semaines c'est quand même assez tôt, parce que je suppose que quand tu es dans cette situation,

  • Mélusine

    ça te paraît très très loin.

  • Rébecca

    Passé ce cap de 22 semaines, qu'est-ce qui se passe au niveau du suivi ?

  • Mélusine

    Alors déjà il faut savoir qu'avec mon conjoint on avait gardé le suivi psychologique donc on avait entamé une psychothérapie en couple, non pas parce que ça avait créé quelque chose de... notre couple n'allait pas mal mais on ressentait le besoin quand même d'avoir un espace de parole pour parler de ce traumatisme commun. Et quand je suis retombée enceinte on a gardé le suivi. Donc ça je trouve que c'était quand même important de le préciser parce que je pense que ça nous a beaucoup aidé pendant ces huit mois. Vraiment, ça nous a beaucoup aidé d'avoir cet espace pour décharger vraiment parce que mon conjoint a été stressé et devait absorber mon stress en plus à côté, le pauvre. Et quand on est arrivé à 22 semaines, on a continué le suivi psychologique. Et en termes médical, on est passé à une échographie par mois, une échographie de croissance par mois. Et en fait, à chaque rendez-vous de suivi gynécologique. J'avais le droit à un petit doppler plaisir pour écouter le cœur du bébé et s'assurer que tout allait bien. Donc ça, la gynécologue m'a dit de 22 semaines à 30 semaines à peu près, on restait sur cette rythmicité, donc une écho par mois. Je ne sais plus exactement maintenant, je n'ai plus trop en tête. Je pense qu'il y a une partie de moi qui a un peu oublié certains détails, en sachant quand même que... À partir du deuxième trimestre, le stress devenait tellement important parce qu'on avait passé le cap du premier trimestre. Donc là, je m'étais dit, le risque zéro n'existe pas. Donc, j'étais en tension et en hyper-vigilance vraiment tout le temps, en sachant que j'ai commencé à vraiment le sentir bouger vers 16 semaines, quelque chose comme ça. Mais c'était encore très, très timide. Donc forcément, il y avait des fois où j'avais l'impression de sentir, des fois, je n'avais pas du tout l'impression de sentir. Et le deuxième trimestre a quand même été aussi mouvementé par beaucoup de passages aux urgences, parce qu'il y avait beaucoup de stress, beaucoup d'angoisse. Donc en fait, quand c'était comme ça, en général, mon conjoint ne cherchait pas à comprendre. Il m'emmenait tout de suite aux urgences maternité, urgences qui nous connaissaient. Les professionnels, quand ils nous ont vus arriver, certains nous avaient même reconnus. Et donc ça, c'était quand même bien parce qu'en fait, à chaque fois qu'on y allait, qu'on expliquait, ils cherchaient pas à comprendre, ils nous disaient « on va faire une écho » pour vous rassurer, pour que ça se passe bien, pour que vous soyez sereine. À chaque fois, vraiment, il n'y a jamais eu de… On n'a jamais minimisé en fait ce qu'on ressentait par rapport à cette grossesse.

  • Rébecca

    Et puis, tu n'as pas senti du jugement ? Elle en fait trop ?

  • Mélusine

    Pas du tout, du tout. On est vraiment toujours tombés sur des professionnels extrêmement bienveillants. Je pense très sensibilisés quand même à cette thématique du deuil périnatal. On est sur un hôpital où il y a quand même un département grossesse difficile, où ils ont quand même une maternité de niveau 2. ils ont l'habitude des grossesses difficiles. Donc, je pense que ça a aidé.

  • Rébecca

    Oui, forcément. Tu avais peut-être aussi à chaque fois les « bons » professionnels qui venaient te voir en chambre, mais pas forcément.

  • Mélusine

    Mais tu y es allée un paquet de fois quand même.

  • Rébecca

    Oui.

  • Mélusine

    Soit j'ai vraiment eu de la chance, soit on est vraiment sur une super équipe dans cet hôpital-là.

  • Rébecca

    C'est bien de dire des fois qu'il y a des… Il y a des bonnes équipes aussi qui les écoutent bien et qui répondent à…

  • Mélusine

    Complètement.

  • Rébecca

    Ok, super. Donc, deuxième trimestre assez chargé au niveau du stress et des petites frayeurs. En dehors de ça, est-ce qu'il se développe bien ? Il n'y a pas de… Alors,

  • Mélusine

    il se développait très, très bien. On a rapidement su du coup que c'était un garçon. On l'a su à 15 ou 16 semaines. Donc là, il y a quand même eu une partie de moi qui me disait… Encore un garçon, est-ce que le schéma va se répéter ? Oui. C'était un peu compliqué, mais déjà débordante d'amour pour ce petit garçon qui était en train de grandir, qui était en excellente santé. L'écho du premier trimestre s'était très bien passé. On était sur des très belles courbes, il grandissait, il grossissait. En sachant que moi, je faisais forcément une fixation sur le poids, étant donné qu'on a eu un retard de croissance au bout d'un moment sur la fin de grossesse. Mais non, il se développait très, très bien. J'avais le ventre qui grossissait à vue d'œil. C'était assez impressionnant pour le coup. Et un bébé qui se manifestait quand même au fur et à mesure des semaines de plus en plus. Je disais toujours comme s'il avait ressenti mon besoin, en fait, qui me rassure, qui me dit qu'il était là. Donc non, le deuxième trimestre a été stressant. Et puis en même temps, c'était beau parce que je voyais mon ventre qui grossissait. J'avais quand même... ces symptômes de grossesse qui essayaient de m'apaiser, de me rassurer. Donc, c'était très ambivalent comme sentiment.

  • Rébecca

    Oui, forcément. OK. Et du coup, arrive le troisième trimestre. Donc, tu passes les 30 semaines, c'est ça, de cours ? Oui,

  • Mélusine

    30-33 semaines. Donc là, on va encore au rendez-vous chez la gynécologue. Et là, elle me dit, on va passer à une écho tous les 15 jours, une écho de croissance tous les 15 jours. Et à partir de 33 semaines, j'avais aussi un monito par une sage-femme libérale au domicile. Donc pareil, sage-femme libérale qui m'avait suivie. Elle nous avait fait les cours de préparation à la naissance pour Louis. C'est elle qui m'avait fait la rééducation du périnée pour Louis. Donc forcément, je lui ai demandé si elle pouvait faire les monitos au domicile. Elle a bien sûr accepté avec grand plaisir. C'est vraiment des choses pour lesquelles je suis très reconnaissante envers ma gynécologue parce que, encore une fois, sur le papier, je n'étais pas considérée comme une grossesse pathologique. Donc, rien ne justifiait, sur le plan médical en tout cas, rien ne justifiait cette prise en charge très adaptée.

  • Rébecca

    Oui, c'est plus pour te rassurer, toi, que tout allait bien.

  • Mélusine

    Oui.

  • Rébecca

    Ok, et ça te rassurait, du coup.

  • Mélusine

    J'attendais les examens avec une impatience incroyable. C'était presque frustrant parce que c'était tellement rapproché que je m'y habituais à le voir à l'écran, etc. C'était top d'avoir ce suivi-là. Presque que je me disais, mais en fait, il faudrait ça pour toutes les grossesses. Oui,

  • Rébecca

    des fois, ça rassurerait.

  • Mélusine

    C'est vrai.

  • Rébecca

    OK. Et du coup, au niveau de l'accouchement qui t'attendait, est-ce que tu avais des envies, des attentes ou est-ce que directement, tu as dit, ça se passera de telle manière ?

  • Mélusine

    Alors, on en avait parlé avec la gynécologue. Elle me demandait, est-ce que vous envisagez la péridurale, des choses comme ça ? Elle me disait, elle est revenue sur, qu'est-ce qui peut se passer à un accouchement, risque de césarienne en fonction d'eux, etc. Et en fait, je lui avais dit que j'étais... fermé à rien. Je lui ai dit moi je... en fait je lui ai dit je veux juste qu'il sorte de mon ventre vivant qu'importe le moyen en fait par lequel qui sera utilisé pour qu'il sorte. J'ai dit si il faut partir en césarienne on partira en césarienne si je peux accoucher par voie basse j'accoucherai par voie basse. J'avais... je ne planifiais rien en sachant que malgré le fait que la grossesse se passait bien malgré le fait que tout allait bien que le... Arthur grandissait et qu'on était heureux comme tout, ce projet, ça a été... pas possible en fait toute la grossesse c'était vraiment on attendait chaque examen et en fait on attendait le prochain examen mais on n'allait jamais au-delà en termes de projection c'était très très compliqué oui donc les préparations de son arrivée la chambre les vêtements etc ouais

  • Rébecca

    on a mis du temps à s'y mettre oui forcément limite vous attendiez qu'il soit vraiment là pour préparer et pour mettre en place c'est ça ok Est-ce qu'on t'a parlé d'un déclenchement ou d'une césarienne programmée ? Oui,

  • Mélusine

    dès le début de la grossesse. Ma gynécologue m'a dit que je pouvais avoir dix grossesses, mais je n'irais plus jamais à terme. Elle m'a dit qu'au vu des antécédents, on ne prendra plus jamais de risques. En tout cas, sur le plan médical, elle m'a dit que si vraiment vous souhaitez aller à terme, on respectera. Je l'ai regardé en rigolant, sous-entendu. Pas du tout, ce n'était pas envisageable, en tout cas pas à ce moment-là. Je lui avais dit, on verra à la fin de la grossesse si vraiment on se sent, mais je spoil avant la fin, on n'a pas pris de risque, on a accepté. Donc elle m'avait dit que quoi qu'il arrive, je serais déclencherée à 39. Elle ne me disait pas avant parce qu'il y a toujours un petit risque au niveau respiratoire à la naissance. Mais en fait, finalement, il s'est avéré que j'ai été déclenchée à 38 plus 3. parce qu'Arthur était un bébé dont les courbes étaient généreuses pour dire ça il était au niveau du poids, au niveau de la taille on était toujours au 95ème et plus percentile un beau bébé un beau bébé j'ai trouvé ça vraiment beau dans le sens où son frère c'était une toute petite crevette qui a eu un retard de croissance, qui n'était pas alimentée comme il fallait par le placenta ... Et du coup, Arthur a compensé et a rattrapé les kilos de son frère en prenant les kilos qu'il n'a jamais voulu prendre. Donc, c'était un bébé qui était estimé à 3,6 kg à 36 semaines. Donc, presque un poids de naissance pour le coup. Donc, on en avait rediscuté avec la gynécologue. Et comme il était estimé à plus de 4 kg à la naissance, elle m'a dit que je rentrais dans les protocoles des bébés macrosomes. Et que du coup, je pouvais demander un déclenchement un tout petit peu plus tôt, mais pas... trop tôt non plus. J'ai été déclenchée à 38 semaines et 3 jours.

  • Rébecca

    Et toi, c'était ton choix de toute façon ?

  • Mélusine

    Moi, je voulais être déclenchée, oui. C'était vraiment... Je ne me voyais pas. J'étais en tel état de stress et à bout de nerfs à partir de 37 semaines, en fait, je crois que j'ai fait tout ce qui était possible et inimaginable pour préparer le col pour qu'il sorte le plus rapidement possible.

  • Rébecca

    Oui. Tu n'étais pas non plus atteinte psychologiquement de ce cas des 39 semaines. Peut-être que tu voulais que ça se passe avant ?

  • Mélusine

    Clairement, le 39 dans ma tête, c'était très compliqué. J'avais même dit à la gynéco, je lui avais même dit, pas 39 plus 3.

  • Rébecca

    Oui, OK. Donc, 38 plus 3, c'était pas les... Allez-y, on y va, banco !

  • Mélusine

    Nous, avec le papa, on était ravis. Pour le coup, on était très contents de se dire qu'on allait le rencontrer plutôt que prévu.

  • Rébecca

    OK. Comment ça se passe, ces déclenchements ?

  • Mélusine

    Elle m'avait expliqué que le type de déclenchement dépendrait de mon col. Elle m'a dit que si votre col est favorable, ça sera... Je n'ai plus tout exactement en tête, mais elle m'a dit que si le col n'est pas favorable, on commence avec tampon. Visiblement, boire des litres de thé, de feuilles de framboisier, faire du ballon, tout ça, ça n'avait servi à rien, puisque mon col était long et fermé quand je suis arrivée à la maternité. Donc, je suis arrivée le 29 janvier au matin à 7h30. J'étais attendue à l'hôpital et on m'a posé du coup le tampon à 9h du matin.

  • Rébecca

    Ok.

  • Mélusine

    En me disant, maintenant, on attend. On attend que le col commence à travailler. Donc, elle m'avait expliqué que j'aurais un monito toutes les 3 heures pour surveiller le rythme d'Arthur, pour vérifier que tout allait bien. Au fur et à mesure de la journée, on voyait qu'il y avait des contractions, mais moi, je n'avais aucune douleur pour le coup, alors qu'elles étaient quand même assez importantes sur le monito. Donc là, ça se passait régulièrement. Elle me disait, mais vous n'avez pas de douleur. Donc moi, je disais, non, toujours rien, toujours rien, toujours rien. À 19h le soir, je commençais à avoir des petites douleurs de règles, mais c'était vraiment... C'est même pas supportable, c'était vraiment, j'avais pas mal quoi, je sentais qu'il se passait un truc mais voilà. Donc je dis à mon conjoint, écoute, je pense que cette nuit c'est mort, tu avais dit rentre te reposer, je lui ai dit je préfère que tu sois à la maison et que tu sois dans le lit, reposé pour demain, je dis parce que... à l'hôpital, il ne serait pas à l'aise. Il allait passer la nuit éveillé, ce n'était pas la peine. Donc, il me dit, bon, OK, un peu à contre-cœur, parce qu'il m'avait resté. Il m'avait dit, je laisse mon téléphone dans son gris. Il me dit, tu n'hésites pas à m'appeler si ça ne va pas. OK, donc voilà, 19h, 20h, je mange, je m'endors. Et à 23h, ça commence. Je me fais réveiller par des contractions plus ou moins douloureuses. Donc là, je sens que ça commence à travailler. Donc j'appelle la sage-femme, elle vérifie, elle me dit effectivement que le col commence vraiment à dilater. On était à 2 ou 3 centimètres, quelque chose comme ça. Donc elle me dit, vous voulez appeler votre conjoint ? Je dis non, je vais attendre un petit peu. Donc je commence à faire du ballon, je prends une douche. Donc j'envoie quand même un message à mon conjoint, je lui dis, ça commence, mais pas de stress. À 23h, il ne dormait pas encore. Oui. À 1h du matin. Je l'appelle et je lui dis, là, il faut que tu viennes. J'ai dit, là, j'ai très, très mal. Pour le coup, ça commençait vraiment à prendre en intensité. Et on m'avait prévenu qu'en déclenchement, ça montait très vite en intensité au niveau des douleurs. Donc, il me dit, mais tu crois que ça va être pour cette nuit ? Je lui dis, je pense que finalement, ça va être pour cette nuit. Donc, il arrive en une demi-heure, puisqu'on a l'avantage de ne pas habiter trop loin de l'hôpital. Donc, il arrive à une heure et demie. Donc la sage-femme vient me voir en me disant qu'est-ce qu'on fait ? Je crois que j'étais à 4 ou 5 centimètres.

  • Rébecca

    Mais quand même, tu avais bien travaillé.

  • Mélusine

    Oui, ça s'est allé très vite pour le coup. Donc elle me dit, est-ce que vous voulez la péridurale ? Donc je dis oui, on peut y aller. En sachant que moi, entre-temps, je continuais mon ballon, je continuais à respirer aussi bien que possible. Donc on descend en salle de travail et la sage-femme, celle qui était dans le service, elle me dit, « Oh, mais vous gérez tellement bien ! » Elle m'a dit « Est-ce que vous ne voulez pas attendre encore un petit peu ? » « Essayez de prendre un bain, etc. » Je dis « Bon, ok, on y va, on va pour le bain. » Donc, on va prendre... Elles me font couler un bain. Moi, je commençais à avoir un degré de douleur qui devenait vraiment difficilement supportable. Et en fait, mon conjoint touche l'eau du bain et il me dit « C'est vachement chaud quand même ! » t'es sûre que j'ai mal donc je suis allée dans le bain j'ai pas cherché à comprendre et mon conjoint il était autour de moi et je voyais qu'il tournait autour de la baignoire il me disait mais le moelle est vachement chaude je sais pas si c'est normal moi je devenais rouge comme une écrevisse dans l'eau mais ça te gênait pas toi la chaleur pour le coup il avait tellement mal que je crois que je sentais même pas l'eau donc ils appellent la sage-femme et la sage-femme elle touche elle me dit mais c'est trop chaud Moi, j'avais envie de leur dire, mais qu'est-ce que j'en sais, moi ? C'est quoi la bonne température du bord ? Donc, elles me font quand même sortir en me disant, c'est un peu trop chaud, là, pour le coup. Et du coup, il était, entre-temps, le temps passé, il était 3h30, je crois, du matin. Donc, il y avait une heure et demie qui était passée. Donc, je pars en salle de naissance et ils appellent l'anesthésiste qui me pose la péridurale.

  • Rébecca

    Tu étais à combien, là, tu te souviens ?

  • Mélusine

    Oui, j'étais à 7.

  • Rébecca

    Ah oui ? Ah oui, donc un beau travail !

  • Mélusine

    Oui, donc là j'étais à 7. Sauf que je voyais mon conjoint, alors la sage-femme m'avait expliqué qu'elle ne me mettait pas le monito devant les yeux, parce qu'elle disait, les mamans en général, elles font une fixette sur le monito, et elles ne se concentrent pas sur le travail, etc. Je dis ok, pas de soucis. Sauf que je vois mon conjoint qui regarde le monito, et je vois qu'il fait une tête bizarre.

  • Rébecca

    Ça c'est le mauvais plan !

  • Mélusine

    Et je lui dis, qu'est-ce qui se passe ? Il me dit, son rythme cardiaque, il me dit, je trouve qu'il est vachement haut. Je dis, ah bon ? Donc, on appelle la sage-femme. La sage-femme, elle regarde, elle me dit, ouais, le rythme est un peu haut, mais elle me dit, je pense que c'est le bain qui fait ça. Je pense que c'était la chaleur du bain. OK. Elle me dit, on va voir si ça se stabilise. Donc, il était 4h du matin, 4h30 à peu près. Le monito, Arthur commençait à faire des pics à 200 et il redescendait à 80. Donc, pas bon.

  • Rébecca

    Oui, pas ouf.

  • Mélusine

    Pas ouf. Donc, la sage-femme, elle me dit, le monito n'est pas bon. Elle me dit, je vais appeler l'interne, le médecin interne. Et là, je regarde mon conjoint et je lui dis, moi, je me souviens qu'on m'a toujours dit que quand le médecin me débarquait, c'est que ce n'était pas bon.

  • Rébecca

    Oui.

  • Mélusine

    Donc la sage-femme, je lui dis, il y a un problème, je dis, qu'est-ce qui se passe ? Donc elle m'explique, elle me dit, le monito n'est pas bon, elle me dit, pour l'instant, il n'y a pas d'urgence. Elle me dit, on va voir avec le médecin ce qu'on fait. Donc l'interne arrive et il m'explique qu'ils vont me faire un test. Alors exactement, je n'ai plus...

  • Rébecca

    tout en tête, mais en gros, c'était prélever sur le crâne d'Arthur, faire un prélèvement, l'envoyer dans une machine qui allait mesurer le pH de stress. Et il m'avait dit, il y a trois possibilités. Si le test ne revient pas bon, on part en césarienne. Si le test revient moyen, on attend un petit peu, on recommence. Si le test revient bon, on continue dans la lancée là. OK. Donc, ils font le test une première fois. moyen donc il me dit bon moyen il me dit on peut en sachant que le test va très vite on a les résultats en trois minutes oui et on attend cinq dix minutes je refais un test ok deuxième test moyen il me dit bon il me dit si le troisième test est moyen il me dit on part en césarienne on prend pas de risque ok donc moi forcément à côté j'étais en pleurs je me voyais déjà je vais dire comment comment tu te sentais toi parce que je sens que tu as ton 18 voix comme il y a un tracal très saccadé

  • Mélusine

    Comment tu te sentais à ce moment-là ?

  • Rébecca

    Là, je disais à mon conjoint, je suis en pleurs. Lui, il ne pleurait pas, mais je voyais que ce n'était pas loin non plus. Je crois qu'il était gardé un peu la tête froide pour nous deux. Je disais, c'est bon, on va de nouveau rentrer sans bébé. Je lui ai dit, c'est horrible. Je lui ai dit, mais qu'est-ce qui se passe ? J'ai dit, pourquoi on n'a pas de chance ?

  • Mélusine

    C'est peut-être l'optique-là.

  • Rébecca

    Donc, la sage-femme à côté, très précautionneuse, qui me tenait la main, me disait, ne vous inquiétez pas, on a l'habitude, ça va bien se passer, on ne vous laissera pas comme ça. Donc voilà, j'étais à 8 ou 9 centimètres. Et le troisième test revient bon. Donc Arthur se stabilise. Et là, je me suis dit, les planètes s'alignent, c'est bon. Il a compris qu'il fallait qu'il tienne bon jusqu'au bout. Donc voilà, la sage-femme, elle me dit, rassurez-vous, votre bébé va bien, il n'y a pas de souffrance fœtale, etc. Je lui dis, OK. Je dis, donc maintenant, on fait quoi ? Elle me dit, on va attendre que vous soyez à 10. Elle me dit, mais ce qu'on va faire, on va vous envoyer une dose. Alors, je pense que c'était un décontractant. Elle m'a dit, ça va aider pour le dernier centimètre que ça aille un peu plus vite. Elle me dit, par contre, vous risquez d'être un peu dans les étoiles. Moi, je lui dis que tant que j'ai la tête sur les épaules pour pousser, je dis, moi, ça me va. Donc, elle m'envoie la dernière dose. Et là, arrive le moment fatidique où il faut pousser. Donc il a quand même fallu un certain nombre de poussées pour que Arthur sorte. La tête a eu du mal un petit peu à sortir. Mais voilà, il est né par voix basse, tranquillement. Il a tout de suite crié. Il a tout de suite poussé son premier cri. Donc forcément avec le papa, on a commencé à pleurer. Donc ils prennent Arthur pour l'emmener sur le côté, pour lui faire les petits soins, pour faire les premiers tests etc. Donc les premiers tests qu'il réussit haut la main, donc il a eu un bon score aux tests etc. Donc voilà, on était vraiment, enfin moi je me sentais à moitié dissociée, bon je pense que le décontractant il n'aidait pas non plus, mais j'étais vraiment... Autant mon conjoint était très expressif à ce moment-là. Il pleurait, il était tout content. Moi, j'étais vraiment un peu en entre-deux. Je pense que je ne réalisais pas trop ce qui était en train de se passer. Jusqu'à ce qu'il me le mette en peau à peau.

  • Mélusine

    Et là, tu te sentis bien.

  • Rébecca

    Là, tout s'allait bien.

  • Mélusine

    Il était là, il allait bien.

  • Rébecca

    Il allait bien. Il mesurait 53 cm, il pesait 3,8 kg.

  • Mélusine

    Ok, pour 38 semaines, on est pas mal.

  • Rébecca

    Et c'était le plus beau bébé que j'avais jamais vu de ma vie.

  • Mélusine

    Bah oui, forcément. Ok, du coup, ce moment de peau à peau, vraiment, là, tu redescends un peu et tu te dis ça y est, c'est bon. On déstresse un peu ou tu as toujours un peu cette panique ?

  • Rébecca

    Non, sur l'instant, j'étais vraiment dans l'instant présent où je me disais, ouf, il est là, tout va bien. Ça n'aura pas été neuf mois de stress pour rien.

  • Mélusine

    Oui. OK. Et tu avais pour projet d'aller-été, du coup ? Est-ce que tu as pu faire la tétée d'accueil ?

  • Rébecca

    Alors oui, j'avais pour projet d'aller-été. Alors, il n'a pas réussi la tétée d'accueil. Je pense qu'il était un peu fatigué parce que je pense que justement, le monito qui était un peu affolé, je pense que la naissance, il était un peu fatigué. Donc, on a fait la tétée de bienvenue un peu plus tard.

  • Mélusine

    OK. Et toi, physiquement, tu allais bien ? Tu n'as pas eu besoin de points ou de choses comme ça ?

  • Rébecca

    Alors, il n'a pas fait beaucoup de dégâts en passant. Donc, j'ai eu quelques points, mais pas énormes. Non, pas énormes. Et la délivrance s'est faite très facilement.

  • Mélusine

    D'accord. Ok, donc tout allait bien.

  • Rébecca

    Tout allait bien, vraiment. Avec du recul, je me dis finalement, à part l'épisode où le monito est un peu parti en cacahuète, ça a quand même été un bel accouchement. J'ai été bien accompagnée, la sage-femme était extraordinaire, l'anesthésiste était très gentille. Enfin voilà, c'était... Avec du recul, je me dis, heureusement qu'ils étaient là quand même. Ouais.

  • Mélusine

    Ok. Et du coup, ton post-accouchement, ton début de postpartum, comment ça se passe ?

  • Rébecca

    Alors, il a été plutôt compliqué parce qu'effectivement, quand je regarde Arthur, je ne peux pas m'empêcher de voir son frère parce qu'ils se ressemblent énormément.

  • Mélusine

    D'accord.

  • Rébecca

    Donc, avec mon conjoint, au début, vraiment, les premiers jours, on était vraiment en hypervigilance. On était vraiment stressés par la mort subite du nourrisson, on se posait plein de questions. On se demandait si on faisait bien les choses, etc. En sachant qu'Arthur a quand même dû être hospitalisé à J5 de vie, mais c'était pour un problème d'allaitement, encore une fois. La mise au sein se faisait difficilement, il était très fatigué, il avait besoin d'être surstimulé. Donc forcément, il y avait eu une perte de poids qui était… On était descendu à 12% de perte. Alors moi, j'avais demandé à ce qu'il soit… garder que je puisse rencontrer une conseillère en lactation parce que l'allaitement me tenait quand même à coeur. Je voulais pas l'arrêter vraiment s'il n'y avait pas de problèmes au niveau du lait maternel. Donc on a été garder 48 heures à l'hôpital où il a repris du poids, j'ai eu les conseils de la conseillère en lactation et depuis voilà tout va bien et on essaye de se détendre un maximum.

  • Mélusine

    Et là, à ce jour, quelques semaines ont passé, est-ce que tu sens que tu arrives à te détendre pour reprendre tes mots ou c'est toujours compliqué ?

  • Rébecca

    Alors aujourd'hui, Arthur a six semaines et je trouve qu'on a trouvé un bon rythme. C'est un bébé qui n'est quand même pas difficile dans le sens où la nuit nous fait des belles nuits. Il ne fait pas des nuits complètes forcément, mais il fait deux fois quatre heures par exemple. Et je trouve que pour un nouveau-né, c'est quand même... relativement confortable pour les parents. Il dort bien la journée, il est très bien éveillé, on voit qu'il se développe bien, qu'il va bien. Donc, en fait, j'essaye d'être rationnelle et de me dire qu'il n'y a pas de quoi s'inquiéter.

  • Mélusine

    Ok. Mais naturellement, oui.

  • Rébecca

    Naturellement, forcément. Et voilà, c'est quand même... C'est un bébé... Moi, je dis toujours, c'est un bébé miracle qui est arrivé après un événement douloureux. Et je n'ai pas envie qu'il absorbe tout ça. Donc, il faut vraiment que le papa et moi en prennent sur nous et qu'ils ne deviennent pas notre éponge. Oui,

  • Mélusine

    pas trop, pas trop peu.

  • Rébecca

    C'est ça.

  • Mélusine

    Du coup, je pose la question, mais vu ton discours depuis le début de l'épisode, j'ai ma réponse. Tu vas lui raconter son histoire et l'histoire de son frère au fur et à mesure ?

  • Rébecca

    Évidemment. On a fait un shooting de naissance. On cherchait comment faire apparaître Louis sans en faire non plus une présence fantomatique, parce qu'il faut aussi accepter qu'il est là dans nos pensées, mais il ne sera jamais là avec nous physiquement. Donc on cherchait à comment l'intégrer à la photo sans que ça fasse trop, parce que ça restait le shooting d'Arthur, donc on ne voulait pas que ce soit Louis qui prenne toute la place. Donc ce qu'on a fait, c'est qu'on a juste pris le doudou. On a pris son doudou, on le fait apparaître sur quelques photos, pas toutes non plus. On est déjà allé au cimetière avec Arthur, on lui parle de son frère. De toute façon, il y a des photos qui sont accrochées sur le mur. Donc, on lui racontera son histoire, on lui racontera l'histoire de son frère. Mais en dehors d'Arthur, lui n'est pas un tabou pour nous. On en parle assez facilement.

  • Mélusine

    Oui, justement, essayer de trouver l'équilibre entre eux. Le faire vivre dans vos pensées sans pour autant prendre la place. C'est ça. En tout cas, un équilibre à trouver, mais quand même une très belle histoire. Vraiment, je suis ravie pour tous les trois, tous les quatre. Merci. Très belle histoire. Comment tu te sens physiquement, psychologiquement après cet accouchement du coup ?

  • Rébecca

    Alors physiquement, je m'en suis très, très bien remise. Les points ont très bien cicatrisé. J'ai perdu quasiment tout mon poids de grossesse. Pareil, ce qui est rigolo, c'est que pour Louis j'avais pris 17 kilos alors que c'était une petite crevette de 2,2 kilos. Et Arthur, j'avais pris 12 kilos.

  • Mélusine

    Ok, alors qu'il en faisait

  • Rébecca

    3,8 kg. Donc, j'ai très rapidement perdu. Après, je crois que l'allaitement, ça aide à perdre le poids de naissance, le poids de grossesse, pardon. Mais physiquement, tout va bien. Psychologiquement, le postpartum a été compliqué à certains moments. Mais comme toute maman, il y a eu des moments de doute, il y a eu des moments de stress, il y a eu des moments où on ne sait pas trop quoi faire. Oui. Aujourd'hui tout va bien en sachant que on continue le suivi psychologique avec le papa parce que pour nous c'est important de ne pas l'arrêter brutalement. C'est pas parce qu'il va bien que ça veut dire qu'on est guéri de tout ce qui s'est passé auparavant. Donc on prend soin de nous quand même. Le papa est quand même un très bon relais. Je n'ai pas du tout à me plaindre là dessus et ça aide aussi dans le post-partum forcément. Je m'autorise à prendre du temps pour moi, donc d'aller me faire un peu pomponner, prendre du temps pour moi sans Arthur, même si c'est dur. La dernière fois, je suis allée une heure chez l'esthéticienne, j'ai cru que je l'abandonnais. Mais non, aujourd'hui, on trouve un bon rythme, mais on sait que rien n'est acquis. On sait que ce n'est pas parce que pour l'instant, il dort bien qu'il dormira bien encore dans deux mois. Mais on est un peu au jour le jour. On ne veut pas faire de plan, on se laisse vivre, on savoure chaque journée, chaque minute. On le voit s'éveiller, on le voit se développer et ça, ça n'a pas de prix. Oui,

  • Mélusine

    forcément. En tout cas, merci beaucoup de m'avoir raconté tout ça, de m'avoir fait rentrer dans cet accouchement qui était médicalisé, mais juste ce qu'il faut pour te rassurer et que tu as très bien vécu au final. Malgré ce petit moment de stress. Ah oui. Au final, ça s'est très bien passé, donc c'est parfait. Merci beaucoup à toi.

  • Rébecca

    Merci à toi aussi pour l'écoute.

  • Mélusine

    Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu ou si le podcast de manière générale te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note sur ton application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires. aussi passionnante qu'intéressante. Rendez-vous mercredi prochain. A très vite !

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Mélusine

    00:01

  • Le parcours de Mélusine : La perte de Louis

    00:45

  • La grossesse d'Arthur : Un bébé arc-en-ciel

    03:07

  • Début de grossesse : Stress et suivi médical

    04:41

  • Suivi rapproché et anxiété pendant la grossesse

    06:11

  • Préparatifs pour l'accouchement d'Arthur

    17:14

  • Déclenchement et accouchement d'Arthur

    23:17

  • Post-accouchement : Réflexions et émotions

    39:26

  • Conclusion et remerciements

    42:00

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Description


As-tu déjà ressenti la peur de perdre un enfant avant même de le tenir dans tes bras ? Dans cet épisode de "Balance ton accouchement", je te propose un témoignage poignant qui va profondément résonner avec toutes les mamans et futurs parents. Je reçois Mélusine, qui partage avec nous son parcours émotionnel complexe autour de ses deux grossesses, un récit qui met en lumière la résilience et l'amour des parents face à l'adversité.

Mélusine commence par évoquer la perte de son premier fils, Louis, décédé in utero. Ce deuil périnatal a profondément marqué son expérience de maternité et a laissé des cicatrices invisibles. Après cette épreuve, elle et son conjoint ont ressenti le besoin d'accueillir un nouvel enfant, Arthur, un "bébé arc-en-ciel". Mais comme tu peux l'imaginer, la route vers cette nouvelle maternité n'a pas été sans défis. Mélusine nous parle de l'anxiété et du stress qui ont accompagné sa seconde grossesse, des craintes liées à son histoire précédente, et du suivi médical rapproché qu'elle a dû mettre en place.

Au fil de son récit, elle aborde les décisions qu'elle a dû prendre concernant son accouchement, notamment le choix d'un déclenchement. Dans ce podcast parental, nous discutons également des différentes expériences d'accouchement, des accouchements à domicile aux césariennes d'urgence, en passant par l'accouchement physiologique. Mélusine partage ses réflexions sur l'importance du soutien psychologique durant ces moments difficiles, ainsi que les défis post-accouchement, tels que l'allaitement et la nécessité de prendre soin de soi pour pouvoir prendre soin de son bébé.

Ce témoignage de Mélusine est une véritable ode à la maternité, un appel à la solidarité entre mamans et un éclairage sur les réalités souvent méconnues du parcours de la maternité. Que tu sois en pleine grossesse, que tu prépares ton accouchement de rêve ou que tu sois déjà maman, cet épisode te touchera à coup sûr. Ensemble, nous allons explorer les émotions, les luttes et les joies qui accompagnent la vie de parents, et comment chaque expérience d'accouchement, même les plus traumatisantes, peut nous façonner. Rejoins-moi pour une conversation sincère et émotive qui pourrait bien changer ta perception de la maternité.


Envie d'en discuter, d'en savoir plus ou de participer à ton tour ? Rendez-vous sur instagram : @balance_ton_accouchement


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Rébecca

    Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi je suis Rebecca. maman de deux enfants, est complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour. Alors bonjour et merci à toi de me rejoindre de nouveau pour un nouvel épisode de ce podcast. Pour rappel, je reçois Mélisine qui avait déjà enregistré l'épisode 57 avec moi. Donc Mélisine, est-ce que tu pourrais te présenter, me dire combien d'enfants tu as et quel âge ils ont ou il a, et puis ajouter tout ce que tu aurais envie.

  • Mélusine

    Ok, donc moi c'est Mélusine, j'ai 30 ans, je suis maman de deux garçons. Donc il y a Louis qui est né et malheureusement décédé le 26 décembre 2023 après une mort fétale in utero, découverte le 25 décembre 2023 et maman depuis un mois et demi de Arthur qui nous a rejoint le 30 janvier 2025.

  • Rébecca

    Super. Donc, je suis très ravie d'enregistrer ça, on donne des frissons quand tu en parles, parce que vraiment, l'épisode 57 est à écouter, par contre ça parle d'un sujet quand même assez sensible, donc il faut être très mentalement à l'entendre, mais vraiment c'est une mine d'informations. Est-ce que ça t'embêterait de revenir rapidement sur ce qu'il s'est passé pour ton premier enfant ?

  • Mélusine

    Non, pas du tout, au contraire, c'est important pour moi d'en parler. Donc effectivement, je suis maman de Louis qui est décédé in utero le 26 décembre 2023. Donc c'est arrivé le jour de Noël. Malheureusement, on s'est levé le matin avec mon conjoint. Louis ne bougeait pas alors que c'était très inhabituel. Donc on est allé... Après avoir un petit peu attendu, essayé de le faire bouger, entremêlé avec les repas de fête. Donc forcément, c'était un peu compliqué d'être très attentive à ce qui se passait. Mais en même temps, j'étais quand même un peu perplexe. Donc voilà, vient un moment où je dis à mon conjoint, c'est pas normal. Malgré les stimulations, elle ne bouge pas. Donc on est parti aux urgences. Et malheureusement, le monito est revenu à plat. L'échographie montrait qu'il n'y avait plus de mouvements, plus de battements de cœur. Donc voilà, j'ai été gardée à l'hôpital avec une mise en travail spontanée, malgré tout qui s'est faite dans la nuit du 25 au 26, probablement le choc de l'annonce. Et voilà, donc j'ai accouché de Louis à ce moment-là.

  • Rébecca

    Ok, bon, une grosse épreuve, un grand moment. Voilà, je le rappelle encore une fois, toute cette histoire fait lieu d'un épisode consacré. Donc si jamais vous avez envie de l'entendre, pas de souci. Maintenant, on va aborder une nouvelle grossesse. Est-ce que tu peux nous raconter à quel moment tu t'es sentie prête d'avoir ce petit bébé arc-en-ciel ?

  • Mélusine

    C'est arrivé assez rapidement. Quand on a été hospitalisé pour l'accouchement d'Arthur, on nous a posé les questions classiques d'un après-accouchement, à savoir le moyen de contraception qu'on souhaiterait avoir après. après cet accouchement, etc. Et on leur avait demandé un petit temps de réflexion quand même. Et rapidement, avec mon conjoint, on s'est dit, de toute façon, on voulait plusieurs enfants. Donc voilà, ça ne sera plus rapproché que ce qui était prévu initialement. Mais il y avait un désir de grossesse qui avait rapidement émergé. Évidemment, non pas pour remplacer Louis, qui était et sera toujours notre premier petit garçon. mais une volonté quand même de remettre un petit peu de vie aussi dans ce tsunami qu'on venait de traverser. Donc j'avais dit à la gynécologue que je ne souhaitais pas avoir de moyens de contraception parce que j'envisageais rapidement, dès que j'aurais le feu vert, c'est-à-dire qu'on attendait les résultats de l'autopsie, etc., pour savoir ce qui s'était passé, pour anticiper du coup sur la prochaine grossesse. Et du coup, on a décidé de ne pas reprendre de contraception. Et puis, on a laissé un peu le temps faire les choses. Et je suis retombée enceinte d'Arthur au bout de cinq mois, c'est-à-dire en mai 2024.

  • Rébecca

    Ok, d'accord. Comment se passe ce début de grossesse ? Alors, je suppose que tu étais peut-être un peu stressée.

  • Mélusine

    Un peu ? Ça a été une grossesse très éprouvante, mais pas que sur le versant psychologique, parce que ça, on s'y attendait. On en avait beaucoup parlé avec mon conjoint, on se doutait que ça ne serait pas une grossesse facile, on se doutait que ça viendrait réveiller pas mal de traumatismes. Mais j'avais aussi très largement sous-estimé la difficulté physique de la grossesse, parce que j'ai quand même vécu une première grossesse à terme. J'ai même pas eu 5 mois pour m'en remettre que je retombe déjà enceinte. Et si au début ça se passait très très bien, au fur et à mesure des semaines, je me suis quand même rendue compte que si on disait qu'il fallait du temps pour s'en remettre, c'était pas pour rien. Parce que physiquement c'était aussi très difficile.

  • Rébecca

    Ok. D'accord, tu sentais que ton corps était quand même fatigué d'avoir porté ces deux enfants d'une manière rapprochée.

  • Mélusine

    Ouais, vraiment. Et avec beaucoup de douleurs ligamentaires qui se sont manifestées très tôt. des douleurs musculaires. Je pense que les muscles au niveau du ventre n'avaient pas eu le temps de se remettre correctement. Ils étaient sursollicités. J'ai eu du ventre très rapidement pour cette deuxième grossesse. À dix semaines, on voyait déjà que j'étais enceinte. Donc, je pense qu'il y a la mémoire qui joue. Mais je pense vraiment que deux grossesses rapprochées, c'était costaud pour mon pauvre petit corps.

  • Rébecca

    Ok. Et est-ce que tu avais du coup un suivi très rapproché pour cette seconde grossesse ?

  • Mélusine

    Alors ça, c'est quelque chose qui avait été discuté avec la gynécologue à l'hospitalisation après l'accouchement de Louis. Je lui ai dit que j'avais bien compris que les résultats d'autopsie allaient probablement revenir avec pas ou peu de réponses, mais que du coup, il était difficile d'envisager une nouvelle grossesse de manière sereine. Et j'avais demandé à la gynécologue qui nous avait accueillis aux urgences, qui nous avait fait l'annonce, si elle pouvait me suivre pour la grossesse suivante, en lui expliquant que je n'avais aucune rancœur envers qui que ce soit de mon premier suivi qui avait été exemplaire pour le coup, mais que j'avais besoin de repartir sur une nouvelle base avec peut-être cette médecin qui connaissait un peu le dossier, etc., qui avait été là, qui nous avait très bien accompagnés pendant l'hospitalisation. Vraiment, ça m'a rassurée que ce soit elle. Donc elle m'avait un petit peu expliqué que j'aurais pas un suivi classique. Je n'étais pas considérée comme une grossesse à risque parce qu'il n'y avait rien dans ce début de grossesse qui me faisait rentrer dans ces critères-là, mais que j'allais quand même pouvoir avoir un suivi qui était beaucoup plus rapproché, presque un suivi à la demande. C'est-à-dire qu'elle m'avait expliqué jusqu'à 22 semaines, donc jusqu'au seuil de viabilité, elle me disait qu'il n'y avait pas d'intérêt de faire un suivi rapproché. Elle m'a dit que jusqu'à 22 semaines, on est sur un suivi classique. On laisse la nature faire les choses. Si la grossesse se poursuit, c'est très bien. On augmentera le suivi dans un second temps.

  • Rébecca

    Et toi, tu étais d'accord avec ça ? C'était une solution qui te convenait ?

  • Mélusine

    Oui. Elle a quand même été très gentille. Elle m'a fait une écho précoce à six semaines d'aménorée pour vérifier que la grossesse était bien installée, qu'il n'y avait pas de gestation extra-utérine, etc. puis une échographie de datation à sept semaines et ensuite j'ai eu l'écho du premier trimestre à 11 ou 12 semaines je ne sais plus trop exactement maintenant.

  • Rébecca

    D'accord et toi est-ce que cette début de grossesse t'était entre guillemets gros guillemets sereine et c'était vraiment la fin de grossesse qui te stressait ou vraiment toute ?

  • Mélusine

    Alors le premier trimestre c'est vrai que j'étais pas, je vais pas dire détendue mais j'avais vraiment remis un peu le la chose entre les mains de la nature. Je m'étais dit de toute façon pour le coup je ne maîtrise rien pour le premier trimestre. Si la grossesse se poursuit c'est très bien, si elle s'arrête, on aurait été très triste. Mais voilà entre guillemets là il y a quelque chose, je pense que quand on a vécu une grossesse qui s'arrête à 39 semaines, j'envisageais moi la fausse couche comme quelque chose de difficile. Je dis ça maintenant, je pense que si ça m'était arrivé, je ne sais pas du tout comment on serait réagi. Mais en tout cas, c'était ma manière de me protéger, de me dire que si ça arrive au premier trimestre, c'est entre guillemets plus naturel, plus normal. On va dire ça comme ça. Les mots sont peut-être un peu maladroits pour le coup.

  • Rébecca

    Oui, mais on comprend l'idée.

  • Mélusine

    Voilà, on comprend l'idée.

  • Rébecca

    Tu sais que le risque zéro n'existe pas passé les trois mois.

  • Mélusine

    Voilà, c'est ça.

  • Rébecca

    Ok et est-ce que tu te protégeais en l'annonçant pas tellement ou est-ce que tu en parlais pour justement être accompagné en cas de problème ?

  • Mélusine

    Alors on l'a dit très tôt à nos familles parce qu'on avait besoin de soutien clairement c'était... Nous, on était déjà très attachés à ce bébé. Pour le coup, en plus, vu que le ventre est sorti très rapidement, on commençait déjà à le voir, à le faire exister, à en parler. Donc, nos familles ont été au courant très rapidement. Les amis, on a vraiment attendu la fin du premier trimestre.

  • Rébecca

    Ok. C'était des lettres classiques. Tu n'as pas non plus caché la grossesse. Je ne le trouvais pas.

  • Mélusine

    Je ne le trouvais pas. Pour moi, c'était déjà un beau ventre.

  • Rébecca

    Ok, d'accord. Et du coup, si on revient un tout petit peu sur l'autopsie, effectivement, elle n'a rien donné de concluant, ou est-ce que tu as quand même eu des semblants de réponses et des éléments à prendre en compte ?

  • Mélusine

    Alors, on sait que du coup, le placenta a arrêté de fonctionner, mais on ne sait pas pourquoi. On a le comment, mais on n'a pas le pourquoi, et il n'y a pas d'explication, c'est-à-dire que, voilà, on m'a dit, ça arrive, il n'y a pas forcément d'explication, on ne peut pas dire si ça va de nouveau arriver ou pas.

  • Rébecca

    C'est comme ça.

  • Mélusine

    C'est comme ça. Donc, c'est un peu amer comme réponse, mais bon.

  • Rébecca

    Oui, compliqué à gérer, surtout quand tu as un deuxième petit bébé qui prévoit d'arriver. Le stress, je pense, est assez présent.

  • Mélusine

    C'est ça. Alors, du coup, j'ai de nouveau été sous-aspégique, donc sous-aspirine, petite dose pour cette grossesse, pour aider le sang à fluidifier. Mais ça ne me rassurait pas parce que j'étais déjà sous-aspégique à la première grossesse. J'attendais un petit peu, c'était au jour le jour pour le coup.

  • Rébecca

    Ok. Et au niveau de tes symptômes classiques de grossesse, ça allait ?

  • Mélusine

    Oui, j'ai eu les symptômes classiques des nausées de 9 à 12 semaines, mais assez costauds pour le coup. Et puis beaucoup de fatigue, vraiment beaucoup de fatigue. Mais il y avait aussi la fatigue un peu psychologique, je pense.

  • Rébecca

    Oui, de ruminer tout le temps.

  • Mélusine

    C'est ça.

  • Rébecca

    Ok. Quand on arrive à ce cap des 22 semaines, qui est assez vite là, sachant qu'une grossesse dure en moyenne à partir de 37 semaines, ce n'est plus la première actualité, en général c'est 40-41 semaines, donc 22 semaines c'est quand même assez tôt, parce que je suppose que quand tu es dans cette situation,

  • Mélusine

    ça te paraît très très loin.

  • Rébecca

    Passé ce cap de 22 semaines, qu'est-ce qui se passe au niveau du suivi ?

  • Mélusine

    Alors déjà il faut savoir qu'avec mon conjoint on avait gardé le suivi psychologique donc on avait entamé une psychothérapie en couple, non pas parce que ça avait créé quelque chose de... notre couple n'allait pas mal mais on ressentait le besoin quand même d'avoir un espace de parole pour parler de ce traumatisme commun. Et quand je suis retombée enceinte on a gardé le suivi. Donc ça je trouve que c'était quand même important de le préciser parce que je pense que ça nous a beaucoup aidé pendant ces huit mois. Vraiment, ça nous a beaucoup aidé d'avoir cet espace pour décharger vraiment parce que mon conjoint a été stressé et devait absorber mon stress en plus à côté, le pauvre. Et quand on est arrivé à 22 semaines, on a continué le suivi psychologique. Et en termes médical, on est passé à une échographie par mois, une échographie de croissance par mois. Et en fait, à chaque rendez-vous de suivi gynécologique. J'avais le droit à un petit doppler plaisir pour écouter le cœur du bébé et s'assurer que tout allait bien. Donc ça, la gynécologue m'a dit de 22 semaines à 30 semaines à peu près, on restait sur cette rythmicité, donc une écho par mois. Je ne sais plus exactement maintenant, je n'ai plus trop en tête. Je pense qu'il y a une partie de moi qui a un peu oublié certains détails, en sachant quand même que... À partir du deuxième trimestre, le stress devenait tellement important parce qu'on avait passé le cap du premier trimestre. Donc là, je m'étais dit, le risque zéro n'existe pas. Donc, j'étais en tension et en hyper-vigilance vraiment tout le temps, en sachant que j'ai commencé à vraiment le sentir bouger vers 16 semaines, quelque chose comme ça. Mais c'était encore très, très timide. Donc forcément, il y avait des fois où j'avais l'impression de sentir, des fois, je n'avais pas du tout l'impression de sentir. Et le deuxième trimestre a quand même été aussi mouvementé par beaucoup de passages aux urgences, parce qu'il y avait beaucoup de stress, beaucoup d'angoisse. Donc en fait, quand c'était comme ça, en général, mon conjoint ne cherchait pas à comprendre. Il m'emmenait tout de suite aux urgences maternité, urgences qui nous connaissaient. Les professionnels, quand ils nous ont vus arriver, certains nous avaient même reconnus. Et donc ça, c'était quand même bien parce qu'en fait, à chaque fois qu'on y allait, qu'on expliquait, ils cherchaient pas à comprendre, ils nous disaient « on va faire une écho » pour vous rassurer, pour que ça se passe bien, pour que vous soyez sereine. À chaque fois, vraiment, il n'y a jamais eu de… On n'a jamais minimisé en fait ce qu'on ressentait par rapport à cette grossesse.

  • Rébecca

    Et puis, tu n'as pas senti du jugement ? Elle en fait trop ?

  • Mélusine

    Pas du tout, du tout. On est vraiment toujours tombés sur des professionnels extrêmement bienveillants. Je pense très sensibilisés quand même à cette thématique du deuil périnatal. On est sur un hôpital où il y a quand même un département grossesse difficile, où ils ont quand même une maternité de niveau 2. ils ont l'habitude des grossesses difficiles. Donc, je pense que ça a aidé.

  • Rébecca

    Oui, forcément. Tu avais peut-être aussi à chaque fois les « bons » professionnels qui venaient te voir en chambre, mais pas forcément.

  • Mélusine

    Mais tu y es allée un paquet de fois quand même.

  • Rébecca

    Oui.

  • Mélusine

    Soit j'ai vraiment eu de la chance, soit on est vraiment sur une super équipe dans cet hôpital-là.

  • Rébecca

    C'est bien de dire des fois qu'il y a des… Il y a des bonnes équipes aussi qui les écoutent bien et qui répondent à…

  • Mélusine

    Complètement.

  • Rébecca

    Ok, super. Donc, deuxième trimestre assez chargé au niveau du stress et des petites frayeurs. En dehors de ça, est-ce qu'il se développe bien ? Il n'y a pas de… Alors,

  • Mélusine

    il se développait très, très bien. On a rapidement su du coup que c'était un garçon. On l'a su à 15 ou 16 semaines. Donc là, il y a quand même eu une partie de moi qui me disait… Encore un garçon, est-ce que le schéma va se répéter ? Oui. C'était un peu compliqué, mais déjà débordante d'amour pour ce petit garçon qui était en train de grandir, qui était en excellente santé. L'écho du premier trimestre s'était très bien passé. On était sur des très belles courbes, il grandissait, il grossissait. En sachant que moi, je faisais forcément une fixation sur le poids, étant donné qu'on a eu un retard de croissance au bout d'un moment sur la fin de grossesse. Mais non, il se développait très, très bien. J'avais le ventre qui grossissait à vue d'œil. C'était assez impressionnant pour le coup. Et un bébé qui se manifestait quand même au fur et à mesure des semaines de plus en plus. Je disais toujours comme s'il avait ressenti mon besoin, en fait, qui me rassure, qui me dit qu'il était là. Donc non, le deuxième trimestre a été stressant. Et puis en même temps, c'était beau parce que je voyais mon ventre qui grossissait. J'avais quand même... ces symptômes de grossesse qui essayaient de m'apaiser, de me rassurer. Donc, c'était très ambivalent comme sentiment.

  • Rébecca

    Oui, forcément. OK. Et du coup, arrive le troisième trimestre. Donc, tu passes les 30 semaines, c'est ça, de cours ? Oui,

  • Mélusine

    30-33 semaines. Donc là, on va encore au rendez-vous chez la gynécologue. Et là, elle me dit, on va passer à une écho tous les 15 jours, une écho de croissance tous les 15 jours. Et à partir de 33 semaines, j'avais aussi un monito par une sage-femme libérale au domicile. Donc pareil, sage-femme libérale qui m'avait suivie. Elle nous avait fait les cours de préparation à la naissance pour Louis. C'est elle qui m'avait fait la rééducation du périnée pour Louis. Donc forcément, je lui ai demandé si elle pouvait faire les monitos au domicile. Elle a bien sûr accepté avec grand plaisir. C'est vraiment des choses pour lesquelles je suis très reconnaissante envers ma gynécologue parce que, encore une fois, sur le papier, je n'étais pas considérée comme une grossesse pathologique. Donc, rien ne justifiait, sur le plan médical en tout cas, rien ne justifiait cette prise en charge très adaptée.

  • Rébecca

    Oui, c'est plus pour te rassurer, toi, que tout allait bien.

  • Mélusine

    Oui.

  • Rébecca

    Ok, et ça te rassurait, du coup.

  • Mélusine

    J'attendais les examens avec une impatience incroyable. C'était presque frustrant parce que c'était tellement rapproché que je m'y habituais à le voir à l'écran, etc. C'était top d'avoir ce suivi-là. Presque que je me disais, mais en fait, il faudrait ça pour toutes les grossesses. Oui,

  • Rébecca

    des fois, ça rassurerait.

  • Mélusine

    C'est vrai.

  • Rébecca

    OK. Et du coup, au niveau de l'accouchement qui t'attendait, est-ce que tu avais des envies, des attentes ou est-ce que directement, tu as dit, ça se passera de telle manière ?

  • Mélusine

    Alors, on en avait parlé avec la gynécologue. Elle me demandait, est-ce que vous envisagez la péridurale, des choses comme ça ? Elle me disait, elle est revenue sur, qu'est-ce qui peut se passer à un accouchement, risque de césarienne en fonction d'eux, etc. Et en fait, je lui avais dit que j'étais... fermé à rien. Je lui ai dit moi je... en fait je lui ai dit je veux juste qu'il sorte de mon ventre vivant qu'importe le moyen en fait par lequel qui sera utilisé pour qu'il sorte. J'ai dit si il faut partir en césarienne on partira en césarienne si je peux accoucher par voie basse j'accoucherai par voie basse. J'avais... je ne planifiais rien en sachant que malgré le fait que la grossesse se passait bien malgré le fait que tout allait bien que le... Arthur grandissait et qu'on était heureux comme tout, ce projet, ça a été... pas possible en fait toute la grossesse c'était vraiment on attendait chaque examen et en fait on attendait le prochain examen mais on n'allait jamais au-delà en termes de projection c'était très très compliqué oui donc les préparations de son arrivée la chambre les vêtements etc ouais

  • Rébecca

    on a mis du temps à s'y mettre oui forcément limite vous attendiez qu'il soit vraiment là pour préparer et pour mettre en place c'est ça ok Est-ce qu'on t'a parlé d'un déclenchement ou d'une césarienne programmée ? Oui,

  • Mélusine

    dès le début de la grossesse. Ma gynécologue m'a dit que je pouvais avoir dix grossesses, mais je n'irais plus jamais à terme. Elle m'a dit qu'au vu des antécédents, on ne prendra plus jamais de risques. En tout cas, sur le plan médical, elle m'a dit que si vraiment vous souhaitez aller à terme, on respectera. Je l'ai regardé en rigolant, sous-entendu. Pas du tout, ce n'était pas envisageable, en tout cas pas à ce moment-là. Je lui avais dit, on verra à la fin de la grossesse si vraiment on se sent, mais je spoil avant la fin, on n'a pas pris de risque, on a accepté. Donc elle m'avait dit que quoi qu'il arrive, je serais déclencherée à 39. Elle ne me disait pas avant parce qu'il y a toujours un petit risque au niveau respiratoire à la naissance. Mais en fait, finalement, il s'est avéré que j'ai été déclenchée à 38 plus 3. parce qu'Arthur était un bébé dont les courbes étaient généreuses pour dire ça il était au niveau du poids, au niveau de la taille on était toujours au 95ème et plus percentile un beau bébé un beau bébé j'ai trouvé ça vraiment beau dans le sens où son frère c'était une toute petite crevette qui a eu un retard de croissance, qui n'était pas alimentée comme il fallait par le placenta ... Et du coup, Arthur a compensé et a rattrapé les kilos de son frère en prenant les kilos qu'il n'a jamais voulu prendre. Donc, c'était un bébé qui était estimé à 3,6 kg à 36 semaines. Donc, presque un poids de naissance pour le coup. Donc, on en avait rediscuté avec la gynécologue. Et comme il était estimé à plus de 4 kg à la naissance, elle m'a dit que je rentrais dans les protocoles des bébés macrosomes. Et que du coup, je pouvais demander un déclenchement un tout petit peu plus tôt, mais pas... trop tôt non plus. J'ai été déclenchée à 38 semaines et 3 jours.

  • Rébecca

    Et toi, c'était ton choix de toute façon ?

  • Mélusine

    Moi, je voulais être déclenchée, oui. C'était vraiment... Je ne me voyais pas. J'étais en tel état de stress et à bout de nerfs à partir de 37 semaines, en fait, je crois que j'ai fait tout ce qui était possible et inimaginable pour préparer le col pour qu'il sorte le plus rapidement possible.

  • Rébecca

    Oui. Tu n'étais pas non plus atteinte psychologiquement de ce cas des 39 semaines. Peut-être que tu voulais que ça se passe avant ?

  • Mélusine

    Clairement, le 39 dans ma tête, c'était très compliqué. J'avais même dit à la gynéco, je lui avais même dit, pas 39 plus 3.

  • Rébecca

    Oui, OK. Donc, 38 plus 3, c'était pas les... Allez-y, on y va, banco !

  • Mélusine

    Nous, avec le papa, on était ravis. Pour le coup, on était très contents de se dire qu'on allait le rencontrer plutôt que prévu.

  • Rébecca

    OK. Comment ça se passe, ces déclenchements ?

  • Mélusine

    Elle m'avait expliqué que le type de déclenchement dépendrait de mon col. Elle m'a dit que si votre col est favorable, ça sera... Je n'ai plus tout exactement en tête, mais elle m'a dit que si le col n'est pas favorable, on commence avec tampon. Visiblement, boire des litres de thé, de feuilles de framboisier, faire du ballon, tout ça, ça n'avait servi à rien, puisque mon col était long et fermé quand je suis arrivée à la maternité. Donc, je suis arrivée le 29 janvier au matin à 7h30. J'étais attendue à l'hôpital et on m'a posé du coup le tampon à 9h du matin.

  • Rébecca

    Ok.

  • Mélusine

    En me disant, maintenant, on attend. On attend que le col commence à travailler. Donc, elle m'avait expliqué que j'aurais un monito toutes les 3 heures pour surveiller le rythme d'Arthur, pour vérifier que tout allait bien. Au fur et à mesure de la journée, on voyait qu'il y avait des contractions, mais moi, je n'avais aucune douleur pour le coup, alors qu'elles étaient quand même assez importantes sur le monito. Donc là, ça se passait régulièrement. Elle me disait, mais vous n'avez pas de douleur. Donc moi, je disais, non, toujours rien, toujours rien, toujours rien. À 19h le soir, je commençais à avoir des petites douleurs de règles, mais c'était vraiment... C'est même pas supportable, c'était vraiment, j'avais pas mal quoi, je sentais qu'il se passait un truc mais voilà. Donc je dis à mon conjoint, écoute, je pense que cette nuit c'est mort, tu avais dit rentre te reposer, je lui ai dit je préfère que tu sois à la maison et que tu sois dans le lit, reposé pour demain, je dis parce que... à l'hôpital, il ne serait pas à l'aise. Il allait passer la nuit éveillé, ce n'était pas la peine. Donc, il me dit, bon, OK, un peu à contre-cœur, parce qu'il m'avait resté. Il m'avait dit, je laisse mon téléphone dans son gris. Il me dit, tu n'hésites pas à m'appeler si ça ne va pas. OK, donc voilà, 19h, 20h, je mange, je m'endors. Et à 23h, ça commence. Je me fais réveiller par des contractions plus ou moins douloureuses. Donc là, je sens que ça commence à travailler. Donc j'appelle la sage-femme, elle vérifie, elle me dit effectivement que le col commence vraiment à dilater. On était à 2 ou 3 centimètres, quelque chose comme ça. Donc elle me dit, vous voulez appeler votre conjoint ? Je dis non, je vais attendre un petit peu. Donc je commence à faire du ballon, je prends une douche. Donc j'envoie quand même un message à mon conjoint, je lui dis, ça commence, mais pas de stress. À 23h, il ne dormait pas encore. Oui. À 1h du matin. Je l'appelle et je lui dis, là, il faut que tu viennes. J'ai dit, là, j'ai très, très mal. Pour le coup, ça commençait vraiment à prendre en intensité. Et on m'avait prévenu qu'en déclenchement, ça montait très vite en intensité au niveau des douleurs. Donc, il me dit, mais tu crois que ça va être pour cette nuit ? Je lui dis, je pense que finalement, ça va être pour cette nuit. Donc, il arrive en une demi-heure, puisqu'on a l'avantage de ne pas habiter trop loin de l'hôpital. Donc, il arrive à une heure et demie. Donc la sage-femme vient me voir en me disant qu'est-ce qu'on fait ? Je crois que j'étais à 4 ou 5 centimètres.

  • Rébecca

    Mais quand même, tu avais bien travaillé.

  • Mélusine

    Oui, ça s'est allé très vite pour le coup. Donc elle me dit, est-ce que vous voulez la péridurale ? Donc je dis oui, on peut y aller. En sachant que moi, entre-temps, je continuais mon ballon, je continuais à respirer aussi bien que possible. Donc on descend en salle de travail et la sage-femme, celle qui était dans le service, elle me dit, « Oh, mais vous gérez tellement bien ! » Elle m'a dit « Est-ce que vous ne voulez pas attendre encore un petit peu ? » « Essayez de prendre un bain, etc. » Je dis « Bon, ok, on y va, on va pour le bain. » Donc, on va prendre... Elles me font couler un bain. Moi, je commençais à avoir un degré de douleur qui devenait vraiment difficilement supportable. Et en fait, mon conjoint touche l'eau du bain et il me dit « C'est vachement chaud quand même ! » t'es sûre que j'ai mal donc je suis allée dans le bain j'ai pas cherché à comprendre et mon conjoint il était autour de moi et je voyais qu'il tournait autour de la baignoire il me disait mais le moelle est vachement chaude je sais pas si c'est normal moi je devenais rouge comme une écrevisse dans l'eau mais ça te gênait pas toi la chaleur pour le coup il avait tellement mal que je crois que je sentais même pas l'eau donc ils appellent la sage-femme et la sage-femme elle touche elle me dit mais c'est trop chaud Moi, j'avais envie de leur dire, mais qu'est-ce que j'en sais, moi ? C'est quoi la bonne température du bord ? Donc, elles me font quand même sortir en me disant, c'est un peu trop chaud, là, pour le coup. Et du coup, il était, entre-temps, le temps passé, il était 3h30, je crois, du matin. Donc, il y avait une heure et demie qui était passée. Donc, je pars en salle de naissance et ils appellent l'anesthésiste qui me pose la péridurale.

  • Rébecca

    Tu étais à combien, là, tu te souviens ?

  • Mélusine

    Oui, j'étais à 7.

  • Rébecca

    Ah oui ? Ah oui, donc un beau travail !

  • Mélusine

    Oui, donc là j'étais à 7. Sauf que je voyais mon conjoint, alors la sage-femme m'avait expliqué qu'elle ne me mettait pas le monito devant les yeux, parce qu'elle disait, les mamans en général, elles font une fixette sur le monito, et elles ne se concentrent pas sur le travail, etc. Je dis ok, pas de soucis. Sauf que je vois mon conjoint qui regarde le monito, et je vois qu'il fait une tête bizarre.

  • Rébecca

    Ça c'est le mauvais plan !

  • Mélusine

    Et je lui dis, qu'est-ce qui se passe ? Il me dit, son rythme cardiaque, il me dit, je trouve qu'il est vachement haut. Je dis, ah bon ? Donc, on appelle la sage-femme. La sage-femme, elle regarde, elle me dit, ouais, le rythme est un peu haut, mais elle me dit, je pense que c'est le bain qui fait ça. Je pense que c'était la chaleur du bain. OK. Elle me dit, on va voir si ça se stabilise. Donc, il était 4h du matin, 4h30 à peu près. Le monito, Arthur commençait à faire des pics à 200 et il redescendait à 80. Donc, pas bon.

  • Rébecca

    Oui, pas ouf.

  • Mélusine

    Pas ouf. Donc, la sage-femme, elle me dit, le monito n'est pas bon. Elle me dit, je vais appeler l'interne, le médecin interne. Et là, je regarde mon conjoint et je lui dis, moi, je me souviens qu'on m'a toujours dit que quand le médecin me débarquait, c'est que ce n'était pas bon.

  • Rébecca

    Oui.

  • Mélusine

    Donc la sage-femme, je lui dis, il y a un problème, je dis, qu'est-ce qui se passe ? Donc elle m'explique, elle me dit, le monito n'est pas bon, elle me dit, pour l'instant, il n'y a pas d'urgence. Elle me dit, on va voir avec le médecin ce qu'on fait. Donc l'interne arrive et il m'explique qu'ils vont me faire un test. Alors exactement, je n'ai plus...

  • Rébecca

    tout en tête, mais en gros, c'était prélever sur le crâne d'Arthur, faire un prélèvement, l'envoyer dans une machine qui allait mesurer le pH de stress. Et il m'avait dit, il y a trois possibilités. Si le test ne revient pas bon, on part en césarienne. Si le test revient moyen, on attend un petit peu, on recommence. Si le test revient bon, on continue dans la lancée là. OK. Donc, ils font le test une première fois. moyen donc il me dit bon moyen il me dit on peut en sachant que le test va très vite on a les résultats en trois minutes oui et on attend cinq dix minutes je refais un test ok deuxième test moyen il me dit bon il me dit si le troisième test est moyen il me dit on part en césarienne on prend pas de risque ok donc moi forcément à côté j'étais en pleurs je me voyais déjà je vais dire comment comment tu te sentais toi parce que je sens que tu as ton 18 voix comme il y a un tracal très saccadé

  • Mélusine

    Comment tu te sentais à ce moment-là ?

  • Rébecca

    Là, je disais à mon conjoint, je suis en pleurs. Lui, il ne pleurait pas, mais je voyais que ce n'était pas loin non plus. Je crois qu'il était gardé un peu la tête froide pour nous deux. Je disais, c'est bon, on va de nouveau rentrer sans bébé. Je lui ai dit, c'est horrible. Je lui ai dit, mais qu'est-ce qui se passe ? J'ai dit, pourquoi on n'a pas de chance ?

  • Mélusine

    C'est peut-être l'optique-là.

  • Rébecca

    Donc, la sage-femme à côté, très précautionneuse, qui me tenait la main, me disait, ne vous inquiétez pas, on a l'habitude, ça va bien se passer, on ne vous laissera pas comme ça. Donc voilà, j'étais à 8 ou 9 centimètres. Et le troisième test revient bon. Donc Arthur se stabilise. Et là, je me suis dit, les planètes s'alignent, c'est bon. Il a compris qu'il fallait qu'il tienne bon jusqu'au bout. Donc voilà, la sage-femme, elle me dit, rassurez-vous, votre bébé va bien, il n'y a pas de souffrance fœtale, etc. Je lui dis, OK. Je dis, donc maintenant, on fait quoi ? Elle me dit, on va attendre que vous soyez à 10. Elle me dit, mais ce qu'on va faire, on va vous envoyer une dose. Alors, je pense que c'était un décontractant. Elle m'a dit, ça va aider pour le dernier centimètre que ça aille un peu plus vite. Elle me dit, par contre, vous risquez d'être un peu dans les étoiles. Moi, je lui dis que tant que j'ai la tête sur les épaules pour pousser, je dis, moi, ça me va. Donc, elle m'envoie la dernière dose. Et là, arrive le moment fatidique où il faut pousser. Donc il a quand même fallu un certain nombre de poussées pour que Arthur sorte. La tête a eu du mal un petit peu à sortir. Mais voilà, il est né par voix basse, tranquillement. Il a tout de suite crié. Il a tout de suite poussé son premier cri. Donc forcément avec le papa, on a commencé à pleurer. Donc ils prennent Arthur pour l'emmener sur le côté, pour lui faire les petits soins, pour faire les premiers tests etc. Donc les premiers tests qu'il réussit haut la main, donc il a eu un bon score aux tests etc. Donc voilà, on était vraiment, enfin moi je me sentais à moitié dissociée, bon je pense que le décontractant il n'aidait pas non plus, mais j'étais vraiment... Autant mon conjoint était très expressif à ce moment-là. Il pleurait, il était tout content. Moi, j'étais vraiment un peu en entre-deux. Je pense que je ne réalisais pas trop ce qui était en train de se passer. Jusqu'à ce qu'il me le mette en peau à peau.

  • Mélusine

    Et là, tu te sentis bien.

  • Rébecca

    Là, tout s'allait bien.

  • Mélusine

    Il était là, il allait bien.

  • Rébecca

    Il allait bien. Il mesurait 53 cm, il pesait 3,8 kg.

  • Mélusine

    Ok, pour 38 semaines, on est pas mal.

  • Rébecca

    Et c'était le plus beau bébé que j'avais jamais vu de ma vie.

  • Mélusine

    Bah oui, forcément. Ok, du coup, ce moment de peau à peau, vraiment, là, tu redescends un peu et tu te dis ça y est, c'est bon. On déstresse un peu ou tu as toujours un peu cette panique ?

  • Rébecca

    Non, sur l'instant, j'étais vraiment dans l'instant présent où je me disais, ouf, il est là, tout va bien. Ça n'aura pas été neuf mois de stress pour rien.

  • Mélusine

    Oui. OK. Et tu avais pour projet d'aller-été, du coup ? Est-ce que tu as pu faire la tétée d'accueil ?

  • Rébecca

    Alors oui, j'avais pour projet d'aller-été. Alors, il n'a pas réussi la tétée d'accueil. Je pense qu'il était un peu fatigué parce que je pense que justement, le monito qui était un peu affolé, je pense que la naissance, il était un peu fatigué. Donc, on a fait la tétée de bienvenue un peu plus tard.

  • Mélusine

    OK. Et toi, physiquement, tu allais bien ? Tu n'as pas eu besoin de points ou de choses comme ça ?

  • Rébecca

    Alors, il n'a pas fait beaucoup de dégâts en passant. Donc, j'ai eu quelques points, mais pas énormes. Non, pas énormes. Et la délivrance s'est faite très facilement.

  • Mélusine

    D'accord. Ok, donc tout allait bien.

  • Rébecca

    Tout allait bien, vraiment. Avec du recul, je me dis finalement, à part l'épisode où le monito est un peu parti en cacahuète, ça a quand même été un bel accouchement. J'ai été bien accompagnée, la sage-femme était extraordinaire, l'anesthésiste était très gentille. Enfin voilà, c'était... Avec du recul, je me dis, heureusement qu'ils étaient là quand même. Ouais.

  • Mélusine

    Ok. Et du coup, ton post-accouchement, ton début de postpartum, comment ça se passe ?

  • Rébecca

    Alors, il a été plutôt compliqué parce qu'effectivement, quand je regarde Arthur, je ne peux pas m'empêcher de voir son frère parce qu'ils se ressemblent énormément.

  • Mélusine

    D'accord.

  • Rébecca

    Donc, avec mon conjoint, au début, vraiment, les premiers jours, on était vraiment en hypervigilance. On était vraiment stressés par la mort subite du nourrisson, on se posait plein de questions. On se demandait si on faisait bien les choses, etc. En sachant qu'Arthur a quand même dû être hospitalisé à J5 de vie, mais c'était pour un problème d'allaitement, encore une fois. La mise au sein se faisait difficilement, il était très fatigué, il avait besoin d'être surstimulé. Donc forcément, il y avait eu une perte de poids qui était… On était descendu à 12% de perte. Alors moi, j'avais demandé à ce qu'il soit… garder que je puisse rencontrer une conseillère en lactation parce que l'allaitement me tenait quand même à coeur. Je voulais pas l'arrêter vraiment s'il n'y avait pas de problèmes au niveau du lait maternel. Donc on a été garder 48 heures à l'hôpital où il a repris du poids, j'ai eu les conseils de la conseillère en lactation et depuis voilà tout va bien et on essaye de se détendre un maximum.

  • Mélusine

    Et là, à ce jour, quelques semaines ont passé, est-ce que tu sens que tu arrives à te détendre pour reprendre tes mots ou c'est toujours compliqué ?

  • Rébecca

    Alors aujourd'hui, Arthur a six semaines et je trouve qu'on a trouvé un bon rythme. C'est un bébé qui n'est quand même pas difficile dans le sens où la nuit nous fait des belles nuits. Il ne fait pas des nuits complètes forcément, mais il fait deux fois quatre heures par exemple. Et je trouve que pour un nouveau-né, c'est quand même... relativement confortable pour les parents. Il dort bien la journée, il est très bien éveillé, on voit qu'il se développe bien, qu'il va bien. Donc, en fait, j'essaye d'être rationnelle et de me dire qu'il n'y a pas de quoi s'inquiéter.

  • Mélusine

    Ok. Mais naturellement, oui.

  • Rébecca

    Naturellement, forcément. Et voilà, c'est quand même... C'est un bébé... Moi, je dis toujours, c'est un bébé miracle qui est arrivé après un événement douloureux. Et je n'ai pas envie qu'il absorbe tout ça. Donc, il faut vraiment que le papa et moi en prennent sur nous et qu'ils ne deviennent pas notre éponge. Oui,

  • Mélusine

    pas trop, pas trop peu.

  • Rébecca

    C'est ça.

  • Mélusine

    Du coup, je pose la question, mais vu ton discours depuis le début de l'épisode, j'ai ma réponse. Tu vas lui raconter son histoire et l'histoire de son frère au fur et à mesure ?

  • Rébecca

    Évidemment. On a fait un shooting de naissance. On cherchait comment faire apparaître Louis sans en faire non plus une présence fantomatique, parce qu'il faut aussi accepter qu'il est là dans nos pensées, mais il ne sera jamais là avec nous physiquement. Donc on cherchait à comment l'intégrer à la photo sans que ça fasse trop, parce que ça restait le shooting d'Arthur, donc on ne voulait pas que ce soit Louis qui prenne toute la place. Donc ce qu'on a fait, c'est qu'on a juste pris le doudou. On a pris son doudou, on le fait apparaître sur quelques photos, pas toutes non plus. On est déjà allé au cimetière avec Arthur, on lui parle de son frère. De toute façon, il y a des photos qui sont accrochées sur le mur. Donc, on lui racontera son histoire, on lui racontera l'histoire de son frère. Mais en dehors d'Arthur, lui n'est pas un tabou pour nous. On en parle assez facilement.

  • Mélusine

    Oui, justement, essayer de trouver l'équilibre entre eux. Le faire vivre dans vos pensées sans pour autant prendre la place. C'est ça. En tout cas, un équilibre à trouver, mais quand même une très belle histoire. Vraiment, je suis ravie pour tous les trois, tous les quatre. Merci. Très belle histoire. Comment tu te sens physiquement, psychologiquement après cet accouchement du coup ?

  • Rébecca

    Alors physiquement, je m'en suis très, très bien remise. Les points ont très bien cicatrisé. J'ai perdu quasiment tout mon poids de grossesse. Pareil, ce qui est rigolo, c'est que pour Louis j'avais pris 17 kilos alors que c'était une petite crevette de 2,2 kilos. Et Arthur, j'avais pris 12 kilos.

  • Mélusine

    Ok, alors qu'il en faisait

  • Rébecca

    3,8 kg. Donc, j'ai très rapidement perdu. Après, je crois que l'allaitement, ça aide à perdre le poids de naissance, le poids de grossesse, pardon. Mais physiquement, tout va bien. Psychologiquement, le postpartum a été compliqué à certains moments. Mais comme toute maman, il y a eu des moments de doute, il y a eu des moments de stress, il y a eu des moments où on ne sait pas trop quoi faire. Oui. Aujourd'hui tout va bien en sachant que on continue le suivi psychologique avec le papa parce que pour nous c'est important de ne pas l'arrêter brutalement. C'est pas parce qu'il va bien que ça veut dire qu'on est guéri de tout ce qui s'est passé auparavant. Donc on prend soin de nous quand même. Le papa est quand même un très bon relais. Je n'ai pas du tout à me plaindre là dessus et ça aide aussi dans le post-partum forcément. Je m'autorise à prendre du temps pour moi, donc d'aller me faire un peu pomponner, prendre du temps pour moi sans Arthur, même si c'est dur. La dernière fois, je suis allée une heure chez l'esthéticienne, j'ai cru que je l'abandonnais. Mais non, aujourd'hui, on trouve un bon rythme, mais on sait que rien n'est acquis. On sait que ce n'est pas parce que pour l'instant, il dort bien qu'il dormira bien encore dans deux mois. Mais on est un peu au jour le jour. On ne veut pas faire de plan, on se laisse vivre, on savoure chaque journée, chaque minute. On le voit s'éveiller, on le voit se développer et ça, ça n'a pas de prix. Oui,

  • Mélusine

    forcément. En tout cas, merci beaucoup de m'avoir raconté tout ça, de m'avoir fait rentrer dans cet accouchement qui était médicalisé, mais juste ce qu'il faut pour te rassurer et que tu as très bien vécu au final. Malgré ce petit moment de stress. Ah oui. Au final, ça s'est très bien passé, donc c'est parfait. Merci beaucoup à toi.

  • Rébecca

    Merci à toi aussi pour l'écoute.

  • Mélusine

    Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu ou si le podcast de manière générale te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note sur ton application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires. aussi passionnante qu'intéressante. Rendez-vous mercredi prochain. A très vite !

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Mélusine

    00:01

  • Le parcours de Mélusine : La perte de Louis

    00:45

  • La grossesse d'Arthur : Un bébé arc-en-ciel

    03:07

  • Début de grossesse : Stress et suivi médical

    04:41

  • Suivi rapproché et anxiété pendant la grossesse

    06:11

  • Préparatifs pour l'accouchement d'Arthur

    17:14

  • Déclenchement et accouchement d'Arthur

    23:17

  • Post-accouchement : Réflexions et émotions

    39:26

  • Conclusion et remerciements

    42:00

Description


As-tu déjà ressenti la peur de perdre un enfant avant même de le tenir dans tes bras ? Dans cet épisode de "Balance ton accouchement", je te propose un témoignage poignant qui va profondément résonner avec toutes les mamans et futurs parents. Je reçois Mélusine, qui partage avec nous son parcours émotionnel complexe autour de ses deux grossesses, un récit qui met en lumière la résilience et l'amour des parents face à l'adversité.

Mélusine commence par évoquer la perte de son premier fils, Louis, décédé in utero. Ce deuil périnatal a profondément marqué son expérience de maternité et a laissé des cicatrices invisibles. Après cette épreuve, elle et son conjoint ont ressenti le besoin d'accueillir un nouvel enfant, Arthur, un "bébé arc-en-ciel". Mais comme tu peux l'imaginer, la route vers cette nouvelle maternité n'a pas été sans défis. Mélusine nous parle de l'anxiété et du stress qui ont accompagné sa seconde grossesse, des craintes liées à son histoire précédente, et du suivi médical rapproché qu'elle a dû mettre en place.

Au fil de son récit, elle aborde les décisions qu'elle a dû prendre concernant son accouchement, notamment le choix d'un déclenchement. Dans ce podcast parental, nous discutons également des différentes expériences d'accouchement, des accouchements à domicile aux césariennes d'urgence, en passant par l'accouchement physiologique. Mélusine partage ses réflexions sur l'importance du soutien psychologique durant ces moments difficiles, ainsi que les défis post-accouchement, tels que l'allaitement et la nécessité de prendre soin de soi pour pouvoir prendre soin de son bébé.

Ce témoignage de Mélusine est une véritable ode à la maternité, un appel à la solidarité entre mamans et un éclairage sur les réalités souvent méconnues du parcours de la maternité. Que tu sois en pleine grossesse, que tu prépares ton accouchement de rêve ou que tu sois déjà maman, cet épisode te touchera à coup sûr. Ensemble, nous allons explorer les émotions, les luttes et les joies qui accompagnent la vie de parents, et comment chaque expérience d'accouchement, même les plus traumatisantes, peut nous façonner. Rejoins-moi pour une conversation sincère et émotive qui pourrait bien changer ta perception de la maternité.


Envie d'en discuter, d'en savoir plus ou de participer à ton tour ? Rendez-vous sur instagram : @balance_ton_accouchement


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Rébecca

    Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi je suis Rebecca. maman de deux enfants, est complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour. Alors bonjour et merci à toi de me rejoindre de nouveau pour un nouvel épisode de ce podcast. Pour rappel, je reçois Mélisine qui avait déjà enregistré l'épisode 57 avec moi. Donc Mélisine, est-ce que tu pourrais te présenter, me dire combien d'enfants tu as et quel âge ils ont ou il a, et puis ajouter tout ce que tu aurais envie.

  • Mélusine

    Ok, donc moi c'est Mélusine, j'ai 30 ans, je suis maman de deux garçons. Donc il y a Louis qui est né et malheureusement décédé le 26 décembre 2023 après une mort fétale in utero, découverte le 25 décembre 2023 et maman depuis un mois et demi de Arthur qui nous a rejoint le 30 janvier 2025.

  • Rébecca

    Super. Donc, je suis très ravie d'enregistrer ça, on donne des frissons quand tu en parles, parce que vraiment, l'épisode 57 est à écouter, par contre ça parle d'un sujet quand même assez sensible, donc il faut être très mentalement à l'entendre, mais vraiment c'est une mine d'informations. Est-ce que ça t'embêterait de revenir rapidement sur ce qu'il s'est passé pour ton premier enfant ?

  • Mélusine

    Non, pas du tout, au contraire, c'est important pour moi d'en parler. Donc effectivement, je suis maman de Louis qui est décédé in utero le 26 décembre 2023. Donc c'est arrivé le jour de Noël. Malheureusement, on s'est levé le matin avec mon conjoint. Louis ne bougeait pas alors que c'était très inhabituel. Donc on est allé... Après avoir un petit peu attendu, essayé de le faire bouger, entremêlé avec les repas de fête. Donc forcément, c'était un peu compliqué d'être très attentive à ce qui se passait. Mais en même temps, j'étais quand même un peu perplexe. Donc voilà, vient un moment où je dis à mon conjoint, c'est pas normal. Malgré les stimulations, elle ne bouge pas. Donc on est parti aux urgences. Et malheureusement, le monito est revenu à plat. L'échographie montrait qu'il n'y avait plus de mouvements, plus de battements de cœur. Donc voilà, j'ai été gardée à l'hôpital avec une mise en travail spontanée, malgré tout qui s'est faite dans la nuit du 25 au 26, probablement le choc de l'annonce. Et voilà, donc j'ai accouché de Louis à ce moment-là.

  • Rébecca

    Ok, bon, une grosse épreuve, un grand moment. Voilà, je le rappelle encore une fois, toute cette histoire fait lieu d'un épisode consacré. Donc si jamais vous avez envie de l'entendre, pas de souci. Maintenant, on va aborder une nouvelle grossesse. Est-ce que tu peux nous raconter à quel moment tu t'es sentie prête d'avoir ce petit bébé arc-en-ciel ?

  • Mélusine

    C'est arrivé assez rapidement. Quand on a été hospitalisé pour l'accouchement d'Arthur, on nous a posé les questions classiques d'un après-accouchement, à savoir le moyen de contraception qu'on souhaiterait avoir après. après cet accouchement, etc. Et on leur avait demandé un petit temps de réflexion quand même. Et rapidement, avec mon conjoint, on s'est dit, de toute façon, on voulait plusieurs enfants. Donc voilà, ça ne sera plus rapproché que ce qui était prévu initialement. Mais il y avait un désir de grossesse qui avait rapidement émergé. Évidemment, non pas pour remplacer Louis, qui était et sera toujours notre premier petit garçon. mais une volonté quand même de remettre un petit peu de vie aussi dans ce tsunami qu'on venait de traverser. Donc j'avais dit à la gynécologue que je ne souhaitais pas avoir de moyens de contraception parce que j'envisageais rapidement, dès que j'aurais le feu vert, c'est-à-dire qu'on attendait les résultats de l'autopsie, etc., pour savoir ce qui s'était passé, pour anticiper du coup sur la prochaine grossesse. Et du coup, on a décidé de ne pas reprendre de contraception. Et puis, on a laissé un peu le temps faire les choses. Et je suis retombée enceinte d'Arthur au bout de cinq mois, c'est-à-dire en mai 2024.

  • Rébecca

    Ok, d'accord. Comment se passe ce début de grossesse ? Alors, je suppose que tu étais peut-être un peu stressée.

  • Mélusine

    Un peu ? Ça a été une grossesse très éprouvante, mais pas que sur le versant psychologique, parce que ça, on s'y attendait. On en avait beaucoup parlé avec mon conjoint, on se doutait que ça ne serait pas une grossesse facile, on se doutait que ça viendrait réveiller pas mal de traumatismes. Mais j'avais aussi très largement sous-estimé la difficulté physique de la grossesse, parce que j'ai quand même vécu une première grossesse à terme. J'ai même pas eu 5 mois pour m'en remettre que je retombe déjà enceinte. Et si au début ça se passait très très bien, au fur et à mesure des semaines, je me suis quand même rendue compte que si on disait qu'il fallait du temps pour s'en remettre, c'était pas pour rien. Parce que physiquement c'était aussi très difficile.

  • Rébecca

    Ok. D'accord, tu sentais que ton corps était quand même fatigué d'avoir porté ces deux enfants d'une manière rapprochée.

  • Mélusine

    Ouais, vraiment. Et avec beaucoup de douleurs ligamentaires qui se sont manifestées très tôt. des douleurs musculaires. Je pense que les muscles au niveau du ventre n'avaient pas eu le temps de se remettre correctement. Ils étaient sursollicités. J'ai eu du ventre très rapidement pour cette deuxième grossesse. À dix semaines, on voyait déjà que j'étais enceinte. Donc, je pense qu'il y a la mémoire qui joue. Mais je pense vraiment que deux grossesses rapprochées, c'était costaud pour mon pauvre petit corps.

  • Rébecca

    Ok. Et est-ce que tu avais du coup un suivi très rapproché pour cette seconde grossesse ?

  • Mélusine

    Alors ça, c'est quelque chose qui avait été discuté avec la gynécologue à l'hospitalisation après l'accouchement de Louis. Je lui ai dit que j'avais bien compris que les résultats d'autopsie allaient probablement revenir avec pas ou peu de réponses, mais que du coup, il était difficile d'envisager une nouvelle grossesse de manière sereine. Et j'avais demandé à la gynécologue qui nous avait accueillis aux urgences, qui nous avait fait l'annonce, si elle pouvait me suivre pour la grossesse suivante, en lui expliquant que je n'avais aucune rancœur envers qui que ce soit de mon premier suivi qui avait été exemplaire pour le coup, mais que j'avais besoin de repartir sur une nouvelle base avec peut-être cette médecin qui connaissait un peu le dossier, etc., qui avait été là, qui nous avait très bien accompagnés pendant l'hospitalisation. Vraiment, ça m'a rassurée que ce soit elle. Donc elle m'avait un petit peu expliqué que j'aurais pas un suivi classique. Je n'étais pas considérée comme une grossesse à risque parce qu'il n'y avait rien dans ce début de grossesse qui me faisait rentrer dans ces critères-là, mais que j'allais quand même pouvoir avoir un suivi qui était beaucoup plus rapproché, presque un suivi à la demande. C'est-à-dire qu'elle m'avait expliqué jusqu'à 22 semaines, donc jusqu'au seuil de viabilité, elle me disait qu'il n'y avait pas d'intérêt de faire un suivi rapproché. Elle m'a dit que jusqu'à 22 semaines, on est sur un suivi classique. On laisse la nature faire les choses. Si la grossesse se poursuit, c'est très bien. On augmentera le suivi dans un second temps.

  • Rébecca

    Et toi, tu étais d'accord avec ça ? C'était une solution qui te convenait ?

  • Mélusine

    Oui. Elle a quand même été très gentille. Elle m'a fait une écho précoce à six semaines d'aménorée pour vérifier que la grossesse était bien installée, qu'il n'y avait pas de gestation extra-utérine, etc. puis une échographie de datation à sept semaines et ensuite j'ai eu l'écho du premier trimestre à 11 ou 12 semaines je ne sais plus trop exactement maintenant.

  • Rébecca

    D'accord et toi est-ce que cette début de grossesse t'était entre guillemets gros guillemets sereine et c'était vraiment la fin de grossesse qui te stressait ou vraiment toute ?

  • Mélusine

    Alors le premier trimestre c'est vrai que j'étais pas, je vais pas dire détendue mais j'avais vraiment remis un peu le la chose entre les mains de la nature. Je m'étais dit de toute façon pour le coup je ne maîtrise rien pour le premier trimestre. Si la grossesse se poursuit c'est très bien, si elle s'arrête, on aurait été très triste. Mais voilà entre guillemets là il y a quelque chose, je pense que quand on a vécu une grossesse qui s'arrête à 39 semaines, j'envisageais moi la fausse couche comme quelque chose de difficile. Je dis ça maintenant, je pense que si ça m'était arrivé, je ne sais pas du tout comment on serait réagi. Mais en tout cas, c'était ma manière de me protéger, de me dire que si ça arrive au premier trimestre, c'est entre guillemets plus naturel, plus normal. On va dire ça comme ça. Les mots sont peut-être un peu maladroits pour le coup.

  • Rébecca

    Oui, mais on comprend l'idée.

  • Mélusine

    Voilà, on comprend l'idée.

  • Rébecca

    Tu sais que le risque zéro n'existe pas passé les trois mois.

  • Mélusine

    Voilà, c'est ça.

  • Rébecca

    Ok et est-ce que tu te protégeais en l'annonçant pas tellement ou est-ce que tu en parlais pour justement être accompagné en cas de problème ?

  • Mélusine

    Alors on l'a dit très tôt à nos familles parce qu'on avait besoin de soutien clairement c'était... Nous, on était déjà très attachés à ce bébé. Pour le coup, en plus, vu que le ventre est sorti très rapidement, on commençait déjà à le voir, à le faire exister, à en parler. Donc, nos familles ont été au courant très rapidement. Les amis, on a vraiment attendu la fin du premier trimestre.

  • Rébecca

    Ok. C'était des lettres classiques. Tu n'as pas non plus caché la grossesse. Je ne le trouvais pas.

  • Mélusine

    Je ne le trouvais pas. Pour moi, c'était déjà un beau ventre.

  • Rébecca

    Ok, d'accord. Et du coup, si on revient un tout petit peu sur l'autopsie, effectivement, elle n'a rien donné de concluant, ou est-ce que tu as quand même eu des semblants de réponses et des éléments à prendre en compte ?

  • Mélusine

    Alors, on sait que du coup, le placenta a arrêté de fonctionner, mais on ne sait pas pourquoi. On a le comment, mais on n'a pas le pourquoi, et il n'y a pas d'explication, c'est-à-dire que, voilà, on m'a dit, ça arrive, il n'y a pas forcément d'explication, on ne peut pas dire si ça va de nouveau arriver ou pas.

  • Rébecca

    C'est comme ça.

  • Mélusine

    C'est comme ça. Donc, c'est un peu amer comme réponse, mais bon.

  • Rébecca

    Oui, compliqué à gérer, surtout quand tu as un deuxième petit bébé qui prévoit d'arriver. Le stress, je pense, est assez présent.

  • Mélusine

    C'est ça. Alors, du coup, j'ai de nouveau été sous-aspégique, donc sous-aspirine, petite dose pour cette grossesse, pour aider le sang à fluidifier. Mais ça ne me rassurait pas parce que j'étais déjà sous-aspégique à la première grossesse. J'attendais un petit peu, c'était au jour le jour pour le coup.

  • Rébecca

    Ok. Et au niveau de tes symptômes classiques de grossesse, ça allait ?

  • Mélusine

    Oui, j'ai eu les symptômes classiques des nausées de 9 à 12 semaines, mais assez costauds pour le coup. Et puis beaucoup de fatigue, vraiment beaucoup de fatigue. Mais il y avait aussi la fatigue un peu psychologique, je pense.

  • Rébecca

    Oui, de ruminer tout le temps.

  • Mélusine

    C'est ça.

  • Rébecca

    Ok. Quand on arrive à ce cap des 22 semaines, qui est assez vite là, sachant qu'une grossesse dure en moyenne à partir de 37 semaines, ce n'est plus la première actualité, en général c'est 40-41 semaines, donc 22 semaines c'est quand même assez tôt, parce que je suppose que quand tu es dans cette situation,

  • Mélusine

    ça te paraît très très loin.

  • Rébecca

    Passé ce cap de 22 semaines, qu'est-ce qui se passe au niveau du suivi ?

  • Mélusine

    Alors déjà il faut savoir qu'avec mon conjoint on avait gardé le suivi psychologique donc on avait entamé une psychothérapie en couple, non pas parce que ça avait créé quelque chose de... notre couple n'allait pas mal mais on ressentait le besoin quand même d'avoir un espace de parole pour parler de ce traumatisme commun. Et quand je suis retombée enceinte on a gardé le suivi. Donc ça je trouve que c'était quand même important de le préciser parce que je pense que ça nous a beaucoup aidé pendant ces huit mois. Vraiment, ça nous a beaucoup aidé d'avoir cet espace pour décharger vraiment parce que mon conjoint a été stressé et devait absorber mon stress en plus à côté, le pauvre. Et quand on est arrivé à 22 semaines, on a continué le suivi psychologique. Et en termes médical, on est passé à une échographie par mois, une échographie de croissance par mois. Et en fait, à chaque rendez-vous de suivi gynécologique. J'avais le droit à un petit doppler plaisir pour écouter le cœur du bébé et s'assurer que tout allait bien. Donc ça, la gynécologue m'a dit de 22 semaines à 30 semaines à peu près, on restait sur cette rythmicité, donc une écho par mois. Je ne sais plus exactement maintenant, je n'ai plus trop en tête. Je pense qu'il y a une partie de moi qui a un peu oublié certains détails, en sachant quand même que... À partir du deuxième trimestre, le stress devenait tellement important parce qu'on avait passé le cap du premier trimestre. Donc là, je m'étais dit, le risque zéro n'existe pas. Donc, j'étais en tension et en hyper-vigilance vraiment tout le temps, en sachant que j'ai commencé à vraiment le sentir bouger vers 16 semaines, quelque chose comme ça. Mais c'était encore très, très timide. Donc forcément, il y avait des fois où j'avais l'impression de sentir, des fois, je n'avais pas du tout l'impression de sentir. Et le deuxième trimestre a quand même été aussi mouvementé par beaucoup de passages aux urgences, parce qu'il y avait beaucoup de stress, beaucoup d'angoisse. Donc en fait, quand c'était comme ça, en général, mon conjoint ne cherchait pas à comprendre. Il m'emmenait tout de suite aux urgences maternité, urgences qui nous connaissaient. Les professionnels, quand ils nous ont vus arriver, certains nous avaient même reconnus. Et donc ça, c'était quand même bien parce qu'en fait, à chaque fois qu'on y allait, qu'on expliquait, ils cherchaient pas à comprendre, ils nous disaient « on va faire une écho » pour vous rassurer, pour que ça se passe bien, pour que vous soyez sereine. À chaque fois, vraiment, il n'y a jamais eu de… On n'a jamais minimisé en fait ce qu'on ressentait par rapport à cette grossesse.

  • Rébecca

    Et puis, tu n'as pas senti du jugement ? Elle en fait trop ?

  • Mélusine

    Pas du tout, du tout. On est vraiment toujours tombés sur des professionnels extrêmement bienveillants. Je pense très sensibilisés quand même à cette thématique du deuil périnatal. On est sur un hôpital où il y a quand même un département grossesse difficile, où ils ont quand même une maternité de niveau 2. ils ont l'habitude des grossesses difficiles. Donc, je pense que ça a aidé.

  • Rébecca

    Oui, forcément. Tu avais peut-être aussi à chaque fois les « bons » professionnels qui venaient te voir en chambre, mais pas forcément.

  • Mélusine

    Mais tu y es allée un paquet de fois quand même.

  • Rébecca

    Oui.

  • Mélusine

    Soit j'ai vraiment eu de la chance, soit on est vraiment sur une super équipe dans cet hôpital-là.

  • Rébecca

    C'est bien de dire des fois qu'il y a des… Il y a des bonnes équipes aussi qui les écoutent bien et qui répondent à…

  • Mélusine

    Complètement.

  • Rébecca

    Ok, super. Donc, deuxième trimestre assez chargé au niveau du stress et des petites frayeurs. En dehors de ça, est-ce qu'il se développe bien ? Il n'y a pas de… Alors,

  • Mélusine

    il se développait très, très bien. On a rapidement su du coup que c'était un garçon. On l'a su à 15 ou 16 semaines. Donc là, il y a quand même eu une partie de moi qui me disait… Encore un garçon, est-ce que le schéma va se répéter ? Oui. C'était un peu compliqué, mais déjà débordante d'amour pour ce petit garçon qui était en train de grandir, qui était en excellente santé. L'écho du premier trimestre s'était très bien passé. On était sur des très belles courbes, il grandissait, il grossissait. En sachant que moi, je faisais forcément une fixation sur le poids, étant donné qu'on a eu un retard de croissance au bout d'un moment sur la fin de grossesse. Mais non, il se développait très, très bien. J'avais le ventre qui grossissait à vue d'œil. C'était assez impressionnant pour le coup. Et un bébé qui se manifestait quand même au fur et à mesure des semaines de plus en plus. Je disais toujours comme s'il avait ressenti mon besoin, en fait, qui me rassure, qui me dit qu'il était là. Donc non, le deuxième trimestre a été stressant. Et puis en même temps, c'était beau parce que je voyais mon ventre qui grossissait. J'avais quand même... ces symptômes de grossesse qui essayaient de m'apaiser, de me rassurer. Donc, c'était très ambivalent comme sentiment.

  • Rébecca

    Oui, forcément. OK. Et du coup, arrive le troisième trimestre. Donc, tu passes les 30 semaines, c'est ça, de cours ? Oui,

  • Mélusine

    30-33 semaines. Donc là, on va encore au rendez-vous chez la gynécologue. Et là, elle me dit, on va passer à une écho tous les 15 jours, une écho de croissance tous les 15 jours. Et à partir de 33 semaines, j'avais aussi un monito par une sage-femme libérale au domicile. Donc pareil, sage-femme libérale qui m'avait suivie. Elle nous avait fait les cours de préparation à la naissance pour Louis. C'est elle qui m'avait fait la rééducation du périnée pour Louis. Donc forcément, je lui ai demandé si elle pouvait faire les monitos au domicile. Elle a bien sûr accepté avec grand plaisir. C'est vraiment des choses pour lesquelles je suis très reconnaissante envers ma gynécologue parce que, encore une fois, sur le papier, je n'étais pas considérée comme une grossesse pathologique. Donc, rien ne justifiait, sur le plan médical en tout cas, rien ne justifiait cette prise en charge très adaptée.

  • Rébecca

    Oui, c'est plus pour te rassurer, toi, que tout allait bien.

  • Mélusine

    Oui.

  • Rébecca

    Ok, et ça te rassurait, du coup.

  • Mélusine

    J'attendais les examens avec une impatience incroyable. C'était presque frustrant parce que c'était tellement rapproché que je m'y habituais à le voir à l'écran, etc. C'était top d'avoir ce suivi-là. Presque que je me disais, mais en fait, il faudrait ça pour toutes les grossesses. Oui,

  • Rébecca

    des fois, ça rassurerait.

  • Mélusine

    C'est vrai.

  • Rébecca

    OK. Et du coup, au niveau de l'accouchement qui t'attendait, est-ce que tu avais des envies, des attentes ou est-ce que directement, tu as dit, ça se passera de telle manière ?

  • Mélusine

    Alors, on en avait parlé avec la gynécologue. Elle me demandait, est-ce que vous envisagez la péridurale, des choses comme ça ? Elle me disait, elle est revenue sur, qu'est-ce qui peut se passer à un accouchement, risque de césarienne en fonction d'eux, etc. Et en fait, je lui avais dit que j'étais... fermé à rien. Je lui ai dit moi je... en fait je lui ai dit je veux juste qu'il sorte de mon ventre vivant qu'importe le moyen en fait par lequel qui sera utilisé pour qu'il sorte. J'ai dit si il faut partir en césarienne on partira en césarienne si je peux accoucher par voie basse j'accoucherai par voie basse. J'avais... je ne planifiais rien en sachant que malgré le fait que la grossesse se passait bien malgré le fait que tout allait bien que le... Arthur grandissait et qu'on était heureux comme tout, ce projet, ça a été... pas possible en fait toute la grossesse c'était vraiment on attendait chaque examen et en fait on attendait le prochain examen mais on n'allait jamais au-delà en termes de projection c'était très très compliqué oui donc les préparations de son arrivée la chambre les vêtements etc ouais

  • Rébecca

    on a mis du temps à s'y mettre oui forcément limite vous attendiez qu'il soit vraiment là pour préparer et pour mettre en place c'est ça ok Est-ce qu'on t'a parlé d'un déclenchement ou d'une césarienne programmée ? Oui,

  • Mélusine

    dès le début de la grossesse. Ma gynécologue m'a dit que je pouvais avoir dix grossesses, mais je n'irais plus jamais à terme. Elle m'a dit qu'au vu des antécédents, on ne prendra plus jamais de risques. En tout cas, sur le plan médical, elle m'a dit que si vraiment vous souhaitez aller à terme, on respectera. Je l'ai regardé en rigolant, sous-entendu. Pas du tout, ce n'était pas envisageable, en tout cas pas à ce moment-là. Je lui avais dit, on verra à la fin de la grossesse si vraiment on se sent, mais je spoil avant la fin, on n'a pas pris de risque, on a accepté. Donc elle m'avait dit que quoi qu'il arrive, je serais déclencherée à 39. Elle ne me disait pas avant parce qu'il y a toujours un petit risque au niveau respiratoire à la naissance. Mais en fait, finalement, il s'est avéré que j'ai été déclenchée à 38 plus 3. parce qu'Arthur était un bébé dont les courbes étaient généreuses pour dire ça il était au niveau du poids, au niveau de la taille on était toujours au 95ème et plus percentile un beau bébé un beau bébé j'ai trouvé ça vraiment beau dans le sens où son frère c'était une toute petite crevette qui a eu un retard de croissance, qui n'était pas alimentée comme il fallait par le placenta ... Et du coup, Arthur a compensé et a rattrapé les kilos de son frère en prenant les kilos qu'il n'a jamais voulu prendre. Donc, c'était un bébé qui était estimé à 3,6 kg à 36 semaines. Donc, presque un poids de naissance pour le coup. Donc, on en avait rediscuté avec la gynécologue. Et comme il était estimé à plus de 4 kg à la naissance, elle m'a dit que je rentrais dans les protocoles des bébés macrosomes. Et que du coup, je pouvais demander un déclenchement un tout petit peu plus tôt, mais pas... trop tôt non plus. J'ai été déclenchée à 38 semaines et 3 jours.

  • Rébecca

    Et toi, c'était ton choix de toute façon ?

  • Mélusine

    Moi, je voulais être déclenchée, oui. C'était vraiment... Je ne me voyais pas. J'étais en tel état de stress et à bout de nerfs à partir de 37 semaines, en fait, je crois que j'ai fait tout ce qui était possible et inimaginable pour préparer le col pour qu'il sorte le plus rapidement possible.

  • Rébecca

    Oui. Tu n'étais pas non plus atteinte psychologiquement de ce cas des 39 semaines. Peut-être que tu voulais que ça se passe avant ?

  • Mélusine

    Clairement, le 39 dans ma tête, c'était très compliqué. J'avais même dit à la gynéco, je lui avais même dit, pas 39 plus 3.

  • Rébecca

    Oui, OK. Donc, 38 plus 3, c'était pas les... Allez-y, on y va, banco !

  • Mélusine

    Nous, avec le papa, on était ravis. Pour le coup, on était très contents de se dire qu'on allait le rencontrer plutôt que prévu.

  • Rébecca

    OK. Comment ça se passe, ces déclenchements ?

  • Mélusine

    Elle m'avait expliqué que le type de déclenchement dépendrait de mon col. Elle m'a dit que si votre col est favorable, ça sera... Je n'ai plus tout exactement en tête, mais elle m'a dit que si le col n'est pas favorable, on commence avec tampon. Visiblement, boire des litres de thé, de feuilles de framboisier, faire du ballon, tout ça, ça n'avait servi à rien, puisque mon col était long et fermé quand je suis arrivée à la maternité. Donc, je suis arrivée le 29 janvier au matin à 7h30. J'étais attendue à l'hôpital et on m'a posé du coup le tampon à 9h du matin.

  • Rébecca

    Ok.

  • Mélusine

    En me disant, maintenant, on attend. On attend que le col commence à travailler. Donc, elle m'avait expliqué que j'aurais un monito toutes les 3 heures pour surveiller le rythme d'Arthur, pour vérifier que tout allait bien. Au fur et à mesure de la journée, on voyait qu'il y avait des contractions, mais moi, je n'avais aucune douleur pour le coup, alors qu'elles étaient quand même assez importantes sur le monito. Donc là, ça se passait régulièrement. Elle me disait, mais vous n'avez pas de douleur. Donc moi, je disais, non, toujours rien, toujours rien, toujours rien. À 19h le soir, je commençais à avoir des petites douleurs de règles, mais c'était vraiment... C'est même pas supportable, c'était vraiment, j'avais pas mal quoi, je sentais qu'il se passait un truc mais voilà. Donc je dis à mon conjoint, écoute, je pense que cette nuit c'est mort, tu avais dit rentre te reposer, je lui ai dit je préfère que tu sois à la maison et que tu sois dans le lit, reposé pour demain, je dis parce que... à l'hôpital, il ne serait pas à l'aise. Il allait passer la nuit éveillé, ce n'était pas la peine. Donc, il me dit, bon, OK, un peu à contre-cœur, parce qu'il m'avait resté. Il m'avait dit, je laisse mon téléphone dans son gris. Il me dit, tu n'hésites pas à m'appeler si ça ne va pas. OK, donc voilà, 19h, 20h, je mange, je m'endors. Et à 23h, ça commence. Je me fais réveiller par des contractions plus ou moins douloureuses. Donc là, je sens que ça commence à travailler. Donc j'appelle la sage-femme, elle vérifie, elle me dit effectivement que le col commence vraiment à dilater. On était à 2 ou 3 centimètres, quelque chose comme ça. Donc elle me dit, vous voulez appeler votre conjoint ? Je dis non, je vais attendre un petit peu. Donc je commence à faire du ballon, je prends une douche. Donc j'envoie quand même un message à mon conjoint, je lui dis, ça commence, mais pas de stress. À 23h, il ne dormait pas encore. Oui. À 1h du matin. Je l'appelle et je lui dis, là, il faut que tu viennes. J'ai dit, là, j'ai très, très mal. Pour le coup, ça commençait vraiment à prendre en intensité. Et on m'avait prévenu qu'en déclenchement, ça montait très vite en intensité au niveau des douleurs. Donc, il me dit, mais tu crois que ça va être pour cette nuit ? Je lui dis, je pense que finalement, ça va être pour cette nuit. Donc, il arrive en une demi-heure, puisqu'on a l'avantage de ne pas habiter trop loin de l'hôpital. Donc, il arrive à une heure et demie. Donc la sage-femme vient me voir en me disant qu'est-ce qu'on fait ? Je crois que j'étais à 4 ou 5 centimètres.

  • Rébecca

    Mais quand même, tu avais bien travaillé.

  • Mélusine

    Oui, ça s'est allé très vite pour le coup. Donc elle me dit, est-ce que vous voulez la péridurale ? Donc je dis oui, on peut y aller. En sachant que moi, entre-temps, je continuais mon ballon, je continuais à respirer aussi bien que possible. Donc on descend en salle de travail et la sage-femme, celle qui était dans le service, elle me dit, « Oh, mais vous gérez tellement bien ! » Elle m'a dit « Est-ce que vous ne voulez pas attendre encore un petit peu ? » « Essayez de prendre un bain, etc. » Je dis « Bon, ok, on y va, on va pour le bain. » Donc, on va prendre... Elles me font couler un bain. Moi, je commençais à avoir un degré de douleur qui devenait vraiment difficilement supportable. Et en fait, mon conjoint touche l'eau du bain et il me dit « C'est vachement chaud quand même ! » t'es sûre que j'ai mal donc je suis allée dans le bain j'ai pas cherché à comprendre et mon conjoint il était autour de moi et je voyais qu'il tournait autour de la baignoire il me disait mais le moelle est vachement chaude je sais pas si c'est normal moi je devenais rouge comme une écrevisse dans l'eau mais ça te gênait pas toi la chaleur pour le coup il avait tellement mal que je crois que je sentais même pas l'eau donc ils appellent la sage-femme et la sage-femme elle touche elle me dit mais c'est trop chaud Moi, j'avais envie de leur dire, mais qu'est-ce que j'en sais, moi ? C'est quoi la bonne température du bord ? Donc, elles me font quand même sortir en me disant, c'est un peu trop chaud, là, pour le coup. Et du coup, il était, entre-temps, le temps passé, il était 3h30, je crois, du matin. Donc, il y avait une heure et demie qui était passée. Donc, je pars en salle de naissance et ils appellent l'anesthésiste qui me pose la péridurale.

  • Rébecca

    Tu étais à combien, là, tu te souviens ?

  • Mélusine

    Oui, j'étais à 7.

  • Rébecca

    Ah oui ? Ah oui, donc un beau travail !

  • Mélusine

    Oui, donc là j'étais à 7. Sauf que je voyais mon conjoint, alors la sage-femme m'avait expliqué qu'elle ne me mettait pas le monito devant les yeux, parce qu'elle disait, les mamans en général, elles font une fixette sur le monito, et elles ne se concentrent pas sur le travail, etc. Je dis ok, pas de soucis. Sauf que je vois mon conjoint qui regarde le monito, et je vois qu'il fait une tête bizarre.

  • Rébecca

    Ça c'est le mauvais plan !

  • Mélusine

    Et je lui dis, qu'est-ce qui se passe ? Il me dit, son rythme cardiaque, il me dit, je trouve qu'il est vachement haut. Je dis, ah bon ? Donc, on appelle la sage-femme. La sage-femme, elle regarde, elle me dit, ouais, le rythme est un peu haut, mais elle me dit, je pense que c'est le bain qui fait ça. Je pense que c'était la chaleur du bain. OK. Elle me dit, on va voir si ça se stabilise. Donc, il était 4h du matin, 4h30 à peu près. Le monito, Arthur commençait à faire des pics à 200 et il redescendait à 80. Donc, pas bon.

  • Rébecca

    Oui, pas ouf.

  • Mélusine

    Pas ouf. Donc, la sage-femme, elle me dit, le monito n'est pas bon. Elle me dit, je vais appeler l'interne, le médecin interne. Et là, je regarde mon conjoint et je lui dis, moi, je me souviens qu'on m'a toujours dit que quand le médecin me débarquait, c'est que ce n'était pas bon.

  • Rébecca

    Oui.

  • Mélusine

    Donc la sage-femme, je lui dis, il y a un problème, je dis, qu'est-ce qui se passe ? Donc elle m'explique, elle me dit, le monito n'est pas bon, elle me dit, pour l'instant, il n'y a pas d'urgence. Elle me dit, on va voir avec le médecin ce qu'on fait. Donc l'interne arrive et il m'explique qu'ils vont me faire un test. Alors exactement, je n'ai plus...

  • Rébecca

    tout en tête, mais en gros, c'était prélever sur le crâne d'Arthur, faire un prélèvement, l'envoyer dans une machine qui allait mesurer le pH de stress. Et il m'avait dit, il y a trois possibilités. Si le test ne revient pas bon, on part en césarienne. Si le test revient moyen, on attend un petit peu, on recommence. Si le test revient bon, on continue dans la lancée là. OK. Donc, ils font le test une première fois. moyen donc il me dit bon moyen il me dit on peut en sachant que le test va très vite on a les résultats en trois minutes oui et on attend cinq dix minutes je refais un test ok deuxième test moyen il me dit bon il me dit si le troisième test est moyen il me dit on part en césarienne on prend pas de risque ok donc moi forcément à côté j'étais en pleurs je me voyais déjà je vais dire comment comment tu te sentais toi parce que je sens que tu as ton 18 voix comme il y a un tracal très saccadé

  • Mélusine

    Comment tu te sentais à ce moment-là ?

  • Rébecca

    Là, je disais à mon conjoint, je suis en pleurs. Lui, il ne pleurait pas, mais je voyais que ce n'était pas loin non plus. Je crois qu'il était gardé un peu la tête froide pour nous deux. Je disais, c'est bon, on va de nouveau rentrer sans bébé. Je lui ai dit, c'est horrible. Je lui ai dit, mais qu'est-ce qui se passe ? J'ai dit, pourquoi on n'a pas de chance ?

  • Mélusine

    C'est peut-être l'optique-là.

  • Rébecca

    Donc, la sage-femme à côté, très précautionneuse, qui me tenait la main, me disait, ne vous inquiétez pas, on a l'habitude, ça va bien se passer, on ne vous laissera pas comme ça. Donc voilà, j'étais à 8 ou 9 centimètres. Et le troisième test revient bon. Donc Arthur se stabilise. Et là, je me suis dit, les planètes s'alignent, c'est bon. Il a compris qu'il fallait qu'il tienne bon jusqu'au bout. Donc voilà, la sage-femme, elle me dit, rassurez-vous, votre bébé va bien, il n'y a pas de souffrance fœtale, etc. Je lui dis, OK. Je dis, donc maintenant, on fait quoi ? Elle me dit, on va attendre que vous soyez à 10. Elle me dit, mais ce qu'on va faire, on va vous envoyer une dose. Alors, je pense que c'était un décontractant. Elle m'a dit, ça va aider pour le dernier centimètre que ça aille un peu plus vite. Elle me dit, par contre, vous risquez d'être un peu dans les étoiles. Moi, je lui dis que tant que j'ai la tête sur les épaules pour pousser, je dis, moi, ça me va. Donc, elle m'envoie la dernière dose. Et là, arrive le moment fatidique où il faut pousser. Donc il a quand même fallu un certain nombre de poussées pour que Arthur sorte. La tête a eu du mal un petit peu à sortir. Mais voilà, il est né par voix basse, tranquillement. Il a tout de suite crié. Il a tout de suite poussé son premier cri. Donc forcément avec le papa, on a commencé à pleurer. Donc ils prennent Arthur pour l'emmener sur le côté, pour lui faire les petits soins, pour faire les premiers tests etc. Donc les premiers tests qu'il réussit haut la main, donc il a eu un bon score aux tests etc. Donc voilà, on était vraiment, enfin moi je me sentais à moitié dissociée, bon je pense que le décontractant il n'aidait pas non plus, mais j'étais vraiment... Autant mon conjoint était très expressif à ce moment-là. Il pleurait, il était tout content. Moi, j'étais vraiment un peu en entre-deux. Je pense que je ne réalisais pas trop ce qui était en train de se passer. Jusqu'à ce qu'il me le mette en peau à peau.

  • Mélusine

    Et là, tu te sentis bien.

  • Rébecca

    Là, tout s'allait bien.

  • Mélusine

    Il était là, il allait bien.

  • Rébecca

    Il allait bien. Il mesurait 53 cm, il pesait 3,8 kg.

  • Mélusine

    Ok, pour 38 semaines, on est pas mal.

  • Rébecca

    Et c'était le plus beau bébé que j'avais jamais vu de ma vie.

  • Mélusine

    Bah oui, forcément. Ok, du coup, ce moment de peau à peau, vraiment, là, tu redescends un peu et tu te dis ça y est, c'est bon. On déstresse un peu ou tu as toujours un peu cette panique ?

  • Rébecca

    Non, sur l'instant, j'étais vraiment dans l'instant présent où je me disais, ouf, il est là, tout va bien. Ça n'aura pas été neuf mois de stress pour rien.

  • Mélusine

    Oui. OK. Et tu avais pour projet d'aller-été, du coup ? Est-ce que tu as pu faire la tétée d'accueil ?

  • Rébecca

    Alors oui, j'avais pour projet d'aller-été. Alors, il n'a pas réussi la tétée d'accueil. Je pense qu'il était un peu fatigué parce que je pense que justement, le monito qui était un peu affolé, je pense que la naissance, il était un peu fatigué. Donc, on a fait la tétée de bienvenue un peu plus tard.

  • Mélusine

    OK. Et toi, physiquement, tu allais bien ? Tu n'as pas eu besoin de points ou de choses comme ça ?

  • Rébecca

    Alors, il n'a pas fait beaucoup de dégâts en passant. Donc, j'ai eu quelques points, mais pas énormes. Non, pas énormes. Et la délivrance s'est faite très facilement.

  • Mélusine

    D'accord. Ok, donc tout allait bien.

  • Rébecca

    Tout allait bien, vraiment. Avec du recul, je me dis finalement, à part l'épisode où le monito est un peu parti en cacahuète, ça a quand même été un bel accouchement. J'ai été bien accompagnée, la sage-femme était extraordinaire, l'anesthésiste était très gentille. Enfin voilà, c'était... Avec du recul, je me dis, heureusement qu'ils étaient là quand même. Ouais.

  • Mélusine

    Ok. Et du coup, ton post-accouchement, ton début de postpartum, comment ça se passe ?

  • Rébecca

    Alors, il a été plutôt compliqué parce qu'effectivement, quand je regarde Arthur, je ne peux pas m'empêcher de voir son frère parce qu'ils se ressemblent énormément.

  • Mélusine

    D'accord.

  • Rébecca

    Donc, avec mon conjoint, au début, vraiment, les premiers jours, on était vraiment en hypervigilance. On était vraiment stressés par la mort subite du nourrisson, on se posait plein de questions. On se demandait si on faisait bien les choses, etc. En sachant qu'Arthur a quand même dû être hospitalisé à J5 de vie, mais c'était pour un problème d'allaitement, encore une fois. La mise au sein se faisait difficilement, il était très fatigué, il avait besoin d'être surstimulé. Donc forcément, il y avait eu une perte de poids qui était… On était descendu à 12% de perte. Alors moi, j'avais demandé à ce qu'il soit… garder que je puisse rencontrer une conseillère en lactation parce que l'allaitement me tenait quand même à coeur. Je voulais pas l'arrêter vraiment s'il n'y avait pas de problèmes au niveau du lait maternel. Donc on a été garder 48 heures à l'hôpital où il a repris du poids, j'ai eu les conseils de la conseillère en lactation et depuis voilà tout va bien et on essaye de se détendre un maximum.

  • Mélusine

    Et là, à ce jour, quelques semaines ont passé, est-ce que tu sens que tu arrives à te détendre pour reprendre tes mots ou c'est toujours compliqué ?

  • Rébecca

    Alors aujourd'hui, Arthur a six semaines et je trouve qu'on a trouvé un bon rythme. C'est un bébé qui n'est quand même pas difficile dans le sens où la nuit nous fait des belles nuits. Il ne fait pas des nuits complètes forcément, mais il fait deux fois quatre heures par exemple. Et je trouve que pour un nouveau-né, c'est quand même... relativement confortable pour les parents. Il dort bien la journée, il est très bien éveillé, on voit qu'il se développe bien, qu'il va bien. Donc, en fait, j'essaye d'être rationnelle et de me dire qu'il n'y a pas de quoi s'inquiéter.

  • Mélusine

    Ok. Mais naturellement, oui.

  • Rébecca

    Naturellement, forcément. Et voilà, c'est quand même... C'est un bébé... Moi, je dis toujours, c'est un bébé miracle qui est arrivé après un événement douloureux. Et je n'ai pas envie qu'il absorbe tout ça. Donc, il faut vraiment que le papa et moi en prennent sur nous et qu'ils ne deviennent pas notre éponge. Oui,

  • Mélusine

    pas trop, pas trop peu.

  • Rébecca

    C'est ça.

  • Mélusine

    Du coup, je pose la question, mais vu ton discours depuis le début de l'épisode, j'ai ma réponse. Tu vas lui raconter son histoire et l'histoire de son frère au fur et à mesure ?

  • Rébecca

    Évidemment. On a fait un shooting de naissance. On cherchait comment faire apparaître Louis sans en faire non plus une présence fantomatique, parce qu'il faut aussi accepter qu'il est là dans nos pensées, mais il ne sera jamais là avec nous physiquement. Donc on cherchait à comment l'intégrer à la photo sans que ça fasse trop, parce que ça restait le shooting d'Arthur, donc on ne voulait pas que ce soit Louis qui prenne toute la place. Donc ce qu'on a fait, c'est qu'on a juste pris le doudou. On a pris son doudou, on le fait apparaître sur quelques photos, pas toutes non plus. On est déjà allé au cimetière avec Arthur, on lui parle de son frère. De toute façon, il y a des photos qui sont accrochées sur le mur. Donc, on lui racontera son histoire, on lui racontera l'histoire de son frère. Mais en dehors d'Arthur, lui n'est pas un tabou pour nous. On en parle assez facilement.

  • Mélusine

    Oui, justement, essayer de trouver l'équilibre entre eux. Le faire vivre dans vos pensées sans pour autant prendre la place. C'est ça. En tout cas, un équilibre à trouver, mais quand même une très belle histoire. Vraiment, je suis ravie pour tous les trois, tous les quatre. Merci. Très belle histoire. Comment tu te sens physiquement, psychologiquement après cet accouchement du coup ?

  • Rébecca

    Alors physiquement, je m'en suis très, très bien remise. Les points ont très bien cicatrisé. J'ai perdu quasiment tout mon poids de grossesse. Pareil, ce qui est rigolo, c'est que pour Louis j'avais pris 17 kilos alors que c'était une petite crevette de 2,2 kilos. Et Arthur, j'avais pris 12 kilos.

  • Mélusine

    Ok, alors qu'il en faisait

  • Rébecca

    3,8 kg. Donc, j'ai très rapidement perdu. Après, je crois que l'allaitement, ça aide à perdre le poids de naissance, le poids de grossesse, pardon. Mais physiquement, tout va bien. Psychologiquement, le postpartum a été compliqué à certains moments. Mais comme toute maman, il y a eu des moments de doute, il y a eu des moments de stress, il y a eu des moments où on ne sait pas trop quoi faire. Oui. Aujourd'hui tout va bien en sachant que on continue le suivi psychologique avec le papa parce que pour nous c'est important de ne pas l'arrêter brutalement. C'est pas parce qu'il va bien que ça veut dire qu'on est guéri de tout ce qui s'est passé auparavant. Donc on prend soin de nous quand même. Le papa est quand même un très bon relais. Je n'ai pas du tout à me plaindre là dessus et ça aide aussi dans le post-partum forcément. Je m'autorise à prendre du temps pour moi, donc d'aller me faire un peu pomponner, prendre du temps pour moi sans Arthur, même si c'est dur. La dernière fois, je suis allée une heure chez l'esthéticienne, j'ai cru que je l'abandonnais. Mais non, aujourd'hui, on trouve un bon rythme, mais on sait que rien n'est acquis. On sait que ce n'est pas parce que pour l'instant, il dort bien qu'il dormira bien encore dans deux mois. Mais on est un peu au jour le jour. On ne veut pas faire de plan, on se laisse vivre, on savoure chaque journée, chaque minute. On le voit s'éveiller, on le voit se développer et ça, ça n'a pas de prix. Oui,

  • Mélusine

    forcément. En tout cas, merci beaucoup de m'avoir raconté tout ça, de m'avoir fait rentrer dans cet accouchement qui était médicalisé, mais juste ce qu'il faut pour te rassurer et que tu as très bien vécu au final. Malgré ce petit moment de stress. Ah oui. Au final, ça s'est très bien passé, donc c'est parfait. Merci beaucoup à toi.

  • Rébecca

    Merci à toi aussi pour l'écoute.

  • Mélusine

    Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu ou si le podcast de manière générale te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note sur ton application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires. aussi passionnante qu'intéressante. Rendez-vous mercredi prochain. A très vite !

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Mélusine

    00:01

  • Le parcours de Mélusine : La perte de Louis

    00:45

  • La grossesse d'Arthur : Un bébé arc-en-ciel

    03:07

  • Début de grossesse : Stress et suivi médical

    04:41

  • Suivi rapproché et anxiété pendant la grossesse

    06:11

  • Préparatifs pour l'accouchement d'Arthur

    17:14

  • Déclenchement et accouchement d'Arthur

    23:17

  • Post-accouchement : Réflexions et émotions

    39:26

  • Conclusion et remerciements

    42:00

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