Speaker #0Parait qu'on entreprend pour être libre. Charmante illusion, vous ne trouvez pas ? Je suis Sabrina Toibet, consultante en stratégie d'entreprise. Si vous cherchez des conseils, du partage d'expériences et des réponses qui résonnent pour développer votre activité, considérez cet humble chronique comme une invitation personnelle et un nouveau repère. Dans Chronique Business, seule ou avec mes invités, je vous partage ce qui se cache vraiment dans les coulisses de l'entrepreneuriat. Les décisions, les doutes et les déclics. Votre dévouée chroniqueuse business. Bonjour et bienvenue sur Chronique Business. Je suis ravie de vous retrouver pour ce nouvel épisode où on va déconstruire les idées reçues. On en entend beaucoup autour de nous, des « on m'a dit que » , « il paraît que » , mais sur quoi concrètement ces idées reçues sont-elles fondées ? D'abord, une idée reçue, on la construit finalement quand on ne trouve pas de sens, d'explication à... un fait, un événement. Donc on va s'imaginer des explications aussi face à l'inconnu. Quand on n'arrive pas à expliquer un phénomène ou la posture de quelqu'un, on va interpréter, imaginer et donc construire une idée qui est fausse. Et donc c'est de là que naissent les idées reçues, souvent de l'ignorance, de l'inexplication, de la confusion. D'abord, les idées reçues, par nature, sont trompeuses, parce qu'elles sont basées sur des éléments, des informations qui sont incomplète, erronée et qu'elle pousse très souvent au jugement ou aux mauvaises décisions. Par ailleurs, elle limite fortement tout ce qui est relatif à la pensée critique. On ne remet pas en question, on nous a dit que, donc on le prend pour argent comptant et on limite ainsi sa pensée critique, son libre arbitre et on tombe dans l'idée reçue. En business, en entreprise, c'est particulièrement nuisible, problématique, voire même dangereux de nourrir ... d'alimenter ces idées reçues. Et pourtant, qu'est-ce qu'on en entend ? Je suis sûre qu'en vous disant ça, de toute façon, vous en avez déjà au moins dix qui vous viennent à l'esprit. J'ai envie, à travers de cet épisode, d'en aborder quelques-unes. Idée reçue numéro un, pour réussir, il faut être expert en tout. Il faut être expert en compta, expert en admin, expert en com, expert en commercial, expert dans son métier, aussi, avant tout, idée reçue plus, plus, plus. Et il suffit d'un tout petit peu de bon sens. pour comprendre que c'est une idée qui est complètement fausse. Ne cherchez pas à être expert de partout, vous ne le pourrez pas. Vous ne pourrez pas être expert de partout. En revanche, ce qui est important, c'est effectivement de maîtriser tout ce qui touche à l'entreprise, de près ou de loin, d'en comprendre, on va dire, les principes de base, pour pouvoir derrière mieux les déléguer, mieux les suivre. Et je pense notamment à quelque chose qui soulève très souvent des débats, c'est la compta qu'on va déléguer à son expert comptable. Est-ce que c'est parce qu'on délègue qu'on doit s'affranchir de maîtriser, de comprendre ? Non. On n'attend pas de soi d'être des experts comptables. Ils ont fait des études pour, ils sont là pour nous aider. Donc chacun son métier. Mais en revanche, il faut à minima comprendre et surtout accepter qu'on ne peut pas être expert en tout pour gérer une entreprise. Idée reçue numéro 2, le succès. La réussite, c'est uniquement pour ceux qui ont de la chance, pour ceux qui arrivent d'un milieu favorisé, qui ont les bons contacts. Alors, ça peut être vrai, mais c'est une idée quand même vachement reçue parce que non, la réussite et le succès ne dépendent pas simplement de la chance, des bons contacts. du bon réseau. Ça aide, ça peut accélérer, mais ça ne dépend pas que de ça. La réussite, le succès, ne dépend que de votre capacité à vous investir, à travailler, à votre détermination, à votre régularité. Ça ne dépend que de ça. Quand on entend les « oui, mais toi t'as trop de la chance, ah ouais, mais toi t'y arrives facilement » , non, en fait. Non, pas du tout. Est-ce que le facteur chance existe ? Oui, mais il est mineur, en fait, dans tous les paramètres de la réussite. Donc ne vous arrêtez surtout pas sur cette idée reçue. Idée reçue suivante. il y a trop de concurrence pour réussir, je ne peux pas y aller. Ou alors, non, mais en fait, c'est voué à l'échec, je ne vais pas y arriver, il y a de plus en plus de concurrents. Un marché ultra concurrentiel, c'est un marché qui, de façon globale, est assez sain. C'est qu'il y a de la demande, c'est qu'il y a beaucoup d'acteurs. En revanche, ça nécessite de se différencier, ça nécessite de parfaitement connaître son marché. Et quand je dis parfaitement connaître son marché, c'est en priorité les personnes qu'on souhaite adresser. Donc, c'est Persona, sa cible. mais c'est aussi de connaître tous les autres acteurs, ses concurrents, les prestataires, les fournisseurs, le cadre réglementaire aussi du marché, qu'est-ce qu'on peut, qu'est-ce qu'on ne peut pas faire aussi sur... Plus vous allez le maîtriser, plus vous allez pouvoir vous différencier face à la concurrence. Et j'en sais quelque chose puisque moi je suis sur un marché qui est ultra concurrentiel, qui est celui de l'accompagnement des dirigeants. Voilà, j'ai en face de moi des centaines, des milliers d'autres personnes qui accompagnent des dirigeants en solo. J'ai face à moi des cabinets qui ont... pignons sur rue qui ont des moyens colossaux que moi je n'ai pas et qui accompagnent des dirigeants, ça n'empêche pas de faire grandir mon entreprise depuis presque trois ans et de trouver des clients, d'être recommandée et de trouver ma place. Donc non, un marché concurrentiel, c'est sain. Donc ça, c'est clairement une idée reçue. Une autre idée reçue qu'on partage tous, et alors moi la première, tout doit être parfait. Non, je lance pas tant que c'est pas parfait, je ne communique pas tant que c'est pas parfait. Non, en fait non, la perfection n'arrivera jamais, vous aurez toujours des choses à revoir, il y aura toujours des choses à modifier. Et puis aujourd'hui on est dans une société qui avance très très vite sur tous les sujets et l'agilité est vraiment ce qui permet de se différencier et d'avancer en même temps que sa société, que le monde économique aussi dans lequel notre entreprise évolue. Et attendre, être dans cette posture attentiste de la perfection, c'est... mener d'abord son activité à l'échec, mais c'est clairement une idée reçue. Tout ne doit pas être parfait. Vous devez faire en sorte que la V1 soit au plus proche de vos attentes, au plus proche de ce qui peut correspondre à ce que vos clients recherchent, et ensuite vous ferez une V2. puis une V3 et vous l'adapterez. Et même au bout de plusieurs années d'un lancement d'une offre ou d'un service, vous pourrez à nouveau réajuster parce que votre marché aura évolué, parce que les comportements d'achat auront évolué. Et ça, c'est OK. Ces quelques idées reçues que je vous ai partagées, la problématique, ce n'est pas tant juste de les avoir, c'est de se laisser guider, de se laisser happer par ces idées reçues. et de ne baser que ces prises de décisions surtout sur ces idées reçues. Et quand on base nos choix, nos décisions sur des idées reçues, sur des suppositions, sur des « je pense que » et ça les personnes que j'ai déjà accompagnées se reconnaîtront en règle générale quand on me dit « oui mais je pense que » tout de suite je stoppe, c'est « ok, qu'est-ce qui t'a permis de penser que ? » Quelle est l'analyse ? Quelle est l'étude ? Quelles sont tes sources ? sur lesquelles tu te bases. Et quand je dis sourds, c'est pas besoin d'aller sur une étude hyper qualitative et très lourde. C'est simplement, par exemple, le feedback de vos clients ou de vos prospects. Mais qu'est-ce qui fait que vous pouvez vous dire « je pense que » . Il faut qu'il y ait du tangible derrière. Mais baser sa prise de décision sur des suppositions, c'est ce qu'il y a de pire à faire. Très clairement. Quand on est guidé aussi par ses idées reçues, on stagne. On stagne dans sa zone de confort. notamment par rapport à la perfection dont je parlais juste avant. On va s'estimer illégitime, on va penser que c'est inaccessible parce qu'on nous a dit que, parce qu'on pense que, parce qu'on a peur de. Donc on essaye en réalité même pas, on se crée des barrières basées elles-mêmes sur des idées reçues, sur des suppositions et on reste finalement là où on est et ça c'est très dommage. Autre chose aussi, quand on est guidé par ses idées reçues, on peut avoir tendance à prendre des choses pour acquis parce que ça nous est arrivé une fois, donc ça arrivera tout le temps. ou parce que d'expérience, une fois il est arrivé ça, donc je sais que ça va à nouveau se passer comme ça. Là aussi, on ne peut pas prendre les choses pour acquis en se basant simplement sur un fait ou sur un événement qui nous est arrivé. Et donc, quand on comprend d'où viennent les idées reçues, quand on en identifie quelques-unes, et qu'on identifie surtout celles qu'on a, celles qu'on nourrit et qu'on alimente soi-même, parce qu'on a tous des idées reçues différentes, qu'on comprend à quel point elles nous perturbent, elles viennent perturber notre process de décision. notre capacité à juger de l'autre, à juger de soi, du travail aussi par exemple, de ses collaborateurs. L'idée c'est de se dire comment est-ce qu'on peut s'en défaire, comment est-ce qu'on peut essayer de se défaire de ces idées reçues. Le premier point et sur lequel je vous encouragerais, c'est nourrissez et laissez libre cours à votre curiosité. Dit comme ça, ça doit sûrement vous paraître hyper bateau, mais c'est ce qu'il y a de plus fort pour vous défaire des idées reçues. Vous intéressez à l'autre, et quand je dis vous intéressez à l'autre, c'est vous intéressez à l'autre en tant qu'individu, qu'il ait une culture différente, qu'il ait une méthodologie différente, qu'il ait... Peu importe, intéressez-vous à l'autre et à ce que vous ne connaissez pas. C'est aussi ouvrir son esprit à des choses qu'on ne pensait pas possibles, ou qu'on n'envisageait pas, ou qu'on ne voyait pas forcément sous cet angle-là. Et quand vous êtes face à quelque chose que vous n'avez encore... jamais vu, jamais entendu ou quelque chose auquel vous n'avez jamais été confronté, moi je vous encourage à aller challenger vos croyances, à vous remettre en question. Je sais que c'est pas évident et j'ai moi aussi parfois du mal à me remettre en question sur certains sujets, mais j'essaye. J'essaye parce que parfois je me rends compte effectivement que j'avais peut-être pas le bon angle de vue. Donc vraiment le premier conseil pour vous défaire de ces idées reçues, challengez votre curiosité et travaillez là. C'est aussi essayer d'avoir un maximum ... le réflexe d'être objectif. Ça aussi, c'est pas évident forcément à faire, et c'est ce qui va nourrir votre pensée critique, c'est de vous dire, quand je suis face à une information, je la prends pas pour argent comptant. Je vais chercher la source, je vais vérifier plusieurs sources, je vais analyser les arguments qu'on me donne, je vais vérifier leur fiabilité. N'acceptez pas aveuglément ce qu'on vous livre ou ce qu'on vous dit, et encore plus à l'heure des réseaux sociaux, et encore plus de liens, où on va, voilà... réutiliser des données que ChatGPT nous aura partagées sans forcément aller vérifier la source. Ça, ça, d'une, ça peut clairement mettre en péril votre activité, très concrètement, si vous allez partager des choses qui ne sont pas sourçables, qui ne sont pas fiables, mais en plus, en tant que lecteur, quand vous voyez des choses et dont vous n'êtes pas sûr, allez les challenger et essayez d'analyser la manière la plus objective possible. Ça peut être par exemple une information avec laquelle vous n'êtes pas sûr. pas du tout d'accord, vous allez me dire c'est du bullshit, il me raconte n'importe quoi ou elle me raconte n'importe quoi. Du coup, j'adhère pas à ce que dit cette personne-là. Allez fouiller et faites travailler votre pensée critique. On arrive à la fin de cet épisode. J'espère qu'il vous aura plu, qu'il vous permettra d'avoir un autre regard sur les idées reçues, les vôtres, celles qu'on peut avoir aussi à votre égard. J'espère que cet épisode aussi vous permettra d'alimenter votre pensée critique et de voir aussi peut-être les choses sous un nouvel angle. Un grand merci de m'avoir écoutée jusqu'ici. Si cet épisode vous a plu, vous pouvez le noter, le commenter, le partager à d'autres entrepreneurs. C'est le meilleur moyen de faire vivre ces chroniques. Je vous souhaite une excellente journée et je vous dis à très bientôt sur Chronique Business.