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La Tour Tanguy, un emblème brestois séculaire cover
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Brest dans l'oreillette

La Tour Tanguy, un emblème brestois séculaire

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08min |17/07/2025
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08min |17/07/2025
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Description

Savez-vous que la Tour Tanguy a servi de tribunal puis de logement ? Et d’ailleurs, pourquoi s’appelle-t-elle ainsi ? A quel moment est-elle devenue un lieu de mémoire du vieux Brest ? Réponses et visite guidée de cet emblème brestois qui n’a eu de cesse de renaître à travers les siècles.

Avec Alexandra de Liniers, chargée de projet au service Musée Patrimoines et Yves Coativy, professeur d'histoire médiévale à l'Université de Bretagne occidentale.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Marion Watras Brest dans l'oreillette, le podcast qui révèle les dessous de l'art et des patrimoines de Brest. Alexandra de Liniers C'est un emblème assez fort de la ville. On entend souvent à la comparaison une espèce de phare. Yves Coativy C'est un élément qui est immédiatement identifiable. Au premier coup d'œil, on reconnaît la Tour Tanguy. En plus, on a ce quatuor, la Tour Tanguy, le pont de Recouvrance, le Château et les Capucins en arrière-plan. Donc on est vraiment dans le cœur de l'histoire de Brest, du mythe brestois et du patrimoine ancien dans une ville qui, pour l'essentiel, est de la seconde moitié du XXe siècle. Marion Watras Une tour en pierre coiffée d'un toit en poivrière, sentinelle perchée sur la rive droite de la Penfeld, juste en face du Château. Nous nous intéressons aujourd'hui à la Tour Tanguy, un lieu incontournable à Brest, qui abrite aujourd'hui un centre d'interprétation de l'architecture et du patrimoine associé au label Ville d'Art et d'Histoire. Yves Coativy est professeur d'histoire médiévale à l'Université de Bretagne Occidentale. Yves Coativy C'est une tour qui a une allure de tour médiévale. Elle est bien du Moyen-Âge, mais seulement une partie, puisque c'est un bâtiment qui a eu de très nombreuses vies et qui a été modifié à de nombreuses reprises. Donc c'est une silhouette qui laisse rêveur, mais qui n'est qu'en partie du Moyen-Âge et beaucoup plus contemporaine par bien des aspects. Marion Watras Donc finalement, que reste-t-il quand on regarde cette tour de la tour du Moyen-Âge ? Yves Coativy La base, c'est-à-dire les trois-quatre premiers mètres de la base et encore pas partout mais si on fait le tour en étant un petit peu attentif on arrive à repérer les différentes époques de la tour. Marion Watras Pour bien comprendre ce qui a conduit à la construction de la tour Tanguy il faut revenir au 14e siècle. Yves Coativy Les anglais au milieu du 14e siècle s'installent dans le Château de Brest et dans les années 1380 le duc de Bretagne Jean IV décide d'essayer de les chasser. Et donc il organise un siège et pour ça il fait construire trois forteresses, trois bastilles ou trois bastides, on trouve les deux expressions. Une sur la mer en bois flottante pour empêcher les Anglais d'être ravitaillés par la mer. Une côté Brest en bois aussi rapidement incendiée. Et une côté Recouvrance mais cette fois-ci en pierre. C'est un gros édifice puisqu'on sait qu'elle compte au moins six tours. Donc la tour Tanguy est un des éléments, sans doute la plus importante des six tours. Et ça n'a pas été utile puisque finalement il a fallu attendre les années 1390 et que le duc achète le départ des Anglais pour que la ville de Brest soit libérée de la présence anglaise. Et à partir de ce moment-là, la tour ne sert plus à rien. Marion Watras Après le départ des Anglais, ce sont les Duchâtel qui deviennent propriétaires de la tour. Elle sera baptisée Tanguy, prénom héréditaire des aînés de la famille. La tour sert alors d'auditoire, autrement dit de tribunal, jusqu'au début du XVIe siècle, avant de tomber petit à petit en ruine. Yves Coativy La tour reste ruinée jusqu'au XIXe siècle. Elle apparaît par exemple sur le plan-relief de Brest qui est réalisé au tout début du XIXe siècle, sous la forme d'une espèce de chicot un peu creux. Là, il doit rester 3 ou 4 mètres de mur. Et puis, au milieu du XIXe siècle, un architecte qui s'appelle Barillet décide de la remonter, de la reconstruire, et ça lui donne cette allure qu'on voit encore en partie aujourd'hui. Mais il la coiffe d'une sorte de décor assez curieux que les Brestois appellent la pagode. Et donc c'est un édifice assez étonnant, souvent photographié par les fabricants de cartes postales. Marion Watras En 1923, c’est la famille de Victor Aubert, maire de Brest de 1904 à 1908, qui est propriétaire de la tour. Puis un médecin s’y installe, le docteur Thielemans. Yves Coativy C'était une sorte de bon samaritain, c'est quelqu'un qui soignait aussi bien les riches que les pauvres. Or à Recouvrance, c'était un quartier très populaire, très pauvre. De temps en temps, il se faisait payer, puis d'autres fois, quand ce n'est pas bruit, il ne se faisait pas payer. Et de façon assez curieuse, on accédait à son cabinet par une porte qui est actuellement située à 4-5 mètres de haut, et en escaladant une sorte de passerelle relativement dangereuse. Et c'est lui qui occupe encore la tour Tanguy en 1944, quand elle est incendiée par... Il a eu le temps d'en sortir, je vous rassure, mais quand elle est incendiée par les Allemands. Et donc, nouvel épisode de ruines pour la tour Tanguy. Marion Watras Il faudra finalement attendre les années 50 pour que la ville de Brest rachète la tour Tanguy. Des érudits proposent au maire d'en faire un musée du Brest d'avant-guerre. C'est le peintre brestois Jim Sévellec qui est alors chargé des plans, mais aussi des dioramas. De quoi s'agit-il ? Pour le savoir, nous entrons à l'intérieur. Alexandra de Liniers Moi c'est Alexandra de Liniers, je suis chargée de projets au service musée patrimoine à la ville de Brest. Alors les dioramas de la Tour Tanguy, elle en compte 14 en tout. Ce sont des maquettes qu'on appelle des maquettes vivantes, c'est-à-dire que quand on est devant, on a à la fois ce qu'on attend d'une maquette, c'est-à-dire un bâtiment, un paysage, mais en fait on a surtout une vue en trois dimensions avec des scènes de vie, parfois des scènes historiques et parfois des scènes, des grandes vues de la ville de Brest pour lire l'évolution de la ville au fil des siècles. Ils font en gros 1 à 2 mètres, 3 mètres de large. Ils sont profonds aussi, pareil sur 1 mètre 50, 1 mètre-1 mètre 50 de profondeur, ce qui leur donne le recul pour montrer la scène. Et en hauteur, c'est ça, ils sont à hauteur d'homme à peu près. Donc il faut imaginer que les scènes qu'on voit, elles se déploient de manière assez monumentale devant le visiteur. Jim Sévellec, c'est un artiste qui a travaillé beaucoup de matériaux différents. Et quand on regarde de manière un petit peu précise les dioramas, on voit que les casques des soldats sont faits en bouchons de colle, par exemple, que les têtes des personnages, c'est de l'amidon, ce qui explique qu'on a eu quelques insectes. Et puis, plein d'objets qu'il a fabriqués à partir de cure-dents, à partir de papier, de carton. En gros, tout est de la récupération. Après, tout ce qui est bâtiment, là, c'est avec des planches de bois. Mais effectivement... beaucoup de récup’. Marion Watras Ce qui a dû donner un peu de fil à retordre aux restaurateurs et restauratrices. Alexandra de Liniers On a eu deux années d'intervention par les restaurateurs et restauratrices de l'atelier régional de restauration de Kerguéhennec, qui ont fait un travail assez incroyable pour redonner de la lumière au diorama. En 2013 déjà, ils étaient intervenus pour dépoussiérer et en 2019, 2020, 2021, ils ont restauré. Marion Watras Outre la restauration des dioramas, la scénographie de la tour Tanguy a été entièrement revue en 2023 par l'agence Atiz. En amont, une réflexion participative a inclus une centaine d'habitants et d'habitantes. Désormais, le parcours de visite est à la fois plus épuré et plus immersif. Alexandra de Liniers On a travaillé avec une compagnie, la compagnie du septième cercle, pour proposer une visite scénarisée. Orateur #1 de la compagnie du septième cercle Bonjour, monsieur Eugène, vous pouvez m'appeler Eugène. Alexandra de Liniers Quand on entre dans la Tour Tanguy, on vient et on s'immerge, on plonge dans les siècles de l'histoire de Brest. Et on a travaillé avec la compagnie, donc en enregistrant directement sur place, avec un son binaural qui permet d'entendre comme si les acteurs étaient à côté, derrière, devant nous, parfois qu'ils sortent des dioramas. Ça fonctionne très bien. Orateur #1 de la compagnie du septième cercle J'ai dit bienvenue à la Tour Tanguy. Orateur #2 de la compagnie du septième cercle Oh, bonjour. Bienvenue entre mes pierres. Alexandra de Liniers Et on suit un personnage, Eugène, qui nous raconte l'histoire de la Tour Tanguy et de ses dioramas à travers ses yeux à lui. Marion Watras Le petit plus de ce nouveau parcours de visite, c'est le troisième et dernier étage, auparavant très peu ouvert au public. Alexandra de Liniers La Tour Tanguy au troisième étage compte une quinzaine de fenêtres qui donnent un panorama à 360 sur la ville. Et puis un panorama historique aussi parce que quand on regarde d'un côté, on voit le château, de l'autre côté, on voit les Capucins. En face, les bâtiments typiques des années 70-80 et de l'autre côté encore la Penfeld. Marion Watras C'était Brest dans l'oreillette, un podcast de la ville de Brest. Cet épisode vous a plu ? Abonnez-vous !

  • Speaker #1

    C'est un emblème assez fort de la ville. On entend souvent à la comparaison une espèce de phare.

  • Speaker #2

    C'est un élément qui est... immédiatement identifiable. Au premier coup d'œil, on reconnaît la Tour Tanguy. En plus, on a ce quatuor, la Tour Tanguy, le pont de recouvrance, le château et les capucins en arrière-plan. Donc on est vraiment dans le cœur de l'histoire de Brest, du mythe brestois et du patrimoine ancien dans une ville qui, pour l'essentiel, est de la seconde moitié du XXe siècle.

  • Speaker #0

    Une tour en pierre coiffée d'un toit en poivrière, sentinelle perché sur la rive droite de la Pinfelde, juste en face du château. Nous nous intéressons aujourd'hui à la Tour Tanguy, un lieu incontournable à Brest, qui abrite aujourd'hui un centre d'interprétation de l'architecture et du patrimoine associé au label Ville d'Art et d'Histoire. Yves Coitivy est professeur d'histoire médiévale à l'Université de Bretagne Occidentale.

  • Speaker #2

    C'est une tour qui a une allure de tour médiévale. Elle est bien du Moyen-Âge, mais seulement une partie, puisque c'est un bâtiment qui a eu de très nombreuses vies et qui a été modifié à de nombreuses reprises. Donc c'est une silhouette qui laisse rêveur, mais qui n'est qu'en partie du Moyen-Âge et beaucoup plus contemporaine par bien des aspects.

  • Speaker #0

    Donc finalement, que reste-t-il quand on regarde cette tour de la tour du Moyen-Âge ?

  • Speaker #2

    La base, c'est-à-dire les trois, quatre... premier maître de la base et encore pas partout mais si on fait le tour en étant un petit peu attentif on arrive à repérer les différentes époques de la tour pour bien comprendre ce qui a conduit à la construction de la tour tanguy il faut revenir au xivème siècle les anglais au milieu du xivème siècle s'installe dans le château de brest et dans les années 1380 le duc de bretagne jean iv décide d'essayer de les chasser Et donc il organise un siège et pour ça il fait construire trois forteresses, trois bastilles ou trois bastides, on trouve les deux expressions. Une sur la mer en bois flottante pour empêcher les Anglais d'être avitaillés par la mer. Une côté Brest en bois aussi rapidement incendié. Et une côté recouvrance mais cette fois-ci en pierre. Un gros édifice puisqu'on sait qu'elle compte au moins six tours. Donc la tour Tanguy est un des éléments sans doute la plus importante des six tours. Et ça n'a pas été utile puisque finalement il a fallu attendre les années 1390 et que le duc achète le débarque des Anglais pour que la ville de Brest soit libérée de la présence anglaise. Et à partir de ce moment-là, la tour ne sert plus à rien.

  • Speaker #0

    Après le départ des Anglais, ce sont les Duchatels qui deviennent propriétaires de la tour. Elle sera baptisée Tanguy, prénom héréditaire des aînés de la famille. La tour sert alors d'auditoire, autrement dit de tribunal. jusqu'au début du XVIe siècle, avant de tomber petit à petit en ruine.

  • Speaker #2

    La tour reste ruinée jusqu'au XIXe siècle. Elle apparaît par exemple sur le plan-relief de Brest qui est réalisé au tout début du XIXe siècle, sous la forme d'une espèce de chicot un peu creux. Là, il doit rester 3-4 mètres de mur. Et puis, au milieu du XIXe siècle, un architecte qui s'appelle Barillet décide de la remonter, de la reconstruire. Et ça lui donne cette allure qu'on voit encore en partie aujourd'hui. Mais il la coiffe d'une sorte de décor assez curieux que les Brestois appellent la pagode. Et donc c'est un édifice assez étonnant, souvent photographié par les fabricants de cartes postales.

  • Speaker #0

    En 1923, c'est la famille de Victor Robert, maire de Brest de 1904 à 1908, qui est propriétaire de la tour. Puis un médecin s'y installe, le docteur Tillemans.

  • Speaker #2

    C'était une sorte de bon samaritain, c'est quelqu'un qui... qui soignait aussi bien les riches que les pauvres. Or, à Recouvrance, c'était un quartier très populaire, très pauvre. De temps en temps, il se faisait payer, puis d'autres fois, quand c'était pas beau, il se faisait pas payer. Et de façon assez curieuse, on accédait à son cabinet par une porte qui est actuellement située à 4-5 mètres de haut et en escaladant une sorte de passerelle relativement dangereuse. Et c'est lui qui occupe encore la tour Tanguy en 1944. Quand elle est incendiée, il a eu le temps d'en sortir, je vous rassure, mais quand elle est incendiée... par les Allemands. Et donc, nouvel épisode de ruine pour la tour Tanguy.

  • Speaker #0

    Il faudra finalement attendre les années 50 pour que la ville de Brest rachète la tour Tanguy. Des érudits proposent au maire d'en faire un musée du Brest d'avant-guerre. C'est le peintre brestois Jim Sevelec qui est alors chargé des plans, mais aussi des dioramas. De quoi s'agit-il ? Pour le savoir, nous entrons à l'intérieur.

  • Speaker #1

    Moi c'est Alexandra Deligné, je suis chargée de projet au service musée patrimoine à la ville de Brest. Alors les dioramas de la Tour Tanguy, elle en compte 14 en tout. Ce sont des maquettes qu'on appelle des maquettes vivantes, c'est-à-dire que quand on est devant, on a à la fois ce qu'on attend d'une maquette, c'est-à-dire un bâtiment, un paysage, mais en fait on a surtout une vue en trois dimensions avec des scènes de vie, parfois des scènes historiques et parfois des scènes, des grandes vues de la ville de Brest. lire l'évolution de la ville au fil des siècles. Ils font en gros 1 à 2 mètres, 3 mètres de large. Ils sont profonds aussi, pareil, sur 1,50 mètre, 1,50 mètre de profondeur, ce qui leur donne le recul pour montrer la Seine. Et en hauteur, c'est ça, ils sont à hauteur d'homme à peu près. Donc il faut imaginer que les Seines qu'on voit, elles se déploient de manière assez monumentale devant le visiteur. Jim C. Velec, c'est un artiste qui a travaillé beaucoup de matériaux différents. Et quand on regarde de manière un petit peu précise les dioramas, on voit que les casques des soldats sont faits en bouchons de colle, par exemple, que les têtes des personnages, c'est de l'amidon, ce qui explique qu'on a eu quelques insectes. Et puis, plein d'objets qu'il a fabriqués à partir de cure-dents, à partir de papier, de carton. En gros, tout est de la récupération. Après, tout ce qui est bâtiment, là, c'est avec des planches de bois. Mais effectivement... Beaucoup de récits.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a dû donner un peu de fil à retordre aux restaurateurs et restauratrices ?

  • Speaker #1

    Oui, on a eu deux années d'intervention par les restaurateurs et restauratrices de l'atelier régional de restauration de Kergué-Enec, qui ont fait un travail assez incroyable pour redonner de la lumière au diorama. Donc en 2013 déjà, ils étaient intervenus pour dépoussiérer, et en 2019, 2020, 2021, ils ont restauré.

  • Speaker #0

    Outre la restauration des dioramas, la scénographie de la tour Tanguy a été entièrement revue en 2023 par l'agence ATTIS. En amont, une réflexion participative a inclus une centaine d'habitants et d'habitantes. Désormais, le parcours de visite est à la fois plus épuré et plus immersif.

  • Speaker #1

    On a travaillé avec une compagnie, la compagnie du 7e cercle, pour proposer une visite scénarisée. Bonjour, monsieur Eugène, vous pouvez m'appeler Eugène. Quand on entre dans la Tour Tanguy, on vient et on s'immerge, on plonge dans les siècles de l'histoire de Brest. Et on a travaillé avec la compagnie, donc en enregistrant directement sur place, avec un son binaural qui permet d'entendre comme si les acteurs étaient à côté, derrière, devant nous, parfois qu'ils sortent des dioramas. Ça fonctionne très bien. J'ai dit bienvenue à la Tour Tanguy. Oh,

  • Speaker #0

    bonjour. Bienvenue entre mes pierres.

  • Speaker #1

    Et on suit un personnage, Eugène, qui nous raconte l'histoire de la Tour Tanguy et de ses dioramas à travers ses yeux à lui.

  • Speaker #0

    Le petit plus de ce nouveau parcours de visite, c'est le troisième et dernier étage, auparavant très peu ouvert au public.

  • Speaker #1

    La Tour Tanguy au troisième étage compte une quinzaine de fenêtres qui donnent un panorama à 360 sur la ville. Et puis un panorama historique aussi parce que... Quand on regarde d'un côté, on voit le château, de l'autre côté, on voit les capucins. En face, les bâtiments typiques des années 70-80 et de l'autre côté encore la pain-felte.

  • Speaker #0

    C'était Brest dans l'oreillette, un podcast de la ville de Brest. Cet épisode vous a plu ? Abonnez-vous !

Description

Savez-vous que la Tour Tanguy a servi de tribunal puis de logement ? Et d’ailleurs, pourquoi s’appelle-t-elle ainsi ? A quel moment est-elle devenue un lieu de mémoire du vieux Brest ? Réponses et visite guidée de cet emblème brestois qui n’a eu de cesse de renaître à travers les siècles.

Avec Alexandra de Liniers, chargée de projet au service Musée Patrimoines et Yves Coativy, professeur d'histoire médiévale à l'Université de Bretagne occidentale.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Marion Watras Brest dans l'oreillette, le podcast qui révèle les dessous de l'art et des patrimoines de Brest. Alexandra de Liniers C'est un emblème assez fort de la ville. On entend souvent à la comparaison une espèce de phare. Yves Coativy C'est un élément qui est immédiatement identifiable. Au premier coup d'œil, on reconnaît la Tour Tanguy. En plus, on a ce quatuor, la Tour Tanguy, le pont de Recouvrance, le Château et les Capucins en arrière-plan. Donc on est vraiment dans le cœur de l'histoire de Brest, du mythe brestois et du patrimoine ancien dans une ville qui, pour l'essentiel, est de la seconde moitié du XXe siècle. Marion Watras Une tour en pierre coiffée d'un toit en poivrière, sentinelle perchée sur la rive droite de la Penfeld, juste en face du Château. Nous nous intéressons aujourd'hui à la Tour Tanguy, un lieu incontournable à Brest, qui abrite aujourd'hui un centre d'interprétation de l'architecture et du patrimoine associé au label Ville d'Art et d'Histoire. Yves Coativy est professeur d'histoire médiévale à l'Université de Bretagne Occidentale. Yves Coativy C'est une tour qui a une allure de tour médiévale. Elle est bien du Moyen-Âge, mais seulement une partie, puisque c'est un bâtiment qui a eu de très nombreuses vies et qui a été modifié à de nombreuses reprises. Donc c'est une silhouette qui laisse rêveur, mais qui n'est qu'en partie du Moyen-Âge et beaucoup plus contemporaine par bien des aspects. Marion Watras Donc finalement, que reste-t-il quand on regarde cette tour de la tour du Moyen-Âge ? Yves Coativy La base, c'est-à-dire les trois-quatre premiers mètres de la base et encore pas partout mais si on fait le tour en étant un petit peu attentif on arrive à repérer les différentes époques de la tour. Marion Watras Pour bien comprendre ce qui a conduit à la construction de la tour Tanguy il faut revenir au 14e siècle. Yves Coativy Les anglais au milieu du 14e siècle s'installent dans le Château de Brest et dans les années 1380 le duc de Bretagne Jean IV décide d'essayer de les chasser. Et donc il organise un siège et pour ça il fait construire trois forteresses, trois bastilles ou trois bastides, on trouve les deux expressions. Une sur la mer en bois flottante pour empêcher les Anglais d'être ravitaillés par la mer. Une côté Brest en bois aussi rapidement incendiée. Et une côté Recouvrance mais cette fois-ci en pierre. C'est un gros édifice puisqu'on sait qu'elle compte au moins six tours. Donc la tour Tanguy est un des éléments, sans doute la plus importante des six tours. Et ça n'a pas été utile puisque finalement il a fallu attendre les années 1390 et que le duc achète le départ des Anglais pour que la ville de Brest soit libérée de la présence anglaise. Et à partir de ce moment-là, la tour ne sert plus à rien. Marion Watras Après le départ des Anglais, ce sont les Duchâtel qui deviennent propriétaires de la tour. Elle sera baptisée Tanguy, prénom héréditaire des aînés de la famille. La tour sert alors d'auditoire, autrement dit de tribunal, jusqu'au début du XVIe siècle, avant de tomber petit à petit en ruine. Yves Coativy La tour reste ruinée jusqu'au XIXe siècle. Elle apparaît par exemple sur le plan-relief de Brest qui est réalisé au tout début du XIXe siècle, sous la forme d'une espèce de chicot un peu creux. Là, il doit rester 3 ou 4 mètres de mur. Et puis, au milieu du XIXe siècle, un architecte qui s'appelle Barillet décide de la remonter, de la reconstruire, et ça lui donne cette allure qu'on voit encore en partie aujourd'hui. Mais il la coiffe d'une sorte de décor assez curieux que les Brestois appellent la pagode. Et donc c'est un édifice assez étonnant, souvent photographié par les fabricants de cartes postales. Marion Watras En 1923, c’est la famille de Victor Aubert, maire de Brest de 1904 à 1908, qui est propriétaire de la tour. Puis un médecin s’y installe, le docteur Thielemans. Yves Coativy C'était une sorte de bon samaritain, c'est quelqu'un qui soignait aussi bien les riches que les pauvres. Or à Recouvrance, c'était un quartier très populaire, très pauvre. De temps en temps, il se faisait payer, puis d'autres fois, quand ce n'est pas bruit, il ne se faisait pas payer. Et de façon assez curieuse, on accédait à son cabinet par une porte qui est actuellement située à 4-5 mètres de haut, et en escaladant une sorte de passerelle relativement dangereuse. Et c'est lui qui occupe encore la tour Tanguy en 1944, quand elle est incendiée par... Il a eu le temps d'en sortir, je vous rassure, mais quand elle est incendiée par les Allemands. Et donc, nouvel épisode de ruines pour la tour Tanguy. Marion Watras Il faudra finalement attendre les années 50 pour que la ville de Brest rachète la tour Tanguy. Des érudits proposent au maire d'en faire un musée du Brest d'avant-guerre. C'est le peintre brestois Jim Sévellec qui est alors chargé des plans, mais aussi des dioramas. De quoi s'agit-il ? Pour le savoir, nous entrons à l'intérieur. Alexandra de Liniers Moi c'est Alexandra de Liniers, je suis chargée de projets au service musée patrimoine à la ville de Brest. Alors les dioramas de la Tour Tanguy, elle en compte 14 en tout. Ce sont des maquettes qu'on appelle des maquettes vivantes, c'est-à-dire que quand on est devant, on a à la fois ce qu'on attend d'une maquette, c'est-à-dire un bâtiment, un paysage, mais en fait on a surtout une vue en trois dimensions avec des scènes de vie, parfois des scènes historiques et parfois des scènes, des grandes vues de la ville de Brest pour lire l'évolution de la ville au fil des siècles. Ils font en gros 1 à 2 mètres, 3 mètres de large. Ils sont profonds aussi, pareil sur 1 mètre 50, 1 mètre-1 mètre 50 de profondeur, ce qui leur donne le recul pour montrer la scène. Et en hauteur, c'est ça, ils sont à hauteur d'homme à peu près. Donc il faut imaginer que les scènes qu'on voit, elles se déploient de manière assez monumentale devant le visiteur. Jim Sévellec, c'est un artiste qui a travaillé beaucoup de matériaux différents. Et quand on regarde de manière un petit peu précise les dioramas, on voit que les casques des soldats sont faits en bouchons de colle, par exemple, que les têtes des personnages, c'est de l'amidon, ce qui explique qu'on a eu quelques insectes. Et puis, plein d'objets qu'il a fabriqués à partir de cure-dents, à partir de papier, de carton. En gros, tout est de la récupération. Après, tout ce qui est bâtiment, là, c'est avec des planches de bois. Mais effectivement... beaucoup de récup’. Marion Watras Ce qui a dû donner un peu de fil à retordre aux restaurateurs et restauratrices. Alexandra de Liniers On a eu deux années d'intervention par les restaurateurs et restauratrices de l'atelier régional de restauration de Kerguéhennec, qui ont fait un travail assez incroyable pour redonner de la lumière au diorama. En 2013 déjà, ils étaient intervenus pour dépoussiérer et en 2019, 2020, 2021, ils ont restauré. Marion Watras Outre la restauration des dioramas, la scénographie de la tour Tanguy a été entièrement revue en 2023 par l'agence Atiz. En amont, une réflexion participative a inclus une centaine d'habitants et d'habitantes. Désormais, le parcours de visite est à la fois plus épuré et plus immersif. Alexandra de Liniers On a travaillé avec une compagnie, la compagnie du septième cercle, pour proposer une visite scénarisée. Orateur #1 de la compagnie du septième cercle Bonjour, monsieur Eugène, vous pouvez m'appeler Eugène. Alexandra de Liniers Quand on entre dans la Tour Tanguy, on vient et on s'immerge, on plonge dans les siècles de l'histoire de Brest. Et on a travaillé avec la compagnie, donc en enregistrant directement sur place, avec un son binaural qui permet d'entendre comme si les acteurs étaient à côté, derrière, devant nous, parfois qu'ils sortent des dioramas. Ça fonctionne très bien. Orateur #1 de la compagnie du septième cercle J'ai dit bienvenue à la Tour Tanguy. Orateur #2 de la compagnie du septième cercle Oh, bonjour. Bienvenue entre mes pierres. Alexandra de Liniers Et on suit un personnage, Eugène, qui nous raconte l'histoire de la Tour Tanguy et de ses dioramas à travers ses yeux à lui. Marion Watras Le petit plus de ce nouveau parcours de visite, c'est le troisième et dernier étage, auparavant très peu ouvert au public. Alexandra de Liniers La Tour Tanguy au troisième étage compte une quinzaine de fenêtres qui donnent un panorama à 360 sur la ville. Et puis un panorama historique aussi parce que quand on regarde d'un côté, on voit le château, de l'autre côté, on voit les Capucins. En face, les bâtiments typiques des années 70-80 et de l'autre côté encore la Penfeld. Marion Watras C'était Brest dans l'oreillette, un podcast de la ville de Brest. Cet épisode vous a plu ? Abonnez-vous !

  • Speaker #1

    C'est un emblème assez fort de la ville. On entend souvent à la comparaison une espèce de phare.

  • Speaker #2

    C'est un élément qui est... immédiatement identifiable. Au premier coup d'œil, on reconnaît la Tour Tanguy. En plus, on a ce quatuor, la Tour Tanguy, le pont de recouvrance, le château et les capucins en arrière-plan. Donc on est vraiment dans le cœur de l'histoire de Brest, du mythe brestois et du patrimoine ancien dans une ville qui, pour l'essentiel, est de la seconde moitié du XXe siècle.

  • Speaker #0

    Une tour en pierre coiffée d'un toit en poivrière, sentinelle perché sur la rive droite de la Pinfelde, juste en face du château. Nous nous intéressons aujourd'hui à la Tour Tanguy, un lieu incontournable à Brest, qui abrite aujourd'hui un centre d'interprétation de l'architecture et du patrimoine associé au label Ville d'Art et d'Histoire. Yves Coitivy est professeur d'histoire médiévale à l'Université de Bretagne Occidentale.

  • Speaker #2

    C'est une tour qui a une allure de tour médiévale. Elle est bien du Moyen-Âge, mais seulement une partie, puisque c'est un bâtiment qui a eu de très nombreuses vies et qui a été modifié à de nombreuses reprises. Donc c'est une silhouette qui laisse rêveur, mais qui n'est qu'en partie du Moyen-Âge et beaucoup plus contemporaine par bien des aspects.

  • Speaker #0

    Donc finalement, que reste-t-il quand on regarde cette tour de la tour du Moyen-Âge ?

  • Speaker #2

    La base, c'est-à-dire les trois, quatre... premier maître de la base et encore pas partout mais si on fait le tour en étant un petit peu attentif on arrive à repérer les différentes époques de la tour pour bien comprendre ce qui a conduit à la construction de la tour tanguy il faut revenir au xivème siècle les anglais au milieu du xivème siècle s'installe dans le château de brest et dans les années 1380 le duc de bretagne jean iv décide d'essayer de les chasser Et donc il organise un siège et pour ça il fait construire trois forteresses, trois bastilles ou trois bastides, on trouve les deux expressions. Une sur la mer en bois flottante pour empêcher les Anglais d'être avitaillés par la mer. Une côté Brest en bois aussi rapidement incendié. Et une côté recouvrance mais cette fois-ci en pierre. Un gros édifice puisqu'on sait qu'elle compte au moins six tours. Donc la tour Tanguy est un des éléments sans doute la plus importante des six tours. Et ça n'a pas été utile puisque finalement il a fallu attendre les années 1390 et que le duc achète le débarque des Anglais pour que la ville de Brest soit libérée de la présence anglaise. Et à partir de ce moment-là, la tour ne sert plus à rien.

  • Speaker #0

    Après le départ des Anglais, ce sont les Duchatels qui deviennent propriétaires de la tour. Elle sera baptisée Tanguy, prénom héréditaire des aînés de la famille. La tour sert alors d'auditoire, autrement dit de tribunal. jusqu'au début du XVIe siècle, avant de tomber petit à petit en ruine.

  • Speaker #2

    La tour reste ruinée jusqu'au XIXe siècle. Elle apparaît par exemple sur le plan-relief de Brest qui est réalisé au tout début du XIXe siècle, sous la forme d'une espèce de chicot un peu creux. Là, il doit rester 3-4 mètres de mur. Et puis, au milieu du XIXe siècle, un architecte qui s'appelle Barillet décide de la remonter, de la reconstruire. Et ça lui donne cette allure qu'on voit encore en partie aujourd'hui. Mais il la coiffe d'une sorte de décor assez curieux que les Brestois appellent la pagode. Et donc c'est un édifice assez étonnant, souvent photographié par les fabricants de cartes postales.

  • Speaker #0

    En 1923, c'est la famille de Victor Robert, maire de Brest de 1904 à 1908, qui est propriétaire de la tour. Puis un médecin s'y installe, le docteur Tillemans.

  • Speaker #2

    C'était une sorte de bon samaritain, c'est quelqu'un qui... qui soignait aussi bien les riches que les pauvres. Or, à Recouvrance, c'était un quartier très populaire, très pauvre. De temps en temps, il se faisait payer, puis d'autres fois, quand c'était pas beau, il se faisait pas payer. Et de façon assez curieuse, on accédait à son cabinet par une porte qui est actuellement située à 4-5 mètres de haut et en escaladant une sorte de passerelle relativement dangereuse. Et c'est lui qui occupe encore la tour Tanguy en 1944. Quand elle est incendiée, il a eu le temps d'en sortir, je vous rassure, mais quand elle est incendiée... par les Allemands. Et donc, nouvel épisode de ruine pour la tour Tanguy.

  • Speaker #0

    Il faudra finalement attendre les années 50 pour que la ville de Brest rachète la tour Tanguy. Des érudits proposent au maire d'en faire un musée du Brest d'avant-guerre. C'est le peintre brestois Jim Sevelec qui est alors chargé des plans, mais aussi des dioramas. De quoi s'agit-il ? Pour le savoir, nous entrons à l'intérieur.

  • Speaker #1

    Moi c'est Alexandra Deligné, je suis chargée de projet au service musée patrimoine à la ville de Brest. Alors les dioramas de la Tour Tanguy, elle en compte 14 en tout. Ce sont des maquettes qu'on appelle des maquettes vivantes, c'est-à-dire que quand on est devant, on a à la fois ce qu'on attend d'une maquette, c'est-à-dire un bâtiment, un paysage, mais en fait on a surtout une vue en trois dimensions avec des scènes de vie, parfois des scènes historiques et parfois des scènes, des grandes vues de la ville de Brest. lire l'évolution de la ville au fil des siècles. Ils font en gros 1 à 2 mètres, 3 mètres de large. Ils sont profonds aussi, pareil, sur 1,50 mètre, 1,50 mètre de profondeur, ce qui leur donne le recul pour montrer la Seine. Et en hauteur, c'est ça, ils sont à hauteur d'homme à peu près. Donc il faut imaginer que les Seines qu'on voit, elles se déploient de manière assez monumentale devant le visiteur. Jim C. Velec, c'est un artiste qui a travaillé beaucoup de matériaux différents. Et quand on regarde de manière un petit peu précise les dioramas, on voit que les casques des soldats sont faits en bouchons de colle, par exemple, que les têtes des personnages, c'est de l'amidon, ce qui explique qu'on a eu quelques insectes. Et puis, plein d'objets qu'il a fabriqués à partir de cure-dents, à partir de papier, de carton. En gros, tout est de la récupération. Après, tout ce qui est bâtiment, là, c'est avec des planches de bois. Mais effectivement... Beaucoup de récits.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a dû donner un peu de fil à retordre aux restaurateurs et restauratrices ?

  • Speaker #1

    Oui, on a eu deux années d'intervention par les restaurateurs et restauratrices de l'atelier régional de restauration de Kergué-Enec, qui ont fait un travail assez incroyable pour redonner de la lumière au diorama. Donc en 2013 déjà, ils étaient intervenus pour dépoussiérer, et en 2019, 2020, 2021, ils ont restauré.

  • Speaker #0

    Outre la restauration des dioramas, la scénographie de la tour Tanguy a été entièrement revue en 2023 par l'agence ATTIS. En amont, une réflexion participative a inclus une centaine d'habitants et d'habitantes. Désormais, le parcours de visite est à la fois plus épuré et plus immersif.

  • Speaker #1

    On a travaillé avec une compagnie, la compagnie du 7e cercle, pour proposer une visite scénarisée. Bonjour, monsieur Eugène, vous pouvez m'appeler Eugène. Quand on entre dans la Tour Tanguy, on vient et on s'immerge, on plonge dans les siècles de l'histoire de Brest. Et on a travaillé avec la compagnie, donc en enregistrant directement sur place, avec un son binaural qui permet d'entendre comme si les acteurs étaient à côté, derrière, devant nous, parfois qu'ils sortent des dioramas. Ça fonctionne très bien. J'ai dit bienvenue à la Tour Tanguy. Oh,

  • Speaker #0

    bonjour. Bienvenue entre mes pierres.

  • Speaker #1

    Et on suit un personnage, Eugène, qui nous raconte l'histoire de la Tour Tanguy et de ses dioramas à travers ses yeux à lui.

  • Speaker #0

    Le petit plus de ce nouveau parcours de visite, c'est le troisième et dernier étage, auparavant très peu ouvert au public.

  • Speaker #1

    La Tour Tanguy au troisième étage compte une quinzaine de fenêtres qui donnent un panorama à 360 sur la ville. Et puis un panorama historique aussi parce que... Quand on regarde d'un côté, on voit le château, de l'autre côté, on voit les capucins. En face, les bâtiments typiques des années 70-80 et de l'autre côté encore la pain-felte.

  • Speaker #0

    C'était Brest dans l'oreillette, un podcast de la ville de Brest. Cet épisode vous a plu ? Abonnez-vous !

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Description

Savez-vous que la Tour Tanguy a servi de tribunal puis de logement ? Et d’ailleurs, pourquoi s’appelle-t-elle ainsi ? A quel moment est-elle devenue un lieu de mémoire du vieux Brest ? Réponses et visite guidée de cet emblème brestois qui n’a eu de cesse de renaître à travers les siècles.

Avec Alexandra de Liniers, chargée de projet au service Musée Patrimoines et Yves Coativy, professeur d'histoire médiévale à l'Université de Bretagne occidentale.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Marion Watras Brest dans l'oreillette, le podcast qui révèle les dessous de l'art et des patrimoines de Brest. Alexandra de Liniers C'est un emblème assez fort de la ville. On entend souvent à la comparaison une espèce de phare. Yves Coativy C'est un élément qui est immédiatement identifiable. Au premier coup d'œil, on reconnaît la Tour Tanguy. En plus, on a ce quatuor, la Tour Tanguy, le pont de Recouvrance, le Château et les Capucins en arrière-plan. Donc on est vraiment dans le cœur de l'histoire de Brest, du mythe brestois et du patrimoine ancien dans une ville qui, pour l'essentiel, est de la seconde moitié du XXe siècle. Marion Watras Une tour en pierre coiffée d'un toit en poivrière, sentinelle perchée sur la rive droite de la Penfeld, juste en face du Château. Nous nous intéressons aujourd'hui à la Tour Tanguy, un lieu incontournable à Brest, qui abrite aujourd'hui un centre d'interprétation de l'architecture et du patrimoine associé au label Ville d'Art et d'Histoire. Yves Coativy est professeur d'histoire médiévale à l'Université de Bretagne Occidentale. Yves Coativy C'est une tour qui a une allure de tour médiévale. Elle est bien du Moyen-Âge, mais seulement une partie, puisque c'est un bâtiment qui a eu de très nombreuses vies et qui a été modifié à de nombreuses reprises. Donc c'est une silhouette qui laisse rêveur, mais qui n'est qu'en partie du Moyen-Âge et beaucoup plus contemporaine par bien des aspects. Marion Watras Donc finalement, que reste-t-il quand on regarde cette tour de la tour du Moyen-Âge ? Yves Coativy La base, c'est-à-dire les trois-quatre premiers mètres de la base et encore pas partout mais si on fait le tour en étant un petit peu attentif on arrive à repérer les différentes époques de la tour. Marion Watras Pour bien comprendre ce qui a conduit à la construction de la tour Tanguy il faut revenir au 14e siècle. Yves Coativy Les anglais au milieu du 14e siècle s'installent dans le Château de Brest et dans les années 1380 le duc de Bretagne Jean IV décide d'essayer de les chasser. Et donc il organise un siège et pour ça il fait construire trois forteresses, trois bastilles ou trois bastides, on trouve les deux expressions. Une sur la mer en bois flottante pour empêcher les Anglais d'être ravitaillés par la mer. Une côté Brest en bois aussi rapidement incendiée. Et une côté Recouvrance mais cette fois-ci en pierre. C'est un gros édifice puisqu'on sait qu'elle compte au moins six tours. Donc la tour Tanguy est un des éléments, sans doute la plus importante des six tours. Et ça n'a pas été utile puisque finalement il a fallu attendre les années 1390 et que le duc achète le départ des Anglais pour que la ville de Brest soit libérée de la présence anglaise. Et à partir de ce moment-là, la tour ne sert plus à rien. Marion Watras Après le départ des Anglais, ce sont les Duchâtel qui deviennent propriétaires de la tour. Elle sera baptisée Tanguy, prénom héréditaire des aînés de la famille. La tour sert alors d'auditoire, autrement dit de tribunal, jusqu'au début du XVIe siècle, avant de tomber petit à petit en ruine. Yves Coativy La tour reste ruinée jusqu'au XIXe siècle. Elle apparaît par exemple sur le plan-relief de Brest qui est réalisé au tout début du XIXe siècle, sous la forme d'une espèce de chicot un peu creux. Là, il doit rester 3 ou 4 mètres de mur. Et puis, au milieu du XIXe siècle, un architecte qui s'appelle Barillet décide de la remonter, de la reconstruire, et ça lui donne cette allure qu'on voit encore en partie aujourd'hui. Mais il la coiffe d'une sorte de décor assez curieux que les Brestois appellent la pagode. Et donc c'est un édifice assez étonnant, souvent photographié par les fabricants de cartes postales. Marion Watras En 1923, c’est la famille de Victor Aubert, maire de Brest de 1904 à 1908, qui est propriétaire de la tour. Puis un médecin s’y installe, le docteur Thielemans. Yves Coativy C'était une sorte de bon samaritain, c'est quelqu'un qui soignait aussi bien les riches que les pauvres. Or à Recouvrance, c'était un quartier très populaire, très pauvre. De temps en temps, il se faisait payer, puis d'autres fois, quand ce n'est pas bruit, il ne se faisait pas payer. Et de façon assez curieuse, on accédait à son cabinet par une porte qui est actuellement située à 4-5 mètres de haut, et en escaladant une sorte de passerelle relativement dangereuse. Et c'est lui qui occupe encore la tour Tanguy en 1944, quand elle est incendiée par... Il a eu le temps d'en sortir, je vous rassure, mais quand elle est incendiée par les Allemands. Et donc, nouvel épisode de ruines pour la tour Tanguy. Marion Watras Il faudra finalement attendre les années 50 pour que la ville de Brest rachète la tour Tanguy. Des érudits proposent au maire d'en faire un musée du Brest d'avant-guerre. C'est le peintre brestois Jim Sévellec qui est alors chargé des plans, mais aussi des dioramas. De quoi s'agit-il ? Pour le savoir, nous entrons à l'intérieur. Alexandra de Liniers Moi c'est Alexandra de Liniers, je suis chargée de projets au service musée patrimoine à la ville de Brest. Alors les dioramas de la Tour Tanguy, elle en compte 14 en tout. Ce sont des maquettes qu'on appelle des maquettes vivantes, c'est-à-dire que quand on est devant, on a à la fois ce qu'on attend d'une maquette, c'est-à-dire un bâtiment, un paysage, mais en fait on a surtout une vue en trois dimensions avec des scènes de vie, parfois des scènes historiques et parfois des scènes, des grandes vues de la ville de Brest pour lire l'évolution de la ville au fil des siècles. Ils font en gros 1 à 2 mètres, 3 mètres de large. Ils sont profonds aussi, pareil sur 1 mètre 50, 1 mètre-1 mètre 50 de profondeur, ce qui leur donne le recul pour montrer la scène. Et en hauteur, c'est ça, ils sont à hauteur d'homme à peu près. Donc il faut imaginer que les scènes qu'on voit, elles se déploient de manière assez monumentale devant le visiteur. Jim Sévellec, c'est un artiste qui a travaillé beaucoup de matériaux différents. Et quand on regarde de manière un petit peu précise les dioramas, on voit que les casques des soldats sont faits en bouchons de colle, par exemple, que les têtes des personnages, c'est de l'amidon, ce qui explique qu'on a eu quelques insectes. Et puis, plein d'objets qu'il a fabriqués à partir de cure-dents, à partir de papier, de carton. En gros, tout est de la récupération. Après, tout ce qui est bâtiment, là, c'est avec des planches de bois. Mais effectivement... beaucoup de récup’. Marion Watras Ce qui a dû donner un peu de fil à retordre aux restaurateurs et restauratrices. Alexandra de Liniers On a eu deux années d'intervention par les restaurateurs et restauratrices de l'atelier régional de restauration de Kerguéhennec, qui ont fait un travail assez incroyable pour redonner de la lumière au diorama. En 2013 déjà, ils étaient intervenus pour dépoussiérer et en 2019, 2020, 2021, ils ont restauré. Marion Watras Outre la restauration des dioramas, la scénographie de la tour Tanguy a été entièrement revue en 2023 par l'agence Atiz. En amont, une réflexion participative a inclus une centaine d'habitants et d'habitantes. Désormais, le parcours de visite est à la fois plus épuré et plus immersif. Alexandra de Liniers On a travaillé avec une compagnie, la compagnie du septième cercle, pour proposer une visite scénarisée. Orateur #1 de la compagnie du septième cercle Bonjour, monsieur Eugène, vous pouvez m'appeler Eugène. Alexandra de Liniers Quand on entre dans la Tour Tanguy, on vient et on s'immerge, on plonge dans les siècles de l'histoire de Brest. Et on a travaillé avec la compagnie, donc en enregistrant directement sur place, avec un son binaural qui permet d'entendre comme si les acteurs étaient à côté, derrière, devant nous, parfois qu'ils sortent des dioramas. Ça fonctionne très bien. Orateur #1 de la compagnie du septième cercle J'ai dit bienvenue à la Tour Tanguy. Orateur #2 de la compagnie du septième cercle Oh, bonjour. Bienvenue entre mes pierres. Alexandra de Liniers Et on suit un personnage, Eugène, qui nous raconte l'histoire de la Tour Tanguy et de ses dioramas à travers ses yeux à lui. Marion Watras Le petit plus de ce nouveau parcours de visite, c'est le troisième et dernier étage, auparavant très peu ouvert au public. Alexandra de Liniers La Tour Tanguy au troisième étage compte une quinzaine de fenêtres qui donnent un panorama à 360 sur la ville. Et puis un panorama historique aussi parce que quand on regarde d'un côté, on voit le château, de l'autre côté, on voit les Capucins. En face, les bâtiments typiques des années 70-80 et de l'autre côté encore la Penfeld. Marion Watras C'était Brest dans l'oreillette, un podcast de la ville de Brest. Cet épisode vous a plu ? Abonnez-vous !

  • Speaker #1

    C'est un emblème assez fort de la ville. On entend souvent à la comparaison une espèce de phare.

  • Speaker #2

    C'est un élément qui est... immédiatement identifiable. Au premier coup d'œil, on reconnaît la Tour Tanguy. En plus, on a ce quatuor, la Tour Tanguy, le pont de recouvrance, le château et les capucins en arrière-plan. Donc on est vraiment dans le cœur de l'histoire de Brest, du mythe brestois et du patrimoine ancien dans une ville qui, pour l'essentiel, est de la seconde moitié du XXe siècle.

  • Speaker #0

    Une tour en pierre coiffée d'un toit en poivrière, sentinelle perché sur la rive droite de la Pinfelde, juste en face du château. Nous nous intéressons aujourd'hui à la Tour Tanguy, un lieu incontournable à Brest, qui abrite aujourd'hui un centre d'interprétation de l'architecture et du patrimoine associé au label Ville d'Art et d'Histoire. Yves Coitivy est professeur d'histoire médiévale à l'Université de Bretagne Occidentale.

  • Speaker #2

    C'est une tour qui a une allure de tour médiévale. Elle est bien du Moyen-Âge, mais seulement une partie, puisque c'est un bâtiment qui a eu de très nombreuses vies et qui a été modifié à de nombreuses reprises. Donc c'est une silhouette qui laisse rêveur, mais qui n'est qu'en partie du Moyen-Âge et beaucoup plus contemporaine par bien des aspects.

  • Speaker #0

    Donc finalement, que reste-t-il quand on regarde cette tour de la tour du Moyen-Âge ?

  • Speaker #2

    La base, c'est-à-dire les trois, quatre... premier maître de la base et encore pas partout mais si on fait le tour en étant un petit peu attentif on arrive à repérer les différentes époques de la tour pour bien comprendre ce qui a conduit à la construction de la tour tanguy il faut revenir au xivème siècle les anglais au milieu du xivème siècle s'installe dans le château de brest et dans les années 1380 le duc de bretagne jean iv décide d'essayer de les chasser Et donc il organise un siège et pour ça il fait construire trois forteresses, trois bastilles ou trois bastides, on trouve les deux expressions. Une sur la mer en bois flottante pour empêcher les Anglais d'être avitaillés par la mer. Une côté Brest en bois aussi rapidement incendié. Et une côté recouvrance mais cette fois-ci en pierre. Un gros édifice puisqu'on sait qu'elle compte au moins six tours. Donc la tour Tanguy est un des éléments sans doute la plus importante des six tours. Et ça n'a pas été utile puisque finalement il a fallu attendre les années 1390 et que le duc achète le débarque des Anglais pour que la ville de Brest soit libérée de la présence anglaise. Et à partir de ce moment-là, la tour ne sert plus à rien.

  • Speaker #0

    Après le départ des Anglais, ce sont les Duchatels qui deviennent propriétaires de la tour. Elle sera baptisée Tanguy, prénom héréditaire des aînés de la famille. La tour sert alors d'auditoire, autrement dit de tribunal. jusqu'au début du XVIe siècle, avant de tomber petit à petit en ruine.

  • Speaker #2

    La tour reste ruinée jusqu'au XIXe siècle. Elle apparaît par exemple sur le plan-relief de Brest qui est réalisé au tout début du XIXe siècle, sous la forme d'une espèce de chicot un peu creux. Là, il doit rester 3-4 mètres de mur. Et puis, au milieu du XIXe siècle, un architecte qui s'appelle Barillet décide de la remonter, de la reconstruire. Et ça lui donne cette allure qu'on voit encore en partie aujourd'hui. Mais il la coiffe d'une sorte de décor assez curieux que les Brestois appellent la pagode. Et donc c'est un édifice assez étonnant, souvent photographié par les fabricants de cartes postales.

  • Speaker #0

    En 1923, c'est la famille de Victor Robert, maire de Brest de 1904 à 1908, qui est propriétaire de la tour. Puis un médecin s'y installe, le docteur Tillemans.

  • Speaker #2

    C'était une sorte de bon samaritain, c'est quelqu'un qui... qui soignait aussi bien les riches que les pauvres. Or, à Recouvrance, c'était un quartier très populaire, très pauvre. De temps en temps, il se faisait payer, puis d'autres fois, quand c'était pas beau, il se faisait pas payer. Et de façon assez curieuse, on accédait à son cabinet par une porte qui est actuellement située à 4-5 mètres de haut et en escaladant une sorte de passerelle relativement dangereuse. Et c'est lui qui occupe encore la tour Tanguy en 1944. Quand elle est incendiée, il a eu le temps d'en sortir, je vous rassure, mais quand elle est incendiée... par les Allemands. Et donc, nouvel épisode de ruine pour la tour Tanguy.

  • Speaker #0

    Il faudra finalement attendre les années 50 pour que la ville de Brest rachète la tour Tanguy. Des érudits proposent au maire d'en faire un musée du Brest d'avant-guerre. C'est le peintre brestois Jim Sevelec qui est alors chargé des plans, mais aussi des dioramas. De quoi s'agit-il ? Pour le savoir, nous entrons à l'intérieur.

  • Speaker #1

    Moi c'est Alexandra Deligné, je suis chargée de projet au service musée patrimoine à la ville de Brest. Alors les dioramas de la Tour Tanguy, elle en compte 14 en tout. Ce sont des maquettes qu'on appelle des maquettes vivantes, c'est-à-dire que quand on est devant, on a à la fois ce qu'on attend d'une maquette, c'est-à-dire un bâtiment, un paysage, mais en fait on a surtout une vue en trois dimensions avec des scènes de vie, parfois des scènes historiques et parfois des scènes, des grandes vues de la ville de Brest. lire l'évolution de la ville au fil des siècles. Ils font en gros 1 à 2 mètres, 3 mètres de large. Ils sont profonds aussi, pareil, sur 1,50 mètre, 1,50 mètre de profondeur, ce qui leur donne le recul pour montrer la Seine. Et en hauteur, c'est ça, ils sont à hauteur d'homme à peu près. Donc il faut imaginer que les Seines qu'on voit, elles se déploient de manière assez monumentale devant le visiteur. Jim C. Velec, c'est un artiste qui a travaillé beaucoup de matériaux différents. Et quand on regarde de manière un petit peu précise les dioramas, on voit que les casques des soldats sont faits en bouchons de colle, par exemple, que les têtes des personnages, c'est de l'amidon, ce qui explique qu'on a eu quelques insectes. Et puis, plein d'objets qu'il a fabriqués à partir de cure-dents, à partir de papier, de carton. En gros, tout est de la récupération. Après, tout ce qui est bâtiment, là, c'est avec des planches de bois. Mais effectivement... Beaucoup de récits.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a dû donner un peu de fil à retordre aux restaurateurs et restauratrices ?

  • Speaker #1

    Oui, on a eu deux années d'intervention par les restaurateurs et restauratrices de l'atelier régional de restauration de Kergué-Enec, qui ont fait un travail assez incroyable pour redonner de la lumière au diorama. Donc en 2013 déjà, ils étaient intervenus pour dépoussiérer, et en 2019, 2020, 2021, ils ont restauré.

  • Speaker #0

    Outre la restauration des dioramas, la scénographie de la tour Tanguy a été entièrement revue en 2023 par l'agence ATTIS. En amont, une réflexion participative a inclus une centaine d'habitants et d'habitantes. Désormais, le parcours de visite est à la fois plus épuré et plus immersif.

  • Speaker #1

    On a travaillé avec une compagnie, la compagnie du 7e cercle, pour proposer une visite scénarisée. Bonjour, monsieur Eugène, vous pouvez m'appeler Eugène. Quand on entre dans la Tour Tanguy, on vient et on s'immerge, on plonge dans les siècles de l'histoire de Brest. Et on a travaillé avec la compagnie, donc en enregistrant directement sur place, avec un son binaural qui permet d'entendre comme si les acteurs étaient à côté, derrière, devant nous, parfois qu'ils sortent des dioramas. Ça fonctionne très bien. J'ai dit bienvenue à la Tour Tanguy. Oh,

  • Speaker #0

    bonjour. Bienvenue entre mes pierres.

  • Speaker #1

    Et on suit un personnage, Eugène, qui nous raconte l'histoire de la Tour Tanguy et de ses dioramas à travers ses yeux à lui.

  • Speaker #0

    Le petit plus de ce nouveau parcours de visite, c'est le troisième et dernier étage, auparavant très peu ouvert au public.

  • Speaker #1

    La Tour Tanguy au troisième étage compte une quinzaine de fenêtres qui donnent un panorama à 360 sur la ville. Et puis un panorama historique aussi parce que... Quand on regarde d'un côté, on voit le château, de l'autre côté, on voit les capucins. En face, les bâtiments typiques des années 70-80 et de l'autre côté encore la pain-felte.

  • Speaker #0

    C'était Brest dans l'oreillette, un podcast de la ville de Brest. Cet épisode vous a plu ? Abonnez-vous !

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Savez-vous que la Tour Tanguy a servi de tribunal puis de logement ? Et d’ailleurs, pourquoi s’appelle-t-elle ainsi ? A quel moment est-elle devenue un lieu de mémoire du vieux Brest ? Réponses et visite guidée de cet emblème brestois qui n’a eu de cesse de renaître à travers les siècles.

Avec Alexandra de Liniers, chargée de projet au service Musée Patrimoines et Yves Coativy, professeur d'histoire médiévale à l'Université de Bretagne occidentale.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Marion Watras Brest dans l'oreillette, le podcast qui révèle les dessous de l'art et des patrimoines de Brest. Alexandra de Liniers C'est un emblème assez fort de la ville. On entend souvent à la comparaison une espèce de phare. Yves Coativy C'est un élément qui est immédiatement identifiable. Au premier coup d'œil, on reconnaît la Tour Tanguy. En plus, on a ce quatuor, la Tour Tanguy, le pont de Recouvrance, le Château et les Capucins en arrière-plan. Donc on est vraiment dans le cœur de l'histoire de Brest, du mythe brestois et du patrimoine ancien dans une ville qui, pour l'essentiel, est de la seconde moitié du XXe siècle. Marion Watras Une tour en pierre coiffée d'un toit en poivrière, sentinelle perchée sur la rive droite de la Penfeld, juste en face du Château. Nous nous intéressons aujourd'hui à la Tour Tanguy, un lieu incontournable à Brest, qui abrite aujourd'hui un centre d'interprétation de l'architecture et du patrimoine associé au label Ville d'Art et d'Histoire. Yves Coativy est professeur d'histoire médiévale à l'Université de Bretagne Occidentale. Yves Coativy C'est une tour qui a une allure de tour médiévale. Elle est bien du Moyen-Âge, mais seulement une partie, puisque c'est un bâtiment qui a eu de très nombreuses vies et qui a été modifié à de nombreuses reprises. Donc c'est une silhouette qui laisse rêveur, mais qui n'est qu'en partie du Moyen-Âge et beaucoup plus contemporaine par bien des aspects. Marion Watras Donc finalement, que reste-t-il quand on regarde cette tour de la tour du Moyen-Âge ? Yves Coativy La base, c'est-à-dire les trois-quatre premiers mètres de la base et encore pas partout mais si on fait le tour en étant un petit peu attentif on arrive à repérer les différentes époques de la tour. Marion Watras Pour bien comprendre ce qui a conduit à la construction de la tour Tanguy il faut revenir au 14e siècle. Yves Coativy Les anglais au milieu du 14e siècle s'installent dans le Château de Brest et dans les années 1380 le duc de Bretagne Jean IV décide d'essayer de les chasser. Et donc il organise un siège et pour ça il fait construire trois forteresses, trois bastilles ou trois bastides, on trouve les deux expressions. Une sur la mer en bois flottante pour empêcher les Anglais d'être ravitaillés par la mer. Une côté Brest en bois aussi rapidement incendiée. Et une côté Recouvrance mais cette fois-ci en pierre. C'est un gros édifice puisqu'on sait qu'elle compte au moins six tours. Donc la tour Tanguy est un des éléments, sans doute la plus importante des six tours. Et ça n'a pas été utile puisque finalement il a fallu attendre les années 1390 et que le duc achète le départ des Anglais pour que la ville de Brest soit libérée de la présence anglaise. Et à partir de ce moment-là, la tour ne sert plus à rien. Marion Watras Après le départ des Anglais, ce sont les Duchâtel qui deviennent propriétaires de la tour. Elle sera baptisée Tanguy, prénom héréditaire des aînés de la famille. La tour sert alors d'auditoire, autrement dit de tribunal, jusqu'au début du XVIe siècle, avant de tomber petit à petit en ruine. Yves Coativy La tour reste ruinée jusqu'au XIXe siècle. Elle apparaît par exemple sur le plan-relief de Brest qui est réalisé au tout début du XIXe siècle, sous la forme d'une espèce de chicot un peu creux. Là, il doit rester 3 ou 4 mètres de mur. Et puis, au milieu du XIXe siècle, un architecte qui s'appelle Barillet décide de la remonter, de la reconstruire, et ça lui donne cette allure qu'on voit encore en partie aujourd'hui. Mais il la coiffe d'une sorte de décor assez curieux que les Brestois appellent la pagode. Et donc c'est un édifice assez étonnant, souvent photographié par les fabricants de cartes postales. Marion Watras En 1923, c’est la famille de Victor Aubert, maire de Brest de 1904 à 1908, qui est propriétaire de la tour. Puis un médecin s’y installe, le docteur Thielemans. Yves Coativy C'était une sorte de bon samaritain, c'est quelqu'un qui soignait aussi bien les riches que les pauvres. Or à Recouvrance, c'était un quartier très populaire, très pauvre. De temps en temps, il se faisait payer, puis d'autres fois, quand ce n'est pas bruit, il ne se faisait pas payer. Et de façon assez curieuse, on accédait à son cabinet par une porte qui est actuellement située à 4-5 mètres de haut, et en escaladant une sorte de passerelle relativement dangereuse. Et c'est lui qui occupe encore la tour Tanguy en 1944, quand elle est incendiée par... Il a eu le temps d'en sortir, je vous rassure, mais quand elle est incendiée par les Allemands. Et donc, nouvel épisode de ruines pour la tour Tanguy. Marion Watras Il faudra finalement attendre les années 50 pour que la ville de Brest rachète la tour Tanguy. Des érudits proposent au maire d'en faire un musée du Brest d'avant-guerre. C'est le peintre brestois Jim Sévellec qui est alors chargé des plans, mais aussi des dioramas. De quoi s'agit-il ? Pour le savoir, nous entrons à l'intérieur. Alexandra de Liniers Moi c'est Alexandra de Liniers, je suis chargée de projets au service musée patrimoine à la ville de Brest. Alors les dioramas de la Tour Tanguy, elle en compte 14 en tout. Ce sont des maquettes qu'on appelle des maquettes vivantes, c'est-à-dire que quand on est devant, on a à la fois ce qu'on attend d'une maquette, c'est-à-dire un bâtiment, un paysage, mais en fait on a surtout une vue en trois dimensions avec des scènes de vie, parfois des scènes historiques et parfois des scènes, des grandes vues de la ville de Brest pour lire l'évolution de la ville au fil des siècles. Ils font en gros 1 à 2 mètres, 3 mètres de large. Ils sont profonds aussi, pareil sur 1 mètre 50, 1 mètre-1 mètre 50 de profondeur, ce qui leur donne le recul pour montrer la scène. Et en hauteur, c'est ça, ils sont à hauteur d'homme à peu près. Donc il faut imaginer que les scènes qu'on voit, elles se déploient de manière assez monumentale devant le visiteur. Jim Sévellec, c'est un artiste qui a travaillé beaucoup de matériaux différents. Et quand on regarde de manière un petit peu précise les dioramas, on voit que les casques des soldats sont faits en bouchons de colle, par exemple, que les têtes des personnages, c'est de l'amidon, ce qui explique qu'on a eu quelques insectes. Et puis, plein d'objets qu'il a fabriqués à partir de cure-dents, à partir de papier, de carton. En gros, tout est de la récupération. Après, tout ce qui est bâtiment, là, c'est avec des planches de bois. Mais effectivement... beaucoup de récup’. Marion Watras Ce qui a dû donner un peu de fil à retordre aux restaurateurs et restauratrices. Alexandra de Liniers On a eu deux années d'intervention par les restaurateurs et restauratrices de l'atelier régional de restauration de Kerguéhennec, qui ont fait un travail assez incroyable pour redonner de la lumière au diorama. En 2013 déjà, ils étaient intervenus pour dépoussiérer et en 2019, 2020, 2021, ils ont restauré. Marion Watras Outre la restauration des dioramas, la scénographie de la tour Tanguy a été entièrement revue en 2023 par l'agence Atiz. En amont, une réflexion participative a inclus une centaine d'habitants et d'habitantes. Désormais, le parcours de visite est à la fois plus épuré et plus immersif. Alexandra de Liniers On a travaillé avec une compagnie, la compagnie du septième cercle, pour proposer une visite scénarisée. Orateur #1 de la compagnie du septième cercle Bonjour, monsieur Eugène, vous pouvez m'appeler Eugène. Alexandra de Liniers Quand on entre dans la Tour Tanguy, on vient et on s'immerge, on plonge dans les siècles de l'histoire de Brest. Et on a travaillé avec la compagnie, donc en enregistrant directement sur place, avec un son binaural qui permet d'entendre comme si les acteurs étaient à côté, derrière, devant nous, parfois qu'ils sortent des dioramas. Ça fonctionne très bien. Orateur #1 de la compagnie du septième cercle J'ai dit bienvenue à la Tour Tanguy. Orateur #2 de la compagnie du septième cercle Oh, bonjour. Bienvenue entre mes pierres. Alexandra de Liniers Et on suit un personnage, Eugène, qui nous raconte l'histoire de la Tour Tanguy et de ses dioramas à travers ses yeux à lui. Marion Watras Le petit plus de ce nouveau parcours de visite, c'est le troisième et dernier étage, auparavant très peu ouvert au public. Alexandra de Liniers La Tour Tanguy au troisième étage compte une quinzaine de fenêtres qui donnent un panorama à 360 sur la ville. Et puis un panorama historique aussi parce que quand on regarde d'un côté, on voit le château, de l'autre côté, on voit les Capucins. En face, les bâtiments typiques des années 70-80 et de l'autre côté encore la Penfeld. Marion Watras C'était Brest dans l'oreillette, un podcast de la ville de Brest. Cet épisode vous a plu ? Abonnez-vous !

  • Speaker #1

    C'est un emblème assez fort de la ville. On entend souvent à la comparaison une espèce de phare.

  • Speaker #2

    C'est un élément qui est... immédiatement identifiable. Au premier coup d'œil, on reconnaît la Tour Tanguy. En plus, on a ce quatuor, la Tour Tanguy, le pont de recouvrance, le château et les capucins en arrière-plan. Donc on est vraiment dans le cœur de l'histoire de Brest, du mythe brestois et du patrimoine ancien dans une ville qui, pour l'essentiel, est de la seconde moitié du XXe siècle.

  • Speaker #0

    Une tour en pierre coiffée d'un toit en poivrière, sentinelle perché sur la rive droite de la Pinfelde, juste en face du château. Nous nous intéressons aujourd'hui à la Tour Tanguy, un lieu incontournable à Brest, qui abrite aujourd'hui un centre d'interprétation de l'architecture et du patrimoine associé au label Ville d'Art et d'Histoire. Yves Coitivy est professeur d'histoire médiévale à l'Université de Bretagne Occidentale.

  • Speaker #2

    C'est une tour qui a une allure de tour médiévale. Elle est bien du Moyen-Âge, mais seulement une partie, puisque c'est un bâtiment qui a eu de très nombreuses vies et qui a été modifié à de nombreuses reprises. Donc c'est une silhouette qui laisse rêveur, mais qui n'est qu'en partie du Moyen-Âge et beaucoup plus contemporaine par bien des aspects.

  • Speaker #0

    Donc finalement, que reste-t-il quand on regarde cette tour de la tour du Moyen-Âge ?

  • Speaker #2

    La base, c'est-à-dire les trois, quatre... premier maître de la base et encore pas partout mais si on fait le tour en étant un petit peu attentif on arrive à repérer les différentes époques de la tour pour bien comprendre ce qui a conduit à la construction de la tour tanguy il faut revenir au xivème siècle les anglais au milieu du xivème siècle s'installe dans le château de brest et dans les années 1380 le duc de bretagne jean iv décide d'essayer de les chasser Et donc il organise un siège et pour ça il fait construire trois forteresses, trois bastilles ou trois bastides, on trouve les deux expressions. Une sur la mer en bois flottante pour empêcher les Anglais d'être avitaillés par la mer. Une côté Brest en bois aussi rapidement incendié. Et une côté recouvrance mais cette fois-ci en pierre. Un gros édifice puisqu'on sait qu'elle compte au moins six tours. Donc la tour Tanguy est un des éléments sans doute la plus importante des six tours. Et ça n'a pas été utile puisque finalement il a fallu attendre les années 1390 et que le duc achète le débarque des Anglais pour que la ville de Brest soit libérée de la présence anglaise. Et à partir de ce moment-là, la tour ne sert plus à rien.

  • Speaker #0

    Après le départ des Anglais, ce sont les Duchatels qui deviennent propriétaires de la tour. Elle sera baptisée Tanguy, prénom héréditaire des aînés de la famille. La tour sert alors d'auditoire, autrement dit de tribunal. jusqu'au début du XVIe siècle, avant de tomber petit à petit en ruine.

  • Speaker #2

    La tour reste ruinée jusqu'au XIXe siècle. Elle apparaît par exemple sur le plan-relief de Brest qui est réalisé au tout début du XIXe siècle, sous la forme d'une espèce de chicot un peu creux. Là, il doit rester 3-4 mètres de mur. Et puis, au milieu du XIXe siècle, un architecte qui s'appelle Barillet décide de la remonter, de la reconstruire. Et ça lui donne cette allure qu'on voit encore en partie aujourd'hui. Mais il la coiffe d'une sorte de décor assez curieux que les Brestois appellent la pagode. Et donc c'est un édifice assez étonnant, souvent photographié par les fabricants de cartes postales.

  • Speaker #0

    En 1923, c'est la famille de Victor Robert, maire de Brest de 1904 à 1908, qui est propriétaire de la tour. Puis un médecin s'y installe, le docteur Tillemans.

  • Speaker #2

    C'était une sorte de bon samaritain, c'est quelqu'un qui... qui soignait aussi bien les riches que les pauvres. Or, à Recouvrance, c'était un quartier très populaire, très pauvre. De temps en temps, il se faisait payer, puis d'autres fois, quand c'était pas beau, il se faisait pas payer. Et de façon assez curieuse, on accédait à son cabinet par une porte qui est actuellement située à 4-5 mètres de haut et en escaladant une sorte de passerelle relativement dangereuse. Et c'est lui qui occupe encore la tour Tanguy en 1944. Quand elle est incendiée, il a eu le temps d'en sortir, je vous rassure, mais quand elle est incendiée... par les Allemands. Et donc, nouvel épisode de ruine pour la tour Tanguy.

  • Speaker #0

    Il faudra finalement attendre les années 50 pour que la ville de Brest rachète la tour Tanguy. Des érudits proposent au maire d'en faire un musée du Brest d'avant-guerre. C'est le peintre brestois Jim Sevelec qui est alors chargé des plans, mais aussi des dioramas. De quoi s'agit-il ? Pour le savoir, nous entrons à l'intérieur.

  • Speaker #1

    Moi c'est Alexandra Deligné, je suis chargée de projet au service musée patrimoine à la ville de Brest. Alors les dioramas de la Tour Tanguy, elle en compte 14 en tout. Ce sont des maquettes qu'on appelle des maquettes vivantes, c'est-à-dire que quand on est devant, on a à la fois ce qu'on attend d'une maquette, c'est-à-dire un bâtiment, un paysage, mais en fait on a surtout une vue en trois dimensions avec des scènes de vie, parfois des scènes historiques et parfois des scènes, des grandes vues de la ville de Brest. lire l'évolution de la ville au fil des siècles. Ils font en gros 1 à 2 mètres, 3 mètres de large. Ils sont profonds aussi, pareil, sur 1,50 mètre, 1,50 mètre de profondeur, ce qui leur donne le recul pour montrer la Seine. Et en hauteur, c'est ça, ils sont à hauteur d'homme à peu près. Donc il faut imaginer que les Seines qu'on voit, elles se déploient de manière assez monumentale devant le visiteur. Jim C. Velec, c'est un artiste qui a travaillé beaucoup de matériaux différents. Et quand on regarde de manière un petit peu précise les dioramas, on voit que les casques des soldats sont faits en bouchons de colle, par exemple, que les têtes des personnages, c'est de l'amidon, ce qui explique qu'on a eu quelques insectes. Et puis, plein d'objets qu'il a fabriqués à partir de cure-dents, à partir de papier, de carton. En gros, tout est de la récupération. Après, tout ce qui est bâtiment, là, c'est avec des planches de bois. Mais effectivement... Beaucoup de récits.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a dû donner un peu de fil à retordre aux restaurateurs et restauratrices ?

  • Speaker #1

    Oui, on a eu deux années d'intervention par les restaurateurs et restauratrices de l'atelier régional de restauration de Kergué-Enec, qui ont fait un travail assez incroyable pour redonner de la lumière au diorama. Donc en 2013 déjà, ils étaient intervenus pour dépoussiérer, et en 2019, 2020, 2021, ils ont restauré.

  • Speaker #0

    Outre la restauration des dioramas, la scénographie de la tour Tanguy a été entièrement revue en 2023 par l'agence ATTIS. En amont, une réflexion participative a inclus une centaine d'habitants et d'habitantes. Désormais, le parcours de visite est à la fois plus épuré et plus immersif.

  • Speaker #1

    On a travaillé avec une compagnie, la compagnie du 7e cercle, pour proposer une visite scénarisée. Bonjour, monsieur Eugène, vous pouvez m'appeler Eugène. Quand on entre dans la Tour Tanguy, on vient et on s'immerge, on plonge dans les siècles de l'histoire de Brest. Et on a travaillé avec la compagnie, donc en enregistrant directement sur place, avec un son binaural qui permet d'entendre comme si les acteurs étaient à côté, derrière, devant nous, parfois qu'ils sortent des dioramas. Ça fonctionne très bien. J'ai dit bienvenue à la Tour Tanguy. Oh,

  • Speaker #0

    bonjour. Bienvenue entre mes pierres.

  • Speaker #1

    Et on suit un personnage, Eugène, qui nous raconte l'histoire de la Tour Tanguy et de ses dioramas à travers ses yeux à lui.

  • Speaker #0

    Le petit plus de ce nouveau parcours de visite, c'est le troisième et dernier étage, auparavant très peu ouvert au public.

  • Speaker #1

    La Tour Tanguy au troisième étage compte une quinzaine de fenêtres qui donnent un panorama à 360 sur la ville. Et puis un panorama historique aussi parce que... Quand on regarde d'un côté, on voit le château, de l'autre côté, on voit les capucins. En face, les bâtiments typiques des années 70-80 et de l'autre côté encore la pain-felte.

  • Speaker #0

    C'était Brest dans l'oreillette, un podcast de la ville de Brest. Cet épisode vous a plu ? Abonnez-vous !

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