undefined cover
undefined cover
Le monde du vin doit évoluer pour ne pas mourir : conversation avec Ewa Crétois, stratège de marque vin & spiritueux cover
Le monde du vin doit évoluer pour ne pas mourir : conversation avec Ewa Crétois, stratège de marque vin & spiritueux cover
Com & Cru

Le monde du vin doit évoluer pour ne pas mourir : conversation avec Ewa Crétois, stratège de marque vin & spiritueux

Le monde du vin doit évoluer pour ne pas mourir : conversation avec Ewa Crétois, stratège de marque vin & spiritueux

1h10 |03/05/2024
Play
undefined cover
undefined cover
Le monde du vin doit évoluer pour ne pas mourir : conversation avec Ewa Crétois, stratège de marque vin & spiritueux cover
Le monde du vin doit évoluer pour ne pas mourir : conversation avec Ewa Crétois, stratège de marque vin & spiritueux cover
Com & Cru

Le monde du vin doit évoluer pour ne pas mourir : conversation avec Ewa Crétois, stratège de marque vin & spiritueux

Le monde du vin doit évoluer pour ne pas mourir : conversation avec Ewa Crétois, stratège de marque vin & spiritueux

1h10 |03/05/2024
Play

Description

Pour ce nouvel épisode je suis très heureuse d’accueillir Julia Musset au micro de Com & Cru.

Si vous ne connaissez pas encore Julia, voici ce que vous devez savoir à son sujet :

  • Julia est stratège de marque et spécialiste en naming

  • Julia est mon binôme depuis 3 ans

Et ce mois-ci, à l'occasion des 8 mois du podcast et de mes 30 printemps, j'ai décidé de vous gâter avec un épisode "à coeur ouvert", sur une idée originale de Jérôme Cuny - un de mes invités sur le podcast.

Dans cet épisode, carrément atypique, on a parlé de :

  • mon parcours

  • ma relation à l'écriture

  • l'origine de ma passion pour le vin

  • mon métier

  • et plus particulièrement de stratégie de marque et de personal branding dans le vin & les spiritueux

Pour suivre Julia sur LinkedIn.

Marques citées dans l'épisode :

🧡 Vous avez aimé cet épisode ? Faites-le savoir en le partageant à quelqu'un qui pourrait être intéressé ou juste en laissant une note sur votre plateforme d'écoute préférée.

Pour aller plus loin, vous pouvez vous abonner à la newsletter Com & Cru.

Vous souhaitez me faire un p’tit coucou ? Vous pouvez me contacter sur LinkedIn ou Instagram.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il y a quelque chose que t'apportes, tu mets de la clarté en fait dans les propos. Chose qui n'est pas simple, surtout quand tu le fais pour toi-même.

  • Speaker #1

    Oui, par rapport à la clarté, parce que ça les gens ne le savent pas du tout. Quand j'ai commencé à écrire sur LinkedIn, globalement il y a deux ans, vous reprenez tous mes posts, c'est pas du tout la même tisane. Bonjour à tous et bienvenue sur Comme et Cru, le podcast sans chichi, dédié à la gomme des acteurs innovants du vin et des spiritueux. Pour ce nouvel épisode, je suis très heureuse d'accueillir Julia Mousset au micro de Comme et Cru. Julia est spécialisée en aiming et en stratégie de marque et elle est indépendante comme moi. Et la raison pour laquelle je l'ai invitée, c'est parce que sur les conseils de Jérôme Cuny, un des invités du podcast, j'ai décidé à l'occasion de mon 30e anniversaire et des 8 mois du podcast oui déjà de vous gâter avec un épisode un peu plus à coeur ouvert est-ce que aujourd'hui tu pourrais nous partager quelque chose que tu n'as encore jamais partagé sur l'indien ou dans ta crête dans cet épisode carrément atypique on a parlé de mon parcours de ma relation à l'écriture de l'origine de ma passion pour le vin mais aussi de mon métier et particulièrement de stratégie de marque et de personal branding mais je ne vous en dis pas plus et je vous laisse découvrir ma conversation avec Julia Musset Bonsoir Julia.

  • Speaker #0

    Bonsoir Eva.

  • Speaker #1

    Ça va ? Oui et toi ? Nickel. J'ai décidé à l'occasion de mon tredième anniversaire de ne pas vous gâter avec un seul épisode mais deux épisodes et ça avait été soufflé, l'idée avait été soufflée par Jérôme, l'invité numéro 3 sur Comme Écru, de proposer une interview où quelqu'un m'interview. Et bien du coup Julia est là pour ça. Mais avant deux choses, Julia pourrais-tu te présenter s'il te plaît ?

  • Speaker #0

    Pas de problème. Du coup moi c'est Julia. Je suis très poteau avec Eva depuis quoi ? 3 ans ? 4 ans ? 4 ans. 4 ans. Je suis aussi indé comme elle et j'accompagne du coup les entreprises, les marques à trouver leur nom de marque, que ce soit en France ou à l'étranger, mais aussi des produits, des noms de produits, des noms de podcasts, ce genre de choses. Voilà, principalement.

  • Speaker #1

    Et ce que Julia ne vous dit pas, c'est qu'elle est ultra calée sur son domaine, à savoir le naming et tout ce qui a trait à la stratégie de marque. Mais c'est également que c'est mon binôme de travail. C'est-à-dire qu'au quotidien, je travaille toute seule, mais j'ai quand même la chance de ne jamais être seule, parce que j'ai toujours... Whatsapp ouvert avec Julia pas loin et aujourd'hui je trouvais ça cool qu'elle puisse m'interviewer et vous donner une autre perspective de mon activité ou même de qui je suis parce qu'elle me connait depuis longtemps, elle me connait autant dans le pro, dans le perso donc je m'étais dit que c'était une bonne idée que de partir sur une interview à coeur ouvert j'espère, et bien écoute on verra pourquoi l'écriture ?

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que ça représente pour toi ?

  • Speaker #1

    Alors, là où c'est très intéressant, c'est que l'écriture, c'est vraiment quelque chose qui remonte à mon enfance, puisque j'ai eu la chance d'avoir une maman très très impliquée dans mon éducation, parce que mes deux parents sont enseignants de banco. Et ma mère, en fait, quand on rentrait de l'école, elle avait pour habitude de nous faire écrire tous les soirs dans un carnet. C'était une écriture d'invention, en fait. Et à partir du moment où j'ai été en âge d'écrire, elle nous avait donné un exercice qui s'appelait le CGT. En quoi ça consiste cette affaire ? Alors en fait, le CGT c'était après le goûter. Alors on avait le choix, c'était soit autodicté, soit CGT. J'étais pas très fan de l'autodicté, je peux pas vous mentir. Et le but du CGT donc c'était de nous faire écrire sur un sujet. Par exemple, si j'étais une fleur, j'aurais été, je sais pas moi... une tulipe. Pourquoi la tulipe ? Sans mots sur pourquoi j'aurais été une tulipe et en quoi ma vie de tulipe aurait été passionnante. Si j'étais une chaise, quelle chaise aurais-je été ? Si j'étais un pays, quel pays je serais ? Et ça, en fait, c'est un exercice que j'ai fait depuis... Enfin, que j'ai fait toute mon enfance, en fait. et le but de ma mère derrière cet exercice c'était vraiment de nous apprendre à argumenter de nous apprendre à écrire aussi et au début c'était vraiment une contrainte et j'admets quand même que j'y ai vite pris goût alors après ayant deux passions dans la vie à savoir l'écriture et la lecture J'étais un rat de bibliothèque quand j'étais petite, mais j'aimais aussi beaucoup écrire avec un stylo plume de la marque Lamy. Très fan des plumes Lamy, c'est quand même quelque chose de fantastique. J'écrivais régulièrement, mais ce que j'écrivais en fait dans mes carnets, c'était les états d'âme d'une enfant ou d'une ado. Donc c'était assez... mélancolique, tout ce que tu veux. J'ai continué à écrire dans le supérieur. Là, c'était plus de l'écriture d'inventions, des nouvelles. J'en écris un peu moins, mais c'est quelque chose que j'aime toujours faire, l'écriture d'inventions. Donc en fait, j'ai continué d'écrire jusqu'à la fac et j'ai arrêté à partir du moment où j'ai trouvé un boulot. Pour mon premier CDI notamment. J'ai totalement arrêté d'écrire, j'avais encore mes carnets, mais je ne prenais plus le temps d'écrire. Et ça, ça m'a manqué. Ça m'a tellement manqué qu'il y a 2-3 ans, je me suis dit, en fait, ça ne va pas du tout, tu n'écris plus pour toi. Donc maintenant, il faut remettre de l'écriture, de l'écriture spontanée et totalement désintéressée. Pas écrire pour la com ou le market, en fait. Écrire juste pour soi et ne pas écrire pour mes clients. Ça, c'est quelque chose de super important. Et tu vois ? Aujourd'hui, j'essaie de prendre 20 à 30 minutes par jour, le matin, pour commencer ma journée avec une écriture pour moi. Alors c'est pas de la grande littérature, c'est pas non plus une liste de courses, mais c'est un moment où j'écris, pas pour mes clients, j'écris pour moi. Et ça c'est super important pour moi, d'avoir ce moment réservé rien qu'à moi, et pas pour les autres. parce que comme je te le disais hier en fait quand je crée du contenu pour moi je considère que je crée du contenu pour mes clients aujourd'hui je considère que je produis du contenu et ce verbe produire en fait il est pas anodin c'est en un sens une manière de me distancier du contenu produit comme si je produisais quelque chose qui était limite à emporter tu vois donc voilà j'espère que j'ai répondu à ta question sur l'écriture mais comme tu le sais c'est quelque chose que j'aime beaucoup beaucoup

  • Speaker #0

    ouais je sais et j'ai une petite question du coup est-ce que tu serais chaud de faire l'exercice que tu faisais avec ta mère par rapport sur deux thématiques ouais déjà si t'étais un 20

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Me décrire du coup ce que t'as dans la tête et ce que t'aimerais, si t'es d'accord ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Alors, si j'étais un vin, je pense que je serais un vin rouge. Alors, j'aime tous les vins, toutes les couleurs, qu'ils soient effervescents ou tranquilles. Je les aime tous, pas de souci. Mais je pense que mon cœur ira toujours sur un vin rouge, particulièrement un vin rouge épicé. Et pour moi... Je pense que ça serait un vin de la vallée du Rhône. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que je suis originaire de la vallée du Rhône. C'est tout bête. Et ça serait probablement une Syrah. Parce que la Syrah, c'est un cépage généreux, simple. Je trouve que c'est accessible à tous. C'est un vin sans prise de tête. Et en même temps, c'est un vin qui est capable de produire... des cuvées, des vins exceptionnels. La Syrah est capable de produire des vins conviviaux et des vins fins et racés, comme ceux que tu vas trouver par exemple dans des appellations style Saint-Joseph, qui produit des Syrah incroyables. Donc voilà, je trouve que la Syrah, ça me ressemblerait bien, ça me parle bien en tout cas. Et c'est drôle, tu vois, parce que tu me demandes de décrire un vin et je vais directement vers un cépage qui m'évoque un souvenir, qui prend sa source directement dans mon identité et mon histoire personnelle. Mais voilà, donc globalement, si j'étais un vin, j'espère être un vin chaleureux, un vin qui peut être partagé avec tout le monde et y compris de tous. Quelque chose pour... les belles occasions en famille, comme pour des apéros entre potes, avec un bol de chips, par exemple. Voilà.

  • Speaker #0

    Ok. Ouais, je vois. Quelque chose de très simple, convivial.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Ok. Il y a un deuxième point. Ma maman me demandait si j'étais un pays, si j'étais une fleur, etc. Aujourd'hui, si t'étais un pays, tu dirais quoi ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis française, donc je te dirai la France. Au demeurant, ça serait oublier qu'à la base, je n'étais pas du tout destinée à travailler dans le vin, puisque j'ai fait des études de langue, de langue anglaise notamment. Shakespeare et tout ça, c'est ma cam. Je suis mariée à quelqu'un qui n'est pas français. Je ne m'épanouis jamais autant que quand je suis à l'étranger. J'aime beaucoup découvrir d'autres cultures, découvrir la manière dont fonctionnent les personnes selon les pays dont ces personnes sont issues. Donc, même si je suis française, je suis une citoyenne du monde ? Non, c'est une question, c'est une très bonne question. Je t'avoue que je dirais, si j'étais un pays, je serais un pays où on boit bien, on mange bien et où les gens sont heureux, en fait.

  • Speaker #0

    Ok. Pas de pays en particulier, plus un état d'esprit,

  • Speaker #1

    en fait. Exactement, plus un état d'esprit. C'est un truc tout bête, mais quand... Je ne sais plus avec qui je parlais, ils disaient, oui, l'Angleterre, ils ont commencé à faire des vins effervescents, enfin même, ils font des vins tranquilles, j'ai trop hâte de déguster. Et la personne m'a dit, non mais l'Angleterre et tout, et je ne suis pas d'accord avec ça, je pense que dans chaque pays, tu as quelque chose à prendre avec toi.

  • Speaker #0

    Non mais grave.

  • Speaker #1

    Que ce soit niveau culinaire, que ce soit niveau habitude. Culture. Culture.

  • Speaker #0

    Ration de pensée.

  • Speaker #1

    Exactement. Tu vois, totale digression, mais ça m'y fait penser, sur TikTok. Donc TikTok qui est la plateforme que beaucoup de personnes estiment être une plateforme poubelle. Je ne suis absolument pas d'accord avec ça parce qu'il faut dompter ton algorithme et plus tu regardes des vidéos sur TikTok, plus l'algorithme comprend ce qu'il doit ou pas te proposer. Enfin bref, moi j'ai passé des années à penser mon algorithme et globalement j'apprends énormément de choses sur TikTok. J'apprends notamment beaucoup de créateurs de contenu qui sont par exemple au Canada, donc des natives, qui sont des gens que je ne rencontrerai probablement jamais. Et en fait, ce que j'aime beaucoup, c'est de pouvoir découvrir la manière dont ils vivent, voir comment ils découpent leur viande, voir comment ils vont tremper la viande de beluga demi-congelée dans de la sauce soja. Moi, je trouve ça génial d'apprendre ce genre de choses. de découvrir qu'on n'est pas les seuls. En fait, pour moi, ce qui est super important, c'est de cultiver l'ouverture d'esprit. Moi, je trouve ça trop chouette, en fait, d'apprendre ce genre de choses.

  • Speaker #0

    Oui, c'est une autre manière de vivre, mais c'est cool parce que tu découvres autre chose.

  • Speaker #1

    Absolument. Ça, c'est un truc qui est très important, je pense. Une ouverture d'esprit.

  • Speaker #0

    Pour revenir, recentrer dans le vin, parce que c'est quand même dans ce domaine que t'es la best. Qu'est-ce qui a fait que le vin, le vin, les spirites, en tout cas cette niche-là ?

  • Speaker #1

    Ah purée, tu t'es vraiment donné du mal pour tes questions. Alors, j'aimerais trop te répondre en une seule phrase, mais c'est pas possible. Déjà, j'essaie d'organiser ma pensée, parce que sinon, tu me connais, ça va être un dédale. Alors bon. Déjà, il faut savoir qu'il y avait des producteurs de vin dans ma famille. Dans le sens où mon arrière-grand-père, qui était à Ardèche, il avait quelques vignes. Alors après, je ne l'ai jamais rencontré, puisqu'il est mort bien avant ma naissance, et je sais très peu de choses sur lui. Je ne sais pas s'il produisait du vin, mais je sais qu'il avait des vignes. Alors peut-être qu'à un moment, il a produit du vin. Bon, bref, ça, il faudrait que je demande. En revanche... Ce que je sais, c'est que le vin m'a vraiment été transmis par mon père. Mon père m'a toujours emmenée avec lui quand il allait faire des visites de cave. Il faut vraiment s'imaginer qu'à 5 ans déjà, j'accompagnais mon père dans les chais ou quand il assistait à des dégustations. Donc à chaque fois que je rentre dans un chai, encore aujourd'hui, je sens l'odeur du chai. Et ça me ramène à mes premières visites de chais avec mon père quand j'ai 5-6 ans. Donc littéralement, je ne sais ni lire ni écrire, mais je suis déjà allée dans un chai, si ce n'est pas la classe. Ensuite, il y a une autre chose, et ça vraiment, c'est mes deux parents. Donc autant ma mère m'a donné le goût pour l'écriture, autant mon père m'a donné le goût pour le vin. Lui, clairement, ce goût pour le vin, il l'a cultivé. Mais avant de me donner le goût pour le vin, il m'a donné le goût du nez, qui peut sembler un peu bête, mais je vais t'expliquer pourquoi. Parce qu'en fait, le dimanche avec mon père, quand j'étais enfant, tous les dimanches, on jouait à un truc, surtout quand il pleuvait, c'était la mallette des odeurs. Donc c'est littéralement, pour ceux qui connaissent, le nez de Jean Lenoir. Donc c'est une mallette que ma mère avait offerte à mon père. Et finalement, quand j'étais petite, on s'amusait avec ça avec mon père. Et mon père, en fait, sans le vouloir, sans le savoir, il a vraiment fait de moi un petit chien d'avalanche. Il me faisait sentir, il me demandait ce que je ressentais. Il me faisait fermer les yeux pour que je devine les odeurs, pour que je puisse vraiment mettre des mots sur ce que je sentais et ressentais. Et en fait, c'est comme ça que, mine de rien, dans un premier temps, je me suis dit... En fait, est-ce que je ne ferais pas une école de parfumerie ? Est-ce que je ne me tournerais pas vers le métier de nez ? Et puis finalement, j'ai vu les prix et je me suis rendu compte que ça n'allait pas être possible. Un peu plus tard, je me suis bien rendue compte que, en voyant mes parents profs, je n'avais absolument pas envie d'être prof, je ne m'y retrouvais pas. Je voyais bien que mes parents n'étaient pas très emballés, enfin, ils n'étaient plus très emballés par leur métier. Il me disait que si jamais j'avais l'occasion de faire quoi que ce soit aux autres, il fallait que je fonce. Donc en fait, une nuit, j'ai fait une introspection à la suite d'une discussion assez houleuse avec mes parents. Ils m'avaient demandé qu'est-ce que t'aimes dans la vie ? J'étais là en mode le verre, le fromage ! Le fromage, à cette époque, qu'est-ce que je vais en faire ? Je ne me voyais pas trop évoluer dans le fromage, même si j'adore le fromage, attention. En fait, le lendemain de cette grande conversation avec mes parents, qui m'a vraiment fait ouvrir les yeux sur mon avenir au final, j'ai trouvé un cursus à Montpellier dans une école qui s'appelait l'Institut supérieur du vin. J'ai postulé, j'ai été prise. Et en fait, c'est à partir du moment où j'ai été acceptée à l'ISV que tout a commencé pour moi dans le vin. Pas avant. Donc je faisais des dégustations avec mon père, je buvais des vins. mais j'avais 22 ans donc je buvais pas des grands crus après même si mon père il avait des bons goûts niveau vin moi mon pouvoir d'achat d'étudiante il était quand même assez restreint Je buvais des vins blancs sucrés, comme beaucoup de gens, et des cocktails et des bières. Et au final, petite parenthèse là encore, ce qui est hyper intéressant, c'est de se dire que là aujourd'hui, tout le monde rue dans les brancards en criant la déconsommation, et c'est vrai, la déconsommation elle est réelle, attention, je ne suis pas en train de dire l'inverse, on dit que les jeunes boivent moins, mais à 22 ans, moi je découvrais juste le vin, je ne buvais pas régulièrement du vin, je suis arrivée beaucoup plus tard, et c'est ok, et ce n'est pas grave. En revanche, très tôt, j'ai compris que le vin, c'était du partage. Ça, c'est une histoire que mon père n'arrête pas de me raconter en me disant Mais ça, c'est quand même dingue Je faisais du golf quand j'étais petite, j'en ai fait jusqu'à mes 15-16 ans. Et ma première compète, j'avais 7 ans, c'était dans un golf à Lucenay, dans le Beaujolais. On termine la compétition et donc à la fin de la compétition, a priori, ça s'était bien déroulé. Donc les jurys me disent, bon, tu peux choisir ton prix. T'avais une casquette Lacoste, un t-shirt Lacoste. Je vois tellement la suite. Et t'avais une bouteille de

  • Speaker #0

    Beaujolais. Qu'est-ce qu'elle a choisi, Eva ?

  • Speaker #1

    Et alors là, t'as Eva, 7 ans, qui se rabat sur la bouteille de vin. Et les jurys étaient trop gênés. C'est-à-dire qu'ils étaient là en disant, bah non. t'es pas assez grande et ils ont dit écoute on verra avec ton père Et mon père est arrivé et ils ont dit, monsieur, écoutez, on a un problème parce que votre fille, elle ne veut pas l'ensemble de la cosse, ça ne l'intéresse pas du tout. Elle, ce qu'elle veut, c'est la bouteille de Beaujolais. Et mon père qui dit, mais Eva, pourquoi tu veux cette bouteille ? Je dis, pour qu'on la partage tous ensemble.

  • Speaker #0

    Très mignonne.

  • Speaker #1

    Et en fait, c'est réellement ce qu'on a fait. Alors, j'ai eu un tout petit verre. Attention, si jamais les puveristes me tombent dessus en disant, non, mais il ne faut pas qu'un enfant boive d'alcool. Je suis d'accord. Mais ce jour-là, j'ai eu le droit quand même de tremper mes lèvres dans le verre de Beaujolais. Beaujolais que j'avais ramené à la maison. Je n'ai pas ramené la coupe à la maison, mais j'ai ramené le Beaujolais à la maison.

  • Speaker #0

    C'est déjà un premier truc.

  • Speaker #1

    Ça compte, de ouf.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, pourquoi tu continues dans cette voie-là ? Et qu'est-ce que le vin t'apporte dans ta vie aujourd'hui ? Qu'est-ce que le monde viticole t'apporte ?

  • Speaker #1

    J'ai commencé à travailler dans le vin avec le no-tourisme. et la dégustation. Moi, mon premier boulot, c'était au Château de Paraza dans le Minervois. Mon boulot, c'était d'accueillir les étrangers, d'organiser une dégustation, en gros, qui passe un bon moment et qui parle de nous sur les réseaux sociaux. Globalement, moi, mon métier, ça s'arrêtait à faire le service, présenter les vins, leur préparer des planches, leur faire visiter la propriété et leur faire passer un bon moment. C'était tout. Et j'ai adoré ça. J'ai adoré.

  • Speaker #0

    C'est quoi que t'as adoré ?

  • Speaker #1

    Le contact.

  • Speaker #0

    Le partage.

  • Speaker #1

    Parce que tu vas rencontrer des gens. du monde entier. Avec mes collègues, on a rencontré des Sud-Africains en pagaille, des Suédois, des Néerlandais, des Luxembourgeois, des Suisses, Belges et compagnie, c'est un peu plus mainstream. On a eu des Argentins, on a eu des Chiliens, des Israéliens. Bref, on a eu tout type de personnes qui venaient de tout type de pays, tout type de continent, tout type de classe socio-professionnelle. C'est ça qui est passionnant. Parce que leur rapport au vin sera différent. Vraiment, tu le vois, un Américain, quand il arrive à la propriété, il se comporte très différemment d'un Russe. Typiquement, un jour, il y a un Russe qui est arrivé, la première chose qu'il me demandait, c'est combien il coûte le château. Je dis, je ne sais pas, monsieur, il n'est pas à vendre.

  • Speaker #0

    Nickel.

  • Speaker #1

    Tu vois, c'est à eux que j'ai pu vendre un magnum d'exposition, par exemple. Vide. Le truc, je l'aurais vendu vide. Parce que le mec, il voulait absolument...

  • Speaker #0

    Ah ouais ? Ouais. Pourquoi en fait ce Russe-là notamment, il recherchait à acheter cette bouteille d'expo ? Qu'est-ce que ça représente en fait le vin français ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est une tradition, c'est un héritage qu'on nous envie et qu'il recherche. La Russie, elle est connue pour plein de choses, mais pas pour son vin, même s'il y en a, attention. Nous on a quand même un côté, une tradition ancestrale, côté production de vin. L'art de vivre français, c'est vraiment quelque chose qui intéresse et passionne à l'international. Moi, c'est ça aussi qui me plaît dans le vin. Il y a un côté transmission. Et tu vois... Tout à l'heure, je te disais que j'ai commencé par le biais de l'onotourisme. Aujourd'hui, je travaille dans la com slash market. Je n'ai jamais rêvé de travailler dans la com, clairement, et je l'assume. C'est arrivé entre guillemets, ça m'est tombé dessus, disons, j'ai composé avec. Je n'exclus absolument pas du tout le fait de revenir à l'onotourisme un jour parce que je ne sais absolument pas ce que demain me réserve. J'attends de voir. Après, ce que je t'ai dit hier, et je le pense à 300%, si je ne travaillais pas dans le monde... agricole, je pense que mon métier ne me plairait pas ou pas autant. C'est-à-dire que je n'aurais même pas l'impression de créer de la valeur. Ce qui me donne du sens aujourd'hui dans mon quotidien, c'est les personnes pour lesquelles je travaille et que je peux aider. C'est-à-dire que moi, mon boulot, quand j'écris un post LinkedIn ou quand je vais définir une stratégie de marque pour un domaine, c'est in fine de faire en sorte que le vigneron, il vive de son activité et que son vin soit connu et reconnu. Parce qu'en fait, il faut aussi être conscient qu'il y a des vignerons qui sont maintenant installés depuis 5-6 ans et qui ne se payent toujours pas de salaire. Et c'est beaucoup plus répandu qu'on ne le croit. Moi, mon but, c'est que mes clients puissent se payer, puissent vivre pleinement de leur activité, et puissent... avoir des opportunités de croissance, finalement, en fait, ce que je pense faire, c'est être un accélérateur. Moi, limite, demain, je rêverais d'un monde où mes clients peuvent se passer de mes services. J'aimerais qu'ils n'aient pas besoin de moi, au final, qu'on soit bien d'accord.

  • Speaker #0

    Comme on a beaucoup parlé ensemble, je trouve que savoir écrire, bien écrire pour transmettre le bon message, en fait, ce n'est pas donné à tout le monde. Non. Et en soi, je comprends ce que tu veux dire dans le sens où te passer de tes services, ça veut dire qu'en gros, la boîte, elle roule.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    Après, pour moi, il y a deux choses. Il y a la boîte à l'enroule. OK, tant mieux, on peut se passer de toi. En soi, oui, toi, ce que t'apportes aussi, c'est plus de chiffre d'affaires.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    Indirectement, avec plus de visibilité. Mais pour moi, il y a peut-être un double enjeu. Il y a un enjeu de chiffre d'affaires, aussi un enjeu de notoriété, dans le sens où certaines personnes qui peuvent se faire accompagner ou qui le font toutes seules, eh bien, il y a un enjeu aussi de faire, de montrer au monde, en fait, qu'il n'y a pas une seule manière de penser, qu'il y a des concepts, des manières de faire, faire appel à toi, c'est aussi rendre cette idée, cette pensée, ces nouveaux modes de consommation, on va dire, accessibles au plus grand nombre et en parler. Oui. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. En fait, j'avais une nana avec qui j'avais discuté, je ne sais plus quand, au sujet de LinkedIn, et elle m'a dit, mais en fait, tu es une ostéo. C'est l'ostéo de LinkedIn. Je suis là en bon. Oui, pourquoi ? Parce qu'en gros, elle me dit, oui, je n'arrive pas à trouver des sujets sur lesquels je devrais communiquer. Je lui dis, écoute, tu as ça, ça, ça comme opportunité. Après, c'est à toi de voir ce que tu veux en faire parce que c'est en fonction de ça, ça, ça vu que tu as tels et tels objectifs.

  • Speaker #0

    Oui, OK.

  • Speaker #1

    Elle m'a dit, ah oui, en fait, tout est plus clair. Je pense que la raison aujourd'hui, écrire, c'est une chose, mais je pense qu'il y a une faculté de... C'est pas tant pour l'écriture finalement, je pense que les gens me payent. Il y a l'écriture, clairement, ça y joue, mais c'est davantage pour la structuration des idées. Aujourd'hui, c'est ça et la vision.

  • Speaker #0

    En ayant déjà travaillé avec toi, ou que tu as déjà travaillé pour moi, ou en tout cas, tu m'as déjà aidée fortement, tu m'aides d'ailleurs toujours, je ne vais pas dire le contraire, ce serait mentir. Je trouve qu'il y a quelque chose que tu apportes, tu mets de la clarté en fait dans les propos. Chose qui n'est pas simple, surtout quand tu le fais pour toi-même.

  • Speaker #1

    Oui. Par rapport à la clarté, parce que ça, les gens ne le savent pas du tout. Quand j'ai commencé à écrire sur LinkedIn, globalement il y a deux ans, vous reprenez tous mes posts, c'est pas du tout la même tisane. Mais il faut savoir que les posts il y a deux ans, Julia les a tous lus. Tous ! Le mot préféré de Julia sur mes postes, c'était pourquoi Mais c'est vrai.

  • Speaker #0

    C'est quoi l'objectif ?

  • Speaker #1

    C'est quoi l'objectif ? Donc déjà, c'est quoi l'objectif du poste ? Et à chaque fois que j'étais là, je me disais... Je me creusais la tête, vraiment. Je me creusais les ménages pour essayer de trouver un objectif. Et quand je voyais finalement que je galérais à trouver un objectif, je savais que c'était mort. Je savais que ça ne servait à rien, en fait. Que ça n'allait rien m'apporter. Mais Julia, au lieu de me dire directement Bon, écoute, en fait, c'est pourri, ne le fais pas elle me demandait... C'est juste quel est l'objectif. Parce que comme ça, ça m'obligeait à faire une introspection, à me dire, ok, c'est vrai, ce texte, il sert quel objectif ? Si je le poste, j'attends quoi, en fait ? Et après, il y a une autre réalité, c'est qu'encore une fois,

  • Speaker #0

    aujourd'hui,

  • Speaker #1

    je connais le vin, je travaille dans le vin, ok, très cool. Enfin, je ne représente pas une part croissante de la population. Je suis... Enfin, comment dire ? Dans le sens où il n'y a pas tout le monde qui connaît le vin. Bon, et... Et Julia m'a appris à ne jamais prendre la compréhension slash la connaissance des gens pour acquis. Et ça, c'est super précieux. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, quand je vulgarise, je vulgarise vraiment. Quand je regarde mes premiers contenus, des contenus que j'appelais de vulgarisation, c'était pas du contenu vulgarisation, ça restait quand même très technique et c'était quand même, c'était un peu jargonneux, quoi. C'était pas super accessible. Et à chaque fois, t'arrivais et tu me disais... Du coup, qu'est-ce que ça fait ? Mais pourquoi ? Qu'est-ce que ça change ? Je me souviens, il y a une question que tu m'avais énoncée, que j'ai ressortie il n'y a pas longtemps, dans un rendez-vous client, où mon client arrive et il me dit Oui, c'est un terroir super, ça amène ça, ça dans le vin. Et il me dit C'est le terroir, il me parle de vin. Et je dis Ok, mais maintenant, moi j'aimerais expliquer comment on traduit ça auprès du consommateur. C'est bien de parler de cailloux. Et maintenant, qu'est-ce qu'on dit au-delà du caillou ? Parce qu'ils sont là en disant, oui, on a des galets roulés, oui, on a des marnes bleues, mais c'est super. Mais maintenant, concrètement, qu'est-ce que ça amène dans le vin ? Au niveau de la structure, au niveau du goût, au niveau de la longueur, au niveau de la minéralité, qu'est-ce que ça amène ? Parlons simplement.

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a énormément de consommateurs, aguerris ou non, qui boivent du vin et qui n'y connaissent pas grand-chose. C'est ce que... Je me rappelle quand tu m'avais expliqué ça, je t'avais dit, ça apporte ça, ça sert à ça, etc. Mais en tant que consommatrice lambda, je n'y connais rien. Et du coup, je t'avais trouvé ça hyper intéressant. Mais dit comme ça, tu te dis, ouais, OK, comme tu dis, c'est des cailloux. Et c'est ça que j'adore. J'ai vu évoluer Eva aussi au fur et à mesure dans sa création de contenu. et j'adorais à chaque fois la lire parce que en plus de la relire et de l'aider entre guillemets d'avoir un regard extérieur j'apprenais des trucs de dingue et du coup c'est ça que j'aime trop c'était la petite aparté cœur cœur Pourquoi dans le vin, tu as choisi notamment de cibler les acteurs innovants du monde du vin et des spiritueux ?

  • Speaker #1

    C'est encore une fois une très bonne question. Définitivement, tu m'en poses beaucoup d'écho. Pourquoi les acteurs innovants du vin ? Parce qu'en fait, ils se bougent pour pas mourir. Ils n'attendent pas la mort venir. ils ont compris que le monde du vin tel qu'il existe, là, c'est soit il évolue, soit ça va être compliqué. C'est soit tu évolues, soit tu meurs, en fait. Dans tous les secteurs, c'est le cas. Mais les acteurs innovants du monde du vin, vu que c'est un secteur où il y a quand même une très forte tradition, je trouvais ça intéressant de moi me spécialiser sur les acteurs innovants. Et... Les acteurs innovants, c'est un truc tout bête, mais bien évidemment, mes clients, majoritairement, sont des néo-vignerons. Aujourd'hui, j'ai des vignerons aussi qui sont établis, depuis très longtemps, mais j'ai aussi pas mal de néo-vignerons. Et pourquoi ? Parce qu'évidemment, quelqu'un qui vulgarise, je pense, capte davantage leur attention. Parce que, même s'ils sont vignerons, attention, mais ils ont... C'est le chemin qu'ils ont suivi un peu à prendre. C'était il n'y a pas si longtemps qu'ils ont appris. Donc je pense qu'il y a ça. Et c'est surtout la manière d'envisager le produit qui me plaît. Alors je ne dis pas que le vin c'est du shampoing ou juste une bougie. Pas du tout. Mais je dis qu'il faut quand même se détendre deux secondes. On vend du vin, on vend du rêve, je suis d'accord. Mais mollo lassico. Parce que parfois c'est trop... Parfois le discours en fait il est daté, il est suranné et il n'est plus du tout dans l'air du temps. Moi je suis d'accord qu'on parle d'héritage, je suis d'accord qu'on parle de famille, je suis d'accord qu'on parle de tradition depuis Charlemagne, il n'y a pas de soucis. Mais dans ce cas-là, un, il faut amener des preuves et deux, il faut faire voyager les gens dans l'histoire. Tu ne peux pas arriver en disant voilà ma bouteille elle coûte 70 balles parce que... Mon arrière, enfin mon ancêtre, c'était le neveu de je ne sais quel duc de machin chose. C'est pas possible. Tu peux pas dire que ta bouteille, elle coûte tant parce que t'as une grosse histoire. Alors évidemment, tu me diras, oui, la Romanée-Conti aujourd'hui, ils coûtent cher et ils sont ancrés dans... Enfin, tout le monde connaît la Romanée-Conti aujourd'hui. Petrus, tout le monde connaît Petrus, très bien. Mais OK, apparemment... par la Romanée Conti à part Petrus, il y a qui ? Eux, ils bénéficient d'histoires, c'est des mythes, c'est des légendes. Je ne vais pas dire plein, mais il y a beaucoup de vignerons qui me contactent en disant je veux être le Petrus de… insérer la région Et moi, je suis en train de me dire, OK, il y a du boulot, quoi. C'est-à-dire que tu ne peux pas devenir pétrusse comme ça en un claquement de doigts. Pétrusse n'est pas devenu pétrusse comme ça du jour au lendemain. Au bout d'un moment, il faut revenir sur Terre. C'est du travail.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai qu'il y a eu du travail. Mais ouais,

  • Speaker #1

    tu ne deviens pas Aubrion un matin en te levant. Non, c'est ça. Alors, il y a des domaines qui vont tirer leur épingle du jeu. Oui, mais parce qu'encore une fois, ils ont été consistants dans leur discours. Ils ont été constants. des cohérents.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, tu penses que ces domaines très connus ont réussi parce que le vin était exceptionnel ou ça va au-delà ?

  • Speaker #1

    J'ai pas bu de DRC, j'ai pas bu de pétrus, donc je peux pas te dire. De ce qu'on m'a dit, c'est quand même une belle expérience. Après, j'ai eu deux sons de cloche, c'est-à-dire c'est une belle expérience et c'est une belle expérience mais ça n'en vaut pas le prix. Mais bon, après, finalement... La bouteille, elle a le prix, enfin, elle a uniquement le prix que tu veux bien lui donner, tu vois. Donc, je pense qu'il y a la qualité du vin qui doit être indéniable, mais clairement, c'est une histoire. Et en fait, c'était le marketing avant le marketing. Les bourguignons sont très forts pour ça, pour une technique de marketing qui s'appelle le non-marketing. En Champagne aussi, ils sont très... Ça dépend, parce qu'il y a des marques qui communiquent bien et communiquent régulièrement, mais il y a certaines maisons qui se sont fait connaître parce qu'elles sont super discrètes. Je pense notamment à Célos, Anselme Célos. on le voit nulle part. Pourtant, ces bouteilles, c'est incroyable. Ça se vend comme des petits pains. Et on ne le voit pas.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui fait que c'est la confidentialité, limite, qui est admise ?

  • Speaker #1

    C'est la Il y a une qualité, il y a une histoire de famille, c'est certain. Mais c'est surtout la confidentialité.

  • Speaker #0

    Mais au final, ça fait partie aussi... limite de la marque ou en tout cas dans le langage qu'on peut utiliser en tant que marketeux côté stratégie de marque ou derrière il y a une envie vraiment de confidentialité de secret alors

  • Speaker #1

    tu vois hier par exemple j'avais rendez-vous avec un prospect donc un producteur de vin et cette personne me disait nous on est en domaine et on n'a pas du tout envie de faire du premium nous on veut faire des vins, de copains Et notre but ultime, en fait, c'est faire des vins qui se vendent. Donc les vins se vendent déjà, mais il veut vraiment développer les ventes. Et pour ça, il m'a demandé d'imaginer une stratégie de marque. Bref, là où j'ai été surprise, et tu m'as entendu lui dire, c'était... qu'il est venu me voir en disant nous on fait des vins de copains et le premium ça nous intéresse pas et je lui ai dit je lui ai dit littéralement sachez que c'est très très rare d'entendre le je veux un vin de copains et je veux pas du premium quoi parce qu'aujourd'hui tout le monde veut aller sur du premium enfin tout le monde presque quoi pourtant là où c'était intéressant c'est que sa bouteille Son entrée de gamme, entre guillemets, elle est déjà à 20 euros. Donc, c'est plus ou moins ce qu'on pourrait appeler un tarif plutôt premium dans le vin. Mais lui, il ne m'a pas parlé de premium puisqu'il ne veut pas entendre parler ou être assimilé de près ou de loin à du premium. Lui, ce qui l'intéresse, c'est des vins qui se vendent, des vins bon esprit. Parce qu'en fait, il est bien conscient que segmenter au prix, ce n'est pas intéressant parce que... le prix n'est pas du tout un axe de différenciation et que si tu vas sur un segment premium, il va falloir garantir une expérience client premium derrière. Et lui, ce n'est pas du tout ce qui l'intéressait. Lui, ce qui l'intéressait, c'était plus le côté convivial, copain et tout. Et j'ai trouvé ça super intéressant et très rare d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Parce que pour toi, aujourd'hui, on va dire l'étiquette 20 premium. Eh bien, ça ne veut tout rien dire.

  • Speaker #1

    pour moi, c'est super fourre-tout. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, être premium, vouloir être premium, c'est très cool, mais pour être premium, parce qu'il y a une différence entre vouloir et être, je suis désolée, je ne vais pas me faire des potes, ce n'est pas grave, j'assume, mais il faut se donner les moyens de ses ambitions. Parce qu'être premium, ce n'est pas juste avoir des bouteilles, de vins, de spiritu et de que sais-je, et les vendre cher. Non, non, non, non. C'est créer un univers de marques qui transpire le premium. Et ça, les clients doivent le ressentir sur tous les points de contact de la marque. Ça doit se ressentir quand ils sont sur les sites, quand ils sont sur les réseaux sociaux, quand ils sont dans les points de vente, quand on leur serre la bouteille. Le premier contact visuel qu'ils vont avoir avec la bouteille, ça doit être partout. Vouloir être premium et avoir des cuvées qui sont nommées après vos enfants, il faut arrêter un moment, tu vois. Il faut arrêter la cuvée de Ombeline parce que ta fille, elle s'appelle Ombeline. Non, mais tu rigoles, mais il y en a trop qui font ça. Encore une fois, c'est un vrai travail, tu le sais. Donner un nom à des choses, désigner les choses, c'est un travail. Donc, clairement...

  • Speaker #0

    Mais pas ça au cul du camion, quoi. Non. Juste parce que c'est joli, quoi.

  • Speaker #1

    Non. Non, vraiment pas. Donc déjà, il y a toutes les réflexions stratégiques autour des étiquettes. Donc déjà, je te dis ça pour la premiumisation. Ensuite, ouais, tu veux être premium, c'est très chouette. Est-ce que, un, tu as les moyens de tes ambitions ? Est-ce que, deux, ça correspond vraiment aux valeurs de ta marque ? on a eu le cas parce qu'on a été contacté par un domaine où le domaine voulait du premium alors que clairement il était sur une vibe tradie et c'est ok d'être traditionnel moi je ne comprends pas pourquoi tout le monde va aller sur du premium tout le monde ne peut pas faire du cheval blanc et c'est pas grave c'est très bien c'est au contraire il en faut pour tout le monde Tout le monde veut partir sur du premium. Je force le trait à dessein, mais globalement, j'entends plus dire nous, on veut être premium que nous, on veut faire des vins de copains Le mot premium revient tout le temps comme si... Et je pense qu'il y a un abus de langage. C'est-à-dire qu'à partir du moment où on utilise le mot premium on assure le consommateur qu'il y a de la qualité dans la bouteille. Mais on peut ne pas partir sur un segment premium, mais quand même faire de la qualité. Qui a dit qu'on devait uniquement... Faire de la qualité si on était premium. J'espère que dans tous les cas, entrée de gamme comme grande cuvée, la qualité ne change pas. Alors évidemment, il y a la complexité, il peut y avoir le parcellaire, il y a tout ça qui change. Mais j'espère que le vin est bon quand même.

  • Speaker #0

    Sinon, c'est problématique. Comme on en parle souvent, dans la tête des personnes qui souhaitent du premium, eh bien, ils cherchent le prix. Derrière ça. Vendre cher, entre guillemets. Quel est l'intérêt de vendre cher ? Oui. Faire plus de chiffre d'affaires, évidemment. Après, il faut être à la hauteur de ses ambitions. Et vendre cher pour vendre cher, il n'y a pas trop d'intérêt non plus.

  • Speaker #1

    Non, bien sûr. On est dans un cycle quand même assez compliqué pour le monde du vin, avec une déconsommation, notamment de vin rouge, qui est mondiale. Ce n'est pas juste en France, c'est mondial. Donc, je comprends, il y en a qui veulent faire les foufous sur leur gamme de prix, notamment sur les rouges, je comprends. Ok. Mais il faut regarder le monde qui nous entoure aussi. Et il faut être conscient, encore une fois, que se démarquer en disant ouais, on est premium aujourd'hui, c'est pas se démarquer. C'est pas se démarquer du tout. Vraiment.

  • Speaker #0

    Comme on en parle souvent toutes les deux, mais la stratégie avec le prix, que ce soit pas cher ou très cher, c'est pas une bonne stratégie au final.

  • Speaker #1

    Pas du tout. Le jour où il y a un problème, le jour où vous devez augmenter vos prix, là, il y a quand même pas mal de vignerons qui ont dû augmenter leurs prix. du fait des coûts des matières premières, le coût de l'énergie. C'est un truc tout bête. Par exemple, moi j'ai quelqu'un que je connais qui travaille chez un distillateur. Le distillateur, il n'a pas répercuté le prix de l'électricité dans les prix de ce qu'il produit, alors qu'il aurait pu.

  • Speaker #0

    Tu vois ?

  • Speaker #1

    Il y a toute cette réalité aussi.

  • Speaker #0

    Parce qu'il y en a énormément aujourd'hui. Il y a énormément d'acteurs qui importent le secteur, pas que dans le vin.

  • Speaker #1

    Et c'est ok. Je ne sais plus. Alors, ce n'est pas une marque de vin, c'est une marque de parfum qui a fait ça. C'est Versatile qui est une marque de parfum que j'aime beaucoup. Ils ont annoncé un mois avant, donc c'était en décembre, ils ont annoncé qu'à partir du début janvier, leur prix allait changer, que ça allait prendre, je crois, 5 ou 10 euros. Mais ils l'ont annoncé. À partir du moment où tu prends... Préviens ton consommateur et tu expliques que c'est pour une raison X ou Y, mais tu expliques bien, tu vois. Il comprend le consommateur, il n'est pas débile en fait. Il est capable de compatir. Et ceux qui me disent, oui mais le consommateur il n'a pas trop d'argent et tout, en fait le consommateur il a un super pouvoir. Sa carte électorale, c'est son portefeuille. Il peut choisir où il met ses billes. C'est à lui de choisir s'il consomme pour vous, mais donnez-lui envie de consommer. De consommer vos produits d'eux. de s'engager à vos côtés.

  • Speaker #0

    Et c'est là où faire la stratégie du prix, que du prix en tout cas, c'est une stratégie hyper court-termiste et ça ne sert pas à grand-chose. Parce que tu prends l'exemple de Versatile, mais Versatile aujourd'hui, en termes de marque, elle a construit quelque chose de hyper puissant. C'est très cohérent, que ce soit ses produits, que ce soit l'odeur de ses parfums, le nom de ses parfums, sa com, etc. Tout est hyper cohérent et aujourd'hui, comme ils l'ont dit, ils augmentent leur prix. Malgré tout, leurs clients seront toujours là.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'ils ont bâti une communauté avant.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Ils n'ont pas tout misé sur le produit, ils ont misé sur un univers. Et c'est ça en fait qui fait défaut dans le vin. Il y a très peu de marques qui t'embarquent dans un univers.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, tu as deux, trois marques qui te viennent à l'esprit comme ça, qui t'embarquent. Et pour toi, il y a une cohérence, que ce soit dans le produit, la communication. L'expérience client ou pas ?

  • Speaker #1

    Je rigole parce que je pense aux auditeurs du podcast qui lisent mes posts LinkedIn, je pense aux auditeurs du podcast qui m'ont en cours, qui sont mes étudiants ils doivent plus en pouvoir de cet exemple mais pour moi,

  • Speaker #0

    Renée J'aurais dit sûr que t'allais la sortir celle-là.

  • Speaker #1

    Renée, la marque de jean d'Emma Watson, c'est littéralement un super exemple marketing.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux développer un peu ou pas ?

  • Speaker #1

    En fait, je suis fan girl de Harry Potter et d'Emma Watson, bien entendu. Je suis pile dans le client idéal d'Emma Watson. Je fais partie de cette cible milléniale un peu... un peu nostalgique, pas mélancolique parce que la mélancolie c'est quelque chose d'un peu négatif mais vraiment nostalgique du passé, donc évidemment moi ça me parle ce qui me parle d'autant plus c'est l'univers qu'elle a créé donc c'est une marque qui a été co-créée par un frère et une soeur moi j'ai deux petits frères, donc ça rien que l'aventure je me dis waouh ça doit être génial même si globalement demain tu me dis ouais vas-y, va lancer une marque avec tes frères je fais non pas du tout mais je me dis waouh ils partagent ça ensemble, son frère c'est un ex diagéo Ils travaillent avec les vignes de leur père, leur père qui cultive des vignes à Chiffier, en Bourgogne. Et je me dis, mais waouh, c'est une super aventure familiale pour moi. Tout est raccord, ne serait-ce qu'au niveau de l'histoire.

  • Speaker #0

    même du nom au final je connaissais pas tout l'histoire René Renaissance mais il y a le côté Renaissance aussi sur si les vignes sont à son père tu vois il y a un côté second souffle c'est dingue et encore une fois

  • Speaker #1

    Alex Watson et Emma Watson sont nées en France donc En produisant un jean made in France, ils ont pris le meilleur de l'Angleterre, à savoir le jean, et le meilleur de la France, à savoir le vin.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Pour en faire un produit, vraiment un produit patrimonial, quoi. Alors que littéralement, cette marque, elle est née en mai dernier, donc elle n'a même pas un an d'existence. C'est fou. Graphiquement, c'est incroyable. C'est de l'ASMR pour les yeux.

  • Speaker #0

    Tout ce que t'aimes.

  • Speaker #1

    C'est sublime. C'est sublime. Il n'y a rien à dire.

  • Speaker #0

    Au-delà de c'est sublime, pourquoi c'est cohérent ?

  • Speaker #1

    Parce que c'est une capsule. Quand tu vas sur le site de René, quand tu lis ce que René propose, c'est une capsule. Le jean, c'est une capsule. C'est-à-dire que tu ne vas pas boire du jean toute la journée, ou alors il y a un petit problème, désolé de vous shamer, mais bon, il faut parler français. Le jean, tu vas passer, ça va être un moment partagé avec des gens. Ça va être une bulle. Eh bien, René, c'est une bulle. Quand tu rentres dans l'univers de René, c'est une bulle. C'est un truc où il fait chaud. C'est un truc... qui t'enveloppe. C'est un cocktail au coin du feu. C'est un endroit où tu te sens bien. Je trouve cette marque passionnante. Après, il y a une autre marque. Là, on est dans le vin, qui a une belle cohérence aussi. C'est la marque d'Aubert et Mathieu. Anthony Aubert, je l'ai interviewé dans Comme est cru. Clairement, pas par hasard, parce que je suis vraiment fan de ce qu'ils ont fait. Là, ils ont sorti... Quand le podcast sortira, ça fera quelques mois déjà, mais ils ont sorti une capsule en reprenant l'esthétique de Wes Anderson. Je trouve ça génial. Et ils tentent, tu vois. Eux, dans leur ADN de marque, Il y a l'innovation et il y a ce côté un peu, vas-y YOLO, je tente. Ça, c'est chouette, tu vois. Ça, c'est chouette.

  • Speaker #0

    Et surtout, je n'ai pas une connaissance hyper vaste du monde du vin, de la com, de toutes les marques qui sont créées dans ce milieu-là. Je trouve que c'est très avant-gardiste par rapport à ce qui existe aujourd'hui sur le marché.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Alors après, il faut bien se rendre compte que c'est avant-gardiste pour le monde du vin, mais à chaque fois qu'il y a une trend qui débarque dans le monde du vin, elle a été éprouvée à peu près par tous les secteurs auparavant, et nous on arrive un peu à la trend, tu vois. Mais... Utilisez cette traîne et l'appliquez au monde du vin. Vraiment, si vous n'avez pas encore vu ce qu'ils ont fait, je vous recommande d'aller le voir. Je ne peux pas ne pas parler de... Allez, il y a trois grands messieurs du vin. Il y en a plusieurs, mais bon. Je pense à Bernard Magret, qui a bâti un empire autour du vin. Je pense à Gérard Bertrand, qui a bâti lui aussi un empire autour des vins du Languedoc. Et je pense à Michel Chapoutier, qui lui a bâti un empire autour des vins de la Vallée du Rhône. Et maintenant, même... à l'étranger. Mais là où c'est très fort, c'est que ce sont des hommes, et aujourd'hui, quand tu dis les vins de Gérard Bertrand, finalement, tu connais plus Gérard Bertrand, tu connais plus Chapoutier, tu connais plus Magret que les domaines. Bon, alors évidemment, pour Magret, tout le monde connaît Pape Clément, très bien, mais Pape Clément, on l'associe directement à Magret. Donc il y a ça aussi. Il y en a d'autres, bien entendu, mais les plus gros, ce sont ceux-là, et au final, c'était le personal branding avant l'ère du personal branding. Limite.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, leurs marques, les domaines et les vins associés, sont connus par la personnalité.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    Et non par la marque en elle-même, par rapport par exemple à René ou à Aubert et Mathieu.

  • Speaker #1

    Absolument. Aubert et Mathieu, c'est les noms de famille des deux fondateurs. Donc encore, ça marche, tu vois. Eux, ils sont vraiment allés sur... Ils sont un peu au carrefour.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui... Selon toi, il y a énormément de choses à faire sur la marque, enfin sur créer des marques de propriétés, domaines, dans le monde du vin et des spiritueux.

  • Speaker #1

    Alors, il y a des marques qui existent aujourd'hui. Je ne sais pas s'il faut en créer plus, mais je pense que déjà, on peut travailler sur l'existant. En travaillant sur l'existant, on peut peut-être redéfinir... L'identité, redéfinir juste peut-être, définir une identité, ça passe par définir une identité graphique. On parle de l'identité graphique, c'est très cool, mais il y a aussi toute l'identité textuelle. Aujourd'hui, tu vas sur un feed Instagram du domaine machin et après tu passes au c'est lié truc, globalement ils postent les mêmes choses. Et puis alors maintenant, à l'heure où tu peux automatiser les trucs avec ChatGPT, c'est l'enfer du gaz. T'as les mêmes choses qui se répètent, c'est horrible. Et en plus tu le vois parce que tu vois les majuscules, tu vois les emojis, ça se voit, tu vois, ça se voit mais comme le nez au milieu de la figure. Et je me dis, c'est super dommage parce qu'il y a des chouettes propriétés. qui ont loupé une occasion de se démarquer en assumant leur différenciation. La différenciation, oui, elle peut venir d'un univers graphique, mais elle peut aussi venir des mots. Là, tu vois, il y a un nom qui me vient à l'esprit, c'est la marque Rosée d'Enfer des Vignobles Plémont. Eux, littéralement, sur leur création de contenu Instagram, tout n'est pas parfait, mais clairement, ils se donnent beaucoup de mal. Et ils ont toujours un petit côté impertinent, toujours à faire des clins d'œil au diable, enfin... Parce que ça s'appelle Rosée d'Enfer. Et ça, je trouve ça chouette. Mais encore une fois, Rosée d'Enfer, c'est une marque des vignobles plémonts. Ils l'ont construite comme une marque. Aujourd'hui, les domaines un peu traditionnels ont du mal à se considérer comme une marque. C'est un peu un gros mot. C'est en train de changer, mais il y a encore du travail à faire.

  • Speaker #0

    Et pourtant, sur le papy en soi, c'est tout pareil.

  • Speaker #1

    Et on s'en fout surtout. Le consommateur, il s'en tamponne. Le consommateur, limite, il préfère une marque. Parce qu'il va s'engager auprès d'une marque.

  • Speaker #0

    Il va s'identifier auprès de cette marque. Alors qu'un domaine, ça crée une distance.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Entre le conso et limite le lieu, plus que le produit, la marque, tout ce qu'elle véhicule.

  • Speaker #1

    Il y a un autre exemple aussi. Là, encore une fois, dans les rosées, c'est le domaine Mirabeau. Eux, c'est en Provence. Et eux, ils ont fait un univers de marques super léchées. Alors après, avantages concurrentiels ou désavantages. Encore une fois, c'est histoire de faire de ses forces, ses faiblesses et vice-versa. Eux, ils sont anglais. Donc évidemment, j'imagine qu'ils n'abordent pas du tout le vin comme un Français pourrait l'aborder. Mais en attendant, quand tu regardes leur création de contenu sur Instagram, ça claque. C'est beau, ça donne envie. Tu as envie d'acheter le produit, oui. Mais tu as envie d'acheter le produit parce que ça te renvoie à un imaginaire slash un univers. C'est pas juste pour boire du rosé. Parce qu'en fait, des rosés, t'en as 20 000, quoi. T'as le choix.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'aujourd'hui, tu te vois faire ce métier-là toute ta vie ?

  • Speaker #1

    Pour répondre à ta question, non. Non, parce que j'aspire à un moment à créer du concret ou à créer quelque chose de plus grand, de plus significatif. Alors, je ne sais pas si ça se produira. Mais à terme, je me verrais très bien avoir, un jeudi, une maison d'hôte.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que ça représente pour toi ?

  • Speaker #1

    Déjà, dans un premier temps, avoir un gîte ou une maison d'hôtes, ça me permettrait peut-être de garder mon activité en parallèle. Et c'est surtout que il y a cette idée, j'aime beaucoup le service, j'aime beaucoup accueillir, j'aime beaucoup faire plaisir. je pense que ça m'irait bien ok c'est vrai que je te verrais tellement là dedans j'aime vraiment ça pour certains ça peut être très je sais que pour certains je suis très intense mais moi j'aime bien tu vois c'est trouver le truc qui va faire plaisir à la personne là tu vois on enregistre on est dans un c'est pas un airbnb puisque c'est un gringo petit placement produit on est au milieu du nowhere en Ardèche. Cet Airbnb, qui n'est pas un Airbnb, vous l'aurez bien compris, il est super bien pensé. Il y a tout qui a été pensé pour faire plaisir aux autres. Et moi, je suis attentive aux petits détails. C'est-à-dire, quand t'arrives, truc tout bête, j'ai fait plein de gîtes ou quoi, et quand t'arrives, on te laisse une bouteille, on te laisse une confiture, on te laisse des oeufs de la ferme. Ça, c'est des trucs auxquels je vais être sensible.

  • Speaker #0

    C'est le petit détail qui fait la différence. Non mais clairement. Même aujourd'hui, en étant collègue de tous les jours à distance, on va dire, tu l'es quand même dans ta manière d'accompagner tes clients.

  • Speaker #1

    J'avoue que cette année notamment...

  • Speaker #0

    Tu t'es donné un.

  • Speaker #1

    Ouais. Cette année, j'ai fait des cadeaux à mes clients. Cette année, je leur ai fait des coffrets personnalisés. Donc, il y en a qui aiment la bouffe, il y en a qui ne boivent plus d'alcool, il y en a qui... Voilà. J'ai essayé de faire en sorte de faire quelque chose qui leur ressemble. Vraiment. Je fais envoyer... Là, il faut que je pense à noter les... date d'anniversaire de mes nouveaux clients pour leur faire envoyer quelque chose. Parce que c'est la manière dont je fonctionne.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est toi. T'es comme ça. Oui. Miss Noël, c'est toi, en fait.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est un truc tout bête. En réalité, je suis consciente. C'est-à-dire que le jour où un nouveau client signe avec moi, J'estime être aussi chanceuse que lui me dit qu'il est trop content. Moi aussi, je suis super contente.

  • Speaker #0

    Carrément.

  • Speaker #1

    Je travaille qu'avec des gens où je suis vraiment super contente de travailler avec eux.

  • Speaker #0

    C'est dans les deux sens, en fait.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Tu es là pour leur apporter ton expertise, un regard. Mais eux aussi vont t'apporter une richesse d'expérience.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    De retour de vie. Parce qu'en ayant fait l'exercice avec toi, limite, des fois, c'est une petite séance de psy, tu vois. C'est vraiment ça ! Tu creuses sur des questions et tout, c'est trop intéressant, mais tu te poses des questions que, on va dire, quand t'as la tête dans le guidon de ton taf, tu te dis pas, ah ouais, c'est vrai que je pense comme ça, ou j'aime ci, ou j'aime ça, ou je suis sensible à telle manière de penser, ou des trucs comme ça.

  • Speaker #1

    Tu vois, c'est trop drôle, parce que cet après-midi, j'avais justement... le premier rendez-vous avec un nouveau client pour LinkedIn. Et donc du coup, il a eu la première séance. Et la première séance, ça va, les questions finalement sont plus business, c'est pour structurer les objectifs, mettre le cap et tout. Je l'ai prévenu, vendredi on a un autre rendez-vous. Je lui ai dit, là par contre, les questions vont être un peu plus tirées de derrière les fagots. Si vous avez à travailler avec moi, vous le savez, mes questions pour élaborer la ligne édition. parfois c'est vrai que vous êtes là en disant mais what the fuck, pourquoi elle me demande ça ? Mais en réalité ce qui m'intéresse, c'est ce que j'arrête pas de dire à mes clients c'est pas la réponse qui m'intéresse c'est la manière dont vous allez amener la réponse et la manière dont vous allez la structurer et argumenter vraiment, donc c'est vrai qu'il y a une partie il y a une partie peut-être un peu psy, après il y a une autre réalité dans ce métier tu m'as demandé si je pourrais faire ça toute ma vie non je pourrais pas le faire toute ma vie mais il y a une autre chose, c'est que ce métier j'aurais pas pu le faire avant

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Parce qu'en fait, je suis convaincue que le ghostwriting, c'est pas pour tout le monde.

  • Speaker #0

    C'est sûr.

  • Speaker #1

    Non, c'est pas pour tout le monde, parce qu'il y a vraiment... Non, mais il y a vraiment du... Avant toute chose, il y a ce qu'on appelle les soft skills. Donc c'est davantage la manière dont tu te comportes. C'est ton savoir-être avant ton savoir-faire. Il y a de la confidentialité, clairement. Il y a créer du lien avec la personne. Faut avoir quand même un minimum d'empathie, parce que si t'es aimable comme une porte de prison, ça va être compliqué. Non, mais tu dois construire une relation avec la personne. Ça compte. Et moi, je suis convaincue que quand j'ai commencé à mon compte, j'avais 25 ans, j'aurais jamais pu faire ça. Mais jamais. Je pense que ça aurait été illusoire de penser que j'avais la maturité émotionnelle pour faire ça. Non. Non. J'aurais jamais pu poser une question business. Aujourd'hui ? Non, mais bien sûr que non. J'étais un bébé, je veux dire, aucune maturité business. Aujourd'hui, mes clients, il y en a... Notamment, il y en a deux. Quand ils ont une question business, ils m'envoient la question. Alors que c'est un accompagnement LinkedIn, mais parce qu'aujourd'hui, notre accompagnement, il est un peu dérivé sur un accompagnement business. Et moi, ça... On me va, c'est ok. Là, ça veut dire que j'ai atteint un niveau de conseil plus, plus, plus. Donc je suis trop contente. Et surtout, ils me font confiance.

  • Speaker #0

    Et ça, ça fait la diff.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Mais en même temps, comme on en parlait ces derniers jours, genre t'es pas arrivée là en un claquement de doigts. Non. Et tout ce chemin-là, aujourd'hui, je rigole parce qu'à chaque fois je dis à Eva, t'es trop une famous people, mais dans le sens où ça me fait rire d'extérieur, tu vois. Mais comment expliquer ce que je veux dire ? Ouais t'es pas arrivée en fait tout ça n'est pas arrivé du jour au lendemain tout simplement Non pas du tout

  • Speaker #1

    Non c'est pas arrivé du jour au lendemain et c'est pour ça quand j'ai des gens qui me recontactent alors que je les avais contactés en 2020 et qu'ils me contactent en disant Coucou je t'ai vu est-ce qu'on pourrait travailler ensemble et moi je suis là en disant Ah bah en 2020 je t'avais contacté mais bon après à ma décharge au bout d'un moment je vais être honnête mon message il était nul il était pourri j'aurais même pas eu envie de me répondre je pense mais c'est vrai que Parfois, je suis là, je me dis purée, mais il y a trois ans, vous ne me donniez pas l'heure, quoi. Non. Et c'est fou. C'est pour ça, par contre, que ça a en plus, clairement, famous à l'échelle de LinkedIn. Donc c'est absolument, mais rien du tout, qu'on soit bien d'accord. Mais il faut bien être au courant que les réseaux sociaux, c'est vraiment pas la vraie vie, quoi.

  • Speaker #0

    Non, mais clairement pas.

  • Speaker #1

    Et ce qui me fait rire, c'est qu'aujourd'hui, les gens m'écoutent, mais je n'ai pas bougé d'un iota.

  • Speaker #0

    tu racontes toujours les mêmes conneries absolument,

  • Speaker #1

    je n'ai pas changé et heureusement je n'ai pas changé tu vois c'est normal mais foncièrement la personne que je suis mes convictions,

  • Speaker #0

    mes valeurs ça m'a bougé vraiment pas et ça on oublie je pense dans plusieurs sens on oublie que comme on disait tout à l'heure Ça ne s'est pas bâti en un jour. Et on oublie aussi que les personnes ne changent pas. Et donc la toile d'il y a en 2020 est toujours la même qu'aujourd'hui. Après oui, c'est sûr que tu as passé un gap de business, de mentalité, de manière de penser, tout ça.

  • Speaker #1

    J'ai eu de la chance parce que mine de rien, il y a quand même un facteur chance globalement. Je viens quand même d'un milieu assez privilégié, donc ça aussi, ça rentre en ligne de compte. Ça, je le reconnais. Oui. Ensuite, il y a eu le fait de s'entourer. S'entourer des bonnes personnes, ça c'est la clé. Vraiment, c'est bullshit. On est du niveau genre l'eau ça mouille, le feu ça brûle. Mais c'est vrai, s'entourer des bonnes personnes, s'entourer de personnes qui sont meilleures que soi. Suivre des créateurs de contenu qui sont meilleurs. Suivre des créateurs de contenu, du coup dans le vin, il n'y avait personne quand j'ai commencé à créer du contenu. Donc c'était vite vu.

  • Speaker #0

    Et j'ai une petite dernière question. Est-ce qu'aujourd'hui... tu pourrais nous partager quelque chose que tu n'as encore jamais partagé sur LinkedIn ou dans ta créa de contenu ?

  • Speaker #1

    Alors ça, Julia, elle le sait. Elle le sait. Et ça, c'est quelque chose dont je ne parle jamais. Et c'est vrai que j'avais envie d'en parler et je ne savais pas comment ramener le truc. Mais aujourd'hui, vas-y, je me lance.

  • Speaker #0

    Là, je l'ai posé.

  • Speaker #1

    Il faut savoir que quand je me suis lancée en indépendante, j'ai eu une chance monstre à savoir trouver un gros client. Et là, Julia, elle va mettre du temps à comprendre de quoi je parle, mais elle va comprendre. J'ai trouvé un gros client et j'ai gardé ce client jusqu'en juin 2022. Mon plus gros client, il vendait des animaux empaillés.

  • Speaker #0

    C'est vrai ça ? Oui, one box.

  • Speaker #1

    Mon plus gros client, il était antiquaire et spécialisé dans la taxidermie.

  • Speaker #0

    Tu m'envoyais des photos, oh mon Dieu.

  • Speaker #1

    Moi, je pense que c'est hyper important que tout le monde sache. que j'ai débuté mon expérience de freelance en écrivant des textes SEO sur des crucifix.

  • Speaker #0

    Un bonheur.

  • Speaker #1

    Ouais. Tu te souviens du chat poule ? La chimère ?

  • Speaker #0

    Ça, ça me parle pas.

  • Speaker #1

    Parce qu'il y avait des créations aussi. Enfin bref, j'ai commencé. Donc le truc que j'ai jamais dit, c'est que j'ai commencé ma carrière, entre guillemets, de freelance en travaillant pour un antiquaire qui vendait des trucs super... Vraiment, il y avait des trucs super beaux dans ce qu'il vendait. Mais il y avait aussi de la taxidermie. Et figurez-vous qu'en deux ans, Je suis devenue un petit peu une pro de taxidermie victorienne. Et maintenant, je sais ce que c'est que le CITES. Je connais la vie en long, en large et en travers de Roland Ward. Et je trouve ça super intéressant. En réalité, la taxidermie victorienne, enfin même la taxidermie, c'est passionnant. Après, oui, j'avoue, c'est un peu morbide. En fait, c'est morbide si tu considères que c'est morbide. Moi, je considère que c'est incroyable d'arriver à ce niveau de préservation et de pouvoir voir ce genre d'année. animaux qui aujourd'hui n'existent plus. Parce qu'il faut savoir que les animaux que vendait ce client avaient tous été tués avant Le début du XXe siècle. Ah ouais ? Parce que maintenant, t'as quand même la convention de Washington qui... Qui régule tout ça. Ouais, qui régule tout ça, quoi. Faut faire attention. Mais voilà, donc ça, c'est quelque chose que je n'ai jamais partagé, à savoir, j'ai travaillé pendant deux ans pour un antiquaire.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est vrai ça.

  • Speaker #1

    Ouais. En parallèle, j'avais quand même des missions dans le vin, mais mon plus gros client, c'était un antiquaire.

  • Speaker #0

    Mais au final, c'est tout bête, mais aujourd'hui t'en es là aussi parce que cette mission s'est arrêtée.

  • Speaker #1

    Absolument, exactement. Si la mission ne s'était pas arrêtée avec ce client, mais jamais je me serais remise en question. J'étais dans un tel confort.

  • Speaker #0

    Ouais,

  • Speaker #1

    c'est vrai. Vraiment. J'étais mes loukoumises et amour. J'avais pas besoin. Mais je pense que c'est ça, que c'est important que les gens se rendent compte que...

  • Speaker #0

    ça s'est pas passé comme ça ça s'est pas passé en un claquement de doigts vraiment pas après cette période là il y a eu une période où bah tu t'es dit je me rappelle tu t'es dit je vais me remettre absolument dans le vin parce que c'est the passion c'est chez toi c'est viscéral et là on est passé enfin je dis on parce que oui mais parce que tu t'inclues je dis on est avec Eva on est comme les deux doigts de la main On est passé, enfin en tout cas, tu es passé par une phase où genre, c'était le... Pas le désert, mais c'était compliqué,

  • Speaker #1

    quoi. Oui, c'était compliqué. Ben ouais, absolument, c'était super compliqué. J'ai fait des missions où je n'ai pas été payée. Ah oui, oui, j'ai travaillé avec des agences où je n'ai pas compris les briefs. Non mais... Oui. J'ai travaillé avec des agences où les briefs n'étaient pas clairs, où derrière, genre un truc, l'agence refait tout. j'ai fait du pro bono pour un vigneron qui n'a jamais utilisé la plateforme de marque que j'ai faite je pense que globalement je les ai enchaînés Vraiment, je les ai enchaînés. J'ai fait une proposition béton pour une marque de champagne qui, au bout de cinq entretiens, me dit Non mais finalement, vous n'avez pas de sensibilité à ces luxes J'étais là Ok, très bien, super Entre-temps, je m'étais fadée une énorme présentation et j'avais eu cinq échanges avec les chargés de projet. C'était pour une mission en freelance. Déjà, rien que ça, ça aurait dû me mettre la puce à l'oreille en me disant Vraiment, le niveau d'implication, ok, il y avait beaucoup beaucoup d'argent à la clé, mais bon, quand même, enfin... Et c'est là où je me souviens, où je me suis dit, acteur innovant du vin.

  • Speaker #0

    Oui, c'est à ce moment-là, le pivot, il s'est fait, et après, t'as communiqué comme une bourrinos.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    T'as littéralement lâché les poneys. Et là, bah après, t'as fait ton trou, quoi.

  • Speaker #1

    J'ai fait mon trou, mais je me suis pris des bâches, depuis, ouais. Parce que ça, les gens aussi, ils ont pas vu les bâches. Les bâches, pardon. Ils ont pas vu les bâches, mais je m'en suis pris des bâches, hein. et en plus quand tu commences tu vois tout le monde qui performe avec des posts de malade et tout enfin des posts surtout inspirationnels moi je voulais vraiment rester dans ma niche et ce que je te disais hier au final j'ai juste une chance pour mon personal branding c'est d'avoir élaborer ton bon personal branding autour du vin. Si demain, je n'ai pas le vin, je ne sais pas de quoi parler.

  • Speaker #0

    En même temps, à chaque fois que je t'entends parler du vin et de tout ce que ça engrange, parce qu'il n'y a pas que le produit. Au final, toi, tu es passionnée par le produit, mais tu es surtout, je trouve, passionnée par tout ce qu'il y a derrière. Le savoir-faire, les hommes, les femmes. la filière tout en fait c'est hyper large et ça c'est hyper intéressant aussi parce que je pense que tu peux pas résumer juste une filière à un produit il y a des hommes et des femmes qui quand même se cassent le bol pour créer le produit ils

  • Speaker #1

    méritent d'être mis en avant Avant les hommes et les femmes, il y a quand même un terroir, des lieux, des pays qui méritent d'être mis en avant. Donc non, c'est une vie... J'essaye, je sais pas, mais j'essaye d'avoir une vision à 360 du monde du vin. Et entre guillemets, j'ai... eu la chance de travailler en domaine, de travailler pour la région Sud de France, de travailler en caviste, d'avoir travaillé pour des start-up, d'avoir travaillé pour des domaines, des vieux domaines, des gros domaines, des plus petits domaines, des indépendants du vin. Aujourd'hui, j'ai une vision transverse exactement de la filière. Aujourd'hui, je sais que le monde du vin, c'est pas juste cavistes, négociants, producteurs, importateurs, exportateurs. C'est pas comme ça. Il y a beaucoup plus d'acteurs. Et mon but aussi, c'était de montrer toutes les fonctions support du vin, celles qu'on oublie.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair. et qui fait que un vin coûte tant pas pour rien,

  • Speaker #1

    il n'y a pas que une seule personne il y a tellement de personnes dans la chaîne de production qu'on oublie, mais si par exemple on oublie les imprimeurs, on oublie les embouteilleurs il y a tellement de gens qu'on oublie

  • Speaker #0

    Mais pourtant, c'est primordial.

  • Speaker #1

    Bien sûr, parce que demain, si tu veux expliquer que ta bouteille, elle coûte 20 balles, OK, elle coûte 20 balles, mais pourquoi ? Parce que la bouteille, elle a coûté tant, parce que l'étiquette, elle a coûté tant, parce que le raisin, il a été cultivé, mais il n'a pas été cultivé par une seule personne. Il y a tout ça dont il faut être conscient. Et je pense, encore une fois... que si tu expliques ça au consommateur, ça passe. Mais il faut lui dire. Il faut lui dire.

  • Speaker #0

    De toute façon, c'est comme tout, que ce soit dans le milieu du vin ou ailleurs. Aujourd'hui, il y a un enjeu de société, et de plus en plus, où les gens, en fait, désolé du terme, mais ils en ont marre d'être pris pour des cons.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    Il y a un besoin aujourd'hui d'expliquer, de vulgariser ce que tu fais très bien, et au-delà de ça, d'être transparent. Alors, c'est utilisé un peu à toutes les sauces. Mais en fait, c'est vrai. Même raconter l'échec, c'est ce qui fait aujourd'hui la différence entre des boîtes qui sont très honnêtes, qui racontent et qui vont créer une vraie communauté derrière. et en qui on va croire en fait il y a des entreprises qui sont des marques, des boîtes quoi qui sont très en surface on raconte que ce qui est intéressant ce qui est beau, les prix,

  • Speaker #1

    tout ça et ça s'arrête là quoi je suis d'accord malheureusement c'est pas quelque chose qui est encore trop intériorisé par la filière, mais ça va venir. Ça va venir. J'ai un super exemple qui n'est pas du tout dans le monde du vin, c'est la marque Julégène. C'est une marque de pompes, c'est une marque de chaussures, qui est vraiment bien faite. Parce que eux, quand tu achètes, quand tu vas sur leur site, je vous conseille vraiment d'aller sur le site, je vous mettrai dans les ressources de l'épisode, dans la description. Quand t'achètes une paire de souliers, ils vont t'indiquer le prix Julégène et le prix que t'aurais pu payer pas chez Julégène. C'est-à-dire Ils te mettent le prix de la confection, ils te mettent le prix du transport, ils te détaillent tout. Et ça, je trouve ça chouette.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça se fait de plus en plus. Ce genre de transparence sur les prix, qu'est-ce que ça comprend ? La marge, mais enfin, tu vois, il y a la marge et après tout ce qu'il y a autour. Et ça, c'est hyper intéressant.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Parce qu'il n'y a pas que la marque, en fait.

  • Speaker #1

    Non, pas du tout.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    ça va de là.

  • Speaker #0

    Tout à fait. bah du coup je pense que j'ai fait le tour de mes questions j'avais envie aussi à travers mes questions que vous puissiez découvrir Eva sous peut-être un autre angle ou en tout cas peut-être plus en profondeur que ce qu'elle peut partager sur LinkedIn notamment Instagram aussi un peu mais ça reste plus LinkedIn parce que je la connais depuis un certain temps je pense que vous l'avez compris et du coup je voulais vraiment partager ça et j'espère que en tout cas vous avez aimé écouter nos échanges et appris des choses merci beaucoup merci à tous en tout cas c'était trop chouette Julia avec plaisir

  • Speaker #1

    Et voilà, c'est la fin de cet épisode de Comme écrit le podcast sans chichi, dédié à la com'des acteurs innovants du vin et des spiritueux. J'espère que cet échange avec Julia vous a plu autant qu'à moi. Vous l'aurez compris, vous pouvez nous retrouver toutes les deux sur LinkedIn et sur Instagram. Tous les liens sont en description. Si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à me laisser une note sur Spotify ou Apple Podcast. Vos retours me sont très précieux. Pour ne pas manquer les prochains épisodes, abonnez-vous. Et si jamais vous avez une question, un feedback... ou vous souhaitez me suggérer un nouvel invité, vous pouvez me contacter directement sur LinkedIn ou Instagram. Je vous dis à très vite !

Description

Pour ce nouvel épisode je suis très heureuse d’accueillir Julia Musset au micro de Com & Cru.

Si vous ne connaissez pas encore Julia, voici ce que vous devez savoir à son sujet :

  • Julia est stratège de marque et spécialiste en naming

  • Julia est mon binôme depuis 3 ans

Et ce mois-ci, à l'occasion des 8 mois du podcast et de mes 30 printemps, j'ai décidé de vous gâter avec un épisode "à coeur ouvert", sur une idée originale de Jérôme Cuny - un de mes invités sur le podcast.

Dans cet épisode, carrément atypique, on a parlé de :

  • mon parcours

  • ma relation à l'écriture

  • l'origine de ma passion pour le vin

  • mon métier

  • et plus particulièrement de stratégie de marque et de personal branding dans le vin & les spiritueux

Pour suivre Julia sur LinkedIn.

Marques citées dans l'épisode :

🧡 Vous avez aimé cet épisode ? Faites-le savoir en le partageant à quelqu'un qui pourrait être intéressé ou juste en laissant une note sur votre plateforme d'écoute préférée.

Pour aller plus loin, vous pouvez vous abonner à la newsletter Com & Cru.

Vous souhaitez me faire un p’tit coucou ? Vous pouvez me contacter sur LinkedIn ou Instagram.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il y a quelque chose que t'apportes, tu mets de la clarté en fait dans les propos. Chose qui n'est pas simple, surtout quand tu le fais pour toi-même.

  • Speaker #1

    Oui, par rapport à la clarté, parce que ça les gens ne le savent pas du tout. Quand j'ai commencé à écrire sur LinkedIn, globalement il y a deux ans, vous reprenez tous mes posts, c'est pas du tout la même tisane. Bonjour à tous et bienvenue sur Comme et Cru, le podcast sans chichi, dédié à la gomme des acteurs innovants du vin et des spiritueux. Pour ce nouvel épisode, je suis très heureuse d'accueillir Julia Mousset au micro de Comme et Cru. Julia est spécialisée en aiming et en stratégie de marque et elle est indépendante comme moi. Et la raison pour laquelle je l'ai invitée, c'est parce que sur les conseils de Jérôme Cuny, un des invités du podcast, j'ai décidé à l'occasion de mon 30e anniversaire et des 8 mois du podcast oui déjà de vous gâter avec un épisode un peu plus à coeur ouvert est-ce que aujourd'hui tu pourrais nous partager quelque chose que tu n'as encore jamais partagé sur l'indien ou dans ta crête dans cet épisode carrément atypique on a parlé de mon parcours de ma relation à l'écriture de l'origine de ma passion pour le vin mais aussi de mon métier et particulièrement de stratégie de marque et de personal branding mais je ne vous en dis pas plus et je vous laisse découvrir ma conversation avec Julia Musset Bonsoir Julia.

  • Speaker #0

    Bonsoir Eva.

  • Speaker #1

    Ça va ? Oui et toi ? Nickel. J'ai décidé à l'occasion de mon tredième anniversaire de ne pas vous gâter avec un seul épisode mais deux épisodes et ça avait été soufflé, l'idée avait été soufflée par Jérôme, l'invité numéro 3 sur Comme Écru, de proposer une interview où quelqu'un m'interview. Et bien du coup Julia est là pour ça. Mais avant deux choses, Julia pourrais-tu te présenter s'il te plaît ?

  • Speaker #0

    Pas de problème. Du coup moi c'est Julia. Je suis très poteau avec Eva depuis quoi ? 3 ans ? 4 ans ? 4 ans. 4 ans. Je suis aussi indé comme elle et j'accompagne du coup les entreprises, les marques à trouver leur nom de marque, que ce soit en France ou à l'étranger, mais aussi des produits, des noms de produits, des noms de podcasts, ce genre de choses. Voilà, principalement.

  • Speaker #1

    Et ce que Julia ne vous dit pas, c'est qu'elle est ultra calée sur son domaine, à savoir le naming et tout ce qui a trait à la stratégie de marque. Mais c'est également que c'est mon binôme de travail. C'est-à-dire qu'au quotidien, je travaille toute seule, mais j'ai quand même la chance de ne jamais être seule, parce que j'ai toujours... Whatsapp ouvert avec Julia pas loin et aujourd'hui je trouvais ça cool qu'elle puisse m'interviewer et vous donner une autre perspective de mon activité ou même de qui je suis parce qu'elle me connait depuis longtemps, elle me connait autant dans le pro, dans le perso donc je m'étais dit que c'était une bonne idée que de partir sur une interview à coeur ouvert j'espère, et bien écoute on verra pourquoi l'écriture ?

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que ça représente pour toi ?

  • Speaker #1

    Alors, là où c'est très intéressant, c'est que l'écriture, c'est vraiment quelque chose qui remonte à mon enfance, puisque j'ai eu la chance d'avoir une maman très très impliquée dans mon éducation, parce que mes deux parents sont enseignants de banco. Et ma mère, en fait, quand on rentrait de l'école, elle avait pour habitude de nous faire écrire tous les soirs dans un carnet. C'était une écriture d'invention, en fait. Et à partir du moment où j'ai été en âge d'écrire, elle nous avait donné un exercice qui s'appelait le CGT. En quoi ça consiste cette affaire ? Alors en fait, le CGT c'était après le goûter. Alors on avait le choix, c'était soit autodicté, soit CGT. J'étais pas très fan de l'autodicté, je peux pas vous mentir. Et le but du CGT donc c'était de nous faire écrire sur un sujet. Par exemple, si j'étais une fleur, j'aurais été, je sais pas moi... une tulipe. Pourquoi la tulipe ? Sans mots sur pourquoi j'aurais été une tulipe et en quoi ma vie de tulipe aurait été passionnante. Si j'étais une chaise, quelle chaise aurais-je été ? Si j'étais un pays, quel pays je serais ? Et ça, en fait, c'est un exercice que j'ai fait depuis... Enfin, que j'ai fait toute mon enfance, en fait. et le but de ma mère derrière cet exercice c'était vraiment de nous apprendre à argumenter de nous apprendre à écrire aussi et au début c'était vraiment une contrainte et j'admets quand même que j'y ai vite pris goût alors après ayant deux passions dans la vie à savoir l'écriture et la lecture J'étais un rat de bibliothèque quand j'étais petite, mais j'aimais aussi beaucoup écrire avec un stylo plume de la marque Lamy. Très fan des plumes Lamy, c'est quand même quelque chose de fantastique. J'écrivais régulièrement, mais ce que j'écrivais en fait dans mes carnets, c'était les états d'âme d'une enfant ou d'une ado. Donc c'était assez... mélancolique, tout ce que tu veux. J'ai continué à écrire dans le supérieur. Là, c'était plus de l'écriture d'inventions, des nouvelles. J'en écris un peu moins, mais c'est quelque chose que j'aime toujours faire, l'écriture d'inventions. Donc en fait, j'ai continué d'écrire jusqu'à la fac et j'ai arrêté à partir du moment où j'ai trouvé un boulot. Pour mon premier CDI notamment. J'ai totalement arrêté d'écrire, j'avais encore mes carnets, mais je ne prenais plus le temps d'écrire. Et ça, ça m'a manqué. Ça m'a tellement manqué qu'il y a 2-3 ans, je me suis dit, en fait, ça ne va pas du tout, tu n'écris plus pour toi. Donc maintenant, il faut remettre de l'écriture, de l'écriture spontanée et totalement désintéressée. Pas écrire pour la com ou le market, en fait. Écrire juste pour soi et ne pas écrire pour mes clients. Ça, c'est quelque chose de super important. Et tu vois ? Aujourd'hui, j'essaie de prendre 20 à 30 minutes par jour, le matin, pour commencer ma journée avec une écriture pour moi. Alors c'est pas de la grande littérature, c'est pas non plus une liste de courses, mais c'est un moment où j'écris, pas pour mes clients, j'écris pour moi. Et ça c'est super important pour moi, d'avoir ce moment réservé rien qu'à moi, et pas pour les autres. parce que comme je te le disais hier en fait quand je crée du contenu pour moi je considère que je crée du contenu pour mes clients aujourd'hui je considère que je produis du contenu et ce verbe produire en fait il est pas anodin c'est en un sens une manière de me distancier du contenu produit comme si je produisais quelque chose qui était limite à emporter tu vois donc voilà j'espère que j'ai répondu à ta question sur l'écriture mais comme tu le sais c'est quelque chose que j'aime beaucoup beaucoup

  • Speaker #0

    ouais je sais et j'ai une petite question du coup est-ce que tu serais chaud de faire l'exercice que tu faisais avec ta mère par rapport sur deux thématiques ouais déjà si t'étais un 20

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Me décrire du coup ce que t'as dans la tête et ce que t'aimerais, si t'es d'accord ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Alors, si j'étais un vin, je pense que je serais un vin rouge. Alors, j'aime tous les vins, toutes les couleurs, qu'ils soient effervescents ou tranquilles. Je les aime tous, pas de souci. Mais je pense que mon cœur ira toujours sur un vin rouge, particulièrement un vin rouge épicé. Et pour moi... Je pense que ça serait un vin de la vallée du Rhône. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que je suis originaire de la vallée du Rhône. C'est tout bête. Et ça serait probablement une Syrah. Parce que la Syrah, c'est un cépage généreux, simple. Je trouve que c'est accessible à tous. C'est un vin sans prise de tête. Et en même temps, c'est un vin qui est capable de produire... des cuvées, des vins exceptionnels. La Syrah est capable de produire des vins conviviaux et des vins fins et racés, comme ceux que tu vas trouver par exemple dans des appellations style Saint-Joseph, qui produit des Syrah incroyables. Donc voilà, je trouve que la Syrah, ça me ressemblerait bien, ça me parle bien en tout cas. Et c'est drôle, tu vois, parce que tu me demandes de décrire un vin et je vais directement vers un cépage qui m'évoque un souvenir, qui prend sa source directement dans mon identité et mon histoire personnelle. Mais voilà, donc globalement, si j'étais un vin, j'espère être un vin chaleureux, un vin qui peut être partagé avec tout le monde et y compris de tous. Quelque chose pour... les belles occasions en famille, comme pour des apéros entre potes, avec un bol de chips, par exemple. Voilà.

  • Speaker #0

    Ok. Ouais, je vois. Quelque chose de très simple, convivial.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Ok. Il y a un deuxième point. Ma maman me demandait si j'étais un pays, si j'étais une fleur, etc. Aujourd'hui, si t'étais un pays, tu dirais quoi ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis française, donc je te dirai la France. Au demeurant, ça serait oublier qu'à la base, je n'étais pas du tout destinée à travailler dans le vin, puisque j'ai fait des études de langue, de langue anglaise notamment. Shakespeare et tout ça, c'est ma cam. Je suis mariée à quelqu'un qui n'est pas français. Je ne m'épanouis jamais autant que quand je suis à l'étranger. J'aime beaucoup découvrir d'autres cultures, découvrir la manière dont fonctionnent les personnes selon les pays dont ces personnes sont issues. Donc, même si je suis française, je suis une citoyenne du monde ? Non, c'est une question, c'est une très bonne question. Je t'avoue que je dirais, si j'étais un pays, je serais un pays où on boit bien, on mange bien et où les gens sont heureux, en fait.

  • Speaker #0

    Ok. Pas de pays en particulier, plus un état d'esprit,

  • Speaker #1

    en fait. Exactement, plus un état d'esprit. C'est un truc tout bête, mais quand... Je ne sais plus avec qui je parlais, ils disaient, oui, l'Angleterre, ils ont commencé à faire des vins effervescents, enfin même, ils font des vins tranquilles, j'ai trop hâte de déguster. Et la personne m'a dit, non mais l'Angleterre et tout, et je ne suis pas d'accord avec ça, je pense que dans chaque pays, tu as quelque chose à prendre avec toi.

  • Speaker #0

    Non mais grave.

  • Speaker #1

    Que ce soit niveau culinaire, que ce soit niveau habitude. Culture. Culture.

  • Speaker #0

    Ration de pensée.

  • Speaker #1

    Exactement. Tu vois, totale digression, mais ça m'y fait penser, sur TikTok. Donc TikTok qui est la plateforme que beaucoup de personnes estiment être une plateforme poubelle. Je ne suis absolument pas d'accord avec ça parce qu'il faut dompter ton algorithme et plus tu regardes des vidéos sur TikTok, plus l'algorithme comprend ce qu'il doit ou pas te proposer. Enfin bref, moi j'ai passé des années à penser mon algorithme et globalement j'apprends énormément de choses sur TikTok. J'apprends notamment beaucoup de créateurs de contenu qui sont par exemple au Canada, donc des natives, qui sont des gens que je ne rencontrerai probablement jamais. Et en fait, ce que j'aime beaucoup, c'est de pouvoir découvrir la manière dont ils vivent, voir comment ils découpent leur viande, voir comment ils vont tremper la viande de beluga demi-congelée dans de la sauce soja. Moi, je trouve ça génial d'apprendre ce genre de choses. de découvrir qu'on n'est pas les seuls. En fait, pour moi, ce qui est super important, c'est de cultiver l'ouverture d'esprit. Moi, je trouve ça trop chouette, en fait, d'apprendre ce genre de choses.

  • Speaker #0

    Oui, c'est une autre manière de vivre, mais c'est cool parce que tu découvres autre chose.

  • Speaker #1

    Absolument. Ça, c'est un truc qui est très important, je pense. Une ouverture d'esprit.

  • Speaker #0

    Pour revenir, recentrer dans le vin, parce que c'est quand même dans ce domaine que t'es la best. Qu'est-ce qui a fait que le vin, le vin, les spirites, en tout cas cette niche-là ?

  • Speaker #1

    Ah purée, tu t'es vraiment donné du mal pour tes questions. Alors, j'aimerais trop te répondre en une seule phrase, mais c'est pas possible. Déjà, j'essaie d'organiser ma pensée, parce que sinon, tu me connais, ça va être un dédale. Alors bon. Déjà, il faut savoir qu'il y avait des producteurs de vin dans ma famille. Dans le sens où mon arrière-grand-père, qui était à Ardèche, il avait quelques vignes. Alors après, je ne l'ai jamais rencontré, puisqu'il est mort bien avant ma naissance, et je sais très peu de choses sur lui. Je ne sais pas s'il produisait du vin, mais je sais qu'il avait des vignes. Alors peut-être qu'à un moment, il a produit du vin. Bon, bref, ça, il faudrait que je demande. En revanche... Ce que je sais, c'est que le vin m'a vraiment été transmis par mon père. Mon père m'a toujours emmenée avec lui quand il allait faire des visites de cave. Il faut vraiment s'imaginer qu'à 5 ans déjà, j'accompagnais mon père dans les chais ou quand il assistait à des dégustations. Donc à chaque fois que je rentre dans un chai, encore aujourd'hui, je sens l'odeur du chai. Et ça me ramène à mes premières visites de chais avec mon père quand j'ai 5-6 ans. Donc littéralement, je ne sais ni lire ni écrire, mais je suis déjà allée dans un chai, si ce n'est pas la classe. Ensuite, il y a une autre chose, et ça vraiment, c'est mes deux parents. Donc autant ma mère m'a donné le goût pour l'écriture, autant mon père m'a donné le goût pour le vin. Lui, clairement, ce goût pour le vin, il l'a cultivé. Mais avant de me donner le goût pour le vin, il m'a donné le goût du nez, qui peut sembler un peu bête, mais je vais t'expliquer pourquoi. Parce qu'en fait, le dimanche avec mon père, quand j'étais enfant, tous les dimanches, on jouait à un truc, surtout quand il pleuvait, c'était la mallette des odeurs. Donc c'est littéralement, pour ceux qui connaissent, le nez de Jean Lenoir. Donc c'est une mallette que ma mère avait offerte à mon père. Et finalement, quand j'étais petite, on s'amusait avec ça avec mon père. Et mon père, en fait, sans le vouloir, sans le savoir, il a vraiment fait de moi un petit chien d'avalanche. Il me faisait sentir, il me demandait ce que je ressentais. Il me faisait fermer les yeux pour que je devine les odeurs, pour que je puisse vraiment mettre des mots sur ce que je sentais et ressentais. Et en fait, c'est comme ça que, mine de rien, dans un premier temps, je me suis dit... En fait, est-ce que je ne ferais pas une école de parfumerie ? Est-ce que je ne me tournerais pas vers le métier de nez ? Et puis finalement, j'ai vu les prix et je me suis rendu compte que ça n'allait pas être possible. Un peu plus tard, je me suis bien rendue compte que, en voyant mes parents profs, je n'avais absolument pas envie d'être prof, je ne m'y retrouvais pas. Je voyais bien que mes parents n'étaient pas très emballés, enfin, ils n'étaient plus très emballés par leur métier. Il me disait que si jamais j'avais l'occasion de faire quoi que ce soit aux autres, il fallait que je fonce. Donc en fait, une nuit, j'ai fait une introspection à la suite d'une discussion assez houleuse avec mes parents. Ils m'avaient demandé qu'est-ce que t'aimes dans la vie ? J'étais là en mode le verre, le fromage ! Le fromage, à cette époque, qu'est-ce que je vais en faire ? Je ne me voyais pas trop évoluer dans le fromage, même si j'adore le fromage, attention. En fait, le lendemain de cette grande conversation avec mes parents, qui m'a vraiment fait ouvrir les yeux sur mon avenir au final, j'ai trouvé un cursus à Montpellier dans une école qui s'appelait l'Institut supérieur du vin. J'ai postulé, j'ai été prise. Et en fait, c'est à partir du moment où j'ai été acceptée à l'ISV que tout a commencé pour moi dans le vin. Pas avant. Donc je faisais des dégustations avec mon père, je buvais des vins. mais j'avais 22 ans donc je buvais pas des grands crus après même si mon père il avait des bons goûts niveau vin moi mon pouvoir d'achat d'étudiante il était quand même assez restreint Je buvais des vins blancs sucrés, comme beaucoup de gens, et des cocktails et des bières. Et au final, petite parenthèse là encore, ce qui est hyper intéressant, c'est de se dire que là aujourd'hui, tout le monde rue dans les brancards en criant la déconsommation, et c'est vrai, la déconsommation elle est réelle, attention, je ne suis pas en train de dire l'inverse, on dit que les jeunes boivent moins, mais à 22 ans, moi je découvrais juste le vin, je ne buvais pas régulièrement du vin, je suis arrivée beaucoup plus tard, et c'est ok, et ce n'est pas grave. En revanche, très tôt, j'ai compris que le vin, c'était du partage. Ça, c'est une histoire que mon père n'arrête pas de me raconter en me disant Mais ça, c'est quand même dingue Je faisais du golf quand j'étais petite, j'en ai fait jusqu'à mes 15-16 ans. Et ma première compète, j'avais 7 ans, c'était dans un golf à Lucenay, dans le Beaujolais. On termine la compétition et donc à la fin de la compétition, a priori, ça s'était bien déroulé. Donc les jurys me disent, bon, tu peux choisir ton prix. T'avais une casquette Lacoste, un t-shirt Lacoste. Je vois tellement la suite. Et t'avais une bouteille de

  • Speaker #0

    Beaujolais. Qu'est-ce qu'elle a choisi, Eva ?

  • Speaker #1

    Et alors là, t'as Eva, 7 ans, qui se rabat sur la bouteille de vin. Et les jurys étaient trop gênés. C'est-à-dire qu'ils étaient là en disant, bah non. t'es pas assez grande et ils ont dit écoute on verra avec ton père Et mon père est arrivé et ils ont dit, monsieur, écoutez, on a un problème parce que votre fille, elle ne veut pas l'ensemble de la cosse, ça ne l'intéresse pas du tout. Elle, ce qu'elle veut, c'est la bouteille de Beaujolais. Et mon père qui dit, mais Eva, pourquoi tu veux cette bouteille ? Je dis, pour qu'on la partage tous ensemble.

  • Speaker #0

    Très mignonne.

  • Speaker #1

    Et en fait, c'est réellement ce qu'on a fait. Alors, j'ai eu un tout petit verre. Attention, si jamais les puveristes me tombent dessus en disant, non, mais il ne faut pas qu'un enfant boive d'alcool. Je suis d'accord. Mais ce jour-là, j'ai eu le droit quand même de tremper mes lèvres dans le verre de Beaujolais. Beaujolais que j'avais ramené à la maison. Je n'ai pas ramené la coupe à la maison, mais j'ai ramené le Beaujolais à la maison.

  • Speaker #0

    C'est déjà un premier truc.

  • Speaker #1

    Ça compte, de ouf.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, pourquoi tu continues dans cette voie-là ? Et qu'est-ce que le vin t'apporte dans ta vie aujourd'hui ? Qu'est-ce que le monde viticole t'apporte ?

  • Speaker #1

    J'ai commencé à travailler dans le vin avec le no-tourisme. et la dégustation. Moi, mon premier boulot, c'était au Château de Paraza dans le Minervois. Mon boulot, c'était d'accueillir les étrangers, d'organiser une dégustation, en gros, qui passe un bon moment et qui parle de nous sur les réseaux sociaux. Globalement, moi, mon métier, ça s'arrêtait à faire le service, présenter les vins, leur préparer des planches, leur faire visiter la propriété et leur faire passer un bon moment. C'était tout. Et j'ai adoré ça. J'ai adoré.

  • Speaker #0

    C'est quoi que t'as adoré ?

  • Speaker #1

    Le contact.

  • Speaker #0

    Le partage.

  • Speaker #1

    Parce que tu vas rencontrer des gens. du monde entier. Avec mes collègues, on a rencontré des Sud-Africains en pagaille, des Suédois, des Néerlandais, des Luxembourgeois, des Suisses, Belges et compagnie, c'est un peu plus mainstream. On a eu des Argentins, on a eu des Chiliens, des Israéliens. Bref, on a eu tout type de personnes qui venaient de tout type de pays, tout type de continent, tout type de classe socio-professionnelle. C'est ça qui est passionnant. Parce que leur rapport au vin sera différent. Vraiment, tu le vois, un Américain, quand il arrive à la propriété, il se comporte très différemment d'un Russe. Typiquement, un jour, il y a un Russe qui est arrivé, la première chose qu'il me demandait, c'est combien il coûte le château. Je dis, je ne sais pas, monsieur, il n'est pas à vendre.

  • Speaker #0

    Nickel.

  • Speaker #1

    Tu vois, c'est à eux que j'ai pu vendre un magnum d'exposition, par exemple. Vide. Le truc, je l'aurais vendu vide. Parce que le mec, il voulait absolument...

  • Speaker #0

    Ah ouais ? Ouais. Pourquoi en fait ce Russe-là notamment, il recherchait à acheter cette bouteille d'expo ? Qu'est-ce que ça représente en fait le vin français ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est une tradition, c'est un héritage qu'on nous envie et qu'il recherche. La Russie, elle est connue pour plein de choses, mais pas pour son vin, même s'il y en a, attention. Nous on a quand même un côté, une tradition ancestrale, côté production de vin. L'art de vivre français, c'est vraiment quelque chose qui intéresse et passionne à l'international. Moi, c'est ça aussi qui me plaît dans le vin. Il y a un côté transmission. Et tu vois... Tout à l'heure, je te disais que j'ai commencé par le biais de l'onotourisme. Aujourd'hui, je travaille dans la com slash market. Je n'ai jamais rêvé de travailler dans la com, clairement, et je l'assume. C'est arrivé entre guillemets, ça m'est tombé dessus, disons, j'ai composé avec. Je n'exclus absolument pas du tout le fait de revenir à l'onotourisme un jour parce que je ne sais absolument pas ce que demain me réserve. J'attends de voir. Après, ce que je t'ai dit hier, et je le pense à 300%, si je ne travaillais pas dans le monde... agricole, je pense que mon métier ne me plairait pas ou pas autant. C'est-à-dire que je n'aurais même pas l'impression de créer de la valeur. Ce qui me donne du sens aujourd'hui dans mon quotidien, c'est les personnes pour lesquelles je travaille et que je peux aider. C'est-à-dire que moi, mon boulot, quand j'écris un post LinkedIn ou quand je vais définir une stratégie de marque pour un domaine, c'est in fine de faire en sorte que le vigneron, il vive de son activité et que son vin soit connu et reconnu. Parce qu'en fait, il faut aussi être conscient qu'il y a des vignerons qui sont maintenant installés depuis 5-6 ans et qui ne se payent toujours pas de salaire. Et c'est beaucoup plus répandu qu'on ne le croit. Moi, mon but, c'est que mes clients puissent se payer, puissent vivre pleinement de leur activité, et puissent... avoir des opportunités de croissance, finalement, en fait, ce que je pense faire, c'est être un accélérateur. Moi, limite, demain, je rêverais d'un monde où mes clients peuvent se passer de mes services. J'aimerais qu'ils n'aient pas besoin de moi, au final, qu'on soit bien d'accord.

  • Speaker #0

    Comme on a beaucoup parlé ensemble, je trouve que savoir écrire, bien écrire pour transmettre le bon message, en fait, ce n'est pas donné à tout le monde. Non. Et en soi, je comprends ce que tu veux dire dans le sens où te passer de tes services, ça veut dire qu'en gros, la boîte, elle roule.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    Après, pour moi, il y a deux choses. Il y a la boîte à l'enroule. OK, tant mieux, on peut se passer de toi. En soi, oui, toi, ce que t'apportes aussi, c'est plus de chiffre d'affaires.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    Indirectement, avec plus de visibilité. Mais pour moi, il y a peut-être un double enjeu. Il y a un enjeu de chiffre d'affaires, aussi un enjeu de notoriété, dans le sens où certaines personnes qui peuvent se faire accompagner ou qui le font toutes seules, eh bien, il y a un enjeu aussi de faire, de montrer au monde, en fait, qu'il n'y a pas une seule manière de penser, qu'il y a des concepts, des manières de faire, faire appel à toi, c'est aussi rendre cette idée, cette pensée, ces nouveaux modes de consommation, on va dire, accessibles au plus grand nombre et en parler. Oui. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. En fait, j'avais une nana avec qui j'avais discuté, je ne sais plus quand, au sujet de LinkedIn, et elle m'a dit, mais en fait, tu es une ostéo. C'est l'ostéo de LinkedIn. Je suis là en bon. Oui, pourquoi ? Parce qu'en gros, elle me dit, oui, je n'arrive pas à trouver des sujets sur lesquels je devrais communiquer. Je lui dis, écoute, tu as ça, ça, ça comme opportunité. Après, c'est à toi de voir ce que tu veux en faire parce que c'est en fonction de ça, ça, ça vu que tu as tels et tels objectifs.

  • Speaker #0

    Oui, OK.

  • Speaker #1

    Elle m'a dit, ah oui, en fait, tout est plus clair. Je pense que la raison aujourd'hui, écrire, c'est une chose, mais je pense qu'il y a une faculté de... C'est pas tant pour l'écriture finalement, je pense que les gens me payent. Il y a l'écriture, clairement, ça y joue, mais c'est davantage pour la structuration des idées. Aujourd'hui, c'est ça et la vision.

  • Speaker #0

    En ayant déjà travaillé avec toi, ou que tu as déjà travaillé pour moi, ou en tout cas, tu m'as déjà aidée fortement, tu m'aides d'ailleurs toujours, je ne vais pas dire le contraire, ce serait mentir. Je trouve qu'il y a quelque chose que tu apportes, tu mets de la clarté en fait dans les propos. Chose qui n'est pas simple, surtout quand tu le fais pour toi-même.

  • Speaker #1

    Oui. Par rapport à la clarté, parce que ça, les gens ne le savent pas du tout. Quand j'ai commencé à écrire sur LinkedIn, globalement il y a deux ans, vous reprenez tous mes posts, c'est pas du tout la même tisane. Mais il faut savoir que les posts il y a deux ans, Julia les a tous lus. Tous ! Le mot préféré de Julia sur mes postes, c'était pourquoi Mais c'est vrai.

  • Speaker #0

    C'est quoi l'objectif ?

  • Speaker #1

    C'est quoi l'objectif ? Donc déjà, c'est quoi l'objectif du poste ? Et à chaque fois que j'étais là, je me disais... Je me creusais la tête, vraiment. Je me creusais les ménages pour essayer de trouver un objectif. Et quand je voyais finalement que je galérais à trouver un objectif, je savais que c'était mort. Je savais que ça ne servait à rien, en fait. Que ça n'allait rien m'apporter. Mais Julia, au lieu de me dire directement Bon, écoute, en fait, c'est pourri, ne le fais pas elle me demandait... C'est juste quel est l'objectif. Parce que comme ça, ça m'obligeait à faire une introspection, à me dire, ok, c'est vrai, ce texte, il sert quel objectif ? Si je le poste, j'attends quoi, en fait ? Et après, il y a une autre réalité, c'est qu'encore une fois,

  • Speaker #0

    aujourd'hui,

  • Speaker #1

    je connais le vin, je travaille dans le vin, ok, très cool. Enfin, je ne représente pas une part croissante de la population. Je suis... Enfin, comment dire ? Dans le sens où il n'y a pas tout le monde qui connaît le vin. Bon, et... Et Julia m'a appris à ne jamais prendre la compréhension slash la connaissance des gens pour acquis. Et ça, c'est super précieux. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, quand je vulgarise, je vulgarise vraiment. Quand je regarde mes premiers contenus, des contenus que j'appelais de vulgarisation, c'était pas du contenu vulgarisation, ça restait quand même très technique et c'était quand même, c'était un peu jargonneux, quoi. C'était pas super accessible. Et à chaque fois, t'arrivais et tu me disais... Du coup, qu'est-ce que ça fait ? Mais pourquoi ? Qu'est-ce que ça change ? Je me souviens, il y a une question que tu m'avais énoncée, que j'ai ressortie il n'y a pas longtemps, dans un rendez-vous client, où mon client arrive et il me dit Oui, c'est un terroir super, ça amène ça, ça dans le vin. Et il me dit C'est le terroir, il me parle de vin. Et je dis Ok, mais maintenant, moi j'aimerais expliquer comment on traduit ça auprès du consommateur. C'est bien de parler de cailloux. Et maintenant, qu'est-ce qu'on dit au-delà du caillou ? Parce qu'ils sont là en disant, oui, on a des galets roulés, oui, on a des marnes bleues, mais c'est super. Mais maintenant, concrètement, qu'est-ce que ça amène dans le vin ? Au niveau de la structure, au niveau du goût, au niveau de la longueur, au niveau de la minéralité, qu'est-ce que ça amène ? Parlons simplement.

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a énormément de consommateurs, aguerris ou non, qui boivent du vin et qui n'y connaissent pas grand-chose. C'est ce que... Je me rappelle quand tu m'avais expliqué ça, je t'avais dit, ça apporte ça, ça sert à ça, etc. Mais en tant que consommatrice lambda, je n'y connais rien. Et du coup, je t'avais trouvé ça hyper intéressant. Mais dit comme ça, tu te dis, ouais, OK, comme tu dis, c'est des cailloux. Et c'est ça que j'adore. J'ai vu évoluer Eva aussi au fur et à mesure dans sa création de contenu. et j'adorais à chaque fois la lire parce que en plus de la relire et de l'aider entre guillemets d'avoir un regard extérieur j'apprenais des trucs de dingue et du coup c'est ça que j'aime trop c'était la petite aparté cœur cœur Pourquoi dans le vin, tu as choisi notamment de cibler les acteurs innovants du monde du vin et des spiritueux ?

  • Speaker #1

    C'est encore une fois une très bonne question. Définitivement, tu m'en poses beaucoup d'écho. Pourquoi les acteurs innovants du vin ? Parce qu'en fait, ils se bougent pour pas mourir. Ils n'attendent pas la mort venir. ils ont compris que le monde du vin tel qu'il existe, là, c'est soit il évolue, soit ça va être compliqué. C'est soit tu évolues, soit tu meurs, en fait. Dans tous les secteurs, c'est le cas. Mais les acteurs innovants du monde du vin, vu que c'est un secteur où il y a quand même une très forte tradition, je trouvais ça intéressant de moi me spécialiser sur les acteurs innovants. Et... Les acteurs innovants, c'est un truc tout bête, mais bien évidemment, mes clients, majoritairement, sont des néo-vignerons. Aujourd'hui, j'ai des vignerons aussi qui sont établis, depuis très longtemps, mais j'ai aussi pas mal de néo-vignerons. Et pourquoi ? Parce qu'évidemment, quelqu'un qui vulgarise, je pense, capte davantage leur attention. Parce que, même s'ils sont vignerons, attention, mais ils ont... C'est le chemin qu'ils ont suivi un peu à prendre. C'était il n'y a pas si longtemps qu'ils ont appris. Donc je pense qu'il y a ça. Et c'est surtout la manière d'envisager le produit qui me plaît. Alors je ne dis pas que le vin c'est du shampoing ou juste une bougie. Pas du tout. Mais je dis qu'il faut quand même se détendre deux secondes. On vend du vin, on vend du rêve, je suis d'accord. Mais mollo lassico. Parce que parfois c'est trop... Parfois le discours en fait il est daté, il est suranné et il n'est plus du tout dans l'air du temps. Moi je suis d'accord qu'on parle d'héritage, je suis d'accord qu'on parle de famille, je suis d'accord qu'on parle de tradition depuis Charlemagne, il n'y a pas de soucis. Mais dans ce cas-là, un, il faut amener des preuves et deux, il faut faire voyager les gens dans l'histoire. Tu ne peux pas arriver en disant voilà ma bouteille elle coûte 70 balles parce que... Mon arrière, enfin mon ancêtre, c'était le neveu de je ne sais quel duc de machin chose. C'est pas possible. Tu peux pas dire que ta bouteille, elle coûte tant parce que t'as une grosse histoire. Alors évidemment, tu me diras, oui, la Romanée-Conti aujourd'hui, ils coûtent cher et ils sont ancrés dans... Enfin, tout le monde connaît la Romanée-Conti aujourd'hui. Petrus, tout le monde connaît Petrus, très bien. Mais OK, apparemment... par la Romanée Conti à part Petrus, il y a qui ? Eux, ils bénéficient d'histoires, c'est des mythes, c'est des légendes. Je ne vais pas dire plein, mais il y a beaucoup de vignerons qui me contactent en disant je veux être le Petrus de… insérer la région Et moi, je suis en train de me dire, OK, il y a du boulot, quoi. C'est-à-dire que tu ne peux pas devenir pétrusse comme ça en un claquement de doigts. Pétrusse n'est pas devenu pétrusse comme ça du jour au lendemain. Au bout d'un moment, il faut revenir sur Terre. C'est du travail.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai qu'il y a eu du travail. Mais ouais,

  • Speaker #1

    tu ne deviens pas Aubrion un matin en te levant. Non, c'est ça. Alors, il y a des domaines qui vont tirer leur épingle du jeu. Oui, mais parce qu'encore une fois, ils ont été consistants dans leur discours. Ils ont été constants. des cohérents.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, tu penses que ces domaines très connus ont réussi parce que le vin était exceptionnel ou ça va au-delà ?

  • Speaker #1

    J'ai pas bu de DRC, j'ai pas bu de pétrus, donc je peux pas te dire. De ce qu'on m'a dit, c'est quand même une belle expérience. Après, j'ai eu deux sons de cloche, c'est-à-dire c'est une belle expérience et c'est une belle expérience mais ça n'en vaut pas le prix. Mais bon, après, finalement... La bouteille, elle a le prix, enfin, elle a uniquement le prix que tu veux bien lui donner, tu vois. Donc, je pense qu'il y a la qualité du vin qui doit être indéniable, mais clairement, c'est une histoire. Et en fait, c'était le marketing avant le marketing. Les bourguignons sont très forts pour ça, pour une technique de marketing qui s'appelle le non-marketing. En Champagne aussi, ils sont très... Ça dépend, parce qu'il y a des marques qui communiquent bien et communiquent régulièrement, mais il y a certaines maisons qui se sont fait connaître parce qu'elles sont super discrètes. Je pense notamment à Célos, Anselme Célos. on le voit nulle part. Pourtant, ces bouteilles, c'est incroyable. Ça se vend comme des petits pains. Et on ne le voit pas.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui fait que c'est la confidentialité, limite, qui est admise ?

  • Speaker #1

    C'est la Il y a une qualité, il y a une histoire de famille, c'est certain. Mais c'est surtout la confidentialité.

  • Speaker #0

    Mais au final, ça fait partie aussi... limite de la marque ou en tout cas dans le langage qu'on peut utiliser en tant que marketeux côté stratégie de marque ou derrière il y a une envie vraiment de confidentialité de secret alors

  • Speaker #1

    tu vois hier par exemple j'avais rendez-vous avec un prospect donc un producteur de vin et cette personne me disait nous on est en domaine et on n'a pas du tout envie de faire du premium nous on veut faire des vins, de copains Et notre but ultime, en fait, c'est faire des vins qui se vendent. Donc les vins se vendent déjà, mais il veut vraiment développer les ventes. Et pour ça, il m'a demandé d'imaginer une stratégie de marque. Bref, là où j'ai été surprise, et tu m'as entendu lui dire, c'était... qu'il est venu me voir en disant nous on fait des vins de copains et le premium ça nous intéresse pas et je lui ai dit je lui ai dit littéralement sachez que c'est très très rare d'entendre le je veux un vin de copains et je veux pas du premium quoi parce qu'aujourd'hui tout le monde veut aller sur du premium enfin tout le monde presque quoi pourtant là où c'était intéressant c'est que sa bouteille Son entrée de gamme, entre guillemets, elle est déjà à 20 euros. Donc, c'est plus ou moins ce qu'on pourrait appeler un tarif plutôt premium dans le vin. Mais lui, il ne m'a pas parlé de premium puisqu'il ne veut pas entendre parler ou être assimilé de près ou de loin à du premium. Lui, ce qui l'intéresse, c'est des vins qui se vendent, des vins bon esprit. Parce qu'en fait, il est bien conscient que segmenter au prix, ce n'est pas intéressant parce que... le prix n'est pas du tout un axe de différenciation et que si tu vas sur un segment premium, il va falloir garantir une expérience client premium derrière. Et lui, ce n'est pas du tout ce qui l'intéressait. Lui, ce qui l'intéressait, c'était plus le côté convivial, copain et tout. Et j'ai trouvé ça super intéressant et très rare d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Parce que pour toi, aujourd'hui, on va dire l'étiquette 20 premium. Eh bien, ça ne veut tout rien dire.

  • Speaker #1

    pour moi, c'est super fourre-tout. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, être premium, vouloir être premium, c'est très cool, mais pour être premium, parce qu'il y a une différence entre vouloir et être, je suis désolée, je ne vais pas me faire des potes, ce n'est pas grave, j'assume, mais il faut se donner les moyens de ses ambitions. Parce qu'être premium, ce n'est pas juste avoir des bouteilles, de vins, de spiritu et de que sais-je, et les vendre cher. Non, non, non, non. C'est créer un univers de marques qui transpire le premium. Et ça, les clients doivent le ressentir sur tous les points de contact de la marque. Ça doit se ressentir quand ils sont sur les sites, quand ils sont sur les réseaux sociaux, quand ils sont dans les points de vente, quand on leur serre la bouteille. Le premier contact visuel qu'ils vont avoir avec la bouteille, ça doit être partout. Vouloir être premium et avoir des cuvées qui sont nommées après vos enfants, il faut arrêter un moment, tu vois. Il faut arrêter la cuvée de Ombeline parce que ta fille, elle s'appelle Ombeline. Non, mais tu rigoles, mais il y en a trop qui font ça. Encore une fois, c'est un vrai travail, tu le sais. Donner un nom à des choses, désigner les choses, c'est un travail. Donc, clairement...

  • Speaker #0

    Mais pas ça au cul du camion, quoi. Non. Juste parce que c'est joli, quoi.

  • Speaker #1

    Non. Non, vraiment pas. Donc déjà, il y a toutes les réflexions stratégiques autour des étiquettes. Donc déjà, je te dis ça pour la premiumisation. Ensuite, ouais, tu veux être premium, c'est très chouette. Est-ce que, un, tu as les moyens de tes ambitions ? Est-ce que, deux, ça correspond vraiment aux valeurs de ta marque ? on a eu le cas parce qu'on a été contacté par un domaine où le domaine voulait du premium alors que clairement il était sur une vibe tradie et c'est ok d'être traditionnel moi je ne comprends pas pourquoi tout le monde va aller sur du premium tout le monde ne peut pas faire du cheval blanc et c'est pas grave c'est très bien c'est au contraire il en faut pour tout le monde Tout le monde veut partir sur du premium. Je force le trait à dessein, mais globalement, j'entends plus dire nous, on veut être premium que nous, on veut faire des vins de copains Le mot premium revient tout le temps comme si... Et je pense qu'il y a un abus de langage. C'est-à-dire qu'à partir du moment où on utilise le mot premium on assure le consommateur qu'il y a de la qualité dans la bouteille. Mais on peut ne pas partir sur un segment premium, mais quand même faire de la qualité. Qui a dit qu'on devait uniquement... Faire de la qualité si on était premium. J'espère que dans tous les cas, entrée de gamme comme grande cuvée, la qualité ne change pas. Alors évidemment, il y a la complexité, il peut y avoir le parcellaire, il y a tout ça qui change. Mais j'espère que le vin est bon quand même.

  • Speaker #0

    Sinon, c'est problématique. Comme on en parle souvent, dans la tête des personnes qui souhaitent du premium, eh bien, ils cherchent le prix. Derrière ça. Vendre cher, entre guillemets. Quel est l'intérêt de vendre cher ? Oui. Faire plus de chiffre d'affaires, évidemment. Après, il faut être à la hauteur de ses ambitions. Et vendre cher pour vendre cher, il n'y a pas trop d'intérêt non plus.

  • Speaker #1

    Non, bien sûr. On est dans un cycle quand même assez compliqué pour le monde du vin, avec une déconsommation, notamment de vin rouge, qui est mondiale. Ce n'est pas juste en France, c'est mondial. Donc, je comprends, il y en a qui veulent faire les foufous sur leur gamme de prix, notamment sur les rouges, je comprends. Ok. Mais il faut regarder le monde qui nous entoure aussi. Et il faut être conscient, encore une fois, que se démarquer en disant ouais, on est premium aujourd'hui, c'est pas se démarquer. C'est pas se démarquer du tout. Vraiment.

  • Speaker #0

    Comme on en parle souvent toutes les deux, mais la stratégie avec le prix, que ce soit pas cher ou très cher, c'est pas une bonne stratégie au final.

  • Speaker #1

    Pas du tout. Le jour où il y a un problème, le jour où vous devez augmenter vos prix, là, il y a quand même pas mal de vignerons qui ont dû augmenter leurs prix. du fait des coûts des matières premières, le coût de l'énergie. C'est un truc tout bête. Par exemple, moi j'ai quelqu'un que je connais qui travaille chez un distillateur. Le distillateur, il n'a pas répercuté le prix de l'électricité dans les prix de ce qu'il produit, alors qu'il aurait pu.

  • Speaker #0

    Tu vois ?

  • Speaker #1

    Il y a toute cette réalité aussi.

  • Speaker #0

    Parce qu'il y en a énormément aujourd'hui. Il y a énormément d'acteurs qui importent le secteur, pas que dans le vin.

  • Speaker #1

    Et c'est ok. Je ne sais plus. Alors, ce n'est pas une marque de vin, c'est une marque de parfum qui a fait ça. C'est Versatile qui est une marque de parfum que j'aime beaucoup. Ils ont annoncé un mois avant, donc c'était en décembre, ils ont annoncé qu'à partir du début janvier, leur prix allait changer, que ça allait prendre, je crois, 5 ou 10 euros. Mais ils l'ont annoncé. À partir du moment où tu prends... Préviens ton consommateur et tu expliques que c'est pour une raison X ou Y, mais tu expliques bien, tu vois. Il comprend le consommateur, il n'est pas débile en fait. Il est capable de compatir. Et ceux qui me disent, oui mais le consommateur il n'a pas trop d'argent et tout, en fait le consommateur il a un super pouvoir. Sa carte électorale, c'est son portefeuille. Il peut choisir où il met ses billes. C'est à lui de choisir s'il consomme pour vous, mais donnez-lui envie de consommer. De consommer vos produits d'eux. de s'engager à vos côtés.

  • Speaker #0

    Et c'est là où faire la stratégie du prix, que du prix en tout cas, c'est une stratégie hyper court-termiste et ça ne sert pas à grand-chose. Parce que tu prends l'exemple de Versatile, mais Versatile aujourd'hui, en termes de marque, elle a construit quelque chose de hyper puissant. C'est très cohérent, que ce soit ses produits, que ce soit l'odeur de ses parfums, le nom de ses parfums, sa com, etc. Tout est hyper cohérent et aujourd'hui, comme ils l'ont dit, ils augmentent leur prix. Malgré tout, leurs clients seront toujours là.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'ils ont bâti une communauté avant.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Ils n'ont pas tout misé sur le produit, ils ont misé sur un univers. Et c'est ça en fait qui fait défaut dans le vin. Il y a très peu de marques qui t'embarquent dans un univers.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, tu as deux, trois marques qui te viennent à l'esprit comme ça, qui t'embarquent. Et pour toi, il y a une cohérence, que ce soit dans le produit, la communication. L'expérience client ou pas ?

  • Speaker #1

    Je rigole parce que je pense aux auditeurs du podcast qui lisent mes posts LinkedIn, je pense aux auditeurs du podcast qui m'ont en cours, qui sont mes étudiants ils doivent plus en pouvoir de cet exemple mais pour moi,

  • Speaker #0

    Renée J'aurais dit sûr que t'allais la sortir celle-là.

  • Speaker #1

    Renée, la marque de jean d'Emma Watson, c'est littéralement un super exemple marketing.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux développer un peu ou pas ?

  • Speaker #1

    En fait, je suis fan girl de Harry Potter et d'Emma Watson, bien entendu. Je suis pile dans le client idéal d'Emma Watson. Je fais partie de cette cible milléniale un peu... un peu nostalgique, pas mélancolique parce que la mélancolie c'est quelque chose d'un peu négatif mais vraiment nostalgique du passé, donc évidemment moi ça me parle ce qui me parle d'autant plus c'est l'univers qu'elle a créé donc c'est une marque qui a été co-créée par un frère et une soeur moi j'ai deux petits frères, donc ça rien que l'aventure je me dis waouh ça doit être génial même si globalement demain tu me dis ouais vas-y, va lancer une marque avec tes frères je fais non pas du tout mais je me dis waouh ils partagent ça ensemble, son frère c'est un ex diagéo Ils travaillent avec les vignes de leur père, leur père qui cultive des vignes à Chiffier, en Bourgogne. Et je me dis, mais waouh, c'est une super aventure familiale pour moi. Tout est raccord, ne serait-ce qu'au niveau de l'histoire.

  • Speaker #0

    même du nom au final je connaissais pas tout l'histoire René Renaissance mais il y a le côté Renaissance aussi sur si les vignes sont à son père tu vois il y a un côté second souffle c'est dingue et encore une fois

  • Speaker #1

    Alex Watson et Emma Watson sont nées en France donc En produisant un jean made in France, ils ont pris le meilleur de l'Angleterre, à savoir le jean, et le meilleur de la France, à savoir le vin.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Pour en faire un produit, vraiment un produit patrimonial, quoi. Alors que littéralement, cette marque, elle est née en mai dernier, donc elle n'a même pas un an d'existence. C'est fou. Graphiquement, c'est incroyable. C'est de l'ASMR pour les yeux.

  • Speaker #0

    Tout ce que t'aimes.

  • Speaker #1

    C'est sublime. C'est sublime. Il n'y a rien à dire.

  • Speaker #0

    Au-delà de c'est sublime, pourquoi c'est cohérent ?

  • Speaker #1

    Parce que c'est une capsule. Quand tu vas sur le site de René, quand tu lis ce que René propose, c'est une capsule. Le jean, c'est une capsule. C'est-à-dire que tu ne vas pas boire du jean toute la journée, ou alors il y a un petit problème, désolé de vous shamer, mais bon, il faut parler français. Le jean, tu vas passer, ça va être un moment partagé avec des gens. Ça va être une bulle. Eh bien, René, c'est une bulle. Quand tu rentres dans l'univers de René, c'est une bulle. C'est un truc où il fait chaud. C'est un truc... qui t'enveloppe. C'est un cocktail au coin du feu. C'est un endroit où tu te sens bien. Je trouve cette marque passionnante. Après, il y a une autre marque. Là, on est dans le vin, qui a une belle cohérence aussi. C'est la marque d'Aubert et Mathieu. Anthony Aubert, je l'ai interviewé dans Comme est cru. Clairement, pas par hasard, parce que je suis vraiment fan de ce qu'ils ont fait. Là, ils ont sorti... Quand le podcast sortira, ça fera quelques mois déjà, mais ils ont sorti une capsule en reprenant l'esthétique de Wes Anderson. Je trouve ça génial. Et ils tentent, tu vois. Eux, dans leur ADN de marque, Il y a l'innovation et il y a ce côté un peu, vas-y YOLO, je tente. Ça, c'est chouette, tu vois. Ça, c'est chouette.

  • Speaker #0

    Et surtout, je n'ai pas une connaissance hyper vaste du monde du vin, de la com, de toutes les marques qui sont créées dans ce milieu-là. Je trouve que c'est très avant-gardiste par rapport à ce qui existe aujourd'hui sur le marché.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Alors après, il faut bien se rendre compte que c'est avant-gardiste pour le monde du vin, mais à chaque fois qu'il y a une trend qui débarque dans le monde du vin, elle a été éprouvée à peu près par tous les secteurs auparavant, et nous on arrive un peu à la trend, tu vois. Mais... Utilisez cette traîne et l'appliquez au monde du vin. Vraiment, si vous n'avez pas encore vu ce qu'ils ont fait, je vous recommande d'aller le voir. Je ne peux pas ne pas parler de... Allez, il y a trois grands messieurs du vin. Il y en a plusieurs, mais bon. Je pense à Bernard Magret, qui a bâti un empire autour du vin. Je pense à Gérard Bertrand, qui a bâti lui aussi un empire autour des vins du Languedoc. Et je pense à Michel Chapoutier, qui lui a bâti un empire autour des vins de la Vallée du Rhône. Et maintenant, même... à l'étranger. Mais là où c'est très fort, c'est que ce sont des hommes, et aujourd'hui, quand tu dis les vins de Gérard Bertrand, finalement, tu connais plus Gérard Bertrand, tu connais plus Chapoutier, tu connais plus Magret que les domaines. Bon, alors évidemment, pour Magret, tout le monde connaît Pape Clément, très bien, mais Pape Clément, on l'associe directement à Magret. Donc il y a ça aussi. Il y en a d'autres, bien entendu, mais les plus gros, ce sont ceux-là, et au final, c'était le personal branding avant l'ère du personal branding. Limite.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, leurs marques, les domaines et les vins associés, sont connus par la personnalité.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    Et non par la marque en elle-même, par rapport par exemple à René ou à Aubert et Mathieu.

  • Speaker #1

    Absolument. Aubert et Mathieu, c'est les noms de famille des deux fondateurs. Donc encore, ça marche, tu vois. Eux, ils sont vraiment allés sur... Ils sont un peu au carrefour.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui... Selon toi, il y a énormément de choses à faire sur la marque, enfin sur créer des marques de propriétés, domaines, dans le monde du vin et des spiritueux.

  • Speaker #1

    Alors, il y a des marques qui existent aujourd'hui. Je ne sais pas s'il faut en créer plus, mais je pense que déjà, on peut travailler sur l'existant. En travaillant sur l'existant, on peut peut-être redéfinir... L'identité, redéfinir juste peut-être, définir une identité, ça passe par définir une identité graphique. On parle de l'identité graphique, c'est très cool, mais il y a aussi toute l'identité textuelle. Aujourd'hui, tu vas sur un feed Instagram du domaine machin et après tu passes au c'est lié truc, globalement ils postent les mêmes choses. Et puis alors maintenant, à l'heure où tu peux automatiser les trucs avec ChatGPT, c'est l'enfer du gaz. T'as les mêmes choses qui se répètent, c'est horrible. Et en plus tu le vois parce que tu vois les majuscules, tu vois les emojis, ça se voit, tu vois, ça se voit mais comme le nez au milieu de la figure. Et je me dis, c'est super dommage parce qu'il y a des chouettes propriétés. qui ont loupé une occasion de se démarquer en assumant leur différenciation. La différenciation, oui, elle peut venir d'un univers graphique, mais elle peut aussi venir des mots. Là, tu vois, il y a un nom qui me vient à l'esprit, c'est la marque Rosée d'Enfer des Vignobles Plémont. Eux, littéralement, sur leur création de contenu Instagram, tout n'est pas parfait, mais clairement, ils se donnent beaucoup de mal. Et ils ont toujours un petit côté impertinent, toujours à faire des clins d'œil au diable, enfin... Parce que ça s'appelle Rosée d'Enfer. Et ça, je trouve ça chouette. Mais encore une fois, Rosée d'Enfer, c'est une marque des vignobles plémonts. Ils l'ont construite comme une marque. Aujourd'hui, les domaines un peu traditionnels ont du mal à se considérer comme une marque. C'est un peu un gros mot. C'est en train de changer, mais il y a encore du travail à faire.

  • Speaker #0

    Et pourtant, sur le papy en soi, c'est tout pareil.

  • Speaker #1

    Et on s'en fout surtout. Le consommateur, il s'en tamponne. Le consommateur, limite, il préfère une marque. Parce qu'il va s'engager auprès d'une marque.

  • Speaker #0

    Il va s'identifier auprès de cette marque. Alors qu'un domaine, ça crée une distance.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Entre le conso et limite le lieu, plus que le produit, la marque, tout ce qu'elle véhicule.

  • Speaker #1

    Il y a un autre exemple aussi. Là, encore une fois, dans les rosées, c'est le domaine Mirabeau. Eux, c'est en Provence. Et eux, ils ont fait un univers de marques super léchées. Alors après, avantages concurrentiels ou désavantages. Encore une fois, c'est histoire de faire de ses forces, ses faiblesses et vice-versa. Eux, ils sont anglais. Donc évidemment, j'imagine qu'ils n'abordent pas du tout le vin comme un Français pourrait l'aborder. Mais en attendant, quand tu regardes leur création de contenu sur Instagram, ça claque. C'est beau, ça donne envie. Tu as envie d'acheter le produit, oui. Mais tu as envie d'acheter le produit parce que ça te renvoie à un imaginaire slash un univers. C'est pas juste pour boire du rosé. Parce qu'en fait, des rosés, t'en as 20 000, quoi. T'as le choix.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'aujourd'hui, tu te vois faire ce métier-là toute ta vie ?

  • Speaker #1

    Pour répondre à ta question, non. Non, parce que j'aspire à un moment à créer du concret ou à créer quelque chose de plus grand, de plus significatif. Alors, je ne sais pas si ça se produira. Mais à terme, je me verrais très bien avoir, un jeudi, une maison d'hôte.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que ça représente pour toi ?

  • Speaker #1

    Déjà, dans un premier temps, avoir un gîte ou une maison d'hôtes, ça me permettrait peut-être de garder mon activité en parallèle. Et c'est surtout que il y a cette idée, j'aime beaucoup le service, j'aime beaucoup accueillir, j'aime beaucoup faire plaisir. je pense que ça m'irait bien ok c'est vrai que je te verrais tellement là dedans j'aime vraiment ça pour certains ça peut être très je sais que pour certains je suis très intense mais moi j'aime bien tu vois c'est trouver le truc qui va faire plaisir à la personne là tu vois on enregistre on est dans un c'est pas un airbnb puisque c'est un gringo petit placement produit on est au milieu du nowhere en Ardèche. Cet Airbnb, qui n'est pas un Airbnb, vous l'aurez bien compris, il est super bien pensé. Il y a tout qui a été pensé pour faire plaisir aux autres. Et moi, je suis attentive aux petits détails. C'est-à-dire, quand t'arrives, truc tout bête, j'ai fait plein de gîtes ou quoi, et quand t'arrives, on te laisse une bouteille, on te laisse une confiture, on te laisse des oeufs de la ferme. Ça, c'est des trucs auxquels je vais être sensible.

  • Speaker #0

    C'est le petit détail qui fait la différence. Non mais clairement. Même aujourd'hui, en étant collègue de tous les jours à distance, on va dire, tu l'es quand même dans ta manière d'accompagner tes clients.

  • Speaker #1

    J'avoue que cette année notamment...

  • Speaker #0

    Tu t'es donné un.

  • Speaker #1

    Ouais. Cette année, j'ai fait des cadeaux à mes clients. Cette année, je leur ai fait des coffrets personnalisés. Donc, il y en a qui aiment la bouffe, il y en a qui ne boivent plus d'alcool, il y en a qui... Voilà. J'ai essayé de faire en sorte de faire quelque chose qui leur ressemble. Vraiment. Je fais envoyer... Là, il faut que je pense à noter les... date d'anniversaire de mes nouveaux clients pour leur faire envoyer quelque chose. Parce que c'est la manière dont je fonctionne.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est toi. T'es comme ça. Oui. Miss Noël, c'est toi, en fait.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est un truc tout bête. En réalité, je suis consciente. C'est-à-dire que le jour où un nouveau client signe avec moi, J'estime être aussi chanceuse que lui me dit qu'il est trop content. Moi aussi, je suis super contente.

  • Speaker #0

    Carrément.

  • Speaker #1

    Je travaille qu'avec des gens où je suis vraiment super contente de travailler avec eux.

  • Speaker #0

    C'est dans les deux sens, en fait.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Tu es là pour leur apporter ton expertise, un regard. Mais eux aussi vont t'apporter une richesse d'expérience.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    De retour de vie. Parce qu'en ayant fait l'exercice avec toi, limite, des fois, c'est une petite séance de psy, tu vois. C'est vraiment ça ! Tu creuses sur des questions et tout, c'est trop intéressant, mais tu te poses des questions que, on va dire, quand t'as la tête dans le guidon de ton taf, tu te dis pas, ah ouais, c'est vrai que je pense comme ça, ou j'aime ci, ou j'aime ça, ou je suis sensible à telle manière de penser, ou des trucs comme ça.

  • Speaker #1

    Tu vois, c'est trop drôle, parce que cet après-midi, j'avais justement... le premier rendez-vous avec un nouveau client pour LinkedIn. Et donc du coup, il a eu la première séance. Et la première séance, ça va, les questions finalement sont plus business, c'est pour structurer les objectifs, mettre le cap et tout. Je l'ai prévenu, vendredi on a un autre rendez-vous. Je lui ai dit, là par contre, les questions vont être un peu plus tirées de derrière les fagots. Si vous avez à travailler avec moi, vous le savez, mes questions pour élaborer la ligne édition. parfois c'est vrai que vous êtes là en disant mais what the fuck, pourquoi elle me demande ça ? Mais en réalité ce qui m'intéresse, c'est ce que j'arrête pas de dire à mes clients c'est pas la réponse qui m'intéresse c'est la manière dont vous allez amener la réponse et la manière dont vous allez la structurer et argumenter vraiment, donc c'est vrai qu'il y a une partie il y a une partie peut-être un peu psy, après il y a une autre réalité dans ce métier tu m'as demandé si je pourrais faire ça toute ma vie non je pourrais pas le faire toute ma vie mais il y a une autre chose, c'est que ce métier j'aurais pas pu le faire avant

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Parce qu'en fait, je suis convaincue que le ghostwriting, c'est pas pour tout le monde.

  • Speaker #0

    C'est sûr.

  • Speaker #1

    Non, c'est pas pour tout le monde, parce qu'il y a vraiment... Non, mais il y a vraiment du... Avant toute chose, il y a ce qu'on appelle les soft skills. Donc c'est davantage la manière dont tu te comportes. C'est ton savoir-être avant ton savoir-faire. Il y a de la confidentialité, clairement. Il y a créer du lien avec la personne. Faut avoir quand même un minimum d'empathie, parce que si t'es aimable comme une porte de prison, ça va être compliqué. Non, mais tu dois construire une relation avec la personne. Ça compte. Et moi, je suis convaincue que quand j'ai commencé à mon compte, j'avais 25 ans, j'aurais jamais pu faire ça. Mais jamais. Je pense que ça aurait été illusoire de penser que j'avais la maturité émotionnelle pour faire ça. Non. Non. J'aurais jamais pu poser une question business. Aujourd'hui ? Non, mais bien sûr que non. J'étais un bébé, je veux dire, aucune maturité business. Aujourd'hui, mes clients, il y en a... Notamment, il y en a deux. Quand ils ont une question business, ils m'envoient la question. Alors que c'est un accompagnement LinkedIn, mais parce qu'aujourd'hui, notre accompagnement, il est un peu dérivé sur un accompagnement business. Et moi, ça... On me va, c'est ok. Là, ça veut dire que j'ai atteint un niveau de conseil plus, plus, plus. Donc je suis trop contente. Et surtout, ils me font confiance.

  • Speaker #0

    Et ça, ça fait la diff.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Mais en même temps, comme on en parlait ces derniers jours, genre t'es pas arrivée là en un claquement de doigts. Non. Et tout ce chemin-là, aujourd'hui, je rigole parce qu'à chaque fois je dis à Eva, t'es trop une famous people, mais dans le sens où ça me fait rire d'extérieur, tu vois. Mais comment expliquer ce que je veux dire ? Ouais t'es pas arrivée en fait tout ça n'est pas arrivé du jour au lendemain tout simplement Non pas du tout

  • Speaker #1

    Non c'est pas arrivé du jour au lendemain et c'est pour ça quand j'ai des gens qui me recontactent alors que je les avais contactés en 2020 et qu'ils me contactent en disant Coucou je t'ai vu est-ce qu'on pourrait travailler ensemble et moi je suis là en disant Ah bah en 2020 je t'avais contacté mais bon après à ma décharge au bout d'un moment je vais être honnête mon message il était nul il était pourri j'aurais même pas eu envie de me répondre je pense mais c'est vrai que Parfois, je suis là, je me dis purée, mais il y a trois ans, vous ne me donniez pas l'heure, quoi. Non. Et c'est fou. C'est pour ça, par contre, que ça a en plus, clairement, famous à l'échelle de LinkedIn. Donc c'est absolument, mais rien du tout, qu'on soit bien d'accord. Mais il faut bien être au courant que les réseaux sociaux, c'est vraiment pas la vraie vie, quoi.

  • Speaker #0

    Non, mais clairement pas.

  • Speaker #1

    Et ce qui me fait rire, c'est qu'aujourd'hui, les gens m'écoutent, mais je n'ai pas bougé d'un iota.

  • Speaker #0

    tu racontes toujours les mêmes conneries absolument,

  • Speaker #1

    je n'ai pas changé et heureusement je n'ai pas changé tu vois c'est normal mais foncièrement la personne que je suis mes convictions,

  • Speaker #0

    mes valeurs ça m'a bougé vraiment pas et ça on oublie je pense dans plusieurs sens on oublie que comme on disait tout à l'heure Ça ne s'est pas bâti en un jour. Et on oublie aussi que les personnes ne changent pas. Et donc la toile d'il y a en 2020 est toujours la même qu'aujourd'hui. Après oui, c'est sûr que tu as passé un gap de business, de mentalité, de manière de penser, tout ça.

  • Speaker #1

    J'ai eu de la chance parce que mine de rien, il y a quand même un facteur chance globalement. Je viens quand même d'un milieu assez privilégié, donc ça aussi, ça rentre en ligne de compte. Ça, je le reconnais. Oui. Ensuite, il y a eu le fait de s'entourer. S'entourer des bonnes personnes, ça c'est la clé. Vraiment, c'est bullshit. On est du niveau genre l'eau ça mouille, le feu ça brûle. Mais c'est vrai, s'entourer des bonnes personnes, s'entourer de personnes qui sont meilleures que soi. Suivre des créateurs de contenu qui sont meilleurs. Suivre des créateurs de contenu, du coup dans le vin, il n'y avait personne quand j'ai commencé à créer du contenu. Donc c'était vite vu.

  • Speaker #0

    Et j'ai une petite dernière question. Est-ce qu'aujourd'hui... tu pourrais nous partager quelque chose que tu n'as encore jamais partagé sur LinkedIn ou dans ta créa de contenu ?

  • Speaker #1

    Alors ça, Julia, elle le sait. Elle le sait. Et ça, c'est quelque chose dont je ne parle jamais. Et c'est vrai que j'avais envie d'en parler et je ne savais pas comment ramener le truc. Mais aujourd'hui, vas-y, je me lance.

  • Speaker #0

    Là, je l'ai posé.

  • Speaker #1

    Il faut savoir que quand je me suis lancée en indépendante, j'ai eu une chance monstre à savoir trouver un gros client. Et là, Julia, elle va mettre du temps à comprendre de quoi je parle, mais elle va comprendre. J'ai trouvé un gros client et j'ai gardé ce client jusqu'en juin 2022. Mon plus gros client, il vendait des animaux empaillés.

  • Speaker #0

    C'est vrai ça ? Oui, one box.

  • Speaker #1

    Mon plus gros client, il était antiquaire et spécialisé dans la taxidermie.

  • Speaker #0

    Tu m'envoyais des photos, oh mon Dieu.

  • Speaker #1

    Moi, je pense que c'est hyper important que tout le monde sache. que j'ai débuté mon expérience de freelance en écrivant des textes SEO sur des crucifix.

  • Speaker #0

    Un bonheur.

  • Speaker #1

    Ouais. Tu te souviens du chat poule ? La chimère ?

  • Speaker #0

    Ça, ça me parle pas.

  • Speaker #1

    Parce qu'il y avait des créations aussi. Enfin bref, j'ai commencé. Donc le truc que j'ai jamais dit, c'est que j'ai commencé ma carrière, entre guillemets, de freelance en travaillant pour un antiquaire qui vendait des trucs super... Vraiment, il y avait des trucs super beaux dans ce qu'il vendait. Mais il y avait aussi de la taxidermie. Et figurez-vous qu'en deux ans, Je suis devenue un petit peu une pro de taxidermie victorienne. Et maintenant, je sais ce que c'est que le CITES. Je connais la vie en long, en large et en travers de Roland Ward. Et je trouve ça super intéressant. En réalité, la taxidermie victorienne, enfin même la taxidermie, c'est passionnant. Après, oui, j'avoue, c'est un peu morbide. En fait, c'est morbide si tu considères que c'est morbide. Moi, je considère que c'est incroyable d'arriver à ce niveau de préservation et de pouvoir voir ce genre d'année. animaux qui aujourd'hui n'existent plus. Parce qu'il faut savoir que les animaux que vendait ce client avaient tous été tués avant Le début du XXe siècle. Ah ouais ? Parce que maintenant, t'as quand même la convention de Washington qui... Qui régule tout ça. Ouais, qui régule tout ça, quoi. Faut faire attention. Mais voilà, donc ça, c'est quelque chose que je n'ai jamais partagé, à savoir, j'ai travaillé pendant deux ans pour un antiquaire.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est vrai ça.

  • Speaker #1

    Ouais. En parallèle, j'avais quand même des missions dans le vin, mais mon plus gros client, c'était un antiquaire.

  • Speaker #0

    Mais au final, c'est tout bête, mais aujourd'hui t'en es là aussi parce que cette mission s'est arrêtée.

  • Speaker #1

    Absolument, exactement. Si la mission ne s'était pas arrêtée avec ce client, mais jamais je me serais remise en question. J'étais dans un tel confort.

  • Speaker #0

    Ouais,

  • Speaker #1

    c'est vrai. Vraiment. J'étais mes loukoumises et amour. J'avais pas besoin. Mais je pense que c'est ça, que c'est important que les gens se rendent compte que...

  • Speaker #0

    ça s'est pas passé comme ça ça s'est pas passé en un claquement de doigts vraiment pas après cette période là il y a eu une période où bah tu t'es dit je me rappelle tu t'es dit je vais me remettre absolument dans le vin parce que c'est the passion c'est chez toi c'est viscéral et là on est passé enfin je dis on parce que oui mais parce que tu t'inclues je dis on est avec Eva on est comme les deux doigts de la main On est passé, enfin en tout cas, tu es passé par une phase où genre, c'était le... Pas le désert, mais c'était compliqué,

  • Speaker #1

    quoi. Oui, c'était compliqué. Ben ouais, absolument, c'était super compliqué. J'ai fait des missions où je n'ai pas été payée. Ah oui, oui, j'ai travaillé avec des agences où je n'ai pas compris les briefs. Non mais... Oui. J'ai travaillé avec des agences où les briefs n'étaient pas clairs, où derrière, genre un truc, l'agence refait tout. j'ai fait du pro bono pour un vigneron qui n'a jamais utilisé la plateforme de marque que j'ai faite je pense que globalement je les ai enchaînés Vraiment, je les ai enchaînés. J'ai fait une proposition béton pour une marque de champagne qui, au bout de cinq entretiens, me dit Non mais finalement, vous n'avez pas de sensibilité à ces luxes J'étais là Ok, très bien, super Entre-temps, je m'étais fadée une énorme présentation et j'avais eu cinq échanges avec les chargés de projet. C'était pour une mission en freelance. Déjà, rien que ça, ça aurait dû me mettre la puce à l'oreille en me disant Vraiment, le niveau d'implication, ok, il y avait beaucoup beaucoup d'argent à la clé, mais bon, quand même, enfin... Et c'est là où je me souviens, où je me suis dit, acteur innovant du vin.

  • Speaker #0

    Oui, c'est à ce moment-là, le pivot, il s'est fait, et après, t'as communiqué comme une bourrinos.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    T'as littéralement lâché les poneys. Et là, bah après, t'as fait ton trou, quoi.

  • Speaker #1

    J'ai fait mon trou, mais je me suis pris des bâches, depuis, ouais. Parce que ça, les gens aussi, ils ont pas vu les bâches. Les bâches, pardon. Ils ont pas vu les bâches, mais je m'en suis pris des bâches, hein. et en plus quand tu commences tu vois tout le monde qui performe avec des posts de malade et tout enfin des posts surtout inspirationnels moi je voulais vraiment rester dans ma niche et ce que je te disais hier au final j'ai juste une chance pour mon personal branding c'est d'avoir élaborer ton bon personal branding autour du vin. Si demain, je n'ai pas le vin, je ne sais pas de quoi parler.

  • Speaker #0

    En même temps, à chaque fois que je t'entends parler du vin et de tout ce que ça engrange, parce qu'il n'y a pas que le produit. Au final, toi, tu es passionnée par le produit, mais tu es surtout, je trouve, passionnée par tout ce qu'il y a derrière. Le savoir-faire, les hommes, les femmes. la filière tout en fait c'est hyper large et ça c'est hyper intéressant aussi parce que je pense que tu peux pas résumer juste une filière à un produit il y a des hommes et des femmes qui quand même se cassent le bol pour créer le produit ils

  • Speaker #1

    méritent d'être mis en avant Avant les hommes et les femmes, il y a quand même un terroir, des lieux, des pays qui méritent d'être mis en avant. Donc non, c'est une vie... J'essaye, je sais pas, mais j'essaye d'avoir une vision à 360 du monde du vin. Et entre guillemets, j'ai... eu la chance de travailler en domaine, de travailler pour la région Sud de France, de travailler en caviste, d'avoir travaillé pour des start-up, d'avoir travaillé pour des domaines, des vieux domaines, des gros domaines, des plus petits domaines, des indépendants du vin. Aujourd'hui, j'ai une vision transverse exactement de la filière. Aujourd'hui, je sais que le monde du vin, c'est pas juste cavistes, négociants, producteurs, importateurs, exportateurs. C'est pas comme ça. Il y a beaucoup plus d'acteurs. Et mon but aussi, c'était de montrer toutes les fonctions support du vin, celles qu'on oublie.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair. et qui fait que un vin coûte tant pas pour rien,

  • Speaker #1

    il n'y a pas que une seule personne il y a tellement de personnes dans la chaîne de production qu'on oublie, mais si par exemple on oublie les imprimeurs, on oublie les embouteilleurs il y a tellement de gens qu'on oublie

  • Speaker #0

    Mais pourtant, c'est primordial.

  • Speaker #1

    Bien sûr, parce que demain, si tu veux expliquer que ta bouteille, elle coûte 20 balles, OK, elle coûte 20 balles, mais pourquoi ? Parce que la bouteille, elle a coûté tant, parce que l'étiquette, elle a coûté tant, parce que le raisin, il a été cultivé, mais il n'a pas été cultivé par une seule personne. Il y a tout ça dont il faut être conscient. Et je pense, encore une fois... que si tu expliques ça au consommateur, ça passe. Mais il faut lui dire. Il faut lui dire.

  • Speaker #0

    De toute façon, c'est comme tout, que ce soit dans le milieu du vin ou ailleurs. Aujourd'hui, il y a un enjeu de société, et de plus en plus, où les gens, en fait, désolé du terme, mais ils en ont marre d'être pris pour des cons.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    Il y a un besoin aujourd'hui d'expliquer, de vulgariser ce que tu fais très bien, et au-delà de ça, d'être transparent. Alors, c'est utilisé un peu à toutes les sauces. Mais en fait, c'est vrai. Même raconter l'échec, c'est ce qui fait aujourd'hui la différence entre des boîtes qui sont très honnêtes, qui racontent et qui vont créer une vraie communauté derrière. et en qui on va croire en fait il y a des entreprises qui sont des marques, des boîtes quoi qui sont très en surface on raconte que ce qui est intéressant ce qui est beau, les prix,

  • Speaker #1

    tout ça et ça s'arrête là quoi je suis d'accord malheureusement c'est pas quelque chose qui est encore trop intériorisé par la filière, mais ça va venir. Ça va venir. J'ai un super exemple qui n'est pas du tout dans le monde du vin, c'est la marque Julégène. C'est une marque de pompes, c'est une marque de chaussures, qui est vraiment bien faite. Parce que eux, quand tu achètes, quand tu vas sur leur site, je vous conseille vraiment d'aller sur le site, je vous mettrai dans les ressources de l'épisode, dans la description. Quand t'achètes une paire de souliers, ils vont t'indiquer le prix Julégène et le prix que t'aurais pu payer pas chez Julégène. C'est-à-dire Ils te mettent le prix de la confection, ils te mettent le prix du transport, ils te détaillent tout. Et ça, je trouve ça chouette.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça se fait de plus en plus. Ce genre de transparence sur les prix, qu'est-ce que ça comprend ? La marge, mais enfin, tu vois, il y a la marge et après tout ce qu'il y a autour. Et ça, c'est hyper intéressant.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Parce qu'il n'y a pas que la marque, en fait.

  • Speaker #1

    Non, pas du tout.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    ça va de là.

  • Speaker #0

    Tout à fait. bah du coup je pense que j'ai fait le tour de mes questions j'avais envie aussi à travers mes questions que vous puissiez découvrir Eva sous peut-être un autre angle ou en tout cas peut-être plus en profondeur que ce qu'elle peut partager sur LinkedIn notamment Instagram aussi un peu mais ça reste plus LinkedIn parce que je la connais depuis un certain temps je pense que vous l'avez compris et du coup je voulais vraiment partager ça et j'espère que en tout cas vous avez aimé écouter nos échanges et appris des choses merci beaucoup merci à tous en tout cas c'était trop chouette Julia avec plaisir

  • Speaker #1

    Et voilà, c'est la fin de cet épisode de Comme écrit le podcast sans chichi, dédié à la com'des acteurs innovants du vin et des spiritueux. J'espère que cet échange avec Julia vous a plu autant qu'à moi. Vous l'aurez compris, vous pouvez nous retrouver toutes les deux sur LinkedIn et sur Instagram. Tous les liens sont en description. Si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à me laisser une note sur Spotify ou Apple Podcast. Vos retours me sont très précieux. Pour ne pas manquer les prochains épisodes, abonnez-vous. Et si jamais vous avez une question, un feedback... ou vous souhaitez me suggérer un nouvel invité, vous pouvez me contacter directement sur LinkedIn ou Instagram. Je vous dis à très vite !

Share

Embed

You may also like

Description

Pour ce nouvel épisode je suis très heureuse d’accueillir Julia Musset au micro de Com & Cru.

Si vous ne connaissez pas encore Julia, voici ce que vous devez savoir à son sujet :

  • Julia est stratège de marque et spécialiste en naming

  • Julia est mon binôme depuis 3 ans

Et ce mois-ci, à l'occasion des 8 mois du podcast et de mes 30 printemps, j'ai décidé de vous gâter avec un épisode "à coeur ouvert", sur une idée originale de Jérôme Cuny - un de mes invités sur le podcast.

Dans cet épisode, carrément atypique, on a parlé de :

  • mon parcours

  • ma relation à l'écriture

  • l'origine de ma passion pour le vin

  • mon métier

  • et plus particulièrement de stratégie de marque et de personal branding dans le vin & les spiritueux

Pour suivre Julia sur LinkedIn.

Marques citées dans l'épisode :

🧡 Vous avez aimé cet épisode ? Faites-le savoir en le partageant à quelqu'un qui pourrait être intéressé ou juste en laissant une note sur votre plateforme d'écoute préférée.

Pour aller plus loin, vous pouvez vous abonner à la newsletter Com & Cru.

Vous souhaitez me faire un p’tit coucou ? Vous pouvez me contacter sur LinkedIn ou Instagram.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il y a quelque chose que t'apportes, tu mets de la clarté en fait dans les propos. Chose qui n'est pas simple, surtout quand tu le fais pour toi-même.

  • Speaker #1

    Oui, par rapport à la clarté, parce que ça les gens ne le savent pas du tout. Quand j'ai commencé à écrire sur LinkedIn, globalement il y a deux ans, vous reprenez tous mes posts, c'est pas du tout la même tisane. Bonjour à tous et bienvenue sur Comme et Cru, le podcast sans chichi, dédié à la gomme des acteurs innovants du vin et des spiritueux. Pour ce nouvel épisode, je suis très heureuse d'accueillir Julia Mousset au micro de Comme et Cru. Julia est spécialisée en aiming et en stratégie de marque et elle est indépendante comme moi. Et la raison pour laquelle je l'ai invitée, c'est parce que sur les conseils de Jérôme Cuny, un des invités du podcast, j'ai décidé à l'occasion de mon 30e anniversaire et des 8 mois du podcast oui déjà de vous gâter avec un épisode un peu plus à coeur ouvert est-ce que aujourd'hui tu pourrais nous partager quelque chose que tu n'as encore jamais partagé sur l'indien ou dans ta crête dans cet épisode carrément atypique on a parlé de mon parcours de ma relation à l'écriture de l'origine de ma passion pour le vin mais aussi de mon métier et particulièrement de stratégie de marque et de personal branding mais je ne vous en dis pas plus et je vous laisse découvrir ma conversation avec Julia Musset Bonsoir Julia.

  • Speaker #0

    Bonsoir Eva.

  • Speaker #1

    Ça va ? Oui et toi ? Nickel. J'ai décidé à l'occasion de mon tredième anniversaire de ne pas vous gâter avec un seul épisode mais deux épisodes et ça avait été soufflé, l'idée avait été soufflée par Jérôme, l'invité numéro 3 sur Comme Écru, de proposer une interview où quelqu'un m'interview. Et bien du coup Julia est là pour ça. Mais avant deux choses, Julia pourrais-tu te présenter s'il te plaît ?

  • Speaker #0

    Pas de problème. Du coup moi c'est Julia. Je suis très poteau avec Eva depuis quoi ? 3 ans ? 4 ans ? 4 ans. 4 ans. Je suis aussi indé comme elle et j'accompagne du coup les entreprises, les marques à trouver leur nom de marque, que ce soit en France ou à l'étranger, mais aussi des produits, des noms de produits, des noms de podcasts, ce genre de choses. Voilà, principalement.

  • Speaker #1

    Et ce que Julia ne vous dit pas, c'est qu'elle est ultra calée sur son domaine, à savoir le naming et tout ce qui a trait à la stratégie de marque. Mais c'est également que c'est mon binôme de travail. C'est-à-dire qu'au quotidien, je travaille toute seule, mais j'ai quand même la chance de ne jamais être seule, parce que j'ai toujours... Whatsapp ouvert avec Julia pas loin et aujourd'hui je trouvais ça cool qu'elle puisse m'interviewer et vous donner une autre perspective de mon activité ou même de qui je suis parce qu'elle me connait depuis longtemps, elle me connait autant dans le pro, dans le perso donc je m'étais dit que c'était une bonne idée que de partir sur une interview à coeur ouvert j'espère, et bien écoute on verra pourquoi l'écriture ?

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que ça représente pour toi ?

  • Speaker #1

    Alors, là où c'est très intéressant, c'est que l'écriture, c'est vraiment quelque chose qui remonte à mon enfance, puisque j'ai eu la chance d'avoir une maman très très impliquée dans mon éducation, parce que mes deux parents sont enseignants de banco. Et ma mère, en fait, quand on rentrait de l'école, elle avait pour habitude de nous faire écrire tous les soirs dans un carnet. C'était une écriture d'invention, en fait. Et à partir du moment où j'ai été en âge d'écrire, elle nous avait donné un exercice qui s'appelait le CGT. En quoi ça consiste cette affaire ? Alors en fait, le CGT c'était après le goûter. Alors on avait le choix, c'était soit autodicté, soit CGT. J'étais pas très fan de l'autodicté, je peux pas vous mentir. Et le but du CGT donc c'était de nous faire écrire sur un sujet. Par exemple, si j'étais une fleur, j'aurais été, je sais pas moi... une tulipe. Pourquoi la tulipe ? Sans mots sur pourquoi j'aurais été une tulipe et en quoi ma vie de tulipe aurait été passionnante. Si j'étais une chaise, quelle chaise aurais-je été ? Si j'étais un pays, quel pays je serais ? Et ça, en fait, c'est un exercice que j'ai fait depuis... Enfin, que j'ai fait toute mon enfance, en fait. et le but de ma mère derrière cet exercice c'était vraiment de nous apprendre à argumenter de nous apprendre à écrire aussi et au début c'était vraiment une contrainte et j'admets quand même que j'y ai vite pris goût alors après ayant deux passions dans la vie à savoir l'écriture et la lecture J'étais un rat de bibliothèque quand j'étais petite, mais j'aimais aussi beaucoup écrire avec un stylo plume de la marque Lamy. Très fan des plumes Lamy, c'est quand même quelque chose de fantastique. J'écrivais régulièrement, mais ce que j'écrivais en fait dans mes carnets, c'était les états d'âme d'une enfant ou d'une ado. Donc c'était assez... mélancolique, tout ce que tu veux. J'ai continué à écrire dans le supérieur. Là, c'était plus de l'écriture d'inventions, des nouvelles. J'en écris un peu moins, mais c'est quelque chose que j'aime toujours faire, l'écriture d'inventions. Donc en fait, j'ai continué d'écrire jusqu'à la fac et j'ai arrêté à partir du moment où j'ai trouvé un boulot. Pour mon premier CDI notamment. J'ai totalement arrêté d'écrire, j'avais encore mes carnets, mais je ne prenais plus le temps d'écrire. Et ça, ça m'a manqué. Ça m'a tellement manqué qu'il y a 2-3 ans, je me suis dit, en fait, ça ne va pas du tout, tu n'écris plus pour toi. Donc maintenant, il faut remettre de l'écriture, de l'écriture spontanée et totalement désintéressée. Pas écrire pour la com ou le market, en fait. Écrire juste pour soi et ne pas écrire pour mes clients. Ça, c'est quelque chose de super important. Et tu vois ? Aujourd'hui, j'essaie de prendre 20 à 30 minutes par jour, le matin, pour commencer ma journée avec une écriture pour moi. Alors c'est pas de la grande littérature, c'est pas non plus une liste de courses, mais c'est un moment où j'écris, pas pour mes clients, j'écris pour moi. Et ça c'est super important pour moi, d'avoir ce moment réservé rien qu'à moi, et pas pour les autres. parce que comme je te le disais hier en fait quand je crée du contenu pour moi je considère que je crée du contenu pour mes clients aujourd'hui je considère que je produis du contenu et ce verbe produire en fait il est pas anodin c'est en un sens une manière de me distancier du contenu produit comme si je produisais quelque chose qui était limite à emporter tu vois donc voilà j'espère que j'ai répondu à ta question sur l'écriture mais comme tu le sais c'est quelque chose que j'aime beaucoup beaucoup

  • Speaker #0

    ouais je sais et j'ai une petite question du coup est-ce que tu serais chaud de faire l'exercice que tu faisais avec ta mère par rapport sur deux thématiques ouais déjà si t'étais un 20

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Me décrire du coup ce que t'as dans la tête et ce que t'aimerais, si t'es d'accord ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Alors, si j'étais un vin, je pense que je serais un vin rouge. Alors, j'aime tous les vins, toutes les couleurs, qu'ils soient effervescents ou tranquilles. Je les aime tous, pas de souci. Mais je pense que mon cœur ira toujours sur un vin rouge, particulièrement un vin rouge épicé. Et pour moi... Je pense que ça serait un vin de la vallée du Rhône. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que je suis originaire de la vallée du Rhône. C'est tout bête. Et ça serait probablement une Syrah. Parce que la Syrah, c'est un cépage généreux, simple. Je trouve que c'est accessible à tous. C'est un vin sans prise de tête. Et en même temps, c'est un vin qui est capable de produire... des cuvées, des vins exceptionnels. La Syrah est capable de produire des vins conviviaux et des vins fins et racés, comme ceux que tu vas trouver par exemple dans des appellations style Saint-Joseph, qui produit des Syrah incroyables. Donc voilà, je trouve que la Syrah, ça me ressemblerait bien, ça me parle bien en tout cas. Et c'est drôle, tu vois, parce que tu me demandes de décrire un vin et je vais directement vers un cépage qui m'évoque un souvenir, qui prend sa source directement dans mon identité et mon histoire personnelle. Mais voilà, donc globalement, si j'étais un vin, j'espère être un vin chaleureux, un vin qui peut être partagé avec tout le monde et y compris de tous. Quelque chose pour... les belles occasions en famille, comme pour des apéros entre potes, avec un bol de chips, par exemple. Voilà.

  • Speaker #0

    Ok. Ouais, je vois. Quelque chose de très simple, convivial.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Ok. Il y a un deuxième point. Ma maman me demandait si j'étais un pays, si j'étais une fleur, etc. Aujourd'hui, si t'étais un pays, tu dirais quoi ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis française, donc je te dirai la France. Au demeurant, ça serait oublier qu'à la base, je n'étais pas du tout destinée à travailler dans le vin, puisque j'ai fait des études de langue, de langue anglaise notamment. Shakespeare et tout ça, c'est ma cam. Je suis mariée à quelqu'un qui n'est pas français. Je ne m'épanouis jamais autant que quand je suis à l'étranger. J'aime beaucoup découvrir d'autres cultures, découvrir la manière dont fonctionnent les personnes selon les pays dont ces personnes sont issues. Donc, même si je suis française, je suis une citoyenne du monde ? Non, c'est une question, c'est une très bonne question. Je t'avoue que je dirais, si j'étais un pays, je serais un pays où on boit bien, on mange bien et où les gens sont heureux, en fait.

  • Speaker #0

    Ok. Pas de pays en particulier, plus un état d'esprit,

  • Speaker #1

    en fait. Exactement, plus un état d'esprit. C'est un truc tout bête, mais quand... Je ne sais plus avec qui je parlais, ils disaient, oui, l'Angleterre, ils ont commencé à faire des vins effervescents, enfin même, ils font des vins tranquilles, j'ai trop hâte de déguster. Et la personne m'a dit, non mais l'Angleterre et tout, et je ne suis pas d'accord avec ça, je pense que dans chaque pays, tu as quelque chose à prendre avec toi.

  • Speaker #0

    Non mais grave.

  • Speaker #1

    Que ce soit niveau culinaire, que ce soit niveau habitude. Culture. Culture.

  • Speaker #0

    Ration de pensée.

  • Speaker #1

    Exactement. Tu vois, totale digression, mais ça m'y fait penser, sur TikTok. Donc TikTok qui est la plateforme que beaucoup de personnes estiment être une plateforme poubelle. Je ne suis absolument pas d'accord avec ça parce qu'il faut dompter ton algorithme et plus tu regardes des vidéos sur TikTok, plus l'algorithme comprend ce qu'il doit ou pas te proposer. Enfin bref, moi j'ai passé des années à penser mon algorithme et globalement j'apprends énormément de choses sur TikTok. J'apprends notamment beaucoup de créateurs de contenu qui sont par exemple au Canada, donc des natives, qui sont des gens que je ne rencontrerai probablement jamais. Et en fait, ce que j'aime beaucoup, c'est de pouvoir découvrir la manière dont ils vivent, voir comment ils découpent leur viande, voir comment ils vont tremper la viande de beluga demi-congelée dans de la sauce soja. Moi, je trouve ça génial d'apprendre ce genre de choses. de découvrir qu'on n'est pas les seuls. En fait, pour moi, ce qui est super important, c'est de cultiver l'ouverture d'esprit. Moi, je trouve ça trop chouette, en fait, d'apprendre ce genre de choses.

  • Speaker #0

    Oui, c'est une autre manière de vivre, mais c'est cool parce que tu découvres autre chose.

  • Speaker #1

    Absolument. Ça, c'est un truc qui est très important, je pense. Une ouverture d'esprit.

  • Speaker #0

    Pour revenir, recentrer dans le vin, parce que c'est quand même dans ce domaine que t'es la best. Qu'est-ce qui a fait que le vin, le vin, les spirites, en tout cas cette niche-là ?

  • Speaker #1

    Ah purée, tu t'es vraiment donné du mal pour tes questions. Alors, j'aimerais trop te répondre en une seule phrase, mais c'est pas possible. Déjà, j'essaie d'organiser ma pensée, parce que sinon, tu me connais, ça va être un dédale. Alors bon. Déjà, il faut savoir qu'il y avait des producteurs de vin dans ma famille. Dans le sens où mon arrière-grand-père, qui était à Ardèche, il avait quelques vignes. Alors après, je ne l'ai jamais rencontré, puisqu'il est mort bien avant ma naissance, et je sais très peu de choses sur lui. Je ne sais pas s'il produisait du vin, mais je sais qu'il avait des vignes. Alors peut-être qu'à un moment, il a produit du vin. Bon, bref, ça, il faudrait que je demande. En revanche... Ce que je sais, c'est que le vin m'a vraiment été transmis par mon père. Mon père m'a toujours emmenée avec lui quand il allait faire des visites de cave. Il faut vraiment s'imaginer qu'à 5 ans déjà, j'accompagnais mon père dans les chais ou quand il assistait à des dégustations. Donc à chaque fois que je rentre dans un chai, encore aujourd'hui, je sens l'odeur du chai. Et ça me ramène à mes premières visites de chais avec mon père quand j'ai 5-6 ans. Donc littéralement, je ne sais ni lire ni écrire, mais je suis déjà allée dans un chai, si ce n'est pas la classe. Ensuite, il y a une autre chose, et ça vraiment, c'est mes deux parents. Donc autant ma mère m'a donné le goût pour l'écriture, autant mon père m'a donné le goût pour le vin. Lui, clairement, ce goût pour le vin, il l'a cultivé. Mais avant de me donner le goût pour le vin, il m'a donné le goût du nez, qui peut sembler un peu bête, mais je vais t'expliquer pourquoi. Parce qu'en fait, le dimanche avec mon père, quand j'étais enfant, tous les dimanches, on jouait à un truc, surtout quand il pleuvait, c'était la mallette des odeurs. Donc c'est littéralement, pour ceux qui connaissent, le nez de Jean Lenoir. Donc c'est une mallette que ma mère avait offerte à mon père. Et finalement, quand j'étais petite, on s'amusait avec ça avec mon père. Et mon père, en fait, sans le vouloir, sans le savoir, il a vraiment fait de moi un petit chien d'avalanche. Il me faisait sentir, il me demandait ce que je ressentais. Il me faisait fermer les yeux pour que je devine les odeurs, pour que je puisse vraiment mettre des mots sur ce que je sentais et ressentais. Et en fait, c'est comme ça que, mine de rien, dans un premier temps, je me suis dit... En fait, est-ce que je ne ferais pas une école de parfumerie ? Est-ce que je ne me tournerais pas vers le métier de nez ? Et puis finalement, j'ai vu les prix et je me suis rendu compte que ça n'allait pas être possible. Un peu plus tard, je me suis bien rendue compte que, en voyant mes parents profs, je n'avais absolument pas envie d'être prof, je ne m'y retrouvais pas. Je voyais bien que mes parents n'étaient pas très emballés, enfin, ils n'étaient plus très emballés par leur métier. Il me disait que si jamais j'avais l'occasion de faire quoi que ce soit aux autres, il fallait que je fonce. Donc en fait, une nuit, j'ai fait une introspection à la suite d'une discussion assez houleuse avec mes parents. Ils m'avaient demandé qu'est-ce que t'aimes dans la vie ? J'étais là en mode le verre, le fromage ! Le fromage, à cette époque, qu'est-ce que je vais en faire ? Je ne me voyais pas trop évoluer dans le fromage, même si j'adore le fromage, attention. En fait, le lendemain de cette grande conversation avec mes parents, qui m'a vraiment fait ouvrir les yeux sur mon avenir au final, j'ai trouvé un cursus à Montpellier dans une école qui s'appelait l'Institut supérieur du vin. J'ai postulé, j'ai été prise. Et en fait, c'est à partir du moment où j'ai été acceptée à l'ISV que tout a commencé pour moi dans le vin. Pas avant. Donc je faisais des dégustations avec mon père, je buvais des vins. mais j'avais 22 ans donc je buvais pas des grands crus après même si mon père il avait des bons goûts niveau vin moi mon pouvoir d'achat d'étudiante il était quand même assez restreint Je buvais des vins blancs sucrés, comme beaucoup de gens, et des cocktails et des bières. Et au final, petite parenthèse là encore, ce qui est hyper intéressant, c'est de se dire que là aujourd'hui, tout le monde rue dans les brancards en criant la déconsommation, et c'est vrai, la déconsommation elle est réelle, attention, je ne suis pas en train de dire l'inverse, on dit que les jeunes boivent moins, mais à 22 ans, moi je découvrais juste le vin, je ne buvais pas régulièrement du vin, je suis arrivée beaucoup plus tard, et c'est ok, et ce n'est pas grave. En revanche, très tôt, j'ai compris que le vin, c'était du partage. Ça, c'est une histoire que mon père n'arrête pas de me raconter en me disant Mais ça, c'est quand même dingue Je faisais du golf quand j'étais petite, j'en ai fait jusqu'à mes 15-16 ans. Et ma première compète, j'avais 7 ans, c'était dans un golf à Lucenay, dans le Beaujolais. On termine la compétition et donc à la fin de la compétition, a priori, ça s'était bien déroulé. Donc les jurys me disent, bon, tu peux choisir ton prix. T'avais une casquette Lacoste, un t-shirt Lacoste. Je vois tellement la suite. Et t'avais une bouteille de

  • Speaker #0

    Beaujolais. Qu'est-ce qu'elle a choisi, Eva ?

  • Speaker #1

    Et alors là, t'as Eva, 7 ans, qui se rabat sur la bouteille de vin. Et les jurys étaient trop gênés. C'est-à-dire qu'ils étaient là en disant, bah non. t'es pas assez grande et ils ont dit écoute on verra avec ton père Et mon père est arrivé et ils ont dit, monsieur, écoutez, on a un problème parce que votre fille, elle ne veut pas l'ensemble de la cosse, ça ne l'intéresse pas du tout. Elle, ce qu'elle veut, c'est la bouteille de Beaujolais. Et mon père qui dit, mais Eva, pourquoi tu veux cette bouteille ? Je dis, pour qu'on la partage tous ensemble.

  • Speaker #0

    Très mignonne.

  • Speaker #1

    Et en fait, c'est réellement ce qu'on a fait. Alors, j'ai eu un tout petit verre. Attention, si jamais les puveristes me tombent dessus en disant, non, mais il ne faut pas qu'un enfant boive d'alcool. Je suis d'accord. Mais ce jour-là, j'ai eu le droit quand même de tremper mes lèvres dans le verre de Beaujolais. Beaujolais que j'avais ramené à la maison. Je n'ai pas ramené la coupe à la maison, mais j'ai ramené le Beaujolais à la maison.

  • Speaker #0

    C'est déjà un premier truc.

  • Speaker #1

    Ça compte, de ouf.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, pourquoi tu continues dans cette voie-là ? Et qu'est-ce que le vin t'apporte dans ta vie aujourd'hui ? Qu'est-ce que le monde viticole t'apporte ?

  • Speaker #1

    J'ai commencé à travailler dans le vin avec le no-tourisme. et la dégustation. Moi, mon premier boulot, c'était au Château de Paraza dans le Minervois. Mon boulot, c'était d'accueillir les étrangers, d'organiser une dégustation, en gros, qui passe un bon moment et qui parle de nous sur les réseaux sociaux. Globalement, moi, mon métier, ça s'arrêtait à faire le service, présenter les vins, leur préparer des planches, leur faire visiter la propriété et leur faire passer un bon moment. C'était tout. Et j'ai adoré ça. J'ai adoré.

  • Speaker #0

    C'est quoi que t'as adoré ?

  • Speaker #1

    Le contact.

  • Speaker #0

    Le partage.

  • Speaker #1

    Parce que tu vas rencontrer des gens. du monde entier. Avec mes collègues, on a rencontré des Sud-Africains en pagaille, des Suédois, des Néerlandais, des Luxembourgeois, des Suisses, Belges et compagnie, c'est un peu plus mainstream. On a eu des Argentins, on a eu des Chiliens, des Israéliens. Bref, on a eu tout type de personnes qui venaient de tout type de pays, tout type de continent, tout type de classe socio-professionnelle. C'est ça qui est passionnant. Parce que leur rapport au vin sera différent. Vraiment, tu le vois, un Américain, quand il arrive à la propriété, il se comporte très différemment d'un Russe. Typiquement, un jour, il y a un Russe qui est arrivé, la première chose qu'il me demandait, c'est combien il coûte le château. Je dis, je ne sais pas, monsieur, il n'est pas à vendre.

  • Speaker #0

    Nickel.

  • Speaker #1

    Tu vois, c'est à eux que j'ai pu vendre un magnum d'exposition, par exemple. Vide. Le truc, je l'aurais vendu vide. Parce que le mec, il voulait absolument...

  • Speaker #0

    Ah ouais ? Ouais. Pourquoi en fait ce Russe-là notamment, il recherchait à acheter cette bouteille d'expo ? Qu'est-ce que ça représente en fait le vin français ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est une tradition, c'est un héritage qu'on nous envie et qu'il recherche. La Russie, elle est connue pour plein de choses, mais pas pour son vin, même s'il y en a, attention. Nous on a quand même un côté, une tradition ancestrale, côté production de vin. L'art de vivre français, c'est vraiment quelque chose qui intéresse et passionne à l'international. Moi, c'est ça aussi qui me plaît dans le vin. Il y a un côté transmission. Et tu vois... Tout à l'heure, je te disais que j'ai commencé par le biais de l'onotourisme. Aujourd'hui, je travaille dans la com slash market. Je n'ai jamais rêvé de travailler dans la com, clairement, et je l'assume. C'est arrivé entre guillemets, ça m'est tombé dessus, disons, j'ai composé avec. Je n'exclus absolument pas du tout le fait de revenir à l'onotourisme un jour parce que je ne sais absolument pas ce que demain me réserve. J'attends de voir. Après, ce que je t'ai dit hier, et je le pense à 300%, si je ne travaillais pas dans le monde... agricole, je pense que mon métier ne me plairait pas ou pas autant. C'est-à-dire que je n'aurais même pas l'impression de créer de la valeur. Ce qui me donne du sens aujourd'hui dans mon quotidien, c'est les personnes pour lesquelles je travaille et que je peux aider. C'est-à-dire que moi, mon boulot, quand j'écris un post LinkedIn ou quand je vais définir une stratégie de marque pour un domaine, c'est in fine de faire en sorte que le vigneron, il vive de son activité et que son vin soit connu et reconnu. Parce qu'en fait, il faut aussi être conscient qu'il y a des vignerons qui sont maintenant installés depuis 5-6 ans et qui ne se payent toujours pas de salaire. Et c'est beaucoup plus répandu qu'on ne le croit. Moi, mon but, c'est que mes clients puissent se payer, puissent vivre pleinement de leur activité, et puissent... avoir des opportunités de croissance, finalement, en fait, ce que je pense faire, c'est être un accélérateur. Moi, limite, demain, je rêverais d'un monde où mes clients peuvent se passer de mes services. J'aimerais qu'ils n'aient pas besoin de moi, au final, qu'on soit bien d'accord.

  • Speaker #0

    Comme on a beaucoup parlé ensemble, je trouve que savoir écrire, bien écrire pour transmettre le bon message, en fait, ce n'est pas donné à tout le monde. Non. Et en soi, je comprends ce que tu veux dire dans le sens où te passer de tes services, ça veut dire qu'en gros, la boîte, elle roule.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    Après, pour moi, il y a deux choses. Il y a la boîte à l'enroule. OK, tant mieux, on peut se passer de toi. En soi, oui, toi, ce que t'apportes aussi, c'est plus de chiffre d'affaires.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    Indirectement, avec plus de visibilité. Mais pour moi, il y a peut-être un double enjeu. Il y a un enjeu de chiffre d'affaires, aussi un enjeu de notoriété, dans le sens où certaines personnes qui peuvent se faire accompagner ou qui le font toutes seules, eh bien, il y a un enjeu aussi de faire, de montrer au monde, en fait, qu'il n'y a pas une seule manière de penser, qu'il y a des concepts, des manières de faire, faire appel à toi, c'est aussi rendre cette idée, cette pensée, ces nouveaux modes de consommation, on va dire, accessibles au plus grand nombre et en parler. Oui. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. En fait, j'avais une nana avec qui j'avais discuté, je ne sais plus quand, au sujet de LinkedIn, et elle m'a dit, mais en fait, tu es une ostéo. C'est l'ostéo de LinkedIn. Je suis là en bon. Oui, pourquoi ? Parce qu'en gros, elle me dit, oui, je n'arrive pas à trouver des sujets sur lesquels je devrais communiquer. Je lui dis, écoute, tu as ça, ça, ça comme opportunité. Après, c'est à toi de voir ce que tu veux en faire parce que c'est en fonction de ça, ça, ça vu que tu as tels et tels objectifs.

  • Speaker #0

    Oui, OK.

  • Speaker #1

    Elle m'a dit, ah oui, en fait, tout est plus clair. Je pense que la raison aujourd'hui, écrire, c'est une chose, mais je pense qu'il y a une faculté de... C'est pas tant pour l'écriture finalement, je pense que les gens me payent. Il y a l'écriture, clairement, ça y joue, mais c'est davantage pour la structuration des idées. Aujourd'hui, c'est ça et la vision.

  • Speaker #0

    En ayant déjà travaillé avec toi, ou que tu as déjà travaillé pour moi, ou en tout cas, tu m'as déjà aidée fortement, tu m'aides d'ailleurs toujours, je ne vais pas dire le contraire, ce serait mentir. Je trouve qu'il y a quelque chose que tu apportes, tu mets de la clarté en fait dans les propos. Chose qui n'est pas simple, surtout quand tu le fais pour toi-même.

  • Speaker #1

    Oui. Par rapport à la clarté, parce que ça, les gens ne le savent pas du tout. Quand j'ai commencé à écrire sur LinkedIn, globalement il y a deux ans, vous reprenez tous mes posts, c'est pas du tout la même tisane. Mais il faut savoir que les posts il y a deux ans, Julia les a tous lus. Tous ! Le mot préféré de Julia sur mes postes, c'était pourquoi Mais c'est vrai.

  • Speaker #0

    C'est quoi l'objectif ?

  • Speaker #1

    C'est quoi l'objectif ? Donc déjà, c'est quoi l'objectif du poste ? Et à chaque fois que j'étais là, je me disais... Je me creusais la tête, vraiment. Je me creusais les ménages pour essayer de trouver un objectif. Et quand je voyais finalement que je galérais à trouver un objectif, je savais que c'était mort. Je savais que ça ne servait à rien, en fait. Que ça n'allait rien m'apporter. Mais Julia, au lieu de me dire directement Bon, écoute, en fait, c'est pourri, ne le fais pas elle me demandait... C'est juste quel est l'objectif. Parce que comme ça, ça m'obligeait à faire une introspection, à me dire, ok, c'est vrai, ce texte, il sert quel objectif ? Si je le poste, j'attends quoi, en fait ? Et après, il y a une autre réalité, c'est qu'encore une fois,

  • Speaker #0

    aujourd'hui,

  • Speaker #1

    je connais le vin, je travaille dans le vin, ok, très cool. Enfin, je ne représente pas une part croissante de la population. Je suis... Enfin, comment dire ? Dans le sens où il n'y a pas tout le monde qui connaît le vin. Bon, et... Et Julia m'a appris à ne jamais prendre la compréhension slash la connaissance des gens pour acquis. Et ça, c'est super précieux. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, quand je vulgarise, je vulgarise vraiment. Quand je regarde mes premiers contenus, des contenus que j'appelais de vulgarisation, c'était pas du contenu vulgarisation, ça restait quand même très technique et c'était quand même, c'était un peu jargonneux, quoi. C'était pas super accessible. Et à chaque fois, t'arrivais et tu me disais... Du coup, qu'est-ce que ça fait ? Mais pourquoi ? Qu'est-ce que ça change ? Je me souviens, il y a une question que tu m'avais énoncée, que j'ai ressortie il n'y a pas longtemps, dans un rendez-vous client, où mon client arrive et il me dit Oui, c'est un terroir super, ça amène ça, ça dans le vin. Et il me dit C'est le terroir, il me parle de vin. Et je dis Ok, mais maintenant, moi j'aimerais expliquer comment on traduit ça auprès du consommateur. C'est bien de parler de cailloux. Et maintenant, qu'est-ce qu'on dit au-delà du caillou ? Parce qu'ils sont là en disant, oui, on a des galets roulés, oui, on a des marnes bleues, mais c'est super. Mais maintenant, concrètement, qu'est-ce que ça amène dans le vin ? Au niveau de la structure, au niveau du goût, au niveau de la longueur, au niveau de la minéralité, qu'est-ce que ça amène ? Parlons simplement.

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a énormément de consommateurs, aguerris ou non, qui boivent du vin et qui n'y connaissent pas grand-chose. C'est ce que... Je me rappelle quand tu m'avais expliqué ça, je t'avais dit, ça apporte ça, ça sert à ça, etc. Mais en tant que consommatrice lambda, je n'y connais rien. Et du coup, je t'avais trouvé ça hyper intéressant. Mais dit comme ça, tu te dis, ouais, OK, comme tu dis, c'est des cailloux. Et c'est ça que j'adore. J'ai vu évoluer Eva aussi au fur et à mesure dans sa création de contenu. et j'adorais à chaque fois la lire parce que en plus de la relire et de l'aider entre guillemets d'avoir un regard extérieur j'apprenais des trucs de dingue et du coup c'est ça que j'aime trop c'était la petite aparté cœur cœur Pourquoi dans le vin, tu as choisi notamment de cibler les acteurs innovants du monde du vin et des spiritueux ?

  • Speaker #1

    C'est encore une fois une très bonne question. Définitivement, tu m'en poses beaucoup d'écho. Pourquoi les acteurs innovants du vin ? Parce qu'en fait, ils se bougent pour pas mourir. Ils n'attendent pas la mort venir. ils ont compris que le monde du vin tel qu'il existe, là, c'est soit il évolue, soit ça va être compliqué. C'est soit tu évolues, soit tu meurs, en fait. Dans tous les secteurs, c'est le cas. Mais les acteurs innovants du monde du vin, vu que c'est un secteur où il y a quand même une très forte tradition, je trouvais ça intéressant de moi me spécialiser sur les acteurs innovants. Et... Les acteurs innovants, c'est un truc tout bête, mais bien évidemment, mes clients, majoritairement, sont des néo-vignerons. Aujourd'hui, j'ai des vignerons aussi qui sont établis, depuis très longtemps, mais j'ai aussi pas mal de néo-vignerons. Et pourquoi ? Parce qu'évidemment, quelqu'un qui vulgarise, je pense, capte davantage leur attention. Parce que, même s'ils sont vignerons, attention, mais ils ont... C'est le chemin qu'ils ont suivi un peu à prendre. C'était il n'y a pas si longtemps qu'ils ont appris. Donc je pense qu'il y a ça. Et c'est surtout la manière d'envisager le produit qui me plaît. Alors je ne dis pas que le vin c'est du shampoing ou juste une bougie. Pas du tout. Mais je dis qu'il faut quand même se détendre deux secondes. On vend du vin, on vend du rêve, je suis d'accord. Mais mollo lassico. Parce que parfois c'est trop... Parfois le discours en fait il est daté, il est suranné et il n'est plus du tout dans l'air du temps. Moi je suis d'accord qu'on parle d'héritage, je suis d'accord qu'on parle de famille, je suis d'accord qu'on parle de tradition depuis Charlemagne, il n'y a pas de soucis. Mais dans ce cas-là, un, il faut amener des preuves et deux, il faut faire voyager les gens dans l'histoire. Tu ne peux pas arriver en disant voilà ma bouteille elle coûte 70 balles parce que... Mon arrière, enfin mon ancêtre, c'était le neveu de je ne sais quel duc de machin chose. C'est pas possible. Tu peux pas dire que ta bouteille, elle coûte tant parce que t'as une grosse histoire. Alors évidemment, tu me diras, oui, la Romanée-Conti aujourd'hui, ils coûtent cher et ils sont ancrés dans... Enfin, tout le monde connaît la Romanée-Conti aujourd'hui. Petrus, tout le monde connaît Petrus, très bien. Mais OK, apparemment... par la Romanée Conti à part Petrus, il y a qui ? Eux, ils bénéficient d'histoires, c'est des mythes, c'est des légendes. Je ne vais pas dire plein, mais il y a beaucoup de vignerons qui me contactent en disant je veux être le Petrus de… insérer la région Et moi, je suis en train de me dire, OK, il y a du boulot, quoi. C'est-à-dire que tu ne peux pas devenir pétrusse comme ça en un claquement de doigts. Pétrusse n'est pas devenu pétrusse comme ça du jour au lendemain. Au bout d'un moment, il faut revenir sur Terre. C'est du travail.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai qu'il y a eu du travail. Mais ouais,

  • Speaker #1

    tu ne deviens pas Aubrion un matin en te levant. Non, c'est ça. Alors, il y a des domaines qui vont tirer leur épingle du jeu. Oui, mais parce qu'encore une fois, ils ont été consistants dans leur discours. Ils ont été constants. des cohérents.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, tu penses que ces domaines très connus ont réussi parce que le vin était exceptionnel ou ça va au-delà ?

  • Speaker #1

    J'ai pas bu de DRC, j'ai pas bu de pétrus, donc je peux pas te dire. De ce qu'on m'a dit, c'est quand même une belle expérience. Après, j'ai eu deux sons de cloche, c'est-à-dire c'est une belle expérience et c'est une belle expérience mais ça n'en vaut pas le prix. Mais bon, après, finalement... La bouteille, elle a le prix, enfin, elle a uniquement le prix que tu veux bien lui donner, tu vois. Donc, je pense qu'il y a la qualité du vin qui doit être indéniable, mais clairement, c'est une histoire. Et en fait, c'était le marketing avant le marketing. Les bourguignons sont très forts pour ça, pour une technique de marketing qui s'appelle le non-marketing. En Champagne aussi, ils sont très... Ça dépend, parce qu'il y a des marques qui communiquent bien et communiquent régulièrement, mais il y a certaines maisons qui se sont fait connaître parce qu'elles sont super discrètes. Je pense notamment à Célos, Anselme Célos. on le voit nulle part. Pourtant, ces bouteilles, c'est incroyable. Ça se vend comme des petits pains. Et on ne le voit pas.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui fait que c'est la confidentialité, limite, qui est admise ?

  • Speaker #1

    C'est la Il y a une qualité, il y a une histoire de famille, c'est certain. Mais c'est surtout la confidentialité.

  • Speaker #0

    Mais au final, ça fait partie aussi... limite de la marque ou en tout cas dans le langage qu'on peut utiliser en tant que marketeux côté stratégie de marque ou derrière il y a une envie vraiment de confidentialité de secret alors

  • Speaker #1

    tu vois hier par exemple j'avais rendez-vous avec un prospect donc un producteur de vin et cette personne me disait nous on est en domaine et on n'a pas du tout envie de faire du premium nous on veut faire des vins, de copains Et notre but ultime, en fait, c'est faire des vins qui se vendent. Donc les vins se vendent déjà, mais il veut vraiment développer les ventes. Et pour ça, il m'a demandé d'imaginer une stratégie de marque. Bref, là où j'ai été surprise, et tu m'as entendu lui dire, c'était... qu'il est venu me voir en disant nous on fait des vins de copains et le premium ça nous intéresse pas et je lui ai dit je lui ai dit littéralement sachez que c'est très très rare d'entendre le je veux un vin de copains et je veux pas du premium quoi parce qu'aujourd'hui tout le monde veut aller sur du premium enfin tout le monde presque quoi pourtant là où c'était intéressant c'est que sa bouteille Son entrée de gamme, entre guillemets, elle est déjà à 20 euros. Donc, c'est plus ou moins ce qu'on pourrait appeler un tarif plutôt premium dans le vin. Mais lui, il ne m'a pas parlé de premium puisqu'il ne veut pas entendre parler ou être assimilé de près ou de loin à du premium. Lui, ce qui l'intéresse, c'est des vins qui se vendent, des vins bon esprit. Parce qu'en fait, il est bien conscient que segmenter au prix, ce n'est pas intéressant parce que... le prix n'est pas du tout un axe de différenciation et que si tu vas sur un segment premium, il va falloir garantir une expérience client premium derrière. Et lui, ce n'est pas du tout ce qui l'intéressait. Lui, ce qui l'intéressait, c'était plus le côté convivial, copain et tout. Et j'ai trouvé ça super intéressant et très rare d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Parce que pour toi, aujourd'hui, on va dire l'étiquette 20 premium. Eh bien, ça ne veut tout rien dire.

  • Speaker #1

    pour moi, c'est super fourre-tout. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, être premium, vouloir être premium, c'est très cool, mais pour être premium, parce qu'il y a une différence entre vouloir et être, je suis désolée, je ne vais pas me faire des potes, ce n'est pas grave, j'assume, mais il faut se donner les moyens de ses ambitions. Parce qu'être premium, ce n'est pas juste avoir des bouteilles, de vins, de spiritu et de que sais-je, et les vendre cher. Non, non, non, non. C'est créer un univers de marques qui transpire le premium. Et ça, les clients doivent le ressentir sur tous les points de contact de la marque. Ça doit se ressentir quand ils sont sur les sites, quand ils sont sur les réseaux sociaux, quand ils sont dans les points de vente, quand on leur serre la bouteille. Le premier contact visuel qu'ils vont avoir avec la bouteille, ça doit être partout. Vouloir être premium et avoir des cuvées qui sont nommées après vos enfants, il faut arrêter un moment, tu vois. Il faut arrêter la cuvée de Ombeline parce que ta fille, elle s'appelle Ombeline. Non, mais tu rigoles, mais il y en a trop qui font ça. Encore une fois, c'est un vrai travail, tu le sais. Donner un nom à des choses, désigner les choses, c'est un travail. Donc, clairement...

  • Speaker #0

    Mais pas ça au cul du camion, quoi. Non. Juste parce que c'est joli, quoi.

  • Speaker #1

    Non. Non, vraiment pas. Donc déjà, il y a toutes les réflexions stratégiques autour des étiquettes. Donc déjà, je te dis ça pour la premiumisation. Ensuite, ouais, tu veux être premium, c'est très chouette. Est-ce que, un, tu as les moyens de tes ambitions ? Est-ce que, deux, ça correspond vraiment aux valeurs de ta marque ? on a eu le cas parce qu'on a été contacté par un domaine où le domaine voulait du premium alors que clairement il était sur une vibe tradie et c'est ok d'être traditionnel moi je ne comprends pas pourquoi tout le monde va aller sur du premium tout le monde ne peut pas faire du cheval blanc et c'est pas grave c'est très bien c'est au contraire il en faut pour tout le monde Tout le monde veut partir sur du premium. Je force le trait à dessein, mais globalement, j'entends plus dire nous, on veut être premium que nous, on veut faire des vins de copains Le mot premium revient tout le temps comme si... Et je pense qu'il y a un abus de langage. C'est-à-dire qu'à partir du moment où on utilise le mot premium on assure le consommateur qu'il y a de la qualité dans la bouteille. Mais on peut ne pas partir sur un segment premium, mais quand même faire de la qualité. Qui a dit qu'on devait uniquement... Faire de la qualité si on était premium. J'espère que dans tous les cas, entrée de gamme comme grande cuvée, la qualité ne change pas. Alors évidemment, il y a la complexité, il peut y avoir le parcellaire, il y a tout ça qui change. Mais j'espère que le vin est bon quand même.

  • Speaker #0

    Sinon, c'est problématique. Comme on en parle souvent, dans la tête des personnes qui souhaitent du premium, eh bien, ils cherchent le prix. Derrière ça. Vendre cher, entre guillemets. Quel est l'intérêt de vendre cher ? Oui. Faire plus de chiffre d'affaires, évidemment. Après, il faut être à la hauteur de ses ambitions. Et vendre cher pour vendre cher, il n'y a pas trop d'intérêt non plus.

  • Speaker #1

    Non, bien sûr. On est dans un cycle quand même assez compliqué pour le monde du vin, avec une déconsommation, notamment de vin rouge, qui est mondiale. Ce n'est pas juste en France, c'est mondial. Donc, je comprends, il y en a qui veulent faire les foufous sur leur gamme de prix, notamment sur les rouges, je comprends. Ok. Mais il faut regarder le monde qui nous entoure aussi. Et il faut être conscient, encore une fois, que se démarquer en disant ouais, on est premium aujourd'hui, c'est pas se démarquer. C'est pas se démarquer du tout. Vraiment.

  • Speaker #0

    Comme on en parle souvent toutes les deux, mais la stratégie avec le prix, que ce soit pas cher ou très cher, c'est pas une bonne stratégie au final.

  • Speaker #1

    Pas du tout. Le jour où il y a un problème, le jour où vous devez augmenter vos prix, là, il y a quand même pas mal de vignerons qui ont dû augmenter leurs prix. du fait des coûts des matières premières, le coût de l'énergie. C'est un truc tout bête. Par exemple, moi j'ai quelqu'un que je connais qui travaille chez un distillateur. Le distillateur, il n'a pas répercuté le prix de l'électricité dans les prix de ce qu'il produit, alors qu'il aurait pu.

  • Speaker #0

    Tu vois ?

  • Speaker #1

    Il y a toute cette réalité aussi.

  • Speaker #0

    Parce qu'il y en a énormément aujourd'hui. Il y a énormément d'acteurs qui importent le secteur, pas que dans le vin.

  • Speaker #1

    Et c'est ok. Je ne sais plus. Alors, ce n'est pas une marque de vin, c'est une marque de parfum qui a fait ça. C'est Versatile qui est une marque de parfum que j'aime beaucoup. Ils ont annoncé un mois avant, donc c'était en décembre, ils ont annoncé qu'à partir du début janvier, leur prix allait changer, que ça allait prendre, je crois, 5 ou 10 euros. Mais ils l'ont annoncé. À partir du moment où tu prends... Préviens ton consommateur et tu expliques que c'est pour une raison X ou Y, mais tu expliques bien, tu vois. Il comprend le consommateur, il n'est pas débile en fait. Il est capable de compatir. Et ceux qui me disent, oui mais le consommateur il n'a pas trop d'argent et tout, en fait le consommateur il a un super pouvoir. Sa carte électorale, c'est son portefeuille. Il peut choisir où il met ses billes. C'est à lui de choisir s'il consomme pour vous, mais donnez-lui envie de consommer. De consommer vos produits d'eux. de s'engager à vos côtés.

  • Speaker #0

    Et c'est là où faire la stratégie du prix, que du prix en tout cas, c'est une stratégie hyper court-termiste et ça ne sert pas à grand-chose. Parce que tu prends l'exemple de Versatile, mais Versatile aujourd'hui, en termes de marque, elle a construit quelque chose de hyper puissant. C'est très cohérent, que ce soit ses produits, que ce soit l'odeur de ses parfums, le nom de ses parfums, sa com, etc. Tout est hyper cohérent et aujourd'hui, comme ils l'ont dit, ils augmentent leur prix. Malgré tout, leurs clients seront toujours là.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'ils ont bâti une communauté avant.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Ils n'ont pas tout misé sur le produit, ils ont misé sur un univers. Et c'est ça en fait qui fait défaut dans le vin. Il y a très peu de marques qui t'embarquent dans un univers.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, tu as deux, trois marques qui te viennent à l'esprit comme ça, qui t'embarquent. Et pour toi, il y a une cohérence, que ce soit dans le produit, la communication. L'expérience client ou pas ?

  • Speaker #1

    Je rigole parce que je pense aux auditeurs du podcast qui lisent mes posts LinkedIn, je pense aux auditeurs du podcast qui m'ont en cours, qui sont mes étudiants ils doivent plus en pouvoir de cet exemple mais pour moi,

  • Speaker #0

    Renée J'aurais dit sûr que t'allais la sortir celle-là.

  • Speaker #1

    Renée, la marque de jean d'Emma Watson, c'est littéralement un super exemple marketing.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux développer un peu ou pas ?

  • Speaker #1

    En fait, je suis fan girl de Harry Potter et d'Emma Watson, bien entendu. Je suis pile dans le client idéal d'Emma Watson. Je fais partie de cette cible milléniale un peu... un peu nostalgique, pas mélancolique parce que la mélancolie c'est quelque chose d'un peu négatif mais vraiment nostalgique du passé, donc évidemment moi ça me parle ce qui me parle d'autant plus c'est l'univers qu'elle a créé donc c'est une marque qui a été co-créée par un frère et une soeur moi j'ai deux petits frères, donc ça rien que l'aventure je me dis waouh ça doit être génial même si globalement demain tu me dis ouais vas-y, va lancer une marque avec tes frères je fais non pas du tout mais je me dis waouh ils partagent ça ensemble, son frère c'est un ex diagéo Ils travaillent avec les vignes de leur père, leur père qui cultive des vignes à Chiffier, en Bourgogne. Et je me dis, mais waouh, c'est une super aventure familiale pour moi. Tout est raccord, ne serait-ce qu'au niveau de l'histoire.

  • Speaker #0

    même du nom au final je connaissais pas tout l'histoire René Renaissance mais il y a le côté Renaissance aussi sur si les vignes sont à son père tu vois il y a un côté second souffle c'est dingue et encore une fois

  • Speaker #1

    Alex Watson et Emma Watson sont nées en France donc En produisant un jean made in France, ils ont pris le meilleur de l'Angleterre, à savoir le jean, et le meilleur de la France, à savoir le vin.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Pour en faire un produit, vraiment un produit patrimonial, quoi. Alors que littéralement, cette marque, elle est née en mai dernier, donc elle n'a même pas un an d'existence. C'est fou. Graphiquement, c'est incroyable. C'est de l'ASMR pour les yeux.

  • Speaker #0

    Tout ce que t'aimes.

  • Speaker #1

    C'est sublime. C'est sublime. Il n'y a rien à dire.

  • Speaker #0

    Au-delà de c'est sublime, pourquoi c'est cohérent ?

  • Speaker #1

    Parce que c'est une capsule. Quand tu vas sur le site de René, quand tu lis ce que René propose, c'est une capsule. Le jean, c'est une capsule. C'est-à-dire que tu ne vas pas boire du jean toute la journée, ou alors il y a un petit problème, désolé de vous shamer, mais bon, il faut parler français. Le jean, tu vas passer, ça va être un moment partagé avec des gens. Ça va être une bulle. Eh bien, René, c'est une bulle. Quand tu rentres dans l'univers de René, c'est une bulle. C'est un truc où il fait chaud. C'est un truc... qui t'enveloppe. C'est un cocktail au coin du feu. C'est un endroit où tu te sens bien. Je trouve cette marque passionnante. Après, il y a une autre marque. Là, on est dans le vin, qui a une belle cohérence aussi. C'est la marque d'Aubert et Mathieu. Anthony Aubert, je l'ai interviewé dans Comme est cru. Clairement, pas par hasard, parce que je suis vraiment fan de ce qu'ils ont fait. Là, ils ont sorti... Quand le podcast sortira, ça fera quelques mois déjà, mais ils ont sorti une capsule en reprenant l'esthétique de Wes Anderson. Je trouve ça génial. Et ils tentent, tu vois. Eux, dans leur ADN de marque, Il y a l'innovation et il y a ce côté un peu, vas-y YOLO, je tente. Ça, c'est chouette, tu vois. Ça, c'est chouette.

  • Speaker #0

    Et surtout, je n'ai pas une connaissance hyper vaste du monde du vin, de la com, de toutes les marques qui sont créées dans ce milieu-là. Je trouve que c'est très avant-gardiste par rapport à ce qui existe aujourd'hui sur le marché.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Alors après, il faut bien se rendre compte que c'est avant-gardiste pour le monde du vin, mais à chaque fois qu'il y a une trend qui débarque dans le monde du vin, elle a été éprouvée à peu près par tous les secteurs auparavant, et nous on arrive un peu à la trend, tu vois. Mais... Utilisez cette traîne et l'appliquez au monde du vin. Vraiment, si vous n'avez pas encore vu ce qu'ils ont fait, je vous recommande d'aller le voir. Je ne peux pas ne pas parler de... Allez, il y a trois grands messieurs du vin. Il y en a plusieurs, mais bon. Je pense à Bernard Magret, qui a bâti un empire autour du vin. Je pense à Gérard Bertrand, qui a bâti lui aussi un empire autour des vins du Languedoc. Et je pense à Michel Chapoutier, qui lui a bâti un empire autour des vins de la Vallée du Rhône. Et maintenant, même... à l'étranger. Mais là où c'est très fort, c'est que ce sont des hommes, et aujourd'hui, quand tu dis les vins de Gérard Bertrand, finalement, tu connais plus Gérard Bertrand, tu connais plus Chapoutier, tu connais plus Magret que les domaines. Bon, alors évidemment, pour Magret, tout le monde connaît Pape Clément, très bien, mais Pape Clément, on l'associe directement à Magret. Donc il y a ça aussi. Il y en a d'autres, bien entendu, mais les plus gros, ce sont ceux-là, et au final, c'était le personal branding avant l'ère du personal branding. Limite.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, leurs marques, les domaines et les vins associés, sont connus par la personnalité.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    Et non par la marque en elle-même, par rapport par exemple à René ou à Aubert et Mathieu.

  • Speaker #1

    Absolument. Aubert et Mathieu, c'est les noms de famille des deux fondateurs. Donc encore, ça marche, tu vois. Eux, ils sont vraiment allés sur... Ils sont un peu au carrefour.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui... Selon toi, il y a énormément de choses à faire sur la marque, enfin sur créer des marques de propriétés, domaines, dans le monde du vin et des spiritueux.

  • Speaker #1

    Alors, il y a des marques qui existent aujourd'hui. Je ne sais pas s'il faut en créer plus, mais je pense que déjà, on peut travailler sur l'existant. En travaillant sur l'existant, on peut peut-être redéfinir... L'identité, redéfinir juste peut-être, définir une identité, ça passe par définir une identité graphique. On parle de l'identité graphique, c'est très cool, mais il y a aussi toute l'identité textuelle. Aujourd'hui, tu vas sur un feed Instagram du domaine machin et après tu passes au c'est lié truc, globalement ils postent les mêmes choses. Et puis alors maintenant, à l'heure où tu peux automatiser les trucs avec ChatGPT, c'est l'enfer du gaz. T'as les mêmes choses qui se répètent, c'est horrible. Et en plus tu le vois parce que tu vois les majuscules, tu vois les emojis, ça se voit, tu vois, ça se voit mais comme le nez au milieu de la figure. Et je me dis, c'est super dommage parce qu'il y a des chouettes propriétés. qui ont loupé une occasion de se démarquer en assumant leur différenciation. La différenciation, oui, elle peut venir d'un univers graphique, mais elle peut aussi venir des mots. Là, tu vois, il y a un nom qui me vient à l'esprit, c'est la marque Rosée d'Enfer des Vignobles Plémont. Eux, littéralement, sur leur création de contenu Instagram, tout n'est pas parfait, mais clairement, ils se donnent beaucoup de mal. Et ils ont toujours un petit côté impertinent, toujours à faire des clins d'œil au diable, enfin... Parce que ça s'appelle Rosée d'Enfer. Et ça, je trouve ça chouette. Mais encore une fois, Rosée d'Enfer, c'est une marque des vignobles plémonts. Ils l'ont construite comme une marque. Aujourd'hui, les domaines un peu traditionnels ont du mal à se considérer comme une marque. C'est un peu un gros mot. C'est en train de changer, mais il y a encore du travail à faire.

  • Speaker #0

    Et pourtant, sur le papy en soi, c'est tout pareil.

  • Speaker #1

    Et on s'en fout surtout. Le consommateur, il s'en tamponne. Le consommateur, limite, il préfère une marque. Parce qu'il va s'engager auprès d'une marque.

  • Speaker #0

    Il va s'identifier auprès de cette marque. Alors qu'un domaine, ça crée une distance.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Entre le conso et limite le lieu, plus que le produit, la marque, tout ce qu'elle véhicule.

  • Speaker #1

    Il y a un autre exemple aussi. Là, encore une fois, dans les rosées, c'est le domaine Mirabeau. Eux, c'est en Provence. Et eux, ils ont fait un univers de marques super léchées. Alors après, avantages concurrentiels ou désavantages. Encore une fois, c'est histoire de faire de ses forces, ses faiblesses et vice-versa. Eux, ils sont anglais. Donc évidemment, j'imagine qu'ils n'abordent pas du tout le vin comme un Français pourrait l'aborder. Mais en attendant, quand tu regardes leur création de contenu sur Instagram, ça claque. C'est beau, ça donne envie. Tu as envie d'acheter le produit, oui. Mais tu as envie d'acheter le produit parce que ça te renvoie à un imaginaire slash un univers. C'est pas juste pour boire du rosé. Parce qu'en fait, des rosés, t'en as 20 000, quoi. T'as le choix.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'aujourd'hui, tu te vois faire ce métier-là toute ta vie ?

  • Speaker #1

    Pour répondre à ta question, non. Non, parce que j'aspire à un moment à créer du concret ou à créer quelque chose de plus grand, de plus significatif. Alors, je ne sais pas si ça se produira. Mais à terme, je me verrais très bien avoir, un jeudi, une maison d'hôte.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que ça représente pour toi ?

  • Speaker #1

    Déjà, dans un premier temps, avoir un gîte ou une maison d'hôtes, ça me permettrait peut-être de garder mon activité en parallèle. Et c'est surtout que il y a cette idée, j'aime beaucoup le service, j'aime beaucoup accueillir, j'aime beaucoup faire plaisir. je pense que ça m'irait bien ok c'est vrai que je te verrais tellement là dedans j'aime vraiment ça pour certains ça peut être très je sais que pour certains je suis très intense mais moi j'aime bien tu vois c'est trouver le truc qui va faire plaisir à la personne là tu vois on enregistre on est dans un c'est pas un airbnb puisque c'est un gringo petit placement produit on est au milieu du nowhere en Ardèche. Cet Airbnb, qui n'est pas un Airbnb, vous l'aurez bien compris, il est super bien pensé. Il y a tout qui a été pensé pour faire plaisir aux autres. Et moi, je suis attentive aux petits détails. C'est-à-dire, quand t'arrives, truc tout bête, j'ai fait plein de gîtes ou quoi, et quand t'arrives, on te laisse une bouteille, on te laisse une confiture, on te laisse des oeufs de la ferme. Ça, c'est des trucs auxquels je vais être sensible.

  • Speaker #0

    C'est le petit détail qui fait la différence. Non mais clairement. Même aujourd'hui, en étant collègue de tous les jours à distance, on va dire, tu l'es quand même dans ta manière d'accompagner tes clients.

  • Speaker #1

    J'avoue que cette année notamment...

  • Speaker #0

    Tu t'es donné un.

  • Speaker #1

    Ouais. Cette année, j'ai fait des cadeaux à mes clients. Cette année, je leur ai fait des coffrets personnalisés. Donc, il y en a qui aiment la bouffe, il y en a qui ne boivent plus d'alcool, il y en a qui... Voilà. J'ai essayé de faire en sorte de faire quelque chose qui leur ressemble. Vraiment. Je fais envoyer... Là, il faut que je pense à noter les... date d'anniversaire de mes nouveaux clients pour leur faire envoyer quelque chose. Parce que c'est la manière dont je fonctionne.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est toi. T'es comme ça. Oui. Miss Noël, c'est toi, en fait.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est un truc tout bête. En réalité, je suis consciente. C'est-à-dire que le jour où un nouveau client signe avec moi, J'estime être aussi chanceuse que lui me dit qu'il est trop content. Moi aussi, je suis super contente.

  • Speaker #0

    Carrément.

  • Speaker #1

    Je travaille qu'avec des gens où je suis vraiment super contente de travailler avec eux.

  • Speaker #0

    C'est dans les deux sens, en fait.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Tu es là pour leur apporter ton expertise, un regard. Mais eux aussi vont t'apporter une richesse d'expérience.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    De retour de vie. Parce qu'en ayant fait l'exercice avec toi, limite, des fois, c'est une petite séance de psy, tu vois. C'est vraiment ça ! Tu creuses sur des questions et tout, c'est trop intéressant, mais tu te poses des questions que, on va dire, quand t'as la tête dans le guidon de ton taf, tu te dis pas, ah ouais, c'est vrai que je pense comme ça, ou j'aime ci, ou j'aime ça, ou je suis sensible à telle manière de penser, ou des trucs comme ça.

  • Speaker #1

    Tu vois, c'est trop drôle, parce que cet après-midi, j'avais justement... le premier rendez-vous avec un nouveau client pour LinkedIn. Et donc du coup, il a eu la première séance. Et la première séance, ça va, les questions finalement sont plus business, c'est pour structurer les objectifs, mettre le cap et tout. Je l'ai prévenu, vendredi on a un autre rendez-vous. Je lui ai dit, là par contre, les questions vont être un peu plus tirées de derrière les fagots. Si vous avez à travailler avec moi, vous le savez, mes questions pour élaborer la ligne édition. parfois c'est vrai que vous êtes là en disant mais what the fuck, pourquoi elle me demande ça ? Mais en réalité ce qui m'intéresse, c'est ce que j'arrête pas de dire à mes clients c'est pas la réponse qui m'intéresse c'est la manière dont vous allez amener la réponse et la manière dont vous allez la structurer et argumenter vraiment, donc c'est vrai qu'il y a une partie il y a une partie peut-être un peu psy, après il y a une autre réalité dans ce métier tu m'as demandé si je pourrais faire ça toute ma vie non je pourrais pas le faire toute ma vie mais il y a une autre chose, c'est que ce métier j'aurais pas pu le faire avant

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Parce qu'en fait, je suis convaincue que le ghostwriting, c'est pas pour tout le monde.

  • Speaker #0

    C'est sûr.

  • Speaker #1

    Non, c'est pas pour tout le monde, parce qu'il y a vraiment... Non, mais il y a vraiment du... Avant toute chose, il y a ce qu'on appelle les soft skills. Donc c'est davantage la manière dont tu te comportes. C'est ton savoir-être avant ton savoir-faire. Il y a de la confidentialité, clairement. Il y a créer du lien avec la personne. Faut avoir quand même un minimum d'empathie, parce que si t'es aimable comme une porte de prison, ça va être compliqué. Non, mais tu dois construire une relation avec la personne. Ça compte. Et moi, je suis convaincue que quand j'ai commencé à mon compte, j'avais 25 ans, j'aurais jamais pu faire ça. Mais jamais. Je pense que ça aurait été illusoire de penser que j'avais la maturité émotionnelle pour faire ça. Non. Non. J'aurais jamais pu poser une question business. Aujourd'hui ? Non, mais bien sûr que non. J'étais un bébé, je veux dire, aucune maturité business. Aujourd'hui, mes clients, il y en a... Notamment, il y en a deux. Quand ils ont une question business, ils m'envoient la question. Alors que c'est un accompagnement LinkedIn, mais parce qu'aujourd'hui, notre accompagnement, il est un peu dérivé sur un accompagnement business. Et moi, ça... On me va, c'est ok. Là, ça veut dire que j'ai atteint un niveau de conseil plus, plus, plus. Donc je suis trop contente. Et surtout, ils me font confiance.

  • Speaker #0

    Et ça, ça fait la diff.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Mais en même temps, comme on en parlait ces derniers jours, genre t'es pas arrivée là en un claquement de doigts. Non. Et tout ce chemin-là, aujourd'hui, je rigole parce qu'à chaque fois je dis à Eva, t'es trop une famous people, mais dans le sens où ça me fait rire d'extérieur, tu vois. Mais comment expliquer ce que je veux dire ? Ouais t'es pas arrivée en fait tout ça n'est pas arrivé du jour au lendemain tout simplement Non pas du tout

  • Speaker #1

    Non c'est pas arrivé du jour au lendemain et c'est pour ça quand j'ai des gens qui me recontactent alors que je les avais contactés en 2020 et qu'ils me contactent en disant Coucou je t'ai vu est-ce qu'on pourrait travailler ensemble et moi je suis là en disant Ah bah en 2020 je t'avais contacté mais bon après à ma décharge au bout d'un moment je vais être honnête mon message il était nul il était pourri j'aurais même pas eu envie de me répondre je pense mais c'est vrai que Parfois, je suis là, je me dis purée, mais il y a trois ans, vous ne me donniez pas l'heure, quoi. Non. Et c'est fou. C'est pour ça, par contre, que ça a en plus, clairement, famous à l'échelle de LinkedIn. Donc c'est absolument, mais rien du tout, qu'on soit bien d'accord. Mais il faut bien être au courant que les réseaux sociaux, c'est vraiment pas la vraie vie, quoi.

  • Speaker #0

    Non, mais clairement pas.

  • Speaker #1

    Et ce qui me fait rire, c'est qu'aujourd'hui, les gens m'écoutent, mais je n'ai pas bougé d'un iota.

  • Speaker #0

    tu racontes toujours les mêmes conneries absolument,

  • Speaker #1

    je n'ai pas changé et heureusement je n'ai pas changé tu vois c'est normal mais foncièrement la personne que je suis mes convictions,

  • Speaker #0

    mes valeurs ça m'a bougé vraiment pas et ça on oublie je pense dans plusieurs sens on oublie que comme on disait tout à l'heure Ça ne s'est pas bâti en un jour. Et on oublie aussi que les personnes ne changent pas. Et donc la toile d'il y a en 2020 est toujours la même qu'aujourd'hui. Après oui, c'est sûr que tu as passé un gap de business, de mentalité, de manière de penser, tout ça.

  • Speaker #1

    J'ai eu de la chance parce que mine de rien, il y a quand même un facteur chance globalement. Je viens quand même d'un milieu assez privilégié, donc ça aussi, ça rentre en ligne de compte. Ça, je le reconnais. Oui. Ensuite, il y a eu le fait de s'entourer. S'entourer des bonnes personnes, ça c'est la clé. Vraiment, c'est bullshit. On est du niveau genre l'eau ça mouille, le feu ça brûle. Mais c'est vrai, s'entourer des bonnes personnes, s'entourer de personnes qui sont meilleures que soi. Suivre des créateurs de contenu qui sont meilleurs. Suivre des créateurs de contenu, du coup dans le vin, il n'y avait personne quand j'ai commencé à créer du contenu. Donc c'était vite vu.

  • Speaker #0

    Et j'ai une petite dernière question. Est-ce qu'aujourd'hui... tu pourrais nous partager quelque chose que tu n'as encore jamais partagé sur LinkedIn ou dans ta créa de contenu ?

  • Speaker #1

    Alors ça, Julia, elle le sait. Elle le sait. Et ça, c'est quelque chose dont je ne parle jamais. Et c'est vrai que j'avais envie d'en parler et je ne savais pas comment ramener le truc. Mais aujourd'hui, vas-y, je me lance.

  • Speaker #0

    Là, je l'ai posé.

  • Speaker #1

    Il faut savoir que quand je me suis lancée en indépendante, j'ai eu une chance monstre à savoir trouver un gros client. Et là, Julia, elle va mettre du temps à comprendre de quoi je parle, mais elle va comprendre. J'ai trouvé un gros client et j'ai gardé ce client jusqu'en juin 2022. Mon plus gros client, il vendait des animaux empaillés.

  • Speaker #0

    C'est vrai ça ? Oui, one box.

  • Speaker #1

    Mon plus gros client, il était antiquaire et spécialisé dans la taxidermie.

  • Speaker #0

    Tu m'envoyais des photos, oh mon Dieu.

  • Speaker #1

    Moi, je pense que c'est hyper important que tout le monde sache. que j'ai débuté mon expérience de freelance en écrivant des textes SEO sur des crucifix.

  • Speaker #0

    Un bonheur.

  • Speaker #1

    Ouais. Tu te souviens du chat poule ? La chimère ?

  • Speaker #0

    Ça, ça me parle pas.

  • Speaker #1

    Parce qu'il y avait des créations aussi. Enfin bref, j'ai commencé. Donc le truc que j'ai jamais dit, c'est que j'ai commencé ma carrière, entre guillemets, de freelance en travaillant pour un antiquaire qui vendait des trucs super... Vraiment, il y avait des trucs super beaux dans ce qu'il vendait. Mais il y avait aussi de la taxidermie. Et figurez-vous qu'en deux ans, Je suis devenue un petit peu une pro de taxidermie victorienne. Et maintenant, je sais ce que c'est que le CITES. Je connais la vie en long, en large et en travers de Roland Ward. Et je trouve ça super intéressant. En réalité, la taxidermie victorienne, enfin même la taxidermie, c'est passionnant. Après, oui, j'avoue, c'est un peu morbide. En fait, c'est morbide si tu considères que c'est morbide. Moi, je considère que c'est incroyable d'arriver à ce niveau de préservation et de pouvoir voir ce genre d'année. animaux qui aujourd'hui n'existent plus. Parce qu'il faut savoir que les animaux que vendait ce client avaient tous été tués avant Le début du XXe siècle. Ah ouais ? Parce que maintenant, t'as quand même la convention de Washington qui... Qui régule tout ça. Ouais, qui régule tout ça, quoi. Faut faire attention. Mais voilà, donc ça, c'est quelque chose que je n'ai jamais partagé, à savoir, j'ai travaillé pendant deux ans pour un antiquaire.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est vrai ça.

  • Speaker #1

    Ouais. En parallèle, j'avais quand même des missions dans le vin, mais mon plus gros client, c'était un antiquaire.

  • Speaker #0

    Mais au final, c'est tout bête, mais aujourd'hui t'en es là aussi parce que cette mission s'est arrêtée.

  • Speaker #1

    Absolument, exactement. Si la mission ne s'était pas arrêtée avec ce client, mais jamais je me serais remise en question. J'étais dans un tel confort.

  • Speaker #0

    Ouais,

  • Speaker #1

    c'est vrai. Vraiment. J'étais mes loukoumises et amour. J'avais pas besoin. Mais je pense que c'est ça, que c'est important que les gens se rendent compte que...

  • Speaker #0

    ça s'est pas passé comme ça ça s'est pas passé en un claquement de doigts vraiment pas après cette période là il y a eu une période où bah tu t'es dit je me rappelle tu t'es dit je vais me remettre absolument dans le vin parce que c'est the passion c'est chez toi c'est viscéral et là on est passé enfin je dis on parce que oui mais parce que tu t'inclues je dis on est avec Eva on est comme les deux doigts de la main On est passé, enfin en tout cas, tu es passé par une phase où genre, c'était le... Pas le désert, mais c'était compliqué,

  • Speaker #1

    quoi. Oui, c'était compliqué. Ben ouais, absolument, c'était super compliqué. J'ai fait des missions où je n'ai pas été payée. Ah oui, oui, j'ai travaillé avec des agences où je n'ai pas compris les briefs. Non mais... Oui. J'ai travaillé avec des agences où les briefs n'étaient pas clairs, où derrière, genre un truc, l'agence refait tout. j'ai fait du pro bono pour un vigneron qui n'a jamais utilisé la plateforme de marque que j'ai faite je pense que globalement je les ai enchaînés Vraiment, je les ai enchaînés. J'ai fait une proposition béton pour une marque de champagne qui, au bout de cinq entretiens, me dit Non mais finalement, vous n'avez pas de sensibilité à ces luxes J'étais là Ok, très bien, super Entre-temps, je m'étais fadée une énorme présentation et j'avais eu cinq échanges avec les chargés de projet. C'était pour une mission en freelance. Déjà, rien que ça, ça aurait dû me mettre la puce à l'oreille en me disant Vraiment, le niveau d'implication, ok, il y avait beaucoup beaucoup d'argent à la clé, mais bon, quand même, enfin... Et c'est là où je me souviens, où je me suis dit, acteur innovant du vin.

  • Speaker #0

    Oui, c'est à ce moment-là, le pivot, il s'est fait, et après, t'as communiqué comme une bourrinos.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    T'as littéralement lâché les poneys. Et là, bah après, t'as fait ton trou, quoi.

  • Speaker #1

    J'ai fait mon trou, mais je me suis pris des bâches, depuis, ouais. Parce que ça, les gens aussi, ils ont pas vu les bâches. Les bâches, pardon. Ils ont pas vu les bâches, mais je m'en suis pris des bâches, hein. et en plus quand tu commences tu vois tout le monde qui performe avec des posts de malade et tout enfin des posts surtout inspirationnels moi je voulais vraiment rester dans ma niche et ce que je te disais hier au final j'ai juste une chance pour mon personal branding c'est d'avoir élaborer ton bon personal branding autour du vin. Si demain, je n'ai pas le vin, je ne sais pas de quoi parler.

  • Speaker #0

    En même temps, à chaque fois que je t'entends parler du vin et de tout ce que ça engrange, parce qu'il n'y a pas que le produit. Au final, toi, tu es passionnée par le produit, mais tu es surtout, je trouve, passionnée par tout ce qu'il y a derrière. Le savoir-faire, les hommes, les femmes. la filière tout en fait c'est hyper large et ça c'est hyper intéressant aussi parce que je pense que tu peux pas résumer juste une filière à un produit il y a des hommes et des femmes qui quand même se cassent le bol pour créer le produit ils

  • Speaker #1

    méritent d'être mis en avant Avant les hommes et les femmes, il y a quand même un terroir, des lieux, des pays qui méritent d'être mis en avant. Donc non, c'est une vie... J'essaye, je sais pas, mais j'essaye d'avoir une vision à 360 du monde du vin. Et entre guillemets, j'ai... eu la chance de travailler en domaine, de travailler pour la région Sud de France, de travailler en caviste, d'avoir travaillé pour des start-up, d'avoir travaillé pour des domaines, des vieux domaines, des gros domaines, des plus petits domaines, des indépendants du vin. Aujourd'hui, j'ai une vision transverse exactement de la filière. Aujourd'hui, je sais que le monde du vin, c'est pas juste cavistes, négociants, producteurs, importateurs, exportateurs. C'est pas comme ça. Il y a beaucoup plus d'acteurs. Et mon but aussi, c'était de montrer toutes les fonctions support du vin, celles qu'on oublie.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair. et qui fait que un vin coûte tant pas pour rien,

  • Speaker #1

    il n'y a pas que une seule personne il y a tellement de personnes dans la chaîne de production qu'on oublie, mais si par exemple on oublie les imprimeurs, on oublie les embouteilleurs il y a tellement de gens qu'on oublie

  • Speaker #0

    Mais pourtant, c'est primordial.

  • Speaker #1

    Bien sûr, parce que demain, si tu veux expliquer que ta bouteille, elle coûte 20 balles, OK, elle coûte 20 balles, mais pourquoi ? Parce que la bouteille, elle a coûté tant, parce que l'étiquette, elle a coûté tant, parce que le raisin, il a été cultivé, mais il n'a pas été cultivé par une seule personne. Il y a tout ça dont il faut être conscient. Et je pense, encore une fois... que si tu expliques ça au consommateur, ça passe. Mais il faut lui dire. Il faut lui dire.

  • Speaker #0

    De toute façon, c'est comme tout, que ce soit dans le milieu du vin ou ailleurs. Aujourd'hui, il y a un enjeu de société, et de plus en plus, où les gens, en fait, désolé du terme, mais ils en ont marre d'être pris pour des cons.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    Il y a un besoin aujourd'hui d'expliquer, de vulgariser ce que tu fais très bien, et au-delà de ça, d'être transparent. Alors, c'est utilisé un peu à toutes les sauces. Mais en fait, c'est vrai. Même raconter l'échec, c'est ce qui fait aujourd'hui la différence entre des boîtes qui sont très honnêtes, qui racontent et qui vont créer une vraie communauté derrière. et en qui on va croire en fait il y a des entreprises qui sont des marques, des boîtes quoi qui sont très en surface on raconte que ce qui est intéressant ce qui est beau, les prix,

  • Speaker #1

    tout ça et ça s'arrête là quoi je suis d'accord malheureusement c'est pas quelque chose qui est encore trop intériorisé par la filière, mais ça va venir. Ça va venir. J'ai un super exemple qui n'est pas du tout dans le monde du vin, c'est la marque Julégène. C'est une marque de pompes, c'est une marque de chaussures, qui est vraiment bien faite. Parce que eux, quand tu achètes, quand tu vas sur leur site, je vous conseille vraiment d'aller sur le site, je vous mettrai dans les ressources de l'épisode, dans la description. Quand t'achètes une paire de souliers, ils vont t'indiquer le prix Julégène et le prix que t'aurais pu payer pas chez Julégène. C'est-à-dire Ils te mettent le prix de la confection, ils te mettent le prix du transport, ils te détaillent tout. Et ça, je trouve ça chouette.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça se fait de plus en plus. Ce genre de transparence sur les prix, qu'est-ce que ça comprend ? La marge, mais enfin, tu vois, il y a la marge et après tout ce qu'il y a autour. Et ça, c'est hyper intéressant.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Parce qu'il n'y a pas que la marque, en fait.

  • Speaker #1

    Non, pas du tout.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    ça va de là.

  • Speaker #0

    Tout à fait. bah du coup je pense que j'ai fait le tour de mes questions j'avais envie aussi à travers mes questions que vous puissiez découvrir Eva sous peut-être un autre angle ou en tout cas peut-être plus en profondeur que ce qu'elle peut partager sur LinkedIn notamment Instagram aussi un peu mais ça reste plus LinkedIn parce que je la connais depuis un certain temps je pense que vous l'avez compris et du coup je voulais vraiment partager ça et j'espère que en tout cas vous avez aimé écouter nos échanges et appris des choses merci beaucoup merci à tous en tout cas c'était trop chouette Julia avec plaisir

  • Speaker #1

    Et voilà, c'est la fin de cet épisode de Comme écrit le podcast sans chichi, dédié à la com'des acteurs innovants du vin et des spiritueux. J'espère que cet échange avec Julia vous a plu autant qu'à moi. Vous l'aurez compris, vous pouvez nous retrouver toutes les deux sur LinkedIn et sur Instagram. Tous les liens sont en description. Si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à me laisser une note sur Spotify ou Apple Podcast. Vos retours me sont très précieux. Pour ne pas manquer les prochains épisodes, abonnez-vous. Et si jamais vous avez une question, un feedback... ou vous souhaitez me suggérer un nouvel invité, vous pouvez me contacter directement sur LinkedIn ou Instagram. Je vous dis à très vite !

Description

Pour ce nouvel épisode je suis très heureuse d’accueillir Julia Musset au micro de Com & Cru.

Si vous ne connaissez pas encore Julia, voici ce que vous devez savoir à son sujet :

  • Julia est stratège de marque et spécialiste en naming

  • Julia est mon binôme depuis 3 ans

Et ce mois-ci, à l'occasion des 8 mois du podcast et de mes 30 printemps, j'ai décidé de vous gâter avec un épisode "à coeur ouvert", sur une idée originale de Jérôme Cuny - un de mes invités sur le podcast.

Dans cet épisode, carrément atypique, on a parlé de :

  • mon parcours

  • ma relation à l'écriture

  • l'origine de ma passion pour le vin

  • mon métier

  • et plus particulièrement de stratégie de marque et de personal branding dans le vin & les spiritueux

Pour suivre Julia sur LinkedIn.

Marques citées dans l'épisode :

🧡 Vous avez aimé cet épisode ? Faites-le savoir en le partageant à quelqu'un qui pourrait être intéressé ou juste en laissant une note sur votre plateforme d'écoute préférée.

Pour aller plus loin, vous pouvez vous abonner à la newsletter Com & Cru.

Vous souhaitez me faire un p’tit coucou ? Vous pouvez me contacter sur LinkedIn ou Instagram.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il y a quelque chose que t'apportes, tu mets de la clarté en fait dans les propos. Chose qui n'est pas simple, surtout quand tu le fais pour toi-même.

  • Speaker #1

    Oui, par rapport à la clarté, parce que ça les gens ne le savent pas du tout. Quand j'ai commencé à écrire sur LinkedIn, globalement il y a deux ans, vous reprenez tous mes posts, c'est pas du tout la même tisane. Bonjour à tous et bienvenue sur Comme et Cru, le podcast sans chichi, dédié à la gomme des acteurs innovants du vin et des spiritueux. Pour ce nouvel épisode, je suis très heureuse d'accueillir Julia Mousset au micro de Comme et Cru. Julia est spécialisée en aiming et en stratégie de marque et elle est indépendante comme moi. Et la raison pour laquelle je l'ai invitée, c'est parce que sur les conseils de Jérôme Cuny, un des invités du podcast, j'ai décidé à l'occasion de mon 30e anniversaire et des 8 mois du podcast oui déjà de vous gâter avec un épisode un peu plus à coeur ouvert est-ce que aujourd'hui tu pourrais nous partager quelque chose que tu n'as encore jamais partagé sur l'indien ou dans ta crête dans cet épisode carrément atypique on a parlé de mon parcours de ma relation à l'écriture de l'origine de ma passion pour le vin mais aussi de mon métier et particulièrement de stratégie de marque et de personal branding mais je ne vous en dis pas plus et je vous laisse découvrir ma conversation avec Julia Musset Bonsoir Julia.

  • Speaker #0

    Bonsoir Eva.

  • Speaker #1

    Ça va ? Oui et toi ? Nickel. J'ai décidé à l'occasion de mon tredième anniversaire de ne pas vous gâter avec un seul épisode mais deux épisodes et ça avait été soufflé, l'idée avait été soufflée par Jérôme, l'invité numéro 3 sur Comme Écru, de proposer une interview où quelqu'un m'interview. Et bien du coup Julia est là pour ça. Mais avant deux choses, Julia pourrais-tu te présenter s'il te plaît ?

  • Speaker #0

    Pas de problème. Du coup moi c'est Julia. Je suis très poteau avec Eva depuis quoi ? 3 ans ? 4 ans ? 4 ans. 4 ans. Je suis aussi indé comme elle et j'accompagne du coup les entreprises, les marques à trouver leur nom de marque, que ce soit en France ou à l'étranger, mais aussi des produits, des noms de produits, des noms de podcasts, ce genre de choses. Voilà, principalement.

  • Speaker #1

    Et ce que Julia ne vous dit pas, c'est qu'elle est ultra calée sur son domaine, à savoir le naming et tout ce qui a trait à la stratégie de marque. Mais c'est également que c'est mon binôme de travail. C'est-à-dire qu'au quotidien, je travaille toute seule, mais j'ai quand même la chance de ne jamais être seule, parce que j'ai toujours... Whatsapp ouvert avec Julia pas loin et aujourd'hui je trouvais ça cool qu'elle puisse m'interviewer et vous donner une autre perspective de mon activité ou même de qui je suis parce qu'elle me connait depuis longtemps, elle me connait autant dans le pro, dans le perso donc je m'étais dit que c'était une bonne idée que de partir sur une interview à coeur ouvert j'espère, et bien écoute on verra pourquoi l'écriture ?

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que ça représente pour toi ?

  • Speaker #1

    Alors, là où c'est très intéressant, c'est que l'écriture, c'est vraiment quelque chose qui remonte à mon enfance, puisque j'ai eu la chance d'avoir une maman très très impliquée dans mon éducation, parce que mes deux parents sont enseignants de banco. Et ma mère, en fait, quand on rentrait de l'école, elle avait pour habitude de nous faire écrire tous les soirs dans un carnet. C'était une écriture d'invention, en fait. Et à partir du moment où j'ai été en âge d'écrire, elle nous avait donné un exercice qui s'appelait le CGT. En quoi ça consiste cette affaire ? Alors en fait, le CGT c'était après le goûter. Alors on avait le choix, c'était soit autodicté, soit CGT. J'étais pas très fan de l'autodicté, je peux pas vous mentir. Et le but du CGT donc c'était de nous faire écrire sur un sujet. Par exemple, si j'étais une fleur, j'aurais été, je sais pas moi... une tulipe. Pourquoi la tulipe ? Sans mots sur pourquoi j'aurais été une tulipe et en quoi ma vie de tulipe aurait été passionnante. Si j'étais une chaise, quelle chaise aurais-je été ? Si j'étais un pays, quel pays je serais ? Et ça, en fait, c'est un exercice que j'ai fait depuis... Enfin, que j'ai fait toute mon enfance, en fait. et le but de ma mère derrière cet exercice c'était vraiment de nous apprendre à argumenter de nous apprendre à écrire aussi et au début c'était vraiment une contrainte et j'admets quand même que j'y ai vite pris goût alors après ayant deux passions dans la vie à savoir l'écriture et la lecture J'étais un rat de bibliothèque quand j'étais petite, mais j'aimais aussi beaucoup écrire avec un stylo plume de la marque Lamy. Très fan des plumes Lamy, c'est quand même quelque chose de fantastique. J'écrivais régulièrement, mais ce que j'écrivais en fait dans mes carnets, c'était les états d'âme d'une enfant ou d'une ado. Donc c'était assez... mélancolique, tout ce que tu veux. J'ai continué à écrire dans le supérieur. Là, c'était plus de l'écriture d'inventions, des nouvelles. J'en écris un peu moins, mais c'est quelque chose que j'aime toujours faire, l'écriture d'inventions. Donc en fait, j'ai continué d'écrire jusqu'à la fac et j'ai arrêté à partir du moment où j'ai trouvé un boulot. Pour mon premier CDI notamment. J'ai totalement arrêté d'écrire, j'avais encore mes carnets, mais je ne prenais plus le temps d'écrire. Et ça, ça m'a manqué. Ça m'a tellement manqué qu'il y a 2-3 ans, je me suis dit, en fait, ça ne va pas du tout, tu n'écris plus pour toi. Donc maintenant, il faut remettre de l'écriture, de l'écriture spontanée et totalement désintéressée. Pas écrire pour la com ou le market, en fait. Écrire juste pour soi et ne pas écrire pour mes clients. Ça, c'est quelque chose de super important. Et tu vois ? Aujourd'hui, j'essaie de prendre 20 à 30 minutes par jour, le matin, pour commencer ma journée avec une écriture pour moi. Alors c'est pas de la grande littérature, c'est pas non plus une liste de courses, mais c'est un moment où j'écris, pas pour mes clients, j'écris pour moi. Et ça c'est super important pour moi, d'avoir ce moment réservé rien qu'à moi, et pas pour les autres. parce que comme je te le disais hier en fait quand je crée du contenu pour moi je considère que je crée du contenu pour mes clients aujourd'hui je considère que je produis du contenu et ce verbe produire en fait il est pas anodin c'est en un sens une manière de me distancier du contenu produit comme si je produisais quelque chose qui était limite à emporter tu vois donc voilà j'espère que j'ai répondu à ta question sur l'écriture mais comme tu le sais c'est quelque chose que j'aime beaucoup beaucoup

  • Speaker #0

    ouais je sais et j'ai une petite question du coup est-ce que tu serais chaud de faire l'exercice que tu faisais avec ta mère par rapport sur deux thématiques ouais déjà si t'étais un 20

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Me décrire du coup ce que t'as dans la tête et ce que t'aimerais, si t'es d'accord ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Alors, si j'étais un vin, je pense que je serais un vin rouge. Alors, j'aime tous les vins, toutes les couleurs, qu'ils soient effervescents ou tranquilles. Je les aime tous, pas de souci. Mais je pense que mon cœur ira toujours sur un vin rouge, particulièrement un vin rouge épicé. Et pour moi... Je pense que ça serait un vin de la vallée du Rhône. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que je suis originaire de la vallée du Rhône. C'est tout bête. Et ça serait probablement une Syrah. Parce que la Syrah, c'est un cépage généreux, simple. Je trouve que c'est accessible à tous. C'est un vin sans prise de tête. Et en même temps, c'est un vin qui est capable de produire... des cuvées, des vins exceptionnels. La Syrah est capable de produire des vins conviviaux et des vins fins et racés, comme ceux que tu vas trouver par exemple dans des appellations style Saint-Joseph, qui produit des Syrah incroyables. Donc voilà, je trouve que la Syrah, ça me ressemblerait bien, ça me parle bien en tout cas. Et c'est drôle, tu vois, parce que tu me demandes de décrire un vin et je vais directement vers un cépage qui m'évoque un souvenir, qui prend sa source directement dans mon identité et mon histoire personnelle. Mais voilà, donc globalement, si j'étais un vin, j'espère être un vin chaleureux, un vin qui peut être partagé avec tout le monde et y compris de tous. Quelque chose pour... les belles occasions en famille, comme pour des apéros entre potes, avec un bol de chips, par exemple. Voilà.

  • Speaker #0

    Ok. Ouais, je vois. Quelque chose de très simple, convivial.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Ok. Il y a un deuxième point. Ma maman me demandait si j'étais un pays, si j'étais une fleur, etc. Aujourd'hui, si t'étais un pays, tu dirais quoi ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis française, donc je te dirai la France. Au demeurant, ça serait oublier qu'à la base, je n'étais pas du tout destinée à travailler dans le vin, puisque j'ai fait des études de langue, de langue anglaise notamment. Shakespeare et tout ça, c'est ma cam. Je suis mariée à quelqu'un qui n'est pas français. Je ne m'épanouis jamais autant que quand je suis à l'étranger. J'aime beaucoup découvrir d'autres cultures, découvrir la manière dont fonctionnent les personnes selon les pays dont ces personnes sont issues. Donc, même si je suis française, je suis une citoyenne du monde ? Non, c'est une question, c'est une très bonne question. Je t'avoue que je dirais, si j'étais un pays, je serais un pays où on boit bien, on mange bien et où les gens sont heureux, en fait.

  • Speaker #0

    Ok. Pas de pays en particulier, plus un état d'esprit,

  • Speaker #1

    en fait. Exactement, plus un état d'esprit. C'est un truc tout bête, mais quand... Je ne sais plus avec qui je parlais, ils disaient, oui, l'Angleterre, ils ont commencé à faire des vins effervescents, enfin même, ils font des vins tranquilles, j'ai trop hâte de déguster. Et la personne m'a dit, non mais l'Angleterre et tout, et je ne suis pas d'accord avec ça, je pense que dans chaque pays, tu as quelque chose à prendre avec toi.

  • Speaker #0

    Non mais grave.

  • Speaker #1

    Que ce soit niveau culinaire, que ce soit niveau habitude. Culture. Culture.

  • Speaker #0

    Ration de pensée.

  • Speaker #1

    Exactement. Tu vois, totale digression, mais ça m'y fait penser, sur TikTok. Donc TikTok qui est la plateforme que beaucoup de personnes estiment être une plateforme poubelle. Je ne suis absolument pas d'accord avec ça parce qu'il faut dompter ton algorithme et plus tu regardes des vidéos sur TikTok, plus l'algorithme comprend ce qu'il doit ou pas te proposer. Enfin bref, moi j'ai passé des années à penser mon algorithme et globalement j'apprends énormément de choses sur TikTok. J'apprends notamment beaucoup de créateurs de contenu qui sont par exemple au Canada, donc des natives, qui sont des gens que je ne rencontrerai probablement jamais. Et en fait, ce que j'aime beaucoup, c'est de pouvoir découvrir la manière dont ils vivent, voir comment ils découpent leur viande, voir comment ils vont tremper la viande de beluga demi-congelée dans de la sauce soja. Moi, je trouve ça génial d'apprendre ce genre de choses. de découvrir qu'on n'est pas les seuls. En fait, pour moi, ce qui est super important, c'est de cultiver l'ouverture d'esprit. Moi, je trouve ça trop chouette, en fait, d'apprendre ce genre de choses.

  • Speaker #0

    Oui, c'est une autre manière de vivre, mais c'est cool parce que tu découvres autre chose.

  • Speaker #1

    Absolument. Ça, c'est un truc qui est très important, je pense. Une ouverture d'esprit.

  • Speaker #0

    Pour revenir, recentrer dans le vin, parce que c'est quand même dans ce domaine que t'es la best. Qu'est-ce qui a fait que le vin, le vin, les spirites, en tout cas cette niche-là ?

  • Speaker #1

    Ah purée, tu t'es vraiment donné du mal pour tes questions. Alors, j'aimerais trop te répondre en une seule phrase, mais c'est pas possible. Déjà, j'essaie d'organiser ma pensée, parce que sinon, tu me connais, ça va être un dédale. Alors bon. Déjà, il faut savoir qu'il y avait des producteurs de vin dans ma famille. Dans le sens où mon arrière-grand-père, qui était à Ardèche, il avait quelques vignes. Alors après, je ne l'ai jamais rencontré, puisqu'il est mort bien avant ma naissance, et je sais très peu de choses sur lui. Je ne sais pas s'il produisait du vin, mais je sais qu'il avait des vignes. Alors peut-être qu'à un moment, il a produit du vin. Bon, bref, ça, il faudrait que je demande. En revanche... Ce que je sais, c'est que le vin m'a vraiment été transmis par mon père. Mon père m'a toujours emmenée avec lui quand il allait faire des visites de cave. Il faut vraiment s'imaginer qu'à 5 ans déjà, j'accompagnais mon père dans les chais ou quand il assistait à des dégustations. Donc à chaque fois que je rentre dans un chai, encore aujourd'hui, je sens l'odeur du chai. Et ça me ramène à mes premières visites de chais avec mon père quand j'ai 5-6 ans. Donc littéralement, je ne sais ni lire ni écrire, mais je suis déjà allée dans un chai, si ce n'est pas la classe. Ensuite, il y a une autre chose, et ça vraiment, c'est mes deux parents. Donc autant ma mère m'a donné le goût pour l'écriture, autant mon père m'a donné le goût pour le vin. Lui, clairement, ce goût pour le vin, il l'a cultivé. Mais avant de me donner le goût pour le vin, il m'a donné le goût du nez, qui peut sembler un peu bête, mais je vais t'expliquer pourquoi. Parce qu'en fait, le dimanche avec mon père, quand j'étais enfant, tous les dimanches, on jouait à un truc, surtout quand il pleuvait, c'était la mallette des odeurs. Donc c'est littéralement, pour ceux qui connaissent, le nez de Jean Lenoir. Donc c'est une mallette que ma mère avait offerte à mon père. Et finalement, quand j'étais petite, on s'amusait avec ça avec mon père. Et mon père, en fait, sans le vouloir, sans le savoir, il a vraiment fait de moi un petit chien d'avalanche. Il me faisait sentir, il me demandait ce que je ressentais. Il me faisait fermer les yeux pour que je devine les odeurs, pour que je puisse vraiment mettre des mots sur ce que je sentais et ressentais. Et en fait, c'est comme ça que, mine de rien, dans un premier temps, je me suis dit... En fait, est-ce que je ne ferais pas une école de parfumerie ? Est-ce que je ne me tournerais pas vers le métier de nez ? Et puis finalement, j'ai vu les prix et je me suis rendu compte que ça n'allait pas être possible. Un peu plus tard, je me suis bien rendue compte que, en voyant mes parents profs, je n'avais absolument pas envie d'être prof, je ne m'y retrouvais pas. Je voyais bien que mes parents n'étaient pas très emballés, enfin, ils n'étaient plus très emballés par leur métier. Il me disait que si jamais j'avais l'occasion de faire quoi que ce soit aux autres, il fallait que je fonce. Donc en fait, une nuit, j'ai fait une introspection à la suite d'une discussion assez houleuse avec mes parents. Ils m'avaient demandé qu'est-ce que t'aimes dans la vie ? J'étais là en mode le verre, le fromage ! Le fromage, à cette époque, qu'est-ce que je vais en faire ? Je ne me voyais pas trop évoluer dans le fromage, même si j'adore le fromage, attention. En fait, le lendemain de cette grande conversation avec mes parents, qui m'a vraiment fait ouvrir les yeux sur mon avenir au final, j'ai trouvé un cursus à Montpellier dans une école qui s'appelait l'Institut supérieur du vin. J'ai postulé, j'ai été prise. Et en fait, c'est à partir du moment où j'ai été acceptée à l'ISV que tout a commencé pour moi dans le vin. Pas avant. Donc je faisais des dégustations avec mon père, je buvais des vins. mais j'avais 22 ans donc je buvais pas des grands crus après même si mon père il avait des bons goûts niveau vin moi mon pouvoir d'achat d'étudiante il était quand même assez restreint Je buvais des vins blancs sucrés, comme beaucoup de gens, et des cocktails et des bières. Et au final, petite parenthèse là encore, ce qui est hyper intéressant, c'est de se dire que là aujourd'hui, tout le monde rue dans les brancards en criant la déconsommation, et c'est vrai, la déconsommation elle est réelle, attention, je ne suis pas en train de dire l'inverse, on dit que les jeunes boivent moins, mais à 22 ans, moi je découvrais juste le vin, je ne buvais pas régulièrement du vin, je suis arrivée beaucoup plus tard, et c'est ok, et ce n'est pas grave. En revanche, très tôt, j'ai compris que le vin, c'était du partage. Ça, c'est une histoire que mon père n'arrête pas de me raconter en me disant Mais ça, c'est quand même dingue Je faisais du golf quand j'étais petite, j'en ai fait jusqu'à mes 15-16 ans. Et ma première compète, j'avais 7 ans, c'était dans un golf à Lucenay, dans le Beaujolais. On termine la compétition et donc à la fin de la compétition, a priori, ça s'était bien déroulé. Donc les jurys me disent, bon, tu peux choisir ton prix. T'avais une casquette Lacoste, un t-shirt Lacoste. Je vois tellement la suite. Et t'avais une bouteille de

  • Speaker #0

    Beaujolais. Qu'est-ce qu'elle a choisi, Eva ?

  • Speaker #1

    Et alors là, t'as Eva, 7 ans, qui se rabat sur la bouteille de vin. Et les jurys étaient trop gênés. C'est-à-dire qu'ils étaient là en disant, bah non. t'es pas assez grande et ils ont dit écoute on verra avec ton père Et mon père est arrivé et ils ont dit, monsieur, écoutez, on a un problème parce que votre fille, elle ne veut pas l'ensemble de la cosse, ça ne l'intéresse pas du tout. Elle, ce qu'elle veut, c'est la bouteille de Beaujolais. Et mon père qui dit, mais Eva, pourquoi tu veux cette bouteille ? Je dis, pour qu'on la partage tous ensemble.

  • Speaker #0

    Très mignonne.

  • Speaker #1

    Et en fait, c'est réellement ce qu'on a fait. Alors, j'ai eu un tout petit verre. Attention, si jamais les puveristes me tombent dessus en disant, non, mais il ne faut pas qu'un enfant boive d'alcool. Je suis d'accord. Mais ce jour-là, j'ai eu le droit quand même de tremper mes lèvres dans le verre de Beaujolais. Beaujolais que j'avais ramené à la maison. Je n'ai pas ramené la coupe à la maison, mais j'ai ramené le Beaujolais à la maison.

  • Speaker #0

    C'est déjà un premier truc.

  • Speaker #1

    Ça compte, de ouf.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, pourquoi tu continues dans cette voie-là ? Et qu'est-ce que le vin t'apporte dans ta vie aujourd'hui ? Qu'est-ce que le monde viticole t'apporte ?

  • Speaker #1

    J'ai commencé à travailler dans le vin avec le no-tourisme. et la dégustation. Moi, mon premier boulot, c'était au Château de Paraza dans le Minervois. Mon boulot, c'était d'accueillir les étrangers, d'organiser une dégustation, en gros, qui passe un bon moment et qui parle de nous sur les réseaux sociaux. Globalement, moi, mon métier, ça s'arrêtait à faire le service, présenter les vins, leur préparer des planches, leur faire visiter la propriété et leur faire passer un bon moment. C'était tout. Et j'ai adoré ça. J'ai adoré.

  • Speaker #0

    C'est quoi que t'as adoré ?

  • Speaker #1

    Le contact.

  • Speaker #0

    Le partage.

  • Speaker #1

    Parce que tu vas rencontrer des gens. du monde entier. Avec mes collègues, on a rencontré des Sud-Africains en pagaille, des Suédois, des Néerlandais, des Luxembourgeois, des Suisses, Belges et compagnie, c'est un peu plus mainstream. On a eu des Argentins, on a eu des Chiliens, des Israéliens. Bref, on a eu tout type de personnes qui venaient de tout type de pays, tout type de continent, tout type de classe socio-professionnelle. C'est ça qui est passionnant. Parce que leur rapport au vin sera différent. Vraiment, tu le vois, un Américain, quand il arrive à la propriété, il se comporte très différemment d'un Russe. Typiquement, un jour, il y a un Russe qui est arrivé, la première chose qu'il me demandait, c'est combien il coûte le château. Je dis, je ne sais pas, monsieur, il n'est pas à vendre.

  • Speaker #0

    Nickel.

  • Speaker #1

    Tu vois, c'est à eux que j'ai pu vendre un magnum d'exposition, par exemple. Vide. Le truc, je l'aurais vendu vide. Parce que le mec, il voulait absolument...

  • Speaker #0

    Ah ouais ? Ouais. Pourquoi en fait ce Russe-là notamment, il recherchait à acheter cette bouteille d'expo ? Qu'est-ce que ça représente en fait le vin français ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est une tradition, c'est un héritage qu'on nous envie et qu'il recherche. La Russie, elle est connue pour plein de choses, mais pas pour son vin, même s'il y en a, attention. Nous on a quand même un côté, une tradition ancestrale, côté production de vin. L'art de vivre français, c'est vraiment quelque chose qui intéresse et passionne à l'international. Moi, c'est ça aussi qui me plaît dans le vin. Il y a un côté transmission. Et tu vois... Tout à l'heure, je te disais que j'ai commencé par le biais de l'onotourisme. Aujourd'hui, je travaille dans la com slash market. Je n'ai jamais rêvé de travailler dans la com, clairement, et je l'assume. C'est arrivé entre guillemets, ça m'est tombé dessus, disons, j'ai composé avec. Je n'exclus absolument pas du tout le fait de revenir à l'onotourisme un jour parce que je ne sais absolument pas ce que demain me réserve. J'attends de voir. Après, ce que je t'ai dit hier, et je le pense à 300%, si je ne travaillais pas dans le monde... agricole, je pense que mon métier ne me plairait pas ou pas autant. C'est-à-dire que je n'aurais même pas l'impression de créer de la valeur. Ce qui me donne du sens aujourd'hui dans mon quotidien, c'est les personnes pour lesquelles je travaille et que je peux aider. C'est-à-dire que moi, mon boulot, quand j'écris un post LinkedIn ou quand je vais définir une stratégie de marque pour un domaine, c'est in fine de faire en sorte que le vigneron, il vive de son activité et que son vin soit connu et reconnu. Parce qu'en fait, il faut aussi être conscient qu'il y a des vignerons qui sont maintenant installés depuis 5-6 ans et qui ne se payent toujours pas de salaire. Et c'est beaucoup plus répandu qu'on ne le croit. Moi, mon but, c'est que mes clients puissent se payer, puissent vivre pleinement de leur activité, et puissent... avoir des opportunités de croissance, finalement, en fait, ce que je pense faire, c'est être un accélérateur. Moi, limite, demain, je rêverais d'un monde où mes clients peuvent se passer de mes services. J'aimerais qu'ils n'aient pas besoin de moi, au final, qu'on soit bien d'accord.

  • Speaker #0

    Comme on a beaucoup parlé ensemble, je trouve que savoir écrire, bien écrire pour transmettre le bon message, en fait, ce n'est pas donné à tout le monde. Non. Et en soi, je comprends ce que tu veux dire dans le sens où te passer de tes services, ça veut dire qu'en gros, la boîte, elle roule.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    Après, pour moi, il y a deux choses. Il y a la boîte à l'enroule. OK, tant mieux, on peut se passer de toi. En soi, oui, toi, ce que t'apportes aussi, c'est plus de chiffre d'affaires.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    Indirectement, avec plus de visibilité. Mais pour moi, il y a peut-être un double enjeu. Il y a un enjeu de chiffre d'affaires, aussi un enjeu de notoriété, dans le sens où certaines personnes qui peuvent se faire accompagner ou qui le font toutes seules, eh bien, il y a un enjeu aussi de faire, de montrer au monde, en fait, qu'il n'y a pas une seule manière de penser, qu'il y a des concepts, des manières de faire, faire appel à toi, c'est aussi rendre cette idée, cette pensée, ces nouveaux modes de consommation, on va dire, accessibles au plus grand nombre et en parler. Oui. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. En fait, j'avais une nana avec qui j'avais discuté, je ne sais plus quand, au sujet de LinkedIn, et elle m'a dit, mais en fait, tu es une ostéo. C'est l'ostéo de LinkedIn. Je suis là en bon. Oui, pourquoi ? Parce qu'en gros, elle me dit, oui, je n'arrive pas à trouver des sujets sur lesquels je devrais communiquer. Je lui dis, écoute, tu as ça, ça, ça comme opportunité. Après, c'est à toi de voir ce que tu veux en faire parce que c'est en fonction de ça, ça, ça vu que tu as tels et tels objectifs.

  • Speaker #0

    Oui, OK.

  • Speaker #1

    Elle m'a dit, ah oui, en fait, tout est plus clair. Je pense que la raison aujourd'hui, écrire, c'est une chose, mais je pense qu'il y a une faculté de... C'est pas tant pour l'écriture finalement, je pense que les gens me payent. Il y a l'écriture, clairement, ça y joue, mais c'est davantage pour la structuration des idées. Aujourd'hui, c'est ça et la vision.

  • Speaker #0

    En ayant déjà travaillé avec toi, ou que tu as déjà travaillé pour moi, ou en tout cas, tu m'as déjà aidée fortement, tu m'aides d'ailleurs toujours, je ne vais pas dire le contraire, ce serait mentir. Je trouve qu'il y a quelque chose que tu apportes, tu mets de la clarté en fait dans les propos. Chose qui n'est pas simple, surtout quand tu le fais pour toi-même.

  • Speaker #1

    Oui. Par rapport à la clarté, parce que ça, les gens ne le savent pas du tout. Quand j'ai commencé à écrire sur LinkedIn, globalement il y a deux ans, vous reprenez tous mes posts, c'est pas du tout la même tisane. Mais il faut savoir que les posts il y a deux ans, Julia les a tous lus. Tous ! Le mot préféré de Julia sur mes postes, c'était pourquoi Mais c'est vrai.

  • Speaker #0

    C'est quoi l'objectif ?

  • Speaker #1

    C'est quoi l'objectif ? Donc déjà, c'est quoi l'objectif du poste ? Et à chaque fois que j'étais là, je me disais... Je me creusais la tête, vraiment. Je me creusais les ménages pour essayer de trouver un objectif. Et quand je voyais finalement que je galérais à trouver un objectif, je savais que c'était mort. Je savais que ça ne servait à rien, en fait. Que ça n'allait rien m'apporter. Mais Julia, au lieu de me dire directement Bon, écoute, en fait, c'est pourri, ne le fais pas elle me demandait... C'est juste quel est l'objectif. Parce que comme ça, ça m'obligeait à faire une introspection, à me dire, ok, c'est vrai, ce texte, il sert quel objectif ? Si je le poste, j'attends quoi, en fait ? Et après, il y a une autre réalité, c'est qu'encore une fois,

  • Speaker #0

    aujourd'hui,

  • Speaker #1

    je connais le vin, je travaille dans le vin, ok, très cool. Enfin, je ne représente pas une part croissante de la population. Je suis... Enfin, comment dire ? Dans le sens où il n'y a pas tout le monde qui connaît le vin. Bon, et... Et Julia m'a appris à ne jamais prendre la compréhension slash la connaissance des gens pour acquis. Et ça, c'est super précieux. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, quand je vulgarise, je vulgarise vraiment. Quand je regarde mes premiers contenus, des contenus que j'appelais de vulgarisation, c'était pas du contenu vulgarisation, ça restait quand même très technique et c'était quand même, c'était un peu jargonneux, quoi. C'était pas super accessible. Et à chaque fois, t'arrivais et tu me disais... Du coup, qu'est-ce que ça fait ? Mais pourquoi ? Qu'est-ce que ça change ? Je me souviens, il y a une question que tu m'avais énoncée, que j'ai ressortie il n'y a pas longtemps, dans un rendez-vous client, où mon client arrive et il me dit Oui, c'est un terroir super, ça amène ça, ça dans le vin. Et il me dit C'est le terroir, il me parle de vin. Et je dis Ok, mais maintenant, moi j'aimerais expliquer comment on traduit ça auprès du consommateur. C'est bien de parler de cailloux. Et maintenant, qu'est-ce qu'on dit au-delà du caillou ? Parce qu'ils sont là en disant, oui, on a des galets roulés, oui, on a des marnes bleues, mais c'est super. Mais maintenant, concrètement, qu'est-ce que ça amène dans le vin ? Au niveau de la structure, au niveau du goût, au niveau de la longueur, au niveau de la minéralité, qu'est-ce que ça amène ? Parlons simplement.

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a énormément de consommateurs, aguerris ou non, qui boivent du vin et qui n'y connaissent pas grand-chose. C'est ce que... Je me rappelle quand tu m'avais expliqué ça, je t'avais dit, ça apporte ça, ça sert à ça, etc. Mais en tant que consommatrice lambda, je n'y connais rien. Et du coup, je t'avais trouvé ça hyper intéressant. Mais dit comme ça, tu te dis, ouais, OK, comme tu dis, c'est des cailloux. Et c'est ça que j'adore. J'ai vu évoluer Eva aussi au fur et à mesure dans sa création de contenu. et j'adorais à chaque fois la lire parce que en plus de la relire et de l'aider entre guillemets d'avoir un regard extérieur j'apprenais des trucs de dingue et du coup c'est ça que j'aime trop c'était la petite aparté cœur cœur Pourquoi dans le vin, tu as choisi notamment de cibler les acteurs innovants du monde du vin et des spiritueux ?

  • Speaker #1

    C'est encore une fois une très bonne question. Définitivement, tu m'en poses beaucoup d'écho. Pourquoi les acteurs innovants du vin ? Parce qu'en fait, ils se bougent pour pas mourir. Ils n'attendent pas la mort venir. ils ont compris que le monde du vin tel qu'il existe, là, c'est soit il évolue, soit ça va être compliqué. C'est soit tu évolues, soit tu meurs, en fait. Dans tous les secteurs, c'est le cas. Mais les acteurs innovants du monde du vin, vu que c'est un secteur où il y a quand même une très forte tradition, je trouvais ça intéressant de moi me spécialiser sur les acteurs innovants. Et... Les acteurs innovants, c'est un truc tout bête, mais bien évidemment, mes clients, majoritairement, sont des néo-vignerons. Aujourd'hui, j'ai des vignerons aussi qui sont établis, depuis très longtemps, mais j'ai aussi pas mal de néo-vignerons. Et pourquoi ? Parce qu'évidemment, quelqu'un qui vulgarise, je pense, capte davantage leur attention. Parce que, même s'ils sont vignerons, attention, mais ils ont... C'est le chemin qu'ils ont suivi un peu à prendre. C'était il n'y a pas si longtemps qu'ils ont appris. Donc je pense qu'il y a ça. Et c'est surtout la manière d'envisager le produit qui me plaît. Alors je ne dis pas que le vin c'est du shampoing ou juste une bougie. Pas du tout. Mais je dis qu'il faut quand même se détendre deux secondes. On vend du vin, on vend du rêve, je suis d'accord. Mais mollo lassico. Parce que parfois c'est trop... Parfois le discours en fait il est daté, il est suranné et il n'est plus du tout dans l'air du temps. Moi je suis d'accord qu'on parle d'héritage, je suis d'accord qu'on parle de famille, je suis d'accord qu'on parle de tradition depuis Charlemagne, il n'y a pas de soucis. Mais dans ce cas-là, un, il faut amener des preuves et deux, il faut faire voyager les gens dans l'histoire. Tu ne peux pas arriver en disant voilà ma bouteille elle coûte 70 balles parce que... Mon arrière, enfin mon ancêtre, c'était le neveu de je ne sais quel duc de machin chose. C'est pas possible. Tu peux pas dire que ta bouteille, elle coûte tant parce que t'as une grosse histoire. Alors évidemment, tu me diras, oui, la Romanée-Conti aujourd'hui, ils coûtent cher et ils sont ancrés dans... Enfin, tout le monde connaît la Romanée-Conti aujourd'hui. Petrus, tout le monde connaît Petrus, très bien. Mais OK, apparemment... par la Romanée Conti à part Petrus, il y a qui ? Eux, ils bénéficient d'histoires, c'est des mythes, c'est des légendes. Je ne vais pas dire plein, mais il y a beaucoup de vignerons qui me contactent en disant je veux être le Petrus de… insérer la région Et moi, je suis en train de me dire, OK, il y a du boulot, quoi. C'est-à-dire que tu ne peux pas devenir pétrusse comme ça en un claquement de doigts. Pétrusse n'est pas devenu pétrusse comme ça du jour au lendemain. Au bout d'un moment, il faut revenir sur Terre. C'est du travail.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai qu'il y a eu du travail. Mais ouais,

  • Speaker #1

    tu ne deviens pas Aubrion un matin en te levant. Non, c'est ça. Alors, il y a des domaines qui vont tirer leur épingle du jeu. Oui, mais parce qu'encore une fois, ils ont été consistants dans leur discours. Ils ont été constants. des cohérents.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, tu penses que ces domaines très connus ont réussi parce que le vin était exceptionnel ou ça va au-delà ?

  • Speaker #1

    J'ai pas bu de DRC, j'ai pas bu de pétrus, donc je peux pas te dire. De ce qu'on m'a dit, c'est quand même une belle expérience. Après, j'ai eu deux sons de cloche, c'est-à-dire c'est une belle expérience et c'est une belle expérience mais ça n'en vaut pas le prix. Mais bon, après, finalement... La bouteille, elle a le prix, enfin, elle a uniquement le prix que tu veux bien lui donner, tu vois. Donc, je pense qu'il y a la qualité du vin qui doit être indéniable, mais clairement, c'est une histoire. Et en fait, c'était le marketing avant le marketing. Les bourguignons sont très forts pour ça, pour une technique de marketing qui s'appelle le non-marketing. En Champagne aussi, ils sont très... Ça dépend, parce qu'il y a des marques qui communiquent bien et communiquent régulièrement, mais il y a certaines maisons qui se sont fait connaître parce qu'elles sont super discrètes. Je pense notamment à Célos, Anselme Célos. on le voit nulle part. Pourtant, ces bouteilles, c'est incroyable. Ça se vend comme des petits pains. Et on ne le voit pas.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui fait que c'est la confidentialité, limite, qui est admise ?

  • Speaker #1

    C'est la Il y a une qualité, il y a une histoire de famille, c'est certain. Mais c'est surtout la confidentialité.

  • Speaker #0

    Mais au final, ça fait partie aussi... limite de la marque ou en tout cas dans le langage qu'on peut utiliser en tant que marketeux côté stratégie de marque ou derrière il y a une envie vraiment de confidentialité de secret alors

  • Speaker #1

    tu vois hier par exemple j'avais rendez-vous avec un prospect donc un producteur de vin et cette personne me disait nous on est en domaine et on n'a pas du tout envie de faire du premium nous on veut faire des vins, de copains Et notre but ultime, en fait, c'est faire des vins qui se vendent. Donc les vins se vendent déjà, mais il veut vraiment développer les ventes. Et pour ça, il m'a demandé d'imaginer une stratégie de marque. Bref, là où j'ai été surprise, et tu m'as entendu lui dire, c'était... qu'il est venu me voir en disant nous on fait des vins de copains et le premium ça nous intéresse pas et je lui ai dit je lui ai dit littéralement sachez que c'est très très rare d'entendre le je veux un vin de copains et je veux pas du premium quoi parce qu'aujourd'hui tout le monde veut aller sur du premium enfin tout le monde presque quoi pourtant là où c'était intéressant c'est que sa bouteille Son entrée de gamme, entre guillemets, elle est déjà à 20 euros. Donc, c'est plus ou moins ce qu'on pourrait appeler un tarif plutôt premium dans le vin. Mais lui, il ne m'a pas parlé de premium puisqu'il ne veut pas entendre parler ou être assimilé de près ou de loin à du premium. Lui, ce qui l'intéresse, c'est des vins qui se vendent, des vins bon esprit. Parce qu'en fait, il est bien conscient que segmenter au prix, ce n'est pas intéressant parce que... le prix n'est pas du tout un axe de différenciation et que si tu vas sur un segment premium, il va falloir garantir une expérience client premium derrière. Et lui, ce n'est pas du tout ce qui l'intéressait. Lui, ce qui l'intéressait, c'était plus le côté convivial, copain et tout. Et j'ai trouvé ça super intéressant et très rare d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Parce que pour toi, aujourd'hui, on va dire l'étiquette 20 premium. Eh bien, ça ne veut tout rien dire.

  • Speaker #1

    pour moi, c'est super fourre-tout. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, être premium, vouloir être premium, c'est très cool, mais pour être premium, parce qu'il y a une différence entre vouloir et être, je suis désolée, je ne vais pas me faire des potes, ce n'est pas grave, j'assume, mais il faut se donner les moyens de ses ambitions. Parce qu'être premium, ce n'est pas juste avoir des bouteilles, de vins, de spiritu et de que sais-je, et les vendre cher. Non, non, non, non. C'est créer un univers de marques qui transpire le premium. Et ça, les clients doivent le ressentir sur tous les points de contact de la marque. Ça doit se ressentir quand ils sont sur les sites, quand ils sont sur les réseaux sociaux, quand ils sont dans les points de vente, quand on leur serre la bouteille. Le premier contact visuel qu'ils vont avoir avec la bouteille, ça doit être partout. Vouloir être premium et avoir des cuvées qui sont nommées après vos enfants, il faut arrêter un moment, tu vois. Il faut arrêter la cuvée de Ombeline parce que ta fille, elle s'appelle Ombeline. Non, mais tu rigoles, mais il y en a trop qui font ça. Encore une fois, c'est un vrai travail, tu le sais. Donner un nom à des choses, désigner les choses, c'est un travail. Donc, clairement...

  • Speaker #0

    Mais pas ça au cul du camion, quoi. Non. Juste parce que c'est joli, quoi.

  • Speaker #1

    Non. Non, vraiment pas. Donc déjà, il y a toutes les réflexions stratégiques autour des étiquettes. Donc déjà, je te dis ça pour la premiumisation. Ensuite, ouais, tu veux être premium, c'est très chouette. Est-ce que, un, tu as les moyens de tes ambitions ? Est-ce que, deux, ça correspond vraiment aux valeurs de ta marque ? on a eu le cas parce qu'on a été contacté par un domaine où le domaine voulait du premium alors que clairement il était sur une vibe tradie et c'est ok d'être traditionnel moi je ne comprends pas pourquoi tout le monde va aller sur du premium tout le monde ne peut pas faire du cheval blanc et c'est pas grave c'est très bien c'est au contraire il en faut pour tout le monde Tout le monde veut partir sur du premium. Je force le trait à dessein, mais globalement, j'entends plus dire nous, on veut être premium que nous, on veut faire des vins de copains Le mot premium revient tout le temps comme si... Et je pense qu'il y a un abus de langage. C'est-à-dire qu'à partir du moment où on utilise le mot premium on assure le consommateur qu'il y a de la qualité dans la bouteille. Mais on peut ne pas partir sur un segment premium, mais quand même faire de la qualité. Qui a dit qu'on devait uniquement... Faire de la qualité si on était premium. J'espère que dans tous les cas, entrée de gamme comme grande cuvée, la qualité ne change pas. Alors évidemment, il y a la complexité, il peut y avoir le parcellaire, il y a tout ça qui change. Mais j'espère que le vin est bon quand même.

  • Speaker #0

    Sinon, c'est problématique. Comme on en parle souvent, dans la tête des personnes qui souhaitent du premium, eh bien, ils cherchent le prix. Derrière ça. Vendre cher, entre guillemets. Quel est l'intérêt de vendre cher ? Oui. Faire plus de chiffre d'affaires, évidemment. Après, il faut être à la hauteur de ses ambitions. Et vendre cher pour vendre cher, il n'y a pas trop d'intérêt non plus.

  • Speaker #1

    Non, bien sûr. On est dans un cycle quand même assez compliqué pour le monde du vin, avec une déconsommation, notamment de vin rouge, qui est mondiale. Ce n'est pas juste en France, c'est mondial. Donc, je comprends, il y en a qui veulent faire les foufous sur leur gamme de prix, notamment sur les rouges, je comprends. Ok. Mais il faut regarder le monde qui nous entoure aussi. Et il faut être conscient, encore une fois, que se démarquer en disant ouais, on est premium aujourd'hui, c'est pas se démarquer. C'est pas se démarquer du tout. Vraiment.

  • Speaker #0

    Comme on en parle souvent toutes les deux, mais la stratégie avec le prix, que ce soit pas cher ou très cher, c'est pas une bonne stratégie au final.

  • Speaker #1

    Pas du tout. Le jour où il y a un problème, le jour où vous devez augmenter vos prix, là, il y a quand même pas mal de vignerons qui ont dû augmenter leurs prix. du fait des coûts des matières premières, le coût de l'énergie. C'est un truc tout bête. Par exemple, moi j'ai quelqu'un que je connais qui travaille chez un distillateur. Le distillateur, il n'a pas répercuté le prix de l'électricité dans les prix de ce qu'il produit, alors qu'il aurait pu.

  • Speaker #0

    Tu vois ?

  • Speaker #1

    Il y a toute cette réalité aussi.

  • Speaker #0

    Parce qu'il y en a énormément aujourd'hui. Il y a énormément d'acteurs qui importent le secteur, pas que dans le vin.

  • Speaker #1

    Et c'est ok. Je ne sais plus. Alors, ce n'est pas une marque de vin, c'est une marque de parfum qui a fait ça. C'est Versatile qui est une marque de parfum que j'aime beaucoup. Ils ont annoncé un mois avant, donc c'était en décembre, ils ont annoncé qu'à partir du début janvier, leur prix allait changer, que ça allait prendre, je crois, 5 ou 10 euros. Mais ils l'ont annoncé. À partir du moment où tu prends... Préviens ton consommateur et tu expliques que c'est pour une raison X ou Y, mais tu expliques bien, tu vois. Il comprend le consommateur, il n'est pas débile en fait. Il est capable de compatir. Et ceux qui me disent, oui mais le consommateur il n'a pas trop d'argent et tout, en fait le consommateur il a un super pouvoir. Sa carte électorale, c'est son portefeuille. Il peut choisir où il met ses billes. C'est à lui de choisir s'il consomme pour vous, mais donnez-lui envie de consommer. De consommer vos produits d'eux. de s'engager à vos côtés.

  • Speaker #0

    Et c'est là où faire la stratégie du prix, que du prix en tout cas, c'est une stratégie hyper court-termiste et ça ne sert pas à grand-chose. Parce que tu prends l'exemple de Versatile, mais Versatile aujourd'hui, en termes de marque, elle a construit quelque chose de hyper puissant. C'est très cohérent, que ce soit ses produits, que ce soit l'odeur de ses parfums, le nom de ses parfums, sa com, etc. Tout est hyper cohérent et aujourd'hui, comme ils l'ont dit, ils augmentent leur prix. Malgré tout, leurs clients seront toujours là.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'ils ont bâti une communauté avant.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Ils n'ont pas tout misé sur le produit, ils ont misé sur un univers. Et c'est ça en fait qui fait défaut dans le vin. Il y a très peu de marques qui t'embarquent dans un univers.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, tu as deux, trois marques qui te viennent à l'esprit comme ça, qui t'embarquent. Et pour toi, il y a une cohérence, que ce soit dans le produit, la communication. L'expérience client ou pas ?

  • Speaker #1

    Je rigole parce que je pense aux auditeurs du podcast qui lisent mes posts LinkedIn, je pense aux auditeurs du podcast qui m'ont en cours, qui sont mes étudiants ils doivent plus en pouvoir de cet exemple mais pour moi,

  • Speaker #0

    Renée J'aurais dit sûr que t'allais la sortir celle-là.

  • Speaker #1

    Renée, la marque de jean d'Emma Watson, c'est littéralement un super exemple marketing.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux développer un peu ou pas ?

  • Speaker #1

    En fait, je suis fan girl de Harry Potter et d'Emma Watson, bien entendu. Je suis pile dans le client idéal d'Emma Watson. Je fais partie de cette cible milléniale un peu... un peu nostalgique, pas mélancolique parce que la mélancolie c'est quelque chose d'un peu négatif mais vraiment nostalgique du passé, donc évidemment moi ça me parle ce qui me parle d'autant plus c'est l'univers qu'elle a créé donc c'est une marque qui a été co-créée par un frère et une soeur moi j'ai deux petits frères, donc ça rien que l'aventure je me dis waouh ça doit être génial même si globalement demain tu me dis ouais vas-y, va lancer une marque avec tes frères je fais non pas du tout mais je me dis waouh ils partagent ça ensemble, son frère c'est un ex diagéo Ils travaillent avec les vignes de leur père, leur père qui cultive des vignes à Chiffier, en Bourgogne. Et je me dis, mais waouh, c'est une super aventure familiale pour moi. Tout est raccord, ne serait-ce qu'au niveau de l'histoire.

  • Speaker #0

    même du nom au final je connaissais pas tout l'histoire René Renaissance mais il y a le côté Renaissance aussi sur si les vignes sont à son père tu vois il y a un côté second souffle c'est dingue et encore une fois

  • Speaker #1

    Alex Watson et Emma Watson sont nées en France donc En produisant un jean made in France, ils ont pris le meilleur de l'Angleterre, à savoir le jean, et le meilleur de la France, à savoir le vin.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Pour en faire un produit, vraiment un produit patrimonial, quoi. Alors que littéralement, cette marque, elle est née en mai dernier, donc elle n'a même pas un an d'existence. C'est fou. Graphiquement, c'est incroyable. C'est de l'ASMR pour les yeux.

  • Speaker #0

    Tout ce que t'aimes.

  • Speaker #1

    C'est sublime. C'est sublime. Il n'y a rien à dire.

  • Speaker #0

    Au-delà de c'est sublime, pourquoi c'est cohérent ?

  • Speaker #1

    Parce que c'est une capsule. Quand tu vas sur le site de René, quand tu lis ce que René propose, c'est une capsule. Le jean, c'est une capsule. C'est-à-dire que tu ne vas pas boire du jean toute la journée, ou alors il y a un petit problème, désolé de vous shamer, mais bon, il faut parler français. Le jean, tu vas passer, ça va être un moment partagé avec des gens. Ça va être une bulle. Eh bien, René, c'est une bulle. Quand tu rentres dans l'univers de René, c'est une bulle. C'est un truc où il fait chaud. C'est un truc... qui t'enveloppe. C'est un cocktail au coin du feu. C'est un endroit où tu te sens bien. Je trouve cette marque passionnante. Après, il y a une autre marque. Là, on est dans le vin, qui a une belle cohérence aussi. C'est la marque d'Aubert et Mathieu. Anthony Aubert, je l'ai interviewé dans Comme est cru. Clairement, pas par hasard, parce que je suis vraiment fan de ce qu'ils ont fait. Là, ils ont sorti... Quand le podcast sortira, ça fera quelques mois déjà, mais ils ont sorti une capsule en reprenant l'esthétique de Wes Anderson. Je trouve ça génial. Et ils tentent, tu vois. Eux, dans leur ADN de marque, Il y a l'innovation et il y a ce côté un peu, vas-y YOLO, je tente. Ça, c'est chouette, tu vois. Ça, c'est chouette.

  • Speaker #0

    Et surtout, je n'ai pas une connaissance hyper vaste du monde du vin, de la com, de toutes les marques qui sont créées dans ce milieu-là. Je trouve que c'est très avant-gardiste par rapport à ce qui existe aujourd'hui sur le marché.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Alors après, il faut bien se rendre compte que c'est avant-gardiste pour le monde du vin, mais à chaque fois qu'il y a une trend qui débarque dans le monde du vin, elle a été éprouvée à peu près par tous les secteurs auparavant, et nous on arrive un peu à la trend, tu vois. Mais... Utilisez cette traîne et l'appliquez au monde du vin. Vraiment, si vous n'avez pas encore vu ce qu'ils ont fait, je vous recommande d'aller le voir. Je ne peux pas ne pas parler de... Allez, il y a trois grands messieurs du vin. Il y en a plusieurs, mais bon. Je pense à Bernard Magret, qui a bâti un empire autour du vin. Je pense à Gérard Bertrand, qui a bâti lui aussi un empire autour des vins du Languedoc. Et je pense à Michel Chapoutier, qui lui a bâti un empire autour des vins de la Vallée du Rhône. Et maintenant, même... à l'étranger. Mais là où c'est très fort, c'est que ce sont des hommes, et aujourd'hui, quand tu dis les vins de Gérard Bertrand, finalement, tu connais plus Gérard Bertrand, tu connais plus Chapoutier, tu connais plus Magret que les domaines. Bon, alors évidemment, pour Magret, tout le monde connaît Pape Clément, très bien, mais Pape Clément, on l'associe directement à Magret. Donc il y a ça aussi. Il y en a d'autres, bien entendu, mais les plus gros, ce sont ceux-là, et au final, c'était le personal branding avant l'ère du personal branding. Limite.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, leurs marques, les domaines et les vins associés, sont connus par la personnalité.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    Et non par la marque en elle-même, par rapport par exemple à René ou à Aubert et Mathieu.

  • Speaker #1

    Absolument. Aubert et Mathieu, c'est les noms de famille des deux fondateurs. Donc encore, ça marche, tu vois. Eux, ils sont vraiment allés sur... Ils sont un peu au carrefour.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui... Selon toi, il y a énormément de choses à faire sur la marque, enfin sur créer des marques de propriétés, domaines, dans le monde du vin et des spiritueux.

  • Speaker #1

    Alors, il y a des marques qui existent aujourd'hui. Je ne sais pas s'il faut en créer plus, mais je pense que déjà, on peut travailler sur l'existant. En travaillant sur l'existant, on peut peut-être redéfinir... L'identité, redéfinir juste peut-être, définir une identité, ça passe par définir une identité graphique. On parle de l'identité graphique, c'est très cool, mais il y a aussi toute l'identité textuelle. Aujourd'hui, tu vas sur un feed Instagram du domaine machin et après tu passes au c'est lié truc, globalement ils postent les mêmes choses. Et puis alors maintenant, à l'heure où tu peux automatiser les trucs avec ChatGPT, c'est l'enfer du gaz. T'as les mêmes choses qui se répètent, c'est horrible. Et en plus tu le vois parce que tu vois les majuscules, tu vois les emojis, ça se voit, tu vois, ça se voit mais comme le nez au milieu de la figure. Et je me dis, c'est super dommage parce qu'il y a des chouettes propriétés. qui ont loupé une occasion de se démarquer en assumant leur différenciation. La différenciation, oui, elle peut venir d'un univers graphique, mais elle peut aussi venir des mots. Là, tu vois, il y a un nom qui me vient à l'esprit, c'est la marque Rosée d'Enfer des Vignobles Plémont. Eux, littéralement, sur leur création de contenu Instagram, tout n'est pas parfait, mais clairement, ils se donnent beaucoup de mal. Et ils ont toujours un petit côté impertinent, toujours à faire des clins d'œil au diable, enfin... Parce que ça s'appelle Rosée d'Enfer. Et ça, je trouve ça chouette. Mais encore une fois, Rosée d'Enfer, c'est une marque des vignobles plémonts. Ils l'ont construite comme une marque. Aujourd'hui, les domaines un peu traditionnels ont du mal à se considérer comme une marque. C'est un peu un gros mot. C'est en train de changer, mais il y a encore du travail à faire.

  • Speaker #0

    Et pourtant, sur le papy en soi, c'est tout pareil.

  • Speaker #1

    Et on s'en fout surtout. Le consommateur, il s'en tamponne. Le consommateur, limite, il préfère une marque. Parce qu'il va s'engager auprès d'une marque.

  • Speaker #0

    Il va s'identifier auprès de cette marque. Alors qu'un domaine, ça crée une distance.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Entre le conso et limite le lieu, plus que le produit, la marque, tout ce qu'elle véhicule.

  • Speaker #1

    Il y a un autre exemple aussi. Là, encore une fois, dans les rosées, c'est le domaine Mirabeau. Eux, c'est en Provence. Et eux, ils ont fait un univers de marques super léchées. Alors après, avantages concurrentiels ou désavantages. Encore une fois, c'est histoire de faire de ses forces, ses faiblesses et vice-versa. Eux, ils sont anglais. Donc évidemment, j'imagine qu'ils n'abordent pas du tout le vin comme un Français pourrait l'aborder. Mais en attendant, quand tu regardes leur création de contenu sur Instagram, ça claque. C'est beau, ça donne envie. Tu as envie d'acheter le produit, oui. Mais tu as envie d'acheter le produit parce que ça te renvoie à un imaginaire slash un univers. C'est pas juste pour boire du rosé. Parce qu'en fait, des rosés, t'en as 20 000, quoi. T'as le choix.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'aujourd'hui, tu te vois faire ce métier-là toute ta vie ?

  • Speaker #1

    Pour répondre à ta question, non. Non, parce que j'aspire à un moment à créer du concret ou à créer quelque chose de plus grand, de plus significatif. Alors, je ne sais pas si ça se produira. Mais à terme, je me verrais très bien avoir, un jeudi, une maison d'hôte.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que ça représente pour toi ?

  • Speaker #1

    Déjà, dans un premier temps, avoir un gîte ou une maison d'hôtes, ça me permettrait peut-être de garder mon activité en parallèle. Et c'est surtout que il y a cette idée, j'aime beaucoup le service, j'aime beaucoup accueillir, j'aime beaucoup faire plaisir. je pense que ça m'irait bien ok c'est vrai que je te verrais tellement là dedans j'aime vraiment ça pour certains ça peut être très je sais que pour certains je suis très intense mais moi j'aime bien tu vois c'est trouver le truc qui va faire plaisir à la personne là tu vois on enregistre on est dans un c'est pas un airbnb puisque c'est un gringo petit placement produit on est au milieu du nowhere en Ardèche. Cet Airbnb, qui n'est pas un Airbnb, vous l'aurez bien compris, il est super bien pensé. Il y a tout qui a été pensé pour faire plaisir aux autres. Et moi, je suis attentive aux petits détails. C'est-à-dire, quand t'arrives, truc tout bête, j'ai fait plein de gîtes ou quoi, et quand t'arrives, on te laisse une bouteille, on te laisse une confiture, on te laisse des oeufs de la ferme. Ça, c'est des trucs auxquels je vais être sensible.

  • Speaker #0

    C'est le petit détail qui fait la différence. Non mais clairement. Même aujourd'hui, en étant collègue de tous les jours à distance, on va dire, tu l'es quand même dans ta manière d'accompagner tes clients.

  • Speaker #1

    J'avoue que cette année notamment...

  • Speaker #0

    Tu t'es donné un.

  • Speaker #1

    Ouais. Cette année, j'ai fait des cadeaux à mes clients. Cette année, je leur ai fait des coffrets personnalisés. Donc, il y en a qui aiment la bouffe, il y en a qui ne boivent plus d'alcool, il y en a qui... Voilà. J'ai essayé de faire en sorte de faire quelque chose qui leur ressemble. Vraiment. Je fais envoyer... Là, il faut que je pense à noter les... date d'anniversaire de mes nouveaux clients pour leur faire envoyer quelque chose. Parce que c'est la manière dont je fonctionne.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est toi. T'es comme ça. Oui. Miss Noël, c'est toi, en fait.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est un truc tout bête. En réalité, je suis consciente. C'est-à-dire que le jour où un nouveau client signe avec moi, J'estime être aussi chanceuse que lui me dit qu'il est trop content. Moi aussi, je suis super contente.

  • Speaker #0

    Carrément.

  • Speaker #1

    Je travaille qu'avec des gens où je suis vraiment super contente de travailler avec eux.

  • Speaker #0

    C'est dans les deux sens, en fait.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Tu es là pour leur apporter ton expertise, un regard. Mais eux aussi vont t'apporter une richesse d'expérience.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    De retour de vie. Parce qu'en ayant fait l'exercice avec toi, limite, des fois, c'est une petite séance de psy, tu vois. C'est vraiment ça ! Tu creuses sur des questions et tout, c'est trop intéressant, mais tu te poses des questions que, on va dire, quand t'as la tête dans le guidon de ton taf, tu te dis pas, ah ouais, c'est vrai que je pense comme ça, ou j'aime ci, ou j'aime ça, ou je suis sensible à telle manière de penser, ou des trucs comme ça.

  • Speaker #1

    Tu vois, c'est trop drôle, parce que cet après-midi, j'avais justement... le premier rendez-vous avec un nouveau client pour LinkedIn. Et donc du coup, il a eu la première séance. Et la première séance, ça va, les questions finalement sont plus business, c'est pour structurer les objectifs, mettre le cap et tout. Je l'ai prévenu, vendredi on a un autre rendez-vous. Je lui ai dit, là par contre, les questions vont être un peu plus tirées de derrière les fagots. Si vous avez à travailler avec moi, vous le savez, mes questions pour élaborer la ligne édition. parfois c'est vrai que vous êtes là en disant mais what the fuck, pourquoi elle me demande ça ? Mais en réalité ce qui m'intéresse, c'est ce que j'arrête pas de dire à mes clients c'est pas la réponse qui m'intéresse c'est la manière dont vous allez amener la réponse et la manière dont vous allez la structurer et argumenter vraiment, donc c'est vrai qu'il y a une partie il y a une partie peut-être un peu psy, après il y a une autre réalité dans ce métier tu m'as demandé si je pourrais faire ça toute ma vie non je pourrais pas le faire toute ma vie mais il y a une autre chose, c'est que ce métier j'aurais pas pu le faire avant

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Parce qu'en fait, je suis convaincue que le ghostwriting, c'est pas pour tout le monde.

  • Speaker #0

    C'est sûr.

  • Speaker #1

    Non, c'est pas pour tout le monde, parce qu'il y a vraiment... Non, mais il y a vraiment du... Avant toute chose, il y a ce qu'on appelle les soft skills. Donc c'est davantage la manière dont tu te comportes. C'est ton savoir-être avant ton savoir-faire. Il y a de la confidentialité, clairement. Il y a créer du lien avec la personne. Faut avoir quand même un minimum d'empathie, parce que si t'es aimable comme une porte de prison, ça va être compliqué. Non, mais tu dois construire une relation avec la personne. Ça compte. Et moi, je suis convaincue que quand j'ai commencé à mon compte, j'avais 25 ans, j'aurais jamais pu faire ça. Mais jamais. Je pense que ça aurait été illusoire de penser que j'avais la maturité émotionnelle pour faire ça. Non. Non. J'aurais jamais pu poser une question business. Aujourd'hui ? Non, mais bien sûr que non. J'étais un bébé, je veux dire, aucune maturité business. Aujourd'hui, mes clients, il y en a... Notamment, il y en a deux. Quand ils ont une question business, ils m'envoient la question. Alors que c'est un accompagnement LinkedIn, mais parce qu'aujourd'hui, notre accompagnement, il est un peu dérivé sur un accompagnement business. Et moi, ça... On me va, c'est ok. Là, ça veut dire que j'ai atteint un niveau de conseil plus, plus, plus. Donc je suis trop contente. Et surtout, ils me font confiance.

  • Speaker #0

    Et ça, ça fait la diff.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Mais en même temps, comme on en parlait ces derniers jours, genre t'es pas arrivée là en un claquement de doigts. Non. Et tout ce chemin-là, aujourd'hui, je rigole parce qu'à chaque fois je dis à Eva, t'es trop une famous people, mais dans le sens où ça me fait rire d'extérieur, tu vois. Mais comment expliquer ce que je veux dire ? Ouais t'es pas arrivée en fait tout ça n'est pas arrivé du jour au lendemain tout simplement Non pas du tout

  • Speaker #1

    Non c'est pas arrivé du jour au lendemain et c'est pour ça quand j'ai des gens qui me recontactent alors que je les avais contactés en 2020 et qu'ils me contactent en disant Coucou je t'ai vu est-ce qu'on pourrait travailler ensemble et moi je suis là en disant Ah bah en 2020 je t'avais contacté mais bon après à ma décharge au bout d'un moment je vais être honnête mon message il était nul il était pourri j'aurais même pas eu envie de me répondre je pense mais c'est vrai que Parfois, je suis là, je me dis purée, mais il y a trois ans, vous ne me donniez pas l'heure, quoi. Non. Et c'est fou. C'est pour ça, par contre, que ça a en plus, clairement, famous à l'échelle de LinkedIn. Donc c'est absolument, mais rien du tout, qu'on soit bien d'accord. Mais il faut bien être au courant que les réseaux sociaux, c'est vraiment pas la vraie vie, quoi.

  • Speaker #0

    Non, mais clairement pas.

  • Speaker #1

    Et ce qui me fait rire, c'est qu'aujourd'hui, les gens m'écoutent, mais je n'ai pas bougé d'un iota.

  • Speaker #0

    tu racontes toujours les mêmes conneries absolument,

  • Speaker #1

    je n'ai pas changé et heureusement je n'ai pas changé tu vois c'est normal mais foncièrement la personne que je suis mes convictions,

  • Speaker #0

    mes valeurs ça m'a bougé vraiment pas et ça on oublie je pense dans plusieurs sens on oublie que comme on disait tout à l'heure Ça ne s'est pas bâti en un jour. Et on oublie aussi que les personnes ne changent pas. Et donc la toile d'il y a en 2020 est toujours la même qu'aujourd'hui. Après oui, c'est sûr que tu as passé un gap de business, de mentalité, de manière de penser, tout ça.

  • Speaker #1

    J'ai eu de la chance parce que mine de rien, il y a quand même un facteur chance globalement. Je viens quand même d'un milieu assez privilégié, donc ça aussi, ça rentre en ligne de compte. Ça, je le reconnais. Oui. Ensuite, il y a eu le fait de s'entourer. S'entourer des bonnes personnes, ça c'est la clé. Vraiment, c'est bullshit. On est du niveau genre l'eau ça mouille, le feu ça brûle. Mais c'est vrai, s'entourer des bonnes personnes, s'entourer de personnes qui sont meilleures que soi. Suivre des créateurs de contenu qui sont meilleurs. Suivre des créateurs de contenu, du coup dans le vin, il n'y avait personne quand j'ai commencé à créer du contenu. Donc c'était vite vu.

  • Speaker #0

    Et j'ai une petite dernière question. Est-ce qu'aujourd'hui... tu pourrais nous partager quelque chose que tu n'as encore jamais partagé sur LinkedIn ou dans ta créa de contenu ?

  • Speaker #1

    Alors ça, Julia, elle le sait. Elle le sait. Et ça, c'est quelque chose dont je ne parle jamais. Et c'est vrai que j'avais envie d'en parler et je ne savais pas comment ramener le truc. Mais aujourd'hui, vas-y, je me lance.

  • Speaker #0

    Là, je l'ai posé.

  • Speaker #1

    Il faut savoir que quand je me suis lancée en indépendante, j'ai eu une chance monstre à savoir trouver un gros client. Et là, Julia, elle va mettre du temps à comprendre de quoi je parle, mais elle va comprendre. J'ai trouvé un gros client et j'ai gardé ce client jusqu'en juin 2022. Mon plus gros client, il vendait des animaux empaillés.

  • Speaker #0

    C'est vrai ça ? Oui, one box.

  • Speaker #1

    Mon plus gros client, il était antiquaire et spécialisé dans la taxidermie.

  • Speaker #0

    Tu m'envoyais des photos, oh mon Dieu.

  • Speaker #1

    Moi, je pense que c'est hyper important que tout le monde sache. que j'ai débuté mon expérience de freelance en écrivant des textes SEO sur des crucifix.

  • Speaker #0

    Un bonheur.

  • Speaker #1

    Ouais. Tu te souviens du chat poule ? La chimère ?

  • Speaker #0

    Ça, ça me parle pas.

  • Speaker #1

    Parce qu'il y avait des créations aussi. Enfin bref, j'ai commencé. Donc le truc que j'ai jamais dit, c'est que j'ai commencé ma carrière, entre guillemets, de freelance en travaillant pour un antiquaire qui vendait des trucs super... Vraiment, il y avait des trucs super beaux dans ce qu'il vendait. Mais il y avait aussi de la taxidermie. Et figurez-vous qu'en deux ans, Je suis devenue un petit peu une pro de taxidermie victorienne. Et maintenant, je sais ce que c'est que le CITES. Je connais la vie en long, en large et en travers de Roland Ward. Et je trouve ça super intéressant. En réalité, la taxidermie victorienne, enfin même la taxidermie, c'est passionnant. Après, oui, j'avoue, c'est un peu morbide. En fait, c'est morbide si tu considères que c'est morbide. Moi, je considère que c'est incroyable d'arriver à ce niveau de préservation et de pouvoir voir ce genre d'année. animaux qui aujourd'hui n'existent plus. Parce qu'il faut savoir que les animaux que vendait ce client avaient tous été tués avant Le début du XXe siècle. Ah ouais ? Parce que maintenant, t'as quand même la convention de Washington qui... Qui régule tout ça. Ouais, qui régule tout ça, quoi. Faut faire attention. Mais voilà, donc ça, c'est quelque chose que je n'ai jamais partagé, à savoir, j'ai travaillé pendant deux ans pour un antiquaire.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est vrai ça.

  • Speaker #1

    Ouais. En parallèle, j'avais quand même des missions dans le vin, mais mon plus gros client, c'était un antiquaire.

  • Speaker #0

    Mais au final, c'est tout bête, mais aujourd'hui t'en es là aussi parce que cette mission s'est arrêtée.

  • Speaker #1

    Absolument, exactement. Si la mission ne s'était pas arrêtée avec ce client, mais jamais je me serais remise en question. J'étais dans un tel confort.

  • Speaker #0

    Ouais,

  • Speaker #1

    c'est vrai. Vraiment. J'étais mes loukoumises et amour. J'avais pas besoin. Mais je pense que c'est ça, que c'est important que les gens se rendent compte que...

  • Speaker #0

    ça s'est pas passé comme ça ça s'est pas passé en un claquement de doigts vraiment pas après cette période là il y a eu une période où bah tu t'es dit je me rappelle tu t'es dit je vais me remettre absolument dans le vin parce que c'est the passion c'est chez toi c'est viscéral et là on est passé enfin je dis on parce que oui mais parce que tu t'inclues je dis on est avec Eva on est comme les deux doigts de la main On est passé, enfin en tout cas, tu es passé par une phase où genre, c'était le... Pas le désert, mais c'était compliqué,

  • Speaker #1

    quoi. Oui, c'était compliqué. Ben ouais, absolument, c'était super compliqué. J'ai fait des missions où je n'ai pas été payée. Ah oui, oui, j'ai travaillé avec des agences où je n'ai pas compris les briefs. Non mais... Oui. J'ai travaillé avec des agences où les briefs n'étaient pas clairs, où derrière, genre un truc, l'agence refait tout. j'ai fait du pro bono pour un vigneron qui n'a jamais utilisé la plateforme de marque que j'ai faite je pense que globalement je les ai enchaînés Vraiment, je les ai enchaînés. J'ai fait une proposition béton pour une marque de champagne qui, au bout de cinq entretiens, me dit Non mais finalement, vous n'avez pas de sensibilité à ces luxes J'étais là Ok, très bien, super Entre-temps, je m'étais fadée une énorme présentation et j'avais eu cinq échanges avec les chargés de projet. C'était pour une mission en freelance. Déjà, rien que ça, ça aurait dû me mettre la puce à l'oreille en me disant Vraiment, le niveau d'implication, ok, il y avait beaucoup beaucoup d'argent à la clé, mais bon, quand même, enfin... Et c'est là où je me souviens, où je me suis dit, acteur innovant du vin.

  • Speaker #0

    Oui, c'est à ce moment-là, le pivot, il s'est fait, et après, t'as communiqué comme une bourrinos.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    T'as littéralement lâché les poneys. Et là, bah après, t'as fait ton trou, quoi.

  • Speaker #1

    J'ai fait mon trou, mais je me suis pris des bâches, depuis, ouais. Parce que ça, les gens aussi, ils ont pas vu les bâches. Les bâches, pardon. Ils ont pas vu les bâches, mais je m'en suis pris des bâches, hein. et en plus quand tu commences tu vois tout le monde qui performe avec des posts de malade et tout enfin des posts surtout inspirationnels moi je voulais vraiment rester dans ma niche et ce que je te disais hier au final j'ai juste une chance pour mon personal branding c'est d'avoir élaborer ton bon personal branding autour du vin. Si demain, je n'ai pas le vin, je ne sais pas de quoi parler.

  • Speaker #0

    En même temps, à chaque fois que je t'entends parler du vin et de tout ce que ça engrange, parce qu'il n'y a pas que le produit. Au final, toi, tu es passionnée par le produit, mais tu es surtout, je trouve, passionnée par tout ce qu'il y a derrière. Le savoir-faire, les hommes, les femmes. la filière tout en fait c'est hyper large et ça c'est hyper intéressant aussi parce que je pense que tu peux pas résumer juste une filière à un produit il y a des hommes et des femmes qui quand même se cassent le bol pour créer le produit ils

  • Speaker #1

    méritent d'être mis en avant Avant les hommes et les femmes, il y a quand même un terroir, des lieux, des pays qui méritent d'être mis en avant. Donc non, c'est une vie... J'essaye, je sais pas, mais j'essaye d'avoir une vision à 360 du monde du vin. Et entre guillemets, j'ai... eu la chance de travailler en domaine, de travailler pour la région Sud de France, de travailler en caviste, d'avoir travaillé pour des start-up, d'avoir travaillé pour des domaines, des vieux domaines, des gros domaines, des plus petits domaines, des indépendants du vin. Aujourd'hui, j'ai une vision transverse exactement de la filière. Aujourd'hui, je sais que le monde du vin, c'est pas juste cavistes, négociants, producteurs, importateurs, exportateurs. C'est pas comme ça. Il y a beaucoup plus d'acteurs. Et mon but aussi, c'était de montrer toutes les fonctions support du vin, celles qu'on oublie.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair. et qui fait que un vin coûte tant pas pour rien,

  • Speaker #1

    il n'y a pas que une seule personne il y a tellement de personnes dans la chaîne de production qu'on oublie, mais si par exemple on oublie les imprimeurs, on oublie les embouteilleurs il y a tellement de gens qu'on oublie

  • Speaker #0

    Mais pourtant, c'est primordial.

  • Speaker #1

    Bien sûr, parce que demain, si tu veux expliquer que ta bouteille, elle coûte 20 balles, OK, elle coûte 20 balles, mais pourquoi ? Parce que la bouteille, elle a coûté tant, parce que l'étiquette, elle a coûté tant, parce que le raisin, il a été cultivé, mais il n'a pas été cultivé par une seule personne. Il y a tout ça dont il faut être conscient. Et je pense, encore une fois... que si tu expliques ça au consommateur, ça passe. Mais il faut lui dire. Il faut lui dire.

  • Speaker #0

    De toute façon, c'est comme tout, que ce soit dans le milieu du vin ou ailleurs. Aujourd'hui, il y a un enjeu de société, et de plus en plus, où les gens, en fait, désolé du terme, mais ils en ont marre d'être pris pour des cons.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    Il y a un besoin aujourd'hui d'expliquer, de vulgariser ce que tu fais très bien, et au-delà de ça, d'être transparent. Alors, c'est utilisé un peu à toutes les sauces. Mais en fait, c'est vrai. Même raconter l'échec, c'est ce qui fait aujourd'hui la différence entre des boîtes qui sont très honnêtes, qui racontent et qui vont créer une vraie communauté derrière. et en qui on va croire en fait il y a des entreprises qui sont des marques, des boîtes quoi qui sont très en surface on raconte que ce qui est intéressant ce qui est beau, les prix,

  • Speaker #1

    tout ça et ça s'arrête là quoi je suis d'accord malheureusement c'est pas quelque chose qui est encore trop intériorisé par la filière, mais ça va venir. Ça va venir. J'ai un super exemple qui n'est pas du tout dans le monde du vin, c'est la marque Julégène. C'est une marque de pompes, c'est une marque de chaussures, qui est vraiment bien faite. Parce que eux, quand tu achètes, quand tu vas sur leur site, je vous conseille vraiment d'aller sur le site, je vous mettrai dans les ressources de l'épisode, dans la description. Quand t'achètes une paire de souliers, ils vont t'indiquer le prix Julégène et le prix que t'aurais pu payer pas chez Julégène. C'est-à-dire Ils te mettent le prix de la confection, ils te mettent le prix du transport, ils te détaillent tout. Et ça, je trouve ça chouette.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça se fait de plus en plus. Ce genre de transparence sur les prix, qu'est-ce que ça comprend ? La marge, mais enfin, tu vois, il y a la marge et après tout ce qu'il y a autour. Et ça, c'est hyper intéressant.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Parce qu'il n'y a pas que la marque, en fait.

  • Speaker #1

    Non, pas du tout.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    ça va de là.

  • Speaker #0

    Tout à fait. bah du coup je pense que j'ai fait le tour de mes questions j'avais envie aussi à travers mes questions que vous puissiez découvrir Eva sous peut-être un autre angle ou en tout cas peut-être plus en profondeur que ce qu'elle peut partager sur LinkedIn notamment Instagram aussi un peu mais ça reste plus LinkedIn parce que je la connais depuis un certain temps je pense que vous l'avez compris et du coup je voulais vraiment partager ça et j'espère que en tout cas vous avez aimé écouter nos échanges et appris des choses merci beaucoup merci à tous en tout cas c'était trop chouette Julia avec plaisir

  • Speaker #1

    Et voilà, c'est la fin de cet épisode de Comme écrit le podcast sans chichi, dédié à la com'des acteurs innovants du vin et des spiritueux. J'espère que cet échange avec Julia vous a plu autant qu'à moi. Vous l'aurez compris, vous pouvez nous retrouver toutes les deux sur LinkedIn et sur Instagram. Tous les liens sont en description. Si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à me laisser une note sur Spotify ou Apple Podcast. Vos retours me sont très précieux. Pour ne pas manquer les prochains épisodes, abonnez-vous. Et si jamais vous avez une question, un feedback... ou vous souhaitez me suggérer un nouvel invité, vous pouvez me contacter directement sur LinkedIn ou Instagram. Je vous dis à très vite !

Share

Embed

You may also like