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#39 Gregory Feret - Entrepreneur, Silicom Group cover
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Bryan Umana Podcast

#39 Gregory Feret - Entrepreneur, Silicom Group

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1h40 |26/05/2024
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Bryan Umana Podcast

#39 Gregory Feret - Entrepreneur, Silicom Group

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1h40 |26/05/2024
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Description

Dans cet épisode et 3ème collab avec IFJ, j’échange pour la 2ème fois avec Gregory Feret qui est un entrepreneur dans l’âme. Il était le CEO du groupe Qualibroker jusqu’à fin 2023 et depuis janvier 2024, il est le CEO et président du conseil d'administration de Silicom Group qu’il a cofondé en 2019.

On parle des raisons qui ont menées Gregory a quitté Qualibroker pour prendre la direction générale de Silicom Group, de gouvernance, de son rôle chez Silicom Group, de comment fédérer une culture commune, de ses motivations, des façon de manager, sa gestion du temps, son organisation et bien d'autres points.


Sommaire de l'épisode

(00:00) intro épisode

(00:27) intro Bryan

(01:48) Pourquoi Gregory a quitté Qualibroker group

(03:37) Qui est Gregory ?

(04:25) Gouvernance

(08:51) Changement de Qualibroker group à Silicom

(11:21) Son rôle chez Silicom

(16:00) Comment fédérer une culture commune

(20:13) La partie commerciale

(24:58) EO (entrepreneur organisation)

(32:08) Les activités/motivations de Gregory

(36:05) Façon de manager

(50:36) Sa présence dans les CA, gestion de son temps

(01:01:45) L’organisation, outils utilisés

(01:05:39) Tendances émergentes dans l’assurance et l’IT selon Gregory

(01:12:08) Oser le changement

(01:30:27) Comment Gregory se développe

(01:33:03) Question d'un-e ancien-e invité-e

(01:37:10) Le succès

(01:39:48) Fin


Pour nous voir l'épisode en vidéo, rendez-vous sur YouTube et suis-moi sur Instagram pour plus de contenu (@DevBryanUmana).


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Je te dis au dernier lundi du mois de juin pour un nouvel épisode qui parlera de sport!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Gregory

    Il n'y a pas qu'un chemin, il n'y a pas qu'une vérité. Il y a plein de modèles différents et c'est ce qui rend la beauté, c'est cette force collective, c'est ce qui rend la force d'une entreprise. Si c'est que one man show et qu'il n'y en a qu'une personne, puis on sait tout, on sait mieux que tout le monde. Il faut un peu de vision, il faut du drive, il faut des fois un peu être… Il faut arbitrer de temps en temps, ça il n'y a pas le choix, c'est le rôle du patron. Mais par contre, il faut quand même que les gens puissent s'exprimer et leur laisser beaucoup de place parce que moi je suis toujours impressionné qu'on laisse la place aux gens comme ils grandissent. C'est clair que si on les enferme, ils n'osent pas prendre leur place.

  • Bryan-intro

    Dans la suite de l'épisode, j'ai échangé pour la deuxième fois avec Grégory Feret. Grégory, c'est un entrepreneur dans l'âme. C'était le CEO du groupe Qualibroker jusqu'à fin 2023. Et depuis janvier de cette année, donc 2024, c'était le CEO et président du conseil d'administration de Silicom Group qu'il avait cofondé en 2019. Pour ce troisième épisode de notre collab avec IFJ, et si tu ne sais toujours pas qui ou qu'est-ce qu'est IFJ, c'est une entreprise qui soutient la création d'entreprises. Avec Grégory, on a parlé des raisons qui l'ont mené à quitter Qualibroker pour prendre la direction générale de Silicom Group. On parle de gouvernance, de son rôle dans cette nouvelle entreprise, de comment fédérer une culture commune, de ses motivations, des façons de manager, sa gestion du temps et bien d'autres points. N'oublie pas que tu peux, quand tu veux, naviguer dans l'épisode avec le sommaire qui est dans la description. Abonne-toi à la plateforme de podcast sur laquelle tu l'écoutes et laisse une note. C'est ce qui fait grandir le podcast et qui me permet d'inviter plus de personnes. Je suis aussi sur Instagram, et je t'invite également à t'abonner à la newsletter d'IFJ, c'est ifj.ch slash newsletter. Bienvenue sur mon podcast et je te souhaite un excellent épisode.

  • Bryan

    Grégory, il y a 8 mois, tu annonçais ton départ de Qualibroker sur LinkedIn. Et tu disais Je suis très fier d'avoir cofondé un groupe qui, après plus de 10 rapprochements, donc acquisitions, est devenu l'un des acteurs principaux du courtage en assurance de Suisse. Pourquoi avoir quitté le groupe et être passé chez Silicom Group ?

  • Gregory

    C'était le fruit d'une longue réflexion. En effet, comme je l'ai mentionné, j'ai travaillé plus de dix ans. En fait, j'ai cofondé ce groupe Qualibroker qui a eu en effet un fort succès. On a eu un énorme plaisir à développer cette entreprise. Mais après un certain temps, il faut savoir que Qualibroker a été également revendu à un groupe, aujourd'hui qui est un groupe international dans le domaine du courtage en assurance. Et ce qui fait que naturellement, elle devait s'organiser, se structurer et rentrer dans un groupe d'une taille plus importante. Et moi qui suis un pur entrepreneur, au bout d'un moment, je ne me retrouvais plus dans l'organisation, dans le fonctionnement, même si j'avais toujours autant de plaisir à travailler avec mes collègues, je m'entendais très bien avec les gens du groupe. Mais par contre, personnellement, il me manquait quelque chose, il me manquait une étincelle, et j'avais besoin, j'avais 42 ans, j'avais besoin de retrouver cette étincelle. Et comme j'avais la chance d'être un des actionnaires principaux et d'avoir également confondé Silicom, ça paraît assez naturel. de basculer pour redevenir à l'entrepreneuriat, une entreprise qui était plus petite à taille humaine et qu'on pouvait faire grandir à nouveau. Et c'était ce challenge-là qui m'a animé à nouveau. Donc c'est pour ça que j'ai pris la décision de changer et de faire ce virage, mais qui n'était pas simple. Émotionnellement, c'était loin d'être simple, c'était très, très difficile à faire. Mais aujourd'hui, j'en suis très content, même si j'ai pas mal de fois hésité en me disant Mais qu'est-ce que j'ai fait ?

  • Bryan

    On va en parler. Mais avant qu'on continue, Grégory, Qui es-tu ?

  • Gregory

    Aujourd'hui, j'ai un an de plus, j'ai 43 ans aujourd'hui, je suis marié, j'ai deux enfants, une fille de 11 ans et un fils de 7 ans. Personnellement, je suis vraiment un passionné d'entrepreneuriat, c'est toujours ce qui m'a animé. Je suis entrepreneur depuis l'âge de 22 ans. J'adore également le sport. J'ai eu la chance de faire beaucoup de volleyball à un bon niveau, au niveau suisse. Et c'est vrai que j'aime ce côté compétition. Et j'aime également tout ce qui est réseau, écosystème, rencontre avec les personnes. J'aime cette énergie des autres gens qui créent, qui avancent, qui construisent. Je trouve qu'en Suisse, en Suisse romande plus particulièrement, on a vraiment une belle dynamique. Il y a des belles choses à faire. Il y a un gros potentiel dans notre marché. Et je trouve qu'il y a tout à faire pour en profiter et utiliser ce potentiel.

  • Bryan

    Et donc, Silicom Group, entreprise ou groupe qui est dans l'IT ? Oui. qui est assez différent du monde du courtage à proprement dire.

  • Gregory

    Le métier, c'est complètement différent.

  • Bryan

    Exactement. Je ne sais pas si tu l'as dit, mais en tout cas, tu as cofondé le groupe. Tu étais président du conseil d'administration. Une question que je me posais maintenant aujourd'hui, toi qui as rejoint dans l'opérationnel, donc en tant que CEO maintenant, est-ce que tu as gardé cette casquette de président du conseil d'administration ?

  • Gregory

    Alors, à court terme, je me suis clairement posé la question, et avec les autres actionnaires, en se disant, est-ce qu'on prend un autre président ? Mais on s'est dit quand même, dans un premier temps, comme il y a pas mal de travail de réorganisation, de restructuration, pour gagner un petit peu, garder de la vitesse, pour l'instant, j'occupe les deux rôles. Je suis toujours président, également CEO, et également actionnaire. Voilà, il y a des 3 P que l'on dit toujours, ce n'est pas toujours idéal. Mais mon idée quand même à terme, c'est de construire un conseil d'administration un peu plus solide avec des gens externes. Je suis en train de travailler dessus avec un objectif qu'en 2025, on ait un conseil d'administration plus solide avec des indépendants également comme administrateurs. Est-ce que je garderai la présidence ou pas ? Aujourd'hui, on n'a pas encore pris la décision, mais ça nous semblait assez naturel dans un premier temps de rester dans ce modèle-là pour être très efficace, très rapide. Parce qu'on a beaucoup de transformations à mener. on veut garder cette dynamique.

  • Bryan

    C'est une question que je me posais parce que justement la première fois qu'on s'était eu, qu'on avait fait notre épisode, justement tu avais bien parlé de segmenter, séparer ces casquettes-là. Ou, et ça c'est quelque chose que j'avais retenu, si tu as ces deux positions-là, vraiment te mettre dans la peau de la position dans laquelle tu es en train de prendre. Si tu es le Grégory Sillo, Tu es le Grégory CEO avec la casquette CEO et potentiellement tu vas plus être dans l'opérationnel. Par contre, si tu mets la casquette Grégory président du CA, là c'est une autre casquette que tu dois mettre et c'est une autre vision, une autre stratégie que tu dois avoir.

  • Gregory

    Alors c'est clair, c'est un peu schizophrénique. Oui, c'est ça. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, j'essaye en tout cas dans le quotidien de respecter les gens qui sont au conseil d'administration. Et c'est ce qui m'arrive d'avoir en effet un comité de direction où je vais expliquer ce qu'on est en train de faire, dans une validation même du comité de direction, mais quand même le passer après derrière au conseil d'administration. Des fois, ça ne se fait même pas rimer pour une validation de principe et pour respecter vraiment chaque gouvernance et chaque entité dans l'entreprise. Naturellement, en ayant les deux casquettes, avec la vitesse qu'on veut avoir en ce moment, il y a des fois des raccourcis où ça va un peu plus vite ou peut-être des fois trop vite. Ce n'est pas parfait. Clairement, ce n'est pas toujours parfait. Mais j'essaie vraiment de respecter cette dynamique-là. Et c'est pour ça que je pense quand même qu'à terme, on aura à un moment donné un président qui sera... Si je reste en tant que CEO, il y aura un président au niveau de Silicom qui ne sera pas moi. Je resterai administrateur ou administrateur délégué. Ce sera plus sain pour l'environnement. Mais de nouveau, quand on est sur une reprise comme ça, avec beaucoup de transformations, mettre un président extérieur, par exemple, dans cet environnement-là, ce ne serait vraiment pas un cadeau pour lui parce qu'on perdrait beaucoup de temps dans l'échange, dans le partage. Et là, il faut avancer. Il y a eu du travail à abattre et on avance avec les équipes pour abattre ce travail. Dès que ce sera un peu plus stabilisé, on pourra vraiment travailler sur la gouvernance et l'organisation, je dirais la haute gouvernance.

  • Bryan

    Quand tu dis qu'en 2025, ce n'est pas encore clair si tu resteras président ou pas... Donc c'est dans l'idée que potentiellement tu gardes les deux ou potentiellement tu requitterais la position de CEO ?

  • Gregory

    Non, je requitterais la position plutôt de président. Le CEO, je le garderais, c'est sûr, parce que c'est vraiment ma volonté d'être dans la durée et puis d'être dans l'opérationnel. Mais au niveau de la présidence, c'est vrai qu'on pourrait se poser la question, prendre quelqu'un d'externe qui le ferait très bien. J'ai plein d'idées en tête de gens qui pourraient nous rejoindre et qui pourraient le faire très bien.

  • Bryan

    Et tu as cité les trois P. Quels sont ces trois pays ?

  • Gregory

    Je ne sais pas, je ne l'ai plus en anglais, mais c'est vraiment Stasproch où on devient actionnaire, également propriétaire, président et puis également on a la direction générale en fait. Donc on a vraiment les trois positions en fait.

  • Bryan

    D'accord, ok. C'est un truc anglophone. Donc tu l'as dit, tu es sorti de Qualibroker. Donc là, très concrètement, tu as vendu tes parts, tes actions ?

  • Gregory

    Oui, là maintenant, en effet, c'était un petit peu connecté à ce choix-là. J'aurais pu rester un petit peu actionnaire, je pense, ou accompagné encore, mais ça ne me semblait pas légitime du moment qu'on quitte au niveau opérationnel. C'était pour moi le moment, en effet, de complètement revendre mes parts qui me restaient. Il me reste encore un petit peu de parts. J'avais la chance, dans le cadre de la mise en place du deal avec le groupe international à qui on a revendu, d'avoir cette possibilité. d'avoir un arrangement qui me rachetait mes actions. Le groupe a été plus que correct. Ça s'est fait vraiment très naturellement, dans les règles de l'art. Donc c'était très confortable pour moi également. Mais c'était important de faire une coupure pour passer à l'aventure suivante.

  • Bryan

    Ok. On l'a dit au début, donc Qualibroker dans le domaine du courtage en assurance, Silicom Group IT, donc deux domaines complètement différents. Pour toi, est-ce que ça change quelque chose, la façon de l'idée de manager, de développer un groupe qui n'est pas dans le même domaine dans lequel tu étais avant ou pas ?

  • Gregory

    Alors au début, c'était vraiment ma crainte. Je me suis dit mince, mais à quel point est-ce que je vais être légitime d'être dans un secteur qui n'est pas le mien ? L'assurance, c'était mon métier de base. J'ai fait ça quasiment toute ma vie. Donc d'être dans l'informatique, je me suis dit, oula, est-ce que je vais vraiment être capable ? C'était une faiblesse potentielle. J'étais assez vite surpris en fait à quel point la... C'est du service aux entreprises, c'est du B2B, du service, comme était l'assurance. Donc en fait, il y a énormément de points communs et beaucoup plus que ce que je pensais. C'est vraiment impressionnant à quel point certains préceptes du service de l'assurance, je peux le mettre en place au niveau de l'informatique. Alors, il y a quand même des différences, mais il y a quand même beaucoup de similitudes. Au niveau de la gestion d'entreprise, en tout cas, c'est franchement très, très proche. Je ne me suis pas du tout senti d'un coup trop perdu. Bien sûr, il y a... Il faut comprendre l'environnement, le modèle d'affaires, la façon dont réagit la clientèle, la relation du client avec l'entreprise, les collaborateurs aussi. Il y a plus de différences sur les profils de collaborateurs, c'est quand même des profils différents. D'ailleurs, ce qui est passionnant, ce qui est la chose intéressante, mais pas aussi différent que je pensais. Assez vite, je me suis retrouvé à l'aise dans un environnement que j'ai l'impression de maîtriser.

  • Bryan

    Et donc toi, ton rôle aujourd'hui dans le groupe, dans Silicom Group, quel est ce rôle ? Qu'est-ce que tu fais ? Quelles sont tes ambitions là-dedans, tes objectifs ?

  • Gregory

    Alors, mes objectifs, bon, nous aujourd'hui, on fait un petit peu moins de 20 millions de chiffres d'affaires pour 8 ans de collaborateurs. L'objectif, nous, c'est d'arriver d'ici 2030 avec 50 millions de chiffres d'affaires. Donc c'est quand même plus de doubler la société. Ça va se faire par des acquisitions externes. mais également par la croissance organique, c'est aussi important. Et à titre personnel, mon rôle, c'est clairement d'aller discuter pour ces acquisitions, d'être stratégique. Puis également, ce que j'aime faire, c'est aussi faire grandir les gens qui sont autour de nous. Avec Qualibre Record, on a tellement vécu d'intégration, tellement vécu de choses, que c'est une expérience qu'on a acquise. que j'ai pu acquérir avec les années. Et le but, c'est mes collègues du comité de direction et les collègues au sens large de pouvoir accompagner pour que tous ensemble on puisse grandir et faire grandir la société dans son organisation, dans sa gestion quotidienne, qui est essentielle. Donc moi, je suis plus à un rôle vraiment d'être dans la stratégie, d'être aussi un petit peu le côté visible de l'entreprise. Ça, c'est aussi une volonté d'être un petit peu le côté plus visible média. Mais par contre, dans le quotidien, d'aider mes collègues, d'accompagner, de challenger. Mais de façon vraiment plutôt positive, je ne suis pas là pour être avec le bâton, ce n'est pas du tout l'idée. On est vraiment une équipe et je veux vraiment qu'on ait cette idée d'équipe et que tous ensemble on puisse grandir.

  • Bryan

    Quels sont les défis justement quand tu arrives avec toutes ces expériences d'acquisition ? Justement, on interd'imagine, ils savent que tu as fait grandir des entreprises par acquisition. On l'a dit, on off rapidement, mais donc Silicom Group, ça a grandi par rapport, si on compare à Qualibroker, plutôt lentement. si on prend les deux ?

  • Gregory

    Ouais, alors, c'est discutable, dans le sens qu'on a quand même, Silicom a 6 ans, en effet, ils ont commencé à 2, on est 4 ans. Ah ouais, ok,

  • Bryan

    bon, bon.

  • Gregory

    Ils ont commencé à 2, il y a 6 ans.

  • Bryan

    C'est une belle croix,

  • Gregory

    ça. Voilà, donc, je dirais que c'est à peu près, on est dans le même, un petit peu plus, moins rapide que Qualibre, mais on est quand même dans les mêmes temps de passage, malgré tout.

  • Bryan

    Ah non, non, ok, non.

  • Gregory

    Quand je suis arrivé, on était presque déjà 100, mais maintenant, un petit peu moins, parce qu'on a quand même un petit peu réorganisé l'entreprise. Mais c'est vrai qu'il y a eu cinq acquisitions en six ans. Donc c'est quand même au pas forcé.

  • Bryan

    Mais alors ils ont cette culture du développement comme ça assez rapide ?

  • Gregory

    Je veux dire oui, non, oui, ils ont vécu et les équipes aiment ça parce que c'est passionnant. On est dans une entreprise qui grandit ainsi de suite. Après dans la gestion quotidienne, dans l'interne, c'est quand même un point aussi que moi je voyais de mes yeux de président. On manquait un petit peu de côté intégration et c'est vrai que l'intégration c'est un challenge quand même majeur. Et puis c'est vrai qu'il faut avoir de l'expérience de comment intégrer des sociétés. Et dans le secteur informatique, c'est un petit peu plus compliqué que dans le métier de l'assurance. C'est qu'il y a quand même des dimensions des outils, il y a des métiers différents, il y a des approches différentes. Donc il y a beaucoup plus de discussions autour du métier. Dans l'assurance, il y a quelques discussions dans ce côté-là, mais c'est plus des débats humains et plus des débats d'égo. Alors que dans la partie informatique, on est plus sur des débats de religion. Je prends des exemples un peu bateaux, mais entre celui qui aime PC, qui aime les Mac, on tombe vite dans ces types de discussions. Le but, c'est de mettre les gens ensemble et de les faire fonctionner. Donc là, il y a quand même un gros travail en ce moment. de ramener toutes ces entreprises ensemble et puis de vraiment pouvoir avancer de façon sereine et d'une seule voie en fait et pas d'être cinq sociétés les unes à côté des autres mais vraiment d'une seule voie et là c'est le travail qu'on est en train de faire depuis depuis plusieurs mois et on avance très très vite donc je suis très content de la dynamique de l'équipe en place vraiment du comité de direction mais aussi des collaborateurs au sens large parce que c'est pas facile moi j'arrive en effet j'ai un peu de réputation les gens me connaissent que je vais assez vite je suis assez exigeant parce que voilà j'aime cette compétition et Et puis, les gens avaient bien sûr un peu peur en disant, mince, mais qu'est-ce que ça vous... Les gens ont toute une idée, et derrière ça, ils se font des a priori énormes. Et franchement, j'ai été plutôt bien accueilli, et je trouve que ça se passe vraiment bien. Et puis, j'essaie d'être le plus honnête, transparent possible, de savoir où on va. Ce n'est pas toujours facile d'entendre ce que j'ai à dire, parce que des fois, c'est un peu dur. Mais j'estime que c'est aussi notre rôle de donner des fois les vérités de la situation, de dire... quand c'est vraiment bien, puis d'être content, et puis de valoriser les gens quand c'est bien, mais aussi de dire qu'on doit progresser, et ce n'est pas encore au niveau qu'on doit avoir. Et on doit encore progresser, on a encore, par rapport à nos ambitions, on n'est pas encore au niveau qu'on doit être. Mais c'est un travail, c'est in progress.

  • Bryan

    Tu parles de challenge, de défi, d'intégration, donc l'or d'acquisition. Quels autres challenges tu as ? Là, tu as parlé un peu de l'aspect humain par rapport à la religion d'une marque ou autre, l'aspect technique. En termes de culture, comment est-ce que tu fédères une culture quand tu viens intégrer si rapidement plusieurs entreprises qui ont des cultures potentiellement complètement différentes ?

  • Gregory

    En tout cas, ce que j'ai fait dans ce cas-là, c'est que je suis arrivé, j'essaie de… Faire un peu un état des lieux. Et puis très rapidement, j'ai essayé de mettre en place une organisation qui me ressemblait plus, qui était assez équilibrée, et aussi avec des personnes fortes, des personnes clés fortes. On a beaucoup de personnes clés, mais au sein du comité de direction, je voulais monter une équipe forte au sein du comité de direction, ce qui a été fait. Et on s'est mis d'accord, on est parti au vert avec ce comité de direction pour vraiment se mettre d'accord, mais c'est qui on veut être. Comment on veut être, c'est quoi notre ADN, comment on veut être perçu dans le marché, et puis de l'écrire, de le construire, et de pouvoir amener nos collègues avec nous pour voir s'ils étaient d'accord avec cette approche que l'on avait de notre ADN. Avec Eucoté, je donne quelques exemples, pour nous c'est très important qu'on ait un côté dynamique, qu'on se sente aussi responsable de nos actes. Le côté transparent, honnêteté est très important pour nous, par exemple. Mais l'honnêteté, des fois, tout le monde dit oui, c'est super les boîtes honnêtes, mais c'est dur parce qu'il y a plein de fois, nous, on est honnête jusqu'au bout. On va dire vraiment ce qu'on pense. Donc, ce n'est pas toujours simple à accepter d'avoir cette honnêteté à tous les niveaux. Donc, c'est vraiment essayer de poser un cadre, une vision, des valeurs, une stratégie claire. Puis après, de communiquer. Ça passe par beaucoup, beaucoup de communication pour essayer qu'on soit aligné. Et pour moi, je pars toujours du principe que plus les gens sont alignés en effet entre eux, plus la boîte, elle avance. Et c'est un gros travail de communication. On doit beaucoup communiquer. Mais aujourd'hui, on a la chance d'avoir des outils qui nous aident par rapport à, si je prends il y a 15 ans, c'était beaucoup plus compliqué de communiquer qu'on est sur plusieurs sites. Là, aujourd'hui, Silicom, on est à Genève, Lausanne, Fribourg et Sion. Donc c'est vrai que ce n'est pas simple toujours qu'il y ait un alignement entre les régions, des gens de pas du même métier. Mais on essaie quand même d'être dans des zones où il n'y a qu'une seule communication, la même pour tout le monde, et que la ligne soit la plus claire possible.

  • Bryan

    Là, tu utilises certains moyens spéciaux, outils informatiques ou vous fédérez à travers des events ou des cafés virtuels ?

  • Gregory

    Alors, en effet, déjà toutes les semaines, c'est quelque chose que j'avais déjà mis en place chez Qualibroker, que j'appréciais énormément de faire parce qu'on était aussi multi-sites. Et puis, c'est en fait à la suite du Covid qu'on a gardé ça. C'est vraiment que tous les lundis matins, on a en fait un café virtuel de 15 minutes où vraiment c'est la zone d'information. Et c'est toutes les semaines, c'est hebdomadaire. Et on va prendre 15 minutes pour expliquer ce qui s'est passé dans la semaine, passer les messages clés, rappeler les points essentiels. Alors, c'est que 15 minutes, ça ne déborde pas, c'est millimétré, on ne déborde jamais sur 15 minutes. Si après 5 minutes, on n'a plus rien à dire, on arrête. Ce n'est pas le but de faire 15 minutes pour faire 15 minutes. Et on a vraiment tout le monde qui se connecte. Et c'est un peu le lancement de la semaine. Et on est sûr que tout le monde a le même discours. Ça, c'est un premier point qui est pour moi essentiel. Le deuxième point, c'est qu'il faut aussi qu'il y ait des événements, que les gens se réunissent. Parce qu'on est en... J'ai un de mes collègues qui dit toujours on n'est pas une équipe si on ne se réunit pas. Les gens qui ne se réunissent pas ne peuvent pas être une équipe. Donc ça, il faut aussi les réunir avec des événements et il faut aussi avoir un côté un peu lâché prise, avoir du plaisir dans ce qu'on fait. On ne lance pas des fusées sur la Lune, donc on peut être détendu, faire du très bon travail, mais quand même avoir du plaisir et avoir du fun dans l'activité. Et ça, on essaie quand même aussi d'insuffler cette philosophie-là.

  • Bryan

    Tu as parlé de ton rôle qui aujourd'hui... Justement, de faire ce que tu viens de dire là, fédérer, faire en sorte que l'intégration des entreprises que vous allez acquérir se fasse de manière plus fluide possible. Cette partie un peu PR, donc relations publiques. Je vais te poser une question. Je te disais avant, Tang m'a parlé de toi parce qu'on disait qui sont les prochains. J'ai dit Grégory. Il est vraiment bien Grégory. Il me disait que c'est une machine de guerre en vente. Tang, en tout cas, c'est comme lui le dit, il ne se considère pas un bon commercial. Lui se considère comme une personne introvertie et qui maintenant fait de la com. Il a dit Grégory, c'est mon autonome. C'est le vendeur incroyable. Donc, cette partie-là, toi, tu as une partie vente, je ne sais pas, purée dure un peu.

  • Gregory

    Alors, clairement, déjà, c'est gentil qu'il dise ça. J'apprécie. C'est une bonne langue. C'est sympa qu'ils disent ça. C'est d'où je viens. Je viens quand même du monde à la base du commercial. Puis moi, je suis un passionné. Donc, j'ai cette énergie où je veux convaincre en fait. La vente, c'est convaincre. Et moi, j'aime ce côté de convaincre, ce qu'on fait. Donc, c'est clair que je n'ai pas besoin de beaucoup me forcer. J'aime ça. Et après, pour l'organisation aujourd'hui, ce qui est compliqué dans ma position, c'est que je ne peux pas être celui qui doit être… la marque, positionner la marque, être dans celui qui a l'écosystème avec le réseau et animer le réseau autour de l'entreprise, puis en guillemets être le vendeur, c'est compliqué. Donc on a plutôt une organisation aujourd'hui, moi je suis plutôt un ouvreur de porte, en plus dans la partie IT, il faut quand même le dire, c'est pas mon métier, donc je suis pas d'une légitimité, je peux avoir un réflexe, un patron d'entreprise, comprendre comment moi je digitaliserais une PME, ça c'est quand même quelque chose que... Je suis dans pas mal de conseils d'administration, donc j'ai cette sensibilité-là. Mais après, la partie vraiment technique, ce n'est pas mon métier. Et heureusement, tous mes collègues sont bien plus forts que moi sur ce sujet-là. Donc, mon rôle, c'est d'ouvrir des portes, leur permettre d'arriver, puis de les accompagner, puis d'aider à offrir des possibilités à nos contacts, à nos prospects, à nos clients. C'est ça la meilleure approche. Donc oui, je fais du commercial tous les jours, mais non, je ne prends pas mon téléphone pour appeler du commercial.

  • Bryan

    Est-ce qu'un ouvreur de porte ou un facilitateur n'est pas en quelque sorte un commercial ? Et quand on dit commercial, j'ai l'impression, alors pour moi il faut appeler un chat un chat, parfois on a cette idée un peu péjorative du commercial. Mais concrètement commercial, si on veut l'embellir, on dit qui est account manager ? C'est ça.

  • Gregory

    Le côté commerçant, moi, je n'ai aucun souci. Au contraire, c'est un magnifique métier. Le commerçant, c'est un très beau métier qui est très important. Comme tu dis, souvent péjoratif à tort parce qu'il n'y a pas d'entreprise sans vente. Il n'y a pas de chiffre d'affaires. Il y a quelques exceptions, mais c'est rarissime. Donc, non, non, clairement, mon rôle, je fais partie de la chaîne, du process commercial. Je fais partie d'une partie de cette chaîne-là en travaillant sur le réseau, en ayant cette dynamique de vente ou de mise en avant. Et moi, je vois aussi que les... Nos prospects clients sachent que je suis proche quand même de l'activité et que s'il y a un problème, je veux qu'on puisse m'appeler, mon téléphone est ouvert et on m'appelle et je puisse intervenir et aider pour que ça fluidifie les échanges. Donc bien sûr, je fais un peu de relations publiques, mais les relations publiques c'est du commercial. Et je pense que le rôle du CIO, du patron d'une boîte aujourd'hui, de plus en plus de PME veulent travailler, veulent avoir ce contact avec des dirigeants parce qu'on veut avoir l'accès direct. Donc je pense que c'est notre rôle aussi, chacun peut s'organiser différemment. Mais moi j'aurais de la peine à ne pas jouer ce rôle-là, j'aime trop ça. Et je pense que ça a un impact quand même positif pour l'entreprise. Et mes collègues en jouent très bien, ils savent très bien l'utiliser. En me disant Ah mais là, je sais que tu connais quelqu'un, je sais que tu peux nous aider, ouvre-nous une porte par ton réseau. On a vraiment, sur la partie commerciale, qu'on parle un peu de chasse, on parle souvent des éleveurs et des chasseurs. La partie chasse, moi j'aime dire, on chasse en meute en fait. C'est vraiment ce côté, on est en équipe. Et chacun a son rôle dans la meute pour faire fonctionner et gagner des clients, c'est important et c'est aussi plaisant.

  • Bryan

    Tu as parlé de ton comité opérationnel de direction. Tu as un directeur vente ?

  • Gregory

    Oui, bien sûr, il y a un directeur commercial qui est essentiel. J'ai vraiment besoin de lui. C'est vraiment le relais, la personne avec qui j'échange le plus à l'intérieur de l'entreprise parce que je l'ai quasiment tous les jours, parce qu'on échange beaucoup sur les stratégies, sur comment on doit faire. C'est vraiment mon pendant sur cette partie-là. Et heureusement qu'il est là. Il est très bon. En plus, heureusement qu'il est là parce que je ne pourrais pas faire ça seul. Je n'ai pas les compétences.

  • Bryan

    tu ouvres des portes, on t'appelle pour ton réseau, tu étais à l'époque, je crois que c'est quand je dis à l'époque, c'était pas il y a 10 ans mais notre épisode je crois qu'il était on l'a fait il y a 3 ans, il me semble tu étais président de Entrepreneurs Organization, donc I.O est-ce que tu es toujours, tu fais toujours partie de I.O alors oui,

  • Gregory

    je suis, en fait j'ai quitté I.O après ma présidence parce que Pour une raison simple, c'est qu'au sein de Qualibroker, on commençait à rentrer dans un côté très grand groupe. Je me sentais moins entrepreneur à l'intérieur de l'entreprise. Donc il y avait un côté, je me sentais moins légitime, parce que j'étais moins entrepreneur, je dirigeais, on avait plusieurs centaines de collaborateurs, donc c'était un autre fonctionnement. Et puis en fait, quand je suis retourné chez Silicom, c'est une des premières choses que j'ai fait. Ah ouais ? C'est que j'ai dit, j'ai rappelé mes amis d'I.O. en disant, je vais revenir parce que je me ressens nouveau, je dirais légitime de pouvoir échanger. Et je ne voulais pas rester dans I.O. et puis être celui qui disait, alors je vous rappelle en 2012, voilà ce que j'ai fait. J'aime pas ce côté que du passé, déjà on peut apporter de la valeur, mais moi j'aime être dans l'action et dans le aujourd'hui plus que vraiment dans le passé. Donc naturellement, j'ai... Je suis retourné chez I.O. avec beaucoup de plaisir, retrouver mes réflexes du passé, mais je ne suis plus au board du tout. Je suis vraiment un membre comme les autres et ça me va très très bien.

  • Bryan

    Je me pose toujours la question, moi je fais partie du GJD, le groupement des jeunes dirigeants, et très récemment de l'APM, l'association pour le progrès du management. Là c'est plus sous forme de séminaire si on veut, c'est des experts qui viennent généralement de Paris. et puis qui ont une expertise incroyable dans certains domaines. Typiquement dans la partie conseil d'administration, il y a une personne que moi je n'avais pas vue, je n'étais pas encore là. Si je ne dis pas de bêtises, il s'appelle Antoine Maillot. Ça te dit quelque chose ? Si je ne dis pas de bêtises. C'est une personne qui gère, qui est le président du conseil d'administration d'une famille, une holding qui a le roi Merlin, des entreprises énormes françaises. C'est plusieurs milliards sous gestion de cette famille-là. On a des gens comme ça qui viennent. Je me pose de plus en plus la question parce que là, la PM, c'est une demi-journée, voire un peu plus par mois. Encore une fois, c'est un réel enrichissement avec des gens aussi qui sont bienveillants, qui ont des entreprises. Donc, c'est toujours un plaisir de se rencontrer. Et le GJD, c'est un petit peu plus basic dans le sens une bouffe de temps en temps, des gens qui ont des entreprises d'une taille plus ou moins grande, il n'y a pas trop de restrictions pour y entrer, contrairement à I.O. ou à l'APM, où l'APM c'est aussi assez restrictif et puis c'est un groupe qui est plutôt petit. Je me pose de plus en plus la question maintenant que je suis dans une startup. Il y a SolarSplit, il y a Will.i.Telecom, c'est une entreprise qu'on a avec mon père que je veux aussi bien développer. À quel point est-ce que ce temps est vraiment bien alloué ? hors réel développement. Et donc là, c'est intéressant d'avoir ton retour qui, alors tu ne te sentais plus correspondre à I.O. de par l'activité ou le développement de Qualibroker, mais par contre, maintenant que tu es retourné chez Silicom, directement, c'est une des premières choses que tu fais. Pourquoi ?

  • Gregory

    Parce que j'avais vraiment, moi c'est aussi une soupape, c'est un modèle, mais c'est une soupape pour moi d'échange, aussi de réseau, c'est un endroit où on rencontre plein de gens qui nous ressemblent, qui nous font grandir, donc moi j'avais besoin encore de retrouver cette dynamique là. Elle m'a beaucoup, elle m'a quand même manqué, quasiment en deux ans je n'ai pas été dans I.O., donc elle m'a quand même manqué. Après, comme tu disais, sur la partie du temps, moi j'essaie toujours d'analyser, de me dire, est-ce que vraiment ça m'apporte encore de la valeur ? Et je peux être assez strict. Je te donne un exemple, j'étais rentré dans Apia, qui est une association qui était pour tout ce qui était administrateur indépendant, qui est une très belle association. Mais voilà, je ne retirais pas la valeur, je ne voyais pas l'intérêt. Après quelques séances, je ne me sentais pas complètement à l'aise dans le système, peut-être à cause de mon âge, pour différents points, alors que c'est des gens de qualité.

  • Bryan

    Des gens plus âgés ?

  • Gregory

    Des gens plus âgés, des gens vraiment plus âgés. Et moi, c'est clair que je faisais de plus en plus de conseils d'administration. Donc, je trouvais intéressant d'avoir cette casquette administrateur indépendant et de pouvoir être dans cette case-là. Mais je me suis rendu compte aussi que ça commence à arriver, mais il n'y a pas beaucoup de... Jeune, entre guillemets, 43 ans, c'est pas si jeune que ça, mais il n'y a pas beaucoup de vraiment... Le conseil d'administration a encore réservé à une population, on va dire 60 et plus, et en tout cas dans l'image qu'on peut en avoir. Et c'est vrai que c'est quelque chose qui devait, qui je pense devait évoluer, et puis moi je ne me sentais pas totalement en adéquation, et on a peut-être une génération... On aime bien faire plein de choses. La preuve, tu parles que tu es dans une startup, que tu as l'entreprise avec ton papa, tu fais un podcast. Ça, c'est typiquement quelque chose de cette génération. On a besoin de faire plein de choses. On n'aime pas trop nous mettre dans une case. On aime moins nous mettre dans une case. Dans le passé, je pense que c'était le marché qui attendait de ça. Tu étais vraiment dans une case et tu ne pouvais faire qu'une seule chose. Aujourd'hui, on a plus un portefeuille d'action, un portefeuille d'activité. Je ne me retrouvais pas. Très rapidement, après un an, j'ai dit que j'arrête. Ça ne me correspond pas.

  • Bryan-intro

    Qu'est-ce que tu penses justement de faire plein de choses ? Ça c'est une autre question que je me pose parfois mais concrètement si je n'avais pas de podcast c'est très binaire ce que je dis mais si je n'avais pas de podcast, pas de Solar Split et que 200% ou les télécoms ou l'inverse que Solar Split ou l'inverse que le podcast j'ai l'impression que tout d'un coup en faisant une seule chose j'irais beaucoup plus vite, peut-être beaucoup plus loin de manière beaucoup plus... plus grande...

  • Gregory

    Moi, je prends le problème dans l'autre sens. La question que je me pose, c'est de me dire qu'est-ce qui me drive, c'est quoi mon plaisir ? Parce qu'il ne faut pas oublier qu'on fait tout ça, on aime l'entrepreneuriat, on aime les entreprises, on aime développer des choses, mais il faut se rappeler pourquoi on fait les choses. Et ça, je pense que c'est quand même le point clé. Et personnellement, je suis sûr que si tu faisais que une activité, tu serais peut-être malheureux, peut-être qu'en effet, dans ton entreprise, peut-être que tu serais deux fois plus grande, peut-être, mais est-ce que tu serais plus heureux ? Je ne pense pas. Et en fait, c'est ça qui est intéressant, c'est de se dire qu'est-ce qui m'amène du plaisir et être conscient de ça. Après, il y a des sacrifices à faire, il y a des choices à faire par rapport à ça, mais il faut bien se dire c'est quoi le plus important. Et quand on a défini ce qui est le plus important, après, on s'organise son environnement en fonction de ça. Si c'est uniquement de grandir, faire de l'argent, de nouveau, il n'y a pas de jugement de valeur par rapport à ça, c'est un choix. Mais si c'est que ça... C'est clair, il faut mieux faire qu'une activité, se concentrer le plus possible, travailler 20 heures par jour. Il y a plus de chances d'y arriver, c'est certain. Après, est-ce que les gens, 20 ans après, se retrouvent heureux là-dedans ? Moi, c'était sûr que non, mais après, il y a des gens, la réponse est oui. Mais il n'y a que personnellement, on peut répondre à cette question.

  • Bryan-intro

    Et toi alors, quelles sont ces activités que tu fais ?

  • Gregory

    Alors moi aujourd'hui, j'ai vraiment réfléchi à ça assez longuement. Moi j'ai deux points qui m'ont toujours driveé. Un, c'est vraiment le côté du projet. Moi j'aime ce côté résoudre des problèmes, projet, vraiment être dans le cœur de la stratégie d'entreprise. Donc moi j'essaie d'organiser tout mon environnement de mon écosystème autour de la stratégie d'entreprise. Et puis j'ai une obligation, une problématique à gérer que je veux absolument, c'est avoir du temps. Donc c'est vrai que je veux ça, mais par contre ce que je ne suis pas prêt à casser, c'est quand même d'avoir le maximum de temps. Je vois trop d'entrepreneurs et d'entrepreneuses qui sont en train de courir, essouffler, disent j'en peux plus, je ne sais plus comment m'en sortir Et c'est terrible. On fait ça pour être libre. L'entrepreneuriat, c'est pour trouver la liberté. Et en fait, les gens deviennent prisonniers de leur propre entreprise, ce qui est terrible. Donc aujourd'hui, je pense que moi, c'était ma rigueur, je voulais du temps. Absolument, je voulais faire ça, mais avec du temps. Après, il y a des conséquences. C'est-à-dire que si on veut du temps… Il faut qu'on engage plus de gens, il faut faire des fois son travail. Qui dit engager des gens, ça veut dire peut-être gagner moins bien sa vie, accepter d'avoir un moins gros salaire, pour avoir justement du temps. Donc après, c'est des choix qu'il faut faire. Donc moi, aujourd'hui, en effet, j'ai Silicom qui est un projet qui me plaît. À côté, j'ai le côté conseil d'administration que j'adore, parce que je suis dans ces conseils et puis on parle de stratégie et ainsi de suite. Même si des fois, le conseil d'administration, pour moi, en tout cas dans la PME, des fois, c'est un petit peu rigide et des fois, je trouve que ça manque un peu d'agilité. et je fais aussi pas mal maintenant de plus en plus d'accompagnement où j'aide certains amis entrepreneurs à les aider sur l'acquisition externe à échanger justement sur l'organisation comment être plus libéré au niveau du temps parce que je suis assez bien organisé en général et puis ça, ça me plaît beaucoup parce qu'il y a beaucoup de un peu de give back on s'entraide et là j'y trouve beaucoup de plaisir et voilà, moi j'essaie de tout driver au maximum sur le plaisir et après quelques actions voilà, récemment aussi j'ai commencé un blog avec Bilan et j'ai fait un blog parce que ça me plaisait de parler sur tout ce qui est bilan et de toutes les PME au niveau de la Suisse romande. Je fais partie d'un fait d'IO, mais je fais partie également de Suisse Wouz Wou, qui met en avant des personnalités en Suisse. Je fais partie du prix SVC, Suzanne Sherklub, qui met des entreprises. J'ai vu passer ça. Voilà, c'est maintenant cinq ans que je suis dans le jury du prix SVC. Et ça, c'est passionnant. On rencontre des entreprises incroyables en Suisse qu'on ne connaît pas. Moi, je suis un peu driveé par le côté ce qui me plaît. Bien sûr, il faut quand même gagner sa vie, il faut quand même s'en sortir. Mais... Au bout d'un moment, on n'a pas besoin de nouveau d'avoir deux Porsche. Ce n'est pas ma vision des choses. Moi, je suis plus drivé par le projet que vraiment par le financier.

  • Bryan-intro

    Est-ce que tu arriverais à donner un espèce de pourcentage de charge par rapport à toutes tes activités pour la partie Silicom Group ?

  • Gregory

    Oui, c'est extrêmement clair. Dans mon fonctionnement aujourd'hui, je ne veux pas dépasser un 50

  • Bryan-intro

    de mon temps je te pose cette question parce que moi j'ai des réflexions par rapport justement à ces deux entreprises en l'occurrence donc oui les télécoms c'est Solar Split où à un moment donné Il faudra qu'il y ait un switch selon le développement de Solar Speed ou selon le développement de WeLight Telecoms. La grande question, c'était aussi de savoir potentiellement, après évidemment je suis conscient que ça dépend aussi du secteur d'activité, ça va dépendre de ce qu'on veut et de ce qu'on peut faire, mais quel est potentiellement le pourcentage minimal pour être dans un OC, dans un comité opérationnel ? Et donc là, toi, tu dis environ 50 Moi,

  • Gregory

    je pense même qu'un 40 si c'est bien structuré, si on a des équipes qui sont fortes en dessous, un 40 on peut le faire, même avec des entreprises. Alors après, plus c'est grand, plus c'est facile. Il ne faut quand même pas négliger ça. Je pense qu'en effet, au LibreCore, j'ai connu un peu les étapes différentes tailles, de 5 à plusieurs centaines. C'est quand même… Moi, j'ai quand même vu une différence de moins de 100, plus de 100. C'est-à-dire que moins de 100, très vite, on est quand même encore un peu happé par l'opérationnel. Après, plus de 100, c'est un peu plus facile de les prendre à la distance. Mais en termes d'organisation, si on est bien organisé, si on a une bonne équipe, moi, je pense qu'à 40 on peut diriger une entreprise de façon très, très correcte. Et à 40 on est obligé d'être concentré sur l'essentiel. C'est sûr. Et puis, il y a tellement de dirigeants qui tombent, malheureusement, à gérer des petites choses, à faire du micromanagement, parce que c'est humain. Moi, j'étais le premier à faire ça. En fait, ça permet vraiment... Quand on se dit qu'on n'a que 40% de son temps pour diriger une entreprise, on doit être efficace et puis on n'a pas le temps de chômer. Puis on doit mettre de l'intelligence dans ce qu'on fait. On doit vraiment mettre de l'intelligence dans ce qu'on fait. Et ça, c'est passionnant.

  • Bryan-intro

    Et c'est quoi bien s'organiser alors ?

  • Gregory

    Ce que je veux réaliser, c'est déjà de se dire, est-ce que les gens qui sont autour de moi, c'est leur laisser la place pour qu'ils se responsabilisent et qu'ils puissent grandir ? C'est clair que si on micromanage, peut-être le patron qui tout passe par lui, est trop courant de tout, avoir peur que son collègue, il va faire des erreurs, on n'est que là-dedans, c'est impossible de prendre de la distance. On se dit toujours, ils ne sont pas assez bons, ils ne sont pas encore prêts. Moi, je pense à dire, voilà, on a tous fait des erreurs, on en fait tous les jours. Donc moi j'aurais tendance vraiment à les pousser Je dirais à mes collègues Je leur dis, sachez que moi mon rôle C'est pas vraiment pas de prendre Je dirais au coeur de tout De loin pas, prenez-vous Moi je suis là, si vous avez besoin de moi N'hésitez pas à m'appeler, je suis à disposition Mais par contre, si vous êtes à l'aise Il faut foncer, mais foncez Il y a quelques garde-fous, qui sont des garde-fous financiers Ils peuvent pas faire n'importe quoi sur quelques investissements Mais dans le quotidien Les gens ont du bon sens C'est... Leurs échecs seront aussi mon échec. C'est aussi à moi, dans mon rôle, de les suivre, qu'on fait notre entretien tous les 15 jours. On parle des problématiques, on se coach, on s'entraide. C'est essentiel.

  • Bryan-intro

    Accepter l'imperfection.

  • Gregory

    Oui, mais ça fait partie du truc. Et puis, il n'y a pas qu'un chemin. Il n'y a pas qu'une vérité. Il y a plein de modèles différents. Et c'est ce qui rend d'ailleurs la beauté, cette force collective, c'est ce qui rend la force d'une entreprise. Si c'est que one man show et qu'il n'y en a qu'une personne, on sait tout, on sait mieux que tout le monde. Il faut un peu de vision, il faut du drive, il faut arbitrer de temps en temps. Il n'y a pas le choix, c'est le rôle du patron. Mais par contre, il faut quand même que les gens puissent s'exprimer et leur laisser beaucoup de place. Parce que moi, je suis toujours impressionné qu'on laisse la place aux gens comme ils grandissent. C'est clair que si on les enferme... ils n'osent pas prendre leur place. Donc il faut laisser de la place pour qu'ils puissent grandir.

  • Bryan-intro

    Et là, maintenant, Silicom Group, vous êtes dans un monde, pas vous êtes dans un monde, vous êtes dans le monde de l'IT, en termes d'organisation. Tu connais Pascal Meyer, tu connais Coca.ch. Bien sûr.

  • Gregory

    J'étais avec Fabio de Coca hier soir. C'est le hasard qui fait la chose. J'étais avec Fabio de Coca hier soir. On parlait de l'holacratie, je suis sûr que tu vas me le dire là.

  • Bryan-intro

    C'est ça, exactement. Je voulais avoir ton retour par rapport à l'holacratie.

  • Gregory

    Pour petite histoire, on a Fabio, magnifique, qui nous a fait une super présentation hier de comment ils avaient mis en place l'holacratie au sein de Coca. C'était passionnant.

  • Bryan-intro

    Mais ?

  • Gregory

    Mais oui, franchement, il l'a très bien présenté. Ce que j'ai beaucoup à dire, bien évidemment, ce n'est pas simple. Il est chouette. Moi, le sentiment que j'ai, c'est qu'il y a beaucoup d'énergie et de temps qui est passé pour mettre l'holacratie en place. Beaucoup de temps où on discute de soi-même, on se regarde un peu le nombril en disant mais comment on est organisé ? Qu'est-ce qu'on fait ? Donc, toute cette énergie-là, la question, c'est est-ce qu'elle vaut la peine ? Ce qui est positif, c'est que si les gens ont du plaisir là-dedans, si ça permet d'aligner les gens, ce qui est apparemment le cas quand même, parce qu'on clarifie les rôles de chacun, on met tout plus clair, ça, c'est très positif. Moi, ce qui m'inquièterait, c'est de me dire mais qu'est-ce qui m'inquiète ? Dans ce que je lui ai dit, je dis mais... Combien de temps ? Ça a l'air quand même de passer beaucoup de temps là-dessus. Et puis, est-ce qu'après, d'un seul coup, on ne crée pas une entreprise qui commence à être habituée à que se regarder soi-même et pas à se regarder le reste ? Ça, c'est une de mes craintes. Par contre, le modèle en cercle avec des rôles, ça m'a beaucoup parlé. Je le connaissais déjà un peu, mais... On est entré dans les détails. Ça, ça m'a quand même fait me poser des questions en termes d'organisation. Parce que nous, on a une organisation aujourd'hui un peu plus traditionnelle, même si c'est très plat. On n'est pas du tout dans une pyramide. On est vraiment quelque chose de très, très plat. On a quand même des fois des rôles où celui qui est à gauche dans l'organigramme, il pourrait avoir un rôle dans la partie droite de l'organigramme. Et c'est vrai que la partie en cercle permet quand même de résoudre cette problématique-là et d'éclairer les gens et puis pas de mettre les gens dans des cases figées. Et ça, c'est quand même un côté positif. Je pense que dans une organisation plus traditionnelle, on peut garder cette dynamique, mais ça passe par beaucoup de communication, par beaucoup d'ouverture, par une culture du feedback qui est très forte. Parce que si ton collaborateur, ton collègue, il te dit moi j'ai le ras-le-bol de faire que ça, j'aimerais m'occuper de ça c'est-à-dire si on lui dit mais non, t'es dans ta case, circule, il n'y a rien à voir c'est compliqué. Alors qu'on peut être à l'écoute et trouver des solutions. Et ce côté parcercle, je pense, met beaucoup de dynamique. Après le côté autonomie complète, que toutes les décisions... Beaucoup de décisions, pas toutes, mais beaucoup de décisions sont prises par l'intelligence collective, par les équipes. C'est clair que avec ma culture, je suis un peu flippé. Je trouve génial que ce qui arrive soit extraordinaire, mais j'aurais peur de la mettre en place à certains niveaux. Parce que j'ai toujours peur de l'alignement des intérêts. Et puis est-ce que nos intérêts sont toujours alignés ? C'est une vraie question. Donc voilà, je préfère encore aujourd'hui. Ce n'est pas quelque chose que j'aimerais mettre en place, mais je suis beaucoup moins, je dirais, rigide par rapport à ça que ce que je pouvais l'être. on va dire il y a 2-3 ans et surtout je crois qu'il y a aussi beaucoup de gens on a eu beaucoup de communication sur son théologie avec aussi une image très blanc noir Je crois qu'il faut aussi d'avoir qu'il y a différentes couleurs qu'on peut amener. Et ce n'est pas d'un côté ou de l'autre. On peut un peu gérer son curseur. Et il y a du bon là-dedans parce que les valeurs qui sont derrière, elles ne sont clairement pas mauvaises, elles sont même très bonnes en fait. Donc ça, il faut quand même l'écouter. Et il faut quand même être à l'écoute de ça, je pense, en tant que dirigeant. Et on ne peut pas juste dire, non mais c'est des rêveurs qui ne veulent plus qu'il n'y ait de patron. Ce n'est pas aussi simple que ça. Et heureusement, il n'y aurait pas autant de gens qui adhèreraient d'ailleurs.

  • Bryan-intro

    et moi je suis un peu je suis plutôt dans une écoute à observer ça aujourd'hui un peu de loin mais je trouve intéressant c'est Jean-Marc Félisdorf que tu connais de Tipeee et ça maintenant que j'ai eu aussi sur ce podcast qui lui était et est toujours alors c'est pas réticent le mot que je cherche mais eux sont très horizontaux justement ils sont très loin dans cette démarche là mais ils n'ont pas, si on veut, le label holacratique. Par contre, ils sont organisés en cercle, ils sont agiles, ils sont bicorps, ils sont au max d'où tu peux aller sans la dernière étiquette label holacratique. Je ne sais pas si tu as déjà échangé à ce sujet avec Jean-Marc.

  • Gregory

    Je connais extrêmement bien Jean-Marc, on se connaît aussi à titre personnel, donc c'est quelqu'un que je connais très bien. Mais c'est lui aussi qui m'a beaucoup... ouvert par rapport à l'allocratie, par rapport à ce côté couleur. C'est lui qui disait ce côté curseur. J'en remarque ce côté-là, ce côté curseur. Et c'est vrai que lui, typiquement, il a adhéré aux valeurs qui étaient derrière, mais il y a un petit endroit où il n'était pas à l'aise de lâcher et il a décidé de ne pas le lâcher. Et ça, je trouve extrêmement intelligent de comment il l'a fait. Et c'est la preuve qu'en fait, on peut aller à un bout, mais on n'est pas obligé d'aller jusqu'au bout du modèle. On peut choisir à quel point on peut souscrire au modèle ou pas. Donc à mon avis, on parle de locratie, mais c'est aussi le côté de respecter les gens, de trouver des modèles où on intègre plus nos collègues en termes de responsabilisation. Et ça, c'est quand même très positif. On a besoin. On veut que les gens soient avec nous dans l'entreprise. On est trop souvent le patron à dire je suis tout seul dans mon coin, mes collègues ne se rendent pas compte ainsi de suite. On a besoin de partager ça. Donc si on peut partager un peu cette responsabilité et de pouvoir en effet faire grandir en même temps les gens autour de nous, franchement, je vois que c'est positif.

  • Bryan-intro

    un exemple que j'avais beaucoup apprécié et je crois pas qu'on en avait parlé pendant le podcast c'était en off une fois il y a justement 2-3 ans la première fois que j'avais échangé avec Jean-Marc où il me disait la problématique quand tu ouvres tout c'est que tu ouvres tout ça veut dire que si l'entreprise va mal potentiellement tout le monde va le voir aussi et la question est-ce Est-ce que tout le monde est prêt à assumer que l'entreprise va mal ? Est-ce que tout le monde a les nerfs assez solides pour continuer alors que l'entreprise va mal ? Et si l'entreprise va mal, on peut en tant qu'entrepreneur se dire Dans tous les cas, on va continuer, l'entreprise va mieux aller l'année prochaine ou dans deux ans. Concrètement, l'équipe n'a pas besoin de savoir tant qu'eux, ils ont leur même salaire, ils sont payés, tout va bien, entre guillemets. Ils n'ont pas besoin d'avoir cette crainte et cette peur et ces insomnies. C'est là où lui me disait, c'est bien, mais il y a une partie peut-être...

  • Gregory

    Ce n'est pas forcément fait pour tout le monde.

  • Bryan-intro

    C'est ça, exactement.

  • Gregory

    Je pense que c'est un miroir quand on fait ce type de démarche. Très vite, on a un miroir, on se met à nu, puis tout le monde en effet voit qui on est dans l'entreprise. Donc ça, c'est un vrai challenge. Est-ce que tout le monde accepte ça ? C'est clair que du moment qu'on fait de l'holocratie avec un modèle aussi ouvert, je pense qu'il y a... Mais que ce soit ce modèle-là ou un autre... Du moment qu'on a une culture, qu'on veut mettre une culture forte avec quelque chose de très bien communiqué, extrêmement clair, c'est-à-dire que le flou a tendance des fois à en faire un peu de tout. Mais par contre, on se plaint qu'on a du flou, on se plaint que les gens ne soient pas vraiment à fond. Alors, comme on veut que les gens soient derrière le projet et que c'est vraiment s'identifier à la société, il faut mettre de la clarté. Mais quand on met de la clarté, ça peut être l'anocratie, mais il y a différents autres modèles, quand on met de la clarté, naturellement, il y a des gens d'un coup qui se disent Ah, si c'est ça, en fait, ça ne me plaît pas mais au moins l'avantage de ça c'est que quelques temps après les équipes évoluent, ça change et on est au moins sûr que les gens qui nous rejoignent adhèrent à cette vision là et on a plus de chance de bien vivre ensemble que d'avoir un peu un flou c'est compliqué après gérer au quotidien après ce que je trouve intéressant c'est c'est

  • Bryan-intro

    un concurrent c'est un de vos concurrents maintenant je pense Je ne pense pas, je suis quasiment sûr. Toi, tu as une veille, tu sais, si je te dis une entreprise, si tu es un concurrent ou pas. Oui,

  • Gregory

    je pourrais être. Uditis. Oui, bien sûr.

  • Bryan-intro

    Tu es un concurrent qui a été racheté.

  • Gregory

    Exactement, mais c'est vrai. Oui, oui, clairement.

  • Bryan-intro

    Mais Uditis, donc Michel Perrin, qui est l'ex-CEO, directeur général, c'est lui qui avait sorti vraiment la spin-off du CSM à l'époque. C'était en 2000, je crois, ou 2001, que je connais bien et que je salue par la même occasion s'il nous écoute. c'est de lui entre autres que j'apprécie ce type d'organisation l'holacratie et ce que j'aime bien de Michel c'est que lui il dit oui on note donc Uditis est à cette organisation holacratique pour lui il faut faire attention de ne pas entrer dans un dogme et potentiellement si tu deviens une entreprise holacratique tu vas entrer dans ce dogme Et donc ce que je trouve intéressant c'est que eux-mêmes en étant holacratiques il y a quand même un étage pour certaines décisions. Et ça, je trouve hyper intéressant, un peu comme le fédéralisme.

  • Gregory

    Oui, je vois bien comment le modèle... Ça, je pense qu'il y a de nouveau... Chacun peut mettre le curseur, la limite, et personne n'oblige de rien, en fait. C'est pas on rentre dedans, on se fait aspirer, on n'a pas le choix. En fait, c'est une boîte à outils. Moi, je le vois plutôt comme une boîte à outils. C'est une autre boîte à outils de management. à utiliser à bon escient selon son organisation, selon son affinité, selon aussi l'étape, selon la stratégie de son entreprise. Moi, je donne un exemple. C'est clair que l'holocratie, moi, ce qui me ferait peur, typiquement dans le domaine sur Silicom, c'est comment on veut faire quand même l'acquisition externe et d'intégrer des sociétés. Aujourd'hui, il y a quand même majoritairement des entreprises qui ne sont pas holocratiques dans le modèle. Imaginons qu'on a 20 collaborateurs à intégrer qui n'ont jamais connu de holocratie, ainsi de suite. À chaque fois, on devrait passer une énergie énorme à intégrer des gens pour comprendre quel est notre modèle. Et donc avec un risque plus important, je pense, un a priori, parce qu'aujourd'hui c'est un a priori plus fort, et les gens prendraient décision de quitter l'entreprise en disant Oula, c'est une boîte démocratique, ça ne va pas me parler Donc j'aurais peur de ça, aujourd'hui, mais peut-être que dans deux ans ce ne sera plus le cas.

  • Bryan-intro

    Oui, c'est sûr qu'il y a d'autres enjeux aussi. Ce n'est pas que tu as ton écosystème qui ne va pas trop bouger et que tu viens parler avec eux et tu dis Bon, allez, on fait le pas, on ne fait pas le pas. Oui, c'est… Ok. Je comprends tout à fait. J'ai noté investissement. Je ne sais plus exactement pourquoi, mais tu as dit quelque chose qui m'a fait penser à l'investissement. Peut-être… Alors, tu as mentionné quelques conseils d'administration dans lesquels tu sièges. Est-ce que lorsque tu entres dans le conseil d'administration, je réfléchis en même temps que je te parle, non, généralement, ça va dépendre, mais tu ne vas pas forcément investir. Non. Mais est-ce que tu investis, toi, en tant que business angel ?

  • Gregory

    Alors... Pas du tout sur de la start-up, parce que c'est pas mon métier, c'est pas ma compétence en fait. C'est juste pas ma compétence. Il y a des gens qui sont brillants pour faire ça, mais c'est pas du tout ma compétence. Par contre, ça peut m'aider en effet s'il y a des gens qui ont besoin d'un coup de main, qui ont des business, puis qui veulent se développer et ainsi de suite. Clairement, c'est des choses que je peux faire, mais je vais le faire plus pour aider une personne dans une situation que pure d'une stratégie financière. Mon énergie, je la passe. Aujourd'hui, je le passe sur Silicom. J'investis mon argent dans Silicom et également à côté pour une gestion de patrimoine personnel. Après, si je peux aider deux ou trois personnes que j'apprécie, qui ont du talent, avec grand plaisir. Mais c'est de nous. Je l'ai dit plus à des gens que vraiment à des projets. Parce que j'aime faire partie des choses. C'est moins mon truc de dire, tiens, on met un ticket et on regarde bien ce qui se passe.

  • Bryan-intro

    C'est pas mon truc. Les CA, les conseils d'administration, tu vas... Tu fais partie de combien de conseils d'administration ?

  • Gregory

    Aujourd'hui, j'en ai trois. En ce moment, j'ai quitté récemment Qualibroker et je me suis organisé différemment de mon quotidien. Je vais clairement monter, je pense, à 4-5. Mais j'ai des conseils d'affaires qui sont très intéressants dans les secteurs différents. Par exemple, chez Indunique, une grosse société de construction qui fait près de 300 millions de chiffres d'affaires. C'est passionnant, c'est un secteur avec des challenges. C'est vraiment incroyable comme activité, avec le risque que prennent ces entreprises. Et la rémunération qu'ils en retirent, parce que les marges sont très très faibles dans ces activités-là par rapport aux risques. Donc c'est vraiment, ils jouent sur un fil, c'est des funambules au niveau du business, je suis toujours très impressionné. Et également je suis chez Expert, qui est une société qui fait du payroll, spécialisé dans le payroll, actif en Suisse, en Allemagne et en Autriche. Magnifique société où j'ai énormément de plaisir à siéger parce qu'on a un magnifique conseil d'administration, puis une équipe qui est incroyable aussi à l'opérationnel. Donc il y a une belle dynamique, c'est des histoires humaines, des histoires de belles sociétés, c'est vraiment sympa de pouvoir participer à ces aventures.

  • Bryan-intro

    C'est quoi comme taille

  • Gregory

    Expert ? Expert, c'est 60 collaborateurs.

  • Bryan-intro

    Suisse, Allemagne, tu dis ?

  • Gregory

    Suisse, Allemagne, Autriche.

  • Bryan-intro

    Suisse, Allemagne, Autriche, ok. Et si je reviens, donc là, tu aimerais monter encore en termes de volume, de conseil d'administration ?

  • Gregory

    Conseil ou accompagnement. Conseil ou accompagner les entrepreneurs. Le modèle, c'est un peu... Vraiment continuer à aider l'écosystème d'autres entreprises.

  • Bryan-intro

    Mais donc dans les conseils d'administration, tu es rémunéré en tant qu'indépendant. Oui. Là, l'accompagnement dont tu parles… Maintenant,

  • Gregory

    oui, je suis également rémunéré dans l'accompagnement. J'ai mis un modèle parce qu'au début, je l'ai fait gratuitement. J'ai testé un peu le modèle gratuitement. Et c'est vrai que même des gens à qui je le faisais gratuitement me disaient Mais comme c'est gratuit ! En fait, la valeur, je me mets moins d'énergie. Alors que si je vais payer, ainsi de suite. Je fais un truc qui arrange tout le monde. Ce n'est pas le but de faire fortune avec ça, ce n'est pas ça l'idée. Mais c'est quand même de mettre une valeur. Parce que ce qui est gratuit n'a pas de valeur quand même. Donc c'est quand même de mettre une valeur autour. Puis ça nous oblige à nous dire, mais est-ce que ce qu'on fait, ça a du sens ? pour l'entreprise, pour soi, et puis d'être très à l'aise, si on veut arrêter, on arrête, il n'y a pas de sujet, mais c'est quand même le but de trouver, il faut qu'il y ait de la valeur à apporter, et moi ça me met aussi la pression de me dire, je suis rémunéré, donc je dois mettre de l'énergie et de l'intelligence pour apporter de la valeur, et ça c'est important.

  • Bryan-intro

    Ouais. C'est comme... les dirigeants, dirigeantes, fondateurs, cofondateurs, etc., qui ont des entreprises et qui ne trouvent pas le temps de faire du sport, parfois, ce que je leur dis, prends un coach une, deux fois par semaine, et en le payant, tu verras que tu prends du sport. Généralement, ils disent, je vais aller, les bonnes résolutions du début de l'année, tu t'inscris à la salle, tu t'inscris je ne sais pas où. Ça dure trois semaines, puis après, on n'a plus le temps.

  • Gregory

    C'est ceux qui font gagner leur vie aux salles de sport. C'est un spécimen de janvier qu'ils ne vont jamais. Exactement.

  • Bryan-intro

    Pour cette partie, environ 50% de ton activité, de ton temps est dédié à Silicom Group. Est-ce qu'en termes de pourcentage... Salariale, c'est pareil ? Comment ça se passe quand tu as autant d'activités ?

  • Gregory

    J'ai fait un modèle assez transparent. Je me suis rémunéré au sein de Silicom en fonction de mon pourcentage d'activité. Aujourd'hui, j'ai mis 60, mais j'ai pris un salaire où c'est plus bas. C'est un détail. Mais je me suis dit que l'équipe sait clairement que je ne suis pas à temps plein dans l'activité. La preuve, je le communique de façon publique. L'équipe le sait très bien. Et puis après, j'ai le reste de mon temps et qu'à un 30%, parce que c'est aussi une décision que j'ai prise, on va dire, depuis janvier, ma reprise d'activité, c'est que le vendredi, maintenant, je suis off. C'était ma volonté, c'est que le vendredi, d'avoir vraiment la semaine de 4 jours, j'ai la possibilité de le faire. Et puis, j'ai 30% pour mes activités annexes. qui était essentiel et puis voilà j'ai le vendredi où ça peut être faire du sport en plus ça peut être aussi une partie avec les enfants voilà ça aussi prendre du temps pour soi puis ça me laisse quand même une soupade à ce coup qu'il y a voilà si demain j'ai un client dans le domaine des silicom qui a un rendez vous puis il faut faire le vendredi zéro question je serai le premier à y aller le vendredi il y a zéro problème mais j'essaie quand même de m'organiser une structure pour pour une organisation qui soit la plus la plus saine possible c'est clair que avec le changement que que j'ai fait bah c'est clair que mes revenus ont baissé de façon extrêmement importante mais pour moi la clé c'était le projet le temps l'argent c'est un détail je me j'ai réduit mes revenus un peu mon train de vie mais c'est pas grave est ce que tu peux faire ça aussi tu peux te permettre de faire ça parce que tu as eu cette exit au sein de quality broker ou bien sûr bien évidemment que c'est que j'ai déjà structuré comme ça dans le passé mais mon train de vie a légèrement baissé ou je suis un peu plus vigilant sur deux trois chaînes J'ai un peu éliminé des choses que j'avais et on ne guérirait pas grand-chose. Mais par contre, c'est certain qu'en faisant une exit, ça permet quand même de voir venir. J'ai pu faire ce changement sans inquiétude majeure sur ce côté financier. Et c'est beaucoup plus facile à faire. Et ce qui est marrant, c'est que même sans avoir cette difficulté financière, le choix a quand même été très difficile. Donc très vite, on tombe dans ce confort. Moi, j'étais un des premiers à tomber un peu dans le confort. Et ça, on regarde très, très bien. sa vie, ça marche bien, ainsi de suite. Et d'un coup, on se dit, je vais dans un environnement où on ne m'attend pas, où les gens vont être un petit peu hostiles au début, je vais moins bien gagner ma vie, on va m'attendre au tournant en disant, peut-être que je peux me planter, parce que je peux encore me planter, c'est un risque. Donc en fait, on se dit, je vais prendre des coups. Mais quelques mois après, je me rends compte aujourd'hui que c'était vraiment le bon choix, parce qu'il me manquait un truc, mais je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus. Et maintenant que j'ai libéré ça, c'est ce que j'aime. J'ai besoin de ces petites incertitudes, ces challenges-là. Ce n'est pas toujours confortable. confortable, mais c'est dans l'inconfort aussi qu'on grandit. Donc clairement, bien sûr, c'est plus facile pour moi. C'était beaucoup plus simple. Dans l'environnement actuel, c'était beaucoup plus simple.

  • Bryan-intro

    Dans cette organisation, dans ton organisation, est-ce que de lundi à vendredi, tout est millimétré, minuté, ou pas forcément ?

  • Gregory

    J'ai tendance à dire qu'il y a des moments qui sont millimétrés, mais je me laisse des zones maintenant de plus en plus larges dans ma semaine qui sont un peu vacantes ou bloquées, où je peux construire à l'intérieur. C'est-à-dire que je me laisse des zones libres, si je voulais faire un rendez-vous en urgence, je pourrais le placer là, pour être très disponible. Aujourd'hui, j'ai plutôt un agenda où j'ai beaucoup de disponibilité. J'essaie de construire avec le maximum de disponibilité possible pour pouvoir être le plus agile par rapport aux besoins de l'entreprise, par rapport aux besoins de l'environnement autour. et puis pour pouvoir faire mon sport, pour pouvoir faire les choses que j'aime faire. Donc ce n'est pas millimétré, c'est-à-dire que je ne peux pas te dire que je n'ai pas rendez-vous toutes les 15 minutes et puis c'est indécent, mais par contre c'est structuré où j'ai des plages complètes qui sont bloquées et que vraiment je gère un peu en last minute. Un des changements que j'ai fait par rapport au passé, c'est que j'essaie de moins fixer des séances et des rendez-vous et des rencontres deux mois à l'avance, ainsi de suite. Parce que je me suis rendu compte aussi qu'en fixant... On fixait toujours de plus en plus à l'avance les choses. Puis bientôt, je connaissais mon agenda six mois à l'avance. Puis quand je voulais manger avec quelqu'un qui m'intéressait, bientôt, je devais lui dire, ah oui, alors c'est dans six mois qu'on peut… Ah, ce n'est pas bon, quoi. Donc en fait, j'accepte de moins en moins de bloquer des mois et des mois à l'avance.

  • Bryan-intro

    C'était un extrait que j'avais repris de notre épisode où tu disais, si tu veux être un bon CEO, il faut être extrêmement disponible. Et donc, tu gardes le même discours.

  • Gregory

    Alors ça, c'est clair. Un bon dirigeant, c'est un dirigeant disponible. Celui qui n'est pas disponible et qui met deux jours pour répondre à ses mails quand il est un dirigeant, il y a un problème. C'est un peu dur de dire ça, ça va choquer les gens en disant ça. Mais pour moi, on ne peut pas. On doit être extrêmement disponible.

  • Bryan-intro

    Est-ce que tu as des conseils pour... créer cette disponibilité. Donc tu l'as dit, c'est l'organisation avant tout.

  • Gregory

    L'organisation, puis d'accepter de se lâcher prise, de ne pas vouloir tout contrôler, je pense que c'est un point clé qui est quand même essentiel. Et l'autre point, en effet, c'est qu'il faut vraiment vouloir avoir du temps libre. En fait, l'être humain, il n'aime pas le vide. C'est quand même beaucoup plus rassurant d'arriver le matin au travail, d'avoir 150 mails, d'avoir plein de travail devant soi, plein de gens à rappeler. On se croit important et utile. en fait donc on est mais c'est humain on est tous pareil c'est comme ça et c'est que moi j'ai plutôt une stratégie en disant mais non en fait moi je dois avoir la page blanche ou presque j'ai essayé de faire en sorte que j'ai rien à faire Mais ça, en fait, on croit que c'est facile, mais en fait, c'est très dur. Parce que c'est dur parce qu'il faut accepter de donner le boulot aux autres, mais après, c'est aussi dur à titre personnel, parce que quand on se retrouve dans une page blanche, mais qu'est-ce qu'on en fait de tout ce temps-là ? Donc, d'un coup, on peut culpabiliser. Mais j'ai du temps, mais est-ce que je passe mon temps au bon endroit ? Est-ce que j'amène la valeur que je dois amener à l'entreprise ? Et là, il faut commencer à remplir, puis il faut commencer à réfléchir. Et là, on commence à mettre de l'intelligence de quoi je fais mon temps, comment je le rends le plus utile pour l'entreprise ou pour mes différentes activités. Challenging en fait d'avoir la page blanche et pas de se laisser submerger juste par de la masse puis se dire on est débordé. Puis beaucoup de gens en effet quand on dit on est débordé, on le voit dans les sociétés aujourd'hui, on met beaucoup de valeur. C'est ça la valeur du travail. Il est débordé, il est important, il est débordé, il travaille 20 heures par an, il n'a pas de temps pour lui. Ça c'est quelque chose qui est là. Moi, aujourd'hui, je ne suis pas du tout là-dedans. Moi, je suis impressionné par celui qui a une boîte de 3000 personnes, et puis qui la gère à 20%, et puis que la boîte, elle cartonne, puis il a à faire plein de choses à côté, et puis que le mercredi après-midi, il amène ses enfants à l'école. Celui-là, il m'impressionne. Ça, ça m'intéresse de parler avec lui. Celui qui travaille 20 heures par jour, à titre personnel, ça, je vois, perso, moi, ça m'intéresse beaucoup moins.

  • Bryan-intro

    Ouais, c'est hyper intéressant. Ce n'est pas ce qu'on a l'habitude d'entendre.

  • Gregory

    Non, en effet, c'est un peu à contre-pied de ce qu'on entend, mais je pense que c'est générationnel. Je pense que la génération qui arrive va être beaucoup plus à l'écoute de ça, par rapport à nos enfants, par rapport à nos loisirs, par rapport à faire d'autres activités. Donc, on doit beaucoup plus s'organiser et on a quand même une chance, il ne faut pas le négliger, majeure, par rapport à nos aînés, entre guillemets. C'est qu'on a quand même l'informatique et les outils qui nous permettent quand même de gagner en efficacité. Alors maintenant, en plus, on a l'intelligence artificielle qui arrive, ça va être encore un accélérateur par rapport à ça, mais on a quand même de quoi vraiment... vraiment être extrêmement performant.

  • Bryan-intro

    Tu veux un peu d'eau ?

  • Gregory

    Oui, volontiers, je prends un peu.

  • Bryan-intro

    Si tu n'en prenais pas, je me disais, j'ai des invités qui ne boivent pas d'eau. J'ai des dromadeurs. Tu as fait une magnifique transition avec les outils, l'IA. Donc déjà, dans un premier temps, pour reparler de cette organisation, parce que vraiment, ça me fascine, tout ce que tu me dis. Je me dis que j'ai vraiment énormément à faire en termes d'organisation. D'ailleurs, j'ai un ami. Tu connais l'organisologie ?

  • Gregory

    Non, pas du tout.

  • Bryan-intro

    Julien Guenia, c'est son job concrètement. Il aide les gens à s'organiser. Il est auteur.

  • Gregory

    Extraordinaire.

  • Bryan-intro

    Je n'applique pas assez ces méthodes. Et là, quand toi, tu me parles de tout ça, je me dis vraiment que je dois faire quelque chose. Les outils. Est-ce que tu as des outils ? Pour t'organiser ? Des outils particuliers ou pas spécifiques ?

  • Gregory

    Alors, sincèrement, aujourd'hui, pas trop. Il y a quelques outils. Je vais utiliser Booking pour tout ce qui est rendez-vous avec les gens. C'est vrai qu'aujourd'hui, ça permet d'envoyer un lien ou la solution à accès à ton agenda personnel dans des plages que tu as prédéfinies. Et les gens peuvent fixer le rendez-vous directement sur leur agenda. Donc pour tout ce qui est fixer des rendez-vous, c'est vrai que c'est un outil que j'utilise fréquemment et qui marche extrêmement bien.

  • Bryan-intro

    Pourquoi Booking et pas Doodle, par exemple ?

  • Gregory

    Booking, c'est que c'est connecté dans Microsoft. C'est un produit qui est dans la suite 3, 6, 5, qui est gratuit, qui est intégré. Il est intégré à Outlook automatiquement. Ça génère le rendez-vous, ça fait tout automatiquement. Ça crée les e-mails. C'est vraiment du one-click. C'est assez incroyable. Dans le même genre, j'ai FineTime. FineTime, c'est plus un concurrent à Doodle où on met plusieurs personnes pour trouver un rendez-vous. C'est FineTime, mais qui est aussi un produit Microsoft qui est dans la suite 3, 6, 5, qui est gratuit et qui marche extrêmement bien, que j'utilise. Je l'utilise aussi tout le temps pour fixer des rendez-vous. Ça marche extrêmement bien. Maintenant, tout ce qui est AI, je commence à regarder les différentes possibilités pour gagner du temps sur la rédaction. Mais j'ai fait quelques workshops sur l'AI pour vraiment me former, pour commencer à mieux comprendre, ainsi de suite. Mais c'est vrai que dans une activité qui est quand même très stratégique, je n'ai pas un besoin permanent. J'ai besoin pour le côté rédactionnel. Ça m'aide beaucoup pour rédiger, pour gagner du temps sur la partie rédaction. Mais par contre, je ne sais pas encore assez bien l'utiliser, je dirais que c'est plutôt ça. Je ne peux pas l'utiliser à tous les niveaux. Apparemment, j'ai des amis qui l'utilisent pour organiser leur boîte mail. Après, je reçois, je pense, 10 mails par jour. Donc, je ne me sens pas que j'ai besoin de l'AI pour gérer 10 mails par jour.

  • Bryan-intro

    ça c'est bien que tu dises ça aussi d'entendre ça parce que parfois j'ai l'impression aussi comme cette culture des 20 heures par jour il te faut 100 mails par jour quoi t'as l'impression là c'est bon je suis overbooké je bosse 15 heures par jour j'ai des centaines de mails non lus et là t'es valorisé voilà moi c'est tout l'inverse maintenant je me fais peur et puis en effet moi celui qui a ça

  • Gregory

    Moi, j'ai eu des collègues qui avaient 400 emails d'hors-tard, et des fois, je me disais, mais il y a un problème. C'est qu'on doit travailler pour comprendre pourquoi ça. Il peut y arriver des moments donnés où on a un changement d'organisation, puis on a un goulet d'étranglement, puis ça arrive. Mais par contre, dans la durée... C'est extrêmement malsain parce que c'est horrible pour les gens. Au bout d'un moment, ça devient très dur. Et puis, c'est surtout mauvais pour l'organisation parce que s'il y a un goulet d'étranglement comme ça dans l'organisation, ça a un impact sur le business. Après, il y a aussi des pratiques à changer. Typiquement, chez Silicom, on n'a plus d'emails internes, c'est tout par du Teams. Donc, on ne fait qu'en mode chat, on ne fait plus du tout de mode email, on ne s'écrit plus d'emails entre nous au niveau interne. Donc, les emails ne sont que pour la clientèle. C'est pour ça que j'ai beaucoup moins de mails avec Silicom. Mais c'est aussi une culture de dire on arrête de mettre tout le monde en copie. Il y a quelques règles, un petit peu de base, un peu de bon sens à garder pour que les gens puissent vivre correctement. C'est important.

  • Bryan-intro

    Juste pour reprendre cette partie outils. J'ai posé la question à Doug, à Douglas de l'IFJ, pour lequel on fait cette collab aujourd'hui avec mon podcast. Je lui ai demandé s'il avait une question à me poser. Là, je fais la transition parce que justement, on parle d'outils. Sa question, c'est quelle tendance émergente dans l'assurance et l'IT ? Là, à toi de voir si tu veux parler des deux, d'une seule. Te semblent les plus prometteuses pour l'avenir ?

  • Gregory

    Alors, je vais prêcher un peu pour ma paroisse, puis un peu ce qu'on fait sur Silicom, mais moi je crois que... Je vais faire un parallèle. Dans l'assurance, c'est un business qui est en effet un business avec des belles marges, qui est très récurrent, qui est très traditionnel. Donc en termes d'outils... on est un peu dans le passé. Moi, j'aime dire dans le digital, mais là, dans l'assurance, c'était un peu dans le passé et c'était dur d'arriver vraiment dans le côté moderne par rapport à ça. Et là, je suis arrivé au sein de Silicom, où bien sûr, c'est notre métier de digitaliser les PME. Donc, naturellement, il faut au moins que nous-mêmes, on soit un peu digital. Et c'est vrai que j'ai aujourd'hui des outils qui me permettent de piloter l'entreprise, que ce soit de générer l'offre à la facturation, à la compta, tout est digitalisé, mais également tout ce qui est BI, donc business intelligence, analyse de la data. qui sont des outils incroyables, qui permettent vraiment d'être extrêmement performants pour la gestion d'entreprise. Et moi, ce que je trouve, et je pense qu'il y aura un challenge, si je parle du métier de la PME en tout cas, dans le futur, c'est vraiment de trouver ces différents outils, de faire les bons choix technologiques et stratégiques pour automatiser un maximum les process à faible valeur ajoutée. Parce qu'on a quand même un problème, parce qu'on a de plus en plus de peine à trouver des collaborateurs aujourd'hui. avec de la compétence. Les gens ont aussi de moins en moins envie de faire des tâches à faible valeur ajoutée parce que ce n'est pas très valorisant. Ils ont envie d'avoir de l'impact. Donc en fait, c'est aussi notre rôle de dirigeant d'investir de l'argent dans ces solutions digitales pour vraiment que l'entreprise passe à l'étape d'après. Parce que beaucoup de sociétés disent Ah, maintenant c'est bon, il y a l'AI, je vais faire de l'AI. Mais en guillemets, ils veulent apprendre à sauter à la perche à 5 mètres alors qu'ils n'arrivent pas encore à passer une haie de 1 mètre. Donc en fait, on a quand même passé certaines étapes. Et je pense que les PME, on le ressent dans le marché, il y a vraiment une tendance où ces outils sont en train d'arriver. Donc on parle de CRM, on parle de RP et vraiment d'avoir de plus en plus d'intégration et d'arrêter. Moi, je crois qu'il y a aussi eu trop une tendance dans l'IT à vouloir faire du sur-mesure à chaque entreprise avec son propre RP, son propre CRM. Et aujourd'hui, on est plutôt dans une culture du standard et il faut prendre des standards du marché qu'on peut adapter en fonction de son activité, mais prendre des standards du marché. pour ne pas avoir à chaque fois besoin de reconstruire la roue. Et puis, typiquement, quand l'AI arrive aujourd'hui, nous, on a fait Silicom, on vend beaucoup de solutions Microsoft, mais c'est vrai que l'AI, aujourd'hui, l'AI est embarquée dans tous les outils Microsoft. Donc, on n'est pas en train de se dire, oh mince, mais est-ce qu'on va rater un train ? On a telle solution, on va rater un train parce que c'est déjà intégré. Donc, en fait, on se dit plutôt, comment on va l'utiliser ? Et ça c'est intéressant, on est déjà dans la pratique, alors que beaucoup de RP que les gens avaient leur propre RP, ou des petites entreprises qui avaient leur propre RP, ils vont dire, l'AI elle sera disponible dans 18 mois. Donc en fait ils ne sont pas en train de travailler sur comment l'implémenter, ils sont en train de travailler sur comment la mettre dans le système. Et ça c'est pas mon père du temps. C'est clair. Donc là je pense qu'il y a vraiment une transformation, les entreprises vont devoir de plus en plus encore se digitaliser. plus fortement et l'AI va être un accélérateur parce que les entreprises qui auront ces systèmes et celles qui n'auront pas, ça va créer une différence.

  • Bryan-intro

    Si je reprends le domaine des assurances, très concrètement, tu penses que l'AI, l'IA va vraiment apporter une plus-value dans le domaine ?

  • Gregory

    Je pense que c'est... Il y a des secteurs comme ces domaines-là de l'assurance, c'est des game changers gigantesques. En fait, tous les endroits où il y a des tâches, pardon pour mes anciens collègues à certains niveaux, il y a des tâches à haute valeur ajoutée, mais il y a plein de tâches à très faible valeur ajoutée qui coûtent très cher.

  • Bryan-intro

    Tu peux en citer ? Quel genre de tâches ?

  • Gregory

    Des tâches, par exemple, je te donne un exemple, de faire un comparatif d'assurance. Quelqu'un va passer une journée à comparer une solution A et une solution B, puis de faire un rapport pour faire ça. c'est pas très valorisant c'est plus intéressant si la machine le faisait et que quelqu'un venait le contrôler et amener la technicité il y a plein d'endroits où vraiment ces outils je pense que c'est des secteurs qui vont être bien plus transformés que d'autres environnements l'assurance

  • Bryan-intro

    clairement ça va être un game changer ok t'as parlé de ERP vous chez Silicom C'est surtout du Microsoft ?

  • Gregory

    C'est Business Central. On a fait Business Central. C'est un choix qu'on a fait. On avait différents modèles. Maintenant, on s'est axé vraiment sur Business Central pour devenir vraiment des experts de Business Central.

  • Bryan-intro

    Et chez Qualibroker, vous aviez quoi comme ERP ?

  • Gregory

    On avait un ERP qui était métier, qui était un peu Brokingsoft, qui était métier. Mais après, il faut créer l'environnement. On peut créer quand même des applications Microsoft autour. Il y a quand même des choses à faire. Et on a fait des choses. Mais on pouvait encore aller beaucoup plus loin. Et ils sont en train d'aller beaucoup plus loin.

  • Bryan-intro

    Tu connais la fiduciaire de Tang et de sa femme ? Oui. Vous bossez un peu ensemble ? Pas du tout.

  • Gregory

    Mais on se connaît, mais je peux même essayer avec.

  • Bryan-intro

    Parce qu'eux sont très Microsoft.

  • Gregory

    Oui, tout à fait. Je sais qu'il est très fan de Microsoft.

  • Bryan-intro

    Tu parlais de l'aide à la rédaction avec les outils IA. J'imagine ChatGPT ?

  • Gregory

    Oui, par exemple. Ou dans Bing, l'outil de Microsoft, ou Copilot comme ils l'appellent maintenant.

  • Bryan-intro

    Pour quel type de rédaction ?

  • Gregory

    Moi, ça va être des réactions typiquement. Pour le blog bilan, ça peut m'aider, ça peut me faire gagner du temps. Quand je dois préparer également la communication, je dois faire un PowerPoint pour l'interne, pour une présentation interne, ça me permet de rédiger, de gagner du temps. Donc, c'est quand même intéressant. Des fois aussi, quand on a écrit dans une autre langue, en anglais, ça peut être des traductions qui sont rapides. Après, moi, je suis très nul. Je suis très mauvais à écrire. Je fais plein de fautes d'orthographe. Je fais des fautes de syntaxe dans tous les sens. Pour moi, c'est des outils miracles. Ça m'aide vraiment. Je ne peux pas m'aimer au travers de ça, mais malgré tout, ça peut m'aider fortement au quotidien.

  • Bryan-intro

    J'aimerais revenir sur une partie Qualibroker. J'ai noté au début, quand tu parlais, quand je t'ai posé la question pourquoi avoir fait cette transition de Qualibroker à Silicom Group. Tu as parlé de l'émotionnel. Il y a quand même eu tout un aspect émotionnel effectivement à 22 ans. C'était vraiment le début dans le domaine. C'était la création de ton entreprise qui ensuite a grandi par acquisition puis qui s'est fait racheter. Vous avez intégré un groupe, etc. Émotionnellement, donc après 22 ans, 8, presque 20 ans en fait.

  • Gregory

    Après 20 ans, exactement.

  • Bryan-intro

    Qu'est-ce que ça te fait ? Qu'est-ce que tu as ressenti ?

  • Gregory

    Alors bon, moi j'ai un caractère, j'ai un fonctionnement où j'ai tendance à ne pas trop regarder en arrière, à toujours aller devant. Donc j'ai tendance à être un peu des fois froid par rapport à ça, mais je me cache un peu la réalité, je me cache la réalité de mes émotions. Bien évidemment, la première fois on doit dire aux collègues, on doit quitter l'aventure. Et puis ce qui était émotionnel en fait, j'étais quand même assez détaché de l'entreprise. Ça c'était une chance parce que j'ai eu le temps de me préparer. Mais par contre c'était compliqué pour moi autour avec les gens. Parce qu'on a quand même créé ce voyage, cette aventure avec des personnes qui ont fait que l'entreprise est devenue ce qu'elle est devenue. Et puis, c'est clair qu'émotionnellement, d'un coup de dire, tiens, on ne va plus travailler ensemble. Rien que de se dire, on ne va plus s'appeler tous les jours, certains collègues. Rien que ça, avec l'amitié qu'on avait pour... Alors, c'est l'amitié professionnelle, mais ce plaisir qu'on avait de travailler ensemble, ça, j'avais peur de me dire... Une de mes craintes, c'est de me dire, est-ce que je vais retrouver au sein de Silicom cette même... alchimie avec les gens, c'est même plaisir de travailler ensemble. Ça, c'était une de mes grandes craintes. J'ai eu beaucoup de chance, c'est hyper bien passé. Aujourd'hui, c'est clairement le cas. Mais c'est vrai que ça, émotionnellement, c'était difficile. Par contre, c'est l'image. Est-ce qu'ils n'ont pas l'impression que je les abandonne parce que je pars, mais vous, débrouillez-vous avec la suite. Et ça, ce n'est pas simple. Il faut s'accepter de lâcher. Moi, j'étais très transparent. Très tôt, quand j'ai pris la décision, je leur ai communiqué que j'allais partir. très très vite ça a mis plusieurs mois mais très tôt ceux qui étaient proches je les ai informés pour qu'ils puissent aussi se préparer mais c'est vrai que c'est pas simple on a fait une soirée avec vraiment les très proches c'est émotionnel parce que voilà on se rappelle toutes les histoires, tout ce qu'on a vécu c'est là où tu te remémores ces moments là mais j'ai pas de nostalgie c'est parce que je pense qu'il faut avoir des projets il faut avancer, j'aurai un excellent souvenir bien sûr c'est émotionnel parce que c'était super, mais il faut aller de l'avant et puis disons que je recroise je ne recroiserai pas, mais c'est pas grave la vie elle est comme ça

  • Bryan-intro

    Tu parles souvent de l'ego. Oui. C'est quelque chose que je retire de toi aussi, c'est savoir checker cet ego. On a tous un ego, plus ou moins grand, qu'il faut pouvoir contrôler, maîtriser. Est-ce que quand justement tu quittes Qualibroker alors que finalement pendant 20 ans on t'identifie mais toi-même tu t'identifies potentiellement à Qualibroker ? Donc c'est vraiment presque une question d'identité selon. Après bon je pense que j'allais dire chance, j'aime pas trop employer ce terme mais une force que tu avais c'était justement et que tu as toujours cette partie multitâche ou multiactivité. Donc effectivement, tu étais président du conseil d'administration de Silicom Group, donc tu avais déjà cette casquette-là, donc finalement c'était déjà intégré dans ton identité, dans ton ADN. Mais quand même, tu as laissé ta plus grosse activité à côté, enfin pas à côté, juste tu l'as laissée pour repartir sur d'autres activités. Socialement... Justement, l'identité, est-ce qu'il y a eu, je ne sais pas, tu as ressenti quelque chose de particulier ?

  • Gregory

    Sur ce point, pas, parce que j'avais toujours créé mon écosystème autour de moi, qui était plutôt autour du monde entrepreneurial qu'uniquement une société. Quali Broker était une partie importante de mon écosystème. mais ce n'était pas la seule carte de mon écosystème. Ce qui me faisait me permettre de rebondir sur d'autres choses et pas d'être perçu qu'avec une seule étiquette. Je n'ai qu'une étiquette, mais je voulais qu'elle soit encore au-dessus, qui était l'entrepreneur plus que le dirigeant de Qualibroker. C'était un truc qui m'a beaucoup aidé. Je n'ai pas ressenti du tout socialement. Au contraire, j'ai eu beaucoup de retours, même très positifs, de gens qui m'ont dit tu as osé le faire, ce n'est pas facile, c'est quoi la suite ? et qui sont très intéressés par les projets qu'on peut avoir. Donc ça, je n'ai pas vraiment eu de... de difficulté à lâcher ce boulot. Ça ne m'a pas fait peur. Au contraire, je me suis excité de me dire Waouh, je vais avoir du temps, ça va ouvrir une porte nouvelle et je vais pouvoir réécrire les choses différemment et travailler sur d'autres projets. Ça, c'est ce qui me plaisait dans ce départ. Ce n'est pas fait pour tout le monde. Il faut s'en mettre en question, mais c'était intéressant. Cet égo-là, je n'ai pas ce côté où les gens disent Je ne me sentais pas de Colibre à cœur, c'est une belle société. Voilà, il faut revenir à sa place. C'est un entreprise qui a grandi, qui a grandi vite, qui a réussi, mais je rencontre tous les jours des gens qui ont réussi bien mieux, bien plus, donc c'est pas ça le... Je veux être en paix avec moi, avec ce que je fais. J'essaie au minimum, on se compare toujours, mais j'essaie au minimum de me comparer. On avance avec son chemin, il faut être bien avec ça. Parce que si on se compare, on peut être que déçu tout le temps, parce que plus on avance et plus on va se comparer avec des gens qui ont toujours mieux réussi, qui ont toujours fait plus. Et de nouveau, puis toujours qu'on mieux réussit avec notre œil à nous. Parce qu'on croit qu'ils ont mieux réussi, on croit qu'ils sont mieux. Puis combien de fois on entend près des histoires, mais en fait c'était beaucoup plus difficile. Donc chacun a son chemin et puis il faut le vivre comme ça.

  • Bryan-intro

    Ce que j'ai entendu il n'y a pas très longtemps, c'est aussi qu'il ne faudrait pas se comparer, mais effectivement on est humain, donc on se compare un petit peu, exactement on fait. Mais c'est aussi de se comparer. Si on se compare et que ça devient négatif pour soi, c'est vraiment d'aller au bout de la comparaison. C'est-à-dire, imagine, tu te compares avec une personne qui est justement selon tes critères. beaucoup plus à succès que toi, que ce soit financièrement, d'entreprise, peu importe, va vraiment au bout, c'est-à-dire... toi Grégory aujourd'hui tu as des enfants tu as une femme, est-ce que cette personne a des enfants, a des femmes oui, non, oui, ok il a des enfants à quel point est-ce qu'il les voit, à quel point est-ce qu'ils s'en prochent séparés, pas séparés, si c'est quelque chose qui est des valeurs qui sont importantes pour toi, tu vois tu vas vraiment au bout et ensuite en fait en faisant cette analyse c'est peut-être un petit peu euh espion glauque comme ça de dire ça mais tu pourras toi-même te rassurer entre guillemets ou vraiment redescendre et te dire bon en fait je veux pas être cette personne là et moi je trouve que c'est assez impactant parce que aujourd'hui avec les réseaux sociaux on va de plus en plus voir des personnes qui ont fait des choses qui ont créé des choses, qui sont là, qui ont fait ci qui sont là en vacances etc En fait, on ne voit que cette partie-là, cette belle image de la personne qui a la belle voiture, qui a la belle maison, qui a l'entreprise de 200 personnes, 300, peu importe. Et on ne voit pas tout le reste derrière, on ne voit pas le revers de la médaille.

  • Gregory

    Bien sûr, et puis on est dans un monde de communication, donc tout est positif, tout est beau, tout est joli, mais la vraie vie, elle est très loin de ça. Donc ces réseaux sociaux sont un outil de communication. En effet, il ne faut pas en prendre ça pour argent comptant. Et je pense qu'il faut être face à soi plus que face aux autres. Il faut être bien avec soi-même, il faut s'analyser, est-ce que ce que je fais me convient complètement, et prendre des décisions par rapport à où on veut aller. Mais c'est compliqué de savoir ce qu'on veut, de se regarder et de se dire qu'est-ce que je veux, qu'est-ce que je veux vraiment, pourquoi je fais ce que je fais. Ce sont des questions qui prennent du temps, et ce n'est pas simple à toujours y répondre. Et puis ça évolue en plus dans le temps, parce que ce qui est vrai cinq ans avant n'est pas forcément vrai par la suite.

  • Bryan-intro

    Toi tu te poses ce genre de questions Pourquoi je fais ce que je fais

  • Gregory

    Tout le temps, moi c'est un driver Qui est permanent de me poser la question Pourquoi je fais ce que je fais Quand j'ai d'un coup basculé sur Silicom Je me suis vraiment posé des questions En me disant, est-ce que je ne fais plus que des conseils d'administration Est-ce que je veux être une personne comme ça Avec un autre positionnement Je me suis posé ces questions Pour essayer d'être aligné avec soi-même Et d'être bien dans sa peau Parce qu'on a tous ces... C'est le roller coaster, des moments ça va haut, des moments ça va moins bien, et puis il faut être à son écoute pour essayer de trouver le bon équilibre, essayer tous de trouver un certain équilibre. Ce n'est pas parfait tout le temps, mais c'est dur à plein de moments. Il y a plein de fois que tu te dis mais c'est pourquoi j'ai pris cette décision-là ? Puis des fois, pour prendre un peu de hauteur, moi ce que j'essaie de faire, des moments c'est vraiment dur. Au tout début, j'ai repris le silicom, c'était vraiment… des fois c'était dur, je me disais mais qu'est-ce que j'ai fait ? Pourquoi j'étais maître dans cette… dans ces difficultés là alors qu'on dit mais c'était plus facile avant et puis je me dis mais pourquoi pourquoi et puis en fait 6 mois après je me dis mais en fait parce que c'est ce que j'aime mais sur le moment je m'étais pas convaincu que c'était ce que j'aimais tu

  • Bryan-intro

    disais t'as même eu des personnes qui t'ont encouragé qui t'ont félicité d'avoir fait ce pas donc vraiment de changer est-ce que tu as eu des détracteurs

  • Gregory

    Alors, je ne sais pas si je suis des détracteurs. Je pense que ça fait plaisir à pas mal de gens dans le milieu de l'assurance que je quitte ce milieu-là. Je pense qu'il y a quelqu'un... Je pense que c'est toujours parce qu'on a fait des choses comme ça, il y a toujours des jalousies, des historiques avec certaines personnes. Les choses, des fois, se font un petit peu avec la bagarre. Donc, c'est comme ça. Ça fait partie du business aussi. Donc, je pense que certains étaient assez contents que j'en sorte. C'est partie du jeu. Donc, des détracteurs. Après, les gens, très souvent... Les gens disent assez peu en frontal ce qu'ils pensent vraiment. Après, c'est plutôt les parents qui pourraient dire d'un seul coup Est-ce que tu es sur ta décision ? C'est les gens qui sont plutôt Est-ce que tu es un petit peu paternaliste ? qu'on pourrait nous dire Est-ce que tu as fait juste ou pas ? Je dis ça comme exemple. En l'occurrence, à cette personne, c'était vraiment le cas parce que mes parents savent que je fais ce que je veux et je fais comme je veux depuis très longtemps. Mais c'est plutôt des gens proches de ce type-là. Mais c'est plutôt bienveillant. Ceux qui sont plutôt détracteurs, en tout cas, c'était plutôt bienveillant, c'était sûr, tu as bien réfléchi. Est-ce que voilà, c'est plutôt ce réflexe-là ? Donc, j'ai personne qui m'a dit tu fais n'importe quoi Non, contrairement, j'ai eu franchement beaucoup de retours très, très positifs. Mais aussi parce que beaucoup de gens rêvent de faire ce type de choix. Les gens rêvent d'oser faire ce type de choix et c'est dur à faire. Et je comprends que ce soit dur. Donc, en fait, les gens rêveraient des fois de dire j'aimerais aussi le prendre, ce choix-là, et il faut que je le fasse et donc ça je pense que ça peut inspirer un peu les gens de se dire mais en fait même dans ces positions de très de confort on accepte de se mettre en difficulté et c'est pas simple et je comprends avant peut-être il y a 5 ans j'aurais dit les gens ils le font pas et d'un coup d'être vraiment dedans et face à la décision il faut avoir beaucoup d'humilité et accepter que c'est pas simple je

  • Bryan-intro

    pense clairement que c'est inspirant et que ça peut inspirer parce que je sais pas toi t'as la connaissance d'autres personnes qui sont changées qui sont passées d'un domaine très spécifique à un autre domaine complètement différent

  • Gregory

    Il y en a quelques-uns, il y a quelques entrepreneurs clairement qui sont très forts là-dessus, qui avaient basculé, mais peut-être qu'ils n'étaient pas autant identifiés comme tu l'as dit, ou avec un business très clair, identifié, ou la casquette sur le front, l'autocollant sur le front. C'est clair qu'un changement comme ça, avec un autre secteur complet opérationnel, il y a du challenge. Il y a clairement quelques cas, mais c'est clair que ce n'est pas le plus courant. Mais je pense qu'on le voit le plus dans le côté salarié. Je pense qu'il y a beaucoup de gens qui sont dans une entreprise avec un métier, avec un bon salaire, puis qui rêveraient de faire un autre métier, mais qui n'osent pas changer d'entreprise, changer de carrière. Et ça, c'est quand même quelque chose que les gens doivent faire et prendre ces risques-là. Et souvent, le bloqueur, c'est que malheureusement, c'est souvent l'argent. Et c'est souvent le bloqueur, c'est cette liberté de dire si je change de job, je vais avoir le même revenu, comment… Et je me rends compte que l'argent, en fait, c'est le confort. Et ça, c'est un bloqueur énorme pour les personnes. Il faut essayer de rester toujours. Moi, j'aime le terme de voyager léger dans l'entreprise, mais aussi à titre personnel. D'essayer de rester agile. Il faut quand même ne pas être pris par 15 000 coûts. Après, bien sûr, plus on avance dans l'âge, on a des enfants, tout coûte plus cher, tout est plus compliqué. Moi, la chance que j'ai eue, c'est monter ma première boîte, j'avais 22 ans, pas de frais. Je pouvais dormir dans une voiture si c'était que ça. Donc, ce n'était pas très grave. Donc, c'est plus facile à prendre du risque à ce moment-là. Mais malgré tout, je pense que... Il y a une vraie question à se poser, c'est quoi la valeur du bonheur en fait ? C'est quoi la valeur d'aller dans sa volonté, dans son envie, dans la passion dont on veut aller ? Et pour moi, il n'y a pas beaucoup de... On est quand même en Suisse, on a un système de sécurité qui nous permet quand même de prendre des risques et de faire des choses. Après, il y a un côté de l'image sociale. beaucoup de gens souffrent beaucoup de ça mais qu'est-ce que vous pensez des gens voilà, moi j'ai un exemple je roule en Renault Zoé, aujourd'hui j'ai une Renault Zoé violette, où tout le bureau à l'époque se rigolait de ma Renault Zoé violette c'est un exemple, mais je m'en fous c'est pas, voilà, mais parce que la voiture c'est pour aller d'un point A à un point B alors il y a des gens qui conduisent des magnifiques voitures parce qu'ils adorent ça et puis c'est des passionnés il y a zéro débat, si ça te fait plaisir c'est extraordinaire, mais il y a trop de gens qui le font je trouve pour pour donner le change ou pour justifier l'image et justifier ce qu'ils font au quotidien. Regarde, je fais du 8h, 19h, mais parce que j'ai une belle voiture et c'est ce qui se justifie. Mais ça, c'est que des malheureux parce qu'après ils ont une voiture, puis après il faut un truc de plus, un truc de plus, puis tu cours après la mauvaise question. De nouveau, c'est que personnel, c'est ma vision.

  • Bryan-intro

    C'est sûr que je parlais récemment avec un ami qui a une entreprise aussi d'une 40-50 personnes. Aujourd'hui, il se pose certaines questions par rapport au temps justement et lui, s'il aime toujours être dans cette entreprise ou s'il ne pouvait pas faire autre chose que faire ce qu'il fait aujourd'hui. Et là, il m'a très clairement dit qu'aujourd'hui, il doit continuer parce que son rythme de vie actuel, donc concrètement ses charges financières. actuelles, personnelles sont trop importantes pour que tout d'un coup il puisse pivoter ou faire quelque chose d'un peu plus risqué effectivement il a 4 ou 5 enfants, c'est aussi un coût financier. C'est vrai que c'est une notion qui est très importante, je pense. C'est intéressant cette analogie voyager léger. Et surtout, un autre point que j'aimerais relever, que tu as mentionné, c'est la chance qu'on a en Suisse, on a des parachutes pour tout. moi très honnêtement je ne comprends pas comment une personne qui veut se lancer ne se lance pas en Suisse si tu loupes,

  • Gregory

    t'as le chômage t'as des aides t'as 2% de chômage donc tu vas retrouver un job quasiment 3 jours après 3 jours mais assez rapidement pour les personnes plus âgées concrètement pour moi aujourd'hui une personne qui ne travaille pas hors

  • Bryan-intro

    problème de santé ou psychologique ou autre Je ne dis pas qu'il ne travaille pas dans son domaine, mais juste qu'il ne travaille pas, ça peut être dans des chaînes, que ce soit des McDo, des micros ou autre, mais tu travailles, il y en a, aujourd'hui il y en a. Donc pour moi, c'est vrai que je n'arrive pas trop à comprendre en Suisse, si on veut, si on a une idée ou autre, il y a tellement de façons de pouvoir se lancer et ensuite, le cas échéant, on a un parachute, on a des parachutes. Mais effectivement, il y a aussi cette problématique-là, si tu es selon ton âge et selon ton rythme de vie.

  • Gregory

    Et c'est culturel. En Suisse, c'est important d'avoir une belle montre, c'est important d'avoir une belle voiture. C'est des signes importants et c'est notre culture. On a été éduqués là-dedans. Donc en fait, les gens entreprennent assez peu. Je pense que la génération qui arrive va entreprendre plus, heureusement. Moi, je dis aussi que des fois, c'est une chance parce qu'heureusement que pas tout le monde entreprend parce qu'on aurait beaucoup plus de concurrence de façon très égoïste. Mais au-delà de ça, c'est vrai que les gens, on peut prendre plus de risques que ça. Les gens ont besoin d'être rassurés, mais ce n'est pas facile de nouveau. On a une éducation quand même qui a été tellement... Il faut avoir un job sécurisé, faire tes études pour avoir un bon travail. On nous a quand même mis dans ce modèle-là en fait. Mais je pense que c'est en train de changer. J'espère.

  • Bryan-intro

    Je crois, j'ai l'impression aussi, de plus en plus. Après j'ai l'impression que ça... Je ne sais pas s'il y a plus d'entrepreneurs, je dis entre guillemets, quand moi je dis entrepreneur, je parle de gens qui vont créer des entreprises avec un potentiel et autre. mais j'entends il y a de plus en plus aussi d'intrapreneurs dans des entreprises où tu vas laisser une certaine liberté et qui vont pouvoir se développer et créer et ça je trouve hyper intéressant aussi parce que finalement Euh, pas à tout le monde, t'as besoin de prendre le risque.

  • Gregory

    Et après au sein d'une organisation, ça demande quand même du risque. pour plusieurs parties prenantes, de créer d'autres business units ou autres, et d'amener cette partie intrapreneur, donc entreprendre au sein d'une organisation, ça amène quand même tout un côté hyper motivant, excitant, qu'on retrouve finalement quand on crée une entreprise. Et ça, je l'entends de plus en plus, d'un mini. Donc, c'est réjouissant de voir la suite de comment on va évoluer. Avec l'IA aussi, de voir où on va aller, si on va tomber sur du Terminator ou si on va voler avec des voitures.

  • Bryan-intro

    De toute façon, on le verra, ça me dérange.

  • Gregory

    Grégory, comment est-ce que tu te développes, comment est-ce que tu continues à apprendre ?

  • Bryan-intro

    Alors, c'est justement l'approche que j'ai. Je lis quelques bouquins quand même, toujours, mais c'est vrai que récemment, j'ai lu pas mal de biographies d'entrepreneurs ces derniers temps.

  • Gregory

    Quel genre de biographies ?

  • Bryan-intro

    J'ai lu Marc Simoncini, j'ai vu un autre qui est mon associé Bourbon, Anthony Bourbon, qui m'a fait rebondir sur un autre qui était un entrepreneur jeune, qui était Alec Henry, un peu cette nouvelle génération, qui est très loin de moi dans le modèle, mais je trouvais ça extrêmement intéressant de lire son bouquin sur l'entrepreneuriat. ça c'est des choses qui me je trouve intéressant, je suis pas d'accord avec tout mais je trouve extrêmement intéressant de pouvoir lire et moi c'est quand même dans la rencontre j'essaie de rencontrer un maximum de gens un maximum de nouvelles personnes parce que je trouve que ce relation humaine c'est enrichissant et puis d'avoir du temps d'échanger avec les gens aussi, de passer du temps comme tu le fais, aujourd'hui tu fais un podcast où on prend du temps C'est long, ça permet d'aller plus en profondeur sur les échanges.

  • Gregory

    Ce n'est pas encore assez long.

  • Bryan-intro

    Voilà. À mon goût. Ah ok. Et ça, je trouve quand même, ça permet quand même d'aller loin. C'est très enrichissant. Il y a beaucoup à apprendre de ça. C'est comme ça que je m'enrichis. Et puis, en étant dans le multi-entreprise, c'est aussi un côté où j'apprends des industries. Dans les conseils d'administration, j'apprends autant que je donne. Vraiment, j'ai plein d'apprentissages au contact de personnes, de problématiques d'entreprise, de société. Donc c'est encore de cette manière-là que je continue à apprendre et je veux apprendre parce que c'est ce qui est appréciable et ce qui rend encore l'activité, le voyage intéressant.

  • Gregory

    C'est intéressant, c'est vrai qu'on a enregistré les épisodes toute la journée et qu'il y a eu Tang dans la journée, donc ça me fait directement penser à certains points dont on a parlé. Et typiquement, là, toi ce que tu dis c'est que tu t'enrichis. Alors, il y a une partie livre, lecture, il y a une partie relationnelle, tu rencontres énormément de gens et tu parles avec les gens et de facto tu vas apprendre. Et cette partie conseil d'administration entreprise, maintenant qu'il investit passablement dans des startups, lui, typiquement, il va s'enrichir grâce à l'investissement dans les startups. Il va parler avec les fondateurs, les cofondateurs, qui vont lui apporter aussi beaucoup d'inputs, d'informations. Et donc, c'est intéressant de pouvoir allier des points comme ça, de personnes différentes qui se ressemblent, de la même région.

  • Bryan-intro

    Bien sûr.

  • Gregory

    Et j'avais un... concept que j'ai instauré depuis un certain temps c'est que l'un de mes anciens ou l'une de mes anciennes invitées pose une question à un futur, une future invitée sans savoir à qui il pose cette question et malheureusement là étant donné que les deux invités sont passés très rapidement j'ai pas encore obtenu leur question mais je vais normalement je le fais pas, je ne sélectionne pas c'est vraiment l'ancien invité et je pose la question au prochain Je sais, à chaque fois je demande une seule question, mais j'ai des invités qui m'en envoient deux. Donc là je vais piocher une question d'un invité qui m'avait envoyé deux questions et que je n'avais pas posé la fois où j'avais posé cette question. La question est la suivante. Quelle est une vérité inconfortable que tu penses que tout le monde devrait entendre et comprendre et pourquoi ?

  • Bryan-intro

    Oh, grande question ça. Sur moi-même ou sur l'entrepreneuriat ?

  • Gregory

    Alors ça c'est une question ouverte. Tu pars où tu veux.

  • Bryan-intro

    Comme je le sens. Répète-moi la question, comme ça je ne t'ai pas à côté.

  • Gregory

    Quelle est une vérité inconfortable que tu penses que tout le monde devrait entendre et comprendre et pourquoi ?

  • Bryan-intro

    Je crois que je vais revenir sur ce qu'on a parlé, sur la dimension économique. Je crois que c'est quand même ce côté voyager léger, c'est une vérité que... Si on veut aller loin, je donne toujours cet exemple, si on veut gravir une montagne qui est comme ça, si on a 200 kilos sur le dos, on n'y arrive pas. Et des fois, les gens, dans leur choix, je vois beaucoup de gens qui veulent entreprendre, qui veulent grandir, mais qui, à ce coup, se chargent de poids personnel. Et en fait, ils espèrent pouvoir y arriver, mais ils s'épuisent et ils n'y arrivent jamais. Je pense que c'est une vérité que, malheureusement, le business, si on veut être entrepreneur, le côté économique, c'est un sujet. et qu'on doit accepter de faire certains sacrifices de ce côté-là pour pouvoir aller plus vite, pour pouvoir gravir la montagne et dans ce côté voyager léger. Donc c'est une vérité pour moi, mais qui n'est pas toujours agréable à entendre parce que ce n'est pas cool, mais je pense que c'est assez une réalité.

  • Gregory

    Dans ce sens-là, est-ce que toi tu es propriétaire aujourd'hui ?

  • Bryan-intro

    Oui.

  • Gregory

    C'est vrai que ça, justement, je reviens à l'épisode précédent avec Mahandri. On a parlé de cette question financière et de se dire qu'effectivement, en tout cas au début, quand tu te lances. Si tu commences en mettant tout ton argent dans ta propriété, que ce soit appartement, maison, après tu n'as plus rien, tu ne peux plus investir dans ton propre business, tu ne peux plus développer, potentiellement tu perds des potentielles activités, des acquisitions. Oui, c'est une question pour moi, propriétaire, pas propriétaire. Donc là, normalement, avec ma femme, dans deux ans, on va acquérir un bien immobilier. Mais c'était une vraie réflexion.

  • Bryan-intro

    C'est un choix.

  • Gregory

    Exactement, c'est un choix. Pour moi, qui justement est encore besoin de potentiel capital pour pouvoir investir, ça fait poser certaines questions.

  • Bryan-intro

    C'est un choix qui est important.

  • Gregory

    Oui, exactement. Grégory, on a fait le tour avant que je te pose ma dernière question est-ce que tu as d'autres points qu'on aurait peut-être oublié ou que tu voulais absolument non,

  • Bryan-intro

    je crois qu'on a fait bien le tour tu m'as bien amené aux différents endroits j'avais le droit de passer mes messages à passer comme toujours mais j'ai pu les passer donc j'en suis très content magnifique,

  • Gregory

    c'est parfait Grégory, tu avais déjà répondu à cette question moi ça m'intéressait de savoir si ça avait changé qu'est-ce que le succès pour toi ?

  • Bryan-intro

    De nouveau, le succès, c'est pour moi, ça a peut-être changé, je ne vois plus ce que je me disais à l'époque, mais c'est d'être aligné avec soi-même. Pour moi, c'est le vrai succès. Si on a choisi où on va et ce qu'on fait, et qu'on arrive à répondre à cette question d'où on veut aller, pourquoi on le fait, de la manière où on veut le faire, pour moi, c'est un énorme succès parce qu'on a tout l'environnement, tout l'écosystème, toute la société qui nous met des bâtons dans les roues pour ne pas vraiment faire comme on veut. Donc si on a à faire un peu comme on veut et qu'on a planifié de le faire, ça c'est un vrai succès.

  • Gregory

    Et ça c'est quoi être aligné avec ses valeurs ?

  • Bryan-intro

    Être aligné avec ses valeurs et puis la façon dont on veut vivre, faire ce qui nous plaît. de faire l'activité qui nous plaît, si possible passer du temps avec les gens qu'on a envie de passer du temps. C'est toute cette dimension qualité de vie, on va dire. Et si on a à avoir cette qualité de vie, je pense que quelqu'un, pour l'effet, travailler à la poste, avoir un magnifique travail à la poste, adorer son job, faire pour aller avec les enfants, partir en vacances quand ils peuvent partir en vacances, ainsi de suite. Et ça, pour moi, c'est déjà un succès. S'ils se complaisent dans ce modèle-là et qu'ils ont du plaisir. Ça c'est du vrai succès.

  • Gregory

    Est-ce que toi aujourd'hui tu as du succès ?

  • Bryan-intro

    Sur cette partie-là, sincèrement oui, j'ai de la chance et je pense sur ce point-là d'avoir, depuis plusieurs années, d'être dans ce succès, parce que j'ai la chance de pouvoir faire ce que je veux avec du temps, et j'étais assez rigide pour ne pas sortir de mon cadre, donc j'ai beaucoup respecté ce que je voulais faire. Donc pour moi, en effet, j'ai eu du succès.

  • Gregory

    Quand tu dis sur cette partie-là ?

  • Bryan-intro

    Parce que j'ai une partie de mon égo et de mon côté compétitif qui aimerait toujours faire plus et qui aimerait toujours aller plus loin. Donc il y a toujours cette dualité qui est face à soi-même, bien évidemment. Succès, oui, mais j'ai toujours envie de faire plus et mieux, bien évidemment.

  • Gregory

    Il fallait que ça sorte.

  • Bryan-intro

    Il fallait que ça sorte, c'est normal.

  • Gregory

    Mais justement, aujourd'hui, c'est quoi faire mieux ?

  • Bryan-intro

    Faire mieux, c'est d'atteindre les objectifs que je me suis fixés, en challenge, d'atteindre l'objectif de l'agrandissement de l'entreprise. Mais si je n'y arrive pas, ce ne sera pas très grave. franchement, ce ne sera pas une catastrophe. C'est un challenge que je me mets face à ce défi-là. Et j'ai aussi besoin, moi, pour être bien, j'ai besoin de ces défis-là. Donc je sais que pour être bien dans mon succès, j'ai besoin de ces défis pour avancer.

  • Gregory

    OK. Grégory,

  • Bryan-intro

    merci beaucoup Merci à toi, c'était super Tu es un habitué A tout bientôt

  • Gregory

    Merci d'avoir écouté l'épisode en entier et pour m'aider à continuer abonne-toi à Développement avec BrYan Umana sur ta plateforme de podcast préférée et sur Youtube et n'oublie pas de me donner ton avis en le notant Si tu veux rester informé à propos des événements d'IFJ je t'invite à t'inscrire à leur newsletter en allant sur leur site ifj.ch Merci Rendez-vous le dernier lundi du mois de juin pour un épisode dans lequel on parlera de sport et de son industrie. Ciao ciao !

Description

Dans cet épisode et 3ème collab avec IFJ, j’échange pour la 2ème fois avec Gregory Feret qui est un entrepreneur dans l’âme. Il était le CEO du groupe Qualibroker jusqu’à fin 2023 et depuis janvier 2024, il est le CEO et président du conseil d'administration de Silicom Group qu’il a cofondé en 2019.

On parle des raisons qui ont menées Gregory a quitté Qualibroker pour prendre la direction générale de Silicom Group, de gouvernance, de son rôle chez Silicom Group, de comment fédérer une culture commune, de ses motivations, des façon de manager, sa gestion du temps, son organisation et bien d'autres points.


Sommaire de l'épisode

(00:00) intro épisode

(00:27) intro Bryan

(01:48) Pourquoi Gregory a quitté Qualibroker group

(03:37) Qui est Gregory ?

(04:25) Gouvernance

(08:51) Changement de Qualibroker group à Silicom

(11:21) Son rôle chez Silicom

(16:00) Comment fédérer une culture commune

(20:13) La partie commerciale

(24:58) EO (entrepreneur organisation)

(32:08) Les activités/motivations de Gregory

(36:05) Façon de manager

(50:36) Sa présence dans les CA, gestion de son temps

(01:01:45) L’organisation, outils utilisés

(01:05:39) Tendances émergentes dans l’assurance et l’IT selon Gregory

(01:12:08) Oser le changement

(01:30:27) Comment Gregory se développe

(01:33:03) Question d'un-e ancien-e invité-e

(01:37:10) Le succès

(01:39:48) Fin


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Je te dis au dernier lundi du mois de juin pour un nouvel épisode qui parlera de sport!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Gregory

    Il n'y a pas qu'un chemin, il n'y a pas qu'une vérité. Il y a plein de modèles différents et c'est ce qui rend la beauté, c'est cette force collective, c'est ce qui rend la force d'une entreprise. Si c'est que one man show et qu'il n'y en a qu'une personne, puis on sait tout, on sait mieux que tout le monde. Il faut un peu de vision, il faut du drive, il faut des fois un peu être… Il faut arbitrer de temps en temps, ça il n'y a pas le choix, c'est le rôle du patron. Mais par contre, il faut quand même que les gens puissent s'exprimer et leur laisser beaucoup de place parce que moi je suis toujours impressionné qu'on laisse la place aux gens comme ils grandissent. C'est clair que si on les enferme, ils n'osent pas prendre leur place.

  • Bryan-intro

    Dans la suite de l'épisode, j'ai échangé pour la deuxième fois avec Grégory Feret. Grégory, c'est un entrepreneur dans l'âme. C'était le CEO du groupe Qualibroker jusqu'à fin 2023. Et depuis janvier de cette année, donc 2024, c'était le CEO et président du conseil d'administration de Silicom Group qu'il avait cofondé en 2019. Pour ce troisième épisode de notre collab avec IFJ, et si tu ne sais toujours pas qui ou qu'est-ce qu'est IFJ, c'est une entreprise qui soutient la création d'entreprises. Avec Grégory, on a parlé des raisons qui l'ont mené à quitter Qualibroker pour prendre la direction générale de Silicom Group. On parle de gouvernance, de son rôle dans cette nouvelle entreprise, de comment fédérer une culture commune, de ses motivations, des façons de manager, sa gestion du temps et bien d'autres points. N'oublie pas que tu peux, quand tu veux, naviguer dans l'épisode avec le sommaire qui est dans la description. Abonne-toi à la plateforme de podcast sur laquelle tu l'écoutes et laisse une note. C'est ce qui fait grandir le podcast et qui me permet d'inviter plus de personnes. Je suis aussi sur Instagram, et je t'invite également à t'abonner à la newsletter d'IFJ, c'est ifj.ch slash newsletter. Bienvenue sur mon podcast et je te souhaite un excellent épisode.

  • Bryan

    Grégory, il y a 8 mois, tu annonçais ton départ de Qualibroker sur LinkedIn. Et tu disais Je suis très fier d'avoir cofondé un groupe qui, après plus de 10 rapprochements, donc acquisitions, est devenu l'un des acteurs principaux du courtage en assurance de Suisse. Pourquoi avoir quitté le groupe et être passé chez Silicom Group ?

  • Gregory

    C'était le fruit d'une longue réflexion. En effet, comme je l'ai mentionné, j'ai travaillé plus de dix ans. En fait, j'ai cofondé ce groupe Qualibroker qui a eu en effet un fort succès. On a eu un énorme plaisir à développer cette entreprise. Mais après un certain temps, il faut savoir que Qualibroker a été également revendu à un groupe, aujourd'hui qui est un groupe international dans le domaine du courtage en assurance. Et ce qui fait que naturellement, elle devait s'organiser, se structurer et rentrer dans un groupe d'une taille plus importante. Et moi qui suis un pur entrepreneur, au bout d'un moment, je ne me retrouvais plus dans l'organisation, dans le fonctionnement, même si j'avais toujours autant de plaisir à travailler avec mes collègues, je m'entendais très bien avec les gens du groupe. Mais par contre, personnellement, il me manquait quelque chose, il me manquait une étincelle, et j'avais besoin, j'avais 42 ans, j'avais besoin de retrouver cette étincelle. Et comme j'avais la chance d'être un des actionnaires principaux et d'avoir également confondé Silicom, ça paraît assez naturel. de basculer pour redevenir à l'entrepreneuriat, une entreprise qui était plus petite à taille humaine et qu'on pouvait faire grandir à nouveau. Et c'était ce challenge-là qui m'a animé à nouveau. Donc c'est pour ça que j'ai pris la décision de changer et de faire ce virage, mais qui n'était pas simple. Émotionnellement, c'était loin d'être simple, c'était très, très difficile à faire. Mais aujourd'hui, j'en suis très content, même si j'ai pas mal de fois hésité en me disant Mais qu'est-ce que j'ai fait ?

  • Bryan

    On va en parler. Mais avant qu'on continue, Grégory, Qui es-tu ?

  • Gregory

    Aujourd'hui, j'ai un an de plus, j'ai 43 ans aujourd'hui, je suis marié, j'ai deux enfants, une fille de 11 ans et un fils de 7 ans. Personnellement, je suis vraiment un passionné d'entrepreneuriat, c'est toujours ce qui m'a animé. Je suis entrepreneur depuis l'âge de 22 ans. J'adore également le sport. J'ai eu la chance de faire beaucoup de volleyball à un bon niveau, au niveau suisse. Et c'est vrai que j'aime ce côté compétition. Et j'aime également tout ce qui est réseau, écosystème, rencontre avec les personnes. J'aime cette énergie des autres gens qui créent, qui avancent, qui construisent. Je trouve qu'en Suisse, en Suisse romande plus particulièrement, on a vraiment une belle dynamique. Il y a des belles choses à faire. Il y a un gros potentiel dans notre marché. Et je trouve qu'il y a tout à faire pour en profiter et utiliser ce potentiel.

  • Bryan

    Et donc, Silicom Group, entreprise ou groupe qui est dans l'IT ? Oui. qui est assez différent du monde du courtage à proprement dire.

  • Gregory

    Le métier, c'est complètement différent.

  • Bryan

    Exactement. Je ne sais pas si tu l'as dit, mais en tout cas, tu as cofondé le groupe. Tu étais président du conseil d'administration. Une question que je me posais maintenant aujourd'hui, toi qui as rejoint dans l'opérationnel, donc en tant que CEO maintenant, est-ce que tu as gardé cette casquette de président du conseil d'administration ?

  • Gregory

    Alors, à court terme, je me suis clairement posé la question, et avec les autres actionnaires, en se disant, est-ce qu'on prend un autre président ? Mais on s'est dit quand même, dans un premier temps, comme il y a pas mal de travail de réorganisation, de restructuration, pour gagner un petit peu, garder de la vitesse, pour l'instant, j'occupe les deux rôles. Je suis toujours président, également CEO, et également actionnaire. Voilà, il y a des 3 P que l'on dit toujours, ce n'est pas toujours idéal. Mais mon idée quand même à terme, c'est de construire un conseil d'administration un peu plus solide avec des gens externes. Je suis en train de travailler dessus avec un objectif qu'en 2025, on ait un conseil d'administration plus solide avec des indépendants également comme administrateurs. Est-ce que je garderai la présidence ou pas ? Aujourd'hui, on n'a pas encore pris la décision, mais ça nous semblait assez naturel dans un premier temps de rester dans ce modèle-là pour être très efficace, très rapide. Parce qu'on a beaucoup de transformations à mener. on veut garder cette dynamique.

  • Bryan

    C'est une question que je me posais parce que justement la première fois qu'on s'était eu, qu'on avait fait notre épisode, justement tu avais bien parlé de segmenter, séparer ces casquettes-là. Ou, et ça c'est quelque chose que j'avais retenu, si tu as ces deux positions-là, vraiment te mettre dans la peau de la position dans laquelle tu es en train de prendre. Si tu es le Grégory Sillo, Tu es le Grégory CEO avec la casquette CEO et potentiellement tu vas plus être dans l'opérationnel. Par contre, si tu mets la casquette Grégory président du CA, là c'est une autre casquette que tu dois mettre et c'est une autre vision, une autre stratégie que tu dois avoir.

  • Gregory

    Alors c'est clair, c'est un peu schizophrénique. Oui, c'est ça. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, j'essaye en tout cas dans le quotidien de respecter les gens qui sont au conseil d'administration. Et c'est ce qui m'arrive d'avoir en effet un comité de direction où je vais expliquer ce qu'on est en train de faire, dans une validation même du comité de direction, mais quand même le passer après derrière au conseil d'administration. Des fois, ça ne se fait même pas rimer pour une validation de principe et pour respecter vraiment chaque gouvernance et chaque entité dans l'entreprise. Naturellement, en ayant les deux casquettes, avec la vitesse qu'on veut avoir en ce moment, il y a des fois des raccourcis où ça va un peu plus vite ou peut-être des fois trop vite. Ce n'est pas parfait. Clairement, ce n'est pas toujours parfait. Mais j'essaie vraiment de respecter cette dynamique-là. Et c'est pour ça que je pense quand même qu'à terme, on aura à un moment donné un président qui sera... Si je reste en tant que CEO, il y aura un président au niveau de Silicom qui ne sera pas moi. Je resterai administrateur ou administrateur délégué. Ce sera plus sain pour l'environnement. Mais de nouveau, quand on est sur une reprise comme ça, avec beaucoup de transformations, mettre un président extérieur, par exemple, dans cet environnement-là, ce ne serait vraiment pas un cadeau pour lui parce qu'on perdrait beaucoup de temps dans l'échange, dans le partage. Et là, il faut avancer. Il y a eu du travail à abattre et on avance avec les équipes pour abattre ce travail. Dès que ce sera un peu plus stabilisé, on pourra vraiment travailler sur la gouvernance et l'organisation, je dirais la haute gouvernance.

  • Bryan

    Quand tu dis qu'en 2025, ce n'est pas encore clair si tu resteras président ou pas... Donc c'est dans l'idée que potentiellement tu gardes les deux ou potentiellement tu requitterais la position de CEO ?

  • Gregory

    Non, je requitterais la position plutôt de président. Le CEO, je le garderais, c'est sûr, parce que c'est vraiment ma volonté d'être dans la durée et puis d'être dans l'opérationnel. Mais au niveau de la présidence, c'est vrai qu'on pourrait se poser la question, prendre quelqu'un d'externe qui le ferait très bien. J'ai plein d'idées en tête de gens qui pourraient nous rejoindre et qui pourraient le faire très bien.

  • Bryan

    Et tu as cité les trois P. Quels sont ces trois pays ?

  • Gregory

    Je ne sais pas, je ne l'ai plus en anglais, mais c'est vraiment Stasproch où on devient actionnaire, également propriétaire, président et puis également on a la direction générale en fait. Donc on a vraiment les trois positions en fait.

  • Bryan

    D'accord, ok. C'est un truc anglophone. Donc tu l'as dit, tu es sorti de Qualibroker. Donc là, très concrètement, tu as vendu tes parts, tes actions ?

  • Gregory

    Oui, là maintenant, en effet, c'était un petit peu connecté à ce choix-là. J'aurais pu rester un petit peu actionnaire, je pense, ou accompagné encore, mais ça ne me semblait pas légitime du moment qu'on quitte au niveau opérationnel. C'était pour moi le moment, en effet, de complètement revendre mes parts qui me restaient. Il me reste encore un petit peu de parts. J'avais la chance, dans le cadre de la mise en place du deal avec le groupe international à qui on a revendu, d'avoir cette possibilité. d'avoir un arrangement qui me rachetait mes actions. Le groupe a été plus que correct. Ça s'est fait vraiment très naturellement, dans les règles de l'art. Donc c'était très confortable pour moi également. Mais c'était important de faire une coupure pour passer à l'aventure suivante.

  • Bryan

    Ok. On l'a dit au début, donc Qualibroker dans le domaine du courtage en assurance, Silicom Group IT, donc deux domaines complètement différents. Pour toi, est-ce que ça change quelque chose, la façon de l'idée de manager, de développer un groupe qui n'est pas dans le même domaine dans lequel tu étais avant ou pas ?

  • Gregory

    Alors au début, c'était vraiment ma crainte. Je me suis dit mince, mais à quel point est-ce que je vais être légitime d'être dans un secteur qui n'est pas le mien ? L'assurance, c'était mon métier de base. J'ai fait ça quasiment toute ma vie. Donc d'être dans l'informatique, je me suis dit, oula, est-ce que je vais vraiment être capable ? C'était une faiblesse potentielle. J'étais assez vite surpris en fait à quel point la... C'est du service aux entreprises, c'est du B2B, du service, comme était l'assurance. Donc en fait, il y a énormément de points communs et beaucoup plus que ce que je pensais. C'est vraiment impressionnant à quel point certains préceptes du service de l'assurance, je peux le mettre en place au niveau de l'informatique. Alors, il y a quand même des différences, mais il y a quand même beaucoup de similitudes. Au niveau de la gestion d'entreprise, en tout cas, c'est franchement très, très proche. Je ne me suis pas du tout senti d'un coup trop perdu. Bien sûr, il y a... Il faut comprendre l'environnement, le modèle d'affaires, la façon dont réagit la clientèle, la relation du client avec l'entreprise, les collaborateurs aussi. Il y a plus de différences sur les profils de collaborateurs, c'est quand même des profils différents. D'ailleurs, ce qui est passionnant, ce qui est la chose intéressante, mais pas aussi différent que je pensais. Assez vite, je me suis retrouvé à l'aise dans un environnement que j'ai l'impression de maîtriser.

  • Bryan

    Et donc toi, ton rôle aujourd'hui dans le groupe, dans Silicom Group, quel est ce rôle ? Qu'est-ce que tu fais ? Quelles sont tes ambitions là-dedans, tes objectifs ?

  • Gregory

    Alors, mes objectifs, bon, nous aujourd'hui, on fait un petit peu moins de 20 millions de chiffres d'affaires pour 8 ans de collaborateurs. L'objectif, nous, c'est d'arriver d'ici 2030 avec 50 millions de chiffres d'affaires. Donc c'est quand même plus de doubler la société. Ça va se faire par des acquisitions externes. mais également par la croissance organique, c'est aussi important. Et à titre personnel, mon rôle, c'est clairement d'aller discuter pour ces acquisitions, d'être stratégique. Puis également, ce que j'aime faire, c'est aussi faire grandir les gens qui sont autour de nous. Avec Qualibre Record, on a tellement vécu d'intégration, tellement vécu de choses, que c'est une expérience qu'on a acquise. que j'ai pu acquérir avec les années. Et le but, c'est mes collègues du comité de direction et les collègues au sens large de pouvoir accompagner pour que tous ensemble on puisse grandir et faire grandir la société dans son organisation, dans sa gestion quotidienne, qui est essentielle. Donc moi, je suis plus à un rôle vraiment d'être dans la stratégie, d'être aussi un petit peu le côté visible de l'entreprise. Ça, c'est aussi une volonté d'être un petit peu le côté plus visible média. Mais par contre, dans le quotidien, d'aider mes collègues, d'accompagner, de challenger. Mais de façon vraiment plutôt positive, je ne suis pas là pour être avec le bâton, ce n'est pas du tout l'idée. On est vraiment une équipe et je veux vraiment qu'on ait cette idée d'équipe et que tous ensemble on puisse grandir.

  • Bryan

    Quels sont les défis justement quand tu arrives avec toutes ces expériences d'acquisition ? Justement, on interd'imagine, ils savent que tu as fait grandir des entreprises par acquisition. On l'a dit, on off rapidement, mais donc Silicom Group, ça a grandi par rapport, si on compare à Qualibroker, plutôt lentement. si on prend les deux ?

  • Gregory

    Ouais, alors, c'est discutable, dans le sens qu'on a quand même, Silicom a 6 ans, en effet, ils ont commencé à 2, on est 4 ans. Ah ouais, ok,

  • Bryan

    bon, bon.

  • Gregory

    Ils ont commencé à 2, il y a 6 ans.

  • Bryan

    C'est une belle croix,

  • Gregory

    ça. Voilà, donc, je dirais que c'est à peu près, on est dans le même, un petit peu plus, moins rapide que Qualibre, mais on est quand même dans les mêmes temps de passage, malgré tout.

  • Bryan

    Ah non, non, ok, non.

  • Gregory

    Quand je suis arrivé, on était presque déjà 100, mais maintenant, un petit peu moins, parce qu'on a quand même un petit peu réorganisé l'entreprise. Mais c'est vrai qu'il y a eu cinq acquisitions en six ans. Donc c'est quand même au pas forcé.

  • Bryan

    Mais alors ils ont cette culture du développement comme ça assez rapide ?

  • Gregory

    Je veux dire oui, non, oui, ils ont vécu et les équipes aiment ça parce que c'est passionnant. On est dans une entreprise qui grandit ainsi de suite. Après dans la gestion quotidienne, dans l'interne, c'est quand même un point aussi que moi je voyais de mes yeux de président. On manquait un petit peu de côté intégration et c'est vrai que l'intégration c'est un challenge quand même majeur. Et puis c'est vrai qu'il faut avoir de l'expérience de comment intégrer des sociétés. Et dans le secteur informatique, c'est un petit peu plus compliqué que dans le métier de l'assurance. C'est qu'il y a quand même des dimensions des outils, il y a des métiers différents, il y a des approches différentes. Donc il y a beaucoup plus de discussions autour du métier. Dans l'assurance, il y a quelques discussions dans ce côté-là, mais c'est plus des débats humains et plus des débats d'égo. Alors que dans la partie informatique, on est plus sur des débats de religion. Je prends des exemples un peu bateaux, mais entre celui qui aime PC, qui aime les Mac, on tombe vite dans ces types de discussions. Le but, c'est de mettre les gens ensemble et de les faire fonctionner. Donc là, il y a quand même un gros travail en ce moment. de ramener toutes ces entreprises ensemble et puis de vraiment pouvoir avancer de façon sereine et d'une seule voie en fait et pas d'être cinq sociétés les unes à côté des autres mais vraiment d'une seule voie et là c'est le travail qu'on est en train de faire depuis depuis plusieurs mois et on avance très très vite donc je suis très content de la dynamique de l'équipe en place vraiment du comité de direction mais aussi des collaborateurs au sens large parce que c'est pas facile moi j'arrive en effet j'ai un peu de réputation les gens me connaissent que je vais assez vite je suis assez exigeant parce que voilà j'aime cette compétition et Et puis, les gens avaient bien sûr un peu peur en disant, mince, mais qu'est-ce que ça vous... Les gens ont toute une idée, et derrière ça, ils se font des a priori énormes. Et franchement, j'ai été plutôt bien accueilli, et je trouve que ça se passe vraiment bien. Et puis, j'essaie d'être le plus honnête, transparent possible, de savoir où on va. Ce n'est pas toujours facile d'entendre ce que j'ai à dire, parce que des fois, c'est un peu dur. Mais j'estime que c'est aussi notre rôle de donner des fois les vérités de la situation, de dire... quand c'est vraiment bien, puis d'être content, et puis de valoriser les gens quand c'est bien, mais aussi de dire qu'on doit progresser, et ce n'est pas encore au niveau qu'on doit avoir. Et on doit encore progresser, on a encore, par rapport à nos ambitions, on n'est pas encore au niveau qu'on doit être. Mais c'est un travail, c'est in progress.

  • Bryan

    Tu parles de challenge, de défi, d'intégration, donc l'or d'acquisition. Quels autres challenges tu as ? Là, tu as parlé un peu de l'aspect humain par rapport à la religion d'une marque ou autre, l'aspect technique. En termes de culture, comment est-ce que tu fédères une culture quand tu viens intégrer si rapidement plusieurs entreprises qui ont des cultures potentiellement complètement différentes ?

  • Gregory

    En tout cas, ce que j'ai fait dans ce cas-là, c'est que je suis arrivé, j'essaie de… Faire un peu un état des lieux. Et puis très rapidement, j'ai essayé de mettre en place une organisation qui me ressemblait plus, qui était assez équilibrée, et aussi avec des personnes fortes, des personnes clés fortes. On a beaucoup de personnes clés, mais au sein du comité de direction, je voulais monter une équipe forte au sein du comité de direction, ce qui a été fait. Et on s'est mis d'accord, on est parti au vert avec ce comité de direction pour vraiment se mettre d'accord, mais c'est qui on veut être. Comment on veut être, c'est quoi notre ADN, comment on veut être perçu dans le marché, et puis de l'écrire, de le construire, et de pouvoir amener nos collègues avec nous pour voir s'ils étaient d'accord avec cette approche que l'on avait de notre ADN. Avec Eucoté, je donne quelques exemples, pour nous c'est très important qu'on ait un côté dynamique, qu'on se sente aussi responsable de nos actes. Le côté transparent, honnêteté est très important pour nous, par exemple. Mais l'honnêteté, des fois, tout le monde dit oui, c'est super les boîtes honnêtes, mais c'est dur parce qu'il y a plein de fois, nous, on est honnête jusqu'au bout. On va dire vraiment ce qu'on pense. Donc, ce n'est pas toujours simple à accepter d'avoir cette honnêteté à tous les niveaux. Donc, c'est vraiment essayer de poser un cadre, une vision, des valeurs, une stratégie claire. Puis après, de communiquer. Ça passe par beaucoup, beaucoup de communication pour essayer qu'on soit aligné. Et pour moi, je pars toujours du principe que plus les gens sont alignés en effet entre eux, plus la boîte, elle avance. Et c'est un gros travail de communication. On doit beaucoup communiquer. Mais aujourd'hui, on a la chance d'avoir des outils qui nous aident par rapport à, si je prends il y a 15 ans, c'était beaucoup plus compliqué de communiquer qu'on est sur plusieurs sites. Là, aujourd'hui, Silicom, on est à Genève, Lausanne, Fribourg et Sion. Donc c'est vrai que ce n'est pas simple toujours qu'il y ait un alignement entre les régions, des gens de pas du même métier. Mais on essaie quand même d'être dans des zones où il n'y a qu'une seule communication, la même pour tout le monde, et que la ligne soit la plus claire possible.

  • Bryan

    Là, tu utilises certains moyens spéciaux, outils informatiques ou vous fédérez à travers des events ou des cafés virtuels ?

  • Gregory

    Alors, en effet, déjà toutes les semaines, c'est quelque chose que j'avais déjà mis en place chez Qualibroker, que j'appréciais énormément de faire parce qu'on était aussi multi-sites. Et puis, c'est en fait à la suite du Covid qu'on a gardé ça. C'est vraiment que tous les lundis matins, on a en fait un café virtuel de 15 minutes où vraiment c'est la zone d'information. Et c'est toutes les semaines, c'est hebdomadaire. Et on va prendre 15 minutes pour expliquer ce qui s'est passé dans la semaine, passer les messages clés, rappeler les points essentiels. Alors, c'est que 15 minutes, ça ne déborde pas, c'est millimétré, on ne déborde jamais sur 15 minutes. Si après 5 minutes, on n'a plus rien à dire, on arrête. Ce n'est pas le but de faire 15 minutes pour faire 15 minutes. Et on a vraiment tout le monde qui se connecte. Et c'est un peu le lancement de la semaine. Et on est sûr que tout le monde a le même discours. Ça, c'est un premier point qui est pour moi essentiel. Le deuxième point, c'est qu'il faut aussi qu'il y ait des événements, que les gens se réunissent. Parce qu'on est en... J'ai un de mes collègues qui dit toujours on n'est pas une équipe si on ne se réunit pas. Les gens qui ne se réunissent pas ne peuvent pas être une équipe. Donc ça, il faut aussi les réunir avec des événements et il faut aussi avoir un côté un peu lâché prise, avoir du plaisir dans ce qu'on fait. On ne lance pas des fusées sur la Lune, donc on peut être détendu, faire du très bon travail, mais quand même avoir du plaisir et avoir du fun dans l'activité. Et ça, on essaie quand même aussi d'insuffler cette philosophie-là.

  • Bryan

    Tu as parlé de ton rôle qui aujourd'hui... Justement, de faire ce que tu viens de dire là, fédérer, faire en sorte que l'intégration des entreprises que vous allez acquérir se fasse de manière plus fluide possible. Cette partie un peu PR, donc relations publiques. Je vais te poser une question. Je te disais avant, Tang m'a parlé de toi parce qu'on disait qui sont les prochains. J'ai dit Grégory. Il est vraiment bien Grégory. Il me disait que c'est une machine de guerre en vente. Tang, en tout cas, c'est comme lui le dit, il ne se considère pas un bon commercial. Lui se considère comme une personne introvertie et qui maintenant fait de la com. Il a dit Grégory, c'est mon autonome. C'est le vendeur incroyable. Donc, cette partie-là, toi, tu as une partie vente, je ne sais pas, purée dure un peu.

  • Gregory

    Alors, clairement, déjà, c'est gentil qu'il dise ça. J'apprécie. C'est une bonne langue. C'est sympa qu'ils disent ça. C'est d'où je viens. Je viens quand même du monde à la base du commercial. Puis moi, je suis un passionné. Donc, j'ai cette énergie où je veux convaincre en fait. La vente, c'est convaincre. Et moi, j'aime ce côté de convaincre, ce qu'on fait. Donc, c'est clair que je n'ai pas besoin de beaucoup me forcer. J'aime ça. Et après, pour l'organisation aujourd'hui, ce qui est compliqué dans ma position, c'est que je ne peux pas être celui qui doit être… la marque, positionner la marque, être dans celui qui a l'écosystème avec le réseau et animer le réseau autour de l'entreprise, puis en guillemets être le vendeur, c'est compliqué. Donc on a plutôt une organisation aujourd'hui, moi je suis plutôt un ouvreur de porte, en plus dans la partie IT, il faut quand même le dire, c'est pas mon métier, donc je suis pas d'une légitimité, je peux avoir un réflexe, un patron d'entreprise, comprendre comment moi je digitaliserais une PME, ça c'est quand même quelque chose que... Je suis dans pas mal de conseils d'administration, donc j'ai cette sensibilité-là. Mais après, la partie vraiment technique, ce n'est pas mon métier. Et heureusement, tous mes collègues sont bien plus forts que moi sur ce sujet-là. Donc, mon rôle, c'est d'ouvrir des portes, leur permettre d'arriver, puis de les accompagner, puis d'aider à offrir des possibilités à nos contacts, à nos prospects, à nos clients. C'est ça la meilleure approche. Donc oui, je fais du commercial tous les jours, mais non, je ne prends pas mon téléphone pour appeler du commercial.

  • Bryan

    Est-ce qu'un ouvreur de porte ou un facilitateur n'est pas en quelque sorte un commercial ? Et quand on dit commercial, j'ai l'impression, alors pour moi il faut appeler un chat un chat, parfois on a cette idée un peu péjorative du commercial. Mais concrètement commercial, si on veut l'embellir, on dit qui est account manager ? C'est ça.

  • Gregory

    Le côté commerçant, moi, je n'ai aucun souci. Au contraire, c'est un magnifique métier. Le commerçant, c'est un très beau métier qui est très important. Comme tu dis, souvent péjoratif à tort parce qu'il n'y a pas d'entreprise sans vente. Il n'y a pas de chiffre d'affaires. Il y a quelques exceptions, mais c'est rarissime. Donc, non, non, clairement, mon rôle, je fais partie de la chaîne, du process commercial. Je fais partie d'une partie de cette chaîne-là en travaillant sur le réseau, en ayant cette dynamique de vente ou de mise en avant. Et moi, je vois aussi que les... Nos prospects clients sachent que je suis proche quand même de l'activité et que s'il y a un problème, je veux qu'on puisse m'appeler, mon téléphone est ouvert et on m'appelle et je puisse intervenir et aider pour que ça fluidifie les échanges. Donc bien sûr, je fais un peu de relations publiques, mais les relations publiques c'est du commercial. Et je pense que le rôle du CIO, du patron d'une boîte aujourd'hui, de plus en plus de PME veulent travailler, veulent avoir ce contact avec des dirigeants parce qu'on veut avoir l'accès direct. Donc je pense que c'est notre rôle aussi, chacun peut s'organiser différemment. Mais moi j'aurais de la peine à ne pas jouer ce rôle-là, j'aime trop ça. Et je pense que ça a un impact quand même positif pour l'entreprise. Et mes collègues en jouent très bien, ils savent très bien l'utiliser. En me disant Ah mais là, je sais que tu connais quelqu'un, je sais que tu peux nous aider, ouvre-nous une porte par ton réseau. On a vraiment, sur la partie commerciale, qu'on parle un peu de chasse, on parle souvent des éleveurs et des chasseurs. La partie chasse, moi j'aime dire, on chasse en meute en fait. C'est vraiment ce côté, on est en équipe. Et chacun a son rôle dans la meute pour faire fonctionner et gagner des clients, c'est important et c'est aussi plaisant.

  • Bryan

    Tu as parlé de ton comité opérationnel de direction. Tu as un directeur vente ?

  • Gregory

    Oui, bien sûr, il y a un directeur commercial qui est essentiel. J'ai vraiment besoin de lui. C'est vraiment le relais, la personne avec qui j'échange le plus à l'intérieur de l'entreprise parce que je l'ai quasiment tous les jours, parce qu'on échange beaucoup sur les stratégies, sur comment on doit faire. C'est vraiment mon pendant sur cette partie-là. Et heureusement qu'il est là. Il est très bon. En plus, heureusement qu'il est là parce que je ne pourrais pas faire ça seul. Je n'ai pas les compétences.

  • Bryan

    tu ouvres des portes, on t'appelle pour ton réseau, tu étais à l'époque, je crois que c'est quand je dis à l'époque, c'était pas il y a 10 ans mais notre épisode je crois qu'il était on l'a fait il y a 3 ans, il me semble tu étais président de Entrepreneurs Organization, donc I.O est-ce que tu es toujours, tu fais toujours partie de I.O alors oui,

  • Gregory

    je suis, en fait j'ai quitté I.O après ma présidence parce que Pour une raison simple, c'est qu'au sein de Qualibroker, on commençait à rentrer dans un côté très grand groupe. Je me sentais moins entrepreneur à l'intérieur de l'entreprise. Donc il y avait un côté, je me sentais moins légitime, parce que j'étais moins entrepreneur, je dirigeais, on avait plusieurs centaines de collaborateurs, donc c'était un autre fonctionnement. Et puis en fait, quand je suis retourné chez Silicom, c'est une des premières choses que j'ai fait. Ah ouais ? C'est que j'ai dit, j'ai rappelé mes amis d'I.O. en disant, je vais revenir parce que je me ressens nouveau, je dirais légitime de pouvoir échanger. Et je ne voulais pas rester dans I.O. et puis être celui qui disait, alors je vous rappelle en 2012, voilà ce que j'ai fait. J'aime pas ce côté que du passé, déjà on peut apporter de la valeur, mais moi j'aime être dans l'action et dans le aujourd'hui plus que vraiment dans le passé. Donc naturellement, j'ai... Je suis retourné chez I.O. avec beaucoup de plaisir, retrouver mes réflexes du passé, mais je ne suis plus au board du tout. Je suis vraiment un membre comme les autres et ça me va très très bien.

  • Bryan

    Je me pose toujours la question, moi je fais partie du GJD, le groupement des jeunes dirigeants, et très récemment de l'APM, l'association pour le progrès du management. Là c'est plus sous forme de séminaire si on veut, c'est des experts qui viennent généralement de Paris. et puis qui ont une expertise incroyable dans certains domaines. Typiquement dans la partie conseil d'administration, il y a une personne que moi je n'avais pas vue, je n'étais pas encore là. Si je ne dis pas de bêtises, il s'appelle Antoine Maillot. Ça te dit quelque chose ? Si je ne dis pas de bêtises. C'est une personne qui gère, qui est le président du conseil d'administration d'une famille, une holding qui a le roi Merlin, des entreprises énormes françaises. C'est plusieurs milliards sous gestion de cette famille-là. On a des gens comme ça qui viennent. Je me pose de plus en plus la question parce que là, la PM, c'est une demi-journée, voire un peu plus par mois. Encore une fois, c'est un réel enrichissement avec des gens aussi qui sont bienveillants, qui ont des entreprises. Donc, c'est toujours un plaisir de se rencontrer. Et le GJD, c'est un petit peu plus basic dans le sens une bouffe de temps en temps, des gens qui ont des entreprises d'une taille plus ou moins grande, il n'y a pas trop de restrictions pour y entrer, contrairement à I.O. ou à l'APM, où l'APM c'est aussi assez restrictif et puis c'est un groupe qui est plutôt petit. Je me pose de plus en plus la question maintenant que je suis dans une startup. Il y a SolarSplit, il y a Will.i.Telecom, c'est une entreprise qu'on a avec mon père que je veux aussi bien développer. À quel point est-ce que ce temps est vraiment bien alloué ? hors réel développement. Et donc là, c'est intéressant d'avoir ton retour qui, alors tu ne te sentais plus correspondre à I.O. de par l'activité ou le développement de Qualibroker, mais par contre, maintenant que tu es retourné chez Silicom, directement, c'est une des premières choses que tu fais. Pourquoi ?

  • Gregory

    Parce que j'avais vraiment, moi c'est aussi une soupape, c'est un modèle, mais c'est une soupape pour moi d'échange, aussi de réseau, c'est un endroit où on rencontre plein de gens qui nous ressemblent, qui nous font grandir, donc moi j'avais besoin encore de retrouver cette dynamique là. Elle m'a beaucoup, elle m'a quand même manqué, quasiment en deux ans je n'ai pas été dans I.O., donc elle m'a quand même manqué. Après, comme tu disais, sur la partie du temps, moi j'essaie toujours d'analyser, de me dire, est-ce que vraiment ça m'apporte encore de la valeur ? Et je peux être assez strict. Je te donne un exemple, j'étais rentré dans Apia, qui est une association qui était pour tout ce qui était administrateur indépendant, qui est une très belle association. Mais voilà, je ne retirais pas la valeur, je ne voyais pas l'intérêt. Après quelques séances, je ne me sentais pas complètement à l'aise dans le système, peut-être à cause de mon âge, pour différents points, alors que c'est des gens de qualité.

  • Bryan

    Des gens plus âgés ?

  • Gregory

    Des gens plus âgés, des gens vraiment plus âgés. Et moi, c'est clair que je faisais de plus en plus de conseils d'administration. Donc, je trouvais intéressant d'avoir cette casquette administrateur indépendant et de pouvoir être dans cette case-là. Mais je me suis rendu compte aussi que ça commence à arriver, mais il n'y a pas beaucoup de... Jeune, entre guillemets, 43 ans, c'est pas si jeune que ça, mais il n'y a pas beaucoup de vraiment... Le conseil d'administration a encore réservé à une population, on va dire 60 et plus, et en tout cas dans l'image qu'on peut en avoir. Et c'est vrai que c'est quelque chose qui devait, qui je pense devait évoluer, et puis moi je ne me sentais pas totalement en adéquation, et on a peut-être une génération... On aime bien faire plein de choses. La preuve, tu parles que tu es dans une startup, que tu as l'entreprise avec ton papa, tu fais un podcast. Ça, c'est typiquement quelque chose de cette génération. On a besoin de faire plein de choses. On n'aime pas trop nous mettre dans une case. On aime moins nous mettre dans une case. Dans le passé, je pense que c'était le marché qui attendait de ça. Tu étais vraiment dans une case et tu ne pouvais faire qu'une seule chose. Aujourd'hui, on a plus un portefeuille d'action, un portefeuille d'activité. Je ne me retrouvais pas. Très rapidement, après un an, j'ai dit que j'arrête. Ça ne me correspond pas.

  • Bryan-intro

    Qu'est-ce que tu penses justement de faire plein de choses ? Ça c'est une autre question que je me pose parfois mais concrètement si je n'avais pas de podcast c'est très binaire ce que je dis mais si je n'avais pas de podcast, pas de Solar Split et que 200% ou les télécoms ou l'inverse que Solar Split ou l'inverse que le podcast j'ai l'impression que tout d'un coup en faisant une seule chose j'irais beaucoup plus vite, peut-être beaucoup plus loin de manière beaucoup plus... plus grande...

  • Gregory

    Moi, je prends le problème dans l'autre sens. La question que je me pose, c'est de me dire qu'est-ce qui me drive, c'est quoi mon plaisir ? Parce qu'il ne faut pas oublier qu'on fait tout ça, on aime l'entrepreneuriat, on aime les entreprises, on aime développer des choses, mais il faut se rappeler pourquoi on fait les choses. Et ça, je pense que c'est quand même le point clé. Et personnellement, je suis sûr que si tu faisais que une activité, tu serais peut-être malheureux, peut-être qu'en effet, dans ton entreprise, peut-être que tu serais deux fois plus grande, peut-être, mais est-ce que tu serais plus heureux ? Je ne pense pas. Et en fait, c'est ça qui est intéressant, c'est de se dire qu'est-ce qui m'amène du plaisir et être conscient de ça. Après, il y a des sacrifices à faire, il y a des choices à faire par rapport à ça, mais il faut bien se dire c'est quoi le plus important. Et quand on a défini ce qui est le plus important, après, on s'organise son environnement en fonction de ça. Si c'est uniquement de grandir, faire de l'argent, de nouveau, il n'y a pas de jugement de valeur par rapport à ça, c'est un choix. Mais si c'est que ça... C'est clair, il faut mieux faire qu'une activité, se concentrer le plus possible, travailler 20 heures par jour. Il y a plus de chances d'y arriver, c'est certain. Après, est-ce que les gens, 20 ans après, se retrouvent heureux là-dedans ? Moi, c'était sûr que non, mais après, il y a des gens, la réponse est oui. Mais il n'y a que personnellement, on peut répondre à cette question.

  • Bryan-intro

    Et toi alors, quelles sont ces activités que tu fais ?

  • Gregory

    Alors moi aujourd'hui, j'ai vraiment réfléchi à ça assez longuement. Moi j'ai deux points qui m'ont toujours driveé. Un, c'est vraiment le côté du projet. Moi j'aime ce côté résoudre des problèmes, projet, vraiment être dans le cœur de la stratégie d'entreprise. Donc moi j'essaie d'organiser tout mon environnement de mon écosystème autour de la stratégie d'entreprise. Et puis j'ai une obligation, une problématique à gérer que je veux absolument, c'est avoir du temps. Donc c'est vrai que je veux ça, mais par contre ce que je ne suis pas prêt à casser, c'est quand même d'avoir le maximum de temps. Je vois trop d'entrepreneurs et d'entrepreneuses qui sont en train de courir, essouffler, disent j'en peux plus, je ne sais plus comment m'en sortir Et c'est terrible. On fait ça pour être libre. L'entrepreneuriat, c'est pour trouver la liberté. Et en fait, les gens deviennent prisonniers de leur propre entreprise, ce qui est terrible. Donc aujourd'hui, je pense que moi, c'était ma rigueur, je voulais du temps. Absolument, je voulais faire ça, mais avec du temps. Après, il y a des conséquences. C'est-à-dire que si on veut du temps… Il faut qu'on engage plus de gens, il faut faire des fois son travail. Qui dit engager des gens, ça veut dire peut-être gagner moins bien sa vie, accepter d'avoir un moins gros salaire, pour avoir justement du temps. Donc après, c'est des choix qu'il faut faire. Donc moi, aujourd'hui, en effet, j'ai Silicom qui est un projet qui me plaît. À côté, j'ai le côté conseil d'administration que j'adore, parce que je suis dans ces conseils et puis on parle de stratégie et ainsi de suite. Même si des fois, le conseil d'administration, pour moi, en tout cas dans la PME, des fois, c'est un petit peu rigide et des fois, je trouve que ça manque un peu d'agilité. et je fais aussi pas mal maintenant de plus en plus d'accompagnement où j'aide certains amis entrepreneurs à les aider sur l'acquisition externe à échanger justement sur l'organisation comment être plus libéré au niveau du temps parce que je suis assez bien organisé en général et puis ça, ça me plaît beaucoup parce qu'il y a beaucoup de un peu de give back on s'entraide et là j'y trouve beaucoup de plaisir et voilà, moi j'essaie de tout driver au maximum sur le plaisir et après quelques actions voilà, récemment aussi j'ai commencé un blog avec Bilan et j'ai fait un blog parce que ça me plaisait de parler sur tout ce qui est bilan et de toutes les PME au niveau de la Suisse romande. Je fais partie d'un fait d'IO, mais je fais partie également de Suisse Wouz Wou, qui met en avant des personnalités en Suisse. Je fais partie du prix SVC, Suzanne Sherklub, qui met des entreprises. J'ai vu passer ça. Voilà, c'est maintenant cinq ans que je suis dans le jury du prix SVC. Et ça, c'est passionnant. On rencontre des entreprises incroyables en Suisse qu'on ne connaît pas. Moi, je suis un peu driveé par le côté ce qui me plaît. Bien sûr, il faut quand même gagner sa vie, il faut quand même s'en sortir. Mais... Au bout d'un moment, on n'a pas besoin de nouveau d'avoir deux Porsche. Ce n'est pas ma vision des choses. Moi, je suis plus drivé par le projet que vraiment par le financier.

  • Bryan-intro

    Est-ce que tu arriverais à donner un espèce de pourcentage de charge par rapport à toutes tes activités pour la partie Silicom Group ?

  • Gregory

    Oui, c'est extrêmement clair. Dans mon fonctionnement aujourd'hui, je ne veux pas dépasser un 50

  • Bryan-intro

    de mon temps je te pose cette question parce que moi j'ai des réflexions par rapport justement à ces deux entreprises en l'occurrence donc oui les télécoms c'est Solar Split où à un moment donné Il faudra qu'il y ait un switch selon le développement de Solar Speed ou selon le développement de WeLight Telecoms. La grande question, c'était aussi de savoir potentiellement, après évidemment je suis conscient que ça dépend aussi du secteur d'activité, ça va dépendre de ce qu'on veut et de ce qu'on peut faire, mais quel est potentiellement le pourcentage minimal pour être dans un OC, dans un comité opérationnel ? Et donc là, toi, tu dis environ 50 Moi,

  • Gregory

    je pense même qu'un 40 si c'est bien structuré, si on a des équipes qui sont fortes en dessous, un 40 on peut le faire, même avec des entreprises. Alors après, plus c'est grand, plus c'est facile. Il ne faut quand même pas négliger ça. Je pense qu'en effet, au LibreCore, j'ai connu un peu les étapes différentes tailles, de 5 à plusieurs centaines. C'est quand même… Moi, j'ai quand même vu une différence de moins de 100, plus de 100. C'est-à-dire que moins de 100, très vite, on est quand même encore un peu happé par l'opérationnel. Après, plus de 100, c'est un peu plus facile de les prendre à la distance. Mais en termes d'organisation, si on est bien organisé, si on a une bonne équipe, moi, je pense qu'à 40 on peut diriger une entreprise de façon très, très correcte. Et à 40 on est obligé d'être concentré sur l'essentiel. C'est sûr. Et puis, il y a tellement de dirigeants qui tombent, malheureusement, à gérer des petites choses, à faire du micromanagement, parce que c'est humain. Moi, j'étais le premier à faire ça. En fait, ça permet vraiment... Quand on se dit qu'on n'a que 40% de son temps pour diriger une entreprise, on doit être efficace et puis on n'a pas le temps de chômer. Puis on doit mettre de l'intelligence dans ce qu'on fait. On doit vraiment mettre de l'intelligence dans ce qu'on fait. Et ça, c'est passionnant.

  • Bryan-intro

    Et c'est quoi bien s'organiser alors ?

  • Gregory

    Ce que je veux réaliser, c'est déjà de se dire, est-ce que les gens qui sont autour de moi, c'est leur laisser la place pour qu'ils se responsabilisent et qu'ils puissent grandir ? C'est clair que si on micromanage, peut-être le patron qui tout passe par lui, est trop courant de tout, avoir peur que son collègue, il va faire des erreurs, on n'est que là-dedans, c'est impossible de prendre de la distance. On se dit toujours, ils ne sont pas assez bons, ils ne sont pas encore prêts. Moi, je pense à dire, voilà, on a tous fait des erreurs, on en fait tous les jours. Donc moi j'aurais tendance vraiment à les pousser Je dirais à mes collègues Je leur dis, sachez que moi mon rôle C'est pas vraiment pas de prendre Je dirais au coeur de tout De loin pas, prenez-vous Moi je suis là, si vous avez besoin de moi N'hésitez pas à m'appeler, je suis à disposition Mais par contre, si vous êtes à l'aise Il faut foncer, mais foncez Il y a quelques garde-fous, qui sont des garde-fous financiers Ils peuvent pas faire n'importe quoi sur quelques investissements Mais dans le quotidien Les gens ont du bon sens C'est... Leurs échecs seront aussi mon échec. C'est aussi à moi, dans mon rôle, de les suivre, qu'on fait notre entretien tous les 15 jours. On parle des problématiques, on se coach, on s'entraide. C'est essentiel.

  • Bryan-intro

    Accepter l'imperfection.

  • Gregory

    Oui, mais ça fait partie du truc. Et puis, il n'y a pas qu'un chemin. Il n'y a pas qu'une vérité. Il y a plein de modèles différents. Et c'est ce qui rend d'ailleurs la beauté, cette force collective, c'est ce qui rend la force d'une entreprise. Si c'est que one man show et qu'il n'y en a qu'une personne, on sait tout, on sait mieux que tout le monde. Il faut un peu de vision, il faut du drive, il faut arbitrer de temps en temps. Il n'y a pas le choix, c'est le rôle du patron. Mais par contre, il faut quand même que les gens puissent s'exprimer et leur laisser beaucoup de place. Parce que moi, je suis toujours impressionné qu'on laisse la place aux gens comme ils grandissent. C'est clair que si on les enferme... ils n'osent pas prendre leur place. Donc il faut laisser de la place pour qu'ils puissent grandir.

  • Bryan-intro

    Et là, maintenant, Silicom Group, vous êtes dans un monde, pas vous êtes dans un monde, vous êtes dans le monde de l'IT, en termes d'organisation. Tu connais Pascal Meyer, tu connais Coca.ch. Bien sûr.

  • Gregory

    J'étais avec Fabio de Coca hier soir. C'est le hasard qui fait la chose. J'étais avec Fabio de Coca hier soir. On parlait de l'holacratie, je suis sûr que tu vas me le dire là.

  • Bryan-intro

    C'est ça, exactement. Je voulais avoir ton retour par rapport à l'holacratie.

  • Gregory

    Pour petite histoire, on a Fabio, magnifique, qui nous a fait une super présentation hier de comment ils avaient mis en place l'holacratie au sein de Coca. C'était passionnant.

  • Bryan-intro

    Mais ?

  • Gregory

    Mais oui, franchement, il l'a très bien présenté. Ce que j'ai beaucoup à dire, bien évidemment, ce n'est pas simple. Il est chouette. Moi, le sentiment que j'ai, c'est qu'il y a beaucoup d'énergie et de temps qui est passé pour mettre l'holacratie en place. Beaucoup de temps où on discute de soi-même, on se regarde un peu le nombril en disant mais comment on est organisé ? Qu'est-ce qu'on fait ? Donc, toute cette énergie-là, la question, c'est est-ce qu'elle vaut la peine ? Ce qui est positif, c'est que si les gens ont du plaisir là-dedans, si ça permet d'aligner les gens, ce qui est apparemment le cas quand même, parce qu'on clarifie les rôles de chacun, on met tout plus clair, ça, c'est très positif. Moi, ce qui m'inquièterait, c'est de me dire mais qu'est-ce qui m'inquiète ? Dans ce que je lui ai dit, je dis mais... Combien de temps ? Ça a l'air quand même de passer beaucoup de temps là-dessus. Et puis, est-ce qu'après, d'un seul coup, on ne crée pas une entreprise qui commence à être habituée à que se regarder soi-même et pas à se regarder le reste ? Ça, c'est une de mes craintes. Par contre, le modèle en cercle avec des rôles, ça m'a beaucoup parlé. Je le connaissais déjà un peu, mais... On est entré dans les détails. Ça, ça m'a quand même fait me poser des questions en termes d'organisation. Parce que nous, on a une organisation aujourd'hui un peu plus traditionnelle, même si c'est très plat. On n'est pas du tout dans une pyramide. On est vraiment quelque chose de très, très plat. On a quand même des fois des rôles où celui qui est à gauche dans l'organigramme, il pourrait avoir un rôle dans la partie droite de l'organigramme. Et c'est vrai que la partie en cercle permet quand même de résoudre cette problématique-là et d'éclairer les gens et puis pas de mettre les gens dans des cases figées. Et ça, c'est quand même un côté positif. Je pense que dans une organisation plus traditionnelle, on peut garder cette dynamique, mais ça passe par beaucoup de communication, par beaucoup d'ouverture, par une culture du feedback qui est très forte. Parce que si ton collaborateur, ton collègue, il te dit moi j'ai le ras-le-bol de faire que ça, j'aimerais m'occuper de ça c'est-à-dire si on lui dit mais non, t'es dans ta case, circule, il n'y a rien à voir c'est compliqué. Alors qu'on peut être à l'écoute et trouver des solutions. Et ce côté parcercle, je pense, met beaucoup de dynamique. Après le côté autonomie complète, que toutes les décisions... Beaucoup de décisions, pas toutes, mais beaucoup de décisions sont prises par l'intelligence collective, par les équipes. C'est clair que avec ma culture, je suis un peu flippé. Je trouve génial que ce qui arrive soit extraordinaire, mais j'aurais peur de la mettre en place à certains niveaux. Parce que j'ai toujours peur de l'alignement des intérêts. Et puis est-ce que nos intérêts sont toujours alignés ? C'est une vraie question. Donc voilà, je préfère encore aujourd'hui. Ce n'est pas quelque chose que j'aimerais mettre en place, mais je suis beaucoup moins, je dirais, rigide par rapport à ça que ce que je pouvais l'être. on va dire il y a 2-3 ans et surtout je crois qu'il y a aussi beaucoup de gens on a eu beaucoup de communication sur son théologie avec aussi une image très blanc noir Je crois qu'il faut aussi d'avoir qu'il y a différentes couleurs qu'on peut amener. Et ce n'est pas d'un côté ou de l'autre. On peut un peu gérer son curseur. Et il y a du bon là-dedans parce que les valeurs qui sont derrière, elles ne sont clairement pas mauvaises, elles sont même très bonnes en fait. Donc ça, il faut quand même l'écouter. Et il faut quand même être à l'écoute de ça, je pense, en tant que dirigeant. Et on ne peut pas juste dire, non mais c'est des rêveurs qui ne veulent plus qu'il n'y ait de patron. Ce n'est pas aussi simple que ça. Et heureusement, il n'y aurait pas autant de gens qui adhèreraient d'ailleurs.

  • Bryan-intro

    et moi je suis un peu je suis plutôt dans une écoute à observer ça aujourd'hui un peu de loin mais je trouve intéressant c'est Jean-Marc Félisdorf que tu connais de Tipeee et ça maintenant que j'ai eu aussi sur ce podcast qui lui était et est toujours alors c'est pas réticent le mot que je cherche mais eux sont très horizontaux justement ils sont très loin dans cette démarche là mais ils n'ont pas, si on veut, le label holacratique. Par contre, ils sont organisés en cercle, ils sont agiles, ils sont bicorps, ils sont au max d'où tu peux aller sans la dernière étiquette label holacratique. Je ne sais pas si tu as déjà échangé à ce sujet avec Jean-Marc.

  • Gregory

    Je connais extrêmement bien Jean-Marc, on se connaît aussi à titre personnel, donc c'est quelqu'un que je connais très bien. Mais c'est lui aussi qui m'a beaucoup... ouvert par rapport à l'allocratie, par rapport à ce côté couleur. C'est lui qui disait ce côté curseur. J'en remarque ce côté-là, ce côté curseur. Et c'est vrai que lui, typiquement, il a adhéré aux valeurs qui étaient derrière, mais il y a un petit endroit où il n'était pas à l'aise de lâcher et il a décidé de ne pas le lâcher. Et ça, je trouve extrêmement intelligent de comment il l'a fait. Et c'est la preuve qu'en fait, on peut aller à un bout, mais on n'est pas obligé d'aller jusqu'au bout du modèle. On peut choisir à quel point on peut souscrire au modèle ou pas. Donc à mon avis, on parle de locratie, mais c'est aussi le côté de respecter les gens, de trouver des modèles où on intègre plus nos collègues en termes de responsabilisation. Et ça, c'est quand même très positif. On a besoin. On veut que les gens soient avec nous dans l'entreprise. On est trop souvent le patron à dire je suis tout seul dans mon coin, mes collègues ne se rendent pas compte ainsi de suite. On a besoin de partager ça. Donc si on peut partager un peu cette responsabilité et de pouvoir en effet faire grandir en même temps les gens autour de nous, franchement, je vois que c'est positif.

  • Bryan-intro

    un exemple que j'avais beaucoup apprécié et je crois pas qu'on en avait parlé pendant le podcast c'était en off une fois il y a justement 2-3 ans la première fois que j'avais échangé avec Jean-Marc où il me disait la problématique quand tu ouvres tout c'est que tu ouvres tout ça veut dire que si l'entreprise va mal potentiellement tout le monde va le voir aussi et la question est-ce Est-ce que tout le monde est prêt à assumer que l'entreprise va mal ? Est-ce que tout le monde a les nerfs assez solides pour continuer alors que l'entreprise va mal ? Et si l'entreprise va mal, on peut en tant qu'entrepreneur se dire Dans tous les cas, on va continuer, l'entreprise va mieux aller l'année prochaine ou dans deux ans. Concrètement, l'équipe n'a pas besoin de savoir tant qu'eux, ils ont leur même salaire, ils sont payés, tout va bien, entre guillemets. Ils n'ont pas besoin d'avoir cette crainte et cette peur et ces insomnies. C'est là où lui me disait, c'est bien, mais il y a une partie peut-être...

  • Gregory

    Ce n'est pas forcément fait pour tout le monde.

  • Bryan-intro

    C'est ça, exactement.

  • Gregory

    Je pense que c'est un miroir quand on fait ce type de démarche. Très vite, on a un miroir, on se met à nu, puis tout le monde en effet voit qui on est dans l'entreprise. Donc ça, c'est un vrai challenge. Est-ce que tout le monde accepte ça ? C'est clair que du moment qu'on fait de l'holocratie avec un modèle aussi ouvert, je pense qu'il y a... Mais que ce soit ce modèle-là ou un autre... Du moment qu'on a une culture, qu'on veut mettre une culture forte avec quelque chose de très bien communiqué, extrêmement clair, c'est-à-dire que le flou a tendance des fois à en faire un peu de tout. Mais par contre, on se plaint qu'on a du flou, on se plaint que les gens ne soient pas vraiment à fond. Alors, comme on veut que les gens soient derrière le projet et que c'est vraiment s'identifier à la société, il faut mettre de la clarté. Mais quand on met de la clarté, ça peut être l'anocratie, mais il y a différents autres modèles, quand on met de la clarté, naturellement, il y a des gens d'un coup qui se disent Ah, si c'est ça, en fait, ça ne me plaît pas mais au moins l'avantage de ça c'est que quelques temps après les équipes évoluent, ça change et on est au moins sûr que les gens qui nous rejoignent adhèrent à cette vision là et on a plus de chance de bien vivre ensemble que d'avoir un peu un flou c'est compliqué après gérer au quotidien après ce que je trouve intéressant c'est c'est

  • Bryan-intro

    un concurrent c'est un de vos concurrents maintenant je pense Je ne pense pas, je suis quasiment sûr. Toi, tu as une veille, tu sais, si je te dis une entreprise, si tu es un concurrent ou pas. Oui,

  • Gregory

    je pourrais être. Uditis. Oui, bien sûr.

  • Bryan-intro

    Tu es un concurrent qui a été racheté.

  • Gregory

    Exactement, mais c'est vrai. Oui, oui, clairement.

  • Bryan-intro

    Mais Uditis, donc Michel Perrin, qui est l'ex-CEO, directeur général, c'est lui qui avait sorti vraiment la spin-off du CSM à l'époque. C'était en 2000, je crois, ou 2001, que je connais bien et que je salue par la même occasion s'il nous écoute. c'est de lui entre autres que j'apprécie ce type d'organisation l'holacratie et ce que j'aime bien de Michel c'est que lui il dit oui on note donc Uditis est à cette organisation holacratique pour lui il faut faire attention de ne pas entrer dans un dogme et potentiellement si tu deviens une entreprise holacratique tu vas entrer dans ce dogme Et donc ce que je trouve intéressant c'est que eux-mêmes en étant holacratiques il y a quand même un étage pour certaines décisions. Et ça, je trouve hyper intéressant, un peu comme le fédéralisme.

  • Gregory

    Oui, je vois bien comment le modèle... Ça, je pense qu'il y a de nouveau... Chacun peut mettre le curseur, la limite, et personne n'oblige de rien, en fait. C'est pas on rentre dedans, on se fait aspirer, on n'a pas le choix. En fait, c'est une boîte à outils. Moi, je le vois plutôt comme une boîte à outils. C'est une autre boîte à outils de management. à utiliser à bon escient selon son organisation, selon son affinité, selon aussi l'étape, selon la stratégie de son entreprise. Moi, je donne un exemple. C'est clair que l'holocratie, moi, ce qui me ferait peur, typiquement dans le domaine sur Silicom, c'est comment on veut faire quand même l'acquisition externe et d'intégrer des sociétés. Aujourd'hui, il y a quand même majoritairement des entreprises qui ne sont pas holocratiques dans le modèle. Imaginons qu'on a 20 collaborateurs à intégrer qui n'ont jamais connu de holocratie, ainsi de suite. À chaque fois, on devrait passer une énergie énorme à intégrer des gens pour comprendre quel est notre modèle. Et donc avec un risque plus important, je pense, un a priori, parce qu'aujourd'hui c'est un a priori plus fort, et les gens prendraient décision de quitter l'entreprise en disant Oula, c'est une boîte démocratique, ça ne va pas me parler Donc j'aurais peur de ça, aujourd'hui, mais peut-être que dans deux ans ce ne sera plus le cas.

  • Bryan-intro

    Oui, c'est sûr qu'il y a d'autres enjeux aussi. Ce n'est pas que tu as ton écosystème qui ne va pas trop bouger et que tu viens parler avec eux et tu dis Bon, allez, on fait le pas, on ne fait pas le pas. Oui, c'est… Ok. Je comprends tout à fait. J'ai noté investissement. Je ne sais plus exactement pourquoi, mais tu as dit quelque chose qui m'a fait penser à l'investissement. Peut-être… Alors, tu as mentionné quelques conseils d'administration dans lesquels tu sièges. Est-ce que lorsque tu entres dans le conseil d'administration, je réfléchis en même temps que je te parle, non, généralement, ça va dépendre, mais tu ne vas pas forcément investir. Non. Mais est-ce que tu investis, toi, en tant que business angel ?

  • Gregory

    Alors... Pas du tout sur de la start-up, parce que c'est pas mon métier, c'est pas ma compétence en fait. C'est juste pas ma compétence. Il y a des gens qui sont brillants pour faire ça, mais c'est pas du tout ma compétence. Par contre, ça peut m'aider en effet s'il y a des gens qui ont besoin d'un coup de main, qui ont des business, puis qui veulent se développer et ainsi de suite. Clairement, c'est des choses que je peux faire, mais je vais le faire plus pour aider une personne dans une situation que pure d'une stratégie financière. Mon énergie, je la passe. Aujourd'hui, je le passe sur Silicom. J'investis mon argent dans Silicom et également à côté pour une gestion de patrimoine personnel. Après, si je peux aider deux ou trois personnes que j'apprécie, qui ont du talent, avec grand plaisir. Mais c'est de nous. Je l'ai dit plus à des gens que vraiment à des projets. Parce que j'aime faire partie des choses. C'est moins mon truc de dire, tiens, on met un ticket et on regarde bien ce qui se passe.

  • Bryan-intro

    C'est pas mon truc. Les CA, les conseils d'administration, tu vas... Tu fais partie de combien de conseils d'administration ?

  • Gregory

    Aujourd'hui, j'en ai trois. En ce moment, j'ai quitté récemment Qualibroker et je me suis organisé différemment de mon quotidien. Je vais clairement monter, je pense, à 4-5. Mais j'ai des conseils d'affaires qui sont très intéressants dans les secteurs différents. Par exemple, chez Indunique, une grosse société de construction qui fait près de 300 millions de chiffres d'affaires. C'est passionnant, c'est un secteur avec des challenges. C'est vraiment incroyable comme activité, avec le risque que prennent ces entreprises. Et la rémunération qu'ils en retirent, parce que les marges sont très très faibles dans ces activités-là par rapport aux risques. Donc c'est vraiment, ils jouent sur un fil, c'est des funambules au niveau du business, je suis toujours très impressionné. Et également je suis chez Expert, qui est une société qui fait du payroll, spécialisé dans le payroll, actif en Suisse, en Allemagne et en Autriche. Magnifique société où j'ai énormément de plaisir à siéger parce qu'on a un magnifique conseil d'administration, puis une équipe qui est incroyable aussi à l'opérationnel. Donc il y a une belle dynamique, c'est des histoires humaines, des histoires de belles sociétés, c'est vraiment sympa de pouvoir participer à ces aventures.

  • Bryan-intro

    C'est quoi comme taille

  • Gregory

    Expert ? Expert, c'est 60 collaborateurs.

  • Bryan-intro

    Suisse, Allemagne, tu dis ?

  • Gregory

    Suisse, Allemagne, Autriche.

  • Bryan-intro

    Suisse, Allemagne, Autriche, ok. Et si je reviens, donc là, tu aimerais monter encore en termes de volume, de conseil d'administration ?

  • Gregory

    Conseil ou accompagnement. Conseil ou accompagner les entrepreneurs. Le modèle, c'est un peu... Vraiment continuer à aider l'écosystème d'autres entreprises.

  • Bryan-intro

    Mais donc dans les conseils d'administration, tu es rémunéré en tant qu'indépendant. Oui. Là, l'accompagnement dont tu parles… Maintenant,

  • Gregory

    oui, je suis également rémunéré dans l'accompagnement. J'ai mis un modèle parce qu'au début, je l'ai fait gratuitement. J'ai testé un peu le modèle gratuitement. Et c'est vrai que même des gens à qui je le faisais gratuitement me disaient Mais comme c'est gratuit ! En fait, la valeur, je me mets moins d'énergie. Alors que si je vais payer, ainsi de suite. Je fais un truc qui arrange tout le monde. Ce n'est pas le but de faire fortune avec ça, ce n'est pas ça l'idée. Mais c'est quand même de mettre une valeur. Parce que ce qui est gratuit n'a pas de valeur quand même. Donc c'est quand même de mettre une valeur autour. Puis ça nous oblige à nous dire, mais est-ce que ce qu'on fait, ça a du sens ? pour l'entreprise, pour soi, et puis d'être très à l'aise, si on veut arrêter, on arrête, il n'y a pas de sujet, mais c'est quand même le but de trouver, il faut qu'il y ait de la valeur à apporter, et moi ça me met aussi la pression de me dire, je suis rémunéré, donc je dois mettre de l'énergie et de l'intelligence pour apporter de la valeur, et ça c'est important.

  • Bryan-intro

    Ouais. C'est comme... les dirigeants, dirigeantes, fondateurs, cofondateurs, etc., qui ont des entreprises et qui ne trouvent pas le temps de faire du sport, parfois, ce que je leur dis, prends un coach une, deux fois par semaine, et en le payant, tu verras que tu prends du sport. Généralement, ils disent, je vais aller, les bonnes résolutions du début de l'année, tu t'inscris à la salle, tu t'inscris je ne sais pas où. Ça dure trois semaines, puis après, on n'a plus le temps.

  • Gregory

    C'est ceux qui font gagner leur vie aux salles de sport. C'est un spécimen de janvier qu'ils ne vont jamais. Exactement.

  • Bryan-intro

    Pour cette partie, environ 50% de ton activité, de ton temps est dédié à Silicom Group. Est-ce qu'en termes de pourcentage... Salariale, c'est pareil ? Comment ça se passe quand tu as autant d'activités ?

  • Gregory

    J'ai fait un modèle assez transparent. Je me suis rémunéré au sein de Silicom en fonction de mon pourcentage d'activité. Aujourd'hui, j'ai mis 60, mais j'ai pris un salaire où c'est plus bas. C'est un détail. Mais je me suis dit que l'équipe sait clairement que je ne suis pas à temps plein dans l'activité. La preuve, je le communique de façon publique. L'équipe le sait très bien. Et puis après, j'ai le reste de mon temps et qu'à un 30%, parce que c'est aussi une décision que j'ai prise, on va dire, depuis janvier, ma reprise d'activité, c'est que le vendredi, maintenant, je suis off. C'était ma volonté, c'est que le vendredi, d'avoir vraiment la semaine de 4 jours, j'ai la possibilité de le faire. Et puis, j'ai 30% pour mes activités annexes. qui était essentiel et puis voilà j'ai le vendredi où ça peut être faire du sport en plus ça peut être aussi une partie avec les enfants voilà ça aussi prendre du temps pour soi puis ça me laisse quand même une soupade à ce coup qu'il y a voilà si demain j'ai un client dans le domaine des silicom qui a un rendez vous puis il faut faire le vendredi zéro question je serai le premier à y aller le vendredi il y a zéro problème mais j'essaie quand même de m'organiser une structure pour pour une organisation qui soit la plus la plus saine possible c'est clair que avec le changement que que j'ai fait bah c'est clair que mes revenus ont baissé de façon extrêmement importante mais pour moi la clé c'était le projet le temps l'argent c'est un détail je me j'ai réduit mes revenus un peu mon train de vie mais c'est pas grave est ce que tu peux faire ça aussi tu peux te permettre de faire ça parce que tu as eu cette exit au sein de quality broker ou bien sûr bien évidemment que c'est que j'ai déjà structuré comme ça dans le passé mais mon train de vie a légèrement baissé ou je suis un peu plus vigilant sur deux trois chaînes J'ai un peu éliminé des choses que j'avais et on ne guérirait pas grand-chose. Mais par contre, c'est certain qu'en faisant une exit, ça permet quand même de voir venir. J'ai pu faire ce changement sans inquiétude majeure sur ce côté financier. Et c'est beaucoup plus facile à faire. Et ce qui est marrant, c'est que même sans avoir cette difficulté financière, le choix a quand même été très difficile. Donc très vite, on tombe dans ce confort. Moi, j'étais un des premiers à tomber un peu dans le confort. Et ça, on regarde très, très bien. sa vie, ça marche bien, ainsi de suite. Et d'un coup, on se dit, je vais dans un environnement où on ne m'attend pas, où les gens vont être un petit peu hostiles au début, je vais moins bien gagner ma vie, on va m'attendre au tournant en disant, peut-être que je peux me planter, parce que je peux encore me planter, c'est un risque. Donc en fait, on se dit, je vais prendre des coups. Mais quelques mois après, je me rends compte aujourd'hui que c'était vraiment le bon choix, parce qu'il me manquait un truc, mais je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus. Et maintenant que j'ai libéré ça, c'est ce que j'aime. J'ai besoin de ces petites incertitudes, ces challenges-là. Ce n'est pas toujours confortable. confortable, mais c'est dans l'inconfort aussi qu'on grandit. Donc clairement, bien sûr, c'est plus facile pour moi. C'était beaucoup plus simple. Dans l'environnement actuel, c'était beaucoup plus simple.

  • Bryan-intro

    Dans cette organisation, dans ton organisation, est-ce que de lundi à vendredi, tout est millimétré, minuté, ou pas forcément ?

  • Gregory

    J'ai tendance à dire qu'il y a des moments qui sont millimétrés, mais je me laisse des zones maintenant de plus en plus larges dans ma semaine qui sont un peu vacantes ou bloquées, où je peux construire à l'intérieur. C'est-à-dire que je me laisse des zones libres, si je voulais faire un rendez-vous en urgence, je pourrais le placer là, pour être très disponible. Aujourd'hui, j'ai plutôt un agenda où j'ai beaucoup de disponibilité. J'essaie de construire avec le maximum de disponibilité possible pour pouvoir être le plus agile par rapport aux besoins de l'entreprise, par rapport aux besoins de l'environnement autour. et puis pour pouvoir faire mon sport, pour pouvoir faire les choses que j'aime faire. Donc ce n'est pas millimétré, c'est-à-dire que je ne peux pas te dire que je n'ai pas rendez-vous toutes les 15 minutes et puis c'est indécent, mais par contre c'est structuré où j'ai des plages complètes qui sont bloquées et que vraiment je gère un peu en last minute. Un des changements que j'ai fait par rapport au passé, c'est que j'essaie de moins fixer des séances et des rendez-vous et des rencontres deux mois à l'avance, ainsi de suite. Parce que je me suis rendu compte aussi qu'en fixant... On fixait toujours de plus en plus à l'avance les choses. Puis bientôt, je connaissais mon agenda six mois à l'avance. Puis quand je voulais manger avec quelqu'un qui m'intéressait, bientôt, je devais lui dire, ah oui, alors c'est dans six mois qu'on peut… Ah, ce n'est pas bon, quoi. Donc en fait, j'accepte de moins en moins de bloquer des mois et des mois à l'avance.

  • Bryan-intro

    C'était un extrait que j'avais repris de notre épisode où tu disais, si tu veux être un bon CEO, il faut être extrêmement disponible. Et donc, tu gardes le même discours.

  • Gregory

    Alors ça, c'est clair. Un bon dirigeant, c'est un dirigeant disponible. Celui qui n'est pas disponible et qui met deux jours pour répondre à ses mails quand il est un dirigeant, il y a un problème. C'est un peu dur de dire ça, ça va choquer les gens en disant ça. Mais pour moi, on ne peut pas. On doit être extrêmement disponible.

  • Bryan-intro

    Est-ce que tu as des conseils pour... créer cette disponibilité. Donc tu l'as dit, c'est l'organisation avant tout.

  • Gregory

    L'organisation, puis d'accepter de se lâcher prise, de ne pas vouloir tout contrôler, je pense que c'est un point clé qui est quand même essentiel. Et l'autre point, en effet, c'est qu'il faut vraiment vouloir avoir du temps libre. En fait, l'être humain, il n'aime pas le vide. C'est quand même beaucoup plus rassurant d'arriver le matin au travail, d'avoir 150 mails, d'avoir plein de travail devant soi, plein de gens à rappeler. On se croit important et utile. en fait donc on est mais c'est humain on est tous pareil c'est comme ça et c'est que moi j'ai plutôt une stratégie en disant mais non en fait moi je dois avoir la page blanche ou presque j'ai essayé de faire en sorte que j'ai rien à faire Mais ça, en fait, on croit que c'est facile, mais en fait, c'est très dur. Parce que c'est dur parce qu'il faut accepter de donner le boulot aux autres, mais après, c'est aussi dur à titre personnel, parce que quand on se retrouve dans une page blanche, mais qu'est-ce qu'on en fait de tout ce temps-là ? Donc, d'un coup, on peut culpabiliser. Mais j'ai du temps, mais est-ce que je passe mon temps au bon endroit ? Est-ce que j'amène la valeur que je dois amener à l'entreprise ? Et là, il faut commencer à remplir, puis il faut commencer à réfléchir. Et là, on commence à mettre de l'intelligence de quoi je fais mon temps, comment je le rends le plus utile pour l'entreprise ou pour mes différentes activités. Challenging en fait d'avoir la page blanche et pas de se laisser submerger juste par de la masse puis se dire on est débordé. Puis beaucoup de gens en effet quand on dit on est débordé, on le voit dans les sociétés aujourd'hui, on met beaucoup de valeur. C'est ça la valeur du travail. Il est débordé, il est important, il est débordé, il travaille 20 heures par an, il n'a pas de temps pour lui. Ça c'est quelque chose qui est là. Moi, aujourd'hui, je ne suis pas du tout là-dedans. Moi, je suis impressionné par celui qui a une boîte de 3000 personnes, et puis qui la gère à 20%, et puis que la boîte, elle cartonne, puis il a à faire plein de choses à côté, et puis que le mercredi après-midi, il amène ses enfants à l'école. Celui-là, il m'impressionne. Ça, ça m'intéresse de parler avec lui. Celui qui travaille 20 heures par jour, à titre personnel, ça, je vois, perso, moi, ça m'intéresse beaucoup moins.

  • Bryan-intro

    Ouais, c'est hyper intéressant. Ce n'est pas ce qu'on a l'habitude d'entendre.

  • Gregory

    Non, en effet, c'est un peu à contre-pied de ce qu'on entend, mais je pense que c'est générationnel. Je pense que la génération qui arrive va être beaucoup plus à l'écoute de ça, par rapport à nos enfants, par rapport à nos loisirs, par rapport à faire d'autres activités. Donc, on doit beaucoup plus s'organiser et on a quand même une chance, il ne faut pas le négliger, majeure, par rapport à nos aînés, entre guillemets. C'est qu'on a quand même l'informatique et les outils qui nous permettent quand même de gagner en efficacité. Alors maintenant, en plus, on a l'intelligence artificielle qui arrive, ça va être encore un accélérateur par rapport à ça, mais on a quand même de quoi vraiment... vraiment être extrêmement performant.

  • Bryan-intro

    Tu veux un peu d'eau ?

  • Gregory

    Oui, volontiers, je prends un peu.

  • Bryan-intro

    Si tu n'en prenais pas, je me disais, j'ai des invités qui ne boivent pas d'eau. J'ai des dromadeurs. Tu as fait une magnifique transition avec les outils, l'IA. Donc déjà, dans un premier temps, pour reparler de cette organisation, parce que vraiment, ça me fascine, tout ce que tu me dis. Je me dis que j'ai vraiment énormément à faire en termes d'organisation. D'ailleurs, j'ai un ami. Tu connais l'organisologie ?

  • Gregory

    Non, pas du tout.

  • Bryan-intro

    Julien Guenia, c'est son job concrètement. Il aide les gens à s'organiser. Il est auteur.

  • Gregory

    Extraordinaire.

  • Bryan-intro

    Je n'applique pas assez ces méthodes. Et là, quand toi, tu me parles de tout ça, je me dis vraiment que je dois faire quelque chose. Les outils. Est-ce que tu as des outils ? Pour t'organiser ? Des outils particuliers ou pas spécifiques ?

  • Gregory

    Alors, sincèrement, aujourd'hui, pas trop. Il y a quelques outils. Je vais utiliser Booking pour tout ce qui est rendez-vous avec les gens. C'est vrai qu'aujourd'hui, ça permet d'envoyer un lien ou la solution à accès à ton agenda personnel dans des plages que tu as prédéfinies. Et les gens peuvent fixer le rendez-vous directement sur leur agenda. Donc pour tout ce qui est fixer des rendez-vous, c'est vrai que c'est un outil que j'utilise fréquemment et qui marche extrêmement bien.

  • Bryan-intro

    Pourquoi Booking et pas Doodle, par exemple ?

  • Gregory

    Booking, c'est que c'est connecté dans Microsoft. C'est un produit qui est dans la suite 3, 6, 5, qui est gratuit, qui est intégré. Il est intégré à Outlook automatiquement. Ça génère le rendez-vous, ça fait tout automatiquement. Ça crée les e-mails. C'est vraiment du one-click. C'est assez incroyable. Dans le même genre, j'ai FineTime. FineTime, c'est plus un concurrent à Doodle où on met plusieurs personnes pour trouver un rendez-vous. C'est FineTime, mais qui est aussi un produit Microsoft qui est dans la suite 3, 6, 5, qui est gratuit et qui marche extrêmement bien, que j'utilise. Je l'utilise aussi tout le temps pour fixer des rendez-vous. Ça marche extrêmement bien. Maintenant, tout ce qui est AI, je commence à regarder les différentes possibilités pour gagner du temps sur la rédaction. Mais j'ai fait quelques workshops sur l'AI pour vraiment me former, pour commencer à mieux comprendre, ainsi de suite. Mais c'est vrai que dans une activité qui est quand même très stratégique, je n'ai pas un besoin permanent. J'ai besoin pour le côté rédactionnel. Ça m'aide beaucoup pour rédiger, pour gagner du temps sur la partie rédaction. Mais par contre, je ne sais pas encore assez bien l'utiliser, je dirais que c'est plutôt ça. Je ne peux pas l'utiliser à tous les niveaux. Apparemment, j'ai des amis qui l'utilisent pour organiser leur boîte mail. Après, je reçois, je pense, 10 mails par jour. Donc, je ne me sens pas que j'ai besoin de l'AI pour gérer 10 mails par jour.

  • Bryan-intro

    ça c'est bien que tu dises ça aussi d'entendre ça parce que parfois j'ai l'impression aussi comme cette culture des 20 heures par jour il te faut 100 mails par jour quoi t'as l'impression là c'est bon je suis overbooké je bosse 15 heures par jour j'ai des centaines de mails non lus et là t'es valorisé voilà moi c'est tout l'inverse maintenant je me fais peur et puis en effet moi celui qui a ça

  • Gregory

    Moi, j'ai eu des collègues qui avaient 400 emails d'hors-tard, et des fois, je me disais, mais il y a un problème. C'est qu'on doit travailler pour comprendre pourquoi ça. Il peut y arriver des moments donnés où on a un changement d'organisation, puis on a un goulet d'étranglement, puis ça arrive. Mais par contre, dans la durée... C'est extrêmement malsain parce que c'est horrible pour les gens. Au bout d'un moment, ça devient très dur. Et puis, c'est surtout mauvais pour l'organisation parce que s'il y a un goulet d'étranglement comme ça dans l'organisation, ça a un impact sur le business. Après, il y a aussi des pratiques à changer. Typiquement, chez Silicom, on n'a plus d'emails internes, c'est tout par du Teams. Donc, on ne fait qu'en mode chat, on ne fait plus du tout de mode email, on ne s'écrit plus d'emails entre nous au niveau interne. Donc, les emails ne sont que pour la clientèle. C'est pour ça que j'ai beaucoup moins de mails avec Silicom. Mais c'est aussi une culture de dire on arrête de mettre tout le monde en copie. Il y a quelques règles, un petit peu de base, un peu de bon sens à garder pour que les gens puissent vivre correctement. C'est important.

  • Bryan-intro

    Juste pour reprendre cette partie outils. J'ai posé la question à Doug, à Douglas de l'IFJ, pour lequel on fait cette collab aujourd'hui avec mon podcast. Je lui ai demandé s'il avait une question à me poser. Là, je fais la transition parce que justement, on parle d'outils. Sa question, c'est quelle tendance émergente dans l'assurance et l'IT ? Là, à toi de voir si tu veux parler des deux, d'une seule. Te semblent les plus prometteuses pour l'avenir ?

  • Gregory

    Alors, je vais prêcher un peu pour ma paroisse, puis un peu ce qu'on fait sur Silicom, mais moi je crois que... Je vais faire un parallèle. Dans l'assurance, c'est un business qui est en effet un business avec des belles marges, qui est très récurrent, qui est très traditionnel. Donc en termes d'outils... on est un peu dans le passé. Moi, j'aime dire dans le digital, mais là, dans l'assurance, c'était un peu dans le passé et c'était dur d'arriver vraiment dans le côté moderne par rapport à ça. Et là, je suis arrivé au sein de Silicom, où bien sûr, c'est notre métier de digitaliser les PME. Donc, naturellement, il faut au moins que nous-mêmes, on soit un peu digital. Et c'est vrai que j'ai aujourd'hui des outils qui me permettent de piloter l'entreprise, que ce soit de générer l'offre à la facturation, à la compta, tout est digitalisé, mais également tout ce qui est BI, donc business intelligence, analyse de la data. qui sont des outils incroyables, qui permettent vraiment d'être extrêmement performants pour la gestion d'entreprise. Et moi, ce que je trouve, et je pense qu'il y aura un challenge, si je parle du métier de la PME en tout cas, dans le futur, c'est vraiment de trouver ces différents outils, de faire les bons choix technologiques et stratégiques pour automatiser un maximum les process à faible valeur ajoutée. Parce qu'on a quand même un problème, parce qu'on a de plus en plus de peine à trouver des collaborateurs aujourd'hui. avec de la compétence. Les gens ont aussi de moins en moins envie de faire des tâches à faible valeur ajoutée parce que ce n'est pas très valorisant. Ils ont envie d'avoir de l'impact. Donc en fait, c'est aussi notre rôle de dirigeant d'investir de l'argent dans ces solutions digitales pour vraiment que l'entreprise passe à l'étape d'après. Parce que beaucoup de sociétés disent Ah, maintenant c'est bon, il y a l'AI, je vais faire de l'AI. Mais en guillemets, ils veulent apprendre à sauter à la perche à 5 mètres alors qu'ils n'arrivent pas encore à passer une haie de 1 mètre. Donc en fait, on a quand même passé certaines étapes. Et je pense que les PME, on le ressent dans le marché, il y a vraiment une tendance où ces outils sont en train d'arriver. Donc on parle de CRM, on parle de RP et vraiment d'avoir de plus en plus d'intégration et d'arrêter. Moi, je crois qu'il y a aussi eu trop une tendance dans l'IT à vouloir faire du sur-mesure à chaque entreprise avec son propre RP, son propre CRM. Et aujourd'hui, on est plutôt dans une culture du standard et il faut prendre des standards du marché qu'on peut adapter en fonction de son activité, mais prendre des standards du marché. pour ne pas avoir à chaque fois besoin de reconstruire la roue. Et puis, typiquement, quand l'AI arrive aujourd'hui, nous, on a fait Silicom, on vend beaucoup de solutions Microsoft, mais c'est vrai que l'AI, aujourd'hui, l'AI est embarquée dans tous les outils Microsoft. Donc, on n'est pas en train de se dire, oh mince, mais est-ce qu'on va rater un train ? On a telle solution, on va rater un train parce que c'est déjà intégré. Donc, en fait, on se dit plutôt, comment on va l'utiliser ? Et ça c'est intéressant, on est déjà dans la pratique, alors que beaucoup de RP que les gens avaient leur propre RP, ou des petites entreprises qui avaient leur propre RP, ils vont dire, l'AI elle sera disponible dans 18 mois. Donc en fait ils ne sont pas en train de travailler sur comment l'implémenter, ils sont en train de travailler sur comment la mettre dans le système. Et ça c'est pas mon père du temps. C'est clair. Donc là je pense qu'il y a vraiment une transformation, les entreprises vont devoir de plus en plus encore se digitaliser. plus fortement et l'AI va être un accélérateur parce que les entreprises qui auront ces systèmes et celles qui n'auront pas, ça va créer une différence.

  • Bryan-intro

    Si je reprends le domaine des assurances, très concrètement, tu penses que l'AI, l'IA va vraiment apporter une plus-value dans le domaine ?

  • Gregory

    Je pense que c'est... Il y a des secteurs comme ces domaines-là de l'assurance, c'est des game changers gigantesques. En fait, tous les endroits où il y a des tâches, pardon pour mes anciens collègues à certains niveaux, il y a des tâches à haute valeur ajoutée, mais il y a plein de tâches à très faible valeur ajoutée qui coûtent très cher.

  • Bryan-intro

    Tu peux en citer ? Quel genre de tâches ?

  • Gregory

    Des tâches, par exemple, je te donne un exemple, de faire un comparatif d'assurance. Quelqu'un va passer une journée à comparer une solution A et une solution B, puis de faire un rapport pour faire ça. c'est pas très valorisant c'est plus intéressant si la machine le faisait et que quelqu'un venait le contrôler et amener la technicité il y a plein d'endroits où vraiment ces outils je pense que c'est des secteurs qui vont être bien plus transformés que d'autres environnements l'assurance

  • Bryan-intro

    clairement ça va être un game changer ok t'as parlé de ERP vous chez Silicom C'est surtout du Microsoft ?

  • Gregory

    C'est Business Central. On a fait Business Central. C'est un choix qu'on a fait. On avait différents modèles. Maintenant, on s'est axé vraiment sur Business Central pour devenir vraiment des experts de Business Central.

  • Bryan-intro

    Et chez Qualibroker, vous aviez quoi comme ERP ?

  • Gregory

    On avait un ERP qui était métier, qui était un peu Brokingsoft, qui était métier. Mais après, il faut créer l'environnement. On peut créer quand même des applications Microsoft autour. Il y a quand même des choses à faire. Et on a fait des choses. Mais on pouvait encore aller beaucoup plus loin. Et ils sont en train d'aller beaucoup plus loin.

  • Bryan-intro

    Tu connais la fiduciaire de Tang et de sa femme ? Oui. Vous bossez un peu ensemble ? Pas du tout.

  • Gregory

    Mais on se connaît, mais je peux même essayer avec.

  • Bryan-intro

    Parce qu'eux sont très Microsoft.

  • Gregory

    Oui, tout à fait. Je sais qu'il est très fan de Microsoft.

  • Bryan-intro

    Tu parlais de l'aide à la rédaction avec les outils IA. J'imagine ChatGPT ?

  • Gregory

    Oui, par exemple. Ou dans Bing, l'outil de Microsoft, ou Copilot comme ils l'appellent maintenant.

  • Bryan-intro

    Pour quel type de rédaction ?

  • Gregory

    Moi, ça va être des réactions typiquement. Pour le blog bilan, ça peut m'aider, ça peut me faire gagner du temps. Quand je dois préparer également la communication, je dois faire un PowerPoint pour l'interne, pour une présentation interne, ça me permet de rédiger, de gagner du temps. Donc, c'est quand même intéressant. Des fois aussi, quand on a écrit dans une autre langue, en anglais, ça peut être des traductions qui sont rapides. Après, moi, je suis très nul. Je suis très mauvais à écrire. Je fais plein de fautes d'orthographe. Je fais des fautes de syntaxe dans tous les sens. Pour moi, c'est des outils miracles. Ça m'aide vraiment. Je ne peux pas m'aimer au travers de ça, mais malgré tout, ça peut m'aider fortement au quotidien.

  • Bryan-intro

    J'aimerais revenir sur une partie Qualibroker. J'ai noté au début, quand tu parlais, quand je t'ai posé la question pourquoi avoir fait cette transition de Qualibroker à Silicom Group. Tu as parlé de l'émotionnel. Il y a quand même eu tout un aspect émotionnel effectivement à 22 ans. C'était vraiment le début dans le domaine. C'était la création de ton entreprise qui ensuite a grandi par acquisition puis qui s'est fait racheter. Vous avez intégré un groupe, etc. Émotionnellement, donc après 22 ans, 8, presque 20 ans en fait.

  • Gregory

    Après 20 ans, exactement.

  • Bryan-intro

    Qu'est-ce que ça te fait ? Qu'est-ce que tu as ressenti ?

  • Gregory

    Alors bon, moi j'ai un caractère, j'ai un fonctionnement où j'ai tendance à ne pas trop regarder en arrière, à toujours aller devant. Donc j'ai tendance à être un peu des fois froid par rapport à ça, mais je me cache un peu la réalité, je me cache la réalité de mes émotions. Bien évidemment, la première fois on doit dire aux collègues, on doit quitter l'aventure. Et puis ce qui était émotionnel en fait, j'étais quand même assez détaché de l'entreprise. Ça c'était une chance parce que j'ai eu le temps de me préparer. Mais par contre c'était compliqué pour moi autour avec les gens. Parce qu'on a quand même créé ce voyage, cette aventure avec des personnes qui ont fait que l'entreprise est devenue ce qu'elle est devenue. Et puis, c'est clair qu'émotionnellement, d'un coup de dire, tiens, on ne va plus travailler ensemble. Rien que de se dire, on ne va plus s'appeler tous les jours, certains collègues. Rien que ça, avec l'amitié qu'on avait pour... Alors, c'est l'amitié professionnelle, mais ce plaisir qu'on avait de travailler ensemble, ça, j'avais peur de me dire... Une de mes craintes, c'est de me dire, est-ce que je vais retrouver au sein de Silicom cette même... alchimie avec les gens, c'est même plaisir de travailler ensemble. Ça, c'était une de mes grandes craintes. J'ai eu beaucoup de chance, c'est hyper bien passé. Aujourd'hui, c'est clairement le cas. Mais c'est vrai que ça, émotionnellement, c'était difficile. Par contre, c'est l'image. Est-ce qu'ils n'ont pas l'impression que je les abandonne parce que je pars, mais vous, débrouillez-vous avec la suite. Et ça, ce n'est pas simple. Il faut s'accepter de lâcher. Moi, j'étais très transparent. Très tôt, quand j'ai pris la décision, je leur ai communiqué que j'allais partir. très très vite ça a mis plusieurs mois mais très tôt ceux qui étaient proches je les ai informés pour qu'ils puissent aussi se préparer mais c'est vrai que c'est pas simple on a fait une soirée avec vraiment les très proches c'est émotionnel parce que voilà on se rappelle toutes les histoires, tout ce qu'on a vécu c'est là où tu te remémores ces moments là mais j'ai pas de nostalgie c'est parce que je pense qu'il faut avoir des projets il faut avancer, j'aurai un excellent souvenir bien sûr c'est émotionnel parce que c'était super, mais il faut aller de l'avant et puis disons que je recroise je ne recroiserai pas, mais c'est pas grave la vie elle est comme ça

  • Bryan-intro

    Tu parles souvent de l'ego. Oui. C'est quelque chose que je retire de toi aussi, c'est savoir checker cet ego. On a tous un ego, plus ou moins grand, qu'il faut pouvoir contrôler, maîtriser. Est-ce que quand justement tu quittes Qualibroker alors que finalement pendant 20 ans on t'identifie mais toi-même tu t'identifies potentiellement à Qualibroker ? Donc c'est vraiment presque une question d'identité selon. Après bon je pense que j'allais dire chance, j'aime pas trop employer ce terme mais une force que tu avais c'était justement et que tu as toujours cette partie multitâche ou multiactivité. Donc effectivement, tu étais président du conseil d'administration de Silicom Group, donc tu avais déjà cette casquette-là, donc finalement c'était déjà intégré dans ton identité, dans ton ADN. Mais quand même, tu as laissé ta plus grosse activité à côté, enfin pas à côté, juste tu l'as laissée pour repartir sur d'autres activités. Socialement... Justement, l'identité, est-ce qu'il y a eu, je ne sais pas, tu as ressenti quelque chose de particulier ?

  • Gregory

    Sur ce point, pas, parce que j'avais toujours créé mon écosystème autour de moi, qui était plutôt autour du monde entrepreneurial qu'uniquement une société. Quali Broker était une partie importante de mon écosystème. mais ce n'était pas la seule carte de mon écosystème. Ce qui me faisait me permettre de rebondir sur d'autres choses et pas d'être perçu qu'avec une seule étiquette. Je n'ai qu'une étiquette, mais je voulais qu'elle soit encore au-dessus, qui était l'entrepreneur plus que le dirigeant de Qualibroker. C'était un truc qui m'a beaucoup aidé. Je n'ai pas ressenti du tout socialement. Au contraire, j'ai eu beaucoup de retours, même très positifs, de gens qui m'ont dit tu as osé le faire, ce n'est pas facile, c'est quoi la suite ? et qui sont très intéressés par les projets qu'on peut avoir. Donc ça, je n'ai pas vraiment eu de... de difficulté à lâcher ce boulot. Ça ne m'a pas fait peur. Au contraire, je me suis excité de me dire Waouh, je vais avoir du temps, ça va ouvrir une porte nouvelle et je vais pouvoir réécrire les choses différemment et travailler sur d'autres projets. Ça, c'est ce qui me plaisait dans ce départ. Ce n'est pas fait pour tout le monde. Il faut s'en mettre en question, mais c'était intéressant. Cet égo-là, je n'ai pas ce côté où les gens disent Je ne me sentais pas de Colibre à cœur, c'est une belle société. Voilà, il faut revenir à sa place. C'est un entreprise qui a grandi, qui a grandi vite, qui a réussi, mais je rencontre tous les jours des gens qui ont réussi bien mieux, bien plus, donc c'est pas ça le... Je veux être en paix avec moi, avec ce que je fais. J'essaie au minimum, on se compare toujours, mais j'essaie au minimum de me comparer. On avance avec son chemin, il faut être bien avec ça. Parce que si on se compare, on peut être que déçu tout le temps, parce que plus on avance et plus on va se comparer avec des gens qui ont toujours mieux réussi, qui ont toujours fait plus. Et de nouveau, puis toujours qu'on mieux réussit avec notre œil à nous. Parce qu'on croit qu'ils ont mieux réussi, on croit qu'ils sont mieux. Puis combien de fois on entend près des histoires, mais en fait c'était beaucoup plus difficile. Donc chacun a son chemin et puis il faut le vivre comme ça.

  • Bryan-intro

    Ce que j'ai entendu il n'y a pas très longtemps, c'est aussi qu'il ne faudrait pas se comparer, mais effectivement on est humain, donc on se compare un petit peu, exactement on fait. Mais c'est aussi de se comparer. Si on se compare et que ça devient négatif pour soi, c'est vraiment d'aller au bout de la comparaison. C'est-à-dire, imagine, tu te compares avec une personne qui est justement selon tes critères. beaucoup plus à succès que toi, que ce soit financièrement, d'entreprise, peu importe, va vraiment au bout, c'est-à-dire... toi Grégory aujourd'hui tu as des enfants tu as une femme, est-ce que cette personne a des enfants, a des femmes oui, non, oui, ok il a des enfants à quel point est-ce qu'il les voit, à quel point est-ce qu'ils s'en prochent séparés, pas séparés, si c'est quelque chose qui est des valeurs qui sont importantes pour toi, tu vois tu vas vraiment au bout et ensuite en fait en faisant cette analyse c'est peut-être un petit peu euh espion glauque comme ça de dire ça mais tu pourras toi-même te rassurer entre guillemets ou vraiment redescendre et te dire bon en fait je veux pas être cette personne là et moi je trouve que c'est assez impactant parce que aujourd'hui avec les réseaux sociaux on va de plus en plus voir des personnes qui ont fait des choses qui ont créé des choses, qui sont là, qui ont fait ci qui sont là en vacances etc En fait, on ne voit que cette partie-là, cette belle image de la personne qui a la belle voiture, qui a la belle maison, qui a l'entreprise de 200 personnes, 300, peu importe. Et on ne voit pas tout le reste derrière, on ne voit pas le revers de la médaille.

  • Gregory

    Bien sûr, et puis on est dans un monde de communication, donc tout est positif, tout est beau, tout est joli, mais la vraie vie, elle est très loin de ça. Donc ces réseaux sociaux sont un outil de communication. En effet, il ne faut pas en prendre ça pour argent comptant. Et je pense qu'il faut être face à soi plus que face aux autres. Il faut être bien avec soi-même, il faut s'analyser, est-ce que ce que je fais me convient complètement, et prendre des décisions par rapport à où on veut aller. Mais c'est compliqué de savoir ce qu'on veut, de se regarder et de se dire qu'est-ce que je veux, qu'est-ce que je veux vraiment, pourquoi je fais ce que je fais. Ce sont des questions qui prennent du temps, et ce n'est pas simple à toujours y répondre. Et puis ça évolue en plus dans le temps, parce que ce qui est vrai cinq ans avant n'est pas forcément vrai par la suite.

  • Bryan-intro

    Toi tu te poses ce genre de questions Pourquoi je fais ce que je fais

  • Gregory

    Tout le temps, moi c'est un driver Qui est permanent de me poser la question Pourquoi je fais ce que je fais Quand j'ai d'un coup basculé sur Silicom Je me suis vraiment posé des questions En me disant, est-ce que je ne fais plus que des conseils d'administration Est-ce que je veux être une personne comme ça Avec un autre positionnement Je me suis posé ces questions Pour essayer d'être aligné avec soi-même Et d'être bien dans sa peau Parce qu'on a tous ces... C'est le roller coaster, des moments ça va haut, des moments ça va moins bien, et puis il faut être à son écoute pour essayer de trouver le bon équilibre, essayer tous de trouver un certain équilibre. Ce n'est pas parfait tout le temps, mais c'est dur à plein de moments. Il y a plein de fois que tu te dis mais c'est pourquoi j'ai pris cette décision-là ? Puis des fois, pour prendre un peu de hauteur, moi ce que j'essaie de faire, des moments c'est vraiment dur. Au tout début, j'ai repris le silicom, c'était vraiment… des fois c'était dur, je me disais mais qu'est-ce que j'ai fait ? Pourquoi j'étais maître dans cette… dans ces difficultés là alors qu'on dit mais c'était plus facile avant et puis je me dis mais pourquoi pourquoi et puis en fait 6 mois après je me dis mais en fait parce que c'est ce que j'aime mais sur le moment je m'étais pas convaincu que c'était ce que j'aimais tu

  • Bryan-intro

    disais t'as même eu des personnes qui t'ont encouragé qui t'ont félicité d'avoir fait ce pas donc vraiment de changer est-ce que tu as eu des détracteurs

  • Gregory

    Alors, je ne sais pas si je suis des détracteurs. Je pense que ça fait plaisir à pas mal de gens dans le milieu de l'assurance que je quitte ce milieu-là. Je pense qu'il y a quelqu'un... Je pense que c'est toujours parce qu'on a fait des choses comme ça, il y a toujours des jalousies, des historiques avec certaines personnes. Les choses, des fois, se font un petit peu avec la bagarre. Donc, c'est comme ça. Ça fait partie du business aussi. Donc, je pense que certains étaient assez contents que j'en sorte. C'est partie du jeu. Donc, des détracteurs. Après, les gens, très souvent... Les gens disent assez peu en frontal ce qu'ils pensent vraiment. Après, c'est plutôt les parents qui pourraient dire d'un seul coup Est-ce que tu es sur ta décision ? C'est les gens qui sont plutôt Est-ce que tu es un petit peu paternaliste ? qu'on pourrait nous dire Est-ce que tu as fait juste ou pas ? Je dis ça comme exemple. En l'occurrence, à cette personne, c'était vraiment le cas parce que mes parents savent que je fais ce que je veux et je fais comme je veux depuis très longtemps. Mais c'est plutôt des gens proches de ce type-là. Mais c'est plutôt bienveillant. Ceux qui sont plutôt détracteurs, en tout cas, c'était plutôt bienveillant, c'était sûr, tu as bien réfléchi. Est-ce que voilà, c'est plutôt ce réflexe-là ? Donc, j'ai personne qui m'a dit tu fais n'importe quoi Non, contrairement, j'ai eu franchement beaucoup de retours très, très positifs. Mais aussi parce que beaucoup de gens rêvent de faire ce type de choix. Les gens rêvent d'oser faire ce type de choix et c'est dur à faire. Et je comprends que ce soit dur. Donc, en fait, les gens rêveraient des fois de dire j'aimerais aussi le prendre, ce choix-là, et il faut que je le fasse et donc ça je pense que ça peut inspirer un peu les gens de se dire mais en fait même dans ces positions de très de confort on accepte de se mettre en difficulté et c'est pas simple et je comprends avant peut-être il y a 5 ans j'aurais dit les gens ils le font pas et d'un coup d'être vraiment dedans et face à la décision il faut avoir beaucoup d'humilité et accepter que c'est pas simple je

  • Bryan-intro

    pense clairement que c'est inspirant et que ça peut inspirer parce que je sais pas toi t'as la connaissance d'autres personnes qui sont changées qui sont passées d'un domaine très spécifique à un autre domaine complètement différent

  • Gregory

    Il y en a quelques-uns, il y a quelques entrepreneurs clairement qui sont très forts là-dessus, qui avaient basculé, mais peut-être qu'ils n'étaient pas autant identifiés comme tu l'as dit, ou avec un business très clair, identifié, ou la casquette sur le front, l'autocollant sur le front. C'est clair qu'un changement comme ça, avec un autre secteur complet opérationnel, il y a du challenge. Il y a clairement quelques cas, mais c'est clair que ce n'est pas le plus courant. Mais je pense qu'on le voit le plus dans le côté salarié. Je pense qu'il y a beaucoup de gens qui sont dans une entreprise avec un métier, avec un bon salaire, puis qui rêveraient de faire un autre métier, mais qui n'osent pas changer d'entreprise, changer de carrière. Et ça, c'est quand même quelque chose que les gens doivent faire et prendre ces risques-là. Et souvent, le bloqueur, c'est que malheureusement, c'est souvent l'argent. Et c'est souvent le bloqueur, c'est cette liberté de dire si je change de job, je vais avoir le même revenu, comment… Et je me rends compte que l'argent, en fait, c'est le confort. Et ça, c'est un bloqueur énorme pour les personnes. Il faut essayer de rester toujours. Moi, j'aime le terme de voyager léger dans l'entreprise, mais aussi à titre personnel. D'essayer de rester agile. Il faut quand même ne pas être pris par 15 000 coûts. Après, bien sûr, plus on avance dans l'âge, on a des enfants, tout coûte plus cher, tout est plus compliqué. Moi, la chance que j'ai eue, c'est monter ma première boîte, j'avais 22 ans, pas de frais. Je pouvais dormir dans une voiture si c'était que ça. Donc, ce n'était pas très grave. Donc, c'est plus facile à prendre du risque à ce moment-là. Mais malgré tout, je pense que... Il y a une vraie question à se poser, c'est quoi la valeur du bonheur en fait ? C'est quoi la valeur d'aller dans sa volonté, dans son envie, dans la passion dont on veut aller ? Et pour moi, il n'y a pas beaucoup de... On est quand même en Suisse, on a un système de sécurité qui nous permet quand même de prendre des risques et de faire des choses. Après, il y a un côté de l'image sociale. beaucoup de gens souffrent beaucoup de ça mais qu'est-ce que vous pensez des gens voilà, moi j'ai un exemple je roule en Renault Zoé, aujourd'hui j'ai une Renault Zoé violette, où tout le bureau à l'époque se rigolait de ma Renault Zoé violette c'est un exemple, mais je m'en fous c'est pas, voilà, mais parce que la voiture c'est pour aller d'un point A à un point B alors il y a des gens qui conduisent des magnifiques voitures parce qu'ils adorent ça et puis c'est des passionnés il y a zéro débat, si ça te fait plaisir c'est extraordinaire, mais il y a trop de gens qui le font je trouve pour pour donner le change ou pour justifier l'image et justifier ce qu'ils font au quotidien. Regarde, je fais du 8h, 19h, mais parce que j'ai une belle voiture et c'est ce qui se justifie. Mais ça, c'est que des malheureux parce qu'après ils ont une voiture, puis après il faut un truc de plus, un truc de plus, puis tu cours après la mauvaise question. De nouveau, c'est que personnel, c'est ma vision.

  • Bryan-intro

    C'est sûr que je parlais récemment avec un ami qui a une entreprise aussi d'une 40-50 personnes. Aujourd'hui, il se pose certaines questions par rapport au temps justement et lui, s'il aime toujours être dans cette entreprise ou s'il ne pouvait pas faire autre chose que faire ce qu'il fait aujourd'hui. Et là, il m'a très clairement dit qu'aujourd'hui, il doit continuer parce que son rythme de vie actuel, donc concrètement ses charges financières. actuelles, personnelles sont trop importantes pour que tout d'un coup il puisse pivoter ou faire quelque chose d'un peu plus risqué effectivement il a 4 ou 5 enfants, c'est aussi un coût financier. C'est vrai que c'est une notion qui est très importante, je pense. C'est intéressant cette analogie voyager léger. Et surtout, un autre point que j'aimerais relever, que tu as mentionné, c'est la chance qu'on a en Suisse, on a des parachutes pour tout. moi très honnêtement je ne comprends pas comment une personne qui veut se lancer ne se lance pas en Suisse si tu loupes,

  • Gregory

    t'as le chômage t'as des aides t'as 2% de chômage donc tu vas retrouver un job quasiment 3 jours après 3 jours mais assez rapidement pour les personnes plus âgées concrètement pour moi aujourd'hui une personne qui ne travaille pas hors

  • Bryan-intro

    problème de santé ou psychologique ou autre Je ne dis pas qu'il ne travaille pas dans son domaine, mais juste qu'il ne travaille pas, ça peut être dans des chaînes, que ce soit des McDo, des micros ou autre, mais tu travailles, il y en a, aujourd'hui il y en a. Donc pour moi, c'est vrai que je n'arrive pas trop à comprendre en Suisse, si on veut, si on a une idée ou autre, il y a tellement de façons de pouvoir se lancer et ensuite, le cas échéant, on a un parachute, on a des parachutes. Mais effectivement, il y a aussi cette problématique-là, si tu es selon ton âge et selon ton rythme de vie.

  • Gregory

    Et c'est culturel. En Suisse, c'est important d'avoir une belle montre, c'est important d'avoir une belle voiture. C'est des signes importants et c'est notre culture. On a été éduqués là-dedans. Donc en fait, les gens entreprennent assez peu. Je pense que la génération qui arrive va entreprendre plus, heureusement. Moi, je dis aussi que des fois, c'est une chance parce qu'heureusement que pas tout le monde entreprend parce qu'on aurait beaucoup plus de concurrence de façon très égoïste. Mais au-delà de ça, c'est vrai que les gens, on peut prendre plus de risques que ça. Les gens ont besoin d'être rassurés, mais ce n'est pas facile de nouveau. On a une éducation quand même qui a été tellement... Il faut avoir un job sécurisé, faire tes études pour avoir un bon travail. On nous a quand même mis dans ce modèle-là en fait. Mais je pense que c'est en train de changer. J'espère.

  • Bryan-intro

    Je crois, j'ai l'impression aussi, de plus en plus. Après j'ai l'impression que ça... Je ne sais pas s'il y a plus d'entrepreneurs, je dis entre guillemets, quand moi je dis entrepreneur, je parle de gens qui vont créer des entreprises avec un potentiel et autre. mais j'entends il y a de plus en plus aussi d'intrapreneurs dans des entreprises où tu vas laisser une certaine liberté et qui vont pouvoir se développer et créer et ça je trouve hyper intéressant aussi parce que finalement Euh, pas à tout le monde, t'as besoin de prendre le risque.

  • Gregory

    Et après au sein d'une organisation, ça demande quand même du risque. pour plusieurs parties prenantes, de créer d'autres business units ou autres, et d'amener cette partie intrapreneur, donc entreprendre au sein d'une organisation, ça amène quand même tout un côté hyper motivant, excitant, qu'on retrouve finalement quand on crée une entreprise. Et ça, je l'entends de plus en plus, d'un mini. Donc, c'est réjouissant de voir la suite de comment on va évoluer. Avec l'IA aussi, de voir où on va aller, si on va tomber sur du Terminator ou si on va voler avec des voitures.

  • Bryan-intro

    De toute façon, on le verra, ça me dérange.

  • Gregory

    Grégory, comment est-ce que tu te développes, comment est-ce que tu continues à apprendre ?

  • Bryan-intro

    Alors, c'est justement l'approche que j'ai. Je lis quelques bouquins quand même, toujours, mais c'est vrai que récemment, j'ai lu pas mal de biographies d'entrepreneurs ces derniers temps.

  • Gregory

    Quel genre de biographies ?

  • Bryan-intro

    J'ai lu Marc Simoncini, j'ai vu un autre qui est mon associé Bourbon, Anthony Bourbon, qui m'a fait rebondir sur un autre qui était un entrepreneur jeune, qui était Alec Henry, un peu cette nouvelle génération, qui est très loin de moi dans le modèle, mais je trouvais ça extrêmement intéressant de lire son bouquin sur l'entrepreneuriat. ça c'est des choses qui me je trouve intéressant, je suis pas d'accord avec tout mais je trouve extrêmement intéressant de pouvoir lire et moi c'est quand même dans la rencontre j'essaie de rencontrer un maximum de gens un maximum de nouvelles personnes parce que je trouve que ce relation humaine c'est enrichissant et puis d'avoir du temps d'échanger avec les gens aussi, de passer du temps comme tu le fais, aujourd'hui tu fais un podcast où on prend du temps C'est long, ça permet d'aller plus en profondeur sur les échanges.

  • Gregory

    Ce n'est pas encore assez long.

  • Bryan-intro

    Voilà. À mon goût. Ah ok. Et ça, je trouve quand même, ça permet quand même d'aller loin. C'est très enrichissant. Il y a beaucoup à apprendre de ça. C'est comme ça que je m'enrichis. Et puis, en étant dans le multi-entreprise, c'est aussi un côté où j'apprends des industries. Dans les conseils d'administration, j'apprends autant que je donne. Vraiment, j'ai plein d'apprentissages au contact de personnes, de problématiques d'entreprise, de société. Donc c'est encore de cette manière-là que je continue à apprendre et je veux apprendre parce que c'est ce qui est appréciable et ce qui rend encore l'activité, le voyage intéressant.

  • Gregory

    C'est intéressant, c'est vrai qu'on a enregistré les épisodes toute la journée et qu'il y a eu Tang dans la journée, donc ça me fait directement penser à certains points dont on a parlé. Et typiquement, là, toi ce que tu dis c'est que tu t'enrichis. Alors, il y a une partie livre, lecture, il y a une partie relationnelle, tu rencontres énormément de gens et tu parles avec les gens et de facto tu vas apprendre. Et cette partie conseil d'administration entreprise, maintenant qu'il investit passablement dans des startups, lui, typiquement, il va s'enrichir grâce à l'investissement dans les startups. Il va parler avec les fondateurs, les cofondateurs, qui vont lui apporter aussi beaucoup d'inputs, d'informations. Et donc, c'est intéressant de pouvoir allier des points comme ça, de personnes différentes qui se ressemblent, de la même région.

  • Bryan-intro

    Bien sûr.

  • Gregory

    Et j'avais un... concept que j'ai instauré depuis un certain temps c'est que l'un de mes anciens ou l'une de mes anciennes invitées pose une question à un futur, une future invitée sans savoir à qui il pose cette question et malheureusement là étant donné que les deux invités sont passés très rapidement j'ai pas encore obtenu leur question mais je vais normalement je le fais pas, je ne sélectionne pas c'est vraiment l'ancien invité et je pose la question au prochain Je sais, à chaque fois je demande une seule question, mais j'ai des invités qui m'en envoient deux. Donc là je vais piocher une question d'un invité qui m'avait envoyé deux questions et que je n'avais pas posé la fois où j'avais posé cette question. La question est la suivante. Quelle est une vérité inconfortable que tu penses que tout le monde devrait entendre et comprendre et pourquoi ?

  • Bryan-intro

    Oh, grande question ça. Sur moi-même ou sur l'entrepreneuriat ?

  • Gregory

    Alors ça c'est une question ouverte. Tu pars où tu veux.

  • Bryan-intro

    Comme je le sens. Répète-moi la question, comme ça je ne t'ai pas à côté.

  • Gregory

    Quelle est une vérité inconfortable que tu penses que tout le monde devrait entendre et comprendre et pourquoi ?

  • Bryan-intro

    Je crois que je vais revenir sur ce qu'on a parlé, sur la dimension économique. Je crois que c'est quand même ce côté voyager léger, c'est une vérité que... Si on veut aller loin, je donne toujours cet exemple, si on veut gravir une montagne qui est comme ça, si on a 200 kilos sur le dos, on n'y arrive pas. Et des fois, les gens, dans leur choix, je vois beaucoup de gens qui veulent entreprendre, qui veulent grandir, mais qui, à ce coup, se chargent de poids personnel. Et en fait, ils espèrent pouvoir y arriver, mais ils s'épuisent et ils n'y arrivent jamais. Je pense que c'est une vérité que, malheureusement, le business, si on veut être entrepreneur, le côté économique, c'est un sujet. et qu'on doit accepter de faire certains sacrifices de ce côté-là pour pouvoir aller plus vite, pour pouvoir gravir la montagne et dans ce côté voyager léger. Donc c'est une vérité pour moi, mais qui n'est pas toujours agréable à entendre parce que ce n'est pas cool, mais je pense que c'est assez une réalité.

  • Gregory

    Dans ce sens-là, est-ce que toi tu es propriétaire aujourd'hui ?

  • Bryan-intro

    Oui.

  • Gregory

    C'est vrai que ça, justement, je reviens à l'épisode précédent avec Mahandri. On a parlé de cette question financière et de se dire qu'effectivement, en tout cas au début, quand tu te lances. Si tu commences en mettant tout ton argent dans ta propriété, que ce soit appartement, maison, après tu n'as plus rien, tu ne peux plus investir dans ton propre business, tu ne peux plus développer, potentiellement tu perds des potentielles activités, des acquisitions. Oui, c'est une question pour moi, propriétaire, pas propriétaire. Donc là, normalement, avec ma femme, dans deux ans, on va acquérir un bien immobilier. Mais c'était une vraie réflexion.

  • Bryan-intro

    C'est un choix.

  • Gregory

    Exactement, c'est un choix. Pour moi, qui justement est encore besoin de potentiel capital pour pouvoir investir, ça fait poser certaines questions.

  • Bryan-intro

    C'est un choix qui est important.

  • Gregory

    Oui, exactement. Grégory, on a fait le tour avant que je te pose ma dernière question est-ce que tu as d'autres points qu'on aurait peut-être oublié ou que tu voulais absolument non,

  • Bryan-intro

    je crois qu'on a fait bien le tour tu m'as bien amené aux différents endroits j'avais le droit de passer mes messages à passer comme toujours mais j'ai pu les passer donc j'en suis très content magnifique,

  • Gregory

    c'est parfait Grégory, tu avais déjà répondu à cette question moi ça m'intéressait de savoir si ça avait changé qu'est-ce que le succès pour toi ?

  • Bryan-intro

    De nouveau, le succès, c'est pour moi, ça a peut-être changé, je ne vois plus ce que je me disais à l'époque, mais c'est d'être aligné avec soi-même. Pour moi, c'est le vrai succès. Si on a choisi où on va et ce qu'on fait, et qu'on arrive à répondre à cette question d'où on veut aller, pourquoi on le fait, de la manière où on veut le faire, pour moi, c'est un énorme succès parce qu'on a tout l'environnement, tout l'écosystème, toute la société qui nous met des bâtons dans les roues pour ne pas vraiment faire comme on veut. Donc si on a à faire un peu comme on veut et qu'on a planifié de le faire, ça c'est un vrai succès.

  • Gregory

    Et ça c'est quoi être aligné avec ses valeurs ?

  • Bryan-intro

    Être aligné avec ses valeurs et puis la façon dont on veut vivre, faire ce qui nous plaît. de faire l'activité qui nous plaît, si possible passer du temps avec les gens qu'on a envie de passer du temps. C'est toute cette dimension qualité de vie, on va dire. Et si on a à avoir cette qualité de vie, je pense que quelqu'un, pour l'effet, travailler à la poste, avoir un magnifique travail à la poste, adorer son job, faire pour aller avec les enfants, partir en vacances quand ils peuvent partir en vacances, ainsi de suite. Et ça, pour moi, c'est déjà un succès. S'ils se complaisent dans ce modèle-là et qu'ils ont du plaisir. Ça c'est du vrai succès.

  • Gregory

    Est-ce que toi aujourd'hui tu as du succès ?

  • Bryan-intro

    Sur cette partie-là, sincèrement oui, j'ai de la chance et je pense sur ce point-là d'avoir, depuis plusieurs années, d'être dans ce succès, parce que j'ai la chance de pouvoir faire ce que je veux avec du temps, et j'étais assez rigide pour ne pas sortir de mon cadre, donc j'ai beaucoup respecté ce que je voulais faire. Donc pour moi, en effet, j'ai eu du succès.

  • Gregory

    Quand tu dis sur cette partie-là ?

  • Bryan-intro

    Parce que j'ai une partie de mon égo et de mon côté compétitif qui aimerait toujours faire plus et qui aimerait toujours aller plus loin. Donc il y a toujours cette dualité qui est face à soi-même, bien évidemment. Succès, oui, mais j'ai toujours envie de faire plus et mieux, bien évidemment.

  • Gregory

    Il fallait que ça sorte.

  • Bryan-intro

    Il fallait que ça sorte, c'est normal.

  • Gregory

    Mais justement, aujourd'hui, c'est quoi faire mieux ?

  • Bryan-intro

    Faire mieux, c'est d'atteindre les objectifs que je me suis fixés, en challenge, d'atteindre l'objectif de l'agrandissement de l'entreprise. Mais si je n'y arrive pas, ce ne sera pas très grave. franchement, ce ne sera pas une catastrophe. C'est un challenge que je me mets face à ce défi-là. Et j'ai aussi besoin, moi, pour être bien, j'ai besoin de ces défis-là. Donc je sais que pour être bien dans mon succès, j'ai besoin de ces défis pour avancer.

  • Gregory

    OK. Grégory,

  • Bryan-intro

    merci beaucoup Merci à toi, c'était super Tu es un habitué A tout bientôt

  • Gregory

    Merci d'avoir écouté l'épisode en entier et pour m'aider à continuer abonne-toi à Développement avec BrYan Umana sur ta plateforme de podcast préférée et sur Youtube et n'oublie pas de me donner ton avis en le notant Si tu veux rester informé à propos des événements d'IFJ je t'invite à t'inscrire à leur newsletter en allant sur leur site ifj.ch Merci Rendez-vous le dernier lundi du mois de juin pour un épisode dans lequel on parlera de sport et de son industrie. Ciao ciao !

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Description

Dans cet épisode et 3ème collab avec IFJ, j’échange pour la 2ème fois avec Gregory Feret qui est un entrepreneur dans l’âme. Il était le CEO du groupe Qualibroker jusqu’à fin 2023 et depuis janvier 2024, il est le CEO et président du conseil d'administration de Silicom Group qu’il a cofondé en 2019.

On parle des raisons qui ont menées Gregory a quitté Qualibroker pour prendre la direction générale de Silicom Group, de gouvernance, de son rôle chez Silicom Group, de comment fédérer une culture commune, de ses motivations, des façon de manager, sa gestion du temps, son organisation et bien d'autres points.


Sommaire de l'épisode

(00:00) intro épisode

(00:27) intro Bryan

(01:48) Pourquoi Gregory a quitté Qualibroker group

(03:37) Qui est Gregory ?

(04:25) Gouvernance

(08:51) Changement de Qualibroker group à Silicom

(11:21) Son rôle chez Silicom

(16:00) Comment fédérer une culture commune

(20:13) La partie commerciale

(24:58) EO (entrepreneur organisation)

(32:08) Les activités/motivations de Gregory

(36:05) Façon de manager

(50:36) Sa présence dans les CA, gestion de son temps

(01:01:45) L’organisation, outils utilisés

(01:05:39) Tendances émergentes dans l’assurance et l’IT selon Gregory

(01:12:08) Oser le changement

(01:30:27) Comment Gregory se développe

(01:33:03) Question d'un-e ancien-e invité-e

(01:37:10) Le succès

(01:39:48) Fin


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Je te dis au dernier lundi du mois de juin pour un nouvel épisode qui parlera de sport!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Gregory

    Il n'y a pas qu'un chemin, il n'y a pas qu'une vérité. Il y a plein de modèles différents et c'est ce qui rend la beauté, c'est cette force collective, c'est ce qui rend la force d'une entreprise. Si c'est que one man show et qu'il n'y en a qu'une personne, puis on sait tout, on sait mieux que tout le monde. Il faut un peu de vision, il faut du drive, il faut des fois un peu être… Il faut arbitrer de temps en temps, ça il n'y a pas le choix, c'est le rôle du patron. Mais par contre, il faut quand même que les gens puissent s'exprimer et leur laisser beaucoup de place parce que moi je suis toujours impressionné qu'on laisse la place aux gens comme ils grandissent. C'est clair que si on les enferme, ils n'osent pas prendre leur place.

  • Bryan-intro

    Dans la suite de l'épisode, j'ai échangé pour la deuxième fois avec Grégory Feret. Grégory, c'est un entrepreneur dans l'âme. C'était le CEO du groupe Qualibroker jusqu'à fin 2023. Et depuis janvier de cette année, donc 2024, c'était le CEO et président du conseil d'administration de Silicom Group qu'il avait cofondé en 2019. Pour ce troisième épisode de notre collab avec IFJ, et si tu ne sais toujours pas qui ou qu'est-ce qu'est IFJ, c'est une entreprise qui soutient la création d'entreprises. Avec Grégory, on a parlé des raisons qui l'ont mené à quitter Qualibroker pour prendre la direction générale de Silicom Group. On parle de gouvernance, de son rôle dans cette nouvelle entreprise, de comment fédérer une culture commune, de ses motivations, des façons de manager, sa gestion du temps et bien d'autres points. N'oublie pas que tu peux, quand tu veux, naviguer dans l'épisode avec le sommaire qui est dans la description. Abonne-toi à la plateforme de podcast sur laquelle tu l'écoutes et laisse une note. C'est ce qui fait grandir le podcast et qui me permet d'inviter plus de personnes. Je suis aussi sur Instagram, et je t'invite également à t'abonner à la newsletter d'IFJ, c'est ifj.ch slash newsletter. Bienvenue sur mon podcast et je te souhaite un excellent épisode.

  • Bryan

    Grégory, il y a 8 mois, tu annonçais ton départ de Qualibroker sur LinkedIn. Et tu disais Je suis très fier d'avoir cofondé un groupe qui, après plus de 10 rapprochements, donc acquisitions, est devenu l'un des acteurs principaux du courtage en assurance de Suisse. Pourquoi avoir quitté le groupe et être passé chez Silicom Group ?

  • Gregory

    C'était le fruit d'une longue réflexion. En effet, comme je l'ai mentionné, j'ai travaillé plus de dix ans. En fait, j'ai cofondé ce groupe Qualibroker qui a eu en effet un fort succès. On a eu un énorme plaisir à développer cette entreprise. Mais après un certain temps, il faut savoir que Qualibroker a été également revendu à un groupe, aujourd'hui qui est un groupe international dans le domaine du courtage en assurance. Et ce qui fait que naturellement, elle devait s'organiser, se structurer et rentrer dans un groupe d'une taille plus importante. Et moi qui suis un pur entrepreneur, au bout d'un moment, je ne me retrouvais plus dans l'organisation, dans le fonctionnement, même si j'avais toujours autant de plaisir à travailler avec mes collègues, je m'entendais très bien avec les gens du groupe. Mais par contre, personnellement, il me manquait quelque chose, il me manquait une étincelle, et j'avais besoin, j'avais 42 ans, j'avais besoin de retrouver cette étincelle. Et comme j'avais la chance d'être un des actionnaires principaux et d'avoir également confondé Silicom, ça paraît assez naturel. de basculer pour redevenir à l'entrepreneuriat, une entreprise qui était plus petite à taille humaine et qu'on pouvait faire grandir à nouveau. Et c'était ce challenge-là qui m'a animé à nouveau. Donc c'est pour ça que j'ai pris la décision de changer et de faire ce virage, mais qui n'était pas simple. Émotionnellement, c'était loin d'être simple, c'était très, très difficile à faire. Mais aujourd'hui, j'en suis très content, même si j'ai pas mal de fois hésité en me disant Mais qu'est-ce que j'ai fait ?

  • Bryan

    On va en parler. Mais avant qu'on continue, Grégory, Qui es-tu ?

  • Gregory

    Aujourd'hui, j'ai un an de plus, j'ai 43 ans aujourd'hui, je suis marié, j'ai deux enfants, une fille de 11 ans et un fils de 7 ans. Personnellement, je suis vraiment un passionné d'entrepreneuriat, c'est toujours ce qui m'a animé. Je suis entrepreneur depuis l'âge de 22 ans. J'adore également le sport. J'ai eu la chance de faire beaucoup de volleyball à un bon niveau, au niveau suisse. Et c'est vrai que j'aime ce côté compétition. Et j'aime également tout ce qui est réseau, écosystème, rencontre avec les personnes. J'aime cette énergie des autres gens qui créent, qui avancent, qui construisent. Je trouve qu'en Suisse, en Suisse romande plus particulièrement, on a vraiment une belle dynamique. Il y a des belles choses à faire. Il y a un gros potentiel dans notre marché. Et je trouve qu'il y a tout à faire pour en profiter et utiliser ce potentiel.

  • Bryan

    Et donc, Silicom Group, entreprise ou groupe qui est dans l'IT ? Oui. qui est assez différent du monde du courtage à proprement dire.

  • Gregory

    Le métier, c'est complètement différent.

  • Bryan

    Exactement. Je ne sais pas si tu l'as dit, mais en tout cas, tu as cofondé le groupe. Tu étais président du conseil d'administration. Une question que je me posais maintenant aujourd'hui, toi qui as rejoint dans l'opérationnel, donc en tant que CEO maintenant, est-ce que tu as gardé cette casquette de président du conseil d'administration ?

  • Gregory

    Alors, à court terme, je me suis clairement posé la question, et avec les autres actionnaires, en se disant, est-ce qu'on prend un autre président ? Mais on s'est dit quand même, dans un premier temps, comme il y a pas mal de travail de réorganisation, de restructuration, pour gagner un petit peu, garder de la vitesse, pour l'instant, j'occupe les deux rôles. Je suis toujours président, également CEO, et également actionnaire. Voilà, il y a des 3 P que l'on dit toujours, ce n'est pas toujours idéal. Mais mon idée quand même à terme, c'est de construire un conseil d'administration un peu plus solide avec des gens externes. Je suis en train de travailler dessus avec un objectif qu'en 2025, on ait un conseil d'administration plus solide avec des indépendants également comme administrateurs. Est-ce que je garderai la présidence ou pas ? Aujourd'hui, on n'a pas encore pris la décision, mais ça nous semblait assez naturel dans un premier temps de rester dans ce modèle-là pour être très efficace, très rapide. Parce qu'on a beaucoup de transformations à mener. on veut garder cette dynamique.

  • Bryan

    C'est une question que je me posais parce que justement la première fois qu'on s'était eu, qu'on avait fait notre épisode, justement tu avais bien parlé de segmenter, séparer ces casquettes-là. Ou, et ça c'est quelque chose que j'avais retenu, si tu as ces deux positions-là, vraiment te mettre dans la peau de la position dans laquelle tu es en train de prendre. Si tu es le Grégory Sillo, Tu es le Grégory CEO avec la casquette CEO et potentiellement tu vas plus être dans l'opérationnel. Par contre, si tu mets la casquette Grégory président du CA, là c'est une autre casquette que tu dois mettre et c'est une autre vision, une autre stratégie que tu dois avoir.

  • Gregory

    Alors c'est clair, c'est un peu schizophrénique. Oui, c'est ça. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, j'essaye en tout cas dans le quotidien de respecter les gens qui sont au conseil d'administration. Et c'est ce qui m'arrive d'avoir en effet un comité de direction où je vais expliquer ce qu'on est en train de faire, dans une validation même du comité de direction, mais quand même le passer après derrière au conseil d'administration. Des fois, ça ne se fait même pas rimer pour une validation de principe et pour respecter vraiment chaque gouvernance et chaque entité dans l'entreprise. Naturellement, en ayant les deux casquettes, avec la vitesse qu'on veut avoir en ce moment, il y a des fois des raccourcis où ça va un peu plus vite ou peut-être des fois trop vite. Ce n'est pas parfait. Clairement, ce n'est pas toujours parfait. Mais j'essaie vraiment de respecter cette dynamique-là. Et c'est pour ça que je pense quand même qu'à terme, on aura à un moment donné un président qui sera... Si je reste en tant que CEO, il y aura un président au niveau de Silicom qui ne sera pas moi. Je resterai administrateur ou administrateur délégué. Ce sera plus sain pour l'environnement. Mais de nouveau, quand on est sur une reprise comme ça, avec beaucoup de transformations, mettre un président extérieur, par exemple, dans cet environnement-là, ce ne serait vraiment pas un cadeau pour lui parce qu'on perdrait beaucoup de temps dans l'échange, dans le partage. Et là, il faut avancer. Il y a eu du travail à abattre et on avance avec les équipes pour abattre ce travail. Dès que ce sera un peu plus stabilisé, on pourra vraiment travailler sur la gouvernance et l'organisation, je dirais la haute gouvernance.

  • Bryan

    Quand tu dis qu'en 2025, ce n'est pas encore clair si tu resteras président ou pas... Donc c'est dans l'idée que potentiellement tu gardes les deux ou potentiellement tu requitterais la position de CEO ?

  • Gregory

    Non, je requitterais la position plutôt de président. Le CEO, je le garderais, c'est sûr, parce que c'est vraiment ma volonté d'être dans la durée et puis d'être dans l'opérationnel. Mais au niveau de la présidence, c'est vrai qu'on pourrait se poser la question, prendre quelqu'un d'externe qui le ferait très bien. J'ai plein d'idées en tête de gens qui pourraient nous rejoindre et qui pourraient le faire très bien.

  • Bryan

    Et tu as cité les trois P. Quels sont ces trois pays ?

  • Gregory

    Je ne sais pas, je ne l'ai plus en anglais, mais c'est vraiment Stasproch où on devient actionnaire, également propriétaire, président et puis également on a la direction générale en fait. Donc on a vraiment les trois positions en fait.

  • Bryan

    D'accord, ok. C'est un truc anglophone. Donc tu l'as dit, tu es sorti de Qualibroker. Donc là, très concrètement, tu as vendu tes parts, tes actions ?

  • Gregory

    Oui, là maintenant, en effet, c'était un petit peu connecté à ce choix-là. J'aurais pu rester un petit peu actionnaire, je pense, ou accompagné encore, mais ça ne me semblait pas légitime du moment qu'on quitte au niveau opérationnel. C'était pour moi le moment, en effet, de complètement revendre mes parts qui me restaient. Il me reste encore un petit peu de parts. J'avais la chance, dans le cadre de la mise en place du deal avec le groupe international à qui on a revendu, d'avoir cette possibilité. d'avoir un arrangement qui me rachetait mes actions. Le groupe a été plus que correct. Ça s'est fait vraiment très naturellement, dans les règles de l'art. Donc c'était très confortable pour moi également. Mais c'était important de faire une coupure pour passer à l'aventure suivante.

  • Bryan

    Ok. On l'a dit au début, donc Qualibroker dans le domaine du courtage en assurance, Silicom Group IT, donc deux domaines complètement différents. Pour toi, est-ce que ça change quelque chose, la façon de l'idée de manager, de développer un groupe qui n'est pas dans le même domaine dans lequel tu étais avant ou pas ?

  • Gregory

    Alors au début, c'était vraiment ma crainte. Je me suis dit mince, mais à quel point est-ce que je vais être légitime d'être dans un secteur qui n'est pas le mien ? L'assurance, c'était mon métier de base. J'ai fait ça quasiment toute ma vie. Donc d'être dans l'informatique, je me suis dit, oula, est-ce que je vais vraiment être capable ? C'était une faiblesse potentielle. J'étais assez vite surpris en fait à quel point la... C'est du service aux entreprises, c'est du B2B, du service, comme était l'assurance. Donc en fait, il y a énormément de points communs et beaucoup plus que ce que je pensais. C'est vraiment impressionnant à quel point certains préceptes du service de l'assurance, je peux le mettre en place au niveau de l'informatique. Alors, il y a quand même des différences, mais il y a quand même beaucoup de similitudes. Au niveau de la gestion d'entreprise, en tout cas, c'est franchement très, très proche. Je ne me suis pas du tout senti d'un coup trop perdu. Bien sûr, il y a... Il faut comprendre l'environnement, le modèle d'affaires, la façon dont réagit la clientèle, la relation du client avec l'entreprise, les collaborateurs aussi. Il y a plus de différences sur les profils de collaborateurs, c'est quand même des profils différents. D'ailleurs, ce qui est passionnant, ce qui est la chose intéressante, mais pas aussi différent que je pensais. Assez vite, je me suis retrouvé à l'aise dans un environnement que j'ai l'impression de maîtriser.

  • Bryan

    Et donc toi, ton rôle aujourd'hui dans le groupe, dans Silicom Group, quel est ce rôle ? Qu'est-ce que tu fais ? Quelles sont tes ambitions là-dedans, tes objectifs ?

  • Gregory

    Alors, mes objectifs, bon, nous aujourd'hui, on fait un petit peu moins de 20 millions de chiffres d'affaires pour 8 ans de collaborateurs. L'objectif, nous, c'est d'arriver d'ici 2030 avec 50 millions de chiffres d'affaires. Donc c'est quand même plus de doubler la société. Ça va se faire par des acquisitions externes. mais également par la croissance organique, c'est aussi important. Et à titre personnel, mon rôle, c'est clairement d'aller discuter pour ces acquisitions, d'être stratégique. Puis également, ce que j'aime faire, c'est aussi faire grandir les gens qui sont autour de nous. Avec Qualibre Record, on a tellement vécu d'intégration, tellement vécu de choses, que c'est une expérience qu'on a acquise. que j'ai pu acquérir avec les années. Et le but, c'est mes collègues du comité de direction et les collègues au sens large de pouvoir accompagner pour que tous ensemble on puisse grandir et faire grandir la société dans son organisation, dans sa gestion quotidienne, qui est essentielle. Donc moi, je suis plus à un rôle vraiment d'être dans la stratégie, d'être aussi un petit peu le côté visible de l'entreprise. Ça, c'est aussi une volonté d'être un petit peu le côté plus visible média. Mais par contre, dans le quotidien, d'aider mes collègues, d'accompagner, de challenger. Mais de façon vraiment plutôt positive, je ne suis pas là pour être avec le bâton, ce n'est pas du tout l'idée. On est vraiment une équipe et je veux vraiment qu'on ait cette idée d'équipe et que tous ensemble on puisse grandir.

  • Bryan

    Quels sont les défis justement quand tu arrives avec toutes ces expériences d'acquisition ? Justement, on interd'imagine, ils savent que tu as fait grandir des entreprises par acquisition. On l'a dit, on off rapidement, mais donc Silicom Group, ça a grandi par rapport, si on compare à Qualibroker, plutôt lentement. si on prend les deux ?

  • Gregory

    Ouais, alors, c'est discutable, dans le sens qu'on a quand même, Silicom a 6 ans, en effet, ils ont commencé à 2, on est 4 ans. Ah ouais, ok,

  • Bryan

    bon, bon.

  • Gregory

    Ils ont commencé à 2, il y a 6 ans.

  • Bryan

    C'est une belle croix,

  • Gregory

    ça. Voilà, donc, je dirais que c'est à peu près, on est dans le même, un petit peu plus, moins rapide que Qualibre, mais on est quand même dans les mêmes temps de passage, malgré tout.

  • Bryan

    Ah non, non, ok, non.

  • Gregory

    Quand je suis arrivé, on était presque déjà 100, mais maintenant, un petit peu moins, parce qu'on a quand même un petit peu réorganisé l'entreprise. Mais c'est vrai qu'il y a eu cinq acquisitions en six ans. Donc c'est quand même au pas forcé.

  • Bryan

    Mais alors ils ont cette culture du développement comme ça assez rapide ?

  • Gregory

    Je veux dire oui, non, oui, ils ont vécu et les équipes aiment ça parce que c'est passionnant. On est dans une entreprise qui grandit ainsi de suite. Après dans la gestion quotidienne, dans l'interne, c'est quand même un point aussi que moi je voyais de mes yeux de président. On manquait un petit peu de côté intégration et c'est vrai que l'intégration c'est un challenge quand même majeur. Et puis c'est vrai qu'il faut avoir de l'expérience de comment intégrer des sociétés. Et dans le secteur informatique, c'est un petit peu plus compliqué que dans le métier de l'assurance. C'est qu'il y a quand même des dimensions des outils, il y a des métiers différents, il y a des approches différentes. Donc il y a beaucoup plus de discussions autour du métier. Dans l'assurance, il y a quelques discussions dans ce côté-là, mais c'est plus des débats humains et plus des débats d'égo. Alors que dans la partie informatique, on est plus sur des débats de religion. Je prends des exemples un peu bateaux, mais entre celui qui aime PC, qui aime les Mac, on tombe vite dans ces types de discussions. Le but, c'est de mettre les gens ensemble et de les faire fonctionner. Donc là, il y a quand même un gros travail en ce moment. de ramener toutes ces entreprises ensemble et puis de vraiment pouvoir avancer de façon sereine et d'une seule voie en fait et pas d'être cinq sociétés les unes à côté des autres mais vraiment d'une seule voie et là c'est le travail qu'on est en train de faire depuis depuis plusieurs mois et on avance très très vite donc je suis très content de la dynamique de l'équipe en place vraiment du comité de direction mais aussi des collaborateurs au sens large parce que c'est pas facile moi j'arrive en effet j'ai un peu de réputation les gens me connaissent que je vais assez vite je suis assez exigeant parce que voilà j'aime cette compétition et Et puis, les gens avaient bien sûr un peu peur en disant, mince, mais qu'est-ce que ça vous... Les gens ont toute une idée, et derrière ça, ils se font des a priori énormes. Et franchement, j'ai été plutôt bien accueilli, et je trouve que ça se passe vraiment bien. Et puis, j'essaie d'être le plus honnête, transparent possible, de savoir où on va. Ce n'est pas toujours facile d'entendre ce que j'ai à dire, parce que des fois, c'est un peu dur. Mais j'estime que c'est aussi notre rôle de donner des fois les vérités de la situation, de dire... quand c'est vraiment bien, puis d'être content, et puis de valoriser les gens quand c'est bien, mais aussi de dire qu'on doit progresser, et ce n'est pas encore au niveau qu'on doit avoir. Et on doit encore progresser, on a encore, par rapport à nos ambitions, on n'est pas encore au niveau qu'on doit être. Mais c'est un travail, c'est in progress.

  • Bryan

    Tu parles de challenge, de défi, d'intégration, donc l'or d'acquisition. Quels autres challenges tu as ? Là, tu as parlé un peu de l'aspect humain par rapport à la religion d'une marque ou autre, l'aspect technique. En termes de culture, comment est-ce que tu fédères une culture quand tu viens intégrer si rapidement plusieurs entreprises qui ont des cultures potentiellement complètement différentes ?

  • Gregory

    En tout cas, ce que j'ai fait dans ce cas-là, c'est que je suis arrivé, j'essaie de… Faire un peu un état des lieux. Et puis très rapidement, j'ai essayé de mettre en place une organisation qui me ressemblait plus, qui était assez équilibrée, et aussi avec des personnes fortes, des personnes clés fortes. On a beaucoup de personnes clés, mais au sein du comité de direction, je voulais monter une équipe forte au sein du comité de direction, ce qui a été fait. Et on s'est mis d'accord, on est parti au vert avec ce comité de direction pour vraiment se mettre d'accord, mais c'est qui on veut être. Comment on veut être, c'est quoi notre ADN, comment on veut être perçu dans le marché, et puis de l'écrire, de le construire, et de pouvoir amener nos collègues avec nous pour voir s'ils étaient d'accord avec cette approche que l'on avait de notre ADN. Avec Eucoté, je donne quelques exemples, pour nous c'est très important qu'on ait un côté dynamique, qu'on se sente aussi responsable de nos actes. Le côté transparent, honnêteté est très important pour nous, par exemple. Mais l'honnêteté, des fois, tout le monde dit oui, c'est super les boîtes honnêtes, mais c'est dur parce qu'il y a plein de fois, nous, on est honnête jusqu'au bout. On va dire vraiment ce qu'on pense. Donc, ce n'est pas toujours simple à accepter d'avoir cette honnêteté à tous les niveaux. Donc, c'est vraiment essayer de poser un cadre, une vision, des valeurs, une stratégie claire. Puis après, de communiquer. Ça passe par beaucoup, beaucoup de communication pour essayer qu'on soit aligné. Et pour moi, je pars toujours du principe que plus les gens sont alignés en effet entre eux, plus la boîte, elle avance. Et c'est un gros travail de communication. On doit beaucoup communiquer. Mais aujourd'hui, on a la chance d'avoir des outils qui nous aident par rapport à, si je prends il y a 15 ans, c'était beaucoup plus compliqué de communiquer qu'on est sur plusieurs sites. Là, aujourd'hui, Silicom, on est à Genève, Lausanne, Fribourg et Sion. Donc c'est vrai que ce n'est pas simple toujours qu'il y ait un alignement entre les régions, des gens de pas du même métier. Mais on essaie quand même d'être dans des zones où il n'y a qu'une seule communication, la même pour tout le monde, et que la ligne soit la plus claire possible.

  • Bryan

    Là, tu utilises certains moyens spéciaux, outils informatiques ou vous fédérez à travers des events ou des cafés virtuels ?

  • Gregory

    Alors, en effet, déjà toutes les semaines, c'est quelque chose que j'avais déjà mis en place chez Qualibroker, que j'appréciais énormément de faire parce qu'on était aussi multi-sites. Et puis, c'est en fait à la suite du Covid qu'on a gardé ça. C'est vraiment que tous les lundis matins, on a en fait un café virtuel de 15 minutes où vraiment c'est la zone d'information. Et c'est toutes les semaines, c'est hebdomadaire. Et on va prendre 15 minutes pour expliquer ce qui s'est passé dans la semaine, passer les messages clés, rappeler les points essentiels. Alors, c'est que 15 minutes, ça ne déborde pas, c'est millimétré, on ne déborde jamais sur 15 minutes. Si après 5 minutes, on n'a plus rien à dire, on arrête. Ce n'est pas le but de faire 15 minutes pour faire 15 minutes. Et on a vraiment tout le monde qui se connecte. Et c'est un peu le lancement de la semaine. Et on est sûr que tout le monde a le même discours. Ça, c'est un premier point qui est pour moi essentiel. Le deuxième point, c'est qu'il faut aussi qu'il y ait des événements, que les gens se réunissent. Parce qu'on est en... J'ai un de mes collègues qui dit toujours on n'est pas une équipe si on ne se réunit pas. Les gens qui ne se réunissent pas ne peuvent pas être une équipe. Donc ça, il faut aussi les réunir avec des événements et il faut aussi avoir un côté un peu lâché prise, avoir du plaisir dans ce qu'on fait. On ne lance pas des fusées sur la Lune, donc on peut être détendu, faire du très bon travail, mais quand même avoir du plaisir et avoir du fun dans l'activité. Et ça, on essaie quand même aussi d'insuffler cette philosophie-là.

  • Bryan

    Tu as parlé de ton rôle qui aujourd'hui... Justement, de faire ce que tu viens de dire là, fédérer, faire en sorte que l'intégration des entreprises que vous allez acquérir se fasse de manière plus fluide possible. Cette partie un peu PR, donc relations publiques. Je vais te poser une question. Je te disais avant, Tang m'a parlé de toi parce qu'on disait qui sont les prochains. J'ai dit Grégory. Il est vraiment bien Grégory. Il me disait que c'est une machine de guerre en vente. Tang, en tout cas, c'est comme lui le dit, il ne se considère pas un bon commercial. Lui se considère comme une personne introvertie et qui maintenant fait de la com. Il a dit Grégory, c'est mon autonome. C'est le vendeur incroyable. Donc, cette partie-là, toi, tu as une partie vente, je ne sais pas, purée dure un peu.

  • Gregory

    Alors, clairement, déjà, c'est gentil qu'il dise ça. J'apprécie. C'est une bonne langue. C'est sympa qu'ils disent ça. C'est d'où je viens. Je viens quand même du monde à la base du commercial. Puis moi, je suis un passionné. Donc, j'ai cette énergie où je veux convaincre en fait. La vente, c'est convaincre. Et moi, j'aime ce côté de convaincre, ce qu'on fait. Donc, c'est clair que je n'ai pas besoin de beaucoup me forcer. J'aime ça. Et après, pour l'organisation aujourd'hui, ce qui est compliqué dans ma position, c'est que je ne peux pas être celui qui doit être… la marque, positionner la marque, être dans celui qui a l'écosystème avec le réseau et animer le réseau autour de l'entreprise, puis en guillemets être le vendeur, c'est compliqué. Donc on a plutôt une organisation aujourd'hui, moi je suis plutôt un ouvreur de porte, en plus dans la partie IT, il faut quand même le dire, c'est pas mon métier, donc je suis pas d'une légitimité, je peux avoir un réflexe, un patron d'entreprise, comprendre comment moi je digitaliserais une PME, ça c'est quand même quelque chose que... Je suis dans pas mal de conseils d'administration, donc j'ai cette sensibilité-là. Mais après, la partie vraiment technique, ce n'est pas mon métier. Et heureusement, tous mes collègues sont bien plus forts que moi sur ce sujet-là. Donc, mon rôle, c'est d'ouvrir des portes, leur permettre d'arriver, puis de les accompagner, puis d'aider à offrir des possibilités à nos contacts, à nos prospects, à nos clients. C'est ça la meilleure approche. Donc oui, je fais du commercial tous les jours, mais non, je ne prends pas mon téléphone pour appeler du commercial.

  • Bryan

    Est-ce qu'un ouvreur de porte ou un facilitateur n'est pas en quelque sorte un commercial ? Et quand on dit commercial, j'ai l'impression, alors pour moi il faut appeler un chat un chat, parfois on a cette idée un peu péjorative du commercial. Mais concrètement commercial, si on veut l'embellir, on dit qui est account manager ? C'est ça.

  • Gregory

    Le côté commerçant, moi, je n'ai aucun souci. Au contraire, c'est un magnifique métier. Le commerçant, c'est un très beau métier qui est très important. Comme tu dis, souvent péjoratif à tort parce qu'il n'y a pas d'entreprise sans vente. Il n'y a pas de chiffre d'affaires. Il y a quelques exceptions, mais c'est rarissime. Donc, non, non, clairement, mon rôle, je fais partie de la chaîne, du process commercial. Je fais partie d'une partie de cette chaîne-là en travaillant sur le réseau, en ayant cette dynamique de vente ou de mise en avant. Et moi, je vois aussi que les... Nos prospects clients sachent que je suis proche quand même de l'activité et que s'il y a un problème, je veux qu'on puisse m'appeler, mon téléphone est ouvert et on m'appelle et je puisse intervenir et aider pour que ça fluidifie les échanges. Donc bien sûr, je fais un peu de relations publiques, mais les relations publiques c'est du commercial. Et je pense que le rôle du CIO, du patron d'une boîte aujourd'hui, de plus en plus de PME veulent travailler, veulent avoir ce contact avec des dirigeants parce qu'on veut avoir l'accès direct. Donc je pense que c'est notre rôle aussi, chacun peut s'organiser différemment. Mais moi j'aurais de la peine à ne pas jouer ce rôle-là, j'aime trop ça. Et je pense que ça a un impact quand même positif pour l'entreprise. Et mes collègues en jouent très bien, ils savent très bien l'utiliser. En me disant Ah mais là, je sais que tu connais quelqu'un, je sais que tu peux nous aider, ouvre-nous une porte par ton réseau. On a vraiment, sur la partie commerciale, qu'on parle un peu de chasse, on parle souvent des éleveurs et des chasseurs. La partie chasse, moi j'aime dire, on chasse en meute en fait. C'est vraiment ce côté, on est en équipe. Et chacun a son rôle dans la meute pour faire fonctionner et gagner des clients, c'est important et c'est aussi plaisant.

  • Bryan

    Tu as parlé de ton comité opérationnel de direction. Tu as un directeur vente ?

  • Gregory

    Oui, bien sûr, il y a un directeur commercial qui est essentiel. J'ai vraiment besoin de lui. C'est vraiment le relais, la personne avec qui j'échange le plus à l'intérieur de l'entreprise parce que je l'ai quasiment tous les jours, parce qu'on échange beaucoup sur les stratégies, sur comment on doit faire. C'est vraiment mon pendant sur cette partie-là. Et heureusement qu'il est là. Il est très bon. En plus, heureusement qu'il est là parce que je ne pourrais pas faire ça seul. Je n'ai pas les compétences.

  • Bryan

    tu ouvres des portes, on t'appelle pour ton réseau, tu étais à l'époque, je crois que c'est quand je dis à l'époque, c'était pas il y a 10 ans mais notre épisode je crois qu'il était on l'a fait il y a 3 ans, il me semble tu étais président de Entrepreneurs Organization, donc I.O est-ce que tu es toujours, tu fais toujours partie de I.O alors oui,

  • Gregory

    je suis, en fait j'ai quitté I.O après ma présidence parce que Pour une raison simple, c'est qu'au sein de Qualibroker, on commençait à rentrer dans un côté très grand groupe. Je me sentais moins entrepreneur à l'intérieur de l'entreprise. Donc il y avait un côté, je me sentais moins légitime, parce que j'étais moins entrepreneur, je dirigeais, on avait plusieurs centaines de collaborateurs, donc c'était un autre fonctionnement. Et puis en fait, quand je suis retourné chez Silicom, c'est une des premières choses que j'ai fait. Ah ouais ? C'est que j'ai dit, j'ai rappelé mes amis d'I.O. en disant, je vais revenir parce que je me ressens nouveau, je dirais légitime de pouvoir échanger. Et je ne voulais pas rester dans I.O. et puis être celui qui disait, alors je vous rappelle en 2012, voilà ce que j'ai fait. J'aime pas ce côté que du passé, déjà on peut apporter de la valeur, mais moi j'aime être dans l'action et dans le aujourd'hui plus que vraiment dans le passé. Donc naturellement, j'ai... Je suis retourné chez I.O. avec beaucoup de plaisir, retrouver mes réflexes du passé, mais je ne suis plus au board du tout. Je suis vraiment un membre comme les autres et ça me va très très bien.

  • Bryan

    Je me pose toujours la question, moi je fais partie du GJD, le groupement des jeunes dirigeants, et très récemment de l'APM, l'association pour le progrès du management. Là c'est plus sous forme de séminaire si on veut, c'est des experts qui viennent généralement de Paris. et puis qui ont une expertise incroyable dans certains domaines. Typiquement dans la partie conseil d'administration, il y a une personne que moi je n'avais pas vue, je n'étais pas encore là. Si je ne dis pas de bêtises, il s'appelle Antoine Maillot. Ça te dit quelque chose ? Si je ne dis pas de bêtises. C'est une personne qui gère, qui est le président du conseil d'administration d'une famille, une holding qui a le roi Merlin, des entreprises énormes françaises. C'est plusieurs milliards sous gestion de cette famille-là. On a des gens comme ça qui viennent. Je me pose de plus en plus la question parce que là, la PM, c'est une demi-journée, voire un peu plus par mois. Encore une fois, c'est un réel enrichissement avec des gens aussi qui sont bienveillants, qui ont des entreprises. Donc, c'est toujours un plaisir de se rencontrer. Et le GJD, c'est un petit peu plus basic dans le sens une bouffe de temps en temps, des gens qui ont des entreprises d'une taille plus ou moins grande, il n'y a pas trop de restrictions pour y entrer, contrairement à I.O. ou à l'APM, où l'APM c'est aussi assez restrictif et puis c'est un groupe qui est plutôt petit. Je me pose de plus en plus la question maintenant que je suis dans une startup. Il y a SolarSplit, il y a Will.i.Telecom, c'est une entreprise qu'on a avec mon père que je veux aussi bien développer. À quel point est-ce que ce temps est vraiment bien alloué ? hors réel développement. Et donc là, c'est intéressant d'avoir ton retour qui, alors tu ne te sentais plus correspondre à I.O. de par l'activité ou le développement de Qualibroker, mais par contre, maintenant que tu es retourné chez Silicom, directement, c'est une des premières choses que tu fais. Pourquoi ?

  • Gregory

    Parce que j'avais vraiment, moi c'est aussi une soupape, c'est un modèle, mais c'est une soupape pour moi d'échange, aussi de réseau, c'est un endroit où on rencontre plein de gens qui nous ressemblent, qui nous font grandir, donc moi j'avais besoin encore de retrouver cette dynamique là. Elle m'a beaucoup, elle m'a quand même manqué, quasiment en deux ans je n'ai pas été dans I.O., donc elle m'a quand même manqué. Après, comme tu disais, sur la partie du temps, moi j'essaie toujours d'analyser, de me dire, est-ce que vraiment ça m'apporte encore de la valeur ? Et je peux être assez strict. Je te donne un exemple, j'étais rentré dans Apia, qui est une association qui était pour tout ce qui était administrateur indépendant, qui est une très belle association. Mais voilà, je ne retirais pas la valeur, je ne voyais pas l'intérêt. Après quelques séances, je ne me sentais pas complètement à l'aise dans le système, peut-être à cause de mon âge, pour différents points, alors que c'est des gens de qualité.

  • Bryan

    Des gens plus âgés ?

  • Gregory

    Des gens plus âgés, des gens vraiment plus âgés. Et moi, c'est clair que je faisais de plus en plus de conseils d'administration. Donc, je trouvais intéressant d'avoir cette casquette administrateur indépendant et de pouvoir être dans cette case-là. Mais je me suis rendu compte aussi que ça commence à arriver, mais il n'y a pas beaucoup de... Jeune, entre guillemets, 43 ans, c'est pas si jeune que ça, mais il n'y a pas beaucoup de vraiment... Le conseil d'administration a encore réservé à une population, on va dire 60 et plus, et en tout cas dans l'image qu'on peut en avoir. Et c'est vrai que c'est quelque chose qui devait, qui je pense devait évoluer, et puis moi je ne me sentais pas totalement en adéquation, et on a peut-être une génération... On aime bien faire plein de choses. La preuve, tu parles que tu es dans une startup, que tu as l'entreprise avec ton papa, tu fais un podcast. Ça, c'est typiquement quelque chose de cette génération. On a besoin de faire plein de choses. On n'aime pas trop nous mettre dans une case. On aime moins nous mettre dans une case. Dans le passé, je pense que c'était le marché qui attendait de ça. Tu étais vraiment dans une case et tu ne pouvais faire qu'une seule chose. Aujourd'hui, on a plus un portefeuille d'action, un portefeuille d'activité. Je ne me retrouvais pas. Très rapidement, après un an, j'ai dit que j'arrête. Ça ne me correspond pas.

  • Bryan-intro

    Qu'est-ce que tu penses justement de faire plein de choses ? Ça c'est une autre question que je me pose parfois mais concrètement si je n'avais pas de podcast c'est très binaire ce que je dis mais si je n'avais pas de podcast, pas de Solar Split et que 200% ou les télécoms ou l'inverse que Solar Split ou l'inverse que le podcast j'ai l'impression que tout d'un coup en faisant une seule chose j'irais beaucoup plus vite, peut-être beaucoup plus loin de manière beaucoup plus... plus grande...

  • Gregory

    Moi, je prends le problème dans l'autre sens. La question que je me pose, c'est de me dire qu'est-ce qui me drive, c'est quoi mon plaisir ? Parce qu'il ne faut pas oublier qu'on fait tout ça, on aime l'entrepreneuriat, on aime les entreprises, on aime développer des choses, mais il faut se rappeler pourquoi on fait les choses. Et ça, je pense que c'est quand même le point clé. Et personnellement, je suis sûr que si tu faisais que une activité, tu serais peut-être malheureux, peut-être qu'en effet, dans ton entreprise, peut-être que tu serais deux fois plus grande, peut-être, mais est-ce que tu serais plus heureux ? Je ne pense pas. Et en fait, c'est ça qui est intéressant, c'est de se dire qu'est-ce qui m'amène du plaisir et être conscient de ça. Après, il y a des sacrifices à faire, il y a des choices à faire par rapport à ça, mais il faut bien se dire c'est quoi le plus important. Et quand on a défini ce qui est le plus important, après, on s'organise son environnement en fonction de ça. Si c'est uniquement de grandir, faire de l'argent, de nouveau, il n'y a pas de jugement de valeur par rapport à ça, c'est un choix. Mais si c'est que ça... C'est clair, il faut mieux faire qu'une activité, se concentrer le plus possible, travailler 20 heures par jour. Il y a plus de chances d'y arriver, c'est certain. Après, est-ce que les gens, 20 ans après, se retrouvent heureux là-dedans ? Moi, c'était sûr que non, mais après, il y a des gens, la réponse est oui. Mais il n'y a que personnellement, on peut répondre à cette question.

  • Bryan-intro

    Et toi alors, quelles sont ces activités que tu fais ?

  • Gregory

    Alors moi aujourd'hui, j'ai vraiment réfléchi à ça assez longuement. Moi j'ai deux points qui m'ont toujours driveé. Un, c'est vraiment le côté du projet. Moi j'aime ce côté résoudre des problèmes, projet, vraiment être dans le cœur de la stratégie d'entreprise. Donc moi j'essaie d'organiser tout mon environnement de mon écosystème autour de la stratégie d'entreprise. Et puis j'ai une obligation, une problématique à gérer que je veux absolument, c'est avoir du temps. Donc c'est vrai que je veux ça, mais par contre ce que je ne suis pas prêt à casser, c'est quand même d'avoir le maximum de temps. Je vois trop d'entrepreneurs et d'entrepreneuses qui sont en train de courir, essouffler, disent j'en peux plus, je ne sais plus comment m'en sortir Et c'est terrible. On fait ça pour être libre. L'entrepreneuriat, c'est pour trouver la liberté. Et en fait, les gens deviennent prisonniers de leur propre entreprise, ce qui est terrible. Donc aujourd'hui, je pense que moi, c'était ma rigueur, je voulais du temps. Absolument, je voulais faire ça, mais avec du temps. Après, il y a des conséquences. C'est-à-dire que si on veut du temps… Il faut qu'on engage plus de gens, il faut faire des fois son travail. Qui dit engager des gens, ça veut dire peut-être gagner moins bien sa vie, accepter d'avoir un moins gros salaire, pour avoir justement du temps. Donc après, c'est des choix qu'il faut faire. Donc moi, aujourd'hui, en effet, j'ai Silicom qui est un projet qui me plaît. À côté, j'ai le côté conseil d'administration que j'adore, parce que je suis dans ces conseils et puis on parle de stratégie et ainsi de suite. Même si des fois, le conseil d'administration, pour moi, en tout cas dans la PME, des fois, c'est un petit peu rigide et des fois, je trouve que ça manque un peu d'agilité. et je fais aussi pas mal maintenant de plus en plus d'accompagnement où j'aide certains amis entrepreneurs à les aider sur l'acquisition externe à échanger justement sur l'organisation comment être plus libéré au niveau du temps parce que je suis assez bien organisé en général et puis ça, ça me plaît beaucoup parce qu'il y a beaucoup de un peu de give back on s'entraide et là j'y trouve beaucoup de plaisir et voilà, moi j'essaie de tout driver au maximum sur le plaisir et après quelques actions voilà, récemment aussi j'ai commencé un blog avec Bilan et j'ai fait un blog parce que ça me plaisait de parler sur tout ce qui est bilan et de toutes les PME au niveau de la Suisse romande. Je fais partie d'un fait d'IO, mais je fais partie également de Suisse Wouz Wou, qui met en avant des personnalités en Suisse. Je fais partie du prix SVC, Suzanne Sherklub, qui met des entreprises. J'ai vu passer ça. Voilà, c'est maintenant cinq ans que je suis dans le jury du prix SVC. Et ça, c'est passionnant. On rencontre des entreprises incroyables en Suisse qu'on ne connaît pas. Moi, je suis un peu driveé par le côté ce qui me plaît. Bien sûr, il faut quand même gagner sa vie, il faut quand même s'en sortir. Mais... Au bout d'un moment, on n'a pas besoin de nouveau d'avoir deux Porsche. Ce n'est pas ma vision des choses. Moi, je suis plus drivé par le projet que vraiment par le financier.

  • Bryan-intro

    Est-ce que tu arriverais à donner un espèce de pourcentage de charge par rapport à toutes tes activités pour la partie Silicom Group ?

  • Gregory

    Oui, c'est extrêmement clair. Dans mon fonctionnement aujourd'hui, je ne veux pas dépasser un 50

  • Bryan-intro

    de mon temps je te pose cette question parce que moi j'ai des réflexions par rapport justement à ces deux entreprises en l'occurrence donc oui les télécoms c'est Solar Split où à un moment donné Il faudra qu'il y ait un switch selon le développement de Solar Speed ou selon le développement de WeLight Telecoms. La grande question, c'était aussi de savoir potentiellement, après évidemment je suis conscient que ça dépend aussi du secteur d'activité, ça va dépendre de ce qu'on veut et de ce qu'on peut faire, mais quel est potentiellement le pourcentage minimal pour être dans un OC, dans un comité opérationnel ? Et donc là, toi, tu dis environ 50 Moi,

  • Gregory

    je pense même qu'un 40 si c'est bien structuré, si on a des équipes qui sont fortes en dessous, un 40 on peut le faire, même avec des entreprises. Alors après, plus c'est grand, plus c'est facile. Il ne faut quand même pas négliger ça. Je pense qu'en effet, au LibreCore, j'ai connu un peu les étapes différentes tailles, de 5 à plusieurs centaines. C'est quand même… Moi, j'ai quand même vu une différence de moins de 100, plus de 100. C'est-à-dire que moins de 100, très vite, on est quand même encore un peu happé par l'opérationnel. Après, plus de 100, c'est un peu plus facile de les prendre à la distance. Mais en termes d'organisation, si on est bien organisé, si on a une bonne équipe, moi, je pense qu'à 40 on peut diriger une entreprise de façon très, très correcte. Et à 40 on est obligé d'être concentré sur l'essentiel. C'est sûr. Et puis, il y a tellement de dirigeants qui tombent, malheureusement, à gérer des petites choses, à faire du micromanagement, parce que c'est humain. Moi, j'étais le premier à faire ça. En fait, ça permet vraiment... Quand on se dit qu'on n'a que 40% de son temps pour diriger une entreprise, on doit être efficace et puis on n'a pas le temps de chômer. Puis on doit mettre de l'intelligence dans ce qu'on fait. On doit vraiment mettre de l'intelligence dans ce qu'on fait. Et ça, c'est passionnant.

  • Bryan-intro

    Et c'est quoi bien s'organiser alors ?

  • Gregory

    Ce que je veux réaliser, c'est déjà de se dire, est-ce que les gens qui sont autour de moi, c'est leur laisser la place pour qu'ils se responsabilisent et qu'ils puissent grandir ? C'est clair que si on micromanage, peut-être le patron qui tout passe par lui, est trop courant de tout, avoir peur que son collègue, il va faire des erreurs, on n'est que là-dedans, c'est impossible de prendre de la distance. On se dit toujours, ils ne sont pas assez bons, ils ne sont pas encore prêts. Moi, je pense à dire, voilà, on a tous fait des erreurs, on en fait tous les jours. Donc moi j'aurais tendance vraiment à les pousser Je dirais à mes collègues Je leur dis, sachez que moi mon rôle C'est pas vraiment pas de prendre Je dirais au coeur de tout De loin pas, prenez-vous Moi je suis là, si vous avez besoin de moi N'hésitez pas à m'appeler, je suis à disposition Mais par contre, si vous êtes à l'aise Il faut foncer, mais foncez Il y a quelques garde-fous, qui sont des garde-fous financiers Ils peuvent pas faire n'importe quoi sur quelques investissements Mais dans le quotidien Les gens ont du bon sens C'est... Leurs échecs seront aussi mon échec. C'est aussi à moi, dans mon rôle, de les suivre, qu'on fait notre entretien tous les 15 jours. On parle des problématiques, on se coach, on s'entraide. C'est essentiel.

  • Bryan-intro

    Accepter l'imperfection.

  • Gregory

    Oui, mais ça fait partie du truc. Et puis, il n'y a pas qu'un chemin. Il n'y a pas qu'une vérité. Il y a plein de modèles différents. Et c'est ce qui rend d'ailleurs la beauté, cette force collective, c'est ce qui rend la force d'une entreprise. Si c'est que one man show et qu'il n'y en a qu'une personne, on sait tout, on sait mieux que tout le monde. Il faut un peu de vision, il faut du drive, il faut arbitrer de temps en temps. Il n'y a pas le choix, c'est le rôle du patron. Mais par contre, il faut quand même que les gens puissent s'exprimer et leur laisser beaucoup de place. Parce que moi, je suis toujours impressionné qu'on laisse la place aux gens comme ils grandissent. C'est clair que si on les enferme... ils n'osent pas prendre leur place. Donc il faut laisser de la place pour qu'ils puissent grandir.

  • Bryan-intro

    Et là, maintenant, Silicom Group, vous êtes dans un monde, pas vous êtes dans un monde, vous êtes dans le monde de l'IT, en termes d'organisation. Tu connais Pascal Meyer, tu connais Coca.ch. Bien sûr.

  • Gregory

    J'étais avec Fabio de Coca hier soir. C'est le hasard qui fait la chose. J'étais avec Fabio de Coca hier soir. On parlait de l'holacratie, je suis sûr que tu vas me le dire là.

  • Bryan-intro

    C'est ça, exactement. Je voulais avoir ton retour par rapport à l'holacratie.

  • Gregory

    Pour petite histoire, on a Fabio, magnifique, qui nous a fait une super présentation hier de comment ils avaient mis en place l'holacratie au sein de Coca. C'était passionnant.

  • Bryan-intro

    Mais ?

  • Gregory

    Mais oui, franchement, il l'a très bien présenté. Ce que j'ai beaucoup à dire, bien évidemment, ce n'est pas simple. Il est chouette. Moi, le sentiment que j'ai, c'est qu'il y a beaucoup d'énergie et de temps qui est passé pour mettre l'holacratie en place. Beaucoup de temps où on discute de soi-même, on se regarde un peu le nombril en disant mais comment on est organisé ? Qu'est-ce qu'on fait ? Donc, toute cette énergie-là, la question, c'est est-ce qu'elle vaut la peine ? Ce qui est positif, c'est que si les gens ont du plaisir là-dedans, si ça permet d'aligner les gens, ce qui est apparemment le cas quand même, parce qu'on clarifie les rôles de chacun, on met tout plus clair, ça, c'est très positif. Moi, ce qui m'inquièterait, c'est de me dire mais qu'est-ce qui m'inquiète ? Dans ce que je lui ai dit, je dis mais... Combien de temps ? Ça a l'air quand même de passer beaucoup de temps là-dessus. Et puis, est-ce qu'après, d'un seul coup, on ne crée pas une entreprise qui commence à être habituée à que se regarder soi-même et pas à se regarder le reste ? Ça, c'est une de mes craintes. Par contre, le modèle en cercle avec des rôles, ça m'a beaucoup parlé. Je le connaissais déjà un peu, mais... On est entré dans les détails. Ça, ça m'a quand même fait me poser des questions en termes d'organisation. Parce que nous, on a une organisation aujourd'hui un peu plus traditionnelle, même si c'est très plat. On n'est pas du tout dans une pyramide. On est vraiment quelque chose de très, très plat. On a quand même des fois des rôles où celui qui est à gauche dans l'organigramme, il pourrait avoir un rôle dans la partie droite de l'organigramme. Et c'est vrai que la partie en cercle permet quand même de résoudre cette problématique-là et d'éclairer les gens et puis pas de mettre les gens dans des cases figées. Et ça, c'est quand même un côté positif. Je pense que dans une organisation plus traditionnelle, on peut garder cette dynamique, mais ça passe par beaucoup de communication, par beaucoup d'ouverture, par une culture du feedback qui est très forte. Parce que si ton collaborateur, ton collègue, il te dit moi j'ai le ras-le-bol de faire que ça, j'aimerais m'occuper de ça c'est-à-dire si on lui dit mais non, t'es dans ta case, circule, il n'y a rien à voir c'est compliqué. Alors qu'on peut être à l'écoute et trouver des solutions. Et ce côté parcercle, je pense, met beaucoup de dynamique. Après le côté autonomie complète, que toutes les décisions... Beaucoup de décisions, pas toutes, mais beaucoup de décisions sont prises par l'intelligence collective, par les équipes. C'est clair que avec ma culture, je suis un peu flippé. Je trouve génial que ce qui arrive soit extraordinaire, mais j'aurais peur de la mettre en place à certains niveaux. Parce que j'ai toujours peur de l'alignement des intérêts. Et puis est-ce que nos intérêts sont toujours alignés ? C'est une vraie question. Donc voilà, je préfère encore aujourd'hui. Ce n'est pas quelque chose que j'aimerais mettre en place, mais je suis beaucoup moins, je dirais, rigide par rapport à ça que ce que je pouvais l'être. on va dire il y a 2-3 ans et surtout je crois qu'il y a aussi beaucoup de gens on a eu beaucoup de communication sur son théologie avec aussi une image très blanc noir Je crois qu'il faut aussi d'avoir qu'il y a différentes couleurs qu'on peut amener. Et ce n'est pas d'un côté ou de l'autre. On peut un peu gérer son curseur. Et il y a du bon là-dedans parce que les valeurs qui sont derrière, elles ne sont clairement pas mauvaises, elles sont même très bonnes en fait. Donc ça, il faut quand même l'écouter. Et il faut quand même être à l'écoute de ça, je pense, en tant que dirigeant. Et on ne peut pas juste dire, non mais c'est des rêveurs qui ne veulent plus qu'il n'y ait de patron. Ce n'est pas aussi simple que ça. Et heureusement, il n'y aurait pas autant de gens qui adhèreraient d'ailleurs.

  • Bryan-intro

    et moi je suis un peu je suis plutôt dans une écoute à observer ça aujourd'hui un peu de loin mais je trouve intéressant c'est Jean-Marc Félisdorf que tu connais de Tipeee et ça maintenant que j'ai eu aussi sur ce podcast qui lui était et est toujours alors c'est pas réticent le mot que je cherche mais eux sont très horizontaux justement ils sont très loin dans cette démarche là mais ils n'ont pas, si on veut, le label holacratique. Par contre, ils sont organisés en cercle, ils sont agiles, ils sont bicorps, ils sont au max d'où tu peux aller sans la dernière étiquette label holacratique. Je ne sais pas si tu as déjà échangé à ce sujet avec Jean-Marc.

  • Gregory

    Je connais extrêmement bien Jean-Marc, on se connaît aussi à titre personnel, donc c'est quelqu'un que je connais très bien. Mais c'est lui aussi qui m'a beaucoup... ouvert par rapport à l'allocratie, par rapport à ce côté couleur. C'est lui qui disait ce côté curseur. J'en remarque ce côté-là, ce côté curseur. Et c'est vrai que lui, typiquement, il a adhéré aux valeurs qui étaient derrière, mais il y a un petit endroit où il n'était pas à l'aise de lâcher et il a décidé de ne pas le lâcher. Et ça, je trouve extrêmement intelligent de comment il l'a fait. Et c'est la preuve qu'en fait, on peut aller à un bout, mais on n'est pas obligé d'aller jusqu'au bout du modèle. On peut choisir à quel point on peut souscrire au modèle ou pas. Donc à mon avis, on parle de locratie, mais c'est aussi le côté de respecter les gens, de trouver des modèles où on intègre plus nos collègues en termes de responsabilisation. Et ça, c'est quand même très positif. On a besoin. On veut que les gens soient avec nous dans l'entreprise. On est trop souvent le patron à dire je suis tout seul dans mon coin, mes collègues ne se rendent pas compte ainsi de suite. On a besoin de partager ça. Donc si on peut partager un peu cette responsabilité et de pouvoir en effet faire grandir en même temps les gens autour de nous, franchement, je vois que c'est positif.

  • Bryan-intro

    un exemple que j'avais beaucoup apprécié et je crois pas qu'on en avait parlé pendant le podcast c'était en off une fois il y a justement 2-3 ans la première fois que j'avais échangé avec Jean-Marc où il me disait la problématique quand tu ouvres tout c'est que tu ouvres tout ça veut dire que si l'entreprise va mal potentiellement tout le monde va le voir aussi et la question est-ce Est-ce que tout le monde est prêt à assumer que l'entreprise va mal ? Est-ce que tout le monde a les nerfs assez solides pour continuer alors que l'entreprise va mal ? Et si l'entreprise va mal, on peut en tant qu'entrepreneur se dire Dans tous les cas, on va continuer, l'entreprise va mieux aller l'année prochaine ou dans deux ans. Concrètement, l'équipe n'a pas besoin de savoir tant qu'eux, ils ont leur même salaire, ils sont payés, tout va bien, entre guillemets. Ils n'ont pas besoin d'avoir cette crainte et cette peur et ces insomnies. C'est là où lui me disait, c'est bien, mais il y a une partie peut-être...

  • Gregory

    Ce n'est pas forcément fait pour tout le monde.

  • Bryan-intro

    C'est ça, exactement.

  • Gregory

    Je pense que c'est un miroir quand on fait ce type de démarche. Très vite, on a un miroir, on se met à nu, puis tout le monde en effet voit qui on est dans l'entreprise. Donc ça, c'est un vrai challenge. Est-ce que tout le monde accepte ça ? C'est clair que du moment qu'on fait de l'holocratie avec un modèle aussi ouvert, je pense qu'il y a... Mais que ce soit ce modèle-là ou un autre... Du moment qu'on a une culture, qu'on veut mettre une culture forte avec quelque chose de très bien communiqué, extrêmement clair, c'est-à-dire que le flou a tendance des fois à en faire un peu de tout. Mais par contre, on se plaint qu'on a du flou, on se plaint que les gens ne soient pas vraiment à fond. Alors, comme on veut que les gens soient derrière le projet et que c'est vraiment s'identifier à la société, il faut mettre de la clarté. Mais quand on met de la clarté, ça peut être l'anocratie, mais il y a différents autres modèles, quand on met de la clarté, naturellement, il y a des gens d'un coup qui se disent Ah, si c'est ça, en fait, ça ne me plaît pas mais au moins l'avantage de ça c'est que quelques temps après les équipes évoluent, ça change et on est au moins sûr que les gens qui nous rejoignent adhèrent à cette vision là et on a plus de chance de bien vivre ensemble que d'avoir un peu un flou c'est compliqué après gérer au quotidien après ce que je trouve intéressant c'est c'est

  • Bryan-intro

    un concurrent c'est un de vos concurrents maintenant je pense Je ne pense pas, je suis quasiment sûr. Toi, tu as une veille, tu sais, si je te dis une entreprise, si tu es un concurrent ou pas. Oui,

  • Gregory

    je pourrais être. Uditis. Oui, bien sûr.

  • Bryan-intro

    Tu es un concurrent qui a été racheté.

  • Gregory

    Exactement, mais c'est vrai. Oui, oui, clairement.

  • Bryan-intro

    Mais Uditis, donc Michel Perrin, qui est l'ex-CEO, directeur général, c'est lui qui avait sorti vraiment la spin-off du CSM à l'époque. C'était en 2000, je crois, ou 2001, que je connais bien et que je salue par la même occasion s'il nous écoute. c'est de lui entre autres que j'apprécie ce type d'organisation l'holacratie et ce que j'aime bien de Michel c'est que lui il dit oui on note donc Uditis est à cette organisation holacratique pour lui il faut faire attention de ne pas entrer dans un dogme et potentiellement si tu deviens une entreprise holacratique tu vas entrer dans ce dogme Et donc ce que je trouve intéressant c'est que eux-mêmes en étant holacratiques il y a quand même un étage pour certaines décisions. Et ça, je trouve hyper intéressant, un peu comme le fédéralisme.

  • Gregory

    Oui, je vois bien comment le modèle... Ça, je pense qu'il y a de nouveau... Chacun peut mettre le curseur, la limite, et personne n'oblige de rien, en fait. C'est pas on rentre dedans, on se fait aspirer, on n'a pas le choix. En fait, c'est une boîte à outils. Moi, je le vois plutôt comme une boîte à outils. C'est une autre boîte à outils de management. à utiliser à bon escient selon son organisation, selon son affinité, selon aussi l'étape, selon la stratégie de son entreprise. Moi, je donne un exemple. C'est clair que l'holocratie, moi, ce qui me ferait peur, typiquement dans le domaine sur Silicom, c'est comment on veut faire quand même l'acquisition externe et d'intégrer des sociétés. Aujourd'hui, il y a quand même majoritairement des entreprises qui ne sont pas holocratiques dans le modèle. Imaginons qu'on a 20 collaborateurs à intégrer qui n'ont jamais connu de holocratie, ainsi de suite. À chaque fois, on devrait passer une énergie énorme à intégrer des gens pour comprendre quel est notre modèle. Et donc avec un risque plus important, je pense, un a priori, parce qu'aujourd'hui c'est un a priori plus fort, et les gens prendraient décision de quitter l'entreprise en disant Oula, c'est une boîte démocratique, ça ne va pas me parler Donc j'aurais peur de ça, aujourd'hui, mais peut-être que dans deux ans ce ne sera plus le cas.

  • Bryan-intro

    Oui, c'est sûr qu'il y a d'autres enjeux aussi. Ce n'est pas que tu as ton écosystème qui ne va pas trop bouger et que tu viens parler avec eux et tu dis Bon, allez, on fait le pas, on ne fait pas le pas. Oui, c'est… Ok. Je comprends tout à fait. J'ai noté investissement. Je ne sais plus exactement pourquoi, mais tu as dit quelque chose qui m'a fait penser à l'investissement. Peut-être… Alors, tu as mentionné quelques conseils d'administration dans lesquels tu sièges. Est-ce que lorsque tu entres dans le conseil d'administration, je réfléchis en même temps que je te parle, non, généralement, ça va dépendre, mais tu ne vas pas forcément investir. Non. Mais est-ce que tu investis, toi, en tant que business angel ?

  • Gregory

    Alors... Pas du tout sur de la start-up, parce que c'est pas mon métier, c'est pas ma compétence en fait. C'est juste pas ma compétence. Il y a des gens qui sont brillants pour faire ça, mais c'est pas du tout ma compétence. Par contre, ça peut m'aider en effet s'il y a des gens qui ont besoin d'un coup de main, qui ont des business, puis qui veulent se développer et ainsi de suite. Clairement, c'est des choses que je peux faire, mais je vais le faire plus pour aider une personne dans une situation que pure d'une stratégie financière. Mon énergie, je la passe. Aujourd'hui, je le passe sur Silicom. J'investis mon argent dans Silicom et également à côté pour une gestion de patrimoine personnel. Après, si je peux aider deux ou trois personnes que j'apprécie, qui ont du talent, avec grand plaisir. Mais c'est de nous. Je l'ai dit plus à des gens que vraiment à des projets. Parce que j'aime faire partie des choses. C'est moins mon truc de dire, tiens, on met un ticket et on regarde bien ce qui se passe.

  • Bryan-intro

    C'est pas mon truc. Les CA, les conseils d'administration, tu vas... Tu fais partie de combien de conseils d'administration ?

  • Gregory

    Aujourd'hui, j'en ai trois. En ce moment, j'ai quitté récemment Qualibroker et je me suis organisé différemment de mon quotidien. Je vais clairement monter, je pense, à 4-5. Mais j'ai des conseils d'affaires qui sont très intéressants dans les secteurs différents. Par exemple, chez Indunique, une grosse société de construction qui fait près de 300 millions de chiffres d'affaires. C'est passionnant, c'est un secteur avec des challenges. C'est vraiment incroyable comme activité, avec le risque que prennent ces entreprises. Et la rémunération qu'ils en retirent, parce que les marges sont très très faibles dans ces activités-là par rapport aux risques. Donc c'est vraiment, ils jouent sur un fil, c'est des funambules au niveau du business, je suis toujours très impressionné. Et également je suis chez Expert, qui est une société qui fait du payroll, spécialisé dans le payroll, actif en Suisse, en Allemagne et en Autriche. Magnifique société où j'ai énormément de plaisir à siéger parce qu'on a un magnifique conseil d'administration, puis une équipe qui est incroyable aussi à l'opérationnel. Donc il y a une belle dynamique, c'est des histoires humaines, des histoires de belles sociétés, c'est vraiment sympa de pouvoir participer à ces aventures.

  • Bryan-intro

    C'est quoi comme taille

  • Gregory

    Expert ? Expert, c'est 60 collaborateurs.

  • Bryan-intro

    Suisse, Allemagne, tu dis ?

  • Gregory

    Suisse, Allemagne, Autriche.

  • Bryan-intro

    Suisse, Allemagne, Autriche, ok. Et si je reviens, donc là, tu aimerais monter encore en termes de volume, de conseil d'administration ?

  • Gregory

    Conseil ou accompagnement. Conseil ou accompagner les entrepreneurs. Le modèle, c'est un peu... Vraiment continuer à aider l'écosystème d'autres entreprises.

  • Bryan-intro

    Mais donc dans les conseils d'administration, tu es rémunéré en tant qu'indépendant. Oui. Là, l'accompagnement dont tu parles… Maintenant,

  • Gregory

    oui, je suis également rémunéré dans l'accompagnement. J'ai mis un modèle parce qu'au début, je l'ai fait gratuitement. J'ai testé un peu le modèle gratuitement. Et c'est vrai que même des gens à qui je le faisais gratuitement me disaient Mais comme c'est gratuit ! En fait, la valeur, je me mets moins d'énergie. Alors que si je vais payer, ainsi de suite. Je fais un truc qui arrange tout le monde. Ce n'est pas le but de faire fortune avec ça, ce n'est pas ça l'idée. Mais c'est quand même de mettre une valeur. Parce que ce qui est gratuit n'a pas de valeur quand même. Donc c'est quand même de mettre une valeur autour. Puis ça nous oblige à nous dire, mais est-ce que ce qu'on fait, ça a du sens ? pour l'entreprise, pour soi, et puis d'être très à l'aise, si on veut arrêter, on arrête, il n'y a pas de sujet, mais c'est quand même le but de trouver, il faut qu'il y ait de la valeur à apporter, et moi ça me met aussi la pression de me dire, je suis rémunéré, donc je dois mettre de l'énergie et de l'intelligence pour apporter de la valeur, et ça c'est important.

  • Bryan-intro

    Ouais. C'est comme... les dirigeants, dirigeantes, fondateurs, cofondateurs, etc., qui ont des entreprises et qui ne trouvent pas le temps de faire du sport, parfois, ce que je leur dis, prends un coach une, deux fois par semaine, et en le payant, tu verras que tu prends du sport. Généralement, ils disent, je vais aller, les bonnes résolutions du début de l'année, tu t'inscris à la salle, tu t'inscris je ne sais pas où. Ça dure trois semaines, puis après, on n'a plus le temps.

  • Gregory

    C'est ceux qui font gagner leur vie aux salles de sport. C'est un spécimen de janvier qu'ils ne vont jamais. Exactement.

  • Bryan-intro

    Pour cette partie, environ 50% de ton activité, de ton temps est dédié à Silicom Group. Est-ce qu'en termes de pourcentage... Salariale, c'est pareil ? Comment ça se passe quand tu as autant d'activités ?

  • Gregory

    J'ai fait un modèle assez transparent. Je me suis rémunéré au sein de Silicom en fonction de mon pourcentage d'activité. Aujourd'hui, j'ai mis 60, mais j'ai pris un salaire où c'est plus bas. C'est un détail. Mais je me suis dit que l'équipe sait clairement que je ne suis pas à temps plein dans l'activité. La preuve, je le communique de façon publique. L'équipe le sait très bien. Et puis après, j'ai le reste de mon temps et qu'à un 30%, parce que c'est aussi une décision que j'ai prise, on va dire, depuis janvier, ma reprise d'activité, c'est que le vendredi, maintenant, je suis off. C'était ma volonté, c'est que le vendredi, d'avoir vraiment la semaine de 4 jours, j'ai la possibilité de le faire. Et puis, j'ai 30% pour mes activités annexes. qui était essentiel et puis voilà j'ai le vendredi où ça peut être faire du sport en plus ça peut être aussi une partie avec les enfants voilà ça aussi prendre du temps pour soi puis ça me laisse quand même une soupade à ce coup qu'il y a voilà si demain j'ai un client dans le domaine des silicom qui a un rendez vous puis il faut faire le vendredi zéro question je serai le premier à y aller le vendredi il y a zéro problème mais j'essaie quand même de m'organiser une structure pour pour une organisation qui soit la plus la plus saine possible c'est clair que avec le changement que que j'ai fait bah c'est clair que mes revenus ont baissé de façon extrêmement importante mais pour moi la clé c'était le projet le temps l'argent c'est un détail je me j'ai réduit mes revenus un peu mon train de vie mais c'est pas grave est ce que tu peux faire ça aussi tu peux te permettre de faire ça parce que tu as eu cette exit au sein de quality broker ou bien sûr bien évidemment que c'est que j'ai déjà structuré comme ça dans le passé mais mon train de vie a légèrement baissé ou je suis un peu plus vigilant sur deux trois chaînes J'ai un peu éliminé des choses que j'avais et on ne guérirait pas grand-chose. Mais par contre, c'est certain qu'en faisant une exit, ça permet quand même de voir venir. J'ai pu faire ce changement sans inquiétude majeure sur ce côté financier. Et c'est beaucoup plus facile à faire. Et ce qui est marrant, c'est que même sans avoir cette difficulté financière, le choix a quand même été très difficile. Donc très vite, on tombe dans ce confort. Moi, j'étais un des premiers à tomber un peu dans le confort. Et ça, on regarde très, très bien. sa vie, ça marche bien, ainsi de suite. Et d'un coup, on se dit, je vais dans un environnement où on ne m'attend pas, où les gens vont être un petit peu hostiles au début, je vais moins bien gagner ma vie, on va m'attendre au tournant en disant, peut-être que je peux me planter, parce que je peux encore me planter, c'est un risque. Donc en fait, on se dit, je vais prendre des coups. Mais quelques mois après, je me rends compte aujourd'hui que c'était vraiment le bon choix, parce qu'il me manquait un truc, mais je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus. Et maintenant que j'ai libéré ça, c'est ce que j'aime. J'ai besoin de ces petites incertitudes, ces challenges-là. Ce n'est pas toujours confortable. confortable, mais c'est dans l'inconfort aussi qu'on grandit. Donc clairement, bien sûr, c'est plus facile pour moi. C'était beaucoup plus simple. Dans l'environnement actuel, c'était beaucoup plus simple.

  • Bryan-intro

    Dans cette organisation, dans ton organisation, est-ce que de lundi à vendredi, tout est millimétré, minuté, ou pas forcément ?

  • Gregory

    J'ai tendance à dire qu'il y a des moments qui sont millimétrés, mais je me laisse des zones maintenant de plus en plus larges dans ma semaine qui sont un peu vacantes ou bloquées, où je peux construire à l'intérieur. C'est-à-dire que je me laisse des zones libres, si je voulais faire un rendez-vous en urgence, je pourrais le placer là, pour être très disponible. Aujourd'hui, j'ai plutôt un agenda où j'ai beaucoup de disponibilité. J'essaie de construire avec le maximum de disponibilité possible pour pouvoir être le plus agile par rapport aux besoins de l'entreprise, par rapport aux besoins de l'environnement autour. et puis pour pouvoir faire mon sport, pour pouvoir faire les choses que j'aime faire. Donc ce n'est pas millimétré, c'est-à-dire que je ne peux pas te dire que je n'ai pas rendez-vous toutes les 15 minutes et puis c'est indécent, mais par contre c'est structuré où j'ai des plages complètes qui sont bloquées et que vraiment je gère un peu en last minute. Un des changements que j'ai fait par rapport au passé, c'est que j'essaie de moins fixer des séances et des rendez-vous et des rencontres deux mois à l'avance, ainsi de suite. Parce que je me suis rendu compte aussi qu'en fixant... On fixait toujours de plus en plus à l'avance les choses. Puis bientôt, je connaissais mon agenda six mois à l'avance. Puis quand je voulais manger avec quelqu'un qui m'intéressait, bientôt, je devais lui dire, ah oui, alors c'est dans six mois qu'on peut… Ah, ce n'est pas bon, quoi. Donc en fait, j'accepte de moins en moins de bloquer des mois et des mois à l'avance.

  • Bryan-intro

    C'était un extrait que j'avais repris de notre épisode où tu disais, si tu veux être un bon CEO, il faut être extrêmement disponible. Et donc, tu gardes le même discours.

  • Gregory

    Alors ça, c'est clair. Un bon dirigeant, c'est un dirigeant disponible. Celui qui n'est pas disponible et qui met deux jours pour répondre à ses mails quand il est un dirigeant, il y a un problème. C'est un peu dur de dire ça, ça va choquer les gens en disant ça. Mais pour moi, on ne peut pas. On doit être extrêmement disponible.

  • Bryan-intro

    Est-ce que tu as des conseils pour... créer cette disponibilité. Donc tu l'as dit, c'est l'organisation avant tout.

  • Gregory

    L'organisation, puis d'accepter de se lâcher prise, de ne pas vouloir tout contrôler, je pense que c'est un point clé qui est quand même essentiel. Et l'autre point, en effet, c'est qu'il faut vraiment vouloir avoir du temps libre. En fait, l'être humain, il n'aime pas le vide. C'est quand même beaucoup plus rassurant d'arriver le matin au travail, d'avoir 150 mails, d'avoir plein de travail devant soi, plein de gens à rappeler. On se croit important et utile. en fait donc on est mais c'est humain on est tous pareil c'est comme ça et c'est que moi j'ai plutôt une stratégie en disant mais non en fait moi je dois avoir la page blanche ou presque j'ai essayé de faire en sorte que j'ai rien à faire Mais ça, en fait, on croit que c'est facile, mais en fait, c'est très dur. Parce que c'est dur parce qu'il faut accepter de donner le boulot aux autres, mais après, c'est aussi dur à titre personnel, parce que quand on se retrouve dans une page blanche, mais qu'est-ce qu'on en fait de tout ce temps-là ? Donc, d'un coup, on peut culpabiliser. Mais j'ai du temps, mais est-ce que je passe mon temps au bon endroit ? Est-ce que j'amène la valeur que je dois amener à l'entreprise ? Et là, il faut commencer à remplir, puis il faut commencer à réfléchir. Et là, on commence à mettre de l'intelligence de quoi je fais mon temps, comment je le rends le plus utile pour l'entreprise ou pour mes différentes activités. Challenging en fait d'avoir la page blanche et pas de se laisser submerger juste par de la masse puis se dire on est débordé. Puis beaucoup de gens en effet quand on dit on est débordé, on le voit dans les sociétés aujourd'hui, on met beaucoup de valeur. C'est ça la valeur du travail. Il est débordé, il est important, il est débordé, il travaille 20 heures par an, il n'a pas de temps pour lui. Ça c'est quelque chose qui est là. Moi, aujourd'hui, je ne suis pas du tout là-dedans. Moi, je suis impressionné par celui qui a une boîte de 3000 personnes, et puis qui la gère à 20%, et puis que la boîte, elle cartonne, puis il a à faire plein de choses à côté, et puis que le mercredi après-midi, il amène ses enfants à l'école. Celui-là, il m'impressionne. Ça, ça m'intéresse de parler avec lui. Celui qui travaille 20 heures par jour, à titre personnel, ça, je vois, perso, moi, ça m'intéresse beaucoup moins.

  • Bryan-intro

    Ouais, c'est hyper intéressant. Ce n'est pas ce qu'on a l'habitude d'entendre.

  • Gregory

    Non, en effet, c'est un peu à contre-pied de ce qu'on entend, mais je pense que c'est générationnel. Je pense que la génération qui arrive va être beaucoup plus à l'écoute de ça, par rapport à nos enfants, par rapport à nos loisirs, par rapport à faire d'autres activités. Donc, on doit beaucoup plus s'organiser et on a quand même une chance, il ne faut pas le négliger, majeure, par rapport à nos aînés, entre guillemets. C'est qu'on a quand même l'informatique et les outils qui nous permettent quand même de gagner en efficacité. Alors maintenant, en plus, on a l'intelligence artificielle qui arrive, ça va être encore un accélérateur par rapport à ça, mais on a quand même de quoi vraiment... vraiment être extrêmement performant.

  • Bryan-intro

    Tu veux un peu d'eau ?

  • Gregory

    Oui, volontiers, je prends un peu.

  • Bryan-intro

    Si tu n'en prenais pas, je me disais, j'ai des invités qui ne boivent pas d'eau. J'ai des dromadeurs. Tu as fait une magnifique transition avec les outils, l'IA. Donc déjà, dans un premier temps, pour reparler de cette organisation, parce que vraiment, ça me fascine, tout ce que tu me dis. Je me dis que j'ai vraiment énormément à faire en termes d'organisation. D'ailleurs, j'ai un ami. Tu connais l'organisologie ?

  • Gregory

    Non, pas du tout.

  • Bryan-intro

    Julien Guenia, c'est son job concrètement. Il aide les gens à s'organiser. Il est auteur.

  • Gregory

    Extraordinaire.

  • Bryan-intro

    Je n'applique pas assez ces méthodes. Et là, quand toi, tu me parles de tout ça, je me dis vraiment que je dois faire quelque chose. Les outils. Est-ce que tu as des outils ? Pour t'organiser ? Des outils particuliers ou pas spécifiques ?

  • Gregory

    Alors, sincèrement, aujourd'hui, pas trop. Il y a quelques outils. Je vais utiliser Booking pour tout ce qui est rendez-vous avec les gens. C'est vrai qu'aujourd'hui, ça permet d'envoyer un lien ou la solution à accès à ton agenda personnel dans des plages que tu as prédéfinies. Et les gens peuvent fixer le rendez-vous directement sur leur agenda. Donc pour tout ce qui est fixer des rendez-vous, c'est vrai que c'est un outil que j'utilise fréquemment et qui marche extrêmement bien.

  • Bryan-intro

    Pourquoi Booking et pas Doodle, par exemple ?

  • Gregory

    Booking, c'est que c'est connecté dans Microsoft. C'est un produit qui est dans la suite 3, 6, 5, qui est gratuit, qui est intégré. Il est intégré à Outlook automatiquement. Ça génère le rendez-vous, ça fait tout automatiquement. Ça crée les e-mails. C'est vraiment du one-click. C'est assez incroyable. Dans le même genre, j'ai FineTime. FineTime, c'est plus un concurrent à Doodle où on met plusieurs personnes pour trouver un rendez-vous. C'est FineTime, mais qui est aussi un produit Microsoft qui est dans la suite 3, 6, 5, qui est gratuit et qui marche extrêmement bien, que j'utilise. Je l'utilise aussi tout le temps pour fixer des rendez-vous. Ça marche extrêmement bien. Maintenant, tout ce qui est AI, je commence à regarder les différentes possibilités pour gagner du temps sur la rédaction. Mais j'ai fait quelques workshops sur l'AI pour vraiment me former, pour commencer à mieux comprendre, ainsi de suite. Mais c'est vrai que dans une activité qui est quand même très stratégique, je n'ai pas un besoin permanent. J'ai besoin pour le côté rédactionnel. Ça m'aide beaucoup pour rédiger, pour gagner du temps sur la partie rédaction. Mais par contre, je ne sais pas encore assez bien l'utiliser, je dirais que c'est plutôt ça. Je ne peux pas l'utiliser à tous les niveaux. Apparemment, j'ai des amis qui l'utilisent pour organiser leur boîte mail. Après, je reçois, je pense, 10 mails par jour. Donc, je ne me sens pas que j'ai besoin de l'AI pour gérer 10 mails par jour.

  • Bryan-intro

    ça c'est bien que tu dises ça aussi d'entendre ça parce que parfois j'ai l'impression aussi comme cette culture des 20 heures par jour il te faut 100 mails par jour quoi t'as l'impression là c'est bon je suis overbooké je bosse 15 heures par jour j'ai des centaines de mails non lus et là t'es valorisé voilà moi c'est tout l'inverse maintenant je me fais peur et puis en effet moi celui qui a ça

  • Gregory

    Moi, j'ai eu des collègues qui avaient 400 emails d'hors-tard, et des fois, je me disais, mais il y a un problème. C'est qu'on doit travailler pour comprendre pourquoi ça. Il peut y arriver des moments donnés où on a un changement d'organisation, puis on a un goulet d'étranglement, puis ça arrive. Mais par contre, dans la durée... C'est extrêmement malsain parce que c'est horrible pour les gens. Au bout d'un moment, ça devient très dur. Et puis, c'est surtout mauvais pour l'organisation parce que s'il y a un goulet d'étranglement comme ça dans l'organisation, ça a un impact sur le business. Après, il y a aussi des pratiques à changer. Typiquement, chez Silicom, on n'a plus d'emails internes, c'est tout par du Teams. Donc, on ne fait qu'en mode chat, on ne fait plus du tout de mode email, on ne s'écrit plus d'emails entre nous au niveau interne. Donc, les emails ne sont que pour la clientèle. C'est pour ça que j'ai beaucoup moins de mails avec Silicom. Mais c'est aussi une culture de dire on arrête de mettre tout le monde en copie. Il y a quelques règles, un petit peu de base, un peu de bon sens à garder pour que les gens puissent vivre correctement. C'est important.

  • Bryan-intro

    Juste pour reprendre cette partie outils. J'ai posé la question à Doug, à Douglas de l'IFJ, pour lequel on fait cette collab aujourd'hui avec mon podcast. Je lui ai demandé s'il avait une question à me poser. Là, je fais la transition parce que justement, on parle d'outils. Sa question, c'est quelle tendance émergente dans l'assurance et l'IT ? Là, à toi de voir si tu veux parler des deux, d'une seule. Te semblent les plus prometteuses pour l'avenir ?

  • Gregory

    Alors, je vais prêcher un peu pour ma paroisse, puis un peu ce qu'on fait sur Silicom, mais moi je crois que... Je vais faire un parallèle. Dans l'assurance, c'est un business qui est en effet un business avec des belles marges, qui est très récurrent, qui est très traditionnel. Donc en termes d'outils... on est un peu dans le passé. Moi, j'aime dire dans le digital, mais là, dans l'assurance, c'était un peu dans le passé et c'était dur d'arriver vraiment dans le côté moderne par rapport à ça. Et là, je suis arrivé au sein de Silicom, où bien sûr, c'est notre métier de digitaliser les PME. Donc, naturellement, il faut au moins que nous-mêmes, on soit un peu digital. Et c'est vrai que j'ai aujourd'hui des outils qui me permettent de piloter l'entreprise, que ce soit de générer l'offre à la facturation, à la compta, tout est digitalisé, mais également tout ce qui est BI, donc business intelligence, analyse de la data. qui sont des outils incroyables, qui permettent vraiment d'être extrêmement performants pour la gestion d'entreprise. Et moi, ce que je trouve, et je pense qu'il y aura un challenge, si je parle du métier de la PME en tout cas, dans le futur, c'est vraiment de trouver ces différents outils, de faire les bons choix technologiques et stratégiques pour automatiser un maximum les process à faible valeur ajoutée. Parce qu'on a quand même un problème, parce qu'on a de plus en plus de peine à trouver des collaborateurs aujourd'hui. avec de la compétence. Les gens ont aussi de moins en moins envie de faire des tâches à faible valeur ajoutée parce que ce n'est pas très valorisant. Ils ont envie d'avoir de l'impact. Donc en fait, c'est aussi notre rôle de dirigeant d'investir de l'argent dans ces solutions digitales pour vraiment que l'entreprise passe à l'étape d'après. Parce que beaucoup de sociétés disent Ah, maintenant c'est bon, il y a l'AI, je vais faire de l'AI. Mais en guillemets, ils veulent apprendre à sauter à la perche à 5 mètres alors qu'ils n'arrivent pas encore à passer une haie de 1 mètre. Donc en fait, on a quand même passé certaines étapes. Et je pense que les PME, on le ressent dans le marché, il y a vraiment une tendance où ces outils sont en train d'arriver. Donc on parle de CRM, on parle de RP et vraiment d'avoir de plus en plus d'intégration et d'arrêter. Moi, je crois qu'il y a aussi eu trop une tendance dans l'IT à vouloir faire du sur-mesure à chaque entreprise avec son propre RP, son propre CRM. Et aujourd'hui, on est plutôt dans une culture du standard et il faut prendre des standards du marché qu'on peut adapter en fonction de son activité, mais prendre des standards du marché. pour ne pas avoir à chaque fois besoin de reconstruire la roue. Et puis, typiquement, quand l'AI arrive aujourd'hui, nous, on a fait Silicom, on vend beaucoup de solutions Microsoft, mais c'est vrai que l'AI, aujourd'hui, l'AI est embarquée dans tous les outils Microsoft. Donc, on n'est pas en train de se dire, oh mince, mais est-ce qu'on va rater un train ? On a telle solution, on va rater un train parce que c'est déjà intégré. Donc, en fait, on se dit plutôt, comment on va l'utiliser ? Et ça c'est intéressant, on est déjà dans la pratique, alors que beaucoup de RP que les gens avaient leur propre RP, ou des petites entreprises qui avaient leur propre RP, ils vont dire, l'AI elle sera disponible dans 18 mois. Donc en fait ils ne sont pas en train de travailler sur comment l'implémenter, ils sont en train de travailler sur comment la mettre dans le système. Et ça c'est pas mon père du temps. C'est clair. Donc là je pense qu'il y a vraiment une transformation, les entreprises vont devoir de plus en plus encore se digitaliser. plus fortement et l'AI va être un accélérateur parce que les entreprises qui auront ces systèmes et celles qui n'auront pas, ça va créer une différence.

  • Bryan-intro

    Si je reprends le domaine des assurances, très concrètement, tu penses que l'AI, l'IA va vraiment apporter une plus-value dans le domaine ?

  • Gregory

    Je pense que c'est... Il y a des secteurs comme ces domaines-là de l'assurance, c'est des game changers gigantesques. En fait, tous les endroits où il y a des tâches, pardon pour mes anciens collègues à certains niveaux, il y a des tâches à haute valeur ajoutée, mais il y a plein de tâches à très faible valeur ajoutée qui coûtent très cher.

  • Bryan-intro

    Tu peux en citer ? Quel genre de tâches ?

  • Gregory

    Des tâches, par exemple, je te donne un exemple, de faire un comparatif d'assurance. Quelqu'un va passer une journée à comparer une solution A et une solution B, puis de faire un rapport pour faire ça. c'est pas très valorisant c'est plus intéressant si la machine le faisait et que quelqu'un venait le contrôler et amener la technicité il y a plein d'endroits où vraiment ces outils je pense que c'est des secteurs qui vont être bien plus transformés que d'autres environnements l'assurance

  • Bryan-intro

    clairement ça va être un game changer ok t'as parlé de ERP vous chez Silicom C'est surtout du Microsoft ?

  • Gregory

    C'est Business Central. On a fait Business Central. C'est un choix qu'on a fait. On avait différents modèles. Maintenant, on s'est axé vraiment sur Business Central pour devenir vraiment des experts de Business Central.

  • Bryan-intro

    Et chez Qualibroker, vous aviez quoi comme ERP ?

  • Gregory

    On avait un ERP qui était métier, qui était un peu Brokingsoft, qui était métier. Mais après, il faut créer l'environnement. On peut créer quand même des applications Microsoft autour. Il y a quand même des choses à faire. Et on a fait des choses. Mais on pouvait encore aller beaucoup plus loin. Et ils sont en train d'aller beaucoup plus loin.

  • Bryan-intro

    Tu connais la fiduciaire de Tang et de sa femme ? Oui. Vous bossez un peu ensemble ? Pas du tout.

  • Gregory

    Mais on se connaît, mais je peux même essayer avec.

  • Bryan-intro

    Parce qu'eux sont très Microsoft.

  • Gregory

    Oui, tout à fait. Je sais qu'il est très fan de Microsoft.

  • Bryan-intro

    Tu parlais de l'aide à la rédaction avec les outils IA. J'imagine ChatGPT ?

  • Gregory

    Oui, par exemple. Ou dans Bing, l'outil de Microsoft, ou Copilot comme ils l'appellent maintenant.

  • Bryan-intro

    Pour quel type de rédaction ?

  • Gregory

    Moi, ça va être des réactions typiquement. Pour le blog bilan, ça peut m'aider, ça peut me faire gagner du temps. Quand je dois préparer également la communication, je dois faire un PowerPoint pour l'interne, pour une présentation interne, ça me permet de rédiger, de gagner du temps. Donc, c'est quand même intéressant. Des fois aussi, quand on a écrit dans une autre langue, en anglais, ça peut être des traductions qui sont rapides. Après, moi, je suis très nul. Je suis très mauvais à écrire. Je fais plein de fautes d'orthographe. Je fais des fautes de syntaxe dans tous les sens. Pour moi, c'est des outils miracles. Ça m'aide vraiment. Je ne peux pas m'aimer au travers de ça, mais malgré tout, ça peut m'aider fortement au quotidien.

  • Bryan-intro

    J'aimerais revenir sur une partie Qualibroker. J'ai noté au début, quand tu parlais, quand je t'ai posé la question pourquoi avoir fait cette transition de Qualibroker à Silicom Group. Tu as parlé de l'émotionnel. Il y a quand même eu tout un aspect émotionnel effectivement à 22 ans. C'était vraiment le début dans le domaine. C'était la création de ton entreprise qui ensuite a grandi par acquisition puis qui s'est fait racheter. Vous avez intégré un groupe, etc. Émotionnellement, donc après 22 ans, 8, presque 20 ans en fait.

  • Gregory

    Après 20 ans, exactement.

  • Bryan-intro

    Qu'est-ce que ça te fait ? Qu'est-ce que tu as ressenti ?

  • Gregory

    Alors bon, moi j'ai un caractère, j'ai un fonctionnement où j'ai tendance à ne pas trop regarder en arrière, à toujours aller devant. Donc j'ai tendance à être un peu des fois froid par rapport à ça, mais je me cache un peu la réalité, je me cache la réalité de mes émotions. Bien évidemment, la première fois on doit dire aux collègues, on doit quitter l'aventure. Et puis ce qui était émotionnel en fait, j'étais quand même assez détaché de l'entreprise. Ça c'était une chance parce que j'ai eu le temps de me préparer. Mais par contre c'était compliqué pour moi autour avec les gens. Parce qu'on a quand même créé ce voyage, cette aventure avec des personnes qui ont fait que l'entreprise est devenue ce qu'elle est devenue. Et puis, c'est clair qu'émotionnellement, d'un coup de dire, tiens, on ne va plus travailler ensemble. Rien que de se dire, on ne va plus s'appeler tous les jours, certains collègues. Rien que ça, avec l'amitié qu'on avait pour... Alors, c'est l'amitié professionnelle, mais ce plaisir qu'on avait de travailler ensemble, ça, j'avais peur de me dire... Une de mes craintes, c'est de me dire, est-ce que je vais retrouver au sein de Silicom cette même... alchimie avec les gens, c'est même plaisir de travailler ensemble. Ça, c'était une de mes grandes craintes. J'ai eu beaucoup de chance, c'est hyper bien passé. Aujourd'hui, c'est clairement le cas. Mais c'est vrai que ça, émotionnellement, c'était difficile. Par contre, c'est l'image. Est-ce qu'ils n'ont pas l'impression que je les abandonne parce que je pars, mais vous, débrouillez-vous avec la suite. Et ça, ce n'est pas simple. Il faut s'accepter de lâcher. Moi, j'étais très transparent. Très tôt, quand j'ai pris la décision, je leur ai communiqué que j'allais partir. très très vite ça a mis plusieurs mois mais très tôt ceux qui étaient proches je les ai informés pour qu'ils puissent aussi se préparer mais c'est vrai que c'est pas simple on a fait une soirée avec vraiment les très proches c'est émotionnel parce que voilà on se rappelle toutes les histoires, tout ce qu'on a vécu c'est là où tu te remémores ces moments là mais j'ai pas de nostalgie c'est parce que je pense qu'il faut avoir des projets il faut avancer, j'aurai un excellent souvenir bien sûr c'est émotionnel parce que c'était super, mais il faut aller de l'avant et puis disons que je recroise je ne recroiserai pas, mais c'est pas grave la vie elle est comme ça

  • Bryan-intro

    Tu parles souvent de l'ego. Oui. C'est quelque chose que je retire de toi aussi, c'est savoir checker cet ego. On a tous un ego, plus ou moins grand, qu'il faut pouvoir contrôler, maîtriser. Est-ce que quand justement tu quittes Qualibroker alors que finalement pendant 20 ans on t'identifie mais toi-même tu t'identifies potentiellement à Qualibroker ? Donc c'est vraiment presque une question d'identité selon. Après bon je pense que j'allais dire chance, j'aime pas trop employer ce terme mais une force que tu avais c'était justement et que tu as toujours cette partie multitâche ou multiactivité. Donc effectivement, tu étais président du conseil d'administration de Silicom Group, donc tu avais déjà cette casquette-là, donc finalement c'était déjà intégré dans ton identité, dans ton ADN. Mais quand même, tu as laissé ta plus grosse activité à côté, enfin pas à côté, juste tu l'as laissée pour repartir sur d'autres activités. Socialement... Justement, l'identité, est-ce qu'il y a eu, je ne sais pas, tu as ressenti quelque chose de particulier ?

  • Gregory

    Sur ce point, pas, parce que j'avais toujours créé mon écosystème autour de moi, qui était plutôt autour du monde entrepreneurial qu'uniquement une société. Quali Broker était une partie importante de mon écosystème. mais ce n'était pas la seule carte de mon écosystème. Ce qui me faisait me permettre de rebondir sur d'autres choses et pas d'être perçu qu'avec une seule étiquette. Je n'ai qu'une étiquette, mais je voulais qu'elle soit encore au-dessus, qui était l'entrepreneur plus que le dirigeant de Qualibroker. C'était un truc qui m'a beaucoup aidé. Je n'ai pas ressenti du tout socialement. Au contraire, j'ai eu beaucoup de retours, même très positifs, de gens qui m'ont dit tu as osé le faire, ce n'est pas facile, c'est quoi la suite ? et qui sont très intéressés par les projets qu'on peut avoir. Donc ça, je n'ai pas vraiment eu de... de difficulté à lâcher ce boulot. Ça ne m'a pas fait peur. Au contraire, je me suis excité de me dire Waouh, je vais avoir du temps, ça va ouvrir une porte nouvelle et je vais pouvoir réécrire les choses différemment et travailler sur d'autres projets. Ça, c'est ce qui me plaisait dans ce départ. Ce n'est pas fait pour tout le monde. Il faut s'en mettre en question, mais c'était intéressant. Cet égo-là, je n'ai pas ce côté où les gens disent Je ne me sentais pas de Colibre à cœur, c'est une belle société. Voilà, il faut revenir à sa place. C'est un entreprise qui a grandi, qui a grandi vite, qui a réussi, mais je rencontre tous les jours des gens qui ont réussi bien mieux, bien plus, donc c'est pas ça le... Je veux être en paix avec moi, avec ce que je fais. J'essaie au minimum, on se compare toujours, mais j'essaie au minimum de me comparer. On avance avec son chemin, il faut être bien avec ça. Parce que si on se compare, on peut être que déçu tout le temps, parce que plus on avance et plus on va se comparer avec des gens qui ont toujours mieux réussi, qui ont toujours fait plus. Et de nouveau, puis toujours qu'on mieux réussit avec notre œil à nous. Parce qu'on croit qu'ils ont mieux réussi, on croit qu'ils sont mieux. Puis combien de fois on entend près des histoires, mais en fait c'était beaucoup plus difficile. Donc chacun a son chemin et puis il faut le vivre comme ça.

  • Bryan-intro

    Ce que j'ai entendu il n'y a pas très longtemps, c'est aussi qu'il ne faudrait pas se comparer, mais effectivement on est humain, donc on se compare un petit peu, exactement on fait. Mais c'est aussi de se comparer. Si on se compare et que ça devient négatif pour soi, c'est vraiment d'aller au bout de la comparaison. C'est-à-dire, imagine, tu te compares avec une personne qui est justement selon tes critères. beaucoup plus à succès que toi, que ce soit financièrement, d'entreprise, peu importe, va vraiment au bout, c'est-à-dire... toi Grégory aujourd'hui tu as des enfants tu as une femme, est-ce que cette personne a des enfants, a des femmes oui, non, oui, ok il a des enfants à quel point est-ce qu'il les voit, à quel point est-ce qu'ils s'en prochent séparés, pas séparés, si c'est quelque chose qui est des valeurs qui sont importantes pour toi, tu vois tu vas vraiment au bout et ensuite en fait en faisant cette analyse c'est peut-être un petit peu euh espion glauque comme ça de dire ça mais tu pourras toi-même te rassurer entre guillemets ou vraiment redescendre et te dire bon en fait je veux pas être cette personne là et moi je trouve que c'est assez impactant parce que aujourd'hui avec les réseaux sociaux on va de plus en plus voir des personnes qui ont fait des choses qui ont créé des choses, qui sont là, qui ont fait ci qui sont là en vacances etc En fait, on ne voit que cette partie-là, cette belle image de la personne qui a la belle voiture, qui a la belle maison, qui a l'entreprise de 200 personnes, 300, peu importe. Et on ne voit pas tout le reste derrière, on ne voit pas le revers de la médaille.

  • Gregory

    Bien sûr, et puis on est dans un monde de communication, donc tout est positif, tout est beau, tout est joli, mais la vraie vie, elle est très loin de ça. Donc ces réseaux sociaux sont un outil de communication. En effet, il ne faut pas en prendre ça pour argent comptant. Et je pense qu'il faut être face à soi plus que face aux autres. Il faut être bien avec soi-même, il faut s'analyser, est-ce que ce que je fais me convient complètement, et prendre des décisions par rapport à où on veut aller. Mais c'est compliqué de savoir ce qu'on veut, de se regarder et de se dire qu'est-ce que je veux, qu'est-ce que je veux vraiment, pourquoi je fais ce que je fais. Ce sont des questions qui prennent du temps, et ce n'est pas simple à toujours y répondre. Et puis ça évolue en plus dans le temps, parce que ce qui est vrai cinq ans avant n'est pas forcément vrai par la suite.

  • Bryan-intro

    Toi tu te poses ce genre de questions Pourquoi je fais ce que je fais

  • Gregory

    Tout le temps, moi c'est un driver Qui est permanent de me poser la question Pourquoi je fais ce que je fais Quand j'ai d'un coup basculé sur Silicom Je me suis vraiment posé des questions En me disant, est-ce que je ne fais plus que des conseils d'administration Est-ce que je veux être une personne comme ça Avec un autre positionnement Je me suis posé ces questions Pour essayer d'être aligné avec soi-même Et d'être bien dans sa peau Parce qu'on a tous ces... C'est le roller coaster, des moments ça va haut, des moments ça va moins bien, et puis il faut être à son écoute pour essayer de trouver le bon équilibre, essayer tous de trouver un certain équilibre. Ce n'est pas parfait tout le temps, mais c'est dur à plein de moments. Il y a plein de fois que tu te dis mais c'est pourquoi j'ai pris cette décision-là ? Puis des fois, pour prendre un peu de hauteur, moi ce que j'essaie de faire, des moments c'est vraiment dur. Au tout début, j'ai repris le silicom, c'était vraiment… des fois c'était dur, je me disais mais qu'est-ce que j'ai fait ? Pourquoi j'étais maître dans cette… dans ces difficultés là alors qu'on dit mais c'était plus facile avant et puis je me dis mais pourquoi pourquoi et puis en fait 6 mois après je me dis mais en fait parce que c'est ce que j'aime mais sur le moment je m'étais pas convaincu que c'était ce que j'aimais tu

  • Bryan-intro

    disais t'as même eu des personnes qui t'ont encouragé qui t'ont félicité d'avoir fait ce pas donc vraiment de changer est-ce que tu as eu des détracteurs

  • Gregory

    Alors, je ne sais pas si je suis des détracteurs. Je pense que ça fait plaisir à pas mal de gens dans le milieu de l'assurance que je quitte ce milieu-là. Je pense qu'il y a quelqu'un... Je pense que c'est toujours parce qu'on a fait des choses comme ça, il y a toujours des jalousies, des historiques avec certaines personnes. Les choses, des fois, se font un petit peu avec la bagarre. Donc, c'est comme ça. Ça fait partie du business aussi. Donc, je pense que certains étaient assez contents que j'en sorte. C'est partie du jeu. Donc, des détracteurs. Après, les gens, très souvent... Les gens disent assez peu en frontal ce qu'ils pensent vraiment. Après, c'est plutôt les parents qui pourraient dire d'un seul coup Est-ce que tu es sur ta décision ? C'est les gens qui sont plutôt Est-ce que tu es un petit peu paternaliste ? qu'on pourrait nous dire Est-ce que tu as fait juste ou pas ? Je dis ça comme exemple. En l'occurrence, à cette personne, c'était vraiment le cas parce que mes parents savent que je fais ce que je veux et je fais comme je veux depuis très longtemps. Mais c'est plutôt des gens proches de ce type-là. Mais c'est plutôt bienveillant. Ceux qui sont plutôt détracteurs, en tout cas, c'était plutôt bienveillant, c'était sûr, tu as bien réfléchi. Est-ce que voilà, c'est plutôt ce réflexe-là ? Donc, j'ai personne qui m'a dit tu fais n'importe quoi Non, contrairement, j'ai eu franchement beaucoup de retours très, très positifs. Mais aussi parce que beaucoup de gens rêvent de faire ce type de choix. Les gens rêvent d'oser faire ce type de choix et c'est dur à faire. Et je comprends que ce soit dur. Donc, en fait, les gens rêveraient des fois de dire j'aimerais aussi le prendre, ce choix-là, et il faut que je le fasse et donc ça je pense que ça peut inspirer un peu les gens de se dire mais en fait même dans ces positions de très de confort on accepte de se mettre en difficulté et c'est pas simple et je comprends avant peut-être il y a 5 ans j'aurais dit les gens ils le font pas et d'un coup d'être vraiment dedans et face à la décision il faut avoir beaucoup d'humilité et accepter que c'est pas simple je

  • Bryan-intro

    pense clairement que c'est inspirant et que ça peut inspirer parce que je sais pas toi t'as la connaissance d'autres personnes qui sont changées qui sont passées d'un domaine très spécifique à un autre domaine complètement différent

  • Gregory

    Il y en a quelques-uns, il y a quelques entrepreneurs clairement qui sont très forts là-dessus, qui avaient basculé, mais peut-être qu'ils n'étaient pas autant identifiés comme tu l'as dit, ou avec un business très clair, identifié, ou la casquette sur le front, l'autocollant sur le front. C'est clair qu'un changement comme ça, avec un autre secteur complet opérationnel, il y a du challenge. Il y a clairement quelques cas, mais c'est clair que ce n'est pas le plus courant. Mais je pense qu'on le voit le plus dans le côté salarié. Je pense qu'il y a beaucoup de gens qui sont dans une entreprise avec un métier, avec un bon salaire, puis qui rêveraient de faire un autre métier, mais qui n'osent pas changer d'entreprise, changer de carrière. Et ça, c'est quand même quelque chose que les gens doivent faire et prendre ces risques-là. Et souvent, le bloqueur, c'est que malheureusement, c'est souvent l'argent. Et c'est souvent le bloqueur, c'est cette liberté de dire si je change de job, je vais avoir le même revenu, comment… Et je me rends compte que l'argent, en fait, c'est le confort. Et ça, c'est un bloqueur énorme pour les personnes. Il faut essayer de rester toujours. Moi, j'aime le terme de voyager léger dans l'entreprise, mais aussi à titre personnel. D'essayer de rester agile. Il faut quand même ne pas être pris par 15 000 coûts. Après, bien sûr, plus on avance dans l'âge, on a des enfants, tout coûte plus cher, tout est plus compliqué. Moi, la chance que j'ai eue, c'est monter ma première boîte, j'avais 22 ans, pas de frais. Je pouvais dormir dans une voiture si c'était que ça. Donc, ce n'était pas très grave. Donc, c'est plus facile à prendre du risque à ce moment-là. Mais malgré tout, je pense que... Il y a une vraie question à se poser, c'est quoi la valeur du bonheur en fait ? C'est quoi la valeur d'aller dans sa volonté, dans son envie, dans la passion dont on veut aller ? Et pour moi, il n'y a pas beaucoup de... On est quand même en Suisse, on a un système de sécurité qui nous permet quand même de prendre des risques et de faire des choses. Après, il y a un côté de l'image sociale. beaucoup de gens souffrent beaucoup de ça mais qu'est-ce que vous pensez des gens voilà, moi j'ai un exemple je roule en Renault Zoé, aujourd'hui j'ai une Renault Zoé violette, où tout le bureau à l'époque se rigolait de ma Renault Zoé violette c'est un exemple, mais je m'en fous c'est pas, voilà, mais parce que la voiture c'est pour aller d'un point A à un point B alors il y a des gens qui conduisent des magnifiques voitures parce qu'ils adorent ça et puis c'est des passionnés il y a zéro débat, si ça te fait plaisir c'est extraordinaire, mais il y a trop de gens qui le font je trouve pour pour donner le change ou pour justifier l'image et justifier ce qu'ils font au quotidien. Regarde, je fais du 8h, 19h, mais parce que j'ai une belle voiture et c'est ce qui se justifie. Mais ça, c'est que des malheureux parce qu'après ils ont une voiture, puis après il faut un truc de plus, un truc de plus, puis tu cours après la mauvaise question. De nouveau, c'est que personnel, c'est ma vision.

  • Bryan-intro

    C'est sûr que je parlais récemment avec un ami qui a une entreprise aussi d'une 40-50 personnes. Aujourd'hui, il se pose certaines questions par rapport au temps justement et lui, s'il aime toujours être dans cette entreprise ou s'il ne pouvait pas faire autre chose que faire ce qu'il fait aujourd'hui. Et là, il m'a très clairement dit qu'aujourd'hui, il doit continuer parce que son rythme de vie actuel, donc concrètement ses charges financières. actuelles, personnelles sont trop importantes pour que tout d'un coup il puisse pivoter ou faire quelque chose d'un peu plus risqué effectivement il a 4 ou 5 enfants, c'est aussi un coût financier. C'est vrai que c'est une notion qui est très importante, je pense. C'est intéressant cette analogie voyager léger. Et surtout, un autre point que j'aimerais relever, que tu as mentionné, c'est la chance qu'on a en Suisse, on a des parachutes pour tout. moi très honnêtement je ne comprends pas comment une personne qui veut se lancer ne se lance pas en Suisse si tu loupes,

  • Gregory

    t'as le chômage t'as des aides t'as 2% de chômage donc tu vas retrouver un job quasiment 3 jours après 3 jours mais assez rapidement pour les personnes plus âgées concrètement pour moi aujourd'hui une personne qui ne travaille pas hors

  • Bryan-intro

    problème de santé ou psychologique ou autre Je ne dis pas qu'il ne travaille pas dans son domaine, mais juste qu'il ne travaille pas, ça peut être dans des chaînes, que ce soit des McDo, des micros ou autre, mais tu travailles, il y en a, aujourd'hui il y en a. Donc pour moi, c'est vrai que je n'arrive pas trop à comprendre en Suisse, si on veut, si on a une idée ou autre, il y a tellement de façons de pouvoir se lancer et ensuite, le cas échéant, on a un parachute, on a des parachutes. Mais effectivement, il y a aussi cette problématique-là, si tu es selon ton âge et selon ton rythme de vie.

  • Gregory

    Et c'est culturel. En Suisse, c'est important d'avoir une belle montre, c'est important d'avoir une belle voiture. C'est des signes importants et c'est notre culture. On a été éduqués là-dedans. Donc en fait, les gens entreprennent assez peu. Je pense que la génération qui arrive va entreprendre plus, heureusement. Moi, je dis aussi que des fois, c'est une chance parce qu'heureusement que pas tout le monde entreprend parce qu'on aurait beaucoup plus de concurrence de façon très égoïste. Mais au-delà de ça, c'est vrai que les gens, on peut prendre plus de risques que ça. Les gens ont besoin d'être rassurés, mais ce n'est pas facile de nouveau. On a une éducation quand même qui a été tellement... Il faut avoir un job sécurisé, faire tes études pour avoir un bon travail. On nous a quand même mis dans ce modèle-là en fait. Mais je pense que c'est en train de changer. J'espère.

  • Bryan-intro

    Je crois, j'ai l'impression aussi, de plus en plus. Après j'ai l'impression que ça... Je ne sais pas s'il y a plus d'entrepreneurs, je dis entre guillemets, quand moi je dis entrepreneur, je parle de gens qui vont créer des entreprises avec un potentiel et autre. mais j'entends il y a de plus en plus aussi d'intrapreneurs dans des entreprises où tu vas laisser une certaine liberté et qui vont pouvoir se développer et créer et ça je trouve hyper intéressant aussi parce que finalement Euh, pas à tout le monde, t'as besoin de prendre le risque.

  • Gregory

    Et après au sein d'une organisation, ça demande quand même du risque. pour plusieurs parties prenantes, de créer d'autres business units ou autres, et d'amener cette partie intrapreneur, donc entreprendre au sein d'une organisation, ça amène quand même tout un côté hyper motivant, excitant, qu'on retrouve finalement quand on crée une entreprise. Et ça, je l'entends de plus en plus, d'un mini. Donc, c'est réjouissant de voir la suite de comment on va évoluer. Avec l'IA aussi, de voir où on va aller, si on va tomber sur du Terminator ou si on va voler avec des voitures.

  • Bryan-intro

    De toute façon, on le verra, ça me dérange.

  • Gregory

    Grégory, comment est-ce que tu te développes, comment est-ce que tu continues à apprendre ?

  • Bryan-intro

    Alors, c'est justement l'approche que j'ai. Je lis quelques bouquins quand même, toujours, mais c'est vrai que récemment, j'ai lu pas mal de biographies d'entrepreneurs ces derniers temps.

  • Gregory

    Quel genre de biographies ?

  • Bryan-intro

    J'ai lu Marc Simoncini, j'ai vu un autre qui est mon associé Bourbon, Anthony Bourbon, qui m'a fait rebondir sur un autre qui était un entrepreneur jeune, qui était Alec Henry, un peu cette nouvelle génération, qui est très loin de moi dans le modèle, mais je trouvais ça extrêmement intéressant de lire son bouquin sur l'entrepreneuriat. ça c'est des choses qui me je trouve intéressant, je suis pas d'accord avec tout mais je trouve extrêmement intéressant de pouvoir lire et moi c'est quand même dans la rencontre j'essaie de rencontrer un maximum de gens un maximum de nouvelles personnes parce que je trouve que ce relation humaine c'est enrichissant et puis d'avoir du temps d'échanger avec les gens aussi, de passer du temps comme tu le fais, aujourd'hui tu fais un podcast où on prend du temps C'est long, ça permet d'aller plus en profondeur sur les échanges.

  • Gregory

    Ce n'est pas encore assez long.

  • Bryan-intro

    Voilà. À mon goût. Ah ok. Et ça, je trouve quand même, ça permet quand même d'aller loin. C'est très enrichissant. Il y a beaucoup à apprendre de ça. C'est comme ça que je m'enrichis. Et puis, en étant dans le multi-entreprise, c'est aussi un côté où j'apprends des industries. Dans les conseils d'administration, j'apprends autant que je donne. Vraiment, j'ai plein d'apprentissages au contact de personnes, de problématiques d'entreprise, de société. Donc c'est encore de cette manière-là que je continue à apprendre et je veux apprendre parce que c'est ce qui est appréciable et ce qui rend encore l'activité, le voyage intéressant.

  • Gregory

    C'est intéressant, c'est vrai qu'on a enregistré les épisodes toute la journée et qu'il y a eu Tang dans la journée, donc ça me fait directement penser à certains points dont on a parlé. Et typiquement, là, toi ce que tu dis c'est que tu t'enrichis. Alors, il y a une partie livre, lecture, il y a une partie relationnelle, tu rencontres énormément de gens et tu parles avec les gens et de facto tu vas apprendre. Et cette partie conseil d'administration entreprise, maintenant qu'il investit passablement dans des startups, lui, typiquement, il va s'enrichir grâce à l'investissement dans les startups. Il va parler avec les fondateurs, les cofondateurs, qui vont lui apporter aussi beaucoup d'inputs, d'informations. Et donc, c'est intéressant de pouvoir allier des points comme ça, de personnes différentes qui se ressemblent, de la même région.

  • Bryan-intro

    Bien sûr.

  • Gregory

    Et j'avais un... concept que j'ai instauré depuis un certain temps c'est que l'un de mes anciens ou l'une de mes anciennes invitées pose une question à un futur, une future invitée sans savoir à qui il pose cette question et malheureusement là étant donné que les deux invités sont passés très rapidement j'ai pas encore obtenu leur question mais je vais normalement je le fais pas, je ne sélectionne pas c'est vraiment l'ancien invité et je pose la question au prochain Je sais, à chaque fois je demande une seule question, mais j'ai des invités qui m'en envoient deux. Donc là je vais piocher une question d'un invité qui m'avait envoyé deux questions et que je n'avais pas posé la fois où j'avais posé cette question. La question est la suivante. Quelle est une vérité inconfortable que tu penses que tout le monde devrait entendre et comprendre et pourquoi ?

  • Bryan-intro

    Oh, grande question ça. Sur moi-même ou sur l'entrepreneuriat ?

  • Gregory

    Alors ça c'est une question ouverte. Tu pars où tu veux.

  • Bryan-intro

    Comme je le sens. Répète-moi la question, comme ça je ne t'ai pas à côté.

  • Gregory

    Quelle est une vérité inconfortable que tu penses que tout le monde devrait entendre et comprendre et pourquoi ?

  • Bryan-intro

    Je crois que je vais revenir sur ce qu'on a parlé, sur la dimension économique. Je crois que c'est quand même ce côté voyager léger, c'est une vérité que... Si on veut aller loin, je donne toujours cet exemple, si on veut gravir une montagne qui est comme ça, si on a 200 kilos sur le dos, on n'y arrive pas. Et des fois, les gens, dans leur choix, je vois beaucoup de gens qui veulent entreprendre, qui veulent grandir, mais qui, à ce coup, se chargent de poids personnel. Et en fait, ils espèrent pouvoir y arriver, mais ils s'épuisent et ils n'y arrivent jamais. Je pense que c'est une vérité que, malheureusement, le business, si on veut être entrepreneur, le côté économique, c'est un sujet. et qu'on doit accepter de faire certains sacrifices de ce côté-là pour pouvoir aller plus vite, pour pouvoir gravir la montagne et dans ce côté voyager léger. Donc c'est une vérité pour moi, mais qui n'est pas toujours agréable à entendre parce que ce n'est pas cool, mais je pense que c'est assez une réalité.

  • Gregory

    Dans ce sens-là, est-ce que toi tu es propriétaire aujourd'hui ?

  • Bryan-intro

    Oui.

  • Gregory

    C'est vrai que ça, justement, je reviens à l'épisode précédent avec Mahandri. On a parlé de cette question financière et de se dire qu'effectivement, en tout cas au début, quand tu te lances. Si tu commences en mettant tout ton argent dans ta propriété, que ce soit appartement, maison, après tu n'as plus rien, tu ne peux plus investir dans ton propre business, tu ne peux plus développer, potentiellement tu perds des potentielles activités, des acquisitions. Oui, c'est une question pour moi, propriétaire, pas propriétaire. Donc là, normalement, avec ma femme, dans deux ans, on va acquérir un bien immobilier. Mais c'était une vraie réflexion.

  • Bryan-intro

    C'est un choix.

  • Gregory

    Exactement, c'est un choix. Pour moi, qui justement est encore besoin de potentiel capital pour pouvoir investir, ça fait poser certaines questions.

  • Bryan-intro

    C'est un choix qui est important.

  • Gregory

    Oui, exactement. Grégory, on a fait le tour avant que je te pose ma dernière question est-ce que tu as d'autres points qu'on aurait peut-être oublié ou que tu voulais absolument non,

  • Bryan-intro

    je crois qu'on a fait bien le tour tu m'as bien amené aux différents endroits j'avais le droit de passer mes messages à passer comme toujours mais j'ai pu les passer donc j'en suis très content magnifique,

  • Gregory

    c'est parfait Grégory, tu avais déjà répondu à cette question moi ça m'intéressait de savoir si ça avait changé qu'est-ce que le succès pour toi ?

  • Bryan-intro

    De nouveau, le succès, c'est pour moi, ça a peut-être changé, je ne vois plus ce que je me disais à l'époque, mais c'est d'être aligné avec soi-même. Pour moi, c'est le vrai succès. Si on a choisi où on va et ce qu'on fait, et qu'on arrive à répondre à cette question d'où on veut aller, pourquoi on le fait, de la manière où on veut le faire, pour moi, c'est un énorme succès parce qu'on a tout l'environnement, tout l'écosystème, toute la société qui nous met des bâtons dans les roues pour ne pas vraiment faire comme on veut. Donc si on a à faire un peu comme on veut et qu'on a planifié de le faire, ça c'est un vrai succès.

  • Gregory

    Et ça c'est quoi être aligné avec ses valeurs ?

  • Bryan-intro

    Être aligné avec ses valeurs et puis la façon dont on veut vivre, faire ce qui nous plaît. de faire l'activité qui nous plaît, si possible passer du temps avec les gens qu'on a envie de passer du temps. C'est toute cette dimension qualité de vie, on va dire. Et si on a à avoir cette qualité de vie, je pense que quelqu'un, pour l'effet, travailler à la poste, avoir un magnifique travail à la poste, adorer son job, faire pour aller avec les enfants, partir en vacances quand ils peuvent partir en vacances, ainsi de suite. Et ça, pour moi, c'est déjà un succès. S'ils se complaisent dans ce modèle-là et qu'ils ont du plaisir. Ça c'est du vrai succès.

  • Gregory

    Est-ce que toi aujourd'hui tu as du succès ?

  • Bryan-intro

    Sur cette partie-là, sincèrement oui, j'ai de la chance et je pense sur ce point-là d'avoir, depuis plusieurs années, d'être dans ce succès, parce que j'ai la chance de pouvoir faire ce que je veux avec du temps, et j'étais assez rigide pour ne pas sortir de mon cadre, donc j'ai beaucoup respecté ce que je voulais faire. Donc pour moi, en effet, j'ai eu du succès.

  • Gregory

    Quand tu dis sur cette partie-là ?

  • Bryan-intro

    Parce que j'ai une partie de mon égo et de mon côté compétitif qui aimerait toujours faire plus et qui aimerait toujours aller plus loin. Donc il y a toujours cette dualité qui est face à soi-même, bien évidemment. Succès, oui, mais j'ai toujours envie de faire plus et mieux, bien évidemment.

  • Gregory

    Il fallait que ça sorte.

  • Bryan-intro

    Il fallait que ça sorte, c'est normal.

  • Gregory

    Mais justement, aujourd'hui, c'est quoi faire mieux ?

  • Bryan-intro

    Faire mieux, c'est d'atteindre les objectifs que je me suis fixés, en challenge, d'atteindre l'objectif de l'agrandissement de l'entreprise. Mais si je n'y arrive pas, ce ne sera pas très grave. franchement, ce ne sera pas une catastrophe. C'est un challenge que je me mets face à ce défi-là. Et j'ai aussi besoin, moi, pour être bien, j'ai besoin de ces défis-là. Donc je sais que pour être bien dans mon succès, j'ai besoin de ces défis pour avancer.

  • Gregory

    OK. Grégory,

  • Bryan-intro

    merci beaucoup Merci à toi, c'était super Tu es un habitué A tout bientôt

  • Gregory

    Merci d'avoir écouté l'épisode en entier et pour m'aider à continuer abonne-toi à Développement avec BrYan Umana sur ta plateforme de podcast préférée et sur Youtube et n'oublie pas de me donner ton avis en le notant Si tu veux rester informé à propos des événements d'IFJ je t'invite à t'inscrire à leur newsletter en allant sur leur site ifj.ch Merci Rendez-vous le dernier lundi du mois de juin pour un épisode dans lequel on parlera de sport et de son industrie. Ciao ciao !

Description

Dans cet épisode et 3ème collab avec IFJ, j’échange pour la 2ème fois avec Gregory Feret qui est un entrepreneur dans l’âme. Il était le CEO du groupe Qualibroker jusqu’à fin 2023 et depuis janvier 2024, il est le CEO et président du conseil d'administration de Silicom Group qu’il a cofondé en 2019.

On parle des raisons qui ont menées Gregory a quitté Qualibroker pour prendre la direction générale de Silicom Group, de gouvernance, de son rôle chez Silicom Group, de comment fédérer une culture commune, de ses motivations, des façon de manager, sa gestion du temps, son organisation et bien d'autres points.


Sommaire de l'épisode

(00:00) intro épisode

(00:27) intro Bryan

(01:48) Pourquoi Gregory a quitté Qualibroker group

(03:37) Qui est Gregory ?

(04:25) Gouvernance

(08:51) Changement de Qualibroker group à Silicom

(11:21) Son rôle chez Silicom

(16:00) Comment fédérer une culture commune

(20:13) La partie commerciale

(24:58) EO (entrepreneur organisation)

(32:08) Les activités/motivations de Gregory

(36:05) Façon de manager

(50:36) Sa présence dans les CA, gestion de son temps

(01:01:45) L’organisation, outils utilisés

(01:05:39) Tendances émergentes dans l’assurance et l’IT selon Gregory

(01:12:08) Oser le changement

(01:30:27) Comment Gregory se développe

(01:33:03) Question d'un-e ancien-e invité-e

(01:37:10) Le succès

(01:39:48) Fin


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Je te dis au dernier lundi du mois de juin pour un nouvel épisode qui parlera de sport!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Gregory

    Il n'y a pas qu'un chemin, il n'y a pas qu'une vérité. Il y a plein de modèles différents et c'est ce qui rend la beauté, c'est cette force collective, c'est ce qui rend la force d'une entreprise. Si c'est que one man show et qu'il n'y en a qu'une personne, puis on sait tout, on sait mieux que tout le monde. Il faut un peu de vision, il faut du drive, il faut des fois un peu être… Il faut arbitrer de temps en temps, ça il n'y a pas le choix, c'est le rôle du patron. Mais par contre, il faut quand même que les gens puissent s'exprimer et leur laisser beaucoup de place parce que moi je suis toujours impressionné qu'on laisse la place aux gens comme ils grandissent. C'est clair que si on les enferme, ils n'osent pas prendre leur place.

  • Bryan-intro

    Dans la suite de l'épisode, j'ai échangé pour la deuxième fois avec Grégory Feret. Grégory, c'est un entrepreneur dans l'âme. C'était le CEO du groupe Qualibroker jusqu'à fin 2023. Et depuis janvier de cette année, donc 2024, c'était le CEO et président du conseil d'administration de Silicom Group qu'il avait cofondé en 2019. Pour ce troisième épisode de notre collab avec IFJ, et si tu ne sais toujours pas qui ou qu'est-ce qu'est IFJ, c'est une entreprise qui soutient la création d'entreprises. Avec Grégory, on a parlé des raisons qui l'ont mené à quitter Qualibroker pour prendre la direction générale de Silicom Group. On parle de gouvernance, de son rôle dans cette nouvelle entreprise, de comment fédérer une culture commune, de ses motivations, des façons de manager, sa gestion du temps et bien d'autres points. N'oublie pas que tu peux, quand tu veux, naviguer dans l'épisode avec le sommaire qui est dans la description. Abonne-toi à la plateforme de podcast sur laquelle tu l'écoutes et laisse une note. C'est ce qui fait grandir le podcast et qui me permet d'inviter plus de personnes. Je suis aussi sur Instagram, et je t'invite également à t'abonner à la newsletter d'IFJ, c'est ifj.ch slash newsletter. Bienvenue sur mon podcast et je te souhaite un excellent épisode.

  • Bryan

    Grégory, il y a 8 mois, tu annonçais ton départ de Qualibroker sur LinkedIn. Et tu disais Je suis très fier d'avoir cofondé un groupe qui, après plus de 10 rapprochements, donc acquisitions, est devenu l'un des acteurs principaux du courtage en assurance de Suisse. Pourquoi avoir quitté le groupe et être passé chez Silicom Group ?

  • Gregory

    C'était le fruit d'une longue réflexion. En effet, comme je l'ai mentionné, j'ai travaillé plus de dix ans. En fait, j'ai cofondé ce groupe Qualibroker qui a eu en effet un fort succès. On a eu un énorme plaisir à développer cette entreprise. Mais après un certain temps, il faut savoir que Qualibroker a été également revendu à un groupe, aujourd'hui qui est un groupe international dans le domaine du courtage en assurance. Et ce qui fait que naturellement, elle devait s'organiser, se structurer et rentrer dans un groupe d'une taille plus importante. Et moi qui suis un pur entrepreneur, au bout d'un moment, je ne me retrouvais plus dans l'organisation, dans le fonctionnement, même si j'avais toujours autant de plaisir à travailler avec mes collègues, je m'entendais très bien avec les gens du groupe. Mais par contre, personnellement, il me manquait quelque chose, il me manquait une étincelle, et j'avais besoin, j'avais 42 ans, j'avais besoin de retrouver cette étincelle. Et comme j'avais la chance d'être un des actionnaires principaux et d'avoir également confondé Silicom, ça paraît assez naturel. de basculer pour redevenir à l'entrepreneuriat, une entreprise qui était plus petite à taille humaine et qu'on pouvait faire grandir à nouveau. Et c'était ce challenge-là qui m'a animé à nouveau. Donc c'est pour ça que j'ai pris la décision de changer et de faire ce virage, mais qui n'était pas simple. Émotionnellement, c'était loin d'être simple, c'était très, très difficile à faire. Mais aujourd'hui, j'en suis très content, même si j'ai pas mal de fois hésité en me disant Mais qu'est-ce que j'ai fait ?

  • Bryan

    On va en parler. Mais avant qu'on continue, Grégory, Qui es-tu ?

  • Gregory

    Aujourd'hui, j'ai un an de plus, j'ai 43 ans aujourd'hui, je suis marié, j'ai deux enfants, une fille de 11 ans et un fils de 7 ans. Personnellement, je suis vraiment un passionné d'entrepreneuriat, c'est toujours ce qui m'a animé. Je suis entrepreneur depuis l'âge de 22 ans. J'adore également le sport. J'ai eu la chance de faire beaucoup de volleyball à un bon niveau, au niveau suisse. Et c'est vrai que j'aime ce côté compétition. Et j'aime également tout ce qui est réseau, écosystème, rencontre avec les personnes. J'aime cette énergie des autres gens qui créent, qui avancent, qui construisent. Je trouve qu'en Suisse, en Suisse romande plus particulièrement, on a vraiment une belle dynamique. Il y a des belles choses à faire. Il y a un gros potentiel dans notre marché. Et je trouve qu'il y a tout à faire pour en profiter et utiliser ce potentiel.

  • Bryan

    Et donc, Silicom Group, entreprise ou groupe qui est dans l'IT ? Oui. qui est assez différent du monde du courtage à proprement dire.

  • Gregory

    Le métier, c'est complètement différent.

  • Bryan

    Exactement. Je ne sais pas si tu l'as dit, mais en tout cas, tu as cofondé le groupe. Tu étais président du conseil d'administration. Une question que je me posais maintenant aujourd'hui, toi qui as rejoint dans l'opérationnel, donc en tant que CEO maintenant, est-ce que tu as gardé cette casquette de président du conseil d'administration ?

  • Gregory

    Alors, à court terme, je me suis clairement posé la question, et avec les autres actionnaires, en se disant, est-ce qu'on prend un autre président ? Mais on s'est dit quand même, dans un premier temps, comme il y a pas mal de travail de réorganisation, de restructuration, pour gagner un petit peu, garder de la vitesse, pour l'instant, j'occupe les deux rôles. Je suis toujours président, également CEO, et également actionnaire. Voilà, il y a des 3 P que l'on dit toujours, ce n'est pas toujours idéal. Mais mon idée quand même à terme, c'est de construire un conseil d'administration un peu plus solide avec des gens externes. Je suis en train de travailler dessus avec un objectif qu'en 2025, on ait un conseil d'administration plus solide avec des indépendants également comme administrateurs. Est-ce que je garderai la présidence ou pas ? Aujourd'hui, on n'a pas encore pris la décision, mais ça nous semblait assez naturel dans un premier temps de rester dans ce modèle-là pour être très efficace, très rapide. Parce qu'on a beaucoup de transformations à mener. on veut garder cette dynamique.

  • Bryan

    C'est une question que je me posais parce que justement la première fois qu'on s'était eu, qu'on avait fait notre épisode, justement tu avais bien parlé de segmenter, séparer ces casquettes-là. Ou, et ça c'est quelque chose que j'avais retenu, si tu as ces deux positions-là, vraiment te mettre dans la peau de la position dans laquelle tu es en train de prendre. Si tu es le Grégory Sillo, Tu es le Grégory CEO avec la casquette CEO et potentiellement tu vas plus être dans l'opérationnel. Par contre, si tu mets la casquette Grégory président du CA, là c'est une autre casquette que tu dois mettre et c'est une autre vision, une autre stratégie que tu dois avoir.

  • Gregory

    Alors c'est clair, c'est un peu schizophrénique. Oui, c'est ça. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, j'essaye en tout cas dans le quotidien de respecter les gens qui sont au conseil d'administration. Et c'est ce qui m'arrive d'avoir en effet un comité de direction où je vais expliquer ce qu'on est en train de faire, dans une validation même du comité de direction, mais quand même le passer après derrière au conseil d'administration. Des fois, ça ne se fait même pas rimer pour une validation de principe et pour respecter vraiment chaque gouvernance et chaque entité dans l'entreprise. Naturellement, en ayant les deux casquettes, avec la vitesse qu'on veut avoir en ce moment, il y a des fois des raccourcis où ça va un peu plus vite ou peut-être des fois trop vite. Ce n'est pas parfait. Clairement, ce n'est pas toujours parfait. Mais j'essaie vraiment de respecter cette dynamique-là. Et c'est pour ça que je pense quand même qu'à terme, on aura à un moment donné un président qui sera... Si je reste en tant que CEO, il y aura un président au niveau de Silicom qui ne sera pas moi. Je resterai administrateur ou administrateur délégué. Ce sera plus sain pour l'environnement. Mais de nouveau, quand on est sur une reprise comme ça, avec beaucoup de transformations, mettre un président extérieur, par exemple, dans cet environnement-là, ce ne serait vraiment pas un cadeau pour lui parce qu'on perdrait beaucoup de temps dans l'échange, dans le partage. Et là, il faut avancer. Il y a eu du travail à abattre et on avance avec les équipes pour abattre ce travail. Dès que ce sera un peu plus stabilisé, on pourra vraiment travailler sur la gouvernance et l'organisation, je dirais la haute gouvernance.

  • Bryan

    Quand tu dis qu'en 2025, ce n'est pas encore clair si tu resteras président ou pas... Donc c'est dans l'idée que potentiellement tu gardes les deux ou potentiellement tu requitterais la position de CEO ?

  • Gregory

    Non, je requitterais la position plutôt de président. Le CEO, je le garderais, c'est sûr, parce que c'est vraiment ma volonté d'être dans la durée et puis d'être dans l'opérationnel. Mais au niveau de la présidence, c'est vrai qu'on pourrait se poser la question, prendre quelqu'un d'externe qui le ferait très bien. J'ai plein d'idées en tête de gens qui pourraient nous rejoindre et qui pourraient le faire très bien.

  • Bryan

    Et tu as cité les trois P. Quels sont ces trois pays ?

  • Gregory

    Je ne sais pas, je ne l'ai plus en anglais, mais c'est vraiment Stasproch où on devient actionnaire, également propriétaire, président et puis également on a la direction générale en fait. Donc on a vraiment les trois positions en fait.

  • Bryan

    D'accord, ok. C'est un truc anglophone. Donc tu l'as dit, tu es sorti de Qualibroker. Donc là, très concrètement, tu as vendu tes parts, tes actions ?

  • Gregory

    Oui, là maintenant, en effet, c'était un petit peu connecté à ce choix-là. J'aurais pu rester un petit peu actionnaire, je pense, ou accompagné encore, mais ça ne me semblait pas légitime du moment qu'on quitte au niveau opérationnel. C'était pour moi le moment, en effet, de complètement revendre mes parts qui me restaient. Il me reste encore un petit peu de parts. J'avais la chance, dans le cadre de la mise en place du deal avec le groupe international à qui on a revendu, d'avoir cette possibilité. d'avoir un arrangement qui me rachetait mes actions. Le groupe a été plus que correct. Ça s'est fait vraiment très naturellement, dans les règles de l'art. Donc c'était très confortable pour moi également. Mais c'était important de faire une coupure pour passer à l'aventure suivante.

  • Bryan

    Ok. On l'a dit au début, donc Qualibroker dans le domaine du courtage en assurance, Silicom Group IT, donc deux domaines complètement différents. Pour toi, est-ce que ça change quelque chose, la façon de l'idée de manager, de développer un groupe qui n'est pas dans le même domaine dans lequel tu étais avant ou pas ?

  • Gregory

    Alors au début, c'était vraiment ma crainte. Je me suis dit mince, mais à quel point est-ce que je vais être légitime d'être dans un secteur qui n'est pas le mien ? L'assurance, c'était mon métier de base. J'ai fait ça quasiment toute ma vie. Donc d'être dans l'informatique, je me suis dit, oula, est-ce que je vais vraiment être capable ? C'était une faiblesse potentielle. J'étais assez vite surpris en fait à quel point la... C'est du service aux entreprises, c'est du B2B, du service, comme était l'assurance. Donc en fait, il y a énormément de points communs et beaucoup plus que ce que je pensais. C'est vraiment impressionnant à quel point certains préceptes du service de l'assurance, je peux le mettre en place au niveau de l'informatique. Alors, il y a quand même des différences, mais il y a quand même beaucoup de similitudes. Au niveau de la gestion d'entreprise, en tout cas, c'est franchement très, très proche. Je ne me suis pas du tout senti d'un coup trop perdu. Bien sûr, il y a... Il faut comprendre l'environnement, le modèle d'affaires, la façon dont réagit la clientèle, la relation du client avec l'entreprise, les collaborateurs aussi. Il y a plus de différences sur les profils de collaborateurs, c'est quand même des profils différents. D'ailleurs, ce qui est passionnant, ce qui est la chose intéressante, mais pas aussi différent que je pensais. Assez vite, je me suis retrouvé à l'aise dans un environnement que j'ai l'impression de maîtriser.

  • Bryan

    Et donc toi, ton rôle aujourd'hui dans le groupe, dans Silicom Group, quel est ce rôle ? Qu'est-ce que tu fais ? Quelles sont tes ambitions là-dedans, tes objectifs ?

  • Gregory

    Alors, mes objectifs, bon, nous aujourd'hui, on fait un petit peu moins de 20 millions de chiffres d'affaires pour 8 ans de collaborateurs. L'objectif, nous, c'est d'arriver d'ici 2030 avec 50 millions de chiffres d'affaires. Donc c'est quand même plus de doubler la société. Ça va se faire par des acquisitions externes. mais également par la croissance organique, c'est aussi important. Et à titre personnel, mon rôle, c'est clairement d'aller discuter pour ces acquisitions, d'être stratégique. Puis également, ce que j'aime faire, c'est aussi faire grandir les gens qui sont autour de nous. Avec Qualibre Record, on a tellement vécu d'intégration, tellement vécu de choses, que c'est une expérience qu'on a acquise. que j'ai pu acquérir avec les années. Et le but, c'est mes collègues du comité de direction et les collègues au sens large de pouvoir accompagner pour que tous ensemble on puisse grandir et faire grandir la société dans son organisation, dans sa gestion quotidienne, qui est essentielle. Donc moi, je suis plus à un rôle vraiment d'être dans la stratégie, d'être aussi un petit peu le côté visible de l'entreprise. Ça, c'est aussi une volonté d'être un petit peu le côté plus visible média. Mais par contre, dans le quotidien, d'aider mes collègues, d'accompagner, de challenger. Mais de façon vraiment plutôt positive, je ne suis pas là pour être avec le bâton, ce n'est pas du tout l'idée. On est vraiment une équipe et je veux vraiment qu'on ait cette idée d'équipe et que tous ensemble on puisse grandir.

  • Bryan

    Quels sont les défis justement quand tu arrives avec toutes ces expériences d'acquisition ? Justement, on interd'imagine, ils savent que tu as fait grandir des entreprises par acquisition. On l'a dit, on off rapidement, mais donc Silicom Group, ça a grandi par rapport, si on compare à Qualibroker, plutôt lentement. si on prend les deux ?

  • Gregory

    Ouais, alors, c'est discutable, dans le sens qu'on a quand même, Silicom a 6 ans, en effet, ils ont commencé à 2, on est 4 ans. Ah ouais, ok,

  • Bryan

    bon, bon.

  • Gregory

    Ils ont commencé à 2, il y a 6 ans.

  • Bryan

    C'est une belle croix,

  • Gregory

    ça. Voilà, donc, je dirais que c'est à peu près, on est dans le même, un petit peu plus, moins rapide que Qualibre, mais on est quand même dans les mêmes temps de passage, malgré tout.

  • Bryan

    Ah non, non, ok, non.

  • Gregory

    Quand je suis arrivé, on était presque déjà 100, mais maintenant, un petit peu moins, parce qu'on a quand même un petit peu réorganisé l'entreprise. Mais c'est vrai qu'il y a eu cinq acquisitions en six ans. Donc c'est quand même au pas forcé.

  • Bryan

    Mais alors ils ont cette culture du développement comme ça assez rapide ?

  • Gregory

    Je veux dire oui, non, oui, ils ont vécu et les équipes aiment ça parce que c'est passionnant. On est dans une entreprise qui grandit ainsi de suite. Après dans la gestion quotidienne, dans l'interne, c'est quand même un point aussi que moi je voyais de mes yeux de président. On manquait un petit peu de côté intégration et c'est vrai que l'intégration c'est un challenge quand même majeur. Et puis c'est vrai qu'il faut avoir de l'expérience de comment intégrer des sociétés. Et dans le secteur informatique, c'est un petit peu plus compliqué que dans le métier de l'assurance. C'est qu'il y a quand même des dimensions des outils, il y a des métiers différents, il y a des approches différentes. Donc il y a beaucoup plus de discussions autour du métier. Dans l'assurance, il y a quelques discussions dans ce côté-là, mais c'est plus des débats humains et plus des débats d'égo. Alors que dans la partie informatique, on est plus sur des débats de religion. Je prends des exemples un peu bateaux, mais entre celui qui aime PC, qui aime les Mac, on tombe vite dans ces types de discussions. Le but, c'est de mettre les gens ensemble et de les faire fonctionner. Donc là, il y a quand même un gros travail en ce moment. de ramener toutes ces entreprises ensemble et puis de vraiment pouvoir avancer de façon sereine et d'une seule voie en fait et pas d'être cinq sociétés les unes à côté des autres mais vraiment d'une seule voie et là c'est le travail qu'on est en train de faire depuis depuis plusieurs mois et on avance très très vite donc je suis très content de la dynamique de l'équipe en place vraiment du comité de direction mais aussi des collaborateurs au sens large parce que c'est pas facile moi j'arrive en effet j'ai un peu de réputation les gens me connaissent que je vais assez vite je suis assez exigeant parce que voilà j'aime cette compétition et Et puis, les gens avaient bien sûr un peu peur en disant, mince, mais qu'est-ce que ça vous... Les gens ont toute une idée, et derrière ça, ils se font des a priori énormes. Et franchement, j'ai été plutôt bien accueilli, et je trouve que ça se passe vraiment bien. Et puis, j'essaie d'être le plus honnête, transparent possible, de savoir où on va. Ce n'est pas toujours facile d'entendre ce que j'ai à dire, parce que des fois, c'est un peu dur. Mais j'estime que c'est aussi notre rôle de donner des fois les vérités de la situation, de dire... quand c'est vraiment bien, puis d'être content, et puis de valoriser les gens quand c'est bien, mais aussi de dire qu'on doit progresser, et ce n'est pas encore au niveau qu'on doit avoir. Et on doit encore progresser, on a encore, par rapport à nos ambitions, on n'est pas encore au niveau qu'on doit être. Mais c'est un travail, c'est in progress.

  • Bryan

    Tu parles de challenge, de défi, d'intégration, donc l'or d'acquisition. Quels autres challenges tu as ? Là, tu as parlé un peu de l'aspect humain par rapport à la religion d'une marque ou autre, l'aspect technique. En termes de culture, comment est-ce que tu fédères une culture quand tu viens intégrer si rapidement plusieurs entreprises qui ont des cultures potentiellement complètement différentes ?

  • Gregory

    En tout cas, ce que j'ai fait dans ce cas-là, c'est que je suis arrivé, j'essaie de… Faire un peu un état des lieux. Et puis très rapidement, j'ai essayé de mettre en place une organisation qui me ressemblait plus, qui était assez équilibrée, et aussi avec des personnes fortes, des personnes clés fortes. On a beaucoup de personnes clés, mais au sein du comité de direction, je voulais monter une équipe forte au sein du comité de direction, ce qui a été fait. Et on s'est mis d'accord, on est parti au vert avec ce comité de direction pour vraiment se mettre d'accord, mais c'est qui on veut être. Comment on veut être, c'est quoi notre ADN, comment on veut être perçu dans le marché, et puis de l'écrire, de le construire, et de pouvoir amener nos collègues avec nous pour voir s'ils étaient d'accord avec cette approche que l'on avait de notre ADN. Avec Eucoté, je donne quelques exemples, pour nous c'est très important qu'on ait un côté dynamique, qu'on se sente aussi responsable de nos actes. Le côté transparent, honnêteté est très important pour nous, par exemple. Mais l'honnêteté, des fois, tout le monde dit oui, c'est super les boîtes honnêtes, mais c'est dur parce qu'il y a plein de fois, nous, on est honnête jusqu'au bout. On va dire vraiment ce qu'on pense. Donc, ce n'est pas toujours simple à accepter d'avoir cette honnêteté à tous les niveaux. Donc, c'est vraiment essayer de poser un cadre, une vision, des valeurs, une stratégie claire. Puis après, de communiquer. Ça passe par beaucoup, beaucoup de communication pour essayer qu'on soit aligné. Et pour moi, je pars toujours du principe que plus les gens sont alignés en effet entre eux, plus la boîte, elle avance. Et c'est un gros travail de communication. On doit beaucoup communiquer. Mais aujourd'hui, on a la chance d'avoir des outils qui nous aident par rapport à, si je prends il y a 15 ans, c'était beaucoup plus compliqué de communiquer qu'on est sur plusieurs sites. Là, aujourd'hui, Silicom, on est à Genève, Lausanne, Fribourg et Sion. Donc c'est vrai que ce n'est pas simple toujours qu'il y ait un alignement entre les régions, des gens de pas du même métier. Mais on essaie quand même d'être dans des zones où il n'y a qu'une seule communication, la même pour tout le monde, et que la ligne soit la plus claire possible.

  • Bryan

    Là, tu utilises certains moyens spéciaux, outils informatiques ou vous fédérez à travers des events ou des cafés virtuels ?

  • Gregory

    Alors, en effet, déjà toutes les semaines, c'est quelque chose que j'avais déjà mis en place chez Qualibroker, que j'appréciais énormément de faire parce qu'on était aussi multi-sites. Et puis, c'est en fait à la suite du Covid qu'on a gardé ça. C'est vraiment que tous les lundis matins, on a en fait un café virtuel de 15 minutes où vraiment c'est la zone d'information. Et c'est toutes les semaines, c'est hebdomadaire. Et on va prendre 15 minutes pour expliquer ce qui s'est passé dans la semaine, passer les messages clés, rappeler les points essentiels. Alors, c'est que 15 minutes, ça ne déborde pas, c'est millimétré, on ne déborde jamais sur 15 minutes. Si après 5 minutes, on n'a plus rien à dire, on arrête. Ce n'est pas le but de faire 15 minutes pour faire 15 minutes. Et on a vraiment tout le monde qui se connecte. Et c'est un peu le lancement de la semaine. Et on est sûr que tout le monde a le même discours. Ça, c'est un premier point qui est pour moi essentiel. Le deuxième point, c'est qu'il faut aussi qu'il y ait des événements, que les gens se réunissent. Parce qu'on est en... J'ai un de mes collègues qui dit toujours on n'est pas une équipe si on ne se réunit pas. Les gens qui ne se réunissent pas ne peuvent pas être une équipe. Donc ça, il faut aussi les réunir avec des événements et il faut aussi avoir un côté un peu lâché prise, avoir du plaisir dans ce qu'on fait. On ne lance pas des fusées sur la Lune, donc on peut être détendu, faire du très bon travail, mais quand même avoir du plaisir et avoir du fun dans l'activité. Et ça, on essaie quand même aussi d'insuffler cette philosophie-là.

  • Bryan

    Tu as parlé de ton rôle qui aujourd'hui... Justement, de faire ce que tu viens de dire là, fédérer, faire en sorte que l'intégration des entreprises que vous allez acquérir se fasse de manière plus fluide possible. Cette partie un peu PR, donc relations publiques. Je vais te poser une question. Je te disais avant, Tang m'a parlé de toi parce qu'on disait qui sont les prochains. J'ai dit Grégory. Il est vraiment bien Grégory. Il me disait que c'est une machine de guerre en vente. Tang, en tout cas, c'est comme lui le dit, il ne se considère pas un bon commercial. Lui se considère comme une personne introvertie et qui maintenant fait de la com. Il a dit Grégory, c'est mon autonome. C'est le vendeur incroyable. Donc, cette partie-là, toi, tu as une partie vente, je ne sais pas, purée dure un peu.

  • Gregory

    Alors, clairement, déjà, c'est gentil qu'il dise ça. J'apprécie. C'est une bonne langue. C'est sympa qu'ils disent ça. C'est d'où je viens. Je viens quand même du monde à la base du commercial. Puis moi, je suis un passionné. Donc, j'ai cette énergie où je veux convaincre en fait. La vente, c'est convaincre. Et moi, j'aime ce côté de convaincre, ce qu'on fait. Donc, c'est clair que je n'ai pas besoin de beaucoup me forcer. J'aime ça. Et après, pour l'organisation aujourd'hui, ce qui est compliqué dans ma position, c'est que je ne peux pas être celui qui doit être… la marque, positionner la marque, être dans celui qui a l'écosystème avec le réseau et animer le réseau autour de l'entreprise, puis en guillemets être le vendeur, c'est compliqué. Donc on a plutôt une organisation aujourd'hui, moi je suis plutôt un ouvreur de porte, en plus dans la partie IT, il faut quand même le dire, c'est pas mon métier, donc je suis pas d'une légitimité, je peux avoir un réflexe, un patron d'entreprise, comprendre comment moi je digitaliserais une PME, ça c'est quand même quelque chose que... Je suis dans pas mal de conseils d'administration, donc j'ai cette sensibilité-là. Mais après, la partie vraiment technique, ce n'est pas mon métier. Et heureusement, tous mes collègues sont bien plus forts que moi sur ce sujet-là. Donc, mon rôle, c'est d'ouvrir des portes, leur permettre d'arriver, puis de les accompagner, puis d'aider à offrir des possibilités à nos contacts, à nos prospects, à nos clients. C'est ça la meilleure approche. Donc oui, je fais du commercial tous les jours, mais non, je ne prends pas mon téléphone pour appeler du commercial.

  • Bryan

    Est-ce qu'un ouvreur de porte ou un facilitateur n'est pas en quelque sorte un commercial ? Et quand on dit commercial, j'ai l'impression, alors pour moi il faut appeler un chat un chat, parfois on a cette idée un peu péjorative du commercial. Mais concrètement commercial, si on veut l'embellir, on dit qui est account manager ? C'est ça.

  • Gregory

    Le côté commerçant, moi, je n'ai aucun souci. Au contraire, c'est un magnifique métier. Le commerçant, c'est un très beau métier qui est très important. Comme tu dis, souvent péjoratif à tort parce qu'il n'y a pas d'entreprise sans vente. Il n'y a pas de chiffre d'affaires. Il y a quelques exceptions, mais c'est rarissime. Donc, non, non, clairement, mon rôle, je fais partie de la chaîne, du process commercial. Je fais partie d'une partie de cette chaîne-là en travaillant sur le réseau, en ayant cette dynamique de vente ou de mise en avant. Et moi, je vois aussi que les... Nos prospects clients sachent que je suis proche quand même de l'activité et que s'il y a un problème, je veux qu'on puisse m'appeler, mon téléphone est ouvert et on m'appelle et je puisse intervenir et aider pour que ça fluidifie les échanges. Donc bien sûr, je fais un peu de relations publiques, mais les relations publiques c'est du commercial. Et je pense que le rôle du CIO, du patron d'une boîte aujourd'hui, de plus en plus de PME veulent travailler, veulent avoir ce contact avec des dirigeants parce qu'on veut avoir l'accès direct. Donc je pense que c'est notre rôle aussi, chacun peut s'organiser différemment. Mais moi j'aurais de la peine à ne pas jouer ce rôle-là, j'aime trop ça. Et je pense que ça a un impact quand même positif pour l'entreprise. Et mes collègues en jouent très bien, ils savent très bien l'utiliser. En me disant Ah mais là, je sais que tu connais quelqu'un, je sais que tu peux nous aider, ouvre-nous une porte par ton réseau. On a vraiment, sur la partie commerciale, qu'on parle un peu de chasse, on parle souvent des éleveurs et des chasseurs. La partie chasse, moi j'aime dire, on chasse en meute en fait. C'est vraiment ce côté, on est en équipe. Et chacun a son rôle dans la meute pour faire fonctionner et gagner des clients, c'est important et c'est aussi plaisant.

  • Bryan

    Tu as parlé de ton comité opérationnel de direction. Tu as un directeur vente ?

  • Gregory

    Oui, bien sûr, il y a un directeur commercial qui est essentiel. J'ai vraiment besoin de lui. C'est vraiment le relais, la personne avec qui j'échange le plus à l'intérieur de l'entreprise parce que je l'ai quasiment tous les jours, parce qu'on échange beaucoup sur les stratégies, sur comment on doit faire. C'est vraiment mon pendant sur cette partie-là. Et heureusement qu'il est là. Il est très bon. En plus, heureusement qu'il est là parce que je ne pourrais pas faire ça seul. Je n'ai pas les compétences.

  • Bryan

    tu ouvres des portes, on t'appelle pour ton réseau, tu étais à l'époque, je crois que c'est quand je dis à l'époque, c'était pas il y a 10 ans mais notre épisode je crois qu'il était on l'a fait il y a 3 ans, il me semble tu étais président de Entrepreneurs Organization, donc I.O est-ce que tu es toujours, tu fais toujours partie de I.O alors oui,

  • Gregory

    je suis, en fait j'ai quitté I.O après ma présidence parce que Pour une raison simple, c'est qu'au sein de Qualibroker, on commençait à rentrer dans un côté très grand groupe. Je me sentais moins entrepreneur à l'intérieur de l'entreprise. Donc il y avait un côté, je me sentais moins légitime, parce que j'étais moins entrepreneur, je dirigeais, on avait plusieurs centaines de collaborateurs, donc c'était un autre fonctionnement. Et puis en fait, quand je suis retourné chez Silicom, c'est une des premières choses que j'ai fait. Ah ouais ? C'est que j'ai dit, j'ai rappelé mes amis d'I.O. en disant, je vais revenir parce que je me ressens nouveau, je dirais légitime de pouvoir échanger. Et je ne voulais pas rester dans I.O. et puis être celui qui disait, alors je vous rappelle en 2012, voilà ce que j'ai fait. J'aime pas ce côté que du passé, déjà on peut apporter de la valeur, mais moi j'aime être dans l'action et dans le aujourd'hui plus que vraiment dans le passé. Donc naturellement, j'ai... Je suis retourné chez I.O. avec beaucoup de plaisir, retrouver mes réflexes du passé, mais je ne suis plus au board du tout. Je suis vraiment un membre comme les autres et ça me va très très bien.

  • Bryan

    Je me pose toujours la question, moi je fais partie du GJD, le groupement des jeunes dirigeants, et très récemment de l'APM, l'association pour le progrès du management. Là c'est plus sous forme de séminaire si on veut, c'est des experts qui viennent généralement de Paris. et puis qui ont une expertise incroyable dans certains domaines. Typiquement dans la partie conseil d'administration, il y a une personne que moi je n'avais pas vue, je n'étais pas encore là. Si je ne dis pas de bêtises, il s'appelle Antoine Maillot. Ça te dit quelque chose ? Si je ne dis pas de bêtises. C'est une personne qui gère, qui est le président du conseil d'administration d'une famille, une holding qui a le roi Merlin, des entreprises énormes françaises. C'est plusieurs milliards sous gestion de cette famille-là. On a des gens comme ça qui viennent. Je me pose de plus en plus la question parce que là, la PM, c'est une demi-journée, voire un peu plus par mois. Encore une fois, c'est un réel enrichissement avec des gens aussi qui sont bienveillants, qui ont des entreprises. Donc, c'est toujours un plaisir de se rencontrer. Et le GJD, c'est un petit peu plus basic dans le sens une bouffe de temps en temps, des gens qui ont des entreprises d'une taille plus ou moins grande, il n'y a pas trop de restrictions pour y entrer, contrairement à I.O. ou à l'APM, où l'APM c'est aussi assez restrictif et puis c'est un groupe qui est plutôt petit. Je me pose de plus en plus la question maintenant que je suis dans une startup. Il y a SolarSplit, il y a Will.i.Telecom, c'est une entreprise qu'on a avec mon père que je veux aussi bien développer. À quel point est-ce que ce temps est vraiment bien alloué ? hors réel développement. Et donc là, c'est intéressant d'avoir ton retour qui, alors tu ne te sentais plus correspondre à I.O. de par l'activité ou le développement de Qualibroker, mais par contre, maintenant que tu es retourné chez Silicom, directement, c'est une des premières choses que tu fais. Pourquoi ?

  • Gregory

    Parce que j'avais vraiment, moi c'est aussi une soupape, c'est un modèle, mais c'est une soupape pour moi d'échange, aussi de réseau, c'est un endroit où on rencontre plein de gens qui nous ressemblent, qui nous font grandir, donc moi j'avais besoin encore de retrouver cette dynamique là. Elle m'a beaucoup, elle m'a quand même manqué, quasiment en deux ans je n'ai pas été dans I.O., donc elle m'a quand même manqué. Après, comme tu disais, sur la partie du temps, moi j'essaie toujours d'analyser, de me dire, est-ce que vraiment ça m'apporte encore de la valeur ? Et je peux être assez strict. Je te donne un exemple, j'étais rentré dans Apia, qui est une association qui était pour tout ce qui était administrateur indépendant, qui est une très belle association. Mais voilà, je ne retirais pas la valeur, je ne voyais pas l'intérêt. Après quelques séances, je ne me sentais pas complètement à l'aise dans le système, peut-être à cause de mon âge, pour différents points, alors que c'est des gens de qualité.

  • Bryan

    Des gens plus âgés ?

  • Gregory

    Des gens plus âgés, des gens vraiment plus âgés. Et moi, c'est clair que je faisais de plus en plus de conseils d'administration. Donc, je trouvais intéressant d'avoir cette casquette administrateur indépendant et de pouvoir être dans cette case-là. Mais je me suis rendu compte aussi que ça commence à arriver, mais il n'y a pas beaucoup de... Jeune, entre guillemets, 43 ans, c'est pas si jeune que ça, mais il n'y a pas beaucoup de vraiment... Le conseil d'administration a encore réservé à une population, on va dire 60 et plus, et en tout cas dans l'image qu'on peut en avoir. Et c'est vrai que c'est quelque chose qui devait, qui je pense devait évoluer, et puis moi je ne me sentais pas totalement en adéquation, et on a peut-être une génération... On aime bien faire plein de choses. La preuve, tu parles que tu es dans une startup, que tu as l'entreprise avec ton papa, tu fais un podcast. Ça, c'est typiquement quelque chose de cette génération. On a besoin de faire plein de choses. On n'aime pas trop nous mettre dans une case. On aime moins nous mettre dans une case. Dans le passé, je pense que c'était le marché qui attendait de ça. Tu étais vraiment dans une case et tu ne pouvais faire qu'une seule chose. Aujourd'hui, on a plus un portefeuille d'action, un portefeuille d'activité. Je ne me retrouvais pas. Très rapidement, après un an, j'ai dit que j'arrête. Ça ne me correspond pas.

  • Bryan-intro

    Qu'est-ce que tu penses justement de faire plein de choses ? Ça c'est une autre question que je me pose parfois mais concrètement si je n'avais pas de podcast c'est très binaire ce que je dis mais si je n'avais pas de podcast, pas de Solar Split et que 200% ou les télécoms ou l'inverse que Solar Split ou l'inverse que le podcast j'ai l'impression que tout d'un coup en faisant une seule chose j'irais beaucoup plus vite, peut-être beaucoup plus loin de manière beaucoup plus... plus grande...

  • Gregory

    Moi, je prends le problème dans l'autre sens. La question que je me pose, c'est de me dire qu'est-ce qui me drive, c'est quoi mon plaisir ? Parce qu'il ne faut pas oublier qu'on fait tout ça, on aime l'entrepreneuriat, on aime les entreprises, on aime développer des choses, mais il faut se rappeler pourquoi on fait les choses. Et ça, je pense que c'est quand même le point clé. Et personnellement, je suis sûr que si tu faisais que une activité, tu serais peut-être malheureux, peut-être qu'en effet, dans ton entreprise, peut-être que tu serais deux fois plus grande, peut-être, mais est-ce que tu serais plus heureux ? Je ne pense pas. Et en fait, c'est ça qui est intéressant, c'est de se dire qu'est-ce qui m'amène du plaisir et être conscient de ça. Après, il y a des sacrifices à faire, il y a des choices à faire par rapport à ça, mais il faut bien se dire c'est quoi le plus important. Et quand on a défini ce qui est le plus important, après, on s'organise son environnement en fonction de ça. Si c'est uniquement de grandir, faire de l'argent, de nouveau, il n'y a pas de jugement de valeur par rapport à ça, c'est un choix. Mais si c'est que ça... C'est clair, il faut mieux faire qu'une activité, se concentrer le plus possible, travailler 20 heures par jour. Il y a plus de chances d'y arriver, c'est certain. Après, est-ce que les gens, 20 ans après, se retrouvent heureux là-dedans ? Moi, c'était sûr que non, mais après, il y a des gens, la réponse est oui. Mais il n'y a que personnellement, on peut répondre à cette question.

  • Bryan-intro

    Et toi alors, quelles sont ces activités que tu fais ?

  • Gregory

    Alors moi aujourd'hui, j'ai vraiment réfléchi à ça assez longuement. Moi j'ai deux points qui m'ont toujours driveé. Un, c'est vraiment le côté du projet. Moi j'aime ce côté résoudre des problèmes, projet, vraiment être dans le cœur de la stratégie d'entreprise. Donc moi j'essaie d'organiser tout mon environnement de mon écosystème autour de la stratégie d'entreprise. Et puis j'ai une obligation, une problématique à gérer que je veux absolument, c'est avoir du temps. Donc c'est vrai que je veux ça, mais par contre ce que je ne suis pas prêt à casser, c'est quand même d'avoir le maximum de temps. Je vois trop d'entrepreneurs et d'entrepreneuses qui sont en train de courir, essouffler, disent j'en peux plus, je ne sais plus comment m'en sortir Et c'est terrible. On fait ça pour être libre. L'entrepreneuriat, c'est pour trouver la liberté. Et en fait, les gens deviennent prisonniers de leur propre entreprise, ce qui est terrible. Donc aujourd'hui, je pense que moi, c'était ma rigueur, je voulais du temps. Absolument, je voulais faire ça, mais avec du temps. Après, il y a des conséquences. C'est-à-dire que si on veut du temps… Il faut qu'on engage plus de gens, il faut faire des fois son travail. Qui dit engager des gens, ça veut dire peut-être gagner moins bien sa vie, accepter d'avoir un moins gros salaire, pour avoir justement du temps. Donc après, c'est des choix qu'il faut faire. Donc moi, aujourd'hui, en effet, j'ai Silicom qui est un projet qui me plaît. À côté, j'ai le côté conseil d'administration que j'adore, parce que je suis dans ces conseils et puis on parle de stratégie et ainsi de suite. Même si des fois, le conseil d'administration, pour moi, en tout cas dans la PME, des fois, c'est un petit peu rigide et des fois, je trouve que ça manque un peu d'agilité. et je fais aussi pas mal maintenant de plus en plus d'accompagnement où j'aide certains amis entrepreneurs à les aider sur l'acquisition externe à échanger justement sur l'organisation comment être plus libéré au niveau du temps parce que je suis assez bien organisé en général et puis ça, ça me plaît beaucoup parce qu'il y a beaucoup de un peu de give back on s'entraide et là j'y trouve beaucoup de plaisir et voilà, moi j'essaie de tout driver au maximum sur le plaisir et après quelques actions voilà, récemment aussi j'ai commencé un blog avec Bilan et j'ai fait un blog parce que ça me plaisait de parler sur tout ce qui est bilan et de toutes les PME au niveau de la Suisse romande. Je fais partie d'un fait d'IO, mais je fais partie également de Suisse Wouz Wou, qui met en avant des personnalités en Suisse. Je fais partie du prix SVC, Suzanne Sherklub, qui met des entreprises. J'ai vu passer ça. Voilà, c'est maintenant cinq ans que je suis dans le jury du prix SVC. Et ça, c'est passionnant. On rencontre des entreprises incroyables en Suisse qu'on ne connaît pas. Moi, je suis un peu driveé par le côté ce qui me plaît. Bien sûr, il faut quand même gagner sa vie, il faut quand même s'en sortir. Mais... Au bout d'un moment, on n'a pas besoin de nouveau d'avoir deux Porsche. Ce n'est pas ma vision des choses. Moi, je suis plus drivé par le projet que vraiment par le financier.

  • Bryan-intro

    Est-ce que tu arriverais à donner un espèce de pourcentage de charge par rapport à toutes tes activités pour la partie Silicom Group ?

  • Gregory

    Oui, c'est extrêmement clair. Dans mon fonctionnement aujourd'hui, je ne veux pas dépasser un 50

  • Bryan-intro

    de mon temps je te pose cette question parce que moi j'ai des réflexions par rapport justement à ces deux entreprises en l'occurrence donc oui les télécoms c'est Solar Split où à un moment donné Il faudra qu'il y ait un switch selon le développement de Solar Speed ou selon le développement de WeLight Telecoms. La grande question, c'était aussi de savoir potentiellement, après évidemment je suis conscient que ça dépend aussi du secteur d'activité, ça va dépendre de ce qu'on veut et de ce qu'on peut faire, mais quel est potentiellement le pourcentage minimal pour être dans un OC, dans un comité opérationnel ? Et donc là, toi, tu dis environ 50 Moi,

  • Gregory

    je pense même qu'un 40 si c'est bien structuré, si on a des équipes qui sont fortes en dessous, un 40 on peut le faire, même avec des entreprises. Alors après, plus c'est grand, plus c'est facile. Il ne faut quand même pas négliger ça. Je pense qu'en effet, au LibreCore, j'ai connu un peu les étapes différentes tailles, de 5 à plusieurs centaines. C'est quand même… Moi, j'ai quand même vu une différence de moins de 100, plus de 100. C'est-à-dire que moins de 100, très vite, on est quand même encore un peu happé par l'opérationnel. Après, plus de 100, c'est un peu plus facile de les prendre à la distance. Mais en termes d'organisation, si on est bien organisé, si on a une bonne équipe, moi, je pense qu'à 40 on peut diriger une entreprise de façon très, très correcte. Et à 40 on est obligé d'être concentré sur l'essentiel. C'est sûr. Et puis, il y a tellement de dirigeants qui tombent, malheureusement, à gérer des petites choses, à faire du micromanagement, parce que c'est humain. Moi, j'étais le premier à faire ça. En fait, ça permet vraiment... Quand on se dit qu'on n'a que 40% de son temps pour diriger une entreprise, on doit être efficace et puis on n'a pas le temps de chômer. Puis on doit mettre de l'intelligence dans ce qu'on fait. On doit vraiment mettre de l'intelligence dans ce qu'on fait. Et ça, c'est passionnant.

  • Bryan-intro

    Et c'est quoi bien s'organiser alors ?

  • Gregory

    Ce que je veux réaliser, c'est déjà de se dire, est-ce que les gens qui sont autour de moi, c'est leur laisser la place pour qu'ils se responsabilisent et qu'ils puissent grandir ? C'est clair que si on micromanage, peut-être le patron qui tout passe par lui, est trop courant de tout, avoir peur que son collègue, il va faire des erreurs, on n'est que là-dedans, c'est impossible de prendre de la distance. On se dit toujours, ils ne sont pas assez bons, ils ne sont pas encore prêts. Moi, je pense à dire, voilà, on a tous fait des erreurs, on en fait tous les jours. Donc moi j'aurais tendance vraiment à les pousser Je dirais à mes collègues Je leur dis, sachez que moi mon rôle C'est pas vraiment pas de prendre Je dirais au coeur de tout De loin pas, prenez-vous Moi je suis là, si vous avez besoin de moi N'hésitez pas à m'appeler, je suis à disposition Mais par contre, si vous êtes à l'aise Il faut foncer, mais foncez Il y a quelques garde-fous, qui sont des garde-fous financiers Ils peuvent pas faire n'importe quoi sur quelques investissements Mais dans le quotidien Les gens ont du bon sens C'est... Leurs échecs seront aussi mon échec. C'est aussi à moi, dans mon rôle, de les suivre, qu'on fait notre entretien tous les 15 jours. On parle des problématiques, on se coach, on s'entraide. C'est essentiel.

  • Bryan-intro

    Accepter l'imperfection.

  • Gregory

    Oui, mais ça fait partie du truc. Et puis, il n'y a pas qu'un chemin. Il n'y a pas qu'une vérité. Il y a plein de modèles différents. Et c'est ce qui rend d'ailleurs la beauté, cette force collective, c'est ce qui rend la force d'une entreprise. Si c'est que one man show et qu'il n'y en a qu'une personne, on sait tout, on sait mieux que tout le monde. Il faut un peu de vision, il faut du drive, il faut arbitrer de temps en temps. Il n'y a pas le choix, c'est le rôle du patron. Mais par contre, il faut quand même que les gens puissent s'exprimer et leur laisser beaucoup de place. Parce que moi, je suis toujours impressionné qu'on laisse la place aux gens comme ils grandissent. C'est clair que si on les enferme... ils n'osent pas prendre leur place. Donc il faut laisser de la place pour qu'ils puissent grandir.

  • Bryan-intro

    Et là, maintenant, Silicom Group, vous êtes dans un monde, pas vous êtes dans un monde, vous êtes dans le monde de l'IT, en termes d'organisation. Tu connais Pascal Meyer, tu connais Coca.ch. Bien sûr.

  • Gregory

    J'étais avec Fabio de Coca hier soir. C'est le hasard qui fait la chose. J'étais avec Fabio de Coca hier soir. On parlait de l'holacratie, je suis sûr que tu vas me le dire là.

  • Bryan-intro

    C'est ça, exactement. Je voulais avoir ton retour par rapport à l'holacratie.

  • Gregory

    Pour petite histoire, on a Fabio, magnifique, qui nous a fait une super présentation hier de comment ils avaient mis en place l'holacratie au sein de Coca. C'était passionnant.

  • Bryan-intro

    Mais ?

  • Gregory

    Mais oui, franchement, il l'a très bien présenté. Ce que j'ai beaucoup à dire, bien évidemment, ce n'est pas simple. Il est chouette. Moi, le sentiment que j'ai, c'est qu'il y a beaucoup d'énergie et de temps qui est passé pour mettre l'holacratie en place. Beaucoup de temps où on discute de soi-même, on se regarde un peu le nombril en disant mais comment on est organisé ? Qu'est-ce qu'on fait ? Donc, toute cette énergie-là, la question, c'est est-ce qu'elle vaut la peine ? Ce qui est positif, c'est que si les gens ont du plaisir là-dedans, si ça permet d'aligner les gens, ce qui est apparemment le cas quand même, parce qu'on clarifie les rôles de chacun, on met tout plus clair, ça, c'est très positif. Moi, ce qui m'inquièterait, c'est de me dire mais qu'est-ce qui m'inquiète ? Dans ce que je lui ai dit, je dis mais... Combien de temps ? Ça a l'air quand même de passer beaucoup de temps là-dessus. Et puis, est-ce qu'après, d'un seul coup, on ne crée pas une entreprise qui commence à être habituée à que se regarder soi-même et pas à se regarder le reste ? Ça, c'est une de mes craintes. Par contre, le modèle en cercle avec des rôles, ça m'a beaucoup parlé. Je le connaissais déjà un peu, mais... On est entré dans les détails. Ça, ça m'a quand même fait me poser des questions en termes d'organisation. Parce que nous, on a une organisation aujourd'hui un peu plus traditionnelle, même si c'est très plat. On n'est pas du tout dans une pyramide. On est vraiment quelque chose de très, très plat. On a quand même des fois des rôles où celui qui est à gauche dans l'organigramme, il pourrait avoir un rôle dans la partie droite de l'organigramme. Et c'est vrai que la partie en cercle permet quand même de résoudre cette problématique-là et d'éclairer les gens et puis pas de mettre les gens dans des cases figées. Et ça, c'est quand même un côté positif. Je pense que dans une organisation plus traditionnelle, on peut garder cette dynamique, mais ça passe par beaucoup de communication, par beaucoup d'ouverture, par une culture du feedback qui est très forte. Parce que si ton collaborateur, ton collègue, il te dit moi j'ai le ras-le-bol de faire que ça, j'aimerais m'occuper de ça c'est-à-dire si on lui dit mais non, t'es dans ta case, circule, il n'y a rien à voir c'est compliqué. Alors qu'on peut être à l'écoute et trouver des solutions. Et ce côté parcercle, je pense, met beaucoup de dynamique. Après le côté autonomie complète, que toutes les décisions... Beaucoup de décisions, pas toutes, mais beaucoup de décisions sont prises par l'intelligence collective, par les équipes. C'est clair que avec ma culture, je suis un peu flippé. Je trouve génial que ce qui arrive soit extraordinaire, mais j'aurais peur de la mettre en place à certains niveaux. Parce que j'ai toujours peur de l'alignement des intérêts. Et puis est-ce que nos intérêts sont toujours alignés ? C'est une vraie question. Donc voilà, je préfère encore aujourd'hui. Ce n'est pas quelque chose que j'aimerais mettre en place, mais je suis beaucoup moins, je dirais, rigide par rapport à ça que ce que je pouvais l'être. on va dire il y a 2-3 ans et surtout je crois qu'il y a aussi beaucoup de gens on a eu beaucoup de communication sur son théologie avec aussi une image très blanc noir Je crois qu'il faut aussi d'avoir qu'il y a différentes couleurs qu'on peut amener. Et ce n'est pas d'un côté ou de l'autre. On peut un peu gérer son curseur. Et il y a du bon là-dedans parce que les valeurs qui sont derrière, elles ne sont clairement pas mauvaises, elles sont même très bonnes en fait. Donc ça, il faut quand même l'écouter. Et il faut quand même être à l'écoute de ça, je pense, en tant que dirigeant. Et on ne peut pas juste dire, non mais c'est des rêveurs qui ne veulent plus qu'il n'y ait de patron. Ce n'est pas aussi simple que ça. Et heureusement, il n'y aurait pas autant de gens qui adhèreraient d'ailleurs.

  • Bryan-intro

    et moi je suis un peu je suis plutôt dans une écoute à observer ça aujourd'hui un peu de loin mais je trouve intéressant c'est Jean-Marc Félisdorf que tu connais de Tipeee et ça maintenant que j'ai eu aussi sur ce podcast qui lui était et est toujours alors c'est pas réticent le mot que je cherche mais eux sont très horizontaux justement ils sont très loin dans cette démarche là mais ils n'ont pas, si on veut, le label holacratique. Par contre, ils sont organisés en cercle, ils sont agiles, ils sont bicorps, ils sont au max d'où tu peux aller sans la dernière étiquette label holacratique. Je ne sais pas si tu as déjà échangé à ce sujet avec Jean-Marc.

  • Gregory

    Je connais extrêmement bien Jean-Marc, on se connaît aussi à titre personnel, donc c'est quelqu'un que je connais très bien. Mais c'est lui aussi qui m'a beaucoup... ouvert par rapport à l'allocratie, par rapport à ce côté couleur. C'est lui qui disait ce côté curseur. J'en remarque ce côté-là, ce côté curseur. Et c'est vrai que lui, typiquement, il a adhéré aux valeurs qui étaient derrière, mais il y a un petit endroit où il n'était pas à l'aise de lâcher et il a décidé de ne pas le lâcher. Et ça, je trouve extrêmement intelligent de comment il l'a fait. Et c'est la preuve qu'en fait, on peut aller à un bout, mais on n'est pas obligé d'aller jusqu'au bout du modèle. On peut choisir à quel point on peut souscrire au modèle ou pas. Donc à mon avis, on parle de locratie, mais c'est aussi le côté de respecter les gens, de trouver des modèles où on intègre plus nos collègues en termes de responsabilisation. Et ça, c'est quand même très positif. On a besoin. On veut que les gens soient avec nous dans l'entreprise. On est trop souvent le patron à dire je suis tout seul dans mon coin, mes collègues ne se rendent pas compte ainsi de suite. On a besoin de partager ça. Donc si on peut partager un peu cette responsabilité et de pouvoir en effet faire grandir en même temps les gens autour de nous, franchement, je vois que c'est positif.

  • Bryan-intro

    un exemple que j'avais beaucoup apprécié et je crois pas qu'on en avait parlé pendant le podcast c'était en off une fois il y a justement 2-3 ans la première fois que j'avais échangé avec Jean-Marc où il me disait la problématique quand tu ouvres tout c'est que tu ouvres tout ça veut dire que si l'entreprise va mal potentiellement tout le monde va le voir aussi et la question est-ce Est-ce que tout le monde est prêt à assumer que l'entreprise va mal ? Est-ce que tout le monde a les nerfs assez solides pour continuer alors que l'entreprise va mal ? Et si l'entreprise va mal, on peut en tant qu'entrepreneur se dire Dans tous les cas, on va continuer, l'entreprise va mieux aller l'année prochaine ou dans deux ans. Concrètement, l'équipe n'a pas besoin de savoir tant qu'eux, ils ont leur même salaire, ils sont payés, tout va bien, entre guillemets. Ils n'ont pas besoin d'avoir cette crainte et cette peur et ces insomnies. C'est là où lui me disait, c'est bien, mais il y a une partie peut-être...

  • Gregory

    Ce n'est pas forcément fait pour tout le monde.

  • Bryan-intro

    C'est ça, exactement.

  • Gregory

    Je pense que c'est un miroir quand on fait ce type de démarche. Très vite, on a un miroir, on se met à nu, puis tout le monde en effet voit qui on est dans l'entreprise. Donc ça, c'est un vrai challenge. Est-ce que tout le monde accepte ça ? C'est clair que du moment qu'on fait de l'holocratie avec un modèle aussi ouvert, je pense qu'il y a... Mais que ce soit ce modèle-là ou un autre... Du moment qu'on a une culture, qu'on veut mettre une culture forte avec quelque chose de très bien communiqué, extrêmement clair, c'est-à-dire que le flou a tendance des fois à en faire un peu de tout. Mais par contre, on se plaint qu'on a du flou, on se plaint que les gens ne soient pas vraiment à fond. Alors, comme on veut que les gens soient derrière le projet et que c'est vraiment s'identifier à la société, il faut mettre de la clarté. Mais quand on met de la clarté, ça peut être l'anocratie, mais il y a différents autres modèles, quand on met de la clarté, naturellement, il y a des gens d'un coup qui se disent Ah, si c'est ça, en fait, ça ne me plaît pas mais au moins l'avantage de ça c'est que quelques temps après les équipes évoluent, ça change et on est au moins sûr que les gens qui nous rejoignent adhèrent à cette vision là et on a plus de chance de bien vivre ensemble que d'avoir un peu un flou c'est compliqué après gérer au quotidien après ce que je trouve intéressant c'est c'est

  • Bryan-intro

    un concurrent c'est un de vos concurrents maintenant je pense Je ne pense pas, je suis quasiment sûr. Toi, tu as une veille, tu sais, si je te dis une entreprise, si tu es un concurrent ou pas. Oui,

  • Gregory

    je pourrais être. Uditis. Oui, bien sûr.

  • Bryan-intro

    Tu es un concurrent qui a été racheté.

  • Gregory

    Exactement, mais c'est vrai. Oui, oui, clairement.

  • Bryan-intro

    Mais Uditis, donc Michel Perrin, qui est l'ex-CEO, directeur général, c'est lui qui avait sorti vraiment la spin-off du CSM à l'époque. C'était en 2000, je crois, ou 2001, que je connais bien et que je salue par la même occasion s'il nous écoute. c'est de lui entre autres que j'apprécie ce type d'organisation l'holacratie et ce que j'aime bien de Michel c'est que lui il dit oui on note donc Uditis est à cette organisation holacratique pour lui il faut faire attention de ne pas entrer dans un dogme et potentiellement si tu deviens une entreprise holacratique tu vas entrer dans ce dogme Et donc ce que je trouve intéressant c'est que eux-mêmes en étant holacratiques il y a quand même un étage pour certaines décisions. Et ça, je trouve hyper intéressant, un peu comme le fédéralisme.

  • Gregory

    Oui, je vois bien comment le modèle... Ça, je pense qu'il y a de nouveau... Chacun peut mettre le curseur, la limite, et personne n'oblige de rien, en fait. C'est pas on rentre dedans, on se fait aspirer, on n'a pas le choix. En fait, c'est une boîte à outils. Moi, je le vois plutôt comme une boîte à outils. C'est une autre boîte à outils de management. à utiliser à bon escient selon son organisation, selon son affinité, selon aussi l'étape, selon la stratégie de son entreprise. Moi, je donne un exemple. C'est clair que l'holocratie, moi, ce qui me ferait peur, typiquement dans le domaine sur Silicom, c'est comment on veut faire quand même l'acquisition externe et d'intégrer des sociétés. Aujourd'hui, il y a quand même majoritairement des entreprises qui ne sont pas holocratiques dans le modèle. Imaginons qu'on a 20 collaborateurs à intégrer qui n'ont jamais connu de holocratie, ainsi de suite. À chaque fois, on devrait passer une énergie énorme à intégrer des gens pour comprendre quel est notre modèle. Et donc avec un risque plus important, je pense, un a priori, parce qu'aujourd'hui c'est un a priori plus fort, et les gens prendraient décision de quitter l'entreprise en disant Oula, c'est une boîte démocratique, ça ne va pas me parler Donc j'aurais peur de ça, aujourd'hui, mais peut-être que dans deux ans ce ne sera plus le cas.

  • Bryan-intro

    Oui, c'est sûr qu'il y a d'autres enjeux aussi. Ce n'est pas que tu as ton écosystème qui ne va pas trop bouger et que tu viens parler avec eux et tu dis Bon, allez, on fait le pas, on ne fait pas le pas. Oui, c'est… Ok. Je comprends tout à fait. J'ai noté investissement. Je ne sais plus exactement pourquoi, mais tu as dit quelque chose qui m'a fait penser à l'investissement. Peut-être… Alors, tu as mentionné quelques conseils d'administration dans lesquels tu sièges. Est-ce que lorsque tu entres dans le conseil d'administration, je réfléchis en même temps que je te parle, non, généralement, ça va dépendre, mais tu ne vas pas forcément investir. Non. Mais est-ce que tu investis, toi, en tant que business angel ?

  • Gregory

    Alors... Pas du tout sur de la start-up, parce que c'est pas mon métier, c'est pas ma compétence en fait. C'est juste pas ma compétence. Il y a des gens qui sont brillants pour faire ça, mais c'est pas du tout ma compétence. Par contre, ça peut m'aider en effet s'il y a des gens qui ont besoin d'un coup de main, qui ont des business, puis qui veulent se développer et ainsi de suite. Clairement, c'est des choses que je peux faire, mais je vais le faire plus pour aider une personne dans une situation que pure d'une stratégie financière. Mon énergie, je la passe. Aujourd'hui, je le passe sur Silicom. J'investis mon argent dans Silicom et également à côté pour une gestion de patrimoine personnel. Après, si je peux aider deux ou trois personnes que j'apprécie, qui ont du talent, avec grand plaisir. Mais c'est de nous. Je l'ai dit plus à des gens que vraiment à des projets. Parce que j'aime faire partie des choses. C'est moins mon truc de dire, tiens, on met un ticket et on regarde bien ce qui se passe.

  • Bryan-intro

    C'est pas mon truc. Les CA, les conseils d'administration, tu vas... Tu fais partie de combien de conseils d'administration ?

  • Gregory

    Aujourd'hui, j'en ai trois. En ce moment, j'ai quitté récemment Qualibroker et je me suis organisé différemment de mon quotidien. Je vais clairement monter, je pense, à 4-5. Mais j'ai des conseils d'affaires qui sont très intéressants dans les secteurs différents. Par exemple, chez Indunique, une grosse société de construction qui fait près de 300 millions de chiffres d'affaires. C'est passionnant, c'est un secteur avec des challenges. C'est vraiment incroyable comme activité, avec le risque que prennent ces entreprises. Et la rémunération qu'ils en retirent, parce que les marges sont très très faibles dans ces activités-là par rapport aux risques. Donc c'est vraiment, ils jouent sur un fil, c'est des funambules au niveau du business, je suis toujours très impressionné. Et également je suis chez Expert, qui est une société qui fait du payroll, spécialisé dans le payroll, actif en Suisse, en Allemagne et en Autriche. Magnifique société où j'ai énormément de plaisir à siéger parce qu'on a un magnifique conseil d'administration, puis une équipe qui est incroyable aussi à l'opérationnel. Donc il y a une belle dynamique, c'est des histoires humaines, des histoires de belles sociétés, c'est vraiment sympa de pouvoir participer à ces aventures.

  • Bryan-intro

    C'est quoi comme taille

  • Gregory

    Expert ? Expert, c'est 60 collaborateurs.

  • Bryan-intro

    Suisse, Allemagne, tu dis ?

  • Gregory

    Suisse, Allemagne, Autriche.

  • Bryan-intro

    Suisse, Allemagne, Autriche, ok. Et si je reviens, donc là, tu aimerais monter encore en termes de volume, de conseil d'administration ?

  • Gregory

    Conseil ou accompagnement. Conseil ou accompagner les entrepreneurs. Le modèle, c'est un peu... Vraiment continuer à aider l'écosystème d'autres entreprises.

  • Bryan-intro

    Mais donc dans les conseils d'administration, tu es rémunéré en tant qu'indépendant. Oui. Là, l'accompagnement dont tu parles… Maintenant,

  • Gregory

    oui, je suis également rémunéré dans l'accompagnement. J'ai mis un modèle parce qu'au début, je l'ai fait gratuitement. J'ai testé un peu le modèle gratuitement. Et c'est vrai que même des gens à qui je le faisais gratuitement me disaient Mais comme c'est gratuit ! En fait, la valeur, je me mets moins d'énergie. Alors que si je vais payer, ainsi de suite. Je fais un truc qui arrange tout le monde. Ce n'est pas le but de faire fortune avec ça, ce n'est pas ça l'idée. Mais c'est quand même de mettre une valeur. Parce que ce qui est gratuit n'a pas de valeur quand même. Donc c'est quand même de mettre une valeur autour. Puis ça nous oblige à nous dire, mais est-ce que ce qu'on fait, ça a du sens ? pour l'entreprise, pour soi, et puis d'être très à l'aise, si on veut arrêter, on arrête, il n'y a pas de sujet, mais c'est quand même le but de trouver, il faut qu'il y ait de la valeur à apporter, et moi ça me met aussi la pression de me dire, je suis rémunéré, donc je dois mettre de l'énergie et de l'intelligence pour apporter de la valeur, et ça c'est important.

  • Bryan-intro

    Ouais. C'est comme... les dirigeants, dirigeantes, fondateurs, cofondateurs, etc., qui ont des entreprises et qui ne trouvent pas le temps de faire du sport, parfois, ce que je leur dis, prends un coach une, deux fois par semaine, et en le payant, tu verras que tu prends du sport. Généralement, ils disent, je vais aller, les bonnes résolutions du début de l'année, tu t'inscris à la salle, tu t'inscris je ne sais pas où. Ça dure trois semaines, puis après, on n'a plus le temps.

  • Gregory

    C'est ceux qui font gagner leur vie aux salles de sport. C'est un spécimen de janvier qu'ils ne vont jamais. Exactement.

  • Bryan-intro

    Pour cette partie, environ 50% de ton activité, de ton temps est dédié à Silicom Group. Est-ce qu'en termes de pourcentage... Salariale, c'est pareil ? Comment ça se passe quand tu as autant d'activités ?

  • Gregory

    J'ai fait un modèle assez transparent. Je me suis rémunéré au sein de Silicom en fonction de mon pourcentage d'activité. Aujourd'hui, j'ai mis 60, mais j'ai pris un salaire où c'est plus bas. C'est un détail. Mais je me suis dit que l'équipe sait clairement que je ne suis pas à temps plein dans l'activité. La preuve, je le communique de façon publique. L'équipe le sait très bien. Et puis après, j'ai le reste de mon temps et qu'à un 30%, parce que c'est aussi une décision que j'ai prise, on va dire, depuis janvier, ma reprise d'activité, c'est que le vendredi, maintenant, je suis off. C'était ma volonté, c'est que le vendredi, d'avoir vraiment la semaine de 4 jours, j'ai la possibilité de le faire. Et puis, j'ai 30% pour mes activités annexes. qui était essentiel et puis voilà j'ai le vendredi où ça peut être faire du sport en plus ça peut être aussi une partie avec les enfants voilà ça aussi prendre du temps pour soi puis ça me laisse quand même une soupade à ce coup qu'il y a voilà si demain j'ai un client dans le domaine des silicom qui a un rendez vous puis il faut faire le vendredi zéro question je serai le premier à y aller le vendredi il y a zéro problème mais j'essaie quand même de m'organiser une structure pour pour une organisation qui soit la plus la plus saine possible c'est clair que avec le changement que que j'ai fait bah c'est clair que mes revenus ont baissé de façon extrêmement importante mais pour moi la clé c'était le projet le temps l'argent c'est un détail je me j'ai réduit mes revenus un peu mon train de vie mais c'est pas grave est ce que tu peux faire ça aussi tu peux te permettre de faire ça parce que tu as eu cette exit au sein de quality broker ou bien sûr bien évidemment que c'est que j'ai déjà structuré comme ça dans le passé mais mon train de vie a légèrement baissé ou je suis un peu plus vigilant sur deux trois chaînes J'ai un peu éliminé des choses que j'avais et on ne guérirait pas grand-chose. Mais par contre, c'est certain qu'en faisant une exit, ça permet quand même de voir venir. J'ai pu faire ce changement sans inquiétude majeure sur ce côté financier. Et c'est beaucoup plus facile à faire. Et ce qui est marrant, c'est que même sans avoir cette difficulté financière, le choix a quand même été très difficile. Donc très vite, on tombe dans ce confort. Moi, j'étais un des premiers à tomber un peu dans le confort. Et ça, on regarde très, très bien. sa vie, ça marche bien, ainsi de suite. Et d'un coup, on se dit, je vais dans un environnement où on ne m'attend pas, où les gens vont être un petit peu hostiles au début, je vais moins bien gagner ma vie, on va m'attendre au tournant en disant, peut-être que je peux me planter, parce que je peux encore me planter, c'est un risque. Donc en fait, on se dit, je vais prendre des coups. Mais quelques mois après, je me rends compte aujourd'hui que c'était vraiment le bon choix, parce qu'il me manquait un truc, mais je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus. Et maintenant que j'ai libéré ça, c'est ce que j'aime. J'ai besoin de ces petites incertitudes, ces challenges-là. Ce n'est pas toujours confortable. confortable, mais c'est dans l'inconfort aussi qu'on grandit. Donc clairement, bien sûr, c'est plus facile pour moi. C'était beaucoup plus simple. Dans l'environnement actuel, c'était beaucoup plus simple.

  • Bryan-intro

    Dans cette organisation, dans ton organisation, est-ce que de lundi à vendredi, tout est millimétré, minuté, ou pas forcément ?

  • Gregory

    J'ai tendance à dire qu'il y a des moments qui sont millimétrés, mais je me laisse des zones maintenant de plus en plus larges dans ma semaine qui sont un peu vacantes ou bloquées, où je peux construire à l'intérieur. C'est-à-dire que je me laisse des zones libres, si je voulais faire un rendez-vous en urgence, je pourrais le placer là, pour être très disponible. Aujourd'hui, j'ai plutôt un agenda où j'ai beaucoup de disponibilité. J'essaie de construire avec le maximum de disponibilité possible pour pouvoir être le plus agile par rapport aux besoins de l'entreprise, par rapport aux besoins de l'environnement autour. et puis pour pouvoir faire mon sport, pour pouvoir faire les choses que j'aime faire. Donc ce n'est pas millimétré, c'est-à-dire que je ne peux pas te dire que je n'ai pas rendez-vous toutes les 15 minutes et puis c'est indécent, mais par contre c'est structuré où j'ai des plages complètes qui sont bloquées et que vraiment je gère un peu en last minute. Un des changements que j'ai fait par rapport au passé, c'est que j'essaie de moins fixer des séances et des rendez-vous et des rencontres deux mois à l'avance, ainsi de suite. Parce que je me suis rendu compte aussi qu'en fixant... On fixait toujours de plus en plus à l'avance les choses. Puis bientôt, je connaissais mon agenda six mois à l'avance. Puis quand je voulais manger avec quelqu'un qui m'intéressait, bientôt, je devais lui dire, ah oui, alors c'est dans six mois qu'on peut… Ah, ce n'est pas bon, quoi. Donc en fait, j'accepte de moins en moins de bloquer des mois et des mois à l'avance.

  • Bryan-intro

    C'était un extrait que j'avais repris de notre épisode où tu disais, si tu veux être un bon CEO, il faut être extrêmement disponible. Et donc, tu gardes le même discours.

  • Gregory

    Alors ça, c'est clair. Un bon dirigeant, c'est un dirigeant disponible. Celui qui n'est pas disponible et qui met deux jours pour répondre à ses mails quand il est un dirigeant, il y a un problème. C'est un peu dur de dire ça, ça va choquer les gens en disant ça. Mais pour moi, on ne peut pas. On doit être extrêmement disponible.

  • Bryan-intro

    Est-ce que tu as des conseils pour... créer cette disponibilité. Donc tu l'as dit, c'est l'organisation avant tout.

  • Gregory

    L'organisation, puis d'accepter de se lâcher prise, de ne pas vouloir tout contrôler, je pense que c'est un point clé qui est quand même essentiel. Et l'autre point, en effet, c'est qu'il faut vraiment vouloir avoir du temps libre. En fait, l'être humain, il n'aime pas le vide. C'est quand même beaucoup plus rassurant d'arriver le matin au travail, d'avoir 150 mails, d'avoir plein de travail devant soi, plein de gens à rappeler. On se croit important et utile. en fait donc on est mais c'est humain on est tous pareil c'est comme ça et c'est que moi j'ai plutôt une stratégie en disant mais non en fait moi je dois avoir la page blanche ou presque j'ai essayé de faire en sorte que j'ai rien à faire Mais ça, en fait, on croit que c'est facile, mais en fait, c'est très dur. Parce que c'est dur parce qu'il faut accepter de donner le boulot aux autres, mais après, c'est aussi dur à titre personnel, parce que quand on se retrouve dans une page blanche, mais qu'est-ce qu'on en fait de tout ce temps-là ? Donc, d'un coup, on peut culpabiliser. Mais j'ai du temps, mais est-ce que je passe mon temps au bon endroit ? Est-ce que j'amène la valeur que je dois amener à l'entreprise ? Et là, il faut commencer à remplir, puis il faut commencer à réfléchir. Et là, on commence à mettre de l'intelligence de quoi je fais mon temps, comment je le rends le plus utile pour l'entreprise ou pour mes différentes activités. Challenging en fait d'avoir la page blanche et pas de se laisser submerger juste par de la masse puis se dire on est débordé. Puis beaucoup de gens en effet quand on dit on est débordé, on le voit dans les sociétés aujourd'hui, on met beaucoup de valeur. C'est ça la valeur du travail. Il est débordé, il est important, il est débordé, il travaille 20 heures par an, il n'a pas de temps pour lui. Ça c'est quelque chose qui est là. Moi, aujourd'hui, je ne suis pas du tout là-dedans. Moi, je suis impressionné par celui qui a une boîte de 3000 personnes, et puis qui la gère à 20%, et puis que la boîte, elle cartonne, puis il a à faire plein de choses à côté, et puis que le mercredi après-midi, il amène ses enfants à l'école. Celui-là, il m'impressionne. Ça, ça m'intéresse de parler avec lui. Celui qui travaille 20 heures par jour, à titre personnel, ça, je vois, perso, moi, ça m'intéresse beaucoup moins.

  • Bryan-intro

    Ouais, c'est hyper intéressant. Ce n'est pas ce qu'on a l'habitude d'entendre.

  • Gregory

    Non, en effet, c'est un peu à contre-pied de ce qu'on entend, mais je pense que c'est générationnel. Je pense que la génération qui arrive va être beaucoup plus à l'écoute de ça, par rapport à nos enfants, par rapport à nos loisirs, par rapport à faire d'autres activités. Donc, on doit beaucoup plus s'organiser et on a quand même une chance, il ne faut pas le négliger, majeure, par rapport à nos aînés, entre guillemets. C'est qu'on a quand même l'informatique et les outils qui nous permettent quand même de gagner en efficacité. Alors maintenant, en plus, on a l'intelligence artificielle qui arrive, ça va être encore un accélérateur par rapport à ça, mais on a quand même de quoi vraiment... vraiment être extrêmement performant.

  • Bryan-intro

    Tu veux un peu d'eau ?

  • Gregory

    Oui, volontiers, je prends un peu.

  • Bryan-intro

    Si tu n'en prenais pas, je me disais, j'ai des invités qui ne boivent pas d'eau. J'ai des dromadeurs. Tu as fait une magnifique transition avec les outils, l'IA. Donc déjà, dans un premier temps, pour reparler de cette organisation, parce que vraiment, ça me fascine, tout ce que tu me dis. Je me dis que j'ai vraiment énormément à faire en termes d'organisation. D'ailleurs, j'ai un ami. Tu connais l'organisologie ?

  • Gregory

    Non, pas du tout.

  • Bryan-intro

    Julien Guenia, c'est son job concrètement. Il aide les gens à s'organiser. Il est auteur.

  • Gregory

    Extraordinaire.

  • Bryan-intro

    Je n'applique pas assez ces méthodes. Et là, quand toi, tu me parles de tout ça, je me dis vraiment que je dois faire quelque chose. Les outils. Est-ce que tu as des outils ? Pour t'organiser ? Des outils particuliers ou pas spécifiques ?

  • Gregory

    Alors, sincèrement, aujourd'hui, pas trop. Il y a quelques outils. Je vais utiliser Booking pour tout ce qui est rendez-vous avec les gens. C'est vrai qu'aujourd'hui, ça permet d'envoyer un lien ou la solution à accès à ton agenda personnel dans des plages que tu as prédéfinies. Et les gens peuvent fixer le rendez-vous directement sur leur agenda. Donc pour tout ce qui est fixer des rendez-vous, c'est vrai que c'est un outil que j'utilise fréquemment et qui marche extrêmement bien.

  • Bryan-intro

    Pourquoi Booking et pas Doodle, par exemple ?

  • Gregory

    Booking, c'est que c'est connecté dans Microsoft. C'est un produit qui est dans la suite 3, 6, 5, qui est gratuit, qui est intégré. Il est intégré à Outlook automatiquement. Ça génère le rendez-vous, ça fait tout automatiquement. Ça crée les e-mails. C'est vraiment du one-click. C'est assez incroyable. Dans le même genre, j'ai FineTime. FineTime, c'est plus un concurrent à Doodle où on met plusieurs personnes pour trouver un rendez-vous. C'est FineTime, mais qui est aussi un produit Microsoft qui est dans la suite 3, 6, 5, qui est gratuit et qui marche extrêmement bien, que j'utilise. Je l'utilise aussi tout le temps pour fixer des rendez-vous. Ça marche extrêmement bien. Maintenant, tout ce qui est AI, je commence à regarder les différentes possibilités pour gagner du temps sur la rédaction. Mais j'ai fait quelques workshops sur l'AI pour vraiment me former, pour commencer à mieux comprendre, ainsi de suite. Mais c'est vrai que dans une activité qui est quand même très stratégique, je n'ai pas un besoin permanent. J'ai besoin pour le côté rédactionnel. Ça m'aide beaucoup pour rédiger, pour gagner du temps sur la partie rédaction. Mais par contre, je ne sais pas encore assez bien l'utiliser, je dirais que c'est plutôt ça. Je ne peux pas l'utiliser à tous les niveaux. Apparemment, j'ai des amis qui l'utilisent pour organiser leur boîte mail. Après, je reçois, je pense, 10 mails par jour. Donc, je ne me sens pas que j'ai besoin de l'AI pour gérer 10 mails par jour.

  • Bryan-intro

    ça c'est bien que tu dises ça aussi d'entendre ça parce que parfois j'ai l'impression aussi comme cette culture des 20 heures par jour il te faut 100 mails par jour quoi t'as l'impression là c'est bon je suis overbooké je bosse 15 heures par jour j'ai des centaines de mails non lus et là t'es valorisé voilà moi c'est tout l'inverse maintenant je me fais peur et puis en effet moi celui qui a ça

  • Gregory

    Moi, j'ai eu des collègues qui avaient 400 emails d'hors-tard, et des fois, je me disais, mais il y a un problème. C'est qu'on doit travailler pour comprendre pourquoi ça. Il peut y arriver des moments donnés où on a un changement d'organisation, puis on a un goulet d'étranglement, puis ça arrive. Mais par contre, dans la durée... C'est extrêmement malsain parce que c'est horrible pour les gens. Au bout d'un moment, ça devient très dur. Et puis, c'est surtout mauvais pour l'organisation parce que s'il y a un goulet d'étranglement comme ça dans l'organisation, ça a un impact sur le business. Après, il y a aussi des pratiques à changer. Typiquement, chez Silicom, on n'a plus d'emails internes, c'est tout par du Teams. Donc, on ne fait qu'en mode chat, on ne fait plus du tout de mode email, on ne s'écrit plus d'emails entre nous au niveau interne. Donc, les emails ne sont que pour la clientèle. C'est pour ça que j'ai beaucoup moins de mails avec Silicom. Mais c'est aussi une culture de dire on arrête de mettre tout le monde en copie. Il y a quelques règles, un petit peu de base, un peu de bon sens à garder pour que les gens puissent vivre correctement. C'est important.

  • Bryan-intro

    Juste pour reprendre cette partie outils. J'ai posé la question à Doug, à Douglas de l'IFJ, pour lequel on fait cette collab aujourd'hui avec mon podcast. Je lui ai demandé s'il avait une question à me poser. Là, je fais la transition parce que justement, on parle d'outils. Sa question, c'est quelle tendance émergente dans l'assurance et l'IT ? Là, à toi de voir si tu veux parler des deux, d'une seule. Te semblent les plus prometteuses pour l'avenir ?

  • Gregory

    Alors, je vais prêcher un peu pour ma paroisse, puis un peu ce qu'on fait sur Silicom, mais moi je crois que... Je vais faire un parallèle. Dans l'assurance, c'est un business qui est en effet un business avec des belles marges, qui est très récurrent, qui est très traditionnel. Donc en termes d'outils... on est un peu dans le passé. Moi, j'aime dire dans le digital, mais là, dans l'assurance, c'était un peu dans le passé et c'était dur d'arriver vraiment dans le côté moderne par rapport à ça. Et là, je suis arrivé au sein de Silicom, où bien sûr, c'est notre métier de digitaliser les PME. Donc, naturellement, il faut au moins que nous-mêmes, on soit un peu digital. Et c'est vrai que j'ai aujourd'hui des outils qui me permettent de piloter l'entreprise, que ce soit de générer l'offre à la facturation, à la compta, tout est digitalisé, mais également tout ce qui est BI, donc business intelligence, analyse de la data. qui sont des outils incroyables, qui permettent vraiment d'être extrêmement performants pour la gestion d'entreprise. Et moi, ce que je trouve, et je pense qu'il y aura un challenge, si je parle du métier de la PME en tout cas, dans le futur, c'est vraiment de trouver ces différents outils, de faire les bons choix technologiques et stratégiques pour automatiser un maximum les process à faible valeur ajoutée. Parce qu'on a quand même un problème, parce qu'on a de plus en plus de peine à trouver des collaborateurs aujourd'hui. avec de la compétence. Les gens ont aussi de moins en moins envie de faire des tâches à faible valeur ajoutée parce que ce n'est pas très valorisant. Ils ont envie d'avoir de l'impact. Donc en fait, c'est aussi notre rôle de dirigeant d'investir de l'argent dans ces solutions digitales pour vraiment que l'entreprise passe à l'étape d'après. Parce que beaucoup de sociétés disent Ah, maintenant c'est bon, il y a l'AI, je vais faire de l'AI. Mais en guillemets, ils veulent apprendre à sauter à la perche à 5 mètres alors qu'ils n'arrivent pas encore à passer une haie de 1 mètre. Donc en fait, on a quand même passé certaines étapes. Et je pense que les PME, on le ressent dans le marché, il y a vraiment une tendance où ces outils sont en train d'arriver. Donc on parle de CRM, on parle de RP et vraiment d'avoir de plus en plus d'intégration et d'arrêter. Moi, je crois qu'il y a aussi eu trop une tendance dans l'IT à vouloir faire du sur-mesure à chaque entreprise avec son propre RP, son propre CRM. Et aujourd'hui, on est plutôt dans une culture du standard et il faut prendre des standards du marché qu'on peut adapter en fonction de son activité, mais prendre des standards du marché. pour ne pas avoir à chaque fois besoin de reconstruire la roue. Et puis, typiquement, quand l'AI arrive aujourd'hui, nous, on a fait Silicom, on vend beaucoup de solutions Microsoft, mais c'est vrai que l'AI, aujourd'hui, l'AI est embarquée dans tous les outils Microsoft. Donc, on n'est pas en train de se dire, oh mince, mais est-ce qu'on va rater un train ? On a telle solution, on va rater un train parce que c'est déjà intégré. Donc, en fait, on se dit plutôt, comment on va l'utiliser ? Et ça c'est intéressant, on est déjà dans la pratique, alors que beaucoup de RP que les gens avaient leur propre RP, ou des petites entreprises qui avaient leur propre RP, ils vont dire, l'AI elle sera disponible dans 18 mois. Donc en fait ils ne sont pas en train de travailler sur comment l'implémenter, ils sont en train de travailler sur comment la mettre dans le système. Et ça c'est pas mon père du temps. C'est clair. Donc là je pense qu'il y a vraiment une transformation, les entreprises vont devoir de plus en plus encore se digitaliser. plus fortement et l'AI va être un accélérateur parce que les entreprises qui auront ces systèmes et celles qui n'auront pas, ça va créer une différence.

  • Bryan-intro

    Si je reprends le domaine des assurances, très concrètement, tu penses que l'AI, l'IA va vraiment apporter une plus-value dans le domaine ?

  • Gregory

    Je pense que c'est... Il y a des secteurs comme ces domaines-là de l'assurance, c'est des game changers gigantesques. En fait, tous les endroits où il y a des tâches, pardon pour mes anciens collègues à certains niveaux, il y a des tâches à haute valeur ajoutée, mais il y a plein de tâches à très faible valeur ajoutée qui coûtent très cher.

  • Bryan-intro

    Tu peux en citer ? Quel genre de tâches ?

  • Gregory

    Des tâches, par exemple, je te donne un exemple, de faire un comparatif d'assurance. Quelqu'un va passer une journée à comparer une solution A et une solution B, puis de faire un rapport pour faire ça. c'est pas très valorisant c'est plus intéressant si la machine le faisait et que quelqu'un venait le contrôler et amener la technicité il y a plein d'endroits où vraiment ces outils je pense que c'est des secteurs qui vont être bien plus transformés que d'autres environnements l'assurance

  • Bryan-intro

    clairement ça va être un game changer ok t'as parlé de ERP vous chez Silicom C'est surtout du Microsoft ?

  • Gregory

    C'est Business Central. On a fait Business Central. C'est un choix qu'on a fait. On avait différents modèles. Maintenant, on s'est axé vraiment sur Business Central pour devenir vraiment des experts de Business Central.

  • Bryan-intro

    Et chez Qualibroker, vous aviez quoi comme ERP ?

  • Gregory

    On avait un ERP qui était métier, qui était un peu Brokingsoft, qui était métier. Mais après, il faut créer l'environnement. On peut créer quand même des applications Microsoft autour. Il y a quand même des choses à faire. Et on a fait des choses. Mais on pouvait encore aller beaucoup plus loin. Et ils sont en train d'aller beaucoup plus loin.

  • Bryan-intro

    Tu connais la fiduciaire de Tang et de sa femme ? Oui. Vous bossez un peu ensemble ? Pas du tout.

  • Gregory

    Mais on se connaît, mais je peux même essayer avec.

  • Bryan-intro

    Parce qu'eux sont très Microsoft.

  • Gregory

    Oui, tout à fait. Je sais qu'il est très fan de Microsoft.

  • Bryan-intro

    Tu parlais de l'aide à la rédaction avec les outils IA. J'imagine ChatGPT ?

  • Gregory

    Oui, par exemple. Ou dans Bing, l'outil de Microsoft, ou Copilot comme ils l'appellent maintenant.

  • Bryan-intro

    Pour quel type de rédaction ?

  • Gregory

    Moi, ça va être des réactions typiquement. Pour le blog bilan, ça peut m'aider, ça peut me faire gagner du temps. Quand je dois préparer également la communication, je dois faire un PowerPoint pour l'interne, pour une présentation interne, ça me permet de rédiger, de gagner du temps. Donc, c'est quand même intéressant. Des fois aussi, quand on a écrit dans une autre langue, en anglais, ça peut être des traductions qui sont rapides. Après, moi, je suis très nul. Je suis très mauvais à écrire. Je fais plein de fautes d'orthographe. Je fais des fautes de syntaxe dans tous les sens. Pour moi, c'est des outils miracles. Ça m'aide vraiment. Je ne peux pas m'aimer au travers de ça, mais malgré tout, ça peut m'aider fortement au quotidien.

  • Bryan-intro

    J'aimerais revenir sur une partie Qualibroker. J'ai noté au début, quand tu parlais, quand je t'ai posé la question pourquoi avoir fait cette transition de Qualibroker à Silicom Group. Tu as parlé de l'émotionnel. Il y a quand même eu tout un aspect émotionnel effectivement à 22 ans. C'était vraiment le début dans le domaine. C'était la création de ton entreprise qui ensuite a grandi par acquisition puis qui s'est fait racheter. Vous avez intégré un groupe, etc. Émotionnellement, donc après 22 ans, 8, presque 20 ans en fait.

  • Gregory

    Après 20 ans, exactement.

  • Bryan-intro

    Qu'est-ce que ça te fait ? Qu'est-ce que tu as ressenti ?

  • Gregory

    Alors bon, moi j'ai un caractère, j'ai un fonctionnement où j'ai tendance à ne pas trop regarder en arrière, à toujours aller devant. Donc j'ai tendance à être un peu des fois froid par rapport à ça, mais je me cache un peu la réalité, je me cache la réalité de mes émotions. Bien évidemment, la première fois on doit dire aux collègues, on doit quitter l'aventure. Et puis ce qui était émotionnel en fait, j'étais quand même assez détaché de l'entreprise. Ça c'était une chance parce que j'ai eu le temps de me préparer. Mais par contre c'était compliqué pour moi autour avec les gens. Parce qu'on a quand même créé ce voyage, cette aventure avec des personnes qui ont fait que l'entreprise est devenue ce qu'elle est devenue. Et puis, c'est clair qu'émotionnellement, d'un coup de dire, tiens, on ne va plus travailler ensemble. Rien que de se dire, on ne va plus s'appeler tous les jours, certains collègues. Rien que ça, avec l'amitié qu'on avait pour... Alors, c'est l'amitié professionnelle, mais ce plaisir qu'on avait de travailler ensemble, ça, j'avais peur de me dire... Une de mes craintes, c'est de me dire, est-ce que je vais retrouver au sein de Silicom cette même... alchimie avec les gens, c'est même plaisir de travailler ensemble. Ça, c'était une de mes grandes craintes. J'ai eu beaucoup de chance, c'est hyper bien passé. Aujourd'hui, c'est clairement le cas. Mais c'est vrai que ça, émotionnellement, c'était difficile. Par contre, c'est l'image. Est-ce qu'ils n'ont pas l'impression que je les abandonne parce que je pars, mais vous, débrouillez-vous avec la suite. Et ça, ce n'est pas simple. Il faut s'accepter de lâcher. Moi, j'étais très transparent. Très tôt, quand j'ai pris la décision, je leur ai communiqué que j'allais partir. très très vite ça a mis plusieurs mois mais très tôt ceux qui étaient proches je les ai informés pour qu'ils puissent aussi se préparer mais c'est vrai que c'est pas simple on a fait une soirée avec vraiment les très proches c'est émotionnel parce que voilà on se rappelle toutes les histoires, tout ce qu'on a vécu c'est là où tu te remémores ces moments là mais j'ai pas de nostalgie c'est parce que je pense qu'il faut avoir des projets il faut avancer, j'aurai un excellent souvenir bien sûr c'est émotionnel parce que c'était super, mais il faut aller de l'avant et puis disons que je recroise je ne recroiserai pas, mais c'est pas grave la vie elle est comme ça

  • Bryan-intro

    Tu parles souvent de l'ego. Oui. C'est quelque chose que je retire de toi aussi, c'est savoir checker cet ego. On a tous un ego, plus ou moins grand, qu'il faut pouvoir contrôler, maîtriser. Est-ce que quand justement tu quittes Qualibroker alors que finalement pendant 20 ans on t'identifie mais toi-même tu t'identifies potentiellement à Qualibroker ? Donc c'est vraiment presque une question d'identité selon. Après bon je pense que j'allais dire chance, j'aime pas trop employer ce terme mais une force que tu avais c'était justement et que tu as toujours cette partie multitâche ou multiactivité. Donc effectivement, tu étais président du conseil d'administration de Silicom Group, donc tu avais déjà cette casquette-là, donc finalement c'était déjà intégré dans ton identité, dans ton ADN. Mais quand même, tu as laissé ta plus grosse activité à côté, enfin pas à côté, juste tu l'as laissée pour repartir sur d'autres activités. Socialement... Justement, l'identité, est-ce qu'il y a eu, je ne sais pas, tu as ressenti quelque chose de particulier ?

  • Gregory

    Sur ce point, pas, parce que j'avais toujours créé mon écosystème autour de moi, qui était plutôt autour du monde entrepreneurial qu'uniquement une société. Quali Broker était une partie importante de mon écosystème. mais ce n'était pas la seule carte de mon écosystème. Ce qui me faisait me permettre de rebondir sur d'autres choses et pas d'être perçu qu'avec une seule étiquette. Je n'ai qu'une étiquette, mais je voulais qu'elle soit encore au-dessus, qui était l'entrepreneur plus que le dirigeant de Qualibroker. C'était un truc qui m'a beaucoup aidé. Je n'ai pas ressenti du tout socialement. Au contraire, j'ai eu beaucoup de retours, même très positifs, de gens qui m'ont dit tu as osé le faire, ce n'est pas facile, c'est quoi la suite ? et qui sont très intéressés par les projets qu'on peut avoir. Donc ça, je n'ai pas vraiment eu de... de difficulté à lâcher ce boulot. Ça ne m'a pas fait peur. Au contraire, je me suis excité de me dire Waouh, je vais avoir du temps, ça va ouvrir une porte nouvelle et je vais pouvoir réécrire les choses différemment et travailler sur d'autres projets. Ça, c'est ce qui me plaisait dans ce départ. Ce n'est pas fait pour tout le monde. Il faut s'en mettre en question, mais c'était intéressant. Cet égo-là, je n'ai pas ce côté où les gens disent Je ne me sentais pas de Colibre à cœur, c'est une belle société. Voilà, il faut revenir à sa place. C'est un entreprise qui a grandi, qui a grandi vite, qui a réussi, mais je rencontre tous les jours des gens qui ont réussi bien mieux, bien plus, donc c'est pas ça le... Je veux être en paix avec moi, avec ce que je fais. J'essaie au minimum, on se compare toujours, mais j'essaie au minimum de me comparer. On avance avec son chemin, il faut être bien avec ça. Parce que si on se compare, on peut être que déçu tout le temps, parce que plus on avance et plus on va se comparer avec des gens qui ont toujours mieux réussi, qui ont toujours fait plus. Et de nouveau, puis toujours qu'on mieux réussit avec notre œil à nous. Parce qu'on croit qu'ils ont mieux réussi, on croit qu'ils sont mieux. Puis combien de fois on entend près des histoires, mais en fait c'était beaucoup plus difficile. Donc chacun a son chemin et puis il faut le vivre comme ça.

  • Bryan-intro

    Ce que j'ai entendu il n'y a pas très longtemps, c'est aussi qu'il ne faudrait pas se comparer, mais effectivement on est humain, donc on se compare un petit peu, exactement on fait. Mais c'est aussi de se comparer. Si on se compare et que ça devient négatif pour soi, c'est vraiment d'aller au bout de la comparaison. C'est-à-dire, imagine, tu te compares avec une personne qui est justement selon tes critères. beaucoup plus à succès que toi, que ce soit financièrement, d'entreprise, peu importe, va vraiment au bout, c'est-à-dire... toi Grégory aujourd'hui tu as des enfants tu as une femme, est-ce que cette personne a des enfants, a des femmes oui, non, oui, ok il a des enfants à quel point est-ce qu'il les voit, à quel point est-ce qu'ils s'en prochent séparés, pas séparés, si c'est quelque chose qui est des valeurs qui sont importantes pour toi, tu vois tu vas vraiment au bout et ensuite en fait en faisant cette analyse c'est peut-être un petit peu euh espion glauque comme ça de dire ça mais tu pourras toi-même te rassurer entre guillemets ou vraiment redescendre et te dire bon en fait je veux pas être cette personne là et moi je trouve que c'est assez impactant parce que aujourd'hui avec les réseaux sociaux on va de plus en plus voir des personnes qui ont fait des choses qui ont créé des choses, qui sont là, qui ont fait ci qui sont là en vacances etc En fait, on ne voit que cette partie-là, cette belle image de la personne qui a la belle voiture, qui a la belle maison, qui a l'entreprise de 200 personnes, 300, peu importe. Et on ne voit pas tout le reste derrière, on ne voit pas le revers de la médaille.

  • Gregory

    Bien sûr, et puis on est dans un monde de communication, donc tout est positif, tout est beau, tout est joli, mais la vraie vie, elle est très loin de ça. Donc ces réseaux sociaux sont un outil de communication. En effet, il ne faut pas en prendre ça pour argent comptant. Et je pense qu'il faut être face à soi plus que face aux autres. Il faut être bien avec soi-même, il faut s'analyser, est-ce que ce que je fais me convient complètement, et prendre des décisions par rapport à où on veut aller. Mais c'est compliqué de savoir ce qu'on veut, de se regarder et de se dire qu'est-ce que je veux, qu'est-ce que je veux vraiment, pourquoi je fais ce que je fais. Ce sont des questions qui prennent du temps, et ce n'est pas simple à toujours y répondre. Et puis ça évolue en plus dans le temps, parce que ce qui est vrai cinq ans avant n'est pas forcément vrai par la suite.

  • Bryan-intro

    Toi tu te poses ce genre de questions Pourquoi je fais ce que je fais

  • Gregory

    Tout le temps, moi c'est un driver Qui est permanent de me poser la question Pourquoi je fais ce que je fais Quand j'ai d'un coup basculé sur Silicom Je me suis vraiment posé des questions En me disant, est-ce que je ne fais plus que des conseils d'administration Est-ce que je veux être une personne comme ça Avec un autre positionnement Je me suis posé ces questions Pour essayer d'être aligné avec soi-même Et d'être bien dans sa peau Parce qu'on a tous ces... C'est le roller coaster, des moments ça va haut, des moments ça va moins bien, et puis il faut être à son écoute pour essayer de trouver le bon équilibre, essayer tous de trouver un certain équilibre. Ce n'est pas parfait tout le temps, mais c'est dur à plein de moments. Il y a plein de fois que tu te dis mais c'est pourquoi j'ai pris cette décision-là ? Puis des fois, pour prendre un peu de hauteur, moi ce que j'essaie de faire, des moments c'est vraiment dur. Au tout début, j'ai repris le silicom, c'était vraiment… des fois c'était dur, je me disais mais qu'est-ce que j'ai fait ? Pourquoi j'étais maître dans cette… dans ces difficultés là alors qu'on dit mais c'était plus facile avant et puis je me dis mais pourquoi pourquoi et puis en fait 6 mois après je me dis mais en fait parce que c'est ce que j'aime mais sur le moment je m'étais pas convaincu que c'était ce que j'aimais tu

  • Bryan-intro

    disais t'as même eu des personnes qui t'ont encouragé qui t'ont félicité d'avoir fait ce pas donc vraiment de changer est-ce que tu as eu des détracteurs

  • Gregory

    Alors, je ne sais pas si je suis des détracteurs. Je pense que ça fait plaisir à pas mal de gens dans le milieu de l'assurance que je quitte ce milieu-là. Je pense qu'il y a quelqu'un... Je pense que c'est toujours parce qu'on a fait des choses comme ça, il y a toujours des jalousies, des historiques avec certaines personnes. Les choses, des fois, se font un petit peu avec la bagarre. Donc, c'est comme ça. Ça fait partie du business aussi. Donc, je pense que certains étaient assez contents que j'en sorte. C'est partie du jeu. Donc, des détracteurs. Après, les gens, très souvent... Les gens disent assez peu en frontal ce qu'ils pensent vraiment. Après, c'est plutôt les parents qui pourraient dire d'un seul coup Est-ce que tu es sur ta décision ? C'est les gens qui sont plutôt Est-ce que tu es un petit peu paternaliste ? qu'on pourrait nous dire Est-ce que tu as fait juste ou pas ? Je dis ça comme exemple. En l'occurrence, à cette personne, c'était vraiment le cas parce que mes parents savent que je fais ce que je veux et je fais comme je veux depuis très longtemps. Mais c'est plutôt des gens proches de ce type-là. Mais c'est plutôt bienveillant. Ceux qui sont plutôt détracteurs, en tout cas, c'était plutôt bienveillant, c'était sûr, tu as bien réfléchi. Est-ce que voilà, c'est plutôt ce réflexe-là ? Donc, j'ai personne qui m'a dit tu fais n'importe quoi Non, contrairement, j'ai eu franchement beaucoup de retours très, très positifs. Mais aussi parce que beaucoup de gens rêvent de faire ce type de choix. Les gens rêvent d'oser faire ce type de choix et c'est dur à faire. Et je comprends que ce soit dur. Donc, en fait, les gens rêveraient des fois de dire j'aimerais aussi le prendre, ce choix-là, et il faut que je le fasse et donc ça je pense que ça peut inspirer un peu les gens de se dire mais en fait même dans ces positions de très de confort on accepte de se mettre en difficulté et c'est pas simple et je comprends avant peut-être il y a 5 ans j'aurais dit les gens ils le font pas et d'un coup d'être vraiment dedans et face à la décision il faut avoir beaucoup d'humilité et accepter que c'est pas simple je

  • Bryan-intro

    pense clairement que c'est inspirant et que ça peut inspirer parce que je sais pas toi t'as la connaissance d'autres personnes qui sont changées qui sont passées d'un domaine très spécifique à un autre domaine complètement différent

  • Gregory

    Il y en a quelques-uns, il y a quelques entrepreneurs clairement qui sont très forts là-dessus, qui avaient basculé, mais peut-être qu'ils n'étaient pas autant identifiés comme tu l'as dit, ou avec un business très clair, identifié, ou la casquette sur le front, l'autocollant sur le front. C'est clair qu'un changement comme ça, avec un autre secteur complet opérationnel, il y a du challenge. Il y a clairement quelques cas, mais c'est clair que ce n'est pas le plus courant. Mais je pense qu'on le voit le plus dans le côté salarié. Je pense qu'il y a beaucoup de gens qui sont dans une entreprise avec un métier, avec un bon salaire, puis qui rêveraient de faire un autre métier, mais qui n'osent pas changer d'entreprise, changer de carrière. Et ça, c'est quand même quelque chose que les gens doivent faire et prendre ces risques-là. Et souvent, le bloqueur, c'est que malheureusement, c'est souvent l'argent. Et c'est souvent le bloqueur, c'est cette liberté de dire si je change de job, je vais avoir le même revenu, comment… Et je me rends compte que l'argent, en fait, c'est le confort. Et ça, c'est un bloqueur énorme pour les personnes. Il faut essayer de rester toujours. Moi, j'aime le terme de voyager léger dans l'entreprise, mais aussi à titre personnel. D'essayer de rester agile. Il faut quand même ne pas être pris par 15 000 coûts. Après, bien sûr, plus on avance dans l'âge, on a des enfants, tout coûte plus cher, tout est plus compliqué. Moi, la chance que j'ai eue, c'est monter ma première boîte, j'avais 22 ans, pas de frais. Je pouvais dormir dans une voiture si c'était que ça. Donc, ce n'était pas très grave. Donc, c'est plus facile à prendre du risque à ce moment-là. Mais malgré tout, je pense que... Il y a une vraie question à se poser, c'est quoi la valeur du bonheur en fait ? C'est quoi la valeur d'aller dans sa volonté, dans son envie, dans la passion dont on veut aller ? Et pour moi, il n'y a pas beaucoup de... On est quand même en Suisse, on a un système de sécurité qui nous permet quand même de prendre des risques et de faire des choses. Après, il y a un côté de l'image sociale. beaucoup de gens souffrent beaucoup de ça mais qu'est-ce que vous pensez des gens voilà, moi j'ai un exemple je roule en Renault Zoé, aujourd'hui j'ai une Renault Zoé violette, où tout le bureau à l'époque se rigolait de ma Renault Zoé violette c'est un exemple, mais je m'en fous c'est pas, voilà, mais parce que la voiture c'est pour aller d'un point A à un point B alors il y a des gens qui conduisent des magnifiques voitures parce qu'ils adorent ça et puis c'est des passionnés il y a zéro débat, si ça te fait plaisir c'est extraordinaire, mais il y a trop de gens qui le font je trouve pour pour donner le change ou pour justifier l'image et justifier ce qu'ils font au quotidien. Regarde, je fais du 8h, 19h, mais parce que j'ai une belle voiture et c'est ce qui se justifie. Mais ça, c'est que des malheureux parce qu'après ils ont une voiture, puis après il faut un truc de plus, un truc de plus, puis tu cours après la mauvaise question. De nouveau, c'est que personnel, c'est ma vision.

  • Bryan-intro

    C'est sûr que je parlais récemment avec un ami qui a une entreprise aussi d'une 40-50 personnes. Aujourd'hui, il se pose certaines questions par rapport au temps justement et lui, s'il aime toujours être dans cette entreprise ou s'il ne pouvait pas faire autre chose que faire ce qu'il fait aujourd'hui. Et là, il m'a très clairement dit qu'aujourd'hui, il doit continuer parce que son rythme de vie actuel, donc concrètement ses charges financières. actuelles, personnelles sont trop importantes pour que tout d'un coup il puisse pivoter ou faire quelque chose d'un peu plus risqué effectivement il a 4 ou 5 enfants, c'est aussi un coût financier. C'est vrai que c'est une notion qui est très importante, je pense. C'est intéressant cette analogie voyager léger. Et surtout, un autre point que j'aimerais relever, que tu as mentionné, c'est la chance qu'on a en Suisse, on a des parachutes pour tout. moi très honnêtement je ne comprends pas comment une personne qui veut se lancer ne se lance pas en Suisse si tu loupes,

  • Gregory

    t'as le chômage t'as des aides t'as 2% de chômage donc tu vas retrouver un job quasiment 3 jours après 3 jours mais assez rapidement pour les personnes plus âgées concrètement pour moi aujourd'hui une personne qui ne travaille pas hors

  • Bryan-intro

    problème de santé ou psychologique ou autre Je ne dis pas qu'il ne travaille pas dans son domaine, mais juste qu'il ne travaille pas, ça peut être dans des chaînes, que ce soit des McDo, des micros ou autre, mais tu travailles, il y en a, aujourd'hui il y en a. Donc pour moi, c'est vrai que je n'arrive pas trop à comprendre en Suisse, si on veut, si on a une idée ou autre, il y a tellement de façons de pouvoir se lancer et ensuite, le cas échéant, on a un parachute, on a des parachutes. Mais effectivement, il y a aussi cette problématique-là, si tu es selon ton âge et selon ton rythme de vie.

  • Gregory

    Et c'est culturel. En Suisse, c'est important d'avoir une belle montre, c'est important d'avoir une belle voiture. C'est des signes importants et c'est notre culture. On a été éduqués là-dedans. Donc en fait, les gens entreprennent assez peu. Je pense que la génération qui arrive va entreprendre plus, heureusement. Moi, je dis aussi que des fois, c'est une chance parce qu'heureusement que pas tout le monde entreprend parce qu'on aurait beaucoup plus de concurrence de façon très égoïste. Mais au-delà de ça, c'est vrai que les gens, on peut prendre plus de risques que ça. Les gens ont besoin d'être rassurés, mais ce n'est pas facile de nouveau. On a une éducation quand même qui a été tellement... Il faut avoir un job sécurisé, faire tes études pour avoir un bon travail. On nous a quand même mis dans ce modèle-là en fait. Mais je pense que c'est en train de changer. J'espère.

  • Bryan-intro

    Je crois, j'ai l'impression aussi, de plus en plus. Après j'ai l'impression que ça... Je ne sais pas s'il y a plus d'entrepreneurs, je dis entre guillemets, quand moi je dis entrepreneur, je parle de gens qui vont créer des entreprises avec un potentiel et autre. mais j'entends il y a de plus en plus aussi d'intrapreneurs dans des entreprises où tu vas laisser une certaine liberté et qui vont pouvoir se développer et créer et ça je trouve hyper intéressant aussi parce que finalement Euh, pas à tout le monde, t'as besoin de prendre le risque.

  • Gregory

    Et après au sein d'une organisation, ça demande quand même du risque. pour plusieurs parties prenantes, de créer d'autres business units ou autres, et d'amener cette partie intrapreneur, donc entreprendre au sein d'une organisation, ça amène quand même tout un côté hyper motivant, excitant, qu'on retrouve finalement quand on crée une entreprise. Et ça, je l'entends de plus en plus, d'un mini. Donc, c'est réjouissant de voir la suite de comment on va évoluer. Avec l'IA aussi, de voir où on va aller, si on va tomber sur du Terminator ou si on va voler avec des voitures.

  • Bryan-intro

    De toute façon, on le verra, ça me dérange.

  • Gregory

    Grégory, comment est-ce que tu te développes, comment est-ce que tu continues à apprendre ?

  • Bryan-intro

    Alors, c'est justement l'approche que j'ai. Je lis quelques bouquins quand même, toujours, mais c'est vrai que récemment, j'ai lu pas mal de biographies d'entrepreneurs ces derniers temps.

  • Gregory

    Quel genre de biographies ?

  • Bryan-intro

    J'ai lu Marc Simoncini, j'ai vu un autre qui est mon associé Bourbon, Anthony Bourbon, qui m'a fait rebondir sur un autre qui était un entrepreneur jeune, qui était Alec Henry, un peu cette nouvelle génération, qui est très loin de moi dans le modèle, mais je trouvais ça extrêmement intéressant de lire son bouquin sur l'entrepreneuriat. ça c'est des choses qui me je trouve intéressant, je suis pas d'accord avec tout mais je trouve extrêmement intéressant de pouvoir lire et moi c'est quand même dans la rencontre j'essaie de rencontrer un maximum de gens un maximum de nouvelles personnes parce que je trouve que ce relation humaine c'est enrichissant et puis d'avoir du temps d'échanger avec les gens aussi, de passer du temps comme tu le fais, aujourd'hui tu fais un podcast où on prend du temps C'est long, ça permet d'aller plus en profondeur sur les échanges.

  • Gregory

    Ce n'est pas encore assez long.

  • Bryan-intro

    Voilà. À mon goût. Ah ok. Et ça, je trouve quand même, ça permet quand même d'aller loin. C'est très enrichissant. Il y a beaucoup à apprendre de ça. C'est comme ça que je m'enrichis. Et puis, en étant dans le multi-entreprise, c'est aussi un côté où j'apprends des industries. Dans les conseils d'administration, j'apprends autant que je donne. Vraiment, j'ai plein d'apprentissages au contact de personnes, de problématiques d'entreprise, de société. Donc c'est encore de cette manière-là que je continue à apprendre et je veux apprendre parce que c'est ce qui est appréciable et ce qui rend encore l'activité, le voyage intéressant.

  • Gregory

    C'est intéressant, c'est vrai qu'on a enregistré les épisodes toute la journée et qu'il y a eu Tang dans la journée, donc ça me fait directement penser à certains points dont on a parlé. Et typiquement, là, toi ce que tu dis c'est que tu t'enrichis. Alors, il y a une partie livre, lecture, il y a une partie relationnelle, tu rencontres énormément de gens et tu parles avec les gens et de facto tu vas apprendre. Et cette partie conseil d'administration entreprise, maintenant qu'il investit passablement dans des startups, lui, typiquement, il va s'enrichir grâce à l'investissement dans les startups. Il va parler avec les fondateurs, les cofondateurs, qui vont lui apporter aussi beaucoup d'inputs, d'informations. Et donc, c'est intéressant de pouvoir allier des points comme ça, de personnes différentes qui se ressemblent, de la même région.

  • Bryan-intro

    Bien sûr.

  • Gregory

    Et j'avais un... concept que j'ai instauré depuis un certain temps c'est que l'un de mes anciens ou l'une de mes anciennes invitées pose une question à un futur, une future invitée sans savoir à qui il pose cette question et malheureusement là étant donné que les deux invités sont passés très rapidement j'ai pas encore obtenu leur question mais je vais normalement je le fais pas, je ne sélectionne pas c'est vraiment l'ancien invité et je pose la question au prochain Je sais, à chaque fois je demande une seule question, mais j'ai des invités qui m'en envoient deux. Donc là je vais piocher une question d'un invité qui m'avait envoyé deux questions et que je n'avais pas posé la fois où j'avais posé cette question. La question est la suivante. Quelle est une vérité inconfortable que tu penses que tout le monde devrait entendre et comprendre et pourquoi ?

  • Bryan-intro

    Oh, grande question ça. Sur moi-même ou sur l'entrepreneuriat ?

  • Gregory

    Alors ça c'est une question ouverte. Tu pars où tu veux.

  • Bryan-intro

    Comme je le sens. Répète-moi la question, comme ça je ne t'ai pas à côté.

  • Gregory

    Quelle est une vérité inconfortable que tu penses que tout le monde devrait entendre et comprendre et pourquoi ?

  • Bryan-intro

    Je crois que je vais revenir sur ce qu'on a parlé, sur la dimension économique. Je crois que c'est quand même ce côté voyager léger, c'est une vérité que... Si on veut aller loin, je donne toujours cet exemple, si on veut gravir une montagne qui est comme ça, si on a 200 kilos sur le dos, on n'y arrive pas. Et des fois, les gens, dans leur choix, je vois beaucoup de gens qui veulent entreprendre, qui veulent grandir, mais qui, à ce coup, se chargent de poids personnel. Et en fait, ils espèrent pouvoir y arriver, mais ils s'épuisent et ils n'y arrivent jamais. Je pense que c'est une vérité que, malheureusement, le business, si on veut être entrepreneur, le côté économique, c'est un sujet. et qu'on doit accepter de faire certains sacrifices de ce côté-là pour pouvoir aller plus vite, pour pouvoir gravir la montagne et dans ce côté voyager léger. Donc c'est une vérité pour moi, mais qui n'est pas toujours agréable à entendre parce que ce n'est pas cool, mais je pense que c'est assez une réalité.

  • Gregory

    Dans ce sens-là, est-ce que toi tu es propriétaire aujourd'hui ?

  • Bryan-intro

    Oui.

  • Gregory

    C'est vrai que ça, justement, je reviens à l'épisode précédent avec Mahandri. On a parlé de cette question financière et de se dire qu'effectivement, en tout cas au début, quand tu te lances. Si tu commences en mettant tout ton argent dans ta propriété, que ce soit appartement, maison, après tu n'as plus rien, tu ne peux plus investir dans ton propre business, tu ne peux plus développer, potentiellement tu perds des potentielles activités, des acquisitions. Oui, c'est une question pour moi, propriétaire, pas propriétaire. Donc là, normalement, avec ma femme, dans deux ans, on va acquérir un bien immobilier. Mais c'était une vraie réflexion.

  • Bryan-intro

    C'est un choix.

  • Gregory

    Exactement, c'est un choix. Pour moi, qui justement est encore besoin de potentiel capital pour pouvoir investir, ça fait poser certaines questions.

  • Bryan-intro

    C'est un choix qui est important.

  • Gregory

    Oui, exactement. Grégory, on a fait le tour avant que je te pose ma dernière question est-ce que tu as d'autres points qu'on aurait peut-être oublié ou que tu voulais absolument non,

  • Bryan-intro

    je crois qu'on a fait bien le tour tu m'as bien amené aux différents endroits j'avais le droit de passer mes messages à passer comme toujours mais j'ai pu les passer donc j'en suis très content magnifique,

  • Gregory

    c'est parfait Grégory, tu avais déjà répondu à cette question moi ça m'intéressait de savoir si ça avait changé qu'est-ce que le succès pour toi ?

  • Bryan-intro

    De nouveau, le succès, c'est pour moi, ça a peut-être changé, je ne vois plus ce que je me disais à l'époque, mais c'est d'être aligné avec soi-même. Pour moi, c'est le vrai succès. Si on a choisi où on va et ce qu'on fait, et qu'on arrive à répondre à cette question d'où on veut aller, pourquoi on le fait, de la manière où on veut le faire, pour moi, c'est un énorme succès parce qu'on a tout l'environnement, tout l'écosystème, toute la société qui nous met des bâtons dans les roues pour ne pas vraiment faire comme on veut. Donc si on a à faire un peu comme on veut et qu'on a planifié de le faire, ça c'est un vrai succès.

  • Gregory

    Et ça c'est quoi être aligné avec ses valeurs ?

  • Bryan-intro

    Être aligné avec ses valeurs et puis la façon dont on veut vivre, faire ce qui nous plaît. de faire l'activité qui nous plaît, si possible passer du temps avec les gens qu'on a envie de passer du temps. C'est toute cette dimension qualité de vie, on va dire. Et si on a à avoir cette qualité de vie, je pense que quelqu'un, pour l'effet, travailler à la poste, avoir un magnifique travail à la poste, adorer son job, faire pour aller avec les enfants, partir en vacances quand ils peuvent partir en vacances, ainsi de suite. Et ça, pour moi, c'est déjà un succès. S'ils se complaisent dans ce modèle-là et qu'ils ont du plaisir. Ça c'est du vrai succès.

  • Gregory

    Est-ce que toi aujourd'hui tu as du succès ?

  • Bryan-intro

    Sur cette partie-là, sincèrement oui, j'ai de la chance et je pense sur ce point-là d'avoir, depuis plusieurs années, d'être dans ce succès, parce que j'ai la chance de pouvoir faire ce que je veux avec du temps, et j'étais assez rigide pour ne pas sortir de mon cadre, donc j'ai beaucoup respecté ce que je voulais faire. Donc pour moi, en effet, j'ai eu du succès.

  • Gregory

    Quand tu dis sur cette partie-là ?

  • Bryan-intro

    Parce que j'ai une partie de mon égo et de mon côté compétitif qui aimerait toujours faire plus et qui aimerait toujours aller plus loin. Donc il y a toujours cette dualité qui est face à soi-même, bien évidemment. Succès, oui, mais j'ai toujours envie de faire plus et mieux, bien évidemment.

  • Gregory

    Il fallait que ça sorte.

  • Bryan-intro

    Il fallait que ça sorte, c'est normal.

  • Gregory

    Mais justement, aujourd'hui, c'est quoi faire mieux ?

  • Bryan-intro

    Faire mieux, c'est d'atteindre les objectifs que je me suis fixés, en challenge, d'atteindre l'objectif de l'agrandissement de l'entreprise. Mais si je n'y arrive pas, ce ne sera pas très grave. franchement, ce ne sera pas une catastrophe. C'est un challenge que je me mets face à ce défi-là. Et j'ai aussi besoin, moi, pour être bien, j'ai besoin de ces défis-là. Donc je sais que pour être bien dans mon succès, j'ai besoin de ces défis pour avancer.

  • Gregory

    OK. Grégory,

  • Bryan-intro

    merci beaucoup Merci à toi, c'était super Tu es un habitué A tout bientôt

  • Gregory

    Merci d'avoir écouté l'épisode en entier et pour m'aider à continuer abonne-toi à Développement avec BrYan Umana sur ta plateforme de podcast préférée et sur Youtube et n'oublie pas de me donner ton avis en le notant Si tu veux rester informé à propos des événements d'IFJ je t'invite à t'inscrire à leur newsletter en allant sur leur site ifj.ch Merci Rendez-vous le dernier lundi du mois de juin pour un épisode dans lequel on parlera de sport et de son industrie. Ciao ciao !

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