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Complètement des Bulles

CDBulles - Enrico Marini

CDBulles - Enrico Marini

32min |04/05/2025
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Complètement des Bulles

CDBulles - Enrico Marini

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Description

Un artiste à l’accent italien, qui vit en suisse allemande et fait de la BD Franco-Belge : un pur exemple du melting-pot helvétique. Enrico Marini est un artiste emblématique du paysage suisse de la bande dessinée ! Reconnu pour l’esthétisme de ses dessins et la sensualité donnée à ses personnages Enrico Marini a travaillé avec des grands noms du scénario comme Dufaux ou Desberg. Puis il a lancé sa série, son bébé, « Les Aigles de Rome », projet qui réunit tout ce qui Marini aime dessiner : des femmes, des esthètes, des combats, de l’érotisme et bien sûr la ville de Rome.  

 

Et notre sélection BD du mois avec la chronique des albums :

  • « Strange Fruit » de Vincent Hazard et Daniel Alexandre aux éditions Dupuis dans la collection AirLibre

  • « Voie de garage » De Sophie Adriansen et Arnaud Nebbache aux éditions Dargaud

  • « Le voyageur » de Koren Shadmi aux éditions Marabulles


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Radio Vostok.ch Complètement débule.

  • Speaker #1

    Débule ou bien ? On dirait qu'il te manque une case. Débule.

  • Speaker #0

    Il te manque une case. Complètement débule.

  • Speaker #1

    L'émission qui parle bande dessinée. Voici un artiste emblématique du paysage suisse de la bande dessinée. Mais c'est qui ? Un artiste à l'accent italien qui vit en Suisse allemande et fait de la BD franco-belge. Un pur exemple du melting pot helvétique. C'est un Suisse ou bien ? Et surtout, un monsieur qui a un sacré coup de crayon, voire même de pinceau aussi. Mais c'est qui ? Reconnu pour l'esthétisme de ses dessins et la sensualité donnée à ses personnages, Enrico Marini a travaillé sur des séries qui ont marqué.

  • Speaker #0

    Mais c'est bien sûr Enrico !

  • Speaker #1

    Il a collaboré avec des grands noms du scénario, comme Dufault ou Desberg. Mais oui ! Puis, il a lancé sa série, Son bébé, les aigles de Rome. Projet qui réunit tout ce que Marini aime dessiner. Des femmes, des esthètes, des combats. de l'érotisme et bien sûr, la ville de Rome, qu'il adore par-dessus tout dessiner. Les aigles de Rome, c'est une série dans laquelle l'auteur fait tout. Dessins, scénarios, documentations historiques. Une série qui a tout de suite trouvé un public. Parmi les nombreux fans d'Enrico Marini, mais bien plus encore. Salut Enrico.

  • Speaker #0

    Salut.

  • Speaker #1

    Enrico Marini, tu aimes commencer ta journée avec un café, puis un beer chermesli. Tu aimes la musique de Hans Zimmer. Pour toi, écrire et dessiner, c'est deux métiers différents. Tu dessines tous les jours.

  • Speaker #0

    Je pense que si on demande à mes amis ou des collègues, je pense qu'ils doivent se dire, le type, il est un junkie du dessin. Oui, je commence ma journée avec du cappuccino, parfois un bichon musli et des fois même, je me permets de manger un pain au chocolat. Et une moricone aussi, j'adore, j'aime le jazz. j'aime toutes sortes de musiques Abba j'aime toutes sortes de trucs même des trucs nouveaux que je ne vais pas citer ici parce que ça ne veut pas faire de pub aux jeunes tu dessines tous les jours mais j'ai envie aussi de dire que tu postes tous les jours t'as 83 000 followers sur Facebook 114 000 sur Instagram tu

  • Speaker #1

    postes des planches, des dessins tu te postes en train de dessiner mais t'es un influenceur et que je suis lanceur en fait.

  • Speaker #0

    Oui, et je ne les paye pas. Je ne les paye pas. Je les convainc juste avec mon charme.

  • Speaker #1

    En tout cas, on te voit en tant qu'artiste sur les réseaux sociaux, on te voit dessiner. Quand je parle de dessin, j'essaye d'utiliser quelques mots comme on fait avec le vin pour décrire le dessin. Pour le tien, j'aurais envie de dire réaliste, stylisé, minutieux. Est-ce que ces mots te vont ? Ou est-ce que tu as choisi un autre ?

  • Speaker #0

    Je choisirais plutôt sensuelle. Ça me va,

  • Speaker #1

    ce mot il viendra plus loin, mais ça me va très bien.

  • Speaker #0

    Sensuelle, oui. Oui, entre autres. Oui, bien sûr. Et punchy, parfois. Il y a plein, plein.

  • Speaker #1

    La liste pourrait être longue.

  • Speaker #0

    Ridicule aussi. C'est vrai. la liste peut être ridicule pas le dessin, la liste pourrait être ridicule pour le long Ah oui, très long

  • Speaker #1

    On parle avec toi de bande dessinée bien sûr j'ai envie, on ne peut pas toutes les citer mais j'ai envie de parler de quelques-unes de tes séries, je commencerai par L'étoile du désert, un Far West impitoyable tu rêvais de dessiner un western et tu l'as fait avec Stéphane Tesperg c'est un bon souvenir ça non ?

  • Speaker #0

    Pas du tout D'ailleurs, on ne travaille plus ensemble. Non, c'était un moment, c'est devenu un ami, bien sûr. Mais c'était un tournant un petit peu dans sa carrière, comme dans la mienne, si on peut dire. Donc, quand on a travaillé sur le western, moi qui étais quand même pas mal influencé aussi, entre autres par les comics américains et le manga, c'est qu'en faisant ce western, qui est plus stylisé aussi dans le dessin et dans la narration et tout, et beaucoup plus dark. C'est vrai que ça nous a un petit peu libéré de quelques habitudes. Et puis moi ça m'a poussé vers une nouvelle direction. Donc j'ai un petit peu perdu un peu plus les quelques influences mangasque. Ce qui n'est pas mauvais, et puis en plus c'est très à la mode aujourd'hui. mais ça m'a aidé à trouver mon propre style. Après l'étoile du désert, on a commencé à travailler sur le scorpion et là aussi je pense que j'ai trouvé plus ma marque plus personnelle.

  • Speaker #1

    Alors le scorpion, tu travaillais toujours avec Desberg sur cette série qui est toujours en cours. Tu l'as quitté au dessin mais je crois que... tu vas y revenir. Pourquoi du coup tu la quittes cette série ? C'est pour te consacrer à d'autres projets ? Est-ce que c'est dur de, j'ai deux questions en une, mais est-ce que c'est dur de quitter une série quand elle fonctionne et qu'on est...

  • Speaker #0

    Oui et non, en fait je ne l'ai jamais vraiment quitté, j'ai arrêté de... Je n'ai pas quitté le personnage, l'univers, c'est vrai que l'idée c'était de toute façon de pouvoir continuer de faire du Scorpion, mais j'avais envie d'écrire mes propres scénarios. On a fait quand même pas mal d'albums ensemble, Stéphane et moi. Moi, j'avais d'autres envies. J'avais besoin de faire d'autres choses. J'avais besoin de tester des trucs, expérimenter un peu, essayer d'autres genres. J'avais des idées que j'avais envie de développer. Donc, pour avoir une régularité sur une série comme Le Scorpion, il fallait quelqu'un qui s'y consacre un peu plus. Moi, je l'ai fait sur une douzaine d'albums. 12 ans, 12. Là, j'avais besoin de partir ailleurs. Mais disons que je ne reviendrai pas sur la série, mais c'était toujours prévu que je fasse... D'ailleurs, on a fait un contrat justement pour ça, qu'on se partage un peu l'enfant.

  • Speaker #1

    Donc aujourd'hui, on en est au 14e album. Toi, tu en as fait 12. Le scorpion, c'est un personnage, c'est une sorte de Casanova. Il veut venger la mort de sa mère, savoir ce qui s'est passé et connaître l'identité de son père. Il affronte des complots, des assassinats, des trahisons. Il met à jour une guerre souterraine entre des factions cherchant à contrôler Rome et ses secrets. Rome, l'Italie, voilà, c'était logique.

  • Speaker #0

    Absolument, oui, et puis on l'a co-écrit ensemble, on l'a co-inventé ensemble. En fait, moi, je lui avais présenté même l'idée de faire le scorpion, on était tout contents d'avoir trouvé le nom. Moi, grand fan des films de... de Cap d'Épée, Zorro, Les Trois Mousquetaires, Monte Cristo et Scaramouche. Voilà, moi j'avais envie de faire quelque chose comme ça, dans le style.

  • Speaker #1

    C'est un Indiana Jones du 18e siècle.

  • Speaker #0

    Et c'est un Indiana Jones du 18e siècle, oui absolument. C'est ce qu'on avait même carrément dit, on s'est dit, voilà, ça serait bien d'aller dans ces directions. Donc c'est un chercheur de trésors et un vendeur, c'est un petit criminel aussi. Merci et au revoir. un criminel. Et c'est pas... Il vend des reliques, des saintes qui... qui il trouve dans les tombes. Donc c'est... Voilà.

  • Speaker #1

    Ça, c'est le scorpion. Une série qui a été marquée par ta patte. On se réjouit de savoir qu'il y aura un autre album que tu...

  • Speaker #0

    Et qui sera phénoménal.

  • Speaker #1

    Évidemment. Comme tous tes albums. Et comme ta série, les aigles de Rome.

  • Speaker #0

    Parce que voilà,

  • Speaker #1

    tu t'es un peu écarté pour faire cette série-là où tu fais tout. Là, t'es au scénario, au dessin. C'est une série que tu lances en 2007.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    On est au septième album.

  • Speaker #0

    Oui, bientôt 20 ans. Oui, bientôt 20 ans. Là, le tome 8 va sortir à la fin de l'année, en septembre à priori.

  • Speaker #1

    Est-ce que mes infos sont correctes ? Si tu prévois une dizaine de tomes, tu as déjà la fin en tête ?

  • Speaker #0

    Même une douzaine. Une douzaine ? Oui, je pense que… Ça vous reste le plaisir de continuer. Oui, mais j'embête.

  • Speaker #1

    Les éditeurs ?

  • Speaker #0

    Non, les éditeurs. J'espère qu'ils sont contents. à tomber de qui alors à faire tout ce genre d'être juste ceux qui aiment pas la série ouais ça y'en a pas beaucoup non mais les deux trois ça me suffit pour pour me motiver la présente en quelques mots cette série c'est une série c'est une bon c'est un peuplement c'est une saga qui raconte un peu l'histoire d'une sorte d'amitié brisée donc entre deux personnages qui ont grandi ensemble donc un roman et un germain le germain qui était otage des romans Il a grandi avec son pote romain, donc ils sont devenus frères de sang, jusqu'au jour où une femme est entrée dans la vie, comme toujours. Ah là là, la faute de ces deux. Ah c'est... Non, la faute de ces deux idiots qui se sont... Enfin, surtout un qui s'est laissé avoir. Avant tout, je raconte l'histoire de justement ces deux... personnages qui étaient amis avant et qui sont devenus un peu les pires ennemis. Et là, ils se détestent mais gravement. Là, il faut voir s'il y a un jour, peut-être, moyen d'une réconciliation.

  • Speaker #1

    C'est ce qu'on veut savoir. Réconcilier ou pas ?

  • Speaker #0

    Eh oui, ça c'est...

  • Speaker #1

    La grande question. Alors en tout cas, le décor est planté. C'est Rome, l'Italie, une nouvelle fois, la Rome antique. L'histoire d'une amitié brisée entre deux jeunes hommes, Marcus le Romain et Arminius le Barbare, les destins croisés de deux personnages. Arminius a vraiment existé, personnage hors du commun qui a défié l'Empire Romain. Et pour l'histoire que tu inventes, il y a aussi beaucoup de violence. du romantisme, voire même un brin d'érotisme. On y vient, à cette sensualité.

  • Speaker #0

    Même carrément beaucoup d'érotisme.

  • Speaker #1

    La sensualité dont tu parlais tout à l'heure. C'est important pour toi de dessiner le beau comme ça, j'ai l'impression.

  • Speaker #0

    Oui, un peu tout. Il y a le beau et il y a le...

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'il y a des têtes qui volent aussi.

  • Speaker #0

    Il y a des têtes qui volent dans tous les sens, mais il y a aussi beaucoup de sensualité pour revenir... Et il y a de la passion, et puis les personnages, bon il y a de l'amour aussi entre les personnages, et il y a aussi des femmes fortes, aux caractères forts, qui sont quand même, qui ont un certain contrôle sur les hommes, comme notamment Morphéa, qui joue un rôle très important, qui a aussi un côté humain, mais ça reste quand même une sorte de personnage de... on peut dire de méchante, mais une femme fatale, une femme complexe, disons, et qui a un rôle important, et qui continuera à avoir un rôle assez important. Puis il y a la femme de Arminus, qui aussi a existé, mais c'est une femme, donc ça c'est la partenaire d'Arminus, qui s'appelle, ou il s'appelait Tuznelda. qui joue aussi un rôle important, il y a toute une histoire aussi d'héritage. Et donc c'est une saga.

  • Speaker #1

    Le tome 7, on est un peu à cette étape-là, il y a la descendance qui intervient, et on a l'impression que c'est une histoire de dynastie.

  • Speaker #0

    Oui, et surtout avec le personnage de Arminus, qui est un personnage très complexe, parce qu'à la fois il est présenté un peu comme un héros, comme un sort de Robin Hood ou un personnage à la Braveheart qui veut sauver son peuple en même temps. C'est quelqu'un d'ambitieux. On peut dire qu'il mène même le jeu. C'est un personnage ambigu et c'est ça qui m'intéresse. Ce n'est pas d'avoir des personnages... On dirait qu'ils sont peut-être à première vue stéréotypés, mais ils sont plus complexes que ça. Il y a autre chose derrière. Ils font des choses peut-être... disons inattendu et qui peut pas... disons que peut-être que le lecteur qui va peut-être s'attacher à un personnage peut être à un moment donné déçu et puis peut-être reconquis par la suite J'essaie de montrer des personnages qui sont aussi un peu humains voilà qui sont pas... qui ont des moments de faiblesse et des moments de clureté et en même temps d'autres moments de générosité donc il y a Il y a un peu de tout. J'espère de ne pas être toujours prévisible. Et je pense qu'il y a des choses qui sont passées dans ces sept tomes qui ont surpris l'un ou l'autre lecteur. Et d'ailleurs, certains m'en veulent. Puis il faut que... J'amène toujours des mouchoirs avec moi. Quand je fais l'éducation, il y a toujours une oeil. Parce que là, il se met à pleurer. On était complains des aigles de Rome. Non, mais la plupart étaient quand même assez contents.

  • Speaker #1

    Érico Marini, on parle avec toi des aigles de Rome aux éditions Targo. Gloire, amour, beauté, sexe, politique, complot, guerre, conquête. Une histoire fraternelle riche en rembautissement du grand spectacle. Le tome 8, c'est un gros album.

  • Speaker #0

    c'est le même album même format que le set oui c'est une était gros c'était 80 pages de 6 ouais ouais ouais pourquoi d'un coup le 6 plus gros tu avais plus de choses à dire j'avais envie d'avoir une pagination aussi plus aéré et j'ai rajouté au final j'ai rajouté 25 pages à peu près ouais environ mais disons je pensais que après Comme il y a eu une longue attente entre le 5 et le 6, je pensais que revenir avec un album un peu plus épais, pour être un peu plus généreux...

  • Speaker #1

    C'est vrai, il y avait eu une longue attente, c'est simple. Tu avais fait plein d'autres choses.

  • Speaker #0

    6 ou 7 ans, oui. Oui, j'avais fait un Batman, j'avais fait... J'avais fait... Noir Burlesque. Noir Burlesque.

  • Speaker #1

    Tiens, bah le Batman, une petite question sur le Batman. Je crois que t'étais vraiment fan en plus quand t'étais petit. Est-ce que c'est vrai que tu as été le premier européen autorisé à réaliser un Batman en BD ?

  • Speaker #0

    Si ce n'est pas vrai, ça sonne bien. Je pense qu'on va le garder. On va garder le premier même humain. à faire non mais disons que je pense que c'est possible qu'il y en a d'autres non, il n'y en a pas d'autres disons qu'ils m'ont donné la liberté enfin laissé la liberté d'écrire l'histoire et de la dessiner c'est incroyable ça quand même non ? ça c'est très chouette, c'est très non ça c'était très généreux même ils savaient pas ce qui je sais pas ils me connaissaient pas enfin si ils me connaissaient quand même ils connaissaient un peu mon boulot Jim Lee connaissait mon travail donc non non

  • Speaker #1

    C'est Jim Lee qui est venu te chercher ?

  • Speaker #0

    Il en a parlé avec le PDG à l'époque de Dargaud, et donc ils ont eu l'idée de faire un partenariat, et c'est parti d'un gag, en fait, lors d'un dîner avec le PDG. Moi surtout, j'avais trop bu, et j'avais compris que le PDG de Dargaud était aussi le... le responsable de urban comics qui publie justement batman superman et donc les titres de dc ils font des beaux livres et donc je dis ah bah on pourrait faire alors on pourrait faire je pourrais faire un batman en faisant un batman tout le monde de faire batman ici à la table il y avait d'autres auteurs un batman il y avait le frêle et puis j'ai un mathieu tu veux pas faire batman et puis m'appeler un mois après à peu près quelques temps après nous en disant qu'il avait Il avait parlé avec Jim Lee qui connaissait mon travail. Je pense que c'était lors du salon du livre de Francfort. Et que donc, d'ici, il serait très intéressé que je fasse un Batman. Et moi, je lui ai dit, ah merde. Mais c'était juste pour rigoler. C'était pour rigoler. Je n'ai pas d'histoire. Je n'ai aucune idée. Là, je n'ai absolument pas le temps. Et comme je criais sur tous les toits, je ne veux plus travailler avec un scénariste. Ils prennent trop de droits. Je vais tout seul. Je veux tout pour moi. Je veux écrire tout seul et je vais ramasser tous les droits pour moi.

  • Speaker #1

    Ça devient un diptyque fabuleux de Dark Queen Screaming 2017-2018.

  • Speaker #0

    Donc oui, voilà. Ils m'ont offert ça et puis j'ai dit je veux bien. Je veux bien, bien sûr, mais si j'arrive à trouver une idée qui me convient je vais écrire un scénario, je vais le soumettre à DC et après on verra. Et là, heureusement que j'ai trouvé. Et puis finalement, il fallait le faire là maintenant. Ou sinon, je ne l'aurais probablement jamais fait. Mais c'était sympa parce qu'en fait, je travaillais directement avec les Américains. J'ai écrit le truc de script en anglais. Ça a été accepté. Ils n'avaient pratiquement rien à dire. Donc tout s'est fait très bien. Beaucoup de Skype par la suite parce qu'ils avaient plein de questions tout le temps, toujours les mêmes. mais ils ont vraiment, ils étaient quand même adorables donc une très chouette expérience qui m'a ouvert un peu aussi vers le marché américain donc et puis oui c'est sympa et je l'ai fait on

  • Speaker #1

    parle avec toi de bande dessinée je vais me tenter un exercice périlleux, j'ai envie de parler un peu de dessin avec toi, pour dire que tu as une technique qui est un peu Un peu à l'ancienne, tu restes fidèle à une approche assez traditionnelle. Tu encres et tu colories encore tes planches à la main. Oui. Tu travailles exclusivement comme ça. La plume, le pinceau, tu fais une colorisation manuelle, souvent à l'aquarelle et à la gouache. Tu nous en parles un peu ?

  • Speaker #0

    L'aquarelle, c'est souvent des illustrations que je fais. Mais sur les plans, j'utilise des encres de Chine. bien sûr d'abord je crayonne la planche après je passe l'encre de chine je fais les contours je fais donc la page en noir blanc et puis après en fait j'utilise pas de l'aquarelle mais c'est des encres non des acryliques liquides en fait c'est des couleurs qu'on utilise normalement pour des aérographes je sais même pas si ça existe encore aujourd'hui mais si quelqu'un l'utilise mais en fait moi je l'utilise un peu comme l'aquarelle, c'est donc des acryliques dilués mais qui sont très résistants, donc ça donne ce côté aquarellé, et on peut faire des dégradés, on peut faire des chouettes atmosphères, et voilà, j'aime bien le traditionnel, j'aime bien l'approche old school, et puis j'aime surtout bien avoir des originaux, et puis tout ce que je peux exposer, à imiter.

  • Speaker #1

    éventuellement les vendre et ça coûte combien des cents de rave dans un ricoh marini ah bah c'est trop cher c'est ça coûte énormément ça coûte bon il ya un peu de un peu

  • Speaker #0

    tous les prix, les prix accessibles pour les gens qui se mettent à pleurer. Non, mais ça dépend. Bon,

  • Speaker #1

    et puis pour parler encore un peu du dessin, j'avais envie de souligner, le dynamisme et ta mise en scène particulière quand il s'agit du dessin, des planches souvent conçues comme des tableaux cinématographiques, et aussi ton ascension aux détails qu'on retrouve d'ailleurs dans ta série Les aigles de Rome, dans les costumes. ou dans l'architecture romaine, tu prends ton pied quand tu vas chercher tous ces petits détails, justement, en dessinant ?

  • Speaker #0

    Oui, disons qu'après, il y a des choses qu'on préfère dessiner, et d'autres, pas trop, mais il faut, d'une manière, il faut quelque part savoir dessiner aussi des choses, il faut s'obliger, donc il y a des choses qui m'inspirent un peu moins. il faut voir le tout on peut pas se dire voilà j'ai pas en moi je vais pas envie de dessiner les chevaux donc tout le monde est à pied non là je essaye de tout dessiner j'adore moi j'adore dessiner les chevaux disons l'architecture disons les temples tout ça ça c'est laborieux il faut de la doc il faut la doc aussi pour les uniformes et tout mais donc l'architecture ça ça demande plus de concentration plus de travail Je préfère quand même quand c'est plus organique, quand les corps, les scènes d'action, les animaux, sauf les oiseaux, surtout les petits oiseaux. Je déteste les petits oiseaux. Les aigles, ça va d'ailleurs, c'est dans le titre, mais les petits oiseaux, ça, c'est vraiment merde de dessiner. Et puis d'ailleurs, je les fais très mal parce que je n'ai pas envie. Je ne fais pas d'efforts. donc je les mets dans le fond normalement ils s'envolent l'important c'est que ça reste fluide papa mais même quand je regarde d'autres bd donc c'est c'est un peu ça c'est la narration que je je je privilège d'une manière ou d'une autre et d'ailleurs herman par exemple lui c'est un grand narrateur c'est quelqu'un qui je pense avoir appris pas mal de choses en regardant et en lisant son travail. Et puis le cinéma. Le cinéma m'influence beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci pour ce décodage. Enrico Mareni, on parle avec toi de bande dessinée. On a une petite séquence pour finir l'émission qui s'appelle « Des questions débules » . Complètement débules. Il te manque une case ? Des débules. Je te propose des questions débules spéciales aigles de Rome. Oui. Tu es prêt ? Ton prénom préféré dans les personnages des aigles de Rome, c'est lequel ?

  • Speaker #0

    Morphéa.

  • Speaker #1

    Morphéa. Moi, c'est Volcanus.

  • Speaker #0

    Ah, le gladiateur, l'ex-gladiateur.

  • Speaker #1

    L'entraîneur.

  • Speaker #0

    L'entraîneur. Mais lui, il est particulier. On ne va pas le dire parce qu'on a des problèmes. Mais voilà. Oui, c'est un chouette nom.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a un petit hommage à Astérix dans la manière de nommer les personnages dans Les aigles d'Europe ?

  • Speaker #0

    Non, il n'y en a pas. Non, non. Parce que j'essaye de... d'utiliser quand même des noms récurrents, enfin des noms qui ont été utilisés à l'époque. Véridiques. Véridiques, voilà.

  • Speaker #1

    Dans quel album est-ce qu'il y a le plus de têtes coupées ?

  • Speaker #0

    Bonne question, c'est peut-être le 5.

  • Speaker #1

    Ah, moi j'avais dit peut-être le 4.

  • Speaker #0

    Ah, le 4, ouais.

  • Speaker #1

    Ah,

  • Speaker #0

    c'est toi qui as l'histoire,

  • Speaker #1

    moi je suis...

  • Speaker #0

    Disons que la tête qui est coupée dans le 5,

  • Speaker #1

    c'est peut-être la tête...

  • Speaker #0

    C'était la fenêtre la plus importante, c'est le moment clé.

  • Speaker #1

    Je te propose un vrai faux. Vrai ou faux, Marcus se fait faire une gâterie pendant que Arminus regarde un moment de l'histoire.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Page 38 du premier album. Bien joué, je vois que tu connais l'histoire.

  • Speaker #0

    Et pas que dans le premier. C'est vrai, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Il y a un peu d'érotisme,

  • Speaker #0

    effectivement. Ah bah oui, il y en a un.

  • Speaker #1

    Ah bah justement, tiens. Qui a le cul blanc comme neige, mais brûlant comme la lave ?

  • Speaker #0

    Alors ça, c'est une des prostituées de... Attends, le nom du... Oui, c'est une des prostituées...

  • Speaker #1

    Je te donne le prénom.

  • Speaker #0

    C'est une scène d'ailleurs très rigolote. On pourrait presque dire que c'est du Astérix adulte. Oui, ça me va.

  • Speaker #1

    C'était une certaine... Gismara ? Je ne sais pas comment on dit.

  • Speaker #0

    Et puis il propose sa femme aussi et sa mère. Il n'y a plus de dents. Sympa !

  • Speaker #1

    Voilà l'ambiance quoi !

  • Speaker #0

    Voilà, c'est l'ambiance des règles de Rome.

  • Speaker #1

    Bon, un autre vrai faux pour toi. Est-ce que c'est vrai ou faux qu'une spectatrice lors d'un combat de gladiateur est tellement excitée par les combats qu'elle se met les seins à l'air ?

  • Speaker #0

    Oui, il y en a plusieurs d'ailleurs. Il y a plusieurs spectatrices qui font ça. C'est comme dans les matchs de foot, on en voit encore. Moi, je ne fais que représenter la réalité, ce n'est pas ma faute.

  • Speaker #1

    Tu crois qu'à l'époque, c'était vrai ça ? Ou là, c'est toi qui pousses un peu dans les excès ?

  • Speaker #0

    Je pense que l'exhibitionnisme ou la jouissance a toujours existé.

  • Speaker #1

    Validé, je valide.

  • Speaker #0

    Ça, ce n'est pas très étonnant si on parle en plus de l'art romantique.

  • Speaker #1

    Enrico, question glossaire. Dans chaque album, il y a des glossaires. Qu'est-ce qu'un gladius ?

  • Speaker #0

    Un quoi ?

  • Speaker #1

    Un gladius.

  • Speaker #0

    C'est une épée de légionnaire.

  • Speaker #1

    Épée courte utilisée par les légionnaires romains. Qu'est-ce que le pulmentum ?

  • Speaker #0

    Le pulmentum, c'est... Là, il y a une erreur qu'il faut... Ah c'est vrai,

  • Speaker #1

    j'ai trompé sur une erreur ?

  • Speaker #0

    Non, c'est le truc là oui parce que j'ai vu que c'est un truc qui ressemble en fait qui ressemble un peu au maïs à la polenta mais le maïs évidemment n'existait pas encore à l'époque donc il fallait, je pense que c'est les mal écrits mais c'est quelque chose qui ressemble c'est ce qui se rapproche le plus à la polenta si on peut dire donc c'est ce que mangeaient les gladiateurs en fait Et je pense que c'est ça qui... Ils étaient bien nourris, en fait, parce qu'ils avaient besoin d'être costauds. Ils mangeaient la fausse polenta ou l'ancienne polenta romaine.

  • Speaker #1

    Une série, Les aigles de Rome, dans laquelle on apprend des choses. Nous en sommes au livre 7, aux éditions d'Argo. Éric Omarini, une dernière question pour finir. Quelle est la chose la plus folle qu'un fan t'ait demandé en dédicace ?

  • Speaker #0

    à une demande des trucs incroyable et je dis toujours non bon le ce qu'on m'a déjà demandé je peux déjà pas le répéter ici parce que d'abord ça va rien à voir avec avec la dédicace et disons Donc... Oui, enfin, des conneries comme « dessine-moi, je ne sais pas, Darth Vader sur les genoux de Wonder Woman » , je dis, voilà, pas moi, là, tu vas voir HD, HD qui est assis à côté de moi, lui, il va le faire, parce qu'il fait tout, lui, il fait n'importe quoi. Et donc, non, moi, ou sinon, tu payes, et là, je te le dessine. Tu fais une commande. Voilà. Enrico,

  • Speaker #1

    c'était un plaisir de t'avoir dans l'émission, merci, à bientôt.

  • Speaker #0

    Merci, à très bientôt, à demain. À demain. Et pour finir, la sélection de quelques albums que nous vous conseillons si vous souhaitiez vous caler une petite bande dessinée tout prochainement. On commence avec Strange Fruits. Ça parle de quoi ? C'est l'histoire d'une chanson. Une chanson à l'histoire bien particulière. qui a été classé 21e de tous les temps par le magazine Rolling Stones. Une chanson qui parle ouvertement du lynchage des Noirs dans le sud des Etats-Unis. Une chanson politique, engagée et donc risquée. Une chanson écrite par un blanc dans les années 50 et confiée à l'étoile montante du jazz qui allait devenir la plus grande artiste de l'époque, Billie Holiday. Elle va d'abord hésiter à chanter cette chanson, mais la cause lui est trop chère et très vite, elle va interpréter cette chanson qui deviendra célèbre. Et qui provoquera aussi le malaise. Le titre « Strange Roots » fait référence à des cadavres de noirs pendus aux arbres. Des corps noirs qui se balancent dans la brise du sud, les yeux révulsés, la bouche déformée.

  • Speaker #1

    Attends, c'est les paroles de la chanson là ?

  • Speaker #0

    Oui, une autre époque, pendant laquelle les noirs devaient prendre le mont de charge pendant que les blancs, eux, prenaient l'ascenseur. Cette BD nous raconte l'histoire de cette chanson, ainsi que celle de son auteur, Abel Miropole, juif et sympathisant communiste.

  • Speaker #1

    Ah ouais, il a fait une chanson sur les blagues, lui.

  • Speaker #0

    Jazz, politique, racisme ou encore liberté d'expression, beaucoup de thèmes sont abordés dans cette BD de Vincent Hazard et de Daniel Alexandre Odessain. Strange Fruits, c'est aux éditions Dupuis, dans la collection Air Libre. On continue avec Voix de Garage. Paulin est un peu à part.

  • Speaker #1

    Ça veut dire quoi un peu à part ?

  • Speaker #0

    Disons que déjà petit, il ne rentrait pas dans le rang.

  • Speaker #1

    Il avait un petit truc en plus.

  • Speaker #0

    Il était bon en technologie, aimait bien la poésie, mais pour le reste, ne comprenait pas grand-chose.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    Tout petit déjà, il était fasciné par les trollés. Comment ça ? Les trollés, les bus, les tramways. Et devenu grand, c'est resté sa passion. Oui, j'étais content. Dans son quartier, tout le monde le connaissait. Il se baladait avec son petit chariot qu'il avait personnalisé comme un trollé, justement. Il ne roulait que sur le trottoir. Il ne parlait qu'aux enfants. et aux personnes âgées. Parce que les enfants sont curieux et les personnes âgées s'intéressent. Ah ça c'est bien vrai ça. Les autres sont plutôt méchants ou indifférents. Les gens sont cons, ils sont comme ça. Et Paulin, lui, même grand, il allait toujours manger chez sa mémé. Paulin, c'était un imbécile heureux. Pas très futé peut-être, mais surtout un vrai gentil. Et dans son monde à lui, oui, il était très heureux. Mais très bien, alors c'est excellent. Dessin primaire et enfantin pour cette histoire qui s'inspire de Martial Richaud, figure du Lausanne des années 80. qui parcourait les rues de la ville en poussant ses trollés imaginaires. Deux d'entre eux ont d'ailleurs trouvé place aujourd'hui dans la collection d'art brut de la ville de Lausanne. Cool ! Voix de garage, un album qui interroge sur la frontière entre pathologie et normalité. Un album émouvant de Sophie Adrienzen et Arnaud Nebache aux éditions d'Argo. On termine avec Le Voyageur. Ah non mais c'est quoi cette BD ? C'est l'histoire d'un autostoppeur immortel.

  • Speaker #1

    Oh trop cool l'idée !

  • Speaker #0

    Inlassablement, il traverse les époques et parcourt du pays ... Au fil des kilomètres effectués en autostop, au fil des voyages et du temps, il enchaîne les époques, années 60, années 2000, puis bien plus loin, dans le futur. Il voit des périodes terribles, celles de virus, puis de chaleurs extrêmes. Au fil de ses voyages et rencontres, il croise des hommes, des femmes, qui tentent de vivre et survivre malgré leurs souffrances. Il croisera même de faux prophètes, ou voyageurs, par son immortalité, ... voit qu'au fil du temps, les humains arrivent au bord de l'extinction.

  • Speaker #1

    CQFD.

  • Speaker #0

    Eux qui, depuis des lustres, ont tout gâché et épuisé la vie. Pourtant, le voyageur, sans savoir où il va, avance.

  • Speaker #1

    Mais quel est son but ?

  • Speaker #0

    Il continue à avancer, encore et toujours.

  • Speaker #1

    Mais c'est quoi son but ?

  • Speaker #0

    Il doit survivre, attendre et espérer. Mais qu'est-ce qu'il cherche ? Il espère trouver la source. Mais pourquoi ? Comprendre pourquoi.

  • Speaker #1

    Ah bah voilà.

  • Speaker #0

    Voici un album déroutant.

  • Speaker #1

    Euh, déroutant ? C'est le cas de le dire pour les stoppers.

  • Speaker #0

    Qui emmène habilement au questionnement sur le sens de l'existence. Sur la quête de sens et le respect de la vie. Cool. Une vraie ambiance à la Mad Max pour le voyageur. Cet album SF de Corinne Ausha, dessinateur de comics qui livre ici une belle bande dessinée aux éditions Marabule. Voilà, voilà. Alors, bonne lecture. Et comme on dit dans l'émission, les bulles, il n'y en a pas que dans le champagne, mais aussi plein les BD. Et le 9e art, lui, se consomme sans modération. Alors... Soyez débules ! Complètement débules !

  • Speaker #1

    On dirait qu'il te manque une case ! Débules ! Complètement débules !

Chapters

  • Interview Enrico Marini

    01:15

  • Chroniques albums

    28:07

Description

Un artiste à l’accent italien, qui vit en suisse allemande et fait de la BD Franco-Belge : un pur exemple du melting-pot helvétique. Enrico Marini est un artiste emblématique du paysage suisse de la bande dessinée ! Reconnu pour l’esthétisme de ses dessins et la sensualité donnée à ses personnages Enrico Marini a travaillé avec des grands noms du scénario comme Dufaux ou Desberg. Puis il a lancé sa série, son bébé, « Les Aigles de Rome », projet qui réunit tout ce qui Marini aime dessiner : des femmes, des esthètes, des combats, de l’érotisme et bien sûr la ville de Rome.  

 

Et notre sélection BD du mois avec la chronique des albums :

  • « Strange Fruit » de Vincent Hazard et Daniel Alexandre aux éditions Dupuis dans la collection AirLibre

  • « Voie de garage » De Sophie Adriansen et Arnaud Nebbache aux éditions Dargaud

  • « Le voyageur » de Koren Shadmi aux éditions Marabulles


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Radio Vostok.ch Complètement débule.

  • Speaker #1

    Débule ou bien ? On dirait qu'il te manque une case. Débule.

  • Speaker #0

    Il te manque une case. Complètement débule.

  • Speaker #1

    L'émission qui parle bande dessinée. Voici un artiste emblématique du paysage suisse de la bande dessinée. Mais c'est qui ? Un artiste à l'accent italien qui vit en Suisse allemande et fait de la BD franco-belge. Un pur exemple du melting pot helvétique. C'est un Suisse ou bien ? Et surtout, un monsieur qui a un sacré coup de crayon, voire même de pinceau aussi. Mais c'est qui ? Reconnu pour l'esthétisme de ses dessins et la sensualité donnée à ses personnages, Enrico Marini a travaillé sur des séries qui ont marqué.

  • Speaker #0

    Mais c'est bien sûr Enrico !

  • Speaker #1

    Il a collaboré avec des grands noms du scénario, comme Dufault ou Desberg. Mais oui ! Puis, il a lancé sa série, Son bébé, les aigles de Rome. Projet qui réunit tout ce que Marini aime dessiner. Des femmes, des esthètes, des combats. de l'érotisme et bien sûr, la ville de Rome, qu'il adore par-dessus tout dessiner. Les aigles de Rome, c'est une série dans laquelle l'auteur fait tout. Dessins, scénarios, documentations historiques. Une série qui a tout de suite trouvé un public. Parmi les nombreux fans d'Enrico Marini, mais bien plus encore. Salut Enrico.

  • Speaker #0

    Salut.

  • Speaker #1

    Enrico Marini, tu aimes commencer ta journée avec un café, puis un beer chermesli. Tu aimes la musique de Hans Zimmer. Pour toi, écrire et dessiner, c'est deux métiers différents. Tu dessines tous les jours.

  • Speaker #0

    Je pense que si on demande à mes amis ou des collègues, je pense qu'ils doivent se dire, le type, il est un junkie du dessin. Oui, je commence ma journée avec du cappuccino, parfois un bichon musli et des fois même, je me permets de manger un pain au chocolat. Et une moricone aussi, j'adore, j'aime le jazz. j'aime toutes sortes de musiques Abba j'aime toutes sortes de trucs même des trucs nouveaux que je ne vais pas citer ici parce que ça ne veut pas faire de pub aux jeunes tu dessines tous les jours mais j'ai envie aussi de dire que tu postes tous les jours t'as 83 000 followers sur Facebook 114 000 sur Instagram tu

  • Speaker #1

    postes des planches, des dessins tu te postes en train de dessiner mais t'es un influenceur et que je suis lanceur en fait.

  • Speaker #0

    Oui, et je ne les paye pas. Je ne les paye pas. Je les convainc juste avec mon charme.

  • Speaker #1

    En tout cas, on te voit en tant qu'artiste sur les réseaux sociaux, on te voit dessiner. Quand je parle de dessin, j'essaye d'utiliser quelques mots comme on fait avec le vin pour décrire le dessin. Pour le tien, j'aurais envie de dire réaliste, stylisé, minutieux. Est-ce que ces mots te vont ? Ou est-ce que tu as choisi un autre ?

  • Speaker #0

    Je choisirais plutôt sensuelle. Ça me va,

  • Speaker #1

    ce mot il viendra plus loin, mais ça me va très bien.

  • Speaker #0

    Sensuelle, oui. Oui, entre autres. Oui, bien sûr. Et punchy, parfois. Il y a plein, plein.

  • Speaker #1

    La liste pourrait être longue.

  • Speaker #0

    Ridicule aussi. C'est vrai. la liste peut être ridicule pas le dessin, la liste pourrait être ridicule pour le long Ah oui, très long

  • Speaker #1

    On parle avec toi de bande dessinée bien sûr j'ai envie, on ne peut pas toutes les citer mais j'ai envie de parler de quelques-unes de tes séries, je commencerai par L'étoile du désert, un Far West impitoyable tu rêvais de dessiner un western et tu l'as fait avec Stéphane Tesperg c'est un bon souvenir ça non ?

  • Speaker #0

    Pas du tout D'ailleurs, on ne travaille plus ensemble. Non, c'était un moment, c'est devenu un ami, bien sûr. Mais c'était un tournant un petit peu dans sa carrière, comme dans la mienne, si on peut dire. Donc, quand on a travaillé sur le western, moi qui étais quand même pas mal influencé aussi, entre autres par les comics américains et le manga, c'est qu'en faisant ce western, qui est plus stylisé aussi dans le dessin et dans la narration et tout, et beaucoup plus dark. C'est vrai que ça nous a un petit peu libéré de quelques habitudes. Et puis moi ça m'a poussé vers une nouvelle direction. Donc j'ai un petit peu perdu un peu plus les quelques influences mangasque. Ce qui n'est pas mauvais, et puis en plus c'est très à la mode aujourd'hui. mais ça m'a aidé à trouver mon propre style. Après l'étoile du désert, on a commencé à travailler sur le scorpion et là aussi je pense que j'ai trouvé plus ma marque plus personnelle.

  • Speaker #1

    Alors le scorpion, tu travaillais toujours avec Desberg sur cette série qui est toujours en cours. Tu l'as quitté au dessin mais je crois que... tu vas y revenir. Pourquoi du coup tu la quittes cette série ? C'est pour te consacrer à d'autres projets ? Est-ce que c'est dur de, j'ai deux questions en une, mais est-ce que c'est dur de quitter une série quand elle fonctionne et qu'on est...

  • Speaker #0

    Oui et non, en fait je ne l'ai jamais vraiment quitté, j'ai arrêté de... Je n'ai pas quitté le personnage, l'univers, c'est vrai que l'idée c'était de toute façon de pouvoir continuer de faire du Scorpion, mais j'avais envie d'écrire mes propres scénarios. On a fait quand même pas mal d'albums ensemble, Stéphane et moi. Moi, j'avais d'autres envies. J'avais besoin de faire d'autres choses. J'avais besoin de tester des trucs, expérimenter un peu, essayer d'autres genres. J'avais des idées que j'avais envie de développer. Donc, pour avoir une régularité sur une série comme Le Scorpion, il fallait quelqu'un qui s'y consacre un peu plus. Moi, je l'ai fait sur une douzaine d'albums. 12 ans, 12. Là, j'avais besoin de partir ailleurs. Mais disons que je ne reviendrai pas sur la série, mais c'était toujours prévu que je fasse... D'ailleurs, on a fait un contrat justement pour ça, qu'on se partage un peu l'enfant.

  • Speaker #1

    Donc aujourd'hui, on en est au 14e album. Toi, tu en as fait 12. Le scorpion, c'est un personnage, c'est une sorte de Casanova. Il veut venger la mort de sa mère, savoir ce qui s'est passé et connaître l'identité de son père. Il affronte des complots, des assassinats, des trahisons. Il met à jour une guerre souterraine entre des factions cherchant à contrôler Rome et ses secrets. Rome, l'Italie, voilà, c'était logique.

  • Speaker #0

    Absolument, oui, et puis on l'a co-écrit ensemble, on l'a co-inventé ensemble. En fait, moi, je lui avais présenté même l'idée de faire le scorpion, on était tout contents d'avoir trouvé le nom. Moi, grand fan des films de... de Cap d'Épée, Zorro, Les Trois Mousquetaires, Monte Cristo et Scaramouche. Voilà, moi j'avais envie de faire quelque chose comme ça, dans le style.

  • Speaker #1

    C'est un Indiana Jones du 18e siècle.

  • Speaker #0

    Et c'est un Indiana Jones du 18e siècle, oui absolument. C'est ce qu'on avait même carrément dit, on s'est dit, voilà, ça serait bien d'aller dans ces directions. Donc c'est un chercheur de trésors et un vendeur, c'est un petit criminel aussi. Merci et au revoir. un criminel. Et c'est pas... Il vend des reliques, des saintes qui... qui il trouve dans les tombes. Donc c'est... Voilà.

  • Speaker #1

    Ça, c'est le scorpion. Une série qui a été marquée par ta patte. On se réjouit de savoir qu'il y aura un autre album que tu...

  • Speaker #0

    Et qui sera phénoménal.

  • Speaker #1

    Évidemment. Comme tous tes albums. Et comme ta série, les aigles de Rome.

  • Speaker #0

    Parce que voilà,

  • Speaker #1

    tu t'es un peu écarté pour faire cette série-là où tu fais tout. Là, t'es au scénario, au dessin. C'est une série que tu lances en 2007.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    On est au septième album.

  • Speaker #0

    Oui, bientôt 20 ans. Oui, bientôt 20 ans. Là, le tome 8 va sortir à la fin de l'année, en septembre à priori.

  • Speaker #1

    Est-ce que mes infos sont correctes ? Si tu prévois une dizaine de tomes, tu as déjà la fin en tête ?

  • Speaker #0

    Même une douzaine. Une douzaine ? Oui, je pense que… Ça vous reste le plaisir de continuer. Oui, mais j'embête.

  • Speaker #1

    Les éditeurs ?

  • Speaker #0

    Non, les éditeurs. J'espère qu'ils sont contents. à tomber de qui alors à faire tout ce genre d'être juste ceux qui aiment pas la série ouais ça y'en a pas beaucoup non mais les deux trois ça me suffit pour pour me motiver la présente en quelques mots cette série c'est une série c'est une bon c'est un peuplement c'est une saga qui raconte un peu l'histoire d'une sorte d'amitié brisée donc entre deux personnages qui ont grandi ensemble donc un roman et un germain le germain qui était otage des romans Il a grandi avec son pote romain, donc ils sont devenus frères de sang, jusqu'au jour où une femme est entrée dans la vie, comme toujours. Ah là là, la faute de ces deux. Ah c'est... Non, la faute de ces deux idiots qui se sont... Enfin, surtout un qui s'est laissé avoir. Avant tout, je raconte l'histoire de justement ces deux... personnages qui étaient amis avant et qui sont devenus un peu les pires ennemis. Et là, ils se détestent mais gravement. Là, il faut voir s'il y a un jour, peut-être, moyen d'une réconciliation.

  • Speaker #1

    C'est ce qu'on veut savoir. Réconcilier ou pas ?

  • Speaker #0

    Eh oui, ça c'est...

  • Speaker #1

    La grande question. Alors en tout cas, le décor est planté. C'est Rome, l'Italie, une nouvelle fois, la Rome antique. L'histoire d'une amitié brisée entre deux jeunes hommes, Marcus le Romain et Arminius le Barbare, les destins croisés de deux personnages. Arminius a vraiment existé, personnage hors du commun qui a défié l'Empire Romain. Et pour l'histoire que tu inventes, il y a aussi beaucoup de violence. du romantisme, voire même un brin d'érotisme. On y vient, à cette sensualité.

  • Speaker #0

    Même carrément beaucoup d'érotisme.

  • Speaker #1

    La sensualité dont tu parlais tout à l'heure. C'est important pour toi de dessiner le beau comme ça, j'ai l'impression.

  • Speaker #0

    Oui, un peu tout. Il y a le beau et il y a le...

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'il y a des têtes qui volent aussi.

  • Speaker #0

    Il y a des têtes qui volent dans tous les sens, mais il y a aussi beaucoup de sensualité pour revenir... Et il y a de la passion, et puis les personnages, bon il y a de l'amour aussi entre les personnages, et il y a aussi des femmes fortes, aux caractères forts, qui sont quand même, qui ont un certain contrôle sur les hommes, comme notamment Morphéa, qui joue un rôle très important, qui a aussi un côté humain, mais ça reste quand même une sorte de personnage de... on peut dire de méchante, mais une femme fatale, une femme complexe, disons, et qui a un rôle important, et qui continuera à avoir un rôle assez important. Puis il y a la femme de Arminus, qui aussi a existé, mais c'est une femme, donc ça c'est la partenaire d'Arminus, qui s'appelle, ou il s'appelait Tuznelda. qui joue aussi un rôle important, il y a toute une histoire aussi d'héritage. Et donc c'est une saga.

  • Speaker #1

    Le tome 7, on est un peu à cette étape-là, il y a la descendance qui intervient, et on a l'impression que c'est une histoire de dynastie.

  • Speaker #0

    Oui, et surtout avec le personnage de Arminus, qui est un personnage très complexe, parce qu'à la fois il est présenté un peu comme un héros, comme un sort de Robin Hood ou un personnage à la Braveheart qui veut sauver son peuple en même temps. C'est quelqu'un d'ambitieux. On peut dire qu'il mène même le jeu. C'est un personnage ambigu et c'est ça qui m'intéresse. Ce n'est pas d'avoir des personnages... On dirait qu'ils sont peut-être à première vue stéréotypés, mais ils sont plus complexes que ça. Il y a autre chose derrière. Ils font des choses peut-être... disons inattendu et qui peut pas... disons que peut-être que le lecteur qui va peut-être s'attacher à un personnage peut être à un moment donné déçu et puis peut-être reconquis par la suite J'essaie de montrer des personnages qui sont aussi un peu humains voilà qui sont pas... qui ont des moments de faiblesse et des moments de clureté et en même temps d'autres moments de générosité donc il y a Il y a un peu de tout. J'espère de ne pas être toujours prévisible. Et je pense qu'il y a des choses qui sont passées dans ces sept tomes qui ont surpris l'un ou l'autre lecteur. Et d'ailleurs, certains m'en veulent. Puis il faut que... J'amène toujours des mouchoirs avec moi. Quand je fais l'éducation, il y a toujours une oeil. Parce que là, il se met à pleurer. On était complains des aigles de Rome. Non, mais la plupart étaient quand même assez contents.

  • Speaker #1

    Érico Marini, on parle avec toi des aigles de Rome aux éditions Targo. Gloire, amour, beauté, sexe, politique, complot, guerre, conquête. Une histoire fraternelle riche en rembautissement du grand spectacle. Le tome 8, c'est un gros album.

  • Speaker #0

    c'est le même album même format que le set oui c'est une était gros c'était 80 pages de 6 ouais ouais ouais pourquoi d'un coup le 6 plus gros tu avais plus de choses à dire j'avais envie d'avoir une pagination aussi plus aéré et j'ai rajouté au final j'ai rajouté 25 pages à peu près ouais environ mais disons je pensais que après Comme il y a eu une longue attente entre le 5 et le 6, je pensais que revenir avec un album un peu plus épais, pour être un peu plus généreux...

  • Speaker #1

    C'est vrai, il y avait eu une longue attente, c'est simple. Tu avais fait plein d'autres choses.

  • Speaker #0

    6 ou 7 ans, oui. Oui, j'avais fait un Batman, j'avais fait... J'avais fait... Noir Burlesque. Noir Burlesque.

  • Speaker #1

    Tiens, bah le Batman, une petite question sur le Batman. Je crois que t'étais vraiment fan en plus quand t'étais petit. Est-ce que c'est vrai que tu as été le premier européen autorisé à réaliser un Batman en BD ?

  • Speaker #0

    Si ce n'est pas vrai, ça sonne bien. Je pense qu'on va le garder. On va garder le premier même humain. à faire non mais disons que je pense que c'est possible qu'il y en a d'autres non, il n'y en a pas d'autres disons qu'ils m'ont donné la liberté enfin laissé la liberté d'écrire l'histoire et de la dessiner c'est incroyable ça quand même non ? ça c'est très chouette, c'est très non ça c'était très généreux même ils savaient pas ce qui je sais pas ils me connaissaient pas enfin si ils me connaissaient quand même ils connaissaient un peu mon boulot Jim Lee connaissait mon travail donc non non

  • Speaker #1

    C'est Jim Lee qui est venu te chercher ?

  • Speaker #0

    Il en a parlé avec le PDG à l'époque de Dargaud, et donc ils ont eu l'idée de faire un partenariat, et c'est parti d'un gag, en fait, lors d'un dîner avec le PDG. Moi surtout, j'avais trop bu, et j'avais compris que le PDG de Dargaud était aussi le... le responsable de urban comics qui publie justement batman superman et donc les titres de dc ils font des beaux livres et donc je dis ah bah on pourrait faire alors on pourrait faire je pourrais faire un batman en faisant un batman tout le monde de faire batman ici à la table il y avait d'autres auteurs un batman il y avait le frêle et puis j'ai un mathieu tu veux pas faire batman et puis m'appeler un mois après à peu près quelques temps après nous en disant qu'il avait Il avait parlé avec Jim Lee qui connaissait mon travail. Je pense que c'était lors du salon du livre de Francfort. Et que donc, d'ici, il serait très intéressé que je fasse un Batman. Et moi, je lui ai dit, ah merde. Mais c'était juste pour rigoler. C'était pour rigoler. Je n'ai pas d'histoire. Je n'ai aucune idée. Là, je n'ai absolument pas le temps. Et comme je criais sur tous les toits, je ne veux plus travailler avec un scénariste. Ils prennent trop de droits. Je vais tout seul. Je veux tout pour moi. Je veux écrire tout seul et je vais ramasser tous les droits pour moi.

  • Speaker #1

    Ça devient un diptyque fabuleux de Dark Queen Screaming 2017-2018.

  • Speaker #0

    Donc oui, voilà. Ils m'ont offert ça et puis j'ai dit je veux bien. Je veux bien, bien sûr, mais si j'arrive à trouver une idée qui me convient je vais écrire un scénario, je vais le soumettre à DC et après on verra. Et là, heureusement que j'ai trouvé. Et puis finalement, il fallait le faire là maintenant. Ou sinon, je ne l'aurais probablement jamais fait. Mais c'était sympa parce qu'en fait, je travaillais directement avec les Américains. J'ai écrit le truc de script en anglais. Ça a été accepté. Ils n'avaient pratiquement rien à dire. Donc tout s'est fait très bien. Beaucoup de Skype par la suite parce qu'ils avaient plein de questions tout le temps, toujours les mêmes. mais ils ont vraiment, ils étaient quand même adorables donc une très chouette expérience qui m'a ouvert un peu aussi vers le marché américain donc et puis oui c'est sympa et je l'ai fait on

  • Speaker #1

    parle avec toi de bande dessinée je vais me tenter un exercice périlleux, j'ai envie de parler un peu de dessin avec toi, pour dire que tu as une technique qui est un peu Un peu à l'ancienne, tu restes fidèle à une approche assez traditionnelle. Tu encres et tu colories encore tes planches à la main. Oui. Tu travailles exclusivement comme ça. La plume, le pinceau, tu fais une colorisation manuelle, souvent à l'aquarelle et à la gouache. Tu nous en parles un peu ?

  • Speaker #0

    L'aquarelle, c'est souvent des illustrations que je fais. Mais sur les plans, j'utilise des encres de Chine. bien sûr d'abord je crayonne la planche après je passe l'encre de chine je fais les contours je fais donc la page en noir blanc et puis après en fait j'utilise pas de l'aquarelle mais c'est des encres non des acryliques liquides en fait c'est des couleurs qu'on utilise normalement pour des aérographes je sais même pas si ça existe encore aujourd'hui mais si quelqu'un l'utilise mais en fait moi je l'utilise un peu comme l'aquarelle, c'est donc des acryliques dilués mais qui sont très résistants, donc ça donne ce côté aquarellé, et on peut faire des dégradés, on peut faire des chouettes atmosphères, et voilà, j'aime bien le traditionnel, j'aime bien l'approche old school, et puis j'aime surtout bien avoir des originaux, et puis tout ce que je peux exposer, à imiter.

  • Speaker #1

    éventuellement les vendre et ça coûte combien des cents de rave dans un ricoh marini ah bah c'est trop cher c'est ça coûte énormément ça coûte bon il ya un peu de un peu

  • Speaker #0

    tous les prix, les prix accessibles pour les gens qui se mettent à pleurer. Non, mais ça dépend. Bon,

  • Speaker #1

    et puis pour parler encore un peu du dessin, j'avais envie de souligner, le dynamisme et ta mise en scène particulière quand il s'agit du dessin, des planches souvent conçues comme des tableaux cinématographiques, et aussi ton ascension aux détails qu'on retrouve d'ailleurs dans ta série Les aigles de Rome, dans les costumes. ou dans l'architecture romaine, tu prends ton pied quand tu vas chercher tous ces petits détails, justement, en dessinant ?

  • Speaker #0

    Oui, disons qu'après, il y a des choses qu'on préfère dessiner, et d'autres, pas trop, mais il faut, d'une manière, il faut quelque part savoir dessiner aussi des choses, il faut s'obliger, donc il y a des choses qui m'inspirent un peu moins. il faut voir le tout on peut pas se dire voilà j'ai pas en moi je vais pas envie de dessiner les chevaux donc tout le monde est à pied non là je essaye de tout dessiner j'adore moi j'adore dessiner les chevaux disons l'architecture disons les temples tout ça ça c'est laborieux il faut de la doc il faut la doc aussi pour les uniformes et tout mais donc l'architecture ça ça demande plus de concentration plus de travail Je préfère quand même quand c'est plus organique, quand les corps, les scènes d'action, les animaux, sauf les oiseaux, surtout les petits oiseaux. Je déteste les petits oiseaux. Les aigles, ça va d'ailleurs, c'est dans le titre, mais les petits oiseaux, ça, c'est vraiment merde de dessiner. Et puis d'ailleurs, je les fais très mal parce que je n'ai pas envie. Je ne fais pas d'efforts. donc je les mets dans le fond normalement ils s'envolent l'important c'est que ça reste fluide papa mais même quand je regarde d'autres bd donc c'est c'est un peu ça c'est la narration que je je je privilège d'une manière ou d'une autre et d'ailleurs herman par exemple lui c'est un grand narrateur c'est quelqu'un qui je pense avoir appris pas mal de choses en regardant et en lisant son travail. Et puis le cinéma. Le cinéma m'influence beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci pour ce décodage. Enrico Mareni, on parle avec toi de bande dessinée. On a une petite séquence pour finir l'émission qui s'appelle « Des questions débules » . Complètement débules. Il te manque une case ? Des débules. Je te propose des questions débules spéciales aigles de Rome. Oui. Tu es prêt ? Ton prénom préféré dans les personnages des aigles de Rome, c'est lequel ?

  • Speaker #0

    Morphéa.

  • Speaker #1

    Morphéa. Moi, c'est Volcanus.

  • Speaker #0

    Ah, le gladiateur, l'ex-gladiateur.

  • Speaker #1

    L'entraîneur.

  • Speaker #0

    L'entraîneur. Mais lui, il est particulier. On ne va pas le dire parce qu'on a des problèmes. Mais voilà. Oui, c'est un chouette nom.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a un petit hommage à Astérix dans la manière de nommer les personnages dans Les aigles d'Europe ?

  • Speaker #0

    Non, il n'y en a pas. Non, non. Parce que j'essaye de... d'utiliser quand même des noms récurrents, enfin des noms qui ont été utilisés à l'époque. Véridiques. Véridiques, voilà.

  • Speaker #1

    Dans quel album est-ce qu'il y a le plus de têtes coupées ?

  • Speaker #0

    Bonne question, c'est peut-être le 5.

  • Speaker #1

    Ah, moi j'avais dit peut-être le 4.

  • Speaker #0

    Ah, le 4, ouais.

  • Speaker #1

    Ah,

  • Speaker #0

    c'est toi qui as l'histoire,

  • Speaker #1

    moi je suis...

  • Speaker #0

    Disons que la tête qui est coupée dans le 5,

  • Speaker #1

    c'est peut-être la tête...

  • Speaker #0

    C'était la fenêtre la plus importante, c'est le moment clé.

  • Speaker #1

    Je te propose un vrai faux. Vrai ou faux, Marcus se fait faire une gâterie pendant que Arminus regarde un moment de l'histoire.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Page 38 du premier album. Bien joué, je vois que tu connais l'histoire.

  • Speaker #0

    Et pas que dans le premier. C'est vrai, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Il y a un peu d'érotisme,

  • Speaker #0

    effectivement. Ah bah oui, il y en a un.

  • Speaker #1

    Ah bah justement, tiens. Qui a le cul blanc comme neige, mais brûlant comme la lave ?

  • Speaker #0

    Alors ça, c'est une des prostituées de... Attends, le nom du... Oui, c'est une des prostituées...

  • Speaker #1

    Je te donne le prénom.

  • Speaker #0

    C'est une scène d'ailleurs très rigolote. On pourrait presque dire que c'est du Astérix adulte. Oui, ça me va.

  • Speaker #1

    C'était une certaine... Gismara ? Je ne sais pas comment on dit.

  • Speaker #0

    Et puis il propose sa femme aussi et sa mère. Il n'y a plus de dents. Sympa !

  • Speaker #1

    Voilà l'ambiance quoi !

  • Speaker #0

    Voilà, c'est l'ambiance des règles de Rome.

  • Speaker #1

    Bon, un autre vrai faux pour toi. Est-ce que c'est vrai ou faux qu'une spectatrice lors d'un combat de gladiateur est tellement excitée par les combats qu'elle se met les seins à l'air ?

  • Speaker #0

    Oui, il y en a plusieurs d'ailleurs. Il y a plusieurs spectatrices qui font ça. C'est comme dans les matchs de foot, on en voit encore. Moi, je ne fais que représenter la réalité, ce n'est pas ma faute.

  • Speaker #1

    Tu crois qu'à l'époque, c'était vrai ça ? Ou là, c'est toi qui pousses un peu dans les excès ?

  • Speaker #0

    Je pense que l'exhibitionnisme ou la jouissance a toujours existé.

  • Speaker #1

    Validé, je valide.

  • Speaker #0

    Ça, ce n'est pas très étonnant si on parle en plus de l'art romantique.

  • Speaker #1

    Enrico, question glossaire. Dans chaque album, il y a des glossaires. Qu'est-ce qu'un gladius ?

  • Speaker #0

    Un quoi ?

  • Speaker #1

    Un gladius.

  • Speaker #0

    C'est une épée de légionnaire.

  • Speaker #1

    Épée courte utilisée par les légionnaires romains. Qu'est-ce que le pulmentum ?

  • Speaker #0

    Le pulmentum, c'est... Là, il y a une erreur qu'il faut... Ah c'est vrai,

  • Speaker #1

    j'ai trompé sur une erreur ?

  • Speaker #0

    Non, c'est le truc là oui parce que j'ai vu que c'est un truc qui ressemble en fait qui ressemble un peu au maïs à la polenta mais le maïs évidemment n'existait pas encore à l'époque donc il fallait, je pense que c'est les mal écrits mais c'est quelque chose qui ressemble c'est ce qui se rapproche le plus à la polenta si on peut dire donc c'est ce que mangeaient les gladiateurs en fait Et je pense que c'est ça qui... Ils étaient bien nourris, en fait, parce qu'ils avaient besoin d'être costauds. Ils mangeaient la fausse polenta ou l'ancienne polenta romaine.

  • Speaker #1

    Une série, Les aigles de Rome, dans laquelle on apprend des choses. Nous en sommes au livre 7, aux éditions d'Argo. Éric Omarini, une dernière question pour finir. Quelle est la chose la plus folle qu'un fan t'ait demandé en dédicace ?

  • Speaker #0

    à une demande des trucs incroyable et je dis toujours non bon le ce qu'on m'a déjà demandé je peux déjà pas le répéter ici parce que d'abord ça va rien à voir avec avec la dédicace et disons Donc... Oui, enfin, des conneries comme « dessine-moi, je ne sais pas, Darth Vader sur les genoux de Wonder Woman » , je dis, voilà, pas moi, là, tu vas voir HD, HD qui est assis à côté de moi, lui, il va le faire, parce qu'il fait tout, lui, il fait n'importe quoi. Et donc, non, moi, ou sinon, tu payes, et là, je te le dessine. Tu fais une commande. Voilà. Enrico,

  • Speaker #1

    c'était un plaisir de t'avoir dans l'émission, merci, à bientôt.

  • Speaker #0

    Merci, à très bientôt, à demain. À demain. Et pour finir, la sélection de quelques albums que nous vous conseillons si vous souhaitiez vous caler une petite bande dessinée tout prochainement. On commence avec Strange Fruits. Ça parle de quoi ? C'est l'histoire d'une chanson. Une chanson à l'histoire bien particulière. qui a été classé 21e de tous les temps par le magazine Rolling Stones. Une chanson qui parle ouvertement du lynchage des Noirs dans le sud des Etats-Unis. Une chanson politique, engagée et donc risquée. Une chanson écrite par un blanc dans les années 50 et confiée à l'étoile montante du jazz qui allait devenir la plus grande artiste de l'époque, Billie Holiday. Elle va d'abord hésiter à chanter cette chanson, mais la cause lui est trop chère et très vite, elle va interpréter cette chanson qui deviendra célèbre. Et qui provoquera aussi le malaise. Le titre « Strange Roots » fait référence à des cadavres de noirs pendus aux arbres. Des corps noirs qui se balancent dans la brise du sud, les yeux révulsés, la bouche déformée.

  • Speaker #1

    Attends, c'est les paroles de la chanson là ?

  • Speaker #0

    Oui, une autre époque, pendant laquelle les noirs devaient prendre le mont de charge pendant que les blancs, eux, prenaient l'ascenseur. Cette BD nous raconte l'histoire de cette chanson, ainsi que celle de son auteur, Abel Miropole, juif et sympathisant communiste.

  • Speaker #1

    Ah ouais, il a fait une chanson sur les blagues, lui.

  • Speaker #0

    Jazz, politique, racisme ou encore liberté d'expression, beaucoup de thèmes sont abordés dans cette BD de Vincent Hazard et de Daniel Alexandre Odessain. Strange Fruits, c'est aux éditions Dupuis, dans la collection Air Libre. On continue avec Voix de Garage. Paulin est un peu à part.

  • Speaker #1

    Ça veut dire quoi un peu à part ?

  • Speaker #0

    Disons que déjà petit, il ne rentrait pas dans le rang.

  • Speaker #1

    Il avait un petit truc en plus.

  • Speaker #0

    Il était bon en technologie, aimait bien la poésie, mais pour le reste, ne comprenait pas grand-chose.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    Tout petit déjà, il était fasciné par les trollés. Comment ça ? Les trollés, les bus, les tramways. Et devenu grand, c'est resté sa passion. Oui, j'étais content. Dans son quartier, tout le monde le connaissait. Il se baladait avec son petit chariot qu'il avait personnalisé comme un trollé, justement. Il ne roulait que sur le trottoir. Il ne parlait qu'aux enfants. et aux personnes âgées. Parce que les enfants sont curieux et les personnes âgées s'intéressent. Ah ça c'est bien vrai ça. Les autres sont plutôt méchants ou indifférents. Les gens sont cons, ils sont comme ça. Et Paulin, lui, même grand, il allait toujours manger chez sa mémé. Paulin, c'était un imbécile heureux. Pas très futé peut-être, mais surtout un vrai gentil. Et dans son monde à lui, oui, il était très heureux. Mais très bien, alors c'est excellent. Dessin primaire et enfantin pour cette histoire qui s'inspire de Martial Richaud, figure du Lausanne des années 80. qui parcourait les rues de la ville en poussant ses trollés imaginaires. Deux d'entre eux ont d'ailleurs trouvé place aujourd'hui dans la collection d'art brut de la ville de Lausanne. Cool ! Voix de garage, un album qui interroge sur la frontière entre pathologie et normalité. Un album émouvant de Sophie Adrienzen et Arnaud Nebache aux éditions d'Argo. On termine avec Le Voyageur. Ah non mais c'est quoi cette BD ? C'est l'histoire d'un autostoppeur immortel.

  • Speaker #1

    Oh trop cool l'idée !

  • Speaker #0

    Inlassablement, il traverse les époques et parcourt du pays ... Au fil des kilomètres effectués en autostop, au fil des voyages et du temps, il enchaîne les époques, années 60, années 2000, puis bien plus loin, dans le futur. Il voit des périodes terribles, celles de virus, puis de chaleurs extrêmes. Au fil de ses voyages et rencontres, il croise des hommes, des femmes, qui tentent de vivre et survivre malgré leurs souffrances. Il croisera même de faux prophètes, ou voyageurs, par son immortalité, ... voit qu'au fil du temps, les humains arrivent au bord de l'extinction.

  • Speaker #1

    CQFD.

  • Speaker #0

    Eux qui, depuis des lustres, ont tout gâché et épuisé la vie. Pourtant, le voyageur, sans savoir où il va, avance.

  • Speaker #1

    Mais quel est son but ?

  • Speaker #0

    Il continue à avancer, encore et toujours.

  • Speaker #1

    Mais c'est quoi son but ?

  • Speaker #0

    Il doit survivre, attendre et espérer. Mais qu'est-ce qu'il cherche ? Il espère trouver la source. Mais pourquoi ? Comprendre pourquoi.

  • Speaker #1

    Ah bah voilà.

  • Speaker #0

    Voici un album déroutant.

  • Speaker #1

    Euh, déroutant ? C'est le cas de le dire pour les stoppers.

  • Speaker #0

    Qui emmène habilement au questionnement sur le sens de l'existence. Sur la quête de sens et le respect de la vie. Cool. Une vraie ambiance à la Mad Max pour le voyageur. Cet album SF de Corinne Ausha, dessinateur de comics qui livre ici une belle bande dessinée aux éditions Marabule. Voilà, voilà. Alors, bonne lecture. Et comme on dit dans l'émission, les bulles, il n'y en a pas que dans le champagne, mais aussi plein les BD. Et le 9e art, lui, se consomme sans modération. Alors... Soyez débules ! Complètement débules !

  • Speaker #1

    On dirait qu'il te manque une case ! Débules ! Complètement débules !

Chapters

  • Interview Enrico Marini

    01:15

  • Chroniques albums

    28:07

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Description

Un artiste à l’accent italien, qui vit en suisse allemande et fait de la BD Franco-Belge : un pur exemple du melting-pot helvétique. Enrico Marini est un artiste emblématique du paysage suisse de la bande dessinée ! Reconnu pour l’esthétisme de ses dessins et la sensualité donnée à ses personnages Enrico Marini a travaillé avec des grands noms du scénario comme Dufaux ou Desberg. Puis il a lancé sa série, son bébé, « Les Aigles de Rome », projet qui réunit tout ce qui Marini aime dessiner : des femmes, des esthètes, des combats, de l’érotisme et bien sûr la ville de Rome.  

 

Et notre sélection BD du mois avec la chronique des albums :

  • « Strange Fruit » de Vincent Hazard et Daniel Alexandre aux éditions Dupuis dans la collection AirLibre

  • « Voie de garage » De Sophie Adriansen et Arnaud Nebbache aux éditions Dargaud

  • « Le voyageur » de Koren Shadmi aux éditions Marabulles


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Radio Vostok.ch Complètement débule.

  • Speaker #1

    Débule ou bien ? On dirait qu'il te manque une case. Débule.

  • Speaker #0

    Il te manque une case. Complètement débule.

  • Speaker #1

    L'émission qui parle bande dessinée. Voici un artiste emblématique du paysage suisse de la bande dessinée. Mais c'est qui ? Un artiste à l'accent italien qui vit en Suisse allemande et fait de la BD franco-belge. Un pur exemple du melting pot helvétique. C'est un Suisse ou bien ? Et surtout, un monsieur qui a un sacré coup de crayon, voire même de pinceau aussi. Mais c'est qui ? Reconnu pour l'esthétisme de ses dessins et la sensualité donnée à ses personnages, Enrico Marini a travaillé sur des séries qui ont marqué.

  • Speaker #0

    Mais c'est bien sûr Enrico !

  • Speaker #1

    Il a collaboré avec des grands noms du scénario, comme Dufault ou Desberg. Mais oui ! Puis, il a lancé sa série, Son bébé, les aigles de Rome. Projet qui réunit tout ce que Marini aime dessiner. Des femmes, des esthètes, des combats. de l'érotisme et bien sûr, la ville de Rome, qu'il adore par-dessus tout dessiner. Les aigles de Rome, c'est une série dans laquelle l'auteur fait tout. Dessins, scénarios, documentations historiques. Une série qui a tout de suite trouvé un public. Parmi les nombreux fans d'Enrico Marini, mais bien plus encore. Salut Enrico.

  • Speaker #0

    Salut.

  • Speaker #1

    Enrico Marini, tu aimes commencer ta journée avec un café, puis un beer chermesli. Tu aimes la musique de Hans Zimmer. Pour toi, écrire et dessiner, c'est deux métiers différents. Tu dessines tous les jours.

  • Speaker #0

    Je pense que si on demande à mes amis ou des collègues, je pense qu'ils doivent se dire, le type, il est un junkie du dessin. Oui, je commence ma journée avec du cappuccino, parfois un bichon musli et des fois même, je me permets de manger un pain au chocolat. Et une moricone aussi, j'adore, j'aime le jazz. j'aime toutes sortes de musiques Abba j'aime toutes sortes de trucs même des trucs nouveaux que je ne vais pas citer ici parce que ça ne veut pas faire de pub aux jeunes tu dessines tous les jours mais j'ai envie aussi de dire que tu postes tous les jours t'as 83 000 followers sur Facebook 114 000 sur Instagram tu

  • Speaker #1

    postes des planches, des dessins tu te postes en train de dessiner mais t'es un influenceur et que je suis lanceur en fait.

  • Speaker #0

    Oui, et je ne les paye pas. Je ne les paye pas. Je les convainc juste avec mon charme.

  • Speaker #1

    En tout cas, on te voit en tant qu'artiste sur les réseaux sociaux, on te voit dessiner. Quand je parle de dessin, j'essaye d'utiliser quelques mots comme on fait avec le vin pour décrire le dessin. Pour le tien, j'aurais envie de dire réaliste, stylisé, minutieux. Est-ce que ces mots te vont ? Ou est-ce que tu as choisi un autre ?

  • Speaker #0

    Je choisirais plutôt sensuelle. Ça me va,

  • Speaker #1

    ce mot il viendra plus loin, mais ça me va très bien.

  • Speaker #0

    Sensuelle, oui. Oui, entre autres. Oui, bien sûr. Et punchy, parfois. Il y a plein, plein.

  • Speaker #1

    La liste pourrait être longue.

  • Speaker #0

    Ridicule aussi. C'est vrai. la liste peut être ridicule pas le dessin, la liste pourrait être ridicule pour le long Ah oui, très long

  • Speaker #1

    On parle avec toi de bande dessinée bien sûr j'ai envie, on ne peut pas toutes les citer mais j'ai envie de parler de quelques-unes de tes séries, je commencerai par L'étoile du désert, un Far West impitoyable tu rêvais de dessiner un western et tu l'as fait avec Stéphane Tesperg c'est un bon souvenir ça non ?

  • Speaker #0

    Pas du tout D'ailleurs, on ne travaille plus ensemble. Non, c'était un moment, c'est devenu un ami, bien sûr. Mais c'était un tournant un petit peu dans sa carrière, comme dans la mienne, si on peut dire. Donc, quand on a travaillé sur le western, moi qui étais quand même pas mal influencé aussi, entre autres par les comics américains et le manga, c'est qu'en faisant ce western, qui est plus stylisé aussi dans le dessin et dans la narration et tout, et beaucoup plus dark. C'est vrai que ça nous a un petit peu libéré de quelques habitudes. Et puis moi ça m'a poussé vers une nouvelle direction. Donc j'ai un petit peu perdu un peu plus les quelques influences mangasque. Ce qui n'est pas mauvais, et puis en plus c'est très à la mode aujourd'hui. mais ça m'a aidé à trouver mon propre style. Après l'étoile du désert, on a commencé à travailler sur le scorpion et là aussi je pense que j'ai trouvé plus ma marque plus personnelle.

  • Speaker #1

    Alors le scorpion, tu travaillais toujours avec Desberg sur cette série qui est toujours en cours. Tu l'as quitté au dessin mais je crois que... tu vas y revenir. Pourquoi du coup tu la quittes cette série ? C'est pour te consacrer à d'autres projets ? Est-ce que c'est dur de, j'ai deux questions en une, mais est-ce que c'est dur de quitter une série quand elle fonctionne et qu'on est...

  • Speaker #0

    Oui et non, en fait je ne l'ai jamais vraiment quitté, j'ai arrêté de... Je n'ai pas quitté le personnage, l'univers, c'est vrai que l'idée c'était de toute façon de pouvoir continuer de faire du Scorpion, mais j'avais envie d'écrire mes propres scénarios. On a fait quand même pas mal d'albums ensemble, Stéphane et moi. Moi, j'avais d'autres envies. J'avais besoin de faire d'autres choses. J'avais besoin de tester des trucs, expérimenter un peu, essayer d'autres genres. J'avais des idées que j'avais envie de développer. Donc, pour avoir une régularité sur une série comme Le Scorpion, il fallait quelqu'un qui s'y consacre un peu plus. Moi, je l'ai fait sur une douzaine d'albums. 12 ans, 12. Là, j'avais besoin de partir ailleurs. Mais disons que je ne reviendrai pas sur la série, mais c'était toujours prévu que je fasse... D'ailleurs, on a fait un contrat justement pour ça, qu'on se partage un peu l'enfant.

  • Speaker #1

    Donc aujourd'hui, on en est au 14e album. Toi, tu en as fait 12. Le scorpion, c'est un personnage, c'est une sorte de Casanova. Il veut venger la mort de sa mère, savoir ce qui s'est passé et connaître l'identité de son père. Il affronte des complots, des assassinats, des trahisons. Il met à jour une guerre souterraine entre des factions cherchant à contrôler Rome et ses secrets. Rome, l'Italie, voilà, c'était logique.

  • Speaker #0

    Absolument, oui, et puis on l'a co-écrit ensemble, on l'a co-inventé ensemble. En fait, moi, je lui avais présenté même l'idée de faire le scorpion, on était tout contents d'avoir trouvé le nom. Moi, grand fan des films de... de Cap d'Épée, Zorro, Les Trois Mousquetaires, Monte Cristo et Scaramouche. Voilà, moi j'avais envie de faire quelque chose comme ça, dans le style.

  • Speaker #1

    C'est un Indiana Jones du 18e siècle.

  • Speaker #0

    Et c'est un Indiana Jones du 18e siècle, oui absolument. C'est ce qu'on avait même carrément dit, on s'est dit, voilà, ça serait bien d'aller dans ces directions. Donc c'est un chercheur de trésors et un vendeur, c'est un petit criminel aussi. Merci et au revoir. un criminel. Et c'est pas... Il vend des reliques, des saintes qui... qui il trouve dans les tombes. Donc c'est... Voilà.

  • Speaker #1

    Ça, c'est le scorpion. Une série qui a été marquée par ta patte. On se réjouit de savoir qu'il y aura un autre album que tu...

  • Speaker #0

    Et qui sera phénoménal.

  • Speaker #1

    Évidemment. Comme tous tes albums. Et comme ta série, les aigles de Rome.

  • Speaker #0

    Parce que voilà,

  • Speaker #1

    tu t'es un peu écarté pour faire cette série-là où tu fais tout. Là, t'es au scénario, au dessin. C'est une série que tu lances en 2007.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    On est au septième album.

  • Speaker #0

    Oui, bientôt 20 ans. Oui, bientôt 20 ans. Là, le tome 8 va sortir à la fin de l'année, en septembre à priori.

  • Speaker #1

    Est-ce que mes infos sont correctes ? Si tu prévois une dizaine de tomes, tu as déjà la fin en tête ?

  • Speaker #0

    Même une douzaine. Une douzaine ? Oui, je pense que… Ça vous reste le plaisir de continuer. Oui, mais j'embête.

  • Speaker #1

    Les éditeurs ?

  • Speaker #0

    Non, les éditeurs. J'espère qu'ils sont contents. à tomber de qui alors à faire tout ce genre d'être juste ceux qui aiment pas la série ouais ça y'en a pas beaucoup non mais les deux trois ça me suffit pour pour me motiver la présente en quelques mots cette série c'est une série c'est une bon c'est un peuplement c'est une saga qui raconte un peu l'histoire d'une sorte d'amitié brisée donc entre deux personnages qui ont grandi ensemble donc un roman et un germain le germain qui était otage des romans Il a grandi avec son pote romain, donc ils sont devenus frères de sang, jusqu'au jour où une femme est entrée dans la vie, comme toujours. Ah là là, la faute de ces deux. Ah c'est... Non, la faute de ces deux idiots qui se sont... Enfin, surtout un qui s'est laissé avoir. Avant tout, je raconte l'histoire de justement ces deux... personnages qui étaient amis avant et qui sont devenus un peu les pires ennemis. Et là, ils se détestent mais gravement. Là, il faut voir s'il y a un jour, peut-être, moyen d'une réconciliation.

  • Speaker #1

    C'est ce qu'on veut savoir. Réconcilier ou pas ?

  • Speaker #0

    Eh oui, ça c'est...

  • Speaker #1

    La grande question. Alors en tout cas, le décor est planté. C'est Rome, l'Italie, une nouvelle fois, la Rome antique. L'histoire d'une amitié brisée entre deux jeunes hommes, Marcus le Romain et Arminius le Barbare, les destins croisés de deux personnages. Arminius a vraiment existé, personnage hors du commun qui a défié l'Empire Romain. Et pour l'histoire que tu inventes, il y a aussi beaucoup de violence. du romantisme, voire même un brin d'érotisme. On y vient, à cette sensualité.

  • Speaker #0

    Même carrément beaucoup d'érotisme.

  • Speaker #1

    La sensualité dont tu parlais tout à l'heure. C'est important pour toi de dessiner le beau comme ça, j'ai l'impression.

  • Speaker #0

    Oui, un peu tout. Il y a le beau et il y a le...

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'il y a des têtes qui volent aussi.

  • Speaker #0

    Il y a des têtes qui volent dans tous les sens, mais il y a aussi beaucoup de sensualité pour revenir... Et il y a de la passion, et puis les personnages, bon il y a de l'amour aussi entre les personnages, et il y a aussi des femmes fortes, aux caractères forts, qui sont quand même, qui ont un certain contrôle sur les hommes, comme notamment Morphéa, qui joue un rôle très important, qui a aussi un côté humain, mais ça reste quand même une sorte de personnage de... on peut dire de méchante, mais une femme fatale, une femme complexe, disons, et qui a un rôle important, et qui continuera à avoir un rôle assez important. Puis il y a la femme de Arminus, qui aussi a existé, mais c'est une femme, donc ça c'est la partenaire d'Arminus, qui s'appelle, ou il s'appelait Tuznelda. qui joue aussi un rôle important, il y a toute une histoire aussi d'héritage. Et donc c'est une saga.

  • Speaker #1

    Le tome 7, on est un peu à cette étape-là, il y a la descendance qui intervient, et on a l'impression que c'est une histoire de dynastie.

  • Speaker #0

    Oui, et surtout avec le personnage de Arminus, qui est un personnage très complexe, parce qu'à la fois il est présenté un peu comme un héros, comme un sort de Robin Hood ou un personnage à la Braveheart qui veut sauver son peuple en même temps. C'est quelqu'un d'ambitieux. On peut dire qu'il mène même le jeu. C'est un personnage ambigu et c'est ça qui m'intéresse. Ce n'est pas d'avoir des personnages... On dirait qu'ils sont peut-être à première vue stéréotypés, mais ils sont plus complexes que ça. Il y a autre chose derrière. Ils font des choses peut-être... disons inattendu et qui peut pas... disons que peut-être que le lecteur qui va peut-être s'attacher à un personnage peut être à un moment donné déçu et puis peut-être reconquis par la suite J'essaie de montrer des personnages qui sont aussi un peu humains voilà qui sont pas... qui ont des moments de faiblesse et des moments de clureté et en même temps d'autres moments de générosité donc il y a Il y a un peu de tout. J'espère de ne pas être toujours prévisible. Et je pense qu'il y a des choses qui sont passées dans ces sept tomes qui ont surpris l'un ou l'autre lecteur. Et d'ailleurs, certains m'en veulent. Puis il faut que... J'amène toujours des mouchoirs avec moi. Quand je fais l'éducation, il y a toujours une oeil. Parce que là, il se met à pleurer. On était complains des aigles de Rome. Non, mais la plupart étaient quand même assez contents.

  • Speaker #1

    Érico Marini, on parle avec toi des aigles de Rome aux éditions Targo. Gloire, amour, beauté, sexe, politique, complot, guerre, conquête. Une histoire fraternelle riche en rembautissement du grand spectacle. Le tome 8, c'est un gros album.

  • Speaker #0

    c'est le même album même format que le set oui c'est une était gros c'était 80 pages de 6 ouais ouais ouais pourquoi d'un coup le 6 plus gros tu avais plus de choses à dire j'avais envie d'avoir une pagination aussi plus aéré et j'ai rajouté au final j'ai rajouté 25 pages à peu près ouais environ mais disons je pensais que après Comme il y a eu une longue attente entre le 5 et le 6, je pensais que revenir avec un album un peu plus épais, pour être un peu plus généreux...

  • Speaker #1

    C'est vrai, il y avait eu une longue attente, c'est simple. Tu avais fait plein d'autres choses.

  • Speaker #0

    6 ou 7 ans, oui. Oui, j'avais fait un Batman, j'avais fait... J'avais fait... Noir Burlesque. Noir Burlesque.

  • Speaker #1

    Tiens, bah le Batman, une petite question sur le Batman. Je crois que t'étais vraiment fan en plus quand t'étais petit. Est-ce que c'est vrai que tu as été le premier européen autorisé à réaliser un Batman en BD ?

  • Speaker #0

    Si ce n'est pas vrai, ça sonne bien. Je pense qu'on va le garder. On va garder le premier même humain. à faire non mais disons que je pense que c'est possible qu'il y en a d'autres non, il n'y en a pas d'autres disons qu'ils m'ont donné la liberté enfin laissé la liberté d'écrire l'histoire et de la dessiner c'est incroyable ça quand même non ? ça c'est très chouette, c'est très non ça c'était très généreux même ils savaient pas ce qui je sais pas ils me connaissaient pas enfin si ils me connaissaient quand même ils connaissaient un peu mon boulot Jim Lee connaissait mon travail donc non non

  • Speaker #1

    C'est Jim Lee qui est venu te chercher ?

  • Speaker #0

    Il en a parlé avec le PDG à l'époque de Dargaud, et donc ils ont eu l'idée de faire un partenariat, et c'est parti d'un gag, en fait, lors d'un dîner avec le PDG. Moi surtout, j'avais trop bu, et j'avais compris que le PDG de Dargaud était aussi le... le responsable de urban comics qui publie justement batman superman et donc les titres de dc ils font des beaux livres et donc je dis ah bah on pourrait faire alors on pourrait faire je pourrais faire un batman en faisant un batman tout le monde de faire batman ici à la table il y avait d'autres auteurs un batman il y avait le frêle et puis j'ai un mathieu tu veux pas faire batman et puis m'appeler un mois après à peu près quelques temps après nous en disant qu'il avait Il avait parlé avec Jim Lee qui connaissait mon travail. Je pense que c'était lors du salon du livre de Francfort. Et que donc, d'ici, il serait très intéressé que je fasse un Batman. Et moi, je lui ai dit, ah merde. Mais c'était juste pour rigoler. C'était pour rigoler. Je n'ai pas d'histoire. Je n'ai aucune idée. Là, je n'ai absolument pas le temps. Et comme je criais sur tous les toits, je ne veux plus travailler avec un scénariste. Ils prennent trop de droits. Je vais tout seul. Je veux tout pour moi. Je veux écrire tout seul et je vais ramasser tous les droits pour moi.

  • Speaker #1

    Ça devient un diptyque fabuleux de Dark Queen Screaming 2017-2018.

  • Speaker #0

    Donc oui, voilà. Ils m'ont offert ça et puis j'ai dit je veux bien. Je veux bien, bien sûr, mais si j'arrive à trouver une idée qui me convient je vais écrire un scénario, je vais le soumettre à DC et après on verra. Et là, heureusement que j'ai trouvé. Et puis finalement, il fallait le faire là maintenant. Ou sinon, je ne l'aurais probablement jamais fait. Mais c'était sympa parce qu'en fait, je travaillais directement avec les Américains. J'ai écrit le truc de script en anglais. Ça a été accepté. Ils n'avaient pratiquement rien à dire. Donc tout s'est fait très bien. Beaucoup de Skype par la suite parce qu'ils avaient plein de questions tout le temps, toujours les mêmes. mais ils ont vraiment, ils étaient quand même adorables donc une très chouette expérience qui m'a ouvert un peu aussi vers le marché américain donc et puis oui c'est sympa et je l'ai fait on

  • Speaker #1

    parle avec toi de bande dessinée je vais me tenter un exercice périlleux, j'ai envie de parler un peu de dessin avec toi, pour dire que tu as une technique qui est un peu Un peu à l'ancienne, tu restes fidèle à une approche assez traditionnelle. Tu encres et tu colories encore tes planches à la main. Oui. Tu travailles exclusivement comme ça. La plume, le pinceau, tu fais une colorisation manuelle, souvent à l'aquarelle et à la gouache. Tu nous en parles un peu ?

  • Speaker #0

    L'aquarelle, c'est souvent des illustrations que je fais. Mais sur les plans, j'utilise des encres de Chine. bien sûr d'abord je crayonne la planche après je passe l'encre de chine je fais les contours je fais donc la page en noir blanc et puis après en fait j'utilise pas de l'aquarelle mais c'est des encres non des acryliques liquides en fait c'est des couleurs qu'on utilise normalement pour des aérographes je sais même pas si ça existe encore aujourd'hui mais si quelqu'un l'utilise mais en fait moi je l'utilise un peu comme l'aquarelle, c'est donc des acryliques dilués mais qui sont très résistants, donc ça donne ce côté aquarellé, et on peut faire des dégradés, on peut faire des chouettes atmosphères, et voilà, j'aime bien le traditionnel, j'aime bien l'approche old school, et puis j'aime surtout bien avoir des originaux, et puis tout ce que je peux exposer, à imiter.

  • Speaker #1

    éventuellement les vendre et ça coûte combien des cents de rave dans un ricoh marini ah bah c'est trop cher c'est ça coûte énormément ça coûte bon il ya un peu de un peu

  • Speaker #0

    tous les prix, les prix accessibles pour les gens qui se mettent à pleurer. Non, mais ça dépend. Bon,

  • Speaker #1

    et puis pour parler encore un peu du dessin, j'avais envie de souligner, le dynamisme et ta mise en scène particulière quand il s'agit du dessin, des planches souvent conçues comme des tableaux cinématographiques, et aussi ton ascension aux détails qu'on retrouve d'ailleurs dans ta série Les aigles de Rome, dans les costumes. ou dans l'architecture romaine, tu prends ton pied quand tu vas chercher tous ces petits détails, justement, en dessinant ?

  • Speaker #0

    Oui, disons qu'après, il y a des choses qu'on préfère dessiner, et d'autres, pas trop, mais il faut, d'une manière, il faut quelque part savoir dessiner aussi des choses, il faut s'obliger, donc il y a des choses qui m'inspirent un peu moins. il faut voir le tout on peut pas se dire voilà j'ai pas en moi je vais pas envie de dessiner les chevaux donc tout le monde est à pied non là je essaye de tout dessiner j'adore moi j'adore dessiner les chevaux disons l'architecture disons les temples tout ça ça c'est laborieux il faut de la doc il faut la doc aussi pour les uniformes et tout mais donc l'architecture ça ça demande plus de concentration plus de travail Je préfère quand même quand c'est plus organique, quand les corps, les scènes d'action, les animaux, sauf les oiseaux, surtout les petits oiseaux. Je déteste les petits oiseaux. Les aigles, ça va d'ailleurs, c'est dans le titre, mais les petits oiseaux, ça, c'est vraiment merde de dessiner. Et puis d'ailleurs, je les fais très mal parce que je n'ai pas envie. Je ne fais pas d'efforts. donc je les mets dans le fond normalement ils s'envolent l'important c'est que ça reste fluide papa mais même quand je regarde d'autres bd donc c'est c'est un peu ça c'est la narration que je je je privilège d'une manière ou d'une autre et d'ailleurs herman par exemple lui c'est un grand narrateur c'est quelqu'un qui je pense avoir appris pas mal de choses en regardant et en lisant son travail. Et puis le cinéma. Le cinéma m'influence beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci pour ce décodage. Enrico Mareni, on parle avec toi de bande dessinée. On a une petite séquence pour finir l'émission qui s'appelle « Des questions débules » . Complètement débules. Il te manque une case ? Des débules. Je te propose des questions débules spéciales aigles de Rome. Oui. Tu es prêt ? Ton prénom préféré dans les personnages des aigles de Rome, c'est lequel ?

  • Speaker #0

    Morphéa.

  • Speaker #1

    Morphéa. Moi, c'est Volcanus.

  • Speaker #0

    Ah, le gladiateur, l'ex-gladiateur.

  • Speaker #1

    L'entraîneur.

  • Speaker #0

    L'entraîneur. Mais lui, il est particulier. On ne va pas le dire parce qu'on a des problèmes. Mais voilà. Oui, c'est un chouette nom.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a un petit hommage à Astérix dans la manière de nommer les personnages dans Les aigles d'Europe ?

  • Speaker #0

    Non, il n'y en a pas. Non, non. Parce que j'essaye de... d'utiliser quand même des noms récurrents, enfin des noms qui ont été utilisés à l'époque. Véridiques. Véridiques, voilà.

  • Speaker #1

    Dans quel album est-ce qu'il y a le plus de têtes coupées ?

  • Speaker #0

    Bonne question, c'est peut-être le 5.

  • Speaker #1

    Ah, moi j'avais dit peut-être le 4.

  • Speaker #0

    Ah, le 4, ouais.

  • Speaker #1

    Ah,

  • Speaker #0

    c'est toi qui as l'histoire,

  • Speaker #1

    moi je suis...

  • Speaker #0

    Disons que la tête qui est coupée dans le 5,

  • Speaker #1

    c'est peut-être la tête...

  • Speaker #0

    C'était la fenêtre la plus importante, c'est le moment clé.

  • Speaker #1

    Je te propose un vrai faux. Vrai ou faux, Marcus se fait faire une gâterie pendant que Arminus regarde un moment de l'histoire.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Page 38 du premier album. Bien joué, je vois que tu connais l'histoire.

  • Speaker #0

    Et pas que dans le premier. C'est vrai, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Il y a un peu d'érotisme,

  • Speaker #0

    effectivement. Ah bah oui, il y en a un.

  • Speaker #1

    Ah bah justement, tiens. Qui a le cul blanc comme neige, mais brûlant comme la lave ?

  • Speaker #0

    Alors ça, c'est une des prostituées de... Attends, le nom du... Oui, c'est une des prostituées...

  • Speaker #1

    Je te donne le prénom.

  • Speaker #0

    C'est une scène d'ailleurs très rigolote. On pourrait presque dire que c'est du Astérix adulte. Oui, ça me va.

  • Speaker #1

    C'était une certaine... Gismara ? Je ne sais pas comment on dit.

  • Speaker #0

    Et puis il propose sa femme aussi et sa mère. Il n'y a plus de dents. Sympa !

  • Speaker #1

    Voilà l'ambiance quoi !

  • Speaker #0

    Voilà, c'est l'ambiance des règles de Rome.

  • Speaker #1

    Bon, un autre vrai faux pour toi. Est-ce que c'est vrai ou faux qu'une spectatrice lors d'un combat de gladiateur est tellement excitée par les combats qu'elle se met les seins à l'air ?

  • Speaker #0

    Oui, il y en a plusieurs d'ailleurs. Il y a plusieurs spectatrices qui font ça. C'est comme dans les matchs de foot, on en voit encore. Moi, je ne fais que représenter la réalité, ce n'est pas ma faute.

  • Speaker #1

    Tu crois qu'à l'époque, c'était vrai ça ? Ou là, c'est toi qui pousses un peu dans les excès ?

  • Speaker #0

    Je pense que l'exhibitionnisme ou la jouissance a toujours existé.

  • Speaker #1

    Validé, je valide.

  • Speaker #0

    Ça, ce n'est pas très étonnant si on parle en plus de l'art romantique.

  • Speaker #1

    Enrico, question glossaire. Dans chaque album, il y a des glossaires. Qu'est-ce qu'un gladius ?

  • Speaker #0

    Un quoi ?

  • Speaker #1

    Un gladius.

  • Speaker #0

    C'est une épée de légionnaire.

  • Speaker #1

    Épée courte utilisée par les légionnaires romains. Qu'est-ce que le pulmentum ?

  • Speaker #0

    Le pulmentum, c'est... Là, il y a une erreur qu'il faut... Ah c'est vrai,

  • Speaker #1

    j'ai trompé sur une erreur ?

  • Speaker #0

    Non, c'est le truc là oui parce que j'ai vu que c'est un truc qui ressemble en fait qui ressemble un peu au maïs à la polenta mais le maïs évidemment n'existait pas encore à l'époque donc il fallait, je pense que c'est les mal écrits mais c'est quelque chose qui ressemble c'est ce qui se rapproche le plus à la polenta si on peut dire donc c'est ce que mangeaient les gladiateurs en fait Et je pense que c'est ça qui... Ils étaient bien nourris, en fait, parce qu'ils avaient besoin d'être costauds. Ils mangeaient la fausse polenta ou l'ancienne polenta romaine.

  • Speaker #1

    Une série, Les aigles de Rome, dans laquelle on apprend des choses. Nous en sommes au livre 7, aux éditions d'Argo. Éric Omarini, une dernière question pour finir. Quelle est la chose la plus folle qu'un fan t'ait demandé en dédicace ?

  • Speaker #0

    à une demande des trucs incroyable et je dis toujours non bon le ce qu'on m'a déjà demandé je peux déjà pas le répéter ici parce que d'abord ça va rien à voir avec avec la dédicace et disons Donc... Oui, enfin, des conneries comme « dessine-moi, je ne sais pas, Darth Vader sur les genoux de Wonder Woman » , je dis, voilà, pas moi, là, tu vas voir HD, HD qui est assis à côté de moi, lui, il va le faire, parce qu'il fait tout, lui, il fait n'importe quoi. Et donc, non, moi, ou sinon, tu payes, et là, je te le dessine. Tu fais une commande. Voilà. Enrico,

  • Speaker #1

    c'était un plaisir de t'avoir dans l'émission, merci, à bientôt.

  • Speaker #0

    Merci, à très bientôt, à demain. À demain. Et pour finir, la sélection de quelques albums que nous vous conseillons si vous souhaitiez vous caler une petite bande dessinée tout prochainement. On commence avec Strange Fruits. Ça parle de quoi ? C'est l'histoire d'une chanson. Une chanson à l'histoire bien particulière. qui a été classé 21e de tous les temps par le magazine Rolling Stones. Une chanson qui parle ouvertement du lynchage des Noirs dans le sud des Etats-Unis. Une chanson politique, engagée et donc risquée. Une chanson écrite par un blanc dans les années 50 et confiée à l'étoile montante du jazz qui allait devenir la plus grande artiste de l'époque, Billie Holiday. Elle va d'abord hésiter à chanter cette chanson, mais la cause lui est trop chère et très vite, elle va interpréter cette chanson qui deviendra célèbre. Et qui provoquera aussi le malaise. Le titre « Strange Roots » fait référence à des cadavres de noirs pendus aux arbres. Des corps noirs qui se balancent dans la brise du sud, les yeux révulsés, la bouche déformée.

  • Speaker #1

    Attends, c'est les paroles de la chanson là ?

  • Speaker #0

    Oui, une autre époque, pendant laquelle les noirs devaient prendre le mont de charge pendant que les blancs, eux, prenaient l'ascenseur. Cette BD nous raconte l'histoire de cette chanson, ainsi que celle de son auteur, Abel Miropole, juif et sympathisant communiste.

  • Speaker #1

    Ah ouais, il a fait une chanson sur les blagues, lui.

  • Speaker #0

    Jazz, politique, racisme ou encore liberté d'expression, beaucoup de thèmes sont abordés dans cette BD de Vincent Hazard et de Daniel Alexandre Odessain. Strange Fruits, c'est aux éditions Dupuis, dans la collection Air Libre. On continue avec Voix de Garage. Paulin est un peu à part.

  • Speaker #1

    Ça veut dire quoi un peu à part ?

  • Speaker #0

    Disons que déjà petit, il ne rentrait pas dans le rang.

  • Speaker #1

    Il avait un petit truc en plus.

  • Speaker #0

    Il était bon en technologie, aimait bien la poésie, mais pour le reste, ne comprenait pas grand-chose.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    Tout petit déjà, il était fasciné par les trollés. Comment ça ? Les trollés, les bus, les tramways. Et devenu grand, c'est resté sa passion. Oui, j'étais content. Dans son quartier, tout le monde le connaissait. Il se baladait avec son petit chariot qu'il avait personnalisé comme un trollé, justement. Il ne roulait que sur le trottoir. Il ne parlait qu'aux enfants. et aux personnes âgées. Parce que les enfants sont curieux et les personnes âgées s'intéressent. Ah ça c'est bien vrai ça. Les autres sont plutôt méchants ou indifférents. Les gens sont cons, ils sont comme ça. Et Paulin, lui, même grand, il allait toujours manger chez sa mémé. Paulin, c'était un imbécile heureux. Pas très futé peut-être, mais surtout un vrai gentil. Et dans son monde à lui, oui, il était très heureux. Mais très bien, alors c'est excellent. Dessin primaire et enfantin pour cette histoire qui s'inspire de Martial Richaud, figure du Lausanne des années 80. qui parcourait les rues de la ville en poussant ses trollés imaginaires. Deux d'entre eux ont d'ailleurs trouvé place aujourd'hui dans la collection d'art brut de la ville de Lausanne. Cool ! Voix de garage, un album qui interroge sur la frontière entre pathologie et normalité. Un album émouvant de Sophie Adrienzen et Arnaud Nebache aux éditions d'Argo. On termine avec Le Voyageur. Ah non mais c'est quoi cette BD ? C'est l'histoire d'un autostoppeur immortel.

  • Speaker #1

    Oh trop cool l'idée !

  • Speaker #0

    Inlassablement, il traverse les époques et parcourt du pays ... Au fil des kilomètres effectués en autostop, au fil des voyages et du temps, il enchaîne les époques, années 60, années 2000, puis bien plus loin, dans le futur. Il voit des périodes terribles, celles de virus, puis de chaleurs extrêmes. Au fil de ses voyages et rencontres, il croise des hommes, des femmes, qui tentent de vivre et survivre malgré leurs souffrances. Il croisera même de faux prophètes, ou voyageurs, par son immortalité, ... voit qu'au fil du temps, les humains arrivent au bord de l'extinction.

  • Speaker #1

    CQFD.

  • Speaker #0

    Eux qui, depuis des lustres, ont tout gâché et épuisé la vie. Pourtant, le voyageur, sans savoir où il va, avance.

  • Speaker #1

    Mais quel est son but ?

  • Speaker #0

    Il continue à avancer, encore et toujours.

  • Speaker #1

    Mais c'est quoi son but ?

  • Speaker #0

    Il doit survivre, attendre et espérer. Mais qu'est-ce qu'il cherche ? Il espère trouver la source. Mais pourquoi ? Comprendre pourquoi.

  • Speaker #1

    Ah bah voilà.

  • Speaker #0

    Voici un album déroutant.

  • Speaker #1

    Euh, déroutant ? C'est le cas de le dire pour les stoppers.

  • Speaker #0

    Qui emmène habilement au questionnement sur le sens de l'existence. Sur la quête de sens et le respect de la vie. Cool. Une vraie ambiance à la Mad Max pour le voyageur. Cet album SF de Corinne Ausha, dessinateur de comics qui livre ici une belle bande dessinée aux éditions Marabule. Voilà, voilà. Alors, bonne lecture. Et comme on dit dans l'émission, les bulles, il n'y en a pas que dans le champagne, mais aussi plein les BD. Et le 9e art, lui, se consomme sans modération. Alors... Soyez débules ! Complètement débules !

  • Speaker #1

    On dirait qu'il te manque une case ! Débules ! Complètement débules !

Chapters

  • Interview Enrico Marini

    01:15

  • Chroniques albums

    28:07

Description

Un artiste à l’accent italien, qui vit en suisse allemande et fait de la BD Franco-Belge : un pur exemple du melting-pot helvétique. Enrico Marini est un artiste emblématique du paysage suisse de la bande dessinée ! Reconnu pour l’esthétisme de ses dessins et la sensualité donnée à ses personnages Enrico Marini a travaillé avec des grands noms du scénario comme Dufaux ou Desberg. Puis il a lancé sa série, son bébé, « Les Aigles de Rome », projet qui réunit tout ce qui Marini aime dessiner : des femmes, des esthètes, des combats, de l’érotisme et bien sûr la ville de Rome.  

 

Et notre sélection BD du mois avec la chronique des albums :

  • « Strange Fruit » de Vincent Hazard et Daniel Alexandre aux éditions Dupuis dans la collection AirLibre

  • « Voie de garage » De Sophie Adriansen et Arnaud Nebbache aux éditions Dargaud

  • « Le voyageur » de Koren Shadmi aux éditions Marabulles


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Radio Vostok.ch Complètement débule.

  • Speaker #1

    Débule ou bien ? On dirait qu'il te manque une case. Débule.

  • Speaker #0

    Il te manque une case. Complètement débule.

  • Speaker #1

    L'émission qui parle bande dessinée. Voici un artiste emblématique du paysage suisse de la bande dessinée. Mais c'est qui ? Un artiste à l'accent italien qui vit en Suisse allemande et fait de la BD franco-belge. Un pur exemple du melting pot helvétique. C'est un Suisse ou bien ? Et surtout, un monsieur qui a un sacré coup de crayon, voire même de pinceau aussi. Mais c'est qui ? Reconnu pour l'esthétisme de ses dessins et la sensualité donnée à ses personnages, Enrico Marini a travaillé sur des séries qui ont marqué.

  • Speaker #0

    Mais c'est bien sûr Enrico !

  • Speaker #1

    Il a collaboré avec des grands noms du scénario, comme Dufault ou Desberg. Mais oui ! Puis, il a lancé sa série, Son bébé, les aigles de Rome. Projet qui réunit tout ce que Marini aime dessiner. Des femmes, des esthètes, des combats. de l'érotisme et bien sûr, la ville de Rome, qu'il adore par-dessus tout dessiner. Les aigles de Rome, c'est une série dans laquelle l'auteur fait tout. Dessins, scénarios, documentations historiques. Une série qui a tout de suite trouvé un public. Parmi les nombreux fans d'Enrico Marini, mais bien plus encore. Salut Enrico.

  • Speaker #0

    Salut.

  • Speaker #1

    Enrico Marini, tu aimes commencer ta journée avec un café, puis un beer chermesli. Tu aimes la musique de Hans Zimmer. Pour toi, écrire et dessiner, c'est deux métiers différents. Tu dessines tous les jours.

  • Speaker #0

    Je pense que si on demande à mes amis ou des collègues, je pense qu'ils doivent se dire, le type, il est un junkie du dessin. Oui, je commence ma journée avec du cappuccino, parfois un bichon musli et des fois même, je me permets de manger un pain au chocolat. Et une moricone aussi, j'adore, j'aime le jazz. j'aime toutes sortes de musiques Abba j'aime toutes sortes de trucs même des trucs nouveaux que je ne vais pas citer ici parce que ça ne veut pas faire de pub aux jeunes tu dessines tous les jours mais j'ai envie aussi de dire que tu postes tous les jours t'as 83 000 followers sur Facebook 114 000 sur Instagram tu

  • Speaker #1

    postes des planches, des dessins tu te postes en train de dessiner mais t'es un influenceur et que je suis lanceur en fait.

  • Speaker #0

    Oui, et je ne les paye pas. Je ne les paye pas. Je les convainc juste avec mon charme.

  • Speaker #1

    En tout cas, on te voit en tant qu'artiste sur les réseaux sociaux, on te voit dessiner. Quand je parle de dessin, j'essaye d'utiliser quelques mots comme on fait avec le vin pour décrire le dessin. Pour le tien, j'aurais envie de dire réaliste, stylisé, minutieux. Est-ce que ces mots te vont ? Ou est-ce que tu as choisi un autre ?

  • Speaker #0

    Je choisirais plutôt sensuelle. Ça me va,

  • Speaker #1

    ce mot il viendra plus loin, mais ça me va très bien.

  • Speaker #0

    Sensuelle, oui. Oui, entre autres. Oui, bien sûr. Et punchy, parfois. Il y a plein, plein.

  • Speaker #1

    La liste pourrait être longue.

  • Speaker #0

    Ridicule aussi. C'est vrai. la liste peut être ridicule pas le dessin, la liste pourrait être ridicule pour le long Ah oui, très long

  • Speaker #1

    On parle avec toi de bande dessinée bien sûr j'ai envie, on ne peut pas toutes les citer mais j'ai envie de parler de quelques-unes de tes séries, je commencerai par L'étoile du désert, un Far West impitoyable tu rêvais de dessiner un western et tu l'as fait avec Stéphane Tesperg c'est un bon souvenir ça non ?

  • Speaker #0

    Pas du tout D'ailleurs, on ne travaille plus ensemble. Non, c'était un moment, c'est devenu un ami, bien sûr. Mais c'était un tournant un petit peu dans sa carrière, comme dans la mienne, si on peut dire. Donc, quand on a travaillé sur le western, moi qui étais quand même pas mal influencé aussi, entre autres par les comics américains et le manga, c'est qu'en faisant ce western, qui est plus stylisé aussi dans le dessin et dans la narration et tout, et beaucoup plus dark. C'est vrai que ça nous a un petit peu libéré de quelques habitudes. Et puis moi ça m'a poussé vers une nouvelle direction. Donc j'ai un petit peu perdu un peu plus les quelques influences mangasque. Ce qui n'est pas mauvais, et puis en plus c'est très à la mode aujourd'hui. mais ça m'a aidé à trouver mon propre style. Après l'étoile du désert, on a commencé à travailler sur le scorpion et là aussi je pense que j'ai trouvé plus ma marque plus personnelle.

  • Speaker #1

    Alors le scorpion, tu travaillais toujours avec Desberg sur cette série qui est toujours en cours. Tu l'as quitté au dessin mais je crois que... tu vas y revenir. Pourquoi du coup tu la quittes cette série ? C'est pour te consacrer à d'autres projets ? Est-ce que c'est dur de, j'ai deux questions en une, mais est-ce que c'est dur de quitter une série quand elle fonctionne et qu'on est...

  • Speaker #0

    Oui et non, en fait je ne l'ai jamais vraiment quitté, j'ai arrêté de... Je n'ai pas quitté le personnage, l'univers, c'est vrai que l'idée c'était de toute façon de pouvoir continuer de faire du Scorpion, mais j'avais envie d'écrire mes propres scénarios. On a fait quand même pas mal d'albums ensemble, Stéphane et moi. Moi, j'avais d'autres envies. J'avais besoin de faire d'autres choses. J'avais besoin de tester des trucs, expérimenter un peu, essayer d'autres genres. J'avais des idées que j'avais envie de développer. Donc, pour avoir une régularité sur une série comme Le Scorpion, il fallait quelqu'un qui s'y consacre un peu plus. Moi, je l'ai fait sur une douzaine d'albums. 12 ans, 12. Là, j'avais besoin de partir ailleurs. Mais disons que je ne reviendrai pas sur la série, mais c'était toujours prévu que je fasse... D'ailleurs, on a fait un contrat justement pour ça, qu'on se partage un peu l'enfant.

  • Speaker #1

    Donc aujourd'hui, on en est au 14e album. Toi, tu en as fait 12. Le scorpion, c'est un personnage, c'est une sorte de Casanova. Il veut venger la mort de sa mère, savoir ce qui s'est passé et connaître l'identité de son père. Il affronte des complots, des assassinats, des trahisons. Il met à jour une guerre souterraine entre des factions cherchant à contrôler Rome et ses secrets. Rome, l'Italie, voilà, c'était logique.

  • Speaker #0

    Absolument, oui, et puis on l'a co-écrit ensemble, on l'a co-inventé ensemble. En fait, moi, je lui avais présenté même l'idée de faire le scorpion, on était tout contents d'avoir trouvé le nom. Moi, grand fan des films de... de Cap d'Épée, Zorro, Les Trois Mousquetaires, Monte Cristo et Scaramouche. Voilà, moi j'avais envie de faire quelque chose comme ça, dans le style.

  • Speaker #1

    C'est un Indiana Jones du 18e siècle.

  • Speaker #0

    Et c'est un Indiana Jones du 18e siècle, oui absolument. C'est ce qu'on avait même carrément dit, on s'est dit, voilà, ça serait bien d'aller dans ces directions. Donc c'est un chercheur de trésors et un vendeur, c'est un petit criminel aussi. Merci et au revoir. un criminel. Et c'est pas... Il vend des reliques, des saintes qui... qui il trouve dans les tombes. Donc c'est... Voilà.

  • Speaker #1

    Ça, c'est le scorpion. Une série qui a été marquée par ta patte. On se réjouit de savoir qu'il y aura un autre album que tu...

  • Speaker #0

    Et qui sera phénoménal.

  • Speaker #1

    Évidemment. Comme tous tes albums. Et comme ta série, les aigles de Rome.

  • Speaker #0

    Parce que voilà,

  • Speaker #1

    tu t'es un peu écarté pour faire cette série-là où tu fais tout. Là, t'es au scénario, au dessin. C'est une série que tu lances en 2007.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    On est au septième album.

  • Speaker #0

    Oui, bientôt 20 ans. Oui, bientôt 20 ans. Là, le tome 8 va sortir à la fin de l'année, en septembre à priori.

  • Speaker #1

    Est-ce que mes infos sont correctes ? Si tu prévois une dizaine de tomes, tu as déjà la fin en tête ?

  • Speaker #0

    Même une douzaine. Une douzaine ? Oui, je pense que… Ça vous reste le plaisir de continuer. Oui, mais j'embête.

  • Speaker #1

    Les éditeurs ?

  • Speaker #0

    Non, les éditeurs. J'espère qu'ils sont contents. à tomber de qui alors à faire tout ce genre d'être juste ceux qui aiment pas la série ouais ça y'en a pas beaucoup non mais les deux trois ça me suffit pour pour me motiver la présente en quelques mots cette série c'est une série c'est une bon c'est un peuplement c'est une saga qui raconte un peu l'histoire d'une sorte d'amitié brisée donc entre deux personnages qui ont grandi ensemble donc un roman et un germain le germain qui était otage des romans Il a grandi avec son pote romain, donc ils sont devenus frères de sang, jusqu'au jour où une femme est entrée dans la vie, comme toujours. Ah là là, la faute de ces deux. Ah c'est... Non, la faute de ces deux idiots qui se sont... Enfin, surtout un qui s'est laissé avoir. Avant tout, je raconte l'histoire de justement ces deux... personnages qui étaient amis avant et qui sont devenus un peu les pires ennemis. Et là, ils se détestent mais gravement. Là, il faut voir s'il y a un jour, peut-être, moyen d'une réconciliation.

  • Speaker #1

    C'est ce qu'on veut savoir. Réconcilier ou pas ?

  • Speaker #0

    Eh oui, ça c'est...

  • Speaker #1

    La grande question. Alors en tout cas, le décor est planté. C'est Rome, l'Italie, une nouvelle fois, la Rome antique. L'histoire d'une amitié brisée entre deux jeunes hommes, Marcus le Romain et Arminius le Barbare, les destins croisés de deux personnages. Arminius a vraiment existé, personnage hors du commun qui a défié l'Empire Romain. Et pour l'histoire que tu inventes, il y a aussi beaucoup de violence. du romantisme, voire même un brin d'érotisme. On y vient, à cette sensualité.

  • Speaker #0

    Même carrément beaucoup d'érotisme.

  • Speaker #1

    La sensualité dont tu parlais tout à l'heure. C'est important pour toi de dessiner le beau comme ça, j'ai l'impression.

  • Speaker #0

    Oui, un peu tout. Il y a le beau et il y a le...

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'il y a des têtes qui volent aussi.

  • Speaker #0

    Il y a des têtes qui volent dans tous les sens, mais il y a aussi beaucoup de sensualité pour revenir... Et il y a de la passion, et puis les personnages, bon il y a de l'amour aussi entre les personnages, et il y a aussi des femmes fortes, aux caractères forts, qui sont quand même, qui ont un certain contrôle sur les hommes, comme notamment Morphéa, qui joue un rôle très important, qui a aussi un côté humain, mais ça reste quand même une sorte de personnage de... on peut dire de méchante, mais une femme fatale, une femme complexe, disons, et qui a un rôle important, et qui continuera à avoir un rôle assez important. Puis il y a la femme de Arminus, qui aussi a existé, mais c'est une femme, donc ça c'est la partenaire d'Arminus, qui s'appelle, ou il s'appelait Tuznelda. qui joue aussi un rôle important, il y a toute une histoire aussi d'héritage. Et donc c'est une saga.

  • Speaker #1

    Le tome 7, on est un peu à cette étape-là, il y a la descendance qui intervient, et on a l'impression que c'est une histoire de dynastie.

  • Speaker #0

    Oui, et surtout avec le personnage de Arminus, qui est un personnage très complexe, parce qu'à la fois il est présenté un peu comme un héros, comme un sort de Robin Hood ou un personnage à la Braveheart qui veut sauver son peuple en même temps. C'est quelqu'un d'ambitieux. On peut dire qu'il mène même le jeu. C'est un personnage ambigu et c'est ça qui m'intéresse. Ce n'est pas d'avoir des personnages... On dirait qu'ils sont peut-être à première vue stéréotypés, mais ils sont plus complexes que ça. Il y a autre chose derrière. Ils font des choses peut-être... disons inattendu et qui peut pas... disons que peut-être que le lecteur qui va peut-être s'attacher à un personnage peut être à un moment donné déçu et puis peut-être reconquis par la suite J'essaie de montrer des personnages qui sont aussi un peu humains voilà qui sont pas... qui ont des moments de faiblesse et des moments de clureté et en même temps d'autres moments de générosité donc il y a Il y a un peu de tout. J'espère de ne pas être toujours prévisible. Et je pense qu'il y a des choses qui sont passées dans ces sept tomes qui ont surpris l'un ou l'autre lecteur. Et d'ailleurs, certains m'en veulent. Puis il faut que... J'amène toujours des mouchoirs avec moi. Quand je fais l'éducation, il y a toujours une oeil. Parce que là, il se met à pleurer. On était complains des aigles de Rome. Non, mais la plupart étaient quand même assez contents.

  • Speaker #1

    Érico Marini, on parle avec toi des aigles de Rome aux éditions Targo. Gloire, amour, beauté, sexe, politique, complot, guerre, conquête. Une histoire fraternelle riche en rembautissement du grand spectacle. Le tome 8, c'est un gros album.

  • Speaker #0

    c'est le même album même format que le set oui c'est une était gros c'était 80 pages de 6 ouais ouais ouais pourquoi d'un coup le 6 plus gros tu avais plus de choses à dire j'avais envie d'avoir une pagination aussi plus aéré et j'ai rajouté au final j'ai rajouté 25 pages à peu près ouais environ mais disons je pensais que après Comme il y a eu une longue attente entre le 5 et le 6, je pensais que revenir avec un album un peu plus épais, pour être un peu plus généreux...

  • Speaker #1

    C'est vrai, il y avait eu une longue attente, c'est simple. Tu avais fait plein d'autres choses.

  • Speaker #0

    6 ou 7 ans, oui. Oui, j'avais fait un Batman, j'avais fait... J'avais fait... Noir Burlesque. Noir Burlesque.

  • Speaker #1

    Tiens, bah le Batman, une petite question sur le Batman. Je crois que t'étais vraiment fan en plus quand t'étais petit. Est-ce que c'est vrai que tu as été le premier européen autorisé à réaliser un Batman en BD ?

  • Speaker #0

    Si ce n'est pas vrai, ça sonne bien. Je pense qu'on va le garder. On va garder le premier même humain. à faire non mais disons que je pense que c'est possible qu'il y en a d'autres non, il n'y en a pas d'autres disons qu'ils m'ont donné la liberté enfin laissé la liberté d'écrire l'histoire et de la dessiner c'est incroyable ça quand même non ? ça c'est très chouette, c'est très non ça c'était très généreux même ils savaient pas ce qui je sais pas ils me connaissaient pas enfin si ils me connaissaient quand même ils connaissaient un peu mon boulot Jim Lee connaissait mon travail donc non non

  • Speaker #1

    C'est Jim Lee qui est venu te chercher ?

  • Speaker #0

    Il en a parlé avec le PDG à l'époque de Dargaud, et donc ils ont eu l'idée de faire un partenariat, et c'est parti d'un gag, en fait, lors d'un dîner avec le PDG. Moi surtout, j'avais trop bu, et j'avais compris que le PDG de Dargaud était aussi le... le responsable de urban comics qui publie justement batman superman et donc les titres de dc ils font des beaux livres et donc je dis ah bah on pourrait faire alors on pourrait faire je pourrais faire un batman en faisant un batman tout le monde de faire batman ici à la table il y avait d'autres auteurs un batman il y avait le frêle et puis j'ai un mathieu tu veux pas faire batman et puis m'appeler un mois après à peu près quelques temps après nous en disant qu'il avait Il avait parlé avec Jim Lee qui connaissait mon travail. Je pense que c'était lors du salon du livre de Francfort. Et que donc, d'ici, il serait très intéressé que je fasse un Batman. Et moi, je lui ai dit, ah merde. Mais c'était juste pour rigoler. C'était pour rigoler. Je n'ai pas d'histoire. Je n'ai aucune idée. Là, je n'ai absolument pas le temps. Et comme je criais sur tous les toits, je ne veux plus travailler avec un scénariste. Ils prennent trop de droits. Je vais tout seul. Je veux tout pour moi. Je veux écrire tout seul et je vais ramasser tous les droits pour moi.

  • Speaker #1

    Ça devient un diptyque fabuleux de Dark Queen Screaming 2017-2018.

  • Speaker #0

    Donc oui, voilà. Ils m'ont offert ça et puis j'ai dit je veux bien. Je veux bien, bien sûr, mais si j'arrive à trouver une idée qui me convient je vais écrire un scénario, je vais le soumettre à DC et après on verra. Et là, heureusement que j'ai trouvé. Et puis finalement, il fallait le faire là maintenant. Ou sinon, je ne l'aurais probablement jamais fait. Mais c'était sympa parce qu'en fait, je travaillais directement avec les Américains. J'ai écrit le truc de script en anglais. Ça a été accepté. Ils n'avaient pratiquement rien à dire. Donc tout s'est fait très bien. Beaucoup de Skype par la suite parce qu'ils avaient plein de questions tout le temps, toujours les mêmes. mais ils ont vraiment, ils étaient quand même adorables donc une très chouette expérience qui m'a ouvert un peu aussi vers le marché américain donc et puis oui c'est sympa et je l'ai fait on

  • Speaker #1

    parle avec toi de bande dessinée je vais me tenter un exercice périlleux, j'ai envie de parler un peu de dessin avec toi, pour dire que tu as une technique qui est un peu Un peu à l'ancienne, tu restes fidèle à une approche assez traditionnelle. Tu encres et tu colories encore tes planches à la main. Oui. Tu travailles exclusivement comme ça. La plume, le pinceau, tu fais une colorisation manuelle, souvent à l'aquarelle et à la gouache. Tu nous en parles un peu ?

  • Speaker #0

    L'aquarelle, c'est souvent des illustrations que je fais. Mais sur les plans, j'utilise des encres de Chine. bien sûr d'abord je crayonne la planche après je passe l'encre de chine je fais les contours je fais donc la page en noir blanc et puis après en fait j'utilise pas de l'aquarelle mais c'est des encres non des acryliques liquides en fait c'est des couleurs qu'on utilise normalement pour des aérographes je sais même pas si ça existe encore aujourd'hui mais si quelqu'un l'utilise mais en fait moi je l'utilise un peu comme l'aquarelle, c'est donc des acryliques dilués mais qui sont très résistants, donc ça donne ce côté aquarellé, et on peut faire des dégradés, on peut faire des chouettes atmosphères, et voilà, j'aime bien le traditionnel, j'aime bien l'approche old school, et puis j'aime surtout bien avoir des originaux, et puis tout ce que je peux exposer, à imiter.

  • Speaker #1

    éventuellement les vendre et ça coûte combien des cents de rave dans un ricoh marini ah bah c'est trop cher c'est ça coûte énormément ça coûte bon il ya un peu de un peu

  • Speaker #0

    tous les prix, les prix accessibles pour les gens qui se mettent à pleurer. Non, mais ça dépend. Bon,

  • Speaker #1

    et puis pour parler encore un peu du dessin, j'avais envie de souligner, le dynamisme et ta mise en scène particulière quand il s'agit du dessin, des planches souvent conçues comme des tableaux cinématographiques, et aussi ton ascension aux détails qu'on retrouve d'ailleurs dans ta série Les aigles de Rome, dans les costumes. ou dans l'architecture romaine, tu prends ton pied quand tu vas chercher tous ces petits détails, justement, en dessinant ?

  • Speaker #0

    Oui, disons qu'après, il y a des choses qu'on préfère dessiner, et d'autres, pas trop, mais il faut, d'une manière, il faut quelque part savoir dessiner aussi des choses, il faut s'obliger, donc il y a des choses qui m'inspirent un peu moins. il faut voir le tout on peut pas se dire voilà j'ai pas en moi je vais pas envie de dessiner les chevaux donc tout le monde est à pied non là je essaye de tout dessiner j'adore moi j'adore dessiner les chevaux disons l'architecture disons les temples tout ça ça c'est laborieux il faut de la doc il faut la doc aussi pour les uniformes et tout mais donc l'architecture ça ça demande plus de concentration plus de travail Je préfère quand même quand c'est plus organique, quand les corps, les scènes d'action, les animaux, sauf les oiseaux, surtout les petits oiseaux. Je déteste les petits oiseaux. Les aigles, ça va d'ailleurs, c'est dans le titre, mais les petits oiseaux, ça, c'est vraiment merde de dessiner. Et puis d'ailleurs, je les fais très mal parce que je n'ai pas envie. Je ne fais pas d'efforts. donc je les mets dans le fond normalement ils s'envolent l'important c'est que ça reste fluide papa mais même quand je regarde d'autres bd donc c'est c'est un peu ça c'est la narration que je je je privilège d'une manière ou d'une autre et d'ailleurs herman par exemple lui c'est un grand narrateur c'est quelqu'un qui je pense avoir appris pas mal de choses en regardant et en lisant son travail. Et puis le cinéma. Le cinéma m'influence beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci pour ce décodage. Enrico Mareni, on parle avec toi de bande dessinée. On a une petite séquence pour finir l'émission qui s'appelle « Des questions débules » . Complètement débules. Il te manque une case ? Des débules. Je te propose des questions débules spéciales aigles de Rome. Oui. Tu es prêt ? Ton prénom préféré dans les personnages des aigles de Rome, c'est lequel ?

  • Speaker #0

    Morphéa.

  • Speaker #1

    Morphéa. Moi, c'est Volcanus.

  • Speaker #0

    Ah, le gladiateur, l'ex-gladiateur.

  • Speaker #1

    L'entraîneur.

  • Speaker #0

    L'entraîneur. Mais lui, il est particulier. On ne va pas le dire parce qu'on a des problèmes. Mais voilà. Oui, c'est un chouette nom.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a un petit hommage à Astérix dans la manière de nommer les personnages dans Les aigles d'Europe ?

  • Speaker #0

    Non, il n'y en a pas. Non, non. Parce que j'essaye de... d'utiliser quand même des noms récurrents, enfin des noms qui ont été utilisés à l'époque. Véridiques. Véridiques, voilà.

  • Speaker #1

    Dans quel album est-ce qu'il y a le plus de têtes coupées ?

  • Speaker #0

    Bonne question, c'est peut-être le 5.

  • Speaker #1

    Ah, moi j'avais dit peut-être le 4.

  • Speaker #0

    Ah, le 4, ouais.

  • Speaker #1

    Ah,

  • Speaker #0

    c'est toi qui as l'histoire,

  • Speaker #1

    moi je suis...

  • Speaker #0

    Disons que la tête qui est coupée dans le 5,

  • Speaker #1

    c'est peut-être la tête...

  • Speaker #0

    C'était la fenêtre la plus importante, c'est le moment clé.

  • Speaker #1

    Je te propose un vrai faux. Vrai ou faux, Marcus se fait faire une gâterie pendant que Arminus regarde un moment de l'histoire.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Page 38 du premier album. Bien joué, je vois que tu connais l'histoire.

  • Speaker #0

    Et pas que dans le premier. C'est vrai, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Il y a un peu d'érotisme,

  • Speaker #0

    effectivement. Ah bah oui, il y en a un.

  • Speaker #1

    Ah bah justement, tiens. Qui a le cul blanc comme neige, mais brûlant comme la lave ?

  • Speaker #0

    Alors ça, c'est une des prostituées de... Attends, le nom du... Oui, c'est une des prostituées...

  • Speaker #1

    Je te donne le prénom.

  • Speaker #0

    C'est une scène d'ailleurs très rigolote. On pourrait presque dire que c'est du Astérix adulte. Oui, ça me va.

  • Speaker #1

    C'était une certaine... Gismara ? Je ne sais pas comment on dit.

  • Speaker #0

    Et puis il propose sa femme aussi et sa mère. Il n'y a plus de dents. Sympa !

  • Speaker #1

    Voilà l'ambiance quoi !

  • Speaker #0

    Voilà, c'est l'ambiance des règles de Rome.

  • Speaker #1

    Bon, un autre vrai faux pour toi. Est-ce que c'est vrai ou faux qu'une spectatrice lors d'un combat de gladiateur est tellement excitée par les combats qu'elle se met les seins à l'air ?

  • Speaker #0

    Oui, il y en a plusieurs d'ailleurs. Il y a plusieurs spectatrices qui font ça. C'est comme dans les matchs de foot, on en voit encore. Moi, je ne fais que représenter la réalité, ce n'est pas ma faute.

  • Speaker #1

    Tu crois qu'à l'époque, c'était vrai ça ? Ou là, c'est toi qui pousses un peu dans les excès ?

  • Speaker #0

    Je pense que l'exhibitionnisme ou la jouissance a toujours existé.

  • Speaker #1

    Validé, je valide.

  • Speaker #0

    Ça, ce n'est pas très étonnant si on parle en plus de l'art romantique.

  • Speaker #1

    Enrico, question glossaire. Dans chaque album, il y a des glossaires. Qu'est-ce qu'un gladius ?

  • Speaker #0

    Un quoi ?

  • Speaker #1

    Un gladius.

  • Speaker #0

    C'est une épée de légionnaire.

  • Speaker #1

    Épée courte utilisée par les légionnaires romains. Qu'est-ce que le pulmentum ?

  • Speaker #0

    Le pulmentum, c'est... Là, il y a une erreur qu'il faut... Ah c'est vrai,

  • Speaker #1

    j'ai trompé sur une erreur ?

  • Speaker #0

    Non, c'est le truc là oui parce que j'ai vu que c'est un truc qui ressemble en fait qui ressemble un peu au maïs à la polenta mais le maïs évidemment n'existait pas encore à l'époque donc il fallait, je pense que c'est les mal écrits mais c'est quelque chose qui ressemble c'est ce qui se rapproche le plus à la polenta si on peut dire donc c'est ce que mangeaient les gladiateurs en fait Et je pense que c'est ça qui... Ils étaient bien nourris, en fait, parce qu'ils avaient besoin d'être costauds. Ils mangeaient la fausse polenta ou l'ancienne polenta romaine.

  • Speaker #1

    Une série, Les aigles de Rome, dans laquelle on apprend des choses. Nous en sommes au livre 7, aux éditions d'Argo. Éric Omarini, une dernière question pour finir. Quelle est la chose la plus folle qu'un fan t'ait demandé en dédicace ?

  • Speaker #0

    à une demande des trucs incroyable et je dis toujours non bon le ce qu'on m'a déjà demandé je peux déjà pas le répéter ici parce que d'abord ça va rien à voir avec avec la dédicace et disons Donc... Oui, enfin, des conneries comme « dessine-moi, je ne sais pas, Darth Vader sur les genoux de Wonder Woman » , je dis, voilà, pas moi, là, tu vas voir HD, HD qui est assis à côté de moi, lui, il va le faire, parce qu'il fait tout, lui, il fait n'importe quoi. Et donc, non, moi, ou sinon, tu payes, et là, je te le dessine. Tu fais une commande. Voilà. Enrico,

  • Speaker #1

    c'était un plaisir de t'avoir dans l'émission, merci, à bientôt.

  • Speaker #0

    Merci, à très bientôt, à demain. À demain. Et pour finir, la sélection de quelques albums que nous vous conseillons si vous souhaitiez vous caler une petite bande dessinée tout prochainement. On commence avec Strange Fruits. Ça parle de quoi ? C'est l'histoire d'une chanson. Une chanson à l'histoire bien particulière. qui a été classé 21e de tous les temps par le magazine Rolling Stones. Une chanson qui parle ouvertement du lynchage des Noirs dans le sud des Etats-Unis. Une chanson politique, engagée et donc risquée. Une chanson écrite par un blanc dans les années 50 et confiée à l'étoile montante du jazz qui allait devenir la plus grande artiste de l'époque, Billie Holiday. Elle va d'abord hésiter à chanter cette chanson, mais la cause lui est trop chère et très vite, elle va interpréter cette chanson qui deviendra célèbre. Et qui provoquera aussi le malaise. Le titre « Strange Roots » fait référence à des cadavres de noirs pendus aux arbres. Des corps noirs qui se balancent dans la brise du sud, les yeux révulsés, la bouche déformée.

  • Speaker #1

    Attends, c'est les paroles de la chanson là ?

  • Speaker #0

    Oui, une autre époque, pendant laquelle les noirs devaient prendre le mont de charge pendant que les blancs, eux, prenaient l'ascenseur. Cette BD nous raconte l'histoire de cette chanson, ainsi que celle de son auteur, Abel Miropole, juif et sympathisant communiste.

  • Speaker #1

    Ah ouais, il a fait une chanson sur les blagues, lui.

  • Speaker #0

    Jazz, politique, racisme ou encore liberté d'expression, beaucoup de thèmes sont abordés dans cette BD de Vincent Hazard et de Daniel Alexandre Odessain. Strange Fruits, c'est aux éditions Dupuis, dans la collection Air Libre. On continue avec Voix de Garage. Paulin est un peu à part.

  • Speaker #1

    Ça veut dire quoi un peu à part ?

  • Speaker #0

    Disons que déjà petit, il ne rentrait pas dans le rang.

  • Speaker #1

    Il avait un petit truc en plus.

  • Speaker #0

    Il était bon en technologie, aimait bien la poésie, mais pour le reste, ne comprenait pas grand-chose.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    Tout petit déjà, il était fasciné par les trollés. Comment ça ? Les trollés, les bus, les tramways. Et devenu grand, c'est resté sa passion. Oui, j'étais content. Dans son quartier, tout le monde le connaissait. Il se baladait avec son petit chariot qu'il avait personnalisé comme un trollé, justement. Il ne roulait que sur le trottoir. Il ne parlait qu'aux enfants. et aux personnes âgées. Parce que les enfants sont curieux et les personnes âgées s'intéressent. Ah ça c'est bien vrai ça. Les autres sont plutôt méchants ou indifférents. Les gens sont cons, ils sont comme ça. Et Paulin, lui, même grand, il allait toujours manger chez sa mémé. Paulin, c'était un imbécile heureux. Pas très futé peut-être, mais surtout un vrai gentil. Et dans son monde à lui, oui, il était très heureux. Mais très bien, alors c'est excellent. Dessin primaire et enfantin pour cette histoire qui s'inspire de Martial Richaud, figure du Lausanne des années 80. qui parcourait les rues de la ville en poussant ses trollés imaginaires. Deux d'entre eux ont d'ailleurs trouvé place aujourd'hui dans la collection d'art brut de la ville de Lausanne. Cool ! Voix de garage, un album qui interroge sur la frontière entre pathologie et normalité. Un album émouvant de Sophie Adrienzen et Arnaud Nebache aux éditions d'Argo. On termine avec Le Voyageur. Ah non mais c'est quoi cette BD ? C'est l'histoire d'un autostoppeur immortel.

  • Speaker #1

    Oh trop cool l'idée !

  • Speaker #0

    Inlassablement, il traverse les époques et parcourt du pays ... Au fil des kilomètres effectués en autostop, au fil des voyages et du temps, il enchaîne les époques, années 60, années 2000, puis bien plus loin, dans le futur. Il voit des périodes terribles, celles de virus, puis de chaleurs extrêmes. Au fil de ses voyages et rencontres, il croise des hommes, des femmes, qui tentent de vivre et survivre malgré leurs souffrances. Il croisera même de faux prophètes, ou voyageurs, par son immortalité, ... voit qu'au fil du temps, les humains arrivent au bord de l'extinction.

  • Speaker #1

    CQFD.

  • Speaker #0

    Eux qui, depuis des lustres, ont tout gâché et épuisé la vie. Pourtant, le voyageur, sans savoir où il va, avance.

  • Speaker #1

    Mais quel est son but ?

  • Speaker #0

    Il continue à avancer, encore et toujours.

  • Speaker #1

    Mais c'est quoi son but ?

  • Speaker #0

    Il doit survivre, attendre et espérer. Mais qu'est-ce qu'il cherche ? Il espère trouver la source. Mais pourquoi ? Comprendre pourquoi.

  • Speaker #1

    Ah bah voilà.

  • Speaker #0

    Voici un album déroutant.

  • Speaker #1

    Euh, déroutant ? C'est le cas de le dire pour les stoppers.

  • Speaker #0

    Qui emmène habilement au questionnement sur le sens de l'existence. Sur la quête de sens et le respect de la vie. Cool. Une vraie ambiance à la Mad Max pour le voyageur. Cet album SF de Corinne Ausha, dessinateur de comics qui livre ici une belle bande dessinée aux éditions Marabule. Voilà, voilà. Alors, bonne lecture. Et comme on dit dans l'émission, les bulles, il n'y en a pas que dans le champagne, mais aussi plein les BD. Et le 9e art, lui, se consomme sans modération. Alors... Soyez débules ! Complètement débules !

  • Speaker #1

    On dirait qu'il te manque une case ! Débules ! Complètement débules !

Chapters

  • Interview Enrico Marini

    01:15

  • Chroniques albums

    28:07

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