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C'est qui la boss ?

Marre des étiquettes avec Camille Razat (Emily in Paris, Prodigieuses)

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25min |21/11/2024
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25min |21/11/2024
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Description

Dans cet épisode de C'est qui la Boss ?, le podcast qui met en lumière les femmes inspirantes, je reçois une invitée dont vous connaissez sûrement toutes le visage, Camille Razat. 

Star d’une série Netflix, Camille est à l’affiche d’un nouveau film, Prodigieuses, où elle incarne une pianiste atteinte d’une maladie rare qui met en péril sa carrière. Évidemment, on a parlé de la carrière de Camille, de son rôle dans Emily in Paris qui lui porte parfois préjudice, de sa boîte de production qu’elle a créé avec des copains, de comment elle choisit ses rôles et surtout, de ce qui la fait vibrer dans son métier. 

Belle écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes, on se retrouve pour un nouvel épisode de C'est qui la bosse, le podcast qui met en lumière les femmes inspirantes. Cette semaine, je reçois une invitée dont vous connaissez sûrement tout le visage, Camille Razat. Star d'une série Netflix, Camille est à l'affiche d'un nouveau film, Prodigieuse, où elle incarne une pianiste atteinte d'une maladie rare qui met en péril sa carrière. Évidemment, on a donc parlé de la carrière de Camille, de son rôle dans Emeline Paris qui lui porte parfois préjudice. de sa boîte de production qu'elle a créée avec des copains, de comment elle choisit ses rôles, et surtout, de ce qui la fait vibrer dans son métier. Belle écoute ! Bonjour Camille !

  • Speaker #1

    Bonjour !

  • Speaker #0

    On est ravies de te recevoir sur le podcast C'est qui la bus ?

  • Speaker #1

    Merci à toi !

  • Speaker #0

    Et je vais commencer par la première question, la question que je pose à toutes mes invitées. Comment est-ce que tu te présenterais ?

  • Speaker #1

    Je m'appelle Camille Razat, je suis actrice, gameuse, et j'adore dormir.

  • Speaker #0

    Et deuxième question que je pose à toutes mes invitées également, qu'est-ce que tu rêvais de faire quand tu étais petite ?

  • Speaker #1

    J'ai voulu faire plein de choses très différentes, j'ai toujours eu une passion pour la mode donc à un moment donné je voulais être styliste, ensuite j'ai voulu devenir mannequin, ensuite j'ai voulu devenir reporter de guerre et puis finalement je suis là.

  • Speaker #0

    Alors le gap entre reporter de guerre et actrice c'est quand même assez intéressant, qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Speaker #1

    En fait, je suis d'accord que ce n'est pas du tout le même métier, mais il y a quand même des dénominateurs communs, si je puis dire. Le fait de jamais vivre la même journée, de fait. C'est quand même deux métiers d'adrénaline, d'une certaine façon, même si ce n'est pas du tout au même endroit, on est bien d'accord. Et puis, c'est pointer aussi des histoires et les raconter. Donc, il y a quand même des liens. Après, effectivement, c'est très différent. Qu'est-ce qui s'est passé ? J'avais 18 ans, je viens de Toulouse, donc d'une petite ville. dans un petit village à côté de Toulouse. Et j'ai passé le concours d'entrée à l'école Icard, en double licence photojournalisme à 18 ans, que j'ai eu. Et ensuite, je me suis dit, j'ai pas envie de prendre une année sabbatique, mais j'ai quand même envie, avant de me lancer dans des études, de faire autre chose qui m'amuse peut-être. Et donc, je me suis dit, tiens, le théâtre, quoi qu'il arrive, pour l'élocution, l'addiction, le fait de comment on se présente devant les gens, etc., ça pourra toujours me servir. Et voilà, j'en suis là aujourd'hui.

  • Speaker #0

    T'avais jamais fait de théâtre avant ?

  • Speaker #1

    Jamais.

  • Speaker #0

    Et du coup, c'était quoi ton premier job ?

  • Speaker #1

    Mon premier job, tout tout premier, c'était un court-métrage d'horreur en anglais. C'est marrant.

  • Speaker #0

    Marrant, drôle. Et t'en gardes un bon souvenir ?

  • Speaker #1

    Ouais franchement j'ai grave kiffé, en plus j'ai tourné ça avec Hugo Becker qui est un de mes collègues sur une série que je vais sortir aussi cette année. Donc c'est marrant la vie qu'on s'est rencontré, j'avais 18 ans, on s'est retrouvé là j'en ai 30. Donc non c'était une chouette expérience honnêtement.

  • Speaker #0

    Trop bien. Et c'est quoi le job où là tu t'es dit ça y est je commence à atteindre, je commence à devenir actrice pour de bon, je vais pouvoir en vivre ?

  • Speaker #1

    J'ai fait des séries, donc là j'ai su qu'en tout cas mon ressenti c'est que je me sentais à ma place et que c'était ça que je voulais faire de ma vie. Mais le jour où j'ai vraiment compris que je me suis dit que j'avais les armes nécessaires et que peut-être j'étais faite pour ça, c'est quand j'ai joué au théâtre. J'ai fait un seul en scène, pas du tout comique, j'ai joué le vieux juif blonde d'Amanda Sters, qui est sur une jeune femme qui perd sa sœur et face à ce deuil se construit une identité autre, comme c'est le cas dans les stress post-traumatiques. Et donc elle se prend pour un vieux juif déporté d'Auschwitz.

  • Speaker #0

    Ok. Lourd, en effet pas fun du tout.

  • Speaker #1

    Voilà. Mais ça m'a énormément appris parce qu'on est s'enfiler pendant une heure et demie. J'étais seule sur scène, j'avais mon ami Stanislav Makowski qui est violoncelliste. Mais il n'empêche que si tu te gourres et que tu te trompes ou que tu as un oubli de texte, t'es toute seule.

  • Speaker #0

    C'est là où tu t'es dit ok, là c'est bon, là je suis charmée.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Ok. Et il faut évidemment que j'en parle. Tu joues dans la série Emile in Paris. Tu joues le rôle de Camille. D'ailleurs, à ce sujet, j'ai toujours une question. Est-ce que le personnage de Camille s'appelle Camille parce que tu t'appelles Camille ou est-ce que tu as été castée et ça n'a rien à voir ?

  • Speaker #1

    Alors, je vais même te dire mieux. C'est-à-dire que non seulement le personnage s'appelait Camille, mais mon second prénom, c'est Émilie.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    C'est énorme. Donc, tu vois, il y a des trucs comme ça dans la vie. Quand tu reçois les auditions, tu fais... OK, quand même, il y a beaucoup de... On va dire de... Je ne sais pas, je sais un peu... Karma, quoi. Exact.

  • Speaker #0

    Ok, et donc du coup tu joues Camille dans Emeline Pice, et je me demande, qu'est-ce que ça fait ? Cette série a eu tellement de succès à travers le monde, en plus Netflix c'est quand même des énormes productions, est-ce que c'est un job qui a vraiment fait complètement décoller ta carrière et qui t'a amené dans une autre sphère ? Ou au contraire, c'est un job important, mais tu as fait plein d'autres trucs qui sont tout aussi importants ?

  • Speaker #1

    Il y a deux échelles sur lesquelles le placer. C'est-à-dire que oui, effectivement, c'est un show de Netflix, donc il y a énormément de spectateurs. C'est le show le plus vu au monde en termes d'audience, donc c'est immense. Donc c'est super parce que ça met mon nom sur, on va dire, une map internationale. Maintenant, c'est aussi une bénédiction et une malédiction parce qu'on aime bien mettre des étiquettes aux gens. et que quand un rôle comme ça est à ce point là populaire, en fait ça peut nous coller un peu trop à la peau. Et donc il y a un manque d'effort je trouve de la part des producteurs ou directeurs de casting ou réalisateurs, réalisatrices, peu importe, en se disant bah non c'est la meuf d'Emilienne Paris, ça va pas savoir jouer autre chose entre guillemets. J'extrapole un peu, c'est pas à ce point binaire. Mais je l'ai ressenti et je l'ai vu en fait, et même entendu. Donc je le sais mais voilà. Donc c'est... Ça m'a appris énormément de choses en même temps. Ce tournage, il est très, très speed. Donc, en fait, ça apprend à être efficace tout de suite. Donc, une ou deux prises, trois prises maximum.

  • Speaker #0

    Ah ouais, ok.

  • Speaker #1

    Ça va hyper vite. Ce qui fait que ça fait de toi un peu une machine, en fait. Donc, je sais que je suis efficace à la première, deuxième prise.

  • Speaker #0

    Waouh. Ça a changé la manière dont tu travailles, du coup, derrière ?

  • Speaker #1

    Un petit peu, c'est-à-dire que quand j'ai fait deux ans d'Emily, ensuite, en fait, il y a eu les grèves américaines, donc j'avais d'autres tournages de prévus que j'ai dû annuler par rapport à Emily parce que j'étais engagée, c'est contractuel, etc. Donc ça, j'avais bien les boules, mais bon, c'est la faute à personne. Fait comme ça, j'en veux absolument à personne. Mais donc, du coup, ça m'a laissé comme un peu des séquelles de jeu à un endroit parce que c'est vrai que pendant un an, j'ai fait que ça, en fait, que du Emily. Et donc, du coup, les autres projets que je devais faire ou que potentiellement je devais passer collaient pas avec les dates. Et j'ai remarqué quand je passais les castings que c'était un peu... too much en fait. Et je voyais que mon jeu est commencé à être un peu déformé. Or, quand j'ai commencé, tout ce que je faisais était tellement petit, c'était subtil, je veux dire, dans les émotions, etc. Et je me suis dit, merde, non, là, il faut revenir sur le bon chemin. Et donc, j'ai déconstruit et désappris ce qu'on m'a demandé de faire pendant quatre ans de ma vie, mine de rien.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ouf. Sur un autre sujet, très important, très cher à mon cœur, j'ai découvert que tu étais une gameuse en préparant cette interview. Et notamment, tu joues à World of Wack. qu'un jeu hyper stratégique. Du coup, ma question pour toi, c'est est-ce que tu es stratégique dans ta carrière ?

  • Speaker #1

    Je le suis sans l'être. C'est-à-dire que... Non, je ne le suis pas du tout, en fait. Je le suis un peu. Non, je m'explique. Quand je dis que je ne le suis pas du tout, c'est-à-dire que même si c'est un super réal ou super réalisatrice, si je n'aime pas le personnage ou que ça ne me touche pas, même si je sais que c'est bien pour ma carrière, il n'empêche que je ne le ferai pas. Mais je suis stratégique dans la mesure où je ne choisis que des projets aux antipodes d'Emily pour qu'on arrête de mettre dans une case et que les gens puissent voir autre chose. Parce qu'après tout, le prof d'un acteur, c'est de savoir faire beaucoup de choses différentes. Sinon, je ne vois pas l'intérêt de choisir ce métier. Donc je suis stratégique et à la fois pas du tout, parce que je fonctionne à l'instinct beaucoup et au coup de cœur.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui te convainc de prendre un rôle ?

  • Speaker #1

    Déjà, il y a un signe pour moi qui n'est pas trompeur, c'est si je commence à lire, bon une série c'est plus difficile de faire ça, mais si je commence à lire un scénario de film et que je ne décroche pas, mais pas du tout de la lecture, ce qui s'est passé avec Les Prodigios, c'est que déjà il y a un coup de cœur assez évident. Bon sur les séries, tu ne peux pas te taper 8 épisodes, ça équivaut à 5 heures de lecture, à un moment donné il faut se lever pour aller faire pipi ou je ne sais pas, tu vois. Mais quand même, ce sera à la lecture. Et puis surtout, moi mon moteur, ce qui me pousse à accepter des rôles, c'est de me dire, je ne suis pas sûre de le faire bien ça. C'est-à-dire que j'aime bien me lancer des challenges et des défis. Je préfère rater quelque chose plutôt que d'être confortable.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Parce qu'on apprend plus de ses échecs et des erreurs que finalement de ses réussites. Donc quoi qu'il arrive, ça m'apprendra quelque chose.

  • Speaker #0

    Et il y a une autre chose qui m'intrigue dans ton parcours, avant qu'on commence à parler de Prodigeuse, du coup, ton nouveau film, c'est que tu as monté ta boîte de prod.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, Tazard, c'est ma boîte de prod, c'est vrai, mais je vois plus le truc comme un collectif parce que... C'est clair. Le métier d'actrice c'est assez solitaire en fait, tu attends que ton téléphone sonne, enfin t'es un peu à disposition des gens constamment et t'es jamais vraiment moteur de ta propre carrière, ce que je trouve extrêmement frustrant. Donc, et même sans parler de ma carrière à moi, mais tu es toujours tributaire des autres. Ok. Et j'avais envie d'être un moteur pour les autres. Ok. Donc c'est-à-dire d'inverser complètement la tendance de ma vie et surtout je me suis rendue compte qu'autour de moi j'avais des, qui sont des amis, des gens extrêmement talentueux et je dis pas ça parce que c'est mes amis. et donc je me suis dit il faut qu'on fasse quelque chose avec ça, c'est trop dommage et donc j'ai lancé Tazar il y a deux ans et demi maintenant et on a déjà fait cinq cours dont certains qui sont en festival ou en phase de post-production on a fait deux clips dont un qui a remporté, c'est le premier clip que j'ai produit les Berlin Music Awards qui est le plus gros festival européen de clips on a gagné Best Song et Best Music Video ce qui était inespéré, on était face à des... très grands artistes très très très très connus, donc j'y croyais difficilement. Et voilà, et le but de Tazar, on fait aussi de la pub, enfin on est vraiment assez diversifié, c'est une production que je vois à l'international, dans la mesure où tous nos films sont dans une langue différente, on a du Wolof, donc au Sénégal, on a de l'anglais, on a du russe, français, et voilà, et là on travaille sur des longs, donc la machine est lancée, et pour l'instant ça marche plutôt bien.

  • Speaker #0

    Génial ! Bah écoute, je suis hyper impressionnée de cette boîte de prod qui rend des prix directs en deux ans. C'est quand même assez ouf et t'as de quoi être fière de toi. Merci. Maintenant, je voudrais parler un peu de Prodigeuse, du coup, ton nouveau film, qui raconte l'histoire de deux sœurs jumelles, des prodiges du piano, qui est une histoire vraie d'ailleurs, qui sont atteintes d'une maladie des os, d'une déminéralisation et qui met en péril leur carrière de pianiste professionnelle. Donc l'histoire de ces jumelles, qui est une histoire vraie, c'est une histoire de résilience. Quand t'es actrice, ça demande une résilience de malade également. Est-ce que toi, tu t'es inspirée de ta vie personnelle pour jouer ce rôle ?

  • Speaker #1

    Oui, je me suis inspirée de ma vie personnelle. Oui et non. C'est-à-dire que j'essaie de trouver des points communs quand même avec elle, des ponts pour qu'on fasse le lien. Mais clairement, on est tellement différentes maintenant sur des épreuves de vie, de résilience. Effectivement, mon métier demande une résilience à toute épreuve. Parce que... C'est bien quand tu tournes, mais quand il n'y a plus rien, d'où le fait aussi que je m'avote de prod, parce que comme ça je suis tout le temps occupée intellectuellement, j'ai besoin d'être toujours stimulée. Mais pour jouer clair, je me suis surtout documentée sur les vrais soeurs, donc Audrey et Diane Plenay. Il se trouve un très très beau documentaire de Niels Tavernier, si je ne me trompe pas, que j'ai regardé, qui était très très beau, beaucoup d'images d'archives de Lina, que j'ai pu consulter. Et puis voilà, après le scénario était tellement bien écrit qu'honnêtement c'était très clair dans ma tête. Et Valentin et Frédéric Potier, les réalisateurs, étaient extrêmement précis dans leur vision de Claire et Jeanne, les deux sœurs qu'on interprétait avec Mélanie Robert dans le film. Et sans compter qu'en fait ce qu'ils ont eu, Frédéric et Valentin, c'est que Jeanne et Audrey, donc les vraies sœurs, ont écrit plus de 1000 pages à leur sujet, qu'elles leur ont confiées et donc il y avait une matière incroyable déjà.

  • Speaker #0

    Et toi qu'est-ce qui t'a plu le plus dans le rôle de Claire ?

  • Speaker #1

    J'adore Claire parce qu'elle est un peu sans filtre en fait. Et ça j'aime assez, elle est sans filtre avec sa sœur, elle est extrêmement courageuse, extrêmement douée aussi au piano. Et puis ce que j'aime dans ce film de manière générale, c'est qu'on a évité un écueil qui pour moi aurait été terrible et ça m'aurait fait détester le film, c'est que tout le monde veut les mettre en compétition, ces deux sœurs, et finalement ce qui prédomine, c'est au contraire leur sororité et leur... esprit teammate en fait, elle se lâche pas quoi, et donc ça je trouve ça assez merveilleux et j'aurais détesté qu'ils les mettent en compétition et qu'en fait elles finissent par se détester ça m'aurait vraiment déplu

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que ça change pour toi d'incarner une histoire vraie par rapport à d'autres personnages que tu incarnes qui sont complètement fictifs ?

  • Speaker #1

    En fait t'as plusieurs choses t'as quand même un devoir de Pas de mémoire, c'est pas le mot, mais tu vois ce que je veux dire, de respecter en fait l'essence de leur histoire et qui elles sont et leur connexion entre sœurs. Donc t'as quand même, surtout qu'on a pu les rencontrer, donc voilà, t'as un désir de respecter leur identité en tout cas. Et en même temps, on est là pour faire du cinéma. Donc il faut apporter ta pierre à l'édifice. Donc oui, forcément c'est différent que si ça avait été un rôle complètement fictif parce que finalement tu peux tout créer, tout inventer. Mais bon, après, nous, comédiennes, comédiens, nous ne sommes que l'outil d'une narration. On n'est pas... Moi, je n'ai pas encore connu de projet où j'avais beaucoup de place pour l'invention et la proposition, malheureusement.

  • Speaker #0

    Et dans le film, la sœur de Claire, elle est incarnée par une de tes meilleures potes.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est facile, c'est plus facile ou plus difficile de bosser avec des potes ?

  • Speaker #1

    Ça dépend en fait. Moi j'adore bosser avec des potes, c'est ce que je fais avec ma boîte de prod aussi. Et Mélanie Robert, c'est vrai qu'on se connaît depuis 11 ans et qu'on a déjà une relation de sœur dans la vie. On était tout le temps fourrés l'une chez l'autre, plus chez moi que chez elle, parce que j'aime bien être chez moi. Et non, il y a un côté un peu étrange au départ, parce que tu connais tellement bien la personne que tu sais quand elle triche ou pas. Tu vois quand il y a un truc vraiment très très sincère ou quand tu vois du jeu, mais ça reste du jeu et c'est très bien, il en fout évidemment. Mais du coup tu vois tous les ressorts de la personne parce que tu la connais par cœur. Donc on répète au début, je pense que toutes les deux on était un petit peu sur des oeufs. Et puis il y a ce truc où Mélanie et moi on est très complices aussi et on est très sœurs donc on veut pas écraser l'une ou l'autre. Donc on n'ose pas trop prendre la place. Et donc, on essaie d'être le plus égalitaire possible. Mais après, je pense que pour le film, ça a été un gain de temps, mais immense. Et puis surtout, tu te dis, bah oui, en fait, la connexion, elle est déjà là. Le côté sœur, on l'a déjà. Les mimiques, on les a déjà parce qu'on passe notre vie ensemble. Valentin et Frédéric, ils n'en revenaient pas. On sortait du tournage, le soir, on allait bouffer ensemble. Elles faisaient des soirées pyjama à la maison. Ils disaient, non, mais vous ne pouvez pas être tout le temps ensemble. Ce n'est pas possible. Je dis, bah si, comme vous, père et fils, vous êtes tout le temps ensemble. Mais nous, c'est pareil.

  • Speaker #0

    C'est trop cool. Bon, je note que Camille Razat dit que c'est cool de bosser entre potes.

  • Speaker #1

    Ouais, j'adore.

  • Speaker #0

    Sur un autre aspect du film qui, moi, m'a beaucoup marquée, sans doute parce que j'ai grandi en étant danseuse, t'es confrontée à un prof tyrannique dans cette académie. Et après, ton personnage souffre énormément. Et ensuite, ton personnage continue à souffrir pour continuer à jouer. Est-ce que tu penses que pour être excellent dans son art, il faut forcément souffrir ? Fou !

  • Speaker #1

    T'as trois heures ? Non mais c'est presque un débat de philo et c'est très très intéressant, je vais essayer d'être le plus synthétique possible. En fait c'est une question très personnelle et j'ai pas envie qu'elle soit mal interprétée ou que ce soit quelque chose de foncièrement négatif. Moi pour moi Camille, oui d'une certaine façon, j'ai besoin de passer par la souffrance ou la douleur. parce que ça va chercher très loin en fait et que je comprends des choses comme ça et que finalement, quand je fais un peu le bilan de ma vie, voilà, j'ai plus 20 ans, j'en ai 30, je me dis, en fait, c'est que quand j'ai pris des énormes tartes dans la gueule que j'ai su rebondir dix fois plus fort. Mais c'est très personnel et ça ne devrait pas l'être. Ce que je veux dire par là, c'est que moi, c'est personnel, c'est comme ça chez moi, mais non, il ne faut pas passer par la souffrance nécessairement pour être le meilleur dans son art. Il ne faut pas penser comme ça et je trouve ça très bien que justement les nouvelles générations apportent des choses. pense autrement, elle pense qu'avec la bienveillance, au contraire, la patience, le travail, la rigueur, on puisse arriver au même endroit sans souffrir. Mais voilà, moi c'est personnel.

  • Speaker #0

    Et justement, ma dernière question pour conclure sur ce film, le personnage que t'incarnes, il est hyper ambitieux. Il est poussé par l'ambition de son père, mais Claire, elle est hyper ambitieuse. Aujourd'hui, toi, pour toi, c'est quoi l'ambition en tant qu'actrice ? Comment est-ce que ça se caractérise ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que moi j'aimerais bien, enfin j'aimerais bien, je voudrais tourner avec un ou une metteuse en scène qui soit extrêmement exigeant dans quelque chose qui est très très loin de moi, même si je l'ai déjà un peu fait cette année en vérité. Mais en fait j'aimerais juste qu'on arrête de me coller une étiquette je crois. Et j'aimerais continuer à jouer à l'international parce que ça me plaît beaucoup de jouer en anglais. En fait, c'est assez libérateur de ne pas parler dans sa langue. Ah ouais ? Ouais, il y a un truc beaucoup moins pudique, tu vois. Comme c'est une autre langue. Tu sais, on dit souvent que les gens bilingues, en fait, c'est une autre partie d'eux-mêmes quand ils sont dans une autre langue. C'est toi, mais c'est pas tout à fait toi, en fait. Et moi, j'adore ça quand je joue en anglais. Et puis surtout, mon rêve absolu, même en tant que comédienne, c'est qu'avec Tazar, on puisse produire un long métrage sans forcément en être le rôle principal du tout. mais pour raconter des histoires qui, moi, me tiennent à cœur. Ok.

  • Speaker #0

    Génial. Alors maintenant, on va passer dans la troisième partie de ce podcast, Camille. Chaque mois, on reçoit des questions de nos auditrices sur des sujets de taf.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc, je vais te lire un de ces courriers et je voudrais que tu me donnes ton avis.

  • Speaker #1

    Ok. Hello,

  • Speaker #0

    c'est qui la bosse ? J'ai une petite question pour vous. Je suis en train de lancer ma boîte dans un secteur que je connais bien côté opérationnel, mais où j'ai aucun contact. Autant dire que je repars de zéro pour me reconstruire un réseau. Comment est-ce que je devrais m'y prendre ? J'ai peur d'être perçue comme une grosse opportuniste en essayant de nouer des liens avec des gens que je ne connais pas bien. Et en même temps, ce genre de démarche me met mal à l'aise. Est-ce que tu as des idées pour que je le fasse de manière un peu plus naturelle ? J'ai choisi cette question pour toi parce que je me suis dit que, en tant qu'actrice et en tant que productrice, le réseau doit compter énormément.

  • Speaker #1

    Oui. Je suis très mauvaise à ça. Non, mais c'est vrai, je suis terrible à ça. Je déteste le réseautage, je déteste aller dans les cocktails. Voilà, je le fais parce que j'ai des engagements et que non, en vrai, parfois, j'aime bien ça si c'est des gens que j'aime bien. Mais je suis vraiment la pire personne pour répondre à ça, si ce n'est qu'en fait, parfois, quand tu te doutes. doit te pousser à networker, à sortir dans les soirées qui te font un peu chier, clairement, mais que tu te dis, ah, il y a telle et telle personne, il faut absolument la rencontrer. Moi, je suis un peu à l'antithèse de ça. Moi, je fonctionne co-feeling et en fait, c'est les gens à qui j'ai envie de faire confiance et qui sont dans mon cercle. Donc, je dirais plutôt, est-ce qu'elle n'a pas des gens dans son cercle déjà, ou au moins des connaissances vraiment à qui elle pourrait faire confiance et avec qui faire un réseau ? Moins superficielle, en fait. C'est le pire conseil, parce que je ne sais pas faire ça.

  • Speaker #0

    Pas que ce soit du tout un mauvais conseil, parce que souvent, on a tendance à ne pas regarder dans son carnet, dans son répertoire de téléphone, et à vouloir aller rencontrer des big restas qui nous...

  • Speaker #1

    Ça, je pense que c'est compliqué quand tu commences un business. C'est comme si moi, j'allais voir, alors que ma boîte n'a pas fait de long encore, que j'allais voir un gros producteur en mode On a écrit ça, tu veux bien nous filer tant, être coproducteur ? Non, ça ne marche pas. comme ça en fait ce serait trop rapide ma croissance elle doit y arriver petit à petit donc oui et puis surtout aller réseauter et jamais partir après minuit parce qu'après minuit il se passe plus rien à part de la fête et en vrai c'est pas comme ça que tu fais les connexions et ben meilleur conseil en vrai c'est le conseil que m'a donné mon père quand j'étais petite mais c'est trop vrai en fait t'as trop l'impression les gens qui ont la faux mood c'est la fear of missing out ça veut dire t'as peur de rater quelque chose mais en vrai non après minuit tu rates plus rien tu peux rentrer chez toi tranquille

  • Speaker #0

    Eh bien, génial. On notera ce conseil très très précieux de Camille Razat, après minuit, on rentre chez soi. Maintenant Camille, on rentre dans la dernière partie de ce podcast. Je vais te poser des questions et je voudrais que tu me répondes avec le premier truc qui te vient en tête. Ok. Après, si les réponses m'intriguent, comme c'est mon podcast, je me laisse le choix de creuser.

  • Speaker #1

    Ok, très bien.

  • Speaker #0

    C'est qui la femme qui t'inspire le plus ?

  • Speaker #1

    Ma mère.

  • Speaker #0

    Ta mère directe, pourquoi ?

  • Speaker #1

    Ma mère, parce qu'elle m'a bien éduquée, en tout cas c'est ce que les gens disent de moi, parce qu'elle est très très forte, parce qu'elle est aimante, parce qu'elle est géniale.

  • Speaker #0

    Tu fais quoi quand on manque d'inspiration ?

  • Speaker #1

    Je regarde des films. Je regarde beaucoup beaucoup beaucoup de films, je regarde en moyenne deux par jour quasi. Ah ouais ? Ouais. J'ai besoin en fait, moi j'aime pas dormir très tôt. donc c'est pas forcément que je vais faire la fête au contraire c'est que j'adore être chez moi tranquille et regarder des films

  • Speaker #0

    C'est quoi le dernier film que t'as vu du coup ?

  • Speaker #1

    Hier je suis allée voir The Substance du coup

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu dirais à la Camille de 18 ans ?

  • Speaker #1

    Je lui dirais de continuer à y croire et que rien n'est trop loin et trop grand

  • Speaker #0

    C'est quoi la question que tu ne veux plus qu'on te pose ?

  • Speaker #1

    Voilà, la yawning Bête qui me vient... Tu préfères les pains au chocolat ou les croissants ? Celle-là, j'en peux plus.

  • Speaker #0

    Ah, on te la pose souvent ?

  • Speaker #1

    Ben, Minim Paris, c'est à chaque promo. Vraiment, c'est... J'en peux plus. Je ne veux plus jamais qu'on me la pose. Terminé.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous dire quelque chose qui n'est pas sur ton CV ou ta fiche à l'ociné, mais qui a pourtant marqué ta carrière ?

  • Speaker #1

    Ben, c'est sur mon CV, mais on n'en parle pas souvent. C'est la rencontre avec mon agent en fait, il a changé ma carrière vu que c'est comme ça qu'on commence et j'ai rencontré très tôt Christopher Ausha que j'aime d'amour et on s'est rencontré, il est venu me chercher en deuxième année à Florent, j'avais 19 ans et aujourd'hui on est encore ensemble.

  • Speaker #0

    En 11 ans vous vous êtes jamais quitté ?

  • Speaker #1

    Jamais, on s'est fâché quelquefois mais pas ce qu'il faut, on va remettre les pendules à l'heure d'un côté comme de l'autre mais qu'est-ce qu'on s'adore quoi et qu'est-ce que c'est honnête comme relation et transparent et ça j'adore.

  • Speaker #0

    Qui est-ce que tu appelles quand tu paniques ?

  • Speaker #1

    Qui est-ce que j'appelle quand je panique ? Quand c'est vraiment la grande, grande panique, ma mère. Quand c'est une panique modérée ou je suis trop en colère pour parler à ma mère. Parce que souvent, les personnes dont tu es le plus proche et que tu aimes le plus, c'est sur elles que tu te défoules en fait. Et ce n'est pas une bonne idée du tout. Donc du coup, j'appelle soit Mélanie, soit Fleur et notre pote à moi, Fleur Geffrier. Enfin, mes amis ou ma mère.

  • Speaker #0

    C'est quoi une idée reçue sur le milieu du cinéma que tu voudrais dégommer ?

  • Speaker #1

    Bah que c'est tous des drogués qui font n'importe quoi. C'est comme dans tous les milieux, il y en a, il n'y en a pas.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu fais quand tu manques de confiance en toi ?

  • Speaker #1

    Ça je sais pas, c'est toujours dur. Qu'est-ce que je fais ? Je sais pas, j'essaye de traîner avec des gens qui m'aiment. Et j'essaye de m'en foutre aussi, ce qui est plus difficile mais j'apprends.

  • Speaker #0

    Genre tu te fais violence pour... Ouais,

  • Speaker #1

    j'essaye d'arrêter de me dire t'es trop ci, t'es trop ça, t'es pas ci, t'es pas ci, t'es pas ça. Il y en a marre quoi. Donc j'essaye de travailler là-dessus.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que t'aimerais qu'on décrive ta carrière dans 30 ans ?

  • Speaker #1

    Insaisissable et éclectique.

  • Speaker #0

    C'est quoi le mantra qu'on devrait toutes se répéter le matin en se regardant dans le miroir ?

  • Speaker #1

    T'es la meilleure.

  • Speaker #0

    Et une dernière question, c'est quoi un film qu'on devrait toutes voir au moins une fois dans sa vie ?

  • Speaker #1

    Amour chienne de Inari Tou.

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    C'est un film absolument magnifique et tu vois pas du tout venir la fin. C'est des histoires croisées. Moi ça m'a... Je suis très difficile à faire pleurer au cinéma, extrêmement difficile. Je suis très très pudique. Et là, mais... Moi j'ai baissé les armes quoi en fait. C'est un des plus beaux films que j'ai vu. Moi je suis très très fan de ça, des histoires parallèles. et qui se rejoignent à un moment donné des personnages qui n'ont rien à voir, où tu ne comprends pas très bien une longue phase d'exposition. Tu ne sais pas trop où tu habites, mais ça t'embarque. Jusqu'à une révélation où tu te dis que ça m'a mis un coup de poing ce film.

  • Speaker #0

    Sur ces bonnes paroles et cette magnifique reco, Camille, merci infiniment d'être venue sur le podcast C'est qui la bosse ?

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    J'ai une dernière question avant que tu partes. C'est qui la prochaine femme qu'on devrait recevoir sur le podcast ?

  • Speaker #1

    Je dirais Fleur Geffrier ou Mélanie Robert. C'est mes amies et c'est des super actrices.

  • Speaker #0

    Génial. Merci beaucoup Camille. Merci.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

Description

Dans cet épisode de C'est qui la Boss ?, le podcast qui met en lumière les femmes inspirantes, je reçois une invitée dont vous connaissez sûrement toutes le visage, Camille Razat. 

Star d’une série Netflix, Camille est à l’affiche d’un nouveau film, Prodigieuses, où elle incarne une pianiste atteinte d’une maladie rare qui met en péril sa carrière. Évidemment, on a parlé de la carrière de Camille, de son rôle dans Emily in Paris qui lui porte parfois préjudice, de sa boîte de production qu’elle a créé avec des copains, de comment elle choisit ses rôles et surtout, de ce qui la fait vibrer dans son métier. 

Belle écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes, on se retrouve pour un nouvel épisode de C'est qui la bosse, le podcast qui met en lumière les femmes inspirantes. Cette semaine, je reçois une invitée dont vous connaissez sûrement tout le visage, Camille Razat. Star d'une série Netflix, Camille est à l'affiche d'un nouveau film, Prodigieuse, où elle incarne une pianiste atteinte d'une maladie rare qui met en péril sa carrière. Évidemment, on a donc parlé de la carrière de Camille, de son rôle dans Emeline Paris qui lui porte parfois préjudice. de sa boîte de production qu'elle a créée avec des copains, de comment elle choisit ses rôles, et surtout, de ce qui la fait vibrer dans son métier. Belle écoute ! Bonjour Camille !

  • Speaker #1

    Bonjour !

  • Speaker #0

    On est ravies de te recevoir sur le podcast C'est qui la bus ?

  • Speaker #1

    Merci à toi !

  • Speaker #0

    Et je vais commencer par la première question, la question que je pose à toutes mes invitées. Comment est-ce que tu te présenterais ?

  • Speaker #1

    Je m'appelle Camille Razat, je suis actrice, gameuse, et j'adore dormir.

  • Speaker #0

    Et deuxième question que je pose à toutes mes invitées également, qu'est-ce que tu rêvais de faire quand tu étais petite ?

  • Speaker #1

    J'ai voulu faire plein de choses très différentes, j'ai toujours eu une passion pour la mode donc à un moment donné je voulais être styliste, ensuite j'ai voulu devenir mannequin, ensuite j'ai voulu devenir reporter de guerre et puis finalement je suis là.

  • Speaker #0

    Alors le gap entre reporter de guerre et actrice c'est quand même assez intéressant, qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Speaker #1

    En fait, je suis d'accord que ce n'est pas du tout le même métier, mais il y a quand même des dénominateurs communs, si je puis dire. Le fait de jamais vivre la même journée, de fait. C'est quand même deux métiers d'adrénaline, d'une certaine façon, même si ce n'est pas du tout au même endroit, on est bien d'accord. Et puis, c'est pointer aussi des histoires et les raconter. Donc, il y a quand même des liens. Après, effectivement, c'est très différent. Qu'est-ce qui s'est passé ? J'avais 18 ans, je viens de Toulouse, donc d'une petite ville. dans un petit village à côté de Toulouse. Et j'ai passé le concours d'entrée à l'école Icard, en double licence photojournalisme à 18 ans, que j'ai eu. Et ensuite, je me suis dit, j'ai pas envie de prendre une année sabbatique, mais j'ai quand même envie, avant de me lancer dans des études, de faire autre chose qui m'amuse peut-être. Et donc, je me suis dit, tiens, le théâtre, quoi qu'il arrive, pour l'élocution, l'addiction, le fait de comment on se présente devant les gens, etc., ça pourra toujours me servir. Et voilà, j'en suis là aujourd'hui.

  • Speaker #0

    T'avais jamais fait de théâtre avant ?

  • Speaker #1

    Jamais.

  • Speaker #0

    Et du coup, c'était quoi ton premier job ?

  • Speaker #1

    Mon premier job, tout tout premier, c'était un court-métrage d'horreur en anglais. C'est marrant.

  • Speaker #0

    Marrant, drôle. Et t'en gardes un bon souvenir ?

  • Speaker #1

    Ouais franchement j'ai grave kiffé, en plus j'ai tourné ça avec Hugo Becker qui est un de mes collègues sur une série que je vais sortir aussi cette année. Donc c'est marrant la vie qu'on s'est rencontré, j'avais 18 ans, on s'est retrouvé là j'en ai 30. Donc non c'était une chouette expérience honnêtement.

  • Speaker #0

    Trop bien. Et c'est quoi le job où là tu t'es dit ça y est je commence à atteindre, je commence à devenir actrice pour de bon, je vais pouvoir en vivre ?

  • Speaker #1

    J'ai fait des séries, donc là j'ai su qu'en tout cas mon ressenti c'est que je me sentais à ma place et que c'était ça que je voulais faire de ma vie. Mais le jour où j'ai vraiment compris que je me suis dit que j'avais les armes nécessaires et que peut-être j'étais faite pour ça, c'est quand j'ai joué au théâtre. J'ai fait un seul en scène, pas du tout comique, j'ai joué le vieux juif blonde d'Amanda Sters, qui est sur une jeune femme qui perd sa sœur et face à ce deuil se construit une identité autre, comme c'est le cas dans les stress post-traumatiques. Et donc elle se prend pour un vieux juif déporté d'Auschwitz.

  • Speaker #0

    Ok. Lourd, en effet pas fun du tout.

  • Speaker #1

    Voilà. Mais ça m'a énormément appris parce qu'on est s'enfiler pendant une heure et demie. J'étais seule sur scène, j'avais mon ami Stanislav Makowski qui est violoncelliste. Mais il n'empêche que si tu te gourres et que tu te trompes ou que tu as un oubli de texte, t'es toute seule.

  • Speaker #0

    C'est là où tu t'es dit ok, là c'est bon, là je suis charmée.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Ok. Et il faut évidemment que j'en parle. Tu joues dans la série Emile in Paris. Tu joues le rôle de Camille. D'ailleurs, à ce sujet, j'ai toujours une question. Est-ce que le personnage de Camille s'appelle Camille parce que tu t'appelles Camille ou est-ce que tu as été castée et ça n'a rien à voir ?

  • Speaker #1

    Alors, je vais même te dire mieux. C'est-à-dire que non seulement le personnage s'appelait Camille, mais mon second prénom, c'est Émilie.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    C'est énorme. Donc, tu vois, il y a des trucs comme ça dans la vie. Quand tu reçois les auditions, tu fais... OK, quand même, il y a beaucoup de... On va dire de... Je ne sais pas, je sais un peu... Karma, quoi. Exact.

  • Speaker #0

    Ok, et donc du coup tu joues Camille dans Emeline Pice, et je me demande, qu'est-ce que ça fait ? Cette série a eu tellement de succès à travers le monde, en plus Netflix c'est quand même des énormes productions, est-ce que c'est un job qui a vraiment fait complètement décoller ta carrière et qui t'a amené dans une autre sphère ? Ou au contraire, c'est un job important, mais tu as fait plein d'autres trucs qui sont tout aussi importants ?

  • Speaker #1

    Il y a deux échelles sur lesquelles le placer. C'est-à-dire que oui, effectivement, c'est un show de Netflix, donc il y a énormément de spectateurs. C'est le show le plus vu au monde en termes d'audience, donc c'est immense. Donc c'est super parce que ça met mon nom sur, on va dire, une map internationale. Maintenant, c'est aussi une bénédiction et une malédiction parce qu'on aime bien mettre des étiquettes aux gens. et que quand un rôle comme ça est à ce point là populaire, en fait ça peut nous coller un peu trop à la peau. Et donc il y a un manque d'effort je trouve de la part des producteurs ou directeurs de casting ou réalisateurs, réalisatrices, peu importe, en se disant bah non c'est la meuf d'Emilienne Paris, ça va pas savoir jouer autre chose entre guillemets. J'extrapole un peu, c'est pas à ce point binaire. Mais je l'ai ressenti et je l'ai vu en fait, et même entendu. Donc je le sais mais voilà. Donc c'est... Ça m'a appris énormément de choses en même temps. Ce tournage, il est très, très speed. Donc, en fait, ça apprend à être efficace tout de suite. Donc, une ou deux prises, trois prises maximum.

  • Speaker #0

    Ah ouais, ok.

  • Speaker #1

    Ça va hyper vite. Ce qui fait que ça fait de toi un peu une machine, en fait. Donc, je sais que je suis efficace à la première, deuxième prise.

  • Speaker #0

    Waouh. Ça a changé la manière dont tu travailles, du coup, derrière ?

  • Speaker #1

    Un petit peu, c'est-à-dire que quand j'ai fait deux ans d'Emily, ensuite, en fait, il y a eu les grèves américaines, donc j'avais d'autres tournages de prévus que j'ai dû annuler par rapport à Emily parce que j'étais engagée, c'est contractuel, etc. Donc ça, j'avais bien les boules, mais bon, c'est la faute à personne. Fait comme ça, j'en veux absolument à personne. Mais donc, du coup, ça m'a laissé comme un peu des séquelles de jeu à un endroit parce que c'est vrai que pendant un an, j'ai fait que ça, en fait, que du Emily. Et donc, du coup, les autres projets que je devais faire ou que potentiellement je devais passer collaient pas avec les dates. Et j'ai remarqué quand je passais les castings que c'était un peu... too much en fait. Et je voyais que mon jeu est commencé à être un peu déformé. Or, quand j'ai commencé, tout ce que je faisais était tellement petit, c'était subtil, je veux dire, dans les émotions, etc. Et je me suis dit, merde, non, là, il faut revenir sur le bon chemin. Et donc, j'ai déconstruit et désappris ce qu'on m'a demandé de faire pendant quatre ans de ma vie, mine de rien.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ouf. Sur un autre sujet, très important, très cher à mon cœur, j'ai découvert que tu étais une gameuse en préparant cette interview. Et notamment, tu joues à World of Wack. qu'un jeu hyper stratégique. Du coup, ma question pour toi, c'est est-ce que tu es stratégique dans ta carrière ?

  • Speaker #1

    Je le suis sans l'être. C'est-à-dire que... Non, je ne le suis pas du tout, en fait. Je le suis un peu. Non, je m'explique. Quand je dis que je ne le suis pas du tout, c'est-à-dire que même si c'est un super réal ou super réalisatrice, si je n'aime pas le personnage ou que ça ne me touche pas, même si je sais que c'est bien pour ma carrière, il n'empêche que je ne le ferai pas. Mais je suis stratégique dans la mesure où je ne choisis que des projets aux antipodes d'Emily pour qu'on arrête de mettre dans une case et que les gens puissent voir autre chose. Parce qu'après tout, le prof d'un acteur, c'est de savoir faire beaucoup de choses différentes. Sinon, je ne vois pas l'intérêt de choisir ce métier. Donc je suis stratégique et à la fois pas du tout, parce que je fonctionne à l'instinct beaucoup et au coup de cœur.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui te convainc de prendre un rôle ?

  • Speaker #1

    Déjà, il y a un signe pour moi qui n'est pas trompeur, c'est si je commence à lire, bon une série c'est plus difficile de faire ça, mais si je commence à lire un scénario de film et que je ne décroche pas, mais pas du tout de la lecture, ce qui s'est passé avec Les Prodigios, c'est que déjà il y a un coup de cœur assez évident. Bon sur les séries, tu ne peux pas te taper 8 épisodes, ça équivaut à 5 heures de lecture, à un moment donné il faut se lever pour aller faire pipi ou je ne sais pas, tu vois. Mais quand même, ce sera à la lecture. Et puis surtout, moi mon moteur, ce qui me pousse à accepter des rôles, c'est de me dire, je ne suis pas sûre de le faire bien ça. C'est-à-dire que j'aime bien me lancer des challenges et des défis. Je préfère rater quelque chose plutôt que d'être confortable.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Parce qu'on apprend plus de ses échecs et des erreurs que finalement de ses réussites. Donc quoi qu'il arrive, ça m'apprendra quelque chose.

  • Speaker #0

    Et il y a une autre chose qui m'intrigue dans ton parcours, avant qu'on commence à parler de Prodigeuse, du coup, ton nouveau film, c'est que tu as monté ta boîte de prod.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, Tazard, c'est ma boîte de prod, c'est vrai, mais je vois plus le truc comme un collectif parce que... C'est clair. Le métier d'actrice c'est assez solitaire en fait, tu attends que ton téléphone sonne, enfin t'es un peu à disposition des gens constamment et t'es jamais vraiment moteur de ta propre carrière, ce que je trouve extrêmement frustrant. Donc, et même sans parler de ma carrière à moi, mais tu es toujours tributaire des autres. Ok. Et j'avais envie d'être un moteur pour les autres. Ok. Donc c'est-à-dire d'inverser complètement la tendance de ma vie et surtout je me suis rendue compte qu'autour de moi j'avais des, qui sont des amis, des gens extrêmement talentueux et je dis pas ça parce que c'est mes amis. et donc je me suis dit il faut qu'on fasse quelque chose avec ça, c'est trop dommage et donc j'ai lancé Tazar il y a deux ans et demi maintenant et on a déjà fait cinq cours dont certains qui sont en festival ou en phase de post-production on a fait deux clips dont un qui a remporté, c'est le premier clip que j'ai produit les Berlin Music Awards qui est le plus gros festival européen de clips on a gagné Best Song et Best Music Video ce qui était inespéré, on était face à des... très grands artistes très très très très connus, donc j'y croyais difficilement. Et voilà, et le but de Tazar, on fait aussi de la pub, enfin on est vraiment assez diversifié, c'est une production que je vois à l'international, dans la mesure où tous nos films sont dans une langue différente, on a du Wolof, donc au Sénégal, on a de l'anglais, on a du russe, français, et voilà, et là on travaille sur des longs, donc la machine est lancée, et pour l'instant ça marche plutôt bien.

  • Speaker #0

    Génial ! Bah écoute, je suis hyper impressionnée de cette boîte de prod qui rend des prix directs en deux ans. C'est quand même assez ouf et t'as de quoi être fière de toi. Merci. Maintenant, je voudrais parler un peu de Prodigeuse, du coup, ton nouveau film, qui raconte l'histoire de deux sœurs jumelles, des prodiges du piano, qui est une histoire vraie d'ailleurs, qui sont atteintes d'une maladie des os, d'une déminéralisation et qui met en péril leur carrière de pianiste professionnelle. Donc l'histoire de ces jumelles, qui est une histoire vraie, c'est une histoire de résilience. Quand t'es actrice, ça demande une résilience de malade également. Est-ce que toi, tu t'es inspirée de ta vie personnelle pour jouer ce rôle ?

  • Speaker #1

    Oui, je me suis inspirée de ma vie personnelle. Oui et non. C'est-à-dire que j'essaie de trouver des points communs quand même avec elle, des ponts pour qu'on fasse le lien. Mais clairement, on est tellement différentes maintenant sur des épreuves de vie, de résilience. Effectivement, mon métier demande une résilience à toute épreuve. Parce que... C'est bien quand tu tournes, mais quand il n'y a plus rien, d'où le fait aussi que je m'avote de prod, parce que comme ça je suis tout le temps occupée intellectuellement, j'ai besoin d'être toujours stimulée. Mais pour jouer clair, je me suis surtout documentée sur les vrais soeurs, donc Audrey et Diane Plenay. Il se trouve un très très beau documentaire de Niels Tavernier, si je ne me trompe pas, que j'ai regardé, qui était très très beau, beaucoup d'images d'archives de Lina, que j'ai pu consulter. Et puis voilà, après le scénario était tellement bien écrit qu'honnêtement c'était très clair dans ma tête. Et Valentin et Frédéric Potier, les réalisateurs, étaient extrêmement précis dans leur vision de Claire et Jeanne, les deux sœurs qu'on interprétait avec Mélanie Robert dans le film. Et sans compter qu'en fait ce qu'ils ont eu, Frédéric et Valentin, c'est que Jeanne et Audrey, donc les vraies sœurs, ont écrit plus de 1000 pages à leur sujet, qu'elles leur ont confiées et donc il y avait une matière incroyable déjà.

  • Speaker #0

    Et toi qu'est-ce qui t'a plu le plus dans le rôle de Claire ?

  • Speaker #1

    J'adore Claire parce qu'elle est un peu sans filtre en fait. Et ça j'aime assez, elle est sans filtre avec sa sœur, elle est extrêmement courageuse, extrêmement douée aussi au piano. Et puis ce que j'aime dans ce film de manière générale, c'est qu'on a évité un écueil qui pour moi aurait été terrible et ça m'aurait fait détester le film, c'est que tout le monde veut les mettre en compétition, ces deux sœurs, et finalement ce qui prédomine, c'est au contraire leur sororité et leur... esprit teammate en fait, elle se lâche pas quoi, et donc ça je trouve ça assez merveilleux et j'aurais détesté qu'ils les mettent en compétition et qu'en fait elles finissent par se détester ça m'aurait vraiment déplu

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que ça change pour toi d'incarner une histoire vraie par rapport à d'autres personnages que tu incarnes qui sont complètement fictifs ?

  • Speaker #1

    En fait t'as plusieurs choses t'as quand même un devoir de Pas de mémoire, c'est pas le mot, mais tu vois ce que je veux dire, de respecter en fait l'essence de leur histoire et qui elles sont et leur connexion entre sœurs. Donc t'as quand même, surtout qu'on a pu les rencontrer, donc voilà, t'as un désir de respecter leur identité en tout cas. Et en même temps, on est là pour faire du cinéma. Donc il faut apporter ta pierre à l'édifice. Donc oui, forcément c'est différent que si ça avait été un rôle complètement fictif parce que finalement tu peux tout créer, tout inventer. Mais bon, après, nous, comédiennes, comédiens, nous ne sommes que l'outil d'une narration. On n'est pas... Moi, je n'ai pas encore connu de projet où j'avais beaucoup de place pour l'invention et la proposition, malheureusement.

  • Speaker #0

    Et dans le film, la sœur de Claire, elle est incarnée par une de tes meilleures potes.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est facile, c'est plus facile ou plus difficile de bosser avec des potes ?

  • Speaker #1

    Ça dépend en fait. Moi j'adore bosser avec des potes, c'est ce que je fais avec ma boîte de prod aussi. Et Mélanie Robert, c'est vrai qu'on se connaît depuis 11 ans et qu'on a déjà une relation de sœur dans la vie. On était tout le temps fourrés l'une chez l'autre, plus chez moi que chez elle, parce que j'aime bien être chez moi. Et non, il y a un côté un peu étrange au départ, parce que tu connais tellement bien la personne que tu sais quand elle triche ou pas. Tu vois quand il y a un truc vraiment très très sincère ou quand tu vois du jeu, mais ça reste du jeu et c'est très bien, il en fout évidemment. Mais du coup tu vois tous les ressorts de la personne parce que tu la connais par cœur. Donc on répète au début, je pense que toutes les deux on était un petit peu sur des oeufs. Et puis il y a ce truc où Mélanie et moi on est très complices aussi et on est très sœurs donc on veut pas écraser l'une ou l'autre. Donc on n'ose pas trop prendre la place. Et donc, on essaie d'être le plus égalitaire possible. Mais après, je pense que pour le film, ça a été un gain de temps, mais immense. Et puis surtout, tu te dis, bah oui, en fait, la connexion, elle est déjà là. Le côté sœur, on l'a déjà. Les mimiques, on les a déjà parce qu'on passe notre vie ensemble. Valentin et Frédéric, ils n'en revenaient pas. On sortait du tournage, le soir, on allait bouffer ensemble. Elles faisaient des soirées pyjama à la maison. Ils disaient, non, mais vous ne pouvez pas être tout le temps ensemble. Ce n'est pas possible. Je dis, bah si, comme vous, père et fils, vous êtes tout le temps ensemble. Mais nous, c'est pareil.

  • Speaker #0

    C'est trop cool. Bon, je note que Camille Razat dit que c'est cool de bosser entre potes.

  • Speaker #1

    Ouais, j'adore.

  • Speaker #0

    Sur un autre aspect du film qui, moi, m'a beaucoup marquée, sans doute parce que j'ai grandi en étant danseuse, t'es confrontée à un prof tyrannique dans cette académie. Et après, ton personnage souffre énormément. Et ensuite, ton personnage continue à souffrir pour continuer à jouer. Est-ce que tu penses que pour être excellent dans son art, il faut forcément souffrir ? Fou !

  • Speaker #1

    T'as trois heures ? Non mais c'est presque un débat de philo et c'est très très intéressant, je vais essayer d'être le plus synthétique possible. En fait c'est une question très personnelle et j'ai pas envie qu'elle soit mal interprétée ou que ce soit quelque chose de foncièrement négatif. Moi pour moi Camille, oui d'une certaine façon, j'ai besoin de passer par la souffrance ou la douleur. parce que ça va chercher très loin en fait et que je comprends des choses comme ça et que finalement, quand je fais un peu le bilan de ma vie, voilà, j'ai plus 20 ans, j'en ai 30, je me dis, en fait, c'est que quand j'ai pris des énormes tartes dans la gueule que j'ai su rebondir dix fois plus fort. Mais c'est très personnel et ça ne devrait pas l'être. Ce que je veux dire par là, c'est que moi, c'est personnel, c'est comme ça chez moi, mais non, il ne faut pas passer par la souffrance nécessairement pour être le meilleur dans son art. Il ne faut pas penser comme ça et je trouve ça très bien que justement les nouvelles générations apportent des choses. pense autrement, elle pense qu'avec la bienveillance, au contraire, la patience, le travail, la rigueur, on puisse arriver au même endroit sans souffrir. Mais voilà, moi c'est personnel.

  • Speaker #0

    Et justement, ma dernière question pour conclure sur ce film, le personnage que t'incarnes, il est hyper ambitieux. Il est poussé par l'ambition de son père, mais Claire, elle est hyper ambitieuse. Aujourd'hui, toi, pour toi, c'est quoi l'ambition en tant qu'actrice ? Comment est-ce que ça se caractérise ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que moi j'aimerais bien, enfin j'aimerais bien, je voudrais tourner avec un ou une metteuse en scène qui soit extrêmement exigeant dans quelque chose qui est très très loin de moi, même si je l'ai déjà un peu fait cette année en vérité. Mais en fait j'aimerais juste qu'on arrête de me coller une étiquette je crois. Et j'aimerais continuer à jouer à l'international parce que ça me plaît beaucoup de jouer en anglais. En fait, c'est assez libérateur de ne pas parler dans sa langue. Ah ouais ? Ouais, il y a un truc beaucoup moins pudique, tu vois. Comme c'est une autre langue. Tu sais, on dit souvent que les gens bilingues, en fait, c'est une autre partie d'eux-mêmes quand ils sont dans une autre langue. C'est toi, mais c'est pas tout à fait toi, en fait. Et moi, j'adore ça quand je joue en anglais. Et puis surtout, mon rêve absolu, même en tant que comédienne, c'est qu'avec Tazar, on puisse produire un long métrage sans forcément en être le rôle principal du tout. mais pour raconter des histoires qui, moi, me tiennent à cœur. Ok.

  • Speaker #0

    Génial. Alors maintenant, on va passer dans la troisième partie de ce podcast, Camille. Chaque mois, on reçoit des questions de nos auditrices sur des sujets de taf.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc, je vais te lire un de ces courriers et je voudrais que tu me donnes ton avis.

  • Speaker #1

    Ok. Hello,

  • Speaker #0

    c'est qui la bosse ? J'ai une petite question pour vous. Je suis en train de lancer ma boîte dans un secteur que je connais bien côté opérationnel, mais où j'ai aucun contact. Autant dire que je repars de zéro pour me reconstruire un réseau. Comment est-ce que je devrais m'y prendre ? J'ai peur d'être perçue comme une grosse opportuniste en essayant de nouer des liens avec des gens que je ne connais pas bien. Et en même temps, ce genre de démarche me met mal à l'aise. Est-ce que tu as des idées pour que je le fasse de manière un peu plus naturelle ? J'ai choisi cette question pour toi parce que je me suis dit que, en tant qu'actrice et en tant que productrice, le réseau doit compter énormément.

  • Speaker #1

    Oui. Je suis très mauvaise à ça. Non, mais c'est vrai, je suis terrible à ça. Je déteste le réseautage, je déteste aller dans les cocktails. Voilà, je le fais parce que j'ai des engagements et que non, en vrai, parfois, j'aime bien ça si c'est des gens que j'aime bien. Mais je suis vraiment la pire personne pour répondre à ça, si ce n'est qu'en fait, parfois, quand tu te doutes. doit te pousser à networker, à sortir dans les soirées qui te font un peu chier, clairement, mais que tu te dis, ah, il y a telle et telle personne, il faut absolument la rencontrer. Moi, je suis un peu à l'antithèse de ça. Moi, je fonctionne co-feeling et en fait, c'est les gens à qui j'ai envie de faire confiance et qui sont dans mon cercle. Donc, je dirais plutôt, est-ce qu'elle n'a pas des gens dans son cercle déjà, ou au moins des connaissances vraiment à qui elle pourrait faire confiance et avec qui faire un réseau ? Moins superficielle, en fait. C'est le pire conseil, parce que je ne sais pas faire ça.

  • Speaker #0

    Pas que ce soit du tout un mauvais conseil, parce que souvent, on a tendance à ne pas regarder dans son carnet, dans son répertoire de téléphone, et à vouloir aller rencontrer des big restas qui nous...

  • Speaker #1

    Ça, je pense que c'est compliqué quand tu commences un business. C'est comme si moi, j'allais voir, alors que ma boîte n'a pas fait de long encore, que j'allais voir un gros producteur en mode On a écrit ça, tu veux bien nous filer tant, être coproducteur ? Non, ça ne marche pas. comme ça en fait ce serait trop rapide ma croissance elle doit y arriver petit à petit donc oui et puis surtout aller réseauter et jamais partir après minuit parce qu'après minuit il se passe plus rien à part de la fête et en vrai c'est pas comme ça que tu fais les connexions et ben meilleur conseil en vrai c'est le conseil que m'a donné mon père quand j'étais petite mais c'est trop vrai en fait t'as trop l'impression les gens qui ont la faux mood c'est la fear of missing out ça veut dire t'as peur de rater quelque chose mais en vrai non après minuit tu rates plus rien tu peux rentrer chez toi tranquille

  • Speaker #0

    Eh bien, génial. On notera ce conseil très très précieux de Camille Razat, après minuit, on rentre chez soi. Maintenant Camille, on rentre dans la dernière partie de ce podcast. Je vais te poser des questions et je voudrais que tu me répondes avec le premier truc qui te vient en tête. Ok. Après, si les réponses m'intriguent, comme c'est mon podcast, je me laisse le choix de creuser.

  • Speaker #1

    Ok, très bien.

  • Speaker #0

    C'est qui la femme qui t'inspire le plus ?

  • Speaker #1

    Ma mère.

  • Speaker #0

    Ta mère directe, pourquoi ?

  • Speaker #1

    Ma mère, parce qu'elle m'a bien éduquée, en tout cas c'est ce que les gens disent de moi, parce qu'elle est très très forte, parce qu'elle est aimante, parce qu'elle est géniale.

  • Speaker #0

    Tu fais quoi quand on manque d'inspiration ?

  • Speaker #1

    Je regarde des films. Je regarde beaucoup beaucoup beaucoup de films, je regarde en moyenne deux par jour quasi. Ah ouais ? Ouais. J'ai besoin en fait, moi j'aime pas dormir très tôt. donc c'est pas forcément que je vais faire la fête au contraire c'est que j'adore être chez moi tranquille et regarder des films

  • Speaker #0

    C'est quoi le dernier film que t'as vu du coup ?

  • Speaker #1

    Hier je suis allée voir The Substance du coup

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu dirais à la Camille de 18 ans ?

  • Speaker #1

    Je lui dirais de continuer à y croire et que rien n'est trop loin et trop grand

  • Speaker #0

    C'est quoi la question que tu ne veux plus qu'on te pose ?

  • Speaker #1

    Voilà, la yawning Bête qui me vient... Tu préfères les pains au chocolat ou les croissants ? Celle-là, j'en peux plus.

  • Speaker #0

    Ah, on te la pose souvent ?

  • Speaker #1

    Ben, Minim Paris, c'est à chaque promo. Vraiment, c'est... J'en peux plus. Je ne veux plus jamais qu'on me la pose. Terminé.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous dire quelque chose qui n'est pas sur ton CV ou ta fiche à l'ociné, mais qui a pourtant marqué ta carrière ?

  • Speaker #1

    Ben, c'est sur mon CV, mais on n'en parle pas souvent. C'est la rencontre avec mon agent en fait, il a changé ma carrière vu que c'est comme ça qu'on commence et j'ai rencontré très tôt Christopher Ausha que j'aime d'amour et on s'est rencontré, il est venu me chercher en deuxième année à Florent, j'avais 19 ans et aujourd'hui on est encore ensemble.

  • Speaker #0

    En 11 ans vous vous êtes jamais quitté ?

  • Speaker #1

    Jamais, on s'est fâché quelquefois mais pas ce qu'il faut, on va remettre les pendules à l'heure d'un côté comme de l'autre mais qu'est-ce qu'on s'adore quoi et qu'est-ce que c'est honnête comme relation et transparent et ça j'adore.

  • Speaker #0

    Qui est-ce que tu appelles quand tu paniques ?

  • Speaker #1

    Qui est-ce que j'appelle quand je panique ? Quand c'est vraiment la grande, grande panique, ma mère. Quand c'est une panique modérée ou je suis trop en colère pour parler à ma mère. Parce que souvent, les personnes dont tu es le plus proche et que tu aimes le plus, c'est sur elles que tu te défoules en fait. Et ce n'est pas une bonne idée du tout. Donc du coup, j'appelle soit Mélanie, soit Fleur et notre pote à moi, Fleur Geffrier. Enfin, mes amis ou ma mère.

  • Speaker #0

    C'est quoi une idée reçue sur le milieu du cinéma que tu voudrais dégommer ?

  • Speaker #1

    Bah que c'est tous des drogués qui font n'importe quoi. C'est comme dans tous les milieux, il y en a, il n'y en a pas.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu fais quand tu manques de confiance en toi ?

  • Speaker #1

    Ça je sais pas, c'est toujours dur. Qu'est-ce que je fais ? Je sais pas, j'essaye de traîner avec des gens qui m'aiment. Et j'essaye de m'en foutre aussi, ce qui est plus difficile mais j'apprends.

  • Speaker #0

    Genre tu te fais violence pour... Ouais,

  • Speaker #1

    j'essaye d'arrêter de me dire t'es trop ci, t'es trop ça, t'es pas ci, t'es pas ci, t'es pas ça. Il y en a marre quoi. Donc j'essaye de travailler là-dessus.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que t'aimerais qu'on décrive ta carrière dans 30 ans ?

  • Speaker #1

    Insaisissable et éclectique.

  • Speaker #0

    C'est quoi le mantra qu'on devrait toutes se répéter le matin en se regardant dans le miroir ?

  • Speaker #1

    T'es la meilleure.

  • Speaker #0

    Et une dernière question, c'est quoi un film qu'on devrait toutes voir au moins une fois dans sa vie ?

  • Speaker #1

    Amour chienne de Inari Tou.

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    C'est un film absolument magnifique et tu vois pas du tout venir la fin. C'est des histoires croisées. Moi ça m'a... Je suis très difficile à faire pleurer au cinéma, extrêmement difficile. Je suis très très pudique. Et là, mais... Moi j'ai baissé les armes quoi en fait. C'est un des plus beaux films que j'ai vu. Moi je suis très très fan de ça, des histoires parallèles. et qui se rejoignent à un moment donné des personnages qui n'ont rien à voir, où tu ne comprends pas très bien une longue phase d'exposition. Tu ne sais pas trop où tu habites, mais ça t'embarque. Jusqu'à une révélation où tu te dis que ça m'a mis un coup de poing ce film.

  • Speaker #0

    Sur ces bonnes paroles et cette magnifique reco, Camille, merci infiniment d'être venue sur le podcast C'est qui la bosse ?

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    J'ai une dernière question avant que tu partes. C'est qui la prochaine femme qu'on devrait recevoir sur le podcast ?

  • Speaker #1

    Je dirais Fleur Geffrier ou Mélanie Robert. C'est mes amies et c'est des super actrices.

  • Speaker #0

    Génial. Merci beaucoup Camille. Merci.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

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Description

Dans cet épisode de C'est qui la Boss ?, le podcast qui met en lumière les femmes inspirantes, je reçois une invitée dont vous connaissez sûrement toutes le visage, Camille Razat. 

Star d’une série Netflix, Camille est à l’affiche d’un nouveau film, Prodigieuses, où elle incarne une pianiste atteinte d’une maladie rare qui met en péril sa carrière. Évidemment, on a parlé de la carrière de Camille, de son rôle dans Emily in Paris qui lui porte parfois préjudice, de sa boîte de production qu’elle a créé avec des copains, de comment elle choisit ses rôles et surtout, de ce qui la fait vibrer dans son métier. 

Belle écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes, on se retrouve pour un nouvel épisode de C'est qui la bosse, le podcast qui met en lumière les femmes inspirantes. Cette semaine, je reçois une invitée dont vous connaissez sûrement tout le visage, Camille Razat. Star d'une série Netflix, Camille est à l'affiche d'un nouveau film, Prodigieuse, où elle incarne une pianiste atteinte d'une maladie rare qui met en péril sa carrière. Évidemment, on a donc parlé de la carrière de Camille, de son rôle dans Emeline Paris qui lui porte parfois préjudice. de sa boîte de production qu'elle a créée avec des copains, de comment elle choisit ses rôles, et surtout, de ce qui la fait vibrer dans son métier. Belle écoute ! Bonjour Camille !

  • Speaker #1

    Bonjour !

  • Speaker #0

    On est ravies de te recevoir sur le podcast C'est qui la bus ?

  • Speaker #1

    Merci à toi !

  • Speaker #0

    Et je vais commencer par la première question, la question que je pose à toutes mes invitées. Comment est-ce que tu te présenterais ?

  • Speaker #1

    Je m'appelle Camille Razat, je suis actrice, gameuse, et j'adore dormir.

  • Speaker #0

    Et deuxième question que je pose à toutes mes invitées également, qu'est-ce que tu rêvais de faire quand tu étais petite ?

  • Speaker #1

    J'ai voulu faire plein de choses très différentes, j'ai toujours eu une passion pour la mode donc à un moment donné je voulais être styliste, ensuite j'ai voulu devenir mannequin, ensuite j'ai voulu devenir reporter de guerre et puis finalement je suis là.

  • Speaker #0

    Alors le gap entre reporter de guerre et actrice c'est quand même assez intéressant, qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Speaker #1

    En fait, je suis d'accord que ce n'est pas du tout le même métier, mais il y a quand même des dénominateurs communs, si je puis dire. Le fait de jamais vivre la même journée, de fait. C'est quand même deux métiers d'adrénaline, d'une certaine façon, même si ce n'est pas du tout au même endroit, on est bien d'accord. Et puis, c'est pointer aussi des histoires et les raconter. Donc, il y a quand même des liens. Après, effectivement, c'est très différent. Qu'est-ce qui s'est passé ? J'avais 18 ans, je viens de Toulouse, donc d'une petite ville. dans un petit village à côté de Toulouse. Et j'ai passé le concours d'entrée à l'école Icard, en double licence photojournalisme à 18 ans, que j'ai eu. Et ensuite, je me suis dit, j'ai pas envie de prendre une année sabbatique, mais j'ai quand même envie, avant de me lancer dans des études, de faire autre chose qui m'amuse peut-être. Et donc, je me suis dit, tiens, le théâtre, quoi qu'il arrive, pour l'élocution, l'addiction, le fait de comment on se présente devant les gens, etc., ça pourra toujours me servir. Et voilà, j'en suis là aujourd'hui.

  • Speaker #0

    T'avais jamais fait de théâtre avant ?

  • Speaker #1

    Jamais.

  • Speaker #0

    Et du coup, c'était quoi ton premier job ?

  • Speaker #1

    Mon premier job, tout tout premier, c'était un court-métrage d'horreur en anglais. C'est marrant.

  • Speaker #0

    Marrant, drôle. Et t'en gardes un bon souvenir ?

  • Speaker #1

    Ouais franchement j'ai grave kiffé, en plus j'ai tourné ça avec Hugo Becker qui est un de mes collègues sur une série que je vais sortir aussi cette année. Donc c'est marrant la vie qu'on s'est rencontré, j'avais 18 ans, on s'est retrouvé là j'en ai 30. Donc non c'était une chouette expérience honnêtement.

  • Speaker #0

    Trop bien. Et c'est quoi le job où là tu t'es dit ça y est je commence à atteindre, je commence à devenir actrice pour de bon, je vais pouvoir en vivre ?

  • Speaker #1

    J'ai fait des séries, donc là j'ai su qu'en tout cas mon ressenti c'est que je me sentais à ma place et que c'était ça que je voulais faire de ma vie. Mais le jour où j'ai vraiment compris que je me suis dit que j'avais les armes nécessaires et que peut-être j'étais faite pour ça, c'est quand j'ai joué au théâtre. J'ai fait un seul en scène, pas du tout comique, j'ai joué le vieux juif blonde d'Amanda Sters, qui est sur une jeune femme qui perd sa sœur et face à ce deuil se construit une identité autre, comme c'est le cas dans les stress post-traumatiques. Et donc elle se prend pour un vieux juif déporté d'Auschwitz.

  • Speaker #0

    Ok. Lourd, en effet pas fun du tout.

  • Speaker #1

    Voilà. Mais ça m'a énormément appris parce qu'on est s'enfiler pendant une heure et demie. J'étais seule sur scène, j'avais mon ami Stanislav Makowski qui est violoncelliste. Mais il n'empêche que si tu te gourres et que tu te trompes ou que tu as un oubli de texte, t'es toute seule.

  • Speaker #0

    C'est là où tu t'es dit ok, là c'est bon, là je suis charmée.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Ok. Et il faut évidemment que j'en parle. Tu joues dans la série Emile in Paris. Tu joues le rôle de Camille. D'ailleurs, à ce sujet, j'ai toujours une question. Est-ce que le personnage de Camille s'appelle Camille parce que tu t'appelles Camille ou est-ce que tu as été castée et ça n'a rien à voir ?

  • Speaker #1

    Alors, je vais même te dire mieux. C'est-à-dire que non seulement le personnage s'appelait Camille, mais mon second prénom, c'est Émilie.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    C'est énorme. Donc, tu vois, il y a des trucs comme ça dans la vie. Quand tu reçois les auditions, tu fais... OK, quand même, il y a beaucoup de... On va dire de... Je ne sais pas, je sais un peu... Karma, quoi. Exact.

  • Speaker #0

    Ok, et donc du coup tu joues Camille dans Emeline Pice, et je me demande, qu'est-ce que ça fait ? Cette série a eu tellement de succès à travers le monde, en plus Netflix c'est quand même des énormes productions, est-ce que c'est un job qui a vraiment fait complètement décoller ta carrière et qui t'a amené dans une autre sphère ? Ou au contraire, c'est un job important, mais tu as fait plein d'autres trucs qui sont tout aussi importants ?

  • Speaker #1

    Il y a deux échelles sur lesquelles le placer. C'est-à-dire que oui, effectivement, c'est un show de Netflix, donc il y a énormément de spectateurs. C'est le show le plus vu au monde en termes d'audience, donc c'est immense. Donc c'est super parce que ça met mon nom sur, on va dire, une map internationale. Maintenant, c'est aussi une bénédiction et une malédiction parce qu'on aime bien mettre des étiquettes aux gens. et que quand un rôle comme ça est à ce point là populaire, en fait ça peut nous coller un peu trop à la peau. Et donc il y a un manque d'effort je trouve de la part des producteurs ou directeurs de casting ou réalisateurs, réalisatrices, peu importe, en se disant bah non c'est la meuf d'Emilienne Paris, ça va pas savoir jouer autre chose entre guillemets. J'extrapole un peu, c'est pas à ce point binaire. Mais je l'ai ressenti et je l'ai vu en fait, et même entendu. Donc je le sais mais voilà. Donc c'est... Ça m'a appris énormément de choses en même temps. Ce tournage, il est très, très speed. Donc, en fait, ça apprend à être efficace tout de suite. Donc, une ou deux prises, trois prises maximum.

  • Speaker #0

    Ah ouais, ok.

  • Speaker #1

    Ça va hyper vite. Ce qui fait que ça fait de toi un peu une machine, en fait. Donc, je sais que je suis efficace à la première, deuxième prise.

  • Speaker #0

    Waouh. Ça a changé la manière dont tu travailles, du coup, derrière ?

  • Speaker #1

    Un petit peu, c'est-à-dire que quand j'ai fait deux ans d'Emily, ensuite, en fait, il y a eu les grèves américaines, donc j'avais d'autres tournages de prévus que j'ai dû annuler par rapport à Emily parce que j'étais engagée, c'est contractuel, etc. Donc ça, j'avais bien les boules, mais bon, c'est la faute à personne. Fait comme ça, j'en veux absolument à personne. Mais donc, du coup, ça m'a laissé comme un peu des séquelles de jeu à un endroit parce que c'est vrai que pendant un an, j'ai fait que ça, en fait, que du Emily. Et donc, du coup, les autres projets que je devais faire ou que potentiellement je devais passer collaient pas avec les dates. Et j'ai remarqué quand je passais les castings que c'était un peu... too much en fait. Et je voyais que mon jeu est commencé à être un peu déformé. Or, quand j'ai commencé, tout ce que je faisais était tellement petit, c'était subtil, je veux dire, dans les émotions, etc. Et je me suis dit, merde, non, là, il faut revenir sur le bon chemin. Et donc, j'ai déconstruit et désappris ce qu'on m'a demandé de faire pendant quatre ans de ma vie, mine de rien.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ouf. Sur un autre sujet, très important, très cher à mon cœur, j'ai découvert que tu étais une gameuse en préparant cette interview. Et notamment, tu joues à World of Wack. qu'un jeu hyper stratégique. Du coup, ma question pour toi, c'est est-ce que tu es stratégique dans ta carrière ?

  • Speaker #1

    Je le suis sans l'être. C'est-à-dire que... Non, je ne le suis pas du tout, en fait. Je le suis un peu. Non, je m'explique. Quand je dis que je ne le suis pas du tout, c'est-à-dire que même si c'est un super réal ou super réalisatrice, si je n'aime pas le personnage ou que ça ne me touche pas, même si je sais que c'est bien pour ma carrière, il n'empêche que je ne le ferai pas. Mais je suis stratégique dans la mesure où je ne choisis que des projets aux antipodes d'Emily pour qu'on arrête de mettre dans une case et que les gens puissent voir autre chose. Parce qu'après tout, le prof d'un acteur, c'est de savoir faire beaucoup de choses différentes. Sinon, je ne vois pas l'intérêt de choisir ce métier. Donc je suis stratégique et à la fois pas du tout, parce que je fonctionne à l'instinct beaucoup et au coup de cœur.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui te convainc de prendre un rôle ?

  • Speaker #1

    Déjà, il y a un signe pour moi qui n'est pas trompeur, c'est si je commence à lire, bon une série c'est plus difficile de faire ça, mais si je commence à lire un scénario de film et que je ne décroche pas, mais pas du tout de la lecture, ce qui s'est passé avec Les Prodigios, c'est que déjà il y a un coup de cœur assez évident. Bon sur les séries, tu ne peux pas te taper 8 épisodes, ça équivaut à 5 heures de lecture, à un moment donné il faut se lever pour aller faire pipi ou je ne sais pas, tu vois. Mais quand même, ce sera à la lecture. Et puis surtout, moi mon moteur, ce qui me pousse à accepter des rôles, c'est de me dire, je ne suis pas sûre de le faire bien ça. C'est-à-dire que j'aime bien me lancer des challenges et des défis. Je préfère rater quelque chose plutôt que d'être confortable.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Parce qu'on apprend plus de ses échecs et des erreurs que finalement de ses réussites. Donc quoi qu'il arrive, ça m'apprendra quelque chose.

  • Speaker #0

    Et il y a une autre chose qui m'intrigue dans ton parcours, avant qu'on commence à parler de Prodigeuse, du coup, ton nouveau film, c'est que tu as monté ta boîte de prod.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, Tazard, c'est ma boîte de prod, c'est vrai, mais je vois plus le truc comme un collectif parce que... C'est clair. Le métier d'actrice c'est assez solitaire en fait, tu attends que ton téléphone sonne, enfin t'es un peu à disposition des gens constamment et t'es jamais vraiment moteur de ta propre carrière, ce que je trouve extrêmement frustrant. Donc, et même sans parler de ma carrière à moi, mais tu es toujours tributaire des autres. Ok. Et j'avais envie d'être un moteur pour les autres. Ok. Donc c'est-à-dire d'inverser complètement la tendance de ma vie et surtout je me suis rendue compte qu'autour de moi j'avais des, qui sont des amis, des gens extrêmement talentueux et je dis pas ça parce que c'est mes amis. et donc je me suis dit il faut qu'on fasse quelque chose avec ça, c'est trop dommage et donc j'ai lancé Tazar il y a deux ans et demi maintenant et on a déjà fait cinq cours dont certains qui sont en festival ou en phase de post-production on a fait deux clips dont un qui a remporté, c'est le premier clip que j'ai produit les Berlin Music Awards qui est le plus gros festival européen de clips on a gagné Best Song et Best Music Video ce qui était inespéré, on était face à des... très grands artistes très très très très connus, donc j'y croyais difficilement. Et voilà, et le but de Tazar, on fait aussi de la pub, enfin on est vraiment assez diversifié, c'est une production que je vois à l'international, dans la mesure où tous nos films sont dans une langue différente, on a du Wolof, donc au Sénégal, on a de l'anglais, on a du russe, français, et voilà, et là on travaille sur des longs, donc la machine est lancée, et pour l'instant ça marche plutôt bien.

  • Speaker #0

    Génial ! Bah écoute, je suis hyper impressionnée de cette boîte de prod qui rend des prix directs en deux ans. C'est quand même assez ouf et t'as de quoi être fière de toi. Merci. Maintenant, je voudrais parler un peu de Prodigeuse, du coup, ton nouveau film, qui raconte l'histoire de deux sœurs jumelles, des prodiges du piano, qui est une histoire vraie d'ailleurs, qui sont atteintes d'une maladie des os, d'une déminéralisation et qui met en péril leur carrière de pianiste professionnelle. Donc l'histoire de ces jumelles, qui est une histoire vraie, c'est une histoire de résilience. Quand t'es actrice, ça demande une résilience de malade également. Est-ce que toi, tu t'es inspirée de ta vie personnelle pour jouer ce rôle ?

  • Speaker #1

    Oui, je me suis inspirée de ma vie personnelle. Oui et non. C'est-à-dire que j'essaie de trouver des points communs quand même avec elle, des ponts pour qu'on fasse le lien. Mais clairement, on est tellement différentes maintenant sur des épreuves de vie, de résilience. Effectivement, mon métier demande une résilience à toute épreuve. Parce que... C'est bien quand tu tournes, mais quand il n'y a plus rien, d'où le fait aussi que je m'avote de prod, parce que comme ça je suis tout le temps occupée intellectuellement, j'ai besoin d'être toujours stimulée. Mais pour jouer clair, je me suis surtout documentée sur les vrais soeurs, donc Audrey et Diane Plenay. Il se trouve un très très beau documentaire de Niels Tavernier, si je ne me trompe pas, que j'ai regardé, qui était très très beau, beaucoup d'images d'archives de Lina, que j'ai pu consulter. Et puis voilà, après le scénario était tellement bien écrit qu'honnêtement c'était très clair dans ma tête. Et Valentin et Frédéric Potier, les réalisateurs, étaient extrêmement précis dans leur vision de Claire et Jeanne, les deux sœurs qu'on interprétait avec Mélanie Robert dans le film. Et sans compter qu'en fait ce qu'ils ont eu, Frédéric et Valentin, c'est que Jeanne et Audrey, donc les vraies sœurs, ont écrit plus de 1000 pages à leur sujet, qu'elles leur ont confiées et donc il y avait une matière incroyable déjà.

  • Speaker #0

    Et toi qu'est-ce qui t'a plu le plus dans le rôle de Claire ?

  • Speaker #1

    J'adore Claire parce qu'elle est un peu sans filtre en fait. Et ça j'aime assez, elle est sans filtre avec sa sœur, elle est extrêmement courageuse, extrêmement douée aussi au piano. Et puis ce que j'aime dans ce film de manière générale, c'est qu'on a évité un écueil qui pour moi aurait été terrible et ça m'aurait fait détester le film, c'est que tout le monde veut les mettre en compétition, ces deux sœurs, et finalement ce qui prédomine, c'est au contraire leur sororité et leur... esprit teammate en fait, elle se lâche pas quoi, et donc ça je trouve ça assez merveilleux et j'aurais détesté qu'ils les mettent en compétition et qu'en fait elles finissent par se détester ça m'aurait vraiment déplu

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que ça change pour toi d'incarner une histoire vraie par rapport à d'autres personnages que tu incarnes qui sont complètement fictifs ?

  • Speaker #1

    En fait t'as plusieurs choses t'as quand même un devoir de Pas de mémoire, c'est pas le mot, mais tu vois ce que je veux dire, de respecter en fait l'essence de leur histoire et qui elles sont et leur connexion entre sœurs. Donc t'as quand même, surtout qu'on a pu les rencontrer, donc voilà, t'as un désir de respecter leur identité en tout cas. Et en même temps, on est là pour faire du cinéma. Donc il faut apporter ta pierre à l'édifice. Donc oui, forcément c'est différent que si ça avait été un rôle complètement fictif parce que finalement tu peux tout créer, tout inventer. Mais bon, après, nous, comédiennes, comédiens, nous ne sommes que l'outil d'une narration. On n'est pas... Moi, je n'ai pas encore connu de projet où j'avais beaucoup de place pour l'invention et la proposition, malheureusement.

  • Speaker #0

    Et dans le film, la sœur de Claire, elle est incarnée par une de tes meilleures potes.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est facile, c'est plus facile ou plus difficile de bosser avec des potes ?

  • Speaker #1

    Ça dépend en fait. Moi j'adore bosser avec des potes, c'est ce que je fais avec ma boîte de prod aussi. Et Mélanie Robert, c'est vrai qu'on se connaît depuis 11 ans et qu'on a déjà une relation de sœur dans la vie. On était tout le temps fourrés l'une chez l'autre, plus chez moi que chez elle, parce que j'aime bien être chez moi. Et non, il y a un côté un peu étrange au départ, parce que tu connais tellement bien la personne que tu sais quand elle triche ou pas. Tu vois quand il y a un truc vraiment très très sincère ou quand tu vois du jeu, mais ça reste du jeu et c'est très bien, il en fout évidemment. Mais du coup tu vois tous les ressorts de la personne parce que tu la connais par cœur. Donc on répète au début, je pense que toutes les deux on était un petit peu sur des oeufs. Et puis il y a ce truc où Mélanie et moi on est très complices aussi et on est très sœurs donc on veut pas écraser l'une ou l'autre. Donc on n'ose pas trop prendre la place. Et donc, on essaie d'être le plus égalitaire possible. Mais après, je pense que pour le film, ça a été un gain de temps, mais immense. Et puis surtout, tu te dis, bah oui, en fait, la connexion, elle est déjà là. Le côté sœur, on l'a déjà. Les mimiques, on les a déjà parce qu'on passe notre vie ensemble. Valentin et Frédéric, ils n'en revenaient pas. On sortait du tournage, le soir, on allait bouffer ensemble. Elles faisaient des soirées pyjama à la maison. Ils disaient, non, mais vous ne pouvez pas être tout le temps ensemble. Ce n'est pas possible. Je dis, bah si, comme vous, père et fils, vous êtes tout le temps ensemble. Mais nous, c'est pareil.

  • Speaker #0

    C'est trop cool. Bon, je note que Camille Razat dit que c'est cool de bosser entre potes.

  • Speaker #1

    Ouais, j'adore.

  • Speaker #0

    Sur un autre aspect du film qui, moi, m'a beaucoup marquée, sans doute parce que j'ai grandi en étant danseuse, t'es confrontée à un prof tyrannique dans cette académie. Et après, ton personnage souffre énormément. Et ensuite, ton personnage continue à souffrir pour continuer à jouer. Est-ce que tu penses que pour être excellent dans son art, il faut forcément souffrir ? Fou !

  • Speaker #1

    T'as trois heures ? Non mais c'est presque un débat de philo et c'est très très intéressant, je vais essayer d'être le plus synthétique possible. En fait c'est une question très personnelle et j'ai pas envie qu'elle soit mal interprétée ou que ce soit quelque chose de foncièrement négatif. Moi pour moi Camille, oui d'une certaine façon, j'ai besoin de passer par la souffrance ou la douleur. parce que ça va chercher très loin en fait et que je comprends des choses comme ça et que finalement, quand je fais un peu le bilan de ma vie, voilà, j'ai plus 20 ans, j'en ai 30, je me dis, en fait, c'est que quand j'ai pris des énormes tartes dans la gueule que j'ai su rebondir dix fois plus fort. Mais c'est très personnel et ça ne devrait pas l'être. Ce que je veux dire par là, c'est que moi, c'est personnel, c'est comme ça chez moi, mais non, il ne faut pas passer par la souffrance nécessairement pour être le meilleur dans son art. Il ne faut pas penser comme ça et je trouve ça très bien que justement les nouvelles générations apportent des choses. pense autrement, elle pense qu'avec la bienveillance, au contraire, la patience, le travail, la rigueur, on puisse arriver au même endroit sans souffrir. Mais voilà, moi c'est personnel.

  • Speaker #0

    Et justement, ma dernière question pour conclure sur ce film, le personnage que t'incarnes, il est hyper ambitieux. Il est poussé par l'ambition de son père, mais Claire, elle est hyper ambitieuse. Aujourd'hui, toi, pour toi, c'est quoi l'ambition en tant qu'actrice ? Comment est-ce que ça se caractérise ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que moi j'aimerais bien, enfin j'aimerais bien, je voudrais tourner avec un ou une metteuse en scène qui soit extrêmement exigeant dans quelque chose qui est très très loin de moi, même si je l'ai déjà un peu fait cette année en vérité. Mais en fait j'aimerais juste qu'on arrête de me coller une étiquette je crois. Et j'aimerais continuer à jouer à l'international parce que ça me plaît beaucoup de jouer en anglais. En fait, c'est assez libérateur de ne pas parler dans sa langue. Ah ouais ? Ouais, il y a un truc beaucoup moins pudique, tu vois. Comme c'est une autre langue. Tu sais, on dit souvent que les gens bilingues, en fait, c'est une autre partie d'eux-mêmes quand ils sont dans une autre langue. C'est toi, mais c'est pas tout à fait toi, en fait. Et moi, j'adore ça quand je joue en anglais. Et puis surtout, mon rêve absolu, même en tant que comédienne, c'est qu'avec Tazar, on puisse produire un long métrage sans forcément en être le rôle principal du tout. mais pour raconter des histoires qui, moi, me tiennent à cœur. Ok.

  • Speaker #0

    Génial. Alors maintenant, on va passer dans la troisième partie de ce podcast, Camille. Chaque mois, on reçoit des questions de nos auditrices sur des sujets de taf.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc, je vais te lire un de ces courriers et je voudrais que tu me donnes ton avis.

  • Speaker #1

    Ok. Hello,

  • Speaker #0

    c'est qui la bosse ? J'ai une petite question pour vous. Je suis en train de lancer ma boîte dans un secteur que je connais bien côté opérationnel, mais où j'ai aucun contact. Autant dire que je repars de zéro pour me reconstruire un réseau. Comment est-ce que je devrais m'y prendre ? J'ai peur d'être perçue comme une grosse opportuniste en essayant de nouer des liens avec des gens que je ne connais pas bien. Et en même temps, ce genre de démarche me met mal à l'aise. Est-ce que tu as des idées pour que je le fasse de manière un peu plus naturelle ? J'ai choisi cette question pour toi parce que je me suis dit que, en tant qu'actrice et en tant que productrice, le réseau doit compter énormément.

  • Speaker #1

    Oui. Je suis très mauvaise à ça. Non, mais c'est vrai, je suis terrible à ça. Je déteste le réseautage, je déteste aller dans les cocktails. Voilà, je le fais parce que j'ai des engagements et que non, en vrai, parfois, j'aime bien ça si c'est des gens que j'aime bien. Mais je suis vraiment la pire personne pour répondre à ça, si ce n'est qu'en fait, parfois, quand tu te doutes. doit te pousser à networker, à sortir dans les soirées qui te font un peu chier, clairement, mais que tu te dis, ah, il y a telle et telle personne, il faut absolument la rencontrer. Moi, je suis un peu à l'antithèse de ça. Moi, je fonctionne co-feeling et en fait, c'est les gens à qui j'ai envie de faire confiance et qui sont dans mon cercle. Donc, je dirais plutôt, est-ce qu'elle n'a pas des gens dans son cercle déjà, ou au moins des connaissances vraiment à qui elle pourrait faire confiance et avec qui faire un réseau ? Moins superficielle, en fait. C'est le pire conseil, parce que je ne sais pas faire ça.

  • Speaker #0

    Pas que ce soit du tout un mauvais conseil, parce que souvent, on a tendance à ne pas regarder dans son carnet, dans son répertoire de téléphone, et à vouloir aller rencontrer des big restas qui nous...

  • Speaker #1

    Ça, je pense que c'est compliqué quand tu commences un business. C'est comme si moi, j'allais voir, alors que ma boîte n'a pas fait de long encore, que j'allais voir un gros producteur en mode On a écrit ça, tu veux bien nous filer tant, être coproducteur ? Non, ça ne marche pas. comme ça en fait ce serait trop rapide ma croissance elle doit y arriver petit à petit donc oui et puis surtout aller réseauter et jamais partir après minuit parce qu'après minuit il se passe plus rien à part de la fête et en vrai c'est pas comme ça que tu fais les connexions et ben meilleur conseil en vrai c'est le conseil que m'a donné mon père quand j'étais petite mais c'est trop vrai en fait t'as trop l'impression les gens qui ont la faux mood c'est la fear of missing out ça veut dire t'as peur de rater quelque chose mais en vrai non après minuit tu rates plus rien tu peux rentrer chez toi tranquille

  • Speaker #0

    Eh bien, génial. On notera ce conseil très très précieux de Camille Razat, après minuit, on rentre chez soi. Maintenant Camille, on rentre dans la dernière partie de ce podcast. Je vais te poser des questions et je voudrais que tu me répondes avec le premier truc qui te vient en tête. Ok. Après, si les réponses m'intriguent, comme c'est mon podcast, je me laisse le choix de creuser.

  • Speaker #1

    Ok, très bien.

  • Speaker #0

    C'est qui la femme qui t'inspire le plus ?

  • Speaker #1

    Ma mère.

  • Speaker #0

    Ta mère directe, pourquoi ?

  • Speaker #1

    Ma mère, parce qu'elle m'a bien éduquée, en tout cas c'est ce que les gens disent de moi, parce qu'elle est très très forte, parce qu'elle est aimante, parce qu'elle est géniale.

  • Speaker #0

    Tu fais quoi quand on manque d'inspiration ?

  • Speaker #1

    Je regarde des films. Je regarde beaucoup beaucoup beaucoup de films, je regarde en moyenne deux par jour quasi. Ah ouais ? Ouais. J'ai besoin en fait, moi j'aime pas dormir très tôt. donc c'est pas forcément que je vais faire la fête au contraire c'est que j'adore être chez moi tranquille et regarder des films

  • Speaker #0

    C'est quoi le dernier film que t'as vu du coup ?

  • Speaker #1

    Hier je suis allée voir The Substance du coup

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu dirais à la Camille de 18 ans ?

  • Speaker #1

    Je lui dirais de continuer à y croire et que rien n'est trop loin et trop grand

  • Speaker #0

    C'est quoi la question que tu ne veux plus qu'on te pose ?

  • Speaker #1

    Voilà, la yawning Bête qui me vient... Tu préfères les pains au chocolat ou les croissants ? Celle-là, j'en peux plus.

  • Speaker #0

    Ah, on te la pose souvent ?

  • Speaker #1

    Ben, Minim Paris, c'est à chaque promo. Vraiment, c'est... J'en peux plus. Je ne veux plus jamais qu'on me la pose. Terminé.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous dire quelque chose qui n'est pas sur ton CV ou ta fiche à l'ociné, mais qui a pourtant marqué ta carrière ?

  • Speaker #1

    Ben, c'est sur mon CV, mais on n'en parle pas souvent. C'est la rencontre avec mon agent en fait, il a changé ma carrière vu que c'est comme ça qu'on commence et j'ai rencontré très tôt Christopher Ausha que j'aime d'amour et on s'est rencontré, il est venu me chercher en deuxième année à Florent, j'avais 19 ans et aujourd'hui on est encore ensemble.

  • Speaker #0

    En 11 ans vous vous êtes jamais quitté ?

  • Speaker #1

    Jamais, on s'est fâché quelquefois mais pas ce qu'il faut, on va remettre les pendules à l'heure d'un côté comme de l'autre mais qu'est-ce qu'on s'adore quoi et qu'est-ce que c'est honnête comme relation et transparent et ça j'adore.

  • Speaker #0

    Qui est-ce que tu appelles quand tu paniques ?

  • Speaker #1

    Qui est-ce que j'appelle quand je panique ? Quand c'est vraiment la grande, grande panique, ma mère. Quand c'est une panique modérée ou je suis trop en colère pour parler à ma mère. Parce que souvent, les personnes dont tu es le plus proche et que tu aimes le plus, c'est sur elles que tu te défoules en fait. Et ce n'est pas une bonne idée du tout. Donc du coup, j'appelle soit Mélanie, soit Fleur et notre pote à moi, Fleur Geffrier. Enfin, mes amis ou ma mère.

  • Speaker #0

    C'est quoi une idée reçue sur le milieu du cinéma que tu voudrais dégommer ?

  • Speaker #1

    Bah que c'est tous des drogués qui font n'importe quoi. C'est comme dans tous les milieux, il y en a, il n'y en a pas.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu fais quand tu manques de confiance en toi ?

  • Speaker #1

    Ça je sais pas, c'est toujours dur. Qu'est-ce que je fais ? Je sais pas, j'essaye de traîner avec des gens qui m'aiment. Et j'essaye de m'en foutre aussi, ce qui est plus difficile mais j'apprends.

  • Speaker #0

    Genre tu te fais violence pour... Ouais,

  • Speaker #1

    j'essaye d'arrêter de me dire t'es trop ci, t'es trop ça, t'es pas ci, t'es pas ci, t'es pas ça. Il y en a marre quoi. Donc j'essaye de travailler là-dessus.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que t'aimerais qu'on décrive ta carrière dans 30 ans ?

  • Speaker #1

    Insaisissable et éclectique.

  • Speaker #0

    C'est quoi le mantra qu'on devrait toutes se répéter le matin en se regardant dans le miroir ?

  • Speaker #1

    T'es la meilleure.

  • Speaker #0

    Et une dernière question, c'est quoi un film qu'on devrait toutes voir au moins une fois dans sa vie ?

  • Speaker #1

    Amour chienne de Inari Tou.

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    C'est un film absolument magnifique et tu vois pas du tout venir la fin. C'est des histoires croisées. Moi ça m'a... Je suis très difficile à faire pleurer au cinéma, extrêmement difficile. Je suis très très pudique. Et là, mais... Moi j'ai baissé les armes quoi en fait. C'est un des plus beaux films que j'ai vu. Moi je suis très très fan de ça, des histoires parallèles. et qui se rejoignent à un moment donné des personnages qui n'ont rien à voir, où tu ne comprends pas très bien une longue phase d'exposition. Tu ne sais pas trop où tu habites, mais ça t'embarque. Jusqu'à une révélation où tu te dis que ça m'a mis un coup de poing ce film.

  • Speaker #0

    Sur ces bonnes paroles et cette magnifique reco, Camille, merci infiniment d'être venue sur le podcast C'est qui la bosse ?

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    J'ai une dernière question avant que tu partes. C'est qui la prochaine femme qu'on devrait recevoir sur le podcast ?

  • Speaker #1

    Je dirais Fleur Geffrier ou Mélanie Robert. C'est mes amies et c'est des super actrices.

  • Speaker #0

    Génial. Merci beaucoup Camille. Merci.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

Description

Dans cet épisode de C'est qui la Boss ?, le podcast qui met en lumière les femmes inspirantes, je reçois une invitée dont vous connaissez sûrement toutes le visage, Camille Razat. 

Star d’une série Netflix, Camille est à l’affiche d’un nouveau film, Prodigieuses, où elle incarne une pianiste atteinte d’une maladie rare qui met en péril sa carrière. Évidemment, on a parlé de la carrière de Camille, de son rôle dans Emily in Paris qui lui porte parfois préjudice, de sa boîte de production qu’elle a créé avec des copains, de comment elle choisit ses rôles et surtout, de ce qui la fait vibrer dans son métier. 

Belle écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes, on se retrouve pour un nouvel épisode de C'est qui la bosse, le podcast qui met en lumière les femmes inspirantes. Cette semaine, je reçois une invitée dont vous connaissez sûrement tout le visage, Camille Razat. Star d'une série Netflix, Camille est à l'affiche d'un nouveau film, Prodigieuse, où elle incarne une pianiste atteinte d'une maladie rare qui met en péril sa carrière. Évidemment, on a donc parlé de la carrière de Camille, de son rôle dans Emeline Paris qui lui porte parfois préjudice. de sa boîte de production qu'elle a créée avec des copains, de comment elle choisit ses rôles, et surtout, de ce qui la fait vibrer dans son métier. Belle écoute ! Bonjour Camille !

  • Speaker #1

    Bonjour !

  • Speaker #0

    On est ravies de te recevoir sur le podcast C'est qui la bus ?

  • Speaker #1

    Merci à toi !

  • Speaker #0

    Et je vais commencer par la première question, la question que je pose à toutes mes invitées. Comment est-ce que tu te présenterais ?

  • Speaker #1

    Je m'appelle Camille Razat, je suis actrice, gameuse, et j'adore dormir.

  • Speaker #0

    Et deuxième question que je pose à toutes mes invitées également, qu'est-ce que tu rêvais de faire quand tu étais petite ?

  • Speaker #1

    J'ai voulu faire plein de choses très différentes, j'ai toujours eu une passion pour la mode donc à un moment donné je voulais être styliste, ensuite j'ai voulu devenir mannequin, ensuite j'ai voulu devenir reporter de guerre et puis finalement je suis là.

  • Speaker #0

    Alors le gap entre reporter de guerre et actrice c'est quand même assez intéressant, qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Speaker #1

    En fait, je suis d'accord que ce n'est pas du tout le même métier, mais il y a quand même des dénominateurs communs, si je puis dire. Le fait de jamais vivre la même journée, de fait. C'est quand même deux métiers d'adrénaline, d'une certaine façon, même si ce n'est pas du tout au même endroit, on est bien d'accord. Et puis, c'est pointer aussi des histoires et les raconter. Donc, il y a quand même des liens. Après, effectivement, c'est très différent. Qu'est-ce qui s'est passé ? J'avais 18 ans, je viens de Toulouse, donc d'une petite ville. dans un petit village à côté de Toulouse. Et j'ai passé le concours d'entrée à l'école Icard, en double licence photojournalisme à 18 ans, que j'ai eu. Et ensuite, je me suis dit, j'ai pas envie de prendre une année sabbatique, mais j'ai quand même envie, avant de me lancer dans des études, de faire autre chose qui m'amuse peut-être. Et donc, je me suis dit, tiens, le théâtre, quoi qu'il arrive, pour l'élocution, l'addiction, le fait de comment on se présente devant les gens, etc., ça pourra toujours me servir. Et voilà, j'en suis là aujourd'hui.

  • Speaker #0

    T'avais jamais fait de théâtre avant ?

  • Speaker #1

    Jamais.

  • Speaker #0

    Et du coup, c'était quoi ton premier job ?

  • Speaker #1

    Mon premier job, tout tout premier, c'était un court-métrage d'horreur en anglais. C'est marrant.

  • Speaker #0

    Marrant, drôle. Et t'en gardes un bon souvenir ?

  • Speaker #1

    Ouais franchement j'ai grave kiffé, en plus j'ai tourné ça avec Hugo Becker qui est un de mes collègues sur une série que je vais sortir aussi cette année. Donc c'est marrant la vie qu'on s'est rencontré, j'avais 18 ans, on s'est retrouvé là j'en ai 30. Donc non c'était une chouette expérience honnêtement.

  • Speaker #0

    Trop bien. Et c'est quoi le job où là tu t'es dit ça y est je commence à atteindre, je commence à devenir actrice pour de bon, je vais pouvoir en vivre ?

  • Speaker #1

    J'ai fait des séries, donc là j'ai su qu'en tout cas mon ressenti c'est que je me sentais à ma place et que c'était ça que je voulais faire de ma vie. Mais le jour où j'ai vraiment compris que je me suis dit que j'avais les armes nécessaires et que peut-être j'étais faite pour ça, c'est quand j'ai joué au théâtre. J'ai fait un seul en scène, pas du tout comique, j'ai joué le vieux juif blonde d'Amanda Sters, qui est sur une jeune femme qui perd sa sœur et face à ce deuil se construit une identité autre, comme c'est le cas dans les stress post-traumatiques. Et donc elle se prend pour un vieux juif déporté d'Auschwitz.

  • Speaker #0

    Ok. Lourd, en effet pas fun du tout.

  • Speaker #1

    Voilà. Mais ça m'a énormément appris parce qu'on est s'enfiler pendant une heure et demie. J'étais seule sur scène, j'avais mon ami Stanislav Makowski qui est violoncelliste. Mais il n'empêche que si tu te gourres et que tu te trompes ou que tu as un oubli de texte, t'es toute seule.

  • Speaker #0

    C'est là où tu t'es dit ok, là c'est bon, là je suis charmée.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Ok. Et il faut évidemment que j'en parle. Tu joues dans la série Emile in Paris. Tu joues le rôle de Camille. D'ailleurs, à ce sujet, j'ai toujours une question. Est-ce que le personnage de Camille s'appelle Camille parce que tu t'appelles Camille ou est-ce que tu as été castée et ça n'a rien à voir ?

  • Speaker #1

    Alors, je vais même te dire mieux. C'est-à-dire que non seulement le personnage s'appelait Camille, mais mon second prénom, c'est Émilie.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    C'est énorme. Donc, tu vois, il y a des trucs comme ça dans la vie. Quand tu reçois les auditions, tu fais... OK, quand même, il y a beaucoup de... On va dire de... Je ne sais pas, je sais un peu... Karma, quoi. Exact.

  • Speaker #0

    Ok, et donc du coup tu joues Camille dans Emeline Pice, et je me demande, qu'est-ce que ça fait ? Cette série a eu tellement de succès à travers le monde, en plus Netflix c'est quand même des énormes productions, est-ce que c'est un job qui a vraiment fait complètement décoller ta carrière et qui t'a amené dans une autre sphère ? Ou au contraire, c'est un job important, mais tu as fait plein d'autres trucs qui sont tout aussi importants ?

  • Speaker #1

    Il y a deux échelles sur lesquelles le placer. C'est-à-dire que oui, effectivement, c'est un show de Netflix, donc il y a énormément de spectateurs. C'est le show le plus vu au monde en termes d'audience, donc c'est immense. Donc c'est super parce que ça met mon nom sur, on va dire, une map internationale. Maintenant, c'est aussi une bénédiction et une malédiction parce qu'on aime bien mettre des étiquettes aux gens. et que quand un rôle comme ça est à ce point là populaire, en fait ça peut nous coller un peu trop à la peau. Et donc il y a un manque d'effort je trouve de la part des producteurs ou directeurs de casting ou réalisateurs, réalisatrices, peu importe, en se disant bah non c'est la meuf d'Emilienne Paris, ça va pas savoir jouer autre chose entre guillemets. J'extrapole un peu, c'est pas à ce point binaire. Mais je l'ai ressenti et je l'ai vu en fait, et même entendu. Donc je le sais mais voilà. Donc c'est... Ça m'a appris énormément de choses en même temps. Ce tournage, il est très, très speed. Donc, en fait, ça apprend à être efficace tout de suite. Donc, une ou deux prises, trois prises maximum.

  • Speaker #0

    Ah ouais, ok.

  • Speaker #1

    Ça va hyper vite. Ce qui fait que ça fait de toi un peu une machine, en fait. Donc, je sais que je suis efficace à la première, deuxième prise.

  • Speaker #0

    Waouh. Ça a changé la manière dont tu travailles, du coup, derrière ?

  • Speaker #1

    Un petit peu, c'est-à-dire que quand j'ai fait deux ans d'Emily, ensuite, en fait, il y a eu les grèves américaines, donc j'avais d'autres tournages de prévus que j'ai dû annuler par rapport à Emily parce que j'étais engagée, c'est contractuel, etc. Donc ça, j'avais bien les boules, mais bon, c'est la faute à personne. Fait comme ça, j'en veux absolument à personne. Mais donc, du coup, ça m'a laissé comme un peu des séquelles de jeu à un endroit parce que c'est vrai que pendant un an, j'ai fait que ça, en fait, que du Emily. Et donc, du coup, les autres projets que je devais faire ou que potentiellement je devais passer collaient pas avec les dates. Et j'ai remarqué quand je passais les castings que c'était un peu... too much en fait. Et je voyais que mon jeu est commencé à être un peu déformé. Or, quand j'ai commencé, tout ce que je faisais était tellement petit, c'était subtil, je veux dire, dans les émotions, etc. Et je me suis dit, merde, non, là, il faut revenir sur le bon chemin. Et donc, j'ai déconstruit et désappris ce qu'on m'a demandé de faire pendant quatre ans de ma vie, mine de rien.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ouf. Sur un autre sujet, très important, très cher à mon cœur, j'ai découvert que tu étais une gameuse en préparant cette interview. Et notamment, tu joues à World of Wack. qu'un jeu hyper stratégique. Du coup, ma question pour toi, c'est est-ce que tu es stratégique dans ta carrière ?

  • Speaker #1

    Je le suis sans l'être. C'est-à-dire que... Non, je ne le suis pas du tout, en fait. Je le suis un peu. Non, je m'explique. Quand je dis que je ne le suis pas du tout, c'est-à-dire que même si c'est un super réal ou super réalisatrice, si je n'aime pas le personnage ou que ça ne me touche pas, même si je sais que c'est bien pour ma carrière, il n'empêche que je ne le ferai pas. Mais je suis stratégique dans la mesure où je ne choisis que des projets aux antipodes d'Emily pour qu'on arrête de mettre dans une case et que les gens puissent voir autre chose. Parce qu'après tout, le prof d'un acteur, c'est de savoir faire beaucoup de choses différentes. Sinon, je ne vois pas l'intérêt de choisir ce métier. Donc je suis stratégique et à la fois pas du tout, parce que je fonctionne à l'instinct beaucoup et au coup de cœur.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui te convainc de prendre un rôle ?

  • Speaker #1

    Déjà, il y a un signe pour moi qui n'est pas trompeur, c'est si je commence à lire, bon une série c'est plus difficile de faire ça, mais si je commence à lire un scénario de film et que je ne décroche pas, mais pas du tout de la lecture, ce qui s'est passé avec Les Prodigios, c'est que déjà il y a un coup de cœur assez évident. Bon sur les séries, tu ne peux pas te taper 8 épisodes, ça équivaut à 5 heures de lecture, à un moment donné il faut se lever pour aller faire pipi ou je ne sais pas, tu vois. Mais quand même, ce sera à la lecture. Et puis surtout, moi mon moteur, ce qui me pousse à accepter des rôles, c'est de me dire, je ne suis pas sûre de le faire bien ça. C'est-à-dire que j'aime bien me lancer des challenges et des défis. Je préfère rater quelque chose plutôt que d'être confortable.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Parce qu'on apprend plus de ses échecs et des erreurs que finalement de ses réussites. Donc quoi qu'il arrive, ça m'apprendra quelque chose.

  • Speaker #0

    Et il y a une autre chose qui m'intrigue dans ton parcours, avant qu'on commence à parler de Prodigeuse, du coup, ton nouveau film, c'est que tu as monté ta boîte de prod.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, Tazard, c'est ma boîte de prod, c'est vrai, mais je vois plus le truc comme un collectif parce que... C'est clair. Le métier d'actrice c'est assez solitaire en fait, tu attends que ton téléphone sonne, enfin t'es un peu à disposition des gens constamment et t'es jamais vraiment moteur de ta propre carrière, ce que je trouve extrêmement frustrant. Donc, et même sans parler de ma carrière à moi, mais tu es toujours tributaire des autres. Ok. Et j'avais envie d'être un moteur pour les autres. Ok. Donc c'est-à-dire d'inverser complètement la tendance de ma vie et surtout je me suis rendue compte qu'autour de moi j'avais des, qui sont des amis, des gens extrêmement talentueux et je dis pas ça parce que c'est mes amis. et donc je me suis dit il faut qu'on fasse quelque chose avec ça, c'est trop dommage et donc j'ai lancé Tazar il y a deux ans et demi maintenant et on a déjà fait cinq cours dont certains qui sont en festival ou en phase de post-production on a fait deux clips dont un qui a remporté, c'est le premier clip que j'ai produit les Berlin Music Awards qui est le plus gros festival européen de clips on a gagné Best Song et Best Music Video ce qui était inespéré, on était face à des... très grands artistes très très très très connus, donc j'y croyais difficilement. Et voilà, et le but de Tazar, on fait aussi de la pub, enfin on est vraiment assez diversifié, c'est une production que je vois à l'international, dans la mesure où tous nos films sont dans une langue différente, on a du Wolof, donc au Sénégal, on a de l'anglais, on a du russe, français, et voilà, et là on travaille sur des longs, donc la machine est lancée, et pour l'instant ça marche plutôt bien.

  • Speaker #0

    Génial ! Bah écoute, je suis hyper impressionnée de cette boîte de prod qui rend des prix directs en deux ans. C'est quand même assez ouf et t'as de quoi être fière de toi. Merci. Maintenant, je voudrais parler un peu de Prodigeuse, du coup, ton nouveau film, qui raconte l'histoire de deux sœurs jumelles, des prodiges du piano, qui est une histoire vraie d'ailleurs, qui sont atteintes d'une maladie des os, d'une déminéralisation et qui met en péril leur carrière de pianiste professionnelle. Donc l'histoire de ces jumelles, qui est une histoire vraie, c'est une histoire de résilience. Quand t'es actrice, ça demande une résilience de malade également. Est-ce que toi, tu t'es inspirée de ta vie personnelle pour jouer ce rôle ?

  • Speaker #1

    Oui, je me suis inspirée de ma vie personnelle. Oui et non. C'est-à-dire que j'essaie de trouver des points communs quand même avec elle, des ponts pour qu'on fasse le lien. Mais clairement, on est tellement différentes maintenant sur des épreuves de vie, de résilience. Effectivement, mon métier demande une résilience à toute épreuve. Parce que... C'est bien quand tu tournes, mais quand il n'y a plus rien, d'où le fait aussi que je m'avote de prod, parce que comme ça je suis tout le temps occupée intellectuellement, j'ai besoin d'être toujours stimulée. Mais pour jouer clair, je me suis surtout documentée sur les vrais soeurs, donc Audrey et Diane Plenay. Il se trouve un très très beau documentaire de Niels Tavernier, si je ne me trompe pas, que j'ai regardé, qui était très très beau, beaucoup d'images d'archives de Lina, que j'ai pu consulter. Et puis voilà, après le scénario était tellement bien écrit qu'honnêtement c'était très clair dans ma tête. Et Valentin et Frédéric Potier, les réalisateurs, étaient extrêmement précis dans leur vision de Claire et Jeanne, les deux sœurs qu'on interprétait avec Mélanie Robert dans le film. Et sans compter qu'en fait ce qu'ils ont eu, Frédéric et Valentin, c'est que Jeanne et Audrey, donc les vraies sœurs, ont écrit plus de 1000 pages à leur sujet, qu'elles leur ont confiées et donc il y avait une matière incroyable déjà.

  • Speaker #0

    Et toi qu'est-ce qui t'a plu le plus dans le rôle de Claire ?

  • Speaker #1

    J'adore Claire parce qu'elle est un peu sans filtre en fait. Et ça j'aime assez, elle est sans filtre avec sa sœur, elle est extrêmement courageuse, extrêmement douée aussi au piano. Et puis ce que j'aime dans ce film de manière générale, c'est qu'on a évité un écueil qui pour moi aurait été terrible et ça m'aurait fait détester le film, c'est que tout le monde veut les mettre en compétition, ces deux sœurs, et finalement ce qui prédomine, c'est au contraire leur sororité et leur... esprit teammate en fait, elle se lâche pas quoi, et donc ça je trouve ça assez merveilleux et j'aurais détesté qu'ils les mettent en compétition et qu'en fait elles finissent par se détester ça m'aurait vraiment déplu

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que ça change pour toi d'incarner une histoire vraie par rapport à d'autres personnages que tu incarnes qui sont complètement fictifs ?

  • Speaker #1

    En fait t'as plusieurs choses t'as quand même un devoir de Pas de mémoire, c'est pas le mot, mais tu vois ce que je veux dire, de respecter en fait l'essence de leur histoire et qui elles sont et leur connexion entre sœurs. Donc t'as quand même, surtout qu'on a pu les rencontrer, donc voilà, t'as un désir de respecter leur identité en tout cas. Et en même temps, on est là pour faire du cinéma. Donc il faut apporter ta pierre à l'édifice. Donc oui, forcément c'est différent que si ça avait été un rôle complètement fictif parce que finalement tu peux tout créer, tout inventer. Mais bon, après, nous, comédiennes, comédiens, nous ne sommes que l'outil d'une narration. On n'est pas... Moi, je n'ai pas encore connu de projet où j'avais beaucoup de place pour l'invention et la proposition, malheureusement.

  • Speaker #0

    Et dans le film, la sœur de Claire, elle est incarnée par une de tes meilleures potes.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est facile, c'est plus facile ou plus difficile de bosser avec des potes ?

  • Speaker #1

    Ça dépend en fait. Moi j'adore bosser avec des potes, c'est ce que je fais avec ma boîte de prod aussi. Et Mélanie Robert, c'est vrai qu'on se connaît depuis 11 ans et qu'on a déjà une relation de sœur dans la vie. On était tout le temps fourrés l'une chez l'autre, plus chez moi que chez elle, parce que j'aime bien être chez moi. Et non, il y a un côté un peu étrange au départ, parce que tu connais tellement bien la personne que tu sais quand elle triche ou pas. Tu vois quand il y a un truc vraiment très très sincère ou quand tu vois du jeu, mais ça reste du jeu et c'est très bien, il en fout évidemment. Mais du coup tu vois tous les ressorts de la personne parce que tu la connais par cœur. Donc on répète au début, je pense que toutes les deux on était un petit peu sur des oeufs. Et puis il y a ce truc où Mélanie et moi on est très complices aussi et on est très sœurs donc on veut pas écraser l'une ou l'autre. Donc on n'ose pas trop prendre la place. Et donc, on essaie d'être le plus égalitaire possible. Mais après, je pense que pour le film, ça a été un gain de temps, mais immense. Et puis surtout, tu te dis, bah oui, en fait, la connexion, elle est déjà là. Le côté sœur, on l'a déjà. Les mimiques, on les a déjà parce qu'on passe notre vie ensemble. Valentin et Frédéric, ils n'en revenaient pas. On sortait du tournage, le soir, on allait bouffer ensemble. Elles faisaient des soirées pyjama à la maison. Ils disaient, non, mais vous ne pouvez pas être tout le temps ensemble. Ce n'est pas possible. Je dis, bah si, comme vous, père et fils, vous êtes tout le temps ensemble. Mais nous, c'est pareil.

  • Speaker #0

    C'est trop cool. Bon, je note que Camille Razat dit que c'est cool de bosser entre potes.

  • Speaker #1

    Ouais, j'adore.

  • Speaker #0

    Sur un autre aspect du film qui, moi, m'a beaucoup marquée, sans doute parce que j'ai grandi en étant danseuse, t'es confrontée à un prof tyrannique dans cette académie. Et après, ton personnage souffre énormément. Et ensuite, ton personnage continue à souffrir pour continuer à jouer. Est-ce que tu penses que pour être excellent dans son art, il faut forcément souffrir ? Fou !

  • Speaker #1

    T'as trois heures ? Non mais c'est presque un débat de philo et c'est très très intéressant, je vais essayer d'être le plus synthétique possible. En fait c'est une question très personnelle et j'ai pas envie qu'elle soit mal interprétée ou que ce soit quelque chose de foncièrement négatif. Moi pour moi Camille, oui d'une certaine façon, j'ai besoin de passer par la souffrance ou la douleur. parce que ça va chercher très loin en fait et que je comprends des choses comme ça et que finalement, quand je fais un peu le bilan de ma vie, voilà, j'ai plus 20 ans, j'en ai 30, je me dis, en fait, c'est que quand j'ai pris des énormes tartes dans la gueule que j'ai su rebondir dix fois plus fort. Mais c'est très personnel et ça ne devrait pas l'être. Ce que je veux dire par là, c'est que moi, c'est personnel, c'est comme ça chez moi, mais non, il ne faut pas passer par la souffrance nécessairement pour être le meilleur dans son art. Il ne faut pas penser comme ça et je trouve ça très bien que justement les nouvelles générations apportent des choses. pense autrement, elle pense qu'avec la bienveillance, au contraire, la patience, le travail, la rigueur, on puisse arriver au même endroit sans souffrir. Mais voilà, moi c'est personnel.

  • Speaker #0

    Et justement, ma dernière question pour conclure sur ce film, le personnage que t'incarnes, il est hyper ambitieux. Il est poussé par l'ambition de son père, mais Claire, elle est hyper ambitieuse. Aujourd'hui, toi, pour toi, c'est quoi l'ambition en tant qu'actrice ? Comment est-ce que ça se caractérise ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que moi j'aimerais bien, enfin j'aimerais bien, je voudrais tourner avec un ou une metteuse en scène qui soit extrêmement exigeant dans quelque chose qui est très très loin de moi, même si je l'ai déjà un peu fait cette année en vérité. Mais en fait j'aimerais juste qu'on arrête de me coller une étiquette je crois. Et j'aimerais continuer à jouer à l'international parce que ça me plaît beaucoup de jouer en anglais. En fait, c'est assez libérateur de ne pas parler dans sa langue. Ah ouais ? Ouais, il y a un truc beaucoup moins pudique, tu vois. Comme c'est une autre langue. Tu sais, on dit souvent que les gens bilingues, en fait, c'est une autre partie d'eux-mêmes quand ils sont dans une autre langue. C'est toi, mais c'est pas tout à fait toi, en fait. Et moi, j'adore ça quand je joue en anglais. Et puis surtout, mon rêve absolu, même en tant que comédienne, c'est qu'avec Tazar, on puisse produire un long métrage sans forcément en être le rôle principal du tout. mais pour raconter des histoires qui, moi, me tiennent à cœur. Ok.

  • Speaker #0

    Génial. Alors maintenant, on va passer dans la troisième partie de ce podcast, Camille. Chaque mois, on reçoit des questions de nos auditrices sur des sujets de taf.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc, je vais te lire un de ces courriers et je voudrais que tu me donnes ton avis.

  • Speaker #1

    Ok. Hello,

  • Speaker #0

    c'est qui la bosse ? J'ai une petite question pour vous. Je suis en train de lancer ma boîte dans un secteur que je connais bien côté opérationnel, mais où j'ai aucun contact. Autant dire que je repars de zéro pour me reconstruire un réseau. Comment est-ce que je devrais m'y prendre ? J'ai peur d'être perçue comme une grosse opportuniste en essayant de nouer des liens avec des gens que je ne connais pas bien. Et en même temps, ce genre de démarche me met mal à l'aise. Est-ce que tu as des idées pour que je le fasse de manière un peu plus naturelle ? J'ai choisi cette question pour toi parce que je me suis dit que, en tant qu'actrice et en tant que productrice, le réseau doit compter énormément.

  • Speaker #1

    Oui. Je suis très mauvaise à ça. Non, mais c'est vrai, je suis terrible à ça. Je déteste le réseautage, je déteste aller dans les cocktails. Voilà, je le fais parce que j'ai des engagements et que non, en vrai, parfois, j'aime bien ça si c'est des gens que j'aime bien. Mais je suis vraiment la pire personne pour répondre à ça, si ce n'est qu'en fait, parfois, quand tu te doutes. doit te pousser à networker, à sortir dans les soirées qui te font un peu chier, clairement, mais que tu te dis, ah, il y a telle et telle personne, il faut absolument la rencontrer. Moi, je suis un peu à l'antithèse de ça. Moi, je fonctionne co-feeling et en fait, c'est les gens à qui j'ai envie de faire confiance et qui sont dans mon cercle. Donc, je dirais plutôt, est-ce qu'elle n'a pas des gens dans son cercle déjà, ou au moins des connaissances vraiment à qui elle pourrait faire confiance et avec qui faire un réseau ? Moins superficielle, en fait. C'est le pire conseil, parce que je ne sais pas faire ça.

  • Speaker #0

    Pas que ce soit du tout un mauvais conseil, parce que souvent, on a tendance à ne pas regarder dans son carnet, dans son répertoire de téléphone, et à vouloir aller rencontrer des big restas qui nous...

  • Speaker #1

    Ça, je pense que c'est compliqué quand tu commences un business. C'est comme si moi, j'allais voir, alors que ma boîte n'a pas fait de long encore, que j'allais voir un gros producteur en mode On a écrit ça, tu veux bien nous filer tant, être coproducteur ? Non, ça ne marche pas. comme ça en fait ce serait trop rapide ma croissance elle doit y arriver petit à petit donc oui et puis surtout aller réseauter et jamais partir après minuit parce qu'après minuit il se passe plus rien à part de la fête et en vrai c'est pas comme ça que tu fais les connexions et ben meilleur conseil en vrai c'est le conseil que m'a donné mon père quand j'étais petite mais c'est trop vrai en fait t'as trop l'impression les gens qui ont la faux mood c'est la fear of missing out ça veut dire t'as peur de rater quelque chose mais en vrai non après minuit tu rates plus rien tu peux rentrer chez toi tranquille

  • Speaker #0

    Eh bien, génial. On notera ce conseil très très précieux de Camille Razat, après minuit, on rentre chez soi. Maintenant Camille, on rentre dans la dernière partie de ce podcast. Je vais te poser des questions et je voudrais que tu me répondes avec le premier truc qui te vient en tête. Ok. Après, si les réponses m'intriguent, comme c'est mon podcast, je me laisse le choix de creuser.

  • Speaker #1

    Ok, très bien.

  • Speaker #0

    C'est qui la femme qui t'inspire le plus ?

  • Speaker #1

    Ma mère.

  • Speaker #0

    Ta mère directe, pourquoi ?

  • Speaker #1

    Ma mère, parce qu'elle m'a bien éduquée, en tout cas c'est ce que les gens disent de moi, parce qu'elle est très très forte, parce qu'elle est aimante, parce qu'elle est géniale.

  • Speaker #0

    Tu fais quoi quand on manque d'inspiration ?

  • Speaker #1

    Je regarde des films. Je regarde beaucoup beaucoup beaucoup de films, je regarde en moyenne deux par jour quasi. Ah ouais ? Ouais. J'ai besoin en fait, moi j'aime pas dormir très tôt. donc c'est pas forcément que je vais faire la fête au contraire c'est que j'adore être chez moi tranquille et regarder des films

  • Speaker #0

    C'est quoi le dernier film que t'as vu du coup ?

  • Speaker #1

    Hier je suis allée voir The Substance du coup

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu dirais à la Camille de 18 ans ?

  • Speaker #1

    Je lui dirais de continuer à y croire et que rien n'est trop loin et trop grand

  • Speaker #0

    C'est quoi la question que tu ne veux plus qu'on te pose ?

  • Speaker #1

    Voilà, la yawning Bête qui me vient... Tu préfères les pains au chocolat ou les croissants ? Celle-là, j'en peux plus.

  • Speaker #0

    Ah, on te la pose souvent ?

  • Speaker #1

    Ben, Minim Paris, c'est à chaque promo. Vraiment, c'est... J'en peux plus. Je ne veux plus jamais qu'on me la pose. Terminé.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous dire quelque chose qui n'est pas sur ton CV ou ta fiche à l'ociné, mais qui a pourtant marqué ta carrière ?

  • Speaker #1

    Ben, c'est sur mon CV, mais on n'en parle pas souvent. C'est la rencontre avec mon agent en fait, il a changé ma carrière vu que c'est comme ça qu'on commence et j'ai rencontré très tôt Christopher Ausha que j'aime d'amour et on s'est rencontré, il est venu me chercher en deuxième année à Florent, j'avais 19 ans et aujourd'hui on est encore ensemble.

  • Speaker #0

    En 11 ans vous vous êtes jamais quitté ?

  • Speaker #1

    Jamais, on s'est fâché quelquefois mais pas ce qu'il faut, on va remettre les pendules à l'heure d'un côté comme de l'autre mais qu'est-ce qu'on s'adore quoi et qu'est-ce que c'est honnête comme relation et transparent et ça j'adore.

  • Speaker #0

    Qui est-ce que tu appelles quand tu paniques ?

  • Speaker #1

    Qui est-ce que j'appelle quand je panique ? Quand c'est vraiment la grande, grande panique, ma mère. Quand c'est une panique modérée ou je suis trop en colère pour parler à ma mère. Parce que souvent, les personnes dont tu es le plus proche et que tu aimes le plus, c'est sur elles que tu te défoules en fait. Et ce n'est pas une bonne idée du tout. Donc du coup, j'appelle soit Mélanie, soit Fleur et notre pote à moi, Fleur Geffrier. Enfin, mes amis ou ma mère.

  • Speaker #0

    C'est quoi une idée reçue sur le milieu du cinéma que tu voudrais dégommer ?

  • Speaker #1

    Bah que c'est tous des drogués qui font n'importe quoi. C'est comme dans tous les milieux, il y en a, il n'y en a pas.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu fais quand tu manques de confiance en toi ?

  • Speaker #1

    Ça je sais pas, c'est toujours dur. Qu'est-ce que je fais ? Je sais pas, j'essaye de traîner avec des gens qui m'aiment. Et j'essaye de m'en foutre aussi, ce qui est plus difficile mais j'apprends.

  • Speaker #0

    Genre tu te fais violence pour... Ouais,

  • Speaker #1

    j'essaye d'arrêter de me dire t'es trop ci, t'es trop ça, t'es pas ci, t'es pas ci, t'es pas ça. Il y en a marre quoi. Donc j'essaye de travailler là-dessus.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que t'aimerais qu'on décrive ta carrière dans 30 ans ?

  • Speaker #1

    Insaisissable et éclectique.

  • Speaker #0

    C'est quoi le mantra qu'on devrait toutes se répéter le matin en se regardant dans le miroir ?

  • Speaker #1

    T'es la meilleure.

  • Speaker #0

    Et une dernière question, c'est quoi un film qu'on devrait toutes voir au moins une fois dans sa vie ?

  • Speaker #1

    Amour chienne de Inari Tou.

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    C'est un film absolument magnifique et tu vois pas du tout venir la fin. C'est des histoires croisées. Moi ça m'a... Je suis très difficile à faire pleurer au cinéma, extrêmement difficile. Je suis très très pudique. Et là, mais... Moi j'ai baissé les armes quoi en fait. C'est un des plus beaux films que j'ai vu. Moi je suis très très fan de ça, des histoires parallèles. et qui se rejoignent à un moment donné des personnages qui n'ont rien à voir, où tu ne comprends pas très bien une longue phase d'exposition. Tu ne sais pas trop où tu habites, mais ça t'embarque. Jusqu'à une révélation où tu te dis que ça m'a mis un coup de poing ce film.

  • Speaker #0

    Sur ces bonnes paroles et cette magnifique reco, Camille, merci infiniment d'être venue sur le podcast C'est qui la bosse ?

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    J'ai une dernière question avant que tu partes. C'est qui la prochaine femme qu'on devrait recevoir sur le podcast ?

  • Speaker #1

    Je dirais Fleur Geffrier ou Mélanie Robert. C'est mes amies et c'est des super actrices.

  • Speaker #0

    Génial. Merci beaucoup Camille. Merci.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

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