Speaker #0Bonjour et bienvenue dans un nouvel épisode du podcast Chrétien 3.0, le podcast qui explore les questions de foi et de spiritualité en lien avec nos vies quotidiennes. Je suis Philippe Cavin et je vous invite à voyager avec moi en quête du bonheur. Bonne écoute. Dans les deux épisodes précédents, nous nous sommes plongés dans un discours célèbre du Christ autour des béatitudes. Vous savez, ces phrases qui débutent par Heureux celui qui et nous nous sommes étonnés devant les informations suivantes Heureux les mendiants spirituels et heureux les en deuillés. Phrase choc, a priori, qui, en creusant un peu, nous ouvre les portes d'une autre manière d'appréhender la vie. Être un mendiant spirituel, c'est adopter une posture humble et d'ouverture à recevoir les choses de Dieu. Et la seconde, au cœur du deuil, percevoir l'espérance de la consolation comme une source de bonheur au cœur même de nos souffrances. Changement de registre aujourd'hui. Pour notre quête du bonheur, je vais vous laisser découvrir avec moi cette nouvelle affirmation de Jésus qui dit Heureux ceux qui sont doux, car ils hériteront de la terre La douceur est au cœur de cet épisode. Mais qu'est-ce que la douceur ? La douceur évoque la modestie, la considération pour autrui. C'est en fait une attitude positive d'accueil envers Dieu et envers les hommes. Une personne douce est une personne qui va accueillir la présence de son prochain avec bienveillance, avec douceur. On dit parfois que certaines personnes nous prennent à rebrousse-poil, ou encore qu'une personne est piquante, voire agressive ou méprisante. Mais... Il n'en est rien pour une personne douce de cœur. C'est une personne agréable à côtoyer car on sentira bien qu'on sera accueilli avec beaucoup d'ouverture, tel que nous sommes. Une personne douce va nous regarder, nous considérer avec respect et acceptation, avec bienveillance. Est-ce que cette douceur, c'est de la mollesse ou un excès de gentillesse ? Non, il n'en est rien. Sachons distinguer la douceur de ce qui peut être une ouverture d'une vulnérabilité par la gentillesse ou par une certaine mollesse, une incapacité à répondre, à réagir, à se défendre. Parce qu'une personne douce, elle sait poser des limites, elle sait dire non. Elle sait dire les choses lorsqu'elle ne va pas. Elle n'est pas le dindon de la farce, ni la personne qui est sympa, qui va pouvoir tout demander, et qui va toujours dire oui, non. Ce n'est pas cela. Une personne douce n'est ni le souvre-douleur, ni la sacrée broue du carrosse. C'est une personne qui pose un regard de considération pour son prochain. Et ce regard de considération est une vertu. Elle permet de voir au-delà des apparences, de passer par-dessus nos apriories, se positionner comme un vis-à-vis dans le respect et l'accueil de l'autre. Oui, la douceur est une force de caractère qui ne s'acquiert pas de soi. C'est une attitude qui se travaille, cela demande de la volonté. Mais la douceur, c'est surtout un pari sur l'avenir. Car Jésus, dans ce texte, en parlant de douceur, n'affirme pas que la douceur est la recette du bonheur immédiat. Non, il annonce que la douceur est un investissement sur l'avenir. Qu'entend-il par là ? Eh bien, je vous pose la question, comment une personne douce peut-elle hériter de la terre ? Voilà une question qui m'a travaillé dans cette quête du bonheur. Et la réponse que je me suis faite, c'est tout d'abord de penser à l'héritage. L'héritage se reçoit parce qu'on est de la famille d'un défunt, ou bien on reçoit un héritage parce qu'une personne lambda nous lègue un bien, en général un proche, un ami. Mais est-il réellement question d'une parcelle de terrain dans ce passage, un héritage concret, physique ? perceptible ? Je ne crois pas. Probablement pas. La question que je me suis posée et que je vous pose est la suivante. Dans quelle terre investissez-vous ? Dans quelle personne investissez-vous ? Auprès de qui faites-vous preuve de douceur ? La douceur, la bonté, un investissement en l'être humain, un investissement dans le prochain. Et la terre que l'on reçoit en héritage, c'est de pouvoir voir s'épanouir, évoluer ces personnes, et pouvoir me dire, eh bien oui, j'y suis pour quelque chose, j'y ai été pour quelque chose. voir l'autre grandir, s'épanouir, s'émanciper, se relever, devenir une belle personne, eh bien, si on y a été pour quelque chose, si on a fait preuve de douceur envers cette personne, d'accueil, d'encouragement, de présence bienveillante, eh bien, on pourra se dire, mais oui, en fait, j'y ai été pour quelque chose. N'est-ce pas là une source de bonheur ? Une source de satisfaction personnelle qui ne s'explique pas. J'ai eu personnellement le privilège et la chance de pouvoir investir du temps pendant des années auprès de nombreux jeunes et ça continue, encore aujourd'hui. Alors, passer du temps avec eux, m'intéresser à eux, faire preuve de douceur à leur égard a été, sur le moment, une source de grande joie. Mais cette joie... Ces temps passés avec eux peuvent devenir une source de bonheur lorsque je peux me dire C'est peut-être très égoïste. Oui, mon attitude à leur égard a contribué pour un peu de choses, peut-être infime, une goutte d'eau dans l'océan, mais un peu de choses. Et ce peu de choses est une source de bonheur. Heureux les personnes douces, car elles hériteront la terre. Dans cette quête à du bonheur, je dois me dire que oui, la douceur est une force de caractère. La douceur est un chemin vers le bonheur. Une piste intéressante à explorer, à pratiquer, à vivre, à développer en moi. Parce qu'elle est promesse. Parce qu'elle est promesse de bonheur. C'est une posture, je crois, intérieure, qui est profonde. Une conviction, c'est une intention de vouloir apporter le bien autour de soi. La bonté, la douceur, je crois que c'est un élan de l'âme, un élan du cœur, positif, pour faire le bien, apporter le bien. C'est un investissement sur le futur. Sur la manière dont on me considérera plus tard, et vous qui m'écoutez, vous considérera plus tard. comme une partie de ce qui a fait la différence. Alors pour conclure, je me suis posé la question, comment est-ce que peut se manifester cet esprit de douceur ? Comment est-ce que je peux concrètement ? Le vivre. Et j'en ai tiré dix observations que je vais vous énumérer rapidement. Premier, faire preuve d'écoute active. Prendre le temps d'écouter véritablement ce que l'autre personne dit, sans l'interrompre, sans anticiper ses réponses, et sans s'imaginer ce qu'il pense à l'avance. Parler calmement. utiliser un ton de voix doux apaisant même quand on est en désaccord faire preuve d'empathie essayer de comprendre les sentiments de l'autre ce qu'il vit à l'intérieur faire preuve de compassion et puis à l'encouragement et le compliment parler de manière positive avec des paroles de bénédiction Le cinquième point, c'est faire preuve de patience. Ça, c'est pas toujours évident. Surtout lorsqu'on en a des caractères impulsifs, lorsque l'on est fatigué. Mais faire preuve de patience, voilà une bonne piste. Et puis, les conflits, savoir les gérer avec douceur. Aborder les désaccords sans élever la voix. Pas toujours évident pour chercher des solutions qui respectent les besoins de chacun. Faire des gestes concrets de bienveillance. Le huitième, c'est faire preuve de tolérance. Et puis, le neuvième, apprendre à pardonner. Être prêt à reconnaître ses propres torts. Et poser, enfin, le dixième, des questions ouvertes, des questions qui vont permettre à l'autre d'exprimer qui il est, plutôt que de concentrer sur ce que moi, je tiens absolument à dire. Finalement, la douceur est un état d'esprit, je crois. C'est un état d'esprit qui peut se manifester de manière très simple dans notre entourage et dans notre vie quotidienne. et c'est qu'avec le temps qu'on y verra les bénéfices et c'est dans ces bénéfices qu'on y trouvera le bonheur Nous arrivons au terme de cet épisode et je vous invite à la prière Dieu, toi qui es rempli de douceur Tu t'intéresses à moi. Tu me considères pour qui je suis. Tu prends le temps de m'écouter, de me parler. Tu t'intéresses à moi. De même, moi aussi, j'aspire à faire preuve de douceur, à accueillir mon prochain, à m'intéresser à lui, à faire preuve de bienveillance. Mais inspire-moi. Inspire-moi à adopter un cœur qui croit en nous. Aide-moi à être doux, envers toi, envers moi-même. Au verbe prochain, donne-moi ton cœur, donne-moi ton regard, car j'aspire à être cette personne douce qui verra cette même douceur porter du fruit dans la vie. Amen. Dans les prochains épisodes, nous explorons une nouvelle béatitude. A tout bientôt !