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Cerveau en rodage

Liberté, Égalité, LCA pété : chronique d’un sportif en vrac

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22min |22/05/2025
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Liberté, Égalité, LCA pété : chronique d’un sportif en vrac

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Description

Dans cet épisode un peu spécial – enregistré en plein cœur de ma rééducation post-op LCA – je parle de blessure, d’émotions, et surtout de ce que ça raconte de nous.

On traverse ensemble les phases de la blessure (avec un clin d’œil à Kübler-Ross), mais aussi :

  • Pourquoi on attend d’être au fond pour changer nos habitudes

  • Comment la tristesse qu’on fuit nous revient toujours plus fort

  • Ce que la psychologie de Lisa Feldman Barrett m’a appris sur mes émotions

  • L’importance de cartographier ses conditionnements mentaux et émotionnels

  • Comment reprendre la main sur sa rééducation par la visualisation, le plan d’action, et l’état d’esprit

Cet épisode, c’est ni un tuto, ni un modèle : c’est un partage brut, réflexif, parfois un peu bordélique, mais honnête. Et si toi aussi tu es dans un moment fragile, blessé·e, ou simplement paumé·e, tu pourrais bien t’y retrouver.

🎯 À la fin, tu repars avec :

  • 3 outils mentaux pour mieux vivre une blessure

  • Une autre façon de penser la douleur

  • L’envie d’observer ton fonctionnement plutôt que de le subir

Bonne écoute, et surtout : prends soin de toi.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Si comme moi tu as été un champion du monde de l'entraînement, à qui on a souvent répété « fais attention » ou « concentre-toi » , mais que t'as jamais vraiment su ce que ça voulait dire de « se concentrer » ou de « faire attention » , ou si t'es un élève stressé à l'approche d'un examen qui entend souvent « ne stresse pas » ou « n'aie pas peur » , mais que tu ne sais pas vraiment ce que ça veut dire de ne pas être stressé ou de ne pas avoir peur, puisqu'après tout, ça a toujours fait partie de toi, alors tu l'auras remarqué, si on a tous été livrés avec le même cerveau, on n'est visiblement pas t... tous livré avec le même tuto. Si tu te reconnais dans ce que je viens de dire, alors peut-être que ce podcast est fait pour toi. Cerveau en rodage, c'est un podcast dédié à la préparation mentale pour tous les curieux, désireux d'en connaître plus sur ce qu'il se passe entre nos deux oreilles. C'est un nouvel espace de discussion pour répondre à vos questions et aborder des outils simples pour qu'ensemble nous puissions sortir du rodage. Je m'appelle Florian Gobot, je suis préparateur mental et je te souhaite la bienvenue dans Cerveau en rodage.

  • Speaker #1

    Et bonjour et bienvenue dans cet épisode 5 de Cerveau en Rodage, épisode 5 dans lequel on va évoquer le sujet de la blessure. Puisque c'est un sujet fort à propos, je me suis fait opérer lundi, du ligament croisé, du genou droit, je me suis blessé le 28 février dernier. J'avais pas nécessairement bossé plus de sujets que ça, on va être franc pour ce jus-là, donc je me suis dit que c'était intéressant de parler de blessure, puisqu'après tout je suis dedans depuis février, et que mine de rien ça reste un univers qui est quand même aussi triste que passionnant, la blessure. Et je ne me veux pas ultra positiviste en disant ça. Ce que je dis, c'est que c'est quand même infiniment paradoxal, puisque c'est un moment dans lequel c'est triste, puisque au moment où tu te blesses, tu es triste de ce qui vient d'arriver, et puis ça sonne la fin d'une activité que tu aimes bien la majorité du temps. Mais c'est le moment dans lequel tu peux remettre à plat tout ce qui ne va pas chez toi. Ce qui est assez paradoxal, c'est de constater que souvent, on pense encore une fois blessure, comme on pense psychologue. C'est-à-dire qu'on saisit l'occasion de la blessure pour se dire « Ok, il faut que je change ça, ça et ça chez moi parce que ça ne va plus. » On parle de ça quand on parle des étapes de la blessure. Souvent, quand on revient sur les différentes étapes de la blessure, c'est ceux qui utilisent le modèle d'Elisabeth, je ne sais plus comment, avec le choc, le déni, la négociation, la déprime et la reconstruction. Ça, c'est un protocole qui... C'est Elisabeth Kübler-Ross qui a créé ce modèle-là. Et Elisabeth Kübler-Ross, elle avait créé ça à la base pour le deuil, mais ça a été pas mal réutilisé. Et nous, quand on est un peu dans cette phase de négociation, avant de rentrer dans la déprime, on se dit qu'on va changer plein de trucs et qu'on va faire plein de trucs. Et en fait, je trouve que la blessure, elle met en avant le fait que, dans les faits, plutôt que de saisir l'occasion de prendre du recul sur nos habitudes et du recul sur nos comportements, on attend d'être confronté à un truc dans lequel ça va être difficile pour changer des choses, alors que c'est vraiment le contexte dans lequel ça va être le plus difficile en fait. Alors qu'à l'opposé, la première chose qu'on va voir dans cet épisode, c'est que pour mieux gérer une blessure, il faudrait qu'on prenne le temps de prendre de la hauteur sur nos comportements habituels pour essayer de comprendre quelles sont nos tendances, quels sont nos conditionnements, essayer de comprendre si on peut faire évoluer ces conditionnements pour qu'ils deviennent un tout petit peu plus sains vis-à-vis de notre manière de fonctionner. Pour que le jour où on est confronté à un événement un tout petit peu important, et bien en fait, on puisse y faire face. On est déjà un tout petit peu plus armé. À ce moment-là, si tu veux, si tu as besoin d'outils, tu sauras déjà ce qui se passe un tout petit peu sur la table et tu sauras ce qui se passe dans ta tête. Sauf que si tu as tout nié avant, au moment où tu es confronté à la blessure, ça va être tout de suite un tout petit peu plus délicat. C'est pour ça que quand on parle de blessure, c'est important de ne pas nier tout le travail qu'on a à faire au quotidien. Et c'est pour ça que, avant de penser à n'importe quel outil ou méthode de préparation mentale miraculeuse, le premier truc qu'on devrait mettre en place, c'est de l'observation méticuleuse de ce qui se passe chez nous quand on fait quelque chose. Quelles sont mes tendances ? Tu vois, avoir un petit carnet dans lequel, en fonction des contextes, dans les contextes qui sont très importants pour nous, je note ce qui se passe pour moi, comment je me parle, comment je me sens. C'est quoi mes tendances de comportement ? Est-ce qu'elles sont adaptées à ce que j'ai envie de faire ou pas ? Et si elles ne le sont pas, comment je vais faire pour changer les choses ? Puisque comme ça, on peut anticiper des problèmes qu'on va potentiellement rencontrer. Par exemple, moi j'ai une forte tendance au déni. C'est-à-dire que je suis quelqu'un qui, quand il va se blesser, va rentrer dans le déni instantanément et il va y rentrer très longtemps. Je vais me dire qu'il n'y a rien. J'ai eu une période comme ça entre... je dirais 2020 et 2023, où j'ai fait 6 ou 8 entorses et j'ai attendu la 8ème pour me dire, en fait, va voir un médecin peut-être pour passer une écho, pour te rendre compte que tu n'as plus de ligaments. Et oui, c'est ce qui s'est passé. Et pourquoi je fonctionnais comme ça ? Parce que les années qui précédaient, j'étais un petit peu dans cette habitude de fonctionnement de t'inquiète pas, de toute façon, il n'y a rien, ce n'est pas si grave comme ça, que ça, tu sais gérer, tu n'as pas besoin d'aide. Et en fait, ce fonctionnement-là, quand tu comprends qu'il te coûte... un ligament, au bout d'un moment, tu prends le temps de l'observer et le fait de l'avoir observé, de l'avoir compris, ça m'a permis de beaucoup mieux le gérer le 28 février quand je me suis fait mal. Même si le déni a été présent, on va pas se le cacher, je me suis fait mal, je me suis relevé, je me suis dit que tout allait bien, comme d'habitude, et le corps m'a rappelé à l'ordre un tout petit peu après. C'est ce qui s'appelle la phase de choc, je pense, tu vois, dans le modèle de Kubler-Ross. C'est-à-dire qu'une fois que j'ai eu passé ce choc-là, je suis tout de suite rentré dans « Ok, il s'est passé quelque chose, maintenant on change un petit peu notre rapport à soi » . Mais si je ne m'étais pas donné l'occasion de prendre un petit peu de recul sur ces comportements et de me rendre compte des tendances qui étaient les miennes face à des événements comme cette blessure-là, je pense que j'aurais pu rentrer dans des états plus délicats de confiance ou de rapport aux émotions que j'ai pu avoir dans des blessures lors de mes années précédentes. Et ce qui est super intéressant, Quand on rentre de ce travail-là, d'observation de son monde à soi, que ce soit dans nos comportements ou dans nos émotions, c'est quand on en vient à se dessiner une petite carte de comment on fonctionne et du coup on accepte beaucoup plus facilement les émotions aussi difficiles qu'elles soient. Et on peut même essayer de définir ce qu'on a envie de vivre et de ressentir à la place. C'est-à-dire qu'on utilise un petit peu la méthode Feldman-Barette, Lisa Feldman-Barette. pour ceux qui connaissent, c'est une dame, une psychologue américaine, psychologue, pardon, le mot était difficile, qui a conçu une théorie sur les émotions qui s'appelle la théorie de l'émotion construite. Vous pouvez la retrouver dans son livre qui s'appelle How Emotions Are Made. Je l'ai là, je crois que c'est ce titre-là. Oui, c'est ça, c'est ce titre-là. Et en fait, Fedman Barrett, pour le faire très court, elle... Elle va te dire qu'une émotion, comme par exemple la colère, c'est pas quelque chose qui te tombe dessus, c'est pas quelque chose qui naît de l'intérieur, mais c'est un concept que tu t'es construit et que tu t'es créé. Que partant de ce principe-là, il n'y a pas une sorte de colère, il y a plein de sortes de colère. En fait, la colère, c'est comme le champignon, si tu préfères. C'est-à-dire que moi, par exemple, j'aime pas trop les champignons, parce que je trouve ça pas bon, les champignons, et que donc... Quand tu vas mettre un champignon face à moi, je vais partir du principe que le champignon, c'est pas bon. Sauf que, un jour, je vais peut-être me retrouver face à une personne qui va me dire que, ben en fait, des champignons, il y en a plein de sortes différentes, et il y en a là-dedans qui sont quand même vraiment pas mal, tu vois. Et du coup, ça va changer ma manière de voir les champignons, et je vais me dire, ben en fait, il y en a, ils sont plutôt comme ça, et d'autres que j'aime beaucoup moins. Pour les émotions, c'est un tout petit peu la même chose. Plutôt que de s'arrêter à se dire, en fait, aujourd'hui, c'était une vraie journée de merde, on va aller chercher un tout petit peu plus loin que le fait de se dire que c'était une journée de merde. Pourquoi c'était une journée de merde ? Est-ce que je suis vraiment en colère ou est-ce que je suis frustré ? Est-ce que c'était vraiment tout nul ou est-ce qu'il y a juste un point qui m'a frustré ? Je vais essayer de définir le concept qui se cache derrière la sensation que je suis en train de vivre. Et ça, ça nous permet d'avoir une carte super intéressante. et d'avoir un rapport au monde et aux émotions qui est tout à fait différent, puisque tu pourrais, une fois que tu as identifié l'émotion que tu vis et ce pourquoi tu la vis, définir ce que tu as envie de vivre à la place. Et plus tu te rends à l'aise avec ce monde des émotions, plus si on revient dans le cadre d'une blessure, tu vas pouvoir être à l'aise avec le fait de vivre de la déprime. C'est-à-dire qu'il y a un moment qui est quand même toujours compliqué à vivre, quand on se blesse, c'est ce profond sentiment de tristesse. Parce que, déjà, on a du mal, de manière générale, je pense, avec la tristesse, on n'a pas fondamentalement envie de la voir, moins on la voit, mieux on se porte, mais plus on la repousse, et plus elle va nous cueillir fort, et plus elle va nous démolir. C'est-à-dire que la tristesse, plus on la nie, Et plus, quand elle est là, elle va te faire comprendre que ça ne fonctionne pas comme ça. Je sais, en connaissance de cause, si je prends mon expérience personnelle, je pense que j'ai longtemps été en capacité de faire du déni de tristesse, ou de ne pas vouloir la regarder, et du coup, quand elle venait te voir, elle te défonçait la tête. Sauf que faire du déni de tristesse, si je reprends mon parallèle avec les champignons, autant tu peux vivre toute une vie Sans manger de champignons, je pense que ça ne va pas te changer fondamentalement la vie. Autant vivre en faisant du déni d'émotions ou en essayant de triguer un petit peu des émotions, comme ça, ça va te faire beaucoup plus mal tout de suite. Ça ne sera pas le même monde. Ça s'appelle faire un exercice de style. Et pour un peintre, par exemple, peindre avec trois couleurs, ça peut être intéressant momentanément, mais au long terme, ça va te brider dans tes capacités et dans ce que tu es capable de faire. Et nous, c'est un tout petit peu la même chose. Si... on prend pas le temps d'être à l'aise avec toutes les palettes d'émotions qui nous composent, bah en fait on va avoir du mal à gérer cette tristesse-là quand elle va venir nous voir. Alors que dans les faits, plus on y rentre vite et moins on y passe de temps souvent. Moi qui étais par exemple un ancien habitué de la tristesse où j'y passais vraiment des temps monstrueux, et ben là je pensais qu'elle allait venir me cueillir là là, tu vois, je me suis fait opérer lundi, je me suis dit mardi, mercredi, je vais être au fond du sous. Et en fait non, puisque j'ai pris le temps d'y rentrer bien comme il faut plus tôt, d'accepter ce que ça voulait me dire, d'accepter ce par quoi j'allais devoir passer, de mettre des mots là-dessus, et là en fait au point où j'en suis maintenant, et ben j'en suis plus à ce stade-là, j'en suis réellement au stade de la reconstruction. Tu vois, si on prend toujours ce modèle de Kepler-Ross, je suis passé du stade de la déprime pour rentrer vraiment dans ce stade de la reconstruction de la blessure. Ce qui constituera notre deuxième outil du jour, puisque là on en a parlé d'un outil, qui n'est pas vraiment un outil mais qui est plus une façon d'aborder nos comportements dans notre quotidien, où plutôt que d'être le passager de nos comportements, on va plutôt essayer d'en être l'observateur vigilant et le capitaine pour pouvoir corriger des trucs. Quand on rentre dans la blessure, la deuxième chose importante à prendre en compte, ça va être notre état d'esprit. On en revient à notre épisode 3. ce que je crois de moi m'influence plus que mes succès ou mes échecs, ce qui va être important à ce moment-là quand on va chercher à se reconstruire, ça va être notre état d'esprit. Essayer de savoir est-ce que je me sens capable de pouvoir faire face à cette situation-là. Quelles sont les représentations qui sont les miennes ? Et là, il va y avoir des représentations abstraites et des représentations concrètes. C'est-à-dire qu'on va t'expliquer dans un premier temps qu'un ligament croisé, par exemple, Aujourd'hui, c'est bien maîtrisé que c'est certes long, que c'est certes difficile, mais qu'en faisant les efforts nécessaires et en passant par différentes étapes, tu peux très bien à 6-8 mois retrouver le même niveau sportif que tu as eu avant de te blesser et tu ne vas pas perdre de capacité plus que ça. Sauf que toi, même si on te l'explique le plus simplement du monde, tu peux être en droit de ne pas le croire. Tu peux avoir des doutes. par rapport à tout ça tu peux avoir des peurs par rapport à tout ça tu peux avoir des angoisses par rapport à tout ça auquel il te faudra répondre pas forcément à toutes tes angoisses à toutes tes peurs mais si on parle juste de l'angoisse l'angoisse elle nous prépare à des peurs mais à des peurs qui sont sans fondement en fait tu vois l'angoisse c'est un petit peu une peur sans objet je me prépare à quelque chose qui pourrait potentiellement arriver mais je suis pas sûr que ça va arriver Du coup, ce qui peut être sympa, c'est juste de savoir qu'est-ce qui peut arriver dans les faits et quels sont les trucs auxquels il faut que je me prépare moi et quelles sont les étapes qui vont me permettre de répondre à tous mes doutes. C'est-à-dire que tout comme on a fait l'état des lieux juste avant de comment je me comporte et de c'est quoi ma carte émotionnelle chez moi, quelles sont les émotions avec lesquelles je suis à l'aise et avec lesquelles je ne suis pas à l'aise, peut-être que l'un des premiers trucs à faire quand on est blessé et quand on cherche à rentrer dans une période de reconstruction, C'est un de s'approprier notre blessure, c'est-à-dire de se renseigner sur ce que c'est. Moi je suis allé voir des vidéos d'opérations du genou, j'avais jamais fait ça, j'ai trouvé ça passionnant, voir où ils faisaient le greffon, où ils faisaient le truc, essayer de voir quels muscles ça impliquait et comment le processus de cicatrisation se passait. Comme ça, ça te permet je trouve de t'approprier ton diagnostic et de te dire ok il s'est passé ça, ça implique tel muscle, ça cicatrise comme ça et le protocole c'est ça. Et en partant de là... et du protocole de rééduc qu'on te donne, de te construire... en lien avec tes représentations de toi-même, un plan d'action qui te conduit jusqu'à ta rééducation complète. C'est-à-dire que la question c'est pas de savoir si tu vas te remettre, mais comment tu vas te remettre et par quelle étape tu vas passer. Et de faire évoluer un tout petit peu ton point de vue avec, ben ok, aujourd'hui je pense ça de moi, mais du coup ça va se passer comment si ça évolue juste un petit peu ? Ou ça pourrait se passer comment si ça évolue juste un petit peu ? Par exemple, en ce moment, ce qui compte, c'est des... tout petits moments, des tout petits moments où la rotule elle se contracte bien tu vois, sous l'œdème malgré tout sous le bleu, c'est des tout petits moments dans lesquels tu t'imagines marcher de manière relativement fluide même si t'as les béquilles toujours autour de toi et ça va être ces toutes petites choses là d'avoir un tout petit peu plus de contrôle sur tes représentations mentales et ça, ça peut être intéressant si t'arrives à mettre un petit peu de mots ou de couleurs là-dessus ou de Merci. forme là-dessus. Moi, je me suis fait une petite frise, vraiment une frise qui part du 28 février là, où dessus, sur cette frise, il y a tous les petits objectifs par lesquels je devais passer, il y a tous les états émotionnels par lesquels je suis passé, tous les changements fondamentaux, les moments où j'ai beaucoup progressé, les moments où j'ai beaucoup moins progressé, mais où ça s'est bien passé quand même, tous les moments où j'ai fait face à des émotions difficiles, mais où ça s'est bien passé quand même, et là, du coup, il y a toutes les étapes par lesquelles je vais devoir passer, entre maintenant 22... 22... 22 quel mois déjà ? Mai 2025 et novembre 2025 où derrière dans l'hiver j'ai de gros gestes et ans que j'ai pas envie de rater. Mais la question c'est pas de savoir si je vais être prêt le 22 ou le 25 novembre, la question c'est est-ce que je vais faire ce qu'il faut le 23 mai ? Est-ce que je vais faire ce qu'il faut le 24 mai ? Est-ce que je vais faire ce qu'il faut le 25 mai ? Et ça c'est quelque chose dont j'étais fondamentalement incapable avant. Tu me demandes de faire ça même, tu me demandes de planifier. quelque chose, des vacances, un week-end, un truc comme ça, j'en suis profondément incapable. Mais à chaque fois que je l'ai fait pour quelque chose, ça marche. À chaque fois que tu prends le temps de faire un état de l'art de qu'est-ce que je crois de moi dans cette situation en fonction de ce que je crois et de où je veux aller et de où on me dit qu'il est possible d'aller en fonction de mes capacités, je fais un petit plan d'action de étape 1, étape 2, étape 3 et de fonctionner comme dans un thermomix et mieux j'arrive à faire mon gâteau à la fin. Et ça, c'est le deuxième outil qui sera un tout petit peu intéressant. Et pour conclure sur la définition d'objectif et sur le fait de se construire un petit peu un plan de route de rééducation comme ça, je ne dis pas à travers la rédaction d'un plan d'action que ça va nécessairement bien se passer du début à la fin. Non. Ce que je dis, c'est que ça te sert juste à prioriser les étapes qui sont importantes pour toi pour t'éviter d'avoir la tête partout en même temps. puisque c'est ce qui peut se passer quand on fait face à une rééducation, comme ça quand on fait face à un moment difficile, on pense à tout et son contraire. On pense à la fois à l'exercice qu'on doit faire tout de suite et à tous les trucs qui nous manquent. Et l'idée de ce projet-là, l'idée de cet outil-là, c'est simplement de prioriser les idées et simplement de prendre les choses les unes après les autres. Mais ça ne veut pas dire que ça sera un succès total du début à la fin, peut-être qu'il va falloir le revoir, et ça ne veut pas dire non plus que je vais aller aussi vite que mon plan d'action le définit. Peut-être que je vais aller plus vite que ça. En fait, c'est juste un truc qui est voué à grandir en même temps que nous. C'est simplement, encore une fois, la carte mentale de ce qui se passe dans ma tête et de ce sur quoi je dois porter mon attention. Dernier outil, enfin, pour conclure cet épisode de podcast. Quand on parle de blessure, on parle quand même souvent de douleur. Et on va finir en terminant par la gestion de la douleur. Alors, on va commencer tout de suite en mettant des nuances, parce que quand on parle de douleur... il faut quand même être un tout petit peu intelligent. C'est-à-dire qu'à aucun cas, à aucun moment, un suivi en préparation mentale, un exercice en préparation mentale ne doit se substituer à un diagnostic médical. C'est-à-dire qu'on ne cherche pas à annuler la douleur, à la réduire à néant. Non, c'est une information dont on a besoin, qui est là pour nous informer de quelque chose quand même. C'est important de le prendre en compte. C'est pour ça qu'il faut être malin dans notre cadre de la gestion de la douleur. Et qu'une bonne porte d'entrée à la gestion de la douleur, c'est le fait de le faire dans des moments où c'est pénalisant et dans des moments où je crains pas grand chose. Je vous donne un exemple très concret. Ça peut être par exemple dans un moment dans lequel t'as besoin de dormir, tu sens que t'as mal à la jambe et il faut que tu traites ce mal de jambe ou une douleur dans la chambre pour que tu puisses dormir. Eh bien, là, vous pourriez faire plein de trucs, ce qui est... Je sais que moi, à titre personnel, ce qui marche le mieux pour moi maintenant, je le sais, c'est de l'EFT ou dans une moindre mesure pour le moment de l'auto-hypnose. Du coup, c'est les outils par lesquels je passe tout de suite. Mais les outils par lesquels je passais avant, c'était le fait de me faire une représentation de ma douleur. C'est-à-dire qu'à aucun moment, quand je vais essayer de travailler dessus, je vais parler de ma douleur. Je vais me dire que j'ai mal et que je vais me concentrer sur ce qui me fait mal. Donc, je vais essayer de caractériser ma douleur. C'est-à-dire, est-ce qu'elle pique, est-ce qu'elle brûle, est-ce qu'elle est diffuse, est-ce qu'elle est locale ? Et comment je peux la mettre en forme ? A quoi elle ressemble cette douleur pour moi, pour qu'ensuite je puisse la manipuler ? C'est-à-dire qu'en partant de ces caractéristiques, je vais m'en faire une forme, je vais lui donner une couleur, je vais lui donner même des voix, des fois, parfois, un truc qu'elle me dit, et je vais essayer de la déplacer. Et à chaque fois que je la déplace, par exemple, à chaque fois que j'essaye de modifier la couleur de ma blessure, Eh ben, j'essaye d'observer ce que ça change chez moi. Est-ce que j'ai de moins en moins mal ? Est-ce que ça atténue un tout petit peu la caractéristique de la douleur ? Ou est-ce que ça en change les composantes ? Qu'est-ce que ça change chez moi ? Jusqu'à obtenir un niveau à partir duquel ça devient relativement acceptable. Et ça, c'est quelque chose que j'ai fait pas plus tard que lundi soir en sortant du bloc, puisque en sortant du bloc, bah en fait... tu sens que pour dormir, tu as vraiment très mal à la cuisse, il faut que tu fasses passer des douleurs de cuisse, pour faire passer mes douleurs de cuisse, ça a été vraiment super efficace. Et là-dedans, tu mets un pas dans la visualisation un petit peu plus complexe, puisque dans le cadre d'une rééduc, on pourrait en parler dans un épisode dédié, mais la visualisation va vraiment avoir un rôle super important, le fait de se représenter, faire quelque chose, et en fait, en fonction du contexte dans lequel tu vas te trouver, Et du moment dans lequel tu veux évoluer, enfin tu veux utiliser la visualisation, il va falloir être précis et il va falloir avoir une bonne capacité à imager. C'est-à-dire que pour être précis sans vraiment rentrer dans le détail, il va y avoir des moments dans lesquels tu ne vas pas pouvoir te permettre d'imaginer quelque chose et il y a des moments dans lesquels tu pourras te permettre d'imaginer quelque chose. Et pour le coup, l'imagination, c'est un des moyens les plus simples. de travailler nos talents à visualiser quelque chose de manière très concrète. Puisque quand tu cherches à faire de la réathlétisation, quand tu cherches à faire plein de choses comme ça, il n'y aura pas de place pour l'imagination et l'interprétation. Il faudra rester très concret. Donc commencer par quelque chose d'un tout petit peu plus abstrait, c'est toujours plus facile, avant de rentrer dans des outils un tout petit peu plus pointus. Et c'est ce qui conclura cet épisode, d'ailleurs. Donc si toi aussi t'es blessé aujourd'hui, Je t'invite simplement à... t'observer de manière un tout petit peu plus intelligente, à te demander c'est quoi tes comportements, c'est quoi tes conditionnements aujourd'hui, lesquels te servent et t'aident et lesquels ne t'aident pas et tu devrais faire évoluer, de te poser la question de tes croyances vis-à-vis de ce que tu es capable de faire aujourd'hui, est-ce qu'elles t'aident ou est-ce qu'elles ne t'aident pas et comment tu peux les faire évoluer pour enfin définir quelle est la petite marche, la plus petite marche possible que tu peux franchir aujourd'hui pour avancer dans ta rééducation. Et rappelle-toi enfin que, aussi difficile que ce soit une blessure, c'est un moment de vérité, et c'est un moment dans lequel on peut réellement se regarder en face et vraiment comprendre nos manières de fonctionner et d'évoluer dans ce monde pour nous donner l'occasion d'en ressortir, peut-être pas meilleur, mais en tout cas différent. Sur ce, j'espère que cet épisode vous aura plu. Si vous aussi vous êtes blessé, n'hésitez pas à venir partager votre histoire et raconter votre histoire de rééduc. Je serais curieux de la lire. Quant à moi, je vous dis à la prochaine. Prenez soin de vous. Ciao !

  • Speaker #0

    Et c'est la fin de cet épisode de Cerveau en Rodage. Si tu souhaites devenir un acteur privilégié d'un des futurs épisodes, n'hésite pas à m'envoyer tes questions par mail à l'adresse cerveauenrodage.com. Et si après ça, tu ne sais toujours pas quoi faire, tu peux également me rejoindre sur ma page Instagram Cerveau en Rodage. C'est tout pour cette semaine. Quant à moi, je vous dis à la semaine prochaine. Prenez soin de vous. Ciao !

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Dans cet épisode un peu spécial – enregistré en plein cœur de ma rééducation post-op LCA – je parle de blessure, d’émotions, et surtout de ce que ça raconte de nous.

On traverse ensemble les phases de la blessure (avec un clin d’œil à Kübler-Ross), mais aussi :

  • Pourquoi on attend d’être au fond pour changer nos habitudes

  • Comment la tristesse qu’on fuit nous revient toujours plus fort

  • Ce que la psychologie de Lisa Feldman Barrett m’a appris sur mes émotions

  • L’importance de cartographier ses conditionnements mentaux et émotionnels

  • Comment reprendre la main sur sa rééducation par la visualisation, le plan d’action, et l’état d’esprit

Cet épisode, c’est ni un tuto, ni un modèle : c’est un partage brut, réflexif, parfois un peu bordélique, mais honnête. Et si toi aussi tu es dans un moment fragile, blessé·e, ou simplement paumé·e, tu pourrais bien t’y retrouver.

🎯 À la fin, tu repars avec :

  • 3 outils mentaux pour mieux vivre une blessure

  • Une autre façon de penser la douleur

  • L’envie d’observer ton fonctionnement plutôt que de le subir

Bonne écoute, et surtout : prends soin de toi.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Si comme moi tu as été un champion du monde de l'entraînement, à qui on a souvent répété « fais attention » ou « concentre-toi » , mais que t'as jamais vraiment su ce que ça voulait dire de « se concentrer » ou de « faire attention » , ou si t'es un élève stressé à l'approche d'un examen qui entend souvent « ne stresse pas » ou « n'aie pas peur » , mais que tu ne sais pas vraiment ce que ça veut dire de ne pas être stressé ou de ne pas avoir peur, puisqu'après tout, ça a toujours fait partie de toi, alors tu l'auras remarqué, si on a tous été livrés avec le même cerveau, on n'est visiblement pas t... tous livré avec le même tuto. Si tu te reconnais dans ce que je viens de dire, alors peut-être que ce podcast est fait pour toi. Cerveau en rodage, c'est un podcast dédié à la préparation mentale pour tous les curieux, désireux d'en connaître plus sur ce qu'il se passe entre nos deux oreilles. C'est un nouvel espace de discussion pour répondre à vos questions et aborder des outils simples pour qu'ensemble nous puissions sortir du rodage. Je m'appelle Florian Gobot, je suis préparateur mental et je te souhaite la bienvenue dans Cerveau en rodage.

  • Speaker #1

    Et bonjour et bienvenue dans cet épisode 5 de Cerveau en Rodage, épisode 5 dans lequel on va évoquer le sujet de la blessure. Puisque c'est un sujet fort à propos, je me suis fait opérer lundi, du ligament croisé, du genou droit, je me suis blessé le 28 février dernier. J'avais pas nécessairement bossé plus de sujets que ça, on va être franc pour ce jus-là, donc je me suis dit que c'était intéressant de parler de blessure, puisqu'après tout je suis dedans depuis février, et que mine de rien ça reste un univers qui est quand même aussi triste que passionnant, la blessure. Et je ne me veux pas ultra positiviste en disant ça. Ce que je dis, c'est que c'est quand même infiniment paradoxal, puisque c'est un moment dans lequel c'est triste, puisque au moment où tu te blesses, tu es triste de ce qui vient d'arriver, et puis ça sonne la fin d'une activité que tu aimes bien la majorité du temps. Mais c'est le moment dans lequel tu peux remettre à plat tout ce qui ne va pas chez toi. Ce qui est assez paradoxal, c'est de constater que souvent, on pense encore une fois blessure, comme on pense psychologue. C'est-à-dire qu'on saisit l'occasion de la blessure pour se dire « Ok, il faut que je change ça, ça et ça chez moi parce que ça ne va plus. » On parle de ça quand on parle des étapes de la blessure. Souvent, quand on revient sur les différentes étapes de la blessure, c'est ceux qui utilisent le modèle d'Elisabeth, je ne sais plus comment, avec le choc, le déni, la négociation, la déprime et la reconstruction. Ça, c'est un protocole qui... C'est Elisabeth Kübler-Ross qui a créé ce modèle-là. Et Elisabeth Kübler-Ross, elle avait créé ça à la base pour le deuil, mais ça a été pas mal réutilisé. Et nous, quand on est un peu dans cette phase de négociation, avant de rentrer dans la déprime, on se dit qu'on va changer plein de trucs et qu'on va faire plein de trucs. Et en fait, je trouve que la blessure, elle met en avant le fait que, dans les faits, plutôt que de saisir l'occasion de prendre du recul sur nos habitudes et du recul sur nos comportements, on attend d'être confronté à un truc dans lequel ça va être difficile pour changer des choses, alors que c'est vraiment le contexte dans lequel ça va être le plus difficile en fait. Alors qu'à l'opposé, la première chose qu'on va voir dans cet épisode, c'est que pour mieux gérer une blessure, il faudrait qu'on prenne le temps de prendre de la hauteur sur nos comportements habituels pour essayer de comprendre quelles sont nos tendances, quels sont nos conditionnements, essayer de comprendre si on peut faire évoluer ces conditionnements pour qu'ils deviennent un tout petit peu plus sains vis-à-vis de notre manière de fonctionner. Pour que le jour où on est confronté à un événement un tout petit peu important, et bien en fait, on puisse y faire face. On est déjà un tout petit peu plus armé. À ce moment-là, si tu veux, si tu as besoin d'outils, tu sauras déjà ce qui se passe un tout petit peu sur la table et tu sauras ce qui se passe dans ta tête. Sauf que si tu as tout nié avant, au moment où tu es confronté à la blessure, ça va être tout de suite un tout petit peu plus délicat. C'est pour ça que quand on parle de blessure, c'est important de ne pas nier tout le travail qu'on a à faire au quotidien. Et c'est pour ça que, avant de penser à n'importe quel outil ou méthode de préparation mentale miraculeuse, le premier truc qu'on devrait mettre en place, c'est de l'observation méticuleuse de ce qui se passe chez nous quand on fait quelque chose. Quelles sont mes tendances ? Tu vois, avoir un petit carnet dans lequel, en fonction des contextes, dans les contextes qui sont très importants pour nous, je note ce qui se passe pour moi, comment je me parle, comment je me sens. C'est quoi mes tendances de comportement ? Est-ce qu'elles sont adaptées à ce que j'ai envie de faire ou pas ? Et si elles ne le sont pas, comment je vais faire pour changer les choses ? Puisque comme ça, on peut anticiper des problèmes qu'on va potentiellement rencontrer. Par exemple, moi j'ai une forte tendance au déni. C'est-à-dire que je suis quelqu'un qui, quand il va se blesser, va rentrer dans le déni instantanément et il va y rentrer très longtemps. Je vais me dire qu'il n'y a rien. J'ai eu une période comme ça entre... je dirais 2020 et 2023, où j'ai fait 6 ou 8 entorses et j'ai attendu la 8ème pour me dire, en fait, va voir un médecin peut-être pour passer une écho, pour te rendre compte que tu n'as plus de ligaments. Et oui, c'est ce qui s'est passé. Et pourquoi je fonctionnais comme ça ? Parce que les années qui précédaient, j'étais un petit peu dans cette habitude de fonctionnement de t'inquiète pas, de toute façon, il n'y a rien, ce n'est pas si grave comme ça, que ça, tu sais gérer, tu n'as pas besoin d'aide. Et en fait, ce fonctionnement-là, quand tu comprends qu'il te coûte... un ligament, au bout d'un moment, tu prends le temps de l'observer et le fait de l'avoir observé, de l'avoir compris, ça m'a permis de beaucoup mieux le gérer le 28 février quand je me suis fait mal. Même si le déni a été présent, on va pas se le cacher, je me suis fait mal, je me suis relevé, je me suis dit que tout allait bien, comme d'habitude, et le corps m'a rappelé à l'ordre un tout petit peu après. C'est ce qui s'appelle la phase de choc, je pense, tu vois, dans le modèle de Kubler-Ross. C'est-à-dire qu'une fois que j'ai eu passé ce choc-là, je suis tout de suite rentré dans « Ok, il s'est passé quelque chose, maintenant on change un petit peu notre rapport à soi » . Mais si je ne m'étais pas donné l'occasion de prendre un petit peu de recul sur ces comportements et de me rendre compte des tendances qui étaient les miennes face à des événements comme cette blessure-là, je pense que j'aurais pu rentrer dans des états plus délicats de confiance ou de rapport aux émotions que j'ai pu avoir dans des blessures lors de mes années précédentes. Et ce qui est super intéressant, Quand on rentre de ce travail-là, d'observation de son monde à soi, que ce soit dans nos comportements ou dans nos émotions, c'est quand on en vient à se dessiner une petite carte de comment on fonctionne et du coup on accepte beaucoup plus facilement les émotions aussi difficiles qu'elles soient. Et on peut même essayer de définir ce qu'on a envie de vivre et de ressentir à la place. C'est-à-dire qu'on utilise un petit peu la méthode Feldman-Barette, Lisa Feldman-Barette. pour ceux qui connaissent, c'est une dame, une psychologue américaine, psychologue, pardon, le mot était difficile, qui a conçu une théorie sur les émotions qui s'appelle la théorie de l'émotion construite. Vous pouvez la retrouver dans son livre qui s'appelle How Emotions Are Made. Je l'ai là, je crois que c'est ce titre-là. Oui, c'est ça, c'est ce titre-là. Et en fait, Fedman Barrett, pour le faire très court, elle... Elle va te dire qu'une émotion, comme par exemple la colère, c'est pas quelque chose qui te tombe dessus, c'est pas quelque chose qui naît de l'intérieur, mais c'est un concept que tu t'es construit et que tu t'es créé. Que partant de ce principe-là, il n'y a pas une sorte de colère, il y a plein de sortes de colère. En fait, la colère, c'est comme le champignon, si tu préfères. C'est-à-dire que moi, par exemple, j'aime pas trop les champignons, parce que je trouve ça pas bon, les champignons, et que donc... Quand tu vas mettre un champignon face à moi, je vais partir du principe que le champignon, c'est pas bon. Sauf que, un jour, je vais peut-être me retrouver face à une personne qui va me dire que, ben en fait, des champignons, il y en a plein de sortes différentes, et il y en a là-dedans qui sont quand même vraiment pas mal, tu vois. Et du coup, ça va changer ma manière de voir les champignons, et je vais me dire, ben en fait, il y en a, ils sont plutôt comme ça, et d'autres que j'aime beaucoup moins. Pour les émotions, c'est un tout petit peu la même chose. Plutôt que de s'arrêter à se dire, en fait, aujourd'hui, c'était une vraie journée de merde, on va aller chercher un tout petit peu plus loin que le fait de se dire que c'était une journée de merde. Pourquoi c'était une journée de merde ? Est-ce que je suis vraiment en colère ou est-ce que je suis frustré ? Est-ce que c'était vraiment tout nul ou est-ce qu'il y a juste un point qui m'a frustré ? Je vais essayer de définir le concept qui se cache derrière la sensation que je suis en train de vivre. Et ça, ça nous permet d'avoir une carte super intéressante. et d'avoir un rapport au monde et aux émotions qui est tout à fait différent, puisque tu pourrais, une fois que tu as identifié l'émotion que tu vis et ce pourquoi tu la vis, définir ce que tu as envie de vivre à la place. Et plus tu te rends à l'aise avec ce monde des émotions, plus si on revient dans le cadre d'une blessure, tu vas pouvoir être à l'aise avec le fait de vivre de la déprime. C'est-à-dire qu'il y a un moment qui est quand même toujours compliqué à vivre, quand on se blesse, c'est ce profond sentiment de tristesse. Parce que, déjà, on a du mal, de manière générale, je pense, avec la tristesse, on n'a pas fondamentalement envie de la voir, moins on la voit, mieux on se porte, mais plus on la repousse, et plus elle va nous cueillir fort, et plus elle va nous démolir. C'est-à-dire que la tristesse, plus on la nie, Et plus, quand elle est là, elle va te faire comprendre que ça ne fonctionne pas comme ça. Je sais, en connaissance de cause, si je prends mon expérience personnelle, je pense que j'ai longtemps été en capacité de faire du déni de tristesse, ou de ne pas vouloir la regarder, et du coup, quand elle venait te voir, elle te défonçait la tête. Sauf que faire du déni de tristesse, si je reprends mon parallèle avec les champignons, autant tu peux vivre toute une vie Sans manger de champignons, je pense que ça ne va pas te changer fondamentalement la vie. Autant vivre en faisant du déni d'émotions ou en essayant de triguer un petit peu des émotions, comme ça, ça va te faire beaucoup plus mal tout de suite. Ça ne sera pas le même monde. Ça s'appelle faire un exercice de style. Et pour un peintre, par exemple, peindre avec trois couleurs, ça peut être intéressant momentanément, mais au long terme, ça va te brider dans tes capacités et dans ce que tu es capable de faire. Et nous, c'est un tout petit peu la même chose. Si... on prend pas le temps d'être à l'aise avec toutes les palettes d'émotions qui nous composent, bah en fait on va avoir du mal à gérer cette tristesse-là quand elle va venir nous voir. Alors que dans les faits, plus on y rentre vite et moins on y passe de temps souvent. Moi qui étais par exemple un ancien habitué de la tristesse où j'y passais vraiment des temps monstrueux, et ben là je pensais qu'elle allait venir me cueillir là là, tu vois, je me suis fait opérer lundi, je me suis dit mardi, mercredi, je vais être au fond du sous. Et en fait non, puisque j'ai pris le temps d'y rentrer bien comme il faut plus tôt, d'accepter ce que ça voulait me dire, d'accepter ce par quoi j'allais devoir passer, de mettre des mots là-dessus, et là en fait au point où j'en suis maintenant, et ben j'en suis plus à ce stade-là, j'en suis réellement au stade de la reconstruction. Tu vois, si on prend toujours ce modèle de Kepler-Ross, je suis passé du stade de la déprime pour rentrer vraiment dans ce stade de la reconstruction de la blessure. Ce qui constituera notre deuxième outil du jour, puisque là on en a parlé d'un outil, qui n'est pas vraiment un outil mais qui est plus une façon d'aborder nos comportements dans notre quotidien, où plutôt que d'être le passager de nos comportements, on va plutôt essayer d'en être l'observateur vigilant et le capitaine pour pouvoir corriger des trucs. Quand on rentre dans la blessure, la deuxième chose importante à prendre en compte, ça va être notre état d'esprit. On en revient à notre épisode 3. ce que je crois de moi m'influence plus que mes succès ou mes échecs, ce qui va être important à ce moment-là quand on va chercher à se reconstruire, ça va être notre état d'esprit. Essayer de savoir est-ce que je me sens capable de pouvoir faire face à cette situation-là. Quelles sont les représentations qui sont les miennes ? Et là, il va y avoir des représentations abstraites et des représentations concrètes. C'est-à-dire qu'on va t'expliquer dans un premier temps qu'un ligament croisé, par exemple, Aujourd'hui, c'est bien maîtrisé que c'est certes long, que c'est certes difficile, mais qu'en faisant les efforts nécessaires et en passant par différentes étapes, tu peux très bien à 6-8 mois retrouver le même niveau sportif que tu as eu avant de te blesser et tu ne vas pas perdre de capacité plus que ça. Sauf que toi, même si on te l'explique le plus simplement du monde, tu peux être en droit de ne pas le croire. Tu peux avoir des doutes. par rapport à tout ça tu peux avoir des peurs par rapport à tout ça tu peux avoir des angoisses par rapport à tout ça auquel il te faudra répondre pas forcément à toutes tes angoisses à toutes tes peurs mais si on parle juste de l'angoisse l'angoisse elle nous prépare à des peurs mais à des peurs qui sont sans fondement en fait tu vois l'angoisse c'est un petit peu une peur sans objet je me prépare à quelque chose qui pourrait potentiellement arriver mais je suis pas sûr que ça va arriver Du coup, ce qui peut être sympa, c'est juste de savoir qu'est-ce qui peut arriver dans les faits et quels sont les trucs auxquels il faut que je me prépare moi et quelles sont les étapes qui vont me permettre de répondre à tous mes doutes. C'est-à-dire que tout comme on a fait l'état des lieux juste avant de comment je me comporte et de c'est quoi ma carte émotionnelle chez moi, quelles sont les émotions avec lesquelles je suis à l'aise et avec lesquelles je ne suis pas à l'aise, peut-être que l'un des premiers trucs à faire quand on est blessé et quand on cherche à rentrer dans une période de reconstruction, C'est un de s'approprier notre blessure, c'est-à-dire de se renseigner sur ce que c'est. Moi je suis allé voir des vidéos d'opérations du genou, j'avais jamais fait ça, j'ai trouvé ça passionnant, voir où ils faisaient le greffon, où ils faisaient le truc, essayer de voir quels muscles ça impliquait et comment le processus de cicatrisation se passait. Comme ça, ça te permet je trouve de t'approprier ton diagnostic et de te dire ok il s'est passé ça, ça implique tel muscle, ça cicatrise comme ça et le protocole c'est ça. Et en partant de là... et du protocole de rééduc qu'on te donne, de te construire... en lien avec tes représentations de toi-même, un plan d'action qui te conduit jusqu'à ta rééducation complète. C'est-à-dire que la question c'est pas de savoir si tu vas te remettre, mais comment tu vas te remettre et par quelle étape tu vas passer. Et de faire évoluer un tout petit peu ton point de vue avec, ben ok, aujourd'hui je pense ça de moi, mais du coup ça va se passer comment si ça évolue juste un petit peu ? Ou ça pourrait se passer comment si ça évolue juste un petit peu ? Par exemple, en ce moment, ce qui compte, c'est des... tout petits moments, des tout petits moments où la rotule elle se contracte bien tu vois, sous l'œdème malgré tout sous le bleu, c'est des tout petits moments dans lesquels tu t'imagines marcher de manière relativement fluide même si t'as les béquilles toujours autour de toi et ça va être ces toutes petites choses là d'avoir un tout petit peu plus de contrôle sur tes représentations mentales et ça, ça peut être intéressant si t'arrives à mettre un petit peu de mots ou de couleurs là-dessus ou de Merci. forme là-dessus. Moi, je me suis fait une petite frise, vraiment une frise qui part du 28 février là, où dessus, sur cette frise, il y a tous les petits objectifs par lesquels je devais passer, il y a tous les états émotionnels par lesquels je suis passé, tous les changements fondamentaux, les moments où j'ai beaucoup progressé, les moments où j'ai beaucoup moins progressé, mais où ça s'est bien passé quand même, tous les moments où j'ai fait face à des émotions difficiles, mais où ça s'est bien passé quand même, et là, du coup, il y a toutes les étapes par lesquelles je vais devoir passer, entre maintenant 22... 22... 22 quel mois déjà ? Mai 2025 et novembre 2025 où derrière dans l'hiver j'ai de gros gestes et ans que j'ai pas envie de rater. Mais la question c'est pas de savoir si je vais être prêt le 22 ou le 25 novembre, la question c'est est-ce que je vais faire ce qu'il faut le 23 mai ? Est-ce que je vais faire ce qu'il faut le 24 mai ? Est-ce que je vais faire ce qu'il faut le 25 mai ? Et ça c'est quelque chose dont j'étais fondamentalement incapable avant. Tu me demandes de faire ça même, tu me demandes de planifier. quelque chose, des vacances, un week-end, un truc comme ça, j'en suis profondément incapable. Mais à chaque fois que je l'ai fait pour quelque chose, ça marche. À chaque fois que tu prends le temps de faire un état de l'art de qu'est-ce que je crois de moi dans cette situation en fonction de ce que je crois et de où je veux aller et de où on me dit qu'il est possible d'aller en fonction de mes capacités, je fais un petit plan d'action de étape 1, étape 2, étape 3 et de fonctionner comme dans un thermomix et mieux j'arrive à faire mon gâteau à la fin. Et ça, c'est le deuxième outil qui sera un tout petit peu intéressant. Et pour conclure sur la définition d'objectif et sur le fait de se construire un petit peu un plan de route de rééducation comme ça, je ne dis pas à travers la rédaction d'un plan d'action que ça va nécessairement bien se passer du début à la fin. Non. Ce que je dis, c'est que ça te sert juste à prioriser les étapes qui sont importantes pour toi pour t'éviter d'avoir la tête partout en même temps. puisque c'est ce qui peut se passer quand on fait face à une rééducation, comme ça quand on fait face à un moment difficile, on pense à tout et son contraire. On pense à la fois à l'exercice qu'on doit faire tout de suite et à tous les trucs qui nous manquent. Et l'idée de ce projet-là, l'idée de cet outil-là, c'est simplement de prioriser les idées et simplement de prendre les choses les unes après les autres. Mais ça ne veut pas dire que ça sera un succès total du début à la fin, peut-être qu'il va falloir le revoir, et ça ne veut pas dire non plus que je vais aller aussi vite que mon plan d'action le définit. Peut-être que je vais aller plus vite que ça. En fait, c'est juste un truc qui est voué à grandir en même temps que nous. C'est simplement, encore une fois, la carte mentale de ce qui se passe dans ma tête et de ce sur quoi je dois porter mon attention. Dernier outil, enfin, pour conclure cet épisode de podcast. Quand on parle de blessure, on parle quand même souvent de douleur. Et on va finir en terminant par la gestion de la douleur. Alors, on va commencer tout de suite en mettant des nuances, parce que quand on parle de douleur... il faut quand même être un tout petit peu intelligent. C'est-à-dire qu'à aucun cas, à aucun moment, un suivi en préparation mentale, un exercice en préparation mentale ne doit se substituer à un diagnostic médical. C'est-à-dire qu'on ne cherche pas à annuler la douleur, à la réduire à néant. Non, c'est une information dont on a besoin, qui est là pour nous informer de quelque chose quand même. C'est important de le prendre en compte. C'est pour ça qu'il faut être malin dans notre cadre de la gestion de la douleur. Et qu'une bonne porte d'entrée à la gestion de la douleur, c'est le fait de le faire dans des moments où c'est pénalisant et dans des moments où je crains pas grand chose. Je vous donne un exemple très concret. Ça peut être par exemple dans un moment dans lequel t'as besoin de dormir, tu sens que t'as mal à la jambe et il faut que tu traites ce mal de jambe ou une douleur dans la chambre pour que tu puisses dormir. Eh bien, là, vous pourriez faire plein de trucs, ce qui est... Je sais que moi, à titre personnel, ce qui marche le mieux pour moi maintenant, je le sais, c'est de l'EFT ou dans une moindre mesure pour le moment de l'auto-hypnose. Du coup, c'est les outils par lesquels je passe tout de suite. Mais les outils par lesquels je passais avant, c'était le fait de me faire une représentation de ma douleur. C'est-à-dire qu'à aucun moment, quand je vais essayer de travailler dessus, je vais parler de ma douleur. Je vais me dire que j'ai mal et que je vais me concentrer sur ce qui me fait mal. Donc, je vais essayer de caractériser ma douleur. C'est-à-dire, est-ce qu'elle pique, est-ce qu'elle brûle, est-ce qu'elle est diffuse, est-ce qu'elle est locale ? Et comment je peux la mettre en forme ? A quoi elle ressemble cette douleur pour moi, pour qu'ensuite je puisse la manipuler ? C'est-à-dire qu'en partant de ces caractéristiques, je vais m'en faire une forme, je vais lui donner une couleur, je vais lui donner même des voix, des fois, parfois, un truc qu'elle me dit, et je vais essayer de la déplacer. Et à chaque fois que je la déplace, par exemple, à chaque fois que j'essaye de modifier la couleur de ma blessure, Eh ben, j'essaye d'observer ce que ça change chez moi. Est-ce que j'ai de moins en moins mal ? Est-ce que ça atténue un tout petit peu la caractéristique de la douleur ? Ou est-ce que ça en change les composantes ? Qu'est-ce que ça change chez moi ? Jusqu'à obtenir un niveau à partir duquel ça devient relativement acceptable. Et ça, c'est quelque chose que j'ai fait pas plus tard que lundi soir en sortant du bloc, puisque en sortant du bloc, bah en fait... tu sens que pour dormir, tu as vraiment très mal à la cuisse, il faut que tu fasses passer des douleurs de cuisse, pour faire passer mes douleurs de cuisse, ça a été vraiment super efficace. Et là-dedans, tu mets un pas dans la visualisation un petit peu plus complexe, puisque dans le cadre d'une rééduc, on pourrait en parler dans un épisode dédié, mais la visualisation va vraiment avoir un rôle super important, le fait de se représenter, faire quelque chose, et en fait, en fonction du contexte dans lequel tu vas te trouver, Et du moment dans lequel tu veux évoluer, enfin tu veux utiliser la visualisation, il va falloir être précis et il va falloir avoir une bonne capacité à imager. C'est-à-dire que pour être précis sans vraiment rentrer dans le détail, il va y avoir des moments dans lesquels tu ne vas pas pouvoir te permettre d'imaginer quelque chose et il y a des moments dans lesquels tu pourras te permettre d'imaginer quelque chose. Et pour le coup, l'imagination, c'est un des moyens les plus simples. de travailler nos talents à visualiser quelque chose de manière très concrète. Puisque quand tu cherches à faire de la réathlétisation, quand tu cherches à faire plein de choses comme ça, il n'y aura pas de place pour l'imagination et l'interprétation. Il faudra rester très concret. Donc commencer par quelque chose d'un tout petit peu plus abstrait, c'est toujours plus facile, avant de rentrer dans des outils un tout petit peu plus pointus. Et c'est ce qui conclura cet épisode, d'ailleurs. Donc si toi aussi t'es blessé aujourd'hui, Je t'invite simplement à... t'observer de manière un tout petit peu plus intelligente, à te demander c'est quoi tes comportements, c'est quoi tes conditionnements aujourd'hui, lesquels te servent et t'aident et lesquels ne t'aident pas et tu devrais faire évoluer, de te poser la question de tes croyances vis-à-vis de ce que tu es capable de faire aujourd'hui, est-ce qu'elles t'aident ou est-ce qu'elles ne t'aident pas et comment tu peux les faire évoluer pour enfin définir quelle est la petite marche, la plus petite marche possible que tu peux franchir aujourd'hui pour avancer dans ta rééducation. Et rappelle-toi enfin que, aussi difficile que ce soit une blessure, c'est un moment de vérité, et c'est un moment dans lequel on peut réellement se regarder en face et vraiment comprendre nos manières de fonctionner et d'évoluer dans ce monde pour nous donner l'occasion d'en ressortir, peut-être pas meilleur, mais en tout cas différent. Sur ce, j'espère que cet épisode vous aura plu. Si vous aussi vous êtes blessé, n'hésitez pas à venir partager votre histoire et raconter votre histoire de rééduc. Je serais curieux de la lire. Quant à moi, je vous dis à la prochaine. Prenez soin de vous. Ciao !

  • Speaker #0

    Et c'est la fin de cet épisode de Cerveau en Rodage. Si tu souhaites devenir un acteur privilégié d'un des futurs épisodes, n'hésite pas à m'envoyer tes questions par mail à l'adresse cerveauenrodage.com. Et si après ça, tu ne sais toujours pas quoi faire, tu peux également me rejoindre sur ma page Instagram Cerveau en Rodage. C'est tout pour cette semaine. Quant à moi, je vous dis à la semaine prochaine. Prenez soin de vous. Ciao !

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Description

Dans cet épisode un peu spécial – enregistré en plein cœur de ma rééducation post-op LCA – je parle de blessure, d’émotions, et surtout de ce que ça raconte de nous.

On traverse ensemble les phases de la blessure (avec un clin d’œil à Kübler-Ross), mais aussi :

  • Pourquoi on attend d’être au fond pour changer nos habitudes

  • Comment la tristesse qu’on fuit nous revient toujours plus fort

  • Ce que la psychologie de Lisa Feldman Barrett m’a appris sur mes émotions

  • L’importance de cartographier ses conditionnements mentaux et émotionnels

  • Comment reprendre la main sur sa rééducation par la visualisation, le plan d’action, et l’état d’esprit

Cet épisode, c’est ni un tuto, ni un modèle : c’est un partage brut, réflexif, parfois un peu bordélique, mais honnête. Et si toi aussi tu es dans un moment fragile, blessé·e, ou simplement paumé·e, tu pourrais bien t’y retrouver.

🎯 À la fin, tu repars avec :

  • 3 outils mentaux pour mieux vivre une blessure

  • Une autre façon de penser la douleur

  • L’envie d’observer ton fonctionnement plutôt que de le subir

Bonne écoute, et surtout : prends soin de toi.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Si comme moi tu as été un champion du monde de l'entraînement, à qui on a souvent répété « fais attention » ou « concentre-toi » , mais que t'as jamais vraiment su ce que ça voulait dire de « se concentrer » ou de « faire attention » , ou si t'es un élève stressé à l'approche d'un examen qui entend souvent « ne stresse pas » ou « n'aie pas peur » , mais que tu ne sais pas vraiment ce que ça veut dire de ne pas être stressé ou de ne pas avoir peur, puisqu'après tout, ça a toujours fait partie de toi, alors tu l'auras remarqué, si on a tous été livrés avec le même cerveau, on n'est visiblement pas t... tous livré avec le même tuto. Si tu te reconnais dans ce que je viens de dire, alors peut-être que ce podcast est fait pour toi. Cerveau en rodage, c'est un podcast dédié à la préparation mentale pour tous les curieux, désireux d'en connaître plus sur ce qu'il se passe entre nos deux oreilles. C'est un nouvel espace de discussion pour répondre à vos questions et aborder des outils simples pour qu'ensemble nous puissions sortir du rodage. Je m'appelle Florian Gobot, je suis préparateur mental et je te souhaite la bienvenue dans Cerveau en rodage.

  • Speaker #1

    Et bonjour et bienvenue dans cet épisode 5 de Cerveau en Rodage, épisode 5 dans lequel on va évoquer le sujet de la blessure. Puisque c'est un sujet fort à propos, je me suis fait opérer lundi, du ligament croisé, du genou droit, je me suis blessé le 28 février dernier. J'avais pas nécessairement bossé plus de sujets que ça, on va être franc pour ce jus-là, donc je me suis dit que c'était intéressant de parler de blessure, puisqu'après tout je suis dedans depuis février, et que mine de rien ça reste un univers qui est quand même aussi triste que passionnant, la blessure. Et je ne me veux pas ultra positiviste en disant ça. Ce que je dis, c'est que c'est quand même infiniment paradoxal, puisque c'est un moment dans lequel c'est triste, puisque au moment où tu te blesses, tu es triste de ce qui vient d'arriver, et puis ça sonne la fin d'une activité que tu aimes bien la majorité du temps. Mais c'est le moment dans lequel tu peux remettre à plat tout ce qui ne va pas chez toi. Ce qui est assez paradoxal, c'est de constater que souvent, on pense encore une fois blessure, comme on pense psychologue. C'est-à-dire qu'on saisit l'occasion de la blessure pour se dire « Ok, il faut que je change ça, ça et ça chez moi parce que ça ne va plus. » On parle de ça quand on parle des étapes de la blessure. Souvent, quand on revient sur les différentes étapes de la blessure, c'est ceux qui utilisent le modèle d'Elisabeth, je ne sais plus comment, avec le choc, le déni, la négociation, la déprime et la reconstruction. Ça, c'est un protocole qui... C'est Elisabeth Kübler-Ross qui a créé ce modèle-là. Et Elisabeth Kübler-Ross, elle avait créé ça à la base pour le deuil, mais ça a été pas mal réutilisé. Et nous, quand on est un peu dans cette phase de négociation, avant de rentrer dans la déprime, on se dit qu'on va changer plein de trucs et qu'on va faire plein de trucs. Et en fait, je trouve que la blessure, elle met en avant le fait que, dans les faits, plutôt que de saisir l'occasion de prendre du recul sur nos habitudes et du recul sur nos comportements, on attend d'être confronté à un truc dans lequel ça va être difficile pour changer des choses, alors que c'est vraiment le contexte dans lequel ça va être le plus difficile en fait. Alors qu'à l'opposé, la première chose qu'on va voir dans cet épisode, c'est que pour mieux gérer une blessure, il faudrait qu'on prenne le temps de prendre de la hauteur sur nos comportements habituels pour essayer de comprendre quelles sont nos tendances, quels sont nos conditionnements, essayer de comprendre si on peut faire évoluer ces conditionnements pour qu'ils deviennent un tout petit peu plus sains vis-à-vis de notre manière de fonctionner. Pour que le jour où on est confronté à un événement un tout petit peu important, et bien en fait, on puisse y faire face. On est déjà un tout petit peu plus armé. À ce moment-là, si tu veux, si tu as besoin d'outils, tu sauras déjà ce qui se passe un tout petit peu sur la table et tu sauras ce qui se passe dans ta tête. Sauf que si tu as tout nié avant, au moment où tu es confronté à la blessure, ça va être tout de suite un tout petit peu plus délicat. C'est pour ça que quand on parle de blessure, c'est important de ne pas nier tout le travail qu'on a à faire au quotidien. Et c'est pour ça que, avant de penser à n'importe quel outil ou méthode de préparation mentale miraculeuse, le premier truc qu'on devrait mettre en place, c'est de l'observation méticuleuse de ce qui se passe chez nous quand on fait quelque chose. Quelles sont mes tendances ? Tu vois, avoir un petit carnet dans lequel, en fonction des contextes, dans les contextes qui sont très importants pour nous, je note ce qui se passe pour moi, comment je me parle, comment je me sens. C'est quoi mes tendances de comportement ? Est-ce qu'elles sont adaptées à ce que j'ai envie de faire ou pas ? Et si elles ne le sont pas, comment je vais faire pour changer les choses ? Puisque comme ça, on peut anticiper des problèmes qu'on va potentiellement rencontrer. Par exemple, moi j'ai une forte tendance au déni. C'est-à-dire que je suis quelqu'un qui, quand il va se blesser, va rentrer dans le déni instantanément et il va y rentrer très longtemps. Je vais me dire qu'il n'y a rien. J'ai eu une période comme ça entre... je dirais 2020 et 2023, où j'ai fait 6 ou 8 entorses et j'ai attendu la 8ème pour me dire, en fait, va voir un médecin peut-être pour passer une écho, pour te rendre compte que tu n'as plus de ligaments. Et oui, c'est ce qui s'est passé. Et pourquoi je fonctionnais comme ça ? Parce que les années qui précédaient, j'étais un petit peu dans cette habitude de fonctionnement de t'inquiète pas, de toute façon, il n'y a rien, ce n'est pas si grave comme ça, que ça, tu sais gérer, tu n'as pas besoin d'aide. Et en fait, ce fonctionnement-là, quand tu comprends qu'il te coûte... un ligament, au bout d'un moment, tu prends le temps de l'observer et le fait de l'avoir observé, de l'avoir compris, ça m'a permis de beaucoup mieux le gérer le 28 février quand je me suis fait mal. Même si le déni a été présent, on va pas se le cacher, je me suis fait mal, je me suis relevé, je me suis dit que tout allait bien, comme d'habitude, et le corps m'a rappelé à l'ordre un tout petit peu après. C'est ce qui s'appelle la phase de choc, je pense, tu vois, dans le modèle de Kubler-Ross. C'est-à-dire qu'une fois que j'ai eu passé ce choc-là, je suis tout de suite rentré dans « Ok, il s'est passé quelque chose, maintenant on change un petit peu notre rapport à soi » . Mais si je ne m'étais pas donné l'occasion de prendre un petit peu de recul sur ces comportements et de me rendre compte des tendances qui étaient les miennes face à des événements comme cette blessure-là, je pense que j'aurais pu rentrer dans des états plus délicats de confiance ou de rapport aux émotions que j'ai pu avoir dans des blessures lors de mes années précédentes. Et ce qui est super intéressant, Quand on rentre de ce travail-là, d'observation de son monde à soi, que ce soit dans nos comportements ou dans nos émotions, c'est quand on en vient à se dessiner une petite carte de comment on fonctionne et du coup on accepte beaucoup plus facilement les émotions aussi difficiles qu'elles soient. Et on peut même essayer de définir ce qu'on a envie de vivre et de ressentir à la place. C'est-à-dire qu'on utilise un petit peu la méthode Feldman-Barette, Lisa Feldman-Barette. pour ceux qui connaissent, c'est une dame, une psychologue américaine, psychologue, pardon, le mot était difficile, qui a conçu une théorie sur les émotions qui s'appelle la théorie de l'émotion construite. Vous pouvez la retrouver dans son livre qui s'appelle How Emotions Are Made. Je l'ai là, je crois que c'est ce titre-là. Oui, c'est ça, c'est ce titre-là. Et en fait, Fedman Barrett, pour le faire très court, elle... Elle va te dire qu'une émotion, comme par exemple la colère, c'est pas quelque chose qui te tombe dessus, c'est pas quelque chose qui naît de l'intérieur, mais c'est un concept que tu t'es construit et que tu t'es créé. Que partant de ce principe-là, il n'y a pas une sorte de colère, il y a plein de sortes de colère. En fait, la colère, c'est comme le champignon, si tu préfères. C'est-à-dire que moi, par exemple, j'aime pas trop les champignons, parce que je trouve ça pas bon, les champignons, et que donc... Quand tu vas mettre un champignon face à moi, je vais partir du principe que le champignon, c'est pas bon. Sauf que, un jour, je vais peut-être me retrouver face à une personne qui va me dire que, ben en fait, des champignons, il y en a plein de sortes différentes, et il y en a là-dedans qui sont quand même vraiment pas mal, tu vois. Et du coup, ça va changer ma manière de voir les champignons, et je vais me dire, ben en fait, il y en a, ils sont plutôt comme ça, et d'autres que j'aime beaucoup moins. Pour les émotions, c'est un tout petit peu la même chose. Plutôt que de s'arrêter à se dire, en fait, aujourd'hui, c'était une vraie journée de merde, on va aller chercher un tout petit peu plus loin que le fait de se dire que c'était une journée de merde. Pourquoi c'était une journée de merde ? Est-ce que je suis vraiment en colère ou est-ce que je suis frustré ? Est-ce que c'était vraiment tout nul ou est-ce qu'il y a juste un point qui m'a frustré ? Je vais essayer de définir le concept qui se cache derrière la sensation que je suis en train de vivre. Et ça, ça nous permet d'avoir une carte super intéressante. et d'avoir un rapport au monde et aux émotions qui est tout à fait différent, puisque tu pourrais, une fois que tu as identifié l'émotion que tu vis et ce pourquoi tu la vis, définir ce que tu as envie de vivre à la place. Et plus tu te rends à l'aise avec ce monde des émotions, plus si on revient dans le cadre d'une blessure, tu vas pouvoir être à l'aise avec le fait de vivre de la déprime. C'est-à-dire qu'il y a un moment qui est quand même toujours compliqué à vivre, quand on se blesse, c'est ce profond sentiment de tristesse. Parce que, déjà, on a du mal, de manière générale, je pense, avec la tristesse, on n'a pas fondamentalement envie de la voir, moins on la voit, mieux on se porte, mais plus on la repousse, et plus elle va nous cueillir fort, et plus elle va nous démolir. C'est-à-dire que la tristesse, plus on la nie, Et plus, quand elle est là, elle va te faire comprendre que ça ne fonctionne pas comme ça. Je sais, en connaissance de cause, si je prends mon expérience personnelle, je pense que j'ai longtemps été en capacité de faire du déni de tristesse, ou de ne pas vouloir la regarder, et du coup, quand elle venait te voir, elle te défonçait la tête. Sauf que faire du déni de tristesse, si je reprends mon parallèle avec les champignons, autant tu peux vivre toute une vie Sans manger de champignons, je pense que ça ne va pas te changer fondamentalement la vie. Autant vivre en faisant du déni d'émotions ou en essayant de triguer un petit peu des émotions, comme ça, ça va te faire beaucoup plus mal tout de suite. Ça ne sera pas le même monde. Ça s'appelle faire un exercice de style. Et pour un peintre, par exemple, peindre avec trois couleurs, ça peut être intéressant momentanément, mais au long terme, ça va te brider dans tes capacités et dans ce que tu es capable de faire. Et nous, c'est un tout petit peu la même chose. Si... on prend pas le temps d'être à l'aise avec toutes les palettes d'émotions qui nous composent, bah en fait on va avoir du mal à gérer cette tristesse-là quand elle va venir nous voir. Alors que dans les faits, plus on y rentre vite et moins on y passe de temps souvent. Moi qui étais par exemple un ancien habitué de la tristesse où j'y passais vraiment des temps monstrueux, et ben là je pensais qu'elle allait venir me cueillir là là, tu vois, je me suis fait opérer lundi, je me suis dit mardi, mercredi, je vais être au fond du sous. Et en fait non, puisque j'ai pris le temps d'y rentrer bien comme il faut plus tôt, d'accepter ce que ça voulait me dire, d'accepter ce par quoi j'allais devoir passer, de mettre des mots là-dessus, et là en fait au point où j'en suis maintenant, et ben j'en suis plus à ce stade-là, j'en suis réellement au stade de la reconstruction. Tu vois, si on prend toujours ce modèle de Kepler-Ross, je suis passé du stade de la déprime pour rentrer vraiment dans ce stade de la reconstruction de la blessure. Ce qui constituera notre deuxième outil du jour, puisque là on en a parlé d'un outil, qui n'est pas vraiment un outil mais qui est plus une façon d'aborder nos comportements dans notre quotidien, où plutôt que d'être le passager de nos comportements, on va plutôt essayer d'en être l'observateur vigilant et le capitaine pour pouvoir corriger des trucs. Quand on rentre dans la blessure, la deuxième chose importante à prendre en compte, ça va être notre état d'esprit. On en revient à notre épisode 3. ce que je crois de moi m'influence plus que mes succès ou mes échecs, ce qui va être important à ce moment-là quand on va chercher à se reconstruire, ça va être notre état d'esprit. Essayer de savoir est-ce que je me sens capable de pouvoir faire face à cette situation-là. Quelles sont les représentations qui sont les miennes ? Et là, il va y avoir des représentations abstraites et des représentations concrètes. C'est-à-dire qu'on va t'expliquer dans un premier temps qu'un ligament croisé, par exemple, Aujourd'hui, c'est bien maîtrisé que c'est certes long, que c'est certes difficile, mais qu'en faisant les efforts nécessaires et en passant par différentes étapes, tu peux très bien à 6-8 mois retrouver le même niveau sportif que tu as eu avant de te blesser et tu ne vas pas perdre de capacité plus que ça. Sauf que toi, même si on te l'explique le plus simplement du monde, tu peux être en droit de ne pas le croire. Tu peux avoir des doutes. par rapport à tout ça tu peux avoir des peurs par rapport à tout ça tu peux avoir des angoisses par rapport à tout ça auquel il te faudra répondre pas forcément à toutes tes angoisses à toutes tes peurs mais si on parle juste de l'angoisse l'angoisse elle nous prépare à des peurs mais à des peurs qui sont sans fondement en fait tu vois l'angoisse c'est un petit peu une peur sans objet je me prépare à quelque chose qui pourrait potentiellement arriver mais je suis pas sûr que ça va arriver Du coup, ce qui peut être sympa, c'est juste de savoir qu'est-ce qui peut arriver dans les faits et quels sont les trucs auxquels il faut que je me prépare moi et quelles sont les étapes qui vont me permettre de répondre à tous mes doutes. C'est-à-dire que tout comme on a fait l'état des lieux juste avant de comment je me comporte et de c'est quoi ma carte émotionnelle chez moi, quelles sont les émotions avec lesquelles je suis à l'aise et avec lesquelles je ne suis pas à l'aise, peut-être que l'un des premiers trucs à faire quand on est blessé et quand on cherche à rentrer dans une période de reconstruction, C'est un de s'approprier notre blessure, c'est-à-dire de se renseigner sur ce que c'est. Moi je suis allé voir des vidéos d'opérations du genou, j'avais jamais fait ça, j'ai trouvé ça passionnant, voir où ils faisaient le greffon, où ils faisaient le truc, essayer de voir quels muscles ça impliquait et comment le processus de cicatrisation se passait. Comme ça, ça te permet je trouve de t'approprier ton diagnostic et de te dire ok il s'est passé ça, ça implique tel muscle, ça cicatrise comme ça et le protocole c'est ça. Et en partant de là... et du protocole de rééduc qu'on te donne, de te construire... en lien avec tes représentations de toi-même, un plan d'action qui te conduit jusqu'à ta rééducation complète. C'est-à-dire que la question c'est pas de savoir si tu vas te remettre, mais comment tu vas te remettre et par quelle étape tu vas passer. Et de faire évoluer un tout petit peu ton point de vue avec, ben ok, aujourd'hui je pense ça de moi, mais du coup ça va se passer comment si ça évolue juste un petit peu ? Ou ça pourrait se passer comment si ça évolue juste un petit peu ? Par exemple, en ce moment, ce qui compte, c'est des... tout petits moments, des tout petits moments où la rotule elle se contracte bien tu vois, sous l'œdème malgré tout sous le bleu, c'est des tout petits moments dans lesquels tu t'imagines marcher de manière relativement fluide même si t'as les béquilles toujours autour de toi et ça va être ces toutes petites choses là d'avoir un tout petit peu plus de contrôle sur tes représentations mentales et ça, ça peut être intéressant si t'arrives à mettre un petit peu de mots ou de couleurs là-dessus ou de Merci. forme là-dessus. Moi, je me suis fait une petite frise, vraiment une frise qui part du 28 février là, où dessus, sur cette frise, il y a tous les petits objectifs par lesquels je devais passer, il y a tous les états émotionnels par lesquels je suis passé, tous les changements fondamentaux, les moments où j'ai beaucoup progressé, les moments où j'ai beaucoup moins progressé, mais où ça s'est bien passé quand même, tous les moments où j'ai fait face à des émotions difficiles, mais où ça s'est bien passé quand même, et là, du coup, il y a toutes les étapes par lesquelles je vais devoir passer, entre maintenant 22... 22... 22 quel mois déjà ? Mai 2025 et novembre 2025 où derrière dans l'hiver j'ai de gros gestes et ans que j'ai pas envie de rater. Mais la question c'est pas de savoir si je vais être prêt le 22 ou le 25 novembre, la question c'est est-ce que je vais faire ce qu'il faut le 23 mai ? Est-ce que je vais faire ce qu'il faut le 24 mai ? Est-ce que je vais faire ce qu'il faut le 25 mai ? Et ça c'est quelque chose dont j'étais fondamentalement incapable avant. Tu me demandes de faire ça même, tu me demandes de planifier. quelque chose, des vacances, un week-end, un truc comme ça, j'en suis profondément incapable. Mais à chaque fois que je l'ai fait pour quelque chose, ça marche. À chaque fois que tu prends le temps de faire un état de l'art de qu'est-ce que je crois de moi dans cette situation en fonction de ce que je crois et de où je veux aller et de où on me dit qu'il est possible d'aller en fonction de mes capacités, je fais un petit plan d'action de étape 1, étape 2, étape 3 et de fonctionner comme dans un thermomix et mieux j'arrive à faire mon gâteau à la fin. Et ça, c'est le deuxième outil qui sera un tout petit peu intéressant. Et pour conclure sur la définition d'objectif et sur le fait de se construire un petit peu un plan de route de rééducation comme ça, je ne dis pas à travers la rédaction d'un plan d'action que ça va nécessairement bien se passer du début à la fin. Non. Ce que je dis, c'est que ça te sert juste à prioriser les étapes qui sont importantes pour toi pour t'éviter d'avoir la tête partout en même temps. puisque c'est ce qui peut se passer quand on fait face à une rééducation, comme ça quand on fait face à un moment difficile, on pense à tout et son contraire. On pense à la fois à l'exercice qu'on doit faire tout de suite et à tous les trucs qui nous manquent. Et l'idée de ce projet-là, l'idée de cet outil-là, c'est simplement de prioriser les idées et simplement de prendre les choses les unes après les autres. Mais ça ne veut pas dire que ça sera un succès total du début à la fin, peut-être qu'il va falloir le revoir, et ça ne veut pas dire non plus que je vais aller aussi vite que mon plan d'action le définit. Peut-être que je vais aller plus vite que ça. En fait, c'est juste un truc qui est voué à grandir en même temps que nous. C'est simplement, encore une fois, la carte mentale de ce qui se passe dans ma tête et de ce sur quoi je dois porter mon attention. Dernier outil, enfin, pour conclure cet épisode de podcast. Quand on parle de blessure, on parle quand même souvent de douleur. Et on va finir en terminant par la gestion de la douleur. Alors, on va commencer tout de suite en mettant des nuances, parce que quand on parle de douleur... il faut quand même être un tout petit peu intelligent. C'est-à-dire qu'à aucun cas, à aucun moment, un suivi en préparation mentale, un exercice en préparation mentale ne doit se substituer à un diagnostic médical. C'est-à-dire qu'on ne cherche pas à annuler la douleur, à la réduire à néant. Non, c'est une information dont on a besoin, qui est là pour nous informer de quelque chose quand même. C'est important de le prendre en compte. C'est pour ça qu'il faut être malin dans notre cadre de la gestion de la douleur. Et qu'une bonne porte d'entrée à la gestion de la douleur, c'est le fait de le faire dans des moments où c'est pénalisant et dans des moments où je crains pas grand chose. Je vous donne un exemple très concret. Ça peut être par exemple dans un moment dans lequel t'as besoin de dormir, tu sens que t'as mal à la jambe et il faut que tu traites ce mal de jambe ou une douleur dans la chambre pour que tu puisses dormir. Eh bien, là, vous pourriez faire plein de trucs, ce qui est... Je sais que moi, à titre personnel, ce qui marche le mieux pour moi maintenant, je le sais, c'est de l'EFT ou dans une moindre mesure pour le moment de l'auto-hypnose. Du coup, c'est les outils par lesquels je passe tout de suite. Mais les outils par lesquels je passais avant, c'était le fait de me faire une représentation de ma douleur. C'est-à-dire qu'à aucun moment, quand je vais essayer de travailler dessus, je vais parler de ma douleur. Je vais me dire que j'ai mal et que je vais me concentrer sur ce qui me fait mal. Donc, je vais essayer de caractériser ma douleur. C'est-à-dire, est-ce qu'elle pique, est-ce qu'elle brûle, est-ce qu'elle est diffuse, est-ce qu'elle est locale ? Et comment je peux la mettre en forme ? A quoi elle ressemble cette douleur pour moi, pour qu'ensuite je puisse la manipuler ? C'est-à-dire qu'en partant de ces caractéristiques, je vais m'en faire une forme, je vais lui donner une couleur, je vais lui donner même des voix, des fois, parfois, un truc qu'elle me dit, et je vais essayer de la déplacer. Et à chaque fois que je la déplace, par exemple, à chaque fois que j'essaye de modifier la couleur de ma blessure, Eh ben, j'essaye d'observer ce que ça change chez moi. Est-ce que j'ai de moins en moins mal ? Est-ce que ça atténue un tout petit peu la caractéristique de la douleur ? Ou est-ce que ça en change les composantes ? Qu'est-ce que ça change chez moi ? Jusqu'à obtenir un niveau à partir duquel ça devient relativement acceptable. Et ça, c'est quelque chose que j'ai fait pas plus tard que lundi soir en sortant du bloc, puisque en sortant du bloc, bah en fait... tu sens que pour dormir, tu as vraiment très mal à la cuisse, il faut que tu fasses passer des douleurs de cuisse, pour faire passer mes douleurs de cuisse, ça a été vraiment super efficace. Et là-dedans, tu mets un pas dans la visualisation un petit peu plus complexe, puisque dans le cadre d'une rééduc, on pourrait en parler dans un épisode dédié, mais la visualisation va vraiment avoir un rôle super important, le fait de se représenter, faire quelque chose, et en fait, en fonction du contexte dans lequel tu vas te trouver, Et du moment dans lequel tu veux évoluer, enfin tu veux utiliser la visualisation, il va falloir être précis et il va falloir avoir une bonne capacité à imager. C'est-à-dire que pour être précis sans vraiment rentrer dans le détail, il va y avoir des moments dans lesquels tu ne vas pas pouvoir te permettre d'imaginer quelque chose et il y a des moments dans lesquels tu pourras te permettre d'imaginer quelque chose. Et pour le coup, l'imagination, c'est un des moyens les plus simples. de travailler nos talents à visualiser quelque chose de manière très concrète. Puisque quand tu cherches à faire de la réathlétisation, quand tu cherches à faire plein de choses comme ça, il n'y aura pas de place pour l'imagination et l'interprétation. Il faudra rester très concret. Donc commencer par quelque chose d'un tout petit peu plus abstrait, c'est toujours plus facile, avant de rentrer dans des outils un tout petit peu plus pointus. Et c'est ce qui conclura cet épisode, d'ailleurs. Donc si toi aussi t'es blessé aujourd'hui, Je t'invite simplement à... t'observer de manière un tout petit peu plus intelligente, à te demander c'est quoi tes comportements, c'est quoi tes conditionnements aujourd'hui, lesquels te servent et t'aident et lesquels ne t'aident pas et tu devrais faire évoluer, de te poser la question de tes croyances vis-à-vis de ce que tu es capable de faire aujourd'hui, est-ce qu'elles t'aident ou est-ce qu'elles ne t'aident pas et comment tu peux les faire évoluer pour enfin définir quelle est la petite marche, la plus petite marche possible que tu peux franchir aujourd'hui pour avancer dans ta rééducation. Et rappelle-toi enfin que, aussi difficile que ce soit une blessure, c'est un moment de vérité, et c'est un moment dans lequel on peut réellement se regarder en face et vraiment comprendre nos manières de fonctionner et d'évoluer dans ce monde pour nous donner l'occasion d'en ressortir, peut-être pas meilleur, mais en tout cas différent. Sur ce, j'espère que cet épisode vous aura plu. Si vous aussi vous êtes blessé, n'hésitez pas à venir partager votre histoire et raconter votre histoire de rééduc. Je serais curieux de la lire. Quant à moi, je vous dis à la prochaine. Prenez soin de vous. Ciao !

  • Speaker #0

    Et c'est la fin de cet épisode de Cerveau en Rodage. Si tu souhaites devenir un acteur privilégié d'un des futurs épisodes, n'hésite pas à m'envoyer tes questions par mail à l'adresse cerveauenrodage.com. Et si après ça, tu ne sais toujours pas quoi faire, tu peux également me rejoindre sur ma page Instagram Cerveau en Rodage. C'est tout pour cette semaine. Quant à moi, je vous dis à la semaine prochaine. Prenez soin de vous. Ciao !

Description

Dans cet épisode un peu spécial – enregistré en plein cœur de ma rééducation post-op LCA – je parle de blessure, d’émotions, et surtout de ce que ça raconte de nous.

On traverse ensemble les phases de la blessure (avec un clin d’œil à Kübler-Ross), mais aussi :

  • Pourquoi on attend d’être au fond pour changer nos habitudes

  • Comment la tristesse qu’on fuit nous revient toujours plus fort

  • Ce que la psychologie de Lisa Feldman Barrett m’a appris sur mes émotions

  • L’importance de cartographier ses conditionnements mentaux et émotionnels

  • Comment reprendre la main sur sa rééducation par la visualisation, le plan d’action, et l’état d’esprit

Cet épisode, c’est ni un tuto, ni un modèle : c’est un partage brut, réflexif, parfois un peu bordélique, mais honnête. Et si toi aussi tu es dans un moment fragile, blessé·e, ou simplement paumé·e, tu pourrais bien t’y retrouver.

🎯 À la fin, tu repars avec :

  • 3 outils mentaux pour mieux vivre une blessure

  • Une autre façon de penser la douleur

  • L’envie d’observer ton fonctionnement plutôt que de le subir

Bonne écoute, et surtout : prends soin de toi.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Si comme moi tu as été un champion du monde de l'entraînement, à qui on a souvent répété « fais attention » ou « concentre-toi » , mais que t'as jamais vraiment su ce que ça voulait dire de « se concentrer » ou de « faire attention » , ou si t'es un élève stressé à l'approche d'un examen qui entend souvent « ne stresse pas » ou « n'aie pas peur » , mais que tu ne sais pas vraiment ce que ça veut dire de ne pas être stressé ou de ne pas avoir peur, puisqu'après tout, ça a toujours fait partie de toi, alors tu l'auras remarqué, si on a tous été livrés avec le même cerveau, on n'est visiblement pas t... tous livré avec le même tuto. Si tu te reconnais dans ce que je viens de dire, alors peut-être que ce podcast est fait pour toi. Cerveau en rodage, c'est un podcast dédié à la préparation mentale pour tous les curieux, désireux d'en connaître plus sur ce qu'il se passe entre nos deux oreilles. C'est un nouvel espace de discussion pour répondre à vos questions et aborder des outils simples pour qu'ensemble nous puissions sortir du rodage. Je m'appelle Florian Gobot, je suis préparateur mental et je te souhaite la bienvenue dans Cerveau en rodage.

  • Speaker #1

    Et bonjour et bienvenue dans cet épisode 5 de Cerveau en Rodage, épisode 5 dans lequel on va évoquer le sujet de la blessure. Puisque c'est un sujet fort à propos, je me suis fait opérer lundi, du ligament croisé, du genou droit, je me suis blessé le 28 février dernier. J'avais pas nécessairement bossé plus de sujets que ça, on va être franc pour ce jus-là, donc je me suis dit que c'était intéressant de parler de blessure, puisqu'après tout je suis dedans depuis février, et que mine de rien ça reste un univers qui est quand même aussi triste que passionnant, la blessure. Et je ne me veux pas ultra positiviste en disant ça. Ce que je dis, c'est que c'est quand même infiniment paradoxal, puisque c'est un moment dans lequel c'est triste, puisque au moment où tu te blesses, tu es triste de ce qui vient d'arriver, et puis ça sonne la fin d'une activité que tu aimes bien la majorité du temps. Mais c'est le moment dans lequel tu peux remettre à plat tout ce qui ne va pas chez toi. Ce qui est assez paradoxal, c'est de constater que souvent, on pense encore une fois blessure, comme on pense psychologue. C'est-à-dire qu'on saisit l'occasion de la blessure pour se dire « Ok, il faut que je change ça, ça et ça chez moi parce que ça ne va plus. » On parle de ça quand on parle des étapes de la blessure. Souvent, quand on revient sur les différentes étapes de la blessure, c'est ceux qui utilisent le modèle d'Elisabeth, je ne sais plus comment, avec le choc, le déni, la négociation, la déprime et la reconstruction. Ça, c'est un protocole qui... C'est Elisabeth Kübler-Ross qui a créé ce modèle-là. Et Elisabeth Kübler-Ross, elle avait créé ça à la base pour le deuil, mais ça a été pas mal réutilisé. Et nous, quand on est un peu dans cette phase de négociation, avant de rentrer dans la déprime, on se dit qu'on va changer plein de trucs et qu'on va faire plein de trucs. Et en fait, je trouve que la blessure, elle met en avant le fait que, dans les faits, plutôt que de saisir l'occasion de prendre du recul sur nos habitudes et du recul sur nos comportements, on attend d'être confronté à un truc dans lequel ça va être difficile pour changer des choses, alors que c'est vraiment le contexte dans lequel ça va être le plus difficile en fait. Alors qu'à l'opposé, la première chose qu'on va voir dans cet épisode, c'est que pour mieux gérer une blessure, il faudrait qu'on prenne le temps de prendre de la hauteur sur nos comportements habituels pour essayer de comprendre quelles sont nos tendances, quels sont nos conditionnements, essayer de comprendre si on peut faire évoluer ces conditionnements pour qu'ils deviennent un tout petit peu plus sains vis-à-vis de notre manière de fonctionner. Pour que le jour où on est confronté à un événement un tout petit peu important, et bien en fait, on puisse y faire face. On est déjà un tout petit peu plus armé. À ce moment-là, si tu veux, si tu as besoin d'outils, tu sauras déjà ce qui se passe un tout petit peu sur la table et tu sauras ce qui se passe dans ta tête. Sauf que si tu as tout nié avant, au moment où tu es confronté à la blessure, ça va être tout de suite un tout petit peu plus délicat. C'est pour ça que quand on parle de blessure, c'est important de ne pas nier tout le travail qu'on a à faire au quotidien. Et c'est pour ça que, avant de penser à n'importe quel outil ou méthode de préparation mentale miraculeuse, le premier truc qu'on devrait mettre en place, c'est de l'observation méticuleuse de ce qui se passe chez nous quand on fait quelque chose. Quelles sont mes tendances ? Tu vois, avoir un petit carnet dans lequel, en fonction des contextes, dans les contextes qui sont très importants pour nous, je note ce qui se passe pour moi, comment je me parle, comment je me sens. C'est quoi mes tendances de comportement ? Est-ce qu'elles sont adaptées à ce que j'ai envie de faire ou pas ? Et si elles ne le sont pas, comment je vais faire pour changer les choses ? Puisque comme ça, on peut anticiper des problèmes qu'on va potentiellement rencontrer. Par exemple, moi j'ai une forte tendance au déni. C'est-à-dire que je suis quelqu'un qui, quand il va se blesser, va rentrer dans le déni instantanément et il va y rentrer très longtemps. Je vais me dire qu'il n'y a rien. J'ai eu une période comme ça entre... je dirais 2020 et 2023, où j'ai fait 6 ou 8 entorses et j'ai attendu la 8ème pour me dire, en fait, va voir un médecin peut-être pour passer une écho, pour te rendre compte que tu n'as plus de ligaments. Et oui, c'est ce qui s'est passé. Et pourquoi je fonctionnais comme ça ? Parce que les années qui précédaient, j'étais un petit peu dans cette habitude de fonctionnement de t'inquiète pas, de toute façon, il n'y a rien, ce n'est pas si grave comme ça, que ça, tu sais gérer, tu n'as pas besoin d'aide. Et en fait, ce fonctionnement-là, quand tu comprends qu'il te coûte... un ligament, au bout d'un moment, tu prends le temps de l'observer et le fait de l'avoir observé, de l'avoir compris, ça m'a permis de beaucoup mieux le gérer le 28 février quand je me suis fait mal. Même si le déni a été présent, on va pas se le cacher, je me suis fait mal, je me suis relevé, je me suis dit que tout allait bien, comme d'habitude, et le corps m'a rappelé à l'ordre un tout petit peu après. C'est ce qui s'appelle la phase de choc, je pense, tu vois, dans le modèle de Kubler-Ross. C'est-à-dire qu'une fois que j'ai eu passé ce choc-là, je suis tout de suite rentré dans « Ok, il s'est passé quelque chose, maintenant on change un petit peu notre rapport à soi » . Mais si je ne m'étais pas donné l'occasion de prendre un petit peu de recul sur ces comportements et de me rendre compte des tendances qui étaient les miennes face à des événements comme cette blessure-là, je pense que j'aurais pu rentrer dans des états plus délicats de confiance ou de rapport aux émotions que j'ai pu avoir dans des blessures lors de mes années précédentes. Et ce qui est super intéressant, Quand on rentre de ce travail-là, d'observation de son monde à soi, que ce soit dans nos comportements ou dans nos émotions, c'est quand on en vient à se dessiner une petite carte de comment on fonctionne et du coup on accepte beaucoup plus facilement les émotions aussi difficiles qu'elles soient. Et on peut même essayer de définir ce qu'on a envie de vivre et de ressentir à la place. C'est-à-dire qu'on utilise un petit peu la méthode Feldman-Barette, Lisa Feldman-Barette. pour ceux qui connaissent, c'est une dame, une psychologue américaine, psychologue, pardon, le mot était difficile, qui a conçu une théorie sur les émotions qui s'appelle la théorie de l'émotion construite. Vous pouvez la retrouver dans son livre qui s'appelle How Emotions Are Made. Je l'ai là, je crois que c'est ce titre-là. Oui, c'est ça, c'est ce titre-là. Et en fait, Fedman Barrett, pour le faire très court, elle... Elle va te dire qu'une émotion, comme par exemple la colère, c'est pas quelque chose qui te tombe dessus, c'est pas quelque chose qui naît de l'intérieur, mais c'est un concept que tu t'es construit et que tu t'es créé. Que partant de ce principe-là, il n'y a pas une sorte de colère, il y a plein de sortes de colère. En fait, la colère, c'est comme le champignon, si tu préfères. C'est-à-dire que moi, par exemple, j'aime pas trop les champignons, parce que je trouve ça pas bon, les champignons, et que donc... Quand tu vas mettre un champignon face à moi, je vais partir du principe que le champignon, c'est pas bon. Sauf que, un jour, je vais peut-être me retrouver face à une personne qui va me dire que, ben en fait, des champignons, il y en a plein de sortes différentes, et il y en a là-dedans qui sont quand même vraiment pas mal, tu vois. Et du coup, ça va changer ma manière de voir les champignons, et je vais me dire, ben en fait, il y en a, ils sont plutôt comme ça, et d'autres que j'aime beaucoup moins. Pour les émotions, c'est un tout petit peu la même chose. Plutôt que de s'arrêter à se dire, en fait, aujourd'hui, c'était une vraie journée de merde, on va aller chercher un tout petit peu plus loin que le fait de se dire que c'était une journée de merde. Pourquoi c'était une journée de merde ? Est-ce que je suis vraiment en colère ou est-ce que je suis frustré ? Est-ce que c'était vraiment tout nul ou est-ce qu'il y a juste un point qui m'a frustré ? Je vais essayer de définir le concept qui se cache derrière la sensation que je suis en train de vivre. Et ça, ça nous permet d'avoir une carte super intéressante. et d'avoir un rapport au monde et aux émotions qui est tout à fait différent, puisque tu pourrais, une fois que tu as identifié l'émotion que tu vis et ce pourquoi tu la vis, définir ce que tu as envie de vivre à la place. Et plus tu te rends à l'aise avec ce monde des émotions, plus si on revient dans le cadre d'une blessure, tu vas pouvoir être à l'aise avec le fait de vivre de la déprime. C'est-à-dire qu'il y a un moment qui est quand même toujours compliqué à vivre, quand on se blesse, c'est ce profond sentiment de tristesse. Parce que, déjà, on a du mal, de manière générale, je pense, avec la tristesse, on n'a pas fondamentalement envie de la voir, moins on la voit, mieux on se porte, mais plus on la repousse, et plus elle va nous cueillir fort, et plus elle va nous démolir. C'est-à-dire que la tristesse, plus on la nie, Et plus, quand elle est là, elle va te faire comprendre que ça ne fonctionne pas comme ça. Je sais, en connaissance de cause, si je prends mon expérience personnelle, je pense que j'ai longtemps été en capacité de faire du déni de tristesse, ou de ne pas vouloir la regarder, et du coup, quand elle venait te voir, elle te défonçait la tête. Sauf que faire du déni de tristesse, si je reprends mon parallèle avec les champignons, autant tu peux vivre toute une vie Sans manger de champignons, je pense que ça ne va pas te changer fondamentalement la vie. Autant vivre en faisant du déni d'émotions ou en essayant de triguer un petit peu des émotions, comme ça, ça va te faire beaucoup plus mal tout de suite. Ça ne sera pas le même monde. Ça s'appelle faire un exercice de style. Et pour un peintre, par exemple, peindre avec trois couleurs, ça peut être intéressant momentanément, mais au long terme, ça va te brider dans tes capacités et dans ce que tu es capable de faire. Et nous, c'est un tout petit peu la même chose. Si... on prend pas le temps d'être à l'aise avec toutes les palettes d'émotions qui nous composent, bah en fait on va avoir du mal à gérer cette tristesse-là quand elle va venir nous voir. Alors que dans les faits, plus on y rentre vite et moins on y passe de temps souvent. Moi qui étais par exemple un ancien habitué de la tristesse où j'y passais vraiment des temps monstrueux, et ben là je pensais qu'elle allait venir me cueillir là là, tu vois, je me suis fait opérer lundi, je me suis dit mardi, mercredi, je vais être au fond du sous. Et en fait non, puisque j'ai pris le temps d'y rentrer bien comme il faut plus tôt, d'accepter ce que ça voulait me dire, d'accepter ce par quoi j'allais devoir passer, de mettre des mots là-dessus, et là en fait au point où j'en suis maintenant, et ben j'en suis plus à ce stade-là, j'en suis réellement au stade de la reconstruction. Tu vois, si on prend toujours ce modèle de Kepler-Ross, je suis passé du stade de la déprime pour rentrer vraiment dans ce stade de la reconstruction de la blessure. Ce qui constituera notre deuxième outil du jour, puisque là on en a parlé d'un outil, qui n'est pas vraiment un outil mais qui est plus une façon d'aborder nos comportements dans notre quotidien, où plutôt que d'être le passager de nos comportements, on va plutôt essayer d'en être l'observateur vigilant et le capitaine pour pouvoir corriger des trucs. Quand on rentre dans la blessure, la deuxième chose importante à prendre en compte, ça va être notre état d'esprit. On en revient à notre épisode 3. ce que je crois de moi m'influence plus que mes succès ou mes échecs, ce qui va être important à ce moment-là quand on va chercher à se reconstruire, ça va être notre état d'esprit. Essayer de savoir est-ce que je me sens capable de pouvoir faire face à cette situation-là. Quelles sont les représentations qui sont les miennes ? Et là, il va y avoir des représentations abstraites et des représentations concrètes. C'est-à-dire qu'on va t'expliquer dans un premier temps qu'un ligament croisé, par exemple, Aujourd'hui, c'est bien maîtrisé que c'est certes long, que c'est certes difficile, mais qu'en faisant les efforts nécessaires et en passant par différentes étapes, tu peux très bien à 6-8 mois retrouver le même niveau sportif que tu as eu avant de te blesser et tu ne vas pas perdre de capacité plus que ça. Sauf que toi, même si on te l'explique le plus simplement du monde, tu peux être en droit de ne pas le croire. Tu peux avoir des doutes. par rapport à tout ça tu peux avoir des peurs par rapport à tout ça tu peux avoir des angoisses par rapport à tout ça auquel il te faudra répondre pas forcément à toutes tes angoisses à toutes tes peurs mais si on parle juste de l'angoisse l'angoisse elle nous prépare à des peurs mais à des peurs qui sont sans fondement en fait tu vois l'angoisse c'est un petit peu une peur sans objet je me prépare à quelque chose qui pourrait potentiellement arriver mais je suis pas sûr que ça va arriver Du coup, ce qui peut être sympa, c'est juste de savoir qu'est-ce qui peut arriver dans les faits et quels sont les trucs auxquels il faut que je me prépare moi et quelles sont les étapes qui vont me permettre de répondre à tous mes doutes. C'est-à-dire que tout comme on a fait l'état des lieux juste avant de comment je me comporte et de c'est quoi ma carte émotionnelle chez moi, quelles sont les émotions avec lesquelles je suis à l'aise et avec lesquelles je ne suis pas à l'aise, peut-être que l'un des premiers trucs à faire quand on est blessé et quand on cherche à rentrer dans une période de reconstruction, C'est un de s'approprier notre blessure, c'est-à-dire de se renseigner sur ce que c'est. Moi je suis allé voir des vidéos d'opérations du genou, j'avais jamais fait ça, j'ai trouvé ça passionnant, voir où ils faisaient le greffon, où ils faisaient le truc, essayer de voir quels muscles ça impliquait et comment le processus de cicatrisation se passait. Comme ça, ça te permet je trouve de t'approprier ton diagnostic et de te dire ok il s'est passé ça, ça implique tel muscle, ça cicatrise comme ça et le protocole c'est ça. Et en partant de là... et du protocole de rééduc qu'on te donne, de te construire... en lien avec tes représentations de toi-même, un plan d'action qui te conduit jusqu'à ta rééducation complète. C'est-à-dire que la question c'est pas de savoir si tu vas te remettre, mais comment tu vas te remettre et par quelle étape tu vas passer. Et de faire évoluer un tout petit peu ton point de vue avec, ben ok, aujourd'hui je pense ça de moi, mais du coup ça va se passer comment si ça évolue juste un petit peu ? Ou ça pourrait se passer comment si ça évolue juste un petit peu ? Par exemple, en ce moment, ce qui compte, c'est des... tout petits moments, des tout petits moments où la rotule elle se contracte bien tu vois, sous l'œdème malgré tout sous le bleu, c'est des tout petits moments dans lesquels tu t'imagines marcher de manière relativement fluide même si t'as les béquilles toujours autour de toi et ça va être ces toutes petites choses là d'avoir un tout petit peu plus de contrôle sur tes représentations mentales et ça, ça peut être intéressant si t'arrives à mettre un petit peu de mots ou de couleurs là-dessus ou de Merci. forme là-dessus. Moi, je me suis fait une petite frise, vraiment une frise qui part du 28 février là, où dessus, sur cette frise, il y a tous les petits objectifs par lesquels je devais passer, il y a tous les états émotionnels par lesquels je suis passé, tous les changements fondamentaux, les moments où j'ai beaucoup progressé, les moments où j'ai beaucoup moins progressé, mais où ça s'est bien passé quand même, tous les moments où j'ai fait face à des émotions difficiles, mais où ça s'est bien passé quand même, et là, du coup, il y a toutes les étapes par lesquelles je vais devoir passer, entre maintenant 22... 22... 22 quel mois déjà ? Mai 2025 et novembre 2025 où derrière dans l'hiver j'ai de gros gestes et ans que j'ai pas envie de rater. Mais la question c'est pas de savoir si je vais être prêt le 22 ou le 25 novembre, la question c'est est-ce que je vais faire ce qu'il faut le 23 mai ? Est-ce que je vais faire ce qu'il faut le 24 mai ? Est-ce que je vais faire ce qu'il faut le 25 mai ? Et ça c'est quelque chose dont j'étais fondamentalement incapable avant. Tu me demandes de faire ça même, tu me demandes de planifier. quelque chose, des vacances, un week-end, un truc comme ça, j'en suis profondément incapable. Mais à chaque fois que je l'ai fait pour quelque chose, ça marche. À chaque fois que tu prends le temps de faire un état de l'art de qu'est-ce que je crois de moi dans cette situation en fonction de ce que je crois et de où je veux aller et de où on me dit qu'il est possible d'aller en fonction de mes capacités, je fais un petit plan d'action de étape 1, étape 2, étape 3 et de fonctionner comme dans un thermomix et mieux j'arrive à faire mon gâteau à la fin. Et ça, c'est le deuxième outil qui sera un tout petit peu intéressant. Et pour conclure sur la définition d'objectif et sur le fait de se construire un petit peu un plan de route de rééducation comme ça, je ne dis pas à travers la rédaction d'un plan d'action que ça va nécessairement bien se passer du début à la fin. Non. Ce que je dis, c'est que ça te sert juste à prioriser les étapes qui sont importantes pour toi pour t'éviter d'avoir la tête partout en même temps. puisque c'est ce qui peut se passer quand on fait face à une rééducation, comme ça quand on fait face à un moment difficile, on pense à tout et son contraire. On pense à la fois à l'exercice qu'on doit faire tout de suite et à tous les trucs qui nous manquent. Et l'idée de ce projet-là, l'idée de cet outil-là, c'est simplement de prioriser les idées et simplement de prendre les choses les unes après les autres. Mais ça ne veut pas dire que ça sera un succès total du début à la fin, peut-être qu'il va falloir le revoir, et ça ne veut pas dire non plus que je vais aller aussi vite que mon plan d'action le définit. Peut-être que je vais aller plus vite que ça. En fait, c'est juste un truc qui est voué à grandir en même temps que nous. C'est simplement, encore une fois, la carte mentale de ce qui se passe dans ma tête et de ce sur quoi je dois porter mon attention. Dernier outil, enfin, pour conclure cet épisode de podcast. Quand on parle de blessure, on parle quand même souvent de douleur. Et on va finir en terminant par la gestion de la douleur. Alors, on va commencer tout de suite en mettant des nuances, parce que quand on parle de douleur... il faut quand même être un tout petit peu intelligent. C'est-à-dire qu'à aucun cas, à aucun moment, un suivi en préparation mentale, un exercice en préparation mentale ne doit se substituer à un diagnostic médical. C'est-à-dire qu'on ne cherche pas à annuler la douleur, à la réduire à néant. Non, c'est une information dont on a besoin, qui est là pour nous informer de quelque chose quand même. C'est important de le prendre en compte. C'est pour ça qu'il faut être malin dans notre cadre de la gestion de la douleur. Et qu'une bonne porte d'entrée à la gestion de la douleur, c'est le fait de le faire dans des moments où c'est pénalisant et dans des moments où je crains pas grand chose. Je vous donne un exemple très concret. Ça peut être par exemple dans un moment dans lequel t'as besoin de dormir, tu sens que t'as mal à la jambe et il faut que tu traites ce mal de jambe ou une douleur dans la chambre pour que tu puisses dormir. Eh bien, là, vous pourriez faire plein de trucs, ce qui est... Je sais que moi, à titre personnel, ce qui marche le mieux pour moi maintenant, je le sais, c'est de l'EFT ou dans une moindre mesure pour le moment de l'auto-hypnose. Du coup, c'est les outils par lesquels je passe tout de suite. Mais les outils par lesquels je passais avant, c'était le fait de me faire une représentation de ma douleur. C'est-à-dire qu'à aucun moment, quand je vais essayer de travailler dessus, je vais parler de ma douleur. Je vais me dire que j'ai mal et que je vais me concentrer sur ce qui me fait mal. Donc, je vais essayer de caractériser ma douleur. C'est-à-dire, est-ce qu'elle pique, est-ce qu'elle brûle, est-ce qu'elle est diffuse, est-ce qu'elle est locale ? Et comment je peux la mettre en forme ? A quoi elle ressemble cette douleur pour moi, pour qu'ensuite je puisse la manipuler ? C'est-à-dire qu'en partant de ces caractéristiques, je vais m'en faire une forme, je vais lui donner une couleur, je vais lui donner même des voix, des fois, parfois, un truc qu'elle me dit, et je vais essayer de la déplacer. Et à chaque fois que je la déplace, par exemple, à chaque fois que j'essaye de modifier la couleur de ma blessure, Eh ben, j'essaye d'observer ce que ça change chez moi. Est-ce que j'ai de moins en moins mal ? Est-ce que ça atténue un tout petit peu la caractéristique de la douleur ? Ou est-ce que ça en change les composantes ? Qu'est-ce que ça change chez moi ? Jusqu'à obtenir un niveau à partir duquel ça devient relativement acceptable. Et ça, c'est quelque chose que j'ai fait pas plus tard que lundi soir en sortant du bloc, puisque en sortant du bloc, bah en fait... tu sens que pour dormir, tu as vraiment très mal à la cuisse, il faut que tu fasses passer des douleurs de cuisse, pour faire passer mes douleurs de cuisse, ça a été vraiment super efficace. Et là-dedans, tu mets un pas dans la visualisation un petit peu plus complexe, puisque dans le cadre d'une rééduc, on pourrait en parler dans un épisode dédié, mais la visualisation va vraiment avoir un rôle super important, le fait de se représenter, faire quelque chose, et en fait, en fonction du contexte dans lequel tu vas te trouver, Et du moment dans lequel tu veux évoluer, enfin tu veux utiliser la visualisation, il va falloir être précis et il va falloir avoir une bonne capacité à imager. C'est-à-dire que pour être précis sans vraiment rentrer dans le détail, il va y avoir des moments dans lesquels tu ne vas pas pouvoir te permettre d'imaginer quelque chose et il y a des moments dans lesquels tu pourras te permettre d'imaginer quelque chose. Et pour le coup, l'imagination, c'est un des moyens les plus simples. de travailler nos talents à visualiser quelque chose de manière très concrète. Puisque quand tu cherches à faire de la réathlétisation, quand tu cherches à faire plein de choses comme ça, il n'y aura pas de place pour l'imagination et l'interprétation. Il faudra rester très concret. Donc commencer par quelque chose d'un tout petit peu plus abstrait, c'est toujours plus facile, avant de rentrer dans des outils un tout petit peu plus pointus. Et c'est ce qui conclura cet épisode, d'ailleurs. Donc si toi aussi t'es blessé aujourd'hui, Je t'invite simplement à... t'observer de manière un tout petit peu plus intelligente, à te demander c'est quoi tes comportements, c'est quoi tes conditionnements aujourd'hui, lesquels te servent et t'aident et lesquels ne t'aident pas et tu devrais faire évoluer, de te poser la question de tes croyances vis-à-vis de ce que tu es capable de faire aujourd'hui, est-ce qu'elles t'aident ou est-ce qu'elles ne t'aident pas et comment tu peux les faire évoluer pour enfin définir quelle est la petite marche, la plus petite marche possible que tu peux franchir aujourd'hui pour avancer dans ta rééducation. Et rappelle-toi enfin que, aussi difficile que ce soit une blessure, c'est un moment de vérité, et c'est un moment dans lequel on peut réellement se regarder en face et vraiment comprendre nos manières de fonctionner et d'évoluer dans ce monde pour nous donner l'occasion d'en ressortir, peut-être pas meilleur, mais en tout cas différent. Sur ce, j'espère que cet épisode vous aura plu. Si vous aussi vous êtes blessé, n'hésitez pas à venir partager votre histoire et raconter votre histoire de rééduc. Je serais curieux de la lire. Quant à moi, je vous dis à la prochaine. Prenez soin de vous. Ciao !

  • Speaker #0

    Et c'est la fin de cet épisode de Cerveau en Rodage. Si tu souhaites devenir un acteur privilégié d'un des futurs épisodes, n'hésite pas à m'envoyer tes questions par mail à l'adresse cerveauenrodage.com. Et si après ça, tu ne sais toujours pas quoi faire, tu peux également me rejoindre sur ma page Instagram Cerveau en Rodage. C'est tout pour cette semaine. Quant à moi, je vous dis à la semaine prochaine. Prenez soin de vous. Ciao !

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