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Cerveau en rodage

#7 Est-ce que le plus important, c’est de gagner ? Ou de tout faire pour gagner ?

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24min |05/06/2025
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#7 Est-ce que le plus important, c’est de gagner ? Ou de tout faire pour gagner ?

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Description

Est-ce que le plus important, c’est de gagner ?
Ou de tout faire pour gagner ?

Dans cet épisode, on prend le temps de s’arrêter sur une question qui paraît simple… mais qui dit tout de notre rapport à la performance, à l’échec, et à nous-mêmes.

À travers une expérience vécue avec des enfants dans un skatepark, on explore ce qui fait vraiment la valeur d’une victoire. Est-ce le podium ? Le regard des autres ? Ou la manière dont on s’est investi dans l’action ?

Je t’emmène dans un épisode entre terrain, réflexion et philosophie, pour réfléchir à ce que tu cherches vraiment dans le sport, à l’école, ou dans tes projets.

🔎 Et si le plus grand des résultats… c’était d’avoir tout donné ?
Et si la présence, l’engagement et la conscience dans l’action… étaient déjà une forme de victoire ?

Un épisode à écouter pour redonner du sens à la performance, et cultiver un regard plus juste — et plus motivant — sur ce que tu fais chaque jour.

🎙️ Bonne écoute


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Si comme moi tu as été un champion du monde de l'entraînement, à qui on a souvent répété « fais attention » ou « concentre-toi » , mais que t'as jamais vraiment su ce que ça voulait dire de « se concentrer » ou de « faire attention » , ou si t'es un élève stressé à l'approche d'un examen qui entend souvent « ne stresse pas » ou « n'aie pas peur » , mais que tu ne sais pas vraiment ce que ça veut dire de ne pas être stressé ou de ne pas avoir peur, puisqu'après tout, ça a toujours fait partie de toi, alors tu l'auras remarqué, si on a tous été livrés avec le même cerveau, on n'est visiblement pas t... tous livrés avec le même tuto. Si tu te reconnais dans ce que je viens de dire, alors peut-être que ce podcast est fait pour toi. Cerveau en rodage, c'est un podcast dédié à la préparation mentale pour tous les curieux, désireux d'en connaître plus sur ce qu'il se passe entre nos deux oreilles. C'est un nouvel espace de discussion pour répondre à vos questions et aborder des outils simples pour qu'ensemble nous puissions sortir du rodage. Je m'appelle Florian Gobot, je suis préparateur mental et je te souhaite la bienvenue dans Cerveau en rodage.

  • Speaker #1

    Et bonjour et bienvenue dans cet épisode 7 de Cerveau Enrodage, épisode 7 dans lequel, comme tu l'auras lu dans le titre, on va faire un exercice philosophique aujourd'hui. Est-ce que le plus important pour toi c'est de gagner ou est-ce que le plus important pour toi c'est de tout faire pour gagner ? J'ai conscience que quand je prononce cette phrase, on pourrait avoir l'impression que c'est parfaitement la même chose, en fait, de vouloir gagner ou de vouloir tout faire pour gagner. Et en fait, non, c'est pas la même chose. Et on verra que, quand on s'intéresse à ce sujet-là... On ne s'intéresse même pas à notre rapport à l'enjeu ou à notre rapport à la victoire et tout ce qui va avec. On s'intéresse simplement à notre rapport aux activités que l'on fait au sens large. C'est-à-dire, est-ce que le plus important pour nous quand on fait quelque chose, c'est de tout faire pour bien faire quelque chose ? Ou est-ce que le plus important pour nous, c'est le résultat de l'action que je produis ? Et on pourrait être d'accord pour dire que l'un ne va pas sans l'autre. Oui, c'est totalement vrai. Et c'est d'autant plus vrai que si je priorise la manière, on va le voir, souvent je réalise de bien meilleures actions. Et que c'est peut-être un peu un non-sens de s'attacher à l'importance du résultat, même si c'est profondément contre nature. C'est un sujet qu'on aborde souvent en club, ce concept-là. Est-ce que le plus important pour toi, c'est de tout faire pour gagner ou est-ce que le plus important pour toi, c'est de gagner ? Parce que ça soulève beaucoup d'autres questions. La première autre question, la plus facile, la plus évidente, c'est justement ce rapport à l'enjeu. Je vous invite à le faire. Moi, je suis entraîneur dans un club de ski à côté de la préparation mentale et j'aime bien leur poser la question, qu'est-ce qui est le plus important pour vous, que ce soit à l'école ou que ce soit dans le sport, est-ce que le plus important pour vous, c'est la note que vous obtenez ou est-ce que le plus important pour vous, c'est la manière d'obtenir cette note ? Est-ce que ce qui a le plus de valeur à tes yeux, c'est de savoir travailler, c'est de savoir réviser, c'est de savoir comment tu vas faire pour être sûr de mettre la bonne réponse à chaque fois, ou est-ce que le plus important pour toi, c'est la note ? Quand tu poses cette question-là dans un club de 8 à 16 ans, la réponse la plus mise en avant par beaucoup de monde, sans aucune surprise, c'est la victoire. c'est que le plus important, c'est la note le plus important c'est le podium quoi qu'il arrive parce que le podium la note elle te permet d'obtenir plein de trucs, elle te permet d'obtenir de la reconnaissance de te faire des amis, de te faire des copains elle te permet d'acquérir un statut social, en plus de ça on va te dire que t'es bon, on va te dire que t'es fort, on va te dire que tu sais faire plein de choses, on va te valoriser grâce à cette note et en plus de ça c'est ce qu'on met en permanence en avant partout dans les journaux C'est-à-dire qu'on vient de vivre les JO, tu mets en avant tous les sportifs, tous les médaillés surtout. Et dans le quotidien, tu pratiques un sport parfois parce que quelqu'un t'a fait rêver dans ce sport-là. Quelqu'un t'a inspiré et t'a donné envie de t'inscrire. Donc c'est pour ça que collectivement, l'importance de la victoire est très ancrée. Ce qui compte pour nous, c'est de gagner. Point barre. Quoi qu'il arrive. Seulement si tu creuses un tout petit peu plus ce rapport à la victoire, tu vas tomber sur certains paradoxes. qui sont super intéressants à creuser. Le premier, c'est de se rendre compte que quelque part, si la victoire est super importante pour moi, plus je vais vouloir aller chercher cette victoire et plus je vais m'en éloigner. Nous, on a discuté de ça ces deux derniers hivers, encore une fois, dans le club dans lequel je travaille. Il y a vraiment ce rapport au fait que plus j'ai envie d'aller chercher le résultat. Parce que le résultat... Ils conditionnent ma place en sportitude, parce qu'ils conditionnent les sponsors que je pourrais avoir, parce qu'ils conditionnent mon statut social, parce qu'ils conditionnent plein de choses. Plus je veux aller le chercher... plus je fais des manches de merde. C'est quasi systématique. Il y a deux hivers, c'était ça. L'hiver dernier, c'était ça. Avec certains. C'est-à-dire que plus je m'attache à avoir un truc qui compte pour moi, plus je m'en éloigne. C'est quand même paradoxal. Et ils commencent à se rendre compte, du coup, une fois qu'ils ont constaté ça, qu'il y a deux manières de faire qui sont totalement différentes pour réaliser une même activité. C'est-à-dire qu'il y a un mode dans lequel Le plus important pour toi, encore une fois, ça va être de gagner. Ça va être d'obtenir le résultat que tu cherches. Et du coup, comme on vient de le dire, tu t'en éloignes. Tu t'en éloignes, pourquoi ? Parce que souvent tu te crispes, parce que tu te distrais, parce que tu ne fais pas attention aux bonnes choses. Et il y a un autre mode dans lequel le seul truc important pour toi, c'est de savoir comment il faut que tu fasses, dans quelles conditions il faut que tu te trouves. pour réaliser ton activité du mieux possible. Dans un cas, tu tournes ton attention sur l'enjeu et le poids de l'enjeu, et dans l'autre, tu le tournes sur toi, tes dispositions mentales et tes dispositions physiques et comment je vais créer du lien avec ma performance. On appelle ça, dans la vie de tous les jours, se concentrer. Ça paraît tout simple, mais c'est là que tu vois que c'est ultra technique. Et c'est là que tu vois que le rapport à la concentration que l'on a, souvent, il est trop flou, il est mal défini, et on ne saisit pas l'importance que ça a dans notre réussite du quotidien. Parce qu'on ne nous l'apprend pas, la grande majorité du temps. Et du coup, c'est super intéressant d'aller creuser un petit peu ce sujet-là avec des jeunes, tu vois. Pas en en discutant, mais en allant essayer de créer des expériences. Par exemple, moi j'en ai créé une. J'étais assez fier de cette expérience-là l'année dernière avec des tout-petits. Ils avaient 8-10 ans et on a essayé de comprendre cette histoire-là, cette notion-là. Le fait que plus je veux quelque chose, plus je peux m'en éloigner. Ce n'est pas parce que je cherche à gagner une course que je vais être forcément performant dans ma course. Pour ça, on est allé dans un bowl. Alors un bowl, tous ceux qui sont familiers avec les univers des skateparks vont connaître. Je pense que ceux qui sont moins familiers avec les skateparks ne vont pas savoir de quoi je parle. Un bowl, c'est une piscine creusée dans laquelle il n'y a pas d'eau et il n'y a pas d'angle à 90° parce que tu peux évoluer dedans en roller ou en skateboard, en ce que tu veux. Du coup, ce qui est super intéressant quand tu es à pied dedans, c'est d'essayer de faire escalader aux petits les parois un petit peu inclinées. Ça fait un exercice style mur des champions dans Ninja Warrior. Ils ont un mur d'1m90 à escalader. Eux, ils sont tout petits, et du coup, s'ils veulent y arriver, il faut vraiment qu'ils soient investis dans ce qu'ils font. Et du coup, avec les petits là, on a fait un premier contexte, une première mise en situation dans laquelle le seul but, c'était la guerre intersidérale. C'est-à-dire qu'ils avaient une zone délimitée dans laquelle ils devaient courir, ils partaient deux par deux, et celui qui gagnait la course, c'est celui qui sortait du bol, c'est celui qui arrivait à escalader la paroi. Personne n'y est arrivé. Personne n'y est arrivé, comme je vous l'ai dit, parce que... j'avais quand même un peu bien mené mon affaire, c'est-à-dire que j'avais choisi un mur suffisamment haut pour que ça soit faisable pour eux, mais que ce soit pas faisable s'ils faisaient pas les choses dans l'ordre. Et de la même manière, j'ai mis le départ un tout petit peu loin pour faire en sorte que s'ils gèrent mal leur course, ils arrivent pas à arriver au sommet. Et du coup, dans le cadre de la compétition, là, personne n'y est arrivé. Pour eux, à ce moment-là, la situation, elle était juste trop dure. Elle était juste trop dure. Elle était juste pas possible parce qu'ils étaient trop petits, que le mur était trop haut, et ils étaient un petit peu frustrés de ce truc-là. Le but, c'est de gagner la course. Pour gagner la course, il faut que j'arrive en haut, mais je franchis pas la ligne. Et je franchis pas la ligne parce que le mur, il est trop haut et que c'est trop difficile. Et ils ont pas ce recul de se dire, ok, comment il faut que je fasse pour grimper ? Du coup, on a arrêté les confrontations et on est passé à essayer d'escalader ce mur un par un. Ce qui est super étonnant, c'est que dans le contexte de compétition, en fait, ils ne pouvaient pas réussir à aller en haut du mur parce que stratégiquement, ils étaient mauvais. C'est-à-dire qu'ils partaient à bloc et au moment où il aurait fallu qu'ils accélèrent pour leur permettre de franchir la ligne d'arrivée, ils perdaient un petit peu en vitesse et donc ça ne leur permettait pas de sauter suffisamment en haut pour attraper le sommet du mur. Sauf que ça, je ne leur ai pas dit. Ils l'ont découvert tout seul. dans la deuxième mise en situation. Je leur ai rien dit, je leur ai juste dit, le but c'est de sortir, vous avez autant d'essais que vous voulez, on s'encourage tous, et en 2-3 essais, tout le monde sortait du bôle. Super facilement. Du coup, on a continué, et on s'est dit, maintenant, ce qui va être intéressant, c'est que vous m'expliquez comment vous faites pour faire bien. Parce que vous êtes passé de ne pas y arriver à y arriver, donc comment vous faites pour y arriver maintenant ? Et là, tu t'aperçois qu'ils ont 8-10 ans, et qu'au final ils ont un rapport à la tension et à la concentration qui peut être super développé. Parce qu'ils se rendent compte que, comme on l'a dit juste avant, pour réussir à escalader le ball, il ne faut pas que je parte trop vite, parce que le moment où il faut que je courre le plus vite, c'est le moment où ça devient le plus raide. Et c'est ça qui me permet de sauter suffisamment haut. Le deuxième truc important c'est qu'il faut que je regarde où j'ai envie d'aller, parce que si je regarde en face de moi alors que la ligne d'arrivée est au-dessus de moi, en fait ça ne marche pas. Le troisième truc important, c'est la coordination. C'est que j'arrive à attraper le mur en haut. C'est ça qui est important. C'est-à-dire qu'avec leur mot à eux, à 8-10 ans, ils sont capables de dire les étapes par lesquelles il faut qu'ils passent pour pouvoir réussir à faire l'activité. Et en faisant ça, ce qui est super intéressant aussi, c'est qu'ils développent un autre truc qu'ils n'ont pas pris, c'est de la confiance. C'est-à-dire que moi, jusqu'à maintenant, à aucun moment je leur ai expliqué comment il faut les faire pour escalader le mur. je les ai laissés chercher leur solution par eux-mêmes. Ils ont trouvé ça tout seuls, et quand tu leur dis « Waouh, c'est trop bien ce que tu fais » , et que lui, il t'explique ce qu'il vient de faire, ben, il vient de comprendre qu'il sait faire des trucs. Donc, il crée une confiance qui n'a pas vraiment de prix à ce moment-là. Et du coup, on a fait une troisième mise en situation, dans laquelle le but, c'était de refaire la course. Et ce qui était super intéressant, c'est que, du coup, quand on a refait des confrontations, certains arrivaient premiers, certains arrivaient deuxième, certains n'arrivaient plus à monter, mais à ce moment-là, ils étaient capables d'identifier pourquoi ils avaient raté. C'est-à-dire qu'ils étaient capables de dire, j'ai raté parce que je commence à avoir un tout petit peu de fatigue, et du coup je n'arrive pas à aller suffisamment vite à l'endroit où c'est raide pour me permettre de sauter et d'attraper le mur. J'ai raté parce que je sentais que j'étais premier et que je pouvais gagner, et du coup je me suis précipité, et comme je me suis précipité, j'ai mal sauté. ils arrivaient à faire une relation de cause à effet de l'attribution causale à 8-10 ans. Et moi, là-dedans, je n'ai rien fait du tout. C'est-à-dire que je leur ai proposé un contexte, une situation dans laquelle on allait expérimenter ce truc-là, mais je ne leur ai pas expliqué à aucun moment comment il fallait qu'ils sortent du mur, ou je ne leur ai pas donné une justification sur le fait de pourquoi ils avaient raté ce qu'ils avaient entrepris. Le seul truc que j'ai fait, c'est de leur poser des questions simples. La première question, c'était... Comment tu as fait pour réussir à sortir du ball ? Et la deuxième, c'est qu'est-ce qui fait que tu n'as pas gagné ou qu'est-ce qui fait que tu as gagné ? Et eux, à chaque fois, avaient la réponse. Est-ce que c'est pour ça qu'ils ont réussi à le faire sur les skis en intégré plus tard dans l'hiver ? La réponse est non. Ils n'ont pas réussi à le faire à chaque fois. Puisqu'encore une fois, ils sont petits d'une part, tu as un rapport aux émotions qui est particulier, tu as un rapport au stress qui est particulier. Mais de temps en temps, tu leur mets une petite piqûre de rappel comme ça. pour leur expliquer que le plus important en fait, c'est peut-être pas de gagner. Peut-être que si je veux gagner, le plus important pour moi dans la situation, c'est de m'occuper de ce qu'il faut que je fasse pour pouvoir le faire du mieux possible. Comment je prépare mon corps et ma tête pour qu'elle soit dans les meilleures dispositions possibles pour faire ce que j'ai envie de réaliser. Et donc ils se sont aperçus que le plus important au final, c'était peut-être... pas de gagner, que le plus important au final, c'était de savoir comment il faut que je fasse pour que je réalise l'activité du mieux possible. Et là, il y a une seconde notion qu'il est important de comprendre et qu'on prend trop peu en considération, c'est d'où est-ce qu'on tire de la satisfaction quand on réalise une activité ? Est-ce qu'on a de la satisfaction en réussissant par le résultat ? Parce qu'on gagne ? Ou est-ce qu'on tire de la satisfaction par l'investissement qu'on met dans l'activité ? Pour la faire très simple, est-ce que tu préfères gagner une compétition, gagner un match, quelle que soit la discipline, contre un adversaire que tu sais plus faible et pour lequel tu n'as pas besoin de te concentrer plus que ça, tu n'as pas besoin de t'investir plus que ça ? Ou est-ce que tu préfères perdre un match contre quelqu'un de plus fort mais compte lequel tu t'es tellement investi dans ce que t'as fait que t'as pas l'impression de pouvoir faire mieux. Je pense que moi, en tout cas, à titre personnel, je tirerais vachement plus de satisfaction du deuxième cas de figure que du premier. Même si pour plein de raisons, notamment une faible estime de soi et plein de choses, on pourrait privilégier faire face à des adversaires plus faibles, contre lesquels on est sûr de gagner, pour préserver un petit peu notre niveau d'estime personnel. Mais... Ce qui nous passionne le plus, ce qui fait qu'on s'investit dans une activité, c'est ce lien qu'on arrive à créer, c'est les solutions qu'on trouve, c'est cet état dans lequel on passe quand on est en train de faire quelque chose. Ces fameux états de flot, la fameuse zone, c'est ça qui nous fait vivre des émotions et qui participe à obtenir des résultats incroyables. Il n'y a rien de plus frustrant que de sentir qu'on perd ce lien, perdre une course ou de faire une contre-performance en ayant en arrière-pensée ce truc de « Putain, mais en fait, je sais que je pouvais vachement mieux faire que ce que je viens de faire là. » « Ok, qu'est-ce qui te prouve ça ? » « Ben, qu'est-ce qui me prouve ça, c'est que j'étais un petit peu ailleurs. » J'ai pensé à ça, j'ai pensé à ça, ça m'a distrait, j'étais un peu à côté de mes pompes, j'étais tendu, j'ai oublié de respirer, et j'ai perdu le fil de ce que j'étais en train de faire. Alors que si tu perds, mais que t'as gardé ce fil tout le temps, que t'as eu le sentiment de tout faire pour, est-ce que t'as perdu dans les faits ? Je suis même pas sûr. Et ça on l'oublie malheureusement trop souvent. Pourquoi ? Parce qu'encore une fois on valorise énormément le résultat d'une part, Et que du coup, parce qu'on valorise le résultat, on oublie de valoriser toutes ces petites étapes-là. Et est-ce que, si on pousse la réflexion encore un tout petit peu plus loin, est-ce que le monde du sport, il est fait pour mettre en avant des résultats ? J'en suis pas intimement persuadé. Est-ce qu'on célèbre les mecs qui gagnent ? La réponse est oui, mais est-ce que le monde sportif, dans sa globalité, il est fait pour que le plus important pour nous, ce soit de gagner ? J'en suis pas sûr. Est-ce que le monde sportif, il est fait, en revanche, autour du concept de remise en question permanente ? Là, oui, j'en suis un tout petit peu plus persuadé. C'est-à-dire que, quel que soit le sport que tu vas pratiquer, il va y avoir des niveaux à franchir, des divisions à gravir, un classement dans lequel tu dois progresser, et le concept, c'est qu'à chaque fois, tu perdes de nouveau. C'est-à-dire qu'en ce moment, il y a Roland Garros, et bien, dans l'univers du tennis... Alors je ne suis pas un spécialiste du classement au tennis, je suis désolé, mais pour en avoir discuté avec un certain nombre de tennismans, globalement, le but c'est de se dire je progresse en classement et plus je progresse, plus je tombe sur des joueurs forts. Et donc du coup, plus je tombe sur des joueurs forts, plus je vais passer de gagner dans la division impérieure à perdre contre des joueurs plus forts que moi. Et parce que je perds, je vais remettre en question mon rapport à mon activité, je vais travailler différemment. Je vais comprendre des choses de manière différente, je vais travailler mes gestes qui va me permettre de gagner. C'est ça l'essence du sport. Et ça on l'oublie, trop souvent. Parce que, encore une fois, le but c'est de gagner, le but c'est d'avoir des résultats. Donc est-ce que le rapport à la victoire et le fait de sacraliser autant le résultat, il a vraiment du sens pour 99,9% des sportifs ? Je suis pas sûr. dire que le seul Pour qui gagner c'est fondamentalement important, c'est le sportif de haut niveau qui vide son activité, où pour lui oui, il y a un rapport qui est délicat parce que si je perds, je perds des ronds en fait. C'est-à-dire que dans le tennis là encore une fois, un joueur de tennis professionnel quand il perd, il perd des sous factuellement. Parce que la plupart du temps quand même un joueur de tennis pro il paye tout. Il paye son staff, il paye son entraîneur, il paye son kiné, il paye les déplacements, il paye la bouffe de tout le monde, il paye l'hébergement de tout le monde. Et du coup, si tu franchis pas un certain nombre de tours pour rentrer dans tes frais, bah en fait, oui, tu perds et t'as cette composante-là qui est encore plus complexe à gérer. Mais pour tout le reste, et encore plus pour des jeunes sportifs qui sont dans un lycée, qui sont dans un pôle espoir, pour des petits qui commencent à travailler leur activité, Où est-ce que c'est le plus important de mettre le curseur dans le quotidien ? C'est sur ta manière de créer du lien avec l'activité que tu es en train de réaliser. Et de montrer que parce que je sais créer du lien, parce que je sais me mettre dans des dispositions toutes particulières qui font que j'y arrive, en fait le résultat il viendra. Tous les grands sportifs qu'on admire tous, Nadal, Joko, tout ça, ils mettent tous sans exception en avant ce rapport à l'activité très particulier là. Nadal, il y a quelques années, ça devait être 2011-2012, le mec perd contre Djokovic, et je crois que c'est la 5e ou 6e fois qu'il perd contre Djoko à ce moment-là, et là il perd en finale de l'Open d'Australie. C'était le match le plus long, je crois, de l'histoire des finales en ATP. Et le mec il dit, ben malgré la défaite, en fait je suis fier de moi. Je suis fier de moi parce que je pense qu'aujourd'hui je pouvais pas faire beaucoup plus, et parce que je pense que je suis... dans la bonne direction pour pouvoir le battre à nouveau. Vous avez vu cette forme de détachement du résultat qui est incroyable ? J'ai perdu, mais ce n'est pas grave parce que j'ai fait tout ce que je pouvais et parce qu'aujourd'hui j'ai compris que je pouvais faire des trucs pour m'améliorer et pour me permettre de le battre la prochaine fois. Je vous invite également à aller écouter un podcast de Michaela Chiffrin. Le podcast s'appelle Finding Mastery, alors c'est en anglais pour le coup. Et Michaela Chiffrin, elle t'explique que la plus belle leçon, celle qui l'a libéré le plus dans toute sa carrière, c'est de comprendre que le plus important, ce n'était pas le résultat. C'est de comprendre que le plus important, c'est d'avoir la conviction que je peux faire le travail qu'il faut pour avoir le niveau qui va me permettre de pouvoir jouer devant. Mais gagner ou perdre, je m'en fous. Et je m'en fous pour la simple et bonne raison que ça ne dépend pas de moi. Je peux très bien ne plus gagner du tout, ce n'est pas ce qui va m'occuper le plus l'esprit. Ce qui va m'occuper le plus l'esprit, c'est comment je vais faire pour mieux travailler, pour me permettre de gagner à nouveau. Ce qui nous fait revenir sur notre question, est-ce que tu préfères tout faire pour gagner ou est-ce que tu préfères gagner ? On revient sur le fait que le plus important pour nous, c'est de tout faire pour gagner quelque part. Parce que c'est ce qui va nous permettre de conditionner une certaine forme de résultat. Et au-delà du résultat que ça va nous permettre d'obtenir, ça va surtout nous permettre d'enrichir nos expériences. Quand tu es naturellement curieux de ce que tu fais, et quand quelle que soit l'activité que tu mènes, le seul truc qui t'occupe l'esprit, c'est de savoir comment il faut que tu poses ton attention sur ce que tu es en train de faire, et ce que doit faire ton corps pour bien réaliser l'action que tu es en train de mener. tu t'aperçois que tu fais face à une activité qui est vachement plus riche que ce que tu pensais. Vous pourrez essayer, la prochaine fois que vous allez courir, la prochaine fois que vous allez faire du vélo, dans toutes vos activités de votre quotidien, il y a un milliard de façons différentes de poser notre attention sur une même activité. Et en fonction de comment je pose mon attention, en fonction de comment mon corps est éveillé, en fonction de ma manière de réaliser le mouvement, je change le résultat. Et du coup, ça enrichit vachement plus notre expérience. Et ça crée un lien vachement plus profond avec ce que je suis en train de faire. Et dans les circonstances dans lesquelles je fais quelque chose qui me plaît vraiment, tout ce qui pourrait ressembler à des états de flot, je m'en approche vachement plus vite. Si ce qui m'occupe, moi, c'est ce que je dois faire et ce que je dois mettre en place, pour là maintenant faire le geste que je veux faire du mieux possible. C'est cette condition-là qui est super importante. Et qu'encore une fois, on perd trop souvent de vue. Et c'est même pas un rapport au sport encore une fois, mais c'est un rapport au monde de manière générale. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a le choix ou d'être le prisonnier de notre circuit de la récompense qui va entre guillemets nous guider de récompense en récompense sans vraiment avoir de sens à ce qu'on fait. à pourquoi on le fait ou à comment on le fait, où on peut choisir de s'investir pleinement dans toutes les petites activités qu'on réalise tous les jours pour enrichir notre expérience, pour enrichir notre connaissance de notre fonctionnement et pour comprendre ce qu'il faut qu'on arrive à faire, comment il faut qu'on arrive à le faire pour obtenir le résultat qu'on a envie d'obtenir. Et je pense que c'est une vie profondément plus équilibrée et profondément plus stimulante. Et en plus, Pour le faire, il n'y a pas besoin d'avoir aucune méthode, aucune technique miracle ou secrète. Le seul truc qu'il nous faut, c'est de la curiosité et c'est d'avoir la patience d'observer nos mécanismes de fonctionnement. Pour savoir ce qui se passe chez moi quand je me distrais, pour savoir ce qui se passe chez moi quand je quitte ces états-là, pour savoir ce qui se passe chez moi quand je suis ultra concentré, quand je suis ultra investi, pour savoir quelles sont les perceptions qui sont les plus importantes pour moi. C'est tout ça qui est super important. Et c'est ce qui conclura ce podcast d'ailleurs. Qu'on change un tout petit peu notre rapport au monde de manière générale en mettant de côté le rapport au résultat, le rapport à la victoire, pour se focaliser sur est-ce que j'ai tout fait, tout ce qui était en mon pouvoir pour pouvoir faire ce que je suis en train de faire du mieux possible. Ça sera tout pour cet épisode. Quant à moi, je vous dis à la semaine prochaine. Prenez soin de vous. Ciao. Et c'est la fin de cet épisode de Cerveau Enrodage. Si tu souhaites devenir un acteur privilégié d'un des futurs épisodes, n'hésite pas à m'envoyer tes questions par mail à l'adresse cerveauenrodage.com. Et si après ça,

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    Cerveau Enrodage. C'est tout pour cette semaine. Quant à moi, je vous dis à la semaine prochaine. Prenez soin de vous.

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    Ciao !

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Est-ce que le plus important, c’est de gagner ?
Ou de tout faire pour gagner ?

Dans cet épisode, on prend le temps de s’arrêter sur une question qui paraît simple… mais qui dit tout de notre rapport à la performance, à l’échec, et à nous-mêmes.

À travers une expérience vécue avec des enfants dans un skatepark, on explore ce qui fait vraiment la valeur d’une victoire. Est-ce le podium ? Le regard des autres ? Ou la manière dont on s’est investi dans l’action ?

Je t’emmène dans un épisode entre terrain, réflexion et philosophie, pour réfléchir à ce que tu cherches vraiment dans le sport, à l’école, ou dans tes projets.

🔎 Et si le plus grand des résultats… c’était d’avoir tout donné ?
Et si la présence, l’engagement et la conscience dans l’action… étaient déjà une forme de victoire ?

Un épisode à écouter pour redonner du sens à la performance, et cultiver un regard plus juste — et plus motivant — sur ce que tu fais chaque jour.

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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    Si comme moi tu as été un champion du monde de l'entraînement, à qui on a souvent répété « fais attention » ou « concentre-toi » , mais que t'as jamais vraiment su ce que ça voulait dire de « se concentrer » ou de « faire attention » , ou si t'es un élève stressé à l'approche d'un examen qui entend souvent « ne stresse pas » ou « n'aie pas peur » , mais que tu ne sais pas vraiment ce que ça veut dire de ne pas être stressé ou de ne pas avoir peur, puisqu'après tout, ça a toujours fait partie de toi, alors tu l'auras remarqué, si on a tous été livrés avec le même cerveau, on n'est visiblement pas t... tous livrés avec le même tuto. Si tu te reconnais dans ce que je viens de dire, alors peut-être que ce podcast est fait pour toi. Cerveau en rodage, c'est un podcast dédié à la préparation mentale pour tous les curieux, désireux d'en connaître plus sur ce qu'il se passe entre nos deux oreilles. C'est un nouvel espace de discussion pour répondre à vos questions et aborder des outils simples pour qu'ensemble nous puissions sortir du rodage. Je m'appelle Florian Gobot, je suis préparateur mental et je te souhaite la bienvenue dans Cerveau en rodage.

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    Et bonjour et bienvenue dans cet épisode 7 de Cerveau Enrodage, épisode 7 dans lequel, comme tu l'auras lu dans le titre, on va faire un exercice philosophique aujourd'hui. Est-ce que le plus important pour toi c'est de gagner ou est-ce que le plus important pour toi c'est de tout faire pour gagner ? J'ai conscience que quand je prononce cette phrase, on pourrait avoir l'impression que c'est parfaitement la même chose, en fait, de vouloir gagner ou de vouloir tout faire pour gagner. Et en fait, non, c'est pas la même chose. Et on verra que, quand on s'intéresse à ce sujet-là... On ne s'intéresse même pas à notre rapport à l'enjeu ou à notre rapport à la victoire et tout ce qui va avec. On s'intéresse simplement à notre rapport aux activités que l'on fait au sens large. C'est-à-dire, est-ce que le plus important pour nous quand on fait quelque chose, c'est de tout faire pour bien faire quelque chose ? Ou est-ce que le plus important pour nous, c'est le résultat de l'action que je produis ? Et on pourrait être d'accord pour dire que l'un ne va pas sans l'autre. Oui, c'est totalement vrai. Et c'est d'autant plus vrai que si je priorise la manière, on va le voir, souvent je réalise de bien meilleures actions. Et que c'est peut-être un peu un non-sens de s'attacher à l'importance du résultat, même si c'est profondément contre nature. C'est un sujet qu'on aborde souvent en club, ce concept-là. Est-ce que le plus important pour toi, c'est de tout faire pour gagner ou est-ce que le plus important pour toi, c'est de gagner ? Parce que ça soulève beaucoup d'autres questions. La première autre question, la plus facile, la plus évidente, c'est justement ce rapport à l'enjeu. Je vous invite à le faire. Moi, je suis entraîneur dans un club de ski à côté de la préparation mentale et j'aime bien leur poser la question, qu'est-ce qui est le plus important pour vous, que ce soit à l'école ou que ce soit dans le sport, est-ce que le plus important pour vous, c'est la note que vous obtenez ou est-ce que le plus important pour vous, c'est la manière d'obtenir cette note ? Est-ce que ce qui a le plus de valeur à tes yeux, c'est de savoir travailler, c'est de savoir réviser, c'est de savoir comment tu vas faire pour être sûr de mettre la bonne réponse à chaque fois, ou est-ce que le plus important pour toi, c'est la note ? Quand tu poses cette question-là dans un club de 8 à 16 ans, la réponse la plus mise en avant par beaucoup de monde, sans aucune surprise, c'est la victoire. c'est que le plus important, c'est la note le plus important c'est le podium quoi qu'il arrive parce que le podium la note elle te permet d'obtenir plein de trucs, elle te permet d'obtenir de la reconnaissance de te faire des amis, de te faire des copains elle te permet d'acquérir un statut social, en plus de ça on va te dire que t'es bon, on va te dire que t'es fort, on va te dire que tu sais faire plein de choses, on va te valoriser grâce à cette note et en plus de ça c'est ce qu'on met en permanence en avant partout dans les journaux C'est-à-dire qu'on vient de vivre les JO, tu mets en avant tous les sportifs, tous les médaillés surtout. Et dans le quotidien, tu pratiques un sport parfois parce que quelqu'un t'a fait rêver dans ce sport-là. Quelqu'un t'a inspiré et t'a donné envie de t'inscrire. Donc c'est pour ça que collectivement, l'importance de la victoire est très ancrée. Ce qui compte pour nous, c'est de gagner. Point barre. Quoi qu'il arrive. Seulement si tu creuses un tout petit peu plus ce rapport à la victoire, tu vas tomber sur certains paradoxes. qui sont super intéressants à creuser. Le premier, c'est de se rendre compte que quelque part, si la victoire est super importante pour moi, plus je vais vouloir aller chercher cette victoire et plus je vais m'en éloigner. Nous, on a discuté de ça ces deux derniers hivers, encore une fois, dans le club dans lequel je travaille. Il y a vraiment ce rapport au fait que plus j'ai envie d'aller chercher le résultat. Parce que le résultat... Ils conditionnent ma place en sportitude, parce qu'ils conditionnent les sponsors que je pourrais avoir, parce qu'ils conditionnent mon statut social, parce qu'ils conditionnent plein de choses. Plus je veux aller le chercher... plus je fais des manches de merde. C'est quasi systématique. Il y a deux hivers, c'était ça. L'hiver dernier, c'était ça. Avec certains. C'est-à-dire que plus je m'attache à avoir un truc qui compte pour moi, plus je m'en éloigne. C'est quand même paradoxal. Et ils commencent à se rendre compte, du coup, une fois qu'ils ont constaté ça, qu'il y a deux manières de faire qui sont totalement différentes pour réaliser une même activité. C'est-à-dire qu'il y a un mode dans lequel Le plus important pour toi, encore une fois, ça va être de gagner. Ça va être d'obtenir le résultat que tu cherches. Et du coup, comme on vient de le dire, tu t'en éloignes. Tu t'en éloignes, pourquoi ? Parce que souvent tu te crispes, parce que tu te distrais, parce que tu ne fais pas attention aux bonnes choses. Et il y a un autre mode dans lequel le seul truc important pour toi, c'est de savoir comment il faut que tu fasses, dans quelles conditions il faut que tu te trouves. pour réaliser ton activité du mieux possible. Dans un cas, tu tournes ton attention sur l'enjeu et le poids de l'enjeu, et dans l'autre, tu le tournes sur toi, tes dispositions mentales et tes dispositions physiques et comment je vais créer du lien avec ma performance. On appelle ça, dans la vie de tous les jours, se concentrer. Ça paraît tout simple, mais c'est là que tu vois que c'est ultra technique. Et c'est là que tu vois que le rapport à la concentration que l'on a, souvent, il est trop flou, il est mal défini, et on ne saisit pas l'importance que ça a dans notre réussite du quotidien. Parce qu'on ne nous l'apprend pas, la grande majorité du temps. Et du coup, c'est super intéressant d'aller creuser un petit peu ce sujet-là avec des jeunes, tu vois. Pas en en discutant, mais en allant essayer de créer des expériences. Par exemple, moi j'en ai créé une. J'étais assez fier de cette expérience-là l'année dernière avec des tout-petits. Ils avaient 8-10 ans et on a essayé de comprendre cette histoire-là, cette notion-là. Le fait que plus je veux quelque chose, plus je peux m'en éloigner. Ce n'est pas parce que je cherche à gagner une course que je vais être forcément performant dans ma course. Pour ça, on est allé dans un bowl. Alors un bowl, tous ceux qui sont familiers avec les univers des skateparks vont connaître. Je pense que ceux qui sont moins familiers avec les skateparks ne vont pas savoir de quoi je parle. Un bowl, c'est une piscine creusée dans laquelle il n'y a pas d'eau et il n'y a pas d'angle à 90° parce que tu peux évoluer dedans en roller ou en skateboard, en ce que tu veux. Du coup, ce qui est super intéressant quand tu es à pied dedans, c'est d'essayer de faire escalader aux petits les parois un petit peu inclinées. Ça fait un exercice style mur des champions dans Ninja Warrior. Ils ont un mur d'1m90 à escalader. Eux, ils sont tout petits, et du coup, s'ils veulent y arriver, il faut vraiment qu'ils soient investis dans ce qu'ils font. Et du coup, avec les petits là, on a fait un premier contexte, une première mise en situation dans laquelle le seul but, c'était la guerre intersidérale. C'est-à-dire qu'ils avaient une zone délimitée dans laquelle ils devaient courir, ils partaient deux par deux, et celui qui gagnait la course, c'est celui qui sortait du bol, c'est celui qui arrivait à escalader la paroi. Personne n'y est arrivé. Personne n'y est arrivé, comme je vous l'ai dit, parce que... j'avais quand même un peu bien mené mon affaire, c'est-à-dire que j'avais choisi un mur suffisamment haut pour que ça soit faisable pour eux, mais que ce soit pas faisable s'ils faisaient pas les choses dans l'ordre. Et de la même manière, j'ai mis le départ un tout petit peu loin pour faire en sorte que s'ils gèrent mal leur course, ils arrivent pas à arriver au sommet. Et du coup, dans le cadre de la compétition, là, personne n'y est arrivé. Pour eux, à ce moment-là, la situation, elle était juste trop dure. Elle était juste trop dure. Elle était juste pas possible parce qu'ils étaient trop petits, que le mur était trop haut, et ils étaient un petit peu frustrés de ce truc-là. Le but, c'est de gagner la course. Pour gagner la course, il faut que j'arrive en haut, mais je franchis pas la ligne. Et je franchis pas la ligne parce que le mur, il est trop haut et que c'est trop difficile. Et ils ont pas ce recul de se dire, ok, comment il faut que je fasse pour grimper ? Du coup, on a arrêté les confrontations et on est passé à essayer d'escalader ce mur un par un. Ce qui est super étonnant, c'est que dans le contexte de compétition, en fait, ils ne pouvaient pas réussir à aller en haut du mur parce que stratégiquement, ils étaient mauvais. C'est-à-dire qu'ils partaient à bloc et au moment où il aurait fallu qu'ils accélèrent pour leur permettre de franchir la ligne d'arrivée, ils perdaient un petit peu en vitesse et donc ça ne leur permettait pas de sauter suffisamment en haut pour attraper le sommet du mur. Sauf que ça, je ne leur ai pas dit. Ils l'ont découvert tout seul. dans la deuxième mise en situation. Je leur ai rien dit, je leur ai juste dit, le but c'est de sortir, vous avez autant d'essais que vous voulez, on s'encourage tous, et en 2-3 essais, tout le monde sortait du bôle. Super facilement. Du coup, on a continué, et on s'est dit, maintenant, ce qui va être intéressant, c'est que vous m'expliquez comment vous faites pour faire bien. Parce que vous êtes passé de ne pas y arriver à y arriver, donc comment vous faites pour y arriver maintenant ? Et là, tu t'aperçois qu'ils ont 8-10 ans, et qu'au final ils ont un rapport à la tension et à la concentration qui peut être super développé. Parce qu'ils se rendent compte que, comme on l'a dit juste avant, pour réussir à escalader le ball, il ne faut pas que je parte trop vite, parce que le moment où il faut que je courre le plus vite, c'est le moment où ça devient le plus raide. Et c'est ça qui me permet de sauter suffisamment haut. Le deuxième truc important c'est qu'il faut que je regarde où j'ai envie d'aller, parce que si je regarde en face de moi alors que la ligne d'arrivée est au-dessus de moi, en fait ça ne marche pas. Le troisième truc important, c'est la coordination. C'est que j'arrive à attraper le mur en haut. C'est ça qui est important. C'est-à-dire qu'avec leur mot à eux, à 8-10 ans, ils sont capables de dire les étapes par lesquelles il faut qu'ils passent pour pouvoir réussir à faire l'activité. Et en faisant ça, ce qui est super intéressant aussi, c'est qu'ils développent un autre truc qu'ils n'ont pas pris, c'est de la confiance. C'est-à-dire que moi, jusqu'à maintenant, à aucun moment je leur ai expliqué comment il faut les faire pour escalader le mur. je les ai laissés chercher leur solution par eux-mêmes. Ils ont trouvé ça tout seuls, et quand tu leur dis « Waouh, c'est trop bien ce que tu fais » , et que lui, il t'explique ce qu'il vient de faire, ben, il vient de comprendre qu'il sait faire des trucs. Donc, il crée une confiance qui n'a pas vraiment de prix à ce moment-là. Et du coup, on a fait une troisième mise en situation, dans laquelle le but, c'était de refaire la course. Et ce qui était super intéressant, c'est que, du coup, quand on a refait des confrontations, certains arrivaient premiers, certains arrivaient deuxième, certains n'arrivaient plus à monter, mais à ce moment-là, ils étaient capables d'identifier pourquoi ils avaient raté. C'est-à-dire qu'ils étaient capables de dire, j'ai raté parce que je commence à avoir un tout petit peu de fatigue, et du coup je n'arrive pas à aller suffisamment vite à l'endroit où c'est raide pour me permettre de sauter et d'attraper le mur. J'ai raté parce que je sentais que j'étais premier et que je pouvais gagner, et du coup je me suis précipité, et comme je me suis précipité, j'ai mal sauté. ils arrivaient à faire une relation de cause à effet de l'attribution causale à 8-10 ans. Et moi, là-dedans, je n'ai rien fait du tout. C'est-à-dire que je leur ai proposé un contexte, une situation dans laquelle on allait expérimenter ce truc-là, mais je ne leur ai pas expliqué à aucun moment comment il fallait qu'ils sortent du mur, ou je ne leur ai pas donné une justification sur le fait de pourquoi ils avaient raté ce qu'ils avaient entrepris. Le seul truc que j'ai fait, c'est de leur poser des questions simples. La première question, c'était... Comment tu as fait pour réussir à sortir du ball ? Et la deuxième, c'est qu'est-ce qui fait que tu n'as pas gagné ou qu'est-ce qui fait que tu as gagné ? Et eux, à chaque fois, avaient la réponse. Est-ce que c'est pour ça qu'ils ont réussi à le faire sur les skis en intégré plus tard dans l'hiver ? La réponse est non. Ils n'ont pas réussi à le faire à chaque fois. Puisqu'encore une fois, ils sont petits d'une part, tu as un rapport aux émotions qui est particulier, tu as un rapport au stress qui est particulier. Mais de temps en temps, tu leur mets une petite piqûre de rappel comme ça. pour leur expliquer que le plus important en fait, c'est peut-être pas de gagner. Peut-être que si je veux gagner, le plus important pour moi dans la situation, c'est de m'occuper de ce qu'il faut que je fasse pour pouvoir le faire du mieux possible. Comment je prépare mon corps et ma tête pour qu'elle soit dans les meilleures dispositions possibles pour faire ce que j'ai envie de réaliser. Et donc ils se sont aperçus que le plus important au final, c'était peut-être... pas de gagner, que le plus important au final, c'était de savoir comment il faut que je fasse pour que je réalise l'activité du mieux possible. Et là, il y a une seconde notion qu'il est important de comprendre et qu'on prend trop peu en considération, c'est d'où est-ce qu'on tire de la satisfaction quand on réalise une activité ? Est-ce qu'on a de la satisfaction en réussissant par le résultat ? Parce qu'on gagne ? Ou est-ce qu'on tire de la satisfaction par l'investissement qu'on met dans l'activité ? Pour la faire très simple, est-ce que tu préfères gagner une compétition, gagner un match, quelle que soit la discipline, contre un adversaire que tu sais plus faible et pour lequel tu n'as pas besoin de te concentrer plus que ça, tu n'as pas besoin de t'investir plus que ça ? Ou est-ce que tu préfères perdre un match contre quelqu'un de plus fort mais compte lequel tu t'es tellement investi dans ce que t'as fait que t'as pas l'impression de pouvoir faire mieux. Je pense que moi, en tout cas, à titre personnel, je tirerais vachement plus de satisfaction du deuxième cas de figure que du premier. Même si pour plein de raisons, notamment une faible estime de soi et plein de choses, on pourrait privilégier faire face à des adversaires plus faibles, contre lesquels on est sûr de gagner, pour préserver un petit peu notre niveau d'estime personnel. Mais... Ce qui nous passionne le plus, ce qui fait qu'on s'investit dans une activité, c'est ce lien qu'on arrive à créer, c'est les solutions qu'on trouve, c'est cet état dans lequel on passe quand on est en train de faire quelque chose. Ces fameux états de flot, la fameuse zone, c'est ça qui nous fait vivre des émotions et qui participe à obtenir des résultats incroyables. Il n'y a rien de plus frustrant que de sentir qu'on perd ce lien, perdre une course ou de faire une contre-performance en ayant en arrière-pensée ce truc de « Putain, mais en fait, je sais que je pouvais vachement mieux faire que ce que je viens de faire là. » « Ok, qu'est-ce qui te prouve ça ? » « Ben, qu'est-ce qui me prouve ça, c'est que j'étais un petit peu ailleurs. » J'ai pensé à ça, j'ai pensé à ça, ça m'a distrait, j'étais un peu à côté de mes pompes, j'étais tendu, j'ai oublié de respirer, et j'ai perdu le fil de ce que j'étais en train de faire. Alors que si tu perds, mais que t'as gardé ce fil tout le temps, que t'as eu le sentiment de tout faire pour, est-ce que t'as perdu dans les faits ? Je suis même pas sûr. Et ça on l'oublie malheureusement trop souvent. Pourquoi ? Parce qu'encore une fois on valorise énormément le résultat d'une part, Et que du coup, parce qu'on valorise le résultat, on oublie de valoriser toutes ces petites étapes-là. Et est-ce que, si on pousse la réflexion encore un tout petit peu plus loin, est-ce que le monde du sport, il est fait pour mettre en avant des résultats ? J'en suis pas intimement persuadé. Est-ce qu'on célèbre les mecs qui gagnent ? La réponse est oui, mais est-ce que le monde sportif, dans sa globalité, il est fait pour que le plus important pour nous, ce soit de gagner ? J'en suis pas sûr. Est-ce que le monde sportif, il est fait, en revanche, autour du concept de remise en question permanente ? Là, oui, j'en suis un tout petit peu plus persuadé. C'est-à-dire que, quel que soit le sport que tu vas pratiquer, il va y avoir des niveaux à franchir, des divisions à gravir, un classement dans lequel tu dois progresser, et le concept, c'est qu'à chaque fois, tu perdes de nouveau. C'est-à-dire qu'en ce moment, il y a Roland Garros, et bien, dans l'univers du tennis... Alors je ne suis pas un spécialiste du classement au tennis, je suis désolé, mais pour en avoir discuté avec un certain nombre de tennismans, globalement, le but c'est de se dire je progresse en classement et plus je progresse, plus je tombe sur des joueurs forts. Et donc du coup, plus je tombe sur des joueurs forts, plus je vais passer de gagner dans la division impérieure à perdre contre des joueurs plus forts que moi. Et parce que je perds, je vais remettre en question mon rapport à mon activité, je vais travailler différemment. Je vais comprendre des choses de manière différente, je vais travailler mes gestes qui va me permettre de gagner. C'est ça l'essence du sport. Et ça on l'oublie, trop souvent. Parce que, encore une fois, le but c'est de gagner, le but c'est d'avoir des résultats. Donc est-ce que le rapport à la victoire et le fait de sacraliser autant le résultat, il a vraiment du sens pour 99,9% des sportifs ? Je suis pas sûr. dire que le seul Pour qui gagner c'est fondamentalement important, c'est le sportif de haut niveau qui vide son activité, où pour lui oui, il y a un rapport qui est délicat parce que si je perds, je perds des ronds en fait. C'est-à-dire que dans le tennis là encore une fois, un joueur de tennis professionnel quand il perd, il perd des sous factuellement. Parce que la plupart du temps quand même un joueur de tennis pro il paye tout. Il paye son staff, il paye son entraîneur, il paye son kiné, il paye les déplacements, il paye la bouffe de tout le monde, il paye l'hébergement de tout le monde. Et du coup, si tu franchis pas un certain nombre de tours pour rentrer dans tes frais, bah en fait, oui, tu perds et t'as cette composante-là qui est encore plus complexe à gérer. Mais pour tout le reste, et encore plus pour des jeunes sportifs qui sont dans un lycée, qui sont dans un pôle espoir, pour des petits qui commencent à travailler leur activité, Où est-ce que c'est le plus important de mettre le curseur dans le quotidien ? C'est sur ta manière de créer du lien avec l'activité que tu es en train de réaliser. Et de montrer que parce que je sais créer du lien, parce que je sais me mettre dans des dispositions toutes particulières qui font que j'y arrive, en fait le résultat il viendra. Tous les grands sportifs qu'on admire tous, Nadal, Joko, tout ça, ils mettent tous sans exception en avant ce rapport à l'activité très particulier là. Nadal, il y a quelques années, ça devait être 2011-2012, le mec perd contre Djokovic, et je crois que c'est la 5e ou 6e fois qu'il perd contre Djoko à ce moment-là, et là il perd en finale de l'Open d'Australie. C'était le match le plus long, je crois, de l'histoire des finales en ATP. Et le mec il dit, ben malgré la défaite, en fait je suis fier de moi. Je suis fier de moi parce que je pense qu'aujourd'hui je pouvais pas faire beaucoup plus, et parce que je pense que je suis... dans la bonne direction pour pouvoir le battre à nouveau. Vous avez vu cette forme de détachement du résultat qui est incroyable ? J'ai perdu, mais ce n'est pas grave parce que j'ai fait tout ce que je pouvais et parce qu'aujourd'hui j'ai compris que je pouvais faire des trucs pour m'améliorer et pour me permettre de le battre la prochaine fois. Je vous invite également à aller écouter un podcast de Michaela Chiffrin. Le podcast s'appelle Finding Mastery, alors c'est en anglais pour le coup. Et Michaela Chiffrin, elle t'explique que la plus belle leçon, celle qui l'a libéré le plus dans toute sa carrière, c'est de comprendre que le plus important, ce n'était pas le résultat. C'est de comprendre que le plus important, c'est d'avoir la conviction que je peux faire le travail qu'il faut pour avoir le niveau qui va me permettre de pouvoir jouer devant. Mais gagner ou perdre, je m'en fous. Et je m'en fous pour la simple et bonne raison que ça ne dépend pas de moi. Je peux très bien ne plus gagner du tout, ce n'est pas ce qui va m'occuper le plus l'esprit. Ce qui va m'occuper le plus l'esprit, c'est comment je vais faire pour mieux travailler, pour me permettre de gagner à nouveau. Ce qui nous fait revenir sur notre question, est-ce que tu préfères tout faire pour gagner ou est-ce que tu préfères gagner ? On revient sur le fait que le plus important pour nous, c'est de tout faire pour gagner quelque part. Parce que c'est ce qui va nous permettre de conditionner une certaine forme de résultat. Et au-delà du résultat que ça va nous permettre d'obtenir, ça va surtout nous permettre d'enrichir nos expériences. Quand tu es naturellement curieux de ce que tu fais, et quand quelle que soit l'activité que tu mènes, le seul truc qui t'occupe l'esprit, c'est de savoir comment il faut que tu poses ton attention sur ce que tu es en train de faire, et ce que doit faire ton corps pour bien réaliser l'action que tu es en train de mener. tu t'aperçois que tu fais face à une activité qui est vachement plus riche que ce que tu pensais. Vous pourrez essayer, la prochaine fois que vous allez courir, la prochaine fois que vous allez faire du vélo, dans toutes vos activités de votre quotidien, il y a un milliard de façons différentes de poser notre attention sur une même activité. Et en fonction de comment je pose mon attention, en fonction de comment mon corps est éveillé, en fonction de ma manière de réaliser le mouvement, je change le résultat. Et du coup, ça enrichit vachement plus notre expérience. Et ça crée un lien vachement plus profond avec ce que je suis en train de faire. Et dans les circonstances dans lesquelles je fais quelque chose qui me plaît vraiment, tout ce qui pourrait ressembler à des états de flot, je m'en approche vachement plus vite. Si ce qui m'occupe, moi, c'est ce que je dois faire et ce que je dois mettre en place, pour là maintenant faire le geste que je veux faire du mieux possible. C'est cette condition-là qui est super importante. Et qu'encore une fois, on perd trop souvent de vue. Et c'est même pas un rapport au sport encore une fois, mais c'est un rapport au monde de manière générale. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a le choix ou d'être le prisonnier de notre circuit de la récompense qui va entre guillemets nous guider de récompense en récompense sans vraiment avoir de sens à ce qu'on fait. à pourquoi on le fait ou à comment on le fait, où on peut choisir de s'investir pleinement dans toutes les petites activités qu'on réalise tous les jours pour enrichir notre expérience, pour enrichir notre connaissance de notre fonctionnement et pour comprendre ce qu'il faut qu'on arrive à faire, comment il faut qu'on arrive à le faire pour obtenir le résultat qu'on a envie d'obtenir. Et je pense que c'est une vie profondément plus équilibrée et profondément plus stimulante. Et en plus, Pour le faire, il n'y a pas besoin d'avoir aucune méthode, aucune technique miracle ou secrète. Le seul truc qu'il nous faut, c'est de la curiosité et c'est d'avoir la patience d'observer nos mécanismes de fonctionnement. Pour savoir ce qui se passe chez moi quand je me distrais, pour savoir ce qui se passe chez moi quand je quitte ces états-là, pour savoir ce qui se passe chez moi quand je suis ultra concentré, quand je suis ultra investi, pour savoir quelles sont les perceptions qui sont les plus importantes pour moi. C'est tout ça qui est super important. Et c'est ce qui conclura ce podcast d'ailleurs. Qu'on change un tout petit peu notre rapport au monde de manière générale en mettant de côté le rapport au résultat, le rapport à la victoire, pour se focaliser sur est-ce que j'ai tout fait, tout ce qui était en mon pouvoir pour pouvoir faire ce que je suis en train de faire du mieux possible. Ça sera tout pour cet épisode. Quant à moi, je vous dis à la semaine prochaine. Prenez soin de vous. Ciao. Et c'est la fin de cet épisode de Cerveau Enrodage. Si tu souhaites devenir un acteur privilégié d'un des futurs épisodes, n'hésite pas à m'envoyer tes questions par mail à l'adresse cerveauenrodage.com. 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Est-ce que le plus important, c’est de gagner ?
Ou de tout faire pour gagner ?

Dans cet épisode, on prend le temps de s’arrêter sur une question qui paraît simple… mais qui dit tout de notre rapport à la performance, à l’échec, et à nous-mêmes.

À travers une expérience vécue avec des enfants dans un skatepark, on explore ce qui fait vraiment la valeur d’une victoire. Est-ce le podium ? Le regard des autres ? Ou la manière dont on s’est investi dans l’action ?

Je t’emmène dans un épisode entre terrain, réflexion et philosophie, pour réfléchir à ce que tu cherches vraiment dans le sport, à l’école, ou dans tes projets.

🔎 Et si le plus grand des résultats… c’était d’avoir tout donné ?
Et si la présence, l’engagement et la conscience dans l’action… étaient déjà une forme de victoire ?

Un épisode à écouter pour redonner du sens à la performance, et cultiver un regard plus juste — et plus motivant — sur ce que tu fais chaque jour.

🎙️ Bonne écoute


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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    Si comme moi tu as été un champion du monde de l'entraînement, à qui on a souvent répété « fais attention » ou « concentre-toi » , mais que t'as jamais vraiment su ce que ça voulait dire de « se concentrer » ou de « faire attention » , ou si t'es un élève stressé à l'approche d'un examen qui entend souvent « ne stresse pas » ou « n'aie pas peur » , mais que tu ne sais pas vraiment ce que ça veut dire de ne pas être stressé ou de ne pas avoir peur, puisqu'après tout, ça a toujours fait partie de toi, alors tu l'auras remarqué, si on a tous été livrés avec le même cerveau, on n'est visiblement pas t... tous livrés avec le même tuto. Si tu te reconnais dans ce que je viens de dire, alors peut-être que ce podcast est fait pour toi. Cerveau en rodage, c'est un podcast dédié à la préparation mentale pour tous les curieux, désireux d'en connaître plus sur ce qu'il se passe entre nos deux oreilles. C'est un nouvel espace de discussion pour répondre à vos questions et aborder des outils simples pour qu'ensemble nous puissions sortir du rodage. Je m'appelle Florian Gobot, je suis préparateur mental et je te souhaite la bienvenue dans Cerveau en rodage.

  • Speaker #1

    Et bonjour et bienvenue dans cet épisode 7 de Cerveau Enrodage, épisode 7 dans lequel, comme tu l'auras lu dans le titre, on va faire un exercice philosophique aujourd'hui. Est-ce que le plus important pour toi c'est de gagner ou est-ce que le plus important pour toi c'est de tout faire pour gagner ? J'ai conscience que quand je prononce cette phrase, on pourrait avoir l'impression que c'est parfaitement la même chose, en fait, de vouloir gagner ou de vouloir tout faire pour gagner. Et en fait, non, c'est pas la même chose. Et on verra que, quand on s'intéresse à ce sujet-là... On ne s'intéresse même pas à notre rapport à l'enjeu ou à notre rapport à la victoire et tout ce qui va avec. On s'intéresse simplement à notre rapport aux activités que l'on fait au sens large. C'est-à-dire, est-ce que le plus important pour nous quand on fait quelque chose, c'est de tout faire pour bien faire quelque chose ? Ou est-ce que le plus important pour nous, c'est le résultat de l'action que je produis ? Et on pourrait être d'accord pour dire que l'un ne va pas sans l'autre. Oui, c'est totalement vrai. Et c'est d'autant plus vrai que si je priorise la manière, on va le voir, souvent je réalise de bien meilleures actions. Et que c'est peut-être un peu un non-sens de s'attacher à l'importance du résultat, même si c'est profondément contre nature. C'est un sujet qu'on aborde souvent en club, ce concept-là. Est-ce que le plus important pour toi, c'est de tout faire pour gagner ou est-ce que le plus important pour toi, c'est de gagner ? Parce que ça soulève beaucoup d'autres questions. La première autre question, la plus facile, la plus évidente, c'est justement ce rapport à l'enjeu. Je vous invite à le faire. Moi, je suis entraîneur dans un club de ski à côté de la préparation mentale et j'aime bien leur poser la question, qu'est-ce qui est le plus important pour vous, que ce soit à l'école ou que ce soit dans le sport, est-ce que le plus important pour vous, c'est la note que vous obtenez ou est-ce que le plus important pour vous, c'est la manière d'obtenir cette note ? Est-ce que ce qui a le plus de valeur à tes yeux, c'est de savoir travailler, c'est de savoir réviser, c'est de savoir comment tu vas faire pour être sûr de mettre la bonne réponse à chaque fois, ou est-ce que le plus important pour toi, c'est la note ? Quand tu poses cette question-là dans un club de 8 à 16 ans, la réponse la plus mise en avant par beaucoup de monde, sans aucune surprise, c'est la victoire. c'est que le plus important, c'est la note le plus important c'est le podium quoi qu'il arrive parce que le podium la note elle te permet d'obtenir plein de trucs, elle te permet d'obtenir de la reconnaissance de te faire des amis, de te faire des copains elle te permet d'acquérir un statut social, en plus de ça on va te dire que t'es bon, on va te dire que t'es fort, on va te dire que tu sais faire plein de choses, on va te valoriser grâce à cette note et en plus de ça c'est ce qu'on met en permanence en avant partout dans les journaux C'est-à-dire qu'on vient de vivre les JO, tu mets en avant tous les sportifs, tous les médaillés surtout. Et dans le quotidien, tu pratiques un sport parfois parce que quelqu'un t'a fait rêver dans ce sport-là. Quelqu'un t'a inspiré et t'a donné envie de t'inscrire. Donc c'est pour ça que collectivement, l'importance de la victoire est très ancrée. Ce qui compte pour nous, c'est de gagner. Point barre. Quoi qu'il arrive. Seulement si tu creuses un tout petit peu plus ce rapport à la victoire, tu vas tomber sur certains paradoxes. qui sont super intéressants à creuser. Le premier, c'est de se rendre compte que quelque part, si la victoire est super importante pour moi, plus je vais vouloir aller chercher cette victoire et plus je vais m'en éloigner. Nous, on a discuté de ça ces deux derniers hivers, encore une fois, dans le club dans lequel je travaille. Il y a vraiment ce rapport au fait que plus j'ai envie d'aller chercher le résultat. Parce que le résultat... Ils conditionnent ma place en sportitude, parce qu'ils conditionnent les sponsors que je pourrais avoir, parce qu'ils conditionnent mon statut social, parce qu'ils conditionnent plein de choses. Plus je veux aller le chercher... plus je fais des manches de merde. C'est quasi systématique. Il y a deux hivers, c'était ça. L'hiver dernier, c'était ça. Avec certains. C'est-à-dire que plus je m'attache à avoir un truc qui compte pour moi, plus je m'en éloigne. C'est quand même paradoxal. Et ils commencent à se rendre compte, du coup, une fois qu'ils ont constaté ça, qu'il y a deux manières de faire qui sont totalement différentes pour réaliser une même activité. C'est-à-dire qu'il y a un mode dans lequel Le plus important pour toi, encore une fois, ça va être de gagner. Ça va être d'obtenir le résultat que tu cherches. Et du coup, comme on vient de le dire, tu t'en éloignes. Tu t'en éloignes, pourquoi ? Parce que souvent tu te crispes, parce que tu te distrais, parce que tu ne fais pas attention aux bonnes choses. Et il y a un autre mode dans lequel le seul truc important pour toi, c'est de savoir comment il faut que tu fasses, dans quelles conditions il faut que tu te trouves. pour réaliser ton activité du mieux possible. Dans un cas, tu tournes ton attention sur l'enjeu et le poids de l'enjeu, et dans l'autre, tu le tournes sur toi, tes dispositions mentales et tes dispositions physiques et comment je vais créer du lien avec ma performance. On appelle ça, dans la vie de tous les jours, se concentrer. Ça paraît tout simple, mais c'est là que tu vois que c'est ultra technique. Et c'est là que tu vois que le rapport à la concentration que l'on a, souvent, il est trop flou, il est mal défini, et on ne saisit pas l'importance que ça a dans notre réussite du quotidien. Parce qu'on ne nous l'apprend pas, la grande majorité du temps. Et du coup, c'est super intéressant d'aller creuser un petit peu ce sujet-là avec des jeunes, tu vois. Pas en en discutant, mais en allant essayer de créer des expériences. Par exemple, moi j'en ai créé une. J'étais assez fier de cette expérience-là l'année dernière avec des tout-petits. Ils avaient 8-10 ans et on a essayé de comprendre cette histoire-là, cette notion-là. Le fait que plus je veux quelque chose, plus je peux m'en éloigner. Ce n'est pas parce que je cherche à gagner une course que je vais être forcément performant dans ma course. Pour ça, on est allé dans un bowl. Alors un bowl, tous ceux qui sont familiers avec les univers des skateparks vont connaître. Je pense que ceux qui sont moins familiers avec les skateparks ne vont pas savoir de quoi je parle. Un bowl, c'est une piscine creusée dans laquelle il n'y a pas d'eau et il n'y a pas d'angle à 90° parce que tu peux évoluer dedans en roller ou en skateboard, en ce que tu veux. Du coup, ce qui est super intéressant quand tu es à pied dedans, c'est d'essayer de faire escalader aux petits les parois un petit peu inclinées. Ça fait un exercice style mur des champions dans Ninja Warrior. Ils ont un mur d'1m90 à escalader. Eux, ils sont tout petits, et du coup, s'ils veulent y arriver, il faut vraiment qu'ils soient investis dans ce qu'ils font. Et du coup, avec les petits là, on a fait un premier contexte, une première mise en situation dans laquelle le seul but, c'était la guerre intersidérale. C'est-à-dire qu'ils avaient une zone délimitée dans laquelle ils devaient courir, ils partaient deux par deux, et celui qui gagnait la course, c'est celui qui sortait du bol, c'est celui qui arrivait à escalader la paroi. Personne n'y est arrivé. Personne n'y est arrivé, comme je vous l'ai dit, parce que... j'avais quand même un peu bien mené mon affaire, c'est-à-dire que j'avais choisi un mur suffisamment haut pour que ça soit faisable pour eux, mais que ce soit pas faisable s'ils faisaient pas les choses dans l'ordre. Et de la même manière, j'ai mis le départ un tout petit peu loin pour faire en sorte que s'ils gèrent mal leur course, ils arrivent pas à arriver au sommet. Et du coup, dans le cadre de la compétition, là, personne n'y est arrivé. Pour eux, à ce moment-là, la situation, elle était juste trop dure. Elle était juste trop dure. Elle était juste pas possible parce qu'ils étaient trop petits, que le mur était trop haut, et ils étaient un petit peu frustrés de ce truc-là. Le but, c'est de gagner la course. Pour gagner la course, il faut que j'arrive en haut, mais je franchis pas la ligne. Et je franchis pas la ligne parce que le mur, il est trop haut et que c'est trop difficile. Et ils ont pas ce recul de se dire, ok, comment il faut que je fasse pour grimper ? Du coup, on a arrêté les confrontations et on est passé à essayer d'escalader ce mur un par un. Ce qui est super étonnant, c'est que dans le contexte de compétition, en fait, ils ne pouvaient pas réussir à aller en haut du mur parce que stratégiquement, ils étaient mauvais. C'est-à-dire qu'ils partaient à bloc et au moment où il aurait fallu qu'ils accélèrent pour leur permettre de franchir la ligne d'arrivée, ils perdaient un petit peu en vitesse et donc ça ne leur permettait pas de sauter suffisamment en haut pour attraper le sommet du mur. Sauf que ça, je ne leur ai pas dit. Ils l'ont découvert tout seul. dans la deuxième mise en situation. Je leur ai rien dit, je leur ai juste dit, le but c'est de sortir, vous avez autant d'essais que vous voulez, on s'encourage tous, et en 2-3 essais, tout le monde sortait du bôle. Super facilement. Du coup, on a continué, et on s'est dit, maintenant, ce qui va être intéressant, c'est que vous m'expliquez comment vous faites pour faire bien. Parce que vous êtes passé de ne pas y arriver à y arriver, donc comment vous faites pour y arriver maintenant ? Et là, tu t'aperçois qu'ils ont 8-10 ans, et qu'au final ils ont un rapport à la tension et à la concentration qui peut être super développé. Parce qu'ils se rendent compte que, comme on l'a dit juste avant, pour réussir à escalader le ball, il ne faut pas que je parte trop vite, parce que le moment où il faut que je courre le plus vite, c'est le moment où ça devient le plus raide. Et c'est ça qui me permet de sauter suffisamment haut. Le deuxième truc important c'est qu'il faut que je regarde où j'ai envie d'aller, parce que si je regarde en face de moi alors que la ligne d'arrivée est au-dessus de moi, en fait ça ne marche pas. Le troisième truc important, c'est la coordination. C'est que j'arrive à attraper le mur en haut. C'est ça qui est important. C'est-à-dire qu'avec leur mot à eux, à 8-10 ans, ils sont capables de dire les étapes par lesquelles il faut qu'ils passent pour pouvoir réussir à faire l'activité. Et en faisant ça, ce qui est super intéressant aussi, c'est qu'ils développent un autre truc qu'ils n'ont pas pris, c'est de la confiance. C'est-à-dire que moi, jusqu'à maintenant, à aucun moment je leur ai expliqué comment il faut les faire pour escalader le mur. je les ai laissés chercher leur solution par eux-mêmes. Ils ont trouvé ça tout seuls, et quand tu leur dis « Waouh, c'est trop bien ce que tu fais » , et que lui, il t'explique ce qu'il vient de faire, ben, il vient de comprendre qu'il sait faire des trucs. Donc, il crée une confiance qui n'a pas vraiment de prix à ce moment-là. Et du coup, on a fait une troisième mise en situation, dans laquelle le but, c'était de refaire la course. Et ce qui était super intéressant, c'est que, du coup, quand on a refait des confrontations, certains arrivaient premiers, certains arrivaient deuxième, certains n'arrivaient plus à monter, mais à ce moment-là, ils étaient capables d'identifier pourquoi ils avaient raté. C'est-à-dire qu'ils étaient capables de dire, j'ai raté parce que je commence à avoir un tout petit peu de fatigue, et du coup je n'arrive pas à aller suffisamment vite à l'endroit où c'est raide pour me permettre de sauter et d'attraper le mur. J'ai raté parce que je sentais que j'étais premier et que je pouvais gagner, et du coup je me suis précipité, et comme je me suis précipité, j'ai mal sauté. ils arrivaient à faire une relation de cause à effet de l'attribution causale à 8-10 ans. Et moi, là-dedans, je n'ai rien fait du tout. C'est-à-dire que je leur ai proposé un contexte, une situation dans laquelle on allait expérimenter ce truc-là, mais je ne leur ai pas expliqué à aucun moment comment il fallait qu'ils sortent du mur, ou je ne leur ai pas donné une justification sur le fait de pourquoi ils avaient raté ce qu'ils avaient entrepris. Le seul truc que j'ai fait, c'est de leur poser des questions simples. La première question, c'était... Comment tu as fait pour réussir à sortir du ball ? Et la deuxième, c'est qu'est-ce qui fait que tu n'as pas gagné ou qu'est-ce qui fait que tu as gagné ? Et eux, à chaque fois, avaient la réponse. Est-ce que c'est pour ça qu'ils ont réussi à le faire sur les skis en intégré plus tard dans l'hiver ? La réponse est non. Ils n'ont pas réussi à le faire à chaque fois. Puisqu'encore une fois, ils sont petits d'une part, tu as un rapport aux émotions qui est particulier, tu as un rapport au stress qui est particulier. Mais de temps en temps, tu leur mets une petite piqûre de rappel comme ça. pour leur expliquer que le plus important en fait, c'est peut-être pas de gagner. Peut-être que si je veux gagner, le plus important pour moi dans la situation, c'est de m'occuper de ce qu'il faut que je fasse pour pouvoir le faire du mieux possible. Comment je prépare mon corps et ma tête pour qu'elle soit dans les meilleures dispositions possibles pour faire ce que j'ai envie de réaliser. Et donc ils se sont aperçus que le plus important au final, c'était peut-être... pas de gagner, que le plus important au final, c'était de savoir comment il faut que je fasse pour que je réalise l'activité du mieux possible. Et là, il y a une seconde notion qu'il est important de comprendre et qu'on prend trop peu en considération, c'est d'où est-ce qu'on tire de la satisfaction quand on réalise une activité ? Est-ce qu'on a de la satisfaction en réussissant par le résultat ? Parce qu'on gagne ? Ou est-ce qu'on tire de la satisfaction par l'investissement qu'on met dans l'activité ? Pour la faire très simple, est-ce que tu préfères gagner une compétition, gagner un match, quelle que soit la discipline, contre un adversaire que tu sais plus faible et pour lequel tu n'as pas besoin de te concentrer plus que ça, tu n'as pas besoin de t'investir plus que ça ? Ou est-ce que tu préfères perdre un match contre quelqu'un de plus fort mais compte lequel tu t'es tellement investi dans ce que t'as fait que t'as pas l'impression de pouvoir faire mieux. Je pense que moi, en tout cas, à titre personnel, je tirerais vachement plus de satisfaction du deuxième cas de figure que du premier. Même si pour plein de raisons, notamment une faible estime de soi et plein de choses, on pourrait privilégier faire face à des adversaires plus faibles, contre lesquels on est sûr de gagner, pour préserver un petit peu notre niveau d'estime personnel. Mais... Ce qui nous passionne le plus, ce qui fait qu'on s'investit dans une activité, c'est ce lien qu'on arrive à créer, c'est les solutions qu'on trouve, c'est cet état dans lequel on passe quand on est en train de faire quelque chose. Ces fameux états de flot, la fameuse zone, c'est ça qui nous fait vivre des émotions et qui participe à obtenir des résultats incroyables. Il n'y a rien de plus frustrant que de sentir qu'on perd ce lien, perdre une course ou de faire une contre-performance en ayant en arrière-pensée ce truc de « Putain, mais en fait, je sais que je pouvais vachement mieux faire que ce que je viens de faire là. » « Ok, qu'est-ce qui te prouve ça ? » « Ben, qu'est-ce qui me prouve ça, c'est que j'étais un petit peu ailleurs. » J'ai pensé à ça, j'ai pensé à ça, ça m'a distrait, j'étais un peu à côté de mes pompes, j'étais tendu, j'ai oublié de respirer, et j'ai perdu le fil de ce que j'étais en train de faire. Alors que si tu perds, mais que t'as gardé ce fil tout le temps, que t'as eu le sentiment de tout faire pour, est-ce que t'as perdu dans les faits ? Je suis même pas sûr. Et ça on l'oublie malheureusement trop souvent. Pourquoi ? Parce qu'encore une fois on valorise énormément le résultat d'une part, Et que du coup, parce qu'on valorise le résultat, on oublie de valoriser toutes ces petites étapes-là. Et est-ce que, si on pousse la réflexion encore un tout petit peu plus loin, est-ce que le monde du sport, il est fait pour mettre en avant des résultats ? J'en suis pas intimement persuadé. Est-ce qu'on célèbre les mecs qui gagnent ? La réponse est oui, mais est-ce que le monde sportif, dans sa globalité, il est fait pour que le plus important pour nous, ce soit de gagner ? J'en suis pas sûr. Est-ce que le monde sportif, il est fait, en revanche, autour du concept de remise en question permanente ? Là, oui, j'en suis un tout petit peu plus persuadé. C'est-à-dire que, quel que soit le sport que tu vas pratiquer, il va y avoir des niveaux à franchir, des divisions à gravir, un classement dans lequel tu dois progresser, et le concept, c'est qu'à chaque fois, tu perdes de nouveau. C'est-à-dire qu'en ce moment, il y a Roland Garros, et bien, dans l'univers du tennis... Alors je ne suis pas un spécialiste du classement au tennis, je suis désolé, mais pour en avoir discuté avec un certain nombre de tennismans, globalement, le but c'est de se dire je progresse en classement et plus je progresse, plus je tombe sur des joueurs forts. Et donc du coup, plus je tombe sur des joueurs forts, plus je vais passer de gagner dans la division impérieure à perdre contre des joueurs plus forts que moi. Et parce que je perds, je vais remettre en question mon rapport à mon activité, je vais travailler différemment. Je vais comprendre des choses de manière différente, je vais travailler mes gestes qui va me permettre de gagner. C'est ça l'essence du sport. Et ça on l'oublie, trop souvent. Parce que, encore une fois, le but c'est de gagner, le but c'est d'avoir des résultats. Donc est-ce que le rapport à la victoire et le fait de sacraliser autant le résultat, il a vraiment du sens pour 99,9% des sportifs ? Je suis pas sûr. dire que le seul Pour qui gagner c'est fondamentalement important, c'est le sportif de haut niveau qui vide son activité, où pour lui oui, il y a un rapport qui est délicat parce que si je perds, je perds des ronds en fait. C'est-à-dire que dans le tennis là encore une fois, un joueur de tennis professionnel quand il perd, il perd des sous factuellement. Parce que la plupart du temps quand même un joueur de tennis pro il paye tout. Il paye son staff, il paye son entraîneur, il paye son kiné, il paye les déplacements, il paye la bouffe de tout le monde, il paye l'hébergement de tout le monde. Et du coup, si tu franchis pas un certain nombre de tours pour rentrer dans tes frais, bah en fait, oui, tu perds et t'as cette composante-là qui est encore plus complexe à gérer. Mais pour tout le reste, et encore plus pour des jeunes sportifs qui sont dans un lycée, qui sont dans un pôle espoir, pour des petits qui commencent à travailler leur activité, Où est-ce que c'est le plus important de mettre le curseur dans le quotidien ? C'est sur ta manière de créer du lien avec l'activité que tu es en train de réaliser. Et de montrer que parce que je sais créer du lien, parce que je sais me mettre dans des dispositions toutes particulières qui font que j'y arrive, en fait le résultat il viendra. Tous les grands sportifs qu'on admire tous, Nadal, Joko, tout ça, ils mettent tous sans exception en avant ce rapport à l'activité très particulier là. Nadal, il y a quelques années, ça devait être 2011-2012, le mec perd contre Djokovic, et je crois que c'est la 5e ou 6e fois qu'il perd contre Djoko à ce moment-là, et là il perd en finale de l'Open d'Australie. C'était le match le plus long, je crois, de l'histoire des finales en ATP. Et le mec il dit, ben malgré la défaite, en fait je suis fier de moi. Je suis fier de moi parce que je pense qu'aujourd'hui je pouvais pas faire beaucoup plus, et parce que je pense que je suis... dans la bonne direction pour pouvoir le battre à nouveau. Vous avez vu cette forme de détachement du résultat qui est incroyable ? J'ai perdu, mais ce n'est pas grave parce que j'ai fait tout ce que je pouvais et parce qu'aujourd'hui j'ai compris que je pouvais faire des trucs pour m'améliorer et pour me permettre de le battre la prochaine fois. Je vous invite également à aller écouter un podcast de Michaela Chiffrin. Le podcast s'appelle Finding Mastery, alors c'est en anglais pour le coup. Et Michaela Chiffrin, elle t'explique que la plus belle leçon, celle qui l'a libéré le plus dans toute sa carrière, c'est de comprendre que le plus important, ce n'était pas le résultat. C'est de comprendre que le plus important, c'est d'avoir la conviction que je peux faire le travail qu'il faut pour avoir le niveau qui va me permettre de pouvoir jouer devant. Mais gagner ou perdre, je m'en fous. Et je m'en fous pour la simple et bonne raison que ça ne dépend pas de moi. Je peux très bien ne plus gagner du tout, ce n'est pas ce qui va m'occuper le plus l'esprit. Ce qui va m'occuper le plus l'esprit, c'est comment je vais faire pour mieux travailler, pour me permettre de gagner à nouveau. Ce qui nous fait revenir sur notre question, est-ce que tu préfères tout faire pour gagner ou est-ce que tu préfères gagner ? On revient sur le fait que le plus important pour nous, c'est de tout faire pour gagner quelque part. Parce que c'est ce qui va nous permettre de conditionner une certaine forme de résultat. Et au-delà du résultat que ça va nous permettre d'obtenir, ça va surtout nous permettre d'enrichir nos expériences. Quand tu es naturellement curieux de ce que tu fais, et quand quelle que soit l'activité que tu mènes, le seul truc qui t'occupe l'esprit, c'est de savoir comment il faut que tu poses ton attention sur ce que tu es en train de faire, et ce que doit faire ton corps pour bien réaliser l'action que tu es en train de mener. tu t'aperçois que tu fais face à une activité qui est vachement plus riche que ce que tu pensais. Vous pourrez essayer, la prochaine fois que vous allez courir, la prochaine fois que vous allez faire du vélo, dans toutes vos activités de votre quotidien, il y a un milliard de façons différentes de poser notre attention sur une même activité. Et en fonction de comment je pose mon attention, en fonction de comment mon corps est éveillé, en fonction de ma manière de réaliser le mouvement, je change le résultat. Et du coup, ça enrichit vachement plus notre expérience. Et ça crée un lien vachement plus profond avec ce que je suis en train de faire. Et dans les circonstances dans lesquelles je fais quelque chose qui me plaît vraiment, tout ce qui pourrait ressembler à des états de flot, je m'en approche vachement plus vite. Si ce qui m'occupe, moi, c'est ce que je dois faire et ce que je dois mettre en place, pour là maintenant faire le geste que je veux faire du mieux possible. C'est cette condition-là qui est super importante. Et qu'encore une fois, on perd trop souvent de vue. Et c'est même pas un rapport au sport encore une fois, mais c'est un rapport au monde de manière générale. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a le choix ou d'être le prisonnier de notre circuit de la récompense qui va entre guillemets nous guider de récompense en récompense sans vraiment avoir de sens à ce qu'on fait. à pourquoi on le fait ou à comment on le fait, où on peut choisir de s'investir pleinement dans toutes les petites activités qu'on réalise tous les jours pour enrichir notre expérience, pour enrichir notre connaissance de notre fonctionnement et pour comprendre ce qu'il faut qu'on arrive à faire, comment il faut qu'on arrive à le faire pour obtenir le résultat qu'on a envie d'obtenir. Et je pense que c'est une vie profondément plus équilibrée et profondément plus stimulante. Et en plus, Pour le faire, il n'y a pas besoin d'avoir aucune méthode, aucune technique miracle ou secrète. Le seul truc qu'il nous faut, c'est de la curiosité et c'est d'avoir la patience d'observer nos mécanismes de fonctionnement. Pour savoir ce qui se passe chez moi quand je me distrais, pour savoir ce qui se passe chez moi quand je quitte ces états-là, pour savoir ce qui se passe chez moi quand je suis ultra concentré, quand je suis ultra investi, pour savoir quelles sont les perceptions qui sont les plus importantes pour moi. C'est tout ça qui est super important. Et c'est ce qui conclura ce podcast d'ailleurs. Qu'on change un tout petit peu notre rapport au monde de manière générale en mettant de côté le rapport au résultat, le rapport à la victoire, pour se focaliser sur est-ce que j'ai tout fait, tout ce qui était en mon pouvoir pour pouvoir faire ce que je suis en train de faire du mieux possible. Ça sera tout pour cet épisode. Quant à moi, je vous dis à la semaine prochaine. Prenez soin de vous. Ciao. Et c'est la fin de cet épisode de Cerveau Enrodage. Si tu souhaites devenir un acteur privilégié d'un des futurs épisodes, n'hésite pas à m'envoyer tes questions par mail à l'adresse cerveauenrodage.com. Et si après ça,

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    tu ne sais toujours pas quoi faire,

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    Cerveau Enrodage. C'est tout pour cette semaine. Quant à moi, je vous dis à la semaine prochaine. Prenez soin de vous.

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    Ciao !

Description

Est-ce que le plus important, c’est de gagner ?
Ou de tout faire pour gagner ?

Dans cet épisode, on prend le temps de s’arrêter sur une question qui paraît simple… mais qui dit tout de notre rapport à la performance, à l’échec, et à nous-mêmes.

À travers une expérience vécue avec des enfants dans un skatepark, on explore ce qui fait vraiment la valeur d’une victoire. Est-ce le podium ? Le regard des autres ? Ou la manière dont on s’est investi dans l’action ?

Je t’emmène dans un épisode entre terrain, réflexion et philosophie, pour réfléchir à ce que tu cherches vraiment dans le sport, à l’école, ou dans tes projets.

🔎 Et si le plus grand des résultats… c’était d’avoir tout donné ?
Et si la présence, l’engagement et la conscience dans l’action… étaient déjà une forme de victoire ?

Un épisode à écouter pour redonner du sens à la performance, et cultiver un regard plus juste — et plus motivant — sur ce que tu fais chaque jour.

🎙️ Bonne écoute


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Si comme moi tu as été un champion du monde de l'entraînement, à qui on a souvent répété « fais attention » ou « concentre-toi » , mais que t'as jamais vraiment su ce que ça voulait dire de « se concentrer » ou de « faire attention » , ou si t'es un élève stressé à l'approche d'un examen qui entend souvent « ne stresse pas » ou « n'aie pas peur » , mais que tu ne sais pas vraiment ce que ça veut dire de ne pas être stressé ou de ne pas avoir peur, puisqu'après tout, ça a toujours fait partie de toi, alors tu l'auras remarqué, si on a tous été livrés avec le même cerveau, on n'est visiblement pas t... tous livrés avec le même tuto. Si tu te reconnais dans ce que je viens de dire, alors peut-être que ce podcast est fait pour toi. Cerveau en rodage, c'est un podcast dédié à la préparation mentale pour tous les curieux, désireux d'en connaître plus sur ce qu'il se passe entre nos deux oreilles. C'est un nouvel espace de discussion pour répondre à vos questions et aborder des outils simples pour qu'ensemble nous puissions sortir du rodage. Je m'appelle Florian Gobot, je suis préparateur mental et je te souhaite la bienvenue dans Cerveau en rodage.

  • Speaker #1

    Et bonjour et bienvenue dans cet épisode 7 de Cerveau Enrodage, épisode 7 dans lequel, comme tu l'auras lu dans le titre, on va faire un exercice philosophique aujourd'hui. Est-ce que le plus important pour toi c'est de gagner ou est-ce que le plus important pour toi c'est de tout faire pour gagner ? J'ai conscience que quand je prononce cette phrase, on pourrait avoir l'impression que c'est parfaitement la même chose, en fait, de vouloir gagner ou de vouloir tout faire pour gagner. Et en fait, non, c'est pas la même chose. Et on verra que, quand on s'intéresse à ce sujet-là... On ne s'intéresse même pas à notre rapport à l'enjeu ou à notre rapport à la victoire et tout ce qui va avec. On s'intéresse simplement à notre rapport aux activités que l'on fait au sens large. C'est-à-dire, est-ce que le plus important pour nous quand on fait quelque chose, c'est de tout faire pour bien faire quelque chose ? Ou est-ce que le plus important pour nous, c'est le résultat de l'action que je produis ? Et on pourrait être d'accord pour dire que l'un ne va pas sans l'autre. Oui, c'est totalement vrai. Et c'est d'autant plus vrai que si je priorise la manière, on va le voir, souvent je réalise de bien meilleures actions. Et que c'est peut-être un peu un non-sens de s'attacher à l'importance du résultat, même si c'est profondément contre nature. C'est un sujet qu'on aborde souvent en club, ce concept-là. Est-ce que le plus important pour toi, c'est de tout faire pour gagner ou est-ce que le plus important pour toi, c'est de gagner ? Parce que ça soulève beaucoup d'autres questions. La première autre question, la plus facile, la plus évidente, c'est justement ce rapport à l'enjeu. Je vous invite à le faire. Moi, je suis entraîneur dans un club de ski à côté de la préparation mentale et j'aime bien leur poser la question, qu'est-ce qui est le plus important pour vous, que ce soit à l'école ou que ce soit dans le sport, est-ce que le plus important pour vous, c'est la note que vous obtenez ou est-ce que le plus important pour vous, c'est la manière d'obtenir cette note ? Est-ce que ce qui a le plus de valeur à tes yeux, c'est de savoir travailler, c'est de savoir réviser, c'est de savoir comment tu vas faire pour être sûr de mettre la bonne réponse à chaque fois, ou est-ce que le plus important pour toi, c'est la note ? Quand tu poses cette question-là dans un club de 8 à 16 ans, la réponse la plus mise en avant par beaucoup de monde, sans aucune surprise, c'est la victoire. c'est que le plus important, c'est la note le plus important c'est le podium quoi qu'il arrive parce que le podium la note elle te permet d'obtenir plein de trucs, elle te permet d'obtenir de la reconnaissance de te faire des amis, de te faire des copains elle te permet d'acquérir un statut social, en plus de ça on va te dire que t'es bon, on va te dire que t'es fort, on va te dire que tu sais faire plein de choses, on va te valoriser grâce à cette note et en plus de ça c'est ce qu'on met en permanence en avant partout dans les journaux C'est-à-dire qu'on vient de vivre les JO, tu mets en avant tous les sportifs, tous les médaillés surtout. Et dans le quotidien, tu pratiques un sport parfois parce que quelqu'un t'a fait rêver dans ce sport-là. Quelqu'un t'a inspiré et t'a donné envie de t'inscrire. Donc c'est pour ça que collectivement, l'importance de la victoire est très ancrée. Ce qui compte pour nous, c'est de gagner. Point barre. Quoi qu'il arrive. Seulement si tu creuses un tout petit peu plus ce rapport à la victoire, tu vas tomber sur certains paradoxes. qui sont super intéressants à creuser. Le premier, c'est de se rendre compte que quelque part, si la victoire est super importante pour moi, plus je vais vouloir aller chercher cette victoire et plus je vais m'en éloigner. Nous, on a discuté de ça ces deux derniers hivers, encore une fois, dans le club dans lequel je travaille. Il y a vraiment ce rapport au fait que plus j'ai envie d'aller chercher le résultat. Parce que le résultat... Ils conditionnent ma place en sportitude, parce qu'ils conditionnent les sponsors que je pourrais avoir, parce qu'ils conditionnent mon statut social, parce qu'ils conditionnent plein de choses. Plus je veux aller le chercher... plus je fais des manches de merde. C'est quasi systématique. Il y a deux hivers, c'était ça. L'hiver dernier, c'était ça. Avec certains. C'est-à-dire que plus je m'attache à avoir un truc qui compte pour moi, plus je m'en éloigne. C'est quand même paradoxal. Et ils commencent à se rendre compte, du coup, une fois qu'ils ont constaté ça, qu'il y a deux manières de faire qui sont totalement différentes pour réaliser une même activité. C'est-à-dire qu'il y a un mode dans lequel Le plus important pour toi, encore une fois, ça va être de gagner. Ça va être d'obtenir le résultat que tu cherches. Et du coup, comme on vient de le dire, tu t'en éloignes. Tu t'en éloignes, pourquoi ? Parce que souvent tu te crispes, parce que tu te distrais, parce que tu ne fais pas attention aux bonnes choses. Et il y a un autre mode dans lequel le seul truc important pour toi, c'est de savoir comment il faut que tu fasses, dans quelles conditions il faut que tu te trouves. pour réaliser ton activité du mieux possible. Dans un cas, tu tournes ton attention sur l'enjeu et le poids de l'enjeu, et dans l'autre, tu le tournes sur toi, tes dispositions mentales et tes dispositions physiques et comment je vais créer du lien avec ma performance. On appelle ça, dans la vie de tous les jours, se concentrer. Ça paraît tout simple, mais c'est là que tu vois que c'est ultra technique. Et c'est là que tu vois que le rapport à la concentration que l'on a, souvent, il est trop flou, il est mal défini, et on ne saisit pas l'importance que ça a dans notre réussite du quotidien. Parce qu'on ne nous l'apprend pas, la grande majorité du temps. Et du coup, c'est super intéressant d'aller creuser un petit peu ce sujet-là avec des jeunes, tu vois. Pas en en discutant, mais en allant essayer de créer des expériences. Par exemple, moi j'en ai créé une. J'étais assez fier de cette expérience-là l'année dernière avec des tout-petits. Ils avaient 8-10 ans et on a essayé de comprendre cette histoire-là, cette notion-là. Le fait que plus je veux quelque chose, plus je peux m'en éloigner. Ce n'est pas parce que je cherche à gagner une course que je vais être forcément performant dans ma course. Pour ça, on est allé dans un bowl. Alors un bowl, tous ceux qui sont familiers avec les univers des skateparks vont connaître. Je pense que ceux qui sont moins familiers avec les skateparks ne vont pas savoir de quoi je parle. Un bowl, c'est une piscine creusée dans laquelle il n'y a pas d'eau et il n'y a pas d'angle à 90° parce que tu peux évoluer dedans en roller ou en skateboard, en ce que tu veux. Du coup, ce qui est super intéressant quand tu es à pied dedans, c'est d'essayer de faire escalader aux petits les parois un petit peu inclinées. Ça fait un exercice style mur des champions dans Ninja Warrior. Ils ont un mur d'1m90 à escalader. Eux, ils sont tout petits, et du coup, s'ils veulent y arriver, il faut vraiment qu'ils soient investis dans ce qu'ils font. Et du coup, avec les petits là, on a fait un premier contexte, une première mise en situation dans laquelle le seul but, c'était la guerre intersidérale. C'est-à-dire qu'ils avaient une zone délimitée dans laquelle ils devaient courir, ils partaient deux par deux, et celui qui gagnait la course, c'est celui qui sortait du bol, c'est celui qui arrivait à escalader la paroi. Personne n'y est arrivé. Personne n'y est arrivé, comme je vous l'ai dit, parce que... j'avais quand même un peu bien mené mon affaire, c'est-à-dire que j'avais choisi un mur suffisamment haut pour que ça soit faisable pour eux, mais que ce soit pas faisable s'ils faisaient pas les choses dans l'ordre. Et de la même manière, j'ai mis le départ un tout petit peu loin pour faire en sorte que s'ils gèrent mal leur course, ils arrivent pas à arriver au sommet. Et du coup, dans le cadre de la compétition, là, personne n'y est arrivé. Pour eux, à ce moment-là, la situation, elle était juste trop dure. Elle était juste trop dure. Elle était juste pas possible parce qu'ils étaient trop petits, que le mur était trop haut, et ils étaient un petit peu frustrés de ce truc-là. Le but, c'est de gagner la course. Pour gagner la course, il faut que j'arrive en haut, mais je franchis pas la ligne. Et je franchis pas la ligne parce que le mur, il est trop haut et que c'est trop difficile. Et ils ont pas ce recul de se dire, ok, comment il faut que je fasse pour grimper ? Du coup, on a arrêté les confrontations et on est passé à essayer d'escalader ce mur un par un. Ce qui est super étonnant, c'est que dans le contexte de compétition, en fait, ils ne pouvaient pas réussir à aller en haut du mur parce que stratégiquement, ils étaient mauvais. C'est-à-dire qu'ils partaient à bloc et au moment où il aurait fallu qu'ils accélèrent pour leur permettre de franchir la ligne d'arrivée, ils perdaient un petit peu en vitesse et donc ça ne leur permettait pas de sauter suffisamment en haut pour attraper le sommet du mur. Sauf que ça, je ne leur ai pas dit. Ils l'ont découvert tout seul. dans la deuxième mise en situation. Je leur ai rien dit, je leur ai juste dit, le but c'est de sortir, vous avez autant d'essais que vous voulez, on s'encourage tous, et en 2-3 essais, tout le monde sortait du bôle. Super facilement. Du coup, on a continué, et on s'est dit, maintenant, ce qui va être intéressant, c'est que vous m'expliquez comment vous faites pour faire bien. Parce que vous êtes passé de ne pas y arriver à y arriver, donc comment vous faites pour y arriver maintenant ? Et là, tu t'aperçois qu'ils ont 8-10 ans, et qu'au final ils ont un rapport à la tension et à la concentration qui peut être super développé. Parce qu'ils se rendent compte que, comme on l'a dit juste avant, pour réussir à escalader le ball, il ne faut pas que je parte trop vite, parce que le moment où il faut que je courre le plus vite, c'est le moment où ça devient le plus raide. Et c'est ça qui me permet de sauter suffisamment haut. Le deuxième truc important c'est qu'il faut que je regarde où j'ai envie d'aller, parce que si je regarde en face de moi alors que la ligne d'arrivée est au-dessus de moi, en fait ça ne marche pas. Le troisième truc important, c'est la coordination. C'est que j'arrive à attraper le mur en haut. C'est ça qui est important. C'est-à-dire qu'avec leur mot à eux, à 8-10 ans, ils sont capables de dire les étapes par lesquelles il faut qu'ils passent pour pouvoir réussir à faire l'activité. Et en faisant ça, ce qui est super intéressant aussi, c'est qu'ils développent un autre truc qu'ils n'ont pas pris, c'est de la confiance. C'est-à-dire que moi, jusqu'à maintenant, à aucun moment je leur ai expliqué comment il faut les faire pour escalader le mur. je les ai laissés chercher leur solution par eux-mêmes. Ils ont trouvé ça tout seuls, et quand tu leur dis « Waouh, c'est trop bien ce que tu fais » , et que lui, il t'explique ce qu'il vient de faire, ben, il vient de comprendre qu'il sait faire des trucs. Donc, il crée une confiance qui n'a pas vraiment de prix à ce moment-là. Et du coup, on a fait une troisième mise en situation, dans laquelle le but, c'était de refaire la course. Et ce qui était super intéressant, c'est que, du coup, quand on a refait des confrontations, certains arrivaient premiers, certains arrivaient deuxième, certains n'arrivaient plus à monter, mais à ce moment-là, ils étaient capables d'identifier pourquoi ils avaient raté. C'est-à-dire qu'ils étaient capables de dire, j'ai raté parce que je commence à avoir un tout petit peu de fatigue, et du coup je n'arrive pas à aller suffisamment vite à l'endroit où c'est raide pour me permettre de sauter et d'attraper le mur. J'ai raté parce que je sentais que j'étais premier et que je pouvais gagner, et du coup je me suis précipité, et comme je me suis précipité, j'ai mal sauté. ils arrivaient à faire une relation de cause à effet de l'attribution causale à 8-10 ans. Et moi, là-dedans, je n'ai rien fait du tout. C'est-à-dire que je leur ai proposé un contexte, une situation dans laquelle on allait expérimenter ce truc-là, mais je ne leur ai pas expliqué à aucun moment comment il fallait qu'ils sortent du mur, ou je ne leur ai pas donné une justification sur le fait de pourquoi ils avaient raté ce qu'ils avaient entrepris. Le seul truc que j'ai fait, c'est de leur poser des questions simples. La première question, c'était... Comment tu as fait pour réussir à sortir du ball ? Et la deuxième, c'est qu'est-ce qui fait que tu n'as pas gagné ou qu'est-ce qui fait que tu as gagné ? Et eux, à chaque fois, avaient la réponse. Est-ce que c'est pour ça qu'ils ont réussi à le faire sur les skis en intégré plus tard dans l'hiver ? La réponse est non. Ils n'ont pas réussi à le faire à chaque fois. Puisqu'encore une fois, ils sont petits d'une part, tu as un rapport aux émotions qui est particulier, tu as un rapport au stress qui est particulier. Mais de temps en temps, tu leur mets une petite piqûre de rappel comme ça. pour leur expliquer que le plus important en fait, c'est peut-être pas de gagner. Peut-être que si je veux gagner, le plus important pour moi dans la situation, c'est de m'occuper de ce qu'il faut que je fasse pour pouvoir le faire du mieux possible. Comment je prépare mon corps et ma tête pour qu'elle soit dans les meilleures dispositions possibles pour faire ce que j'ai envie de réaliser. Et donc ils se sont aperçus que le plus important au final, c'était peut-être... pas de gagner, que le plus important au final, c'était de savoir comment il faut que je fasse pour que je réalise l'activité du mieux possible. Et là, il y a une seconde notion qu'il est important de comprendre et qu'on prend trop peu en considération, c'est d'où est-ce qu'on tire de la satisfaction quand on réalise une activité ? Est-ce qu'on a de la satisfaction en réussissant par le résultat ? Parce qu'on gagne ? Ou est-ce qu'on tire de la satisfaction par l'investissement qu'on met dans l'activité ? Pour la faire très simple, est-ce que tu préfères gagner une compétition, gagner un match, quelle que soit la discipline, contre un adversaire que tu sais plus faible et pour lequel tu n'as pas besoin de te concentrer plus que ça, tu n'as pas besoin de t'investir plus que ça ? Ou est-ce que tu préfères perdre un match contre quelqu'un de plus fort mais compte lequel tu t'es tellement investi dans ce que t'as fait que t'as pas l'impression de pouvoir faire mieux. Je pense que moi, en tout cas, à titre personnel, je tirerais vachement plus de satisfaction du deuxième cas de figure que du premier. Même si pour plein de raisons, notamment une faible estime de soi et plein de choses, on pourrait privilégier faire face à des adversaires plus faibles, contre lesquels on est sûr de gagner, pour préserver un petit peu notre niveau d'estime personnel. Mais... Ce qui nous passionne le plus, ce qui fait qu'on s'investit dans une activité, c'est ce lien qu'on arrive à créer, c'est les solutions qu'on trouve, c'est cet état dans lequel on passe quand on est en train de faire quelque chose. Ces fameux états de flot, la fameuse zone, c'est ça qui nous fait vivre des émotions et qui participe à obtenir des résultats incroyables. Il n'y a rien de plus frustrant que de sentir qu'on perd ce lien, perdre une course ou de faire une contre-performance en ayant en arrière-pensée ce truc de « Putain, mais en fait, je sais que je pouvais vachement mieux faire que ce que je viens de faire là. » « Ok, qu'est-ce qui te prouve ça ? » « Ben, qu'est-ce qui me prouve ça, c'est que j'étais un petit peu ailleurs. » J'ai pensé à ça, j'ai pensé à ça, ça m'a distrait, j'étais un peu à côté de mes pompes, j'étais tendu, j'ai oublié de respirer, et j'ai perdu le fil de ce que j'étais en train de faire. Alors que si tu perds, mais que t'as gardé ce fil tout le temps, que t'as eu le sentiment de tout faire pour, est-ce que t'as perdu dans les faits ? Je suis même pas sûr. Et ça on l'oublie malheureusement trop souvent. Pourquoi ? Parce qu'encore une fois on valorise énormément le résultat d'une part, Et que du coup, parce qu'on valorise le résultat, on oublie de valoriser toutes ces petites étapes-là. Et est-ce que, si on pousse la réflexion encore un tout petit peu plus loin, est-ce que le monde du sport, il est fait pour mettre en avant des résultats ? J'en suis pas intimement persuadé. Est-ce qu'on célèbre les mecs qui gagnent ? La réponse est oui, mais est-ce que le monde sportif, dans sa globalité, il est fait pour que le plus important pour nous, ce soit de gagner ? J'en suis pas sûr. Est-ce que le monde sportif, il est fait, en revanche, autour du concept de remise en question permanente ? Là, oui, j'en suis un tout petit peu plus persuadé. C'est-à-dire que, quel que soit le sport que tu vas pratiquer, il va y avoir des niveaux à franchir, des divisions à gravir, un classement dans lequel tu dois progresser, et le concept, c'est qu'à chaque fois, tu perdes de nouveau. C'est-à-dire qu'en ce moment, il y a Roland Garros, et bien, dans l'univers du tennis... Alors je ne suis pas un spécialiste du classement au tennis, je suis désolé, mais pour en avoir discuté avec un certain nombre de tennismans, globalement, le but c'est de se dire je progresse en classement et plus je progresse, plus je tombe sur des joueurs forts. Et donc du coup, plus je tombe sur des joueurs forts, plus je vais passer de gagner dans la division impérieure à perdre contre des joueurs plus forts que moi. Et parce que je perds, je vais remettre en question mon rapport à mon activité, je vais travailler différemment. Je vais comprendre des choses de manière différente, je vais travailler mes gestes qui va me permettre de gagner. C'est ça l'essence du sport. Et ça on l'oublie, trop souvent. Parce que, encore une fois, le but c'est de gagner, le but c'est d'avoir des résultats. Donc est-ce que le rapport à la victoire et le fait de sacraliser autant le résultat, il a vraiment du sens pour 99,9% des sportifs ? Je suis pas sûr. dire que le seul Pour qui gagner c'est fondamentalement important, c'est le sportif de haut niveau qui vide son activité, où pour lui oui, il y a un rapport qui est délicat parce que si je perds, je perds des ronds en fait. C'est-à-dire que dans le tennis là encore une fois, un joueur de tennis professionnel quand il perd, il perd des sous factuellement. Parce que la plupart du temps quand même un joueur de tennis pro il paye tout. Il paye son staff, il paye son entraîneur, il paye son kiné, il paye les déplacements, il paye la bouffe de tout le monde, il paye l'hébergement de tout le monde. Et du coup, si tu franchis pas un certain nombre de tours pour rentrer dans tes frais, bah en fait, oui, tu perds et t'as cette composante-là qui est encore plus complexe à gérer. Mais pour tout le reste, et encore plus pour des jeunes sportifs qui sont dans un lycée, qui sont dans un pôle espoir, pour des petits qui commencent à travailler leur activité, Où est-ce que c'est le plus important de mettre le curseur dans le quotidien ? C'est sur ta manière de créer du lien avec l'activité que tu es en train de réaliser. Et de montrer que parce que je sais créer du lien, parce que je sais me mettre dans des dispositions toutes particulières qui font que j'y arrive, en fait le résultat il viendra. Tous les grands sportifs qu'on admire tous, Nadal, Joko, tout ça, ils mettent tous sans exception en avant ce rapport à l'activité très particulier là. Nadal, il y a quelques années, ça devait être 2011-2012, le mec perd contre Djokovic, et je crois que c'est la 5e ou 6e fois qu'il perd contre Djoko à ce moment-là, et là il perd en finale de l'Open d'Australie. C'était le match le plus long, je crois, de l'histoire des finales en ATP. Et le mec il dit, ben malgré la défaite, en fait je suis fier de moi. Je suis fier de moi parce que je pense qu'aujourd'hui je pouvais pas faire beaucoup plus, et parce que je pense que je suis... dans la bonne direction pour pouvoir le battre à nouveau. Vous avez vu cette forme de détachement du résultat qui est incroyable ? J'ai perdu, mais ce n'est pas grave parce que j'ai fait tout ce que je pouvais et parce qu'aujourd'hui j'ai compris que je pouvais faire des trucs pour m'améliorer et pour me permettre de le battre la prochaine fois. Je vous invite également à aller écouter un podcast de Michaela Chiffrin. Le podcast s'appelle Finding Mastery, alors c'est en anglais pour le coup. Et Michaela Chiffrin, elle t'explique que la plus belle leçon, celle qui l'a libéré le plus dans toute sa carrière, c'est de comprendre que le plus important, ce n'était pas le résultat. C'est de comprendre que le plus important, c'est d'avoir la conviction que je peux faire le travail qu'il faut pour avoir le niveau qui va me permettre de pouvoir jouer devant. Mais gagner ou perdre, je m'en fous. Et je m'en fous pour la simple et bonne raison que ça ne dépend pas de moi. Je peux très bien ne plus gagner du tout, ce n'est pas ce qui va m'occuper le plus l'esprit. Ce qui va m'occuper le plus l'esprit, c'est comment je vais faire pour mieux travailler, pour me permettre de gagner à nouveau. Ce qui nous fait revenir sur notre question, est-ce que tu préfères tout faire pour gagner ou est-ce que tu préfères gagner ? On revient sur le fait que le plus important pour nous, c'est de tout faire pour gagner quelque part. Parce que c'est ce qui va nous permettre de conditionner une certaine forme de résultat. Et au-delà du résultat que ça va nous permettre d'obtenir, ça va surtout nous permettre d'enrichir nos expériences. Quand tu es naturellement curieux de ce que tu fais, et quand quelle que soit l'activité que tu mènes, le seul truc qui t'occupe l'esprit, c'est de savoir comment il faut que tu poses ton attention sur ce que tu es en train de faire, et ce que doit faire ton corps pour bien réaliser l'action que tu es en train de mener. tu t'aperçois que tu fais face à une activité qui est vachement plus riche que ce que tu pensais. Vous pourrez essayer, la prochaine fois que vous allez courir, la prochaine fois que vous allez faire du vélo, dans toutes vos activités de votre quotidien, il y a un milliard de façons différentes de poser notre attention sur une même activité. Et en fonction de comment je pose mon attention, en fonction de comment mon corps est éveillé, en fonction de ma manière de réaliser le mouvement, je change le résultat. Et du coup, ça enrichit vachement plus notre expérience. Et ça crée un lien vachement plus profond avec ce que je suis en train de faire. Et dans les circonstances dans lesquelles je fais quelque chose qui me plaît vraiment, tout ce qui pourrait ressembler à des états de flot, je m'en approche vachement plus vite. Si ce qui m'occupe, moi, c'est ce que je dois faire et ce que je dois mettre en place, pour là maintenant faire le geste que je veux faire du mieux possible. C'est cette condition-là qui est super importante. Et qu'encore une fois, on perd trop souvent de vue. Et c'est même pas un rapport au sport encore une fois, mais c'est un rapport au monde de manière générale. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a le choix ou d'être le prisonnier de notre circuit de la récompense qui va entre guillemets nous guider de récompense en récompense sans vraiment avoir de sens à ce qu'on fait. à pourquoi on le fait ou à comment on le fait, où on peut choisir de s'investir pleinement dans toutes les petites activités qu'on réalise tous les jours pour enrichir notre expérience, pour enrichir notre connaissance de notre fonctionnement et pour comprendre ce qu'il faut qu'on arrive à faire, comment il faut qu'on arrive à le faire pour obtenir le résultat qu'on a envie d'obtenir. Et je pense que c'est une vie profondément plus équilibrée et profondément plus stimulante. Et en plus, Pour le faire, il n'y a pas besoin d'avoir aucune méthode, aucune technique miracle ou secrète. Le seul truc qu'il nous faut, c'est de la curiosité et c'est d'avoir la patience d'observer nos mécanismes de fonctionnement. Pour savoir ce qui se passe chez moi quand je me distrais, pour savoir ce qui se passe chez moi quand je quitte ces états-là, pour savoir ce qui se passe chez moi quand je suis ultra concentré, quand je suis ultra investi, pour savoir quelles sont les perceptions qui sont les plus importantes pour moi. C'est tout ça qui est super important. Et c'est ce qui conclura ce podcast d'ailleurs. Qu'on change un tout petit peu notre rapport au monde de manière générale en mettant de côté le rapport au résultat, le rapport à la victoire, pour se focaliser sur est-ce que j'ai tout fait, tout ce qui était en mon pouvoir pour pouvoir faire ce que je suis en train de faire du mieux possible. Ça sera tout pour cet épisode. Quant à moi, je vous dis à la semaine prochaine. Prenez soin de vous. Ciao. Et c'est la fin de cet épisode de Cerveau Enrodage. Si tu souhaites devenir un acteur privilégié d'un des futurs épisodes, n'hésite pas à m'envoyer tes questions par mail à l'adresse cerveauenrodage.com. 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