Speaker #0Bienvenue dans Celle qui, épisode 24, Celle qui procrastinait. Bienvenue à celles qui nous rejoignent pour écouter Celle qui, le podcast de celles qui osent se révéler. Moi, c'est Morgane, fondatrice de Cellest. Et mon ambition, c'est de permettre à chaque femme qui rejoint la communauté Cellest de se révéler dans sa singularité, d'explorer son potentiel et ses ressources uniques pour créer l'expérience de vie qui lui ressemble. À chaque épisode, je vous partage un instantané de vie, revisité dans une approche coaching. Et quelques-unes de mes clés de lecture pour nous permettre de relever nos petits et grands défis et devenir celles que nous sommes. Maintenant, montez le son, place à l'épisode ! Je vais vous parler aujourd'hui de procrastination. Cette petite, ou grande c'est selon, tendance que l'on peut avoir à remettre ses tâches à demain, qui lui-même peut les remet à jamais. Pour la référence, je vous glisse en descriptif de cet épisode le lien vers un épisode de la série Bref, que j'adore, moins de deux minutes pour faire la connaissance de Demain et Jamais. Si vous vous reconnaissez quelque part, l'épisode de ce jour est pour vous. Et autant vous dire que cette procrastination est une vieille amie pour moi. Pour celles et ceux qui me connaissent, j'ai été une de ses abonnées, une vraie fidèle malgré moi, Donc je dois vous avouer qu'en écrivant cet épisode, j'ai fait une petite plongée dans mes propres travers, que j'ai pour beaucoup largement corrigés depuis. Devenir maman, puis maintenant entrepreneuse, m'a clairement obligée à affronter la bête. J'ai encore quelques bugs, mais je me soigne. Mais si j'ai décidé de vous en parler dans ce podcast, c'est que je sais que je ne suis pas toute seule à y avoir pataugé. Alors, entrons dans le vif du sujet pour voir ce qui se joue et surtout comment le travailler. Alors, pour cela, imaginez. Vous devez rappeler un collègue ou un client, disons un peu... brut de décoffrage. Le fond n'est pas méchant, mais la com'est parfois un peu rugueuse. Vous le savez parce que vous l'avez pratiqué quelques fois, et à chaque fois, vous en sortez vidée. Même si à chaque fois, tout finit par bien s'accorder, cette étape vous coûte un peu. Alors, quand la perspective de cet appel arrive, vous vous dites "J'ai pas la tête à gérer ça maintenant, je vais attendre d'être un peu plus zen. Tiens, éclusons un peu quelques emails en attendant". Ou encore, vous avez une "petite" pile de papier administratif à trier et des courriers à traiter. De la gestion courante, rien de bien méchant, mais rien de folichon quand même. Petite pile de papier grandit doucement, mais sûrement. Et puis un jour, c'est un espèce de vortex administratif qui vous attend, et vous adresse un œil noir accusateur dont vous détournez soigneusement le regard. Vous sentez le vécu de l'administrativophobe ? Je sais que je vais en faire rire au moins un... Ou enfin, vous ressentez une petite pointe de douleur dans le dos, rien d'alarmant, mais votre médecin généraliste vous oriente sur un spécialiste à appeler sans tarder, car les places sont rares pour les nouveaux patients. Oui, très bien, faisons comme ça, lui répondez-vous. Vous mettez ça de côté, il faut appeler en journée, aux heures de travail, ils ne prennent pas le samedi. Bref, ça va être galère. Et puis bon, c'est bientôt les vacances, avec du repos, ça passera. Mauvais pronostic, la petite pointe finit par irradier tout le dos et oups, ça coince au niveau de la nuque. Vous ressortez le papier et appelez, petite musique d'attente, et on vous dit que le premier rendez-vous disponible est le 11 décembre. On est le 17 septembre. Et là, vous regrettez sévèrement avec une pointe d'inquiétude. Allez, j'en ajoute une petite dernière, un peu personnelle. Pour créer ce podcast, j'utilise un logiciel de montage dans lequel j'ai travaillé mes boucles sonores, comme celles que vous entendez là, juste derrière. Mais il y en a plusieurs autres. Et je m'étais dit qu'il faudrait quand même sauvegarder à part ces boucles, car j'ai mis un peu de temps à les créer. Ce que j'ai reporté à plus tard, et cet été, je vous le donne en mille. Bim, le logiciel a planté, mes réglages ont planté et j'ai perdu mes boucles sonores. Fichier introuvable. Si vous m'écoutez, c'est que j'ai rattrapé le coup, mais au prix d'une énorme perte de temps, honnêtement, je ne suis pas prête de l'oublier. Dans ces différentes situations, vous pouvez voir une même difficulté. Une tendance à remettre à plus tard ce qui est perçu comme difficile, ennuyeux ou stressant, au risque de s'en vouloir et de laisser la pression monter. Seulement, voilà, ce report systématique que nous activons comme un sursis, une solution de repli face à ce que nous anticipons comme inconfortable, finit par peser lourdement et d'une multitude de façons. Premièrement, Cet appel que vous évitez, cette pile de papier que vous ignorez, ce rendez-vous que vous reportez, vous prend en réalité beaucoup de bande passante. Ces tâches continuent de tourner dans votre cerveau, un peu comme un ordinateur ou un téléphone qu'on n'éteindrait jamais avec 15 onglets ouverts. Tout ça consomme de l'énergie inutilement, car malgré vous, vous y pensez. Deuxièmement, à moins d'avoir une armée de lutins qui travaille pour vous la nuit, Ce que vous avez évité vous attend gentiment, patiemment, inévitablement. Et en plus, dans une version encore plus dégradée, version Gremlins dans le placard, passé minuit. Une conversation encore plus désagréable avec ce collègue ou ce client qui aura bien eu le temps de ronger son frein et d'affûter ses couteaux au passage. Un rappel de la patrouille pour des délais, des formalités, peut-être des opportunités auxquelles vous aurez tardé à répondre. Un abonnement à durée indéterminée chez le kiné, ah oui, la mutuelle ne couvre que les deux premières séances, c'est ballot. Troisièmement, vous nourrissez de l'appréhension à la seule idée de ce sujet, voire de l'anxiété. Et lorsqu'arrive l'addition finale, donc la conséquence de cette procrastination un peu salée, vous regrettez amèrement ce que vous auriez pu éviter en le faisant tout de suite. La procrastination est donc clairement une illusion, une fausse promesse de tranquillité qui finit par générer plus de pression que de soulagement. On a beau le savoir, pourquoi peut-on avoir tendance malgré nous à retomber dans ce piège ? Pour le savoir, petit coup de projecteur sur notre cerveau. La procrastination est un mécanisme que notre cerveau met en place pour nous éviter des situations contraignantes dans lesquelles nous risquons de ressentir des émotions inconfortables comme le stress, la peur ou encore la déception. Elle peut aussi être un marqueur sur des profils tendance perfectionniste. Pour ceux qui cherchent à tout faire parfaitement, L'idée de commencer une tâche quand les conditions ne semblent pas idéales peut devenir paralysante. Avec ici cette autre illusion d'attendre "le bon moment", le bon moment pour s'y plonger complètement. Mais ce moment ne vient jamais vraiment et la tâche finit repoussée encore et encore. Le perfectionnisme devient alors un frein car il empêche de s'engager dans l'action. Sur le plan psychologique, ce mécanisme d'évitement est un réflexe de protection. permettant de nous maintenir dans une zone de confort, une espèce de salle mentale capitonnée et verrouillée de l'intérieur, dans laquelle nous entrons pour nous sentir à l'abri. Mais vous l'avez compris, ce confort est une illusion. Autrement dit, une sorte de stratégie de l'autruche que de se mettre la tête dans le sable en se disant que de ne pas voir ce qu'elle perçoit comme un danger la protégera de ce danger. Alors, parenthèse d'ailleurs, cette image est un mythe. Les autruches ont une autre technique devant le danger, c'est la fuite. Mais ça reste bien une stratégie d'évitement, donc l'image reste valable. Sur le plan cognitif, donc ce qui concerne nos pensées, à long terme, cet évitement peut créer ou renforcer des croyances limitantes. Je ne suis pas capable de m'organiser, je ne sais pas tenir un délai, je ne prends pas bien soin de moi, je suis une administrativophobe. Dédicace personnelle sur celle-ci. Ces pensées finissent par peser sur l'estime de soi et peuvent saper la confiance que l'on pourrait avoir en sa capacité à accomplir les tâches importantes, à la fois au travail et dans la vie personnelle. Sur ce sujet de l'estime de soi, vous pourrez utilement écouter l'épisode 22, celle qui n'arrêtait pas de vous juger. Il y a aussi un impact sur notre réalisation personnelle. Quand on reporte sans cesse les actions qui nous permettraient d'atteindre nos objectifs, on limite notre évolution. Les projets stagnent, les ambitions restent en suspens, et ce décalage entre ce que l'on aspire à être et ce que l'on fait concrètement finit par générer un sentiment de frustration et de déception envers soi-même. Boucle la boucle avec l'estime de soi juste en haut. Enfin, lorsque vous êtes au pied du mur et que vous n'avez plus d'autre choix que d'y aller, vous entrez dans ce club select des finishers, ceux qui s'y mettent à la dernière minute. Et souvent, pour ces finishers, j'en ai fait partie, je peux vous en parler, c'est à ce moment-là que tout s'allume. Vous faites, et vous faites étonnamment plutôt bien et rapidement. Vous livrez dans le délai imparti, mais à quel prix ? Stress, journée à rallonge, et puis avec ce regret en fin de cycle d'essorage, si j'avais eu le temps, j'aurais pu encore mieux faire. Mais la pression du temps laisse en fin de chrono peu de place à la réflexion et aux ajustements. Le résultat final est souvent moins abouti que ce que l'on aurait pu produire en se donnant plus de temps, et ce sentiment de ça aurait pu être mieux alimente ici encore un peu de déception de soi. Car ce temps... vous l'aviez. Bref, vous le voyez, un joyeux cocktail qui promet des lendemains de fête un peu difficiles, dans notre rapport à nous-mêmes, mais aussi à ceux qui nous entourent, qui peuvent finir par douter de notre fiabilité et de notre engagement. Mais, parole de procrastinatrice repentie, il existe bien des petites astuces pour sortir de cette fausse promesse de tranquillité. Et c'est ce que je vais vous partager dans la séquence pratique de cet épisode. Une des clés, comme ailleurs, mais ici tout particulièrement, réside dans l'action. et ici très précisément dans le passage à l'action, c'est-à-dire comment allumer la mèche pour lancer la machine. L'idée est ici de contrer la résistance mentale à faire pour enclencher le premier pas. Et pour cela, je vous propose de réduire ce premier mouvement dans sa plus simple expression, à une tâche si ridiculement petite qu'il devient impossible de se dire honnêtement qu'on ne peut pas la faire. Et à partir de là... de la faire immédiatement. Alors, concrètement, voici comment procéder. Choisissez une tâche que vous repoussez. Cela peut être un projet professionnel, un appel difficile ou une tâche du quotidien que vous n'avez jamais le temps de faire. J'ouvre bien sûr les guillemets sur ce manque de temps. Décomposez cette tâche en une première étape minuscule. Rendez-la si petite que vous n'aurez plus d'excuses pour ne pas la faire. Par exemple, Pour un rapport à écrire, ouvrez le document et écrivez une seule phrase. Pour le tri des papiers, prenez une enveloppe sur le dessus de la pile et ouvrez-la. Pour un rendez-vous médical, composez le numéro. Décomptez de 5 à 1 et faites-le tout de suite. 5, 4, 3, 2, 1, go ! L'objectif est de vous lancer avant même que votre cerveau ne trouve une excuse pour repousser l'action. Le décompte de 5 à 1, c'est une manière de donner un signal à votre cerveau, c'est le moment d'agir, sans réfléchir plus longtemps. Et aussi petite soit-elle, félicitez-vous pour avoir accompli cette première mini-action. C'est une manière de reprogrammer votre cerveau pour associer le début d'une tâche à une expérience positive. Et bien souvent, une fois la première étape franchie, vous vous surprendrez à vouloir continuer parce que vous êtes déjà en mouvement. Pourquoi ça marche ? Cette technique est puissante parce qu'elle contourne la résistance initiale au démarrage. Elle vous libère de la pression de la perfection et de la nécessité de tout faire d'un coup. Au lieu de se dire je dois terminer cette tâche on se dit simplement je fais juste ça maintenant Le reste suit plus naturellement. Essayez, vous verrez ce que vous parviendrez à faire. Cette approche assez simple est une façon de leurrer votre cerveau en lui prouvant par l'action que ce n'est pas insurmontable. En faisant, vous stoppez le processus de la procrastination pour vous projeter dans l'action et le Gremlins dans le placard redevient inoffensif. Le plus important, ce n'est pas d'accomplir l'ensemble de la tâche, mais de reprendre la main sur votre manière de commencer, un pas après l'autre. Vous verrez ce premier pas. aussi petit soit-il, est souvent celui qui ouvre le chemin. Merci d'avoir écouté cet épisode. Pour ne pas manquer nos prochains rendez-vous du mardi, je vous invite à vous y abonner. 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