- Speaker #0
Bienvenue dans Confidence d'entrepreneur. Ici, on vous dévoile de l'intérieur ce qu'un entrepreneur traverse lors d'une opération marquante de son parcours. Je suis Thomas Fertin, entrepreneur et surtout conseil en stratégie financière depuis près de 10 ans. Je dirige le cabinet Conseil, Finance et Transmission, cabinet de fusion-acquisition basé à Bordeaux. J'ai eu la chance au cours de mon parcours de rencontrer des centaines de chefs d'entreprise avec des histoires et des itinéraires incroyables. Et j'ai ressenti le besoin de créer ce podcast afin de pouvoir les mettre en lumière. Dans ce podcast, on désacralise le mythe de l'entrepreneur à succès. La vie d'un entrepreneur, c'est souvent des réussites et des moments de satisfaction, mais il ne faut pas oublier qu'aussi, chacun d'entre nous traverse parfois des moments de crainte ou de difficulté. Chaque mois, je vous plonge au cœur du récit d'un invité qui nous raconte son parcours à travers une opération marquante. Cela peut être une vente, une acquisition, une association ou même l'ouverture d'une procédure collective. L'objectif sera de comprendre le contexte, la stratégie et la construction de cette opération tout en se mettant dans la peau du dirigeant pour mieux saisir ce qu'il a vécu. Une dernière chose, au début de cet enregistrement, nous avons eu un problème avec le son du micro d'Antoine. Le grésillement que vous allez entendre s'amenuise au fur et à mesure pour finir par disparaître. Comme nous avons à cœur de vous proposer un contenu de qualité, nous vous prions de bien vouloir nous excuser pour la gêne occasionnée et vous souhaitons un bel épisode. Aujourd'hui, pour ce troisième épisode, je vous présente Antoine Garneau qui, après des études de photographie et un poste de manager en communication dans des grands groupes à Paris, a décidé de racheter une première puis plusieurs entreprises afin de créer un groupe de retail en région. Je tiens à remercier Antoine pour son accueil chez lui, pour le temps qu'il nous a accordé, également l'agence César33 pour nous aider de manière technique sur ce podcast, et enfin les équipes de conseils, finances et transmissions qui portent ce projet. Bonjour Antoine.
- Speaker #1
Bonjour Thomas.
- Speaker #0
Merci de nous accueillir chez toi.
- Speaker #1
Pas de soucis, avec plaisir.
- Speaker #0
Merci d'avoir accepté mon invitation. Est-ce que tu peux te présenter rapidement, s'il te plaît, pour nos auditeurs ?
- Speaker #1
Alors, je suis Antoine Garneau, j'ai 42 ans, je suis marié avec Agnès, j'ai deux enfants, un garçon et une fille. Et au niveau travail, je suis entrepreneur, commerçant, investisseur, voilà, tout ça dans ce domaine-là.
- Speaker #0
Super. Est-ce que tu peux nous présenter un petit peu ton parcours jusqu'à... le rachat de la première société ?
- Speaker #1
Donc moi je suis né à Barbezieux en Charente, j'ai fait mes études, enfin mes études, j'ai été jusqu'au bac, jusqu'à mes 18 ans à Angoulême. Après je suis parti à Paris faire des études de photographie, parce que mon rêve c'était de devenir photographe. Et donc le marché de la photographie bougeait quand même pas mal, donc j'ai monté une boîte dans la communication. Et après, j'ai trouvé des boulots dans le salariat à Paris. J'y suis resté 16 ans, tout à Paris, avec une petite pause aux États-Unis pendant six mois. Et après, je suis revenu à Montpellier.
- Speaker #0
Ok. Du coup, tu as été salarié combien de temps ? Tu étais dans une agence de communication ?
- Speaker #1
J'ai créé l'agence de communication en 2004. En fait, à la fin de mes études de photographie en 2003, le numérique arrive. Ça chamboule tout le marché. mais ça ouvre aussi des opportunités, c'est-à-dire que tout le monde se dit photographe parce que tout le monde a un appareil photo numérique, mais ça ouvrait aussi la possibilité de travailler dans la communication, c'est-à-dire de créer des sites internet, faire des affiches, des catalogues, etc. Donc j'ai créé mon propre emploi en fait, avec un copain de l'école de photo, on a créé une agence de communication qui s'appelait Kidicom, je dis qu'il s'appelait parce que moi j'y suis resté deux ans. Je crois que l'agence a duré encore 6-7 ans après, mais elle n'existe plus. Donc c'était une agence de communication, ce qu'on appelle 360, c'est-à-dire qu'on faisait tout support. Et en 2006, j'ai vendu MEPA.
- Speaker #0
Études de photographie, est-ce que tu peux nous expliquer un peu ? À quoi ça correspond finalement ? Parce que prendre une photo, on sait tous un peu comment ça fonctionne, mais tu avais quoi ? Tu avais des cours de marketing, de stratégie, de communication ou vraiment juste c'était plutôt le côté artistique et c'est toi qui as insufflé le côté business ?
- Speaker #1
C'était surtout une école technique à l'époque parce qu'en photographie, il fallait parler obturateur, de diaphragme. temps de pose, superposition, quand on voulait faire des effets en fait les effets on les faisait directement à la prise de vue, il y avait tout le travail de labo aussi avec les agrandisseurs, faire les photos en noir et blanc dans les bacs avec les chimies etc donc il y avait un vrai métier et l'appareil photo numérique est venu tout chambouler en fait. J'adduis sur la prise de vue, c'est-à-dire que n'importe qui, n'importe qui, c'est pas vraiment ça, mais ça rendu la prise de vue beaucoup plus simple, beaucoup moins technique, et après, avec les arrivées de Photoshop, maintenant, tous les filtres qui existent, tout le monde est plus ou moins capable de faire une belle photo. C'est le sujet, en fait, maintenant, qui fait la différence.
- Speaker #0
Comment tu t'es dit en sortant de ces études hyper techniques ? Ça a duré combien de temps d'ailleurs ?
- Speaker #1
Trois ans.
- Speaker #0
Trois ans. Donc tu fais trois ans de pure technique photo. Tu te rends compte que finalement, le numérique va un peu mettre le bazar là-dedans. Et comment tu t'es dit, je vais créer une agence de communication ? Tu n'as jamais eu de cours de communication, même vers un site internet. À l'époque, il y avait un peu de technicité quand même.
- Speaker #1
Oui, L'idée c'est vrai que quand on nous demandait de faire des photos, je dis on, on voulait une photographe, à l'époque c'était parce que le client voulait faire un site internet, parce que le client voulait faire une affiche, parce que le client voulait faire son catalogue, et on s'est dit au lieu de faire des photos, on va essayer de tout vendre, parce que juste la photographie c'était devenu compliqué. Donc avec mon associé de l'époque, on a créé cette agence de communication, et après on s'appuyait sur des freelances ou d'autres agences, des sous-traitants. Quand on nous demandait un catalogue, on allait chercher un graphiste. Quand on nous cherchait une illustration, on cherchait un illustrateur ou une illustratrice. Et on vendait le produit final au client.
- Speaker #0
Donc au final, toi tu cherchais les opportunités business et en fait tu avais tout un réseau de sous-traitants derrière.
- Speaker #1
Voilà, en fait mon métier a changé. C'est-à-dire que j'étais devenu photographe et à l'époque je m'occupais de toute la partie commerciale de l'agence de communication.
- Speaker #0
C'est drôle. Et donc tu y es resté deux ans, c'est ça ?
- Speaker #1
Ouais, 2004-2006. 2004-2006. Et c'est ce qui m'a appris. En fait, ça a été ma première expérience. Je ne connaissais pas du tout le travail. Alors à l'époque, on ne disait pas patron, on ne disait pas entrepreneur, on disait chef d'entreprise. Et ça a été ma première expérience. C'est-à-dire travailler, déjà faire l'étude de marché, faire le business plan, aller voir la chambre de commerce et de l'industrie, s'enregistrer. créer la forme juridique de la société. Il y avait quand même plein de choses.
- Speaker #0
Et vous avez des salariés ou vous étiez juste tous les deux ? Juste tous les deux. Et qu'est-ce qui fait qu'au bout de deux ans, tu as souhaité sortir du projet ?
- Speaker #1
Au niveau développement de la société, c'était une petite structure. C'est pareil, il y a eu mouvement au niveau de la photographie, mais à l'époque aussi, il y avait pas mal de mouvement au niveau du site internet. C'était un peu compliqué, il y avait beaucoup de concurrence, et je voyais mal le développement. de la société je ne savais pas comment ça pouvait grandir ou grandir donc j'ai préféré vendre mes parts et je voulais aussi avoir une expérience à l'international donc avec les sous que j'ai récupéré ça m'a permis de partir six mois en Californie je prenais des cours d'anglais tous les matins et l'après-midi je faisais mon métier de photographe j'essayais de faire du business voir s'il y avait quelque chose à faire de California, du côté de Los Angeles.
- Speaker #0
Et ça n'a pas marché ? Ou tu étais plus en vacances qu'en mode boulot ?
- Speaker #1
Alors, j'étais un peu dans les deux. C'est vrai que j'en ai profité, j'ai beaucoup réfléchi. Après, je pense que j'étais un peu trouillard. C'est-à-dire que j'ai rencontré beaucoup de personnes là-bas de différentes nationalités, c'était très enrichissant. Pour rester six mois, j'avais couplé un visa touristique et un visa étudiant. pour pouvoir rester six mois. Et en fait, au bout des six mois, mes deux visas avaient expiré. J'aurais pu rester dans l'illégalité, mais bon, je ne pense pas qu'on m'aurait ramené à la frontière pour me ramener en France. Mais voilà, mes visas étaient finis. Je ne voulais pas être dans l'illégalité là-bas en essayant de trouver la green card ou quelque chose comme ça. Donc, je suis revenu en France.
- Speaker #0
Et donc, six mois en Californie. Tu rentres à Paris ?
- Speaker #1
Je rentre à Paris.
- Speaker #0
Et tu cherches un boulot de salarié ?
- Speaker #1
D'abord, je réessaye d'être photographe. Donc, pendant à peu près un an, j'essaye commercialement d'aller taper un petit peu toutes les portes. J'ai fait un petit peu tous les métiers dans la photographie. J'ai travaillé sur ce qu'on appelle les packshots. On prend en photo les produits, les détourer pour mettre en fond blanc pour les catalogues. Ça, j'en ai fait pas mal. Je travaillais pour le groupe Marie-Claire. J'ai fait aussi pas mal de people. avec un peu de paparazzi, etc., histoire de me donner un petit peu de finances, etc. Je suis parti, j'aimais bien aussi la photographie sociale, même si ça ne payait pas bien, mais partir dans les bidons vifs, les orphelinats en Bulgarie pour faire des photos, ça j'aimais beaucoup, mais malheureusement ça ne se vend pas, les gens préfèrent les photographies des people. Voilà, j'ai essayé vraiment de toucher tous les secteurs, que ce soit la mode, etc. Et alors, je ne sais pas si je suis pas assez artiste ou un peu trop business, mais je faisais des photos. Artistiquement, ça ne me connaît pas forcément ce que je faisais. Et d'un point de vue business, je voulais plus.
- Speaker #0
Tu as une anecdote, Paparazzi ? C'est drôle, ça, quand même.
- Speaker #1
Paparazzi, oui, j'en ai eu quelques-unes. C'est assez rigolo.
- Speaker #0
Il y a prescription, maintenant, tu peux le dire ?
- Speaker #1
Oui, il y a prescription. Le plus gros shoot que j'ai fait en photographie en paparazzi, c'est Jennifer. Avec mon premier bébé, j'ai fait la couverture du magazine Voici.
- Speaker #0
Mais ça paye en plus un peu par un paradis, non ? Mais c'est une vie de chien, non ? C'est quoi ?
- Speaker #1
Ouais, ça paye. Et quand on est jeune, ça permet... C'est un vrai métier. Il faut apprendre comment pister une star pour savoir où elle habite, quelle est son actualité. Il y a des gens qui font surtout. ou pas shooté. Il y a des gens qu'on peut shooter, mais ça va pas forcément bien payer. On connaît les restaurants où ils vont, leurs habitudes, etc. Et c'est de l'actu, c'est quand même de l'actu. On peut avoir un super dossier, mais arriver chez... C'était Voici, Public, Closer, des choses comme ça, et arriver, en fait, c'est pas vendable, parce que la personnalité est pas...
- Speaker #0
Pas assez people.
- Speaker #1
Ouais, pas très active sur l'actualité du moment, quoi.
- Speaker #0
D'accord. Et au bout d'un an, tu te dis, c'est quoi, c'est pas assez de revenus réguliers, et tu te dis, il faut trouver un job.
- Speaker #1
Ouais, c'est ça, et puis au bout d'un moment, je me suis dit, je vais pas faire ça toute ma vie, un jour j'aurai des enfants, qu'est-ce que je leur dirai, papa et papa Radzi. Je me suis dit, ça va, voilà. Donc il y avait aussi, bon, un peu de stabilité. Je m'étais donné un an, je suis arrivé... J'ai fait mon CV, j'ai toqué à quelques portes et puis j'ai été salarié dans une société qui s'appelle Colloquium, qui faisait, qui fait tous les événements. 90% de leurs événements, c'est du médical. Voilà, pour les associations de médecins, quelles que soient leurs spécialités, ils font des congrès, ils font des débats, ils gèrent leur association, etc. C'est une boîte qui fait 110 personnes.
- Speaker #0
Ok, et tu faisais quoi chez eux ?
- Speaker #1
Alors je suis rentré en tant qu'à l'époque, c'était chargé de communication. Je m'étais appuyé sur mon expérience de mon agence de com, et après j'ai évolué, il fallait que j'évolue. Je suis passé responsable, et à la fin je manageais, alors c'était une petite équipe de créatifs, mais je manageais 3-4 personnes.
- Speaker #0
Et t'es resté dans cette boîte combien de temps ?
- Speaker #1
Trois ans, jusqu'en 2010.
- Speaker #0
Et 2010, après ?
- Speaker #1
En 2010, un de mes collègues que j'avais à Colloquium est parti dans une autre société. Il m'a dit, voilà, il y a quelqu'un, enfin, dans la nouvelle société, on recherche quelqu'un comme toi, si ça t'intéresse. C'était pour moi le moment aussi de pouvoir évoluer encore plus, parce que je pense que j'étais arrivé au bout de mon expérience dans cette société. Donc je suis parti dans cette nouvelle société. Il s'est resté six ans.
- Speaker #0
Donc 2016 ?
- Speaker #1
Jusqu'en 2016,
- Speaker #0
oui. Et c'était quoi ton dernier poste, Loa ?
- Speaker #1
J'étais responsable communication en charge du studio graphique. Donc là c'est pareil, j'avais une équipe de 400 personnes, et on travaillait, on faisait tous les sites internet, etc. C'était pour le groupe AFNOR, qui est un gros groupe, il y a 2000 personnes. Et ce qui était intéressant pour cette expérience, c'est que j'ai touché un peu tous les secteurs. C'est-à-dire qu'on pouvait travailler pour l'anthropologie, pour l'aéronautique. vraiment différents secteurs et dans ces secteurs-là, on travaillait sur la qualité, le RSE, le lead management, etc. Donc, j'ai vu beaucoup, beaucoup, beaucoup de marchés dans cette société.
- Speaker #0
Du coup, 2016, un petit événement ?
- Speaker #1
Bah 2016, 2015 déjà, avec ma femme on a eu un enfant, Daniel, et 2016, elle me renonce qu'elle est nouvelle enceinte. Donc la vie parisienne me semblait un petit peu compliquée.
- Speaker #0
Si je dis pas de bêtises, tes deux enfants sont nés la même année ?
- Speaker #1
Non, Daniel 2015, Louisa 2016, mais ils ont 10 mois d'écart, ouais.
- Speaker #0
Oui, c'est ça, c'est fin d'année et... milieu fin d'année pour louisa en fait ma femme est tombée enceinte un mois après avoir couché de daniel et bon 2016 donc deux enfants un heureux événement et là tu dis paris ça passera pas enfin un
- Speaker #1
jouable finalement enfin la vie en banlieue c'était pas c'est pas trop pas trop tout ce que tu voulais on a cherché partout mais en fait à paris si on était resté à paris je serais resté dans mon job On travaille au groupe AFNOR et on avait trouvé un appartement de 60 m² à Bourg-l'Arrêt. Du coup, ça faisait partie des possibilités. Il y avait plusieurs possibilités. Il y avait celle-ci qui pouvait être la plus confortable, parce que c'est la vie qu'on souhaitait. On s'est dit que non. Donc on a cherché un petit peu à droite, à gauche. On s'est dit si on n'arrive pas à trouver, on aura toujours cette solution de repli. Donc on a cherché, moi j'ai cherché une entreprise à racheter. On a cherché Agnès et Réunionnaise, donc on a d'abord regardé sur l'île de la Réunion. Mais j'avais une double difficulté, ça veut dire que lorsque j'appelais à l'île de la Réunion pour essayer de trouver du travail, etc. On me répondait, il faudrait d'abord que vous veniez. sur l'île de Réunion et après vous cherchez du travail parce que c'est double changement de vie l'île de Réunion c'est quand même différent de la métropole et changement de boue donc pour moi c'était compliqué la Réunion c'était pas possible on a cherché Bordeaux et Bordeaux, beaucoup je voyais pas les portes auxquelles je pouvais toquer je connais personne à Bordeaux Et sur Angoulême, pour le coup, j'ai quand même un réseau important. Donc, j'ai appelé deux, trois personnes et je suis tombé sur une personne qui m'a dit Moi, je n'ai plus trop de lien avec l'économie locale, mais ma femme parle à la retraite. Et du coup, elle va vendre sa boîte.
- Speaker #0
Super. Et je rétropédale juste un tout petit peu, mais qu'est-ce qui fait que tu te dis Bon, là, je suis salarié, je suis dans une grosse boîte, j'ai déjà tenté l'entrepreneuriat. À deux reprises, on peut le dire. Allez, let's go, j'achète une boîte. Pourquoi tu n'as pas cherché un boulot, pépère ? Tu as deux enfants de bas âge qui ont quasiment le même âge. Qu'est-ce qui fait que tu t'es dit, vas-y, j'achète une boîte ?
- Speaker #1
Le salariat, je ne trouvais pas. Je ne trouvais pas d'opportunité. Et le peu d'opportunité que je trouvais, c'était que le salaire était quasiment divisé par deux entre Paris et la province. Donc la problématique était la même. avec une femme et deux enfants. Donc je me suis dit, il faut que je trouve une boîte à racheter. Je ne pouvais pas être sûr de la création, parce qu'on sait qu'une société, si elle devient viable, elle va m'attendre 3 ans, 5 ans. Donc moi, il fallait que j'ai des sous qui rentrent tout de suite, pour faire vivre ma famille. Et je ne voulais pas non plus une société qui... qu'ils soient en difficulté que je le redresse et parce que voilà financièrement également c'était pas possible donc il fallait que je trouve une entreprise qui fonctionne déjà je puisse prendre des rênes assez rapidement travailler changer de vie correctement
- Speaker #0
et faire vivre ma famille du coup quelqu'un dit ma femme va partir en retraite elle va vendre sa boîte c'est la boîte que tu as racheté finalement ouais ouais ouais c'est la première
- Speaker #1
C'est la société qui s'appelle Société Lagarde, qui tient trois magasins. Trois magasins de pantoufles et chaussures charentes.
- Speaker #0
Ça faisait quelle taille à peu près, à l'époque ?
- Speaker #1
Trois magasins, cinq, six salariés et la dirigeante.
- Speaker #0
Est-ce que tu peux nous parler un peu de... Comment t'as financé l'opération ? Comment ça s'est bouclé cette opération ? Parce qu'il y a eu une boîte à vendre, ok, très bien. Comment ça s'est passé ?
- Speaker #1
C'est un peu la question. En fait, je ne savais pas du tout comment faire. Donc j'ai appelé encore des personnes sur Google M, un avocat. expert comptable donc ça ça a été mon équipe et je sais que pendant ça a duré un an un an et demi on fait les négo un an on va dire les négociations avec le vendeur et jusqu'au bout je leur disais mais c'est sûr que je suis capable financièrement au niveau de mon expérience etc c'est là pour le coup le rachat c'était vraiment tout nouveau je savais pas comment on faisait au niveau des banques je savais pas combien il fallait apporter etc Ils m'ont beaucoup rassuré, énormément rassuré. Et j'ai emprunté la première fois, c'était 650 000 euros. Et j'ai fait un apport de 100 000.
- Speaker #0
Qui était le fruit de la vente de l'appartement, c'était ça ?
- Speaker #1
J'ai tout vendu. Agnès a vendu son cabinet pour se libérer, mais ça ne lui a pas fait d'apport financier.
- Speaker #0
On n'a pas précisé, mais Agnès est podologue ?
- Speaker #1
Oui, c'est ça.
- Speaker #0
Elle a vendu son cabinet de podologie qui était à Paris ? Oui,
- Speaker #1
tout à fait. Moi, j'avais eu la chance d'acheter un appartement à Paris, avec un crédit, un salaire que j'avais en tant que salarié. Le quartier s'est bien développé, c'était le quartier de Beaugrenelle. Ils ont monté le centre commercial Beaugrenelle et les prix de l'immobilier ont explosé. Donc il fallait que je vende l'appartement à certains prix pour avoir cet apport de 100 000 euros. Et du coup, j'ai réussi à le vendre au prix que je voulais. Et du coup, tout l'argent que j'avais, on l'a mis dans la boîte. On est arrivé... Donc moi, il fallait que je finisse un peu avec le... avec le groupe AFNOR en tant que salarié. Agnès est arrivée à Soyo, donc à côté d'Angoulême, toute seule, donc avec les deux enfants, dans une maison en location qu'on n'avait même pas visitée. Mais voilà, il fallait qu'on aille vite. Et à l'arrivée, il n'y avait pas de meubles, il n'y avait rien, pas de voiture, rien. Et elle m'a dit, comment on fait ? Je lui ai dit, j'arrive dans un mois, il va falloir qu'on trouve des sous pour vivre, parce qu'on avait tout mis dans la boîte, quoi. Donc on est arrivé avec la rupture conventionnelle que j'avais fait avec mon employeur, ça nous a permis d'acheter une voiture, un petit break pour trimballer mes enfants. Et puis après, j'ai commencé à travailler dans la boîte que je venais de racheter, et puis avec le bon salaire, petit à petit, on a réussi à se constituer un peu de mobilier, et puis construire notre vie. Heureusement, tout s'est bien passé. Tout s'est bien passé, mais c'est vraiment un circuit de domino. Il suffit qu'il y ait un domino qui tombe pas, et puis tout est foutu. Là, on serait retrouvés peut-être à Angoulême, dans une maison en location, et puis l'affaire ne serait pas faite, j'aurais pas de travail, Agnès aurait vendu son cabinet de podologie, on était à Soyo sans boulot. Et alors,
- Speaker #0
c'était 2016-2017, on est en 2024 aujourd'hui. Bravo, tu vas bientôt finir ton LBO, donc c'était pas une mauvaise idée finalement. On va y revenir, mais dans mon métier, on réfléchit toujours à 7 ans. On calcule tout en 7. Parce que ce que c'est important, c'est la durée d'une dette, d'acquisition. Donc là, ça se finit le mois prochain, c'est ça ?
- Speaker #1
Ouais, la première boîte que j'ai rachetée, il y a un mois. Je ne sais pas pourquoi, c'était mon expert comptable à l'époque qui l'avait fait. Je pense que c'était pour m'alléger un peu les charges. Il avait fait le remboursement de crédit sur 8 ans.
- Speaker #0
Sur 8 ans ? Ah,
- Speaker #1
c'est cool ! Ouais, ouais. Donc là, la fin, c'est mi-décembre. de cette année.
- Speaker #0
On va célébrer ça. Un peu par rapport à l'acquisition, est-ce que Société avec trois magasins, toi, t'as jamais géré un magasin de ta vie, comment tu t'es dit... Alors, quand on s'est rencontrés il y a quelques années, tu m'avais dit, j'aurais pu être électricien, plombier, je vendais pantoufles, mais comment tu t'es dit... photographes parisiens ex paparazzi manager à te retrouver en 2016 2017 internet était quand même déjà largement développé quand tu t'es dit ouais ça m'est-il d'avenir d'aller acheter un magasin de pantoufles alors on est en charente et c'est une spécialité des régionales et voilà et nous deux on est un peu un peu un peu chauvin donc voilà mais quand Comment tu as perçu ce projet-là ? Tu n'avais pas le choix, il n'y avait rien d'autre. Et c'est parti. Comment ça s'est fait ?
- Speaker #1
C'est vrai que j'aurais pu, si une boîte, une entreprise de peinture ou de meubles, j'en sais rien, ça aurait été à vendre, je l'aurais peut-être acheté. Il s'est avéré que c'était des magasins de pantoufles. Après, c'est un produit iconique. Je me suis quand même renseigné sur l'entreprise. Il n'y avait pas de concurrence. C'était tenu par le leader fabricant de Charentaise. J'ai regardé les bilans. J'ai vu quand même que ça tournait bien comme une horloge. Tous les ans, c'était le même chiffre d'affaires. Il y a la même charge. C'était vraiment... belle endormie il y avait un il y avait un peu de développement qui était possible c'est ça qui était intéressant aussi après je suis je suis rentré dans ce métier là j'ai appris pendant un an j'ai été accompagné par par la gérante qui m'a appris le métier tu es un accompagnement long ça c'est bien excuse
- Speaker #0
moi je te coupe mais généralement les accompagnements post acquisition alors en ce moment ils ont une tendance à se rallonger mais Avant le Covid, c'était entre un et trois mois. Aujourd'hui, ça se rallonge un peu parce qu'il y a un peu plus d'incertitudes et on a besoin de se rassurer. Mais un an d'accompagnement, c'est rare. C'était une demande de ta part ou c'était que c'est fait naturellement ?
- Speaker #1
Je dis un an. Elle m'a accompagné du coup de septembre à février, je crois. Vraiment, l'opérationnel est là. Ça permet de voir un peu comment on fait les collections, les soldes, la période de Noël. Et après, il y avait l'accompagnement. Si j'avais une question, je pouvais bien évidemment... Elle n'était plus dans l'opération, elle n'était plus présente dans la société, mais elle pouvait m'accompagner. Et oui, c'était une demande, parce que je ne connaissais pas le métier. Mais ça a été une découverte pour moi, une belle découverte. En fait, est-ce que je me serais autant passionné s'il y avait fait un autre métier ? Je ne sais pas. Il s'est avéré que ce produit-là, je l'ai adoré et que j'aime le vendre et que j'aime le commerce. Je me suis vraiment découvert en rachetant cette société-là et c'est fait pour moi.
- Speaker #0
Pour toi, la belle endormie, c'est quoi ? C'était le produit, le fait qu'il y avait peut-être une lacune de communication. Qu'est-ce qui fait que tu t'es dit qu'il y a de la valeur hors bilan ? chiffre d'affaires stable, rentabilité stable, on sait tous faire des bouts de petits calculs, mais comment tu t'es dit, il y a de la valeur hors bilan finalement ?
- Speaker #1
C'est comme toute expérience, c'est que là la gérante, elle était en fin de carrière, donc il n'y avait pas besoin forcément d'innover, l'entreprise tournait, parce que l'innovation, faire des nouveautés, c'est quand même des efforts, il faut travailler, etc. Donc c'est vrai que moi je suis arrivé, j'étais plus jeune en début de carrière, au moins dans ce marché-là. J'avais plein d'idées. Puis voilà, il faut avoir un regard extérieur. Moi, quand j'arrivais dans le magasin, je savais exactement comment j'allais l'aménager, ce qu'il fallait faire, etc.
- Speaker #0
Tu avais 33 ans à l'époque ?
- Speaker #1
35 ans environ.
- Speaker #0
Tu étais déjà en dessous de la moyenne. La moyenne à l'époque, c'était 40 ans. L'acheteur de société, l'entrepreneur moyen, c'était 40 ans. L'âge moyen à l'époque, tu étais déjà un peu en avance ?
- Speaker #1
Entrepreneur, ce n'était pas le mot. à l'époque. Quand j'ai racheté la société, en fait, je n'étais pas entrepreneur. Je devenais chausseur.
- Speaker #0
On va y revenir. On va y revenir parce que ça m'intéresse pour le coup. Je me permets juste d'ouvrir une parenthèse très importante pour les gens qui nous écoutent. Ce qu'on appelle un MBI, c'est une reprise par des individus, personnes physiques, un investisseur comme toi. C'est souvent des Parisiens qui descendent en région parce qu'ils ont envie de... de faire grandir leur famille à la campagne, ou en tous les cas dans des villes plus secondaires. On est souvent livré à soi-même. C'est un projet qui est très compliqué. De quoi on a envie ? Comment est-ce qu'on fait ? Comment on constitue une équipe ? Alors toi, tu avais de la chance, c'est que tu venais déjà de région. Donc tu as pu te constituer une équipe par réseau. Mais pour ceux dont ce n'est pas le cas, il y a une association nationale qui existe en France, qui s'appelle le CRA. C'est l'Association des Cédants et Repreneurs d'Affaires. ils sont présents à Nantes, à Bordeaux, à Tours, etc. Ils ont également des satellites en région. Il y en a à Angoulême, à La Rochelle, à Périgueux, etc. C'est très important de prendre contact avec eux, parce qu'ils ont beaucoup de vertus. Premièrement, ils connaissent le réseau, ils connaissent le biotope, on va dire. Ils savent à peu près les boîtes qui peuvent se vendre, surtout ils connaissent... les avocats, les experts comptables, les intermédiaires comme moi. Donc ils peuvent guider les repreneurs. Il y a également des formations qui sont faites, qui sont très importantes, ça dure trois semaines. Nous, on voit en deux minutes la personne qui a fait la formation et celle qui ne l'a pas faite. ça va pas vous apprendre à lire un bilan et à devenir un dirigeant d'entreprise mais en tous les cas ça permet de vraiment cloisonner le schéma de pensée, la stratégie ils vont pas vous servir une boîte tout cru sur un plateau à la sortie de la formation mais en tous les cas il y en a pas mal qui arrêtent en cours de formation a priori parce qu'ils se rendent compte qu'en fait le projet est trop gros ou c'est pas prêt ou ils voulaient acheter un job et finalement acheter une entreprise c'est devenir entrepreneur, on va y revenir du coup,
- Speaker #1
mais voilà
- Speaker #0
Je fais un peu de publicité pour ces gens-là parce qu'ils sont vraiment une vraie pépite sur l'écosystème de la reprise. Et il faut absolument aller les voir, ne serait-ce que pour prendre contact. Et également, il y a un élément important, c'est qu'ils ont une base de données des sociétés à vendre qui est alimentée par eux et par les intermédiaires comme nous. Donc nous, c'est vraiment des partenaires au sens littéral du terme. Quand on rentre une société qui est éligible au NBI, donc reprise par personne physique, moi systématiquement j'appelle le CERA en disant Voilà, j'ai ça, présentez-moi vos bons candidats qui pourraient matcher au niveau des critères de sélection. Et c'est comme ça qu'on arrive à vendre des sociétés à des gens comme toi tous les ans. Donc voilà, je mettrai les informations en description et je ferai probablement un épisode hors série sur eux parce que vraiment c'est hyper important d'aller les voir. Je ferme la parenthèse. Une fois que tu as fait cette première acquisition, tu as les clés, et là tu te dis tu te dis quoi ? Tu te dis quoi ? Tu fais quoi ? C'est quoi tes premières actions ?
- Speaker #1
Avec l'accompagnement, c'était déjà apprendre le métier. Donc le métier de chausseur. Faire des collections, comment les vendre, comment les acheter, comment manager les vendeurs. Pour moi, l'idée, c'est... C'est rester calme, regarder, voir comment tout fonctionne. Et une fois que j'ai bien compris comment ça fonctionne, voir les points d'amélioration. Ça a été assez rapide pour moi. Le premier acte que j'ai fait, c'est que j'ai tout informatisé. Le magasin fonctionnait avec des caisses enregistrées à l'ancienne. Ça a été de sortir... les bouchettes, donc c'est les scans pour faire les codes-barres, étiqueter tous les produits, mettre les ordinateurs, tout informatiser.
- Speaker #0
En 2017 ?
- Speaker #1
Oui, ça a été la première des choses. Ça a été un gros, gros boulot. La première fois, le premier Noël que j'ai fait, on se faisait pas mal voler. Je me suis dit, tiens, c'est pas possible, on doit se faire voler toute l'année. Donc j'avais soit mettre des antivogues... de possibilité mettre des antivols sur les produits ou alors étiqueter. Je ne pouvais pas faire les deux boulots en même temps, c'était trop compliqué. Mais en fait, je me suis rendu compte que c'était que pendant la période de Noël qu'on se faisait voler, donc j'ai priorisé le fait de tout informatiser. Et ça nous aide pour faire la caisse le soir, faire les retours, pour fidéliser les clients, pour faire les inventaires, pour savoir quel stop que l'on a, les pointures qui nous manquent. Ça nous a facilité la vie, mais un truc de dingue. C'est la première chose que j'ai fait.
- Speaker #0
Et donc, tu avais déjà trois magasins, une première grappe.
- Speaker #1
Bon,
- Speaker #0
tu as amélioré les process, etc. Tu as vraiment numérisé la boîte. Comment, quand est-ce que tu t'es dit, est-ce qu'il y a eu un élément marquant où tu t'es dit, tiens, je vais faire de la croissance externe ? Ou est-ce que c'est toi-même qui t'es dit, bon ben voilà, maintenant je maîtrise mon environnement, il faut que j'aille me mettre en risque à nouveau et chercher d'autres projets ?
- Speaker #1
En fait, ça s'est fait une fois que j'avais fini tous les développements. donc informatiser les magasins, mais il y a eu beaucoup d'autres innovations. Une fois que le développement interne me paraissait atteint, je me suis dit, il faut que je fasse le développement externe, donc il faut que je monte un autre magasin. Donc géographiquement, j'ai regardé où je pouvais le créer, et la zone géographique que j'avais trouvée qui pouvait être intéressante, il y avait un chausseur déjà qui était là-bas. Je me dis, je vais arriver, je vais créer mon truc. Si ça se trouve, il n'y a pas de business pour nous deux. Donc, ça va être soit moi, soit lui. C'est un peu ridicule. Je vais me renseigner, savoir s'il n'est pas vendeur. Je me suis renseigné. Il était à l'âge de la retraite, il voulait vendre. Je me suis dit, au lieu de créer, je vais racheter sa boîte.
- Speaker #0
Est-ce que tu peux définir un chausseur ?
- Speaker #1
Un chausseur, c'est tout simple. C'est un détail en chaussures. Donc, il a un magasin, quelle que soit la taille. et Il vend, il conseille, il vend tout ce qui est produit d'articles chaussants. Donc chaussures, chaussons, mode, confort, enfant, les produits d'entretien.
- Speaker #0
Peut-être pour faire la différence, c'est que ce n'est pas une enseigne, c'est un pur indépendant qui fait son propre sourcing auprès de ses fournisseurs, c'est ça ?
- Speaker #1
Voilà, c'est un détaillant non spécialisé. Un multi-détaillant, il fait toutes les marques, homme, femme, enfant. Ce n'est pas une chaîne, ce n'est pas un groupe, c'est familial. Souvent, ce sont des personnes qui ont un magasin. Ce sont des institutions, des magasins qui existent souvent depuis deux, trois, quatre générations.
- Speaker #0
Et sur cette croissance externe, donc première croissance externe, deuxième acquisition, est-ce que tu as modifié ta méthode par rapport à la première ou tu as appliqué les mêmes méthodes ? Comment tu as fonctionné ?
- Speaker #1
J'ai créé une nouvelle société pour acheter ce fonds de commerce. Déjà pour ne pas mettre en péril la première société. Je ne voulais pas tout mettre dedans. Et après, j'ai utilisé la même méthode. J'ai regardé, j'ai appris comment il travaillait, ce qui allait, ce qui n'allait pas, comment l'améliorer. C'est quand même souvent les mêmes axes. Informatiser, faire des cartes de fidélité. Faire une base de données, je pense que les anciens métiers m'ont appris à faire ça quand même, avoir une base de données, c'est le secret. C'est connaître ses clients pour essayer d'en trouver des nouveaux, mais aussi pour les fidéliser.
- Speaker #0
Aujourd'hui, tu en es où dans ton développement ? Tu as combien de magasins pour commencer ?
- Speaker #1
Sept magasins.
- Speaker #0
Sept magasins. Est-ce que tu as une stratégie particulière entre tes sept magasins ?
- Speaker #1
La stratégie, c'est que je reprends des fonds de commerce, des commerces qui sont un peu des institutions, qui sont connus. Le nom du magasin est presque une marque. Quand on parle, Ah oui, je cherche une chaussure pour enfants elle va à tel endroit. Il faut que tout de suite... Cendrillon,
- Speaker #0
tu peux ne faire plus, t'as le droit.
- Speaker #1
Je t'autorise. Non, mais c'est des cendrillons. Je pense qu'il doit y en avoir une bonne dizaine en France, des magasins de cendrillon. Mais oui, oui. Et avoir des institutions, c'est important.
- Speaker #0
vraiment que le magasin soit vraiment une marque alors moi je j'ai on se connaît un peu il ya trois grappes de deux sociétés chez tout finalement tu as les sociétés plutôt pantoufles tu as trois magasins des trois historiques tu as les institutions et a aussi donc là tu as combien de magasins dans ses chausseurs institutionnel 3 3 plus 3 et un premier magasin dans une troisième grappe avec une stratégie particulière, tu peux nous en parler ?
- Speaker #1
Là, la troisième société, c'est un fonds de commerce que j'ai acheté en début d'année, donc en février. Et là, c'est un monomarque. C'est encore une autre stratégie. Mais c'est une façon d'acheter différente, c'est-à-dire qu'au lieu d'avoir plusieurs fournisseurs, j'en ai qu'un. mais là on travaille plus sur la vendeuse, la vente et le positionnement du magasin. Que ce soit un emplacement premium, c'est pas la même chose. Donc tous ces magasins sont un peu liés, c'est-à-dire que chacun peut voir le stock de l'autre magasin pour pouvoir se faire des transferts. Et l'idée, après, géographiquement, c'est d'essayer de... de faire un peu comme une toile d'araignée ou un escargot, c'est vraiment toucher la zone zéopographique, c'est-à-dire quelqu'un qui cherche une paire de chaussures, une pantoufle, etc., il faut qu'il vienne dans un de mes magasins.
- Speaker #0
Et ces magasins monomarques, aujourd'hui, ta stratégie à court-moyen terme, c'est de développer cette grappe-là également avec d'autres magasins monomarques ?
- Speaker #1
Oui, donc là je suis en train de racheter un autre magasin, c'est un Mephisto comme le premier, c'est une autre zone géographique, et ça devrait être... février mars 2025.
- Speaker #0
Et t'as déjà la troisième cible ou pas encore ?
- Speaker #1
Ouais, mais c'est pas un monomarque, alors je sais pas trop quand je vais faire, si je crée encore une nouvelle société, ou si je la mets dans cette grappe-là.
- Speaker #0
C'est quoi la strade sur ce... si c'est pas un monomarque, c'est quoi ? C'est plutôt une institution ?
- Speaker #1
Ouais, une institution.
- Speaker #0
Ok, donc c'est plutôt dans la holding institution, finalement.
- Speaker #1
Ouais, mais ça veut dire qu'il y aurait quatre. Je sais pas pourquoi, je fais des sociétés avec trois magasins. À chaque fois, d'un point de vue administratif, c'est un enfer. Alors que racheter un fonds de commerce et le mettre dans une société déjà existante, c'est plutôt simple. Mais à chaque fois, c'est vrai que de créer une nouvelle société pour prendre un fonds de commerce, c'est un peu plus compliqué. Mais je verrai ce moment-là. C'est du détail, même si c'est un peu plus compliqué d'un point de vue administratif. L'important, c'est de reprendre le fonds et qu'il tourne et que ça fonctionne. L'idée au niveau de la stratégie, c'est au niveau du développement. Mes enfants sont encore un peu petits, donc je ne veux pas trop m'éloigner non plus de là où j'habite. Mais c'est d'essayer de faire une acquisition d'un point de vue fonds de commerce. Idéalement, mais c'est un peu plus compliqué, une acquisition immobilière par an.
- Speaker #0
L'immobilier d'entreprise ou plutôt à titre perso ?
- Speaker #1
Un peu tout. C'est un peu mon épargne. C'est là où je mets mes sous.
- Speaker #0
Toc à la banque. T'empruntes à la banque.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Pour se donner un ordre d'idée aujourd'hui, en CA consolidé, ça représente combien à peu près ton petit groupe ?
- Speaker #1
On est hors-taxe entre 2,5 et 3 millions. Ça dépend des années, des bonnes ou des moins bonnes.
- Speaker #0
Alors ton domaine d'activité, c'est les chausseurs. Mais comment tu définirais ton métier à toi, toi en tant qu'Antoine Gardon ?
- Speaker #1
Alors au début, oui, c'était chausseur. Après, on va dire que ça a été... ça a évolué en commerçant. Ça fait quand même un bout de temps que je ne me suis pas mis à genoux avec une cliente pour la chaussée. Je suis devenu commerçant et puis maintenant un peu plus entrepreneur. L'idée, c'est que les magasins tournent sans moi. J'ai toujours un oeil sur l'opérationnel, j'ai tout automatisé, tout informatisé, comme je disais tout à l'heure. C'est d'avoir un oeil dessus. être encore présent, mais d'un point de vue opérationnel, je veux me libérer du temps pour pouvoir entreprendre dans peut-être d'autres projets et faire d'autres investissements. Donc là, maintenant, j'ai pris vraiment mes souliers, l'entrepreneur.
- Speaker #0
Et comment tu fais pour te battre contre deux ennemis qui doivent être un peu compliqués à gérer quand même, mais à la grande distribution et les grands réseaux de distribution et Internet ? Parce qu'au final, être commerçant aujourd'hui, en 2024, c'est quand même un sacré challenge.
- Speaker #1
Alors, commerçant, ça veut dire qu'il faut vendre ce que le client attend. Donc là, pour l'instant, je vends des chaussures et des pantoufles. Si demain, ça ne se vend plus et que le client me demande des parapluies, je lui vendrai des parapluies. Donc, ce qu'il faut, c'est s'adapter, innover le plus possible. je sais pas de quoi demain est fait, il y a quand même beaucoup de changements, mais comme je vois il y a eu les grandes chaînes des années 90 qui sont arrivées on s'est dit bah tiens ça va tuer les petits commerçants là au moment actuel on voit que les grandes chaînes sont toutes en train de tomber, les petits commerçants et les détaillants ils sont là, ils sont toujours là, la grande distribution qui avait pris pas mal de parts de marché de ces grands groupes, on voit que ça devient plus compliqué pour eux d'un point de vue chaussures et textiles. Et ils se font rattraper par tous les magasins de sport, l'Intersport, Decathlon, Gosport, etc. Intersport, je crois que c'est le plus gros vendeur de chaussures. Donc en fait, d'un point de vue retail, d'un point de vue physique, on n'est pas trop impacté, en fait. Ils se mangent un peu entre eux, en grande distribution, les chaînes de sport ou les gros groupes. de distribution et autres. Ce qui est un peu plus inquiétant, c'est toute la partie Internet, la partie digitale, avec les ventes en ligne. Mais on voit que je crois que la part de marché est de 25%, si je ne dis pas de bêtises. Ça a évolué très vite, mais ça stagne depuis 2-3 ans. Il y a le Covid qui a évidemment tout fait exploser, c'est-à-dire que les gens achetaient beaucoup en ligne. Mais depuis, ça reste à peu près à 25%. Donc si ça reste comme ça, en fait, on aura notre part du marché. Les détaillants auront leur part et notre métier va changer en point de vue innovation, mais ne devrait pas disparaître.
- Speaker #0
Tu parlais d'innovation. Comment est-ce que tu arrives à innover quand tu vends des pantoufles, par exemple, qui sont un produit ? plutôt anciens, traditionnels ?
- Speaker #1
On travaille beaucoup avec les fournisseurs, à l'écoute des clients. Les habitudes des clients changent beaucoup. Pendant le Covid, il y avait beaucoup de Made in France, quel que soit le prix. Là, on est plutôt sur... Ok, Made in France, mais j'aimerais bien pas trop cher. C'est à l'heure actuelle. En six mois, ça sera complètement changé. Donc, on travaille avec les fournisseurs. On a eu trois de collaboration. Voilà, tel produit est sympa, oui, mais il est un peu cher. Comment on peut faire pour réduire au niveau du prix ? Tiens, je voudrais toucher les jeunes. On va essayer de travailler un peu sur le graphisme, sur le design des pantoufles. On va essayer d'aller chercher d'autres marques. Ça, c'est plus pour la chaussure. Essayer de trouver des chaussures plus mode, plus sneakers. On travaille vraiment en étroite collaboration avec les fournisseurs.
- Speaker #0
Et tu as créé des marques ?
- Speaker #1
Oui, j'en ai créé une. Enfin, j'en ai créé plusieurs, mais il y en a une qui existe toujours, c'est la Maison de la Charentaise. L'origine de cette marque, c'est que les magasins que j'avais rachetés, les trois premiers, 80% du chiffre d'affaires Je dis 80, c'était peut-être un peu moins ou un peu plus, mais c'était à peu près ça. 80% du chiffre d'affaires se faisait avec un fournisseur, celui qui m'avait vendu l'entreprise. La première liquidation, on n'avait plus de produit, j'avais perdu 80% de mon chiffre d'affaires, donc il fallait que je trouve des solutions. Et du coup, j'ai été toqué à plusieurs portes de fournisseurs, et j'ai créé ma propre marque, et du coup, ils fabriquent pour moi une marque blanche. Et ça a sauvé l'entreprise, on a même continué à développer le chiffre d'affaires des magasins malgré cette liquidation, et à développer cette marque qui est maintenant un des acteurs majeurs de la pantoufle. Donc ouais, ça a été une expérience un peu particulière.
- Speaker #0
Quelles sont au final les principales difficultés auxquelles tu fais face aujourd'hui ? Dans ton développement ou dans la gestion de ton entreprise, on voit que tu es hyper réactif. Tu as ton principal fournisseur qui est liquide. Tu vas créer une marque en direct parce qu'il faut que tu fasses tourner tes entreprises. Aujourd'hui, c'est quoi les principales difficultés auxquelles tu fais face ?
- Speaker #1
Les principales, il y a le changement. On voit que tout est en train de changer, mais on ne voit pas vers quoi, quel que soit le secteur, il n'y a pas que les articles chaussants. La difficulté aussi, c'est la solitude du chef d'entreprise. Même si on peut être conseiller, c'est quand même le chef d'entreprise qui fait le choix, et il est tout seul dans ce choix-là. Il réussit, bravo, mais c'était facile. Il ne réussit pas, oui, on l'avait dit. Cette petite solitude. et moi l'heure actuelle c'est que ça change vraiment beaucoup très vite très vite, très vite, très vite alors c'est bien, il faut toujours se remettre en question, innover mais il n'y a plus de moment de calme il n'y a plus de moment de calme et je le vois maintenant 8 ans dans les magasins de chaussures il y a des marques que je cartonnais il y a 8 ans qui n'existent plus maintenant il y en a encore qui disparaissent aujourd'hui il y a des nouvelles tendances Les clients ont différents profils, différents âges, différentes façons de consommer. Il y a beaucoup de changements, comme tu le disais, avec Internet, avec les physiques. On passe de la grande distribution au magasin de sport, sur Internet. Ça bouge, ça bouge, ça bouge. J'aimerais avoir un petit coup de cristal pour au moins lisser ma stratégie et me dire Tiens, on a cette stratégie, dans deux ans, il faut qu'on arrive là. Là, non, c'est dans six mois. Je suis sûr que les habitudes des consommateurs auraient déjà changé. il faudra de nouveau que j'innove. C'est beaucoup d'efforts, en fait. Mais je me rends compte que c'est mon métier, en fait. C'est devenu mon métier.
- Speaker #0
Qu'est-ce que tu as fait comme erreur sous ces vies dernières années ? Et comment tu les transformes aujourd'hui ou tu t'en sers pour justement être plus fort ?
- Speaker #1
Des erreurs sur les magasins de chaussures. J'ai dû en faire, mais pas des très graves. Je ne me rappelle pas. C'est plus sur l'entrepreneuriat, les investissements que j'ai pu faire à côté des magasins de chaussures. À essayer des nouvelles choses, à essayer justement de faire du développement externe-externe. Ça veut dire vraiment essayer de sortir du milieu des articles chaussants, etc. C'est là où j'ai pu avoir des petits dérapages.
- Speaker #0
Tu veux qu'on en parle ?
- Speaker #1
On peut, on peut en parler.
- Speaker #0
T'as ouvert un bar ?
- Speaker #1
Ok. normal comme tout homme, on a la licence 4 et on a un bar. Non c'était... J'ai ouvert un bar, alors il était lié à un projet qui me tenait à coeur, qui était sur la sécurité dans le milieu. Alors je ne suis pas du tout chasseur, mais c'était pour apporter de la sécurité justement dans le milieu de la chasse. Et à côté de ça, j'avais créé... un espace de convivialité pour que les gens puissent se retrouver, discuter, etc. Mais ça a été une expérience intéressante.
- Speaker #0
On va préciser un peu parce qu'on a du mal à voir le rapport, mais tu as créé un espace de convivialité, comme ça que c'est vendu auprès des banques, j'imagine, avec un simulateur de tir de chasse. C'est du baltrap face à un écran, finalement, avec un laser. Et tu as essayé, tu avais négocié un partenariat avec la Fédération de chasse pour faire des formations et de la prévention, justement sur les tirs sécurisants, les sécurisés, pour que les gens puissent tirer face à un écran versus autre chose. Mais ça a duré combien de temps cette affaire-là ?
- Speaker #1
Un an pour la création. Ah oui, quand même. Ouais, ben il faut... Il faut déjà trouver le simulateur, il faut aller voir les banques, il faut faire le business plan, il faut aller voir tous les fournisseurs pour la partie bar, pour la partie poisson, la partie nourriture, il faut trouver le logiciel de caisse, il faut acheter les meubles, on ne se rend pas compte, mais c'est un travail énorme. Mais c'est pareil qu'ouvrir un magasin, ça demande quand même pas mal de temps. Mais voilà, ça m'a appris un métier. j'ai appris sur la partie restauration les différentes TVA j'ai appris à rencontrer différents fournisseurs aller chez un métro pour acheter ses produits travailler les marges, fabriquer un menu pour que ça puisse satisfaire tout le monde sur la partie sécurité j'ai pu voir les différentes fédérations les différents acteurs en fait ça me plaît faire de l'événementiel c'est un autre métier quand même je suis assez curieux donc j'adore ça Et si demain, j'ai envie de me lancer sur un nouveau projet comme entrepreneuriat, je veux que ce soit un projet qui apporte de la valeur, c'est-à-dire la sécurité, le confort, la qualité, des choses comme ça, l'écologie. Enfin, c'est des valeurs qui me tiennent à cœur. Je ne sais pas comment dire, mais cette curiosité d'apprendre un métier, en fait. Un nouveau marché, un nouveau secteur. Je rentre dans le truc et en fait, je veux tout savoir. Je vais lire, je vais regarder sur Internet, et je veux tout savoir sur le marché, je veux tout savoir sur le business, je veux tout, tout, tout savoir. J'adore ça, ça me passionne.
- Speaker #0
On est en train de faire un podcast, alors je suis analyste financier à la base, donc tu prêches à un convaincu. Ça a duré combien de temps, une fois que vous avez ouvert ?
- Speaker #1
Malheureusement, ça n'a pas duré longtemps, ça a duré un an.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Ça aurait pu durer plus longtemps, si ça avait été... On va dire mon activité principale, j'aurais peut-être poussé un peu, on aurait discuté avec les banques, les différents partenaires, etc. Là, avec mon associé, on a préféré arrêter parce que ça nous prenait du temps sur notre temps de famille, sur notre temps de travail, etc. et que ça n'allait pas dans le sens qu'on voulait en fait. Donc on a dit, au mieux arrêter maintenant, qu'attendre six mois, un an, enfin... Là, je ne voyais pas pareil, je ne voyais pas l'avenir sur cette société-là. Et ça nous prenait surtout beaucoup trop de temps. L'idée, c'est que je veux bien entreprendre, je veux bien investir, etc. Mais d'un point de vue opérationnel, si c'est pour me retrouver à faire la simulation de tir ou être derrière le bar pour servir des verres, d'un point de vue opérationnel, je ne peux plus investir comme ça. Ce n'est pas possible.
- Speaker #0
Et tu as eu une certaine frustration ? Tu es passé par quel état, finalement ? Quand tu t'es dit, est-ce que c'est venu d'un coup en disant, bon, il faut arrêter parce qu'on va commencer à vraiment bouffer des ronds ? Ou c'est venu naturellement et tu t'es dit, ouais, non, en fait, par quel état t'es passé ?
- Speaker #1
D'un point de vue financier, évidemment, il ne faut pas que ça nous coûte des sous. D'un point de vue temps, ça, j'en ai parlé, il ne faut pas que ça nous prenne trop de temps. Les partenariats qu'on avait essayé de consolider, en fait, ne prenaient pas du temps à venir, on ne savait pas si ça allait venir un jour. Les états, au début il y a une petite déception, parce que c'est comme un bébé. Tu travailles pendant deux ans, tu te dis, c'est pas possible, j'ai pas travaillé pendant deux ans pour en arriver là. Et puis au bout d'un moment, ça fait partie de mon travail. Et du coup on ferme, on essaie de fermer proprement, parce qu'il y avait quand même deux employés, des fournisseurs, donc on essaie de... fermer proprement, mais je me rappelle quand on s'est retrouvé au tribunal de commerce parce qu'on a fait une liquidation, et avec mon associé qui me dit, c'est quand même terrible comme situation, on est en liquidation dans le tribunal de commerce, et je me dis oui, c'est pas rigolo, mais il faut prendre du recul si t'es entrepreneur. Honnêtement, je pense pas que ce soit, c'était la première fois, je pense pas que ce soit la dernière, je me retrouverais peut-être au tribunal de commerce à faire liquider une boîte. Si toutes les boîtes qu'on monte fonctionnent, tout le monde le ferait, ce serait facile, super, on sera tous entrepreneurs ou chefs d'entreprise. Non, c'est difficile. Parfois, on a des super idées, on pense que ça va fonctionner, ça va. Parfois, on n'est pas sûr, ça fonctionne et puis en fait, ça fonctionne. Voilà, c'est la vie d'entrepreneur. Donc, je ne me souhaite pas revenir au bar du tribunal de commerce, mais... Je suis entrepreneur, je sais que je vais monter des business, je vais monter des magasins, il y en a peut-être qui vont fermer un jour, j'en sais rien. C'est comme ça, c'est... C'est le jeu. Voilà, si on a peur de ça, il ne faut pas se lancer, il ne faut pas y aller.
- Speaker #0
Est-ce que ça a changé ton aversion au risque ? Est-ce que tu réfléchis différemment suite à cette première liquidation ? Ou c'est une étape normale du parcours et on continue à avancer ?
- Speaker #1
Oui, c'est ça. C'est devenu une étape normale. Ce n'est pas la plus drôle, mais qui est normale. L'idée, c'est... Enfin, moi, maintenant, je me pose la question, et c'est pour beaucoup de choses pareilles, dans la vie perso et la vie pro. C'est l'âge qui me fait dire ça. Mais déjà, d'une, est-ce que je peux agir ? Il y a des fois, je veux vendre des pantoufles qui font 35 degrés. Je suis triste et je me dis, comment je vais faire pour mon chiffre d'affaires ? Il fait 35 degrés, je ne veux pas vendre de pantoufles. Je peux agir, non. Sur la météo, je ne peux pas agir. donc j'agis là où je peux agir et j'essaye de faire mon mieux mais si je peux pas agir ça sert à rien de stresser ou d'avoir peur,
- Speaker #0
ça fait du mal et justement de manière générale ta situation te stresse est-ce que t'as eu un moment particulier de pic de stress si ce n'est la première acquisition mais aujourd'hui est-ce que tu dirais que t'es stressé et comment tu fais pour éviter de l'être sur l'acquisition c'était un
- Speaker #1
Un stress, un stress différent. Au début de mon expérience et jusqu'à encore pas longtemps, j'avais des stress par contre qui n'étaient pas bons, qui me faisaient du mal, qui me rendaient malade. Au niveau de la santé, ça jouait beaucoup. C'était des expériences nouvelles, des expériences fortes, parce que plus on fait des gros projets, plus on a des gros problèmes. C'est vrai que quand les gros problèmes arrivent, ça touche le chef d'entreprise, mais ça touche aussi la famille, ça touche l'entourage. Et arriver à gérer ces gros problèmes, au bout d'un moment ça stresse vraiment mais ça peut rendre malade moi je sais que pendant un moment c'était compliqué on appelle ça la voraphobie ou des choses comme ça mais je pouvais plus, j'avais du mal à sortir chez moi j'avais du mal à être entouré de gens, j'avais j'aimais pas les situations inconfortables c'est devenu très très très compliqué.
- Speaker #0
C'était inhérent à quoi ? C'était quelle période ? C'était le premier achat ?
- Speaker #1
C'était au début et quand il y a eu les premières liquidations
- Speaker #0
Oui, de ton fournisseur.
- Speaker #1
De mon fournisseur, c'était un peu dur. Et puis, quand tout va bien, tout va bien. Mais quand tout va mal, l'être humain a tendance à se tirer dessus un petit peu dans tous les sens. Et c'est vrai qu'on découvre des choses, des facettes. Il y a de la peur, il y a du stress, etc. Il faut arriver à gérer tout ça et c'est compliqué. Mais après, c'est pareil. Au début, je me disais que c'est des situations... qui peuvent être durs, mais au bout d'un moment, c'est gère-les, fais ton mieux, et en fait, ça devient mon métier. Gérer les gros problèmes, gérer les litiges avec les fournisseurs, gérer...
- Speaker #0
Ouais, gérer les problèmes.
- Speaker #1
Il y a des gros problèmes. En tant que chef d'entreprise, c'est normal, on se prend quelques claques, et puis voilà, ça fait partie du boulot. Avec le sourire.
- Speaker #0
Quel conseil tu donnerais à quelqu'un qui a envie de se lancer dans... l'entrepreneuriat aujourd'hui. Et quelle est ta définition d'entrepreneur ? Je reprends la perche que tu m'as tendue il y a une demi-heure, mais quelqu'un qui dit je veux devenir entrepreneur, c'est quoi ton conseil pour lui ?
- Speaker #1
Je lui dirais de foncer, d'y aller, de bien réfléchir déjà sur le projet qu'il a envie de faire. Il faut que ce soit un projet qui lui fasse plaisir. Voilà, on va pas sur un projet, ça j'ai vraiment appris, on va pas sur un projet juste parce qu'on se dit tiens, il y a peut-être de la thune à faire. Ça, ça fonctionne pas. Et surtout de se poser la question, est-ce que je suis fait pour ça ? Je sais pas si on devient entrepreneur, chacun a sa place, chacun a son rôle, et voilà, se poser la question, est-ce que, voilà, c'est... Parfois je me paye pas, parfois je me paye, parfois je me prends des claques, parfois j'ai du succès, parfois ça fonctionne, parfois ça fonctionne pas, faut se poser la question, est-ce que je suis capable de réagir ? de réagir correctement à ça. Il y a des gens qui préfèrent avoir un bon salaire dans une belle boîte et puis avoir un travail confortable, et c'est très bien, c'est très bien. Mais cette personne-là qui veut devenir entrepreneur, il faut qu'elle se pose de bonnes questions, parce que ce confort-là, elle l'aura plus.
- Speaker #0
Imaginons, il n'y a plus de magasins en France, tu n'as plus le droit de vendre des chaussures. une nouvelle loi gouvernementale, interdiction d'ouvrir des magasins, tu perds tout, enfin tu perds tout, tu perds tes magasins, tu devrais redevenir salarié un jour ?
- Speaker #1
Je ne me verrais pas, si je suis obligé je le deviendrais, mais salarié non je ne pourrais pas. Pourquoi ? Je crois déjà que j'ai un problème avec la hiérarchie. Mais voilà, j'ai des idées, j'ai toujours plein d'idées. Et quand je donne mon avis et mon idée, si mon chef décide que ce n'est pas une bonne idée, qu'il ne faut pas le faire, j'ai une frustration incroyable. Et après, j'ai une liberté aussi. Ça veut dire que je peux travailler sur des projets, mais si j'ai envie de prendre aussi du temps pour ma famille, je peux. Et quand je veux. pas juste le samedi ou le dimanche. Si j'ai envie de travailler le samedi, je travaille le samedi. Mais si j'ai envie de ne pas travailler le mardi et le mercredi, je ne travaille pas le mardi et le mercredi. Il y a cette liberté aussi qui est importante parce que j'ai construit aussi l'entrepreneuriat autour de ça.
- Speaker #0
Est-ce que tu encourageras tes enfants à devenir entrepreneurs ?
- Speaker #1
Ils feront ce qu'ils veulent. Non, non, ils ont déjà des caractères différents. Donc, peut-être que l'un des deux voudra. Ils feront ce qu'ils veulent.
- Speaker #0
Et est-ce qu'aujourd'hui, tu te mets déjà dans un petit coin de ta tête ? J'aimerais bien léguer mon groupe à un de mes enfants ou à mes enfants. Est-ce que tu l'as déjà dans ta tête ou pas encore ?
- Speaker #1
Si, moi j'aimerais bien. J'aimerais bien le faire, mais après il y a plein de détails de la vie qui peuvent... Ça se trouve dans cinq ans, comme tu dis, on n'a plus de magasin physique. Ça se trouve j'en aurais vendu, j'en aurais créé d'autres. Je ne sais pas, en fait la vie est faite de plein de choses, donc ça se trouve au moment où ils pourront en reprendre, le groupe. aura grossi ou n'existera plus, aura évolué, on ne vendra peut-être plus de chaussures. Je ne sais pas. Mais idéalement, oui, bien évidemment, je crée quelque chose que j'aimerais bien transmettre à mes enfants.
- Speaker #0
Il y a une question qu'on n'a pas posée, je rétro-pédale un petit peu, mais aujourd'hui, tous tes magasins ont gardé leur nom d'origine. C'est une volonté de ta part, j'imagine, parce que sinon, tu aurais fait autre chose, mais c'est quoi le mou derrière la fin ?
- Speaker #1
Non, c'est des magasins qui ont déjà des bonnes réputations. Je pense que de communiquer auprès des consommateurs et autres, de dire que tel magasin a été racheté par Antoine Garneau, ça n'a pas d'intérêt. Moi je ne travaille pas pour la gloire, je suis commerçant, l'idée c'est de faire tourner une entreprise, la faire rectifier, la développer, et aucun intérêt. Donc pour moi, je rachète un magasin, je ne change pas le nom et je ne communique pas sur le fait que je l'ai racheté. C'est ma stratégie. Je pense que si je le faisais, j'aurais plus de retours négatifs que positifs en plus ah oui c'était mieux avant avec l'ancien propriétaire etc le consommateur voit pas trop la différence il voit des points d'amélioration mais souvent c'est pour améliorer la vente donc c'est pour donner du confort à mes vendeurs donc ça même le client ne le voit pas pour le client faut pas qu'il ait l'impression que c'était racheté il n'y a pas d'utilité est-ce qu'il y a un
- Speaker #0
Des entrepreneurs autour de toi que tu admires particulièrement ? Et si oui, pourquoi ? Et pas obligé de les citer, mais...
- Speaker #1
Il y en a pas mal. J'adore l'entrepreneuriat. Je lis beaucoup dessus. Je me tiens informé beaucoup. Autour de moi, il y en a deux. J'ai la chance de souvent communiquer. Il y a Tony Bonifaci, qui est... qui a une société de bâtiments, alors pas forcément sa société principale qui m'intéresse, mais c'est un entrepreneur.
- Speaker #0
C'est un pépé terrassement pour préciser.
- Speaker #1
D'accord, tu vois, ça montre à quel point je ne suis pas forcément super intéressé par sa boîte principale, mais c'est un entrepreneur. Il a monté une société sur l'hydrogène, il a monté une société sur le train, qui s'appelle le Trimple. concurrencé la SNCF il a levé des dizaines de millions d'euros il est en train d'essayer de lever des centaines de millions d'euros et ça ça me fascine c'est incroyable, il est arrivé il est dans l'espace et je trouve ça super intéressant ce qu'il a fait sachant que je ne connais pas l'historique mais je crois que sa boîte avait certaines difficultés au début et maintenant on se retrouve avec des petites...
- Speaker #0
pépites qui peuvent vraiment devenir des licornes pour le coup il me semble que il a fait un dépôt de bilan et un plan de continuation peut pas dire de bêtises j'espère pas et en effet enfin moi je souhaite l'invité sur ce podcast parce que justement c'est typiquement le genre de parcours que j'ai envie de mettre en lumière ou tête à boîte de tp terrassement qui a des difficultés financières et tu t'arrives à faire un bras de fer avec la sncf quand même c'est normal en disant C'est extraordinaire.
- Speaker #1
Et c'est quelqu'un qui ne fait pas de bruit. Il fait son business, il fait son entrepreneuriat, mais il ne se met pas du tout en avant. Il est très discret, il fait son boulot. Et il le fait bien. Et ça me fait penser aussi à un autre entrepreneur. que je suis, qui me suit, enfin voilà, qui j'échange beaucoup. Marc Mora, qui est à la société Avel, c'est une nouvelle société, je crois qu'il fait une 40 millions d'euros de chiffre d'affaires, je crois, par an. Il fait tout ce qui est produits d'entretien pour les chaussures. Marc, sa fille, etc. Et c'est quelqu'un qui a une croissance à l'international incroyable. Il rachète une boîte en Espagne, il rachète une boîte en Australie, il crée quelque chose, je ne sais pas où, en Angleterre. Il est incroyable, il est partout, il voyage partout. Et pareil, il est ultra discret. On le voit très peu, on l'entend très peu, il fait son boulot, il a une boîte magnifique. C'est ça que j'aime bien. C'est les gens qui se mettent en avant. Alors si on a fait plein de choses, c'est très bien, mais moi je trouve ça l'humilité de la personne qui se met pas du tout en avant et qui a fait plein de choses derrière. Je trouve ça extraordinaire.
- Speaker #0
Quel est ton objectif final pour toi ? C'est quoi le jour où tu te dis Bon, là ça y est, j'ai battu le boss de fin, j'ai fini le jeu vidéo.
- Speaker #1
Au grand désarroi de ma femme, je crois que ça n'arrivera pas. C'est vrai qu'on prépare la retraite, on met de l'argent de côté, on fait un peu d'immobilier, etc., en se disant on met le vieux jour pour la retraite. Je baisserais peut-être le rythme, mais je pense que l'entrepreneuriat, l'investissement dans les choses, les sociétés, découvrir les marchés, etc., je crois que je l'aurais toujours.
- Speaker #0
Et enfin, dernière question, si tu pouvais parler au Antoine.
- Speaker #1
de 2016 qui a deux enfants en bas âge qui dans les couches qui dort pas qui s'apprête à racheter une boîte trois magasins de pantoufles aujourd'hui tu peux lui parler tu dirais quoi tiens j'aurais pas lui parler parce que ça changerait peut-être quelque chose mais je suis assez content de mon parcours mais au moment je lui dirais peut-être d'essayer d'avoir un peu plus confiance et d'essayer de trouver du plaisir c'est ce que j'ai réussi à faire parce qu'au début voilà tout est tendu quand même Maintenant, je travaille et j'ai du plaisir à travailler. Je lui dirais d'avoir confiance, de ne pas se rendre malade. Et que petit à petit, il y a de plus en plus de plaisir.
- Speaker #0
Super. Merci beaucoup, Antoine.
- Speaker #1
Merci à toi, Thomas.
- Speaker #0
C'était très sympa. Et puis, à très bientôt.
- Speaker #1
À bientôt.
- Speaker #0
Un grand merci à vous de nous avoir écoutés jusqu'ici. Encore une fois, merci aux partenaires de cette émission, l'agence 16h33 pour la mise en place technique de ce podcast et Conseil Finances et Transmissions pour son soutien. Si cet épisode vous a plu, Pensez à vous abonner, à laisser une note et surtout à partager ce podcast autour de vous. Votre soutien nous aide énormément à continuer d'explorer ces histoires fascinantes d'entrepreneurs. Si vous avez des questions, des suggestions ou des thèmes que vous souhaitez aborder pour les prochains épisodes, n'hésitez pas à me contacter sur LinkedIn ou par e-mail. J'adore l'idée que ce podcast puisse être collaboratif dans sa ligne éditoriale.