- Rébecca
Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa, ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi, je suis Rebecca. maman de deux enfants, est complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour.
- Rébecca
Alors bonjour, merci de me rejoindre pour ce nouvel épisode du podcast. Alors pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît en me donnant ton prénom, en me disant combien d'enfants tu as et quel âge ils ont, où ils l'ont, et en ajoutant tout ce que tu aurais envie.
- Lou
Alors bonjour, je m'appelle Lou, j'ai 25 ans. Du coup, je suis maman d'une petite Ailey qui va avoir 9 mois. Je n'ai pas d'autres enfants pour l'instant, en tout cas.
- Rébecca
Moi, c'est déjà encore, c'est déjà jeune.
- Lou
C'est petit oui.
- Rébecca
T'es en plein dans les pics de croissance et tout ça, donc je comprends.
- Lou
C'est ça. Exactement.
- Rébecca
Ok. Alors, première question que je pose à chaque fois. Est-ce que tu avais pensé à l'accouchement dès le début de ta grossesse ? Quelque chose qui te faisait peur, qui te donnait envie ? Dis-moi tout.
- Lou
J'ai pensé à l'accouchement bien avant ma grossesse. Ok. Parce qu'en fait, j'ai pendant longtemps eu très très peur de tomber enceinte parce que j'avais peur d'accoucher. Ok. Et du coup, c'est quelque chose que j'appréhendais vachement. Et puis un jour, je me suis mise avec mon chéri. On a commencé à avoir des projets bébés. Je suis tombée enceinte, j'avais très très envie d'avoir un enfant à nous, un petit mininou. Et du coup, à partir de là, c'est vrai que l'accouchement, je ne l'appréhendais plus autant. Je me suis dit, de toute façon, ça va être la finalité en soi. Je vais m'y préparer. J'y allais un peu relax, je ne me disais pas...
- Rébecca
C'est plus le stress total, la petite sorte.
- Lou
Non, non, non, du tout. J'avais plutôt envie qu'elle sorte, au contraire.
- Rébecca
Ouais. En fin de conférence en général, vite, vite,
- Lou
vite. Non, puis je n'ai pas adoré être enceinte, il faut dire ce qu'il y a. Ok,
- Rébecca
c'est bien de le dire. C'est vrai qu'il y a deux points de vue là-dessus et c'est ok aussi bien d'un Claude. Oui,
- Lou
parce que j'entendais beaucoup de mamans qui idéalisaient le fait d'être enceinte, que la grossesse, c'était merveilleux. J'avais aussi le son inverse. J'avais des collègues qui m'avaient dit qu'elles n'avaient pas trop kiffé non plus. Et j'avoue que moi, pareil. Mais pourtant, j'ai eu une grossesse très, très facile.
- Rébecca
Ouais,
- Lou
non. Non.
- Rébecca
Ok. Bon, du coup, si on revient sur cette grossesse, tu nous apprends un petit peu, mais est-ce que tu as des moments où vous avez commencé à lancer Projet Bébé ? Du coup, c'est un bébé désiré, pas une surprise. Est-ce que ça a été plutôt vite ?
- Lou
Alors, oui. Du coup, on a mis longtemps à lancer le Projet Bébé parce que j'attendais un peu qu'on ait tous les deux notre stabilité professionnelle.
- Rébecca
Oui. Du coup,
- Lou
on a décidé de lancer le Projet Bébé en août 2023. Donc début août, j'ai arrêté ma pilule, parce que j'étais sourde à ce moment-là. Et donc on a conçu bébé début janvier. Donc en gros, il a fallu quand même quelques mois pour que tout se mette en place, sachant que je pense que mon retour de vraie règle s'est fait en novembre à peu près.
- Rébecca
Ok, de rien, ça a quand même été... plutôt vite, même si je pense que c'est dans chaque fois, c'est toujours pareil.
- Lou
Honnêtement, ça a été plutôt vite. Après, oui, c'est toujours un peu dur de voir à chaque fois le test négatif chaque mois. Et je suis contente que ça n'ait pas duré trop de mois. Je n'imagine même pas les mamans pour qui ça prend beaucoup plus de temps, franchement.
- Rébecca
ouais c'est sûr qu'il y a des fois c'est C'est compliqué, c'est vrai qu'à chaque fois quand on sait qu'on veut y aller et qu'on est lancé et qu'on est prenne dans la tête, c'est difficile de se dire que ce n'est pas tout de suite que ça arrive.
- Lou
Surtout quand on a mis du temps en plus avant d'arriver à cette étape, on se lance pour le projet bébé, on a presque envie que ça marche tout de suite parce qu'on a pris la décision que là c'était le bon moment pour faire un enfant. Et bon, je savais que ça n'allait pas arriver en instantané, mais après ça va, je ne me plains pas, ça a été quand même relativement vite.
- Rébecca
Ok, et du coup comment se passe ton début de grossesse ?
- Lou
Du coup, mon début de grossesse s'est bien passé. En fait, ce qu'il faut savoir, c'est qu'en décembre, j'avais eu un retard de règles d'un mois, n'importe quoi, d'une semaine. Du coup, je pensais que j'étais enceinte. Du coup, c'était la semaine pile de Noël, en gros. On était le 25 décembre, donc tout le monde était parti de chez moi parce qu'on avait fait le réveillon le 24. Et je me suis dit, on va faire un test de grossesse parce que ça fait une semaine que je n'ai pas eu mes règles et tout. C'est quand même... Est-ce que sur la... Je fais le test de grossesse négatif et dans l'heure qui suit, j'ai mes règles.
- Rébecca
Ah oui, le blocage.
- Lou
J'avais fait un gros blocage, j'avais tellement envie en fait que mon cerveau avait bloqué mes règles, c'était assez fou. Et du coup, après ça, j'ai décidé de profiter un peu du réveillon parce que ça a été un gros coup quand même. J'ai eu un peu de mal, ça m'a fait beaucoup de peine. Et du coup, après il y a eu le réveillon du nouvel an, je me suis dit, allez, on relaxe, on se prend plus la tête. Ça sert à rien de se mettre trop de pression là-dessus. Et on a recommencé les essais bébés, mais plus tranquille. Donc, on n'essayait pas tous les jours. Enfin, on essayait un peu, quoi. Et au final, ça a fonctionné le 8 janvier.
- Rébecca
Donc, du crassé rapidement après.
- Lou
Exactement. Et pour ne pas revivre, en fait, ce que j'avais vécu pendant cette période de décembre, je me suis dit, premier jour de retard de règles, je fais un test de grossesse. Comme ça, je ne me mets pas la tête pendant trois heures. Je me dis, allez. Et je fais le test mon premier jour de retard de règles positif.
- Rébecca
Ah !
- Lou
Donc, très contente. Mais je suis quelqu'un de très anxieux dans la vie. Du coup, je ne croyais pas. Je dis à mon chéri, il faut que tu ailles m'acheter d'autres tests de grossesse et tout. Il faut que je passe. Parce qu'en fait, j'en avais un qui n'était pas trop mal. J'en avais un autre qui était un peu doux. Je l'avais fait quand même. Il était positif aussi. Et je me suis dit, bon, on verra. Il a été m'en acheter d'autres et en fait, je lui avais dit de m'en prendre un ou deux. Il m'en a ramené quatre.
- Rébecca
Ah ouais ?
- Lou
Du coup, tous les jours après, je faisais un test de grossesse. Au total, j'ai fait six tests de grossesse. Positifs du coup. Oui, tous positifs. Plus les deux prises de sang pour confirmer la grossesse. Mais voilà, ça on était sûres. Là, on était sûres, ouais. Sinon, vu que je l'ai fait très très tôt en soi, j'ai pas eu le temps de me poser la question. Est-ce que je suis enceinte ? Est-ce que je ne le suis pas ?
- Rébecca
ok ouais donc là on est sûr après vu que t'es stressée est-ce que du coup t'as est-ce que t'as stressé beaucoup sur le fait de est-ce que ça va durer ou pas ou est-ce que tu t'es lancée tu t'étais dit ah oui non non non non je suis je suis vachement je
- Lou
sais pas comment définir mais en fait j'ai tout le temps une angoisse que les choses ne fonctionnent pas comme je veux et du coup j'avais très très peur de perdre le bébé après ce qu'il y a aussi c'est qu'on est quand même très informés alors c'est bien parce qu'on sait que ça peut arriver mais c'est aussi pas bien parce que
- Rébecca
Je sais que je suis pareille. C'était une catastrophe. Oui, tu peux faire un test tous les jours.
- Lou
Je l'aurais fait tous les jours. C'est grave. Et en plus, j'ai ma grand-mère qui a eu pas mal de difficultés à avoir des enfants. Elle a fait pas mal de fausses couches. Après, elle a dû prendre des traitements à chaque fois pour avoir ses enfants. Donc, il y avait toujours un peu ce sursis au-dessus de ma tête de me dire, bon, OK, ma mère m'a eu facilement. Mais mes oncles et tantes n'ont pas eu de mal à avoir d'enfants. Mais est-ce que moi, je n'aurais pas de mal ? Ça, c'est autre chose. tant qu'on n'y est pas on sait pas Les fausses couches, on en avait pas mal parlé quand même avec ma grand-mère, parce que c'était mon sujet d'études à un moment pendant mes études de socio. Et du coup, j'avais vachement peur. Dès que j'avais une petite crampe abdominale, je me disais, ça y est, il se passe un truc. Ah ouais, non, c'était vraiment très, très angoissant.
- Rébecca
Ok. Et au niveau des symptômes, comment tu te sens ? Est-ce que tu en avais beaucoup ? Parce que parfois, on dit que plus on est stressé, plus le corps voit des signaux, on a des symptômes forts. Histoire de rassurer.
- Lou
Il ne l'a pas du tout. OK. Ce n'est pas une règle fiable, du coup. Oui, non, non. Honnêtement, j'ai eu très peu de symptômes de grossesse. Je pense que le plus gros symptôme que j'ai eu, c'est au niveau des douleurs au sein. Puisque j'avais très, très mal au sein. J'avais l'impression que ça me faisait des bleus. Je ne pouvais plus dormir sur le ventre. Ça, c'était vraiment chiant. Mais non, c'était le plus gros symptôme que j'avais. Sinon, je n'ai pas eu de... fragile. J'ai eu des nausées dans le sens où il y a des odeurs qui me dégoûtaient, des choses comme ça. Mais c'était relativement léger. Je n'ai jamais eu de vomissements, jamais de trucs comme ça. Donc, c'est un peu léger.
- Rébecca
Et est-ce qu'il y a un moment où tu as commencé à dire, OK, là, c'est bon, on part sur la bonne voie, je n'ai plus ? Ou est-ce que ça a été quand même un truc comme la grossesse ?
- Lou
C'est dur comme question. Non, non, je pense que...
- Rébecca
Il n'y a pas de mauvaise réponse.
- Lou
Non, bien sûr. Je pense que déjà, quand on a fait l'écho de datation, on a entendu du coup, à cette première écho directement, le cœur de Daily qui battait. Et là, je me suis dit, OK, bon, là, je vois qu'il y a un petit truc, j'entends son cœur, ça va, j'ai pas perdu le bébé, tout va bien. Après, il y a toujours eu des moments, en fait... pendant la grossesse où j'avais des petits pics de stress en me disant là j'ai mal, c'est pas comme d'habitude puis il y a un moment aussi où j'ai perdu un peu de sang, je me suis dit il y a un problème donc je pense que ça revenait ponctuellement mais à part ces phases où vraiment j'ai eu des stress de me dire oh il se passe un truc le reste du temps j'étais quand même positive je me disais pas tous les jours oh je vais la perdre, non encore Oui. J'étais quand même heureuse, j'étais contente d'avoir mon bébé et j'étais bien.
- Rébecca
Ok, d'accord. Comment se passe ta grossesse alors ? Est-ce que tout va bien ? Est-ce qu'il y a des petites surprises ?
- Lou
Ou des grossesses ? Ma grossesse se passe plutôt bien de base, on va dire. Il faut savoir du coup que j'ai fait ma première échographie de datation, ça faisait pile un mois que j'étais enceinte.
- Rébecca
Ok.
- Lou
Donc 8 février, il me semble, j'étais 8 janvier, 8 février, j'ai dû faire ma première écho de datation, donc c'est relativement tôt quand même pour faire une écho de datation. Et la gynéco avait directement entendu le cœur de ma fille, et elle m'avait dit qu'il y avait du coup deux poches, avec potentiellement deux embryons. Sauf qu'elle entendait le cœur que d'un seul des deux bébés. L'autre bébé, elle n'entendait pas de cœur, mais elle me dit que c'est très tôt quand même pour faire une échographie de datation. peut-être qu'il y a un bébé, peut-être qu'il n'y en a pas. On se redonne rendez-vous dans 15 jours, on refait un check. Et là, je vous dirais, si ça va être une grossesse, j'ai mes lèvres ou une grossesse simple. Donc, passent les 15 jours. Nous, on était complètement dans le doute. On ne savait pas si on allait avoir des jumelles, des jumeaux. Et en plus, pendant ces 15 jours-là, on s'est mariés.
- Rébecca
Ah oui ?
- Lou
On s'est mariés à la mairie le 10 février, donc deux jours après l'écho. Et on a annoncé à nos parents aussi la grossesse en même temps. C'était un tout petit mariage, c'était juste à la mairie avec nos parents et c'est tout. Parce qu'on voulait faire un mariage laïque après. Du coup, 15 jours après, rendez-vous chez la gynéco. Elle revérifie, elle me dit effectivement qu'il n'y a bien qu'un seul embryon qui se développe sur les deux. Donc bon, il y a toujours ce petit pic de me dire « Ah, on aurait pu avoir des jumeaux ou des jumelles. » Bon, dommage.
- Rébecca
Ça pique un peu, mais bon.
- Lou
Mais en réalité, ça pique oui et non parce que je connais aussi la réalité des choses. Je savais déjà très bien qu'au moment de ma grossesse, qu'un bébé, c'était déjà quelque chose d'incroyable.
- Rébecca
Oui.
- Lou
Et un bébé, ça demandait énormément de temps. C'est vrai. Donc deux bébés, je ne sais pas comment j'aurais fait. Bon, j'aurais réussi aussi, mais c'est juste que, dans un sens, j'étais un peu déçue, dans un autre, j'étais rassurée de me dire « Ouf ! » Ouais, t'es bébé à la racine. Donc là, à partir de là, en fait, tous les mois, je vais avoir une échographie. Ok. Parce que c'est une gynéco en libéral, elle n'est pas à l'hôpital. Du coup, tous les mois, elle nous faisait un petit check échographique quand même pour vérifier le bébé, son évolution, etc.
- Rébecca
Juste pour vous faire plaisir, limite.
- Lou
Exactement. C'est ça. Il n'y avait rien d'inquiétant au niveau de ma grossesse. Je n'avais pas de raison, vraiment. Donc, la grossesse se poursuit plutôt bien. Entre-temps, on fait plein de choses qui génèrent encore du stress. C'était très sympa. On a tout fait la même année. On a fait un mariage à la mairie, un mariage laïque, l'achat de la maison, le bébé.
- Rébecca
Pourquoi faire simple, franchement ?
- Lou
Exactement. Et du coup, on a notre mariage laïque en mai. Et j'avais une échographie fin mai. Donc là, elle regarde à l'échographie ma gynéco comme d'habitude. Et elle me dit, la deuxième poche qu'on voyait encore jusque là, parce qu'elle me dit qu'elle était vide cette deuxième poche, mais voilà. Elle me dit, elle est enfin disparue. Donc trop bien. Elle me dit, bon, on n'a plus de soucis à se faire. Déjà qu'elle ne s'inquiétait pas, mais c'est juste, elle me dit, on n'y voit plus du tout, votre bébé se développe super bien, donc trop cool. Et après, on va arriver sur, je crois qu'il y avait une écho entre temps. Non, c'est ça, parce que fin mai. Non, j'ai eu une écho fin juin. Pareil, elle ne voyait plus la poche. Et après, j'ai eu une écho du coup, fin juillet.
- Rébecca
OK.
- Lou
Et là, elle m'a dit qu'il y avait quelque chose qui n'était pas normal au niveau de la prise de poids de bébé, au niveau de sa croissance en général. Elle me dit, c'est bizarre, elle n'a pas autant pris que ce qu'elle aurait dû. Elle n'a pas autant grandi que ce qu'elle aurait dû. Et elle me dit, en plus, il y a quelque chose d'autre, en fait, au niveau de l'échographie, qui se développe dans la poche qui avait disparu.
- Rébecca
Ok.
- Lou
La... Nous, on ne sait pas quoi en penser parce que même la gynécologue, en fait, ne sait pas quoi en penser, ce qui est plutôt très inquiétant.
- Rébecca
C'est pas très rassurant du moment, c'est sûr.
- Lou
Exactement. Et elle me dit, je pense savoir ce que c'est, mais c'est extrêmement rare, donc je ne suis vraiment pas sûre que ce soit ça. Elle essaye de commencer à m'expliquer un petit peu ce que c'est. Donc, en fait, ce serait ce qu'ils appellent une masse à cardiaque, c'est-à-dire que notre fille... Étant donné que c'était une grossesse gémellaire, le cordon qui était relié de moi à bébé était en Y. Donc, il allait aux deux poches. Et en fait, ma fille transmettait du sang via ce cordon à l'autre poche. De base, ils étaient reliés, en fait, vu que ça devait être des jumelles vraiment... C'était une grossesse monochromiale biamyotique, pour ceux qui... Voilà, donc... Donc elles étaient vraiment reliées et ça aurait pu être des vraies jumelles. Donc ce qui permettait en fait, le sang que pompait ma fille permettait à des petites choses de grandir dans l'autre poche. À aucun moment n'aurait été un bébé, à aucun moment ça aurait été viable, mais ça permettait en fait juste, vu qu'il y avait eu un petit embryon qui s'était pas développé à la base, de développer un peu de chair, un peu d'os, un peu de trucs comme ça.
- Rébecca
Ok, mais il y avait un danger jusqu'à présent.
- Lou
Ça peut être dangereux.
- Rébecca
Ok.
- Lou
Parce que...
- Rébecca
C'est simple dit du coup.
- Lou
Et ça, on me le dit. Là, la gynécologue, en fait, elle panique un peu, honnêtement. On est à la fin de l'échographie. Elle commence à m'expliquer toute cette histoire de transfusion de sang. Et là, elle me dit ce que je vais faire. Je vais envoyer votre échographie au centre échographiste de je ne sais pas où, qui est plus qualifié qu'elle, sans doute, pour les échos. Et elle me dit, eux, ils vont me dire si c'est bon. Et dans tous les cas, là, j'appelle les urgences. Vous y allez directement. Et eux, ils vont vous faire des tests un peu plus poussés. Moi, je m'effondre parce qu'en fait, je suis hors d'une échographie. J'étais toute heureuse parce que j'étais trop heureuse à chaque fois d'aller à mes écoles le matin. Franchement, c'était tout le temps une petite partie de plaisir de voir mon bébé grandir et tout. C'était trop bien. Et là, en fait, fin de l'école, j'ai l'impression que le monde s'effondre. On me dit, il faut que tu ailles aux urgences tout de suite. Il y a un problème avec la grossesse. Il y a peut-être un problème avec le bébé qui ne grandit pas correctement. beaucoup de stress, on va aux urgences. Dans la voiture, j'essaye de joindre ma maman, elle ne répond pas. J'étais avec mon mari, heureusement, il m'a accompagnée vraiment à toutes les échos. Du coup, il était là, mais mon premier réflexe, c'était d'appeler ma maman, parce que dès que c'est un truc qui ne va pas, j'appelle mon chéri en premier, ma maman en deuxième. Exactement, et là, elle ne répondait pas et tout, et je ne savais pas quoi faire. On arrive aux urgences, et elle finit par rappeler, mais je n'arrivais même pas à parler, en fait. J'étais tellement dans un état de stress, de tristesse et de tout. On nous prend quand même très vite en charge aux urgences, parce que la salle d'attente était pleine et on est passés dans les premiers. Pourtant, c'était vraiment les urgences pour les mamans. Donc, on est passés dans les premiers, ce qui, dans un sens, est bien, ce qui, dans un autre, est encore plus angoissant, parce qu'on se prend en priorité, c'est que vraiment, il y a un truc. Et là, c'était, je ne sais pas, une sage-femme, je pense, en formation. Parce que j'étais dans un CHU, donc c'est universitaire, donc je pense que c'est quelqu'un qui est en formation et elle ne connaissait pas grand-chose. Donc elle me refait une écho, elle me dit oui, je vois quelque chose. Après, moi, elle ne savait pas trop ce que c'était non plus. Et vu que j'étais suivie dans l'hôpital de la ville où j'étais, et quand même un très très gros hôpital de niveau 3, ils avaient un pôle spécifiquement dédié, en fait, à tout ce qui est grossesse à risque.
- Rébecca
Ok.
- Lou
Donc, on me dit, on va vous faire descendre en bas et puis vous allez aller passer une écho directement avec les spécialistes de tout ça. Donc, on est deux heures après la première échographie. Je me dis, OK, on va encore aller voir un autre spécialiste. C'est de pire en pire, cette histoire. Je ne sais pas où ça va mener. Donc là, je finis dans une salle hyper bien équipée avec des écrans partout, des spécialistes très qualifiés. Ils vérifient du coup ce que la gynécologue avait dit. Et là, ils constatent bien la même chose, que c'est bien une masse à cardiaque, que ma gynéco avait tout à fait raison. Ils me disent, bon, c'est quand même bizarre qu'elle ne l'ait pas vue avant. Je dis, bon, elle vérifiait quand même tous les mois. C'est juste que ce n'était pas très grand. Au début, je crois que ça mesurait 4 cm, quelque chose comme ça.
- Rébecca
OK.
- Lou
Donc, ce n'est vraiment pas énorme, honnêtement.
- Rébecca
On peut avoir un bébé qui grandit en plus.
- Rébecca
Exactement.
- Lou
C'était vraiment minuscule. Et donc là, ils me disent, écoutez, on va passer en commission. On fait une commission une fois par semaine. On va parler de votre dossier et du suivi qu'il va y avoir derrière.
- Rébecca
OK.
- Lou
Et en plus, il y avait... J'allais oublier. En plus, il y avait un petit défaut de liquide amniotique.
- Rébecca
OK.
- Lou
Il n'y avait pas assez de liquide par rapport à ce qu'il y aurait dû y avoir. Sachant que je faisais du diabète gesta.
- Rébecca
Ok.
- Lou
Donc normalement, il aurait dû y avoir plus de liquide. Et même au niveau de la masse cardiaque, ça devrait produire plus de liquide et j'en avais pas assez. Bref, ça, ils y ont un peu laissé de côté. Ils m'ont dit, bon, c'est pas grave, buvez de l'eau, ça ira. Et à la fin de l'écho, donc, ils me réexpliquent ce que ma gynéco m'a expliqué. Là, les trucs de transfusion de sang. Ils me font signer les papiers pour la commission, pour tout ça, pour pouvoir présenter mon dossier. Et ils me disent, bon, on vous rappelle dès qu'on est passé en commission. Donc, ça devait être deux jours plus tard, je crois, la commission ou le lendemain, quelque chose comme ça. Donc, on m'est rentré chez moi comme ça. complètement sans solution, sans explication, sans rien de plus, en fait. On me dit juste, ce bébé, il a un peu de mal à grandir là, parce qu'il y a un autre truc qui se développe, et puis ça peut être dangereux pour lui, parce qu'à force de pomper du sang pour le bébé, que ce n'était pas prévu, ben voilà. Donc moi, je rentre chez moi. Et en fait, les jours qui ont suivi ont été juste horribles, parce que, en fait, l'incertitude complète, on ne m'a pas rappelée, j'ai essayé d'appeler l'hôpital, on ne me donnait pas de nouvelles. normalement ils auraient dû me rappeler un jour ou deux jours après et toujours rien pour mettre en place un suivi particulier ou quoi que ce soit moi en fait tous les jours j'avais juste peur de perdre ma fille, qu'à tout moment je sais pas ce qu'il se passe à l'intérieur de moi mais qu'elle soit plus là c'était vraiment horrible cette période j'ai fini par avoir des nouvelles de l'hôpital 5 jours après ils sont pas stressés dans la vie d'autres mais bon bref Et... Et ils me disent, bon alors, ils me disent la taille de la masse à cardiaque n'est pas extrêmement importante. Votre bébé quand même reçoit bien le sang. Le liquide, effectivement, il n'y en a pas autant que ce que vous pourriez avoir, mais il y en a quand même en quantité suffisante.
- Rébecca
Ok.
- Lou
Et en gros, ils me disent, on va vous programmer des échos tous les 15 jours pour vérifier que bébé va bien.
- Rébecca
D'accord. Donc c'est quand même rassurant, là, ce moment-là. tu te dis, bon, ça va, c'est pas si grave que ça.
- Lou
C'est rassurant. Après, j'avoue que j'attendais avec impatience quand même l'échographie, parce que du coup, c'était avec des gros spécialistes quand même, après les échographies, les 15 jours. Pour donner un exemple, la première écho que j'ai eue après cette phase aux urgences, c'était vraiment avec le, je ne sais pas si on peut dire directeur, mais en gros avec le directeur du pôle de maternité de l'hôpital. Ok,
- Rébecca
d'accord.
- Lou
qui lui est vraiment spécialisé dans ce type de grossesse. Bon, bien sûr, écho, il y avait au moins deux étudiants pour venir voir cette chose que personne ne voit jamais dans une grossesse. Après, je ne leur en veux pas parce que je sais qu'ils ont besoin d'apprendre et je suis complètement ouverte sur le sujet. Je trouve que c'est important aussi de pouvoir voir toutes ces choses qui se produisent vraiment au final sur des grossesses.
- Rébecca
Mais sur le moment, bon,
- Lou
sur le moment, bon, j'avoue que je m'en vais. passer. Mais non, et après, en fait, après ce premier rendez-vous avec le spécialiste, j'étais quand même vachement rassurée. Parce que la masse à cardiaque avait presque pas bougé. Elle avait très très peu augmenté de taille, mais c'était quasiment minime. Et ils ont été rassurants sur à peu près tous les points. Et pour la première fois, du coup, ils m'ont parlé d'un potentiel déclenchement à l'issue de l'accouchement.
- Rébecca
Ok, et t'étais inquiète ? termes là ?
- Lou
C'est une bonne question. Alors, 38,
- Rébecca
36...
- Lou
J'étais à 34 semaines, je crois.
- Rébecca
Ok.
- Lou
Moi, j'étais à 34 et ça. La semaine, t'as ménoré. Donc, c'était à peu près un mois au final avant que j'accouche. J'étais peut-être à 30. Non, j'étais à 34, je crois.
- Rébecca
Oui, donc t'étais pas tout à fait en safe zone,
- Lou
on va dire. Non, pas encore. Après, il me parlait d'un accouchement autour de 37 ou 38 ou 39 semaines. Ok. En fait, c'était pas directement lié, enfin, c'était lié à la masse à cardiaque, bien sûr, mais ils m'ont aussi dit qu'en fait, eux, ils avaient un process à l'hôpital qui faisait que toutes les grossesses gémellaires, quelles qu'elles soient, ils les déclenchaient. Ah d'accord. Ils laissaient pas aller une grossesse gémellaire à terme. J'ai compris, du coup,
- Rébecca
une grossesse gémellaire qui ne s'est pas vraiment développée.
- Lou
Exactement.
- Rébecca
Ok. Donc, en fait, là, tu es vraiment catégorisée comme grossesse gémellaire. Et du coup, ce n'est pas vraiment un mot, mais c'est le syndrome transfuseur-transfusé. Oh,
- Lou
je ne sais plus. Ils ne m'ont pas parlé de syndrome transfuseur-transfusé. Je crois qu'il y a des différences quand même.
- Rébecca
Ok. Et donc, du coup, toi, comment tu vis ? Cette annonce de déclenchement.
- Lou
Moi, j'étais contente.
- Rébecca
OK.
- Lou
Parce qu'en fait, j'avais mes cours de préparation à l'accouchement. Et le truc qui m'angoissait le plus sur cette fin de grossesse, c'était vraiment l'idée de devoir gérer les contractions à la maison, de ne pas savoir quand il fallait partir à la maternité. Surtout que j'ai une heure de route, en fait. J'habite à une heure de mater. Donc, je me disais, imagine, le bébé, il arrive hyper vite. Ou alors, imagine, on a trop tôt, ils nous disent de rentrer chez nous. Non, non. Non, je n'étais pas trop hypée, honnêtement, par le fait de devoir tout gérer à la maison naturelle. Dans mon organisation très carrée, tout est organisé en amont, ça m'allait très bien qu'on me dise « Ok, je vais me plancher. » Je savais quel jour je rentrais à la maternité. Très bien, je prépare mes affaires pour le jour J et terminé. Ok,
- Rébecca
parfait. Donc là, on t'en parle. Est-ce que c'est juste peut-être éventuellement ou est-ce que ça se précise et on se dit « Ok, justement tel jour, vous venez et vous repartez avec des vies dans les bras. »
- Lou
Du coup, j'ai eu deux autres rendez-vous. pour justement vérifier la masse cardiaque. Le premier, ils m'ont reparlé du déclenchement. Ils m'ont dit, bon, on voit au prochain rendez-vous, mais oui, il y a de grandes chances qu'on vous déclenche. Arrive le dernier rendez-vous, donc une semaine pile avant le déclenchement, où on me dit, bon, là, on va planifier le jour pour le déclenchement. Quel jour vous irez, en gros ? C'était un peu à la carte. Et là, elle me dit, est-ce que le 23 septembre, ça vous va ? Et je leur dis, est-ce que c'est possible un tout petit peu avant ? Parce que c'est très égoïste, je sais. Mais en fait, je suis née le 24 septembre. Et je n'avais pas envie que ma fille naisse le même jour que moi. J'avais pas envie qu'elle ait son jour à elle et que je garde mon jour à moi. Et qu'on n'ait pas la même date de naissance. Et s'il me déclenchait le 23, il y avait des chances qu'elle puisse naître le 24. Oui. Donc finalement, ils m'ont proposé de déclencher le 19, je crois.
- Rébecca
Ok. Non,
- Lou
le 19 ou le 20. Non, le 20. Ils m'ont déclenché le 20 au lieu du 23.
- Rébecca
Ok,
- Lou
c'est bien. Du coup, le déclenchement à 38 plus 4, je crois. Donc ça, c'était quand même...
- Rébecca
Mais ce n'était pas non plus...
- Lou
Ce n'était pas possible. Oui.
- Rébecca
Ok, et entre-temps, cette masse à carrières se développe. Est-ce que ça prend un mauvais tournant ou est-ce que c'est juste par sécurité ?
- Lou
C'est juste par sécurité. Parce que la masse continue un petit peu à se développer. Donc, à la fin, je ne sais plus combien elle mesurait, mais elle n'avait pas non plus pris 20 cm. Je crois qu'au total, elle devait faire 6 ou 8 cm, quelque chose comme ça.
- Rébecca
OK.
- Lou
Donc, elle continue quand même à se développer. Après, à chaque fois que j'allais faire une écho, on me faisait un monito pour surveiller le cœur de bébé. À chaque fois, il fallait que je vérifie quand même si je ne la sentais pas bouger pendant un certain temps, que je la stimule un peu. Donc, c'était plutôt rassurant. Et la masse cardiaque, en tout cas, n'a pas pris plus de place que ça dans la grossesse, heureusement.
- Rébecca
Ok. Et bébé se développait quand même plutôt pas trop mal, du coup, ça va ?
- Lou
Bébé se développait bien. Après, ça avait toujours été prévu que ce soit quand même plutôt un petit gabarit.
- Rébecca
D'accord.
- Lou
Donc, elle se développait à son rythme. Mais au final, elle n'avait pas. disons que du moment où ils ont détecté qu'elle avait un peu faibli au niveau de la croissance, après, ils vérifiaient tout le temps et au final, elle était juste dans la courbe basse.
- Rébecca
Ok, d'accord.
- Lou
Donc, ça a peut-être cassé un tout. Ça n'a pas cassé sa courbe parce que ça n'a pas fait une cassure franche au niveau de son développement. Ça avait juste diminué un petit peu sa croissance et après, bon, elle a continué à suivre la courbe basse jusqu'à l'accouchement.
- Rébecca
Ok, d'accord. Donc, du coup, on se profite de l'hyphocytaptie au 20 septembre. Du coup, comment ça se passe ?
- Lou
Et du coup, on avait rendez-vous. le vendredi à l'hôpital à 7h30 je crois 7h30 du matin donc comment te dire que la nuit avant a été courte parce qu'il y a quand même cette appréhension de se dire peut-être que demain on va rencontrer notre bébé puis bon en fin de grossesse on dort mal aussi il faut dire ce qu'il y a on peut plus trop se mettre sur le dos on peut plus trop se mettre sur le côté d'un certain côté il faut dormir Je trouve pas grand-chose,
- Rébecca
en fait.
- Lou
On ne peut plus se relever si on a envie de faire bipper la nuit. Le matin, on se prépare. De toute façon, tous les affaires étaient prêts. J'avais ma maman chez moi qui gardait la maison. En plus, on avait acheté une maison qu'on a eue le 17 juillet. Donc, on est en plein travaux. C'était génial. On a fini la chambre de bébé une semaine avant de partir à l'hôpital.
- Rébecca
Ah ouais, ça c'est la classe.
- Rébecca
Et notre chambre à nous a été finie pendant que j'étais à l'hôpital. Donc c'était bien. Ah ok. On m'a vraiment gardé la maison, donc je suis partie plutôt sereine, honnêtement. Avec un petit peu d'appréhension de me dire, bon, c'est pas dans quoi on embarque, mais on y va. On arrive à l'hôpital, donc avec un petit peu de retard, comme d'habitude. Je crois qu'on arrive à l'hôpital vers 8h, quelque chose comme ça. Et directement, en fait, ils m'installent en salle de... Je ne sais pas comment ils appellent ça, salle de naissance, je pense. Ça, c'était la salle. Une salle de naissance. Et là, on me dit, bon, alors on a des réunions tous les jours, tous les matins, aux alentours de 8h30, 9h. Là, vous pouvez choisir la méthode de déclenchement que vous souhaitez avoir.
- Rébecca
OK.
- Rébecca
Ils me disent, c'est soit tampon, soit comprimé. Je dis, écoutez, pourquoi pas les comprimés ? Parce que je me suis déjà appris pas mal de choses à l'intérieur pendant la grossesse. C'est pas le plus agréable,
- Rébecca
comme quoi.
- Rébecca
Oui, non. Du coup, je choisis les comprimés. Ils ont leur réunion le matin. Et elle me dit, c'est bon, ils vous ont accepté les comprimés. Je vous donne le premier maintenant. Et puis, on va vous monter en chambre pour le reste des comprimés. Vu que ça peut mettre un peu de temps à se déclencher, il m'avait trouvé une chambre dans la section des grossesses à haut risque pour me faire attendre, sachant que c'était une chambre double. J'avais un peu peur qu'il y ait quelqu'un d'autre qui vienne. Je n'avais pas trop envie. La journée qui a suivi a été très longue. J'ai pris le premier comprimé, ça devait être 10 heures, quelque chose comme ça. J'avais tout noté, mais je ne l'ai plus en tête. J'avais pris le premier comprimé aux alentours de 10 heures, et après, c'était un toutes les deux heures sur la journée. Le dernier comprimé, du coup, je l'ai pris assez tard. Ça devait être 22 heures ou minuit, quelque chose comme ça. Et elles me disent, ça peut se déclencher à tout moment. Ça peut être au premier comprimé, au troisième, au cinquième, au huitième. Il n'y a pas de règle. Il faut juste attendre patiemment, essayer de beaucoup marcher, de stimuler un petit peu, en fait, pour que ça se lance.
- Rébecca
De se détendre.
- Rébecca
exactement, donc on a un peu tout essayé j'avoue mais voilà, pas grand chose n'a fonctionné j'ai envie de dire au sixième comprimé je crois cinq ou sixième, j'ai commencé à avoir des petites crampes des espèces de mini contractions peut-être on va définir comme ça et Les sages-femmes venaient me faire des monitos quand même régulièrement, etc. Donc on voyait qu'il y avait des petites contractions, mais c'était vraiment très très léger. Et donc dernier comprimé, elles m'ont dit, bon, on arrête pour la nuit, on vous laisse vous reposer cette nuit, on fait le point demain matin. Du coup, le lendemain matin, elles arrivent, elles me disent, bon, préparez-vous, vous pouvez prendre une petite douche, et après on redescend en salle de naissance. Donc, on me redescend. Enfin, je redescends avec mes petites jambes en salle de naissance. Et en salle de naissance, elle me dit, bon là, alors le col n'a pas bougé. C'est encore long, bien fermé, comme si rien ne s'était passé. En gros, on va essayer de mettre un ballonnet. Quelle idée. C'est horrible. Le ballonnet, pour celles qui ne connaissent pas, c'est deux petits ballons qui gonflent à l'intérieur, en fait, pour faire s'ouvrir le col mécaniquement. Autant dire que c'est douloureux, parce que quand on essaye d'ouvrir une personne ou deux de l'intérieur, ce n'est pas ce qu'il y a de plus agréable. Ils me l'ont gonflé vraiment au max au départ, donc la pose n'était vraiment pas cool. Je suis remontée en chambre, je perdais du sang, parce que forcément... Je vais me mettre à faire un peu de sang. Et j'ai dû demander quand même à la sage-femme de me le dégonfler un peu, parce que vraiment, c'était intenable. En fait, la douleur était juste horrible. Elle me le dégonfle un peu. À partir de là, se lance un petit travail, on va dire, des moments un peu plus douloureux. Alors, un peu plus douloureuse, pour l'échelle de la douleur, je prenais une douche chaude, je n'avais plus mal. Donc, ce n'était pas une douleur insurmontable, loin de là. On continuait les monitos. Sur les monitos, je ne sais pas jusqu'à combien ça monte le truc pour les contractions, mais je sais qu'en principe, quand tu es à 100, c'est que tu as déjà une contraction qui est quand même bien installée, bien douloureuse. Moi, mes contractions, elles ne montaient jamais au-dessus de 20.
- Rébecca
D'accord. Donc,
- Rébecca
je n'étais pas fou. Déjà, la nuit qui avait précédé, on n'avait pas très bien dormi parce que mon mari était sur un fauteuil qui n'est absolument pas inclinable. Moi j'avais quand même un peu mal au ventre, c'était pas forcément hyper agréable non plus pour dormir et puis de le voir lui mal, j'arrivais pas à dormir. Donc ça a été compliqué. Là du coup on est le deuxième jour déjà, j'avais pas bien dormi la nuit d'avant, j'ai pas bien dormi la nuit là. La fatigue commence déjà à s'accumuler et on m'a posé le ballonnet à 10h, on me dit à 16h on fait le point. Arrive 16h, on me redescend en salle de naissance, on me dit là... c'est la dernière fois où on veut descendre en salle de naissance si tout va bien je dis beau très bien on s'approche un petit peu du but enfin et donc il vérifie mon col encore une fois oui c'est ça j'étais ouverte à 4 ok donc ça avait commencé à faire effet quand même donc ouais ça avait commencé à bien fonctionner quand même un 4 bon c'est pas mal on est lancé du moins on est lancé après le col était encore long. Il n'était pas du tout amoli, il était encore bien long. C'était ouvert à quatre, mais c'est tout. C'était juste ouvert. Ils me disent, on peut quand même vous poser la péridurale et en plus, on va faire la perfusion d'ocytocine pour accélérer le travail.
- Rébecca
Ok. On commence à s'activer un peu.
- Rébecca
Exactement. Je me dis péridurale, accouchement, ça commence à être bon signe. Ça sort bon. Exactement. Sachant que je ne voulais vraiment pas un accouchement naturel. Je suis... extrêmement admirative de celles qui font ce choix parce que c'est incroyablement beau mais moi je crois profondément que les avancées de la médecine pour ne pas me faire souffrir sont un miracle de la nature aussi.
- Rébecca
C'est à prendre donc.
- Rébecca
Exactement. Du coup Péridural posé, honnêtement, le truc le moins douloureux que j'ai vu de ma vie. On m'avait dit Péridural comme quelque chose de douloureux d'horrible. Je me disais, bon, on va voir dans quoi on se lance. Mais en fait, je n'ai rien senti.
- Rébecca
Après, avec la douleur déjà du balonnet que tu avais eu, les mails, tout ça.
- Rébecca
Oui. Puis en plus, précision que je n'avais pas donnée pendant ma grossesse, du coup, j'ai eu une incompatibilité de groupe sanguin avec ma fille. OK. Parce que du coup, je suis au négatif et ma fille est au positif. Non, pas du tout au positif, n'importe quoi. Je suis au négatif. Et du coup, mon mari est à positif. Et du coup, notre fille, on a dû faire des examens de sang pour savoir si elle était positive ou négative. Et il s'avère qu'elle était positive, comme son papa. On ne sait pas si elle est O ou A, mais elle est plus en tout cas. Ça, c'est sûr. Le problème, c'est que vu que moi, je suis négative, en fait, je ne peux recevoir que mon sang, en gros. Et vu que, en gros, mon corps pouvait la rejeter s'il détectait que c'était un corps étranger parce qu'elle avait un groupe opposé au mien. Du coup, suite à cette incompatibilité, j'ai dû avoir des injections de rofilac, une pendant la grossesse à 7 mois et une à l'accouchement. Et l'injection de rofilac, c'est une aiguille comme ça, qui se fait dans la fesse. J'ai eu tellement mal, mais vraiment, j'ai eu vraiment mal pour l'injection de rofilac. Ça m'en a fait pleurer, vraiment, c'était dur. Du coup, la péridurale à côté, mais...
- Rébecca
À côté, c'est rien.
- Rébecca
disons qu'ils anesthésient la zone pour la péridurale. Donc au final...
- Rébecca
Pas forcément, mais...
- Rébecca
Vrai ? Oui. En tout cas, moi, dans mon hôpital, ils sont sympas. C'est vrai. Et ouais, non, franchement, par rapport à la piqûre dans la fesse, j'ai eu vraiment mal là, où j'ai senti que ça picotait, mais c'était l'aide. C'est bon. L'anesthésie sur le mental.
- Rébecca
Oui,
- Rébecca
mais aussi, je ne sais pas. Parce que je sais qu'il y a certaines mamans pour qui ça se passe bien moins bien et je les soutiens pour du plus profond mon coeur dans cette épreuve. Voilà, du coup, posé apéritural, ça s'est fait. Ballonnet, du coup, ils me l'ont laissé le ballonnet.
- Rébecca
Ah, ils te l'ont laissé.
- Rébecca
Oui, ils me l'ont laissé. Ils m'ont mis la perfusion d'ocytocine.
- Rébecca
Là, logiquement, quand tu as de l'ocytocine, ça démarre,
- Rébecca
là. Logiquement, logiquement. Logiquement, tout de suite. Et qu'est-ce qu'ils m'ont fait plus ? Du coup, ils m'ont mis la sonde urinaire aussi.
- Rébecca
Ok.
- Rébecca
Je l'ai dit dans une vidéo, mais... Vraiment, c'est la meilleure chose qui existe dans ce monde. Non, mais pas la sonde urinaire. La sensation de ne plus avoir envie de faire pipi quand tu as passé presque neuf mois à littéralement avoir envie de faire pipi toutes les dix minutes. Oui. Parce que j'ai des amis qui, avant d'être enceinte, avaient déjà une vessie catastrophique. Mais moi, je pouvais aller aux toilettes deux fois dans la journée, ça suffisait. Pendant la grossesse, toutes les dix minutes, il fallait que j'y aille. Quand on me pose la périgurale, qu'on me met la sonde urinaire et que je n'ai plus envie d'aller aux toilettes,
- Rébecca
Voilà,
- Rébecca
peut-être. Petite apparence sérieuse,
- Rébecca
c'est bon, on est prêts.
- Rébecca
Exactement, je ne savais pas que c'était ça avec la pause de la péridurale, mais c'est très cool. Donc, on passe de 16h à 20h, donc ils me l'ont laissé encore 4h, en fait, le ballonnet. À 20h, ils me l'enlèvent. Parce qu'en fait, ils m'avaient dit, on va essayer de faire en sorte qu'il s'enlève tout seul. Oui, logiquement, si le col est assez ouvert, le ballonnet est censé tomber. Bon, il n'est pas tombé, tout ça. Donc, il me l'enlève. Donc là, je suis ouverte à 5, parce que le ballonnet a encore permis de gagner 1, en fait, au niveau de l'ouverture sur les 4 heures qui se sont passées. Les contractions sont quand même lancées, mais il décide de me percer la poche des os pour continuer à ce que ça avance. Donc là, c'est vraiment un accouchement 100%. Déclenchée. Là, il n'y a pas de surprise. Et ils me percent la poche des os. Les contractions, ce que je disais, elles sont quand même déclenchées. On voit qu'elles sont régulières, mais elles ne sont encore pas très élevées. Max, du max, je crois que je suis montée à 50. Oui. Je ne sais pas si c'est 100 ou plus, mais on va dire que c'est 100, la vraie grosse contraction. Mais max, du max, ma grosse... contraction était à 50. Donc, autant dire que c'est rien du tout, quoi. Pas c'est rien du tout, non, mais vu que j'étais sous péridurale, oui, c'était rien du tout. Et aussi, chose qui est pénible, par contre, quand on a la péridurale, etc., c'est vraiment le contrôle en permanence au niveau du monito, du bébé, et aussi au niveau du bras, là, ils prennent la tension en permanence et le rythme cardiaque, en fait. Gros problème dans ma vie. Parce qu'en fait, j'ai un rythme cardiaque qui est très faible à la base. Il est normal, je suis à 60 de rythme cardiaque de base. Donc, ce n'est pas très élevé. Le problème, c'est que les machines à l'hôpital sont paramétrées pour que dès que ton rythme cardiaque passe en dessous de 50 battements par minute, la machine bip jusqu'à ce qu'une sage-femme vienne l'arrêter. Donc, on te dit, tu as la péridurale, tu vas pouvoir dormir. Normalement, l'accouchement va se passer cette nuit. Oui, j'aurais pu dormir si la machine, déjà, ça ne me compressait pas le bras. Et qu'en plus, ça se mettait à bipper pendant 10 minutes jusqu'à ce que la sage-femme arrive. Parce que, en fait, quand je suis au repos, quand je dors, forcément, mon rythme cardiaque est à 45, 48. En fait, je n'ai pas pu me reposer. Ça faisait trois jours presque que je n'avais pas dormi. Donc, la nuit a été terrible. Mon mari, pareil, il était sur un fauteuil depuis deux jours. Ça a été très compliqué. Pendant la nuit, la sage-femme venait toutes les deux heures, je pense. Oui, faire un petit contrôle. Exactement, voir un peu où on en était. À chaque fois, elle me disait que le col n'a pas bouché.
- Rébecca
Merci.
- Rébecca
Je m'en vais. Oui. Et vers 5h du matin, je crois, elle vient et me dit... On a essayé de changer de position quelques fois. Le problème, dès que je me mettais sur le côté, le cœur de bébé, il n'était pas...
- Rébecca
Ok, pas très chaud.
- Rébecca
Non, du coup, je suis restée sur le dos quasiment tout le long. Juste, elle venait me surélever les jambes. Et vers 5h, elle me dit, bon, on va tester un dernier truc. On va essayer de faire de l'acupuncture.
- Rébecca
Ok.
- Rébecca
Je lui dis, bon, il ne compte pas. Maintenant qu'on en est là, j'ai envie de dire, on a tout tenté. On peut tenter un truc de plus. Est-ce qu'à un moment, on te dit,
- Rébecca
bon là, par contre, ça commence à être trop long, t'as envisagé autre chose ou pas du tout ?
- Rébecca
Non, pas du tout à ce moment-là. Ok. À ce moment-là, après, je pense qu'elles y pensaient déjà, parce que quand elles me disent l'acupuncture, c'est vraiment un peu, elles me le présentent comme la dernière possibilité. La dernière chose qui se passe, oui, exactement. Donc, on fait l'acupuncture. Je n'ai rien senti, de toute façon, j'étais sous péridurale. Ce sera ma première séance d'acupuncture et peut-être la dernière. Mais du coup, ça n'a pas fonctionné non plus, honnêtement. Le col jusque-là n'avait du coup pas bougé du tout depuis 20 heures qu'il m'avait enlevé le bain et percé la poche des os. Les contractions n'étaient pas folles. Il n'y a rien qui avançait, quoi. Du coup, le matin, on arrive le matin du dimanche. Donc, je suis rentrée vendredi matin. Là, on arrive dimanche matin. La sage-femme que j'avais vue la veille, parce que bon, elles s'alternent, il y a les sages-femmes de jour, celles de nuit. Donc c'est celle que j'avais vue le jour d'avant. Elle vient me voir, elle me dit « Bon, là, on va repasser en réunion, comme on fait tous les jours, et on va parler de votre cas. » Mais je pense qu'il va falloir envisager une césarienne parce que de toute façon, il faut bien que le bébé sorte à un moment ou à un autre. Là, je m'effondre encore une fois. J'ai beaucoup souffré pendant ma grossesse. Là, vraiment, le gros stress. Parce qu'en fait, on nous voit tellement la césarienne comme, je ne sais pas, comme quelque chose d'affreux, en fait.
- Rébecca
Et puis, un échec, c'est... Surtout quand tu ne l'as jamais vécu, souvent, on te présente ça comme... C'est vraiment l'échec,
- Rébecca
c'est vraiment la chose que tu peux faire. Exactement. Même pendant mes cours de prépa à l'accouchement, je sais pas, je trouve qu'on vend vraiment la césarienne comme la pire chose qui puisse t'arriver pendant ton accouchement. Du coup, j'appréhendais vachement. En plus, je savais pas si mon mari allait pouvoir m'accompagner. Donc, on a demandé au chirurgien. Ils ont dit ok, il peut venir et tout. Et en fait, vers 6h, donc là, c'était 8h du matin, à peu près, 8-9h. Et juste avant ça, ça faisait une heure à peu près que ma péridurale ne fonctionnait plus.
- Rébecca
Ok.
- Rébecca
Et je leur ai demandé plusieurs fois, mais vu qu'ils pensaient déjà à la césarienne en soi, ils m'ont dit, on va voir, de toute façon, il y a l'anesthésiste qui va passer vous voir et tout. Et même j'ai appuyé sur le bouton là pour la péridurale, et ça ne fonctionnait plus. Donc, ils me disent, on a été en réunion, on va faire une césarienne. Ils reviennent dans la chambre, c'est 9h30, je crois. Et là, ça va une allure, mais folle.
- Rébecca
Et là, d'un coup, ça y est, la décision est prise. Donc,
- Rébecca
la décision est prise et tout va extrêmement vite. Ce qui est rassurant quand même, c'est que bébé n'était pas en urgence vitale. Moi non plus. On allait bien tous les deux. Donc, il n'y avait pas de stress déjà à ce niveau-là. Mais ça a quand même été extrêmement vite. En fait, 9h ou 9h30, il vient de nous dire, on part en césarienne. Mon mari, il lui amène une tenue de 10 minutes après. Il est changé. Il est en chirurgien de la tête aux pieds. en chirurgie, on se comprend avec des vêtements bleus. Et moi, ils viennent, en fait, il y a les anesthésistes qui arrivent d'abord, ils vérifient la péridurale qui s'était enlevée, d'où le fait que je ne ressentais plus les effets. Ils coulaient sur le lit derrière moi. Du coup, je ne sais pas ce qu'ils me font exactement. Honnêtement, là, c'est un peu le moment de flou. Je n'ai pas dormi trop longtemps. on me dit on part en césarienne j'ai pas eu le temps d'envoyer un message à ma maman pour lui dire il me parle de partir en césarienne je regardais la conversation l'autre jour je lui ai envoyé un message le matin en lui disant ils vont voir si on fait pas une césarienne et là on m'amène au bloc les chirurgiens viennent se présenter dans ma chambre on m'amène au bloc Oui. mon mari entre... Je sais pas, le laps de temps qui s'écoule, en fait. Du moment où ils vont m'injecter le produit pour la césarienne, j'ai l'impression que je perds complètement la notion du temps.
- Rébecca
Faire un peu pied,
- Rébecca
aussi. Je sais pas si c'est dû aux circonstances ou quoi, mais j'ai vraiment cette impression de... Même quand j'y pense aujourd'hui, je revis pas la scène comme si c'était moi qui étais en césarienne, mais plus comme si je voyais la scène d'un autre point de vue. C'est très bizarre. Et du coup... le produit qu'ils m'ont mis pour la césarienne horrible, j'avais l'impression de certains m'ont dit que c'était pas une impression mais de trembler de tout mon corps ok, c'est bizarre je sentais plus rien j'avais juste l'impression de trembler de tout mon corps c'est extrêmement désagréable comme sensation et je sentais en fait tous les mouvements qu'ils faisaient c'est à dire que quand par exemple ils me touchaient le ventre, je sentais le mouvement ok, mais j'avais aucune douleur
- Rébecca
Merci.
- Rébecca
Ils m'ont dit que c'est exactement l'objectif qu'on recherche, que vous sentiez quand même ce qui se passe, mais que vous n'ayez pas de douleur. Ce qui se passait, je me suis dit très bien. À côté de ça, j'avais toujours cette petite machine qui était connectée à moi. Un truc qui m'a vachement marquée pendant ma césarienne, c'est que je regardais cette machine et je regardais mon rythme cardiaque et je me disais, il ne faut pas qu'il descende trop bas. En fait, j'ai eu peur de mourir. À un moment, je me suis dit... Il ne faut pas que ce rythme cardiaque descende trop. En plus, j'avais envie de dormir parce que j'étais épuisée. Et je me disais, si je m'endors, je ne vais jamais me réveiller. Donc, je luttais contre le sommeil. C'était horrible. Horrible, vraiment. Mon mari est entré dans la pièce. J'ai juste eu le temps de le voir derrière moi. Je lui ai dit, je ne sens plus mon bras, quelque chose comme ça. Et là, j'ai entendu le bébé pleurer.
- Rébecca
Ok. et tu ne l'as pas senti le moment où il est sorti ?
- Rébecca
Alors, je ne l'ai pas senti. Ils m'ont dit pousser.
- Rébecca
OK.
- Rébecca
Pourquoi il faut que je pousse ? Vraiment. Je me suis dit, c'est bizarre. Je me suis dit, je vais essayer, mais je ne sens rien. Bref. Donc, ils disent pousser. Là, en fait, mon mari arrive. Ils me disent pousser. Le bébé pleure. Et en fait, tout de suite après, il l'emmène et mon mari avec. Donc, en gros, mon mari, il est resté deux minutes. Il n'aurait pas été là, ça aurait fait pareil. Et du coup... Après ça, je ne sais pas du tout le temps qui s'est passé. Je ne sais même pas si j'ai dormi, si je n'ai pas dormi, ce que j'ai fait. Je suis complètement à côté de la plaque. Du coup, la décision a été prise à 9h30. Ma fille est née à 10h28. Ah oui,
- Rébecca
ok.
- Rébecca
C'est pour dire à ma fille. Ça a été très vite. Je ne m'attendais pas d'ailleurs à ce que ce soit aussi rapide, parce qu'après 48 heures, 50 heures de déclenchement, en une heure c'est fini, pourquoi vous m'avez pas fait le départ pour que ça finisse comme ça ? Je trouve que presque ils se sont un peu trop acharnés sur l'accouchement par voix basse, alors que bon, au final...
- Rébecca
Oui, et puis surtout si c'est inévitable, parfois vous venez y aller, et que ça sera plutôt que d'attendre un moment... Je ne peux pas savoir,
- Rébecca
je sais, mais c'est frustrant, honnêtement, c'est très très... d'avoir accumulé autant de fatigue et tout ça, et de stress, pour que ça finisse quand même dans ce que je voulais absolument pas, et ce que j'appréhendais énormément, et tout. La césarienne s'est bien passée. On m'amène en salle de réveil, après la césarienne, et là je rejoins mon mari, mon bébé, tout au chaud contre son papa. Ça c'est peut-être le seul truc que je trouve vraiment... cool dans la césarienne, c'est ce moment privilégié que le papa, il a avec le bébé. Parce que du coup, dans un accouchement voix basse, c'est souvent la maman qui a le premier contact avec le bébé. Et je sais pas, je pense que pour nous, c'était presque mieux que ce soit l'inverse.
- Rébecca
Oui. C'est pas ça qu'on vient mieux, finalement.
- Rébecca
Et du coup, c'était vraiment trop, trop... J'en parle, je suis émue tellement. C'est vraiment une trop belle image que je garde, mon mari avec mon bébé. Ils étaient trop mignons tous les deux, j'ai adoré. Puis moi,
- Rébecca
j'ai découvert ça en plus.
- Rébecca
J'étais encore à moitié endormie, donc je ne pouvais pas faire grand-chose. Et ils sont restés avec moi tout le temps du réveil dans la salle de réveil. C'est bien ça. Ça, c'est bien, oui, parce que j'ai vu partout plein de mamans qui disaient que leur mari n'avait pas pu déjà assister à la césarienne pour certaines. D'autres qui, ils n'ont pas pu être... Dans la salle de réveil avec elle parce qu'il y avait d'autres personnes ou parce qu'il ne voulait pas. Donc non, franchement, j'ai eu la chance quand même de pouvoir toujours être accompagnée de mon mari presque en permanence. Bébé, quand elle est née, ils ont dû lui aspirer un petit peu de liquide qui était resté. Donc c'est pour ça qu'ils sont partis très vite en fait. Quand elle est née, ils m'ont fait faire un tout petit bisou. Donc je l'ai vu très très rapidement et après tout de suite, ils l'ont emmené avec moi pour lui aspirer un peu. Et donc je les ai retrouvés dans cette salle de réveil. Et après ça, en fait, je suis remontée, je suis montée dans la chambre de la mater, chambre enfin, dans laquelle on allait passer quelques jours. Et il était, je crois, 15h, quelque chose comme ça, quand je suis arrivée en chambre. Donc, ils m'avaient préparé un petit plat au repas et tout, pour que je puisse manger quand même. Et elles m'ont dit, alors là, il faut qu'à 17h, vous ayez été faire pipi.
- Rébecca
La grosse étape.
- Rébecca
D'accord. Parce que normalement, ils ont des protocoles hyper stricts. Ils laissent la sonde urinaire si tu sors de salle de réveil après une certaine heure, mais ils l'enlèvent si tu sors avant une certaine heure.
- Rébecca
Ok.
- Rébecca
Du coup, moi, je suis sortie juste avant la certaine heure. Et du coup, il fallait que j'aille aux toilettes. Pour te dire, ma césarienne s'est quand même très très bien passée. Parce que, je pense même pas, une heure après être remontée en chambre, j'ai réussi à aller aux toilettes toute seule.
- Rébecca
Ah, c'est bien ça.
- Rébecca
Bon, je dis pas sans mal et sans peine. Non, oui,
- Rébecca
mais au moins c'était fait.
- Rébecca
Mais franchement, non, non, non. Puis non, je me suis extrêmement bien remise de la césarienne. Franchement, il n'y a rien à dire. Ils ont fait un travail merveilleux, les chirurgiens. Ils ont été assez compétents. Et je ne me plains absolument pas de tout ça.
- Rébecca
Oui, donc tu l'as bien vécu finalement.
- Rébecca
Au final, oui. Je me dis même que si jamais j'ai un autre enfant, bon, c'est quand même dans nos projets à l'avenir d'avoir un autre enfant, pas du tout tout de suite, voilà. Je me dis que presque je demanderais à avoir une autre césarienne. Parce que j'ai tellement eu ce stress, en fait, et puis ce déclenchement long, et puis tout ça, que je me dis, je sais comment se passe une césarienne, why not, quoi. bonne chance parce que c'est vraiment pas quelque chose qui est acquis en France quand on en a eu une première de ces ariennes c'est plus facile quand même c'est facile mais tu te fais un peu juger je sais de quoi je parle mais je n'en doute pas mais oui oui c'est sûr c'est la pierre mais il faut exactement après je dis ça mais le projet le futur projet bébé est pour dans genre 5 ans donc oui on sait pas donc d'ici là tout peut changer
- Rébecca
Ok. Et au niveau de la masse, comment ça s'est passé ? Est-ce que rien que le fait qu'elle soit née, du coup, c'était fini ?
- Rébecca
Ils m'en ont plus jamais reparlé. D'accord, très bien. Non mais je trouve que c'est quand même un truc de fou, parce que moi, il y a un stress de folie pendant ma grossesse, ma fin de grossesse surtout, avec cette masse à cardiaque qu'il fallait vérifier, etc., pour qu'à l'accouchement, personne ne m'en parle.
- Rébecca
Oui.
- Rébecca
juste après la césarienne du coup un mois après j'ai eu un rendez-vous post-césarienne et là elle m'a donné le compte rendu de mon placenta qui était parti en analyse avec la masse cardiaque sans contexte,
- Rébecca
sans rien m'expliquer elle m'a juste donné le pavier comme ça allez bonne chance avec un stress au final qui est balayé j'avoue que j'aurais aimé comment
- Rébecca
Pour qu'on me tienne au courant de la fin quand même, c'était quand même hors moi, mais non, rien du tout honnêtement. Comme si ça n'avait jamais existé.
- Rébecca
Bon écoute, tout va bien, c'est le cas principal.
- Rébecca
Exactement.
- Rébecca
Et du coup, comment tu te remets aussi bien physiquement que mentalement de cet accouchement ?
- Rébecca
Mentalement, difficilement.
- Rébecca
Ok.
- Rébecca
Physiquement, très très bien, puisque comme je disais, la césarienne s'est très bien passée.
- Rébecca
Elle s'est bien vécue, oui.
- Rébecca
ils ont vraiment bien la cicatrice était impeccable j'ai eu très peu de douleur vraiment je suis sortie de l'hôpital je sais plus quel jour je suis sortie, je suis restée une semaine quasiment je suis sortie le jeudi de l'hôpital j'ai accouché dimanche, je suis sortie jeudi et j'avais plus de douleur à partir de là j'avais plus de douleur Franchement, quand je vois des fois le postpartum de certaines qui accouchent par voie basse, qui sont déchirées de l'intérieur de comme ça, je me dis trop bien. Il y a des injections à la jambe après une césarienne pendant 15 jours, on s'en passe. Sinon, physiquement, je me suis très bien remise. Psychologiquement, ça a été hyper dur. J'ai eu quand même un petit trauma lié à la césarienne.
- Rébecca
D'accord.
- Rébecca
Parce que j'avais tellement pas envie, en fait, que ça arrive, cette césarienne, qu'on m'avait tellement vendu ça comme quelque chose d'horrible, et que du coup, j'ai même pas vu mon bébé sortir, que j'avais pas l'impression d'avoir accouché.
- Rébecca
Oui.
- Rébecca
Et pendant deux, trois jours après, en fait, dès que j'essayais de dormir, dès que je fermais les yeux, je réentendais tous les bruits de la césarienne, tous les petits bips des machines, et j'étais épuisée, en fait. J'avais pas dormi depuis beaucoup trop longtemps. J'avais plus aucune énergie et ça, c'était vraiment le plus difficile, la fatigue. Et puis, j'étais tellement dans une spirale de fatigue que plus je suis fatiguée, moins j'arrive à dormir. Du coup, j'étais dans un état de fatigue inimaginable.
- Rébecca
Il faut quand même un petit être humain à gérer aussi, donc accessoirement.
- Rébecca
Je me disais que je ne reconnaissais absolument pas comme mon bébé. Je me disais, dans les faits, je savais que c'était ma fille dans ma tête. Je me disais, oui, c'est notre fille. Mais c'est tout, en fait. Tout le reste, ils ne me disaient pas, c'est notre enfant. Tout le reste, j'étais là, mais pourquoi on m'a donné un bébé à moi ? C'était vraiment fou. Puis quand je passais devant le miroir, je pleurais parce que je voyais encore mon ventre. Je me disais, mais non, en fait, ça ne peut pas être notre bébé, elle est encore à l'intérieur.
- Rébecca
Oui,
- Rébecca
franchement, ça a été vraiment une épreuve à passer, carrément à l'hôpital. Je ne sais plus quel soir c'était, mais il y a un soir où j'étais tellement fatiguée qu'ils m'ont donné un... petite anxiolytique pour arriver à dormir parce que j'y arrivais plus du tout. Et là, j'ai pas trop mal dormi, ce qui m'a permis de récupérer un peu. Et le lendemain, ça allait un peu mieux. J'ai vu aussi une psychologue à l'hôpital parce que vu que je leur avais dit que c'était difficile et tout, ils m'ont envoyé une psychologue. J'ai trouvé que la démarche était bien parce qu'on est tellement dans une période compliquée en post-partum que... Ça peut faire que du bien de voir une psychologue et qu'une psychologue analyse aussi si la maman est en état de rentrer chez elle ou pas. Oui,
- Rébecca
et puis si elle a besoin de parler, parce que c'est un accouchement qui était très long, très intense, donc forcément, c'est bien de savoir, de vérifier que tout va bien.
- Rébecca
Vu que j'étais bien reposée, j'étais vachement posée et consciente de tout, et consciente aussi que c'était difficile, mais pour autant que ça allait aller. Donc ça m'a fait du bien de voir cette psychologue. On a fini du... Déjà, on nous montrait tous les jours les soins et tout. Et les premiers jours, j'étais vachement détachée. J'avais du mal. Et même quand on est sortis de l'hôpital, je me suis dit, en fait, on va rentrer à la maison. C'est nous qui allons devoir lui faire faire le bain. Qui juge si nous, on est aptes ? On nous confie dans la responsabilité d'un enfant, comme ça, sans contrôle, sans rien. Mais quelle idée !
- Rébecca
un peu c'était un peu ça vraiment alors que bon on choisit de faire 20 enfants enfin c'est logique quoi oui mais c'est vrai qu'une fois ça nous paraît quand même surtout quand tu connais pas tellement les bébés au final c'est bon quand c'est ton premier enfant tu sais pas trop ce que c'est un bébé mine de rien c'est un peu impressionnant j'étais complètement perdue moi on
- Rébecca
rentrait à la maison donc chez moi il y avait ma maman et de ma grand-mère.
- Rébecca
Du coup, qui était là pour garder la maison et tout. Et j'arrive, on sort de la voiture. En fait, c'est une vieille maison élevée sur sous-sol. Donc, on monte les escaliers et après, on est dans les pièces de vie. J'arrivais même pas à monter les escaliers tellement j'étais épuisée. Vraiment, je suis arrivée chez moi. Je me suis... J'étais dans un état d'épuisement qui était fou, mais fou. Encore. pire qu'à la mater, j'ai directement été dans ma chambre je me suis endormie, j'ai écouté de l'hypnose pour dormir carrément pour que ça me et après j'ai pris un peu de mélatonine le soir aussi pour m'aider à dormir mais un état d'épuisement puis un truc vraiment, ce que je comprends pas dans les maternités, laisser dormir les gens parce que le nombre de fois où je venais à peine de m'endormir et que les sages-femmes elles disaient petit déjeuner, mais non je ne peux pas garder mon petit déj à cette heure là Miam ! Ouais, non, non, vraiment, du coup, psychologiquement, ça a été dur. Même, j'ai envie de dire, ça a mis longtemps, quand même. Pas longtemps, non, parce que je vois des mamans qui sont en dépression postpartum pendant 6, 9 mois, enfin, c'est très très long. Moi, je pense que ça a bien mis 15 jours, 3 semaines, quand même.
- Rébecca
Ok.
- Rébecca
Où la première, enfin, je pense que la première semaine a été la plus dure, parce que je réalisais pas du tout que c'était notre fille, en fait.
- Rébecca
Oui.
- Rébecca
Je me voyais dans le miroir avec ce bébé dans les bras et je me disais, mais c'est pas possible, mais qu'est-ce qui se passe ? Impossible de comprendre. Je me disais, mais qu'est-ce que j'ai fait ? Mais pourquoi j'ai fait ça ? Pourquoi on a pris cette décision ? Il n'y a rien qui va. Et c'était dur parce que mon mari ne comprenait pas. Lui, il a eu un instinct paternel, mais instantané.
- Rébecca
Pas forcément les mêmes sensations aussi.
- Rébecca
Oui, et en fait, il a tellement eu un instinct paternel de folie, il s'en occupait trop bien. Il savait exactement ce qu'il lui fallait, il savait exactement quoi faire, il lui donnait tout l'amour dont elle avait besoin. Et ça m'a beaucoup aidée. Parce qu'en fait, je culpabilisais tellement de ne pas arriver moi à lui donner ça, mais en même temps, je voyais que lui, il y arrivait. Donc ça m'enlevait quand même un poids de me dire, elle a quand même tout l'amour dont elle a besoin. Je ne suis pas encore capable de lui donner. Il va falloir que je trouve des solutions pour arriver à avancer. Et j'avais une sage-femme extrêmement bien. J'étais suivie à la PMI. parce que j'entends beaucoup de commentaires négatifs sur la PMI. Dans mon cas, en tout cas, j'ai fait mon suivi de grossesse à la PMI pour les cours de prépa à l'accouchement.
- Rébecca
OK.
- Rébecca
Et donc, c'est la sage-femme de la PMI qui est venue le lendemain de la naissance pour peser bébé, etc. Et elle est venue quelques autres fois. Et avant l'accouchement, déjà, elle m'avait dit, c'est OK, tu ne vas peut-être pas avoir un coup de foudre tout de suite pour ton bébé. Tu vas peut-être ressentir des trucs contradictoires. Il ne faut pas que tu t'inquiètes. » Et après, la couple, elle nous a fait presque des thérapies de couple. Parce que mon mari ne comprenait pas ce que je ressentais. Il ne comprenait pas pourquoi j'étais comme ça, pourquoi rien n'allait alors que j'avais tellement voulu ce bébé. Et elle, elle nous a vachement aidé. Elle nous a aiguillé. Elle nous a dit « En fait, il ne faut pas que… » Elle disait à mon mari « Il ne faut pas que tu la fasses culpabiliser. Il faut juste que tu te dises que c'est ce qu'elle ressent, que c'est pas logique et que ça va finir par passer, il faut juste lui laisser du temps Et ça nous a beaucoup, beaucoup, beaucoup aidé. Et un jour, je ne sais pas, déclic. Ça a mieux été.
- Rébecca
En tout cas, oui. Très carrément. Une bonne femme, c'est quand même assez stressant d'un accouchement très, très long.
- Rébecca
Honnêtement, oui. Oui, oui. Après, je ne suis pas à plaindre. Il y a tellement pire. En fait, je me dis sous son ça parce que oui, il faut quand même que j'accepte que ça a été dur pour moi. Mais il y a tellement pire. Il y a plein de mamans qui vivent des choses beaucoup plus difficiles. Il s'est passé plein de choses pendant ma grossesse. J'aurais pu avoir des jumelles. Il y a eu une masse à cardiaque. Il y a eu un déclenchement. Il s'est passé plein, plein de choses. Mais pour autant, j'ai eu une grossesse hyper facile. Je faisais encore tout ce que je voulais de ma vie à presque neuf mois de grossesse. Je conduisais, je faisais tout. Je n'étais pas alitée. Je mesure aussi ma chance de me dire que c'est des trucs qui auraient pu être graves. Au final, ça n'a pas été grave. Ma fille va très bien à l'heure actuelle. Je vais très bien et c'est le plus important.
- Rébecca
C'est bien. Gardez le positif.
- Rébecca
Exactement.
- Rébecca
En tout cas, merci beaucoup pour ce témoignage. Quand même plein de rebondissements et de bonne humeur. Donc, merci beaucoup.
- Rébecca
Merci à toi. C'était cool, en tout cas. Avec plaisir.