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MICHEL DENISOT : "POLITIQUEMENT, JE N'AI JAMAIS CONNU UN TEL BORDEL DE TOUTE MA CARRIÈRE." cover
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Conversations chez Lapérouse

MICHEL DENISOT : "POLITIQUEMENT, JE N'AI JAMAIS CONNU UN TEL BORDEL DE TOUTE MA CARRIÈRE."

MICHEL DENISOT : "POLITIQUEMENT, JE N'AI JAMAIS CONNU UN TEL BORDEL DE TOUTE MA CARRIÈRE."

54min |13/12/2024
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Conversations chez Lapérouse

MICHEL DENISOT : "POLITIQUEMENT, JE N'AI JAMAIS CONNU UN TEL BORDEL DE TOUTE MA CARRIÈRE."

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54min |13/12/2024
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Description

Le questionneur se retrouve questionné dans un entretien à bâtons rompus sur la table de Lapérouse.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonsoir à toutes et aussi aux autres. Nous sommes bien chez la Pérouse pour une conversation avec

  • Speaker #1

    Michel Delisle.

  • Speaker #0

    Conversation chez la Pérouse est une émission de Frédéric Becbédé sans aucun patron ni rédacteur en chef, ce qui veut dire que je suis strictement impossible à virer. Personne n'a préparé cet entretien à ma place. Ce soir, nous parlerons de toute première fois de Michel Deniso et quelques autres aux éditions Flammarion.

  • Speaker #1

    70.

  • Speaker #0

    70 personnes. Michel Deniso s'est délégué. C'est la fin du générique, on peut enlever les casques. Bonsoir Michel, merci d'avoir accepté mon invitation. Alors, cette émission est financée par des sponsors, c'est des maisons d'édition qui me donnent de l'argent pour que je dise du bien d'un livre. Et là, c'est les éditions Grasset qui me rémunèrent pour dire du bien du prix Renaudot. Jacques Aranda absolument pas besoin et je ne sais pas pourquoi ils veulent peut-être que ce soit le gâteau de Noël j'ai un voisin à la campagne il dit toujours il faut en avoir de trop pour en avoir assez voilà donc c'est Jacques Aranda de Gaël Fay bien sûr que j'ai reçu dans l'émission Alors, qu'est-ce que je peux dire de plus sur ce livre ? D'ailleurs, j'étais dans le jury du Renaudot, j'ai voté pour lui. Ce qu'il y a de fort dans Jacques Aranda, c'est que c'est le génocide des Tutsis vu par un adolescent qui vivait à Paris et qui finit par retourner au Rwanda après un million de morts. Et là, il voit la reconstruction, il voit aussi les procès, il rencontre des gens qui sont évidemment complètement tétanisés, traumatisés par l'horreur. Et c'est un livre sur... sur la reconstruction d'une jeunesse et d'un pays avec une innocence implacable. Voilà, et c'est vraiment très, très beau. Je le recommande. Cadeau de Noël parfait pour 2024. Fin de la publicité. Et maintenant, nous commençons l'entretien. Donc, qu'est-ce qu'on va faire ? Parce que je suis donc un ancien stagiaire du Grand Journal. Je me retrouve dans la position un peu de...

  • Speaker #1

    Tu es dans le livre.

  • Speaker #0

    C'est moi qui pose les questions maintenant. Je suis dans le livre. Oui, je suis dans le livre. livre d'ailleurs. Cette émission n'a aucune déontologie, c'est ça qui est bien.

  • Speaker #1

    En général, tu reçois les écrivains sauf aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Oh mais non, pas du tout. Il y a ici le nom de quelqu'un, un livre. Mais est-ce que je ne pourrais pas transformer cette émission en cours d'interview, puisque je suis avec un des meilleurs interviewers français. Donc il faudrait que... Alors d'abord, est-ce qu'on se vouvoie ou on se tutoie ?

  • Speaker #1

    Comme vous voulez.

  • Speaker #0

    Bon alors on va se vouvoyer, j'ai compris le message.

  • Speaker #1

    Mais si on se tutoie, ça a l'air d'un entre-soi, ce qui est déjà un peu le cas. Et ça rajoute une couche. C'est mieux comme ça.

  • Speaker #0

    Mais alors un cours d'interview... Est-ce que je parle à quelqu'un qui a interviewé 15 000 personnes ? Déjà, comment est-ce que vous avez calculé ce chiffre ?

  • Speaker #1

    C'est une approximation, une estimation de la sophresse à partir de statistiques sur moyenne par semaine, etc.

  • Speaker #0

    Une fois, j'ai vu une image où c'est Mylène Farmer qui vous a interviewé. Elle a pris la caméra.

  • Speaker #1

    Oui, à une époque, on cherche toujours à changer la forme à la télévision. C'est d'abord de l'image. Et donc, à une époque, je prenais une caméra à l'épaule pour faire les interviews en même temps. Et ça crée une relation différente aussi, parce qu'on n'est pas dans l'habitude du talk show. Et puis, un jour, Mylène Farmer, il y a donc un certain temps, m'avait demandé de renverser les rôles que vous vouliez faire ici. Et donc, de me... m'interviewer en me filmant. Et donc, il me posait des questions assez intimes.

  • Speaker #0

    Oui, je sais, elle disait que vous aimiez les bonnes sœurs.

  • Speaker #1

    Non, elle me demandait quels étaient mes fantasmes. Alors au bout d'un moment, elle m'avait répondu que tout ce qui était ecclésiastique était un fantasme pour elle. Donc j'ai été dans le même sens.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord, bien sûr. C'est de la politesse alors. Est-ce que vous n'êtes pas fatigué par tous ces anniversaires ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, je n'aime pas ça. Mais je n'aime pas la nostalgie parce que c'est toujours un peu... Le mot est triste, déjà, c'est un mot triste. Mais en revanche, j'aime les beaux souvenirs. C'est pas la même chose. Ils sont joyeux. Donc là, on a plus parlé de beaux souvenirs que d'anniversaires, même si bon, c'est les anniversaires. Les 40 ans de Canal+, les 20 ans de ceci.

  • Speaker #0

    Les 20 ans du Grand Journal.

  • Speaker #1

    Les 20 ans du Journal. Et puis,

  • Speaker #0

    un anniversaire qui est d'ailleurs, je trouve que ce n'est pas très courtois que les gens parlent du troisième anniversaire. Puisqu'il n'est qu'en avril 2021.

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #0

    les gens vous annoncent un chiffre avec un 8.

  • Speaker #1

    C'est une escroquerie de Yann Barthez.

  • Speaker #0

    C'est peut-être même de la jalousie.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Donc, je lui ai dit, moi j'ai 79 ans et demi, je suis comme les enfants, ce n'est pas pareil. Et demi, ce n'est pas la même chose. Mais bon. Comme ça, je peux... J'ai anticipé.

  • Speaker #0

    La promo de toute première fois aux éditions Flammarion, ça s'est plutôt bien passé. Il y a eu Léa Salamé, Yann Barthez, il y a eu beaucoup de choses.

  • Speaker #1

    Oui, il y a eu pas mal de choses. J'ai fait un petit tour de piste.

  • Speaker #0

    C'est quoi la mieux ?

  • Speaker #1

    C'est celle-ci. Voilà.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on ne pourrait pas faire un peu l'auto-promo de mon chapitre ? Est-ce que mon chapitre, où je raconte mes débuts à Canal+, est-ce que ce n'est pas le plus passionnant ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, parce que tout le monde est assez sincère. Je dois remarquer que personne n'est dans des numéros de Cabo, et tout le monde est assez sincère dans son parcours. Et vous, particulièrement, c'est vrai que vous arriviez d'un passage compliqué sur la chaîne, où en principe, vous aviez peu de chances d'être sauvé. Oui, c'est vrai. Et vous l'avez été.

  • Speaker #0

    Mais tiens, ça me permet de vous demander, pour la première fois de ma vie, qu'est-ce qui vous a pris alors que j'avais complètement planté... L'accès prime time de Canal+, avec l'Hyper Show, qu'est-ce qui vous est passé par la tête de reprendre ?

  • Speaker #1

    Parce qu'on ne sait pas tout faire, et vous aviez fait une chose que vous ne saviez pas faire, mais vous saviez faire ce que je vous ai demandé.

  • Speaker #0

    C'était d'être chroniqueur littéraire au Grand Journal.

  • Speaker #1

    Voilà, tout à fait. Donc de parler de littérature tous les soirs dans un talk show, qui essaye en même temps de faire de l'audience, de toucher du monde, c'est une discipline difficile que peu de gens savent faire et que vous avez su faire. Ben oui, c'est la vérité.

  • Speaker #0

    Bon alors, donc à part moi qui a écrit le meilleur chapitre, moi je sais qui a écrit le chapitre le plus dingue, c'est Frédéric Bell. Alors Frédéric Bell là, c'est très très drôle, elle est complètement... on le sait, mais c'est la qualité d'ailleurs, elle est un peu dingo. Mais sinon, il y a des chapitres qui sont émouvants.

  • Speaker #1

    Oui, il y a des chapitres très émouvants, il y a des chapitres improbables. En fait, ce sont que des histoires improbables, la vôtre en est une, d'une certaine façon, on est de le dire. Celles les plus symboliques disons de ce que ça a été, ce qui a pu apporter Canal, c'est Jamel et Omar Sy qui partaient de loin si je puis me permettre. Et donc ils sont arrivés là. Tout le monde a réussi des concours de circonstances. Mais il faut être là au bon moment quand ça se présente. Et donc ça a été comme ça pour eux. Omar, il a emmené Jamel à Radio Nova parce qu'il était seul à avoir le permis à Trappes. Et une fois à Radio Nova, il a mis un doigt de pied dedans. Il a fait un jour une improvisation, etc. Et maintenant, il est...

  • Speaker #0

    Non, c'est vrai que c'est... Et puis alors, est-ce que là, puisque c'est les 40 ans de cette chaîne, est-ce qu'on peut tirer un bilan de Canal+, aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    D'abord, quand ça a été créé, c'était il y a très longtemps. Vous étiez à peine né, donc...

  • Speaker #0

    J'avais quand même 18 ans.

  • Speaker #1

    Oui, enfin bon...

  • Speaker #0

    Ce qui permet de calculer mon âge.

  • Speaker #1

    À peine majeur... Oui, voilà, juste majeur. Vous étiez juste majeur, donc à peine responsable. à cette époque-là, en tout cas. Et donc, il n'y avait que trois chaînes. Donc, on a créé une quatrième chaîne. C'est André Rousset qui a créé cette... qui était un grand patron, un grand créateur d'entreprise et donc qui a créé cette chaîne qui était condamnée à l'échec par l'opinion, la presse en général à l'époque parce qu'on disait qu'on n'y avait que trois chaînes. Trois chaînes de services publics, un peu plan-plan, voilà, qui fonctionnaient bien. Et donc là, c'était payé pour regarder la télé et qu'est-ce qu'on va voir ? Oui, ça n'a pas marché tout de suite. Ça n'a pas marché du tout au début. On avait 180 000 abonnés. Pendant six mois, on a été au bord du gouffre. Et puis ça s'est mis à décoller. Et voilà. Après, il y a eu cinq, six chaînes. Et aujourd'hui, il y en a une centaine. Donc les choses sont différentes. Pour exister, il fallait avoir une identité forte. Donc il y a eu des références fortes de programmes en clair pour permettre aux gens de se rendre compte de ce que pouvait être la chaîne. Et aujourd'hui, c'est autre chose. C'est une plateforme de distribution. Oui,

  • Speaker #0

    mais alors, ce qui m'a choqué, moi, c'est que les 20 ans du Grand Journal et les 40 ans de Canal+, ils ont été célébrés sur une chaîne concurrente, sur TMC, avec cette émission où nous étions, animée par Yann Barthez. C'est surprenant que Canal+, n'ait pas célébré les 20 ans du Grand Journal.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas moi qui ai la réponse. J'y suis pas. Mais en tout cas, ils nous ont permis de le faire, donc c'est déjà pas mal.

  • Speaker #0

    Parce que moi, j'ai une réponse. Vincent Bolloré a été devant une commission d'enquête parlementaire et il disait Ah, le Grand Journal, c'était la fête au village, c'était des gens qui dépensaient beaucoup d'argent. Heureusement, on s'en est débarrassé. Il a dit des choses un peu désagréables.

  • Speaker #1

    Je n'ai pas entendu. Je ne me souviens pas. Je ne peux pas tout écouter. Mais en tout cas, on dépensait de l'argent, mais moins que la chaîne l'en gagnait. Donc, c'est quand même pas mal. Oui,

  • Speaker #0

    c'est quand même rentable.

  • Speaker #1

    C'était rentable, tout à fait. Confirme. Et en fait, c'est vrai que ça a été décidé aussi par... Pas que par des anciens de Canal+, c'est du Grand Journal. Rodolphe Belmer, patron de Canal, patron de TF1 et de TMC, etc. Et Yann et Laurent Bon, etc.

  • Speaker #0

    Laurent Bon, le producteur du...

  • Speaker #1

    La famille de l'époque a migré et nous suivons toujours les migrants.

  • Speaker #0

    Laurent Bon, je précise, produit aujourd'hui Quotidien et produisait le Grand Journal à l'époque. Canal a été créé... par des anciens d'une émission, les Enfants du Rock. C'était Pierre Lescure, Alain Degreff, Antoine Decaune. Mais vous, vous n'étiez pas aux Enfants du Rock. Alors pourquoi ils vous ont pris ?

  • Speaker #1

    Parce que je connaissais Pierre depuis. J'avais travaillé avec Pierre. Pierre était à une époque patron de RMC. Il y a eu une époque où RMC était, disons, parisienisé un peu. Et donc Pierre était patron. Et à ce moment-là, je faisais des émissions à RMC où j'étais entré il y a longtemps. avec Yves Moroussi et on s'est connu à ce moment-là et on est devenus potes, pour ne pas dire amis. Et donc on avait toujours gardé le lien et il m'a appelé très tôt, il m'a dit que j'avais été le deuxième à avoir été appelé après Alain de Greff. Donc j'étais appelé en 84 au printemps, j'étais à TF1, je faisais les dimanches après-midi, je commençais à avoir un petit peu pignon sur rue. Et puis là, je n'ai pas hésité une seconde et c'était pour faire la première télé du matin, il n'y en avait pas encore en France. Donc je suis parti à Ibici pour... vivre avec Good Morning America, le talk show américain. Je comprenais, comme en anglais, je suis moyen, je disais yes, même quand je ne comprenais pas. Mais je suis revenu en ayant compris un peu comment ça marchait.

  • Speaker #0

    Le rythme n'est pas le même le matin qu'au soir. Vous avez la réputation, c'est vrai d'ailleurs, d'être pudique, élégant. Moi, j'ai dit discret l'autre jour à la télé. C'est votre différence avec les autres animateurs ?

  • Speaker #1

    On est comme on est, je ne cherche pas à être différent. On ne peut pas... On ne peut pas se montrer autrement qu'on est quand on est tous les jours, tous les jours, tous les jours.

  • Speaker #0

    Et d'où ça vient ? Parce que les animateurs de télé, souvent, pètent les plombs. Je veux dire, même quasiment, 9 sur 10 ont à un moment la grosse tête, le bien dingo.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai été sauvé.

  • Speaker #0

    C'est jamais arrivé, ça ?

  • Speaker #1

    J'ai été sauvé de ça, si j'étais au bord comme tout le monde. Mais j'ai été sauvé de ça par ma famille, par ma femme et mes deux filles qui me... m'ont régulé quelques fois affectueusement, m'ont réduit le tromblon. Quand je rentrais, j'avais l'impression d'avoir fait un truc. Déjà, de toute façon, les gens vous remettent d'aplomb. Parce que vous faites une émission, de temps en temps, on pense qu'on a fait un truc super. Et vous allez dîner à un resto, il y a un mec qui dit, ton costard, tu l'as acheté où ? En fait, les gens, on dit qu'on regarde la télé, on ne dit pas qu'on l'écoute. Les gens, ils vous regardent et puis bon, ils écoutent éventuellement ce qu'on dit. Et donc, j'ai été sauvé surtout par chez moi, par ma femme et mes filles.

  • Speaker #0

    C'était quoi les moments les plus dangereux ? Est-ce que c'était par exemple quand vous étiez au fond d'une piscine avec Coluche à Cannes ? Ou est-ce que c'était de prendre l'hélicoptère pour aller voir Paul Naref dans le désert à Los Angeles ? Les moments où Michel Deniso a perdu le contact avec la réalité.

  • Speaker #1

    C'était un peu à Cannes, parce qu'à Cannes, on vit dans un blockbuster, on vit dans un film. du matin au soir. Vous avez connu ça, vous êtes au Martinez, vous prenez l'ascenseur, dans l'ascenseur, il y a Sharon Stone. Il y a des réalisateurs américains qui me disaient Je vous vois tous les ans à 2h du matin dans l'ascenseur du Martinez, je suis content que vous êtes toujours là, etc. Donc, on vit dans un autre monde. Et effectivement, là, on vit dans une grosse bulle. On est déconnecté de tous les problèmes d'intendance familiale, de tout.

  • Speaker #0

    Oui, c'est dangereux. C'est vrai que c'est là que c'est dangereux.

  • Speaker #1

    Mais enfin, moi,

  • Speaker #0

    je peux témoigner parce que j'étais au Grand Journal à Cannes avec vous et vous alliez vous coucher assez tôt par rapport à moi. Ce qui prouve que vous êtes un grand professionnel.

  • Speaker #1

    En tout cas, il faut bien gérer le timing. Dans ces cas-là, la première semaine, il ne faut pas sortir beaucoup.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. C'était mon erreur. En fait, le festival de Cannes, ce n'est pas un sprint, c'est un marathon. Il faut gérer. D'ailleurs, dans le livre, je raconte un conseil que vous m'aviez donné. Parce que je me baladais avec des lunettes noires. Et là, qu'est-ce que vous m'avez dit ?

  • Speaker #1

    Oui, ça, ça me fait toujours rire. Les gens qui sont connus, qui mettent des lunettes de soleil pour pas qu'on les voit. Or, on les regarde deux fois plus. Donc, c'est totalement hypocrite. Et donc, ça veut mettre une distance avec les gens qui n'en est pas une. Au contraire, c'est un aspirateur à regard. Et donc, il ne faut pas le faire.

  • Speaker #0

    à mon avis vous m'avez dit plus que ça vous m'avez dit ça donne l'air arrogant ça donne l'air désagréable et anti-patite oui c'est ça et du coup vous ne mettez jamais de lunettes de soleil ?

  • Speaker #1

    non vraiment pas même au sport d'hiver ? ah bah si l'émission que vous avez préféré faire ?

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est la grande famille, mon zénith à moi, le grand journal ?

  • Speaker #1

    La réponse varie selon les jours. En plus, le grand journal, c'est le dernier truc qui a marqué un peu. Sinon, j'ai bien aimé mon zénith à moi. C'est un truc très ancien dont les gens gardent une marque. On avait du temps, on passait une heure en tête à tête. C'est un luxe. Moi,

  • Speaker #0

    j'ai copié le concept.

  • Speaker #1

    Tout à fait, vous avez dit. Mais ça ne m'appartient pas, non.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est vrai que le tête à tête, c'est compliqué parce qu'il faut travailler. Il faut travailler. Est-ce qu'il faut commencer par la promo du livre ?

  • Speaker #1

    Oui, écoutez.

  • Speaker #0

    Mais progressivement, on va basculer dans les trucs plus personnels. C'est ça qu'il faut faire ?

  • Speaker #1

    Oui, oui. Il faut toujours commencer par être agréable avec les gens pour qu'ils se détendent. Et puis après, on peut entrer dans des choses qui sont plus... Il ne faut pas commencer... Ça dépend. Par exemple, j'ai revu dans les archives, justement, un truc, je me disais, mais difficile à faire aujourd'hui. De temps en temps, je fais une interview de Sophie Marceau et je commence directement. Est-ce que vous aimez vos initiales ? Et effectivement, c'est pas évident. Oui,

  • Speaker #0

    non, mais parce que ça, c'était une mode à un moment.

  • Speaker #1

    Elle répond très bien. Oui,

  • Speaker #0

    elle répond très bien.

  • Speaker #1

    Elle n'aime pas promener.

  • Speaker #0

    Je ne sais plus ce qu'elle dit,

  • Speaker #1

    mais elle arrive à l'extrême. Le S, le M.

  • Speaker #0

    Non, c'était la mode à un moment. C'est plus le cas tellement aujourd'hui, mais de rentrer dans les invités, d'être agressif, de leur sortir la chose qu'ils ne veulent pas dire. Oui,

  • Speaker #1

    mais c'est ça. Après, c'est des numéros d'animateurs. Ce n'est pas la même chose. Je pense qu'on n'obtient pas grand chose en étant agressif, sauf de faire un numéro. Puis on fait une marque qui marche bien et tout ça attire des clients aussi. Ça marche très bien en audience, mais on n'obtient pas grand chose en réponse. Je pense que c'est plus en mettant en confiance les gens. qu'on obtient des réponses. Moi, ce qui m'intéresse, c'est les réponses.

  • Speaker #0

    Et j'ai l'impression que dans les interviews comme ça, d'une heure en tête à tête, ce que vous faisiez et qu'il faut faire, mais dites-moi si je me trompe, c'est beaucoup se documenter et puis ensuite oublier la documentation. Absolument,

  • Speaker #1

    c'est ça. Il faut être équipé vraiment au maximum. Et on n'utilise en gros que 10% de ce qu'on a fait. Il ne faut pas vouloir à tout prix montrer qu'on a travaillé. La télévision en particulier, il faut travailler beaucoup et à l'antenne, avoir l'air de ne pas avoir travaillé. Il ne faut pas être besogneux, être là accroché à sa fiche et chercher à tout prix à montrer qu'on a travaillé.

  • Speaker #0

    Mais quand même, vous aviez des références parce qu'il y avait des gens qui avaient fait ça auparavant. Est-ce que, alors je vais vous donner une liste d'ancêtres, lequel vous a le plus influencé ? Jacques Chancel, Michel Drucker, Denis Glazer, Philippe Bouvard, David Letterman.

  • Speaker #1

    Alors Denis Glazer, oui. et Yves Mouroussi qui n'est pas dans la liste avec lequel j'ai travaillé pendant près de trois ans quand j'ai démarré le journal de 13h de TF1 à l'époque avec lui.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas le souvenir qu'il faisait des longs entretiens. Non,

  • Speaker #1

    mais c'est ça. Il ne faisait pas des longs entretiens parce que c'était le journal. Mais la façon de travailler, c'est-à-dire de créer du lien avec les gens qui font l'actualité et de rester libre et indépendant. Voilà, ça, c'est une discipline pas facile. Mais qu'il maîtrisait formidablement bien. C'est-à-dire que chez lui, il y avait tous les gens. Quand on allait chez lui, tous les gens qui faisaient de l'actualité étaient chez lui. Chez lui, à son domicile, le soir. Et le lendemain, il les traitait comme s'il ne les avait pas vus la veille.

  • Speaker #0

    Et sans avoir dormi entre les deux.

  • Speaker #1

    Ah bah oui, bien sûr. Mais il avait des lunettes de soleil. Oui, voilà.

  • Speaker #0

    Et parmi les animateurs actuels, lequel serait votre héritier ? Là aussi, j'ai une liste.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas d'héritier. Chacun est comme il est. Je veux dire, oui, allez-y.

  • Speaker #0

    Léa Salamé, Yann Barth... Arthèse, Anne-Elisabeth Lemoyne, Cyril Hanouna ou Nathalie Lévy qui anime en aparté.

  • Speaker #1

    Oui, Nathalie Lévy, j'ai fait en aparté, je trouve qu'elle travaille très bien. Oui,

  • Speaker #0

    elle est sensible et en même temps, elle pose les... Elle va chercher quand même,

  • Speaker #1

    elle va chercher les réponses. C'est bien produit, bien fait. Tout le monde a son talent, je n'ai pas non plus éliminé...

  • Speaker #0

    Ne vous clayez pas avec tout le monde. Mais je pense que Yann aussi, ayant démarré avec vous, aujourd'hui c'est lui qui a un peu le talk show de

  • Speaker #1

    19h. Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et c'est la même école. Oui.

  • Speaker #1

    Mais les salamés, il y a une chose qui compte aussi, les salamés, ça marche bien parce que d'abord, elle travaille. Et puis deux, on voit qu'elle aime ce qu'elle fait. Oui. Et c'est bien son plaisir. Elle transmet son plaisir d'être là, de faire le truc.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Est-ce que venir du sport... a changé la manière que vous avez de travailler. Qu'est-ce que ça apporte comme qualité de venir du journalisme sportif ?

  • Speaker #1

    En fait, avant le journalisme sportif, je suis venu du journalisme de la presse locale à Châteauroux. J'ai commencé bientôt à m'intéresser à ce métier. Je suis à 15 ans, en entrant pendant les vacances dans un quotidien local, ce que je voulais faire d'un seul coup. Et puis, j'ai commencé par accompagner les localiers de la presse régionale. C'est-à-dire que je faisais le... Les avis d'obsèques, des choses comme ça, ça prend de la rigueur. Parce qu'un avis d'obsèques, on ne peut pas non plus ajouter des commentaires, de la fantaisie. Ça va être précis quoi.

  • Speaker #0

    On ne peut pas faire trop de blagues.

  • Speaker #1

    On ne peut pas faire de man. Donc oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    J'ai une sorte de rigueur presque Jean-Fénix. Alors après,

  • Speaker #1

    on est sportif aussi. Les gens qui regardent le sport, ils connaissent le sport. Il ne faut pas se tromper. Le direct, c'est jamais parfait. Quand on fait du direct, après, toute la soirée, on y repense, j'aurais dû, j'aurais dû, j'aurais dû. Mais c'est fini, il n'y a qu'une prise. C'est comme si un romancier n'écrivait tout que d'un seul trait. Peut-être qu'Amélie Nothomb le fait, mais... Je ne sais pas. Elle ne corrigeait plus rien, donc c'est compliqué. Donc là, le direct, c'est ça. Mais j'aime beaucoup ça, c'est un espèce d'adrénaline, de stress et d'exigence. Et d'être en éveil à bloc, à bloc, à bloc, à bloc, pour être le plus juste possible et on n'y est jamais.

  • Speaker #0

    Donc j'ai compris que pour progresser, ce qu'il faut, c'est que je me lance dans le commentaire sportif.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas que des bons. Je vais y réfléchir.

  • Speaker #0

    La question qui tue, ce film, Toute ressemblance, avec des personnages, c'est quoi la fin du titre d'ailleurs ?

  • Speaker #1

    Toute ressemblance, c'est tout.

  • Speaker #0

    Ah c'était tout d'accord.

  • Speaker #1

    Trois petits points.

  • Speaker #0

    C'était bon ben voilà un film qui a marché relativement.

  • Speaker #1

    Moi qui a mal marché.

  • Speaker #0

    J'en ai fait un aussi comme ça.

  • Speaker #1

    Mal marché.

  • Speaker #0

    Mais ce qui était...

  • Speaker #1

    Alors c'était une bonne expérience jusqu'au tournage.

  • Speaker #0

    Ah bon ?

  • Speaker #1

    Ouais le tournage ça s'est bien passé et tout, c'était bien. Et après c'était plus compliqué quoi, c'est-à-dire que... après beaucoup de gens se sont... Mêlés du montage. À la fin c'était même plus mon film, à part les 20 premières minutes. Après j'ai fait un montage et tout, après on a dit ouais d'accord c'est bien, puis après on m'a enlevé le film. On l'a donné à un autre monteur qui a rajouté des séquences. Et après, je n'ai pas fait d'histoire parce que je ne voulais pas faire d'histoire.

  • Speaker #0

    Mais c'était ça le problème. Vous êtes trop gentil parce qu'un réalisateur doit être obstiné.

  • Speaker #1

    Oui, mais si je devais en refaire un, je ferais. Avant de faire le film, Jamel m'avait dit surtout n'écoute personne. Et j'ai écouté tout le monde.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    ça n'enlève pas que ma responsabilité. Mais bon, j'ai ma part de responsabilité. C'est moi qui endosse.

  • Speaker #0

    Là encore,

  • Speaker #1

    j'ai endossé.

  • Speaker #0

    Si je dis trois choses, quel est le meilleur souvenir des trois ? Est-ce que c'est d'avoir été cinéaste, d'avoir été le patron du Paris Saint-Germain ou d'avoir dirigé Vanity Fair ? De Nizot a fait beaucoup de métiers.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai fait beaucoup de métiers. En fait, c'est un quatrième aussi que j'ai beaucoup aimé, c'est de faire un document. Après le film, qui n'a pas marché, les critiques ont été un peu dures pour moi, je me suis dit, qu'est-ce que je peux faire pour remonter la pente ? Et j'ai dit un truc. qu'à moi parce qu'on m'aurait pris pour un mégalo et tout. J'ai dit il faudrait que j'aille à Cannes. Bon, tu viens de faire un film qui ne marche pas très bien, machin et tout. Donc, je n'ai rien dit. Et puis, j'ai une relation depuis longtemps avec Paul Rassam, qui est un producteur mythique du cinéma français et cinéma américain surtout. Et ça fait 30 ans que je lui dis j'aimerais bien raconter ta vie. Puis 30 ans qu'il me dit non. Et puis, un jour, il y a deux ans à peu près, il m'appelle et me dit je suis avec Thomas Langman, on demande toujours des documentaires sur la famille. On n'en fera pas sauf si c'est toi. Dix minutes après, j'étais chez lui. Ensuite, je me suis dit Qu'est-ce que je peux faire après ? Donc j'ai demandé, j'ai dit Bon, qui est-ce qui est à Cannes maintenant ? C'est plus Canal, c'est France Télévisions. Donc je vais aller vers France Télévisions pour faire le documentaire. Donc je suis allé avec Renaud Levanquim, qui a ses entrées à France Télévisions. On est allé à France Télévisions, première réunion, ils disent Ah, ça serait bien si vous étiez prêts pour Cannes. Je dis Ah bon ? Je n'y avais pas pensé. Et là, donc, j'étais à 200 à l'heure et on a été prêt pour Cannes. On a été sélectionné, ça a été une super soirée. Donc j'étais content de cette... Donc ça, pour répondre à votre question...

  • Speaker #0

    Un bon souvenir, c'est de monter les marches, enfin, non plus en tant qu'animateur, mais encore qu'artiste.

  • Speaker #1

    Et puis là, le documentaire a été très bien reçu. Il y avait vraiment tout le gotha du cinéma mondial. J'étais très heureux. Bon, c'était aussi pour Paul Rassam et la famille avec Dimitri et Carole Bouquet. Il y avait toute la famille de Monaco. C'était... C'était vraiment très, très un beau moment.

  • Speaker #0

    C'était quand même amusant de se dire que l'un des plus grands interviewers français, en fait, il avait envie... de changer de camp, de passer de l'autre côté.

  • Speaker #1

    Oui, c'est comme quand j'étais journaliste sportif, je suis devenu président du PSG. Quand on est journaliste, on croit qu'on sait, puis quand il faut faire, on se rend compte qu'on ne sait pas forcément quoi.

  • Speaker #0

    Et alors justement, ça fait quoi de passer de l'autre côté ? Parce que toute votre vie, vous avez posé des questions à des acteurs, des cinéastes, des chanteurs. Là, vous vous retrouvez du côté de celui qui fait le numéro de claquette. Vous n'avez pas trouvé ça extrêmement dur ? Vous voyez à quel point c'est cruel ?

  • Speaker #1

    Non, c'est une expérience. Oui, c'est une expérience. Toute expérience est bonne. Je crois que le... Le seul échec dans la vie, c'est de ne rien faire. Après, on apprend quand ça ne marche pas de faire des choses. J'ai appris à faire des choses aussi avec ce qui marchait, ce qui ne marchait pas. Même à la télévision.

  • Speaker #0

    Oui, mais ce que je veux dire, c'est que vous pourriez imaginer d'autres choses. Par exemple, il y a beaucoup d'animateurs de télé qui montent sur scène. Pivot l'avait fait, il allait sur scène au théâtre. Michel Drucker aussi a fait une tournée comme ça, où il racontait ses souvenirs. Ça, ce n'est pas quelque chose qui vous tente ?

  • Speaker #1

    Non, Ah !

  • Speaker #0

    Parce que je trouve que c'est un peu triste, personnellement je trouve que c'est un peu triste.

  • Speaker #1

    Bah écoutez, j'aime pas ce qui est triste, j'essaye de l'éviter.

  • Speaker #0

    Non mais moi je l'ai fait, je suis allé lire des textes sur scène, j'ai bien aimé.

  • Speaker #1

    Ah mais c'est pas pareil, lire des textes, c'est pas pareil.

  • Speaker #0

    T'as écouté ces souvenirs du grand journal ? Non,

  • Speaker #1

    non, non, non, non, non, non, non, non, j'aime pas ça. Franchement, là toutes ces émissions qui ont été faites pour la... Bon en fait c'était autour de la sortie du livre, mais j'étais content de les faire. Mais ressortir les archives, ça me...

  • Speaker #0

    Ah oui ?

  • Speaker #1

    Ah moi je trouve...

  • Speaker #0

    Ça rend mélancolique ?

  • Speaker #1

    Non, non, non, mais je me dis... J'ai tendance à me dire... Les compliments me gênent un peu, et puis je trouve que c'était pas si bien que ça. Ah bon ? Non mais franchement, c'est ce que je ressens.

  • Speaker #0

    Et c'est pas la peur du truc qui est le plus horrible à entendre, ce mot ? Asbine, ça c'est affreux, je pense pas du tout que ce soit le cas. Mais quand on regarde les archives, on se dit, merde, ça y est, ils sont en train de me...

  • Speaker #1

    Non, je pense pas que ça ait été perçu comme ça, j'en sais rien. Non, je crois pas. Non, mais j'ai envie de faire autre chose, surtout j'ai envie de faire autre chose.

  • Speaker #0

    Le meilleur conseil que vous avez donné, j'ai vu, c'était à Nathalie Iannetta. Vous avez dit ça dans le livre.

  • Speaker #1

    Ah oui, quand tu...

  • Speaker #0

    Toute ma vie, j'ai fait comme si...

  • Speaker #1

    Iannetta, oui, en fait, sa première... télé, j'étais patron des sports à l'époque à Canal, et je vais sur le match où elle est, et puis elle avait que ses fiches, et juste au moment de prendre l'antenne, paf, je lui ai arraché ses fiches. Et donc, évidemment, elle a été bien meilleure que si elle avait eu ses fiches, mais ça l'a choqué.

  • Speaker #0

    Ne m'arrachez pas mes fiches, s'il vous plaît,

  • Speaker #1

    je serai paumé. Donc je lui ai dit, surtout, quand tu regardes la caméra, pense à quelqu'un, et tu parles à quelqu'un, voilà. Et comme ça, tu seras beaucoup plus... convaincante, beaucoup plus dans le ton pour vendre ton propos.

  • Speaker #0

    Et là, par exemple, on regarde la caméra, mais quand vous parliez à la caméra du Grand Journal, par exemple...

  • Speaker #1

    Ça m'arrivait de penser à quelqu'un. À qui ?

  • Speaker #0

    À Martine ?

  • Speaker #1

    Ça m'arrivait de penser à Martine.

  • Speaker #0

    Ah d'accord. Vous dites, tiens, je parle à ma femme. Oui, voilà. Ça permet d'être un peu plus naturel, spontané.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    oui. D'accord. Et puis on oublie aussi les 50 personnes qu'il y a autour.

  • Speaker #1

    Vous pensez à qui, là ?

  • Speaker #0

    Là, je pensais à Lara. Donc ça devient un petit peu émouvant. Mademoiselle Agnès témoigne aussi dans le livre. Alors elle dit, je pense qu'on a vécu la meilleure période de tous les temps dans l'audiovisuel. Est-ce que vous pensez de ça ?

  • Speaker #1

    C'est possible. Oui, c'est possible, mais ce n'est pas fini. Mais si,

  • Speaker #0

    ça a changé. Si, parce que les choses ont changé. Il n'y a plus les mêmes budgets. Peut-être les gens se méfient plus, les invités viennent moins. Ils ont un entourage qui protège beaucoup.

  • Speaker #1

    Ah oui, complètement.

  • Speaker #0

    Ça, c'est nouveau. Vous avez connu une période où on pouvait recevoir une grande star, lui faire faire quasiment n'importe quoi en direct.

  • Speaker #1

    Oui, on pouvait parler. Maintenant, ce n'est pas possible. Le propos était libre. Maintenant, c'est encadré. Tout le monde vient avec des sponsorisés. Il n'y a pas un acteur ou un footballeur qui ne fait pas une photo et comme ça pour qu'on voit la montre. Ah bon, tout est comme ça.

  • Speaker #0

    Et puis, il y a cette concurrence des réseaux sociaux et des podcasts et tout ça. Non, c'est pas ça aussi. Comment dire ? Il y a moins le côté cathédral. Non,

  • Speaker #1

    il n'y a pas de générosité. Voilà, c'est clair. Maintenant, c'est de la vente. Tout est de la vente. Très souvent que de la vente.

  • Speaker #0

    Là, par exemple, merci, c'est généreux.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    On vend un livre, mais on va le remontrer. Comme ça, Swazik Moulekou sera contente. L'attaché de presse de Flammarion. Ah oui,

  • Speaker #1

    j'ai une autre question.

  • Speaker #0

    Excellente attachée de presse. Excellente attachée de presse, bien sûr. J'ai une autre question, pas désagréable, mais comment avez-vous fait pour rester amis avec tout le monde alors que Thierry Ardisson s'est fâché avec tout Paris ?

  • Speaker #1

    Je ne connais pas pourquoi, comment dire Ardisson, qui fait une très belle carrière. Mais ami, c'est un grand mot. Non, c'est bonne relation. Ami, je ne sais pas si j'ai beaucoup d'amis. Un ami, c'est quelqu'un qu'on connaît bien, mais qu'on aime quand même. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Non, mais je veux dire, c'est vrai que les gens ont gardé de vous une image positive.

  • Speaker #1

    Oui, je n'ai pas fait de...

  • Speaker #0

    Vous ne piégiez personne ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Si, ça vous est arrivé ou pas ?

  • Speaker #1

    Non, non, non.

  • Speaker #0

    Vous piégez les gens, non ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai eu quelques accrochages, mais vraiment, trois fois rien, qui sont nécessaires avec des gens. Si on ne s'accroche pas avec eux, c'est qu'on n'est pas...

  • Speaker #0

    C'était peut-être plutôt les hommes politiques ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Parce que là, tout d'un coup, le journaliste, quand il reçoit un artiste, peut-être qu'il faut le valoriser, le mettre en confiance, mais quand c'est un homme politique, on a presque un devoir...

  • Speaker #1

    Oui, enfin...

  • Speaker #0

    Un devoir de vérité ?

  • Speaker #1

    Oui, non, puis... Il y en a qui venaient pensant qu'ils étaient en terrain hostile.

  • Speaker #0

    Oui, je me souviens, c'est le cas de Nicolas Sarkozy,

  • Speaker #1

    que j'ai vu dans cette émission. Ils avaient peur ?

  • Speaker #0

    Ils étaient comment ? Non,

  • Speaker #1

    non, non, mais parfois ils sont très susceptibles. Ils sont dans un monde assez violent, mais ils sont susceptibles, très susceptibles. J'ai eu des accrochages avec Mélenchon aussi, parce qu'il m'avait pris pour un alphabète. C'est un peu excessif, quoi. J'avais mal pris, donc on s'était engueulés. Ça ne m'arrive pas souvent.

  • Speaker #0

    Mais en direct ? Oui. Ah, je n'ai pas vu.

  • Speaker #1

    C'était Ali Badou qui était là. Vous m'avez surpris. En fait, Jean-Luc Mélenchon fait une phrase en latin, je ne sais plus laquelle, mais très connue en plus.

  • Speaker #0

    Errare humanum est.

  • Speaker #1

    Oui, un truc comme ça. Il se tourne vers moi et me fait, c'est du latin. Avec un... Et là, je l'ai très, très mal pris. Ah oui ?

  • Speaker #0

    Parce que c'est vous qui êtes susceptible.

  • Speaker #1

    Ah non, parce que j'ai fait du latin, quoi. Donc, j'ai pas non plus... Donc, j'ai dit, mais vous me méprisez, quoi. Et non, mais pour qui vous vous prenez ? Je me prends pour personne, vraiment. Le ton a monté. Dans les loges, après, ça a monté encore plus. Plus jamais, je viendrai. Bon, on sait très bien que les politiques, quand ils disent qu'ils ne viendront plus dans une émission, ça dure six mois. Parce qu'ils ont besoin de venir et qu'on a besoin d'eux aussi pour faire le boulot, quoi. Et donc, au bout de six mois, j'ai... Il y avait la rentrée, donc je dis à les équipes, tiens, on va démarrer avec Mélenchon. Mais il ne vient pas. On va appeler. On appelle. Oui, il faut que je déjeune avec Denis Zou. Bon, on déjeune. Je me suis rendu compte, on parle un peu de qui on est, qui je suis. Et donc, il me prenait vraiment pour un autre. En plus, sur ma vie, il était très loin de la réalité. Et puis, on a un point commun, c'est qu'on a été enfants de cœur tous les deux. Donc, lui, ça se voit moins. Moi, ça se voit peut-être encore.

  • Speaker #0

    Oui, le côté austère. Mais cela dit, c'est vrai que... Peut-être qu'il y a une chose aussi qui a changé. C'est qu'à l'époque, il n'y avait pas les réseaux sociaux pour mettre en boucle le bad buzz. C'est-à-dire, s'il y a une engueulade aujourd'hui, ça va s'appeler un clash. Il y aura ça partout, pour toujours.

  • Speaker #1

    Ah, complètement.

  • Speaker #0

    Alors que c'est peut-être ça qui a changé par rapport à précédemment.

  • Speaker #1

    Même l'autre soir, quand il y a eu un assemblée, une chauffourée, disons, entre un député Modem et un député LFI. J'ai regardé les scènes dites d'infos qui ne sont pas des chaînes d'infos, c'est des chaînes de débats. Mais ce truc-là, ça durait 20 minutes. Et il n'y avait rien d'autre dans le monde. C'est complètement des... Bon, OK, c'est pas bien, tout ce qu'on veut. Mais il n'y avait rien d'autre dans le monde. Regardez un journal, il n'y a que ça.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Ça va pas.

  • Speaker #0

    En arrivant, avant qu'on commence l'émission, vous me disiez que vous étiez quand même très inquiet parce que vous avez connu beaucoup d'époques, beaucoup de...

  • Speaker #1

    J'ai pas connu Napoléon, mais...

  • Speaker #0

    J'ai pas dit ça, mais beaucoup de présidents.

  • Speaker #1

    J'ai connu le général de Gaulle. Oui,

  • Speaker #0

    moi aussi.

  • Speaker #1

    J'ai vraiment connu. J'ai serré la main.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord. Ah oui, mais pas moi. Oui, vous avez serré la main.

  • Speaker #1

    J'ai serré la main au général de Gaulle. Vous l'avez éliminé ? Oui, à l'Élysée en 1967. Voilà.

  • Speaker #0

    Et donc, non,

  • Speaker #1

    vous disiez... Je faisais mon service militaire.

  • Speaker #0

    Vous disiez là, la situation...

  • Speaker #1

    Elle est inquiétante.

  • Speaker #0

    Non, mais plus que ça. Vous disiez, je vous avais jamais vu ça. Vous n'avez jamais vu un tel bordel.

  • Speaker #1

    J'avais vu un merdier pareil, quoi, pour elle.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas comment...

  • Speaker #1

    Je ne vois pas où est la sortie, c'est ça. Après, il y a des problèmes, des problèmes, on dit bon, il y a des solutions. Mais là, je ne vois pas où est la solution. Vu qu'on ne peut pas re-voter l'Assemblée avant 9 mois maintenant, qu'est-ce qu'on fait ? Donc il faut faire avec. Parce que tous les politiques ne parlent que de 2027. Mais nous, on s'en fout. On est en 2024. Et qu'est-ce qu'on fait en attendant ? Voilà.

  • Speaker #0

    Et quand vous dites c'est une situation inédite, que je n'ai jamais vue, vous imaginez qu'il va y avoir quoi ? Une révolution ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, je ne pense pas, mais je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Et l'arrivée de Donald Trump vers le 20 janvier à la Maison Blanche aussi. Le monde est très instable. Depuis que vous êtes journaliste, vous n'avez jamais vu une situation pareille ?

  • Speaker #1

    Non, je n'ai jamais vu une situation comme ça.

  • Speaker #0

    Une chose que vous auriez aimé faire ? et que vous n'avez pas faite ou pas encore faite ?

  • Speaker #1

    J'aurais aimé...

  • Speaker #0

    J'aurais voulu être un artiste.

  • Speaker #1

    J'aurais aimé venir ici pour un roman.

  • Speaker #0

    Ah, mais c'est pas trop tard ! Nous avons une personne qui travaille dans une maison d'édition, dans la pièce.

  • Speaker #1

    C'est une chose que j'ai commencé, j'ai écrit deux pages, et que je me suis arrêté, et donc ça demande...

  • Speaker #0

    Ça peut être une nouvelle.

  • Speaker #1

    Ça demande une rigueur, une discipline, puis un talent aussi que je n'ai pas forcément, mais de s'astreindre à faire écrire seul pendant des semaines et des mois.

  • Speaker #0

    En fait, si je peux te permettre un conseil à mon tour, un tout petit peu tous les jours. Il ne faut pas se dire, je vais écrire, il faut que je passe 200 pages. Il faut se dire, je fais un paragraphe,

  • Speaker #1

    mais tous les jours.

  • Speaker #0

    Ça peut prendre 10 minutes ou 3 heures, mais quelques lignes tous les jours. C'est un conseil qui est banal, mais qui fonctionne.

  • Speaker #1

    Merci, c'est très bien. Pour l'instant, je bute devant l'obstacle. On dit toujours qu'on n'a pas le temps, alors que j'ai le temps. On a le temps. En fait, on a le temps.

  • Speaker #0

    Oui, il faut s'imposer une discipline quand même. Oui,

  • Speaker #1

    dans la vie, on a le temps.

  • Speaker #0

    Une célébrité que vous auriez aimé rencontrer et que vous n'avez jamais rencontrée ? Est-ce que vous avez rencontré à peu près tout le monde ?

  • Speaker #1

    Non, pas tout le monde, mais vivante.

  • Speaker #0

    Vivante ou morte ? Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Vivante, c'est plus pratique.

  • Speaker #0

    Disons contemporaine de votre carrière.

  • Speaker #1

    Comme personnalité spirituelle et religieuse, je n'ai rencontré que le Dalai Lama. qui m'a fortement impressionné, d'Aram Salah. Mais je n'ai jamais interviewé...

  • Speaker #0

    Ni le pape ?

  • Speaker #1

    Je n'ai jamais interviewé le pape, mais il donne rarement des interviews tête à tête, je crois, déjà. Ou d'autres religions. J'aimerais bien ça. La spiritualité m'intéresse.

  • Speaker #0

    Oui, depuis que vous étiez enfant de cœur, à Châteauroux.

  • Speaker #1

    J'étais un enfant de cœur, pas très discipliné, pour te vous dire. Je faisais des choses qui ne sont pas bien.

  • Speaker #0

    Alors, le... Quoi, par exemple, de piquer les hosties ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. C'est bon,

  • Speaker #0

    c'est un bon goût. C'est un peu sec, mais...

  • Speaker #1

    C'est des trucs vraiment... Oui, des choses comme ça.

  • Speaker #0

    Confessez-vous, mon fils.

  • Speaker #1

    Pour les gens qui connaissent la messe, il y a deux burettes avec l'eau et le vin. Et donc, en général, le prêtre n'aimait pas trop qu'on mette... d'eau et préféré qu'on mette du vin et je faisais l'inverse d'ailleurs que volontairement et donc si le prêt donc ouais donc je au moment de l'eau je je mettais le truc d'eau dans le calice et au moment du vin je faisais juste un petit truc et il me prenait la main pour le

  • Speaker #0

    grand jeu de cette émission c'est devine tes citations je vais vous lire des citations de vous vous devez me dire où vous avez dit ça julien doré Et monté d'un ton, maintenant c'est Julien Rémy.

  • Speaker #1

    Oui, oui, j'ai dit ça sur les réseaux sociaux.

  • Speaker #0

    Eh ben non, c'est dans un livre, On peut rire de tout, sauf en mangeant de la semoule.

  • Speaker #1

    Eh ben oui, oui, j'avais pris ce... pas de moi en fait, j'ai pris, voilà.

  • Speaker #0

    On peut rire de tout, sauf en mangeant de la semoule, qui est un titre remarquable à la Michel Audiard. Et c'était en 2020.

  • Speaker #1

    À la Coluche aussi, c'est Coluche qui m'avait dit ça.

  • Speaker #0

    Donc, c'était une sorte de compil de blagues. Et c'est vrai que vous êtes extrêmement populaire sur Instagram.

  • Speaker #1

    Oui, ça marche.

  • Speaker #0

    300 000 followers en publiant des blagues.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Mais c'est vous qui le faites vous-même ? Oui, oui,

  • Speaker #1

    je fais ça moi-même. Je suis un petit artisan. Mais j'ai beaucoup ça. J'en reçois beaucoup. J'ai beaucoup de dealers de blagues qui m'en envoient tous les jours. Mais vraiment, j'en reçois des dizaines et des dizaines. Donc, je file, je sélectionne et je fais une petite galerie d'exposition.

  • Speaker #0

    Et alors là, par exemple, il n'y a pas une petite blague du jour ? Non,

  • Speaker #1

    parce que ça peut venir dans la conversation. J'ai... Quand on me dit est-ce que tu as une blague, je n'en ai pas. Mais peut-être il y a un mot que vous allez me dire qui va m'entraîner sur quelque chose.

  • Speaker #0

    Alors, autre citation. Attention, il voit bien. Si tu n'aimes pas ça, il faut savoir arrêter. J'ai dit ça ? Oui, vous avez dit ça. Mais en fait, c'était à propos de la télé. Si tu n'aimes pas ça, il faut s'avoir arrêté. C'est dans toute première fois, dans ce livre. Bon, moi, j'ai arrêté souvent. Vous, c'était en juin 2013. Après une émission qui avait mal tourné, enfin, c'était en mai 2013 à Cannes. Un type, un forcené arrive et il y a des détonations. On ne sait pas très bien s'ils sont des...

  • Speaker #1

    C'est un coup de feu. C'est un coup de feu. Après coup, évidemment, sur le coup, on ne sait pas ce qui se passe. On nous fait évacuer à toute pompe. Et on est un peu... Ça va très vite. On s'est retranché dans un local à côté, où on s'est retrouvé au milieu des marionnettes des guignols.

  • Speaker #0

    C'était au

  • Speaker #1

    Festival de Cannes. Au Festival de Cannes, sur la plage du Martinez. J'avais Daniel Auteuil et Christopher Valls avec moi en plateau. On s'est retrouvé là, enfermés. Et on ne savait pas du tout ce qui se passait. On ne s'a rien dit. Et qu'est-ce qui se passe ? Il y a un mec, deux mecs. Et après, il s'est avéré que ce n'était pas dangereux en soi, parce que c'était des balles à blanc. Mais bon, on ne sait pas. C'est pas marqué dessus. Et en fait, je ne sais pas ce qu'il était, ce type. Je n'ai pas voulu connaître la suite. où il était arrêté, etc. Mais c'était avant, avant, avant, avant. Si c'était aujourd'hui, il serait mort. Il aurait été abattu tout de suite. Mais ce n'est pas le cas. Dieu merci pour lui. Oui,

  • Speaker #0

    parce que 2013, c'était avant le Bataclan.

  • Speaker #1

    Et donc, le soir, effectivement, je me suis dit, ça a activé ma réflexion sur la vie, la vie, la mort. Tout ça est relatif. J'ai discuté même avec Daniel Auteuil, qui avait pensé même arrêter d'être acteur. Oui, ça te fait un coup sur la tête. Et tu te dis mais qu'est-ce que je fous là ? Même si c'est bien, même si effectivement... C'est dangereux,

  • Speaker #0

    c'est dangereux dans l'histoire.

  • Speaker #1

    Oui, oui, voilà.

  • Speaker #0

    Et un mois après, vous dites j'arrête le sport.

  • Speaker #1

    Arrêtez le buffet, oui.

  • Speaker #0

    Mais c'est lié donc ?

  • Speaker #1

    Oui, un petit peu, un petit peu. Je commençais à... Disons que j'ai fait ça pendant... Sept ans ? Neuf ans, neuf ans. Et tous les soirs à 19h, j'avais des mécanismes dont je m'étais inspiré du sport. D'ailleurs, comme quand les joueurs font des matchs tous les jours. puisque il faut être en forme à un moment de la journée où en général on commence à être fatigué. Donc j'avais un rythme très précis de diététique et tout pour être bien. Mais tous les soirs, je rentrais sur le plateau à 19h00, je regardais le chrono, j'avais des manies, et tous les soirs je m'asseyais, je me disais j'ai vraiment de la chance d'être là, de faire ça, etc.

  • Speaker #0

    Comme une forme de méthode Coué ?

  • Speaker #1

    Non, non, non,

  • Speaker #0

    c'est que je le pensais.

  • Speaker #1

    Et la neuvième année, je commençais à me dire, bah tiens, lui, j'ai déjà reçu cinq fois. Donc je commençais à avoir... L'envie était... Alors, pour que ça marche, ces trucs-là, il faut être vraiment obsédé par ça. Il faut être dans l'excès un peu, d'y accorder plus d'importance que ça en a. Je me rends compte après coup que ça n'en avait pas tant que ça. Mais sur le coup, il faut y croire beaucoup.

  • Speaker #0

    Après ça, vous avez quand même continué à animer des émissions. Il y avait notamment une émission où je suis venu qui était vraiment bien. C'était sur les métiers.

  • Speaker #1

    Oui, profession.

  • Speaker #0

    Profession, alors profession écrivain, profession ministre.

  • Speaker #1

    Ah, c'était bien.

  • Speaker #0

    Il y en a eu des très, très bonnes. Et donc, c'était que des gens du même métier qui se parlaient de leur boulot.

  • Speaker #1

    C'est une adaptation, c'est très, très basique. C'est une adaptation d'une émission américaine qui s'appelle Around the Table. Et voilà, donc, c'était très simple. Réunir des gens du métier.

  • Speaker #0

    Et là, maintenant, vous continuez à faire des trucs ?

  • Speaker #1

    Non, je ne fais plus de la télé. Je pense que j'ai fini. Bon, on me... On me propose encore de temps en temps d'en faire, mais je pense que j'ai... plus très en vie, on va proposer des quotidiennes, des hebdos. C'est incroyable. C'est bien ça. Je suis un physique de radio maintenant.

  • Speaker #0

    Un late show. C'est fatigant un late show. Mais ce serait bien un late show.

  • Speaker #1

    J'ai répondu il n'y a pas très longtemps un truc, j'ai dit, je ne veux plus faire sauf un truc exceptionnel. Et on me dit, oui, vous avez une idée ? Oui, j'ai une idée, mais c'est compliqué. C'est quoi ? Je voudrais réunir des gens qui sont en train de faire Très, très connu, mais qu'on ne voit plus. Ah bon, c'est qui ? Gérard Depardieu, Nicolas Hulot. Et là, ça s'arrête tout de suite. C'est vrai que ça s'arrête. Mais en fait, c'est un sujet intéressant.

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est un sujet intéressant. Il y a tout le reste des consolés. Non,

  • Speaker #1

    mais comment vivent-ils aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Ils pourraient peut-être être invités.

  • Speaker #1

    Voilà. Enfin bref, ça s'arrête assez rapidement. Ce n'est pas la plaisanterie mise à part. Non, non,

  • Speaker #0

    mais c'est un film. Un film où il n'y aurait que des...

  • Speaker #1

    Un documentaire.

  • Speaker #0

    Un documentaire, oui. sans être pour autant je suis ni avocat ni procureur c'est raconter la réalité c'est ça qui m'intéresse dans la vie c'est pas autre chose c'est le changement de vie qui est incroyable dernière phrase mon paradis c'est ça avoir tous vos yeux braqués sur moi tous les soirs ça c'est dans mon film toute ressemblance avec des personnes existantes et purement fortuites 2019 et c'était Franck Dubosc qui on peut le dire aujourd'hui jouait un peu PPDA Mais c'était avant l'affaire PPDA.

  • Speaker #1

    Oui, PPDA est dans le film d'ailleurs. Oui, oui, c'était avant. C'était inspiré,

  • Speaker #0

    un petit peu inspiré de lui.

  • Speaker #1

    Un petit peu de lui, un petit peu à droite à gauche. Un peu Mourouzi aussi. Il y a la fille de Yves qui joue un petit rôle aussi, Sophie Mourouzi.

  • Speaker #0

    Le côté satirique, ce qu'on appelle aux Etats-Unis la dark comedy, c'était ça. Sans me tirer la couverture, il y avait 99 francs dans le même genre. Vous pensez que c'est ça aussi peut-être le problème ? Les gens ne sont plus prêts à voir des films si corrosifs ?

  • Speaker #1

    Peut-être. Je pense qu'en plus le film n'était pas assez corrosif. Le premier scénario était beaucoup plus corrosif. Au moins, on devait beaucoup de choses. On m'enlevait vraiment beaucoup beaucoup beaucoup de choses, mais bon c'est comme ça. Et oui oui oui je pense qu'il faut être... En fait il faut être extrêmement corrosif ou pas du tout. Au milieu c'est moyen. Donc j'étais au milieu.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est vrai que... Je reviens aux aspects coulisses de la télé. Est-ce que c'est vrai, dans le livre il est marqué que Giscard a invité à dîner Louise Bourgoin et Pauline Lefebvre et qu'il s'est pris deux râteaux. C'est dans le livre ! Il y a eu des incidents comme ça, parce que c'était avant MeToo, puisque l'émission s'arrête en 2013 et MeToo c'est 2017. Vous avez vu des... Est-ce que vous avez l'impression... Des renards ! Voilà, oui. Ils étaient beaucoup sur Cécile Siméon à un moment.

  • Speaker #1

    Oui, avant, elle le raconte très bien. Même Manouzele Agnès aussi, elle a connu une époque très... très trivial où Guy Bedos à l'antenne la traite de salope. Donc c'est quand même, aujourd'hui, c'est impensable, évidemment. Mais oui, il y avait des lourdeaux qui venaient autour de la table et qui draguaient. Valéry Giscard d'Estaing était...

  • Speaker #0

    Mais il n'était pas lourdeau, il tentait sa chance. Non,

  • Speaker #1

    il n'était pas lourdeau. Il allait à la dîner. Voilà, c'était très courtois.

  • Speaker #0

    Il essuyait un refus poli.

  • Speaker #1

    Oui, mais il recommençait. Ah bon ?

  • Speaker #0

    Autre anecdote quand même un peu embarrassante.

  • Speaker #1

    Il n'a fait pas.

  • Speaker #0

    Embarrassante pour vous, à tant que plus. Vous avez confondu Adriana Carambeu et Estelle Lefebvre.

  • Speaker #1

    Ah oui, un matin à Cannes, tout à fait. Un matin à Cannes... j'étais dans le hall du Martinez, j'avais dû me coucher un peu tard.

  • Speaker #0

    Ce sont deux jolies blondes, de grande taille, mais à part ça, elles ne se ressemblent pas du tout.

  • Speaker #1

    Non, non, pas du tout. Et donc, je vais voir Estelle Lefebvre, c'est ça ? Oui. Et je lui dis, c'était merci pour hier soir, c'était bien, mais je n'étais pas à l'émission. Et donc, je vais reçu Adriana Carambeau. Mais ça m'est arrivé deux fois avec Estelle Lefebvre de ne pas la reconnaître immédiatement. C'est un signe,

  • Speaker #0

    il y a peut-être une attirance cachée Mais une autre fois j'étais aux Oscars à Hollywood

  • Speaker #1

    Avec Pierre Lescure Personne ne me connait On est dans le hall des Oscars Et je vois une blonde qui me sourit Je me dis tiens c'est incroyable ça En fait c'était elle Mais c'était la seule française qui pouvait me connaître Et j'ai mis 5 minutes Avant de comprendre pourquoi Elle me disait bonjour

  • Speaker #0

    Vous étiez pote avec Marlon Brando ?

  • Speaker #1

    Pote, non, mais c'est une anecdote. Justement, aux Oscars, c'était en 2001. À l'époque, Pierre Lescure, c'était la folie des grandeurs de l'époque de Jean-Marie Messier,

  • Speaker #0

  • Speaker #1

    Vivendi avait racheté les studios universaux à Hollywood. Pierre Lescure, patron des studios universaux à Hollywood.

  • Speaker #0

    On n'a pas le droit de péter les plombs.

  • Speaker #1

    On part en Falcon 900 aux Oscars. Oui,

  • Speaker #0

    que Vincent Bolloré a raison de critiquer cette époque, quand même.

  • Speaker #1

    Oui, oui, mais il a raison, c'est bien. Et Pierre était un abap d'Hollywood. Et donc, je l'accompagnais partout. Et toute la semaine, il y a des dîners. Il y a des dîners où il y a 200... Des fêtes où il y a 250 personnes. Si vous êtes dedans, c'est que vous comptez un peu. Et on va à un dîner où il y a 40 personnes. Alors là, c'est le top du top. Chez un producteur qui s'appelle Mike Mudeboy, je crois un nom comme ça. Et il y avait... On était vraiment d'un super blockbuster. Il y avait Stallone, Schwarzenegger, Sharon Stone. Il y avait tout le monde. Et Marlon Brando. Et puis moi, j'étais vraiment l'inconnu de la soirée. Et... Et au moment de l'apéritif, il y a une dame et un jeune homme qui me parlent en français. Et je vais vers eux, je discute avec eux. C'était la femme de Brando et son fils, Tahitien. Et donc, ils me connaissaient, ils avaient qu'un L+. Bon, je suis tranquille. Et puis, au moment de se mettre à table, Brando vient vers moi. Il me dit, il parle très bien le français. Il me dit, ici, il n'y a que des pignoufs. Il n'y a que vous qui avez parlé à ma femme et mon fils. On dîne ensemble. Donc, on s'assied à une table. C'était des petites tables. Donc, j'ai dîné pendant... une heure, une heure et demie, avec Brando, sa femme et son fils. On a parlé pendant une heure et demie. Et il a renversé le truc, c'est-à-dire que c'est lui qui me posait des questions sur ma vie, alors qu'il avait envie, évidemment, de faire le contraire. Il n'arrêtait pas, il n'arrêtait pas. Et donc, j'ai trouvé effectivement des... Bon, il m'a parlé de Gérard Depardieu, avec qui il avait tourné. Il m'a parlé... Alors après, il ne m'a pas demandé où j'habitais. Il connaissait bien Paris. Et après... J'ai une maison dans l'Indre qui appartenait avant à la mère de Maria Schneider. Donc j'ai parlé de Maria Schneider. Et puis, je me suis rendu compte qu'il n'avait plus de contact, etc. Et puis après, j'ai dit, est-ce que vous voulez entrer en contact avec elle maintenant ? Il me dit, ah oui, je veux bien. Il m'a donné son téléphone. J'ai appelé Maria Schneider. Je ne pense pas qu'il soit appelé pour autant. Donc j'ai passé effectivement une heure et demie avec lui. Et puis j'ai dit, bon, après, tu dis, mais je serais bien que je fasse une interview. Donc je dis, mais vous pourriez venir à Cannes. En l'époque, je produisais les cérémonies de Cannes. Vous pourriez être... président de Cannes, il avait du mal à marcher déjà, donc bon, les marches, vous pouvez les éviter, enfin bon. Et il me dit, écoutez, moi je peux donner suite à vos demandes, à une condition, c'est que vous puissiez voir avec Jacques Chirac que mon statut fiscal dans mon île baïtienne change. Donc je reviens à Paris. Oui, quand même. Oui, oui, je reviens à Paris, je connaissais quelqu'un qui était chef de cabinet à l'Élysée, je l'appelle, je dis, voilà, Brando, il me dit, mais vous êtes le douzième à nous appeler pour... Donc j'ai pas pu changer le statut fiscal de Marlon Brando. Mais j'avais son téléphone et je l'appelais. Et il était particulier, évidemment. Et donc il avait un truc, il décrochait. Et il ne disait rien. Ah, d'accord. Alors, tu sais, au début, je croyais que c'était un répondeur gag. Et en fait, non.

  • Speaker #0

    Et parce qu'en fait, il ne voulait pas dire son nom ?

  • Speaker #1

    Ou il voulait que tu t'écoutes, tu parles dans le vide et puis hop, tu en vas.

  • Speaker #0

    Parce qu'il y en a qui aiment bien aussi tester l'effet de leur nom. Je pense à Alain Delon. Alain Delon, quand il l'appelait et qu'il disait c'est Alain Delon, les gens sont un peu...

  • Speaker #1

    Oui, ça calme.

  • Speaker #0

    Johnny aussi. Oui. Alors, dans l'émission, il y a les conseils de lecture d'un professionnel. Alain Delon,

  • Speaker #1

    j'ai une blague. Ah,

  • Speaker #0

    Alain Delon, alors allons-y.

  • Speaker #1

    Alain Delon, j'ai une blague. Ce que je lui ai raconté, mais qui évidemment ne l'a pas fait rire, c'est Alain Delon qui va au Vatican et qui est reçu en audience privée par le pape. Et au moment de la bénédiction, il s'approche vers le pape. Et le pape dit toujours les prénoms en latin. Et le pape fait Alanus et dit non sur le front comme tout le monde.

  • Speaker #0

    On enchaîne sans transition avec les conseils de lecture. Alors, je vous avais envoyé les questions avant, parce que c'est toujours mieux quand on a un peu préparé ce genre de trucs. Donc,

  • Speaker #1

    j'ai éventuellement des réponses.

  • Speaker #0

    Voilà, il faut que ce soit instagrammable. Il faut regarder la caméra. Je pose les questions, mais je ne suis plus là. D'accord, ok, donc je ne suis plus là. Un livre qui donne envie de pleurer ?

  • Speaker #1

    Les œuvres complètes de Philippe de Villiers.

  • Speaker #0

    Un livre pour arrêter de pleurer ?

  • Speaker #1

    Bouléville.

  • Speaker #0

    Un livre pour s'ennuyer ?

  • Speaker #1

    Le Code civil.

  • Speaker #0

    Un livre pour crâner dans la rue ?

  • Speaker #1

    Ulysse de Joyce. Oui,

  • Speaker #0

    on n'est pas obligé de le lire. Non,

  • Speaker #1

    il est long.

  • Speaker #0

    Un livre qui rend intelligent ?

  • Speaker #1

    C'est pas utile.

  • Speaker #0

    Ah bon ? Vous êtes déjà tellement intelligent ?

  • Speaker #1

    Non, pas tellement.

  • Speaker #0

    On choisit. Un livre pour séduire ?

  • Speaker #1

    Un livre pour séduire, Belle du Seigneur.

  • Speaker #0

    Un livre que je regrette d'avoir lu ?

  • Speaker #1

    Que je regrette d'avoir lu ? Non, je ne vois pas. Non, non, non, j'apprends toujours quelque chose d'un livre.

  • Speaker #0

    Il y a un moment que ce n'est pas un livre de moi. Un livre que je fais semblant d'avoir fini.

  • Speaker #1

    Ah oui, à la recherche du temps perdu.

  • Speaker #0

    Mais ça, tout le monde répond la même chose. Ah bon ? Autrefois, on n'osait pas le dire. Maintenant, ça y est, je crois que ça y est, maintenant, on a le droit de le dire. Le livre que j'aurais aimé écrire ?

  • Speaker #1

    La Bible pour les droits d'auteur.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Quel est le pire livre que vous ayez jamais lu ?

  • Speaker #1

    Le pire livre que j'ai... Oui.

  • Speaker #0

    Par exemple, parmi les invités, les milliers d'invités que vous avez reçus, il y en a quand même quelques fois, vous avez dû vous taper leurs livres.

  • Speaker #1

    Oui, des livres.

  • Speaker #0

    Et puis vous étiez obligé de faire semblant d'avoir aimé.

  • Speaker #1

    Il y a des livres que j'ai lus que les auteurs n'avaient pas écrits.

  • Speaker #0

    Et le livre que vous lisez en ce moment ?

  • Speaker #1

    Je viens de terminer L'étranger de Camus, j'ai un peu de retard. Ah oui,

  • Speaker #0

    ça va,

  • Speaker #1

    1942. Oui, mais c'est assez... ça va encore.

  • Speaker #0

    En conclusion, quelle est la principale qualité d'un animateur de télévision pour les jeunes qui nous regardent et qui voudraient être Michel Denisot ? J'ai une liste là. Alors, est-ce que c'est la curiosité ?

  • Speaker #1

    Il y a la curiosité, il y a parler à tout le monde de la même façon, quels que soient les goûts et les couleurs.

  • Speaker #0

    L'humilité ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Non,

  • Speaker #1

    c'est écouter, savoir écouter qui est une forme d'humilité.

  • Speaker #0

    Originalité ?

  • Speaker #1

    Oui, être soi-même. Je pense que les gens nous perçoivent tel qu'on est parce qu'il y a des gens, il faut qu'on vous croit. Vous donnez la même dépêche à quatre personnes, vous les mettez devant une caméra. Et il y en a que vous allez croire plus que d'autres. Pourquoi ? Il faut être crédible. Et ça, on l'est ou on ne l'est pas. Mais c'est la sincérité. Il y a des gens que je ne crois jamais. Je ne vais pas dire des noms, mais ils peuvent dire n'importe quoi, je ne les crois pas. Et d'autres, je crois quasiment tout et je me trompe aussi.

  • Speaker #0

    Et bien sûr, ne pas porter de lunettes noires. C'est ça le principal conseil, évidemment. Merci beaucoup, Michel Deniso.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Frédéric.

  • Speaker #0

    Cette émission vous est présentée en partenariat avec le Figaro Magazine. C'est le magazine des Haribo, les Aristoboèmes. Je rappelle... toute première fois aux éditions Flammarion et l'ingénieur du son c'est Guilhem Pagelacce la réalisation et le montage vidéo c'est Chloé Bédbédé et n'oubliez pas, lisez des livres sinon vous mourrez idiot

  • Speaker #1

    Sous-

Description

Le questionneur se retrouve questionné dans un entretien à bâtons rompus sur la table de Lapérouse.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonsoir à toutes et aussi aux autres. Nous sommes bien chez la Pérouse pour une conversation avec

  • Speaker #1

    Michel Delisle.

  • Speaker #0

    Conversation chez la Pérouse est une émission de Frédéric Becbédé sans aucun patron ni rédacteur en chef, ce qui veut dire que je suis strictement impossible à virer. Personne n'a préparé cet entretien à ma place. Ce soir, nous parlerons de toute première fois de Michel Deniso et quelques autres aux éditions Flammarion.

  • Speaker #1

    70.

  • Speaker #0

    70 personnes. Michel Deniso s'est délégué. C'est la fin du générique, on peut enlever les casques. Bonsoir Michel, merci d'avoir accepté mon invitation. Alors, cette émission est financée par des sponsors, c'est des maisons d'édition qui me donnent de l'argent pour que je dise du bien d'un livre. Et là, c'est les éditions Grasset qui me rémunèrent pour dire du bien du prix Renaudot. Jacques Aranda absolument pas besoin et je ne sais pas pourquoi ils veulent peut-être que ce soit le gâteau de Noël j'ai un voisin à la campagne il dit toujours il faut en avoir de trop pour en avoir assez voilà donc c'est Jacques Aranda de Gaël Fay bien sûr que j'ai reçu dans l'émission Alors, qu'est-ce que je peux dire de plus sur ce livre ? D'ailleurs, j'étais dans le jury du Renaudot, j'ai voté pour lui. Ce qu'il y a de fort dans Jacques Aranda, c'est que c'est le génocide des Tutsis vu par un adolescent qui vivait à Paris et qui finit par retourner au Rwanda après un million de morts. Et là, il voit la reconstruction, il voit aussi les procès, il rencontre des gens qui sont évidemment complètement tétanisés, traumatisés par l'horreur. Et c'est un livre sur... sur la reconstruction d'une jeunesse et d'un pays avec une innocence implacable. Voilà, et c'est vraiment très, très beau. Je le recommande. Cadeau de Noël parfait pour 2024. Fin de la publicité. Et maintenant, nous commençons l'entretien. Donc, qu'est-ce qu'on va faire ? Parce que je suis donc un ancien stagiaire du Grand Journal. Je me retrouve dans la position un peu de...

  • Speaker #1

    Tu es dans le livre.

  • Speaker #0

    C'est moi qui pose les questions maintenant. Je suis dans le livre. Oui, je suis dans le livre. livre d'ailleurs. Cette émission n'a aucune déontologie, c'est ça qui est bien.

  • Speaker #1

    En général, tu reçois les écrivains sauf aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Oh mais non, pas du tout. Il y a ici le nom de quelqu'un, un livre. Mais est-ce que je ne pourrais pas transformer cette émission en cours d'interview, puisque je suis avec un des meilleurs interviewers français. Donc il faudrait que... Alors d'abord, est-ce qu'on se vouvoie ou on se tutoie ?

  • Speaker #1

    Comme vous voulez.

  • Speaker #0

    Bon alors on va se vouvoyer, j'ai compris le message.

  • Speaker #1

    Mais si on se tutoie, ça a l'air d'un entre-soi, ce qui est déjà un peu le cas. Et ça rajoute une couche. C'est mieux comme ça.

  • Speaker #0

    Mais alors un cours d'interview... Est-ce que je parle à quelqu'un qui a interviewé 15 000 personnes ? Déjà, comment est-ce que vous avez calculé ce chiffre ?

  • Speaker #1

    C'est une approximation, une estimation de la sophresse à partir de statistiques sur moyenne par semaine, etc.

  • Speaker #0

    Une fois, j'ai vu une image où c'est Mylène Farmer qui vous a interviewé. Elle a pris la caméra.

  • Speaker #1

    Oui, à une époque, on cherche toujours à changer la forme à la télévision. C'est d'abord de l'image. Et donc, à une époque, je prenais une caméra à l'épaule pour faire les interviews en même temps. Et ça crée une relation différente aussi, parce qu'on n'est pas dans l'habitude du talk show. Et puis, un jour, Mylène Farmer, il y a donc un certain temps, m'avait demandé de renverser les rôles que vous vouliez faire ici. Et donc, de me... m'interviewer en me filmant. Et donc, il me posait des questions assez intimes.

  • Speaker #0

    Oui, je sais, elle disait que vous aimiez les bonnes sœurs.

  • Speaker #1

    Non, elle me demandait quels étaient mes fantasmes. Alors au bout d'un moment, elle m'avait répondu que tout ce qui était ecclésiastique était un fantasme pour elle. Donc j'ai été dans le même sens.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord, bien sûr. C'est de la politesse alors. Est-ce que vous n'êtes pas fatigué par tous ces anniversaires ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, je n'aime pas ça. Mais je n'aime pas la nostalgie parce que c'est toujours un peu... Le mot est triste, déjà, c'est un mot triste. Mais en revanche, j'aime les beaux souvenirs. C'est pas la même chose. Ils sont joyeux. Donc là, on a plus parlé de beaux souvenirs que d'anniversaires, même si bon, c'est les anniversaires. Les 40 ans de Canal+, les 20 ans de ceci.

  • Speaker #0

    Les 20 ans du Grand Journal.

  • Speaker #1

    Les 20 ans du Journal. Et puis,

  • Speaker #0

    un anniversaire qui est d'ailleurs, je trouve que ce n'est pas très courtois que les gens parlent du troisième anniversaire. Puisqu'il n'est qu'en avril 2021.

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #0

    les gens vous annoncent un chiffre avec un 8.

  • Speaker #1

    C'est une escroquerie de Yann Barthez.

  • Speaker #0

    C'est peut-être même de la jalousie.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Donc, je lui ai dit, moi j'ai 79 ans et demi, je suis comme les enfants, ce n'est pas pareil. Et demi, ce n'est pas la même chose. Mais bon. Comme ça, je peux... J'ai anticipé.

  • Speaker #0

    La promo de toute première fois aux éditions Flammarion, ça s'est plutôt bien passé. Il y a eu Léa Salamé, Yann Barthez, il y a eu beaucoup de choses.

  • Speaker #1

    Oui, il y a eu pas mal de choses. J'ai fait un petit tour de piste.

  • Speaker #0

    C'est quoi la mieux ?

  • Speaker #1

    C'est celle-ci. Voilà.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on ne pourrait pas faire un peu l'auto-promo de mon chapitre ? Est-ce que mon chapitre, où je raconte mes débuts à Canal+, est-ce que ce n'est pas le plus passionnant ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, parce que tout le monde est assez sincère. Je dois remarquer que personne n'est dans des numéros de Cabo, et tout le monde est assez sincère dans son parcours. Et vous, particulièrement, c'est vrai que vous arriviez d'un passage compliqué sur la chaîne, où en principe, vous aviez peu de chances d'être sauvé. Oui, c'est vrai. Et vous l'avez été.

  • Speaker #0

    Mais tiens, ça me permet de vous demander, pour la première fois de ma vie, qu'est-ce qui vous a pris alors que j'avais complètement planté... L'accès prime time de Canal+, avec l'Hyper Show, qu'est-ce qui vous est passé par la tête de reprendre ?

  • Speaker #1

    Parce qu'on ne sait pas tout faire, et vous aviez fait une chose que vous ne saviez pas faire, mais vous saviez faire ce que je vous ai demandé.

  • Speaker #0

    C'était d'être chroniqueur littéraire au Grand Journal.

  • Speaker #1

    Voilà, tout à fait. Donc de parler de littérature tous les soirs dans un talk show, qui essaye en même temps de faire de l'audience, de toucher du monde, c'est une discipline difficile que peu de gens savent faire et que vous avez su faire. Ben oui, c'est la vérité.

  • Speaker #0

    Bon alors, donc à part moi qui a écrit le meilleur chapitre, moi je sais qui a écrit le chapitre le plus dingue, c'est Frédéric Bell. Alors Frédéric Bell là, c'est très très drôle, elle est complètement... on le sait, mais c'est la qualité d'ailleurs, elle est un peu dingo. Mais sinon, il y a des chapitres qui sont émouvants.

  • Speaker #1

    Oui, il y a des chapitres très émouvants, il y a des chapitres improbables. En fait, ce sont que des histoires improbables, la vôtre en est une, d'une certaine façon, on est de le dire. Celles les plus symboliques disons de ce que ça a été, ce qui a pu apporter Canal, c'est Jamel et Omar Sy qui partaient de loin si je puis me permettre. Et donc ils sont arrivés là. Tout le monde a réussi des concours de circonstances. Mais il faut être là au bon moment quand ça se présente. Et donc ça a été comme ça pour eux. Omar, il a emmené Jamel à Radio Nova parce qu'il était seul à avoir le permis à Trappes. Et une fois à Radio Nova, il a mis un doigt de pied dedans. Il a fait un jour une improvisation, etc. Et maintenant, il est...

  • Speaker #0

    Non, c'est vrai que c'est... Et puis alors, est-ce que là, puisque c'est les 40 ans de cette chaîne, est-ce qu'on peut tirer un bilan de Canal+, aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    D'abord, quand ça a été créé, c'était il y a très longtemps. Vous étiez à peine né, donc...

  • Speaker #0

    J'avais quand même 18 ans.

  • Speaker #1

    Oui, enfin bon...

  • Speaker #0

    Ce qui permet de calculer mon âge.

  • Speaker #1

    À peine majeur... Oui, voilà, juste majeur. Vous étiez juste majeur, donc à peine responsable. à cette époque-là, en tout cas. Et donc, il n'y avait que trois chaînes. Donc, on a créé une quatrième chaîne. C'est André Rousset qui a créé cette... qui était un grand patron, un grand créateur d'entreprise et donc qui a créé cette chaîne qui était condamnée à l'échec par l'opinion, la presse en général à l'époque parce qu'on disait qu'on n'y avait que trois chaînes. Trois chaînes de services publics, un peu plan-plan, voilà, qui fonctionnaient bien. Et donc là, c'était payé pour regarder la télé et qu'est-ce qu'on va voir ? Oui, ça n'a pas marché tout de suite. Ça n'a pas marché du tout au début. On avait 180 000 abonnés. Pendant six mois, on a été au bord du gouffre. Et puis ça s'est mis à décoller. Et voilà. Après, il y a eu cinq, six chaînes. Et aujourd'hui, il y en a une centaine. Donc les choses sont différentes. Pour exister, il fallait avoir une identité forte. Donc il y a eu des références fortes de programmes en clair pour permettre aux gens de se rendre compte de ce que pouvait être la chaîne. Et aujourd'hui, c'est autre chose. C'est une plateforme de distribution. Oui,

  • Speaker #0

    mais alors, ce qui m'a choqué, moi, c'est que les 20 ans du Grand Journal et les 40 ans de Canal+, ils ont été célébrés sur une chaîne concurrente, sur TMC, avec cette émission où nous étions, animée par Yann Barthez. C'est surprenant que Canal+, n'ait pas célébré les 20 ans du Grand Journal.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas moi qui ai la réponse. J'y suis pas. Mais en tout cas, ils nous ont permis de le faire, donc c'est déjà pas mal.

  • Speaker #0

    Parce que moi, j'ai une réponse. Vincent Bolloré a été devant une commission d'enquête parlementaire et il disait Ah, le Grand Journal, c'était la fête au village, c'était des gens qui dépensaient beaucoup d'argent. Heureusement, on s'en est débarrassé. Il a dit des choses un peu désagréables.

  • Speaker #1

    Je n'ai pas entendu. Je ne me souviens pas. Je ne peux pas tout écouter. Mais en tout cas, on dépensait de l'argent, mais moins que la chaîne l'en gagnait. Donc, c'est quand même pas mal. Oui,

  • Speaker #0

    c'est quand même rentable.

  • Speaker #1

    C'était rentable, tout à fait. Confirme. Et en fait, c'est vrai que ça a été décidé aussi par... Pas que par des anciens de Canal+, c'est du Grand Journal. Rodolphe Belmer, patron de Canal, patron de TF1 et de TMC, etc. Et Yann et Laurent Bon, etc.

  • Speaker #0

    Laurent Bon, le producteur du...

  • Speaker #1

    La famille de l'époque a migré et nous suivons toujours les migrants.

  • Speaker #0

    Laurent Bon, je précise, produit aujourd'hui Quotidien et produisait le Grand Journal à l'époque. Canal a été créé... par des anciens d'une émission, les Enfants du Rock. C'était Pierre Lescure, Alain Degreff, Antoine Decaune. Mais vous, vous n'étiez pas aux Enfants du Rock. Alors pourquoi ils vous ont pris ?

  • Speaker #1

    Parce que je connaissais Pierre depuis. J'avais travaillé avec Pierre. Pierre était à une époque patron de RMC. Il y a eu une époque où RMC était, disons, parisienisé un peu. Et donc Pierre était patron. Et à ce moment-là, je faisais des émissions à RMC où j'étais entré il y a longtemps. avec Yves Moroussi et on s'est connu à ce moment-là et on est devenus potes, pour ne pas dire amis. Et donc on avait toujours gardé le lien et il m'a appelé très tôt, il m'a dit que j'avais été le deuxième à avoir été appelé après Alain de Greff. Donc j'étais appelé en 84 au printemps, j'étais à TF1, je faisais les dimanches après-midi, je commençais à avoir un petit peu pignon sur rue. Et puis là, je n'ai pas hésité une seconde et c'était pour faire la première télé du matin, il n'y en avait pas encore en France. Donc je suis parti à Ibici pour... vivre avec Good Morning America, le talk show américain. Je comprenais, comme en anglais, je suis moyen, je disais yes, même quand je ne comprenais pas. Mais je suis revenu en ayant compris un peu comment ça marchait.

  • Speaker #0

    Le rythme n'est pas le même le matin qu'au soir. Vous avez la réputation, c'est vrai d'ailleurs, d'être pudique, élégant. Moi, j'ai dit discret l'autre jour à la télé. C'est votre différence avec les autres animateurs ?

  • Speaker #1

    On est comme on est, je ne cherche pas à être différent. On ne peut pas... On ne peut pas se montrer autrement qu'on est quand on est tous les jours, tous les jours, tous les jours.

  • Speaker #0

    Et d'où ça vient ? Parce que les animateurs de télé, souvent, pètent les plombs. Je veux dire, même quasiment, 9 sur 10 ont à un moment la grosse tête, le bien dingo.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai été sauvé.

  • Speaker #0

    C'est jamais arrivé, ça ?

  • Speaker #1

    J'ai été sauvé de ça, si j'étais au bord comme tout le monde. Mais j'ai été sauvé de ça par ma famille, par ma femme et mes deux filles qui me... m'ont régulé quelques fois affectueusement, m'ont réduit le tromblon. Quand je rentrais, j'avais l'impression d'avoir fait un truc. Déjà, de toute façon, les gens vous remettent d'aplomb. Parce que vous faites une émission, de temps en temps, on pense qu'on a fait un truc super. Et vous allez dîner à un resto, il y a un mec qui dit, ton costard, tu l'as acheté où ? En fait, les gens, on dit qu'on regarde la télé, on ne dit pas qu'on l'écoute. Les gens, ils vous regardent et puis bon, ils écoutent éventuellement ce qu'on dit. Et donc, j'ai été sauvé surtout par chez moi, par ma femme et mes filles.

  • Speaker #0

    C'était quoi les moments les plus dangereux ? Est-ce que c'était par exemple quand vous étiez au fond d'une piscine avec Coluche à Cannes ? Ou est-ce que c'était de prendre l'hélicoptère pour aller voir Paul Naref dans le désert à Los Angeles ? Les moments où Michel Deniso a perdu le contact avec la réalité.

  • Speaker #1

    C'était un peu à Cannes, parce qu'à Cannes, on vit dans un blockbuster, on vit dans un film. du matin au soir. Vous avez connu ça, vous êtes au Martinez, vous prenez l'ascenseur, dans l'ascenseur, il y a Sharon Stone. Il y a des réalisateurs américains qui me disaient Je vous vois tous les ans à 2h du matin dans l'ascenseur du Martinez, je suis content que vous êtes toujours là, etc. Donc, on vit dans un autre monde. Et effectivement, là, on vit dans une grosse bulle. On est déconnecté de tous les problèmes d'intendance familiale, de tout.

  • Speaker #0

    Oui, c'est dangereux. C'est vrai que c'est là que c'est dangereux.

  • Speaker #1

    Mais enfin, moi,

  • Speaker #0

    je peux témoigner parce que j'étais au Grand Journal à Cannes avec vous et vous alliez vous coucher assez tôt par rapport à moi. Ce qui prouve que vous êtes un grand professionnel.

  • Speaker #1

    En tout cas, il faut bien gérer le timing. Dans ces cas-là, la première semaine, il ne faut pas sortir beaucoup.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. C'était mon erreur. En fait, le festival de Cannes, ce n'est pas un sprint, c'est un marathon. Il faut gérer. D'ailleurs, dans le livre, je raconte un conseil que vous m'aviez donné. Parce que je me baladais avec des lunettes noires. Et là, qu'est-ce que vous m'avez dit ?

  • Speaker #1

    Oui, ça, ça me fait toujours rire. Les gens qui sont connus, qui mettent des lunettes de soleil pour pas qu'on les voit. Or, on les regarde deux fois plus. Donc, c'est totalement hypocrite. Et donc, ça veut mettre une distance avec les gens qui n'en est pas une. Au contraire, c'est un aspirateur à regard. Et donc, il ne faut pas le faire.

  • Speaker #0

    à mon avis vous m'avez dit plus que ça vous m'avez dit ça donne l'air arrogant ça donne l'air désagréable et anti-patite oui c'est ça et du coup vous ne mettez jamais de lunettes de soleil ?

  • Speaker #1

    non vraiment pas même au sport d'hiver ? ah bah si l'émission que vous avez préféré faire ?

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est la grande famille, mon zénith à moi, le grand journal ?

  • Speaker #1

    La réponse varie selon les jours. En plus, le grand journal, c'est le dernier truc qui a marqué un peu. Sinon, j'ai bien aimé mon zénith à moi. C'est un truc très ancien dont les gens gardent une marque. On avait du temps, on passait une heure en tête à tête. C'est un luxe. Moi,

  • Speaker #0

    j'ai copié le concept.

  • Speaker #1

    Tout à fait, vous avez dit. Mais ça ne m'appartient pas, non.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est vrai que le tête à tête, c'est compliqué parce qu'il faut travailler. Il faut travailler. Est-ce qu'il faut commencer par la promo du livre ?

  • Speaker #1

    Oui, écoutez.

  • Speaker #0

    Mais progressivement, on va basculer dans les trucs plus personnels. C'est ça qu'il faut faire ?

  • Speaker #1

    Oui, oui. Il faut toujours commencer par être agréable avec les gens pour qu'ils se détendent. Et puis après, on peut entrer dans des choses qui sont plus... Il ne faut pas commencer... Ça dépend. Par exemple, j'ai revu dans les archives, justement, un truc, je me disais, mais difficile à faire aujourd'hui. De temps en temps, je fais une interview de Sophie Marceau et je commence directement. Est-ce que vous aimez vos initiales ? Et effectivement, c'est pas évident. Oui,

  • Speaker #0

    non, mais parce que ça, c'était une mode à un moment.

  • Speaker #1

    Elle répond très bien. Oui,

  • Speaker #0

    elle répond très bien.

  • Speaker #1

    Elle n'aime pas promener.

  • Speaker #0

    Je ne sais plus ce qu'elle dit,

  • Speaker #1

    mais elle arrive à l'extrême. Le S, le M.

  • Speaker #0

    Non, c'était la mode à un moment. C'est plus le cas tellement aujourd'hui, mais de rentrer dans les invités, d'être agressif, de leur sortir la chose qu'ils ne veulent pas dire. Oui,

  • Speaker #1

    mais c'est ça. Après, c'est des numéros d'animateurs. Ce n'est pas la même chose. Je pense qu'on n'obtient pas grand chose en étant agressif, sauf de faire un numéro. Puis on fait une marque qui marche bien et tout ça attire des clients aussi. Ça marche très bien en audience, mais on n'obtient pas grand chose en réponse. Je pense que c'est plus en mettant en confiance les gens. qu'on obtient des réponses. Moi, ce qui m'intéresse, c'est les réponses.

  • Speaker #0

    Et j'ai l'impression que dans les interviews comme ça, d'une heure en tête à tête, ce que vous faisiez et qu'il faut faire, mais dites-moi si je me trompe, c'est beaucoup se documenter et puis ensuite oublier la documentation. Absolument,

  • Speaker #1

    c'est ça. Il faut être équipé vraiment au maximum. Et on n'utilise en gros que 10% de ce qu'on a fait. Il ne faut pas vouloir à tout prix montrer qu'on a travaillé. La télévision en particulier, il faut travailler beaucoup et à l'antenne, avoir l'air de ne pas avoir travaillé. Il ne faut pas être besogneux, être là accroché à sa fiche et chercher à tout prix à montrer qu'on a travaillé.

  • Speaker #0

    Mais quand même, vous aviez des références parce qu'il y avait des gens qui avaient fait ça auparavant. Est-ce que, alors je vais vous donner une liste d'ancêtres, lequel vous a le plus influencé ? Jacques Chancel, Michel Drucker, Denis Glazer, Philippe Bouvard, David Letterman.

  • Speaker #1

    Alors Denis Glazer, oui. et Yves Mouroussi qui n'est pas dans la liste avec lequel j'ai travaillé pendant près de trois ans quand j'ai démarré le journal de 13h de TF1 à l'époque avec lui.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas le souvenir qu'il faisait des longs entretiens. Non,

  • Speaker #1

    mais c'est ça. Il ne faisait pas des longs entretiens parce que c'était le journal. Mais la façon de travailler, c'est-à-dire de créer du lien avec les gens qui font l'actualité et de rester libre et indépendant. Voilà, ça, c'est une discipline pas facile. Mais qu'il maîtrisait formidablement bien. C'est-à-dire que chez lui, il y avait tous les gens. Quand on allait chez lui, tous les gens qui faisaient de l'actualité étaient chez lui. Chez lui, à son domicile, le soir. Et le lendemain, il les traitait comme s'il ne les avait pas vus la veille.

  • Speaker #0

    Et sans avoir dormi entre les deux.

  • Speaker #1

    Ah bah oui, bien sûr. Mais il avait des lunettes de soleil. Oui, voilà.

  • Speaker #0

    Et parmi les animateurs actuels, lequel serait votre héritier ? Là aussi, j'ai une liste.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas d'héritier. Chacun est comme il est. Je veux dire, oui, allez-y.

  • Speaker #0

    Léa Salamé, Yann Barth... Arthèse, Anne-Elisabeth Lemoyne, Cyril Hanouna ou Nathalie Lévy qui anime en aparté.

  • Speaker #1

    Oui, Nathalie Lévy, j'ai fait en aparté, je trouve qu'elle travaille très bien. Oui,

  • Speaker #0

    elle est sensible et en même temps, elle pose les... Elle va chercher quand même,

  • Speaker #1

    elle va chercher les réponses. C'est bien produit, bien fait. Tout le monde a son talent, je n'ai pas non plus éliminé...

  • Speaker #0

    Ne vous clayez pas avec tout le monde. Mais je pense que Yann aussi, ayant démarré avec vous, aujourd'hui c'est lui qui a un peu le talk show de

  • Speaker #1

    19h. Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et c'est la même école. Oui.

  • Speaker #1

    Mais les salamés, il y a une chose qui compte aussi, les salamés, ça marche bien parce que d'abord, elle travaille. Et puis deux, on voit qu'elle aime ce qu'elle fait. Oui. Et c'est bien son plaisir. Elle transmet son plaisir d'être là, de faire le truc.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Est-ce que venir du sport... a changé la manière que vous avez de travailler. Qu'est-ce que ça apporte comme qualité de venir du journalisme sportif ?

  • Speaker #1

    En fait, avant le journalisme sportif, je suis venu du journalisme de la presse locale à Châteauroux. J'ai commencé bientôt à m'intéresser à ce métier. Je suis à 15 ans, en entrant pendant les vacances dans un quotidien local, ce que je voulais faire d'un seul coup. Et puis, j'ai commencé par accompagner les localiers de la presse régionale. C'est-à-dire que je faisais le... Les avis d'obsèques, des choses comme ça, ça prend de la rigueur. Parce qu'un avis d'obsèques, on ne peut pas non plus ajouter des commentaires, de la fantaisie. Ça va être précis quoi.

  • Speaker #0

    On ne peut pas faire trop de blagues.

  • Speaker #1

    On ne peut pas faire de man. Donc oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    J'ai une sorte de rigueur presque Jean-Fénix. Alors après,

  • Speaker #1

    on est sportif aussi. Les gens qui regardent le sport, ils connaissent le sport. Il ne faut pas se tromper. Le direct, c'est jamais parfait. Quand on fait du direct, après, toute la soirée, on y repense, j'aurais dû, j'aurais dû, j'aurais dû. Mais c'est fini, il n'y a qu'une prise. C'est comme si un romancier n'écrivait tout que d'un seul trait. Peut-être qu'Amélie Nothomb le fait, mais... Je ne sais pas. Elle ne corrigeait plus rien, donc c'est compliqué. Donc là, le direct, c'est ça. Mais j'aime beaucoup ça, c'est un espèce d'adrénaline, de stress et d'exigence. Et d'être en éveil à bloc, à bloc, à bloc, à bloc, pour être le plus juste possible et on n'y est jamais.

  • Speaker #0

    Donc j'ai compris que pour progresser, ce qu'il faut, c'est que je me lance dans le commentaire sportif.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas que des bons. Je vais y réfléchir.

  • Speaker #0

    La question qui tue, ce film, Toute ressemblance, avec des personnages, c'est quoi la fin du titre d'ailleurs ?

  • Speaker #1

    Toute ressemblance, c'est tout.

  • Speaker #0

    Ah c'était tout d'accord.

  • Speaker #1

    Trois petits points.

  • Speaker #0

    C'était bon ben voilà un film qui a marché relativement.

  • Speaker #1

    Moi qui a mal marché.

  • Speaker #0

    J'en ai fait un aussi comme ça.

  • Speaker #1

    Mal marché.

  • Speaker #0

    Mais ce qui était...

  • Speaker #1

    Alors c'était une bonne expérience jusqu'au tournage.

  • Speaker #0

    Ah bon ?

  • Speaker #1

    Ouais le tournage ça s'est bien passé et tout, c'était bien. Et après c'était plus compliqué quoi, c'est-à-dire que... après beaucoup de gens se sont... Mêlés du montage. À la fin c'était même plus mon film, à part les 20 premières minutes. Après j'ai fait un montage et tout, après on a dit ouais d'accord c'est bien, puis après on m'a enlevé le film. On l'a donné à un autre monteur qui a rajouté des séquences. Et après, je n'ai pas fait d'histoire parce que je ne voulais pas faire d'histoire.

  • Speaker #0

    Mais c'était ça le problème. Vous êtes trop gentil parce qu'un réalisateur doit être obstiné.

  • Speaker #1

    Oui, mais si je devais en refaire un, je ferais. Avant de faire le film, Jamel m'avait dit surtout n'écoute personne. Et j'ai écouté tout le monde.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    ça n'enlève pas que ma responsabilité. Mais bon, j'ai ma part de responsabilité. C'est moi qui endosse.

  • Speaker #0

    Là encore,

  • Speaker #1

    j'ai endossé.

  • Speaker #0

    Si je dis trois choses, quel est le meilleur souvenir des trois ? Est-ce que c'est d'avoir été cinéaste, d'avoir été le patron du Paris Saint-Germain ou d'avoir dirigé Vanity Fair ? De Nizot a fait beaucoup de métiers.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai fait beaucoup de métiers. En fait, c'est un quatrième aussi que j'ai beaucoup aimé, c'est de faire un document. Après le film, qui n'a pas marché, les critiques ont été un peu dures pour moi, je me suis dit, qu'est-ce que je peux faire pour remonter la pente ? Et j'ai dit un truc. qu'à moi parce qu'on m'aurait pris pour un mégalo et tout. J'ai dit il faudrait que j'aille à Cannes. Bon, tu viens de faire un film qui ne marche pas très bien, machin et tout. Donc, je n'ai rien dit. Et puis, j'ai une relation depuis longtemps avec Paul Rassam, qui est un producteur mythique du cinéma français et cinéma américain surtout. Et ça fait 30 ans que je lui dis j'aimerais bien raconter ta vie. Puis 30 ans qu'il me dit non. Et puis, un jour, il y a deux ans à peu près, il m'appelle et me dit je suis avec Thomas Langman, on demande toujours des documentaires sur la famille. On n'en fera pas sauf si c'est toi. Dix minutes après, j'étais chez lui. Ensuite, je me suis dit Qu'est-ce que je peux faire après ? Donc j'ai demandé, j'ai dit Bon, qui est-ce qui est à Cannes maintenant ? C'est plus Canal, c'est France Télévisions. Donc je vais aller vers France Télévisions pour faire le documentaire. Donc je suis allé avec Renaud Levanquim, qui a ses entrées à France Télévisions. On est allé à France Télévisions, première réunion, ils disent Ah, ça serait bien si vous étiez prêts pour Cannes. Je dis Ah bon ? Je n'y avais pas pensé. Et là, donc, j'étais à 200 à l'heure et on a été prêt pour Cannes. On a été sélectionné, ça a été une super soirée. Donc j'étais content de cette... Donc ça, pour répondre à votre question...

  • Speaker #0

    Un bon souvenir, c'est de monter les marches, enfin, non plus en tant qu'animateur, mais encore qu'artiste.

  • Speaker #1

    Et puis là, le documentaire a été très bien reçu. Il y avait vraiment tout le gotha du cinéma mondial. J'étais très heureux. Bon, c'était aussi pour Paul Rassam et la famille avec Dimitri et Carole Bouquet. Il y avait toute la famille de Monaco. C'était... C'était vraiment très, très un beau moment.

  • Speaker #0

    C'était quand même amusant de se dire que l'un des plus grands interviewers français, en fait, il avait envie... de changer de camp, de passer de l'autre côté.

  • Speaker #1

    Oui, c'est comme quand j'étais journaliste sportif, je suis devenu président du PSG. Quand on est journaliste, on croit qu'on sait, puis quand il faut faire, on se rend compte qu'on ne sait pas forcément quoi.

  • Speaker #0

    Et alors justement, ça fait quoi de passer de l'autre côté ? Parce que toute votre vie, vous avez posé des questions à des acteurs, des cinéastes, des chanteurs. Là, vous vous retrouvez du côté de celui qui fait le numéro de claquette. Vous n'avez pas trouvé ça extrêmement dur ? Vous voyez à quel point c'est cruel ?

  • Speaker #1

    Non, c'est une expérience. Oui, c'est une expérience. Toute expérience est bonne. Je crois que le... Le seul échec dans la vie, c'est de ne rien faire. Après, on apprend quand ça ne marche pas de faire des choses. J'ai appris à faire des choses aussi avec ce qui marchait, ce qui ne marchait pas. Même à la télévision.

  • Speaker #0

    Oui, mais ce que je veux dire, c'est que vous pourriez imaginer d'autres choses. Par exemple, il y a beaucoup d'animateurs de télé qui montent sur scène. Pivot l'avait fait, il allait sur scène au théâtre. Michel Drucker aussi a fait une tournée comme ça, où il racontait ses souvenirs. Ça, ce n'est pas quelque chose qui vous tente ?

  • Speaker #1

    Non, Ah !

  • Speaker #0

    Parce que je trouve que c'est un peu triste, personnellement je trouve que c'est un peu triste.

  • Speaker #1

    Bah écoutez, j'aime pas ce qui est triste, j'essaye de l'éviter.

  • Speaker #0

    Non mais moi je l'ai fait, je suis allé lire des textes sur scène, j'ai bien aimé.

  • Speaker #1

    Ah mais c'est pas pareil, lire des textes, c'est pas pareil.

  • Speaker #0

    T'as écouté ces souvenirs du grand journal ? Non,

  • Speaker #1

    non, non, non, non, non, non, non, non, j'aime pas ça. Franchement, là toutes ces émissions qui ont été faites pour la... Bon en fait c'était autour de la sortie du livre, mais j'étais content de les faire. Mais ressortir les archives, ça me...

  • Speaker #0

    Ah oui ?

  • Speaker #1

    Ah moi je trouve...

  • Speaker #0

    Ça rend mélancolique ?

  • Speaker #1

    Non, non, non, mais je me dis... J'ai tendance à me dire... Les compliments me gênent un peu, et puis je trouve que c'était pas si bien que ça. Ah bon ? Non mais franchement, c'est ce que je ressens.

  • Speaker #0

    Et c'est pas la peur du truc qui est le plus horrible à entendre, ce mot ? Asbine, ça c'est affreux, je pense pas du tout que ce soit le cas. Mais quand on regarde les archives, on se dit, merde, ça y est, ils sont en train de me...

  • Speaker #1

    Non, je pense pas que ça ait été perçu comme ça, j'en sais rien. Non, je crois pas. Non, mais j'ai envie de faire autre chose, surtout j'ai envie de faire autre chose.

  • Speaker #0

    Le meilleur conseil que vous avez donné, j'ai vu, c'était à Nathalie Iannetta. Vous avez dit ça dans le livre.

  • Speaker #1

    Ah oui, quand tu...

  • Speaker #0

    Toute ma vie, j'ai fait comme si...

  • Speaker #1

    Iannetta, oui, en fait, sa première... télé, j'étais patron des sports à l'époque à Canal, et je vais sur le match où elle est, et puis elle avait que ses fiches, et juste au moment de prendre l'antenne, paf, je lui ai arraché ses fiches. Et donc, évidemment, elle a été bien meilleure que si elle avait eu ses fiches, mais ça l'a choqué.

  • Speaker #0

    Ne m'arrachez pas mes fiches, s'il vous plaît,

  • Speaker #1

    je serai paumé. Donc je lui ai dit, surtout, quand tu regardes la caméra, pense à quelqu'un, et tu parles à quelqu'un, voilà. Et comme ça, tu seras beaucoup plus... convaincante, beaucoup plus dans le ton pour vendre ton propos.

  • Speaker #0

    Et là, par exemple, on regarde la caméra, mais quand vous parliez à la caméra du Grand Journal, par exemple...

  • Speaker #1

    Ça m'arrivait de penser à quelqu'un. À qui ?

  • Speaker #0

    À Martine ?

  • Speaker #1

    Ça m'arrivait de penser à Martine.

  • Speaker #0

    Ah d'accord. Vous dites, tiens, je parle à ma femme. Oui, voilà. Ça permet d'être un peu plus naturel, spontané.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    oui. D'accord. Et puis on oublie aussi les 50 personnes qu'il y a autour.

  • Speaker #1

    Vous pensez à qui, là ?

  • Speaker #0

    Là, je pensais à Lara. Donc ça devient un petit peu émouvant. Mademoiselle Agnès témoigne aussi dans le livre. Alors elle dit, je pense qu'on a vécu la meilleure période de tous les temps dans l'audiovisuel. Est-ce que vous pensez de ça ?

  • Speaker #1

    C'est possible. Oui, c'est possible, mais ce n'est pas fini. Mais si,

  • Speaker #0

    ça a changé. Si, parce que les choses ont changé. Il n'y a plus les mêmes budgets. Peut-être les gens se méfient plus, les invités viennent moins. Ils ont un entourage qui protège beaucoup.

  • Speaker #1

    Ah oui, complètement.

  • Speaker #0

    Ça, c'est nouveau. Vous avez connu une période où on pouvait recevoir une grande star, lui faire faire quasiment n'importe quoi en direct.

  • Speaker #1

    Oui, on pouvait parler. Maintenant, ce n'est pas possible. Le propos était libre. Maintenant, c'est encadré. Tout le monde vient avec des sponsorisés. Il n'y a pas un acteur ou un footballeur qui ne fait pas une photo et comme ça pour qu'on voit la montre. Ah bon, tout est comme ça.

  • Speaker #0

    Et puis, il y a cette concurrence des réseaux sociaux et des podcasts et tout ça. Non, c'est pas ça aussi. Comment dire ? Il y a moins le côté cathédral. Non,

  • Speaker #1

    il n'y a pas de générosité. Voilà, c'est clair. Maintenant, c'est de la vente. Tout est de la vente. Très souvent que de la vente.

  • Speaker #0

    Là, par exemple, merci, c'est généreux.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    On vend un livre, mais on va le remontrer. Comme ça, Swazik Moulekou sera contente. L'attaché de presse de Flammarion. Ah oui,

  • Speaker #1

    j'ai une autre question.

  • Speaker #0

    Excellente attachée de presse. Excellente attachée de presse, bien sûr. J'ai une autre question, pas désagréable, mais comment avez-vous fait pour rester amis avec tout le monde alors que Thierry Ardisson s'est fâché avec tout Paris ?

  • Speaker #1

    Je ne connais pas pourquoi, comment dire Ardisson, qui fait une très belle carrière. Mais ami, c'est un grand mot. Non, c'est bonne relation. Ami, je ne sais pas si j'ai beaucoup d'amis. Un ami, c'est quelqu'un qu'on connaît bien, mais qu'on aime quand même. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Non, mais je veux dire, c'est vrai que les gens ont gardé de vous une image positive.

  • Speaker #1

    Oui, je n'ai pas fait de...

  • Speaker #0

    Vous ne piégiez personne ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Si, ça vous est arrivé ou pas ?

  • Speaker #1

    Non, non, non.

  • Speaker #0

    Vous piégez les gens, non ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai eu quelques accrochages, mais vraiment, trois fois rien, qui sont nécessaires avec des gens. Si on ne s'accroche pas avec eux, c'est qu'on n'est pas...

  • Speaker #0

    C'était peut-être plutôt les hommes politiques ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Parce que là, tout d'un coup, le journaliste, quand il reçoit un artiste, peut-être qu'il faut le valoriser, le mettre en confiance, mais quand c'est un homme politique, on a presque un devoir...

  • Speaker #1

    Oui, enfin...

  • Speaker #0

    Un devoir de vérité ?

  • Speaker #1

    Oui, non, puis... Il y en a qui venaient pensant qu'ils étaient en terrain hostile.

  • Speaker #0

    Oui, je me souviens, c'est le cas de Nicolas Sarkozy,

  • Speaker #1

    que j'ai vu dans cette émission. Ils avaient peur ?

  • Speaker #0

    Ils étaient comment ? Non,

  • Speaker #1

    non, non, mais parfois ils sont très susceptibles. Ils sont dans un monde assez violent, mais ils sont susceptibles, très susceptibles. J'ai eu des accrochages avec Mélenchon aussi, parce qu'il m'avait pris pour un alphabète. C'est un peu excessif, quoi. J'avais mal pris, donc on s'était engueulés. Ça ne m'arrive pas souvent.

  • Speaker #0

    Mais en direct ? Oui. Ah, je n'ai pas vu.

  • Speaker #1

    C'était Ali Badou qui était là. Vous m'avez surpris. En fait, Jean-Luc Mélenchon fait une phrase en latin, je ne sais plus laquelle, mais très connue en plus.

  • Speaker #0

    Errare humanum est.

  • Speaker #1

    Oui, un truc comme ça. Il se tourne vers moi et me fait, c'est du latin. Avec un... Et là, je l'ai très, très mal pris. Ah oui ?

  • Speaker #0

    Parce que c'est vous qui êtes susceptible.

  • Speaker #1

    Ah non, parce que j'ai fait du latin, quoi. Donc, j'ai pas non plus... Donc, j'ai dit, mais vous me méprisez, quoi. Et non, mais pour qui vous vous prenez ? Je me prends pour personne, vraiment. Le ton a monté. Dans les loges, après, ça a monté encore plus. Plus jamais, je viendrai. Bon, on sait très bien que les politiques, quand ils disent qu'ils ne viendront plus dans une émission, ça dure six mois. Parce qu'ils ont besoin de venir et qu'on a besoin d'eux aussi pour faire le boulot, quoi. Et donc, au bout de six mois, j'ai... Il y avait la rentrée, donc je dis à les équipes, tiens, on va démarrer avec Mélenchon. Mais il ne vient pas. On va appeler. On appelle. Oui, il faut que je déjeune avec Denis Zou. Bon, on déjeune. Je me suis rendu compte, on parle un peu de qui on est, qui je suis. Et donc, il me prenait vraiment pour un autre. En plus, sur ma vie, il était très loin de la réalité. Et puis, on a un point commun, c'est qu'on a été enfants de cœur tous les deux. Donc, lui, ça se voit moins. Moi, ça se voit peut-être encore.

  • Speaker #0

    Oui, le côté austère. Mais cela dit, c'est vrai que... Peut-être qu'il y a une chose aussi qui a changé. C'est qu'à l'époque, il n'y avait pas les réseaux sociaux pour mettre en boucle le bad buzz. C'est-à-dire, s'il y a une engueulade aujourd'hui, ça va s'appeler un clash. Il y aura ça partout, pour toujours.

  • Speaker #1

    Ah, complètement.

  • Speaker #0

    Alors que c'est peut-être ça qui a changé par rapport à précédemment.

  • Speaker #1

    Même l'autre soir, quand il y a eu un assemblée, une chauffourée, disons, entre un député Modem et un député LFI. J'ai regardé les scènes dites d'infos qui ne sont pas des chaînes d'infos, c'est des chaînes de débats. Mais ce truc-là, ça durait 20 minutes. Et il n'y avait rien d'autre dans le monde. C'est complètement des... Bon, OK, c'est pas bien, tout ce qu'on veut. Mais il n'y avait rien d'autre dans le monde. Regardez un journal, il n'y a que ça.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Ça va pas.

  • Speaker #0

    En arrivant, avant qu'on commence l'émission, vous me disiez que vous étiez quand même très inquiet parce que vous avez connu beaucoup d'époques, beaucoup de...

  • Speaker #1

    J'ai pas connu Napoléon, mais...

  • Speaker #0

    J'ai pas dit ça, mais beaucoup de présidents.

  • Speaker #1

    J'ai connu le général de Gaulle. Oui,

  • Speaker #0

    moi aussi.

  • Speaker #1

    J'ai vraiment connu. J'ai serré la main.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord. Ah oui, mais pas moi. Oui, vous avez serré la main.

  • Speaker #1

    J'ai serré la main au général de Gaulle. Vous l'avez éliminé ? Oui, à l'Élysée en 1967. Voilà.

  • Speaker #0

    Et donc, non,

  • Speaker #1

    vous disiez... Je faisais mon service militaire.

  • Speaker #0

    Vous disiez là, la situation...

  • Speaker #1

    Elle est inquiétante.

  • Speaker #0

    Non, mais plus que ça. Vous disiez, je vous avais jamais vu ça. Vous n'avez jamais vu un tel bordel.

  • Speaker #1

    J'avais vu un merdier pareil, quoi, pour elle.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas comment...

  • Speaker #1

    Je ne vois pas où est la sortie, c'est ça. Après, il y a des problèmes, des problèmes, on dit bon, il y a des solutions. Mais là, je ne vois pas où est la solution. Vu qu'on ne peut pas re-voter l'Assemblée avant 9 mois maintenant, qu'est-ce qu'on fait ? Donc il faut faire avec. Parce que tous les politiques ne parlent que de 2027. Mais nous, on s'en fout. On est en 2024. Et qu'est-ce qu'on fait en attendant ? Voilà.

  • Speaker #0

    Et quand vous dites c'est une situation inédite, que je n'ai jamais vue, vous imaginez qu'il va y avoir quoi ? Une révolution ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, je ne pense pas, mais je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Et l'arrivée de Donald Trump vers le 20 janvier à la Maison Blanche aussi. Le monde est très instable. Depuis que vous êtes journaliste, vous n'avez jamais vu une situation pareille ?

  • Speaker #1

    Non, je n'ai jamais vu une situation comme ça.

  • Speaker #0

    Une chose que vous auriez aimé faire ? et que vous n'avez pas faite ou pas encore faite ?

  • Speaker #1

    J'aurais aimé...

  • Speaker #0

    J'aurais voulu être un artiste.

  • Speaker #1

    J'aurais aimé venir ici pour un roman.

  • Speaker #0

    Ah, mais c'est pas trop tard ! Nous avons une personne qui travaille dans une maison d'édition, dans la pièce.

  • Speaker #1

    C'est une chose que j'ai commencé, j'ai écrit deux pages, et que je me suis arrêté, et donc ça demande...

  • Speaker #0

    Ça peut être une nouvelle.

  • Speaker #1

    Ça demande une rigueur, une discipline, puis un talent aussi que je n'ai pas forcément, mais de s'astreindre à faire écrire seul pendant des semaines et des mois.

  • Speaker #0

    En fait, si je peux te permettre un conseil à mon tour, un tout petit peu tous les jours. Il ne faut pas se dire, je vais écrire, il faut que je passe 200 pages. Il faut se dire, je fais un paragraphe,

  • Speaker #1

    mais tous les jours.

  • Speaker #0

    Ça peut prendre 10 minutes ou 3 heures, mais quelques lignes tous les jours. C'est un conseil qui est banal, mais qui fonctionne.

  • Speaker #1

    Merci, c'est très bien. Pour l'instant, je bute devant l'obstacle. On dit toujours qu'on n'a pas le temps, alors que j'ai le temps. On a le temps. En fait, on a le temps.

  • Speaker #0

    Oui, il faut s'imposer une discipline quand même. Oui,

  • Speaker #1

    dans la vie, on a le temps.

  • Speaker #0

    Une célébrité que vous auriez aimé rencontrer et que vous n'avez jamais rencontrée ? Est-ce que vous avez rencontré à peu près tout le monde ?

  • Speaker #1

    Non, pas tout le monde, mais vivante.

  • Speaker #0

    Vivante ou morte ? Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Vivante, c'est plus pratique.

  • Speaker #0

    Disons contemporaine de votre carrière.

  • Speaker #1

    Comme personnalité spirituelle et religieuse, je n'ai rencontré que le Dalai Lama. qui m'a fortement impressionné, d'Aram Salah. Mais je n'ai jamais interviewé...

  • Speaker #0

    Ni le pape ?

  • Speaker #1

    Je n'ai jamais interviewé le pape, mais il donne rarement des interviews tête à tête, je crois, déjà. Ou d'autres religions. J'aimerais bien ça. La spiritualité m'intéresse.

  • Speaker #0

    Oui, depuis que vous étiez enfant de cœur, à Châteauroux.

  • Speaker #1

    J'étais un enfant de cœur, pas très discipliné, pour te vous dire. Je faisais des choses qui ne sont pas bien.

  • Speaker #0

    Alors, le... Quoi, par exemple, de piquer les hosties ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. C'est bon,

  • Speaker #0

    c'est un bon goût. C'est un peu sec, mais...

  • Speaker #1

    C'est des trucs vraiment... Oui, des choses comme ça.

  • Speaker #0

    Confessez-vous, mon fils.

  • Speaker #1

    Pour les gens qui connaissent la messe, il y a deux burettes avec l'eau et le vin. Et donc, en général, le prêtre n'aimait pas trop qu'on mette... d'eau et préféré qu'on mette du vin et je faisais l'inverse d'ailleurs que volontairement et donc si le prêt donc ouais donc je au moment de l'eau je je mettais le truc d'eau dans le calice et au moment du vin je faisais juste un petit truc et il me prenait la main pour le

  • Speaker #0

    grand jeu de cette émission c'est devine tes citations je vais vous lire des citations de vous vous devez me dire où vous avez dit ça julien doré Et monté d'un ton, maintenant c'est Julien Rémy.

  • Speaker #1

    Oui, oui, j'ai dit ça sur les réseaux sociaux.

  • Speaker #0

    Eh ben non, c'est dans un livre, On peut rire de tout, sauf en mangeant de la semoule.

  • Speaker #1

    Eh ben oui, oui, j'avais pris ce... pas de moi en fait, j'ai pris, voilà.

  • Speaker #0

    On peut rire de tout, sauf en mangeant de la semoule, qui est un titre remarquable à la Michel Audiard. Et c'était en 2020.

  • Speaker #1

    À la Coluche aussi, c'est Coluche qui m'avait dit ça.

  • Speaker #0

    Donc, c'était une sorte de compil de blagues. Et c'est vrai que vous êtes extrêmement populaire sur Instagram.

  • Speaker #1

    Oui, ça marche.

  • Speaker #0

    300 000 followers en publiant des blagues.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Mais c'est vous qui le faites vous-même ? Oui, oui,

  • Speaker #1

    je fais ça moi-même. Je suis un petit artisan. Mais j'ai beaucoup ça. J'en reçois beaucoup. J'ai beaucoup de dealers de blagues qui m'en envoient tous les jours. Mais vraiment, j'en reçois des dizaines et des dizaines. Donc, je file, je sélectionne et je fais une petite galerie d'exposition.

  • Speaker #0

    Et alors là, par exemple, il n'y a pas une petite blague du jour ? Non,

  • Speaker #1

    parce que ça peut venir dans la conversation. J'ai... Quand on me dit est-ce que tu as une blague, je n'en ai pas. Mais peut-être il y a un mot que vous allez me dire qui va m'entraîner sur quelque chose.

  • Speaker #0

    Alors, autre citation. Attention, il voit bien. Si tu n'aimes pas ça, il faut savoir arrêter. J'ai dit ça ? Oui, vous avez dit ça. Mais en fait, c'était à propos de la télé. Si tu n'aimes pas ça, il faut s'avoir arrêté. C'est dans toute première fois, dans ce livre. Bon, moi, j'ai arrêté souvent. Vous, c'était en juin 2013. Après une émission qui avait mal tourné, enfin, c'était en mai 2013 à Cannes. Un type, un forcené arrive et il y a des détonations. On ne sait pas très bien s'ils sont des...

  • Speaker #1

    C'est un coup de feu. C'est un coup de feu. Après coup, évidemment, sur le coup, on ne sait pas ce qui se passe. On nous fait évacuer à toute pompe. Et on est un peu... Ça va très vite. On s'est retranché dans un local à côté, où on s'est retrouvé au milieu des marionnettes des guignols.

  • Speaker #0

    C'était au

  • Speaker #1

    Festival de Cannes. Au Festival de Cannes, sur la plage du Martinez. J'avais Daniel Auteuil et Christopher Valls avec moi en plateau. On s'est retrouvé là, enfermés. Et on ne savait pas du tout ce qui se passait. On ne s'a rien dit. Et qu'est-ce qui se passe ? Il y a un mec, deux mecs. Et après, il s'est avéré que ce n'était pas dangereux en soi, parce que c'était des balles à blanc. Mais bon, on ne sait pas. C'est pas marqué dessus. Et en fait, je ne sais pas ce qu'il était, ce type. Je n'ai pas voulu connaître la suite. où il était arrêté, etc. Mais c'était avant, avant, avant, avant. Si c'était aujourd'hui, il serait mort. Il aurait été abattu tout de suite. Mais ce n'est pas le cas. Dieu merci pour lui. Oui,

  • Speaker #0

    parce que 2013, c'était avant le Bataclan.

  • Speaker #1

    Et donc, le soir, effectivement, je me suis dit, ça a activé ma réflexion sur la vie, la vie, la mort. Tout ça est relatif. J'ai discuté même avec Daniel Auteuil, qui avait pensé même arrêter d'être acteur. Oui, ça te fait un coup sur la tête. Et tu te dis mais qu'est-ce que je fous là ? Même si c'est bien, même si effectivement... C'est dangereux,

  • Speaker #0

    c'est dangereux dans l'histoire.

  • Speaker #1

    Oui, oui, voilà.

  • Speaker #0

    Et un mois après, vous dites j'arrête le sport.

  • Speaker #1

    Arrêtez le buffet, oui.

  • Speaker #0

    Mais c'est lié donc ?

  • Speaker #1

    Oui, un petit peu, un petit peu. Je commençais à... Disons que j'ai fait ça pendant... Sept ans ? Neuf ans, neuf ans. Et tous les soirs à 19h, j'avais des mécanismes dont je m'étais inspiré du sport. D'ailleurs, comme quand les joueurs font des matchs tous les jours. puisque il faut être en forme à un moment de la journée où en général on commence à être fatigué. Donc j'avais un rythme très précis de diététique et tout pour être bien. Mais tous les soirs, je rentrais sur le plateau à 19h00, je regardais le chrono, j'avais des manies, et tous les soirs je m'asseyais, je me disais j'ai vraiment de la chance d'être là, de faire ça, etc.

  • Speaker #0

    Comme une forme de méthode Coué ?

  • Speaker #1

    Non, non, non,

  • Speaker #0

    c'est que je le pensais.

  • Speaker #1

    Et la neuvième année, je commençais à me dire, bah tiens, lui, j'ai déjà reçu cinq fois. Donc je commençais à avoir... L'envie était... Alors, pour que ça marche, ces trucs-là, il faut être vraiment obsédé par ça. Il faut être dans l'excès un peu, d'y accorder plus d'importance que ça en a. Je me rends compte après coup que ça n'en avait pas tant que ça. Mais sur le coup, il faut y croire beaucoup.

  • Speaker #0

    Après ça, vous avez quand même continué à animer des émissions. Il y avait notamment une émission où je suis venu qui était vraiment bien. C'était sur les métiers.

  • Speaker #1

    Oui, profession.

  • Speaker #0

    Profession, alors profession écrivain, profession ministre.

  • Speaker #1

    Ah, c'était bien.

  • Speaker #0

    Il y en a eu des très, très bonnes. Et donc, c'était que des gens du même métier qui se parlaient de leur boulot.

  • Speaker #1

    C'est une adaptation, c'est très, très basique. C'est une adaptation d'une émission américaine qui s'appelle Around the Table. Et voilà, donc, c'était très simple. Réunir des gens du métier.

  • Speaker #0

    Et là, maintenant, vous continuez à faire des trucs ?

  • Speaker #1

    Non, je ne fais plus de la télé. Je pense que j'ai fini. Bon, on me... On me propose encore de temps en temps d'en faire, mais je pense que j'ai... plus très en vie, on va proposer des quotidiennes, des hebdos. C'est incroyable. C'est bien ça. Je suis un physique de radio maintenant.

  • Speaker #0

    Un late show. C'est fatigant un late show. Mais ce serait bien un late show.

  • Speaker #1

    J'ai répondu il n'y a pas très longtemps un truc, j'ai dit, je ne veux plus faire sauf un truc exceptionnel. Et on me dit, oui, vous avez une idée ? Oui, j'ai une idée, mais c'est compliqué. C'est quoi ? Je voudrais réunir des gens qui sont en train de faire Très, très connu, mais qu'on ne voit plus. Ah bon, c'est qui ? Gérard Depardieu, Nicolas Hulot. Et là, ça s'arrête tout de suite. C'est vrai que ça s'arrête. Mais en fait, c'est un sujet intéressant.

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est un sujet intéressant. Il y a tout le reste des consolés. Non,

  • Speaker #1

    mais comment vivent-ils aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Ils pourraient peut-être être invités.

  • Speaker #1

    Voilà. Enfin bref, ça s'arrête assez rapidement. Ce n'est pas la plaisanterie mise à part. Non, non,

  • Speaker #0

    mais c'est un film. Un film où il n'y aurait que des...

  • Speaker #1

    Un documentaire.

  • Speaker #0

    Un documentaire, oui. sans être pour autant je suis ni avocat ni procureur c'est raconter la réalité c'est ça qui m'intéresse dans la vie c'est pas autre chose c'est le changement de vie qui est incroyable dernière phrase mon paradis c'est ça avoir tous vos yeux braqués sur moi tous les soirs ça c'est dans mon film toute ressemblance avec des personnes existantes et purement fortuites 2019 et c'était Franck Dubosc qui on peut le dire aujourd'hui jouait un peu PPDA Mais c'était avant l'affaire PPDA.

  • Speaker #1

    Oui, PPDA est dans le film d'ailleurs. Oui, oui, c'était avant. C'était inspiré,

  • Speaker #0

    un petit peu inspiré de lui.

  • Speaker #1

    Un petit peu de lui, un petit peu à droite à gauche. Un peu Mourouzi aussi. Il y a la fille de Yves qui joue un petit rôle aussi, Sophie Mourouzi.

  • Speaker #0

    Le côté satirique, ce qu'on appelle aux Etats-Unis la dark comedy, c'était ça. Sans me tirer la couverture, il y avait 99 francs dans le même genre. Vous pensez que c'est ça aussi peut-être le problème ? Les gens ne sont plus prêts à voir des films si corrosifs ?

  • Speaker #1

    Peut-être. Je pense qu'en plus le film n'était pas assez corrosif. Le premier scénario était beaucoup plus corrosif. Au moins, on devait beaucoup de choses. On m'enlevait vraiment beaucoup beaucoup beaucoup de choses, mais bon c'est comme ça. Et oui oui oui je pense qu'il faut être... En fait il faut être extrêmement corrosif ou pas du tout. Au milieu c'est moyen. Donc j'étais au milieu.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est vrai que... Je reviens aux aspects coulisses de la télé. Est-ce que c'est vrai, dans le livre il est marqué que Giscard a invité à dîner Louise Bourgoin et Pauline Lefebvre et qu'il s'est pris deux râteaux. C'est dans le livre ! Il y a eu des incidents comme ça, parce que c'était avant MeToo, puisque l'émission s'arrête en 2013 et MeToo c'est 2017. Vous avez vu des... Est-ce que vous avez l'impression... Des renards ! Voilà, oui. Ils étaient beaucoup sur Cécile Siméon à un moment.

  • Speaker #1

    Oui, avant, elle le raconte très bien. Même Manouzele Agnès aussi, elle a connu une époque très... très trivial où Guy Bedos à l'antenne la traite de salope. Donc c'est quand même, aujourd'hui, c'est impensable, évidemment. Mais oui, il y avait des lourdeaux qui venaient autour de la table et qui draguaient. Valéry Giscard d'Estaing était...

  • Speaker #0

    Mais il n'était pas lourdeau, il tentait sa chance. Non,

  • Speaker #1

    il n'était pas lourdeau. Il allait à la dîner. Voilà, c'était très courtois.

  • Speaker #0

    Il essuyait un refus poli.

  • Speaker #1

    Oui, mais il recommençait. Ah bon ?

  • Speaker #0

    Autre anecdote quand même un peu embarrassante.

  • Speaker #1

    Il n'a fait pas.

  • Speaker #0

    Embarrassante pour vous, à tant que plus. Vous avez confondu Adriana Carambeu et Estelle Lefebvre.

  • Speaker #1

    Ah oui, un matin à Cannes, tout à fait. Un matin à Cannes... j'étais dans le hall du Martinez, j'avais dû me coucher un peu tard.

  • Speaker #0

    Ce sont deux jolies blondes, de grande taille, mais à part ça, elles ne se ressemblent pas du tout.

  • Speaker #1

    Non, non, pas du tout. Et donc, je vais voir Estelle Lefebvre, c'est ça ? Oui. Et je lui dis, c'était merci pour hier soir, c'était bien, mais je n'étais pas à l'émission. Et donc, je vais reçu Adriana Carambeau. Mais ça m'est arrivé deux fois avec Estelle Lefebvre de ne pas la reconnaître immédiatement. C'est un signe,

  • Speaker #0

    il y a peut-être une attirance cachée Mais une autre fois j'étais aux Oscars à Hollywood

  • Speaker #1

    Avec Pierre Lescure Personne ne me connait On est dans le hall des Oscars Et je vois une blonde qui me sourit Je me dis tiens c'est incroyable ça En fait c'était elle Mais c'était la seule française qui pouvait me connaître Et j'ai mis 5 minutes Avant de comprendre pourquoi Elle me disait bonjour

  • Speaker #0

    Vous étiez pote avec Marlon Brando ?

  • Speaker #1

    Pote, non, mais c'est une anecdote. Justement, aux Oscars, c'était en 2001. À l'époque, Pierre Lescure, c'était la folie des grandeurs de l'époque de Jean-Marie Messier,

  • Speaker #0

  • Speaker #1

    Vivendi avait racheté les studios universaux à Hollywood. Pierre Lescure, patron des studios universaux à Hollywood.

  • Speaker #0

    On n'a pas le droit de péter les plombs.

  • Speaker #1

    On part en Falcon 900 aux Oscars. Oui,

  • Speaker #0

    que Vincent Bolloré a raison de critiquer cette époque, quand même.

  • Speaker #1

    Oui, oui, mais il a raison, c'est bien. Et Pierre était un abap d'Hollywood. Et donc, je l'accompagnais partout. Et toute la semaine, il y a des dîners. Il y a des dîners où il y a 200... Des fêtes où il y a 250 personnes. Si vous êtes dedans, c'est que vous comptez un peu. Et on va à un dîner où il y a 40 personnes. Alors là, c'est le top du top. Chez un producteur qui s'appelle Mike Mudeboy, je crois un nom comme ça. Et il y avait... On était vraiment d'un super blockbuster. Il y avait Stallone, Schwarzenegger, Sharon Stone. Il y avait tout le monde. Et Marlon Brando. Et puis moi, j'étais vraiment l'inconnu de la soirée. Et... Et au moment de l'apéritif, il y a une dame et un jeune homme qui me parlent en français. Et je vais vers eux, je discute avec eux. C'était la femme de Brando et son fils, Tahitien. Et donc, ils me connaissaient, ils avaient qu'un L+. Bon, je suis tranquille. Et puis, au moment de se mettre à table, Brando vient vers moi. Il me dit, il parle très bien le français. Il me dit, ici, il n'y a que des pignoufs. Il n'y a que vous qui avez parlé à ma femme et mon fils. On dîne ensemble. Donc, on s'assied à une table. C'était des petites tables. Donc, j'ai dîné pendant... une heure, une heure et demie, avec Brando, sa femme et son fils. On a parlé pendant une heure et demie. Et il a renversé le truc, c'est-à-dire que c'est lui qui me posait des questions sur ma vie, alors qu'il avait envie, évidemment, de faire le contraire. Il n'arrêtait pas, il n'arrêtait pas. Et donc, j'ai trouvé effectivement des... Bon, il m'a parlé de Gérard Depardieu, avec qui il avait tourné. Il m'a parlé... Alors après, il ne m'a pas demandé où j'habitais. Il connaissait bien Paris. Et après... J'ai une maison dans l'Indre qui appartenait avant à la mère de Maria Schneider. Donc j'ai parlé de Maria Schneider. Et puis, je me suis rendu compte qu'il n'avait plus de contact, etc. Et puis après, j'ai dit, est-ce que vous voulez entrer en contact avec elle maintenant ? Il me dit, ah oui, je veux bien. Il m'a donné son téléphone. J'ai appelé Maria Schneider. Je ne pense pas qu'il soit appelé pour autant. Donc j'ai passé effectivement une heure et demie avec lui. Et puis j'ai dit, bon, après, tu dis, mais je serais bien que je fasse une interview. Donc je dis, mais vous pourriez venir à Cannes. En l'époque, je produisais les cérémonies de Cannes. Vous pourriez être... président de Cannes, il avait du mal à marcher déjà, donc bon, les marches, vous pouvez les éviter, enfin bon. Et il me dit, écoutez, moi je peux donner suite à vos demandes, à une condition, c'est que vous puissiez voir avec Jacques Chirac que mon statut fiscal dans mon île baïtienne change. Donc je reviens à Paris. Oui, quand même. Oui, oui, je reviens à Paris, je connaissais quelqu'un qui était chef de cabinet à l'Élysée, je l'appelle, je dis, voilà, Brando, il me dit, mais vous êtes le douzième à nous appeler pour... Donc j'ai pas pu changer le statut fiscal de Marlon Brando. Mais j'avais son téléphone et je l'appelais. Et il était particulier, évidemment. Et donc il avait un truc, il décrochait. Et il ne disait rien. Ah, d'accord. Alors, tu sais, au début, je croyais que c'était un répondeur gag. Et en fait, non.

  • Speaker #0

    Et parce qu'en fait, il ne voulait pas dire son nom ?

  • Speaker #1

    Ou il voulait que tu t'écoutes, tu parles dans le vide et puis hop, tu en vas.

  • Speaker #0

    Parce qu'il y en a qui aiment bien aussi tester l'effet de leur nom. Je pense à Alain Delon. Alain Delon, quand il l'appelait et qu'il disait c'est Alain Delon, les gens sont un peu...

  • Speaker #1

    Oui, ça calme.

  • Speaker #0

    Johnny aussi. Oui. Alors, dans l'émission, il y a les conseils de lecture d'un professionnel. Alain Delon,

  • Speaker #1

    j'ai une blague. Ah,

  • Speaker #0

    Alain Delon, alors allons-y.

  • Speaker #1

    Alain Delon, j'ai une blague. Ce que je lui ai raconté, mais qui évidemment ne l'a pas fait rire, c'est Alain Delon qui va au Vatican et qui est reçu en audience privée par le pape. Et au moment de la bénédiction, il s'approche vers le pape. Et le pape dit toujours les prénoms en latin. Et le pape fait Alanus et dit non sur le front comme tout le monde.

  • Speaker #0

    On enchaîne sans transition avec les conseils de lecture. Alors, je vous avais envoyé les questions avant, parce que c'est toujours mieux quand on a un peu préparé ce genre de trucs. Donc,

  • Speaker #1

    j'ai éventuellement des réponses.

  • Speaker #0

    Voilà, il faut que ce soit instagrammable. Il faut regarder la caméra. Je pose les questions, mais je ne suis plus là. D'accord, ok, donc je ne suis plus là. Un livre qui donne envie de pleurer ?

  • Speaker #1

    Les œuvres complètes de Philippe de Villiers.

  • Speaker #0

    Un livre pour arrêter de pleurer ?

  • Speaker #1

    Bouléville.

  • Speaker #0

    Un livre pour s'ennuyer ?

  • Speaker #1

    Le Code civil.

  • Speaker #0

    Un livre pour crâner dans la rue ?

  • Speaker #1

    Ulysse de Joyce. Oui,

  • Speaker #0

    on n'est pas obligé de le lire. Non,

  • Speaker #1

    il est long.

  • Speaker #0

    Un livre qui rend intelligent ?

  • Speaker #1

    C'est pas utile.

  • Speaker #0

    Ah bon ? Vous êtes déjà tellement intelligent ?

  • Speaker #1

    Non, pas tellement.

  • Speaker #0

    On choisit. Un livre pour séduire ?

  • Speaker #1

    Un livre pour séduire, Belle du Seigneur.

  • Speaker #0

    Un livre que je regrette d'avoir lu ?

  • Speaker #1

    Que je regrette d'avoir lu ? Non, je ne vois pas. Non, non, non, j'apprends toujours quelque chose d'un livre.

  • Speaker #0

    Il y a un moment que ce n'est pas un livre de moi. Un livre que je fais semblant d'avoir fini.

  • Speaker #1

    Ah oui, à la recherche du temps perdu.

  • Speaker #0

    Mais ça, tout le monde répond la même chose. Ah bon ? Autrefois, on n'osait pas le dire. Maintenant, ça y est, je crois que ça y est, maintenant, on a le droit de le dire. Le livre que j'aurais aimé écrire ?

  • Speaker #1

    La Bible pour les droits d'auteur.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Quel est le pire livre que vous ayez jamais lu ?

  • Speaker #1

    Le pire livre que j'ai... Oui.

  • Speaker #0

    Par exemple, parmi les invités, les milliers d'invités que vous avez reçus, il y en a quand même quelques fois, vous avez dû vous taper leurs livres.

  • Speaker #1

    Oui, des livres.

  • Speaker #0

    Et puis vous étiez obligé de faire semblant d'avoir aimé.

  • Speaker #1

    Il y a des livres que j'ai lus que les auteurs n'avaient pas écrits.

  • Speaker #0

    Et le livre que vous lisez en ce moment ?

  • Speaker #1

    Je viens de terminer L'étranger de Camus, j'ai un peu de retard. Ah oui,

  • Speaker #0

    ça va,

  • Speaker #1

    1942. Oui, mais c'est assez... ça va encore.

  • Speaker #0

    En conclusion, quelle est la principale qualité d'un animateur de télévision pour les jeunes qui nous regardent et qui voudraient être Michel Denisot ? J'ai une liste là. Alors, est-ce que c'est la curiosité ?

  • Speaker #1

    Il y a la curiosité, il y a parler à tout le monde de la même façon, quels que soient les goûts et les couleurs.

  • Speaker #0

    L'humilité ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Non,

  • Speaker #1

    c'est écouter, savoir écouter qui est une forme d'humilité.

  • Speaker #0

    Originalité ?

  • Speaker #1

    Oui, être soi-même. Je pense que les gens nous perçoivent tel qu'on est parce qu'il y a des gens, il faut qu'on vous croit. Vous donnez la même dépêche à quatre personnes, vous les mettez devant une caméra. Et il y en a que vous allez croire plus que d'autres. Pourquoi ? Il faut être crédible. Et ça, on l'est ou on ne l'est pas. Mais c'est la sincérité. Il y a des gens que je ne crois jamais. Je ne vais pas dire des noms, mais ils peuvent dire n'importe quoi, je ne les crois pas. Et d'autres, je crois quasiment tout et je me trompe aussi.

  • Speaker #0

    Et bien sûr, ne pas porter de lunettes noires. C'est ça le principal conseil, évidemment. Merci beaucoup, Michel Deniso.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Frédéric.

  • Speaker #0

    Cette émission vous est présentée en partenariat avec le Figaro Magazine. C'est le magazine des Haribo, les Aristoboèmes. Je rappelle... toute première fois aux éditions Flammarion et l'ingénieur du son c'est Guilhem Pagelacce la réalisation et le montage vidéo c'est Chloé Bédbédé et n'oubliez pas, lisez des livres sinon vous mourrez idiot

  • Speaker #1

    Sous-

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Description

Le questionneur se retrouve questionné dans un entretien à bâtons rompus sur la table de Lapérouse.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonsoir à toutes et aussi aux autres. Nous sommes bien chez la Pérouse pour une conversation avec

  • Speaker #1

    Michel Delisle.

  • Speaker #0

    Conversation chez la Pérouse est une émission de Frédéric Becbédé sans aucun patron ni rédacteur en chef, ce qui veut dire que je suis strictement impossible à virer. Personne n'a préparé cet entretien à ma place. Ce soir, nous parlerons de toute première fois de Michel Deniso et quelques autres aux éditions Flammarion.

  • Speaker #1

    70.

  • Speaker #0

    70 personnes. Michel Deniso s'est délégué. C'est la fin du générique, on peut enlever les casques. Bonsoir Michel, merci d'avoir accepté mon invitation. Alors, cette émission est financée par des sponsors, c'est des maisons d'édition qui me donnent de l'argent pour que je dise du bien d'un livre. Et là, c'est les éditions Grasset qui me rémunèrent pour dire du bien du prix Renaudot. Jacques Aranda absolument pas besoin et je ne sais pas pourquoi ils veulent peut-être que ce soit le gâteau de Noël j'ai un voisin à la campagne il dit toujours il faut en avoir de trop pour en avoir assez voilà donc c'est Jacques Aranda de Gaël Fay bien sûr que j'ai reçu dans l'émission Alors, qu'est-ce que je peux dire de plus sur ce livre ? D'ailleurs, j'étais dans le jury du Renaudot, j'ai voté pour lui. Ce qu'il y a de fort dans Jacques Aranda, c'est que c'est le génocide des Tutsis vu par un adolescent qui vivait à Paris et qui finit par retourner au Rwanda après un million de morts. Et là, il voit la reconstruction, il voit aussi les procès, il rencontre des gens qui sont évidemment complètement tétanisés, traumatisés par l'horreur. Et c'est un livre sur... sur la reconstruction d'une jeunesse et d'un pays avec une innocence implacable. Voilà, et c'est vraiment très, très beau. Je le recommande. Cadeau de Noël parfait pour 2024. Fin de la publicité. Et maintenant, nous commençons l'entretien. Donc, qu'est-ce qu'on va faire ? Parce que je suis donc un ancien stagiaire du Grand Journal. Je me retrouve dans la position un peu de...

  • Speaker #1

    Tu es dans le livre.

  • Speaker #0

    C'est moi qui pose les questions maintenant. Je suis dans le livre. Oui, je suis dans le livre. livre d'ailleurs. Cette émission n'a aucune déontologie, c'est ça qui est bien.

  • Speaker #1

    En général, tu reçois les écrivains sauf aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Oh mais non, pas du tout. Il y a ici le nom de quelqu'un, un livre. Mais est-ce que je ne pourrais pas transformer cette émission en cours d'interview, puisque je suis avec un des meilleurs interviewers français. Donc il faudrait que... Alors d'abord, est-ce qu'on se vouvoie ou on se tutoie ?

  • Speaker #1

    Comme vous voulez.

  • Speaker #0

    Bon alors on va se vouvoyer, j'ai compris le message.

  • Speaker #1

    Mais si on se tutoie, ça a l'air d'un entre-soi, ce qui est déjà un peu le cas. Et ça rajoute une couche. C'est mieux comme ça.

  • Speaker #0

    Mais alors un cours d'interview... Est-ce que je parle à quelqu'un qui a interviewé 15 000 personnes ? Déjà, comment est-ce que vous avez calculé ce chiffre ?

  • Speaker #1

    C'est une approximation, une estimation de la sophresse à partir de statistiques sur moyenne par semaine, etc.

  • Speaker #0

    Une fois, j'ai vu une image où c'est Mylène Farmer qui vous a interviewé. Elle a pris la caméra.

  • Speaker #1

    Oui, à une époque, on cherche toujours à changer la forme à la télévision. C'est d'abord de l'image. Et donc, à une époque, je prenais une caméra à l'épaule pour faire les interviews en même temps. Et ça crée une relation différente aussi, parce qu'on n'est pas dans l'habitude du talk show. Et puis, un jour, Mylène Farmer, il y a donc un certain temps, m'avait demandé de renverser les rôles que vous vouliez faire ici. Et donc, de me... m'interviewer en me filmant. Et donc, il me posait des questions assez intimes.

  • Speaker #0

    Oui, je sais, elle disait que vous aimiez les bonnes sœurs.

  • Speaker #1

    Non, elle me demandait quels étaient mes fantasmes. Alors au bout d'un moment, elle m'avait répondu que tout ce qui était ecclésiastique était un fantasme pour elle. Donc j'ai été dans le même sens.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord, bien sûr. C'est de la politesse alors. Est-ce que vous n'êtes pas fatigué par tous ces anniversaires ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, je n'aime pas ça. Mais je n'aime pas la nostalgie parce que c'est toujours un peu... Le mot est triste, déjà, c'est un mot triste. Mais en revanche, j'aime les beaux souvenirs. C'est pas la même chose. Ils sont joyeux. Donc là, on a plus parlé de beaux souvenirs que d'anniversaires, même si bon, c'est les anniversaires. Les 40 ans de Canal+, les 20 ans de ceci.

  • Speaker #0

    Les 20 ans du Grand Journal.

  • Speaker #1

    Les 20 ans du Journal. Et puis,

  • Speaker #0

    un anniversaire qui est d'ailleurs, je trouve que ce n'est pas très courtois que les gens parlent du troisième anniversaire. Puisqu'il n'est qu'en avril 2021.

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #0

    les gens vous annoncent un chiffre avec un 8.

  • Speaker #1

    C'est une escroquerie de Yann Barthez.

  • Speaker #0

    C'est peut-être même de la jalousie.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Donc, je lui ai dit, moi j'ai 79 ans et demi, je suis comme les enfants, ce n'est pas pareil. Et demi, ce n'est pas la même chose. Mais bon. Comme ça, je peux... J'ai anticipé.

  • Speaker #0

    La promo de toute première fois aux éditions Flammarion, ça s'est plutôt bien passé. Il y a eu Léa Salamé, Yann Barthez, il y a eu beaucoup de choses.

  • Speaker #1

    Oui, il y a eu pas mal de choses. J'ai fait un petit tour de piste.

  • Speaker #0

    C'est quoi la mieux ?

  • Speaker #1

    C'est celle-ci. Voilà.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on ne pourrait pas faire un peu l'auto-promo de mon chapitre ? Est-ce que mon chapitre, où je raconte mes débuts à Canal+, est-ce que ce n'est pas le plus passionnant ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, parce que tout le monde est assez sincère. Je dois remarquer que personne n'est dans des numéros de Cabo, et tout le monde est assez sincère dans son parcours. Et vous, particulièrement, c'est vrai que vous arriviez d'un passage compliqué sur la chaîne, où en principe, vous aviez peu de chances d'être sauvé. Oui, c'est vrai. Et vous l'avez été.

  • Speaker #0

    Mais tiens, ça me permet de vous demander, pour la première fois de ma vie, qu'est-ce qui vous a pris alors que j'avais complètement planté... L'accès prime time de Canal+, avec l'Hyper Show, qu'est-ce qui vous est passé par la tête de reprendre ?

  • Speaker #1

    Parce qu'on ne sait pas tout faire, et vous aviez fait une chose que vous ne saviez pas faire, mais vous saviez faire ce que je vous ai demandé.

  • Speaker #0

    C'était d'être chroniqueur littéraire au Grand Journal.

  • Speaker #1

    Voilà, tout à fait. Donc de parler de littérature tous les soirs dans un talk show, qui essaye en même temps de faire de l'audience, de toucher du monde, c'est une discipline difficile que peu de gens savent faire et que vous avez su faire. Ben oui, c'est la vérité.

  • Speaker #0

    Bon alors, donc à part moi qui a écrit le meilleur chapitre, moi je sais qui a écrit le chapitre le plus dingue, c'est Frédéric Bell. Alors Frédéric Bell là, c'est très très drôle, elle est complètement... on le sait, mais c'est la qualité d'ailleurs, elle est un peu dingo. Mais sinon, il y a des chapitres qui sont émouvants.

  • Speaker #1

    Oui, il y a des chapitres très émouvants, il y a des chapitres improbables. En fait, ce sont que des histoires improbables, la vôtre en est une, d'une certaine façon, on est de le dire. Celles les plus symboliques disons de ce que ça a été, ce qui a pu apporter Canal, c'est Jamel et Omar Sy qui partaient de loin si je puis me permettre. Et donc ils sont arrivés là. Tout le monde a réussi des concours de circonstances. Mais il faut être là au bon moment quand ça se présente. Et donc ça a été comme ça pour eux. Omar, il a emmené Jamel à Radio Nova parce qu'il était seul à avoir le permis à Trappes. Et une fois à Radio Nova, il a mis un doigt de pied dedans. Il a fait un jour une improvisation, etc. Et maintenant, il est...

  • Speaker #0

    Non, c'est vrai que c'est... Et puis alors, est-ce que là, puisque c'est les 40 ans de cette chaîne, est-ce qu'on peut tirer un bilan de Canal+, aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    D'abord, quand ça a été créé, c'était il y a très longtemps. Vous étiez à peine né, donc...

  • Speaker #0

    J'avais quand même 18 ans.

  • Speaker #1

    Oui, enfin bon...

  • Speaker #0

    Ce qui permet de calculer mon âge.

  • Speaker #1

    À peine majeur... Oui, voilà, juste majeur. Vous étiez juste majeur, donc à peine responsable. à cette époque-là, en tout cas. Et donc, il n'y avait que trois chaînes. Donc, on a créé une quatrième chaîne. C'est André Rousset qui a créé cette... qui était un grand patron, un grand créateur d'entreprise et donc qui a créé cette chaîne qui était condamnée à l'échec par l'opinion, la presse en général à l'époque parce qu'on disait qu'on n'y avait que trois chaînes. Trois chaînes de services publics, un peu plan-plan, voilà, qui fonctionnaient bien. Et donc là, c'était payé pour regarder la télé et qu'est-ce qu'on va voir ? Oui, ça n'a pas marché tout de suite. Ça n'a pas marché du tout au début. On avait 180 000 abonnés. Pendant six mois, on a été au bord du gouffre. Et puis ça s'est mis à décoller. Et voilà. Après, il y a eu cinq, six chaînes. Et aujourd'hui, il y en a une centaine. Donc les choses sont différentes. Pour exister, il fallait avoir une identité forte. Donc il y a eu des références fortes de programmes en clair pour permettre aux gens de se rendre compte de ce que pouvait être la chaîne. Et aujourd'hui, c'est autre chose. C'est une plateforme de distribution. Oui,

  • Speaker #0

    mais alors, ce qui m'a choqué, moi, c'est que les 20 ans du Grand Journal et les 40 ans de Canal+, ils ont été célébrés sur une chaîne concurrente, sur TMC, avec cette émission où nous étions, animée par Yann Barthez. C'est surprenant que Canal+, n'ait pas célébré les 20 ans du Grand Journal.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas moi qui ai la réponse. J'y suis pas. Mais en tout cas, ils nous ont permis de le faire, donc c'est déjà pas mal.

  • Speaker #0

    Parce que moi, j'ai une réponse. Vincent Bolloré a été devant une commission d'enquête parlementaire et il disait Ah, le Grand Journal, c'était la fête au village, c'était des gens qui dépensaient beaucoup d'argent. Heureusement, on s'en est débarrassé. Il a dit des choses un peu désagréables.

  • Speaker #1

    Je n'ai pas entendu. Je ne me souviens pas. Je ne peux pas tout écouter. Mais en tout cas, on dépensait de l'argent, mais moins que la chaîne l'en gagnait. Donc, c'est quand même pas mal. Oui,

  • Speaker #0

    c'est quand même rentable.

  • Speaker #1

    C'était rentable, tout à fait. Confirme. Et en fait, c'est vrai que ça a été décidé aussi par... Pas que par des anciens de Canal+, c'est du Grand Journal. Rodolphe Belmer, patron de Canal, patron de TF1 et de TMC, etc. Et Yann et Laurent Bon, etc.

  • Speaker #0

    Laurent Bon, le producteur du...

  • Speaker #1

    La famille de l'époque a migré et nous suivons toujours les migrants.

  • Speaker #0

    Laurent Bon, je précise, produit aujourd'hui Quotidien et produisait le Grand Journal à l'époque. Canal a été créé... par des anciens d'une émission, les Enfants du Rock. C'était Pierre Lescure, Alain Degreff, Antoine Decaune. Mais vous, vous n'étiez pas aux Enfants du Rock. Alors pourquoi ils vous ont pris ?

  • Speaker #1

    Parce que je connaissais Pierre depuis. J'avais travaillé avec Pierre. Pierre était à une époque patron de RMC. Il y a eu une époque où RMC était, disons, parisienisé un peu. Et donc Pierre était patron. Et à ce moment-là, je faisais des émissions à RMC où j'étais entré il y a longtemps. avec Yves Moroussi et on s'est connu à ce moment-là et on est devenus potes, pour ne pas dire amis. Et donc on avait toujours gardé le lien et il m'a appelé très tôt, il m'a dit que j'avais été le deuxième à avoir été appelé après Alain de Greff. Donc j'étais appelé en 84 au printemps, j'étais à TF1, je faisais les dimanches après-midi, je commençais à avoir un petit peu pignon sur rue. Et puis là, je n'ai pas hésité une seconde et c'était pour faire la première télé du matin, il n'y en avait pas encore en France. Donc je suis parti à Ibici pour... vivre avec Good Morning America, le talk show américain. Je comprenais, comme en anglais, je suis moyen, je disais yes, même quand je ne comprenais pas. Mais je suis revenu en ayant compris un peu comment ça marchait.

  • Speaker #0

    Le rythme n'est pas le même le matin qu'au soir. Vous avez la réputation, c'est vrai d'ailleurs, d'être pudique, élégant. Moi, j'ai dit discret l'autre jour à la télé. C'est votre différence avec les autres animateurs ?

  • Speaker #1

    On est comme on est, je ne cherche pas à être différent. On ne peut pas... On ne peut pas se montrer autrement qu'on est quand on est tous les jours, tous les jours, tous les jours.

  • Speaker #0

    Et d'où ça vient ? Parce que les animateurs de télé, souvent, pètent les plombs. Je veux dire, même quasiment, 9 sur 10 ont à un moment la grosse tête, le bien dingo.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai été sauvé.

  • Speaker #0

    C'est jamais arrivé, ça ?

  • Speaker #1

    J'ai été sauvé de ça, si j'étais au bord comme tout le monde. Mais j'ai été sauvé de ça par ma famille, par ma femme et mes deux filles qui me... m'ont régulé quelques fois affectueusement, m'ont réduit le tromblon. Quand je rentrais, j'avais l'impression d'avoir fait un truc. Déjà, de toute façon, les gens vous remettent d'aplomb. Parce que vous faites une émission, de temps en temps, on pense qu'on a fait un truc super. Et vous allez dîner à un resto, il y a un mec qui dit, ton costard, tu l'as acheté où ? En fait, les gens, on dit qu'on regarde la télé, on ne dit pas qu'on l'écoute. Les gens, ils vous regardent et puis bon, ils écoutent éventuellement ce qu'on dit. Et donc, j'ai été sauvé surtout par chez moi, par ma femme et mes filles.

  • Speaker #0

    C'était quoi les moments les plus dangereux ? Est-ce que c'était par exemple quand vous étiez au fond d'une piscine avec Coluche à Cannes ? Ou est-ce que c'était de prendre l'hélicoptère pour aller voir Paul Naref dans le désert à Los Angeles ? Les moments où Michel Deniso a perdu le contact avec la réalité.

  • Speaker #1

    C'était un peu à Cannes, parce qu'à Cannes, on vit dans un blockbuster, on vit dans un film. du matin au soir. Vous avez connu ça, vous êtes au Martinez, vous prenez l'ascenseur, dans l'ascenseur, il y a Sharon Stone. Il y a des réalisateurs américains qui me disaient Je vous vois tous les ans à 2h du matin dans l'ascenseur du Martinez, je suis content que vous êtes toujours là, etc. Donc, on vit dans un autre monde. Et effectivement, là, on vit dans une grosse bulle. On est déconnecté de tous les problèmes d'intendance familiale, de tout.

  • Speaker #0

    Oui, c'est dangereux. C'est vrai que c'est là que c'est dangereux.

  • Speaker #1

    Mais enfin, moi,

  • Speaker #0

    je peux témoigner parce que j'étais au Grand Journal à Cannes avec vous et vous alliez vous coucher assez tôt par rapport à moi. Ce qui prouve que vous êtes un grand professionnel.

  • Speaker #1

    En tout cas, il faut bien gérer le timing. Dans ces cas-là, la première semaine, il ne faut pas sortir beaucoup.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. C'était mon erreur. En fait, le festival de Cannes, ce n'est pas un sprint, c'est un marathon. Il faut gérer. D'ailleurs, dans le livre, je raconte un conseil que vous m'aviez donné. Parce que je me baladais avec des lunettes noires. Et là, qu'est-ce que vous m'avez dit ?

  • Speaker #1

    Oui, ça, ça me fait toujours rire. Les gens qui sont connus, qui mettent des lunettes de soleil pour pas qu'on les voit. Or, on les regarde deux fois plus. Donc, c'est totalement hypocrite. Et donc, ça veut mettre une distance avec les gens qui n'en est pas une. Au contraire, c'est un aspirateur à regard. Et donc, il ne faut pas le faire.

  • Speaker #0

    à mon avis vous m'avez dit plus que ça vous m'avez dit ça donne l'air arrogant ça donne l'air désagréable et anti-patite oui c'est ça et du coup vous ne mettez jamais de lunettes de soleil ?

  • Speaker #1

    non vraiment pas même au sport d'hiver ? ah bah si l'émission que vous avez préféré faire ?

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est la grande famille, mon zénith à moi, le grand journal ?

  • Speaker #1

    La réponse varie selon les jours. En plus, le grand journal, c'est le dernier truc qui a marqué un peu. Sinon, j'ai bien aimé mon zénith à moi. C'est un truc très ancien dont les gens gardent une marque. On avait du temps, on passait une heure en tête à tête. C'est un luxe. Moi,

  • Speaker #0

    j'ai copié le concept.

  • Speaker #1

    Tout à fait, vous avez dit. Mais ça ne m'appartient pas, non.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est vrai que le tête à tête, c'est compliqué parce qu'il faut travailler. Il faut travailler. Est-ce qu'il faut commencer par la promo du livre ?

  • Speaker #1

    Oui, écoutez.

  • Speaker #0

    Mais progressivement, on va basculer dans les trucs plus personnels. C'est ça qu'il faut faire ?

  • Speaker #1

    Oui, oui. Il faut toujours commencer par être agréable avec les gens pour qu'ils se détendent. Et puis après, on peut entrer dans des choses qui sont plus... Il ne faut pas commencer... Ça dépend. Par exemple, j'ai revu dans les archives, justement, un truc, je me disais, mais difficile à faire aujourd'hui. De temps en temps, je fais une interview de Sophie Marceau et je commence directement. Est-ce que vous aimez vos initiales ? Et effectivement, c'est pas évident. Oui,

  • Speaker #0

    non, mais parce que ça, c'était une mode à un moment.

  • Speaker #1

    Elle répond très bien. Oui,

  • Speaker #0

    elle répond très bien.

  • Speaker #1

    Elle n'aime pas promener.

  • Speaker #0

    Je ne sais plus ce qu'elle dit,

  • Speaker #1

    mais elle arrive à l'extrême. Le S, le M.

  • Speaker #0

    Non, c'était la mode à un moment. C'est plus le cas tellement aujourd'hui, mais de rentrer dans les invités, d'être agressif, de leur sortir la chose qu'ils ne veulent pas dire. Oui,

  • Speaker #1

    mais c'est ça. Après, c'est des numéros d'animateurs. Ce n'est pas la même chose. Je pense qu'on n'obtient pas grand chose en étant agressif, sauf de faire un numéro. Puis on fait une marque qui marche bien et tout ça attire des clients aussi. Ça marche très bien en audience, mais on n'obtient pas grand chose en réponse. Je pense que c'est plus en mettant en confiance les gens. qu'on obtient des réponses. Moi, ce qui m'intéresse, c'est les réponses.

  • Speaker #0

    Et j'ai l'impression que dans les interviews comme ça, d'une heure en tête à tête, ce que vous faisiez et qu'il faut faire, mais dites-moi si je me trompe, c'est beaucoup se documenter et puis ensuite oublier la documentation. Absolument,

  • Speaker #1

    c'est ça. Il faut être équipé vraiment au maximum. Et on n'utilise en gros que 10% de ce qu'on a fait. Il ne faut pas vouloir à tout prix montrer qu'on a travaillé. La télévision en particulier, il faut travailler beaucoup et à l'antenne, avoir l'air de ne pas avoir travaillé. Il ne faut pas être besogneux, être là accroché à sa fiche et chercher à tout prix à montrer qu'on a travaillé.

  • Speaker #0

    Mais quand même, vous aviez des références parce qu'il y avait des gens qui avaient fait ça auparavant. Est-ce que, alors je vais vous donner une liste d'ancêtres, lequel vous a le plus influencé ? Jacques Chancel, Michel Drucker, Denis Glazer, Philippe Bouvard, David Letterman.

  • Speaker #1

    Alors Denis Glazer, oui. et Yves Mouroussi qui n'est pas dans la liste avec lequel j'ai travaillé pendant près de trois ans quand j'ai démarré le journal de 13h de TF1 à l'époque avec lui.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas le souvenir qu'il faisait des longs entretiens. Non,

  • Speaker #1

    mais c'est ça. Il ne faisait pas des longs entretiens parce que c'était le journal. Mais la façon de travailler, c'est-à-dire de créer du lien avec les gens qui font l'actualité et de rester libre et indépendant. Voilà, ça, c'est une discipline pas facile. Mais qu'il maîtrisait formidablement bien. C'est-à-dire que chez lui, il y avait tous les gens. Quand on allait chez lui, tous les gens qui faisaient de l'actualité étaient chez lui. Chez lui, à son domicile, le soir. Et le lendemain, il les traitait comme s'il ne les avait pas vus la veille.

  • Speaker #0

    Et sans avoir dormi entre les deux.

  • Speaker #1

    Ah bah oui, bien sûr. Mais il avait des lunettes de soleil. Oui, voilà.

  • Speaker #0

    Et parmi les animateurs actuels, lequel serait votre héritier ? Là aussi, j'ai une liste.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas d'héritier. Chacun est comme il est. Je veux dire, oui, allez-y.

  • Speaker #0

    Léa Salamé, Yann Barth... Arthèse, Anne-Elisabeth Lemoyne, Cyril Hanouna ou Nathalie Lévy qui anime en aparté.

  • Speaker #1

    Oui, Nathalie Lévy, j'ai fait en aparté, je trouve qu'elle travaille très bien. Oui,

  • Speaker #0

    elle est sensible et en même temps, elle pose les... Elle va chercher quand même,

  • Speaker #1

    elle va chercher les réponses. C'est bien produit, bien fait. Tout le monde a son talent, je n'ai pas non plus éliminé...

  • Speaker #0

    Ne vous clayez pas avec tout le monde. Mais je pense que Yann aussi, ayant démarré avec vous, aujourd'hui c'est lui qui a un peu le talk show de

  • Speaker #1

    19h. Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et c'est la même école. Oui.

  • Speaker #1

    Mais les salamés, il y a une chose qui compte aussi, les salamés, ça marche bien parce que d'abord, elle travaille. Et puis deux, on voit qu'elle aime ce qu'elle fait. Oui. Et c'est bien son plaisir. Elle transmet son plaisir d'être là, de faire le truc.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Est-ce que venir du sport... a changé la manière que vous avez de travailler. Qu'est-ce que ça apporte comme qualité de venir du journalisme sportif ?

  • Speaker #1

    En fait, avant le journalisme sportif, je suis venu du journalisme de la presse locale à Châteauroux. J'ai commencé bientôt à m'intéresser à ce métier. Je suis à 15 ans, en entrant pendant les vacances dans un quotidien local, ce que je voulais faire d'un seul coup. Et puis, j'ai commencé par accompagner les localiers de la presse régionale. C'est-à-dire que je faisais le... Les avis d'obsèques, des choses comme ça, ça prend de la rigueur. Parce qu'un avis d'obsèques, on ne peut pas non plus ajouter des commentaires, de la fantaisie. Ça va être précis quoi.

  • Speaker #0

    On ne peut pas faire trop de blagues.

  • Speaker #1

    On ne peut pas faire de man. Donc oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    J'ai une sorte de rigueur presque Jean-Fénix. Alors après,

  • Speaker #1

    on est sportif aussi. Les gens qui regardent le sport, ils connaissent le sport. Il ne faut pas se tromper. Le direct, c'est jamais parfait. Quand on fait du direct, après, toute la soirée, on y repense, j'aurais dû, j'aurais dû, j'aurais dû. Mais c'est fini, il n'y a qu'une prise. C'est comme si un romancier n'écrivait tout que d'un seul trait. Peut-être qu'Amélie Nothomb le fait, mais... Je ne sais pas. Elle ne corrigeait plus rien, donc c'est compliqué. Donc là, le direct, c'est ça. Mais j'aime beaucoup ça, c'est un espèce d'adrénaline, de stress et d'exigence. Et d'être en éveil à bloc, à bloc, à bloc, à bloc, pour être le plus juste possible et on n'y est jamais.

  • Speaker #0

    Donc j'ai compris que pour progresser, ce qu'il faut, c'est que je me lance dans le commentaire sportif.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas que des bons. Je vais y réfléchir.

  • Speaker #0

    La question qui tue, ce film, Toute ressemblance, avec des personnages, c'est quoi la fin du titre d'ailleurs ?

  • Speaker #1

    Toute ressemblance, c'est tout.

  • Speaker #0

    Ah c'était tout d'accord.

  • Speaker #1

    Trois petits points.

  • Speaker #0

    C'était bon ben voilà un film qui a marché relativement.

  • Speaker #1

    Moi qui a mal marché.

  • Speaker #0

    J'en ai fait un aussi comme ça.

  • Speaker #1

    Mal marché.

  • Speaker #0

    Mais ce qui était...

  • Speaker #1

    Alors c'était une bonne expérience jusqu'au tournage.

  • Speaker #0

    Ah bon ?

  • Speaker #1

    Ouais le tournage ça s'est bien passé et tout, c'était bien. Et après c'était plus compliqué quoi, c'est-à-dire que... après beaucoup de gens se sont... Mêlés du montage. À la fin c'était même plus mon film, à part les 20 premières minutes. Après j'ai fait un montage et tout, après on a dit ouais d'accord c'est bien, puis après on m'a enlevé le film. On l'a donné à un autre monteur qui a rajouté des séquences. Et après, je n'ai pas fait d'histoire parce que je ne voulais pas faire d'histoire.

  • Speaker #0

    Mais c'était ça le problème. Vous êtes trop gentil parce qu'un réalisateur doit être obstiné.

  • Speaker #1

    Oui, mais si je devais en refaire un, je ferais. Avant de faire le film, Jamel m'avait dit surtout n'écoute personne. Et j'ai écouté tout le monde.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    ça n'enlève pas que ma responsabilité. Mais bon, j'ai ma part de responsabilité. C'est moi qui endosse.

  • Speaker #0

    Là encore,

  • Speaker #1

    j'ai endossé.

  • Speaker #0

    Si je dis trois choses, quel est le meilleur souvenir des trois ? Est-ce que c'est d'avoir été cinéaste, d'avoir été le patron du Paris Saint-Germain ou d'avoir dirigé Vanity Fair ? De Nizot a fait beaucoup de métiers.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai fait beaucoup de métiers. En fait, c'est un quatrième aussi que j'ai beaucoup aimé, c'est de faire un document. Après le film, qui n'a pas marché, les critiques ont été un peu dures pour moi, je me suis dit, qu'est-ce que je peux faire pour remonter la pente ? Et j'ai dit un truc. qu'à moi parce qu'on m'aurait pris pour un mégalo et tout. J'ai dit il faudrait que j'aille à Cannes. Bon, tu viens de faire un film qui ne marche pas très bien, machin et tout. Donc, je n'ai rien dit. Et puis, j'ai une relation depuis longtemps avec Paul Rassam, qui est un producteur mythique du cinéma français et cinéma américain surtout. Et ça fait 30 ans que je lui dis j'aimerais bien raconter ta vie. Puis 30 ans qu'il me dit non. Et puis, un jour, il y a deux ans à peu près, il m'appelle et me dit je suis avec Thomas Langman, on demande toujours des documentaires sur la famille. On n'en fera pas sauf si c'est toi. Dix minutes après, j'étais chez lui. Ensuite, je me suis dit Qu'est-ce que je peux faire après ? Donc j'ai demandé, j'ai dit Bon, qui est-ce qui est à Cannes maintenant ? C'est plus Canal, c'est France Télévisions. Donc je vais aller vers France Télévisions pour faire le documentaire. Donc je suis allé avec Renaud Levanquim, qui a ses entrées à France Télévisions. On est allé à France Télévisions, première réunion, ils disent Ah, ça serait bien si vous étiez prêts pour Cannes. Je dis Ah bon ? Je n'y avais pas pensé. Et là, donc, j'étais à 200 à l'heure et on a été prêt pour Cannes. On a été sélectionné, ça a été une super soirée. Donc j'étais content de cette... Donc ça, pour répondre à votre question...

  • Speaker #0

    Un bon souvenir, c'est de monter les marches, enfin, non plus en tant qu'animateur, mais encore qu'artiste.

  • Speaker #1

    Et puis là, le documentaire a été très bien reçu. Il y avait vraiment tout le gotha du cinéma mondial. J'étais très heureux. Bon, c'était aussi pour Paul Rassam et la famille avec Dimitri et Carole Bouquet. Il y avait toute la famille de Monaco. C'était... C'était vraiment très, très un beau moment.

  • Speaker #0

    C'était quand même amusant de se dire que l'un des plus grands interviewers français, en fait, il avait envie... de changer de camp, de passer de l'autre côté.

  • Speaker #1

    Oui, c'est comme quand j'étais journaliste sportif, je suis devenu président du PSG. Quand on est journaliste, on croit qu'on sait, puis quand il faut faire, on se rend compte qu'on ne sait pas forcément quoi.

  • Speaker #0

    Et alors justement, ça fait quoi de passer de l'autre côté ? Parce que toute votre vie, vous avez posé des questions à des acteurs, des cinéastes, des chanteurs. Là, vous vous retrouvez du côté de celui qui fait le numéro de claquette. Vous n'avez pas trouvé ça extrêmement dur ? Vous voyez à quel point c'est cruel ?

  • Speaker #1

    Non, c'est une expérience. Oui, c'est une expérience. Toute expérience est bonne. Je crois que le... Le seul échec dans la vie, c'est de ne rien faire. Après, on apprend quand ça ne marche pas de faire des choses. J'ai appris à faire des choses aussi avec ce qui marchait, ce qui ne marchait pas. Même à la télévision.

  • Speaker #0

    Oui, mais ce que je veux dire, c'est que vous pourriez imaginer d'autres choses. Par exemple, il y a beaucoup d'animateurs de télé qui montent sur scène. Pivot l'avait fait, il allait sur scène au théâtre. Michel Drucker aussi a fait une tournée comme ça, où il racontait ses souvenirs. Ça, ce n'est pas quelque chose qui vous tente ?

  • Speaker #1

    Non, Ah !

  • Speaker #0

    Parce que je trouve que c'est un peu triste, personnellement je trouve que c'est un peu triste.

  • Speaker #1

    Bah écoutez, j'aime pas ce qui est triste, j'essaye de l'éviter.

  • Speaker #0

    Non mais moi je l'ai fait, je suis allé lire des textes sur scène, j'ai bien aimé.

  • Speaker #1

    Ah mais c'est pas pareil, lire des textes, c'est pas pareil.

  • Speaker #0

    T'as écouté ces souvenirs du grand journal ? Non,

  • Speaker #1

    non, non, non, non, non, non, non, non, j'aime pas ça. Franchement, là toutes ces émissions qui ont été faites pour la... Bon en fait c'était autour de la sortie du livre, mais j'étais content de les faire. Mais ressortir les archives, ça me...

  • Speaker #0

    Ah oui ?

  • Speaker #1

    Ah moi je trouve...

  • Speaker #0

    Ça rend mélancolique ?

  • Speaker #1

    Non, non, non, mais je me dis... J'ai tendance à me dire... Les compliments me gênent un peu, et puis je trouve que c'était pas si bien que ça. Ah bon ? Non mais franchement, c'est ce que je ressens.

  • Speaker #0

    Et c'est pas la peur du truc qui est le plus horrible à entendre, ce mot ? Asbine, ça c'est affreux, je pense pas du tout que ce soit le cas. Mais quand on regarde les archives, on se dit, merde, ça y est, ils sont en train de me...

  • Speaker #1

    Non, je pense pas que ça ait été perçu comme ça, j'en sais rien. Non, je crois pas. Non, mais j'ai envie de faire autre chose, surtout j'ai envie de faire autre chose.

  • Speaker #0

    Le meilleur conseil que vous avez donné, j'ai vu, c'était à Nathalie Iannetta. Vous avez dit ça dans le livre.

  • Speaker #1

    Ah oui, quand tu...

  • Speaker #0

    Toute ma vie, j'ai fait comme si...

  • Speaker #1

    Iannetta, oui, en fait, sa première... télé, j'étais patron des sports à l'époque à Canal, et je vais sur le match où elle est, et puis elle avait que ses fiches, et juste au moment de prendre l'antenne, paf, je lui ai arraché ses fiches. Et donc, évidemment, elle a été bien meilleure que si elle avait eu ses fiches, mais ça l'a choqué.

  • Speaker #0

    Ne m'arrachez pas mes fiches, s'il vous plaît,

  • Speaker #1

    je serai paumé. Donc je lui ai dit, surtout, quand tu regardes la caméra, pense à quelqu'un, et tu parles à quelqu'un, voilà. Et comme ça, tu seras beaucoup plus... convaincante, beaucoup plus dans le ton pour vendre ton propos.

  • Speaker #0

    Et là, par exemple, on regarde la caméra, mais quand vous parliez à la caméra du Grand Journal, par exemple...

  • Speaker #1

    Ça m'arrivait de penser à quelqu'un. À qui ?

  • Speaker #0

    À Martine ?

  • Speaker #1

    Ça m'arrivait de penser à Martine.

  • Speaker #0

    Ah d'accord. Vous dites, tiens, je parle à ma femme. Oui, voilà. Ça permet d'être un peu plus naturel, spontané.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    oui. D'accord. Et puis on oublie aussi les 50 personnes qu'il y a autour.

  • Speaker #1

    Vous pensez à qui, là ?

  • Speaker #0

    Là, je pensais à Lara. Donc ça devient un petit peu émouvant. Mademoiselle Agnès témoigne aussi dans le livre. Alors elle dit, je pense qu'on a vécu la meilleure période de tous les temps dans l'audiovisuel. Est-ce que vous pensez de ça ?

  • Speaker #1

    C'est possible. Oui, c'est possible, mais ce n'est pas fini. Mais si,

  • Speaker #0

    ça a changé. Si, parce que les choses ont changé. Il n'y a plus les mêmes budgets. Peut-être les gens se méfient plus, les invités viennent moins. Ils ont un entourage qui protège beaucoup.

  • Speaker #1

    Ah oui, complètement.

  • Speaker #0

    Ça, c'est nouveau. Vous avez connu une période où on pouvait recevoir une grande star, lui faire faire quasiment n'importe quoi en direct.

  • Speaker #1

    Oui, on pouvait parler. Maintenant, ce n'est pas possible. Le propos était libre. Maintenant, c'est encadré. Tout le monde vient avec des sponsorisés. Il n'y a pas un acteur ou un footballeur qui ne fait pas une photo et comme ça pour qu'on voit la montre. Ah bon, tout est comme ça.

  • Speaker #0

    Et puis, il y a cette concurrence des réseaux sociaux et des podcasts et tout ça. Non, c'est pas ça aussi. Comment dire ? Il y a moins le côté cathédral. Non,

  • Speaker #1

    il n'y a pas de générosité. Voilà, c'est clair. Maintenant, c'est de la vente. Tout est de la vente. Très souvent que de la vente.

  • Speaker #0

    Là, par exemple, merci, c'est généreux.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    On vend un livre, mais on va le remontrer. Comme ça, Swazik Moulekou sera contente. L'attaché de presse de Flammarion. Ah oui,

  • Speaker #1

    j'ai une autre question.

  • Speaker #0

    Excellente attachée de presse. Excellente attachée de presse, bien sûr. J'ai une autre question, pas désagréable, mais comment avez-vous fait pour rester amis avec tout le monde alors que Thierry Ardisson s'est fâché avec tout Paris ?

  • Speaker #1

    Je ne connais pas pourquoi, comment dire Ardisson, qui fait une très belle carrière. Mais ami, c'est un grand mot. Non, c'est bonne relation. Ami, je ne sais pas si j'ai beaucoup d'amis. Un ami, c'est quelqu'un qu'on connaît bien, mais qu'on aime quand même. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Non, mais je veux dire, c'est vrai que les gens ont gardé de vous une image positive.

  • Speaker #1

    Oui, je n'ai pas fait de...

  • Speaker #0

    Vous ne piégiez personne ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Si, ça vous est arrivé ou pas ?

  • Speaker #1

    Non, non, non.

  • Speaker #0

    Vous piégez les gens, non ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai eu quelques accrochages, mais vraiment, trois fois rien, qui sont nécessaires avec des gens. Si on ne s'accroche pas avec eux, c'est qu'on n'est pas...

  • Speaker #0

    C'était peut-être plutôt les hommes politiques ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Parce que là, tout d'un coup, le journaliste, quand il reçoit un artiste, peut-être qu'il faut le valoriser, le mettre en confiance, mais quand c'est un homme politique, on a presque un devoir...

  • Speaker #1

    Oui, enfin...

  • Speaker #0

    Un devoir de vérité ?

  • Speaker #1

    Oui, non, puis... Il y en a qui venaient pensant qu'ils étaient en terrain hostile.

  • Speaker #0

    Oui, je me souviens, c'est le cas de Nicolas Sarkozy,

  • Speaker #1

    que j'ai vu dans cette émission. Ils avaient peur ?

  • Speaker #0

    Ils étaient comment ? Non,

  • Speaker #1

    non, non, mais parfois ils sont très susceptibles. Ils sont dans un monde assez violent, mais ils sont susceptibles, très susceptibles. J'ai eu des accrochages avec Mélenchon aussi, parce qu'il m'avait pris pour un alphabète. C'est un peu excessif, quoi. J'avais mal pris, donc on s'était engueulés. Ça ne m'arrive pas souvent.

  • Speaker #0

    Mais en direct ? Oui. Ah, je n'ai pas vu.

  • Speaker #1

    C'était Ali Badou qui était là. Vous m'avez surpris. En fait, Jean-Luc Mélenchon fait une phrase en latin, je ne sais plus laquelle, mais très connue en plus.

  • Speaker #0

    Errare humanum est.

  • Speaker #1

    Oui, un truc comme ça. Il se tourne vers moi et me fait, c'est du latin. Avec un... Et là, je l'ai très, très mal pris. Ah oui ?

  • Speaker #0

    Parce que c'est vous qui êtes susceptible.

  • Speaker #1

    Ah non, parce que j'ai fait du latin, quoi. Donc, j'ai pas non plus... Donc, j'ai dit, mais vous me méprisez, quoi. Et non, mais pour qui vous vous prenez ? Je me prends pour personne, vraiment. Le ton a monté. Dans les loges, après, ça a monté encore plus. Plus jamais, je viendrai. Bon, on sait très bien que les politiques, quand ils disent qu'ils ne viendront plus dans une émission, ça dure six mois. Parce qu'ils ont besoin de venir et qu'on a besoin d'eux aussi pour faire le boulot, quoi. Et donc, au bout de six mois, j'ai... Il y avait la rentrée, donc je dis à les équipes, tiens, on va démarrer avec Mélenchon. Mais il ne vient pas. On va appeler. On appelle. Oui, il faut que je déjeune avec Denis Zou. Bon, on déjeune. Je me suis rendu compte, on parle un peu de qui on est, qui je suis. Et donc, il me prenait vraiment pour un autre. En plus, sur ma vie, il était très loin de la réalité. Et puis, on a un point commun, c'est qu'on a été enfants de cœur tous les deux. Donc, lui, ça se voit moins. Moi, ça se voit peut-être encore.

  • Speaker #0

    Oui, le côté austère. Mais cela dit, c'est vrai que... Peut-être qu'il y a une chose aussi qui a changé. C'est qu'à l'époque, il n'y avait pas les réseaux sociaux pour mettre en boucle le bad buzz. C'est-à-dire, s'il y a une engueulade aujourd'hui, ça va s'appeler un clash. Il y aura ça partout, pour toujours.

  • Speaker #1

    Ah, complètement.

  • Speaker #0

    Alors que c'est peut-être ça qui a changé par rapport à précédemment.

  • Speaker #1

    Même l'autre soir, quand il y a eu un assemblée, une chauffourée, disons, entre un député Modem et un député LFI. J'ai regardé les scènes dites d'infos qui ne sont pas des chaînes d'infos, c'est des chaînes de débats. Mais ce truc-là, ça durait 20 minutes. Et il n'y avait rien d'autre dans le monde. C'est complètement des... Bon, OK, c'est pas bien, tout ce qu'on veut. Mais il n'y avait rien d'autre dans le monde. Regardez un journal, il n'y a que ça.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Ça va pas.

  • Speaker #0

    En arrivant, avant qu'on commence l'émission, vous me disiez que vous étiez quand même très inquiet parce que vous avez connu beaucoup d'époques, beaucoup de...

  • Speaker #1

    J'ai pas connu Napoléon, mais...

  • Speaker #0

    J'ai pas dit ça, mais beaucoup de présidents.

  • Speaker #1

    J'ai connu le général de Gaulle. Oui,

  • Speaker #0

    moi aussi.

  • Speaker #1

    J'ai vraiment connu. J'ai serré la main.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord. Ah oui, mais pas moi. Oui, vous avez serré la main.

  • Speaker #1

    J'ai serré la main au général de Gaulle. Vous l'avez éliminé ? Oui, à l'Élysée en 1967. Voilà.

  • Speaker #0

    Et donc, non,

  • Speaker #1

    vous disiez... Je faisais mon service militaire.

  • Speaker #0

    Vous disiez là, la situation...

  • Speaker #1

    Elle est inquiétante.

  • Speaker #0

    Non, mais plus que ça. Vous disiez, je vous avais jamais vu ça. Vous n'avez jamais vu un tel bordel.

  • Speaker #1

    J'avais vu un merdier pareil, quoi, pour elle.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas comment...

  • Speaker #1

    Je ne vois pas où est la sortie, c'est ça. Après, il y a des problèmes, des problèmes, on dit bon, il y a des solutions. Mais là, je ne vois pas où est la solution. Vu qu'on ne peut pas re-voter l'Assemblée avant 9 mois maintenant, qu'est-ce qu'on fait ? Donc il faut faire avec. Parce que tous les politiques ne parlent que de 2027. Mais nous, on s'en fout. On est en 2024. Et qu'est-ce qu'on fait en attendant ? Voilà.

  • Speaker #0

    Et quand vous dites c'est une situation inédite, que je n'ai jamais vue, vous imaginez qu'il va y avoir quoi ? Une révolution ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, je ne pense pas, mais je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Et l'arrivée de Donald Trump vers le 20 janvier à la Maison Blanche aussi. Le monde est très instable. Depuis que vous êtes journaliste, vous n'avez jamais vu une situation pareille ?

  • Speaker #1

    Non, je n'ai jamais vu une situation comme ça.

  • Speaker #0

    Une chose que vous auriez aimé faire ? et que vous n'avez pas faite ou pas encore faite ?

  • Speaker #1

    J'aurais aimé...

  • Speaker #0

    J'aurais voulu être un artiste.

  • Speaker #1

    J'aurais aimé venir ici pour un roman.

  • Speaker #0

    Ah, mais c'est pas trop tard ! Nous avons une personne qui travaille dans une maison d'édition, dans la pièce.

  • Speaker #1

    C'est une chose que j'ai commencé, j'ai écrit deux pages, et que je me suis arrêté, et donc ça demande...

  • Speaker #0

    Ça peut être une nouvelle.

  • Speaker #1

    Ça demande une rigueur, une discipline, puis un talent aussi que je n'ai pas forcément, mais de s'astreindre à faire écrire seul pendant des semaines et des mois.

  • Speaker #0

    En fait, si je peux te permettre un conseil à mon tour, un tout petit peu tous les jours. Il ne faut pas se dire, je vais écrire, il faut que je passe 200 pages. Il faut se dire, je fais un paragraphe,

  • Speaker #1

    mais tous les jours.

  • Speaker #0

    Ça peut prendre 10 minutes ou 3 heures, mais quelques lignes tous les jours. C'est un conseil qui est banal, mais qui fonctionne.

  • Speaker #1

    Merci, c'est très bien. Pour l'instant, je bute devant l'obstacle. On dit toujours qu'on n'a pas le temps, alors que j'ai le temps. On a le temps. En fait, on a le temps.

  • Speaker #0

    Oui, il faut s'imposer une discipline quand même. Oui,

  • Speaker #1

    dans la vie, on a le temps.

  • Speaker #0

    Une célébrité que vous auriez aimé rencontrer et que vous n'avez jamais rencontrée ? Est-ce que vous avez rencontré à peu près tout le monde ?

  • Speaker #1

    Non, pas tout le monde, mais vivante.

  • Speaker #0

    Vivante ou morte ? Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Vivante, c'est plus pratique.

  • Speaker #0

    Disons contemporaine de votre carrière.

  • Speaker #1

    Comme personnalité spirituelle et religieuse, je n'ai rencontré que le Dalai Lama. qui m'a fortement impressionné, d'Aram Salah. Mais je n'ai jamais interviewé...

  • Speaker #0

    Ni le pape ?

  • Speaker #1

    Je n'ai jamais interviewé le pape, mais il donne rarement des interviews tête à tête, je crois, déjà. Ou d'autres religions. J'aimerais bien ça. La spiritualité m'intéresse.

  • Speaker #0

    Oui, depuis que vous étiez enfant de cœur, à Châteauroux.

  • Speaker #1

    J'étais un enfant de cœur, pas très discipliné, pour te vous dire. Je faisais des choses qui ne sont pas bien.

  • Speaker #0

    Alors, le... Quoi, par exemple, de piquer les hosties ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. C'est bon,

  • Speaker #0

    c'est un bon goût. C'est un peu sec, mais...

  • Speaker #1

    C'est des trucs vraiment... Oui, des choses comme ça.

  • Speaker #0

    Confessez-vous, mon fils.

  • Speaker #1

    Pour les gens qui connaissent la messe, il y a deux burettes avec l'eau et le vin. Et donc, en général, le prêtre n'aimait pas trop qu'on mette... d'eau et préféré qu'on mette du vin et je faisais l'inverse d'ailleurs que volontairement et donc si le prêt donc ouais donc je au moment de l'eau je je mettais le truc d'eau dans le calice et au moment du vin je faisais juste un petit truc et il me prenait la main pour le

  • Speaker #0

    grand jeu de cette émission c'est devine tes citations je vais vous lire des citations de vous vous devez me dire où vous avez dit ça julien doré Et monté d'un ton, maintenant c'est Julien Rémy.

  • Speaker #1

    Oui, oui, j'ai dit ça sur les réseaux sociaux.

  • Speaker #0

    Eh ben non, c'est dans un livre, On peut rire de tout, sauf en mangeant de la semoule.

  • Speaker #1

    Eh ben oui, oui, j'avais pris ce... pas de moi en fait, j'ai pris, voilà.

  • Speaker #0

    On peut rire de tout, sauf en mangeant de la semoule, qui est un titre remarquable à la Michel Audiard. Et c'était en 2020.

  • Speaker #1

    À la Coluche aussi, c'est Coluche qui m'avait dit ça.

  • Speaker #0

    Donc, c'était une sorte de compil de blagues. Et c'est vrai que vous êtes extrêmement populaire sur Instagram.

  • Speaker #1

    Oui, ça marche.

  • Speaker #0

    300 000 followers en publiant des blagues.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Mais c'est vous qui le faites vous-même ? Oui, oui,

  • Speaker #1

    je fais ça moi-même. Je suis un petit artisan. Mais j'ai beaucoup ça. J'en reçois beaucoup. J'ai beaucoup de dealers de blagues qui m'en envoient tous les jours. Mais vraiment, j'en reçois des dizaines et des dizaines. Donc, je file, je sélectionne et je fais une petite galerie d'exposition.

  • Speaker #0

    Et alors là, par exemple, il n'y a pas une petite blague du jour ? Non,

  • Speaker #1

    parce que ça peut venir dans la conversation. J'ai... Quand on me dit est-ce que tu as une blague, je n'en ai pas. Mais peut-être il y a un mot que vous allez me dire qui va m'entraîner sur quelque chose.

  • Speaker #0

    Alors, autre citation. Attention, il voit bien. Si tu n'aimes pas ça, il faut savoir arrêter. J'ai dit ça ? Oui, vous avez dit ça. Mais en fait, c'était à propos de la télé. Si tu n'aimes pas ça, il faut s'avoir arrêté. C'est dans toute première fois, dans ce livre. Bon, moi, j'ai arrêté souvent. Vous, c'était en juin 2013. Après une émission qui avait mal tourné, enfin, c'était en mai 2013 à Cannes. Un type, un forcené arrive et il y a des détonations. On ne sait pas très bien s'ils sont des...

  • Speaker #1

    C'est un coup de feu. C'est un coup de feu. Après coup, évidemment, sur le coup, on ne sait pas ce qui se passe. On nous fait évacuer à toute pompe. Et on est un peu... Ça va très vite. On s'est retranché dans un local à côté, où on s'est retrouvé au milieu des marionnettes des guignols.

  • Speaker #0

    C'était au

  • Speaker #1

    Festival de Cannes. Au Festival de Cannes, sur la plage du Martinez. J'avais Daniel Auteuil et Christopher Valls avec moi en plateau. On s'est retrouvé là, enfermés. Et on ne savait pas du tout ce qui se passait. On ne s'a rien dit. Et qu'est-ce qui se passe ? Il y a un mec, deux mecs. Et après, il s'est avéré que ce n'était pas dangereux en soi, parce que c'était des balles à blanc. Mais bon, on ne sait pas. C'est pas marqué dessus. Et en fait, je ne sais pas ce qu'il était, ce type. Je n'ai pas voulu connaître la suite. où il était arrêté, etc. Mais c'était avant, avant, avant, avant. Si c'était aujourd'hui, il serait mort. Il aurait été abattu tout de suite. Mais ce n'est pas le cas. Dieu merci pour lui. Oui,

  • Speaker #0

    parce que 2013, c'était avant le Bataclan.

  • Speaker #1

    Et donc, le soir, effectivement, je me suis dit, ça a activé ma réflexion sur la vie, la vie, la mort. Tout ça est relatif. J'ai discuté même avec Daniel Auteuil, qui avait pensé même arrêter d'être acteur. Oui, ça te fait un coup sur la tête. Et tu te dis mais qu'est-ce que je fous là ? Même si c'est bien, même si effectivement... C'est dangereux,

  • Speaker #0

    c'est dangereux dans l'histoire.

  • Speaker #1

    Oui, oui, voilà.

  • Speaker #0

    Et un mois après, vous dites j'arrête le sport.

  • Speaker #1

    Arrêtez le buffet, oui.

  • Speaker #0

    Mais c'est lié donc ?

  • Speaker #1

    Oui, un petit peu, un petit peu. Je commençais à... Disons que j'ai fait ça pendant... Sept ans ? Neuf ans, neuf ans. Et tous les soirs à 19h, j'avais des mécanismes dont je m'étais inspiré du sport. D'ailleurs, comme quand les joueurs font des matchs tous les jours. puisque il faut être en forme à un moment de la journée où en général on commence à être fatigué. Donc j'avais un rythme très précis de diététique et tout pour être bien. Mais tous les soirs, je rentrais sur le plateau à 19h00, je regardais le chrono, j'avais des manies, et tous les soirs je m'asseyais, je me disais j'ai vraiment de la chance d'être là, de faire ça, etc.

  • Speaker #0

    Comme une forme de méthode Coué ?

  • Speaker #1

    Non, non, non,

  • Speaker #0

    c'est que je le pensais.

  • Speaker #1

    Et la neuvième année, je commençais à me dire, bah tiens, lui, j'ai déjà reçu cinq fois. Donc je commençais à avoir... L'envie était... Alors, pour que ça marche, ces trucs-là, il faut être vraiment obsédé par ça. Il faut être dans l'excès un peu, d'y accorder plus d'importance que ça en a. Je me rends compte après coup que ça n'en avait pas tant que ça. Mais sur le coup, il faut y croire beaucoup.

  • Speaker #0

    Après ça, vous avez quand même continué à animer des émissions. Il y avait notamment une émission où je suis venu qui était vraiment bien. C'était sur les métiers.

  • Speaker #1

    Oui, profession.

  • Speaker #0

    Profession, alors profession écrivain, profession ministre.

  • Speaker #1

    Ah, c'était bien.

  • Speaker #0

    Il y en a eu des très, très bonnes. Et donc, c'était que des gens du même métier qui se parlaient de leur boulot.

  • Speaker #1

    C'est une adaptation, c'est très, très basique. C'est une adaptation d'une émission américaine qui s'appelle Around the Table. Et voilà, donc, c'était très simple. Réunir des gens du métier.

  • Speaker #0

    Et là, maintenant, vous continuez à faire des trucs ?

  • Speaker #1

    Non, je ne fais plus de la télé. Je pense que j'ai fini. Bon, on me... On me propose encore de temps en temps d'en faire, mais je pense que j'ai... plus très en vie, on va proposer des quotidiennes, des hebdos. C'est incroyable. C'est bien ça. Je suis un physique de radio maintenant.

  • Speaker #0

    Un late show. C'est fatigant un late show. Mais ce serait bien un late show.

  • Speaker #1

    J'ai répondu il n'y a pas très longtemps un truc, j'ai dit, je ne veux plus faire sauf un truc exceptionnel. Et on me dit, oui, vous avez une idée ? Oui, j'ai une idée, mais c'est compliqué. C'est quoi ? Je voudrais réunir des gens qui sont en train de faire Très, très connu, mais qu'on ne voit plus. Ah bon, c'est qui ? Gérard Depardieu, Nicolas Hulot. Et là, ça s'arrête tout de suite. C'est vrai que ça s'arrête. Mais en fait, c'est un sujet intéressant.

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est un sujet intéressant. Il y a tout le reste des consolés. Non,

  • Speaker #1

    mais comment vivent-ils aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Ils pourraient peut-être être invités.

  • Speaker #1

    Voilà. Enfin bref, ça s'arrête assez rapidement. Ce n'est pas la plaisanterie mise à part. Non, non,

  • Speaker #0

    mais c'est un film. Un film où il n'y aurait que des...

  • Speaker #1

    Un documentaire.

  • Speaker #0

    Un documentaire, oui. sans être pour autant je suis ni avocat ni procureur c'est raconter la réalité c'est ça qui m'intéresse dans la vie c'est pas autre chose c'est le changement de vie qui est incroyable dernière phrase mon paradis c'est ça avoir tous vos yeux braqués sur moi tous les soirs ça c'est dans mon film toute ressemblance avec des personnes existantes et purement fortuites 2019 et c'était Franck Dubosc qui on peut le dire aujourd'hui jouait un peu PPDA Mais c'était avant l'affaire PPDA.

  • Speaker #1

    Oui, PPDA est dans le film d'ailleurs. Oui, oui, c'était avant. C'était inspiré,

  • Speaker #0

    un petit peu inspiré de lui.

  • Speaker #1

    Un petit peu de lui, un petit peu à droite à gauche. Un peu Mourouzi aussi. Il y a la fille de Yves qui joue un petit rôle aussi, Sophie Mourouzi.

  • Speaker #0

    Le côté satirique, ce qu'on appelle aux Etats-Unis la dark comedy, c'était ça. Sans me tirer la couverture, il y avait 99 francs dans le même genre. Vous pensez que c'est ça aussi peut-être le problème ? Les gens ne sont plus prêts à voir des films si corrosifs ?

  • Speaker #1

    Peut-être. Je pense qu'en plus le film n'était pas assez corrosif. Le premier scénario était beaucoup plus corrosif. Au moins, on devait beaucoup de choses. On m'enlevait vraiment beaucoup beaucoup beaucoup de choses, mais bon c'est comme ça. Et oui oui oui je pense qu'il faut être... En fait il faut être extrêmement corrosif ou pas du tout. Au milieu c'est moyen. Donc j'étais au milieu.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est vrai que... Je reviens aux aspects coulisses de la télé. Est-ce que c'est vrai, dans le livre il est marqué que Giscard a invité à dîner Louise Bourgoin et Pauline Lefebvre et qu'il s'est pris deux râteaux. C'est dans le livre ! Il y a eu des incidents comme ça, parce que c'était avant MeToo, puisque l'émission s'arrête en 2013 et MeToo c'est 2017. Vous avez vu des... Est-ce que vous avez l'impression... Des renards ! Voilà, oui. Ils étaient beaucoup sur Cécile Siméon à un moment.

  • Speaker #1

    Oui, avant, elle le raconte très bien. Même Manouzele Agnès aussi, elle a connu une époque très... très trivial où Guy Bedos à l'antenne la traite de salope. Donc c'est quand même, aujourd'hui, c'est impensable, évidemment. Mais oui, il y avait des lourdeaux qui venaient autour de la table et qui draguaient. Valéry Giscard d'Estaing était...

  • Speaker #0

    Mais il n'était pas lourdeau, il tentait sa chance. Non,

  • Speaker #1

    il n'était pas lourdeau. Il allait à la dîner. Voilà, c'était très courtois.

  • Speaker #0

    Il essuyait un refus poli.

  • Speaker #1

    Oui, mais il recommençait. Ah bon ?

  • Speaker #0

    Autre anecdote quand même un peu embarrassante.

  • Speaker #1

    Il n'a fait pas.

  • Speaker #0

    Embarrassante pour vous, à tant que plus. Vous avez confondu Adriana Carambeu et Estelle Lefebvre.

  • Speaker #1

    Ah oui, un matin à Cannes, tout à fait. Un matin à Cannes... j'étais dans le hall du Martinez, j'avais dû me coucher un peu tard.

  • Speaker #0

    Ce sont deux jolies blondes, de grande taille, mais à part ça, elles ne se ressemblent pas du tout.

  • Speaker #1

    Non, non, pas du tout. Et donc, je vais voir Estelle Lefebvre, c'est ça ? Oui. Et je lui dis, c'était merci pour hier soir, c'était bien, mais je n'étais pas à l'émission. Et donc, je vais reçu Adriana Carambeau. Mais ça m'est arrivé deux fois avec Estelle Lefebvre de ne pas la reconnaître immédiatement. C'est un signe,

  • Speaker #0

    il y a peut-être une attirance cachée Mais une autre fois j'étais aux Oscars à Hollywood

  • Speaker #1

    Avec Pierre Lescure Personne ne me connait On est dans le hall des Oscars Et je vois une blonde qui me sourit Je me dis tiens c'est incroyable ça En fait c'était elle Mais c'était la seule française qui pouvait me connaître Et j'ai mis 5 minutes Avant de comprendre pourquoi Elle me disait bonjour

  • Speaker #0

    Vous étiez pote avec Marlon Brando ?

  • Speaker #1

    Pote, non, mais c'est une anecdote. Justement, aux Oscars, c'était en 2001. À l'époque, Pierre Lescure, c'était la folie des grandeurs de l'époque de Jean-Marie Messier,

  • Speaker #0

  • Speaker #1

    Vivendi avait racheté les studios universaux à Hollywood. Pierre Lescure, patron des studios universaux à Hollywood.

  • Speaker #0

    On n'a pas le droit de péter les plombs.

  • Speaker #1

    On part en Falcon 900 aux Oscars. Oui,

  • Speaker #0

    que Vincent Bolloré a raison de critiquer cette époque, quand même.

  • Speaker #1

    Oui, oui, mais il a raison, c'est bien. Et Pierre était un abap d'Hollywood. Et donc, je l'accompagnais partout. Et toute la semaine, il y a des dîners. Il y a des dîners où il y a 200... Des fêtes où il y a 250 personnes. Si vous êtes dedans, c'est que vous comptez un peu. Et on va à un dîner où il y a 40 personnes. Alors là, c'est le top du top. Chez un producteur qui s'appelle Mike Mudeboy, je crois un nom comme ça. Et il y avait... On était vraiment d'un super blockbuster. Il y avait Stallone, Schwarzenegger, Sharon Stone. Il y avait tout le monde. Et Marlon Brando. Et puis moi, j'étais vraiment l'inconnu de la soirée. Et... Et au moment de l'apéritif, il y a une dame et un jeune homme qui me parlent en français. Et je vais vers eux, je discute avec eux. C'était la femme de Brando et son fils, Tahitien. Et donc, ils me connaissaient, ils avaient qu'un L+. Bon, je suis tranquille. Et puis, au moment de se mettre à table, Brando vient vers moi. Il me dit, il parle très bien le français. Il me dit, ici, il n'y a que des pignoufs. Il n'y a que vous qui avez parlé à ma femme et mon fils. On dîne ensemble. Donc, on s'assied à une table. C'était des petites tables. Donc, j'ai dîné pendant... une heure, une heure et demie, avec Brando, sa femme et son fils. On a parlé pendant une heure et demie. Et il a renversé le truc, c'est-à-dire que c'est lui qui me posait des questions sur ma vie, alors qu'il avait envie, évidemment, de faire le contraire. Il n'arrêtait pas, il n'arrêtait pas. Et donc, j'ai trouvé effectivement des... Bon, il m'a parlé de Gérard Depardieu, avec qui il avait tourné. Il m'a parlé... Alors après, il ne m'a pas demandé où j'habitais. Il connaissait bien Paris. Et après... J'ai une maison dans l'Indre qui appartenait avant à la mère de Maria Schneider. Donc j'ai parlé de Maria Schneider. Et puis, je me suis rendu compte qu'il n'avait plus de contact, etc. Et puis après, j'ai dit, est-ce que vous voulez entrer en contact avec elle maintenant ? Il me dit, ah oui, je veux bien. Il m'a donné son téléphone. J'ai appelé Maria Schneider. Je ne pense pas qu'il soit appelé pour autant. Donc j'ai passé effectivement une heure et demie avec lui. Et puis j'ai dit, bon, après, tu dis, mais je serais bien que je fasse une interview. Donc je dis, mais vous pourriez venir à Cannes. En l'époque, je produisais les cérémonies de Cannes. Vous pourriez être... président de Cannes, il avait du mal à marcher déjà, donc bon, les marches, vous pouvez les éviter, enfin bon. Et il me dit, écoutez, moi je peux donner suite à vos demandes, à une condition, c'est que vous puissiez voir avec Jacques Chirac que mon statut fiscal dans mon île baïtienne change. Donc je reviens à Paris. Oui, quand même. Oui, oui, je reviens à Paris, je connaissais quelqu'un qui était chef de cabinet à l'Élysée, je l'appelle, je dis, voilà, Brando, il me dit, mais vous êtes le douzième à nous appeler pour... Donc j'ai pas pu changer le statut fiscal de Marlon Brando. Mais j'avais son téléphone et je l'appelais. Et il était particulier, évidemment. Et donc il avait un truc, il décrochait. Et il ne disait rien. Ah, d'accord. Alors, tu sais, au début, je croyais que c'était un répondeur gag. Et en fait, non.

  • Speaker #0

    Et parce qu'en fait, il ne voulait pas dire son nom ?

  • Speaker #1

    Ou il voulait que tu t'écoutes, tu parles dans le vide et puis hop, tu en vas.

  • Speaker #0

    Parce qu'il y en a qui aiment bien aussi tester l'effet de leur nom. Je pense à Alain Delon. Alain Delon, quand il l'appelait et qu'il disait c'est Alain Delon, les gens sont un peu...

  • Speaker #1

    Oui, ça calme.

  • Speaker #0

    Johnny aussi. Oui. Alors, dans l'émission, il y a les conseils de lecture d'un professionnel. Alain Delon,

  • Speaker #1

    j'ai une blague. Ah,

  • Speaker #0

    Alain Delon, alors allons-y.

  • Speaker #1

    Alain Delon, j'ai une blague. Ce que je lui ai raconté, mais qui évidemment ne l'a pas fait rire, c'est Alain Delon qui va au Vatican et qui est reçu en audience privée par le pape. Et au moment de la bénédiction, il s'approche vers le pape. Et le pape dit toujours les prénoms en latin. Et le pape fait Alanus et dit non sur le front comme tout le monde.

  • Speaker #0

    On enchaîne sans transition avec les conseils de lecture. Alors, je vous avais envoyé les questions avant, parce que c'est toujours mieux quand on a un peu préparé ce genre de trucs. Donc,

  • Speaker #1

    j'ai éventuellement des réponses.

  • Speaker #0

    Voilà, il faut que ce soit instagrammable. Il faut regarder la caméra. Je pose les questions, mais je ne suis plus là. D'accord, ok, donc je ne suis plus là. Un livre qui donne envie de pleurer ?

  • Speaker #1

    Les œuvres complètes de Philippe de Villiers.

  • Speaker #0

    Un livre pour arrêter de pleurer ?

  • Speaker #1

    Bouléville.

  • Speaker #0

    Un livre pour s'ennuyer ?

  • Speaker #1

    Le Code civil.

  • Speaker #0

    Un livre pour crâner dans la rue ?

  • Speaker #1

    Ulysse de Joyce. Oui,

  • Speaker #0

    on n'est pas obligé de le lire. Non,

  • Speaker #1

    il est long.

  • Speaker #0

    Un livre qui rend intelligent ?

  • Speaker #1

    C'est pas utile.

  • Speaker #0

    Ah bon ? Vous êtes déjà tellement intelligent ?

  • Speaker #1

    Non, pas tellement.

  • Speaker #0

    On choisit. Un livre pour séduire ?

  • Speaker #1

    Un livre pour séduire, Belle du Seigneur.

  • Speaker #0

    Un livre que je regrette d'avoir lu ?

  • Speaker #1

    Que je regrette d'avoir lu ? Non, je ne vois pas. Non, non, non, j'apprends toujours quelque chose d'un livre.

  • Speaker #0

    Il y a un moment que ce n'est pas un livre de moi. Un livre que je fais semblant d'avoir fini.

  • Speaker #1

    Ah oui, à la recherche du temps perdu.

  • Speaker #0

    Mais ça, tout le monde répond la même chose. Ah bon ? Autrefois, on n'osait pas le dire. Maintenant, ça y est, je crois que ça y est, maintenant, on a le droit de le dire. Le livre que j'aurais aimé écrire ?

  • Speaker #1

    La Bible pour les droits d'auteur.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Quel est le pire livre que vous ayez jamais lu ?

  • Speaker #1

    Le pire livre que j'ai... Oui.

  • Speaker #0

    Par exemple, parmi les invités, les milliers d'invités que vous avez reçus, il y en a quand même quelques fois, vous avez dû vous taper leurs livres.

  • Speaker #1

    Oui, des livres.

  • Speaker #0

    Et puis vous étiez obligé de faire semblant d'avoir aimé.

  • Speaker #1

    Il y a des livres que j'ai lus que les auteurs n'avaient pas écrits.

  • Speaker #0

    Et le livre que vous lisez en ce moment ?

  • Speaker #1

    Je viens de terminer L'étranger de Camus, j'ai un peu de retard. Ah oui,

  • Speaker #0

    ça va,

  • Speaker #1

    1942. Oui, mais c'est assez... ça va encore.

  • Speaker #0

    En conclusion, quelle est la principale qualité d'un animateur de télévision pour les jeunes qui nous regardent et qui voudraient être Michel Denisot ? J'ai une liste là. Alors, est-ce que c'est la curiosité ?

  • Speaker #1

    Il y a la curiosité, il y a parler à tout le monde de la même façon, quels que soient les goûts et les couleurs.

  • Speaker #0

    L'humilité ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Non,

  • Speaker #1

    c'est écouter, savoir écouter qui est une forme d'humilité.

  • Speaker #0

    Originalité ?

  • Speaker #1

    Oui, être soi-même. Je pense que les gens nous perçoivent tel qu'on est parce qu'il y a des gens, il faut qu'on vous croit. Vous donnez la même dépêche à quatre personnes, vous les mettez devant une caméra. Et il y en a que vous allez croire plus que d'autres. Pourquoi ? Il faut être crédible. Et ça, on l'est ou on ne l'est pas. Mais c'est la sincérité. Il y a des gens que je ne crois jamais. Je ne vais pas dire des noms, mais ils peuvent dire n'importe quoi, je ne les crois pas. Et d'autres, je crois quasiment tout et je me trompe aussi.

  • Speaker #0

    Et bien sûr, ne pas porter de lunettes noires. C'est ça le principal conseil, évidemment. Merci beaucoup, Michel Deniso.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Frédéric.

  • Speaker #0

    Cette émission vous est présentée en partenariat avec le Figaro Magazine. C'est le magazine des Haribo, les Aristoboèmes. Je rappelle... toute première fois aux éditions Flammarion et l'ingénieur du son c'est Guilhem Pagelacce la réalisation et le montage vidéo c'est Chloé Bédbédé et n'oubliez pas, lisez des livres sinon vous mourrez idiot

  • Speaker #1

    Sous-

Description

Le questionneur se retrouve questionné dans un entretien à bâtons rompus sur la table de Lapérouse.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonsoir à toutes et aussi aux autres. Nous sommes bien chez la Pérouse pour une conversation avec

  • Speaker #1

    Michel Delisle.

  • Speaker #0

    Conversation chez la Pérouse est une émission de Frédéric Becbédé sans aucun patron ni rédacteur en chef, ce qui veut dire que je suis strictement impossible à virer. Personne n'a préparé cet entretien à ma place. Ce soir, nous parlerons de toute première fois de Michel Deniso et quelques autres aux éditions Flammarion.

  • Speaker #1

    70.

  • Speaker #0

    70 personnes. Michel Deniso s'est délégué. C'est la fin du générique, on peut enlever les casques. Bonsoir Michel, merci d'avoir accepté mon invitation. Alors, cette émission est financée par des sponsors, c'est des maisons d'édition qui me donnent de l'argent pour que je dise du bien d'un livre. Et là, c'est les éditions Grasset qui me rémunèrent pour dire du bien du prix Renaudot. Jacques Aranda absolument pas besoin et je ne sais pas pourquoi ils veulent peut-être que ce soit le gâteau de Noël j'ai un voisin à la campagne il dit toujours il faut en avoir de trop pour en avoir assez voilà donc c'est Jacques Aranda de Gaël Fay bien sûr que j'ai reçu dans l'émission Alors, qu'est-ce que je peux dire de plus sur ce livre ? D'ailleurs, j'étais dans le jury du Renaudot, j'ai voté pour lui. Ce qu'il y a de fort dans Jacques Aranda, c'est que c'est le génocide des Tutsis vu par un adolescent qui vivait à Paris et qui finit par retourner au Rwanda après un million de morts. Et là, il voit la reconstruction, il voit aussi les procès, il rencontre des gens qui sont évidemment complètement tétanisés, traumatisés par l'horreur. Et c'est un livre sur... sur la reconstruction d'une jeunesse et d'un pays avec une innocence implacable. Voilà, et c'est vraiment très, très beau. Je le recommande. Cadeau de Noël parfait pour 2024. Fin de la publicité. Et maintenant, nous commençons l'entretien. Donc, qu'est-ce qu'on va faire ? Parce que je suis donc un ancien stagiaire du Grand Journal. Je me retrouve dans la position un peu de...

  • Speaker #1

    Tu es dans le livre.

  • Speaker #0

    C'est moi qui pose les questions maintenant. Je suis dans le livre. Oui, je suis dans le livre. livre d'ailleurs. Cette émission n'a aucune déontologie, c'est ça qui est bien.

  • Speaker #1

    En général, tu reçois les écrivains sauf aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Oh mais non, pas du tout. Il y a ici le nom de quelqu'un, un livre. Mais est-ce que je ne pourrais pas transformer cette émission en cours d'interview, puisque je suis avec un des meilleurs interviewers français. Donc il faudrait que... Alors d'abord, est-ce qu'on se vouvoie ou on se tutoie ?

  • Speaker #1

    Comme vous voulez.

  • Speaker #0

    Bon alors on va se vouvoyer, j'ai compris le message.

  • Speaker #1

    Mais si on se tutoie, ça a l'air d'un entre-soi, ce qui est déjà un peu le cas. Et ça rajoute une couche. C'est mieux comme ça.

  • Speaker #0

    Mais alors un cours d'interview... Est-ce que je parle à quelqu'un qui a interviewé 15 000 personnes ? Déjà, comment est-ce que vous avez calculé ce chiffre ?

  • Speaker #1

    C'est une approximation, une estimation de la sophresse à partir de statistiques sur moyenne par semaine, etc.

  • Speaker #0

    Une fois, j'ai vu une image où c'est Mylène Farmer qui vous a interviewé. Elle a pris la caméra.

  • Speaker #1

    Oui, à une époque, on cherche toujours à changer la forme à la télévision. C'est d'abord de l'image. Et donc, à une époque, je prenais une caméra à l'épaule pour faire les interviews en même temps. Et ça crée une relation différente aussi, parce qu'on n'est pas dans l'habitude du talk show. Et puis, un jour, Mylène Farmer, il y a donc un certain temps, m'avait demandé de renverser les rôles que vous vouliez faire ici. Et donc, de me... m'interviewer en me filmant. Et donc, il me posait des questions assez intimes.

  • Speaker #0

    Oui, je sais, elle disait que vous aimiez les bonnes sœurs.

  • Speaker #1

    Non, elle me demandait quels étaient mes fantasmes. Alors au bout d'un moment, elle m'avait répondu que tout ce qui était ecclésiastique était un fantasme pour elle. Donc j'ai été dans le même sens.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord, bien sûr. C'est de la politesse alors. Est-ce que vous n'êtes pas fatigué par tous ces anniversaires ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, je n'aime pas ça. Mais je n'aime pas la nostalgie parce que c'est toujours un peu... Le mot est triste, déjà, c'est un mot triste. Mais en revanche, j'aime les beaux souvenirs. C'est pas la même chose. Ils sont joyeux. Donc là, on a plus parlé de beaux souvenirs que d'anniversaires, même si bon, c'est les anniversaires. Les 40 ans de Canal+, les 20 ans de ceci.

  • Speaker #0

    Les 20 ans du Grand Journal.

  • Speaker #1

    Les 20 ans du Journal. Et puis,

  • Speaker #0

    un anniversaire qui est d'ailleurs, je trouve que ce n'est pas très courtois que les gens parlent du troisième anniversaire. Puisqu'il n'est qu'en avril 2021.

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #0

    les gens vous annoncent un chiffre avec un 8.

  • Speaker #1

    C'est une escroquerie de Yann Barthez.

  • Speaker #0

    C'est peut-être même de la jalousie.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Donc, je lui ai dit, moi j'ai 79 ans et demi, je suis comme les enfants, ce n'est pas pareil. Et demi, ce n'est pas la même chose. Mais bon. Comme ça, je peux... J'ai anticipé.

  • Speaker #0

    La promo de toute première fois aux éditions Flammarion, ça s'est plutôt bien passé. Il y a eu Léa Salamé, Yann Barthez, il y a eu beaucoup de choses.

  • Speaker #1

    Oui, il y a eu pas mal de choses. J'ai fait un petit tour de piste.

  • Speaker #0

    C'est quoi la mieux ?

  • Speaker #1

    C'est celle-ci. Voilà.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on ne pourrait pas faire un peu l'auto-promo de mon chapitre ? Est-ce que mon chapitre, où je raconte mes débuts à Canal+, est-ce que ce n'est pas le plus passionnant ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, parce que tout le monde est assez sincère. Je dois remarquer que personne n'est dans des numéros de Cabo, et tout le monde est assez sincère dans son parcours. Et vous, particulièrement, c'est vrai que vous arriviez d'un passage compliqué sur la chaîne, où en principe, vous aviez peu de chances d'être sauvé. Oui, c'est vrai. Et vous l'avez été.

  • Speaker #0

    Mais tiens, ça me permet de vous demander, pour la première fois de ma vie, qu'est-ce qui vous a pris alors que j'avais complètement planté... L'accès prime time de Canal+, avec l'Hyper Show, qu'est-ce qui vous est passé par la tête de reprendre ?

  • Speaker #1

    Parce qu'on ne sait pas tout faire, et vous aviez fait une chose que vous ne saviez pas faire, mais vous saviez faire ce que je vous ai demandé.

  • Speaker #0

    C'était d'être chroniqueur littéraire au Grand Journal.

  • Speaker #1

    Voilà, tout à fait. Donc de parler de littérature tous les soirs dans un talk show, qui essaye en même temps de faire de l'audience, de toucher du monde, c'est une discipline difficile que peu de gens savent faire et que vous avez su faire. Ben oui, c'est la vérité.

  • Speaker #0

    Bon alors, donc à part moi qui a écrit le meilleur chapitre, moi je sais qui a écrit le chapitre le plus dingue, c'est Frédéric Bell. Alors Frédéric Bell là, c'est très très drôle, elle est complètement... on le sait, mais c'est la qualité d'ailleurs, elle est un peu dingo. Mais sinon, il y a des chapitres qui sont émouvants.

  • Speaker #1

    Oui, il y a des chapitres très émouvants, il y a des chapitres improbables. En fait, ce sont que des histoires improbables, la vôtre en est une, d'une certaine façon, on est de le dire. Celles les plus symboliques disons de ce que ça a été, ce qui a pu apporter Canal, c'est Jamel et Omar Sy qui partaient de loin si je puis me permettre. Et donc ils sont arrivés là. Tout le monde a réussi des concours de circonstances. Mais il faut être là au bon moment quand ça se présente. Et donc ça a été comme ça pour eux. Omar, il a emmené Jamel à Radio Nova parce qu'il était seul à avoir le permis à Trappes. Et une fois à Radio Nova, il a mis un doigt de pied dedans. Il a fait un jour une improvisation, etc. Et maintenant, il est...

  • Speaker #0

    Non, c'est vrai que c'est... Et puis alors, est-ce que là, puisque c'est les 40 ans de cette chaîne, est-ce qu'on peut tirer un bilan de Canal+, aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    D'abord, quand ça a été créé, c'était il y a très longtemps. Vous étiez à peine né, donc...

  • Speaker #0

    J'avais quand même 18 ans.

  • Speaker #1

    Oui, enfin bon...

  • Speaker #0

    Ce qui permet de calculer mon âge.

  • Speaker #1

    À peine majeur... Oui, voilà, juste majeur. Vous étiez juste majeur, donc à peine responsable. à cette époque-là, en tout cas. Et donc, il n'y avait que trois chaînes. Donc, on a créé une quatrième chaîne. C'est André Rousset qui a créé cette... qui était un grand patron, un grand créateur d'entreprise et donc qui a créé cette chaîne qui était condamnée à l'échec par l'opinion, la presse en général à l'époque parce qu'on disait qu'on n'y avait que trois chaînes. Trois chaînes de services publics, un peu plan-plan, voilà, qui fonctionnaient bien. Et donc là, c'était payé pour regarder la télé et qu'est-ce qu'on va voir ? Oui, ça n'a pas marché tout de suite. Ça n'a pas marché du tout au début. On avait 180 000 abonnés. Pendant six mois, on a été au bord du gouffre. Et puis ça s'est mis à décoller. Et voilà. Après, il y a eu cinq, six chaînes. Et aujourd'hui, il y en a une centaine. Donc les choses sont différentes. Pour exister, il fallait avoir une identité forte. Donc il y a eu des références fortes de programmes en clair pour permettre aux gens de se rendre compte de ce que pouvait être la chaîne. Et aujourd'hui, c'est autre chose. C'est une plateforme de distribution. Oui,

  • Speaker #0

    mais alors, ce qui m'a choqué, moi, c'est que les 20 ans du Grand Journal et les 40 ans de Canal+, ils ont été célébrés sur une chaîne concurrente, sur TMC, avec cette émission où nous étions, animée par Yann Barthez. C'est surprenant que Canal+, n'ait pas célébré les 20 ans du Grand Journal.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas moi qui ai la réponse. J'y suis pas. Mais en tout cas, ils nous ont permis de le faire, donc c'est déjà pas mal.

  • Speaker #0

    Parce que moi, j'ai une réponse. Vincent Bolloré a été devant une commission d'enquête parlementaire et il disait Ah, le Grand Journal, c'était la fête au village, c'était des gens qui dépensaient beaucoup d'argent. Heureusement, on s'en est débarrassé. Il a dit des choses un peu désagréables.

  • Speaker #1

    Je n'ai pas entendu. Je ne me souviens pas. Je ne peux pas tout écouter. Mais en tout cas, on dépensait de l'argent, mais moins que la chaîne l'en gagnait. Donc, c'est quand même pas mal. Oui,

  • Speaker #0

    c'est quand même rentable.

  • Speaker #1

    C'était rentable, tout à fait. Confirme. Et en fait, c'est vrai que ça a été décidé aussi par... Pas que par des anciens de Canal+, c'est du Grand Journal. Rodolphe Belmer, patron de Canal, patron de TF1 et de TMC, etc. Et Yann et Laurent Bon, etc.

  • Speaker #0

    Laurent Bon, le producteur du...

  • Speaker #1

    La famille de l'époque a migré et nous suivons toujours les migrants.

  • Speaker #0

    Laurent Bon, je précise, produit aujourd'hui Quotidien et produisait le Grand Journal à l'époque. Canal a été créé... par des anciens d'une émission, les Enfants du Rock. C'était Pierre Lescure, Alain Degreff, Antoine Decaune. Mais vous, vous n'étiez pas aux Enfants du Rock. Alors pourquoi ils vous ont pris ?

  • Speaker #1

    Parce que je connaissais Pierre depuis. J'avais travaillé avec Pierre. Pierre était à une époque patron de RMC. Il y a eu une époque où RMC était, disons, parisienisé un peu. Et donc Pierre était patron. Et à ce moment-là, je faisais des émissions à RMC où j'étais entré il y a longtemps. avec Yves Moroussi et on s'est connu à ce moment-là et on est devenus potes, pour ne pas dire amis. Et donc on avait toujours gardé le lien et il m'a appelé très tôt, il m'a dit que j'avais été le deuxième à avoir été appelé après Alain de Greff. Donc j'étais appelé en 84 au printemps, j'étais à TF1, je faisais les dimanches après-midi, je commençais à avoir un petit peu pignon sur rue. Et puis là, je n'ai pas hésité une seconde et c'était pour faire la première télé du matin, il n'y en avait pas encore en France. Donc je suis parti à Ibici pour... vivre avec Good Morning America, le talk show américain. Je comprenais, comme en anglais, je suis moyen, je disais yes, même quand je ne comprenais pas. Mais je suis revenu en ayant compris un peu comment ça marchait.

  • Speaker #0

    Le rythme n'est pas le même le matin qu'au soir. Vous avez la réputation, c'est vrai d'ailleurs, d'être pudique, élégant. Moi, j'ai dit discret l'autre jour à la télé. C'est votre différence avec les autres animateurs ?

  • Speaker #1

    On est comme on est, je ne cherche pas à être différent. On ne peut pas... On ne peut pas se montrer autrement qu'on est quand on est tous les jours, tous les jours, tous les jours.

  • Speaker #0

    Et d'où ça vient ? Parce que les animateurs de télé, souvent, pètent les plombs. Je veux dire, même quasiment, 9 sur 10 ont à un moment la grosse tête, le bien dingo.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai été sauvé.

  • Speaker #0

    C'est jamais arrivé, ça ?

  • Speaker #1

    J'ai été sauvé de ça, si j'étais au bord comme tout le monde. Mais j'ai été sauvé de ça par ma famille, par ma femme et mes deux filles qui me... m'ont régulé quelques fois affectueusement, m'ont réduit le tromblon. Quand je rentrais, j'avais l'impression d'avoir fait un truc. Déjà, de toute façon, les gens vous remettent d'aplomb. Parce que vous faites une émission, de temps en temps, on pense qu'on a fait un truc super. Et vous allez dîner à un resto, il y a un mec qui dit, ton costard, tu l'as acheté où ? En fait, les gens, on dit qu'on regarde la télé, on ne dit pas qu'on l'écoute. Les gens, ils vous regardent et puis bon, ils écoutent éventuellement ce qu'on dit. Et donc, j'ai été sauvé surtout par chez moi, par ma femme et mes filles.

  • Speaker #0

    C'était quoi les moments les plus dangereux ? Est-ce que c'était par exemple quand vous étiez au fond d'une piscine avec Coluche à Cannes ? Ou est-ce que c'était de prendre l'hélicoptère pour aller voir Paul Naref dans le désert à Los Angeles ? Les moments où Michel Deniso a perdu le contact avec la réalité.

  • Speaker #1

    C'était un peu à Cannes, parce qu'à Cannes, on vit dans un blockbuster, on vit dans un film. du matin au soir. Vous avez connu ça, vous êtes au Martinez, vous prenez l'ascenseur, dans l'ascenseur, il y a Sharon Stone. Il y a des réalisateurs américains qui me disaient Je vous vois tous les ans à 2h du matin dans l'ascenseur du Martinez, je suis content que vous êtes toujours là, etc. Donc, on vit dans un autre monde. Et effectivement, là, on vit dans une grosse bulle. On est déconnecté de tous les problèmes d'intendance familiale, de tout.

  • Speaker #0

    Oui, c'est dangereux. C'est vrai que c'est là que c'est dangereux.

  • Speaker #1

    Mais enfin, moi,

  • Speaker #0

    je peux témoigner parce que j'étais au Grand Journal à Cannes avec vous et vous alliez vous coucher assez tôt par rapport à moi. Ce qui prouve que vous êtes un grand professionnel.

  • Speaker #1

    En tout cas, il faut bien gérer le timing. Dans ces cas-là, la première semaine, il ne faut pas sortir beaucoup.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. C'était mon erreur. En fait, le festival de Cannes, ce n'est pas un sprint, c'est un marathon. Il faut gérer. D'ailleurs, dans le livre, je raconte un conseil que vous m'aviez donné. Parce que je me baladais avec des lunettes noires. Et là, qu'est-ce que vous m'avez dit ?

  • Speaker #1

    Oui, ça, ça me fait toujours rire. Les gens qui sont connus, qui mettent des lunettes de soleil pour pas qu'on les voit. Or, on les regarde deux fois plus. Donc, c'est totalement hypocrite. Et donc, ça veut mettre une distance avec les gens qui n'en est pas une. Au contraire, c'est un aspirateur à regard. Et donc, il ne faut pas le faire.

  • Speaker #0

    à mon avis vous m'avez dit plus que ça vous m'avez dit ça donne l'air arrogant ça donne l'air désagréable et anti-patite oui c'est ça et du coup vous ne mettez jamais de lunettes de soleil ?

  • Speaker #1

    non vraiment pas même au sport d'hiver ? ah bah si l'émission que vous avez préféré faire ?

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est la grande famille, mon zénith à moi, le grand journal ?

  • Speaker #1

    La réponse varie selon les jours. En plus, le grand journal, c'est le dernier truc qui a marqué un peu. Sinon, j'ai bien aimé mon zénith à moi. C'est un truc très ancien dont les gens gardent une marque. On avait du temps, on passait une heure en tête à tête. C'est un luxe. Moi,

  • Speaker #0

    j'ai copié le concept.

  • Speaker #1

    Tout à fait, vous avez dit. Mais ça ne m'appartient pas, non.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est vrai que le tête à tête, c'est compliqué parce qu'il faut travailler. Il faut travailler. Est-ce qu'il faut commencer par la promo du livre ?

  • Speaker #1

    Oui, écoutez.

  • Speaker #0

    Mais progressivement, on va basculer dans les trucs plus personnels. C'est ça qu'il faut faire ?

  • Speaker #1

    Oui, oui. Il faut toujours commencer par être agréable avec les gens pour qu'ils se détendent. Et puis après, on peut entrer dans des choses qui sont plus... Il ne faut pas commencer... Ça dépend. Par exemple, j'ai revu dans les archives, justement, un truc, je me disais, mais difficile à faire aujourd'hui. De temps en temps, je fais une interview de Sophie Marceau et je commence directement. Est-ce que vous aimez vos initiales ? Et effectivement, c'est pas évident. Oui,

  • Speaker #0

    non, mais parce que ça, c'était une mode à un moment.

  • Speaker #1

    Elle répond très bien. Oui,

  • Speaker #0

    elle répond très bien.

  • Speaker #1

    Elle n'aime pas promener.

  • Speaker #0

    Je ne sais plus ce qu'elle dit,

  • Speaker #1

    mais elle arrive à l'extrême. Le S, le M.

  • Speaker #0

    Non, c'était la mode à un moment. C'est plus le cas tellement aujourd'hui, mais de rentrer dans les invités, d'être agressif, de leur sortir la chose qu'ils ne veulent pas dire. Oui,

  • Speaker #1

    mais c'est ça. Après, c'est des numéros d'animateurs. Ce n'est pas la même chose. Je pense qu'on n'obtient pas grand chose en étant agressif, sauf de faire un numéro. Puis on fait une marque qui marche bien et tout ça attire des clients aussi. Ça marche très bien en audience, mais on n'obtient pas grand chose en réponse. Je pense que c'est plus en mettant en confiance les gens. qu'on obtient des réponses. Moi, ce qui m'intéresse, c'est les réponses.

  • Speaker #0

    Et j'ai l'impression que dans les interviews comme ça, d'une heure en tête à tête, ce que vous faisiez et qu'il faut faire, mais dites-moi si je me trompe, c'est beaucoup se documenter et puis ensuite oublier la documentation. Absolument,

  • Speaker #1

    c'est ça. Il faut être équipé vraiment au maximum. Et on n'utilise en gros que 10% de ce qu'on a fait. Il ne faut pas vouloir à tout prix montrer qu'on a travaillé. La télévision en particulier, il faut travailler beaucoup et à l'antenne, avoir l'air de ne pas avoir travaillé. Il ne faut pas être besogneux, être là accroché à sa fiche et chercher à tout prix à montrer qu'on a travaillé.

  • Speaker #0

    Mais quand même, vous aviez des références parce qu'il y avait des gens qui avaient fait ça auparavant. Est-ce que, alors je vais vous donner une liste d'ancêtres, lequel vous a le plus influencé ? Jacques Chancel, Michel Drucker, Denis Glazer, Philippe Bouvard, David Letterman.

  • Speaker #1

    Alors Denis Glazer, oui. et Yves Mouroussi qui n'est pas dans la liste avec lequel j'ai travaillé pendant près de trois ans quand j'ai démarré le journal de 13h de TF1 à l'époque avec lui.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas le souvenir qu'il faisait des longs entretiens. Non,

  • Speaker #1

    mais c'est ça. Il ne faisait pas des longs entretiens parce que c'était le journal. Mais la façon de travailler, c'est-à-dire de créer du lien avec les gens qui font l'actualité et de rester libre et indépendant. Voilà, ça, c'est une discipline pas facile. Mais qu'il maîtrisait formidablement bien. C'est-à-dire que chez lui, il y avait tous les gens. Quand on allait chez lui, tous les gens qui faisaient de l'actualité étaient chez lui. Chez lui, à son domicile, le soir. Et le lendemain, il les traitait comme s'il ne les avait pas vus la veille.

  • Speaker #0

    Et sans avoir dormi entre les deux.

  • Speaker #1

    Ah bah oui, bien sûr. Mais il avait des lunettes de soleil. Oui, voilà.

  • Speaker #0

    Et parmi les animateurs actuels, lequel serait votre héritier ? Là aussi, j'ai une liste.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas d'héritier. Chacun est comme il est. Je veux dire, oui, allez-y.

  • Speaker #0

    Léa Salamé, Yann Barth... Arthèse, Anne-Elisabeth Lemoyne, Cyril Hanouna ou Nathalie Lévy qui anime en aparté.

  • Speaker #1

    Oui, Nathalie Lévy, j'ai fait en aparté, je trouve qu'elle travaille très bien. Oui,

  • Speaker #0

    elle est sensible et en même temps, elle pose les... Elle va chercher quand même,

  • Speaker #1

    elle va chercher les réponses. C'est bien produit, bien fait. Tout le monde a son talent, je n'ai pas non plus éliminé...

  • Speaker #0

    Ne vous clayez pas avec tout le monde. Mais je pense que Yann aussi, ayant démarré avec vous, aujourd'hui c'est lui qui a un peu le talk show de

  • Speaker #1

    19h. Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et c'est la même école. Oui.

  • Speaker #1

    Mais les salamés, il y a une chose qui compte aussi, les salamés, ça marche bien parce que d'abord, elle travaille. Et puis deux, on voit qu'elle aime ce qu'elle fait. Oui. Et c'est bien son plaisir. Elle transmet son plaisir d'être là, de faire le truc.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Est-ce que venir du sport... a changé la manière que vous avez de travailler. Qu'est-ce que ça apporte comme qualité de venir du journalisme sportif ?

  • Speaker #1

    En fait, avant le journalisme sportif, je suis venu du journalisme de la presse locale à Châteauroux. J'ai commencé bientôt à m'intéresser à ce métier. Je suis à 15 ans, en entrant pendant les vacances dans un quotidien local, ce que je voulais faire d'un seul coup. Et puis, j'ai commencé par accompagner les localiers de la presse régionale. C'est-à-dire que je faisais le... Les avis d'obsèques, des choses comme ça, ça prend de la rigueur. Parce qu'un avis d'obsèques, on ne peut pas non plus ajouter des commentaires, de la fantaisie. Ça va être précis quoi.

  • Speaker #0

    On ne peut pas faire trop de blagues.

  • Speaker #1

    On ne peut pas faire de man. Donc oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    J'ai une sorte de rigueur presque Jean-Fénix. Alors après,

  • Speaker #1

    on est sportif aussi. Les gens qui regardent le sport, ils connaissent le sport. Il ne faut pas se tromper. Le direct, c'est jamais parfait. Quand on fait du direct, après, toute la soirée, on y repense, j'aurais dû, j'aurais dû, j'aurais dû. Mais c'est fini, il n'y a qu'une prise. C'est comme si un romancier n'écrivait tout que d'un seul trait. Peut-être qu'Amélie Nothomb le fait, mais... Je ne sais pas. Elle ne corrigeait plus rien, donc c'est compliqué. Donc là, le direct, c'est ça. Mais j'aime beaucoup ça, c'est un espèce d'adrénaline, de stress et d'exigence. Et d'être en éveil à bloc, à bloc, à bloc, à bloc, pour être le plus juste possible et on n'y est jamais.

  • Speaker #0

    Donc j'ai compris que pour progresser, ce qu'il faut, c'est que je me lance dans le commentaire sportif.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas que des bons. Je vais y réfléchir.

  • Speaker #0

    La question qui tue, ce film, Toute ressemblance, avec des personnages, c'est quoi la fin du titre d'ailleurs ?

  • Speaker #1

    Toute ressemblance, c'est tout.

  • Speaker #0

    Ah c'était tout d'accord.

  • Speaker #1

    Trois petits points.

  • Speaker #0

    C'était bon ben voilà un film qui a marché relativement.

  • Speaker #1

    Moi qui a mal marché.

  • Speaker #0

    J'en ai fait un aussi comme ça.

  • Speaker #1

    Mal marché.

  • Speaker #0

    Mais ce qui était...

  • Speaker #1

    Alors c'était une bonne expérience jusqu'au tournage.

  • Speaker #0

    Ah bon ?

  • Speaker #1

    Ouais le tournage ça s'est bien passé et tout, c'était bien. Et après c'était plus compliqué quoi, c'est-à-dire que... après beaucoup de gens se sont... Mêlés du montage. À la fin c'était même plus mon film, à part les 20 premières minutes. Après j'ai fait un montage et tout, après on a dit ouais d'accord c'est bien, puis après on m'a enlevé le film. On l'a donné à un autre monteur qui a rajouté des séquences. Et après, je n'ai pas fait d'histoire parce que je ne voulais pas faire d'histoire.

  • Speaker #0

    Mais c'était ça le problème. Vous êtes trop gentil parce qu'un réalisateur doit être obstiné.

  • Speaker #1

    Oui, mais si je devais en refaire un, je ferais. Avant de faire le film, Jamel m'avait dit surtout n'écoute personne. Et j'ai écouté tout le monde.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    ça n'enlève pas que ma responsabilité. Mais bon, j'ai ma part de responsabilité. C'est moi qui endosse.

  • Speaker #0

    Là encore,

  • Speaker #1

    j'ai endossé.

  • Speaker #0

    Si je dis trois choses, quel est le meilleur souvenir des trois ? Est-ce que c'est d'avoir été cinéaste, d'avoir été le patron du Paris Saint-Germain ou d'avoir dirigé Vanity Fair ? De Nizot a fait beaucoup de métiers.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai fait beaucoup de métiers. En fait, c'est un quatrième aussi que j'ai beaucoup aimé, c'est de faire un document. Après le film, qui n'a pas marché, les critiques ont été un peu dures pour moi, je me suis dit, qu'est-ce que je peux faire pour remonter la pente ? Et j'ai dit un truc. qu'à moi parce qu'on m'aurait pris pour un mégalo et tout. J'ai dit il faudrait que j'aille à Cannes. Bon, tu viens de faire un film qui ne marche pas très bien, machin et tout. Donc, je n'ai rien dit. Et puis, j'ai une relation depuis longtemps avec Paul Rassam, qui est un producteur mythique du cinéma français et cinéma américain surtout. Et ça fait 30 ans que je lui dis j'aimerais bien raconter ta vie. Puis 30 ans qu'il me dit non. Et puis, un jour, il y a deux ans à peu près, il m'appelle et me dit je suis avec Thomas Langman, on demande toujours des documentaires sur la famille. On n'en fera pas sauf si c'est toi. Dix minutes après, j'étais chez lui. Ensuite, je me suis dit Qu'est-ce que je peux faire après ? Donc j'ai demandé, j'ai dit Bon, qui est-ce qui est à Cannes maintenant ? C'est plus Canal, c'est France Télévisions. Donc je vais aller vers France Télévisions pour faire le documentaire. Donc je suis allé avec Renaud Levanquim, qui a ses entrées à France Télévisions. On est allé à France Télévisions, première réunion, ils disent Ah, ça serait bien si vous étiez prêts pour Cannes. Je dis Ah bon ? Je n'y avais pas pensé. Et là, donc, j'étais à 200 à l'heure et on a été prêt pour Cannes. On a été sélectionné, ça a été une super soirée. Donc j'étais content de cette... Donc ça, pour répondre à votre question...

  • Speaker #0

    Un bon souvenir, c'est de monter les marches, enfin, non plus en tant qu'animateur, mais encore qu'artiste.

  • Speaker #1

    Et puis là, le documentaire a été très bien reçu. Il y avait vraiment tout le gotha du cinéma mondial. J'étais très heureux. Bon, c'était aussi pour Paul Rassam et la famille avec Dimitri et Carole Bouquet. Il y avait toute la famille de Monaco. C'était... C'était vraiment très, très un beau moment.

  • Speaker #0

    C'était quand même amusant de se dire que l'un des plus grands interviewers français, en fait, il avait envie... de changer de camp, de passer de l'autre côté.

  • Speaker #1

    Oui, c'est comme quand j'étais journaliste sportif, je suis devenu président du PSG. Quand on est journaliste, on croit qu'on sait, puis quand il faut faire, on se rend compte qu'on ne sait pas forcément quoi.

  • Speaker #0

    Et alors justement, ça fait quoi de passer de l'autre côté ? Parce que toute votre vie, vous avez posé des questions à des acteurs, des cinéastes, des chanteurs. Là, vous vous retrouvez du côté de celui qui fait le numéro de claquette. Vous n'avez pas trouvé ça extrêmement dur ? Vous voyez à quel point c'est cruel ?

  • Speaker #1

    Non, c'est une expérience. Oui, c'est une expérience. Toute expérience est bonne. Je crois que le... Le seul échec dans la vie, c'est de ne rien faire. Après, on apprend quand ça ne marche pas de faire des choses. J'ai appris à faire des choses aussi avec ce qui marchait, ce qui ne marchait pas. Même à la télévision.

  • Speaker #0

    Oui, mais ce que je veux dire, c'est que vous pourriez imaginer d'autres choses. Par exemple, il y a beaucoup d'animateurs de télé qui montent sur scène. Pivot l'avait fait, il allait sur scène au théâtre. Michel Drucker aussi a fait une tournée comme ça, où il racontait ses souvenirs. Ça, ce n'est pas quelque chose qui vous tente ?

  • Speaker #1

    Non, Ah !

  • Speaker #0

    Parce que je trouve que c'est un peu triste, personnellement je trouve que c'est un peu triste.

  • Speaker #1

    Bah écoutez, j'aime pas ce qui est triste, j'essaye de l'éviter.

  • Speaker #0

    Non mais moi je l'ai fait, je suis allé lire des textes sur scène, j'ai bien aimé.

  • Speaker #1

    Ah mais c'est pas pareil, lire des textes, c'est pas pareil.

  • Speaker #0

    T'as écouté ces souvenirs du grand journal ? Non,

  • Speaker #1

    non, non, non, non, non, non, non, non, j'aime pas ça. Franchement, là toutes ces émissions qui ont été faites pour la... Bon en fait c'était autour de la sortie du livre, mais j'étais content de les faire. Mais ressortir les archives, ça me...

  • Speaker #0

    Ah oui ?

  • Speaker #1

    Ah moi je trouve...

  • Speaker #0

    Ça rend mélancolique ?

  • Speaker #1

    Non, non, non, mais je me dis... J'ai tendance à me dire... Les compliments me gênent un peu, et puis je trouve que c'était pas si bien que ça. Ah bon ? Non mais franchement, c'est ce que je ressens.

  • Speaker #0

    Et c'est pas la peur du truc qui est le plus horrible à entendre, ce mot ? Asbine, ça c'est affreux, je pense pas du tout que ce soit le cas. Mais quand on regarde les archives, on se dit, merde, ça y est, ils sont en train de me...

  • Speaker #1

    Non, je pense pas que ça ait été perçu comme ça, j'en sais rien. Non, je crois pas. Non, mais j'ai envie de faire autre chose, surtout j'ai envie de faire autre chose.

  • Speaker #0

    Le meilleur conseil que vous avez donné, j'ai vu, c'était à Nathalie Iannetta. Vous avez dit ça dans le livre.

  • Speaker #1

    Ah oui, quand tu...

  • Speaker #0

    Toute ma vie, j'ai fait comme si...

  • Speaker #1

    Iannetta, oui, en fait, sa première... télé, j'étais patron des sports à l'époque à Canal, et je vais sur le match où elle est, et puis elle avait que ses fiches, et juste au moment de prendre l'antenne, paf, je lui ai arraché ses fiches. Et donc, évidemment, elle a été bien meilleure que si elle avait eu ses fiches, mais ça l'a choqué.

  • Speaker #0

    Ne m'arrachez pas mes fiches, s'il vous plaît,

  • Speaker #1

    je serai paumé. Donc je lui ai dit, surtout, quand tu regardes la caméra, pense à quelqu'un, et tu parles à quelqu'un, voilà. Et comme ça, tu seras beaucoup plus... convaincante, beaucoup plus dans le ton pour vendre ton propos.

  • Speaker #0

    Et là, par exemple, on regarde la caméra, mais quand vous parliez à la caméra du Grand Journal, par exemple...

  • Speaker #1

    Ça m'arrivait de penser à quelqu'un. À qui ?

  • Speaker #0

    À Martine ?

  • Speaker #1

    Ça m'arrivait de penser à Martine.

  • Speaker #0

    Ah d'accord. Vous dites, tiens, je parle à ma femme. Oui, voilà. Ça permet d'être un peu plus naturel, spontané.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    oui. D'accord. Et puis on oublie aussi les 50 personnes qu'il y a autour.

  • Speaker #1

    Vous pensez à qui, là ?

  • Speaker #0

    Là, je pensais à Lara. Donc ça devient un petit peu émouvant. Mademoiselle Agnès témoigne aussi dans le livre. Alors elle dit, je pense qu'on a vécu la meilleure période de tous les temps dans l'audiovisuel. Est-ce que vous pensez de ça ?

  • Speaker #1

    C'est possible. Oui, c'est possible, mais ce n'est pas fini. Mais si,

  • Speaker #0

    ça a changé. Si, parce que les choses ont changé. Il n'y a plus les mêmes budgets. Peut-être les gens se méfient plus, les invités viennent moins. Ils ont un entourage qui protège beaucoup.

  • Speaker #1

    Ah oui, complètement.

  • Speaker #0

    Ça, c'est nouveau. Vous avez connu une période où on pouvait recevoir une grande star, lui faire faire quasiment n'importe quoi en direct.

  • Speaker #1

    Oui, on pouvait parler. Maintenant, ce n'est pas possible. Le propos était libre. Maintenant, c'est encadré. Tout le monde vient avec des sponsorisés. Il n'y a pas un acteur ou un footballeur qui ne fait pas une photo et comme ça pour qu'on voit la montre. Ah bon, tout est comme ça.

  • Speaker #0

    Et puis, il y a cette concurrence des réseaux sociaux et des podcasts et tout ça. Non, c'est pas ça aussi. Comment dire ? Il y a moins le côté cathédral. Non,

  • Speaker #1

    il n'y a pas de générosité. Voilà, c'est clair. Maintenant, c'est de la vente. Tout est de la vente. Très souvent que de la vente.

  • Speaker #0

    Là, par exemple, merci, c'est généreux.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    On vend un livre, mais on va le remontrer. Comme ça, Swazik Moulekou sera contente. L'attaché de presse de Flammarion. Ah oui,

  • Speaker #1

    j'ai une autre question.

  • Speaker #0

    Excellente attachée de presse. Excellente attachée de presse, bien sûr. J'ai une autre question, pas désagréable, mais comment avez-vous fait pour rester amis avec tout le monde alors que Thierry Ardisson s'est fâché avec tout Paris ?

  • Speaker #1

    Je ne connais pas pourquoi, comment dire Ardisson, qui fait une très belle carrière. Mais ami, c'est un grand mot. Non, c'est bonne relation. Ami, je ne sais pas si j'ai beaucoup d'amis. Un ami, c'est quelqu'un qu'on connaît bien, mais qu'on aime quand même. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Non, mais je veux dire, c'est vrai que les gens ont gardé de vous une image positive.

  • Speaker #1

    Oui, je n'ai pas fait de...

  • Speaker #0

    Vous ne piégiez personne ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Si, ça vous est arrivé ou pas ?

  • Speaker #1

    Non, non, non.

  • Speaker #0

    Vous piégez les gens, non ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai eu quelques accrochages, mais vraiment, trois fois rien, qui sont nécessaires avec des gens. Si on ne s'accroche pas avec eux, c'est qu'on n'est pas...

  • Speaker #0

    C'était peut-être plutôt les hommes politiques ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Parce que là, tout d'un coup, le journaliste, quand il reçoit un artiste, peut-être qu'il faut le valoriser, le mettre en confiance, mais quand c'est un homme politique, on a presque un devoir...

  • Speaker #1

    Oui, enfin...

  • Speaker #0

    Un devoir de vérité ?

  • Speaker #1

    Oui, non, puis... Il y en a qui venaient pensant qu'ils étaient en terrain hostile.

  • Speaker #0

    Oui, je me souviens, c'est le cas de Nicolas Sarkozy,

  • Speaker #1

    que j'ai vu dans cette émission. Ils avaient peur ?

  • Speaker #0

    Ils étaient comment ? Non,

  • Speaker #1

    non, non, mais parfois ils sont très susceptibles. Ils sont dans un monde assez violent, mais ils sont susceptibles, très susceptibles. J'ai eu des accrochages avec Mélenchon aussi, parce qu'il m'avait pris pour un alphabète. C'est un peu excessif, quoi. J'avais mal pris, donc on s'était engueulés. Ça ne m'arrive pas souvent.

  • Speaker #0

    Mais en direct ? Oui. Ah, je n'ai pas vu.

  • Speaker #1

    C'était Ali Badou qui était là. Vous m'avez surpris. En fait, Jean-Luc Mélenchon fait une phrase en latin, je ne sais plus laquelle, mais très connue en plus.

  • Speaker #0

    Errare humanum est.

  • Speaker #1

    Oui, un truc comme ça. Il se tourne vers moi et me fait, c'est du latin. Avec un... Et là, je l'ai très, très mal pris. Ah oui ?

  • Speaker #0

    Parce que c'est vous qui êtes susceptible.

  • Speaker #1

    Ah non, parce que j'ai fait du latin, quoi. Donc, j'ai pas non plus... Donc, j'ai dit, mais vous me méprisez, quoi. Et non, mais pour qui vous vous prenez ? Je me prends pour personne, vraiment. Le ton a monté. Dans les loges, après, ça a monté encore plus. Plus jamais, je viendrai. Bon, on sait très bien que les politiques, quand ils disent qu'ils ne viendront plus dans une émission, ça dure six mois. Parce qu'ils ont besoin de venir et qu'on a besoin d'eux aussi pour faire le boulot, quoi. Et donc, au bout de six mois, j'ai... Il y avait la rentrée, donc je dis à les équipes, tiens, on va démarrer avec Mélenchon. Mais il ne vient pas. On va appeler. On appelle. Oui, il faut que je déjeune avec Denis Zou. Bon, on déjeune. Je me suis rendu compte, on parle un peu de qui on est, qui je suis. Et donc, il me prenait vraiment pour un autre. En plus, sur ma vie, il était très loin de la réalité. Et puis, on a un point commun, c'est qu'on a été enfants de cœur tous les deux. Donc, lui, ça se voit moins. Moi, ça se voit peut-être encore.

  • Speaker #0

    Oui, le côté austère. Mais cela dit, c'est vrai que... Peut-être qu'il y a une chose aussi qui a changé. C'est qu'à l'époque, il n'y avait pas les réseaux sociaux pour mettre en boucle le bad buzz. C'est-à-dire, s'il y a une engueulade aujourd'hui, ça va s'appeler un clash. Il y aura ça partout, pour toujours.

  • Speaker #1

    Ah, complètement.

  • Speaker #0

    Alors que c'est peut-être ça qui a changé par rapport à précédemment.

  • Speaker #1

    Même l'autre soir, quand il y a eu un assemblée, une chauffourée, disons, entre un député Modem et un député LFI. J'ai regardé les scènes dites d'infos qui ne sont pas des chaînes d'infos, c'est des chaînes de débats. Mais ce truc-là, ça durait 20 minutes. Et il n'y avait rien d'autre dans le monde. C'est complètement des... Bon, OK, c'est pas bien, tout ce qu'on veut. Mais il n'y avait rien d'autre dans le monde. Regardez un journal, il n'y a que ça.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Ça va pas.

  • Speaker #0

    En arrivant, avant qu'on commence l'émission, vous me disiez que vous étiez quand même très inquiet parce que vous avez connu beaucoup d'époques, beaucoup de...

  • Speaker #1

    J'ai pas connu Napoléon, mais...

  • Speaker #0

    J'ai pas dit ça, mais beaucoup de présidents.

  • Speaker #1

    J'ai connu le général de Gaulle. Oui,

  • Speaker #0

    moi aussi.

  • Speaker #1

    J'ai vraiment connu. J'ai serré la main.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord. Ah oui, mais pas moi. Oui, vous avez serré la main.

  • Speaker #1

    J'ai serré la main au général de Gaulle. Vous l'avez éliminé ? Oui, à l'Élysée en 1967. Voilà.

  • Speaker #0

    Et donc, non,

  • Speaker #1

    vous disiez... Je faisais mon service militaire.

  • Speaker #0

    Vous disiez là, la situation...

  • Speaker #1

    Elle est inquiétante.

  • Speaker #0

    Non, mais plus que ça. Vous disiez, je vous avais jamais vu ça. Vous n'avez jamais vu un tel bordel.

  • Speaker #1

    J'avais vu un merdier pareil, quoi, pour elle.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas comment...

  • Speaker #1

    Je ne vois pas où est la sortie, c'est ça. Après, il y a des problèmes, des problèmes, on dit bon, il y a des solutions. Mais là, je ne vois pas où est la solution. Vu qu'on ne peut pas re-voter l'Assemblée avant 9 mois maintenant, qu'est-ce qu'on fait ? Donc il faut faire avec. Parce que tous les politiques ne parlent que de 2027. Mais nous, on s'en fout. On est en 2024. Et qu'est-ce qu'on fait en attendant ? Voilà.

  • Speaker #0

    Et quand vous dites c'est une situation inédite, que je n'ai jamais vue, vous imaginez qu'il va y avoir quoi ? Une révolution ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, je ne pense pas, mais je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Et l'arrivée de Donald Trump vers le 20 janvier à la Maison Blanche aussi. Le monde est très instable. Depuis que vous êtes journaliste, vous n'avez jamais vu une situation pareille ?

  • Speaker #1

    Non, je n'ai jamais vu une situation comme ça.

  • Speaker #0

    Une chose que vous auriez aimé faire ? et que vous n'avez pas faite ou pas encore faite ?

  • Speaker #1

    J'aurais aimé...

  • Speaker #0

    J'aurais voulu être un artiste.

  • Speaker #1

    J'aurais aimé venir ici pour un roman.

  • Speaker #0

    Ah, mais c'est pas trop tard ! Nous avons une personne qui travaille dans une maison d'édition, dans la pièce.

  • Speaker #1

    C'est une chose que j'ai commencé, j'ai écrit deux pages, et que je me suis arrêté, et donc ça demande...

  • Speaker #0

    Ça peut être une nouvelle.

  • Speaker #1

    Ça demande une rigueur, une discipline, puis un talent aussi que je n'ai pas forcément, mais de s'astreindre à faire écrire seul pendant des semaines et des mois.

  • Speaker #0

    En fait, si je peux te permettre un conseil à mon tour, un tout petit peu tous les jours. Il ne faut pas se dire, je vais écrire, il faut que je passe 200 pages. Il faut se dire, je fais un paragraphe,

  • Speaker #1

    mais tous les jours.

  • Speaker #0

    Ça peut prendre 10 minutes ou 3 heures, mais quelques lignes tous les jours. C'est un conseil qui est banal, mais qui fonctionne.

  • Speaker #1

    Merci, c'est très bien. Pour l'instant, je bute devant l'obstacle. On dit toujours qu'on n'a pas le temps, alors que j'ai le temps. On a le temps. En fait, on a le temps.

  • Speaker #0

    Oui, il faut s'imposer une discipline quand même. Oui,

  • Speaker #1

    dans la vie, on a le temps.

  • Speaker #0

    Une célébrité que vous auriez aimé rencontrer et que vous n'avez jamais rencontrée ? Est-ce que vous avez rencontré à peu près tout le monde ?

  • Speaker #1

    Non, pas tout le monde, mais vivante.

  • Speaker #0

    Vivante ou morte ? Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Vivante, c'est plus pratique.

  • Speaker #0

    Disons contemporaine de votre carrière.

  • Speaker #1

    Comme personnalité spirituelle et religieuse, je n'ai rencontré que le Dalai Lama. qui m'a fortement impressionné, d'Aram Salah. Mais je n'ai jamais interviewé...

  • Speaker #0

    Ni le pape ?

  • Speaker #1

    Je n'ai jamais interviewé le pape, mais il donne rarement des interviews tête à tête, je crois, déjà. Ou d'autres religions. J'aimerais bien ça. La spiritualité m'intéresse.

  • Speaker #0

    Oui, depuis que vous étiez enfant de cœur, à Châteauroux.

  • Speaker #1

    J'étais un enfant de cœur, pas très discipliné, pour te vous dire. Je faisais des choses qui ne sont pas bien.

  • Speaker #0

    Alors, le... Quoi, par exemple, de piquer les hosties ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. C'est bon,

  • Speaker #0

    c'est un bon goût. C'est un peu sec, mais...

  • Speaker #1

    C'est des trucs vraiment... Oui, des choses comme ça.

  • Speaker #0

    Confessez-vous, mon fils.

  • Speaker #1

    Pour les gens qui connaissent la messe, il y a deux burettes avec l'eau et le vin. Et donc, en général, le prêtre n'aimait pas trop qu'on mette... d'eau et préféré qu'on mette du vin et je faisais l'inverse d'ailleurs que volontairement et donc si le prêt donc ouais donc je au moment de l'eau je je mettais le truc d'eau dans le calice et au moment du vin je faisais juste un petit truc et il me prenait la main pour le

  • Speaker #0

    grand jeu de cette émission c'est devine tes citations je vais vous lire des citations de vous vous devez me dire où vous avez dit ça julien doré Et monté d'un ton, maintenant c'est Julien Rémy.

  • Speaker #1

    Oui, oui, j'ai dit ça sur les réseaux sociaux.

  • Speaker #0

    Eh ben non, c'est dans un livre, On peut rire de tout, sauf en mangeant de la semoule.

  • Speaker #1

    Eh ben oui, oui, j'avais pris ce... pas de moi en fait, j'ai pris, voilà.

  • Speaker #0

    On peut rire de tout, sauf en mangeant de la semoule, qui est un titre remarquable à la Michel Audiard. Et c'était en 2020.

  • Speaker #1

    À la Coluche aussi, c'est Coluche qui m'avait dit ça.

  • Speaker #0

    Donc, c'était une sorte de compil de blagues. Et c'est vrai que vous êtes extrêmement populaire sur Instagram.

  • Speaker #1

    Oui, ça marche.

  • Speaker #0

    300 000 followers en publiant des blagues.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Mais c'est vous qui le faites vous-même ? Oui, oui,

  • Speaker #1

    je fais ça moi-même. Je suis un petit artisan. Mais j'ai beaucoup ça. J'en reçois beaucoup. J'ai beaucoup de dealers de blagues qui m'en envoient tous les jours. Mais vraiment, j'en reçois des dizaines et des dizaines. Donc, je file, je sélectionne et je fais une petite galerie d'exposition.

  • Speaker #0

    Et alors là, par exemple, il n'y a pas une petite blague du jour ? Non,

  • Speaker #1

    parce que ça peut venir dans la conversation. J'ai... Quand on me dit est-ce que tu as une blague, je n'en ai pas. Mais peut-être il y a un mot que vous allez me dire qui va m'entraîner sur quelque chose.

  • Speaker #0

    Alors, autre citation. Attention, il voit bien. Si tu n'aimes pas ça, il faut savoir arrêter. J'ai dit ça ? Oui, vous avez dit ça. Mais en fait, c'était à propos de la télé. Si tu n'aimes pas ça, il faut s'avoir arrêté. C'est dans toute première fois, dans ce livre. Bon, moi, j'ai arrêté souvent. Vous, c'était en juin 2013. Après une émission qui avait mal tourné, enfin, c'était en mai 2013 à Cannes. Un type, un forcené arrive et il y a des détonations. On ne sait pas très bien s'ils sont des...

  • Speaker #1

    C'est un coup de feu. C'est un coup de feu. Après coup, évidemment, sur le coup, on ne sait pas ce qui se passe. On nous fait évacuer à toute pompe. Et on est un peu... Ça va très vite. On s'est retranché dans un local à côté, où on s'est retrouvé au milieu des marionnettes des guignols.

  • Speaker #0

    C'était au

  • Speaker #1

    Festival de Cannes. Au Festival de Cannes, sur la plage du Martinez. J'avais Daniel Auteuil et Christopher Valls avec moi en plateau. On s'est retrouvé là, enfermés. Et on ne savait pas du tout ce qui se passait. On ne s'a rien dit. Et qu'est-ce qui se passe ? Il y a un mec, deux mecs. Et après, il s'est avéré que ce n'était pas dangereux en soi, parce que c'était des balles à blanc. Mais bon, on ne sait pas. C'est pas marqué dessus. Et en fait, je ne sais pas ce qu'il était, ce type. Je n'ai pas voulu connaître la suite. où il était arrêté, etc. Mais c'était avant, avant, avant, avant. Si c'était aujourd'hui, il serait mort. Il aurait été abattu tout de suite. Mais ce n'est pas le cas. Dieu merci pour lui. Oui,

  • Speaker #0

    parce que 2013, c'était avant le Bataclan.

  • Speaker #1

    Et donc, le soir, effectivement, je me suis dit, ça a activé ma réflexion sur la vie, la vie, la mort. Tout ça est relatif. J'ai discuté même avec Daniel Auteuil, qui avait pensé même arrêter d'être acteur. Oui, ça te fait un coup sur la tête. Et tu te dis mais qu'est-ce que je fous là ? Même si c'est bien, même si effectivement... C'est dangereux,

  • Speaker #0

    c'est dangereux dans l'histoire.

  • Speaker #1

    Oui, oui, voilà.

  • Speaker #0

    Et un mois après, vous dites j'arrête le sport.

  • Speaker #1

    Arrêtez le buffet, oui.

  • Speaker #0

    Mais c'est lié donc ?

  • Speaker #1

    Oui, un petit peu, un petit peu. Je commençais à... Disons que j'ai fait ça pendant... Sept ans ? Neuf ans, neuf ans. Et tous les soirs à 19h, j'avais des mécanismes dont je m'étais inspiré du sport. D'ailleurs, comme quand les joueurs font des matchs tous les jours. puisque il faut être en forme à un moment de la journée où en général on commence à être fatigué. Donc j'avais un rythme très précis de diététique et tout pour être bien. Mais tous les soirs, je rentrais sur le plateau à 19h00, je regardais le chrono, j'avais des manies, et tous les soirs je m'asseyais, je me disais j'ai vraiment de la chance d'être là, de faire ça, etc.

  • Speaker #0

    Comme une forme de méthode Coué ?

  • Speaker #1

    Non, non, non,

  • Speaker #0

    c'est que je le pensais.

  • Speaker #1

    Et la neuvième année, je commençais à me dire, bah tiens, lui, j'ai déjà reçu cinq fois. Donc je commençais à avoir... L'envie était... Alors, pour que ça marche, ces trucs-là, il faut être vraiment obsédé par ça. Il faut être dans l'excès un peu, d'y accorder plus d'importance que ça en a. Je me rends compte après coup que ça n'en avait pas tant que ça. Mais sur le coup, il faut y croire beaucoup.

  • Speaker #0

    Après ça, vous avez quand même continué à animer des émissions. Il y avait notamment une émission où je suis venu qui était vraiment bien. C'était sur les métiers.

  • Speaker #1

    Oui, profession.

  • Speaker #0

    Profession, alors profession écrivain, profession ministre.

  • Speaker #1

    Ah, c'était bien.

  • Speaker #0

    Il y en a eu des très, très bonnes. Et donc, c'était que des gens du même métier qui se parlaient de leur boulot.

  • Speaker #1

    C'est une adaptation, c'est très, très basique. C'est une adaptation d'une émission américaine qui s'appelle Around the Table. Et voilà, donc, c'était très simple. Réunir des gens du métier.

  • Speaker #0

    Et là, maintenant, vous continuez à faire des trucs ?

  • Speaker #1

    Non, je ne fais plus de la télé. Je pense que j'ai fini. Bon, on me... On me propose encore de temps en temps d'en faire, mais je pense que j'ai... plus très en vie, on va proposer des quotidiennes, des hebdos. C'est incroyable. C'est bien ça. Je suis un physique de radio maintenant.

  • Speaker #0

    Un late show. C'est fatigant un late show. Mais ce serait bien un late show.

  • Speaker #1

    J'ai répondu il n'y a pas très longtemps un truc, j'ai dit, je ne veux plus faire sauf un truc exceptionnel. Et on me dit, oui, vous avez une idée ? Oui, j'ai une idée, mais c'est compliqué. C'est quoi ? Je voudrais réunir des gens qui sont en train de faire Très, très connu, mais qu'on ne voit plus. Ah bon, c'est qui ? Gérard Depardieu, Nicolas Hulot. Et là, ça s'arrête tout de suite. C'est vrai que ça s'arrête. Mais en fait, c'est un sujet intéressant.

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est un sujet intéressant. Il y a tout le reste des consolés. Non,

  • Speaker #1

    mais comment vivent-ils aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Ils pourraient peut-être être invités.

  • Speaker #1

    Voilà. Enfin bref, ça s'arrête assez rapidement. Ce n'est pas la plaisanterie mise à part. Non, non,

  • Speaker #0

    mais c'est un film. Un film où il n'y aurait que des...

  • Speaker #1

    Un documentaire.

  • Speaker #0

    Un documentaire, oui. sans être pour autant je suis ni avocat ni procureur c'est raconter la réalité c'est ça qui m'intéresse dans la vie c'est pas autre chose c'est le changement de vie qui est incroyable dernière phrase mon paradis c'est ça avoir tous vos yeux braqués sur moi tous les soirs ça c'est dans mon film toute ressemblance avec des personnes existantes et purement fortuites 2019 et c'était Franck Dubosc qui on peut le dire aujourd'hui jouait un peu PPDA Mais c'était avant l'affaire PPDA.

  • Speaker #1

    Oui, PPDA est dans le film d'ailleurs. Oui, oui, c'était avant. C'était inspiré,

  • Speaker #0

    un petit peu inspiré de lui.

  • Speaker #1

    Un petit peu de lui, un petit peu à droite à gauche. Un peu Mourouzi aussi. Il y a la fille de Yves qui joue un petit rôle aussi, Sophie Mourouzi.

  • Speaker #0

    Le côté satirique, ce qu'on appelle aux Etats-Unis la dark comedy, c'était ça. Sans me tirer la couverture, il y avait 99 francs dans le même genre. Vous pensez que c'est ça aussi peut-être le problème ? Les gens ne sont plus prêts à voir des films si corrosifs ?

  • Speaker #1

    Peut-être. Je pense qu'en plus le film n'était pas assez corrosif. Le premier scénario était beaucoup plus corrosif. Au moins, on devait beaucoup de choses. On m'enlevait vraiment beaucoup beaucoup beaucoup de choses, mais bon c'est comme ça. Et oui oui oui je pense qu'il faut être... En fait il faut être extrêmement corrosif ou pas du tout. Au milieu c'est moyen. Donc j'étais au milieu.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est vrai que... Je reviens aux aspects coulisses de la télé. Est-ce que c'est vrai, dans le livre il est marqué que Giscard a invité à dîner Louise Bourgoin et Pauline Lefebvre et qu'il s'est pris deux râteaux. C'est dans le livre ! Il y a eu des incidents comme ça, parce que c'était avant MeToo, puisque l'émission s'arrête en 2013 et MeToo c'est 2017. Vous avez vu des... Est-ce que vous avez l'impression... Des renards ! Voilà, oui. Ils étaient beaucoup sur Cécile Siméon à un moment.

  • Speaker #1

    Oui, avant, elle le raconte très bien. Même Manouzele Agnès aussi, elle a connu une époque très... très trivial où Guy Bedos à l'antenne la traite de salope. Donc c'est quand même, aujourd'hui, c'est impensable, évidemment. Mais oui, il y avait des lourdeaux qui venaient autour de la table et qui draguaient. Valéry Giscard d'Estaing était...

  • Speaker #0

    Mais il n'était pas lourdeau, il tentait sa chance. Non,

  • Speaker #1

    il n'était pas lourdeau. Il allait à la dîner. Voilà, c'était très courtois.

  • Speaker #0

    Il essuyait un refus poli.

  • Speaker #1

    Oui, mais il recommençait. Ah bon ?

  • Speaker #0

    Autre anecdote quand même un peu embarrassante.

  • Speaker #1

    Il n'a fait pas.

  • Speaker #0

    Embarrassante pour vous, à tant que plus. Vous avez confondu Adriana Carambeu et Estelle Lefebvre.

  • Speaker #1

    Ah oui, un matin à Cannes, tout à fait. Un matin à Cannes... j'étais dans le hall du Martinez, j'avais dû me coucher un peu tard.

  • Speaker #0

    Ce sont deux jolies blondes, de grande taille, mais à part ça, elles ne se ressemblent pas du tout.

  • Speaker #1

    Non, non, pas du tout. Et donc, je vais voir Estelle Lefebvre, c'est ça ? Oui. Et je lui dis, c'était merci pour hier soir, c'était bien, mais je n'étais pas à l'émission. Et donc, je vais reçu Adriana Carambeau. Mais ça m'est arrivé deux fois avec Estelle Lefebvre de ne pas la reconnaître immédiatement. C'est un signe,

  • Speaker #0

    il y a peut-être une attirance cachée Mais une autre fois j'étais aux Oscars à Hollywood

  • Speaker #1

    Avec Pierre Lescure Personne ne me connait On est dans le hall des Oscars Et je vois une blonde qui me sourit Je me dis tiens c'est incroyable ça En fait c'était elle Mais c'était la seule française qui pouvait me connaître Et j'ai mis 5 minutes Avant de comprendre pourquoi Elle me disait bonjour

  • Speaker #0

    Vous étiez pote avec Marlon Brando ?

  • Speaker #1

    Pote, non, mais c'est une anecdote. Justement, aux Oscars, c'était en 2001. À l'époque, Pierre Lescure, c'était la folie des grandeurs de l'époque de Jean-Marie Messier,

  • Speaker #0

  • Speaker #1

    Vivendi avait racheté les studios universaux à Hollywood. Pierre Lescure, patron des studios universaux à Hollywood.

  • Speaker #0

    On n'a pas le droit de péter les plombs.

  • Speaker #1

    On part en Falcon 900 aux Oscars. Oui,

  • Speaker #0

    que Vincent Bolloré a raison de critiquer cette époque, quand même.

  • Speaker #1

    Oui, oui, mais il a raison, c'est bien. Et Pierre était un abap d'Hollywood. Et donc, je l'accompagnais partout. Et toute la semaine, il y a des dîners. Il y a des dîners où il y a 200... Des fêtes où il y a 250 personnes. Si vous êtes dedans, c'est que vous comptez un peu. Et on va à un dîner où il y a 40 personnes. Alors là, c'est le top du top. Chez un producteur qui s'appelle Mike Mudeboy, je crois un nom comme ça. Et il y avait... On était vraiment d'un super blockbuster. Il y avait Stallone, Schwarzenegger, Sharon Stone. Il y avait tout le monde. Et Marlon Brando. Et puis moi, j'étais vraiment l'inconnu de la soirée. Et... Et au moment de l'apéritif, il y a une dame et un jeune homme qui me parlent en français. Et je vais vers eux, je discute avec eux. C'était la femme de Brando et son fils, Tahitien. Et donc, ils me connaissaient, ils avaient qu'un L+. Bon, je suis tranquille. Et puis, au moment de se mettre à table, Brando vient vers moi. Il me dit, il parle très bien le français. Il me dit, ici, il n'y a que des pignoufs. Il n'y a que vous qui avez parlé à ma femme et mon fils. On dîne ensemble. Donc, on s'assied à une table. C'était des petites tables. Donc, j'ai dîné pendant... une heure, une heure et demie, avec Brando, sa femme et son fils. On a parlé pendant une heure et demie. Et il a renversé le truc, c'est-à-dire que c'est lui qui me posait des questions sur ma vie, alors qu'il avait envie, évidemment, de faire le contraire. Il n'arrêtait pas, il n'arrêtait pas. Et donc, j'ai trouvé effectivement des... Bon, il m'a parlé de Gérard Depardieu, avec qui il avait tourné. Il m'a parlé... Alors après, il ne m'a pas demandé où j'habitais. Il connaissait bien Paris. Et après... J'ai une maison dans l'Indre qui appartenait avant à la mère de Maria Schneider. Donc j'ai parlé de Maria Schneider. Et puis, je me suis rendu compte qu'il n'avait plus de contact, etc. Et puis après, j'ai dit, est-ce que vous voulez entrer en contact avec elle maintenant ? Il me dit, ah oui, je veux bien. Il m'a donné son téléphone. J'ai appelé Maria Schneider. Je ne pense pas qu'il soit appelé pour autant. Donc j'ai passé effectivement une heure et demie avec lui. Et puis j'ai dit, bon, après, tu dis, mais je serais bien que je fasse une interview. Donc je dis, mais vous pourriez venir à Cannes. En l'époque, je produisais les cérémonies de Cannes. Vous pourriez être... président de Cannes, il avait du mal à marcher déjà, donc bon, les marches, vous pouvez les éviter, enfin bon. Et il me dit, écoutez, moi je peux donner suite à vos demandes, à une condition, c'est que vous puissiez voir avec Jacques Chirac que mon statut fiscal dans mon île baïtienne change. Donc je reviens à Paris. Oui, quand même. Oui, oui, je reviens à Paris, je connaissais quelqu'un qui était chef de cabinet à l'Élysée, je l'appelle, je dis, voilà, Brando, il me dit, mais vous êtes le douzième à nous appeler pour... Donc j'ai pas pu changer le statut fiscal de Marlon Brando. Mais j'avais son téléphone et je l'appelais. Et il était particulier, évidemment. Et donc il avait un truc, il décrochait. Et il ne disait rien. Ah, d'accord. Alors, tu sais, au début, je croyais que c'était un répondeur gag. Et en fait, non.

  • Speaker #0

    Et parce qu'en fait, il ne voulait pas dire son nom ?

  • Speaker #1

    Ou il voulait que tu t'écoutes, tu parles dans le vide et puis hop, tu en vas.

  • Speaker #0

    Parce qu'il y en a qui aiment bien aussi tester l'effet de leur nom. Je pense à Alain Delon. Alain Delon, quand il l'appelait et qu'il disait c'est Alain Delon, les gens sont un peu...

  • Speaker #1

    Oui, ça calme.

  • Speaker #0

    Johnny aussi. Oui. Alors, dans l'émission, il y a les conseils de lecture d'un professionnel. Alain Delon,

  • Speaker #1

    j'ai une blague. Ah,

  • Speaker #0

    Alain Delon, alors allons-y.

  • Speaker #1

    Alain Delon, j'ai une blague. Ce que je lui ai raconté, mais qui évidemment ne l'a pas fait rire, c'est Alain Delon qui va au Vatican et qui est reçu en audience privée par le pape. Et au moment de la bénédiction, il s'approche vers le pape. Et le pape dit toujours les prénoms en latin. Et le pape fait Alanus et dit non sur le front comme tout le monde.

  • Speaker #0

    On enchaîne sans transition avec les conseils de lecture. Alors, je vous avais envoyé les questions avant, parce que c'est toujours mieux quand on a un peu préparé ce genre de trucs. Donc,

  • Speaker #1

    j'ai éventuellement des réponses.

  • Speaker #0

    Voilà, il faut que ce soit instagrammable. Il faut regarder la caméra. Je pose les questions, mais je ne suis plus là. D'accord, ok, donc je ne suis plus là. Un livre qui donne envie de pleurer ?

  • Speaker #1

    Les œuvres complètes de Philippe de Villiers.

  • Speaker #0

    Un livre pour arrêter de pleurer ?

  • Speaker #1

    Bouléville.

  • Speaker #0

    Un livre pour s'ennuyer ?

  • Speaker #1

    Le Code civil.

  • Speaker #0

    Un livre pour crâner dans la rue ?

  • Speaker #1

    Ulysse de Joyce. Oui,

  • Speaker #0

    on n'est pas obligé de le lire. Non,

  • Speaker #1

    il est long.

  • Speaker #0

    Un livre qui rend intelligent ?

  • Speaker #1

    C'est pas utile.

  • Speaker #0

    Ah bon ? Vous êtes déjà tellement intelligent ?

  • Speaker #1

    Non, pas tellement.

  • Speaker #0

    On choisit. Un livre pour séduire ?

  • Speaker #1

    Un livre pour séduire, Belle du Seigneur.

  • Speaker #0

    Un livre que je regrette d'avoir lu ?

  • Speaker #1

    Que je regrette d'avoir lu ? Non, je ne vois pas. Non, non, non, j'apprends toujours quelque chose d'un livre.

  • Speaker #0

    Il y a un moment que ce n'est pas un livre de moi. Un livre que je fais semblant d'avoir fini.

  • Speaker #1

    Ah oui, à la recherche du temps perdu.

  • Speaker #0

    Mais ça, tout le monde répond la même chose. Ah bon ? Autrefois, on n'osait pas le dire. Maintenant, ça y est, je crois que ça y est, maintenant, on a le droit de le dire. Le livre que j'aurais aimé écrire ?

  • Speaker #1

    La Bible pour les droits d'auteur.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Quel est le pire livre que vous ayez jamais lu ?

  • Speaker #1

    Le pire livre que j'ai... Oui.

  • Speaker #0

    Par exemple, parmi les invités, les milliers d'invités que vous avez reçus, il y en a quand même quelques fois, vous avez dû vous taper leurs livres.

  • Speaker #1

    Oui, des livres.

  • Speaker #0

    Et puis vous étiez obligé de faire semblant d'avoir aimé.

  • Speaker #1

    Il y a des livres que j'ai lus que les auteurs n'avaient pas écrits.

  • Speaker #0

    Et le livre que vous lisez en ce moment ?

  • Speaker #1

    Je viens de terminer L'étranger de Camus, j'ai un peu de retard. Ah oui,

  • Speaker #0

    ça va,

  • Speaker #1

    1942. Oui, mais c'est assez... ça va encore.

  • Speaker #0

    En conclusion, quelle est la principale qualité d'un animateur de télévision pour les jeunes qui nous regardent et qui voudraient être Michel Denisot ? J'ai une liste là. Alors, est-ce que c'est la curiosité ?

  • Speaker #1

    Il y a la curiosité, il y a parler à tout le monde de la même façon, quels que soient les goûts et les couleurs.

  • Speaker #0

    L'humilité ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Non,

  • Speaker #1

    c'est écouter, savoir écouter qui est une forme d'humilité.

  • Speaker #0

    Originalité ?

  • Speaker #1

    Oui, être soi-même. Je pense que les gens nous perçoivent tel qu'on est parce qu'il y a des gens, il faut qu'on vous croit. Vous donnez la même dépêche à quatre personnes, vous les mettez devant une caméra. Et il y en a que vous allez croire plus que d'autres. Pourquoi ? Il faut être crédible. Et ça, on l'est ou on ne l'est pas. Mais c'est la sincérité. Il y a des gens que je ne crois jamais. Je ne vais pas dire des noms, mais ils peuvent dire n'importe quoi, je ne les crois pas. Et d'autres, je crois quasiment tout et je me trompe aussi.

  • Speaker #0

    Et bien sûr, ne pas porter de lunettes noires. C'est ça le principal conseil, évidemment. Merci beaucoup, Michel Deniso.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Frédéric.

  • Speaker #0

    Cette émission vous est présentée en partenariat avec le Figaro Magazine. C'est le magazine des Haribo, les Aristoboèmes. Je rappelle... toute première fois aux éditions Flammarion et l'ingénieur du son c'est Guilhem Pagelacce la réalisation et le montage vidéo c'est Chloé Bédbédé et n'oubliez pas, lisez des livres sinon vous mourrez idiot

  • Speaker #1

    Sous-

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