Speaker #0Il paraît qu'on entreprend pour être libre. Charmante illusion, vous ne trouvez pas ? Je suis Sabrina Toibet, consultante en stratégie d'entreprise. Si vous cherchez des conseils, du partage d'expériences et des réponses qui résonnent pour développer votre activité, considérez cet humble chronique comme une invitation personnelle et un nouveau repère. Dans Chronique Business, seule ou avec mes invités, je vous partage ce qui se cache vraiment dans les coulisses de l'entrepreneuriat. Les décisions, les doutes et les déclics. Votre dévouée chroniqueuse business. Comment est-ce qu'on fait cohabiter ambition et sérénité ? Comment est-ce qu'on fait de sa singularité un levier d'opportunité ? Bienvenue dans ce nouvel épisode de Chronique Business. Je suis ravie de vous retrouver pour parler stratégie business. On entend ce mot à tout va... sans vraiment savoir ce qu'il y a derrière ni ce qu'il implique. Et je vois encore beaucoup d'entrepreneurs épuisés, surmenés, sous-payés par une activité qu'ils ont finalement eux-mêmes créée. C'est aussi quelque chose que j'ai personnellement vécu peut-être à mes débuts. Voilà, c'est un sujet que je voulais aborder dans cet épisode. Et peut-être vous partager quelque chose que j'aurais aimé entendre quand je me suis lancée. C'est qu'une stratégie, elle ne sert à rien si elle ne respecte pas vos contraintes, vos ambitions et votre réalité. Et j'aimerais à nouveau aborder cet épisode avec plusieurs points. Le premier, qui est celui de définir une stratégie avec laquelle on est aligné. Alors oui, je sais, vous allez me dire, aligné, ce mot est hyper galvaudé, mais pour autant, c'est celui qui convient ici. On entend beaucoup stratégie et on confond beaucoup stratégie et plan d'action, alors que non, en fait, une stratégie, c'est vraiment la vision que vous vous fixez, le cap. que vous vous donnez, ce n'est pas du tout un schéma d'action. En revanche, c'est la façon dont vous allez élaborer et coordonner votre plan d'action. Il y a donc une nuance. Et ce cap que vous allez fixer pour votre entreprise, il doit être bien évidemment réaliste et en cohérence avec le temps dont vous disposez, l'énergie que vous avez, les moyens dont vous disposez aussi, votre rythme de vie, etc. Et si vous vous fixez une vision qui est absolument irréaliste par rapport à votre disponibilité, par exemple, votre stratégie ne fonctionnera pas dans le temps. Et je crois qu'il est important aussi de retenir un point, c'est qu'une activité qui ne vous respecte pas et finalement qui n'est pas au service de ce que vous voulez être ou de ce que vous voulez pour votre vie, à titre personnel, à titre professionnel, c'est une stratégie qui finira toujours par vous saboter à un moment ou à un autre. Quand on travaille autour de sa vision, de son cap, il y a une erreur qui revient très souvent, qui est celle de vouloir se comparer ou d'appliquer une stratégie qui fonctionne très bien chez les autres. Alors oui, il y a des stratégies, peut-être dites standards, qui peuvent éventuellement fonctionner et qui doivent quand même être adaptées à votre contexte, mais ce qu'il faut surtout garder en tête, c'est que vous n'aurez jamais, et je dis bien jamais en majuscule, le même contexte professionnel, personnel que d'autres, que vous n'aurez jamais le même parcours professionnel, personnel, que vous ne disposerez pas des mêmes moyens que d'autres, et peut-être même que vous n'avez pas les mêmes envies ou les mêmes ambitions que d'autres. Donc vouloir dupliquer à tout prix ce qui fonctionne parfaitement chez les autres en pensant que ça va marcher chez soi, c'est vraiment une erreur très fréquente et c'est une erreur qu'il faut absolument éviter. D'ailleurs, sur le sujet de la comparaison, alors je vais prendre pour les marques les plus importantes, mais c'est pas pour rien que les très grandes marques... font reposer leur stratégie sur leur créateur. Et je pense effectivement à Apple, à Chanel ou à Patagonia, dont la mission respecte totalement les valeurs de son créateur. Et je crois que c'est important de le rappeler. Oui, il y a des stratégies sur papier qui fonctionnent très bien, mais quelle que soit la stratégie que vous allez choisir, il faut impérativement qu'elle soit adaptée à ce que vous, vous voulez, à ce que vous avez envie de construire. Et si je devais rajouter un dernier point, c'est que, aussi bateau que ça puisse paraître, vous êtes le cœur et le moteur de votre stratégie d'entreprise. Et finalement, tout ce que vous devez construire doit en tenir compte. Le deuxième point, c'est effectivement poser les bonnes fondations. Sans ça, on se retrouve à construire une activité en oubliant pourquoi est-ce qu'on l'a lancée. Au départ, très souvent, on lance son activité en étant très compétent dans un domaine ou alors en choisissant un domaine d'activité parce qu'on a repéré un problème non résolu ou une opportunité, un nouveau marché éventuellement à saisir. Puis petit à petit, on va commencer à construire des choses parce qu'on a vu qu'elles fonctionnaient ailleurs. On va construire des systèmes d'offres, on va changer notre méthode, on va changer notre approche parce qu'on voit que ça fonctionne aussi chez les autres. Et au final... Vous vous créez un rythme qui n'est pas le vôtre juste parce que vous avez vu que ça fonctionnait ailleurs. Vous allez perpétuer dans cette voie-là même si ça vous épuise. Et la réalité, c'est qu'en fait, aucune stratégie n'est viable si elle est construite sur une version tronquée de vous-même ou tronquée de votre vision et de la mission que vous vous êtes fixée. aussi puissante et pertinente soit-elle. Alors oui, ça pourra tenir, ça pourra tenir 6 mois, ça pourra tenir 1 an, et puis viendra forcément un moment de l'implosion. Donc avant de parler business model, offre, positionnement, il y a ce passage quelque part obligé, qui est de se demander viscéralement qu'est-ce qu'on a envie de construire, où est-ce qu'on a envie d'emmener son entreprise, ses équipes, et de faire le tri entre ce qu'on veut, ce qu'on fait par mimétisme, et ce qu'on n'accepte plus. Ce tri, je suis navrée de le dire, mais personne ne peut le faire à votre place. vous seul pouvez le faire, parce qu'il va conditionner toute la suite. Le choix de vos offres, votre façon de vendre, le rythme auquel vous voudrez travailler, vos canaux de communication, vos clients idéaux, etc. Et il vous permettra de faire des choix sans avoir à vous justifier, parce que vous saurez pourquoi vous le faites. Et je crois que dans cette période où on est à nouveau sans cesse comparé, challengé encore plus sur les réseaux sociaux, ce tri que vous allez faire... Il est d'autant plus important parce qu'il sera votre boussole et il vous permettra de ne pas vous perdre, de ne pas vous laisser emporter au milieu du bruit ambiant, des nouveaux hacks qui sortent tous les jours, des nouvelles méthodologies qui sortent tous les jours. Il vous permettra vraiment de garder la visu sur votre cap. Un autre point en lien avec les stratégies business qu'on peut créer, c'est de construire un modèle qui va venir soutenir votre vie et pas l'inverse. à un modèle économique Quand vous allez le penser, il faut qu'il puisse porter votre mode de vie et pas le sacrifier. Sinon, là encore, vous savez que ça ne tiendra pas dans la durée. C'est une erreur fréquente que moi je constate chez les entrepreneurs qui me contactent ou que j'ai même accompagnés. C'est qu'ils adaptent leur rythme de vie à leur activité et pas à l'inverse. Et ils se retrouvent sans cesse... à courir, à courir toujours plus pour atteindre des objectifs qui ne sont pas cohérents avec leur capacité de produire, de délivrer. Et ils se retrouvent dans un engrenage duquel il est parfois difficile de sortir. Concernant la construction du modèle, pour moi, il est important de vous demander d'abord combien d'heures ou de jours vous voulez vraiment travailler chaque semaine. Quelle est votre capacité de fonctionnement, de production, de travail aujourd'hui ? Il y a des entreprises qui sont ouvertes 6 jours sur 7, il y a des entreprises qui sont ouvertes 4 jours sur 7. Donc ça, dans la construction de votre modèle, pour que vous puissiez tenir dans le temps, demandez-vous quel est le rythme sur lequel vous souhaitez travailler ou sur lequel vous souhaitez développer votre entreprise. Si vous rêvez d'un rythme à 25 heures par semaine, mais que votre business model, il en requiert 50, à un moment, ça va crasher, tant physiquement que mentalement. Demandez-vous aussi le temps que vous êtes. prêt à accorder pour la construction de votre business, pour prospecter, pour communiquer régulièrement. Là encore, il faut être réaliste. C'est une notion qui n'est absolument pas maîtrisée et même appréhendée. C'est-à-dire qu'on se dit, moi, je veux bosser 4 jours par semaine, et le reste du temps, c'est des jours absolument off, sauf que sur ces 4 jours par semaine qu'on choisit d'accorder à son entreprise, les 4 jours ne sont pas... pleinement facturable. Ce n'est pas quatre jours pleins que vous allez pouvoir facturer à des clients. Parce que sur ces quatre jours pleins, il va falloir défalquer du temps pour gérer votre administratif, peut-être pour faire de la création de contenu si vous en faites, pour prospecter, être dans de la démarche commerciale, etc. Et ça, c'est du temps qui n'est pas appréhendé et c'est ce qui fait souvent que vous travaillez bien plus que ce que vous auriez pensé. Donc là aussi, réfléchissez bien et posez bien le temps qui vous est nécessaire pour construire et pour développer votre activité. Et enfin, j'ai envie de dire, c'est le plus évident aussi, c'est demandez-vous quelle est la rémunération dont vous allez avoir besoin chaque mois. Votre business modèle, quand vous le travaillez, il doit impérativement venir soutenir votre mode de vie et absolument pas l'inverse. Et dernier point, qui est pour moi aussi tout autant important dans le travail autour d'une stratégie, c'est faire de sa singularité un vrai levier d'opportunité. C'est très stratégique comme approche, mais c'est vraiment ce qui vous permet de vous distinguer sur votre marché plutôt que d'essayer d'être comme tout le monde ou de se plaindre que tout est déjà fait, que tout est déjà dit, que qu'est-ce qu'on peut apporter de nouveau, etc. C'est identifier clairement ce qui va faire votre différence, c'est ce qui va vous rendre unique. et c'est presque ce qui doit devenir votre signature. Et non, on n'a pas toujours besoin de se nicher pour se différencier, je le précise, parce que là aussi, on entend beaucoup de choses par rapport au fait de se nicher ou pas. Alors, on peut aller sur un segment de cible très précis, ça peut être très pertinent dans certains cas de figure, mais c'est pas obligatoire. Et c'est pas obligatoire forcément de se nicher, de n'aborder qu'un seul problème auprès d'une seule cible. On peut tout à fait avoir un fil rouge, un fil conducteur, et approcher plusieurs cibles, mais autour d'une même problématique, d'un même besoin à satisfaire. Donc là, ça va vous demander un travail d'introspection pour aller chercher ce qui, effectivement, vous différencie, et c'est ce qui fait votre singularité. Et là, je vous invite à vous poser quelques questions, peut-être à l'issue de l'épisode, d'ailleurs. En quoi votre approche... proche, elle est différente. En quoi votre expérience, votre histoire personnelle, peuvent enrichir votre offre et attirer, matcher encore plus avec votre public cible. C'est aussi savoir miser sur ces paradoxes. Je sais que ça va faire sens pour probablement beaucoup d'entre vous. C'est que quand on a un parcours atypique, on pense que c'est une honte, que c'est quelque chose qu'il ne faut pas valoriser, et moi je pense tout le contraire. Je pense au contraire qu'un parcours atypique, hybride, ou même qui peut semblez incohérents. C'est ce qui peut devenir votre force. Donc allez aussi creuser de ce côté-là et d'essayer de faire un pont avec la mission de votre entreprise, avec votre offre, pour pouvoir vous différencier. Ce parcours que vous, vous jugez atypique ou incohérent et que vous pensez être une tare, c'est peut-être au contraire votre force. Autre chose aussi par rapport à sa singularité, c'est bien évidemment oser sortir des standards, sortir ou élargir ses cases. Moi, je vois beaucoup d'indépendants qui... qui pensent qu'il faut rentrer dans des cases. Sur ce point-là, vraiment, s'il vous plaît, allez creuser du côté de votre singularité. On arrive à la fin de cet épisode. Si jamais cet épisode vous a fait réfléchir, c'est mission accomplie pour moi. S'il vous a plu, pensez à laisser une note, un commentaire. à vous abonner pour ne pas rater les prochains épisodes, mais aussi à le partager à d'autres entrepreneurs autour de vous, auprès de qui il pourra être utile. C'est le meilleur moyen de faire vivre Chronique Business. Un grand merci pour votre écoute, et je vous dis à très vite pour une prochaine chronique.