- Speaker #0
Bonjour, je suis en train de me coucher. Je vais me coucher dans un café. On part sur un concept un petit peu différent de la première saison, à savoir qu'on va faire une étude de cas fictive. On part sur le choix d'un acteur principal du Luxembourg. Pour cet épisode, ça sera Cactus. Et on se met dans la position...
- Speaker #1
De l'équipe qui fait face à une situation et on essaie de lui apporter des solutions, un peu de savoir-faire, comment nous on envisagerait les différentes tâches qui naissent de la situation qu'on décrit.
- Speaker #0
On a détecté un cas assez particulier avec Cactus, puisqu'on se demandait pourquoi ils avaient arrêté la livraison à domicile. Donc le titre de l'épisode, clairement, c'est Et si Cactus se lançait ? à nouveau dans la livraison à domicile les clés d'une digitalisation réussie. L'idée, ça va être de faire un brainstorm. Je compte sur vous pour apporter des bonnes idées. On va discuter, on va challenger un peu les suggestions qu'on peut faire. L'idée n'est pas de critiquer Cactus ou leur position, mais c'est de comprendre et d'apporter des conseils. On va essayer de se challenger par rapport à ça. Mais avant même de commencer l'exercice, Naïm, peut-être qu'on devrait savoir qui est Cactus au juste.
- Speaker #2
Oui, voilà, je vais compléter un peu ce que tu as dit, Patrice. Évidemment, c'est hypothétique et on fait avec les données qu'on a pu récupérer sur Internet. On n'a évidemment pas les données internes à Cactus. Donc, c'est pour ça que l'exercice est intéressant. Il y a un exercice de réflexion derrière qui peut être vraiment intéressant.
- Speaker #0
Zéro données analytiques, on n'a rien du tout. J'ai des recherches et voilà.
- Speaker #2
Je rassure nos auditeurs, on a quand même pas mal pu travailler sur le sujet, récupérer des informations importantes. Et je crois qu'il y a un beau débat, il y a beaucoup de choses à en tirer. Donc, Cactus, c'est quoi ? pilier luxembourgeois du commerce au détail. Il faut savoir que la première épicerie qui, à l'époque, ne s'appelait pas Cactus a ouvert en 1960 et c'est qu'en 1967 que le modèle va se développer. C'est très inspiré du modèle américain. Donc, ils y ont ajouté des parkings, des caddies, etc. Ce qui était très peu répandu en Europe à l'époque. Donc, c'était très novateur. Cactus, c'est une entreprise, c'était une entreprise en tout cas très novatrice et elle s'est imposée comme un leader sur le marché luxembourgeois. Aujourd'hui, peut-être que si vous êtes français, vous ne connaissez pas Cactus, mais... Et tous les luxembourgeois connaissent Cactus.
- Speaker #0
Et donc, ils étaient lancés dans un service de livraison à domicile, c'est ça ? En 2011, de mémoire.
- Speaker #1
2011 à 2016.
- Speaker #0
Jusqu'à 2016, oui. Et donc, il y a huit ans qui ont passé. Donc, ils se sont arrêtés. Le service s'appelait Cactus at Home, si je ne dis pas de bêtises. Et huit ans ont passé. Enfin, ils se sont arrêtés. On se demande pourquoi ça a pu coincer, déjà.
- Speaker #1
Oui. En fait, on a réfléchi un petit peu à ça. Comme dit, là, on est dans un cadre de réflexion libre. On n'a pas été demander vraiment les informations en détail à Cactus. Mais il peut y avoir plein de raisons pour stopper un projet. Ça a pu être, je ne sais pas, une erreur dans le choix de la techno web qui les a empêchés d'évoluer comme ils voulaient. Peut-être que le marché n'était pas assez mature aussi à cette époque-là.
- Speaker #0
Oui, les résultats n'étaient certainement pas au rendez-vous.
- Speaker #1
Oui, c'est sûr. Peut-être un manque de marketing. On sait aussi qu'entre le passage du retail à la digitalisation, à vendre online, C'est un boulot de synergie monstre entre tout ce qui existe déjà dans le monde réel auquel il faut faire correspondre des tendants et des aboutissants digitaux. Ça aussi ça peut être très difficile et même ni plus ni moins que les investissements logistiques. On sait que vendre en ligne ça fait intervenir d'avoir des entrepôts, d'avoir des points où les gens peuvent venir.
- Speaker #0
Ça demande énormément d'investissement.
- Speaker #1
Des collectes, des livreurs, tous les grands acteurs, même les grands acteurs de la livraison type UPS. des PD etc, eux, ils ont toujours ce problème du dernier kilomètre. Donc voilà, il peut y avoir plein de raisons. Par contre, ce qui est intéressant de se dire maintenant, c'est est-ce que maintenant c'est l'heure d'y retourner ?
- Speaker #0
C'est une société qui a toujours été gérée de manière traditionnelle. Ce n'est pas une critique de dire ça, c'est une position volontaire de cactus. Aujourd'hui, c'est les seuls à ne pas avoir du tout de service click and collect à Luxembourg par rapport à leurs concurrents. Donc pourquoi ça vous semble... important que Cactus se lance à nouveau dans l'attaque de ce marché-là.
- Speaker #2
Alors je crois qu'il y a déjà un premier argument à donner. Si je me souviens bien des dates, c'était à la première moitié des années 2010 qu'ils se sont lancés dans la livraison à domicile, alors qu'on voit d'après les chiffres que la livraison à domicile a vraiment explosé. posée post-Covid. Elle existait évidemment déjà avant le Covid, mais elle a vraiment explosé après. Donc c'est aussi pour ça qu'on fait ce podcast, c'est parce qu'elle a vraiment un très gros intérêt, maintenant en 2024.
- Speaker #0
L'idée, ce n'est pas de savoir s'ils vont le faire ou pas, c'est de savoir quand est-ce qu'ils vont le faire, parce que s'ils attaquent ça dans 20 ans...
- Speaker #2
Ça paraît inévitable comme technologie à l'avenir pour un commerce au détail.
- Speaker #1
Dans les études qu'on a pu consulter en préparation de cet épisode, de certains cabinets d'audit, C'est clairement, apparemment, le grocery online, c'est le secteur qui a le plus changé après Covid et surtout celui où les changements vont être le plus durable. Il y a beaucoup de secteurs qui ont été transformés pendant le Covid et qui aujourd'hui opèrent ce qu'on pourrait appeler un retour à la normale. Aujourd'hui, dans le retail et dans tout le business de la livraison à domicile, notamment des courses, ça a impacté et la transformation va être... durable.
- Speaker #0
On a oublié de préciser en début d'épisode, c'est qu'ils ont quand même un petit service de livraison à domicile, parce qu'ils le font principalement pour les B2B, pour les sociétés, mais sous certaines conditions, de ce que j'ai lu, elles me paraissent un petit peu floues, à mon sens, mais je ne me suis pas plus penché sur la question que ça, mais ils le font uniquement pour le B2B et également pour l'électroménager, donc pour les particuliers, justement, pour ce genre de produit. Donc aujourd'hui, c'est clair qu'ils vont avoir besoin d'étendre leur gamme. à notre sens.
- Speaker #1
Et au-delà des transformations du marché, il ne faut pas oublier aussi qu'en termes de compétition, de concurrence, il y a aussi d'autres acteurs qui sont là, qui eux se sont bien implantés. De toute façon, tout le monde les connaît à peu près. De l'Aise, Auchan, qui eux font déjà tout ce travail et qui ont déjà mis en place des systèmes de livraison, de click and collect, où effectivement, Cactus doit un peu avoir On peut envisager que sans réponse de leur part, ils risquent de perdre des parts de marché.
- Speaker #2
C'est pour ça que le CAC Actu c'est aussi très intéressant, c'est parce que c'est un des seuls, si ce n'est le seul des acteurs luxembourgeois, à ni proposer click and collect, ni proposer de livraison, pour du commerce de détail, pour les courses de tous les jours. Donc c'est un cas très intéressant.
- Speaker #0
Pour les clés d'une digitalisation réussie, aujourd'hui, on a essayé de thématiser un peu nos suggestions, nos propositions. Quelles sont-elles, Naïm ?
- Speaker #2
Dans nos propositions, il y a déjà le choix technologique. Antoine en parlait tout à l'heure. Aujourd'hui, on ne peut pas passer à côté d'un site qui soit mobile first, très optimisé, pour être une web app, pour être utilisable depuis le téléphone. La majorité du trafic, c'est par téléphone.
- Speaker #0
Pour ceux qui ont... qui connaissent le site Wayback Machine, ça permet d'aller vérifier la version d'un site. Il y a quelques années, on a fait le test pour Cactus et on se rend compte qu'il y a quelques années, le site était plutôt catastrophique en termes d'expérience utilisateur. On va dire, il faut le reconnaître. Aujourd'hui, il faut clairement un nouveau site performant, basé sur une technologie robuste, c'est ça ?
- Speaker #2
Oui, clairement. En fait, si je reprends ma casquette de développeur, avant même d'écrire la première ligne de code du site, il faut une stratégie, il faut étudier le parcours client. Et là, à mon avis, le site qui avait été lancé début des années 2010, il a certainement été fait pour être une MVP, pour tester le marché, qui n'a pas été fait. C'est quoi ? Minimum Viable Product. Donc, pour lancer quelque chose, voir si ça prend ou pas. Et ça n'a certainement pas pris. Mais aujourd'hui, ça ne pourrait pas marcher non plus avec un site comme ça. Il faut vraiment bien étudier la chose, étudier le parcours client, avoir quelque chose qui soit agréable à utiliser aussi. Là, il y a une vraie carte à jouer parce que tous les services de click and collect et de livraison ne sont pas tous agréables à utiliser. Donc, il y a une vraie carte à jouer sur ça.
- Speaker #0
L'application mobile, ils en ont une aujourd'hui. Elle fait quoi au juste cette application ?
- Speaker #2
Alors, cette application mobile, déjà, c'est un très bon point parce que tous les acteurs n'ont pas forcément une application. Donc, c'est déjà un très bon point qu'il ait mis en place. Par contre, elle est assez limitée. Forcément, quand il n'y a pas de livraison ou de click and collect et qu'on ne peut pas vraiment interagir avec le magasin directement, les fonctionnalités de l'application sont limitées. Il y a quand même des points prolongeants.
- Speaker #0
Pour le moment,
- Speaker #2
du site web, en fait. Exactement. Donc, pour l'instant, il y a des idées qui sont sympas. On peut créer une liste de courses dessus. On peut avoir accès à des recettes, etc. Moi, j'aimerais bien pousser un peu plus la chose. On en parlera tout à l'heure du côté data. Mais il y a des recettes. On peut entrer le nombre de personnes pour qui on veut faire cette recette. Et il nous prépare notre liste de courses. Dans l'idéal, on pourrait sélectionner une recette, le nombre de personnes, et qu'il nous complète directement notre panier avec les ingrédients de la recette.
- Speaker #0
Oui, ça reste frustrant de ne pas réussir à aller au bout du truc. Oui, voilà. On voit que la recette est super intéressante, on voit les ingrédients et stop quoi. L'application s'arrête là, il n'y a plus de lien avec un shop.
- Speaker #1
L'application et le site web en général en fait. Si tu veux, le site web même aujourd'hui... montrent des produits, comme Nany me dit, ils montrent des recettes, ils montrent même des promos. Et en fait c'est vrai que ça peut être frustrant à des moments parce que tu cherches en fait en tant que premier utilisateur qui va sur la plateforme, tu cherches le bouton ajouter au panier, tu cherches le bouton créer mon compte et c'est presque rageant pour eux. Voilà on va essayer d'apporter des solutions à ça. Mais d'abord toutes les briques précédentes Et il manque en fait la ligne d'arrivée.
- Speaker #2
C'est exactement ça.
- Speaker #1
Et je pense que...
- Speaker #0
Ça s'arrête à 2 mètres du bol de sangria.
- Speaker #1
Ouais voilà c'est ça.
- Speaker #2
Exactement et puis on n'en parle pas très souvent pourtant c'est extrêmement performant. Le taux d'ouverture des notifications push, donc des notifications qu'on a sur notre téléphone, sont extrêmement plus élevées que les notifications par exemple des mails qu'on reçoit. Donc c'est très intéressant à utiliser, c'est très intéressant pour mettre en avant des produits, mettre en avant des promotions etc. Donc c'est pas quelque chose à négliger.
- Speaker #0
Au niveau techno, vous conseillez quoi ? Plutôt des serveurs cloud, quelque chose sur site ou est-ce que vraiment on doit basculer sur quelque chose de beaucoup plus moderne ? Du coup, ça va demander beaucoup plus d'investissement, bien évidemment. Est-ce qu'il y a des conseils à apporter par rapport à ça ?
- Speaker #2
Alors, des conseils comme ça sans connaissance, non, pas vraiment. Par contre, on en discutait avec Antoine pendant le brainstorm, je crois qu'il l'expliquera mieux que moi. Mais commencer à faire des petits MVP, des petits projets, tester des marchés, peut-être localement dans un premier temps pour ne pas trop investir. voir comment réagir et s'adapter. Mais ça, je suis sûr qu'Antoine pourra l'expliquer.
- Speaker #1
On le verra après. Mais en fait, avant de faire des gros investissements, toujours des projets pilotes. De toute façon, des études de marché, voir un petit peu aussi quel type de population vit à quel endroit. Est-ce que tous les trentenaires avec des boulots très prenants qui n'ont pas le temps, qui n'ont plus le temps ou même plus l'envie d'aller en supermarché, est-ce qu'ils se sont regroupés à un endroit ? Est-ce que là, on peut installer un local, faire de la livraison, du click and collect, et puis tester d'abord ?
- Speaker #0
En site e-commerce, par exemple, en saison 1, on avait invité Marie, qui est une experte Shopify. Je ne sais pas, Nick, je suis experte Shopify et développeur web sur Shopify. Alors, je ne bois que des lattes, sinon je n'aime pas le café. Donc, c'est un tout petit peu de café, beaucoup de lait. Et maintenant, j'essaye d'enlever le sucre depuis pas longtemps. Est-ce que la solution Shopify pourrait faire l'affaire dans le cas Cactus pour se relancer un petit peu ? Parce que c'est un outil qui pourrait être pratique.
- Speaker #2
Bien sûr, surtout dans un premier temps. C'est une solution qui est très rapide à mettre en place. On peut avoir des résultats assez rapidement. Donc, en tant que première solution, ça peut être très intéressant.
- Speaker #1
Première solution, après moi, je n'ose pas imaginer le nombre de références que Cacti a dans son catalogue. Donc, à partir du moment où on dépasse, pour moi, un certain nombre de produits ou de références, j'ai aussi tendance à les mettre un peu plus sur les plateformes type PrestaShop, Magento.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
qui gèrent des catalogues beaucoup plus vastes qui gèrent des usines à gaz mais des fois on a besoin d'avoir une usine à gaz donc il faut une solution qui peut gérer et puis parfois pour tout centraliser à un endroit c'est bien d'avoir une solution custom,
- Speaker #2
c'est évidemment plus cher, mais c'est la solution entre guillemets parfaite, parce qu'elle s'adapte aux besoins, c'est pas une usine à gaz et elle fait ce qu'on a envie de faire.
- Speaker #0
Ça demande aussi un certain engagement au niveau management pour les équipes, parce que du coup ça forcément les gens vont devoir se former à ces nouvelles solutions et donc Donc il y a aussi quelque part une question de mindset. Donc j'imagine que dans leur position, dans leur décision en interne, il y a des points liés au mindset. Je ne sais pas si c'est le bon terme, mais est-ce que dans cette thématique-là, on peut apporter des solutions, des conseils à leur donner ?
- Speaker #2
Il ne faut pas oublier que la digitalisation, quoi qu'on en dise, quoi qu'on en fasse, ça reste un investissement qui, pour moi, a un taux de réussite qui peut être très intéressant. Mais ça reste un investissement. Il faut pouvoir y mettre les moyens, évidemment financiers et humains. Donc oui, ce n'est pas gratuit. Il faut avoir l'état d'esprit d'investir aussi, de se dire on fait ça pour le futur. C'est peut-être un gros billet à sortir dans un premier temps. Mais pour moi, ça va être obligatoire dans les années à venir quand on fait du détail, d'avoir une présence en ligne.
- Speaker #0
On arrête de faire des sites en waterfall, pour être chouette comme ça, un peu les yeux fermés, en réfléchissant.
- Speaker #2
Un petit peu de détail, franchement, ça commence à devenir daté. Ça commence à devenir vraiment daté. Donc,
- Speaker #0
on est plus sur une, comment dire, une mouvance agile ?
- Speaker #1
Agile, oui. Agile et MVP, comme Naïm le mentionnait, ils ont la chance d'avoir, en fait, de travailler dans un secteur où la data qui est récoltable est juste gigantesque. Donc, le fait de se priver de cette data, de ne pas pouvoir recommander des produits, de ne pas pouvoir... personnaliser l'expérience, comme il pourrait le faire avec une plateforme en ligne, c'est se couper, en fait, d'une part, à mon sens, de chiffre d'affaires qui, au bout de quelques années, rembourseraient peut-être x10 l'investissement nécessaire pour mettre en place la plateforme web. Après, il y a aussi tout le côté de correspondance avec la supply chain, avec ce qui existe déjà dans le monde réel, qui n'est pas du tout à sous-estimer. Ce n'est pas seulement l'idée de lancer un site, c'est l'idée d'ajouter un... un nouveau système dans l'écosystème actuel qui doit être au minimum la parfaite réplique de ce qui se trouve dans le monde réel. Si ce n'est plus offrir aussi plus d'offres du contenu spécifique aux utilisateurs de la plateforme en ligne pour en fait réussir à attirer les gens qui sont dans les magasins en physique vers les plateformes digitales.
- Speaker #2
Aussi, l'intérêt des cartes de membres dans les magasins, c'est très intéressant. Parce qu'elles sont souvent mises en place pour avoir plus de données sur... que consomment les ménages par rapport au type de ménage. Donc à la base c'était très simple, mais aujourd'hui avec tous les outils informatiques qu'on peut avoir...
- Speaker #0
Et où ils sont localisés aussi. Et où ils sont localisés. Il y a une mine d'informations.
- Speaker #2
C'est une mine d'informations qui est énorme et qui, si elle n'est pas exploitée, c'est de l'argent perdu. Aujourd'hui, vous liez toutes les informations de consommation d'une personne avec une application en site web, vous la relancez parce que vous savez qu'après deux mois, en général, elle rachète toujours un pack de lait. Vous la relancez avant, vous lui dites au deuxième pack de lait, vous avez 30% avec des... des promotions qui peuvent varier d'une personne à l'autre en fonction de ses habitudes de consommation. Évidemment, on respecte toujours le GDPR et on respecte toujours toutes les lois en vigueur par rapport à ça, mais on peut très clairement augmenter son chiffre d'affaires avec un investissement qui est en soi très faible une fois que l'investissement de base est fait. Il y a énormément de choses à faire avec de la data et ce n'est pas pour rien qu'aujourd'hui, les plus grosses entreprises au monde, ce qu'elles vendent, c'est plus de la data qu'autre chose. Elles ont des business basés sur la data. Donc, ce n'est clairement pas quelque chose à négliger.
- Speaker #1
Connaître aussi les habitudes de consommation et pouvoir bien les cibler par client permet de mettre en place les systèmes d'abonnement, etc. Le système d'abonnement en tant qu'entreprise te permet d'avoir une vue très claire sur quel est le chiffre d'affaires qui va rentrer dans les trois prochains mois. Ce qui te permet aussi de bien mieux gérer ton cash flow.
- Speaker #0
Moi, je me mets dans la peau d'un entrepreneur qui lance un peu son commerce, parce que là, on parle du cacactus parce qu'effectivement, le business est déjà énorme, bien implanté. Si demain, je dois avoir mon premier shop, une première épicerie, etc. et que je veux me lancer vraiment dans le e-commerce, quelles sont les premières actions concrètes ? Là, c'est vraiment des golden nuggets qu'on me proposait. Comment tu peux collecter en première ? Dans un premier jet, en n'investissant pas trop de temps, peut-être pas trop d'argent, de la récolte de données, je ne sais pas, un QR code à l'entrée du magasin ?
- Speaker #1
Oui, ça peut être déjà te baser, de toute façon, aujourd'hui, toutes les épiceries physiques qui ont, comme Naïm l'a dit, des programmes de fidélité, des cartes clients. Pour ouvrir ton compte, pour avoir accès à ce programme ou à cette carte, de toute façon, tu as déjà donné. En général, ton adresse mail.
- Speaker #0
Une bonne partie de tes informations.
- Speaker #1
C'est juste transférer cette data. Cette data, je me doute bien qu'ils l'utilisent pour envoyer des flyers, pour envoyer de la publicité papier, print. Aujourd'hui, le premier golden nugget, c'est une fois que j'ai réussi à créer l'écosystème en ligne qui fonctionne, je peux tout de suite utiliser la donnée des gens qui ont été acceptés d'être contactés commercialement pour envoyer un premier email. via un outil d'email marketing, comme il en existe plein, et dire, voilà, on vient de mettre en place notre nouvelle plateforme en ligne, vous shootez le mail à vos X mille clients que vous avez le droit de contacter commercialement, et on offre 10% sur la première commande.
- Speaker #0
Ou à la création du compte sur le shop, pour commencer à changer aussi le comportement, peut-être, des gens qui viennent physiquement, et les amener tout doucement sur l'application mobile. sur le site internet. Et ça,
- Speaker #1
c'est la meilleure rampe de lancement parce que c'est beaucoup plus simple en termes de marketing de vendre ou de revendre à quelqu'un à qui on a déjà vendu que d'aller essayer de grappiller des nouveaux clients, d'aller en piquer aux concurrents.
- Speaker #0
Ça coûte plus d'argent et de temps à grabber des nouveaux que de fidéliser les actuels.
- Speaker #2
Et l'avantage de l'email marketing aussi, c'est qu'elle peut à la fois se greffer sur pas mal de business, voire même presque tous, en B2C en tout cas. Et surtout que tous les outils actuels d'email marketing, quasi, ils ont un pricing adapté au nombre de mails que tu envoies. Donc si tu démarres et que tu as une petite base mail, tu ne payeras pas grand-chose, voire certains outils proposent des plans gratuits jusqu'à une certaine limite. Et une fois que tu as beaucoup de mails, ça veut dire que normalement tu as un business qui tourne bien, le pricing va s'adapter. Donc c'est vraiment un des premiers trucs à mettre en place pour les TPE.
- Speaker #0
Ça implique déjà que la collecte de données doit être bien structurée, doit être bien pensée pour pouvoir bien structurer les informations que tu as à ta disposition. Donc concrètement, quel conseil on peut donner rapidement pour ceux qui ne l'ont pas ou en tout cas qui n'ont pas encore les réflexes de le faire ? Pas sur un CRM, un outil qui permet de gérer ça, de segmenter un peu leur clientèle ? Oui,
- Speaker #2
par exemple. Et puis j'aurais envie de dire à tous les gens qui me répondraient qu'ils n'ont pas le temps de mettre en place une stratégie, qu'ils peuvent déjà collecter des emails. Donc s'ils n'ont rien qu'un opt-in newsletter sur leur site web ou bien qu'en magasin, ils proposent de s'inscrire pour x ou y raisons avec une tablette à la caisse, ils peuvent déjà commencer à collecter de la donnée.
- Speaker #0
Même s'ils ne vont pas en parler par rapport... Voilà,
- Speaker #2
et une fois qu'ils auront le temps de se pencher sur une stratégie marketing, ils pourront réutiliser cette base-là.
- Speaker #1
Surtout qu'aujourd'hui... Avoir un énorme dataset ne pose presque plus de problème avec les possibilités qu'on a via l'IA d'analyser la donnée et de lui faire segmenter tout de suite la donnée. On peut lui donner vraiment un dataset gigantesque de millions d'achats et lui dire, voilà, segmente-moi qui, chez moi, achète des produits frais, qui achète plutôt des pâtes, qui achète beaucoup d'électroménagers, etc. Et ça, ensuite, ça devient des segments qu'on va ensuite pouvoir mettre, par exemple, dans des outils d'email automation. dans des stratégies de cross-sale, d'up-sale. C'est pour moi le démarrage d'une telle plateforme. Si on veut vraiment réserver l'investissement à la création du site et qu'ensuite il faut trouver une façon de kick-start le projet sans dépenser des milles et des cents en com, ça passe clairement par l'email marketing auprès des clients préexistants et à l'email automation. Et ensuite, via les revenus qu'on dégage de ça, On va pouvoir investir un peu après sur d'autres stratégies de marketing digital qui elles vont peut-être être un peu plus coûteuses, mais à partir du moment où on commence à avoir un ROAS positif, on va dire un ROI positif sur notre investissement digital, on peut commencer à se permettre de le faire grossir via un effet boule de neige en fait.
- Speaker #0
Donc si je résume... Une technologie robuste, un bon gros serveur ou en tout cas des services sûrs, style Amazon Web Service du cloud, ou en tout cas une technologie qui implique qu'il y ait une application mobile qui tourne bien et donc qui répond à des attentes un peu plus poussées pour l'expérience utilisateur, donc pouvoir faire nos propres courses via l'application, basées sur les recettes qui sont proposées. Un site e-commerce basé sur du Shopify ou... Peut-être pour aller un peu plus loin avec des catalogues plus vastes, plus durs du PrestaShop ou Magento. Une fois que ça c'est en place, s'assurer que les données sont bien récoltées ou apprendre à vraiment bien récolter les données basées sur les consommateurs qui sont sur place dans les magasins physiques.
- Speaker #1
Et utiliser cette donnée surtout. On voit toujours ce cas où les gens récoltent de la donnée et en final...
- Speaker #0
Et on ne sait pas quoi en faire. Oui, on ne sait pas quoi en faire. En tout cas, apprendre à communiquer avec cette base client, segmenter les profils clients, automatiser des campagnes publicitaires, on fait de l'email automation, on nourrit un peu nos bases. On fait un peu d'ajouts au niveau in-store, dans le magasin, avec l'ajout de QR code, des affiches, des choses comme ça. pour attirer la clientèle physique vers les nouveaux services ?
- Speaker #2
Oui, parce qu'on n'a pas assez parlé de ça aussi, mais quand on met en place des services digitaux, quand on a un business physique, il faut que tes clients soient au courant que tu as une version digitale, que tu as un site, que tu as une application. Donc ça passe forcément par la mise en avant de ces produits digitaux depuis le store physique.
- Speaker #0
Au niveau data, parce qu'il y a aussi toute la partie logistique, ça va demander énormément d'analyse et de prédiction. Est-ce que l'intelligence artificielle, peut avoir sa place là-dedans ?
- Speaker #2
Bien sûr, à plusieurs niveaux. D'abord, pour les plus petites entreprises qui n'ont pas forcément les moyens d'avoir un data analyst, par exemple, elle peut déjà trier une bonne partie des informations. Il y a aussi des outils qui sont disponibles, qui sont vachement intéressants. Je pense à un outil en particulier de Meta qui s'appelle Profet, qu'on peut lier à la gestion des stocks et aux ventes, et qui peut prédire la saisonnalité des stocks. C'est-à-dire qu'à une période donnée, il va plutôt te conseiller de faire autant de stocks de tel produit et moins de stocks de l'autre. Parce qu'en fonction de tes arriérés de data... Juste,
- Speaker #0
il peut y avoir des promotions pour Noël, on peut gérer les stocks.
- Speaker #2
Et l'outil, c'est bien que tu en parles, parce qu'il propose même sur quel produit faire des promotions et sur quel produit éviter de faire des promotions. Donc c'est vachement intéressant. C'est fait par Meta, ça s'appelle ProFed pour ceux qui veulent s'en renseigner un peu dessus. C'est très intéressant.
- Speaker #0
Qu'est-ce qu'on peut apporter plus ? Il y a d'autres points, des choses peut-être un peu plus fun en termes de communication ?
- Speaker #1
Oui, on pourrait rebondir aussi sur le fait que Cactus soit pas seulement des supermarchés, mais qu'ils aient aussi beaucoup d'autres choses à côté. Ça leur permettrait de développer des stratégies de communication peut-être à moindre coût.
- Speaker #0
Les réseaux sociaux ?
- Speaker #1
Les réseaux sociaux, notamment, ils ont quand même beaucoup de restaurants, Cactus, il faut le savoir. Ça veut dire qu'ils ont des chefs, ça veut dire qu'ils ont des cuisiniers. Ça veut dire qu'ils ont déjà sur leur blog des recettes, etc. Donc ils peuvent mettre en vidéo ces recettes. Ils peuvent aussi apporter le témoignage des personnes qui travaillent dans ces restaurants, qui eux peuvent témoigner de la qualité des produits. Donc amener un petit facteur de trust auprès des utilisateurs en recommandant des produits, en montrant ce qui peut être fait avec. Et tout ça à un moindre coût puisque ce ne sont pas des influenceurs qu'ils auront à payer, mais des gens qui sont déjà liés.
- Speaker #0
Tu peux faire des coups de com, créer le buzz avec des contenus créatifs, viraux, qui restent quand même engageants par rapport à même un magasin sur place en tout cas. Je pense que tout le monde a en tête les community managers du Leclerc de Pont-l'Abbé. Ils ont fait des vidéos Instagram, TikTok très drôles. Je les invite d'ailleurs à aller... Allez les découvrir pour ceux qui ne connaissent pas. C'est juste des micro-vidéos assez humoristiques, sans trop spoiler. L'objectif, c'est de mettre en avant les promotions de la semaine. Donc, ils postent énormément. Il y a une certaine régularité. Et là, créer un peu le buzz aussi à ce niveau-là, ça ferait peut-être un petit coup de jeune pour la nouvelle clientèle, en tout cas, qui pourrait cibler.
- Speaker #2
Surtout qu'ils ont une très bonne image de marque, Cactus. Pour tous les luxembourgeois, ils ont une... très très bonne image. Les luxembourgeois adorent Cactus. En tant que Belge, ça n'existe pas de magasin comme ça en Belgique. Un magasin derrière lequel presque toute la population est derrière et soutient. Par contre, quand on discute un peu de Cactus avec un luxembourgeois, il y a une vraie ferveur derrière ce magasin. Ils ont réussi à créer une vraie image de marque. Donc partir de ça pour créer des campagnes un peu impactantes avec des vidéos, des trucs un peu sympas, ça peut vraiment cartonner.
- Speaker #0
D'ailleurs, si vous vous abonnez à notre chaîne LinkedIn, enfin notre page LinkedIn, vous trouverez des vidéos qui sont très On mettra à disposition un petit bonus, un off qu'on va faire juste après la fin de cet épisode. Je vais faire un petit jeu, je vous propose des idées de contenu vidéo. Et vous me dites si vous validez ou si c'est cringe, si c'est complètement naze. Je m'en suis noté 2-3 et on verra si c'est une bonne idée de le faire ou s'il faut oublier. C'est une bonne idée. Je pense qu'on a fait à peu près le tour. Donc oui, effectivement, ça va demander beaucoup d'investissement. effectivement, c'est un budget conséquent. Il y a toujours des solutions alternatives. Je pense qu'on a fait à peu près le tour de toutes les thématiques dans lesquelles on peut ajuster un peu les choses. Au niveau logistique, on ne l'a pas noté. Je m'étais noté que c'est vrai qu'en termes de camionnettes, parce que pour la livraison à domicile, ça demande énormément d'investissement. Mais il y a toujours l'alternative de pouvoir travailler avec des... des partenaires comme WeDelive, Volt, UberEat, il y a des solutions.
- Speaker #1
Il faut commencer avec du click and collect dans les magasins, tout simplement. Ça évite d'avoir un investissement IMO en plus, d'avoir à modeler un local, etc. Ils ont la chance d'avoir des magasins, ils peuvent les utiliser. En fait, ils ont quand même cette chance d'avoir une énorme base sur laquelle ils pourraient aller ajouter. Ça pose des challenges, on en est parfaitement conscients. Mais c'est un peu do or die pour eux, je pense, à très long terme. C'est sûr, comme dit Naïm, c'est une marque très reconnue. Ils ne vont pas sombrer du jour au lendemain. Mais c'est quelque chose qui, à mon sens, ils doivent s'en préoccuper aujourd'hui. Parce que sinon, les concurrents qui aujourd'hui le peuvent vont leur ravir.
- Speaker #0
Eux n'attendent pas en tout cas.
- Speaker #1
On sait que le marché, en tout cas aujourd'hui, il n'était peut-être pas de 2011 à 2016, mais on sait qu'aujourd'hui, le marché est pas... plus que mature pour cela. On en a discuté même entre nous. On est de moins en moins fans nous-mêmes d'aller au supermarché, de passer du temps.
- Speaker #0
Oui, il y a un changement de comportement. C'est assez évident. On fera un petit récapitulatif de tout ce qu'on vient de discuter sous forme de PDF. Si les gens s'abonnent à notre newsletter, on va la lancer. C'est officiel quand même. On le dit depuis un petit moment. Mais inscrivez-vous sur caféclatch.lu. Vous donnez votre adresse mail. On vous envoie... le petit condensé avec des petits bonus à la clé. Bien sûr, l'exercice qu'on vient de faire, ce n'est pas du tout pour critiquer Cactus, c'est pour essayer de comprendre, on essaie de se challenger, pour essayer de comprendre les enjeux et pourquoi ils sont positionnés comme ça et qu'est-ce qu'ils pourraient faire de mieux. Ils ont évidemment un droit de réponse, donc si jamais ils écoutent cet épisode, qu'ils nous contactent tout simplement. Voilà, il y a un micro de plus, normalement on est capable d'accueillir une quatrième personne autour de la table. pour répondre et donc du coup ça serait aussi intéressant en fait que nous on adorerait avoir un follow up des éléments voilà bon allez merci à tous d'avoir écouté l'épisode et puis je vous dis à la prochaine merci à tous ciao tout le monde à bientôt bisous