- Speaker #0
Bonjour à toutes et merci d'être au rendez-vous pour un nouvel épisode de BeLive Talk, le podcast qui accompagne la santé des femmes au quotidien. Je suis Perrine Rase, directrice marketing chez BeLive et je suis ravie de passer ce moment avec vous. Aujourd'hui, nous allons parler d'un mot qu'on prononce tous les jours, souvent avec un petit soupir. Il s'agit du stress, bien sûr. Alors, il nous accompagne au travail, à la maison. dans notre rôle de parent, parfois même pendant nos moments de détente. Et si en fait le stress n'était pas le problème, mais un message à décoder, une clé pour avancer avec plus de clarté et de force. Pour en parler, j'ai la joie de recevoir Catherine Chuenick. Avec elle, nous allons découvrir une autre manière d'aborder le stress, non pas en le fuyant, mais en l'écoutant. Et comme toujours, je serai accompagnée d'Alexandra Lambrex, journaliste... pour ses éclairages factuels et de Laurence Lins, directrice scientifique chez BeLive, qui nous proposera sa chronique « Phyto et Nutri » en dernière partie d'épisode. Prête ? On s'installe, on respire et on découvre ensemble comment faire du stress un véritable partenaire. Oui, oui, c'est possible. Catherine, bonjour.
- Speaker #1
Bonjour Perrine.
- Speaker #0
J'aimerais qu'on parle un petit peu de vous pour démarrer ce podcast. Pour commencer, pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours et sur tout ce qui vous a donné envie de travailler sur ce thème du stress ?
- Speaker #1
Moi, je suis psychologue de formation et après la psycho, j'ai un petit peu travaillé dans un bureau de recrutement à Bruxelles. Et puis, j'ai eu l'occasion de partir à l'étranger. Je n'adorais pas mon boulot dans ce bureau de recrutement. Et donc, je me suis dit, je pars à l'étranger, on verra bien. Quelle bonne idée. Exactement, on verra bien ce que je vais y faire. J'étais jeune. Et là, j'ai fait plein de choses qui n'ont rien à voir avec la psycho, puisque j'ai importé et distribué des bières belges.
- Speaker #0
Effectivement, rien à voir.
- Speaker #1
J'ai fait des gaufres de liège. J'ai enseigné au lycée français les cours de philo, donc là c'était un peu plus philo-psycho. Et puis j'ai travaillé avec un psychologue sud-africain qui, à l'époque, il y avait le livre sur l'intelligence émotionnelle qui était sorti, et donc fin des années 90, et il animait des groupes d'adultes sur développer son intelligence émotionnelle. Et donc moi j'avais un pied à l'école française, au lycée français, et je l'assistais dans ses ateliers, et je me dis mais en fait pourquoi on n'apprend pas ça à l'école ? C'est quand même important de savoir quoi faire avec ses émotions, son stress, on verra un peu le lien. Et donc j'ai traduit et proposé ça au lycée français. Et en rentrant, j'ai continué. J'ai continué à me former en psycho, à l'approche neurocognitive et comportementale. Donc là, on va parler du stress sous la loupe de ce modèle. Je me suis formée en technique post-traumatique, qui est l'EMDR, en hypnose. Et je suis très inspirée depuis maintenant une petite dizaine d'années. par les sagesses de Bouddha, de certains maîtres, qui disent en fait la même chose que ce que les neurosciences valident aujourd'hui. Donc c'est vachement intéressant.
- Speaker #0
Vous parlez justement des neurosciences appliquées. En quoi cette approche permet de changer finalement la compréhension qu'on peut avoir du stress ?
- Speaker #1
C'est vrai que c'est important de faire la différence entre les neurosciences structurelles, qui sont vraiment l'étude des neurones, des synapses, de la matière grise, des différents... corps, caleux, des amygdales limbiques, parce que ma fille a fait une neuropsy et je voyais ses cours, j'en touche pas une.
- Speaker #0
C'est dans l'intensif,
- Speaker #1
elle. C'est très anatomique, neuroanatomique. Alors que le modèle, il est vraiment neurofonctionnel. C'est-à-dire, avec ce qu'on connaît sur le cerveau, cette boîte noire, sur l'esprit humain, qu'est-ce que je peux en faire dans ma vie, concrètement ? C'est pour ça que c'est plutôt fonctionnel.
- Speaker #0
Vous êtes autrice de plusieurs livres dont le tout dernier d'ailleurs s'intitule « 28 prises de conscience à partager pour un esprit apaisé » . Est-ce que vous pouvez nous en dire plus ? Pourquoi cet ouvrage ?
- Speaker #1
Je l'ai écrit avec mon compagnon qui est médecin. Et donc, c'est un peu l'héritage qu'on avait envie de laisser à nos enfants. Et puis, on s'est dit pourquoi pas le partager à plus.
- Speaker #0
Merci Catherine. Je vous propose qu'on entre tout de suite dans le premier axe de ce podcast. Comprendre ce qui se cache derrière le mot stress. Alors Catherine, quand on parle de stress, on imagine souvent une réaction négative, voire un état qu'il faudrait éviter. Mais d'après vous, le stress peut aussi être un signal utile. Qu'est-ce que vous entendez par là ?
- Speaker #1
Effectivement, c'est une réaction difficile à contrôler, qui est naturelle, qui est utile, parce qu'en fait le stress c'est un état instinctif qui mobilise l'organisme pour sauver sa peau. Donc en fait... Ça peut servir.
- Speaker #0
Ça peut servir, effectivement, quand on est devant le lion. Bon, après, on n'est pas souvent devant le lion par ici. Non,
- Speaker #1
mais il y a quand même, de temps en temps, les témoignages que j'ai, c'est des chiens, des taureaux, des vaches, des chèvres, des oies. Enfin, ça, ce sont les animaux ici. Mais des humains, en fait. Beaucoup d'agressions avec des humains menaçants. Et donc, on a trois cartes à jouer pour sauver sa peau. Courir vite, pour qu'il ne nous attrape pas. Ça, c'est la fuite. Le deuxième, c'est la lutte. Donc là, c'est plutôt grenier, rugir, souffler, se montrer plus féroce que ce qu'on est pour qu'il change d'avis. le prédateur. Et la troisième carte, c'est l'inhibition de l'action, qui est transformée en pierre, en morceaux de bois, en cadavres.
- Speaker #0
C'est plus difficile, c'est tout. Oui,
- Speaker #1
mais quand je fais du post-trauma, il y a beaucoup de personnes qui me parfois, qui me disent j'étais complètement paralysée. Ma tête me disait fais quelque chose, bouge, et mon corps était complètement paralysé. Donc ça, c'est vraiment l'état d'inhibition. Et donc, dans nos cultures, On ne rencontre pas un prédateur régulièrement, heureusement. Pourtant, on est très stressé. On va dire en moyenne que dans 10% des cas, ça dépend des métiers, mais on a vraiment besoin de déclencher le stress parce que ça peut nous sauver notre vie. Et dans plus de 90% des cas, il n'y a pas de raison. En fait, le prédateur, il est dans notre tête. Et pourquoi ça peut être un signal précieux ? Parce que le modèle dit que le stress... est un signal, comme la douleur, qui nous indique qu'on n'est pas dans le bon état d'esprit pour gérer la situation.
- Speaker #0
Alors, on l'a compris, le stress, c'est évidemment une réaction du corps, mais aussi de l'esprit. Qu'est-ce qui se passe, mais vraiment très concrètement, quand on se sent dans cet état sous pression ?
- Speaker #1
En fait, le stress va se manifester dans le corps, puisqu'il y a toute une neurochimie qui est très intense. Et qui est censée, puisque je reviens à l'origine qui est un instinct, c'est censé être très intense et très court. Sauf que nous, on peut se sentir sous pression pendant une journée. Et donc on va ressentir, déjà déclencher toute cette neurochimie, mais ressentir toutes les sensations corporelles de ce stress. Et en fait, à terme, ça peut vraiment nous rendre malades. Ça peut abîmer des organes, ça peut affaiblir notre système immunitaire. Parce que ce n'est pas fait pour ça. Ce n'est pas juste dans la tête, évidemment. Mais le prédateur est dans notre tête.
- Speaker #0
Et on entend aussi souvent parler de bon, de mauvais. On dit, ah, ça c'est du bon stress. En fait, est-ce que la distinction est pertinente d'après vous ? Est-ce qu'il y a un bon et un mauvais stress ?
- Speaker #1
Je dirais, le bon stress, c'est celui qui va nous sauver notre vie. Ça, c'est quand même sympa.
- Speaker #0
Et il est ponctuel, j'imagine.
- Speaker #1
Et il est très ponctuel et plutôt rare dans nos cultures. Mais ce qu'on entend souvent par bon stress, en tout cas quand je... questionne les personnes qui disent « ouais, mais moi je trouve que quand même le stress, ça me fait du bien, ça me mobilise » , les neurosciences vont plutôt parler de mobilisation ou de motivation, pas tellement de stress. Parce que le stress, quand on pense à notre propre stress ou le stress de quelqu'un, on est moins présent, moins créatif, voire même dangereux à conduire. Le stress,
- Speaker #0
ce n'est pas terrible. Non, ce n'est pas terrible. Vous évoquez aussi souvent l'importance du regard qu'on peut porter sur une situation. Comment ce regard peut transformer finalement notre expérience du stress ?
- Speaker #1
Justement, toute l'approche va essayer de changer le regard sur le déclencheur qui a été conditionné. Par exemple, quelqu'un peut être stressé à l'idée d'arriver en retard. C'est un prédateur assez courant. Donc le déclencheur c'est le retard, donc il y a une équation, c'est que pour être stressé, il faut être en retard, ou en tout cas un risque de retard, multiplié par une stressabilité sur ce prédateur, le retard. Et donc on voit bien qu'on n'est pas égaux, donc il y en a qui sont en retard, ils ne sont pas très stressables, donc ils ne sont pas stressés. Quand on est à l'heure, on peut être très stressable sur le fait d'être en retard, mais comme on est à l'heure, on a le temps, on est cool, on n'est pas stressé. pour être stressé, il faut la combinaison des deux. Il faut le déclencheur et une vulnérabilité ou ce qu'on appelle une stressabilité sur ce déclencheur, comme dans les réactions allergiques. Pour faire une allergie, il faut un terrain allergique, qui est la stressabilité, et l'allergène. L'allergène qui est cool pour d'autres qui n'ont pas le terrain allergique.
- Speaker #0
Alors, on parle justement de différents profils de personnes. Comment ça se fait qu'il y a des personnes qui gèrent tout simplement mieux le stress que d'autres ? Est-ce que c'est une question d'éducation, d'intelligence émotionnelle et d'éveil déjà petit ? Ou alors c'est une question de personnalité tout simplement ? Ou même de posture par rapport à ce stress ? Et donc ça s'apprend, j'imagine ?
- Speaker #1
Je pense que c'est complexe. C'est un doux mélange de tout ça. Il y a des natures qui débarquent sur la planète Terre et qui trouvent que tout est cool. Il y a en partie l'éducation. Je pense que si on a grandi dans une ambiance tendue, stressante ou anxieuse, on a tendance à se dire que le monde est peut-être dangereux. Peu importe les conditions de base. Tout s'apprend et donc on n'est pas tous égaux, mais on peut tous arriver à être serein, même quand les situations ne sont pas idéales.
- Speaker #0
Ça, c'est le message positif du jour, évidemment, c'est que peu importe où on en est par rapport au stress, on peut évoluer et mieux le vivre, j'imagine. Alexandra, je me tourne vers toi pour quelques données chiffrées sur ce sujet.
- Speaker #2
Selon une étude Ipsos réalisée l'année dernière, 64% des Belges se disent stressés. Et selon une étude de la KU Leuven réalisée en 2023 cette fois, une personne sur trois dit ne pas savoir comment gérer ce stress.
- Speaker #0
Merci Alexandra. Catherine, quelle est votre réaction par rapport à ces statistiques ?
- Speaker #1
Mais c'est vrai que c'est un grand fléau. Je pense qu'il y a beaucoup de souffrance générée par le fait qu'on n'a pas appris justement à faire la différence entre ce qui va déclencher le stress et ma part. à moi, donc mon terrain, ma stressabilité. Et donc, pour le moment, la majorité des gens, on subit. On subit ce qui se passe à l'extérieur. Parfois, on se fait agresser, ce qui n'est pas très agréable. Et on subit notre réaction intérieure qui est « j'ai peur » ou « je suis en colère » ou « je suis complètement inhibée parce que je me sens vraiment en danger » . Et donc, si je n'ai pas appris qu'à l'extérieur, il peut y avoir quelqu'un qui m'agresse, mais qu'à l'intérieur, je peux rester serein et euh répondre de manière adaptée à cette personne qui n'a pas l'air d'être en grande forme parce que quelqu'un qui agresse en général n'est pas cool. Et donc, il y a des techniques de communication, mais pour ça, il faut être calme.
- Speaker #0
Et il faut aussi pouvoir accueillir ce stress. Et évidemment, on va tout de suite passer au deuxième axe de cet épisode. Vraiment, cette question de comment on va accueillir ce stress. Catherine, dans les formations que vous prodiguez, vous dites que le stress n'est pas un ennemi, mais un message. Comment se manifeste-t-il et comment faire pour l'identifier avant qu'il ne nous dépasse ?
- Speaker #1
C'est tout un programme. C'est vrai qu'on parle de stress. C'est un mot dans lequel on met toutes nos sensations désagréables. Parce que si je reviens aux trois formes de stress, tout ce qui est fuite, ça va être inquiétude, anxiété, tout ce qui est de l'ordre de la peur. La lutte, ça va être agacement, impatience, énervement, frustration, sentiment d'injustice, donc tout ce qui est du registre de la colère. Et alors l'inhibition de l'action, plutôt registre de la tristesse, donc découragement, on est au bout de son petit rouleau, on a l'impression qu'il n'y a rien qui va, qu'on est foutu, que ça ne sert à rien. Donc on est très découragé et fatigué. Et donc ça regroupe un peu ces trois états, regroupe toutes nos sensations désagréables qui sont dans les 90% des cas, associés à des apprentissages. Et donc, en fait, on va plutôt parler, si on est précis, d'émotions dans ce cas-là. Donc, dès qu'une sensation désagréable qui va se manifester dans le corps et dans l'esprit est associée à un apprentissage, genre le retard, votre petite fille, elle n'est pas stressée d'arriver en retard chez sa grand-mère, parce qu'elle n'a pas encore... appris.
- Speaker #0
Je voulais dire, c'est pas inné, c'est acquis. C'est pas inné,
- Speaker #1
c'est tout à fait acquis. Mais très vite, on a compris, déjà, dans quelques mois, quand elle a dit, oh là là, on est en retard à la crèche, je sens la tension dans la voiture, elle va associer retard et tension. Donc, on va plutôt parler d'une émotion, les émotions de base, donc la peur, la colère, la tristesse, et puis la joie, qui est l'émotion positive, liée à l'état de calme, quand il n'y a pas de prédateur. Donc, si on était des gazelles dans la savane, pas de prédateur, on profite de la vie. Donc ça, c'est ce qu'on appelle l'état de l'activation d'action, donc l'état de calme par défaut. Et donc ces ressentis désagréables, on dit qu'ils sont un signal, comme la douleur, un signal qui normalement, donc si une vraie émotion, les études montrent, ça dure plus ou moins 90 secondes. Donc c'est très court. Et c'est vrai que c'est important d'accueillir ce signal, de dire bienvenue peur. « Bienvenue, je te vois, tu es là, qu'est-ce que tu me fais de toi ? » On lui sert un petit thé, un petit café, un petit verre d'eau, parce que de toute façon, elle est là. Et nous, on a quand même tendance à vite vouloir la faire partir, parce qu'on a été éduqués à « arrête d'être triste, arrête d'être en colère, arrête de pleurer » . Donc, on n'a pas un rapport à notre émotion et à notre stress qui est très accueillant. Mais donc, c'est vrai de prendre le temps de l'accueillir. Et maintenant, il y a d'autres... d'autres courants qui disent la même chose que l'approche neurocognitive et comportementale, que le stress est un signal qui nous informe du delta entre nos désirs et la réalité. Donc quand la réalité... répond à nos désirs, l'émotion qui apparaît, c'est la joie.
- Speaker #0
Tout va bien.
- Speaker #1
Youpi, trop chouette. Et quand la réalité ne répond pas à nos désirs, alors c'est des émotions plutôt désagréables, de type peur, frustration, colère, tristesse. Et donc, c'est juste d'écouter, de dire « Ah, ok, merci, frustration, effectivement, la réalité ne correspond pas à mes désirs. » Et puis se rappeler, parce que ça, on a oublié quand même de nous le dire, que la réalité n'est pas là pour répondre à nos désirs. que la réalité, elle l'est. Et nous, on met une connotation, c'est chouette, c'est pas chouette, c'est inacceptable, c'est trop bien, mais ça c'est dans notre tête, c'est ni trop bien, ni agréable, c'est c'est. Et en fonction de nos conditionnements, on va ressentir des choses agréables ou désagréables.
- Speaker #0
Donc si je vous suis, on peut résumer en se disant que rejeter le stress ou le nier, c'est pas la bonne chose à faire, on l'accueille. Alors tout un programme, pas évident. Mais quel bénéfice finalement on peut tirer du fait de se dire « Ouh là là, ok, je suis en colère, je prends un instant, j'accueille mon émotion » et finalement qu'est-ce que ça apporte ?
- Speaker #1
Déjà, on ne refoule pas et on ne fait pas de dégâts. On n'est pas le pantin de notre émotion parce que parfois notre émotion nous fait dire des choses ou faire des choses et puis après on regrette. On regrette ou parfois ça peut être même très embêtant. Donc là, on va s'occuper de son émotion, parce que ça, c'est notre responsabilité. Et puis, ça nous laisse un tout petit sas. Mais alors, avec de l'entraînement, ça va de plus en plus vite. Parce que si je fais vraiment le scénario au ralenti, ça fait un peu bizarre. Si, je ne sais pas, quelqu'un m'insulte, je suis traversée par une colère. Je vais m'occuper de ma colère. Je reviendrai vers vous dès que je me serai occupée de ma colère et qu'on aura pris un petit café ensemble et qu'elle se sera dissipée. Non, ça fait hyper bizarre. Mais c'est de le faire quand même soit en différé, de dire ok, ce n'est pas le moment, je ne suis pas entraînée suffisamment à m'occuper de ma colère en live. Je m'en occuperai après, mais ce n'est pas elle qui va me faire parler. Donc je vais essayer de rester le plus calme possible pour pouvoir justement m'adapter à la situation. Mais comme la douleur, la douleur, ce n'est pas agréable, mais c'est quand même vachement précieux comme signal. Parce qu'au moins, je suis informée qu'il y a quelque chose qui ne va pas.
- Speaker #0
Alors Alexandra, je pense que tu as une petite info à nous partager à ce sujet.
- Speaker #2
Oui, une enquête réalisée par l'ULB, qui est le baromètre santé mentale 2022, montre que 6 femmes sur 10 déclarent percevoir des manifestations physiques du stress, mais seuls 24% identifient ces signaux comme des messages du corps. La plupart les associent simplement à de la fatigue en fait.
- Speaker #0
Merci Alexandra. Catherine, j'imagine que vous avez de quoi réagir par rapport à cette statistique.
- Speaker #1
C'est juste de dire qu'être stressé, c'est très fatigant. Donc en fait, on croit qu'on est fatigué et que la cause, c'est qu'on fait trop de choses. Mais en fait, déjà le fait d'être stressé, comme il y a toute la neurochimie et ça mobilise l'organisme, c'est vraiment fatigant. Et nous, parfois, on se réveille stressé, on est stressé toute la journée, on se couche stressé. Et puis on s'étonne qu'on est fatigué. C'est normal en fait. C'est important aussi de s'arrêter et de prendre le temps de dire « Ok, est-ce que je peux créer un peu d'espace, prendre un peu de recul ? Comment est-ce que je peux voir les choses autrement ? » Parce qu'on le fait, parfois avec de l'aide ou tout seul, on change notre regard sur les choses. Mais se dire « En attendant, je m'épuise. » Donc pourquoi pas apprendre à changer de regard plus vite pour protéger ma santé, mon énergie ?
- Speaker #0
Mon capital énergie, évidemment. Est-ce que vous avez des petits gestes ou des petites habitudes ? Parce qu'évidemment, théoriquement, c'est facile à dire, mais dans un quotidien, est-ce qu'il y a des petites choses, des petits gestes, des routines à mettre en place pour nous aider à rester présents et attentifs au moment du stress quand il se manifeste, sans chercher à le fuir, évidemment ?
- Speaker #1
Je pense que c'est déjà d'avoir cette conscience et de plus en plus, on va le voir arriver de loin. On va dire, là, ça pointe le bout de son nez, donc je vais m'en occuper avant de me faire complètement envahir. Donc, plus les radars sont fins et loin, plus je peux détourner le missile et m'en occuper sans me faire attaquer.
- Speaker #0
Donc, on entraîne ces radars.
- Speaker #1
Oui, on entraîne la détection des micro-signaux de stress et des émotions le plus finement possible. C'est plus facile, évidemment. C'est plus facile d'éteindre un tout petit feu, un feu de forêt.
- Speaker #0
Alors, sur votre site internet, on retrouve quelques capsules vidéos sur la thématique du stress, évidemment. Vous y abordez notamment l'équation du stress et vous proposez aussi de s'équiper d'un pack aventure. Est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur ces concepts ?
- Speaker #1
Oui. Donc, l'équation du stress, c'est l'équation dont je parlais au début. Pour être stressé, il faut un déclencheur. multiplié par une stressabilité. Donc la bonne nouvelle, c'est que les déclencheurs circulent librement dans la nature. Parfois, on est coincé dans le trafic, il y a des personnes qui ne sont pas sympas, donc il y a plein de choses qui peuvent arriver. Mais on peut toujours travailler sur sa stressabilité. Donc, diminuer un peu sa vulnérabilité à ce déclencheur. Et le pack aventure est un des exercices pour justement diminuer sa stressabilité. Et il consiste à éclairer les avantages des situations désagréables. Donc, par exemple, on vit un échec, quel qu'il soit, on se prépare pour un examen, on rate l'examen. nous on va voir que les désavantages de l'échec et on aurait imaginé que réussir cet examen, il n'y avait que des avantages. Et le pack aventure, il éclaire les deux colonnes qui ne sont pas évidentes, c'est-à-dire les avantages d'avoir raté cet examen et les désavantages si j'avais réussi cet examen. Et ça, évidemment, on n'a pas vraiment appris, parce que moi, quand je ratais une dictée, on ne me disait pas qu'il y avait plein d'avantages d'avoir raté ma dictée.
- Speaker #0
C'est sûr que ce n'est pas intuitif.
- Speaker #1
Et pourtant... Quand on réfléchit un peu à sa vie, il y a des super bonnes nouvelles qu'on a vécues. On a ouvert la bouteille de champagne, c'était la fête. Et en fait, on se rend compte que cette bonne nouvelle nous apporte des désavantages. Et il y a des grosses tuiles qui nous sont tombées dessus. Et avec un peu de temps, on se dit, finalement, grâce à cette tuile, j'ai pu rebondir. Donc, en fait, il n'y a aucune situation qui ne comporte que des avantages ou qui ne comporte que des désavantages.
- Speaker #0
Je vous propose de passer à l'axe 3 de notre podcast, transformer le stress en énergie positive. Alors Catherine, comment passe-t-on d'un stress qui nous freine à un stress qui nous stimule et nous fait avancer ? Est-ce qu'il y a une technique, une pratique régulière ou c'est simplement finalement un changement d'état d'esprit ?
- Speaker #1
Oui, c'est finalement qu'un changement d'état d'esprit et ça demande de la pratique, de l'entraînement. donc il y a vraiment cette notion qu'il n'y a pas tellement en psychologie, et qu'il y a partout, les musiciens, les sportifs, pas mal de disciplines, on s'entraîne beaucoup, beaucoup, beaucoup, pour de temps en temps avoir des compétitions ou des concerts. Et en psychologie, il n'y a aucun entraînement, et on est tout le temps en full concert ou compétition à la Coupe du Monde, et on doit tout de suite faire bien. Et donc cette notion... d'apprendre à se connaître et d'apprendre à prendre le temps par exemple de faire un pack aventure sur quelque chose que je sais qui va arriver donc je ne sais pas si je suis étudiant je sais que je risque de rater un jour un examen donc pourquoi pas déjà me préparer avoir tous les avantages à rater un examen et comme ça, quand ça arrive je suis déjà préparée à ne pas considérer que la Terre s'arrête de tourner et que c'est la fin du monde ... Donc c'est quand même toute une éducation.
- Speaker #0
Oui, c'est une mécanique. Et est-ce que tout le monde peut y arriver ?
- Speaker #1
Je pense que tout le monde peut y arriver, oui.
- Speaker #0
Dans vos formations, vous parlez parfois de multiplication de points de vue. En quoi ce changement de perspective peut-il désamorcer une situation stressante qui arrive ? Elle est là.
- Speaker #1
Parce qu'on est très centré sur soi quand il nous arrive quelque chose. Donc il se passe quelque chose. Et surtout quand on est sous stress, on n'a plus tous les neurones sur le pont et prêts à être créatifs et à faire preuve de résilience. Et donc, la multiplication de points de vue, c'est un des exercices aussi. C'est d'aller chercher des personnes ou des points de vue qui sont différents des nôtres. Et nous, on a une tendance à vouloir valider nos points de vue. Donc, je ne sais pas s'il nous arrive une tuile. plutôt aller chercher nos amis qui vont renforcer le fait que vraiment c'est horrible ou c'est dégueulasse et il faut vraiment qu'il fasse quelque chose. Donc en fait ça alimente le stress et l'émotion et la multiplication de points de vue c'est faire vraiment l'inverse. Ok il m'arrive ça, je dois parler à quelqu'un qui trouve que c'est pas grave qui a du recul et qui va me faire voir les choses autrement. Alors on peut se préparer de manière artificielle qu'en penserait quelqu'un qui est en Ukraine, dans un pays en guerre.
- Speaker #0
C'est sûr que nos petits problèmes peuvent être utiles.
- Speaker #1
Ça reste relatif, ou même, qu'en penserais-je, moi, dans dix ans ? Comme ça, c'est moi, mais dans dix ans, est-ce que je vais encore m'énerver pour ce genre de choses ?
- Speaker #0
Et à côté de la multiplication des points de vue, vous avez aussi développé un modèle qu'on appelle la pyramide des moyens et des exigences. Est-ce que vous pouvez nous expliquer comment cet outil permet de mieux gérer le stress ? En équilibrant ce que l'on attend de soi et ce que l'on peut réellement accomplir.
- Speaker #1
Oui, en fait, la pyramide moyen-exigeant, c'est un exercice qui est, je trouve, très efficace pour sortir de la victimisation. J'y peux rien, c'est pas de ma faute,
- Speaker #0
c'est toujours moi,
- Speaker #1
je subis. Et il est basé sur ces deux axes où je peux être engagée dans ce qui ne dépend que de moi. et non attaché au résultat qui ne dépend pas que de moi. Et puis le cadran engagé et attaché, ça c'est le cadran où on est très stressé parce que je fais, je fais, je fais, mais je veux une garantie de résultat. Et puis il y a le cadran où je ne fais pas ce qu'il faut, mais je veux du résultat. Donc là c'est je ne fais rien à l'école, mais je veux mon diplôme ou je râle sur les travaux routiers, je ne compte absolument pas m'engager dans les projets des rénovations des routes belges. Donc voilà, on est plein d'incohérences dans ce cadran-là. Et puis, il y a le cadran non engagé, non attaché. Là, je ne veux rien, je ne fais rien. Ça, c'est cool aussi. Et en fait, quand on est très stressé, on est souvent dans le cadran engagé et attaché. Et en fait, ce qui stresse, c'est l'attachement au résultat. C'est, je veux bien faire ma part, mais je veux la garantie du résultat. Et comme parfois, c'est tellement stressant, donc on est candidat burn-out quand on est dans ce cadran, et comme c'est tellement stressant, on part souvent dans le cadran en face qui est « alors je ne fais plus rien. Je ne veux plus rien, je ne fais plus rien, j'attends plus rien. Je fais le minimum syndical. » On se sent mieux. Mais pas parce qu'on n'est plus engagé, parce qu'on n'est plus attaché au résultat. Et un exemple qui illustre bien ces quatre cadrans, c'est par exemple notre rapport à notre santé. Je peux manger sainement, prendre plein de compléments alimentaires, faire mes 10 000 pas par jour et quand même avoir un problème de santé. Donc, je fais ma part, je suis engagée dans ma santé, mais je n'ai aucune garantie d'être 100% en bonne santé.
- Speaker #0
Et pourtant, je suis attachée aux résultats, sans doute.
- Speaker #1
Et certains sont attachés aux résultats et certains même boivent, fument et ne font pas tout ça, mais ils veulent une bonne santé. La pyramide moyen-exigeant, c'est un exercice qui permet de lâcher le 100% résultat. Je vais faire ma part et puis après, incha'Allah, le résultat, on verra. Et je me concentre sur qu'est-ce que je peux faire, moi, qui ne dépend que de moi. Et dans l'éducation, c'est très important parce qu'en fait, en tant que parents, on va donner le meilleur de nous, mais on n'a aucune prise sur le résultat. Est-ce que nos enfants vont être heureux ? Est-ce qu'ils vont être cool ? Est-ce qu'ils vont avoir une chouette vie ?
- Speaker #0
On n'en sait rien.
- Speaker #1
On n'en sait absolument rien, mais beaucoup de parents se sentent coupables et sont très attachés au résultat, ce qui est logique puisqu'il y a beaucoup d'émotionnel.
- Speaker #0
Bien sûr. Est-ce qu'il y a des petites astuces qui permettent ? d'identifier, voilà, on a tous des personnalités différentes, on a des forces, des ressources. On peut se dire, ah bah tiens, ça c'est ma force à moi. Donc dans ces situations stressantes-là, c'est le bouton que j'active pour réagir plus sereinement.
- Speaker #1
Mais dans les petites vidéos qu'il y a sur ma page web, il y a à un moment donné la description des six portes d'entrée pour arriver à un état serein. Donc il y a être curieux, donc voir tout comme une aventure. Il y a accepter, donc ça c'est être lucide, ok, c'est, même si je voudrais que ce soit autrement, c'est comme ça. Il y a mettre de la nuance, donc ça c'est aussi important dans le langage de mettre des plus tôt, la majorité du temps, parfois, parce que des toujours jamais ça crispe. Il y a prendre du recul, il y a réfléchir, tiens, quels sont les liens de cause à effet, de manière logique. Et il y a qu'est-ce que je suis prête à assumer. Quel est mon choix ? Qu'est-ce que je choisis ? Et je l'assume alors avec le sourire. Et on a chacun au moins deux portes d'entrée préférentielles. Et donc, c'est de rentrer par le facile. De dire, tiens, moi, j'aime bien réfléchir au lien de cause à effet, ça me détend. Il y en a, moi, je prends du recul, ça me détend. Voilà, donc ça dépend un peu de chacun.
- Speaker #0
Moi, je suis une personne de nuance. Eh bien, je vais essayer de nuancer la situation. OK, super. Mais pour toutes ces bonnes astuces, d'ailleurs, je vous invite à aller consulter. le site de Catherine Chouinic, évidemment. On va parler de votre dernier livre. Parmi les 28 prises de conscience que vous évoquez, est-ce que vous pouvez nous en présenter, nous donner un petit avant-goût et nous en présenter deux, trois, qui peuvent vraiment aider à transformer notre rapport au stress ?
- Speaker #1
Ça parle pas mal de l'approche neurocognitive et comportementale. La prise de conscience essentielle, je dirais, c'est que tout est une question d'état d'esprit. Et donc, je peux... Euh... Je ne choisis pas ce que la vie va mettre sur mon chemin, mais je peux toujours choisir, avec de l'apprentissage, ce n'est pas facile, comment je vais le vivre. Parce qu'il y a des personnes qui sont atteintes de maladies et qui sont sereins. Il y a des personnes qui vivent dans des endroits paradisiaques, dans des conditions de rêve et qui sont déprimées. Donc, ce n'est vraiment pas les conditions extérieures, même si c'est chouette d'avoir un chouette environnement et une bonne santé. Mais c'est vraiment l'état d'esprit qui va déterminer si je suis détendue, en paix, sereine. Et donc, il y a dans le dernier livre un mix. de prise de conscience qui viennent de l'approche neurocognitive et comportementale, mais aussi d'autres sources.
- Speaker #0
Ça, c'est une astuce. C'est vraiment de prendre conscience. Est-ce qu'il y a une autre méthode, votre préférée peut-être ?
- Speaker #1
Moi, j'aime bien les pensées alternatives. Notre façon de ressentir les choses dépend de notre façon de penser ou de notre façon de voir les choses. injuste, je vais me sentir fâchée et mon comportement va être lié à mon état. Si je pense, c'est grave, ça ne va pas aller, je vais sans doute être anxieux. Et donc, moi, j'ai une liste de pensées, qui sont des pensées pas spécialement positives, que j'ai appris par cœur, ça fait 20 ans, et je pense tout haut. Donc, mes enfants, ils ont appris mes pensées alternatives. Donc, d'ailleurs, quand je suis un petit peu crispée, ils me les ressortent. Et donc, ce sont des pensées du genre... Ça arrive, c'est une expérience, c'est différent, c'est une opportunité, ça va passer, j'ai de la chance, parce qu'il y a plein de gens qui échangeraient tout de suite mon problème contre le leur. Donc il y a plein de petites pensées, il y a plein de choses qui m'échappent, c'est plus complexe que ce que je perçois. Parce que si c'était si simple, on serait tous premiers ministres.
- Speaker #0
Oh non !
- Speaker #1
ou roi, parce qu'il suffit de, il suffit de, ben non, à mon avis, c'est plus complexe que. Et donc, c'est des petites pensées. Et chaque fois qu'il m'arrive une tuile, on embarque ma voiture à la fourrière ou des choses plus embêtantes.
- Speaker #0
C'est difficile de positiver à ce moment-là.
- Speaker #1
Voilà, quand j'ai un problème de santé, je me dis, ok, ça va passer. Et aussi, ces petites pensées, elles m'aident à retrouver du calme. Et puis après, de faire d'autres exercices, comme penser à tous les autres qui souffrent aussi. Je ne suis pas seule sur cette... de terre, il y a plein de gens qui souffrent énormément. Et donc, se décentrer un peu, je trouve que ça, ça apaise aussi.
- Speaker #0
Pour alléger son stress. Et à ce sujet,
- Speaker #1
Alexandra, je me tourne vers toi.
- Speaker #0
Je crois que tu as une petite info à nous partager.
- Speaker #2
D'après une étude de Harvard, qui date de 2020, instaurer un rituel de 5 minutes de respiration consciente par jour diminue de 25% la réactivité du système nerveux au stress chronique. Et il existe notamment différentes applications comme Respire Relax qui permettent d'être guidées dans son exercice et de fixer la durée de celui-ci.
- Speaker #1
Il y a encore une chose qui est très efficace, c'est sourire.
- Speaker #0
On n'y pense pas assez. C'est vrai que respirer... Respirer et sourire. Mais c'est vrai que ça permet de voir la vie déjà d'une autre manière. Merci Catherine. Je vous propose maintenant d'aborder le dernier axe de notre podcast, ancrer le changement au quotidien. Alors Catherine, si on devait résumer votre approche, il s'agirait de comprendre, accueillir, transformer, ancrer. C'est bien juste ? Tout à fait. Alors comment faire justement pour ancrer cette démarche et d'autres mots pour qu'elle devienne un réflexe au quotidien ? Ancrer, ce n'est pas facile ?
- Speaker #1
Non, mais c'est comme tout, c'est de l'entraînement. Donc apprendre à marcher, c'est marcher. Apprendre à écrire, apprendre à jouer un instrument de musique, une langue. C'est vraiment l'entraînement et la répétition qui est la clé de l'intégration.
- Speaker #0
Et on dit souvent que le stress revient toujours. Comment est-ce qu'on évite de retomber dans les mêmes schémas ? Parce qu'on est souvent stressé par les mêmes choses.
- Speaker #1
Exactement, c'est pour ça que comme l'équation rend les choses prévisibles, puisqu'on connaît à l'avance nos déclencheurs, c'est vraiment de quand on a un moment creux, genre une salle d'attente, ou même quand on est seul dans sa voiture, c'est de d'essayer de diminuer sa stressabilité sur ces déclencheurs qu'on connaît.
- Speaker #0
Et donc, ancrer, évidemment, ça vient avec, on l'a dit, l'expérience. Donc, on doit voir finalement toutes les petites tuiles qui arrivent sur notre chemin comme des petits exercices pour se dire, OK, maintenant, je vais améliorer ma résistance au stress. Je vais changer mon regard. Ici, dans ce podcast, on aime bien d'être concret et que vraiment les auditeurs, les auditrices repartent avec des clés. Si vous deviez donner un seul conseil super concret pour commencer, voilà, dès aujourd'hui, on a terminé le podcast, on se dit, je vais faire de mon stress un allié, ce serait quoi ?
- Speaker #1
Déjà, dédramatiser, c'est normal, puisqu'on n'est pas encore des robots. On ne peut pas décocher l'option stress-émotion le matin en se disant aujourd'hui, non merci. Donc, on va encore vivre des coups de stress et des sensations désagréables. Donc, c'est normal. Et je dirais, écouter le message. En fait, c'est vraiment un allié qui nous informe. de quelque chose. Alors même s'il est désagréable, comme la douleur, c'est pas très agréable, mais c'est vraiment un messager. Et alors soit ça nous informe qu'on n'accepte pas la situation, soit ça nous informe qu'on manque de nuances, qu'on ne prend pas assez de recul, qu'on lutte souvent contre soi-même, on prend souvent la double peine, il nous arrive quelque chose de pas chouette, et en plus on lutte contre nous, ou on refuse l'émotion, on refuse le stress. Donc c'est vraiment d'être bienveillant, de se traiter comme on traite nos amis quand ils sont stressés.
- Speaker #0
Et on terminera là-dessus. Merci beaucoup Catherine pour vos éclairages et on rappelle le titre de votre livre, 28 prises de conscience à partager pour un esprit apaisé. Merci à vous.
- Speaker #1
Merci Perrine.
- Speaker #0
J'ai maintenant le grand plaisir d'accueillir Laurence Lins pour sa chronique Phyto et Nutri dans ce podcast. Alors Laurence, quels sont les aliments ou combinaisons d'aliments simples qu'on peut intégrer dans les repas quotidiens pour soutenir la clarté mentale et... finalement limiter la fatigue liée au stress ?
- Speaker #3
Pour garder l'esprit clair quand on est stressé, l'idée c'est surtout d'éviter les montagnes russes de la glycémie, c'est-à-dire le fameux yo-yo de la glycémie. Il faut donc éviter tout d'abord les sucres rapides, les bonbons, les biscuits, les jus de fruits. J'en ai déjà parlé dans les épisodes précédents. Ça veut dire qu'il faut éviter des grignotages tout au long de la journée.
- Speaker #0
C'est difficile ça évidemment, parce que quand on a besoin d'ivoire clair et d'un petit coup de fouet, on va ouvrir le petit paquet de, on ne citera pas de marque.
- Speaker #3
Un truc tout simple, si vous avez une fringale, c'est de penser à prendre un fruit entier, avec une poignée de noix ou d'amandes. On peut prendre un yaourt aussi par exemple, avec des noix ou des fruits secs. Ça va permettre d'être calé et ça va éviter le coup de fatigue. Pour les repas, pensez fibre plus protéines, plus bon gras, pour nourrir sainement votre cerveau. On peut penser par exemple à une omelette avec des légumes, du poulet avec des petits pois ou des lentilles arrosées d'un filet d'huile d'olive. Tout ça, c'est très simple. Et puis, il y a bien sûr les sardines ou les macros avec un avocat, par exemple, parce que ça contient des oméga-3. Et les oméga-3, c'est vraiment du carburant 3 étoiles pour la stabilité émotionnelle.
- Speaker #0
Et petite anecdote, chez BeLife, on adore les sardines. On en mange à toutes les heures. Donc, manger des sardines, c'est bon pour le cerveau. Alors Laurence, quelles petites habitudes quotidiennes peuvent vraiment aider, on parlait dans ce podcast, d'accueillir le stress sans se laisser submerger ? Je ne sais pas, moi par exemple, des petites pauses conscientes, l'hydratation ou alors une manière d'organiser les repas. Dis-nous tout, inspire-nous.
- Speaker #3
Ce sont évidemment les mini-habitudes qui vont faire la différence. Et donc une première chose à faire, par exemple, c'est avant de manger, c'est de prendre... Une bonne respiration consciente parce que ça va permettre de se recentrer immédiatement. Il faut aussi être conscient de ce qu'on mange. C'est-à-dire que conscientiser son assiette permet d'être dans le moment présent du repas et pas dans nos pensées qui souvent nous emmènent involontairement dans un état de stress. Ce n'est pas nécessaire.
- Speaker #0
Et ce n'est pas plus facile justement que d'allumer la télé, etc. pas être tout seul avec soi-même face à son assiette. Mais c'est pas bon ça.
- Speaker #3
Quand on allume la télé, malheureusement, notre cerveau n'emmagasine pas le fait qu'on mange. Donc ça veut dire que notre cerveau va réclamer de la nourriture beaucoup trop souvent. Donc on repart sur le problème du yo-yo. Alors un autre petit truc, c'est de prévoir ce qu'on va manger dans la journée. Même vaguement, parce que ça permet d'éviter de se jeter sur n'importe quoi quand on est sous pression. Donc on a un plan si on veut. Et alors, un truc tout bête, mâcher. Parce que ça... Ça permet d'activer le nerf vague et donc ça va apaiser, ça va diminuer le stress.
- Speaker #0
C'est tout bête, mais c'est effectivement plutôt essentiel. Et ça permet aussi, je crois, de donner l'information au cerveau qu'on a plus faim.
- Speaker #3
Tout à fait. Mon dernier conseil, ça serait de bien s'hydrater, de boire régulièrement, car un tout petit manque d'eau peut augmenter le cortisol. Et donc, ça va augmenter le stress puisque le cortisol, vous le savez bien sûr, c'est l'hormone du stress.
- Speaker #0
Mais s'hydrater, parce qu'on parlait des repas, c'est pendant le repas. repas, on dit souvent qu'il ne faut pas trop boire avant de manger. Qu'est-ce qui est vrai dans tout ça ?
- Speaker #3
Alors ça, ça dépend déjà de chacun. Ce qui est important, c'est vraiment de s'hydrater. Donc je pense que la manière de le faire est probablement moins importante finalement que la finalité, c'est-à-dire de boire suffisamment d'eau. Alors on peut aussi établir une petite routine, mais ça, on aura peut-être l'occasion d'en reparler pour un autre podcast.
- Speaker #0
Alors Laurence, au niveau des micronutriments, quels sont ceux qui peuvent jouer un rôle vraiment très concret pour rester Merci. stable, émotionnel. et concentré face au stress quotidien.
- Speaker #3
Comme dans les deux derniers épisodes, je ne peux que vous recommander le magnésium et de préférence la forme acétyl-thorinate de magnésium que l'on va retrouver dans le magnésium 4-900 chez Be.Life et aussi ses compagnes indispensables, les vitamines B, surtout la vitamine B6, B9 et B12, qui vont en fait soutenir la production des neurotransmetteurs comme la sérotonine ou la dopamine, donc qui vont bien réguler le cortisol finalement. Et là, je n'en ai pas encore parlé dans les autres épisodes, mais on peut faire un petit zoom sur le zinc. Parce que le zinc va aider le corps à ne pas surproduire du cortisol et ça va calmer l'axe du stress et limiter l'inflammation de manière générale. Il va aussi rendre les récepteurs du cortisol plus efficaces et donc il faudra moins de cortisol pour diminuer le stress et revenir à la normale. Cerise sur le gâteau, il soutient également la synthèse des neurotransmetteurs. apaisant comme le GABA ou la sérotonine. Et enfin, je vais terminer avec un petit coup de cœur dont je n'ai pas trop parlé non plus. C'est la L-théanine qu'on va retrouver dans le thé vert parce que ça met dans un état calme mais concentré. Donc ça ne fait pas dormir. Et donc c'est parfait quand le stress nous tient.
- Speaker #0
Parmi les plantes adaptées au stress passager, est-ce que tu peux nous donner des exemples concrets et faciles à utiliser dans la vie de tous les jours, comme la mélisse, la passiflore ? Bien sûr, si tu as d'autres exemples, n'hésite pas.
- Speaker #3
Nous en avons déjà parlé au cours des épisodes précédents. La mélisse et la pastiflore sont vraiment de bonnes alliées pour diminuer le stress passager. Mais aujourd'hui, j'aimerais parler de la verveine odorante et de l'aubépine qui peuvent aussi nous aider.
- Speaker #0
Et ce sont des plantes qui vont agir différemment des deux précédentes ?
- Speaker #3
Ces quatre plantes sont complémentaires mais agissent de manière un petit peu différente. La mélisse, par exemple, est parfaite pour calmer l'esprit et augmenter la clarté mentale. La verveine odorante, par contre, est une plante qui va apporter une détente douce, alors que la passiflore va apaiser l'agitation mentale et les ruminations. Et l'aubépine, je pense que je n'en ai encore jamais parlé, mais je trouvais que c'était assez intéressant de le faire aujourd'hui, parce qu'en fait, c'est une plante qui va calmer le stress lorsque le cœur s'emballe. Donc, c'est une plante pour les palpitations. Et donc, on sait que chez certaines personnes, le stress va provoquer ces palpitations, ces battements de cœur un peu plus... un peu plus fort et donc l'aubépine convient parfaitement dans ce cas-là. Et donc on peut, selon son état, combiner les quatre plantes, deux de ces plantes, etc. Mais alors le stress peut aussi agir au niveau du système digestif et intestinal. Et donc dans ce cas-là, on se tournera plutôt vers la camomille matricaire. J'aimerais signaler quand même que toutes ces plantes se retrouvent dans notre gamme Aromaflor pour des tisanes anti-stress de qualité premium.
- Speaker #0
Et bio.
- Speaker #3
Et bio, bien entendu.
- Speaker #0
Alors tu parles de l'effet du stress sur notre système digestif et donc sur le microbiote. Comment soutenir le microbiote au quotidien pour qu'il nous aide à mieux gérer ce stress ?
- Speaker #3
Qu'est-ce qu'on lui donne à notre intestin ? Ici, il faut bien rappeler qu'effectivement, il y a un dialogue perpétuel entre nos intestins et notre cerveau, et notamment via le nerf vague. Et donc, ce qu'il faut savoir, c'est que le cortisol va augmenter l'inflammation et diminuer la production de GABA et de sérotonine. qui sont les deux neurotransmetteurs qui nous calment. Et donc, si notre microbiote est en bonne santé, il va produire des molécules qui vont abaisser l'inflammation. Et les molécules qui sont très intéressantes, dont certains ont peut-être déjà entendu parler, ce sont des acides gras à chaîne courte. Et donc, ces acides gras à chaîne courte permettent de contrecarrer le stress. Et donc, si on nourrit bien nos petites bactéries, elles vont nous aider à mieux gérer notre stress. Donc au quotidien, qu'est-ce qu'on peut faire ? On peut consommer des fibres, des oméga-3, on en a déjà parlé, et aussi des épices comme le curcuma ou le gingembre. Et moi, je recommande principalement des aliments fermentés comme le kéfir, le kombucha ou le miso. Et en plus de ça, si on consomme ces aliments qui vont mettre notre microbiote en bonne santé, il faut aussi limiter les sucres rapides, les sodas, l'alcool et les aliments qui sont transformés. Si on en a besoin, on peut également se tourner vers une supplémentation ciblée qui va contenir principalement des bifidobactéries et des lactobacilles, dont le nombre est diminué en cas de stress. Et dans notre nouvelle gamme de bactéries vivantes, Bactéflore, nous allons retrouver ces deux types de souches.
- Speaker #0
Est-ce qu'il y a des pièges alimentaires à éviter absolument quand on ressent beaucoup de stress au quotidien, comme évidemment les sucres ou les excitants ? Est-ce qu'il y a vraiment un no-go total ?
- Speaker #3
Oui, pour le sucre rapide, ce n'est pas un ogre au total, mais en tout cas, il faut vraiment limiter sa consommation, puisqu'on va vers cet effet de la glycémie yo-yo. Alors c'est chouette, ça réconforte au moment même, mais malheureusement, on rentre dans un cercle vicieux. Alors il y a un autre piège dont on ne parle pas trop souvent, c'est le café à jeun. Ça, c'est vraiment l'autoroute vers un pic de cortisol. Donc si on a un pic de cortisol, on augmente son stress. Le café n'est pas mauvais en soi parce qu'il va contenir des antioxydants, mais il vaut mieux le prendre en mangeant, donc pendant son petit déjeuner. Et pour revenir aux routines qui nous aident, ce qu'on peut prendre à jeun, par exemple, c'est un grand verre d'eau, avec ou sans citron, en fonction de ce que l'on aime. Donc ça, c'est vraiment le premier réflexe ce matin. Prendre un verre d'eau, c'est vraiment une manière saine de commencer sa journée.
- Speaker #0
Et donc pas de café, mais est-ce qu'un thé, on peut ?
- Speaker #3
Alors, le café, je n'ai pas dit qu'on ne pouvait pas. Alors pas à jeun. Voilà, pas à jeun, mais le thé à jeun non plus, parce qu'en fait, c'est aussi un excitant quelque part. Donc, ces boissons chaudes sont vraiment à prendre en déjeunant. Pour le café, il ne faut plus consommer de café après 14-15 heures. Donc, le dernier café, ça doit être après le repas du midi, par exemple. Pour le thé, c'est moins restrictif. Donc ça, c'est vraiment important. Et évidemment, comme toujours, éviter tout ce qui est ultra transformé, boissons énergisantes, sodas, alcool. ça n'épuise plus que ça n'aide.
- Speaker #0
Merci Laurence pour toutes ces précieuses explications pour nous aider à être plus zen du matin jusqu'au soir.
- Speaker #3
Avec plaisir.
- Speaker #0
Alexandra, comme d'habitude, je me tourne vers toi pour nous résumer les points forts, les points clés à retenir de ce podcast.
- Speaker #2
Je vais commencer par ce constat. On est très stressé de nos jours, mais notre invité soulignait que dans 90% des cas, ce stress n'est pas nécessaire, même s'il indique que l'on n'est pas dans de bonnes conditions par rapport à la situation. dans laquelle on se trouve. Le stress est censé être de courte durée. Une émotion, ça dure 90 secondes, rappelle notre invitée. Elle rappelle aussi que le stress est fatigant et que donc la fatigue qu'on ressent au quotidien peut être un signal du stress. Les candidats au stress, ils rassemblent deux critères clés, à savoir un déclencheur et une vulnérabilité par rapport à une situation qui déclenche ce stress donc. Autre point important à rappeler, c'est que nous ne sommes pas tous égaux face au stress. C'est un acquis, ce n'est pas inné d'être stressé. Par contre, on peut tous apprendre à mieux vivre ce stress. Rejeter le stress ne sert à rien, ce n'est pas la solution, rappelle notre invité. Il faut apprendre à l'accueillir, à accueillir ses émotions de manière générale. Ça permet d'apprendre à s'adapter aux différentes situations que l'on rencontre. Alors il y a plusieurs solutions, plusieurs réflexes que l'on peut adopter au quotidien pour apprendre à apprivoiser son stress. Le premier, c'est d'avoir conscience que ce stress existe et apprendre à l'identifier, à identifier les signaux de son stress. Ça facilite la gestion du stress par la suite. Apprendre à se décentrer, apprendre à multiplier les points de vue. Ça, c'est une des techniques qui a été mise en avant durant cet épisode. à partir d'un point de vue autre. que le nôtre pour relativiser la situation. On a aussi mentionné le pack aventure, qui est de voir les avantages de chaque situation, mais aussi de voir les désavantages de chaque situation, parce qu'une situation n'est jamais complètement positive et complètement négative, nous a rappelé notre invité. Et puis, autre conseil essentiel, il me semble, c'est de se traiter comme on traiterait ses amis. On est plutôt bienveillant avec ses amis quand ils nous font part de leur stress. Soyons bienveillants avec nous-mêmes également. Enfin, je terminerai avec ces deux petites astuces qu'on a mentionnées en fin d'épisode. Adopter une respiration consciente au quotidien et sourire.
- Speaker #0
Merci Alexandra. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner et à prendre une minute pour nous laisser une note 5 étoiles. Vos avis et vos partages sont évidemment essentiels pour faire grandir cette communauté. Et surtout, restez à l'écoute. Car notre prochain podcast sera à nouveau consacré au stress, mais cette fois sous un tout autre angle. Un rendez-vous évidemment à ne pas manquer. Alors à très bientôt sur BeLive Talk.