- Speaker #0
« Conversations responsables » , le podcast des écosystèmes inclusifs.
- Speaker #1
Bienvenue dans ce nouvel épisode des « Conversations responsables » et dans cette série spéciale consacrée à la Fondation L'Échiquier pour la vie, fondation qui utilise le jeu d'échecs pour favoriser l'inclusion. Sous l'égide de la Fondation FACE et en partenariat avec la Fédération Française des Echecs. L'échiquier pour la vie prévient et lutte contre l'exclusion sous toutes ses formes en France et à l'international. Dans cette série de portraits, les conversations responsables partent à la rencontre du comité exécutif et des partenaires clés de la Fondation.
Nous nous trouvons au siège du cercle de l'Union Interalliée, à l'hôtel Perrinet de Jars à Paris, à l'occasion de la soirée inaugurale de la Fondation L'échiquier pour la vie. Et j'ai le plaisir d'accueillir Xavier Perret, qui est le président délégué de la Fondation, également anciennement Global Care Director chez ENGIE et président du conseil d'administration de GRDF. Bonjour Xavier Perret, bienvenue.
- Speaker #0
Bonjour.
- Speaker #1
Vous êtes, on vient de le dire, le président délégué de la Fondation L'Échiquier pour la Vie, une fondation née de la rencontre du monde des échecs avec la Fondation FACE, qui abrite l'Échiquier pour la Vie. En quelques mots, quelle est la genèse de ce projet ?
- Speaker #0
Alors la genèse de ce projet, c'est d'abord la conviction d'un noyau de personnes des vertus du jeu d'échecs. Franck Droin, le président et fondateur de la Fondation en particulier, et autour de lui un certain nombre de personnes, dont j'ai le plaisir de faire partie, se sont retrouvées, convaincues des vertus du jeu d'échecs à titre personnel, à titre individuel, à titre collectif, à titre solidaire, à titre social, à tous les titres auxquels nous pouvons penser. Fort de ces actions, Franck a animé depuis quelques années la commission santé sociale au sein de la Fédération française des échecs. Et puis, les actions prenant de l'ampleur, il nous a paru tout à fait nécessaire et utile pour le développement de ces actions, de se structurer, de se donner la capacité de mieux se développer. Et c'est comme ça qu'on s'est rapproché de la fondation FACE, qui est la fondation Agir contre l'exclusion. Vraisemblablement la plus grande fondation en France qui a une trentaine d'années maintenant, vraiment, si je peux prendre ce terme, spécialisé dans ces actions, qui a énormément de réseaux, qui a beaucoup de clubs locaux, plus d'une cinquantaine aujourd'hui avec une forte volonté de développement. Et donc les enjeux d'inclusion, de lutte et de prévention de l'exclusion sont vraiment le cœur d'activité de FACE. Il nous a semblé important de travailler ensemble et de se rapprocher. Et FACE ayant la capacité d'héberger des fondations, il nous a semblé là vraiment très pratique d'être fondation abritée dans cette fondation FACE. Et nous, nous pouvons nous consacrer au développement des actions spécifiques pour développer les pratiques du jeu d'échecs.
- Speaker #1
Justement, ces actions spécifiques, on va en parler. L'Échiquier pour la vie s'est engagée sur six grands chantiers d'envergure, prioritairement, on imagine qu'il y en aura d'autres ensuite. Ces six grands chantiers, on les rappelle, sont l'inclusion des jeunes, le handicap, le cancer, l'autisme, les aidants et les publics seniors. C'est parti d'un constat et de pratiques existantes. Quels sont vos objectifs à moyen et court terme pour chacun de ces terrains d'engagement et à quelle échelle ?
- Speaker #0
Nous avons effectivement sur ces premiers terrains d'engagement, parce qu'effectivement nous nous adapterons et il y en aura certainement d'autres, mais ce sont les premiers sur lesquels nous avons, sur les quelques années qui viennent de passer et notamment les 3-4 dernières années, déjà développé des actions pour partie à base de ce qui pouvait déjà exister dans certaines régions, sur l'initiative de certains clubs, sur d'autres avec d'autres partenaires et donc au bout de ces... trois, quatre premières années, ce sont ceux qui ont émergé pour être en situation d'être le plus facilement, en tout cas le plus rapidement développables et avec un vrai potentiel, une vraie attente. D'une manière générale, petite parenthèse pour tous les terrains d'engagement et tous les projets, nous nous appuyons toujours sur des premiers pilotes. Si les pilotes fonctionnent, on essaye de passer à l'échelle. Et donc, ces six terrains d'engagement-là, c'est vraiment ça. On a eu des pilotes sur chacun de ces six-là, qui ont bien marché, qui ont donné satisfaction à tous ceux qui en ont bénéficié, et tout l'écosystème de ceux qui en ont bénéficié. Et donc on se dit que là il y a un vrai potentiel, et donc nous avons, sur la base de ces pilotes, développé maintenant un plan d'action. Et c'est aussi le sens, avec la fondation, d'aller chercher plus de ressources, de structurer aussi et de se donner la capacité de développement. Donc on sait comment faire sur ces engagements-là, sur ces opérations-là, parce qu'on en a déjà fait quelques-unes. Pour passer à l'échelle, il faut plus de ressources, plus de partenaires vraisemblablement. Et puis, aller aussi dans d'autres régions. On a une réflexion également à l'international, parce que les échecs sont évidemment un jeu international. La Fédération française fait partie de la Fédération internationale. Franck Drouin, notre Président, a également des missions au sein de la Fédération Internationale et de la Fédération Européenne. Et d'ores et déjà... Sur certains de ces engagements, notamment autour du cancer, nous travaillons avec des pays voisins. Et donc l'idée, c'est vraiment, maintenant de passer à l'échelle, de faire ce qu'on a fait à petite échelle et le faire de manière plus systématique, plus large, plus importante.
- Speaker #1
Vous parliez de projets pilotes. Il y a aussi des projets pilotes dans l'entreprise. L'entreprise, c'est l'une de vos cibles, évidemment, d'aller faire rentrer le jeu d'échecs comme outil d'inclusion. Vous nous avez parlé en préparant cette interview du projet, notamment ChessTech. Qu'est-ce que c'est ?
- Speaker #0
Alors, effectivement, une des cibles, c'est de travailler avec un certain nombre d'entreprises sur lesquelles nous nous retrouvons sur les valeurs d'inclusion au sens large. Et ChessTech, c'est une opération que nous avons initiée l'année dernière avec Microsoft, grande entreprise internationale et évidemment très présente en France. Et ce ChessTech a consisté en une opération commune. L'objectif de Microsoft, c'est de recruter, de trouver des jeunes, et de trouver des jeunes intéressés par leur métier, et de pouvoir leur présenter leurs différents métiers. Et Dieu sait si les métiers autour de l'information aujourd'hui, alors l'information au sens très très large aussi, l'intelligence artificielle, etc., sont très présents. Donc c'est un engouement qu'il faut arriver à canaliser, et qu'il faut arriver à structurer. Et puis de notre côté, ça rencontre très concrètement... des actions que nous menons auprès des jeunes. Là, c'est un de nos champs d'engagement, l'insertion des plus jeunes. Et ceux que nous identifions au travers de nos pratiques de jeu d'échecs, nous leur proposons avec Microsoft des pistes complémentaires de stages, d'actions, voire peut-être d'emplois, demain, dans les métiers qui sont proches des activités de Microsoft. Alors, entre les échecs et les métiers de Microsoft, on retrouve... des qualités, des capacités qui sont assez voisines et qui ont intéressé l'entreprise. Et donc pour l'entreprise, travailler avec des jeunes qui sont intéressés par les échecs est une cible qui est intéressante pour eux et pour nous évidemment. Travailler avec une entreprise qui est en situation, en capacité d'accueillir des jeunes, de les accompagner, simplement de leur partager un certain nombre de choses parce que l'inclusion commence déjà par faire connaître à un certain nombre de ces jeunes des choses sur lesquelles, naturellement, ils n'ont pas de contact. Par exemple, le simple fait déjà que ces métiers existent, qu'ils sont ouverts aux hommes comme aux femmes, aux jeunes hommes comme aux jeunes femmes. Ce qui est un sujet très particulier aussi dans le monde des échecs comme dans le monde des entreprises, de faire en sorte que les jeunes femmes s'intéressent aux métiers techniques, y aillent et en profitent. Donc, faire connaître ces métiers-là, savoir comment faire un CV, savoir comment faire un entretien, savoir comment se comporter dans une entreprise quand on fait des stages ou quand on travaille. Donc, ces choses-là qui ne sont pas encore de l'emploi sont de la préparation. Et... une première phase de démythification, une deuxième phase d'être en capacité de se présenter, de se faire connaître et puis ensuite de montrer ce qu'on est capable de faire.
- Speaker #1
Les échecs pour vous sont donc, dans ce cas-là, à la fois un facteur d'inclusion, quelque part aussi une sorte de preuve d'agilité, d'un côté stratège ?
- Speaker #0
Absolument. Celui qui est capable, et c'est le sens des initiations que nous faisons avec les jeunes, celui qui est capable de s'investir dans la durée sur ce jeu, de réfléchir, apprend via ce jeu des règles de vie qui lui sont très utiles dans sa vie hors du jeu d'échecs et dans la vie dans l'entreprise, autour de la stratégie, autour de la planification, autour du respect de l'autre, autour de la capacité à gérer un stress parce que quand on est dans une partie où l'on a des hauts et des bas, on a des cycles qui sont aussi voisins de ce qu'on peut trouver dans la vie. Les jeunes qui sont en situation de suivre les initiations que nous proposons sont vraisemblablement des réservoirs d'une exceptionnelle qualité pour aller ensuite être proposés dans les entreprises. Donc là, il y a un vrai win-win avec les entreprises. Et le mot de preuve me semble bien adapté.
- Speaker #1
Sans être élitiste, le jeu d'échecs participe d'une discipline, d'un certain nombre de règles de vie qui vont permettre de faire des collaborateurs peut-être plus épanouis, plus performants aussi, on peut le dire. Avez-vous un recul sur ce dispositif à date ? Combien ça a touché de personnes ? Combien de personnes vont encore être impliquées dedans ? Est-ce qu'on connaît les résultats ou c'est trop tôt pour en parler ?
- Speaker #0
C'est un peu encore tôt pour en parler. L'année dernière, il y avait de l'ordre de 300 à 400 jeunes qui ont été concernés directement en France avec Microsoft France. Le premier point positif, c'est que les deux partenaires que nous sommes, l'entreprise et nous, avons trouvé d'abord qu'il y avait une très bonne réponse d'intérêt et d'appétit des jeunes qui sont venus, qui ont participé, qui étaient intéressés, au point que nous refaisons cette année la même opération Chesstech. Elle aura lieu bientôt, au mois de mai, avec des jeunes des lycées concernés. Et ensuite, ça rentrera effectivement dans le suivi pour voir d'ici un an, deux ans, trois ans, ce que seront devenus ces jeunes-là.
- Speaker #1
Pour des entreprises qui souhaiteraient aujourd'hui collaborer, en tout cas avec la Fondation, et mettre le jeu d'échecs au service du recrutement et de leur performance, ils peuvent également vous contacter. Avez-vous prévu des actions pour cibler les entreprises ? Est-ce que c'est un chantier pour vous ?
- Speaker #0
C'est un chantier ouvert, effectivement. Nous avons déjà engagé un certain nombre d'actions et de contacts. La mise en place de la Fondation, de la communication autour, les journées comme aujourd'hui et puis les actions de présentation, de communication que nous serons amenés à faire, participent évidemment de cet effort-là. Alors, on évoque là, la partie début dans l'entreprise. Nous avons aussi à l'autre bout, pour les salariés qui vont bientôt quitter l'entreprise, des actions que nous commençons à porter. C'est un champ d'engagement qui n'est pas dans les prioritaires aujourd'hui, mais qui arrivera bientôt. Il faut préparer sa retraite, il faut rester en activité, cérébrale et cognitive, en bonne santé, le plus longtemps possible. Et là aussi, le jeu d'échecs a des capacités simples à mettre en œuvre et qui pourront être très utiles, et dont on voit aussi que ça peut, et ça intéresse d'ores et déjà un certain nombre d'entreprises, donc à l'entrée de l'entreprise, à la sortie de l'entreprise, et puis pendant l'entreprise, on continuera.
- Speaker #1
Il ne faut pas trop jouer aux échecs pendant qu'on travaille, sinon on ne travaille plus. Petite note d'humour. Alors justement, l'inclusion, vous savez, ça nous tient à cœur chez les conversations responsables, c'est vraiment notre fer de lance. Quel message, si on prend un peu de recul, adresseriez-vous à une entreprise, petite ou grande, qui nous écouterait aujourd'hui et qui souhaiterait avancer un pion sur le terrain de l'inclusion ? Je demande vraiment votre avis personnel.
- Speaker #0
Moi, je dirais de manière très simple, investir dans le jeu d'échecs est un levier exceptionnel parce que la pratique du jeu d'échecs a deux caractéristiques pour moi, très spécifiques. C'est d'abord très accessible, très simple. On peut jouer physiquement, on peut jouer en digital, on a un développement énorme, évidemment, des applications digitales de jeux d'échecs. Donc c'est un accès extrêmement facile et c'est très économique. Donc un investissement dans le jeu d'échecs permet très facilement de toucher beaucoup de personnes.
- Speaker #1
Alors, avant de clôturer cette interview, Xavier Perret, la petite question piège. Si vous étiez une pièce du jeu d'échecs, laquelle choisiriez-vous pour mener à bien votre action avec la Fondation ?
- Speaker #0
Ah moi j'adore les pions parce que... Aux échecs, le pion, quand il arrive à la dernière ligne, peut se transformer dans n'importe quelle pièce. Donc c'est l'espoir absolu. Et puis c'est une petite pièce discrète qui ne peut pas vivre toute seule. Donc il y a besoin de la solidarité de ses collègues pions. Donc j'adore le pion.
- Speaker #1
On ne vous dira pas ce qu'ont répondu les autres personnes du COMEX. Vous le découvrirez en écoutant leurs interviews. Merci Xavier Perret. On rappelle que vous êtes le président délégué de la Fondation L'Échiquier pour la vie, qu'aujourd'hui nous sommes au cercle de l'union interalliée à l'occasion de la soirée d'inauguration de la Fondation qui utilise le jeu d'échecs pour favoriser l'inclusion, sous l'égide de la Fondation FACE et en partenariat avec la Fédération Française des Échecs. Et bien sûr, pour toutes les personnes qui nous écoutent, vous pouvez approfondir le sujet de l'inclusion à travers le jeu d'échecs en vous rendant sur le site www.fondation-échiquierpourlavie.fr. Merci Xavier Perret, à très bientôt.
- Speaker #0
Merci beaucoup, à très bientôt.