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Biomédicalement vôtre

Recherche d'agglutinines irrégulières : comment réduire le risque fœto-maternel ?

Recherche d'agglutinines irrégulières : comment réduire le risque fœto-maternel ?

05min |30/01/2024|

798

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Description

Comment tenter d’éviter la maladie hémolytique du nouveau-né mais aussi les risques pour les patientes enceintes ?

Amandine Ganon, biologiste médicale, décrypte les bonnes pratiques pour la recherche d’agglutinines irrégulières (RAI) dès le 1er trimestre de la grossesse.


Pour en savoir plus :

Arrêté du 15 mai 2018 fixant les conditions de réalisation des examens de biologie médicale d'immuno-hématologie érythrocytaire

Prévention de l’allo-immunisation anti-RhD/ Tableau des indications à l’usage du praticien qui suit la grossesse


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans Biomédicalement Vôtre, la juste prescription des examens biologiques. Je suis ravie de vous accueillir dans cette série dédiée à ce sujet si important pour les professionnels de santé. Notre objectif ? Vous accompagner, vous, prescripteurs et biologistes médicaux, dans votre quotidien et vous aider à identifier les bonnes pratiques dans la prescription des actes de biologie médicale. Mais surtout... répondre à vos interrogations en vous partageant des témoignages, des retours d'expérience et nos conseils. Je m'appelle Abla, je suis biologiste médicale et à chaque épisode, j'inviterai un confrère biologiste à répondre à une problématique ou un cas rencontré dans votre quotidien. Alors sans plus attendre, je vous propose d'écouter la question de Valérie, sage-femme en Saône-et-Loire.

  • Speaker #1

    Bonjour, je vois en consultation pour la première fois une patiente de rhésus négatif qui est enceinte de 27 semaines. Elle a une RAI positive avec un anti-D marqué passif sur le compte-rendu. Est-ce que je lui injecte quand même une dose de Rhophylac ?

  • Speaker #0

    Bonjour Amandine, vous qui êtes biologiste en hématologie au laboratoire CERBA, que répondriez-vous à Valérie ?

  • Speaker #2

    Alors bonjour Abla, je vais répondre à Valérie qu'en effet, s'il s'agit bien d'un anticorps passif, on va pouvoir en effet réaliser l'injection systématique à 28 semaines d'aménorrhée.

  • Speaker #0

    Et comment on peut être sûr qu'il est passif cet anticorps ?

  • Speaker #2

    C'est une très bonne question, mais normalement, pour conclure à un anticorps passif, il faut avoir fait un microtitrage et avoir un titrage de l'anti-D et vérifier que la concentration que l'on a obtenue de ce microtitrage correspond à la date de l'injection et à la dose de Rhophylac initialement faite.

  • Speaker #0

    Donc il existe un tableau de concordance entre le délai, entre l'injection et la réalisation du titrage et du microtitrage.

  • Speaker #2

    Exactement, il y a en effet un tableau qui fait qu'on a une concentration observée qui doit correspondre à la date de l'injection.

  • Speaker #0

    Très bien. Et si cet anti-D n'est pas passif, il est forcément immun. Et dans ce cas-là, est-ce que la prise en charge est différente ?

  • Speaker #2

    Oui, bien sûr. Si l'anticorps est immun, c'est-à-dire qu'en effet la concentration observée est bien supérieure à celle attendue de l'anticorps, on va en effet déduire qu'il s'agit d'un anticorps immun. Et là, auquel cas, cette dame-là doit être suivie régulièrement, un suivi à la fois biologique par le titrage de l'anticorps, voire le dosage pondéral, mais aussi un suivi clinique par un suivi échographique.

  • Speaker #0

    Quel est le risque pour ces patientes-là ?

  • Speaker #2

    Alors le risque, en fait, finalement, c'est que ces anticorps passent dans la circulation maternelle et vont aller détruire les globules rouges du fœtus qui présentent l'antigène correspondant, c'est-à-dire un grand D.

  • Speaker #0

    Cette pathologie porte un nom qui est ?

  • Speaker #2

    Alors c'est ce qu'on appelle la maladie hémolytique du nouveau-né.

  • Speaker #0

    Très bien. Et en dehors des anti-D, quels sont les autres anticorps qu'on peut rencontrer ou les autres problématiques auxquelles vous êtes confrontés ?

  • Speaker #2

    Oui, vous avez raison, Abla. On parle de l'anti-D, il est connu, mais il en existe d'autres. Et en effet, il faut savoir qu'il existe l'anti-c et l'anti-KEL, qu'il faut vraiment savoir repérer au niveau des RAI, parce qu'en effet, comme l'antigrandé, ils sont à risque de maladies hémolytiques du nouveau-né, qui peut être grave.

  • Speaker #0

    Du coup, Amandine, pour ces anticorps, le petit-c, le KEL, il existe des traitements ou pas ?

  • Speaker #2

    Non, il n'existe pas de traitement préventif pour les anti-KEL et le petit c malheureusement.

  • Speaker #0

    Très bien, donc si je récapitule, la RAI pendant la grossesse est indispensable, c'est très important de réaliser cet examen, mais qu'est-ce que nos auditeurs doivent retenir à tout prix ?

  • Speaker #2

    La RAI est en effet indispensable et elle est indispensable je dirais dès le premier trimestre de la grossesse. Puisqu'elle va nous permettre de statuer finalement sur cette dame enceinte, à savoir si sa RAI est positive, à savoir avec quel anticorps finalement elle est immunisée et à organiser son suivi clinico-biologique.

  • Speaker #0

    Alors on arrive à la fin de l'épisode et c'est le moment de la question rituelle. Amandine, pouvez-vous raconter à nos auditeurs un cas qui vous a particulièrement marqué ?

  • Speaker #2

    Alors oui, j'ai un cas en effet qui m'a marquée l'année dernière. J'ai le CNRHP qui m'appelle parce qu'en effet, on a encore une dame qui est arrivée en salle de travail et pour laquelle on n'avait finalement aucun renseignement. On a découvert déjà l'anémie foetale de son bébé et on a dû la transfuser en urgence. Et cette transfusion en urgence, par défaut, on donne souvent des poches D-. Et malheureusement, en transfusant des poches D-, On apporte l'antigène c pour lequel finalement elle était immunisée. Donc le risque c'est la transfusion inefficace. Donc il y a un risque à la fois pour le bébé mais aussi pour la maman qu'il ne faut pas ignorer. Et c'est pour ça que les RAI sont vraiment très importantes et doivent être faites dès le premier trimestre.

  • Speaker #0

    Vous souhaitez suivre nos actualités médicales ? Inscrivez-vous à notre newsletter et abonnez-vous à notre podcast. Vous êtes un professionnel de santé ? Vous vous posez une question ? N'hésitez pas aussi à contacter notre équipe médicale. Nous tâcherons d'y répondre dans un prochain épisode. A bientôt !

Description

Comment tenter d’éviter la maladie hémolytique du nouveau-né mais aussi les risques pour les patientes enceintes ?

Amandine Ganon, biologiste médicale, décrypte les bonnes pratiques pour la recherche d’agglutinines irrégulières (RAI) dès le 1er trimestre de la grossesse.


Pour en savoir plus :

Arrêté du 15 mai 2018 fixant les conditions de réalisation des examens de biologie médicale d'immuno-hématologie érythrocytaire

Prévention de l’allo-immunisation anti-RhD/ Tableau des indications à l’usage du praticien qui suit la grossesse


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans Biomédicalement Vôtre, la juste prescription des examens biologiques. Je suis ravie de vous accueillir dans cette série dédiée à ce sujet si important pour les professionnels de santé. Notre objectif ? Vous accompagner, vous, prescripteurs et biologistes médicaux, dans votre quotidien et vous aider à identifier les bonnes pratiques dans la prescription des actes de biologie médicale. Mais surtout... répondre à vos interrogations en vous partageant des témoignages, des retours d'expérience et nos conseils. Je m'appelle Abla, je suis biologiste médicale et à chaque épisode, j'inviterai un confrère biologiste à répondre à une problématique ou un cas rencontré dans votre quotidien. Alors sans plus attendre, je vous propose d'écouter la question de Valérie, sage-femme en Saône-et-Loire.

  • Speaker #1

    Bonjour, je vois en consultation pour la première fois une patiente de rhésus négatif qui est enceinte de 27 semaines. Elle a une RAI positive avec un anti-D marqué passif sur le compte-rendu. Est-ce que je lui injecte quand même une dose de Rhophylac ?

  • Speaker #0

    Bonjour Amandine, vous qui êtes biologiste en hématologie au laboratoire CERBA, que répondriez-vous à Valérie ?

  • Speaker #2

    Alors bonjour Abla, je vais répondre à Valérie qu'en effet, s'il s'agit bien d'un anticorps passif, on va pouvoir en effet réaliser l'injection systématique à 28 semaines d'aménorrhée.

  • Speaker #0

    Et comment on peut être sûr qu'il est passif cet anticorps ?

  • Speaker #2

    C'est une très bonne question, mais normalement, pour conclure à un anticorps passif, il faut avoir fait un microtitrage et avoir un titrage de l'anti-D et vérifier que la concentration que l'on a obtenue de ce microtitrage correspond à la date de l'injection et à la dose de Rhophylac initialement faite.

  • Speaker #0

    Donc il existe un tableau de concordance entre le délai, entre l'injection et la réalisation du titrage et du microtitrage.

  • Speaker #2

    Exactement, il y a en effet un tableau qui fait qu'on a une concentration observée qui doit correspondre à la date de l'injection.

  • Speaker #0

    Très bien. Et si cet anti-D n'est pas passif, il est forcément immun. Et dans ce cas-là, est-ce que la prise en charge est différente ?

  • Speaker #2

    Oui, bien sûr. Si l'anticorps est immun, c'est-à-dire qu'en effet la concentration observée est bien supérieure à celle attendue de l'anticorps, on va en effet déduire qu'il s'agit d'un anticorps immun. Et là, auquel cas, cette dame-là doit être suivie régulièrement, un suivi à la fois biologique par le titrage de l'anticorps, voire le dosage pondéral, mais aussi un suivi clinique par un suivi échographique.

  • Speaker #0

    Quel est le risque pour ces patientes-là ?

  • Speaker #2

    Alors le risque, en fait, finalement, c'est que ces anticorps passent dans la circulation maternelle et vont aller détruire les globules rouges du fœtus qui présentent l'antigène correspondant, c'est-à-dire un grand D.

  • Speaker #0

    Cette pathologie porte un nom qui est ?

  • Speaker #2

    Alors c'est ce qu'on appelle la maladie hémolytique du nouveau-né.

  • Speaker #0

    Très bien. Et en dehors des anti-D, quels sont les autres anticorps qu'on peut rencontrer ou les autres problématiques auxquelles vous êtes confrontés ?

  • Speaker #2

    Oui, vous avez raison, Abla. On parle de l'anti-D, il est connu, mais il en existe d'autres. Et en effet, il faut savoir qu'il existe l'anti-c et l'anti-KEL, qu'il faut vraiment savoir repérer au niveau des RAI, parce qu'en effet, comme l'antigrandé, ils sont à risque de maladies hémolytiques du nouveau-né, qui peut être grave.

  • Speaker #0

    Du coup, Amandine, pour ces anticorps, le petit-c, le KEL, il existe des traitements ou pas ?

  • Speaker #2

    Non, il n'existe pas de traitement préventif pour les anti-KEL et le petit c malheureusement.

  • Speaker #0

    Très bien, donc si je récapitule, la RAI pendant la grossesse est indispensable, c'est très important de réaliser cet examen, mais qu'est-ce que nos auditeurs doivent retenir à tout prix ?

  • Speaker #2

    La RAI est en effet indispensable et elle est indispensable je dirais dès le premier trimestre de la grossesse. Puisqu'elle va nous permettre de statuer finalement sur cette dame enceinte, à savoir si sa RAI est positive, à savoir avec quel anticorps finalement elle est immunisée et à organiser son suivi clinico-biologique.

  • Speaker #0

    Alors on arrive à la fin de l'épisode et c'est le moment de la question rituelle. Amandine, pouvez-vous raconter à nos auditeurs un cas qui vous a particulièrement marqué ?

  • Speaker #2

    Alors oui, j'ai un cas en effet qui m'a marquée l'année dernière. J'ai le CNRHP qui m'appelle parce qu'en effet, on a encore une dame qui est arrivée en salle de travail et pour laquelle on n'avait finalement aucun renseignement. On a découvert déjà l'anémie foetale de son bébé et on a dû la transfuser en urgence. Et cette transfusion en urgence, par défaut, on donne souvent des poches D-. Et malheureusement, en transfusant des poches D-, On apporte l'antigène c pour lequel finalement elle était immunisée. Donc le risque c'est la transfusion inefficace. Donc il y a un risque à la fois pour le bébé mais aussi pour la maman qu'il ne faut pas ignorer. Et c'est pour ça que les RAI sont vraiment très importantes et doivent être faites dès le premier trimestre.

  • Speaker #0

    Vous souhaitez suivre nos actualités médicales ? Inscrivez-vous à notre newsletter et abonnez-vous à notre podcast. Vous êtes un professionnel de santé ? Vous vous posez une question ? N'hésitez pas aussi à contacter notre équipe médicale. Nous tâcherons d'y répondre dans un prochain épisode. A bientôt !

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Comment tenter d’éviter la maladie hémolytique du nouveau-né mais aussi les risques pour les patientes enceintes ?

Amandine Ganon, biologiste médicale, décrypte les bonnes pratiques pour la recherche d’agglutinines irrégulières (RAI) dès le 1er trimestre de la grossesse.


Pour en savoir plus :

Arrêté du 15 mai 2018 fixant les conditions de réalisation des examens de biologie médicale d'immuno-hématologie érythrocytaire

Prévention de l’allo-immunisation anti-RhD/ Tableau des indications à l’usage du praticien qui suit la grossesse


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans Biomédicalement Vôtre, la juste prescription des examens biologiques. Je suis ravie de vous accueillir dans cette série dédiée à ce sujet si important pour les professionnels de santé. Notre objectif ? Vous accompagner, vous, prescripteurs et biologistes médicaux, dans votre quotidien et vous aider à identifier les bonnes pratiques dans la prescription des actes de biologie médicale. Mais surtout... répondre à vos interrogations en vous partageant des témoignages, des retours d'expérience et nos conseils. Je m'appelle Abla, je suis biologiste médicale et à chaque épisode, j'inviterai un confrère biologiste à répondre à une problématique ou un cas rencontré dans votre quotidien. Alors sans plus attendre, je vous propose d'écouter la question de Valérie, sage-femme en Saône-et-Loire.

  • Speaker #1

    Bonjour, je vois en consultation pour la première fois une patiente de rhésus négatif qui est enceinte de 27 semaines. Elle a une RAI positive avec un anti-D marqué passif sur le compte-rendu. Est-ce que je lui injecte quand même une dose de Rhophylac ?

  • Speaker #0

    Bonjour Amandine, vous qui êtes biologiste en hématologie au laboratoire CERBA, que répondriez-vous à Valérie ?

  • Speaker #2

    Alors bonjour Abla, je vais répondre à Valérie qu'en effet, s'il s'agit bien d'un anticorps passif, on va pouvoir en effet réaliser l'injection systématique à 28 semaines d'aménorrhée.

  • Speaker #0

    Et comment on peut être sûr qu'il est passif cet anticorps ?

  • Speaker #2

    C'est une très bonne question, mais normalement, pour conclure à un anticorps passif, il faut avoir fait un microtitrage et avoir un titrage de l'anti-D et vérifier que la concentration que l'on a obtenue de ce microtitrage correspond à la date de l'injection et à la dose de Rhophylac initialement faite.

  • Speaker #0

    Donc il existe un tableau de concordance entre le délai, entre l'injection et la réalisation du titrage et du microtitrage.

  • Speaker #2

    Exactement, il y a en effet un tableau qui fait qu'on a une concentration observée qui doit correspondre à la date de l'injection.

  • Speaker #0

    Très bien. Et si cet anti-D n'est pas passif, il est forcément immun. Et dans ce cas-là, est-ce que la prise en charge est différente ?

  • Speaker #2

    Oui, bien sûr. Si l'anticorps est immun, c'est-à-dire qu'en effet la concentration observée est bien supérieure à celle attendue de l'anticorps, on va en effet déduire qu'il s'agit d'un anticorps immun. Et là, auquel cas, cette dame-là doit être suivie régulièrement, un suivi à la fois biologique par le titrage de l'anticorps, voire le dosage pondéral, mais aussi un suivi clinique par un suivi échographique.

  • Speaker #0

    Quel est le risque pour ces patientes-là ?

  • Speaker #2

    Alors le risque, en fait, finalement, c'est que ces anticorps passent dans la circulation maternelle et vont aller détruire les globules rouges du fœtus qui présentent l'antigène correspondant, c'est-à-dire un grand D.

  • Speaker #0

    Cette pathologie porte un nom qui est ?

  • Speaker #2

    Alors c'est ce qu'on appelle la maladie hémolytique du nouveau-né.

  • Speaker #0

    Très bien. Et en dehors des anti-D, quels sont les autres anticorps qu'on peut rencontrer ou les autres problématiques auxquelles vous êtes confrontés ?

  • Speaker #2

    Oui, vous avez raison, Abla. On parle de l'anti-D, il est connu, mais il en existe d'autres. Et en effet, il faut savoir qu'il existe l'anti-c et l'anti-KEL, qu'il faut vraiment savoir repérer au niveau des RAI, parce qu'en effet, comme l'antigrandé, ils sont à risque de maladies hémolytiques du nouveau-né, qui peut être grave.

  • Speaker #0

    Du coup, Amandine, pour ces anticorps, le petit-c, le KEL, il existe des traitements ou pas ?

  • Speaker #2

    Non, il n'existe pas de traitement préventif pour les anti-KEL et le petit c malheureusement.

  • Speaker #0

    Très bien, donc si je récapitule, la RAI pendant la grossesse est indispensable, c'est très important de réaliser cet examen, mais qu'est-ce que nos auditeurs doivent retenir à tout prix ?

  • Speaker #2

    La RAI est en effet indispensable et elle est indispensable je dirais dès le premier trimestre de la grossesse. Puisqu'elle va nous permettre de statuer finalement sur cette dame enceinte, à savoir si sa RAI est positive, à savoir avec quel anticorps finalement elle est immunisée et à organiser son suivi clinico-biologique.

  • Speaker #0

    Alors on arrive à la fin de l'épisode et c'est le moment de la question rituelle. Amandine, pouvez-vous raconter à nos auditeurs un cas qui vous a particulièrement marqué ?

  • Speaker #2

    Alors oui, j'ai un cas en effet qui m'a marquée l'année dernière. J'ai le CNRHP qui m'appelle parce qu'en effet, on a encore une dame qui est arrivée en salle de travail et pour laquelle on n'avait finalement aucun renseignement. On a découvert déjà l'anémie foetale de son bébé et on a dû la transfuser en urgence. Et cette transfusion en urgence, par défaut, on donne souvent des poches D-. Et malheureusement, en transfusant des poches D-, On apporte l'antigène c pour lequel finalement elle était immunisée. Donc le risque c'est la transfusion inefficace. Donc il y a un risque à la fois pour le bébé mais aussi pour la maman qu'il ne faut pas ignorer. Et c'est pour ça que les RAI sont vraiment très importantes et doivent être faites dès le premier trimestre.

  • Speaker #0

    Vous souhaitez suivre nos actualités médicales ? Inscrivez-vous à notre newsletter et abonnez-vous à notre podcast. Vous êtes un professionnel de santé ? Vous vous posez une question ? N'hésitez pas aussi à contacter notre équipe médicale. Nous tâcherons d'y répondre dans un prochain épisode. A bientôt !

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Comment tenter d’éviter la maladie hémolytique du nouveau-né mais aussi les risques pour les patientes enceintes ?

Amandine Ganon, biologiste médicale, décrypte les bonnes pratiques pour la recherche d’agglutinines irrégulières (RAI) dès le 1er trimestre de la grossesse.


Pour en savoir plus :

Arrêté du 15 mai 2018 fixant les conditions de réalisation des examens de biologie médicale d'immuno-hématologie érythrocytaire

Prévention de l’allo-immunisation anti-RhD/ Tableau des indications à l’usage du praticien qui suit la grossesse


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans Biomédicalement Vôtre, la juste prescription des examens biologiques. Je suis ravie de vous accueillir dans cette série dédiée à ce sujet si important pour les professionnels de santé. Notre objectif ? Vous accompagner, vous, prescripteurs et biologistes médicaux, dans votre quotidien et vous aider à identifier les bonnes pratiques dans la prescription des actes de biologie médicale. Mais surtout... répondre à vos interrogations en vous partageant des témoignages, des retours d'expérience et nos conseils. Je m'appelle Abla, je suis biologiste médicale et à chaque épisode, j'inviterai un confrère biologiste à répondre à une problématique ou un cas rencontré dans votre quotidien. Alors sans plus attendre, je vous propose d'écouter la question de Valérie, sage-femme en Saône-et-Loire.

  • Speaker #1

    Bonjour, je vois en consultation pour la première fois une patiente de rhésus négatif qui est enceinte de 27 semaines. Elle a une RAI positive avec un anti-D marqué passif sur le compte-rendu. Est-ce que je lui injecte quand même une dose de Rhophylac ?

  • Speaker #0

    Bonjour Amandine, vous qui êtes biologiste en hématologie au laboratoire CERBA, que répondriez-vous à Valérie ?

  • Speaker #2

    Alors bonjour Abla, je vais répondre à Valérie qu'en effet, s'il s'agit bien d'un anticorps passif, on va pouvoir en effet réaliser l'injection systématique à 28 semaines d'aménorrhée.

  • Speaker #0

    Et comment on peut être sûr qu'il est passif cet anticorps ?

  • Speaker #2

    C'est une très bonne question, mais normalement, pour conclure à un anticorps passif, il faut avoir fait un microtitrage et avoir un titrage de l'anti-D et vérifier que la concentration que l'on a obtenue de ce microtitrage correspond à la date de l'injection et à la dose de Rhophylac initialement faite.

  • Speaker #0

    Donc il existe un tableau de concordance entre le délai, entre l'injection et la réalisation du titrage et du microtitrage.

  • Speaker #2

    Exactement, il y a en effet un tableau qui fait qu'on a une concentration observée qui doit correspondre à la date de l'injection.

  • Speaker #0

    Très bien. Et si cet anti-D n'est pas passif, il est forcément immun. Et dans ce cas-là, est-ce que la prise en charge est différente ?

  • Speaker #2

    Oui, bien sûr. Si l'anticorps est immun, c'est-à-dire qu'en effet la concentration observée est bien supérieure à celle attendue de l'anticorps, on va en effet déduire qu'il s'agit d'un anticorps immun. Et là, auquel cas, cette dame-là doit être suivie régulièrement, un suivi à la fois biologique par le titrage de l'anticorps, voire le dosage pondéral, mais aussi un suivi clinique par un suivi échographique.

  • Speaker #0

    Quel est le risque pour ces patientes-là ?

  • Speaker #2

    Alors le risque, en fait, finalement, c'est que ces anticorps passent dans la circulation maternelle et vont aller détruire les globules rouges du fœtus qui présentent l'antigène correspondant, c'est-à-dire un grand D.

  • Speaker #0

    Cette pathologie porte un nom qui est ?

  • Speaker #2

    Alors c'est ce qu'on appelle la maladie hémolytique du nouveau-né.

  • Speaker #0

    Très bien. Et en dehors des anti-D, quels sont les autres anticorps qu'on peut rencontrer ou les autres problématiques auxquelles vous êtes confrontés ?

  • Speaker #2

    Oui, vous avez raison, Abla. On parle de l'anti-D, il est connu, mais il en existe d'autres. Et en effet, il faut savoir qu'il existe l'anti-c et l'anti-KEL, qu'il faut vraiment savoir repérer au niveau des RAI, parce qu'en effet, comme l'antigrandé, ils sont à risque de maladies hémolytiques du nouveau-né, qui peut être grave.

  • Speaker #0

    Du coup, Amandine, pour ces anticorps, le petit-c, le KEL, il existe des traitements ou pas ?

  • Speaker #2

    Non, il n'existe pas de traitement préventif pour les anti-KEL et le petit c malheureusement.

  • Speaker #0

    Très bien, donc si je récapitule, la RAI pendant la grossesse est indispensable, c'est très important de réaliser cet examen, mais qu'est-ce que nos auditeurs doivent retenir à tout prix ?

  • Speaker #2

    La RAI est en effet indispensable et elle est indispensable je dirais dès le premier trimestre de la grossesse. Puisqu'elle va nous permettre de statuer finalement sur cette dame enceinte, à savoir si sa RAI est positive, à savoir avec quel anticorps finalement elle est immunisée et à organiser son suivi clinico-biologique.

  • Speaker #0

    Alors on arrive à la fin de l'épisode et c'est le moment de la question rituelle. Amandine, pouvez-vous raconter à nos auditeurs un cas qui vous a particulièrement marqué ?

  • Speaker #2

    Alors oui, j'ai un cas en effet qui m'a marquée l'année dernière. J'ai le CNRHP qui m'appelle parce qu'en effet, on a encore une dame qui est arrivée en salle de travail et pour laquelle on n'avait finalement aucun renseignement. On a découvert déjà l'anémie foetale de son bébé et on a dû la transfuser en urgence. Et cette transfusion en urgence, par défaut, on donne souvent des poches D-. Et malheureusement, en transfusant des poches D-, On apporte l'antigène c pour lequel finalement elle était immunisée. Donc le risque c'est la transfusion inefficace. Donc il y a un risque à la fois pour le bébé mais aussi pour la maman qu'il ne faut pas ignorer. Et c'est pour ça que les RAI sont vraiment très importantes et doivent être faites dès le premier trimestre.

  • Speaker #0

    Vous souhaitez suivre nos actualités médicales ? Inscrivez-vous à notre newsletter et abonnez-vous à notre podcast. Vous êtes un professionnel de santé ? Vous vous posez une question ? N'hésitez pas aussi à contacter notre équipe médicale. Nous tâcherons d'y répondre dans un prochain épisode. A bientôt !

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