Speaker #0Je suis né dans une famille d'agriculteurs, pas très loin d'ici puisque je suis originaire des Mauges dans le Maine-et-Loire, des parents agriculteurs qui avaient un élevage en viande bovine et en veau de boucherie, surtout veau de boucherie. Je suis tombé un peu dans le chaudron, tout petit, j'ai toujours été intéressé pour suivre l'activité de la ferme, les animaux, le jardin. À 10-12 ans, j'avais mes lapins, mes légumes que je vendais à la famille autour, j'avais quand même cette... appétence dès le départ pour l'agriculture. J'aimais bien les chiffres. D'ailleurs, même étant guère plus qu'adolescent, c'est moi qui faisais les enregistrements comptables sur la ferme. C'était pas un gros travail à l'époque, mais ma mère, ça la saoulait. C'est moi qui lui faisais ce travail-là, donc j'avais une bonne appétence pour les chiffres. J'avais un goût aussi pour le paysagisme. On a dit à mes parents, Jacques a la capacité à faire mieux que ça et à faire un bac C à l'époque, à aller plus loin. Donc quand on a 16-17 ans, on se laisse un peu influencer. Après le bac, j'étais pas trop mauvais à l'école, donc j'ai réussi à intégrer l'ESA Angers, l'école supérieure en agriculture. Puis, un peu plus intéressé quand même par l'économique que par la technique, il faut faire des choix dans la vie. J'ai fait ensuite un troisième cycle en gestion des entreprises à Poitiers. J'étais un jeune sérieux, je le suis resté quand même, peut-être un peu trop, mais non, j'étais toujours quelqu'un de sérieux, efficace, rapide dans tout ce que je faisais, et ça, ça reste vrai. Après mes études au sortir de Poitiers, je suis donc rentré par le contrôle de gestion à la coopérative Terre de Vienne à l'époque, sur Poitiers. La proximité avait voulu que je frappe à la porte de Terre de Vienne. Je suis rentré par le contrôle de gestion et puis quatre ans après, en l'absence de possibilité d'évolution, je suis rentré chez Charal à Cholet pour un poste de responsable administratif de l'unité, la grosse unité de Charal-Cholet. Et ensuite, deux ans après, mon directeur m'emportait dans ses valises pour aller... prendre la direction financière d'un gros abattoir de porcs en Bretagne. J'y suis resté quatre ans avec un gros outil porc porté à l'époque par de gros groupes coopératifs. Donc bon, je suis chez Olympique, en l'occurrence un gros abattoir de porcs en Bretagne, une activité très difficile avec des restructurations également au niveau capitalistique. Bon voilà, je sens qu'à un moment donné, je vais avoir à faire le tour de la question et donc... Je me pose la question de savoir où aller, sans urgence. Et puis, c'est à ce moment-là que le directeur financier de l'UNCA, qui est devenu In Vivo et qui était actionnaire du dit abattoir, m'a proposé plusieurs postes, d'ailleurs. Il y avait un poste en Bourgogne, comme directeur financier d'une coopérative qui est toujours en place, mais c'était loin de mes bases. Et puis, il y avait la direction financière de Cavac, donc plus proche de mes racines, qui se trouvait vacant. Fin 95, Cavac cherche un directeur financier. J'arrive en Vendée, il neige en plus. L'arrivée à la Roche-sur-Yon était vraiment triste ou nette. Jean-Pierre Daspel, directeur de l'époque, m'a fait rencontrer X personnes, plus ou moins modernes on va dire, dans des locaux qui n'étaient pas modernes du tout non plus. Donc c'était pas évident quand même de prendre la décision. Et puis surtout, surtout... la coopérative Cavac véhiculait une mauvaise image. Personne n'aurait pu prédire d'ailleurs qu'en 2024, Cavac soit toujours Cavac. La coopérative a vraiment beaucoup perdu en termes d'attractivité auprès de ses agriculteurs. Elle avait traversé plusieurs années même légèrement déficitaires, pas beaucoup mais suffisamment pour inquiéter, pour inquiéter son environnement bancaire, pour inquiéter les agriculteurs et pour inquiéter les salariés puisque quand je suis arrivé, un plan social était en cours. et qui a pris effet dans les mois qui ont suivi mon arrivée. Enfin bon, c'était à peu près concomitant. tenu à ce qu'on pouvait me raconter en termes de rumeurs. La décision était difficile, mais je pense que j'aurais passé mon chemin. Il n'empêche qu'on a bien assisté aussi pour me dire que c'était une opportunité, puisqu'il y avait déjà eu deux directeurs financiers à s'être cassés les dents avant moi, peu de temps avant. Et finalement, je n'avais pas grand-chose à perdre, parce que je voulais quitter là où j'étais. C'est une région qui me plaisait et puis c'était un beau challenge. Inversement, quand on arrive, quand tout va bien, à la limite, il y a moins de challenges. Donc là, il y avait un beau challenge à relever. et ce que je suis efforcé de faire dans les mois qui ont suivi mon arrivée.