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Chroniques Business - Coulisses de l'entrepreneuriat

24. Réseaux sociaux vs réalité : comment déjouer les illusions business avec Juliette Cadot

24. Réseaux sociaux vs réalité : comment déjouer les illusions business avec Juliette Cadot

45min |01/12/2025
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Description

Sur les réseaux, tout le monde cartonne. Dans la vraie vie, beaucoup peinent à se payer.


Dans cet épisode de Chroniques Business, je reçois Juliette Cadot, CEO et fondatrice de l’agence Cadot, pour parler de la face cachée de l’entrepreneuriat : réalité enjolives, promesses de liberté, marketing toxique et réalité économique des TPE, PME, freelances, artisans et commerçants.

On décortique comment certains créateurs et vendeurs de formations jouent sur la culpabilité, le FOMO et la détresse financière (notamment celle des femmes). Comment repérer ces mécanismes et surtout comment se protéger, choisir un accompagnement en conscience et remettre de l’éthique dans sa communication.


Un échange franc, ancré dans le terrain, pour démystifier l’entrepreneuriat et redonner toute leur place aux “entrepreneurs invisibles” qui font tourner l’économie au quotidien.


Sujets abordés dans cet épisode :

  • Distorsion réseaux / réalité

  • Build in public

  • Marketing toxique

  • FOMO & pression à l'achat

  • Précarité féminine

  • Éthique en communication


Liens cités dans l'épisode :


Retrouvez Juliette Cadot ici :


Épisodes complémentaires recommandés :

#7. Idées reçues : stop aux mythe business


Bonne écoute 🎧


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Transcription

  • Speaker #0

    Parait qu'on entreprend pour être libre. Charmante illusion, vous ne trouvez pas ? Je suis Sabrina Toibet, consultante en stratégie d'entreprise. Si vous cherchez des conseils, du partage d'expériences et des réponses qui résonnent pour développer votre activité,

  • Speaker #1

    considérez cet humble chronique comme une invitation personnelle et un nouveau repère. Dans Chronique Business, seule ou avec mes invités, je vous partage ce qui se cache vraiment dans les coulisses de l'entrepreneuriat, les décisions, les doutes et les déclics. Votre dévouée chroniqueuse business.

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Chronique Business. Je suis ravie de vous retrouver. Aujourd'hui, je ne suis pas seule. Je suis accompagnée de Juliette Cadot. Bonjour Juliette.

  • Speaker #1

    Hello Sabrina, merci de me recevoir.

  • Speaker #0

    Mais merci à toi d'avoir accepté mon humble invitation. Juliette, tu es CEO et fondatrice de l'agence Cadot, agence de communication 360. Est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus sur ce que vous proposez ?

  • Speaker #1

    Oui, absolument. Alors nous, à l'agence Cadeau, on propose tout ce dont les entreprises ont besoin pour magnifier, supporter, booster, optimiser leur communication et leur puissance marketing aujourd'hui. Parce que, je ne sais pas si on en parlera dans ce podcast ou ailleurs, mais moi, je n'ai jamais été pour la niche et donc mon entreprise me ressemble. Et donc, effectivement, les frontières et temporeuses entre toutes les disciplines marketing, finalement, en fait, à la base, nous, on était des spécialistes de la stratégie, c'est-à-dire… Eh bien, vous avez le problème A, vous avez la cible B et vous avez les ambitions C. Eh bien, voilà quelle est la meilleure solution d'un point de vue marketing et communication pour obtenir vos résultats, que ce soit je veux plus de clients, donc je vais plutôt me poster sur LinkedIn, ou je veux plus de clients, mais je suis en B2C, donc je vais me mettre à faire des ads. Et donc aujourd'hui, on accompagne les entreprises sur tous les pans de leur communication, que ce soit l'élaboration de la stratégie, la création de contenu. les publicités sur les réseaux sociaux, ce que l'on appelle vulgairement des « ads » dans notre jargon. Et maintenant, on va développer aussi le pôle « relations presse et sponsorship » . Donc, on devient vraiment 360 pour le pôle.

  • Speaker #0

    Carrément, bravo pour cette belle évolution, Juliette, et à toute l'équipe. Dans Chronique Business, il est à cœur de dévoiler les coulisses de l'entrepreneuriat, mais les vraies coulisses, pas ceux qu'on essaye de nous dépeindre sur les fameux réseaux sociaux, mais ceux qui sont issus du terrain. Et j'ai voulu faire cet épisode avec toi, Juliette, parce que j'ai vu dernièrement dans ta communication que tu laissais transparaître cette réalité du terrain, que tu l'abordais souvent. Et moi, c'est quelque chose qui me tient à cœur. Je suis constamment au contact de dirigeants et je vois bien que l'entrepreneuriat, ce n'est pas siroter un cocktail à Bali et faire forcément 100 cas par mois. Ça peut être le cas, mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Et j'avais vraiment à cœur de partager cet épisode avec toi. Ce qui m'amène à ma première question. Dans un post récemment, tu partageais que 50% des dirigeants se payent moins d'un SMIC. Ça aussi, c'est une réalité.

  • Speaker #1

    C'est léger.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu crois que les réseaux sociaux ont une part de responsabilité, ou que les créateurs de contenu, je ne sais pas, ont une part de responsabilité dans cette distorsion entre la réalité réelle, j'ai envie de dire, et la réalité qu'on voit sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #1

    Absolument. Je vais être sans détour, comme je le suis souvent. les réseaux et les entrepreneurs des réseaux et les vendeurs de formations sur l'entrepreneuriat, les coachs business qui ne sont pas, ça devrait être toi, mais il y en a plein d'autres que toi. Excellent, bon, j'ai plein de noms à vous donner, mais en fait, disons que, évidemment, les réseaux et toutes les personnes dont le business est de faire en sorte que vous lanciez le vôtre, évidemment, qui participent énormément à cette distorsion de la réalité, puisqu'en fait, justement, eux, ils jouent pour leur propre compte. Et donc, en fait, je pense qu'il y a plusieurs choses à la fois sur les réseaux qui ont rendu un peu distendu la réalité et le fantasme entre l'entrepreneuriat. Je pense que déjà, le building public, qui est une très bonne chose. Donc, building public, pour ceux qui ne connaîtraient pas, c'est nouveau. C'est nouveau, pas du tout. Cet anglicisme de plus qu'on utilise, nous, les marketeurs, c'est tout simplement le fait de raconter son aventure en public. Donc, building public, construit en public. C'est-à-dire, en gros... montrer comment on crée son entreprise de A à D, par exemple. Le meilleur exemple en la matière étant Justin Hutto, qui l'a fait avant beaucoup d'autres en France. Et en fait, je pense que ça aussi, ça a un peu donné un mauvais discours, parce qu'en fait, je pense que les gens, la plupart du temps, oublient que sur les réseaux, on ne publie que ce que l'on veut. Et donc, évidemment, je vais publier plutôt ce qui rend joli. C'est-à-dire que même quand je vais faire du building public et que je suis dans une démarche sincère de partager tout ce que je fais, y compris pourquoi pas les échecs, etc. Je vais toujours le raconter un petit peu en logeau de romancer. Bien sûr, déjà, premièrement, pour la partie storytelling, parce que moi, j'ai préparé un post pour la semaine prochaine, en parlant de ça, justement, pour dire que, eh bien, tout le monde sur les réseaux sociaux parle de chiffre d'affaires, mais personne ne parle de rentabilité. Parce que c'est bien plus sexy de dire, j'ai fait x10 sur mon chiffre d'affaires, que de dire, j'ai une bonne gestion. Ça, carrément, personne ne trouve ça très sexy. Et donc, en fait, il y a ce côté storytelling dans lequel on tombe tous. Il y a les offres de l'algorithme où on voit que... plus les histoires sont rocambolesques et sont impressionnantes, plus ça fait des likes, plus ça fait des vues. On a aussi, évidemment, des intérêts financiers derrière. Quel est l'intérêt quand je recherche des investisseurs et à faire une levée de fonds ? Vais-je avoir à dire, voilà, j'ai passé une semaine de billes parce que il n'y a rien qui va, il n'y a rien qui rentre signé, etc. ? Ça ne donne pas envie, évidemment, donc il y a tout ça. Et puis, il y a aussi ce que je vous disais aussi, c'est que il y a des gens dont le job, c'est de faire en sorte que vous lanciez votre entreprise. Et donc, eux ont tout intérêt Merci. à vous vendre une version magnifiée de l'entrepreneuriat avec ce fameux, cette fameuse indépendance financière, liberté financière, avec le fameux fait 100 cas par mois en travaillant 4 heures par jour en étant à Bali, etc. En omettant de dire que c'est bien plus facile de faire des boîtes qui fonctionnent à Bali quand le coût de la vie coûte 10 fois moins qu'en France. Voilà. Et en fait, il y a aussi ça. Et moi, c'est un truc que je dis souvent, c'est qu'il faut tout prendre avec des pincettes. Parce qu'en fait, chaque personne qui publie sur les réseaux, et je parle de moi aussi, je m'inclus dedans. Le fait aussi, par intérêt. Donc évidemment, tout va être un tout petit peu, à minima, un peu enjolivé. Peut-être même pour la partie, pour ceux qui utilisent les postes très pathos pour attirer le talent sur leurs postes.

  • Speaker #0

    C'est encore un autre sujet, ça.

  • Speaker #1

    Vont aussi, ouais, mais vont aussi parfois l'amplifier. parce que ça fait toujours plus pleurer dans les chaumières. Voilà, je ne vais pas citer d'exemples, mais bon, j'en ai plein en tête. Mais pour le coup, voilà. C'est ce qu'on entend à tous. Disons qu'en fait, il y a toujours une exagération de la réalité, que ce soit dans le bon ou dans le mauvais, sur les réseaux, parce qu'on aime bien être les héros de notre propre histoire, mais aussi si derrière la personne, et je parle de moi aussi, j'inclus tout le monde dedans, je ne suis pas au-dessus des autres, si la personne que vous avez en face de vous a un intérêt à poster sur les réseaux, Eh bien... L'effort, évidemment, ça va toujours être un petit peu enjolivé. Je ne dis pas que personne n'est sincère et je ne dis pas que je ne suis pas sincère dans mes démarches, mais évidemment, je ne vais pas tout vous raconter. Je ne vais pas raconter tous mes mental breakdown, etc. Je ne vais pas vous vendre du rêve parce que moi, ce n'est pas trop mon genre et parce qu'en plus, moi, pour le coup, je ne vends pas aux néo-entrepreneurs, mais pour le coup, toutes ces personnes qui ont un intérêt à vendre aux néo-entrepreneurs, ont tout intérêt à leur montrer une version magnifiée. Et donc, moi, c'est quelque chose que je dis souvent, c'est que... regarder quel est l'intérêt de la personne derrière. C'est-à-dire que je parlais du discours de la niche. Ça, c'est un truc qui a été servi, tartiné, retartiné pendant des années, depuis 2022. Moi, quand je me souviens, quand je me suis lancée sur LinkedIn, je me sentais comme un ovni parce que je refusais de me nicher, parce que ce n'est pas du tout dans ma nature d'être comme ça. Je me sens moins seule. Tu sais, sur LinkedIn, si il faut un pensionniste, moi, je suis lancée sur LinkedIn en 2022, ça faisait déjà trois ans que j'avais ma micro-entreprise, micro-entreprise que j'ai fermée depuis pour lancer l'agence. Et donc, C'est pas vrai. Ce n'est pas vrai, puisque moi, après, il y a toujours des exceptions à la règle, mais pour le coup, la niche n'est pas une règle. Mais en fait, il faut toujours regarder derrière. Aujourd'hui, les gens qui prônent encore la niche, ils ont une formation ou une communauté privée qui fonctionne sur le système de la niche. Et donc, évidemment, ils ne vont pas vous dire le contraire. Donc en fait, c'est là où aussi, moi, j'attire toujours les gens à toujours contourner un petit peu, regarder un petit peu ce qui se passe derrière le rideau et comprendre en fait... derrière. Les gens qui vendent la version magnifiée de l'entrepreneuriat, c'est là où c'est très pernicieux. C'est qu'en fait, ce sont des personnes qui ne vendent pas leur méthode, mais qui vendent ce que vous pourriez obtenir, ce que vous pourriez l'air d'avoir obtenir grâce à leur méthode.

  • Speaker #0

    En fait,

  • Speaker #1

    ils ne vont pas vendre la méthode en disant, voici comment j'ai fait. Ils vont dire, voici ce que j'ai obtenu, en montrant des grosses voitures, en montrant des voyages, en montrant... des sacs de luxe ou en fonction des appétences de chacun. Et en fait, ils vont plutôt vous dire, ils vont ancrer dans le cerveau ce côté, si tu fais ce que je te dis de faire, tu auras le même train de vie. Et donc, effectivement, oui, les réseaux sont en grande partie responsables de cette distorsion de la réalité parce que les chiffres sont très violents. Mais oui, 50% des entrepreneurs en France ont déclaré se payer moins que le SMIC. Et ça, ce n'est pas une stade que j'ai sortie de mon chapeau, ce sont les... Mais tu vois, et là... Il y a quelques années, j'avais fait un post là-dessus aussi, sur les chiffres de l'INSEE. Et je te parle de ça, c'était en 2022. Parce que j'en suis pas à mon coup d'essai. Le coup de pied dans la fourmilière, c'est un peu ma passion. Et en fait, j'avais fait un carousel sur LinkedIn en parlant du fait que... À l'époque, à l'INSEE, je crois que c'était les chiffres de 2019. Ouais, non, c'était les chiffres de 2021. Chiffres de 2021, puisqu'on était en 2022. L'INSEE disait que le chiffre d'affaires moyen qui avait été réalisé par les freelances, c'était... je crois, moins de 15 000 euros par an. Et après, dans le post, je disais, alors attention, il faut aussi mettre les chiffres les uns en face des autres, c'est-à-dire que si il y a autant, alors que tout le monde sur LinkedIn, voilà, je disais ça aussi dans le sens, pardon, c'est un peu déconnu ce que je te dis, je disais ça dans le sens où, en fait, sur LinkedIn, tout le monde a l'air de faire 15 000 euros par jour, mais regardez les chiffres de l'INSEE, la moyenne est à 15 000 euros par an. Donc, ça ne veut pas dire que tout le monde est un menteur, mais pour le coup, il y a une petite question à se poser.

  • Speaker #0

    mettre en perspective.

  • Speaker #1

    Et du coup, je disais aussi, attention à remettre aussi... tous les chiffres en perspective, parce qu'en fait, il faut savoir que dans ces déclarations de l'INSEE, tu avais un tiers des personnes déclarées en micro-entreprise qui avaient une micro-entreprise à côté d'un travail salarié. Par définition, une personne qui a un travail salarié, évidemment, elle peut avoir des mois à zéro. Elle va se dire de temps en temps, je vais faire des petites missions, ça arrondit les fins de mois, pendant les vacances d'été, les week-ends, etc. Et donc en fait, effectivement, tu les remets tous en face les uns des autres et dis-toi que, par certaines personnes, je m'étais pris un tollé où les gens me disaient Mais ça ne va pas, tu vas encore décourager les gens à devenir entrepreneur, etc. Vraiment, je m'étais fait engueuler. Si bien que j'en ai reparlé avec un pote qui était là à l'époque. Il m'a dit, moi, je me rappelle de ce poste-là. Tu t'étais pris un shitstorm de la part de gens qui te disaient, oui, tu descends encore plus l'image des freelancers, etc. Je me suis dit, en fait, je suis désolée. On est poussant à l'INSEE.

  • Speaker #0

    Oui, c'est juste la réalité.

  • Speaker #1

    La réalité est là. Et en fait, c'est vrai que je pense aussi qu'il y a cette espèce de survalidation entre les entrepreneurs. Ou, moi, j'ai failli le faire. Mais quand t'es entrepreneur au tout début, quand t'es un peu galvanisé, etc., t'as envie de traîner contre l'entrepreneur. Et donc, tu t'enfermes dans un espèce de microcosme et des œillères par rapport à la réalité. Moi, j'ai failli le faire à un moment, même si j'ai toujours gardé mes amis depuis très longtemps, tu vois. Mais je sentais qu'à un moment, au tout début, quand ça fonctionnait bien, notamment avec LinkedIn, je voyais beaucoup plus ces amis-là entrepreneurs et linkediniens que mes potes, etc. Et en fait, ça, tu vois... Et en fait, je me suis dit... C'est quelque chose de naturel. Je pense que quand tu es passionné, tu as tendance à te raconter entre pairs, entre homologues. Mais donc, je pense qu'il y a aussi ce côté-là d'auto-validation les uns des autres, d'œillères collectives et qu'en fait, oui, on est mieux que les autres parce qu'on est entrepreneur. Alors, tout le monde veut être nous. Il y a le côté un peu « mean girl » . Tout le monde voudrait que personne n'y arrive. Il y a ce côté aussi, effectivement, entre soi. Et du coup, qui met des œillères et qui empêche les gens de voir la réalité. Et c'est un truc que j'ai sorti aussi il n'y a pas longtemps. et que j'ai envoyé à une de mes clientes qui a fait une super conférence là-dessus, qu'il faut savoir qu'à peu près, c'est 95% du tissu entrepreneurial français qui est d'une TPE et une PME qui déclare en moyenne 495 000 euros de chiffre d'affaires. Aujourd'hui, sur LinkedIn, tu as l'impression que tout le monde fait un million d'euros par an.

  • Speaker #0

    Minimum. Minimum.

  • Speaker #1

    Oui, sinon... LinkedIn. Avant, le SMIC LinkedIn en 2022, quand j'ai commencé, c'était 10 millions d'euros. C'était 10 000. Voilà, maintenant, c'est 1 million d'euros par an. Il y a aussi cette espèce d'auto-validation, d'entre-soi, de microcosme qui en fait te sort de la réalité et te met sur un espèce de piédestal que tu installes toi-même.

  • Speaker #0

    Donc je comprends mieux pourquoi est-ce que je t'ai choisi pour porter ce sujet et je me retrouve forcément pleinement dans tes propos, Juliette. C'est vrai que moi, j'accompagne ces dirigeants que tu décris. J'accompagne, et depuis même avant d'être entrepreneur, je travaillais auprès de ces dirigeants. J'ai une approche qui est vraiment très ancrée au terrain et je pense que c'est quelque part ce qui me « sauve » , parce que je sais sur LinkedIn la frontière comme elle est fine pour justement te laisser happer par ces chiffres, par les likes, par tout ce que tu vois, et te dire « bon ben j'oublie la réalité » et puis je me laisse porter et je commence moi aussi à faire, excusez-moi du terme, du bullshit et à… et à enjoliver plus que de mesures parce que oui, on enjolive tous, forcément, mais il y a le faire de manière à ce qu'on rentre dans quelque chose de narratif mais qui est très proche de la réalité et puis il y a tombé dans le surjouer et là, on est complètement sur autre chose. Et tu soulèves, tu as soulevé plein, plein de sujets, moi qui parle et qui parfois me révolent. Dernièrement, on a animé avec deux autres consoeurs un live sur LinkedIn parce que cette... Cette troisième année, moi ça fait tout juste trois ans que je suis entrepreneur, et cette troisième année, je ne compte plus le nombre de personnes, d'entrepreneurs qui m'ont contacté, soit qui prenaient pour argent comptant ce qu'on leur disait sur LinkedIn, soit qui avaient suivi des accompagnements mais absolument creux à plusieurs milliers d'euros, parce que comme tu le disais, ils ne vendent pas la solution, mais ils vendent ce que tu espères comme solution. Et moi, ça me révolte. Et je voulais, à travers cet épisode-là, rapporter un petit peu de réel, pouvoir partager peut-être des clés de lecture. Tu vois, par rapport à tout ce que tu nous as partagé, comment est-ce que je fais ? Si j'ai potentiellement cette tendance à croire assez facilement ou à faire confiance assez facilement, comment je peux me préserver ? Alors, tu as donné une première clé sans peut-être t'en rendre compte, c'est de rester au contact de la réalité, de ne pas s'entourer que d'entrepreneurs ou que de personnes, peut-être des réseaux sociaux, mais de rester ancré à la réalité. pistes, d'autres clés, tu vois, à nous partager parce que c'est beau ce qu'on nous vend et on a envie d'y croire.

  • Speaker #1

    Ouais, et puis après, pour le coup, tu vois, je pense sincèrement que parfois, certains s'auto-persuadent que c'est la réalité, tu vois. En fait, je pense que l'être humain est infiniment complexe. Et moi, c'est d'ailleurs pour ça que je suis passionnée de marketing parce que c'est très intrinsèquement lié à la psychologie. Mais en fait, je pense que même certains s'auto-persuadent de tout ça et n'ont même pas conscience, en fait, de faire partie du problème. Moi, j'ai vu des tonnes... faire des contenus sur les réseaux, à dire à quel point ils sont adorables avec tout le monde, alors qu'en off, tout le monde le sait que ce sont des personnes exécrables. Et tu vois, il y a ce côté, en fait, je me suis tellement construit un personnage que finalement, j'y reste. Et en fait, maintenant, c'est devenu ma réalité, tu vois. Moi, c'est mon père coach qui me dit que ton cerveau, c'est un enfant de 5 ans. Si tu lui dis une chose, il est naïf, il va le croire. Donc, si tu te perçois, en fait, que tu es quelqu'un de génialissime et qu'en fait... dès que tu as des problèmes, c'est la faute des autres et pas la tienne, il ne va pas se dire c'est moi qui suis névrosée, il va se dire c'est ça la réalité et donc ça demande énormément de recul là-dessus donc moi je suis assez persuadée que malheureusement aussi tu as des personnes qui sont trop névrosées pour en fait se rendre compte de leurs propres agissements et qu'elles font partie du problème et donc comment on fait quand on est un entrepreneur débutant et qu'on voit tout ça, et bien justement moi c'est ce que j'aurais tendance à vous dire, n'hésitez pas à pousser les rideaux, n'hésitez pas à tirer les rideaux Merci. voir un petit peu ce qui se casse derrière. En gros, en fait, tout simplement, quelqu'un qui vous vend son lifestyle, quelqu'un qui vous dit, si tu suis mes méthodes, tu pourras avoir tout ça. OK, prenez-le avec pragmatisme, etc. Mais par contre, en fait, déjà, premier élément, ne signez rien tout de suite. Pas de signature à chaud. Pas de décision à chaud. C'est-à-dire...

  • Speaker #0

    Vous avez entendu, les amis. Pas de signature à chaud !

  • Speaker #1

    On prend toujours un moment de réflexion. Une personne qui est droite dans ses bottes, elle ne va pas vous forcer pour signer tout de suite.

  • Speaker #0

    Ouais, carrément.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai des cycles de vente qui sont très longs à l'agence puisqu'on est sur des sujets assez costauds quand on reprend toute la com, etc. C'est normal. Donc, moi, je suis habituée. Et en fait, quelqu'un de vraiment professionnel en aura le temps. C'est-à-dire qu'il n'aura pas de mal, il vous relancera.

  • Speaker #0

    Ah, mais complètement.

  • Speaker #1

    En tant que commissaire,

  • Speaker #0

    oui, oui. Bien sûr. Ça n'aura pas de mal.

  • Speaker #1

    quelqu'un qui vous dit il faut que tu signes maintenant ou jamais le faux mot,

  • Speaker #0

    le fameux faux mot voilà exactement,

  • Speaker #1

    si c'est pour acheter une crème pour les mains ou un t-shirt qui vous plaît vous pouvez y aller parce que c'est Black Friday c'est maintenant ou jamais, ok d'accord, mais si ça engage votre entreprise et que en plus vous êtes un petit peu en mode c'est ma dernière chance surtout pas, déjà premièrement j'ai envie de vous dire, ne comptez pas sur quelqu'un pour vous sauver, autre que vous je fais pas de discours méritocratique en disant ça Mais disons que moi, personnellement, en tant que prestataire de service, j'ai toujours refusé un client qui me disait « Tu es mon dernier espoir. » Hors de question. Je ne veux pas avoir cette responsabilité sur les épaules. Peut-être que je suis lâche. Certains diront que c'est de la coardise, peut-être. Mais pour moi,

  • Speaker #0

    c'est un choix.

  • Speaker #1

    C'est, en vrai, ne comptez pas sur les autres pour vous sauver. Vous imaginez, en fait, ce que vous vous faites reposer, finalement. Si vous avez un budget, saucissonnez-le un petit peu sur un certain accompagnement, un petit peu sur un autre, peut-être. Mais pour le coup, ne fondez pas tous vos espoirs. en une seule personne, qui en plus vous avez découvert sur les réseaux, qui vous presse pour signer tout de suite. Quelqu'un est droit dans ses modes, il n'a pas besoin de jouer sur l'urgence pour vous faire signer.

  • Speaker #0

    Merci de le rappeler, c'est plus que répandu. Et tu sais, tu as parlé à un moment d'entrepreneurs débutants, ça ne touche pas que les entrepreneurs débutants. Moi, j'ai déjà eu affaire à des dirigeants qui sont tombés dans ce panneau-là et qui parfois ont peut-être mis en péril leur entreprise.

  • Speaker #1

    Moi, c'est ça que je reproche à tous ces vendeurs de formation qui vendent mal. Parce que les vendeurs de formation, il y en a des très bien.

  • Speaker #0

    Carrément, oui.

  • Speaker #1

    Il y a des infopreneurs en général. Bien sûr. J'en côtoie certains qui sont très bien. Moi, juste ce type de business ne m'attire pas du tout. Mais pour le coup, grand bien leur face. Il y a des personnes qui sont très compétentes dans ce qu'elles font et qui ne sont absolument pas. Mais malheureusement, il y a un pattern, souvent. Et en fait, le problème qu'il y a avec ces vendeurs un peu arnaqueurs, etc., c'est que généralement... eh bien, ça fonctionne sur qui ? Les débutants, les personnes en difficulté, ou qui sont en train de douter, ou qui sont à un moment charnière. Et d'ailleurs, moi, j'ai remarqué aussi qu'il y a quelque chose qui me dérange profondément aussi, c'est que tu en as certains, certains, certaines, qui ne s'intéressent qu'aux femmes en difficulté, sachant que la précarité est extrêmement féminine.

  • Speaker #0

    Alors, tu mets le doigt sur quelque chose, Juliette, mais je ne peux que te rejoindre à 200%. Il fait bien de soulever le sujet, vraiment.

  • Speaker #1

    Les observatoires des inégalités montrent qu'en fait, alors il faudrait que je retrouve les chiffres, mais que la plupart des personnes en situation précaire, en général, sont des femmes. En général, elles n'ont pas encore la charge. Et en fait, on a des personnes qui jouent là-dessus, sur la liberté financière, sur la détresse émotionnelle et financière. Et donc, en fait, comment... Parce que moi, je peux entendre les oiseaux de Nouvelle-Augure qui diront que les gens font leur choix en conscience. Certes, certes, cette personne, on ne l'a pas forcée à signer, etc. Mais quand même, il y a un, je suis désolée, il y a quand même un quelque chose de dérangeant à te dire que tu profites de la détresse émotionnelle et financière de quelqu'un. Voilà, après, chacun voit midi à sa porte. Il y en a certains qui diront, en fait, chacun fait son choix en conscience. Je ne l'ai pas forcé, certes.

  • Speaker #0

    Alors, je vais t'apporter un contre-exemple là, Juliette, et un contre-exemple très vrai à ceux qui pourraient te dire que tu es un oiseau de mauvaise augure et que les gens font leur choix en pleine conscience. Il m'est déjà arrivé. d'échanger avec des entrepreneurs, donc des femmes, à qui des coachs business ont recommandé de faire des crédits à la consommation pour payer leur accompagnement.

  • Speaker #1

    Je l'ai vu passer aussi. J'ai vu des vendeurs de formation qui faisaient des stories sur Insta ou des posts en disant si vous n'êtes pas prêts à vous payer, à prêter un crédit pour prendre ma formation, eh bien...

  • Speaker #0

    Arrêtez tout de suite.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça.

  • Speaker #0

    Donc ça... Non, ce n'est pas un choix en conscience. En tout cas, ce n'est pas ma définition du choix en conscience. Merci de soulever le sujet. On ne l'avait pas préparé celui-ci, mais je trouve que c'est vraiment très important et j'ai presque l'impression que ça pullule.

  • Speaker #1

    En fait, si tu observes, si tu prends deux pas de recul, le marché de la formation est extrêmement porteur. Donc, évidemment, plus un marché est porteur, plus il y a de gens qui arrivent dessus. On a vu pour ça beaucoup de magasins de vapoteurs qui ont poussé dans Paris quand c'était la première fois. ou le CBD un peu plus récemment. Et tu vois, c'est normal, un marché fonctionne, ça fait des émules, ça fait des petits, il y a de plus en plus de personnes. Sauf qu'évidemment, dans une grande masse, et surtout, j'en avais fait une newsletter là-dessus, c'est que le marketing étant intrinsèquement lié à la psychologie, tu peux très facilement tomber dans la manipulation. Sauf qu'en fait, comme on dit souvent, et comme on le dit dans Spider-Man, un grand pouvoir égale des grandes responsabilités. Donc en fait, mis entre deux mauvaises mains, le grand pouvoir forcément se transforme en manipulation. Mais attention, et c'est ce que j'ai apporté comme nuance aussi dans ma newsletter, c'est que il y a des personnes qui vont utiliser des termes marketing, et j'ai en parlé dans cette newsletter en disant qu'en fait, la culpabilité est marketing. C'est-à-dire qu'en fait, ce sont toutes ces personnes qui vont vous dire Merci. si tu n'as pas réussi, c'est que tu ne bosses pas assez. Si tu n'as pas réussi, c'est que tu n'as pas mis en place les bonnes méthodes. Et moi, la bonne méthode, je l'ai. Et donc, en fait, on va faire du marketing de la culpabilité, ce que j'appelle moi du marketing toxique. Et en fait, ça fonctionne. Parce qu'en fait, c'est très facile de culpabiliser les gens. L'humain réagit beaucoup plus souvent aux émotions négatives qu'aux émotions positives. Donc, évidemment, si moi, je vois que ça fonctionne, même si je ne suis pas mal intentionné, si je suis juste un peu feignant, je vais l'utiliser aussi. Donc c'est là aussi que j'attire votre attention sur, encore une fois, l'être humain est infiniment complexe. On n'a pas à la fois d'un côté les bons, les gentils et les méchants de l'autre. On a parfois juste des personnes qui sont au milieu, qui ne se rendent pas compte que leurs outils marketing qu'ils utilisent sont très culpabilisants parce qu'en fait c'est ce qui se fait sur le marché et qui du coup vont l'utiliser par flemme. Bah évidemment, si ma vidéo dans laquelle je te dis que si tu n'as pas une auditété à 25 ans, t'es qu'une merde et ça fait des millions de oui pour les raisons, et bien évidemment à côté de ça quand je vais faire une vidéo où je nuance où je parle de concepts marketing où je vais les aborder etc et que celle-là elle fait 2000 vues bah évidemment je vais plutôt me tourner vers ma vidéo qui a fait 2 millions de vues quitte à mettre un petit mouchoir sur le début de l'éthique et puis moi c'est un truc que je dis souvent c'est qu'on passe pas de 0 à 100 on fait 10, 20, 20, 30, 40 etc donc évidemment si au début je vois que bah c'est quand je culpabilise plus les gens que ça leur secoue un peu plus le cocotier que ça fonctionne mieux par rapport à quand j'ai un discours nuancé. je vais mettre un mouchoir sur mon éthique pour une première fois. Puis après, je lui remets un petit peu plus, puis encore un petit peu plus, et encore un petit peu plus, jusqu'à temps de perdre un peu toute éthique là-dedans. Et donc, évidemment, le marché de la formation étant super porteur, plus c'est porteur, plus il y a de la concurrence. Plus il y a de la concurrence, plus il faut se démarquer. Et donc, les personnes qui se démarquent, généralement, sont celles qui vont utiliser le plus, soit de gros chiffres, en disant, voilà, hier, j'ai 100 000 balles, etc. Soit en utilisant le max de culpabilisation de l'interlocuteur en face.

  • Speaker #0

    Ouais. C'est terrible et tu donnes des exemples qui peuvent paraître loquaces, mais qui sont absolument vrais. Du coup, ça fait une excellente transition avec la question d'après. Donc, on peut se rendre compte qu'on est victime de ce système. Tu nous as partagé tout à l'heure quelques clés pour s'en prémunir. Et on peut aussi se rendre compte qu'on est acteur de ce système, en pleine conscience pour le coup ou pas forcément, sans trop savoir où se situe notre propre limite de l'éthique. D'un point de vue, on va dire purement marketing. Comment est-ce que, selon toi, on peut trouver un équilibre entre storytelling, parce que ça fait partie quand même de l'attractivité, la transparence, parce que c'est aussi ça qui crée la confiance, la performance de la communication, et potentiellement avec un angle un peu spécifique sur la newsletter, parce que je sais que c'est ton credo, puisque tu es autrice d'un livre là-dessus, Le pouvoir des newsletters, et c'est un excellent moyen d'ailleurs de... créer du lien et de conserver le lien accessible, comment est-ce qu'on trouve cet équilibre entre transparence, storytelling et performance de communication ?

  • Speaker #1

    En fait, tu vois, c'est exactement ce que je décrivais dans ma newsletter, c'était qu'en fait, on peut tous en être auteur du marketing toxique parce que en fait, c'est vraiment juste une question de curseur. Et donc, parfois, on peut en être auteur sans s'en rendre compte. Moi, j'en ai même moi-même été autrice, c'est-à-dire que moi, je m'en souviens, j'avais créé il y a quelques années un e-book qui était 50 idées de postes pour transformer tes lecteurs en clients. Sauf qu'en fait, ça, c'est pas bon, puisque je ne peux pas te promettre de transformer des lecteurs en clients. Puisqu'en fait, moi, à la limite, je peux te promettre de transformer des lecteurs en prospects. Mais qui est-ce qui signe les prospects derrière ? C'est pas moi, c'est toi. Donc, je peux te donner toutes les meilleures idées du monde. Si tu es nul en closing, tu ne pourras pas signer le client. Donc, tu vois, moi-même, j'en ai été autour. Donc, c'est pour ça que j'en parle. Et ça partait pas d'une mauvaise intention. Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui.

  • Speaker #1

    C'était même pas un manque d'honnêteté intellectuelle. C'était même pas une omission volontaire. C'est juste qu'en fait, c'était... une recherche de sensationnalisme et de vente à outrance. Et donc, en fait, moi, ce que je dis souvent, c'est que, déjà, toujours avoir un pas de recul sur ce qu'on veut créer soi-même et pouvoir, en fait, le relire à tête froide. Ne pas hésiter aussi à pointer ses propres erreurs, à regarder dans le rétro de temps en temps pour se dire, OK, ça, c'était pas OK ce que j'ai fait, comme moi, je viens de le faire avec mon e-book. Ensuite, il y a le côté attention pour éviter d'être auteur de marketing toxique. Ne jouez pas sur la peur profonde des gens pour vendre. C'est-à-dire qu'en fait, on a... La peur de ne pas réussir, on y est tous sujet. Donc, il vaut mieux parler en son nom en disant « Pour moi, la plupart des entrepreneurs ont peur d'échouer parce que… » plutôt que de dire « Toi, si tu as peur d'échouer, toi, en face de moi, sur ton téléphone, c'est à cause de ça. » Évitons de pointer du doigt. Première chose, ne faites jamais culpabiliser des gens qui n'achètent pas, que ce soit en in ou en off, c'est-à-dire que ce soit sur un poste public en disant « Les gens qui n'achètent pas mon offre n'ont rien compris » ou « ont raté un train » . Ou même quand vous discutez avec le prospect en disant « Tu ne sais pas ce que tu rates » . un peu de classe s'il vous plaît on dit merci et on va ailleurs ce n'est pas grave sachez que si vous avez un taux de closing en B2B à 25% c'est déjà top 25% ça fait qu'une personne sur Donc finalement, ce n'est pas beaucoup. Ensuite, on va éviter d'utiliser le marketing trop négatif, mais on va le faire plutôt avec nuance. On peut poser un diagnostic, mais pas un verdict. On va peut-être éviter de dire, par exemple, si tu ne fais pas ça, c'est à cause de ça. Donc, de présupposer aussi sur la situation des gens, tout simplement. De dire, par exemple, c'est parce que tu es trop fainéant, parce que tu ne bosses pas assez, etc. On ne sait pas ce qui se passe derrière. Est-ce qu'on envoie des posts comme ça ? C'est terrible. Et on va essayer aussi de tempérer son discours. On ne va pas dire, ceux qui font ça sont nuls. On va dire, je déconseille vivement de faire ça. C'est moins simple quand je le dis comme ça. Mais après, encore une fois, ce sont vos responsabilités. Sachez que le marketing toxique, et je ne vais pas vous le cacher, ce sera toujours un raccourci. Mais pour combien de temps ?

  • Speaker #0

    Ah bah oui.

  • Speaker #1

    Pour combien de temps ? En fait, ça dépend si vous voulez être une étoile filante ou si vous voulez créer un business pérenne.

  • Speaker #0

    Voilà, tu m'amènes à... Vas-y, je te laisse terminer.

  • Speaker #1

    Ne faites jamais de promesses que vous ne pouvez pas garantir. Jamais. C'est-à-dire qu'en fait, pas si longtemps que ça, j'avais été approchée par un prospecteur qui m'avait dit, oui, grâce à mes méthodes, on t'apporte plus de 30% de clients en 10 jours. Et je lui ai dit, ok, prospect ou client ? Il me dit client. Et si je suis nulle en closing, comment on fait ? Et il m'a dit, ah, voilà, prendre la conversation. C'est ça aussi, c'est que si vous ne pouvez pas le promettre, ne le faites pas. Moi, c'est un truc que je dis souvent dans la communication, je fais des promesses de moyens, jamais de résultats. Je ne peux pas vous promettre que votre vidéo va faire 100 000 vues. Parce que je n'ai pas de boule de cristal, à moins que je sache quel budget je vais mettre parce que je vais y aller en ads. Donc là, effectivement, je peux un peu plus y aller. Mais pour le coup, si je fais de l'organique pur, je ne peux pas te promettre que le post qu'on va écrire pour toi va faire 100 000 vues. Je peux faire en sorte, je peux tout faire pour que ça puisse les atteindre, mais je ne peux pas te le promettre.

  • Speaker #0

    Oui, et en même temps, j'ai envie de dire que c'est presque du bon sens parce qu'il y a trop d'éléments de contexte qui rentrent en compte pour faire porter la responsabilité à une seule structure. On parlait des entrepreneurs qu'on voit beaucoup et c'est aussi parce qu'on voit beaucoup et ils génèrent beaucoup de likes et ils fédèrent beaucoup autour de leur méthode pas toujours très éthique qu'ils attirent toujours plus. Et dans un de tes posts, notamment, tu parlais des entrepreneurs invisibles. et notamment les boulangers, les coiffeurs, les artisans et beaucoup d'autres. J'ai beaucoup apprécié vraiment ce poste parce que tu mets en lumière la réalité de l'entrepreneuriat dans sa globalité parce qu'il y a ce qu'on décrit depuis tout à l'heure sur les réseaux sociaux, mais l'entrepreneuriat est bien plus large que ça. Comment est-ce qu'on peut les rendre un peu plus visibles ? Comment est-ce qu'ils peuvent trouver leur place au milieu de tout ça ? Comment est-ce qu'on peut ramener de la réalité au milieu de tout ça ? C'est une bonne question parce qu'en fait, tout est affaire aussi de volonté. C'est-à-dire que nous, les entrepreneurs dans le B2B, on est beaucoup plus visibles parce qu'en fait, il faut qu'on soit se connaître auprès des autres entreprises. Et je pense qu'il y a un côté culturel aussi. Un boulanger, un plombier, etc. vont plutôt avoir une zone de chalandise et faire des couches à oreilles et jouer comme ça là-dessus. ou faire en sorte d'avoir la meilleure échoppe avec une rue dans laquelle il y a un passage, etc. Mais effectivement, quand vous regardez la plupart des entreprises, même en B2C, donc B2C, ceux qui vendent aux consommateurs, moi déjà, j'ai le plus profond respect pour ces entrepreneurs. Encore plus que n'importe quel start-up ou monteur de licornes, etc. Franchement, moi, et ce n'est pas de la démagogie quand je dis ça, parce que maintenant, en ce moment, plus je dénonce des choses, plus on me traite de démago. Mais bon, sérieusement. Ah, complètement. Oui, bien sûr. On dit que c'est démago, parce que bref. Mais bon, écoute, ce n'est pas grave. Non, mais de toute façon, et puis je comprends pourquoi à la limite. Mais bon, bref, dans tous les cas, moi, ce qui n'est pas vrai ne m'atteint pas. Dans tous les cas, voilà. Mais ce n'est pas de la démago. Moi, j'admire énormément et à chaque fois que je croise un entrepreneur dans le B2C, je lui dis, tu sais, tu fais partie des entrepreneurs que j'admire le plus parce que vendre aux consommateurs, c'est le plus dur. Parce qu'ils ont dégagé une marge phénoménale pour vendre de manière énorme pour pouvoir se délégit de comptabilité, tu vois, C'est tout cela qui font partie généralement du gros tissu des 50 %, plus les finances aussi qui galèrent, etc. Et c'est là où, en fait, tu vois, moi, pour le coup, je ne suis pas dans les 50 % d'entrepreneurs qui se payent moins que le SMIC et je mesure ma chance là-dessus. Et en fait, tu vois, moi, j'ai failli me lancer dans le B2C. Finalement, je suis dans le B2B et je remercie vraiment chaque jour l'univers qui m'a permis de faire ça parce que vraiment, pour le coup, c'est une galère sans nom. Il faut vraiment avoir beaucoup de courage. Il n'y a pas longtemps, il y a Juliette Lévy qui en parlait dans le podcast de Pauline Légnaud. Donc, Juliette Lévy, celle qui a fondé le MyCrim. Et elle disait, j'ai mis 10 ans à être rentable. T'imagines ? La force ! Et après, je ne connais pas exactement l'histoire de Juliette, mais il y a ceux qui ont la chance d'avoir aussi peut-être des invests, ou peut-être des proches, etc. Mais tant mieux pour eux. Et il n'y a pas de honte à ça. Il n'y a pas de honte. Il n'y a pas à avoir honte d'être née là où on est née, ou d'avoir les chances qu'on a eues, en fait, parce qu'on ne les décide pas, tu vois. Mais pour le coup... Moi, j'admire énormément ces entrepreneurs de B2C, même s'ils ont des invests, etc. Parce que disons être rentable, waouh, en fait. Moi, j'ai été rentable de nir. C'est ça. Ma micro-entreprise et mon agence ont été rentables dès le jour 1. Et pourtant, j'ai encore de temps en temps des mental breakdown. Et du coup, j'imagine pour quelqu'un qui est en plus derrière, parce que l'argent, c'est quand même une sacrée charge derrière. Moi, je trouve, j'ai énormément d'admiration pour eux. Pour en revenir à ta question, comment les rendre plus visibles ? C'est toujours sur base de volontariat. Mais moi, je trouve que c'est de mieux en mieux aujourd'hui parce qu'il y en a de plus en plus qui nous montrent comment ils se rendent visibles. Je pense notamment à quelqu'un qui a lancé son café qui s'appelle Noah, il me semble, à Paris et qui a documenté tout sur TikTok et qui montre comment elle a monté son café, etc. C'est super. Elle a refait un coffee shop, etc. Et elle est ultra suivie sur les réseaux. Je crois que sur TikTok, elle est maintenant à plus de 30, 50 000 abonnés, quelque chose. Ou autour des 50 000, quelque chose comme ça. Et en fait, son coffee shop... explose grâce au fait qu'elle le montre, tu vois. Donc, en fait, moi, j'aurais tendance à dire à ces entrepreneurs, mais le problème, c'est qu'ils travaillent énormément et donc ils n'ont pas forcément le temps, c'est montrez-vous. Si vous avez cette appétence-là, montrez-vous, regardez Cédric Grolet, etc. S'ils fonctionnent autant, aussi parce qu'ils font des millions de vues sur TikTok. En fait, la communication, ce n'est pas juste pour faire joli. Il y a des vraies conséquences business derrière et en fait, c'est très bien d'avoir le savoir-faire, mais si vous n'allez pas le faire savoir derrière, finalement, ça va être un petit peu compliqué pour faire émerger votre business. Aujourd'hui encore, rappelons-le, on est dans un monde extrêmement concurrentiel. Aujourd'hui, il va y avoir une bulle qui va éclater, très honnêtement, parce que le nombre d'entrepreneurs ne fait qu'augmenter depuis quelques années, depuis 3-4 ans. Je pense qu'on ne va pas rester, très honnêtement, et c'est normal. Et je ne les juge pas, parce qu'en fait, je pense qu'il y a autant de courage à l'heure qu'à en monter une. Et elles ne sont pas opposables. Clairement pas, tu vois. Mais pour le coup... Il y a de plus en plus de concurrence. Et donc aujourd'hui, et je ne dis pas ça pour prêcher pour ma paroisse, mais la communication n'est plus une option. Parce que comment tu fais pour... Si tout le monde parle autour de toi et que tu es le seul à ne pas parler, au fur et à mesure, tu vas être effacé.

  • Speaker #1

    Je ne suis pas communicante de métier, mais je ne peux que valider à 200% ce que tu dis. Le faire savoir, il est aussi important que le savoir-faire. Et en tout cas, moi, à ma petite mesure, je vois vraiment à quel point le fait de communiquer transforme forme. et accélère, c'est évident. Espérons, appelons-les peut-être à communiquer avec les moyens, en tout cas au départ, dont ils disposent. C'est vrai que tu parles de TikTok, c'est aussi un très bon moyen. Alors, petit aparté un peu perso, là, j'ai mes enfants qui m'avaient partagé la dernière fois quelqu'un, enfin c'est un forain qui pose sur les marchés, qui fait des sandwiches, etc. Et qui apparemment, il suivit par plus de 300 000 personnes sur Instagram. Et en fait, il a juste sa petite... son petit food truck dans un marché et il cartonne a priori sur Instagram. Donc oui, il y a des leviers pour faire connaître effectivement ces professionnels-là. Une fois qu'on a dit tout ça, Juliette, comment est-ce qu'on pourrait démystifier l'entrepreneuriat ? Il n'est pas... forcément que négatif et que habité par des personnes effectivement qui vendent des formations parfois creuses. Il est habité aussi par des artisans, des professionnels qui sont sur le terrain, qui bataillent et qu'on ne voit pas. Et finalement, c'est un peu tout ça, l'entrepreneuriat.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est en fait apprendre à sortir un peu de son microcosme. Et en plus, là, on a parlé beaucoup du négatif, mais il y a tellement de positifs dans l'entrepreneuriat. L'entrepreneuriat, moi, je suis passionnée. C'est ma vie. Je suis extrêmement heureuse d'avoir cette fibre qui me fait vibrer tous les jours. Et il y a plein de belles choses. Il y a plein de gens formidables dans l'entrepreneuriat. Moi, j'ai rencontré des gens super, qui te tendent la main, qui te donnent gratuitement sans attendre un retour, qui sont devenus des amis, des gens qui s'entraident. Il y a vraiment... Et il y a des gens qui se démènent pour leurs clients, etc. Il y a plein. Il y a toutes les couleurs de l'entrepreneuriat. Mais effectivement, en fait, ça va être aussi... de sortir de son microcosme, sortir de LinkedIn, sortir d'Instagram. Et vous voyez qu'en fait, le boulanger en face, le restaurateur, le plombier qui vient réparer chez vous, le garagier chez qui vous allez poser votre voiture, c'est aussi un entrepreneur. Et du coup, c'est aussi en parler, montrer qu'en fait, les artisans sont aussi des entrepreneurs parce qu'en fait, j'en parlais avec une cliente là-dessus, c'est que le tissu entrepreneurial français, encore une fois, est composé à 95% de TPE et PME. Et pourtant, on ne parle que des start-upers et des grands groupes. Et maintenant, des marketeurs. Et maintenant, des rois du personal branding et blablabla. Mais pour le coup, en fait, c'est ça qui est super important. C'est en fait de parler aussi de tout ça et de parler aussi à ces entrepreneurs-là, d'en parler avec eux. Moi, je sais que j'en parle parce qu'au détour de soirée, je rencontre des amis d'amis, un dont le père est restaurateur et qui est devenu restaurateur lui aussi. Et on parle business. Et en fait, on découvre qu'on a plein de choses en commun. C'est juste que l'art est le même. mais les méthodes sont différentes. Et donc, en parler un peu plus aussi, sortir un petit peu de tout ça. Et ouais, je ne sais pas exactement, je n'ai pas forcément la bonne solution là-dessus, mais en fait, d'arrêter d'avoir des œillères et de penser que l'entrepreneuriat n'est que celui des réseaux sociaux, en fait, finalement. Non, il n'est pas pour nous. Et aussi, ce n'est pas parce qu'un entrepreneur, il fait 100 000 ou moins de 100 000 ou 50 000 euros de chiffre d'affaires que ce n'est pas un entrepreneur. Et ça aussi. sortons un petit peu de cette course au toujours plus. Moi, je suis dedans en tant que personne parce que je trouve beaucoup d'ambition. Et en fait, moi, je vois que j'ai des confrères, des consœurs qui disent « Bon, ben moi, une fois que j'aurai atteint 10 salariés, j'arrête, j'embauche pas plus, etc. » Moi, je suis en mode « to the moon » , quoi. Mais pour le coup, c'est mon choix qui m'est propre parce que j'ai toujours vu la manière comme ça et qu'en fait, je vois pas, pour moi, mon intérêt là-dessus de stopper. Mais pour le coup, respecter aussi toutes les couleurs de l'entrepreneuriat. Tout le monde n'a pas envie de passer en SARL ou en SAS s'ils sont en micro-entreprise. Il y a des gens qui n'ont pas envie de prendre plus de clients. Il y a des gens qui ont envie juste de remplir leurs cinq jours par semaine, pouvoir bien payer leur loyer et avoir leur samedi, leur dimanche, leurs vacances. Voilà. Et juste ça, c'est aussi accepter que notre vérité n'est pas celle des autres en face et que c'est parfaitement OK. Que, en fait, ce n'est pas parce que nous, on ne comprend pas. que ça ne doit pas être acceptable ou que c'est moins bien ou moins intelligent ou moins business, etc. Voilà, moi, j'ai parmi mes clients des gens qui font plus, qui font moins dessus d'affaires que nous. Et voilà, en fait, chacun aussi. L'entrepreneuriat, c'est suffisamment difficile pour en plus le faire en fonction du regard des autres, en fonction de ses envies profondes. Que vos envies profondes soient en fait juste d'avoir un meilleur équilibre vie pro, vie perso ou que ce soit d'avoir des milliards sur votre compte, tant que ça ne fait de mal à personne. Allons-y.

  • Speaker #1

    Merci pour tes mots très justes, Juliette, et pour démystifier un petit peu tout ce qu'on peut imaginer sur l'entrepreneuriat. Ça fait terriblement écho à un échange que j'ai eu avec une entrepreneur hier, qui a un parcours aussi exceptionnel, qui fait tourner sa boîte depuis un petit peu plus de deux ans maintenant. Et on échange hier, et puis à un moment, je dis que j'ai quatre enfants. Et là, elle me dit, mais je viens de prendre une claque. Et je lui dis, mais pourquoi ? Et elle me dit, parce que je me rends compte. que moi, je n'ai pas d'enfant et que je n'ai pas fait tout ce que tu as fait. Et encore une fois, c'est ce que tu viens de dire, c'est qu'en fait, il ne faut pas se comparer, il ne faut pas forcément voir ce que l'autre fait. Est-ce qu'il fait plus ? Est-ce qu'il fait moins ? Je lui ai dit, tu sais, tu peux toujours choisir de voir ceux qui ont fait plus, mais par rapport à quoi ? Par rapport à quel contexte ? Est-ce que tu as envie, ne serait-ce que de faire plus ? Et puis, regarde aussi le chemin que tu as parcouru, regarde ce que tu as fait, peut-être par rapport à d'autres personnes qui sont aussi à un stade moins avancé. Et encore une fois, je lui ai dit, moi, de mon côté, tu vois, toi, tu dis ça, mais moi, je me compare parfois aussi à d'autres personnes qui ont un chemin beaucoup plus lointain que le mien. Et je me dis, mais je sais que je ne pourrais pas aller en tout cas aussi vite ou avoir franchi les mêmes paliers parce que j'ai quatre enfants, j'ai moins de temps et puis que ce n'est pas non plus dans mes objectifs. Et ça, je te remercie de le rappeler parce qu'encore une fois, on est happé par ce qu'on lit, par ce qu'on entend et on a tendance à se perdre. Et là, pour le coup, qu'on soit entrepreneur. qu'on soit dirigeant et même dirigeant de TME. Moi, j'en vois. Et qui se laisse parfois un peu emporté par tout ça.

  • Speaker #0

    C'est normal, c'est hyper humain de se comparer. Je mentirais si je disais que moi non plus, je ne me compare pas. Pour le coup, c'est ultra humain. Mais effectivement, c'est aussi se dire, OK, est-ce que... Moi, c'est un truc que je donne souvent quand je suis en coaching. C'est en fait, qu'est-ce que tu es prêt à faire et qu'est-ce que tu n'es pas prêt à faire ? Et en fait, ça, c'est des choses qui sont propres à chacun. C'est des choses qui n'ont même pas vocation à être publiques. Et tu vois, moi, c'est un truc que j'ai souvent dit à mes équipes. C'est que moi, j'ai de très grosses ambitions. Mais par contre, il y a un sacrifice que je ne suis pas prête à faire. Et encore, on va sûrement me traiter de démago encore une fois. Et c'est le sacrifice humain. Et en fait, je ne serais pas prête à rouler sur les gens, à mal les payer, à les faire bosser en dehors de leurs heures, etc. Pour atteindre cet objectif qui est le mien. Et en fait, il y en a qui sont prêts à le faire et qui vont pressuriser leurs équipes. Et encore une fois, pas forcément en pensant à mal. Ils ne sont pas en train de fomenter un plan de grands méchants. sur un grand bureau en chrome avec un chat blanc sur les genoux en train de dire « Ah ah ah, je vais exploiter tout le monde » . Non, ça ne fonctionne pas comme ça. Ce sont des choses qui sont insidieuses. C'est en fait se dire « Bah voilà, moi j'ai des objectifs, il faut qu'on y arrive et donc en fait, il faut que tout le monde vienne avec moi » . Et ce n'est pas grave en fait si vous finissez à 23 ans parce qu'on va y arriver ensemble les gars. Moi, personnellement, je ne suis pas prête à ça. Et du coup, j'ai dit aux équipes « Si du coup, avec cette philosophie-là que j'ai, ça doit me prendre 15 ans pour y arriver, ça me prendra 15 ans pour y arriver » . C'est un truc que je dis souvent, c'est que choisir, c'est renoncer. Si vous choisissez quelque chose, vous pouvez renoncer à d'autres. Donc moi, je peux renoncer à une certaine croissance exponentielle, quoique l'agence fait quand même une très, très belle croissance, parce qu'on a fait plus de 35% de croissance cette année. Merci beaucoup. On n'a clairement pas à rougir, tu vois, mais il y en a qui font beaucoup plus que nous. Et je ne dis pas qu'ils ont des mauvaises méthodes, pas du tout. Ça ne veut pas dire que s'ils font plus que nous, c'est qu'ils ont des mauvaises méthodes, pas du tout. Je pense que c'est parce qu'ils sont meilleurs que moi. Mais pour le coup, en fait, c'est juste que moi, je sais qu'il y a... Il y a un monde où, en fait, j'arriverais pas à me dire, à faire du quoi qu'il en coûte. Il y en a certains qui arriveraient, moi, je pourrais pas. Et en fait, ça veut pas dire que les gens qui ont fait beaucoup plus de croissance que moi font du quoi qu'il en coûte, c'est pas du tout ce que je dis. Non, juste simplement, c'est des choses que j'ai conscientisées de, ok, qu'est-ce que je suis prête à faire et à ne pas faire, etc. Comme dans ma communication, je sais que je pourrais faire beaucoup plus de vues si je parlais d'argent et que je donnais des chiffres, de chiffres d'affaires et blablabla. Je n'ai jamais voulu le faire, je ne le ferai pas. Et donc, en fait, je suis prête à m'asseoir sur des vues, des buzz potentiels, des machins, des trucs pour tenir cette ligne de conduite.

  • Speaker #1

    Eh bien, écoute, si on dit de toi que tu es démagogue, moi, je salue ta démagogie. Voilà, je la salue et je l'approuve. On va terminer l'épisode sur ces quelques mois. Est-ce que tu veux peut-être nous partager une actualité, une petite info du côté de l'agence Cadeau ? Je crois que tu recrutes, que vous agrandissez votre offre. Est-ce que tu veux en profiter ?

  • Speaker #0

    Avec plaisir. Merci beaucoup pour ça. et bien écoute alors deux choses premièrement n'hésitez pas à vous procurer mon livre parce que je vous connais mon livre on va arriver en 2026 et je vais avoir la résolution de janvier je lance ma newsletter achetez mon livre pour ça c'est une méthode on mettra le lien en description merci beaucoup c'est une méthode en fait qui n'est pas faite pour être datée dans le temps c'est à dire que le livre aura un an au mois de février mais pour autant la méthode fonctionne toujours c'est une méthode ancrée dans la réalité de la stratégie de communication aujourd'hui adaptée aux newsletters. Donc, si votre bonne résolution de 2026, c'est de lancer votre newsletter, n'hésitez pas à vous procurer mon livre, donc « Le pouvoir des newsletters » aux éditions Viber du groupe Albin Michel. Et si vous êtes un growth marketer qui a 3 à 5 ans d'expérience et qui recherche un CDD ou un CDI pour m'aider à structurer ce pôle acquisition qui prend de plus en plus de place dans l'agence, n'hésitez pas à aller sur le compte. LinkedIn de l'agence Cadeau sur lequel vous trouverez l'offre d'emploi à laquelle répondre parce qu'on est en recherche de quelqu'un de super. On n'a pas besoin tout de suite, mais j'essaye de faire de bons recrutements. Donc, en fait, de ne pas faire de recrutements dans la précipitation. Et donc, en recherche, voilà. En recherche pour début 2026, janvier, février, en fonction des disponibilités de chacun, voire même mars s'il faut, quelqu'un qui pourra m'aider et nous aider à structurer ce pôle. qui prend de plus en plus de place dans l'agence. Donc, si vous êtes un growth marketer, que vous êtes un aficionado des campagnes de publicité sur les réseaux, SEO, SEA et Ads, eh bien, vous êtes le bienvenu de l'agence.

  • Speaker #1

    Eh bien, voilà, l'annonce est passée. J'espère que vous trouverez la perle pour rejoindre la team Cadeau. Un énorme merci, Juliette, d'être venue partager avec nous la réalité des entrepreneurs, en tout cas, ta vision de la réalité des entrepreneurs. J'ai été ravie de t'accueillir.

  • Speaker #0

    Merci à toi, Sabrina, pour l'invitation.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Cet épisode touche à sa fin. S'il vous a plu, je vous invite à le commenter, à le noter et à le partager à d'autres entrepreneurs qui pourraient en avoir besoin. C'est le meilleur moyen de faire vivre ses chroniques. Excellente journée, excellente semaine et à très bientôt.

Description

Sur les réseaux, tout le monde cartonne. Dans la vraie vie, beaucoup peinent à se payer.


Dans cet épisode de Chroniques Business, je reçois Juliette Cadot, CEO et fondatrice de l’agence Cadot, pour parler de la face cachée de l’entrepreneuriat : réalité enjolives, promesses de liberté, marketing toxique et réalité économique des TPE, PME, freelances, artisans et commerçants.

On décortique comment certains créateurs et vendeurs de formations jouent sur la culpabilité, le FOMO et la détresse financière (notamment celle des femmes). Comment repérer ces mécanismes et surtout comment se protéger, choisir un accompagnement en conscience et remettre de l’éthique dans sa communication.


Un échange franc, ancré dans le terrain, pour démystifier l’entrepreneuriat et redonner toute leur place aux “entrepreneurs invisibles” qui font tourner l’économie au quotidien.


Sujets abordés dans cet épisode :

  • Distorsion réseaux / réalité

  • Build in public

  • Marketing toxique

  • FOMO & pression à l'achat

  • Précarité féminine

  • Éthique en communication


Liens cités dans l'épisode :


Retrouvez Juliette Cadot ici :


Épisodes complémentaires recommandés :

#7. Idées reçues : stop aux mythe business


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Transcription

  • Speaker #0

    Parait qu'on entreprend pour être libre. Charmante illusion, vous ne trouvez pas ? Je suis Sabrina Toibet, consultante en stratégie d'entreprise. Si vous cherchez des conseils, du partage d'expériences et des réponses qui résonnent pour développer votre activité,

  • Speaker #1

    considérez cet humble chronique comme une invitation personnelle et un nouveau repère. Dans Chronique Business, seule ou avec mes invités, je vous partage ce qui se cache vraiment dans les coulisses de l'entrepreneuriat, les décisions, les doutes et les déclics. Votre dévouée chroniqueuse business.

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Chronique Business. Je suis ravie de vous retrouver. Aujourd'hui, je ne suis pas seule. Je suis accompagnée de Juliette Cadot. Bonjour Juliette.

  • Speaker #1

    Hello Sabrina, merci de me recevoir.

  • Speaker #0

    Mais merci à toi d'avoir accepté mon humble invitation. Juliette, tu es CEO et fondatrice de l'agence Cadot, agence de communication 360. Est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus sur ce que vous proposez ?

  • Speaker #1

    Oui, absolument. Alors nous, à l'agence Cadeau, on propose tout ce dont les entreprises ont besoin pour magnifier, supporter, booster, optimiser leur communication et leur puissance marketing aujourd'hui. Parce que, je ne sais pas si on en parlera dans ce podcast ou ailleurs, mais moi, je n'ai jamais été pour la niche et donc mon entreprise me ressemble. Et donc, effectivement, les frontières et temporeuses entre toutes les disciplines marketing, finalement, en fait, à la base, nous, on était des spécialistes de la stratégie, c'est-à-dire… Eh bien, vous avez le problème A, vous avez la cible B et vous avez les ambitions C. Eh bien, voilà quelle est la meilleure solution d'un point de vue marketing et communication pour obtenir vos résultats, que ce soit je veux plus de clients, donc je vais plutôt me poster sur LinkedIn, ou je veux plus de clients, mais je suis en B2C, donc je vais me mettre à faire des ads. Et donc aujourd'hui, on accompagne les entreprises sur tous les pans de leur communication, que ce soit l'élaboration de la stratégie, la création de contenu. les publicités sur les réseaux sociaux, ce que l'on appelle vulgairement des « ads » dans notre jargon. Et maintenant, on va développer aussi le pôle « relations presse et sponsorship » . Donc, on devient vraiment 360 pour le pôle.

  • Speaker #0

    Carrément, bravo pour cette belle évolution, Juliette, et à toute l'équipe. Dans Chronique Business, il est à cœur de dévoiler les coulisses de l'entrepreneuriat, mais les vraies coulisses, pas ceux qu'on essaye de nous dépeindre sur les fameux réseaux sociaux, mais ceux qui sont issus du terrain. Et j'ai voulu faire cet épisode avec toi, Juliette, parce que j'ai vu dernièrement dans ta communication que tu laissais transparaître cette réalité du terrain, que tu l'abordais souvent. Et moi, c'est quelque chose qui me tient à cœur. Je suis constamment au contact de dirigeants et je vois bien que l'entrepreneuriat, ce n'est pas siroter un cocktail à Bali et faire forcément 100 cas par mois. Ça peut être le cas, mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Et j'avais vraiment à cœur de partager cet épisode avec toi. Ce qui m'amène à ma première question. Dans un post récemment, tu partageais que 50% des dirigeants se payent moins d'un SMIC. Ça aussi, c'est une réalité.

  • Speaker #1

    C'est léger.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu crois que les réseaux sociaux ont une part de responsabilité, ou que les créateurs de contenu, je ne sais pas, ont une part de responsabilité dans cette distorsion entre la réalité réelle, j'ai envie de dire, et la réalité qu'on voit sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #1

    Absolument. Je vais être sans détour, comme je le suis souvent. les réseaux et les entrepreneurs des réseaux et les vendeurs de formations sur l'entrepreneuriat, les coachs business qui ne sont pas, ça devrait être toi, mais il y en a plein d'autres que toi. Excellent, bon, j'ai plein de noms à vous donner, mais en fait, disons que, évidemment, les réseaux et toutes les personnes dont le business est de faire en sorte que vous lanciez le vôtre, évidemment, qui participent énormément à cette distorsion de la réalité, puisqu'en fait, justement, eux, ils jouent pour leur propre compte. Et donc, en fait, je pense qu'il y a plusieurs choses à la fois sur les réseaux qui ont rendu un peu distendu la réalité et le fantasme entre l'entrepreneuriat. Je pense que déjà, le building public, qui est une très bonne chose. Donc, building public, pour ceux qui ne connaîtraient pas, c'est nouveau. C'est nouveau, pas du tout. Cet anglicisme de plus qu'on utilise, nous, les marketeurs, c'est tout simplement le fait de raconter son aventure en public. Donc, building public, construit en public. C'est-à-dire, en gros... montrer comment on crée son entreprise de A à D, par exemple. Le meilleur exemple en la matière étant Justin Hutto, qui l'a fait avant beaucoup d'autres en France. Et en fait, je pense que ça aussi, ça a un peu donné un mauvais discours, parce qu'en fait, je pense que les gens, la plupart du temps, oublient que sur les réseaux, on ne publie que ce que l'on veut. Et donc, évidemment, je vais publier plutôt ce qui rend joli. C'est-à-dire que même quand je vais faire du building public et que je suis dans une démarche sincère de partager tout ce que je fais, y compris pourquoi pas les échecs, etc. Je vais toujours le raconter un petit peu en logeau de romancer. Bien sûr, déjà, premièrement, pour la partie storytelling, parce que moi, j'ai préparé un post pour la semaine prochaine, en parlant de ça, justement, pour dire que, eh bien, tout le monde sur les réseaux sociaux parle de chiffre d'affaires, mais personne ne parle de rentabilité. Parce que c'est bien plus sexy de dire, j'ai fait x10 sur mon chiffre d'affaires, que de dire, j'ai une bonne gestion. Ça, carrément, personne ne trouve ça très sexy. Et donc, en fait, il y a ce côté storytelling dans lequel on tombe tous. Il y a les offres de l'algorithme où on voit que... plus les histoires sont rocambolesques et sont impressionnantes, plus ça fait des likes, plus ça fait des vues. On a aussi, évidemment, des intérêts financiers derrière. Quel est l'intérêt quand je recherche des investisseurs et à faire une levée de fonds ? Vais-je avoir à dire, voilà, j'ai passé une semaine de billes parce que il n'y a rien qui va, il n'y a rien qui rentre signé, etc. ? Ça ne donne pas envie, évidemment, donc il y a tout ça. Et puis, il y a aussi ce que je vous disais aussi, c'est que il y a des gens dont le job, c'est de faire en sorte que vous lanciez votre entreprise. Et donc, eux ont tout intérêt Merci. à vous vendre une version magnifiée de l'entrepreneuriat avec ce fameux, cette fameuse indépendance financière, liberté financière, avec le fameux fait 100 cas par mois en travaillant 4 heures par jour en étant à Bali, etc. En omettant de dire que c'est bien plus facile de faire des boîtes qui fonctionnent à Bali quand le coût de la vie coûte 10 fois moins qu'en France. Voilà. Et en fait, il y a aussi ça. Et moi, c'est un truc que je dis souvent, c'est qu'il faut tout prendre avec des pincettes. Parce qu'en fait, chaque personne qui publie sur les réseaux, et je parle de moi aussi, je m'inclus dedans. Le fait aussi, par intérêt. Donc évidemment, tout va être un tout petit peu, à minima, un peu enjolivé. Peut-être même pour la partie, pour ceux qui utilisent les postes très pathos pour attirer le talent sur leurs postes.

  • Speaker #0

    C'est encore un autre sujet, ça.

  • Speaker #1

    Vont aussi, ouais, mais vont aussi parfois l'amplifier. parce que ça fait toujours plus pleurer dans les chaumières. Voilà, je ne vais pas citer d'exemples, mais bon, j'en ai plein en tête. Mais pour le coup, voilà. C'est ce qu'on entend à tous. Disons qu'en fait, il y a toujours une exagération de la réalité, que ce soit dans le bon ou dans le mauvais, sur les réseaux, parce qu'on aime bien être les héros de notre propre histoire, mais aussi si derrière la personne, et je parle de moi aussi, j'inclus tout le monde dedans, je ne suis pas au-dessus des autres, si la personne que vous avez en face de vous a un intérêt à poster sur les réseaux, Eh bien... L'effort, évidemment, ça va toujours être un petit peu enjolivé. Je ne dis pas que personne n'est sincère et je ne dis pas que je ne suis pas sincère dans mes démarches, mais évidemment, je ne vais pas tout vous raconter. Je ne vais pas raconter tous mes mental breakdown, etc. Je ne vais pas vous vendre du rêve parce que moi, ce n'est pas trop mon genre et parce qu'en plus, moi, pour le coup, je ne vends pas aux néo-entrepreneurs, mais pour le coup, toutes ces personnes qui ont un intérêt à vendre aux néo-entrepreneurs, ont tout intérêt à leur montrer une version magnifiée. Et donc, moi, c'est quelque chose que je dis souvent, c'est que... regarder quel est l'intérêt de la personne derrière. C'est-à-dire que je parlais du discours de la niche. Ça, c'est un truc qui a été servi, tartiné, retartiné pendant des années, depuis 2022. Moi, quand je me souviens, quand je me suis lancée sur LinkedIn, je me sentais comme un ovni parce que je refusais de me nicher, parce que ce n'est pas du tout dans ma nature d'être comme ça. Je me sens moins seule. Tu sais, sur LinkedIn, si il faut un pensionniste, moi, je suis lancée sur LinkedIn en 2022, ça faisait déjà trois ans que j'avais ma micro-entreprise, micro-entreprise que j'ai fermée depuis pour lancer l'agence. Et donc, C'est pas vrai. Ce n'est pas vrai, puisque moi, après, il y a toujours des exceptions à la règle, mais pour le coup, la niche n'est pas une règle. Mais en fait, il faut toujours regarder derrière. Aujourd'hui, les gens qui prônent encore la niche, ils ont une formation ou une communauté privée qui fonctionne sur le système de la niche. Et donc, évidemment, ils ne vont pas vous dire le contraire. Donc en fait, c'est là où aussi, moi, j'attire toujours les gens à toujours contourner un petit peu, regarder un petit peu ce qui se passe derrière le rideau et comprendre en fait... derrière. Les gens qui vendent la version magnifiée de l'entrepreneuriat, c'est là où c'est très pernicieux. C'est qu'en fait, ce sont des personnes qui ne vendent pas leur méthode, mais qui vendent ce que vous pourriez obtenir, ce que vous pourriez l'air d'avoir obtenir grâce à leur méthode.

  • Speaker #0

    En fait,

  • Speaker #1

    ils ne vont pas vendre la méthode en disant, voici comment j'ai fait. Ils vont dire, voici ce que j'ai obtenu, en montrant des grosses voitures, en montrant des voyages, en montrant... des sacs de luxe ou en fonction des appétences de chacun. Et en fait, ils vont plutôt vous dire, ils vont ancrer dans le cerveau ce côté, si tu fais ce que je te dis de faire, tu auras le même train de vie. Et donc, effectivement, oui, les réseaux sont en grande partie responsables de cette distorsion de la réalité parce que les chiffres sont très violents. Mais oui, 50% des entrepreneurs en France ont déclaré se payer moins que le SMIC. Et ça, ce n'est pas une stade que j'ai sortie de mon chapeau, ce sont les... Mais tu vois, et là... Il y a quelques années, j'avais fait un post là-dessus aussi, sur les chiffres de l'INSEE. Et je te parle de ça, c'était en 2022. Parce que j'en suis pas à mon coup d'essai. Le coup de pied dans la fourmilière, c'est un peu ma passion. Et en fait, j'avais fait un carousel sur LinkedIn en parlant du fait que... À l'époque, à l'INSEE, je crois que c'était les chiffres de 2019. Ouais, non, c'était les chiffres de 2021. Chiffres de 2021, puisqu'on était en 2022. L'INSEE disait que le chiffre d'affaires moyen qui avait été réalisé par les freelances, c'était... je crois, moins de 15 000 euros par an. Et après, dans le post, je disais, alors attention, il faut aussi mettre les chiffres les uns en face des autres, c'est-à-dire que si il y a autant, alors que tout le monde sur LinkedIn, voilà, je disais ça aussi dans le sens, pardon, c'est un peu déconnu ce que je te dis, je disais ça dans le sens où, en fait, sur LinkedIn, tout le monde a l'air de faire 15 000 euros par jour, mais regardez les chiffres de l'INSEE, la moyenne est à 15 000 euros par an. Donc, ça ne veut pas dire que tout le monde est un menteur, mais pour le coup, il y a une petite question à se poser.

  • Speaker #0

    mettre en perspective.

  • Speaker #1

    Et du coup, je disais aussi, attention à remettre aussi... tous les chiffres en perspective, parce qu'en fait, il faut savoir que dans ces déclarations de l'INSEE, tu avais un tiers des personnes déclarées en micro-entreprise qui avaient une micro-entreprise à côté d'un travail salarié. Par définition, une personne qui a un travail salarié, évidemment, elle peut avoir des mois à zéro. Elle va se dire de temps en temps, je vais faire des petites missions, ça arrondit les fins de mois, pendant les vacances d'été, les week-ends, etc. Et donc en fait, effectivement, tu les remets tous en face les uns des autres et dis-toi que, par certaines personnes, je m'étais pris un tollé où les gens me disaient Mais ça ne va pas, tu vas encore décourager les gens à devenir entrepreneur, etc. Vraiment, je m'étais fait engueuler. Si bien que j'en ai reparlé avec un pote qui était là à l'époque. Il m'a dit, moi, je me rappelle de ce poste-là. Tu t'étais pris un shitstorm de la part de gens qui te disaient, oui, tu descends encore plus l'image des freelancers, etc. Je me suis dit, en fait, je suis désolée. On est poussant à l'INSEE.

  • Speaker #0

    Oui, c'est juste la réalité.

  • Speaker #1

    La réalité est là. Et en fait, c'est vrai que je pense aussi qu'il y a cette espèce de survalidation entre les entrepreneurs. Ou, moi, j'ai failli le faire. Mais quand t'es entrepreneur au tout début, quand t'es un peu galvanisé, etc., t'as envie de traîner contre l'entrepreneur. Et donc, tu t'enfermes dans un espèce de microcosme et des œillères par rapport à la réalité. Moi, j'ai failli le faire à un moment, même si j'ai toujours gardé mes amis depuis très longtemps, tu vois. Mais je sentais qu'à un moment, au tout début, quand ça fonctionnait bien, notamment avec LinkedIn, je voyais beaucoup plus ces amis-là entrepreneurs et linkediniens que mes potes, etc. Et en fait, ça, tu vois... Et en fait, je me suis dit... C'est quelque chose de naturel. Je pense que quand tu es passionné, tu as tendance à te raconter entre pairs, entre homologues. Mais donc, je pense qu'il y a aussi ce côté-là d'auto-validation les uns des autres, d'œillères collectives et qu'en fait, oui, on est mieux que les autres parce qu'on est entrepreneur. Alors, tout le monde veut être nous. Il y a le côté un peu « mean girl » . Tout le monde voudrait que personne n'y arrive. Il y a ce côté aussi, effectivement, entre soi. Et du coup, qui met des œillères et qui empêche les gens de voir la réalité. Et c'est un truc que j'ai sorti aussi il n'y a pas longtemps. et que j'ai envoyé à une de mes clientes qui a fait une super conférence là-dessus, qu'il faut savoir qu'à peu près, c'est 95% du tissu entrepreneurial français qui est d'une TPE et une PME qui déclare en moyenne 495 000 euros de chiffre d'affaires. Aujourd'hui, sur LinkedIn, tu as l'impression que tout le monde fait un million d'euros par an.

  • Speaker #0

    Minimum. Minimum.

  • Speaker #1

    Oui, sinon... LinkedIn. Avant, le SMIC LinkedIn en 2022, quand j'ai commencé, c'était 10 millions d'euros. C'était 10 000. Voilà, maintenant, c'est 1 million d'euros par an. Il y a aussi cette espèce d'auto-validation, d'entre-soi, de microcosme qui en fait te sort de la réalité et te met sur un espèce de piédestal que tu installes toi-même.

  • Speaker #0

    Donc je comprends mieux pourquoi est-ce que je t'ai choisi pour porter ce sujet et je me retrouve forcément pleinement dans tes propos, Juliette. C'est vrai que moi, j'accompagne ces dirigeants que tu décris. J'accompagne, et depuis même avant d'être entrepreneur, je travaillais auprès de ces dirigeants. J'ai une approche qui est vraiment très ancrée au terrain et je pense que c'est quelque part ce qui me « sauve » , parce que je sais sur LinkedIn la frontière comme elle est fine pour justement te laisser happer par ces chiffres, par les likes, par tout ce que tu vois, et te dire « bon ben j'oublie la réalité » et puis je me laisse porter et je commence moi aussi à faire, excusez-moi du terme, du bullshit et à… et à enjoliver plus que de mesures parce que oui, on enjolive tous, forcément, mais il y a le faire de manière à ce qu'on rentre dans quelque chose de narratif mais qui est très proche de la réalité et puis il y a tombé dans le surjouer et là, on est complètement sur autre chose. Et tu soulèves, tu as soulevé plein, plein de sujets, moi qui parle et qui parfois me révolent. Dernièrement, on a animé avec deux autres consoeurs un live sur LinkedIn parce que cette... Cette troisième année, moi ça fait tout juste trois ans que je suis entrepreneur, et cette troisième année, je ne compte plus le nombre de personnes, d'entrepreneurs qui m'ont contacté, soit qui prenaient pour argent comptant ce qu'on leur disait sur LinkedIn, soit qui avaient suivi des accompagnements mais absolument creux à plusieurs milliers d'euros, parce que comme tu le disais, ils ne vendent pas la solution, mais ils vendent ce que tu espères comme solution. Et moi, ça me révolte. Et je voulais, à travers cet épisode-là, rapporter un petit peu de réel, pouvoir partager peut-être des clés de lecture. Tu vois, par rapport à tout ce que tu nous as partagé, comment est-ce que je fais ? Si j'ai potentiellement cette tendance à croire assez facilement ou à faire confiance assez facilement, comment je peux me préserver ? Alors, tu as donné une première clé sans peut-être t'en rendre compte, c'est de rester au contact de la réalité, de ne pas s'entourer que d'entrepreneurs ou que de personnes, peut-être des réseaux sociaux, mais de rester ancré à la réalité. pistes, d'autres clés, tu vois, à nous partager parce que c'est beau ce qu'on nous vend et on a envie d'y croire.

  • Speaker #1

    Ouais, et puis après, pour le coup, tu vois, je pense sincèrement que parfois, certains s'auto-persuadent que c'est la réalité, tu vois. En fait, je pense que l'être humain est infiniment complexe. Et moi, c'est d'ailleurs pour ça que je suis passionnée de marketing parce que c'est très intrinsèquement lié à la psychologie. Mais en fait, je pense que même certains s'auto-persuadent de tout ça et n'ont même pas conscience, en fait, de faire partie du problème. Moi, j'ai vu des tonnes... faire des contenus sur les réseaux, à dire à quel point ils sont adorables avec tout le monde, alors qu'en off, tout le monde le sait que ce sont des personnes exécrables. Et tu vois, il y a ce côté, en fait, je me suis tellement construit un personnage que finalement, j'y reste. Et en fait, maintenant, c'est devenu ma réalité, tu vois. Moi, c'est mon père coach qui me dit que ton cerveau, c'est un enfant de 5 ans. Si tu lui dis une chose, il est naïf, il va le croire. Donc, si tu te perçois, en fait, que tu es quelqu'un de génialissime et qu'en fait... dès que tu as des problèmes, c'est la faute des autres et pas la tienne, il ne va pas se dire c'est moi qui suis névrosée, il va se dire c'est ça la réalité et donc ça demande énormément de recul là-dessus donc moi je suis assez persuadée que malheureusement aussi tu as des personnes qui sont trop névrosées pour en fait se rendre compte de leurs propres agissements et qu'elles font partie du problème et donc comment on fait quand on est un entrepreneur débutant et qu'on voit tout ça, et bien justement moi c'est ce que j'aurais tendance à vous dire, n'hésitez pas à pousser les rideaux, n'hésitez pas à tirer les rideaux Merci. voir un petit peu ce qui se casse derrière. En gros, en fait, tout simplement, quelqu'un qui vous vend son lifestyle, quelqu'un qui vous dit, si tu suis mes méthodes, tu pourras avoir tout ça. OK, prenez-le avec pragmatisme, etc. Mais par contre, en fait, déjà, premier élément, ne signez rien tout de suite. Pas de signature à chaud. Pas de décision à chaud. C'est-à-dire...

  • Speaker #0

    Vous avez entendu, les amis. Pas de signature à chaud !

  • Speaker #1

    On prend toujours un moment de réflexion. Une personne qui est droite dans ses bottes, elle ne va pas vous forcer pour signer tout de suite.

  • Speaker #0

    Ouais, carrément.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai des cycles de vente qui sont très longs à l'agence puisqu'on est sur des sujets assez costauds quand on reprend toute la com, etc. C'est normal. Donc, moi, je suis habituée. Et en fait, quelqu'un de vraiment professionnel en aura le temps. C'est-à-dire qu'il n'aura pas de mal, il vous relancera.

  • Speaker #0

    Ah, mais complètement.

  • Speaker #1

    En tant que commissaire,

  • Speaker #0

    oui, oui. Bien sûr. Ça n'aura pas de mal.

  • Speaker #1

    quelqu'un qui vous dit il faut que tu signes maintenant ou jamais le faux mot,

  • Speaker #0

    le fameux faux mot voilà exactement,

  • Speaker #1

    si c'est pour acheter une crème pour les mains ou un t-shirt qui vous plaît vous pouvez y aller parce que c'est Black Friday c'est maintenant ou jamais, ok d'accord, mais si ça engage votre entreprise et que en plus vous êtes un petit peu en mode c'est ma dernière chance surtout pas, déjà premièrement j'ai envie de vous dire, ne comptez pas sur quelqu'un pour vous sauver, autre que vous je fais pas de discours méritocratique en disant ça Mais disons que moi, personnellement, en tant que prestataire de service, j'ai toujours refusé un client qui me disait « Tu es mon dernier espoir. » Hors de question. Je ne veux pas avoir cette responsabilité sur les épaules. Peut-être que je suis lâche. Certains diront que c'est de la coardise, peut-être. Mais pour moi,

  • Speaker #0

    c'est un choix.

  • Speaker #1

    C'est, en vrai, ne comptez pas sur les autres pour vous sauver. Vous imaginez, en fait, ce que vous vous faites reposer, finalement. Si vous avez un budget, saucissonnez-le un petit peu sur un certain accompagnement, un petit peu sur un autre, peut-être. Mais pour le coup, ne fondez pas tous vos espoirs. en une seule personne, qui en plus vous avez découvert sur les réseaux, qui vous presse pour signer tout de suite. Quelqu'un est droit dans ses modes, il n'a pas besoin de jouer sur l'urgence pour vous faire signer.

  • Speaker #0

    Merci de le rappeler, c'est plus que répandu. Et tu sais, tu as parlé à un moment d'entrepreneurs débutants, ça ne touche pas que les entrepreneurs débutants. Moi, j'ai déjà eu affaire à des dirigeants qui sont tombés dans ce panneau-là et qui parfois ont peut-être mis en péril leur entreprise.

  • Speaker #1

    Moi, c'est ça que je reproche à tous ces vendeurs de formation qui vendent mal. Parce que les vendeurs de formation, il y en a des très bien.

  • Speaker #0

    Carrément, oui.

  • Speaker #1

    Il y a des infopreneurs en général. Bien sûr. J'en côtoie certains qui sont très bien. Moi, juste ce type de business ne m'attire pas du tout. Mais pour le coup, grand bien leur face. Il y a des personnes qui sont très compétentes dans ce qu'elles font et qui ne sont absolument pas. Mais malheureusement, il y a un pattern, souvent. Et en fait, le problème qu'il y a avec ces vendeurs un peu arnaqueurs, etc., c'est que généralement... eh bien, ça fonctionne sur qui ? Les débutants, les personnes en difficulté, ou qui sont en train de douter, ou qui sont à un moment charnière. Et d'ailleurs, moi, j'ai remarqué aussi qu'il y a quelque chose qui me dérange profondément aussi, c'est que tu en as certains, certains, certaines, qui ne s'intéressent qu'aux femmes en difficulté, sachant que la précarité est extrêmement féminine.

  • Speaker #0

    Alors, tu mets le doigt sur quelque chose, Juliette, mais je ne peux que te rejoindre à 200%. Il fait bien de soulever le sujet, vraiment.

  • Speaker #1

    Les observatoires des inégalités montrent qu'en fait, alors il faudrait que je retrouve les chiffres, mais que la plupart des personnes en situation précaire, en général, sont des femmes. En général, elles n'ont pas encore la charge. Et en fait, on a des personnes qui jouent là-dessus, sur la liberté financière, sur la détresse émotionnelle et financière. Et donc, en fait, comment... Parce que moi, je peux entendre les oiseaux de Nouvelle-Augure qui diront que les gens font leur choix en conscience. Certes, certes, cette personne, on ne l'a pas forcée à signer, etc. Mais quand même, il y a un, je suis désolée, il y a quand même un quelque chose de dérangeant à te dire que tu profites de la détresse émotionnelle et financière de quelqu'un. Voilà, après, chacun voit midi à sa porte. Il y en a certains qui diront, en fait, chacun fait son choix en conscience. Je ne l'ai pas forcé, certes.

  • Speaker #0

    Alors, je vais t'apporter un contre-exemple là, Juliette, et un contre-exemple très vrai à ceux qui pourraient te dire que tu es un oiseau de mauvaise augure et que les gens font leur choix en pleine conscience. Il m'est déjà arrivé. d'échanger avec des entrepreneurs, donc des femmes, à qui des coachs business ont recommandé de faire des crédits à la consommation pour payer leur accompagnement.

  • Speaker #1

    Je l'ai vu passer aussi. J'ai vu des vendeurs de formation qui faisaient des stories sur Insta ou des posts en disant si vous n'êtes pas prêts à vous payer, à prêter un crédit pour prendre ma formation, eh bien...

  • Speaker #0

    Arrêtez tout de suite.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça.

  • Speaker #0

    Donc ça... Non, ce n'est pas un choix en conscience. En tout cas, ce n'est pas ma définition du choix en conscience. Merci de soulever le sujet. On ne l'avait pas préparé celui-ci, mais je trouve que c'est vraiment très important et j'ai presque l'impression que ça pullule.

  • Speaker #1

    En fait, si tu observes, si tu prends deux pas de recul, le marché de la formation est extrêmement porteur. Donc, évidemment, plus un marché est porteur, plus il y a de gens qui arrivent dessus. On a vu pour ça beaucoup de magasins de vapoteurs qui ont poussé dans Paris quand c'était la première fois. ou le CBD un peu plus récemment. Et tu vois, c'est normal, un marché fonctionne, ça fait des émules, ça fait des petits, il y a de plus en plus de personnes. Sauf qu'évidemment, dans une grande masse, et surtout, j'en avais fait une newsletter là-dessus, c'est que le marketing étant intrinsèquement lié à la psychologie, tu peux très facilement tomber dans la manipulation. Sauf qu'en fait, comme on dit souvent, et comme on le dit dans Spider-Man, un grand pouvoir égale des grandes responsabilités. Donc en fait, mis entre deux mauvaises mains, le grand pouvoir forcément se transforme en manipulation. Mais attention, et c'est ce que j'ai apporté comme nuance aussi dans ma newsletter, c'est que il y a des personnes qui vont utiliser des termes marketing, et j'ai en parlé dans cette newsletter en disant qu'en fait, la culpabilité est marketing. C'est-à-dire qu'en fait, ce sont toutes ces personnes qui vont vous dire Merci. si tu n'as pas réussi, c'est que tu ne bosses pas assez. Si tu n'as pas réussi, c'est que tu n'as pas mis en place les bonnes méthodes. Et moi, la bonne méthode, je l'ai. Et donc, en fait, on va faire du marketing de la culpabilité, ce que j'appelle moi du marketing toxique. Et en fait, ça fonctionne. Parce qu'en fait, c'est très facile de culpabiliser les gens. L'humain réagit beaucoup plus souvent aux émotions négatives qu'aux émotions positives. Donc, évidemment, si moi, je vois que ça fonctionne, même si je ne suis pas mal intentionné, si je suis juste un peu feignant, je vais l'utiliser aussi. Donc c'est là aussi que j'attire votre attention sur, encore une fois, l'être humain est infiniment complexe. On n'a pas à la fois d'un côté les bons, les gentils et les méchants de l'autre. On a parfois juste des personnes qui sont au milieu, qui ne se rendent pas compte que leurs outils marketing qu'ils utilisent sont très culpabilisants parce qu'en fait c'est ce qui se fait sur le marché et qui du coup vont l'utiliser par flemme. Bah évidemment, si ma vidéo dans laquelle je te dis que si tu n'as pas une auditété à 25 ans, t'es qu'une merde et ça fait des millions de oui pour les raisons, et bien évidemment à côté de ça quand je vais faire une vidéo où je nuance où je parle de concepts marketing où je vais les aborder etc et que celle-là elle fait 2000 vues bah évidemment je vais plutôt me tourner vers ma vidéo qui a fait 2 millions de vues quitte à mettre un petit mouchoir sur le début de l'éthique et puis moi c'est un truc que je dis souvent c'est qu'on passe pas de 0 à 100 on fait 10, 20, 20, 30, 40 etc donc évidemment si au début je vois que bah c'est quand je culpabilise plus les gens que ça leur secoue un peu plus le cocotier que ça fonctionne mieux par rapport à quand j'ai un discours nuancé. je vais mettre un mouchoir sur mon éthique pour une première fois. Puis après, je lui remets un petit peu plus, puis encore un petit peu plus, et encore un petit peu plus, jusqu'à temps de perdre un peu toute éthique là-dedans. Et donc, évidemment, le marché de la formation étant super porteur, plus c'est porteur, plus il y a de la concurrence. Plus il y a de la concurrence, plus il faut se démarquer. Et donc, les personnes qui se démarquent, généralement, sont celles qui vont utiliser le plus, soit de gros chiffres, en disant, voilà, hier, j'ai 100 000 balles, etc. Soit en utilisant le max de culpabilisation de l'interlocuteur en face.

  • Speaker #0

    Ouais. C'est terrible et tu donnes des exemples qui peuvent paraître loquaces, mais qui sont absolument vrais. Du coup, ça fait une excellente transition avec la question d'après. Donc, on peut se rendre compte qu'on est victime de ce système. Tu nous as partagé tout à l'heure quelques clés pour s'en prémunir. Et on peut aussi se rendre compte qu'on est acteur de ce système, en pleine conscience pour le coup ou pas forcément, sans trop savoir où se situe notre propre limite de l'éthique. D'un point de vue, on va dire purement marketing. Comment est-ce que, selon toi, on peut trouver un équilibre entre storytelling, parce que ça fait partie quand même de l'attractivité, la transparence, parce que c'est aussi ça qui crée la confiance, la performance de la communication, et potentiellement avec un angle un peu spécifique sur la newsletter, parce que je sais que c'est ton credo, puisque tu es autrice d'un livre là-dessus, Le pouvoir des newsletters, et c'est un excellent moyen d'ailleurs de... créer du lien et de conserver le lien accessible, comment est-ce qu'on trouve cet équilibre entre transparence, storytelling et performance de communication ?

  • Speaker #1

    En fait, tu vois, c'est exactement ce que je décrivais dans ma newsletter, c'était qu'en fait, on peut tous en être auteur du marketing toxique parce que en fait, c'est vraiment juste une question de curseur. Et donc, parfois, on peut en être auteur sans s'en rendre compte. Moi, j'en ai même moi-même été autrice, c'est-à-dire que moi, je m'en souviens, j'avais créé il y a quelques années un e-book qui était 50 idées de postes pour transformer tes lecteurs en clients. Sauf qu'en fait, ça, c'est pas bon, puisque je ne peux pas te promettre de transformer des lecteurs en clients. Puisqu'en fait, moi, à la limite, je peux te promettre de transformer des lecteurs en prospects. Mais qui est-ce qui signe les prospects derrière ? C'est pas moi, c'est toi. Donc, je peux te donner toutes les meilleures idées du monde. Si tu es nul en closing, tu ne pourras pas signer le client. Donc, tu vois, moi-même, j'en ai été autour. Donc, c'est pour ça que j'en parle. Et ça partait pas d'une mauvaise intention. Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui.

  • Speaker #1

    C'était même pas un manque d'honnêteté intellectuelle. C'était même pas une omission volontaire. C'est juste qu'en fait, c'était... une recherche de sensationnalisme et de vente à outrance. Et donc, en fait, moi, ce que je dis souvent, c'est que, déjà, toujours avoir un pas de recul sur ce qu'on veut créer soi-même et pouvoir, en fait, le relire à tête froide. Ne pas hésiter aussi à pointer ses propres erreurs, à regarder dans le rétro de temps en temps pour se dire, OK, ça, c'était pas OK ce que j'ai fait, comme moi, je viens de le faire avec mon e-book. Ensuite, il y a le côté attention pour éviter d'être auteur de marketing toxique. Ne jouez pas sur la peur profonde des gens pour vendre. C'est-à-dire qu'en fait, on a... La peur de ne pas réussir, on y est tous sujet. Donc, il vaut mieux parler en son nom en disant « Pour moi, la plupart des entrepreneurs ont peur d'échouer parce que… » plutôt que de dire « Toi, si tu as peur d'échouer, toi, en face de moi, sur ton téléphone, c'est à cause de ça. » Évitons de pointer du doigt. Première chose, ne faites jamais culpabiliser des gens qui n'achètent pas, que ce soit en in ou en off, c'est-à-dire que ce soit sur un poste public en disant « Les gens qui n'achètent pas mon offre n'ont rien compris » ou « ont raté un train » . Ou même quand vous discutez avec le prospect en disant « Tu ne sais pas ce que tu rates » . un peu de classe s'il vous plaît on dit merci et on va ailleurs ce n'est pas grave sachez que si vous avez un taux de closing en B2B à 25% c'est déjà top 25% ça fait qu'une personne sur Donc finalement, ce n'est pas beaucoup. Ensuite, on va éviter d'utiliser le marketing trop négatif, mais on va le faire plutôt avec nuance. On peut poser un diagnostic, mais pas un verdict. On va peut-être éviter de dire, par exemple, si tu ne fais pas ça, c'est à cause de ça. Donc, de présupposer aussi sur la situation des gens, tout simplement. De dire, par exemple, c'est parce que tu es trop fainéant, parce que tu ne bosses pas assez, etc. On ne sait pas ce qui se passe derrière. Est-ce qu'on envoie des posts comme ça ? C'est terrible. Et on va essayer aussi de tempérer son discours. On ne va pas dire, ceux qui font ça sont nuls. On va dire, je déconseille vivement de faire ça. C'est moins simple quand je le dis comme ça. Mais après, encore une fois, ce sont vos responsabilités. Sachez que le marketing toxique, et je ne vais pas vous le cacher, ce sera toujours un raccourci. Mais pour combien de temps ?

  • Speaker #0

    Ah bah oui.

  • Speaker #1

    Pour combien de temps ? En fait, ça dépend si vous voulez être une étoile filante ou si vous voulez créer un business pérenne.

  • Speaker #0

    Voilà, tu m'amènes à... Vas-y, je te laisse terminer.

  • Speaker #1

    Ne faites jamais de promesses que vous ne pouvez pas garantir. Jamais. C'est-à-dire qu'en fait, pas si longtemps que ça, j'avais été approchée par un prospecteur qui m'avait dit, oui, grâce à mes méthodes, on t'apporte plus de 30% de clients en 10 jours. Et je lui ai dit, ok, prospect ou client ? Il me dit client. Et si je suis nulle en closing, comment on fait ? Et il m'a dit, ah, voilà, prendre la conversation. C'est ça aussi, c'est que si vous ne pouvez pas le promettre, ne le faites pas. Moi, c'est un truc que je dis souvent dans la communication, je fais des promesses de moyens, jamais de résultats. Je ne peux pas vous promettre que votre vidéo va faire 100 000 vues. Parce que je n'ai pas de boule de cristal, à moins que je sache quel budget je vais mettre parce que je vais y aller en ads. Donc là, effectivement, je peux un peu plus y aller. Mais pour le coup, si je fais de l'organique pur, je ne peux pas te promettre que le post qu'on va écrire pour toi va faire 100 000 vues. Je peux faire en sorte, je peux tout faire pour que ça puisse les atteindre, mais je ne peux pas te le promettre.

  • Speaker #0

    Oui, et en même temps, j'ai envie de dire que c'est presque du bon sens parce qu'il y a trop d'éléments de contexte qui rentrent en compte pour faire porter la responsabilité à une seule structure. On parlait des entrepreneurs qu'on voit beaucoup et c'est aussi parce qu'on voit beaucoup et ils génèrent beaucoup de likes et ils fédèrent beaucoup autour de leur méthode pas toujours très éthique qu'ils attirent toujours plus. Et dans un de tes posts, notamment, tu parlais des entrepreneurs invisibles. et notamment les boulangers, les coiffeurs, les artisans et beaucoup d'autres. J'ai beaucoup apprécié vraiment ce poste parce que tu mets en lumière la réalité de l'entrepreneuriat dans sa globalité parce qu'il y a ce qu'on décrit depuis tout à l'heure sur les réseaux sociaux, mais l'entrepreneuriat est bien plus large que ça. Comment est-ce qu'on peut les rendre un peu plus visibles ? Comment est-ce qu'ils peuvent trouver leur place au milieu de tout ça ? Comment est-ce qu'on peut ramener de la réalité au milieu de tout ça ? C'est une bonne question parce qu'en fait, tout est affaire aussi de volonté. C'est-à-dire que nous, les entrepreneurs dans le B2B, on est beaucoup plus visibles parce qu'en fait, il faut qu'on soit se connaître auprès des autres entreprises. Et je pense qu'il y a un côté culturel aussi. Un boulanger, un plombier, etc. vont plutôt avoir une zone de chalandise et faire des couches à oreilles et jouer comme ça là-dessus. ou faire en sorte d'avoir la meilleure échoppe avec une rue dans laquelle il y a un passage, etc. Mais effectivement, quand vous regardez la plupart des entreprises, même en B2C, donc B2C, ceux qui vendent aux consommateurs, moi déjà, j'ai le plus profond respect pour ces entrepreneurs. Encore plus que n'importe quel start-up ou monteur de licornes, etc. Franchement, moi, et ce n'est pas de la démagogie quand je dis ça, parce que maintenant, en ce moment, plus je dénonce des choses, plus on me traite de démago. Mais bon, sérieusement. Ah, complètement. Oui, bien sûr. On dit que c'est démago, parce que bref. Mais bon, écoute, ce n'est pas grave. Non, mais de toute façon, et puis je comprends pourquoi à la limite. Mais bon, bref, dans tous les cas, moi, ce qui n'est pas vrai ne m'atteint pas. Dans tous les cas, voilà. Mais ce n'est pas de la démago. Moi, j'admire énormément et à chaque fois que je croise un entrepreneur dans le B2C, je lui dis, tu sais, tu fais partie des entrepreneurs que j'admire le plus parce que vendre aux consommateurs, c'est le plus dur. Parce qu'ils ont dégagé une marge phénoménale pour vendre de manière énorme pour pouvoir se délégit de comptabilité, tu vois, C'est tout cela qui font partie généralement du gros tissu des 50 %, plus les finances aussi qui galèrent, etc. Et c'est là où, en fait, tu vois, moi, pour le coup, je ne suis pas dans les 50 % d'entrepreneurs qui se payent moins que le SMIC et je mesure ma chance là-dessus. Et en fait, tu vois, moi, j'ai failli me lancer dans le B2C. Finalement, je suis dans le B2B et je remercie vraiment chaque jour l'univers qui m'a permis de faire ça parce que vraiment, pour le coup, c'est une galère sans nom. Il faut vraiment avoir beaucoup de courage. Il n'y a pas longtemps, il y a Juliette Lévy qui en parlait dans le podcast de Pauline Légnaud. Donc, Juliette Lévy, celle qui a fondé le MyCrim. Et elle disait, j'ai mis 10 ans à être rentable. T'imagines ? La force ! Et après, je ne connais pas exactement l'histoire de Juliette, mais il y a ceux qui ont la chance d'avoir aussi peut-être des invests, ou peut-être des proches, etc. Mais tant mieux pour eux. Et il n'y a pas de honte à ça. Il n'y a pas de honte. Il n'y a pas à avoir honte d'être née là où on est née, ou d'avoir les chances qu'on a eues, en fait, parce qu'on ne les décide pas, tu vois. Mais pour le coup... Moi, j'admire énormément ces entrepreneurs de B2C, même s'ils ont des invests, etc. Parce que disons être rentable, waouh, en fait. Moi, j'ai été rentable de nir. C'est ça. Ma micro-entreprise et mon agence ont été rentables dès le jour 1. Et pourtant, j'ai encore de temps en temps des mental breakdown. Et du coup, j'imagine pour quelqu'un qui est en plus derrière, parce que l'argent, c'est quand même une sacrée charge derrière. Moi, je trouve, j'ai énormément d'admiration pour eux. Pour en revenir à ta question, comment les rendre plus visibles ? C'est toujours sur base de volontariat. Mais moi, je trouve que c'est de mieux en mieux aujourd'hui parce qu'il y en a de plus en plus qui nous montrent comment ils se rendent visibles. Je pense notamment à quelqu'un qui a lancé son café qui s'appelle Noah, il me semble, à Paris et qui a documenté tout sur TikTok et qui montre comment elle a monté son café, etc. C'est super. Elle a refait un coffee shop, etc. Et elle est ultra suivie sur les réseaux. Je crois que sur TikTok, elle est maintenant à plus de 30, 50 000 abonnés, quelque chose. Ou autour des 50 000, quelque chose comme ça. Et en fait, son coffee shop... explose grâce au fait qu'elle le montre, tu vois. Donc, en fait, moi, j'aurais tendance à dire à ces entrepreneurs, mais le problème, c'est qu'ils travaillent énormément et donc ils n'ont pas forcément le temps, c'est montrez-vous. Si vous avez cette appétence-là, montrez-vous, regardez Cédric Grolet, etc. S'ils fonctionnent autant, aussi parce qu'ils font des millions de vues sur TikTok. En fait, la communication, ce n'est pas juste pour faire joli. Il y a des vraies conséquences business derrière et en fait, c'est très bien d'avoir le savoir-faire, mais si vous n'allez pas le faire savoir derrière, finalement, ça va être un petit peu compliqué pour faire émerger votre business. Aujourd'hui encore, rappelons-le, on est dans un monde extrêmement concurrentiel. Aujourd'hui, il va y avoir une bulle qui va éclater, très honnêtement, parce que le nombre d'entrepreneurs ne fait qu'augmenter depuis quelques années, depuis 3-4 ans. Je pense qu'on ne va pas rester, très honnêtement, et c'est normal. Et je ne les juge pas, parce qu'en fait, je pense qu'il y a autant de courage à l'heure qu'à en monter une. Et elles ne sont pas opposables. Clairement pas, tu vois. Mais pour le coup... Il y a de plus en plus de concurrence. Et donc aujourd'hui, et je ne dis pas ça pour prêcher pour ma paroisse, mais la communication n'est plus une option. Parce que comment tu fais pour... Si tout le monde parle autour de toi et que tu es le seul à ne pas parler, au fur et à mesure, tu vas être effacé.

  • Speaker #1

    Je ne suis pas communicante de métier, mais je ne peux que valider à 200% ce que tu dis. Le faire savoir, il est aussi important que le savoir-faire. Et en tout cas, moi, à ma petite mesure, je vois vraiment à quel point le fait de communiquer transforme forme. et accélère, c'est évident. Espérons, appelons-les peut-être à communiquer avec les moyens, en tout cas au départ, dont ils disposent. C'est vrai que tu parles de TikTok, c'est aussi un très bon moyen. Alors, petit aparté un peu perso, là, j'ai mes enfants qui m'avaient partagé la dernière fois quelqu'un, enfin c'est un forain qui pose sur les marchés, qui fait des sandwiches, etc. Et qui apparemment, il suivit par plus de 300 000 personnes sur Instagram. Et en fait, il a juste sa petite... son petit food truck dans un marché et il cartonne a priori sur Instagram. Donc oui, il y a des leviers pour faire connaître effectivement ces professionnels-là. Une fois qu'on a dit tout ça, Juliette, comment est-ce qu'on pourrait démystifier l'entrepreneuriat ? Il n'est pas... forcément que négatif et que habité par des personnes effectivement qui vendent des formations parfois creuses. Il est habité aussi par des artisans, des professionnels qui sont sur le terrain, qui bataillent et qu'on ne voit pas. Et finalement, c'est un peu tout ça, l'entrepreneuriat.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est en fait apprendre à sortir un peu de son microcosme. Et en plus, là, on a parlé beaucoup du négatif, mais il y a tellement de positifs dans l'entrepreneuriat. L'entrepreneuriat, moi, je suis passionnée. C'est ma vie. Je suis extrêmement heureuse d'avoir cette fibre qui me fait vibrer tous les jours. Et il y a plein de belles choses. Il y a plein de gens formidables dans l'entrepreneuriat. Moi, j'ai rencontré des gens super, qui te tendent la main, qui te donnent gratuitement sans attendre un retour, qui sont devenus des amis, des gens qui s'entraident. Il y a vraiment... Et il y a des gens qui se démènent pour leurs clients, etc. Il y a plein. Il y a toutes les couleurs de l'entrepreneuriat. Mais effectivement, en fait, ça va être aussi... de sortir de son microcosme, sortir de LinkedIn, sortir d'Instagram. Et vous voyez qu'en fait, le boulanger en face, le restaurateur, le plombier qui vient réparer chez vous, le garagier chez qui vous allez poser votre voiture, c'est aussi un entrepreneur. Et du coup, c'est aussi en parler, montrer qu'en fait, les artisans sont aussi des entrepreneurs parce qu'en fait, j'en parlais avec une cliente là-dessus, c'est que le tissu entrepreneurial français, encore une fois, est composé à 95% de TPE et PME. Et pourtant, on ne parle que des start-upers et des grands groupes. Et maintenant, des marketeurs. Et maintenant, des rois du personal branding et blablabla. Mais pour le coup, en fait, c'est ça qui est super important. C'est en fait de parler aussi de tout ça et de parler aussi à ces entrepreneurs-là, d'en parler avec eux. Moi, je sais que j'en parle parce qu'au détour de soirée, je rencontre des amis d'amis, un dont le père est restaurateur et qui est devenu restaurateur lui aussi. Et on parle business. Et en fait, on découvre qu'on a plein de choses en commun. C'est juste que l'art est le même. mais les méthodes sont différentes. Et donc, en parler un peu plus aussi, sortir un petit peu de tout ça. Et ouais, je ne sais pas exactement, je n'ai pas forcément la bonne solution là-dessus, mais en fait, d'arrêter d'avoir des œillères et de penser que l'entrepreneuriat n'est que celui des réseaux sociaux, en fait, finalement. Non, il n'est pas pour nous. Et aussi, ce n'est pas parce qu'un entrepreneur, il fait 100 000 ou moins de 100 000 ou 50 000 euros de chiffre d'affaires que ce n'est pas un entrepreneur. Et ça aussi. sortons un petit peu de cette course au toujours plus. Moi, je suis dedans en tant que personne parce que je trouve beaucoup d'ambition. Et en fait, moi, je vois que j'ai des confrères, des consœurs qui disent « Bon, ben moi, une fois que j'aurai atteint 10 salariés, j'arrête, j'embauche pas plus, etc. » Moi, je suis en mode « to the moon » , quoi. Mais pour le coup, c'est mon choix qui m'est propre parce que j'ai toujours vu la manière comme ça et qu'en fait, je vois pas, pour moi, mon intérêt là-dessus de stopper. Mais pour le coup, respecter aussi toutes les couleurs de l'entrepreneuriat. Tout le monde n'a pas envie de passer en SARL ou en SAS s'ils sont en micro-entreprise. Il y a des gens qui n'ont pas envie de prendre plus de clients. Il y a des gens qui ont envie juste de remplir leurs cinq jours par semaine, pouvoir bien payer leur loyer et avoir leur samedi, leur dimanche, leurs vacances. Voilà. Et juste ça, c'est aussi accepter que notre vérité n'est pas celle des autres en face et que c'est parfaitement OK. Que, en fait, ce n'est pas parce que nous, on ne comprend pas. que ça ne doit pas être acceptable ou que c'est moins bien ou moins intelligent ou moins business, etc. Voilà, moi, j'ai parmi mes clients des gens qui font plus, qui font moins dessus d'affaires que nous. Et voilà, en fait, chacun aussi. L'entrepreneuriat, c'est suffisamment difficile pour en plus le faire en fonction du regard des autres, en fonction de ses envies profondes. Que vos envies profondes soient en fait juste d'avoir un meilleur équilibre vie pro, vie perso ou que ce soit d'avoir des milliards sur votre compte, tant que ça ne fait de mal à personne. Allons-y.

  • Speaker #1

    Merci pour tes mots très justes, Juliette, et pour démystifier un petit peu tout ce qu'on peut imaginer sur l'entrepreneuriat. Ça fait terriblement écho à un échange que j'ai eu avec une entrepreneur hier, qui a un parcours aussi exceptionnel, qui fait tourner sa boîte depuis un petit peu plus de deux ans maintenant. Et on échange hier, et puis à un moment, je dis que j'ai quatre enfants. Et là, elle me dit, mais je viens de prendre une claque. Et je lui dis, mais pourquoi ? Et elle me dit, parce que je me rends compte. que moi, je n'ai pas d'enfant et que je n'ai pas fait tout ce que tu as fait. Et encore une fois, c'est ce que tu viens de dire, c'est qu'en fait, il ne faut pas se comparer, il ne faut pas forcément voir ce que l'autre fait. Est-ce qu'il fait plus ? Est-ce qu'il fait moins ? Je lui ai dit, tu sais, tu peux toujours choisir de voir ceux qui ont fait plus, mais par rapport à quoi ? Par rapport à quel contexte ? Est-ce que tu as envie, ne serait-ce que de faire plus ? Et puis, regarde aussi le chemin que tu as parcouru, regarde ce que tu as fait, peut-être par rapport à d'autres personnes qui sont aussi à un stade moins avancé. Et encore une fois, je lui ai dit, moi, de mon côté, tu vois, toi, tu dis ça, mais moi, je me compare parfois aussi à d'autres personnes qui ont un chemin beaucoup plus lointain que le mien. Et je me dis, mais je sais que je ne pourrais pas aller en tout cas aussi vite ou avoir franchi les mêmes paliers parce que j'ai quatre enfants, j'ai moins de temps et puis que ce n'est pas non plus dans mes objectifs. Et ça, je te remercie de le rappeler parce qu'encore une fois, on est happé par ce qu'on lit, par ce qu'on entend et on a tendance à se perdre. Et là, pour le coup, qu'on soit entrepreneur. qu'on soit dirigeant et même dirigeant de TME. Moi, j'en vois. Et qui se laisse parfois un peu emporté par tout ça.

  • Speaker #0

    C'est normal, c'est hyper humain de se comparer. Je mentirais si je disais que moi non plus, je ne me compare pas. Pour le coup, c'est ultra humain. Mais effectivement, c'est aussi se dire, OK, est-ce que... Moi, c'est un truc que je donne souvent quand je suis en coaching. C'est en fait, qu'est-ce que tu es prêt à faire et qu'est-ce que tu n'es pas prêt à faire ? Et en fait, ça, c'est des choses qui sont propres à chacun. C'est des choses qui n'ont même pas vocation à être publiques. Et tu vois, moi, c'est un truc que j'ai souvent dit à mes équipes. C'est que moi, j'ai de très grosses ambitions. Mais par contre, il y a un sacrifice que je ne suis pas prête à faire. Et encore, on va sûrement me traiter de démago encore une fois. Et c'est le sacrifice humain. Et en fait, je ne serais pas prête à rouler sur les gens, à mal les payer, à les faire bosser en dehors de leurs heures, etc. Pour atteindre cet objectif qui est le mien. Et en fait, il y en a qui sont prêts à le faire et qui vont pressuriser leurs équipes. Et encore une fois, pas forcément en pensant à mal. Ils ne sont pas en train de fomenter un plan de grands méchants. sur un grand bureau en chrome avec un chat blanc sur les genoux en train de dire « Ah ah ah, je vais exploiter tout le monde » . Non, ça ne fonctionne pas comme ça. Ce sont des choses qui sont insidieuses. C'est en fait se dire « Bah voilà, moi j'ai des objectifs, il faut qu'on y arrive et donc en fait, il faut que tout le monde vienne avec moi » . Et ce n'est pas grave en fait si vous finissez à 23 ans parce qu'on va y arriver ensemble les gars. Moi, personnellement, je ne suis pas prête à ça. Et du coup, j'ai dit aux équipes « Si du coup, avec cette philosophie-là que j'ai, ça doit me prendre 15 ans pour y arriver, ça me prendra 15 ans pour y arriver » . C'est un truc que je dis souvent, c'est que choisir, c'est renoncer. Si vous choisissez quelque chose, vous pouvez renoncer à d'autres. Donc moi, je peux renoncer à une certaine croissance exponentielle, quoique l'agence fait quand même une très, très belle croissance, parce qu'on a fait plus de 35% de croissance cette année. Merci beaucoup. On n'a clairement pas à rougir, tu vois, mais il y en a qui font beaucoup plus que nous. Et je ne dis pas qu'ils ont des mauvaises méthodes, pas du tout. Ça ne veut pas dire que s'ils font plus que nous, c'est qu'ils ont des mauvaises méthodes, pas du tout. Je pense que c'est parce qu'ils sont meilleurs que moi. Mais pour le coup, en fait, c'est juste que moi, je sais qu'il y a... Il y a un monde où, en fait, j'arriverais pas à me dire, à faire du quoi qu'il en coûte. Il y en a certains qui arriveraient, moi, je pourrais pas. Et en fait, ça veut pas dire que les gens qui ont fait beaucoup plus de croissance que moi font du quoi qu'il en coûte, c'est pas du tout ce que je dis. Non, juste simplement, c'est des choses que j'ai conscientisées de, ok, qu'est-ce que je suis prête à faire et à ne pas faire, etc. Comme dans ma communication, je sais que je pourrais faire beaucoup plus de vues si je parlais d'argent et que je donnais des chiffres, de chiffres d'affaires et blablabla. Je n'ai jamais voulu le faire, je ne le ferai pas. Et donc, en fait, je suis prête à m'asseoir sur des vues, des buzz potentiels, des machins, des trucs pour tenir cette ligne de conduite.

  • Speaker #1

    Eh bien, écoute, si on dit de toi que tu es démagogue, moi, je salue ta démagogie. Voilà, je la salue et je l'approuve. On va terminer l'épisode sur ces quelques mois. Est-ce que tu veux peut-être nous partager une actualité, une petite info du côté de l'agence Cadeau ? Je crois que tu recrutes, que vous agrandissez votre offre. Est-ce que tu veux en profiter ?

  • Speaker #0

    Avec plaisir. Merci beaucoup pour ça. et bien écoute alors deux choses premièrement n'hésitez pas à vous procurer mon livre parce que je vous connais mon livre on va arriver en 2026 et je vais avoir la résolution de janvier je lance ma newsletter achetez mon livre pour ça c'est une méthode on mettra le lien en description merci beaucoup c'est une méthode en fait qui n'est pas faite pour être datée dans le temps c'est à dire que le livre aura un an au mois de février mais pour autant la méthode fonctionne toujours c'est une méthode ancrée dans la réalité de la stratégie de communication aujourd'hui adaptée aux newsletters. Donc, si votre bonne résolution de 2026, c'est de lancer votre newsletter, n'hésitez pas à vous procurer mon livre, donc « Le pouvoir des newsletters » aux éditions Viber du groupe Albin Michel. Et si vous êtes un growth marketer qui a 3 à 5 ans d'expérience et qui recherche un CDD ou un CDI pour m'aider à structurer ce pôle acquisition qui prend de plus en plus de place dans l'agence, n'hésitez pas à aller sur le compte. LinkedIn de l'agence Cadeau sur lequel vous trouverez l'offre d'emploi à laquelle répondre parce qu'on est en recherche de quelqu'un de super. On n'a pas besoin tout de suite, mais j'essaye de faire de bons recrutements. Donc, en fait, de ne pas faire de recrutements dans la précipitation. Et donc, en recherche, voilà. En recherche pour début 2026, janvier, février, en fonction des disponibilités de chacun, voire même mars s'il faut, quelqu'un qui pourra m'aider et nous aider à structurer ce pôle. qui prend de plus en plus de place dans l'agence. Donc, si vous êtes un growth marketer, que vous êtes un aficionado des campagnes de publicité sur les réseaux, SEO, SEA et Ads, eh bien, vous êtes le bienvenu de l'agence.

  • Speaker #1

    Eh bien, voilà, l'annonce est passée. J'espère que vous trouverez la perle pour rejoindre la team Cadeau. Un énorme merci, Juliette, d'être venue partager avec nous la réalité des entrepreneurs, en tout cas, ta vision de la réalité des entrepreneurs. J'ai été ravie de t'accueillir.

  • Speaker #0

    Merci à toi, Sabrina, pour l'invitation.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Cet épisode touche à sa fin. S'il vous a plu, je vous invite à le commenter, à le noter et à le partager à d'autres entrepreneurs qui pourraient en avoir besoin. C'est le meilleur moyen de faire vivre ses chroniques. Excellente journée, excellente semaine et à très bientôt.

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Sur les réseaux, tout le monde cartonne. Dans la vraie vie, beaucoup peinent à se payer.


Dans cet épisode de Chroniques Business, je reçois Juliette Cadot, CEO et fondatrice de l’agence Cadot, pour parler de la face cachée de l’entrepreneuriat : réalité enjolives, promesses de liberté, marketing toxique et réalité économique des TPE, PME, freelances, artisans et commerçants.

On décortique comment certains créateurs et vendeurs de formations jouent sur la culpabilité, le FOMO et la détresse financière (notamment celle des femmes). Comment repérer ces mécanismes et surtout comment se protéger, choisir un accompagnement en conscience et remettre de l’éthique dans sa communication.


Un échange franc, ancré dans le terrain, pour démystifier l’entrepreneuriat et redonner toute leur place aux “entrepreneurs invisibles” qui font tourner l’économie au quotidien.


Sujets abordés dans cet épisode :

  • Distorsion réseaux / réalité

  • Build in public

  • Marketing toxique

  • FOMO & pression à l'achat

  • Précarité féminine

  • Éthique en communication


Liens cités dans l'épisode :


Retrouvez Juliette Cadot ici :


Épisodes complémentaires recommandés :

#7. Idées reçues : stop aux mythe business


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Transcription

  • Speaker #0

    Parait qu'on entreprend pour être libre. Charmante illusion, vous ne trouvez pas ? Je suis Sabrina Toibet, consultante en stratégie d'entreprise. Si vous cherchez des conseils, du partage d'expériences et des réponses qui résonnent pour développer votre activité,

  • Speaker #1

    considérez cet humble chronique comme une invitation personnelle et un nouveau repère. Dans Chronique Business, seule ou avec mes invités, je vous partage ce qui se cache vraiment dans les coulisses de l'entrepreneuriat, les décisions, les doutes et les déclics. Votre dévouée chroniqueuse business.

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Chronique Business. Je suis ravie de vous retrouver. Aujourd'hui, je ne suis pas seule. Je suis accompagnée de Juliette Cadot. Bonjour Juliette.

  • Speaker #1

    Hello Sabrina, merci de me recevoir.

  • Speaker #0

    Mais merci à toi d'avoir accepté mon humble invitation. Juliette, tu es CEO et fondatrice de l'agence Cadot, agence de communication 360. Est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus sur ce que vous proposez ?

  • Speaker #1

    Oui, absolument. Alors nous, à l'agence Cadeau, on propose tout ce dont les entreprises ont besoin pour magnifier, supporter, booster, optimiser leur communication et leur puissance marketing aujourd'hui. Parce que, je ne sais pas si on en parlera dans ce podcast ou ailleurs, mais moi, je n'ai jamais été pour la niche et donc mon entreprise me ressemble. Et donc, effectivement, les frontières et temporeuses entre toutes les disciplines marketing, finalement, en fait, à la base, nous, on était des spécialistes de la stratégie, c'est-à-dire… Eh bien, vous avez le problème A, vous avez la cible B et vous avez les ambitions C. Eh bien, voilà quelle est la meilleure solution d'un point de vue marketing et communication pour obtenir vos résultats, que ce soit je veux plus de clients, donc je vais plutôt me poster sur LinkedIn, ou je veux plus de clients, mais je suis en B2C, donc je vais me mettre à faire des ads. Et donc aujourd'hui, on accompagne les entreprises sur tous les pans de leur communication, que ce soit l'élaboration de la stratégie, la création de contenu. les publicités sur les réseaux sociaux, ce que l'on appelle vulgairement des « ads » dans notre jargon. Et maintenant, on va développer aussi le pôle « relations presse et sponsorship » . Donc, on devient vraiment 360 pour le pôle.

  • Speaker #0

    Carrément, bravo pour cette belle évolution, Juliette, et à toute l'équipe. Dans Chronique Business, il est à cœur de dévoiler les coulisses de l'entrepreneuriat, mais les vraies coulisses, pas ceux qu'on essaye de nous dépeindre sur les fameux réseaux sociaux, mais ceux qui sont issus du terrain. Et j'ai voulu faire cet épisode avec toi, Juliette, parce que j'ai vu dernièrement dans ta communication que tu laissais transparaître cette réalité du terrain, que tu l'abordais souvent. Et moi, c'est quelque chose qui me tient à cœur. Je suis constamment au contact de dirigeants et je vois bien que l'entrepreneuriat, ce n'est pas siroter un cocktail à Bali et faire forcément 100 cas par mois. Ça peut être le cas, mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Et j'avais vraiment à cœur de partager cet épisode avec toi. Ce qui m'amène à ma première question. Dans un post récemment, tu partageais que 50% des dirigeants se payent moins d'un SMIC. Ça aussi, c'est une réalité.

  • Speaker #1

    C'est léger.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu crois que les réseaux sociaux ont une part de responsabilité, ou que les créateurs de contenu, je ne sais pas, ont une part de responsabilité dans cette distorsion entre la réalité réelle, j'ai envie de dire, et la réalité qu'on voit sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #1

    Absolument. Je vais être sans détour, comme je le suis souvent. les réseaux et les entrepreneurs des réseaux et les vendeurs de formations sur l'entrepreneuriat, les coachs business qui ne sont pas, ça devrait être toi, mais il y en a plein d'autres que toi. Excellent, bon, j'ai plein de noms à vous donner, mais en fait, disons que, évidemment, les réseaux et toutes les personnes dont le business est de faire en sorte que vous lanciez le vôtre, évidemment, qui participent énormément à cette distorsion de la réalité, puisqu'en fait, justement, eux, ils jouent pour leur propre compte. Et donc, en fait, je pense qu'il y a plusieurs choses à la fois sur les réseaux qui ont rendu un peu distendu la réalité et le fantasme entre l'entrepreneuriat. Je pense que déjà, le building public, qui est une très bonne chose. Donc, building public, pour ceux qui ne connaîtraient pas, c'est nouveau. C'est nouveau, pas du tout. Cet anglicisme de plus qu'on utilise, nous, les marketeurs, c'est tout simplement le fait de raconter son aventure en public. Donc, building public, construit en public. C'est-à-dire, en gros... montrer comment on crée son entreprise de A à D, par exemple. Le meilleur exemple en la matière étant Justin Hutto, qui l'a fait avant beaucoup d'autres en France. Et en fait, je pense que ça aussi, ça a un peu donné un mauvais discours, parce qu'en fait, je pense que les gens, la plupart du temps, oublient que sur les réseaux, on ne publie que ce que l'on veut. Et donc, évidemment, je vais publier plutôt ce qui rend joli. C'est-à-dire que même quand je vais faire du building public et que je suis dans une démarche sincère de partager tout ce que je fais, y compris pourquoi pas les échecs, etc. Je vais toujours le raconter un petit peu en logeau de romancer. Bien sûr, déjà, premièrement, pour la partie storytelling, parce que moi, j'ai préparé un post pour la semaine prochaine, en parlant de ça, justement, pour dire que, eh bien, tout le monde sur les réseaux sociaux parle de chiffre d'affaires, mais personne ne parle de rentabilité. Parce que c'est bien plus sexy de dire, j'ai fait x10 sur mon chiffre d'affaires, que de dire, j'ai une bonne gestion. Ça, carrément, personne ne trouve ça très sexy. Et donc, en fait, il y a ce côté storytelling dans lequel on tombe tous. Il y a les offres de l'algorithme où on voit que... plus les histoires sont rocambolesques et sont impressionnantes, plus ça fait des likes, plus ça fait des vues. On a aussi, évidemment, des intérêts financiers derrière. Quel est l'intérêt quand je recherche des investisseurs et à faire une levée de fonds ? Vais-je avoir à dire, voilà, j'ai passé une semaine de billes parce que il n'y a rien qui va, il n'y a rien qui rentre signé, etc. ? Ça ne donne pas envie, évidemment, donc il y a tout ça. Et puis, il y a aussi ce que je vous disais aussi, c'est que il y a des gens dont le job, c'est de faire en sorte que vous lanciez votre entreprise. Et donc, eux ont tout intérêt Merci. à vous vendre une version magnifiée de l'entrepreneuriat avec ce fameux, cette fameuse indépendance financière, liberté financière, avec le fameux fait 100 cas par mois en travaillant 4 heures par jour en étant à Bali, etc. En omettant de dire que c'est bien plus facile de faire des boîtes qui fonctionnent à Bali quand le coût de la vie coûte 10 fois moins qu'en France. Voilà. Et en fait, il y a aussi ça. Et moi, c'est un truc que je dis souvent, c'est qu'il faut tout prendre avec des pincettes. Parce qu'en fait, chaque personne qui publie sur les réseaux, et je parle de moi aussi, je m'inclus dedans. Le fait aussi, par intérêt. Donc évidemment, tout va être un tout petit peu, à minima, un peu enjolivé. Peut-être même pour la partie, pour ceux qui utilisent les postes très pathos pour attirer le talent sur leurs postes.

  • Speaker #0

    C'est encore un autre sujet, ça.

  • Speaker #1

    Vont aussi, ouais, mais vont aussi parfois l'amplifier. parce que ça fait toujours plus pleurer dans les chaumières. Voilà, je ne vais pas citer d'exemples, mais bon, j'en ai plein en tête. Mais pour le coup, voilà. C'est ce qu'on entend à tous. Disons qu'en fait, il y a toujours une exagération de la réalité, que ce soit dans le bon ou dans le mauvais, sur les réseaux, parce qu'on aime bien être les héros de notre propre histoire, mais aussi si derrière la personne, et je parle de moi aussi, j'inclus tout le monde dedans, je ne suis pas au-dessus des autres, si la personne que vous avez en face de vous a un intérêt à poster sur les réseaux, Eh bien... L'effort, évidemment, ça va toujours être un petit peu enjolivé. Je ne dis pas que personne n'est sincère et je ne dis pas que je ne suis pas sincère dans mes démarches, mais évidemment, je ne vais pas tout vous raconter. Je ne vais pas raconter tous mes mental breakdown, etc. Je ne vais pas vous vendre du rêve parce que moi, ce n'est pas trop mon genre et parce qu'en plus, moi, pour le coup, je ne vends pas aux néo-entrepreneurs, mais pour le coup, toutes ces personnes qui ont un intérêt à vendre aux néo-entrepreneurs, ont tout intérêt à leur montrer une version magnifiée. Et donc, moi, c'est quelque chose que je dis souvent, c'est que... regarder quel est l'intérêt de la personne derrière. C'est-à-dire que je parlais du discours de la niche. Ça, c'est un truc qui a été servi, tartiné, retartiné pendant des années, depuis 2022. Moi, quand je me souviens, quand je me suis lancée sur LinkedIn, je me sentais comme un ovni parce que je refusais de me nicher, parce que ce n'est pas du tout dans ma nature d'être comme ça. Je me sens moins seule. Tu sais, sur LinkedIn, si il faut un pensionniste, moi, je suis lancée sur LinkedIn en 2022, ça faisait déjà trois ans que j'avais ma micro-entreprise, micro-entreprise que j'ai fermée depuis pour lancer l'agence. Et donc, C'est pas vrai. Ce n'est pas vrai, puisque moi, après, il y a toujours des exceptions à la règle, mais pour le coup, la niche n'est pas une règle. Mais en fait, il faut toujours regarder derrière. Aujourd'hui, les gens qui prônent encore la niche, ils ont une formation ou une communauté privée qui fonctionne sur le système de la niche. Et donc, évidemment, ils ne vont pas vous dire le contraire. Donc en fait, c'est là où aussi, moi, j'attire toujours les gens à toujours contourner un petit peu, regarder un petit peu ce qui se passe derrière le rideau et comprendre en fait... derrière. Les gens qui vendent la version magnifiée de l'entrepreneuriat, c'est là où c'est très pernicieux. C'est qu'en fait, ce sont des personnes qui ne vendent pas leur méthode, mais qui vendent ce que vous pourriez obtenir, ce que vous pourriez l'air d'avoir obtenir grâce à leur méthode.

  • Speaker #0

    En fait,

  • Speaker #1

    ils ne vont pas vendre la méthode en disant, voici comment j'ai fait. Ils vont dire, voici ce que j'ai obtenu, en montrant des grosses voitures, en montrant des voyages, en montrant... des sacs de luxe ou en fonction des appétences de chacun. Et en fait, ils vont plutôt vous dire, ils vont ancrer dans le cerveau ce côté, si tu fais ce que je te dis de faire, tu auras le même train de vie. Et donc, effectivement, oui, les réseaux sont en grande partie responsables de cette distorsion de la réalité parce que les chiffres sont très violents. Mais oui, 50% des entrepreneurs en France ont déclaré se payer moins que le SMIC. Et ça, ce n'est pas une stade que j'ai sortie de mon chapeau, ce sont les... Mais tu vois, et là... Il y a quelques années, j'avais fait un post là-dessus aussi, sur les chiffres de l'INSEE. Et je te parle de ça, c'était en 2022. Parce que j'en suis pas à mon coup d'essai. Le coup de pied dans la fourmilière, c'est un peu ma passion. Et en fait, j'avais fait un carousel sur LinkedIn en parlant du fait que... À l'époque, à l'INSEE, je crois que c'était les chiffres de 2019. Ouais, non, c'était les chiffres de 2021. Chiffres de 2021, puisqu'on était en 2022. L'INSEE disait que le chiffre d'affaires moyen qui avait été réalisé par les freelances, c'était... je crois, moins de 15 000 euros par an. Et après, dans le post, je disais, alors attention, il faut aussi mettre les chiffres les uns en face des autres, c'est-à-dire que si il y a autant, alors que tout le monde sur LinkedIn, voilà, je disais ça aussi dans le sens, pardon, c'est un peu déconnu ce que je te dis, je disais ça dans le sens où, en fait, sur LinkedIn, tout le monde a l'air de faire 15 000 euros par jour, mais regardez les chiffres de l'INSEE, la moyenne est à 15 000 euros par an. Donc, ça ne veut pas dire que tout le monde est un menteur, mais pour le coup, il y a une petite question à se poser.

  • Speaker #0

    mettre en perspective.

  • Speaker #1

    Et du coup, je disais aussi, attention à remettre aussi... tous les chiffres en perspective, parce qu'en fait, il faut savoir que dans ces déclarations de l'INSEE, tu avais un tiers des personnes déclarées en micro-entreprise qui avaient une micro-entreprise à côté d'un travail salarié. Par définition, une personne qui a un travail salarié, évidemment, elle peut avoir des mois à zéro. Elle va se dire de temps en temps, je vais faire des petites missions, ça arrondit les fins de mois, pendant les vacances d'été, les week-ends, etc. Et donc en fait, effectivement, tu les remets tous en face les uns des autres et dis-toi que, par certaines personnes, je m'étais pris un tollé où les gens me disaient Mais ça ne va pas, tu vas encore décourager les gens à devenir entrepreneur, etc. Vraiment, je m'étais fait engueuler. Si bien que j'en ai reparlé avec un pote qui était là à l'époque. Il m'a dit, moi, je me rappelle de ce poste-là. Tu t'étais pris un shitstorm de la part de gens qui te disaient, oui, tu descends encore plus l'image des freelancers, etc. Je me suis dit, en fait, je suis désolée. On est poussant à l'INSEE.

  • Speaker #0

    Oui, c'est juste la réalité.

  • Speaker #1

    La réalité est là. Et en fait, c'est vrai que je pense aussi qu'il y a cette espèce de survalidation entre les entrepreneurs. Ou, moi, j'ai failli le faire. Mais quand t'es entrepreneur au tout début, quand t'es un peu galvanisé, etc., t'as envie de traîner contre l'entrepreneur. Et donc, tu t'enfermes dans un espèce de microcosme et des œillères par rapport à la réalité. Moi, j'ai failli le faire à un moment, même si j'ai toujours gardé mes amis depuis très longtemps, tu vois. Mais je sentais qu'à un moment, au tout début, quand ça fonctionnait bien, notamment avec LinkedIn, je voyais beaucoup plus ces amis-là entrepreneurs et linkediniens que mes potes, etc. Et en fait, ça, tu vois... Et en fait, je me suis dit... C'est quelque chose de naturel. Je pense que quand tu es passionné, tu as tendance à te raconter entre pairs, entre homologues. Mais donc, je pense qu'il y a aussi ce côté-là d'auto-validation les uns des autres, d'œillères collectives et qu'en fait, oui, on est mieux que les autres parce qu'on est entrepreneur. Alors, tout le monde veut être nous. Il y a le côté un peu « mean girl » . Tout le monde voudrait que personne n'y arrive. Il y a ce côté aussi, effectivement, entre soi. Et du coup, qui met des œillères et qui empêche les gens de voir la réalité. Et c'est un truc que j'ai sorti aussi il n'y a pas longtemps. et que j'ai envoyé à une de mes clientes qui a fait une super conférence là-dessus, qu'il faut savoir qu'à peu près, c'est 95% du tissu entrepreneurial français qui est d'une TPE et une PME qui déclare en moyenne 495 000 euros de chiffre d'affaires. Aujourd'hui, sur LinkedIn, tu as l'impression que tout le monde fait un million d'euros par an.

  • Speaker #0

    Minimum. Minimum.

  • Speaker #1

    Oui, sinon... LinkedIn. Avant, le SMIC LinkedIn en 2022, quand j'ai commencé, c'était 10 millions d'euros. C'était 10 000. Voilà, maintenant, c'est 1 million d'euros par an. Il y a aussi cette espèce d'auto-validation, d'entre-soi, de microcosme qui en fait te sort de la réalité et te met sur un espèce de piédestal que tu installes toi-même.

  • Speaker #0

    Donc je comprends mieux pourquoi est-ce que je t'ai choisi pour porter ce sujet et je me retrouve forcément pleinement dans tes propos, Juliette. C'est vrai que moi, j'accompagne ces dirigeants que tu décris. J'accompagne, et depuis même avant d'être entrepreneur, je travaillais auprès de ces dirigeants. J'ai une approche qui est vraiment très ancrée au terrain et je pense que c'est quelque part ce qui me « sauve » , parce que je sais sur LinkedIn la frontière comme elle est fine pour justement te laisser happer par ces chiffres, par les likes, par tout ce que tu vois, et te dire « bon ben j'oublie la réalité » et puis je me laisse porter et je commence moi aussi à faire, excusez-moi du terme, du bullshit et à… et à enjoliver plus que de mesures parce que oui, on enjolive tous, forcément, mais il y a le faire de manière à ce qu'on rentre dans quelque chose de narratif mais qui est très proche de la réalité et puis il y a tombé dans le surjouer et là, on est complètement sur autre chose. Et tu soulèves, tu as soulevé plein, plein de sujets, moi qui parle et qui parfois me révolent. Dernièrement, on a animé avec deux autres consoeurs un live sur LinkedIn parce que cette... Cette troisième année, moi ça fait tout juste trois ans que je suis entrepreneur, et cette troisième année, je ne compte plus le nombre de personnes, d'entrepreneurs qui m'ont contacté, soit qui prenaient pour argent comptant ce qu'on leur disait sur LinkedIn, soit qui avaient suivi des accompagnements mais absolument creux à plusieurs milliers d'euros, parce que comme tu le disais, ils ne vendent pas la solution, mais ils vendent ce que tu espères comme solution. Et moi, ça me révolte. Et je voulais, à travers cet épisode-là, rapporter un petit peu de réel, pouvoir partager peut-être des clés de lecture. Tu vois, par rapport à tout ce que tu nous as partagé, comment est-ce que je fais ? Si j'ai potentiellement cette tendance à croire assez facilement ou à faire confiance assez facilement, comment je peux me préserver ? Alors, tu as donné une première clé sans peut-être t'en rendre compte, c'est de rester au contact de la réalité, de ne pas s'entourer que d'entrepreneurs ou que de personnes, peut-être des réseaux sociaux, mais de rester ancré à la réalité. pistes, d'autres clés, tu vois, à nous partager parce que c'est beau ce qu'on nous vend et on a envie d'y croire.

  • Speaker #1

    Ouais, et puis après, pour le coup, tu vois, je pense sincèrement que parfois, certains s'auto-persuadent que c'est la réalité, tu vois. En fait, je pense que l'être humain est infiniment complexe. Et moi, c'est d'ailleurs pour ça que je suis passionnée de marketing parce que c'est très intrinsèquement lié à la psychologie. Mais en fait, je pense que même certains s'auto-persuadent de tout ça et n'ont même pas conscience, en fait, de faire partie du problème. Moi, j'ai vu des tonnes... faire des contenus sur les réseaux, à dire à quel point ils sont adorables avec tout le monde, alors qu'en off, tout le monde le sait que ce sont des personnes exécrables. Et tu vois, il y a ce côté, en fait, je me suis tellement construit un personnage que finalement, j'y reste. Et en fait, maintenant, c'est devenu ma réalité, tu vois. Moi, c'est mon père coach qui me dit que ton cerveau, c'est un enfant de 5 ans. Si tu lui dis une chose, il est naïf, il va le croire. Donc, si tu te perçois, en fait, que tu es quelqu'un de génialissime et qu'en fait... dès que tu as des problèmes, c'est la faute des autres et pas la tienne, il ne va pas se dire c'est moi qui suis névrosée, il va se dire c'est ça la réalité et donc ça demande énormément de recul là-dessus donc moi je suis assez persuadée que malheureusement aussi tu as des personnes qui sont trop névrosées pour en fait se rendre compte de leurs propres agissements et qu'elles font partie du problème et donc comment on fait quand on est un entrepreneur débutant et qu'on voit tout ça, et bien justement moi c'est ce que j'aurais tendance à vous dire, n'hésitez pas à pousser les rideaux, n'hésitez pas à tirer les rideaux Merci. voir un petit peu ce qui se casse derrière. En gros, en fait, tout simplement, quelqu'un qui vous vend son lifestyle, quelqu'un qui vous dit, si tu suis mes méthodes, tu pourras avoir tout ça. OK, prenez-le avec pragmatisme, etc. Mais par contre, en fait, déjà, premier élément, ne signez rien tout de suite. Pas de signature à chaud. Pas de décision à chaud. C'est-à-dire...

  • Speaker #0

    Vous avez entendu, les amis. Pas de signature à chaud !

  • Speaker #1

    On prend toujours un moment de réflexion. Une personne qui est droite dans ses bottes, elle ne va pas vous forcer pour signer tout de suite.

  • Speaker #0

    Ouais, carrément.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai des cycles de vente qui sont très longs à l'agence puisqu'on est sur des sujets assez costauds quand on reprend toute la com, etc. C'est normal. Donc, moi, je suis habituée. Et en fait, quelqu'un de vraiment professionnel en aura le temps. C'est-à-dire qu'il n'aura pas de mal, il vous relancera.

  • Speaker #0

    Ah, mais complètement.

  • Speaker #1

    En tant que commissaire,

  • Speaker #0

    oui, oui. Bien sûr. Ça n'aura pas de mal.

  • Speaker #1

    quelqu'un qui vous dit il faut que tu signes maintenant ou jamais le faux mot,

  • Speaker #0

    le fameux faux mot voilà exactement,

  • Speaker #1

    si c'est pour acheter une crème pour les mains ou un t-shirt qui vous plaît vous pouvez y aller parce que c'est Black Friday c'est maintenant ou jamais, ok d'accord, mais si ça engage votre entreprise et que en plus vous êtes un petit peu en mode c'est ma dernière chance surtout pas, déjà premièrement j'ai envie de vous dire, ne comptez pas sur quelqu'un pour vous sauver, autre que vous je fais pas de discours méritocratique en disant ça Mais disons que moi, personnellement, en tant que prestataire de service, j'ai toujours refusé un client qui me disait « Tu es mon dernier espoir. » Hors de question. Je ne veux pas avoir cette responsabilité sur les épaules. Peut-être que je suis lâche. Certains diront que c'est de la coardise, peut-être. Mais pour moi,

  • Speaker #0

    c'est un choix.

  • Speaker #1

    C'est, en vrai, ne comptez pas sur les autres pour vous sauver. Vous imaginez, en fait, ce que vous vous faites reposer, finalement. Si vous avez un budget, saucissonnez-le un petit peu sur un certain accompagnement, un petit peu sur un autre, peut-être. Mais pour le coup, ne fondez pas tous vos espoirs. en une seule personne, qui en plus vous avez découvert sur les réseaux, qui vous presse pour signer tout de suite. Quelqu'un est droit dans ses modes, il n'a pas besoin de jouer sur l'urgence pour vous faire signer.

  • Speaker #0

    Merci de le rappeler, c'est plus que répandu. Et tu sais, tu as parlé à un moment d'entrepreneurs débutants, ça ne touche pas que les entrepreneurs débutants. Moi, j'ai déjà eu affaire à des dirigeants qui sont tombés dans ce panneau-là et qui parfois ont peut-être mis en péril leur entreprise.

  • Speaker #1

    Moi, c'est ça que je reproche à tous ces vendeurs de formation qui vendent mal. Parce que les vendeurs de formation, il y en a des très bien.

  • Speaker #0

    Carrément, oui.

  • Speaker #1

    Il y a des infopreneurs en général. Bien sûr. J'en côtoie certains qui sont très bien. Moi, juste ce type de business ne m'attire pas du tout. Mais pour le coup, grand bien leur face. Il y a des personnes qui sont très compétentes dans ce qu'elles font et qui ne sont absolument pas. Mais malheureusement, il y a un pattern, souvent. Et en fait, le problème qu'il y a avec ces vendeurs un peu arnaqueurs, etc., c'est que généralement... eh bien, ça fonctionne sur qui ? Les débutants, les personnes en difficulté, ou qui sont en train de douter, ou qui sont à un moment charnière. Et d'ailleurs, moi, j'ai remarqué aussi qu'il y a quelque chose qui me dérange profondément aussi, c'est que tu en as certains, certains, certaines, qui ne s'intéressent qu'aux femmes en difficulté, sachant que la précarité est extrêmement féminine.

  • Speaker #0

    Alors, tu mets le doigt sur quelque chose, Juliette, mais je ne peux que te rejoindre à 200%. Il fait bien de soulever le sujet, vraiment.

  • Speaker #1

    Les observatoires des inégalités montrent qu'en fait, alors il faudrait que je retrouve les chiffres, mais que la plupart des personnes en situation précaire, en général, sont des femmes. En général, elles n'ont pas encore la charge. Et en fait, on a des personnes qui jouent là-dessus, sur la liberté financière, sur la détresse émotionnelle et financière. Et donc, en fait, comment... Parce que moi, je peux entendre les oiseaux de Nouvelle-Augure qui diront que les gens font leur choix en conscience. Certes, certes, cette personne, on ne l'a pas forcée à signer, etc. Mais quand même, il y a un, je suis désolée, il y a quand même un quelque chose de dérangeant à te dire que tu profites de la détresse émotionnelle et financière de quelqu'un. Voilà, après, chacun voit midi à sa porte. Il y en a certains qui diront, en fait, chacun fait son choix en conscience. Je ne l'ai pas forcé, certes.

  • Speaker #0

    Alors, je vais t'apporter un contre-exemple là, Juliette, et un contre-exemple très vrai à ceux qui pourraient te dire que tu es un oiseau de mauvaise augure et que les gens font leur choix en pleine conscience. Il m'est déjà arrivé. d'échanger avec des entrepreneurs, donc des femmes, à qui des coachs business ont recommandé de faire des crédits à la consommation pour payer leur accompagnement.

  • Speaker #1

    Je l'ai vu passer aussi. J'ai vu des vendeurs de formation qui faisaient des stories sur Insta ou des posts en disant si vous n'êtes pas prêts à vous payer, à prêter un crédit pour prendre ma formation, eh bien...

  • Speaker #0

    Arrêtez tout de suite.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça.

  • Speaker #0

    Donc ça... Non, ce n'est pas un choix en conscience. En tout cas, ce n'est pas ma définition du choix en conscience. Merci de soulever le sujet. On ne l'avait pas préparé celui-ci, mais je trouve que c'est vraiment très important et j'ai presque l'impression que ça pullule.

  • Speaker #1

    En fait, si tu observes, si tu prends deux pas de recul, le marché de la formation est extrêmement porteur. Donc, évidemment, plus un marché est porteur, plus il y a de gens qui arrivent dessus. On a vu pour ça beaucoup de magasins de vapoteurs qui ont poussé dans Paris quand c'était la première fois. ou le CBD un peu plus récemment. Et tu vois, c'est normal, un marché fonctionne, ça fait des émules, ça fait des petits, il y a de plus en plus de personnes. Sauf qu'évidemment, dans une grande masse, et surtout, j'en avais fait une newsletter là-dessus, c'est que le marketing étant intrinsèquement lié à la psychologie, tu peux très facilement tomber dans la manipulation. Sauf qu'en fait, comme on dit souvent, et comme on le dit dans Spider-Man, un grand pouvoir égale des grandes responsabilités. Donc en fait, mis entre deux mauvaises mains, le grand pouvoir forcément se transforme en manipulation. Mais attention, et c'est ce que j'ai apporté comme nuance aussi dans ma newsletter, c'est que il y a des personnes qui vont utiliser des termes marketing, et j'ai en parlé dans cette newsletter en disant qu'en fait, la culpabilité est marketing. C'est-à-dire qu'en fait, ce sont toutes ces personnes qui vont vous dire Merci. si tu n'as pas réussi, c'est que tu ne bosses pas assez. Si tu n'as pas réussi, c'est que tu n'as pas mis en place les bonnes méthodes. Et moi, la bonne méthode, je l'ai. Et donc, en fait, on va faire du marketing de la culpabilité, ce que j'appelle moi du marketing toxique. Et en fait, ça fonctionne. Parce qu'en fait, c'est très facile de culpabiliser les gens. L'humain réagit beaucoup plus souvent aux émotions négatives qu'aux émotions positives. Donc, évidemment, si moi, je vois que ça fonctionne, même si je ne suis pas mal intentionné, si je suis juste un peu feignant, je vais l'utiliser aussi. Donc c'est là aussi que j'attire votre attention sur, encore une fois, l'être humain est infiniment complexe. On n'a pas à la fois d'un côté les bons, les gentils et les méchants de l'autre. On a parfois juste des personnes qui sont au milieu, qui ne se rendent pas compte que leurs outils marketing qu'ils utilisent sont très culpabilisants parce qu'en fait c'est ce qui se fait sur le marché et qui du coup vont l'utiliser par flemme. Bah évidemment, si ma vidéo dans laquelle je te dis que si tu n'as pas une auditété à 25 ans, t'es qu'une merde et ça fait des millions de oui pour les raisons, et bien évidemment à côté de ça quand je vais faire une vidéo où je nuance où je parle de concepts marketing où je vais les aborder etc et que celle-là elle fait 2000 vues bah évidemment je vais plutôt me tourner vers ma vidéo qui a fait 2 millions de vues quitte à mettre un petit mouchoir sur le début de l'éthique et puis moi c'est un truc que je dis souvent c'est qu'on passe pas de 0 à 100 on fait 10, 20, 20, 30, 40 etc donc évidemment si au début je vois que bah c'est quand je culpabilise plus les gens que ça leur secoue un peu plus le cocotier que ça fonctionne mieux par rapport à quand j'ai un discours nuancé. je vais mettre un mouchoir sur mon éthique pour une première fois. Puis après, je lui remets un petit peu plus, puis encore un petit peu plus, et encore un petit peu plus, jusqu'à temps de perdre un peu toute éthique là-dedans. Et donc, évidemment, le marché de la formation étant super porteur, plus c'est porteur, plus il y a de la concurrence. Plus il y a de la concurrence, plus il faut se démarquer. Et donc, les personnes qui se démarquent, généralement, sont celles qui vont utiliser le plus, soit de gros chiffres, en disant, voilà, hier, j'ai 100 000 balles, etc. Soit en utilisant le max de culpabilisation de l'interlocuteur en face.

  • Speaker #0

    Ouais. C'est terrible et tu donnes des exemples qui peuvent paraître loquaces, mais qui sont absolument vrais. Du coup, ça fait une excellente transition avec la question d'après. Donc, on peut se rendre compte qu'on est victime de ce système. Tu nous as partagé tout à l'heure quelques clés pour s'en prémunir. Et on peut aussi se rendre compte qu'on est acteur de ce système, en pleine conscience pour le coup ou pas forcément, sans trop savoir où se situe notre propre limite de l'éthique. D'un point de vue, on va dire purement marketing. Comment est-ce que, selon toi, on peut trouver un équilibre entre storytelling, parce que ça fait partie quand même de l'attractivité, la transparence, parce que c'est aussi ça qui crée la confiance, la performance de la communication, et potentiellement avec un angle un peu spécifique sur la newsletter, parce que je sais que c'est ton credo, puisque tu es autrice d'un livre là-dessus, Le pouvoir des newsletters, et c'est un excellent moyen d'ailleurs de... créer du lien et de conserver le lien accessible, comment est-ce qu'on trouve cet équilibre entre transparence, storytelling et performance de communication ?

  • Speaker #1

    En fait, tu vois, c'est exactement ce que je décrivais dans ma newsletter, c'était qu'en fait, on peut tous en être auteur du marketing toxique parce que en fait, c'est vraiment juste une question de curseur. Et donc, parfois, on peut en être auteur sans s'en rendre compte. Moi, j'en ai même moi-même été autrice, c'est-à-dire que moi, je m'en souviens, j'avais créé il y a quelques années un e-book qui était 50 idées de postes pour transformer tes lecteurs en clients. Sauf qu'en fait, ça, c'est pas bon, puisque je ne peux pas te promettre de transformer des lecteurs en clients. Puisqu'en fait, moi, à la limite, je peux te promettre de transformer des lecteurs en prospects. Mais qui est-ce qui signe les prospects derrière ? C'est pas moi, c'est toi. Donc, je peux te donner toutes les meilleures idées du monde. Si tu es nul en closing, tu ne pourras pas signer le client. Donc, tu vois, moi-même, j'en ai été autour. Donc, c'est pour ça que j'en parle. Et ça partait pas d'une mauvaise intention. Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui.

  • Speaker #1

    C'était même pas un manque d'honnêteté intellectuelle. C'était même pas une omission volontaire. C'est juste qu'en fait, c'était... une recherche de sensationnalisme et de vente à outrance. Et donc, en fait, moi, ce que je dis souvent, c'est que, déjà, toujours avoir un pas de recul sur ce qu'on veut créer soi-même et pouvoir, en fait, le relire à tête froide. Ne pas hésiter aussi à pointer ses propres erreurs, à regarder dans le rétro de temps en temps pour se dire, OK, ça, c'était pas OK ce que j'ai fait, comme moi, je viens de le faire avec mon e-book. Ensuite, il y a le côté attention pour éviter d'être auteur de marketing toxique. Ne jouez pas sur la peur profonde des gens pour vendre. C'est-à-dire qu'en fait, on a... La peur de ne pas réussir, on y est tous sujet. Donc, il vaut mieux parler en son nom en disant « Pour moi, la plupart des entrepreneurs ont peur d'échouer parce que… » plutôt que de dire « Toi, si tu as peur d'échouer, toi, en face de moi, sur ton téléphone, c'est à cause de ça. » Évitons de pointer du doigt. Première chose, ne faites jamais culpabiliser des gens qui n'achètent pas, que ce soit en in ou en off, c'est-à-dire que ce soit sur un poste public en disant « Les gens qui n'achètent pas mon offre n'ont rien compris » ou « ont raté un train » . Ou même quand vous discutez avec le prospect en disant « Tu ne sais pas ce que tu rates » . un peu de classe s'il vous plaît on dit merci et on va ailleurs ce n'est pas grave sachez que si vous avez un taux de closing en B2B à 25% c'est déjà top 25% ça fait qu'une personne sur Donc finalement, ce n'est pas beaucoup. Ensuite, on va éviter d'utiliser le marketing trop négatif, mais on va le faire plutôt avec nuance. On peut poser un diagnostic, mais pas un verdict. On va peut-être éviter de dire, par exemple, si tu ne fais pas ça, c'est à cause de ça. Donc, de présupposer aussi sur la situation des gens, tout simplement. De dire, par exemple, c'est parce que tu es trop fainéant, parce que tu ne bosses pas assez, etc. On ne sait pas ce qui se passe derrière. Est-ce qu'on envoie des posts comme ça ? C'est terrible. Et on va essayer aussi de tempérer son discours. On ne va pas dire, ceux qui font ça sont nuls. On va dire, je déconseille vivement de faire ça. C'est moins simple quand je le dis comme ça. Mais après, encore une fois, ce sont vos responsabilités. Sachez que le marketing toxique, et je ne vais pas vous le cacher, ce sera toujours un raccourci. Mais pour combien de temps ?

  • Speaker #0

    Ah bah oui.

  • Speaker #1

    Pour combien de temps ? En fait, ça dépend si vous voulez être une étoile filante ou si vous voulez créer un business pérenne.

  • Speaker #0

    Voilà, tu m'amènes à... Vas-y, je te laisse terminer.

  • Speaker #1

    Ne faites jamais de promesses que vous ne pouvez pas garantir. Jamais. C'est-à-dire qu'en fait, pas si longtemps que ça, j'avais été approchée par un prospecteur qui m'avait dit, oui, grâce à mes méthodes, on t'apporte plus de 30% de clients en 10 jours. Et je lui ai dit, ok, prospect ou client ? Il me dit client. Et si je suis nulle en closing, comment on fait ? Et il m'a dit, ah, voilà, prendre la conversation. C'est ça aussi, c'est que si vous ne pouvez pas le promettre, ne le faites pas. Moi, c'est un truc que je dis souvent dans la communication, je fais des promesses de moyens, jamais de résultats. Je ne peux pas vous promettre que votre vidéo va faire 100 000 vues. Parce que je n'ai pas de boule de cristal, à moins que je sache quel budget je vais mettre parce que je vais y aller en ads. Donc là, effectivement, je peux un peu plus y aller. Mais pour le coup, si je fais de l'organique pur, je ne peux pas te promettre que le post qu'on va écrire pour toi va faire 100 000 vues. Je peux faire en sorte, je peux tout faire pour que ça puisse les atteindre, mais je ne peux pas te le promettre.

  • Speaker #0

    Oui, et en même temps, j'ai envie de dire que c'est presque du bon sens parce qu'il y a trop d'éléments de contexte qui rentrent en compte pour faire porter la responsabilité à une seule structure. On parlait des entrepreneurs qu'on voit beaucoup et c'est aussi parce qu'on voit beaucoup et ils génèrent beaucoup de likes et ils fédèrent beaucoup autour de leur méthode pas toujours très éthique qu'ils attirent toujours plus. Et dans un de tes posts, notamment, tu parlais des entrepreneurs invisibles. et notamment les boulangers, les coiffeurs, les artisans et beaucoup d'autres. J'ai beaucoup apprécié vraiment ce poste parce que tu mets en lumière la réalité de l'entrepreneuriat dans sa globalité parce qu'il y a ce qu'on décrit depuis tout à l'heure sur les réseaux sociaux, mais l'entrepreneuriat est bien plus large que ça. Comment est-ce qu'on peut les rendre un peu plus visibles ? Comment est-ce qu'ils peuvent trouver leur place au milieu de tout ça ? Comment est-ce qu'on peut ramener de la réalité au milieu de tout ça ? C'est une bonne question parce qu'en fait, tout est affaire aussi de volonté. C'est-à-dire que nous, les entrepreneurs dans le B2B, on est beaucoup plus visibles parce qu'en fait, il faut qu'on soit se connaître auprès des autres entreprises. Et je pense qu'il y a un côté culturel aussi. Un boulanger, un plombier, etc. vont plutôt avoir une zone de chalandise et faire des couches à oreilles et jouer comme ça là-dessus. ou faire en sorte d'avoir la meilleure échoppe avec une rue dans laquelle il y a un passage, etc. Mais effectivement, quand vous regardez la plupart des entreprises, même en B2C, donc B2C, ceux qui vendent aux consommateurs, moi déjà, j'ai le plus profond respect pour ces entrepreneurs. Encore plus que n'importe quel start-up ou monteur de licornes, etc. Franchement, moi, et ce n'est pas de la démagogie quand je dis ça, parce que maintenant, en ce moment, plus je dénonce des choses, plus on me traite de démago. Mais bon, sérieusement. Ah, complètement. Oui, bien sûr. On dit que c'est démago, parce que bref. Mais bon, écoute, ce n'est pas grave. Non, mais de toute façon, et puis je comprends pourquoi à la limite. Mais bon, bref, dans tous les cas, moi, ce qui n'est pas vrai ne m'atteint pas. Dans tous les cas, voilà. Mais ce n'est pas de la démago. Moi, j'admire énormément et à chaque fois que je croise un entrepreneur dans le B2C, je lui dis, tu sais, tu fais partie des entrepreneurs que j'admire le plus parce que vendre aux consommateurs, c'est le plus dur. Parce qu'ils ont dégagé une marge phénoménale pour vendre de manière énorme pour pouvoir se délégit de comptabilité, tu vois, C'est tout cela qui font partie généralement du gros tissu des 50 %, plus les finances aussi qui galèrent, etc. Et c'est là où, en fait, tu vois, moi, pour le coup, je ne suis pas dans les 50 % d'entrepreneurs qui se payent moins que le SMIC et je mesure ma chance là-dessus. Et en fait, tu vois, moi, j'ai failli me lancer dans le B2C. Finalement, je suis dans le B2B et je remercie vraiment chaque jour l'univers qui m'a permis de faire ça parce que vraiment, pour le coup, c'est une galère sans nom. Il faut vraiment avoir beaucoup de courage. Il n'y a pas longtemps, il y a Juliette Lévy qui en parlait dans le podcast de Pauline Légnaud. Donc, Juliette Lévy, celle qui a fondé le MyCrim. Et elle disait, j'ai mis 10 ans à être rentable. T'imagines ? La force ! Et après, je ne connais pas exactement l'histoire de Juliette, mais il y a ceux qui ont la chance d'avoir aussi peut-être des invests, ou peut-être des proches, etc. Mais tant mieux pour eux. Et il n'y a pas de honte à ça. Il n'y a pas de honte. Il n'y a pas à avoir honte d'être née là où on est née, ou d'avoir les chances qu'on a eues, en fait, parce qu'on ne les décide pas, tu vois. Mais pour le coup... Moi, j'admire énormément ces entrepreneurs de B2C, même s'ils ont des invests, etc. Parce que disons être rentable, waouh, en fait. Moi, j'ai été rentable de nir. C'est ça. Ma micro-entreprise et mon agence ont été rentables dès le jour 1. Et pourtant, j'ai encore de temps en temps des mental breakdown. Et du coup, j'imagine pour quelqu'un qui est en plus derrière, parce que l'argent, c'est quand même une sacrée charge derrière. Moi, je trouve, j'ai énormément d'admiration pour eux. Pour en revenir à ta question, comment les rendre plus visibles ? C'est toujours sur base de volontariat. Mais moi, je trouve que c'est de mieux en mieux aujourd'hui parce qu'il y en a de plus en plus qui nous montrent comment ils se rendent visibles. Je pense notamment à quelqu'un qui a lancé son café qui s'appelle Noah, il me semble, à Paris et qui a documenté tout sur TikTok et qui montre comment elle a monté son café, etc. C'est super. Elle a refait un coffee shop, etc. Et elle est ultra suivie sur les réseaux. Je crois que sur TikTok, elle est maintenant à plus de 30, 50 000 abonnés, quelque chose. Ou autour des 50 000, quelque chose comme ça. Et en fait, son coffee shop... explose grâce au fait qu'elle le montre, tu vois. Donc, en fait, moi, j'aurais tendance à dire à ces entrepreneurs, mais le problème, c'est qu'ils travaillent énormément et donc ils n'ont pas forcément le temps, c'est montrez-vous. Si vous avez cette appétence-là, montrez-vous, regardez Cédric Grolet, etc. S'ils fonctionnent autant, aussi parce qu'ils font des millions de vues sur TikTok. En fait, la communication, ce n'est pas juste pour faire joli. Il y a des vraies conséquences business derrière et en fait, c'est très bien d'avoir le savoir-faire, mais si vous n'allez pas le faire savoir derrière, finalement, ça va être un petit peu compliqué pour faire émerger votre business. Aujourd'hui encore, rappelons-le, on est dans un monde extrêmement concurrentiel. Aujourd'hui, il va y avoir une bulle qui va éclater, très honnêtement, parce que le nombre d'entrepreneurs ne fait qu'augmenter depuis quelques années, depuis 3-4 ans. Je pense qu'on ne va pas rester, très honnêtement, et c'est normal. Et je ne les juge pas, parce qu'en fait, je pense qu'il y a autant de courage à l'heure qu'à en monter une. Et elles ne sont pas opposables. Clairement pas, tu vois. Mais pour le coup... Il y a de plus en plus de concurrence. Et donc aujourd'hui, et je ne dis pas ça pour prêcher pour ma paroisse, mais la communication n'est plus une option. Parce que comment tu fais pour... Si tout le monde parle autour de toi et que tu es le seul à ne pas parler, au fur et à mesure, tu vas être effacé.

  • Speaker #1

    Je ne suis pas communicante de métier, mais je ne peux que valider à 200% ce que tu dis. Le faire savoir, il est aussi important que le savoir-faire. Et en tout cas, moi, à ma petite mesure, je vois vraiment à quel point le fait de communiquer transforme forme. et accélère, c'est évident. Espérons, appelons-les peut-être à communiquer avec les moyens, en tout cas au départ, dont ils disposent. C'est vrai que tu parles de TikTok, c'est aussi un très bon moyen. Alors, petit aparté un peu perso, là, j'ai mes enfants qui m'avaient partagé la dernière fois quelqu'un, enfin c'est un forain qui pose sur les marchés, qui fait des sandwiches, etc. Et qui apparemment, il suivit par plus de 300 000 personnes sur Instagram. Et en fait, il a juste sa petite... son petit food truck dans un marché et il cartonne a priori sur Instagram. Donc oui, il y a des leviers pour faire connaître effectivement ces professionnels-là. Une fois qu'on a dit tout ça, Juliette, comment est-ce qu'on pourrait démystifier l'entrepreneuriat ? Il n'est pas... forcément que négatif et que habité par des personnes effectivement qui vendent des formations parfois creuses. Il est habité aussi par des artisans, des professionnels qui sont sur le terrain, qui bataillent et qu'on ne voit pas. Et finalement, c'est un peu tout ça, l'entrepreneuriat.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est en fait apprendre à sortir un peu de son microcosme. Et en plus, là, on a parlé beaucoup du négatif, mais il y a tellement de positifs dans l'entrepreneuriat. L'entrepreneuriat, moi, je suis passionnée. C'est ma vie. Je suis extrêmement heureuse d'avoir cette fibre qui me fait vibrer tous les jours. Et il y a plein de belles choses. Il y a plein de gens formidables dans l'entrepreneuriat. Moi, j'ai rencontré des gens super, qui te tendent la main, qui te donnent gratuitement sans attendre un retour, qui sont devenus des amis, des gens qui s'entraident. Il y a vraiment... Et il y a des gens qui se démènent pour leurs clients, etc. Il y a plein. Il y a toutes les couleurs de l'entrepreneuriat. Mais effectivement, en fait, ça va être aussi... de sortir de son microcosme, sortir de LinkedIn, sortir d'Instagram. Et vous voyez qu'en fait, le boulanger en face, le restaurateur, le plombier qui vient réparer chez vous, le garagier chez qui vous allez poser votre voiture, c'est aussi un entrepreneur. Et du coup, c'est aussi en parler, montrer qu'en fait, les artisans sont aussi des entrepreneurs parce qu'en fait, j'en parlais avec une cliente là-dessus, c'est que le tissu entrepreneurial français, encore une fois, est composé à 95% de TPE et PME. Et pourtant, on ne parle que des start-upers et des grands groupes. Et maintenant, des marketeurs. Et maintenant, des rois du personal branding et blablabla. Mais pour le coup, en fait, c'est ça qui est super important. C'est en fait de parler aussi de tout ça et de parler aussi à ces entrepreneurs-là, d'en parler avec eux. Moi, je sais que j'en parle parce qu'au détour de soirée, je rencontre des amis d'amis, un dont le père est restaurateur et qui est devenu restaurateur lui aussi. Et on parle business. Et en fait, on découvre qu'on a plein de choses en commun. C'est juste que l'art est le même. mais les méthodes sont différentes. Et donc, en parler un peu plus aussi, sortir un petit peu de tout ça. Et ouais, je ne sais pas exactement, je n'ai pas forcément la bonne solution là-dessus, mais en fait, d'arrêter d'avoir des œillères et de penser que l'entrepreneuriat n'est que celui des réseaux sociaux, en fait, finalement. Non, il n'est pas pour nous. Et aussi, ce n'est pas parce qu'un entrepreneur, il fait 100 000 ou moins de 100 000 ou 50 000 euros de chiffre d'affaires que ce n'est pas un entrepreneur. Et ça aussi. sortons un petit peu de cette course au toujours plus. Moi, je suis dedans en tant que personne parce que je trouve beaucoup d'ambition. Et en fait, moi, je vois que j'ai des confrères, des consœurs qui disent « Bon, ben moi, une fois que j'aurai atteint 10 salariés, j'arrête, j'embauche pas plus, etc. » Moi, je suis en mode « to the moon » , quoi. Mais pour le coup, c'est mon choix qui m'est propre parce que j'ai toujours vu la manière comme ça et qu'en fait, je vois pas, pour moi, mon intérêt là-dessus de stopper. Mais pour le coup, respecter aussi toutes les couleurs de l'entrepreneuriat. Tout le monde n'a pas envie de passer en SARL ou en SAS s'ils sont en micro-entreprise. Il y a des gens qui n'ont pas envie de prendre plus de clients. Il y a des gens qui ont envie juste de remplir leurs cinq jours par semaine, pouvoir bien payer leur loyer et avoir leur samedi, leur dimanche, leurs vacances. Voilà. Et juste ça, c'est aussi accepter que notre vérité n'est pas celle des autres en face et que c'est parfaitement OK. Que, en fait, ce n'est pas parce que nous, on ne comprend pas. que ça ne doit pas être acceptable ou que c'est moins bien ou moins intelligent ou moins business, etc. Voilà, moi, j'ai parmi mes clients des gens qui font plus, qui font moins dessus d'affaires que nous. Et voilà, en fait, chacun aussi. L'entrepreneuriat, c'est suffisamment difficile pour en plus le faire en fonction du regard des autres, en fonction de ses envies profondes. Que vos envies profondes soient en fait juste d'avoir un meilleur équilibre vie pro, vie perso ou que ce soit d'avoir des milliards sur votre compte, tant que ça ne fait de mal à personne. Allons-y.

  • Speaker #1

    Merci pour tes mots très justes, Juliette, et pour démystifier un petit peu tout ce qu'on peut imaginer sur l'entrepreneuriat. Ça fait terriblement écho à un échange que j'ai eu avec une entrepreneur hier, qui a un parcours aussi exceptionnel, qui fait tourner sa boîte depuis un petit peu plus de deux ans maintenant. Et on échange hier, et puis à un moment, je dis que j'ai quatre enfants. Et là, elle me dit, mais je viens de prendre une claque. Et je lui dis, mais pourquoi ? Et elle me dit, parce que je me rends compte. que moi, je n'ai pas d'enfant et que je n'ai pas fait tout ce que tu as fait. Et encore une fois, c'est ce que tu viens de dire, c'est qu'en fait, il ne faut pas se comparer, il ne faut pas forcément voir ce que l'autre fait. Est-ce qu'il fait plus ? Est-ce qu'il fait moins ? Je lui ai dit, tu sais, tu peux toujours choisir de voir ceux qui ont fait plus, mais par rapport à quoi ? Par rapport à quel contexte ? Est-ce que tu as envie, ne serait-ce que de faire plus ? Et puis, regarde aussi le chemin que tu as parcouru, regarde ce que tu as fait, peut-être par rapport à d'autres personnes qui sont aussi à un stade moins avancé. Et encore une fois, je lui ai dit, moi, de mon côté, tu vois, toi, tu dis ça, mais moi, je me compare parfois aussi à d'autres personnes qui ont un chemin beaucoup plus lointain que le mien. Et je me dis, mais je sais que je ne pourrais pas aller en tout cas aussi vite ou avoir franchi les mêmes paliers parce que j'ai quatre enfants, j'ai moins de temps et puis que ce n'est pas non plus dans mes objectifs. Et ça, je te remercie de le rappeler parce qu'encore une fois, on est happé par ce qu'on lit, par ce qu'on entend et on a tendance à se perdre. Et là, pour le coup, qu'on soit entrepreneur. qu'on soit dirigeant et même dirigeant de TME. Moi, j'en vois. Et qui se laisse parfois un peu emporté par tout ça.

  • Speaker #0

    C'est normal, c'est hyper humain de se comparer. Je mentirais si je disais que moi non plus, je ne me compare pas. Pour le coup, c'est ultra humain. Mais effectivement, c'est aussi se dire, OK, est-ce que... Moi, c'est un truc que je donne souvent quand je suis en coaching. C'est en fait, qu'est-ce que tu es prêt à faire et qu'est-ce que tu n'es pas prêt à faire ? Et en fait, ça, c'est des choses qui sont propres à chacun. C'est des choses qui n'ont même pas vocation à être publiques. Et tu vois, moi, c'est un truc que j'ai souvent dit à mes équipes. C'est que moi, j'ai de très grosses ambitions. Mais par contre, il y a un sacrifice que je ne suis pas prête à faire. Et encore, on va sûrement me traiter de démago encore une fois. Et c'est le sacrifice humain. Et en fait, je ne serais pas prête à rouler sur les gens, à mal les payer, à les faire bosser en dehors de leurs heures, etc. Pour atteindre cet objectif qui est le mien. Et en fait, il y en a qui sont prêts à le faire et qui vont pressuriser leurs équipes. Et encore une fois, pas forcément en pensant à mal. Ils ne sont pas en train de fomenter un plan de grands méchants. sur un grand bureau en chrome avec un chat blanc sur les genoux en train de dire « Ah ah ah, je vais exploiter tout le monde » . Non, ça ne fonctionne pas comme ça. Ce sont des choses qui sont insidieuses. C'est en fait se dire « Bah voilà, moi j'ai des objectifs, il faut qu'on y arrive et donc en fait, il faut que tout le monde vienne avec moi » . Et ce n'est pas grave en fait si vous finissez à 23 ans parce qu'on va y arriver ensemble les gars. Moi, personnellement, je ne suis pas prête à ça. Et du coup, j'ai dit aux équipes « Si du coup, avec cette philosophie-là que j'ai, ça doit me prendre 15 ans pour y arriver, ça me prendra 15 ans pour y arriver » . C'est un truc que je dis souvent, c'est que choisir, c'est renoncer. Si vous choisissez quelque chose, vous pouvez renoncer à d'autres. Donc moi, je peux renoncer à une certaine croissance exponentielle, quoique l'agence fait quand même une très, très belle croissance, parce qu'on a fait plus de 35% de croissance cette année. Merci beaucoup. On n'a clairement pas à rougir, tu vois, mais il y en a qui font beaucoup plus que nous. Et je ne dis pas qu'ils ont des mauvaises méthodes, pas du tout. Ça ne veut pas dire que s'ils font plus que nous, c'est qu'ils ont des mauvaises méthodes, pas du tout. Je pense que c'est parce qu'ils sont meilleurs que moi. Mais pour le coup, en fait, c'est juste que moi, je sais qu'il y a... Il y a un monde où, en fait, j'arriverais pas à me dire, à faire du quoi qu'il en coûte. Il y en a certains qui arriveraient, moi, je pourrais pas. Et en fait, ça veut pas dire que les gens qui ont fait beaucoup plus de croissance que moi font du quoi qu'il en coûte, c'est pas du tout ce que je dis. Non, juste simplement, c'est des choses que j'ai conscientisées de, ok, qu'est-ce que je suis prête à faire et à ne pas faire, etc. Comme dans ma communication, je sais que je pourrais faire beaucoup plus de vues si je parlais d'argent et que je donnais des chiffres, de chiffres d'affaires et blablabla. Je n'ai jamais voulu le faire, je ne le ferai pas. Et donc, en fait, je suis prête à m'asseoir sur des vues, des buzz potentiels, des machins, des trucs pour tenir cette ligne de conduite.

  • Speaker #1

    Eh bien, écoute, si on dit de toi que tu es démagogue, moi, je salue ta démagogie. Voilà, je la salue et je l'approuve. On va terminer l'épisode sur ces quelques mois. Est-ce que tu veux peut-être nous partager une actualité, une petite info du côté de l'agence Cadeau ? Je crois que tu recrutes, que vous agrandissez votre offre. Est-ce que tu veux en profiter ?

  • Speaker #0

    Avec plaisir. Merci beaucoup pour ça. et bien écoute alors deux choses premièrement n'hésitez pas à vous procurer mon livre parce que je vous connais mon livre on va arriver en 2026 et je vais avoir la résolution de janvier je lance ma newsletter achetez mon livre pour ça c'est une méthode on mettra le lien en description merci beaucoup c'est une méthode en fait qui n'est pas faite pour être datée dans le temps c'est à dire que le livre aura un an au mois de février mais pour autant la méthode fonctionne toujours c'est une méthode ancrée dans la réalité de la stratégie de communication aujourd'hui adaptée aux newsletters. Donc, si votre bonne résolution de 2026, c'est de lancer votre newsletter, n'hésitez pas à vous procurer mon livre, donc « Le pouvoir des newsletters » aux éditions Viber du groupe Albin Michel. Et si vous êtes un growth marketer qui a 3 à 5 ans d'expérience et qui recherche un CDD ou un CDI pour m'aider à structurer ce pôle acquisition qui prend de plus en plus de place dans l'agence, n'hésitez pas à aller sur le compte. LinkedIn de l'agence Cadeau sur lequel vous trouverez l'offre d'emploi à laquelle répondre parce qu'on est en recherche de quelqu'un de super. On n'a pas besoin tout de suite, mais j'essaye de faire de bons recrutements. Donc, en fait, de ne pas faire de recrutements dans la précipitation. Et donc, en recherche, voilà. En recherche pour début 2026, janvier, février, en fonction des disponibilités de chacun, voire même mars s'il faut, quelqu'un qui pourra m'aider et nous aider à structurer ce pôle. qui prend de plus en plus de place dans l'agence. Donc, si vous êtes un growth marketer, que vous êtes un aficionado des campagnes de publicité sur les réseaux, SEO, SEA et Ads, eh bien, vous êtes le bienvenu de l'agence.

  • Speaker #1

    Eh bien, voilà, l'annonce est passée. J'espère que vous trouverez la perle pour rejoindre la team Cadeau. Un énorme merci, Juliette, d'être venue partager avec nous la réalité des entrepreneurs, en tout cas, ta vision de la réalité des entrepreneurs. J'ai été ravie de t'accueillir.

  • Speaker #0

    Merci à toi, Sabrina, pour l'invitation.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Cet épisode touche à sa fin. S'il vous a plu, je vous invite à le commenter, à le noter et à le partager à d'autres entrepreneurs qui pourraient en avoir besoin. C'est le meilleur moyen de faire vivre ses chroniques. Excellente journée, excellente semaine et à très bientôt.

Description

Sur les réseaux, tout le monde cartonne. Dans la vraie vie, beaucoup peinent à se payer.


Dans cet épisode de Chroniques Business, je reçois Juliette Cadot, CEO et fondatrice de l’agence Cadot, pour parler de la face cachée de l’entrepreneuriat : réalité enjolives, promesses de liberté, marketing toxique et réalité économique des TPE, PME, freelances, artisans et commerçants.

On décortique comment certains créateurs et vendeurs de formations jouent sur la culpabilité, le FOMO et la détresse financière (notamment celle des femmes). Comment repérer ces mécanismes et surtout comment se protéger, choisir un accompagnement en conscience et remettre de l’éthique dans sa communication.


Un échange franc, ancré dans le terrain, pour démystifier l’entrepreneuriat et redonner toute leur place aux “entrepreneurs invisibles” qui font tourner l’économie au quotidien.


Sujets abordés dans cet épisode :

  • Distorsion réseaux / réalité

  • Build in public

  • Marketing toxique

  • FOMO & pression à l'achat

  • Précarité féminine

  • Éthique en communication


Liens cités dans l'épisode :


Retrouvez Juliette Cadot ici :


Épisodes complémentaires recommandés :

#7. Idées reçues : stop aux mythe business


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Transcription

  • Speaker #0

    Parait qu'on entreprend pour être libre. Charmante illusion, vous ne trouvez pas ? Je suis Sabrina Toibet, consultante en stratégie d'entreprise. Si vous cherchez des conseils, du partage d'expériences et des réponses qui résonnent pour développer votre activité,

  • Speaker #1

    considérez cet humble chronique comme une invitation personnelle et un nouveau repère. Dans Chronique Business, seule ou avec mes invités, je vous partage ce qui se cache vraiment dans les coulisses de l'entrepreneuriat, les décisions, les doutes et les déclics. Votre dévouée chroniqueuse business.

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Chronique Business. Je suis ravie de vous retrouver. Aujourd'hui, je ne suis pas seule. Je suis accompagnée de Juliette Cadot. Bonjour Juliette.

  • Speaker #1

    Hello Sabrina, merci de me recevoir.

  • Speaker #0

    Mais merci à toi d'avoir accepté mon humble invitation. Juliette, tu es CEO et fondatrice de l'agence Cadot, agence de communication 360. Est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus sur ce que vous proposez ?

  • Speaker #1

    Oui, absolument. Alors nous, à l'agence Cadeau, on propose tout ce dont les entreprises ont besoin pour magnifier, supporter, booster, optimiser leur communication et leur puissance marketing aujourd'hui. Parce que, je ne sais pas si on en parlera dans ce podcast ou ailleurs, mais moi, je n'ai jamais été pour la niche et donc mon entreprise me ressemble. Et donc, effectivement, les frontières et temporeuses entre toutes les disciplines marketing, finalement, en fait, à la base, nous, on était des spécialistes de la stratégie, c'est-à-dire… Eh bien, vous avez le problème A, vous avez la cible B et vous avez les ambitions C. Eh bien, voilà quelle est la meilleure solution d'un point de vue marketing et communication pour obtenir vos résultats, que ce soit je veux plus de clients, donc je vais plutôt me poster sur LinkedIn, ou je veux plus de clients, mais je suis en B2C, donc je vais me mettre à faire des ads. Et donc aujourd'hui, on accompagne les entreprises sur tous les pans de leur communication, que ce soit l'élaboration de la stratégie, la création de contenu. les publicités sur les réseaux sociaux, ce que l'on appelle vulgairement des « ads » dans notre jargon. Et maintenant, on va développer aussi le pôle « relations presse et sponsorship » . Donc, on devient vraiment 360 pour le pôle.

  • Speaker #0

    Carrément, bravo pour cette belle évolution, Juliette, et à toute l'équipe. Dans Chronique Business, il est à cœur de dévoiler les coulisses de l'entrepreneuriat, mais les vraies coulisses, pas ceux qu'on essaye de nous dépeindre sur les fameux réseaux sociaux, mais ceux qui sont issus du terrain. Et j'ai voulu faire cet épisode avec toi, Juliette, parce que j'ai vu dernièrement dans ta communication que tu laissais transparaître cette réalité du terrain, que tu l'abordais souvent. Et moi, c'est quelque chose qui me tient à cœur. Je suis constamment au contact de dirigeants et je vois bien que l'entrepreneuriat, ce n'est pas siroter un cocktail à Bali et faire forcément 100 cas par mois. Ça peut être le cas, mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Et j'avais vraiment à cœur de partager cet épisode avec toi. Ce qui m'amène à ma première question. Dans un post récemment, tu partageais que 50% des dirigeants se payent moins d'un SMIC. Ça aussi, c'est une réalité.

  • Speaker #1

    C'est léger.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu crois que les réseaux sociaux ont une part de responsabilité, ou que les créateurs de contenu, je ne sais pas, ont une part de responsabilité dans cette distorsion entre la réalité réelle, j'ai envie de dire, et la réalité qu'on voit sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #1

    Absolument. Je vais être sans détour, comme je le suis souvent. les réseaux et les entrepreneurs des réseaux et les vendeurs de formations sur l'entrepreneuriat, les coachs business qui ne sont pas, ça devrait être toi, mais il y en a plein d'autres que toi. Excellent, bon, j'ai plein de noms à vous donner, mais en fait, disons que, évidemment, les réseaux et toutes les personnes dont le business est de faire en sorte que vous lanciez le vôtre, évidemment, qui participent énormément à cette distorsion de la réalité, puisqu'en fait, justement, eux, ils jouent pour leur propre compte. Et donc, en fait, je pense qu'il y a plusieurs choses à la fois sur les réseaux qui ont rendu un peu distendu la réalité et le fantasme entre l'entrepreneuriat. Je pense que déjà, le building public, qui est une très bonne chose. Donc, building public, pour ceux qui ne connaîtraient pas, c'est nouveau. C'est nouveau, pas du tout. Cet anglicisme de plus qu'on utilise, nous, les marketeurs, c'est tout simplement le fait de raconter son aventure en public. Donc, building public, construit en public. C'est-à-dire, en gros... montrer comment on crée son entreprise de A à D, par exemple. Le meilleur exemple en la matière étant Justin Hutto, qui l'a fait avant beaucoup d'autres en France. Et en fait, je pense que ça aussi, ça a un peu donné un mauvais discours, parce qu'en fait, je pense que les gens, la plupart du temps, oublient que sur les réseaux, on ne publie que ce que l'on veut. Et donc, évidemment, je vais publier plutôt ce qui rend joli. C'est-à-dire que même quand je vais faire du building public et que je suis dans une démarche sincère de partager tout ce que je fais, y compris pourquoi pas les échecs, etc. Je vais toujours le raconter un petit peu en logeau de romancer. Bien sûr, déjà, premièrement, pour la partie storytelling, parce que moi, j'ai préparé un post pour la semaine prochaine, en parlant de ça, justement, pour dire que, eh bien, tout le monde sur les réseaux sociaux parle de chiffre d'affaires, mais personne ne parle de rentabilité. Parce que c'est bien plus sexy de dire, j'ai fait x10 sur mon chiffre d'affaires, que de dire, j'ai une bonne gestion. Ça, carrément, personne ne trouve ça très sexy. Et donc, en fait, il y a ce côté storytelling dans lequel on tombe tous. Il y a les offres de l'algorithme où on voit que... plus les histoires sont rocambolesques et sont impressionnantes, plus ça fait des likes, plus ça fait des vues. On a aussi, évidemment, des intérêts financiers derrière. Quel est l'intérêt quand je recherche des investisseurs et à faire une levée de fonds ? Vais-je avoir à dire, voilà, j'ai passé une semaine de billes parce que il n'y a rien qui va, il n'y a rien qui rentre signé, etc. ? Ça ne donne pas envie, évidemment, donc il y a tout ça. Et puis, il y a aussi ce que je vous disais aussi, c'est que il y a des gens dont le job, c'est de faire en sorte que vous lanciez votre entreprise. Et donc, eux ont tout intérêt Merci. à vous vendre une version magnifiée de l'entrepreneuriat avec ce fameux, cette fameuse indépendance financière, liberté financière, avec le fameux fait 100 cas par mois en travaillant 4 heures par jour en étant à Bali, etc. En omettant de dire que c'est bien plus facile de faire des boîtes qui fonctionnent à Bali quand le coût de la vie coûte 10 fois moins qu'en France. Voilà. Et en fait, il y a aussi ça. Et moi, c'est un truc que je dis souvent, c'est qu'il faut tout prendre avec des pincettes. Parce qu'en fait, chaque personne qui publie sur les réseaux, et je parle de moi aussi, je m'inclus dedans. Le fait aussi, par intérêt. Donc évidemment, tout va être un tout petit peu, à minima, un peu enjolivé. Peut-être même pour la partie, pour ceux qui utilisent les postes très pathos pour attirer le talent sur leurs postes.

  • Speaker #0

    C'est encore un autre sujet, ça.

  • Speaker #1

    Vont aussi, ouais, mais vont aussi parfois l'amplifier. parce que ça fait toujours plus pleurer dans les chaumières. Voilà, je ne vais pas citer d'exemples, mais bon, j'en ai plein en tête. Mais pour le coup, voilà. C'est ce qu'on entend à tous. Disons qu'en fait, il y a toujours une exagération de la réalité, que ce soit dans le bon ou dans le mauvais, sur les réseaux, parce qu'on aime bien être les héros de notre propre histoire, mais aussi si derrière la personne, et je parle de moi aussi, j'inclus tout le monde dedans, je ne suis pas au-dessus des autres, si la personne que vous avez en face de vous a un intérêt à poster sur les réseaux, Eh bien... L'effort, évidemment, ça va toujours être un petit peu enjolivé. Je ne dis pas que personne n'est sincère et je ne dis pas que je ne suis pas sincère dans mes démarches, mais évidemment, je ne vais pas tout vous raconter. Je ne vais pas raconter tous mes mental breakdown, etc. Je ne vais pas vous vendre du rêve parce que moi, ce n'est pas trop mon genre et parce qu'en plus, moi, pour le coup, je ne vends pas aux néo-entrepreneurs, mais pour le coup, toutes ces personnes qui ont un intérêt à vendre aux néo-entrepreneurs, ont tout intérêt à leur montrer une version magnifiée. Et donc, moi, c'est quelque chose que je dis souvent, c'est que... regarder quel est l'intérêt de la personne derrière. C'est-à-dire que je parlais du discours de la niche. Ça, c'est un truc qui a été servi, tartiné, retartiné pendant des années, depuis 2022. Moi, quand je me souviens, quand je me suis lancée sur LinkedIn, je me sentais comme un ovni parce que je refusais de me nicher, parce que ce n'est pas du tout dans ma nature d'être comme ça. Je me sens moins seule. Tu sais, sur LinkedIn, si il faut un pensionniste, moi, je suis lancée sur LinkedIn en 2022, ça faisait déjà trois ans que j'avais ma micro-entreprise, micro-entreprise que j'ai fermée depuis pour lancer l'agence. Et donc, C'est pas vrai. Ce n'est pas vrai, puisque moi, après, il y a toujours des exceptions à la règle, mais pour le coup, la niche n'est pas une règle. Mais en fait, il faut toujours regarder derrière. Aujourd'hui, les gens qui prônent encore la niche, ils ont une formation ou une communauté privée qui fonctionne sur le système de la niche. Et donc, évidemment, ils ne vont pas vous dire le contraire. Donc en fait, c'est là où aussi, moi, j'attire toujours les gens à toujours contourner un petit peu, regarder un petit peu ce qui se passe derrière le rideau et comprendre en fait... derrière. Les gens qui vendent la version magnifiée de l'entrepreneuriat, c'est là où c'est très pernicieux. C'est qu'en fait, ce sont des personnes qui ne vendent pas leur méthode, mais qui vendent ce que vous pourriez obtenir, ce que vous pourriez l'air d'avoir obtenir grâce à leur méthode.

  • Speaker #0

    En fait,

  • Speaker #1

    ils ne vont pas vendre la méthode en disant, voici comment j'ai fait. Ils vont dire, voici ce que j'ai obtenu, en montrant des grosses voitures, en montrant des voyages, en montrant... des sacs de luxe ou en fonction des appétences de chacun. Et en fait, ils vont plutôt vous dire, ils vont ancrer dans le cerveau ce côté, si tu fais ce que je te dis de faire, tu auras le même train de vie. Et donc, effectivement, oui, les réseaux sont en grande partie responsables de cette distorsion de la réalité parce que les chiffres sont très violents. Mais oui, 50% des entrepreneurs en France ont déclaré se payer moins que le SMIC. Et ça, ce n'est pas une stade que j'ai sortie de mon chapeau, ce sont les... Mais tu vois, et là... Il y a quelques années, j'avais fait un post là-dessus aussi, sur les chiffres de l'INSEE. Et je te parle de ça, c'était en 2022. Parce que j'en suis pas à mon coup d'essai. Le coup de pied dans la fourmilière, c'est un peu ma passion. Et en fait, j'avais fait un carousel sur LinkedIn en parlant du fait que... À l'époque, à l'INSEE, je crois que c'était les chiffres de 2019. Ouais, non, c'était les chiffres de 2021. Chiffres de 2021, puisqu'on était en 2022. L'INSEE disait que le chiffre d'affaires moyen qui avait été réalisé par les freelances, c'était... je crois, moins de 15 000 euros par an. Et après, dans le post, je disais, alors attention, il faut aussi mettre les chiffres les uns en face des autres, c'est-à-dire que si il y a autant, alors que tout le monde sur LinkedIn, voilà, je disais ça aussi dans le sens, pardon, c'est un peu déconnu ce que je te dis, je disais ça dans le sens où, en fait, sur LinkedIn, tout le monde a l'air de faire 15 000 euros par jour, mais regardez les chiffres de l'INSEE, la moyenne est à 15 000 euros par an. Donc, ça ne veut pas dire que tout le monde est un menteur, mais pour le coup, il y a une petite question à se poser.

  • Speaker #0

    mettre en perspective.

  • Speaker #1

    Et du coup, je disais aussi, attention à remettre aussi... tous les chiffres en perspective, parce qu'en fait, il faut savoir que dans ces déclarations de l'INSEE, tu avais un tiers des personnes déclarées en micro-entreprise qui avaient une micro-entreprise à côté d'un travail salarié. Par définition, une personne qui a un travail salarié, évidemment, elle peut avoir des mois à zéro. Elle va se dire de temps en temps, je vais faire des petites missions, ça arrondit les fins de mois, pendant les vacances d'été, les week-ends, etc. Et donc en fait, effectivement, tu les remets tous en face les uns des autres et dis-toi que, par certaines personnes, je m'étais pris un tollé où les gens me disaient Mais ça ne va pas, tu vas encore décourager les gens à devenir entrepreneur, etc. Vraiment, je m'étais fait engueuler. Si bien que j'en ai reparlé avec un pote qui était là à l'époque. Il m'a dit, moi, je me rappelle de ce poste-là. Tu t'étais pris un shitstorm de la part de gens qui te disaient, oui, tu descends encore plus l'image des freelancers, etc. Je me suis dit, en fait, je suis désolée. On est poussant à l'INSEE.

  • Speaker #0

    Oui, c'est juste la réalité.

  • Speaker #1

    La réalité est là. Et en fait, c'est vrai que je pense aussi qu'il y a cette espèce de survalidation entre les entrepreneurs. Ou, moi, j'ai failli le faire. Mais quand t'es entrepreneur au tout début, quand t'es un peu galvanisé, etc., t'as envie de traîner contre l'entrepreneur. Et donc, tu t'enfermes dans un espèce de microcosme et des œillères par rapport à la réalité. Moi, j'ai failli le faire à un moment, même si j'ai toujours gardé mes amis depuis très longtemps, tu vois. Mais je sentais qu'à un moment, au tout début, quand ça fonctionnait bien, notamment avec LinkedIn, je voyais beaucoup plus ces amis-là entrepreneurs et linkediniens que mes potes, etc. Et en fait, ça, tu vois... Et en fait, je me suis dit... C'est quelque chose de naturel. Je pense que quand tu es passionné, tu as tendance à te raconter entre pairs, entre homologues. Mais donc, je pense qu'il y a aussi ce côté-là d'auto-validation les uns des autres, d'œillères collectives et qu'en fait, oui, on est mieux que les autres parce qu'on est entrepreneur. Alors, tout le monde veut être nous. Il y a le côté un peu « mean girl » . Tout le monde voudrait que personne n'y arrive. Il y a ce côté aussi, effectivement, entre soi. Et du coup, qui met des œillères et qui empêche les gens de voir la réalité. Et c'est un truc que j'ai sorti aussi il n'y a pas longtemps. et que j'ai envoyé à une de mes clientes qui a fait une super conférence là-dessus, qu'il faut savoir qu'à peu près, c'est 95% du tissu entrepreneurial français qui est d'une TPE et une PME qui déclare en moyenne 495 000 euros de chiffre d'affaires. Aujourd'hui, sur LinkedIn, tu as l'impression que tout le monde fait un million d'euros par an.

  • Speaker #0

    Minimum. Minimum.

  • Speaker #1

    Oui, sinon... LinkedIn. Avant, le SMIC LinkedIn en 2022, quand j'ai commencé, c'était 10 millions d'euros. C'était 10 000. Voilà, maintenant, c'est 1 million d'euros par an. Il y a aussi cette espèce d'auto-validation, d'entre-soi, de microcosme qui en fait te sort de la réalité et te met sur un espèce de piédestal que tu installes toi-même.

  • Speaker #0

    Donc je comprends mieux pourquoi est-ce que je t'ai choisi pour porter ce sujet et je me retrouve forcément pleinement dans tes propos, Juliette. C'est vrai que moi, j'accompagne ces dirigeants que tu décris. J'accompagne, et depuis même avant d'être entrepreneur, je travaillais auprès de ces dirigeants. J'ai une approche qui est vraiment très ancrée au terrain et je pense que c'est quelque part ce qui me « sauve » , parce que je sais sur LinkedIn la frontière comme elle est fine pour justement te laisser happer par ces chiffres, par les likes, par tout ce que tu vois, et te dire « bon ben j'oublie la réalité » et puis je me laisse porter et je commence moi aussi à faire, excusez-moi du terme, du bullshit et à… et à enjoliver plus que de mesures parce que oui, on enjolive tous, forcément, mais il y a le faire de manière à ce qu'on rentre dans quelque chose de narratif mais qui est très proche de la réalité et puis il y a tombé dans le surjouer et là, on est complètement sur autre chose. Et tu soulèves, tu as soulevé plein, plein de sujets, moi qui parle et qui parfois me révolent. Dernièrement, on a animé avec deux autres consoeurs un live sur LinkedIn parce que cette... Cette troisième année, moi ça fait tout juste trois ans que je suis entrepreneur, et cette troisième année, je ne compte plus le nombre de personnes, d'entrepreneurs qui m'ont contacté, soit qui prenaient pour argent comptant ce qu'on leur disait sur LinkedIn, soit qui avaient suivi des accompagnements mais absolument creux à plusieurs milliers d'euros, parce que comme tu le disais, ils ne vendent pas la solution, mais ils vendent ce que tu espères comme solution. Et moi, ça me révolte. Et je voulais, à travers cet épisode-là, rapporter un petit peu de réel, pouvoir partager peut-être des clés de lecture. Tu vois, par rapport à tout ce que tu nous as partagé, comment est-ce que je fais ? Si j'ai potentiellement cette tendance à croire assez facilement ou à faire confiance assez facilement, comment je peux me préserver ? Alors, tu as donné une première clé sans peut-être t'en rendre compte, c'est de rester au contact de la réalité, de ne pas s'entourer que d'entrepreneurs ou que de personnes, peut-être des réseaux sociaux, mais de rester ancré à la réalité. pistes, d'autres clés, tu vois, à nous partager parce que c'est beau ce qu'on nous vend et on a envie d'y croire.

  • Speaker #1

    Ouais, et puis après, pour le coup, tu vois, je pense sincèrement que parfois, certains s'auto-persuadent que c'est la réalité, tu vois. En fait, je pense que l'être humain est infiniment complexe. Et moi, c'est d'ailleurs pour ça que je suis passionnée de marketing parce que c'est très intrinsèquement lié à la psychologie. Mais en fait, je pense que même certains s'auto-persuadent de tout ça et n'ont même pas conscience, en fait, de faire partie du problème. Moi, j'ai vu des tonnes... faire des contenus sur les réseaux, à dire à quel point ils sont adorables avec tout le monde, alors qu'en off, tout le monde le sait que ce sont des personnes exécrables. Et tu vois, il y a ce côté, en fait, je me suis tellement construit un personnage que finalement, j'y reste. Et en fait, maintenant, c'est devenu ma réalité, tu vois. Moi, c'est mon père coach qui me dit que ton cerveau, c'est un enfant de 5 ans. Si tu lui dis une chose, il est naïf, il va le croire. Donc, si tu te perçois, en fait, que tu es quelqu'un de génialissime et qu'en fait... dès que tu as des problèmes, c'est la faute des autres et pas la tienne, il ne va pas se dire c'est moi qui suis névrosée, il va se dire c'est ça la réalité et donc ça demande énormément de recul là-dessus donc moi je suis assez persuadée que malheureusement aussi tu as des personnes qui sont trop névrosées pour en fait se rendre compte de leurs propres agissements et qu'elles font partie du problème et donc comment on fait quand on est un entrepreneur débutant et qu'on voit tout ça, et bien justement moi c'est ce que j'aurais tendance à vous dire, n'hésitez pas à pousser les rideaux, n'hésitez pas à tirer les rideaux Merci. voir un petit peu ce qui se casse derrière. En gros, en fait, tout simplement, quelqu'un qui vous vend son lifestyle, quelqu'un qui vous dit, si tu suis mes méthodes, tu pourras avoir tout ça. OK, prenez-le avec pragmatisme, etc. Mais par contre, en fait, déjà, premier élément, ne signez rien tout de suite. Pas de signature à chaud. Pas de décision à chaud. C'est-à-dire...

  • Speaker #0

    Vous avez entendu, les amis. Pas de signature à chaud !

  • Speaker #1

    On prend toujours un moment de réflexion. Une personne qui est droite dans ses bottes, elle ne va pas vous forcer pour signer tout de suite.

  • Speaker #0

    Ouais, carrément.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai des cycles de vente qui sont très longs à l'agence puisqu'on est sur des sujets assez costauds quand on reprend toute la com, etc. C'est normal. Donc, moi, je suis habituée. Et en fait, quelqu'un de vraiment professionnel en aura le temps. C'est-à-dire qu'il n'aura pas de mal, il vous relancera.

  • Speaker #0

    Ah, mais complètement.

  • Speaker #1

    En tant que commissaire,

  • Speaker #0

    oui, oui. Bien sûr. Ça n'aura pas de mal.

  • Speaker #1

    quelqu'un qui vous dit il faut que tu signes maintenant ou jamais le faux mot,

  • Speaker #0

    le fameux faux mot voilà exactement,

  • Speaker #1

    si c'est pour acheter une crème pour les mains ou un t-shirt qui vous plaît vous pouvez y aller parce que c'est Black Friday c'est maintenant ou jamais, ok d'accord, mais si ça engage votre entreprise et que en plus vous êtes un petit peu en mode c'est ma dernière chance surtout pas, déjà premièrement j'ai envie de vous dire, ne comptez pas sur quelqu'un pour vous sauver, autre que vous je fais pas de discours méritocratique en disant ça Mais disons que moi, personnellement, en tant que prestataire de service, j'ai toujours refusé un client qui me disait « Tu es mon dernier espoir. » Hors de question. Je ne veux pas avoir cette responsabilité sur les épaules. Peut-être que je suis lâche. Certains diront que c'est de la coardise, peut-être. Mais pour moi,

  • Speaker #0

    c'est un choix.

  • Speaker #1

    C'est, en vrai, ne comptez pas sur les autres pour vous sauver. Vous imaginez, en fait, ce que vous vous faites reposer, finalement. Si vous avez un budget, saucissonnez-le un petit peu sur un certain accompagnement, un petit peu sur un autre, peut-être. Mais pour le coup, ne fondez pas tous vos espoirs. en une seule personne, qui en plus vous avez découvert sur les réseaux, qui vous presse pour signer tout de suite. Quelqu'un est droit dans ses modes, il n'a pas besoin de jouer sur l'urgence pour vous faire signer.

  • Speaker #0

    Merci de le rappeler, c'est plus que répandu. Et tu sais, tu as parlé à un moment d'entrepreneurs débutants, ça ne touche pas que les entrepreneurs débutants. Moi, j'ai déjà eu affaire à des dirigeants qui sont tombés dans ce panneau-là et qui parfois ont peut-être mis en péril leur entreprise.

  • Speaker #1

    Moi, c'est ça que je reproche à tous ces vendeurs de formation qui vendent mal. Parce que les vendeurs de formation, il y en a des très bien.

  • Speaker #0

    Carrément, oui.

  • Speaker #1

    Il y a des infopreneurs en général. Bien sûr. J'en côtoie certains qui sont très bien. Moi, juste ce type de business ne m'attire pas du tout. Mais pour le coup, grand bien leur face. Il y a des personnes qui sont très compétentes dans ce qu'elles font et qui ne sont absolument pas. Mais malheureusement, il y a un pattern, souvent. Et en fait, le problème qu'il y a avec ces vendeurs un peu arnaqueurs, etc., c'est que généralement... eh bien, ça fonctionne sur qui ? Les débutants, les personnes en difficulté, ou qui sont en train de douter, ou qui sont à un moment charnière. Et d'ailleurs, moi, j'ai remarqué aussi qu'il y a quelque chose qui me dérange profondément aussi, c'est que tu en as certains, certains, certaines, qui ne s'intéressent qu'aux femmes en difficulté, sachant que la précarité est extrêmement féminine.

  • Speaker #0

    Alors, tu mets le doigt sur quelque chose, Juliette, mais je ne peux que te rejoindre à 200%. Il fait bien de soulever le sujet, vraiment.

  • Speaker #1

    Les observatoires des inégalités montrent qu'en fait, alors il faudrait que je retrouve les chiffres, mais que la plupart des personnes en situation précaire, en général, sont des femmes. En général, elles n'ont pas encore la charge. Et en fait, on a des personnes qui jouent là-dessus, sur la liberté financière, sur la détresse émotionnelle et financière. Et donc, en fait, comment... Parce que moi, je peux entendre les oiseaux de Nouvelle-Augure qui diront que les gens font leur choix en conscience. Certes, certes, cette personne, on ne l'a pas forcée à signer, etc. Mais quand même, il y a un, je suis désolée, il y a quand même un quelque chose de dérangeant à te dire que tu profites de la détresse émotionnelle et financière de quelqu'un. Voilà, après, chacun voit midi à sa porte. Il y en a certains qui diront, en fait, chacun fait son choix en conscience. Je ne l'ai pas forcé, certes.

  • Speaker #0

    Alors, je vais t'apporter un contre-exemple là, Juliette, et un contre-exemple très vrai à ceux qui pourraient te dire que tu es un oiseau de mauvaise augure et que les gens font leur choix en pleine conscience. Il m'est déjà arrivé. d'échanger avec des entrepreneurs, donc des femmes, à qui des coachs business ont recommandé de faire des crédits à la consommation pour payer leur accompagnement.

  • Speaker #1

    Je l'ai vu passer aussi. J'ai vu des vendeurs de formation qui faisaient des stories sur Insta ou des posts en disant si vous n'êtes pas prêts à vous payer, à prêter un crédit pour prendre ma formation, eh bien...

  • Speaker #0

    Arrêtez tout de suite.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça.

  • Speaker #0

    Donc ça... Non, ce n'est pas un choix en conscience. En tout cas, ce n'est pas ma définition du choix en conscience. Merci de soulever le sujet. On ne l'avait pas préparé celui-ci, mais je trouve que c'est vraiment très important et j'ai presque l'impression que ça pullule.

  • Speaker #1

    En fait, si tu observes, si tu prends deux pas de recul, le marché de la formation est extrêmement porteur. Donc, évidemment, plus un marché est porteur, plus il y a de gens qui arrivent dessus. On a vu pour ça beaucoup de magasins de vapoteurs qui ont poussé dans Paris quand c'était la première fois. ou le CBD un peu plus récemment. Et tu vois, c'est normal, un marché fonctionne, ça fait des émules, ça fait des petits, il y a de plus en plus de personnes. Sauf qu'évidemment, dans une grande masse, et surtout, j'en avais fait une newsletter là-dessus, c'est que le marketing étant intrinsèquement lié à la psychologie, tu peux très facilement tomber dans la manipulation. Sauf qu'en fait, comme on dit souvent, et comme on le dit dans Spider-Man, un grand pouvoir égale des grandes responsabilités. Donc en fait, mis entre deux mauvaises mains, le grand pouvoir forcément se transforme en manipulation. Mais attention, et c'est ce que j'ai apporté comme nuance aussi dans ma newsletter, c'est que il y a des personnes qui vont utiliser des termes marketing, et j'ai en parlé dans cette newsletter en disant qu'en fait, la culpabilité est marketing. C'est-à-dire qu'en fait, ce sont toutes ces personnes qui vont vous dire Merci. si tu n'as pas réussi, c'est que tu ne bosses pas assez. Si tu n'as pas réussi, c'est que tu n'as pas mis en place les bonnes méthodes. Et moi, la bonne méthode, je l'ai. Et donc, en fait, on va faire du marketing de la culpabilité, ce que j'appelle moi du marketing toxique. Et en fait, ça fonctionne. Parce qu'en fait, c'est très facile de culpabiliser les gens. L'humain réagit beaucoup plus souvent aux émotions négatives qu'aux émotions positives. Donc, évidemment, si moi, je vois que ça fonctionne, même si je ne suis pas mal intentionné, si je suis juste un peu feignant, je vais l'utiliser aussi. Donc c'est là aussi que j'attire votre attention sur, encore une fois, l'être humain est infiniment complexe. On n'a pas à la fois d'un côté les bons, les gentils et les méchants de l'autre. On a parfois juste des personnes qui sont au milieu, qui ne se rendent pas compte que leurs outils marketing qu'ils utilisent sont très culpabilisants parce qu'en fait c'est ce qui se fait sur le marché et qui du coup vont l'utiliser par flemme. Bah évidemment, si ma vidéo dans laquelle je te dis que si tu n'as pas une auditété à 25 ans, t'es qu'une merde et ça fait des millions de oui pour les raisons, et bien évidemment à côté de ça quand je vais faire une vidéo où je nuance où je parle de concepts marketing où je vais les aborder etc et que celle-là elle fait 2000 vues bah évidemment je vais plutôt me tourner vers ma vidéo qui a fait 2 millions de vues quitte à mettre un petit mouchoir sur le début de l'éthique et puis moi c'est un truc que je dis souvent c'est qu'on passe pas de 0 à 100 on fait 10, 20, 20, 30, 40 etc donc évidemment si au début je vois que bah c'est quand je culpabilise plus les gens que ça leur secoue un peu plus le cocotier que ça fonctionne mieux par rapport à quand j'ai un discours nuancé. je vais mettre un mouchoir sur mon éthique pour une première fois. Puis après, je lui remets un petit peu plus, puis encore un petit peu plus, et encore un petit peu plus, jusqu'à temps de perdre un peu toute éthique là-dedans. Et donc, évidemment, le marché de la formation étant super porteur, plus c'est porteur, plus il y a de la concurrence. Plus il y a de la concurrence, plus il faut se démarquer. Et donc, les personnes qui se démarquent, généralement, sont celles qui vont utiliser le plus, soit de gros chiffres, en disant, voilà, hier, j'ai 100 000 balles, etc. Soit en utilisant le max de culpabilisation de l'interlocuteur en face.

  • Speaker #0

    Ouais. C'est terrible et tu donnes des exemples qui peuvent paraître loquaces, mais qui sont absolument vrais. Du coup, ça fait une excellente transition avec la question d'après. Donc, on peut se rendre compte qu'on est victime de ce système. Tu nous as partagé tout à l'heure quelques clés pour s'en prémunir. Et on peut aussi se rendre compte qu'on est acteur de ce système, en pleine conscience pour le coup ou pas forcément, sans trop savoir où se situe notre propre limite de l'éthique. D'un point de vue, on va dire purement marketing. Comment est-ce que, selon toi, on peut trouver un équilibre entre storytelling, parce que ça fait partie quand même de l'attractivité, la transparence, parce que c'est aussi ça qui crée la confiance, la performance de la communication, et potentiellement avec un angle un peu spécifique sur la newsletter, parce que je sais que c'est ton credo, puisque tu es autrice d'un livre là-dessus, Le pouvoir des newsletters, et c'est un excellent moyen d'ailleurs de... créer du lien et de conserver le lien accessible, comment est-ce qu'on trouve cet équilibre entre transparence, storytelling et performance de communication ?

  • Speaker #1

    En fait, tu vois, c'est exactement ce que je décrivais dans ma newsletter, c'était qu'en fait, on peut tous en être auteur du marketing toxique parce que en fait, c'est vraiment juste une question de curseur. Et donc, parfois, on peut en être auteur sans s'en rendre compte. Moi, j'en ai même moi-même été autrice, c'est-à-dire que moi, je m'en souviens, j'avais créé il y a quelques années un e-book qui était 50 idées de postes pour transformer tes lecteurs en clients. Sauf qu'en fait, ça, c'est pas bon, puisque je ne peux pas te promettre de transformer des lecteurs en clients. Puisqu'en fait, moi, à la limite, je peux te promettre de transformer des lecteurs en prospects. Mais qui est-ce qui signe les prospects derrière ? C'est pas moi, c'est toi. Donc, je peux te donner toutes les meilleures idées du monde. Si tu es nul en closing, tu ne pourras pas signer le client. Donc, tu vois, moi-même, j'en ai été autour. Donc, c'est pour ça que j'en parle. Et ça partait pas d'une mauvaise intention. Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui.

  • Speaker #1

    C'était même pas un manque d'honnêteté intellectuelle. C'était même pas une omission volontaire. C'est juste qu'en fait, c'était... une recherche de sensationnalisme et de vente à outrance. Et donc, en fait, moi, ce que je dis souvent, c'est que, déjà, toujours avoir un pas de recul sur ce qu'on veut créer soi-même et pouvoir, en fait, le relire à tête froide. Ne pas hésiter aussi à pointer ses propres erreurs, à regarder dans le rétro de temps en temps pour se dire, OK, ça, c'était pas OK ce que j'ai fait, comme moi, je viens de le faire avec mon e-book. Ensuite, il y a le côté attention pour éviter d'être auteur de marketing toxique. Ne jouez pas sur la peur profonde des gens pour vendre. C'est-à-dire qu'en fait, on a... La peur de ne pas réussir, on y est tous sujet. Donc, il vaut mieux parler en son nom en disant « Pour moi, la plupart des entrepreneurs ont peur d'échouer parce que… » plutôt que de dire « Toi, si tu as peur d'échouer, toi, en face de moi, sur ton téléphone, c'est à cause de ça. » Évitons de pointer du doigt. Première chose, ne faites jamais culpabiliser des gens qui n'achètent pas, que ce soit en in ou en off, c'est-à-dire que ce soit sur un poste public en disant « Les gens qui n'achètent pas mon offre n'ont rien compris » ou « ont raté un train » . Ou même quand vous discutez avec le prospect en disant « Tu ne sais pas ce que tu rates » . un peu de classe s'il vous plaît on dit merci et on va ailleurs ce n'est pas grave sachez que si vous avez un taux de closing en B2B à 25% c'est déjà top 25% ça fait qu'une personne sur Donc finalement, ce n'est pas beaucoup. Ensuite, on va éviter d'utiliser le marketing trop négatif, mais on va le faire plutôt avec nuance. On peut poser un diagnostic, mais pas un verdict. On va peut-être éviter de dire, par exemple, si tu ne fais pas ça, c'est à cause de ça. Donc, de présupposer aussi sur la situation des gens, tout simplement. De dire, par exemple, c'est parce que tu es trop fainéant, parce que tu ne bosses pas assez, etc. On ne sait pas ce qui se passe derrière. Est-ce qu'on envoie des posts comme ça ? C'est terrible. Et on va essayer aussi de tempérer son discours. On ne va pas dire, ceux qui font ça sont nuls. On va dire, je déconseille vivement de faire ça. C'est moins simple quand je le dis comme ça. Mais après, encore une fois, ce sont vos responsabilités. Sachez que le marketing toxique, et je ne vais pas vous le cacher, ce sera toujours un raccourci. Mais pour combien de temps ?

  • Speaker #0

    Ah bah oui.

  • Speaker #1

    Pour combien de temps ? En fait, ça dépend si vous voulez être une étoile filante ou si vous voulez créer un business pérenne.

  • Speaker #0

    Voilà, tu m'amènes à... Vas-y, je te laisse terminer.

  • Speaker #1

    Ne faites jamais de promesses que vous ne pouvez pas garantir. Jamais. C'est-à-dire qu'en fait, pas si longtemps que ça, j'avais été approchée par un prospecteur qui m'avait dit, oui, grâce à mes méthodes, on t'apporte plus de 30% de clients en 10 jours. Et je lui ai dit, ok, prospect ou client ? Il me dit client. Et si je suis nulle en closing, comment on fait ? Et il m'a dit, ah, voilà, prendre la conversation. C'est ça aussi, c'est que si vous ne pouvez pas le promettre, ne le faites pas. Moi, c'est un truc que je dis souvent dans la communication, je fais des promesses de moyens, jamais de résultats. Je ne peux pas vous promettre que votre vidéo va faire 100 000 vues. Parce que je n'ai pas de boule de cristal, à moins que je sache quel budget je vais mettre parce que je vais y aller en ads. Donc là, effectivement, je peux un peu plus y aller. Mais pour le coup, si je fais de l'organique pur, je ne peux pas te promettre que le post qu'on va écrire pour toi va faire 100 000 vues. Je peux faire en sorte, je peux tout faire pour que ça puisse les atteindre, mais je ne peux pas te le promettre.

  • Speaker #0

    Oui, et en même temps, j'ai envie de dire que c'est presque du bon sens parce qu'il y a trop d'éléments de contexte qui rentrent en compte pour faire porter la responsabilité à une seule structure. On parlait des entrepreneurs qu'on voit beaucoup et c'est aussi parce qu'on voit beaucoup et ils génèrent beaucoup de likes et ils fédèrent beaucoup autour de leur méthode pas toujours très éthique qu'ils attirent toujours plus. Et dans un de tes posts, notamment, tu parlais des entrepreneurs invisibles. et notamment les boulangers, les coiffeurs, les artisans et beaucoup d'autres. J'ai beaucoup apprécié vraiment ce poste parce que tu mets en lumière la réalité de l'entrepreneuriat dans sa globalité parce qu'il y a ce qu'on décrit depuis tout à l'heure sur les réseaux sociaux, mais l'entrepreneuriat est bien plus large que ça. Comment est-ce qu'on peut les rendre un peu plus visibles ? Comment est-ce qu'ils peuvent trouver leur place au milieu de tout ça ? Comment est-ce qu'on peut ramener de la réalité au milieu de tout ça ? C'est une bonne question parce qu'en fait, tout est affaire aussi de volonté. C'est-à-dire que nous, les entrepreneurs dans le B2B, on est beaucoup plus visibles parce qu'en fait, il faut qu'on soit se connaître auprès des autres entreprises. Et je pense qu'il y a un côté culturel aussi. Un boulanger, un plombier, etc. vont plutôt avoir une zone de chalandise et faire des couches à oreilles et jouer comme ça là-dessus. ou faire en sorte d'avoir la meilleure échoppe avec une rue dans laquelle il y a un passage, etc. Mais effectivement, quand vous regardez la plupart des entreprises, même en B2C, donc B2C, ceux qui vendent aux consommateurs, moi déjà, j'ai le plus profond respect pour ces entrepreneurs. Encore plus que n'importe quel start-up ou monteur de licornes, etc. Franchement, moi, et ce n'est pas de la démagogie quand je dis ça, parce que maintenant, en ce moment, plus je dénonce des choses, plus on me traite de démago. Mais bon, sérieusement. Ah, complètement. Oui, bien sûr. On dit que c'est démago, parce que bref. Mais bon, écoute, ce n'est pas grave. Non, mais de toute façon, et puis je comprends pourquoi à la limite. Mais bon, bref, dans tous les cas, moi, ce qui n'est pas vrai ne m'atteint pas. Dans tous les cas, voilà. Mais ce n'est pas de la démago. Moi, j'admire énormément et à chaque fois que je croise un entrepreneur dans le B2C, je lui dis, tu sais, tu fais partie des entrepreneurs que j'admire le plus parce que vendre aux consommateurs, c'est le plus dur. Parce qu'ils ont dégagé une marge phénoménale pour vendre de manière énorme pour pouvoir se délégit de comptabilité, tu vois, C'est tout cela qui font partie généralement du gros tissu des 50 %, plus les finances aussi qui galèrent, etc. Et c'est là où, en fait, tu vois, moi, pour le coup, je ne suis pas dans les 50 % d'entrepreneurs qui se payent moins que le SMIC et je mesure ma chance là-dessus. Et en fait, tu vois, moi, j'ai failli me lancer dans le B2C. Finalement, je suis dans le B2B et je remercie vraiment chaque jour l'univers qui m'a permis de faire ça parce que vraiment, pour le coup, c'est une galère sans nom. Il faut vraiment avoir beaucoup de courage. Il n'y a pas longtemps, il y a Juliette Lévy qui en parlait dans le podcast de Pauline Légnaud. Donc, Juliette Lévy, celle qui a fondé le MyCrim. Et elle disait, j'ai mis 10 ans à être rentable. T'imagines ? La force ! Et après, je ne connais pas exactement l'histoire de Juliette, mais il y a ceux qui ont la chance d'avoir aussi peut-être des invests, ou peut-être des proches, etc. Mais tant mieux pour eux. Et il n'y a pas de honte à ça. Il n'y a pas de honte. Il n'y a pas à avoir honte d'être née là où on est née, ou d'avoir les chances qu'on a eues, en fait, parce qu'on ne les décide pas, tu vois. Mais pour le coup... Moi, j'admire énormément ces entrepreneurs de B2C, même s'ils ont des invests, etc. Parce que disons être rentable, waouh, en fait. Moi, j'ai été rentable de nir. C'est ça. Ma micro-entreprise et mon agence ont été rentables dès le jour 1. Et pourtant, j'ai encore de temps en temps des mental breakdown. Et du coup, j'imagine pour quelqu'un qui est en plus derrière, parce que l'argent, c'est quand même une sacrée charge derrière. Moi, je trouve, j'ai énormément d'admiration pour eux. Pour en revenir à ta question, comment les rendre plus visibles ? C'est toujours sur base de volontariat. Mais moi, je trouve que c'est de mieux en mieux aujourd'hui parce qu'il y en a de plus en plus qui nous montrent comment ils se rendent visibles. Je pense notamment à quelqu'un qui a lancé son café qui s'appelle Noah, il me semble, à Paris et qui a documenté tout sur TikTok et qui montre comment elle a monté son café, etc. C'est super. Elle a refait un coffee shop, etc. Et elle est ultra suivie sur les réseaux. Je crois que sur TikTok, elle est maintenant à plus de 30, 50 000 abonnés, quelque chose. Ou autour des 50 000, quelque chose comme ça. Et en fait, son coffee shop... explose grâce au fait qu'elle le montre, tu vois. Donc, en fait, moi, j'aurais tendance à dire à ces entrepreneurs, mais le problème, c'est qu'ils travaillent énormément et donc ils n'ont pas forcément le temps, c'est montrez-vous. Si vous avez cette appétence-là, montrez-vous, regardez Cédric Grolet, etc. S'ils fonctionnent autant, aussi parce qu'ils font des millions de vues sur TikTok. En fait, la communication, ce n'est pas juste pour faire joli. Il y a des vraies conséquences business derrière et en fait, c'est très bien d'avoir le savoir-faire, mais si vous n'allez pas le faire savoir derrière, finalement, ça va être un petit peu compliqué pour faire émerger votre business. Aujourd'hui encore, rappelons-le, on est dans un monde extrêmement concurrentiel. Aujourd'hui, il va y avoir une bulle qui va éclater, très honnêtement, parce que le nombre d'entrepreneurs ne fait qu'augmenter depuis quelques années, depuis 3-4 ans. Je pense qu'on ne va pas rester, très honnêtement, et c'est normal. Et je ne les juge pas, parce qu'en fait, je pense qu'il y a autant de courage à l'heure qu'à en monter une. Et elles ne sont pas opposables. Clairement pas, tu vois. Mais pour le coup... Il y a de plus en plus de concurrence. Et donc aujourd'hui, et je ne dis pas ça pour prêcher pour ma paroisse, mais la communication n'est plus une option. Parce que comment tu fais pour... Si tout le monde parle autour de toi et que tu es le seul à ne pas parler, au fur et à mesure, tu vas être effacé.

  • Speaker #1

    Je ne suis pas communicante de métier, mais je ne peux que valider à 200% ce que tu dis. Le faire savoir, il est aussi important que le savoir-faire. Et en tout cas, moi, à ma petite mesure, je vois vraiment à quel point le fait de communiquer transforme forme. et accélère, c'est évident. Espérons, appelons-les peut-être à communiquer avec les moyens, en tout cas au départ, dont ils disposent. C'est vrai que tu parles de TikTok, c'est aussi un très bon moyen. Alors, petit aparté un peu perso, là, j'ai mes enfants qui m'avaient partagé la dernière fois quelqu'un, enfin c'est un forain qui pose sur les marchés, qui fait des sandwiches, etc. Et qui apparemment, il suivit par plus de 300 000 personnes sur Instagram. Et en fait, il a juste sa petite... son petit food truck dans un marché et il cartonne a priori sur Instagram. Donc oui, il y a des leviers pour faire connaître effectivement ces professionnels-là. Une fois qu'on a dit tout ça, Juliette, comment est-ce qu'on pourrait démystifier l'entrepreneuriat ? Il n'est pas... forcément que négatif et que habité par des personnes effectivement qui vendent des formations parfois creuses. Il est habité aussi par des artisans, des professionnels qui sont sur le terrain, qui bataillent et qu'on ne voit pas. Et finalement, c'est un peu tout ça, l'entrepreneuriat.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est en fait apprendre à sortir un peu de son microcosme. Et en plus, là, on a parlé beaucoup du négatif, mais il y a tellement de positifs dans l'entrepreneuriat. L'entrepreneuriat, moi, je suis passionnée. C'est ma vie. Je suis extrêmement heureuse d'avoir cette fibre qui me fait vibrer tous les jours. Et il y a plein de belles choses. Il y a plein de gens formidables dans l'entrepreneuriat. Moi, j'ai rencontré des gens super, qui te tendent la main, qui te donnent gratuitement sans attendre un retour, qui sont devenus des amis, des gens qui s'entraident. Il y a vraiment... Et il y a des gens qui se démènent pour leurs clients, etc. Il y a plein. Il y a toutes les couleurs de l'entrepreneuriat. Mais effectivement, en fait, ça va être aussi... de sortir de son microcosme, sortir de LinkedIn, sortir d'Instagram. Et vous voyez qu'en fait, le boulanger en face, le restaurateur, le plombier qui vient réparer chez vous, le garagier chez qui vous allez poser votre voiture, c'est aussi un entrepreneur. Et du coup, c'est aussi en parler, montrer qu'en fait, les artisans sont aussi des entrepreneurs parce qu'en fait, j'en parlais avec une cliente là-dessus, c'est que le tissu entrepreneurial français, encore une fois, est composé à 95% de TPE et PME. Et pourtant, on ne parle que des start-upers et des grands groupes. Et maintenant, des marketeurs. Et maintenant, des rois du personal branding et blablabla. Mais pour le coup, en fait, c'est ça qui est super important. C'est en fait de parler aussi de tout ça et de parler aussi à ces entrepreneurs-là, d'en parler avec eux. Moi, je sais que j'en parle parce qu'au détour de soirée, je rencontre des amis d'amis, un dont le père est restaurateur et qui est devenu restaurateur lui aussi. Et on parle business. Et en fait, on découvre qu'on a plein de choses en commun. C'est juste que l'art est le même. mais les méthodes sont différentes. Et donc, en parler un peu plus aussi, sortir un petit peu de tout ça. Et ouais, je ne sais pas exactement, je n'ai pas forcément la bonne solution là-dessus, mais en fait, d'arrêter d'avoir des œillères et de penser que l'entrepreneuriat n'est que celui des réseaux sociaux, en fait, finalement. Non, il n'est pas pour nous. Et aussi, ce n'est pas parce qu'un entrepreneur, il fait 100 000 ou moins de 100 000 ou 50 000 euros de chiffre d'affaires que ce n'est pas un entrepreneur. Et ça aussi. sortons un petit peu de cette course au toujours plus. Moi, je suis dedans en tant que personne parce que je trouve beaucoup d'ambition. Et en fait, moi, je vois que j'ai des confrères, des consœurs qui disent « Bon, ben moi, une fois que j'aurai atteint 10 salariés, j'arrête, j'embauche pas plus, etc. » Moi, je suis en mode « to the moon » , quoi. Mais pour le coup, c'est mon choix qui m'est propre parce que j'ai toujours vu la manière comme ça et qu'en fait, je vois pas, pour moi, mon intérêt là-dessus de stopper. Mais pour le coup, respecter aussi toutes les couleurs de l'entrepreneuriat. Tout le monde n'a pas envie de passer en SARL ou en SAS s'ils sont en micro-entreprise. Il y a des gens qui n'ont pas envie de prendre plus de clients. Il y a des gens qui ont envie juste de remplir leurs cinq jours par semaine, pouvoir bien payer leur loyer et avoir leur samedi, leur dimanche, leurs vacances. Voilà. Et juste ça, c'est aussi accepter que notre vérité n'est pas celle des autres en face et que c'est parfaitement OK. Que, en fait, ce n'est pas parce que nous, on ne comprend pas. que ça ne doit pas être acceptable ou que c'est moins bien ou moins intelligent ou moins business, etc. Voilà, moi, j'ai parmi mes clients des gens qui font plus, qui font moins dessus d'affaires que nous. Et voilà, en fait, chacun aussi. L'entrepreneuriat, c'est suffisamment difficile pour en plus le faire en fonction du regard des autres, en fonction de ses envies profondes. Que vos envies profondes soient en fait juste d'avoir un meilleur équilibre vie pro, vie perso ou que ce soit d'avoir des milliards sur votre compte, tant que ça ne fait de mal à personne. Allons-y.

  • Speaker #1

    Merci pour tes mots très justes, Juliette, et pour démystifier un petit peu tout ce qu'on peut imaginer sur l'entrepreneuriat. Ça fait terriblement écho à un échange que j'ai eu avec une entrepreneur hier, qui a un parcours aussi exceptionnel, qui fait tourner sa boîte depuis un petit peu plus de deux ans maintenant. Et on échange hier, et puis à un moment, je dis que j'ai quatre enfants. Et là, elle me dit, mais je viens de prendre une claque. Et je lui dis, mais pourquoi ? Et elle me dit, parce que je me rends compte. que moi, je n'ai pas d'enfant et que je n'ai pas fait tout ce que tu as fait. Et encore une fois, c'est ce que tu viens de dire, c'est qu'en fait, il ne faut pas se comparer, il ne faut pas forcément voir ce que l'autre fait. Est-ce qu'il fait plus ? Est-ce qu'il fait moins ? Je lui ai dit, tu sais, tu peux toujours choisir de voir ceux qui ont fait plus, mais par rapport à quoi ? Par rapport à quel contexte ? Est-ce que tu as envie, ne serait-ce que de faire plus ? Et puis, regarde aussi le chemin que tu as parcouru, regarde ce que tu as fait, peut-être par rapport à d'autres personnes qui sont aussi à un stade moins avancé. Et encore une fois, je lui ai dit, moi, de mon côté, tu vois, toi, tu dis ça, mais moi, je me compare parfois aussi à d'autres personnes qui ont un chemin beaucoup plus lointain que le mien. Et je me dis, mais je sais que je ne pourrais pas aller en tout cas aussi vite ou avoir franchi les mêmes paliers parce que j'ai quatre enfants, j'ai moins de temps et puis que ce n'est pas non plus dans mes objectifs. Et ça, je te remercie de le rappeler parce qu'encore une fois, on est happé par ce qu'on lit, par ce qu'on entend et on a tendance à se perdre. Et là, pour le coup, qu'on soit entrepreneur. qu'on soit dirigeant et même dirigeant de TME. Moi, j'en vois. Et qui se laisse parfois un peu emporté par tout ça.

  • Speaker #0

    C'est normal, c'est hyper humain de se comparer. Je mentirais si je disais que moi non plus, je ne me compare pas. Pour le coup, c'est ultra humain. Mais effectivement, c'est aussi se dire, OK, est-ce que... Moi, c'est un truc que je donne souvent quand je suis en coaching. C'est en fait, qu'est-ce que tu es prêt à faire et qu'est-ce que tu n'es pas prêt à faire ? Et en fait, ça, c'est des choses qui sont propres à chacun. C'est des choses qui n'ont même pas vocation à être publiques. Et tu vois, moi, c'est un truc que j'ai souvent dit à mes équipes. C'est que moi, j'ai de très grosses ambitions. Mais par contre, il y a un sacrifice que je ne suis pas prête à faire. Et encore, on va sûrement me traiter de démago encore une fois. Et c'est le sacrifice humain. Et en fait, je ne serais pas prête à rouler sur les gens, à mal les payer, à les faire bosser en dehors de leurs heures, etc. Pour atteindre cet objectif qui est le mien. Et en fait, il y en a qui sont prêts à le faire et qui vont pressuriser leurs équipes. Et encore une fois, pas forcément en pensant à mal. Ils ne sont pas en train de fomenter un plan de grands méchants. sur un grand bureau en chrome avec un chat blanc sur les genoux en train de dire « Ah ah ah, je vais exploiter tout le monde » . Non, ça ne fonctionne pas comme ça. Ce sont des choses qui sont insidieuses. C'est en fait se dire « Bah voilà, moi j'ai des objectifs, il faut qu'on y arrive et donc en fait, il faut que tout le monde vienne avec moi » . Et ce n'est pas grave en fait si vous finissez à 23 ans parce qu'on va y arriver ensemble les gars. Moi, personnellement, je ne suis pas prête à ça. Et du coup, j'ai dit aux équipes « Si du coup, avec cette philosophie-là que j'ai, ça doit me prendre 15 ans pour y arriver, ça me prendra 15 ans pour y arriver » . C'est un truc que je dis souvent, c'est que choisir, c'est renoncer. Si vous choisissez quelque chose, vous pouvez renoncer à d'autres. Donc moi, je peux renoncer à une certaine croissance exponentielle, quoique l'agence fait quand même une très, très belle croissance, parce qu'on a fait plus de 35% de croissance cette année. Merci beaucoup. On n'a clairement pas à rougir, tu vois, mais il y en a qui font beaucoup plus que nous. Et je ne dis pas qu'ils ont des mauvaises méthodes, pas du tout. Ça ne veut pas dire que s'ils font plus que nous, c'est qu'ils ont des mauvaises méthodes, pas du tout. Je pense que c'est parce qu'ils sont meilleurs que moi. Mais pour le coup, en fait, c'est juste que moi, je sais qu'il y a... Il y a un monde où, en fait, j'arriverais pas à me dire, à faire du quoi qu'il en coûte. Il y en a certains qui arriveraient, moi, je pourrais pas. Et en fait, ça veut pas dire que les gens qui ont fait beaucoup plus de croissance que moi font du quoi qu'il en coûte, c'est pas du tout ce que je dis. Non, juste simplement, c'est des choses que j'ai conscientisées de, ok, qu'est-ce que je suis prête à faire et à ne pas faire, etc. Comme dans ma communication, je sais que je pourrais faire beaucoup plus de vues si je parlais d'argent et que je donnais des chiffres, de chiffres d'affaires et blablabla. Je n'ai jamais voulu le faire, je ne le ferai pas. Et donc, en fait, je suis prête à m'asseoir sur des vues, des buzz potentiels, des machins, des trucs pour tenir cette ligne de conduite.

  • Speaker #1

    Eh bien, écoute, si on dit de toi que tu es démagogue, moi, je salue ta démagogie. Voilà, je la salue et je l'approuve. On va terminer l'épisode sur ces quelques mois. Est-ce que tu veux peut-être nous partager une actualité, une petite info du côté de l'agence Cadeau ? Je crois que tu recrutes, que vous agrandissez votre offre. Est-ce que tu veux en profiter ?

  • Speaker #0

    Avec plaisir. Merci beaucoup pour ça. et bien écoute alors deux choses premièrement n'hésitez pas à vous procurer mon livre parce que je vous connais mon livre on va arriver en 2026 et je vais avoir la résolution de janvier je lance ma newsletter achetez mon livre pour ça c'est une méthode on mettra le lien en description merci beaucoup c'est une méthode en fait qui n'est pas faite pour être datée dans le temps c'est à dire que le livre aura un an au mois de février mais pour autant la méthode fonctionne toujours c'est une méthode ancrée dans la réalité de la stratégie de communication aujourd'hui adaptée aux newsletters. Donc, si votre bonne résolution de 2026, c'est de lancer votre newsletter, n'hésitez pas à vous procurer mon livre, donc « Le pouvoir des newsletters » aux éditions Viber du groupe Albin Michel. Et si vous êtes un growth marketer qui a 3 à 5 ans d'expérience et qui recherche un CDD ou un CDI pour m'aider à structurer ce pôle acquisition qui prend de plus en plus de place dans l'agence, n'hésitez pas à aller sur le compte. LinkedIn de l'agence Cadeau sur lequel vous trouverez l'offre d'emploi à laquelle répondre parce qu'on est en recherche de quelqu'un de super. On n'a pas besoin tout de suite, mais j'essaye de faire de bons recrutements. Donc, en fait, de ne pas faire de recrutements dans la précipitation. Et donc, en recherche, voilà. En recherche pour début 2026, janvier, février, en fonction des disponibilités de chacun, voire même mars s'il faut, quelqu'un qui pourra m'aider et nous aider à structurer ce pôle. qui prend de plus en plus de place dans l'agence. Donc, si vous êtes un growth marketer, que vous êtes un aficionado des campagnes de publicité sur les réseaux, SEO, SEA et Ads, eh bien, vous êtes le bienvenu de l'agence.

  • Speaker #1

    Eh bien, voilà, l'annonce est passée. J'espère que vous trouverez la perle pour rejoindre la team Cadeau. Un énorme merci, Juliette, d'être venue partager avec nous la réalité des entrepreneurs, en tout cas, ta vision de la réalité des entrepreneurs. J'ai été ravie de t'accueillir.

  • Speaker #0

    Merci à toi, Sabrina, pour l'invitation.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Cet épisode touche à sa fin. S'il vous a plu, je vous invite à le commenter, à le noter et à le partager à d'autres entrepreneurs qui pourraient en avoir besoin. C'est le meilleur moyen de faire vivre ses chroniques. Excellente journée, excellente semaine et à très bientôt.

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