- Speaker #0
Brest dans l'oreillette, le podcast qui révèle les dessous de l'art et des patrimoines de Brest.
- Speaker #1
Dès qu'on a des amis qui viennent, on va au Capucin, on leur montre les lieux, parce que c'est un peu étonnant, on ne voit pas ça partout, c'est unique.
- Speaker #2
C'est convivial, c'est familial, il y a toujours des enfants, c'est quand même un lieu très agréable.
- Speaker #3
Je connais du monde à Brest quand même. Je crois que je n'entends personne dire du mal à Capucin.
- Speaker #0
Dans l'épisode précédent de Brest dans l'oreillette, nous avions rencontré, aux ateliers des Capucins, deux anciens ouvriers de l'arsenal pour parler de la mémoire industrielle des lieux. Nous les retrouvons aujourd'hui pour introduire la suite de l'histoire, la reconversion du site en un vaste espace public couvert, ouvert à toutes et tous, tous les jours de l'année. Ce nouveau chapitre a commencé à s'écrire dans les années 2000, quelques temps avant l'arrêt définitif des activités de la marine sur le plateau. Jacques Quillien se souvient, il était alors adjoint au maire en charge de la rive droite.
- Speaker #3
On nous avait demandé à chaque élu d'écrire comment on voyait l'avenir des capitains. Je regrette beaucoup de ne pas avoir regardé ce que j'avais écrit à l'époque, un lieu de vie qui respecte la mémoire. On sent qu'on n'est pas dans un lieu qui n'a pas d'âme. Et puis, à l'intérieur, un lieu vivant, un lieu où tout le monde puisse s'y retrouver, se trouver bien, qu'on soit jeune, vieux, les choux pauvres.
- Speaker #0
En 2004, la métropole de Brest lance une consultation auprès de plusieurs cabinets d'architectes. C'est la proposition de Bruno Fortier qui est retenue. Projet élaboré avec le cabinet brestois L'Atelier de Lille, son fondateur Marc Quelen nous raconte.
- Speaker #1
La caractéristique principale des ateliers, ce sont ses dimensions. Et Bruno Fortier voulait absolument, et à juste titre je pense, garder la grande dimension. Donc des lumières qui arrivent de part et d'autre, parce qu'on aurait pu aussi imaginer remplir beaucoup plus. Mais finalement ce grand choix, ça a été de travailler sur deux axes principaux. L'axe des grandes nefs de pierre et un grand espace aussi en mezzanine qui amène jusqu'à l'autre côté vers la pinfelde. Donc on a un croisement très simple de deux axes principaux qui donnent tout fonctionnement finalement des ateliers.
- Speaker #0
Un parti pris qui donne aujourd'hui aux ateliers vaste espace de 160 mètres de long sous 15 mètres de haut de petits aires de cathédrales.
- Speaker #1
Garder la structure des ateliers elle-même renvoie à l'histoire du site. On a ces grands murs en pierre avec des encadrements de granit. C'est le même granit qui a été utilisé pour toutes les formes de radoubes de Brest. Et puis ces structures en métal, caractéristiques des grandes halles industrielles. On est dans l'espace, on voit les ponts roulants, un certain nombre de machines-outils aussi qui évoquent bien sûr l'histoire des ateliers.
- Speaker #0
Créabilité, débarrassé du mur en pierre qui l'entourait, le site ouvre en 2016. Relié au centre-ville par le tram, puis par le téléphérique, le plateau des Capucins devient très vite... le nouveau lieu de vie d'un grand nombre de Brestoises et de Brestois. Chacun s'approprie l'espace selon ses envies, on y vient pour emprunter un livre à la médiathèque, admirer le canot de l'Empereur et même découvrir les ressources insoupçonnées de l'océan en visitant le musée 70.8. On peut aussi y faire du skate, du roller, danser, travailler ou tout simplement se retrouver, en famille ou entre amis, installés à une table en bois, Rosane par exemple fréquente les capucins. Tous les mercredis.
- Speaker #2
J'ai donné rendez-vous pour mon association qui s'appelle Vietbrest. Et donc tous nos étudiants en doctorat qui arrivent sur Brest, d'origine vietnamienne, viennent avec nous le mercredi après-midi.
- Speaker #0
Et qu'est-ce que vous y faites avec eux ici ?
- Speaker #2
Du français, du bavardage, de l'aide quand ils en ont besoin. Et les enfants peuvent jouer, comme ça on les surveille.
- Speaker #0
Un peu plus loin, un père et sa fille viennent tout juste de chausser les rollers. Je fais du roller, de la trottinette et si tout lisse, ça glisse.
- Speaker #4
On aime beaucoup venir ici parce que là où on est dans les monts d'Arrée, c'est un peu compliqué pour faire du roller. Dès qu'on a l'occasion de pouvoir venir à Brest pour un rendez-vous quelconque ou se promener, on profite de venir faire une rodée de roller au Capucin.
- Speaker #0
À l'étage, passage des Arpettes, du nom des anciens apprentis de l'arsenal, c'est le paradis des amateurs de breakdance. Saïdina est en plein entraînement.
- Speaker #5
Depuis que les Capucins ont ouvert, c'est là qu'on vient. Avant c'était tous les week-ends, maintenant c'est un peu tous les jours. Tout le monde amène sa musique autant qu'on veut. Le dimanche, il y a de la musique un peu partout. On n'entend plus rien. Quand il y a des familles avec des enfants qui regardent, je me mets à la place des enfants. Du coup, je me mets à danser plus quand ils regardent. C'est marrant.
- Speaker #0
Depuis son ouverture, le site a accueilli plus de 10 millions de visiteurs. De quoi rendre fiers celles et ceux qui ont œuvré à la reconversion des Capucins.
- Speaker #1
Il y a un mélange des genres. C'est la grande cour de récré. Il y a des jours très denses où il y a beaucoup. beaucoup de gens, mais finalement, il y a toutes les générations qui viennent, les grands-parents qui viennent avec les petits-enfants et leurs trottinettes, et ça, je trouve ça assez superbe. Des jeunes qui font du hip-hop, les gens cohabitent et puis se respectent les uns les autres.
- Speaker #0
C'était Brest dans l'oreillette, un podcast de la ville de Brest. Réalisation Marion Vatras.