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CLARICE LISPECTOR - Bonheur Clandestin cover
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BOUGIES

CLARICE LISPECTOR - Bonheur Clandestin

CLARICE LISPECTOR - Bonheur Clandestin

05min |23/12/2024
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CLARICE LISPECTOR - Bonheur Clandestin

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Description

Vous souvenez-vous de votre première blessure au cœur ?


Dans Bonheur clandestin, édité au Brésil en 1971, Clarice Lispector nous parle, à travers 13 nouvelles, du destin de 13 personnages féminins. Plus précisément, elle nous offre des instants uniques et banals de la vie de chacune d’entre elles, juste avant la perte de leur innocence.


Aujourd’hui, vous allez entendre l’histoire d’une petite fille et de sa première écorchure d’amour. Bien avant les hommes.


Clarice, ici, on se souvient de toi comme étant « belle et forte comme un jeune cheval ». C’est, je crois, ce que tu aurais voulu.


Ce mois-ci, tu aurais eu 104 ans. Joyeux anniversaire.


Direction éditoriale : Alice Daubelcour

Production éditoriale, montage, création sonore : Simon Daubelcour


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Une petite fille qui observait tellement les poules qu'elle connaissait leur âme et leur désir intime. La petite fille en possédait deux, rien qu'à elle. L'une s'appelait Pedrina et l'autre Petronila. Quand la petite fille trouvait que l'une d'elles était malade du foie, Elles flairaient sous leurs ailes avec une simplicité d'infirmière, ce qu'elles considéraient comme étant le symptôme le plus significatif de maladie, car l'odeur de poule vivante n'est pas de la rigolade. La petite fille n'avait pas encore compris que les hommes ne peuvent pas être guéris d'être des hommes, ni les poules d'être des poules. Tant l'homme que la poule ont des misères et une grandeur inhérentes à leur propre espèce. Un jour, la famille décida d'envoyer la petite fille passer la journée chez un parent, très loin de leur maison. À son retour, celle qui de son vivant avait été Petronila n'existait plus. Sa tante l'informa. Nous avons mangé, Petronila. La petite fille était une créature douée d'une grande capacité d'aimer. Une poule ne répond pas à l'amour qu'on lui donne. Et pourtant la petite fille n'avait pas cessé de l'aimer sans attendre de réciprocité. Quand elle apprit ce qui était arrivé à Petronila, elle se mit à haïr tout le monde dans la maison. Sauf sa mère qui n'aimait pas manger de la poule. Et les employés qui avaient mangé de la viande de vache ou de bœuf. Du coup c'est son père qu'elle regardait de travers. C'était lui surtout qui aimait manger de la poule. Sa mère s'en rendit compte et lui expliqua. Quand on mange des animaux, les animaux se mettent à nous ressembler, parce qu'ils sont en nous. Il n'y a que nous deux de la famille qui n'avons pas Petronina en nous. C'est dommage. La petite fille grandit. Elle eut une poule appelée Eponina. Son amour pour Eponina, cette fois, c'était un amour plus réaliste, sans rien de romantique. C'était l'amour de qui a déjà souffert à cause de l'amour. Et quand vint le tour d'Eponina d'être mangée, la petite fille non seulement sut mais comprit que c'était là le destin fatal de qui naissait Poule. Les poules semblaient avoir une préscience de leur propre destin. Et elles n'apprenaient pas à aimer leur maître. Ni le coq. Une poule est seule au monde. Mais la petite fille n'avait pas oublié ce que sa mère lui avait dit à propos du fait de manger des animaux aimés. Elle mangea Eponina plus que tous les autres membres de la famille. Elle mangea sans appétit mais avec un plaisir presque physique. Parce qu'elle savait désormais que de cette façon, Eponina s'incorporerait à elle. Et qu'elle serait plus à elle qu'elle ne l'avait été de son vivant. La petite fille était un être fait pour aimer. Et vint le jour où elle te vint jeune fille. Et voilà, il y avait les hommes. Bonheur clandestin, Clarisse Lispector. Née en Ukraine, elle grandit et vécut toute sa vie au Brésil. Là-bas, il existe un féminin homo-écrivain. Clarice Lispector affirmera tout le long de sa vie refuser son utilisation, assurant appartenir aux deux sexes. C'est donc en ces termes qu'on la qualifiera comme l'écrivain juif le plus important depuis Kafka. Dernière d'une famille de filles, elle dédiera pratiquement l'ensemble de ses œuvres à ce qu'on appelle le thème de l'univers féminin. En plus d'être polyglotte, elle écrira des romans félicités par la critique, ainsi que des chroniques saluées par la presse. pour leur humour et leur franc-parler. Du bout du monde, dans son Rio adoré, elle bouleversera la littérature brésilienne en nous offrant une raison de plus de dire que les états d'âme ne sont foutrement pas une affaire d'intérieur de culotte. Je conclurai avec la dernière phrase de son livre Près du cœur sauvage de toute lutte ou repos. Je me lèverai forte et belle comme un jeune cheval. Clarisse, joyeux anniversaire.

Description

Vous souvenez-vous de votre première blessure au cœur ?


Dans Bonheur clandestin, édité au Brésil en 1971, Clarice Lispector nous parle, à travers 13 nouvelles, du destin de 13 personnages féminins. Plus précisément, elle nous offre des instants uniques et banals de la vie de chacune d’entre elles, juste avant la perte de leur innocence.


Aujourd’hui, vous allez entendre l’histoire d’une petite fille et de sa première écorchure d’amour. Bien avant les hommes.


Clarice, ici, on se souvient de toi comme étant « belle et forte comme un jeune cheval ». C’est, je crois, ce que tu aurais voulu.


Ce mois-ci, tu aurais eu 104 ans. Joyeux anniversaire.


Direction éditoriale : Alice Daubelcour

Production éditoriale, montage, création sonore : Simon Daubelcour


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Une petite fille qui observait tellement les poules qu'elle connaissait leur âme et leur désir intime. La petite fille en possédait deux, rien qu'à elle. L'une s'appelait Pedrina et l'autre Petronila. Quand la petite fille trouvait que l'une d'elles était malade du foie, Elles flairaient sous leurs ailes avec une simplicité d'infirmière, ce qu'elles considéraient comme étant le symptôme le plus significatif de maladie, car l'odeur de poule vivante n'est pas de la rigolade. La petite fille n'avait pas encore compris que les hommes ne peuvent pas être guéris d'être des hommes, ni les poules d'être des poules. Tant l'homme que la poule ont des misères et une grandeur inhérentes à leur propre espèce. Un jour, la famille décida d'envoyer la petite fille passer la journée chez un parent, très loin de leur maison. À son retour, celle qui de son vivant avait été Petronila n'existait plus. Sa tante l'informa. Nous avons mangé, Petronila. La petite fille était une créature douée d'une grande capacité d'aimer. Une poule ne répond pas à l'amour qu'on lui donne. Et pourtant la petite fille n'avait pas cessé de l'aimer sans attendre de réciprocité. Quand elle apprit ce qui était arrivé à Petronila, elle se mit à haïr tout le monde dans la maison. Sauf sa mère qui n'aimait pas manger de la poule. Et les employés qui avaient mangé de la viande de vache ou de bœuf. Du coup c'est son père qu'elle regardait de travers. C'était lui surtout qui aimait manger de la poule. Sa mère s'en rendit compte et lui expliqua. Quand on mange des animaux, les animaux se mettent à nous ressembler, parce qu'ils sont en nous. Il n'y a que nous deux de la famille qui n'avons pas Petronina en nous. C'est dommage. La petite fille grandit. Elle eut une poule appelée Eponina. Son amour pour Eponina, cette fois, c'était un amour plus réaliste, sans rien de romantique. C'était l'amour de qui a déjà souffert à cause de l'amour. Et quand vint le tour d'Eponina d'être mangée, la petite fille non seulement sut mais comprit que c'était là le destin fatal de qui naissait Poule. Les poules semblaient avoir une préscience de leur propre destin. Et elles n'apprenaient pas à aimer leur maître. Ni le coq. Une poule est seule au monde. Mais la petite fille n'avait pas oublié ce que sa mère lui avait dit à propos du fait de manger des animaux aimés. Elle mangea Eponina plus que tous les autres membres de la famille. Elle mangea sans appétit mais avec un plaisir presque physique. Parce qu'elle savait désormais que de cette façon, Eponina s'incorporerait à elle. Et qu'elle serait plus à elle qu'elle ne l'avait été de son vivant. La petite fille était un être fait pour aimer. Et vint le jour où elle te vint jeune fille. Et voilà, il y avait les hommes. Bonheur clandestin, Clarisse Lispector. Née en Ukraine, elle grandit et vécut toute sa vie au Brésil. Là-bas, il existe un féminin homo-écrivain. Clarice Lispector affirmera tout le long de sa vie refuser son utilisation, assurant appartenir aux deux sexes. C'est donc en ces termes qu'on la qualifiera comme l'écrivain juif le plus important depuis Kafka. Dernière d'une famille de filles, elle dédiera pratiquement l'ensemble de ses œuvres à ce qu'on appelle le thème de l'univers féminin. En plus d'être polyglotte, elle écrira des romans félicités par la critique, ainsi que des chroniques saluées par la presse. pour leur humour et leur franc-parler. Du bout du monde, dans son Rio adoré, elle bouleversera la littérature brésilienne en nous offrant une raison de plus de dire que les états d'âme ne sont foutrement pas une affaire d'intérieur de culotte. Je conclurai avec la dernière phrase de son livre Près du cœur sauvage de toute lutte ou repos. Je me lèverai forte et belle comme un jeune cheval. Clarisse, joyeux anniversaire.

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Dans Bonheur clandestin, édité au Brésil en 1971, Clarice Lispector nous parle, à travers 13 nouvelles, du destin de 13 personnages féminins. Plus précisément, elle nous offre des instants uniques et banals de la vie de chacune d’entre elles, juste avant la perte de leur innocence.


Aujourd’hui, vous allez entendre l’histoire d’une petite fille et de sa première écorchure d’amour. Bien avant les hommes.


Clarice, ici, on se souvient de toi comme étant « belle et forte comme un jeune cheval ». C’est, je crois, ce que tu aurais voulu.


Ce mois-ci, tu aurais eu 104 ans. Joyeux anniversaire.


Direction éditoriale : Alice Daubelcour

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    Une petite fille qui observait tellement les poules qu'elle connaissait leur âme et leur désir intime. La petite fille en possédait deux, rien qu'à elle. L'une s'appelait Pedrina et l'autre Petronila. Quand la petite fille trouvait que l'une d'elles était malade du foie, Elles flairaient sous leurs ailes avec une simplicité d'infirmière, ce qu'elles considéraient comme étant le symptôme le plus significatif de maladie, car l'odeur de poule vivante n'est pas de la rigolade. La petite fille n'avait pas encore compris que les hommes ne peuvent pas être guéris d'être des hommes, ni les poules d'être des poules. Tant l'homme que la poule ont des misères et une grandeur inhérentes à leur propre espèce. Un jour, la famille décida d'envoyer la petite fille passer la journée chez un parent, très loin de leur maison. À son retour, celle qui de son vivant avait été Petronila n'existait plus. Sa tante l'informa. Nous avons mangé, Petronila. La petite fille était une créature douée d'une grande capacité d'aimer. Une poule ne répond pas à l'amour qu'on lui donne. Et pourtant la petite fille n'avait pas cessé de l'aimer sans attendre de réciprocité. Quand elle apprit ce qui était arrivé à Petronila, elle se mit à haïr tout le monde dans la maison. Sauf sa mère qui n'aimait pas manger de la poule. Et les employés qui avaient mangé de la viande de vache ou de bœuf. Du coup c'est son père qu'elle regardait de travers. C'était lui surtout qui aimait manger de la poule. Sa mère s'en rendit compte et lui expliqua. Quand on mange des animaux, les animaux se mettent à nous ressembler, parce qu'ils sont en nous. Il n'y a que nous deux de la famille qui n'avons pas Petronina en nous. C'est dommage. La petite fille grandit. Elle eut une poule appelée Eponina. Son amour pour Eponina, cette fois, c'était un amour plus réaliste, sans rien de romantique. C'était l'amour de qui a déjà souffert à cause de l'amour. Et quand vint le tour d'Eponina d'être mangée, la petite fille non seulement sut mais comprit que c'était là le destin fatal de qui naissait Poule. Les poules semblaient avoir une préscience de leur propre destin. Et elles n'apprenaient pas à aimer leur maître. Ni le coq. Une poule est seule au monde. Mais la petite fille n'avait pas oublié ce que sa mère lui avait dit à propos du fait de manger des animaux aimés. Elle mangea Eponina plus que tous les autres membres de la famille. Elle mangea sans appétit mais avec un plaisir presque physique. Parce qu'elle savait désormais que de cette façon, Eponina s'incorporerait à elle. Et qu'elle serait plus à elle qu'elle ne l'avait été de son vivant. La petite fille était un être fait pour aimer. Et vint le jour où elle te vint jeune fille. Et voilà, il y avait les hommes. Bonheur clandestin, Clarisse Lispector. Née en Ukraine, elle grandit et vécut toute sa vie au Brésil. Là-bas, il existe un féminin homo-écrivain. Clarice Lispector affirmera tout le long de sa vie refuser son utilisation, assurant appartenir aux deux sexes. C'est donc en ces termes qu'on la qualifiera comme l'écrivain juif le plus important depuis Kafka. Dernière d'une famille de filles, elle dédiera pratiquement l'ensemble de ses œuvres à ce qu'on appelle le thème de l'univers féminin. En plus d'être polyglotte, elle écrira des romans félicités par la critique, ainsi que des chroniques saluées par la presse. pour leur humour et leur franc-parler. Du bout du monde, dans son Rio adoré, elle bouleversera la littérature brésilienne en nous offrant une raison de plus de dire que les états d'âme ne sont foutrement pas une affaire d'intérieur de culotte. Je conclurai avec la dernière phrase de son livre Près du cœur sauvage de toute lutte ou repos. Je me lèverai forte et belle comme un jeune cheval. Clarisse, joyeux anniversaire.

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Vous souvenez-vous de votre première blessure au cœur ?


Dans Bonheur clandestin, édité au Brésil en 1971, Clarice Lispector nous parle, à travers 13 nouvelles, du destin de 13 personnages féminins. Plus précisément, elle nous offre des instants uniques et banals de la vie de chacune d’entre elles, juste avant la perte de leur innocence.


Aujourd’hui, vous allez entendre l’histoire d’une petite fille et de sa première écorchure d’amour. Bien avant les hommes.


Clarice, ici, on se souvient de toi comme étant « belle et forte comme un jeune cheval ». C’est, je crois, ce que tu aurais voulu.


Ce mois-ci, tu aurais eu 104 ans. Joyeux anniversaire.


Direction éditoriale : Alice Daubelcour

Production éditoriale, montage, création sonore : Simon Daubelcour


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Une petite fille qui observait tellement les poules qu'elle connaissait leur âme et leur désir intime. La petite fille en possédait deux, rien qu'à elle. L'une s'appelait Pedrina et l'autre Petronila. Quand la petite fille trouvait que l'une d'elles était malade du foie, Elles flairaient sous leurs ailes avec une simplicité d'infirmière, ce qu'elles considéraient comme étant le symptôme le plus significatif de maladie, car l'odeur de poule vivante n'est pas de la rigolade. La petite fille n'avait pas encore compris que les hommes ne peuvent pas être guéris d'être des hommes, ni les poules d'être des poules. Tant l'homme que la poule ont des misères et une grandeur inhérentes à leur propre espèce. Un jour, la famille décida d'envoyer la petite fille passer la journée chez un parent, très loin de leur maison. À son retour, celle qui de son vivant avait été Petronila n'existait plus. Sa tante l'informa. Nous avons mangé, Petronila. La petite fille était une créature douée d'une grande capacité d'aimer. Une poule ne répond pas à l'amour qu'on lui donne. Et pourtant la petite fille n'avait pas cessé de l'aimer sans attendre de réciprocité. Quand elle apprit ce qui était arrivé à Petronila, elle se mit à haïr tout le monde dans la maison. Sauf sa mère qui n'aimait pas manger de la poule. Et les employés qui avaient mangé de la viande de vache ou de bœuf. Du coup c'est son père qu'elle regardait de travers. C'était lui surtout qui aimait manger de la poule. Sa mère s'en rendit compte et lui expliqua. Quand on mange des animaux, les animaux se mettent à nous ressembler, parce qu'ils sont en nous. Il n'y a que nous deux de la famille qui n'avons pas Petronina en nous. C'est dommage. La petite fille grandit. Elle eut une poule appelée Eponina. Son amour pour Eponina, cette fois, c'était un amour plus réaliste, sans rien de romantique. C'était l'amour de qui a déjà souffert à cause de l'amour. Et quand vint le tour d'Eponina d'être mangée, la petite fille non seulement sut mais comprit que c'était là le destin fatal de qui naissait Poule. Les poules semblaient avoir une préscience de leur propre destin. Et elles n'apprenaient pas à aimer leur maître. Ni le coq. Une poule est seule au monde. Mais la petite fille n'avait pas oublié ce que sa mère lui avait dit à propos du fait de manger des animaux aimés. Elle mangea Eponina plus que tous les autres membres de la famille. Elle mangea sans appétit mais avec un plaisir presque physique. Parce qu'elle savait désormais que de cette façon, Eponina s'incorporerait à elle. Et qu'elle serait plus à elle qu'elle ne l'avait été de son vivant. La petite fille était un être fait pour aimer. Et vint le jour où elle te vint jeune fille. Et voilà, il y avait les hommes. Bonheur clandestin, Clarisse Lispector. Née en Ukraine, elle grandit et vécut toute sa vie au Brésil. Là-bas, il existe un féminin homo-écrivain. Clarice Lispector affirmera tout le long de sa vie refuser son utilisation, assurant appartenir aux deux sexes. C'est donc en ces termes qu'on la qualifiera comme l'écrivain juif le plus important depuis Kafka. Dernière d'une famille de filles, elle dédiera pratiquement l'ensemble de ses œuvres à ce qu'on appelle le thème de l'univers féminin. En plus d'être polyglotte, elle écrira des romans félicités par la critique, ainsi que des chroniques saluées par la presse. pour leur humour et leur franc-parler. Du bout du monde, dans son Rio adoré, elle bouleversera la littérature brésilienne en nous offrant une raison de plus de dire que les états d'âme ne sont foutrement pas une affaire d'intérieur de culotte. Je conclurai avec la dernière phrase de son livre Près du cœur sauvage de toute lutte ou repos. Je me lèverai forte et belle comme un jeune cheval. Clarisse, joyeux anniversaire.

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