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Be-Life talk, le podcast qui met la santé en action

Et si l'inflammation était une des causes de l'infertilité ?

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26min |29/11/2023
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26min |29/11/2023
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Description

Un couple sur six est touché par l’infertilité. Parmi les causes principales : l’âge. Mais la littérature scientifique récente indique que l’inflammation liée au stress oxydant peut également être responsable de l’infertilité. Comment l’expliquer ? Et quelles sont les pistes naturelles pour prévenir le terrain inflammatoire ?

Dans ce podcast santé et bien-être, Laurence Lins, Directrice scientifique chez Be-Life répond à ces questions essentielles. Elle prodigue également ses conseils avisés pour privilégier une alimentation saine au service de la santé globale.

A découvrir également :
Quels nutriments privilégier pour favoriser la fertilité ? - Be-Life


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Alexandra

    Bonjour, bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Be-Life Talk, le podcast qui met la santé en action. Le deuxième épisode de ce nouveau rendez-vous de Be Life, on va cette fois-ci aborder la thématique de la santé hormonale et plus précisément le sujet de l'inflammation et de ses conséquences sur la fertilité. Pour en parler, je suis en compagnie de Laurence Lins, directrice scientifique chez Be Life. Docteur en sciences biochimiques et nutrithérapeute, bonjour Laurence.

  • Laurence

    Bonjour Alexandra.

  • Alexandra

    Aujourd'hui, un couple sur six est touché par l'infertilité. Quelles sont les causes de cette infertilité ?

  • Laurence

    L'infertilité est principalement liée à une question d'âge. Il faut savoir que lorsqu'on a 35 ans, on a deux fois moins de chances de tomber enceinte que lorsqu'on a 20 ans. Tout simplement, on vieillit, nos cellules... se reproduisent moins facilement et donc forcément les ovules sont liés à ces ralentissements ou à ces diminutions de jeunesse.

  • Alexandra

    Ils sont un peu plus paresseux.

  • Laurence

    Exactement, donc ça c'est vraiment une des causes principales. Il faut savoir aussi qu'au niveau de la fertilité, c'est autant les hommes que les femmes. 30% d'infertilité qui est liée à la fertilité féminine, 30% qui est liée à la fertilité masculine, et 30%, ce sont les deux partenaires malheureusement qui sont infertiles. Donc c'est vraiment effectivement un problème sociétal actuellement.

  • Alexandra

    Dans les causes de cette infertilité, il y a l'âge, mais de plus en plus dans la littérature scientifique, l'inflammation ressort également. Expliquez-nous.

  • Laurence

    Alors c'est quoi l'inflammation ? L'inflammation, c'est un phénomène qui est tout à fait naturel. C'est un phénomène qui permet à notre corps de se défendre. Donc c'est notre système immunitaire qui va créer cette inflammation. Quand on est blessé, par exemple, ou quand on a une infection bactérienne, il y a des signaux dans notre corps qui vont attirer des molécules, des cellules comme les globules blancs, qui vont produire des molécules inflammatoires, tout simplement pour détruire l'ennemi, pour détruire l'intrus.

  • Alexandra

    Et c'est à ce moment-là qu'on observe plusieurs symptômes.

  • Laurence

    Le rubor calor dolor, donc de la rougeur, de la douleur et un gonflement. Donc c'est typiquement les signes qu'on a quand on a une inflammation quelque part, donc sur la peau. Un oedème, par exemple, c'est un signe inflammatoire. Donc ce système qui va générer des molécules... pro-inflammatoires, qu'on va appeler des cytokines. On va rentrer un peu dans les détails, mais le principal, c'est de comprendre qu'on a ces molécules pro-inflammatoires qui vont donc donner un signal à notre corps pour se défendre et éliminer l'intrus. Et puis, ça revient normalement à la normale, c'est-à-dire que ces mêmes molécules qui vont provoquer une inflammation vont donner un signal pour dire maintenant c'est terminé, tout va bien, donc on va produire des molécules anti-inflammatoires. Donc tout ça est un équilibre, notre corps est parfaitement bien fait. Sauf que, évidemment, ce système peut être déséquilibré. Et donc, à ce moment-là, l'inflammation, au lieu de disparaître à un moment, va perdurer.

  • Alexandra

    L'inflammation est aussi liée à un phénomène qu'on appelle le stress oxydant.

  • Laurence

    Le stress oxydant, c'est quoi ? C'est le fait que ces fameux globules blancs ou macrophages vont émettre des molécules qui vont tuer, par exemple, la bactérie. Et ça, ce sont ce qu'on appelle des molécules. Des molécules réactives à l'oxygène, donc ce sont des molécules très réactives qui vont en fait tuer la bactérie. Donc ce sont des molécules oxydantes. À nouveau, le système est bien fait, on a des molécules antioxydantes dans notre corps, beaucoup de vitamines, les polyphénols, etc., qui vont avoir un rôle de compenser ce stress oxydant et on va revenir à la normale.

  • Alexandra

    Et donc, si je comprends bien, tout ceci fonctionne normalement très bien. En cas d'inflammation, notre corps lance l'offensive et tout finit par retourner à la normale. Donc, moi, je revois vraiment les images du dessin animé Ici la vie

  • Laurence

    Voilà, c'est exactement ça, ça nous ramène à notre jeunesse. Voilà. Mais le problème, c'est qu'actuellement, par notre mode de vie, on est souvent déséquilibré. Et donc, comme l'inflammation et le stress oxydant sont liés, eh bien... On ne revient plus à la normale. Le stress oxydant va augmenter l'inflammation, qui lui-même va augmenter le stress oxydant. Donc on est dans un cercle vicieux et pas un cercle virtueux, comme on devrait l'être. Donc ça c'est vraiment très important à comprendre. Et donc nos organes reproducteurs peuvent être soumis à cette inflammation et à ce stress oxydant, et peuvent donc être abîmés, si on veut, par cette inflammation.

  • Alexandra

    Et à une plus large échelle, ce terrain inflammatoire, il a aussi un impact sur la santé.

  • Laurence

    Bien sûr, parce que je parle des organes reproducteurs, mais il est bien clair que l'inflammation ne va pas forcément, si c'est une inflammation qu'on appelle de bas grade, c'est-à-dire que tout l'organisme est concerné par cette inflammation, il est bien clair que d'autres organes vont aussi subir ce problème. Et donc ça entraîne des maladies, qui sont toutes les maladies dites de civilisation, donc toutes ces maladies chroniques. comme par exemple les maladies auto-immunes, très clairement, puisqu'on voit bien que le système immunitaire est impliqué. Donc si ça tourne fou, le système immunitaire peut très bien surréagir, être à l'origine de cette inflammation de base qui va, à son tour, créer les maladies auto-immunes.

  • Alexandra

    Il y a aussi tout ce qui est neurodégénération.

  • Laurence

    Des maladies comme la maladie de Parkinson ou la maladie d'Alzheimer sont aussi des maladies qui sont liées à un terrain inflammatoire de base, donc chronique. On a tout ce qui est dégénération articulaire, bien sûr. Donc on sait que l'inflammation, ça peut se mettre au niveau de nos articulations. Donc des maladies comme l'arthrose sont des maladies qui sont liées à un terrain inflammatoire. On a tout ce qui est syndrome métabolique, diabète et évidemment le cancer. Donc ça concerne évidemment toute une panoplie de pathologies qui peuvent vraiment impacter notre santé,

  • Alexandra

    on le comprend. On va revenir un instant au stress oxydant.

  • Laurence

    On a des petites organelles dans chacune de nos cellules qui s'appellent les mitochondries. Et donc ces mitochondries sont actuellement au cœur d'une recherche intense parce qu'effectivement on se rend compte... que si elles ne fonctionnent pas bien, elles peuvent vraiment être délétères pour notre organisme parce qu'elles sont reliées à ce stress oxydant et donc à cette inflammation.

  • Alexandra

    Et une mitochondrie,

  • Laurence

    qu'est-ce que c'est ? Les mitochondries, ce sont vraiment des petits organelles qu'on a au sein de chacune de nos cellules et qui vont être responsables de la production d'énergie cellulaire. Pour produire de l'énergie, on va utiliser de l'oxygène. C'est ce qu'on appelle la chaîne respiratoire au niveau de la cellule, donc le cycle de Krebs, pour ceux qui se souviennent de leur cours de biochimie. Donc on a le cycle de Krebs, la phosphorylation oxidative. Et donc en fait, on génère par cette respiration, si on veut, on génère de l'énergie, mais on génère aussi des molécules oxydantes. Donc si notre cellule fonctionne bien, on a des antioxydants naturels qui s'y retrouvent, comme par exemple le coenzyme Q10, qu'on connaît très bien pour les problèmes de peau. Le coenzyme Q10 est un oxydant qui va permettre de neutraliser ces molécules réactives qui sont créées lors de notre respiration cellulaire. Et donc ça, c'est vraiment crucial. Et donc normalement, tout ça fonctionne bien.

  • Alexandra

    Sauf si on est en déséquilibre, en terrain inflammatoire, je suppose.

  • Laurence

    Eh bien... notamment par exemple parce qu'on ne mange pas assez de légumes frais, etc. Donc on n'a pas assez d'antioxydants. Eh bien, ces molécules oxydantes ne vont plus être neutralisées et vont léser nos cellules. Donc, on va sur un stress oxydant. Quand nos mitochondries ne fonctionnent pas bien, on appelle ça un dysfonctionnement mitochondrial, eh bien, ça va engendrer un stress oxydant qui lui-même va engendrer l'inflammation. Et donc, on est parti à nouveau dans un cercle vicieux. Donc, ces mitochondries sont au centre des études actuelles parce que, quand elles dysfonctionnent, on va vers les maladies dont on a parlé tout à l'heure.

  • Alexandra

    Et il y a encore une autre cause possible, elle est liée au microbiote.

  • Laurence

    Voilà, le microbiote est vraiment au centre de notre santé. Et donc, effectivement, lorsqu'on a un terrain inflammatoire, ça peut se passer au niveau de nos intestins. Et donc, on va avoir une production de molécules par les bactéries pathogènes. Donc, si on a une inflammation au niveau du microbiote, il est déséquilibré. Donc, on peut rentrer dans ce qu'on appelle la dysbiose. Et si on est en dysbiose, on peut avoir des bactéries qui ne sont pas trop bonnes pour notre santé, qui vont produire des molécules qui vont aller exciter notre système immunitaire. C'est ce qu'on appelle le LPS ou l'hypopolisaccharide. Donc notre système immunitaire va se mettre en branle. Et donc si on revient à l'explication de tout à l'heure, ça va générer une inflammation. Donc en fait, on est à chaque fois dans un cercle vicieux. Donc ça c'est vraiment quelque chose auquel il faut faire très attention pour rester en bonne santé.

  • Alexandra

    Vous avez souligné que l'alimentation avait un rôle à jouer, donc en fait on peut déjà soutenir son organisme par son alimentation, sans directement passer par des compléments alimentaires ?

  • Laurence

    Tout à fait, ça c'est clair. Et donc si on revient un petit peu à l'infertilité, il est bien clair que l'on peut avoir un côté préventif. de faire en sorte que ce terrain inflammatoire ne s'installe pas et n'impacte pas notre fertilité. Donc c'est clair qu'au niveau alimentation, il y a vraiment un mode de vie qu'on peut adopter pour avoir un terrain qui n'est pas inflammatoire. Et si on revient, je refais 30 secondes le lien entre les mitochondries et la fertilité ou l'infertilité, c'est important dans ce cadre-là parce que nos ovules... et les spermatozoïdes contiennent énormément de mitochondries. Pourquoi ? Parce que l'ovule va devoir se diviser et donc va avoir besoin de beaucoup d'énergie pour créer ce foetus. Donc ce sont des cellules qui contiennent plus de mitochondries. Donc si ça ne marche pas bien, on est plus facilement en dysfonctionnement mitochondrial. Et pour les spermatozoïdes, ils doivent se déplacer pour atteindre l'ovule, donc il a besoin aussi de beaucoup d'énergie. Donc ce sont finalement deux cellules qui vont être très sensibles à ce dysfonctionnement mitochondrial. au fait finalement que nos ovules et nos spermatozoïdes ne fonctionnent plus comme il faut, et donc on est infertile à cause de ça.

  • Alexandra

    Et ça, c'est un lien qui a réellement été observé dans les études scientifiques récemment.

  • Laurence

    Ah oui, tout à fait, dans les publications de 2020. Il y a toute une série de publications, mais notamment une publication de 2020. qui indique très clairement qu'il y a un lien, et ça peut être un lien aussi avec l'endométriose. L'endométriose est une maladie inflammatoire, où il y a un stress occident, où il y a un terrain inflammatoire, et donc clairement l'endométriose est aussi liée à l'infertilité. On est vraiment en plein dans ce sujet-là, et donc l'endométriose est quand même un phénomène qui touche énormément de femmes actuellement. Donc il y a un lien entre tout ça, effectivement.

  • Alexandra

    Quelle piste naturelle est-ce que l'on peut mettre en place pour prévenir ce terrain inflammatoire ? Il y a des plantes, des vitamines, vers quoi est-ce qu'on peut se tourner ?

  • Laurence

    La première chose à faire, c'est effectivement d'essayer d'équilibrer notre alimentation. Et on va aller vers ce qu'on appelle une alimentation anti-inflammatoire. Et c'est typiquement ce qu'on appelle aussi le régime méditerranéen. Donc un régime, alors quand je dis régime, c'est un mode alimentaire, ce n'est pas restrictif au niveau calorique. Exactement, c'est ça, c'est un menu. Et donc, on va faire la part belle aux légumes, principalement. On va manger un peu moins de viande rouge, parce que la viande rouge a notamment un effet au niveau de notre microbiote qu'il peut enflammer. Donc, on entretient un terrain inflammatoire. Il faut en manger un peu, mais pas trop. On va se tourner vers les poissons gras. Donc ça, c'est hyper important, parce que les poissons gras contiennent des oméga-3, qui sont des molécules anti-inflammatoires. Donc, c'est du très, très bon gras. Il faut absolument manger... des poissons gras, on va aller aussi vers des épices et des herbes aromatiques par exemple, avoir une assiette colorée, donc vraiment aller vers des choses qui sont bonnes à manger mais qui ont cet aspect de densité nutritionnelle.

  • Alexandra

    La densité nutritionnelle,

  • Laurence

    c'est que chaque aliment que l'on va manger a une... Une propriété nutritionnelle, donc ça va contenir des vitamines, des minéraux, etc. Donc ça, c'est vraiment la première chose à faire, c'est d'essayer d'avoir une assiette qui est saine. Et franchement, je vous assure que c'est très bon. Enfin voilà, il y a le côté gustatif et plaisir qui est tout à fait là, parce que c'est important aussi.

  • Alexandra

    Et alors, il y a un ennemi dont on parle de plus en plus aujourd'hui, c'est le sucre.

  • Laurence

    Ah ben tout à fait. Alors on a fustigé le gras pendant 40 ans. On nous a dit qu'il ne fallait pas manger de gras, on nous a fait des margarines, etc. Non, non, l'ennemi c'est le sucre. Donc c'est le sucre rapide. Ce n'est pas le sucre que l'on va retrouver dans les céréales, qui sont ce qu'on appelle des sucres lents, qui eux sont bons pour la santé. Mais évidemment, tout ce qui est produit transformé, tout ce qui est sucrerie, biscuit, Cui, viennoiserie, etc., c'est à bannir. Donc, ce n'est même pas à diminuer, c'est à bannir. C'est le sucre qui nous rend malades parce qu'il entretient ce terrain inflammatoire. C'est lui qui va créer ce terrain inflammatoire. Et donc, ça va, évidemment, on connaît le lien entre le sucre et le diabète, mais vous avez vu, le diabète, c'est une maladie inflammatoire. Donc, c'est vraiment, s'il faut supprimer quelque chose de notre alimentation, c'est le sucre.

  • Alexandra

    Et pas le gras donc ?

  • Laurence

    Et pas le gras. Le gras, il faut absolument en manger, mais du bon gras. On est bien d'accord qu'on va se tourner vers les oméga-3, ce qu'on va retrouver dans les poissons ou certaines huiles végétales. Les oméga-9 qu'on va retrouver dans l'huile d'olive par exemple. L'huile d'olive, on peut en prendre à la cuillère, c'est très très bien. Il faut absolument avoir du bon gras parce que, alors on le dit souvent, c'est une expression, le gras c'est la vie, mais c'est vrai. Vraiment, on a trop souvent, on a une mauvaise idée du gras parce que cholestérol, etc. Les nutritionnistes actuellement revoient complètement ce concept et donc pas de sucre, mais du bon gras, bien sûr.

  • Alexandra

    Et vous avez aussi quelques astuces pour entretenir son microbiote.

  • Laurence

    Oui, tout à fait. La première chose, c'est de... D'aller vers cette alimentation qui contient beaucoup de légumes, etc. Notre microbiote adore ça. Et donc dans cette alimentation-là, il faut des fibres qui sont digérables par notre microbiote. Donc nous ne pouvons pas le faire nous-mêmes, mais eux, ils sont très contents avec ça. Nos petites bactéries, nos petits virus qui se retrouvent dans les intestins adorent ça. C'est leur nourriture. Et donc c'est ce qu'on appelle des prébiotiques. Parce que ça nourrit, donc prébiotique, parce que ça nourrit les probiotiques, si on veut. Et donc ça, c'est vraiment hyper important parce que, grâce à ça, les bactéries vont produire des molécules qui sont extrêmement bonnes pour notre santé. On parle beaucoup du butyrate, je ne sais pas si vous avez entendu parler, mais le butyrate, c'est un petit acide gras, donc justement, on reparle du gras. C'est un acide gras à chaîne courte. qui va vraiment avoir des effets tout à fait bénéfiques au niveau de notre santé. Donc entretenir son microbiote en mangeant bien, ça nous permet d'être en bonne santé et d'éviter ce terrain inflammatoire. Donc ça, c'est vraiment effectivement essentiel.

  • Alexandra

    Et ne pas oublier non plus de boire de l'eau.

  • Laurence

    Tout à fait. Il ne faut pas oublier de boire de l'eau parce que nous sommes composés à 70% d'eau. Donc si nos cellules sont en choc hydrique, c'est-à-dire qu'elles n'ont pas assez d'eau, donc il n'y a pas assez d'eau dans les cellules, on va enclencher justement beaucoup plus ce problème de stress oxydant, etc. Donc effectivement, on ne se rend pas compte, mais j'ai lu un article où un médecin disait que si on conseillait aux gens de boire leur litre et demi d'eau au minimum par jour, on éviterait jusqu'à 60% des maladies actuellement. Donc vous imaginez, c'est énorme. Et ça ne coûte rien du coup.

  • Alexandra

    De fait, on a la chance d'avoir de l'eau facilement, profitons-en. Il y a aussi certaines plantes qui sont intéressantes à mettre dans son alimentation en particulier ?

  • Laurence

    Alors, on a des plantes qui vont être intéressantes dans l'alimentation, voire en complémentation. Si on parle du terrain inflammatoire, on a évidemment le curcuma. Le curcuma est une racine indienne qui est vraiment reconnue pour ses propriétés anti-inflammatoires. et antioxydants, donc ça agit sur les deux niveaux. Et donc ça, que ce soit pour les problèmes articulaires, mais vraiment pour l'inflammation de base, inflammation des intestins, c'est vraiment une épice, une plante, puisqu'en fait on le considère comme une épice, mais c'est une plante effectivement, qui est vraiment indispensable pour diminuer ce terrain inflammatoire. Son petit compagnon, c'est le gingembre. Donc c'est aussi une racine asiatique, même propriété anti-inflammatoire, antioxydantes, avec un effet au niveau de la digestion, donc ça aide aussi à bien digérer, donc c'est pas mal. Et puis on a des légumes comme l'ail et l'oignon, qui sont plutôt des condiments, qui eux vont fournir par exemple des polyphénols, donc antioxydants, comme la quercétine. Donc ce sont aussi des aliments qui sont très intéressants à ajouter à nos légumes, donc à notre assiette au quotidien.

  • Alexandra

    Et il y a certaines plantes qui visent spécifiquement la fertilité ?

  • Laurence

    Oui, il y en a pas qu'une, mais il y a une plante qui est reconnue dans la pharmacopée péruvienne, qui est le maca. Le maca, c'est aussi une racine, et c'est une plante dite adaptogène, c'est-à-dire que ça va rééquilibrer de manière générale l'organisme. Et donc, justement, l'usage traditionnel au Pérou, c'est pour la fertilité, tant féminine que masculine. Donc, c'est une racine qui va... ...piler, mettre sous forme de poudre et qu'ils vont consommer en assez grande quantité. Donc ça, c'est vraiment un usage traditionnel.

  • Alexandra

    Et dans ce cas aussi, il y a des données scientifiques qui viennent appuyer cette observation.

  • Laurence

    Alors surtout des données, ce qu'on appelle précliniques, c'est-à-dire sur des animaux, donc sur les rats ou les souris. Et effectivement, par exemple, ça va augmenter la fertilité chez les rats. Donc au niveau féminin, ça va augmenter la fertilité chez les rats. Ça va aussi avoir un effet au niveau de la qualité du sperme. Alors ça, ça a été étudié chez les humains, mais aussi chez les rats. Donc c'est une plante qui est vraiment en pleine... Enfin, sous les feux, je dirais, scientifiques, il y a encore plein de choses à aller explorer. Mais en tout cas, c'est une plante qui peut être intéressante pour la fertilité.

  • Alexandra

    Alors, la liste ne s'arrête pas là. Il y a aussi des antioxydants.

  • Laurence

    Alors là, on va plus vers des compléments. Donc, on va retrouver ces antioxydants naturellement dans les aliments, comme la vitamine C ou la vitamine E ou le zinc et le sélénium. Donc, les vitamines... Vitamine C, vitamine E, soit dans les huiles pour la vitamine E, soit dans les fruits et légumes pour la vitamine C. Zinc, sélénium, on est plus sur les fruits de mer, mais il faut manger beaucoup de fruits de mer. Sous forme de complément, c'est effectivement très intéressant pour la fertilité, ou en tout cas pour notre terrain inflammatoire de manière générale, en sachant que, par exemple, le zinc et le sélénium, ce sont des... cofacteurs, c'est-à-dire qui vont aider à ce que des enzymes antioxydantes fonctionnent très bien dans notre corps. On va citer les noms, mais c'est la glutation peroxydase et la superoxyde dismutase. Ce sont deux minéraux ou oligo-éléments qui sont vraiment intéressants dans ce cadre-là.

  • Alexandra

    J'en ajoute encore un, le soufre.

  • Laurence

    Le soufre est en fait une molécule qui est très intéressante. On parlait de l'oignon et de l'ail tout à l'heure. Il y a des composés soufrés dans ces aliments-là. Si on va plus vers les compléments, on a la molécule soufrée qui s'appelle méthylsulfonylméthane, qu'on va retrouver par exemple dans l'ail ou dans l'oignon ou dans certains choux. Et cette molécule-là, elle va augmenter la production d'une molécule antioxydante qui est vraiment fondamentale dans notre organisme, qui est le glutathion. Donc le glutathion, c'est vraiment... la molécule qui va permettre de diminuer le stress oxydant et l'inflammation. Et donc, si on prend du MSM, du méthylsulfonylméthane, on va avoir cet effet sur la production de glutathione.

  • Alexandra

    Et on poursuit avec la star de la Belgique, la vitamine D. On en entend parler tout le temps, les Belges sont carencés, c'est une certitude. Elle a aussi un rôle à jouer.

  • Laurence

    Alors oui, tout à fait. On connaît la vitamine D pour son rôle au niveau du système immunitaire, qui a un rôle tout à fait important. On connaît également son rôle pour la formation osseuse, donc aussi un rôle très très important, mais on connaît moins son rôle au niveau de la fertilité. Et donc des études très récentes, qui datent d'il y a 3-4 ans grand maximum, et c'est encore sous le couvert des recherches actuelles, en fait on a fait une corrélation entre un taux de vitamine D bas et l'infertilité. Donc si on est carencé en vitamine D, on a plus de chances d'avoir des problèmes de fertilité. Et on s'est aussi rendu compte, pour comprendre pourquoi, parce que finalement c'est une corrélation, mais il faut comprendre pourquoi, eh bien on a constaté qu'il y avait énormément de récepteurs à la vitamine D sur nos organes reproducteurs, tant féminins que masculins. Donc la vitamine D a un rôle de maintien en bonne santé de nos organes reproducteurs, et donc inévitablement ça a un effet sur la fertilité. Et puis on sait que la vitamine D a un rôle antioxydant et anti-inflammatoire. Donc on revient à ce qu'on disait tout à l'heure, ce problème de terrain inflammatoire.

  • Alexandra

    Il y a les vitamines B également ?

  • Laurence

    Bien sûr, les vitamines B, déjà elles sont toutes importantes pour produire de l'énergie au niveau de notre corps. Donc on revient aussi à ce problème du mitochondrie qui doit fournir de l'énergie. Mais il y a trois vitamines B plus particulièrement qui sont très importantes pour la fertilité et pour le développement du foetus. C'est la vitamine B6, B9 et B12. Ces trois vitamines travaillent en synergie dans ce qu'on appelle un cycle de méthylation. C'est un groupement méthyl, un peu de chimie à nouveau. Les groupements méthyl, c'est du carbone avec trois hydrogènes. C'est une molécule toute simple, mais qui est absolument fondamentale pour la synthèse d'ADN et d'ARN. Pour la réplication cellulaire et pour le foetus, c'est tout à fait nécessaire. Donc, ne pas être carencé en ces vitamines est important, d'autant plus que si on prend la pilule, on est d'office carencé en vitamine B9. Donc, si on veut tomber enceinte, la première chose à faire, c'est de déjà se supplémenter. Dès qu'on a l'idée, on se dit tiens, je voudrais bien avoir un enfant, la première chose à faire, c'est en tout cas se supplémenter en vitamine B9 parce que c'est un facteur de... On augmente ses chances de tomber enceinte si on n'a pas de carence en vitamine B9.

  • Alexandra

    On a pas mal parlé de stress pour ce terrain inflammatoire. Est-ce qu'il y a un lien entre le stress et l'infertilité ? On entend souvent dire qu'il faut lâcher prise et laisser faire les choses. Est-ce que ce lien existe réellement ?

  • Laurence

    Alors, ce lien existe par le fait que simplement lorsqu'on est stressé, en fait on crée un terrain inflammatoire. Donc si on est stressé de manière régulière et répétée, Eh bien, ça a un impact vraiment délétère au niveau de notre organisme et on va entretenir ce lien inflammatoire. Alors, je ne vais pas rentrer dans les détails, mais c'est bien décrit dans la littérature scientifique. Donc, si on dit terrain inflammatoire, on retombe de nouveau sur le problème de la fertilité ou de l'infertilité qui est liée à cette inflammation chronique. Alors, il faut savoir aussi que c'est bien de se dire, ok, je vais prendre par exemple du magnésium pour être moins stressé, ou pour en tout cas faire en sorte que ça aille mieux, mais revenons de nouveau à la base. Pourquoi aller se complémenter alors que quelque part, il faut d'abord diminuer notre stress ? Pour moi, en tout cas, c'est clair que si on veut avoir un bébé et qu'on est stressé, il y a non seulement l'effet physique, qui est lié à ce terrain inflammatoire, mais il y a aussi l'effet psychologique. Donc on va diminuer nos... et on sait que nos émotions vont avoir un impact sur notre santé. Donc il est clair qu'il faut essayer aussi de travailler sur ce terrain-là, de diminuer notre stress au quotidien et de mieux manger. Et donc d'avoir finalement un mode de vie où on se remet au centre de nos préoccupations. Préoccupation, bien manger, c'est... Prendre soin de soi, c'est être en conscience par rapport à soi. Donc, c'est un acte qui, pour moi, est un acte important, qui a non seulement un impact sur notre santé, mais qui a aussi un impact sur nous-mêmes, sur notre humeur, sur notre manière de vivre.

  • Alexandra

    Et il ne faut pas attendre d'avoir des problèmes de fertilité pour mettre tout cela en pratique, évidemment.

  • Laurence

    Tout à fait, exactement. Et je pense qu'on peut terminer là-dessus parce que c'est vraiment important. Je pense qu'on doit repenser certaines choses dans notre vie et ça passe par là.

  • Alexandra

    Ce sera donc le mot de la fin. Merci Laurence. Le prochain épisode concernera la pratique intensive du sport et les problèmes articulaires. Il sortira au mois de décembre. Pour être sûr de ne pas le louper, vous pouvez vous abonner à notre podcast BeLive Talk. D'ici là, n'hésitez pas à écouter le premier épisode de notre podcast concernant le magnésium, les conséquences des carences sur notre santé et son rapport étroit au stress. Il est disponible sur toutes les plateformes d'écoute. N'hésitez pas non plus à noter et commenter ces épisodes. Prenez autant soin de vous que ce que vous prenez soin des autres. A bientôt.

Description

Un couple sur six est touché par l’infertilité. Parmi les causes principales : l’âge. Mais la littérature scientifique récente indique que l’inflammation liée au stress oxydant peut également être responsable de l’infertilité. Comment l’expliquer ? Et quelles sont les pistes naturelles pour prévenir le terrain inflammatoire ?

Dans ce podcast santé et bien-être, Laurence Lins, Directrice scientifique chez Be-Life répond à ces questions essentielles. Elle prodigue également ses conseils avisés pour privilégier une alimentation saine au service de la santé globale.

A découvrir également :
Quels nutriments privilégier pour favoriser la fertilité ? - Be-Life


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Alexandra

    Bonjour, bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Be-Life Talk, le podcast qui met la santé en action. Le deuxième épisode de ce nouveau rendez-vous de Be Life, on va cette fois-ci aborder la thématique de la santé hormonale et plus précisément le sujet de l'inflammation et de ses conséquences sur la fertilité. Pour en parler, je suis en compagnie de Laurence Lins, directrice scientifique chez Be Life. Docteur en sciences biochimiques et nutrithérapeute, bonjour Laurence.

  • Laurence

    Bonjour Alexandra.

  • Alexandra

    Aujourd'hui, un couple sur six est touché par l'infertilité. Quelles sont les causes de cette infertilité ?

  • Laurence

    L'infertilité est principalement liée à une question d'âge. Il faut savoir que lorsqu'on a 35 ans, on a deux fois moins de chances de tomber enceinte que lorsqu'on a 20 ans. Tout simplement, on vieillit, nos cellules... se reproduisent moins facilement et donc forcément les ovules sont liés à ces ralentissements ou à ces diminutions de jeunesse.

  • Alexandra

    Ils sont un peu plus paresseux.

  • Laurence

    Exactement, donc ça c'est vraiment une des causes principales. Il faut savoir aussi qu'au niveau de la fertilité, c'est autant les hommes que les femmes. 30% d'infertilité qui est liée à la fertilité féminine, 30% qui est liée à la fertilité masculine, et 30%, ce sont les deux partenaires malheureusement qui sont infertiles. Donc c'est vraiment effectivement un problème sociétal actuellement.

  • Alexandra

    Dans les causes de cette infertilité, il y a l'âge, mais de plus en plus dans la littérature scientifique, l'inflammation ressort également. Expliquez-nous.

  • Laurence

    Alors c'est quoi l'inflammation ? L'inflammation, c'est un phénomène qui est tout à fait naturel. C'est un phénomène qui permet à notre corps de se défendre. Donc c'est notre système immunitaire qui va créer cette inflammation. Quand on est blessé, par exemple, ou quand on a une infection bactérienne, il y a des signaux dans notre corps qui vont attirer des molécules, des cellules comme les globules blancs, qui vont produire des molécules inflammatoires, tout simplement pour détruire l'ennemi, pour détruire l'intrus.

  • Alexandra

    Et c'est à ce moment-là qu'on observe plusieurs symptômes.

  • Laurence

    Le rubor calor dolor, donc de la rougeur, de la douleur et un gonflement. Donc c'est typiquement les signes qu'on a quand on a une inflammation quelque part, donc sur la peau. Un oedème, par exemple, c'est un signe inflammatoire. Donc ce système qui va générer des molécules... pro-inflammatoires, qu'on va appeler des cytokines. On va rentrer un peu dans les détails, mais le principal, c'est de comprendre qu'on a ces molécules pro-inflammatoires qui vont donc donner un signal à notre corps pour se défendre et éliminer l'intrus. Et puis, ça revient normalement à la normale, c'est-à-dire que ces mêmes molécules qui vont provoquer une inflammation vont donner un signal pour dire maintenant c'est terminé, tout va bien, donc on va produire des molécules anti-inflammatoires. Donc tout ça est un équilibre, notre corps est parfaitement bien fait. Sauf que, évidemment, ce système peut être déséquilibré. Et donc, à ce moment-là, l'inflammation, au lieu de disparaître à un moment, va perdurer.

  • Alexandra

    L'inflammation est aussi liée à un phénomène qu'on appelle le stress oxydant.

  • Laurence

    Le stress oxydant, c'est quoi ? C'est le fait que ces fameux globules blancs ou macrophages vont émettre des molécules qui vont tuer, par exemple, la bactérie. Et ça, ce sont ce qu'on appelle des molécules. Des molécules réactives à l'oxygène, donc ce sont des molécules très réactives qui vont en fait tuer la bactérie. Donc ce sont des molécules oxydantes. À nouveau, le système est bien fait, on a des molécules antioxydantes dans notre corps, beaucoup de vitamines, les polyphénols, etc., qui vont avoir un rôle de compenser ce stress oxydant et on va revenir à la normale.

  • Alexandra

    Et donc, si je comprends bien, tout ceci fonctionne normalement très bien. En cas d'inflammation, notre corps lance l'offensive et tout finit par retourner à la normale. Donc, moi, je revois vraiment les images du dessin animé Ici la vie

  • Laurence

    Voilà, c'est exactement ça, ça nous ramène à notre jeunesse. Voilà. Mais le problème, c'est qu'actuellement, par notre mode de vie, on est souvent déséquilibré. Et donc, comme l'inflammation et le stress oxydant sont liés, eh bien... On ne revient plus à la normale. Le stress oxydant va augmenter l'inflammation, qui lui-même va augmenter le stress oxydant. Donc on est dans un cercle vicieux et pas un cercle virtueux, comme on devrait l'être. Donc ça c'est vraiment très important à comprendre. Et donc nos organes reproducteurs peuvent être soumis à cette inflammation et à ce stress oxydant, et peuvent donc être abîmés, si on veut, par cette inflammation.

  • Alexandra

    Et à une plus large échelle, ce terrain inflammatoire, il a aussi un impact sur la santé.

  • Laurence

    Bien sûr, parce que je parle des organes reproducteurs, mais il est bien clair que l'inflammation ne va pas forcément, si c'est une inflammation qu'on appelle de bas grade, c'est-à-dire que tout l'organisme est concerné par cette inflammation, il est bien clair que d'autres organes vont aussi subir ce problème. Et donc ça entraîne des maladies, qui sont toutes les maladies dites de civilisation, donc toutes ces maladies chroniques. comme par exemple les maladies auto-immunes, très clairement, puisqu'on voit bien que le système immunitaire est impliqué. Donc si ça tourne fou, le système immunitaire peut très bien surréagir, être à l'origine de cette inflammation de base qui va, à son tour, créer les maladies auto-immunes.

  • Alexandra

    Il y a aussi tout ce qui est neurodégénération.

  • Laurence

    Des maladies comme la maladie de Parkinson ou la maladie d'Alzheimer sont aussi des maladies qui sont liées à un terrain inflammatoire de base, donc chronique. On a tout ce qui est dégénération articulaire, bien sûr. Donc on sait que l'inflammation, ça peut se mettre au niveau de nos articulations. Donc des maladies comme l'arthrose sont des maladies qui sont liées à un terrain inflammatoire. On a tout ce qui est syndrome métabolique, diabète et évidemment le cancer. Donc ça concerne évidemment toute une panoplie de pathologies qui peuvent vraiment impacter notre santé,

  • Alexandra

    on le comprend. On va revenir un instant au stress oxydant.

  • Laurence

    On a des petites organelles dans chacune de nos cellules qui s'appellent les mitochondries. Et donc ces mitochondries sont actuellement au cœur d'une recherche intense parce qu'effectivement on se rend compte... que si elles ne fonctionnent pas bien, elles peuvent vraiment être délétères pour notre organisme parce qu'elles sont reliées à ce stress oxydant et donc à cette inflammation.

  • Alexandra

    Et une mitochondrie,

  • Laurence

    qu'est-ce que c'est ? Les mitochondries, ce sont vraiment des petits organelles qu'on a au sein de chacune de nos cellules et qui vont être responsables de la production d'énergie cellulaire. Pour produire de l'énergie, on va utiliser de l'oxygène. C'est ce qu'on appelle la chaîne respiratoire au niveau de la cellule, donc le cycle de Krebs, pour ceux qui se souviennent de leur cours de biochimie. Donc on a le cycle de Krebs, la phosphorylation oxidative. Et donc en fait, on génère par cette respiration, si on veut, on génère de l'énergie, mais on génère aussi des molécules oxydantes. Donc si notre cellule fonctionne bien, on a des antioxydants naturels qui s'y retrouvent, comme par exemple le coenzyme Q10, qu'on connaît très bien pour les problèmes de peau. Le coenzyme Q10 est un oxydant qui va permettre de neutraliser ces molécules réactives qui sont créées lors de notre respiration cellulaire. Et donc ça, c'est vraiment crucial. Et donc normalement, tout ça fonctionne bien.

  • Alexandra

    Sauf si on est en déséquilibre, en terrain inflammatoire, je suppose.

  • Laurence

    Eh bien... notamment par exemple parce qu'on ne mange pas assez de légumes frais, etc. Donc on n'a pas assez d'antioxydants. Eh bien, ces molécules oxydantes ne vont plus être neutralisées et vont léser nos cellules. Donc, on va sur un stress oxydant. Quand nos mitochondries ne fonctionnent pas bien, on appelle ça un dysfonctionnement mitochondrial, eh bien, ça va engendrer un stress oxydant qui lui-même va engendrer l'inflammation. Et donc, on est parti à nouveau dans un cercle vicieux. Donc, ces mitochondries sont au centre des études actuelles parce que, quand elles dysfonctionnent, on va vers les maladies dont on a parlé tout à l'heure.

  • Alexandra

    Et il y a encore une autre cause possible, elle est liée au microbiote.

  • Laurence

    Voilà, le microbiote est vraiment au centre de notre santé. Et donc, effectivement, lorsqu'on a un terrain inflammatoire, ça peut se passer au niveau de nos intestins. Et donc, on va avoir une production de molécules par les bactéries pathogènes. Donc, si on a une inflammation au niveau du microbiote, il est déséquilibré. Donc, on peut rentrer dans ce qu'on appelle la dysbiose. Et si on est en dysbiose, on peut avoir des bactéries qui ne sont pas trop bonnes pour notre santé, qui vont produire des molécules qui vont aller exciter notre système immunitaire. C'est ce qu'on appelle le LPS ou l'hypopolisaccharide. Donc notre système immunitaire va se mettre en branle. Et donc si on revient à l'explication de tout à l'heure, ça va générer une inflammation. Donc en fait, on est à chaque fois dans un cercle vicieux. Donc ça c'est vraiment quelque chose auquel il faut faire très attention pour rester en bonne santé.

  • Alexandra

    Vous avez souligné que l'alimentation avait un rôle à jouer, donc en fait on peut déjà soutenir son organisme par son alimentation, sans directement passer par des compléments alimentaires ?

  • Laurence

    Tout à fait, ça c'est clair. Et donc si on revient un petit peu à l'infertilité, il est bien clair que l'on peut avoir un côté préventif. de faire en sorte que ce terrain inflammatoire ne s'installe pas et n'impacte pas notre fertilité. Donc c'est clair qu'au niveau alimentation, il y a vraiment un mode de vie qu'on peut adopter pour avoir un terrain qui n'est pas inflammatoire. Et si on revient, je refais 30 secondes le lien entre les mitochondries et la fertilité ou l'infertilité, c'est important dans ce cadre-là parce que nos ovules... et les spermatozoïdes contiennent énormément de mitochondries. Pourquoi ? Parce que l'ovule va devoir se diviser et donc va avoir besoin de beaucoup d'énergie pour créer ce foetus. Donc ce sont des cellules qui contiennent plus de mitochondries. Donc si ça ne marche pas bien, on est plus facilement en dysfonctionnement mitochondrial. Et pour les spermatozoïdes, ils doivent se déplacer pour atteindre l'ovule, donc il a besoin aussi de beaucoup d'énergie. Donc ce sont finalement deux cellules qui vont être très sensibles à ce dysfonctionnement mitochondrial. au fait finalement que nos ovules et nos spermatozoïdes ne fonctionnent plus comme il faut, et donc on est infertile à cause de ça.

  • Alexandra

    Et ça, c'est un lien qui a réellement été observé dans les études scientifiques récemment.

  • Laurence

    Ah oui, tout à fait, dans les publications de 2020. Il y a toute une série de publications, mais notamment une publication de 2020. qui indique très clairement qu'il y a un lien, et ça peut être un lien aussi avec l'endométriose. L'endométriose est une maladie inflammatoire, où il y a un stress occident, où il y a un terrain inflammatoire, et donc clairement l'endométriose est aussi liée à l'infertilité. On est vraiment en plein dans ce sujet-là, et donc l'endométriose est quand même un phénomène qui touche énormément de femmes actuellement. Donc il y a un lien entre tout ça, effectivement.

  • Alexandra

    Quelle piste naturelle est-ce que l'on peut mettre en place pour prévenir ce terrain inflammatoire ? Il y a des plantes, des vitamines, vers quoi est-ce qu'on peut se tourner ?

  • Laurence

    La première chose à faire, c'est effectivement d'essayer d'équilibrer notre alimentation. Et on va aller vers ce qu'on appelle une alimentation anti-inflammatoire. Et c'est typiquement ce qu'on appelle aussi le régime méditerranéen. Donc un régime, alors quand je dis régime, c'est un mode alimentaire, ce n'est pas restrictif au niveau calorique. Exactement, c'est ça, c'est un menu. Et donc, on va faire la part belle aux légumes, principalement. On va manger un peu moins de viande rouge, parce que la viande rouge a notamment un effet au niveau de notre microbiote qu'il peut enflammer. Donc, on entretient un terrain inflammatoire. Il faut en manger un peu, mais pas trop. On va se tourner vers les poissons gras. Donc ça, c'est hyper important, parce que les poissons gras contiennent des oméga-3, qui sont des molécules anti-inflammatoires. Donc, c'est du très, très bon gras. Il faut absolument manger... des poissons gras, on va aller aussi vers des épices et des herbes aromatiques par exemple, avoir une assiette colorée, donc vraiment aller vers des choses qui sont bonnes à manger mais qui ont cet aspect de densité nutritionnelle.

  • Alexandra

    La densité nutritionnelle,

  • Laurence

    c'est que chaque aliment que l'on va manger a une... Une propriété nutritionnelle, donc ça va contenir des vitamines, des minéraux, etc. Donc ça, c'est vraiment la première chose à faire, c'est d'essayer d'avoir une assiette qui est saine. Et franchement, je vous assure que c'est très bon. Enfin voilà, il y a le côté gustatif et plaisir qui est tout à fait là, parce que c'est important aussi.

  • Alexandra

    Et alors, il y a un ennemi dont on parle de plus en plus aujourd'hui, c'est le sucre.

  • Laurence

    Ah ben tout à fait. Alors on a fustigé le gras pendant 40 ans. On nous a dit qu'il ne fallait pas manger de gras, on nous a fait des margarines, etc. Non, non, l'ennemi c'est le sucre. Donc c'est le sucre rapide. Ce n'est pas le sucre que l'on va retrouver dans les céréales, qui sont ce qu'on appelle des sucres lents, qui eux sont bons pour la santé. Mais évidemment, tout ce qui est produit transformé, tout ce qui est sucrerie, biscuit, Cui, viennoiserie, etc., c'est à bannir. Donc, ce n'est même pas à diminuer, c'est à bannir. C'est le sucre qui nous rend malades parce qu'il entretient ce terrain inflammatoire. C'est lui qui va créer ce terrain inflammatoire. Et donc, ça va, évidemment, on connaît le lien entre le sucre et le diabète, mais vous avez vu, le diabète, c'est une maladie inflammatoire. Donc, c'est vraiment, s'il faut supprimer quelque chose de notre alimentation, c'est le sucre.

  • Alexandra

    Et pas le gras donc ?

  • Laurence

    Et pas le gras. Le gras, il faut absolument en manger, mais du bon gras. On est bien d'accord qu'on va se tourner vers les oméga-3, ce qu'on va retrouver dans les poissons ou certaines huiles végétales. Les oméga-9 qu'on va retrouver dans l'huile d'olive par exemple. L'huile d'olive, on peut en prendre à la cuillère, c'est très très bien. Il faut absolument avoir du bon gras parce que, alors on le dit souvent, c'est une expression, le gras c'est la vie, mais c'est vrai. Vraiment, on a trop souvent, on a une mauvaise idée du gras parce que cholestérol, etc. Les nutritionnistes actuellement revoient complètement ce concept et donc pas de sucre, mais du bon gras, bien sûr.

  • Alexandra

    Et vous avez aussi quelques astuces pour entretenir son microbiote.

  • Laurence

    Oui, tout à fait. La première chose, c'est de... D'aller vers cette alimentation qui contient beaucoup de légumes, etc. Notre microbiote adore ça. Et donc dans cette alimentation-là, il faut des fibres qui sont digérables par notre microbiote. Donc nous ne pouvons pas le faire nous-mêmes, mais eux, ils sont très contents avec ça. Nos petites bactéries, nos petits virus qui se retrouvent dans les intestins adorent ça. C'est leur nourriture. Et donc c'est ce qu'on appelle des prébiotiques. Parce que ça nourrit, donc prébiotique, parce que ça nourrit les probiotiques, si on veut. Et donc ça, c'est vraiment hyper important parce que, grâce à ça, les bactéries vont produire des molécules qui sont extrêmement bonnes pour notre santé. On parle beaucoup du butyrate, je ne sais pas si vous avez entendu parler, mais le butyrate, c'est un petit acide gras, donc justement, on reparle du gras. C'est un acide gras à chaîne courte. qui va vraiment avoir des effets tout à fait bénéfiques au niveau de notre santé. Donc entretenir son microbiote en mangeant bien, ça nous permet d'être en bonne santé et d'éviter ce terrain inflammatoire. Donc ça, c'est vraiment effectivement essentiel.

  • Alexandra

    Et ne pas oublier non plus de boire de l'eau.

  • Laurence

    Tout à fait. Il ne faut pas oublier de boire de l'eau parce que nous sommes composés à 70% d'eau. Donc si nos cellules sont en choc hydrique, c'est-à-dire qu'elles n'ont pas assez d'eau, donc il n'y a pas assez d'eau dans les cellules, on va enclencher justement beaucoup plus ce problème de stress oxydant, etc. Donc effectivement, on ne se rend pas compte, mais j'ai lu un article où un médecin disait que si on conseillait aux gens de boire leur litre et demi d'eau au minimum par jour, on éviterait jusqu'à 60% des maladies actuellement. Donc vous imaginez, c'est énorme. Et ça ne coûte rien du coup.

  • Alexandra

    De fait, on a la chance d'avoir de l'eau facilement, profitons-en. Il y a aussi certaines plantes qui sont intéressantes à mettre dans son alimentation en particulier ?

  • Laurence

    Alors, on a des plantes qui vont être intéressantes dans l'alimentation, voire en complémentation. Si on parle du terrain inflammatoire, on a évidemment le curcuma. Le curcuma est une racine indienne qui est vraiment reconnue pour ses propriétés anti-inflammatoires. et antioxydants, donc ça agit sur les deux niveaux. Et donc ça, que ce soit pour les problèmes articulaires, mais vraiment pour l'inflammation de base, inflammation des intestins, c'est vraiment une épice, une plante, puisqu'en fait on le considère comme une épice, mais c'est une plante effectivement, qui est vraiment indispensable pour diminuer ce terrain inflammatoire. Son petit compagnon, c'est le gingembre. Donc c'est aussi une racine asiatique, même propriété anti-inflammatoire, antioxydantes, avec un effet au niveau de la digestion, donc ça aide aussi à bien digérer, donc c'est pas mal. Et puis on a des légumes comme l'ail et l'oignon, qui sont plutôt des condiments, qui eux vont fournir par exemple des polyphénols, donc antioxydants, comme la quercétine. Donc ce sont aussi des aliments qui sont très intéressants à ajouter à nos légumes, donc à notre assiette au quotidien.

  • Alexandra

    Et il y a certaines plantes qui visent spécifiquement la fertilité ?

  • Laurence

    Oui, il y en a pas qu'une, mais il y a une plante qui est reconnue dans la pharmacopée péruvienne, qui est le maca. Le maca, c'est aussi une racine, et c'est une plante dite adaptogène, c'est-à-dire que ça va rééquilibrer de manière générale l'organisme. Et donc, justement, l'usage traditionnel au Pérou, c'est pour la fertilité, tant féminine que masculine. Donc, c'est une racine qui va... ...piler, mettre sous forme de poudre et qu'ils vont consommer en assez grande quantité. Donc ça, c'est vraiment un usage traditionnel.

  • Alexandra

    Et dans ce cas aussi, il y a des données scientifiques qui viennent appuyer cette observation.

  • Laurence

    Alors surtout des données, ce qu'on appelle précliniques, c'est-à-dire sur des animaux, donc sur les rats ou les souris. Et effectivement, par exemple, ça va augmenter la fertilité chez les rats. Donc au niveau féminin, ça va augmenter la fertilité chez les rats. Ça va aussi avoir un effet au niveau de la qualité du sperme. Alors ça, ça a été étudié chez les humains, mais aussi chez les rats. Donc c'est une plante qui est vraiment en pleine... Enfin, sous les feux, je dirais, scientifiques, il y a encore plein de choses à aller explorer. Mais en tout cas, c'est une plante qui peut être intéressante pour la fertilité.

  • Alexandra

    Alors, la liste ne s'arrête pas là. Il y a aussi des antioxydants.

  • Laurence

    Alors là, on va plus vers des compléments. Donc, on va retrouver ces antioxydants naturellement dans les aliments, comme la vitamine C ou la vitamine E ou le zinc et le sélénium. Donc, les vitamines... Vitamine C, vitamine E, soit dans les huiles pour la vitamine E, soit dans les fruits et légumes pour la vitamine C. Zinc, sélénium, on est plus sur les fruits de mer, mais il faut manger beaucoup de fruits de mer. Sous forme de complément, c'est effectivement très intéressant pour la fertilité, ou en tout cas pour notre terrain inflammatoire de manière générale, en sachant que, par exemple, le zinc et le sélénium, ce sont des... cofacteurs, c'est-à-dire qui vont aider à ce que des enzymes antioxydantes fonctionnent très bien dans notre corps. On va citer les noms, mais c'est la glutation peroxydase et la superoxyde dismutase. Ce sont deux minéraux ou oligo-éléments qui sont vraiment intéressants dans ce cadre-là.

  • Alexandra

    J'en ajoute encore un, le soufre.

  • Laurence

    Le soufre est en fait une molécule qui est très intéressante. On parlait de l'oignon et de l'ail tout à l'heure. Il y a des composés soufrés dans ces aliments-là. Si on va plus vers les compléments, on a la molécule soufrée qui s'appelle méthylsulfonylméthane, qu'on va retrouver par exemple dans l'ail ou dans l'oignon ou dans certains choux. Et cette molécule-là, elle va augmenter la production d'une molécule antioxydante qui est vraiment fondamentale dans notre organisme, qui est le glutathion. Donc le glutathion, c'est vraiment... la molécule qui va permettre de diminuer le stress oxydant et l'inflammation. Et donc, si on prend du MSM, du méthylsulfonylméthane, on va avoir cet effet sur la production de glutathione.

  • Alexandra

    Et on poursuit avec la star de la Belgique, la vitamine D. On en entend parler tout le temps, les Belges sont carencés, c'est une certitude. Elle a aussi un rôle à jouer.

  • Laurence

    Alors oui, tout à fait. On connaît la vitamine D pour son rôle au niveau du système immunitaire, qui a un rôle tout à fait important. On connaît également son rôle pour la formation osseuse, donc aussi un rôle très très important, mais on connaît moins son rôle au niveau de la fertilité. Et donc des études très récentes, qui datent d'il y a 3-4 ans grand maximum, et c'est encore sous le couvert des recherches actuelles, en fait on a fait une corrélation entre un taux de vitamine D bas et l'infertilité. Donc si on est carencé en vitamine D, on a plus de chances d'avoir des problèmes de fertilité. Et on s'est aussi rendu compte, pour comprendre pourquoi, parce que finalement c'est une corrélation, mais il faut comprendre pourquoi, eh bien on a constaté qu'il y avait énormément de récepteurs à la vitamine D sur nos organes reproducteurs, tant féminins que masculins. Donc la vitamine D a un rôle de maintien en bonne santé de nos organes reproducteurs, et donc inévitablement ça a un effet sur la fertilité. Et puis on sait que la vitamine D a un rôle antioxydant et anti-inflammatoire. Donc on revient à ce qu'on disait tout à l'heure, ce problème de terrain inflammatoire.

  • Alexandra

    Il y a les vitamines B également ?

  • Laurence

    Bien sûr, les vitamines B, déjà elles sont toutes importantes pour produire de l'énergie au niveau de notre corps. Donc on revient aussi à ce problème du mitochondrie qui doit fournir de l'énergie. Mais il y a trois vitamines B plus particulièrement qui sont très importantes pour la fertilité et pour le développement du foetus. C'est la vitamine B6, B9 et B12. Ces trois vitamines travaillent en synergie dans ce qu'on appelle un cycle de méthylation. C'est un groupement méthyl, un peu de chimie à nouveau. Les groupements méthyl, c'est du carbone avec trois hydrogènes. C'est une molécule toute simple, mais qui est absolument fondamentale pour la synthèse d'ADN et d'ARN. Pour la réplication cellulaire et pour le foetus, c'est tout à fait nécessaire. Donc, ne pas être carencé en ces vitamines est important, d'autant plus que si on prend la pilule, on est d'office carencé en vitamine B9. Donc, si on veut tomber enceinte, la première chose à faire, c'est de déjà se supplémenter. Dès qu'on a l'idée, on se dit tiens, je voudrais bien avoir un enfant, la première chose à faire, c'est en tout cas se supplémenter en vitamine B9 parce que c'est un facteur de... On augmente ses chances de tomber enceinte si on n'a pas de carence en vitamine B9.

  • Alexandra

    On a pas mal parlé de stress pour ce terrain inflammatoire. Est-ce qu'il y a un lien entre le stress et l'infertilité ? On entend souvent dire qu'il faut lâcher prise et laisser faire les choses. Est-ce que ce lien existe réellement ?

  • Laurence

    Alors, ce lien existe par le fait que simplement lorsqu'on est stressé, en fait on crée un terrain inflammatoire. Donc si on est stressé de manière régulière et répétée, Eh bien, ça a un impact vraiment délétère au niveau de notre organisme et on va entretenir ce lien inflammatoire. Alors, je ne vais pas rentrer dans les détails, mais c'est bien décrit dans la littérature scientifique. Donc, si on dit terrain inflammatoire, on retombe de nouveau sur le problème de la fertilité ou de l'infertilité qui est liée à cette inflammation chronique. Alors, il faut savoir aussi que c'est bien de se dire, ok, je vais prendre par exemple du magnésium pour être moins stressé, ou pour en tout cas faire en sorte que ça aille mieux, mais revenons de nouveau à la base. Pourquoi aller se complémenter alors que quelque part, il faut d'abord diminuer notre stress ? Pour moi, en tout cas, c'est clair que si on veut avoir un bébé et qu'on est stressé, il y a non seulement l'effet physique, qui est lié à ce terrain inflammatoire, mais il y a aussi l'effet psychologique. Donc on va diminuer nos... et on sait que nos émotions vont avoir un impact sur notre santé. Donc il est clair qu'il faut essayer aussi de travailler sur ce terrain-là, de diminuer notre stress au quotidien et de mieux manger. Et donc d'avoir finalement un mode de vie où on se remet au centre de nos préoccupations. Préoccupation, bien manger, c'est... Prendre soin de soi, c'est être en conscience par rapport à soi. Donc, c'est un acte qui, pour moi, est un acte important, qui a non seulement un impact sur notre santé, mais qui a aussi un impact sur nous-mêmes, sur notre humeur, sur notre manière de vivre.

  • Alexandra

    Et il ne faut pas attendre d'avoir des problèmes de fertilité pour mettre tout cela en pratique, évidemment.

  • Laurence

    Tout à fait, exactement. Et je pense qu'on peut terminer là-dessus parce que c'est vraiment important. Je pense qu'on doit repenser certaines choses dans notre vie et ça passe par là.

  • Alexandra

    Ce sera donc le mot de la fin. Merci Laurence. Le prochain épisode concernera la pratique intensive du sport et les problèmes articulaires. Il sortira au mois de décembre. Pour être sûr de ne pas le louper, vous pouvez vous abonner à notre podcast BeLive Talk. D'ici là, n'hésitez pas à écouter le premier épisode de notre podcast concernant le magnésium, les conséquences des carences sur notre santé et son rapport étroit au stress. Il est disponible sur toutes les plateformes d'écoute. N'hésitez pas non plus à noter et commenter ces épisodes. Prenez autant soin de vous que ce que vous prenez soin des autres. A bientôt.

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Description

Un couple sur six est touché par l’infertilité. Parmi les causes principales : l’âge. Mais la littérature scientifique récente indique que l’inflammation liée au stress oxydant peut également être responsable de l’infertilité. Comment l’expliquer ? Et quelles sont les pistes naturelles pour prévenir le terrain inflammatoire ?

Dans ce podcast santé et bien-être, Laurence Lins, Directrice scientifique chez Be-Life répond à ces questions essentielles. Elle prodigue également ses conseils avisés pour privilégier une alimentation saine au service de la santé globale.

A découvrir également :
Quels nutriments privilégier pour favoriser la fertilité ? - Be-Life


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Alexandra

    Bonjour, bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Be-Life Talk, le podcast qui met la santé en action. Le deuxième épisode de ce nouveau rendez-vous de Be Life, on va cette fois-ci aborder la thématique de la santé hormonale et plus précisément le sujet de l'inflammation et de ses conséquences sur la fertilité. Pour en parler, je suis en compagnie de Laurence Lins, directrice scientifique chez Be Life. Docteur en sciences biochimiques et nutrithérapeute, bonjour Laurence.

  • Laurence

    Bonjour Alexandra.

  • Alexandra

    Aujourd'hui, un couple sur six est touché par l'infertilité. Quelles sont les causes de cette infertilité ?

  • Laurence

    L'infertilité est principalement liée à une question d'âge. Il faut savoir que lorsqu'on a 35 ans, on a deux fois moins de chances de tomber enceinte que lorsqu'on a 20 ans. Tout simplement, on vieillit, nos cellules... se reproduisent moins facilement et donc forcément les ovules sont liés à ces ralentissements ou à ces diminutions de jeunesse.

  • Alexandra

    Ils sont un peu plus paresseux.

  • Laurence

    Exactement, donc ça c'est vraiment une des causes principales. Il faut savoir aussi qu'au niveau de la fertilité, c'est autant les hommes que les femmes. 30% d'infertilité qui est liée à la fertilité féminine, 30% qui est liée à la fertilité masculine, et 30%, ce sont les deux partenaires malheureusement qui sont infertiles. Donc c'est vraiment effectivement un problème sociétal actuellement.

  • Alexandra

    Dans les causes de cette infertilité, il y a l'âge, mais de plus en plus dans la littérature scientifique, l'inflammation ressort également. Expliquez-nous.

  • Laurence

    Alors c'est quoi l'inflammation ? L'inflammation, c'est un phénomène qui est tout à fait naturel. C'est un phénomène qui permet à notre corps de se défendre. Donc c'est notre système immunitaire qui va créer cette inflammation. Quand on est blessé, par exemple, ou quand on a une infection bactérienne, il y a des signaux dans notre corps qui vont attirer des molécules, des cellules comme les globules blancs, qui vont produire des molécules inflammatoires, tout simplement pour détruire l'ennemi, pour détruire l'intrus.

  • Alexandra

    Et c'est à ce moment-là qu'on observe plusieurs symptômes.

  • Laurence

    Le rubor calor dolor, donc de la rougeur, de la douleur et un gonflement. Donc c'est typiquement les signes qu'on a quand on a une inflammation quelque part, donc sur la peau. Un oedème, par exemple, c'est un signe inflammatoire. Donc ce système qui va générer des molécules... pro-inflammatoires, qu'on va appeler des cytokines. On va rentrer un peu dans les détails, mais le principal, c'est de comprendre qu'on a ces molécules pro-inflammatoires qui vont donc donner un signal à notre corps pour se défendre et éliminer l'intrus. Et puis, ça revient normalement à la normale, c'est-à-dire que ces mêmes molécules qui vont provoquer une inflammation vont donner un signal pour dire maintenant c'est terminé, tout va bien, donc on va produire des molécules anti-inflammatoires. Donc tout ça est un équilibre, notre corps est parfaitement bien fait. Sauf que, évidemment, ce système peut être déséquilibré. Et donc, à ce moment-là, l'inflammation, au lieu de disparaître à un moment, va perdurer.

  • Alexandra

    L'inflammation est aussi liée à un phénomène qu'on appelle le stress oxydant.

  • Laurence

    Le stress oxydant, c'est quoi ? C'est le fait que ces fameux globules blancs ou macrophages vont émettre des molécules qui vont tuer, par exemple, la bactérie. Et ça, ce sont ce qu'on appelle des molécules. Des molécules réactives à l'oxygène, donc ce sont des molécules très réactives qui vont en fait tuer la bactérie. Donc ce sont des molécules oxydantes. À nouveau, le système est bien fait, on a des molécules antioxydantes dans notre corps, beaucoup de vitamines, les polyphénols, etc., qui vont avoir un rôle de compenser ce stress oxydant et on va revenir à la normale.

  • Alexandra

    Et donc, si je comprends bien, tout ceci fonctionne normalement très bien. En cas d'inflammation, notre corps lance l'offensive et tout finit par retourner à la normale. Donc, moi, je revois vraiment les images du dessin animé Ici la vie

  • Laurence

    Voilà, c'est exactement ça, ça nous ramène à notre jeunesse. Voilà. Mais le problème, c'est qu'actuellement, par notre mode de vie, on est souvent déséquilibré. Et donc, comme l'inflammation et le stress oxydant sont liés, eh bien... On ne revient plus à la normale. Le stress oxydant va augmenter l'inflammation, qui lui-même va augmenter le stress oxydant. Donc on est dans un cercle vicieux et pas un cercle virtueux, comme on devrait l'être. Donc ça c'est vraiment très important à comprendre. Et donc nos organes reproducteurs peuvent être soumis à cette inflammation et à ce stress oxydant, et peuvent donc être abîmés, si on veut, par cette inflammation.

  • Alexandra

    Et à une plus large échelle, ce terrain inflammatoire, il a aussi un impact sur la santé.

  • Laurence

    Bien sûr, parce que je parle des organes reproducteurs, mais il est bien clair que l'inflammation ne va pas forcément, si c'est une inflammation qu'on appelle de bas grade, c'est-à-dire que tout l'organisme est concerné par cette inflammation, il est bien clair que d'autres organes vont aussi subir ce problème. Et donc ça entraîne des maladies, qui sont toutes les maladies dites de civilisation, donc toutes ces maladies chroniques. comme par exemple les maladies auto-immunes, très clairement, puisqu'on voit bien que le système immunitaire est impliqué. Donc si ça tourne fou, le système immunitaire peut très bien surréagir, être à l'origine de cette inflammation de base qui va, à son tour, créer les maladies auto-immunes.

  • Alexandra

    Il y a aussi tout ce qui est neurodégénération.

  • Laurence

    Des maladies comme la maladie de Parkinson ou la maladie d'Alzheimer sont aussi des maladies qui sont liées à un terrain inflammatoire de base, donc chronique. On a tout ce qui est dégénération articulaire, bien sûr. Donc on sait que l'inflammation, ça peut se mettre au niveau de nos articulations. Donc des maladies comme l'arthrose sont des maladies qui sont liées à un terrain inflammatoire. On a tout ce qui est syndrome métabolique, diabète et évidemment le cancer. Donc ça concerne évidemment toute une panoplie de pathologies qui peuvent vraiment impacter notre santé,

  • Alexandra

    on le comprend. On va revenir un instant au stress oxydant.

  • Laurence

    On a des petites organelles dans chacune de nos cellules qui s'appellent les mitochondries. Et donc ces mitochondries sont actuellement au cœur d'une recherche intense parce qu'effectivement on se rend compte... que si elles ne fonctionnent pas bien, elles peuvent vraiment être délétères pour notre organisme parce qu'elles sont reliées à ce stress oxydant et donc à cette inflammation.

  • Alexandra

    Et une mitochondrie,

  • Laurence

    qu'est-ce que c'est ? Les mitochondries, ce sont vraiment des petits organelles qu'on a au sein de chacune de nos cellules et qui vont être responsables de la production d'énergie cellulaire. Pour produire de l'énergie, on va utiliser de l'oxygène. C'est ce qu'on appelle la chaîne respiratoire au niveau de la cellule, donc le cycle de Krebs, pour ceux qui se souviennent de leur cours de biochimie. Donc on a le cycle de Krebs, la phosphorylation oxidative. Et donc en fait, on génère par cette respiration, si on veut, on génère de l'énergie, mais on génère aussi des molécules oxydantes. Donc si notre cellule fonctionne bien, on a des antioxydants naturels qui s'y retrouvent, comme par exemple le coenzyme Q10, qu'on connaît très bien pour les problèmes de peau. Le coenzyme Q10 est un oxydant qui va permettre de neutraliser ces molécules réactives qui sont créées lors de notre respiration cellulaire. Et donc ça, c'est vraiment crucial. Et donc normalement, tout ça fonctionne bien.

  • Alexandra

    Sauf si on est en déséquilibre, en terrain inflammatoire, je suppose.

  • Laurence

    Eh bien... notamment par exemple parce qu'on ne mange pas assez de légumes frais, etc. Donc on n'a pas assez d'antioxydants. Eh bien, ces molécules oxydantes ne vont plus être neutralisées et vont léser nos cellules. Donc, on va sur un stress oxydant. Quand nos mitochondries ne fonctionnent pas bien, on appelle ça un dysfonctionnement mitochondrial, eh bien, ça va engendrer un stress oxydant qui lui-même va engendrer l'inflammation. Et donc, on est parti à nouveau dans un cercle vicieux. Donc, ces mitochondries sont au centre des études actuelles parce que, quand elles dysfonctionnent, on va vers les maladies dont on a parlé tout à l'heure.

  • Alexandra

    Et il y a encore une autre cause possible, elle est liée au microbiote.

  • Laurence

    Voilà, le microbiote est vraiment au centre de notre santé. Et donc, effectivement, lorsqu'on a un terrain inflammatoire, ça peut se passer au niveau de nos intestins. Et donc, on va avoir une production de molécules par les bactéries pathogènes. Donc, si on a une inflammation au niveau du microbiote, il est déséquilibré. Donc, on peut rentrer dans ce qu'on appelle la dysbiose. Et si on est en dysbiose, on peut avoir des bactéries qui ne sont pas trop bonnes pour notre santé, qui vont produire des molécules qui vont aller exciter notre système immunitaire. C'est ce qu'on appelle le LPS ou l'hypopolisaccharide. Donc notre système immunitaire va se mettre en branle. Et donc si on revient à l'explication de tout à l'heure, ça va générer une inflammation. Donc en fait, on est à chaque fois dans un cercle vicieux. Donc ça c'est vraiment quelque chose auquel il faut faire très attention pour rester en bonne santé.

  • Alexandra

    Vous avez souligné que l'alimentation avait un rôle à jouer, donc en fait on peut déjà soutenir son organisme par son alimentation, sans directement passer par des compléments alimentaires ?

  • Laurence

    Tout à fait, ça c'est clair. Et donc si on revient un petit peu à l'infertilité, il est bien clair que l'on peut avoir un côté préventif. de faire en sorte que ce terrain inflammatoire ne s'installe pas et n'impacte pas notre fertilité. Donc c'est clair qu'au niveau alimentation, il y a vraiment un mode de vie qu'on peut adopter pour avoir un terrain qui n'est pas inflammatoire. Et si on revient, je refais 30 secondes le lien entre les mitochondries et la fertilité ou l'infertilité, c'est important dans ce cadre-là parce que nos ovules... et les spermatozoïdes contiennent énormément de mitochondries. Pourquoi ? Parce que l'ovule va devoir se diviser et donc va avoir besoin de beaucoup d'énergie pour créer ce foetus. Donc ce sont des cellules qui contiennent plus de mitochondries. Donc si ça ne marche pas bien, on est plus facilement en dysfonctionnement mitochondrial. Et pour les spermatozoïdes, ils doivent se déplacer pour atteindre l'ovule, donc il a besoin aussi de beaucoup d'énergie. Donc ce sont finalement deux cellules qui vont être très sensibles à ce dysfonctionnement mitochondrial. au fait finalement que nos ovules et nos spermatozoïdes ne fonctionnent plus comme il faut, et donc on est infertile à cause de ça.

  • Alexandra

    Et ça, c'est un lien qui a réellement été observé dans les études scientifiques récemment.

  • Laurence

    Ah oui, tout à fait, dans les publications de 2020. Il y a toute une série de publications, mais notamment une publication de 2020. qui indique très clairement qu'il y a un lien, et ça peut être un lien aussi avec l'endométriose. L'endométriose est une maladie inflammatoire, où il y a un stress occident, où il y a un terrain inflammatoire, et donc clairement l'endométriose est aussi liée à l'infertilité. On est vraiment en plein dans ce sujet-là, et donc l'endométriose est quand même un phénomène qui touche énormément de femmes actuellement. Donc il y a un lien entre tout ça, effectivement.

  • Alexandra

    Quelle piste naturelle est-ce que l'on peut mettre en place pour prévenir ce terrain inflammatoire ? Il y a des plantes, des vitamines, vers quoi est-ce qu'on peut se tourner ?

  • Laurence

    La première chose à faire, c'est effectivement d'essayer d'équilibrer notre alimentation. Et on va aller vers ce qu'on appelle une alimentation anti-inflammatoire. Et c'est typiquement ce qu'on appelle aussi le régime méditerranéen. Donc un régime, alors quand je dis régime, c'est un mode alimentaire, ce n'est pas restrictif au niveau calorique. Exactement, c'est ça, c'est un menu. Et donc, on va faire la part belle aux légumes, principalement. On va manger un peu moins de viande rouge, parce que la viande rouge a notamment un effet au niveau de notre microbiote qu'il peut enflammer. Donc, on entretient un terrain inflammatoire. Il faut en manger un peu, mais pas trop. On va se tourner vers les poissons gras. Donc ça, c'est hyper important, parce que les poissons gras contiennent des oméga-3, qui sont des molécules anti-inflammatoires. Donc, c'est du très, très bon gras. Il faut absolument manger... des poissons gras, on va aller aussi vers des épices et des herbes aromatiques par exemple, avoir une assiette colorée, donc vraiment aller vers des choses qui sont bonnes à manger mais qui ont cet aspect de densité nutritionnelle.

  • Alexandra

    La densité nutritionnelle,

  • Laurence

    c'est que chaque aliment que l'on va manger a une... Une propriété nutritionnelle, donc ça va contenir des vitamines, des minéraux, etc. Donc ça, c'est vraiment la première chose à faire, c'est d'essayer d'avoir une assiette qui est saine. Et franchement, je vous assure que c'est très bon. Enfin voilà, il y a le côté gustatif et plaisir qui est tout à fait là, parce que c'est important aussi.

  • Alexandra

    Et alors, il y a un ennemi dont on parle de plus en plus aujourd'hui, c'est le sucre.

  • Laurence

    Ah ben tout à fait. Alors on a fustigé le gras pendant 40 ans. On nous a dit qu'il ne fallait pas manger de gras, on nous a fait des margarines, etc. Non, non, l'ennemi c'est le sucre. Donc c'est le sucre rapide. Ce n'est pas le sucre que l'on va retrouver dans les céréales, qui sont ce qu'on appelle des sucres lents, qui eux sont bons pour la santé. Mais évidemment, tout ce qui est produit transformé, tout ce qui est sucrerie, biscuit, Cui, viennoiserie, etc., c'est à bannir. Donc, ce n'est même pas à diminuer, c'est à bannir. C'est le sucre qui nous rend malades parce qu'il entretient ce terrain inflammatoire. C'est lui qui va créer ce terrain inflammatoire. Et donc, ça va, évidemment, on connaît le lien entre le sucre et le diabète, mais vous avez vu, le diabète, c'est une maladie inflammatoire. Donc, c'est vraiment, s'il faut supprimer quelque chose de notre alimentation, c'est le sucre.

  • Alexandra

    Et pas le gras donc ?

  • Laurence

    Et pas le gras. Le gras, il faut absolument en manger, mais du bon gras. On est bien d'accord qu'on va se tourner vers les oméga-3, ce qu'on va retrouver dans les poissons ou certaines huiles végétales. Les oméga-9 qu'on va retrouver dans l'huile d'olive par exemple. L'huile d'olive, on peut en prendre à la cuillère, c'est très très bien. Il faut absolument avoir du bon gras parce que, alors on le dit souvent, c'est une expression, le gras c'est la vie, mais c'est vrai. Vraiment, on a trop souvent, on a une mauvaise idée du gras parce que cholestérol, etc. Les nutritionnistes actuellement revoient complètement ce concept et donc pas de sucre, mais du bon gras, bien sûr.

  • Alexandra

    Et vous avez aussi quelques astuces pour entretenir son microbiote.

  • Laurence

    Oui, tout à fait. La première chose, c'est de... D'aller vers cette alimentation qui contient beaucoup de légumes, etc. Notre microbiote adore ça. Et donc dans cette alimentation-là, il faut des fibres qui sont digérables par notre microbiote. Donc nous ne pouvons pas le faire nous-mêmes, mais eux, ils sont très contents avec ça. Nos petites bactéries, nos petits virus qui se retrouvent dans les intestins adorent ça. C'est leur nourriture. Et donc c'est ce qu'on appelle des prébiotiques. Parce que ça nourrit, donc prébiotique, parce que ça nourrit les probiotiques, si on veut. Et donc ça, c'est vraiment hyper important parce que, grâce à ça, les bactéries vont produire des molécules qui sont extrêmement bonnes pour notre santé. On parle beaucoup du butyrate, je ne sais pas si vous avez entendu parler, mais le butyrate, c'est un petit acide gras, donc justement, on reparle du gras. C'est un acide gras à chaîne courte. qui va vraiment avoir des effets tout à fait bénéfiques au niveau de notre santé. Donc entretenir son microbiote en mangeant bien, ça nous permet d'être en bonne santé et d'éviter ce terrain inflammatoire. Donc ça, c'est vraiment effectivement essentiel.

  • Alexandra

    Et ne pas oublier non plus de boire de l'eau.

  • Laurence

    Tout à fait. Il ne faut pas oublier de boire de l'eau parce que nous sommes composés à 70% d'eau. Donc si nos cellules sont en choc hydrique, c'est-à-dire qu'elles n'ont pas assez d'eau, donc il n'y a pas assez d'eau dans les cellules, on va enclencher justement beaucoup plus ce problème de stress oxydant, etc. Donc effectivement, on ne se rend pas compte, mais j'ai lu un article où un médecin disait que si on conseillait aux gens de boire leur litre et demi d'eau au minimum par jour, on éviterait jusqu'à 60% des maladies actuellement. Donc vous imaginez, c'est énorme. Et ça ne coûte rien du coup.

  • Alexandra

    De fait, on a la chance d'avoir de l'eau facilement, profitons-en. Il y a aussi certaines plantes qui sont intéressantes à mettre dans son alimentation en particulier ?

  • Laurence

    Alors, on a des plantes qui vont être intéressantes dans l'alimentation, voire en complémentation. Si on parle du terrain inflammatoire, on a évidemment le curcuma. Le curcuma est une racine indienne qui est vraiment reconnue pour ses propriétés anti-inflammatoires. et antioxydants, donc ça agit sur les deux niveaux. Et donc ça, que ce soit pour les problèmes articulaires, mais vraiment pour l'inflammation de base, inflammation des intestins, c'est vraiment une épice, une plante, puisqu'en fait on le considère comme une épice, mais c'est une plante effectivement, qui est vraiment indispensable pour diminuer ce terrain inflammatoire. Son petit compagnon, c'est le gingembre. Donc c'est aussi une racine asiatique, même propriété anti-inflammatoire, antioxydantes, avec un effet au niveau de la digestion, donc ça aide aussi à bien digérer, donc c'est pas mal. Et puis on a des légumes comme l'ail et l'oignon, qui sont plutôt des condiments, qui eux vont fournir par exemple des polyphénols, donc antioxydants, comme la quercétine. Donc ce sont aussi des aliments qui sont très intéressants à ajouter à nos légumes, donc à notre assiette au quotidien.

  • Alexandra

    Et il y a certaines plantes qui visent spécifiquement la fertilité ?

  • Laurence

    Oui, il y en a pas qu'une, mais il y a une plante qui est reconnue dans la pharmacopée péruvienne, qui est le maca. Le maca, c'est aussi une racine, et c'est une plante dite adaptogène, c'est-à-dire que ça va rééquilibrer de manière générale l'organisme. Et donc, justement, l'usage traditionnel au Pérou, c'est pour la fertilité, tant féminine que masculine. Donc, c'est une racine qui va... ...piler, mettre sous forme de poudre et qu'ils vont consommer en assez grande quantité. Donc ça, c'est vraiment un usage traditionnel.

  • Alexandra

    Et dans ce cas aussi, il y a des données scientifiques qui viennent appuyer cette observation.

  • Laurence

    Alors surtout des données, ce qu'on appelle précliniques, c'est-à-dire sur des animaux, donc sur les rats ou les souris. Et effectivement, par exemple, ça va augmenter la fertilité chez les rats. Donc au niveau féminin, ça va augmenter la fertilité chez les rats. Ça va aussi avoir un effet au niveau de la qualité du sperme. Alors ça, ça a été étudié chez les humains, mais aussi chez les rats. Donc c'est une plante qui est vraiment en pleine... Enfin, sous les feux, je dirais, scientifiques, il y a encore plein de choses à aller explorer. Mais en tout cas, c'est une plante qui peut être intéressante pour la fertilité.

  • Alexandra

    Alors, la liste ne s'arrête pas là. Il y a aussi des antioxydants.

  • Laurence

    Alors là, on va plus vers des compléments. Donc, on va retrouver ces antioxydants naturellement dans les aliments, comme la vitamine C ou la vitamine E ou le zinc et le sélénium. Donc, les vitamines... Vitamine C, vitamine E, soit dans les huiles pour la vitamine E, soit dans les fruits et légumes pour la vitamine C. Zinc, sélénium, on est plus sur les fruits de mer, mais il faut manger beaucoup de fruits de mer. Sous forme de complément, c'est effectivement très intéressant pour la fertilité, ou en tout cas pour notre terrain inflammatoire de manière générale, en sachant que, par exemple, le zinc et le sélénium, ce sont des... cofacteurs, c'est-à-dire qui vont aider à ce que des enzymes antioxydantes fonctionnent très bien dans notre corps. On va citer les noms, mais c'est la glutation peroxydase et la superoxyde dismutase. Ce sont deux minéraux ou oligo-éléments qui sont vraiment intéressants dans ce cadre-là.

  • Alexandra

    J'en ajoute encore un, le soufre.

  • Laurence

    Le soufre est en fait une molécule qui est très intéressante. On parlait de l'oignon et de l'ail tout à l'heure. Il y a des composés soufrés dans ces aliments-là. Si on va plus vers les compléments, on a la molécule soufrée qui s'appelle méthylsulfonylméthane, qu'on va retrouver par exemple dans l'ail ou dans l'oignon ou dans certains choux. Et cette molécule-là, elle va augmenter la production d'une molécule antioxydante qui est vraiment fondamentale dans notre organisme, qui est le glutathion. Donc le glutathion, c'est vraiment... la molécule qui va permettre de diminuer le stress oxydant et l'inflammation. Et donc, si on prend du MSM, du méthylsulfonylméthane, on va avoir cet effet sur la production de glutathione.

  • Alexandra

    Et on poursuit avec la star de la Belgique, la vitamine D. On en entend parler tout le temps, les Belges sont carencés, c'est une certitude. Elle a aussi un rôle à jouer.

  • Laurence

    Alors oui, tout à fait. On connaît la vitamine D pour son rôle au niveau du système immunitaire, qui a un rôle tout à fait important. On connaît également son rôle pour la formation osseuse, donc aussi un rôle très très important, mais on connaît moins son rôle au niveau de la fertilité. Et donc des études très récentes, qui datent d'il y a 3-4 ans grand maximum, et c'est encore sous le couvert des recherches actuelles, en fait on a fait une corrélation entre un taux de vitamine D bas et l'infertilité. Donc si on est carencé en vitamine D, on a plus de chances d'avoir des problèmes de fertilité. Et on s'est aussi rendu compte, pour comprendre pourquoi, parce que finalement c'est une corrélation, mais il faut comprendre pourquoi, eh bien on a constaté qu'il y avait énormément de récepteurs à la vitamine D sur nos organes reproducteurs, tant féminins que masculins. Donc la vitamine D a un rôle de maintien en bonne santé de nos organes reproducteurs, et donc inévitablement ça a un effet sur la fertilité. Et puis on sait que la vitamine D a un rôle antioxydant et anti-inflammatoire. Donc on revient à ce qu'on disait tout à l'heure, ce problème de terrain inflammatoire.

  • Alexandra

    Il y a les vitamines B également ?

  • Laurence

    Bien sûr, les vitamines B, déjà elles sont toutes importantes pour produire de l'énergie au niveau de notre corps. Donc on revient aussi à ce problème du mitochondrie qui doit fournir de l'énergie. Mais il y a trois vitamines B plus particulièrement qui sont très importantes pour la fertilité et pour le développement du foetus. C'est la vitamine B6, B9 et B12. Ces trois vitamines travaillent en synergie dans ce qu'on appelle un cycle de méthylation. C'est un groupement méthyl, un peu de chimie à nouveau. Les groupements méthyl, c'est du carbone avec trois hydrogènes. C'est une molécule toute simple, mais qui est absolument fondamentale pour la synthèse d'ADN et d'ARN. Pour la réplication cellulaire et pour le foetus, c'est tout à fait nécessaire. Donc, ne pas être carencé en ces vitamines est important, d'autant plus que si on prend la pilule, on est d'office carencé en vitamine B9. Donc, si on veut tomber enceinte, la première chose à faire, c'est de déjà se supplémenter. Dès qu'on a l'idée, on se dit tiens, je voudrais bien avoir un enfant, la première chose à faire, c'est en tout cas se supplémenter en vitamine B9 parce que c'est un facteur de... On augmente ses chances de tomber enceinte si on n'a pas de carence en vitamine B9.

  • Alexandra

    On a pas mal parlé de stress pour ce terrain inflammatoire. Est-ce qu'il y a un lien entre le stress et l'infertilité ? On entend souvent dire qu'il faut lâcher prise et laisser faire les choses. Est-ce que ce lien existe réellement ?

  • Laurence

    Alors, ce lien existe par le fait que simplement lorsqu'on est stressé, en fait on crée un terrain inflammatoire. Donc si on est stressé de manière régulière et répétée, Eh bien, ça a un impact vraiment délétère au niveau de notre organisme et on va entretenir ce lien inflammatoire. Alors, je ne vais pas rentrer dans les détails, mais c'est bien décrit dans la littérature scientifique. Donc, si on dit terrain inflammatoire, on retombe de nouveau sur le problème de la fertilité ou de l'infertilité qui est liée à cette inflammation chronique. Alors, il faut savoir aussi que c'est bien de se dire, ok, je vais prendre par exemple du magnésium pour être moins stressé, ou pour en tout cas faire en sorte que ça aille mieux, mais revenons de nouveau à la base. Pourquoi aller se complémenter alors que quelque part, il faut d'abord diminuer notre stress ? Pour moi, en tout cas, c'est clair que si on veut avoir un bébé et qu'on est stressé, il y a non seulement l'effet physique, qui est lié à ce terrain inflammatoire, mais il y a aussi l'effet psychologique. Donc on va diminuer nos... et on sait que nos émotions vont avoir un impact sur notre santé. Donc il est clair qu'il faut essayer aussi de travailler sur ce terrain-là, de diminuer notre stress au quotidien et de mieux manger. Et donc d'avoir finalement un mode de vie où on se remet au centre de nos préoccupations. Préoccupation, bien manger, c'est... Prendre soin de soi, c'est être en conscience par rapport à soi. Donc, c'est un acte qui, pour moi, est un acte important, qui a non seulement un impact sur notre santé, mais qui a aussi un impact sur nous-mêmes, sur notre humeur, sur notre manière de vivre.

  • Alexandra

    Et il ne faut pas attendre d'avoir des problèmes de fertilité pour mettre tout cela en pratique, évidemment.

  • Laurence

    Tout à fait, exactement. Et je pense qu'on peut terminer là-dessus parce que c'est vraiment important. Je pense qu'on doit repenser certaines choses dans notre vie et ça passe par là.

  • Alexandra

    Ce sera donc le mot de la fin. Merci Laurence. Le prochain épisode concernera la pratique intensive du sport et les problèmes articulaires. Il sortira au mois de décembre. Pour être sûr de ne pas le louper, vous pouvez vous abonner à notre podcast BeLive Talk. D'ici là, n'hésitez pas à écouter le premier épisode de notre podcast concernant le magnésium, les conséquences des carences sur notre santé et son rapport étroit au stress. Il est disponible sur toutes les plateformes d'écoute. N'hésitez pas non plus à noter et commenter ces épisodes. Prenez autant soin de vous que ce que vous prenez soin des autres. A bientôt.

Description

Un couple sur six est touché par l’infertilité. Parmi les causes principales : l’âge. Mais la littérature scientifique récente indique que l’inflammation liée au stress oxydant peut également être responsable de l’infertilité. Comment l’expliquer ? Et quelles sont les pistes naturelles pour prévenir le terrain inflammatoire ?

Dans ce podcast santé et bien-être, Laurence Lins, Directrice scientifique chez Be-Life répond à ces questions essentielles. Elle prodigue également ses conseils avisés pour privilégier une alimentation saine au service de la santé globale.

A découvrir également :
Quels nutriments privilégier pour favoriser la fertilité ? - Be-Life


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Alexandra

    Bonjour, bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Be-Life Talk, le podcast qui met la santé en action. Le deuxième épisode de ce nouveau rendez-vous de Be Life, on va cette fois-ci aborder la thématique de la santé hormonale et plus précisément le sujet de l'inflammation et de ses conséquences sur la fertilité. Pour en parler, je suis en compagnie de Laurence Lins, directrice scientifique chez Be Life. Docteur en sciences biochimiques et nutrithérapeute, bonjour Laurence.

  • Laurence

    Bonjour Alexandra.

  • Alexandra

    Aujourd'hui, un couple sur six est touché par l'infertilité. Quelles sont les causes de cette infertilité ?

  • Laurence

    L'infertilité est principalement liée à une question d'âge. Il faut savoir que lorsqu'on a 35 ans, on a deux fois moins de chances de tomber enceinte que lorsqu'on a 20 ans. Tout simplement, on vieillit, nos cellules... se reproduisent moins facilement et donc forcément les ovules sont liés à ces ralentissements ou à ces diminutions de jeunesse.

  • Alexandra

    Ils sont un peu plus paresseux.

  • Laurence

    Exactement, donc ça c'est vraiment une des causes principales. Il faut savoir aussi qu'au niveau de la fertilité, c'est autant les hommes que les femmes. 30% d'infertilité qui est liée à la fertilité féminine, 30% qui est liée à la fertilité masculine, et 30%, ce sont les deux partenaires malheureusement qui sont infertiles. Donc c'est vraiment effectivement un problème sociétal actuellement.

  • Alexandra

    Dans les causes de cette infertilité, il y a l'âge, mais de plus en plus dans la littérature scientifique, l'inflammation ressort également. Expliquez-nous.

  • Laurence

    Alors c'est quoi l'inflammation ? L'inflammation, c'est un phénomène qui est tout à fait naturel. C'est un phénomène qui permet à notre corps de se défendre. Donc c'est notre système immunitaire qui va créer cette inflammation. Quand on est blessé, par exemple, ou quand on a une infection bactérienne, il y a des signaux dans notre corps qui vont attirer des molécules, des cellules comme les globules blancs, qui vont produire des molécules inflammatoires, tout simplement pour détruire l'ennemi, pour détruire l'intrus.

  • Alexandra

    Et c'est à ce moment-là qu'on observe plusieurs symptômes.

  • Laurence

    Le rubor calor dolor, donc de la rougeur, de la douleur et un gonflement. Donc c'est typiquement les signes qu'on a quand on a une inflammation quelque part, donc sur la peau. Un oedème, par exemple, c'est un signe inflammatoire. Donc ce système qui va générer des molécules... pro-inflammatoires, qu'on va appeler des cytokines. On va rentrer un peu dans les détails, mais le principal, c'est de comprendre qu'on a ces molécules pro-inflammatoires qui vont donc donner un signal à notre corps pour se défendre et éliminer l'intrus. Et puis, ça revient normalement à la normale, c'est-à-dire que ces mêmes molécules qui vont provoquer une inflammation vont donner un signal pour dire maintenant c'est terminé, tout va bien, donc on va produire des molécules anti-inflammatoires. Donc tout ça est un équilibre, notre corps est parfaitement bien fait. Sauf que, évidemment, ce système peut être déséquilibré. Et donc, à ce moment-là, l'inflammation, au lieu de disparaître à un moment, va perdurer.

  • Alexandra

    L'inflammation est aussi liée à un phénomène qu'on appelle le stress oxydant.

  • Laurence

    Le stress oxydant, c'est quoi ? C'est le fait que ces fameux globules blancs ou macrophages vont émettre des molécules qui vont tuer, par exemple, la bactérie. Et ça, ce sont ce qu'on appelle des molécules. Des molécules réactives à l'oxygène, donc ce sont des molécules très réactives qui vont en fait tuer la bactérie. Donc ce sont des molécules oxydantes. À nouveau, le système est bien fait, on a des molécules antioxydantes dans notre corps, beaucoup de vitamines, les polyphénols, etc., qui vont avoir un rôle de compenser ce stress oxydant et on va revenir à la normale.

  • Alexandra

    Et donc, si je comprends bien, tout ceci fonctionne normalement très bien. En cas d'inflammation, notre corps lance l'offensive et tout finit par retourner à la normale. Donc, moi, je revois vraiment les images du dessin animé Ici la vie

  • Laurence

    Voilà, c'est exactement ça, ça nous ramène à notre jeunesse. Voilà. Mais le problème, c'est qu'actuellement, par notre mode de vie, on est souvent déséquilibré. Et donc, comme l'inflammation et le stress oxydant sont liés, eh bien... On ne revient plus à la normale. Le stress oxydant va augmenter l'inflammation, qui lui-même va augmenter le stress oxydant. Donc on est dans un cercle vicieux et pas un cercle virtueux, comme on devrait l'être. Donc ça c'est vraiment très important à comprendre. Et donc nos organes reproducteurs peuvent être soumis à cette inflammation et à ce stress oxydant, et peuvent donc être abîmés, si on veut, par cette inflammation.

  • Alexandra

    Et à une plus large échelle, ce terrain inflammatoire, il a aussi un impact sur la santé.

  • Laurence

    Bien sûr, parce que je parle des organes reproducteurs, mais il est bien clair que l'inflammation ne va pas forcément, si c'est une inflammation qu'on appelle de bas grade, c'est-à-dire que tout l'organisme est concerné par cette inflammation, il est bien clair que d'autres organes vont aussi subir ce problème. Et donc ça entraîne des maladies, qui sont toutes les maladies dites de civilisation, donc toutes ces maladies chroniques. comme par exemple les maladies auto-immunes, très clairement, puisqu'on voit bien que le système immunitaire est impliqué. Donc si ça tourne fou, le système immunitaire peut très bien surréagir, être à l'origine de cette inflammation de base qui va, à son tour, créer les maladies auto-immunes.

  • Alexandra

    Il y a aussi tout ce qui est neurodégénération.

  • Laurence

    Des maladies comme la maladie de Parkinson ou la maladie d'Alzheimer sont aussi des maladies qui sont liées à un terrain inflammatoire de base, donc chronique. On a tout ce qui est dégénération articulaire, bien sûr. Donc on sait que l'inflammation, ça peut se mettre au niveau de nos articulations. Donc des maladies comme l'arthrose sont des maladies qui sont liées à un terrain inflammatoire. On a tout ce qui est syndrome métabolique, diabète et évidemment le cancer. Donc ça concerne évidemment toute une panoplie de pathologies qui peuvent vraiment impacter notre santé,

  • Alexandra

    on le comprend. On va revenir un instant au stress oxydant.

  • Laurence

    On a des petites organelles dans chacune de nos cellules qui s'appellent les mitochondries. Et donc ces mitochondries sont actuellement au cœur d'une recherche intense parce qu'effectivement on se rend compte... que si elles ne fonctionnent pas bien, elles peuvent vraiment être délétères pour notre organisme parce qu'elles sont reliées à ce stress oxydant et donc à cette inflammation.

  • Alexandra

    Et une mitochondrie,

  • Laurence

    qu'est-ce que c'est ? Les mitochondries, ce sont vraiment des petits organelles qu'on a au sein de chacune de nos cellules et qui vont être responsables de la production d'énergie cellulaire. Pour produire de l'énergie, on va utiliser de l'oxygène. C'est ce qu'on appelle la chaîne respiratoire au niveau de la cellule, donc le cycle de Krebs, pour ceux qui se souviennent de leur cours de biochimie. Donc on a le cycle de Krebs, la phosphorylation oxidative. Et donc en fait, on génère par cette respiration, si on veut, on génère de l'énergie, mais on génère aussi des molécules oxydantes. Donc si notre cellule fonctionne bien, on a des antioxydants naturels qui s'y retrouvent, comme par exemple le coenzyme Q10, qu'on connaît très bien pour les problèmes de peau. Le coenzyme Q10 est un oxydant qui va permettre de neutraliser ces molécules réactives qui sont créées lors de notre respiration cellulaire. Et donc ça, c'est vraiment crucial. Et donc normalement, tout ça fonctionne bien.

  • Alexandra

    Sauf si on est en déséquilibre, en terrain inflammatoire, je suppose.

  • Laurence

    Eh bien... notamment par exemple parce qu'on ne mange pas assez de légumes frais, etc. Donc on n'a pas assez d'antioxydants. Eh bien, ces molécules oxydantes ne vont plus être neutralisées et vont léser nos cellules. Donc, on va sur un stress oxydant. Quand nos mitochondries ne fonctionnent pas bien, on appelle ça un dysfonctionnement mitochondrial, eh bien, ça va engendrer un stress oxydant qui lui-même va engendrer l'inflammation. Et donc, on est parti à nouveau dans un cercle vicieux. Donc, ces mitochondries sont au centre des études actuelles parce que, quand elles dysfonctionnent, on va vers les maladies dont on a parlé tout à l'heure.

  • Alexandra

    Et il y a encore une autre cause possible, elle est liée au microbiote.

  • Laurence

    Voilà, le microbiote est vraiment au centre de notre santé. Et donc, effectivement, lorsqu'on a un terrain inflammatoire, ça peut se passer au niveau de nos intestins. Et donc, on va avoir une production de molécules par les bactéries pathogènes. Donc, si on a une inflammation au niveau du microbiote, il est déséquilibré. Donc, on peut rentrer dans ce qu'on appelle la dysbiose. Et si on est en dysbiose, on peut avoir des bactéries qui ne sont pas trop bonnes pour notre santé, qui vont produire des molécules qui vont aller exciter notre système immunitaire. C'est ce qu'on appelle le LPS ou l'hypopolisaccharide. Donc notre système immunitaire va se mettre en branle. Et donc si on revient à l'explication de tout à l'heure, ça va générer une inflammation. Donc en fait, on est à chaque fois dans un cercle vicieux. Donc ça c'est vraiment quelque chose auquel il faut faire très attention pour rester en bonne santé.

  • Alexandra

    Vous avez souligné que l'alimentation avait un rôle à jouer, donc en fait on peut déjà soutenir son organisme par son alimentation, sans directement passer par des compléments alimentaires ?

  • Laurence

    Tout à fait, ça c'est clair. Et donc si on revient un petit peu à l'infertilité, il est bien clair que l'on peut avoir un côté préventif. de faire en sorte que ce terrain inflammatoire ne s'installe pas et n'impacte pas notre fertilité. Donc c'est clair qu'au niveau alimentation, il y a vraiment un mode de vie qu'on peut adopter pour avoir un terrain qui n'est pas inflammatoire. Et si on revient, je refais 30 secondes le lien entre les mitochondries et la fertilité ou l'infertilité, c'est important dans ce cadre-là parce que nos ovules... et les spermatozoïdes contiennent énormément de mitochondries. Pourquoi ? Parce que l'ovule va devoir se diviser et donc va avoir besoin de beaucoup d'énergie pour créer ce foetus. Donc ce sont des cellules qui contiennent plus de mitochondries. Donc si ça ne marche pas bien, on est plus facilement en dysfonctionnement mitochondrial. Et pour les spermatozoïdes, ils doivent se déplacer pour atteindre l'ovule, donc il a besoin aussi de beaucoup d'énergie. Donc ce sont finalement deux cellules qui vont être très sensibles à ce dysfonctionnement mitochondrial. au fait finalement que nos ovules et nos spermatozoïdes ne fonctionnent plus comme il faut, et donc on est infertile à cause de ça.

  • Alexandra

    Et ça, c'est un lien qui a réellement été observé dans les études scientifiques récemment.

  • Laurence

    Ah oui, tout à fait, dans les publications de 2020. Il y a toute une série de publications, mais notamment une publication de 2020. qui indique très clairement qu'il y a un lien, et ça peut être un lien aussi avec l'endométriose. L'endométriose est une maladie inflammatoire, où il y a un stress occident, où il y a un terrain inflammatoire, et donc clairement l'endométriose est aussi liée à l'infertilité. On est vraiment en plein dans ce sujet-là, et donc l'endométriose est quand même un phénomène qui touche énormément de femmes actuellement. Donc il y a un lien entre tout ça, effectivement.

  • Alexandra

    Quelle piste naturelle est-ce que l'on peut mettre en place pour prévenir ce terrain inflammatoire ? Il y a des plantes, des vitamines, vers quoi est-ce qu'on peut se tourner ?

  • Laurence

    La première chose à faire, c'est effectivement d'essayer d'équilibrer notre alimentation. Et on va aller vers ce qu'on appelle une alimentation anti-inflammatoire. Et c'est typiquement ce qu'on appelle aussi le régime méditerranéen. Donc un régime, alors quand je dis régime, c'est un mode alimentaire, ce n'est pas restrictif au niveau calorique. Exactement, c'est ça, c'est un menu. Et donc, on va faire la part belle aux légumes, principalement. On va manger un peu moins de viande rouge, parce que la viande rouge a notamment un effet au niveau de notre microbiote qu'il peut enflammer. Donc, on entretient un terrain inflammatoire. Il faut en manger un peu, mais pas trop. On va se tourner vers les poissons gras. Donc ça, c'est hyper important, parce que les poissons gras contiennent des oméga-3, qui sont des molécules anti-inflammatoires. Donc, c'est du très, très bon gras. Il faut absolument manger... des poissons gras, on va aller aussi vers des épices et des herbes aromatiques par exemple, avoir une assiette colorée, donc vraiment aller vers des choses qui sont bonnes à manger mais qui ont cet aspect de densité nutritionnelle.

  • Alexandra

    La densité nutritionnelle,

  • Laurence

    c'est que chaque aliment que l'on va manger a une... Une propriété nutritionnelle, donc ça va contenir des vitamines, des minéraux, etc. Donc ça, c'est vraiment la première chose à faire, c'est d'essayer d'avoir une assiette qui est saine. Et franchement, je vous assure que c'est très bon. Enfin voilà, il y a le côté gustatif et plaisir qui est tout à fait là, parce que c'est important aussi.

  • Alexandra

    Et alors, il y a un ennemi dont on parle de plus en plus aujourd'hui, c'est le sucre.

  • Laurence

    Ah ben tout à fait. Alors on a fustigé le gras pendant 40 ans. On nous a dit qu'il ne fallait pas manger de gras, on nous a fait des margarines, etc. Non, non, l'ennemi c'est le sucre. Donc c'est le sucre rapide. Ce n'est pas le sucre que l'on va retrouver dans les céréales, qui sont ce qu'on appelle des sucres lents, qui eux sont bons pour la santé. Mais évidemment, tout ce qui est produit transformé, tout ce qui est sucrerie, biscuit, Cui, viennoiserie, etc., c'est à bannir. Donc, ce n'est même pas à diminuer, c'est à bannir. C'est le sucre qui nous rend malades parce qu'il entretient ce terrain inflammatoire. C'est lui qui va créer ce terrain inflammatoire. Et donc, ça va, évidemment, on connaît le lien entre le sucre et le diabète, mais vous avez vu, le diabète, c'est une maladie inflammatoire. Donc, c'est vraiment, s'il faut supprimer quelque chose de notre alimentation, c'est le sucre.

  • Alexandra

    Et pas le gras donc ?

  • Laurence

    Et pas le gras. Le gras, il faut absolument en manger, mais du bon gras. On est bien d'accord qu'on va se tourner vers les oméga-3, ce qu'on va retrouver dans les poissons ou certaines huiles végétales. Les oméga-9 qu'on va retrouver dans l'huile d'olive par exemple. L'huile d'olive, on peut en prendre à la cuillère, c'est très très bien. Il faut absolument avoir du bon gras parce que, alors on le dit souvent, c'est une expression, le gras c'est la vie, mais c'est vrai. Vraiment, on a trop souvent, on a une mauvaise idée du gras parce que cholestérol, etc. Les nutritionnistes actuellement revoient complètement ce concept et donc pas de sucre, mais du bon gras, bien sûr.

  • Alexandra

    Et vous avez aussi quelques astuces pour entretenir son microbiote.

  • Laurence

    Oui, tout à fait. La première chose, c'est de... D'aller vers cette alimentation qui contient beaucoup de légumes, etc. Notre microbiote adore ça. Et donc dans cette alimentation-là, il faut des fibres qui sont digérables par notre microbiote. Donc nous ne pouvons pas le faire nous-mêmes, mais eux, ils sont très contents avec ça. Nos petites bactéries, nos petits virus qui se retrouvent dans les intestins adorent ça. C'est leur nourriture. Et donc c'est ce qu'on appelle des prébiotiques. Parce que ça nourrit, donc prébiotique, parce que ça nourrit les probiotiques, si on veut. Et donc ça, c'est vraiment hyper important parce que, grâce à ça, les bactéries vont produire des molécules qui sont extrêmement bonnes pour notre santé. On parle beaucoup du butyrate, je ne sais pas si vous avez entendu parler, mais le butyrate, c'est un petit acide gras, donc justement, on reparle du gras. C'est un acide gras à chaîne courte. qui va vraiment avoir des effets tout à fait bénéfiques au niveau de notre santé. Donc entretenir son microbiote en mangeant bien, ça nous permet d'être en bonne santé et d'éviter ce terrain inflammatoire. Donc ça, c'est vraiment effectivement essentiel.

  • Alexandra

    Et ne pas oublier non plus de boire de l'eau.

  • Laurence

    Tout à fait. Il ne faut pas oublier de boire de l'eau parce que nous sommes composés à 70% d'eau. Donc si nos cellules sont en choc hydrique, c'est-à-dire qu'elles n'ont pas assez d'eau, donc il n'y a pas assez d'eau dans les cellules, on va enclencher justement beaucoup plus ce problème de stress oxydant, etc. Donc effectivement, on ne se rend pas compte, mais j'ai lu un article où un médecin disait que si on conseillait aux gens de boire leur litre et demi d'eau au minimum par jour, on éviterait jusqu'à 60% des maladies actuellement. Donc vous imaginez, c'est énorme. Et ça ne coûte rien du coup.

  • Alexandra

    De fait, on a la chance d'avoir de l'eau facilement, profitons-en. Il y a aussi certaines plantes qui sont intéressantes à mettre dans son alimentation en particulier ?

  • Laurence

    Alors, on a des plantes qui vont être intéressantes dans l'alimentation, voire en complémentation. Si on parle du terrain inflammatoire, on a évidemment le curcuma. Le curcuma est une racine indienne qui est vraiment reconnue pour ses propriétés anti-inflammatoires. et antioxydants, donc ça agit sur les deux niveaux. Et donc ça, que ce soit pour les problèmes articulaires, mais vraiment pour l'inflammation de base, inflammation des intestins, c'est vraiment une épice, une plante, puisqu'en fait on le considère comme une épice, mais c'est une plante effectivement, qui est vraiment indispensable pour diminuer ce terrain inflammatoire. Son petit compagnon, c'est le gingembre. Donc c'est aussi une racine asiatique, même propriété anti-inflammatoire, antioxydantes, avec un effet au niveau de la digestion, donc ça aide aussi à bien digérer, donc c'est pas mal. Et puis on a des légumes comme l'ail et l'oignon, qui sont plutôt des condiments, qui eux vont fournir par exemple des polyphénols, donc antioxydants, comme la quercétine. Donc ce sont aussi des aliments qui sont très intéressants à ajouter à nos légumes, donc à notre assiette au quotidien.

  • Alexandra

    Et il y a certaines plantes qui visent spécifiquement la fertilité ?

  • Laurence

    Oui, il y en a pas qu'une, mais il y a une plante qui est reconnue dans la pharmacopée péruvienne, qui est le maca. Le maca, c'est aussi une racine, et c'est une plante dite adaptogène, c'est-à-dire que ça va rééquilibrer de manière générale l'organisme. Et donc, justement, l'usage traditionnel au Pérou, c'est pour la fertilité, tant féminine que masculine. Donc, c'est une racine qui va... ...piler, mettre sous forme de poudre et qu'ils vont consommer en assez grande quantité. Donc ça, c'est vraiment un usage traditionnel.

  • Alexandra

    Et dans ce cas aussi, il y a des données scientifiques qui viennent appuyer cette observation.

  • Laurence

    Alors surtout des données, ce qu'on appelle précliniques, c'est-à-dire sur des animaux, donc sur les rats ou les souris. Et effectivement, par exemple, ça va augmenter la fertilité chez les rats. Donc au niveau féminin, ça va augmenter la fertilité chez les rats. Ça va aussi avoir un effet au niveau de la qualité du sperme. Alors ça, ça a été étudié chez les humains, mais aussi chez les rats. Donc c'est une plante qui est vraiment en pleine... Enfin, sous les feux, je dirais, scientifiques, il y a encore plein de choses à aller explorer. Mais en tout cas, c'est une plante qui peut être intéressante pour la fertilité.

  • Alexandra

    Alors, la liste ne s'arrête pas là. Il y a aussi des antioxydants.

  • Laurence

    Alors là, on va plus vers des compléments. Donc, on va retrouver ces antioxydants naturellement dans les aliments, comme la vitamine C ou la vitamine E ou le zinc et le sélénium. Donc, les vitamines... Vitamine C, vitamine E, soit dans les huiles pour la vitamine E, soit dans les fruits et légumes pour la vitamine C. Zinc, sélénium, on est plus sur les fruits de mer, mais il faut manger beaucoup de fruits de mer. Sous forme de complément, c'est effectivement très intéressant pour la fertilité, ou en tout cas pour notre terrain inflammatoire de manière générale, en sachant que, par exemple, le zinc et le sélénium, ce sont des... cofacteurs, c'est-à-dire qui vont aider à ce que des enzymes antioxydantes fonctionnent très bien dans notre corps. On va citer les noms, mais c'est la glutation peroxydase et la superoxyde dismutase. Ce sont deux minéraux ou oligo-éléments qui sont vraiment intéressants dans ce cadre-là.

  • Alexandra

    J'en ajoute encore un, le soufre.

  • Laurence

    Le soufre est en fait une molécule qui est très intéressante. On parlait de l'oignon et de l'ail tout à l'heure. Il y a des composés soufrés dans ces aliments-là. Si on va plus vers les compléments, on a la molécule soufrée qui s'appelle méthylsulfonylméthane, qu'on va retrouver par exemple dans l'ail ou dans l'oignon ou dans certains choux. Et cette molécule-là, elle va augmenter la production d'une molécule antioxydante qui est vraiment fondamentale dans notre organisme, qui est le glutathion. Donc le glutathion, c'est vraiment... la molécule qui va permettre de diminuer le stress oxydant et l'inflammation. Et donc, si on prend du MSM, du méthylsulfonylméthane, on va avoir cet effet sur la production de glutathione.

  • Alexandra

    Et on poursuit avec la star de la Belgique, la vitamine D. On en entend parler tout le temps, les Belges sont carencés, c'est une certitude. Elle a aussi un rôle à jouer.

  • Laurence

    Alors oui, tout à fait. On connaît la vitamine D pour son rôle au niveau du système immunitaire, qui a un rôle tout à fait important. On connaît également son rôle pour la formation osseuse, donc aussi un rôle très très important, mais on connaît moins son rôle au niveau de la fertilité. Et donc des études très récentes, qui datent d'il y a 3-4 ans grand maximum, et c'est encore sous le couvert des recherches actuelles, en fait on a fait une corrélation entre un taux de vitamine D bas et l'infertilité. Donc si on est carencé en vitamine D, on a plus de chances d'avoir des problèmes de fertilité. Et on s'est aussi rendu compte, pour comprendre pourquoi, parce que finalement c'est une corrélation, mais il faut comprendre pourquoi, eh bien on a constaté qu'il y avait énormément de récepteurs à la vitamine D sur nos organes reproducteurs, tant féminins que masculins. Donc la vitamine D a un rôle de maintien en bonne santé de nos organes reproducteurs, et donc inévitablement ça a un effet sur la fertilité. Et puis on sait que la vitamine D a un rôle antioxydant et anti-inflammatoire. Donc on revient à ce qu'on disait tout à l'heure, ce problème de terrain inflammatoire.

  • Alexandra

    Il y a les vitamines B également ?

  • Laurence

    Bien sûr, les vitamines B, déjà elles sont toutes importantes pour produire de l'énergie au niveau de notre corps. Donc on revient aussi à ce problème du mitochondrie qui doit fournir de l'énergie. Mais il y a trois vitamines B plus particulièrement qui sont très importantes pour la fertilité et pour le développement du foetus. C'est la vitamine B6, B9 et B12. Ces trois vitamines travaillent en synergie dans ce qu'on appelle un cycle de méthylation. C'est un groupement méthyl, un peu de chimie à nouveau. Les groupements méthyl, c'est du carbone avec trois hydrogènes. C'est une molécule toute simple, mais qui est absolument fondamentale pour la synthèse d'ADN et d'ARN. Pour la réplication cellulaire et pour le foetus, c'est tout à fait nécessaire. Donc, ne pas être carencé en ces vitamines est important, d'autant plus que si on prend la pilule, on est d'office carencé en vitamine B9. Donc, si on veut tomber enceinte, la première chose à faire, c'est de déjà se supplémenter. Dès qu'on a l'idée, on se dit tiens, je voudrais bien avoir un enfant, la première chose à faire, c'est en tout cas se supplémenter en vitamine B9 parce que c'est un facteur de... On augmente ses chances de tomber enceinte si on n'a pas de carence en vitamine B9.

  • Alexandra

    On a pas mal parlé de stress pour ce terrain inflammatoire. Est-ce qu'il y a un lien entre le stress et l'infertilité ? On entend souvent dire qu'il faut lâcher prise et laisser faire les choses. Est-ce que ce lien existe réellement ?

  • Laurence

    Alors, ce lien existe par le fait que simplement lorsqu'on est stressé, en fait on crée un terrain inflammatoire. Donc si on est stressé de manière régulière et répétée, Eh bien, ça a un impact vraiment délétère au niveau de notre organisme et on va entretenir ce lien inflammatoire. Alors, je ne vais pas rentrer dans les détails, mais c'est bien décrit dans la littérature scientifique. Donc, si on dit terrain inflammatoire, on retombe de nouveau sur le problème de la fertilité ou de l'infertilité qui est liée à cette inflammation chronique. Alors, il faut savoir aussi que c'est bien de se dire, ok, je vais prendre par exemple du magnésium pour être moins stressé, ou pour en tout cas faire en sorte que ça aille mieux, mais revenons de nouveau à la base. Pourquoi aller se complémenter alors que quelque part, il faut d'abord diminuer notre stress ? Pour moi, en tout cas, c'est clair que si on veut avoir un bébé et qu'on est stressé, il y a non seulement l'effet physique, qui est lié à ce terrain inflammatoire, mais il y a aussi l'effet psychologique. Donc on va diminuer nos... et on sait que nos émotions vont avoir un impact sur notre santé. Donc il est clair qu'il faut essayer aussi de travailler sur ce terrain-là, de diminuer notre stress au quotidien et de mieux manger. Et donc d'avoir finalement un mode de vie où on se remet au centre de nos préoccupations. Préoccupation, bien manger, c'est... Prendre soin de soi, c'est être en conscience par rapport à soi. Donc, c'est un acte qui, pour moi, est un acte important, qui a non seulement un impact sur notre santé, mais qui a aussi un impact sur nous-mêmes, sur notre humeur, sur notre manière de vivre.

  • Alexandra

    Et il ne faut pas attendre d'avoir des problèmes de fertilité pour mettre tout cela en pratique, évidemment.

  • Laurence

    Tout à fait, exactement. Et je pense qu'on peut terminer là-dessus parce que c'est vraiment important. Je pense qu'on doit repenser certaines choses dans notre vie et ça passe par là.

  • Alexandra

    Ce sera donc le mot de la fin. Merci Laurence. Le prochain épisode concernera la pratique intensive du sport et les problèmes articulaires. Il sortira au mois de décembre. Pour être sûr de ne pas le louper, vous pouvez vous abonner à notre podcast BeLive Talk. D'ici là, n'hésitez pas à écouter le premier épisode de notre podcast concernant le magnésium, les conséquences des carences sur notre santé et son rapport étroit au stress. Il est disponible sur toutes les plateformes d'écoute. N'hésitez pas non plus à noter et commenter ces épisodes. Prenez autant soin de vous que ce que vous prenez soin des autres. A bientôt.

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