Speaker #0Si comme moi tu as été un champion du monde de l'entraînement, à qui on a souvent répété « fais attention » ou « concentre-toi » , mais que t'as jamais vraiment su ce que ça voulait dire de « se concentrer » ou de « faire attention » , ou si t'es un élève stressé à l'approche d'un examen qui entend souvent « ne stresse pas » ou « n'aie pas peur » , mais que tu ne sais pas vraiment ce que ça veut dire de ne pas être stressé ou de ne pas avoir peur, puisqu'après tout, ça a toujours fait partie de toi, alors tu l'auras remarqué, si on a tous été livrés avec le même cerveau, on n'est visiblement pas tous... tous livré avec le même tuto. Si tu te reconnais dans ce que je viens de dire, alors peut-être que ce podcast est fait pour toi. Cerveau en rodage, c'est un podcast dédié à la préparation mentale pour tous les curieux, désireux d'en connaître plus sur ce qu'il se passe entre nos deux oreilles. C'est un nouvel espace de discussion pour répondre à vos questions et aborder des outils simples pour qu'ensemble nous puissions sortir du rodage. Je m'appelle Florian Gobot, je suis préparateur mental et je te souhaite la bienvenue dans Cerveau en rodage. Imaginons comme ça que vous ayez devant vous deux petits enfants, tu vois, ils ont entre 6 et 8 ans, pour l'exemple. Et imaginons qu'au premier des deux, vous lui dites, pendant l'heure qui suit, t'as le droit à tous les crayons de couleur que tu veux, t'as le droit à tous les feutres que tu veux, sur cette feuille-là, je veux que tu fasses le plus beau dessin de ta vie. Tu fais quelque chose de sublime, de remarquable, d'excellent, t'as une heure, tu te débrouilles comme tu veux, tu fais le meilleur dessin de ta vie. Et à l'autre ? Vous allez lui dire que tout pareil, il a une feuille, un stylo, il a le droit à tous les crayons de couleur, il a le droit à tous les feux qu'il veut. Sauf que lui, il a une heure pour faire le dessin qu'il aime le plus. Vraiment, il doit prendre plaisir à faire un truc qu'il adore et le faire du mieux possible. Maintenant, selon vous, lequel de ces deux enfants va produire le meilleur dessin ? Il y a de fortes chances quand même que ce soit le second et c'est exactement le sujet du jour. Bienvenue dans cet épisode 16. de cerveau en rodage où on va parler de la manière de gérer des événements à enjeu. À travers l'exemple que je viens de vous donner, ce que je veux vous faire comprendre, c'est que bien souvent, on se comporte comme le premier enfant, comme la consigne que l'on donne au premier enfant face à un examen ou une compétition ou un entretien important pour nous. On n'a besoin de personne pour nous mettre la pression. On est tout à fait capable, tout seul, de se dire, il faut que je sois excellent. Il faut que je donne tout. Il faut que je sois au top. Point barre. Ce qui fait que souvent, on a des comportements qui sont un tout petit peu à l'opposé de ce que l'on souhaite réaliser sur le moment. Et en fait, c'est un tout petit peu compréhensible parce qu'en se comportant de la sorte, on crée un déséquilibre entre d'un côté ce que je veux faire et de l'autre ce que je sais faire. Et en fait, ce déséquilibre, c'est ce qui crée le fait que face à une performance que je dois réaliser, je ne suis pas forcément bon. Je ne fais pas ce que je sais faire. On va voir que la gestion des événements en jeu, ça se résume à deux équilibres qu'il nous faut maîtriser. Le premier équilibre, c'est l'équilibre en jeu ressources, que l'on vient de voir là. On va le voir comme ça, imaginons une échelle de 1 à 10, où 1 c'est votre pire performance, c'est vraiment ou quand tu découvres quelque chose que tu sais rien faire, ou... Quand tu sais faire quelque chose, par exemple tu pratiques un sport depuis longtemps, c'est ton pire niveau de performance. C'est vraiment un jour sans, où t'es frustré, en colère, parce que t'as vraiment rien foutu et t'es passé à côté de tout. Et 10, c'est le jour de grâce. C'est vraiment que je touche plus le sol, les planètes s'alignent et tout va bien. Et quelque part entre les deux, il y a vous et votre niveau de tous les jours. Quand je dis niveau de tous les jours, je vais revenir sur ce que c'est juste un petit peu plus tard. Donc imaginons que vous, votre niveau du quotidien, c'est 5 ou 6, dans un contexte précis, par exemple votre sport, une matière particulière, etc. Et imaginez maintenant que vous, votre niveau, c'est 5 ou 6, et que vous arriviez face à un examen ou une compétition, et que vous exigiez de vous-même 8, 9 ou 10. Est-ce qu'on a vraiment des raisons de penser que ça va le faire ? Ben non, encore une fois. Je pense que vous pourrez trouver sur Youtube une conférence de Claude Honesta. dans laquelle il explique que la différence entre un joueur professionnel et un jeune joueur, un U16 selon lui, dans un sport co, c'est le rapport à l'espace et au temps. C'est-à-dire que le pro a automatisé toute une série de gestuels que le jeune n'a pas encore intégré, répété suffisamment. Et donc il a besoin de réfléchir à ça et il a besoin de plus d'espace et de plus de temps pour faire un même geste. Donc nous, Si on a un niveau technique ou on a un niveau de connaissance à 5 et qu'on veut sortir un niveau de compétence à 8 sans avoir pris le temps de construire ses automatismes, il y a un moment donné où ton corps va te rappeler qu'il ne sait pas faire. Il va te rappeler qu'il y a une incohérence entre ce que tu lui demandes et ce qu'il sait faire. Et ce qui est important de comprendre, c'est que... Notre propos aujourd'hui, ce n'est pas de parler du stress, mais le stress, pour certains qui réfléchissent un petit peu au sujet, c'est tout autant un marqueur d'incohérence qu'un marqueur d'importance de l'enjeu. C'est-à-dire que nos sensations de stress, les manifestations de stress, elles sont là aussi pour te rappeler que peut-être le niveau d'exigence que tu as vis-à-vis de toi-même dans cette situation, il n'est peut-être pas le bon compte tenu de ce que tu sais faire. En fait, c'est rien de plus qu'il y a signal qui dit, ce que tu exiges de moi, je ne sais pas encore le faire. Donc laisse-moi tranquille, tu vois, quelque part. Et du coup, le moyen le plus efficace pour gérer un événement en jeu, c'est de remettre de l'équilibre là-dedans. C'est de remettre de la cohérence. Et comment on peut remettre de la cohérence ? On peut remettre de la cohérence en travaillant sur deux axes. Le premier, c'est de redimensionner l'enjeu. Et ce qui est important de comprendre, c'est que parfois, quand on arrive, par exemple, pour un examen, on se fixe dans notre tête un objectif hyper élevé de réalisation, parce qu'on part du postulat que le seul moyen d'avoir cet examen, c'est d'atteindre ce niveau-là. Et parfois c'est vrai, mais parfois ça ne l'est pas. Et donc parfois on se fixe des objectifs qui sont très élevés par rapport à notre niveau, qui en fait nous permettraient d'avoir 20, mais pas de simplement valider cet examen. Ce qui ne veut pas dire que c'est pas la peine d'être ambitieux et c'est pas la peine d'être exigeant. Au contraire, tu peux être ambitieux et tu peux être exigeant à une seule condition, c'est d'avoir les moyens de tes ambitions. C'est-à-dire que si je suis exigeant, je dois avoir des ressources en quantité suffisante pour sentir que je suis capable de faire face à ce niveau d'exigence. Sinon, c'est pas la peine. Je vais me faire du mal pour rien. Donc le deuxième axe de travail pour remettre de l'équilibre dans notre rapport enjeu-ressource, c'est de valoriser les ressources. Qu'est-ce que je sais faire ? Quels sont mes points forts ? Qu'est-ce que je dois apprendre ? Quelle est la prochaine étape par laquelle je dois passer pour faire monter mon niveau de performance et mon niveau de compétence ? Et on oublie souvent, trop souvent, ce qu'on sait faire. Tu vois, bien souvent à l'entraînement, on se comporte comme quelqu'un qui regarde le sommet d'une montagne et qui ne pense qu'au sommet. sans jamais regarder les mètres parcourus déjà cravis ou les passages techniques par lesquels il est passé. Et ce mode de fonctionnement là, bien souvent c'est la porte d'entrée au surentraînement, à la perte de motivation ou à la déprime. Je pense que c'est au fond du couloir si tu agis comme ça et si au quotidien ton seul motif c'est de rejoindre la destination que tu t'es fixé sans valoriser ce que tu sais faire. Et c'est pour ça que cet équilibre entre enjeux et ressources disponibles, c'est un combat du quotidien que j'entretiens en construisant un plan d'action dans lequel je m'investis dans lequel je donne du sens et dans lequel je suis en capacité de mesurer mon évolution dans ce plan d'action encore une fois qu'est ce que je sais faire qu'est ce que j'ai à apprendre qu'est ce que j'ai déjà appris à quel obstacle j'ai déjà su faire face et me relever c'est tout ça un plan d'action on reviendra là dessus dans un épisode dédié c'est pour ça que le but C'est pas de savoir si on va être capable d'atteindre notre destination, le but c'est de savoir ce que l'on a à faire pour atteindre notre destination et combien de temps ça va nous prendre. Pour déplacer le problème et focaliser notre attention sur l'essentiel, l'apprentissage et la progression. Même si le résultat est une composante motivationnelle extrêmement importante qu'il ne faut pas négliger. Mais au quotidien, si je souhaite gérer mon stress sur long terme, ce qui va être intéressant c'est... porter mon regard sur tout ce que je sais faire, tout ce que j'ai appris, tout ce que je maîtrise, tout ce que je contrôle, tout ce que je sais bien faire. Mais tu pourrais me dire que même si j'ai un plan d'action parfait, même si je sais parfaitement identifier mes ressources, en fait, ce n'est pas suffisant. Pourquoi ? Parce que même si je sais très bien identifier mes ressources, si je sais très bien identifier ce que je sais faire, je pourrais très bien toujours me fixer des objectifs démesurés et donc toujours entretenir ce fossé et tu aurais raison en fait c'est pour ça que si tu veux retrouver un équilibre entre enjeux et ressources il te faut aussi apprendre à évaluer sa performance de la façon la plus objective possible et souvent l'objectivité elle se traduit par la moyenne ce qui est important pour nous Dans notre quotidien, c'est pas les trucs incroyables qu'on sait faire une fois de temps en temps, c'est notre niveau moyen de performance. La performance, c'est pas un truc, encore une fois, qu'on est capable de faire une fois. C'est ce qu'on est capable de faire tout le temps. Et ce niveau moyen de performance, c'est celui qu'il nous faut connaître sur le bout des doigts pour le connaître, le nourrir et le faire évoluer. C'est-à-dire que sur 100 entraînements, tu vas avoir des jours sans. Et en fait, en vrai, c'est tant mieux, parce que c'est là que t'apprends à te tenir debout même quand c'est dur. Tu vas aussi avoir des jours exceptionnels. Mais le plus important, dans ces journées-là, ça ne sera pas ce que tu as fait, mais comment tu l'as fait, de réussir à faire de l'attribution causale. Que tu aies réussi à faire un truc incroyable, c'est bien, profites-en. Mais si tu n'es pas capable de m'expliquer comment est-ce que tu as réussi à faire ce truc incroyable, en fait, ça n'a pas forcément de valeur, parce que tu ne sauras pas vraiment le reproduire. Et j'irai même plus loin que ça, encore une fois, les... Les journées dans lesquelles on est incroyable et on a des résultats incroyables, ce n'est pas les jours qui nous intéressent le plus, parce qu'ils ne reflètent pas notre niveau de performance actuel. Ils reflètent le niveau de performance qu'on pourrait avoir, mais ils ne reflètent pas ce qu'on sait faire aujourd'hui. Ce qu'on sait faire aujourd'hui, une fois encore, ça correspond à ce que je sais faire la majorité du temps. Et le plus beau là-dedans, c'est que si tu t'ancres dans la tête l'idée que ton but à toi c'est de réaliser ce que tu sais faire le plus souvent du mieux possible, tu ne peux pas faire de contre-performance. C'est-à-dire que dans le pire des cas, tu seras à ton niveau de performance, tu seras à ton niveau actuel, qui sera plus haut ou plus bas que ce que tu croyais, mais il faudra l'accepter. Mais tu ne peux jamais descendre plus bas que ce que tu sais faire au quotidien si tu fais l'effort de faire ce que tu sais faire du mieux possible. C'est-à-dire que le seul moyen de faire une contre-performance en partant de ce postulat-là, c'est de ne pas faire ce que tu sais faire. Imaginons que tu as un niveau à 6, par exemple, et toi tu ne fais même pas l'effort d'être à 6 parce que peut-être que tu as pu sous-estimer l'enjeu ou les conséquences d'un échec. C'est par exemple ce qui peut arriver à une tête de série dans les premiers tours d'un tournoi quand il est confronté à quelqu'un de plus faible. Il se dit peut-être qu'il a le niveau, que ça ne sert à rien de se mettre du stress, et dans les faits. Il ne fait pas l'effort de faire ce qu'il sait faire. Et dans les faits, c'est une faute professionnelle. Quand tu es sportif de haut niveau, faire ça, c'est ni plus ni moins qu'une faute professionnelle. Parce que si tu respectes vraiment ton adversaire, quand bien même il y aurait une grande différence de niveau, ton objectif, c'est de lui matraquer la tête. C'est de lui montrer qu'il y a une différence de niveau. C'est comme ça que tu le respectes le plus, en fait. Et aussi, notre niveau moyen de performance, donc de m'évertuer encore une fois à faire ce que je sais faire du mieux possible. et bien c'est la meilleure porte d'entrée vers les états de flot. Parce qu'encore une fois, si je m'évertue à faire ça, je suis obligé de me fixer des objectifs, je suis obligé d'avoir des observables, je suis obligé de me fixer des objectifs cohérents, de me fixer un niveau d'oxigence cohérent, je réunis beaucoup de conditions, on reviendra sur le flot, mais je réunis beaucoup de conditions qui peuvent me permettre d'atteindre ces états-là. Même si, on verra encore une fois que c'est peut-être un peu plus complexe que ça, et que les vrais états de flow on ne les maîtrise peut-être pas vraiment. On peut réunir les conditions, mais on ne peut pas vraiment décréter le moment auquel on va rentrer dans ces états-là. Ce qui nous amène à notre deuxième équilibre. C'est-à-dire qu'une fois qu'on a rétabli cet équilibre entre enjeux et ressources, en définissant à quel point cet événement était important pour moi et à quel point j'avais des ressources pour faire face à ces événements, quel était mon niveau moyen de performance, qu'est-ce que je sais faire, Il y a un deuxième équilibre auquel il va nous falloir être vigilant, c'est est-ce que ce qui motive c'est de gagner ou est-ce que ce qui motive c'est de ne pas perdre ? Parce que ça paraît tout bête comme ça, mais ce sont deux mondes intérieurs qui sont très différents. Parce que quand ce qui nous motive profondément c'est de gagner, tu arrives plus ou moins à bien évaluer consciemment ce que ça va te rapporter de gagner et quelles sont tes chances de gagner. C'est ça qui va être intéressant dans le rapport à la victoire, c'est à quel point ça va être difficile de l'obtenir, ou évident, et ce que ça va m'apporter si je l'ai, tu vois. Mais c'est vraiment là-dessus que tu vas porter ton attention. En revanche, quand ce qui te motive, c'est de ne pas perdre, c'est un autre monde. Parce que t'arrives pas trop à faire cette évaluation de, ok, à quel point j'ai mes chances de l'emporter et ce que ça va me rapporter. Ce qui se passe souvent, c'est qu'on tombe plutôt dans un schéma dans lequel on va favoriser des situations qui sont... hyper évidentes pour nous, dans lesquelles on peut assez facilement gagner, ou alors dans lesquelles on est sûr de perdre. Comme ça, dans les deux cas, on n'est pas déçu de nous-mêmes. En revanche, dans les situations dans lesquelles c'est un petit peu difficile, mais on pourrait gagner, ce qui va occuper notre attention en permanence, ce n'est pas ce qu'on doit faire pour gagner, c'est tout ce qu'on doit éviter de faire pour perdre. Ce qui, tu l'auras compris, ne génère pas les mêmes comportements. Je vais vous donner un exemple personnel, puisque j'ai été comme ça pendant des années et des années, je pense que je le suis toujours un peu. C'est-à-dire que j'ai couru en championnat de France de ski cross, et en... en coupe d'Europe de ski cross pendant quelques années, et toutes les compétitions dans lesquelles j'avais objectivement une chance de bien figurer, j'étais en dessous de tout. C'est-à-dire que j'étais capable de faire des fautes bêtes, des erreurs bêtes, vraiment de faire plein de trucs qui n'allaient pas. Et j'arrivais au final des France, des fois en étant invité, parce que quand tu ne fais pas de perf de l'année, des fois tu as besoin d'un coup de pouce, et je me disais que j'avais tellement aucune chance. d'obtenir quelques résultats que ce soit, que là, je m'autorisais à bien skier. Je faisais systématiquement mes meilleures performances en France en fin d'année, après avoir raté tout le début de saison. Et tu sais, souvent, quand on est dans des configurations comme celle-là, dans lesquelles, quand on fait face à des situations où on pourrait objectivement bien se débrouiller, mais qu'on n'y arrive pas, T'as toujours les gens qui viendront te dire « Mais vas-y, lâche-toi, fais-toi plaisir, arrête de penser. » Mais en fait, tu sais pas trop comment faire. Et tu sais même pas toujours ce qui te bloque. C'est-à-dire que dans certains cas, on saura très très bien identifier ce qui bloque. On saura très très bien identifier ce schéma-là où « Moi, ce qui me fait peur, c'est de perdre. » Et en fait, tu sais que t'as ça au fond de toi, mais t'oses pas le dire. Parce que ça serait quelque part une marque de faiblesse. Ce qui est faux. Mais c'est un raisonnement qui se comprend. Tu pourrais aussi avoir des gens qui seraient dans un fonctionnement similaire, mais qui ne savent pas changer parce qu'en fait, c'est ce qu'ils ont toujours connu. C'est-à-dire que j'ai toujours énormément stressé avant d'aller aux examens, avant d'aller aux compétitions. J'ai toujours connu ça. Je ne sais pas comment faire autrement. Ça fait partie de moi. Je considère que c'est issu de mon histoire, de mon truc, et je pense que je ne peux pas changer. Encore une fois, ça peut changer. Mais c'est un raisonnement qui se comprend. Et tu peux aussi avoir des gens qui sentent qu'il y a quelque chose qui ne va pas, qui sentent qu'ils veulent absolument réaliser un résultat, mais que quelque part à l'intérieur d'eux-mêmes, il y a quelque chose qui leur empêche d'atteindre ce résultat, sans savoir ce qui se passe. Ils ne peuvent que constater que quelque chose ne va pas. Et en tout état de cause, ce qui est important, à ce moment-là, quand on est face à cette configuration-là, C'est de laisser de la place pour comprendre ce qui se passe et pour pouvoir s'exprimer. C'est comme ça qu'on va remettre de l'équilibre entre cette motivation à gagner ou cette motivation à éviter de perdre. Si on veut remettre de l'équilibre là-dedans, il faut qu'à un moment donné, on puisse faire le point. Point sur notre niveau d'estime, faire le point sur notre rapport aux émotions, faire le point sur notre vision de nous-mêmes. Est-ce qu'elle est bonne ou est-ce qu'elle est éloignée de la réalité ? Et il n'y a pas besoin de faire de l'anorexie pour avoir une vision très différente de ce qu'on sait faire ou de qui on est au quotidien. Et c'est super important de savoir réconcilier ces trucs-là au bout d'un moment. Donc on va se poser des questions toutes simples, tu vois. Est-ce que je me fixe des objectifs qui sont là pour me rassurer, qui sont là pour me montrer que je sais faire quelque chose ? Ou est-ce que je me fixe des objectifs dans le but de progresser, dans le but d'apprendre quelque chose, dans le but de me challenger un tout petit peu ? Est-ce que... Je sais me valoriser ou est-ce que je m'identifie uniquement à mes exploits ou à mes échecs ? Est-ce que je sais ce que je sais faire ? Est-ce que je sais ce que je veux ? Ou est-ce que ce qui compte pour moi c'est uniquement ce que je sais bien faire dans les moments dans lesquels je suis incroyable ? Et c'est tout, ça va pas plus loin. Est-ce que j'ose affronter mes peurs ? La peur de décevoir, la peur de perdre, la peur d'être jugé, la peur du changement ou est-ce que je les fuis ? Comment est-ce qu'elles s'expriment ces peurs, ces mois ? Comment je les vis ? Est-ce que j'ai de bonnes raisons d'avoir peur ? C'est quoi les arguments de ces peurs ? Ou est-ce que je me fais juste des films et est-ce que je pourrais les vivre autrement ? C'est dans cette exploration-là toi-même que tu découvres tous les curseurs que tu as mis en place, ceux qui te permettent d'avancer, ceux qui t'aident à progresser, et ceux qui te freinent un tout petit peu dans ce que tu as envie d'accomplir. Et notre but là-dedans en fait c'est juste... Je dis juste parce que ça paraît simple comme ça, mais dans les faits, ça prend un tout petit peu de temps quand même de remettre de l'huile là où il faut. Il faut débloquer des trucs, parfois des mécanismes ou carrément en reconstruire d'autres. Et petit à petit, tu vas réussir à comprendre qui tu es, ce que tu veux faire, où tu veux aller. Et c'est là que ton aventure commence vraiment. Et souvent, ça devient d'autant plus fort que c'est personnel. C'est-à-dire qu'à partir du moment où j'ai réussi à établir un bon rapport avec moi-même, où j'ai identifié exactement ce que je savais faire, où je sais définir ce que je sais faire et ce que je ne sais pas faire, c'est là où tu deviens bon et c'est là où tu t'autonomises parce que tu ne dépends plus du regard de l'autre ou de l'avis de l'autre pour t'identifier, même si pour avancer, tu en auras aussi besoin. Mais tu vas réussir à faire la part des choses, entre les moments où il faut que tu te compares, les moments où il faut que tu apprennes des choses et les moments où tu es juste là pour faire. des choses. Et tu sais quoi ? C'est ce que le titre de ce podcast évoque. C'est-à-dire que cerveau en rodage, c'est là parce que notre mental, c'est faire fonctionner des mécanismes complexes, parfois capricieux, mais qu'on peut apprendre à affiner. Donc pour conclure cet épisode, non. Le but, quand on fait face à un événement en jeu, c'est pas de viser la perfection. C'est de viser un équilibre parfait. C'est de viser une progression solide, humble, curieuse, courageuse, et surtout, d'apprendre non pas à voir la performance comme un sommet à atteindre une fois, mais comme un terrain de jeu sur lequel on revient encore et encore en connaissant nos outils, nos limites, nos points d'appui pour faire en sorte de faire évoluer ce terrain-là un tout petit peu à chaque fois. Alors la prochaine fois que tu sens la pression monter, demande-toi qu'est-ce que je sais faire aujourd'hui ? Qu'est-ce que je sais vraiment faire aujourd'hui ? Est-ce que je connais les points forts ? Est-ce que je sais comment m'y prendre ? pour faire face à cette situation ? Est-ce que je me donne la permission de faire simplement de mon mieux ou est-ce que je vais être trop exigeant envers moi-même ? Est-ce que je choisis d'avancer avec ma peur plutôt que de lutter contre elle ? Parce que le vrai haut niveau, ce n'est pas de ne plus ressentir de pression, mais c'est de savoir composer avec elle. C'est tout pour cet épisode. Quant à moi, je vous dis à la prochaine. Prenez soin de vous. Ciao ! Et c'est la fin de cet épisode de Cerveau Enrodage. Si tu souhaites devenir un acteur privilégié d'un des futurs épisodes, n'hésite pas à m'envoyer tes questions par mail à l'adresse cerveauenrodage.com Et si après ça tu ne sais toujours pas quoi faire, tu peux également me rejoindre sur ma page Instagram Cerveau Enrodage. C'est tout pour cette semaine. Quant à moi, je vous dis à la semaine prochaine. Prenez soin de vous. Ciao !