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Description
Dans cet épisode, Simon Samaan, biologiste médical spécialisé en maladies métaboliques, nous présente les étapes à suivre dans le diagnostic et la mise en évidence des pathologies sous-jacentes pour répondre à la question suivante : Quel est le bilan étiologique des lithiases urinaires ?
Pour en savoir plus :
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Transcription
Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver dans ce nouvel épisode. Biomédicalement Votre, la juste prescription des examens biologiques, c'est LE podcast qui aide les professionnels de santé à anticiper les risques et à cultiver les bonnes pratiques liées à la prescription des examens de biologie. Je suis Abla, biologiste médical, et cette semaine, nous retrouvons Marine, médecin généraliste à Vaison-la-Romaine, qui a une question pour nous.
Bonjour, j'ai un patient qui se plaint régulièrement de douleurs à type de colique néphritique. Il revient me voir avec des calculs urinaires qu'il a expulsés. Pouvez-vous m'aider pour la suite ?
Bonjour Simon, un grand merci d'être là. Vous êtes biologiste spécialisé en maladies métaboliques au sein du pôle biochimie au laboratoire CERBA. Alors, quelle serait votre réponse pour Marine ?
Bonjour Abla, merci de votre accueil. Tout d'abord, au vu de l'épisode de colique néphritique chez ce patient, il faudrait l'orienter vers un centre d'imagerie médicale pour réaliser un scan abdominopelvien sans injection. L'intérêt de cet examen est de chercher la localisation d'autres éventuels éléments qui n'ont pas été expulsés, de statuer sur leur taille, sur leur nombre et sur leur densité. Par la suite, on complète par l'analyse morphoconstitutionnelle de l'ithiase urinaire des éléments qu'il a déjà expulsés.
Très bien. Quel est le principe de cet examen ?
Il s'agit d'abord d'un typage morphologique en étudiant les éléments sous binoculaire et ensuite un examen par spectrométrie infrarouge pour identifier les espèces cristallines qui le composent.
Très bien. Et quel est l'intérêt de cet examen ?
L'identification des composants nous permet, en combinaison avec le morphotype, de remonter jusqu'à l'origine éthiologique de la lithiase.
Cet examen est remboursé par la nomenclature des actes de biologie médicale ?
Tout à fait, cet examen est remboursé à B100.
Qu'est-ce que cela implique pour la suite du diagnostic ?
Cet examen est une aide précieuse pour l'orientation de l'origine éthiologique et bien évidemment l'optimisation de la prise en charge thérapeutique. Il devrait être complété, mais à distance de l'épisode de colite néphritique ou d'éventuelles interventions urologiques par un baignant métabolique à 3 ou 4 semaines.
Très bien. Alors vous dites qu'il y a beaucoup d'éthiologie. Responsable de l'ITIAS, est-ce que vous pouvez nous donner des exemples ?
Les calculs les plus fréquents sont de type oxalocalcique. On les trouve dans 70%. Leur origine est principalement liée à la nature de l'alimentation ou l'hygiène de vie, la consommation des protéines animales. On peut trouver des calculs d'origine infectieuse ou d'autres qui sont liés à des comorbidités de type syndrome métabolique, hypertension artérielle ou diabète de type 2. Dans l'enfance, on peut trouver des litiases d'origine génétique, ça serait principalement la cystinurie, et de degré moindre, l'axentinurie ou le déficit en APRT.
Très bien. Donc si je comprends bien, les étiologies et les bilans associés sont nombreux. Est-ce que vous pouvez nous détailler un peu plus ce bilan métabolique ?
Le bilan métabolique se repose d'abord sur une étude de premier jet matinal des urines, afin de mesurer le pH et la densité urinaire, et si possible la cristallurie. Ensuite... C'est un recueil des urines de 24 heures qui nous permet d'abord de mesurer le diurèse afin d'éviter des phénomènes de sursaturation ou de déséquilibre entre les promoteurs et les inhibiteurs de cristallisation. On dose la créatinine pour vérifier la qualité de recueil et bien évidemment quelques ions et solutés afin de remonter sur l'origine de l'ityase. Ce bilan est complété par une prise de sang qui cherche à doser la créatinine. avec une clairance qui permet de statuer sur une éventuelle insuffisance urinaire, et bien évidemment la calciémie et l'uréciémie.
Très bien. Et quel est le risque pour ces patients ?
Le premier risque, bien évidemment, c'est la récidive. Et dans des cas beaucoup plus extrêmes, on peut aller jusqu'à l'insuffisance rénale.
Très bien. Le bilan est très dense. A-t-il un intérêt direct sur la prise en charge ?
Bien évidemment, ce bilan permet de remonter jusqu'au diagnostic. afin d'optimiser la prise en charge médicamenteuse ou par des mesures gynodététiques. Aujourd'hui, le site de l'Association française d'urologie propose une application qui permet aux médecins prescripteurs, en combinant les données cliniques avec les résultats de bilan biologique, de remonter jusqu'au diagnostic.
Alors si je résume bien, une litiase urinaire peut être la conséquence de pathologies sous-jacentes ? La première étape est l'analyse morphoconstitutionnelle des calculs s'ils sont expulsés. S'en suit un bilan biologique pour remonter à l'éthiologie principale et instaurer des mesures hygiéno-diététiques et ou un traitement médicamenteux.
C'est tout à fait ça. De plus, ce bilan permet aux médecins de compléter leurs explorations par des bilans cherchant à objectiver des causes plus rares comme l'hyperparathyroïdie primaire ou l'hyperoxalurie primitive par exemple.
Très bien, c'est le moment de la question rituelle. Pouvez-vous raconter à nos auditeurs un cas qui vous a marqué ?
C'est une histoire vraie, une généraliste de la région de Lille qui m'a contacté pour une interprétation d'un compte rendu où j'ai rendu la présence d'alpha quartz dans un calcul urinaire expulsé chez son patient de 23 ans. L'alpha quartz est un composant exogène. Par définition, c'est un faux calcul. Ça lui a permis de remonter jusqu'à une toxicomanie. Ce patient-là, simulé... des épisodes de colites néphritiques pour se faire prescrire des codéines quand il est en rupture.
Très intéressant comme cas. Un grand merci Simon d'avoir été parmi nous et d'avoir partagé toutes ces informations.
Un grand merci, avec plaisir.
Vous souhaitez suivre nos actualités ? Inscrivez-vous à notre newsletter et abonnez-vous à notre podcast. Vous êtes un professionnel de santé ? Vous vous posez une question ? N'hésitez pas aussi à nous écrire à biomédicalementvotre.com Nous tâcherons d'y répondre dans un prochain épisode. A bientôt !
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Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver dans ce nouvel épisode. Biomédicalement Votre, la juste prescription des examens biologiques, c'est LE podcast qui aide les professionnels de santé à anticiper les risques et à cultiver les bonnes pratiques liées à la prescription des examens de biologie. Je suis Abla, biologiste médical, et cette semaine, nous retrouvons Marine, médecin généraliste à Vaison-la-Romaine, qui a une question pour nous.
Bonjour, j'ai un patient qui se plaint régulièrement de douleurs à type de colique néphritique. Il revient me voir avec des calculs urinaires qu'il a expulsés. Pouvez-vous m'aider pour la suite ?
Bonjour Simon, un grand merci d'être là. Vous êtes biologiste spécialisé en maladies métaboliques au sein du pôle biochimie au laboratoire CERBA. Alors, quelle serait votre réponse pour Marine ?
Bonjour Abla, merci de votre accueil. Tout d'abord, au vu de l'épisode de colique néphritique chez ce patient, il faudrait l'orienter vers un centre d'imagerie médicale pour réaliser un scan abdominopelvien sans injection. L'intérêt de cet examen est de chercher la localisation d'autres éventuels éléments qui n'ont pas été expulsés, de statuer sur leur taille, sur leur nombre et sur leur densité. Par la suite, on complète par l'analyse morphoconstitutionnelle de l'ithiase urinaire des éléments qu'il a déjà expulsés.
Très bien. Quel est le principe de cet examen ?
Il s'agit d'abord d'un typage morphologique en étudiant les éléments sous binoculaire et ensuite un examen par spectrométrie infrarouge pour identifier les espèces cristallines qui le composent.
Très bien. Et quel est l'intérêt de cet examen ?
L'identification des composants nous permet, en combinaison avec le morphotype, de remonter jusqu'à l'origine éthiologique de la lithiase.
Cet examen est remboursé par la nomenclature des actes de biologie médicale ?
Tout à fait, cet examen est remboursé à B100.
Qu'est-ce que cela implique pour la suite du diagnostic ?
Cet examen est une aide précieuse pour l'orientation de l'origine éthiologique et bien évidemment l'optimisation de la prise en charge thérapeutique. Il devrait être complété, mais à distance de l'épisode de colite néphritique ou d'éventuelles interventions urologiques par un baignant métabolique à 3 ou 4 semaines.
Très bien. Alors vous dites qu'il y a beaucoup d'éthiologie. Responsable de l'ITIAS, est-ce que vous pouvez nous donner des exemples ?
Les calculs les plus fréquents sont de type oxalocalcique. On les trouve dans 70%. Leur origine est principalement liée à la nature de l'alimentation ou l'hygiène de vie, la consommation des protéines animales. On peut trouver des calculs d'origine infectieuse ou d'autres qui sont liés à des comorbidités de type syndrome métabolique, hypertension artérielle ou diabète de type 2. Dans l'enfance, on peut trouver des litiases d'origine génétique, ça serait principalement la cystinurie, et de degré moindre, l'axentinurie ou le déficit en APRT.
Très bien. Donc si je comprends bien, les étiologies et les bilans associés sont nombreux. Est-ce que vous pouvez nous détailler un peu plus ce bilan métabolique ?
Le bilan métabolique se repose d'abord sur une étude de premier jet matinal des urines, afin de mesurer le pH et la densité urinaire, et si possible la cristallurie. Ensuite... C'est un recueil des urines de 24 heures qui nous permet d'abord de mesurer le diurèse afin d'éviter des phénomènes de sursaturation ou de déséquilibre entre les promoteurs et les inhibiteurs de cristallisation. On dose la créatinine pour vérifier la qualité de recueil et bien évidemment quelques ions et solutés afin de remonter sur l'origine de l'ityase. Ce bilan est complété par une prise de sang qui cherche à doser la créatinine. avec une clairance qui permet de statuer sur une éventuelle insuffisance urinaire, et bien évidemment la calciémie et l'uréciémie.
Très bien. Et quel est le risque pour ces patients ?
Le premier risque, bien évidemment, c'est la récidive. Et dans des cas beaucoup plus extrêmes, on peut aller jusqu'à l'insuffisance rénale.
Très bien. Le bilan est très dense. A-t-il un intérêt direct sur la prise en charge ?
Bien évidemment, ce bilan permet de remonter jusqu'au diagnostic. afin d'optimiser la prise en charge médicamenteuse ou par des mesures gynodététiques. Aujourd'hui, le site de l'Association française d'urologie propose une application qui permet aux médecins prescripteurs, en combinant les données cliniques avec les résultats de bilan biologique, de remonter jusqu'au diagnostic.
Alors si je résume bien, une litiase urinaire peut être la conséquence de pathologies sous-jacentes ? La première étape est l'analyse morphoconstitutionnelle des calculs s'ils sont expulsés. S'en suit un bilan biologique pour remonter à l'éthiologie principale et instaurer des mesures hygiéno-diététiques et ou un traitement médicamenteux.
C'est tout à fait ça. De plus, ce bilan permet aux médecins de compléter leurs explorations par des bilans cherchant à objectiver des causes plus rares comme l'hyperparathyroïdie primaire ou l'hyperoxalurie primitive par exemple.
Très bien, c'est le moment de la question rituelle. Pouvez-vous raconter à nos auditeurs un cas qui vous a marqué ?
C'est une histoire vraie, une généraliste de la région de Lille qui m'a contacté pour une interprétation d'un compte rendu où j'ai rendu la présence d'alpha quartz dans un calcul urinaire expulsé chez son patient de 23 ans. L'alpha quartz est un composant exogène. Par définition, c'est un faux calcul. Ça lui a permis de remonter jusqu'à une toxicomanie. Ce patient-là, simulé... des épisodes de colites néphritiques pour se faire prescrire des codéines quand il est en rupture.
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Bonjour, j'ai un patient qui se plaint régulièrement de douleurs à type de colique néphritique. Il revient me voir avec des calculs urinaires qu'il a expulsés. Pouvez-vous m'aider pour la suite ?
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Bonjour Abla, merci de votre accueil. Tout d'abord, au vu de l'épisode de colique néphritique chez ce patient, il faudrait l'orienter vers un centre d'imagerie médicale pour réaliser un scan abdominopelvien sans injection. L'intérêt de cet examen est de chercher la localisation d'autres éventuels éléments qui n'ont pas été expulsés, de statuer sur leur taille, sur leur nombre et sur leur densité. Par la suite, on complète par l'analyse morphoconstitutionnelle de l'ithiase urinaire des éléments qu'il a déjà expulsés.
Très bien. Quel est le principe de cet examen ?
Il s'agit d'abord d'un typage morphologique en étudiant les éléments sous binoculaire et ensuite un examen par spectrométrie infrarouge pour identifier les espèces cristallines qui le composent.
Très bien. Et quel est l'intérêt de cet examen ?
L'identification des composants nous permet, en combinaison avec le morphotype, de remonter jusqu'à l'origine éthiologique de la lithiase.
Cet examen est remboursé par la nomenclature des actes de biologie médicale ?
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Qu'est-ce que cela implique pour la suite du diagnostic ?
Cet examen est une aide précieuse pour l'orientation de l'origine éthiologique et bien évidemment l'optimisation de la prise en charge thérapeutique. Il devrait être complété, mais à distance de l'épisode de colite néphritique ou d'éventuelles interventions urologiques par un baignant métabolique à 3 ou 4 semaines.
Très bien. Alors vous dites qu'il y a beaucoup d'éthiologie. Responsable de l'ITIAS, est-ce que vous pouvez nous donner des exemples ?
Les calculs les plus fréquents sont de type oxalocalcique. On les trouve dans 70%. Leur origine est principalement liée à la nature de l'alimentation ou l'hygiène de vie, la consommation des protéines animales. On peut trouver des calculs d'origine infectieuse ou d'autres qui sont liés à des comorbidités de type syndrome métabolique, hypertension artérielle ou diabète de type 2. Dans l'enfance, on peut trouver des litiases d'origine génétique, ça serait principalement la cystinurie, et de degré moindre, l'axentinurie ou le déficit en APRT.
Très bien. Donc si je comprends bien, les étiologies et les bilans associés sont nombreux. Est-ce que vous pouvez nous détailler un peu plus ce bilan métabolique ?
Le bilan métabolique se repose d'abord sur une étude de premier jet matinal des urines, afin de mesurer le pH et la densité urinaire, et si possible la cristallurie. Ensuite... C'est un recueil des urines de 24 heures qui nous permet d'abord de mesurer le diurèse afin d'éviter des phénomènes de sursaturation ou de déséquilibre entre les promoteurs et les inhibiteurs de cristallisation. On dose la créatinine pour vérifier la qualité de recueil et bien évidemment quelques ions et solutés afin de remonter sur l'origine de l'ityase. Ce bilan est complété par une prise de sang qui cherche à doser la créatinine. avec une clairance qui permet de statuer sur une éventuelle insuffisance urinaire, et bien évidemment la calciémie et l'uréciémie.
Très bien. Et quel est le risque pour ces patients ?
Le premier risque, bien évidemment, c'est la récidive. Et dans des cas beaucoup plus extrêmes, on peut aller jusqu'à l'insuffisance rénale.
Très bien. Le bilan est très dense. A-t-il un intérêt direct sur la prise en charge ?
Bien évidemment, ce bilan permet de remonter jusqu'au diagnostic. afin d'optimiser la prise en charge médicamenteuse ou par des mesures gynodététiques. Aujourd'hui, le site de l'Association française d'urologie propose une application qui permet aux médecins prescripteurs, en combinant les données cliniques avec les résultats de bilan biologique, de remonter jusqu'au diagnostic.
Alors si je résume bien, une litiase urinaire peut être la conséquence de pathologies sous-jacentes ? La première étape est l'analyse morphoconstitutionnelle des calculs s'ils sont expulsés. S'en suit un bilan biologique pour remonter à l'éthiologie principale et instaurer des mesures hygiéno-diététiques et ou un traitement médicamenteux.
C'est tout à fait ça. De plus, ce bilan permet aux médecins de compléter leurs explorations par des bilans cherchant à objectiver des causes plus rares comme l'hyperparathyroïdie primaire ou l'hyperoxalurie primitive par exemple.
Très bien, c'est le moment de la question rituelle. Pouvez-vous raconter à nos auditeurs un cas qui vous a marqué ?
C'est une histoire vraie, une généraliste de la région de Lille qui m'a contacté pour une interprétation d'un compte rendu où j'ai rendu la présence d'alpha quartz dans un calcul urinaire expulsé chez son patient de 23 ans. L'alpha quartz est un composant exogène. Par définition, c'est un faux calcul. Ça lui a permis de remonter jusqu'à une toxicomanie. Ce patient-là, simulé... des épisodes de colites néphritiques pour se faire prescrire des codéines quand il est en rupture.
Très intéressant comme cas. Un grand merci Simon d'avoir été parmi nous et d'avoir partagé toutes ces informations.
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Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver dans ce nouvel épisode. Biomédicalement Votre, la juste prescription des examens biologiques, c'est LE podcast qui aide les professionnels de santé à anticiper les risques et à cultiver les bonnes pratiques liées à la prescription des examens de biologie. Je suis Abla, biologiste médical, et cette semaine, nous retrouvons Marine, médecin généraliste à Vaison-la-Romaine, qui a une question pour nous.
Bonjour, j'ai un patient qui se plaint régulièrement de douleurs à type de colique néphritique. Il revient me voir avec des calculs urinaires qu'il a expulsés. Pouvez-vous m'aider pour la suite ?
Bonjour Simon, un grand merci d'être là. Vous êtes biologiste spécialisé en maladies métaboliques au sein du pôle biochimie au laboratoire CERBA. Alors, quelle serait votre réponse pour Marine ?
Bonjour Abla, merci de votre accueil. Tout d'abord, au vu de l'épisode de colique néphritique chez ce patient, il faudrait l'orienter vers un centre d'imagerie médicale pour réaliser un scan abdominopelvien sans injection. L'intérêt de cet examen est de chercher la localisation d'autres éventuels éléments qui n'ont pas été expulsés, de statuer sur leur taille, sur leur nombre et sur leur densité. Par la suite, on complète par l'analyse morphoconstitutionnelle de l'ithiase urinaire des éléments qu'il a déjà expulsés.
Très bien. Quel est le principe de cet examen ?
Il s'agit d'abord d'un typage morphologique en étudiant les éléments sous binoculaire et ensuite un examen par spectrométrie infrarouge pour identifier les espèces cristallines qui le composent.
Très bien. Et quel est l'intérêt de cet examen ?
L'identification des composants nous permet, en combinaison avec le morphotype, de remonter jusqu'à l'origine éthiologique de la lithiase.
Cet examen est remboursé par la nomenclature des actes de biologie médicale ?
Tout à fait, cet examen est remboursé à B100.
Qu'est-ce que cela implique pour la suite du diagnostic ?
Cet examen est une aide précieuse pour l'orientation de l'origine éthiologique et bien évidemment l'optimisation de la prise en charge thérapeutique. Il devrait être complété, mais à distance de l'épisode de colite néphritique ou d'éventuelles interventions urologiques par un baignant métabolique à 3 ou 4 semaines.
Très bien. Alors vous dites qu'il y a beaucoup d'éthiologie. Responsable de l'ITIAS, est-ce que vous pouvez nous donner des exemples ?
Les calculs les plus fréquents sont de type oxalocalcique. On les trouve dans 70%. Leur origine est principalement liée à la nature de l'alimentation ou l'hygiène de vie, la consommation des protéines animales. On peut trouver des calculs d'origine infectieuse ou d'autres qui sont liés à des comorbidités de type syndrome métabolique, hypertension artérielle ou diabète de type 2. Dans l'enfance, on peut trouver des litiases d'origine génétique, ça serait principalement la cystinurie, et de degré moindre, l'axentinurie ou le déficit en APRT.
Très bien. Donc si je comprends bien, les étiologies et les bilans associés sont nombreux. Est-ce que vous pouvez nous détailler un peu plus ce bilan métabolique ?
Le bilan métabolique se repose d'abord sur une étude de premier jet matinal des urines, afin de mesurer le pH et la densité urinaire, et si possible la cristallurie. Ensuite... C'est un recueil des urines de 24 heures qui nous permet d'abord de mesurer le diurèse afin d'éviter des phénomènes de sursaturation ou de déséquilibre entre les promoteurs et les inhibiteurs de cristallisation. On dose la créatinine pour vérifier la qualité de recueil et bien évidemment quelques ions et solutés afin de remonter sur l'origine de l'ityase. Ce bilan est complété par une prise de sang qui cherche à doser la créatinine. avec une clairance qui permet de statuer sur une éventuelle insuffisance urinaire, et bien évidemment la calciémie et l'uréciémie.
Très bien. Et quel est le risque pour ces patients ?
Le premier risque, bien évidemment, c'est la récidive. Et dans des cas beaucoup plus extrêmes, on peut aller jusqu'à l'insuffisance rénale.
Très bien. Le bilan est très dense. A-t-il un intérêt direct sur la prise en charge ?
Bien évidemment, ce bilan permet de remonter jusqu'au diagnostic. afin d'optimiser la prise en charge médicamenteuse ou par des mesures gynodététiques. Aujourd'hui, le site de l'Association française d'urologie propose une application qui permet aux médecins prescripteurs, en combinant les données cliniques avec les résultats de bilan biologique, de remonter jusqu'au diagnostic.
Alors si je résume bien, une litiase urinaire peut être la conséquence de pathologies sous-jacentes ? La première étape est l'analyse morphoconstitutionnelle des calculs s'ils sont expulsés. S'en suit un bilan biologique pour remonter à l'éthiologie principale et instaurer des mesures hygiéno-diététiques et ou un traitement médicamenteux.
C'est tout à fait ça. De plus, ce bilan permet aux médecins de compléter leurs explorations par des bilans cherchant à objectiver des causes plus rares comme l'hyperparathyroïdie primaire ou l'hyperoxalurie primitive par exemple.
Très bien, c'est le moment de la question rituelle. Pouvez-vous raconter à nos auditeurs un cas qui vous a marqué ?
C'est une histoire vraie, une généraliste de la région de Lille qui m'a contacté pour une interprétation d'un compte rendu où j'ai rendu la présence d'alpha quartz dans un calcul urinaire expulsé chez son patient de 23 ans. L'alpha quartz est un composant exogène. Par définition, c'est un faux calcul. Ça lui a permis de remonter jusqu'à une toxicomanie. Ce patient-là, simulé... des épisodes de colites néphritiques pour se faire prescrire des codéines quand il est en rupture.
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