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Biomédicalement vôtre

Biopsie liquide : quelle promesse dans le suivi des cancers ?

Biopsie liquide : quelle promesse dans le suivi des cancers ?

06min |01/04/2025|

244

Play
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06min |01/04/2025|

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Description

Comment la biopsie liquide peut-elle aider à la prise en charge d'un patient suivi pour cancer ? Quels sont ses avantages et ses limites ? 


Marie-Magdelaine Coudé, biologiste médicale au sein du pôle oncologie somatique du laboratoire Cerba, explique l'intérêt de cette technique non invasive pour la détection des rechutes et l'adaptation des traitements des patients. 


Pour en savoir plus :


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver dans ce nouvel épisode. Biomédicalement Votre, la juste prescription des examens biologiques, c'est LE podcast qui aide les professionnels de santé à anticiper les risques et à cultiver les bonnes pratiques liées à la prescription des examens de biologie.

  • Speaker #1

    Je suis Abla,

  • Speaker #0

    biologiste médicale, et cette semaine,

  • Speaker #1

    nous retrouvons Carole, médecin généraliste à Montpellier, qui a une question qui vous parlera peut-être.

  • Speaker #2

    Bonjour, j'ai un patient suivi pour un cancer du poumon EGFR positif. Je suspecte une rechute. L'imagerie et les marqueurs tumoraux ne sont pas concluants. J'envisage de lui faire une biopsie liquide. Comment peut-elle m'aider à affiner la prise en charge de mon patient ?

  • Speaker #0

    Bonjour Marie-Mc Delanne,

  • Speaker #1

    un grand merci pour votre présence. Vous êtes biologiste médicale au sein du pôle oncologie somatique du laboratoire CERBA. Avant de répondre à Carole, est-ce que vous pouvez nous expliquer en termes simples ce qu'est une biopsie liquide ?

  • Speaker #3

    Bonjour Abla, tout d'abord merci de me proposer de répondre à ces questions. Alors qu'est-ce qu'une biopsie liquide ? Une biopsie liquide, c'est un terme déjà un petit peu abusé, puisqu'il est à mettre en regard avec la biopsie solide, c'est-à-dire un prélèvement de tissu, qui va être soit une biopsie, soit une pièce opératoire. Et nous, de l'autre côté, on met en parallèle un échantillon de sang. Mais sur cet échantillon de sang, on ne va pas aller regarder des cellules tumorales, on va aller regarder finalement de l'ADN qui est... issus de la tumeur et qui circulent dans ce sang. Donc biopsie, c'est plutôt une prise de sang sur laquelle on devrait parler d'études de l'ADN tumoral circulant.

  • Speaker #1

    Très bien. Et dans le cas du patient de Carole, comment cette biopsie liquide, comment ce prélèvement peut l'aider pour la prise en charge de son patient ? Alors,

  • Speaker #3

    l'avantage de la biopsie liquide, ça va surtout apporter aux médecins et aux patients une facilité d'abord justement de cet ADN tumoral circulant. donc de quelque chose qui va représenter ce qui se passe au niveau de la tumeur du patient, sans qu'on ait une obligation d'aller rechercher cette tumeur. Donc, une facilité et une rapidité. C'est-à-dire qu'on n'est pas obligé de passer par le côté biopsy, qui est souvent sous anesthésie générale, avec un risque hémorragique, avec tout ce qui en découle. On va pouvoir le faire de manière très simple, juste avec une prise de sang.

  • Speaker #1

    Est-ce que l'exploitation de l'ADN tumorale circulant à travers ces biopsies liquides a un impact réel sur la prise en charge du patient ?

  • Speaker #3

    Ça peut avoir un impact à la fois dans la recherche de résistance pour un traitement particulier, mais aussi au diagnostic pour envisager une mise sous-thérapeutique la plus rapide possible. Puisque là, on sera sur un résultat qui sera rendu en moins de 7 jours après cette prise de sang, alors que sur le circuit classique anatomo-cytopathologique, on va être... plus sur un résultat en trois semaines, un mois.

  • Speaker #1

    D'accord. Et par rapport à des techniques classiques comme l'imagerie ou les marqueurs tumoraux, qu'est-ce qu'elle a apporté comme réel avancé ? Alors,

  • Speaker #3

    nous, on est vraiment sur la partie ciblage thérapeutique. Tout le reste dont vous parlez, c'est-à-dire l'imagerie, les marqueurs tumoraux, en fait, ça se complète, mais c'est plutôt pour dire, en fait... L'état du patient, savoir si on a des métastases ou où est-ce qu'elles sont, ça c'est l'imagerie qui va pouvoir vous le dire. Et les marqueurs tumoraux, c'est le côté suivi de manière circulant de ce qui se passe au niveau de l'individu. Nous, la seule chose qui finalement nous intéresse, ce côté oncologie somatique, c'est de pouvoir aller rechercher des variants pour lesquels on va pouvoir donner une thérapeutique.

  • Speaker #1

    Très bien, donc on peut dire que toutes ces techniques sont complémentaires. Tout à fait. Très bien. Est-ce que cette technique présente des limites ?

  • Speaker #3

    Oui, c'est surtout quand on ne retrouve rien. Parce qu'un ADN circulant qui est positif, en fait... Peu importe la qualité du matériel sur lequel on travaille, il a une valeur prédictive positive de 100%. Donc on sait que le variant va être là et donc on aura la réponse qu'on souhaite. Par contre, c'est beaucoup plus difficile finalement quand on rend quelque chose de négatif. Parce que quelque chose de négatif, c'est une question statistique. On sait très bien qu'en fonction de la quantité de matériel qu'on aura étudié, on va être plus ou moins sensible. Et donc... on n'est absolument pas sûr que finalement l'ADN tumoral circulant ait bien été étudié. Parce qu'il faut se dire qu'il est noyé au milieu d'ADN circulant issu de cellules parfaitement saines au sein du patient. Et donc, moins on a d'ADN tumoral circulant, plus il est difficile finalement d'être sûr qu'on l'ait bien étudié et qu'un négatif correspond bien à une absence de variants ciblables chez le patient et pas en réalité à un manque de sensibilité du prélèvement et de la technique.

  • Speaker #1

    D'accord. Et quel serait l'espoir d'évolution ? concernant cette technique, les biopsies liquides, justement, par rapport à ces limites ?

  • Speaker #3

    Alors, ce qu'on espère, et que l'on n'a pas à l'heure actuelle, c'est d'avoir un marqueur pantumoral, c'est-à-dire qui serait caractéristique d'un peu tout type de tumeur et qui nous permettrait d'affirmer que l'ADN circulant sur lequel on a travaillé était bien tumoral. Et que donc, dans ces cas-là, un résultat négatif serait un vrai négatif, et donc une véritable signature d'absence du variant ciblable, et non pas ce doute. statistiques qui est présent à l'heure actuelle et dont on ne peut pas se défaire.

  • Speaker #1

    Alors si je récapitule, les biopsies liquides sont un outil de biologie médicale qui reflète l'intégralité tumorale des patients et qui permet d'obtenir un réel gain de temps dans leur prise en charge.

  • Speaker #3

    C'est tout à fait ça.

  • Speaker #0

    C'est le moment de la question rituelle. Avez-vous,

  • Speaker #1

    Marie-Mc Delanne, un cas à partager avec nous ?

  • Speaker #3

    Alors oui. J'ai un cas qui m'a profondément marqué sur un patient avec un mélanome évolutif très très rapidement pour lequel l'oncologue m'avait demandé de faire une recherche de cib theranostique en urgence et pour lequel on a trouvé un variant, Beraf V600E, qui lui a permis d'être mis sous thérapeutique et qui est sorti de réanimation.

  • Speaker #1

    Très bien, et bien un grand merci Marie-Mc Delaine d'avoir partagé votre expérience avec nous.

  • Speaker #3

    Merci Abla.

  • Speaker #0

    Vous souhaitez suivre nos actualités ? Inscrivez-vous à notre newsletter et abonnez-vous à notre podcast. Vous êtes un professionnel de santé ? Vous vous posez une question ? N'hésitez pas aussi à nous écrire à biomédicalementvotre.com. Nous tâcherons d'y répondre dans un prochain épisode. A bientôt !

Chapters

  • Chapitre 1 [INTRODUCTION]

    00:00

  • Chapitre 2 [QUESTION]

    00:29

  • Chapitre 3 [REPONSE]

    00:49

  • Chapitre 4 [QUESTION RITUELLE]

    05:18

Description

Comment la biopsie liquide peut-elle aider à la prise en charge d'un patient suivi pour cancer ? Quels sont ses avantages et ses limites ? 


Marie-Magdelaine Coudé, biologiste médicale au sein du pôle oncologie somatique du laboratoire Cerba, explique l'intérêt de cette technique non invasive pour la détection des rechutes et l'adaptation des traitements des patients. 


Pour en savoir plus :


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver dans ce nouvel épisode. Biomédicalement Votre, la juste prescription des examens biologiques, c'est LE podcast qui aide les professionnels de santé à anticiper les risques et à cultiver les bonnes pratiques liées à la prescription des examens de biologie.

  • Speaker #1

    Je suis Abla,

  • Speaker #0

    biologiste médicale, et cette semaine,

  • Speaker #1

    nous retrouvons Carole, médecin généraliste à Montpellier, qui a une question qui vous parlera peut-être.

  • Speaker #2

    Bonjour, j'ai un patient suivi pour un cancer du poumon EGFR positif. Je suspecte une rechute. L'imagerie et les marqueurs tumoraux ne sont pas concluants. J'envisage de lui faire une biopsie liquide. Comment peut-elle m'aider à affiner la prise en charge de mon patient ?

  • Speaker #0

    Bonjour Marie-Mc Delanne,

  • Speaker #1

    un grand merci pour votre présence. Vous êtes biologiste médicale au sein du pôle oncologie somatique du laboratoire CERBA. Avant de répondre à Carole, est-ce que vous pouvez nous expliquer en termes simples ce qu'est une biopsie liquide ?

  • Speaker #3

    Bonjour Abla, tout d'abord merci de me proposer de répondre à ces questions. Alors qu'est-ce qu'une biopsie liquide ? Une biopsie liquide, c'est un terme déjà un petit peu abusé, puisqu'il est à mettre en regard avec la biopsie solide, c'est-à-dire un prélèvement de tissu, qui va être soit une biopsie, soit une pièce opératoire. Et nous, de l'autre côté, on met en parallèle un échantillon de sang. Mais sur cet échantillon de sang, on ne va pas aller regarder des cellules tumorales, on va aller regarder finalement de l'ADN qui est... issus de la tumeur et qui circulent dans ce sang. Donc biopsie, c'est plutôt une prise de sang sur laquelle on devrait parler d'études de l'ADN tumoral circulant.

  • Speaker #1

    Très bien. Et dans le cas du patient de Carole, comment cette biopsie liquide, comment ce prélèvement peut l'aider pour la prise en charge de son patient ? Alors,

  • Speaker #3

    l'avantage de la biopsie liquide, ça va surtout apporter aux médecins et aux patients une facilité d'abord justement de cet ADN tumoral circulant. donc de quelque chose qui va représenter ce qui se passe au niveau de la tumeur du patient, sans qu'on ait une obligation d'aller rechercher cette tumeur. Donc, une facilité et une rapidité. C'est-à-dire qu'on n'est pas obligé de passer par le côté biopsy, qui est souvent sous anesthésie générale, avec un risque hémorragique, avec tout ce qui en découle. On va pouvoir le faire de manière très simple, juste avec une prise de sang.

  • Speaker #1

    Est-ce que l'exploitation de l'ADN tumorale circulant à travers ces biopsies liquides a un impact réel sur la prise en charge du patient ?

  • Speaker #3

    Ça peut avoir un impact à la fois dans la recherche de résistance pour un traitement particulier, mais aussi au diagnostic pour envisager une mise sous-thérapeutique la plus rapide possible. Puisque là, on sera sur un résultat qui sera rendu en moins de 7 jours après cette prise de sang, alors que sur le circuit classique anatomo-cytopathologique, on va être... plus sur un résultat en trois semaines, un mois.

  • Speaker #1

    D'accord. Et par rapport à des techniques classiques comme l'imagerie ou les marqueurs tumoraux, qu'est-ce qu'elle a apporté comme réel avancé ? Alors,

  • Speaker #3

    nous, on est vraiment sur la partie ciblage thérapeutique. Tout le reste dont vous parlez, c'est-à-dire l'imagerie, les marqueurs tumoraux, en fait, ça se complète, mais c'est plutôt pour dire, en fait... L'état du patient, savoir si on a des métastases ou où est-ce qu'elles sont, ça c'est l'imagerie qui va pouvoir vous le dire. Et les marqueurs tumoraux, c'est le côté suivi de manière circulant de ce qui se passe au niveau de l'individu. Nous, la seule chose qui finalement nous intéresse, ce côté oncologie somatique, c'est de pouvoir aller rechercher des variants pour lesquels on va pouvoir donner une thérapeutique.

  • Speaker #1

    Très bien, donc on peut dire que toutes ces techniques sont complémentaires. Tout à fait. Très bien. Est-ce que cette technique présente des limites ?

  • Speaker #3

    Oui, c'est surtout quand on ne retrouve rien. Parce qu'un ADN circulant qui est positif, en fait... Peu importe la qualité du matériel sur lequel on travaille, il a une valeur prédictive positive de 100%. Donc on sait que le variant va être là et donc on aura la réponse qu'on souhaite. Par contre, c'est beaucoup plus difficile finalement quand on rend quelque chose de négatif. Parce que quelque chose de négatif, c'est une question statistique. On sait très bien qu'en fonction de la quantité de matériel qu'on aura étudié, on va être plus ou moins sensible. Et donc... on n'est absolument pas sûr que finalement l'ADN tumoral circulant ait bien été étudié. Parce qu'il faut se dire qu'il est noyé au milieu d'ADN circulant issu de cellules parfaitement saines au sein du patient. Et donc, moins on a d'ADN tumoral circulant, plus il est difficile finalement d'être sûr qu'on l'ait bien étudié et qu'un négatif correspond bien à une absence de variants ciblables chez le patient et pas en réalité à un manque de sensibilité du prélèvement et de la technique.

  • Speaker #1

    D'accord. Et quel serait l'espoir d'évolution ? concernant cette technique, les biopsies liquides, justement, par rapport à ces limites ?

  • Speaker #3

    Alors, ce qu'on espère, et que l'on n'a pas à l'heure actuelle, c'est d'avoir un marqueur pantumoral, c'est-à-dire qui serait caractéristique d'un peu tout type de tumeur et qui nous permettrait d'affirmer que l'ADN circulant sur lequel on a travaillé était bien tumoral. Et que donc, dans ces cas-là, un résultat négatif serait un vrai négatif, et donc une véritable signature d'absence du variant ciblable, et non pas ce doute. statistiques qui est présent à l'heure actuelle et dont on ne peut pas se défaire.

  • Speaker #1

    Alors si je récapitule, les biopsies liquides sont un outil de biologie médicale qui reflète l'intégralité tumorale des patients et qui permet d'obtenir un réel gain de temps dans leur prise en charge.

  • Speaker #3

    C'est tout à fait ça.

  • Speaker #0

    C'est le moment de la question rituelle. Avez-vous,

  • Speaker #1

    Marie-Mc Delanne, un cas à partager avec nous ?

  • Speaker #3

    Alors oui. J'ai un cas qui m'a profondément marqué sur un patient avec un mélanome évolutif très très rapidement pour lequel l'oncologue m'avait demandé de faire une recherche de cib theranostique en urgence et pour lequel on a trouvé un variant, Beraf V600E, qui lui a permis d'être mis sous thérapeutique et qui est sorti de réanimation.

  • Speaker #1

    Très bien, et bien un grand merci Marie-Mc Delaine d'avoir partagé votre expérience avec nous.

  • Speaker #3

    Merci Abla.

  • Speaker #0

    Vous souhaitez suivre nos actualités ? Inscrivez-vous à notre newsletter et abonnez-vous à notre podcast. Vous êtes un professionnel de santé ? Vous vous posez une question ? N'hésitez pas aussi à nous écrire à biomédicalementvotre.com. Nous tâcherons d'y répondre dans un prochain épisode. A bientôt !

Chapters

  • Chapitre 1 [INTRODUCTION]

    00:00

  • Chapitre 2 [QUESTION]

    00:29

  • Chapitre 3 [REPONSE]

    00:49

  • Chapitre 4 [QUESTION RITUELLE]

    05:18

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Comment la biopsie liquide peut-elle aider à la prise en charge d'un patient suivi pour cancer ? Quels sont ses avantages et ses limites ? 


Marie-Magdelaine Coudé, biologiste médicale au sein du pôle oncologie somatique du laboratoire Cerba, explique l'intérêt de cette technique non invasive pour la détection des rechutes et l'adaptation des traitements des patients. 


Pour en savoir plus :


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver dans ce nouvel épisode. Biomédicalement Votre, la juste prescription des examens biologiques, c'est LE podcast qui aide les professionnels de santé à anticiper les risques et à cultiver les bonnes pratiques liées à la prescription des examens de biologie.

  • Speaker #1

    Je suis Abla,

  • Speaker #0

    biologiste médicale, et cette semaine,

  • Speaker #1

    nous retrouvons Carole, médecin généraliste à Montpellier, qui a une question qui vous parlera peut-être.

  • Speaker #2

    Bonjour, j'ai un patient suivi pour un cancer du poumon EGFR positif. Je suspecte une rechute. L'imagerie et les marqueurs tumoraux ne sont pas concluants. J'envisage de lui faire une biopsie liquide. Comment peut-elle m'aider à affiner la prise en charge de mon patient ?

  • Speaker #0

    Bonjour Marie-Mc Delanne,

  • Speaker #1

    un grand merci pour votre présence. Vous êtes biologiste médicale au sein du pôle oncologie somatique du laboratoire CERBA. Avant de répondre à Carole, est-ce que vous pouvez nous expliquer en termes simples ce qu'est une biopsie liquide ?

  • Speaker #3

    Bonjour Abla, tout d'abord merci de me proposer de répondre à ces questions. Alors qu'est-ce qu'une biopsie liquide ? Une biopsie liquide, c'est un terme déjà un petit peu abusé, puisqu'il est à mettre en regard avec la biopsie solide, c'est-à-dire un prélèvement de tissu, qui va être soit une biopsie, soit une pièce opératoire. Et nous, de l'autre côté, on met en parallèle un échantillon de sang. Mais sur cet échantillon de sang, on ne va pas aller regarder des cellules tumorales, on va aller regarder finalement de l'ADN qui est... issus de la tumeur et qui circulent dans ce sang. Donc biopsie, c'est plutôt une prise de sang sur laquelle on devrait parler d'études de l'ADN tumoral circulant.

  • Speaker #1

    Très bien. Et dans le cas du patient de Carole, comment cette biopsie liquide, comment ce prélèvement peut l'aider pour la prise en charge de son patient ? Alors,

  • Speaker #3

    l'avantage de la biopsie liquide, ça va surtout apporter aux médecins et aux patients une facilité d'abord justement de cet ADN tumoral circulant. donc de quelque chose qui va représenter ce qui se passe au niveau de la tumeur du patient, sans qu'on ait une obligation d'aller rechercher cette tumeur. Donc, une facilité et une rapidité. C'est-à-dire qu'on n'est pas obligé de passer par le côté biopsy, qui est souvent sous anesthésie générale, avec un risque hémorragique, avec tout ce qui en découle. On va pouvoir le faire de manière très simple, juste avec une prise de sang.

  • Speaker #1

    Est-ce que l'exploitation de l'ADN tumorale circulant à travers ces biopsies liquides a un impact réel sur la prise en charge du patient ?

  • Speaker #3

    Ça peut avoir un impact à la fois dans la recherche de résistance pour un traitement particulier, mais aussi au diagnostic pour envisager une mise sous-thérapeutique la plus rapide possible. Puisque là, on sera sur un résultat qui sera rendu en moins de 7 jours après cette prise de sang, alors que sur le circuit classique anatomo-cytopathologique, on va être... plus sur un résultat en trois semaines, un mois.

  • Speaker #1

    D'accord. Et par rapport à des techniques classiques comme l'imagerie ou les marqueurs tumoraux, qu'est-ce qu'elle a apporté comme réel avancé ? Alors,

  • Speaker #3

    nous, on est vraiment sur la partie ciblage thérapeutique. Tout le reste dont vous parlez, c'est-à-dire l'imagerie, les marqueurs tumoraux, en fait, ça se complète, mais c'est plutôt pour dire, en fait... L'état du patient, savoir si on a des métastases ou où est-ce qu'elles sont, ça c'est l'imagerie qui va pouvoir vous le dire. Et les marqueurs tumoraux, c'est le côté suivi de manière circulant de ce qui se passe au niveau de l'individu. Nous, la seule chose qui finalement nous intéresse, ce côté oncologie somatique, c'est de pouvoir aller rechercher des variants pour lesquels on va pouvoir donner une thérapeutique.

  • Speaker #1

    Très bien, donc on peut dire que toutes ces techniques sont complémentaires. Tout à fait. Très bien. Est-ce que cette technique présente des limites ?

  • Speaker #3

    Oui, c'est surtout quand on ne retrouve rien. Parce qu'un ADN circulant qui est positif, en fait... Peu importe la qualité du matériel sur lequel on travaille, il a une valeur prédictive positive de 100%. Donc on sait que le variant va être là et donc on aura la réponse qu'on souhaite. Par contre, c'est beaucoup plus difficile finalement quand on rend quelque chose de négatif. Parce que quelque chose de négatif, c'est une question statistique. On sait très bien qu'en fonction de la quantité de matériel qu'on aura étudié, on va être plus ou moins sensible. Et donc... on n'est absolument pas sûr que finalement l'ADN tumoral circulant ait bien été étudié. Parce qu'il faut se dire qu'il est noyé au milieu d'ADN circulant issu de cellules parfaitement saines au sein du patient. Et donc, moins on a d'ADN tumoral circulant, plus il est difficile finalement d'être sûr qu'on l'ait bien étudié et qu'un négatif correspond bien à une absence de variants ciblables chez le patient et pas en réalité à un manque de sensibilité du prélèvement et de la technique.

  • Speaker #1

    D'accord. Et quel serait l'espoir d'évolution ? concernant cette technique, les biopsies liquides, justement, par rapport à ces limites ?

  • Speaker #3

    Alors, ce qu'on espère, et que l'on n'a pas à l'heure actuelle, c'est d'avoir un marqueur pantumoral, c'est-à-dire qui serait caractéristique d'un peu tout type de tumeur et qui nous permettrait d'affirmer que l'ADN circulant sur lequel on a travaillé était bien tumoral. Et que donc, dans ces cas-là, un résultat négatif serait un vrai négatif, et donc une véritable signature d'absence du variant ciblable, et non pas ce doute. statistiques qui est présent à l'heure actuelle et dont on ne peut pas se défaire.

  • Speaker #1

    Alors si je récapitule, les biopsies liquides sont un outil de biologie médicale qui reflète l'intégralité tumorale des patients et qui permet d'obtenir un réel gain de temps dans leur prise en charge.

  • Speaker #3

    C'est tout à fait ça.

  • Speaker #0

    C'est le moment de la question rituelle. Avez-vous,

  • Speaker #1

    Marie-Mc Delanne, un cas à partager avec nous ?

  • Speaker #3

    Alors oui. J'ai un cas qui m'a profondément marqué sur un patient avec un mélanome évolutif très très rapidement pour lequel l'oncologue m'avait demandé de faire une recherche de cib theranostique en urgence et pour lequel on a trouvé un variant, Beraf V600E, qui lui a permis d'être mis sous thérapeutique et qui est sorti de réanimation.

  • Speaker #1

    Très bien, et bien un grand merci Marie-Mc Delaine d'avoir partagé votre expérience avec nous.

  • Speaker #3

    Merci Abla.

  • Speaker #0

    Vous souhaitez suivre nos actualités ? Inscrivez-vous à notre newsletter et abonnez-vous à notre podcast. Vous êtes un professionnel de santé ? Vous vous posez une question ? N'hésitez pas aussi à nous écrire à biomédicalementvotre.com. Nous tâcherons d'y répondre dans un prochain épisode. A bientôt !

Chapters

  • Chapitre 1 [INTRODUCTION]

    00:00

  • Chapitre 2 [QUESTION]

    00:29

  • Chapitre 3 [REPONSE]

    00:49

  • Chapitre 4 [QUESTION RITUELLE]

    05:18

Description

Comment la biopsie liquide peut-elle aider à la prise en charge d'un patient suivi pour cancer ? Quels sont ses avantages et ses limites ? 


Marie-Magdelaine Coudé, biologiste médicale au sein du pôle oncologie somatique du laboratoire Cerba, explique l'intérêt de cette technique non invasive pour la détection des rechutes et l'adaptation des traitements des patients. 


Pour en savoir plus :


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver dans ce nouvel épisode. Biomédicalement Votre, la juste prescription des examens biologiques, c'est LE podcast qui aide les professionnels de santé à anticiper les risques et à cultiver les bonnes pratiques liées à la prescription des examens de biologie.

  • Speaker #1

    Je suis Abla,

  • Speaker #0

    biologiste médicale, et cette semaine,

  • Speaker #1

    nous retrouvons Carole, médecin généraliste à Montpellier, qui a une question qui vous parlera peut-être.

  • Speaker #2

    Bonjour, j'ai un patient suivi pour un cancer du poumon EGFR positif. Je suspecte une rechute. L'imagerie et les marqueurs tumoraux ne sont pas concluants. J'envisage de lui faire une biopsie liquide. Comment peut-elle m'aider à affiner la prise en charge de mon patient ?

  • Speaker #0

    Bonjour Marie-Mc Delanne,

  • Speaker #1

    un grand merci pour votre présence. Vous êtes biologiste médicale au sein du pôle oncologie somatique du laboratoire CERBA. Avant de répondre à Carole, est-ce que vous pouvez nous expliquer en termes simples ce qu'est une biopsie liquide ?

  • Speaker #3

    Bonjour Abla, tout d'abord merci de me proposer de répondre à ces questions. Alors qu'est-ce qu'une biopsie liquide ? Une biopsie liquide, c'est un terme déjà un petit peu abusé, puisqu'il est à mettre en regard avec la biopsie solide, c'est-à-dire un prélèvement de tissu, qui va être soit une biopsie, soit une pièce opératoire. Et nous, de l'autre côté, on met en parallèle un échantillon de sang. Mais sur cet échantillon de sang, on ne va pas aller regarder des cellules tumorales, on va aller regarder finalement de l'ADN qui est... issus de la tumeur et qui circulent dans ce sang. Donc biopsie, c'est plutôt une prise de sang sur laquelle on devrait parler d'études de l'ADN tumoral circulant.

  • Speaker #1

    Très bien. Et dans le cas du patient de Carole, comment cette biopsie liquide, comment ce prélèvement peut l'aider pour la prise en charge de son patient ? Alors,

  • Speaker #3

    l'avantage de la biopsie liquide, ça va surtout apporter aux médecins et aux patients une facilité d'abord justement de cet ADN tumoral circulant. donc de quelque chose qui va représenter ce qui se passe au niveau de la tumeur du patient, sans qu'on ait une obligation d'aller rechercher cette tumeur. Donc, une facilité et une rapidité. C'est-à-dire qu'on n'est pas obligé de passer par le côté biopsy, qui est souvent sous anesthésie générale, avec un risque hémorragique, avec tout ce qui en découle. On va pouvoir le faire de manière très simple, juste avec une prise de sang.

  • Speaker #1

    Est-ce que l'exploitation de l'ADN tumorale circulant à travers ces biopsies liquides a un impact réel sur la prise en charge du patient ?

  • Speaker #3

    Ça peut avoir un impact à la fois dans la recherche de résistance pour un traitement particulier, mais aussi au diagnostic pour envisager une mise sous-thérapeutique la plus rapide possible. Puisque là, on sera sur un résultat qui sera rendu en moins de 7 jours après cette prise de sang, alors que sur le circuit classique anatomo-cytopathologique, on va être... plus sur un résultat en trois semaines, un mois.

  • Speaker #1

    D'accord. Et par rapport à des techniques classiques comme l'imagerie ou les marqueurs tumoraux, qu'est-ce qu'elle a apporté comme réel avancé ? Alors,

  • Speaker #3

    nous, on est vraiment sur la partie ciblage thérapeutique. Tout le reste dont vous parlez, c'est-à-dire l'imagerie, les marqueurs tumoraux, en fait, ça se complète, mais c'est plutôt pour dire, en fait... L'état du patient, savoir si on a des métastases ou où est-ce qu'elles sont, ça c'est l'imagerie qui va pouvoir vous le dire. Et les marqueurs tumoraux, c'est le côté suivi de manière circulant de ce qui se passe au niveau de l'individu. Nous, la seule chose qui finalement nous intéresse, ce côté oncologie somatique, c'est de pouvoir aller rechercher des variants pour lesquels on va pouvoir donner une thérapeutique.

  • Speaker #1

    Très bien, donc on peut dire que toutes ces techniques sont complémentaires. Tout à fait. Très bien. Est-ce que cette technique présente des limites ?

  • Speaker #3

    Oui, c'est surtout quand on ne retrouve rien. Parce qu'un ADN circulant qui est positif, en fait... Peu importe la qualité du matériel sur lequel on travaille, il a une valeur prédictive positive de 100%. Donc on sait que le variant va être là et donc on aura la réponse qu'on souhaite. Par contre, c'est beaucoup plus difficile finalement quand on rend quelque chose de négatif. Parce que quelque chose de négatif, c'est une question statistique. On sait très bien qu'en fonction de la quantité de matériel qu'on aura étudié, on va être plus ou moins sensible. Et donc... on n'est absolument pas sûr que finalement l'ADN tumoral circulant ait bien été étudié. Parce qu'il faut se dire qu'il est noyé au milieu d'ADN circulant issu de cellules parfaitement saines au sein du patient. Et donc, moins on a d'ADN tumoral circulant, plus il est difficile finalement d'être sûr qu'on l'ait bien étudié et qu'un négatif correspond bien à une absence de variants ciblables chez le patient et pas en réalité à un manque de sensibilité du prélèvement et de la technique.

  • Speaker #1

    D'accord. Et quel serait l'espoir d'évolution ? concernant cette technique, les biopsies liquides, justement, par rapport à ces limites ?

  • Speaker #3

    Alors, ce qu'on espère, et que l'on n'a pas à l'heure actuelle, c'est d'avoir un marqueur pantumoral, c'est-à-dire qui serait caractéristique d'un peu tout type de tumeur et qui nous permettrait d'affirmer que l'ADN circulant sur lequel on a travaillé était bien tumoral. Et que donc, dans ces cas-là, un résultat négatif serait un vrai négatif, et donc une véritable signature d'absence du variant ciblable, et non pas ce doute. statistiques qui est présent à l'heure actuelle et dont on ne peut pas se défaire.

  • Speaker #1

    Alors si je récapitule, les biopsies liquides sont un outil de biologie médicale qui reflète l'intégralité tumorale des patients et qui permet d'obtenir un réel gain de temps dans leur prise en charge.

  • Speaker #3

    C'est tout à fait ça.

  • Speaker #0

    C'est le moment de la question rituelle. Avez-vous,

  • Speaker #1

    Marie-Mc Delanne, un cas à partager avec nous ?

  • Speaker #3

    Alors oui. J'ai un cas qui m'a profondément marqué sur un patient avec un mélanome évolutif très très rapidement pour lequel l'oncologue m'avait demandé de faire une recherche de cib theranostique en urgence et pour lequel on a trouvé un variant, Beraf V600E, qui lui a permis d'être mis sous thérapeutique et qui est sorti de réanimation.

  • Speaker #1

    Très bien, et bien un grand merci Marie-Mc Delaine d'avoir partagé votre expérience avec nous.

  • Speaker #3

    Merci Abla.

  • Speaker #0

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Chapters

  • Chapitre 1 [INTRODUCTION]

    00:00

  • Chapitre 2 [QUESTION]

    00:29

  • Chapitre 3 [REPONSE]

    00:49

  • Chapitre 4 [QUESTION RITUELLE]

    05:18

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