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Code'Cast - Parlons droit !

#35 Code'Cast : Participer à un concours d’éloquence à la Faculté de Droit d'Aix-Marseille

#35 Code'Cast : Participer à un concours d’éloquence à la Faculté de Droit d'Aix-Marseille

16min |22/05/2025|

111

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#35 Code'Cast : Participer à un concours d’éloquence à la Faculté de Droit d'Aix-Marseille

#35 Code'Cast : Participer à un concours d’éloquence à la Faculté de Droit d'Aix-Marseille

16min |22/05/2025|

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Description

Dans cet épisode consacré à l’art de l’éloquence, nous avons le plaisir d’accueillir Sarah Arnaud Caron, lauréate du concours d’éloquence d'Arles, et Malo Le Bis, gagnant du concours Démosthène à la faculté de droit et de science politique d’Aix. Ensemble, ils reviennent sur leur parcours, leur préparation, leurs sources d’inspiration et les enseignements qu’ils ont tirés de cette expérience.

Quels sont les secrets pour convaincre un jury ? Comment apprivoiser le trac ? Et pourquoi l’éloquence devrait-elle occuper une place plus centrale dans les études de droit ?

Un épisode inspirant, pour vous donner, à votre tour, l’envie de prendre la parole et de vous lancer dans l’aventure !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Codcast, podcast juridique de la Faculté de droit et de sciences politiques d'Aix-Marseille Université.

  • Speaker #1

    Bonjour à toutes et à tous, Codcast est de retour pour un nouvel épisode consacré au concours d'éloquence des Mostènes et à l'éloquence de manière plus générale. Nous accueillons Malo Lebis, étudiant et gagnant du concours des Mostens à Aix en première année de licence de droit, et Sarah Arnaud-Caron, gagnante du concours Arles. Pourquoi as-tu décidé de participer au concours d'éloquence des Mostens et comment se passe le processus de sélection pour participer au concours ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est vrai que je suis quelqu'un d'un petit peu impulsif, c'est-à-dire que je vais prendre beaucoup de décisions sur un coup de tête. Donc quand j'ai vu le mail d'inscription qui expliquait que les inscriptions clôturaient dans la journée, je me suis inscrite. en me disant un petit peu, on verra bien ce que ça fera, on verra bien ce que ça donne. Et puis au pire des cas, ça me fera une expérience. Donc je me suis lancée dans cette expérience, sachant qu'il me restait quatre jours et que les autres participants avaient eu une préparation depuis un plus long moment. Et à la suite de cette préparation, les modalités du passage de concours d'éloquence, en tout cas dans l'antenne d'Arles, c'est le fait de préparer six sujets différents. Et un sujet sera tiré au sort par chaque... par chaque participant 30 minutes avant le passage. Et chaque participant aura du coup un sujet différent. Et on est jugé par un panel de jury qui comprenait, dans la situation de mon passage cette année, le doyen, le vice-doyen, des professionnels du droit. On a eu aussi des enseignants-chercheurs. Et il y a également une note du public qui est relevée par une application. Et il me semble que les familles ne votaient pas.

  • Speaker #2

    Alors, pourquoi j'ai décidé de participer au concours ? Je pense que la question, c'est plutôt comment mon père m'a forcé, m'a contraint à participer. Non, je plaisante. Comment il m'a en tout cas initié fortement à y participer. En réalité, j'ai déjà fait deux concours d'éloquence au lycée, en première et en terminale. Et arrivé en L1, c'est vrai que j'avais la pression, comme beaucoup de jeunes en licence, je pense, de participer à un concours si prestigieux, avec des gens si « âgés » dans les études. Mais mon père m'a dit qu'il fallait y aller, que dans tous les cas, c'est ce que j'aimais, donc j'ai tenté l'expérience. Et concernant la sélection du concours, en fait, c'est tout simple. En décembre, le BDE fait passer un formulaire sur lequel il faut entrer son nom. son année de filière, etc. Et ensuite, ils vous recontactent, généralement mi-janvier, pour les présélections.

  • Speaker #1

    Et donc, quelle a été la préparation la plus utile pour toi ? Est-ce que c'est écrire tes passages, t'entraîner à l'oral, ou travailler la gestion du stress ? Est-ce que tu aurais une astuce ou un petit rituel avant de prendre la parole en public ?

  • Speaker #2

    Alors, je pense que les préparations, il y en a deux. qui sont primordiales. La première, c'est celle qu'on passe tout au long de sa vie avec ses amis au café, à parler, à essayer de haper l'attention de ceux qu'on aime et de nos amis et de nos proches. Et puis la préparation du concours en lui-même quand on reçoit le sujet. Souvent au début on tremble, normal, parce qu'on a peur, parce que c'est un exercice qui est je pense, on y reviendra, mais profondément violent. Et puis ensuite, selon moi, c'est l'entraînement à l'oral. C'est se dire que dans tous les cas, on n'arrivera pas en 24 heures à apprendre son texte, c'est inhumain. donc il faut s'entraîner à l'oral pour être le plus à l'aise possible en tout cas c'est comme ça que je procédais

  • Speaker #0

    Pour moi le plus important, ce qui m'aide le plus et ma manière de travailler c'est faire les choses c'est-à-dire que je vais me poser la question et je vais vraiment pas m'asseoir à un bureau pour répondre à la question, je vais faire ma vie avec cette question écrite dans les notes de mon téléphone et à chaque fois que j'aurai une idée qui va me venir à chaque fois qu'il va y avoir quelque chose qui va me faire penser à ça Je vais revenir sur la note et essayer d'argumenter en me faisant des points clés. Et à la fin, une fois que j'ai assez de points clés, assez de consistance, je vais ensuite essayer de le rendre beau, de faire en sorte que ça sonne bien et monter mon texte. Et le plus important pour moi, c'est de vivre le texte. C'est de parler de choses qui nous touchent, de faire vivre une émotion, de transmettre une émotion au public. Et pour ça, je fais mon texte. Je m'entraîne énormément devant ma famille, surtout devant mes grands-parents, à qui je répète en boucle et en boucle mes concours jusqu'à ce que même eux les connaissent par cœur.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu as une astuce en particulier ?

  • Speaker #2

    Une astuce en particulier, oui. Je pense que, alors moi qui suis très peu méthodique, j'ai eu du mal à m'y mettre, mais il faut vraiment gérer son temps. Parce qu'on reçoit 24 heures avant le sujet, 24 heures avant l'épreuve, et c'est très compliqué de gérer son temps. Parce qu'en plus le stress nous prend beaucoup de temps, il faut dormir, mais il faut, on va dire, on reçoit le sujet à 19h, on se dit que jusqu'à 23h on écrit, ensuite le lendemain matin on écrit un peu, puis après on consacre la journée à s'entraîner à l'oral. Donc il faut essayer d'être méthodique et de ne pas se dépasser par le temps.

  • Speaker #0

    Pour moi, avant de prendre la parole en public, je respire profondément. Quelque chose qui s'appelle la respiration cardiaque, j'avais vu ça quand j'étais en SVT au lycée. Et ça consiste en fait à respirer le plus profondément possible. Et ça fait en fait baisser le niveau de stress parce que ça fait baisser le rythme cardiaque. Et ça fonctionne hyper bien.

  • Speaker #1

    Et selon toi, quelle qualité est la plus importante pour réussir en éloquence ?

  • Speaker #0

    Je pense réellement que c'est l'envie d'y aller. C'est au-delà de la question du charisme, je pense qu'on a du charisme si on a envie de le faire. Si c'est important pour nous, si on est investi, moi je sais qu'à chaque fois on m'a toujours répété que j'étais souriante, que j'étais solaire, et je pense que le fait d'être investi dans ce qu'on fait, de faire quelque chose qui nous plaît, en fait ça nous rend systématiquement solaire. Il ne faut pas se donner une image de dur à cuire, de bourgeois moderne, à vouloir utiliser des mots qu'on ne comprend pas. Moi j'ai toujours été dans les termes faciles, dans des mots que tout le monde pouvait comprendre. Parce que parler pour ne pas être compris, il n'y a aucun intérêt. Si on fait de l'éloquence, c'est pour que les gens nous comprennent et pour transmettre une émotion. Donc moi, je dirais que c'est l'envie de le faire et de le faire bien.

  • Speaker #1

    Et est-ce qu'il y a une figure publique, un avocat, un politicien, un acteur dont tu t'es inspirée pour ton style en éloquence ?

  • Speaker #0

    C'est vrai que je ne vais pas beaucoup... Alors oui, je fais des figures de style, j'essaye que ça sonne beau. Mais le plus important pour moi, c'est le fond. Et si je devais dire un personnage qui me... qui me parle énormément dans l'éloquence, elle a un joli verbe, mais pas que, parce que tout ce qu'elle dit c'est profond, elle essayait en tout cas toujours de fonder ses propos, parce qu'elle avait de grands combats à mener, je dirais que c'est Simone Veil.

  • Speaker #2

    Alors selon moi, en éloquence, la qualité première c'est de croire en ce qu'on dit. Parce que quand on croit en ce qu'on dit, le public croit en ce que vous dites, et parfois même le contradicteur commence à douter de ce qu'il dit lui-même. Donc pour moi, croire en ce qu'on dit, ne pas jouer un rôle, Mais l'incarner profondément, c'est le plus important. Par exemple, en finale, je me souviens, le sujet c'était « Tout peut-il s'oublier ? » . Je devais défendre la thèse selon laquelle tout pouvait s'oublier, ce qui est un peu absurde, on va dire, parce que non, tout ne s'oublie pas. Mais j'y ai tellement cru, j'étais tellement dedans. qu'au final, j'étais persuadé de ce que je disais. Et s'il y a des personnalités qui m'inspirent, je pense qu'il y en a deux, il y a Jean Gabin et Éric Dupond-Moretti. Pourquoi ? Parce que ce sont deux personnes qui appliquent à la lettre ce que je viens de vous expliquer. C'est-à-dire que l'acteur comme l'avocat croient profondément en ce qu'ils disent. Jean Gabin, dans La traversée de Paris, il croit dur comme fer qu'il est un peintre reconnu qui aide Bourville à faire traverser du cochon à Paris. Éric Dupond-Moretti, il est persuadé que les accusés d'outreau, ils sont innocents. Vous voyez ce que je veux dire ? Et ça, c'est pour moi la qualité première de quelqu'un qui est éloquent. C'est de croire en ce qu'il dit.

  • Speaker #1

    Depuis ta participation, est-ce que tu vois un changement dans ta manière de t'exprimer au quotidien ?

  • Speaker #2

    Alors non, il n'y a pas vraiment eu de changement dans ma façon de parler depuis le concours. Et je pense que le jury a besoin de s'identifier aussi à ce qu'on dit pour y croire et pour justement être touché par notre discours. Donc non, je suis vraiment resté naturel, donc je n'ai pas changé forcément de façon de parler ou de me comporter.

  • Speaker #0

    Au quotidien, on ne va pas se mentir avec mes amis, je ne suis pas éloquente plus que ça, je parle comme n'importe qui parlerait. Mais c'est vrai que pour s'adresser aux enseignants, aux professeurs, ou même dans un entretien d'embauche en dehors de l'université ou pour les masters, ça donne une facilité, l'éloquence. On a été capable de parler devant plus de 700 personnes ou par exemple devant un panel composé que de doyens de toute la France quand j'ai fait le concours national d'éloquence. Ça nous fait relativiser sur les personnes qu'on a en face de nous et on se dit qu'au final, ils sont juste humains comme nous. Et on arrive à avoir une facilité, en tout cas pour ma part, à s'exprimer et à s'adresser aux autres. Et ça, c'est très important d'arriver, de ne pas avoir peur de s'exprimer, de poser des questions, de parler en public. C'est très important.

  • Speaker #1

    Et si tu devais donner un conseil à un étudiant qui hésite à participer à un concours d'éloquence, quel serait-il ?

  • Speaker #0

    De ne pas hésiter. Parce que même si on ne gagne pas... Ce qui a été mon cas au concours national d'éloquence, c'est une expérience et ça donne une force de travail qu'on ne travaille pas forcément en cours. Là, je finis la licence et je me rends bien compte qu'en fait, on a très peu d'oraux. Que si on a des oraux, c'est des questions de cours en fait, plus qu'un réel oral. Et l'épreuve orale est une épreuve très importante qu'on va nous demander à de nombreux examens. Et que le concours d'éloquence est un exercice en fait très important qui vous donnera en fait un... Un réel avantage devant vos concurrents dans les divers concours, que ce soit le barreau ou les concours de haute fonction publique, vous allez avoir de l'oral et c'est très important de pouvoir maîtriser. et de savoir parler.

  • Speaker #2

    Je m'adresse surtout aux étudiants qui sont en licence ou en début, enfin comme moi en fait, qui sont en L1 ou en L2, ou même aux lycéens ou en tout cas aux jeunes qui veulent se lancer dans l'éloquence parce qu'ils aiment ça, il faut absolument y aller. Il faut absolument y aller, il ne faut pas avoir peur de rencontrer des gens plus âgés parce que finalement aux âmes bien nées, le talent n'attend pas le nombre des années et qu'en plus, ce n'est qu'une bonne expérience et ça vous prépare si vous échouez au début de votre expérience éloquente, vous pourrez encore mieux réussir après. Donc voilà, il faut se lancer. Et pour ceux qui n'aiment pas ça, ne surtout pas se forcer. Laissez le temps vous emmener vers l'éloquence ou pas, mais faire ce qu'on aime. Et pour les éloquences, lancez le plus tôt possible.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as une anecdote à partager qui a été...

  • Speaker #2

    Alors oui, j'ai une anecdote. Et mes amis aiment me la rappeler chaque jour de ma vie, chaque heure même. C'était en finale. En finale où... Donc tous les projecteurs sur moi, l'amphiportalis rempli, c'est incroyable, live sur YouTube, j'ai pas compris trop ce qui se passait. Et c'est le moment de monter sur scène, pour commencer mon discours. Et je me dis, c'est le moment où il faut que je marque les esprits, premier mot très important tout ça, je monte sur scène, je m'adresse aux gens, et je bégaye sur le premier mot, le premier mot, je bégaye. Mais c'est pas un petit bégayement d'une syllabe, c'est vraiment, je vais vous donner l'exemple, c'était, je devais dire, cher T-spectateur, et j'ai dit, cher T-spectateur, donc... transformation totale du mot, dans un mot qui n'existe pas. Donc je pense que ça, c'est un petit peu aussi le fruit du stress. En plus, je me sentais étonnamment bien ce jour-là. Donc en fait, c'est le retour de bâton du stress et de tout ce qu'on accumule pendant ce concours.

  • Speaker #0

    Une anecdote. Oui, j'en ai une. Quand j'ai fait le concours national d'éloquence... Je me suis retrouvée dans une salle pleine de gens qui étaient dans des associations de type Lydia Haas, dans des prépas éloquences, etc. Moi, je n'ai jamais fait ça. À la rigueur, j'ai fait du théâtre pendant quelques années, mais le théâtre, ce n'est pas vraiment de l'éloquence. On récite des textes, on n'invente pas vraiment de textes. Et devant tous ces gens-là, je me suis retrouvée un petit peu totalement à part, parce que le doyen de l'université, M. Perrier, et moi-même n'étions pas au courant qu'on pouvait être accompagnés de... d'enseignants-chercheurs. Je me suis retrouvée un petit peu la seule étudiante face à tous ces étudiants accompagnés d'enseignants-chercheurs, de doctorants, d'experts de l'éloquence. C'était assez drôle. Tout ça pour dire qu'on m'a demandé, des étudiants m'ont demandé de les assister dans leur répétition de concours, parce qu'on avait seulement quelques heures pour préparer un concours sur lequel on allait passer après pendant dix minutes. Et l'étudiant avait fait quelque chose de totalement lunaire. C'est-à-dire que j'étais complètement... Je ne savais pas lui dire, parce qu'on passait dans 15 minutes et je n'osais pas lui dire, non mais là, ce n'est pas possible. Et en fait, on ne comprenait même pas le sens de la phrase. Et il passait devant M. Perrier et je l'entendais dire son discours. Quand il est sorti, tout le monde était mort de rire parce qu'en fait, on n'y comprenait rien. C'était vraiment rigolo. Et lui, il n'y a toujours pas compris qu'il y avait eu un problème. On lui avait dit gentiment que ça ne se faisait pas. mais c'était quelque chose d'hyper vulgaire, genre sur les seins d'une doyenne, c'était vraiment catastrophique, c'était vraiment rigolo.

  • Speaker #1

    Peut-être aussi quel a été le moment pour toi le plus marquant, qu'il soit positif ou négatif pendant le concours ?

  • Speaker #0

    Je dirais que ça a été quand j'ai pioché mon thème de concours d'éloquence à ma première étape à Arles cette année. Il y avait comme sujet l'impact des anciennes générations sur notre société. Et j'ai eu du coup l'immense honneur de faire le concours que j'avais préparé sur mon arrière-grand-mère qui avait 98 ans au moment des faits. Et ça a été vraiment pour moi un bel hommage que j'ai pu lui rendre à ce moment-là. Donc pour moi, c'était le souvenir le plus marquant et le plus beau souvenir que j'ai en éloquence.

  • Speaker #1

    Penses-tu que l'éloquence devrait être davantage enseignée et évaluée dès la licence de droit ? Et si oui, pourquoi ?

  • Speaker #2

    Alors, je ne sais pas si on doit évaluer l'éloquence. Je pense qu'on doit l'enseigner, je pense pas qu'on doit la forcer, et il faut d'abord mettre un mot sur ce qu'est l'éloquence en fait. Est-ce que l'éloquence c'est savoir happer les gens, savoir captiver leur attention ? Est-ce que l'éloquence c'est monter sur une estrade et déclamer un discours et séduire un jury et une audience ? Est-ce que c'est bien parler avec ses copains en café ? Qu'est-ce que c'est l'éloquence ? Donc le jour où finalement les universités sauront mettre un mot sur ce qu'est l'éloquence, oui pourquoi pas, l'enseigner etc. Je sais que Pierre Bon à la faculté d'Aix, sait le faire très bien dans son atelier le laboratoire qui qui se fait tous les mardis soirs bon là c'est fini mais la semaine prochaine il va réitérer l'expérience mais pour moi il faut pas l'évaluer parce qu'il y en a qui vraiment n'arrive pas qui qui sont pétrifiés à l'idée de passer à l'oral du CP à la licence et qui n'aiment pas ça. C'est comme si moi, on me disait, va faire des intégrales de maths dans une prépa maintenant pour préparer HEC. Ben, j'aime pas ça. Donc, je vais pas me lancer là-dedans. Donc, évaluer, non. Mais enseigner et initier les élèves à découvrir cet art, absolument. C'est primordial.

  • Speaker #0

    Oui, parce que comme je le disais, c'est hyper important pour les différents concours qui vont suivre. Et c'est vraiment aider les étudiants de leur permettre de faire de l'éloquence et de pouvoir s'exprimer en public. Parce que le droit, même si c'est en France quelque chose d'écrit principalement, il y a tout un aspect oral. Quand les avocats plaident, par exemple, quand les notaires reçoivent leurs clients, quand les juristes doivent défendre une affaire. Tous ceux qui sont médiateurs, diplomates, il y a énormément de métiers dans le droit et on le sait. et dans la plupart des métiers, le... Le point commun qu'ils ont entre eux, c'est la parole. Et pour moi, c'est très important d'être capable de parler correctement et de s'exprimer en public.

  • Speaker #1

    Merci infiniment Malolubis et Sarah Arnaud-Caron pour ce partage. Nous espérons que cet épisode vous aura intéressé. N'hésitez pas à le partager autour de vous, à nous faire part de vos retours, et pourquoi pas, à nous suggérer des thématiques futures. A très bientôt pour un nouvel épisode de Cloudcast. Merci à toutes et à tous. Au revoir.

Description

Dans cet épisode consacré à l’art de l’éloquence, nous avons le plaisir d’accueillir Sarah Arnaud Caron, lauréate du concours d’éloquence d'Arles, et Malo Le Bis, gagnant du concours Démosthène à la faculté de droit et de science politique d’Aix. Ensemble, ils reviennent sur leur parcours, leur préparation, leurs sources d’inspiration et les enseignements qu’ils ont tirés de cette expérience.

Quels sont les secrets pour convaincre un jury ? Comment apprivoiser le trac ? Et pourquoi l’éloquence devrait-elle occuper une place plus centrale dans les études de droit ?

Un épisode inspirant, pour vous donner, à votre tour, l’envie de prendre la parole et de vous lancer dans l’aventure !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Codcast, podcast juridique de la Faculté de droit et de sciences politiques d'Aix-Marseille Université.

  • Speaker #1

    Bonjour à toutes et à tous, Codcast est de retour pour un nouvel épisode consacré au concours d'éloquence des Mostènes et à l'éloquence de manière plus générale. Nous accueillons Malo Lebis, étudiant et gagnant du concours des Mostens à Aix en première année de licence de droit, et Sarah Arnaud-Caron, gagnante du concours Arles. Pourquoi as-tu décidé de participer au concours d'éloquence des Mostens et comment se passe le processus de sélection pour participer au concours ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est vrai que je suis quelqu'un d'un petit peu impulsif, c'est-à-dire que je vais prendre beaucoup de décisions sur un coup de tête. Donc quand j'ai vu le mail d'inscription qui expliquait que les inscriptions clôturaient dans la journée, je me suis inscrite. en me disant un petit peu, on verra bien ce que ça fera, on verra bien ce que ça donne. Et puis au pire des cas, ça me fera une expérience. Donc je me suis lancée dans cette expérience, sachant qu'il me restait quatre jours et que les autres participants avaient eu une préparation depuis un plus long moment. Et à la suite de cette préparation, les modalités du passage de concours d'éloquence, en tout cas dans l'antenne d'Arles, c'est le fait de préparer six sujets différents. Et un sujet sera tiré au sort par chaque... par chaque participant 30 minutes avant le passage. Et chaque participant aura du coup un sujet différent. Et on est jugé par un panel de jury qui comprenait, dans la situation de mon passage cette année, le doyen, le vice-doyen, des professionnels du droit. On a eu aussi des enseignants-chercheurs. Et il y a également une note du public qui est relevée par une application. Et il me semble que les familles ne votaient pas.

  • Speaker #2

    Alors, pourquoi j'ai décidé de participer au concours ? Je pense que la question, c'est plutôt comment mon père m'a forcé, m'a contraint à participer. Non, je plaisante. Comment il m'a en tout cas initié fortement à y participer. En réalité, j'ai déjà fait deux concours d'éloquence au lycée, en première et en terminale. Et arrivé en L1, c'est vrai que j'avais la pression, comme beaucoup de jeunes en licence, je pense, de participer à un concours si prestigieux, avec des gens si « âgés » dans les études. Mais mon père m'a dit qu'il fallait y aller, que dans tous les cas, c'est ce que j'aimais, donc j'ai tenté l'expérience. Et concernant la sélection du concours, en fait, c'est tout simple. En décembre, le BDE fait passer un formulaire sur lequel il faut entrer son nom. son année de filière, etc. Et ensuite, ils vous recontactent, généralement mi-janvier, pour les présélections.

  • Speaker #1

    Et donc, quelle a été la préparation la plus utile pour toi ? Est-ce que c'est écrire tes passages, t'entraîner à l'oral, ou travailler la gestion du stress ? Est-ce que tu aurais une astuce ou un petit rituel avant de prendre la parole en public ?

  • Speaker #2

    Alors, je pense que les préparations, il y en a deux. qui sont primordiales. La première, c'est celle qu'on passe tout au long de sa vie avec ses amis au café, à parler, à essayer de haper l'attention de ceux qu'on aime et de nos amis et de nos proches. Et puis la préparation du concours en lui-même quand on reçoit le sujet. Souvent au début on tremble, normal, parce qu'on a peur, parce que c'est un exercice qui est je pense, on y reviendra, mais profondément violent. Et puis ensuite, selon moi, c'est l'entraînement à l'oral. C'est se dire que dans tous les cas, on n'arrivera pas en 24 heures à apprendre son texte, c'est inhumain. donc il faut s'entraîner à l'oral pour être le plus à l'aise possible en tout cas c'est comme ça que je procédais

  • Speaker #0

    Pour moi le plus important, ce qui m'aide le plus et ma manière de travailler c'est faire les choses c'est-à-dire que je vais me poser la question et je vais vraiment pas m'asseoir à un bureau pour répondre à la question, je vais faire ma vie avec cette question écrite dans les notes de mon téléphone et à chaque fois que j'aurai une idée qui va me venir à chaque fois qu'il va y avoir quelque chose qui va me faire penser à ça Je vais revenir sur la note et essayer d'argumenter en me faisant des points clés. Et à la fin, une fois que j'ai assez de points clés, assez de consistance, je vais ensuite essayer de le rendre beau, de faire en sorte que ça sonne bien et monter mon texte. Et le plus important pour moi, c'est de vivre le texte. C'est de parler de choses qui nous touchent, de faire vivre une émotion, de transmettre une émotion au public. Et pour ça, je fais mon texte. Je m'entraîne énormément devant ma famille, surtout devant mes grands-parents, à qui je répète en boucle et en boucle mes concours jusqu'à ce que même eux les connaissent par cœur.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu as une astuce en particulier ?

  • Speaker #2

    Une astuce en particulier, oui. Je pense que, alors moi qui suis très peu méthodique, j'ai eu du mal à m'y mettre, mais il faut vraiment gérer son temps. Parce qu'on reçoit 24 heures avant le sujet, 24 heures avant l'épreuve, et c'est très compliqué de gérer son temps. Parce qu'en plus le stress nous prend beaucoup de temps, il faut dormir, mais il faut, on va dire, on reçoit le sujet à 19h, on se dit que jusqu'à 23h on écrit, ensuite le lendemain matin on écrit un peu, puis après on consacre la journée à s'entraîner à l'oral. Donc il faut essayer d'être méthodique et de ne pas se dépasser par le temps.

  • Speaker #0

    Pour moi, avant de prendre la parole en public, je respire profondément. Quelque chose qui s'appelle la respiration cardiaque, j'avais vu ça quand j'étais en SVT au lycée. Et ça consiste en fait à respirer le plus profondément possible. Et ça fait en fait baisser le niveau de stress parce que ça fait baisser le rythme cardiaque. Et ça fonctionne hyper bien.

  • Speaker #1

    Et selon toi, quelle qualité est la plus importante pour réussir en éloquence ?

  • Speaker #0

    Je pense réellement que c'est l'envie d'y aller. C'est au-delà de la question du charisme, je pense qu'on a du charisme si on a envie de le faire. Si c'est important pour nous, si on est investi, moi je sais qu'à chaque fois on m'a toujours répété que j'étais souriante, que j'étais solaire, et je pense que le fait d'être investi dans ce qu'on fait, de faire quelque chose qui nous plaît, en fait ça nous rend systématiquement solaire. Il ne faut pas se donner une image de dur à cuire, de bourgeois moderne, à vouloir utiliser des mots qu'on ne comprend pas. Moi j'ai toujours été dans les termes faciles, dans des mots que tout le monde pouvait comprendre. Parce que parler pour ne pas être compris, il n'y a aucun intérêt. Si on fait de l'éloquence, c'est pour que les gens nous comprennent et pour transmettre une émotion. Donc moi, je dirais que c'est l'envie de le faire et de le faire bien.

  • Speaker #1

    Et est-ce qu'il y a une figure publique, un avocat, un politicien, un acteur dont tu t'es inspirée pour ton style en éloquence ?

  • Speaker #0

    C'est vrai que je ne vais pas beaucoup... Alors oui, je fais des figures de style, j'essaye que ça sonne beau. Mais le plus important pour moi, c'est le fond. Et si je devais dire un personnage qui me... qui me parle énormément dans l'éloquence, elle a un joli verbe, mais pas que, parce que tout ce qu'elle dit c'est profond, elle essayait en tout cas toujours de fonder ses propos, parce qu'elle avait de grands combats à mener, je dirais que c'est Simone Veil.

  • Speaker #2

    Alors selon moi, en éloquence, la qualité première c'est de croire en ce qu'on dit. Parce que quand on croit en ce qu'on dit, le public croit en ce que vous dites, et parfois même le contradicteur commence à douter de ce qu'il dit lui-même. Donc pour moi, croire en ce qu'on dit, ne pas jouer un rôle, Mais l'incarner profondément, c'est le plus important. Par exemple, en finale, je me souviens, le sujet c'était « Tout peut-il s'oublier ? » . Je devais défendre la thèse selon laquelle tout pouvait s'oublier, ce qui est un peu absurde, on va dire, parce que non, tout ne s'oublie pas. Mais j'y ai tellement cru, j'étais tellement dedans. qu'au final, j'étais persuadé de ce que je disais. Et s'il y a des personnalités qui m'inspirent, je pense qu'il y en a deux, il y a Jean Gabin et Éric Dupond-Moretti. Pourquoi ? Parce que ce sont deux personnes qui appliquent à la lettre ce que je viens de vous expliquer. C'est-à-dire que l'acteur comme l'avocat croient profondément en ce qu'ils disent. Jean Gabin, dans La traversée de Paris, il croit dur comme fer qu'il est un peintre reconnu qui aide Bourville à faire traverser du cochon à Paris. Éric Dupond-Moretti, il est persuadé que les accusés d'outreau, ils sont innocents. Vous voyez ce que je veux dire ? Et ça, c'est pour moi la qualité première de quelqu'un qui est éloquent. C'est de croire en ce qu'il dit.

  • Speaker #1

    Depuis ta participation, est-ce que tu vois un changement dans ta manière de t'exprimer au quotidien ?

  • Speaker #2

    Alors non, il n'y a pas vraiment eu de changement dans ma façon de parler depuis le concours. Et je pense que le jury a besoin de s'identifier aussi à ce qu'on dit pour y croire et pour justement être touché par notre discours. Donc non, je suis vraiment resté naturel, donc je n'ai pas changé forcément de façon de parler ou de me comporter.

  • Speaker #0

    Au quotidien, on ne va pas se mentir avec mes amis, je ne suis pas éloquente plus que ça, je parle comme n'importe qui parlerait. Mais c'est vrai que pour s'adresser aux enseignants, aux professeurs, ou même dans un entretien d'embauche en dehors de l'université ou pour les masters, ça donne une facilité, l'éloquence. On a été capable de parler devant plus de 700 personnes ou par exemple devant un panel composé que de doyens de toute la France quand j'ai fait le concours national d'éloquence. Ça nous fait relativiser sur les personnes qu'on a en face de nous et on se dit qu'au final, ils sont juste humains comme nous. Et on arrive à avoir une facilité, en tout cas pour ma part, à s'exprimer et à s'adresser aux autres. Et ça, c'est très important d'arriver, de ne pas avoir peur de s'exprimer, de poser des questions, de parler en public. C'est très important.

  • Speaker #1

    Et si tu devais donner un conseil à un étudiant qui hésite à participer à un concours d'éloquence, quel serait-il ?

  • Speaker #0

    De ne pas hésiter. Parce que même si on ne gagne pas... Ce qui a été mon cas au concours national d'éloquence, c'est une expérience et ça donne une force de travail qu'on ne travaille pas forcément en cours. Là, je finis la licence et je me rends bien compte qu'en fait, on a très peu d'oraux. Que si on a des oraux, c'est des questions de cours en fait, plus qu'un réel oral. Et l'épreuve orale est une épreuve très importante qu'on va nous demander à de nombreux examens. Et que le concours d'éloquence est un exercice en fait très important qui vous donnera en fait un... Un réel avantage devant vos concurrents dans les divers concours, que ce soit le barreau ou les concours de haute fonction publique, vous allez avoir de l'oral et c'est très important de pouvoir maîtriser. et de savoir parler.

  • Speaker #2

    Je m'adresse surtout aux étudiants qui sont en licence ou en début, enfin comme moi en fait, qui sont en L1 ou en L2, ou même aux lycéens ou en tout cas aux jeunes qui veulent se lancer dans l'éloquence parce qu'ils aiment ça, il faut absolument y aller. Il faut absolument y aller, il ne faut pas avoir peur de rencontrer des gens plus âgés parce que finalement aux âmes bien nées, le talent n'attend pas le nombre des années et qu'en plus, ce n'est qu'une bonne expérience et ça vous prépare si vous échouez au début de votre expérience éloquente, vous pourrez encore mieux réussir après. Donc voilà, il faut se lancer. Et pour ceux qui n'aiment pas ça, ne surtout pas se forcer. Laissez le temps vous emmener vers l'éloquence ou pas, mais faire ce qu'on aime. Et pour les éloquences, lancez le plus tôt possible.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as une anecdote à partager qui a été...

  • Speaker #2

    Alors oui, j'ai une anecdote. Et mes amis aiment me la rappeler chaque jour de ma vie, chaque heure même. C'était en finale. En finale où... Donc tous les projecteurs sur moi, l'amphiportalis rempli, c'est incroyable, live sur YouTube, j'ai pas compris trop ce qui se passait. Et c'est le moment de monter sur scène, pour commencer mon discours. Et je me dis, c'est le moment où il faut que je marque les esprits, premier mot très important tout ça, je monte sur scène, je m'adresse aux gens, et je bégaye sur le premier mot, le premier mot, je bégaye. Mais c'est pas un petit bégayement d'une syllabe, c'est vraiment, je vais vous donner l'exemple, c'était, je devais dire, cher T-spectateur, et j'ai dit, cher T-spectateur, donc... transformation totale du mot, dans un mot qui n'existe pas. Donc je pense que ça, c'est un petit peu aussi le fruit du stress. En plus, je me sentais étonnamment bien ce jour-là. Donc en fait, c'est le retour de bâton du stress et de tout ce qu'on accumule pendant ce concours.

  • Speaker #0

    Une anecdote. Oui, j'en ai une. Quand j'ai fait le concours national d'éloquence... Je me suis retrouvée dans une salle pleine de gens qui étaient dans des associations de type Lydia Haas, dans des prépas éloquences, etc. Moi, je n'ai jamais fait ça. À la rigueur, j'ai fait du théâtre pendant quelques années, mais le théâtre, ce n'est pas vraiment de l'éloquence. On récite des textes, on n'invente pas vraiment de textes. Et devant tous ces gens-là, je me suis retrouvée un petit peu totalement à part, parce que le doyen de l'université, M. Perrier, et moi-même n'étions pas au courant qu'on pouvait être accompagnés de... d'enseignants-chercheurs. Je me suis retrouvée un petit peu la seule étudiante face à tous ces étudiants accompagnés d'enseignants-chercheurs, de doctorants, d'experts de l'éloquence. C'était assez drôle. Tout ça pour dire qu'on m'a demandé, des étudiants m'ont demandé de les assister dans leur répétition de concours, parce qu'on avait seulement quelques heures pour préparer un concours sur lequel on allait passer après pendant dix minutes. Et l'étudiant avait fait quelque chose de totalement lunaire. C'est-à-dire que j'étais complètement... Je ne savais pas lui dire, parce qu'on passait dans 15 minutes et je n'osais pas lui dire, non mais là, ce n'est pas possible. Et en fait, on ne comprenait même pas le sens de la phrase. Et il passait devant M. Perrier et je l'entendais dire son discours. Quand il est sorti, tout le monde était mort de rire parce qu'en fait, on n'y comprenait rien. C'était vraiment rigolo. Et lui, il n'y a toujours pas compris qu'il y avait eu un problème. On lui avait dit gentiment que ça ne se faisait pas. mais c'était quelque chose d'hyper vulgaire, genre sur les seins d'une doyenne, c'était vraiment catastrophique, c'était vraiment rigolo.

  • Speaker #1

    Peut-être aussi quel a été le moment pour toi le plus marquant, qu'il soit positif ou négatif pendant le concours ?

  • Speaker #0

    Je dirais que ça a été quand j'ai pioché mon thème de concours d'éloquence à ma première étape à Arles cette année. Il y avait comme sujet l'impact des anciennes générations sur notre société. Et j'ai eu du coup l'immense honneur de faire le concours que j'avais préparé sur mon arrière-grand-mère qui avait 98 ans au moment des faits. Et ça a été vraiment pour moi un bel hommage que j'ai pu lui rendre à ce moment-là. Donc pour moi, c'était le souvenir le plus marquant et le plus beau souvenir que j'ai en éloquence.

  • Speaker #1

    Penses-tu que l'éloquence devrait être davantage enseignée et évaluée dès la licence de droit ? Et si oui, pourquoi ?

  • Speaker #2

    Alors, je ne sais pas si on doit évaluer l'éloquence. Je pense qu'on doit l'enseigner, je pense pas qu'on doit la forcer, et il faut d'abord mettre un mot sur ce qu'est l'éloquence en fait. Est-ce que l'éloquence c'est savoir happer les gens, savoir captiver leur attention ? Est-ce que l'éloquence c'est monter sur une estrade et déclamer un discours et séduire un jury et une audience ? Est-ce que c'est bien parler avec ses copains en café ? Qu'est-ce que c'est l'éloquence ? Donc le jour où finalement les universités sauront mettre un mot sur ce qu'est l'éloquence, oui pourquoi pas, l'enseigner etc. Je sais que Pierre Bon à la faculté d'Aix, sait le faire très bien dans son atelier le laboratoire qui qui se fait tous les mardis soirs bon là c'est fini mais la semaine prochaine il va réitérer l'expérience mais pour moi il faut pas l'évaluer parce qu'il y en a qui vraiment n'arrive pas qui qui sont pétrifiés à l'idée de passer à l'oral du CP à la licence et qui n'aiment pas ça. C'est comme si moi, on me disait, va faire des intégrales de maths dans une prépa maintenant pour préparer HEC. Ben, j'aime pas ça. Donc, je vais pas me lancer là-dedans. Donc, évaluer, non. Mais enseigner et initier les élèves à découvrir cet art, absolument. C'est primordial.

  • Speaker #0

    Oui, parce que comme je le disais, c'est hyper important pour les différents concours qui vont suivre. Et c'est vraiment aider les étudiants de leur permettre de faire de l'éloquence et de pouvoir s'exprimer en public. Parce que le droit, même si c'est en France quelque chose d'écrit principalement, il y a tout un aspect oral. Quand les avocats plaident, par exemple, quand les notaires reçoivent leurs clients, quand les juristes doivent défendre une affaire. Tous ceux qui sont médiateurs, diplomates, il y a énormément de métiers dans le droit et on le sait. et dans la plupart des métiers, le... Le point commun qu'ils ont entre eux, c'est la parole. Et pour moi, c'est très important d'être capable de parler correctement et de s'exprimer en public.

  • Speaker #1

    Merci infiniment Malolubis et Sarah Arnaud-Caron pour ce partage. Nous espérons que cet épisode vous aura intéressé. N'hésitez pas à le partager autour de vous, à nous faire part de vos retours, et pourquoi pas, à nous suggérer des thématiques futures. A très bientôt pour un nouvel épisode de Cloudcast. Merci à toutes et à tous. Au revoir.

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Description

Dans cet épisode consacré à l’art de l’éloquence, nous avons le plaisir d’accueillir Sarah Arnaud Caron, lauréate du concours d’éloquence d'Arles, et Malo Le Bis, gagnant du concours Démosthène à la faculté de droit et de science politique d’Aix. Ensemble, ils reviennent sur leur parcours, leur préparation, leurs sources d’inspiration et les enseignements qu’ils ont tirés de cette expérience.

Quels sont les secrets pour convaincre un jury ? Comment apprivoiser le trac ? Et pourquoi l’éloquence devrait-elle occuper une place plus centrale dans les études de droit ?

Un épisode inspirant, pour vous donner, à votre tour, l’envie de prendre la parole et de vous lancer dans l’aventure !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Codcast, podcast juridique de la Faculté de droit et de sciences politiques d'Aix-Marseille Université.

  • Speaker #1

    Bonjour à toutes et à tous, Codcast est de retour pour un nouvel épisode consacré au concours d'éloquence des Mostènes et à l'éloquence de manière plus générale. Nous accueillons Malo Lebis, étudiant et gagnant du concours des Mostens à Aix en première année de licence de droit, et Sarah Arnaud-Caron, gagnante du concours Arles. Pourquoi as-tu décidé de participer au concours d'éloquence des Mostens et comment se passe le processus de sélection pour participer au concours ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est vrai que je suis quelqu'un d'un petit peu impulsif, c'est-à-dire que je vais prendre beaucoup de décisions sur un coup de tête. Donc quand j'ai vu le mail d'inscription qui expliquait que les inscriptions clôturaient dans la journée, je me suis inscrite. en me disant un petit peu, on verra bien ce que ça fera, on verra bien ce que ça donne. Et puis au pire des cas, ça me fera une expérience. Donc je me suis lancée dans cette expérience, sachant qu'il me restait quatre jours et que les autres participants avaient eu une préparation depuis un plus long moment. Et à la suite de cette préparation, les modalités du passage de concours d'éloquence, en tout cas dans l'antenne d'Arles, c'est le fait de préparer six sujets différents. Et un sujet sera tiré au sort par chaque... par chaque participant 30 minutes avant le passage. Et chaque participant aura du coup un sujet différent. Et on est jugé par un panel de jury qui comprenait, dans la situation de mon passage cette année, le doyen, le vice-doyen, des professionnels du droit. On a eu aussi des enseignants-chercheurs. Et il y a également une note du public qui est relevée par une application. Et il me semble que les familles ne votaient pas.

  • Speaker #2

    Alors, pourquoi j'ai décidé de participer au concours ? Je pense que la question, c'est plutôt comment mon père m'a forcé, m'a contraint à participer. Non, je plaisante. Comment il m'a en tout cas initié fortement à y participer. En réalité, j'ai déjà fait deux concours d'éloquence au lycée, en première et en terminale. Et arrivé en L1, c'est vrai que j'avais la pression, comme beaucoup de jeunes en licence, je pense, de participer à un concours si prestigieux, avec des gens si « âgés » dans les études. Mais mon père m'a dit qu'il fallait y aller, que dans tous les cas, c'est ce que j'aimais, donc j'ai tenté l'expérience. Et concernant la sélection du concours, en fait, c'est tout simple. En décembre, le BDE fait passer un formulaire sur lequel il faut entrer son nom. son année de filière, etc. Et ensuite, ils vous recontactent, généralement mi-janvier, pour les présélections.

  • Speaker #1

    Et donc, quelle a été la préparation la plus utile pour toi ? Est-ce que c'est écrire tes passages, t'entraîner à l'oral, ou travailler la gestion du stress ? Est-ce que tu aurais une astuce ou un petit rituel avant de prendre la parole en public ?

  • Speaker #2

    Alors, je pense que les préparations, il y en a deux. qui sont primordiales. La première, c'est celle qu'on passe tout au long de sa vie avec ses amis au café, à parler, à essayer de haper l'attention de ceux qu'on aime et de nos amis et de nos proches. Et puis la préparation du concours en lui-même quand on reçoit le sujet. Souvent au début on tremble, normal, parce qu'on a peur, parce que c'est un exercice qui est je pense, on y reviendra, mais profondément violent. Et puis ensuite, selon moi, c'est l'entraînement à l'oral. C'est se dire que dans tous les cas, on n'arrivera pas en 24 heures à apprendre son texte, c'est inhumain. donc il faut s'entraîner à l'oral pour être le plus à l'aise possible en tout cas c'est comme ça que je procédais

  • Speaker #0

    Pour moi le plus important, ce qui m'aide le plus et ma manière de travailler c'est faire les choses c'est-à-dire que je vais me poser la question et je vais vraiment pas m'asseoir à un bureau pour répondre à la question, je vais faire ma vie avec cette question écrite dans les notes de mon téléphone et à chaque fois que j'aurai une idée qui va me venir à chaque fois qu'il va y avoir quelque chose qui va me faire penser à ça Je vais revenir sur la note et essayer d'argumenter en me faisant des points clés. Et à la fin, une fois que j'ai assez de points clés, assez de consistance, je vais ensuite essayer de le rendre beau, de faire en sorte que ça sonne bien et monter mon texte. Et le plus important pour moi, c'est de vivre le texte. C'est de parler de choses qui nous touchent, de faire vivre une émotion, de transmettre une émotion au public. Et pour ça, je fais mon texte. Je m'entraîne énormément devant ma famille, surtout devant mes grands-parents, à qui je répète en boucle et en boucle mes concours jusqu'à ce que même eux les connaissent par cœur.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu as une astuce en particulier ?

  • Speaker #2

    Une astuce en particulier, oui. Je pense que, alors moi qui suis très peu méthodique, j'ai eu du mal à m'y mettre, mais il faut vraiment gérer son temps. Parce qu'on reçoit 24 heures avant le sujet, 24 heures avant l'épreuve, et c'est très compliqué de gérer son temps. Parce qu'en plus le stress nous prend beaucoup de temps, il faut dormir, mais il faut, on va dire, on reçoit le sujet à 19h, on se dit que jusqu'à 23h on écrit, ensuite le lendemain matin on écrit un peu, puis après on consacre la journée à s'entraîner à l'oral. Donc il faut essayer d'être méthodique et de ne pas se dépasser par le temps.

  • Speaker #0

    Pour moi, avant de prendre la parole en public, je respire profondément. Quelque chose qui s'appelle la respiration cardiaque, j'avais vu ça quand j'étais en SVT au lycée. Et ça consiste en fait à respirer le plus profondément possible. Et ça fait en fait baisser le niveau de stress parce que ça fait baisser le rythme cardiaque. Et ça fonctionne hyper bien.

  • Speaker #1

    Et selon toi, quelle qualité est la plus importante pour réussir en éloquence ?

  • Speaker #0

    Je pense réellement que c'est l'envie d'y aller. C'est au-delà de la question du charisme, je pense qu'on a du charisme si on a envie de le faire. Si c'est important pour nous, si on est investi, moi je sais qu'à chaque fois on m'a toujours répété que j'étais souriante, que j'étais solaire, et je pense que le fait d'être investi dans ce qu'on fait, de faire quelque chose qui nous plaît, en fait ça nous rend systématiquement solaire. Il ne faut pas se donner une image de dur à cuire, de bourgeois moderne, à vouloir utiliser des mots qu'on ne comprend pas. Moi j'ai toujours été dans les termes faciles, dans des mots que tout le monde pouvait comprendre. Parce que parler pour ne pas être compris, il n'y a aucun intérêt. Si on fait de l'éloquence, c'est pour que les gens nous comprennent et pour transmettre une émotion. Donc moi, je dirais que c'est l'envie de le faire et de le faire bien.

  • Speaker #1

    Et est-ce qu'il y a une figure publique, un avocat, un politicien, un acteur dont tu t'es inspirée pour ton style en éloquence ?

  • Speaker #0

    C'est vrai que je ne vais pas beaucoup... Alors oui, je fais des figures de style, j'essaye que ça sonne beau. Mais le plus important pour moi, c'est le fond. Et si je devais dire un personnage qui me... qui me parle énormément dans l'éloquence, elle a un joli verbe, mais pas que, parce que tout ce qu'elle dit c'est profond, elle essayait en tout cas toujours de fonder ses propos, parce qu'elle avait de grands combats à mener, je dirais que c'est Simone Veil.

  • Speaker #2

    Alors selon moi, en éloquence, la qualité première c'est de croire en ce qu'on dit. Parce que quand on croit en ce qu'on dit, le public croit en ce que vous dites, et parfois même le contradicteur commence à douter de ce qu'il dit lui-même. Donc pour moi, croire en ce qu'on dit, ne pas jouer un rôle, Mais l'incarner profondément, c'est le plus important. Par exemple, en finale, je me souviens, le sujet c'était « Tout peut-il s'oublier ? » . Je devais défendre la thèse selon laquelle tout pouvait s'oublier, ce qui est un peu absurde, on va dire, parce que non, tout ne s'oublie pas. Mais j'y ai tellement cru, j'étais tellement dedans. qu'au final, j'étais persuadé de ce que je disais. Et s'il y a des personnalités qui m'inspirent, je pense qu'il y en a deux, il y a Jean Gabin et Éric Dupond-Moretti. Pourquoi ? Parce que ce sont deux personnes qui appliquent à la lettre ce que je viens de vous expliquer. C'est-à-dire que l'acteur comme l'avocat croient profondément en ce qu'ils disent. Jean Gabin, dans La traversée de Paris, il croit dur comme fer qu'il est un peintre reconnu qui aide Bourville à faire traverser du cochon à Paris. Éric Dupond-Moretti, il est persuadé que les accusés d'outreau, ils sont innocents. Vous voyez ce que je veux dire ? Et ça, c'est pour moi la qualité première de quelqu'un qui est éloquent. C'est de croire en ce qu'il dit.

  • Speaker #1

    Depuis ta participation, est-ce que tu vois un changement dans ta manière de t'exprimer au quotidien ?

  • Speaker #2

    Alors non, il n'y a pas vraiment eu de changement dans ma façon de parler depuis le concours. Et je pense que le jury a besoin de s'identifier aussi à ce qu'on dit pour y croire et pour justement être touché par notre discours. Donc non, je suis vraiment resté naturel, donc je n'ai pas changé forcément de façon de parler ou de me comporter.

  • Speaker #0

    Au quotidien, on ne va pas se mentir avec mes amis, je ne suis pas éloquente plus que ça, je parle comme n'importe qui parlerait. Mais c'est vrai que pour s'adresser aux enseignants, aux professeurs, ou même dans un entretien d'embauche en dehors de l'université ou pour les masters, ça donne une facilité, l'éloquence. On a été capable de parler devant plus de 700 personnes ou par exemple devant un panel composé que de doyens de toute la France quand j'ai fait le concours national d'éloquence. Ça nous fait relativiser sur les personnes qu'on a en face de nous et on se dit qu'au final, ils sont juste humains comme nous. Et on arrive à avoir une facilité, en tout cas pour ma part, à s'exprimer et à s'adresser aux autres. Et ça, c'est très important d'arriver, de ne pas avoir peur de s'exprimer, de poser des questions, de parler en public. C'est très important.

  • Speaker #1

    Et si tu devais donner un conseil à un étudiant qui hésite à participer à un concours d'éloquence, quel serait-il ?

  • Speaker #0

    De ne pas hésiter. Parce que même si on ne gagne pas... Ce qui a été mon cas au concours national d'éloquence, c'est une expérience et ça donne une force de travail qu'on ne travaille pas forcément en cours. Là, je finis la licence et je me rends bien compte qu'en fait, on a très peu d'oraux. Que si on a des oraux, c'est des questions de cours en fait, plus qu'un réel oral. Et l'épreuve orale est une épreuve très importante qu'on va nous demander à de nombreux examens. Et que le concours d'éloquence est un exercice en fait très important qui vous donnera en fait un... Un réel avantage devant vos concurrents dans les divers concours, que ce soit le barreau ou les concours de haute fonction publique, vous allez avoir de l'oral et c'est très important de pouvoir maîtriser. et de savoir parler.

  • Speaker #2

    Je m'adresse surtout aux étudiants qui sont en licence ou en début, enfin comme moi en fait, qui sont en L1 ou en L2, ou même aux lycéens ou en tout cas aux jeunes qui veulent se lancer dans l'éloquence parce qu'ils aiment ça, il faut absolument y aller. Il faut absolument y aller, il ne faut pas avoir peur de rencontrer des gens plus âgés parce que finalement aux âmes bien nées, le talent n'attend pas le nombre des années et qu'en plus, ce n'est qu'une bonne expérience et ça vous prépare si vous échouez au début de votre expérience éloquente, vous pourrez encore mieux réussir après. Donc voilà, il faut se lancer. Et pour ceux qui n'aiment pas ça, ne surtout pas se forcer. Laissez le temps vous emmener vers l'éloquence ou pas, mais faire ce qu'on aime. Et pour les éloquences, lancez le plus tôt possible.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as une anecdote à partager qui a été...

  • Speaker #2

    Alors oui, j'ai une anecdote. Et mes amis aiment me la rappeler chaque jour de ma vie, chaque heure même. C'était en finale. En finale où... Donc tous les projecteurs sur moi, l'amphiportalis rempli, c'est incroyable, live sur YouTube, j'ai pas compris trop ce qui se passait. Et c'est le moment de monter sur scène, pour commencer mon discours. Et je me dis, c'est le moment où il faut que je marque les esprits, premier mot très important tout ça, je monte sur scène, je m'adresse aux gens, et je bégaye sur le premier mot, le premier mot, je bégaye. Mais c'est pas un petit bégayement d'une syllabe, c'est vraiment, je vais vous donner l'exemple, c'était, je devais dire, cher T-spectateur, et j'ai dit, cher T-spectateur, donc... transformation totale du mot, dans un mot qui n'existe pas. Donc je pense que ça, c'est un petit peu aussi le fruit du stress. En plus, je me sentais étonnamment bien ce jour-là. Donc en fait, c'est le retour de bâton du stress et de tout ce qu'on accumule pendant ce concours.

  • Speaker #0

    Une anecdote. Oui, j'en ai une. Quand j'ai fait le concours national d'éloquence... Je me suis retrouvée dans une salle pleine de gens qui étaient dans des associations de type Lydia Haas, dans des prépas éloquences, etc. Moi, je n'ai jamais fait ça. À la rigueur, j'ai fait du théâtre pendant quelques années, mais le théâtre, ce n'est pas vraiment de l'éloquence. On récite des textes, on n'invente pas vraiment de textes. Et devant tous ces gens-là, je me suis retrouvée un petit peu totalement à part, parce que le doyen de l'université, M. Perrier, et moi-même n'étions pas au courant qu'on pouvait être accompagnés de... d'enseignants-chercheurs. Je me suis retrouvée un petit peu la seule étudiante face à tous ces étudiants accompagnés d'enseignants-chercheurs, de doctorants, d'experts de l'éloquence. C'était assez drôle. Tout ça pour dire qu'on m'a demandé, des étudiants m'ont demandé de les assister dans leur répétition de concours, parce qu'on avait seulement quelques heures pour préparer un concours sur lequel on allait passer après pendant dix minutes. Et l'étudiant avait fait quelque chose de totalement lunaire. C'est-à-dire que j'étais complètement... Je ne savais pas lui dire, parce qu'on passait dans 15 minutes et je n'osais pas lui dire, non mais là, ce n'est pas possible. Et en fait, on ne comprenait même pas le sens de la phrase. Et il passait devant M. Perrier et je l'entendais dire son discours. Quand il est sorti, tout le monde était mort de rire parce qu'en fait, on n'y comprenait rien. C'était vraiment rigolo. Et lui, il n'y a toujours pas compris qu'il y avait eu un problème. On lui avait dit gentiment que ça ne se faisait pas. mais c'était quelque chose d'hyper vulgaire, genre sur les seins d'une doyenne, c'était vraiment catastrophique, c'était vraiment rigolo.

  • Speaker #1

    Peut-être aussi quel a été le moment pour toi le plus marquant, qu'il soit positif ou négatif pendant le concours ?

  • Speaker #0

    Je dirais que ça a été quand j'ai pioché mon thème de concours d'éloquence à ma première étape à Arles cette année. Il y avait comme sujet l'impact des anciennes générations sur notre société. Et j'ai eu du coup l'immense honneur de faire le concours que j'avais préparé sur mon arrière-grand-mère qui avait 98 ans au moment des faits. Et ça a été vraiment pour moi un bel hommage que j'ai pu lui rendre à ce moment-là. Donc pour moi, c'était le souvenir le plus marquant et le plus beau souvenir que j'ai en éloquence.

  • Speaker #1

    Penses-tu que l'éloquence devrait être davantage enseignée et évaluée dès la licence de droit ? Et si oui, pourquoi ?

  • Speaker #2

    Alors, je ne sais pas si on doit évaluer l'éloquence. Je pense qu'on doit l'enseigner, je pense pas qu'on doit la forcer, et il faut d'abord mettre un mot sur ce qu'est l'éloquence en fait. Est-ce que l'éloquence c'est savoir happer les gens, savoir captiver leur attention ? Est-ce que l'éloquence c'est monter sur une estrade et déclamer un discours et séduire un jury et une audience ? Est-ce que c'est bien parler avec ses copains en café ? Qu'est-ce que c'est l'éloquence ? Donc le jour où finalement les universités sauront mettre un mot sur ce qu'est l'éloquence, oui pourquoi pas, l'enseigner etc. Je sais que Pierre Bon à la faculté d'Aix, sait le faire très bien dans son atelier le laboratoire qui qui se fait tous les mardis soirs bon là c'est fini mais la semaine prochaine il va réitérer l'expérience mais pour moi il faut pas l'évaluer parce qu'il y en a qui vraiment n'arrive pas qui qui sont pétrifiés à l'idée de passer à l'oral du CP à la licence et qui n'aiment pas ça. C'est comme si moi, on me disait, va faire des intégrales de maths dans une prépa maintenant pour préparer HEC. Ben, j'aime pas ça. Donc, je vais pas me lancer là-dedans. Donc, évaluer, non. Mais enseigner et initier les élèves à découvrir cet art, absolument. C'est primordial.

  • Speaker #0

    Oui, parce que comme je le disais, c'est hyper important pour les différents concours qui vont suivre. Et c'est vraiment aider les étudiants de leur permettre de faire de l'éloquence et de pouvoir s'exprimer en public. Parce que le droit, même si c'est en France quelque chose d'écrit principalement, il y a tout un aspect oral. Quand les avocats plaident, par exemple, quand les notaires reçoivent leurs clients, quand les juristes doivent défendre une affaire. Tous ceux qui sont médiateurs, diplomates, il y a énormément de métiers dans le droit et on le sait. et dans la plupart des métiers, le... Le point commun qu'ils ont entre eux, c'est la parole. Et pour moi, c'est très important d'être capable de parler correctement et de s'exprimer en public.

  • Speaker #1

    Merci infiniment Malolubis et Sarah Arnaud-Caron pour ce partage. Nous espérons que cet épisode vous aura intéressé. N'hésitez pas à le partager autour de vous, à nous faire part de vos retours, et pourquoi pas, à nous suggérer des thématiques futures. A très bientôt pour un nouvel épisode de Cloudcast. Merci à toutes et à tous. Au revoir.

Description

Dans cet épisode consacré à l’art de l’éloquence, nous avons le plaisir d’accueillir Sarah Arnaud Caron, lauréate du concours d’éloquence d'Arles, et Malo Le Bis, gagnant du concours Démosthène à la faculté de droit et de science politique d’Aix. Ensemble, ils reviennent sur leur parcours, leur préparation, leurs sources d’inspiration et les enseignements qu’ils ont tirés de cette expérience.

Quels sont les secrets pour convaincre un jury ? Comment apprivoiser le trac ? Et pourquoi l’éloquence devrait-elle occuper une place plus centrale dans les études de droit ?

Un épisode inspirant, pour vous donner, à votre tour, l’envie de prendre la parole et de vous lancer dans l’aventure !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Codcast, podcast juridique de la Faculté de droit et de sciences politiques d'Aix-Marseille Université.

  • Speaker #1

    Bonjour à toutes et à tous, Codcast est de retour pour un nouvel épisode consacré au concours d'éloquence des Mostènes et à l'éloquence de manière plus générale. Nous accueillons Malo Lebis, étudiant et gagnant du concours des Mostens à Aix en première année de licence de droit, et Sarah Arnaud-Caron, gagnante du concours Arles. Pourquoi as-tu décidé de participer au concours d'éloquence des Mostens et comment se passe le processus de sélection pour participer au concours ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est vrai que je suis quelqu'un d'un petit peu impulsif, c'est-à-dire que je vais prendre beaucoup de décisions sur un coup de tête. Donc quand j'ai vu le mail d'inscription qui expliquait que les inscriptions clôturaient dans la journée, je me suis inscrite. en me disant un petit peu, on verra bien ce que ça fera, on verra bien ce que ça donne. Et puis au pire des cas, ça me fera une expérience. Donc je me suis lancée dans cette expérience, sachant qu'il me restait quatre jours et que les autres participants avaient eu une préparation depuis un plus long moment. Et à la suite de cette préparation, les modalités du passage de concours d'éloquence, en tout cas dans l'antenne d'Arles, c'est le fait de préparer six sujets différents. Et un sujet sera tiré au sort par chaque... par chaque participant 30 minutes avant le passage. Et chaque participant aura du coup un sujet différent. Et on est jugé par un panel de jury qui comprenait, dans la situation de mon passage cette année, le doyen, le vice-doyen, des professionnels du droit. On a eu aussi des enseignants-chercheurs. Et il y a également une note du public qui est relevée par une application. Et il me semble que les familles ne votaient pas.

  • Speaker #2

    Alors, pourquoi j'ai décidé de participer au concours ? Je pense que la question, c'est plutôt comment mon père m'a forcé, m'a contraint à participer. Non, je plaisante. Comment il m'a en tout cas initié fortement à y participer. En réalité, j'ai déjà fait deux concours d'éloquence au lycée, en première et en terminale. Et arrivé en L1, c'est vrai que j'avais la pression, comme beaucoup de jeunes en licence, je pense, de participer à un concours si prestigieux, avec des gens si « âgés » dans les études. Mais mon père m'a dit qu'il fallait y aller, que dans tous les cas, c'est ce que j'aimais, donc j'ai tenté l'expérience. Et concernant la sélection du concours, en fait, c'est tout simple. En décembre, le BDE fait passer un formulaire sur lequel il faut entrer son nom. son année de filière, etc. Et ensuite, ils vous recontactent, généralement mi-janvier, pour les présélections.

  • Speaker #1

    Et donc, quelle a été la préparation la plus utile pour toi ? Est-ce que c'est écrire tes passages, t'entraîner à l'oral, ou travailler la gestion du stress ? Est-ce que tu aurais une astuce ou un petit rituel avant de prendre la parole en public ?

  • Speaker #2

    Alors, je pense que les préparations, il y en a deux. qui sont primordiales. La première, c'est celle qu'on passe tout au long de sa vie avec ses amis au café, à parler, à essayer de haper l'attention de ceux qu'on aime et de nos amis et de nos proches. Et puis la préparation du concours en lui-même quand on reçoit le sujet. Souvent au début on tremble, normal, parce qu'on a peur, parce que c'est un exercice qui est je pense, on y reviendra, mais profondément violent. Et puis ensuite, selon moi, c'est l'entraînement à l'oral. C'est se dire que dans tous les cas, on n'arrivera pas en 24 heures à apprendre son texte, c'est inhumain. donc il faut s'entraîner à l'oral pour être le plus à l'aise possible en tout cas c'est comme ça que je procédais

  • Speaker #0

    Pour moi le plus important, ce qui m'aide le plus et ma manière de travailler c'est faire les choses c'est-à-dire que je vais me poser la question et je vais vraiment pas m'asseoir à un bureau pour répondre à la question, je vais faire ma vie avec cette question écrite dans les notes de mon téléphone et à chaque fois que j'aurai une idée qui va me venir à chaque fois qu'il va y avoir quelque chose qui va me faire penser à ça Je vais revenir sur la note et essayer d'argumenter en me faisant des points clés. Et à la fin, une fois que j'ai assez de points clés, assez de consistance, je vais ensuite essayer de le rendre beau, de faire en sorte que ça sonne bien et monter mon texte. Et le plus important pour moi, c'est de vivre le texte. C'est de parler de choses qui nous touchent, de faire vivre une émotion, de transmettre une émotion au public. Et pour ça, je fais mon texte. Je m'entraîne énormément devant ma famille, surtout devant mes grands-parents, à qui je répète en boucle et en boucle mes concours jusqu'à ce que même eux les connaissent par cœur.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu as une astuce en particulier ?

  • Speaker #2

    Une astuce en particulier, oui. Je pense que, alors moi qui suis très peu méthodique, j'ai eu du mal à m'y mettre, mais il faut vraiment gérer son temps. Parce qu'on reçoit 24 heures avant le sujet, 24 heures avant l'épreuve, et c'est très compliqué de gérer son temps. Parce qu'en plus le stress nous prend beaucoup de temps, il faut dormir, mais il faut, on va dire, on reçoit le sujet à 19h, on se dit que jusqu'à 23h on écrit, ensuite le lendemain matin on écrit un peu, puis après on consacre la journée à s'entraîner à l'oral. Donc il faut essayer d'être méthodique et de ne pas se dépasser par le temps.

  • Speaker #0

    Pour moi, avant de prendre la parole en public, je respire profondément. Quelque chose qui s'appelle la respiration cardiaque, j'avais vu ça quand j'étais en SVT au lycée. Et ça consiste en fait à respirer le plus profondément possible. Et ça fait en fait baisser le niveau de stress parce que ça fait baisser le rythme cardiaque. Et ça fonctionne hyper bien.

  • Speaker #1

    Et selon toi, quelle qualité est la plus importante pour réussir en éloquence ?

  • Speaker #0

    Je pense réellement que c'est l'envie d'y aller. C'est au-delà de la question du charisme, je pense qu'on a du charisme si on a envie de le faire. Si c'est important pour nous, si on est investi, moi je sais qu'à chaque fois on m'a toujours répété que j'étais souriante, que j'étais solaire, et je pense que le fait d'être investi dans ce qu'on fait, de faire quelque chose qui nous plaît, en fait ça nous rend systématiquement solaire. Il ne faut pas se donner une image de dur à cuire, de bourgeois moderne, à vouloir utiliser des mots qu'on ne comprend pas. Moi j'ai toujours été dans les termes faciles, dans des mots que tout le monde pouvait comprendre. Parce que parler pour ne pas être compris, il n'y a aucun intérêt. Si on fait de l'éloquence, c'est pour que les gens nous comprennent et pour transmettre une émotion. Donc moi, je dirais que c'est l'envie de le faire et de le faire bien.

  • Speaker #1

    Et est-ce qu'il y a une figure publique, un avocat, un politicien, un acteur dont tu t'es inspirée pour ton style en éloquence ?

  • Speaker #0

    C'est vrai que je ne vais pas beaucoup... Alors oui, je fais des figures de style, j'essaye que ça sonne beau. Mais le plus important pour moi, c'est le fond. Et si je devais dire un personnage qui me... qui me parle énormément dans l'éloquence, elle a un joli verbe, mais pas que, parce que tout ce qu'elle dit c'est profond, elle essayait en tout cas toujours de fonder ses propos, parce qu'elle avait de grands combats à mener, je dirais que c'est Simone Veil.

  • Speaker #2

    Alors selon moi, en éloquence, la qualité première c'est de croire en ce qu'on dit. Parce que quand on croit en ce qu'on dit, le public croit en ce que vous dites, et parfois même le contradicteur commence à douter de ce qu'il dit lui-même. Donc pour moi, croire en ce qu'on dit, ne pas jouer un rôle, Mais l'incarner profondément, c'est le plus important. Par exemple, en finale, je me souviens, le sujet c'était « Tout peut-il s'oublier ? » . Je devais défendre la thèse selon laquelle tout pouvait s'oublier, ce qui est un peu absurde, on va dire, parce que non, tout ne s'oublie pas. Mais j'y ai tellement cru, j'étais tellement dedans. qu'au final, j'étais persuadé de ce que je disais. Et s'il y a des personnalités qui m'inspirent, je pense qu'il y en a deux, il y a Jean Gabin et Éric Dupond-Moretti. Pourquoi ? Parce que ce sont deux personnes qui appliquent à la lettre ce que je viens de vous expliquer. C'est-à-dire que l'acteur comme l'avocat croient profondément en ce qu'ils disent. Jean Gabin, dans La traversée de Paris, il croit dur comme fer qu'il est un peintre reconnu qui aide Bourville à faire traverser du cochon à Paris. Éric Dupond-Moretti, il est persuadé que les accusés d'outreau, ils sont innocents. Vous voyez ce que je veux dire ? Et ça, c'est pour moi la qualité première de quelqu'un qui est éloquent. C'est de croire en ce qu'il dit.

  • Speaker #1

    Depuis ta participation, est-ce que tu vois un changement dans ta manière de t'exprimer au quotidien ?

  • Speaker #2

    Alors non, il n'y a pas vraiment eu de changement dans ma façon de parler depuis le concours. Et je pense que le jury a besoin de s'identifier aussi à ce qu'on dit pour y croire et pour justement être touché par notre discours. Donc non, je suis vraiment resté naturel, donc je n'ai pas changé forcément de façon de parler ou de me comporter.

  • Speaker #0

    Au quotidien, on ne va pas se mentir avec mes amis, je ne suis pas éloquente plus que ça, je parle comme n'importe qui parlerait. Mais c'est vrai que pour s'adresser aux enseignants, aux professeurs, ou même dans un entretien d'embauche en dehors de l'université ou pour les masters, ça donne une facilité, l'éloquence. On a été capable de parler devant plus de 700 personnes ou par exemple devant un panel composé que de doyens de toute la France quand j'ai fait le concours national d'éloquence. Ça nous fait relativiser sur les personnes qu'on a en face de nous et on se dit qu'au final, ils sont juste humains comme nous. Et on arrive à avoir une facilité, en tout cas pour ma part, à s'exprimer et à s'adresser aux autres. Et ça, c'est très important d'arriver, de ne pas avoir peur de s'exprimer, de poser des questions, de parler en public. C'est très important.

  • Speaker #1

    Et si tu devais donner un conseil à un étudiant qui hésite à participer à un concours d'éloquence, quel serait-il ?

  • Speaker #0

    De ne pas hésiter. Parce que même si on ne gagne pas... Ce qui a été mon cas au concours national d'éloquence, c'est une expérience et ça donne une force de travail qu'on ne travaille pas forcément en cours. Là, je finis la licence et je me rends bien compte qu'en fait, on a très peu d'oraux. Que si on a des oraux, c'est des questions de cours en fait, plus qu'un réel oral. Et l'épreuve orale est une épreuve très importante qu'on va nous demander à de nombreux examens. Et que le concours d'éloquence est un exercice en fait très important qui vous donnera en fait un... Un réel avantage devant vos concurrents dans les divers concours, que ce soit le barreau ou les concours de haute fonction publique, vous allez avoir de l'oral et c'est très important de pouvoir maîtriser. et de savoir parler.

  • Speaker #2

    Je m'adresse surtout aux étudiants qui sont en licence ou en début, enfin comme moi en fait, qui sont en L1 ou en L2, ou même aux lycéens ou en tout cas aux jeunes qui veulent se lancer dans l'éloquence parce qu'ils aiment ça, il faut absolument y aller. Il faut absolument y aller, il ne faut pas avoir peur de rencontrer des gens plus âgés parce que finalement aux âmes bien nées, le talent n'attend pas le nombre des années et qu'en plus, ce n'est qu'une bonne expérience et ça vous prépare si vous échouez au début de votre expérience éloquente, vous pourrez encore mieux réussir après. Donc voilà, il faut se lancer. Et pour ceux qui n'aiment pas ça, ne surtout pas se forcer. Laissez le temps vous emmener vers l'éloquence ou pas, mais faire ce qu'on aime. Et pour les éloquences, lancez le plus tôt possible.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as une anecdote à partager qui a été...

  • Speaker #2

    Alors oui, j'ai une anecdote. Et mes amis aiment me la rappeler chaque jour de ma vie, chaque heure même. C'était en finale. En finale où... Donc tous les projecteurs sur moi, l'amphiportalis rempli, c'est incroyable, live sur YouTube, j'ai pas compris trop ce qui se passait. Et c'est le moment de monter sur scène, pour commencer mon discours. Et je me dis, c'est le moment où il faut que je marque les esprits, premier mot très important tout ça, je monte sur scène, je m'adresse aux gens, et je bégaye sur le premier mot, le premier mot, je bégaye. Mais c'est pas un petit bégayement d'une syllabe, c'est vraiment, je vais vous donner l'exemple, c'était, je devais dire, cher T-spectateur, et j'ai dit, cher T-spectateur, donc... transformation totale du mot, dans un mot qui n'existe pas. Donc je pense que ça, c'est un petit peu aussi le fruit du stress. En plus, je me sentais étonnamment bien ce jour-là. Donc en fait, c'est le retour de bâton du stress et de tout ce qu'on accumule pendant ce concours.

  • Speaker #0

    Une anecdote. Oui, j'en ai une. Quand j'ai fait le concours national d'éloquence... Je me suis retrouvée dans une salle pleine de gens qui étaient dans des associations de type Lydia Haas, dans des prépas éloquences, etc. Moi, je n'ai jamais fait ça. À la rigueur, j'ai fait du théâtre pendant quelques années, mais le théâtre, ce n'est pas vraiment de l'éloquence. On récite des textes, on n'invente pas vraiment de textes. Et devant tous ces gens-là, je me suis retrouvée un petit peu totalement à part, parce que le doyen de l'université, M. Perrier, et moi-même n'étions pas au courant qu'on pouvait être accompagnés de... d'enseignants-chercheurs. Je me suis retrouvée un petit peu la seule étudiante face à tous ces étudiants accompagnés d'enseignants-chercheurs, de doctorants, d'experts de l'éloquence. C'était assez drôle. Tout ça pour dire qu'on m'a demandé, des étudiants m'ont demandé de les assister dans leur répétition de concours, parce qu'on avait seulement quelques heures pour préparer un concours sur lequel on allait passer après pendant dix minutes. Et l'étudiant avait fait quelque chose de totalement lunaire. C'est-à-dire que j'étais complètement... Je ne savais pas lui dire, parce qu'on passait dans 15 minutes et je n'osais pas lui dire, non mais là, ce n'est pas possible. Et en fait, on ne comprenait même pas le sens de la phrase. Et il passait devant M. Perrier et je l'entendais dire son discours. Quand il est sorti, tout le monde était mort de rire parce qu'en fait, on n'y comprenait rien. C'était vraiment rigolo. Et lui, il n'y a toujours pas compris qu'il y avait eu un problème. On lui avait dit gentiment que ça ne se faisait pas. mais c'était quelque chose d'hyper vulgaire, genre sur les seins d'une doyenne, c'était vraiment catastrophique, c'était vraiment rigolo.

  • Speaker #1

    Peut-être aussi quel a été le moment pour toi le plus marquant, qu'il soit positif ou négatif pendant le concours ?

  • Speaker #0

    Je dirais que ça a été quand j'ai pioché mon thème de concours d'éloquence à ma première étape à Arles cette année. Il y avait comme sujet l'impact des anciennes générations sur notre société. Et j'ai eu du coup l'immense honneur de faire le concours que j'avais préparé sur mon arrière-grand-mère qui avait 98 ans au moment des faits. Et ça a été vraiment pour moi un bel hommage que j'ai pu lui rendre à ce moment-là. Donc pour moi, c'était le souvenir le plus marquant et le plus beau souvenir que j'ai en éloquence.

  • Speaker #1

    Penses-tu que l'éloquence devrait être davantage enseignée et évaluée dès la licence de droit ? Et si oui, pourquoi ?

  • Speaker #2

    Alors, je ne sais pas si on doit évaluer l'éloquence. Je pense qu'on doit l'enseigner, je pense pas qu'on doit la forcer, et il faut d'abord mettre un mot sur ce qu'est l'éloquence en fait. Est-ce que l'éloquence c'est savoir happer les gens, savoir captiver leur attention ? Est-ce que l'éloquence c'est monter sur une estrade et déclamer un discours et séduire un jury et une audience ? Est-ce que c'est bien parler avec ses copains en café ? Qu'est-ce que c'est l'éloquence ? Donc le jour où finalement les universités sauront mettre un mot sur ce qu'est l'éloquence, oui pourquoi pas, l'enseigner etc. Je sais que Pierre Bon à la faculté d'Aix, sait le faire très bien dans son atelier le laboratoire qui qui se fait tous les mardis soirs bon là c'est fini mais la semaine prochaine il va réitérer l'expérience mais pour moi il faut pas l'évaluer parce qu'il y en a qui vraiment n'arrive pas qui qui sont pétrifiés à l'idée de passer à l'oral du CP à la licence et qui n'aiment pas ça. C'est comme si moi, on me disait, va faire des intégrales de maths dans une prépa maintenant pour préparer HEC. Ben, j'aime pas ça. Donc, je vais pas me lancer là-dedans. Donc, évaluer, non. Mais enseigner et initier les élèves à découvrir cet art, absolument. C'est primordial.

  • Speaker #0

    Oui, parce que comme je le disais, c'est hyper important pour les différents concours qui vont suivre. Et c'est vraiment aider les étudiants de leur permettre de faire de l'éloquence et de pouvoir s'exprimer en public. Parce que le droit, même si c'est en France quelque chose d'écrit principalement, il y a tout un aspect oral. Quand les avocats plaident, par exemple, quand les notaires reçoivent leurs clients, quand les juristes doivent défendre une affaire. Tous ceux qui sont médiateurs, diplomates, il y a énormément de métiers dans le droit et on le sait. et dans la plupart des métiers, le... Le point commun qu'ils ont entre eux, c'est la parole. Et pour moi, c'est très important d'être capable de parler correctement et de s'exprimer en public.

  • Speaker #1

    Merci infiniment Malolubis et Sarah Arnaud-Caron pour ce partage. Nous espérons que cet épisode vous aura intéressé. N'hésitez pas à le partager autour de vous, à nous faire part de vos retours, et pourquoi pas, à nous suggérer des thématiques futures. A très bientôt pour un nouvel épisode de Cloudcast. Merci à toutes et à tous. Au revoir.

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