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Tendances du marché du chauffage au bois : 2eme trimestre 2025

Tendances du marché du chauffage au bois : 2eme trimestre 2025

14min |20/09/2025
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14min |20/09/2025
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Description

Granulés vs Bûches : Le Thermomètre du Chauffage Bois en Crise et en Mutation (Données 2025)

Description du Podcast (environ 1000 caractères)

Plongez au cœur des chiffres qui redéfinissent le marché français du chauffage au bois en 2025

. Ce podcast décrypte les tensions économiques et les mutations technologiques qui affectent les professionnels, installateurs RGE et fabricants

.

Le secteur montre une résilience, avec environ 5 227 entreprises RGE spécialisées dans la "Chaudière bois" maintenues en 2025

, malgré une légère baisse globale des certifications RGE

. Pourtant, l'activité est fortement polarisée :

La Bûche en Chute : Les ventes de poêles à bois classiques ont lourdement chuté (-42% en 2024)

. Au 2ème trimestre 2025, les prises de commandes d'appareils à bûches ont continué de baisser (inserts -17%, poêles -9%)

.

Le Granulé en Regain : En contraste, les poêles à granulés affichent un regain de commandes (+5% au T2 2025)

, avec des prévisions de 100 000 ventes en 2025

.

Nous analysons également l'impact de l'inflation des prix du bois/granulé depuis 2023 et la réduction des aides publiques dès 2024, qui freinent l'adoption et l'activité

. Enfin, découvrez les défis logistiques actuels : à début avril 2025, le délai moyen d'installation d’un appareil indépendant de chauffage au bois était de 38 jours ouvrés

.

Un regard essentiel sur les volumes, les délais et l'adaptation face aux fluctuations pour tous les acteurs du bois-énergie

.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue. Aujourd'hui, on explore ensemble le secteur du chauffage au bois en France. C'est un marché qui, en ce milieu d'année 2025, nous envoie des signaux un peu contradictoires.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Pour y voir plus clair, on s'appuie sur des rapports de marché assez récents, des données sectorielles aussi, notamment de l'ADEME et de la FIPC, la Fédération des Installateurs de Poils et Cheminées.

  • Speaker #1

    Des sources solides, oui.

  • Speaker #0

    L'idée, c'est de démêler un peu tout ça, de comprendre les chiffres et puis de saisir la dynamique actuelle. C'est important pour les pros du secteur, mais aussi pour les ménages qui se posent la question de ce type de chauffage.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Alors, qu'est-ce qui ressort en premier ? D'un côté, on a le nombre d'entreprises spécialisées, surtout celles avec la certification RGE pour les chaudières bois. Ça, ça a l'air de plutôt bien tenir. Mais de l'autre côté, le marché lui-même, il semble un peu tiraillé, quoi. On se souvient de 2024, avec la chute assez brutale des ventes de poêles à bois, les classiques.

  • Speaker #1

    Oui, c'était marquant.

  • Speaker #0

    Et là, en 2025, on entend parler d'une reprise. Mais attention, une reprise des commandes pour les appareils à granulés. C'est un peu déroutant, non ?

  • Speaker #1

    C'est effectivement un tableau assez contrasté. Il faut dire que le chauffage au bois, ça reste un acteur majeur en France.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Et cette fameuse certification RGE, reconnue garant de l'environnement, Elle est devenue vraiment un standard important. C'est un peu un gage de qualité, ça structure le secteur.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Mais il faut bien voir que ce marché, en ce moment, il est sous tension. Plusieurs pressions, en fait. D'abord, l'inflation sur le prix des combustibles. Le bois, les granulés, ça a marqué les esprits, ça c'est sûr.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça.

  • Speaker #1

    Ensuite, il y a les aides de l'État, type MaPrimeRénov', qui n'arrêtent pas d'évoluer. Et ça, ça influence énormément les décisions d'achat.

  • Speaker #0

    Forcément.

  • Speaker #1

    Et puis, il y a aussi les attentes des consommateurs qui changent. Voilà, c'est ce mélange de facteurs qui crée cette situation complexe, mais très intéressante à analyser finalement.

  • Speaker #0

    Alors, commençons peut-être par les entreprises. On a une source qui donne un chiffre assez précis. Environ 5200 entreprises RGE spécialisées dans les chaudières bois en 2025. Oui,

  • Speaker #1

    5227 exactement.

  • Speaker #0

    C'est un peu plus qu'en 2022, où une autre source parlait d'environ 4300. C'est ça. Et si on regarde plus largement, le nombre total d'entreprises RGE, tout domaine confondu, très légèrement baissé, de 65 000 en 2022 à 63 000 en 2025.

  • Speaker #1

    Une légère érosion globale, oui.

  • Speaker #0

    Donc, on a l'impression que les spécialistes du bois, eux, ils résistent plutôt bien dans ce contexte de léger tassement général des certifaires GE.

  • Speaker #1

    C'est une bonne lecture, oui. Ces chiffres globaux y donnent une tendance, mais pour vraiment sentir le pouls du marché, l'enquête trimestrielle de la FIPC, c'est très précieux.

  • Speaker #0

    Celle qui interroge les installateurs.

  • Speaker #1

    Exactement, leurs adhérents installateurs. Pour le deuxième trimestre 2025, ils ont eu les retours de 40 entreprises. Bon, c'est pas toute la France, mais elles sont réparties dans presque toutes les régions. D'accord. Donc ce n'est pas exhaustif, évidemment, mais c'est un panel qui est quand même assez représentatif pour avoir une idée de l'activité d'installation sur le terrain.

  • Speaker #0

    Et alors ce panel, qu'est-ce qu'il nous dit de concret ? Par exemple, sur les délais. Si on veut faire installer un poêle, on attend longtemps ? Alors,

  • Speaker #1

    début avril 2025, la moyenne d'attente, c'était 38 jours ouvrés.

  • Speaker #0

    38 jours ?

  • Speaker #1

    Oui. C'est stable par rapport au début de l'année, à un jour près, donc ça ne bouge pas trop de ce côté-là.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Par contre, ce qui est frappant, ce sont les écarts énormes entre les régions.

  • Speaker #0

    Ah oui ?

  • Speaker #1

    Oui. Seulement 23 jours dans le nord-est, mais 40 jours dans le nord-ouest.

  • Speaker #0

    40 jours ? Presque le double ?

  • Speaker #1

    Exactement. Ça suggère que la pression n'est pas du tout la même partout. Peut-être plus de demandes dans le nord-ouest ou moins d'installateurs dispo. C'est une piste.

  • Speaker #0

    C'est une bonne question. Et au-delà des délais… L'activité elle-même, le nombre de pauses, ça donne quoi ?

  • Speaker #1

    Justement, c'est là que les données du panel FIPC montrent un vrai ralentissement. Pour ces 40 entreprises, le nombre total d'appareils posés, bûchés, granulés, mélangés, au deuxième trimestre 2025, ça fait un peu plus de 2000.

  • Speaker #0

    2048, c'est ça,

  • Speaker #1

    oui. Et ça, c'est une baisse significative. Moins 19% par rapport au premier trimestre 2025.

  • Speaker #0

    Presque 20% en moins en un trimestre.

  • Speaker #1

    Et si on compare même au dernier trimestre de 2024, la baisse est de 21%. Donc l'activité d'installation chez ces pro-interrogés, elle est clairement sur une pente descendante sur la première moitié de 2025.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est notable comme baisse. Et est-ce que ça touche tous les types d'appareils ? Bûches, granulés ?

  • Speaker #1

    Oui, la tendance à la baisse des installations, elle concerne les deux segments. En tout cas, j'ai ce panel FIPC. Ah bon ? Oui. Sur les quelques 2000 appareils posés au T2 vers 2025, on avait environ 1200 appareils à bûches, ça fait presque 60%. Et un peu plus de 800 à granuler, vers 40%. Et si on regarde l'évolution trimestre par trimestre depuis fin 2024, pour les appareils à bûches, les pauses ont diminué continuellement. Et pour les appareils à granuler, c'est pareil. Une baisse constante des installations sur la même période pour ce panel.

  • Speaker #0

    Donc, si je résume ce que dit le panel FIPC, moins d'installations de poêles à bûches et moins d'installations de poêles à granulés au deuxième trimestre 2025.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça pour ce panel précis.

  • Speaker #0

    Et c'est là que ça devient vraiment curieux. Parce qu'on avait cette autre info, cette idée d'un regain pour les poêles à granulés. On parlait même d'une prévision de 100 000 ventes pour l'année 2025.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Comment on peut avoir une baisse des installations constatées sur le terrain par la FIPC et en même temps cette idée de reprise pour les granulés ? Ça ne colle pas, si ?

  • Speaker #1

    Vous mettez le doigt sur la complexité. C'est parce qu'on ne parle pas tout à fait de la même chose. C'est crucial de bien distinguer plusieurs indicateurs. Ah,

  • Speaker #0

    d'accord.

  • Speaker #1

    Il y a, premièrement, les pauses effectives réalisées par un groupe d'installateurs. Ça, ce sont les données du panel FIPC qu'on vient de voir. Oui. Deuxièmement, il y a les ventes globales aux consommateurs finaux. C'est là qu'intervient cette prévision annuelle de 100 000 appareils à granulés. Ok. Et troisièmement, il y a les prises de commandes qui sont enregistrées par les fabricants eux-mêmes.

  • Speaker #0

    Commande fabricant. Voilà.

  • Speaker #1

    Et ces trois indicateurs, ils peuvent évoluer à des rythmes différents. C'est souvent le cas.

  • Speaker #0

    D'accord, je vois. Et est-ce qu'on a des infos sur ces commandes auprès des fabricants, justement ?

  • Speaker #1

    Oui, et c'est là que l'histoire se corse un peu. Parce que la même enquête FIPC a aussi interrogé des fabricants. 16 pour les bûches, 15 pour les granulés, sur leur prise de commande au T2 2025.

  • Speaker #0

    Et alors ?

  • Speaker #1

    Et voilà le résultat. Pour les appareils à bûches, poêles, foyers, inserts, les commandes sont en baisse. Environ moins 9%. % entre le T1 et le T2 2025.

  • Speaker #0

    Moins 9%, ça confirme plutôt la tendance un peu morose pour le bois-bûche.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Ça va dans le même sens que la baisse des pauses. Mais, pour les appareils à granulés, surprise ! Les commandes enregistrées par les fabricants qui ont répondu, elles, elles ont augmenté de 5% entre le T1 et le T2 2025. Ah,

  • Speaker #0

    plus 5% de commandes de granulés.

  • Speaker #1

    Oui, ça représente presque 28 000 appareils commandés aux fabricants participants sur ce seul trimestre.

  • Speaker #0

    Voilà la divergence. Donc, au T2 2025, les installateurs du panel effifié posent moins d'appareils à granulés qu'avant. C'est ça. Mais les fabricants enregistrent plus de commandes pour ces mêmes appareils. C'est contre-intuitif quand même. Comment on explique ça ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a plusieurs pistes possibles. D'abord, et c'est logique, il y a forcément un décalage dans le temps. Entre le moment où un fabricant note une commande, souvent d'un distributeur ou d'un gros installateur. Oui. et le moment où l'appareil est réellement posé chez le client final. Donc, cette hausse des commandes au T2 pourrait très bien se traduire par une reprise des installations, mais plus tard dans l'année, au T3 ou T4.

  • Speaker #0

    D'accord, un effet retard.

  • Speaker #1

    C'est une possibilité. Une autre hypothèse, c'est que le panel FIPC, même s'il est représentatif, ne couvre pas 100% du marché.

  • Speaker #0

    Non, bien sûr.

  • Speaker #1

    Peut-être que d'autres circuits de vente ou d'autres types d'installateurs qui ne sont pas dans ce panel sont plus dynamiques sur les granulés en ce moment.

  • Speaker #0

    C'est possible aussi.

  • Speaker #1

    Ou alors, ces commandes en hausse, elles reflètent une anticipation des professionnels. Peut-être qu'ils parient sur une stabilisation du prix des granulés ou sur l'effet des aides qui vont arriver. Difficile à dire sans avoir plus de détails, franchement.

  • Speaker #0

    D'accord, donc si on essaye de rassembler toutes les pièces du puzzle, on a une activité d'installation qui ralentit au premier semestre 2025. Ça touche les bûches et les granulés, en tout cas chez les installateurs sondés par la FIPC. Oui. En parallèle, les commandes auprès des fabricants, elles, prennent des chemins opposés. Ça baisse pour les bûches, mais ça augmente pour les granulés. Exactement. Et tout ça, ça arrive après une année 2024 qui a été très dure pour les poêles à bois classiques. On parlait de moins 42% de vente. C'est ça. Et une année 2023 hyper compliquée pour les granulés, avec une chute des ventes de 60% en volume, après l'année record de 2022.

  • Speaker #1

    Le fameux pic post-crise énergétique.

  • Speaker #0

    Tout ça lié... en partie à la flambée des prix des combustibles et puis à la baisse des aides publiques début 2024. Pfiou, c'est un sacré mélimélo, hein ?

  • Speaker #1

    C'est exactement le mot, un mélimélo. Ça reflète bien les secousses que le marché a subies récemment.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Une autre source parlait même d'un certain « désamour » entre guillemets des consommateurs en 2023. Pourtant, attention, le nombre total de foyers qui sont équipés en chauffage au granulé, lui, il a continué d'augmenter. Plus lentement, certes, mais il a quand même atteint 1,8 million fin 2023.

  • Speaker #0

    Ah oui, le parc installé continue de grandir.

  • Speaker #1

    Voilà. Mais ces chocs successifs, le prix de l'énergie, le niveau des aides qui fluctuent, peut-être aussi une image environnementale qui est parfois questionnée pour le bois, tout ça, ça crée beaucoup de volatilité.

  • Speaker #0

    Oui, j'imagine.

  • Speaker #1

    Et pour les entreprises, l'adaptation, c'est le maître mot. Il faut être agile. Certaines, comme le suggérait une des sources, pourraient même être tentées de regarder vers d'autres marchés. Comme celui des pompes à chaleur, par exemple, qui est très soutenu en ce moment.

  • Speaker #0

    Oui, la diversification. Donc, l'image générale qui se dégage si j'essaye de synthétiser. C'est un secteur avec des fondations qui semblent solides, ce noyau d'entreprises RGE spécialisées qui tient bon numériquement.

  • Speaker #1

    C'est ça, une base solide.

  • Speaker #0

    Mais dont l'activité conjoncturelle, elle, est très fluctuante. Les volumes d'affaires varient beaucoup, et pas de la même façon pour le bois-bûche. qui semble quand même en difficulté persistante.

  • Speaker #1

    Plutôt en baisse, oui.

  • Speaker #0

    Et pour le bois granulé qui, lui, donne des signes de vie au niveau des commandes fabricants, mais dont la reprise ne se voit pas encore vraiment dans les carnets de pose des installateurs qu'on a interrogés.

  • Speaker #1

    Pas encore visible sur le terrain, via ce panel du moins.

  • Speaker #0

    Et tout ça dans un environnement où les délais d'installation varient du simple double selon où on habite, et où les entreprises doivent naviguer entre le coût des matières premières et des règles d'aide qui changent tout le temps. C'est vraiment pas simple à lire comme marché.

  • Speaker #1

    Effectivement. Et c'est là qu'on voit tout l'intérêt de croiser les sources et les types de données. Vous avez les chiffres de l'ADEME sur les entreprises RGE, ça donne la structure. Vous avez l'enquête FIPC auprès des installateurs, ça donne le pouls du terrain, les pauses. Et puis les données fabricant sur les commandes, ça donne une vision un peu anticipée.

  • Speaker #0

    Oui, chaque source apporte une pièce.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et c'est en les assemblant qu'on commence à voir le tableau d'ensemble. Un secteur important, bien ancré dans le paysage énergétique français. Mais qui doit composer avec une conjoncture économique et réglementaire pour le moins agitée.

  • Speaker #0

    C'est le moins qu'on puisse dire.

  • Speaker #1

    Et la certification RGE, elle reste un atout qualité important dans ce contexte. C'est un repère pour les consommateurs, mais bon, elle ne protège pas magiquement les entreprises des aléas du marché, évidemment.

  • Speaker #0

    Alors, si on devait vraiment synthétiser l'essentiel de cette exploration du marché français du chauffage au bois, là à mi-2025, qu'est-ce qu'on retienne ?

  • Speaker #1

    Ben, je dirais...

  • Speaker #0

    Cette image en clair-obscur, peut-être ? Une base d'acteurs qualifiés, les entreprises RGE, qui semblent stables numériquement, ça c'est le clair. Oui,

  • Speaker #1

    la structure tient.

  • Speaker #0

    Mais une activité très volatile en termes de volume, ça c'est l'obscur. Les appareils à bûches paraissent vraiment engagés sur une pente descendante, que ce soit les commandes ou les installations. Oui,

  • Speaker #1

    tendance baissière confirmée pour les bûches.

  • Speaker #0

    Les appareils à granulés, eux, c'est plus ambigu. Les commandes repartent chez les fabricants, ça c'est un signe positif.

  • Speaker #1

    Un signal encourageant, oui.

  • Speaker #0

    Mais ça ne se traduit pas encore par une reprise des installations sur le terrain, du moins d'après le panel FIPC. Le fait marquant du premier semestre 2025 pour les entreprises interrogées, ça reste quand même le ralentissement global de l'activité de pause.

  • Speaker #1

    Exactement. Et le point clé à retenir, je pense, c'est vraiment l'interaction complexe entre plusieurs facteurs. Le prix d'énergie et des combustibles bois, bien sûr, ça pèse lourd. Oui. Et neuves. Comment elles sont calibrées, pour qui, etc.

  • Speaker #0

    C'est déterminant.

  • Speaker #1

    Et enfin, la perception qu'ont les ménages du chauffage au bois, son efficacité réelle, son coût à l'usage au quotidien, son impact environnemental avec les débats sur les particules fines, etc. Et puis, ses contraintes pratiques aussi.

  • Speaker #0

    Oui, il ne faut pas l'oublier.

  • Speaker #1

    C'est tout cet ensemble qui tire le marché dans différentes directions. Et les divergences qu'on observe entre les chiffres fabricants et installateurs, ou entre commandes et pauses, ça illustre parfaitement cette complexité.

  • Speaker #0

    Et pour les entreprises du secteur, ça veut dire quoi ?

  • Speaker #1

    Ça veut dire qu'il faut être hyper réactif. Il faut être capable d'ajuster sa stratégie très vite, être agile.

  • Speaker #0

    D'accord. Et pour finir, peut-être une question qui reste un peu en suspens, une piste de réflexion pour aller plus loin ? Oui.

  • Speaker #1

    Face à cette concurrence forte d'autres systèmes de chauffage, on pense aux pompes à chaleur qui sont très soutenues par les pouvoirs publics.

  • Speaker #0

    Oui, clairement.

  • Speaker #1

    Et face à des aides financières qui évoluent sans cesse, comment le secteur du bois énergie lui-même peut se réinventer ou renforcer ses atouts ?

  • Speaker #0

    C'est la grande question.

  • Speaker #1

    On pense bien sûr à l'innovation techno, des appareils toujours plus performants, qui émettent moins de particules fines, ça c'est évident.

  • Speaker #0

    Indispensable, oui.

  • Speaker #1

    Mais peut-être aussi une communication plus efficace, sur la gestion durable des foirées françaises, d'où vient le combustible, valoriser cet aspect local, renouvelable.

  • Speaker #0

    Oui, l'image, la pédagogie, c'est important.

  • Speaker #1

    Ou alors, développer de nouveaux services pour faciliter la vie des utilisateurs, l'approvisionnement, l'entretien.

  • Speaker #0

    Tout ce qui peut lever les freins pratiques, voilà. Qu'est-ce qui pourrait demain... consolider durablement la place du chauffage au bois dans notre mix énergétique. Et puis, assurer l'avenir des milliers d'entreprises et d'emplois qui en dépendent. C'est une question ouverte, je crois.

  • Speaker #1

    Absolument. Le secteur a des atouts, mais il doit continuer à innover et à s'adapter.

  • Speaker #0

    Voilà pour cette analyse du marché du chauffage au bois. Merci de nous avoir suivis pour cette discussion.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Et rendez-vous bientôt pour une nouvelle exploration.

Description

Granulés vs Bûches : Le Thermomètre du Chauffage Bois en Crise et en Mutation (Données 2025)

Description du Podcast (environ 1000 caractères)

Plongez au cœur des chiffres qui redéfinissent le marché français du chauffage au bois en 2025

. Ce podcast décrypte les tensions économiques et les mutations technologiques qui affectent les professionnels, installateurs RGE et fabricants

.

Le secteur montre une résilience, avec environ 5 227 entreprises RGE spécialisées dans la "Chaudière bois" maintenues en 2025

, malgré une légère baisse globale des certifications RGE

. Pourtant, l'activité est fortement polarisée :

La Bûche en Chute : Les ventes de poêles à bois classiques ont lourdement chuté (-42% en 2024)

. Au 2ème trimestre 2025, les prises de commandes d'appareils à bûches ont continué de baisser (inserts -17%, poêles -9%)

.

Le Granulé en Regain : En contraste, les poêles à granulés affichent un regain de commandes (+5% au T2 2025)

, avec des prévisions de 100 000 ventes en 2025

.

Nous analysons également l'impact de l'inflation des prix du bois/granulé depuis 2023 et la réduction des aides publiques dès 2024, qui freinent l'adoption et l'activité

. Enfin, découvrez les défis logistiques actuels : à début avril 2025, le délai moyen d'installation d’un appareil indépendant de chauffage au bois était de 38 jours ouvrés

.

Un regard essentiel sur les volumes, les délais et l'adaptation face aux fluctuations pour tous les acteurs du bois-énergie

.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue. Aujourd'hui, on explore ensemble le secteur du chauffage au bois en France. C'est un marché qui, en ce milieu d'année 2025, nous envoie des signaux un peu contradictoires.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Pour y voir plus clair, on s'appuie sur des rapports de marché assez récents, des données sectorielles aussi, notamment de l'ADEME et de la FIPC, la Fédération des Installateurs de Poils et Cheminées.

  • Speaker #1

    Des sources solides, oui.

  • Speaker #0

    L'idée, c'est de démêler un peu tout ça, de comprendre les chiffres et puis de saisir la dynamique actuelle. C'est important pour les pros du secteur, mais aussi pour les ménages qui se posent la question de ce type de chauffage.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Alors, qu'est-ce qui ressort en premier ? D'un côté, on a le nombre d'entreprises spécialisées, surtout celles avec la certification RGE pour les chaudières bois. Ça, ça a l'air de plutôt bien tenir. Mais de l'autre côté, le marché lui-même, il semble un peu tiraillé, quoi. On se souvient de 2024, avec la chute assez brutale des ventes de poêles à bois, les classiques.

  • Speaker #1

    Oui, c'était marquant.

  • Speaker #0

    Et là, en 2025, on entend parler d'une reprise. Mais attention, une reprise des commandes pour les appareils à granulés. C'est un peu déroutant, non ?

  • Speaker #1

    C'est effectivement un tableau assez contrasté. Il faut dire que le chauffage au bois, ça reste un acteur majeur en France.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Et cette fameuse certification RGE, reconnue garant de l'environnement, Elle est devenue vraiment un standard important. C'est un peu un gage de qualité, ça structure le secteur.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Mais il faut bien voir que ce marché, en ce moment, il est sous tension. Plusieurs pressions, en fait. D'abord, l'inflation sur le prix des combustibles. Le bois, les granulés, ça a marqué les esprits, ça c'est sûr.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça.

  • Speaker #1

    Ensuite, il y a les aides de l'État, type MaPrimeRénov', qui n'arrêtent pas d'évoluer. Et ça, ça influence énormément les décisions d'achat.

  • Speaker #0

    Forcément.

  • Speaker #1

    Et puis, il y a aussi les attentes des consommateurs qui changent. Voilà, c'est ce mélange de facteurs qui crée cette situation complexe, mais très intéressante à analyser finalement.

  • Speaker #0

    Alors, commençons peut-être par les entreprises. On a une source qui donne un chiffre assez précis. Environ 5200 entreprises RGE spécialisées dans les chaudières bois en 2025. Oui,

  • Speaker #1

    5227 exactement.

  • Speaker #0

    C'est un peu plus qu'en 2022, où une autre source parlait d'environ 4300. C'est ça. Et si on regarde plus largement, le nombre total d'entreprises RGE, tout domaine confondu, très légèrement baissé, de 65 000 en 2022 à 63 000 en 2025.

  • Speaker #1

    Une légère érosion globale, oui.

  • Speaker #0

    Donc, on a l'impression que les spécialistes du bois, eux, ils résistent plutôt bien dans ce contexte de léger tassement général des certifaires GE.

  • Speaker #1

    C'est une bonne lecture, oui. Ces chiffres globaux y donnent une tendance, mais pour vraiment sentir le pouls du marché, l'enquête trimestrielle de la FIPC, c'est très précieux.

  • Speaker #0

    Celle qui interroge les installateurs.

  • Speaker #1

    Exactement, leurs adhérents installateurs. Pour le deuxième trimestre 2025, ils ont eu les retours de 40 entreprises. Bon, c'est pas toute la France, mais elles sont réparties dans presque toutes les régions. D'accord. Donc ce n'est pas exhaustif, évidemment, mais c'est un panel qui est quand même assez représentatif pour avoir une idée de l'activité d'installation sur le terrain.

  • Speaker #0

    Et alors ce panel, qu'est-ce qu'il nous dit de concret ? Par exemple, sur les délais. Si on veut faire installer un poêle, on attend longtemps ? Alors,

  • Speaker #1

    début avril 2025, la moyenne d'attente, c'était 38 jours ouvrés.

  • Speaker #0

    38 jours ?

  • Speaker #1

    Oui. C'est stable par rapport au début de l'année, à un jour près, donc ça ne bouge pas trop de ce côté-là.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Par contre, ce qui est frappant, ce sont les écarts énormes entre les régions.

  • Speaker #0

    Ah oui ?

  • Speaker #1

    Oui. Seulement 23 jours dans le nord-est, mais 40 jours dans le nord-ouest.

  • Speaker #0

    40 jours ? Presque le double ?

  • Speaker #1

    Exactement. Ça suggère que la pression n'est pas du tout la même partout. Peut-être plus de demandes dans le nord-ouest ou moins d'installateurs dispo. C'est une piste.

  • Speaker #0

    C'est une bonne question. Et au-delà des délais… L'activité elle-même, le nombre de pauses, ça donne quoi ?

  • Speaker #1

    Justement, c'est là que les données du panel FIPC montrent un vrai ralentissement. Pour ces 40 entreprises, le nombre total d'appareils posés, bûchés, granulés, mélangés, au deuxième trimestre 2025, ça fait un peu plus de 2000.

  • Speaker #0

    2048, c'est ça,

  • Speaker #1

    oui. Et ça, c'est une baisse significative. Moins 19% par rapport au premier trimestre 2025.

  • Speaker #0

    Presque 20% en moins en un trimestre.

  • Speaker #1

    Et si on compare même au dernier trimestre de 2024, la baisse est de 21%. Donc l'activité d'installation chez ces pro-interrogés, elle est clairement sur une pente descendante sur la première moitié de 2025.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est notable comme baisse. Et est-ce que ça touche tous les types d'appareils ? Bûches, granulés ?

  • Speaker #1

    Oui, la tendance à la baisse des installations, elle concerne les deux segments. En tout cas, j'ai ce panel FIPC. Ah bon ? Oui. Sur les quelques 2000 appareils posés au T2 vers 2025, on avait environ 1200 appareils à bûches, ça fait presque 60%. Et un peu plus de 800 à granuler, vers 40%. Et si on regarde l'évolution trimestre par trimestre depuis fin 2024, pour les appareils à bûches, les pauses ont diminué continuellement. Et pour les appareils à granuler, c'est pareil. Une baisse constante des installations sur la même période pour ce panel.

  • Speaker #0

    Donc, si je résume ce que dit le panel FIPC, moins d'installations de poêles à bûches et moins d'installations de poêles à granulés au deuxième trimestre 2025.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça pour ce panel précis.

  • Speaker #0

    Et c'est là que ça devient vraiment curieux. Parce qu'on avait cette autre info, cette idée d'un regain pour les poêles à granulés. On parlait même d'une prévision de 100 000 ventes pour l'année 2025.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Comment on peut avoir une baisse des installations constatées sur le terrain par la FIPC et en même temps cette idée de reprise pour les granulés ? Ça ne colle pas, si ?

  • Speaker #1

    Vous mettez le doigt sur la complexité. C'est parce qu'on ne parle pas tout à fait de la même chose. C'est crucial de bien distinguer plusieurs indicateurs. Ah,

  • Speaker #0

    d'accord.

  • Speaker #1

    Il y a, premièrement, les pauses effectives réalisées par un groupe d'installateurs. Ça, ce sont les données du panel FIPC qu'on vient de voir. Oui. Deuxièmement, il y a les ventes globales aux consommateurs finaux. C'est là qu'intervient cette prévision annuelle de 100 000 appareils à granulés. Ok. Et troisièmement, il y a les prises de commandes qui sont enregistrées par les fabricants eux-mêmes.

  • Speaker #0

    Commande fabricant. Voilà.

  • Speaker #1

    Et ces trois indicateurs, ils peuvent évoluer à des rythmes différents. C'est souvent le cas.

  • Speaker #0

    D'accord, je vois. Et est-ce qu'on a des infos sur ces commandes auprès des fabricants, justement ?

  • Speaker #1

    Oui, et c'est là que l'histoire se corse un peu. Parce que la même enquête FIPC a aussi interrogé des fabricants. 16 pour les bûches, 15 pour les granulés, sur leur prise de commande au T2 2025.

  • Speaker #0

    Et alors ?

  • Speaker #1

    Et voilà le résultat. Pour les appareils à bûches, poêles, foyers, inserts, les commandes sont en baisse. Environ moins 9%. % entre le T1 et le T2 2025.

  • Speaker #0

    Moins 9%, ça confirme plutôt la tendance un peu morose pour le bois-bûche.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Ça va dans le même sens que la baisse des pauses. Mais, pour les appareils à granulés, surprise ! Les commandes enregistrées par les fabricants qui ont répondu, elles, elles ont augmenté de 5% entre le T1 et le T2 2025. Ah,

  • Speaker #0

    plus 5% de commandes de granulés.

  • Speaker #1

    Oui, ça représente presque 28 000 appareils commandés aux fabricants participants sur ce seul trimestre.

  • Speaker #0

    Voilà la divergence. Donc, au T2 2025, les installateurs du panel effifié posent moins d'appareils à granulés qu'avant. C'est ça. Mais les fabricants enregistrent plus de commandes pour ces mêmes appareils. C'est contre-intuitif quand même. Comment on explique ça ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a plusieurs pistes possibles. D'abord, et c'est logique, il y a forcément un décalage dans le temps. Entre le moment où un fabricant note une commande, souvent d'un distributeur ou d'un gros installateur. Oui. et le moment où l'appareil est réellement posé chez le client final. Donc, cette hausse des commandes au T2 pourrait très bien se traduire par une reprise des installations, mais plus tard dans l'année, au T3 ou T4.

  • Speaker #0

    D'accord, un effet retard.

  • Speaker #1

    C'est une possibilité. Une autre hypothèse, c'est que le panel FIPC, même s'il est représentatif, ne couvre pas 100% du marché.

  • Speaker #0

    Non, bien sûr.

  • Speaker #1

    Peut-être que d'autres circuits de vente ou d'autres types d'installateurs qui ne sont pas dans ce panel sont plus dynamiques sur les granulés en ce moment.

  • Speaker #0

    C'est possible aussi.

  • Speaker #1

    Ou alors, ces commandes en hausse, elles reflètent une anticipation des professionnels. Peut-être qu'ils parient sur une stabilisation du prix des granulés ou sur l'effet des aides qui vont arriver. Difficile à dire sans avoir plus de détails, franchement.

  • Speaker #0

    D'accord, donc si on essaye de rassembler toutes les pièces du puzzle, on a une activité d'installation qui ralentit au premier semestre 2025. Ça touche les bûches et les granulés, en tout cas chez les installateurs sondés par la FIPC. Oui. En parallèle, les commandes auprès des fabricants, elles, prennent des chemins opposés. Ça baisse pour les bûches, mais ça augmente pour les granulés. Exactement. Et tout ça, ça arrive après une année 2024 qui a été très dure pour les poêles à bois classiques. On parlait de moins 42% de vente. C'est ça. Et une année 2023 hyper compliquée pour les granulés, avec une chute des ventes de 60% en volume, après l'année record de 2022.

  • Speaker #1

    Le fameux pic post-crise énergétique.

  • Speaker #0

    Tout ça lié... en partie à la flambée des prix des combustibles et puis à la baisse des aides publiques début 2024. Pfiou, c'est un sacré mélimélo, hein ?

  • Speaker #1

    C'est exactement le mot, un mélimélo. Ça reflète bien les secousses que le marché a subies récemment.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Une autre source parlait même d'un certain « désamour » entre guillemets des consommateurs en 2023. Pourtant, attention, le nombre total de foyers qui sont équipés en chauffage au granulé, lui, il a continué d'augmenter. Plus lentement, certes, mais il a quand même atteint 1,8 million fin 2023.

  • Speaker #0

    Ah oui, le parc installé continue de grandir.

  • Speaker #1

    Voilà. Mais ces chocs successifs, le prix de l'énergie, le niveau des aides qui fluctuent, peut-être aussi une image environnementale qui est parfois questionnée pour le bois, tout ça, ça crée beaucoup de volatilité.

  • Speaker #0

    Oui, j'imagine.

  • Speaker #1

    Et pour les entreprises, l'adaptation, c'est le maître mot. Il faut être agile. Certaines, comme le suggérait une des sources, pourraient même être tentées de regarder vers d'autres marchés. Comme celui des pompes à chaleur, par exemple, qui est très soutenu en ce moment.

  • Speaker #0

    Oui, la diversification. Donc, l'image générale qui se dégage si j'essaye de synthétiser. C'est un secteur avec des fondations qui semblent solides, ce noyau d'entreprises RGE spécialisées qui tient bon numériquement.

  • Speaker #1

    C'est ça, une base solide.

  • Speaker #0

    Mais dont l'activité conjoncturelle, elle, est très fluctuante. Les volumes d'affaires varient beaucoup, et pas de la même façon pour le bois-bûche. qui semble quand même en difficulté persistante.

  • Speaker #1

    Plutôt en baisse, oui.

  • Speaker #0

    Et pour le bois granulé qui, lui, donne des signes de vie au niveau des commandes fabricants, mais dont la reprise ne se voit pas encore vraiment dans les carnets de pose des installateurs qu'on a interrogés.

  • Speaker #1

    Pas encore visible sur le terrain, via ce panel du moins.

  • Speaker #0

    Et tout ça dans un environnement où les délais d'installation varient du simple double selon où on habite, et où les entreprises doivent naviguer entre le coût des matières premières et des règles d'aide qui changent tout le temps. C'est vraiment pas simple à lire comme marché.

  • Speaker #1

    Effectivement. Et c'est là qu'on voit tout l'intérêt de croiser les sources et les types de données. Vous avez les chiffres de l'ADEME sur les entreprises RGE, ça donne la structure. Vous avez l'enquête FIPC auprès des installateurs, ça donne le pouls du terrain, les pauses. Et puis les données fabricant sur les commandes, ça donne une vision un peu anticipée.

  • Speaker #0

    Oui, chaque source apporte une pièce.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et c'est en les assemblant qu'on commence à voir le tableau d'ensemble. Un secteur important, bien ancré dans le paysage énergétique français. Mais qui doit composer avec une conjoncture économique et réglementaire pour le moins agitée.

  • Speaker #0

    C'est le moins qu'on puisse dire.

  • Speaker #1

    Et la certification RGE, elle reste un atout qualité important dans ce contexte. C'est un repère pour les consommateurs, mais bon, elle ne protège pas magiquement les entreprises des aléas du marché, évidemment.

  • Speaker #0

    Alors, si on devait vraiment synthétiser l'essentiel de cette exploration du marché français du chauffage au bois, là à mi-2025, qu'est-ce qu'on retienne ?

  • Speaker #1

    Ben, je dirais...

  • Speaker #0

    Cette image en clair-obscur, peut-être ? Une base d'acteurs qualifiés, les entreprises RGE, qui semblent stables numériquement, ça c'est le clair. Oui,

  • Speaker #1

    la structure tient.

  • Speaker #0

    Mais une activité très volatile en termes de volume, ça c'est l'obscur. Les appareils à bûches paraissent vraiment engagés sur une pente descendante, que ce soit les commandes ou les installations. Oui,

  • Speaker #1

    tendance baissière confirmée pour les bûches.

  • Speaker #0

    Les appareils à granulés, eux, c'est plus ambigu. Les commandes repartent chez les fabricants, ça c'est un signe positif.

  • Speaker #1

    Un signal encourageant, oui.

  • Speaker #0

    Mais ça ne se traduit pas encore par une reprise des installations sur le terrain, du moins d'après le panel FIPC. Le fait marquant du premier semestre 2025 pour les entreprises interrogées, ça reste quand même le ralentissement global de l'activité de pause.

  • Speaker #1

    Exactement. Et le point clé à retenir, je pense, c'est vraiment l'interaction complexe entre plusieurs facteurs. Le prix d'énergie et des combustibles bois, bien sûr, ça pèse lourd. Oui. Et neuves. Comment elles sont calibrées, pour qui, etc.

  • Speaker #0

    C'est déterminant.

  • Speaker #1

    Et enfin, la perception qu'ont les ménages du chauffage au bois, son efficacité réelle, son coût à l'usage au quotidien, son impact environnemental avec les débats sur les particules fines, etc. Et puis, ses contraintes pratiques aussi.

  • Speaker #0

    Oui, il ne faut pas l'oublier.

  • Speaker #1

    C'est tout cet ensemble qui tire le marché dans différentes directions. Et les divergences qu'on observe entre les chiffres fabricants et installateurs, ou entre commandes et pauses, ça illustre parfaitement cette complexité.

  • Speaker #0

    Et pour les entreprises du secteur, ça veut dire quoi ?

  • Speaker #1

    Ça veut dire qu'il faut être hyper réactif. Il faut être capable d'ajuster sa stratégie très vite, être agile.

  • Speaker #0

    D'accord. Et pour finir, peut-être une question qui reste un peu en suspens, une piste de réflexion pour aller plus loin ? Oui.

  • Speaker #1

    Face à cette concurrence forte d'autres systèmes de chauffage, on pense aux pompes à chaleur qui sont très soutenues par les pouvoirs publics.

  • Speaker #0

    Oui, clairement.

  • Speaker #1

    Et face à des aides financières qui évoluent sans cesse, comment le secteur du bois énergie lui-même peut se réinventer ou renforcer ses atouts ?

  • Speaker #0

    C'est la grande question.

  • Speaker #1

    On pense bien sûr à l'innovation techno, des appareils toujours plus performants, qui émettent moins de particules fines, ça c'est évident.

  • Speaker #0

    Indispensable, oui.

  • Speaker #1

    Mais peut-être aussi une communication plus efficace, sur la gestion durable des foirées françaises, d'où vient le combustible, valoriser cet aspect local, renouvelable.

  • Speaker #0

    Oui, l'image, la pédagogie, c'est important.

  • Speaker #1

    Ou alors, développer de nouveaux services pour faciliter la vie des utilisateurs, l'approvisionnement, l'entretien.

  • Speaker #0

    Tout ce qui peut lever les freins pratiques, voilà. Qu'est-ce qui pourrait demain... consolider durablement la place du chauffage au bois dans notre mix énergétique. Et puis, assurer l'avenir des milliers d'entreprises et d'emplois qui en dépendent. C'est une question ouverte, je crois.

  • Speaker #1

    Absolument. Le secteur a des atouts, mais il doit continuer à innover et à s'adapter.

  • Speaker #0

    Voilà pour cette analyse du marché du chauffage au bois. Merci de nous avoir suivis pour cette discussion.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Et rendez-vous bientôt pour une nouvelle exploration.

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Description

Granulés vs Bûches : Le Thermomètre du Chauffage Bois en Crise et en Mutation (Données 2025)

Description du Podcast (environ 1000 caractères)

Plongez au cœur des chiffres qui redéfinissent le marché français du chauffage au bois en 2025

. Ce podcast décrypte les tensions économiques et les mutations technologiques qui affectent les professionnels, installateurs RGE et fabricants

.

Le secteur montre une résilience, avec environ 5 227 entreprises RGE spécialisées dans la "Chaudière bois" maintenues en 2025

, malgré une légère baisse globale des certifications RGE

. Pourtant, l'activité est fortement polarisée :

La Bûche en Chute : Les ventes de poêles à bois classiques ont lourdement chuté (-42% en 2024)

. Au 2ème trimestre 2025, les prises de commandes d'appareils à bûches ont continué de baisser (inserts -17%, poêles -9%)

.

Le Granulé en Regain : En contraste, les poêles à granulés affichent un regain de commandes (+5% au T2 2025)

, avec des prévisions de 100 000 ventes en 2025

.

Nous analysons également l'impact de l'inflation des prix du bois/granulé depuis 2023 et la réduction des aides publiques dès 2024, qui freinent l'adoption et l'activité

. Enfin, découvrez les défis logistiques actuels : à début avril 2025, le délai moyen d'installation d’un appareil indépendant de chauffage au bois était de 38 jours ouvrés

.

Un regard essentiel sur les volumes, les délais et l'adaptation face aux fluctuations pour tous les acteurs du bois-énergie

.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue. Aujourd'hui, on explore ensemble le secteur du chauffage au bois en France. C'est un marché qui, en ce milieu d'année 2025, nous envoie des signaux un peu contradictoires.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Pour y voir plus clair, on s'appuie sur des rapports de marché assez récents, des données sectorielles aussi, notamment de l'ADEME et de la FIPC, la Fédération des Installateurs de Poils et Cheminées.

  • Speaker #1

    Des sources solides, oui.

  • Speaker #0

    L'idée, c'est de démêler un peu tout ça, de comprendre les chiffres et puis de saisir la dynamique actuelle. C'est important pour les pros du secteur, mais aussi pour les ménages qui se posent la question de ce type de chauffage.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Alors, qu'est-ce qui ressort en premier ? D'un côté, on a le nombre d'entreprises spécialisées, surtout celles avec la certification RGE pour les chaudières bois. Ça, ça a l'air de plutôt bien tenir. Mais de l'autre côté, le marché lui-même, il semble un peu tiraillé, quoi. On se souvient de 2024, avec la chute assez brutale des ventes de poêles à bois, les classiques.

  • Speaker #1

    Oui, c'était marquant.

  • Speaker #0

    Et là, en 2025, on entend parler d'une reprise. Mais attention, une reprise des commandes pour les appareils à granulés. C'est un peu déroutant, non ?

  • Speaker #1

    C'est effectivement un tableau assez contrasté. Il faut dire que le chauffage au bois, ça reste un acteur majeur en France.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Et cette fameuse certification RGE, reconnue garant de l'environnement, Elle est devenue vraiment un standard important. C'est un peu un gage de qualité, ça structure le secteur.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Mais il faut bien voir que ce marché, en ce moment, il est sous tension. Plusieurs pressions, en fait. D'abord, l'inflation sur le prix des combustibles. Le bois, les granulés, ça a marqué les esprits, ça c'est sûr.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça.

  • Speaker #1

    Ensuite, il y a les aides de l'État, type MaPrimeRénov', qui n'arrêtent pas d'évoluer. Et ça, ça influence énormément les décisions d'achat.

  • Speaker #0

    Forcément.

  • Speaker #1

    Et puis, il y a aussi les attentes des consommateurs qui changent. Voilà, c'est ce mélange de facteurs qui crée cette situation complexe, mais très intéressante à analyser finalement.

  • Speaker #0

    Alors, commençons peut-être par les entreprises. On a une source qui donne un chiffre assez précis. Environ 5200 entreprises RGE spécialisées dans les chaudières bois en 2025. Oui,

  • Speaker #1

    5227 exactement.

  • Speaker #0

    C'est un peu plus qu'en 2022, où une autre source parlait d'environ 4300. C'est ça. Et si on regarde plus largement, le nombre total d'entreprises RGE, tout domaine confondu, très légèrement baissé, de 65 000 en 2022 à 63 000 en 2025.

  • Speaker #1

    Une légère érosion globale, oui.

  • Speaker #0

    Donc, on a l'impression que les spécialistes du bois, eux, ils résistent plutôt bien dans ce contexte de léger tassement général des certifaires GE.

  • Speaker #1

    C'est une bonne lecture, oui. Ces chiffres globaux y donnent une tendance, mais pour vraiment sentir le pouls du marché, l'enquête trimestrielle de la FIPC, c'est très précieux.

  • Speaker #0

    Celle qui interroge les installateurs.

  • Speaker #1

    Exactement, leurs adhérents installateurs. Pour le deuxième trimestre 2025, ils ont eu les retours de 40 entreprises. Bon, c'est pas toute la France, mais elles sont réparties dans presque toutes les régions. D'accord. Donc ce n'est pas exhaustif, évidemment, mais c'est un panel qui est quand même assez représentatif pour avoir une idée de l'activité d'installation sur le terrain.

  • Speaker #0

    Et alors ce panel, qu'est-ce qu'il nous dit de concret ? Par exemple, sur les délais. Si on veut faire installer un poêle, on attend longtemps ? Alors,

  • Speaker #1

    début avril 2025, la moyenne d'attente, c'était 38 jours ouvrés.

  • Speaker #0

    38 jours ?

  • Speaker #1

    Oui. C'est stable par rapport au début de l'année, à un jour près, donc ça ne bouge pas trop de ce côté-là.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Par contre, ce qui est frappant, ce sont les écarts énormes entre les régions.

  • Speaker #0

    Ah oui ?

  • Speaker #1

    Oui. Seulement 23 jours dans le nord-est, mais 40 jours dans le nord-ouest.

  • Speaker #0

    40 jours ? Presque le double ?

  • Speaker #1

    Exactement. Ça suggère que la pression n'est pas du tout la même partout. Peut-être plus de demandes dans le nord-ouest ou moins d'installateurs dispo. C'est une piste.

  • Speaker #0

    C'est une bonne question. Et au-delà des délais… L'activité elle-même, le nombre de pauses, ça donne quoi ?

  • Speaker #1

    Justement, c'est là que les données du panel FIPC montrent un vrai ralentissement. Pour ces 40 entreprises, le nombre total d'appareils posés, bûchés, granulés, mélangés, au deuxième trimestre 2025, ça fait un peu plus de 2000.

  • Speaker #0

    2048, c'est ça,

  • Speaker #1

    oui. Et ça, c'est une baisse significative. Moins 19% par rapport au premier trimestre 2025.

  • Speaker #0

    Presque 20% en moins en un trimestre.

  • Speaker #1

    Et si on compare même au dernier trimestre de 2024, la baisse est de 21%. Donc l'activité d'installation chez ces pro-interrogés, elle est clairement sur une pente descendante sur la première moitié de 2025.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est notable comme baisse. Et est-ce que ça touche tous les types d'appareils ? Bûches, granulés ?

  • Speaker #1

    Oui, la tendance à la baisse des installations, elle concerne les deux segments. En tout cas, j'ai ce panel FIPC. Ah bon ? Oui. Sur les quelques 2000 appareils posés au T2 vers 2025, on avait environ 1200 appareils à bûches, ça fait presque 60%. Et un peu plus de 800 à granuler, vers 40%. Et si on regarde l'évolution trimestre par trimestre depuis fin 2024, pour les appareils à bûches, les pauses ont diminué continuellement. Et pour les appareils à granuler, c'est pareil. Une baisse constante des installations sur la même période pour ce panel.

  • Speaker #0

    Donc, si je résume ce que dit le panel FIPC, moins d'installations de poêles à bûches et moins d'installations de poêles à granulés au deuxième trimestre 2025.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça pour ce panel précis.

  • Speaker #0

    Et c'est là que ça devient vraiment curieux. Parce qu'on avait cette autre info, cette idée d'un regain pour les poêles à granulés. On parlait même d'une prévision de 100 000 ventes pour l'année 2025.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Comment on peut avoir une baisse des installations constatées sur le terrain par la FIPC et en même temps cette idée de reprise pour les granulés ? Ça ne colle pas, si ?

  • Speaker #1

    Vous mettez le doigt sur la complexité. C'est parce qu'on ne parle pas tout à fait de la même chose. C'est crucial de bien distinguer plusieurs indicateurs. Ah,

  • Speaker #0

    d'accord.

  • Speaker #1

    Il y a, premièrement, les pauses effectives réalisées par un groupe d'installateurs. Ça, ce sont les données du panel FIPC qu'on vient de voir. Oui. Deuxièmement, il y a les ventes globales aux consommateurs finaux. C'est là qu'intervient cette prévision annuelle de 100 000 appareils à granulés. Ok. Et troisièmement, il y a les prises de commandes qui sont enregistrées par les fabricants eux-mêmes.

  • Speaker #0

    Commande fabricant. Voilà.

  • Speaker #1

    Et ces trois indicateurs, ils peuvent évoluer à des rythmes différents. C'est souvent le cas.

  • Speaker #0

    D'accord, je vois. Et est-ce qu'on a des infos sur ces commandes auprès des fabricants, justement ?

  • Speaker #1

    Oui, et c'est là que l'histoire se corse un peu. Parce que la même enquête FIPC a aussi interrogé des fabricants. 16 pour les bûches, 15 pour les granulés, sur leur prise de commande au T2 2025.

  • Speaker #0

    Et alors ?

  • Speaker #1

    Et voilà le résultat. Pour les appareils à bûches, poêles, foyers, inserts, les commandes sont en baisse. Environ moins 9%. % entre le T1 et le T2 2025.

  • Speaker #0

    Moins 9%, ça confirme plutôt la tendance un peu morose pour le bois-bûche.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Ça va dans le même sens que la baisse des pauses. Mais, pour les appareils à granulés, surprise ! Les commandes enregistrées par les fabricants qui ont répondu, elles, elles ont augmenté de 5% entre le T1 et le T2 2025. Ah,

  • Speaker #0

    plus 5% de commandes de granulés.

  • Speaker #1

    Oui, ça représente presque 28 000 appareils commandés aux fabricants participants sur ce seul trimestre.

  • Speaker #0

    Voilà la divergence. Donc, au T2 2025, les installateurs du panel effifié posent moins d'appareils à granulés qu'avant. C'est ça. Mais les fabricants enregistrent plus de commandes pour ces mêmes appareils. C'est contre-intuitif quand même. Comment on explique ça ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a plusieurs pistes possibles. D'abord, et c'est logique, il y a forcément un décalage dans le temps. Entre le moment où un fabricant note une commande, souvent d'un distributeur ou d'un gros installateur. Oui. et le moment où l'appareil est réellement posé chez le client final. Donc, cette hausse des commandes au T2 pourrait très bien se traduire par une reprise des installations, mais plus tard dans l'année, au T3 ou T4.

  • Speaker #0

    D'accord, un effet retard.

  • Speaker #1

    C'est une possibilité. Une autre hypothèse, c'est que le panel FIPC, même s'il est représentatif, ne couvre pas 100% du marché.

  • Speaker #0

    Non, bien sûr.

  • Speaker #1

    Peut-être que d'autres circuits de vente ou d'autres types d'installateurs qui ne sont pas dans ce panel sont plus dynamiques sur les granulés en ce moment.

  • Speaker #0

    C'est possible aussi.

  • Speaker #1

    Ou alors, ces commandes en hausse, elles reflètent une anticipation des professionnels. Peut-être qu'ils parient sur une stabilisation du prix des granulés ou sur l'effet des aides qui vont arriver. Difficile à dire sans avoir plus de détails, franchement.

  • Speaker #0

    D'accord, donc si on essaye de rassembler toutes les pièces du puzzle, on a une activité d'installation qui ralentit au premier semestre 2025. Ça touche les bûches et les granulés, en tout cas chez les installateurs sondés par la FIPC. Oui. En parallèle, les commandes auprès des fabricants, elles, prennent des chemins opposés. Ça baisse pour les bûches, mais ça augmente pour les granulés. Exactement. Et tout ça, ça arrive après une année 2024 qui a été très dure pour les poêles à bois classiques. On parlait de moins 42% de vente. C'est ça. Et une année 2023 hyper compliquée pour les granulés, avec une chute des ventes de 60% en volume, après l'année record de 2022.

  • Speaker #1

    Le fameux pic post-crise énergétique.

  • Speaker #0

    Tout ça lié... en partie à la flambée des prix des combustibles et puis à la baisse des aides publiques début 2024. Pfiou, c'est un sacré mélimélo, hein ?

  • Speaker #1

    C'est exactement le mot, un mélimélo. Ça reflète bien les secousses que le marché a subies récemment.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Une autre source parlait même d'un certain « désamour » entre guillemets des consommateurs en 2023. Pourtant, attention, le nombre total de foyers qui sont équipés en chauffage au granulé, lui, il a continué d'augmenter. Plus lentement, certes, mais il a quand même atteint 1,8 million fin 2023.

  • Speaker #0

    Ah oui, le parc installé continue de grandir.

  • Speaker #1

    Voilà. Mais ces chocs successifs, le prix de l'énergie, le niveau des aides qui fluctuent, peut-être aussi une image environnementale qui est parfois questionnée pour le bois, tout ça, ça crée beaucoup de volatilité.

  • Speaker #0

    Oui, j'imagine.

  • Speaker #1

    Et pour les entreprises, l'adaptation, c'est le maître mot. Il faut être agile. Certaines, comme le suggérait une des sources, pourraient même être tentées de regarder vers d'autres marchés. Comme celui des pompes à chaleur, par exemple, qui est très soutenu en ce moment.

  • Speaker #0

    Oui, la diversification. Donc, l'image générale qui se dégage si j'essaye de synthétiser. C'est un secteur avec des fondations qui semblent solides, ce noyau d'entreprises RGE spécialisées qui tient bon numériquement.

  • Speaker #1

    C'est ça, une base solide.

  • Speaker #0

    Mais dont l'activité conjoncturelle, elle, est très fluctuante. Les volumes d'affaires varient beaucoup, et pas de la même façon pour le bois-bûche. qui semble quand même en difficulté persistante.

  • Speaker #1

    Plutôt en baisse, oui.

  • Speaker #0

    Et pour le bois granulé qui, lui, donne des signes de vie au niveau des commandes fabricants, mais dont la reprise ne se voit pas encore vraiment dans les carnets de pose des installateurs qu'on a interrogés.

  • Speaker #1

    Pas encore visible sur le terrain, via ce panel du moins.

  • Speaker #0

    Et tout ça dans un environnement où les délais d'installation varient du simple double selon où on habite, et où les entreprises doivent naviguer entre le coût des matières premières et des règles d'aide qui changent tout le temps. C'est vraiment pas simple à lire comme marché.

  • Speaker #1

    Effectivement. Et c'est là qu'on voit tout l'intérêt de croiser les sources et les types de données. Vous avez les chiffres de l'ADEME sur les entreprises RGE, ça donne la structure. Vous avez l'enquête FIPC auprès des installateurs, ça donne le pouls du terrain, les pauses. Et puis les données fabricant sur les commandes, ça donne une vision un peu anticipée.

  • Speaker #0

    Oui, chaque source apporte une pièce.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et c'est en les assemblant qu'on commence à voir le tableau d'ensemble. Un secteur important, bien ancré dans le paysage énergétique français. Mais qui doit composer avec une conjoncture économique et réglementaire pour le moins agitée.

  • Speaker #0

    C'est le moins qu'on puisse dire.

  • Speaker #1

    Et la certification RGE, elle reste un atout qualité important dans ce contexte. C'est un repère pour les consommateurs, mais bon, elle ne protège pas magiquement les entreprises des aléas du marché, évidemment.

  • Speaker #0

    Alors, si on devait vraiment synthétiser l'essentiel de cette exploration du marché français du chauffage au bois, là à mi-2025, qu'est-ce qu'on retienne ?

  • Speaker #1

    Ben, je dirais...

  • Speaker #0

    Cette image en clair-obscur, peut-être ? Une base d'acteurs qualifiés, les entreprises RGE, qui semblent stables numériquement, ça c'est le clair. Oui,

  • Speaker #1

    la structure tient.

  • Speaker #0

    Mais une activité très volatile en termes de volume, ça c'est l'obscur. Les appareils à bûches paraissent vraiment engagés sur une pente descendante, que ce soit les commandes ou les installations. Oui,

  • Speaker #1

    tendance baissière confirmée pour les bûches.

  • Speaker #0

    Les appareils à granulés, eux, c'est plus ambigu. Les commandes repartent chez les fabricants, ça c'est un signe positif.

  • Speaker #1

    Un signal encourageant, oui.

  • Speaker #0

    Mais ça ne se traduit pas encore par une reprise des installations sur le terrain, du moins d'après le panel FIPC. Le fait marquant du premier semestre 2025 pour les entreprises interrogées, ça reste quand même le ralentissement global de l'activité de pause.

  • Speaker #1

    Exactement. Et le point clé à retenir, je pense, c'est vraiment l'interaction complexe entre plusieurs facteurs. Le prix d'énergie et des combustibles bois, bien sûr, ça pèse lourd. Oui. Et neuves. Comment elles sont calibrées, pour qui, etc.

  • Speaker #0

    C'est déterminant.

  • Speaker #1

    Et enfin, la perception qu'ont les ménages du chauffage au bois, son efficacité réelle, son coût à l'usage au quotidien, son impact environnemental avec les débats sur les particules fines, etc. Et puis, ses contraintes pratiques aussi.

  • Speaker #0

    Oui, il ne faut pas l'oublier.

  • Speaker #1

    C'est tout cet ensemble qui tire le marché dans différentes directions. Et les divergences qu'on observe entre les chiffres fabricants et installateurs, ou entre commandes et pauses, ça illustre parfaitement cette complexité.

  • Speaker #0

    Et pour les entreprises du secteur, ça veut dire quoi ?

  • Speaker #1

    Ça veut dire qu'il faut être hyper réactif. Il faut être capable d'ajuster sa stratégie très vite, être agile.

  • Speaker #0

    D'accord. Et pour finir, peut-être une question qui reste un peu en suspens, une piste de réflexion pour aller plus loin ? Oui.

  • Speaker #1

    Face à cette concurrence forte d'autres systèmes de chauffage, on pense aux pompes à chaleur qui sont très soutenues par les pouvoirs publics.

  • Speaker #0

    Oui, clairement.

  • Speaker #1

    Et face à des aides financières qui évoluent sans cesse, comment le secteur du bois énergie lui-même peut se réinventer ou renforcer ses atouts ?

  • Speaker #0

    C'est la grande question.

  • Speaker #1

    On pense bien sûr à l'innovation techno, des appareils toujours plus performants, qui émettent moins de particules fines, ça c'est évident.

  • Speaker #0

    Indispensable, oui.

  • Speaker #1

    Mais peut-être aussi une communication plus efficace, sur la gestion durable des foirées françaises, d'où vient le combustible, valoriser cet aspect local, renouvelable.

  • Speaker #0

    Oui, l'image, la pédagogie, c'est important.

  • Speaker #1

    Ou alors, développer de nouveaux services pour faciliter la vie des utilisateurs, l'approvisionnement, l'entretien.

  • Speaker #0

    Tout ce qui peut lever les freins pratiques, voilà. Qu'est-ce qui pourrait demain... consolider durablement la place du chauffage au bois dans notre mix énergétique. Et puis, assurer l'avenir des milliers d'entreprises et d'emplois qui en dépendent. C'est une question ouverte, je crois.

  • Speaker #1

    Absolument. Le secteur a des atouts, mais il doit continuer à innover et à s'adapter.

  • Speaker #0

    Voilà pour cette analyse du marché du chauffage au bois. Merci de nous avoir suivis pour cette discussion.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Et rendez-vous bientôt pour une nouvelle exploration.

Description

Granulés vs Bûches : Le Thermomètre du Chauffage Bois en Crise et en Mutation (Données 2025)

Description du Podcast (environ 1000 caractères)

Plongez au cœur des chiffres qui redéfinissent le marché français du chauffage au bois en 2025

. Ce podcast décrypte les tensions économiques et les mutations technologiques qui affectent les professionnels, installateurs RGE et fabricants

.

Le secteur montre une résilience, avec environ 5 227 entreprises RGE spécialisées dans la "Chaudière bois" maintenues en 2025

, malgré une légère baisse globale des certifications RGE

. Pourtant, l'activité est fortement polarisée :

La Bûche en Chute : Les ventes de poêles à bois classiques ont lourdement chuté (-42% en 2024)

. Au 2ème trimestre 2025, les prises de commandes d'appareils à bûches ont continué de baisser (inserts -17%, poêles -9%)

.

Le Granulé en Regain : En contraste, les poêles à granulés affichent un regain de commandes (+5% au T2 2025)

, avec des prévisions de 100 000 ventes en 2025

.

Nous analysons également l'impact de l'inflation des prix du bois/granulé depuis 2023 et la réduction des aides publiques dès 2024, qui freinent l'adoption et l'activité

. Enfin, découvrez les défis logistiques actuels : à début avril 2025, le délai moyen d'installation d’un appareil indépendant de chauffage au bois était de 38 jours ouvrés

.

Un regard essentiel sur les volumes, les délais et l'adaptation face aux fluctuations pour tous les acteurs du bois-énergie

.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue. Aujourd'hui, on explore ensemble le secteur du chauffage au bois en France. C'est un marché qui, en ce milieu d'année 2025, nous envoie des signaux un peu contradictoires.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Pour y voir plus clair, on s'appuie sur des rapports de marché assez récents, des données sectorielles aussi, notamment de l'ADEME et de la FIPC, la Fédération des Installateurs de Poils et Cheminées.

  • Speaker #1

    Des sources solides, oui.

  • Speaker #0

    L'idée, c'est de démêler un peu tout ça, de comprendre les chiffres et puis de saisir la dynamique actuelle. C'est important pour les pros du secteur, mais aussi pour les ménages qui se posent la question de ce type de chauffage.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Alors, qu'est-ce qui ressort en premier ? D'un côté, on a le nombre d'entreprises spécialisées, surtout celles avec la certification RGE pour les chaudières bois. Ça, ça a l'air de plutôt bien tenir. Mais de l'autre côté, le marché lui-même, il semble un peu tiraillé, quoi. On se souvient de 2024, avec la chute assez brutale des ventes de poêles à bois, les classiques.

  • Speaker #1

    Oui, c'était marquant.

  • Speaker #0

    Et là, en 2025, on entend parler d'une reprise. Mais attention, une reprise des commandes pour les appareils à granulés. C'est un peu déroutant, non ?

  • Speaker #1

    C'est effectivement un tableau assez contrasté. Il faut dire que le chauffage au bois, ça reste un acteur majeur en France.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Et cette fameuse certification RGE, reconnue garant de l'environnement, Elle est devenue vraiment un standard important. C'est un peu un gage de qualité, ça structure le secteur.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Mais il faut bien voir que ce marché, en ce moment, il est sous tension. Plusieurs pressions, en fait. D'abord, l'inflation sur le prix des combustibles. Le bois, les granulés, ça a marqué les esprits, ça c'est sûr.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça.

  • Speaker #1

    Ensuite, il y a les aides de l'État, type MaPrimeRénov', qui n'arrêtent pas d'évoluer. Et ça, ça influence énormément les décisions d'achat.

  • Speaker #0

    Forcément.

  • Speaker #1

    Et puis, il y a aussi les attentes des consommateurs qui changent. Voilà, c'est ce mélange de facteurs qui crée cette situation complexe, mais très intéressante à analyser finalement.

  • Speaker #0

    Alors, commençons peut-être par les entreprises. On a une source qui donne un chiffre assez précis. Environ 5200 entreprises RGE spécialisées dans les chaudières bois en 2025. Oui,

  • Speaker #1

    5227 exactement.

  • Speaker #0

    C'est un peu plus qu'en 2022, où une autre source parlait d'environ 4300. C'est ça. Et si on regarde plus largement, le nombre total d'entreprises RGE, tout domaine confondu, très légèrement baissé, de 65 000 en 2022 à 63 000 en 2025.

  • Speaker #1

    Une légère érosion globale, oui.

  • Speaker #0

    Donc, on a l'impression que les spécialistes du bois, eux, ils résistent plutôt bien dans ce contexte de léger tassement général des certifaires GE.

  • Speaker #1

    C'est une bonne lecture, oui. Ces chiffres globaux y donnent une tendance, mais pour vraiment sentir le pouls du marché, l'enquête trimestrielle de la FIPC, c'est très précieux.

  • Speaker #0

    Celle qui interroge les installateurs.

  • Speaker #1

    Exactement, leurs adhérents installateurs. Pour le deuxième trimestre 2025, ils ont eu les retours de 40 entreprises. Bon, c'est pas toute la France, mais elles sont réparties dans presque toutes les régions. D'accord. Donc ce n'est pas exhaustif, évidemment, mais c'est un panel qui est quand même assez représentatif pour avoir une idée de l'activité d'installation sur le terrain.

  • Speaker #0

    Et alors ce panel, qu'est-ce qu'il nous dit de concret ? Par exemple, sur les délais. Si on veut faire installer un poêle, on attend longtemps ? Alors,

  • Speaker #1

    début avril 2025, la moyenne d'attente, c'était 38 jours ouvrés.

  • Speaker #0

    38 jours ?

  • Speaker #1

    Oui. C'est stable par rapport au début de l'année, à un jour près, donc ça ne bouge pas trop de ce côté-là.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Par contre, ce qui est frappant, ce sont les écarts énormes entre les régions.

  • Speaker #0

    Ah oui ?

  • Speaker #1

    Oui. Seulement 23 jours dans le nord-est, mais 40 jours dans le nord-ouest.

  • Speaker #0

    40 jours ? Presque le double ?

  • Speaker #1

    Exactement. Ça suggère que la pression n'est pas du tout la même partout. Peut-être plus de demandes dans le nord-ouest ou moins d'installateurs dispo. C'est une piste.

  • Speaker #0

    C'est une bonne question. Et au-delà des délais… L'activité elle-même, le nombre de pauses, ça donne quoi ?

  • Speaker #1

    Justement, c'est là que les données du panel FIPC montrent un vrai ralentissement. Pour ces 40 entreprises, le nombre total d'appareils posés, bûchés, granulés, mélangés, au deuxième trimestre 2025, ça fait un peu plus de 2000.

  • Speaker #0

    2048, c'est ça,

  • Speaker #1

    oui. Et ça, c'est une baisse significative. Moins 19% par rapport au premier trimestre 2025.

  • Speaker #0

    Presque 20% en moins en un trimestre.

  • Speaker #1

    Et si on compare même au dernier trimestre de 2024, la baisse est de 21%. Donc l'activité d'installation chez ces pro-interrogés, elle est clairement sur une pente descendante sur la première moitié de 2025.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est notable comme baisse. Et est-ce que ça touche tous les types d'appareils ? Bûches, granulés ?

  • Speaker #1

    Oui, la tendance à la baisse des installations, elle concerne les deux segments. En tout cas, j'ai ce panel FIPC. Ah bon ? Oui. Sur les quelques 2000 appareils posés au T2 vers 2025, on avait environ 1200 appareils à bûches, ça fait presque 60%. Et un peu plus de 800 à granuler, vers 40%. Et si on regarde l'évolution trimestre par trimestre depuis fin 2024, pour les appareils à bûches, les pauses ont diminué continuellement. Et pour les appareils à granuler, c'est pareil. Une baisse constante des installations sur la même période pour ce panel.

  • Speaker #0

    Donc, si je résume ce que dit le panel FIPC, moins d'installations de poêles à bûches et moins d'installations de poêles à granulés au deuxième trimestre 2025.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça pour ce panel précis.

  • Speaker #0

    Et c'est là que ça devient vraiment curieux. Parce qu'on avait cette autre info, cette idée d'un regain pour les poêles à granulés. On parlait même d'une prévision de 100 000 ventes pour l'année 2025.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Comment on peut avoir une baisse des installations constatées sur le terrain par la FIPC et en même temps cette idée de reprise pour les granulés ? Ça ne colle pas, si ?

  • Speaker #1

    Vous mettez le doigt sur la complexité. C'est parce qu'on ne parle pas tout à fait de la même chose. C'est crucial de bien distinguer plusieurs indicateurs. Ah,

  • Speaker #0

    d'accord.

  • Speaker #1

    Il y a, premièrement, les pauses effectives réalisées par un groupe d'installateurs. Ça, ce sont les données du panel FIPC qu'on vient de voir. Oui. Deuxièmement, il y a les ventes globales aux consommateurs finaux. C'est là qu'intervient cette prévision annuelle de 100 000 appareils à granulés. Ok. Et troisièmement, il y a les prises de commandes qui sont enregistrées par les fabricants eux-mêmes.

  • Speaker #0

    Commande fabricant. Voilà.

  • Speaker #1

    Et ces trois indicateurs, ils peuvent évoluer à des rythmes différents. C'est souvent le cas.

  • Speaker #0

    D'accord, je vois. Et est-ce qu'on a des infos sur ces commandes auprès des fabricants, justement ?

  • Speaker #1

    Oui, et c'est là que l'histoire se corse un peu. Parce que la même enquête FIPC a aussi interrogé des fabricants. 16 pour les bûches, 15 pour les granulés, sur leur prise de commande au T2 2025.

  • Speaker #0

    Et alors ?

  • Speaker #1

    Et voilà le résultat. Pour les appareils à bûches, poêles, foyers, inserts, les commandes sont en baisse. Environ moins 9%. % entre le T1 et le T2 2025.

  • Speaker #0

    Moins 9%, ça confirme plutôt la tendance un peu morose pour le bois-bûche.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Ça va dans le même sens que la baisse des pauses. Mais, pour les appareils à granulés, surprise ! Les commandes enregistrées par les fabricants qui ont répondu, elles, elles ont augmenté de 5% entre le T1 et le T2 2025. Ah,

  • Speaker #0

    plus 5% de commandes de granulés.

  • Speaker #1

    Oui, ça représente presque 28 000 appareils commandés aux fabricants participants sur ce seul trimestre.

  • Speaker #0

    Voilà la divergence. Donc, au T2 2025, les installateurs du panel effifié posent moins d'appareils à granulés qu'avant. C'est ça. Mais les fabricants enregistrent plus de commandes pour ces mêmes appareils. C'est contre-intuitif quand même. Comment on explique ça ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a plusieurs pistes possibles. D'abord, et c'est logique, il y a forcément un décalage dans le temps. Entre le moment où un fabricant note une commande, souvent d'un distributeur ou d'un gros installateur. Oui. et le moment où l'appareil est réellement posé chez le client final. Donc, cette hausse des commandes au T2 pourrait très bien se traduire par une reprise des installations, mais plus tard dans l'année, au T3 ou T4.

  • Speaker #0

    D'accord, un effet retard.

  • Speaker #1

    C'est une possibilité. Une autre hypothèse, c'est que le panel FIPC, même s'il est représentatif, ne couvre pas 100% du marché.

  • Speaker #0

    Non, bien sûr.

  • Speaker #1

    Peut-être que d'autres circuits de vente ou d'autres types d'installateurs qui ne sont pas dans ce panel sont plus dynamiques sur les granulés en ce moment.

  • Speaker #0

    C'est possible aussi.

  • Speaker #1

    Ou alors, ces commandes en hausse, elles reflètent une anticipation des professionnels. Peut-être qu'ils parient sur une stabilisation du prix des granulés ou sur l'effet des aides qui vont arriver. Difficile à dire sans avoir plus de détails, franchement.

  • Speaker #0

    D'accord, donc si on essaye de rassembler toutes les pièces du puzzle, on a une activité d'installation qui ralentit au premier semestre 2025. Ça touche les bûches et les granulés, en tout cas chez les installateurs sondés par la FIPC. Oui. En parallèle, les commandes auprès des fabricants, elles, prennent des chemins opposés. Ça baisse pour les bûches, mais ça augmente pour les granulés. Exactement. Et tout ça, ça arrive après une année 2024 qui a été très dure pour les poêles à bois classiques. On parlait de moins 42% de vente. C'est ça. Et une année 2023 hyper compliquée pour les granulés, avec une chute des ventes de 60% en volume, après l'année record de 2022.

  • Speaker #1

    Le fameux pic post-crise énergétique.

  • Speaker #0

    Tout ça lié... en partie à la flambée des prix des combustibles et puis à la baisse des aides publiques début 2024. Pfiou, c'est un sacré mélimélo, hein ?

  • Speaker #1

    C'est exactement le mot, un mélimélo. Ça reflète bien les secousses que le marché a subies récemment.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Une autre source parlait même d'un certain « désamour » entre guillemets des consommateurs en 2023. Pourtant, attention, le nombre total de foyers qui sont équipés en chauffage au granulé, lui, il a continué d'augmenter. Plus lentement, certes, mais il a quand même atteint 1,8 million fin 2023.

  • Speaker #0

    Ah oui, le parc installé continue de grandir.

  • Speaker #1

    Voilà. Mais ces chocs successifs, le prix de l'énergie, le niveau des aides qui fluctuent, peut-être aussi une image environnementale qui est parfois questionnée pour le bois, tout ça, ça crée beaucoup de volatilité.

  • Speaker #0

    Oui, j'imagine.

  • Speaker #1

    Et pour les entreprises, l'adaptation, c'est le maître mot. Il faut être agile. Certaines, comme le suggérait une des sources, pourraient même être tentées de regarder vers d'autres marchés. Comme celui des pompes à chaleur, par exemple, qui est très soutenu en ce moment.

  • Speaker #0

    Oui, la diversification. Donc, l'image générale qui se dégage si j'essaye de synthétiser. C'est un secteur avec des fondations qui semblent solides, ce noyau d'entreprises RGE spécialisées qui tient bon numériquement.

  • Speaker #1

    C'est ça, une base solide.

  • Speaker #0

    Mais dont l'activité conjoncturelle, elle, est très fluctuante. Les volumes d'affaires varient beaucoup, et pas de la même façon pour le bois-bûche. qui semble quand même en difficulté persistante.

  • Speaker #1

    Plutôt en baisse, oui.

  • Speaker #0

    Et pour le bois granulé qui, lui, donne des signes de vie au niveau des commandes fabricants, mais dont la reprise ne se voit pas encore vraiment dans les carnets de pose des installateurs qu'on a interrogés.

  • Speaker #1

    Pas encore visible sur le terrain, via ce panel du moins.

  • Speaker #0

    Et tout ça dans un environnement où les délais d'installation varient du simple double selon où on habite, et où les entreprises doivent naviguer entre le coût des matières premières et des règles d'aide qui changent tout le temps. C'est vraiment pas simple à lire comme marché.

  • Speaker #1

    Effectivement. Et c'est là qu'on voit tout l'intérêt de croiser les sources et les types de données. Vous avez les chiffres de l'ADEME sur les entreprises RGE, ça donne la structure. Vous avez l'enquête FIPC auprès des installateurs, ça donne le pouls du terrain, les pauses. Et puis les données fabricant sur les commandes, ça donne une vision un peu anticipée.

  • Speaker #0

    Oui, chaque source apporte une pièce.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et c'est en les assemblant qu'on commence à voir le tableau d'ensemble. Un secteur important, bien ancré dans le paysage énergétique français. Mais qui doit composer avec une conjoncture économique et réglementaire pour le moins agitée.

  • Speaker #0

    C'est le moins qu'on puisse dire.

  • Speaker #1

    Et la certification RGE, elle reste un atout qualité important dans ce contexte. C'est un repère pour les consommateurs, mais bon, elle ne protège pas magiquement les entreprises des aléas du marché, évidemment.

  • Speaker #0

    Alors, si on devait vraiment synthétiser l'essentiel de cette exploration du marché français du chauffage au bois, là à mi-2025, qu'est-ce qu'on retienne ?

  • Speaker #1

    Ben, je dirais...

  • Speaker #0

    Cette image en clair-obscur, peut-être ? Une base d'acteurs qualifiés, les entreprises RGE, qui semblent stables numériquement, ça c'est le clair. Oui,

  • Speaker #1

    la structure tient.

  • Speaker #0

    Mais une activité très volatile en termes de volume, ça c'est l'obscur. Les appareils à bûches paraissent vraiment engagés sur une pente descendante, que ce soit les commandes ou les installations. Oui,

  • Speaker #1

    tendance baissière confirmée pour les bûches.

  • Speaker #0

    Les appareils à granulés, eux, c'est plus ambigu. Les commandes repartent chez les fabricants, ça c'est un signe positif.

  • Speaker #1

    Un signal encourageant, oui.

  • Speaker #0

    Mais ça ne se traduit pas encore par une reprise des installations sur le terrain, du moins d'après le panel FIPC. Le fait marquant du premier semestre 2025 pour les entreprises interrogées, ça reste quand même le ralentissement global de l'activité de pause.

  • Speaker #1

    Exactement. Et le point clé à retenir, je pense, c'est vraiment l'interaction complexe entre plusieurs facteurs. Le prix d'énergie et des combustibles bois, bien sûr, ça pèse lourd. Oui. Et neuves. Comment elles sont calibrées, pour qui, etc.

  • Speaker #0

    C'est déterminant.

  • Speaker #1

    Et enfin, la perception qu'ont les ménages du chauffage au bois, son efficacité réelle, son coût à l'usage au quotidien, son impact environnemental avec les débats sur les particules fines, etc. Et puis, ses contraintes pratiques aussi.

  • Speaker #0

    Oui, il ne faut pas l'oublier.

  • Speaker #1

    C'est tout cet ensemble qui tire le marché dans différentes directions. Et les divergences qu'on observe entre les chiffres fabricants et installateurs, ou entre commandes et pauses, ça illustre parfaitement cette complexité.

  • Speaker #0

    Et pour les entreprises du secteur, ça veut dire quoi ?

  • Speaker #1

    Ça veut dire qu'il faut être hyper réactif. Il faut être capable d'ajuster sa stratégie très vite, être agile.

  • Speaker #0

    D'accord. Et pour finir, peut-être une question qui reste un peu en suspens, une piste de réflexion pour aller plus loin ? Oui.

  • Speaker #1

    Face à cette concurrence forte d'autres systèmes de chauffage, on pense aux pompes à chaleur qui sont très soutenues par les pouvoirs publics.

  • Speaker #0

    Oui, clairement.

  • Speaker #1

    Et face à des aides financières qui évoluent sans cesse, comment le secteur du bois énergie lui-même peut se réinventer ou renforcer ses atouts ?

  • Speaker #0

    C'est la grande question.

  • Speaker #1

    On pense bien sûr à l'innovation techno, des appareils toujours plus performants, qui émettent moins de particules fines, ça c'est évident.

  • Speaker #0

    Indispensable, oui.

  • Speaker #1

    Mais peut-être aussi une communication plus efficace, sur la gestion durable des foirées françaises, d'où vient le combustible, valoriser cet aspect local, renouvelable.

  • Speaker #0

    Oui, l'image, la pédagogie, c'est important.

  • Speaker #1

    Ou alors, développer de nouveaux services pour faciliter la vie des utilisateurs, l'approvisionnement, l'entretien.

  • Speaker #0

    Tout ce qui peut lever les freins pratiques, voilà. Qu'est-ce qui pourrait demain... consolider durablement la place du chauffage au bois dans notre mix énergétique. Et puis, assurer l'avenir des milliers d'entreprises et d'emplois qui en dépendent. C'est une question ouverte, je crois.

  • Speaker #1

    Absolument. Le secteur a des atouts, mais il doit continuer à innover et à s'adapter.

  • Speaker #0

    Voilà pour cette analyse du marché du chauffage au bois. Merci de nous avoir suivis pour cette discussion.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Et rendez-vous bientôt pour une nouvelle exploration.

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