- Speaker #0
Mesdames, Messieurs, l'invité d'aujourd'hui est Pépite et vous allez voir ce qu'on va vous partager, c'est absolument exceptionnel.
- Speaker #1
Je partais tous les soirs à minuit, ce que je considérais comme raisonnable. Les gens me regardaient en mode.
- Speaker #0
Tu prends ton après-midi ?
- Speaker #1
Céline, you're leaving now ? J'étais là, ouais, j'ai fini. Mais je me rends compte que j'ai vraiment besoin de cette diversité. Il n'y a pas beaucoup d'entreprises qui m'offriraient la diversité que j'ai aujourd'hui avec l'entreprise dans laquelle je suis.
- Speaker #0
Je vous présente Céline, entrepreneur franco-suisse martiniquaise. Je ne vous en dis pas plus parce que c'est juste exceptionnel. Merci beaucoup d'être là avec nous Céline. Si rien ne te destinait à l'entrepreneuriat, tu es aujourd'hui à la tête de plusieurs entreprises du haut de tes 30 ans. Tu as lancé plusieurs projets dans une agence digitale qui est aujourd'hui gérée par ton équipe, donc toi j'imagine que tu es la visionnaire, mais on va en reparler. Pendant que du coup, que toi tu diriges une entreprise active dans la deep tech, enfin qui est une entreprise suisse deep tech, active dans l'industriel et le médical si je ne me trompe pas, et tu es impliquée dans tout ce qui est levée de fonds, divers projets, impacts, on va s'y reparler. Et ce qu'on peut dire de ce parcours déjà impressionnant, c'est qu'il dessine une belle vue d'ensemble à la fois sur le monde du business avec la touche très scientifique que tu as. Parce que tu as commencé avec un bachelor en mathématiques à l'EPFL à l'âge de 15 ans. On va discuter un peu de ce parcours exceptionnel pendant les 20 prochaines minutes et puis je te propose de faire quelques petits jeux.
- Speaker #1
Ça me va.
- Speaker #0
Tout d'abord, bienvenue sur Coach ton budget et business, les podcasts dédiés à la thune, à l'ambition, à la réalisation de ses rêves, mais aussi au marketing et à l'entrepreneuriat en Suisse particulièrement. Je suis Janice, formatrice en marketing et business, mais aussi créatrice de contenu dans la finance personnelle. Dans ce podcast, on parle d'argent pour s'éduquer, apprendre à gérer, comment réaliser notre projet de vie avec. Si tu as de nouvelles ou de nouveaux, abonne-toi pour ne manquer aucun épisode. Ils sont pépites et très importants. Mets une note à ce podcast si tu l'aimes et puis si tu l'aimes encore plus, tu peux t'abonner à l'amusateur et tu l'auras dans ta boîte mail directement toutes les semaines. Le podcast est disponible sur YouTube, sur Spotify, sur Apple Music, vraiment partout. Alors n'hésite pas à suivre Coach Ton Budget et Business. Allez, c'est parti pour le sujet de la semaine. Alors raconte-nous un petit peu ton histoire.
- Speaker #1
Moi à la base je suis française, franco-caribéenne du côté de ma mère, j'aime bien le préciser parce que c'est bien d'amener un peu de diversité en Suisse. Et je suis venue faire mes études en Suisse comme tu l'as mentionné. C'est vrai que quand on est jeune on ne sait pas trop ce qu'on veut faire de sa vie. Moi je savais juste que j'aimais les maths, donc j'étais là je vais faire des maths. Et très vite je me suis rendu compte que c'était un peu déconnecté du monde réel et je voyais bien que je ne fitais pas pleinement dans ce monde-là. Du coup, je suis allée côté business, donc j'ai refait un bachelor à HEC, j'ai bossé un peu en finance. Très vite, je me suis dit, en fait, le monde corporette, ce n'est pas pour moi. Et du coup, j'ai lancé un premier projet avec une première équipe qui était également une agence. Et on faisait partie de l'accélérateur de l'université de Lausanne à l'époque, ça a permis de lancer le projet. Et puis ensuite, de fil en aiguille, je suis restée dans ce monde un peu de... de l'entrepreneuriat et aujourd'hui voilà c'est vraiment le coeur de ce que je fais et je jongle un peu entre les projets.
- Speaker #0
Donc des maths à l'entrepreneuriat tu dirais qu'il y a quoi comme fil rouge ?
- Speaker #1
Les chiffres ? Je dirais que ce qui m'a vraiment aidé avec les maths c'est d'avoir juste le formatage du cerveau où du coup la structure que j'ai ou ce que j'ai en tête c'est toujours assez clair et c'est le principe de la démonstration mathématique où on a des hypothèses de base et à la fin on arrive à un résultat et on est sûr que ce résultat il est... il est juste. Et ça, c'est plutôt ce mindset, cette rigueur, on va dire, qui me sert aujourd'hui dans le business. Et puis après, oui, bien évidemment, les chiffres, mais c'est...
- Speaker #0
C'est rare quand tu rencontres des gens qui aiment autant les maths. Moi, je sais que j'adore ça. Et d'ailleurs, quand j'ai fait mon bachelor à l'HEG, j'ai eu 600 en maths et moi, j'étais dans le top, la volée. Alors que quand j'avais fait HEC Lausanne, j'avais eu 2 parce que je n'avais pas fait la partie maths fine. Mais du coup, j'avais pris ma revanche l'année d'après avec... Ceci, mais j'adore ça. Je trouve que tu as vraiment un lien où justement les hypothèses, tu dois les valider et dans le business, tu ne peux pas y aller comme ça. Enfin, c'est ce que j'ai tout le temps à mes clients, mais on m'écoute pas forcément. Alors raconte nous un petit peu. Actuellement, tu es allé carrément dans un projet, tu es CEO, tu es allé dans un projet de deep tech. C'est plus ingénieur que mathématicien. Qu'est ce qui te fait kiffer là dedans ?
- Speaker #1
Ce que j'adore, c'est vraiment une chance parce que ce business, c'est... C'est très rare, donc ce business n'a pas été développé par moi. Et ça, je tiens à le souligner, c'est vraiment entre le créateur de la Swatch, qui a le brevet sur la Swatch, qui s'appelle Elmar Mock, qui a développé cette entreprise, avec Marcel Echeliman, qui est aujourd'hui le président de mon conseil d'administration. Donc des esprits brillantissimes qui ont découvert une technologie qui s'applique dans tout plein d'industries. C'est ce qu'on appelle une perform technology. Et donc en fait, ce qui est assez génial aujourd'hui, c'est que... je bosse sur tout type d'industrie en permanence. Donc le matin, je vais bosser sur, je ne sais pas, de la chaîne de production pour un producteur de meubles. Et l'après-midi, on va parler de comment est-ce qu'on peut améliorer l'ancrage de vis dans le dos pour des personnes qui sont ostéoporotiques, par exemple. Et ça, c'est mon quotidien en permanence de jongler sur toutes ces industries. Ce qui fait que si tu es quelqu'un de curieux, ce qui est mon cas, et je m'ennuie assez rapidement, c'est juste trop chouette. Je suis nourrie en permanence, j'ai des projets dans le domaine dentaire, des projets dans le domaine vétérinaire. Et tout ce qui unit ces projets, c'est juste cette technologie de base qui est développée. Et ça, c'est vraiment ce qui me fait kiffer. Et du coup, l'aspect stratégique. Et je pense qu'on en reparlera peut-être. Je ne sais pas comment toi, tu te positionnes par rapport à ça, mais moi, la partie stratégie, c'est vraiment ce que je préfère dans le business.
- Speaker #0
C'est un peu la question que je voulais te poser tout à l'heure. C'est qu'en développant ta première boîte, qui est aujourd'hui Lain Digital, c'est ça. Aujourd'hui, tu es plus visionnaire, je pense, parce que tu diriges un peu de loin, je pense. C'est ça. Et par contre, là, dans un business comme... Comment ça s'appelle du coup ?
- Speaker #1
Le nom de marque, c'est WW Technologies. Mais après, on a des spin-off par vertical. Donc on a des start-up, pour le domaine vétérinaire, c'est vet welding, dans le domaine spine, c'est spine welding, etc.
- Speaker #0
Et du coup, dans ce cadre-là, tu as plutôt le rôle d'une intégratrice, parce que tu vas moins être visionnaire, j'imagine, tu as un board, etc.
- Speaker #1
Oui, clairement, il y a une partie un peu plus exécution, mais globalement, ça reste très stratégique parce qu'on est plus sur la stratégie. au niveau du groupe. Moi, je suis vraiment à l'échelle du groupe. Et après, les spin-off, vraiment, elles, elles sont plus dans l'exécution, le go-to-market, etc. Moi, à mon échelle, ce que je gère, c'est les licences par rapport à la technologie. Je fais jamais du go-to-market. Mon go-to-market à moi, c'est de trouver une grosse boîte. Comme, je sais pas, dans le domaine médical, on a Striker, par exemple, comme licensee. Et ensuite, Striker est responsable du go-to-market. Mais donc, moi, c'est vraiment de plus réfléchir où est-ce que la technologie aurait du sens. Ensuite, trouver un partenaire qui accepte de... faire l'aventure avec nous et de dire on va l'intégrer dans notre boîte et on va faire le go-to-market. Donc ça reste quand même plutôt strade.
- Speaker #0
C'est quoi, pour élargir la question, c'est quoi la mission vraiment de la boîte avec ça ? Vraiment d'un point de vue pur business.
- Speaker #1
Quand on a une technologie, ce qu'on veut c'est qu'elle se répande. C'est vraiment l'adoption massive et surtout quand on a une technologie qui est aussi polyvalente, ce qu'on a envie c'est qu'elle soit présente partout. C'est comme les puces Intel. Le but c'était Intel Core, c'était même un argument de vente pour certains producteurs d'ordinateurs, c'est de dire on a une puce Intel dedans. Et ça c'était un peu la volonté de base des créateurs, c'était de dire tout ce que vous regardez autour de vous, ça utilise des fixations et nous on a une technologie. Au même titre qu'on utilise des clous et des vis partout, on veut que cette technologie soit utilisée dans un maximum d'endroits.
- Speaker #0
C'est impressionnant. Et toi, à titre perso du coup, parce que là j'imagine que t'es à... Tu es à fond dans le projet, tu es bien dedans, je vois que tu voyages aussi beaucoup, tu t'amuses de droite à gauche, tu es bien active. Où est-ce que tu te vois, toi, dans cinq ans ? C'est quoi ta stratégie ? Tu es là pour développer, tu fais un exit ? Comment est-ce que tu vois ton rôle dedans ?
- Speaker #1
Je pense que, et c'est un peu le tournant qu'a pris l'entreprise, au début on n'était vraiment que sur de la licence, maintenant on a des spin-off. Le but ? c'est bien évidemment d'exit les spin-off, quoi aussi parce que sur des domaines médicaux ou vétérinaires, c'est très dur en tant que petit acteur de pouvoir faire toute la partie go to market. On a meilleur temps de revendre ça à une boîte plus grosse qui elle a la capacité et les channels pour aller sur les marchés adéquats, la force de vente, etc. Donc ça, je pense que ce n'est pas un secret, c'est un peu la stratégie. Moi, j'ai vraiment envie d'accompagner chacune de ces spin-off vers ça, jusqu'à ça. Et puis après, on verra. Je ne sais pas, il y a toujours des nouvelles opportunités qui montent le bout de leur nez. Donc voilà, je n'ai pas d'objectif bien précis en tête à 5 ans, mais disons sur les 3-4 prochaines années, je me dis que c'est vraiment ça mon objectif.
- Speaker #0
Et à terme, tu te vois redémarrer comme ça dans plusieurs business et puis à chaque fois les accompagner jusqu'à un succès ?
- Speaker #1
Ouais, je pense que j'aimerais bien... terme, peut-être aller plus vers du PI ou du VC.
- Speaker #0
Ok, carrément. Ok, intéressant.
- Speaker #1
Ou en tout cas, investir mon temps dans des projets où moi-même, j'investis dans le projet, soit en tant que membre du conseil d'administration, soit en tant qu'investisseur. Mais je me rends compte que j'ai vraiment besoin de cette diversité. Il n'y a pas beaucoup d'entreprises qui m'offriraient la diversité que j'ai aujourd'hui avec l'entreprise dans laquelle je suis.
- Speaker #0
Je vois tout à fait. Pour préciser un petit peu aux personnes qui nous écoutent, parce que je pense que c'est important de retracer aussi... Le chemin qu'on peut faire en tant qu'entrepreneur, et je vais même reprendre à la base de la base. Moi un jour j'ai commencé à faire attention à mon argent, j'ai commencé à mieux gérer mes thunes, j'ai commencé à épargner, j'ai commencé à investir. Je me suis rendu compte qu'avec ma pauvre petite épargne, j'arriverais pas à des résultats mirobolants en investissant. Donc je me suis lancée dans l'entrepreneuriat. L'entrepreneuriat m'a permis de vite acquérir une certaine fortune. Aujourd'hui cette fortune j'aimerais la transformer dans... Soit on utilise la fortune d'entreprise pour développer d'autres entreprises et puis on commence à se racheter comme ça. Moi, je... Je pense plutôt partir dans l'immobilier de prime abord, mais c'est aussi parce que j'ai un business qui est à mon image, donc ça va être difficile de le revendre comme ça. Et du coup, la suite un petit peu de ce genre de choses, quand on est entrepreneur, ce n'est pas forcément d'aller dans l'immobilier, mais c'est justement d'accompagner d'autres business exactement comme tu fais en fait, comme ça, et de devenir pourquoi pas investisseur. J'ai vu des influenceurs, enfin des influenceurs, des entrepreneurs, mais des entrepreneurs, des influenceurs qui disaient, on est des bâtisseurs. Ok, le bâtisseur. Et en fait, c'est vrai que c'est une solution. Moi, c'est comme ça que je vois la suite, en tout cas pour moi. Je me dis à très long terme, enfin, je ne sais pas toi si tu te poses la question, mais moi, je me dis souvent, qu'est-ce que je vais faire après, en fait ? What's next ? Tu te poses toujours la question. Et en fait, je me rends compte qu'il y a un univers de choses à faire dans le business, que ce soit aider à développer d'autres business, investir, donc très intéressant. Est-ce que tu as un objectif pour précisément 2025 ? Je ne parle pas forcément d'un objectif purement dans la boîte, mais toi, Céline ?
- Speaker #1
J'en ai plein, moi je suis une psychopathe des noticiers. J'ai ce truc au mois de janvier, j'ai 10 catégories dans ma vie, chacune reçoit une note, en fonction de ça, il y a des objectifs qui sont fixés par quart d'heure, par mois, par... Non, non, ouais, ouais, non, moi je suis un peu psychologique.
- Speaker #0
Tu les suis et tout ? T'as quoi comme technique pour les suivre ? Qu'est-ce que tu pourrais donner aux gens qui nous écoutent ? Qu'est-ce que tu pourrais dire ? Comment est-ce que tu t'en sors pour bien les suivre ?
- Speaker #1
Alors, j'ai mes objectifs à l'année. Généralement, je le fais quand je suis en voyage ou je suis déconnectée. Ou du coup, je me dis, OK, globalement, sur cette année, qu'est-ce que je veux atteindre ? D'un point de vue développement personnel, d'un point de vue amour, d'un point de vue famille et amis, d'un point de vue carrière, d'un point de vue finance, d'un point de vue spiritualité, d'un point de vue donner, giving.
- Speaker #0
Un peu la vision vivide, finalement.
- Speaker #1
Et puis encore après, fun. C'est important d'avoir du fun. Et la santé, bien évidemment, que je n'ai pas. Et en fonction de ça, ces objectifs à l'année doivent être divisés en objectifs par trimestre. Parce que sinon, c'est un peu trop loin. Alors des objectifs par trimestre, en fonction de ça, avancer par rapport à ça. Et ce que je fais, c'est des meetings avec moi-même, une fois par trimestre. Je m'assois. J'écris sur une feuille de papier. Cette feuille de papier, elle est collée devant mon nez, dans mon bureau. En permanence, je suis là, OK, qu'est-ce qui est le truc le plus important ? Sinon, on se perd dans des trucs. Il y a des gens qui mesurent leur productivité. Combien d'emails ils ont répondu dans une journée ? Pour moi, c'est du nonsense complet. C'est vraiment, quelle est la chose qui a le plus d'impact, qui va me rapprocher de ces objectifs que je me suis fixé ?
- Speaker #0
C'est intéressant que tu aies développé. Tu utilises vraiment tous les trucs qu'on avance aussi d'un point de vue objectif. Moi, je sais qu'il y a ces choses-là qui sont en place, mais je ne les utilise pas forcément parce que flemme. C'est vrai que je sais que ça m'aiderait à aller plus vite, plus loin, mais je pense que ça va, je vais déjà assez vite. Et du coup, objectif 2025 ? Si tu peux te focaliser sur...
- Speaker #1
Je dirais au niveau carrière, on a quand même une levée de fonds qui est en cours. Donc ça, pour moi, c'était vraiment un objectif principal. Un deal sur lequel vraiment je travaille, que j'aimerais vraiment concrétiser. C'est en bonne voie. Je vais le voir. À titre personnel, trouver une belle forme d'équilibre.
- Speaker #0
Tu trouves que tu l'as pas en ce moment ?
- Speaker #1
Non, je pense que je l'ai beaucoup plus qu'il y a quelques années. J'ai beaucoup plus d'équilibre. Il y a quelques années, aucune gestion de mon temps, je me laissais bouffer par les gens, j'étais vraiment pas bien. Là, j'ai enfin une belle assise, je pense. Et c'est juste profiter un peu de cet équilibre et de trouver juste le juste milieu.
- Speaker #0
Bon, pour ça, il y a moins de KPI, on peut plus difficilement mesurer ça.
- Speaker #1
Ouais, non, c'est vrai.
- Speaker #0
C'est dur, hein ? Ouais, la paix intérieure. Ah, mais je vois ce que tu veux dire. Moi, je me suis retrouvée dans la sauce, là, entre février et mars. Et c'est désagréable, en fait. Tu te fais ramasser de partout. J'ai eu genre, je me suis fait ramasser par un camion. Les gens me disent, quoi ? Non, par un faux camion, mais it feels like it. OK, donc on va passer à la partie un petit peu jeu, parce que ça va aussi nous dévoiler pas mal de choses sur toi. Et la première chose que j'aimerais qu'on fasse, c'est que tu as une minute pour prendre un max de bonnes décisions business. Donc à chaque fois, tu as deux choix, tu n'as pas le temps de réfléchir, tu choisis et on passe au suivant. Vu ton talent en mathématiques, je suis sûre que ça réfléchit vite là-haut. Lever un million avec perte de contrôle ou croissance lente mais totale liberté ?
- Speaker #1
Croissance lente mais totale liberté.
- Speaker #0
Innovation technique ou acquisition de nouveaux clients ?
- Speaker #1
Acquisition de nouveaux clients.
- Speaker #0
Intégratrice ou visionnaire ?
- Speaker #1
Visionnaire.
- Speaker #0
Board conservateur ou ultra risqué ?
- Speaker #1
Ultra risqué.
- Speaker #0
Scalabilité à fond ou rester dans une boîte plus petite mais hyper rentable ?
- Speaker #1
Plus petite et hyper rentable.
- Speaker #0
Lancer un produit vite fait, bien fait ou attendre la perfection ?
- Speaker #1
Vite fait bien faire
- Speaker #0
Engager un expert chair ou former quelqu'un à l'interne ?
- Speaker #1
Expert chair
- Speaker #0
Grosse sur l'équipe ou optimiser les process ? Optimiser les process Externaliser la com ou garder en interne ? Interne Miser sur un seul gros client ou diversifier avec plusieurs petits ? Diversifier Forte visibilité média ou focus produit en silence ? Avoir des investisseurs exigeants mais ultra connectés ou des investisseurs cool mais passifs ?
- Speaker #1
Des investisseurs impliqués.
- Speaker #0
Réinvestir les bleus. Pas mal.
- Speaker #1
C'est super chouette ta question.
- Speaker #0
Je me suis pêchée pour les chercher. C'est dommage, je voulais les deux derniers, mais ce n'est pas grave. Intéressant, intéressant. Mais en fait, je crois que je suis d'accord avec toutes les réponses que tu as données. Ouais, vraiment. Parce que, tu vois, par exemple, plus petite boîte mais hyper rentable. Je trouve que la scalabilité, en fait, si c'est mal géré, c'est droit dans le mur. tu vas te planter soit toi, soit ton équipe, soit le produit, soit...
- Speaker #1
Ouais, totalement d'accord.
- Speaker #0
Et du coup, pourquoi... Alors attends, ce qui m'intéressait, c'était par rapport aux questions, par rapport au board. Donc toi, t'es plutôt du genre investisseur impliqué, mais risqué. En fait, c'est presque ta team qui t'aide à prendre les décisions. Dans ce sens-là, tu vois ça comme ça.
- Speaker #1
Pour moi, les investisseurs et le board... Ils ont un rôle principal et ça dépend du profil d'entreprise. C'est pour ça que j'étais un peu sur certaines questions. J'étais à... Ça dépend si je mets ma casquette lane en mode bootstrap, petit business, machin, c'est une chose. Si je mets ma casquette VV, c'est autre chose. Je dirais là, s'il y a un board, s'il y a des investisseurs, pour moi, c'est plus la casquette VV. Pour moi, leur job, c'est de faire en sorte de ramener plus de thunes dans la boîte. Parce que c'est comme ça qu'on tourne, qu'on arrive à... Pour moi, c'est des profils de gens qui prennent du risque et qui sont impliqués. Si t'as pas ça, t'arrives pas à ramener de la thune. Et pour moi, si j'ai un board qui ne peut pas me ramener de l'argent, qui n'est pas impliqué, en fait, il me sert à quoi ? Donc moi, je dois me concentrer à développer le business, ce qui est chouette. Et là, j'ai de la chance dans la boîte où je suis. Mes investisseurs et mon board, ils ont un super réseau. Et c'est ça qui m'aide à trouver un peu d'argent en parallèle.
- Speaker #0
Et aussi, ce qui est intéressant, c'est au début, on dit toujours commencer par les FF. Franchement, un board ou des investisseurs FFF, je ne sais pas, t'en penses quoi ?
- Speaker #1
Ça dépend. C'est toujours la même chose, c'est quel type de FFF tu as. Je pense que là, typiquement, je suis en train de m'impliquer dans le projet d'un de mes amis.
- Speaker #0
Là, ils ont une Ferrari, du coup.
- Speaker #1
Disons qu'il y a un peu plus de background dans ce domaine-là, et puis ça va les aider, donc c'est toujours la même chose. Même des gens qui ont moins de compétences, mais qui ont cette volonté de contribuer avec leur réseau, ça a de la valeur aussi. Il n'y a jamais rien qui est noir ou blanc dans tous les cas.
- Speaker #0
Bon, passons au prochain petit jeu, parce que là, du coup, ça va nous permettre aussi de découvrir un petit peu plus d'autres angles. Des questions que je n'ai pas posées du coup exprès pour ça. L'idée, c'est que derrière chaque carte, il y a une petite histoire que tu vas nous raconter. Moi, je ne la connais pas. Donc, on va tous découvrir en même temps. À toi de choisir.
- Speaker #1
Je peux choisir n'importe laquelle ?
- Speaker #0
Allez, tu choisis.
- Speaker #1
Allez, je vais prendre celle-là. Bootstrap.
- Speaker #0
Alors, explique-nous. Je pense que ce serait bien de définir ce que c'est un bootstrap, parce que je pense qu'il y a plein de gens qui ne connaissent pas.
- Speaker #1
Clairement. Lorsqu'on bootstrap une entreprise, Ce qu'on fait, c'est qu'en fait, on ne prend pas de l'argent d'investisseur. Il n'y a pas d'argent externe. Vraiment, on développe l'entreprise et on réinvestit l'argent de l'entreprise dans l'entreprise. Moi, j'appelle ça de la croissance organique. Où en fait, vraiment, la croissance est généralement plus lente. Mais c'est vraiment quelque chose qui...
- Speaker #0
You don't rely on anything else. Exact. C'est vraiment...
- Speaker #1
Et donc... Pour moi, c'est marrant parce que j'ai ces deux casquettes où d'un côté, j'ai bootstrapé et de l'autre côté, j'ai eu des investisseurs. Et pour moi, le bootstrap, c'est la meilleure école de la vie en tant qu'entrepreneur parce qu'on ne déborde pas d'argent, on ne dégouline pas d'argent. Et l'argent, généralement, que tu mets, c'est ton argent à toi que tu as mis dans ton business. Ce qui fait que tout d'un coup, tu es beaucoup plus pragmatique en termes de décision que tu vas prendre. et puis aussi la gestion des finances, l'optimisation de l'entreprise, tu vas vraiment être... être plus impliquée et tu vas faire vraiment attention à chaque sou qui sort, en fait. Après, il y a des gens qui bootstrap et qui dépensent leurs sous n'importe comment, mais dans ce cas-là, généralement, ça ne marche pas. Alors que quand on a des investisseurs, et j'en ai vu, mais je pense que tu en as vu aussi, ce nombre de startups technologiques qui lèvent des dizaines de millions avec une gestion derrière de l'argent des investisseurs qui est odieuse.
- Speaker #0
Non,
- Speaker #1
mais odieuse. Il y en a plein des histoires des startups de l'EPFL, de machin et tout. Parce qu'en fait, les gens, ils savent pas la valeur de l'argent dans l'entreprise. Ils en ont aucune idée. Pour moi, on n'est pas un vrai entrepreneur. Donc on n'a pas, au moins une fois, soit bootstrapé, ou soit vraiment été dans des situations de...
- Speaker #0
T'as pas de thunes. Tu dois développer sans thunes, ouais. Mais moi, j'ai souvent le cas, à une petite échelle, mais pour moi, c'est déjà énorme. Tu sais, quand j'ai un client qui a de l'épargne, en fait, et qui veut tout de suite... Enfin, vraiment à une petite échelle. Il veut tout de suite la SARL. Il veut tout de suite investir 10, 15 000 balles dans un truc. Il veut tout de suite ça. Alors que derrière, c'est juste un service. Donc, c'est rien d'innovant. C'est pas un truc qui va... Il n'a pas besoin de staff. Il n'a besoin de rien. Et il veut investir tout de suite une grosse somme. Et en fait, je lui dis, mais stop. Déjà, le marché, il faut aller checker ça. Et ensuite, si tu commences comme ça par gérer ton argent, tu vas le pleurer le jour où tu en auras besoin parce que tu l'as cramé dans des trucs un peu débiles. Et du coup, en quoi ça te concerne le bootstrap ? Qu'est-ce que tu as développé en bootstrap ?
- Speaker #1
Du coup, ma première agence, elle a été bootstrapée. Donc, on est parti de zéro, aller trouver des clients, signer les premiers mandats, mettre de l'argent de côté, investir dans d'autres trucs.
- Speaker #0
Quand tu dis ta première agence, c'était celle que tu as développée en 2018 ou c'était encore avant ?
- Speaker #1
Non, c'est celle-là.
- Speaker #0
C'est celle-là, Lane.
- Speaker #1
Lane, c'était un sacré parcours. Mais pour moi, c'était l'école de l'entrepreneuriat, cette boîte. C'est une expérience. Il y en a qui font un doctorat en trois ans. Moi, c'était mon doctorat à moi, version business.
- Speaker #0
Aujourd'hui, tu me disais que ça tourne tout seul. En fait, toi, tu es juste là. Peut être, tu dirais que tu travailles combien d'heures par semaine dessus ?
- Speaker #1
Comme ça, je dirais peut être cinq heures, cinq heures par semaine.
- Speaker #0
C'est vraiment un sentiment que je ne connais pas. Ça fait quoi de gérer sa boîte comme ça ?
- Speaker #1
Franchement, c'était mon rêve quand j'ai commencé parce qu'au début, on a les mains dans le cambouis. Je veux dire, je faisais tout. Tu sais ce que c'est, t'es au four, t'es au moulin, t'es vraiment en train de jongler avec 10 balles dans la main. Et ouais, j'ai mis du temps à le mettre en place. Mais maintenant, ça fait vraiment du bien aussi parce que j'ai une super équipe.
- Speaker #0
Vous êtes combien du coup dans la boîte ? Six. Six, ouais.
- Speaker #1
Et ouais, j'ai vraiment une super équipe. Les filles, elles gèrent bien. En plus c'est... toutes des personnes qui ont commencé chez LEN, qui ont été formées, qui ont aidé la boîte à se développer. La CEO aujourd'hui, qui s'appelle Amrita, vraiment, elle était là avec moi au début. Et puis, c'est aussi grâce à elle que j'ai pu me retirer parce qu'elle est montée en compétences. Et aujourd'hui, elle arrive à aller chercher du business, à faire en sorte que le projet se passe bien. Et je pense que ça, c'est la clé. Je veux dire, on ne peut pas bootstrapper et rester tout seul, ad vitam aeternam.
- Speaker #0
Tu es obligée, plus tu montes, plus tu as besoin de personnes, en fait. Et puis, il faut que tu aies les bonnes personnes. Et ça, c'est très compliqué en tant qu'entrepreneur de... bien t'entourer en fait. Mais je te propose de passer à la carte suivante.
- Speaker #1
Allez, on va faire...
- Speaker #0
Comme si ça devait être très logique.
- Speaker #1
Ok, si vous ne voyez pas, c'est marqué Rave là-dessus.
- Speaker #0
Dis-nous tous tes secrets.
- Speaker #1
Non, je... Work hard, play hard. J'ai toujours été comme ça. Je pense que c'est une chance d'avoir beaucoup d'énergie, mais je pense qu'il y a des fois il faut que je la canalise un petit peu. Non, il y a des fois, j'aime juste bien déconnecter aussi. Et je pense une grande passionnée de musique, de sorties, de deep house.
- Speaker #0
Plutôt Ibiza alors.
- Speaker #1
Plutôt cette ambiance. Non, à Zurich, on a de la chance, on a une super scène électronique. Mais ça, j'adore. Et alors, pour la petite histoire très drôle, mais le nombre de contacts business que je fais en rave.
- Speaker #0
Moi aussi. C'est pour ça que j'ai mis. Parce que je savais qu'on pourrait discuter. Moi aussi, tout le temps, c'est « Ah, c'est Janice de Coach Ton Business, je suis là. » Et du coup, les gens me connectent. Et tu sais que j'ai eu, l'année dernière, un gars qui m'a rencontrée en soirée, et il m'a proposé de venir faire un cours dans sa classe.
- Speaker #1
Et moi, pas plus tard que la semaine dernière, j'étais sortie là à Zurich, je tombe sur quelqu'un qui me dit « Il faut que je te présente à quelqu'un. » Un mec, ancien founder, qui vient de commencer son VC. Et puis voilà, du coup, dans deux semaines, on se boit un café, et puis voilà. Toujours comme ça.
- Speaker #0
Incroyable. Et juste par rapport à cette heure de bici pour rebondir à avant, tu es déjà en capacité du coup de peut-être investir ou de rentrer dans une...
- Speaker #1
Pas assez, mais je dirais le réseau que je me suis fait en bossant dans la boîte où je bosse et les choses que je suis en train de mettre en place, j'ai accès à des fonds de personnes qui peut-être pourraient me faire confiance pour ensuite, pour le gérer. On n'y est pas encore. Ça sera horizon 5 ans et plus, ça, ça serait chouette. Oui,
- Speaker #0
définitivement. Moi, je trouve le monde, la scène électronique, en fait, il y en a qui vont le voir un petit peu comme droguer tout ça, un truc comme ça. Mais en fait, moi, je ne trouve pas. Tu as des gens très intelligents dans ces soirées-là qui viennent justement un peu libérer l'esprit. Tu peux avoir des conversations incroyables avec des gens. Moi, c'est tout le temps ça. Et d'ailleurs, je crois que c'est pour ça que je ne sors pas. Je ne vais pas boire des verres. Je ne vais pas faire la fête. Mais par contre, faire une soirée comme ça, On a ça en commun avec mon copain du coup Je trouve que c'est exceptionnel pour networker en fait. C'est une manière de networker, mais sous-estimée. Les gens sous-estiment,
- Speaker #1
clairement. Il y a du gros potentiel là-dedans.
- Speaker #0
C'est clair.
- Speaker #1
Et surtout avec des gens qui partagent aussi un peu les mêmes valeurs. Moi, je sais que j'aime bien faire le business dans le plaisir. Pour moi, il n'y a pas ce truc de me dire genre « Ah, je dois aller travailler aujourd'hui » . Pour moi, je veux que le business s'intègre à mon lifestyle et j'adore connecter les gens, voir quelles sont les synergies qu'on peut avoir, etc. Et ouais, ça fait partie du lifestyle aussi.
- Speaker #0
Prochaine carte !
- Speaker #1
Confiance en moi, je ne tolère plus. Ça, c'est un sujet qui me tient fortement à cœur. Aussi parce que je pense que c'est une caractéristique peut-être un peu plus féminine. Je l'ai moins rencontrée dans des milieux plus masculins ou avec des personnes de sexe masculin. Mais je pense que les femmes ont un gros travail à faire sur la confiance en nous. J'ai passé une grande partie de ma vie à m'auto-limiter. en me disant « je ne suis pas capable » ou en écoutant des gens. Ça les arrangeait aussi de me rabaisser. Et puis, en fait, ce qui m'a vraiment aidée, c'est mon environnement. C'est-à-dire que toute la confiance en moi que je n'avais pas, je l'épuisais chez mes parents qui avaient confiance en moi, en mes amis, en des mentors, par exemple. Et là, j'ai mis « je ne tolère plus » . Aujourd'hui, il y a des comportements que je ne tolère plus ou à l'époque, je me serais laissée faire. Aujourd'hui, j'ai une tolérance minimale.
- Speaker #0
Non, mais tu m'étonnes. Typiquement, moi, c'est rare, mais ça m'est arrivé d'avoir du... Ils adorent ce mot sur les réseaux sociaux, « manspreading » , tu vois. Mais t'as un gars qui va venir t'écrire et te dire, « Ouais, moi, je peux t'aider à faire ci et ça. » « I don't need you. » « Si j'ai besoin de toi, je viens sonner à ta porte. » « T'inquiète pas, je sais demander de l'aide. » Et c'est vrai que quand j'ai vu que t'avais mis ça, moi, forcément, le parcours entrepreneurial, il a commencé bien plus tard que le tien, c'est encore en montée, mais je fais face... Moi, j'ai beaucoup confiance en moi. C'est vraiment, j'ai un truc où je n'ai pas peur, mais je me limite. Mais je me dis aussi, ouais, mais ça, tu vois. Typiquement, là, jusqu'à maintenant, j'ai accompagné des indépendants qui cherchaient à faire grossir leur business, à avoir plus de clients, mais d'un point de vue indépendant. Tu as des raisons individuelles, des petits thérapeutes, ce genre de business. Et en fait, je me rends compte que j'ai les clés en main pour accompagner des gens qui ont besoin de structure pour scale à leur échelle. Et ça fait six mois que je me dis, je ne suis pas capable, je ne suis pas capable, je ne suis pas capable. En fait, si, je suis capable. Et c'est pour ça, quand j'ai vu ce que tu as émis, je me suis dit, intéressant d'en parler. Et nous les femmes, c'est vrai que même je vois chez mes clientes, j'ai quand même beaucoup beaucoup de femmes, c'est un truc de malade.
- Speaker #1
Je suis pas légitime. Alors qu'il y a des no offense, je sais que je suis pour l'égalité, j'ai pas de... Mais il y a des gens bien moins compétents du sexe opposé qui ont pas peur de se mettre en avant. Et moi, je vois des pépites, je vois même dans mes amis, des filles brillantissimes où il y a des fois, je dois leur faire une piqûre de rappel en disant, mais hello, you, genre, tu es un diamant. Ne l'oublie jamais. Ça, je trouve qu'avoir une communauté de gens autour de toi qui te rappellent ta vraie valeur, c'est super important.
- Speaker #0
Totalement d'accord avec toi. Bon, il en reste deux. Moi, je les connais. Je les ai là, en fait.
- Speaker #1
Goldman Sachs.
- Speaker #0
Je suis allée voir sur ton LinkedIn parce que quand tu as mis monde corporate, je me suis dit qu'est-ce qu'elle a fait en corporate. Et là, je vois Goldman Sachs, Barclays, Procter & Gamble. Je me suis dit ça vaut le coup de...
- Speaker #1
Le summum du port.
- Speaker #0
Là, il n'y a pas plus en haut.
- Speaker #1
Non, je pense que si il y a des gens qui écoutent, qui sont peut-être un peu plus jeunes, qui sont encore en train de chercher leur orientation, j'aime toujours donner ce conseil. Je sais qu'on a tendance à aller pour le prestige. En tout cas, mon manque de confiance en moi.
- Speaker #0
J'allais dire, en fait, parce que moi, j'avais commencé par HEC et on te le vend et on te le survend pendant HEC. C'est le saint graal. C'est que tu termines tes études en passant par là, un stage et tout. Et si tu ne l'as pas, vas-y, explique-nous.
- Speaker #1
En plus, en Suisse, je dirais que c'est un peu plus... En France, il y a un élitisme, mais on n'en parle même pas. Mais du coup, il y a ce truc où je pense que moins on a confiance en soi, plus on a besoin de prestige. Ce que j'avais à une époque où j'avais très peu confiance en moi, je disais, je vais compenser en ayant le top du top, les golden names sur le CV, où plus personne ne pourra remettre en question ma valeur parce que je suis allée là-bas. Et je pense que j'avais besoin de passer par là, juste pour me dire, je suis capable de le faire, et ensuite de dire, OK, j'ai vu, non merci.
- Speaker #0
Oui, exactement.
- Speaker #1
Et ouais, Goldman Sachs, franchement, juste pour l'expérience, c'était marrant parce que c'était la caricature qu'on a en tête. C'est-à-dire que mon manager, s'il y a quelqu'un de Goldman Sachs qui nous regarde aujourd'hui, coqué jusqu'au nez, dit café, il est 11h du matin. En plus, nous, ils étaient plus tranquilles avec nous parce qu'il y avait un sagir qui était mort la semaine d'avant d'avoir pas dormi pendant 72 heures. Donc ils étaient à bon. Donc, si vous restez passé minuit, essayez de vous faire discret. Et donc, moi, j'avais ce truc. Pour moi, j'aime pas faire des heures pour faire des heures. Si j'ai l'impression que j'ai livré mon truc. Je me casse, j'ai rien à faire de ce que vous pensez de moi. Donc, je partais tous les soirs à minuit, ce que je considérais comme raisonnable. Les gens me regardaient en mode.
- Speaker #0
Tu prends ton après-midi ?
- Speaker #1
Céline, you're leaving now. J'étais là, ouais, j'ai fini. Surtout qu'on avait les morning calls à 6h30 du mat, le temps de rentrer à l'hôtel, machin. enfin pendant tout l'Intership, j'avais dormi peut-être 5h30 par nuit.
- Speaker #0
Mais c'est insane !
- Speaker #1
Ouais, c'était insane. Et voilà, ce qui ne m'a pas empêchée d'avoir l'offre à la fin, qui m'ont dit « Ah, vous voulez machin ? » Et puis quand j'ai dit non, ils étaient surpris. Je ne pense pas qu'ils ont l'habitude d'avoir des gens qui leur disent en fait non, parce que c'est la roue du hamster une fois que tu es dedans. Donc voilà, mais c'était une expérience et je peux dire « Ouais, je l'ai fait, c'était marrant, c'était caricatural. »
- Speaker #0
Je trouve que ce qui est intéressant dans le monde de la corpo, moi je n'ai pas été dans des gros comme ça, j'étais shkai et encore on était une... spin-off suisse de la multinationale. Donc, c'était une espèce de start-up dans une multinationale qu'on avait beaucoup de liberté et c'était vraiment chouette. Et puis, j'avais l'occasion justement... En fait, on était connecté à la multinationale, donc j'avais accès à toutes les ressources d'une multinationale. Et ça, c'était incroyable. Avec le budget d'une start-up... Enfin, le budget d'une multinationale dans une start-up. Donc, c'est aussi pour ça que j'ai eu accès à beaucoup de... J'avais beaucoup, beaucoup de choses. Et en fait, moi, ce que ça m'a beaucoup appris, je suis quand même restée là-bas deux ans et demi, un truc comme ça. Beaucoup de choses au niveau structurel. la manière dont ils font. Aujourd'hui, dans mon business, je comprends mieux certaines décisions. Parce que j'ai vu comment ils faisaient, les ajustements et tout. Tu peux te dire quand t'es là-bas, c'est pas logique et tout, mais en fait, après, avec le recul, tu comprends un peu les choses. Mais c'est vrai que c'est un univers... En fait, si t'as envie d'être tranquille, enfin quoi que encore, toi, si t'as bossé jusqu'à minuit, je n'estime pas que t'es tranquille. Moi, j'aurais pu me fondre dans ce poste et puis faire ça jusqu'à... pendant 5 ans, ça n'aurait pas changé, tu vois. Bah ouais, c'était pas ce que je voulais, quoi.
- Speaker #1
où d'un moment, je pense qu'il y a vraiment ce truc où moi j'avais vraiment... l'impression m'est d'étouffer. Après, j'ai une grande soif de liberté. Mes deux parents sont entrepreneurs aussi, donc j'ai grandi avec ces images-là, où en fait, ils géraient leur emploi du temps comme ils voulaient. Ils avaient de comptes à rendre à personne. Pour moi, devoir expliquer le matin, par exemple, je sais pas, j'ai envie de commencer à 10h et pas à 8h, parce que je vais bosser le soir ensuite jusqu'à 23h, parce que j'ai envie de faire comme ça. Le fait de devoir rendre des comptes à quelqu'un de ça, c'était mon angoisse la plus totale. Là, en fait, ça... pas de sens. Vous préférez que je sois un zombie pendant deux heures, plutôt qu'être efficace suivant mes horaires ? Enfin, non, quoi.
- Speaker #0
Oui, complètement. Et je pense que beaucoup de gens de notre génération, les plus jeunes, ça va être de plus en plus comme ça. Donc, il va falloir aménager une entreprise un peu plus libre et puis plus...
- Speaker #1
C'est ce qu'on fait à Laine, d'ailleurs. Pour moi, je dis toujours, il n'y a pas d'horaire. Juste, vous livrez pour le client. Donc, vous vous débrouillez comme vous voulez. Si vous êtes efficace, que vous livrez plus rapidement, tant mieux.
- Speaker #0
On passe à la dernière carte ?
- Speaker #1
Merci. C'est le moment où je me passe de la pomme à un monsieur, c'est ça. Non, le Forbes 30 under 30. Non, c'est cool, c'est un joli nom, c'est une jolie vitrine. C'est toujours, pour moi, c'était important d'avoir une reconnaissance sur quelle qu'elle soit. Mais c'est vrai que celui-là, c'est un truc, c'est bien, je peux le mettre dans mon petit LinkedIn. Mais parce que je suis dans un milieu où la moyenne d'âge, sans rigoler, mes meetings c'est déjà minimum 50 ans et la moyenne d'âge c'est aux alentours de 60 ans. Que mes clients, c'est typiquement dans des grosses boîtes, c'est des gens très seniors. Je suis toujours déjà la seule femme. Il n'y a pas un seul client en meeting où j'ai une femme avec moi.
- Speaker #0
C'est fou ça. Zéro.
- Speaker #1
Zéro. Et en plus de ça, je suis la plus jeune. Le fait d'avoir ce type de reconnaissance, ça me permet juste d'avoir un argument d'autorité supplémentaire pour dire que je ne suis pas une guignole qui débarque là où on ne m'a pas choisie comme ça.
- Speaker #0
C'est un peu comme le flic qui sort son ouf.
- Speaker #1
C'est exactement ça. C'est vraiment triste quelque part que je dois faire ça, mais bon, voilà, c'est la société dans laquelle on évolue. Et pour moi, c'était important de m'avoir et je suis vraiment contente de l'avoir pour ça plus que pour me cirer mes propres pompes et puis me dire, voilà, c'est juste un...
- Speaker #0
Alors moi je connais pas les autres profils parce que j'avais vu en fait quand tu avais reçu le prix. Je connais pas du tout les autres profils de personnes qui ont reçu la nomination. Mais en tout cas, quand j'ai vu ton CV et tout ce que t'as fait, je me suis dit, ben normal quoi. Je me suis dit, non non c'est normal. Et ça, ça se passe comment en fait ? Ils sélectionnent eux les profils, je pense qu'ils ont un pool de talents ou un truc comme ça.
- Speaker #1
Il y a une submission qui se fait via des gens par exemple.
- Speaker #0
C'est un peu comme le temps avec les 100 personnalités ? Oui, d'accord.
- Speaker #1
Et après, il y a un premier round, on doit remplir un formulaire. Et ensuite, il y a une présélection finale. Et ensuite, il y a une soirée où ils annoncent les gagnants, les nominés de l'année en cours. C'est en train de grossir. C'était la première année où il y avait vraiment une soirée dédiée à ça. Avant, il n'y avait pas de soirée. Parce que l'équipe de Forbes s'occupe de tout d'art. Donc la Suisse était toujours un peu laissée de côté. Oui,
- Speaker #0
d'art comme d'hab.
- Speaker #1
Et puis c'est très encore alémanique, c'est pas très francophone.
- Speaker #0
Oui, même chose quand je travaillais chez Sky, c'est que la Suisse romande...
- Speaker #1
Mais juste un dernier truc si je peux te dire, c'était un objectif que je m'étais marqué dans mon journal en 2018.
- Speaker #0
C'est pas vrai ! Ah mais c'est trop bien, félicitations à l'avoir !
- Speaker #1
C'est important de noter ses objectifs et d'y croire.
- Speaker #0
Notez vos objectifs.
- Speaker #1
Notez vos objectifs et croyez-y parce que...
- Speaker #0
J'ai une cliente qui m'a dit, elle m'a envoyé un message et un mot, elle m'a dit écoute, là pour l'instant je pédale dans la semoule parce que je me suis rendu compte que tout ce que je faisais avec toi c'est génial, mais j'arrive pas à y croire. Et du coup, j'arrive pas à me mettre dedans dans le truc. Alors elle me disait vraiment en bienveillance, en mode c'est de ma faute, je trouvais un petit peu... toujours ce qu'elle me disait, je me suis dit
- Speaker #1
Juste pour rebondir ce que tu disais dessus parce que ça revient à des trucs que j'avais écrit dans ton formulaire Action
- Speaker #0
Non en fait c'était la toute dernière question du quiz et on n'est pas arrivé Motivation ou action ?
- Speaker #1
La motivation vient de l'action et pas l'inverse C'est vrai que souvent on attend d'être motivé pour se bouger les fesses alors qu'en fait c'est plus vous allez vraiment vous lancer et faire les choses qu'ensuite ça crée de la motivation parce qu'on se rend compte j'y arrive etc Et par rapport au fait de ne pas y croire, je pense qu'on a tous ce truc d'avoir peur. Moi, j'ai peur en permanence, mais de plein de trucs. Moi, je suis une anxieuse de base.
- Speaker #0
Ah, bienvenue au club.
- Speaker #1
Une anxieuse dans le monde de l'entrepreneuriat, je pense que tu sais ce que c'est. En fait, le tout, c'est d'avoir peur, mais de le faire quand même. Je passe ma vie à faire ça.
- Speaker #0
Moi aussi, mais ça me permet de très bien anticiper les choses. Ça me permet d'être très, très à l'avance avec... En fait, dès qu'il y a un truc, je vois tout de suite que ça, ça peut être... En fait, je pense qu'on est très... Au niveau du risk management, on est très fortes, je pense, grâce à ça. Complètement. Mais je pense que ça vient un petit peu clôturer. Je voulais te poser, te demander si tu pouvais donner une dernière leçon en mots d'inspiration pour les gens qui nous écoutent. En vrai, c'est ça, mais je pense que tu as peut-être un message plus global.
- Speaker #1
Non, c'est ça. Je pense que la peur, d'ailleurs, c'est très drôle. Ça faisait, je pense, pour la petite histoire, je pense que ça faisait dix ans que je n'étais pas allée à la messe ce week-end. C'était Pâques. Une de mes potes m'a dit, Céline, on va à l'église gospel American Church à Paris. Magnifique. Mais bref, il y avait un serment sur la peur. et qui était absolument incroyable. Et c'est vrai que la peur est au centre de beaucoup de choses, en fait, dans la vie de beaucoup de gens. Et être entrepreneur, en fait, c'est pas nécessairement créer un business, mais c'est juste faire les choses en ayant peur, mais les faire quand même.
- Speaker #0
J'adore. Non, mais c'est tellement ça, en fait. Ouais, c'est tellement ça.
- Speaker #1
C'est le kill, machin. Ça n'arrivera jamais. Il n'y a pas de tranquillité.
- Speaker #0
Ouais, même. Non, mais exactement. Je pense que ça... Après, je dis toujours, ça peut être difficile. C'est difficile, mais ça n'a pas besoin d'être pénible. Et c'est là où tu as un changement dans ta tête à faire pour comprendre que tu as choisi une certaine difficulté, mais c'est à toi de ne pas la rendre pénible dans ta propre tête. Où est-ce que les gens peuvent te suivre ou découvrir ce que tu fais ?
- Speaker #1
Alors, moi, je ne suis pas une grande fan de LinkedIn, personnellement. J'ai l'impression que c'est vraiment... Loto, congratulation en permanence. Félicitez-moi, j'ai eu tel nouveau post. Non, non, c'est juste pas un réseau qui me plaît aussi en termes de création de contenu. J'ai un petit côté artistique à mes heures perdues. Et j'aime bien faire mes petits posts sur Canva, etc. Donc si vous voulez voir des carousels sur le thème de l'entrepreneuriat en Suisse, vous pouvez me suivre sur CEO Lean, avec un petit tiré du bas. et voilà, je vous accueille volontiers sur cette plateforme et vous pouvez toujours me contacter.
- Speaker #0
Tu sais que moi je pensais que tu t'appelais Céline et du coup j'étais là et à un moment donné je me suis dit Céline ah, Céline,
- Speaker #1
petit jeu de mots mais je sais, il n'y a personne qui le capte, je ne sais pas comment je vais le faire personne ne comprend, ce n'est pas grave, mais j'étais là je peux caser ça au milieu de mon prénom c'est pas mal.
- Speaker #0
Moi je trouve ça cool merci beaucoup en tout cas, c'était très intéressant et je suis sûre que ça va inspirer pas mal de personnes à se motiver, à montrer que nous les femmes on a notre... de place et puis on peut faire des trucs absolument extraordinaires.
- Speaker #1
Et merci à toi pour tout ce que tu fais aussi, ton contenu sur les réseaux, tout ça, c'est un plaisir d'être là. On reste en contact et puis si vous voulez nous contacter, vous savez où nous trouver.