- Speaker #0
Bonjour et bienvenue. Aujourd'hui, on s'attaque à un sujet qui peut parfois donner quelques surfroides.
- Speaker #1
Ah oui.
- Speaker #0
Ou au contraire, faire rêver à une maison plus confortable et moins chère à chauffer. La rénovation énergétique. Et surtout, ce fameux parcours du combattant des aides financières.
- Speaker #1
C'est vrai que ça bouge tout le temps.
- Speaker #0
C'est un domaine en constante ébullition, on ne va pas se le cacher. Mais c'est crucial si on veut améliorer son quotidien et puis faire un geste pour la planète. Et son portefeuille aussi, soyons honnêtes. Tout à fait. Alors concrètement, que se passe-t-il avec MaPrimeRénov' en cette fin 2025 ? Et quelles sont les grandes manœuvres qu'on nous prépare pour 2026 ? Comment on s'y retrouve là-dedans sans y laisser sa santé mentale ?
- Speaker #1
Bonne question.
- Speaker #0
C'est un peu la mission qu'on se donne aujourd'hui. Pour essayer d'y voir plus clair, on a épluché plusieurs documents. Un article assez récent de BFM TV sur les tout derniers ajustements de MaPrimeRénov'. une analyse prospective assez pointue de l'Institut. I4CE, qui regarde vers 2026 et les questions budgétaires.
- Speaker #1
Très intéressant, ça.
- Speaker #0
Puis un tutoriel vidéo officiel du gouvernement très concret sur les démarches. L'objectif de notre exploration du jour, mais apporter un maximum de clarté. On va décortiquer les changements, voir comment monter un dossier, étape par étape, et surtout, essayer de comprendre la logique derrière tout ça. Pourquoi ces changements ? Quelles conséquences ? Allez, c'est parti pour une analyse, on l'espère, la plus claire possible. Commençons par l'actualité la plus chaude, les modifications de MaPrimeRénov' qui sont entrées en vigueur depuis le 30 septembre 2025. C'est ça, BFM TV en parlait, il y a eu pas mal de remue-ménage en dirait.
- Speaker #1
Effectivement, et le changement le plus, disons, marquant, ça concerne sans doute le parcours accompagné. Vous avez l'aide pour les grosses rénovations. Et bien maintenant, il est strictement réservé aux logements qui sont les moins performants. Ceux qui ont les étiquettes D, P, E, F ou G.
- Speaker #0
Ah oui, d'accord, les pas 5 amis, quoi.
- Speaker #1
C'est ça. Pour le dire clairement, si votre logement est classé D ou mieux, il n'est plus éligible à ce parcours spécifique. C'est un recentrage très net.
- Speaker #0
Un recentrage qui s'accompagne aussi, si j'ai bien suivi, de la suppression d'un bonus. Celui pour sortie de passoire énergétique.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Exactement. Ce bonus qui était là pour inciter à passer de F ou G à une meilleure classe, hop, il disparaît.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Et ce n'est pas tout. Les plafonds des travaux qu'on peut financer, ils ont été sérieusement rabotés. Ah bon ? Oui. On passe d'un plafond qui pouvait atteindre 70 000 euros à 30 000 euros maximum pour un gain de deux classes DPE, et 40 000 euros si on gagne trois classes ou plus.
- Speaker #1
Ah oui, quand même. Ça, c'est une baisse considérable. C'est ça. Ça veut dire que l'aide maximale qu'on peut espérer pour une grosse rénovation, elle est bien plus basse qu'avant.
- Speaker #0
Et les taux de subvention eux-mêmes, ils ont changé aussi ?
- Speaker #1
Alors, ils ont été simplifiés, mais... pas forcément à l'avantage de tout le monde, disons. Pour les ménages avec des revenus intermédiaires, maintenant c'est un taux unique, 45% du montant des travaux éligibles.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Pour les revenus supérieurs, c'est 10%. Et ça, peu importe le nombre de classes DPE que vous gagnez. Fini le système de bonus progressif qu'on connaissait.
- Speaker #0
D'accord, c'est plus simple mais moins généreux pour certains. Et pour les travaux plus ponctuels, le parcours par geste, il y a du nouveau aussi de ce côté-là ?
- Speaker #1
Oui, alors là c'est un peu une bonne et une mauvaise nouvelle si on veut. Ah ? La bonne nouvelle, c'est que pour les maisons, attention, j'insiste, uniquement les maisons classées F et G, ce parcours par geste est prolongé jusqu'au 31 décembre 2026.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Et petite souplesse, plus besoin d'inclure obligatoirement un geste sur le chauffage.
- Speaker #0
Ok, ça c'est plutôt bien. Et la moins bonne nouvelle ?
- Speaker #1
La moins bonne, c'est qu'à partir du 1er janvier 2026, deux types de travaux assez courants vont disparaître de ce parcours par geste. Il s'agit des chaudières biomasse, et de l'isolation des murs, que ce soit par l'extérieur ou l'intérieur.
- Speaker #0
Ah d'accord, donc pour ça, il faudra passer par le parcours accompagné.
- Speaker #1
C'est ça. Si on veut une aide pour ces travaux-là, après le 1er janvier 2026, ce sera via le parcours accompagné obligatoirement. Ah, et un dernier point pratique. L'obligation de fournir un nouveau DPE après les travaux, qui devait arriver bientôt, elle est repoussée au 1er janvier 2027.
- Speaker #0
Bon, ça fait quand même beaucoup de changements d'un coup, tout ça. La question qui brûle les lèvres, c'est pourquoi maintenant ? Qu'est-ce qui a motivé ce serrage de vie ? Ça, c'est brutal.
- Speaker #1
La raison principale, d'après ce que dit BFM TV, c'est qu'il y a eu un énorme emballement. C'est leur terme. Un énorme emballement des demandes d'aide, juste avant l'été. Ah oui ?
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
avant une suspension temporaire du dispositif. Les chiffres ont littéralement explosé et ça a dépassé largement l'enveloppe budgétaire qui était prévue pour 2025.
- Speaker #0
Même si elle était conséquente, non ? 3,6 milliards, c'est ça ?
- Speaker #1
Exactement, 3,6 milliards d'euros. Donc face à cette surchauffe, et puis dans un contexte où les finances publiques sont un peu tendues,
- Speaker #0
C'est le moins qu'on puisse dire.
- Speaker #1
L'État a décidé de resserrer les conditions. L'idée, c'est de pouvoir continuer à financer les projets, mais en ciblant davantage et potentiellement avec des montants individuels moins délevés. Il se dit même que certains dossiers de 2025, qui sont encore en attente, pourraient être financés sur le budget de 2026.
- Speaker #0
Ce qui nous amène directement à cette tension que vous évoquiez juste avant.
- Speaker #1
Précisément. Et c'est là que l'analyse de l'ICAR-CE est très éclairante. Ce qui est assez fascinant ici, c'est ce grand écart permanent qu'on observe entre d'un côté Les ambitions affichées, qui sont très fortes en matière de rénovation énergétique. On parle de planification écologique, de millions de rénovations performantes. Oui,
- Speaker #0
les objectifs sont hauts.
- Speaker #1
Très hauts. Et de l'autre côté, la réalité budgétaire qui rattrape le système. Icare CE rappelle d'ailleurs que le rythme des rénovations y marquait déjà un peu le pas en 2024. D'accord. Donc, ces ajustements récents, c'est une tentative de concentrer les moyens, qui sont limités, sur les cas les plus urgents, les fameuses passoires EFG. Mais la question qui se pose tout de suite, c'est Merci. Est-ce que cette stratégie de ciblage, elle va suffire à maintenir une dynamique globale ? Est-ce qu'elle permettra d'atteindre les objectifs nationaux à long terme ? Ça, c'est loin d'être certain.
- Speaker #0
C'est une question absolument cruciale. Et justement, en parlant de budget et de stratégie à plus long terme, l'analyse d'I4CE pointe une réflexion majeure qui est en cours pour le budget 2026. C'est l'idée de rapprocher MaPrimeRénov' d'un autre dispositif. Bien connus des spécialistes, les certificats d'économie d'énergie, les CEE. Alors là, il faut qu'on décortique ça. Qu'est-ce que ça voudrait dire concrètement ?
- Speaker #1
L'idée derrière ce rapprochement potentiel, elle est double, d'après I4CE. D'une part, chercher plus d'efficacité en essayant de combiner les forces des deux systèmes.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Et d'autre part, et ça ce n'est pas négligeable pour le gouvernement, c'est maîtriser la dépense publique. Comment ? En faisant basculer une partie du financement, qui est aujourd'hui directement sur le... budget de l'État pour ma prime rénov' vers un financement qu'on appelle extra-budgétaire, qui serait porté par les CE.
- Speaker #0
D'accord, mais rappelons peut-être en deux mots ce que sont les CE. Ce n'est pas forcément évident pour tout le monde. En gros, c'est une obligation pour les fournisseurs d'énergie de pousser leurs clients à faire des économies, c'est ça ?
- Speaker #1
C'est exactement ça. Les vendeurs d'énergie, électricité, gaz, fuel, carburant, etc., ils sont obligés par l'État d'atteindre un certain volume d'économie d'énergie chez leurs clients.
- Speaker #0
Comment ils font ça ?
- Speaker #1
Pour y arriver, ils incitent leurs clients, que ce soit des particuliers, des entreprises, des collectivités, à réaliser des travaux d'efficacité énergétique, souvent en leur versant des primes. C'est la fameuse prime énergie qu'on voit souvent passer dans les pubs.
- Speaker #0
Ah oui, d'accord.
- Speaker #1
D'ailleurs, il faut noter que l'ANA, l'Agence Nationale de l'Habitat, qui gère ma prime Rénov', elle intègre déjà et valorise les CEE pour les rénovations globales depuis 2024. Ça a un peu simplifié les choses pour l'usager, qui n'a plus qu'un seul interlocuteur pour cette partie-là.
- Speaker #0
Donc l'idée serait d'aller encore plus loin dans cette intégration. Quels seraient les avantages ? Et puis les risques, j'imagine ?
- Speaker #1
Sur le papier, les avantages potentiels, ce serait une meilleure synergie. On pourrait imaginer MaPrimeRénov' qui continue de stimuler la demande côté ménage et les CEE qui agiraient plus sur l'offre en mobilisant les professionnels, les intermédiaires, via les obligés, donc les fournisseurs d'énergie.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Ça pourrait aussi théoriquement aboutir à une simplification pour le demandeur d'aide, avoir un seul guichet. Peut-être.
- Speaker #0
Ça, c'est le côté pile, le scénario idéal. Et le côté face, j'imagine qu'il y a des points de vigilance ?
- Speaker #1
Absolument. Et ils sont nombreux, comme le souligne très bien I4CE. Le premier point, c'est le besoin criant de stabilité dans le secteur. Franchement, les professionnels, les ménages, ils ont subi tellement de changements de règles ces dernières années.
- Speaker #0
C'est vrai.
- Speaker #1
Nouvelles réformes d'ampleur, ça pourrait encore déstabiliser un écosystème qui a vraiment besoin de visibilité pour travailler sereinement. Ensuite, il ne faut pas oublier les difficultés actuelles des ménages. Un sondage de l'UFC que choisir de mars 2024 rappelait qu'environ la moitié des demandeurs d'aide rencontraient des difficultés pour monter leur dossier.
- Speaker #0
La moitié ? C'est énorme !
- Speaker #1
Et près de 44% pour toucher l'argent. Donc simplifier en théorie, ça peut parfois complexifier en pratique, au moins au début, le temps que tout se mette en place.
- Speaker #0
C'est un paradoxe qu'on voit souvent dans les réformes administratives malheureusement. Mais au-delà de cette complexité de mise en œuvre, est-ce qu'il y a des enjeux financiers directs pour les ménages ?
- Speaker #1
Oui, et c'est peut-être là le point le plus sensible. Il y a une décision politique majeure qui doit être prise pour la sixième période des CEE, celle qui démarre en 2026. C'est, quel sera le niveau d'obligation qu'on va imposer aux fournisseurs d'énergie ? Et là, la fourchette qui circule est énorme.
- Speaker #0
C'est-à-dire ?
- Speaker #1
On parle d'une fourchette entre 825 TWh QMac. TWh QMac, c'est l'unité qui mesure l'effort d'économie d'énergie demandée. Le TWh QMacU. Ok,
- Speaker #0
825, c'est à peu près le niveau actuel.
- Speaker #1
Oui, en gros. Et le haut de la fourchette, c'est 1750 TWh QMac, soit plus du double.
- Speaker #0
Du simple au double. Mais quelles seraient les conséquences si l'obligation augmente très fortement ?
- Speaker #1
Alors, si l'obligation CEE augmente de manière significative, et que, dans le même temps, le budget direct de ma prime Rénov' baissent ou stagnent, le soutien global au ménage pourrait paradoxalement diminuer.
- Speaker #0
Comment ça ?
- Speaker #1
Parce que le coût des CEE, au final, il est répercuté par les fournisseurs sur les factures d'énergie de tous les consommateurs, que vous fassiez des travaux ou pas. Icarce CE a fait l'estimation, une obligation CEE portée à 1600 THW pourrait augmenter la facture annuelle moyenne d'un ménage de 125 à 150 euros.
- Speaker #0
Aïe ! Donc en gros, on financerait les rénovations de certains en augmentant un peu la facture de tout le monde. Et ça pèserait plus lourd sur les ménages modestes, qui consacrent déjà une part plus importante de leur budget à l'énergie.
- Speaker #1
C'est exactement ça. C'est l'enjeu social majeur. Si on va vers une forte hausse des CEE, il faudra impérativement prévoir des mesures pour compenser cet impact sur les ménages les plus précaires. Ça pourrait être une revalorisation du chèque énergie, des adaptations de la fiscalité.
- Speaker #0
Sinon, ça devient une mesure régressive.
- Speaker #1
Exactement. Et puis, il y a l'autre risque. Si l'obligation CE n'augmente pas assez pour compenser une éventuelle baisse du budget de ma prime Rénov', alors c'est tout le volume de rénovations aidées qui pourrait chuter, ce qui freinerait la transition et fragiliserait aussi les entreprises du secteur. C'est un équilibre très délicat.
- Speaker #0
Et l'accompagnement dans tout ça ? On parle beaucoup de « mon accompagnateur Rénov', le MAR. » Qu'est-ce qu'il deviendrait ?
- Speaker #1
C'est le dernier point crucial que sous la vie 4 CE. Le dispositif « mon accompagnateur Rénov' » , il est vraiment essentiel pour garantir la... qualité des rénovations d'ampleur pour aider les ménages à définir un projet qui soit cohérent et aussi pour éviter les arnaques, soyons clairs.
- Speaker #0
Oui, c'est important.
- Speaker #1
Or, le système CEE, TETE, elle est viste aujourd'hui, il n'exige pas systématiquement cet accompagnement par un tir de confiance. Donc, si demain, le financement repose majoritairement sur les CEE, il y a un risque réel de fragiliser ce service public d'accompagnement, alors que son coût semble finalement assez faible par rapport aux bénéfices qu'il apporte en termes de... de qualité et de sécurisation des projets. Il faudra donc être très vigilant sur la manière dont cet accompagnement restera financé et intégré dans un système rénové.
- Speaker #0
Merci, c'est beaucoup plus clair sur les enjeux vraiment complexes de ce potentiel rapprochement MPR-CE. On voit bien les équilibres très fragiles à trouver. Mais bon, revenons sur terre. Pour les personnes qui nous écoutent et qui envisagent des travaux, maintenant ou dans les mois qui viennent, comment on s'y prend concrètement pour demander ma prime rénov' malgré les récents ajustements ? Le tutoriel vidéo du gouvernement donne une feuille de route, c'est ça ?
- Speaker #1
Oui, tout à fait. Et malgré la complexité ambiante, la procédure de demande elle-même, elle suit des étapes assez définies finalement.
- Speaker #0
Alors, allons-y pas à pas. Première étape, la préparation du projet. Ça semble évident, mais c'est sans doute la plus importante, non ?
- Speaker #1
Absolument crucial. D'abord, il faut bien identifier ses besoins. Est-ce que c'est l'isolation qui pêche ? Le système de chauffage ? La ventilation ? Ensuite, vérifier que les travaux qu'on envisage sont bien éligibles à ma prime Rénov'.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Et point fondamental, on ne le répétera jamais assez, choisir une entreprise qualifiée RGE, reconnue garant de l'environnement. Sans un artisan RGE, pas d'aide. C'est une garantie de compétence.
- Speaker #0
Et le conseil de base, j'imagine, c'est de demander plusieurs devis.
- Speaker #1
Exactement. Plusieurs devis détaillés, bien comparés et surtout, ne pas se précipiter. Ne pas signer sous la pression d'un commercial. un peu trop insistants.
- Speaker #0
Et pour éviter de se tromper dans cette phase critique, il existe un service public pour nous aider.
- Speaker #1
Tout à fait, c'est le service France Rénov'. C'est gratuit, c'est neutre, on peut trouver plein d'infos sur leur site francerenov.gouv.fr ou alors contacter par téléphone ou même physiquement l'un des plus de 550 espaces conseils France Rénov' qui sont répartis sur tout le territoire. Ils sont là pour aider à y voir clair sur les travaux les plus pertinents et les aides qu'on peut mobiliser.
- Speaker #0
Parfait. Une fois qu'on a bien défini son projet et qu'on a son devis RGE en main, quelle est la deuxième étape ?
- Speaker #1
Deuxième étape, créer son compte et déposer la demande d'aide en ligne. Tout se passe sur le site officiel maprimerénov.gouv.fr. Il faut créer son espace personnel, renseigner les informations demandées, joindre les pièces justificatives, le devis RGE non signé, les documents d'identité, l'avis d'imposition, etc.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Et là, attention, point crucial, je le redis. Il faut impérativement attendre d'avoir reçu la notification officielle de l'ANA, celle qui confirme l'attribution de l'aide et son montant. Il faut l'avoir reçu avant de signer le devis et de démarrer les travaux.
- Speaker #0
Ah oui, c'est très important ça. Si on commence avant, c'est perdu.
- Speaker #1
C'est ça, les dépérus. Donc patience.
- Speaker #0
D'accord. Étape 3, logiquement, une fois qu'on a le feu vert, ce sont les travaux.
- Speaker #1
Oui. Une fois l'accord de l'ANA reçu, les travaux peuvent commencer. Là, il faut bien s'assurer qu'ils sont réalisés conformément aux devis qu'a servi de base à la demande d'aide et conserver précieusement tous les documents, factures, etc.
- Speaker #0
Et enfin, le moment tant attendu, le paiement de l'aide. C'est la quatrième étape.
- Speaker #1
Exactement. Une fois que les travaux sont terminés et que l'entreprise RGE a émis la facture finale, on retourne sur son compte en ligne sur maprimerénov.gouv.fr. Là, on dépose cette facture et son RIB. Lana va alors instruire la demande de paiement.
- Speaker #0
Et ça prend combien de temps en général ?
- Speaker #1
Si le dossier est complet et conforme, la prime est versée directement sur le compte bancaire. Le délai moyen qui est annoncé est d'environ 5 semaines après le dépôt de la demande de paiement, pour un dossier sans accrocs bien sûr. Bon,
- Speaker #0
5 semaines ça reste raisonnable, si tout va bien. Résumons vite fait les conditions d'éligibilité clés, celles rappelées dans la vidéo. Il faut être propriétaire, que ce soit pour y habiter ou pour louer. Le logement doit avoir... plus de 15 ans, sauf exception pour le remplacement d'une chaudière fioul. Le montant de l'aide dépend des revenus du foyer et du type de travaux. L'entreprise doit être RGE et il y a un plafond d'aides cumulés de 20 000 euros par logement sur 5 ans. C'est bien ça ?
- Speaker #1
C'est tout à fait ça.
- Speaker #0
La vidéo donnait d'ailleurs un exemple assez parlant. Un ménage aux revenus très modeste qui remplace sa vielle chaudière au fioul par une chaudière à granulés. Coût total de l'opération, 19 600 euros. Grâce à ma prime Rénov', ils obtiennent 10 000 euros. Ça réduit quand même considérablement la facture.
- Speaker #1
Et c'est là qu'intervient une notion absolument essentielle, le cumul des aides. L'exemple est très bon, parce qu'il montre bien qu'il ne faut jamais s'arrêter à MaPrimeRénov' seul.
- Speaker #0
Ah oui ?
- Speaker #1
Comme le souligne le tutoriel gouvernemental, MPR est cumulable avec d'autres dispositifs. Les CEE, dont on a longuement parlé, en sont un exemple majeur. Mais il y a aussi très souvent des aides locales, proposées par la région, le département, parfois même la commune.
- Speaker #0
Et dans l'exemple de la chaudière, ça donne quoi ?
- Speaker #1
Dans cet exemple de la chaudière à 19 600 euros, si le ménage obtient les 10 000 euros de ma prime rénov' plus une prime CE de 4 100 euros, ce qui est tout à fait réaliste pour ce type d'opération, son reste à charge tombe à 5 500 euros.
- Speaker #0
Ah oui, effectivement, ça change complètement la donne. On passe de presque 20 000 à 5 500 euros.
- Speaker #1
Exactement. Et c'est là qu'on comprend tout l'intérêt d'être bien accompagné, n'est-ce pas Evelyne ?
- Speaker #0
Pour ne passer à côté d'aucune aide possible.
- Speaker #1
C'est fondamental, j'imagine.
- Speaker #0
C'est ça.
- Speaker #1
Que ce soit via France Rénov' pour avoir un premier niveau de conseil, ou alors via mon accompagnateur Rénov', le MAR, pour les projets plus importants du parcours accompagné, cet accompagnement est vraiment clé. Pas seulement pour définir le projet le plus pertinent techniquement et éviter les erreurs, mais aussi pour identifier et mobiliser toutes les aides financières disponibles et optimiser le plan de financement. On revient à ce que disait I4CE, préserver et valoriser cet accompagnement, c'est stratégique. pour la réussite de toute la politique de rénovation.
- Speaker #0
Alors, si on essaye de faire une petite synthèse de tout ça, qu'est-ce qu'il faut retenir ? On sent une évolution assez claire, non ? Les aides se concentrent de plus en plus sur les logements les plus énergivores, les fameuses passoires thermiques, EFG.
- Speaker #1
Oui, c'est net.
- Speaker #0
En parallèle, l'État cherche des solutions pour financer cette politique massive. Il explore la piste des CE, avec tous les débats techniques et sociaux assez complexes que ça soulève. Mais au bout du compte, pour le particulier qui veut se lancer, la clé semblait toujours être la même. Une excellente préparation de son projet en amont et un accompagnement de qualité pour naviguer dans ce système.
- Speaker #1
C'est tout à fait ça.
- Speaker #0
Il faut absolument garder en tête le côté positif de la démarche. Oui, ça peut paraître complexe, c'est vrai, il y a des étapes, des conditions, ça change. Mais les aides existent et elles peuvent être vraiment significatives. Et l'objectif final est quand même très motivant. Avoir une maison plus agréable à vivre, été comme hiver, voir ses factures d'énergie diminuer...
- Speaker #1
Ce n'est pas négligeable.
- Speaker #0
La vidéo du gouvernement cite des économies moyennes de 700 euros par an et ça peut aller jusqu'à 50% sur la facture pour une rénovation globale performante. Et puis bien sûr, il y a la satisfaction de contribuer, à son échelle, à la transition écologique. Il ne faut pas oublier que le bâtiment, c'est environ 18% des émissions de gaz à effet de serre en France. Chaque rénovation compte.
- Speaker #1
Tout à fait. et Si on devait formuler une recommandation finale, ce serait vraiment d'insister sur l'importance capitale de bien s'entourer. Choisir un professionnel compétent, c'est doublement crucial.
- Speaker #0
Pourquoi doublement ?
- Speaker #1
D'abord, pour la réalisation technique des travaux, évidemment, le label RGE est là pour ça, c'est une base. Mais aussi, et peut-être même surtout, en amont, pour obtenir un diagnostic précis, pour définir le bouquet de travaux le plus pertinent pour sa maison, pour sa situation, et enfin, pour être... assistés dans le montage administratif et financier du dossier d'aide. Parce que ça, ça peut vite devenir un vrai casse-tête.
- Speaker #0
On imagine bien !
- Speaker #1
D'ailleurs, c'est intéressant de noter que les professionnels de l'habitat et de la rénovation énergétique, ils sont aujourd'hui de mieux en mieux outillés pour gérer cette complexité croissante. Beaucoup s'appuient sur des outils numériques modernes, des logiciels de gestion spécifiques, ce qu'on appelle souvent des CRM dans leur jargon.
- Speaker #0
Des CRM ?
- Speaker #1
Oui, des logiciels qui les aident à jongler avec les différentes aides MaPrimeRénov', les CEE, les aides locales, l'éco-pré-AtoZero, etc. Par exemple, on entend parler de logiciels comme CBM Manager. Ils sont conçus spécifiquement pour ça, modéliser les projets, simuler les différentes combinaisons d'aides possibles et ainsi calculer le meilleur plan de financement pour optimiser le reste à charge de leurs clients.
- Speaker #0
Ah, c'est intéressant ça !
- Speaker #1
C'est un vrai atout pour le professionnel qui gagne en efficacité, en précision. Mais c'est aussi, indirectement, une garantie supplémentaire pour le particulier d'avoir un conseil affûté et de maximiser les subventions auxquelles il a droit.
- Speaker #0
C'est une excellente chose que la technologie vienne aussi simplifier un peu les choses pour les professionnels et donc, au final, pour nous. Voilà qui conclut notre exploration détaillée d'aujourd'hui et peut-être pour la route, une petite pensée à méditer.
- Speaker #1
Allez-y !
- Speaker #0
Au-delà des pourcentages, des euros, des formulaires, toute cette énergie qu'on déploie autour de la rénovation, ces objectifs ambitieux, ces aides qui évoluent sans cesse, est-ce que ça ne nous invite pas, au fond, à regarder notre logement un peu différemment ?
- Speaker #1
C'est-à-dire ?
- Speaker #0
Peut-être moins comme une simple carapace, ou juste un investissement immobilier, et davantage comme un acteur potentiel de notre propre transition énergétique, un levier concret pour agir à notre échelle. C'est une réflexion qui ouvre des perspectives, je trouve.
- Speaker #1
C'est une belle manière de voir les choses.
- Speaker #0
Merci beaucoup de nous avoir suivis pour cette analyse, et à très bientôt.
- Speaker #1
À bientôt.