- Marion Watras
Brest dans l'oreillette, le podcast qui révèle les dessous de l'art et des patrimoines de Brest.
- Christine Berthou-Ballot
Il faut apprendre à le connaître et à connaître ses spécificités à la fois architecturales, extérieures et intérieures. Mais je pense que c'est vraiment un... enfin c'est pas je pense, je suis sûre que c'est un bâtiment très fort dans cette ville en fait, qui mériterait sans doute plus d'amour de la part des Brestois et des Brestoises.
- Marion Watras
Emblématique, monumental, imposant, vous l'avez peut-être deviné dans ce nouvel épisode de Brest dans l'oreillette, nous nous arrêtons devant l'hôtel de ville. C'est sur les marches, côté Place de la Liberté, que nous retrouvons Christine Berthou-Ballot, chef de projet Ville d'Art et d'Histoire. L'hôtel de ville de Brest n'a d'ailleurs pas toujours été situé à cet endroit. Avant la Seconde Guerre mondiale, le bâtiment public a connu une longue itinérance, allant même à une certaine époque jusqu'à occuper l'appartement du maire. Le bâtiment actuel, d'une quarantaine de mètres de haut, offre depuis ses fenêtres des vues panoramiques sur la ville. Inauguré en 1961, il est résolument dans l'air de son temps. Pour autant, 60 ans plus tard, il ne fait pas toujours l'unanimité.
- Christine Berthou-Ballot
C'est vrai qu'il est assez maltraité. Pourtant, c'est une composition classique et tout à fait en lien avec l'architecture de l'époque de cette reconstruction. C'est Maurice Léon Genin, l'architecte, qui est choisi pour ce chantier et qui a utilisé des matériaux innovants comme le béton armé. Il l'a utilisé brut et donc c'est sans doute ça qui fait un peu le choc esthétique.
- Marion Watras
Autre matériau innovant, le verre. De larges fenêtres scandent les façades et une verrière surplombe le puits de lumière centrale car, particularité du bâtiment, il est creux.
- Christine Berthou-Ballot
Les bureaux sont autour de ce creux qu'on peut voir à l'intérieur de la mairie. Il y a eu des projets de réaménagement de cet espace, en essayant de faire des passerelles, de faire des open spaces, mais en fait, structurellement, c'est impossible.
- Marion Watras
De grandes ouvertures pour faire entrer la lumière, des espaces vastes et majestueux pour y accueillir la population, c'est ainsi que l'architecte a pensé cette maison commune. Un bâtiment constitué de deux formes imbriquées, à l'avant un premier bloc horizontal pour la partie protocolaire et derrière un second bâtiment vertical, une grande tour administrative qui ne passe pas inaperçue.
- Christine Berthou-Ballot
En fait, il y a neuf niveaux de cette tour administrative. Le bâtiment horizontal est plus bas et il y a une terrasse panoramique au quatrième qui permet donc d'avoir un panorama à la fois sur la ville et sur la rade.
- Marion Watras
On va faire un tour à l'intérieur, Christine ? Direction d'abord les entrailles de l'hôtel de ville au niveau moins 1. On a pris une porte sur le côté de l'hôtel de ville, on a descendu quelques marches et on se retrouve ici.
- Christine Berthou-Ballot
On est dans la salle des conférences, mais aussi une salle qui a servi à des fest-noz, et puis à des balles, et à des manifestations diverses. Tous les étudiants brestois d'un certain âge, on va dire, ont ces souvenirs-là, d'être venus pour une occasion ou une autre dans cette salle des conférences.
- Marion Watras
Outre cette salle des conférences, les Brestois et les Brestoises ont aussi accès pour certaines occasions au salon Richelieu ou à la salle des mariages. Ils sont l'un et l'autre situés au premier étage, tout comme la salle du conseil municipal, un lieu essentiel de la vie de la collectivité, c'est là que sont prises toutes les décisions qui relèvent du pouvoir du maire. Dans cette salle, lors des conseils municipaux, les élus sont placés en quinconce pour qu'ils puissent voir le maire et être vus de lui. Quant au bureau des élus, il se trouve, eux, trois étages plus haut. C'est là que nous nous rendons pour la dernière étape de notre visite. François Cuillandre, le maire de Brest, nous attend dans son bureau. Il tient entre les mains un lourd livre, mais de quoi s'agit-il ?
- François Cuillandre
Le livre d'or de la ville de Brest, un ouvrage assez extraordinaire, avec beaucoup de signatures de gens connus, parfois moins, mais qui ont marqué, je crois, notre ville. Certaines sont devenues des amies après leur passage ici à Brest, des écrivains, quelques noms, Érik Orsenna, Yann Queffélec, et puis un écrivain, plus connu sous un nom d'acteur, c'est Bernard Giraudeau, qui était devenu un vrai ami, qui était venu à l'occasion des fêtes maritimes, qui aimait beaucoup Brest. Il avait commencé sa carrière professionnelle comme marin à bord de la Jeanne d'Arc. J'ai eu le plaisir d'ailleurs avec lui de remonter de Lisbonne à Brest, sous un temps assez minable, mais on n'avait pas le mal de mer. Christophe Miossec, première fois que je le voyais, Christophe, enfin, je le connaissais de... de nom, Philippe Torreton, qui est aussi devenu un ami. Pierre Perret aussi, qui est resté un ami, qui est venu plusieurs fois à Brest. Alors oui, Laurie Thilleman, Miss France, qui était venue après son élection. Des sportifs, je vois Bruno Perron. Et puis au-delà des écrivains... ou des artistes, il y a aussi eu beaucoup d'hommes politiques qui sont passés ici à Brest. Lionel Jospin, qui est venu à leur premier ministre, ou François Hollande, venu en tant que président de la République. Il y a eu le maire de Tsingtao qui est venu et qui a fait une signature que je ne pourrais pas vous lire parce que mon chinois est un peu rudimentaire. Alors Nancy Pelosi est venue en 2019. pour la tenue du G7 parlementaire. Le G7 parlementaire, c'est la réunion annuelle des présidentes et présidents de ce qui est en France l'Assemblée nationale. Nancy Pelosi était à l'époque présidente de la Chambre des représentants et elle était d'une sympathie extraordinaire. Elle a d'ailleurs joué les prolongations, comme on dit en football, puisqu'elle est restée le lendemain, elle est allée à la messe à Bellevue. Et puis voilà, Shirine Ebadi a un prix Nobel de la paix en 2003, militante des droits de l'homme en Iran, ce qui n'est pas rien. C'est magnifique, c'est historique.
- Marion Watras
C'était Brest dans l'oreillette, un podcast de la ville de Brest. Si cet épisode vous a plu, abonnez-vous !