Speaker #0Si comme moi tu as été un champion du monde de l'entraînement, à qui on a souvent répété « fais attention » ou « concentre-toi » , mais que t'as jamais vraiment su ce que ça voulait dire de « se concentrer » ou de « faire attention » , ou si t'es un élève stressé à l'approche d'un examen qui entend souvent « ne stresse pas » ou « n'aie pas peur » , mais que tu ne sais pas vraiment ce que ça veut dire de ne pas être stressé ou de ne pas avoir peur, puisqu'après tout, ça a toujours fait partie de toi, alors tu l'auras remarqué, si on a tous été livrés avec le même cerveau, on n'est visiblement pas tous les mêmes. tous livrés avec le même tuto. Si tu te reconnais dans ce que je viens de dire, alors peut-être que ce podcast est fait pour toi. Cerveau en rodage, c'est un podcast dédié à la préparation mentale pour tous les curieux, désireux d'en connaître plus sur ce qu'il se passe entre nos deux oreilles. C'est un nouvel espace de discussion pour répondre à vos questions et aborder des outils simples pour qu'ensemble nous puissions sortir du rodage. Je m'appelle Florian Gobot, je suis préparateur mental et je te souhaite la bienvenue dans Cerveau en rodage. Et bonjour et bienvenue pour cet épisode 18 du podcast. Et oui, retour de cerveau en rodage puisque pendant quelques semaines, j'ai pas été en capacité de pouvoir tourner des épisodes. Il y a eu des voyages en Belgique, il y a eu des voyages à Montpellier, il y a eu une formation en hypnose, il y a eu plein de trucs. Et là-dedans, il n'y avait pas les conditions nécessaires pour pouvoir se poser une heure et demie, deux heures et pouvoir réaliser un épisode à un minimum qualitatif. Du coup... J'ai mis un peu tout ça en stand-by en attendant de retrouver des conditions propices à tourner, puisque je n'arrive pas encore totalement à les improviser quand même. Du coup, on est de retour aujourd'hui pour cet épisode 18. Et aujourd'hui, on va parler d'un sujet intéressant. Et avant d'avancer sur ce sujet-là, j'avais envie de vous poser une question. Est-ce qu'il vous arrive, à vous aussi, de passer votre vie à vous faire des reproches ? Si tu vas voir un préparateur mental ou un psychologue de manière générale, un hypnologue, un sophrologue, ce que tu veux, Je peux dire sans trop m'avancer que ça t'est déjà arrivé au moins une fois. C'est-à-dire qu'on peut passer une grande partie de notre vie quand même à se reprocher de ne pas avoir su gérer un stress, ne pas avoir su gérer un échec, on se reproche de ne pas avoir assez de motivation, on se reproche de ne pas avoir assez de volonté. Bref, on se reproche plein de trucs. Comme si, quand on échouait... A réussir quelque chose ou à changer une habitude, c'était d'abord parce qu'il nous manque quelque chose. On se dit qu'on n'est pas assez fort, on se dit qu'on n'est pas assez grand, on se dit qu'on n'est pas assez motivé. On n'est pas assez plein de choses et on se dit même qu'on sera toujours comme ça. Mais est-ce qu'en fait, dans ces moments-là, on ne ferait pas preuve d'un excès d'arrogance en imaginant que nous sommes capables de tout changer et de tout contrôler ? simplement à la force de notre volonté. Le constat que je viens de faire, ça va nous servir de sujet pour l'épisode du jour. On va s'intéresser à l'illusion d'agentivité. L'illusion d'agentivité, c'est un terme compliqué pour définir l'impression que l'on a d'être à l'origine de nos actions. Oui, tu as bien entendu, j'ai bien dit l'impression que l'on a d'être à l'origine de nos propres actions, parce que... Est-ce que c'est vraiment le cas, dans les faits ? Est-ce qu'on est vraiment à l'origine de nos propres actions ? Ou est-ce qu'on se doit d'accepter qu'on dépend d'un système infiniment plus complexe qu'on le pense, et qui ne répond pas, ou rarement, à la logique du « quand on veut, on peut » , qui est une phrase que je déteste. Alors je vais être franc tout de suite, je sais pas si les avancées en psychologie cognitive ou en neurosciences sont permis de définir si Il existe un siège du libre-arbitre dans notre cerveau. Toutefois, ce que je sais, parce que c'est largement documenté pour le coup, en psychologie cognitive et beaucoup en neurosciences, c'est que beaucoup de monde s'est intéressé au sentiment de libre-arbitre, à cette impression d'être à l'origine de nos propres actions. Et comprenez tout d'abord que si vous vous levez un matin et que vous n'avez plus l'impression d'être à l'origine de vos propres actions, on a construit des maisons spéciales spécialisé, susceptible de pouvoir vous accueillir. Alors je dis ça, bien sûr, sous le ton de l'humour, même si ça n'est pas un sujet très rigolo, mais quand même, pour de vrai, ne plus reconnaître la petite voix qu'on a dans la tête comme faisant partie de nous, c'est le signe de certaines pathologies psychologiques. Mais revenons plus simplement à cette fameuse impression libre-arbitre. A ma connaissance, le premier à s'être intéressé à ce sujet-là, c'est Benjamin Libé. C'est une expérience qui date des années 80 à San Francisco, et il a équipé ces sujets d'un EEG, un électroencéphalogramme, on reviendra sur ce que c'est plus tard parce que ça a son importance, et il a demandé à ces sujets de réaliser des tâches simples, tu vois, comme lever un index, plier le poignet, lever une main, et... Le plus important là-dedans, c'est qu'ils devaient préciser le moment où ils choisissaient d'agir, c'est-à-dire le moment où ils percevaient la décision dans leur cerveau de lever la main, lever le doigt, lever le poignet, etc. Et devinez quoi ? Déjà en 1980, les scientifiques avaient un temps d'avance sur le sujet, puisqu'ils étaient capables de repérer par EEG, du coup, l'activation du cortex moteur avant que la personne n'ait conscience d'avoir pris la décision d'agir. On parle dans l'expérience de Libé de 550 millisecondes. Ça pourrait montrer, si on en croit cette expérience, que ce que l'on perçoit comme une prise de décision n'est en fait que la fin du processus décisionnel. C'est-à-dire qu'au moment où j'ai la décision consciente dans ma tête, dans l'effet, ma décision, elle est déjà prise. Et si je voulais faire du putaclic, Je m'arrêterai là-dessus et je construirai un argumentaire autour de cette idée. Mais on va essayer d'être un tout petit peu plus intelligent que ça quand même. Faut prendre en considération que les expériences de Libé, comme je viens de vous le dire, c'est les années 80. Et que depuis, les choses ont bien évolué. Et que comme toujours, c'est pas aussi simple que ça. Toujours est-il que cette expérience existe. Et qu'elle met en avant que l'être humain a quand même une tendance... à surestimer l'impact de sa conscience et de sa volonté sur ses actions et sur ses comportements. En d'autres termes, on pense qu'on dirige plus nos comportements qu'on les dirige en vrai, peut-être. Et plus récemment, il y a d'autres scientifiques qui ont fait d'autres expériences. Il y en a une autre qui est assez intéressante, c'est John Dylan Hayes, je crois, qui lui a essayé de répliquer l'expérience de Libé à les différences près que lui... il a changé le moyen d'observation. Il n'a pas utilisé un EEG, il a utilisé un IRMF. Et on verra que ça a une importance aussi. Et de la même manière que pour l'IBA, il a mis les sujets dans une situation où ils devaient appuyer sur un bouton qui était où ? À leur droite ou à leur gauche. Donc on reste sur une tâche simple, tu vois. Et ils devaient formuler le moment où ils percevaient la décision. De « j'ai envie et je choisis d'appuyer sur le bouton droit ou sur le bouton gauche » . Et là, ils se sont aperçus qu'en observant l'activation de certaines zones du lobe frontal, ils arrivaient dans 60% des cas à anticiper le choix du sujet. Dans l'expérience, 7 secondes avant que le sujet n'en prenne vraiment conscience. C'est-à-dire qu'on passe de 550 millisecondes à… près de 7 secondes d'avance sur la perception de la prise de décision. Alors après, on se cale quand même. 60% c'est mieux que le hasard, mais on est loin, très loin des 100%. Mais ça continue de mettre en avant quand même cette idée qu'on ne serait pas les seuls décisionnaires. Et on va profiter d'avoir parlé de ces deux expériences pour faire un petit encart neurosciences. Je veux profiter de vous parler d'expériences scientifiques pour vous faire un doux rappel et vous inviter à ne pas croire tout ce qu'on va vous raconter quand on parle de neurosciences parce que par exemple, là je vous ai cité deux expériences, l'une avec un EEG et l'autre avec un IRMF. Et ces deux trucs là, c'est deux instruments de mesure totalement différents. L'EEG, si on simplifie, c'est un micro qui enregistre le bruit des neurones, qui s'agite quand on fait quelque chose. Et l'IRMF, lui, il correspond à une carte de chaleur, si tu veux. Il montre la consommation d'oxygène de notre cerveau et donc la circulation sanguine. Et donc, en très gros, le G, il est capable de dire qu'il y a un bruit dans le cerveau, mais il n'est pas capable de dire avec une extrême précision d'où vient ce bruit dans le cerveau. Et l'IRMF, lui, il est capable de dire où il se passe quelque chose. dans le cerveau, donc il est très précis, mais par contre, pour obtenir un résultat, il y a beaucoup de délais, parce que c'est la consommation d'oxygène, et donc ça se fait pas instantanément comme ça, un déplacement de chaleur. Et tout ça nous fait bien comprendre qu'avoir des résultats extrêmement précis quant à ce qui se passe dans notre tête, c'est quand même quelque chose de compliqué. Et j'ajoute à ça qu'aucune expérience de labo n'est dans les faits en capacité de lire ce qui se passe dans notre tête. tête en temps réel dans notre cerveau dans la vie de tous les jours pour la simple et bonne raison que dans un labo ont fait des mesures précises dans un environnement contrôlé et défini avec une tâche qui l'est tout autant ce qui n'est pas le cas dans notre vie de tous les jours voilà c'était juste pour vous rappeler que n'importe qui peut s'il le veut vous faire gober n'importe quoi simplement parce qu'il utilise les mots neurosciences irm et EEG. Donc, prenez le temps, quand vous entendez parler d'expérience sur le sujet, de faire des recherches sur ce que vous entendez pour ne pas tomber dans le piège des biais cognitifs. Et les biais cognitifs, c'est le deuxième élément, justement, qui nous montre qu'on n'est peut-être pas toujours aux commandes de nos propres décisions. Pourquoi ? Parce qu'un biais, c'est un raccourci de pensée que notre cerveau utilise pour aller plus vite. On en a déjà parlé dans un épisode. Mais qui nous induisent le plus souvent en erreur, c'est le principe du biais. C'est-à-dire que notre cerveau utilise un paquet de raccourcis, et quand le comportement final s'éloigne de ce qu'on devrait faire si on était parfaitement rationnel, et bien ça, ça s'appelle un biais. Et le plus fou, c'est que ces biais, même quand on les connaît, on ne peut pas les désactiver. C'est-à-dire qu'on est obligé de vivre avec, on ne peut pas faire sans biais. Par exemple, si tu crois que tu conduis mieux que la moyenne, tu fais partie des 80% des gens qui pensent exactement la même chose que toi. Ce qui est statistiquement, compte tenu des accidents de la route, etc., impossible. Mais notre cerveau, lui, il adore se considérer comme étant supérieur à la moyenne. C'est... Le biais d'excès de confiance, tu vois. Un autre exemple, quand tu crois avoir deviné l'issue d'un match après coup, on appelle ça un biais de rétrospection. C'est ton cerveau qui te joue un tour, en fait, si tu préfères. Et ces biais-là, ce ne sont pas des bugs, encore une fois. C'est des raccourcis. Ils nous rendent excessivement prévisibles, parfois manipulables, et c'est pour ça qu'ils sont utilisés énormément. en marketing, en économie, ou même par des magiciens et des mentalistes, pour créer des tours de magie. Parce que justement, on est capable de piloter la manière dont une personne va raisonner. Donc même quand tu crois raisonner, décider, en toute liberté, il faut accepter que ton cerveau passe une partie du temps en pilotage automatique, avec ses filtres et ses illusions. Et ça, ça nous rappelle que notre conscience Ça n'est qu'une toute petite fenêtre ouverte sur un système beaucoup plus vaste, tu vois. Pour finir de vous convaincre, on va terminer ce podcast en parlant d'exemples du quotidien, dans lesquels on est confronté à cette évidence. Quand vous parlez, par exemple, vous parlez à un rythme moyen, admis, d'environ 120 à 160 mots par minute. Si vous êtes totalement honnête avec vous-même, quel est le... pourcentage de votre discussion que vous contrôlez vraiment. Moi, en préparant ce podcast, par exemple, j'ai plus de pourcentage de contrôle de ce que je suis en train de vous dire parce que j'ai préparé le podcast. J'ai scripté un minimum ce que j'avais envie de vous dire, même si je m'éloigne régulièrement de ce que j'ai écrit. Mais dans les faits, posez-vous sincèrement la question, quel est le pourcentage de votre débit de parole quotidien que vous contrôlez réellement ? Qu'est-ce qu'on contrôle vraiment dans ce qu'on dit ? L'intonation, peut-être parfois le ton ? Je n'ai pas la réponse à cette question, mais comme moi, vous ne pourrez que constater que la majorité du temps, on ne peut que constater qu'on est d'accord avec le fil de la pensée qui nous vient en tête. Même si parfois on peut se tromper dans les mots, on reconnaît que cette voix, encore une fois, correspond à ce qu'on souhaite dire. Parce qu'on est d'accord avec ce qui sort de notre bouche. Encore une fois, quand on ne le sera plus, il sera temps de se poser des questions. Ce qui nous permet de prendre un autre exemple du quotidien, les pensées. À quel point on est maître de ce que l'on pense ? À quel degré on est maître de ce que l'on pense ? Parce que vous avez déjà pu le constater, ne pas penser, c'est quand même un exercice extrêmement compliqué. Il y a même un réseau de neurones dans notre cerveau Merci. qui s'appelle, enfin qui s'appelle communément le système par défaut, je crois, qui fait que notre cerveau est finalement légèrement plus actif quand on fait rien que quand on fait quelque chose. C'est quand même assez bluffant, non ? On pourrait se dire, en vrai, quand je suis en train de faire quelque chose, eh ben je suis vachement plus, je mobilise vachement plus de parties de mon cerveau. En fait, non, c'est l'inverse. Parce que quand tu fais quelque chose, ... Ton cerveau désactive, je le dis très grossièrement, mais désactive tout ce qui lui sert à rien pour réaliser la tâche que tu es en train de faire, alors que quand tu te perds dans ton fil de pensée, qui ne cesse d'influer justement, et bien pour nous faire penser à plein de sujets différents, et bien c'est là que notre cerveau est presque le plus actif. Et aux dernières nouvelles, enfin sur les dernières choses que j'ai lues, ils ne savaient pas tout à fait pourquoi ça fonctionnait comme ça. Toujours est-il que ça, ils peuvent l'observer. Et on pourrait prendre, en dernier exemple, après avoir parlé de notre débit de parole et de notre capacité à penser, qu'on est en capacité d'observer et de constater, mais pas forcément de contrôler à 100%, on pourrait parler comme ça de notre respiration. Après tout, on est réellement, pleinement responsable de notre respiration quand on porte toute notre attention dessus. Mais on ne peut pas l'arrêter. Jusqu'à preuve du contraire, on a tous besoin de respirer, tu vois. Et jusqu'à preuve du contraire également, la respiration, elle se gère très bien toute seule, tu vois, la majorité du temps. Donc soyez curieux comme ça de toutes les petites choses. très simple, qui se déroule presque malgré nous tous les jours. Des compulsions par exemple, des réactions qu'on s'explique pas, les habitudes qu'on a mis en place un tout petit peu malgré nous, mais on sait pas vraiment pourquoi. On est rempli de trucs comme ça, qui se déroulent sans vraiment savoir pourquoi. Et nous, dans tout ça, on pense vraiment être le centre du monde et être à l'origine de tout ce qui nous arrive et de tout ce que l'on fait et de tout ce que l'on ne fait pas. Mais heureusement que non en fait. Vous imaginez si au quotidien on devait s'occuper de tout ? Gérer le taux d'hormones, gérer les battements du coeur, gérer nos réflexions, gérer nos prises de décisions. Ça serait vraiment un enfer. On deviendrait tous cinglés. Heureusement pour nous qu'on dispose d'une forme de pilotage automatique qui fait beaucoup de choses pour nous, qui nous maintient en vie moyennant un faible coût d'utilisation. À partir du moment où tu manges, tu bois, tu dors, globalement ça va. et qui nous permettent d'évoluer de manière plus ou moins fluide, tu vois, dans notre quotidien. Donc, morale de l'histoire, est-ce que pour réaliser ce qu'on souhaite réaliser dans notre vie, il ne faudrait pas tout d'abord accepter qu'on est les passagers privilégiés d'un système plus large et plus complexe que ce dont on a conscience dans notre quotidien ? Et qu'en plus de ça, on a chaque jour des dizaines et des dizaines d'occasions d'en connaître davantage sur ses fonctionnements, sur ses... dysfonctionnement sur ses principes et sur ses limites. Parce que oui, si j'ai dit juste avant que nous avions un pilotage automatique, je n'ai jamais dit qu'il était parfait. Le pilotage automatique, il peut dysfonctionner, il peut buguer, il peut avoir ses imperfections, il peut nécessiter qu'on s'occupe de lui et de son fonctionnement en fait, tout simplement. Donc pour conclure ce podcast, on va essayer de définir ce qu'on est nous dans tout ça. Et quand je dis nous, Je veux parler de notre conscience, tu vois. Notre conscience qui est un mot qui mériterait d'être défini en soi. Tu vois, tellement on peut rentrer dans quelque chose de pas forcément évident aussi. Quand je veux parler de conscience, je veux parler de cette impression d'exister, tu vois. Cette impression qu'on peut agir, en fait. Donc qui on est nous là-dedans ? Ben à mon sens, on n'est rien de plus... qu'une poursuite dans une salle de spectacle. Vous savez ce que c'est qu'une poursuite dans une salle de spectacle ? C'est la lumière qui éclaire uniquement l'artiste quand toute la salle est éteinte et complètement dans le noir. Eh ben nous, on est la poursuite. On est cette lumière-là et on a le choix de ce que l'on souhaite éclairer. Est-ce qu'on veut éclairer l'artiste ? Est-ce qu'on veut éclairer la salle ? Est-ce qu'on veut éclairer les techniciens qui changent les décors dans la salle ? Vous pourriez me dire, c'est réducteur comme rôle, parce qu'après tout, on a l'impression d'être quand même plus que ça, alors que là, tu nous donnes l'impression d'être pas grand chose et profondément limité. Et là encore, on se trompe un petit peu, parce que ce qui fait justement la qualité d'un spectacle, quand tu vas voir un spectacle, c'est la capacité que tous les acteurs du spectacle, les techniciens comme les artistes, ont à se coordonner pour obtenir le résultat que... tous souhaitent faire vivre à leurs spectateurs. Et c'est quand même assez bluffant de constater que quand on mène un projet à un bien, que ce soit un examen, que ce soit une compétition, que ce soit tout ce que vous voulez, tout de suite, quand on obtient notre résultat, on se dit que c'est grâce à nous. On se dit que c'est grâce à je, on se dit que c'est grâce à notre capacité de travail, on se dit que c'est grâce à notre capacité d'avoir fait preuve de volonté, de détermination. C'est grâce à je, c'est grâce à moi, à mon travail, que j'ai mené ce projet à bien. Quand on fait ça, quelque part, on n'éclaire que nous, tu vois, encore une fois, on n'éclaire que l'artiste, on n'éclaire qu'une toute petite partie de nous, et quelque part, on ne porte pas notre attention sur cet ensemble d'acteurs qui a fait en sorte que tout fonctionne bien. Et quand ça ne fonctionne pas, plutôt que de partir à la recherche de ce qui ne fonctionne pas chez nous, en essayant d'éclairer d'autres parties de nous, ben on continue d'éclairer les mêmes, en se disant, je ne sais pas. pas pourquoi je manque de confiance je sais pas pourquoi je manque de motivation on reste focus sur un seul et même truc qui de toute évidence ne nous amène pas la solution tu vois puisque après tout quand on manque de motivation pour aller s'entraîner souvent c'est pas en ayant la conviction qu'en allant s'entraîner alors qu'on n'a pas envie et ben ça va passer au bout d'un moment non des fois c'est plus profond que ça des fois il faut éclairer autre chose et c'est C'est ça en fait, comprendre que... Ce sont toutes ces parties de nous qu'on ne comprend pas. qu'on n'éclaire pas, qui sont importantes de prendre en considération à partir du moment où on souhaite réaliser quelque chose. Et ça, c'est peut-être l'un des plus beaux voyages que l'on peut se proposer. Parce que le jour où toutes ces parties de nous n'auront plus aucun secret pour nous, le jour où on sera capable de savoir les regarder instinctivement et de savoir instinctivement trouver quel acteur cloche chez moi et le modifier pour obtenir ce qu'on veut, Ce jour-là, plus aucun spectacle ne sera inenvisageable. On sera capable de changer, on sera capable de s'adapter, on sera capable de faire ce que l'on souhaite, de vivre ce que l'on souhaite vivre en fonction de ce qui est important pour nous maintenant. C'est tout pour cet épisode. J'espère qu'il vous aura plu. Quant à moi, je vous dis à la prochaine. Prenez soin de vous. Ciao ! Et c'est la fin de cet épisode de Cerveau Enrodage. Si tu souhaites devenir un acteur privilégié d'un des futurs épisodes, n'hésite pas à m'envoyer tes questions par mail à l'adresse cerveauenrodage.com Et si après ça tu ne sais toujours pas quoi faire, tu peux également me rejoindre sur ma page Instagram Cerveau Enrodage. C'est tout pour cette semaine, quant à moi je vous dis à la semaine prochaine. Prenez soin de vous, ciao !